Au Parloir - Épisode #1 Jean-Louis Lévesque 1/2

Episode Date: July 14, 2023

1er parie de L'épisode 1 avec Jean-Louis Lévesque Un homme condamné à vie pour meutre nous raconte son histoireHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'infor...mations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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Starting point is 00:00:00 Bonjour, ici Cédric Bergeron et je suis vraiment content de vous présenter le premier épisode de mon podcast Au Parloir. Un podcast où on reçoit des gens qui ont été touchés de près ou de loin par le milieu carcéral. Aujourd'hui, j'ai reçu M. Jean-Louis Lévesque, un homme de 81 ans qui a été retrouvé coupable de meurtre. Il a fait un peu plus de 17 ans derrière les barreaux après avoir été sentencé à vie. On a parlé pendant près de deux heures, moi et M. Jean-Louis. C'est pour ça que j'ai coupé le podcast en deux. Donc, aujourd'hui, je vous présente la première partie
Starting point is 00:00:32 du podcast. Et si t'aimes le podcast, n'hésite pas à le liker, à le partager, à en parler, à t'abonner aux pages. C'est un podcast que je produis 100% moi-même. Donc, ça va m'aider pour pouvoir produire d'autres épisodes. Et moi, je ne suis pas nécessairement d'accord avec les gestes, les idéologies ou les termes utilisés par mes invités, mais la chose
Starting point is 00:00:56 est sûre, c'est que je suis une personne qui prône la liberté d'expression. J'aime les gens francs, qui parlent avec leur cœur, et ça, je l'ai eu avec M. Jean-Louis. Bienvenue au Parloir. Bonjour M. Jean-Louis. Bonjour. Sous-titrage Société Radio-Canada une fois par mois. Vous êtes un de mes locataires. J'ai acheté un immeuble et vous étiez locataire. On se parlait une fois par mois parce que je venais vous voir. Vous me racontez toujours un petit peu de votre histoire que je trouvais super intéressante. Puis vous êtes
Starting point is 00:01:55 en fait la moitié de la création de ce podcast-là, dans le fond. Vous êtes l'inspiration de ce podcast-là parce que vous me parliez toujours de votre histoire que je trouvais intéressante, un univers très peu connu de la plupart
Starting point is 00:02:11 des gens. Donc, c'est ça. On est au Parloir, on reçoit M. Jean-Louis Lévesque, qui va nous raconter, dans le fond, son histoire, son passage dans l'univers carcéral québécois-canadien, dans le fond. Fait que présentez-vous, racontez-nous un peu votre histoire.
Starting point is 00:02:32 On vous écoute, on va se parler, on va se poser des questions. On oublie les caméras, on oublie le micro, on se parle comme quand je viens chez vous chercher le loyer. À chaque fois, depuis que j'ai décidé de partir de ce projet-là, M. Jean-Louis me parle. Je dis, dites-moi ça, pas trop. On veut garder ça pour le podcast. Je veux pas trop en savoir parce que je veux vraiment poser des questions sur le fly. Vous venez d'où? Vous êtes dans quelle
Starting point is 00:02:56 année? Vous avez grandi dans quel coin? Tout ça. Je suis natif de la Gaspésie. Je suis venu au monde en 1942. J'étais un enfant de la guerre. Mon père était en guerre quand ma mère était… mais il a été dischargé par rapport qu'il avait les pieds plats. Il est revenu à la maison. Mais ils faisaient des... Saint-Jobbeur, ils prenaient des contrats des coupes de bois. OK. Puis, si ma mère ne faisait pas la cuisine, il n'y avait pas de bûcheron.
Starting point is 00:03:35 Fait que t'es une bonne cuisinière. Oui, excellente. Ça fait que j'ai été élevé en plein milieu d'un bois. OK. À peu près cinq à six mois par année. Puis c'est les bûcherons qui m'ont élevé. J'ai peut-être eu peut-être dix pères dans ma vie.
Starting point is 00:03:52 Parce que ma mère, elle n'avait pas le temps de s'occuper de moi. Elle faisait la cuisine peut-être pour quinze, vingt hommes. Dans le fond, votre père était un peu comme le « farman » des bûcherons. Les bûcherons venaient travailler puis votre mère s'occupait. Elle faisait la cuisine. Les bûcherons s'en travailler, puis votre mère s'occupait, puis on s'entendait.
Starting point is 00:04:05 Je faisais la cuisine. Les bûcherons s'en mangent, là. Oui, oui, puis il fallait qu'ils mangent bien. Mais il y en a tout le temps un ou deux qui restaient dans le camp, parce qu'il y en a tout le temps un qui s'occupait de moi. Je changeais les couches, je changeais tout. La chanson de Tex Lecor, de Noël au camp, j'ai appris à sacrer avant de marcher.
Starting point is 00:04:24 Des fois, ça se peut que je n'échappe pas. Ici, on est sur Internet, des crises d'écolistes. On a le droit d'aider. Il n'y a pas de censure ici. À l'école, c'était excellent. Je n'ai jamais étudié. Mais ça vient-tu d'éducation, des boucherons?
Starting point is 00:04:38 J'ai eu peut-être dix sortes d'éducation. Je n'ai jamais eu la même. À l'école, je n'ai jamais étudié. Puis j'étais tout le temps premier. Fait que là, on parle, mettons, jusqu'à... Virons quel âge, ça veut dire? Jusqu'à 12 ans. À 12 ans, j'ai été déraciné de la Gaspésie.
Starting point is 00:04:57 Mon père, il avait trouvé un emploi à Vallée-Fille. OK, Espald, on est dans le même coin, là. Puis, rendu à Vallée-Fille, il OK, Espoir, dans le même coin, là. – Puis, rendu à Vallée-Fille, il y avait une ruelle en arrière. J'avais peut-être 13 ans. Mais à 13 ans, là, mais
Starting point is 00:05:15 j'ai toujours pris soin des démunis. Ceux-là qui n'avaient pas de défense. Moi, à l'école, là, je n'ai battu un bon paquet. Moi, le gars qui voulait brosser un autre qui n'avait pas de défense, il vient t'en prendre
Starting point is 00:05:32 à moi. Là, les gens voient aussi, mais vous êtes une personne pas très grande, pas très massée. Non, 5 pieds 6, puis je pesais 140 livres. Mais il y avait du stock dans la machine. Mon père, mon frère ils pèsaient en haut de 200.
Starting point is 00:05:48 Mon père était fort comme un bœuf. On avait un station wagon 66, si je me rappelle bien. Il levait le devant. Les deux tailleurs, il partait de terre en avant. Puis mon frère,
Starting point is 00:06:04 il était fort lui avec. Avec mon frère, bien, il était fort, lui, avec. Avec mon frère, bien, il est devenu éditeur. OK. OK. Puis moi, bien, j'ai fait de la boxe. J'aurais pu être dans Golden Glove, mais j'ai commencé à prendre un coup, j'avais 14 ans. OK. Mais juste parce que vous me dites, là, à 13 ans, fait que, mettons, école secondaire,
Starting point is 00:06:26 si on peut dire. Oui, oui. Vous n'aimiez pas, mettons, l'intimidation, ces choses-là. Non. Si un est plus grand, un plus gros, un plus petit, vous vous en mêliez. Je m'étais toujours battu contre le plus fort. Toujours. Mais j'ai marré de la marde toute ma vie aussi.
Starting point is 00:06:42 Puis là, vous avez dit quelque chose que vous avez commencé à... Vous quelque chose que vous avez commencé à... Vous avez dit que vous avez commencé à prendre un coup à 14 ans. Pas commencé à boire. J'ai commencé à boire. Moi aussi, j'ai commencé à boire à 14 ans. Mais c'est pas ce que vous avez dit. Vous avez dit que vous avez commencé à prendre un coup à 14 ans. Je suis conscient qu'il y a une nuance entre les deux.
Starting point is 00:06:58 On prend un coup puis on prend un verre. Oui, oui. J'en prenais plus qu'un verre. À 14 ans. Qu'est-ce qui a fait qu'à 14, on commence à prendre un coup? Mon père en prenait, puis il cachait ses bouteilles de boisson autour du lit.
Starting point is 00:07:14 Je savais ce qu'étaient les bouteilles de boisson. J'allais en chercher, puis on s'en allait dans la ruelle. On se saoulait. Des fois, je couchais dans la chaise, t'as plus qu'à rentrer dans la maison. Puis là,
Starting point is 00:07:30 on a commencé à se promener dans les hôtels, à cet âge-là, peut-être 15 ans, puis on rentrait partout, on était pas trop achalés. Moi, je vous pose des questions, s'il y a des questions que vous êtes pas à l'aise à répondre, vous hésitez pas, je préfère des questions. S'il y a des questions que vous n'êtes pas à l'aise à répondre,
Starting point is 00:07:47 n'hésitez pas à me dire. Je préfère ne pas parler de ça. La boisson, c'était dans votre univers familial. Est-ce qu'il y avait de la violence dans votre univers familial? Il y en a eu un peu. Il y en a eu un peu. Mais quand j'étais plus vieux, un peu plus vieux, j'ai averti mon père, surtout chez ma mère, il va t'arriver quelque chose.
Starting point is 00:08:06 OK. Parce qu'il avait trouvé un gars dans le fond de ma tête d'oreiller, puis… On parle de quel âge à peu près, là? Peut-être 19-20 ans. OK. Là, on a passé de 14 à 19, mais je veux quand même… Qu'est-ce qui a fait qu'à 19 ans, vous av avait un gars en dessous de votre oreille. Mais là, on a commencé à s'éloigner des hôtels, des gangs, des affaires là. Mais ils n'avaient qu'ils volaient,
Starting point is 00:08:33 mais moi, je n'ai jamais volé. Je n'étais pas un voleur, moi. Mais je me suis battu. Il y avait une traque, il y avait des filles. On n'a pas le droit de passer au bord de la traque parce que c'était des Anglais. On n'a pas le droit de passer au bord de la traque parce que c'était des Anglais.
Starting point is 00:08:45 On n'a pas le droit. Moi, je passais pareil. J'ai passé, j'ai même été en batte sur leur galerie. Ça fait que... C'est commencé de même. Les hôtels, les batailles, c'était des... Quelqu'un, il achalait à bord de main,
Starting point is 00:09:02 il achalait à la maîtresse, il disait, viens t'en prendre à moi. Ça fait que... Mais là là j'étais pas gros je suis allé à bord de sonite c'était pas trop long j'avais assez une bonne masse mais donc vous
Starting point is 00:09:18 vous considériez pas comme un criminel non parce que dans le fond vous viviez pas du crime, dans le fond. Non, non, je n'ai jamais vécu du crime. OK. C'était vraiment, vous, c'était prendre un coup. Prendre un coup, avoir du foie.
Starting point is 00:09:35 Tu me tapes ses nerfs, je te tape sa gueule. Oui. OK. C'était ça, mais c'est le cheminement que j'avais. Fait que, tu sais, on a arrêté à 14, 15, 16, 17, 18. Ah, oui. Fait que c'était juste un cheminement qui all'avais. Fait que, tu sais, on a arrêté à 14, 14, 15, 16, 17, 18, 19. Fait que c'était juste un cheminement qui allait de plus en plus. On sort plus, on boit plus, on se bat plus.
Starting point is 00:09:50 C'était comme un cercle dans lequel vous étiez. Peut-être à 21, 22 ans. J'ai travaillé à plusieurs places. J'étais un travaillant. Je travaillais toujours. Puis, j'ai rencontré un gars du syndicat. Syndicat de, là, on parle, travailler. Moi, je le sais, je pense, construction, si je ne me trompe pas.
Starting point is 00:10:10 Vous avez pas mal travaillé en construction. Ça n'a pas commencé là. OK. J'ai rencontré, mon père, il travaillait dans une corlure de pierre. OK. Mais c'est là, quand on transférait avec les filles, sa job, c'était là. C'était un de mes oncles, puis il travaillait dans une corlure de pierre.
Starting point is 00:10:25 Puis, vu qu'il prenait un coup, mon oncle, mon oncle, c'était pas mon oncle à moi, c'était les oncles à eux autres, mon père, ma mère, de loin. Il l'a... il l'a mis à la porte. Il l'a... À cause de la boisson. Oui. Mais moi, je m'étais rendu pour rentrer dans le cordier. J'ils appelaient le pit en bas, dans le trou. C'est là que j'avais convoqué les gars pour...
Starting point is 00:11:12 On avait une pièce et une de l'heure dans le temps. J'avais convoqué les gars pour rentrer le syndicat. Mais le premier de ça, c'était... Le gars, il avait un gros garage. À un moment, il était bien plein. Il a tout convoqué, les gars, au garage,
Starting point is 00:11:27 puis il les a donnés chacun une bouteille de boisson, puis il les a fait signer une résiliation qu'ils voulaient pas avoir, le syndicat. Moi, ils m'ont mis dehors. Mais j'ai continué. J'ai continué, j'ai continué. Ça a pris peut-être trois, quatre mois. Le syndicat, il est rentré.
Starting point is 00:11:44 Mais là, vous étiez plus un employé de la carrière, mais vous avez continué à essayer de rentrer le syndicat est rentré. Mais là, vous n'étiez plus un employé de la carrière, mais vous avez continué à essayer de rentrer le syndicat dans la carrière. Oui, j'ai continué à fêter, je n'ai pas arrêté. Là, on parle début vingtaine à peu près. À peu près, 21 ans peut-être, dans ce coin-là. Puis, le syndicat est rentré.
Starting point is 00:12:00 Ils ont été obligés de me rengager. Toutes mes payées, les rétroactifs, tout ça. J'avais eu un chèque, une couple de mille, je pense, là. Après ça, j'ai lâché la job. J'ai lâché la job, j'ai commencé
Starting point is 00:12:15 à travailler un peu dans les hôtels, dans les tavernes, j'étais waiter. Après ça, j'ai rentré dans le syndicat pour la FTQ. Ils appelaient ça la Zing, il y avait des filles. Il y avait de la construction. C'est là que j'ai rentré dans la construction. J'ai commencé dans la construction, là.
Starting point is 00:12:34 Mais je n'étais pas... J'étais assez dur à retenir, parce qu'il y avait un conflit sur le chantier. C'était pas long, je le réglais. Vous vous en mêliez. Ah oui, j'ai jamais demandé de l'aide de personne. Parce que j'ai quasiment toujours travaillé tout seul. Je ne demandais pas de l'aide de personne, c'est moi qui allais le régler.
Starting point is 00:12:56 J'avertissais pas le bas. Mais là, des fois, je réglais le problème. Pas nécessairement de la bonne façon. Non, non, un coup de deux par quatre en orner de la tête. C'était assez expéditif. Fait que là, on est dans les années 60.
Starting point is 00:13:13 À peu près, oui. 60, 61. C'est des années qui brassent. Je sais qu'au Québec, les années 60, la violence, le crime est très, très, très présent autant dans les médias. on parle des frères Dubois pis de ce temps-là, fait que c'est une époque
Starting point is 00:13:28 qui était assez rock'n'roll, fait que j'imagine sur les chantiers de construction ça devait être quelque chose de... Sur les chantiers de construction, les Jeux de gang j'ai tout rencontré aussi pis ça a continué de même pis je prenais toujours les coups je prenais ça a continué de même. Puis,
Starting point is 00:13:46 je prenais toujours les cours. Je prenais peut-être à moitié plus, à 41 par jour. Mais je n'étais jamais à la même place. À cette époque-là, aviez-vous déjà... On va venir, on est au parloir, donc, du milieu carcéral. On n'a pas encore parlé, mais on va y arriver. Mais à cette époque-là,
Starting point is 00:14:02 aviez-vous déjà été arrêté? J'ai été arrêté? Aviez-vous déjà fait un... J'ai été arrêté pour des bateaux. Avez-vous eu des sentences? C'était plus comme une nuit au poste, des grises comme toi, et puis on sort le lendemain? Ah, mais je faisais de l'argent, je payais. J'avais trois avocats. J'avais deux
Starting point is 00:14:17 avocats Montréal, bien un avocat Valéphile. Je payais. Je faisais de l'argent. J'avais de l'argent. Fait que les avocats, vous arriviez à vous en sortir sans... – Oui, oui, oui. – Fait que vous aviez un dossier de voies de fait épais, mais pas de sentence
Starting point is 00:14:33 vraiment. – Non, non, pas de sentence. Je payais tout le temps. Je passais devant le bureau de l'avocat, puis je parquais mon char en avant, puis je rentrais pas de... pas de rendez-vous ou rien, je cognais dans la porte, je rouvrais la porte, j'écris 2-300 sur le bureau,
Starting point is 00:14:50 puis salut. Alors, que tu as demandé aussi, il est pris un coup hier, il y en a un qui m'a tapé ses nerfs, il est tapé sa gueule, puis raconte-moi ça. Il y a certaines gangs que m'arrangeaient assez bien avec eux autres, s'il y avait un problème,
Starting point is 00:15:04 il y en a un qui se faisait arrêter, souvent, j'appelais mon avocat et je disais, « Va le sortir. » – Mais sinon, c'est ça, on n'était pas dans des... Il n'y a pas de sentence, pas rien. – Non, non, non, pas de... – Fait que là, on est en retour,
Starting point is 00:15:19 années 60, début vingtaine, vous êtes dans l'union, construction, tout ça. – Oui. – Fait que vous réglez des problèmes, pas toujours nécessairement de la bonne façon, mais... – Non, mais c'est ça qu' dans l'union, construction, tout ça. Vous réglez des problèmes, pas toujours nécessairement de la bonne façon, mais... Non, mais c'est ça qu'ils m'ont dit souvent, c'était pas de la bonne façon. J'ai dit, qu'est-ce que c'était efficace,
Starting point is 00:15:33 il recommençait plus. Moi, j'ai compris jeune que en Gaspésie, quand je restais là, le voisin chez nous, il avait 18 enfants, puis l'autre voisin, je pense qu'il en avait 14, nous autres, on était deux. Puis la madame m'a amené voir ma mère, elle disait,
Starting point is 00:15:54 « Ils ne comprennent pas l'autre chose qu'une bonne claque en arrière de la tête. » C'est plein de jeunes qui ont été élevés à coups de pied dans le cul, à coups de claque en arrière de la tête. Comment tu leur parlerais? Ils ne comprennent pas. J'ai écrit ces bons coups de poing dans arrière de la tête. Comment tu leur parlerais? Ils ne comprennent pas. Tu écris un bon coup de poing dans mon cheval, dans un côte, pourquoi tu m'as frappé? Oui, mais fais-toi au foie.
Starting point is 00:16:13 Des fois, je faisais mes meilleurs amis. Ils comprenaient, mais avec un coup dur. J'en ris, mais en même temps, je trouve pas ça drôle, mais je comprends, c'est notre mœurs, notre mentalité, une autre époque aussi, parce qu'on s'entend, aujourd'hui, bon,
Starting point is 00:16:31 j'ai comme pas pensé éteindre ma salle de téléphone, mais je comprends que, vous comprenez aussi qu'aujourd'hui, dire, ouais, mon enfant écoute pas, moi, ça crée une banderette dans les côtes. Ça passe un peu moins aujourd'hui. J'ai garanti. Mais, je'est parce que
Starting point is 00:16:48 pour moi, il n'y a pas grand-chose de changé. C'est parce qu'il en parle plus. C'est parce qu'il y a plus de journalistes, il y a plus de communicateurs, c'est pour ça qu'il en parle plus. Mais d'après moi, il n'y a pas grand-chose de changé. Moi, je me promène un peu
Starting point is 00:17:04 dans le communautaire, là, des affaires là. Fait que, non, moi, d'après moi, c'est juste la technologie qui a changé. L'être humain, il n'a pas changé. Oui, ça, j'aurais de la misère à vous contredire là-dessus.
Starting point is 00:17:23 Si on revient, on va revenir à nos moutons un peu, parce qu'on est dans l'union, tout ça. Oui. Vingtaine, vous faites construction. Votre vie, c'est un mix, boisson, construction. Oui. Un coup point saillage. Attends, il dit ça.
Starting point is 00:17:37 C'est ça. Parfait, OK. Puis, je ne suis pas un voleur, mais à un moment donné, on aquait un gars sur le pouce, les gars, ils ont volé sa montre. Je ne suis même pas au courant. Mais vu toutes les batailles que j'avais, puis tous les
Starting point is 00:17:55 dossiers que j'avais au poste de police, des fois, j'avais des charges un peu partout dans le Québec. Je rapprochais tout ça, puis je faisais un deal, puis je voulais être coupable. Puis là, il avait tout sorti ça, quand je me suis fait arrêter pour
Starting point is 00:18:12 vol avec violence. J'ai dit, carrément, c'est un gars qui était à Saint-Nordic qui avait volé à la montre du gars. Ils m'ont donné trois ans. Première sentence, trois ans. Pour une montre? Puis je n'étais même pas au courant. Mais là sentence, trois ans. Pour une montre. Bien, puis, j'étais même pas au courant. Mais là, parce qu'il disait
Starting point is 00:18:28 vol avec violence, fait que j'imagine... Bien, ils l'avaient brossé. OK, OK, OK. Il y a un gars sur le pouce, on a arrêté, on a arrêté de l'embarquer, puis les gars en orner, ils l'ont bousculé, puis après ça, la police, elles vont pas arrêter, c'est un cas...
Starting point is 00:18:44 Je pense que le gars là qui faisait du pot je pense qu'il en connaissait un ok il a dit qu'il avait fait voler sa montre puis il me mettait tout sur le dos c'est Jean-Louis c'est tu oui
Starting point is 00:18:58 les personnes du dosis ont fait un plus un à cette époque là mettons que moi je n'ai jamais délaté personne j'ai pas un informateur j'ai jamais fait ça je formais ma gueule puis je prenais ma ma pelule
Starting point is 00:19:15 vous aviez à quel âge la première sentence 3 ans ça c'est en 64 en 64 j'avais 22 23 ans peut-être. Vous vous êtes retrouvé, quel pénitencier? Saint-Vincent-de-Paul. Saint-Vincent-de-Paul à Laval.
Starting point is 00:19:32 Oui. Trois ans à la ferme? J'avais fait une vingtaine de mois. Une vingtaine de mois. Une vingtaine de mois parce que je n'avais pas eu de libération. C'est-tu comme aujourd'hui, dans le fond, un deux ans et plus fédéral? Oui.
Starting point is 00:19:49 Deux ans et moins. Oui, oui, c'était la même chose, ça, ça avait pas changé. Non, non, je pose la question, c'est ça. Ça avait pas changé. C'est comme ça aujourd'hui. Mais il y avait pas les libérations conditionnelles, ces affaires-là, là, ça fonctionnait pas comme ça fonctionne aujourd'hui, là. Ah ben, vous avez pogné trois ans, vous avez fait 20 mois, quand vous sortez, vous sortez, c'est d'attitude-là,
Starting point is 00:20:05 puis dossier clos. Comment vous avez trouvé ça, cette première incarcération-là, un 20 mois enfermé en début vingtaine? Dire que ça a été rough, il n'y a jamais... Il n'y a pas grand-chose
Starting point is 00:20:21 qui m'a dérangé dans la vie. J'étais capable d'en subir les conséquences, peu importe ce qui m'arrivait. Vous assumiez, dans le fond. Là, c'est plate parce qu'on va vous dire que vous n'aviez pas vraiment rapport dans le vol de cette fameuse montre-là. Non, non.
Starting point is 00:20:35 Mais vous vous assumez que c'est ça qui m'arrive, c'est ça qui m'arrive, puis moi, je vais vivre avec. C'est ça. C'est vrai que ça. Peu importe ce qui m'arrivait, j'étais capable de vivre avec. Je me disais tout le temps dans ma tête, moi, là, je suis assez fort pour passer au travers,
Starting point is 00:20:52 les autres ne sont pas capables. Tu as eu quelque chose de spécial, entre parenthèses, qui s'est passé dans ces 20 mois-là qui mérite de prendre du temps sur cette sentence-là? Il y avait de l'homosexualité. Là, on sortait...
Starting point is 00:21:07 On sortait peut-être... Anyway, il fallait se mettre en rang. Je pense qu'on sortait une demi-heure. On passait 23h30 dans la cellule par jour. Ah, c'est bon. On sortait une demi-heure, mais il fallait se mettre en rang, tout l'arranger, se mettre en rang, attendre que tous les gars soient sortis.
Starting point is 00:21:26 Après ça, on décollait tranquillement puis ça allait dans la cour. Puis des fois, cinq, dix minutes avant que ça fasse une demi-heure, il y a encore un rang puis on revenait dans la cour. On revenait dans nos cellules.
Starting point is 00:21:41 – Finalement, vous sortiez 15 minutes. – Des fois, même pas 10 minutes. À un moment donné, il reformait toutes les cellules. À un moment donné, il y avait un gars qui était caché en dessous de mon lit. Il a embarqué.
Starting point is 00:21:57 Il a essayé de vouloir m'autotonner. Ça ne marche pas avec moi. Ça ne marche pas avec moi. Je parlais des bûcherons tout à l'heure. Il n'y a jamais eu d'affaires sexuelles. Oui, non, je comprends. Mais quand j'ai commencé l'école, j'étais gardé par mon oncle et ma tante. Il y avait un de mes cousins qui m'avait assaillé.
Starting point is 00:22:16 Je lui avais crissé un coup de talon dans le front. Il m'a jamais assailli. J'ai dit, là, non, non, moi, je veux rien savoir de ça. Mais oui, le gars, il est couché mais là les postes sont tout barrés il dit tabarnak il va passer un mauvais quart d'heure il pensait en avoir du fun ici il en aura pas en fin du compte si c'est arrangé je sais pas que c'est arrivé est ressorti, il y a quelqu'un qui est venu ouvrir la porte, mais c'est tout,
Starting point is 00:22:47 comment je dirais ça, c'est tout arrangé, entre détenus, là. C'était pas un projet solo, mettons, il y en avait qui savaient ce qui allait se passer. Oui, oui, oui, j'étais pas trop vieux, j'étais jeune, j'étais pas bien jeune, mais...
Starting point is 00:23:03 Pas vieux, pas grand. Oui, oui. Puis, jeune, pas vieux et jeune. Pas vieux, pas grand. Oui. Puis... J'ai... J'ai... J'ai fait du temps dur, je m'en rappelle pas. OK. Fait que cette sentence-là, c'était pas à voir ça.
Starting point is 00:23:17 Non, non. Ça s'est fait, comme on sort, check. C'est fait, on passe à d'autres choses. Moi, l'ennui, ces affaires-là, la peine, ces affaires-là, la peine, les affaires-là, je connais pas ça tellement. Je connais pas ça tellement. Mais je me dis tout le temps... Un rock.
Starting point is 00:23:32 Oui, mais tu regardes le monde autour de toi, ils ont de la peine, ils ont des remords, ils ont des chagrins. Mais vous me dites ça, puis en même temps, les premiers mots que vous avez dit dans le podcast, je vous ai senti super émotif, par exemple. Je le sais qu'il y a...
Starting point is 00:23:50 Il y a un petit gars encore, M. Jean-Louis. C'est garanti, c'est garanti. C'est émotif, puis j'aime pas voir souffrir les autres. J'aime pas voir souffrir les autres. Quelqu'un qui souffre, là, je vais y aller,
Starting point is 00:24:05 puis je vais essayer de le ramener. De le ramener, puis faire... pour qu'il y ait un peu de bonheur, qu'il soit un peu heureux. Mais le vôtre, tu sais, c'est beau penser aux autres. J'ai jamais pensé à moi. J'ai jamais pensé à moi. Je viens de faire une intoxication alimentaire, là.
Starting point is 00:24:24 J'ai passé cinq jours à la maison, à me tourner. Je n'ai jamais appelé l'ambulance. C'est ma chum qui, au dépanneur, est rentré chez nous. J'étais couchateur dans la chambre de bain. J'ai appelé dans le milieu criminel, mais je n'ai jamais adhéré au milieu criminel. J'ai eu des belles offres. Oh, des belles offres! Je les ai toujours refusées parce que je le sais que si je les prenais, qu'elles allaient me demander d'autres choses en retour. Ça, c'est sûr. Ça fait que je n'ai jamais accepté. Le milieu criminel, ce n'est pas un one-way. Non, non. On donne quelque chose, on attend en retour. C'est vrai que ça. Je connais...
Starting point is 00:25:13 J'avais compris ça. Oui, je sais. Ça fait que... On ne parle pas de moi aujourd'hui, mais je sais de quoi vous parlez. Je ne peux pas dire que je ne lui ai pas rendu des services. C'est garanti que je les ai rendus des services parce qu'à un moment donné, j'avais besoin d'argent.
Starting point is 00:25:28 Mais pas des services pour battre quelqu'un et les affaires-là. Battre quelqu'un, ça a arrêté je pense que ça fait une minute, là. Mettez-vous pas dans le trône! 84,
Starting point is 00:25:47 quand j'ai commencé à travailler sur moi J'ai jamais refrappé personne Depuis 84 On parle d'un bon 40 ans C'est bon ça On revient Libération après cette sentence-là 3 ans, quasiment mi-vingtaine
Starting point is 00:26:03 Oui Il se passe quoi quand vous sortez? Je continue à travailler libération après cette sentence-là, trois ans, fait quasiment mi-vingtaine. Oui. Il se passe quoi quand vous sortez? Je continue à travailler encore dans le syndicat. OK. Là, on a, ils nous disent, il y a bien de l'ouvrage à Sept-Îles.
Starting point is 00:26:18 On part trois gars, la tente dans le char, tout, les gants de balle, les balles, parce que moi, je suis un pitcher de fastball. Puis je pitch, je suis pas pire. Là, on arrive à... Pardon. On arrive à Sept-Îles,
Starting point is 00:26:36 puis on connaît pas personne, là. Là, on est parqué à Moisy, la cambre, puis la cambre était parsée, maintenant qu'il mouillait. Puis là, il y avait, on s'en va sur un terrain de balle, il y avait plein de monde qui jouait à la balle. Le gars, il disait, c'est les 50 heures de la batte. Du coup, on sort nos gants, puis nos balles, puis on se met de côté, puis je commence à me pratiquer.
Starting point is 00:27:06 Là, mon chum, il me fait ça, en gardant un orier, il y avait peut-être 15-20 personnes qui m'en gardaient. Je lui ai dit, hey, ça a l'air... Bon, c'est normal. J'ai de la drive, ça. Quand la balle, elle me lâche des mains. J'avais cinq sortes de balles.
Starting point is 00:27:25 J'ai joué contre les Chevaliers au Kiev. J'ai joué contre les Molson, des affaires-là. Puis, le gars, il disait, « Ça t'intéresserait-tu de jouer pour nous autres? » Il dit, « On a 50 heures. » Puis, il dit, « Parce qu'il y avait
Starting point is 00:27:40 2-3 000 piastres. » En ce temps-là, c'était en 71, 72, il y a 2-3 000 piastres. En ce temps-là, c'était en 71, 72, il y a 2-3 000 piastres de bourse. Il dit, « Tu peux pas, la ligne est faite. » Il dit, « On va enlever un nombre, on va l'embarquer. » Je m'appelais Dino, Dino, quelque chose, je ne me rappelle plus du nom. En tout cas, on est arrivé en finale.
Starting point is 00:28:03 Je pense qu'on avait eu 500 piastres. Mais là, ça nous a ouvert les portes. Parce que c'est la Côte-Nord. Encore aujourd'hui, Rambo, c'était la même chose dans notre temps. Les gars de Montréal, les affaires-là, ils vont prendre les gars de la place avant. Mais moi, vu que je venais de la Gaspésie, puis j'avais pitché à balle
Starting point is 00:28:26 avec eux autres, c'était maintenant que j'étais bienvenu. Là, on a commencé à… – On s'est récommenté un ami, mettons. – Oui, oui. On est deux qui sont rentrés dans les hôtels, un tube bavarois, puis mon autre chum, il est rentré au 3000, une usine des boulettes de fer, là, qui s'amenait du Mont-Ret où j'ai été après. Fait que vous êtes sur la Côte-Nord, vous arrivez là, vos skills en lançage
Starting point is 00:28:56 de balles vous font un peu adhérer avec la gang, vous font... Oui, et ils nous font rentrer dans le milieu. Fait que là, vous travaillez Côte-Nord,z... Là, on travaille dans... Côte-Nord, construction... Non, je suis pas dans la construction. Je suis pas dans la construction tout de suite.
Starting point is 00:29:11 On rentre à Tlidfer. Ils appelaient ça un club bavarois. OK. Un club de 500 places. Il y avait à peu près 400 femmes tous les soirs. OK. Parce que les gars, ils partaient le dimanche,
Starting point is 00:29:26 ils appelaient ça la ligne, ils partaient le dimanche, puis ils allaient avec le train, puis ils allaient travailler sur la ligne. Ils appelaient ça le train des cocus. Parce que les femmes, elles restaient toutes à la maison. À la maison. Les gars, ils revenaient une semaine après. En tout cas, l'hôtel,
Starting point is 00:29:46 il y avait à peu près 350 à 400 femmes à toutes les soirées. Mais c'était plein d'argent dans ce temps-là. Des deux, puis des unes, puis des cinq, tu n'en voyais pas bien. Des vingt, des cinquante, puis de dix gars. On parle des années 70 en plus. Oui, oui, des années 70.
Starting point is 00:30:04 Ça fait que, après ça, il y a eu un conflit au Mont-Rey. Le gars qui travaillait sur la construction, il était bien chum avec les gars d'union, les agents d'affaires, les gérants d'affaires, les affaires-là. Ils m'ont dit, « Hey, on va t'envoyer au Mont-Rey, tu s'abrauches. » Oui.
Starting point is 00:30:28 Vous aviez déjà une réputation qui s'était refaite sur la Côte-Nord monsieur Jean-Louis avait déjà sa réputation la réputation était là il est là laissez-les tranquille parce qu'il est fou un peu dans la tête il se collisse de tout
Starting point is 00:30:43 c'était vrai aussi il n'y a rien qui me dérangeait. Je n'avais pas peur. La peur, là... Je ne pense pas d'avoir connu trop la peur dans ma vie. Je me suis dit, bien jeune, si j'ai peur, je prends un assis de chance à manger un bon coup de poing dans la face, je me lance à la gueule.
Starting point is 00:31:01 Mais si je n'ai pas peur, peut-être que j'ai une chance d'en donner un. Fait que... Mais des fois, avec une réputation comme ça, j'en connais du monde qui ont un peu cette réputation-là, tu sais, puis j'ai un ami qui m'a donné une connaissance justement qu'il avait cette
Starting point is 00:31:17 réputation-là, puis il y a quelqu'un qui a entendu que lui me cherche parce qu'il n'a pas de bonne humeur après moi, tu sais. Puis quand il l'a vu dans un bar, le gars est reparti et il est revenu armé. Il m'a pogné avant que tu me pognes. Ce n'est pas quelque chose qui vous a... Ça m'a arrivé.
Starting point is 00:31:33 Ça vous est arrivé. Je sais que Jean-Louis, même qu'il me voit, il va me donner une tape sa gueule. Ça m'a pogné avant qu'il me pogne. Ça m'a arrivé. Je ne te parlerai pas de ça tout de suite Le travail que j'ai fait sur moi J'ai tout un travail sur moi Je ne suis pas arrivé ici aujourd'hui
Starting point is 00:31:55 Mettons qu'avant 84 J'aurais peut-être préféré ne pas vous parler tant que ça Ce n'était pas bon Mais si tu étais chum avec moi, oh, il y avait aucun problème. Je protégeais les gars autour de moi, les gars qui avaient du respect, puis
Starting point is 00:32:13 s'il y avait de la magouille, non. Puis quand ils m'ont envoyé au Mont-Rey, ça a brossé. Il y en a un qui est parti après moi avec la chaine ça, mais j'ai fait siffler deux, trois balles à côté des oreilles et il a lâché la chaine ça.
Starting point is 00:32:33 Puis là, on a commencé à faire le manœuvre. Je vous ramène vite, vite. Vous lui avez fait siffler deux, trois balles pas loin de la tête. Vous étiez armé. Il vous a couru après avec une chaine ça, vous avez tiré pas loin de lui. Calme-toi, je tasse mon bras d'un mètre. Oui, a couru avec une chaîne de ça. Vous avez tiré pas loin de lui. Calme-toi.
Starting point is 00:32:45 Je ne voulais pas monter là avec ma grosseur. Je suis capable de me défendre. M. Jean-Louis, ça brasse pas trop. On se pognent un morceau. J'avais un P-38. J'avais 9 balles dedans. Mais je n'ai jamais tiré. Vous n'alliez pasé quelqu'un avec.
Starting point is 00:33:08 Vous n'alliez pas là dans le but de... Non, non, non. Je vais me protéger de quelque chose. C'est ça. Quand un gars te court après avec une chaîne de ça, tu n'es pas mécontent d'avoir un 38 dans les culottes. On va se le dire. Puis on a fait le ménage. La magouille,
Starting point is 00:33:22 la corruption, les affaires-là, on a sorti une couple de chantier. On a sorti une couple du chantier, mais là tu te fais pas les mains, tu failles, ils menacent, puis des menaces, puis hey, tiens-toi tranquille, puis là t'as pas le droit de travailler, je suis délégué syndical moi, puis ils veulent pas que tu travailles, les délégués ils travaillent pas. Puis là moi, c'est un de mes hommes qui est pris dans un trou, m'a sauté dans le trou pour aller y aider. C'est ça que je faisais, puis là ils attendaient.
Starting point is 00:33:57 « Hé, il n'est pas là. » « Hé, crie sur moi un peu. Crie sur moi un peu. » Puis là ils se disaient « Hé, on va t'arranger ça maintenant. » Ouais, il n'est pas équipé pour ça, toi. Il n'est pas équipé, pas du tout, pour m'arranger ça, toi. Ça fait qu'il a grandi de même. Un moment donné, je suis allé dans le Nord. Il a lâché le Nord. Puis, j'ai été travailler avec des filles.
Starting point is 00:34:24 Tu es revenu. Oui. – Là, on est fin 20 ans, quoi? – Le 75, peut-être, 74, 75. – C'est fait. – De 71, 72 à 74, j'étais sur la Côte-Nord.
Starting point is 00:34:38 C'est-il mon rite? Puis après ça, je m'étais revenu à Valéphile. J'ai tombé tout de suite dans le syndicat. Fait qu'on est fin 20e, début 30e. Non, non, j'avais… je me suis fait arrêter en 76, puis j'avais 34 ans. Ah, OK, fait que 32entour de 30 ans. Puis, j'ai rentré dans le syndicat, je m'occupais de trois chantiers à Vallée-Fille, Bournois, puis un autre chantier, je m'occupais aussi. En tant que représentant syndical. Oui, en tant que délégué de chantier. Parfait. Puis ça brossait, puis les gars,
Starting point is 00:35:32 il y avait un gars qui avait des coffrages. Puis il y avait peut-être 15-20 gars qui travaillaient pour lui. Moi, j'avais été dans une réunion syndicale, mais évidemment, ils me connaissaient, mais j'ai tout le temps été à l'écart, en arrière des autres. Moi, le... Oups! Pas de problème.
Starting point is 00:35:50 C'est juste le repli un peu. Oui, et voilà. Moi, le flasher, puis le bien-paraître, là, le bien-paraître, là, ça n'a jamais été dans moi. J'ai toujours travaillé pas mal dans l'ombre. T'es pas là pour faire le show non non non il y en avait d'autres pour ça vous vous étiez là dedans par principe
Starting point is 00:36:12 et non par la gloire pour le travailleur puis le travailleur voulait qu'il soit bien puis il y avait une réunion syndicale les gars ils avaient dit on a de la misère à Bournois au barrage on a de la misère à Bois-Noix, au Borage, on a de la misère avec telle personne. J'écoute ça, moi, là, là. Le lendemain matin, je suis au-dessus de mon char, je m'en vais sur le chantier, je descends à Bois-Noix, je me dresse sur le chantier, les gars, ils me voyaient passer. Il a dit... Il dit... Je serais tendant.
Starting point is 00:36:49 Je serais tendant. C'est un ancien lutteur. Il faisait à peu près 250, 260 livres. Un assis de pièces... Un assis de pan de meubles. Une pièce d'homme, comme on dit. Là, il est dans le bureau. OK.
Starting point is 00:37:04 Je ne cogne pas. Il rentre dans le bureau. OK. Cogne pas, hein? Il rentre dans le bureau. Bang! Il est assis à l'arrière du bureau, comme ça. Je suis pas dans le bureau. Je l'écrase sur lui. Je le crie dans le mur. J'écris Alice Legonde dans la face. Là, je lui dis, tu vas t'emmener avec moi. On va aller prendre un cognac à l'hôtel à Port-Noir, là.
Starting point is 00:37:20 Puis, on va s'expliquer. J'ai dit, là, le slavage, c'est fini ça là. C'est fini là. Le pic-papel, les affaires là, crier après les gars là. Non Les gars, ils allaient au bureau, ils disaient, « Hey, où est-ce que tu vas travailler? » Ils disaient, « On voudrait aller travailler sur le chantier. » Mais là, je vous arrête. On est des années 70 arrivés
Starting point is 00:37:56 parce qu'on s'entend. Aujourd'hui, quelqu'un fait ça, il vient de partir pour 4-5 ans. Il est juste rentré dans un bureau, il ressent un gars dans la face d'un gars. Il dit, viens avec moi, on va jaser. Mais il n'y a pas personne de témoin. Non, mais lui, il s'en est un témoin.
Starting point is 00:38:12 Il n'a pas porté plainte. Dans ce temps-là, je n'avais pas le temps de porter plainte contre moi. Je suis pas sûr de mettre un peu le monde. Il y a des gens de tout âge qui restent à nous écouter. C'est un kid de 18 ans. Lui, il est 70, ça lui dit rien.
Starting point is 00:38:26 C'était pas les mêmes mœurs, mettons. Non, c'était une autre... Faut pas penser que la FTQ, c'est un miracle qu'ils ont eu tant de pouvoir. Que c'est qui sont aujourd'hui le Fonds de solidarité. Il y a du monde qui se sont battus.
Starting point is 00:38:42 Il y a du monde qui ont travaillé en bas. Le monde qui a travaillé en bas, ils ont payé la note, comme moi. Moi, je l'ai payé la note. Je l'ai payé cher. Oui. On va revenir, mais... C'est ça.
Starting point is 00:38:59 Puis, les chantiers sont stabilisés. Il disait, « Tu voulais bien qu'il est revenu dans le décor juste mon nom là il y en a bien qui sont servis de mon nom ils ont été collectés de l'argent sur mon nom
Starting point is 00:39:13 mais sur le coup tu le sais pas ça t'es pas au courant, tu sais pas que c'est que c'est tu réalises ça des années puis des années après parce que le monde avait peur de vous fait qu' on disait, « Hey, c'est parce que si tu payes pas nous autres, c'est-tu Louis qui va venir te collecter? » Oui, oui. Puis là, votre réputation était faite,
Starting point is 00:39:29 fait que le monde faisait, « Oh, Christ, j'ai pas envie d'avoir un bureau peignant de l'en face! » Ah non! Non, mais ça opérait que moi, puis c'est plein qui sont sortis de moi. C'est une époque où vous-même, vous auriez pu profiter de cette, entre parenthèses, notoriété-là.
Starting point is 00:39:44 Oui! Justement pour faire de l'argent, mais comme vous avez dit, vous auriez pu profiter de cette, entre parenthèses, notoriété-là. Oui. Justement pour faire de l'argent, mais comme vous avez dit, vous n'êtes pas un criminel. Non. Puis de l'argent, mais il rentrait tout le temps. Je n'ai jamais pensé à me morder, je n'ai jamais pensé à avoir des enfants, je n'ai jamais pensé à avoir une maison. Je n'ai jamais pensé à ça. Il rentrait de l'argent.
Starting point is 00:40:00 À dépenser à mesure. À dépenser à mesure. À l'hôtel. À l'hôtel. On est dans la boisson. J'arrivais avec quelqu'un. Elle dépensait à mesure. Elle dépensait à mesure. À l'hôtel, on était en boisson. À l'hôtel, j'arrivais avec quelqu'un qui était malade de boisson. Je fouillais dans mes poches, je sortais un 10, un 5,
Starting point is 00:40:10 je le garrochais sur la table. Je lui disais, ramène-toi. C'était ça. Il aidait tout le monde. J'avais une shop d'électronique. Puis, mon père, ma mère, mon père était en astie. En plus, il dit, tu payes les morceaux,
Starting point is 00:40:25 tu ne les charges rien pour réparer la télévision, le radio, quoi que ce soit. » Puis il dit, « Papa, ils sont plus pauvres que moi. » Quand ça arrive là, les deux, trois, les enfants, la mort va au nez, la couche, pas pour les charger de l'argent. Si, au moins... Mais...
Starting point is 00:40:48 Si on arrive au... Si vous me dites là-dedans, vous avez dit que vous avez été arrêté en 76, est-ce que vous me comptez, on est en 74? Oui, oui. Il y a un ou deux ans où votre nom, syndicat, vous gardez vos chantiers. Oui, oui.
Starting point is 00:41:03 Qu'est-ce qui s'est passé? Il s'est passé que j'étais tanné d'avoir des menaces. — Des menaces de? — Des menaces de mort. — Des menaces qui venaient de? — Du syndicat. — Ça venait du syndicat?
Starting point is 00:41:19 — Oui. — Vous étiez délégué syndical, puis vous receviez des menaces du syndicat? — Oui, oui. Parce que, oui, j'ai jamais embarqué dans ma gouille, moi, là. J'ai jamais embarqué dans la corruption. J'ai jamais voulu ça.
Starting point is 00:41:30 Je me battais contre ça. OK. Fait que, dans le fond, vous vous battiez pour les employés, contre les boss, mais vous vous battiez contre le syndicat qui, eux autres, essayait aussi de profiter des syndiqués. Oui. OK, OK. Moi, là, j'étais délégué de chantier pour les travailleurs.
Starting point is 00:41:45 Ma priorité, c'était le travailleur. C'était ça qui était important pour moi. Tu ne veux pas que le boss profite du travailleur, tu ne veux pas que le syndicat profite du travailleur. C'est ça. C'est pas plus compliqué que ça. Crée-moi
Starting point is 00:42:01 que s'il ne voulait pas, il arrivait à quelque chose. Ça, on a compris votre méthode. Je pense que tout le monde a compris votre méthode de travail. Il arrivait à quelque chose. Ça fait que... Je ne vous demande pas d'aller dans... Je ne veux pas de détails, tout ça.
Starting point is 00:42:27 Non, pour qui, pourquoi, mais en disais tout à l'heure je t'attendais d'avoir des menaces je continue à prendre un coup puis là j'avais goûté au speed. OK. Et charmant de speed. Vous venez m'appeler plus MDMO aujourd'hui. J'ai été trois jours sur la brosse sans me coucher. OK. J'avais une suite au Balmoral, en haut. J'ai parqué mon char, j'ai rentré. Mais étant allé dans le bar, il y avait deux gars dans le bar. Le gars qui est mort, puis un autre gars.
Starting point is 00:43:12 – OK. – Mais le gars qui est mort, il me dit à moi, il dit, m'envoie ta femme, m'envoie ta maison, je vais t'avoir. C'était un méchant pente-murs. C'était un gars du syndicat? Non, c'était un gars d'une bonne soeur d'un hôtel et un joueur de musique. J'avais une bonne soeur d'un portier
Starting point is 00:43:39 dans un hôtel. Un gars à peu près dans mon genre. Un gars qui battait le monde. Un tenant. Oh, il n'était pas mieux que moi. Parfait. Mais quand il m'a dit, je vais avoir ta maison.
Starting point is 00:43:56 Ta femme et ta motowire. Là, il s'est approché de moi et il m'a collé sur une poussée. J'ai tombé de la vitre à la vitre à casser et je m'a collé sur une poussée. J'ai tombé de la vitre à la vitre à la casser et je m'ai coupé une pouce. J'ai dit là, me dire une affaire, tu ne repousseras plus jamais personne de ta vie. C'est la dernière fois parce qu'il avait battu un de mes partners pas longtemps avant, je ne le savais pas la première fois, il m'a
Starting point is 00:44:24 pogné avec, il faisait une couple de fois, mais quand je n'étais pas trop avant, je ne me suis pas le premier fois à me pogner avec, je le faisais une couple de fois, mais quand je n'étais pas trop chaud, je me cognais ça de lui, mais là, trois jours. Trois jours sur le speed, l'alcool. Je m'avais tout fait friser la tête, les naffros, on faisait du remestie.
Starting point is 00:44:41 T'as fait qu'il y avait un état beau, sinon on faisait du remames de sti. Ouais, j'ai dit, tu repousseras plus jamais personne de ta vie, toi. J'ai monté en haut, j'ai chargé le gun, j'avais un 25 en haut dans la chambre. J'ai redescendu et j'ai tiré.
Starting point is 00:44:59 J'ai poigné dans l'épaule, mais la balle a tourbillonné, puis il a fait... Il est mort à l'hôpital. Ils m'ont dit... Un moment donné, ils m'ont dit qu'il n'était pas encore mort. J'ai dit, je vais aller le finir à l'hôpital.
Starting point is 00:45:15 Je vais aller le finir à l'hôpital. Un coup, un moment donné, ils m'ont dit, OK, il est mort. Moi, j'ai décollé, j'ai appelé mon chum, il est collé sur mon camp-ville. Il est allé à Montréal. Tout le monde avait des institutions, des affaires là, ils pouvaient nous changer le visage, ils pouvaient nous faire
Starting point is 00:45:32 bien des affaires. Fait que, il est allé chez quelqu'un, puis le gars, bien, il a pogné panique. Il a appelé la police, puis il est là qu'ils m'ont arrêté. Ils m'ont arrêté, puis...é ça aurait été probablement une question de temps vous étiez connu, vous étiez fiché
Starting point is 00:45:50 partout à la limite vous auriez fait deux trois semaines ah ouais il m'aurait tué je comprends l'alcool c'est parce qu'il y a un moment aussi à Manus il y a le déclic qui se fait
Starting point is 00:46:04 quand on prend le temps de monter dans sa chambre, de charger et de redescendre, on est conscient de ce qu'on s'en va faire. Oui. Moi, je suis la meute. Pendant qu'on est dans ce moment-là, ça m'est déjà arrivé de me pogner une aire. Je me suis déjà battu avec quelqu'un.
Starting point is 00:46:21 Aviez-vous en tête, après, c'était le moment présent. Il n'y a pas de... Je vais finir là, après, où c'était le moment présent, là, il n'y a pas de « je vais finir mes jours en prison ». C'est le moment présent, c'est là, c'est « je suis écoeuré, toi, mon chum, ça s'arrête là ». Oui, c'est fini. D'après moi, dans ma tête,
Starting point is 00:46:36 moi, il faisait partie de toute la gang qui m'avait menacé, puis là, probablement, j'étais au bout du rouleau. C'est ça. J'étais au bout du rouleau, mais des fois, j'essayais de parler, puis les paroles sortaient plus. J'étais à Magané. Je faisais une bonne secousse que je buvais.
Starting point is 00:46:52 Ça fait une vingtaine d'années que je buvais. Ça fait que tout le temps, dans le phare, je prenais pas de bière trop, trop, moi, là. Puis... Ça fait que là, vous êtes... Je suppose, Montréal, ça fait quoi, le lendemain Non non 10 jours après 10 jours après Ils ont venu m'arrêter où j'étais
Starting point is 00:47:12 Là il était à lui Il était mort de ses blessures Oui oui oui La même soirée Puis Il était accusé de meurtre au deuxième degré Déjà là surprenant Je me meurtre au deuxième degré. C'est déjà là surprenant.
Starting point is 00:47:28 Je me serais entendu à un premier degré. Tout le monde y pense que j'étais au premier degré, mais j'étais au deuxième degré parce qu'ils n'ont aucune preuve contre moi. Il n'y a pas d'astide témoin, il y a des preuves circonstancielles. Mais il devait y avoir des témoins. J'imagine, en partant, vous avez dit qu'il y était deux à la base. Je sais que personne ne parlait, mais il y avait des témoins.
Starting point is 00:47:48 L'autre, quand j'ai dit que tu ne pousserais plus jamais personne, il n'y a pas resté là. Il n'y a pas resté là. La taverne, c'est quasiment vidé. C'était un petit cocktail, un petit bar. Il y a du monde, ils ont dit qu'ils m'ont vu.
Starting point is 00:48:04 Pas vrai. Il y a des affaires qui sont vraies. Il y a des monde, ils ont dit qu'ils m'ont vu. Pas vrai. Il y a des affaires qui sont vraies. Il y a des affaires, des preuves circonstanciennes. Oui, je comprends. Puis, là, t'es quatre jours, t'es trois ou quatre jours en procès.
Starting point is 00:48:20 Puis l'aider non coupable, j'imagine. Oui, oui, oui. Je veux jamais dire que t'es coupable. On m'a dit pas pour une réduction. Oui, oui. Ils m'ont offert. Ils m'avaient offert 9 ans. Puis, comme d'habitude,
Starting point is 00:48:34 je les ai envoyés chier. Tu sais, on fait juste se remettre. On n'a pas encore dit votre entente, mais vous avez eu ce qu'on appelle une sentence de vie, dans le fond. La perpétuité. Qui au Canada, c'est 25 ans maximum. Pour premier degré.
Starting point is 00:48:52 Pour premier degré. Deuxième degré, c'est de 10 à 25 ans. Je fais juste une pause là. Aujourd'hui, avec ce que vous avez passé, est-ce que vous regrettez de pas avoir pris le deal de 9 ans? J'y pense, mais je me dis que je sais que ça me donne
Starting point is 00:49:07 d'avoir du regret. Non, non, non, mais tu sais, je pose juste la question. Moi, je n'y penserai. Puis moi, je me dis que ça me donne à moi d'avoir du regret. Non, non, non, c'est pas que je vous demande de regretter, vous, non, c'est juste que vous êtes inquiet. En voici, le deal de 9 ans, t'as pas supprimé ça.
Starting point is 00:49:23 9 ans, tu sais, quand on y pense. La majorité des êtres humains ont du regret avoir dit, ben non fait qu'ils vous ont fait 9 ans, fuck you fuck you, vous allez continuer ils ont menacé mon avocat de le faire rire du barreau il est arrivé
Starting point is 00:49:38 au parloir le soir il broyait pis là, c'était maintenant que des 3-4 000 du coup. J'avais pas ramassé d'argent, moi, là. Moi, je dépensais à mesure. J'avais un GTO 69, c'est une édition
Starting point is 00:49:55 spéciale. Il dit, ton char, tu peux vendre ton char. J'ai fait 5 coups de poing dans la vie du parloir. Il dit, ils veulent me faire rayer du poro, puis ils veulent me donner une amende de 100 000 piastres. » – Mais pourquoi? – Parce qu'ils fêtaient pour moi.
Starting point is 00:50:13 Ils n'ont pas de preuves. – OK. – Ils n'ont pas de preuves. Ils ont dit, « Tu vas nous le donner. » – Ce n'est pas trop le concept d'un avocat de la défense. Le but d'un avocat de la défense, c'est de défendre son client. Il avait peur de moi. Parce que lui, quand je rentrais dans le bureau,
Starting point is 00:50:31 il garochait des belles descents, là. Il savait un peu ce que je faisais, lui. Fait que... D'après moi, j'ai tenu un bon paquet de monde sur la peur pendant des années. Le juge l'a dit. Le juge... Oui, parce qu'il y avait quand même votre dossier qui devait avoir une bonne épaisseur.
Starting point is 00:50:51 Je me demandais ce qu'il m'avait connu. Il m'avait dit, aussitôt qu'il rentrait dans un hôtel, la place se vidait par enchantement. Il faisait peur à tout le monde. C'était un juge de Sept-Îles. Ah, OK. Il avait désarmé une police à Sept-Îles. Il faisait peur à tout le monde. C'était un juge de Cécile. Ils avaient désarmé une police à Cécile.
Starting point is 00:51:11 C'est drôle, mais c'est pas drôle en même temps. Je comprends. Aujourd'hui, vous pouvez vous permettre d'en rire. Oui, aujourd'hui, je suis capable d'en parler. Quand ça a commencé, j'étais émotif. Je suis capable d'en parler quand ça a commencé j'étais émotif mais je suis capable d'en parler sans trop vivre
Starting point is 00:51:27 les émotions parce qu'avant ça j'en parlais et je vivais les émotions en même temps à chaque fois que vous le comptiez il n'y a pas grand monde qui pouvait m'écouter je capotais quand vous avez commencé j'étais comme ça va être rough ça maintenant
Starting point is 00:51:42 vous avez le droit de vivre vos émotions aussi, mais j'étais comme, OK, ça va être... Mais souvent, c'est parce que je monte au mental. Je ne veux pas faire vivre ça au monde non plus. Fait que, quatre jours de procès. Oui, quatre, cinq jours. Sentence finale. Sentence, je suis trouvé coupable le 1er avril 77.
Starting point is 00:52:03 J'ai dit aux gardiens, attendez une minute. Tu sais bien que c'est un poisson d'avril, ça là. Voyons donc, ça n'a pas de bon sens. Coupable. Pas de poisson d'avril. Perpétuité. Ils vous ont donné le deuxième. Vous le disiez tantôt, premier degré, c'est 25 ans.
Starting point is 00:52:22 Deuxième degré, c'est entre 10 et 25. Ils vous ont donné le 25 direct. Non, non. Perpétuité. Trouver coupable, sentence à perpétuité. Le juge, je ne sais pas, c'est 5... Le 1er avril, le 5 avril, la sentence,
Starting point is 00:52:38 la date d'éligibilité. Date d'éligibilité, je m'attendais à 10 ans. La majorité, c'est 10 ans. 10, 12 ans, 15 ans. Avec votre dossier, vous vous dites, ça a peut-être dépassé un peu le 10 ans. 25. 25, direct, bang.
Starting point is 00:52:54 Tabarnak. Je me disais, mais Christ, je ne sais pas. Il n'y a pas grand-chose qui me dérangeait. Dans la salle, ça... Puis moi, je riais. Je ne sais pas. Dans la salle, ça... Puis moi, je riais. Dans la salle, aviez-vous...
Starting point is 00:53:09 Les parents étaient-ils encore... Oui, mon père était là. Ma mère était en train de venir. Mon père était là. Avec les années, j'ai pensé que si je les avais fait vivre... J'imagine. Je me mets dans le pot de mes parents aujourd'hui
Starting point is 00:53:26 si je me retrouve dans cette situation-là. Oui, oui. Moi, il n'y avait pas de femme, pas d'enfant impliqué, c'est déjà ça. 25 ans, avez-vous fait appel? Oui, étant appel, mon père a payé. Un moment donné, j'ai dit que ce ne serait rien. Comment je ressortirais,
Starting point is 00:53:46 ils vont me repogner une affaire. Fait que début avril 77, coupable, 25 ans. Oui. Vous en allez où? Partenais. Partenais. Partenais, réception. Réception.
Starting point is 00:54:02 Réception. Choix. Archambault, au velon. Pénitencier Saint-Vincent-de-Paul, réception choix Archambault au velon pénitentiaire Saint-Vincent-de-Paul le vieux peine que vous connaissez déjà un peu oui, j'avais été j'ai dû au bout de temps
Starting point is 00:54:18 commencer dans la marde tout de suite Saint-Vincent-de-Paul pas une super réputation, cette prison-là, on va se le dire. Aux vieux peines. Tu rentres là. Oh! Il venait d'abolir la peine de mort
Starting point is 00:54:36 en 76, au mois de juillet 76, c'est pour ça ces sentences-là. Pensez-vous que vous, mettons, un recul d'un an, pensez-vous que vous l'auriez eu? Vu la façon que le juge avait l'air de traiter votre cause, pensez-vous que vous mettons un recul d'un an pensez-vous que vous l'auriez eu vu la façon que le juge avait l'air de traiter votre cause pensez-vous que ça serait rendu là ou
Starting point is 00:54:51 je pose la question de même probablement que oui parce qu'ils m'avaient envoyé, j'ai passé une couple de jours à Bordeaux dans le couloir des sentanciers à mort ça doit être pesant ça doit être lant, ça. Ça doit être pesant.
Starting point is 00:55:08 Ça doit être lourd comme ambiance, mettons. C'est parce que j'ai de la misère à dire que ça va être lourd. Parce qu'il n'y a pas grand-chose qui m'affecte. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne m'affecte pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Probablement que ça vient de mon enfance.
Starting point is 00:55:25 Comme je disais, j'ai eu dix paires. Un peu garroché dans le bois avec des bûcherons. Oui, et c'est dur, ça. C'est rough, le monde des bûcherons. J'imagine, oui. Oui, il y a de la violence, il y a de tout. Je n'en doute pas.
Starting point is 00:55:41 Après ça, le syndicat, je suis en prison. Il y a quelque chose. Mais, j'en doute pas après ça le syndicat fait sa prison il y a quelque chose mais d'aujourd'hui je suis assez fort pour passer au travers vous vous retrouvez pour une deuxième fois à Saint-Vincent-de-Paul vous avez une centaine de vies
Starting point is 00:55:56 Saint-Vincent-de-Paul trentaine en trentaine 34 ans c'est une nouvelle vie qui commence.

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