Au Parloir - Épisode #19 Maxime Aurelien

Episode Date: January 7, 2024

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Starting point is 00:00:00 Salut, ici Cédric Bergeron. Bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir. Avant de te présenter mon invité, je te rappelle, meilleure façon de supporter le podcast, si t'es un fan, il y a le Patreon, www.patreon.com slash Auparloir. C'est un site payant où t'as accès au podcast environ un mois et demi, deux mois à l'avance. Sinon, en vidéo sur YouTube, sinon sur toutes les plateformes audio. Le podcast est disponible. Prends un petit deux secondes pour liker, laisse un commentaire, c'est bon pour l'algorithme. Partage, ça va te prendre deux secondes.
Starting point is 00:00:33 Pour moi, ça fait une grosse différence. Aujourd'hui, j'ai reçu Maxime Aurélien qui a écrit le livre Il fallait se défendre, l'histoire du premier gang de rues haïtiens de Montréal. Donc, Maxime est un des membres fondateurs des Bélangers, qui était considéré comme un gang de rue, qui n'en était pas vraiment
Starting point is 00:00:51 un. En fait, on réalise dans l'histoire que le gang a été fondé surtout à la fin des années 70, début 80, pour se protéger. Le racisme était très présent autant au niveau du grand public que de la police. Donc, se sont mis ensemble pour se protéger, pour protéger le quartier. Bon, ça en est suivi des activités criminelles, mais plus du côté personnel. Max est tombé dans la criminalité, dans lehui, c'est un gars qui est réhabilité, qui, malgré ses peines de prison,
Starting point is 00:01:28 aujourd'hui, il a une business, il deal bien sa vie, une femme, enfant, tout ça. Podcast super intéressant. Encore une fois, je me répète, je n'endosse pas nécessairement les gestes, les idéologies, les termes utilisés par mes invités. Je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
Starting point is 00:02:46 J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Comparer ma prime. Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé. Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance en fournissant une comparaison exhaustive et transparente parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada. Ils ont une équipe qui re cool avec eux autres, c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond, dans les cas refusés. Souvent, les anciens détenus, c'est dur de se faire assurer. Si t'as pogné une balloune, après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance. T'as été cancellé pour non pas mal des assurances. Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire assurer.
Starting point is 00:03:01 Et eux autres se font la mission du aucun cas refusé. Il y a le site internet ici en bas à l'écran. Mais si tu vas sur YouTube, dans la description de la vidéo YouTube, ils ont tous leurs liens. Tu cliques, tu vas tomber sur leur site internet, rentre en communication avec eux autres. Si tu as des problèmes d'assurance, puis même si tu n'as pas de problème d'assurance, ils vont faire des comparaisons et ils vont trouver la meilleure prime possible. Comparez votre prime. Max, merci d'être au podcast.
Starting point is 00:03:33 Max, on va... T'es ici. T'es Max Aurélier, fondateur d'un des premiers gangs de rue haïtiens de Montréal, si je ne me trompe pas. J'ai hâte d'entendre ton histoire parce que je ne connais pas ton histoire comme j'explique souvent en début de podcast
Starting point is 00:03:50 moi j'aime pas trop savoir l'histoire de la personne parce que j'aime ça la découvrir en même temps que les auditeurs fait que mes questions sont plus vraies sont plus directes, je ne suis pas préparé on a un ami commun qui nous a mis en contact Max Max Havli qui est un collègue humoriste paré. On a un ami commun qui nous a mis en contact. Max.
Starting point is 00:04:06 Max Havli, qui est un collègue humoriste. Puis, il m'a parlé de ton histoire. Puis, je t'ai approché. Tu m'as dit que tu voulais venir. Fait que, j'en sais pas beaucoup sur toi. Je sais que t'as... J'ai amené le livre. Un livre que t'as écrit. Il fallait se défendre. Qui raconte
Starting point is 00:04:21 toute l'histoire. Fait que, ici, on va toucher ton histoire. Mais, je pense que si le monde qu'ici, on va toucher ton histoire, mais je pense que si le monde veut plus de détails par rapport à ton histoire, tous les liens de Max vont être sous la vidéo YouTube. Avant qu'on rentre dans l'histoire de ce livre-là, dans le fond, pis de ton histoire, juste, tu te présentes à nous autres. T'es qui? Grandi dans quel coin?
Starting point is 00:04:39 Tes origines, tout ça, tu viens d'où? Ben, premièrement, mon nom, c'est Maxime Aurélien. Ben, je viens, on vient d'où? Ben, probablement, mon nom, c'est Maxime Aurélien. Ben, je viens, on vient, ben, genre, tout comme... Essayer de rappeler des souvenirs. Parce que, bon, on est rentrés aux États-Unis avant. Famille. Famille.
Starting point is 00:04:57 Frère, soeur, père, mère. Ma mère. Mon père était déjà ici. OK. Aux États-Unis. Donc, il nous a fait rentrer. On est rentrés aux États-Unis en 74. On a resté aux États-Unis on est rentré aux États-Unis en 1974 on a resté aux États-Unis pendant deux ans dans le coin de New York New York Brooklyn une école primaire
Starting point is 00:05:14 PS 241 qu'on est allé puis c'est ça en 76 on est rentré ici on est venu s'installer au Canada puis la première école c'est Louis-Colin de mémoire après ça c'est Louis-Colin, de mémoire. Après ça, c'est Louis-Colin sur Christophe-Colomb
Starting point is 00:05:29 sauvé. Après ça, on a déménagé. On est allé à Saint-Michel-Bélanger. On est allé à l'école Sainte-Bernadette. C'est là, le parc Bélanger que l'histoire a commencé. L'histoire a commencé parce que quand on parlait de la première gang, on parle
Starting point is 00:05:45 des Bélangers. Donc, dans le fond, c'est ça. Y'a-tu une raison pour laquelle vous êtes partis de New York pour venir vous installer au Québec? Ben, mes parents qui voulaient, comme les États-Unis, ils en avaient assez. Ils en avaient assez, oui, c'est sûr.
Starting point is 00:06:00 Puis les logements, c'était trop petit, trop cher, c'était trop cher. Fait qu'on s'est emmenés ici. – Avais-tu déjà de la famille... – Oui, oui, on a de la famille aux États-Unis puis ici. – Puis au Québec. – Puis au Québec, puis c'est ça. Puis on voyageait l'été à la New York. C'était comme à la Laval.
Starting point is 00:06:16 On monte puis on descend. – Classique. La plupart des Haïtiens, je connais. La moitié de la famille est à New York. Ce qui nous a amené une très belle culture hip-hop au Québec. Moi, nous a amené une très belle culture hip-hop au Québec. Moi, je suis un grand, grand fan de hip-hop. Ça vient tout, c'est ça. C'est les Haïtiens
Starting point is 00:06:32 qui descendaient à New York, qui relaient les cousins, donnaient des vénites. C'est sûr que tu as vécu ça toi aussi. Ce doute-là, ça s'est venu. On allait, on amenait la musique, le style, tout ce qu'on ne pouvait pas avoir. Aujourd'hui, c'est plus facile.
Starting point is 00:06:47 Les gens, je ne sais pas depuis qu'ils ont fait l'échange Amérique-États-Unis. De toute façon, aujourd'hui, avec l'Internet, tout ça promène tellement. Mais c'est une des raisons pour lesquelles le Québec a été beaucoup en avance sur le reste du Canada, sur les modes, la musique, tout ça. Parce qu'il y avait beaucoup d'immigrants haïtiens avec la famille à New York, les jeunes, ça s'est changé, les vénules. – Exactement.
Starting point is 00:07:11 C'est ça, on allait là, puis dans ce temps-là, le monde connaissait pas ça, la musique, le style, fait que c'est sûr, quand on était habillés, on était bizarres, on était différents des autres, on nous voyait de loin. C'était un style.
Starting point is 00:07:27 C'est ça. Mais c'est de là aussi que les confrontations entre blancs, skinheads, rockers, motards, whatever, on se faisait écœurer. Parce que premièrement, on était un petit groupe ensemble parce qu'on a grandi
Starting point is 00:07:44 ensemble dans le quartier, puis on jouait au basket, on all un petit groupe ensemble parce qu'on a grandi ensemble dans le quartier puis on jouait au basket, on allait jouer dans les écoles. Mais aussi, on sortait de l'Est puis on s'en allait dans l'Ouest ou dans les quartiers Hochelaga, Montréal-Nord. Même Centreville, j'imagine, c'est ça. C'est l'enfer. Tu sais, Saint-Michel qui est encore aujourd'hui
Starting point is 00:08:01 quand même considéré comme un quartier, on peut dire, chaud. C'était-tu quand même déjà un quartier chaud à l'époque? Jamais de la vie. Non? Il n'y avait pas ça. Premièrement, dans ce quartier-là, pour te dire encore, c'est un peu l'histoire que je me rappelle. Là, on parle de, mettons, fin 70, début 80, mettons.
Starting point is 00:08:17 Oui, exactement. Mais mon père, il y a eu un restaurant, puis c'était lui qui avait le premier restaurant, puis c'est lui qui dirigeait la communauté haïtienne. OK. Puis on avait une équipe de soccer qui s'appelait 17 de Bélanger. OK. Là, le nom Bélanger. Puis Montréal-Nord, qui était rouge comme équipe, parce que
Starting point is 00:08:33 nous, on était bleus. Là, on parle pas de gang, c'est juste, les gilets étaient rouges puis vos gilets étaient bleus. Il y avait jamais de gang, on a jamais de gang. Il y a pas de blood, il y a pas de crips, là, t'sais. On est une gang d'amis. Des joueurs de soccer. Des joueurs de soccer, de basket, il n'y avait pas de gang. Ça donne que vos chandails sont bleus et que leurs chandails sont rouges.
Starting point is 00:08:50 L'équipe, c'est comme si tu suis les Canadiens ou les Nordiques. On suivait des équipes, des fanatiques de soccer. C'est comme si on pouvait se battre contre l'autre, mais c'est juste le soccer. C'est un sport. À la base, c'est un sport.
Starting point is 00:09:05 Il y avait Victoria qui était rouge, Montréal-Nord, puis c'est ça. Puis ces deux-autre, mais c'est juste le soccer. C'est un sport. À base, c'est un sport. Il y avait Victoria qui était rouge, Montréal-Nord, puis c'est ça. Puis ces deux-là, mais gagne formé, gagne en tant que tel, pas vraiment. Il n'y avait pas de criminalité là-dedans. Vous étiez une gang de jeunes. On ne connaissait même pas la criminalité. On jouait au basket, on se promenait de parc en parc,
Starting point is 00:09:22 de l'école à l'école. Immaculée Conception, en arrière de Jaminance, qui était un centre, on jouait au basket, on se promenait de parc en parc, de l'école à l'école. Immaculée Conception, en arrière de Jaminance, qui était un centre, on jouait au basket. On courait les terrains de basket. Non, c'est ça. Une gang de jeunes boys qui brûlent d'énergie en faisant du sport.
Starting point is 00:09:37 Mais les vendredis, je ne sais pas si tu t'en rappelles, au Palladium, en haut de Berry-de-Montigny. Écoute, moi, j'étais un gars de longueur, moi. Fait que c'est pas un quartier que je connais, surtout pas à ces époques-là. Dans ce temps-là, nous, à Berry-de-Montigny, il y avait le Paladium juste en haut de Berry.
Starting point is 00:09:54 À tous les vendredis, on allait là. Mais aussitôt que ça finissait, on descendait le métro. C'était bagarre. À tous les vendredis, il fallait se battre. Parce que, je sais pas, en bas, il y avait des blancs ou des rockers qui vendaient de la drogue pis qui rentraient dans le métro. Pis c'est pour ça que ça rentre, ça nous traite de noms.
Starting point is 00:10:10 Tu sais, ou ça crache dessus, ça nous tabassait. – Le racisme était très présent. – Très, très, très, très présent. Parce que le racisme, c'était comme, on sortait, c'était comme un gros speaker. Comme le monde nous criait des noms. « Saleneg, retournez dans votre pays. »
Starting point is 00:10:26 C'était partout. Tu allais travailler, tu trouvais un collègue à côté de toi. « Tu viens de voler ma job, Saleneg. » C'est toutes des affaires de même. On ne trouvait pas d'emploi. Le seul job qu'on pouvait avoir, c'est 55-55 Chabanel. Où est-ce que tous les Noirs travaillaient là. C'était pour les compagnies de drift, de textile.
Starting point is 00:10:45 OK, oui. Là, c'est comme un faisait rentrer l'autre. C'est ça la job quasiment qu'on avait. Sans ça, les autres Noirs que je peux dire qui travaillaient, c'était des professionnels. Ils étaient venus pour former, enseigner. C'était des profs, des médecins. Ces gens-là ne sont pas écoeurés.
Starting point is 00:11:03 Ils sont là des bureaux. Je suis en train de parler de ça. On parle des années 80. Moi, je suis né au début des années 80. Élevé avec cette certaine mentalité, des mots que j'ai entendus de mes parents quand j'étais petit. Probablement, eux autres, ça venait de leurs parents.
Starting point is 00:11:17 Mais le racisme systémique, ça n'existe pas au Québec. Ça n'a jamais existé parce que le monde ne savait pas. Quand on disait des affaires, ben non, c'est pas vrai. Mais je peux comprendre parce que, tu sais, j'ai grandi dans Saint-Michel,
Starting point is 00:11:34 t'avais la petite patrie à côté, on allait là, il n'y avait personne qui nous écœurait. C'est des gens éduqués, tu sais, qui ne nous traitent pas de nom. Je suis allé au collège. Mais aussitôt qu'on descendait, je suis là, gars. Montréal-Nord, tu sais, des quartiers ouvriers
Starting point is 00:11:48 où les gens ont peu d'éducation. Oublie ça. Ils sont assis sur le balcon en train de boire de la bière. « Hey, le nègre! » OK. On remarquait les fenêtres, puis on en retournait plus tard. Mais c'est constamment
Starting point is 00:12:04 comme ça parce que tu sais je vais là-dessus puis moi ça me fait capoter parce que des fois quand je pense à ça aujourd'hui que j'ai 42 ans puis je suis un gars
Starting point is 00:12:12 il part ouvert l'esprit moi je suis pas dans ce game-là pendant tout je suis zéro raciste mais tu sais quand j'étais jeune je pouvais m'arriver de dire hey ça c'est un plan de
Starting point is 00:12:21 mais sans parce que pour moi c'est une expression c'est une expression. Tu comprends? Pour moi, quand j'étais jeune, mes enfants n'ont jamais entendu cette expression-là. Mais c'est une expression qui pourrait sortir
Starting point is 00:12:35 encore de la bouche de mon père. Je m'assoie et j'explique. Non, Chris. Oui, mais c'est vrai qu'on ne l'entend plus. On l'entend plus souvent. Avant, c'était comme... Si je l'entends sortir de la bouche de mon père, on va s'asseoir
Starting point is 00:12:47 pour avoir un petit talk. » Ça se dit plus. Mais c'est ça, c'est une mentalité. C'est un mot que je disais sans même en connaître la connotation. Des mots parce que tu entends quand tu es jeune et tu répètes ça. Aussi, le racisme, c'est que
Starting point is 00:13:03 pour dire les Québécois, ils chicanaient déjà avec les Anglais. Ils se battaient avec les Anglais. Ça, je l'ai connu. Fait que nous, on est arrivés après. Fait que, tu sais, comme bon, après ça, c'est nous autres qui mangeons la marde. Vous venez...
Starting point is 00:13:18 C'est ça, un de plus. Je me souviens, à Longueuil, à mon époque, il fallait que je déteste les latinos maintenant on me dit je me rappelle quand j'avais un des amis de ma soeur qui était plus vieille
Starting point is 00:13:28 si tu vois un latinos il faut que tu te battes avec je savais pas c'était quoi un latinos fait que je pouvais croiser un latinos sans même savoir qui c'était un latinos
Starting point is 00:13:36 je savais que si quelqu'un me disait ça c'est un latinos il fallait que j'étais mais je savais pas c'était quoi un latinos t'aurais pu me pointer un blanc me dire ça c'est un latinos c'est-tu son linge c'est sa musique je savais pas c'était quoi un latinos, t'aurais pu me pointer un blanc, me dire ça c'est un latinos
Starting point is 00:13:45 si tu sons linge, c'est une musique, je savais pas mon père j'étais un petit cul de 8, 9, 10 ans tu savais pas c'est quoi des fois il y a des mentalités qui sont inculquées tellement dans l'enfance que je trouve ça ridicule, c'est pour ça que moi quand j'entends le racisme systémique qui existe pas, je fais comme pour moi le racisme systémique c'est quelque chose qui
Starting point is 00:14:01 t'est inculqué dans la tête sans même que tu le veuilles c'était tellement raciste. Regarde, moi, je peux en parler pendant... Ouais, j'imagine parce que tu l'as vécu. Ouais, parce qu'on l'a vécu. La police nous battait. Il y avait un coco à Montréal, un policier.
Starting point is 00:14:17 Il nous attrapait et il prenait son bâton. Il prenait un bottin téléphonique. On lui donnait notre nom. Premièrement, les Noirs, les Haïtiens, en général, ils ont deux prénoms. Oui, oui. On se faisait arrêter. C'est quoi ton nom de famille?
Starting point is 00:14:32 Ah non, non, non, c'est pas ton nom de famille. Ils nous amènent au poste. C'était comme des abus. À un moment donné, regarde la police, on n'a rien à foutre. On n'appelle plus la police parce que ça ne sert à rien. On ne l'appelait même pas. Même si on l'appelait pour une plainte, on se faisait arrêter.
Starting point is 00:14:51 Tu te fais voler, tu appelles la police, tu te fais arrêter. Tu te fais arrêter et on te pose des questions. Moi, il m'est arrivé de quoi? Ah oui, en 1995, je suis allé à un club 10-35. Saint-Jean-sur-Rue-Cheulieu, juste à l'entrée de l'autoroute 10, il y avait un club. Un ami qui m'a amené là. C'est pas un neuf?
Starting point is 00:15:16 10-35. Au stade où je suis arrivé, j'avais un doorman avec ses souliers de peine dans le temps. Quand ils sortaient, ils leur donnaient des souliers pour l'habit doorman avec ses souliers de peine dans le temps, parce que quand ils sortaient, ils leur donnaient des souliers ou l'habit, puis c'était un gars de peine. Je me disais, des gars comme vous autres,
Starting point is 00:15:32 on n'en veut pas. Je dis, excuse-moi, on n'est pas là-dedans, je viens boire, je vais m'amuser. Pendant une semaine, on allait, puis il me disait ça, regarde, t'es fatiguant là, tu nous vois rentrer, on ne fait rien, on s'assoit, on boit. On est cool. Après un mois,
Starting point is 00:15:48 on est allé au club. Mon ami, ça y tentait pas. J'ai appelé quatre autres de mes amis. J'ai trouvé un club super. Il y a de la femme. On peut s'amuser là. Ils descendent, mais on va pas là pour se battre. On va là pour s'amuser.
Starting point is 00:16:04 En rentrant, 5 minutes après qu'on est rentrés, cinq minutes après, oups, des motards. Des jokers. Aussitôt qu'on voit ça, presque. On le sait, c'est quoi? On est habitué à se battre avec ces gars-là. Puis je crie, fais attention. Je me dis, regarde, j'avais qu'un gars
Starting point is 00:16:17 qui pouvait se battre, Carl. Il me dit, c'est des petits culs, ça, c'est pas grave. Ils sont huit, man. On bouge. On est allé s'asseoir à côté du bar. S'il y a quelque chose, ça, c'est pas grave. Ils sont huit, man. On bouge. On est allé s'asseoir à côté du bar. S'il y a quelque chose au moins, on peut dire, les gens nous ont vus. On bouge, on est allé là.
Starting point is 00:16:33 Sans faire attention, je suis en train de boire. Je ne sais pas, il y en a un qui arrive. Hey, il me semble que je t'ai dit qu'on n'en veut pas des gars comme vous autres ici. Je me lève. Wow! Un criss-tu de coup de poing bang, chambataire, man.
Starting point is 00:16:48 Là, je cherche mes amis. On était quatre. Je cherche mes amis. Il y en a qui sont partis. Celui qui pouvait se battre, il était déjà parti. J'étais avec mon frère qui se bat pas, un gars doux qui est pas là-dedans. Un autre gars qui se bat pas. Cédric, le club nous a battus.
Starting point is 00:17:04 Les gens qui étaient là nous battaient. Les serveurs, serveuses. On était Cédric, le club nous a battus les gens qui étaient là nous battaient les serveurs, serveuses on était avec une amérindienne qu'on avait trouvé dans le club tout le monde nous a battus on est sortis du club je suis sorti du club
Starting point is 00:17:18 on est sortis en sang on est en sang pourquoi on le sait pas pas raccourir tabarnak, je vais appeler la police j'appelle la police En sang, en sang. Tout en étant en sang. Pourquoi? On ne le sait pas. Pas raccourir, tabarnak. Je vais appeler la police. J'appelle la police. On vient de se faire battre.
Starting point is 00:17:32 La police dit non, non, non. Je ne peux pas. Je crée ceci. On vient de se faire battre là. Allez-y. Non, non, non, non, non. Il dit, je vais appeler l'enquêteur. Il va vous voir. Il nous a amenés à l'hôpital.
Starting point is 00:17:42 Faire soigner. L'enquêteur est venu, toi. Le gars, il me dit, moi, là, si je serais à ta place, je suis pas... Puis maman, il ne voulait pas qu'on porte de plainte. Il porte de plainte, non, c'est ça. On a mangé une volée, je me demande si c'est pas raciste, si c'est pas c'est quoi, là.
Starting point is 00:17:57 Tu manges ta volée, t'appelles la police. Non, parce que dans la vie, tu manges pas une volée pour rien. Pour rien! C'est de ta faute. Non, non, il y en a eu du racisme. Si je reviens à ton lieu, je reviens au Bélanger. Tu me disais au début bleu, rouge, c'est des chandails
Starting point is 00:18:16 de soccer. Mais c'est un peu ça. À force de se faire taper sur la gueule, à force de se faire intimider, à force de se faire attaquer, à un moment donné, on se défend. On se défend parce que c'est à force de se faire taper sa gueule, à force de se faire intimider, à force de se faire attaquer, à un moment donné, on se défend. On se défend parce que c'était trop.
Starting point is 00:18:31 On se faisait battre. Pas juste nous, tous les noirs, les madames, les vieilles, mais eux autres, ils se plaignaient quand ils venaient au restaurant à Montvert ou chez nous. « Ah, je me suis fait crasser dessus, je me suis fait... » Tu sais, quand nous, on entend ça, après ça, Chris,
Starting point is 00:18:45 on a une rage, là, comme... On n'a pas de rage contre... Des Blancs, on n'est pas... Tu sais, mais ceux qui allaient nous traiter de non, c'est sûr qu'on s'en est lié, puis... Tu sais, on y faisait ce qu'on pouvait faire. Puis en plus, dans ce temps-là, ils jouaient le film
Starting point is 00:19:01 Racine, Roots. Un film d'esclavage. Un man. Puis quand tu sors de là, tu te fais traiter. Un coup de taquine-té. Des affaires d'esclaves. Déjà, c'était pas loin l'esclavage. Puis là encore, on n'a rien là-dedans. Fait que c'était toutes ces affaires-là.
Starting point is 00:19:18 Puis à un moment donné, puis on regardait la télé. Les motards, ils étaient comme « Wow! » C'était correct. Eux autres, ils rentraient, ils faisaient qu'est-ce que... On avait un intérêt. On s'est dit, « Moi, je me dis,
Starting point is 00:19:33 moi aussi, je vais faire une game. » Je voyais des motards avec leur scie, puis eux autres pouvaient tout faire dans ce temps-là. — Le monde en a peur, puis personne ne va aller envoyer chier un motard dans un bar. — Personne, personne. Onait qu'on s'est dit, à la blague, on s'est regroupé, on va faire une gagne pour
Starting point is 00:19:49 se défendre contre ces groupes-là. Les skinheads qui marchaient partout. Mais c'était pas des gagnes. C'est un groupe d'amis. C'est un peu, t'sais, c'est un milieu, moi, qui m'intéresse beaucoup. J'aurais des documentaires, des films comme ça, pis aux États-Unis, c'est la même chose.
Starting point is 00:20:06 Les Norteños, les Sureños, en Californie, tout ça, à la base, c'est une gang de jeunes Américains, Mexicains qui se sont mis ensemble parce que justement, pour se protéger, pour se baquer, pour protéger le quartier, à la base, c'était ça. Nous, c'était ça.
Starting point is 00:20:21 Sans le savoir, c'était ça. À la base, c'est ça. C'est une gang de monde. On va se mettre ensemble. Quand un de nous autres se fait attaquer... On va y aller. On va répliquer. Que ce soit n'importe où, on y allait. On va démontrer qu'on a une force,
Starting point is 00:20:38 qu'on se tient entre nous autres. On se tient parce qu'en ça, on se faisait battre partout. Les madames qui nous disaient ça, c'est comme... Il fallait faire de quoi sans ça. faisait battre partout, puis les madames qui nous disaient ça, c'est comme, OK, regarde. Fait qu'il fallait faire de quoi sans ça, on serait... on serait encore là, puis...
Starting point is 00:20:53 Là, on est fin des années 70, début 80, mais il n'y a pas de nom, il n'y a pas les Bélangers, vous n'êtes pas des Rouges, vous n'êtes pas encore là, c'est une gang de chums. Les Rouges, les Bleus, c'est la police qui a formé toutes ces affaires-là. C'est ça, c'est ce que affaires-là. C'est la police qui a formé les gangs. Parce que nous, quand on est en prison, j'ai rentré en prison.
Starting point is 00:21:11 Ça, on va y revenir, parce que c'est ça, je m'en allais. À partir de quel moment, vous êtes passé, on est une gang de chums, le but, c'est de nous protéger entre nous autres, de protéger le quartier, de protéger les plus faibles. Là, il y a des activités criminelles qui rentrent. Les activités criminelles, parce que
Starting point is 00:21:28 pour te dire, c'est quand ma mère est décédée, j'avais 17 ans, puis on est retourné à New York avec mon père. Moi, je voulais plus rester à New York. J'avais 17 ans, j'étais au cégep, puis je m'en allais au cégep. Mais eux, ils me donnaient pas de prêts et bourses à cause de mes parents.
Starting point is 00:21:44 Ils avaient de l'argent. Ils avaient un restaurant. Moi, j'étais dans le marde. Fait que je suis retourné. J'avais de l'aide sociale qui était 125 $ si je ne me trompe pas dans le temps. Puis cibole, aller à l'école, je ne pouvais pas. Je n'avais pas d'argent. Puis quand je trouvais... Pour aller pour une job, tu appelais. Tu es correct. Tu as la voix
Starting point is 00:22:00 d'un Québécois. Mais quand tu arrives, « Oups, c'est avec toi que j'ai parlé. » C'est comme... On ne se faisait pas engager. dans québécois, mais quand t'arrives, « Oups, c'est avec toi que j'ai parlé. » Ah, mais il y a quelqu'un qui te donne un job. On se faisait pas engager. Man, c'est comme la frustration partout. Tu te fais pas engager au travail.
Starting point is 00:22:14 Les appartements, crime. Il y a personne qui veut de... T'es né noir. C'est toi qui te donnes un appartement. Ouais, demi-sous-sol, plein de gacrèles. Sous-sol. Bon, chez les Italiens, c'était ça. T'as jamais de Noirs qui habitaient au premier. C'était dans leous-sol demi-sous-sol j'ai des italiens c'était ça t'as jamais de noirs qui habitaient au premier c'était dans le sous-sol c'est toutes des affaires
Starting point is 00:22:31 qu'on a grandi c'est comme quand tu trouves quelqu'un de raciste en avant de toi tu te défoules c'est ça qui me fait garroter tu veux aller au cégep, puis tes parents, puis je me doute,
Starting point is 00:22:48 ton père, même s'il y a un restaurant, je sais pas, t'as combien de frères et sœurs? On est cinq. Fait que t'es une famille de cinq, ta mère décède, il y a un revenu, ton père, restaurant, puis je connais la restauration assez pour savoir qu'il va pas faire des millions non plus avec le restaurant.
Starting point is 00:23:03 Lui, ça roulait quand ma mère était là, parce que c'est comme son association. Amener ça et donner le faire. Une maman haïtienne qui gère finalement. Oui, oui. Aussitôt que ma mère a décidé, on dirait que lui, je ne sais pas, il a perdu la cam.
Starting point is 00:23:17 Je ne sais plus là. Toi, tu es un jeune qui veut aller à l'école, qui veut étudier, mais les opportunités ne sont pas là. Elles ne sont pas là. La vie, les circonstances de la vie. C'est pas comme si je voulais aller faire des coups. À un moment donné, j'avais pas le choix.
Starting point is 00:23:33 Fallait que je mange. J'avais faim. Regarde, je pouvais pas vivre. Je pouvais pas. C'est bien beau parce que c'est des amis qui m'aidaient. Ils allaient faire des petits coups puis ils amenaient de la bouffe. « Ouais, mais faut que je paie le loyer. » Je l'éménageais à tous les trois mois. On me mettait dehors.
Starting point is 00:23:50 C'est aussi simple que ça. Parce que t'arrivais pas avec le budget social qu'ils donnaient. Je travaillais. Tu pouvais pas travailler. T'as trouvé un job. Rien. Absolument rien. C'est comme, à un moment donné, il y a un gars, William, lui, il a grandi ici.
Starting point is 00:24:05 Il était... Mais il était dans les centres d'accueil avec les Blancs, tu sais. Puis il a le père de bras. Lui, c'est comme... Il n'y a personne qui va le niaiser. Fait que lui, il me dit, « Ah, viens, je vais te trouver un emploi. De matin, je m'en viens te chercher. J'ai une job pour toi. »
Starting point is 00:24:20 « OK, on va avec. » À 6h du matin, il vient me chercher. Il s'en va à l'appartement il dit coin coin je coin pas personne il prend son tournevis il défonce la porte ah c'est ça oh oui pis à tous les matins c'est rendu on s'en va travailler pis moi il me dit faut que j'aille travailler tabarnak excuse moi là j'ai besoin d'argent pis à tous les matins j'allais cogner ça répond pas paf paf pis il me faisait des faire la télé les trucs pis lui il allait faire la télé, les trucs
Starting point is 00:24:45 pis lui il allait dans la chambre, whatever l'argent et les bijoux pis moi je volais de la bouffe la bouffe, des tableaux, des serviettes quand j'arrivais chez nous je disais ça au gars c'était non mais niaiseux toi moi je volais le nécessaire
Starting point is 00:25:01 que j'avais de besoin pis à un moment donné, c'est comme, c'est abominable. Que se fait-il, tu rentres dans la maison? Il y a une TV et du papier de toilette. La bouffe, des ustensiles, des serviettes. Ce qui était utile.
Starting point is 00:25:16 C'était ça que j'avais de besoin. À un moment donné, je tombe là-dedans. Quand lui s'est fait arrêter, c'est comme, wow, OK, il faut que je trouve quelqu'un. Puis t'es dedans, puis t'as comme la facilité, t'as de l'argent.
Starting point is 00:25:33 Oui, il s'est fait arrêter. J'ai trouvé quelqu'un. Un gars qui était un T-Chum qui avait qu'il me gardait. Il connaissait pas l'hôpital. Viens t'être avec moi, puis on s'en va travailler. On va déploguer à la télé. Je faisais la même affaire. J'ai appris j'ai volé, j'avais pas le choix
Starting point is 00:25:47 j'ai volé, j'avais pas le choix pis j'ai fait ça, mais pendant ce que je volais ces affaires là les policiers me suivaient parce que eux autres, gagne, mélangé pensaient que j'étais un gangster de la drogue, des armes
Starting point is 00:26:03 absolument nadal, style télévision t'étais un petit gars qui la drogue, des armes. Absolument nadal, ce type de télévision. T'étais un petit gars qui défonçait des portes pour manger. Je défonçais des portes pour manger et vivre. Les TV, on les revendait dans les salons de coiffure. Un ami à mon père, on allait vendre ça. Mais moi, ce qui me frustrait, c'est quand je les amenais. Pour moi, je pensais que je les aidais.
Starting point is 00:26:23 Parce qu'il n'y en avait pas. Mais aussitôt que je sortais là, il me disait, c'est quand je les amenais. Pour moi, je pensais que je les aidais, parce qu'ils n'en avaient pas. Mais aussitôt que je sortais là, ils me disaient « Ah, c'est un petit voleur, ça. » Mais ça, ça me faisait chier. Tu sais, de me faire traiter, tandis que tu sais, je vais voler pour aider. – Ah, il traite de voleur, mais en même temps, il achète le stock. – Il achète le stock.
Starting point is 00:26:37 – Il achète le petit voleur. – Check le petit Chris de voleur. Il a des bons dés de CTV, le petit Chris de voleur. – C'est ça, ça me frustrait. – Non, je comprends. Non, mais ça me... En tout cas, ça me fait penser quand j'étais petit,
Starting point is 00:26:51 c'est ça, ma mère travaillait au dépanneur. Elle gérait le dépanneur de mon coin. Fait que, mais tu sais, j'étais... Eux autres, c'est des petits bommes. C'est des petits bommes. Les premiers à venir, tu as acheté du pot, tu as même acheté du weed. Après ça, tu me traites de petit bomme. C'est des petits bommes. C'est pas mieux de venir te jeter du pot, m'en. T'as même ça, m'acheter du weed.
Starting point is 00:27:06 Après ça, tu me traites de petit bomme. Tu l'apprécies, le petit bomme, m'en? » Non. Puis, tu as parlé de... Je vais commencer, mettons, première arrestation. Ma première arrestation, c'est une voie de fait parce que c'est un gars qu'on connaissait qui avait piqué un de nos
Starting point is 00:27:25 amis. C'était Abbé, pas volé. Non, il l'avait piqué. Pourquoi? Puis nous, on a décidé d'aller chercher la personne. Malheureusement, c'était pas lui, c'était un autre gars qu'on avait trouvé et qu'on l'avait battu. Parce que vous étiez encore
Starting point is 00:27:43 dans le mood, on se protège, même maintenant, on se protège plus juste des blés, on se protège entre nous autres. Fait que t'attaques un de nous autres, on va... On se protège, parce qu'on se protégeait déjà. Puis t'sais, t'avais comme partout, c'est le haut nord, ceux qui habitaient là, mais on les connaissait pas vraiment encore. Puis il y en a des fois
Starting point is 00:27:59 qui voulaient se montrer se battre, mais même avant ça, des fois, on se battait contre nous. J'aimais pas ça, je te l'amène. C'est pas ça. Il y avait du black on black. Black on black, pourquoi on se bat contre ceux qui nous traitent de nègres aussi, de ça.
Starting point is 00:28:19 Puis déjà là, je m'éloignais. Mais quand cette affaire-là s'est arrivée, on a décidé, on est allé battre le gars, malheureusement. On a eu, comme le juge nous avait dit au avocat, plaide coupable. On va sortir plus vite. On a plaidé coupable. On a fait deux semaines.
Starting point is 00:28:37 Puis tout de suite après la semaine, en tout cas la journée après, le gars était mort. Même l'avocat nous a dit vous étiez chanceux. Oh mon Dieu, on aurait fait 14 prisons. Pour la première fois, on allait juste battre quelqu'un de mal. OK, dans le fond, parce que tu ne peux pas être jugé, malgré que vous aviez été jugé pour voie de fait,
Starting point is 00:28:56 il aurait pu vous réaccuser peut-être. Non, on avait déjà appelé des coupables. Ah oui? On a appelé des coupables. C'est plate, mais c'était ça. Écoute, c'est des… C'est plate, là, mais c'était ça. Écoute, c'est des... C'est des accidents, puis... T'es pas le premier...
Starting point is 00:29:10 J'ai tonné un podcast la semaine passée, jeune, 15 ans, une bataille, ça a mal fini, puis il y a eu un décès. Lui, il était accusé, par exemple, mais c'est ça, ça aurait pu... Ah oui, oui, oui. Écoute, je m'en ai sur quelque chose, je m'en ai... Sur quelque chose je m'en allais
Starting point is 00:29:25 sur la prison en fait oui mais ce que je dis j'ai retrouvé mon idée on parle à cette époque là t'es noir t'as pas beaucoup d'argent puis là viens rajouter un dossier criminel par dessus ça, ça devient encore plus dur
Starting point is 00:29:42 ça me vient encore plus dur mais la vie, déjà, dehors, était tellement dure que la vie en prison, c'était mieux. C'est stupide à dire. — Non, non, non, non, non. — Je le dis parce que le monde, quand je dis ça, c'est ça, t'as garde, ouais, mais c'est pas ça, parce que
Starting point is 00:29:58 moi, là, tu sais, j'avais une famille, puis là, tu tombes tout seul, puis à un moment donné, comme tu veux, veux ou veux pas, la vie est trop dure, tu tombes dans la drogue. Parce que quand tu manges pas, c'est de la drogue ou whatever, comme pour soulager la faim, whatever.
Starting point is 00:30:13 Quand t'as une vie, je demande par la tête, une vie de marde un peu, puis une vie pas cool, fait que tu te gèles pour oublier. Tu te gèles pour oublier, parce que c'est rien que ça. On a commencé avec du pot, de la bière, puis après ça, un peu plus tard, on a tombé dans la grosse marde. Mais
Starting point is 00:30:30 t'avais pas le choix. C'est soit ça ou je serais itinérant. Puis quand je rentrais en prison, puis je comprenais pas moi. En tout cas, juste pour dire, la première fois en prison, moi, c'est appartenait. Puis on m'a enfermé 24 sur 24
Starting point is 00:30:46 pendant 4 heures. J'ai failli. Jamais j'aurais rentré en prison. Pendant 4 ans, tu dis? Pendant 4 jours. 4 jours, 4 jours, excuse-moi. Pendant 4 jours. 24 sur 24. La première fois. J'ai failli revirer le loco, je sais pas trop quoi. Je voulais plus rentrer en prison.
Starting point is 00:31:02 Mais ils m'ont pris parce qu'on était 4. C'est pour la bataille. Puis mes autres amis, ils étaient plus rentrer en prison. Mais ils m'ont pris parce qu'on était quatre, c'est pour la bataille. Puis mes autres amis, ils étaient en haut au 13e. Puis quand ils m'ont monté au 13e, j'étais là, wow, c'est un camp. La prison, c'était des camps. Des camps de jeux, des camps d'enfants.
Starting point is 00:31:18 J'ai logé, je suis nourri, j'ai de la télé. T'as la télé, table de ping-pong, salle de... Tu vas jouer au hockey, tu vas jouer au basket. C'est comme, c'est ça la prison? Parce que moi, d'après moi, la prison, t'es en arrière d'un barreau pis tu bouges pas. Comme j'étais dans le quatrième
Starting point is 00:31:34 étage, pis enfermé, pis t'as pas personne, pis t'as l'autre en face de toi. Mais quand ils m'ont monté au treizième étage, oublie ça, c'est ça la prison? Pis après ça, ils nous ont transféré à Bordeaux. Dans les années 86, la première fois.
Starting point is 00:31:51 On rentre là, piscine. 180 gars, tout le monde ensemble. De 7h du matin à 10h30. C'est pas une prison. On jouait au basket. Moi, je sortais là. C'est comme tous les gars. Dans le temps, tout le monde était gonflé. Puis à ça.
Starting point is 00:32:07 Mais avant, tout le monde était... Tu n'as rien d'autre à faire que tu pousses, tu pousses, tu pousses. Pompé, pompé, pompé. Moi, j'étais bien. Je pouvais manger trois repas. Puis dormir. Tu n'avais pas de stress. Je n'avais pas de loyer à payer. Quand je sortais, j'essayais de retourner à l'école pareil.
Starting point is 00:32:23 J'allais à l'école ou aller travailler. Mais ça marchait pas. Fait que je tombais dans la criminalité. Puisqu'en même temps, tu te dis, dans le pire des cas, je retourne au camp de vacances. Ben, c'était comme ça parce que les gens nous apprenaient comment ça marchait. T'sais, « Oh oui, fais-ci.
Starting point is 00:32:39 Tu vas sortir. » Ils te disaient quel crime ou combien de temps. Fait que c'était déjà... C'est rien. Excuse ou combien de temps. C'était déjà... C'était rien la prison. On dit que la prison, c'est l'école du crime. Ah, c'est l'école du crime. Tu rentres pour une bataille, tu sors là,
Starting point is 00:32:55 t'es un baccalauréat en trafic de drac. Puis tu choisis ton chemin. Parce que moi, quand je suis rentré là, j'ai regardé le monde. J'ai regardé des gens, pas des robineux, j'ai regardé, il y en a qui sont bien, j'aimerais ça être comme lui. Comment ça, il a 40 ans, 50 ans,
Starting point is 00:33:11 et tu vois que le gars, il n'a pas l'air d'un trou de cul. Il est en prison, mais s'il sort dehors, il n'a pas l'air. Ce n'est pas marqué dans son front. C'est exactement ça. J'étais là, j'aimerais ça être comme ces gens-là, ou ceux qui avaient de l'air soignés.
Starting point is 00:33:25 À un moment donné, quand je tombais dans la drogue, je me droguais, je me droguais. Pourquoi? Puis c'était juste droguer, aller voler. À un moment donné, mon cerveau a comme « wow ». Parce que à un moment donné, t'es tout seul dans la cellule puis tu penses « qu'est-ce que je vais faire
Starting point is 00:33:41 de ma vie? J'arrête la drogue, puis je vais voler. Parce que si tu as commencé à voler pour pouvoir manger, de la manière que ta vie s'est demandée à la mort, tu commences à consommer, puis là, tu finis par voler pour consommer. Pour consommer, après ça, je me dis, non, regarde, tu es en train de me détruire. Si je vais voler, ils vont faire du cash.
Starting point is 00:34:00 Ils vont faire du cash, puis je vais voler. Tu vas avoir l'air de quelqu'un bien habillé, qu'on va respecter, qu'on va pas voir comme un déchet quand ils vont me promener. Comme un déchet, parce que tant qu'à voler puis se détruire, tu voles, puis tu te mets en santé, puis c'est, je pense, la majorité des voleurs qui ont des biens,
Starting point is 00:34:17 parce qu'ils l'ont conservé. Parce qu'ils ont la bonne mentalité. Tu veux dire, c'est la... C'est weird la façon que tu vas le dire, mais c'est la bonne mentalité criminelle. Si tu vends de la drogue, le monde qui vend de la drogue, qui font de l'argent et qui réussissent, c'est parce qu'ils n'en prennent pas. Ils n'en prennent pas.
Starting point is 00:34:32 Occasionnel ou des fois récréatif. Moi, je ne connais pas un gros trafiquant qui a été addict et qui s'en est bien sorti. Tout le monde que je connais qui ont trafiqué et qui n'ont pas fait de drogue, ils s'en sortent plutôt bien ou s'en sont plutôt bien sortis, outre la prison, mais je veux dire, dans la vie monétairement, je parle,
Starting point is 00:34:49 ils s'en sont toujours bien. Là, tu tombes à un étape de ta vie où tu te dis, OK, là, tu te dis, I'm gonna be a criminal. Je suis un criminel, je vais gagner ma vie comme ça. Un autre affaire encore. Dans ma tête, moi, excuse-moi.
Starting point is 00:35:05 Non, non, mais pensez que mon corps, il faisait ça. Va faire une thérapie. Pour la colère, j'imagine. Non, pas pour la colère, parce que moi, dans ma tête, je ne suis pas un criminel. Ok. Tu as juste défendu. Non, moi, je vole. Ok, à cette époque-là.
Starting point is 00:35:19 Dans ma tête, je rentre en prison, mais je ne suis pas un criminel. Pour moi, un criminel, c'est quelqu'un qui tue. Qui tue, qui viole. Voler de l'argent, je suis pas un criminel. C'est ta job. Regarde, excuse-moi, les gens, à Cravat, tout le monde vole de l'argent pour réussir.
Starting point is 00:35:38 C'est parce qu'ils se font pas pogner. Moi, voler de l'argent, je suis pas criminel, tabarnak. Je veux vivre, je vole pour vivre. Pour enlever la vie de l'argent, je suis pas criminel, tabarnak. Je veux vivre. Tu sais, je vole pour vivre. Pour enlever la vie de quelqu'un, tu sais, ou en tout cas,
Starting point is 00:35:52 traumatiser quelqu'un, là, à vie. C'est quoi le papier, même, esti, en tout cas? Pourquoi j'ai commencé à faire ça? C'est qu'à un moment donné, il y a deux policiers, deux détectives qui m'ont suivi pendant des années puis qui m'ont amené au poste, qui m'ont fait comprendre. « C'est mieux d'arrêter de faire ce que tu fais. »
Starting point is 00:36:10 « Tu déranges les gens. » Le détective Wolfe et la plante. Deux messieurs même sérieux. Ils m'ont dit qu'ils me suivaient pendant trois mois. Ils ont déjà connu mon père en 1974. Ils ont arrêté mon père. Ils ont arrêté Franck Cotroni. Il me disait ça.
Starting point is 00:36:23 « Toi, t'es rien. » « C'est mieux d'arrêter que ce fait puis je faisais des cabanes c'était mieux d'arrêter sans son vote maintenant de bois pour de bon tu es mieux d'aller faire de quoi tu sais rire là ok sérieux je te retourne à l'école en imprimé en impression puis de l'âge et avait un ami qui tout à l'université en finance. Puis lui est sorti. Cédric, on a trouvé le mystère. On faisait de l'argent comme quand tu ouvres un robinet.
Starting point is 00:37:00 On faisait de l'argent. Je suis curieux là. On faisait de l'argent. On a appris de quoi même. On faisait de l'argent. Je suis curieux, là. On faisait de l'argent. On a appris de quoi, même. On faisait de l'argent. Ça nous sortait partout. À un moment donné, non, parce qu'on a appris.
Starting point is 00:37:11 Il ne faut pas faire ça. Puis lui, il dit, il ne faut pas faire ça. Les enfants. Non, mais il me disait, ne fais pas ça. On prend des notes, mais on ne le fait pas.
Starting point is 00:37:18 On ne le fait pas. Ne fais pas ça. Parce que quand tu fais ça, tu déranges les gens. Tu touches les gens, tu sais, personnellement. Genre, OK, je ne savais pas. Oui, tu déranges, tu vas voler les gens, tu sais, personnellement. Genre, OK, je savais pas. Oui, tu déranges, tu vas voler les gens.
Starting point is 00:37:27 T'aimerais-tu ça, là, que t'arrives chez vous, pis quelqu'un s'en a dans tes affaires? Oh, OK. Tu sais, je suis pas un imbécile. — Je comprends, mais quand tu parles avec moi, là, je crue l'histoire avec ton chum, là, à 4 mois, vous faisiez de l'argent. — Oh, on faisait de l'argent. Lui, il était sorti en finance, puis on a tombé dans la fraude.
Starting point is 00:37:43 — Je me doutais, c'est là que tu t'en allais. Oui, parce qu'avant ça, on la gardait jieux à tous les jours. Les Blancs, ils volaient des 300 000. Ils se faisaient jamais taper dessus. « Oh, c'est un crime à cravate. » Ils donnaient pas de prison. Parce que toi, si tu te fais arrêter,
Starting point is 00:38:00 dans une maison, tu vas voler peut-être pour 2-3 000 piastres de stock. C'est entré par infraction. Peut-être que tu vas le qualifier des cotes naïmites. Exactement. C'est tout ça. Après ça, quand on a regardé la télé, ça vole, ils ne se font pas arrêter. On est allé là-dedans.
Starting point is 00:38:16 Mais ce gars-là, c'était un brain. C'était un cerveau. La magie, là. En premier, lui, il y allait tout seul. Sans rentrer dans les détails, tu nous disais un peu c'était quoi, parce que là, on parle, lui, il allait tout seul. Sans rentrer dans les détails, tu nous disais un peu c'était quoi, parce que là, on parle de on est à peu près dans quelles années?
Starting point is 00:38:30 90, 94. Dans le début des années 90. 94, 94, 95. Ça nous donnait le modus operandi, mais c'est un peu dans quoi vous trempiez quand tu parles de fraude professionnelle. La fraude, la fraude, la fraude. On avait, tu sais, des informations.
Starting point is 00:38:47 On allait à la banque. Mais il y avait... C'est parce qu'il y a plein de branches. Ouvrir des comptes, ouvrir des marges de crédit. Même pas, même pas, même pas. Directement dans le compte de la personne. OK, vous venez de dire OK, c'est ça. On vidait le compte.
Starting point is 00:38:59 Vol d'identité, puis... Vidait le compte. Tu sais, lui était fort là-dedans. Mais moi, j'étais là, non, man, je veux pas faire ça. Moi, j'ai appris d'autres choses. Moi, j'étais là, non, je veux pas faire ça. Moi, j'ai appris d'autres choses. Moi, j'ai appris d'autres choses que je pouvais faire de l'argent sans aller dans le... prendre l'information de la personne
Starting point is 00:39:13 directement. Puis moi, j'allais, excuse-moi, j'allais directement voler la banque. Fait qu'en volant la banque, il me courait pas après. C'est stupide à dire parce que je vole pas la personne comme le policier m'avait expliqué parce que dans le fond, une personne va faire une plainte
Starting point is 00:39:28 mais la banque, puis une banque ne va souvent pas le dire parce qu'elle ne veut pas passer ils n'ont rien à cirer parce que à tous les fois qu'ils réécrivaient Ristoun, Ristoun, on était content on pouvait voler c'est parce qu'il y a aussi une banque qui dit qu'il se fait voler les gens ont plus confiance à la banque
Starting point is 00:39:43 si ils sont capables de te voler toi, ils sont capables de me voler moi. Nous, on est tombés là-dedans et on s'est grugés. C'est ça qui nous a sortis de la marde. Avez-vous déjà été arrêté pour front? Oui, oui, oui. Je pense pas que t'en parlerais aussi.
Starting point is 00:39:58 Non, non, non. Je me suis fait arrêter. Ça me dérange pas parce que déjà, je me suis fait arrêter pour des niaiseries pis t'avais pas d'argent quand on avait pas d'argent les avocats qu'est-ce qu'ils nous disaient? plaide coupable, tu vas sortir plus vite
Starting point is 00:40:12 un coup qu'on faisait de l'argent c'est différent tu peux te payer des avocats pis tu peux être comme les qui fait des crimes c'est rien que de l'argent. Pas d'argent, t'es dans la marde. Fait que quand on a commencé à faire de l'argent, ok,
Starting point is 00:40:30 y'a plus de couleur, là, c'est de l'argent. C'est énorme. Là, c'est des procès, puis là, c'est des... Tu te retrouves avec des plus petites sentences pour des plus gros montants, mais parce que t'as payé un avocat, puis tu t'es défendu comme du monde, t'as pas juste fait, je peux être coupable. Parce que quand t'es un jeune noir de 19 ans, elle est pleine de coupables, t'as la vie devant avocat pis tu t'es défendu comme du monde t'as pas juste fait je vais plaider coupable parce que quand t'es un jeune noir
Starting point is 00:40:45 de 19 ans tu le sais pas plaider coupable t'as la vie devant toi tu le sais pas pis tu connais pas le système tu veux sortir de prison mais c'est de la marde
Starting point is 00:40:52 parce que tu viens de te faire marquer à vie pis l'avocat ben c'est un avocat de l'aide juridique plaider coupable Jean-Charles Effou pis Léo Del Nego
Starting point is 00:41:01 qui est juge c'est des piles de dossiers de même. C'est que là, eux autres qui travaillent pas longtemps sont payés, tandis que s'il faut qu'ils citent toi, tu veux pas plaider les coupables, là c'est un procès, puis ils sont payés le minimum que l'aide juridique donne. Mais quand tu vas
Starting point is 00:41:14 payer un avocat, lui il veut y aller en procès, il va en passer des heures sur ton dossier parce qu'il va te les charger des heures. Sauf qu'au bout de la ligne, tu vas te retrouver avec moins de peine. Puis si, comme tu dis, tu fais du gros cash, payer 15, 20, 30 000 $ d'avocat, ça fait pas un pli, quasiment. Ça sort pas de tes poches. Ça sort pas de ta compagnie.
Starting point is 00:41:31 Ça sort de tes poches, mais tes poches ont été rappelées par les poches de quelqu'un d'autre avant. Mais tout ça, mettons, cette période-là, si on parle des Bélanger, à quel point c'était-tu toi puis un de tes chums? Les Bélanger, c'était-tu là-dedans aussi? À quel point c'était-tu toi et un de tes chums? Les Bélangers, c'était-tu là-dedans aussi? À quel point c'est… Quand on passe de gang de jeunes qu'on se protège, on protège le quartier. Pour ceux qui ne te connaissent pas, moi, je te l'ai dit au téléphone, la première fois que j'ai entendu parler des Bélangers, c'était dans une chanson de sans pression, vous avez entendu le nom des mélangés. Je le sais, et étant un gars qui s'intéresse beaucoup au milieu des gangs
Starting point is 00:42:08 et au milieu des criminels, c'est ça que j'ai découvert que c'était un des premiers gangs de rue. Mais pour que ça soit considéré gang de rue, y'a-tu quelque chose où tantôt tu me disais que c'est la police qui a vraiment créé les gangs, comme Bleu-Rouge a été à la base des équipes de soccer, Votre Chantail-Tarot,
Starting point is 00:42:23 mais ça a-tu déjà, pour vous autres, ça a-tu déjà été une gang, à la base, c'était des équipes de soccer, votre chandail, ta roue. Mais, tu sais, ça a-tu déjà, pour vous autres, ça a-tu déjà été une gang? Tu sais, je veux dire, il y a un genre de crime organisé, si on peut dire, que vous avez dit, on fait, nous autres, on s'appelle les Bélangers, puis on fait ça dans la vie.
Starting point is 00:42:40 Bien, après ça, c'est mon ami d'enfance encore qui est rentré là dedans c'était du calme joseph du calme joseph c'est avec lui qui faisait on était tous ensemble à kéké depuis qu'on est jeune ensemble pour ceux qui écoutent si vous connaissez le nom du calme joseph vous disiez rien dit à rien allez googler vous allez vite comprendre qui est du calme joseph c'est nous on a grandi avec le gâteau et quand j'ai quelquun, on s'en fout qu'il est malade ou pas malade.
Starting point is 00:43:07 Tu le connais, la personne. Tu le connais, oui. Tu comprends? Fait que nous, on a grandi ensemble. Déjà, on se battait contre des Blancs. Puis à un moment donné,
Starting point is 00:43:15 c'est après la bataille contre... Le gars qui est décédé après votre procès. Exactement. Puis là, ça ne m'intéressait plus. Puis blablabla. Puis lui, il disait
Starting point is 00:43:24 non, non, non, on continue. Puis lui, depuis qu'on est jeunes, il se tenait avec des Italiens parce que son père avait un taxi, puis il allait à Saint-Léonard. Du calme, il y a tout le temps des amis italiens. Il voulait tout être comme des Italiens.
Starting point is 00:43:39 C'était programmé dans sa tête. Mais du calme, c'est un criminel. Il y a toujours la mentalité. La mentalité, parce que... Tu vois ce que je viens de dire? Je dirais de quoi, mais je voulais pas. Parce que quand on battait le gars, man, fuck!
Starting point is 00:43:56 On donnait des coups. On est 4-5, man. Le gars tombe, man. Il a sauté dessus. C'est des choses qu'on faisait parce qu'il est plus là aujourd'hui mais je comprends pis lui il a sauté je sais pas
Starting point is 00:44:11 du bang en tout cas vous autres vous vouliez le battre le gars il est à terre man regarde on lâche là maintenant du calme peut-être genre pas lâcher prise un pitbull pis après ça pis quand je voulais pas il me dit man maintenant. Du calme, peut-être que Jean n'a pas lâché prise. Un pitbull.
Starting point is 00:44:28 Puis après ça, quand je ne voulais pas, il me dit, « Man, on va faire une gang. On va voler les Blancs. » C'est normal parce qu'on n'en avait pas. Tu n'as pas de job, tu n'as rien. À un moment donné, il faut que tu voles pour vivre. Whatever. Il faut que tu te débrouilles. Il me dit, « On va voler les Blancs, man. Ils vendent la drogue. Puis ils peuvent faire appeler la police. »
Starting point is 00:44:43 Je dis, « Ouais, mais ils peuvent faire appeler la police ils peuvent nous tirer moi ça m'intéressait pas de mourir donc en premier parce que le monde nos amis c'est soit qu'ils venaient chez nous le midi après l'école manger soit chez nous au restaurant
Starting point is 00:45:00 ou si c'est pas chez nous c'est chez Ducam qui était si je me trompe pas je l'ai connu, mais j'ai beaucoup lu puis vu sur lui, c'était quelqu'un d'hyper charismatique. Ah ouais. Le monde, c'était un leader né, le monde est... Ouais, en tout cas, tout ça, c'est comme un jeu. On commence avec un jeu, puis après ça, ça devient sérieux. C'est tout un jeu qu'on a commencé.
Starting point is 00:45:26 Je dis, viens-t'en, puis tu le fais. OK, ça, on connaît rien. Mais lui, il était programmé. Le midi, quand je ne voulais pas, après ça, il était tellement sérieux pour former une gang, on s'assoyait dans sa chambre, on regardait la télé, il mettait le parrain. Il faisait jouer le parrain pour tout le monde.
Starting point is 00:45:43 Moi, quand je n'étais pas pas là j'arrivais en retard j'arrive pis j'ai le sourire je suis de même man t'es un gars à plat vie quand j'arrivais tout le monde était content tout le monde était repagné 2-3 heures de même pis Maxime on est plus capable on est de même pendant 3 heures
Starting point is 00:45:59 j'ai mal dans le front pis lui il me dit Maxime dès que t'arrives tu fais rire le monde, mets-toi dehors. Tu sais, je voulais pas, mais lui, c'était tout le temps ça. Puis il me disait, quitte-toi pas, à 16 ans, je me rappelle, je vais avoir ma maison avec deux portes de garage.
Starting point is 00:46:17 OK. Tu peux dire n'importe quoi à tes 16 ans, man. Tu vas faire quoi? Tu travailles pas, ton père est un chauffeur de taxi. Tu vas passer où pour avoir ça? Mais quand il a commencé, tu ne travailles pas, ton père, c'est un chauffeur de taxi. Tu ne vas pas c'est où pour avoir ça? » Mais quand il a commencé, tu es à devenir. J'étais comme « Tabarnan, le gars, son père, c'est un chauffeur de taxi.
Starting point is 00:46:31 Tu sors d'où, man? » On faisait des trucs, mais il était déjà en avance sur nous parce qu'il s'était tenu avec des Italiens. À un moment donné, oui, il y avait un garage. Il s'est arrangé. Après ça, man, je ne l'ai pas vu pendant un bout parce qu'on se voyait moins. Je vois après, oh, il y a un garage. C'est arrangé. Après ça, man, j'ai pas vu m'en donner un bout parce qu'on se voyait moins.
Starting point is 00:46:46 Je vois après, oh, il y a un club, Platinum, sur Crescent. Parce que si... Comment tu peux avoir ça? Parce que tu sais,
Starting point is 00:46:54 j'essaie de mettre aussi les gens en contexte. Tu sais, vous autres, c'était les Bélangers, mais toi, tu t'es un peu tassé de ça. Tu faisais tes trucs à toi, tes vols,
Starting point is 00:47:02 tes trucs avec Hugh Lafrode. Si je ne me trompe pas, lui, le gang qu'il a fini par créer, qui était les... Il a commencé, il a créé les théoristes. Son premier gang qui a commencé,
Starting point is 00:47:16 puis il essayait, puis là, il théorisait tout le monde. Il battait, puis... Après ça, c'est quand après le club il y a eu le 67 mais moi j'ai déjà vu puis j'ai été surpris de voir le gars
Starting point is 00:47:31 parce qu'à un moment donné je me promenais à McGill puis je l'ai vu, puis il y avait 10 gars à l'entour de lui, 10 bodyguards c'était comme tabarnak je vois ça à la télé j'étais content de le voir en même temps en même temps je voulais courir parce que tu restes là, tu sais pas ce qui peut t'arriver.
Starting point is 00:47:49 Mais... Ou il peut t'absorber dans son sac et tu vas rentrer dans la gang. C'est un gars qui est pas gêné parce que lui, il est tout le temps en film. Tu vois, je te l'ai dit. Ouais, non, non. Il allait voler les blancs, les motards, puis il venait me voir.
Starting point is 00:48:03 Parce que c'est vrai vrai il fait faire appeler la police et ça l'a trouvé il a fait sa vie de même puis c'est terminé comme on sait même à lui ça le dérangeait pas parce que c'était comme ça il avait choisi ce live by the gun die by the gun il savait qui était ce qui allait se produire. Puis, après l'histoire dans le fond de la fraude que tu me parlais avec ton 94, 15, whatever, tu finis par te faire arrêter, mais c'est pas passé
Starting point is 00:48:34 qu'il range ça dans le fond, il tape ses doigts. On a fait à peu près 1,8 millions de dollars de fraude. OK. De l'argent. Merci beaucoup. Ah oui, pour ne pas travailler toutes ces années-là, tabarnak. Oui, oui, on s'amusait, man.
Starting point is 00:48:51 Tu sais, la porte était ouverte, on pouvait rentrer partout. On n'était plus noir. L'argent est face à couleur. L'argent est face à couleur, on n'était plus noir, mais on rentrait partout. Partout, les gens ne pouvaient pas rentrer.
Starting point is 00:49:04 Bienvenue, respecté, puis... On rentrait. C'était comme les gens ne pouvaient pas rentrer, on rentrait. C'était comme, ah oui. Mais, tu sais, comment je peux dire? C'était ça, le seul moyen, parce que ça. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui
Starting point is 00:49:17 tu es en face de moi et tu peux me parler de ça? Si tu es en face de moi et tu peux me parler de ça, c'est clairement parce que tu n'es plus là. Je ne suis plus là. Je passe un jour de malheur. Non ça, c'est clairement parce que t'es plus là. Je suis plus là. On est en 2023. Je passe le journal. Non, non, mais qu'est-ce qui fait justement que t'as passé de...
Starting point is 00:49:33 C'est où pis c'est quoi la raison qui a fait qu'aujourd'hui t'es là pis tu me parles de ça pis que t'es plus là, que t'as pas fini six pieds sous terre ou en prison aujourd'hui? Non, parce que moi, j'ai tout le temps choisi mon chemin. J'ai tout le temps voulu que la police m'arrête, puis je m'en foutais parce que la police, moi, dès que la police arrivait, t'es...
Starting point is 00:49:52 Tu te battais pas, tu te défendais pas. J'ai rien à foutre. Emmène-moi en prison parce que je sais que je vais sortir. Puis j'ai jamais voulu aller aux peines, aux pénitenties, parce que j'étais comme... Ça allait me détruire, tomber dans une gagne de trucs. Je fais juste... Je m'en comptais. Dans le fond, prison, peine,
Starting point is 00:50:07 j'explique vite, vite, dans le fond. Souvent, quand on va parler de prison, ça va être du provincial. Deux ans moins un jour, quand on parle de peine, pénitentiaire, c'est fédéral. C'est pour ça qu'il dit... Le provincial ne te dérangeait pas, mais le peine...
Starting point is 00:50:22 Non, non, non, moi, je n'ai jamais voulu, parce que c'est des gens, des criminels... Non, non, non, moi, je n'ai jamais voulu parce que, tu sais, c'est des gens, des criminels, 20 ans, 25 ans, tabarnak. Ce que toi, tu ne te considérais pas comme étant un criminel, comme tu disais tantôt, parce que tu ne faisais pas de mal physiquement. Tu ne laissais pas personne,
Starting point is 00:50:38 tu ne violais pas personne, tu ne battais pas personne, tu ne tirais pas personne. Ah, rien de ça. Comme tu disais, quand tu t'es battu dans ta vie, c'était pour de la défense, c'était pour c'était pour pour de la tête pour battre quelqu'un pour voler son portefeuille c'est pas genre de crime l'autre commettait pas ça moi dans ma tête mais mon fait comprendre ben oui tu voles j'ai compris on peut tu commettais des crimes exactement c'est pas ça va pas passer les choses mais tu sais c passer quelque chose des fois on commet des crimes on se considère pas comme des criminels
Starting point is 00:51:08 je sais dans nos têtes je dis dans nos têtes je sais ce que j'ai déjà fait je considère c'est un crime que t'as commis ça fait pas de moi un criminel pour ça ils m'ont rentré en prison
Starting point is 00:51:24 parce qu'à un moment donné, j'avais fait de la fraude, puis en tout cas. Puis après ça, ils allaient me donner un sursis, m'envoyer voir un travailleur social. Moi, je savais pas, moi, elle me posait des questions. J'ai pas de regrets. Je dis, ouais, mais je faisais pas de mal à personne. Elle me dit... Faut que t'aies des regrets.
Starting point is 00:51:39 Même si t'en as pas, faut que tu dises ce que t'en as. Elle me dit, t'es sûr? Ben non, OK, mais... La banque a fait des millions. J'en ai même pas pris deux tu dis ce que t'en as. Elle me dit, t'es sûr? Ben non, OK, mais... La banque a fait des millions. J'en ai même pas pris deux sur les centaines qu'ils font. Non, moi, ça me dérange pas. Elle dit, ah ouais. Elle dit, tous tes fondeurs, vous êtes tous pareils.
Starting point is 00:51:55 C'est dur d'avoir une libération conditionnelle quand tu dis que t'as pas de regrets. En prison, 5 mois. Là, ils m'ont fait faire une thérapie de trucs. Là, je suis, c'est quoi? Oui, c'est vrai que je dérangeais les gens parce que je ne savais pas. Pour moi, c'est la banque. Mais non, il y a les gens,
Starting point is 00:52:12 quand leurs noms sont maganés, après ça, s'ils volent. Toi, tu ne vois pas la madame pleurer dans son salon. Pour toi, c'est la banque. Pour toi, c'est la banque. Mais après ça, il faut qu'elle démêle pour refaire son nom oublie ça
Starting point is 00:52:27 j'ai quelqu'un au podcast un moment donné qui m'a fait réaliser une chose tu sais quand j'ai conté une histoire qu'un moment donné j'allais me pogner avec quelqu'un
Starting point is 00:52:35 puis j'ai vu que son enfant était dans son char fait que je ne veux pas que son enfant voit ça puis il me dit ouais mais si son enfant
Starting point is 00:52:41 n'avait pas été dans son char mettons que tu te serais pogné avec le gars il rentre chez eux son enfant va le voir tout poqué et tout pété pareil. Non, mais tu sais, c'est la mentette. Pour moi, ce gars-là, j'ai pas d'impact
Starting point is 00:52:52 sur son enfant parce que son enfant me voit pas en train de, mettons, lui mettre mon poing dans la face. Mais ça change rien parce que, OK, il a pas vu son père, mais quand il arrive pour bain avec son père, il m'a gagné de main. Fait que c'est ça, à un moment donné, que tu réalises que, ah ben oui, c'est pas parce que je le vois pas pas que je fais pas du mal à personne. Mais tu sais, je comprends
Starting point is 00:53:08 ta vision, parce que c'est une vision que j'ai déjà eue, tu sais, si tu vaux pas la... Tu sais, c'est sûr que si à chaque fois que tu retirais de l'argent qui t'appartenait pas, tu voyais la petite madame faire, mais c'est parce que c'est mes économies, moi j'ai... Tu sais, hey, t'aurais peut-être lean back faire comme moi, excusez madame, tu sais, mais je comprends la mentalité
Starting point is 00:53:24 de dire, je vois la banque, je vois pas personne. Parce que tu vois pas le mal que tu fais en tant que tel directement. Tu le sais, mais tu fais comme ça m'atteint pas, tu le vois pas. Je le savais vraiment pas jusqu'à temps qu'on m'envoyait un nom et une thérapie.
Starting point is 00:53:40 Tu réalises qu'on t'explique ce que tu fais et mal, parce que pour toi ça l'était pas. Pas en tout. Mais tu sais, c'est bien. C'est là que tu as réalisé, dans le fond, le mal que tu faisais. Tu t'es fait, OK,
Starting point is 00:53:55 je vais changer de souci. C'est à partir de ce moment-là que tu as décidé de changer de vie? Décider, oui, parce que à un moment donné, c'est comme, bon, si on te peine encore, ils vont te faire comprendre que tu as fait des erreurs, puis ça ne m'intéresse pas. Puis aussi, j'ai rencontré
Starting point is 00:54:10 quelqu'un, j'ai rencontré une femme qui est professeure, qui n'est même plus dans la vie. La dame avec qui tu es arrivé, qui est à côté. Bon, exactement, Claude. Fait que ce n'est plus pareil. Quand tu as envie, non, ne fais ça là, parce que
Starting point is 00:54:25 si tu vas, tu vas rester. Ça me tente-tu de rester là encore pis tout seul. J'ai plus l'âge. Quand j'y allais, moi c'était des étapes. Moi je me voyais en prison, je me voyais sortir. Je m'assoyais en arrière des barreaux
Starting point is 00:54:41 à Bordeaux, pis je regardais dehors. Pour moi c'était pas la prison, parce que je trouvais... Oh! Un bus! OK, un jour, je vais prendre l'autobus, je vais m'en aller moi aussi. Puis quand on sort... T'as fait, mettons, fait un an que t'es en dedans, puis quand tu sors, c'est un an là,
Starting point is 00:54:58 t'es oublié vite, hein? Ah, c'est fini, c'est fini. C'est oublié, c'est... Dès qu'on sort avec nos sacs bruns, là, oh! Non, c'est ça, c'est comme... It's a part of the game, c'est ça. C'est ça, c'est fini. C'est oublié. Dès qu'on sort de mon sac brun, l'Europe, on vit ça. Non, c'est ça. C'est comme... It's a part of the game. C'est ça. C'est fini. Quand tu dis, hey, ça valait 1,8 million, c'était...
Starting point is 00:55:13 Oui, oui. Non, non, mais c'est... Moi, c'est quelque chose qu'on m'a... Quelqu'un m'a littéralement dit, hey, je suis en quête en ce moment, ça se peut que je pogne un ennemi. Ah, qu'est-ce que c'est un ennemi? Ça vaut la peine.'ai dit tout le monde dit demain matin on te fait un chèque l'argent que j'ai fait depuis les cinq dernières années puis on dit je te fais ce chèque l'offre peut passer un an et demi à bordeaux tu y vas tu ben oui c'est ça fait
Starting point is 00:55:38 qu'il ya mangé de l'armée qui est de comprendre que l'argent que j'ai fait ici c'est le résultat c'est pour j'ai passé 16 mois à bordeaux moi'est qu'il faut que j'aille passer 16 mois à Bordeaux au Moyen-Orient, ça devient un moment, ça fait tellement partie de ta vie. C'est quelque chose qui... Il y a beaucoup de gens qui ont une vision de la prison très film.
Starting point is 00:55:58 C'est pas une réalité. C'est weird ce que je vais te dire, mais c'est comme moins pire qu'on pense elle est passée 16 mois à Bordeaux c'est moins pire parce que quand tu rentres là-dedans aussi tu connais le système
Starting point is 00:56:16 parce qu'en prison c'est pas drôle parce que c'est plus les gardiens qui te dirigent c'est toi pis moi c'est ça, c'est les détenus qui font la loi c'est ça là oui, mais dans les années qu'on rentrait on était pas gros dans nos shorts C'est toi pis moi. C'est ça, c'est les détenus qui font loi. C'est ça. Là, oui, mais dans les années qu'on rentrait, on n'était pas gros dans nos shorts.
Starting point is 00:56:30 Les blancs, là, les... Encore là, quand tu t'écœures pas personne, tu fais tes affaires. Ouais, t'as pas besoin d'écœurer. Ils viennent après toi. Quand t'es trop mou, ils viennent chercher. Faut que tu sois... Faut qu'ils voient que t'es capable de te défendre. Sans ça, oublie ça, ils vont te manger l'haleine.
Starting point is 00:56:47 Merci. T'sais, t'arrives là, je me rappelle la première fois que je suis arrivé là, surtout à Bordeaux, dans la grosse salle, pis les gens, j'ai jamais... Les blancs dans le temps, même. Ils étaient... C'était gros, là. Pis là, y'a personne qui va te dire
Starting point is 00:57:03 suis ça, t'sais, tu suis, puis blablabla. Mais je nais pour, on nait pour s'asseoir sur une table. À tous les fois qu'on arrive, « Hey! » « Nais! Enlève! » C'est comme tabarnak. Puis on ne parle pas, hein. On crie.
Starting point is 00:57:16 « Hey! » Oui, parce que c'était tout mélangé à l'époque, là. Tu sais, ce n'était pas bleu, ce n'était pas rouge, ce n'était pas… Non, non, non. C'était des gros swings, tout le monde était mélangé. C'était des gros swings, c'est ça, c'est ça. mélangé. C'était des grosses wings, c'est ça. Puis toute la majorité de la prison était blanche.
Starting point is 00:57:28 C'est ça. Tu vas faire quoi? Hé, arrête-toi, sale dingue! C'est là-bas. C'est des huit blacks dans la wing, vous vous mettez ensemble, puis... C'est partout. Tu vas en vacances dans un pays, t'entends un Québécois parler, tu vas te mettre avec le Québécois.
Starting point is 00:57:43 Tu vas pas te mettre avec l'Espagnol. Parce que moi, ça m'est arrivé. Non, c'est comme ça, n'importe où tu vas, je challenge la maïque avec ma blonde, puis Chris, oui, on parle québécois, mais il y avait des Québécois assis, puis ils nous ont dit « Ah, des Québécois! » Non, non, non.
Starting point is 00:57:59 C'est bon, c'est bon. Je comprends. C'est comme ça, il faut que tu te te ramasses ensemble parce que t'as pas le choix premièrement t'es pas beaucoup pis s'il arrive de quoi au moins tu peux te protéger ben t'sais surtout vous autres
Starting point is 00:58:09 vous aviez déjà en plus cette mentalité parce que tu le vivais dehors on le vivait dehors t'arrives en dedans c'est pire c'est pire parce que dehors tu croises de tout
Starting point is 00:58:16 en dedans t'es juste avec des criminels t'es juste avec des criminels pis t'sais une chance que ils savent t'sais on pouvait se défendre mais sans ça
Starting point is 00:58:23 oublie ça ben c'est ça t'sais t'as fait un nom, c'est pas quelque chose qui stressait. Fait que t'as rencontré madame qui a fait que à un moment donné... Ça a changé ma vie. Ça change ma vie parce que
Starting point is 00:58:33 laisse faire ça, c'est pas assez. Puis, elle m'a tout le temps encouragé. Va faire ça. Elle vient aussi. Si tu le fais, tu vas te retrouver tout seul. Ça me tente pas. Parce qu'elle t'a dit la phrase, si tu te retrouves en dedans, tu vas te retrouver tout seul. Ça me tente pas. Parce qu'elle t'a dit la phrase « Si tu te retrouves en dedans, tu vas rester tout seul. »
Starting point is 00:58:49 OK, c'est bon. Je m'en suis fait dire, ça l'a dit. Ça fait 17 ans que je suis avec ma femme, c'est une phrase qu'elle m'a déjà dit. T'es que moi, si tu t'en vas à prison, t'attends pas, je te sacre mon câble. OK, c'est bon. Je donne pas de raison d'y arriver.
Starting point is 00:59:06 Puis ça m'a aidé parce que, oui, ça faisait longtemps, ça me tracassait, il faut que t'arrêtes, mais c'est pas facile. Puis surtout,
Starting point is 00:59:14 quand t'as un dossier criminel, t'as rien connu d'autre tant que ça. Moi, j'ai tout le temps travaillé. Je sortais, puis j'allais travailler. Je travaille tout le temps,
Starting point is 00:59:21 puis, ou j'allais à l'école. Tu sais, je vais apprendre un cours quand je suis capable. Mais, tout ça, de là, tout le temps ou j'allais à l'école je vais apprendre un cours quand je suis capable mais tout ça de là t'as pas d'argent c'est pas facile
Starting point is 00:59:31 t'es habitué à un rythme de vie? ouais je me suis habitué mais moi je suis pas un gars moi c'est, regarde, l'argent mes parents en avaient, j'ai connu j'avais pas besoin, je manquais de rien fait que je suis pas un gars qui avait besoin je l'ai fait parce que j'avais pas le choix on dirait que c'est de la frustration que j'avais eu, j'avais pas besoin, je manquais de rien. Fait que je suis pas un gars qui avait besoin. Je l'ai fait parce que j'avais pas le choix. On dirait que c'est de la frustration que j'avais eue.
Starting point is 00:59:48 J'étais frustré contre un astide système, excuse-moi là. J'étais frustré même. Pas de travail, pas rien. Tu te fais courir après. Fait que... Je comprends que tu commences parce que t'as pas le choix. Mais là, quand t'es rendu à 1,8 million à une banque...
Starting point is 01:00:03 T'as choisi un peu, mais c'est un engrenage dans lequel tu t'es tenu. C'est un engrenage, parce qu'on savait même pas, c'était tellement... On s'est tellement mis, pis si je te rappelle comment c'est fait, ça s'est venu tout seul. J'avais un commerce,
Starting point is 01:00:20 un prêt sur gage, pis un gars, un facteur, lui, j'ai jamais été en prison, ce gars-là, il est blanc, il travaillait, il est jamais allé en prison. Nous, on est allé en prison, tabarnak. C'est lui qui me fournissait les affreux, les affaires,
Starting point is 01:00:35 les déchets, les trucs. Pas en prison, Michel Bartoli. Pas de chute, alors, who cares, man? T'sais, il a pas fait de la prison. C'est lui. Il est arrivé au magasin. Je ne le connaissais pas, mais il y avait un problème de consommation.
Starting point is 01:00:52 À un moment donné, il m'a parlé de ça. « OK, sacrement. » J'allumais la lumière. Il y avait un ami qui était déjà dedans qui faisait ça. Quand il m'allumait, je me disais « Wow, tu me les amènes direct. OK, good. » Il m'amène les cartes, les chèques. Fait que, regarde, l'argent nous sortait par les oreilles.
Starting point is 01:01:09 Parce qu'on trouvait des trucs, je vais te le dire. On prenait un chèque, là. On pouvait l'effacer, le nom, puis garder le montant. 100 000. Puis le déposer dans un compte de BS, on sortait 100 000 $ au casino. C'était aussi simple que ça on remplissait les cartes des cartes de crédit de 500 dollars mais tu es 50 mille dollars on en reste en avant
Starting point is 01:01:36 du guichet ça nous crachait on sentait l'argent le parfum c'était de l'argent. Je te jure. On sent l'argent. C'était nice. C'était pas un crime où t'avais tout le temps besoin de watch ton back. Non, c'est pour ça. Moi, j'aimais pas ça. T'as jamais été dans le milieu de la drogue, de la vente de stupéfiants. Non, j'ai pas aimé à cause de ça parce que moi j'étais tout le temps dit
Starting point is 01:02:06 moi je suis un gars, j'ai pas d'ennemis je me fais pas d'ennemis, aussitôt que j'ai un ennemi je suis un C j'ai tout le temps mes dents dehors pourquoi je serais tout le temps non man je suis pas capable man ça m'intéresse pas tout le temps en train de me checker fait que ça ça a été
Starting point is 01:02:22 ces crimes là c'était des crimes de Maxime et non des Bélangers. Non, non, moi. Il n'y a personne... Je sais que j'amène souvent Bélanger, parce que je suis juste curieux. Ça s'est éteint, parce que
Starting point is 01:02:37 les Bélangers, c'est une gang, mais c'est... C'est pas le bon terme, simplement dire « gang de rue » sous le terme que c'est aujourd'hui une gang de rue. Ou est-ce que les Bélangers, à un moment donné, c'est pas le bon terme, ça m'a dit « gang de rue » sous le terme que c'est aujourd'hui une gang de rue. Ou est-ce que les Bélangers, c'est devenu ça, même plus tard, c'est un nom qui est resté et qui a continué? Moi, ils ont fait un article en 89,
Starting point is 01:02:55 sur moi, Photopolis, puis je dis « ah, les gang, les Bélangers ». Moi, j'avais vu que le journaliste, il avait pas écrit des affaires trop mauvais. Faites-vous des mauvais coups. On ne faisait pas de mauvais coups.
Starting point is 01:03:10 On fumait du pot. Oui, on fumait du pot. Puis on buvait de la bière. C'était que ça. C'est un skin qui arrivait et qui avait la malchance de dire « Hey, esti de... » Oui, puis là, on partait après, c'est tout. Mais on n'était pas là à courir après les gars. C'est ça. Puis partait après, c'est tout, mais on n'était pas là à courir après les gars.
Starting point is 01:03:25 C'est ça. Drogue, on ne connaissait pas ça. C'est les rockers ou les blancs qui vendaient ça dans les appartements, dans les sous-sols. Du hash, on allait là. C'est eux autres qui nous ont montré ces affaires-là. On ne connaissait pas ça. Il y a peut-être un ou deux gars là-dedans.
Starting point is 01:03:42 Toi, de ton côté, tu faisais des appart, des maisons. Il n'y avait pas du des maisons. Des maisons. On n'était pas dans la drogue. Il n'y avait pas du crime organisé. Pas en tout. Si il y en a un qui vendait un peu de weed, il vendait ça. Même pas. Mais ce n'était pas les Bélangers qui faisaient quelque chose. Chacun faisait ses petits affaires.
Starting point is 01:03:55 On n'avait même pas d'argent. Ça fait que je n'ai jamais été un gang criminel. Jamais, jamais. C'était considéré comme le premier gang parce que vous étiez comme une gang, vous aviez un nom. Parce qu'on battait des gens. On se défendait, mais c'était nos autres qui étaient accusés.
Starting point is 01:04:12 Mais vous voyez, ils savaient pas. Si vous autres vous attaquiez, si vous étiez attaqués ou si vous étiez insultés. Insultés ou se faisaient battre, on se défendait. C'est tout. On n'allait pas sur des gens comme dans la rue, hey tabarnak on a rien à se tirer
Starting point is 01:04:27 Fait que si t'allais à un club pis il y avait deux gars qui vous traitaient de ce type de pis vous jumpiez dessus, mais c'est vous autres qui étaient accusés accusés, c'est blablabla, c'est exactement ça fait que t'sais Fait que c'est pour ça que ça a été classé comme étant un gang gang, criminel, parce que pour vous autres
Starting point is 01:04:44 parce que frapper du monde, c'est criminel. Oui, mais tu comprends. Oui, je le sais. C'est la mentalité qui est devenue. Quand tu me disais rouge-bleu, c'est les policiers qui ont créé ces couleurs-là. Ils ont créé ça. Dans ce temps-là, je m'en rappelle, il y avait la musique,
Starting point is 01:05:01 le rap qui venait de commencer. Ces affaires-là aux États-Unis. Crips, Blood. Il n' États-Unis. Crips, blood. Puis y'a rien de Crips, de blood. Ils ont jamais... Pfff. C'est pas... Anyway, c'est pas vrai. Puis eux, ils ont sorti ça, Whatever the Gang, puis ils ont commencé à arrêter les Noirs. Puis ils ont arrêté en estie les Noirs. Parce que moi, j'étais en prison, man. « Ah man, je fais partie des Bélangers. » « Regarde le gars, je te connais pas, man. » « C' man, je fais partie des Bélangers. » Je te connais pas, man. C'est un des bonhattins des Bélangers. Je te connais pas.
Starting point is 01:05:29 Mais la police, ils arrêtaient. Tu fais partie des bleus, des Bélangers. C'était comme ça, ils rentraient. Parce qu'à base, votre chandail de soccer était bleu. C'était bleu. Montréal-Nord, c'est rouge. Puis c'est ça. Il y a quelqu'un dans le nord,
Starting point is 01:05:41 tu fais partie. C'est drette de même. Mais toi, des jeunes qui ont grandi dans la pauvreté, ils regardent des motards, ils regardent ici, ils font de l'argent. Si tu vas arrêter, ils sortent le lendemain matin. Toi aussi, tu vas vouloir devenir un criminel. Fait que tous ceux qui étaient en dessous de moi sont devenus, pas des gangs de rue,
Starting point is 01:06:03 ils sont avec les motards, avec les Italiens, la mafia. Ils sont pas dans les gangs de rue. Ils traînent pas dans la rue. Non, non, c'est ça. On traînait pas dans la rue, on vendait rien. Je sais pas pourquoi. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, s'il y en a qui sont
Starting point is 01:06:19 membres, qui s'affichent à une couleur ou qui s'identifient à une couleur, qui savent peut-être même pas qu'à la base, la raison pour laquelle Saint-Michel est bleu. Ils savent même pas. Parce qu'à la fin des années 70, début 80, vous aviez une équipe de soccer qui s'appelait les Bélangers qui avait des chandails bleus.
Starting point is 01:06:34 Ben oui, ben ils savent pas ça. Non, c'est ça, c'est la police. C'est la police, Crips and Blood. Pis quand tu regardes Crips and Blood, t'sais, t'as gardé des vidéos, you wanna be like this. Tu veux être comme ça. C'est la télé qui te le montre. C'est la télé qui le montre.
Starting point is 01:06:50 Max, aujourd'hui, tu es un gars, j'ai vu ta femme, j'ai vu ta fille, t'es arrivé avec eux, t'as une vie rangée, tu travailles la nuit, t'as une business aussi, tu parlais du journal tantôt. Il y a quelques années, c'est quelque chose que j'ai fait. Il y a une quinzaine d'années environ,
Starting point is 01:07:07 j'ai fait ça sur le journal de Montréal. Tu as un pound shop dans le coin de Hochelaga. On va mettre les liens. Tu as ton livre. Je vais en parler de ton livre. Il fallait se défendre. L'histoire du premier gang de rue haïtien de Montréal. Maxime Aurégnier et Ted Rootland. Ted?
Starting point is 01:07:25 Lui, c'est un activiste. OK. Parce que le nom dit quelque chose, c'est ça. C'est lui qui a écrit, qui est venu me voir et qui a écrit le livre. Sur la photo? La photo, ça, c'est moi. Je vais le montrer. Tu vois-tu bien? Ça, c'est moi aux États-Unis.
Starting point is 01:07:41 OK. Et ça, c'est mon frère. Et ça, c'est un ami. C'est aux États-Unis. Et Ducam, il est là-dedans, dans le livre. Ouais? C'est à moi ce qu'il a pis là? Yes! Tu me feras une petite dédicace.
Starting point is 01:07:58 Puis pour ça, on a parlé Ducam Joseph. S'il y a des gens qui connaissent pas ou qui savent pas, allez googler Ducam. Vous allez découvrir un personnage qui a gens qui ne connaissent pas ou qui ne savent pas, allez googler Ducam, vous allez découvrir un personnage qui a été très important, qui a été une plaque tournante du crime québécois, du crime montréalais.
Starting point is 01:08:15 Ok, on l'a ici. Juste avoir le... La tête! La tête à gauche. Écoute, on va... Le premier, celui qui est côté compteur, en avant, c'est... En arrière. À gauche.
Starting point is 01:08:36 Oui, non, excuse-moi, c'est ça, en arrière. On ne va pas beaucoup sur la photo. Mais, tu sais, googlez, tu sais, du calme. Vous allez trouver de l'information solide. Sur toi aussi, on va mettre tous tes liens de tout ce que tu as donné pour la business, des places pour se procurer le livre. T'en as-tu, toi, à ta boutique? T'as ton livre? T'en as? Fait qu'on va mettre le lien
Starting point is 01:08:53 à ta boutique. Si les gens veulent venir t'avoir, veulent acheter ton livre, t'as un petit jazzette avec toi. T'es un gars super intéressant. Max, merci d'être venu au Parloir. Super intéressant. Merci de ta présence au Parloir. Super intéressant. Merci de ta présence au Parloir. Thank you.

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