Au Parloir - Épisode #19 Maxime Aurelien
Episode Date: January 7, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Salut, ici Cédric Bergeron. Bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Pour moi, ça fait une grosse différence.
Aujourd'hui, j'ai reçu Maxime Aurélien
qui a écrit le livre
Il fallait se défendre,
l'histoire du premier gang de rues haïtiens de Montréal.
Donc, Maxime est un des membres fondateurs des
Bélangers, qui était considéré comme un gang
de rue, qui n'en était pas vraiment
un. En fait, on réalise dans l'histoire
que le gang a été
fondé surtout à la fin des années 70,
début 80, pour se protéger.
Le racisme était très présent
autant au niveau du grand public
que de la police. Donc, se sont mis ensemble pour se protéger, pour protéger le quartier. Bon, ça en est suivi des activités criminelles, mais plus du côté personnel. Max est tombé dans la criminalité, dans lehui, c'est un gars qui est réhabilité,
qui, malgré ses peines de prison,
aujourd'hui, il a une business,
il deal bien sa vie,
une femme, enfant, tout ça.
Podcast super intéressant.
Encore une fois, je me répète,
je n'endosse pas nécessairement les gestes,
les idéologies, les termes utilisés par mes invités.
Je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Comparer ma prime. Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé. Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance en fournissant une comparaison exhaustive et transparente parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada. Ils ont une équipe qui re cool avec eux autres, c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
Si t'as pogné une balloune, après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.
T'as été cancellé pour non pas mal des assurances.
Si t'es jeune, des fois,
c'est dur de se faire assurer.
Et eux autres se font la mission du aucun
cas refusé.
Il y a le site internet ici en bas à l'écran. Mais si tu vas sur YouTube, dans la description
de la vidéo YouTube, ils ont tous leurs liens. Tu cliques, tu vas tomber sur leur site internet,
rentre en communication avec eux autres. Si tu as des problèmes d'assurance, puis même
si tu n'as pas de problème d'assurance, ils vont faire des comparaisons et ils vont
trouver la meilleure prime possible. Comparez votre prime.
Max, merci d'être au podcast.
Max, on va... T'es ici.
T'es Max Aurélier,
fondateur
d'un des premiers
gangs de rue haïtiens de Montréal,
si je ne me trompe pas.
J'ai hâte d'entendre ton histoire parce que je ne connais pas ton histoire
comme j'explique souvent en début de podcast
moi j'aime pas trop
savoir l'histoire de la personne parce que j'aime ça
la découvrir en même temps que les auditeurs
fait que mes questions sont plus vraies
sont plus directes, je ne suis pas préparé
on a un ami commun
qui nous a mis en contact
Max Max Havli qui est un collègue humoriste paré. On a un ami commun qui nous a mis en contact. Max.
Max Havli, qui est un collègue
humoriste. Puis,
il m'a parlé de ton histoire. Puis, je t'ai approché.
Tu m'as dit que tu voulais venir. Fait que, j'en sais pas beaucoup
sur toi. Je sais que t'as... J'ai amené le livre.
Un livre que t'as écrit.
Il fallait se défendre.
Qui raconte
toute l'histoire. Fait que, ici, on va
toucher ton histoire. Mais, je pense que si le monde qu'ici, on va toucher ton histoire,
mais je pense que si le monde veut plus de détails par rapport à ton histoire,
tous les liens de Max vont être sous la vidéo YouTube.
Avant qu'on rentre dans l'histoire de ce livre-là,
dans le fond, pis de ton histoire,
juste, tu te présentes à nous autres.
T'es qui? Grandi dans quel coin?
Tes origines, tout ça, tu viens d'où?
Ben, premièrement, mon nom, c'est Maxime Aurélien.
Ben, je viens, on vient d'où? Ben, probablement, mon nom, c'est Maxime Aurélien. Ben, je viens,
on vient,
ben, genre, tout comme... Essayer de rappeler des souvenirs.
Parce que, bon, on est rentrés
aux États-Unis avant.
Famille. Famille.
Frère, soeur, père, mère.
Ma mère. Mon père était déjà ici.
OK. Aux États-Unis.
Donc, il nous a fait rentrer. On est rentrés aux États-Unis en 74. On a resté aux États-Unis on est rentré aux États-Unis en 1974
on a resté aux États-Unis pendant deux ans
dans le coin de New York
New York Brooklyn
une école primaire
PS 241 qu'on est allé
puis c'est ça
en 76 on est rentré ici
on est venu s'installer au Canada
puis la première école c'est Louis-Colin
de mémoire après ça c'est Louis-Colin, de mémoire. Après ça,
c'est Louis-Colin
sur Christophe-Colomb
sauvé. Après ça,
on a déménagé.
On est allé à Saint-Michel-Bélanger.
On est allé à l'école Sainte-Bernadette.
C'est là, le parc Bélanger
que l'histoire a commencé.
L'histoire a commencé parce que quand on parlait
de la première gang, on parle
des Bélangers.
Donc, dans le fond, c'est ça.
Y'a-tu une raison pour laquelle vous êtes partis
de New York pour venir vous installer au Québec?
Ben, mes parents
qui voulaient, comme les États-Unis,
ils en avaient assez.
Ils en avaient assez, oui, c'est sûr.
Puis les logements, c'était trop petit,
trop cher, c'était trop cher.
Fait qu'on s'est emmenés ici.
– Avais-tu déjà de la famille...
– Oui, oui, on a de la famille aux États-Unis
puis ici. – Puis au Québec.
– Puis au Québec, puis c'est ça. Puis on voyageait l'été
à la New York. C'était comme à la Laval.
On monte puis on descend.
– Classique. La plupart des Haïtiens, je connais.
La moitié de la famille est à New York.
Ce qui nous a amené une très
belle culture hip-hop au Québec. Moi, nous a amené une très belle culture hip-hop
au Québec. Moi, je suis un grand, grand fan de
hip-hop. Ça vient tout, c'est ça.
C'est les Haïtiens
qui descendaient à New York,
qui relaient les cousins, donnaient des vénites.
C'est sûr que tu as vécu ça toi aussi.
Ce doute-là, ça s'est venu.
On allait, on amenait la musique,
le style, tout ce
qu'on ne pouvait pas avoir.
Aujourd'hui, c'est plus facile.
Les gens, je ne sais pas depuis qu'ils ont fait l'échange Amérique-États-Unis.
De toute façon, aujourd'hui, avec l'Internet, tout ça promène tellement.
Mais c'est une des raisons pour lesquelles le Québec a été beaucoup en avance
sur le reste du Canada, sur les modes, la musique, tout ça.
Parce qu'il y avait beaucoup
d'immigrants haïtiens avec la famille
à New York, les jeunes, ça s'est changé,
les vénules. – Exactement.
C'est ça, on allait là, puis
dans ce temps-là, le monde
connaissait pas ça, la musique,
le style, fait que
c'est sûr, quand on était habillés, on était
bizarres, on était différents
des autres, on nous voyait de loin.
C'était un style.
C'est ça. Mais c'est de là
aussi que
les confrontations
entre blancs, skinheads,
rockers, motards,
whatever, on se faisait écœurer.
Parce que premièrement, on était un petit groupe
ensemble parce qu'on a grandi
ensemble dans le quartier, puis on jouait au basket, on all un petit groupe ensemble parce qu'on a grandi ensemble dans le quartier
puis on jouait au basket, on allait jouer dans les écoles.
Mais aussi, on sortait de l'Est
puis on s'en allait dans l'Ouest ou dans les quartiers Hochelaga,
Montréal-Nord.
Même Centreville, j'imagine, c'est ça.
C'est l'enfer.
Tu sais, Saint-Michel qui est encore aujourd'hui
quand même considéré comme un quartier, on peut dire, chaud.
C'était-tu quand même déjà un quartier chaud
à l'époque? Jamais de la vie. Non?
Il n'y avait pas ça. Premièrement,
dans ce quartier-là, pour te dire
encore, c'est un peu
l'histoire que je me rappelle. Là, on parle
de, mettons, fin 70, début 80, mettons.
Oui, exactement. Mais mon père, il y a eu
un restaurant, puis c'était lui qui avait le premier
restaurant, puis c'est lui qui dirigeait la communauté
haïtienne. OK. Puis on avait une équipe de soccer
qui s'appelait 17 de Bélanger. OK.
Là, le nom Bélanger.
Puis Montréal-Nord, qui était
rouge comme équipe, parce que
nous, on était bleus. Là, on parle pas
de gang, c'est juste, les gilets étaient rouges
puis vos gilets étaient bleus. Il y avait jamais de gang,
on a jamais de gang. Il y a pas de blood, il y a pas de
crips, là, t'sais. On est une gang d'amis.
Des joueurs de soccer. Des joueurs de soccer, de basket,
il n'y avait pas de gang.
Ça donne que vos chandails sont bleus et que leurs chandails sont rouges.
L'équipe, c'est comme si tu suis les Canadiens
ou les Nordiques.
On suivait des équipes,
des fanatiques de soccer.
C'est comme si on pouvait se battre contre l'autre,
mais c'est juste le soccer.
C'est un sport.
À la base, c'est un sport.
Il y avait Victoria qui était rouge, Montréal-Nord, puis c'est ça. Puis ces deux-autre, mais c'est juste le soccer. C'est un sport. À base, c'est un sport. Il y avait Victoria qui était rouge, Montréal-Nord, puis c'est ça.
Puis ces deux-là, mais
gagne formé, gagne en tant
que tel, pas vraiment.
Il n'y avait pas de criminalité
là-dedans. Vous étiez une gang de jeunes.
On ne connaissait même pas la criminalité.
On jouait au basket, on se promenait de parc en parc,
de l'école à l'école. Immaculée
Conception, en arrière de Jaminance, qui était un centre, on jouait au basket, on se promenait de parc en parc, de l'école à l'école. Immaculée Conception, en arrière de Jaminance,
qui était un centre,
on jouait au basket.
On courait les terrains de basket.
Non, c'est ça.
Une gang de jeunes boys qui brûlent d'énergie
en faisant du sport.
Mais les vendredis, je ne sais pas si tu t'en rappelles,
au Palladium,
en haut de Berry-de-Montigny.
Écoute, moi, j'étais un gars de longueur, moi.
Fait que c'est pas un quartier que je connais,
surtout pas à ces époques-là.
Dans ce temps-là, nous, à Berry-de-Montigny,
il y avait le Paladium juste en haut de Berry.
À tous les vendredis, on allait là.
Mais aussitôt que ça finissait, on descendait le métro.
C'était bagarre.
À tous les vendredis, il fallait se battre.
Parce que, je sais pas, en bas, il y avait des blancs
ou des rockers qui vendaient de la drogue
pis qui rentraient dans le métro.
Pis c'est pour ça que ça rentre, ça nous traite de noms.
Tu sais, ou ça
crache dessus, ça nous
tabassait. – Le racisme était très présent.
– Très, très, très, très présent.
Parce que le racisme, c'était comme, on sortait,
c'était comme un gros speaker.
Comme le monde nous criait des noms.
« Saleneg, retournez dans votre pays. »
C'était partout.
Tu allais travailler, tu trouvais un collègue à côté de toi.
« Tu viens de voler ma job, Saleneg. »
C'est toutes des affaires de même.
On ne trouvait pas d'emploi.
Le seul job qu'on pouvait avoir, c'est 55-55 Chabanel.
Où est-ce que tous les Noirs travaillaient là.
C'était pour les compagnies de drift, de textile.
OK, oui.
Là, c'est comme un faisait rentrer l'autre.
C'est ça la job quasiment qu'on avait.
Sans ça, les autres Noirs que je peux dire qui travaillaient,
c'était des professionnels.
Ils étaient venus pour former, enseigner.
C'était des profs, des médecins.
Ces gens-là ne sont pas écoeurés.
Ils sont là des bureaux.
Je suis en train de parler de ça.
On parle des années 80. Moi, je suis né au début des années 80.
Élevé avec
cette certaine mentalité, des mots que j'ai
entendus de mes parents quand j'étais petit.
Probablement, eux autres, ça venait
de leurs parents.
Mais le racisme systémique,
ça n'existe pas au Québec.
Ça n'a
jamais existé
parce que le monde ne savait pas.
Quand on disait des affaires, ben non,
c'est pas vrai. Mais je peux comprendre
parce que, tu sais, j'ai grandi dans Saint-Michel,
t'avais la petite patrie à côté,
on allait là, il n'y avait personne
qui nous écœurait. C'est des gens éduqués,
tu sais, qui ne nous traitent pas de nom.
Je suis allé au collège.
Mais aussitôt qu'on descendait,
je suis là, gars.
Montréal-Nord, tu sais, des quartiers ouvriers
où les gens ont
peu d'éducation.
Oublie ça.
Ils sont assis sur le balcon
en train de boire de la bière. « Hey, le nègre! »
OK.
On remarquait les fenêtres,
puis on en retournait plus tard. Mais c'est constamment
comme ça
parce que tu sais
je vais là-dessus
puis moi ça me fait capoter
parce que des fois
quand je pense à ça
aujourd'hui que j'ai 42 ans
puis je suis un gars
il part ouvert l'esprit
moi je suis pas dans ce game-là
pendant tout
je suis zéro raciste
mais tu sais
quand j'étais jeune
je pouvais m'arriver de dire
hey ça c'est un plan de
mais sans
parce que pour moi
c'est une expression c'est une expression.
Tu comprends?
Pour moi, quand j'étais jeune,
mes enfants n'ont jamais entendu
cette expression-là.
Mais c'est une expression qui pourrait sortir
encore de la bouche de mon père.
Je m'assoie et j'explique.
Non, Chris.
Oui, mais c'est vrai qu'on ne l'entend plus.
On l'entend plus souvent.
Avant, c'était comme...
Si je l'entends sortir
de la bouche de mon père, on va s'asseoir
pour avoir un petit talk. »
Ça se dit plus.
Mais c'est ça, c'est une mentalité.
C'est un mot que je disais
sans même en connaître la connotation.
Des mots parce que tu entends quand tu es jeune
et tu répètes ça.
Aussi, le racisme, c'est que
pour dire les Québécois, ils chicanaient
déjà avec les Anglais. Ils se
battaient avec les Anglais. Ça, je l'ai connu.
Fait que nous, on est arrivés
après. Fait que, tu sais,
comme bon, après ça, c'est nous autres qui mangeons la
marde.
Vous venez...
C'est ça, un de plus.
Je me souviens, à Longueuil, à mon époque,
il fallait que je déteste les latinos
maintenant on me dit
je me rappelle
quand j'avais un des amis
de ma soeur
qui était plus vieille
si tu vois un latinos
il faut que tu te battes avec
je savais pas
c'était quoi un latinos
fait que je pouvais
croiser un latinos
sans même savoir
qui c'était un latinos
je savais que
si quelqu'un me disait
ça c'est un latinos
il fallait que j'étais
mais je savais pas
c'était quoi un latinos
t'aurais pu me pointer un blanc
me dire ça c'est un latinos c'est-tu son linge c'est sa musique je savais pas c'était quoi un latinos, t'aurais pu me pointer un blanc, me dire ça c'est un latinos
si tu sons linge, c'est une musique, je savais pas
mon père j'étais un petit cul de 8, 9, 10 ans
tu savais pas c'est quoi
des fois il y a des mentalités qui sont inculquées tellement dans
l'enfance que je trouve ça
ridicule, c'est pour ça que moi quand j'entends le racisme
systémique qui existe pas, je fais comme
pour moi le racisme systémique c'est quelque chose qui
t'est inculqué dans la tête sans même que tu le veuilles
c'était tellement raciste.
Regarde, moi, je peux en parler pendant...
Ouais, j'imagine parce que tu l'as vécu.
Ouais, parce qu'on l'a vécu.
La police nous battait.
Il y avait un coco à Montréal,
un policier.
Il nous attrapait et il prenait son bâton.
Il prenait un bottin téléphonique.
On lui donnait notre nom.
Premièrement, les Noirs, les Haïtiens,
en général, ils ont deux prénoms.
Oui, oui.
On se faisait arrêter.
C'est quoi ton nom de famille?
Ah non, non, non, c'est pas ton nom de famille.
Ils nous amènent au poste.
C'était comme des abus.
À un moment donné, regarde la police,
on n'a rien à foutre.
On n'appelle plus la police parce que ça ne sert à rien.
On ne l'appelait même pas.
Même si on l'appelait pour une plainte, on se faisait arrêter.
Tu te fais voler, tu appelles la police, tu te fais arrêter.
Tu te fais arrêter et on te pose des questions.
Moi, il m'est arrivé de quoi?
Ah oui, en 1995, je suis allé à un club 10-35.
Saint-Jean-sur-Rue-Cheulieu,
juste à l'entrée de l'autoroute 10, il y avait un club.
Un ami qui m'a amené là.
C'est pas un neuf?
10-35.
Au stade où je suis arrivé,
j'avais un doorman avec ses souliers
de peine dans le temps.
Quand ils sortaient, ils leur donnaient des souliers pour l'habit doorman avec ses souliers de peine dans le temps, parce que quand ils sortaient,
ils leur donnaient des souliers
ou l'habit, puis c'était un gars de peine.
Je me disais, des gars comme vous autres,
on n'en veut pas. Je dis, excuse-moi,
on n'est pas là-dedans, je viens boire,
je vais m'amuser. Pendant une semaine,
on allait, puis il me disait ça,
regarde, t'es fatiguant là,
tu nous vois rentrer, on ne fait rien,
on s'assoit, on boit. On est cool.
Après un mois,
on est allé au club.
Mon ami, ça y tentait pas.
J'ai appelé quatre autres de mes amis.
J'ai trouvé un club super.
Il y a de la femme.
On peut s'amuser là.
Ils descendent, mais on va pas là pour se battre.
On va là pour s'amuser.
En rentrant, 5 minutes après qu'on est rentrés,
cinq minutes après, oups, des motards.
Des jokers.
Aussitôt qu'on voit ça, presque.
On le sait, c'est quoi?
On est habitué à se battre avec ces gars-là.
Puis je crie, fais attention.
Je me dis, regarde, j'avais qu'un gars
qui pouvait se battre, Carl.
Il me dit, c'est des petits culs, ça, c'est pas grave.
Ils sont huit, man.
On bouge. On est allé s'asseoir à côté du bar. S'il y a quelque chose, ça, c'est pas grave. Ils sont huit, man. On bouge.
On est allé s'asseoir à côté du bar.
S'il y a quelque chose au moins, on peut dire,
les gens nous ont vus.
On bouge, on est allé là.
Sans faire attention, je suis en train de boire.
Je ne sais pas, il y en a un qui arrive.
Hey, il me semble que je t'ai dit
qu'on n'en veut pas des gars comme vous autres ici.
Je me lève.
Wow!
Un criss-tu de coup de poing
bang, chambataire, man.
Là, je cherche mes amis. On était
quatre. Je cherche mes amis. Il y en a qui sont
partis. Celui qui pouvait se battre, il était
déjà parti. J'étais avec mon frère qui
se bat pas, un gars doux qui est pas
là-dedans. Un autre gars qui se bat pas.
Cédric,
le club nous a battus.
Les gens qui étaient là nous battaient. Les serveurs, serveuses. On était Cédric, le club nous a battus les gens
qui étaient là nous battaient
les serveurs, serveuses
on était avec une amérindienne
qu'on avait trouvé dans le club
tout le monde nous a battus
on est sortis du club
je suis sorti du club
on est sortis en sang
on est en sang
pourquoi on le sait pas
pas raccourir tabarnak, je vais appeler la police j'appelle la police En sang, en sang. Tout en étant en sang. Pourquoi? On ne le sait pas.
Pas raccourir, tabarnak.
Je vais appeler la police.
J'appelle la police.
On vient de se faire battre.
La police dit non, non, non.
Je ne peux pas.
Je crée ceci.
On vient de se faire battre là.
Allez-y. Non, non, non, non, non.
Il dit, je vais appeler l'enquêteur.
Il va vous voir.
Il nous a amenés à l'hôpital.
Faire soigner.
L'enquêteur est venu, toi.
Le gars, il me dit, moi, là, si je serais à ta place, je suis pas...
Puis maman, il ne voulait pas
qu'on porte de plainte.
Il porte de plainte, non, c'est ça.
On a mangé une volée, je me demande si c'est pas
raciste, si c'est pas c'est quoi, là.
Tu manges ta volée, t'appelles la police.
Non, parce que dans la vie, tu manges pas une volée pour rien.
Pour rien! C'est de ta faute.
Non, non, il y en a eu du racisme.
Si je reviens à ton lieu, je reviens
au Bélanger.
Tu me disais au début
bleu, rouge, c'est des chandails
de soccer.
Mais c'est un peu ça.
À force de se faire
taper sur la gueule, à force de se faire
intimider, à force de se faire attaquer, à un moment donné, on se défend. On se défend parce que c'est à force de se faire taper sa gueule, à force de se faire intimider,
à force de se faire attaquer,
à un moment donné, on se défend.
On se défend parce que c'était trop.
On se faisait battre.
Pas juste nous,
tous les noirs, les madames, les vieilles,
mais eux autres,
ils se plaignaient quand ils venaient au restaurant à Montvert ou chez nous.
« Ah, je me suis fait crasser dessus, je me suis fait... »
Tu sais, quand nous, on entend ça,
après ça, Chris,
on a une rage, là, comme... On n'a pas
de rage contre... Des Blancs, on n'est pas...
Tu sais, mais ceux qui allaient nous
traiter de non, c'est sûr qu'on
s'en est lié, puis...
Tu sais, on y faisait
ce qu'on pouvait faire. Puis en plus,
dans ce temps-là, ils jouaient le film
Racine, Roots.
Un film d'esclavage.
Un man.
Puis quand tu sors de là, tu te fais traiter.
Un coup de taquine-té.
Des affaires d'esclaves. Déjà, c'était pas loin
l'esclavage. Puis là encore, on n'a rien là-dedans.
Fait que c'était toutes ces affaires-là.
Puis à un moment donné, puis on regardait
la télé. Les motards, ils étaient
comme « Wow! »
C'était correct. Eux autres, ils rentraient,
ils faisaient qu'est-ce que...
On avait un intérêt.
On s'est dit,
« Moi, je me dis,
moi aussi, je vais faire une game. »
Je voyais des motards avec leur scie,
puis eux autres pouvaient tout faire dans ce temps-là.
— Le monde en a peur,
puis personne ne va aller envoyer chier un motard dans un bar.
— Personne, personne. Onait qu'on s'est
dit, à la blague,
on s'est regroupé, on va faire une gagne pour
se défendre contre ces groupes-là.
Les skinheads qui marchaient partout.
Mais c'était pas des gagnes.
C'est un groupe d'amis.
C'est un peu, t'sais,
c'est un milieu, moi, qui m'intéresse beaucoup.
J'aurais des documentaires, des films comme ça, pis
aux États-Unis, c'est la même chose.
Les Norteños, les Sureños,
en Californie, tout ça, à la base,
c'est une gang de jeunes
Américains, Mexicains qui se sont mis ensemble
parce que justement, pour se protéger, pour se baquer,
pour protéger le quartier,
à la base, c'était ça.
Nous, c'était ça.
Sans le savoir, c'était ça.
À la base, c'est ça. C'est une gang de monde.
On va se mettre ensemble.
Quand un de nous autres se fait attaquer...
On va y aller.
On va répliquer.
Que ce soit n'importe où, on y allait.
On va démontrer qu'on a une force,
qu'on se tient entre nous autres.
On se tient parce qu'en ça, on se faisait battre partout.
Les madames qui nous disaient ça,
c'est comme...
Il fallait faire de quoi sans ça. faisait battre partout, puis les madames qui nous disaient ça, c'est comme, OK, regarde.
Fait qu'il fallait faire de quoi sans ça,
on serait...
on serait encore là, puis...
Là, on est fin des années 70, début 80,
mais il n'y a pas de nom, il n'y a pas les Bélangers,
vous n'êtes pas des Rouges, vous n'êtes pas encore là,
c'est une gang de chums.
Les Rouges, les Bleus, c'est la police qui a formé
toutes ces affaires-là. C'est ça, c'est ce que affaires-là. C'est la police qui a formé les gangs.
Parce que nous, quand on est en prison,
j'ai rentré en prison.
Ça, on va y revenir, parce que c'est ça, je m'en allais.
À partir de quel moment,
vous êtes passé, on est une gang de chums,
le but, c'est de nous protéger entre nous autres,
de protéger le quartier, de protéger
les plus faibles.
Là, il y a des activités criminelles qui rentrent.
Les activités criminelles, parce que
pour te dire, c'est
quand ma mère est décédée,
j'avais 17 ans, puis on est retourné
à New York avec mon père.
Moi, je voulais plus rester à New York. J'avais
17 ans, j'étais au cégep, puis je
m'en allais au cégep. Mais eux, ils me donnaient
pas de prêts et bourses à cause de mes parents.
Ils avaient de l'argent. Ils avaient un restaurant.
Moi, j'étais dans le marde. Fait que je suis retourné.
J'avais de l'aide sociale qui était 125 $
si je ne me trompe pas dans le temps.
Puis cibole, aller à l'école,
je ne pouvais pas. Je n'avais pas d'argent.
Puis quand je trouvais... Pour aller pour une job,
tu appelais. Tu es correct. Tu as la voix
d'un Québécois. Mais quand tu arrives,
« Oups, c'est avec toi que j'ai parlé. »
C'est comme...
On ne se faisait pas engager. dans québécois, mais quand t'arrives, « Oups, c'est avec toi que j'ai parlé. » Ah, mais il y a quelqu'un qui te donne un job.
On se faisait pas engager.
Man, c'est comme la frustration
partout.
Tu te fais pas engager au travail.
Les appartements, crime. Il y a personne qui veut
de... T'es né noir.
C'est toi qui te donnes un appartement.
Ouais, demi-sous-sol, plein de gacrèles.
Sous-sol. Bon, chez les Italiens, c'était ça.
T'as jamais de Noirs qui habitaient au premier. C'était dans leous-sol demi-sous-sol j'ai des italiens c'était ça t'as jamais de noirs qui habitaient au premier
c'était dans le sous-sol
c'est toutes des affaires
qu'on a grandi
c'est comme
quand tu trouves
quelqu'un de raciste en avant de toi
tu te défoules
c'est ça qui me fait garroter
tu veux aller au cégep,
puis tes parents, puis je me doute,
ton père, même s'il y a un restaurant,
je sais pas, t'as combien de frères et sœurs?
On est cinq.
Fait que t'es une famille de cinq, ta mère décède,
il y a un revenu, ton père, restaurant,
puis je connais la restauration assez
pour savoir qu'il va pas faire des millions non plus
avec le restaurant.
Lui, ça roulait quand ma mère était là,
parce que c'est comme
son association.
Amener ça et donner le faire.
Une maman haïtienne qui gère finalement.
Oui, oui. Aussitôt que ma mère
a décidé, on dirait que lui,
je ne sais pas, il a perdu la cam.
Je ne sais plus là.
Toi, tu es un jeune qui veut aller à l'école, qui veut étudier,
mais les opportunités ne sont pas là.
Elles ne sont pas là. La vie,
les circonstances de la vie.
C'est pas comme si je voulais
aller faire des coups.
À un moment donné, j'avais pas le choix.
Fallait que je mange. J'avais faim.
Regarde, je pouvais
pas vivre. Je pouvais pas.
C'est bien beau parce que c'est des amis qui
m'aidaient. Ils allaient faire des petits coups
puis ils amenaient de la bouffe.
« Ouais, mais faut que je paie le loyer. » Je l'éménageais
à tous les trois mois. On me mettait dehors.
C'est aussi simple que ça.
Parce que t'arrivais pas avec le budget social qu'ils donnaient.
Je travaillais. Tu pouvais pas travailler.
T'as trouvé un job.
Rien. Absolument rien.
C'est comme, à un moment donné,
il y a un gars, William,
lui, il a grandi ici.
Il était...
Mais il était dans les centres d'accueil
avec les Blancs, tu sais.
Puis il a le père de bras.
Lui, c'est comme... Il n'y a personne qui va le niaiser.
Fait que lui, il me dit,
« Ah, viens, je vais te trouver un emploi.
De matin, je m'en viens te chercher. J'ai une job pour toi. »
« OK, on va avec. »
À 6h du matin, il vient me chercher.
Il s'en va à l'appartement
il dit coin coin je coin pas personne il prend son tournevis il défonce la porte
ah c'est ça oh oui pis à tous les matins c'est rendu on s'en va travailler pis moi
il me dit faut que j'aille travailler tabarnak excuse moi là j'ai besoin d'argent pis à
tous les matins j'allais cogner ça répond pas paf paf pis il me faisait des faire la
télé les trucs pis lui il allait faire la télé, les trucs
pis lui il allait dans la chambre, whatever
l'argent et les bijoux
pis moi je volais de la bouffe
la bouffe, des tableaux, des serviettes
quand j'arrivais chez nous
je disais ça au gars
c'était non mais niaiseux toi
moi je volais le nécessaire
que j'avais de besoin
pis à un moment donné,
c'est comme, c'est abominable.
Que se fait-il, tu rentres dans la maison?
Il y a une TV et du papier de toilette.
La bouffe, des ustensiles,
des serviettes.
Ce qui était utile.
C'était ça que j'avais de besoin.
À un moment donné, je tombe là-dedans.
Quand lui s'est fait arrêter,
c'est comme, wow, OK,
il faut que je trouve quelqu'un.
Puis t'es dedans,
puis t'as comme la facilité,
t'as de l'argent.
Oui, il s'est fait arrêter. J'ai trouvé quelqu'un.
Un gars qui était un T-Chum qui avait qu'il me gardait.
Il connaissait pas l'hôpital.
Viens t'être avec moi, puis on s'en va travailler.
On va déploguer à la télé.
Je faisais la même affaire.
J'ai appris
j'ai volé, j'avais pas le choix
j'ai volé, j'avais pas le choix
pis j'ai fait ça, mais pendant ce que
je volais ces affaires là
les policiers me suivaient
parce que eux autres, gagne, mélangé
pensaient que j'étais
un gangster
de la drogue, des armes
absolument
nadal, style télévision t'étais un petit gars qui la drogue, des armes. Absolument nadal, ce type de télévision.
T'étais un petit gars qui défonçait des portes pour manger.
Je défonçais des portes pour manger et vivre.
Les TV, on les revendait dans les salons de coiffure.
Un ami à mon père, on allait vendre ça.
Mais moi, ce qui me frustrait, c'est quand je les amenais.
Pour moi, je pensais que je les aidais.
Parce qu'il n'y en avait pas. Mais aussitôt que je sortais là, il me disait, c'est quand je les amenais. Pour moi, je pensais que je les aidais, parce qu'ils n'en avaient pas.
Mais aussitôt que je sortais là, ils me disaient
« Ah, c'est un petit voleur, ça. » Mais ça, ça me faisait chier.
Tu sais, de me faire traiter,
tandis que tu sais, je vais voler pour aider.
– Ah, il traite de voleur, mais en même temps,
il achète le stock.
– Il achète le stock.
– Il achète le petit voleur.
– Check le petit Chris de voleur.
Il a des bons dés de CTV, le petit Chris de voleur.
– C'est ça, ça me frustrait.
– Non, je comprends.
Non, mais ça me...
En tout cas, ça me fait penser
quand j'étais petit,
c'est ça, ma mère
travaillait au dépanneur.
Elle gérait le dépanneur de mon coin.
Fait que, mais tu sais, j'étais...
Eux autres, c'est des petits bommes.
C'est des petits bommes.
Les premiers à venir, tu as acheté du pot,
tu as même acheté du weed. Après ça, tu me traites de petit bomme. C'est des petits bommes. C'est pas mieux de venir te jeter du pot, m'en. T'as même ça, m'acheter du weed.
Après ça, tu me traites de petit bomme.
Tu l'apprécies, le petit bomme, m'en? »
Non.
Puis, tu as parlé de...
Je vais commencer, mettons, première arrestation.
Ma première arrestation, c'est une voie de fait
parce que c'est un gars qu'on connaissait
qui avait piqué un de nos
amis.
C'était Abbé, pas volé.
Non, il l'avait piqué. Pourquoi?
Puis nous, on a décidé d'aller
chercher la personne.
Malheureusement, c'était pas lui, c'était un autre gars qu'on avait trouvé
et qu'on l'avait battu.
Parce que vous étiez encore
dans le mood, on se protège, même maintenant,
on se protège plus juste des blés, on se protège
entre nous autres. Fait que t'attaques un de nous autres,
on va... On se protège, parce qu'on se protégeait
déjà. Puis t'sais, t'avais
comme partout, c'est le haut nord,
ceux qui habitaient là, mais on les connaissait pas
vraiment encore. Puis il y en a des fois
qui voulaient se montrer
se battre, mais même
avant ça, des fois, on se battait contre nous.
J'aimais pas ça, je te l'amène.
C'est pas ça.
Il y avait du black on black.
Black on black, pourquoi on se bat contre ceux
qui nous traitent de nègres aussi, de ça.
Puis déjà là, je m'éloignais.
Mais quand cette affaire-là s'est arrivée,
on a décidé, on est allé battre le gars, malheureusement.
On a eu,
comme le juge nous avait dit au
avocat, plaide coupable.
On va sortir plus vite. On a plaidé coupable.
On a fait deux semaines.
Puis tout de suite
après la semaine, en tout cas la journée
après, le gars était mort. Même l'avocat nous a dit
vous étiez chanceux.
Oh mon Dieu, on aurait fait 14 prisons.
Pour la première fois, on allait juste battre quelqu'un de mal.
OK, dans le fond, parce que tu ne peux pas être jugé,
malgré que vous aviez été jugé pour voie de fait,
il aurait pu vous réaccuser peut-être.
Non, on avait déjà appelé des coupables.
Ah oui?
On a appelé des coupables.
C'est plate, mais c'était ça. Écoute, c'est des… C'est plate, là, mais c'était ça.
Écoute, c'est des...
C'est des accidents, puis...
T'es pas le premier...
J'ai tonné un podcast la semaine passée,
jeune, 15 ans, une bataille, ça a mal fini,
puis il y a eu un décès.
Lui, il était accusé, par exemple,
mais c'est ça, ça aurait pu...
Ah oui, oui, oui.
Écoute, je m'en ai sur quelque chose,
je m'en ai... Sur quelque chose je m'en allais
sur la prison
en fait oui mais ce que je dis
j'ai retrouvé mon idée
on parle à cette époque là
t'es noir
t'as pas beaucoup d'argent
puis là viens rajouter un dossier criminel
par dessus ça, ça devient encore plus dur
ça me vient encore plus dur
mais la vie, déjà,
dehors, était tellement dure
que la vie en prison, c'était mieux.
C'est stupide à dire.
— Non, non, non, non, non.
— Je le dis parce que le monde, quand je dis ça,
c'est ça, t'as garde, ouais, mais c'est pas ça, parce que
moi, là, tu sais, j'avais
une famille, puis là, tu tombes tout seul,
puis à un moment donné, comme tu veux,
veux ou veux pas, la vie est trop dure,
tu tombes dans la drogue.
Parce que quand tu manges pas,
c'est de la drogue ou whatever, comme pour
soulager la faim, whatever.
Quand t'as une vie,
je demande par la tête, une vie de marde un peu,
puis une vie pas cool, fait que tu te gèles pour oublier.
Tu te gèles pour oublier, parce que c'est rien que ça.
On a commencé
avec du pot, de la bière, puis après ça, un peu plus tard,
on a tombé dans la grosse
marde. Mais
t'avais pas le choix.
C'est soit ça
ou je serais itinérant.
Puis quand je rentrais en prison,
puis je comprenais pas moi.
En tout cas, juste pour dire,
la première fois en prison, moi, c'est appartenait.
Puis on m'a enfermé 24 sur 24
pendant 4 heures. J'ai failli.
Jamais j'aurais rentré en prison.
Pendant 4 ans, tu dis? Pendant 4 jours.
4 jours, 4 jours, excuse-moi. Pendant 4 jours.
24 sur 24.
La première fois. J'ai failli
revirer le loco, je sais pas trop quoi.
Je voulais plus rentrer en prison.
Mais ils m'ont pris parce qu'on était 4.
C'est pour la bataille. Puis mes autres amis, ils étaient plus rentrer en prison. Mais ils m'ont pris parce qu'on était quatre, c'est pour la bataille.
Puis mes autres amis,
ils étaient en haut au 13e.
Puis quand ils m'ont monté
au 13e, j'étais là, wow, c'est un camp.
La prison, c'était des camps.
Des camps de jeux, des camps d'enfants.
J'ai logé, je suis nourri, j'ai de la télé.
T'as la télé, table de ping-pong,
salle de... Tu vas jouer au hockey,
tu vas jouer au basket. C'est comme, c'est ça la prison?
Parce que moi,
d'après moi, la prison,
t'es en arrière d'un barreau pis tu bouges pas.
Comme j'étais dans le quatrième
étage, pis
enfermé, pis t'as pas personne, pis t'as l'autre
en face de toi. Mais quand ils m'ont
monté au treizième étage,
oublie ça, c'est ça la prison?
Pis après ça, ils nous ont transféré à Bordeaux.
Dans les années 86,
la première fois.
On rentre là, piscine.
180 gars, tout le monde ensemble.
De 7h du matin à 10h30.
C'est pas une prison.
On jouait au basket.
Moi, je sortais là.
C'est comme tous les gars. Dans le temps, tout le monde était gonflé.
Puis à ça.
Mais avant, tout le monde était...
Tu n'as rien d'autre à faire que tu pousses, tu pousses, tu pousses.
Pompé, pompé, pompé.
Moi, j'étais bien. Je pouvais manger trois repas.
Puis dormir.
Tu n'avais pas de stress.
Je n'avais pas de loyer à payer.
Quand je sortais, j'essayais de retourner à l'école pareil.
J'allais à l'école ou aller travailler. Mais
ça marchait pas. Fait que
je tombais dans la criminalité.
Puisqu'en même temps, tu te dis, dans le pire des cas,
je retourne au camp de vacances.
Ben, c'était comme ça parce que
les gens nous apprenaient comment ça marchait.
T'sais, « Oh oui, fais-ci.
Tu vas sortir. » Ils te disaient
quel crime ou combien de temps. Fait que
c'était déjà... C'est rien. Excuse ou combien de temps. C'était déjà...
C'était rien la prison.
On dit que la prison,
c'est l'école du crime.
Ah, c'est l'école du crime.
Tu rentres pour une bataille, tu sors là,
t'es un baccalauréat en trafic de drac.
Puis tu choisis ton chemin.
Parce que moi, quand je suis rentré là,
j'ai regardé le monde.
J'ai regardé des gens, pas des robineux,
j'ai regardé, il y en a qui sont bien,
j'aimerais ça être comme lui.
Comment ça, il a 40 ans, 50 ans,
et tu vois que le gars, il n'a pas l'air d'un trou de cul.
Il est en prison,
mais s'il sort dehors, il n'a pas l'air.
Ce n'est pas marqué dans son front.
C'est exactement ça.
J'étais là, j'aimerais ça être
comme ces gens-là, ou ceux qui avaient
de l'air soignés.
À un moment donné, quand je tombais dans la drogue,
je me droguais,
je me droguais. Pourquoi?
Puis c'était juste droguer, aller voler.
À un moment donné, mon cerveau a comme
« wow ». Parce que
à un moment donné, t'es tout seul dans la cellule
puis tu penses « qu'est-ce que je vais faire
de ma vie?
J'arrête la drogue, puis je vais voler.
Parce que si tu as commencé à voler pour pouvoir manger,
de la manière que ta vie s'est demandée à la mort,
tu commences à consommer, puis là, tu finis par voler pour consommer.
Pour consommer, après ça, je me dis, non, regarde,
tu es en train de me détruire.
Si je vais voler, ils vont faire du cash.
Ils vont faire du cash, puis je vais voler.
Tu vas avoir l'air de quelqu'un bien habillé,
qu'on va respecter, qu'on va pas voir
comme un déchet quand ils vont me promener. Comme un déchet, parce que tant qu'à
voler puis se détruire, tu voles,
puis tu te mets en santé,
puis c'est, je pense, la majorité
des voleurs qui ont des biens,
parce qu'ils l'ont conservé. Parce qu'ils ont
la bonne mentalité. Tu veux dire, c'est la...
C'est weird la façon que tu vas le dire,
mais c'est la bonne mentalité criminelle.
Si tu vends de la drogue,
le monde qui vend de la drogue,
qui font de l'argent et qui réussissent, c'est parce qu'ils n'en prennent pas.
Ils n'en prennent pas.
Occasionnel ou des fois récréatif.
Moi, je ne connais pas un gros
trafiquant qui a été addict
et qui s'en est bien sorti.
Tout le monde que je connais qui ont trafiqué et qui n'ont pas
fait de drogue, ils s'en sortent plutôt bien ou s'en sont plutôt
bien sortis, outre la prison, mais je veux dire,
dans la vie monétairement, je parle,
ils s'en sont toujours bien.
Là, tu tombes à un étape
de ta vie où tu te dis, OK,
là, tu te dis,
I'm gonna be a criminal.
Je suis un criminel, je vais gagner ma vie comme ça.
Un autre affaire encore.
Dans ma tête, moi, excuse-moi.
Non, non, mais pensez que
mon corps, il faisait ça.
Va faire une thérapie.
Pour la colère, j'imagine.
Non, pas pour la colère, parce que moi, dans ma tête, je ne suis pas un criminel.
Ok. Tu as juste défendu.
Non, moi, je vole.
Ok, à cette époque-là.
Dans ma tête, je rentre en prison, mais je ne suis pas un criminel.
Pour moi, un criminel, c'est quelqu'un qui tue.
Qui tue, qui viole.
Voler de l'argent, je suis pas un criminel.
C'est ta job.
Regarde, excuse-moi,
les gens, à Cravat,
tout le monde vole de l'argent pour réussir.
C'est parce qu'ils se font pas pogner.
Moi, voler de l'argent, je suis pas
criminel, tabarnak.
Je veux vivre,
je vole pour vivre. Pour enlever la vie de l'argent, je suis pas criminel, tabarnak. Je veux vivre. Tu sais, je vole
pour vivre. Pour enlever la vie
de quelqu'un, tu sais, ou
en tout cas,
traumatiser quelqu'un, là, à vie.
C'est quoi le papier, même, esti, en tout cas?
Pourquoi j'ai commencé à faire ça?
C'est qu'à un moment donné,
il y a deux policiers,
deux détectives qui m'ont suivi pendant des années
puis qui m'ont amené au poste, qui m'ont fait comprendre.
« C'est mieux d'arrêter de faire ce que tu fais. »
« Tu déranges les gens. »
Le détective Wolfe et la plante.
Deux messieurs même sérieux.
Ils m'ont dit qu'ils me suivaient pendant trois mois.
Ils ont déjà connu mon père en 1974.
Ils ont arrêté mon père.
Ils ont arrêté Franck Cotroni.
Il me disait ça.
« Toi, t'es rien. »
« C'est mieux d'arrêter que
ce fait puis je faisais des cabanes c'était mieux d'arrêter sans son vote maintenant de bois pour
de bon tu es mieux d'aller faire de quoi tu sais rire là ok sérieux je te retourne à l'école en
imprimé en impression puis de l'âge et avait un ami qui tout à l'université en finance.
Puis lui est sorti.
Cédric, on a trouvé le mystère.
On faisait de l'argent comme quand tu ouvres un robinet.
On faisait de l'argent.
Je suis curieux là.
On faisait de l'argent.
On a appris de quoi même. On faisait de l'argent. Je suis curieux, là. On faisait de l'argent. On a appris de quoi, même.
On faisait de l'argent.
Ça nous sortait partout.
À un moment donné,
non, parce qu'on a appris.
Il ne faut pas faire ça.
Puis lui, il dit,
il ne faut pas faire ça.
Les enfants.
Non, mais il me disait,
ne fais pas ça.
On prend des notes,
mais on ne le fait pas.
On ne le fait pas.
Ne fais pas ça.
Parce que quand tu fais ça,
tu déranges les gens.
Tu touches les gens,
tu sais, personnellement.
Genre, OK, je ne savais pas. Oui, tu déranges, tu vas voler les gens, tu sais, personnellement. Genre, OK, je savais pas.
Oui, tu déranges, tu vas voler les gens.
T'aimerais-tu ça, là, que t'arrives chez vous, pis quelqu'un
s'en a dans tes affaires? Oh, OK.
Tu sais, je suis pas un imbécile.
— Je comprends, mais quand tu parles avec moi, là,
je crue l'histoire avec ton chum, là, à 4 mois, vous faisiez de l'argent.
— Oh, on faisait de l'argent. Lui,
il était sorti en finance, puis
on a tombé dans la fraude.
— Je me doutais, c'est là que tu t'en allais.
Oui, parce qu'avant ça, on la gardait jieux
à tous les jours. Les Blancs,
ils volaient des 300 000.
Ils se faisaient jamais taper dessus.
« Oh, c'est un crime à cravate. »
Ils donnaient pas de prison.
Parce que toi, si tu te fais arrêter,
dans une maison, tu vas voler peut-être pour 2-3 000
piastres de stock. C'est entré par
infraction. Peut-être que tu vas le qualifier
des cotes naïmites. Exactement.
C'est tout ça. Après ça,
quand on a regardé la télé,
ça vole, ils ne se font pas arrêter.
On est allé là-dedans.
Mais ce gars-là, c'était un brain.
C'était un cerveau.
La magie, là.
En premier, lui, il y allait tout seul.
Sans rentrer dans les détails, tu nous disais un peu c'était quoi, parce que là, on parle, lui, il allait tout seul. Sans rentrer
dans les détails, tu nous disais un peu
c'était quoi, parce que là, on parle de
on est à peu près dans quelles années?
90, 94.
Dans le début des années 90.
94,
94, 95.
Ça nous donnait le modus operandi, mais c'est un peu
dans quoi vous trempiez
quand tu parles de fraude professionnelle.
La fraude, la fraude, la fraude. On avait, tu sais, des informations.
On allait à la banque.
Mais il y avait...
C'est parce qu'il y a plein de branches.
Ouvrir des comptes, ouvrir des marges de crédit.
Même pas, même pas, même pas.
Directement dans le compte de la personne.
OK, vous venez de dire OK, c'est ça.
On vidait le compte.
Vol d'identité, puis...
Vidait le compte.
Tu sais, lui était fort là-dedans.
Mais moi, j'étais là, non, man, je veux pas faire ça. Moi, j'ai appris d'autres choses. Moi, j'étais là, non, je veux pas faire ça.
Moi, j'ai appris d'autres choses.
Moi, j'ai appris d'autres choses que je pouvais faire
de l'argent sans aller dans le...
prendre l'information de la personne
directement.
Puis moi, j'allais, excuse-moi,
j'allais directement voler la banque.
Fait qu'en volant la banque,
il me courait pas après. C'est stupide à dire
parce que je vole pas la personne
comme le policier m'avait expliqué
parce que dans le fond, une personne va faire une plainte
mais la banque, puis une banque
ne va souvent pas le dire parce qu'elle ne veut pas passer
ils n'ont rien à cirer parce que à tous les fois
qu'ils réécrivaient Ristoun, Ristoun, on était content
on pouvait voler
c'est parce qu'il y a aussi une banque
qui dit qu'il se fait voler
les gens ont plus confiance à la banque
si ils sont capables de te voler toi, ils sont capables de me voler moi.
Nous, on est tombés là-dedans
et on s'est grugés.
C'est ça qui nous a sortis de la marde.
Avez-vous déjà
été arrêté pour front?
Oui, oui, oui.
Je pense pas que t'en parlerais aussi.
Non, non, non. Je me suis fait
arrêter. Ça me dérange
pas parce que déjà, je me suis fait arrêter
pour des niaiseries
pis t'avais pas d'argent
quand on avait pas d'argent
les avocats qu'est-ce qu'ils nous disaient?
plaide coupable, tu vas sortir plus vite
un coup qu'on faisait de l'argent
c'est différent
tu peux te payer des avocats
pis tu peux être comme les
qui fait des crimes
c'est rien que de l'argent.
Pas d'argent, t'es dans la marde.
Fait que quand on a commencé à faire de l'argent, ok,
y'a plus de couleur, là, c'est de l'argent.
C'est énorme.
Là, c'est des procès,
puis là, c'est des... Tu te retrouves avec des plus
petites sentences pour des plus gros montants,
mais parce que t'as payé un avocat, puis tu t'es défendu
comme du monde, t'as pas juste fait, je peux être coupable.
Parce que quand t'es un jeune noir de 19 ans, elle est pleine de coupables, t'as la vie devant avocat pis tu t'es défendu comme du monde t'as pas juste fait je vais plaider coupable parce que quand t'es un jeune noir
de 19 ans
tu le sais pas
plaider coupable
t'as la vie devant toi
tu le sais pas
pis tu connais pas le système
tu veux sortir de prison
mais c'est de la marde
parce que tu viens de te faire
marquer à vie
pis l'avocat
ben c'est un avocat
de l'aide juridique
plaider coupable
Jean-Charles Effou
pis Léo Del Nego
qui est juge
c'est des piles
de dossiers de même.
C'est que là, eux autres qui travaillent pas longtemps
sont payés, tandis que s'il faut qu'ils citent
toi, tu veux pas plaider les coupables, là c'est un procès,
puis ils sont payés le minimum
que l'aide juridique donne. Mais quand tu vas
payer un avocat, lui il veut y aller en procès, il va en passer des heures
sur ton dossier parce qu'il va te les charger des heures.
Sauf qu'au bout de la ligne, tu vas te retrouver avec moins de peine.
Puis si, comme tu dis, tu fais du gros cash,
payer 15, 20, 30 000 $ d'avocat,
ça fait pas un pli, quasiment.
Ça sort pas de tes poches.
Ça sort pas de ta compagnie.
Ça sort de tes poches, mais tes poches ont été rappelées
par les poches de quelqu'un d'autre avant.
Mais tout ça, mettons, cette période-là,
si on parle des
Bélanger, à quel point
c'était-tu toi
puis un de tes chums? Les Bélanger, c'était-tu là-dedans aussi? À quel point c'était-tu toi et un de tes chums? Les Bélangers, c'était-tu là-dedans aussi? À quel point c'est… Quand on passe de gang de jeunes qu'on se protège, on protège le quartier. Pour ceux qui ne te connaissent pas, moi, je te l'ai dit au téléphone, la première fois que j'ai entendu parler des Bélangers, c'était dans une chanson de sans pression, vous avez entendu le nom des mélangés. Je le sais, et étant un gars qui s'intéresse
beaucoup au milieu des gangs
et au milieu des criminels,
c'est ça que j'ai découvert que c'était un des premiers gangs de rue.
Mais pour que ça soit considéré
gang de rue, y'a-tu quelque chose
où tantôt tu me disais que c'est la police
qui a vraiment créé les gangs,
comme Bleu-Rouge a été à la base
des équipes de soccer, Votre Chantail-Tarot,
mais ça a-tu déjà, pour vous autres, ça a-tu déjà été une gang, à la base, c'était des équipes de soccer, votre chandail, ta roue. Mais, tu sais, ça a-tu déjà, pour vous autres,
ça a-tu déjà été une gang?
Tu sais, je veux dire,
il y a un genre de
crime organisé, si on peut dire,
que vous avez dit, on fait,
nous autres, on s'appelle les Bélangers,
puis on fait ça dans la vie.
Bien, après ça,
c'est mon ami
d'enfance encore qui est rentré là dedans c'était du calme joseph
du calme joseph c'est avec lui qui faisait on était tous ensemble à kéké depuis qu'on est
jeune ensemble pour ceux qui écoutent si vous connaissez le nom du calme joseph vous disiez
rien dit à rien allez googler vous allez vite comprendre qui est du calme joseph c'est nous on
a grandi avec le gâteau et quand j'ai quelquun, on s'en fout qu'il est malade
ou pas malade.
Tu le connais, la personne.
Tu le connais, oui.
Tu comprends?
Fait que nous,
on a grandi ensemble.
Déjà, on se battait
contre des Blancs.
Puis à un moment donné,
c'est après la bataille
contre...
Le gars qui est décédé
après votre procès.
Exactement.
Puis là, ça ne m'intéressait plus.
Puis blablabla.
Puis lui, il disait
non, non, non, on continue.
Puis lui, depuis qu'on est
jeunes, il se tenait avec des Italiens
parce que son père avait un
taxi, puis il allait à Saint-Léonard.
Du calme, il y a tout le temps
des amis italiens. Il voulait tout être
comme des Italiens.
C'était programmé dans sa tête.
Mais du calme,
c'est un criminel.
Il y a toujours la mentalité.
La mentalité, parce que...
Tu vois ce que je viens de dire?
Je dirais de quoi, mais je voulais pas.
Parce que quand on battait le gars, man, fuck!
On donnait des coups.
On est 4-5, man.
Le gars tombe, man.
Il a sauté dessus.
C'est des choses qu'on faisait parce qu'il est plus là aujourd'hui
mais je comprends
pis lui
il a sauté je sais pas
du bang
en tout cas
vous autres vous vouliez le battre
le gars il est à terre man regarde
on lâche là maintenant
du calme peut-être genre pas lâcher prise
un pitbull
pis après ça pis quand je voulais pas il me dit man maintenant. Du calme, peut-être que Jean n'a pas lâché prise. Un pitbull.
Puis après ça, quand je ne voulais pas,
il me dit, « Man, on va faire une gang.
On va voler les Blancs. » C'est normal parce qu'on n'en avait pas.
Tu n'as pas de job, tu n'as rien.
À un moment donné, il faut que tu voles pour vivre.
Whatever. Il faut que tu te débrouilles.
Il me dit, « On va voler les Blancs, man. Ils vendent la drogue.
Puis ils peuvent faire appeler la police. »
Je dis, « Ouais, mais ils peuvent faire appeler la police ils peuvent nous tirer
moi ça m'intéressait pas
de mourir
donc en premier
parce que le monde
nos amis c'est soit qu'ils venaient chez nous le midi
après l'école manger
soit chez nous au restaurant
ou si c'est pas chez nous c'est chez Ducam
qui était si je me trompe pas je l'ai connu, mais j'ai beaucoup lu puis vu sur lui,
c'était quelqu'un d'hyper charismatique.
Ah ouais.
Le monde, c'était un leader né, le monde est...
Ouais, en tout cas, tout ça, c'est comme un jeu.
On commence avec un jeu, puis après ça, ça devient sérieux.
C'est tout un jeu qu'on a commencé.
Je dis, viens-t'en, puis tu le fais.
OK, ça, on connaît rien.
Mais lui, il était programmé.
Le midi, quand je ne voulais pas,
après ça, il était tellement sérieux pour former une gang,
on s'assoyait dans sa chambre, on regardait la télé,
il mettait le parrain.
Il faisait jouer le parrain pour tout le monde.
Moi, quand je n'étais pas pas là j'arrivais en retard
j'arrive pis j'ai le sourire
je suis de même man
t'es un gars à plat vie
quand j'arrivais tout le monde était content
tout le monde était repagné 2-3 heures de même
pis Maxime on est plus capable
on est de même pendant 3 heures
j'ai mal dans le front
pis lui il me dit Maxime dès que t'arrives
tu fais rire le monde, mets-toi dehors.
Tu sais, je voulais pas, mais lui,
c'était tout le temps ça.
Puis il me disait, quitte-toi pas, à 16 ans,
je me rappelle, je vais avoir
ma maison avec deux portes de garage.
OK.
Tu peux dire n'importe quoi à tes 16 ans, man.
Tu vas faire quoi? Tu travailles pas, ton père est un chauffeur de taxi.
Tu vas passer où pour avoir ça?
Mais quand il a commencé, tu ne travailles pas, ton père, c'est un chauffeur de taxi. Tu ne vas pas c'est où pour avoir ça? » Mais quand il a commencé,
tu es à devenir.
J'étais comme « Tabarnan, le gars,
son père, c'est un chauffeur de taxi.
Tu sors d'où, man? »
On faisait des trucs,
mais il était déjà en avance sur nous
parce qu'il s'était tenu avec des Italiens.
À un moment donné, oui, il y avait un garage.
Il s'est arrangé.
Après ça, man, je ne l'ai pas vu pendant un bout
parce qu'on se voyait moins. Je vois après, oh, il y a un garage. C'est arrangé. Après ça, man, j'ai pas vu m'en donner un bout parce qu'on se voyait moins.
Je vois après,
oh,
il y a un club,
Platinum,
sur Crescent.
Parce que si...
Comment tu peux avoir ça?
Parce que tu sais,
j'essaie de mettre
aussi les gens en contexte.
Tu sais, vous autres,
c'était les Bélangers,
mais toi,
tu t'es un peu tassé de ça.
Tu faisais tes trucs à toi,
tes vols,
tes trucs avec
Hugh Lafrode.
Si je ne me trompe pas, lui,
le gang qu'il a fini par créer,
qui était les...
Il a commencé, il a créé
les théoristes.
Son premier gang qui a commencé,
puis il essayait,
puis là, il théorisait tout le monde.
Il battait, puis...
Après ça,
c'est quand après le club
il y a eu le 67
mais moi j'ai déjà vu
puis j'ai été surpris de voir le gars
parce qu'à un moment donné je me promenais à McGill
puis je l'ai vu, puis il y avait 10 gars
à l'entour de lui, 10 bodyguards
c'était comme tabarnak
je vois ça à la télé
j'étais content de le voir en même temps
en même temps je voulais courir parce que
tu restes là, tu sais pas ce qui peut t'arriver.
Mais...
Ou il peut t'absorber dans son sac et tu vas rentrer
dans la gang. C'est un gars qui est pas gêné
parce que lui, il est tout le temps en film.
Tu vois, je te l'ai dit.
Ouais, non, non.
Il allait voler les blancs,
les motards, puis il venait me voir.
Parce que c'est vrai vrai il fait faire appeler
la police et ça l'a trouvé il a fait sa vie de même puis c'est terminé comme on sait même à lui
ça le dérangeait pas parce que c'était comme ça il avait choisi ce live by the gun die by the gun
il savait qui était ce qui allait se produire. Puis,
après l'histoire dans le fond de la fraude
que tu me parlais avec ton 94,
15, whatever,
tu finis par te faire arrêter, mais c'est pas passé
qu'il range ça dans le fond, il tape ses doigts.
On a fait à peu près 1,8
millions de dollars de fraude.
OK. De l'argent.
Merci beaucoup.
Ah oui, pour ne pas travailler
toutes ces années-là, tabarnak.
Oui, oui, on s'amusait, man.
Tu sais, la porte était ouverte,
on pouvait rentrer partout.
On n'était plus noir.
L'argent est face à couleur.
L'argent est face à couleur,
on n'était plus noir,
mais on rentrait partout.
Partout, les gens ne pouvaient pas rentrer.
Bienvenue, respecté, puis...
On rentrait. C'était comme les gens ne pouvaient pas rentrer, on rentrait.
C'était comme, ah oui.
Mais, tu sais,
comment je peux dire?
C'était ça, le seul
moyen, parce que ça.
Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui
tu es en face de moi et tu peux me parler de ça?
Si tu es en face de moi et tu peux me parler de ça,
c'est clairement parce que tu n'es plus là.
Je ne suis plus là.
Je passe un jour de malheur. Non ça, c'est clairement parce que t'es plus là. Je suis plus là. On est en 2023.
Je passe le journal.
Non, non, mais qu'est-ce qui fait justement
que t'as passé de...
C'est où pis c'est quoi la raison qui a fait
qu'aujourd'hui t'es là pis tu me parles de ça
pis que t'es plus là, que t'as pas fini
six pieds sous terre ou en prison aujourd'hui?
Non, parce que moi, j'ai tout le temps choisi mon chemin. J'ai tout le temps
voulu que la police m'arrête, puis je m'en foutais
parce que la police,
moi, dès que la police arrivait, t'es...
Tu te battais pas, tu te défendais pas. J'ai rien à foutre.
Emmène-moi en prison parce que je sais que je vais sortir.
Puis j'ai jamais voulu aller aux peines,
aux pénitenties, parce que j'étais comme...
Ça allait me détruire, tomber dans une
gagne de trucs. Je fais juste...
Je m'en comptais.
Dans le fond, prison, peine,
j'explique vite, vite, dans le fond.
Souvent, quand on va parler de prison,
ça va être du provincial.
Deux ans moins un jour, quand on parle de peine,
pénitentiaire, c'est fédéral.
C'est pour ça qu'il dit...
Le provincial ne te dérangeait pas,
mais le peine...
Non, non, non, moi, je n'ai jamais voulu,
parce que c'est des gens, des criminels... Non, non, non, moi, je n'ai jamais voulu parce que, tu sais,
c'est des gens, des criminels, 20 ans, 25 ans,
tabarnak.
Ce que toi, tu ne te considérais pas
comme étant un criminel, comme tu disais tantôt,
parce que tu ne faisais pas de mal
physiquement. Tu ne laissais pas personne,
tu ne violais pas personne, tu ne battais pas personne,
tu ne tirais pas personne. Ah, rien de ça.
Comme tu disais, quand tu t'es battu dans ta vie,
c'était pour de la défense, c'était pour c'était pour pour de la tête pour battre quelqu'un pour voler son
portefeuille c'est pas genre de crime l'autre commettait pas ça moi dans ma tête mais mon fait
comprendre ben oui tu voles j'ai compris on peut tu commettais des crimes exactement c'est pas ça
va pas passer les choses mais tu sais c passer quelque chose des fois on commet des crimes
on se considère pas comme des criminels
je sais
dans nos têtes
je dis dans nos têtes
je sais ce que j'ai déjà fait
je considère
c'est un crime que t'as commis
ça fait pas de moi un criminel
pour ça ils m'ont rentré en prison
parce qu'à un moment donné,
j'avais fait de la fraude, puis en tout cas.
Puis après ça, ils allaient me donner un sursis,
m'envoyer voir un travailleur social.
Moi, je savais pas, moi, elle me posait des questions.
J'ai pas de regrets. Je dis, ouais,
mais je faisais pas de mal à personne.
Elle me dit... Faut que t'aies des regrets.
Même si t'en as pas, faut que tu dises ce que t'en as.
Elle me dit, t'es sûr?
Ben non, OK, mais... La banque a fait des millions. J'en ai même pas pris deux tu dis ce que t'en as. Elle me dit, t'es sûr? Ben non, OK, mais...
La banque a fait des millions.
J'en ai même pas pris deux sur les centaines qu'ils font.
Non, moi, ça me dérange pas. Elle dit, ah ouais.
Elle dit,
tous tes fondeurs, vous êtes tous pareils.
C'est dur d'avoir une libération conditionnelle
quand tu dis que t'as pas de regrets.
En prison, 5 mois.
Là, ils m'ont fait faire une thérapie de trucs.
Là, je suis, c'est quoi?
Oui, c'est vrai que je dérangeais les gens parce que je ne savais pas.
Pour moi, c'est la banque.
Mais non, il y a les gens,
quand leurs noms sont maganés,
après ça, s'ils volent.
Toi, tu ne vois pas la madame pleurer dans son salon.
Pour toi, c'est la banque.
Pour toi, c'est la banque.
Mais après ça, il faut qu'elle
démêle pour refaire son nom
oublie ça
j'ai quelqu'un au podcast
un moment donné
qui m'a fait réaliser une chose
tu sais
quand
j'ai conté une histoire
qu'un moment donné
j'allais me pogner avec quelqu'un
puis j'ai vu que son enfant
était dans son char
fait que
je ne veux pas que son enfant
voit ça
puis il me dit
ouais mais
si son enfant
n'avait pas été dans son char
mettons que tu te serais
pogné avec
le gars il rentre chez eux
son enfant va le voir tout poqué
et tout pété pareil.
Non, mais tu sais, c'est la mentette.
Pour moi, ce gars-là, j'ai pas d'impact
sur son enfant parce que son enfant me voit pas
en train de, mettons, lui mettre mon poing dans la face.
Mais ça change rien parce que, OK,
il a pas vu son père, mais quand il arrive pour bain avec son père,
il m'a gagné de main. Fait que c'est ça, à un moment donné,
que tu réalises que, ah ben oui,
c'est pas parce que je le vois pas pas que je fais pas du mal à personne.
Mais tu sais, je comprends
ta vision, parce que c'est une vision que j'ai déjà
eue, tu sais, si tu vaux pas la... Tu sais, c'est sûr
que si à chaque fois que tu retirais de l'argent qui
t'appartenait pas, tu voyais la petite
madame faire, mais c'est parce que c'est mes économies,
moi j'ai... Tu sais, hey,
t'aurais peut-être lean back faire comme moi, excusez
madame, tu sais, mais je comprends la mentalité
de dire, je vois la banque, je vois pas personne.
Parce que tu vois pas le mal que tu fais
en tant que tel directement.
Tu le sais, mais tu fais comme
ça m'atteint pas, tu le vois pas.
Je le savais vraiment pas
jusqu'à temps qu'on m'envoyait
un nom et une thérapie.
Tu réalises qu'on t'explique ce que tu fais
et mal, parce que pour toi
ça l'était pas.
Pas en tout.
Mais tu sais, c'est bien.
C'est là que tu as réalisé, dans le fond,
le mal que tu faisais.
Tu t'es fait, OK,
je vais changer de souci.
C'est à partir de ce moment-là que tu as décidé de changer de vie?
Décider, oui, parce que
à un moment donné, c'est comme, bon,
si on te peine encore,
ils vont te faire comprendre que
tu as fait des erreurs, puis ça ne m'intéresse pas.
Puis aussi, j'ai rencontré
quelqu'un, j'ai rencontré une femme
qui est professeure,
qui n'est même plus dans la vie.
La dame avec qui tu es arrivé, qui est
à côté. Bon, exactement, Claude.
Fait que ce n'est plus pareil.
Quand tu as envie,
non, ne fais ça là, parce que
si tu vas, tu vas rester.
Ça me tente-tu de rester là encore
pis tout seul.
J'ai plus l'âge.
Quand j'y allais, moi c'était
des étapes. Moi je me voyais en prison,
je me voyais sortir.
Je m'assoyais en arrière des barreaux
à Bordeaux, pis je regardais dehors.
Pour moi c'était pas la prison, parce que je trouvais...
Oh! Un bus!
OK, un jour, je vais prendre l'autobus, je vais m'en aller moi aussi.
Puis quand on sort...
T'as fait, mettons,
fait un an que t'es en dedans,
puis quand tu sors, c'est un an là,
t'es oublié vite, hein?
Ah, c'est fini, c'est fini.
C'est oublié, c'est...
Dès qu'on sort avec nos sacs bruns, là, oh!
Non, c'est ça, c'est comme... It's a part of the game, c'est ça. C'est ça, c'est fini. C'est oublié. Dès qu'on sort de mon sac brun, l'Europe, on vit ça.
Non, c'est ça. C'est comme... It's a part of the game. C'est ça.
C'est fini. Quand tu dis, hey,
ça valait 1,8 million, c'était...
Oui, oui.
Non, non, mais c'est...
Moi, c'est quelque chose qu'on m'a...
Quelqu'un m'a littéralement dit, hey, je suis en quête
en ce moment, ça se peut que je pogne un ennemi.
Ah, qu'est-ce que c'est un ennemi?
Ça vaut la peine.'ai dit tout le monde dit demain matin on te fait un chèque l'argent que j'ai fait depuis les cinq dernières années puis on dit je te fais ce
chèque l'offre peut passer un an et demi à bordeaux tu y vas tu ben oui c'est ça fait
qu'il ya mangé de l'armée qui est de comprendre que l'argent que j'ai fait ici c'est le résultat
c'est pour j'ai passé 16 mois à bordeaux moi'est qu'il faut que j'aille passer 16 mois à Bordeaux au Moyen-Orient,
ça devient un moment, ça fait tellement
partie de ta vie.
C'est quelque chose qui...
Il y a beaucoup de gens qui ont une vision
de la prison très
film.
C'est pas une réalité.
C'est weird ce que je vais te dire,
mais c'est comme moins pire qu'on pense
elle est passée
16 mois à Bordeaux
c'est moins pire parce que quand tu rentres là-dedans
aussi
tu connais le système
parce qu'en prison c'est pas drôle
parce que c'est plus les gardiens qui te dirigent
c'est toi pis moi
c'est ça, c'est les détenus qui font la loi
c'est ça
là oui, mais dans les années qu'on rentrait on était pas gros dans nos shorts C'est toi pis moi. C'est ça, c'est les détenus qui font loi. C'est ça.
Là, oui, mais dans les années qu'on rentrait,
on n'était pas gros dans nos shorts.
Les blancs, là, les... Encore là, quand tu t'écœures pas personne,
tu fais tes affaires.
Ouais, t'as pas besoin d'écœurer.
Ils viennent après toi.
Quand t'es trop mou, ils viennent chercher.
Faut que tu sois...
Faut qu'ils voient que t'es capable de te défendre. Sans ça, oublie ça,
ils vont te manger l'haleine.
Merci. T'sais, t'arrives là,
je me rappelle la première fois que je suis arrivé là,
surtout à Bordeaux, dans la grosse salle,
pis les gens, j'ai jamais...
Les blancs dans le temps, même.
Ils étaient...
C'était gros, là.
Pis là, y'a personne qui va te dire
suis ça, t'sais, tu suis, puis blablabla.
Mais je nais pour, on nait pour s'asseoir sur une table.
À tous les fois qu'on arrive,
« Hey! »
« Nais! Enlève! »
C'est comme tabarnak.
Puis on ne parle pas, hein.
On crie.
« Hey! »
Oui, parce que c'était tout mélangé à l'époque, là.
Tu sais, ce n'était pas bleu, ce n'était pas rouge,
ce n'était pas…
Non, non, non.
C'était des gros swings, tout le monde était mélangé.
C'était des gros swings, c'est ça, c'est ça. mélangé. C'était des grosses wings, c'est ça.
Puis toute la majorité de la prison était blanche.
C'est ça. Tu vas faire quoi?
Hé, arrête-toi, sale dingue!
C'est là-bas.
C'est des huit blacks dans la wing,
vous vous mettez ensemble, puis...
C'est partout. Tu vas en vacances
dans un pays, t'entends un Québécois
parler, tu vas te mettre avec le Québécois.
Tu vas pas te mettre avec l'Espagnol. Parce que moi, ça m'est
arrivé. Non, c'est comme ça,
n'importe où tu vas, je challenge
la maïque avec ma blonde, puis Chris,
oui, on parle québécois,
mais il y avait des Québécois assis, puis ils nous ont dit
« Ah, des Québécois! »
Non, non, non.
C'est bon, c'est bon.
Je comprends.
C'est comme ça, il faut que tu te te ramasses ensemble parce que t'as pas le choix
premièrement
t'es pas beaucoup
pis s'il arrive de quoi
au moins tu peux te protéger
ben t'sais surtout vous autres
vous aviez déjà
en plus cette mentalité
parce que tu le vivais dehors
on le vivait dehors
t'arrives en dedans
c'est pire
c'est pire parce que dehors
tu croises de tout
en dedans
t'es juste avec des criminels
t'es juste avec des criminels
pis t'sais
une chance que
ils savent
t'sais on pouvait se défendre
mais sans ça
oublie ça
ben c'est ça
t'sais
t'as fait un nom,
c'est pas quelque chose qui stressait. Fait que t'as rencontré
madame qui a fait que
à un moment donné... Ça a changé
ma vie. Ça change ma vie parce que
laisse faire ça, c'est pas assez.
Puis, elle m'a
tout le temps encouragé. Va faire ça.
Elle vient aussi. Si tu le fais,
tu vas te retrouver tout seul. Ça me tente
pas. Parce qu'elle t'a dit la phrase, si tu te retrouves en dedans, tu vas te retrouver tout seul. Ça me tente pas.
Parce qu'elle t'a dit la phrase « Si tu te retrouves en dedans,
tu vas rester tout seul. »
OK, c'est bon. Je m'en suis fait dire,
ça l'a dit.
Ça fait 17 ans que je suis avec ma femme, c'est une phrase qu'elle m'a déjà
dit. T'es que moi, si tu t'en vas à prison,
t'attends pas, je te sacre
mon câble.
OK, c'est bon. Je donne
pas de raison d'y arriver.
Puis ça m'a aidé
parce que,
oui,
ça faisait longtemps,
ça me tracassait,
il faut que t'arrêtes,
mais c'est pas facile.
Puis surtout,
quand t'as un dossier criminel,
t'as rien connu d'autre
tant que ça.
Moi,
j'ai tout le temps travaillé.
Je sortais,
puis j'allais travailler.
Je travaille tout le temps,
puis,
ou j'allais à l'école.
Tu sais,
je vais apprendre un cours
quand je suis capable. Mais, tout ça, de là, tout le temps ou j'allais à l'école je vais apprendre un cours quand je suis capable
mais tout ça de là
t'as pas d'argent
c'est pas facile
t'es habitué à un rythme de vie?
ouais je me suis habitué mais moi je suis pas un gars
moi c'est, regarde, l'argent mes parents
en avaient, j'ai connu
j'avais pas besoin, je manquais de rien
fait que je suis pas un gars qui avait besoin
je l'ai fait parce que j'avais pas le choix on dirait que c'est de la frustration que j'avais eu, j'avais pas besoin, je manquais de rien. Fait que je suis pas un gars qui avait besoin. Je l'ai fait parce que j'avais pas le choix.
On dirait que c'est de la frustration que j'avais eue.
J'étais frustré contre un
astide système, excuse-moi là.
J'étais frustré même. Pas de travail, pas rien.
Tu te fais courir après.
Fait que...
Je comprends que tu commences parce que t'as pas le choix.
Mais là, quand t'es rendu
à 1,8 million à une banque...
T'as choisi un peu,
mais c'est un engrenage
dans lequel tu t'es tenu. C'est un engrenage, parce qu'on
savait même pas, c'était tellement...
On s'est tellement mis,
pis si je te rappelle comment c'est fait,
ça s'est venu tout seul.
J'avais un commerce,
un prêt sur gage,
pis un gars, un facteur,
lui, j'ai jamais été en prison,
ce gars-là, il est blanc,
il travaillait, il est jamais allé en prison.
Nous, on est allé en prison, tabarnak.
C'est lui qui me fournissait
les affreux, les affaires,
les déchets, les trucs.
Pas en prison, Michel Bartoli.
Pas de chute, alors, who cares, man?
T'sais, il a pas fait de la prison.
C'est lui.
Il est arrivé au magasin. Je ne le connaissais pas,
mais il y avait un problème de
consommation.
À un moment donné, il m'a parlé de ça.
« OK, sacrement. »
J'allumais la lumière.
Il y avait un ami qui était déjà dedans qui faisait ça.
Quand il m'allumait, je me disais « Wow, tu me les amènes
direct. OK, good. »
Il m'amène les cartes, les chèques.
Fait que, regarde, l'argent nous sortait par les oreilles.
Parce qu'on trouvait des trucs, je vais te le dire.
On prenait un chèque, là.
On pouvait l'effacer, le nom,
puis garder le montant.
100 000.
Puis le déposer dans un compte de BS,
on sortait 100 000 $ au casino.
C'était aussi simple que ça on remplissait les cartes des cartes de crédit de 500 dollars mais tu es 50 mille dollars on en reste en avant
du guichet ça nous crachait on sentait l'argent le parfum c'était de l'argent. Je te jure.
On sent l'argent.
C'était nice.
C'était pas un crime où t'avais tout le temps besoin de watch ton back.
Non, c'est pour ça. Moi, j'aimais pas ça.
T'as jamais été dans le milieu de la drogue,
de la vente de stupéfiants.
Non, j'ai pas aimé à cause de ça parce que moi j'étais tout le temps dit
moi je suis un gars, j'ai pas d'ennemis
je me fais pas d'ennemis, aussitôt que j'ai un ennemi je suis un C
j'ai tout le temps mes dents
dehors
pourquoi je serais tout le temps
non man je suis pas capable man
ça m'intéresse pas tout le temps en train de me checker
fait que ça ça a été
ces crimes là
c'était des crimes
de Maxime et non
des Bélangers.
Non, non, moi. Il n'y a personne...
Je sais que j'amène
souvent Bélanger, parce que je suis juste curieux.
Ça s'est éteint, parce que
les Bélangers, c'est une gang,
mais c'est...
C'est pas le bon terme, simplement dire
« gang de rue » sous le terme que c'est aujourd'hui une gang de rue. Ou est-ce que les Bélangers, à un moment donné, c'est pas le bon terme, ça m'a dit « gang de rue » sous le terme que c'est aujourd'hui une gang de rue.
Ou est-ce que les Bélangers,
c'est devenu ça, même plus tard,
c'est un nom qui est resté et qui a continué?
Moi, ils ont fait un article en 89,
sur moi,
Photopolis,
puis je dis « ah, les gang, les Bélangers ».
Moi, j'avais vu que
le journaliste, il avait pas écrit des affaires
trop mauvais.
Faites-vous des mauvais coups.
On ne faisait pas de mauvais coups.
On fumait du pot.
Oui, on fumait du pot.
Puis on buvait de la bière.
C'était que ça. C'est un skin qui
arrivait et qui avait la malchance de dire « Hey, esti de... »
Oui, puis là, on partait
après, c'est tout. Mais on n'était pas là
à courir après les gars. C'est ça. Puis partait après, c'est tout, mais on n'était pas là à courir après les gars.
C'est ça.
Drogue, on ne connaissait pas ça.
C'est les rockers
ou les blancs qui vendaient ça dans les
appartements, dans les sous-sols.
Du hash, on allait là. C'est eux autres qui nous ont
montré ces affaires-là. On ne connaissait pas ça.
Il y a peut-être un ou deux gars là-dedans.
Toi, de ton côté, tu faisais
des appart, des maisons.
Il n'y avait pas du des maisons. Des maisons. On n'était pas dans la drogue.
Il n'y avait pas du crime organisé. Pas en tout.
Si il y en a un qui vendait un peu de weed, il vendait ça.
Même pas.
Mais ce n'était pas les Bélangers qui faisaient quelque chose.
Chacun faisait ses petits affaires.
On n'avait même pas d'argent.
Ça fait que je n'ai jamais été un gang criminel.
Jamais, jamais.
C'était considéré comme le premier gang parce que vous étiez comme une gang,
vous aviez un nom.
Parce qu'on battait des gens.
On se défendait,
mais c'était nos autres qui étaient accusés.
Mais vous voyez, ils savaient pas.
Si vous autres vous attaquiez,
si vous étiez attaqués ou si vous étiez
insultés.
Insultés ou se faisaient battre, on se défendait.
C'est tout. On n'allait pas sur des gens
comme dans la rue, hey tabarnak
on a rien à se tirer
Fait que si t'allais à un club pis il y avait deux gars
qui vous traitaient de ce type de
pis vous jumpiez dessus, mais c'est vous autres qui étaient
accusés
accusés, c'est blablabla, c'est exactement ça
fait que t'sais
Fait que c'est pour ça que ça a été classé comme étant un gang
gang, criminel, parce que pour vous autres
parce que frapper du monde, c'est criminel.
Oui, mais tu comprends.
Oui, je le sais.
C'est la mentalité qui est devenue.
Quand tu me disais rouge-bleu, c'est les policiers
qui ont créé ces couleurs-là.
Ils ont créé ça. Dans ce temps-là, je m'en rappelle,
il y avait la musique,
le rap qui venait de commencer.
Ces affaires-là aux États-Unis.
Crips, Blood. Il n' États-Unis. Crips, blood. Puis y'a rien de Crips, de blood. Ils ont jamais... Pfff. C'est pas... Anyway, c'est pas vrai. Puis eux,
ils ont sorti ça, Whatever the Gang, puis ils ont commencé à arrêter les Noirs. Puis ils ont arrêté
en estie les Noirs. Parce que moi, j'étais en prison, man. « Ah man, je fais partie des Bélangers. »
« Regarde le gars, je te connais pas, man. » « C' man, je fais partie des Bélangers. » Je te connais pas, man.
C'est un des bonhattins des Bélangers.
Je te connais pas.
Mais la police, ils arrêtaient.
Tu fais partie des bleus, des Bélangers.
C'était comme ça, ils rentraient.
Parce qu'à base, votre chandail de soccer était bleu.
C'était bleu.
Montréal-Nord, c'est rouge.
Puis c'est ça.
Il y a quelqu'un dans le nord,
tu fais partie.
C'est drette de même.
Mais toi, des jeunes qui ont grandi dans la pauvreté,
ils regardent des motards, ils regardent ici,
ils font de l'argent.
Si tu vas arrêter, ils sortent le lendemain matin.
Toi aussi, tu vas vouloir devenir un criminel.
Fait que tous ceux qui étaient en dessous de moi sont devenus, pas des gangs de rue,
ils sont avec les motards, avec les Italiens,
la mafia. Ils sont pas dans les gangs de rue.
Ils traînent pas dans la rue.
Non, non, c'est ça.
On traînait pas dans la rue, on vendait rien.
Je sais pas pourquoi.
J'ai l'impression qu'aujourd'hui,
s'il y en a qui sont
membres, qui s'affichent à une
couleur ou qui s'identifient à une couleur,
qui savent peut-être même pas qu'à la base,
la raison pour laquelle
Saint-Michel est bleu.
Ils savent même pas.
Parce qu'à la fin des années 70, début 80,
vous aviez une équipe de soccer qui s'appelait les Bélangers qui avait des chandails bleus.
Ben oui, ben ils savent pas ça.
Non, c'est ça, c'est la police.
C'est la police, Crips and Blood.
Pis quand tu regardes Crips and Blood,
t'sais, t'as gardé des vidéos, you wanna be like this.
Tu veux être comme ça.
C'est la télé qui te le montre.
C'est la télé qui le montre.
Max, aujourd'hui, tu es un gars,
j'ai vu ta femme, j'ai vu ta fille,
t'es arrivé avec eux,
t'as une vie rangée, tu travailles la nuit,
t'as une business aussi,
tu parlais du journal tantôt.
Il y a quelques années, c'est quelque chose que j'ai fait.
Il y a une quinzaine d'années environ,
j'ai fait ça sur le journal de Montréal.
Tu as un pound shop dans le coin de Hochelaga.
On va mettre les liens.
Tu as ton livre.
Je vais en parler de ton livre.
Il fallait se défendre.
L'histoire du premier gang de rue haïtien de Montréal.
Maxime Aurégnier et Ted Rootland. Ted?
Lui, c'est un activiste.
OK. Parce que le nom
dit quelque chose, c'est ça.
C'est lui qui a écrit, qui est venu me voir
et qui a écrit le livre. Sur la photo?
La photo, ça, c'est moi. Je vais le montrer.
Tu vois-tu bien?
Ça, c'est moi aux États-Unis.
OK. Et ça, c'est mon frère.
Et ça, c'est un ami. C'est aux États-Unis.
Et Ducam, il est là-dedans, dans le livre.
Ouais?
C'est à moi ce qu'il a pis là?
Yes!
Tu me feras une petite
dédicace.
Puis pour ça, on a parlé
Ducam Joseph. S'il y a des gens qui connaissent pas
ou qui savent pas, allez googler
Ducam. Vous allez découvrir un personnage qui a gens qui ne connaissent pas ou qui ne savent pas, allez googler Ducam, vous allez découvrir
un personnage
qui a été très important, qui a été une plaque tournante
du crime
québécois, du crime montréalais.
Ok, on l'a ici.
Juste avoir le...
La tête!
La tête à gauche.
Écoute, on va... Le premier, celui qui est côté compteur,
en avant, c'est...
En arrière.
À gauche.
Oui, non, excuse-moi, c'est ça, en arrière.
On ne va pas beaucoup sur la photo.
Mais, tu sais, googlez, tu sais, du calme.
Vous allez trouver de l'information solide.
Sur toi aussi,
on va mettre tous tes liens de tout ce que tu as donné pour la business, des places pour se procurer
le livre. T'en as-tu, toi, à ta boutique?
T'as ton livre? T'en as? Fait qu'on va mettre le lien
à ta boutique. Si les gens veulent venir
t'avoir, veulent acheter ton livre,
t'as un petit jazzette avec toi. T'es un gars super intéressant.
Max, merci d'être venu au Parloir.
Super intéressant.
Merci de ta présence au Parloir. Super intéressant. Merci de ta présence au Parloir. Thank you.