Au Parloir - Épisode #13 Ghyslain Sau

Episode Date: November 22, 2023

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Aujourd'hui, le podcast est une présentation de Comparer ma prime. Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé. Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance en fournissant une comparaison exhaustive et transparente parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada. Ils ont une équipe qui regroupe des CPA, des conseillers et des planificateurs financiers.

Bon, ça, c'est le bas de plate, là, mais c'est une belle plug. Mais ce qui est cool, eux autres, c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond, dans les cas refusés. Tu sais, souvent, les anciens détenus, c'est dur de se faire assurer. T'as pogné une balloune, après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.

T'as été cancellé pour non-payement des assurances. Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire assurer. Et eux autres se font la mission du aucun cas refusé. Il y a le site Internet ici en bas à l'écran. Mais si tu vas sur YouTube, dans la description de la vidéo YouTube, ils ont tous leurs liens. Tu cliques, tu vas tomber sur leur site Internet.

Rentre en communication avec eux autres si t'as des problèmes d'assurance. Puis même si t'as pas de problème d'assurance, ils vont faire des comparaisons puis ils vont trouver la meilleure prime possible. Comparez votre prime. Bonjour tout le monde, ici Cédric Bergeron. Bienvenue à un nouvel épisode du Parloir. Aujourd'hui, j'ai reçu M. Giselin Saucier. Giselin nous a parlé de son parcours, comme

tous les gens qui viennent au Parloir. Ce que j'ai trouvé, le bout que j'ai vraiment trouvé intéressant, c'est qu'il nous a beaucoup parlé de la libération conditionnelle, de passer devant le comité de libération conditionnelle. J'ai trouvé ça vraiment intéressant, mais tout le reste, toute son histoire, comme toutes les gens qui viennent au podcast, ont tout un angle et ont toute une histoire intéressante. Et Giseline fait partie des gens intéressants que j'ai reçus sur le podcast.

Encore une fois, je me répète, avant chaque podcast, j'endosse pas nécessairement les gestes, les idéologies et les termes utilisés par mes invités. Je suis une personne qui prône la liberté d'expression. J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au parloir Sous-titrage Société Radio-Canada Vraiment, on s'est, comme la plupart des gens que je reçois au podcast, on s'est échangé quelques messages. T'es un contact de Philippe Bayancourt, qui est passé sur le podcast. Que je remercie, d'ailleurs, en passant. Ben, moi aussi, je te remercie,

Phil. Pis écoute, c'est ça, il m'a dit, j'ai du monde intéressant à te présenter, je pense qu'il va être intéressant pour ton podcast, ton note arrivée. Ça fait quand même un bout qu'on se parle, mais t'es pas de la région de Montréal, fait que j'attendais que tu sois dans le coin. Tu es dans le coin en fin de semaine.

Je suis content que tu sois là. Écoute, présente-toi. Commence par nous de toi. Tu viens de quel coin? Tu as grandi dans quel milieu? Qu'est-ce qui a fait que dans ta vie, aujourd'hui, tu es assis devant moi au Parloir, qui est un podcast sur le milieu casséral? Je m'appelle Giselin.

J'ai grandi à Rouyn-Noranda. J'ai voyagé beaucoup à travers le Québec. On a déménagé au Saline-Lac-Saint-Jean, un peu partout. Quand tu dis «on», c'est ta famille? On parle de papa, maman, frère, soeur? Voilà, la famille au complet.

On s'est promenés pas mal. Tu as beaucoup de frères et soeurs? J'ai deux frères et trois soeurs. Ah, OK. C'est avec une bonne famille. Il y a huit avec maman et papa. OK, quand même. Une bonne famille. – À cause du travail du papa, bien, on a été forcés souvent de déménager.

Et puis, donc, on n'avait pas vraiment d'amis, là, d'enfance ou des choses comme ça. Moi, j'ai 53 ans aujourd'hui. Je suis allé en prison. J'ai fait une bite fédérale, une bite provinciale. – OK. Bien, avant de rentrer là-dedans, on va rester dans ton enfance. On va y venir tantôt.

On veut juste savoir qui tu es. Moi, j'ai eu une belle enfance. Une belle enfance, OK. J'ai eu une belle enfance. C'était très strict chez nous. Mon père, il n'est pas resté longtemps. C'est ma mère qui a dû prendre le taureau par les cordes. OK.

Et puis, c'était quand même assez sévère. Avec six kids, Manon,ette n'a pas le choix d'avoir une soigne quand même. Ça, on était assez matures et intelligents pour le comprendre. Chacun suivait son rôle. Il jouait son rôle. On avait chacun des tâches à faire

pour que la maisonnée tourne bien et que ce soit équilibré. Ça, c'était fondamental, je pense, pour la suite des choses, parce que j'ai reçu des belles valeurs humaines, familiales et morales. C'est ça qui me démarque un peu des autres détenus

que j'ai côtoyés plus tard. Moi, j'avoue que souvent, ça part, pour en avoir reçu quand même, on a dépassé la douzaine d'épisodes, puis c'est ça. Souvent, pas tout le monde, mais souvent, ça part de l'enfance. Moi, à un moment donné, rendu à 16 ans, je m'entendais plus bien avec ma mère. L'adolescence qui m'a frappé, je veux dire, j'avais besoin de cette émancipation-là

que je n'avais pas chez mes parents. Moi, je n'ai jamais invité une blonde chez nous c'est super on parle à on à cause de la honte à dire de voir comment c'était structuré chez nous puis comment c'était pas cool c'était quand même un environnement assez froid c'était pas chaleureux chez nous ok donc j'invite et pas pas vraiment d'amis fait que moi j'ai fait mieux mon travail social j'ai demandé de remplir une mesure volontaire pour être placé. OK. Puis parce que je ne m'entendais pas bien avec ma mère.

Fait que donc, mon travailleur social m'a fait signer une mesure volontaire. Il m'a fait comprendre que vu que j'ai 16 ans, ça n'allait pas être facile de trouver une famille d'accueil. Il n'y a pas grand-famille d'accueil qui sont intéressés à adopter un jeune. Des bonnes chances, tu allais te retrouver en centre d'accueil. En centre d'accueil, voilà. Donc, elle m'a ramassé en centre d'accueil. Mais étant donné à adopter des jeunes. Il y a des bonnes chances d'aller te retrouver en centre d'accueil. Donc, elle m'a ramassé en centre d'accueil, mais étant donné que j'étais sur mesure volontaire,

je pouvais quitter à n'importe quel moment. Dès que je me trouvais un emploi ou un appartement, je pouvais quitter. OK. C'est ça, j'ai pas, pour avoir su, quelques personnes qui ont passé par ce milieu-là, rarement volontaires. C'est ça, ça s'est pas bien terminé. Toi, quand même, c'était un parcours...

C'était un choix personnel. Donc, je m'acclimatais bien. Je veux dire, je n'avais pas de problème. On m'a mis comme dans un foyer où est-ce qu'on me permettait des sorties, on me permettait de faire des recherches d'emploi, on m'a proposé des stages, on m'a fait...

Tu sais, j'avais beaucoup plus de latitude que les autres pensionnaires du centre. OK, c'est ça. Tu avais quelqu'un qui te tenait par la main quand même et qui t'aidait à monter les escaliers un peu. Oui, c'est ça. À un moment donné, je me suis dit, « Bon, bien, regarde, ce serait peut-être le temps que je fasse le saut. »

Puis là, avec l'accord des services sociaux sur lequel j'étais, ils m'ont dit, regarde, on va financer ton appartement et ta nourriture à la condition où est-ce que tu restes à l'école. Mais moi, étant issu d'un milieu assez strict, c'est comme me ramasser un appartement à 17 ans.

J'ai vécu un petit peu l'émancipation. J'ai essayé de rattraper un peu le temps perdu. Donc, ça m'a amené un peu à me faire jeter dehors peu l'émancipation. J'ai essayé de rattraper un peu le temps perdu. Donc, ça m'a amené un peu à me faire jeter dehors de l'école plusieurs fois, mettons 4-5 fois de septembre à janvier. Mais je réussirais toujours à rentrer, pas pour les bonnes raisons, mais par nécessité, parce que j'avais besoin d'un toit sur la tête. Et donc, à un moment donné, ils se sont tannés de moi

et ils m'ont mis dehors carrément. C'est plus parce que tu étais sur le party que tu n'y allais pas trop? Tu étais désagréable? Il y a ça aussi, mais c'est parce qu'à un moment donné, quand j'ai passé les tests de classement, ils ont vu que j'avais un quotient intellectuel supérieur à la moyenne.

Là, ils m'ont dit, regarde, on va te faire sauter le secondaire 4 et on va t'envoyer en 5. Mais là, rendu en 5, c'est aussi intelligent que je pouvais être. Il y a des notions d'algebra que je que j'ai pas eu en secondaire 5 j'étais complètement perdu j'étais complètement perdu j'avais pas eu les notions de base pour être rendu à l'algèbre où j'étais rendu donc je n'allais pas à ces cours là certains cours que j'allais plus que d'autres et que tu sais là j'étais un petit peu là on a voulu me faire une fleur et me rendre service,

mais en quelque part, ça a joué contre moi. Ça t'a plus tiré dans le pied que d'autres choses. Ça m'a mis de la pression énorme. Je ne voulais pas les décevoir en même temps, de dire que vous avez pris une mauvaise décision. J'essayais de faire de mon mieux, mais en quelque part, je ne pouvais pas livrer la marchandise. Je n'avais pas les notions de base.

C'est ça qui a fait que ça a été compliqué de rester à l'école pour moi plusieurs mois. Donc, ensuite de ça, je me suis dit, regarde, quand ils m'ont mis dehors finalement à l'école, ils m'ont menacé de me couper mes allocations. Tes allocations pour payer ton loyer et ces affaires-là. Donc, j'ai fait appel à mes parents. Je leur ai dit, écoutez, je n'ai pas encore 18 ans, donc je n'aurai pas d'aide sociale, je n'ai aucun support. J'aurais besoin d'un peu d'aide. Il restait peut-être six mois avant que j'ai pas encore 18 ans, donc j'aurais pas d'aide sociale, j'ai aucun support. J'aurais besoin comme d'un peu d'aide.

Il restait peut-être six mois avant que j'aille à 18 ans. Puis là, ma mère, elle m'a dit, off, on peut pas t'aider. Pourtant, on a déjà habité huit dans cette maison-là, puis il y avait pas de problème. Là, ils étaient juste deux, puis ils pouvaient pas m'aider. Il y avait plus de place pour toi. Ça, j'allais les prit dur un peu.

Ça fait que je me suis ramassé à la rue. J'avais stocké tout mon ménage dans un locker, dans un bloc, à peu près deux pieds par deux pieds. Puis moi, je dormais dans l'autre locker à côté. Je ne pouvais même pas m'accroupir. Je devais fermer la porte, m'accoter les genoux dans la porte, puis dormir comme ça debout. Puis tu n'es pas petit. Non, c'est ça. Donc, à un moment donné, je rencontre un de mes amis sur la rue, il me dit « Hey, t'es rendu où? » C'est un ami que j'avais connu son frère en centre d'accueil. Puis je l'adorais, son frère. On a même monté un spectacle d'humour ensemble

et tout ça. Fait que lui, voyant que j'aimais son frère autant que lui, bien on est devenus proches, même si lui, il avait 14 ans, moi j'en avais 17. Fait que là, à un moment donné, il me dit « Où est-ce que tu restes? » Bien, j'ai dit « 17 c'est que le moment donné me dit où est ce que tu restes mais j'ai dit ben là je vis dans ce bloc là pour l'instant dans un locker mais là il est pas mal j'ai tout peu tard pour moi pour rentrer à la maison fait que je vais rester avec toi à soi ok bon ben il est là au coeur de l'île montréal qui s'installera une heure après ça

peut être long il me cogner mon locker du sein ça pas bon sens, tu t'en viens chez nous ». Je lui dis « moi, mais ta mère ». Je lui dis « inquiète-toi pas de ma mère, je m'en occupe, viens avec moi, t'as juste à m'attendre dans la rue, quand on va arriver, je vais aller parler à ma mère, puis je te fais signe après ». Puis ça a pris 5 minutes, sa mère m'a accueilli avec les bras ouverts, c'était une Amérindienne, lui, il était

Algérien, un petit Algérien de 14 ans qui m'a sorti de la rue. Wow! Demande-moi si je suis raciste. Mais non! Tu comprends? Je ne l'espère pas, mais pas juste à cause de ça. Non, mais c'est comme, je juge un homme à ses actes, pas à sa couleur

de peau ou à sa religion. Ça, je suis 100% d'accord avec toi. Fait que là, pendant que j'étais au centre d'accueil, j'avais rencontré une fille. On était comme sept ans ensemble. Puis quelques années plus tard, après ça, on a cohabité. Puis un bon matin, elle m'est arrivée, elle m'a dit, ça faisait deux semaines ou trois semaines qu'elle était enceinte. J'allais être papa à Cédric.

Je vais juste, excuse-moi, je fais juste à ramener cette madame-là avec ce petit gars-là, quand t'as 17, qui t'ont accueilli t'as été avec chez eux combien de temps? Le temps que j'ai... T'as été 18 ans, que tu peux demander au moins de l'aide sociale, à la limite de payer ton propre logement, puis tout ça, parfait. J'ai embarqué sur un projet, puis ça a déboulé

mais c'est comme j'avais besoin d'un toit impérativement sur la tête, parce que j'habitais au Samy-Lex-Saint-Jean à ce moment-là. Alors les hivers là-bas... T'as besoin d'aller au Montréal parce que t'as des trappes de métro qui dégagent la chaleur. C'est vital là-bas. C'est pas un luxe. Là, t'es arrivé au point, la fille

que t'as rencontrée, à cette époque-là, quand t'avais 17, c'était déjà ta blonde un peu, mais t'habitais chez ses parents, t'étais encore en centre d'accueil. Elle fubiait de temps en temps pour venir me rejoindre. 17 ans, t'as une famille qui t'héberge quand t'es 18. Puis là, t'as sauté à... Fait que ce fait-là, j'habite ensemble,

j'apprends que je vais être papa. T'as genre 23, 22, 23 ans. Puis entre 17, 22, 23, t'es un gars, tu travailles, tu paies ton loyer, t'es un gars qui consomme, t'es... Oui, bien, c'est ce qui est arrivé. C'est le fait que même mes parents ont refusé de m'aider ça a été un dur choc pour moi parce que c'est comme si c'est comme si c'est

l'autre moi j'ai manqué d'amour à un moment clé fait que c'est comme quand j'ai raccroché le téléphone j'ai fait comme même ma mère à pense que j'en vaux pas la peine peut-être que j'en vaux pas la peine fait que j'ai commencé à faire les 400 coups. J'ai comme, je me foutais un peu de moi, tu sais, je me disais, il y a pas personne qui care anyway. So, oui, j'ai consommé. Je faisais de la cocaïne. Solide.

Je parlerais pas de... Non, non, c'était pas, c'était juste pour avoir, tu sais, l'image. Mais je réussis à fonctionner quand même. Tu sais, j'avais un emploi que je réussis tant bien que mal à maintenir. C'était juste pour avoir l'image. Je réussis à fonctionner quand même. J'avais un emploi que je réussissais tant bien que mal à maintenir. Sandra m'aidait beaucoup. La conjointe que j'avais, c'était moi. Je connais du monde qui a des problèmes d'alcool, qui ont une vie,

mais c'est juste à la minute où la première arrouve, ça n'arrête plus jusqu'à temps que ça tombe. Moi, c'était du genre à sortir le vendredi après-midi du travail, puis de rentrer lundi matin avec le même linge sur le dos. Parce que moi, c'est ça. C'est l'image, c'est ça.

C'est ce que j'avais en tête. Mais t'arrives, bon, 17, 22, tu fais des petites niaiseries, tu consommes mais tu travailles, tu pètes tes trucs t'es correct je me suis jamais trop mis dans le trouble pour aller en prison

parfait, fait que là t'apprends que tu vas être papa oui, alors là, deux semaines, trois semaines après ma conjointe elle vient me voir elle me dit écoute Justelin je sais pas comment dire ça mais elle dit je t'avais trompé.

Tu n'es pas le père du petit. » Ah, bon. Puis elle dit « Là, j'aimerais ça qu'on se laisse parce que j'aimerais ça qu'elle allait habiter avec lui. » Ça, c'est le deuxième coup, là. Ça, ça a été rough. Fait que là,

on s'est séparé puis à peine quelques mois plus tard j'étais rendu en prison parce que là je me foutais de tout il y avait plus rien qui me raccrochait c'est comme j'avais plus vraiment d'encadrement, plus de points de repère

ta mère t'a donné une gauche puis elle venait te donner la droite c'est ça, ça a été le coup. Mais sauf que là, à un moment donné, j'ai perdu mon emploi. Je travaillais dans une température... Quand tu dis que t'as perdu ton emploi avant la prison,

après ça, tu tombes dans un pattern. C'est ça. Mais ça me permettait de fonctionner quand même, parce que j'ai trouvé cet emploi-là après la séparation. OK. Fait que tu sais, j'étais quand même assez organisé dans mon affaire. Alors là, à un moment donné, ils m'ont mis dehors parce que ça faisait comme neuf mois que je travaillais là.

Et puis, je manquais souvent. Je ne rentrais pas en très grande forme. Ouais. C'était pénible. Toi, des fois, tu penses que tu es en forme, mais le monde y voit écrissement que tu n'es pas en forme. Ouais, bien c'est ça. Toi, dans ta tête, tu es comme comme « Ben non, ça paraît pas. Je suis bien hydrète. » T'es collé, t'as les yeux renfoncés de deux pouces.

T'as des cernes sur tes pentes, sur les yeux. C'est ça. À un moment donné, ça m'a rattrapé. Puis là, ma boss, elle m'a fait venir. Elle m'a dit « Regarde, tu mens comme tu respires. Fait qu'on peut pas te garder. » Donc, c'était en 93, à ce moment-là. C'était la période qui coïncidait avec le fait que, quand tu étais congédié, tu n'avais

pas le droit à l'assurance chômage. Mais là, ça venait juste de se faire. Fait que moi, je suis allé à l'assurance chômage faire une demande en bonne et due forme et puis j'ai attendu les timbres qui rentrent, puis remplir ça, envoyer ça au bout de deux semaines. On m'a écrit me disant que, étant donné

que j'étais pas éligible, que je devais m'adresser à l'aide sociale. Alors, je me présente à l'aide sociale, je fais une demande, encore deux semaines d'attente. Mais là, moi, j'ai pas de place à rester. Là, je suis en train de brûler tous mes amis. Je demandais des services, une couple de pièces. J'avais storé mon ménage à une place,

mes choix étaient ailleurs. Moi, je dormais dans la rue. Fait que là, à un moment donné, j'ai brûlé tous mes amis. J'ai essayé de détirer le temps pour leur laisser le temps. Parce que, clairement, à un moment donné, j'ai brûlé tous mes amis, là, à essayer de détirer le temps, là, pour le laisser le temps. Parce que, clairement, avec le mode de vie que tu vivais, la journée que tu as perdu ta job, tu vivais au pays, j'imagine, là, tu sais, t'avais pas un stack de... un gars qui consomme,

là, ça économise pas dans la vie, là. Donc, j'étais déjà fragilisé dès le départ, j'étais dans une situation précaire dès le départ. Probablement déjà endetté avant que tu perdes ta job, j'imagine. Non, ça, ça allait bien. Non, c'était un gars qui marchait de règle. OK, au moins, ça, c'est bon. Ça, j'ai toujours marché de règle. Parfait. Puisetté avant que tu perdes ta job, j'imagine. Non, ça, ça allait bien. Non, ça, c'était pas super. Non, c'est un gars qui marche de rite. OK, au moins, ça, c'est bon. Ça, j'ai toujours marché de rite.

Parfait. Puis là, bien là, c'est ça. À eux autres, l'aide sociale, ils m'ont répondu au bout de deux semaines en me disant, non, non, vous avez suffisamment de semaines, vous devez vous présenter à l'assurance-chômage. Là, je me suis dit, c'est le gouvernement.

Il le sert mieux que moi, là. Fait que j'ai fait confiance, j'ai étalé à l'aide sociale, à l'assurance-chômage, j'ai refait la demande et tout, en même affaire, ils m'ont envoyé des cartes que j'ai renvoyées pour me dire, finalement, vous devez aller à l'assurance. Là, l'aide sociale,

elle me disait, non, non, ça nous prend un papier prouvant que vous n'avez pas le droit à l'assurance. Ils se sont relancés le monde comme ça trois mois de temps. C'est pas la première fois que je dis ce podcast-là, mais quand on est dans la fin avec le gouvernement, ça nous rappelle toujours la maison des fous dans Stérix. C'était tout à fait ça.

Tu sais, je peux comprendre le changement de loi et tout ça. La période d'adaptation. Mais trois mois, alors que le client est dans la rue, c'est comme ils m'ont repoussé dans mes derniers retranchements. Je n'ai pas eu le choix de faire un hold-up. Je n'ai pas eu le choix. Je me souviens, je grelottais comme ça. J'étais deux heures derrière le commerce à me pleurer,

à me dire que ça n'avait pas de sens, je ne peux pas faire ça. Puis j'avais appelé mes parents aussi. Puis encore une fois, on m'a refusé. Puis c'est comme, pour moi, c'était la dernière solution. Parce que j'avais tout épuisé le reste avant d'appeler ma mère. Parce que je ne voulais pas,

surtout pas, revivre ça une deuxième fois. Alors, c'était ma dernière option, là. Puis elle m'a refusé encore. Fait que c'est ça qui m'a comme poussé à dire, regarde, j'ai d'autres solutions que ça. Là, j'ai besoin de la peau. J'ai fini de dormir pour manger, pour... J'avais peur de m'endormir

sur le bord d'un bloc, puis il a pu me réveiller, là. Il a pas te réveillé. C'est de ça que j'avais peur. J'avais vraiment peur. Puis écoute, je me doute à Rouyn, aujourd'hui, sûrement plus, mais en 93, il devait pas avoir... C'était au Saguenay-avais peur. J'avais vraiment peur. Je me doute à Rouyn. Aujourd'hui, sûrement plus, mais en 93, il ne devait pas y avoir de centre d'hébergement. L'accueil Bonneau, à la fois en 93,

peut-être aujourd'hui, il est super populaire, il y a des choses comme ça. Des gîtes du Passant. Exactement, mais dans ces époques-là. Pas du tout. Tu te retrouves, écoute, je skippe les détails, t'es pas obligé de rentrer,

mais t'es en boule derrière un commerce à dire, je risque, je veux pas faire ça, mais c'est ça où je risque de mourir en arrière de ce commerce-là dans le petit bonhomme, je vais mourir de foule. C'est exactement ça. Je dis pas ça pour faire pitié ou ben pas, je te dis juste

qu'est-ce qui s'est passé dans la vie de Giseline à cette époque-là. Mais de la façon que tu le dis, je pense pas que personne, en tout cas, moi c'est pas le cas pis je suis en face de toi, je sais pas si à travers les caméras on le sent, mais j'ai pas senti de bullshit dans... J'imagine le gars là, que je veux, mais je veux pas.

Mais là, c'est pas le... Non. Parce que toute ma vie, on m'a dit « Hey, t'as du potentiel, toi tu pourrais être ce que tu veux dans la vie. » Pis de me retrouver dans cette situation-là, pour moi, c'est pas le... Non. Parce que, tu sais, toute ma vie, on m'a dit, « Hey, t'as du potentiel. Toi, tu pourrais être ce que tu veux dans la vie. » Puis de me retrouver dans cette situation-là, pour moi, c'était comme... Voyons, je devais trouver une autre solution, mais je n'y ai pas arrivé. Il n'y en avait pas d'autre solution pour moi à ce moment-là.

Fait que là, j'ai fait un hold-up. T'as fait ton hold-up. Je me ramasse au tribunal. Mais là, je suis assez intelligent pour savoir que le litige, en fin de compte, c'était entre le gouvernement, l'aide sociale, puis l'assurance-tommage. Donc, provincial et fédéral. Alors, que je pogne du fédéral ou du provincial, puis que je leur dis que c'est la raison-là qui est la raison que j'ai commise ce crime-là, je de moi, je ne suis pas sorti du bois. Je suis assez intelligent pour savoir ça. Si je dis que c'est à cause du gouvernement que j'ai fait ça, moi, je leur ai dit que c'était à cause d'une séparation,

de perte d'emploi, problème de cocaïne. Parce que si je leur avais dit la vérité... Tu peux mettre ça sur le dos du gouvernement. Ils auraient dit quoi, eux autres? Ils auraient dit, le monsieur, il a eu un procès juste et équitable. Il était reconnu coupable. Puis là, il nous dit que c'est pas de sa faute. C'est ça. C'est ça qui va lui...

Il assume pas ses responsabilités, il minimise son crime, et patati, et patati. Je suis pas sorti de là, je suis assez intelligent pour le savoir, j'étais au poste de police quand j'ai réalisé ça. Fait que je leur ai dit, je me suis dit, j'ai pas le choix de leur mentir. J'ai dû, j'ai dû mentir à la cour. Tu dis que c'est de ta faute,

si t'as fait ça, parce que sinon, c'est ça, ils disent que tu minimises, que tu ne te rends pas compte que tu as un problème, que c'est de ta faute, si tu mets ça sur l'autre des autres, là, bien, la sentence, dans ce temps-là, le juge est moins clément et la sentence, ça l'augmente. – Exactement. Parce que, tu sais, c'est vrai, là, la perte d'emploi, la rupture, tout ça, ça a été très

difficile, mais ça ne m'empêchait pas de fonctionner. Puis ce n'était pas ça, le mobile du crime. Le mobile, c'était vraiment le gouvernement qui m'a laissé tomber à un moment. – Tu as essayé de te tourner vers les assistances gouvernementales qui, normalement, sont là pour aider. – C'est ça. – Ils ne te sont plus de chat à balle. – C'est ça.

– Je veux dire, si tu avais fait ta demande de se rendre chômage, puis ils te disent « Non, il faut que tu ailles à l'aide sociale. » Tu arrives à l'aide sociale. Effectivement, tu aurais eu l'aide sociale. Tu aurais peut-être vécu une couple de jours dans la rue, tu aurais trouvé un chum, tu reçois ton premier chèque, j'ai une chambre où je peux, tu sais, c'est ça.

Mais là, Christ, ça... J'étais en Tlalp et l'Écosse, puis ma vie était en danger parce que là, je ne peux pas vivre dehors, au Saguenay, au lac Saint-Jean, au mois de décembre. C'est périlleux. Donc, en 1993, tu es retrouvé coupable au DOP? C'est ça.

Tu étais sentencé à? J'ai été sentencé à 30 mois. Mais j'avais d'autres causes. J'ai eu quatre procès dans trois villes différentes. J'avais un peu d'affaires. Est-ce que je me serais ramassé en dedans de toute façon? Oui. Mais c'est juste que ce vol-là, il n'aurait jamais dû avoir eu lieu. Ça aurait beaucoup...

J'aurais peut-être même pas fait de pénitentiaire. Puis ces autres affaires, c'était quoi? Genre possession, introduction, perfection, menace. OK. Un paquet de choses. Parfait. 30 mois, ça veut dire fédéral? Fédéral, absolument.

Tu es retrouvé où? Au Centre régional de réception, pour commencer. Fait que là, moi, la première journée que je suis entré en prison, je me suis dit, moi, ma mission numéro un, c'est de sortir d'ici le plus rapidement possible. Je vais faire tout ce qu'il faut, mais sortir par en avant la tête haute. Je ne suis pas un couineux, moi,

puis je ne vais pas essayer de négocier ma sentence. Je vais faire mon temps, puis je vais sortir de là la tête haute. Puis quand je suis arrivé au centre de régional de réception j'ai essayé de trouver un dénominateur commun, essayer de comprendre qu'est-ce qui nous réunit tous ici aujourd'hui certains me diront ben oui mais c'est parce que vous avez commis un crime

oui bravo c'est un crime mais encore, il y a quelque chose je comprends l'angle de... j'ai essayé de trouver ça, c'est la ma nature parce que moi je suis un pro-humain. Moi, ce qui m'intéresse dans la vie, ce qui me passionne dans la vie, c'est les êtres humains. L'argent, les possessions, les affaires, les bubilles,

ça ne m'intéresse pas. C'est l'être humain. Je pense qu'il n'y a rien qui nous vient à la cheville et c'est ça qui me passionne dans la vie. J'essayais de trouver le dénominateur commun que j'avais avec ces hommes-là. Qu'est-ce qui nous reliait ensemble? Durant mon temps que j'ai fait au Centre régional de réception, malheureusement, je suis tombé au mauvais temps

parce que là, ça tombait avec les vacances de plusieurs cadres qui travaillaient là. Donc, mon séjour a duré six semaines. Fait que là, on nous épluche de tous les angles, de tous les côtés. On m'a posé au-delà de 2000 questions durant mon séjour. On m'a même fait construire une cabane à oiseaux. Tu sais, je l'ai.

Ça, c'est la réinsertion. J'avais hâte d'avoir le bilan de tout ça. Avoir un bilan psychologique, un bilan de l'individu. Savoir où je me situe, moi, sur cette grille-là. Pour pouvoir améliorer les points faibles que j'ai. Fait que là, à un moment donné,

au bout de 16 semaines, le psychologue, il m'appelle au bureau. Je dis, bon, enfin, je vais avoir les réponses que j'ai besoin. Je cogne à la porte. Il se lève comme un spring. J'ai ce linge. Très content de te rencontrer mais il m'a accueilli tellement de façon

humaine, de façon familière de sorte que j'ai cru tout le long qu'il me connaissait, qu'on se connaissait tellement qu'il m'a accueilli de façon chaleureuse comme un ami qu'on revoit depuis longtemps tout le long qu'il me parlait, j'étais là « où est-ce qu'on m'a accueilli de façon chaleureuse et comme un ami qu'on revoit depuis longtemps. Donc, moi, tout le long qu'il me parlait, j'étais là, où est-ce qu'on se connaît? Moi, je déteste ça.

Quelqu'un qui est content de me voir, puis je ne le reconnais pas. Ça, je déteste ça. Fait que tout le long, je suis là, où est-ce qu'on se connaît? C'est qui? Pour me rendre compte, finalement, quand je ne le connaissais pas du tout, c'est le score que j'ai obtenu qui le rendait aussi enthousiasme

de me rencontrer. Surtout les questions que tu as posées. Le bilan qu'ils ont. Et cette semaine, tu as passé. Ils prennent des notes. C'était pour dresser un portrait à savoir dans quel pénitentiaire on allait me classer.

Est-ce que ça allait être un pénitentiaire à sécurité minimum? Étant donné que c'était la première peine, il n'y avait pas de dossier sur toi. Ils n'avaient aucune référence. C'était ça mon séjour. J'attendais vraiment ce moment-là.

Il me dit à moi, « Tu es intelligent. Tu as un quotient supérieur à la moyenne. » Je suis là dans ma tête. « Apprends-moi quelque chose que je ne sais pas. » Le gars est intelligent, mais pas assez pour le savoir. J'avais vraiment besoin

de me le faire dire, là. Tu sais, je le sais déjà. Moi, ce que j'avais besoin de savoir, c'est le bilan. C'est la grille d'évaluation qu'ils avaient eux autres. C'est là que je me suis rendu compte que c'était pour leur dossier à eux. C'était pour savoir à qui ils avaient affaire et comment me classer. Mais ils n'ont pas cru bon de me

mettre au parfum, à savoir qu'est-ce que j'allais améliorer pour ne plus me retrouver dans cette situation-là. C'est de ça que j'avais besoin, moi. J'ai été poli. J'ai été agréable. Je n'ai pas claqué la porte en sortant, mais je n'étais pas de bonne humeur.

J'arrivais dans ma cellule et je me suis dit, c'est pas vrai que je vais laisser des étrangers en savoir plus sur moi que j'en sais moi-même sur moi. Parce que si on m'a fait construire une cabane à oiseaux, c'était pas tant pour savoir si je savais lire un plan ou respecter des mesures. C'était pour savoir davantage si j'étais

plus quelqu'un de cartésien ou plus créatif. Même ça, ça avait un aspect psychologique que j'avais besoin de savoir. Fait que là, je me suis dit, ça n'a pas de bon sens. Tu avais l'impression de ne pas te connaître, finalement. J'avais l'impression de ne pas avoir les outils nécessaires pour améliorer le Giseline qui était là en ce moment.

Parce que pour moi, rentrer en prison, un, avec une peine d'amour terrible, c'était mon amour d'enfance, cette femme-là, je pensais qu'on allait faire notre vie ensemble. Fait que je suis rentré vraiment à petite cuillère. Le résultat, le bilan que je m'attendais, c'était quasiment une question de vie ou de mort pour moi. Je voulais savoir, c'est qui, Giselin?

Il en vaut-tu la peine que je lui sauve la vie cet matin? C'était ça que j'attendais depuis six semaines. C'est ça que je n'ai pas eu. Quand je suis arrivé dans ma cellule, je me suis dit, je ne suis pas plus avancé que je l'étais il y a six semaines. Ça, ça ne peut pas en être ainsi. Je me suis dit, sans dire que tout ce que j'ai répondu

dans leur questionnaire était erroné, c'était certainement incomplet. Parce que je savais très bien que si je répondais telle affaire, on allait m'exiger tel programme. Mais alors que je savais très bien que si mon temps d'incarcération me permettrait de régler ces problèmes-là, je n'avais pas besoin de suivre de thérapie ou aussi de ça. Ça, j'étais capable de régler ça par moi-même avec le temps que j'avais à faire.

Donc, je n'ai pas cru bon mentionner certaines affaires pour m'éviter un préjudice qui allait m'occasionner un suivi sur mon affaire, des programmes que je n'ai pas besoin. Ce n'est pas nécessairement tout le monde qui fait dans ces programmes-là, de toute façon. C'est bon pour du monde, sûrement, mais ce n'est pas nécessairement fait pour tout le monde. Je gardais quand même un espoir en me disant,

même si ce n'était pas complètement erroné ce que je leur ai fourni, ce n'était pas complet. Alors, je gardais quand même l'espoir de me dire, je vais en savoir plus qu'eux autres, de toute façon. Alors, je me suis dit, à ce temps-là que je sais que je suis intelligent, je vais l'utiliser, mon intelligence. Je vais le faire,

l'exercice. Je vais faire l'exercice. Je vais faire ce qu'on appelle une introspection. En 1993, introspection, c'était pas très à la mode. On n'en parlait pas. Moi, personnellement, j'avais jamais entendu parler de ça. C'est dans le début des années 2000 qu'on a commencé à parler de chocs post-traumatiques,

de dépendance affective, puis ce genre de choses-là, que j'ai appris que l'exercice que j'avais fait en 93, Open, c'était une introspection. T'as fait de l'introspection sans savoir c'était quoi de l'introspection. Exactement. J'ai tout mis là-dessus. J'ai fait des listes. Mes qualités, mes défauts, mes forces,

mes faiblesses, mes carences, mes aptitudes, mes limites. J'ai tout mis. Puis j'ai pas juste mis les termes, mais j'ai mis aussi des cotes sur 10. Me situer où. Puis ce qui est important avec ce genre d'exercice-là, c'est d'être honnête avec soi-même. Tu sais, si ça vaut un 2, ta cote, mais pas un 3.

Mais pas un 3 pour te flatter. Parce que sinon, tu vas avoir un résultat erroné. Moi, ce que je voulais, c'était savoir à qui j'avais affaire et j'en valais-tu la peine. C'est ça que j'ai essayé de faire pendant... Ça a duré plusieurs semaines. Ça ne s'est pas fait de même. Puis essayer de comprendre pourquoi

je suis là. C'est quoi qui m'emmène là, moi? Pourquoi j'ai commencé à faire de la coke alors que je n'ai pas eu une enfance malheureuse comme la plupart des détenus qui sont là? Qui se sont fait taper dessus. J'essayais d'avoir une image, d'avoir un dénominateur commun entre nous autres.

Je voyais bien que ça, ça ne fitait pas avec moi. Moi, l'enfance malheureuse, je ne l'ai pas. C'était quand même bien, mon enfance. J'étais très heureux. Je faisais ce que je voulais. Ça allait très bien à l'école, comme partout. Alors, je me suis dit, bon, bien, regarde, je vais faire l'exercice, puis après quelques semaines que j'ai eu le C'est comme, c'est là que j'ai compris que, Chris, je manquais d'estime de moi-même. Puis, à juste titre, avec ce que je constatais devant le gris,

je me rendais compte que j'avais des affaires, j'étais beaucoup trop high. Puis c'est ça qui faisait que, quand je me désorganisais, ça te chiait bas en tabarouette. Puis il y a des affaires, j'étais trop pauvre dans ça. Tu sais, c'est comme, je sais pas, l'empathie, l'écoute, pas beaucoup de ça. Mais moi, j'ai la foi depuis que j'ai l'âge de 13 ans.

Alors, c'est comme, tu sais, comment je peux aider efficacement quelqu'un si je ne prends même pas la peine d'écouter son problème? Donc, il y a des affaires que j'ai dû... C'est comme un equalizer, dans le fond, que j'ai fait. Essayer de ramener ça à quelque chose de plus harmonieux. Puis qu'il n'y ait pas de up et de down comme ça. Essayer de ramener ça à quelque chose de plus harmonieux, puis qu'il n'y ait pas de up et de down comme ça. Essayer de ramener ça à quelque chose de plus équilibré.

Ça, ça ne se fait pas comme ça. Parce que là, j'ai compris que si je m'autodétruisais dans la vie, c'est parce que je n'avais pas d'estime de moi-même. Ça se comprenait avec la grille que je venais de faire. C'était normal que je ne m'aimais pas. J'étais un être humain assez médiocre. Aussi intelligent que je pouvais être,

j'étais un être humain assez médiocre. C' intelligent que je pouvais être, j'étais un être humain assez médiocre. C'est comme j'ai eu beaucoup de travail à faire. C'est la seule chose que je peux donner au Service correctionnel Canada. La seule chose qu'ils ont faite de bon pour moi, c'est de me donner le temps. C'est de me donner du temps. C'est ce qu'on n'a plus le temps de faire en société.

La vie tourne à 200 000 à l'heure. On est arraché par nos obligations. On va se dire, quand tu fais du temps, c'est bien une'on n'a plus le temps de faire en société. La vie tourne à 200 000 à l'heure. On est arraché par nos obligations. Quand tu fais du temps, c'est bien une chose que t'as. C'est ça. C'est du temps. Mais la plupart des autres, ils vont chercher la fuite.

Ils vont chiller avec leur chum, écouter la télé, ils vont prendre des pelules pour essayer de fuir le temps. Plutôt que de se servir de ce temps-là à bon escient pour essayer d'être une meilleure personne, une meilleure version d'eux-mêmes.

Moi, c'est ça que je me suis appliqué à faire. Parce que c'est comme je voulais pas passer ma vie là. Je n'ai connu des gars qui étaient là, ils disaient moi, ça fait 12 ans que... C'est toutes des petites sentences. Ils disaient en 12 ans, j'étais 16 mois dehors. Et là, j'ai compris, oh, OK. Une fois que t'es allé, c'est plus facile d'y retourner.

Ils ont de la documentation sur toi, ils ont de l'information, ils savent dans quoi tu trembles, ils savent qu'est-ce que tu fais, où tu tiens. C'est plus facile d'y retourner. Ils ont de la code de documentation sur toi, ils ont de l'information, ils savent dans quoi tu trembles, ils savent qu'est-ce que tu fais, où tu tiens. C'est plus facile d'y retourner. On parlait de Philippe tantôt, au total, il a fait genre 17 ans. C'était un pattern récurrent tout le temps. Quand il était dehors,

il était dehors, mais il était tout le temps en liberté légale. C'est ça. C'est un pattern qui revient. Tu vas revenir là. Si tu ne comprends pas ce qui t'individu, je vais revenir là. Si tu ne comprends pas ce qui t'a amené là, tu es condamné à revivre les erreurs du passé. C'est juste une question de temps.

Je me suis dit, je ne vais pas finir mes jours ici. Je me rendais compte, avec l'évaluation psychologique et tout ça, et avec la grille que j'étais dressée, que j'étais capable de faire quelque chose de bon avec ce gars-là. Je te pose la question, pendant que tu étais en... C'était pas que là, quand t'es rentré, étant consommateur à l'extérieur, quand t'es rentré... Ça a été terminé. Ça a été terminé.

Parce que pour moi, de rentrer en prison, de m'avoir fait dire toute ma vie comment j'avais du potentiel, comment j'étais intelligent, que je pouvais faire ce que je voulais dans la vie, pour moi, me retrouver là, c'était un constat d'échec Je t'ai posé la question, mais je m'en doutais, me retrouver là, c'était un constat d'échec total. – Je t'ai posé la question,

mais je m'en doutais, parce que je me dis, personne qui pense comme tu pensais puis qui a fait tout ça, c'est assez rare que ça va être un gars âgeant, un gars high qui va avoir cette mentalité-là. Je t'ai juste me posé la question, mais je me doutais de la réponse à 90 %. – J'étais déjà assez down comme ça.

Je n'avais pas besoin de rajouter mes malheurs. – Non, non, c'est ça. Tu n'avais pas besoin d'un dépressif à 90%. J'étais déjà assez down comme ça. Je n'avais pas besoin de rajouter à mes malheurs. Non, c'est ça. Tu n'avais pas besoin d'un dépressif plus que tu l'étais déjà. Non, c'est ça. Parce que c'était quasiment une question de vie ou de mort pour moi. C'est à ce point-là. Je voulais savoir si j'allais continuer la vie ou si j'allais faire ma sentence.

Je n'avais pas 20 ans à faire. J'avais 30 mois. Pour moi, il n'y a pas besoin d'avoir 20 ans. On parle de 23-24 ans. J'ai 23 ans. 23 ans. Donc, je me dis que c'est le temps que je meavoir 20 ans. On parle de 23-24 ans. J'ai 23 ans. Je me dis que c'est le temps que je me prenne en main et que je fasse quelque chose. Il n'est pas trop tard.

J'ai surtout l'intelligence et le potentiel d'y arriver, de m'en sortir, si je le désire vraiment. C'est là qu'il y a toute la différence. C'est la motivation et le désir de vouloir. Ils ont fini par te transférer. Ils m'ont transféré au médium, dans un médium à Cohenville

et puis ça s'est généralement bien passé à part peut-être la première journée première journée que je suis arrivé là en rentrant dans le bloc qui m'était assigné je vois une liste dans l'entrée, regarde c'est quoi je vois mon nom, fait donc, les détenus

ont été prévenus d'avance de notre arrivée. OK. Fait que là, OK, bon, c'est bon. Je comprenais mieux pourquoi qu'il y en avait, puis qu'il avait peur de traverser la clôture quand on a débarqué d'autobus, parce qu'il n'y avait qu'il collait. « Hey, viens ici, mon sale! » Fait que, tu sais, je comprenais mieux, mais là, je savais déjà que les détenus étaient au courant

de notre arrivée. Fait que là, j'arrive à ma cellule, il y a deux tranches de fromage single dans ma porte. Hé, moi, je pète un plomb. C'est qui ce qui me traite de rat ici? Venez me dire ça dans la face. Je criais dans la wing. Venez me dire ça dans la face. Parce que moi, je me dis, il savait que j'allais venir.

Fait que c'est quelqu'un qui essaie de me passer un message, me traiter de rat. Fait que là, ils sont sortis deux, trois avec un twit grain. Ils ont dit que c'est quelqu'un qui essaie de me passer un message, me traiter de ras. Fait que là, quelqu'un, ils sont sortis deux, trois avec un tweet grand. Ils ont dit c'est un surplus de la cuisine. Tout le monde l'a eu. Ça, c'est les tiens. C'était mon première journée, premier pot.

Chris, j'avoue. Il y a eu du surplus. Tout le monde, vous avez deux tranches de fromage, mais tout le monde les a pris. Toi, t'arrives à ta seule lit, il y a deux tranches de fromage. Qui est Chris qui me traite de ras? C'est ça qui est arrivé. C'est ironique, toi t'arrives à ta seule lit t'es qui Chris qui me traite de rhum c'est ça qui est arrivé c'est ironique mais c'est drôle première entrée en matière, ça a commencé de même le premier vibe qu'ils ont eu de toi c'était pas très bon

le grand mec qui gueule en arrivant t'es pas tombé à la bonne place je comprends que t'as voulu faire ma gang de city, je suis pas heureux si je parle pas, si je dis rien, ça veut dire que je consens c'est ça, mais toi tu sais pas que dans le fond c'est juste deux esties de tranches de fromage d'extrait c'était quasiment un cadeau

c'est ça, il y avait juste à ma porte qu'elle l'avait c'est que ça n'a pas deux tranches de fromage en dedans, c'est un beau cadeau c'est ça je rentre dans ma cellule, après ça je me calme un peu, il y a un gars qui est assis là je lui demande son nom. J'ai un pantalon de jogging noir

avec Saguenay-Lac-Saint-Jean écrit sur la cuisse. Je mets ça et je vais me promener dans la cour en espérant que des gens de mon coin viennent me parler. C'est ce qui est arrivé. Il y a des gens qui sont venus me voir. Ils m'ont dit « Avec qui tu es en double? »

Je donne le nom du gars. Ils m'ont dit « Tabarnak ».es en double? Fait que là, je donne le nom du gars. Ils m'ont dit, tabarnak. On dit, lui, là, il a fait, il a agressé sa fille de deux ans. Mais comment c'est qu'il est dans une loi irrégulière? Fait que là, c'est ce que j'essayais de savoir. Fait que là, moi, j'ai pas dit un mot. J'ai retourné à ma

cellule. Là, j'ai dit, là, il est presque 5 heures. Je m'en vais au cafétéria. Je'envoie souper quand je reviens je veux plus de voir là c'est clair je veux plus de voir là demande de la brotec whatever mais je sais pourquoi tu es là j'accepte pas ça et je veux plus de voir ici fait que je pars et je m'en vais manger lui il sortait jamais de sa cellule il mange en cellule il était toujours en cellule j'arrive deper, il est pas dans la cellule. Ses affaires sont toutes en place.

Il a rien bougé, là. Visiblement, il a pas l'intention de s'en aller. Je m'assieds sur son litre, puis j'attends. Il y a quatre gars du comité qui rentrent dans ma cellule. Ils clenchent la porte. Ils me lèvent de bout. C'est quoi le problème? Là, ils disent, lui, tu y touches pas.

Il paye sa protection. Il nous payche la porte. Il me lève debout. C'est quoi le problème? Là, il dit, lui, tu ne lui touches pas. Il paye sa protection. Il nous paye sa protection. Il dit quoi? Le comité des détenus protège un mangeur de marde de même? Il dit, Giseline, si tu te bats avec tous ceux qui ont des charges d'agression sexuelle ou à caractère sexuel, il cite,

au PEN, à Courant-du-Ville, tu vas te battre avec 70 % des coquilles, il cite. Je ne sais pas à quoi ça peut ressembler, ton enfer. Mais ça, c'est certainement... Ça ressemble au mien. Écoute, je suis enfermé.

Moi, je suis un oiseau libre. Être enfermé, déjà, c'est pénible pour moi. Enfermé dans un milieu d'hommes. Moi, là, je capote sur les femmes. Moi, là, les femmes, c'est ma raison de vivre. Si je me retrouvais dans un monde où il n'y a pas de femmes du tout, je ne voudrais pas vivre une seconde de plus.

C'est à ce point-là. Fait que moi, je me retrouve avec des agresseurs sexuels enfermés dans un milieu d'hommes. Fait que je ne sais pas à quoi ça peut ressembler votre enfer à vous autres, mais ça, ça ressemblait certainement au mien. J'ai dû fermer ma gueule. Le comité protégeait. J'ai su par après que plusieurs membres

du comité-là ne passaient même pas dans d'autres peines. C'est comme, je n'ai plus jamais affaire avec le comité. J'ai fait mon temps à mes affaires. Je me suis entraîné tout seul. J'ai fait mes affaires. Je ne me mêlais pas trop aux autres. De toute façon... Ça te déduit de ne pas, Chris, parce que ton 30 mots

auraient pu facilement devenir... Non, puis s'accumuler. Tu m'enfermes avec un gars qui a violé sa fille. Au début, il me donnait même de la cantine. Il avait mis ça sur mon lit. Je me disais, garde ça.

Je ne vais plus à voir de toi. Dès qu'on écoutait un film à la télévision, quelque chose de même qui avait un rapport avec une agression, je shake à la cage. Je l'ai lit. Pour lui laisser savoir que moi, je n'aimais pas ça. C'est comme si elle était morte. Malheureusement, je dois

dealer avec quelqu'un avec des choses similaires à tous les mots. C'est ça que les gens doivent comprendre aussi. Ça représente ça aussi, le milieu carcéral. Il y a des journées que ça ne te tentera pas. Il y a des journées que tu vas avoir le goût de te retrouver seul.

Il y a des journées que des gens ne t'accepteront pas, mais tu vas devoir être confronté à vivre avec eux. Anyway, tu ne peux pas te cacher. Tu ne peux pas prendre deux ou trois jours de congé loin de tout le monde. C'est comme t'es pogné avec 500 hommes,

que ça te plaise ou pas. Puis dans n'importe quelle circonstance, les jours que tu files, comme tu files pas. Ça a été ton cours... Pas très longtemps. Ils ont dit pas très longtemps. Pour ce genre d'agression-là, les gens, ils prennent pas grand-chose.

C'était un peu mieux aujourd'hui, mais en 93, ou en 94, ça ne devait pas être... Ce n'était pas évident. Non, c'était des astuces en temps de bonbons. Exactement. C'était encore plus frustrant. Tant qu'à moi, ça l'est encore trop aujourd'hui.

Je n'ai pas brisé la vie de personne à faire mon hold-up. C'est ça que je me dis, moi. Il a détruit la vie d'un enfant. Parce qu'il va y avoir des conséquences. Il va y avoir des séquelles. Il y en a un qui a lâché sa job, qui a peut-être pas filé pendant une couple de mois.

Moi, j'ai eu plusieurs conjoints dans ma vie. La plupart d'entre elles, ils avaient été agressés à un moment ou à un autre de leur vie. J'en ai bavé, Cédric. Parce que les autres, c'est comme... Ils s'en prenaient pas à leurs agresseurs, mais à toute la gente masculine en général. Ils essayent de les exploiter,

ils essayent de profiter d'eux autres, de leur mentir. C'est comme pour eux autres, c'est le sexe qui les a... C'est un moyen de défense, c'est un moyen de protection. C'est sûr, peu importe qui que tu es, quand même tu l'aimeras de tout ton cœur, elle va te faire chier. Moi, c'est pour ça que j'ai ici

autant les agresseurs sexuels parce qu'à cause d'eux autres ils m'ont eu des femmes dans ma vie que j'adorais mais qui m'ont détruit tellement qu'il me voyait comme le le sexe qui qui qui a fait du tort à elle et que nonobstant que j'étais l'agresseur ou pour je faisais pas partie de la bonne n'a c'est ça que tu es j' ne faisais pas partie de la bonne vie. Non, c'est ça. J'en ai pas eu énormément de ça. Puis ça, c'était juste les blondes qui ont eu assez confiance en moi pour me le confier. J'étais au moins le trois-quarts. À un moment ou à un autre de leur vie,

ils ont été agressés. C'est des enfants brisés, c'est des gens brisés. Malheureusement, je pense qu'on en connaît tous puis on en connait trop c'est des gens brisés j'espère juste que plus la société évolue puis avance aujourd'hui avec tout ce qui se passe ouais

c'est un sujet qui est pour moi très très très rough à discuter je voulais plus non non non c'est correct moi c'est arrivé mon entrée au pen c'était correct, mais c'est correct que t'en parles, c'est juste que... Moi, c'est arrivé, mon entrée au PEN, ça a été comme ça. Ça a été ton entrée, le tabarnak.

Le rat dans la cellule, ça allait pas bien, mon affaire. Mais tu sais, moi, je suis quelqu'un qui est capable de se conformer, parce que c'est mes objectifs à moi que je dois atteindre. C'est comme moi, je sais la grille que j'ai à faire, je sais ce que je dois atteindre. C'est mes objectifs à moi,

qu'est-ce que la prison attend de moi? La prison est là. Ils nous voient comme de la clientèle. Ça fait quoi de la clientèle? Ça rentre, ça sort, ça va, ça vient. C'est comme, ils n'ont pas intérêt vraiment à ce que tu t'en sortes. Ils perdent un client. Donc, c'est vrai. Si tu ne prends pas en main toi-même puis que tu ne fais pas les efforts toi-même

puis que tu ne fais pas l'introspection, mais qui fait ça? Personne ne fait ça en dedans. Je suis un cas parmi... Fait que, c'est comme... Moi, là, c'est ça qui m'a permis de comprendre la dynamique derrière tout ça. Puis à un moment donné, dans un meeting AA, j'ai pu répondre à la question, qui sont ces hommes?

C'est une question importante, là. C'est comme j'ai réussi à faire, dresser un topo général de tout ça. C'est de savoir qui sont ces hommes. Et la réponse, je l'ai eue. C'est comme, ces hommes, c'est des petits qui sont ces hommes et la réponse je les eus c'est comme ces hommes c'est des petits garçons blessés délaissés qui ont été battus maltraité négligé violé dans certains cas c'est des hommes et des femmes qui ont manqué d'amour à des moments clés de leur vie qui ont pas eu beaucoup de chance dans la vie.

On ne leur a pas transmis des valeurs humaines, familiales et morales nécessaires pour affronter la vie. Difficile qu'ils les attendaient. Ils sont allés pour les côtés faciles. Ils n'ont pas le bagage. Ils ont du beau linge, du beau Nike, des belles affaires. Ils paraissent bien, les gars, mais c'est du paraître. Quand tu grattes un peu,

l'être humain, il est pauvre en salle. C'est comme on dirait qu'ils n'ont pas de culture intérieure. C'est du monde qui était emprisonné en dedans, à l'intérieur d'eux autres, avant de se retrouver emprisonné physiquement pauvreté. Qu'est-ce que ça leur a donné? Ils se sont forgés une carapace de muscles, de tatouages

pour se rendre intimidants puis dissuasifs à quiconque voudrait s'en prendre à eux pour leur faire du mal encore. Une bonne fois, dans un meeting, en entendant le témoignage que le gars, sculpté d'une montagne et tatouage, même d'en face,

il pleurait comme un enfant à raconter son histoire. Puis là, discrètement, j'ai regardé autour de moi, puis je voyais que les autres, il n'y avait pas grand-dieu sec dans la salle. Je voyais que les autres se reconnaissaient dans l'histoire de cet homme-là. C'est là que j'ai compris. C'est pas ça qui m'a fait réaliser qui sont ces hommes. Ça, ça a été une preuve pour moi,

qui a confirmé ce que je pensais déjà. Parce que c'est assez rare de voir un détenu craqué comme ça. J'ai vu des failles dans sa carapace. Je l'ai vu, le petit gars. Tu comprends-tu? On a tous un petit gars entre nous autres. On a tous une petite fille entre nous autres. C'est dommage.

On ne peut pas les prendre en pitié pour autant. Parce que le fait qu'ils n'ont pas eu ces valeurs-là, ça en est devenu des monstres. Donc, j'ai pu répondre à la question, qui sont ces hommes? Je pense que ça a été très révélateur pour moi. Cet événement-là, c'était une des

rares occasions que j'ai pu voir le petit gars à travers la carapace du... Du gros bif tatouage. Oui, oui, c'est ça. Ça m'a aidé à comprendre bien les choses. Puis là, à un moment donné, durant ma sentence, ça avançait, puis tout ça. Puis à un moment donné, j'étais éligible à une libération

conditionnelle. Alors, puis là, bien moi, je m'entendais bien avec les autres gars, puis j'étais un bon conseiller. Je veux dire, j'ai aidé beaucoup de gars à sortir de là en les briefant bien comme il faut avant qu'ils aillent à leur audience, en leur disant, voici ce qu'ils ont besoin d'entendre.

J'ai conscience de ton dossier, puis vu que t'as pas de violence puis de récidive, t'as une chance. Voici les houts à chance. C'est ce qu'ils ont besoin d'entendre. J'ai conscience de ton dossier. Puis vu que tu n'as pas de violence puis de récidive, tu as une chance. Voici où est ta chance. C'est ce qu'ils ont besoin d'entendre. J'ai aidé beaucoup de gars à sortir de là. Je pense que c'est peut-être à cause de ça même qu'on m'a libéré, parce que je leur faisais perdre les clients. Sans mon aide, je pense qu'ils ne seraient pas sortis.

Je pense qu'ils l'ont réalisé à un moment donné puis ils se sont dit, il faut qu'on se débarrasse de lui. Comme tu le disais tantôt, ce que tu aimes, c'est l'humain. Fait que tu essaies d'aider l'humain quand tu peux l'aider. À un moment donné, j'étais entouré de détenus, puis ils m'ont dit, « Hey, tabarnak, t'es hot en estimant. T'arrêtes de dire que t'es avocat. » J'ai dit, moi, je réponds, « Ben non, ben non.

Je suis trop honnête pour ça. » C'était surréaliste, Cédric. J'ai un détenu qui dit à d'autres détenus, « Je ne pourrais pas être avocat parce que je suis trop honnête, puis il n'y a pas personne qui rit. C'était surréaliste. Ils savaient que c'était vrai.

J'étais un gars juste, moi. Moi, tu n'auras jamais assez d'argent pour que je te défende. Je ne serais pas efficace à défendre quelqu'un que je sais coupable. Parce que peu importe l'argent que tu as, ta fortune, tu as fait des victimes. Moi, j'ai payé pour ma dette.

Tu vas payer avec toi. Je m'en fous de ton argent. Je ne suis pas à l'argent que ta fortune, t'as fait des victimes. Moi, j'ai payé pour ma dette. Tu vas payer avec toi. Je m'en fous de ton argent. Je pars l'argent, moi. Je suis un pro humain. C'est pour eux autres que j'aurais travaillé et que ça aurait trop paru dans ma plaidoirie que je sabotais les chances de mon client de s'en sortir. Tu comprends? J'aurais été à contre-pour. Non, je te comprends.

Quand tu étais à la libération conditionnelle, tu l'as obtenu? Les gars, ils m'ont dit le matin, ils m'ont dit, il y en a trois qui ont passé un matin et ils n'ont rien eu. On n'attend pas grand-chose. C'est facile de se laisser décourager par les autres.

Je pense que chaque cas, c'est un cas unique. Il ne faut pas se laisser distraire parce que les autres vont dire ou qu'ils vont faire. Parce que c'était décourageant d'entendre ça. Je me suis dit, non, non, non, c'est du cas par cas. Ils m'ont dit, ils sont vaches aujourd'hui, mais tu n'auras rien, je te le dis. Fait que, tu sais, j'essayais de rester focus sur mon plan

et j'étais très bien préparé. Parce que là, j'avais réalisé un paquet de choses, j'avais compris certaines affaires, j'avais un plan de sortie qui était plausible. J'étais bien préparé. Puis juste avant de rentrer, mon agente de gestion de cas, elle me dit, on recommandait

dans ton suivi de séjour de faire un suivi psychologique. Un suivi psychologique. Oui, c'est ça. Tu sais, entre toi et moi, j'ai-tu vraiment besoin de ça? Est-ce que je vais laisser ça être un obstacle à ma libération? Hé, écoute, même le psychologue,

il a confirmé que j'avais un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. J'ai-tu vraiment besoin? Je ne vais pas laisser ça être un obstacle à ma libération. Fait que moi, j'ai compris à ce moment-là, quand elle m'a dit ça, que je ne devais pas la laisser parler, elle. Puis de toute façon,

quand on se rencontrait une fois par mois, j'y parlais à un moment donné. Pour donner un exemple, j'ai dit, ah, moi, les mathématiques à l'école, je n' trop sautu elle s'est assortie dans son rapport le monsieur il s'est pas compté c'est pas content et écoute les crises qui veulent la marge là c'est on parle plus du même individu là c'est quelqu'un qui s' sait pas compter ses chances de trouver du travail et de se réessayer. C'est beaucoup moins. Là, j'ai compris qu'elle

me percevait mal ou elle essayait de, je ne sais pas comment, de me garder en dedans plus longtemps, essayer de trouver des façons de... Je ne sais pas. Elle ne voulait pas perdre un client, comme tu dis. C'est ça. C'est comme ça que je l'ai interprété. Moi, mon jeu, ce n'était pas de la laisser parler à elle. Je me disais que c'est moi qu'il faut qu'elle mebe la conversation. C'est ça qui est'est comme ça que je l'ai interprété. Moi, mon jeu, c'était pas de la laisser parler à elle.

Je me disais, c'est moi qu'il faut qu'il meuble la conversation. C'est ça qui est arrivé. Je suis rentré dans la salle. Il y avait quatre commissaires. Habituellement, c'est trois. Moi, il y en avait quatre. Là, il y a le premier en avant de moi. Lui, c'est l'intervieweur principal. C'est lui qui me pose des questions.

L'autre à côté, lui, il dit pas un mot. Lui, il m'observe comme ça. Lui, il regarde mon non-verbal et mon langage corporel. Il essaie de voir, est-ce que j'essaie d'inventer des réponses? Il essaie de persévérer. Il ne dit pas un mot, lui. Il fait juste l'observer. Le troisième,

lui, c'est le petit baveux. Lui, là, il essaie de me faire pogner les nerfs. « Ça ne marchera pas, ton affaire. Voyons donc, tu nous dis que t'as l'affaire. Ça ne marche pas, ton affaire. » Il essaie de te faire pogner les nerfs Ça ne marchera pas, ton affaire. Voyons donc, tu nous dis qu'il y a telle affaire, ça ne marche pas, ton affaire. Et essaie de te faire pogner une heure. Parce qu'on vit tellement de pression et de frustration en prison, c'est qu'on est refusé pour telle affaire.

On attend après une visite. On attend après un appel. On attend après la cour. On attend, on attend, on ratatatat, on ne fait que ça. Fait qu'on a la mèche courte. Fait que le commissaire, lui, il est là pour te faire péter les plombs.

Mais j'aime ça parce que c'est le premier qui nous amène vraiment comment ça se passe dans une voilà pourquoi je suis ici je trouve c'est pour aider mon prochain non mais j'aime ça d'avoir cet angle là tu sais c'est intéressant aussi de savoir que si tu penses que tu peux arriver là devant les commissaires puis en l'endormissant là tu peux peut-être l'endormir, mais tu ne déjoueras pas les quatre. Là, il était quatre dans ton cas. Lui, il est là pour me faire pogner les nerfs parce que habituellement, les détenus ont la mèche courte et tu as besoin d'avoir des bonnes réponses

parce que si tu réponds mal à lui, ça peut s'arrêter de règle à ton audience. Tu me tiens en suspense. Le quatrième, lui, à la lumière du rapport des trois autres, c'est lui qui rend le verdict. OK.

Fait que là, on me pose des questions. On me dit, comment tu vas faire pour travailler dehors? J'ai dit, c'est sûr qu'avec un conseil judiciaire, ce ne sera pas facile. J'en suis bien conscient. Puis là, je m'imagine les autres détenus qui ont dit, moi, j'ai un beau opé, qui est facile en construction, on va m'engager, pas de problème.

Les chums, les chums qui ont une compagnie de tir. Oui, oui, c'est pas un problème ça. Mais moi, j'ai été réaliste. Je leur ai dit la vérité. J'ai dit « Écoutez, je le sais, j'en suis bien conscient que ce sera pas facile. Mais j'aurais besoin de deux documents. Si j'avais mon permis de conduire pis mon diplôme de secondaire dans mes poches, je suis pas mal sûr qu'avec ces deux

documents-là, je vais arriver à me trouver des emplois. » Fait que là, regarde dans mon dossier, j'ai un secondaire 4 complété. C'est pas pire pareil pour un gars qui sait pas compter. Tu comprends-tu pourquoi je l'ai pas laissé parler? Ça avait aucun rapport, son affaire. Donc, ils ont vu que mon plan de sortie

était réaliste, mais là, ils m'ont dit, le petit baveu, il me dit, ouais, ouais, mais on offrait le service scolaire ici, là. Pourquoi tu... Ça tenait tant à cœur. Pourquoi tu l'as pas fait ici? Ben, j'ai dit, c'est parce qu'ici, c'est fédéral. Puis moi, je vis au Québec avec le... Comment est-ce qu'on l'appelle? Le ministère de l'Éducation du Québec.

Le ministère de l'Éducation du Québec. J'ai dit peut-être que vu que c'est des détenus, que ça va être un programme un peu plus allégé. Puis quand je vais arriver dehors, je vais être complètement perdu parce que je n'aurai pas les mêmes notions que ce que le ministère du Québec exige. J'ai dit, j'ai préféré jouer la prudence puis finir mon secondaire en dehors

avec les mêmes savoirs, les mêmes lignes directrices que les autres ont reçues, qui ont reçu leur diplôme. Hop, c'est une bonne réponse. Ils ont vu que ça se tenait quand même. Même si ce n'était pas nécessairement le cas. Moi, c'était ma perception

à moi. Moi, j'avais peur que ce soit trop facile et que je ne sois pas aussi solide qu'un autre qui l'aurait fait dehors. C'était la seule raison pour laquelle je ne l'ai pas fait. Là, ils m'ont dit, OK, on va délibérer là-dessus et on va revenir.

Et puis là, on m'a octroyé une libération conditionnelle quand je suis retourné. Parce que moi, je leur ai expliqué, écoutez, vous me dites que je manque d'assurance en moi, alors moi, ce que j'ai fait pour pallier à ça, je me suis inscrit comme arbitre au baseball. Je voulais rayer, là, que tout le monde

swingue, puis qu'ils call toutes sortes de noms, là. C'est ça le rôle que j'ai joué, puis je peux vous jurer que dans tout mon temps d'incarcération, j'ai jamais changé un call. Même si j'ai joué. Puis je peux vous jurer que dans tout mon temps d'incarcération, j'ai jamais changé un call. Même si j'ai pu me tromper ou quoi que ce soit, j'ai expliqué aux détenus, si je fais ça, ne serait-ce qu'une seule fois,

on va m'essayer tout le temps après. Je suis aussi bien donné ma démission. Fait que j'ai dit, si je me suis trompé, je m'en excuse infiniment. J'ai dit, écoutez les gars, vous mangez trois repas par jour, vous vous entraînez, vous travaillez, vous courez vite et vous lancez fort. C'est pas évident. Moi, je pars vite. J'ai dit, moi, j'essaie

de faire de mon mieux, mais Chris, vous êtes hot, les gars. Prenez ça en conscience. Des fois, il fallait que je me fie au son. Est-ce que j'ai entendu le « chuuu » sur le coussin ou dans la mythe en premier? C'était à ce point-là, serré. Donc, j'ai réussi à... Même ceux qui m'ont souillé sont venus me remercier

à la fin de la partie pour me dire, « Chris, tu tiens le bout, merci. Je m'excuse. » J'ai démontré à la commission que j'étais capable d'avoir assez de confiance en moi pour faire face à l'adversité et maintenir le cap. C'est tous des petits événements comme ça

qui m'ont amené à leur dire, « Regardez, j'ai subi tel programme, ça m'a apporté telle affaire, vous m'avez obligé à trouver de l'emploi, à me trouver une job. » Je dis, « Ah, il m'a levé le matin, déjeuné, puis allé travailler. » Je faisais des années, j'avais pas fait ça. Je vous remercie pour ça. J'avais besoin de ça, puis j'aimerais ça garder le beat

dehors. J'ai dit, « J'aimerais ça, tu sais, j'ai hâte de mettre en pratique tout ce que j'ai appris. » J'ai dit, « C'est que j'ai rien à prouver à personne. J'ai hâte de pouvoir... » – Puis il y a le concept, quand je suis rentré, je consommais, puis je ne consomme plus aujourd'hui. tout ce que j'ai appris. Je décide, je n'ai rien à prouver à personne. J'ai hâte de pouvoir... Quand je suis rentré, je consommais et je ne consomme plus aujourd'hui. Ça, j'en ai... Non, non, mais je parle même pour toi, pour le plan personnel, c'est déjà

une victoire des gens partant qui va t'aider pas mal de temps. Je n'ai pas eu besoin d'en parler parce qu'ils ont vu que j'avais tellement d'aplomb que ça leur a même pas effleuré l'esprit, j'imagine. Alors, je n'ai même pas cru bon en parler. C'est encore mieux. Ça se passe comment? T'esprit, j'imagine. Alors, je n'ai même pas cru bon en parler. C'est encore mieux. C'est ça. Ça se passe comment? Tu es dehors.

Est-ce que la vision que tu avais en sortant, c'est ce qui est arrivé? Oui. OK. Je dirais que oui. Moi, j'ai gardé le focus sur ce que j'avais à faire parce que c'est comme, pour moi, je suis assez intelligent pour savoir

que les commissaires, dans le fond, c'est la dernière ligne de défense entre le détenu et la société. Puis les autres, ils prennent leur rôle très au sérieux. Puis c'est comme de m'avoir octroyé une libération conditionnelle, je ne voulais surtout pas les décevoir.

Puis de dire, « Carlis, on a fait une erreur avec ce client-là. » — T'es-tu retrouvé en transition? — Oui. Mais là, juste pour finir, c'est comme... Je suis conscient de leur travail et c'est important leur travail qu'ils ont à faire. Parce que moi, j'en ai connu des gars en dedans que j'aimerais pas savoir qui vivent sur ma rue

comme voisins à côté de ma famille. Ils sont pas rendus là dans leur cheminement. Ils seront probablement jamais rendus là parce que la boîte a fait ses dommages sur un individu. C'était pour ça que je voulais sortir le plus rapidement possible pour sortir de là le moins de séquelles possible. Parce que c'est pas vrai qu'on peut faire vivre ça

autant de pression à un être humain pis qu'ils ressortent de là aucune séquelle. C'est bien souvent, les gars, ils s'en rendent pas compte. Mais en quelque part, le hamster, il tourne dans la tête, pis ça marque quelqu'un. Mais aussi, c'est que t'es tellement contraigné quand t'es là frustrant

quand tu sors t'as juste envie d'exploser c'est pour ça la maison de transition c'est indispensable tu peux pas prendre un animal tu sais tu prends un chien je veux pas nous traiter de chien tu prends un chien aussi gentil qu'il est

attache-le pendant un an dans le fond de la cour il va pouvoir mordre tout le monde aussi gentil qu'il était c'est comme tu mets quelqu'un sur la tablette pendant X nombre de mois à ton entrepôt Attacherai pendant un an dans le fond de la cour. Il va pouvoir mordre tout le monde, aussi gentil qu'il était. C'est comme si tu mets quelqu'un sur la tablette pendant X nombre de mois, à ton entrepôt, qui va être super sociable. Souriant et sociable. C'est ça. Donc, la maison de transition, c'est une étape cruciale. Tu as trouvé ça comment, la maison de transition?

J'avais fait une demande à Sherbrooke, alors que j'étais à Courant-de-Ville. J'avais déjà écrit à la maison de transition, leur disant que je devais assister une audience prochainement et dans l'optique de recevoir une libération conditionnelle. S'ils étaient en mesure de me recevoir, on m'avait répondu qu'il n'y avait aucun problème. Puis tout ça, j'ai présenté ça à la commission. Puis là, eux autres, ils ont peut-être cru, parce que moi je viens du du Salis-de-l'Aix-Saint-Jean. Pourquoi tu demandes une transition à Sherbrooke? C'est le petit baveux encore, hein? Il me lâche pas, lui.

Fait que là, bien là, il faut que j'aille une bonne réponse à ça. Moi, je leur ai dit, écoutez, je viens de ce coin-là, je connais les plages, je connais le monde, le monde me connaît, je connais les prix, je connais tout. J'aimerais ça, comme, de donner une chance réelle à Giselin de repartir sur des valeurs neuves. Ah oui? Fait que là, ils m'ont mondiaux qui est bon on s'enverra

pas cher beaucoup on va t'envoyer à granby l'autologue qui m'observe comme ça pour voir si j'allais être déçu ou si j'allais faire comme ok c'est pour voir si j'avais fait des affiliations en dedans et pour ça je m'en allais à chaque groupe pour pouvoir continuer à travailler pour eux autres ce qu'on a fond voulais juste... C'était juste pour me déstabiliser, m'enraciner ailleurs puis de me donner une chance réelle, vraiment, de ne pas retourner en prison. Parce que sinon,

si j'avais retourné là-bas, je me mettais dans une situation précaire, c'est sûr, en partant. J'étais trop connu. Le monde me connaissait bien là-bas. Fait que, anyway, ils m'ont envoyé en transition à Granby. Ça se passait quand même assez bien. Il y avait du provincial puis du fédéral.

Il y avait un étage d'un puis de l'autre. Ça se passait relativement bien. Puis là, à un moment donné, je me suis rendu compte d'un bonhomme. Un bonhomme qui était là. Il ne parlait pas à personne. Personne n'y parlait. Là, je le voyais, il payait des jeunes pour qu'il aille au dépanneur à sa place.

C'est parce que le dépanneur, il n'est pas en face de la transition, il est deux blocs à côté de la rue à traverser. Pourquoi tu payes le monde? Moi, à travers les branches, j'apprends qu'il sort d'un 23 ans de prison. On s'entend qu'il n'était pas là pour des vols de sacoche. Moi, je suis un pro humain, je veux parler à ce gars-là, je veux absolument savoir c'est quoi la morale de l'histoire, qu'est-ce que tu retiens de tout ça.

Pis là, t'es rendu où dans ta tête? J'ai besoin d'y parler à ce gars-là, j'ai besoin de son bagage. Fait que je vais m'asseoir avec, pis là j'ai dit le gros, qu'est-ce qui se passe? Pourquoi tu sors pas? Grim, t'es libre. Tu l'as payé ta dette à la société. Tu dois plus rien. Tu l'as gagné ta place ici. Tu l'as pas volé. Tu t'es libre, le gros. Tu dis, va au parc. Va fumer un joint. Va voir des femmes. Parle à du monde. Fumer un joint quand t'es en transition, t'es pas meilleur d'idées

que t'es né, mais je comprends ce que tu veux dire. C'est comme, relax. C'était ça que j'essayais de dire. Relax. T'es compresse. T'es revenu dans le monde réel. C'est pour ça que t'as attendu tout ce temps-là. J'ai dit, c'est fini ton calvaire. Il est fini ton calvaire.

Là, il me dit, je te vois payer des jeunes pour aller au dépanneur à ta place. C'est quoi le problème? » Il me dit « J'ai peur de traverser la rue. » Le gars, il est échappé comme toi. « J'ai peur de traverser la rue. » Ça, je peux le comprendre.

Parce que la première fois que j'ai traversé, je n'ai pas fait autant de temps que lui, mais la première fois que j'ai traversé la rue, j'ai manqué de me faire frapper. Il est charré vite. C'est là que j'ai compris qu'apprendre à traverser une rue, j'ai manqué de me faire frapper. C'est là que j'ai compris qu'apprendre à traverser une rue, on l'a appris quand on était jeune.

À force de ne pas le faire, ça se perd. C'est comme aller en bicycle, faire du patin à roulettes. Ça se reprend vite, mais ça se perd. De ne pas le faire pendant un certain temps, on le perd. Je le comprenais à ce bout-là. J'ai dit, moi, solution, problème. J'ai dit, gros, tu as marché jusqu'au coin de la rue et tu as traversé la lumière.

Il dit, c'est là pour pouvoir sortir du site. Il faut que je me trouve un appartement. Il dit, j'ai pas de référence. Je connais personne. Qu'est-ce qu'il va me louer à moi? Là, il me dit, il faut que je me trouve un job. J'ai pas grande expérience dans grand-chose. Je suis qui qui va m'engager, moi?

C'est la seule condition pour laquelle ils vont me laisser partir du site. Et là, tu peux là. Là, j'ai compris que son calvaire à lui, il était pas fini. Il commençait là. Parce qu'en prison, t'es logé, t'es nourri, t'as pas fini. Il commençait là. Parce qu'en prison, tu es logé, tu es nourri, tu n'as pas besoin

de rien gérer, tu n'as pas besoin de rien... J'ai eu des sentences évides, c'est ça qu'ils me disent. Écoute, à un moment donné, tu es un enfant de 5 ans, tu es en maternelle. Il dit là, je me promène sur la rue, je me fais toquer par des jeunes punks qui me disent « c'est toi, vieux Chris ». Personne n'y aurait parlé comme ça en dedans.

Tout le monde savait pourquoi il était là. C'est comme, il dit, en dindy j'avais j'avais j'avais mon toit sa tête je veux m'abstiver mon corps tu avais ta mort besoin de ton respect j'avais même pas besoin de payer mais des comptes il faut que je m'envoie un compte de banque je veux pas de coup, je te dis ça parce que c'est Juste-Lin qui est assis en avant de moi. Là, on parle de quelqu'un d'autre, mais moi, c'est ton histoire à toi. C'est parce que ce que tu nous racontes là,

on le sait, on l'a déjà entendu. J'ai reçu des gens, c'est un pattern qui revient souvent que le monde me dit ça. Après 17, après 20 ans, après 25 ans, tu n'as plus des repères, pis c'est ça, t'étais logé, t'étais nourri, t'avais rien à gérer. Une fois que t'as accepté

ça, pis là, c'est quand tu ressors que ça devient... Non, non, mais tu sais... Juste pour finir mon point. Quand tu ressors, c'est ça, t'as pas de notion, t'as pas rien. Tu commences à te gérer ce que t'as pas fait depuis des dizaines d'années.

C'est pire que ça. C'est comme, lui, je lui disais, va à la pêche, va te faire bronzer, va à la beach, va voir les femmes, c'est le fun. C'est comme, ça fait partie des plaisirs de la vie. Mais lui, c'est comme ça ne représentait plus rien pour lui. Les plus beaux souvenirs de sa vie se sont passés en dedans. C'est là que j'ai vu que les dommages que la boîte faisait sur un individu.

Cet homme-là, il avait été tué par en dedans. Il avait perdu, c'était quoi les plaisirs de la vie? Il avait perdu, c'était quoi d'aller se promener dans le bois l'automne avec sa femme? D'aller faire l'amour avec une femme? Il a oublié, c'était quoi les plaisirs de la vie. Il avait perdu, c'était quoi, d'aller se promener dans le bois l'automne avec sa femme, d'aller faire l'amour avec une femme. Il a oublié c'était quoi, les plaisirs de la vie. Pour lui, la réalité ne tenait plus qu'entre les murs de cette boîte-là.

C'est ça que la prison fait. C'est qu'à un moment donné, les murs se referment sur toi. Au début, ça va bien. T'as des amis, t'as de la famille qui viennent te voir de temps en temps, t'envoyent un peu d'argent, mais avec le temps, c'est comme ton pied revient dans la boîte puis là, c'est là que tu te fais encadrer. Puis c'est comme si t'as de la famille qui viennent te voir de temps en temps t'envoyer un peu d'argent mais avec le temps c'est comme ton pied revient dans la boîte pis là c'est là que tu te fais encadrer pis c'est comme si t'as un piège

qu'on ne voit pas venir mais bonhomme à l'âge c'est quelque chose qui vient te renfermer, fait que là le bonhomme on l'appelait le bonhomme parce qu'il était vieux il devait avoir au moins 45 ans pis le bonhomme au moins 45 ans.

Le bonhomme, à 45 ans, était institutionnalisé. Il n'était plus capable de fonctionner sans l'encontrement de la boîte. Ça, ça donne une méchante leçon pour un petit cul de 23 ans. C'est la raison pour laquelle je te raconte ça. Parce qu'on parle de moi aussi.

C'est ma perception. Les autres, c'est bien du bonhomme. Même les gard ça. Parce qu'on parle de moi aussi. C'est ma perception. Les autres, c'est bien du bonhomme. Même les gardiens, ils n'ont rien appris de lui. Moi, j'ai tout appris de lui. Il m'a donné une astuce bonne leçon. Je devais une fille à chandelles à lui. Je ne sais même pas son nom. Puis là, à un moment donné, il a demandé un code. Je dis bon, il va s'en remettre

dans le bateau. Il va reprendre le collier. Un code, c'est pour une permission de sortie. Alors, là, à un moment donné, il n'est jamais revenu. Dans nos gars, personne ne s'en colle.

Il prenait juste son argent pour aller au dépanneur et faire ses commissions, mais le reste, il s'en foutait. Je suis allé voir les gardiens, le bonhomme, ce qui arrive avec le bonhomme. Ah, il dit, lui, il est rentré dans un bar pas de doigt non il a pris trois cas de billets non il y en a pas chez toi quatre on leur montre c'est ça c'était son plan est fait il avait oublié les plaisirs de la vie pour lui là ça ne représentait plus rien le

dehors était rendu trop grand trop gros gros pour lui, intimidant pour lui. À 45 ans, c'est quasiment mon âge. C'est là que j'ai compris que ce n'était plus ma place. Moi, je devais faire, je devais être une meilleure version de moi-même. Mais avant qu'on se quitte, parce que le temps avance, justement, je veux savoir, il est arrivé quoi à toi, justement?

Tu as fait ta transition? J'ai fini mon secondaire 5. Ils m'ont obligé à finir mon secondaire 5. Après ça, je me suis trouvé dans l'emploi en télémarketing. J'ai fini mon secondaire 5. Ils m'ont obligé à finir mon secondaire 5. Après ça, je me suis trouvé un emploi en télémarketing. J'ai travaillé là plusieurs années. J'ai voyagé à travers le Québec. J'ai ouvert des bureaux un peu partout. Ça fonctionnait bien jusqu'au jour où est-ce

que mon agente de libération me demande des comptes parce qu'à un moment donné, elle me mettait beaucoup de pression en me disant, bon, bien, regarde, elle ne pouvait pas concevoir qu'un un moment donné, elle me mettait beaucoup de pression en me disant, bon, bien, regarde, elle ne pouvait pas concevoir qu'un détenu fédéral qu'en dedans d'un mois et demi, il tombe en charge

d'un bureau de télémarketing puis qu'il gagne autant qu'elle. Elle n'était pas capable de concevoir ça. Puis c'est comme à un moment donné, elle me disait, tu sais, ouais, mais c'est pas très stable ta job. Tu sais, tu changes de ville souvent, il faut avertir parce que moi, j'étais un connotoire. Alors, il fallait avertir la Sûreté du Québec

à chaque fois que je quittais le territoire. » Fait que là, elle disait, « Tu sais, tu devrais trouver quelque chose de plus stable. » Ça m'avait insulté parce que moi, c'était le meilleur job que j'avais fait de ma vie. Écoute, c'est moi qui ai le boss. J'engage 16 employés qui sont des femmes avec qui je m'entends bien, que j'ai formé, que j'ai engagé, puis que j'ai formé.

Fait que j'ai l'équipe de rêve. Moi, j'ai pas besoin de cadran à me lever le matin, là. Je me lève comme un spring, j'ai hâte de rentrer au bureau. C'est comme, elle me demande à moi, tu devrais trouver quelque chose de mieux. Elle, ça, ça m'a insulté. Fait que moi, tout de go comme ça, j'ai dit, écoute, moi, là, je fais la meilleure job

de ma vie. Je compte probablement autant, sinon plus que toi, puis au moins, j'ai qu'un pas le fais la meilleure job de ma vie je compte probablement autant sinon plus que toi puis au moins j'ai coeur pas le monde ça a sorti comme ça mais j'ai appris une bonne leçon cette fois là que c'était pas une bonne idée de blesser dans l'orgueil quelqu'un qui a un pouvoir décisionnaire sur toi je l'ai appris à la durée parce que là elle a fait là elle venait au bureau elle me donnait des rendez-vous à 7h le matin au bureau. Tu sais, moi, je travaille de 9h le matin. Je sors du bureau à 11h30, mais nuit et soir, je suis claqué. Je rentre à 9h le lendemain matin. Je n'ai pas le temps pour ça.

Puis elle, elle me donnait rendez-vous à 7h le matin. Elle me donnait des rendez-vous, là, qui étaient difficiles pour moi. Puis là, bien, elle collait, là. Elle collait au bureau, puis là, elle checkait tout. Puis là, bien, elle disait, c'est quoi, ça? Puis ça, c'est pourquoi? Puis telle affaire. Moi, j'avais des stratégies de marketing affichées au tableau.

J'avais un tableau avec tous les employés et le rendement de la semaine. Elle essayait de me prendre à défaut. Est-ce que tu as eu? Oui. Elle a réussi à me faire monter. Elle disait que j'avais quitté un territoire sans permission. Elle disait que j'avais fourni une fausse signature. J'étais tellement comme des fois,

débarrasse, mes employés s'en viennent. Parce que nous autres, quand les employés voyaient qu'il y avait quelqu'un au bureau, ils voulaient savoir qui l'avait contacté. Parce que bien souvent, le client au téléphone, il disait « Moi, j'achète rien que j'ai pas vu. » Fait que... On l'invitait au bureau. Fait que les filles, elles voulaient savoir qui avait appelé cette cliente-là

pour savoir à qui allait la vente. Parce qu'on marchait avec un système de bonus. Fait que là, elle a collé là, elle a collé là. Là, je leur disais, ben là, c'est une cliente, elle est venue, elle passait comme ça, elle a pas été appelée, elle a passé devant le bureau, puis elle est venue voir c'était quoi. Là, la semaine d'après, elle est encore là, la cliente, là.

Puis encore, encore, puis encore. Tu sais, elle est en train de me compromettre mon emploi. Puis à un moment donné, elle m'a dit, est-ce que ton patron, il est au courant de ton statut? Non, non, non, il est pas au courant. J'ai dit, je compte le faire éminemment, mais ce n'est pas fait. Fait que, OK.

Là, un bon matin, mon boss m'appelle. Il m'a dit, Giselin, est-ce que tu es un détenu fédéral? C'est une pause de question. C'est parce qu'il le sait très bien. J'en revenais pas. Moi, ce qui m'a désorganisé dans la vie puis me ramasse aux peines, c'est une peine d'amour, une perte d'emploi,

de la consommation. Elle est en train de me faire perdre mon emploi. Elle essayait de me faire perdre mon emploi, alors que c'était ça qui m'avait désorganisé puis qui m'avait emmené aux peines. C'est là que j'ai compris que « Wow, ils ne sont pas vraiment là pour t'aider. Il faut que tu sois plus catholique que le pape puis qu'ils sont juste là pour essayer de te prendre un défaut. »

Alors, elle a réussi à me faire remonter. C'est ça. J'ai fait quatre mois. Il me restait quatre mois de sentence à faire. Puis mon patron, il avait été super sharp. Il m'a dit, écoute, Juscelin, parce qu'elle avait réussi à me remonter pour un test d'urine positif sur le pot. Alors que j'étais un cocaïnomane, moi, là.

Ça n'avait aucun rapport. Puis tous ceux qui étaient en post-suspension avec moi... Oui, mais tous ceux qui étaient en post-suspension avec moi, ils étaient là pour quatre-5 bris de conditions avant. Oui, la première affaire, ça fait 2 ans que je suis là. Première affaire, on me remonte, mais c'était vraiment là, même

les commissaires que j'ai rencontrés en audience, ils m'ont dit, ça aurait été le fond de carré, t'es ici à la matin. Et moi donc, je le savais très bien qu'elle n'allait pas se présenter parce qu'elle a noirci le dossier beaucoup plus que nécessaire après ce temps monté quatre mois de fait en quatre mois c'est sûr sorti ça a bien été pressé mon patron m'avait dit si tu peux me prouver que c'était pour un test d'urine que tu

t'en remontes et tu m'emmènes la preuve de tout ça je te rends gage au même poste que tu étais fait que j'ai non seulement j'ai retourné pour cette compagnie là mais trois mois plus tard j'étais rendu superviseur pour la compagnie. On avait 24 bureaux à travers le Québec. Ça allait bien, mes affaires. Et entre ça et aujourd'hui, c'est une ligne droite? Non. Le télémarketing, ce qu'on ne savait pas, moi et mon patron, à ce moment-là, c'est qu'en 1995, on était à l'âge d'or du télémarketing.

Il est arrivé un événement majeur sur Terre qui s'appelle Internet qui nous a fait... Mais sans rentrer en télémarketing, je veux dire, ta vie, t'as-tu réussi, c'est sûr. Par question de manque de temps, je ne pisse pas pour te mettre la pression,

je sais ce que je veux savoir. Aujourd'hui, je sais que t'es correct, t'es tout, mais en ce moment-là parce que tantôt t'as parlé de fédéral et t'as parlé de provincial on a juste chaud fédéral là-dedans ça entraîne des détails internet, ça je peux comprendre

à maner de la job ce qui est arrivé c'est qu'à un moment donné je m'étais trouvé une job en landscaping je faisais du terrassement pour une compagnie d'Ottawa et puis à un moment donné je demandais'étais trouvé une job en landscaping, je faisais du terrassement pour une compagnie d'Ottawa. Et puis, à un moment donné, je demandais une augmentation de salaire. Au départ, on m'avait engagé à 9$ pour passer les outils aux autres.

Là, j'étais rendu avec un Bobcat, avec un crew de 4 gars, avec une liste de commandes. Il fallait que j'aille faire des adresses. Mes responsabilités étaient pas mal augmentées. Moi, je demandais une augmentation de salaire qui était tout à fait justifiée. Qui, bon, mon employeur,

il essayait d'étirer la sauce, puis il me dirait, je peux pas là, là, là, mais donne-moi une coupe de moi. Puis il essayait, tu sais, de me garder à cheap labor, là. Bon employé à cheap labor. Fait que là, à un moment donné, je me suis tanné, je me suis dit, regarde, si ça marche pas du côté légal, je vais essayer de l'autre bord. Fait que là, je me suis mis à vendre de la cocaïne.

OK. Fait que là, bien là, mis à vendre de la cocaïne. OK. Fait que là, il est arrivé un paquet d'affaires. Ce n'est pas une clientèle qui est facile. Ce n'est pas une clientèle qui est fiable non plus. Moi, je ne consomme plus à ce moment-là. OK, c'est ça. Je m'en allais te poser la question. C'est important de le mentionner. Moi, je ne consomme plus. Tu ne l'as fait que pour l'argent.

Je ne l'ai fait que pour l'argent. C'est ça. Parce que moi, je me disais, « Regarde, je vieillis. Je ne rajeunis pas. J'ai des projets dans la vie, j'ai des plans dans la vie, puis là, on dirait que je suis comme un step en arrière de ce que j'aspirais, parce qu'avec le télémarketing, le fait que ça l'a fermé comme ça, ça a comme ruiné un peu

mes plans d'affaires, des projets d'avenir. Fait que tu t'es mis, à ton âge, t'as-tu pété le 30 ou t'es encore dans la vingtaine? Oui, j'avais pété le 30. Fait que t'étais dans la trentaine. Fait que tu dis, écoute, gars...

J'ai essayé plusieurs domaines avant de... Avant d'arriver à ça. Mais tu t'es tenu. Pas eu d'arrestation, pas eu rien. Consomme pas. T'as une vie tranquille. Puis à un moment donné, t'as juste tilté un peu. J'arrive pas à me faire du cash, je vais essayer de faire une pause de cash. C'est ça. Je me suis dit, ça marche

pas du côté légal, je vais essayer de l'autre bord. Ça a marché un bout? J'étais prêt à assumer les conséquences de rétempartement, parce que si tu penses que tu fais ça, tu te feras jamais pogner, là. Le temps que tu penses ça, tu te prépares pas à l'éventualité. Non, c'est ça. C'est ça qui arrive. Fait que, tu sais, moi, j'étais bien

conscient, je me disais, gars, j'ai déjà fait du temps, je suis capable d'en faire, pis c'est comme, tu sais, je vais assumer je me disais je n'ai déjà fait du temps je suis capable d'en faire je vais assumer les conséquences je vais prendre une chance sur deux c'est ça c'est à me compter des histoires parce qu'avec la clientèle que les drogues dures représentent c'est une question de temps

c'est facile t'es bon pour tomber dedans oui je l'ai fait par exemple volontairement ça je le conseille à personne Des gens partant, t'étais bon pour tomber dedans? Oui. Mais je l'ai fait, par exemple. J'ai replongé, à un moment donné. Volontairement. Ça, je le conseille à personne. À moins d'être très, très fort.

Bon, une bonne tête. Parce que moi, j'avais rencontré une femme qui avait un problème de cocaïne. C'était une danseuse. Je l'aimais beaucoup. On s'entendait très bien. Et puis, pour être capable de l'atteindre et d'être sur la même longueur d'onde qu'elle, j'ai replongé dans son monde

pour aller la chercher et lui dire, regarde, on a d'autres opportunités. Voici ce que je te propose. Suis-moi, fais-moi confiance. Sautes dans le train parce que tu vas manquer le bateau au bout de là. Moi, c'était pour aller la chercher dans son monde parce que sinon, on n'était pas... Moi, je travaillais de jour, elle travaillait de soir.

À la rentrée, j'étais gelé bien raide. Moi, je suis bien nageur. On n'était pas sur la même longueur d'onde et je n'étais pas... Moi, je travaillais le jour, elle travaillait le soir. À la rentrée, elle était gelée bien raide. Moi, je suis bien âgé. On n'était pas sur la même longueur d'onde. Je n'étais pas capable de la sortir de ça. Elle aussi, c'était une fille qui avait été agressée. C'est souvent les filles qui dansent, qui font des massages et des affaires érotiques. C'est souvent des filles qui n'ont plus de... qui n'ont plus de l'estime

d'elles-mêmes. Ils n'ont plus de... Ils ont perdu quelque chose. Ils sont brisés, ces femmes-là. Tu as fini par s'arrêter c'est sûr au trafic de stupéfiants voilà puis j'ai pogné 15 mots j'en ai fait 13 s'entendent provinciale classique c'est ça un peu pis une fois ça fait est-ce qu'il a commencé à se bâtir le justeling genre avant de moi j'imagine ben non ça s'est fait ben avant non non mais je veux dire

du plan où il s'est rien repassé ou il s'est repassé des choses mais tu t'es pas fait arrêter je sais pas ou non non non après ton 12 mois provincial t'as fait c'est over

c'était la dernière fois que j'y allais ou moins puis c'est juste je m'en suis organisé aussi pour ça c'est à dire que

le temps que j'ai travaillé j'en étais mis un peu de côté ok et que pour plus jamais me retrouver dans une situation agrelottée

derrière un commerce ok fait que quand t'es sorti t'étais pas Chris faut que je refasse de l'argent vite t'avais un petit stack quelque part qui t'attendait fait que j'étais capable de tir prendre mon gaz

légal puis de retomber sur mes pattes comme il faut puis de tille de réduire mes besoins au minimum c'est sans me mettre en mode survie là j'ai réduit mes besoins minimum j'ai pas de femmes j'ai pas de pension alimentaire à payer j'ai pas dit et est contente de peu mais je suis un pro humain il est bel et gaga ce n'est pas ça se fait une couple de fois tu me dis tu t'es trouvé des jobs c'est toujours bien travaillé et aujourd'hui tu fais quoi et qui pitte aspire à quoi aujourd'hui j'aspire plus à grand chose à caisse et je fais juste comme et je vis d'où je suis rendu. Parce que non seulement cette introspection-là a été salvatrice pour moi,

ça m'a permis d'enlever mes masques que la plupart des gens portent en société aujourd'hui pour cacher la honte qu'ils ont d'eux-mêmes, plutôt que de s'introspecter, s'améliorer en tant qu'individu, puis devenir une meilleure version d'eux-mêmes. Moi, je suis quelqu'un d'authentique. Ce que tu vois aujourd'hui,

c'est ce que je suis. J'ai des jeux de game, de tête, des affaires de mentir, c'est tout derrière moi. Je suis quelqu'un d'authentique. Aujourd'hui, toi, tu vis. Je vis. Je me contente de peu

puis je m'émerveille de tout. » Tu es satisfait avec ce que tu as? Je suis très satisfait. Tu ne consommes plus? Je ne consomme plus. Je veux du pot. Je trouve que c'est un excellent antidépresseur. Le problème, c'est que la plupart des consommateurs de cannabis, ils consomment trop.

Quand tu consommes abusivement du cannabis, ça devient un dépresseur. Plus tu en fumes, plus tu dépresses. Ça devient une roue d'assuitude que tu ne sors plus. Une fois que t'as compris ça, que ton taux de TH n'est pas très élevé dans ton sang, t'en as pas besoin d'en mettre gros pour le sentir, puis que ça soit efficace. Ça fait juste affaider.

Je n'en prends pas de musiquement, puis d'antidépresseurs, puis des choses comme ça. J'ai jamais pris de ça, moi. J'ai 53 ans puis je prends de l'éthylénol quand j'ai mal à la tête. C'est à peu près ça. Écoute, Giselin, merci de t'apporter un angle. Je pense qu'on n'a pas eu beaucoup... J'ai vraiment aimé le

côté, justement, de la libération conditionnelle parce que c'est vraiment quelque chose qu'on n'a pas touché. Tu es un gars intelligent et on te le dit et je pense que tu as utilisé ton intelligence à bon escient. Honnêtement, j'espère que

tu n'auras jamais à repasser par ça. J'espère que tu vas rester assez fort jusqu'à la fin de tes jours pour vaincre peut-être les petits démons qui sont peut-être encore là, mais de garder ton ouverture. Merci de ton partage. C'est super apprécié, Justelin.

J'aimerais juste rajouter des choses. Vas-y, vas-y. Je te laisse le temps. J'aimerais ça dire que ça n'a rien à voir avec mon intelligence. Je veux dire, le bagage que j'ai, j'ai un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. Personne, personne, il ne pourrait pas en faire autant. Non, non, non, non. Ça s'apprend.

Le muscle, c'est un muscle, le cerveau. Ça s'entraîne autant que les autres. Mais il y a des gens qui, bon, malheureusement, c'est pas ça qu'ils ont fait. Ils ont développé d'autres choses. Mais c'est un muscle, le cerveau. Ça s'entraîne autant que les autres. Il y a des gens qui, malheureusement, ce n'est pas ça qu'ils ont fait. Ils ont développé d'autres choses. Mais c'est un muscle qui se développe. Je n'ai pas quelque chose que personne ne peut avoir. Je n'ai pas quelque chose de plus que les autres n'ont pas.

C'est juste que moi, j'ai travaillé ça. Tu peux avoir un quotient élevé et pas l'utiliser. Puis tu peux être normal ou avoir un quotient plus bas, mais être capable d'utiliser ce qu'il y a. Je veux dire, il y a un gars qui peut avoir un garage rempli d'outils, puis qui n'est pas capable de visser une vis,

puis tu as un gars qui a un tournevis qui va te bâtir une maison. Je ne m'en suis pas mieux sorti que les autres à cause que j'étais plus intelligent. C'est ça que j'aimerais que les gens retiennent. C'est que tout le monde a cette capacité-là. Il s'agit juste de le vouloir. C'est comme, pose-toi les bonnes questions, dis-toi les bonnes affaires, puis

trouve les bonnes solutions. Plutôt que de trouver des défaites, puis de dire, ah, c'est la société qui est... c'est à cause de la société. C'est à cause de mon avocat qui était pas bon. Ah, c'est la police qui a fait n'importe quoi. Prends tes responsabilités, assume-toi, puis essaie de faire le mieux que tu peux avec ce que tu as, puis construis ce que tu n'as pas. Parce que moi, je suis rentré à la petite cuillère,

je me suis reconstruit brique par brique. J'ai reparti de zéro. Fait que si moi, je peux le faire, tout le monde peut le faire. Au parloir. Ça, c'était une astuce belle fin. Hein? Thank you.