Au Parloir - Épisode #17 Sabrina Lalonde Sabourin
Episode Date: December 20, 2023Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Aujourd'hui, le podcast est une présentation de
Comparer ma prime.
Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé.
Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance
en fournissant une comparaison exhaustive et transparente
parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada.
Ils ont une équipe qui regroupe des CPA,
des conseillers et des planificateurs financiers.
Bon, ça, c'est le bas de plate, là, mais c'est une belle plug.
Mais ce qui est cool, eux autres,
c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Tu sais, souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
T'as pogné une balloune,
après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.
T'as été cancellé pour non-payement des assurances.
Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire assurer.
Et eux autres se font la mission du aucun cas refusé.
Il y a le site Internet ici en bas à l'écran.
Mais si tu vas sur YouTube,
dans la description de la vidéo YouTube,
ils ont tous leurs liens.
Tu cliques, tu vas tomber sur leur site Internet.
Rentre en communication avec eux autres
si t'as des problèmes d'assurance.
Puis même si t'as pas de problème d'assurance,
ils vont faire des comparaisons
puis ils vont trouver la meilleure prime possible.
Comparez votre prime.
Salut tout le monde,
c'est Cédric Bergeron.
Bienvenue à un nouvel épisode
du podcast Au Parloir.
Avant de te présenter
mon invité,
je te rappelle
les meilleures façons
de supporter le podcast.
Si tu es un fan,
tu as le Patreon,
www.patreon.com
slash Au Parloir. C'est un site payant,
mais où tu as accès au podcast d'avance,
environ un mois et demi, deux mois à l'avance.
Et c'est aussi, comme je te dis, une belle façon
de me supporter. Ça m'aide à payer
tout ce beau studio chez Denise.
Et sinon, écoute,
prends 30 secondes pour t'abonner
à la page YouTube.
Like le podcast que tu l'écoutes en audio ou en vidéo. Laisse un commentaire. Partage-le sur tes réseaux. Ça va te prendre deux secondes pour t'abonner à la page YouTube. Like le podcast que tu l'écoutes en audio ou en vidéo.
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Ça va te prendre deux secondes. Pour moi, ça fait
une grosse différence. Aujourd'hui, j'ai reçu
Sabrina Lalonde-Sabourin.
Peut-être que le nom de famille vous rappelle quelque
chose parce que j'ai reçu sa soeur Marika
Lalonde-Sabourin, qui a été la
première fille à venir sur le podcast.
Sabrina n'a pas eu de sentence.
On s'en va complètement ailleurs. Sabrina travaille
dans le milieu de l'itinérance.
Je trouvais ça intéressant
d'avoir cet angle-là, parce qu'on ne va pas
se le cacher. Itinérance, milieu carcéral,
ça se frôle
très souvent. Et ce que j'ai aimé,
c'est qu'elle nous apporte un autre angle
de l'itinérance.
Les raisons pour lesquelles on tombe dans l'itinérance
ne sont pas toujours celles qu'on pense. Et de se sortir de l'itinérance. Les raisons pour lesquelles on tombe dans l'itinérance ne sont pas toujours celles qu'on pense.
Et de se sortir de l'itinérance,
c'est pas mal plus facile que de dire
« Ah, bien, c'est parce que tu consommes.
Hé, t'as juste à te trouver une job. »
Vous allez comprendre dans le podcast
que ça peut souvent être beaucoup plus compliqué
que ça, sortir de l'itinérance.
Puis elle, c'est ça, sa job.
C'est de les aider à sortir,
de se trouver un appart,
puis de faire les suivis avec eux autres.
Bon, normalement, j'ai toujours, ma phrase
dit que j'endosse pas
les idéologies et tout ça, mais écoutez,
j'ai pas reçu une criminelle,
j'ai pas reçu une personne qui a dit des choses déplacées,
j'endosse tout ce que
Sabrina a dit, je me suis même engagé
auprès d'elle en 2024, vous regarderez
sur mes réseaux, on va organiser un
spectacle d'humour pour aider
l'itinérance à Laval
à venir.
Merci à tous. Merci Sabrina.
Bienvenue au Parloir.
... Sous-titrage Société Radio-Canada Sabrina Lalonde-Sabourin. Oui. Là, s'il y a des fans du podcast,
ils font « Ah, Lalonde-Sabourin, ça me dit quelque chose. » Parce qu'on a déjà reçu ta soeur au podcast.
Oui, c'est ça.
Qui était la première fille qu'on a reçue au podcast,
au Parloir.
Ta soeur qui a été sentencée.
Bon, si vous voulez connaître l'histoire de Marika,
je vais m'en dire encore.
Marika Lalonde-Sabourin.
Oui, j'ai bien de la misère aujourd'hui.
Marika Lalonde-Sabourin. Oui, j'ai bien de la misère aujourd'hui. Marika Lalonde-Sabourin.
Allez sur YouTube, il est disponible son épisode.
Toi, c'est une autre histoire complètement différente.
Effectivement.
Je trouve ça cool, le fait d'avoir un autre membre de la famille,
mais on s'en va complètement ailleurs.
On s'éloigne du milieu carcéral,
mais on reste quand même proche avec toi.
T'es une intervenante à Laval,
dans le milieu de l'itinérance.
Puis si je me
trompe pas, milieu de l'itinérance,
milieu carcéral, ça se frôle,
ça se chevauche un peu.
C'est sûr que, normalement,
quand je reçois des gens qui ont fait du temps, je leur demande
« Hey, parle-moi de toi, ton enfance. » C'est pas vraiment parce que c'est sûr que normalement, quand je reçois des gens qui ont fait du temps, je leur demande « Hey, parle-moi de toi, de ton enfance. »
Ce n'est pas vraiment parce que ce ne sont pas des choses,
à moins que je me trompe, mais ce ne sont pas des choses
qui te sont arrivées, qui t'ont poussé là-dedans, ou peut-être.
Ce n'est pas quelque chose qui t'a vécu dans ton enfance.
Non, c'est ça.
On va y aller directement.
Qu'est-ce que tu fais?
Qu'est-ce qui t'a poussé à t'en aller là-dedans? Je suis curieux.
Dans le fond, je suis intervenante psychosociale
dans deux organismes différents.
Dans le fond, je travaille au Café de rue de Laval.
Puis je travaille à l'Oasis
Unité mobile d'intervention.
À Laval aussi? Oui, à Laval aussi.
Dans le fond, je suis intervenante
psychosociale.
J'ai eu tout type de clientèle confondue depuis presque 18 ans. Je travaille longtemps avec les adolescents, je travaille en dé'itinérance c'est vraiment mon coup de coeur à vie
de carrière, vraiment
vraiment beaucoup
j'étais jeune puis je disais déjà que
dans la vie j'allais être travailleuse sociale
mais la vie de bureau
c'est pas fait pour moi
qu'est-ce qui faisait, quand tu dis que t'étais jeune
mais qu'est-ce qui fait qu'une jeune fait
moi dans la vie je vais être travailleuse sociale
c'est pas
est-ce que t'en as rencontré, t'en avais-tu dans ton entourage tu jeune, mais qu'est-ce qui fait qu'une jeune fait moins d'envie? Je veux être travailleur social.
Est-ce que t'en as rencontré? T'en avais-tu dans ton entourage?
Tu voyais ce qu'ils faisaient?
Ma tante était famille d'accueil.
Je trouvais ça vraiment beau ce qu'elle faisait.
Ça l'a fait en sorte, on dirait que je voulais un peu être là-dedans et tout ça,
aider les autres, soutenir. T'ais voyé aider du monde qui en avait besoin.
Tu t'es fait comme, c'est une belle mission, ça, finalement.
Oui, c'est ça.
Tu t'es un peu lancée là-dedans.
Tu es à Laval.
On va revenir sur ta job, mais tu es à Laval.
Si je ne me trompe pas, je me fais à ta soeur.
Tu viens plus de la région de Gatineau, j'imagine.
Oui, j'ai grandi à Turceau, comme Marca.
Même affaire, petit village, pas beaucoup d'habitants.
Qu'est-ce qui a fait que t'es rendue
dans la rive nord de la grande métropole?
Bien, la première fois que je suis déménagée
à Laval, j'avais
18 ans. OK.
Je suis partie une fin de semaine sur un road trip
puis après ça,
je suis pas retournée. OK.
Je suis retournée quelques fois à certains moments
de ma vie, mais
je reviens tout le temps par-ci.
OK, tu as décidé de faire ta vie.
Puis ça consiste...
Bien, écoute, je suis curieux de ton chemin.
Y a-t-il des trucs...
Parce que tu dis que l'itinérance, c'est ton coup de cœur,
mais avant ça, tu as travaillé.
Qu'est-ce qui fait, mettons,
que soit tu ne te plaisais pas dans l'autre
ou que c'est vraiment devenu ton coup de cœur, l'itinérance?
C'est quoi la différence entre ce que tu faisais avant, entre le travail social et ce que tu ne te plaisais pas dans l'autre ou que c'est vraiment devenu ton coup de cœur, l'itinérance? C'est quoi la différence entre ce que tu faisais avant
en travail social et ce que tu fais maintenant?
Le type de clientèle avec qui tu travailles,
c'est tellement différent.
Il y a les codes aussi d'emploi qui sont un peu différents
selon les organismes où est-ce que tu travailles et tout ça.
En itinérance, ce qui est le fun,
c'est qu'on est vraiment dans une intervention
où, tu sais, avec les ados,
j'ai été un peu dans les écoles,
les choses comme ça.
On est souvent dans le,
ben non, tu peux pas, tu sais,
il y a beaucoup de codes.
Tandis qu'en itinérance, tu sais,
j'ai un trouble d'opposition important.
Puis en itinérance, on dirait que, tu sais,
c'est pas, c'est une force.
OK. Je le fais vraiment, je le prends vraiment, c'est pas... c'est une force. OK. Je le fais vraiment,
je le prends vraiment, mon trouble d'opposition, comme une
force. Tandis que quand je trais
dans les écoles, quand
j'étais en déficience intellectuelle, en santé
mentale, tu sais, mon trouble d'opposition, puis mon
TDAH, j'étais pas dans une force.
Pas dans une force, OK. Ouais, puis c'est ça, parce que
des enfants, des fois, tu peux pas trop leur rentrer dedans,
faut que tu ailles avec des pincettes, tandis que
un homme dans la quarantaine, qui est là, tu peux le maintenir, tu peux t'asseoir, là, « Hey avec des pincettes, tandis que un homme dans la quarantaine,
tu peux m'amener, tu peux t'asseoir, là, « Hey, chum,
là, on va se parler comme des adultes. »
Tu peux, je m'imagine, être un peu plus toi-même
puis être plus direct, j'imagine, dans ton approche.
Oui, c'est une approche qui est
beaucoup plus directe, mais c'est aussi pas une approche
où est-ce qu'on est obligé de fiter dans le moule
à tarte. C'est une approche
où est-ce que,
tu sais, on est dans une intervention comme un peu qu'on appelle
de bosseuil,
on est dans le bas de la pyramide de Maslow,
on est dans « est-ce qu'il t'a mangé aujourd'hui? »
« T'as une plaie sur le pied,
ça fait combien de temps? » « Est-ce qu'il t'a consulté? »
On est vraiment dans de l'intervention
très, très de base,
on est avec des gens qui sont
très vulnérables,
qui sont dans des situations littéralement de survie.
Ça fait que c'est très, très différent.
Puis, on peut aller tout le temps
un peu plus loin selon...
Moi, je travaille vraiment avec la personne.
C'est la personne qui décide
qu'est-ce qu'elle veut, qu'est-ce qu'elle ne veut pas.
Si elle a une plaie sur le pied, par exemple, elle s'est gelée exemple assez gelé les orteils puis ça attend pas d'aller consulter c'est quoi le
pourcentage si si si tu es capable de me le sortir ou après à peu près le mais c'est quoi le
pourcentage de monde qui se retrouve en itinérance déjà j'ai peut-être un tour plus parce déjà
itinérance j'imagine puis moi le premier dans déjà, itinérance, j'imagine, puis moi le premier, dans ma tête, itinérance, ça rime avec Montréal.
Non, mais c'est ça.
Tu comprends? Peut-être que
il y a 20 ans, c'était plus le cas, mais je sais
que c'est un phénomène qui se déplace
de plus en plus. Donc, Laval,
qui est quand même la plus grande ville proche
de Montréal, et avec Longueuil,
j'imagine qu'il doit y avoir les mêmes problèmes
à Longueuil.
Mais c'est quoi le pourcentage de personnes qui se retrouvent en milieu d'itinérance
que c'est
de la santé mentale,
de la consommation
et de la malchance, mettons?
Je ne sais pas si tu comprends ce que je t'amène.
Oui.
C'est tellement variable parce que les gens,
quand ils arrivent en itinérance,
ça peut être lié à toutes sortes de situations.
Il y a des gens qui travaillent qui se retrouvent en itinérance, ça peut être lié à toutes sortes de situations. Il y a des gens qui travaillent
qui se retrouvent en itinérance
parce que le loyer
où est-ce qu'il était, il a trop augmenté.
Il n'aurait pas pu se le permettre.
Ils arrivent en itinérance
parce qu'il n'y en avait
pas d'autres appartements.
En ce moment, il n'y en a pas d'appartements.
Si on ouvre Marketplace,
un appartement pour une personne qui…
Parce qu'on dit que tu dois utiliser jusqu'à un maximum de 30 % de ton revenu pour te loger.
Mais ça veut dire qu'une personne qui fait 30 000 $ par année,
on l'avait calculé la semaine passée, moi et mes collègues,
il faut que tu fasses beaucoup trop de revenus pour une personne qui travaille à salaire minimum ou qui travaille...
Même quelqu'un qui travaille
avec un bon salaire,
qui peut payer les logements.
30 %, c'est pratiquement le tiers.
Si tu fais 30 000,
il faut que tu te payes un logement qui coûte en bas de 800 par mois.
Tu sais.
Ce qui est...
Il n'y en a pas. On parle des 3 500.
30 000, c'est quoi? C'est le salaire minimum à peu près, j'imagine?
30 000, même pas.
C'est un peu plus.
C'est un peu plus que le salaire minimum actuellement.
Si je ne me trompe pas, c'est genre 15 $ le salaire minimum.
Oui, quelque chose dans ces eaux-là.
Je pense que c'est comme 24-25 000 par année.
Prends une personne qui sort, mettons, de trois mois provincial, sort. On parle de prison, tu parles sort mettons des trois mois le provincial sort de prison il est temps de
perdre son logement et le temps de perdre son filet de sécurité il est temps de perdre son
intervenant qui le suivait avant des amis puis des contacts qui veulent pu revoir les fois tu
es les gens qui font du temps des fois sont peu emprisonnés dans leur région.
Là, ils sortent et sont encore
là.
Puis trouve-toi un job
quand tu as un dossier.
Trouve-toi un logement quand tu as un dossier.
Ça, c'est un enjeu qui est quand même assez important
parce que...
Fais-toi assurer quand tu as un dossier.
Exactement.
Comparer votre prime qui est un de nos commanditaires.
Non, je fais un bel...
Là, il faut qu'il fasse un peu de placement.
Non, non, mais tu sais,
je comprends cet angle-là.
C'est une des raisons pour lesquelles
tu es au Parloir, qui est un podcast
sur le milieu carcéral. On ne va pas tant que ça
dans le milieu carcéral avec toi aujourd'hui,
mais parce que c'est quelque chose que tu vois
régulièrement, par exemple.
Je voulais amener l'autre
perspective, justement, parce que le monde pense
souvent, mettons, prison égale
un criminel, un gars qui vendait de la
poudre, puis qui a 200 000 qui dort
quand il ressort, puis il a encore sa maison, puis sa
Mercedes. Mais c'est pas ça, le milieu
carcéral, ça c'est un minime pourcentage
du milieu carcéral, ça c'est un minime pourcentage du milieu carcéral, ça là.
Mais puis souvent, tu sais, par exemple,
il y a beaucoup de propriétaires qui font partie,
pour ne pas le nommer,
d'une espèce d'association de propriétaires.
Puis, dans le fond,
quand ils envoient une enquête sur
une proposition d'un locataire,
ça ressort,
bon, bien s'il y a des dossiers hôtels, par exemple.
S'il y a un bon crédit, s'il y a des dossiers au tal, par exemple. S'il y a un bon crédit.
S'il y a une job.
S'il y a
un casier judiciaire.
C'est toutes des choses comme ça. Mais on va pas
avoir...
OK, est-ce qu'il y a un dossier au tal
parce qu'il s'est fait arrêter
puis il a été six mois en dedans, il a perdu son loyer,
le propriétaire, puis une nouvelle. Ça a un impact majeur. S'il s'est fait arrêter, puis il a été six mois en dedans, il a perdu son loyer, le propriétaire a pris une nouvelle.
Ça a un impact majeur.
S'il y a un dossier judiciaire,
le propriétaire ne voit pas.
C'est quoi, le dossier judiciaire?
Fait que t'as des propriétaires
qui vont se mettre à fabuler, là.
Genre, c'est sûr, tuer quelqu'un.
Fait que, automatiquement,
on va pas se demander, la madame, elle l'autre un dossier judiciaire qui date
des années 70 parce qu'elle faisait du tds le fait que tu parles de type qui parle de propriétaires
voici je suis un propriétaire puis le podcast est parti avec un de mes propres un de mes locataires
le premier épisode c'est un de mes locataires qui a été sentencé pour meurtre.
J'en ai un en ce moment qui est dans la justice.
On a parlé.
S'il rentre, il m'a dit
que mon loyer s'est réglé,
ma mère va s'occuper parce qu'il ne veut pas perdre son logement.
On ne sait pas encore ce qui va...
Quand je reçois quelqu'un,
je ne regarde pas ça.
C'est la personne que j'ai en face de moi
parle, on a une conversation, puis
est-ce que je me suis déjà fait avoir? Malheureusement, oui, mon
instinct n'est pas infaillible, mais tu sais,
je laisse la chance au coureur. J'ai déjà été une personne qui a
eu des problèmes
de crédit aussi, mais que j'étais très bien capable
de payer un loyer, mais je ne me suis
pas fait louer. Moi, je
ne veux pas rentrer dans cet engrenage-là,
personnellement. Je ne regarde pas ton dossier de crédit.
On se parle. Souvent, je vais aller voir
où tu habites, par exemple, en ce moment.
Ça va de quoi? Tu habites
à l'intérieur de cet entretien. Je vois plus
y aller avec la personne qu'avec les chiffres
et un écran d'ordinateur
de résultats.
C'est une affaire que je répète
souvent dans le podcast. Un geste,
ce n'est pas une personne.
Ce n'est pas parce que tu as fait quelque chose une fois que tu vas le refaire. On apprend de ses erreurs.
Est-ce qu'il y a du monde qui n'apprend pas de leurs erreurs? Malheureusement,
oui. Mais si tu ne laisses jamais la chance
à un coureur,
il n'y en aura jamais. Excuse-moi de t'avoir coupé,
mais c'est parce que je trouve ça... Parce qu'en tant que propriétaire,
moi, je le suis, puis je pense qu'il y a certains propriétaires.
Oui, c'est une business, je comprends.
Puis moi, j'en ai eu des problèmes avec des locataires,
puis j'ai fait comme avoir su, mais gars, de l'autre je comprends. Puis moi, j'en ai eu des problèmes avec des locataires puis j'ai fait comme, avoir su, mais gars,
de l'autre côté, il y en a,
j'en ai eu puis, gars,
j'ai aucun regret du monde qui gère ça.
Justement, des fois, quand tu fais confiance à quelqu'un
qui se fait dire non souvent,
ça m'entretient ça.
Moi, c'est le premier, Jean-Louis,
qui est venu au podcast.
Écoute,
il entretient cette duplex-là
comme si ça y appartenait.
Des fois,
j'arrive
et les marches extérieures
ont été repeintues
en neuf,
la même couleur.
Ah,
j'avais un restant de peinture
et je trouvais que c'était...
Souvent,
des fois,
fais confiance à du monde.
Des fois,
si tu tends la main
à quelqu'un,
il va te le rendre
souvent.
Oui,
c'est ça.
Mais ça arrive.
La preuve,
c'est que toi,
ça t'apporte une clientèle.
Peut-être pas le meilleur terme, parce que c'est pas des clients,
tu fais pas de l'argent avec eux autres, ce que je veux dire,
mais c'est une façon de parler,
ça t'amène de la clientèle.
Sinon, c'est...
Écoute, continue, excuse-moi,
je t'ai coupé, mais avec les
propriétaires et tout ça, c'est le genre
de personne, justement, que tu peux pogner
un deux mois pour...
Même si c'est un bris de condition,
même si c'est quelqu'un qui avait quelque chose
et qui s'est replacé pour un bris de condition,
il est remonté, il perd son logement,
il ressort, il n'arrive pas à se trouver un job.
Le gars qui l'engageait
ou c'est du monde qui finisse par travailler au noir
parce qu'il n'arrive pas à se trouver un job.
Ils n'ont pas de crédit parce qu'ils travaillent au noir,
mais ils ont une moyenne de payer un loyer.
La seule preuve de revenu qu'ils ont,
c'est s'ils ont de l'aide sociale.
Puis il y a souvent un red flag pour des propriétaires.
La plupart des propriétaires sont comme...
En même temps, il n'y a personne
avec le chèque minimum d'aide sociale
de peut-être 820 $
qui peut se payer un loyer,
manger, payer ses factures
puis survivre.
Impossible.
C'est impossible.
Même pas de payer un loyer.
Tu peux même pas te payer
une chambre en ce moment
en colocation
ou une maison de chambre
avec ça.
Puis penser que tu vas manger.
Fait qu'encore moins
penser que tu vas pouvoir
te déplacer pour aller à des rendez-vous, te déplacer pour, tu sais, la passe d'autobus à Laval, c'est 100 ish, quelques dollars. Tu le prends où, ton 100 ish dollars?
T'en as 800 par mois. et tu n'es même pas capable de manger, d'aller à l'épicerie.
On est tout le temps dans une espèce de tournée en rond,
toujours dans la base de la pyramide
de Maslow.
Avec 800 $,
tu survis littéralement.
Je me fais l'avocat du diable
et je te pose la question.
Ce n'est pas une mentalité que j'ai,
mais c'est la question de la personne
qui t'interview, si on peut dire ça.
Si le budget, mettons,
le budget du troisième lien,
que c'est des milliards, mettons,
qui disent qu'on augmente le ratio
de, pas d'assurance chômage,
mais de bien-être social, mettons.
À quel point ça aiderait
le monde, puis à quel point
ça inciterait du monde à
moins travailler, puis aller sur l'aide sociale? Y a-tu un pourcentage qui ferait, non, non point ça inciterait du monde à moins travailler puis aller sur l'aide sociale.
Y'a-tu un pourcentage qui ferait... Non, non, ça
aiderait plus de monde
qui en ont vraiment besoin
que ça ferait juste plus
de monde sur l'aide sociale qui en ont pas vraiment besoin.
Mais tu sais, si tu prends quelqu'un, mettons,
qui est sur l'aide sociale,
qui veut travailler, qui est apte à travailler,
par exemple. Moi, j'en ai des gens
qui me disent, j'ai hâte d'avoir
un logement pour pouvoir aller travailler. »
Parce que c'est pas vrai
que quand tu dors dehors
ou que tu attends
impatiemment à 5 heures au refuge
que de donner ton nom
pour savoir si ton nom va être pigé.
Parce que ça ne veut pas dire
que tu vas avoir une chambre.
Tu ne peux pas aller travailler.
C'est des tirages parce qu'il manque tellement de place dans les refuges. pigé. Parce que ça ne veut pas dire que tu vas avoir une chambre. Tu ne peux pas aller travailler.
C'est des tirages parce qu'il manque tellement de place dans les refuges.
Il faut que tu ailles donner ton nom.
C'est quoi? C'est des piges au hasard?
Plus que le double de personnes par soir, par exemple,
qui s'inscrivent que le nombre de chambres qu'on a à distribuer.
Ça, c'est à tous les jours?
Tous les jours.
Il faut qu'ils se réinscrivent à tous les jours.
Oui. À tous les jours, dans le fond,
tu dois être là avant 5h,
donner ton nom. 5h du matin?
Le soir. OK. Pour le refuge d'urgence.
OK. Il faut que tu sois là,
tu donnes ton nom, que t'attendes.
Puis là, vers 6h,
6h30, ils disent aux gens qui n'ont pas de chambre, qui n'ont pas de chambre.
Fait que...
OK.
Attends, là. F fait que là
t'as du monde
mettons
un exemple
j'ai une fille
de 27
elle arrive
à 6h30
elle donne son nom
elle attend
jusqu'à 6h30
pis à 6h30
on fait dire
ouais finalement
t'auras pas de chambre à soir
fait que là
il est 6h30 du soir
sûrement qu'elle a pas mangé
exactement elle a pas une scène dans sesrement qu'elle a pas mangé.
Elle a pas une scène dans ses poches.
Elle a pas d'endroit où dormir.
Puis elle vient de la prendre, là, il est 6h30,
fait que j'en ai brouillé.
Puis si t'es une fille dans la vingtaine,
t'es à cette heure-là,
puis tu veux te débrouiller,
il y a pas mieux une façon souvent de faire de l'argent.
J'imagine que ça peut être un cercle qui...
C'est des cercles qui finissent pas de finir.
À un moment donné, tu peux pas te dire
je vais aller travailler
puis je vais
dormir, peut-être dormir au refuge.
Si tu dors dehors,
t'as pas de courant, t'as pas de téléphone,
t'as rien.
Y'a personne à qui tu peux demander un service,
un agent de sécurité à qui tu peux dire mon boss, un agent de sécurité, à qui tu peux dire
« Hey, mon boss vient me chercher de mes matins à 6h.
Tu peux-tu genre... »
« Me wake up call. »
« Me wake up call, même si t'as pas de téléphone. »
Comment est-ce que tu peux dire que
j'ai pas de logement, mais je vais aller
travailler 5 jours, 7 jours, semaines.
Tu peux même pas prendre ta douche
puis dormir dans un lit de pâtes
chambres est une job physique mais ton tige des chrétiens n'est foutu faut-il à ton linge
faut-il change ça veut pas dire que tu vas être là à 5 heures pour les inscriptions sont bas si
décide que tout le monde fait de l'overtime plutôt d'avoir un argent fait que tu restes
en plus petit peu pas par ta job ce point qu'on va sees en plus, pis tu veux pas perdre ta job, tu veux pas que ton boss te dise non. Non, pis souvent, tu veux pas le dire à ton boss que t'es itinérant.
Fait que, tu sais,
c'est toujours un cirque,
tu sais, ça finit pas de finir, là.
À un moment donné,
faut que t'ailles vers quelque chose, tu sais,
pour pouvoir
aller ailleurs, mais, tu sais,
t'es tout le temps dans le...
Pis là, à un moment donné, tu sais, tu travailles, mettons,
pis là, tu finis par te dire, bien, le temps que je trouve un logement,
les nuits que j'ai pas de nuit au refus, je vais me payer une chambre d'hôtel.
Mais encore là, t'es dans un service
sûr. Parce que là...
40-50 piastres la journée, la nuit,
mettons, ça devient vite, là.
Ça prend pas de temps.
Puis, en même temps, t'as pas mangé, là.
Là, tu manges quoi quand t'es dehors?
Tu grab de quoi
au resto
ou ben donc tu vas chez IGA
les types là préparer froid
pense pas au pâté chinois
c'est toutes des choses
comme ça qui font en sorte qu'à un moment donné
c'est pas une question d'aller travailler
dans la vie, c'est une question d'avoir les ressources
d'avoir un filet de sécurité
d'avoir
il y a pas
tout le monde qui en a un.
Des fois,
les organismes, les choses
qui gravitent autour de toi ne sont pas nécessairement
adaptées à toi, à ta personnalité,
à tes défis.
Il y en a qui veulent
que tu cadres de même.
Par exemple, dans telle
ressource, tu ne peux pas
consommer, tu ne peux pas avoir un trouble
de consommation.
Dans l'autre ressource,
il faut que tu ailles à un trouble de santé mentale.
Ce ne sont pas
des ressources qui sont
pour du long terme.
Des fois, c'est des chambres de dépannage
24 heures.
Des fois, c'est des piches de dépannage 24 heures. Des fois, c'est des piches
comme le refuge.
C'est vraiment un manque
de ressources,
d'espace.
C'est difficile aussi au niveau
d'avoir le staff pour,
mais aussi au niveau
quand on parle de...
Ça prend de l'argent pour mettre des lits de plus.
Maintenant, c'est clair.
Parce qu'il faut que tu ailles l'espace.
Il faut que tu ailles les intervenants aussi.
Parce que plus que tu es âgé,
plus que ça te prend d'intervenants.
Ben puis, plus tu as de lits, plus tu as de draps.
Ça te prend des draps.
Ça te prend des machines pour laver ces draps-là.
Ça te prend du monde pour laver ces draps-là.
Tu sais, juste la base.
Même sans intervenants, je veux dire, la routine de base, ça prend du monde pour laver ces draps-là. La base, même sans intervenir,
la routine de base,
ça prend du monde pour gérer ça.
Mais je reviens au fait que
tu disais, c'est pas juste d'avoir une job.
C'est le classique qu'on a entendu.
Exactement. Fais comme tout le monde
et travaille.
Je veux. Je veux travailler.
J'aimerais ça.
De mon matin, de mon job, je vais être là.
Tu veux que je pèle de la marde toute la journée, je vais y aller pèler de la marde.
De moins logement.
C'est ça. Mais là, il faut que je te fasse un...
Moi, je te fais un chèque, je te fais un virement,
mais je n'ai pas de compte de banque.
Peux-tu me payer cash? Je ne peux pas te payer cash.
Je n'ai pas de pièces d'identité.
Mon numéro de sensation, je ne sais pas où il est.
Je le sais, c'est ça.
Mais là, un boss va faire, je ne peux pas.
Moi, ça me prend... prend je peux pas te payer cash
ou sinon
ben tu vas te faire payer par chèque
tu vas faire quoi
tu vas aller changer ta chèque
ils vont te bouffer
combien de pourcentage
de ta paye
c'est élevé là
je sais pas combien
mais c'est
c'est à 10
10 12 18%
je sais pas combien ça doit être
mais tu sais
tu dois faire
30 ans
pas mes pieds
dans un Instachec
non c'est ça
puis si je reviens
au milieu carcéral
parce que je pense que tu as été quand même en contact
beaucoup avec le milieu carcéral
tu as travaillé un petit bout
non
ok excuse moi, écoute je parle avec tellement de monde
sur le podcast, puis vous vous en rendez compte
parce qu'on n'a pas beaucoup parlé
parce que moi c'est ça, quand je reçois des gens sur le podcast,
j'aime ça pas trop en savoir d'avance
parce que j'aime ça
apprendre l'information sur le flag.
J'ai parlé avec beaucoup d'intervenants
dernièrement. C'était la première que je voulais recevoir.
J'ai reçu beaucoup de
messages d'intervenants au niveau de la DPJ.
Mais au niveau de l'itinéraire, c'était la seule.
Mais tu m'as dit
que tu avais
des histoires, entre autres tu me parlais d'un monsieur
qu'on va pas nommer
tu as eu son accord pour raconter son histoire
ça j'avais hâte que tu me racontes
cette histoire-là
je pense que tu es un peu fier
de ce qui s'est passé
je suis vraiment fière de lui en fait
c'est lui qui est
où est-ce qu'il est en ce moment.
Moi, je leur dis tout le temps, moi, je suis un coffre-out.
Si tu l'ouvres, tu l'ouvres.
Si tu ne l'ouvres pas, tu ne l'ouvres pas.
Ça t'appartient.
La raison pour laquelle je vais entendre ça,
parce que c'est le but de mon podcast, c'est ça,
c'est de démontrer que peu importe ce qui est arrivé
par lequel chemin tu as passé,
il y a toujours moyen de s'en sortir.
C'est sûr que la rapidité n'est pas nécessairement la clé,
mais je pense que c'est du travail, c'est du temps
mais qu'il y a toujours moyen de s'en sortir
mais j'étais curieux
c'est moi qui te l'amène direct
j'avais hâte que tu m'en parles
dans le fond mon usager, moi je l'ai rencontré au refuge
c'est
la première personne dans le fond que j'ai pris
en suivi
sera
en suivi quoi? SRA.
Veux-tu nous définir
le SRA? Parce que ça sonne
juste comme une maladie un peu weird pour le moment.
Dans le fond, le SRA,
c'est stabilité résidentielle avec accompagnement.
OK. Ça permet à des gens
qui sont en situation d'itinérance
d'être accompagnés par un intervenant
dans le but
d'intégrer un logement,
de maintenir aussi la vie en logement
sur le long terme.
Parce que, en gros, toi,
dans ce que tu fais en ce moment,
c'est ça.
Le plus gros de ton travail, c'est de prendre
quelqu'un, puis de l'amener à se
stabiliser en appartement
et d'être capable de garder son logement.
C'est ça, ta job.
J'aime l'image que tu as dit. Moi, je suis un coffre
à outils. Fait que tu l'ouvres
puis piges dedans, prends un bon...
Je t'offre les outils.
C'est à toi de les prendre, les utiliser comme du monde.
Si tu essaies de faire une botte avec tes doigts,
tu vas peut-être finir par réussir, mais ça risque d'être long
ou tu vas juste te casser un doigt, tandis que toi,
tu l'as la paire de pinces. T'es la paire de pinces.
Fait que c'est ça, dans le gros, ta job, tu l'as la paire de pinces. C'est ça,
dans le gros, ta job en ce moment,
c'est de faire ça.
C'est le premier cas que tu as eu?
Oui.
C'est la première personne que j'ai accompagnée.
Peux-tu nous dire à peu près
quel âge c'était? Son background, c'était quoi?
Il a
fin cinquantaine,
il approche de 60.
Dans le fond,
ce qu'il m'avait dit, c'est qu'il a fait
sur sa vie d'adulte plus que la moitié
à faire du
in-and-out. En prison.
Toute sa vie d'adulte, il a fait du
in-and-out. Si on comptait
toutes ses peines,
ça lui donnait plus
que la moitié de sa vie.
De sa vie, OK.
Dans sa vie d'adulte,
au total, il a fait la moitié de toute sa vie en prison.
Mettons, il a 50 ans,
il a fait genre 25 ans.
Oui, c'est en compte tout.
C'était des...
Ça donne rien, mais c'était des vols,
des affaires, des petites niaiseries,
des prix de condition, j'imagine. Il faut qu'il garde la paix,
il n'a pas le droit d'aller dans un bar.
Toutes sortes de petites affaires comme ça.
Souvent, c'est quand tu es dans cet ancrage-là
qu'il est dur d'en sortir.
Les apprentissages que tu as aussi dans ta vie,
ça fait en sorte que
si tu arrives à l'âge adulte,
tout ce que tu as connu toute ta vie,
c'est des petits
délits comme ça que tu fais connu toute ta vie, c'est des petits délits comme ça
que tu faisais avec tes parents,
que tu faisais avec des membres de ta famille,
des amis, des choses comme ça.
Puis que tu étais emmené à faire ça,
même avec ton père, ta mère.
Quand tu arrives à l'âge adulte,
tu n'as pas développé d'autres méthodes de survie.
Ça fait en sorte que
t'arrives à l'âge adulte,
puis là, par toi-même,
c'est un peu comme ça
que tu fais pour vivre.
C'est un peu ce que
tu fais.
Quand t'arrives accosté au bout du mur,
faut-tu t'en sortir, faut-tu manger, faut-tu vivre. Souvent, c'est là que tu te retrou qu'ils cantent et arrive accosté au bout du mur faut-il en sorte que tu manges faut tu vis fax ou danser le titre trouve à faire mais le nes 10 niézéry pour pouvoir dormir manger puis
payer quelque chose plus de faire et et plus c'est une fois que tu as commencé comme on disait le
sort plus bas de pertes de logement si assez de trouver un appart assez de trouver une job le
baisser ça devient un cercle Ça devient un cercle un peu
qui a l'impression que ça ne finit pas
de vénère parce qu'à un moment donné,
tu arrives que
j'ai besoin d'argent pour essayer
de me trouver un loyer, j'ai besoin
d'argent pour manger, j'ai besoin d'argent...
Fait que, on tourne
en rond. Tu vas,
mettons, faire du
couchsurfing chez un membre de la famille,
la personne te dit
que tu peux être là une semaine.
La fois d'après, cette personne-là
n'a peut-être pas envie de t'aider chez lui.
En même temps, quand tu fais
du in-and-out comme ça,
par exemple, tu pars tes
flèches de sécurité à toutes les fois.
Si tu avais un petit
emploi, tu as juste t'as juste fait un autre
sur nos câbles. T'es pas rentré,
t'es pas appelé.
Qui va appeler son employeur pour dire qu'il est en prison?
Je vais t'arrêter, je suis en prison.
C'est ça. La personne dit,
t'as trouvé un job, t'as-tu des référents?
Le seul référent que j'ai, c'est le gars que j'ai lâché
la dernière fois parce que je suis parti en dedans.
C'est ça.
C'est le monsieur-là, quand tu l'as rencontré, il était vraiment dans une situation d'itinérance.
Oui, il était dans une situation d'itinérance.
On était en plein mois de février,
moins 30 dehors et tout ça.
C'est une personne qui a des problèmes de consommation?
Non.
Non? OK.
J'imagine que ça doit déjà être
une grosse encre de moins à traîner
si tu n'es pas dans la consommation en plus.
Bien, pas tant, parce que
dans le fond, t'sais, une personne qui consomme
est pas nécessairement pas capable d'être
en logement.
Moi, quand je fais un budget avec
n'importe qui, il y a même pas de...
t'sais, c'est même pas pour moi
un enjeu, la consommation,
à placer quelqu'un en logement.
Comme pas du tout, oui, je le demande,
oui, on le prend en considération
dans ton budget.
Mais moi, j'ai des gens qui consomment
qui, pour payer leur consommation, vont
vendre des canettes. Par exemple,
ils font le tour des bacs de recyclage de leur quartier.
C'est ça leur budget.
C'est tout.
J'avoue que des fois, on a
la consommation et on voit la personne
qui n'est plus capable de marcher quasiment,
qui est trop défoncée.
Moi, je le sais et j'ai vu des personnes,
et ça, vous pourriez être étonnés,
mais des consommateurs d'héroïne,
j'ai croisé, j'ai vu, je connais des consommateurs d'héroïne
en habit cravate.
Puis l'héroïne, ce n'est pas une recréative.
C'est à chaque jour, tu n'as pas le choix,
parce que sinon, tu tombes en manque.
Oui, exactement.
J'ai vu du monde comme...
Ah, je vais être dans le temps des fêtes,
avant les fêtes.
Ça m'achète beaucoup,
parce que ça va se promener dans les familles,
puis ils font comme,
je vais jouer, je peux pas être en manque devant ma famille.
Ça paraît pas parce que c'est tellement...
C'est tellement entré en eux, tu sais.
Tu sais, c'est pas...
C'est pas un...
Tu sais, oui, ça peut être un enjeu.
Est-ce que ça peut
empêcher une personne d'aller en logement?
C'est les jugements
des autres, je pense.
Oui, je comprends.
Moi, quand je fais un budget avec peu importe qui,
on prend
combien est-ce que tu reçois.
Dans le fond,
une personne qui a un chèque d'aide sociale,
tu reçois tant, tu as la taxe de solidarité
des fois qu'ils ont, des fois qu'ils n'ont pas.
Ça dépend s'ils ont fait leurs impôts.
Mais faire tes impôts quand tu es en itinérance,
c'est un autre enjeu.
Appelle Revenu Québec pour dire, écoute, ma personne,
elle n'a pas d'adresse, je n'ai pas accès à ses relevés,
je ne suis pas capable d'avoir
les réponses pour faire
son clic sécure en ligne,
pour aller chercher ses relevés en ligne.
Quand c'est ça, là, tu n'as aucun accommodement.
Trop déjà compliqué, ça.
Moi, clic sécure, j'imagine même pas quelqu'un qui est en situation d'itinérance.
Oui, c'est là que mon top de position, il est vraiment utile.
Parfait.
Ça en prend du monde comme toi, justement, qui vont et qui font « Hey,
là, regarde, bouge,
le bureaucrate,
go, on a besoin d'aide ici. » Oui, c'est ça. Puis souvent, ils sont comme
« Ah, il va falloir que je me réfère à mon superviseur. »
Puis là,
« Ah, mais là, si la personne n'en connaît pas
son adresse. » Mais si la personne,
ça fait cinq ans qu'elle est sur du prêt d'adresse.
Qu'elle met son adresse
chez des connaissances,
chez des choses, tu sais, chez maman.
Puis là, maman est déménagée.
Tu sais, puis son adresse
est encore là-bas.
Tu t'en rappelleras pas. Puis là, si on te dit
« OK, bien parfait, on envoie vos codes
à l'adresse dans le dossier. »
Mais la personne, ça veut pas dire
qu'elle a le droit d'aller à cette adresse-là non plus.
Ça veut pas dire que la personne avec qui elle avait une'aller à cette adresse-là non plus, ça veut pas dire
que la personne avec qui elle avait une entente
pour cette adresse-là vit encore là
puis elle a encore l'entente
ça veut pas dire qu'ils sont encore en bon temps
c'est fou à quel point
tu me fais me rendre compte, c'est fou à quel point
des choses pour nous autres
mettons faire nos impôts, puis si je veux dire
j'en connais, moi je suis humoriste, je connais bien des travailleurs autonomes
ouais je t'entends
Sam qui est à la console, qui est humoriste,
comme, hum, ouais, mais tu sais, c'est ça,
j'en connais beaucoup, tu sais,
qui font, je t'en retends mes impôts,
cette année, il faudrait que je les fasse, je ne l'ai pas fait,
mais tu sais, c'est du monde quand même qui fonctionne,
qui ont un appart, qui ont Internet,
mais là, tu sais, j'avoue que ça,
ça fait 4-5 ans que tu n'as pas fait tes impôts,
que tu ne les as jamais faits, peut-être, là aussi.
Mais tu veux...
C'est pas si simple que ça de rentrer dans le système
si ça fait longtemps que t'es pas là.
Même si ça fait juste un an.
Quelqu'un qui a pas fait ses impôts l'année passée,
c'est très compliqué d'avoir accès aux choses.
C'est fou à quel point
il y a du monde qui veulent travailler,
qui veulent, mais à quel point la bureaucratie...
Mais en même temps, je me dis,
s'ils mettaient ça facile pour eux autres,
en même temps, il faudrait qu'ils mettent ça facile pour tout le monde.
Moi, il y a des démarches que je fais pour mes usagers
que je dis littéralement à mes collègues et à mes boss,
je ne l'aurais même pas faite pour moi.
Non, c'est ça, c'est tellement compliqué, c'est tellement...
Comment tu fais qu'une personne qui est démunie,
je ne pense pas qu'il y a beaucoup d'itinérants
qui sont up la vie et qui sont heureux d'être là.
Ça se peut, mais je ne dois pas
en connaître beaucoup. Ils font comme, « Moi, je vais aller passer
deux heures au téléphone avec Revenu Québec, essayer de
comprendre ça. Je vais prendre des notes dans mon
cahier. Non, tu n'en as pas de crayon, tu n'en as pas de cahier,
tu n'en as pas de téléphone, tu n'en as pas d'Internet,
tu n'as pas de click-seeker. » Même si tu as un cahier,
la prochaine fois que tu dors dehors, tu finis ton cahier.
C'est toutes des choses
qui sont un peu
le derrière de la personne que toi, tu as croisé.
Ça va bien plus loin
que juste la personne que tu
croises quelque part, qui te cahie deux piastres
ou qui se promène avec ses valises
et ses sacs. Ça va
plus loin que la personne
sur qui toi, tu as porté un jugement
quand tu l'as croisé au coin de la rue.
Il y a beaucoup d'enjeux
derrière
une personne.
Puis l'usager, dans le fond,
duquel on parlait...
Moi aussi, je suis TDA.
J'ai pris mon bouffantin.
Je t'avais dit que je prendrais mon bouffantin.
Je l'ai pris.
C'est elle qui me ramène du bon.
Cette personne-là,
elle a passé sa vie à faire du une et n'autre,
à essayer
différentes choses.
Quand je l'ai rencontrée,
il était un peu
blasé, je te dirais.
À un moment donné,
tu te souviens que... C'est un peu comme ça qu'il m'a expliqué
quand j'ai discuté avec lui
pour pouvoir un peu parler
de sa situation.
Il ne croyait pas vraiment
que ça allait arriver.
Il avait mis le système
sous ce cas.
Je ne suis pas fait pour être dedans, puis il ne peut rien faire avec moi,
quasiment. En même temps,
quand tu passes ton temps à te promener d'un endroit à l'autre,
que tu sors de faire du temps et que là, tu t'en vas, mettons,
chez quelqu'un ou dans un centre et que là, tu as le droit à deux semaines là,
mais tu as deux semaines pour te trouver un loyer et reprendre ta vie en main,
ça ne fonctionne pas.
J'ai des gens avec qui je cherche des loyers depuis 5 mois.
Les propriétaires ne répondent pas, les propriétaires ne rappellent pas.
Quand tu arrives, nomme pas le mot « itinérance ».
On nomme pas ça, ce mot-là.
Ils ne veulent pas.
S'il y a 50 personnes qui visitent leur logement,
ils ont amplement l'embarras du choix.
J'ai aussi dit, moi, j'étais à Saint-Jérôme.
On s'entend à Saint-Jérôme,
ce n'est pas la ville la plus
riche et la plus au top.
Je pense que c'est considéré comme la ville la plus criminalisée
même, je pense, au Québec.
Je mets un loyer,
je mets une annonce.
Marketplace, je le mets le vendredi.
Le samedi, j'ai 14 visites.
Dimanche, c'est un bail.
C'est pas long.
J'ai l'embarras du choix.
J'imagine à Laval où la population est encore plus dense,
à quel point ils ont l'embarras du choix.
Oui, c'est ça.
Ils ne vont pas choisir la personne
qui arrive avec nécessairement
ils vont prendre
quelqu'un qui a un bon revenu
ils sont sûrs de se faire payer
là j'imagine juste le monde qui nous écoute
ils vont-tu nous le dire c'est quoi l'histoire de ce monsieur
clairement clairement
quand tu le rencontres
un peu blasé
un peu genre
oui ok
oui je vais essayer au moins il n'avait pas perdu il
avait perdu espoir mais il en reste un petit peu de gagne on va te faire confiance la petite à peu
près ça oui j'ai l'air mini à côté m'a dit on est allé en ligne est allés, la première visite de logement, on a signé le bail on the spot.
Mais quand tu l'as rencontré, est-ce qu'il travaillait à cette époque-là ou il était 100% itinérable, pas de revenus?
100% en itinérance.
Il était 100% en itinérance?
Oui.
Pas de revenus?
Avec l'aide sociale.
Il y avait de l'aide sociale, même s'il n'y avait pas d'adresse, il arrivait à avoir de l'aide sociale?
On a des organismes qui soutiennent
les gens. Dans le fond, les organismes
qui travaillent en itinérance, on fait aussi
du prêt d'adresse. OK.
Pour permettre aux personnes de commencer quelque part.
Non, non, mais c'est ça, c'est cool.
Je veux vraiment un peu comment ça fonctionne, parce que dans ma tête,
c'est comme, j'ai la toune
de Dédé Fortin, tu sais. Exactement.
Pas d'adresse, pas de BS.
Je ne peux pas te louer si tu n'as pas de BS, mais je ne peux pas avoir de BS si je n'ai pas d'adresse. Exactement. Pas d'adresse, pas de BS. Je ne peux pas te louer si tu n'as pas de BS,
mais je ne peux pas avoir de BS si je n'ai pas d'adresse.
Exactement.
C'est une phrase qui m'a marqué dans les années 90.
C'est pour ça que je t'ai demandé ça.
C'est une réalité. Quelqu'un qui n'a pas de prêt d'adresse,
qui n'a pas...
Je ne savais même pas que ça existait.
Je trouve ça super cool.
Ils peuvent au moins recevoir leur chèque.
J'imagine que...
J'imagine ça,
ils reçoivent un chèque, ils vont le changer
dans un Instachèque, j'imagine, dans une place
comme ça.
Ceux qui n'ont pas de compte de banque.
En même temps,
ça va geler dans ton compte,
si tu n'as pas le dépôt direct.
Pour avoir le dépôt direct, c'est aussi des démarches.
Ou si tu n'as pas fait tes impôts,
tu fais tes impôts, le gouvernement va dire
qu'on va geler ça, ce compte de banque-là,
parce que tu nous dois de l'argent, puis
ils sont 800Q qui viennent de se faire geler pour... »
Oui, parce qu'il y en a qui travaillaient il y a deux mois.
Là, c'est tout un nouveau pattern.
Puis en ce moment, la dernière fois
que j'ai fait une demande à l'aide sociale
avec un usager, je pense qu'on m'a dit qu'il y avait
deux mois et demi de retard sur le traitement des demandes.
Il fait quoi pendant ces deux mois et demi-là sur le traitement des demandes. Il fait quoi pendant
ces deux mois et demi-là, lui?
Il mange des bottes? Voyons.
Non, non, mais tu sais...
Écoute, c'est...
Effectivement, tu te débrouilles, en gros,
puis c'est là, quand il faut que tu te débrouilles,
c'est là que tu peux tomber dans la niaiserie, tu sais.
Parce qu'un humain qui a besoin de manger...
On est dans les besoins
de base, là.
Puis tu sais, il y a des organismes, oui,
mais à un moment donné, comme tu dis,
les organismes, ils ont leurs limites.
Ils ont leurs limites de capacité, tu sais.
Par exemple, sur le territoire de Laval,
malgré toutes mes recherches,
il n'y a pas d'organismes qui servent le souper tous les jours.
Ouais.
Fait que si t'es chanceux,
t'as eu des sandwiches dans un organisme à l'heure du dîner
gratuite mais au souper là à telle taille parce que tu ne mangeras pas avant les sandwichs du
lendemain à moins que tu aies eu ça de quitter un 5$ sur le coin de la rue, puis d'aller chez IW, puis de te prendre un Mama Burger, genre, qui... C'est ça.
C'est ça. C'est si t'as été, puis...
Fait qu'il y avait
de l'aide sociale. Oui. Fait que vous avez
commencé, vous avez... Fait que t'as visité un logement
avec, t'as réussi à trouver un logement loué.
J'en écoute pas, bravo. Oui. Bien, tu sais, c'était
en 2021, fait que c'était un peu moins
intense que là, là. C'était un peu moins...
Début 2021, c'était moins
intense que maintenant.
Puis, dans le fond,
en logement,
finalement, c'était un petit 1,5.
On a changé pour un plus grand 3,5
avec la subvention
que nous, on peut apporter.
Parce que c'est ça, tu arrives,
tu es allée visiter avec lui, toi, tu parles avec le propriétaire,
tu écoutes cette personne-là.
Ben, on a des subventions
qui vont l'aider à payer, patati,
tatata, puis c'est ça. »
Sur le long terme, après ça aussi,
il y a d'autres programmes qui peuvent embarquer après.
Qu'est-ce que moi je fais, dans le fond?
Fait que lui,
dans le fond, son loyer,
parce que j'ai déjà
parlé avec quelqu'un qui allait peut-être louer
justement un de mes logements comme ça, c'est ça que la personne m'expliquait, c'est que dans le fond,
si par exemple le loyer est 1000, le loyer est 1000, elle a payé 600 et le gouvernement
payait 400 par exemple. À tous les mois, le propriétaire est assuré sûr à 100 % d'avoir
400 sur son mille, assuré à 100 % par le gouvernement. Après ça, c'est de faire
confiance à la personne
qui veut s'en sortir.
Le de base, dans le fond,
souvent, ce qui est accordé, mettons, au niveau
si on parle des PSL,
qui sont les programmes de supplément au loyer,
qui, après moi, mettons,
c'est 25 %
de ton revenu que toi, tu vas payer.
Donc, on est encore dans le calcul du 25 %. C'est 25% de ton revenu que toi tu vas payer donc on est encore dans le calcul du 25%
c'est le maximum
que tu devrais payer pour te loger
non non non
tu te calcules
dans le fond la personne maintenant
est rendue justement avec ça
mais je continue d'aller le voir
je continue de suivre avec lui
maintenant
il suit son budget,
il fait ses choses.
Est-ce qu'il est encore sur le programme d'aide
et sur l'aide sociale ou là,
il s'est trouvé un emploi et il travaille
ou juste ça, c'est déjà
un gros point, je veux dire, qu'il soit
encore dans son appartement?
C'est une personne qui reçoit maintenant
un programme d'invalidité.
Mais tu sais, c'est toutes des choses qui sont...
Quand on dit quelqu'un qui s'en veut
en logement, on parle aussi
de, oui, le logement, c'est cute,
mais ça englobe plein de choses
de pouvoir rester en logement.
C'est d'aller
à tes dates de cours,
c'est d'aller
à tes suivis, c'est d'aller...
Tu sais, des fois, c'est au niveau de la santé physique.
À l'épicerie.
Payer ton compte de téléphone.
Payer ton compte d'hydro.
C'est toutes des choses qui...
Oui.
Je m'en ai dit.
Se gestionner, qui est un mot qui n'existe pas en tout.
S'auto-gérer.
S'auto-gérer.
C'est exactement ça.
Se gérer.
Moi, j'ai de la misère à m'auto-gérer.
Non, mais c'est ça.
Là, ça, gérer. Moi, j'ai de la misère à m'auto-gérer. Non, c'est ça. Là, ça fait deux ans, lui qui est
dans son appart,
le loyer payé, le propriétaire est content,
lui est content, il fait ses trucs,
il s'en sort, il mange trois repas par jour.
Après, dans le fond,
mettons, de 18 ans
à 58,
il a passé 40 ans
à ne pas avoir de stabilité,
pas sur
le long terme, puis là, on est dans une stabilité
qui persiste et qui est planifiée
sur du long terme.
Grâce à toi et
ton organisme. Tu veux dire que tu es
grâce à... C'est lui qui a fait la job
parce qu'il aurait pu, après trois mois, dire
que c'était trop difficile,
trop compliqué.
C'est difficile
d'aller, ne serait-ce que déplacer.
D'ailleurs, avoir un médecin de famille, on va s'entendre,
c'est comme une horreur rare.
Mais aussi de se déplacer,
d'aller
chez le médecin,
de pouvoir dire
que rien ne va plus.
Parce que tu imagines, s'il y a un truc d'invalidité,
justement, c'est que ça a été par un médecin
qui a été déclaré invalide.
Exactement, mais tous les formulaires
que ton médecin remplit, il faut que tu les payes.
Entre 40 et 200 quelques piastres.
Quelqu'un qui reçoit de l'aide sociale,
il paye ça comment, ce beau petit formulaire-là?
Comme si...
Non, non, c'est ça.
Fait que tu es en train de me dire
que sur mon 800$
que j'ai en ce moment
va falloir que je donne
200$ à mon médecin
pour qu'il me signe
3 papiers
qu'il en a de besoin
il en a absolument
de besoin
si il n'y a pas 200$
le médecin
il survivra pas
à la fin du mois
ça n'arrive pas souvent
que les médecins
quand on dit
la personne est en situation
d'itinérance
j'ai arrivé
que le médecin
il est comme
tu sais je vais le remplir le document il n'y a pas de problème des fois c'est 3 signatures 2 crochets d'itinérance, j'ai arrivé que le médecin est comme... Tu sais...
Je vais le remplir, le document, il n'y a pas de problème.
Des fois, c'est trois signatures, deux crochets
puis il y a un numéro de...
Ça, c'est des choses qui doivent arriver
puis c'est super cool que ça arrive,
mais ça arrive parce que vous êtes là.
Je ne pense pas que la personne...
Mais là, moi... Mais là, gars, c'est ça, c'est ça.
Je ne comprends pas. Je comprends, mais le médecin,
il ne peut pas prendre cas par cas.
Chaque personne qui faut remplir des documents.
By the way, Stat, c'est une émission de télé.
Ce n'est pas la réalité.
Je n'ai jamais vu des médecins
aussi préoccupés par leur patient
en dehors du côté médical.
En tout cas.
C'est pas...
Nous, on est là.
Je niaise tout le temps avec mon trouble d'opposition, mais des fois,
j'ai pas le choix.
Le premier médecin, mettons,
j'ai pas de médecin de famille.
Je vais chez le médecin pour X raisons.
J'ai les preuves de mon invalidité
ou de mon incapacité actuelle à travailler.
C'est pas mon médecin de famille.
C'est juste un médecin qui prend du sans-rendez-vous.
Il connaît pas.
Ça fait, dans son dossier, 5 ans qu'il a jamais vu de médecin. famille, c'est juste un médecin qui prend du sans-rendez-vous. Il connaît pas, ça fait, dans son dossier,
cinq ans qu'il a jamais vu de médecin,
il va pas rien faire pour toi, là.
Il va pas te le remplir, ton papier, là.
Tu sais, puis,
tu vas chez un médecin, ça fait cinq ans que t'as pas vu
de médecin,
mettons qu'on passe par l'espèce de guichet
d'accès santé, là, quand t'as pas de médecin
de famille, là, on passe par là, tu sais,
tu peux appeler 811 option 3, ta région.
Tu as le droit à
une chose.
811 option 3.
Vas-y, prends ça en note.
Tu as le droit à une demande.
Ça veut dire que si j'appelle pour
un otite,
je ne parle pas de la pilule contraceptive
en même temps.
Il va te dire de reprendre un rendez-vous. Je ne parle pas de la pilule contraceptive en même temps. Il va te dire de reprendre un rendez-vous.
Je ne peux pas passer par là pour mes usagers
qui ont plusieurs trucs.
Mais s'ils n'ont pas de médecin de famille, je fais quoi?
J'appelle le 8-1-1, option 3,
tous les jours pour avoir un rendez-vous chaque jour
pour chaque petite affaire.
Il n'y a pas de médecin relié
à un...
Comme vous autres, votre organisme,
il n'y a pas un médecin...
C'est quelque chose que vous avez déjà
essayé ou d'avoir un médecin
sur place une journée par semaine?
Je ne sais pas si je pose la question.
Je ne sais pas
s'il y a des médecins qui nous écoutent.
Des fois, ça peut être...
Je sais qu'au niveau du café de rue,
qu'il y a une infirmière qui va une ou deux fois par semaine.
Elle aussi, malgré que c'est une praticienne spécialisée,
elle a aussi des limites.
Elle est limitée, c'est ça.
Des fois, ça prendrait un médecin pour faire,
mettons, des prises de sang des rayons X
puis faire un suivi.
Mais le médecin, même s'il t'envoie faire ça,
il ne va pas pousser plus loin.
Puis il y a des endroits
qui ont des médecins qui vont dans leurs organes,
surtout dans le réseau,
qui vont desservir
certaines clientèles.
Mais si tu ne fais pas partie,
si, mettons,
tu ne veux pas avoir
de suivi en dépendance,
mais que tu n'as pas
accès aux médecins et aux psychiatres
qui vont dans ça.
Faut-tu rentrer dans les cases tout le temps?
Dans le moule à tarte.
Si tu ne rentres pas dans le moule à tarte, t'es tassé.
Je parlais de consommation tantôt
parce que c'est un sujet qui est revenu
récurrent dans le podcast.
Le milieu casséral
rime beaucoup,
beaucoup, beaucoup avec consommation.
J'ai l'impression que quelqu'un qui a un problème
de consommation, mais qui se retrouve dans la rue,
tu vas juste plus consommer
pour oublier le fait que tu es dans la rue
et que ta vie, c'est de la marde.
Il y a des gens qui peuvent consommer
en n'étant pas problématique.
Oui, la consommation,
ça rime. C'est un problème.
Mais il y a quand même des gens
qui sont capables de fonctionner, de travailler.
Je sais que tu envoies,
tu en croises.
En cravate, ça existe. a un jour ça va finir par leur rentrée dans la face
peut-être ils vont finir le aussi le gars je me tiens au sport du monde qui me tient des gens
j'ai déjà rencontré disons mais on voit une chose c'est sûr tu vas m'envoyer tous les liens
possibles si les gens veulent faire
des dons pour aider les organismes pour lesquels
tu travailles. Ça, ça va être
un grand plaisir.
Parce que le but, moi aussi,
c'était beaucoup de démystifier un peu ça,
le visage de l'itinérance.
Puis moi, le premier,
souvent on parle des nouvelles de racisme
systémique, mais je trouve que
l'itinérance systémique, c'est comme
« Ah, tu travaillais, il est en cause. »
Mais c'est ça.
Il y en a qui veulent.
Est-ce qu'il y en a qui sont dans la rue et qui veulent rester dans la rue
et qui sont bien dans la rue? Peut-être. Je ne sais pas.
Justement.
Mais c'est là qu'on se rend compte, par exemple,
que le monde qui veut s'en sortir,
c'est quasiment plus facile à dire qu'à faire. Parce qu'il y a des bâtons dans les roues. C'est là qu'on se rend compte, par exemple, que le monde qui veut s'en sortir, c'est quasiment plus facile à dire qu'à faire.
Parce qu'il y a des bâtons, des roues.
C'est quoi, toi, que t'aimerais justement partager
dans le fait des stigmas qu'il y a alentour de l'itinérance,
que t'aimerais que les gens aient une autre mentalité
quand tu croises quelqu'un?
À quel point, si tu croises un itinérant,
il donne les 5 piast piasses ça fait quoi ça fait quoi
comme différence dans sa journée dans sa prochaine minute dans son prochain dix minutes ne serait ce
qu'un sourire arrêtez de détourner le regard quand tu le croises fait juste un sourire continue ta
route c'est bien que ça va oui tu faisais quelque chose déjà mais oui juste donné 5 piastres demande
ici besoin de quelque chose peut-être
oui le 5$ ça va peut-être te permettre d'aller s'acheter
une sandwich au dépanneur
même pas
7$ les petites sandwiches pas mangeables
au dép le sec
ou trop mouillé
le cœur qui passe en même temps
mais
juste de pas
le jugement qu'on a
de genre, ben oui, je vais lui offrir
quelque chose à manger, c'est chill aussi
s'il a faim et qu'il propose quelque chose
à manger
il va pas te dire non
il va pas t'envoyer promener
tu veux juste lui donner un coup de main
t'as le droit de pas être à l'aise
t'as le droit de
te permettre de juger
la raison
ou la personne qui est en situation
d'itinérance, c'est une chose,
tu sais. Parce que tu sais pas
son parcours, tu sais pas...
Tu sais, c'est sa première épisodes
d'itinérance parce qu'il a été
victime de rénoviction à 68 ans, là.
Il fait quoi, le monsieur de 68 ans
qui vit une rénoviction?
Parce qu'il payait pas cher, parce que ça fait longtemps qu'il est là.
Puis là, il...
Il connaissait pas ses droits.
Quand il a signé le papier du propriétaire,
il avait plein d'affaires en petit caractère.
Le monsieur, il finit quand même en itinérance.
Ça fait 30 ans qu'il est à la même place.
Il est quand même là en itinérance.
C'est pas une mauvaise personne
c'est une personne qui payait son loyer
qui payait son
son câble, puis qui payait ses trucs
puis qui mangeait trois repas par jour
puis il se retrouve
c'est ça, fait qu'on est tous
on est tous à
peut-être pas nécessairement grand chose de se retrouver
là, on sait jamais
on a tous fait des erreurs dans nos vies.
C'est juste qu'il y a du monde,
mettons, qui avait moins de...
Comment je peux dire ça?
Qui avait moins de cordes à leurs arcs
pour gérer
ce genre de situation-là.
Il y a peut-être des situations que nous autres, on a vécues
où on s'en est sortis normalement.
Et que ta mère, elle leur a prétrapé le coup.
Non, c'est ça.
Je vais retourner
vivre chez mes parents. Mais si t'en as pas de parents,
c'est tes parents parce que t'as eu des années
plus reculantes et tes parents t'ont tourné de dos
pour X raisons, mais qu'aujourd'hui,
t'as pas d'aide.
C'est pas un choix, l'itinérance.
Non, on parle, tu sais,
le slogan de la nuit des sans-abri, c'était
« sans choix, ni toi ». Ça, c'est un truc, c'est ça que tu le slogan de la Nuit des sans-abris, c'était « Sans choix ni toi ».
Ça, c'est un truc, c'est ça que tu me parlais, c'était la semaine passée, je pense.
Oui, c'est ça.
Tu peux t'en parler un peu de ça?
Bien, la Nuit des sans-abris, dans le fond, ça a lieu toutes les années.
Le troisième vendredi du mois d'octobre, c'est une espèce de rassemblement citoyen, monsieur, madame, tout le monde,
où est-ce qu'on est là pour montrer notre soutien.
C'est un peu un moment de sensibilisation aussi.
Les gens peuvent apporter des dons,
les gens peuvent venir voir les kiosques,
les organismes qui sont sur place aussi,
qui font partie du regroupement des organismes
et des intervenants en itinérance.
Comme, moi, Laval, c'est le ROI,
c'est le regroupement
des organismes et des intervenants
en itinérance de Laval.
Puis, dans le fond,
dans le ROI, c'est comme un
regroupement, dans le fond, de tous les organismes.
Puis,
le soir de la nuit des sans-abri, la plupart
ont un kiosque sur place.
Tu peux jaser
avec des intervenants aussi.
Comme tu vois,
cette année, il y a beaucoup de gens, comme les gens du comité,
tout ça, on avait une tuque orange
dans le fond, pour indiquer
aux gens que...
On peut répondre à des questions,
ou te diriger
ce site
ou te soutenir dans quoi que ce soit.
Puis, dans le fond, nous, à cet endroit-là,
on va recevoir des dons de la population,
on va faire de la sensibilisation, on va faire de l'éducation.
Puis, il y a aussi des gens qui sont des personnes
en situation d'itinérance qui viennent se chercher un manteau d'hiver.
Par exemple, tu vas me dire, il y en avait un lance qui viennent se chercher un manteau d'hiver. Par exemple.
Tu vas me dire, il y en avait un l'année passée,
un manteau d'hiver, c'était en itinérance.
Le mieux, il ne l'a pas storé
dans son garde-robe en cèdre.
Exactement.
Pendant l'été, lui-là.
C'est comme trop lourd à porter.
Il s'en est débarré.
Un hiver dehors, ce n'est pas nous autres
qu'on va glisser au parc avec nos enfants.
C'est un hiver à coucher dans laest pas nous autres qu'on va glisser au parc avec nos enfants puis c'est un hiver
à coucher dans la rue
puis c'est un par année
puis c'est pas un caprice.
Moi, je change de manteau
une fois par année,
c'est un caprice
parce qu'elles trouvent
l'être d'eux autres
parce qu'il est plus regardable
puis ils savent plus rien
puis ils n'ont pas pu
le traîner tout l'été
parce que justement,
ça fait pas de sens.
Si t'es en itinérance,
tu le laves comment
pour le starer
ton manteau d'hiver?
Puis tu le stares où de toute façon? Exactement. Il y a comme pas de... c'était en itinérance tu laves comment pour le story tombe en tout divers c'est un goût de toute façon exactement je trouve ça vraiment cool d'avoir dit peut-être si les gens
parloirs le monde qui regarde le podcast souvent tu sais c'est il ya des histoires des montres sont
en amd apc d'histoire free pizza je savais que ce serait pas ça aujourd'hui, puis c'était pas mon but, mais
quand je t'ai parlé, quand tu m'as
approché, j'ai fait vraiment... Je trouve que...
Parce que, tu sais, il y a beaucoup d'itinérants
qui se retrouvent en prison, puis il y a beaucoup de monde
qui se retrouve en prison avec ça.
En fait, il y a beaucoup d'itinérants qui se retrouvent en prison,
mais il y a beaucoup de gens qui se retrouvent itinérants
quand ils sortent de la prison.
Exactement. Puis, tu sais, je voulais pas
tant qu'on rentre nécessairere dans le milieu carcéral,
mais ça, je trouve que c'est tellement des personnes
qui sont démunies dans la société.
Je voulais apporter justement un autre regard sur ces personnes-là.
Ce n'est pas évident.
J'aurais quasiment trouvé ça cool, le monsieur que tu me parlais,
s'il était venu avec toi, avoir sa vision, ça aurait été cool.
Mais d'avoir une personne, justement, qui...
Toi, tu nous permets de comprendre
le système
dans lequel ils peuvent être engrenés.
Pourquoi est-ce qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir?
J'ai l'impression peut-être qu'une personne qui serait
en milieu des théâtres ou qui s'en serait
déjà sortie, n'aurait pas pu nous apporter ces
points-là aussi clairement que toi, tu l'as fait.
C'est pour ça que je trouve ça cool que toi, tu sois là
pour vraiment nous donner
la perspective de
pourquoi sont-ils là.
Ce n'est pas du cas par cas, parce que c'est sûr, c'est tout
du cas par cas, mais pourquoi c'est aussi dur
des fois de s'en sortir de la rue.
Moi, ça m'a frappé juste le bout des impôts.
J'ai fait, bien oui, à quel point?
C'est vrai que ça ne fait aucun sens.
Puis là, tu m'as parlé
d'un jeu.
Mais là, c'est ça, tu ne l'as pas em, tu m'as parlé d'un jeu. Oui.
Mais là, c'est ça, tu l'as pas emmené parce qu'il a dit
qu'il a pas survécu à la nuit.
Mais existe-t-il en ligne, ce jeu-là?
Non, non. C'est quelque chose que moi
et ma collègue, on a fabriqué.
Je pose la question parce que s'il avait été en ligne,
ça aurait pu être quelque chose de le monde voir
puis voir quoi. Mais en fait, c'est ça.
Vous avez fait un jeu qui était
des questions
des mises en situation
pour des gens
si j'aime pas dire ça
mais non
pas normal
en non-itinérance
d'abord
je peux pas dire
des gens normaux
t'essayes de trouver tes mots
ouais non non
mais tu sais
c'est parce que je me mettais
dans les gens normaux
puis je suis en train de me dire
t'es pas nécessairement normal
Cédric
pas de jugement
mais des gens qui sont pas
en milieu d'itinérance
puis de les mettre
c'est un jeu qui les mettait dans des situations.
Tu ferais quoi? Si je ne me trompe pas?
Oui, dans le fond, le but, c'était un peu de mettre les gens
dans une situation dans laquelle ils ne se verraient pas.
Genre moi, j'ai une maison.
Ça fait 20 ans que j'ai ma maison.
Ma femme, mes enfants sont rendus adultes.
Mais demain matin, tu te sépares, tu tombes en dépression.
Mais c'est ça que tu m'as dit tantôt.
Tu m'as dit, écoute, je voulais faire le jeu, puis il n'y a pas survécu à nuit des
100 avril, mais tu me dis, il y a une couple,
tu voulais justement me mettre
en situation, puis je trouve
ça intéressant
de participer pour voir un peu,
pour que les gens comprennent un peu justement à quel point vite
je pense que tu peux tomber
dans ce milieu-là.
Si on y va avec un peu le milieu carcéral,
juste pour rester
dans le contexte.
Oui, c'est parfait.
Dans le fond, toi,
tu as 23 ans.
Yes!
Amrage une.
Tu n'as plus de filet social.
Fait que t'es rentré dans des vigies,
t'as pas de contact avec tes parents.
Je me débrouille dans la vie,
pis tout seul, pis je fais ce que j'ai à faire.
T'avais un petit job, là.
T'sais, un petit apprenti de la construction,
des affaires.
T'as commis un délit.
Tu t'en vas en dedans.
Tu te trouves en moi, là. tranquille tu te prends avec quelqu'un bing bang une tape sur le nez ça a mal viré je te prends avec un trou au mot
c'est ça parfait tu ressors t'es parachuté dans une autre région mettons là t'étais dans
t'es parachuté de n'importe où au Québec à Laval. Puis on te dit, bon, mais bravo, aujourd'hui, c'est ta libération, ton petit sac avec lesquels les choses t'étaient arrivées.
Puis là, il n'y a personne qui t'a amené des affaires en dedans.
Tu n'en as pas de plaid de sécurité.
Tu vivais avec le minimum en dedans.
Oui.
Parce que la prison t'offre.
C'est ça.
Les seules choses avec lesquelles tu repars, c'est les choses avec lesquelles tu es arrivée.
Puis là, on te dit, bon bien,
bonne journée.
Tu sais, tu fais quoi? Tu t'en vas où?
Fait que là, pendant les trois mois
où tu as perdu ton appart, qui est mettons
à Longueuil,
qui n'est pas si loin que ça de Laval, mais tu sais, c'est déjà
deux ponts, on va se dire.
Tu es à Longueuil, fait que tu n'as pas
de pute-sel qui est probablement déconnecté
parce que tu ne l'as pas payé
ton appart
tu ne sais même pas si t'as encore ton stock
t'as pas de passe d'autobus
t'es à Laval
tu ne peux pas prendre un taxi
tu fais quoi?
tu pars de là
t'es dehors
t'es dans le parking
tu vas où? tu fais quoi? Tu pars de là, puis là, t'es dehors. T'es dans le parking, puis t'es comme, bon, ben...
Tu vas où? Tu fais quoi?
Déjà là, en partant,
après ça, tu te dis,
il y a des ressources.
Il y a des ressources auxquelles
toi, t'as pas accès.
Parce que c'est pour
le 16-22 ans.
T'as ton an 23.
Ah, ben là, tu peux pas aller là ah ben là
c'est pour la femme battue
c'est ça
puis même à ça une femme en itinérance
victime de violence conjugale
ne va pas dans les ressources
l'itinérance
violence conjugale
il y a un clash ici
ah ouais ok fait que si tu te fais l'itinérance, l'assurance conjugale, il y a un clash ici. Ah ouais?
Ouais.
OK, fait que si tu te fais...
Si t'es une femme qui se fait battre,
faut que t'ailles à un chum, une maison,
pis un char pour être acceptée quasiment, là, tu sais, dans...
Exactement.
OK.
Ouais.
Si t'es itinérante,
t'as pas ta place dans les ressources pour femme.
Genre, ça...
Quand t'appelles et que tu dis le mot
itinérance, haïs, résilience, conjugale, y'a rien.
Mais c'est...
Tu sais, je trouve ça poche parce que...
En même temps, je comprends parce que...
Puis je veux pas défendre,
mais il faut
qu'ils se mettent certaines... Tu sais, les organismes doivent
se mettre certaines limites parce que sinon on veut aider ces gens là qu'on a une manquante une tarte faut que tu rentres dans
cette tarte le même temps c'est parce que si la ressource fait ce à quel point tu vas être en
mesure d'aider bien les gens si tu es ouvert quasiment tout le monde je sais pas si je dis
ça c'est quand même, de ce que tu fais,
t'as un créneau en particulier,
mais si tu te mets à ouvrir
la... Toi, s'il y a une femme
battue qui arrive en avant de toi,
c'est pas moi.
Tu veux l'aider, la fille, mais
t'as pas nécessairement tes ressources. Fait que c'est pour ça,
faut que tu restreignes
ta clientèle, entre parenthèses.
La clientèle itinérante reste la clientèle itinérante.
Non, non, je parle, mais toi, oui,
mettons, je parle, tu sais, il y a une femme
qui n'est pas itinérante, mais tu as une femme battue qui arrive
en devant de toi et que j'ai besoin d'aide, mais je ne suis pas itinérante.
Faut que tu ailles ailleurs, pas ici.
Ben, tu sais,
cette dame-là, qui n'est pas itinérante,
aura accès à SOS, violence conjugale
et ses ressources, par exemple.
Mais une dame qui...
Mettons, il y a trois semaines,
j'ai quitté mon mari violent.
Je suis partie chez des amis.
Puis là, je ne peux plus être chez mes amis
parce que...
Ils ont une vie.
Ils ont une vie.
Ils sont gentils, ils m'ont aidé, mais...
Je me ramasse en itinérance au refuge.
On m'aide un peu à essayer d'aller chercher des ressources
qui sont adaptées à la situation que je vis.
Mais là, non, c'est en itinérance.
Dans le fond, elle ne quitte pas son milieu.
Elle a quitté son milieu.
OK, la journée qu'elle est partie,
il aurait fallu qu'elle aille dans un centre.
Il n'y aurait pas de place dans un centre.
Quand tu appelles, tout ben non, tout est plein,
rappelez demain matin à 8h.
Ah, OK, c'est ça.
La madame, elle ne peut peut-être pas appeler demain matin à 8h
parce que le monsieur, déjà, il est à la maison.
Fait que là, ça va chez des amis.
Puis là, chez des amis,
la première chose, je veux dire,
si tu quittes ton milieu de
femme battue, la première chose à laquelle tu penses, c'est pas
« il faut que j'appelle une ressource », c'est plus comme
« je vais dormir, je vais m'occuper de moi, je vais m'occuper de mes
enfants, je vais aller chez mes amis », puis là,
il est trop tard, parce que tu quittes pas,
t'as déjà quitté, fait que là,
tu vis quelque part où il n'y a pas de violence,
on peut pas t'aider.
Oui.
Tout est en une espèce de cercle où
il y a tout le temps des embûches à des situations que tu vis.
Tu sais, mettons, tu sors de prison, tu n'as pas d'aide sociale, ça a été coupé quand tu es rentré.
Tu n'as pas de taxes de solidarité, tu n'as plus de TPS, tu n'as plus rien.
Fait que ton compte de banque, quand tu sors, si tu en avais un, il était à zéro.
Si tu restais 20$ dans les poches quand tu t'es fait arrêter, au moins, tu as ton 20$.
Tu iras quand même pas loin.
20$, il faut tout que tu refasses la démarche de l'aide sociale.
Il faut tout que tu refasses
ou que tu fasses ou refasses selon ta situation.
Ça te prend quand même quelque chose
pour starter. Mais tu vas où
la faire la demande de l'aide sociale?
À qui tu demandes du soutien?
Tu ne peux pas nécessairement
t'épargeter loin des organismes,
tu sais. Mettons, là, je dis
Saint-François
ici,
le refuge pour cette personne,
le refuge d'urgence de Laval, il est dans
Chamedé. Comment tu te rends
jusque-là? Comment, tu sais?
C'est où, Chamedé?
Je suis quelqu'un de schlagage,
je suis dans Saint-François, puis faut que j'aille à Chamédée.
Il n'y a aucune foutue idée.
C'est l'immunité.
Il n'y a pas de perfection, c'est sûr.
On ne peut pas en avoir dans rien.
On dirait que je vois la situation d'itinérance
comme un lantanoir.
Le bout de lantanoir, il est ça de gros.
C'est immense parce qu'il y a tellement de choses
qu'il peut faire que tu te retrouves là.
Oui, ça peut être une séparation,
une dépression, une hospitalisation.
Quelqu'un qui est hospitalisé
trois mois,
perd son logement, sort de son hospice,
il n'y a plus rien.
On parle d'une personne, mettons, qui a 65 ans.
Toutes ces choses-là, c'est des cas que tu vois
tout le temps.
Ça peut arriver.
Non, non.
Ça arrive parce que tu le vois,
tu le vis à tous les jours.
Ce ne sont pas des histoires
que tu nous racontes.
Non, non.
C'est des choses qu'on voit
vraiment en itinérance.
Une personne,
la rhinoviction,
c'est super populaire.
Quelqu'un qui a...
C'est juste ça.
Quelqu'un qui a été hospitalisé.
C'est pas un cancer. Tu as suivi des hospitalisé. Tu n'as pas eu un cancer,
tu as suivi des traitements, tu as été
un mois et demi à l'hôpital pour X raison ou whatever,
une grosse chirurgie, tu as eu un accident
de char, tu es resté, la physio,
les cibles, les ça, puis il fallait que tu restes à l'hôpital,
tu sors, puis ça allait bien, moi.
J'avais un char,
j'ai eu pas eu un accident de char, j'ai eu plus de char, j'ai eu plus de logement,
j'ai eu plus rien, j'ai eu plus une scène, parce que tu as eu
un accident de char. Là, le temps de te faire payer par la sac,
pis ça, les démarches, les papiers,
quand tu fais tes traitements,
c'est pas ça que t'es en tête en premier, remplir les papiers de la sac.
Si ton propriétaire t'a pas dit
oui, oui, t'es beau au téléphone,
tout en faisant les démarches du sal, et en sachant que tu recevras pas
ton petit papier qui dit
que tu dois aller au tal de ton lit d'hôpital,
tu sais.
Parce que lui, il lui signifie chez toi.
Oui.
Moi, j'ai envoyé des lettres.
Moi, j'ai fait ma partie.
Même s'il savait qu'il était à l'hôpital.
Oui.
Ce n'est pas ma job, moi, de savoir qu'il est à l'hôpital
et d'envoyer des papiers à l'hôpital.
Moi, j'envoie des papiers à son adresse à lui.
S'il n'y a personne qui va chercher son courrier
et qui apporte à l'hôpital, ce n'estai envoyé des papiers à son adresse à lui. S'il y a personne qui va chercher son courrier puis qui apporte à l'hôpital,
c'est pas mon problème.
C'est ça.
Ça, ça arrive.
Ben oui.
Oui.
Genre, j'ai vu ça là, là.
C'est fou, pareil.
Puis, toi, t'es prêt à faire la main,
puis t'essaies des...
Je leur propose un café aussi, là.
C'est ça.
Au lieu d'écrire ton nom, au lieu d'écrire Sabrina,
la langue de Sabrina, on va écrire
Sabrina coffe à outils.
C'est une métaphore que j'utilise
tout le temps. C'est une super bonne métaphore.
Je suis tout le temps comme...
Moi, je vais où est-ce que tu vas, dans le fond.
Toi, tu ne veux pas faire une demande
d'aide sociale, tu veux aller sur un programme
d'emploi Québec, on va faire ça, là.
On va y aller.
Mais souvent, ils sont comme, bien là,
tu sais, on va commencer par l'aide sociale
pour pouvoir aller sur un programme d'emploi
Québec, tu sais, parce que là, il faut que tu remplisses
les papiers, tu sais.
Fait que c'est beaucoup de papiers, des fois, pour les gens
qui sont dyslexiques,
dysorthographiques. Analfabètes aussi.
Analfabètes. – Analphabète.
Analphabète, c'est quelque chose qu'on voit quand même beaucoup.
Des gens qui ont grandi, par exemple,
comme mon monsieur qu'on parlait,
il est analphabète.
Même s'il n'est plus en suivi
constant avec moi,
comme il l'était au début, mettons,
la première année en logement. Moi, j'allais le voir
toutes les semaines.
On faisait son épicerie des fois ensemble,
des choses comme ça.
Je suis quand même là encore aujourd'hui
pour certains rendez-vous,
pour aller avec lui chez le médecin
parce que des fois, ça ne fonctionne pas.
Pour aller, tu sais,
des intervenants dans, mettons,
un rendez-vous à l'aide sociale,
parce qu'ils font ça des fois quand ils ont un rendez-vous.
Mais le monsieur, il reçoit une lettre.
S'il ne m'appelle pas pour que
j'aille pour la lettre, il n'a aucune idée.
Puis tu sais, là,
tu es jeune et tu as l'air attiré par tes jeunes.
Comparé à
quelqu'un qui a 60 ans, je veux pas
dire que tu es vieille non plus.
Ce que je veux dire, c'est que là,
toi, tu es là et tu es dans ce milieu-là,
mais si pour X raisons, tu quittes ou tu t'en vas dans une autre ville, à. Parce que c'est ça,
si moi je change de région,
si moi je change, mettons, de programme,
si je change de... Si je pars en vacances deux semaines,
je veux qu'il y ait confiance en ma collègue
quand il va appeler sur mon cellulaire.
OK, ouais.
Ton taux de réussite,
as-tu un bon...
Je veux dire, de placer du monde
qui arrive à s'en sortir?
Je pense que c'est tellement situationnel.
Ça dépend tellement de ce que la personne vit aussi,
mais de ce qu'elle a vécu dans l'enfance.
Quelqu'un qui est plein de traumas d'enfance,
c'est bien plus difficile d'être toute seule,
isolée dans ton logement.
À un moment donné, c'est trop.
C'est juste toi et tes démons.
Parmi le monde que tu rencontres,
il y en a combien qui font comme
« Je veux essayer. »
« Je veux... »
Tous.
Ah oui?
Tous.
Tous voudraient pouvoir...
Ça t'arrive-tu de rencontrer quelqu'un
« Moi, je vis dans la rue,
je suis bien dans la rue
et je reste dans la rue. »
Ça se peut.
Je ne sais pas que ça ne se peut pas,
mais moi, ce que j'observe,
c'est que des fois,
ce qu'on leur demande
pour pouvoir arriver à l'étape logementerve c'est que des fois là ce qu'on leur demande pour pouvoir arriver à
l'étape logement
c'est tellement trop
c'est tellement trop d'affaires
comme quelqu'un qui a fait une sentence vie
125 ans plus tard
première chose qu'il va faire c'est d'aller dans un bar
sous la gueule pour se faire remonter parce qu'il est pas capable d'être dehors
parce qu'il est tellement
c'est trop
t'es là pis T'es là,
puis t'es juste comme,
OK, mais pour la suite,
genre, je dois faire tout ça?
OK, mais je commence où?
Oui, c'est comme une montagne
qui fait aucun sens,
pour exemple.
Oui, puis là,
si t'as pas de pièces d'identité,
tu peux pas faire telle affaire,
mais là, si t'as pas telle affaire,
tu peux pas avoir de pièces d'identité
à un moment donné.
Puis si à la base,
tu sais pas lire,
bien... Tu pars déjà pas bien. Si t' pièces d'entrée à un moment donné. Si à la base, tu ne sais pas lire, tu ne pars déjà pas bien.
Si tu n'as pas d'Internet,
si tu n'as pas d'accès à réseau,
ce sont des choses qui...
Honnêtement, j'espère que
ta venue va...
Moi, en tout cas, ça m'a amené...
Je ne sais pas si ça t'a amené une perspective
différente.
En plus, tu es dans l'Hochelaga.
On est dans l'Hochelaga ici. Moi, ça m'a amené une perspective différente. En plus, tu es dans Hachelaga. On est dans Hachelaga ici.
Moi, ça m'a amené une perspective
que je n'avais pas. Je suis une personne hyper ouverte.
Je suis une personne qui donne.
Je suis une personne
qui va regarder. J'en croise
quasiment tous les jours.
Je ne peux pas
donner autant que je voudrais, autant de mon
temps que de mon argent.
Je pense que ça, moi,
en tout cas, ça m'a ouvert les yeux, ça m'a amené
une nouvelle vision qui était
déjà, je pense que je ne suis pas la personne qui avait la pire
des visions, mais
clairement, elle était quand même
obstruée par des années de
jugement, peut-être.
C'est des préjugés aussi,
on a grandi avec des parents qui nous
ont transmis des idées
je veux dire l'image qu'on a
souvent l'image que ces gens-là projettent
c'est sûr qu'on fait comme
c'est pas ça qu'on voit sur Instagram
en plus
mais c'est de comprendre aussi
peut-être que oui la personne c'est ça
peut-être que la personne n'a pas l'air super propre
peut-être qu'elle dégage quelque chose
négatif de son look peut-être dans la personne n'a pas de l'air super propre. Peut-être qu'elle dégage quelque chose négatif de son look.
Elle est peut-être dans un état second aussi.
Mais c'est justement,
j'aime le fait d'amener toi à réfléchir
que cette personne-là n'est pas nécessairement là par choix.
En fait,
elle n'est pas là par choix.
Pas personne qui fait le choix, je pense, dans la vie.
Non, non, c'est ça.
Si tu fais le choix d'aller dans le bois, puis vivre dans le bois,
puis vivre de la pêche, puis de la chasse, ça, c'est un choix.
Oui, je me montre un beau petit hippie
quatre saisons. Mais au centre-ville,
je ne pense pas que c'est un choix.
Sabrina, merci de t'être venue.
C'est super apprécié.
Moi, en tout cas, j'espère que les gens
vont avoir trouvé ça aussi intéressant que moi.
Notre vision, c'est une facette très
différente du podcast.
Préparez-vous parce que
je vais aller là un peu plus dans le podcast.
Je vais avoir des intervenants
de la DPJ. Je vais avoir des personnes
pas nécessairement qui ont vécu de l'incarcération
parce que je veux aller
à large parce que c'est
quelque chose qui vient souvent toucher. On le dit,
la prison fait souvent partie
de l'itinérance. Beaucoup
d'itinérants en prison. Beaucoup,
beaucoup. Beaucoup qui deviennent itinérance, beaucoup d'itinérants en prison. Beaucoup, beaucoup.
Beaucoup qui deviennent itinérants aussi.
Et beaucoup deviennent
à côté.
Ils ne l'étaient pas
en rentrant,
puis ils deviennent
en sortant.
Sabrina,
merci de ta présence.
C'était super apprécié.
Au parloir. Thank you.