Au Parloir - Épisode #15 Laura Montana
Episode Date: December 6, 2023Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Aujourd'hui, le podcast est une présentation de
Comparer ma prime.
Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé.
Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance
en fournissant une comparaison exhaustive et transparente
parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada.
Ils ont une équipe qui regroupe des CPA,
des conseillers et des planificateurs financiers.
Bon, ça, c'est le bas de plate, là, mais c'est une belle plug.
Mais ce qui est cool, eux autres,
c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Tu sais, souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
T'as pogné une balloune,
après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.
T'as été cancellé pour non-payement des assurances.
Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire assurer.
Et eux autres se font la mission du aucun cas refusé.
Il y a le site Internet ici en bas à l'écran.
Mais si tu vas sur YouTube,
dans la description de la vidéo YouTube,
ils ont tous leurs liens.
Tu cliques, tu vas tomber sur leur site Internet.
Rentre en communication avec eux autres
si t'as des problèmes d'assurance.
Puis même si t'as pas de problème d'assurance,
ils vont faire des comparaisons
puis ils vont trouver la meilleure prime possible.
Comparez votre prime.
Bonjour, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast.
Aujourd'hui, on a reçu Laura Montana.
Contrairement à beaucoup d'invités, en fait, Laura, je ne peux pas dire qu'elle n'a pas fait de prison,
parce qu'elle a été deux jours attanguée
suite à l'arrestation de son
conjoint. Donc,
des choses qui ont été retrouvées dans l'appartement.
L'appartement était à son nom, donc automatiquement,
elle a été arrêtée.
Mais on a l'angle d'une
fille qui est restée avec son chum
pendant qu'il était incarcéré.
Malheureusement,
à la fin de son incarcération en maison
de transition,
ça ne s'est pas très bien terminé
pour monsieur.
Laura nous raconte
son histoire, son vécu, son
parcours. J'ai trouvé ça vraiment
intéressant.
Un podcast à écouter, honnêtement.
Ça amène une autre angle, une autre
perspective du milieu carcéral aussi. les visites conjugales et tout ça.
Chaque fois que je me répète, je n'endosse pas nécessairement les gestes, les idéologies, les termes utilisés par mes invités, mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs, qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Laurent, on ne se connaît pas personnellement. En fait, on discutait et on a l'impression qu'on s'est déjà croisés quelque part dans une autre vie.
Tu es ici au Parloir,
un podcast qui parle du milieu carcéral.
Tu n'es pas une personne
qui a été incarcérée.
Deux jours, une fin de semaine, on va en revenir.
Mais
ton histoire, par exemple,
quand tu m'as le raconté,
c'est fait.
Oui, oui, ça c'est une histoire au parloir.
Puis je fais juste parler de ton histoire, puis j'ai comme, ah, j'ai un peu les frissons.
Mais on va commencer. Parle-nous de toi un peu.
Parcours, jeunesse, tu viens de quel coin? Tu as grandi dans quel cercle, si on peut dire?
Bien, moi, je suis une fille du nord, des Laurentides, en fait.
J'ai grandi pas mal, tu sais, Saint-Agathe, Saint-Sauveur.
On a bougé beaucoup quand j'étais jeune
avec ma mère, Saint-Jérôme.
J'habitais à Saint-Donat pendant un bout.
J'ai tout le temps été une fille un peu rebelle.
Tout le temps, je me suis tenue tout le temps
avec les tannants, tu sais.
J'étais tout le temps avec ceux qui faisaient des conneries
puis ceux qui étaient tords dans la rue.
Puis, tu sais, j'ai tout le temps été
ce genre de fille-là, une tannante
à l'école, j'écoutais pas les profs,
puis j'étais rebelle.
J'ai tout le temps été ce genre de fille-là.
Tu dis, je suis juste arrêté, tu dis, j'ai bougé
beaucoup avec ma mère. Oui.
Donc, papa...
Bien, ma mère a se séparé vraiment jeune
de... Bien, quand j'étais jeune
de mon père,
puis mon père, bien, il avait la garde partagée une fin de semaine. OK, OK, fait que c'est ça, tu vivais avec ta mère. Bien, j'étais plus avec ma, de mon père. Mon père, il avait la garde partagée une fin de semaine.
C'est ça, tu vivais avec ta mère.
J'étais plus avec ma mère que mon père.
Je vais juste mettre en contexte.
Ma mère monoparentale avec mon autre frère aussi.
C'est un demi-frère.
Lui non plus, le père,
il n'était pas dans l'histoire.
C'est ça, j'ai tout le temps grandi
vraiment comme ça,
en étant vraiment rebelle, tête dure.
J'ai jamais aimé l'autorité,
j'ai jamais aimé
me faire dire quoi faire, puis tout ça,
j'ai tout le temps été de même.
Attirée par les bombes.
Oui, tout le temps.
Ça a tout le temps été ça.
Mais je pense qu'eux aussi sont attirés vers moi,
j'ai cette attitude-là.
C'est vice-versa.
C'est le mot que je cherchais.
Je suis partie chez mes parents à 14 ans.
Il y avait des choses qui se passaient à la maison.
Il a fait en sorte que je suis partie.
Au début, j'ai déménagé
avec mon premier chum et son père.
Après ça, on est déménagé à Laval
ensemble.
C'est sûr que je suis partie super jeune.
Je me suis ramassée un peu dans le milieu
de la rue, tu sais, vraiment rapidement.
Moi aussi, j'ai commencé à faire des conneries quand j'étais jeune.
Ben, des conneries,
tu sais, comme je disais à ton coup tantôt,
c'était beaucoup de
survival, tu sais, faire de l'argent,
payer mes affaires, puis tout, fait que
je me suis mise à faire des conneries
pas mal jeune.
T'as un assaut parce que t'avais besoin d'hustler pour vivre,
pour payer tes trucs.
Exactement. Puis là, quand j'ai eu 18 ans,
j'ai commencé à travailler dans les bars,
Barmaid.
C'est sûr que dans le milieu des bars,
généralement, c'est pas du monde 9 à 5
qui se tiennent là, on s'entend.
Tu vois pas le monde qui y sont à tous les jours.
C'est ça. J'ai rapidement fait beaucoup de connexions avec des gens de ce milieu-là, c'entend. Tu vois pas le monde qui y sont à tous les jours. C'est ça. J'ai rapidement
fait beaucoup de connexions
avec des gens de ce milieu-là, c'est sûr.
J'avais beaucoup de clients comme ça,
des amis des clients.
J'ai pas mal été
dans ce milieu-là.
Tu tournais alentour du milieu...
Oui, des tannants.
On va les appeler comme ça, les tannants.
Et t'as rencontré
quelqu'un qui est devenu important pour toi?
Oui, en fait, c'était
mon boss.
J'avais un de mes amis
qui avait besoin de parler avec quelqu'un, puis il était comme, va à ce bord-là,
puis dis-y qu'il faut qu'il m'appelle,
whatever. Fait que je suis allée au bord, puis
ça donne que la fille, ce soir-là,
n'était pas rentrée. Puis le boss,
qui était le frère à mon copain,
il est dans la crise, il était comme,
« La fille n'est pas rentrée. »
Je dis, « Non, mais tu sais, je cherche une job.
Fait que si jamais tu veux des barmaids,
moi, ça va me faire plaisir de travailler ici. »
Fait qu'il me dit, « Ah oui, OK. »
Fait que j'ai commencé à travailler là-bas.
C'est vrai, tu as un bon timing pour trouver une job.
Oui, fait que là, j'ai commencé à travailler là,
puis c'est là que j'ai rencontré le boss, en fait,
son grand frère à lui. Puis c'est drôle parce qu'au début, il m'intéressait tellement pas, il me gossait à la limite, t'sais, j'étais comme, t'sais, qui ce gars-là, t'sais, il se prend pour un pareil, sauf que j'avais aucun intérêt
envers ce gars-là, c'était pas dans mes
plans.
Puis,
un soir, il m'a demandé
d'aller en date avec, puis je suis allée,
puis même sur la date, c'était comme...
C'était vraiment pas
mon genre de gars, puis non,
je suis pas intéressée.
Je sais vraiment pas qu'est-ce qui s'est passé, pis moi,
je crois beaucoup en Dieu, fait que je le sais que
c'est lui qui a fait en sorte
qu'il fallait qu'on soit ensemble, tu sais, notre histoire
a été là
pour une raison, tu sais, pis je sais pas,
mais c'est ça.
Je te pose la question, on rentrera
pas dans les détails de, en dehors
d'être propriétaire de bar, ce qu'il va faire, mais à cette époque-là,
savais-tu qu'il était plus qu'un propriétaire de bar, ce qu'il va faire, mais à cette époque-là, savais-tu qu'il était plus
qu'un propriétaire de bar?
Non.
OK.
Donc, pourquoi, à cette époque-là,
c'est un gars qui a un bar?
Oui, et c'est un gars super...
Il a tout le temps été un peu humble.
Ce n'était pas un gars
qui chaînait ben ben.
OK, OK.
Ce n'est pas un gars
qui avait un gros char,
qui conduisait une vieille Buick.
Il n'avait pas de gros bijoux.
C'était un gars super humble.
Pour moi, c'était le propriétaire du bar
pis une autre raison aussi
c'est que moi
je connaissais beaucoup du monde
de ce milieu là
pis je l'avais jamais vu
je l'avais jamais connu ni avec personne
je me disais
ça doit pas être ça
ça doit être vraiment juste le propriétaire du bar
on a commencé à se dater, puis c'était vraiment, c'était une personne vraiment spéciale, il était
vraiment différent des gens, il était super drôle, c'est un genre de gars qui faisait
des conneries tout le temps, puis on allait beaucoup manger au restaurant ensemble, on
aimait vraiment ça, sortir, restaurant.
C'est un gars qui a priori, à première vue, tu fais comme zéro
pour une barre, mais c'est une personne que plus tu apprends
à connaître, plus tu as découvert
en dessous de la carapace un peu
du propriétaire de barre qui joue
un peu à ça.
C'est ouvert un peu à moi.
Tu as découvert, oh, il y a quelque chose
en dessous de...
J'ai comme cette habileté-là, genre,
je ne sais pas pourquoi les gens aiment ça s'ouvrir à moi facilement.
Ils me disent des choses que je n'ai jamais ditlà, genre, je sais pas pourquoi les gens aiment ça s'ouvrir à moi facilement. Tu sais? Ils me disent des choses
que, ah, tu sais, j'ai jamais dit ça à personne,
j'ai jamais avoué ça à personne, puis tu sais,
il s'est confiant à moi beaucoup.
Fait que, tu sais, j'ai appris à savoir
c'était qui cette personne-là, tu sais?
Puis, c'est ça.
Puis, tu sais, on a... Ça s'est passé vraiment vite, là.
Il est déménagé chez nous, après, je pense,
un mois ou deux,
déménagé chez nous.
Puis, on a commencé à se dater. Puis puis tu sais, c'était le genre de,
on avait le genre de relation que
souvent dans ce milieu-là, tu sais,
les gars, ils n'emmènent pas vraiment leur blonde
sortir avec eux, prendre des verres
avec eux, tu sais, souvent la fille est plus à la maison,
lui, il fait ses affaires. Les boys, son temps de boys,
puis voilà. Exact, mais moi, puis lui, tu sais,
on sortait tout le temps ensemble, tu sais,
on chillait ensemble, moi, je chillais avec ses amis, lui,
il chillait avec les miens. On était vraiment
comme des complices. On était vraiment
meilleurs amis, moi et lui. C'était au-delà
de notre relation amoureuse. À partir de quel
moment tu as compris que ce n'était pas
juste un propriétaire de bar?
Honnêtement, ça l'a pris
un bout,
mais j'ai comme réalisé
que c'était plus que ce que je pensais
quand il s'est fait tirer dessus.
OK. On va...
T'es allée dans le vif du sujet
rapidement, c'est correct. C'est bien correct.
Dans le fond, quand cet événement-là
auquel on va revenir est arrivé,
ça fait combien de temps que t'étais ensemble?
Ça faisait un an.
Ça fait un an pour toi. Toi, tu travailles au bar?
Ben moi, en fait... Non, c'est ça. Après un mois, j'aii, tu travailles au bar? Moi, en fait,
après un mois, j'ai arrêté de travailler au bar
parce que lui, son bar,
c'est où est-ce qu'il fait son argent en vieille-slie.
Il y avait des filles qui venaient.
Moi, je ne suis pas le genre de fille
que je ne vais jamais faire de crise
dans ton bar pour une fille
parce que c'est ton gagne-pain,
c'est ta business.
Ça me gossait.
Sauf que ça me gossait.
Il y en avait qui étaient un peu irrespectueuses.
Je ne voulais pas commencer à tout le temps
commencer à être gossante.
Pour mélanger le job et la vie personnelle.
J'ai décidé de lâcher le bar.
Mais je travaillais dans un restaurant aussi.
J'étais serveuse.
Après une couple de mois, il m'a dit
« J'aimerais ça que tu arrêtes de travailler
et que tu retournes à l'école. que moi j'avais pas mon secondaire 5
dans ce temps là, j'avais pas fini
je retournais, je lâchais, je retournais, je lâchais
tout le temps puis j'avais jamais fini mon secondaire 5
fait qu'il était comme j'aimerais vraiment ça
que tu lâches le travail puis que t'ailles à l'école
puis que tu finisses ton secondaire 5
puis que t'ailles au cégep
je vais m'occuper des comptes, je vais m'occuper de
tous les trucs là
éventuellement c'est ça que j'ai fait. J'ai arrêté de travailler,
je m'occupais de la maison et j'allais à l'école.
Ça, c'est quelque chose que je vois tout le temps
y être reconnaissante.
J'ai fini l'école grâce à ce gars-là.
Sinon, j'aurais sûrement gossé
encore bien longtemps.
Là, tu en as parlé. Il est arrivé à un événement.
Il s'est fait tirer dessus.
Ce n'était pas relié à un vol.
Il était ciblé.
Jusqu'à aujourd'hui,
j'ai aucune idée de c'était quoi la raison
et de ce qui s'est passé.
Je veux dire, je ne suis pas...
Ce n'était pas accidentel.
Je ne suis pas niaiseuse non plus.
C'est pas un hold-up
qui s'est mal passé.
C'est un drive-by.
Ce soir-là, s'est mal passé. Non, non, c'est ça. Ce n'est pas un hold-up qui s'est mal passé. C'était un drive-by, dans le fond.
Puis moi, ce soir-là, je travaillais au bar. J'avais recommencé à travailler dans un autre bar.
Juste, ceux qui ne savent pas, un drive-by, dans le fond,
c'est l'auto à passe, quelqu'un sort le bras,
puis il continue.
Donc, drive-by.
Juste d'un coup que le terme n'était pas connu, tout le monde.
Puis, on avait comme pogné une chicane
une semaine avant
et on s'était comme un peu, pas séparés,
mais on avait pris un petit recul.
Moi, je me suis trouvé
une job dans un autre bar
parce que je voulais faire mon propre argent,
parce que j'étais fâchée.
Ils ne vont pas vivre à ton crachet.
On va te prouver que je n'ai pas besoin de toi.
C'est ça.
Je travaillais au bar et je vais tout le temps me rappeler Fait que je suis allée... Ils vont pas vivre à ton crochet. Ouais, c'est ça. On va te prouver que j'ai pas besoin de toi. C'est ça. C'est le type de cochon que je suis.
C'est ça.
Fait que je travaillais au bar puis je vais tout le temps
me rappeler,
je faisais le ménage.
Puis mon téléphone,
il avait sonné
mais je l'avais pas vu.
Puis après,
je prends mes messages
puis c'est lui
qui me laissait un message.
Puis avant d'appeler l'ambulance,
il m'avait appelé moi
pour me dire...
Shit.
Je me suis fait tirer dessus.
Je m'en vais à l'hôpital
puis j'étais comme... Là, je capotais, tu sais. Là, j'ai commencé à capoter puis tout. Puis là, je suis dans ma bosse dessus je m'en vais à l'hôpital j'étais comme
là je capotais
j'ai commencé à capoter
pis tout le plus
j'étais dans ma basse
c'était ma première soirée
au bar
pis je vais tout le temps
me rappeler
parce que j'ai dit
dans ma basse
mon chum s'est fait tirer dessus
je capotais
j'ai même pas été capable
genre de faker ça
tu sais
ben tu trouves
tu veux partir
le plus bonheur
s'il y a des meilleures excuses
mon chum s'est fait tirer dessus
ouais dans le fond j'ai un party
c'était une petite asiatique
elle comprenait
j'étais toute hystérique
finalement
je ne voulais pas perdre ma job
elle m'a redonné ma job
après je suis revenue
c'était tout correct
je suis allée à l'hôpital
c'est la seule grave où il a été à l'hôpital, puis en tout cas... Fait que c'est de la sorte
grave ou il a été...
Je dis qu'il a resté en vie parce que, bon,
l'histoire continue. Bien, on est allés
dans un hôpital que je...
Je dirais même pas au monde
d'aller là, parce qu'à la base,
ils disaient que c'était pas si pire que ça, puis ils voulaient le renvoyer
chez nous. Puis moi, j'étais comme, écoute,
je suis pas médecin, mais t'sais...
C'est impossible que tu peux l'envoyer
chez nous de même le fait tirer dessus ça se peut pas le y avait pas de point de sur rien il y avait
une balle qui avait passé bord en bas sa cuisse puis une qui avait passé bord en bas sont la base
de son pied dans le fond puis voulait l'envoyer chez nous de même mais j'étais comme c'est
impossible il ya pas de point de sur y'a rien j'étais comme ça se peut pas tu sais faire de
l'infection même si la balle est ressortie.
Ouais, mais c'est ça. Je me suis
assis avec les médecins pendant un bout.
Puis après ça, ils nous ont envoyés dans un autre hôpital.
Puis là, il y a eu une chirurgie à son pied
parce que tous les os de ton pied
avaient été éclatés.
Fait qu'ils ont comme tout replacé les os,
point de suture, point de suture dans la cuisse. Ils ont délogé
la balle. Puis après ça,
il est resté à la maison pendant un bon bout, là.
J'imagine qu'ils étaient interrogés par la police,
parce qu'en général, quand tu te fais tirer dessus,
la police est impliquée.
Même si t'étais pas là, ils posent des questions.
Oui, c'est ça.
J'imagine, toi aussi, tu en as posé des questions
à ce moment-là.
Non.
Non, pas tant?
Non.
J'ai jamais été une personne...
Tu sais, j'ai été dans ce milieu-là longtemps.
J'ai jamais été une personne qui posait des questions.
Parce que de toute façon,
il me l'aurait pas dit.
Non, mais tu dis que tu savais pas qu'il était dans ce milieu jusqu'à la
partie du monde où il se fait tirer.
En fait, tu t'en doutais
qu'il était pas un gars super clean, mais
tu t'attendais pas à ça.
Parce que tu t'attendais à la personne et non à ce qui faisait
pas gagner sa vie.
Une fois qu'il s'est fait tirer dessus, tu t'es réalisé
que c'était ça le lit. C'est notre business, s'est fait tirer dessus, tu te réalises, bon, tout ce que je pensais
que c'était seul lit, puis c'est notre my business,
c'est sa business, je m'en mêle pas.
Je pose pas de questions. Puis tu sais, à ce moment-là,
ça faisait un an qu'on était ensemble, fait que
j'étais en amour avec le gars.
Non, non, non, c'était pas sous cet angle-là.
Non, non, non, c'est ça, mais pour ceux qui...
Parce que je me l'ai fait demander souvent, tu sais,
comment ça t'es resté. Pourquoi t'es resté?
J'étais en amour avec lui, tu comprends?
L'amour aveugle, on le dit souvent aussi, mais écoute, même si t'es resté. Pourquoi t'es resté? Je suis en amour avec lui, tu comprends? L'amour aveugle,
on le dit souvent aussi,
mais écoute,
même si t'étais très,
je veux dire,
c'est un milieu que tu connais,
j'en ai connu des talents
qui ont des blondes
puis pourquoi tu ne pars pas?
Bien, c'est mon chum,
je l'aime.
C'est ça.
Puis comme je te dis,
moi j'ai tout le temps,
j'ai grandi dans ce monde-là.
Puis il y a une différence
entre ce que tu fais
pour gagner ta vie
puis la personne
qui est chez vous aussi.
Exact.
Puis ça aussi, j'en ai parlé avec ton crew tantôt.
C'est des gars qui sont...
Ce gars-là,
j'étais comme une déesse pour lui.
J'étais sa vie.
Il m'a traité comme...
C'est des gars très familial.
C'est des gars
très protecteurs aussi.
Moi, la plupart des gars que je connais
qui sont présents
dans le milieu,
écoute, ça a 3, 4,
5 enfants, ça a des grandes familles.
Oui, c'est ça.
Leurs blondes,
c'est des reines. Leurs femmes,
c'est des gars très familiales, très protecteurs.
Quand ils sont présents, ils sont présents.
Ça fait que c'est ça.
Puis, anyways, je n'allais pas le laisser tomber
dans un moment de même.
Lui, il pouvait pas
prendre sa douche tout seul.
Il pouvait plus marcher pendant un bout.
J'allais pas le laisser
tout seul dans un moment de même.
C'est ça, je me suis occupée de lui.
Je l'ai aidé à prendre sa douche
à l'hôpital. J'ai dormi à l'hôpital
pendant cinq jours avec.
J'étais une personne très...
Moi aussi, quand j'aime, j'aime.
Puis je vais prendre soin de toi.
Peu importe.
Fait que j'ai pris soin de lui pendant un temps dur.
Tout à ton honneur aussi.
J'ai continué à aller à l'école pareil,
mais j'étais là quand je pouvais.
C'est rétabli?
Oui.
Ça allait bien?
Oui.
Mais disons que c'est un événement stressant dans une vie.
Oui, oui.
On peut dire ça comme ça.
Extrêmement.
Même pour moi.
C'était quelqu'un qui était devenu plus stressé, plus vigilant.
C'est quelqu'un qui avait décidé qu'il ne se promenait plus tout seul,
si on peut dire ça comme ça.
Oui.
Je ne sais pas si tu veux aller...
C'est ça la raison, dans le fond, de pourquoi il avait été
incarcéré, c'est que
il se promenait avec un arme à feu.
Obviously, il avait peur
pour sa vie, c'est sûr.
Il se sentait plus en sécurité
d'avoir ça avec lui.
Lui, il sentait ça, plus en sécurité.
Puis,
il est arrivé un jour qu'il s'est fait arrêter
puis lui, il avait ça sur lui, ça fait qu'ils l'ont arrêté. Puis, ils sont all un jour qu'il s'est fait arrêter. Puis lui, il avait ça sur lui.
Ça fait qu'ils l'ont arrêté.
Puis, ils sont allés fouiller chez nous.
Quand?
T'étais-tu avec lui quand il s'est fait arrêter?
Non, c'est ça.
Moi, je finissais l'école.
J'étais à l'école.
OK.
Puis, je suis allée chez mon père.
Je ne me rappelle plus pourquoi,
mais j'étais chez mon père avec mon chien
puis mon petit frère.
OK.
Puis, on était supposés de se voir ce soir-là.
Il était supposé venir me chercher.
On était supposés aller manger, je pense.
Sortir, en tout cas.
Puis j'essayais de l'appeler.
Son téléphone ne répondait pas.
Mais moi puis lui, jamais il n'a fait ça.
Il répondait tout le temps à son téléphone.
Il textait.
S'il fallait qu'il aille quelque part, il me textait.
Ça répondait pas, ça répondait pas.
Puis j'appelle, j'appelle.
Je suis comme, coudonc.
Je suis juste curieux.
À la base, tu n'es pas obligé d'en parler.
Mais quand il s'est fait arrêter
avant, bon, qu'il se rende chez vous,
pis tout ça, mais quand il s'est fait arrêter, à la base,
c'était-tu genre, il a brûlé un stop,
ou il était visé quand ils l'ont arrêté?
— Il était visé. — OK, il était visé, c'est ça.
— Ouais, ouais, ouais. Il était sous filature, ça fait 20 ans.
— OK, c'est ça, c'était par rapport à sa job.
— Ouais, il était checké, là.
— Parfait. — Pis c'est ça, pis là,
à un moment donné, mon téléphone sonne, de son téléphone, pis je réponds, pis c'est ça puis la manie mon téléphone sonne
de son téléphone
puis je réponds
puis c'est un monsieur
qui me parle
puis il est comme
c'est l'enquêteur
je me rappelle plus
de son nom
puis je suis comme
you mon chum
puis moi je t'inquiète
parce que je suis comme
ouais
il est mort
dans ta tête
la première chose
qui te vient en tête
c'est pas
il s'est fait arrêter
il s'est refait tirer dessus
tu comprends
fait que là je panique
je suis comme
you mon chum
mon chum il me dit non inquiétez-vous pas,
il est correct, il est avec nous.
Fait que là, il me dit,
il faudrait que vous veniez à votre appartement,
parce qu'eux sont allés à mon appart,
fouiller. Avec Amanda?
Ouais, puis ils ont trouvé
un arme à feu chez nous aussi, mais
moi, je n'étais vraiment pas au courant de ça.
Puis j'avais déjà dit à Noëz que quoi que ce soit,
je ne veux rien chez nous.
Parce que chez nous, c'est chez nous.
Puis, la première place qu'ils vont aller checker,
c'est dans la maison.
Puis, le loyer était à mon nom.
Fait que je savais que s'il y avait quelque chose,
j'allais être dans le mal de moi-même.
C'est toi qui es responsable de l'air, c'est ça.
Fait que j'arrive chez nous,
mais là encore là, je suis encore parano.
Puis, tu sais, j'ouvre comme la porte de loin
puis je vois un.
Puis, lesili undercover il avait
de l'air tellement jeune jeune piquot moi puis toi le fait qu'en tant que merci non
mais tu comprends comme une autre normalité avec l'organe n'importe qui je suis comme je
vois tabac parce que je suis stressé je comme je sais pas si c'est vraiment ça moi c'est pas
parce que quelqu'un appelle dit que tu es chez un enquête ne sais pas si c'est vraiment ça. Oui, c'est pas parce que quelqu'un appelle et dit que tu es chez un enquêteur, il est au téléphone. Bien, c'est ça.
Puis moi, je suis vraiment, à ce point-là, je suis rendue parano moi-même.
Bien, puis tu connais la business aussi.
C'est ça.
Tu sais que ça se peut que des fausses polices existent.
Bien, c'est ça. Je reste dehors et je suis comme,
je veux voir ta badge. Il est comme, non, mais tu sais,
je dis non, non, je veux voir ta badge.
Je ne rentrerai pas si je ne vois pas ta badge.
Finalement, ils m'ont montré leur badge.
Il était comme quatre ou cinq chez nous, je me rappelle pas.
Ok, ils étaient déjà en dedans, eux autres.
Ok, ils sont rentrés avec le mandat, ils t'ont pas appelé
pour dire j'ai un mandat, il faudrait que tu l'ouvres.
Non, parce qu'il y avait la clé sur lui.
Ok, fait qu'avec le mandat, eux autres, ils ont pu rentrer.
Ils ont rentré, c'est ça, pis ils ont fouillé.
Fait que là, je rentre en dedans, pis là, je vois les affaires
sur la table, pis je suis comme, tabarnak!
Là, je suis en crise, parce que j'étais comme
si bon! J'avais dit qu'ils voula suis en crise parce que j'étais comme, ciboire!
J'avais dit que je voulais rien en dedans.
C'est ça, tu sais. Fait que là,
on s'assit, puis là, ils me disent, écoute,
il est arrivé telle ou telle affaire, puis là, bien,
tu sais, on est venu
t'arrêter, dans le fond, pour possession d'armes à feu
puis possession de munitions.
Là, je suis comme, là, je me mets à pleurer,
je capote parce que là, tu sais, moi,
oui, j'ai été dans le milieu mais
là c'est pas
tout c'est pas
mais c'est pas fait
je me suis jamais fait arrêter
pour un arme à feu
pis là dans ma tête
je sais que c'est long
c'est long là
un arme à feu là
tu t'en vas pas
un mois là tu sais
là je panique
je suis comme
ah yoy
là je pleure
je suis comme
qu'est-ce qui va se passer
ils sont comme
écoute faut qu'on t'emmène
au poste de police
pis tout
pis après ça tu sais
tu vas passer en cours
pis
tu vas te ramener à la rétation first pis après ça tu sais tu vas passer en cours pis tout en interrétation first
pis après ça c'est ça
fait que là il me dit tu sais tu dois garder le silence
pis tout je suis comme aïe aïe là je suis comme
je suis habillée en c'était l'été tu sais
talons hauts petite camisole
pis tout là je suis comme
je peux-tu au moins en boire un coton ou un thé on m'a dit qu'il fait frais
dans le poste de police
parce que j'en ai bien des amis qui m'ont dit qu'il fait frais
dans le poste de police tu fais arrêter deux ai bien des amis qui m'ont dit que je fais très tant sale dans le poste de police.
Tu fais arrêter deux choses.
Tu fasses de ta gueule,
tu te prends un hoodie.
Oui, mais c'est ça.
Là, je suis comme,
je peux-tu avoir un hoodie,
genre, parce que c'est sûr
que je ne veux pas
rentrer de même, tu sais.
Qu'ils me disent,
on va y aller pour toi,
tu sais, c'est où.
Fait que là, je dis,
là, il va me chercher un hoodie.
Là, je suis comme,
je peux-tu avoir...
Il tombe sur un autre morceau.
C'est comme,
qu'en l'est-ce?
Fait que là, je suis comme,
OK, je peux-tu avoir
mes running shoes, genre, parce que je ne veux pas rentrer avec mes talons hauts
là ils me disent ah elles sont où tes running shoes
va chercher mes running shoes
là ils veulent me mettre les menottes
là je suis comme écoute
je suis sans pied
je suis clairement pas
je suis là en train de brailler ma vie
tu sais très bien que c'est pas à moi ça
j'ai dit mais c'est pas comme si
je vais m'en aller en courant.
On peut-tu juste pas me mettre les menottes
qu'en char de chez nous?
Je veux pas que mes voisins voient ça.
Parce qu'eux, ils étaient pas en char de police.
C'était des chars undercover.
C'était une petite Mazda.
Ça, c'est des détectives et des enquêteurs.
Ça apparaît pas, tu comprends?
On peut-tu juste sortir sans que mes voisins sachent
que je suis en train de me faire arrêter, s'il te plaît?
Fait que là, ils se parlent et sont comme « Ok, c, c'est correct, t'sais, inquiète-toi pas.
L'autre policier, il dit, inquiète-toi pas, je vais la checker,
je vais m'en servir avec elle en arrière, puis tout.
Non, mais des griffes de même, au bout des doigts, peut-être dangereux, anesthésie.
Oui, c'est ça.
Fait qu'ils ont été super gentils, t'sais, dans ce sens-là, ils m'ont full respecté,
puis ils ont vu que, t'sais, je paniquais quand même en salle,
je broyais, je shakais, je paniquais, t'sais,
fait qu'ils ont été super respectueux. Moi, ils m'ont mis dans une cellule
à portes seule parce qu'ils ont vu
que j'étais stressée.
Je voulais peut-être pas nécessairement...
T'es pas la petite bouquille du coin de la rue qui est dans la cellule
à côté en train de dégriser
et d'être en manque.
C'est ça. En effet,
il faisait fret.
J'étais contente d'avoir mon hoodie.
Rendu là, c'est sûr qu'il y avait mon copain en détention
aussi, dans le même poste
pis là ils ont commencé à essayer de
de m'interroger
pis ils ont essayé de me faire parler, obviously
classique
pour ceux qui savent pas, c'est sûr que
si toi t'avoues ou que tu dis
que c'est à lui, c'est tout à lui
mais là, son avoc ne peut pas vraiment débattre
en cours et essayer d'avoir le moins de temps
possible. Mais moi,
je suis au courant, donc je n'ai pas parlé.
Ils m'ont posé des questions, mais je répondais des choses
vagues que ça
n'avait même pas rapport
avec l'événement en tant que tel.
Il peut y avoir le truc
de dire, écoute, on a parlé à ton chum, puis il nous a dit que c'était à toi.
Non, non. Eux, ce qu'ils ont dit,
ils ont fait une erreur
comme vraiment monumentale.
Dans le fond, ils m'ont dit,
si tu le dis que c'est à lui,
on va te laisser sortir.
Mais moi, je savais déjà que non, parce que mon avocate m'avait,
j'avais appelé mon avocate, puis elle m'a dit,
c'est sûr qu'ils ne vont pas te laisser sortir. Peu importe ce que tu dis,
ils ne te laissent pas sortir. »
Tu vas au moins passer devant le juge
et à la limite,
c'est sûr que tu dors là.
Elle m'a dit « Tu vas sortir, c'est sûr que tu ne vas pas en cours.
C'est sûr que tu ne vas pas en prison. »
Non, non, non. C'est une promesse de comble.
Tu vas passer devant le juge pour des accusations
mises en accusation
et tu vas être libéré jusqu'à ton procès.
C'est ça.
Pendant ce temps-là,
eux, ils ont dit à lui,
on a ta blonde,
fait que si tu l'avoues pas,
elle aussi va se faire arrêter,
elle aussi va s'en rendre dans.
Mais lui, il n'a pas cru à ça.
Lui, il pensait que c'était pas vrai
que j'étais là,
que c'était pas vrai
qu'il m'avait arrêtée dans le fond.
Fait que lui, il était comme,
vous parlez de la merde puis tout.
Puis à un moment donné,
ils m'ont dit,
OK, on va aller le voir.
S'il avoue que c'est à lui,
tu vas pouvoir sortir. Je dis OK. Là, ils m'ont dit « Ok, on va aller le voir. S'il avoue que c'est à lui, tu vas pouvoir sortir. »
J'ai dit « Ok. » Là, ils reviennent
pis là, ils sont comme
« Ouais, ton chum, il dit qu'il
s'en crie ce que tu as là. » Mais tu sais,
moi, je connais mon chum. Impossible.
Impossible. C'est impossible
que s'il savait vraiment que j'étais là.
De toute façon, quand tu te fais arrêter,
tu sais, les tactiques des policiers,
on l'entend dans les films. Mais c'est vrai, man.
Ferme ta gueule.
Même s'ils te gardent 4 heures enfermées.
C'est pas nécessairement...
Même si t'as rien fait, ferme ta gueule pareil.
Parce que tu peux dire des affaires qui vont t'incriminer toi,
même si t'es pas impliqué ou qui va incriminer quelqu'un d'autre.
Exact.
Il y a des avocats qui sont...
Eux autres, c'est leur job de parler.
Toi, tu dirais pas une question.
C'est quoi ton nom?
Donne-lui ta carte si tu veux donner ta carte.
Mais tu réponds pas, tu dis pas un mot.
Exact, 100 %.
T'étais bonne là-dedans.
Mais quand ils m'ont dit ça,
je savais que c'était toute la marde.
J'ai dit impossible que mon job aurait dit ça.
C'est impossible.
J'aurais paniqué, c'est sûr.
Le fait que tu connaisses un peu le milieu,
je pense que ça l'a aidé.
Ah oui, 100 %.
Une fille qui n'est pas là-dedans.
Non, non, qui ne connaît pas ça.
Même si tu te le fais dire
100 000 fois à Femme Tailleul, une fois que tu es là
et que tu vis ça, que tu es dans ce stress-là.
C'est stressant. Tu oublies ça quand tu es dans Femme Tailleul.
Les policiers sont tellement bons.
Il y en a qui devraient recevoir des escorts
parce que c'est des bons comédiens.
Ils sont capables de manipuler. Non, non, gars,
je suis là pour toi et je le sais. Je comprends. Écoute, on va s'arranger que tu sors. T'inquiète, on est avec toi et on le sait que c'est des bons comédiens. Ils sont capables de manipuler. Non, non, je suis là pour toi et je le sais. Je comprends.
Puis écoute, on va s'arranger que tu sors
puis t'inquiète, on était avec toi et on le sait que c'est lui.
Mais quand ils voient que t'es un peu
tough, ils disent des choses pour essayer de te faire peur.
Ils veulent te casser, c'est clair.
Mais il y a une chose qu'ils m'ont dit
puis ça, jusqu'à aujourd'hui, je suis comme wow.
Je trouve ça vraiment hot.
Je vais dire une chose,
ça fait un bout qu'on a ton chum en flatteur,
pis c'est un
des seuls gars
qui est en flatteur qu'on n'a pas vu avec une autre femme.
Ah, c'est cool!
Ouais, il était comme, on l'a jamais vu avec une autre femme.
T'es genre la seule femme
qu'il y avait, là.
Fait qu'il dit, je peux te dire ça, là?
J'étais comme, ah ouais, t'sais.
J'étais genre, ah ouais, il m'aime!
J'aurais peut-être pas dû me dire ça, parce que là, j'ai encore moins le goût de parler.
Encore moins envie de te parler, tu sais.
Non, mais tu sais, tu connais le milieu,
fait que tu sais que c'est rare.
C'est ça, c'est rare.
Fait que finalement, en tout cas, j'ai dit,
j'ai dit « regarde, je parlerai pas,
fait que ramène-moi dans ma cellule,
puis tu parleras avec mon avocat,
puis on va s'arranger de même, tu sais'arranger de même j'ai passé devant le juge
maintenant c'est en téléconférence
avant la fin de semaine
il fallait que tu passes toute la fin de semaine
avant de voir le juge
à Star c'est par TV
si ils sont capables d'avoir des télémandats
en plein milieu de la nuit
ils sont capables de faire passer du monde en call
c'était pas comme un cas majeur non plus.
C'était pas une grosse affaire.
Ils savaient déjà que c'était par moi.
Mais je suis passée devant le juge,
puis moi, j'étais sûre que je m'en allais, parce que mon avocate
m'avait dit « Tu vas sortir, c'est sûr. »
Puis le juge, « Non, non.
Rien s'en va, tu l'envoies à Tanguy. »
Oh my God.
C'est une partie que je savais pas.
Ah ouais.
Je broyais ma vie.
Je capotais.
J'étais dans la cellule
et il y avait une fille.
C'est en quelle année?
Parce qu'on s'en est les armes à feu.
Ça fait 9 ans.
OK, quand même.
C'était avant le gros boom
des armes à feu actuelles.
Oui, ça fait 9-10 ans.
OK, OK, OK.
C'était à Tanguy.
Tanguy, ça n'existe plus.
Oui, c'est...
Oui.
Fait que je broyais ma vie.
Là, je capote.
Là, je vais me faire violer. C'est la première chose qu'on pense tout le capote là je suis comme je vais me faire violer
c'est la première chose
qu'on pense tout le temps
les filles
ils vont me faire violer
avec mes petits ongles cute
pis mes running shoes
je suis peut-être grave
qu'il n'y a pas une fille
qui a envie
en tout cas qui a pas envie
que tu rentres ça quelque part
ben t'sais je suis comme
c'est sûr je vais me faire violer
je suis ben trop cute
pour aller à Tanguy
ça doit être tout des
tu sais tu fais comme
l'image qu'il y a
dans les films
là je capote je broye ma vie pis je suis dans ma cellule pis je broye pis il y avait comme deux cellules comme l'image qu'il y a dans les films.
Là, je capote, je broye ma vie,
je suis dans ma cellule, je broye.
Il y avait deux cellules, une en face de l'autre.
En avant, il y avait une vieille de 60 ans qui était là, qui était super fine.
Elle était comme, inquiète-toi pas.
Tu vas voir, on est bien à Tanguy.
Tu vas voir un lit découvert, on va manger, il fait chaud.
Tu vas voir.
Je capotais.
Il y avait une autre fille qui était là,
une prostituée qui s'était faite arrêter.
Elle était comme « Ferme ta gueule! »
Elle me disait de fermer ma gueule,
parce que je n'arrêtais pas de pleurer.
Puis je capotais.
Bien, il regarde, là, je capote.
Écoute, je stoffe, là, mais là, je capotais.
Oui, non, mais tu connais le milieu,
mais tu ne connais pas la prison, là.
C'est ça.
Puis c'est inconnu comme milieu.
Tu ne sais pas, là.
Tout ce que tu vois, c'est ce que tu as vu dans les films.
C'est un peu la... Tu sais, c'est une des raisons de mon podcast, justement. C'est un peu pour démystifier ça. C'est quoi la comme milieu. Tu ne sais pas. Tout ce que tu vois, c'est ce que tu as vu dans les films. C'est une des raisons de mon podcast.
C'est un peu pour démystifier ça.
C'est quoi la prison aussi?
Parce que ça a un angle.
Il y a de l'autre côté aussi,
si tu en as probablement entendu parler
avec le monde avec qui tu te tenais,
mais jamais du côté féminin probablement.
Exact, c'est rare.
C'est plus rare qu'on ne l'entend.
Souvent, les filles qui sont incarcérées,
ce ne sont pas des filles super cute. Elles sont dans la grosseées, ce ne sont pas des filles super cute.
Ce ne sont pas des filles en grosse game.
Non plus. Ça dépend.
Ici, au Québec,
même les prisons pour hommes,
90 % du monde
qui sont en prison, c'est vraiment des gros
criminels. C'est beaucoup du monde qui vont être reliés
à la consommation, à des crimes
pour consommer.
90 %. Les tanguilles, c'était beaucoup desommer. Oui, c'est ça. 90 % c'est ça.
Puis Tanguy, c'était beaucoup des nouettes.
OK.
Parce que je pense qu'ils n'ont pas de prison
ou je ne sais pas trop.
En tout cas, puis Anouïs.
Finalement, le lendemain,
je m'en vais dans une petite vanne blanche
puis il m'emmène à Tanguy.
Puis là, je n'avais pas mangé depuis 24 heures,
mettons, à part une petite muffin à molasse
puis un petit jus d'orange.
Au poste de police.
Oui, c'est ça. Dur comme dans la roche.
Moi, je suis tellement difficile quand ça vient à la bouffe.
Notre 1er mai, j'ai gagué. J'ai pris une bouchée, j'ai gagué.
J'ai dit « je veux même pas ça ». Je l'ai donnée aux filles.
Déjà là, j'avais une bonne relation parce que les filles, elles sont pas habituées à ça.
Moi, je donnais toute ma bouffe parce que je filles, eux, sont pas habituées à ça
moi je donnais toute ma bouffe
parce que je trouvais ça tellement dégueulasse, je voulais rien savoir
pis quand je suis arrivée
j'ai été vraiment étonnée
bon, il y a eu comme 2-3 filles qui essayaient un peu de m'intimider
dans la fenêtre
parce que les voyages bleuraient
pis là, il m'a regardé les 3
pis il essayait de me...
là j'étais comme...
tu vas faire le ménage de ma cellule je suis rentré là
sont venus à l'eau bienvenue ils ont pris mes sacs va prendre une douche on va faire on va laver ton
linge inquiète pas tu es prendre douche relaxer voyait que j'étais stressé type et les filles
voyaient que je fais pas une fille de prison c'est suis pas habituée à ça fait que j'étais allée prendre ma douche pis ils m'ont
full, tu veux-tu du popcorn? Ils écoutent un film
pis qu'est-ce que t'as pas? Tout va bien aller
pis les filles ont été super gentilles
avec moi, pour vrai
j'étais vraiment étonnée pis j'ai été comme à l'aise
assez vite
pis
là c'était le temps d'aller se coucher pis il n'y avait plus de place
fait que ils commençaient à mettre les filles
dans les wings des sentencés,
même si t'étais pas sentencé.
Là, moi, je commence à paniquer.
Je suis là, j'ai même...
Ils vont me mettre avec une grosse criminelle
que ça fait genre...
Elle va faire 20 ans de temps.
Là, je suis capotée.
Là, j'étais là, OK.
Mais là, ils voyaient que je capotais,
fait que là, ils ont appelé,
voir avec qui j'allais être.
Puis elle m'a dit, la fille est super chill.
C'est comme, t'as vraiment pas à t'inquiéter, tu vas être bien.
Ils me montrent dans
Wing, puis là, tu sais, les filles sont là
aïe aïe, beau bébé.
Là, je suis là aïe aïe,
ça va pas bien, ça va pas bien. Là, je m'en vais
dans mon, j'étais en haut, tu sais, sous le bunk.
Puis la fille avec qui je suis allée, c'était
une inuit, une grosse inuit, puis elle
parlait pas, elle m'a juste regardée, puis
tu sais, elle faisait ses affaires, tu sais. Puis là, je commencea juste regardée, puis elle faisait ses affaires, là, tu sais.
Puis là, je commence à faire mon lit, puis là,
les filles viennent toutes, tu sais. « Hey, ça va, c'est quoi ton nom?
Qu'est-ce que tu fais ici? T'as pas l'air d'une fille
qui devrait être ici, comme, tu sais, whatever.
Je suis comme, « Ah non, tu sais, je me suis fait arrêter avec mon chum.
Puis en tout cas,
s'il y a de quoi, laisse-nous s'en va. » Tu sais, les filles étaient
vraiment... — Sweet, là. — Ah ouais.
Genre, je m'attendais pas à ça, puis à la fin, il y avait une fille
qui était là, puis elle me dit, « Écoute, je fais juste à toi tout de suite, là, tu te ferasre, je m'attendais pas à ça. Puis à la fin, il y avait une fille qui était là. Puis elle me dit, écoute,
je fais juste à toi tout de suite, là.
Tu te feras pas violer. C'est pas vrai.
OK? Elle voyait, là. Je paniquais.
Là, j'étais comme, non?
Elle dit, non. Elle dit, c'est sûr que
t'es vraiment une belle fille. Ça se peut que tu te
fasses faire des avances. Mais elle dit, si,
tu sais, quand c'est non, c'est non, là.
Tu sais, tu... Il y aura pas de...
Tu te feras pas violer. Tu te feras pas forcer à faire des affaires, là. Fait que t'as pas à t'inquiéter. Tu sais, tu vas être correct, ici, là. Mais non. Il n'y aura pas de... Tu ne seras pas violée, tu ne seras pas forcée à faire des affaires.
Tu n'as pas à t'inquiéter, tu vas être correcte.
Mais si jamais ça te tente.
Rien qu'au cas.
Non, elle m'a vraiment...
Quand elle m'a dit ça, j'étais comme, OK, je suis chill.
Puis c'était fou parce que
je ne sais pas comment ça que j'avais...
Moi, c'est ça. Dans le jour, le lendemain,
il y avait une affaire de...
Une messe. Dans le fond, dimanche matin., il y avait une affaire d'une messe.
Dimanche matin.
J'avais un rosary.
Un chapelet.
Le dimanche, j'ai fait
toutes les billes.
Je priais.
Je voulais pas aller en prison
parce que je passais en cours le lundi matin.
Le dimanche soir,
ça faisait une fin de semaine, je mangeais pas
les filles l'ont bien vu, parce que la bouffe
c'était complètement dégueulasse
c'était complètement dégueulasse, je donnais ma bouffe
à tout le monde
c'était tellement drôle parce qu'il y a une fille qui était comme ok je vais aller voir une madame
puis je vais voir si elle peut te donner un peu
au cas que demain tu vas peut-être avoir ta cantine
si tu restes, whatever
puis la madame elle s'en vient
puis elle est comme t'as faim
je suis comme,
ben, tu sais.
Oui, là, mais on n'est pas obligés,
mettons. Puis là, comme je vais te donner
du bar de peanuts pour manger avec tes toasts,
mais tu vas me le devoir si jamais
t'as une cantine, puis tu restes ici.
J'étais comme, OK, on va te donner un peu de bar de peanuts.
J'ai mangé un peu. Tu sais, comme,
c'était des filles qui sont tough, mais, tu sais,
ils carent par là. Oui, oui, ils vont prendre soin de toi. C'est ça. Puis le lendemain, ben, finalement, j'ai mangé un peu. C'était des filles qui sont tough, mais elles s'intéressent à parler.
Ils vont prendre soin de toi.
C'est ça.
Le lendemain, finalement, j'ai passé en cours.
Je suis sortie sous caution de 1000$.
J'avais des conditions.
Je ne pouvais pas parler avec mon chum.
Évidemment.
Mais lui,
la main, ils ne l'ont pas lâchée non plus.
Si toi, ils ne l'ont pas lâchée, ils ne l'ont pas lâchée. Lui, il n'avait pas de caution. Lui, il est resté. Non, lui, il est resté, c'ont pas lâché non plus. Si toi, ils l'ont pas lâché,
ils l'ont pas lâché.
Lui, il avait pas de caution.
Lui, il est resté.
Non, non, lui est resté, c'est ça. Moi, je suis sorti sous caution.
Toi, t'es sorti sous caution.
Fait que le lundi,
vous avez tous les deux passé en cours.
Toi, t'es libéré sous caution.
Lui, c'était clair qu'il avait pas laissé sortir.
Oui, puis quand que...
Toute la fin de semaine,
je parlais avec mon avocate
puis elle me disait,
il te fait dire qu'il s'excuse
puis il capote vraiment.
Puis il sentait vraiment mal
que j'étais là, tu sais.
Puis j'arrêtais pas de dire, tu sais, dis qu'il capote pasuse puis il capote vraiment puis il sentait vraiment mal que j'étais là puis j'arrêtais pas de lui dire
qu'il capote pas, c'est chill
c'est correct
puis j'avais même dit à elle, j'ai dit honnêtement c'est pas si pire ici
si jamais il va faire moins de temps
si je prends le gars dans la maison, je vais le prendre
je vais faire le temps, ça me dérange pas
rendu là, je pense pas qu'il y a un ou deux
ben anyways, lui il était comme, t'es-tu malade, je te ferais jamais ça
t'sais
le dossier pis tout non » Il aurait jamais fait ça.
Non, mais il aurait jamais voulu que je fasse du Steinways.
Puis quand je l'ai vu,
je l'ai croisé comme quand je suis rentrée dans le cours.
On était comme dans deux cellules.
Je l'ai croisé, puis il était comme,
« Babe, I'm so sorry, I'm so sorry, I'm so... »
J'étais comme, « Babe, it's okay. Je t'en calisse,
mais on en reparlera une autre fois. »
Là, je dis, « T'inquiète-toi pas, je m'en vais pas nulle part. »
« Concentre-toi sur ton case, là. »
« Je te laisse pas. C'est correct. Genre, juste relax, là. On je m'en vais pas nulle part concentre-toi sur ton case je te laisse pas
c'est correct
genre juste relax
on va s'en reparler
mais qu'on puisse
fait que finalement
j'étais sur caution
à toutes les conditions
puis tout
puis finalement
il a pris
il a pris toute la blâme
il a pris le blâme
moi j'ai été comme
blanchi dans le fond
de tout
ben eux ils le savaient
c'est juste une tactique
pour que je parle
c'est ça
c'est pour te faire parler
ils mettent ça sur le dos directement.
Dans le fond,
ils t'utilisaient pour mettre la pression sur lui.
À cause que le loyer était à mon nom.
C'était le seul outil
qui faisait en sorte qu'il pouvait m'arrêter.
Finalement, c'est ça.
Il a pris tout le blâme.
Il a eu sa sentence.
Qui était de?
Trois ans.
Les deux armes à feu, c'était comme... Je ne sais pas comment tu dis ça. Puis là, il y a eu sa sentence. Qui était de? Trois ans. Il y a eu trois ans.
Les deux armes à feu, c'était comme, je ne sais pas comment tu dis ça, ensemble. Ils succédaient, dans le fond.
C'est pas consécutif.
C'est pas consécutif.
Ils ont mergeé ensemble.
Oui, c'est ça.
C'est ça.
S'il y en avait eu 25, ça aurait été d'autres choses.
Mais que tu en aies un, deux ou trois, je ne pense pas que rendu là, ça change grand-chose.
Je pense que c'était le fait aussi, à cause de l'incident qui est arrivé avant.
Je me doute aussi que la base,
à moins, comme on a dit,
on n'a pas rentré dans les détails de ce qu'il faisait,
mais je pense pas que la façon dont il gagnait son argent,
outre la base, c'était pas dans du trafic d'armes,
d'après moi. Il a dû avoir des trucs qui étaient reliés à... J'ai aucune idée.
Ça, je pourrais pas te dire.
Mais lui a été sentencé juste
pour la possession de ces deux âmes là
et non
pour les autres
les raisons
pour lesquelles
il était sous filature
non c'est ça
non parce que
finalement
je pense qu'il s'en allait
quelque part
puis eux l'ont
comme intercepté
là
mais je pense que
eux ils s'attendaient
peut-être à d'autres choses
mais il s'est fait arrêter
avant ça
avant ça
fait que
c'est ça
fait que là
il a pris sa sentence
il est allé à Saint-Anne
à réception
on se voyait, j'allais le visiter le plus souvent possible
t'es resté
tout le long de la sentence
t'es resté avec
même sa famille sont venus chez nous chercher ses affaires
j'étais comme, qu'est-ce que vous faites?
t'es comme, ben là, tu vas pas rester avec lui
j'étais comme, oui
ouais, il va venir chercher ses affaires ses affaires vont rester ici c'est comme ben là tu vas pas rester avec lui pis j'étais comme oui ouais
il va venir chercher
ses affaires
ses affaires vont rester ici
quand il va sortir
s'il veut ramener ses affaires
il ramènera lui-même
ben je dis
c'est sûr que je vais attendre
c'est sûr que je vais faire
le temps avec lui
tu sais
ça c'est une chose
que
il y a beaucoup de filles
qui vont d'être des gars
comme ça
mais qui sont pas prêtes
au temps difficile
tu sais
ben le fun
te faire gâter
pis tu sais les restos pis tu sais tu travailles pas pis tout est payé pis c'est ben beau mais tu sais c'est sûr mais qui ne sont pas prêtes au temps difficile. Bien le fun de te faire gâter,
puis les restos, puis tu ne travailles pas,
puis tout est payé, puis c'est bien beau,
mais c'est sûr qu'il vient un temps qui va avoir un temps difficile,
puis il faut que tu sois prête à vivre ça.
Puis si tu n'es pas prête à vivre ça,
tu ne devrais pas être dans ce genre de game-là.
Tu ne devrais pas être dans un jeu de même.
Lui, oui, d'un côté,
quand il est là, il est là,
puis tu en profites de sa présence,
puis des revenus
qui viennent avec, puis t'es gâté.
Mais c'est comme dans tout. Même dans un mariage,
ils le disent.
Pour le meilleur et pour le pire.
Il va tout le temps avoir des moments difficiles dans n'importe quel, sauf que ça,
il faut que tu sois prête parce que c'est pas...
C'est des moments un peu plus difficiles que certains couples,
mettons, ordinaires.
C'est pas pour les niques.
Comme je dis, il faut que tu sois solide
pour faire un temps avec un gars qui est enaires... C'est pas pour les niques, comme je dis, il faut que tu sois solide pour faire un temps
avec un gars qui est en dedans.
C'est pas facile. Surtout que moi, j'ai jamais été
vraiment tout seul.
Là, je me ramassais tout seul, toujours au lendemain.
Parce que lui, il habite avec moi.
J'ai tout le temps été vraiment
dépendante affective, fait que j'ai tout le temps
eu quelqu'un avec moi. Là, c'est comme
j'ai quelqu'un, mais il est pas là.
C'est encore plus difficile
de vivre ça là tu sais
fait que t'es allée aux visites
t'es allée à tout ça
ouais ouais
j'allais aux visites
le plus souvent possible
4-5 fois par semaine
ok quand même
ouais
je restais 2 heures
avec tout le temps
ça ressemble à quoi?
ben
écoute
c'est un nom
qu'on a pas
quand il était à réception
qu'on a pas eu encore justement les visites quand il était à réception c'est avec nom qu'on n'a pas... Quand il était à la réception, c'est... On n'a pas eu encore, justement, les visites.
Quand il était à la réception, c'est avec une vitre, là.
Fait que, tu sais, tu te parles à travers une vitre.
Après ça, il a été transféré à Laval,
dans un centre d'incarcération là-bas,
parce que les autres...
D'habitude, tu vas, tu sais, Coventville...
C'est quoi l'autre? Drummond...
En tout cas, plus loin, là.
Ben, ça dépend du secteur, c'est ça. Mais eux, là Drummond. En tout cas, plus loin.
Ça dépend du secteur, c'est ça.
Mais eux, là-bas, ils ne pouvaient pas assurer sa sécurité
à cause de ce qui s'était passé.
Ils l'ont envoyé à Laval,
ce qui était parfait pour moi.
Quand il s'est fait incarcérer, j'ai lâché l'école
pour aller travailler, pour être capable
de l'aider lui aussi avec ses cantines,
payer le loyer.
Il a un loyer, il a des comptes, il faut que tu vives aussi.
C'est ça. J'ai lâché l'école, puis je suis
retournée travailler. Pour moi, ça donnait
bien qu'il était à Laval, parce que comme ça, je pouvais
aller le visiter le plus souvent possible.
Je voulais aller le visiter le plus souvent possible
parce que je voulais que ça soit le plus facile
possible pour lui. Je voulais pas
non plus qu'il sente comme qu'il est là,
il est oublié, puis j'ai pas
le temps. J'essayais le plus possible
d'aller le voir. J'ai emmené son linge, des CD player, il pouvait oublié. J'ai pas le temps. J'essayais le plus possible d'aller le voir.
J'ai emmené son linge,
des CD players.
J'ai tout emmené ce qu'il avait de besoin,
ce qu'il pouvait avoir.
Puis c'est ça, dans le fond,
les visites, où est-ce qu'il était, c'était contact.
On avait une table puis on pouvait...
C'est sûr que tu peux pas...
C'était un bec quand même sec.
C'est pas trop...
Tu peux toucher, mais pas trop.
C'est vraiment comme...
Pas trop exagéré.
Il y avait des machines pour acheter
des biscuits, du café.
Fait que j'en ai tout le temps plein d'argent pour y donner.
Parce que là-bas, ils ont pas vraiment ça.
Puis moi et lui, on jouait beaucoup aux cartes.
On jouait beaucoup aux cartes quand je venais en visite.
C'était notre affaire. On jouait aux cartes. On jouait beaucoup aux cartes quand je venais en visite. C'était notre affaire.
On jouait aux cartes et on faisait des gageurs
pour quand il allait sortir, qui allait devoir quoi,
qui, 5$ la game.
J'avais un mur chez nous avec tout l'argent qu'on se devait.
On était vraiment comme des bons amis.
On était amoureux, mais on était vraiment des bons amis.
Ça fait que c'était comme ça.
Puis si c'était un autre obstacle
que j'ai eu avec eux.
Quand tu rentres, eux,
pas qu'ils te fouillent, mais ils te tapent avec un enfer
pour voir si tu as de la drogue.
Comme dans les agropoles.
À un moment donné, ça a commencé à sonner.
Comme quoi
j'avais de la cocaïne.
Moi, dans ce temps-là, je n'avais jamais touché à la drogue.
Zéro.
Je n'ai jamais fait de drogue deïne. Mais moi, dans ce temps-là, je n'avais jamais touché à la drogue, zéro. Fait que j'étais comme, écoute,
je n'ai jamais fait de drogue de ma vie.
Je travaille dans les bars,
fait que ça se peut que l'argent, mon linge,
il y a des particules, tu comprends?
Les bars, l'argent des bars,
ce n'est pas ce qu'il y a de plus propre.
Fait qu'au début, ils me laissaient passer,
mais à un moment donné, ils m'ont dit,
ta visite, oublie ça,
ça va être par fenêtre aujourd'hui,
comme pas contact.
Là, moi, j'ai pété un plomb. J'étais comme, écoute,
j'ai fait un truc de ma vie. Tu ne viendras pas me dire
que je ne vais pas voir mon chum à cause que ta machine
est trop sensible.
J'ai dit au pire, mettez-moi tout nu
et fouillez-moi, je m'en fous.
Je vais voir mon chum contact, c'est sûr.
Tu ne vas pas me faire ça.
Finalement, ils ont pogné une fille et elle m'a fouillé
et ils m'ont laissé partir.
Tu vois que des fois ils te challenge un peu
là-bas
tu sais
les gardes
ils te mettent un petit peu
de
de pression
à la limite juste pour
si jamais ça t'a traversé
la tête là
gars
ouais genre
on watch
mais c'est ça
mais après
comme si c'est ça
qu'elle a fait empêcher
puis elle confirme
qu'elle a du stock
dans le sandal
mais j'allais tu sais
j'allais tellement souvent
qu'après tu sais
on était vraiment chill
moi puis les gardes.
Puis ça, moi, j'avais le droit aux visites conjugales
parce qu'on était conjoints de fait,
moi et lui.
Donc, aux caravanes.
Communément appelées les caravanes.
Oui, mais c'est des appart.
Dans le fond, je pouvais y aller
une fin de semaine à chaque six semaines,
du vendredi au lundi.
Ah, OK, quand même.
Tu restes là. Tu dors là.
C'est sûr que t'as pas ton téléphone.
C'est vraiment...
Dans le fond, t'es en prison avec.
T'es en prison toi aussi, mais dans un appartement.
C'est un appart, t'sais, deux étages.
Tu peux faire ta...
Ta bouffe.
Une petite épicerie, c'est ça.
C'est ça.
C'est ça que j'ai emmené aujourd'hui.
Notre première visite,
il m'avait acheté des roses.
Puis il m'avait surpris avec ça.
Je suis arrivée, puis il y avait
un paquet de roses.
OK, lui a acheté des roses, puis ça...
Sur l'épicerie. Mais moi, je les ai faites...
Toi, tu les as faites...
Oui, pour les garder en époxy, ça.
Oui, ça fait 9 ans que je les ai.
Les as-tu sur la caméra?
Je ne sais pas que ma face soit devant.
Mais tu sais, c'était cute.
On essayait de...
Je trouve que c'est une belle idée.
Je ne savais même pas que ça se faisait.
Si mes filles ont fait un...
Écoute, ça va complémentaire, mais un spectacle de danse,
leur premier spectacle de danse, je leur avais acheté une rose
et je l'ai faite sécher.
C'est des petites filles étant ce qu'elles sont.
La fleur n'existe plus une fois séchée. Moi, je les ai vraiment
gardées. Je trouve ça très...
C'est la vie, tu vas les avoir, c'est un beau souvenir.
Oui, bien ça, c'était ça. On essayait
de rendre ça le plus
normal possible.
Lui, il s'est dit, notre première visite
conjugale.
Des semaines qu'on se voit,
qu'on se touche les mains.
Il voulait me faire une petite surprise.
Quand je suis arrivé, il y avait un bouquet de fleurs dans ses mains.
C'est très cool.
C'était vraiment nice.
Il y avait même un Nintendo 64. On jouait au 64
souvent. Parce que c'est sûr que
c'était 24 sur 24 pendant 4 jours.
On le sait que les visites conjugales sont le fun,
mais il faut boire de l'eau
et respirer, comme on dit.
On ne va pas entrer dans les détails de tes visites conjugales.
On peut tout se faire une image
une fois que le lit est fait.
On rendait vraiment...
Le lit, en plus, était en haut au deuxième étage.
On descendait tout le temps le matelas en bas
pour la voir
en face de la télé.
On rendait ça un peu comme chez nous, mettons.
Casual.
On s'entraînait dehors ensemble. Chaqueons. Casual. On s'entraînait dehors ensemble, chaque jour,
chaque matin, on s'entraînait. C'était vraiment...
On essayait de rendre ça normal le plus possible.
Même pour lui, moi,
à un moment donné, c'était l'Halloween,
puis ma visite conjugale, ça tombait
la fin de semaine de l'Halloween.
Je suis allée acheter un outfit
de prisonnière sexy, genre.
C'était bien hot!
Puis quand ils ont fouillé ma valise,
il y avait comme des menottes en plastique.
Puis là, le garde est comme,
« Chris Laurent, je ne peux pas te laisser rentrer avec ça. »
J'étais comme, « Come on, là. »
En plastique.
Il dit, « Oui, mais c'est parce que si vous perdez la clé,
c'est quelque chose à... »
Je dis, « Bro, c'est en plastique. »
Je donne un petit coup, puis je lui dis,
« Arrête, s'il te plaît. »
C'est l'Halloween.
C'est juste mon outfit. C'est une petite surprise'est l'Halloween, c'est un petit
surprise, il était comme
ok c'est beau là, vas-y
dis pas à personne que je t'ai laissé passer avec
il m'a laissé partir pis
je suis allée me changer pis je suis descendue
en surprise pis je suis en petite prisonnière
pis après c'est ça, mais t'as dû le garder longtemps
ton kit de prisonnière
ouais c'est ça
c'est beau, arrache ça.
Mais tu sais, j'essayais de faire ça
le plus normal possible.
À Noël, j'avais fait un photoshoot,
je suis habillée en mère Noël,
puis mon chien avait un petit collier de Christmas.
J'ai envoyé des photos.
Tu essayais d'y rendre la sentence la plus facile possible.
Mais écoute, je te pose la question,
puis je mets ça de l'autre côté.
Après ces trois jours-là
ça doit être rough par exemple
tu te requittes à chaque six semaines
tu te requittes six semaines
mais tu sais, il y a du monde
qui font ça, mettons un gars qui va travailler dans le nord
il part, il revient une semaine
des choses qui arrivent, mais ça doit être quand même
le fait qu'on se voyait
tout le temps, tu sais, j'allais le visiter
quatre, cinq fois par semaine, pareil je leallais le visiter 4-5 fois par semaine
pareil, je le voyais 2 heures
de la shot
on se parlait genre 5-6 fois par jour
il m'appelait tout le temps
il m'écrivait des lettres
j'ai toutes ses lettres ici
il m'écrivait
j'en ai
c'est un paquet complet de toutes les lettres
qu'il m'a écrite
comme il y en a des lettres qu'il m'a écrite. C'est ça. Ah, c'est si bol.
Comme il y en a des lettres.
Tu as tout fait plastifier.
Oui, pour les garder.
Les gens vont comprendre après pourquoi.
Je les ai toutes gardées.
C'est ça.
C'est toutes les lettres qu'il m'a écrite.
J'ai envoyé des cartes pour Noël,
la Saint-Valentin, sa fête.
Je voulais vraiment
qu'il fasse ça,
que ça soit facile pour lui. Je voulais qu'il sente
comme qu'il est avec moi, tu comprends?
Tu sais.
Fait que, c'est ça.
Puis,
c'était difficile, oui, mais
moins difficile que je pensais.
T'as essayé de rendre ça le plus...
On se voyait quand même souvent, puis on se parlait souvent.
Fait que c'était pas... Là, on va sauter un peu.
Fin de la peine.
Oui.
Non, ce n'était même pas la fin de la peine.
Lui, dans le fond, il a demandé
de libération conditionnelle
après deux ans.
Il était dans la maison de transition.
Oui, exact. Ils l'ont accepté.
Ils l'ont mis en maison de transition.
Dans quelle ville, la maison de transition? À Mont exact. Ils l'ont accepté, ils l'ont mis en maison de transition. Dans quelle ville, la maison de transition,
était-il à Laval aussi?
À Montréal.
Mais au début, quand il est sorti,
ça a été vraiment
difficile, un peu comme
journey pareil.
C'était très stressant pour moi.
Même tout ce qui s'est passé avant,
c'était extrêmement stressant pour moi.
Puis quand il est sorti, je l'ai comme, on s'est laissé
ben je l'ai laissé parce que
j'étais comme, je veux pas être
dans cette vie-là, je veux pas vivre ça
parce que pour toi c'était facile pendant qu'il était en dedans
parce que tu sais qu'il y avait pas de niaiserie, il y avait pas de danger
ouais
quand il est sorti c'est devenu comme trop pesant peut-être
ben c'est sûr que j'avais peur
que ça recommence, j'avais peur, tu sais,
de te retrouver dans ce pattern-là.
Si ça soit encore la même affaire, tu comprends?
C'est pas qu'il y avait des signes que ça allait être la même affaire,
mais c'est juste que moi, je me sentais comme,
tu sais, je veux pas revivre ça, tu sais.
Mais, après comme une semaine,
j'étais comme, tu sais, si quelque chose arrive,
je me pardonnerais jamais de pas avoir été avec lui.
Parce que, tu sais, il veut pas, je l'aimais pareil, là.
Je l'aime énormément, cet homme-là. F homme le fait je voulais pas si quelque chose allait arriver j'allais
jamais me pardonner de pas avoir été avec comme en fait on s'est reparlé on est allé au resto
plutôt plus il a demandé à maison de transition parce que le stéphane semaine qui s'en est dormi
à la maison dans le fond après un bout de droit d'aller pour la fin de semaine puis après sur
ton à la maison de transition la semaine.
Il a demandé la permission, puis la maison
de transition, ils ont dit oui. C'était sa première fin de semaine
à s'en venir à la maison.
Malheureusement...
Malheureusement...
Là, ça faisait trois semaines qu'il était en maison de transition.
Oui, qu'il était sorti.
C'est ça. Malheureusement,
le jeudi, il s'en venait me chercher au bar,
puis il s'en venait à la maison.
Puis il n'est juste jamais arrivé,est jamais arrivé. Il a disparu.
Donc, il s'est fait réattaquer une deuxième fois. Cette fois-là, il plus au téléphone. On n'a plus jamais eu de nouvelles.
Ça a pris trois ans avant que les personnes
qui ont fait l'acte, dans le fond,
sont allées...
Se sont fait arrêter, finalement.
Eux-mêmes se sont rendus à la police.
Se sont rendus à la police eux-mêmes.
On a su après trois ans.
On ne rentre pas dans les détails.
C'est un peu la même situation qui s'était déjà produite.
Qui s'est reproduite après.
Donc, il a fait son temps,
maison de transition,
trois semaines après maison de transition.
Oui, malheureusement.
Je ne veux pas le dire comme ça, mais c'est un peu ça.
Mais il y a quelqu'un qui avait commencé un job
puis ils ont fini un job, finalement.
Pour vrai, je ne sais même pas
si c'était relié, les deux événements.
Comme je dis, je n' pas. Je sais même pas si c'était relié, les deux événements. Comme je dis,
j'ai jamais posé énormément de questions
et j'ai jamais voulu savoir un oeil
pour mon propre bien à moi aussi.
C'était mieux que je sache ça.
C'était mieux garder l'image que t'as
du gars que t'as.
Surtout pour ma protection, je pense que lui
non plus, il aurait jamais voulu me mettre dans ces affaires-là
et il aurait jamais voulu me dire
qu'est-ce qui se passait.
As-tu été au procès
des gars qui ont fait ça?
Oui, j'étais témoin.
Même si tu n'étais pas présente?
Oui, parce que j'étais sa copine.
On était supposés de se voir.
Je suis comme une des dernières personnes à qui il a parlé ce jour-là.
Tu n'es pas obligée de nous les dire,
mais as-tu eu les détails des raisons
pendant le procès?
La raison, non. Mais ce qui s'est passé, oui. De toute façon, on n'es pas obligée de nous les dire, mais as-tu eu les détails des raisons pendant le procès? La raison, non. Mais ce qui s'est passé, oui.
OK. De toute façon, on n'est pas là
pour aller vers d'autres choses.
Ça a déjà été une expérience assez...
Quelque chose de vivre ça, puis d'en parler encore,
puis d'entendre tout ça encore.
Moi, je ne l'ai pas entendu encore, parce qu'à cause que
je t'étais témoin, puis c'était plusieurs procès,
je n'avais pas le droit d'entendre
les détails.
J'ai juste su après, j'avais pas le droit d'entendre les détails. Ah oui, c'est vrai, tu pouvais pas aller... Fait que j'ai juste su, après, j'ai lu
comme le...
Tu sais, le juge donne comme un résumé
de qu'est-ce qui s'est passé,
j'ai lu qu'est-ce qui s'est passé, finalement.
C'est sûr que c'est raide à savoir,
sauf que, tu sais, moi, pendant longtemps,
je me suis fait des scénarios dans ma tête.
Ouais, c'est ça, au moins, ça met
des images sur,
peut-être pas les vraies images, toi toi tu t'es fait un scénario
là t'sais j'ai plus besoin de
oui c'est sûr ça me tourmente encore mais je veux dire dans le sens que
quand tu le sais pas
c'est non-stop là t'sais
c'est sûr que oui t'sais ça donne un peu de
pas closure
parce que t'sais on a pas de
y'a pas de corps
mais
ok
y'a rien il n'y a pas de corps. Non, mais... Mais... OK.
Oui, non.
OK, OK, OK.
Il n'y a rien.
OK, ils ont... C'est fini.
Oh, ils ont disparu.
Oui.
Fait que, tu sais,
on n'a pas de closure, mais...
OK.
Oh, écoute,
excuse-moi,
écoute, là,
je suis...
OK, je pensais que...
Oh!
C'est un...
Excuse-moi,
je suis choqué un peu.
Non, c'est correct.
Je n'avais pas cette version.
On était pour rentrer dans les détails avec moi.
OK, donc ils ont disparu, littéralement.
OK, donc je pensais
qu'il y avait été, mettons,
un autre drive-by.
Non, c'est ça.
Ben oui, mais on sait ce qui s'est passé,
mais je vais pas donner les détails.
Non, non, mais tu sais.
Mais t'as confirmation d'un décès. Ouais, ouais, c'est ça. C'est passé, mais je ne vais pas donner les détails. Non, mais tu as confirmation d'un décès.
Oui, c'est ça.
C'est sûr.
On n'a pas 100 % de closure,
mais de savoir...
Si cette personne-là ne se serait jamais rendue à la police,
on n'aurait encore aucune idée de ce qui s'est passé.
Puis le connaissance,
ça n'aurait pas été le genre de gars
qui se serait poussé pour refaire sa vie
dans un autre pays
pour s'entendir
les policiers au début
ils me disaient ça
sauf que moi
je connais mon chum
c'est impossible
qu'il m'aurait laissé
dans le néant comme ça
impossible
il savait bien trop
que ça allait me tuer
il aurait trouvé le moyen
de passer par d'autres mondes
pour amener
pour me dire
inquiète t'as pas
ou dis-le pas à personne
il m'aurait jamais
laissé de même.
Puis les policiers étaient comme, mais comment que t'es sûr?
Puis je suis comme, écoute, ça fait 4 ans que je suis avec le gars, je le sais.
Je connais le gars.
Jamais il aurait fait ça.
— Mais c'est déguisé en prisonnière, moi, pour ce gars-là.
Je connais ça.
— Mais non.
Ça a été vraiment éprouvant.
Puis surtout que...
On le dit souvent dans ces moments-là
c'est là que tu vois
qui est là pour toi
pis c'est tes vrais amis
pis quand c'est des événements
comme ça
souvent les gens
les gens veulent pas être
reliés à ça
veulent pas être mêlés à ça
fait que tu sais
je l'ai vécu pas mal tout seul
t'as perdu
t'as passé ça
t'as perdu du monde
énormément
tu sais je l'ai vécu
fait que tu sais
ça a été extrêmement difficile
j'ai tombé dans la consommation.
Mais au moins,
je suis content pour toi
que les personnes
qui sont finalement rendues,
pour au moins que tu ailles justement
la tête claire de ça, au lieu de te faire des scénarios
jusqu'à la fin de tes jours.
Oui, c'est sûr.
Mais c'est quelque chose que je vais tout le temps
penser pareil. Fait qu'il y a eu c'est sûr. Mais tu sais, c'est quelque chose que je vois tout le temps penser pareil, là, c'est sûr que...
Fait qu'il y a eu des funérailles...
Non. Il n'y a pas eu de funérailles, même pas, vous avez même pas...
Des fois, tu sais, on fait des funérailles... Pas encore,
parce que là, ça fait 7 ans, c'est en l'air.
Ouais, je pense que c'est 10 ans. C'est là que c'est officiel, c'est 7.
C'est 7, OK. Ouais.
Pas encore. Fait que quand ça fait 7 ans qu'une personne
est portée disparue... Ouais, là, c'est officiel.
C'est un certificat de décès.
Fait qu'on n'a pas encore fait ça.
Le 30 juin, ça fait 7 ans.
Es-tu encore en connexion avec sa famille?
Je vois
sa grand-mère des fois.
Je vais lui rendre visite.
Je passe du temps avec elle, puis je parle un peu avec sa soeur.
Oui.
Mais à part ça, pas vraiment.
J'étais pas vraiment proche
avec sa famille quand on était ensemble.
Fait que, tu sais, ça change pas.
Le fait qu'il est plus là,
ça va pas me donner de raison
d'être plus proche.
Non, mais c'est juste pour savoir
si eux autres avaient planifié quelque chose.
J'imagine que s'ils font quelque chose,
ils vont t'inviter.
Ah non, mais là, ça c'est sûr.
Il y a pas de mauvais temps,
mais il y a juste pas de...
Déjà qu'il s'attendait pas à ce que je fasse
toute sa sentence avec lui et que je l'ai faite
de la façon que je l'ai faite.
Ils ont vu que...
Ils sont quand même respectueux envers toi.
Si vous n'avez pas d'atomes crochus ou de quoi de même.
Moi et mon chum,
on parlait de mariage et d'avoir des enfants.
Ce n'était pas une petite histoire.
Ce n'était pas un petit dating de deux semaines.
Non, c'est ça.
Le monde me demandait tout le temps
pourquoi tu restes, pourquoi tu restes, pourquoi tu restes.
J'étais comme, je vais pas le laisser tomber dans un moment difficile,
mais c'est sûr que si tu me demandes aujourd'hui
si je le referais, je le referais pas.
Avec lui, je le regrette pas.
Notre histoire, ce qu'elle a été,
notre lien a été fort à cause de ça.
Mais je le referais-tu aujourd'hui pour quelqu'un d'autre?
Pour quelqu'un d'autre, tu ne te rembarquerais peut-être pas
dans ce pattern-là.
Peut-être pas dans une situation similaire,
mais si le père de tes enfants, ça fait 15 ans que tu es avec,
tu ne penses même pas que tu ferais comme,
fais ton temps et même que tu ressors ton vélo,
ce serait plus ça.
Je ne vais pas bloquer ma vie pendant que toi, tu fais ton VRA.
Je le referais pas, non, une deuxième fois, là.
Ah, je comprends, je comprends. T'es déjà fort de l'avoir fait une fois, tu sais.
C'est difficile.
C'est pas facile. C'est pas facile.
Mais tu sais, j'étais jeune aussi, tu sais, là, je suis plus vieille,
j'ai pas vraiment le temps, là, de commencer à attendre après
quelqu'un pendant... pendant que ça entende.
Ouais, parce que c'est quoi, t'étais dans la vingtaine à cette époque-là?
Ouais, j'avais 27.
Ouais, fait que tu sais, je ne le regrette pas.
Ça a quand même été...
Notre histoire était quand même belle,
même s'il était incarcéré.
Puis écoute, c'est un vécu qui fait probablement de toi
la fille qu'elle est aujourd'hui.
Exact.
Mais là, tu disais que c'est ça,
tu as vécu ça tout seul,
puis là, tu es tombée un peu,
tu as crashé après tous ces événements-là.
Oui, dans la consommation.
Puis moi, je n'avais jamais fait de drogue.
Au contraire, j'étais vraiment contre ça.
OK. Extrêmement contre ça.
Mais là, t'es une fille
d'un bord, t'es une fille en peine
d'amour, en peine de...
Puis je suis une fille que je vis pas mes sentiments non plus.
OK. Je montre pas mes sentiments,
je suis tough, je suis...
Je veux pas... Puis je suis le genre de fille
que j'aime pas sentir ce mal-là, pas pis c'est le genre de fille que j'aime pas
sentir ce mal là
c'était ma seule façon
t'as eu envie d'étouffer ce mal là
c'était ma seule façon de m'en sortir un peu
de pas penser
parce que tu y penses pareil
c'est juste que t'atténues la douleur
avec les substances
j'ai consommé pendant
3 ans
t'es tombé dans quoi?
la coke
ouais
solide
je me dis
t'avais pas besoin de dire
je me dis
je m'en doutais
je me suis rendu tellement
careless
que tu sais
j'ai commencé à en vendre
fait que tu sais
j'en consommais encore plus
parce que je n'avais tout le temps
pis là je vendais ça
pis tu sais
je t'ai rendu vraiment
plus là là
tu sais
j'étais vraiment
je m'en foutais de tout là tu sais
ouais t'es rendu là gars ouais Je m'en foutais de tout.
Ouais, t'es rendue là, gars.
Retournée à Tanguy, je dois du beurre de pinot à une madame.
Ouais, c'est ça.
C'était vraiment comme je m'en foutais de tout.
T'as déjà m'en foutu de ce qui était... Quand t'es blessée, t'es tellement...
Qu'est-ce qui peut être pire que ce que je vis
en ce moment?
Rendue là, fuck you, je vais faire ce que je veux.
Exact.
Ça va faire deux ans au mois de novembre que j'ai pas touché à la coke. en ce moment. Oui, c'est ça. Fait que rendu là, fuck you, je vais faire ce que je veux. Exact. Bien, c'est ça.
Là, ça fait,
ça va faire deux ans au mois de novembre
que je n'ai pas touché
à la coke.
Je me suis sortie de ça
puis je vis un peu mieux
mes sentiments,
je dirais.
Je vis avec,
je suis plus capable
de vivre avec
qu'avant.
Je deal avec ça.
C'est sûr que j'ai
beaucoup de,
bien, des séquelles.
J'ai PTSD, syndrome, choc post-traumatique. Il y a beaucoup de, j'ai beaucoup de des séquelles PTSD, syndrome
post-traumatique
j'ai changé énormément après
tous ces événements
c'est quelque chose qui choque une vie
c'est pas juste ça, ça te rend tough
là on comprend pourquoi
tes fleurs sont
je voulais pas sauter les têtes, pourquoi t'as plastifié
toutes ces lettres, parce que tu veux être sûr
parce que c'est une personne qui a eu une importance
capitale dans ta vie, que t'as aimé
et que t'aimes encore aujourd'hui. C'est pas parce qu'une
personne n'est plus là qu'on ne l'aime plus.
Comme je dis,
je suis allée au cégep grâce à ce gars-là.
Malgré que
lui était dans ce chemin de vie-là,
lui a tout le temps voulu que moi je sois
dans le bon chemin. Il a tout le temps
voulu que je veuille que tu ailles à l'école,
que tu ailles au cégep, que tu fasses les bonnes affaires.
Parce que moi, j'ai grandi d'un bord.
J'ai fait ça toute ma vie.
J'ai été un peu dans la rue toute ma vie.
Lui, il ne voulait pas que je sois dans ce chemin-là non plus.
Je ne veux pas, grâce à lui, je suis où je suis aujourd'hui.
Une fois que tu as...
On ne rentrera pas dans les détails des années où tu as été sapote et que tu as on ne rentre pas dans les détails des agneaux
où ça a été
ça a été party
c'était rock'n'roll
sauf que Mané
t'as mis un pied à terre
t'as fait le pied au break
on te l'a fait réaliser, tu l'as réalisé par toi-même
non je l'ai réalisé
j'étais super chanceuse
j'aurais pu mourir plein de fois.
Je conduisais high, je conduisais saoul,
des 24 heures.
J'aurais pu me faire arrêter, j'aurais pu tuer quelqu'un.
J'ai eu vraiment de la chance.
Je vous l'ai dit tantôt, je crois en Dieu.
Même que je crois que mon chum a été là aussi
pour me protéger.
Je crois à ça.
Il me voit et il m'a protégée.
La dernière fois, je me suis endormie au volant.
Je n'ai pas eu d'accident.
Je me suis réveillée en cognant le trottoir par chance.
Pour moi, c'était comme,
OK, ça, c'est mon last warning.
C'est sûr que ça va mal finir.
J'ai commencé à aller au AA.
J'ai commencé une business en ligne
qui m'a permis de faire
beaucoup de développement personnel.
Je suis plus dans cette partie-là où je travaille sur moi-même en ce moment. C'est quoi ta business en ligne qui m'a permis de faire beaucoup de développement personnel. Je suis plus dans cette partie-là où est-ce que je travaille sur moi-même en ce moment. C'est quoi ta business en ligne?
Je vends des produits pour les cheveux. C'est ça, j'ai vu. C'est une business qui te pousse
beaucoup à faire beaucoup de développement personnel, lire des livres, écouter des podcasts.
On va mettre tous les liens de Laurent en dessous de la vidéo YouTube. Si vous voulez
aller voir ses trucs,
ça va être disponible.
Ça a sauvé ma vie. Dans le fond, ça m'a mis dans le droit chemin.
Ça m'a permis
d'avoir beaucoup d'introspectives.
Tu as lâché les bars?
Oui. Je sais que tu travailles dans un de mes
restaurants préférés à Laval.
Oui, je travaille là-bas pour l'instant.
J'ai lâché
les bars.
Ça fait longtemps.
Ça fait extrêmement longtemps. Ça fait 4 ans.
Je travaillais dans un bar, mais je travaillais de jour.
Je faisais des cafés.
Mais les clubs, bars,
à 5h du matin, 4h du matin, c'est fini.
Avec les tannants et les danseuses.
Tu sais, ce pattern-là, tu t'es fait comme.
J'ai beaucoup d'amis.
Je ne dégrade pas ça.
Je veux dire que ce n'était plus ton everyday. Surtout que si tu arrêtes de consommer, on s'amis encore. Je dégrade pas ça. Je veux dire que c'était plus ton everyday.
Surtout que si t'arrêtes de consommer, on s'entend.
Parce que si je retourne dans ce pattern-là,
c'est sûr que je vais retomber dedans. Parce que j'ai encore
ce mal-là.
C'est juste que je le contrôle plus maintenant.
Sauf que c'est sûr que si je me remets là-dedans,
ça marchera pas.
Une autre chose que tu veux peut-être pas rendre,
mais ta vie amoureuse
depuis ces événements-là,
as-tu été capable
de te reconnecter aussi fort avec quelqu'un
ou tu es tout le temps sur le break?
Honnêtement,
lui a mis la barre extrêmement haute.
Je le dis tout le temps,
le monde est comme « Tu vas rencontrer quelqu'un? »
Je suis comme « Oui, je vais rencontrer,
mais ça sera
jamais lui, là. »
Il était vraiment spécial, puis même le monde
qui le connaissait, même en tant qu'ami,
ils sont comme... Il y en avait pas deux comme
lui, là, tu sais. Fait que j'ai pas
eu de relation depuis ce temps-là
vraiment sérieuse.
Rien que, tu sais,
wow, là. Tu sais, j'ai pas...
Non. Pas encore. Puis, tu sais, c'est sûr que je pense que la peur rien que wow non pas encore
je pense que la peur
de reperdre quelqu'un aussi
ça a le rapport là-dedans
je veux pas revivre ça
c'est quoi les chances que tu vives ça deux fois
surtout si t'es un peu éloigné
si t'as fait un peu de nettoyage dans ta vie
si t'es
c'est aussi de trouver quelqu'un qui va comprendre
comment je suis
et ce que j'ai vécu.
Moi, j'ai un caractère qui est quand même pas...
Je m'en doute.
Non, mais j'ai pas un caractère
normal.
Je dis tout le temps ça, puis le monde
se dit comment. Un gars normal, il va avoir un peu de misère
à me gérer.
Je comprends. Ça prend un gars qui est capable de...
J'en ai vu des enfants.
Ça prend un gars qui est assez rough pour comprendre
que des fois, ce que tu peux dire, tu le dis
et tu ne le penses pas nécessairement.
Il est capable d'en prendre.
Je suis une fille tough. Je suis indépendante.
Je n'ai pas besoin de personne.
Lui, il a été en dedans deux ans.
Après ça, ça va faire sept ans maintenant
qu'il est décédé. Ça fait quand même au-dessus de dix ans que je suis seule.
Je fais mes affaires toute seule.
Je suis une fille qui est vraiment indépendante aussi.
Je pense à lui tous les jours encore.
Ça fait sept ans.
Moi, je l'appelle encore mon chum.
Les gens sont comme « ton ex » et je suis comme « non, c'est mon chum ».
Mon chum qui est décédé.
C'est tout le temps ça que je dis.
Je ne suis pas capable de dire mon ex encore.
Je ne suis pas... C'est mon chum qui est décédé. c'est tout le temps ça que je dis je suis pas capable de dire mon ex encore je suis pas c'est mon chum qui est décédé
je suis pas capable de dire mon ex
parce que dans ma tête ça sera jamais mon ex
on s'est pas laissé
il y a comme plein de choses que j'ai envie de te dire
genre, ben premièrement
merci d'être venu et de nous avoir partagé ça
c'est un gars que je connais pas
mais merci pour lui
merci pour avoir été là
pendant sa sentence,
parce que pour avoir côtoyé beaucoup de gens
de ce milieu-là,
c'est bon d'avoir quelqu'un qui est là
sur qui tu peux compter, tu peux t'accoter
pendant que tu es là.
Désolé
du parcours
de ta perte,
mais merci, merci d'être venu, merci de nous avoir partagé ça. Tu es généreuse. Je trouve que ça a amené de ta perte. Mais merci, merci d'être venue, merci de nous avoir partagé
ça. C'est généreuse.
Je trouve que ça amène un angle
qu'on n'avait pas touché encore au podcast, puis je trouve
ça vraiment intéressant.
On va mettre tous les liens de tes trucs.
Tu m'as demandé
une chose tantôt, puis je vais le faire.
Cet épisode-là va être dédié.
On ne l'a pas nommé, mais
il va y avoir sa photo, puis il va y avoir son nom. Ça va être un épisode qui va être dédié. On ne l'a pas nommé, mais il va y avoir sa photo, puis il va y avoir
son nom. Ça va être un épisode
qui va être dédié à lui en sa mémoire.
Merci. Avec grand plaisir.
J'ai oublié de dire ça aussi. Vas-y, vas-y, vas-y.
Pendant qu'il était en dedans,
mon chum était aussi rebelle
quand même. Il avait un gros caractère aussi.
Lui aussi, il n'était pas facile.
Tu m'étonnes.
Le fait que j'ai été là avec lui, je pense que ça l'a aidé à avoir
une sentence qui était
bonne parce que moi je le tenais
quand même tranquille j'ai tout le temps dit
si tu fais des conneries moi je peux pas aller te visiter
à 3h
tu te retrouves au full max
t'es mieux de rester tranquille si tu veux que je continue
à venir te voir 4-5 fois par semaine parce que je pourrais pas
aller à 3h de route
4-5 fois par semaine même parce que je ne pourrais pas aller à 3 heures de route 4-5 fois par semaine.
Je ne descendrais pas à Sherbrooke, je ne descendrais pas à Québec.
Même les gardes, ils m'ont dit,
je ne sais pas ce qu'il a fait, mais je suis vraiment étonnée
de comment
il se tient tranquille.
Pour avoir vu une couple de photos,
il aurait pu
embrasser une couple.
C'est un tenant.
C'est un tenant,
il n'aura pas de life-tie non plus. Les photos que j'ai vues sur ton Facebook. Il aurait pu embrasser une couple. C'est un tenant.
Il n'avait pas de life-thief non plus.
Les photos que j'ai vues sur ton Facebook.
C'était une chose que j'étais vraiment fière.
Je le disais tout le temps.
Il faisait des cours là-bas.
Il y a des cours en prison que tu peux prendre.
Il prenait ses cours.
Il m'envoyait ses diplômes.
Il était fier.
Je suis fière de toi que tu as pris ce temps-là.
C'est pour ça que je t'ai dit merci pour lui. Justement, d'être resté.
Si tu n'avais pas été là,
il aurait fait quand même
j'ai rien qui m'attend dehors
puis c'est là que tu frisses,
c'est là que tu...
Tandis que là,
il y avait une raison.
S'il y a un tata
qui gueule trop fort
puis qui a envie
de se faire ma gueule,
fait comme gars,
si je sors
puis j'ai fermé la gueule,
je verrais pas ma blonde
en habit de prisonnière
alors là,
j'ai le choix.
Je sors,
je la plante
ou je l'avoue
il en habite prisonnière
c'est que c'est
je pense qu'on ferait
tous le même choix
on va le laisser crier
dans Wing
il a vraiment fait ça
bien
ça c'est une chose
que j'étais fière de lui aussi
merci
j'ai rien d'autre à dire
merci à toi
merci
au parloir
merci Merci. Au parloir. Merci. Thank you.