Au Parloir - Épisode #22 Gilles Tessier
Episode Date: January 29, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Écoute, ça va te prendre deux secondes.
Pour toi, ce n'est pas grand-chose.
Pour moi, ça fait une énorme différence.
Grandement apprécié.
Aujourd'hui, j'ai reçu Gilles Tessier.
Gilles, écoute, sa mère est connue.
À une époque, elle a été appelée Monica Lamitraille.
Il y a eu un film qui a été fait sur sa vie.
C'est une des personnes du milieu criminel les plus connues des années 60. On a parlé un peu de sa mère, mais pourtant, on a beaucoup parlé du parcours de Gilles. Un parcours assez atypique. Gilles a été sentencé au total à 17 ans au courant de sa vie. Une enfance qui a commencé rough. Donc, sa mère a été abattue par la police après un vol de banque. Lui, il avait 18 mois.
Son père était déjà au pénitencier à cette époque-là.
La vie a commencé rough.
Il y a eu un pattern de vie qui est rentré
de vol, de criminalité,
de consommation.
Aujourd'hui, Gilles s'en sort bien.
Gilles est un écrivain. Il a un livre.
Il travaille sur d'autres projets.
Un podcast qui a été vraiment, vraiment intéressant. J'ai beaucoup apprécié ma discussion avec Gilles. Encore une fois, je me répète, j'endosse pas nécessairement les gestes, les idéologies, les termes utilisés par mes invités, mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression. J'aime les gens francs, qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada en fournissant une comparaison exhaustive et transparente parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada.
Ils ont une équipe qui regroupe des CPA,
des conseillers et des planificateurs financiers.
Bon, ça, c'est le bas de plate, là,
mais c'est une belle plug.
Mais ce qui est cool, eux autres,
c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Tu sais, souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
Si t'as pogné une balloune,
après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance. T'as été cancellé
pour non-payement des assurances.
Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire
assurer. Et eux autres se font la mission
du aucun cas
refusé. Il y a le site Internet ici
en bas à l'écran. Mais si tu vas
sur YouTube, dans la description
de la vidéo YouTube, ils ont tous leurs
liens. Tu cliques, tu vas tomber sur leur site Internet,
rentre en communication avec eux autres
s'ils ont des problèmes d'assurance. Même si tu n'as pas de problème
d'assurance, ils vont faire des comparaisons
et ils vont trouver la meilleure prime possible.
Comparez votre prime.
Gilles Tessier,
merci d'être au Parloir.
Pas de souci, mon Cédric. Gilles, je le, merci d'être au Parloir. Bonjour, mon Cédric.
Gilles, je le dis en partant, fils de la connue au Québec par le nom Monique Lamitraille.
Exactement.
C'est ta mère.
Monique Praieti, alias Monique Lamitraille.
Alias Monique Lamitraille.
Je dis ce nom-là parce que le référent est là.
S'il y a des gens qui n'ont pas vu, il y a un film qui a été fait sur l'histoire de ta mère.
On va y revenir.
S'il y a des gens qui ne savent pas qui est Monica Lambert,
je vous conseille Céline Bonnier
qui fait le rôle de ta mère.
Un des meilleurs films québécois personnellement.
Gros et du puits là-dedans.
Gros, gros film. Très bon film.
Allez voir.
On va parler un peu de ta mère, bien sûr,
mais on va parler de toi aussi
parce que t'es un gars qui a passé aussi
par le milieu carcéral au parloir
donc on reçoit des gens qui ont été touchés de près ou de loin
par le milieu carcéral
mais avant tout ça
ce qui Gilles t'as grandi dans quel coin
moi je viens de Repentigny
moi je suis allé à l'école
à Jean-Baptiste Meilleur pas trop longtemps disons
quand ma mère est décédée mon père avait acheté une maison à Repentigny Je suis allé à l'école à Jean-Baptiste Meilleur, pas trop longtemps, disons.
Quand ma mère est décédée, mon père avait acheté une maison à Repentigny avant les événements, évidemment.
Il était installé là, puis moi j'habitais là.
Puis quand ma mère est décédée, mon père, lui, est au pénitencier.
Il n'a pas ni 15 ans de pénitencier.
La raison pour laquelle ma mère est devenue ce qu'elle est devenue, elle n'avait assez.
Elle avait eu de la misère toute sa jeunesse.
Ton père qui était?
Viator Tessier.
Lui, c'était un braqueur.
C'était un braqueur de la banque.
Le chauffeur de taxi?
Oui, exactement.
Référent du film qui est joué par Patrick Huard dans le film.
Excellent.
La seule affaire que je reproche à Patrick,
Patrick ou Patrice?
Patrick.
La seule affaire que je reproche à Patrick,
c'est qu'il avait trop de cheveux.
Parce que mon père était chauve comme un oeuf.
Mais, côté performance, il y avait
mon père, là, gars, c'était mon père.
Ah ouais? Ouais, pis Scorpio, l'autre aussi,
il était excellent, pis lui,
il ressemblait au père à mon frère pis à ma soeur.
Anthony, il ressemblait
physiquement, en plus de...
Tu le regardais, c'était Anthony.
C'était, écoute, bien
portrayé, sauf que l'histoire, écoute,
c'est fait romancer.
Le film est romancé.
On cherchait le sensationnalisme
plus que la vérité.
On va y revenir, justement, sur le film.
Parce que quand ta mère
est décédée, pour ceux qui ne savent pas, ta mère
a été assassinée par la police,
dans le fond, après un braquage, poursuite automobile,
ce qui était
malheureusement quelque chose de beaucoup trop fréquent
dans les années 60,
si je ne me trompe pas.
68, j'avais 16,
j'avais 18 mois à l'époque.
On parle de l'époque, tu sais, Richard Blass,
tout ça, de l'époque aussi.
Shotgun, Ménard et compagnie.
Le français, comment est-ce qu'il s'appelait aussi? Richard Blass. Richard Blass qué tout ça, de l'époque aussi. Shotgun, Ménard et compagnie. Le français, comment est-ce qu'il s'appelait aussi?
Richard Blass.
Non, Richard Blass québécois, mais Messrine.
Messrine.
C'est à l'époque où la police et l'assassinat des détenus
n'étaient pas des détenus, mais des criminels.
C'était monocowboy.
C'était cowboy, mettons.
C'était très cowboy, ce qui était arrivé à ta mère.
Donc, tu avais 18 mois.
Ton père était incarcéré.
Ta mère, abattue par la police. 18 mois que ton père était incarcéré, ta mère
abattue par la police.
Il se passe quoi avec le bébé
de 18 mois que t'es à cette époque-là?
À l'époque, mon père garde la maison où ma mère habitait.
Puis écoute, toute ma jeunesse,
tout le monde alentour de moi savait qui j'étais, sauf moi.
OK.
Ça a été jusqu'à l'âge de 13 ans.
Les voisins
ne pouvaient pas jouer avec moi.
De toute façon, ils faisaient bien deient pas jouer avec moi. De toute façon,
ils faisaient bien de ne pas jouer avec moi
parce que j'étais vraiment le diable
quand j'étais jeune.
Je ne sais pas pour quelle est-ce que tu as raison.
Un bébé,
moi, j'ai vécu avec de la DPJ.
J'ai adopté mes enfants de la DPJ.
J'ai deux humains que j'ai adoptés.
Des enfants, même des bébés,
même s'ils n'ont pas conscience, c'est des éponges.
Tu le sais pas, t'en es pas
conscient, mais un bébé,
ça va éponger son environnement.
Ça peut expliquer ce genre
de choses-là. Moi, je pense plus que
ce qui explique mes comportements, c'était plus
la deuxième famille qui a eu
ma garde. Parce que,
tu sais, quand t'es utilisé comme un gagne-pain,
tu le ressens à un moment donné à quelque part. Surtout quand
tu te le fais dire à longueur de journée, pratiquement.
Elle, moi, je la croyais à ma mère
jusqu'à tant que j'ai, je pense,
10 ans à peu près. Puis je croyais
que ça, c'était mon frère, ma soeur, mon père.
Non, jusqu'à tant qu'elle m'a amené une poigne
puis elle me dit, non, elle dit, gagne-pain, assieds-toi,
je vais t'expliquer quelque chose. Elle dit, moi,
elle, c'est pas ta soeur,
lui, c'est pas ton frère, puis lui, c'est pas ton père. »
À l'âge de 10 ans?
Oui, 8 ans à peu près.
Mon père sortait pour un congé humanitaire.
Il n'avait pas le choix
de me dire que lui, c'était mon père.
Ça faisait des années
que je restais avec eux autres.
Je trouve ça...
Je veux pas ramener à moi... Non, mais c'est parce que je veux pas ramener ça à moi, mais mes filles ont 10 ans, puis je restais avec eux autres. Je trouve ça... Je veux pas ramener à moi...
C'est parce que je veux pas ramener ça à moi, mais mes filles ont 10 ans
et je trouverais ça...
Ils ont toujours su
que je les avais adoptées.
Je me verrais pas leur avoir caché ça
toute leur vie et à 10 ans leur annoncer ça.
C'est bon, ça...
Elle, écoute, elle a passé son temps
à battre juste moi.
Pas les autres, c'était juste moi.
C'était vraiment un traitement de faveur pour moi.
C'était pratiquement une torture à tous les jours.
Genoux devant le mur, la face dans les coins de mur,
dans les cadrages de porte, tout le temps par les cheveux.
Tout le temps, il y a eu des cheveux longs,
puis elle me rentrait tout le temps la face dans les murs avec mes cheveux.
C'était facile.
Quand t'as 8-10 ans, ça va bien.
Puis elle me faisait tout le temps...
Je mangeais tout seul à part
je mangeais jamais la même fois que les autres
tout le temps du criss de chef Boyardy, des cans de bin
les bises, puis eux autres ils mangeaient des hamburgers
puis tu sais, de la bouffe normale, puis moi je mangeais pas à la même table
je comprenais pas
jusqu'à ce fameux tournée-là
mais c'était
c'était pas juste une famille d'accueil, c'était des membres de ta famille
non, non, non, j'ai aucune idée c'était qui ce monde-là
c'était des gens que mon père avait engagés.
Aucune idée
où ils avaient rencontré ce monde.
C'était même pas relié, c'était pas à l'époque la DPJ,
je sais pas comment c'était, mais c'était pas le système.
C'était mon père de la prison
qui les payait pour me garder.
Puis eux autres étaient grossement payés.
Ils avaient la maison fournie, l'électricité, le téléphone,
plus un montant forfaitaire
chaque mois. il avait pratiquement
pas besoin de travailler juste me garder c'est probablement c'est ce qu'il faisait il travaillait
pas vraiment enfin bref fait que là cette journée là on me dit ben gars ça c'est pas ta soeur etc
pis là je l'ai même pas laissé finir je l'ai regardé j'ai dit ça ça veut tu dire que toi t'es
pas ma mère elle est venue rouge comme une tomate à partir de ce jour-là je ne l'ai plus jamais appelé maman
ça a tout le temps été Suzanne
puis là tu vas m'appeler maman
oh non je ne t'appellerai pas maman
je ne t'appellerai jamais maman
puis là je me disais maman je t'excuse
puis je me disais déjà ça pourrait être pire
ça aurait pu être bien pire que ça
ça aurait pu être vraiment ma mère
ok assis-moi
avant de finir quand elle finit
elle dit là tu comprends-tu
j'étais pas payé pour t'aimer, j'étais payé pour te garder
ah
pardon, écoute
je me doute que c'est pas du monde de qui t'es proche
non, j'ai jamais vu ce monde-là
évidemment, même pas de salut
quand elle est partie, ça devait faire 6 ans
7 ans, je restais avec eux autres
t'es avec eux autres jusqu'à quel âge?
jusqu'à l'âge de 10 ans à peu près
après ça mon père, il est sorti du pen il est allé travailler à Beijing avec eux autres tt tt avec eux jusqu'à quel âge je suis à l'âge de 10 à peu près à 10 à l'après
sur mon père il est sorti du pen et à travailler à beijing mais notre deux ans je reste avec un
autre sûrement dame à la chute pas la chute à fernand dans une petite rouleur de vie bien
banal pas d'histoire c'est sûr j'écris dans mon livre si j'ai rien à dire de ce période de ma vie
de rire les gens ordinaires ont ont pas d'histoire à raconter
ils ont une vie banale
dans le sens
j'en veux pas à cette bonne femme là
ce que je suis aujourd'hui je l'aurais pas été
si j'aurais été élevé par une famille normale
j'aurais peut-être eu une vie bien normale, bien banale
je suis pas sûr si j'aurais préféré ça
je suis curieux
je suis curieux
qu'on rentre dans ton histoire
et que tu pousses un peu là-dessus.
Sur le fait qu'on va rentrer
dans les détails de ta vie, mais que tu dises
que t'es pas sûr que t'aurais aimé avoir une vie
comme les autres.
J'aurais pas aimé.
Fait que t'as été deux ans avec ce madame-là,
jusqu'à l'âge de 12 ans. Fait que à 12 ans,
tu viens avec ton père.
Là, je m'en vais rester avec mon père.
Déjà à 12 ans,
avec l'autre famille,
à l'âge de 7 ans, je me faisais
prendre mon premier vol à l'étalage.
À 12 ans,
à 12 ans,
on était
à Farnham,
dans le fond d'un cul-de-sac,
dans une maison,
tout seul.
Il n'y avait personne.
Je ne me demande pas
que c'était long et plat.
Mais il y avait une rivière
qui posait en avant.
J'allais à la pêche
tout le temps.
Ces années-là,
c'était le fun.
Pas de...
À part le bonhomme
qu'on lui a volé
une couple de mille.
Ça a peut-être commencé
par là, oui.
Attends, tu peux pas nous dire ça
et juste faire, ouais, il y a eu le bonhomme,
on lui a volé une couple de mille.
On a du temps, là.
C'est parce que moi, je faisais du vol à l'étalage
parce que moi, j'étais le seul qui n'avait pas de cadeau.
Puis à un moment donné, elle m'avait même dit,
c'était à la fête,
c'était à la fête, un des jeunes,
un de mes frères ou ma soeur, elle m'avait même dit, c'était à la fête c'était à la fête un des jeunes de mes frères ou ma soeur, elle m'avait même
dit, elle m'avait fait
à craire que moi j'avais pas de fête parce qu'on
il savait pas que j'étais quelque chose de même
c'était comme
une fierté, toi t'as pas de fête
t'es chanceux, tu viendras
pas quelque chose de même, juste comme
pourquoi moi j'ai pas de fête
t'inquiète, c'est une bonne affaire de ne pas avoir
de fête. Moi, j'en valais ça.
Quand tu es indiscut, tu te fais dire,
t'en vales tout, une Père Noël. Bien oui, c'est vrai,
une Père Noël. Tu comprends?
On est malléable quand on est indiscut.
Ça se peut que mes filles regardent le podcast, le Père Noël existe.
C'est vrai, c'est vrai.
C'était une mentheuse. C'était des mentrices que je viens de dire.
Enfin bref.
Là, c'est ça. quand je suis arrivé à Farnham
ben j'avais déjà des tendances
de régler ce que j'avais besoin
de la façon qui était la plus facile
la seule qui était légitimement
possible, écoute
quand t'as 7-8 ans et que t'as pas de cadeau à Noël
pis que tout le monde en a, quand tu passes au centre d'achat
toi matin pour aller à l'école
t'es oui bébel partout, sacrément
pourquoi toi t'as pas le doigt
pis que les autres en ont tous?
Ben t'en vas l'une.
Tu vois, j'ai une petite hot-weed pour commencer.
Qui vole un oeuf vole un boeuf, hein?
J'ai une petite hot-weed dans le dernier tabarnak.
J'avais une face d'ange quand j'étais indiscut.
Tu m'aurais donné
de la bénédiction sans confession, mon vieux.
J'avais des petits cheveux bouclés.
Je sortais de là avec des
connards au grand format mon ami, je repense à ça aujourd'hui, puis je me dis, tabarnak,
comment je faisais ça, j'arrivais à l'école mon vieux, tabarnak, les autres petits culs,
mais là le soir, si je rentrais ça à la maison, il fallait que je jette ça, je ne
pourrais pas ramener ça à la maison, elle ne m'aurait pas battu pour les avoir volés,
elle m'aurait battu pour avoir eu du fun avec. J'étais à peu près certain.
Elle était méchante comme ça.
On dirait que c'est... On dirait, je sais pas
ce que ça lui donnait. On dirait
que ça lui faisait plaisir de...
De m'en faire...
De m'en faire arracher.
T'en faire baver, pour elle, c'est un plaisir quasiment.
Ouais. Pis moi, ben... Moi, je suis assez
chaud quand je dis ça.
C'est sacrement!
Man, je veux briser le dos
avec mes mains.
On a ce petit chaud.
Parce que t'avais tellement de rage
en dedans de toi.
Aujourd'hui, je repense à ça.
C'est ça, tu filmes mal.
Un enfant, je veux dire,
ta rage, il faut qu'elle sorte d'une façon
que la tienne.
Un moment donné, elle est sortie sous elle.
J'ai arraché sa verge chez son père.
J'ai écrit ça
une fois-là
avec sa verge.
J'avais 8 ans,
8-9 ans.
Je n'étais pas gros
mais avec une verge.
Je n'étais plus
chez son père en plus.
Son père n'a pas pris
son bord à elle
et son bord à moi.
Je le sais
comment ce que t'es,
toi et moi.
Les autres,
t'es édupe peut-être
mais pas moi.
Moi, je te connais.
J'avais eu le gros mot
ce jour-là.
Juste ce petit bout-là.
Le reste de la journée, mon vieux t'es bourreau c'est sûr
elle a repris le dessus ça a pas été trop long
ce coup-là c'était pas attendre que ton père arrive
je suis occupé de moi personnellement
à Valteau
enfin
comme je te l'ai dit
non non mais je trouve ça
la violence envers les enfants c'est quelque chose qui me rend
ça me rend agressif c'est bien pire que ça
il y avait
il y avait un chalet la fin de semaine
il y avait un vieux monsieur qui venait me tributer
la fin de semaine
je suis à peu près certain que c'est ça qui payait le chalet
fait que tu sais
en quelque part quand t'es habitué d'être utilisé
de même tu te réveilles un adulte en prison
pis c'est le même traitement
parce que c'est la même crise d'affaires en prison.
Tu deviens le going pain.
300 piastres la tête, on en
crée 4 par cellule. Tabarnak.
Ça fait une cellule payante en tabarnak à la fin de la journée,
ça, mon vieux.
Ils se pèlent les uns sur les autres. C'est pas grave, ça.
On va revenir avec ça.
Je vais juste y aller chronologiquement.
Merci.
Le mot n'est pas en boucheche parce que là, on était 12 ans.
Tu m'as parlé de le bonhomme qu'on a
fait une couple de milles et on est partis ailleurs.
Là, elle, c'est ça que je te disais.
Avec elle, j'ai appris
à me servir moi-même.
Peut-être
que quelqu'un d'autre ne l'aurait pas fait.
Comment tu veux que je le sache?
Non, je t'ai fier.
Enfin bref. j'avais déjà
commencé puis bon gars un coup rendu là-bas il y avait une famille qui restait pas loin de chez
moi moi mon père c'était un homme rough là 15 ans de pénitencier pis il vient de Joliette c'était un
braqueur de banque à la base aussi à 12 ans il couchait des rats dans les faussets pis c'était rough dans ces il avait déjà 42 ans, je pense, quand il m'a eu.
On parle d'il y a très longtemps.
Ça venait de celui de Benavent.
C'était un homme rough.
On restait dans un chalet
qui rénovait, mais il y avait un plan.
Il n'a pas sauf eu le chalet.
Mais il était habitable.
Il avait une famille. C'était pas loin de chez nous.
Moi, je l'appelais dans le piano. Il y avait
une dame blanche, une noire, une blanche. Enfin, bref. Il avait son frère. Au Moi, je l'appelais dans le piano. Il avait une dent blanche, une noire, une blanche.
Enfin bref.
Puis il avait son frère.
Puis au lit, je l'appelais parce qu'il sentait tout le temps
la pisse quand on allait à l'école.
Puis c'est au lit.
Puis il se lavait pas.
Il mettait le même linge.
Moi, tu sais, tout le monde à l'école,
il avait peur d'eux autres.
Mais moi, bon, c'est différent.
Moi, je me mets jamais avec eux autres.
À un moment donné, il dit,
il pouvait pas m'emmener chez eux
parce que c'est raison, c'est parrain.
À un moment donné, il dit, hé, viens voir chez nous. Il dit, j'ai une chambre à cette heure. comptoir, avec des piles d'assiettes que tu peux voir
que la première, ça doit faire trois mois
qu'elle est là, la dernière, ça fait deux semaines,
puis il y a des quenouilles quasiment
qui poussent dans le lavabo. Tu vois le style
des litiers pleins, pleines un peu partout.
Au lieu de les jeter,
des litiers pleins. On en remet un autre.
– Mais juste un bac par-dessus, tu emmènes des litiers
propres dedans. – Même pas, non, non.
Une là, une là, une là
on en remet une autre, c'est tout, on vide pas les autres
plancher les pensées
sur le plywood mais avec des traces
évidentes d'urines
de défication de chats, d'animaux
qu'il y a dans la maison, quelconque, des piles de linge
partout
horrible, totalement horrible
fait que là, il me montre sa chambre
tout fier, regarde, c'est ça ma chambre.
Il fait moins 20 dehors.
Il fait moins 18 dans la chambre.
À peu près.
Il est trop avec l'impolite,
il est taqué dessus.
Il n'a pas de fenêtre.
Deux feuilles de playwood de large,
une 8x8.
Sa chambre, il est tout fier de me montrer ça.
Moi, là, je pense à moi
que je me plaignais pour avoir une télévision
noire et blanche dans ma chambre.
Tabarnak, eux autres, leur télévision,
t'en voyais même pas. T'en demandais
des piles d'alécholles en avant, pis t'en voyais rien qu'une.
Fait que là, ça reste dans même.
Là, un moment donné, ils commencent à me dire, on se promène
en bicyclette pédale. Ben, eux autres, ils en ont pas.
Fait que mon père, j'en avais un, mais mon père m'en arrête
un nœud. Il dit, tiens, ton chum va te noyer un.
On se promène ensemble.
Ils me font 5 ans.
C'est quoi là? Une maison bien ordinaire
avec un garage tout croche en bois à côté.
Il dit, dans le garage,
il y a des centaines
de milliers de dollars de cachets.
Il dit, regarde,
tu sais,
différentes mentalités, différentes façons de penser
moi tout de suite je me dis
il me met dans le bateau
je dis va non chier toi
son petit frère dit oui oui
je me dis
on serait allé les deux en bas
je me trouvais à faim avec eux autres parce que personne ne voulait leur parler
il me faisait chier
il essayait de me duper
moi j'étais persuadé qu'il essayait de me duper. Moi, j'étais persuadé
qu'il essayait de me duper.
Chris, comment tu peux vivre dans un taudis
si écœurant
et avoir un moyen de t'en sortir
et de ne pas le prendre?
Moi, je vois comme un moyen.
Moi, je...
Tu dis qu'il y a des centaines de milliers.
Pourquoi tu ne vas pas puer dedans?
Je suis certain que c'est de la bullshit.
Je me dis « Ah, mais tabarnak! »
Je m'embarquais dans le jeu.
« Je vais vous caler ma main sur la gueule. »
Même que ça s'est eu de l'hôtel,
même que vous vous mettez en face et que vous me comptez de la bullshit,
même qu'on s'est rendu et que vous vous verrez de bord
pour n'importe quelle série de défaites,
je vais vous tabarnaker des chacks sur la gueule
toutes les deux. Vous ne créez pas ça.
Un soir, j'arrive,
l'autre dort dans sa chambre.
Je rouvre son... « Hey, réveille! T'es venu? »
« Oui, oui, je suis venu. »
« Oui, venez, on s'en va. »
Son dos, tabarnak, il vient.
« Ah, merde. »
Je me dis, « Tu vas en branche. »
« Tabarnak, surtout toi, mon grand. »
On arrive. Il ne baque pas.
Il ne baque pas. On rentre dans le garage.
« Tabarnak, merde. »
Il dit « Il y en a dans les cannes.
Les cannes farmées, cédées.
Il dit « Il y en a dans la terre. »
Je lui dis « Oui, c'est ça. »
« Il n'y a pas une place où on peut le prendre. »
Il dit « Oui, au-dessus de la porte. »
Il dit « Il y a une boîte. »
Je monte sur la boîte.
Je rentre ma main.
Il y a une boîte.
Je me dis, non, tabarnak, j'ai la boîte.
Il y a comme des billes dedans, je la rouvre.
J'ai 12 ans à peu près.
Je n'ai jamais vu une palette d'argent grosse dans ma main.
Elle était pliée en deux.
Elle faisait la boîte, des boîtes de fiches.
Elle est pleine.
Les boules dedans, c'est des boules à mitre.
Pour que les rats viennent bouffer les bébites.
Ou les mitres, oui.
Moi, j'avais tout prévu.
Comment le taper à yule.
Sauf que ça soit vrai.
Alors, là, je ne sais plus quoi faire.
Là, j'ai 12 ans.
C'était quoi cet argent-là?
C'est le bonhomme qui achetait son argent.
Comment eux autres savaient ça?
Sa mère, avant de sortir avec le monsieur qui était,
elle sortait avec lui.
C'est lui qui les aurait dit.
Il n'y a rien qu'eux autres qui le savent.
Le bonhomme, s'il se fait voler, il sait que c'est eux autres.
Mais moi, je ne sais pas tout ça.
Je ne suis pas assimilé de tout ça.
J'ai 12 ans, man.
Je vois la palette d'argent, je me dis,
sinon, on ne peut pas prendre tout ça, ça n'a pas d'allure.
On va le mettre dans la rue.
Non, non, on se prend 350 piachos,
crée ça là-dedans, pis on s'en va.
Quand j'ai compté ça à mon père,
il m'a créé une claque sur la gueule, au du cave,
piche!
Pourquoi tu l'as pas tout pris?
Ben oui!
Il était en tabarnak, pis là aujourd'hui, je repasse à ça,
je me dis la même affaire,
mais dans le fond,
les choses s'opposent d'une certaine façon pour certaines raisons, d'habitude. aujourd'hui, je repasse à ça. C'est la même affaire. Mais dans le fond,
les choses s'opposent d'une certaine façon pour certaines raisons.
Tu es retourné une couple de fois hier?
Non, la semaine d'après, on est allé à l'école.
Ils ne voulaient plus me parler.
On ne peut plus te parler.
Comment ça?
On ne peut plus te parler parce que tu nous fais faire des mauvais coups.
Comment ça, je vous fais faire des mauvais coups, ma gang de tabarnak?
Vous l'avez dit à votre mère?
Ben, on n'a pas eu le choix.
Ah! Ah!
Le bonhomme, il est venu nous achaler, nous dire que c'était
nous autres. J'ai dit, c'est ça, là, vous avez dit que c'était moi?
Non, non. J'ai dit,
tabarnak. J'ai dit, là, là, j'ai dit,
vous avez plus le droit de me parler. À qui vous allez parler?
Il n'y a personne qui veut vous parler.
– C'est ça, vous avez les deux petits cratés de l'école.
– Ouais, c'est ça. Il dit, bien, là, il dit, j'ai une
fenêtre. Bien, il dit, c'est ça, tu sais, il parlera
de ta fenêtre.
Sa mère a pris le 350 piastres, c'est pour ça
qu'il a payé une fenêtre. Moi, je m'attendais
de le voir arriver sapé comme
Julien. En fait, tu sais, quand t'es jeune,
il est riche, mais une
350 piastres, bien, non.
On est même dans tout ça. Il a payé une fenêtre de chambre.
Une fenêtre, oui.
Enfin, ça fait que, de journée-là, je est mis dans tout ça. Il y a une fenêtre de chambre. Enfin, fait que,
la journée-là, je me suis dit, Chris,
il y a quelque chose que je vois pas comme les autres,
c'est sûr.
Pis t'sais, quand tu commences à évoluer
dans le milieu, ben,
les policiers se tiennent tous ensemble, les bandits se tiennent tous ensemble.
Tu fais pas partie de la gang si t'es pas
dans le moule.
Mais,
12 ans,
c'est sûr que tu disais que tu pêchais,
à part ce petit truc-là.
La vie avec ton père,
c'était cool.
Il buvait pas mal.
Le matin, je passais tout ouest pour l'école.
C'était super, mon vieux.
Sauf qu'à un moment donné,
on est revenu à Repentigny plus tard ton père est-tu retourné
il est resté clean après ça
sa sentence de 15 ans
il était un gangster
qu'est-ce qu'il faisait
il me le disait pas
il a jamais été réarrêté
non
s'il faisait ses shit
c'est ça
mon père c'est un smart guy
c'est un gars de la rue.
Il avait du millage dans le cul.
Il savait comment ça marchait à Gamay-Conest.
C'est pour ça que
les prisons marchaient.
Ils marchaient pas de la même façon dans ce temps-là.
Lui, il m'a élevé à la vieille façon.
Aujourd'hui, ça marche plus pareil.
Puis quand tu dis
que t'es revenu dans le coin de Repentigny,
c'est ça que tu disais?
C'est ça. Vers 13 ans, à peu près, il m'a ramené de Repentigny c'est ça que tu disais c'est ça vers 13 ans à peu près
il m'a ramené à Repentigny là c'était fort le ball
à 13 ans je reviens déjà tout voler mes voisins
je faisais même pas 6 mois je suis allé
je commence à faire des vols par réfraction
je fumais du pot
je faisais manipuler
les plus vieux tu sais
tu parles les plus vieux tu vas dire
tu voles de quoi là
il faut que tu trouves quelqu'un au devant quelqu'un là quand t'as 13-14 ans il est tout le temps plus vieux de ça Tu voles de quoi? Faut que tu trouves quelqu'un pour le vendre
Quelqu'un là quand t'as 13-14 ans
Tout le temps plus vieux que toi un peu
C'est ceux qui ont 16-18 ans
Exact
T'es capable de faire ça?
En v'là de l'argent, en v'là du pot
Quand t'en as plus d'argent pis de pot
Qu'est-ce que tu penses que tu fais?
Tu retournes voler
Y'a pas 56 millions de frais de l'argent
Quand t'es jeune
Tu travailles chez McDonald's.
Tu ne fumeras pas à ton goût.
Tu vas fumer peut-être,
mais probablement pas à ton goût.
En tout cas, pas parce que moi,
je fumais.
Au moins, le trip de bouffe, il n'était pas loin de se travailler chez McDonald's.
Il y a ça que j'avais pas pris en considération.
Tu as le corps d'ol livre à portée de main.
Tu as un vrai corps de livre à l'époque.
C'est ça.
Le repentini, je commençais à voler
avec mes voisins. Je me suis remis au centre d'accueil
à l'âge de 14 ans.
C'est là que j'ai commencé à être institutionnalisé.
On t'apprend à
occuper une cellule.
Moi, mon gros, c'est qui est allé.
C'était à Paris comme Saint-Jérôme.
Il était arrivé à Saint-Jérôme, il n'était pas dép allé? C'était à Paris, comme Saint-Jérôme. Il était arrivé à Saint-Jérôme, il était pas dépaysé.
C'était à Paris, au centre d'accueil.
Ah oui, Chris, c'est drôle, je suis gêné.
Le maçon, il est supposé être en prison.
Il est supposé être à une école.
En tout cas, ça, c'est ma façon de penser.
C'est mon approche à moi.
Moi, je pense plus pour
réhabilitation.
C'est de toute évidence pour réhabilitation. C', mais vous autres, c'est de toute évidence pour réhabilitation.
C'est une approche pas d'habitude.
Le gars a occupé une cellule des années plus tard.
Là, t'es fait quoi?
Début 80, fin 70?
À 14?
Je suis né en 66. J'avais 14 ans.
Ça fait 82.
C'est ça, début des années 80.
Quand la coke commençait.
Quand la bonne coke commençait.
On s'entend des discothèques,
la roulatec.
À 14, tu te retrouves en centre d'accueil
jusqu'à quel âge?
Un an de temps.
Après ça, ils m'ont laissé aller.
Ils ont accumulé les charges pendant deux autres années.
Ils attendaient que j'aie 18 ans.
18 ans à pile, ils sont venus me chercher.
Parce que toi, quand tu es sorti à 15 ans,
tu as continué à faire des...
On se faisait pogner, ils nous donnaient des promesses de comparaitre.
Ils ont tout accumulé jusqu'à 18 ans.
À 18 ans, je suis passé.
Ils m'ont senti comme majeur.
Majeur.
Puis je venais de là.
J'ai fait 20 mois plein.
À Bordeaux, dans ces années-là, c'était le bon temps.
Tu faisais du bon temps à Bordeaux
dans ce temps-là. Ce n'était pas les gangs de rue
qui dirigeaient là-dedans.
C'était nous autres.
Il y avait de la taupe en masse.
Il n'y avait pas de wing séparé.
C'était tout le monde ensemble.
Ce n'était pas le même leadership.
Ce n'était pas le même leadership.
Aujourd'hui, c'est les gangs de rue qui mènent.
Ça fait plus bon être là.
C'est plus comme dans le temps.
Le comité était là pour empêcher
le monde de se faire taxer.
Il était là pour la bonne cause.
On était des frères de misère dans ce temps-là.
Un jeune arrivait, on le laissait pas
aller avec les crottés.
Regarde, tu cures à ce site.
Fais à manger, puis après ça, tu viendras rouler un joint. On va pas t'endetterottés. Regarde, tu cures, reste site. Regarde, fais à manger,
puis après ça, tu viendras rouler un joint.
On ne va pas t'endetter avec eux.
On s'arrête de les garder.
Essaye de ne pas...
Tu vas te cresser dans la merde.
Tu vas te faire battre, tu vas te remonter dans le tout.
Whatever. Il y a cinq de nous autres.
À cette heure, ce n'est plus pareil.
À cette heure, les moyens jeunes rentrent là.
C'est tous des prédateurs.
C'est tous des vautours.
Ils tournent autour des jeunes.
Il n'y a viennent pour les asserver.
Mais le petit cul de 18 ans
que t'es quand tu rentres là,
c'est quand même...
Toi, t'es déjà...
T'as quoi à faire?
Non, mais je veux dire, t'es-tu rentré avec le...
Hé, Carlis, ou...
Non, moi, je suis rentré
pour commencer à Sorel,
dans une petite prison de huit cellules.
C'est un petit criss de trou
où s'est oublié quelqu'un pendant dix années.
Là, il me menaçait.
« On va t'envoyer en Bordeaux.
Agava, non, je ne t'envoie pas en Bordeaux. »
C'est quand je suis arrivé à Bordeaux.
« Oh, tu t'abandonnes. »
Les deux grosses portes vertes en avant,
là, sont grandes
as-tu tes vins à crifter bien sur elle?
non, non, non
absolument pas, mais tabarnak
c'est inhumain, t'es tant cagé
c'est grand comme ma main, tu peux même pas
tourner en rond, tu te piles sur les pieds
c'est pas parce qu'il y a pas de place au Québec
tabarnak, ils viendront pas me faire recréer ça
ils sont rendus qu'ils cobrent
3 ou 4 par cellule, tabarnak ça a plus de bon sens, maudit tabarnak c'est comme sront pas me faire recréer ça. Ils sont rendus qui cobrent 3 ou 4 par cellule, tabarnak.
Ça n'a plus de bon sens, mon petit tabarnak.
C'est comme s'il n'y avait pas assez de place.
Enfin.
OK, c'est ça. On rentre à Bordeaux.
On rentre à Bordeaux, dans le D à l'époque,
les gros sports de l'en-boue.
Une grille qui mouche
jusqu'en haut.
C'était des mésanines tout le tour.
Ça fumait à la cigarette. Il y avait de la boucale, mon vieux.
C'était le bon temps.
Ça fumait pas rien que de la cigarette.
Ça fumait toutes sortes de choses.
On s'entend.
On brossait de la bonne boisson.
La prison était aux détenus à cette époque-là.
C'était plus comme
le juge t'a sentancé, t'as emborré.
T'as pas sentancé à vivre de la misère
pas comme aujourd'hui
on veut pas sentir ta boucane
on veut pas
on veut juste pas t'entendre
c'est juste ça
nous autres on est emboré sur le bord à l'air climatisé
nous autres on creve l'autre bord à chaleur
fait pas de vagues
envoie nous pas de mémoire
on te répondra pas
à Bordeaux,
en partant, je pense qu'il y a 80%
des gardiens qui parlent pas la langue.
Ils parlent la langue pour
rentrer au pays sur le visa,
mais pour le dessus, c'est complètement incompréhensible
quand ils te parlent.
Quand je te dis que ça va changer demain,
c'est plus nous autres qui contrôlons,
c'est les gangs de rue,
c'est clair que c'est ça.
Ils ont pratiquement infiltré les gardiens.
Toi, à 18,
tu as fait ton 20 mots.
Tu considères, comme tu as dit,
du bon temps.
J'étais un alcoolique, j'étais un drogué.
Comme 90 % des gars qui sont là-dedans.
Les gars qui sont là,
en partie, c'est des alcooliques, des drogués.
Même à 18, tu étais déjà deep
dans le console quand même.
Un enfant, quand c'est chaud,
c'est plus malléable.
Quand tu veux t'amuser avec un enfant,
quand l'enfant vieillit,
il devient assez rapidement axé
sur la bouteille, disons.
J'ai été un alcoolique jusqu'à ya 11 ans janvier
visitation si tu es le drôle aussi un geste ça à cause du matin au soir c'est à ça ma vie puis
dans ma tête tout le monde est en même temps je te disais quand tu es un policier des policiers
quand tu es un dos plus bas tu te sens des dop vois rien que ça, que t'as rien que ça comme cercle d'amis,
ça devient une normalité, tu sais.
Ça, c'est comme quand on vole.
Quand je partais voler, moi, je m'en allais travailler.
Je m'en allais pas voler.
Hum.
Non, je comprends, ouais.
Mais c'est ça ta vie. Je veux dire,
Christ, t'as commencé ça à 12 ans, tu sais.
Mais avant ça, à 7-8, tu sais, je te disais,
à 7 ans, t'as commencé à voler ton... Ouais, ben, j'ai travaillé aussi. J'ai travaillé un peu entre ça, Chris, t'as commencé ça à 12 ans. Mais avant ça, à 7-8 ans, t'as commencé à voler ton...
J'ai travaillé aussi.
J'ai travaillé un peu entre ça.
Moi, je suis menuisier, je crée cette maison en terre,
je la rebondis au complet, je démolis ton char,
je la reconstruis au complet, je peux te le couper en bout,
je peux te le boiter, je peux faire ce que tu veux avec,
quelle sorte tu veux.
Écoute, extrêmement polyvalent.
Sauf que...
Je veux juste t'arrêter sur une chose,
parce que je fais ça dernièrement,
parce que c'est une demande que j'ai eue, il y a beaucoup de gens
qui écoutent le podcast qui ne sont pas du milieu.
Ça va, c'est quoi, une boîte?
Ben c'est ça, quand il y a du monde qui sort des tonnes,
parce qu'on me l'a dit, aïe, ce serait le fun de t'expliquer
boîter un char.
Boîter un char
façon 101.
Juste pour que le monde,
je ne vais pas expliquer comment on boite un char, mais t'expliquer c'est quoi une boîte. T'as jeter un char façon 101. Je ne vais pas expliquer comment on va être un char, mais tu expliques c'est quoi.
Une boîte, c'est...
T'agentes un char, mettons, un char qui est
bien populaire, mais qui en a des bien clean,
mais qui en a qui sont finis, comme nous autres à l'époque,
on faisait du Honda. On faisait bien gros
du Honda. C'est pas qu'un vieux
Honda fini, scrap, paye, mettons,
200$. T'arraches les tags dessus,
les ceintures, parce que... Les numéros de série.
Les numéros de série, ouais. Dans le deck,
dans ton windshield. Ouais, pis d'un port,
tu coupes le bord de la porte, pis là, tu
travailles ça, on met dans la potée, pis tu
le soude, pis tu le remets à sa place
sur l'autre char, tu changes les ceintures,
t'arranges que c'est la même couleur,
pis c'est ton char. C'est ton char.
Tu fais écraser l'autre. C'est ça une boîte.
Qui, by the way, celui qui est propre, tu l'as volé.
Ouais, mais... J'avais oublié de spécifier. Fait que c'est ça, boîte. Qui, by the way, celui qui est propre, tu l'as volé.
J'avais oublié le spécifique.
De préférence volé.
T'achètes un char d'un modèle qui est tout magané, t'en trouves un
top clean, puis tu poples le numéro série
du magané, tu le mets sur le propre.
Souvent, en général, si t'es pas à l'aise,
en tout cas, une époque
où je connais du monde qui ont peut-être déjà fait ça
peut-être
tu fais venir un gars de windshield, tu fais enlever le windshield pour pas péter le windshield
pour dépopper juste les deux pas privés
du windshield du dash
après ça tu te fais reposer un nouveau windshield
exact, t'as l'air au courant pour quelqu'un
que peut-être
j'ai vu ça à TV
ouais ben ouais
on montre beaucoup de choses sur internet enfin bref peut-être, peut-être. J'ai vu ça à TV. Oui, ben oui.
On montre beaucoup de choses sur Internet.
Enfin, bref. Je fais juste ça par la tête
parce que c'est un message
qu'on m'a envoyé de temps en temps.
Quand vous utilisez des termes, on ne les connaît pas.
Ce serait le fun de le savoir.
C'est quoi un screw?
C'est un terme quand même connu.
Tu peux boire un shot, tu peux défendre.
Tu es un gars à jouer le détaillement. En gros, c'est ça. Tu peux boire un chat, tu peux défendre, tu sais. Fait que t'es un gars qui joue de tes mains.
En gros, c'est ce que...
Polyvalence.
C'est polyvalence.
Polyvalence.
Bien des aspects.
Couper des systèmes d'alarme.
Mais c'est ça,
mais...
Comment c'est ça,
jeune?
Mais excusez-moi,
système d'alarme,
16 ans,
je coupais ça.
Ah ouais?
16 ans,
j'étais sur le toit
d'un gros centre d'achat
de Montréal
et je vidais
ma première bijouterie.
À 16 ans?
À 16 ans.
À 16 ans,
t'es tellement en cave,
même,
des affaires de même, man.
On donnait ça pratiquement à mon pire.
On avait un sac de hockey bien plat, man.
Toutes les affaires de même.
On s'est ramassé avec trois fois rien.
Tu vends ça pour des peanuts,
tu sais pas qu'est-ce que ça vaut.
Ça amène une guidoune.
Laisse-moi donc voir.
T'en prends une poignée, t'en redonnes la moitié tu sais
l'apprentissage de la vie des fois
c'est après quand tu y repars
je me suis fait fou
j'avais sûr j'ai vendu
j'étais belle
je me suis retrouvé avec quelque chose genre
je connaissais pas la valeur
j'ai fait hey faut que je me débarrasse de ça
pas de trop je te
donne un montant puis des années plus tard tu fais comme ok toi tu t'es fait une crise de couple de
milles sur mon dos mais quand tu dis c'est ça quand même quand tu es sorti après tu faisais
des coups mais tu avais toujours une job construction mécanique non quand j'étais plus
jeune je faisais pas de coke.
J'ai commencé à faire de la coke quand...
Justement, j'ai commencé à travailler sur la construction.
On posait de l'aluminium au pied de matériel.
Puis, comme je t'ai dit, je suis bien polyvalent.
Puis, je t'agile en tabarnak.
On en pose en crise d'aluminium.
Plus tu poses d'aluminium, plus tu fais d'argent.
À un moment donné, bien, regarde, l'argent, quand t'en as jamais eu,
ça peut devenir problématique.
Puis, c'est ce qui est arrivé arrivé c'est devenu problématique
parce que j'étais tout le temps fatigué
je travaillais tout le temps
je faisais 60 heures par semaine
je faisais une bière je suis main joint
je suis tombé endormi
ma blonde commençait à me trouver plate
j'ai dit tiens moi essayez de changer de dos
plus grosse erreur
j'ai fait la pire erreur de ta vie
je me suis acheté un gramme de coke et tapas
acheter le bon dieu asti que cell phone les premières fois maudit abat un piège subtil
et jacques on est subtil c'est une pièce je vois pas loin de moi vouloir faire, mais tu sais, c'est que la coke,
c'est une drogue le fun quand elle est récréative.
Ce que je veux dire,
les premières fois, quand tu en fais une fois de temps en temps,
un samedi,
4-5 fois par année, c'est une drogue qui est
le fun récréative, je veux dire.
Mais c'est une drogue, quand tu tombes dedans,
c'est sacrément
dévastatrice.
Tu sais, quand tu n'es pas éduqué, tu deviens excessif. sais quand t'es pas éduqué
tu deviens excessif
quand t'es pas éduqué pis que tu manques tout le temps d'affaires
tu deviens excessif, quand t'as quelque chose
t'essayes d'en prendre le plus possible
je suis pas égoïste au contraire
je suis bien généreux, mais quand je suis capable
d'avoir de quoi pis que c'est pas cher
pis que c'est gratis, je vais me bourrer
pis ben regarde ça ça c'est la même affaire c'est gratis, je vais me bourrer, t'sais.
Pis ben, regarde ça,
ça s'est été la même affaire.
Mère, j'étais Dieu avec ça de long.
J'ai essayé d'en faire ça de long.
Je voulais être bien plus que Dieu.
Pourquoi pas, je te dis.
OK, ouais, c'est une traque ça de long, c'est le fun.
Une traque ça de long, ça va être malade.
Ben ouais! Pis là, une traque ça de long,
amène une autre traque ça de long, pis un moment donné,
ben regarde, c'est le samedi, ça devient le dimanche,
le dimanche devient le lundi, pis un moment donné, tu, regarde, le samedi, ça devient le dimanche, le dimanche, ça devient le lundi,
puis un moment donné, tu travailles plus,
puis tu finis de signifier.
Un moment donné, tu es capable de signifier,
tu as le nez trop bloqué, puis tu puffes.
Un moment donné, il va recréer sur ta nez de puffer,
puis tu te piques.
Un moment donné, tu te ramasses sur la rue,
ramasses dans ce bout de site-là,
54 puis 9, Viau, dans ces coins-là,
dans le centre-sud,
avec les junkies,
où c'est plein de capes de piqueux à terre,
de sacs vides partout dans les ruines.
Tu te piques avec l'eau dans les ruisseaux de droit, dans les trudeaux de droit.
Ok, t'es descendu...
Je suis descendu, j'avais des zippers
dans le cou, mon vieux.
Je pesais 110 livres, j'avais de linge que j'avais
sous le dos, je travaillais dans les cracos, j'avais aucun zippers dans le cou, mon vieux. Je pesais 110 livres, j'avais de linge que j'avais sur le dos. Je travaillais dans un crack house, shooting gallery.
J'avais aucun respect, aucune estime de moi-même.
Quand tu parles des zippers, c'est piqueux, piqueux, trop piqueux.
J'en avais partout, mon vieux.
J'étais un locumène, tout simplement.
Puis, qu'est-ce que j'ai fait de m'en sortir?
Bien, je suis allé faire un autre astuce de vol.
C'est ça que je voulais dire, parce qu'à un moment donné,
j'imagine que, pour payer ça,
là, c'était plus des petits coups.
Ah là, là, là. C'était à la journée, là.
C'était pas aux journées, c'était au sac.
C'était au sac, c'est ça.
J'en vendais quatre, je n'en avais un.
OK, mais tu revenais.
Tu ne faisais pas des coups pour payer.
Non, non, pas là. Non, non, je n'étais plus à l'état.
Non, mais tu vendais, mais dans le fond,
tu vendais juste pour ta console
je vendais pas
je travaillais
dans un cracker
au shooting gallery
je vendais le détail
je pesais pas
rien
c'est ça
le minable
qui est en ligne
de tir
en front line
c'est pas toi
qui fais l'argent
toi tu distribues
juste pour
t'envoyer de la gratis
pour te shooter c'est ça exactement pis là un moment donné ben Tu distribues juste pour en avoir de la gratis. C'est ça, exactement.
Un moment donné, un des vendeurs
qui est venu me voir, je l'appelle.
Je dis rien, j'en ai plus. Il dit non, il va falloir que tu viennes chez nous.
Je m'emmène chez eux.
Je regarde sur son étagère.
Il y a une boîte
de baking soda.
Poudre magique.
Poudre à pommes magiques.
Ça fait gonfler les gâteaux. Il y a une boîte de baking soda. Pas de magique. Pas de rapport de magique. Ça fait gonfler les gâteaux.
Il y a ça à côté.
Le pot jaune avec le couvercle.
Oui, exactement. Il y a ça à côté de la grosse roche de coke,
de la balance et des sacs.
Moi, je m'applique.
Je vois ça, je me dis,
« Christ, as-tu coupé ça avec ça? »
« Ah, du non-non, t'inquiète. »
« Ah oui, toi, il va chier, le non-non, t'inquiète. » Là, j'ai dit, Christ, as-tu coupé ça avec ça? Ah, du non-non, t'inquiète. Ah ouais, toi, il va chier, le non-non, t'inquiète.
Là, j'ai peur.
Un plus un, je te fais donner.
Moi, j'ai peur, mais non,
tu te foutais avec ça, tu meurs.
Christ, ça gonfle dans tes... Voyons donc.
Tu finis ça, c'est pas si pire, mais tu piques avec ça.
Tu finis, j'ai pas de trouble.
Quand tu puffes, les filles, elles cuisaient.
C'est ça qui m'a donné...
Ça faisait comme, tu sais, les choses chinoises. Oui, elles cuisaient. C'est ça qu'ils m'ont donné. Ça faisait comme les shows chinois.
La fille, ça faisait ça dans sa pipe.
Quand j'ai vu ça,
je me suis dit que je ne me choute pas ça.
Moi, j'ai commencé à acheter mes affaires ailleurs.
Pour moi, je vendais leurs affaires.
C'était à eux autres.
Pour moi, j'achetais mes affaires ailleurs.
Je ne prenais pas de chance.
Là-bas, c'était tous des prostituées, tu sais,
ils partaient sur le pote, ils se faisaient à la 5-4, ils faisaient un vin pour aller,
ils faisaient un vin pour revenir, ils venaient acheter deux quarts, ils consommaient pis ils
repartaient, tu sais. C'était un cycle continuel. Fait que là, il y en avait une... Les gars là-bas
dans le centre-sud, ils ont pas gros de moyens de faire de rentes, tu sais, t'es un voleur,
tu peux pas voler grand-chose dans le centre-sud, tout a devait été volé pis essayé 50 millions
de fois, c'est pas mal sûr que tu vas te faire pogner.
Tu le sais quand tu restes dans ce bout-là.
Il y en a une des filles,
une belle fille,
une des rares qui avait de la classe
qui partait une fois de temps en temps
sur la dérape, elle avait un frère.
C'était pas loin, ça revient à Dan.
Petit cul, il n'y en a pas souvent.
Petit cul, il arrive ce jour-là avec 200$. Il est content, mon vieux. Il a fait une bonne pause, il a 200$. à d'envoyer ce qui n'a pas souvent ce qui arrive toujours n'est laque 200
pièces et content mon vieux mania fait une bonne pause sur 200 pièces y est
ce qui mène vous ce spectre face de moins en pour 200 pieds du 301
yasser puis mais c'est un coup mon vieux moi je le prends pour l'argent
parce que je suis là je sais que d'autres s'envoient à la je me pointe pointe ma dose ma femme estime d'eau je m'accrime
je suis à y entendre je commence à entendre des si t'as montréal en fait
pas de coups de bouddha tout dans ce quartier le fait que l'eau mais tu étais
tout le temps sa part à n'ayant été sacré et tout le temps dans le chaussé
c'est une double de parano, ça.
Fait que là, tu sais,
je regarde dehors,
je sais pas pourquoi, d'habitude j'aurais pas sorti, il manquait un client, perdait un sac,
c'est impensable, mais là, je sais pas
pourquoi, j'ai été attiré de sortir.
Là, je suis sorti, je suis monté à la rue,
je les voyais passer, les ambulances.
Fait que là, je m'en vais,
je tourne le coin, pis là, je regarde en haut,
la fille, la fille que je voyais de temps en temps
qui était cool, c'est son frère qui venait
venir me voir
je ne réalise pas sur le coup
je tourne le coin
sa mère est là, elle broye sur le bord
du perron, elle est au deuxième
sa mère elle lève les yeux, elle me voit et elle me pointe
du doigt de même
sa soeur elle me regarde elle pointe sa main et elle me pointe du doigt de même donc là sa soeur elle me regarde
puis elle pointe sa main puis elle se remet à broyer
là sur le coup je catch pas
là je vois la porte se rouvrir
puis je vois les ambulanciers qui sortent avec un body bag
petit cul moraux venant de se piquer
lui il s'est shooté avec ce que
ah si bois
donc là que j'ai fait ben j'ai crissé mon camp
non non je dis là gars c'est fini ça, là, gars.
Tu te sentais responsable
un peu, quoi. Ben un peu.
C'est moi qui avais vendu. Pis tu savais que c'était pas
une drogue pour se shooter, mais toi, tu savais pas qu'il allait se shooter.
Je le savais pas. J'étais pas certain.
J'étais pas certain. C'était pas en même batch,
mais j'avais vu ça, là.
Pis toi, préalablement, j'étais...
Toi, en tant que tel, tu peux pas dire au monde,
« Hey, j'appelais pas. » Ben non, ben non. Parce que shooter avec ça, c'est... Non, non, je peux pas dire au monde ajoute la peau
parce que tu shoot avec ça
non non je peux pas dire ça moi je vais me faire battre
si je dis ajoute la peau
pis en même temps t'auras pas ton argent
que toi t'as besoin pour te shooter ton argent
mais quand même
c'est pas la question de t'auras pas ton argent
c'est plus la question que
tu peux pas dire au monde ajoute pas ça
t'es là pour la vente
t'es pas là pour dire au monde achète pas ça
tu fais partie d'une organisation
qui eux autres
c'est comme moi je suis humoriste
c'est comme je vais dire au monde
je fais un show à soir mais je sais pas de quoi tu rires
ça va être plate
je fais un show à soir mais je sais pas de quoi tu rires
enfin
ça t'a donné envie de lâcher un peu ça
j'ai lâché à craindre
c'est une maladie
c'était la pire affaire à arrêter
c'était ça la puff
le crack
c'est
inexplicable l'envie que ça te procure
j'en ai rêvé pendant 6 mois
que je me cuisaine puff
que je la fumais
un vrai junkie comme tu vois à la télé
ça a été très dur moi j'ai fait 2 ans de Mélarique six mois que je me cuisaine pas que je la fumais. Un vrai junkie comme tu vois à la télé.
Ça a été très dur.
Moi, j'ai fait deux ans de mélarique.
Avant de faire mes... Il y a 13 ans,
j'ai fait deux ans de mélarique.
Écoute, c'est la première fois que j'entends ce mot-là.
Que?
Mélarique.
Ça, c'est une maison de désintox.
Ok, ok, excuse-moi, excuse-moi.
Non, mais ça sonnait comme un produit genre méthadone. Ok, ok, excuse-moi, excuse-moi. Non, mais ça sonnait comme un
produit genre méthadone.
Non, non, non.
C'est un centre de désintox.
C'est un centre de désintox. Mais avant de faire ça,
j'ai passé ma vie au complet à...
Je veux revenir parce que tu me dis
la façon, parce que quand t'es rentré
et que t'as l'histoire de ce gars-là
qui est décédé, t'as dit, moi, la façon
que j'ai trouvé de m'en sortir, c'est de faire un coup.
Ouais, c'est ça. Je suis parti de là. J''est de faire un coup c'est sûr je suis parti de l'auge du foc human le sport de la loupe et je descends du monde avec des bouillards à tabarnak je me révisais indice en mon vieux j'arrive chez un de mes chums ça
arrive à la part à louis bla bla bla visite je viens de louer une maison, je suis pas nié avec tu le veux tu?
c'est pas une crise de la scène
nous autres quand on était ticus
on a commencé avec des systèmes de lampe
je pense qu'on avait 16 ans, 13 ans, 13-14 ans
notre premier système de lampe
on faisait des radioshacks
il y avait tout le même système de lampe
je suis pas vieux, j'ai 26-27 ans
non je suis plus jeune que ça
j'ai 25 ans à peu près
je commençais à me geler et elle me causait la gueule
après avoir lâché ma job sur l'aluminium
t'étais pas retourné en dedans
non je suis pas retourné encore
de 22 à genre 20
50 ans
j'ai travaillé à faire de la construction
t'es tombé deep
à cause de l'argent
là on est là
je m'en vais de Montréal
je demande à mon chum
y'a-tu un radiochèque
ben oui justement il y en a un là
je crée un peu sur le toit avec
un exacto
je suis arrivé avec un exacto
une petite crobeau
des outils de jardin.
J'ai coupé le système d'enlange,
j'ai passé un trou dans le toit,
j'ai vidé au complet.
J'ai appelé mes chums,
« Ok, venez vous en avec la drogue. »
« Hein, t'as réussi? »
« Ben oui, me prends pour qui, t'es au bon cœur. »
On est arrivé là, ils capotaient,
on a vidé la place.
Là, je me suis poigné un appartement,
puis à partir de là,
ben regarde, c'était des deux gars qui étaient venus
qui me craignaient pas au départ
qui sont arrivés là, qui ont été témoins
de ça. Ça s'avère que c'était mes voisins.
OK.
On est partis sur un rampage, à mon avis, de vol
de...
Vol en série.
Vol en série. C'est ça, eux autres étaient bons
pour voler des chars.
T'étais comme clean faire des slings quand même
je sniffais
pas de porte pas de choc
je me foutais pas mais je profais un peu
ça s'est empiré
parce que là, si t'appuyais de l'argent facile
à toutes les semaines comme quand tu travailles
t'avais du gros cash
là ça rentrait des grosses crises de la palette
des cases de billets pleines d'argent
tabarnak
aujourd'hui je regarde ça j'ai pas, des cases de biens pleines d'argent. Man, tabarne.
Aujourd'hui, je regarde ça.
Je n'ai pas une calisse de sang aujourd'hui.
Bon, je ne veux pas que je me calisse,
mais n'empêche que j'aurais pu me noyer en calisse.
Tu aurais pu, oui, c'est ça.
J'aurais pu faire tellement mieux de ma vie, mon vieux.
J'ai tellement... Je dis que je n'aurais pas changé pour la vie des citoyens.
Peut-être que j'aurais eu une astuce de vie
fantastique en tant que citoyen. J'aurais peut-être
accompli des choses fantastiques
comme j'avais l'intention de faire
quand j'étais jeune.
On va être honnête, dans le fond,
cet argent-là, tu ne l'as plus aujourd'hui parce que
tu étais sur la poche, mais de l'autre côté, si tu n'avais pas été sur la poche
à ce point-là, tu n'aurais pas fait ces coups-là.
Tu n'aurais pas fait cet argent-là.
Tu aurais peut-être été sur la construction d'aluminium
jusqu'à 55, tu'aurais pris une retraite
normale, pis t'sais, c'est ça.
C'est pas ça que je voulais faire. Moi, j'avais d'autres projets.
Moi, quand j'étais TQ, là,
pas m'avoir remis au centre d'accueil,
pas avoir perdu l'école. Moi, j'ai lâché,
j'étais au PL4 électrotechnique robotique.
Moi, ce que je voulais faire, je voulais donner des jambes aux gens
qui marchaient pas. OK.
Moi, j'étais un fanatique de science-fiction,
pis j'en suis encore aujourd'hui. Bon, on va reparler,
je sais que t'as un projet, mais on va reparler tantôt de...
Moi, je voyais que...
Moi, j'ai tout le temps aimé les cyborgs.
Tu sais, les affaires mi-homme, mi-machine.
Puis là, tu sais, je voyais les petits cylindres
hydrauliques, là, après les jambes, puis tout, puis je me disais,
« Man, si
une personne qui n'est pas capable de se servir de ses jambes,
il sent rien,
il est paralysé. Tu peux y visser des affaires, des jambes,
il ne sent rien. Tu sais que j'étais avant-gardiste.
– Oh, non, non, non, mais...
– Là, je m'imaginais que tu y mettais un petit moteur
avec des cylindres hydrauliques partout
qui remplaçaient les mouvements des jambes
et tu y pluggais une puce dans la tête
pour faire factionner tout ça, que le gars pourrait marcher.
J'avais
14 ans, 12 ans dans ce temps-là,
je disais ça au monde,
« Ben oui, il met des pistes dans la tête du monde. »
Ben oui, le monde, le monde, là, guess.
T'es quand même des années 80 quand même,
quand tu penses à ça.
Oui, c'est ça.
Tu sais, le monde, là,
il ne faut pas que tu écoutes quand même.
Le monde va te dire,
« Ben non, fais pas ça. »
Tu te fais dire,
« Ben non, fais pas ça, ça ne marchera pas. »
Tu dois savoir, aujourd'hui...
J'ai commencé l'humour à 37 ans,
ce n'est pas pour rien.
Je voulais faire ça à 12 ans,
puis tu vois, guess c'est ça.
À un moment donné, j'ai arrêté d'écouter le monde,
puis je me suis écouté.
C'est ça notre problème. On écoute les autres,
puis les autres, on dirait qu'ils sont jaloux.
Ils ne voudraient pas que tu le fasses.
Parce qu'eux autres, ils osent peut-être pas le faire.
Ou je ne sais pas pour quelle raison. Enfin bref.
J'ai des flashs, mon gars. Tu me dis ça,
j'ai tellement de flashs d'affaires que je pourrais...
En tout cas, c'est ton histoire, c'est pas mienne.
Tu n'oublies pas ces affaires-là.
Je te le dis,
parce que ça, ça me fait...
Moi, je suis un gars...
Pas obèse, mais je suis un gars qui avait
un bon surpoids.
Je pensais que tu étais costaud.
Non, je le suis aujourd'hui, mais ce n'était pas le cas à l'époque.
Je ne m'entraînais pas, puis j'avais une bonne bédaine.
Puis à un moment donné, je suis tombé all-in
dans le gym, l'entraînement. Je travaillais
et je mangeais. C'était du poulet.
J'ai fait une compétition de bodybuilding,
de men's physique,
en tout cas, whatever.
Je mangeais mon gars. Clac, clac, clac.
C'était poulet, brocoli.
Je travaillais et les gars
à la cafétéria, « Encore ton petit poulet!
Encore ton petit poulet! »
Les gars, « Ça te collisse quoi,let! Encore ton astuce boulet! » Les gars, ils se disent « C'est quoi cette colisse à toi? »
« Oui, oui, oui. »
« Parce que toi, t'es pas capable. »
Moi, j'ai décidé, moi, je fais ça
parce que moi, je suis rendu avec un astuce six packs de malade.
Fait que la jalousie de
moi, je suis arrivé à le faire.
Fait que le monde me dit « Pas le cœur, il m'a remis un astuce d'enfant. »
Les gars, ils t'en crissent après moi
parce que je mangeais du colisse de poulet à tous les jours.
Mais que ça te crisse à toi?
Parce que c'est eux autres qui n'ont pas le courage
d'y aller
ils n'ont pas le courage d'y aller
parce que tu fais quelque chose
ça ne me dérange pas moi de manger du poulet à toi
ça te frustre toi, c'est moi qui mange un petit poulet à toi
mon petit poulet blanc de ma moutarde
mais c'est toi qui est en tabarnak parce que moi je mange ça
c'est parce que non c'est juste de la colis de jalousie
exactement mon vieux
ta phrase m'a fait popper ça, des astuces d'histoire.
Mais pas rien que ça.
Bien, des fois aussi, ils vont voir la chose comme impossible.
Parce que ils ne sont pas assez créatifs pour pouvoir l'imaginer.
Non, ça ne se peut pas.
Même plonguer une enfant dans la tête.
C'est drôle.
Aujourd'hui, on le fait.
On le fait.
Puis pourquoi?
Moi, je voulais le faire.
Parce que moi, je le savais que si ça s'était arrivé,
moi qui le faisais, moi, quand l'armée serait venue
me voir et me disait « Hey, tu vas venir travailler
pour nous autres », moi, je leur aurais dit « Mangez de la calice d'arabe.
C'est pas pour vous autres que je fais ça,
c'est pour les handicapés. » Parce qu'ils sont en train
de le développer, avec probablement notre argent,
mais pas pour nous autres.
Pour faire des super robots, pour faire des...
Mais pour les handicapés, c'est pas grave
qu'ils s'arrangent. Ce sont des chaises aux lentes, eux autres.
Enfin, bref.
Comme je te dis, moi, c'était ça mon projet
quand j'étais jeune.
Puis bon, ça a dérapé.
Là, t'es tombé dans d'autres choses.
Ça a dérapé.
Pour savoir pour quelle raison.
Écoute, la drogue, l'alcool.
Écoute, pour savoir pour quelle raison, tabarnak.
On va reculer.
Ça fait combien de temps qu'on se parle?
On va reculer du début de notre...
L'enfance, t'as vécu, tabarnak.
C'est un chemin qui était... C'u, tabarnak. C'est un chemin
qui était crissement tracé
vers ça.
C'est peut-être pas tout le monde qui aurait
choisi les chemins que moi j'ai choisis.
Il y a peut-être bien du monde qui aurait juste formé
le gueule, qui aurait enduré.
À la semaine, c'est pas tout le monde qui est déjà pareil.
Oui, c'est les chemins que t'as choisis, mais
les as-tu vraiment choisis?
Je sais pas si tu comprends ce que je veux dire. Oui, c'est tes décisions que tu as choisis, mais les as-tu vraiment choisis? Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
Oui, c'est tes décisions.
Si je commence à dire que...
Ce n'est pas de ta faute.
Si je commence à dire que, oui, le chemin a été tracé,
le monde va dire qu'il minimise.
Il minimise.
Il n'est pas responsable de ses actes.
Il pense qu'il n'a pas fait grand-chose.
Le monde est facile à juger. Moi, ce que je dis, c' pense qu'il n'a pas fait grand-chose. Le monde, ils sont faciles à juger.
Moi, ce que je dis, c'est que si tu n'as pas marché
une crise de mille dans mes bottines,
ferme ta gueule.
Parce que tu vois, mes bottines sont pesantes en tabarnak.
Ça, man.
Oui, tu es responsable de tes actes.
C'est tes choix que tu as fait.
Ça, c'est clair.
Je l'assume pleinement, mon vieux.
Tabarnak, à un moment donné, tu grandis dans...
Manger de la marde,
c'est pas le fun. C'est ça.
Si ta mère avait été secrétaire, ton père
banquier, pas sûr que...
Pas sûr que tu serais en avant de moi et qu'on jure.
Non, non, j'aurais probablement rien d'autre à dire.
Tu comprends? Oui, c'est des choix que t'as faits,
mais à un moment donné, tabarnak, dans la vie, tu travailles
avec les outils que t'as. C'est ça.
Si t'as de la marde pour des patates...
Si tu m'amènes de faire des rénaux et que j'ai juste une masse,
je ne vais pas te construire une maison.
Je ne serais pas capable de t'en démolir, par exemple,
mais je ne pourrais pas t'en construire une.
Tous les outils que t'avais, c'est ça.
Là, on revient, ça arrive ça.
Tu fais tes coups.
Tu parlais des caisses de bière remplies de cash.
Ça flotte, ça flotte.
Jusqu'à temps que ça ne flotte plus.
Ça calme.
Quand ça calme, tu remontes en prison.
J'ai fait du une et un autre
dans ma ligne pendant 17 années.
Je viens de finir
deux ans de prison maison.
Ça ne fait pas longtemps.
Là, ta deuxième
sentence est reliée
à ces vols-là.
Non, non.
Je suis un bon voleur.
Je ne me suis jamais fait pogner à voler
possession d'armes
drogue, trafic
battre quelqu'un
la job
de job
autant de job de boire
la job que j'avais
c'est ça
comme je te dis
ça a été ça j'ai eu trois enfants entre les comme je te dis ça était ça
j'ai eu trois enfants
pis à travers tout ça
entre les coups pis la prison
t'as toujours été provincial
ou t'es promené fédéral provincial
j'ai fait fédéral une fois 30 mois j'ai jamais voulu retourner
la dernière fois je pense que j'ai passé 4 ans à Bordeaux
à Bordeaux Saint-Jérôme
à remettre ma cause à remettre à remettre
pour pas aller
tu voulais faire ton temps,
tu voulais accumuler du temps provincial.
Je voulais aller au provincial, je ne voulais pas aller au fédéral.
J'haïs ça, cette petite place-là.
Fuck, j'haïs ça.
Tu veux-tu...
Je crée ce curieux.
Pourquoi?
Archambault, en partant,
moi, quand je suis allé là, Archambault,
c'était un maximum dans le passé,
qui a été déguisé en médium.
On a enlevé deux guérettes
et un mur
qui séparait un passage.
On a dit ça, c'est un médium.
Mais la mentalité est restée maximum?
Ben, écoute, huit années
auparavant, on avait...
Les détenus avaient assassiné
je pense que c'est huit gardiens là-dedans.
Ils nous ont piqué un, ils nous ont accroché un autour des manches.
La mentalité des gardiens vis-à-vis Ils nous ont piqués, nous ont accrochés autour des manches. La mentalité
des gardiens vis-à-vis des détenus,
ça reste...
C'est sur le bout des doigts, disons.
En plus de ça, c'est pas
un gardien qui dirige là-dedans. Là-dedans, ça se trouve
être une douzaine
de femmes dans chaque secteur qui se trouvent
à être des travailleurs sociaux.
Des femmes...
Écoute, je vais dire des choses comme...
Vas-y, man, il n'y a pas de filtre, ça.
Des femmes...
Des femmes...
Comment je dirais bien ça?
Écoute, des femmes frustrées
de la vie.
Je n'utiliserai pas
le terme « malfourée », mais bon...
Je n'utiliserai pas un mal- mal fourré », mais bon. Je n'utiliserai pas un mal dire.
Puis là, ça te regarde,
puis tu sais, toi, tu le sais
que c'est ta vie à toi qui est dans la balance.
Elle est là, puis
elle a tout ce qu'elle veut, c'est te garder.
Quand tu ne le sais pas,
quand tu arrives, c'est la première fois.
Là, elle commence à me jaser.
Elle commence à me dire, quand je rentrais là,
elle me dit...
Elle dit...
J'ai remarqué.
Oui, c'est ça.
Quand tu sortais de ton secteur,
tu voyais sa guérette,
les audiences des libérations conditionnelles.
C'était tout la même affaire.
Refusé, refusé, refusé, remis, refusé, refusé.
Tout le temps, à tous les jours que tu passais,
c'était une différente feuille.
C'était tout le temps refusé, refusé, refusé.
Moi, ça faisait une couple de semaines, j'étais là avant de l'avoir
je comprends assez vite ce qui se passe
là je vois ça pis là je vois ces femmes-là
pis que les gars ça te les têtes
mon ami comme oui madame
qu'elle se met une tête pliante
t'es fallu tabarnak
d'habitude les gars font ça quand la femme apparaît bien
c'est pas le cas vraiment pas fait que là je me disais, d'habitude, les gars font ça quand la femme apparaît bien. C'est pas le cas.
Vraiment pas, tu sais. Fait que là,
je me dis, tabarnak. Tu sais, je vois tout de suite,
ça, c'est les princesses de la place.
C'est là que ça se passe, tu sais.
Fait que là, elle me fait rentrer là, elle me dit,
bon, elle dit,
là, elle dit,
elle dit, toi, t'es pas éligible
pour blablabla, blablabla, blablabla.
Puis elle dit, là, si jamais c'est toi quelque chose
qui met la sécurité de l'établissement en danger,
c'est marqué sur la guérette, 1-800-blablabla,
un numéro de 1-800.
Elle dit, t'appelles sur ce numéro-là.
Puis elle dit, il y a quelqu'un qui va te répondre,
ça va être très discret, puis ça peut t'aider
pour tes libérations.
Là, je la regarde, je dis...
Elle vient d'ouvrir la porte à devenir rare.
Là, je la regarde, je dis, ça, qu'est-ce que t'entends par
quelqu'un qui met la sécurité de l'établissement en danger?
T'entends-tu comme quelqu'un
qui fermerait un joint?
Elle dit oui, oui, oui, il dirait ça.
Je dis, OK, ça, tu trouves, ça mettrait l'établissement
en danger. Je dis, écoute bien, je pense que t'as pas
fait tes devoirs comme il faut. Regarde mon papier,
mon dossier comme il faut. Moi, je te cite, t'aurais pas parlé.
Je lui dis, là, là, ton numéro
1-800-JUST-TOOL, tu peux te le garder.
Je te regarde, le deux tiers qu'il y a là,
appelle-moi pas avant cette date-là.
Parce que moi, le temps que je vais t'être cite,
je ne te servirai jamais de justification
de salaire à toi. Est-ce que c'est clair ça?
Ah, monsieur qu'était, ta partenaire,
cette femme-là. Puis là, tu regardes
les autres, même, sa tête.
Sa tête, mon vieux.
Ça suit des programmes sans lendemain.
Des programmes qui ont été...
Une petite fille de 20 ans qui a passé
trois semaines à prendre
un asticot bidon qui va te le donner,
qui va t'échelonner ça pendant six mois
et ça ne veut même pas rien dire.
Une fille qui ne connaît rien de la vie,
qui vient à peine de venir au monde, qui va te dire
à toi, tu vas faire ça.
Les gars s'embarquent tous là-dedans.
Parce qu'ils pensent pouvoir sortir plus vite.
Parce que c'est beau dans le dossier.
Non, parce qu'ils pensent sortir plus vite.
« Hey, Chris, elle te voit avec, tabarnak,
t'as pas encore l'issue de feuille à toi le matin que tu sors. »
Refuser, refuser, refuser.
Ceux qui sont acceptés, ils se toulent.
« Toi, tabarnak, tu vois pas clair.
Tu vois pas les choses qui se répètent. »
On dirait que le monde, ils sont obvious.
C'est comme, ils voient pas.
Ils ont le nez collé sur la grosse image.
Je m'imagine, ils voient pas.
Tu vas mettre le contraire
au provincial parce que tu dis que tu préférais
le provincial. C'est quoi la différence?
Provincial, ils nous crissent la paix.
C'est ça. Tu fais juste comme, t'es là.
Comme un peu tu disais, t'es là,
t'es jugé, t'es embarré.
Au moins, ils t'achalent pas.
Ils vous laissent
aux entre-soins dedans, mais au moins, tabarnak,
ils vous achalent pas. Là-bas, au peine,
ils sont tout le temps sur ton dos.
Le juge, il t'a pas sentancé
à aller te faire écœurer par eux autres, tabarnak.
Il t'a sentancé, t'as plus de liberté.
Pis si,
ce monde-là, il voudrait vraiment faire
de la réhabilitation, c'est pas ça qu'il ferait.
La réhabilitation, c'est pas ça.
La réhabilitation, ça commence
quand les jeunes, 18 ans,
les maisons de transition, ça coûte le tiers
d'une prison, mais ils disent que non,
ben non, ça coûte trop cher
la réhabilitation. Hey, une maison de transition,
ça coûte le tiers d'une prison. Tu mets des jeunes
de 18 ans,
il fallait passer trois semaines,
comme le C à Bordeaux,
tu vas les reprimer un peu, qu'ils connaissent ça un peu,
puis après ça, tu les envoies en transition.
Là, ils vont dire, ils verront pas en transition
comme, ah ben, c'est une petite place sale,
ils vont dire, ah, Chris, c'est paradisiaque,
c'est ça. Là, ils vont avoir
une chance peut-être de...
Juste que je me rapporte, il faut que je sois là, puis je monte...
Puis il faut que je travaille, c'est ça.
Là, il y aurait une chance de s'en sortir.
Il est tabarnak avec des proxénètes,
des vendeurs de drogue,
des coupeux de char,
des gamins.
C'est drôle que tu me dises ça,
parce que moi, en fait,
je n'ai pas reçu de jeunes
avec qui j'ai parlé de transition,
mais tous les vieux de la vieille
que je reçois à mon podcast
me disent tous qu'ils ont trouvé plus rough la transition
que la prison. Oui, oui, parce que
c'est là que tu te réhabilites. C'est là que tu
travailles pour le vrai. En prison,
t'en as pas de réhabilitation.
T'as pas de job à faire. C'est ça que le monde
me dit, parce qu'ils disent en dedans, Christ, t'es logé,
nourré, quasiment torché, t'as rien à faire.
Tu gères à rien. Tu peux pas rien faire, anyway.
Puis quand t'arrives en transition, Christ, faut que t'opères. Faut que t'opères, puis faut que tu fasses tes bouts. Puis d'habitude,, t'as rien à faire, tu gères à rien. — Tu peux pas rien faire, anyway. — Pis quand t'arrives en transition, là, Chris,
faut que t'opères. — Faut que t'opères,
pis faut que tu fasses tes bouts. — Pis d'habitude, quand t'arrives là,
t'as pas une scène. Sors de prison.
Pis bien souvent, y a le monde qui se remonte en prison. Comme je t'ai dit
préalablement, 90%
d'eux autres, c'est des drogués et des alcooliques.
Quand t'es un drogué pis un alcoolique, là, d'habitude,
t'as lésé tout le monde alentour de toi.
Y a plus personne qui veut te parler. Quand tu sors de là,
y a pas personne qui va t'aider.
Fait que tu fais quoi?
Un X dans le front.
Exactement.
Si tu sors comme ils font aujourd'hui,
ils ne donnent plus d'ouvrage.
Le seul ouvrage qui reste dans les prisons aujourd'hui,
c'est les buanderies.
Et pour quelle raison?
C'est parce que c'est des contrats lucratifs
extrêmement juteux pour eux autres.
Ils travaillent avec les hôpitals,
ils travaillent avec les hôpitaux,
ils font de l'argent au bout avec ça.
Sinon, il n'y en aurait plus de ça.
Parce que là,
qu'est-ce qui arrive? Tu rentres là,
tu vides ce que tu as dans ton compte,
comme je te dis,
si tu es un drogué et un alcoolique, tu n'as même pas rien dehors.
Tu n'as rien le temps que tu es là,
tu ne fais pas d'argent le temps que tu es là,
tu ne travailles pas.
Quand tu sors, qu'est-ce que tu penses que tu fais?
Je ne sais même pas s'ils te redonnent encore l'étiquette d'autobus
qu'ils te donnaient à l'époque. Je pense qu'ils te donnent même plus.
En fait, parce que j'ai reçu
une fille qui travaille dans le milieu de l'itinérance, puis tu sais, on a parlé
beaucoup de ça, puis tu sais, il y a du monde qui était pas
itinérant, mais qui sort de prison, puis justement, parce que
Chris, mettons, t'es un gars de longueuil,
là, t'es échuppé, mettons, à Sherbrooke, fait que tu sors de Sherbrooke
avec un petit peu d'argent
et un billet de... Un petit peu d'argent?
Pourquoi? Où est-ce qu'après, à ce moment-là?
Écoute, là, elle me
dit, tu sors avec à peu près rien,
puis tu connais rien, tu es à Sherbrooke,
tu ne connais pas personne,
tu n'as pas de téléphone.
Souvent, le monde devient itinérant,
juste, mais Chris, je n'ai pas d'argent, je n'ai pas
de contact, je n'ai pas de téléphone, je suis à Sherbrooke,
le peu de monde que je connais,
puis ma vie est à Longueuil, puis j'ai perdu mon appartement
pendant que j'étais en dedans parce que je n'ai pas payé.
– Ah oui, puis celui qui l'a pris après toi,
si tu n'as pas appelé Ido, lui, il a utilisé ton compte
jusqu'à temps que ça aille dans le rouge.
– Ah oui, tu es dans la marde solide,
puis il n'y a pas personne pour t'aider.
Là, qu'est-ce qu'ils font si ils te crissent dehors
direct de la prison de même?
Tu sais, ils disent que c'est pour assurer
la sécurité du public, la prison.
OK, c'est pour assurer la sécurité du public.
Comment tu fais pour remettre un gars dangereux de même
sur le public, puis dire qu'il est guéri, toi?
Tu le mets dans la rue, il n'a pas une crise de sang,
il n'a rien, pas de place à aller,
face à une itinérance probable.
Tu t'attends à ce que ce gars-là devienne un citoyen, toi.
Tu l'as aidé, tu penses.
Tu n'as pas aidé personne, moi, je m'excuse.
Transition, comme je t'ai dit, Chris, tu rentres là, il faut que tu trouves une job.
Il faut que tu prouves que, regarde, tu ne veux pas.
Tu ne veux pas. Pas de trouble.
Là, on va te mettre en prison.
On va te remettre en dedans. Il n'y a pas de trouble avec ça.
Ça, cette prison-là, là, je comprendrais
qu'elle existe. Parce que là, là-dedans,
comme je t'ai dit, man, le premier des choses,
ce n'est pas rien qu'une transition.
Les calices de la maison de désintox,
comme je viens de te dire, c'est tous des alcooliques
pis des drogués. Tu sais, ils vont dire,
« Ah, il y a un taux de réhabilitation fantastique. »
Pour le shit, mon vieux!
Sais-tu pourquoi il y a un taux de réhabilitation
qui semble assez acceptable?
Parce qu'à chaque jour,
il passe un lot de nouvelles personnes.
Là-dessus,
il y en a une couple qui recommenceront pas.
Il y en a même un astide paquet qui recommenceront pas. Il y en a même un petit paquet qui recommenceront pas.
Mais s'ils recommencent pas, ils s'en allent tout de suite.
Prennent n'importe quelle crise de prison
en temps réel. Prennent photo.
Check combien de cadres et six-fils
dedans. Tu vas voir que ça frôle les 80 %.
En chiffres,
ça donne pas 80 %
parce que le flot qui passe,
qui revient pas, fait diminuer
cette statistique-là. Mais le monde, eux autres, quand ils le voient dans le journal, ils voient pas ça comme le flot qui passe, qui ne revient pas, fait diminuer cette statistique-là.
Mais le monde, eux autres, quand ils le voient dans le journal,
ils ne voient pas ça, comme le flot qui passe
et qu'il y a 80 % de monde qui sont tout le temps les mêmes
qui sont là. Non, non, eux autres, ils voient.
– Il va pogner le gars de la ballonne qui a passé
la fin de sa semaine dans le bullpen,
puis qui reviendra jamais en prison.
– Oui, c'est ça. Lui, il vient de faire descendre
la statistique.
En réalité, ce n'est pas ça. En réalité, c'est un flot
continu
de contrevenants
Comment je dirais ça?
De contrevenants uniques. Parce que quand tu te fais
pogner pour une balloune, c'est rare
de te faire pogner pour deux.
Il y en a, mais tu t'arranges
en crise pour que ça se reproduise.
C'est pas le banquier ou l'avocat qui gagne 200 000 par année
qui va se refaire pogner souvent.
Exactement.
Ça va souvent être le petit monsieur qui va au bord du coin
et qui se fait pogner.
Ça ou bien le cave qui se chicane avec une femme
qu'il vient de rencontrer parce qu'il a bu et qu'elle fait arrêter.
Il m'a battu!
Là, il passe peut-être...
Là, il donne pas de caution, violence.
Là, le gars va passer un mois là.
Là, je t'ai pogné un plea bargain, plaide coupable
pis tu vas t'en aller tout de suite, le gars va plaider coupable
viens d'avoir un dossier le gars
il a jamais touché à ce fille là
mais si, il aurait pas plaidé coupable, il aurait resté là
fait que là le gars se ramasse
avec un dossier, un one time shot
il se refera plus pogné par une plot qui connait pas
qui va le faire arrêter, parce que ça c'est une pratique
qui est carrément courante
pis eux autres le savent, ça.
Il y a quelqu'un qui me disait, quand on était jeunes,
les avocats, tu sais, il n'y avait pas d'argent,
fait que c'est des avocats de la juridique qui font « Ah, regarde,
si on s'en va en procès, tu risques de faire
deux ans en plaide coupable, tu vas faire quatre mois
pis tu vas sortir dans quatre mois. » Ouais, mais c'est pas mieux quand t'as de l'argent.
C'est même pire quand t'as de l'argent.
Si t'as pas de caution pis t'as de l'argent,
ton avocat, là, il va dire « N'est-ce pas?
Envoye-moi trois mille, je parle avec la couronne demain. »
Il ne parlera pas avec la couronne.
Il va arriver à la cour et dire,
« Tu es en tabarnak, parce que blablabla,
il va falloir un autre 5 000. »
Il n'a même pas parlé.
Il a juste dit, « Remets ça plus tard. »
Toi, tu penses qu'il a parlé, ça te coûte un autre 3 000.
Dans ce temps-là, tu attends dedans comme un câble.
Il va te plumer jusqu'à temps que tu n'aies pas une crise de scène,
puis après ça, il va te laisser aller. Là, tu risques
10 ans. J'en ai connu qui sont faits plumer
de même par leurs avocats.
C'est un système lucratif.
C'est pas...
Le ministre de la Justice, son mandat, c'est pas la justice.
Son mandat, c'est d'administrer
la business de la justice.
Parce que tu remarqueras que chaque année,
il n'y a jamais de surplus dans le budget.
Tout le temps un déficit.
Puis je le sais, il faut
qu'il y ait un déficit. Parce que s'il n'y a pas
de déficit, il n'y aura pas d'augmentation
l'année dernière. Sauf qu'il y a une affaire.
Il y a tout le temps des augmentations dans le budget,
mais il y a tout le temps une diminution
dans la qualité de vie du détenu.
Il y a même peu un assit de livre.
T'as-tu une idée de ce qu'est être aboré d'une boîte grosse comme ici pour un carliste d'olives à livres? Il y a même peu un esti de livre. Hey, t'as-tu une idée c'est quoi être abhorré d'une boîte grosse comme ici
pour un colis de livre à livre?
Il y a même peu un esti de livre. Hey man, moi il m'aïssait
sais-tu pourquoi? Parce que j'allais à l'école.
Il m'aïssait parce que le matin il était obligé
de venir me mener jusqu'à l'école.
Ils m'ont haïs tous mes estis de bite parce que je suis allé à l'école
à tous mes tabarnaks de bite.
Là à cette heure, il n'y a même plus une crise de bibliothèque.
C'est le fun en tabarnak.
On va dire une affaire. Plus de job, plus de bibliothèque. Man, puis toi, ils vont dire, ah ben oui, il n'y a même plus une crise de bibliothèque. C'est le fun en tabarnak. On va dire une affaire.
Plus de job, plus de bibliothèque.
Mère, puis toi, ils vont dire,
« Ah, bien oui, il y en a de la réhabilitation
puis de la réinsertion sociale. »
Bullshit! Il y a des budgets pour ça.
Oui, on va investir tant d'argent dans la réhabilitation.
Là, on va faire un panel de consultation
puis on va tout ça consulter.
Puis là, on va faire un conseil pour l'administration.
Puis quand ils ont fini le blabla, il reste une scène.
C'est ça, la réhabilitation, pis la réinsertion sociale
qu'on a. Merde, c'est pas ça qu'il faut.
Ça prend des assiettes de maison de transition,
pis il faut pas que les premiers bitent.
Faut qu'ils goûtent. Moi, je suis d'accord avec ça,
il faut se servir de nos calices de la tête,
mais c'est pas de même, ça marche.
C'est pas un système judiciaire,
c'est pas un système de justice, c'est un système
pénal. Pénalité, on de justice. C'est un système pénal.
Pénalité. On punit.
On punit le monde.
Chris, t'es pas le premier qui... T'es l'épisode 22 que j'enregistre aujourd'hui.
Je sais que t'es pas le premier qui me dit ça.
Oui, mais ça change pas.
C'est ça qui est pire.
Je sais que ça revient.
Je suis content parce que prochainement,
je vais recevoir
l'autre côté de la médaille. Je vais recevoir,
je suis en contact avec les criminologues,
des anciens agents du service correctionnel.
Oui, mais c'est parce que, tu sais, quand tu es été du côté,
tu sais, moi, il y a du monde qui dit,
j'ai lu un commentaire que
ma haine contre le système
biaise mon jugement. Non, non, monsieur,
moi, je suis une personne extrêmement objective, la plus objective
que t'as connue, mon vieux.
Je m'en...
Extrêmement rarement. J'ai arrêté de mentir, j'avais
16 ans quand je me suis rendu compte. Même, c'est
ben trop compliqué tout le temps de se rappeler tes mentes.
Parce que pour être un bon menteur, il faut que tu te rappelles
tes mentes. Puis pourquoi je viens de raconter
de la tabarnak de bullshit ici?
Je suis écrivain. Je peux m'écrire dans les livres tant que je veux.
Mais de toute façon, je peux m'écrire dans les livres tant que je veux mais de toute façon je veux dire Chris
tu peux pas être la meilleure personne pour en parler
Chris toi tu l'as vécu
il y a du monde qui dit que c'est pas vrai
il y en a un qui dit moi j'ai travaillé 30 ans comme gardien
on a à coeur
le bien-être et la santé des détenus
peut-être qu'il y en a
ouais mais ceux-là travaillent pas sur le plancher ceux qui travaillent sur le plancher ils s'en calent le bien-être et la santé des détenus. Peut-être qu'il y en a.
Oui, mais ceux-là ne travaillent pas sur le plancher.
Ceux qui travaillent sur le plancher,
ils s'en calent les deux.
Laisse-moi te le dire.
J'ai connu un gars, il a fait trois ans de trou.
Comment tu fais pour passer trois années à tous les jours à rentrer travailler
et voir le gars abhorrer dans une cage grosse de main?
À tous les jours, il galochait son cabaret
et peut-être il crachait dans la face des fois.
Juste un bref,
je veux qu'on t'entende comme il faut aussi,
juste pour ça. Tu sais, comment tu fais pour passer à toi et toi en avant d'une cellule
d'un gars qui est emboré, ça fait deux ans,
dans une cage grande comme ma main.
23 ans, 24.
Ouais.
Tu sais, il me semble en quelque part, tu dois peut-être te rendre compte
que c'est pas correct.
Que ce gars-là, comme je te dis,
il y a des alcooliques, des drogués, mais il y a aussi des déficients mentaux
là-dedans. Il y a un déficient mental,
c'est pas été tambouré dans une astuce de cage
qu'il a besoin. Il a besoin d'un astuce de docteur,
un hôpital. Il n'y en a plus de ça.
Malades mentaux, on crée sans prison à Star.
À Star, ça a toujours été.
Oui, mais c'est parce que ce qui arrive,
c'est qu'on resserre l'étau
sur tout le monde, tout le temps. Plus de taxes, plus
on extirpe
le plus possible de la masse, puis
on donne rien en retour.
Tout semble s'écrouler
comme...
Le contraire de s'améliorer, s'aménuiser.
Tout semble s'en aller
vers la pire en pire
au lieu de s'améliorer.
C'est pas de même qu'on gère un système, je pense.
Je peux-tu te poser la question, si tu es à l'aise de me répondre,
t'as quel âge aujourd'hui?
56.
56.
Fait que 17 ans total, incarcéré.
Fait que Chris, c'est le tiers de ta vie, pratiquement.
Oui, oui.
Incarcéré.
On ne va pas rentrer dans le détail de chacune de tes ententes.
Ah bien, Chris, regarde, il y a du monde qui passe le tiers et le hiver à travailler.
Ah, bien, c'est clair. Non, non, non.
Mais mon but, ce n'est pas de…
Puis, tu sais, ça ressemble à quoi pour toi une libération?
Je veux dire, entre deux sentences, ta vie ressemble à quoi?
Tout le temps, même affaire.
Je recommence à zéro, tout le temps.
Tout le temps, je recommence à zéro.
Puis avec les enfants, tu me que t'as eu 3 enfants
ça
tu sais
tu trouvais ça plus rough ou pour toi ça change rien
que tu faisais ton temps, ce qui était dehors
ça existe plus une fois que t'es en dedans
non mais je te pose, écoute c'est pas tout le monde qui le vit pareil
mes enfants tout le temps étaient bien présents
dans ma tête, ils sont là
ils sont gravés là tout le temps
je trouvais ça dur pour ça, pour mes enfants mais tu sais, eux autres me reprochent tout le temps était bien présent dans ma tête. Son gréver là tout le temps.
Je trouvais ça dur pour ça,
pour mes enfants.
Eux autres me reprochent que je n'étais pas là,
mais c'est pareil comme bien du monde qui me disent, tu es allé là,
mais c'est toi qui as choisi d'y aller.
Comme on disait tantôt,
c'est tes choix,
c'est tes décisions que tu as prises,
mais encore là,
tu fais avec les outils que tu as dans la vie.
Oui, j'étais un drogué, j'étais un alcoolique, c'était pas mal plus que t'as prises, mais encore là quand là, si tu fais avec les outils que t'as dans la vie ouais, acheter un drogué, acheter un alcoolique
c'était pas mal plus ça la problématique
ouais, mais à base
c'est sûr que les fréquentations
on s'entend, à base, si t'es devenu un
un drogué puis un alcoolique, tabarnak
ça part de quelque part
en général, là, on va se le dire
ça part pour
à base, c'est pour
geler ton cerveau,
pas pour le party, nécessairement,
c'est geler ton cerveau, parce qu'il y a des
affaires que t'as vécues, tu veux oublier,
il y a des souffrances,
la drogue pis la drogue. Non, ça parle jamais à ça.
T'as pas, ça parle, non? Non, ça a jamais été...
Non, non, mais je suis d'accord.
Il y a bien du monde, là, bien.
C'est ce que t'as vécu dans ta jeunesse, t'sais, tabarnak.
C'est pas ça, c'est parce qu'il y a du monde qui va agresser
des enfants, pis ils vont se lever comme excuse. C'est parce que moi, j'ai été agressé quand j'étais jeune. C'est pas qu'il crée ce que tu as vécu dans ta jeunesse. C'est pas ça. C'est parce qu'il y a du monde qui va agresser des enfants, puis ils vont
servir comme excuse. C'est parce que moi, j'ai été agressé
quand j'étais jeune. C'est pas vrai, ça.
Moi, j'ai été agressé toute ma jeunesse.
J'ai jamais agressé un enfant. Je trouve ça répugnant.
Non, mais le fait que tu aies été agressé dans ta jeunesse,
c'est peut-être... Peut-être même dans ton
subconscient, tu te gèles justement
parce que tu ne penses pas à ça. Ça te fait
oublier peut-être cette blessure-là
que peut-être pour toi, non. Comme je te disais tantôt, un enfant, c'est un éponge, même si tu n'es pas à ça, ça te fait oublier peut-être cette blessure-là peut-être pour toi non, mais
comme je te disais tantôt, un enfant c'est un éponge
même si t'es pas conscient
peut-être que si je me serais
jamais fait faire ça quand j'étais jeune, peut-être que j'en serais devenu un
peut-être que c'est un mal pour un bien
qui va savoir
moi je pense qu'il arrive rien pour rien
mais mon but c'est pas de dire
c'est pas de ta faute, parce que non, c'est ta décision
si t'as décidé d'aller planter un gars parce qu'il pas de dire c'est pas de ta faute parce que non Chris c'était ta décision Chris si t'as décidé
d'aller planter un gars parce qu'il devait de l'argent
à quelqu'un d'autre c'est ta décision c'est toi qui as décidé
d'aller le planter
ça ça fait partie
mais tu sais je dis Chris
il y a un point à un moment tu tombes dans un point de non retour
ça je peux le comprendre
mais moi comme je te dis
je veux dire il y a du monde qui se retrouve
dans la même place que toi
qui font pas ça justement je veux dire que papa est avocat Mais moi, comme je te dis, il y a du monde qui se retrouve dans la même place que toi.
Ils ne font pas ça, justement.
Non, mais je veux dire que papa est avocat et maman travaille à la banque
et qui se retrouve dans la même place que toi.
Ça arrive, mais des fois, je me dis tabarnak.
En tout cas, ce n'est pas pour...
C'est ce bout-là qui est assez inexplicable
parce que moi non plus, je ne peux pas...
Je ne peux pas dire si c'est parce que
mes parents étaient le même
ou à cause de la femme qui m'a gardé?
C'est-tu des gènes?
Je ne le sais pas.
Moi, je pense que...
Moi, je pense en dehors de la boîte.
Moi, le monde, je n'ai pas la perception.
Je n'ai pas la même perception que les autres.
J'ai des idées plus arrêtées.
Je trouve que
le monde est naïf.
Il voit un habit bleu,
c'est sûr que c'est un bon gars.
Il me voit moins que moi.
Je suis au camping
une fois,
je viens de finir de travailler, je suis crotté.
Je demande à une madame,
« C'est-tu là qu'on commande ou... »
Elle prend son enfant et elle s'en va
tabarnak
va-t'en plus loin je vais te le voler
t'es-tu folle toi tabarnak
parce que j'ai les cheveux longs
parce que je suis sale
c'est quoi l'affaire
ça ou en temps de crise le monde va aller voir la police
puis l'armée, elle est pas là
sauvé-vous
c'est quoi sauver-vous de l'armée. Elle n'est pas là. Sauvez-vous.
Sauvez-vous de l'armée.
Regarde, on te demandera ça aux Hawaïens,
ils vont te le dire, eux autres.
La police, ils t'ont viré dans le feu.
Ce ne sont pas tous des bons gars.
C'est comme dans tout.
C'est parce que ce n'est pas les bons qui dirigent.
C'est ça qui arrive. Même ceux qui sont bons en bas,
c'est des automates.
Ils obéissent aux ordres. Tu sais, un soldat, moi, pourquoi j'haïs un soldat?
Parce que t'es assez cave pour tuer
parce que quelqu'un nous dit de le faire.
T'as pas de conscience, t'as pas de morale.
Parce que tu penses que ça s'arrête
ici, après, toi, là.
Si jamais t'avais une optique comme quoi
que la vie continue après,
peut-être que tu y penserais avant de prendre la vie des nôtres.
Surtout sur les ordres de quelqu'un
d'autre quelqu'un qui n'a rien fait ta dernière sentence tu as parlé de ça fait deux ans non je
viens de finir deux ans prison maison tu viens de finir deux ans ouais c'était quoi possession mon
chum il consommait un peu pis il roulait sa business pis s'il avait sa batch à lui, sa
bonne, il en prenait trop. C'est moi qui la gardait. Ils ont bossé chez nous, j'avais
14 grammes de poudre dans ma poche. Deux ans à la maison.
Parce qu'avec le dossier que tu as, c'est pas long.
Exactement.
Mais deux ans à la maison.
Ça dépend, quand tu ne l'attends pas pis que tu restes dans le milieu du bois pis moi je suis pas une personne qui est très
ça faisait combien de temps avant ça que t'avais pas retourné dans le milieu casséral?
3 ans
ok fait que ça faisait 3 ans que t'étais
que j'étais lousse
pis tranquille?
oh oui
dans ta tête c'était pas mal en arrière de toi.
Non, je m'attendais pas à ça partout.
Non.
Puis ça l'a escaladé après.
Elle était dure.
Elle était quasiment plus dure qu'en prison.
Non, c'est pas vrai.
Elle était dure pareil.
Je restais en campagne dans le bois
mon char allait pas bien, pas beaucoup de terrain
la misère allait faire la commande
l'hiver c'était rough
mais gars
passer au travail c'est sûr
dans le fond t'étais couvre-feu
tu pouvais sortir juste pour aller travailler
au commencement c'était 24-24
deux ans c'était 12 mois
24-24 après ça le couvre-feu mais 24-24. Deux ans, ça a été 12 mois, 24-24. Après ça, le couvre-feu.
Mais 24-24, il faut bien que tu manges.
Je me laissais sortir
deux heures par semaine, deux-trois heures,
aller faire ma commande.
Je m'en collais, j'écrivais.
Non, mais tu sais...
Sauf que c'est plate.
Rien que les avoir dans le cul,
c'est fatiguant.
Tout le temps, aller voir quelqu'un
toutes les deux semaines
qui a raconté ta vie
et tu sais qu'il faut
que tu fasses attention
quand tu parles
parce que tu t'échappes
tout le temps
sur quelque chose
que tu n'aurais pas dû dire
parce que tu fais tout le temps
quelque chose
d'un petit peu croche
sans t'en rendre compte.
Surtout quand tu es
très croche comme moi.
C'est ça,
c'est dans tes gènes quasiment.
Toi, c'est littéralement
dans tes gènes.
Moi, je me lève le matin,
je fais mon choix.
Je vais travailler, je fais mon choix. Je prends un bruit, je fais mon choix. Je vaisènes. Moi, je me lève le matin, je fume un joint. Je m'en vais travailler, je fume un joint.
Je prends un bris, je fume un joint.
Je vais à dîner, je fume un joint.
Moi, je suis un fumeur de hache.
Je fume, je fume.
Puis, c'est comme ça.
Je ne suis pas là pour juger fuck out.
Autre ton joint,
tu me disais dans ton petit... Tu te décrochaisais Tu ne te touches plus à rien
De temps en temps je vais me péter un peu à la face
Tu vas virer une bonne broche
Non je ne touche pas à mes drogues de choix
Pas en tout
Je ne touche pas à la cocaïne
Pas d'alcool
Pas de cocaïne
Un trip de moche
Un trip de quai
Des fois j'écrase une couple de billes.
J'ai pas ça.
Des billes de morphine.
Des billes d'hydromorphine, j'en écrase une six.
Monsieur, ça te met du mou dans le bas des bras.
Ça te met du slack dans la poulie, mon ami.
Ouais.
Tu sors pas.
Tu nodes un peu.
Tu décroches. Ah un peu tu décroches
ah oui, tu décroches parce que t'es pas là
tes enfants
il y a le super bien, mes deux filles
mes deux filles de travers, elles sont belles
bon gars avec les beaux
parce que tantôt
j'avais un
t'es mon deuxième podcast j'en ai juste aujourd'hui
la personne que j'ai vu avant
dit, hey je connais ton gars.
Ah, tu l'as connu où? En prison? »
Fait que ton gars
a suivi un peu le pattern de papa?
Non, pas.
Maxime, l'argent facile.
Il a tout le temps été témoin.
Il trouvait des
guns. « Hey, père, c'est quoi? »
« C'était un gun de dépôt. »
« Comment c'est que t'as trouvé ça, toi, au département? »
J'avais des guns tout le temps cachés tout partout.
Il me revenait tout le temps avec un gun.
« Mais voyons donc, comment ça? »
« Tu sais que t'es allé fouiller ça? »
« Tu t'es caché collé entre autres yeux. »
Fait que depuis qu'il est jeune,
il était fouilleux en tabarnak.
Fait que depuis qu'il est jeune,
il est habitué un peu là-dedans.
Sans avoir mis les mains dedans.
Mais là, il a commencé à...
La maudite pellule de Cali.
Je connais bien du monde.
C'était pas dur.
Un bloc de 1000 pellules.
Je me suis mis à vendre la pellule.
Je venais se payant.
Je faisais une pellule, une pellule.
À un moment donné,
je faisais une pellule, une pellule.
À un moment donné,
on fait tout le temps des pellules.
On vend des pellules.
À un moment donné,
on ne se retenait pas avec des pellules.
C'est un monsieur qui... Je suis passé à Montaï-Dé. Min. C'était mon seul prison. on fait tout le temps des pilules, on vend des pilules pis maintenant on se retenit avec des pilules un cercle de cirque
pis je suis passé à Montaï-Dé
men, t'es pas en prison
on écoute pas men
je voyais mon père qui me parlait
pis je me voyais le regarder pis tu sais
hostie que t'es cave man, je suis bien plus wise que ça
pis je me voyais me faire pogner après
pis tu sais, ah t'es pas si fou que ça le balade
tu sais, quand tu connais pas ton histoire,
elle est pas supposée de se répéter.
Puis tabarnak, man,
je comprends pas pourquoi, man.
Je la connais, mon astuce d'histoire,
puis elle se répète d'un bout à l'autre.
Quand j'étais jeune, je me disais « Chris, moi,
je ferais pas ce que ma mère a fait. »
Tu sais, bien, j'ai fait la même
colise d'affaires. J'ai abandonné mes enfants
pour une vie de crime, puis sans même m'en rendre compte.
Aujourd'hui, je m'en rends compte.
Je suis d'accord avec eux autres.
As-tu une belle relation avec tes kids?
Oui.
Ils sont présents dans ta vie.
Je suis content pour toi.
Je pense que c'est un enfant
qui est capable de grandir un homme.
C'est ses enfants.
Quand tu te sens à bout,
quand tu es dans le fond du
tout puis tu sais tu dis j'ai rien tout le temps tout le temps quelqu'un que qui est là à cause
de toi je vais revenir parce qu'on a parlé au début on a parlé de temps même je suis curieux
tu l'as pas connu. Parce que tu étais bébé
quand elle a été
abattue par la police.
Mais je veux dire, on t'a raconté
son histoire des gens proches, ton père.
Moi, je suis un de ceux
qui a connu le plus l'histoire.
Moi, je suis celui
qui a plutôt découvert le poteau rose, si tu veux.
OK.
Moi, quand j'étais jeune,
on dirait que tout le monde s'en voulait dans la famille
parce que c'était pas occupé de moi.
OK.
Ils ont su par après que j'ai eu de la misère en crise quand j'étais jeune.
Avec la fameuse famille.
Ouais, fait que là, ils s'en voulaient tous un peu.
Fait que là, eux autres, ils comptaient toutes les affaires bien, bien, bien personnelles.
Rien qu'à moi, qu'ils n'ont pas compté à ma soeur, mon frère,
parce qu'eux autres sont partis avec leur père en Angleterre
je me trompe pas, ta mère avait
une soeur?
elle avait plusieurs soeurs
il y en a une qui a eu un accident
elle a été brûlée
on voit ça dans le film
moi j'ai resté avec elle longtemps
quand j'étais jeune
quand je suis parti à Montréal
après le centre d'accueil je me suis donné de rester avec elle
puis là ça n'a pas aidé jeune. Quand je suis parti à Montréal, après le centre d'accueil, je me suis tendu à rester avec elle.
Puis là, ça n'a pas aidé.
Elle, ma tante, a été brûlée partout au troisième degré.
Elle était bien maganée.
Vraiment maganée.
Elle a passé deux ans à l'hôpital
au centre des grands brûlés.
Puis,
elle a gelé.
Elle souffrait énormément.
Écoute, c'est dans ma tête.
C'est Anne Casabonne qui fait le rôle de ta tante dans le film.
Je ne sais pas, mais elle avait...
Je te le confirme.
Je ne sais pas, mais...
J'avais l'image.
Écoute, je t'écoutais pendant le temps.
J'avais le style hamster qui courait.
C'est Anne Casabonne qui fait le rôle de ta tante.
Elle avait qu'elle l'avait bien.
Elle était une très bonne comédienne.
Puis là, c'est ça.
Là, j'ai perdu le fil.
Tu t'attends qu'il a drogué pour la souffrance,
j'imagine.
Pour la souffrance, c'est ça.
Mais il restait addict de ça toute sa vie.
Je ne sais pas si tu as connu ça, des Alcions.
Non, des Ativins.
Tu connais ça?
Ah, Ativins, oui.
Ça, c'était le précurseur des Ativins.
Ils ont enlevé tout le marché
parce qu'ils disaient que ça rendait le monde fou.
Après ça, ils ont mis les activants,
mais c'est pas liable vers le jeu. On prenait ça avec.
C'était la même affaire. Nous autres, on prenait...
Moi, j'ai eu des problèmes d'activants dans la vie.
Nous autres, on prenait un pot de sang. Moi et elle,
puis un de nos chums, avec une caisse de 24,
le lendemain, il n'y avait plus de colis.
C'est bon. Ah, merde, on mangeait ça
comme des bonbons, mais là, tu sais,
tu casses ta de l'air quand t'es là dessus
tu te rappelles même pas ce que t'as fait
des fois je me réveillais
le temps apparemment avec la face tout enfilée
je m'étais battu avec l'autre
t'es vrai crise de fou
ça a pas aidé ça non plus
je suis pas un gars qui a eu des troubles de consommation
j'ai pas eu de troubles de consommation
mais là-dessus je me tiens loin de cette affaire là
moi j'ai été c'est pas eu de troubles de consommation, mais l'ativant, je me tiens loin de cette affaire-là. Moi, j'ai été... Parce que c'est
pas un médicament qui rend
accro physiquement.
Moi, je le prenais par besoin.
En fait, ça a commencé par besoin.
Mais c'est un médicament qui devient accro.
C'est un médicament mental.
Psycho-scotterie.
C'est pas comme l'héroïne.
C'est un besoin. Ça devient un besoin physique.
Le crack, ça... Comme le crack. Comme le crack. C'est pas comme l'héroïne, c'est un besoin, ça devient un besoin physique. Le crack, comme le crack.
Comme le crack. C'est dans la tête.
C'est pas physique, c'est dans la tête.
L'activant, c'est un besoin.
J'en prenais pas nécessairement,
mais c'était impossible que je quitte la maison
si j'avais pas un pot d'activant dans mes poches.
C'était impossible, impossible, impossible.
Tu faisais-tu des blackouts?
Je faisais pas de blackouts,
j'avais même pas besoin d'en prendre.
Mais c'est parce que quand j'avais le besoin, le besoin était tellement présent que ça me les prenait.
Fait que si je quittais de chez nous et que je m'apercevais que je n'avais pas d'activant,
je faisais trois semaines sans en prendre.
Mais je quittais chez nous, je n'avais pas d'activant, mon gars, je virais sur le top.
Je virais sur le top.
Je suis à mi-chemin, mettons, Montréal-Québec, je me rends compte que je n'ai pas d'activant, je vais de bord.
Écoute, je vais de bord et je te dis que l'heure et demie que j'ai à faire
pour retourner chez nous, c'était de la merde
c'est un médicament
qui te joue dans la tête
moi c'est
relié à une dépression
à des attaques de panique
mais ça fait que c'est une béquille
mais la béquille elle devient un handicap
parce que je suis plus capable de vivre sans ça donc c'est une béquille, mais la béquille, elle devient un handicap. Oui, bien oui. Parce que je n'étais plus capable de vivre sans ça.
Tu l'as vu, le film?
Lequel? Oui, oui, bien oui.
Oui, comme je te disais
tantôt, ils ont même
un peu... C'est ça, ils ont
ramassé pas mal des faits.
Écoute,
c'était plus pour vendre.
C'est parce que ça a démolit un peu la famille,
parce qu'ils n'ont pas vraiment
portrayé ce qui avait été dit à la famille
qui serait portrayé.
Ça se posait d'être axé sur la vérité,
puis tout ça, tout ça.
Bon, écoute, il y a beaucoup de parties
qui ont été montées de travers, si on veut,
puis ça semblait être des attaques
de la famille entre eux autres,
puis ça a fait beaucoup de brouhaha
pour ne pas atteindre
l'objectif qui était supposé d'être atteint,
qui était justement de faire la lumière sur ce qui s'était
vraiment passé. Ce qui a été
fait avec Martin Paquette.
Ça, le reportage avec Martin,
Maman la mitraille, ça,
c'est objectif.
Si on veut la vérité sur l'histoire de ta mère. Oui, c'est Maman la mitraille. Ça, c'est objectif. Si on veut la vérité
sur l'histoire de ta mère.
Oui, c'est Maman la mitraille avec Martin Paquette.
C'est ça, la vérité.
J'interview
Claude Poirier.
Claude lui le dit.
Dans le rapport du coroner,
les policiers se placent tous
à l'endroit
comme par hasard.
Il y en a un qui faisait un barbecue.
Il y en a un qui était au garage en train de faire réparer son char.
Ils étaient tous là comme par hasard.
Claude a une autre version de ça.
Claude me dit que la veille,
il avait été contacté par ces policiers-là
qui lui auraient signifié d'être sur le coin de telle rue et telle rue
que la chienne était pour être là,
qui était pour faire la fête à la chienne.
La chienne, c'était ma mère,
parce que quand elle faisait ses hold-ups,
elle mettait une chienne de travail.
Ils ont fait comme un jeu de mots, si tu veux.
Puis effectivement, ça s'est passé
exactement sur le coin où ce qu'il avait dit.
C'était un coup monté, de toute évidence.
Des gens qui sont supposés protéger
les citoyens, qui les embusquent.
Il avait fait venir au bureau, il avait fait venir au pass avant pour fasciner une promesse de
comparer parce que ça faisait un an et demi qu'il était probable mettre la main dessus ça va pas
ce qu'ils étaient quand elle est allée signer ce programme est ce que ben écoute il savons ce
qui est elle qu'est ce que tu penses qu'ils ont fait c'est ma mère c'est parce que après terroir
arrête du savoir qu'ils étaient sur filature en mère, c'est parce qu'elle n'a pas été wise. Elle aurait dû savoir qu'elle était sur filature, là.
Mais en même temps, c'est parce qu'il y avait
tellement de monde en dedans qu'elle faisait les coups
pour les payer les avocats de ton père.
Ah, mais ça, c'est-tu vrai?
Ah, là, écoute, moi, je me fie.
Tu sais, c'est l'histoire que...
C'est un film.
Je sais, mais écoute, il y a une...
Parce que moi, je ne le sais pas,
mais je ne peux pas dire que c'est vrai
parce que c'est dans le film
parce que comme je t'ai dit le film
non c'est ça
écoute il y a une scène dans ce film là qui est
écoute je l'ai dit
c'est Lynn Bonnier
Patrick
non ouais on se dit
Elvis Gratton
le comédien
Julien Pouliot
Julien Pouliot P Julien Pouliot.
Poulin.
Poulin, pas Pouliot.
Il fait un policier et il y a une scène
entre ces deux-là.
Entre ces deux-là, il y a une scène dans le film
où il se parle
comme entre policiers.
Moi, la petite, si je la pogne sur une job,
je la pète.
C'est une bonne idée. La scène a fini.
Moi, si je te pogne sur une job, je te pète. Puis, c'est une bonne nuit, la scène a fini. Moi, si je te pogne sur une job,
je te pète. Puis, elle crache dans la face.
C'est comme...
Écoute, je te dis, je te fais mieux. Je l'ai vu souvent.
C'est vraiment un film.
C'est du cinéma. Je suis conscient que c'est pas
100% l'histoire de ta mère, mais
je veux dire, ça reflète quand même
un peu la mentalité de l'époque.
Parce que ta mère a vécu quand même.
T'as vu Shotgun Menor? Ouais. Bon, écoute, ça te donne une idée de La mentalité de l'époque. La mentalité de l'époque, parce que ta mère a vécu quand même... T'as vu Shotgun Menard?
Ouais.
Bon, écoute,
ça te donne une idée de la mentalité, là.
Quand t'as des policiers
qui se promènent avec des 12
pis ça joue au combat,
moi, je serais bien d'en faire,
c'est que, regarde,
moi, j'aurais pris des cours de tir
en tabarnak avant de commencer à jouer à ça.
Ça, je te le garantis.
Moi, je suis pragmatique
pis je suis méthodique.
Moi, je me serais arrêté
de pas manquer ma shot.
Mais c'était une époque,que quand même où est-ce que...
Ça jouait dur.
Le crime était rough.
Il y avait de l'argent en jeu.
Aujourd'hui, le crime, il est cybernétique.
Tu voles avec tes doigts.
Aujourd'hui, c'est l'Internet.
La main, justement, c'était...
C'était quelque chose.
Quand j'étais petit cul, j'allais...
Mon père m'emmenait là quand j'étais jeune.
Quand il était sorti la première fois, il avait à 8 ans il m'avait emmené là
c'est là que j'ai commencé à connaître la main
il y avait un de ses chums qui restait sur le coin de Saint-Denis
puis Christine je pense
elle était au Théâtre Saint-Denis sur ce coin là
Mike Sumerine
c'était beau c'était le fun
c'était cool dans ce temps là
la gaffe marchait encore
c'était le fun aujourd''était cool dans ce temps-là. Dans ce temps-là, la gaffe marchait encore.
C'était le fun.
Aujourd'hui, c'est plate. Tu vas là,
plus rien. C'était ça qui mettait l'ambiance.
Les traveleurs, les prostituées,
il y avait de la vie.
Il y a de la gamique,
mais c'est fait en haut
dans les bureaux, puis ça vole tout le monde
au lieu d'avoir du fun dans le faisan
comment
tu es quand même fin cinquantaine
tu es encore jeune
comment tu vois ton avenir
ben là j'écris
tu me ramènes là dessus
on va mettre tous tes liens
tout ce que tu vas m'envoyer
Facebook, Youtube
c'est ça t'écris ben là j'ai écrit ce puis YouTube, puis tout ça. C'est ça que tu écris?
Ben là, j'ai écrit, ce que j'ai sous le marché, c'est une autobiographie.
Tu vois, il y a des fois, on réfléchit pas.
Ça m'a pris 10 ans à écrire ça,
puis moi, j'avais 13 ans quand j'ai décidé
de faire ça. À l'âge de 13 ans, quand j'ai
su qui était ma mère, je me suis dit, bon, moi,
je vais vivre à 100 000 à l'heure, puis même si je suis vieux,
je vais écrire un livre là-dessus.
Puis j'ai de la suite d'indicés parce que je l'ai fait. Ça a été long, mais bon, je ne vais écrire rien de livre là-dessus. J'ai de la suite dans les idées parce que
je l'ai faite. Ça a été long, mais bon.
J'en suis venu à la goutte. Il existe ton livre.
Oh, il est en vente sur Amazon.
Plusieurs personnes que j'ai reçues qui ont
écrit des livres, j'ai absolument dit au monde,
j'en veux une copie. J'ai oublié de l'amener
car il est...
J'en avais une, je l'ai oubliée.
On va se recroiser.
J'ai vu...
J'ai une couple de personnes que j'ai reçues qui ont écrit desisés. J'ai vu... J'ai une couple de personnes
qui ont écrit des livres.
J'aime ça avoir la petite dédicace.
On va s'arranger.
C'est ça, comme je te dis.
C'est quoi le titre de ton livre?
Manufacture criminelle.
On peut l'acheter sur Amazon.
Manufacture criminelle.
C'est en vente.
As-tu un site où tu peux les vendre?
Là, j' en vente là. Toi, as-tu un site où tu peux les vendre direct parce que l'argent est plus direct dans tes poches?
Là, je suis rendu là.
C'est parce que, qu'est-ce qui est arrivé?
Je l'ai sorti pendant le temps du COVID.
Je n'ai pas fait de lancement.
Là, toutes mes copies, je les ai toutes envoyées chez Amazon, puis le site,
je n'en vendais pas. Je n'avais pas de publicité
et je ne savais pas trop comment ça marchait
parce que j'ai tout, tout, tout fait moi-même
du début à la fin.
Puis la fin, disons,
je l'ai peut-être botché un peu, là,
j'étais rendu à, tu sais, là, il est écrit,
il est corrigé, il est imprimé, puis il est sur Amazon.
Là, j'avais pas fait de lancement, fait que j'ai pas
fait de publicité, puis je suis parti
sur, j'ai fait une découverte
plutôt extraordinaire, puis je suis parti
sur cette découverte-là, puis ça fait 4 ans
que je travaille là-dessus. Ça, c'est l'autre
livre que je suis en train d'écrire. Mais pour tout
de suite, comme je te dis, j'écris une
biographie d'un gars que personne
connaît, là. C'est pas...
Non, non.
C'est pas l'idée du siècle, disons.
Peut-être que le podcast, tu vas arriver à en vendre
une couple, je te le souhaite. Parce que là, je sais ça,
le projet sur lequel tu travailles, c'est plus, on est plus
dans... Plus dans le Joe Rogan, là, avec les hétis, là.
Ouais, c'est là que tu pars dans la science-fiction,
puis tout ça, là.
Je vous laisse juger.
C'est toi qui m'as parlé de science-fiction un peu tantôt.
C'est parce que je sais pas trop comment le...
Je sais pas trop comment trop le portrayer, écoute,
regarde, c'est...
Tu veux le savoir, regarde, va visiter mon site
sur YouTube, Star Fortress.
De toute façon, vidéo YouTube, tous tes liens
vont être dans la description de la vidéo,
donc les gens vont savoir cliquer, puis ils vont
pouvoir tout découvrir tes affaires si le monde s'intéresse.
C'est ça,
mais ton avenir, j'ai...
Là, c'est ça, comme je t'ai dit, j'ai une manufacture criminelle
qui est sur le marché, je suis en train de
compléter le premier tome
de plusieurs
de Map 369,
la matrice 369.
Puis maintenant, moi, j'ai l'intention
d'essayer de vivre de ça, faire du
salon du livre.
Moi, j'ai pas des gros besoins.
Comme je t'ai dit tout à l'heure, moi, je travaille quand j'ai faim
puis je m'arrange pour pas avoir faim souvent.
Puis...
Tu veux te reposer. Après tout ce que t'as vécu, tout ce que t'as F1 souvent. Tu veux te reposer.
Après tout ce que tu as vécu, tout ce que tu as traversé,
tu veux te reposer un peu.
Je ne suis plus capable de travailler sur la construction
au premier des shows. Je ne suis plus capable de traîner
ma moitié de poche à clous parce que j'ai eu un accident de baissique
quand j'étais jeune. J'ai le dos tout croche
et je ne suis plus capable de la traîner et ça me gêne.
Ça me gêne de ne pas être capable de finir la journée.
Mon orgueil en prend trop un gros coup.
Je ne suis plus capable de faire ça. Ce que je fais,
je fais des ménages, des roulettes,
des contracteurs en attendant, à temps partiel.
Mais là, comme je te dis,
même que j'ai complété
le premier tome du deuxième livre,
je vais commencer à faire des salons du livre.
Probablement pour faire une clientèle. Écoute,
c'est super intéressant ce que j'ai découvert.
Ça confirme beaucoup de théories
qui ont été avancées et qui n'ont pas de preuves.
C'est parmi les plus
saugrenus.
On va laisser les gens découvrir ce que tu fais,
puis écoute, s'ils embarquent, ils embarquent.
S'ils n'embarquent pas, ils n'embarquent pas.
Je vais essayer de venir te le présenter, mais qui sorte ce livre-là,
si ça t'intéresse. Avec plaisir, mon gars, tu vas avoir ta place.
La prison dans ta vie. C'est en arrière, 100%. Je-là si ça t'intéresse. Avec plaisir, mon gars, tu vas avoir ta place, la prison dans ta vie,
ton mariage 100%. Je suis plus capable d'aller là. Comme je te dis,
c'est plus géré par la même gang.
Tu vas là,
tu vas là.
Tu veux pas aller là.
Tu veux pas aller là.
C'est plus ce que c'était.
De toute façon, même quand je dis
que c'était le bon temps, c'est peut-être parce qu'aujourd'hui, c'est de la
véritable amarde. Parce que, tu sais, dans le fond,
tu compares du vomi à de la marde.
Le vomi va toujours être plus intéressant que la marde,
mais il va rester du vomi pareil.
Une belle analogie.
Moi, c'est...
T'es-tu grand-papa aujourd'hui? Non, pas encore.
Pas encore? T'as hâte? Pas encore.
Ben écoute, on va
espérer pour tes petits-enfants futurs
qu'on va espérer que la roue s'arrête à ton gars
et qu'il ne retournera pas lui non plus.
Dis-toi une affaire, c'est que si je serais capable
de partir mes affaires et de faire assez d'argent,
les petits-enfants, je te garantis,
ils vont y aller à l'école dans ta barbe.
Écoute, on va souhaiter que tu sois
en mesure de faire ça pour les autres.
Parce que l'instruction, l'instruction, c'est la clé.
Merci, mon chum, d'être venu.
C'est super apprécié.
Ça m'a fait plaisir, Cédric.
Au parloir.
Au parloir. Thank you.