Au Parloir - Épisode #23 Louise Henry
Episode Date: February 4, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
Transcript
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Bonjour tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
Aujourd'hui, j'ai reçu Louise Henry.
Par où commencer, je ne le sais pas.
Louise, c'est une madame chaleureuse super intéressante
qui s'est retrouvée emprisonnée au Leclerc pour de la fraude, du blanchiment d'argent,
fabrication de faux, etc.
Mais ce n'est pas ça qui est intéressant dans son histoire.
C'est une femme qui a été incarcérée à la prison Leclerc.
Prison qui, malheureusement, a une très, très, très mauvaise réputation,
qui est une prison fédérale pour hommes tellement dégueulasse.
Ils en ont fait une prison provinciale pour femmes.
Ce n'est pas la première à venir parler du Leclerc.
Je ne pense pas que ça va être la dernière.
Sauf qu'elle, elle se bat pour les filles.
Elle a écrit un livre, elle travaille sur un deuxième livre.
Elle est en recours collectif contre le Leclerc pour les filles.
Les filles, elle n'est plus là, mais les filles sont encore en communication avec elle. Ils l'appellent « mom » parce qu'elle est là pour les aider, les supporter.
C'est rendu le combat de sa vie.
C'est un podcast qui dure presque deux heures, un peu plus même de deux heures.
Et un des
podcasts les plus intéressants. J'ai Alex qui est
le technicien qui est à côté de moi en ce moment
et qui m'a dit, ça fait deux ans que je tourne
des podcasts, je pense que c'est un des podcasts les plus intéressants
que j'ai écouté.
Merci à Louise.
Je dis toujours la même chose,
j'endosse pas nécessairement les gestes,
les idéologies, les termes utilisés
par mes invités. C'est pas quelque chose qui se porte au podcast d'aujourd'hui, mais je le mentionne quand même. Je dis toujours que j'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur. C'est ce que j'ai reçu aujourd'hui. Bienvenue au Parloir. Salut tout le monde! Sous-titrage-Saint-Jean, qui travaille avec des organisations, des compagnies, des petits comme des gros clients
à travers le Québec.
Ils offrent un service linguistique,
traduction français-anglais, anglais-français.
Si tu travailles pour une compagnie
ou que tu as une compagnie
qui utilise un service de traduction
et que ce n'est pas Traduction M,
switch pour Traduction M
parce que moi, je les connais, je leur ai parlé,
je les connais, les propriétaires,
et c'est du monde vraiment cool, super le fun, pis tant qu'à travailler avec du monde pis une compagnie, t'es aussi bien à travailler avec du monde qui sont cool pis qui sont le fun. On met tous les liens de la compagnie Traduction M dans la description de la vidéo YouTube, fait que c'est simple, t'as un clic de faire affaire avec Traduction M. Louise, Henri.
Henry.
Henry.
C'est my bad.
Louise, on va parler de ton livre.
On le voit.
On le voit, ton livre.
Délivrez-nous de la prison Leclerc.
On a entendu parler du Leclerc ici.
Je pense que toi, t'en as beaucoup à dire sur le Leclerc.
Mais avant qu'on parle de ton livre, avant qu'on parle du Leclerc, avant qu'on parle...
C'est qui Louise? Elle vient d'où Louise?
Elle a grandi dans quelle région, dans quel genre de famille Louise?
Ah, Louise Henry, elle est sainte-siassante, une mascoutaine purlaine.
D'accord.
Avec une famille normale, quand bien... pas si nantie que ça,
mais mon père gagnait bien sa vie.
Ma mère avait des parents qui avaient des sous.
Trois gars, trois filles.
Je suis l'avant-dernière.
Tant mieux, une bonne famille.
Oui, dans ce temps-là, regarde, je viens d'avoir 60 ans.
Je suis l'avant-dernière.
Imagine, la plus vieille qui est décédée, d'ailleurs.
Elle aurait passé...
Elle aurait plus de 70 ans, ma soeur Christiane.
En part d'autre sorte, je me suis mariée quand même assez tôt.
Je me suis mariée quand j'avais 19 ans.
J'ai un fils de 38 ans
Mario qui lui a
une fille de 12 ans
ma Eva, j'étais une grand-mère
ben trop
ben trop gâteau
ça a pas de mon dit bon sens
et une mère aussi gâteau
j'ai
la demi-sœur de mon fils
parce que j'ai marié un homme qui avait déjà été marié,
qui avait eu un enfant, je l'ai élevé,
Mélanie, qui, elle, a quatre enfants,
et que deux de ses enfants
ont chacun un enfant. Donc,
ma fille adoptive, qui a 42 ans,
est grand-mère.
Donc, par alliance, t'es arrière-grand-mère.
Yes, sir!
Mais je me sens pas arrière-grand-mère.
Là, pis plus que j'avance dans l'âge,
je suis en train de retomber à 40.
Plus que ça va.
J'ai été un escousse, mettons, de 55,
la période justement où j'ai été incarcérée.
Je m'en allais vers le 70.
OK.
Là, on a quasiment même âge en ce moment, ça veut dire.
Fais-moi les mêmes pas, parce que...
Non, mais mentalement, je parle... Oui, j'ai 42. Fait que là, on a quasiment même âge en ce moment, ça veut dire. Fais-moi les mêmes papas. Non, mais mentalement, je parle, c'est ça.
Moi, j'ai 42, fait que là, on a quasiment même âge.
T'as 42, tu pourrais être mon gars.
Mais là, on a passé de...
C'est ça, la mère.
J'ai grandi à Saint-Hyacinthe à Chariot-Grand-mère.
Oui.
Il y a un bon gap qu'on a manqué entre les deux.
Oui, c'est ça.
Bien, c'est un peu ça.
J'ai passé une belle...
Tu sais, on a voyagé, nous autres, en temps.
Quand j'étais enfant, j'ai fait
le tour de la province de Québec.
On allait l'été.
C'est dans une famille normale
dite québécoise.
On allait au carnaval de Québec
et on allait l'été à l'Atlantique-Cité.
J'ai jamais
manqué de rien.
Une belle enfance.
C'est sûr, avec des hauts et des bas.
Mais j'ai rien de problématique
qui aurait pu dire un jour
Louise s'est rendue criminelle.
C'est à cause de son enfance.
C'est pour ça que j'aime ça éclairer.
On a reçu plusieurs angles ici.
C'est drôle parce que
t'es la deuxième fille
que je reçois qui s'est retrouvée incarcérée
et l'autre, ça ressemble à ça,
son histoire, c'est à base.
C'était quasiment, on le disait au début,
la maison, la clôture blanche, le chien.
C'est ça.
C'est quasiment ça.
On est à peu près 5 % comme ça
de la clientèle de femmes incarcérées,
judiciarisées.
On est à peu près 5 % seulement,
dont, j'aime ça le dire,
les Cibo, notre ancien gouverneur
général du Canada.
C'est vrai qu'il s'est retrouvé...
Qui est allé au Leclerc à l'AVEC?
Il faut s'entendre avec sa chaise roulante.
C'est toute une histoire qu'on va reparler.
On a du temps.
Là, les auditeurs,
je vous ai entendus.
Je ne tourne plus deux podcasts back-to-back entendus, je ne tourne plus
deux podcasts
back-à-back,
donc j'ai plus
de restriction de temps
avec mes invités,
je vous ai bien entendus.
Adolescence?
Ah, un petit peu
olé-olé,
mais quand même,
quand même assez bien.
Je n'étais pas
différente des autres.
Classique,
14-15,
un petit chouin, les choux, tout en plein solide, c'est ça,rente des autres. Classique, 14-15, un petit chouin.
C'est ça, en plein solide.
C'est ça, oui.
C'est en plein ça, de la bière,
puis manquer l'école de temps en temps.
Je n'ai rien d'anormal qui s'est passé à l'adolescence.
Un peu rebelle, mais pas plus extrême qu'un autre.
C'est ça, c'est en plein ça.
La seule différence,
à 18 ans,
je suis tombée enceinte.
Et on a décidé
de garder le bébé.
J'étais quand même assez mature
pour le garder. Il n'y avait pas de problème.
Trois semaines avant la date prévue
de l'accouchement,
c'était une petite fille, Jessica.
J'ai fait un décollement placentaire prématuré.
Et
elle a vécu seulement trois heures et demie.
C'est un de mes
plus gros drames de ma vie.
C'est vraiment Jessica.
Tu te retrouves, c'est sûr,
avec des antidépresseurs après.
Tu essaies de passer à travers ça
en allant voir
des psychologues,
des travailleurs sociaux,
tu vas au CLSC.
J'avais un bon médecin de famille.
Fait que donc, ça s'est...
Ça a peut-être pris quelques
années, mais encore là,
c'est pas ça qui a déclenché quoi que ce soit
chez moi. Pour avoir
mon fils, bien là, il a fallu
que je cheille opérer, deschirer le gétubère
et tout ça. Ça aussi, ça m'a magané
un peu. Le garçon
avec qui tu es tombé
enceinte, c'est-tu quelqu'un qui est resté
dans ta vie par la suite? Non.
Non. Comme la plupart
des couples
qui ont une tragédie,
c'est son race
que ça passe.
La plupart du temps, ça casse.
Faut que tu ailles le consulter en couple.
Faut que tu as des exercices à faire.
Fait que même si, c'est sûr aussi, on était jeunes.
Fait que c'est officiel qu'on n'a pas été capable de passer à travers ça.
Je sais que ces trucs-là, c'est dur pour le couple.
Tu sais, j'en parle souvent.
Moi, j'ai adopté mes filles parce que je que naturel, c'est à peu près impossible que moi,
je puisse avoir des enfants. Je sais que c'est des épreuves
qui sont dures pour les couples. Nous autres, on a vécu
la clinique de fertilité à plusieurs
reprises, échecs, échecs, échecs.
Je me doute à 18 ans
à quel point, déjà, un couple
de 18 ans, ce n'est pas des bases
qui sont nécessairement extrêmement solides.
Je me dis qu'un couple qui était
dans la fin 20e, début 30e,
a eu des difficultés à gérer ça.
Fait que je me doute.
Et ton fils, tu l'as eu à quel âge?
J'avais 22 ans.
22 ans. Fait qu'il y a eu un 4 ans
entre les deux. Non, justement,
parce que j'ai rencontré le papa
de Mario pas longtemps après.
OK. Et il a fallu justement que je s'aille traée parce que je n'étais pas capable de tomber enceinte.
Fait que j'ai été opérée 13 fois et la quatorzième fois, ça a été la césarienne.
Parce que je n'étais pas capable, j'avais des chirurgies tubaires.
Après ça, on m'a enlevé un ovaire.
C'était atroce.
Tu as subi 13 opérations pour pouvoir tomber enceinte?
Pour pouvoir tomber enceinte.
Des laparotomies, j'en ai eu 4.
Le restant, ça a été des laparoscopies.
Dans à peu près en 14, je me dis, si tu es tombé enceinte à 18,
tu as eu ton gars à 22.
Ça a été pendant 3 ans des opérations.
Non-stop avec le gynécologue qui essayait de fois en fois
d'essayer de voir ce qu'on pouvait faire.
Tu voulais tomber enceinte à 18-20 ans. qui essayait de fois en fois d'essayer de voir ce qu'on pouvait faire. Et pas longtemps après...
Tu voulais tomber enceinte à 20 ans.
Oui, oui.
C'est-tu parce que tu avais le deuil de Jessica
que tu voulais...
C'est sûr qu'il y avait ça aussi un peu.
Je voulais un enfant parce que...
Parce que 22, c'est quand même jeune.
Oui.
Je me dis 18.
Puis j'étais mariée.
J'ai eu le temps de me marier en plus.
Écoute, je veux pas que ça sonne weird,
mais tu sais, 18 ans,
c'est pas une bonne chose
que t'aies perdu ta fille,
mais à 18 ans, c'est quand même très jeune pour avoir un enfant.
Fait que tu te dis, écoute,
c'est arrivé, c'est un malheur, ce qui est arrivé,
mais en même temps, j'étais jeune,
t'sais, j'ai peut-être la chance
de m'admettre. C'est tellement ça.
Y'a jamais rien qui arrive pour rien. C'est ça.
Fait que t'as eu la chance. Tu travaillais à cette époque-là?
T'avais-tu une formation quelconque? L'école,
t'avais... Non, parce que justement, là,
quand est arrivée l'histoire de la petite, on arrête
tout. Puis tu sais, on parle de ça, là,
j'ai 60 ans.
Fait que donc, tu recules d'il y a
40 ans. Il y a 40 ans d'avoir
les enfants de bonheur, c'était ça.
On avait nos... On se mariait,
puis nous autres, chez nous, c'était
tous un après l'autre, les six.
Ah, well, let's go!
Mes parents se sont connus à 14, se sont mariés à 18,
m'ont eu à 20, se sont divorcés à 21.
C'est ça. Mais souvent,
comme je te disais, je pourrais être ta mère.
Officiellement, c'était comme ça, un peu.
La mentalité du monde,
c'était ça.
Et puis, c'est sûr que c'était une période assez roche.
Mais tu vois, j'ai été mariée dix ans.
Et pendant ces dix ans-là, j'ai eu sept ans de bonheur.
On n'embarquera pas non plus dans le divorce et tout ça, parce que ça ne finirait plus.
Mais Mario et Mélanie, c'était mes enfants.
Mario, ton fils.
Mélanie, qui était la fille
de ton conjoint à l'époque.
Avec qui tu as encore une relation?
Ma fille?
Oui, oui, oui.
C'est resté quand même...
D'accord.
Et Mario, c'est sûr,
c'est comme je disais,
je vous aime autant toutes les deux,
mais différemment.
Tu ne peux pas aimer...
Mario, je l'aime avec mes tripes.
Mais Mélanie, je l'aime avec mon cœur.
Mais à même égalité.
C'est juste la façon, de la manière,
parce que c'est ainsi faite la vie.
Et Mario, c'est ça, je l'ai surprotégé.
Je l'ai... C'est une chose que moi j'arrive pas à ce qu'on
m'a déjà posé la question puis l'humoriste en moi sur scène je fais des blagues là dessus j'ai un
jeu numéro sur l'adoption de mes filles si quelqu'un m'a née puis c'est une vraie question
qu'on me pose et je la tourne en blague sur scène mais on m'a demandé est-ce que ce que tu as la
même attachement pour tes filles que moi j'ai pour ma fille, qui est vraiment ma fille, que moi j'ai faite?
Puis pour moi, oui, parce que je ne connais pas.
Mais je ne vois pas comment
je pourrais aimer plus un enfant que j'aime mes filles.
Je ne sais pas à quel point,
mais je ne sais pas à quel âge,
Mélanie, avec quel âge quand tu l'as connue?
Cinq ans.
Cinq ans, c'est ça.
Moi, mes filles, je les ai eues,
elles avaient sept semaines. Elles sont parties de l'hôpital. Ce n'est pasge quand tu l'as connue? 5 ans. 5 ans, c'est ça. Moi, mes filles, je les ai eues, elles avaient 7 semaines.
Fait qu'elles sont parties de l'hôpital.
C'est pas un enfant de 5 ans qui est arrivé dans ma vie,
c'est deux petits bébés de 7 semaines qui sont arrivés dans ma vie.
C'est officiel. Je sais pas.
Mais pour moi, ça a été ma planche de salut.
Mélanie,
on s'entend.
Tu perds un enfant,
puis cet enfant-là,
elle avait un manque maternel,
peu importe la raison.
Fait que quand je suis arrivée dans sa vie,
tout de suite, elle m'a appelée Maman Lou.
Tout de suite.
Fait que pour elle, j'étais...
Puis moi, j'avais tellement d'amour à donner
que je l'ai donné à Mélanie.
C'est sûr que quand je dis que j'aime Maria
avec mes tripes, je l'ai portée, j'ai voulu...
Tu sais, j'ai tellement souffert pour l'avoir, parce que ça n'a pas été
facile, tu sais, le calendrier d'ovulation,
puis ça ne l'arrêtait jamais.
À voir, il va y avoir
des examens, puis c'est comme
je te disais, là, des...
Je ne sais pas combien de fois
qu'on m'a dit, bon, bien là, il faut
extraire, il faut faire ci, il faut faire ça.
C'était épouvantable,
c'était quatre ans difficiles.
Je sais tellement de quoi tu parles.
La clinique des fertilités.
Moi, c'est vrai.
Moi, je travaillais sur la route à l'époque,
quand on était en clinique des fertilités.
Puis là, il fallait que je m'arrange avec mon dispatch
parce qu'à telle heure, il fallait que je sois chez nous.
Il fallait que j'ai injecté des hormones
dans le dos de ma femme.
Puis après ça, je repartais sur la route.
C'est ça.
Les ponctions, puis les...
Moi, j'étais poigné dans une petite pièce à côté
avec un divan à cuire un peu louche avec une TV
puis de la pointe puis avouez dans une petite paupière
Moi c'est ça
Moi je disais à mon mari dans ce temps-là
bon ben il nous a dit tant de fois par jour
pendant ça, avouez c'est le temps
il y avait des fois ça ne tentait pas partout
puis après ça, 15 minutes
les jambes dans les airs
pour que ça colle.
Oh my God! En plus de ça, c'était dans les
premiers temps, les bébés
in vitro et tout ça,
mais ça coûtait un prix de fou.
Et mon ex commençait
à faire de l'argent. Ah oui, ramasse de l'argent!
Je vais avoir un bébé! Je suis en train de le faire
venir fou. Il était bon de me toffer
7 ans.
Moi aussi, j'étais bonne
écoute, je suis une des
pense meilleure personne pour comprendre
on a passé par là
j'ai pas le côté, je suis pas une femme
mais tu sais en même temps, puis moi je me
sentais mal parce qu'à la base ma femme devait subir
tout ça, mais c'était
de ta faute, ma faute en te parentant
moi c'était moi qui étais défectueuse, c'était ma faute en te parentant. Moi, c'était moi
qui étais défectueuse. C'était pas lui.
Mais le pire, c'est que nous autres, à la fin,
ma femme, on s'en allait commencer à passer
des tests sur ma femme parce que cliniquement,
elle se retrouvait enceinte, donc avec des embryons dans l'utérus,
mais ça marchait pas. Fait que là, on était rendus
à pousser des tests sur ma femme,
mais là, les poules,
ben j'appelle mes poulettes,
sont arrivées dans ma vie
et on a fait fuck off.
On a eu des jumelles directes, on en voulait deux.
La fertilité et tout le reste,
fuck that.
Je suis le papa le plus heureux du monde.
On est plusieurs comme ça.
Moi aussi, je dis ça. Je suis la maman la plus heureuse du monde.
Si tu savais à quel point je suis content
de ne pas être capable de faire des enfants
parce que j'ai ces deux...
Oui.
Il faut se dire à un moment donné,
c'est ça, la vie est ainsi faite.
Jessica, c'est sûr,
j'y pense à tous les 7 juin.
Même mon fils y pense.
Ma fille Mélanie aussi, on y pense.
Mais la vie est comme ça.
On t'envoie des embûches, il faut passer par-dessus.
Puis on continue, puis on s'arrange avec comment ça va aller. C'est aussi est comme ça. On t'envoie des embûches, il faut passer par-dessus, puis on continue, puis on s'arrange avec comment
ça va aller.
C'est aussi simple que ça. Il faut avancer.
Tu as dit le mot embûche.
J'en profite, je rentre sacro-boc.
Embûche.
Embûche.
Tu es mariée avec un homme
que je comprends qui gagnait bien sa vie.
Oui.
Tu as un enfant, tout ça. La vie va bien, tu travailles.
Oui, j'étais à mon compte.
J'ai toujours été à mon compte.
Hein?
Dans ce temps-là, j'avais un salon de coiffure
et un centre de conditionnement physique.
Ah, cool.
Puis les gyms.
Oui.
En plus de ça, j'ai acheté un gym, tu sais, pour les...
Je me rappelle plus du terme, là.
C'était des bodés, là. Tu sais, c'était deseté un gym pour les... Je ne me rappelle plus du terme. C'était des bodys.
C'était des gars musclés qui allaient.
Ce n'était pas fitness.
Ce n'était pas un énergie cardio.
Non.
Je l'ai construit de moi-même par après.
Très cool.
Et vient le divorce.
Divorce, je m'en allais.
C'est-tu là que ça commence à basculer un peu?
Non.
Donc, divorce. Donc, divorce.
Non, divorce.
Ça se passe bien.
Je ne sais pas à quel point, parce que tu m'as dit, j'ai été 10 ans.
Oui.
J'ai été heureuse 7.
Oui.
Les 3 ans.
Ça n'a pas bien été.
On ne va pas plus loin que ça.
C'est en plein ça.
Parfait.
Non, mais je respecte ça.
C'est pour ça que je ne veux pas aller…
Non.
Je respecte à 100%. C'est ça.
Pas besoin d'entendre les détails, il n'y a aucun problème avec ça. Divorce, divorce est faite. T'as ton gars?
Oui.
Comment va la vie?
Elle va bien parce qu'un autre conjoint, un autre conjoint. Puis comme je te disais, j'étais…
Bien, première des choses, j'avais une bonne base en comptabilité.
OK. Première des choses, j'avais une bonne base en comptabilité. Et du temps que j'étais mariée, mon ex avait un cabinet de comptable.
J'ai suivi des coprivés pour être en mesure de fonctionner au niveau comptable.
Et là, la machine, elle est ouverte.
Parce que je suis excessivement bonne en comptabilité. J'ai encore
des clients, d'ailleurs, qui viennent me
voir louer. J'ai de la misère. Surtout quand ils ont
des problèmes avec Revenu Québec, Revenu Canada.
Ben voyons!
Des institutions
gouvernementales si
faciles avec qui communiquer et comprendre
ce qu'ils veulent. Ben c'est ça. Mettons que j'ai cette
facilité-là de trouver
qu'est-ce qui marche pas, qu'est-ce qui... J'ai une facilité avec ça. OK. C'est beaucoup d Mettons que j'ai cette facilité-là de trouver qu'est-ce qui ne marche pas,
j'ai une facilité avec ça.
C'est beaucoup d'analyse
et là, j'ai suivi des cours
pour me performer encore plus.
Et à un moment donné,
Louise
trouve Service comptable affilié.
Là, je suis sûr que le monde
écoute avec « Ok, mais t'as pas fait de la, je suis sûr que le monde écoute, ok, mais
t'as pas fait de la prison, cette femme-là?
Oui, après.
Moi, elle sait un peu
pourquoi il y a été.
Tout ça, ça fait du sens.
C'est ça, c'est connexe. Et justement,
tu sais, quand t'as toujours vécu
dans le bien pareil,
dans le bien entier, t'es habituée d'un certain
mode de vie.
Parce que moi,
mes crimes que j'ai commis,
ce n'est pas parce que
je proviens d'un milieu criminalisé.
Oui, j'ai côtoyé des criminels.
Oui, j'avoue.
Mais ce n'est pas ça
qui m'a donné le goût.
Oui, j'ai déjà rencontré
un vendeur de dos.
Ce n'est pas ça qui a fait que j'ai vendu
de la dos. J'en ai pas vendu, d'ailleurs.
Tu comprends? J'avais des
amis de filles qui en vendaient aussi.
Mais, regarde,
moi, j'étais amie avec tout le monde,
puis je parlais à tout le monde, puis tout
allait bien. Puis, ah, oui, si t'as
de la misère en comptabilité. Mais là, plus
que ça va, plus que ça se parle,
plus que c'est les personnes, à un moment donné,
qui se disent, oh, Pella,
il y a apparemment qu'elle est bonne de même.
À un moment donné, on est venu me voir,
puis on m'a dit, si je te donne 50 000,
si je te donne 50 000, puis tu me le blanchis,
je t'en donne 5 000,
tu le ferais-tu?
Bien oui, il faut le donner poche.
Hé, 5 000, c'est tellement facile.
Bien là, j'ai commencé comme ça.
Après ça, ben, ça a été la fraude par rapport au papier.
J'avais une facilité avec ça.
Ah, ouais, let's go.
Puis dans ce temps-là, merci.
Au moins, le gouvernement a fait une belle chose.
C'est au niveau, comme exemple, les avis de cotisation.
Avant ça, t'apportais
ton avis de cotisation
à la caisse pour demander de l'argent.
Moi, j'en faisais
des tellement belles.
Il voyait pas la différence entre
Revenu Québec et ceux que Louise Henry faisait.
OK. Tu voulais avoir
une maison.
Mais là, maintenant,
c'est plus comme ça que ça marche marche C'est rentre dans ton dossier
Clique c'est que
Et il était temps que ça se fasse
Il y avait une grosse lacune, je les voyais les lacunes
Et parce qu'il faut dire
Que moi mon stage
Pour être contente, je suis allée le passer à
Revenu Québec
Tout ça, puis plus que ça va
Plus que tu fais de l'argent,
plus que « Ah, wow,
je t'ai magasiné,
j'ai voyagé. »
La meilleure façon d'apprendre à vendre
de la drogue, c'est d'aller faire
un cours dans un poste de police. Tu vas savoir
qu'est-ce qu'ils ont checké.
C'est ça. Fait que, veux, veux pas,
c'est ça. Là, ça a commencé
comme ça.
Et c'est sûr que j'ai commis des erreurs à un moment donné.
Woup, une plainte au criminel.
Mais tu sais, bah, c'est pas grave.
Une tape-cide, ouais.
Une amende.
Travaux communautaires.
Mais tu as tellement la pas du gain entré en toi, là.
Hé, j'allais à Las Vegas, toi, quand je revenais de Vegas.
Hé, mon Dieu.
On part où?
Quand? Combien de temps?
Une croisière?
Ah, oui, la vie des gens riches
est célèbre.
Je l'avais, l'affaire. »
Dans ce temps-là, recul d'il y a 20 ans,
la madame,
quand elle rentrait à quatre parts,
la grand-rousse, on la voyait.
C'est là que t'embarques
aussi le...
Le paraître.
Le si, le ça.
Et à un moment donné,
on me demande de
faire disparaître
un certain X montant dans un compte
de banque.
Mais à coup de pas, parce que...
Je veux pas nommer de nom non plus,
tout ça pour te dire que
je savais très bien que le gars
avait un associé,
mais moi, je ne faisais pas affaire avec l'associé, je faisais affaire
avec l'autre.
Moi, dans ma tête, je ne faisais rien de mal.
Aujourd'hui, je peux te dire
que c'est la pire chose que,
ben, la pire chose.
Si je ne l'avais pas fait, je ne serais pas rendue
où je suis aujourd'hui. Je suis très
fière de moi.
J'en ai plus d'argent et je me promène en vieux.
On va se rendre à ton parcours.
Je n'ai plus de faux-ondes, plus de fossiles,
plus rien. Mon Dieu que je suis heureuse.
Je vais juste te poser la question,
pas de nom, mais quand tu dis,
il y a un associé, business légal
ou pas légal? Légal. OK, parfait.
C'est juste parce que ça met plus en contexte.
Oui, oui. Ça fait que l'associé,
dans le fond... L'associé a fourré
son associé, puis moi, j'ai aidé à fourrer son associé.
C'est-tu un nom? C'est parce que si on parle
d'une compagnie légale, c'est que l'associé peut aller
se plaindre à la police. Si on parle de pas légal,
l'associé devient dangereux,
mais pas avec la police. Ah, bien ça,
je peux te dire, par exemple... Si tu comprends, c'est ça que je voulais mettre en contexte. Oui, oui, mais même si c'était légal, l'associé devient dangereux, mais pas avec la police. Ah, bien ça, je peux te dire, par exemple... Si tu comprends, c'est ça que je voulais mettre en contexte.
Oui, oui, mais même si c'était légal,
l'associé voulait, à un moment donné,
me faire disparaître.
Il voulait la peau de la bouquine.
Oui, oui. Mais,
regarde, probablement qu'il a compris
aussi, parce que c'est sûr que l'autre
ne dira pas, bien oui, c'est moi qui ai
dû faire ça. Non, tu sais.
Mais peu importe, j'accepte mes blâmes, ben oui, c'est moi qui ai dû faire ça. Non. Mais peu importe,
j'accepte mes blâmes, les autres, c'est à
vous autres à vivre avec. Et là,
c'est là que
à un moment donné, je m'étais fait un
chum, je suis sûre que c'était l'homme
de ma vie pour le restant de mes jours.
Tu sais, là, ça fitait
tellement bien ensemble.
Et,
on arrive
proche de la fin de semaine,
mais parce que je suis
chez mon chum, même si j'ai mon logement,
puis j'ai, en plus de ça,
j'ai une coloc parce qu'elle est en peine
d'amour, je l'emmène chez nous, puis j'ai mon bureau
de comptable en avant, là.
Tu sais, chez nous, je suis
travailleur autonome, puis ça roule.
Mais là, c'est proche de la fin de semaine,
je suis chez mon chum, ma locataire m'appelle.
La fille qui restait avec moi, Louise, la police te cherche.
Ils ont laissé une carte.
Appel.
OK, j'appelle.
C'était des détectives qui me cherchaient.
Ils ont été trois, quatre jours à me chercher,
puis ils disent qu'ils ne me trouvent pas.
Mais ils vont partout, partout,
chez le voisin, au bord du petit coin.
Ils arrêtent la pharmacie,
demandent, connaissez-vous Mme Henry?
L'avez-vous vue?
Et moi, sur le répondeur des détectives,
je laisse, je suis.
Puis j'ai toujours le même numéro de téléphone
qui est inscrit sur la petite pancarte.
Jamais eu aucun appel.
Et là, à un moment donné, au bout du troisième jour,
écoute, c'est vendredi,
non, c'était jeudi, parce que c'était une longue fin de semaine.
On s'en va au chalet.
Si vous voulez me rejoindre,
c'est à tel numéro,
comme depuis X temps,
parce qu'on avait fait
déjà la perquisition chez nous,
deux ans auparavant.
Donc, vous savez comment me trouver, là.
Puis, Sainte-Madeleine, c'est grand
comme ma main. Il y avait
un jument
foutiste de Le Parc pour essayer de me mettre
la main au collet
pour m'arrêter puis m'amener au Palais de Justice.
J'ai dit, de toute façon,
lundi matin, je me rends au Palais de Justice
puis vous allez avoir affaire à moi.
Parce qu'il ne faut pas oublier que dans ce temps-là,
j'étais Louise Henry, la Gandy.
Louise Henry avec les faux cils,
les faux ongles.
Ça va comme ça, qui se promène.
Moi, j'appelle les douche-baguettes.
Oui, à peu près.
Et j'avais,
tu sais, je suis qui je suis,
je fais de l'argent, pécœurez-moi pas.
J'ai raison, vous avez tort. C'est en plein ça. Puis moi, je me disais, je fais de l'argent, pécœurez-moi pas. J'ai raison, vous avez tort.
C'est en plein ça.
Je me disais, en plus de ça,
on vient me voir blancher de l'argent
pour trafiquer le chiffre.
C'est pas moi qui va y chercher.
Je ne fais pas de drogue,
je ne fais pas de crime.
Je déplace des chiffres dans des colonnes.
C'est en plein ça.
Je n'acceptais pas du tout que j'étais la coupable.
Que j'étais l'instrument premier
de toute cette merde-là.
Pour moi, c'était non, c'était pas comme ça.
Et...
Tu recules aujourd'hui,
avec la femme que j'ai devant moi aujourd'hui,
quand tu y penses,
genre, subconscient, tu le savais très bien, mais tu disais...
Je me le cachais.
Je me mentais.
C'est ça.
Je me mentais complètement.
Parce que tu le savais.
Ben oui, je le savais dans ma forme.
Tu mettais des lunettes roses.
Ben oui, ben oui.
Regarde, c'est quand même qu'il voudrait me faire tirer l'associé.
Voyons, je sais bien que c'est l'autre qui est venu me voir.
Mais ce n'est pas parce que l'autre veut le faire, Louise,
que tu es obligé de le faire.
Je me complaisais là-dedans parce que ça donnait du cash.
Puis, tu sais, c'est ça, la criminalité,
c'est tout un domaine qu'il faut que tu saches pourquoi.
Qu'est-ce qui s'est passé?
Ce n'est pas toujours parce que ton père et ta mère
t'ont montré comment faire le crime.
C'est pas toujours parce que
t'as eu une grosse bad luck
et tu t'en es pas sorti.
C'est pas vrai, ça.
Ça peut arriver à n'importe qui.
La meilleure phrase pour ça,
c'est
ça arrive pas à nous autres,
ça arrive aux autres.
Les autres, c'est nous autres.
Tu comprends?
À ce moment-là...
T'as aucune idée à quel point je te comprends.
Tu vois,
je ne le réalisais pas.
Ou je ne voulais peut-être
pas le réaliser.
J'étais bien, j'étais en amour
avec un gars avec qui on faisait des projets.. Puis tu sais, j'étais bien, j'étais en amour avec un gars avec qui
on faisait des projets. Puis lui-ci,
j'étais la femme de sa vie.
– Étais-tu un gars legit?
– Yes. – 100%?
– Oui, oui, oui. Un ancien tannant qui est redevenu...
Tu sais, lui, il vivait
de ses portes.
Donc, autrement dit, il y a des logements.
– Oui, oui, non, je sais.
– Il gagnait bien sa vie.
Il avait bûché fort pour ça.
Je suis encore fière de lui aujourd'hui,
qu'il soit capable de subvenir à ses besoins.
Il a travaillé fort pour avoir ce qu'il a.
Est-ce qu'il était conscient de ce que tu faisais?
Savais-tu un peu?
Quand je l'ai connu, j'avais déjà commencé à arrêter.
Parce que là, je me disais, regarde,
on va prendre juste la petite comptabilité.
Là, quand vraiment c'est devenu
sérieux, il m'avait dit, Louis, as-tu vraiment
besoin de ça pour vivre?
Non, t'as raison.
Je finissais ma vie avec
cet homme-là. Les crimes,
c'était fini.
Mais,
tu débarques quand même, t'arêtes pas du jour au lendemain, hein.
T'sais, parce que tu joues pas
toujours non plus avec le comptable du coin
ou le notaire du coin
ou l'agent immobilier du coin.
Tu joues avec des personnes
pis, t'sais, je vais pas
tomber non plus dans les
bandes criminalisées et tout ça.
Non, mais qui s'attendent à certains résultats.
Tu leur dis, hey, je fais ça, c'est toi qui s'occupe de ça. dis, je fais ça, c'est toi qui s'occupe de ça.
Fait que les autres, c'est toi qui s'occupe de ça.
Là, si t'arrêtes de t'occuper de ça, wow!
Là, attends.
T'as qu'à le faire, ça va bien.
C'est temps plein. Si tu vas continuer,
il faut que tu débarques.
Tu veux arrêter, pas trop, pas tout de suite.
Il faut que tu débarques d'une certaine manière.
Mais encore là,
je le faisais pas à cause
de la menace. Je le faisais parce que
« Oh, regarde, encore un petit 5000. »
Je suis très
franche. C'est ça, je pense,
qui m'a sauvée de tout ça. Après,
dans la
reconstruction de
Louise Henry,
c'est le fait
d'accepter.
Qu'est-ce que j'ai fait?
Le fameux week-end,
tu cherches, t'es au chalet.
C'est ça, on est au chalet.
Le lundi, je me rends au palais de justice.
J'avais pas appelé d'avocat non plus.
Je m'en allais là et je disais,
c'est quoi l'affaire que tu me cherches partout?
J'ai de l'air de quoi?
Moi, je suis en commerce.
Puis, t'es en train de me démoler.
Devant mes voisins, devant mes clients.
Je vais passer pour quoi, moi?
Qu'est-ce que t'es, ma belle?
Pour moi, c'était pas ça.
Qu'est-ce que tu fais là?
J'étais hors de moi. Je suis arrivée.
Ça s'est pas passé comme je pensais.
Première des choses, tout de suite, je suis allée
au greffe. Louise Henry, on me cherche, c'est quoi passé comme ce que je pensais. Première des choses, tout de suite, je suis allée au greffe. Louise Henry,
on me cherche, c'est quoi cette affaire-là?
Puis, Madame Henry, vous êtes en état
d'arrestation, attendez un peu, on va aller
chercher un agent.
Donne la sacoche.
Là, c'est là que j'ai commencé. Je suis embarquée
dans un cauchemar.
Puis j'essaie
de faire ma toffe pareille, monte en haut,
ba, ba, ba, puis vous avez le droit à un appel,
pareil comme dans les films.
Je suis dans un bureau,
j'appelle un avocat renommé
en plus de ça.
Il dit, regarde bien, Louis, c'est facile,
ce que tu fais.
Ferme ta gueule.
Oui, oui, oui.
C'est parce que tu vas passer vers le juge,
promesse à comparer. Ils vont te relâcher, promesse à comparer, ils vont te relâcher,
promesse de comparer, ils vont choisir une date,
puis tu t'en vas au PDP, Louise.
Ils vont t'emmener à la prison,
ils disent, attends, c'est vrai,
Tanguay est fermé parce que la prison
provinciale pour femmes,
c'est,
autrement dit, quand tu fais quelque chose,
t'es prévenu. Prévenu, tu vas au provincial.
T'as une sentence de deux ans moins un jour,
tu vas au provincial.
T'as une sentence de deux ans plus un jour,
fédéral. Mais même si
t'as commis un meurtre,
tant que t'as pas eu ta sentence, tu vas au
provincial.
Donc, c'est en plein ça.
T'es prévenu.
T'es prévenu et non détenu. C'est en plein ça.
Donc,
je suis là,
puis là, OK, je parle avec l'avocat,
il me dit quoi faire.
À un moment donné, il me dit,
c'est vrai, la prison Tanguay s'est fermée, ça?
La maison Tanguay,
parce que ça s'appelait la maison Tanguay.
Il dit, attends un peu,
je pense qu'ils ont transféré les filles à l'établissement Leclerc de Laval.
L'établissement Leclerc de Laval. L'établissement Leclerc
de Laval, j'ai dit, ça me dit, quoi ça?
Ben, c'est une prison pour hommes
maximale. Il dit, oui, oui, oui,
c'était un pénitencier
pour hommes à sécurité
maximale.
Fédérale. Fédérale.
Mais,
notre ancien premier ministre,
a trouvé, à un moment donné,
que c'était vétuste au bout.
Il fallait que les hommes sortent de là.
On ferme ça. Sortez-moi les hommes de là.
Entre-temps...
On va rentrer les femmes au provincial.
C'est trop dégueulasse pour les hommes fédéral,
donc on va mettre les femmes provinciales.
Tu as tout compris.
Parce que la maison Tanguay, il faut la démolir,
elle est bien trop vieille.
Et c'est juste en attendant, c'est juste en attendant de revoir qu'est-ce qu'on peut faire,
parce qu'il faut vraiment qu'on s'améliore avec la clientèle féminine.
Puis on parle de quelle année?
Ça, ça a commencé en 2012, mais le déménagement a eu lieu en 2016.
Non, mais je parle de...
Que toi, à cette époque-là...
2017. C'est 2017.
Oui, mais le déménagement a eu lieu en février
2016. Que les femmes de la
maison tanguées... C'est en attendant.
Oui, oui, c'était juste en attendant.
Parce que tu es en 2024, puis Leclerc est là.
Il est encore là, là. Ah, bien, regarde donc, c'était juste
en attendant. C'était juste en attendant. Mais attends,
mais que je te parle du ministre Bonnardel.
On est encore pour sept ans, ça.
Minimum.
Mais là, on est...
Au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
Et là, quand je passe devant le juge,
je n'ai absolument rien compris
de ce qui se passait, sauf que le procurant
de la courante s'est levé.
Non, non, non, monsieur le juge,
on n'a pas le temps,
on va la remettre. J'ai jamais
eu la possibilité de dire
rem... tu sais là,
je vais partir,
vous allez remettre la date,
je vais promettre
que je vais être là.
C'est ça, une promesse de comparaitre.
J'ai pas entendu parler de ça,
mais pas pantoute. Fait que là, c'était le lundi.
La cause est remise
le mercredi.
Deux jours plus tard.
Il m'avait dit qu'au PDP, j'irais
une journée. Là, c'est deux jours.
Ça va être encore pire.
Ce mec, j'arrive pour lui parler.
Ça va être encore pire, la marde, que je vais
lui domper.
Parce que tu vas dire, vous m'avez arrêté pour rien.
J'ai passé deux jours en prison pour rien.
C'est à de ce thinking-là.
J'ai rien fait.
Arrive au Leclerc.
Oui, je vais ouvrir une parenthèse.
C'est-à-dire qu'on avait le temps en plus de ça.
Là, il faut que...
Tu sais, t'es en bas d'une cour,
de la cour de palais de justice de Saint-Hyacinthe.
C'est tout des
boxes vitrées.
– Genre des bullpens, finalement.
– C'est ça, des bullpens.
Il n'y en a pas beaucoup de femmes
qui passent.
La plupart, c'est des hommes.
– 97-98%
d'hommes.
– Oui, j'étais la seule femme.
Mais là, il faut qu'on me fasse une fouille à nu.
Dans le gros bullpen,
il y a des caméras.
Là, ils te mettent dans un petit coin.
La fouille à nu s'est passée
quand même assez rapidement.
Je suis humiliée,
mais ce n'est pas si pire que ça.
Là, il faut
que j'attende que le transport vienne me chercher.
J'ai des menottes aux mains seulement, mais quand
ils te mettent dans le bullpen, ils te l'enlèvent. J'en ai pas
aux pieds. J'ai des bottes.
Mais là, quand
le fourgon
est venu nous chercher,
c'est pas un autobus. C'est un fourgon.
Première des choses, t'es pas
attaché là-dedans.
Quand t'es attaché, c'est aux mains
pis aux pieds, t'as pas de ceinture
de sécurité
comme un autobus scolaire
c'est pire qu'un autobus scolaire
il y a pas de ceinture
mais c'est pas des bancs un derrière l'autre
t'as une cage
un éconoline genre
c'est ça, pis là t'as le mélange
gars-fille, moi dans la cage
c'était le gars qui mangeait les barreaux,
puis qui criait, puis qui gueulait.
Menottes aux mains et aux pieds,
puis entre les deux, une chaîne.
Et moi, qui est en arrière, qui essaie de se tenir,
t'as des menottes aux mains,
t'essaie de te tenir parce que tu bouges.
C'est comme une chaise sur roulette. Tu que tu bouges. Hé, là.
C'est comme une chaise sur roulette. Tu bouges de même. Fait que de Saint-Hyacinthe
à Laval, dans le trafic, à 5h,
ça a pris deux heures et demie
se rendre là. Hé,
je suis à bleu partout.
Ça n'a pas de bon sens. Tu te poques
partout et c'est tout en métal
à l'intérieur. Tu n'as pas de petits coussins.
Il fait frais. On est le 17 décembre.
Je gèle.
Je gèle en plus.
Il n'y a pas de chauffage en arrière.
Oublie ça.
Je connais un petit peu une situation qui n'est pas le fun.
Mais je m'enrage plus.
Quand on m'a amenée au Lockler,
c'était le bout de la merde.
Quand je suis rentrée là,
au Pellay, là, j'ai pogné un petit deux minutes.
Ça, c'est la première fois que tu te touches au milieu carcéral.
Oui.
Tu as eu des tapes-sédois, des travaux contre nos pères,
des tuyaux, tu as fait un...
La cour.
Ça s'est arrêté à un avocat, une tape-sédois.
C'est ça, c'est ça.
Je vais te donner un exemple. Mon premier crime,
moi, j'ai eu un enterrement de vie de fille
à ma fête, quelques jours
avant mon mariage. Il fallait que j'aille
voler une paire de bonnes nylons aux Zellers.
Je me suis fait pogner.
C'est con.
C'est con, mais quand même que tu dis,
c'est un joke, c'est un enterrement
de vie de fille. Non, non.
C'était une paire de bonnes nylons et j'avais l'argent
sur moi pour le payer. Mais non, c'était comme ça.
Tu sais, c'est ça.
C'est niaiseux, mais c'est le même.
Je suis un petit peu
tête enflée.
Le plus que j'avance
dans le temps. Moi, arrivé là,
je me disais, ça va bien aller. Mais non,
quand je suis arrivé là, tu vois
l'état des lieux.
On ne parle même pas des conditions de détention,
on parle
du bâtiment
extérieur déjà qui est dégueulasse,
mais à l'intérieur, c'est encore pire.
C'est sûr, c'est pas
propre. Les mœurs, c'est pas peinturé
blanc éclatant, là.
T'arrives dans le bullpen
pis tu te rends compte que tu as un souef.
Depuis le début du matin,
ils m'ont donné
une sandwich au fromage
et deux biscuits
à l'érable au Palais de justice.
Quand je suis arrivée
au Leclerc,
c'était le même repas.
La même affaire.
Sandwich au fromage et deux biscuits à l' le même repas, la même affaire. 100 noix de chaud fromage,
puis deux biscuits à l'érable,
puis mon petit verre de jus.
Mais j'étais assoiffée.
Je peux-tu en vendre de l'eau?
Elle me fait juste ça.
Puis elle me montre la toilette.
Bien, c'est parce que la toilette,
qui était bouchée depuis quelques jours probablement
il y a un bouton que tu sens
que tu as un abreuvoir après
j'ai pas bu
non j'ai pas bu
c'est vraiment dégueulasse
tu regardes même le plafond
il y en a
qui pitchent des
des bouts de
ils se font des boules de...
Des boules de papier de toilette avec la barre.
C'est en plein sort.
Puis c'est pas des petits comme ça.
Ah oui, des gros.
Ils font un petit stucco maison.
Oui, c'est en plein sort.
Tu sais, il y a plein de...
Tu le vois que c'est pas entretenu.
Là, à un moment donné, au bout d'une heure et demie,
deux heures, ils nomment ton nom. Là, c un moment donné, au bout d'un heure et demie, deux heures,
il nomme ton nom.
Là, c'est la fouille à nu.
Là, c'est la vraie de vraie.
Insultante,
dégradante.
Je le marque dans mon livre cru,
mais...
Pourtant, je suis une Québécoise purlaine, là. J'ai de la misère à le
verbaliser à force
que ce qu'il nous demande de faire
est tellement intrusif
que c'est épouvantable.
Parce que je vais mettre
quelque chose en contexte.
T'es pas...
On appelle ça un criminel
à cravate? Non.
Mais presque. Non, mais tu comprends ce que je veux dire.
Je veux dire, t'as pas fait de crimes
violents. Non. T'as pas dans tes centres de
vente de drogue, tout ça. Non.
T'as quand même commis un crime.
T'es en interne d'arrestation. Oui, oui, j'étais
un criminel. Avec un motif. Oui.
T'as un vrai motif, tout ça.
Pis tu vis tout ça. Fait que c'est normal que
il y a des gens qui peuvent faire... T'as tout de suite pas commis un crime. T'as un vrai motif, tout ça. Puis tu vis tout ça. Fait que c'est normal qu'il y ait des gens
qui peuvent faire...
T'as tout de même pas commettre un crime.
T'as en plein ça.
Ça, en tout cas, on a chacun nos idéaux.
Bien, la vice-première ministre,
Geneviève Guilbeault,
a dit en plein...
Pas en plein de cours,
mais à l'Assemblée nationale
qu'ils s'attendent pas de coucher dans un holiday inn.
Bien non, je le sais, je ne m'en allais pas là
pour coucher dans un holiday inn.
Ceux qui disent, on va sortir les prisonniers
de prison, puis on va mettre nos aînés.
Faites pas ça, vous allez les faire mourir.
Même pas en rentrant
dans le bullpen.
Mais là où je m'en allais, c'est,
il y a des personnes, parce que
la police, les enquêteurs, étant ce qu'ils sont,
c'est des choses qui arrivent.
Il y a des femmes qui se retrouvent dans la situation dans laquelle tu étais,
c'est-à-dire, bien que pas le temps, on remet, se retrouvent au local.
Oui.
Et qui sont là pour absolument rien.
Ah oui, j'en ai vu.
Des femmes qui n'ont jamais rien fait de criminel ou quoi que ce soit,
parce qu'ils étaient peut-être à une place X ou qu'ils se sont trompés,
qui peuvent se retrouver à vivre des choses comme ça.
Oui.
La façon dont tu me parles de la fouille à nu...
C'est dégradant.
Même si tu as commis un crime, je ne pense pas que c'est quelque chose
que tu mérites à ce point-là, tout dépendant de tes antécédents.
Ce n'est pas comme si tu avais eu le temps de te plugger
avant de partir.
Même si j'avais eu le temps de me plugger.
Exemple.
Quand tu vas à l'aéroport, on appelle ça un scan.
Je fais juste arrêter.
Non, c'est parce que quand on utilise des termes,
c'est une demande que j'ai eue de certains auditeurs.
Quand vous utilisez des termes,
ce n'est pas tout le monde qui connaît.
Je vais te laisser le définir.
Qu'est-ce que c'est, plugger?
Pour se plugger, c'est pour ceux qui n'ont pas compris le terme plugger, c'est-à-dire
s'insérer des choses
à certains endroits qu'on peut
rentrer en douce. Donc, les femmes
ont plus d'opportunités que les hommes.
On a juste une place de plus que
vous autres. C'est déjà quand même
pas mal.
C'est 100% de plus de place qu'une autre.
Mais donc, c'est ça. C'est juste parce que quand on le disait,
le terme plugger. Fait que si tu disais, la façon dont elle s'est rend % de plus de place qu'une autre. Mais donc, c'est ça. C'est juste parce que quand on disait le terme «ploguer», c'est pour ça que je disais, la façon dont elle était,
elle s'est rendue au palais, elle s'est remise.
Ce n'est pas comme si elle t'avait prévu de te faire arrêter,
donc tu n'as pas eu le temps de te «ploguer».
Parce que c'est la raison de la fouille à nu.
Oui, c'est ça.
Pour les choses.
Si tu amènes une bombe ou si tu amènes...
Tu caches de quoi?
Comme moi, j'avais les cheveux longs.
J'avais une grosse toque.
Il faut que tu enlèves la toque.
Tu te brasses les cheveux à l'envers.
Tout d'un coup, tu cacherais de quoi.
Tu es un petit bonhomme, tu tousses.
Oui, c'est ça.
Tu fais des squats.
Mais nous autres, ça va écarter ceci, écarter cela.
Et ça, je peux te compter.
Je l'explique aussi dans le livre.
La petite fille qui était à côté de moi, qui elle
pleurait tout le long,
était dans sa semaine
et avait un tampon.
On lui a obligé
d'enlever le tampon
là-là, pas dans la salle de bain,
là-là, devant les
agents. Bien, les agents
teux. Oui, parce que
ça, je...
J'ai jamais
eu connaissance et on ne m'a jamais
dit, puis les filles me disent tout.
Il n'y a jamais eu
un gardien qui était là
pour une fouille à nu.
Ça, c'est le seul bon point que
je peux leur donner. Bravo.
C'est parce qu'il n'y aurait aucune méthode de défense. C'est parce qu'il n'y aurait aucune méthode de défense.
C'est parce qu'il n'y aurait aucune justification.
Ça n'aurait pas de bon sens.
Puis même encore là,
ça ne donne pas le droit des agentes
d'aller aussi loin dans le demande
d'enlever son tampon hygiénique
pour voir si c'est vraiment un tampon
ou si ce n'est pas une plug.
La petite fille,
elle a même pas 20 ans, elle broye.
Moi, je suis à côté, je me mors les lèvres
parce que moi, j'étais folle raide.
Je m'en suis sautée.
Je suis comme ça.
Là, Louise, c'est ta gueule.
C'est pas le temps.
T'es déjà dans le trouble.
Là, c'est vrai, je vais connaître le trou là
fait que faut que je me calme
et je suis tellement
insultée pour la petite
et faut dire
quand que je suis arrivée
là en 2017
quand qu'on avait les fouilles
c'est parce qu'il y avait
quatre isoloirs
si tu veux
mais des isoloirs
maintenant
parce que
j'ai porté plainte
ils vont jusqu'au
mur. Avant, ils n'allaient pas jusqu'au
mur. Jusqu'au plafond, tu veux dire. Jusqu'au plafond, excuse.
Avant, là, on
se tournait la tête, puis on voyait
les filles qui étaient à côté de nous autres
qui subissaient
les fouilles à nu. Tu dis que c'est à cause de toi, ça?
Oui, parce que... Ah oui, oui, oui. On va revenir
parce que tu sais que t'as fait beaucoup de choses. Oui, oui, oui.
Ça, puis elle brasse ses cheveux.
OK, on va... Non, mais je veux tout en revenir.
Je veux juste y aller par étapes.
Je ne veux pas qu'on skippe.
Non, non.
Et là, est arrivé...
C'est ça.
Est arrivé ma fouille à nu à moi.
Ah là là, c'était...
Ça m'a donné un coup.
Non, tu n'as pas le droit à tes bottes.
Non, tu n'as pas le droit à ton foulard.
Non, tes bijoux, on enlève
tous. Les pursings,
on en brille.
Là, la débandade.
Non, tu ne peux pas garder
ce gilet-là parce qu'il y avait
une cagoule. Soit qu'on coupe ta cagoule
ou tu prends ce qu'on te donne.
C'est comme ça.
Là, tu te sens
déjà moins que rien.
Et là, tu penses en avant de tout le monde,
tous les agents à l'admission,
qui te reposent toutes les mêmes questions qu'on t'a posées.
Mais là, tu sais, il y a quasiment quatre heures,
parce que quand je suis arrivée au palais de justice,
avant d'embarquer dans le fourgon,
tu prends-tu des médicaments?
C'est qui ton médecin de famille?
As-tu une personne ressource?
Bien là, on te repose toutes les mêmes questions.
Est-ce que tu fumes? As-tu besoin
d'un patch de nicotine?
As-tu eu l'occasion de parler à ton chum pendant toute cette année?
Non, non, non. Lui, c'est même pas que t'es ton local.
Lui, t'es parti au palais de justice. Oui.
Pis il y a pas eu d'autres nouvelles. C'est en plein ça.
La seule affaire, c'est parce que j'avais mon adjointe
avec moi,
à qui j'ai donné ma sacoche,
et mes médicaments qui étaient dans ma sacoche.
Même si j'avais emmené ma sacoche avec les médicaments,
je n'aurais pas plus eu.
C'est elle qui a dit, bien, elle va repasser mercredi.
Mais il n'y a pas de nouvelles.
Je n'appelle pas mon gars.
Je ne peux pas, je ne peux pas.
Je suis arrêtée, je suis dans le bullpen.
Puis quand tu arrives là,
il n'y a pas de boîte téléphonique nulle part.
Et là, c'est ça, là,
je suis montée à l'étage après le questionnaire
de te faire un demandé, tu sais, devant tout le monde.
T'as-tu des tendances suicidaires?
Tu sais,
comment t'es, même si j'en avais,
pauvre titre, tu penses-tu vraiment que je vais être assez niaiseuse
pour te le dire? Surtout demander comme ça,
un beau grand saut.
Surtout, quand tu as des tendances suicidaires,
est-ce que tu vas le dire
comme ça, dans un couloir?
Et,
« Oui, regarde, je veux
m'ouvrir les veines. » Plus capable.
Plus capable. « Y a-tu quelque chose que je peux me prendre en haut? »
Plus capable.
Non, t'as pas le goût d'y dire. Puis tu veux pas
le dire. C'est pas comme ça que t'as une approche.
Ils l'ont pas, l'affaire, tout de suite en partant.
Puis la preuve,
j'en ai perdu une cette semaine,
ça faisait deux semaines qu'elle était là.
Fait que tout ça pour te dire,
l'admission...
Tu m'en parlais parce que
quand tu dis que t'en as perdu une cette semaine,
tu parles de...
Tu les appelles tes filles?
Oui, mes filles.
Toutes les femmes qui sont au lac-là, c'est mes filles. Parce que tu en as perdu une cette semaine, tu parles de... Tu les appelles tes filles? Oui, mes filles. Toutes les femmes qui sont au Lac-Las, c'est mes filles.
Parce que tu travailles avec eux autres.
Je travaille pour eux autres.
On va revenir à tout ça.
Je voulais juste mettre en contexte quand tu dis que j'en ai perdu une
cette semaine. Bon, pas que ça fasse, j'ai perdu ma fille.
C'est parce que quand t'es arrivée, tu m'as regardée
et tu dis « Ah, j'ai perdu une fille
mordie. Écoute, j'étais super mal. »
J'étais comme « Tabarnak, on aurait pu reporter
le podcast.
Apprend ça bien, la madame.
Ça t'a quand même ébranlé.
Je pensais que tu venais de dire
que ta fille s'était suicidée cette semaine.
J'étais comme tabarnak.
Ça va être long. Je ne pourrais pas
handle ça. Mais je comprends que ça
vient de chercher par exemple. Oui, ça vient de me chercher. Même si
je ne la connaissais pas, la fille.
On va reparler de tes filles
tantôt. Je vais rester sur toi, juste
pour qu'on ait tout le contexte de pourquoi on est
arrivé à ce livre-là, pourquoi est-ce que tu parles de tes
filles. On va y arriver.
Quand je suis montée en haut
pis que la grosse porte a ouvert, pis qu'elle
m'a refermée en arrière de moi, elle promet des
choses, je criais
en dedans de moi-même, parce que c'est ça,
tu lâches pas un mot, pis Louise
elle a encore,
excuse l'expression, mais elle a encore
un balai dans le cul, là, tu sais.
Ok, c'est un petit,
comme je t'appelais tantôt, c'est une petite
madame qui fait de l'argent, qui est habituée
d'avoir un coiffeur, d'avoir sa manucure, pis c'est pas
une petite chère. Pis les femmes qui sont
là, là, pis je te
jure, c'était comme ça mon thinking.
Une petite madame de Saint-Bruno.
C'est quasiment...
Comme Saint-Bruno.
J'ai hâte de mes grandes chums
de filles qui restent là.
Est-ce que je noue Claudette?
Je te mets ça gros dans
le banlieusard classique qui donne bien sa vie.
Bien anti.
C'est en plein ça.
Une petite madame Mercedes qui fait à moitié vie, bien anti. C'est en plein ça. Une petite madame Mercedes
qui fait à moitié ses stops,
c'est pas grave.
Volvo.
Volvo.
J'habite à Ville-Lorraine
et j'ai envoyé de la BN de la Mercedes
que ça ne fait pas leurs stops
et que ce n'est pas grave.
En tout cas, whatever.
Je ne rentrerai pas là-dedans.
Et là, quand j'ai vu toutes ces filles-là,
j'étais là,
« Tu m'as-tu vu le genre de monde? »
Que c'est ça? C'est tout
croche. Il pue.
Ils sont sales. J'avais
le nez tellement levé.
Ça n'avait aucun sens. »
– Tu étais en jugement à côté.
– À côté.
À côté. Parce que je connaissais
pas ça. Puis comme la plupart
du monde qui ne connaissent pas
ça, on pense ça.
Quand on me dit que c'est pas le contraire,
je l'ai vécu.
Moi, pour moi, c'était toutes des filles qui ne
voulaient rien savoir.
Il y avait des programmes
communautaires.
Le gouvernement met de l'argent
là-dedans pour les sortir
de la marde. Il y a le BS.
Tant pis pour toi,
si tu vas voler un chariot
de viande pour vivre, va travailler.
Si t'es là, c'est ta faute.
Je pensais ça.
C'était synchro, on est-tu nés à ta faute?
Ouais, ben c'est vraiment
ça. Et là, le
mardi,
ben là, je vais pas tout rentrer
dans les détails parce que je vais en donner mon livre. Le mercredi, je suis revenue, là, je ne vais pas tout rentrer dans les détails parce que vous en avez mon livre.
Le mercredi, je suis revenue,
il s'est passé plein d'affaires
du lundi au mercredi.
Parce que j'étais en dedans.
Si vous voulez savoir explicitement ce qui s'est passé
dans ces deux jours-là.
Dans toutes les bonnes librairies du Québec.
Et c'est sûr,
parce qu'on n'en garde pas des quantités.
C'est peut-être mieux d'aller sur le site de Les Libraires.
Tu le commandes, puis il arrive
drette à ta porte.
Amazon aussi, j'imagine.
Non, je ne vais pas le vendre.
Amazon, ils l'ont, Amazon.
Je respecte ça, OK.
Ils l'ont, mais j'ai vu une petite...
Une petite librairie.
Oui, c'est ça
t'as-tu un lien toi tu les vends-tu directement aussi
non non non
peut-être un moment
dans la vidéo on va mettre des liens
pour faciliter l'achat
du livre de Louise
moi j'en ai chez moi
oui tu peux m'en acheter puis moi je fais la dédicace
et je les envoie par la poste
on va mettre ça on va mettre le lien
pour rejoindre Lise.
Excuse-moi, Louise. Appelez-moi Lise, oui.
Louise, pour son livre.
On va mettre dans la description de la vidéo
sur YouTube un lien
pour que vous puissiez rentrer en communication directement
avec elle pour y aller. Ça va aller plus vite.
Son livre directement, ça va aller plus vite. Vous allez avoir une dédicace
personnalisée. Oui, parce que
le deuxième s'en vient.
Restez à l'affût.
Là, les deux autres, parce que le deuxième, ça en vient. Restez à l'affût. Le mercredi,
tu repasses en cours. On va sauter directement.
J'y repasse en cours.
Non médicamenté déjà depuis deux jours.
Je prends des médicaments qui
ont des effets que ça.
J'en prends beaucoup.
J'ai commencé à être médicamenté
il y a à peu près 25 ans.
C'est des antidépresseurs.
C'est des antidépresseurs.
Et je ne lâcherai
jamais ça, ces pellules-là, parce que ça va
tellement bien avec ça.
Mais c'est très...
Il faut faire bien attention
quand tu arrêtes l'effet que ça a.
Il faut que tu sois suivi.
Il faut que ça soit une pathologie
qui descend tranquillement.
Mais moi, du jour au lendemain, ça a arrêté.
Bang! Toc! T'es-tu au Leclerc?
J'ai fait ça moi aussi. J'ai tiré la plogue one-shot
sur... Ah non!
Je pensais que j'allais pas bien avant de prendre les médicaments.
Découverte, quand tu arrêtes one-shot,
tu vas grisement pas bien.
C'est ça. Moi, les derniers jours,
à terre, difficulté à parler.
La tête,
j'étais sûre que j'avais
une tumeur dans la tête parce que
j'avais plus de cerveau. C'était une grosse brique.
À force que ça me pesait.
C'était vraiment pas trop. Ça a pris
7 jours avant que j'aille
mes pilules, puis 3 autres jours
après pour redevenir
normal. Parce que le mercredi, quand je suis arrivée à la cour,
première chose, quand je suis embarquée dans le fourgon,
je me demande, je fais juste brailler pour rien.
Je fais juste, parce que quand ils t'ont arrêté,
on n'a pas parlé exactement, mais quand ils t'ont arrêté,
quand tu t'es présentée à la cour, quand ils t'ont arrêté,
c'était quoi les chefs d'accusation?
Ah, fraude,
recel, ah oui, ils ont dit va,
là. C'est ça, OK. Fabrication
de faux, fraude, recel.
S'adlon. Parfait. S'adlon.
OK. On revient au mercredi.
Le mercredi, bon,
là, tu pleures après rien,
j'avais pas eu mes médicaments, ça faisait déjà deux jours,
puis la dernière fois que je les avais pris, c'était lundi matin avant de me rendre au palais de justice. Là, j'en pour rien. J'avais pas eu mes médicaments, c'était déjà deux jours. Puis la dernière fois que je les avais pris,
c'était lundi matin avant de me rendre au palais de justice.
Là, j'en ai besoin.
Psychologiquement, je suis déjà atteinte.
Je commence à être dépressive.
Je broye pour rien.
Et là, je sors pour embarquer dans le fourgon,
mais là, c'est attaché aux mains,
attaché aux pieds.
Et je ne peux pas mettre mes bottes, là.
Ils m'ont donné des snics de gars bleus, pas de lacets,
trop grands pour moi.
Puis c'est en tissu.
On est au mois de décembre, 19 décembre.
Il a neigé, une affaire épouvantable, le 18.
Donc, je pèle dans la neige, j'ai les pieds mouillés.
Et je broye.
Un des agents qui conduit le fourgon,
ils sont deux,
faites-vous-en pas, tu vois, ça sera pas
si pire que ça, on va
s'arranger, on va
vous rentrer dans le garage,
il y aura pas de problème. Pourquoi?
Pourquoi me rentrer dans le garage? Je comprendsy aura pas de problème. » « Pourquoi? Pourquoi me rentrer dans le garage? Je ne comprends pas. »
Là, je vois la face du gars changer.
Je vois bien quelque chose qui ne marche pas.
« Vous n'êtes pas au courant? »
« Non. »
« Tu es sur tous les postes de télévision,
tous les postes de radio depuis 7 heures ce matin.
La comptable de Sainte-Madeleine vient de se faire pogner.
Ah ouais, à ce point, OK. À ce point-là,
tu te dis, c'était épouvantable.
LCM, le troc d'encoût de mon chum,
qui est plus mon chum.
Tout le monde cherche à parler à du monde
proche de moi pour être
interrogé. Il y en a
qui sont même été
chercher des personnes qui sont même été chercher
des personnes qui sont
qui ont
autrement dit, qui ont porté
plainte contre moi pour les interviewer.
Et ça passe,
non-stop.
Il n'y avait pas personne qui le savait, mais là,
tout le monde le savait.
Là, s'il y a des
photographes, faites-vous en pas.
Moi, dans ma tête, ça y est,
Radio-Canada,
TVA, je m'en vais loin,
TVA, tout le monde
va être là avec les journalistes
comme des vues.
Ils vont vouloir me parler.
Je capote.
Je n'ai pas de pellule.
T'imagines-tu,
psychologiquement, là, je suis à terre.
Quand je suis arrivée dans le bullpen
au palais de justice, en bas,
je me couche en dessous du banc.
Je me couche direct à terre.
Je broye ma vie.
Je passe devant le juge.
Je ne me rappelle même pas tout ce qui s'est dit.
Sauf qu'à un moment...
T'as un avocat à ce moment-là? Non, j'ai pas d'avocat.
L'avocat que t'avais appelé le lundi?
Ça marchait pas parce qu'il faut que tu le rejoignes, l'avocat.
Ça aussi, c'est une autre problématique.
Comment tu veux appeler un avocat quand t'es
en dedans au Leclerc? Ah, avec
les boîtes téléphoniques! Mais
c'est parce qu'il faut que t'ailles à une carte d'appel.
Mais pour avoir une carte d'appel, il faut que
tu attendes 10 jours à la cantine.
Puis il faut qu'il y ait quelqu'un
qui te donne de l'argent. Fait que il faut que tu attendes
le mandat poste. 10 jours pour
un mandat poste.
J'ai pas d'argent, j'ai pas rien.
C'est sûr, la seule place
où je peux appeler dans les premiers jours,
c'est mon chum
parce qu'il y a un téléphone de maison que je peux appeler dans les premiers jours, c'est mon chum, parce qu'il y a
un téléphone de maison que je peux appeler
à frais virés. Déjà là,
la première journée, je n'ai pas pu l'appeler.
Je ne savais pas comment ça fonctionnait.
Et ça a pris...
Parce que c'est tout un phénomène,
cette boîte téléphonique-là.
Il ne faut pas que tu fasses des 1-800.
C'est des 0-800, mais ce n'est pas marqué nulle part.
Fait que là, à un moment donné,
tu te raisonne, même si t'as pas
de médicaments, t'essaies de demander de l'aide.
Parce que moi, ces filles-là,
faut-tu te dire, qu'est-ce que j'ai dans ma tête,
ces filles-là, je les touche pas, je les regarde pas.
— Faut les parler, c'est ça.
— C'est pas mon monde. Fait que, tu sais,
je suis en...
complètement déboussolée.
— T'es supérieure à ces filles-là dans ta tête.
– Ben oui, et là,
la première fois, le mercredi,
le juge
me dit,
on va remettre ça vendredi pour que tu
trouves un avocat.
Là, je sais qu'on a dit
promesse à comparer de quatre parts,
procurateur de la couronne, « Hey, monsieur le juge,
quoi qu'on va passer, nous autres,
ça passe sur les zones.
Pensez au public,
la crédibilité qu'on va avoir du public,
on la relâche.
C'est été médiatisé, un affaire est
fantâme, M. le juge, on ne peut pas faire ça. »
Puis en sachant très bien que c'est le procureur de la Couronne
qui fait ça, pour ne pas laisser sortir
la personne. C'est comme ça que ça fonctionne.
– Mais là, tu sais, parce que t'as été
un peu... On n'est pas rentré dans les détails,
mais je veux dire, si ça s'est rendu aux nouvelles,
puis à ci, puis à ça, c'est parce que...
C'est le...
Le...
Le DPCP.
Mais c'est parce que c'était quand même
gros, là.
Ben, c'était pas un million.
OK. C'était pas un million. J'aime ça. C'était pas un million Ok C'était pas un million
J'aime ça, c'était pas un million
Même ça, un million c'est gros
Non, non, non
Mais même encore là
C'est sûr que quand tu regardes ça aujourd'hui
Qu'est-ce que je pense
J'étais pas dangereuse
Et en plus de ça
Parce que ça a pris six mois pour me sortir de là.
Six longs mois.
Plusieurs avocats.
Parce que les avocats,
écoute, c'est leur job.
Hey, t'es tellement médiatisé, ça nous
prend 5000$.
Cash avant de commencer.
Hey!
Ça n'a pas de bon sens.
Puis, non, j'ai pas ça, 5 000 piastres.
Je l'ai brûlé à mesure, l'argent.
Ne demande-moi pas quelque chose que je n'ai pas.
Mon ex qui en avait, lui, à un moment donné,
est allé déposer de l'argent
pour que la fameuse avocate
qui me supposait de me représenter,
et quand je suis arrivée,
pendant les premiers mois,
les premières semaines, mettons,
dans les premières semaines, et que j'ai rencontré
cette avocate-là,
puis que j'ai su que j'étais sa première cliente
médiatisée, qui n'a même pas été capable
de s'asseoir en avant de moi pour me parler avant
qu'on passe devant le juge,
je dis non, toi, tu ressors.
Non. Fait que je suis repassée
devant le juge, le juge était tanné.
Madame, encore un autre que vous lâchez.
Parce que je ne pouvais pas avoir l'aide juridique.
Mais tout ce temps-là...
Je suis au Leclerc.
La première semaine, les dix premiers jours pas médicamentés.
Parce que j'ai passé, je sais pas,
le nombre de fois...
Parce que là, vu qu'on approchait de Noël,
la journée, le 24 décembre,
je passais au matin pour essayer de me sortir
puis ça n'a pas plus marché.
Je n'avais pas d'avocat qui voulait me représenter.
– Ça a pris six mois de me sortir de là,
c'était six mois avant ton procès?
– Non, non, non, non, non, non.
Je suis sortie en mai 2018
parce qu'on a mis
15 000 $ sur ma tête
pour que je sorte,
avec des conditions de libération quand même assez solides.
Finalement, ton procès a eu lieu quand?
Jamais.
OK.
Parce que, de fil en aiguille,
c'est là que j'ai commencé à me révolter de la prison Leclerc.
Puis que j'ai découvert ce qui se passait à l'intérieur des murs.
Puis que Sœur Marguerite, qui fait du bénévolat là-bas prison Leclerc, puis que j'ai découvert ce qui se passait à l'intérieur des murs.
Puis que Sœur Marguerite, qui fait du bénévolat
là-bas depuis des années
pour les femmes, est venue
dans ma cellule, puis elle m'a dit, c'est une fille comme
toi, j'ai besoin. – Mais là, attends.
T'es arrêtée, tu étais au
palais de justice, comme toi, tu y étais le 17 décembre.
– Oui. – 2017.
– Oui.
– T'es libérée en 2018.
2018.
Mais, on parle de...
Six mois.
Six mois.
Fait que t'allais en cours, mais il y a jamais eu de procès, finalement?
Non, ça a toujours été remis, remis, remis.
Ou ben non, c'est parce que j'essayais d'avoir une libération,
parce qu'enfin, j'ai trouvé une bonne
avocate. Parce que,
imagine-toi qu'au bout de trois mois,
j'ai su
que je pouvais être sur l'aide juridique
parce que ça faisait trois mois que je suis en dedans.
Fait que donc, là,
on n'a plus besoin de payer un avocat
parce qu'avant ça, je payais un avocat
500$ cash à toutes les
fois que je passais
devant le juge, pour me
faire dire, on remet ça.
Ça va prendre un autre 500$,
Louise. Un autre
500$, on remet ça.
J'ai fait ça pendant 6 fois,
parce que j'ai donné 3000$ à ce gars-là.
Pour me
rendre compte, au bout de 3 3 mois que je pouvais avoir
l'aide juridique
donc là je me dis ben là
je peux avoir l'aide juridique, j'ai plus besoin de te payer
oh non non non non, toi ton cas
faut que tu me donnes 500 pareil à toutes les fois
parce qu'il y a pas juste
des Louise Henry pis des
des filles, tu sais il y en a des croches partout
hein, même dans les avocats
cet avocat-là prenait
l'argent cash,
me remettait toujours,
parce que soit qu'il n'y avait pas la preuve, il n'y a rien fait
dans mon dossier. C'est un coup...
– En part 3000 piastres. – En part 3000 piastres.
Un coup que j'ai rencontré
Catherine Daniel Johnson,
maître,
c'est ça, maître Catherine Daniel
Johnson, qui, elle, elle m'a dit
on va faire ça dans les règles de l'heure
elle est venue me voir au Leclerc
on a monté le dossier
et je me suis trouvé des personnes
qui ont mis 15 000$
sur ma tête pour que je puisse sortir
ça a pris 3 semaines tout est à fait
c'est épouvantable
3 semaines
mais moi pendant tout ce temps là
j'étais au Leclerc
t'as jamais eu de procès
oui j'ai eu un procès en 2020
j'ai eu un procès en 2020
parce que j'étais encore
au Leclerc et là j'ai dit
ça suffit
il y a eu un élément
déclencheur
ma chambre de fille s'est suicidée.
Mais j'essaye juste...
Attends un peu, là.
Six mois en dedans, comme prévenu.
Oui, je t'ai prévenu.
OK.
T'es libérée en mai 2018.
Sous caution.
Sous caution, 15 000.
Quelqu'un a payé le 15 000.
C'est ça.
Fait que t'es libérée.
Je suis libérée sous certaines conditions.
Sous conditions, mais...
Sous conditions.
T'es avec soeur.
La condition était que je demeure,
il y avait deux adresses,
qu'elles soient une ou l'autre.
Ce qu'il faut dire, ces deux adresses-là,
c'était les soeurs de mon chum dans le temps.
OK.
Et là, lui a tiré sa plug.
OK, bien, c'est ça, OK. Fait que donc, les deux soeurs... T'as tiré sa plug. OK, bien c'est ça.
Donc, les deux sangs...
Tirent la plug aussi?
Bien, peut-être pas
de cette façon-là.
Parce qu'on était corrects avec ces femmes-là.
C'est mes deux
anges gardiens, ça.
Ils m'ont aidé beaucoup.
Ton chum, c'est juste qu'il a fait comme...
Je ne suis plus capable.
Il ne connaît pas ça, ce milieu-là.
Il se fait six mois que tu es en dedans.
Ou c'est peut-être l'appel du corps.
Je ne le sais pas.
Il a peut-être fait de la valeur.
Parce qu'il s'est trouvé un autre blonde.
Certains hommes, c'est comme ça.
On est des trucs!
Je parle pour nous autres, monsieur.
Il faut dédramatiser.
Non, non, je sais.
Fait que t'es libéré.
Fait que là, OK.
Fait que t'as deux adresses à ton dossier.
Faut que tu vives là ou tu vives là.
Si tu vis pas là,
ben, il faut que tu trouves une autre adresse.
Et le juge, il dit,
« M'as-tu en donné une adresse? »
800 Montée, Saint-FFrançois à Laval.
Fait que je suis retournée au Leclerc.
Attends un peu.
Je veux juste m'attendre. Fait que là, attends,
il se passe quoi en 2018? Mai 2018.
Oui. Et là, oui, je suis sortie.
T'es allée vivre où?
Une des deux adresses
qu'on m'avait donnée. Fait que je pouvais pas
rester ailleurs. Fait que t'es allée là?ée là, chez tes anciennes belles-sœurs.
Oui.
Et en 2019,
juin 2019,
il a fallu
que je fasse un changement d'adresse.
Là, on est passé en cours pour le changement
d'adresse. Il se passe quoi dans cette année-là?
Là, c'est là que Louise
a été...
Le premier six mois en dedans,-là? Ah, là, c'est là que Louise a été... Parce que, première des choses,
le premier six mois en dedans,
quand je suis sortie de là,
suivie par le CLSC,
j'avais plus d'identité.
Mais est-ce que tu travailles?
Non, ben non.
Tu vis de quoi?
Tu vis de rien, parce que là...
C'est tes anciennes belles-sœurs. C'est ça qui me font quasiment vivre, parce que ça a pris du temps c'est sur l'aide sociale. C'est ça qui me font
quasiment vivre parce que ça a pris du temps
avant d'avoir l'aide sociale.
Puis l'aide sociale, t'es coupé.
On t'aide pas bien, bien quand tu sors.
Puis c'est pas évident non plus.
J'ai pas le droit de faire
de comptabilité. J'ai plusieurs restrictions.
La seule
affaire, je commence à écrire
mon livre.
Parce qu'il y a eu
un changement drastique
la troisième semaine
que je suis arrivée au Leclerc au mois de décembre,
début janvier 2018,
où ce que c'est là, j'ai dit
non, non, non, ça marche pas,
où j'ai fait la rencontre de Sœur Marguerite,
où ce que là, j'ai dit...
Parce que là,
j'étais...
J'étais comme eux autres.
J'étais eux autres.
Je suis pareil comme eux autres.
Fait que le jugement est tombé.
Ah, énormément.
Les lunettes roses sont tombées, ton jugement est tombé.
Là, j'ai vu des filles...
Tu voyais plus des crottés, des prisonnières,
tu voyais des semblables.
Oui, des pareils.
Des pareils.
Tu sais, là, maintenant... Tu n'étais pas mieux que ces filles-là.
C'est ça. Les filles qui étaient pleines
de gales, pleines de piqûres
parce qu'elles sont droguées
et tout ça, puis qui ont des types,
s'assoyaient sur ma couchette
avec moi, puis je les consolais.
C'est des filles qui rentrent dans
ma... parce que t'as rendu comme ça.
Là, on m'appelait Mom.
Tout le monde a commencé à m'appeler Mom.
T'es dans une prison au Québec,
c'est pas rappelé Mom.
Bien, c'est surtout une prison pour femmes.
Il faut dire que le vrai Mom est allé...
Attanguée.
Mais là, il y en avait un autre Mom,
mais c'était moi.
Et toutes les fois qu'il y a quelque chose
qui se passait pas correct,
Louise.
Elle garde, on va...
Fait que là, il rentrait, puis j'avais la cellule, la première cellule.
Moms, là, ça rentrait en pleurant.
Soit je suis pas capable de parler à mes enfants, soit j'ai été maltraitée par un agent,
soit...
Regarde, la fille fait le pas.
J'en ai une, c'était la première fois que je voyais ça.
En plus de ça, c'est mutilé avec une lame
de rasoir, là, partout
sur le bras, puis qu'elle rentre,
là, je la cache, parce que c'est sûr
et certain que si on la trouve,
on l'envoie au trou.
C'est sûr, puis le trou, là,
je sais pas si tu le sais, dans une vieille prison
comme la Leclerc, là, c'est quasiment
en terre battue, là, à terre.
Il fait noir. Tu rentres là-dedc, c'est quasiment terre battue, à terre. Il fait noir.
Tu rentres là-dedans, t'es tout nu.
C'est incroyable.
Les filles
sont menstruées et on ne leur donne même pas
de serviettes sanitaires quand elles sont dans le trou.
Tu y as-tu été?
Moi, non. Non.
Ça, ça a été ma peur
longtemps parce que
là, je me batta là je me battais
je me battais
bec et ongle, c'est là que ça a commencé
je prenais tout en notes
tout, tout, tout en notes
et j'avais
tellement peur
qu'on m'enlève
tes notes tu parles?
oui, que
en tout cas, je ne peux pas
le dire le comment
t'es cachée comme si t'étais un cellulant
comme si t'étais illégale
je les faisais sortir
j'ai trouvé un moyen de les faire sortir
pour avoir des copies
parce que j'avais peur
de ne pas les avoir
de ne pas avoir les preuves
les noms, les dates
exemple il y en a une qui venait me voir, Louise Louise j'ai pas eu mon oboxone de ne pas les avoir, de ne pas avoir les preuves, les noms, les dates.
Exemple, il y en a une qui vient me voir. Louise, Louise, je n'ai pas eu mon
aboxone.
Voyons donc.
C'est à peine
à mourir. Louise,
il y en a une autre.
On ne m'a pas donné mes pellules pour dormir.
Ma séroquel. Ça fait une semaine
que je n'ai pas ma pellule.
Regarde, je notais tout. Pour fait une semaine que je n'ai pas ma pilule. Regarde,
je notais tout.
Pour toi, c'était-tu en même temps une façon
d'occuper ton esprit
et de ne pas...
Non, je pense que
j'ai un de mes beaux-fans
qui est décédé, qui m'a dit un jour,
parce que j'avais de la misère
avec Mélanie,
il m'avait dit, Louise,
les bases que tu donnes à un enfant
vont toujours rester là.
Ça va revenir, tu vas voir.
Je pense que c'est ça qui est arrivé avec moi.
Les bases qu'on m'a données quand j'étais enfant
sont revenues.
La flyée,
Louise Henry,
la belle, la bonne,
tu sais, là,
c'était fini.
Là, j'en avais plus de fossiles, puis il ne me restait plus
d'ongles non plus.
Après trois semaines, j'avais de l'ail folle,
pareil comme eux autres.
Puis j'étais fière de faire partie d'eux autres.
Et là, c'est là que je me suis dit,
non, je ne peux pas sortir de là,
puis de faire, bon, ça arrange.
Je ne peux pas.
C'est fait.
C'est fait. Moi, je me suis sauvée.
Bien, je regrette.
Oui, ma priorité, c'est de me sauver moi.
D'abord moi, pour être capable de me dé-sauver.
Bien, c'est ça que j'ai fait.
J'ai commencé à consulter, tu sais, là,
Joanne, moi, je l'appelais ma psy, là,
au CLSC à Saint-Hyacinthe.
Elle a eu une chance, je l'ai eue.
Je rentrais, là, puis j'étais démoralisée.
J'étais là, je suis qui?
Je n'étais même plus capable d'aller dans un centre d'achat
sans me dire, ils m'ont tout reconnu.
Je suis en train de faire des psychoses.
Ils me jugent toutes.
C'était fou.
Puis avec toute la merde que j'avais endurée
pendant ces six mois-là,
que je pensais que c'était les pires de ma vie
et que ce n'était pas les pires, loin de là.
C'était juste pour me préparer
pour quand je suis retournée.
Mais tu faisais juste prendre des notes
ou tu faisais des plaintes sur papier?
Ah oui, des plaintes au protecteur du citoyen.
Et c'est là qu'en plus est arrivé la CACIF dans ma vie.
La CACIF, c'est une coalition d'association
pour la surveillance de l'incarcération des femmes au Québec.
OK.
Fait qu'eux autres, là,
depuis le début,
quand les femmes ont transféré à Laval,
ils savaient très bien que ça n'avait pas d'allure.
Ça faisait déjà deux mois que les femmes étaient au Leclerc.
Il y en a une première qui s'est suicidée.
Puis c'était une femme
qui avait déjà essayé de se
suicider, qui avait besoin
d'être
encadrée.
Elle aurait dû être dans une cellule double
parce que quand tu es
psychologiquement,
il y a danger à suicide.
Il ne peut pas te retrouver tout seul.
Non, c'est une loi, ça.
C'est inné,
je ne sais pas comment dire ça. Dans les prisons,
c'est comme ça. Non, non,
on ne te laissera pas tout seul. On te dit
qu'on va te mettre avec un autre détenu
puis il n'y aura pas
de problème. L'autre détenu va nous aviser.
Ben, ils l'ont mis dans une
chambre double, dans une
cellule double, mais toute seule.
C'est fait.
Regarde,
c'est suicidé.
C'est officiel. Deux mois avant.
Quand ils sont arrivés.
Puis tu le sais qu'elle est fragile.
Ça, c'est la première.
Quand j'ai commencé à creuser,
puis quand je suis sortie à faire venir les rapports du coroner,
et à tout savoir, les rapports que j'ai reçus,
comme de quoi que l'eau n'est pas potable,
d'avoir passé un hiver là-dedans,
que tu dors avec ton manteau et ta tuque
parce qu'il fait trop frais,
de ne pas avoir d'eau chaude,
pas de chauffage,
d'avoir des souris, des rosses.
Avec des animaux de compagnie non désirés.
Ah, puis les animaux de compagnie
sont tellement habitués au monde,
ils traversent dans les couloirs,
on les voyait traverser.
« Ah, ça est rendu dans 10! »
Dans la cellule 10, tu sais.
Ils n'avaient pas peur.
Tu comprends? Parce qu'à force
qu'ils sont
habitués à l'humain.
C'est sûr, tu sais,
il y en a qui me disent « Oui, mais Louise,
tu vas aller à Bordeaux, il y en a aussi de la merde. »
Je sais.
Mais je n'ai pas vécu là, moi.
Je ne peux pas te dire comment est-ce que c'est.
Je peux te dire, oui, ça ne me surprend pas.
Ça ne me surprend pas.
Mais je n'ai pas vécu là.
Moi, je peux te dire qu'est-ce que j'ai vu,
qu'est-ce que j'ai entendu,
qu'est-ce que j'ai vécu.
Ça, je peux te le dire, puis c'est tout ancré
dans ma mémoire, puis écrit.
C'est pas que ça, c'est que je ne me doute même pas
de la quantité d'organisme qu'il doit y avoir, justement,
pour hommes.
Oui, sûrement.
C'est sûr qu'il y en a d'autres qui dénoncent.
Parce que la quantité est plus
nombreuse aussi d'hommes.
On parle de plusieurs milliers d'hommes
et nous autres, 220 femmes.
C'est ça.
Je te parle du provincial.
Fédéral, il y en a 100 à peu près.
Mais là, tu te demandais
pourquoi j'ai pas eu de...
J'en ai eu un procès, là.
C'est ça. Là, 2018,
pendant 6 mois,
t'as vécu avec...
Le premier 6 mois, j'étais au Leclerc.
Ils m'ont sorti.
T'as vécu comme 6 mois chez Troupe de la Mère.
Un petit peu plus que ça, parce que je suis rentrée
en juin 2019.
Le juge m'a donné une adresse.
Si tu veux changer d'adresse, tu vas changer d'adresse.
Mais attends, tu t'es retrouvée...
Tu es arrivée en cours,
il y avait bien une raison en 2019.
Oui, changer d'adresse.
Juste pour ça?
Oui, je voulais m'en aller en appart toute seule.
Ça fait un an que tu es lib libérée, t'es sous condition
j'ai remis mon passeport
ça fait un an que tu vis chez ta belle-sœur
tu veux juste te prendre ton appart à toi
et commencer ta vie
c'est pas juste ça, c'est comme j'expliquais au juge
écoute là
c'est mes anciennes belles-sœurs
tu sais pis
je te donne un exemple.
Mon ancien beau-papa, je l'aimais, je l'aimais,
mais là, je tapais avec mon chum,
puis la fête de ses 80 ans se fait
chez la belle-sœur.
Puis moi, je reste là.
Ben non, il n'est pas venu.
Tu comprends-tu? Ça fait un
brouhaha qui n'a pas d'allure.
Voyons donc, je vais aller dans un
appart. Tu veux changer d'adresse.
Ce qui est légitime, ce qui est
bien normal.
M'en ont donné un.
T'as une date, tu passes devant un juge
pour faire une demande d'avoir le droit de changer
d'adresse. Oui.
Puis on te la refuse. Non, on m'en a donné un.
Le 800 Montée-Saint-François-Laval.
Pourquoi? Le juge, c'est Dredd, ça qu'il m'a dit.
C'est comme ça,
on n'est pas cru.
On est... Tu sais, à toutes les fois que je passais devant le juge,
c'était la même mon petite affaire.
Juste pour te dire, moi, je dis au monde, ça se fait.
Tu vas chercher le jugement de mon...
Quand je suis passée en cour parce que j'ai...
Pour avoir un procès,
parce que moi, je n'appelle pas ça un procès.
Qu'est-ce que j'ai eu?
Moi, j'ai appelé mon avocate.
Attends, ça, on va y retourner parce que là, je suis encore...
C'est ça. Le juge, lui,
il ne voulait pas que je m'en allais à la napparde toute seule.
Mais pourquoi? Voyons,
tu n'es pas accro à la drogue.
Tu as fait de la fraude.
Tu n'as pas de problème de consommation,
tu n'as pas de problème de violence.
Le juge n'a jamais voulu.
Jamais, jamais voulu jamais jamais voulu
je suis pas une bonne fille
ça a pas d'allure
il faut que je sois sur surveillance
tu t'en vas
je me suis en allée
t'as même pas eu de procès
t'es même pas coupable de rien
sais-tu qu'est-ce qu'on dit
c'était loin
c'était loin parce C'était loin, là.
Parce que là, à un moment donné,
là, on voyait que c'est ça qu'il voulait,
le jeu. J'ai une de mes chums
qui est avec moi, dit « Louise, m'en mets
5 000 sur ta tête. Viens-t'en
chez nous. » Mon frère,
qui est même prêt
à mettre son Wenebago en garantie,
procureur de la couronne,
dit « Ben non, on tombera pas de 15 000 à 5 000. » Puis il dit « Le Wenebago en garantie. Procureur de la couronne dit, ben non, on tombera pas de 15 000 à 5000.
Pis il dit, le Wenebago,
c'est un use, pis c'est
une telle année, dans ses beaux termes,
c'est ben trop vieux, ça vaut pas la peine.
Monsieur le juge a accepté,
OK, c'est correct, c'est passé,
j'ai dit non, parce qu'à un moment donné,
faut que t'arrêtes. J'ai dit à ma chum, non, non, tu m'as pas
10 000, tu m'as pas rien.
Mais il y avait déjà 15 000. Non, mais là, si je change d'adresse, le 15 000 est retiré
mais voyons
tu t'es pas fait un crime
t'as pas brisé une condition, tout ce que tu veux c'est déménager
oui
oui, oui, mais ainsi
tout dépendant du juge
ton désir de déménager est considéré
comme un bris de condition finalement
oui, c'est en plein ça pas je suis déménagé non, je demande de déménager est considéré comme un bris de conditions, finalement. Oui, c'est en plein ça.
C'est en plein ça.
Pas « je suis déménagé ». Non.
« Je demande à déménager ».
Oui, « je veux avoir un changement d'adresse, je veux m'en aller toute seule en appart ».
« Tu veux t'en aller toute seule en appart ».
Et moi, je suis tannée aussi.
C'est un autre…
Je veux avancer, il faut que j'avance dans la vie, là.
Le 15 000 de caution que tu as donné il y a un an, tu veux déménager, on le garde,
ça te prend un autre 15 000 de caution si tu veux déménager.
Non, non, le 15 000, ils l'ont remis
au Belsort. Ils l'ont remis, mais là,
ça prend...
Non, mais je pense, s'ils avaient voulu, mettons, s'ils avaient dit
« Ok, tu veux déménager, il n'y a pas de problème. » Fait que le 15 000
de l'année passée, on va le garder, tu vas nous
donner un nouveau 15 000.
Non, parce que le
15 000 appartenait au 100.
Les 100, s'ils se retirent pour que
je change d'adresse, on lui redonne le 15 000.
Parce que j'ai rien fait d'illégal à ce niveau-là.
Ils ne perdent pas le 15 000.
Le 15 000.
Là, il faut qu'il y ait...
Moi, je dis, je veux m'en aller.
Mais c'est ça, quand on a dit, OK, c'est correct.
Mon avocate m'a dit, Louise, ça ne regarde pas bien.
Tu vas retourner au Leclin, ça ne regarde pas bien. Tu vas retourner au Leclerc.
Ça ne regarde pas bien.
Sinon, il faut que tu remettes un 15 000.
Et voilà, c'est là qu'on a, tu sais, ma chum,
Lily, qui a essayé tant bien qu'elle m'en a, mais elle était prête à avoir mon amant.
J'ai dit, non, c'est assez.
C'est assez.
Je retourne au Leclerc.
Il n'est pas question que je refasse un remède
et que je sois obligée d'aller chez vous, ben non je suis morte
non, c'est assez, j'y retourne
fait que je suis retournée au
Leclerc, oh boy
ça on était en
2019, en juin
et en décembre
j'ai appelé mon avocate
je lui ai dit écoute moi ben
on va faire ce qu'on appelle
une sentence de couloir,
comme Claude Poirier disait
souvent. Tu pognes
le procurant de la couronne, tu lui
dis que je suis prêt à plaider coupable
sans attendre mon
procès qui est daté de
2021. On n'est pas
rendu, c'est en 2019.
Il a été programmé trois jours
en 2021, mais c'est passé, il Il a été programmé trois jours en 2021,
mais c'est passé, il a été approuvé à d'autres dates.
Fait qu'à date, au total, t'as fait à peu près un an.
En deux périodes.
En deux shots, 11 mois au Leclerc.
Fait que t'as fait 11 mois de prison.
Au Leclerc.
Pour de la fraude.
Sans violence.
Sans procès.
Mais là, est arrivée la sentence de couloir.
Non, mais je veux juste mettre en compté.
Oui.
Je trouve ça...
Attends, c'est pas fini.
Mais c'est vraiment ça au fédéral, là.
Quand j'ai vu du monde
pour des crimes violents
être relâchés jusqu'à procès,
Oui.
Il y en a pas mal plus dangereux
dans la rue que tu pouvais le liker, toi, là.
Il y en a qui ont fait la même chose que moi,
puis ça a été par des millions et des millions
que ça a passé à la télévision,
puis c'est juste un coup qu'il a eu sa sentence,
quatre ans plus tard, qu'il est rentré en dedans,
le monsieur, là.
Mais moi, c'est moi qui ai pris la décision.
J'ai dit à mon avocat,
« Va voir le procureur de la Couronne.
Il veut sept ans.
Il voulait sept ans.
Il plaide coupable 7 ans
ben j'ai dit je me fous de la sentence
je me fous de la sentence
la seule chose que je veux
comptez en double
en triple qu'est-ce que j'ai fait
mon temps de prévenu
mais quand que le juge va dire
il a ça à faire
faut que ça soit plus que
2 ans et un jour
pis qu'on me transfère au fédéral.
Je ne reste pas ici une journée
de plus parce que c'est moi
la prochaine. Je m'accroche.
C'est trop dégueulasse
ce que je vois, c'est trop
débile mental
de la manière que les femmes sont
traitées.
Ça n'a aucun sens.
Je veux m'en aller au fédéral.
Puis là, c'est là qu'elle m'a dit,
« Tu es certaine de ça? »
Oui.
Elle, mon avocate, me dit,
« Au moins, on va essayer de t'avoir du temps double
pour des mauvaises conditions. »
Pour ceux qui, on le dit,
parce que souvent,
quand tu fais du temps avant d'être condamné,
donc en prévenu, comme tu disais.
En prévention, oui.
En prévention, souvent, ce temps-là va être souvent.
En tout cas, il y a eu une époque, avant Harper,
c'était très, très tôt.
C'est du temps et demi, là.
Fait que c'est du temps et demi ou du temps double.
C'est rare, le double.
C'est rare, mais c'est ça.
Fait que ça va être compté en temps et demi.
Fait que si t'as fait un an,
c'est considéré comme un an et demi de prison,
une fois que t'étais... Fait que si, mettons, t'as fait un an, c'est comme un an et demi de prison. Si t'as fait un an comme pré Pourquoi? Parce que le procureur de la Couronne a fait venir un directeur de l'établissement Leclerc pour, sous serment, dire tout ce que je disais que c'eau est potable. On a des rapports, des analyses
disant que ça a été publié dans les journaux.
Ça doit être vrai.
Le rapport a été publié dans les journaux clavardés,
mais quand même, on le sait que l'eau n'est pas potable.
Comme de quoi que les femmes sont obligées
de passer par l'extérieur pour aller à l'infirmerie, pour aller prendre le médicament parce que certaines ne l'ont pas directement à l'intérieur, c'est fait en rectangle, cet édifice-là.
On ne peut pas faire le tour
parce qu'il y a des passages.
La brique est tombée, là.
C'est condamné.
Fait qu'il faut qu'on passe par l'extérieur.
Ils n'ont même pas de...
C'est ça.
Dans l'âge, je te donne juste un petit aperçu.
Le directeur a dit
ben non, ben non.
À tous les étages, ils ont des
couvre-chaussures
pour traverser.
Ben, c'est deux paires de
claques que les hommes avaient.
Des dix.
On est là pour des femmes. Deux paires de claques.
Qu'est-ce que tu veux que les filles fassent avec des paires de claques?
Ça prend des bottes pour traverser quand il y a deux pieds de neige.
Ils n'ont pas de manteau.
Faut-tu trouver un manteau?
Les femmes sont tout le temps malades.
Non, ce n'est pas vrai.
On dit, parce que je marquais tout,
telle date, telle heure, telle femme a fait une crise d'épilepsie et n'a pas été crue.
On l'a remis dans sa cellule à ne fait-toi une par derrière l'autre, ce qui est très dangereux, avant de faire venir l'ambulance.
Tout ça s'est vraiment passé.
Le directeur dit textuellement, c'est impossible que ça soit vrai
j'en aurais eu connaissance
j'ai toujours ces rapports-là
sur mon bureau
c'est pour ça que j'ai pas eu mon temps
tous les points il les niait
ces mêmes points-là
se retrouvent dans mon livre
puis
avec toutes les preuves établies
il se savait
il savait qu'en rentrant,
qu'il y avait un piège à rats.
Le rat, il est mort là,
puis il a décomposé là.
Il rentrait dans la même maudite entrée que nous autres.
Il sentait l'odeur.
Non, non, non, ça sent très bon.
Après moi, il n'y avait pas de rats puis de souris
qui venaient se prendre dans son bureau.
C'est l'omerta.
C'est l'omerta de tout ce qui se passe.
C'est même pas le pire
qu'est-ce que je vais te conter.
J'étais là. C'est pour ça que je t'ai dit, le premier six mois,
c'était juste pour me préparer
à l'horreur
que j'ai vécu par après.
Le premier six mois, c'est rien comparé au restant du temps que j'ai vécue par après. Le premier six mois,
c'est rien comparé
au restant du temps que j'ai passé là.
Quand je suis arrivée là,
il y avait une fille, OK,
c'est sûr, démunie, puis tout ça,
puis j'en ai rien à foutre, moi,
que tu sois là parce que
t'as tué quelqu'un.
Ma meilleure chambre de fille que je me suis faite
en dedans, elle a eu un homicide.
C'est ma meurtrie, pareil.
C'est à moi, cette fille-là. C'est ma chambre.
C'est ma combattante. On combat
tous les deux. C'est pas parce qu'elle a
commis un meurtre
qu'elle avait le droit de vivre plus que moi
qu'est-ce qu'on a vécu.
La petite fille, elle, c'était de la dope.
Pognée en possession.
Elle a eu son temps,
elle a le pogné trois mois.
Je ne doute pas
avoir fait grand-chose de mal.
Mais quand elle a rentré,
elle venait de subir, la veille,
une intervention
pour se faire enlever le radius.
Il y en a qui disent, ben oui, mais l'intervention
pour enlever le radius, c'est parce que t'as pris de la dope,
tu t'es injectée, pis je
m'en contre-callisse. Je m'excuse.
Elle a eu une opération pareille?
Elle a eu une opération pareille.
C'était de sa faute ou c'était pas de sa faute?
C'est ça, sa plaie est ouverte.
Et il faut qu'elle change son pansement
au CLSC trois fois par jour.
Elle se fait arrêter.
Elle l'a dit.
Tu traînes-tu ta prescription?
Oui, non.
Moi, j'ai été opéré et je n'avais pas de prescription.
Il fallait que j'aille au CLSC tous les jours
pour faire changer mon pansement.
C'est ça.
Il n'y avait pas un papier qui me disait ça.
Bien, Marie, elle, à un moment donné,
elle est venue vers moi.
C'est toi, môme?
Oui, qu'est-ce qu'il y a?
Je peux-tu t'aider?
Elle m'a juste fait ça. J'ai vu son pansement
souillé.
Il y a toutes sortes de monde là-dedans.
Imagine-toi donc,
bad luck pour vous autres.
J'ai une infirmière qui a pété la ballonne
et elle est là.
Fait que je vais la chercher.
C'est infecté, ça.
Elle dit, oui, Louise.
Parle avec Marie.
Appelle quelqu'un de la CACIF,
la coalition. Parce que là,
n'oublie pas que j'ai sorti. Je viens de revenir.
Je sais où est-ce que je m'en vais.
Tu t'es fait des contacts dehors. Tu as parlé avec du monde dehors.
Je sais où est-ce que je m'en vais.
Là, j'ai dit, je veux qu'on appelle tel médecin
pour telle fille. Je veux avoir la prescription
qu'on l'envoie directement à l'infirmerie
du Leclerc.
Il faut que son pansement soit échangé
trois fois par jour.
Puis des médicaments parce que là, c'est infecté.
Là, je te raccourcis l'histoire parce que
ça n'a pas de bon sens.
Moi, je suis proche d'être changée
de place parce qu'à un moment donné,
ils m'ont enlevé
de la place qu'il qui avait les prévenus.
Ils m'ont mis au quatrième pour être déportée
à Joliette.
Moi, je ne voulais pas, mais c'est comme ça.
Et là, la fille, je dis non, non, non.
Les deux derniers jours que je l'ai vue,
il y avait... Non, pas vrai.
Pas les deux derniers jours.
Il était trois jours où ils ont fait ces pansements
quand même, deux, trois jours, qu'ils ont fait pas mal
ces pansements comme faux. Mais les deux derniers où ils ont fait pas mal ces pansements comme faux.
Mais les deux derniers jours, il fallait chialer encore,
puis que je cogne, hey, pansements souillés.
À un moment donné, elle a juste à côté son bras comme ça,
en cafétéria sur une table.
Je te le jure, puis je ne suis pas la seule à l'avoir vu,
on était plusieurs.
Un jet de pudding vert qui a sorti là-dedans,
c'était dégueulasse.
Dégueulasse.
Puis pas juste un peu, là.
Un gros jet.
Je m'en vais en haut,
je suis transférée
à Joliette.
Je sors de Joliette avec la condition
d'écrire mon livre.
Imagine-toi, ils me disent, oui, on te laisse sortir
pour que tu ailles finir ton livre.
Les commissaires me disent ça au fédéral.
Ils savent que j'écris sur le Leclerc.
Parce que ta demande est de transférer au fédéral.
Parce que c'est toi qui voulais aller au fédéral.
Oui, oui, oui, je me serais pendue.
Ils ont fini par t'y envoyer.
C'est là que tu allais finir 5-6 mois.
J'ai été 8 mois à cause de la pandémie.
J'ai été 2 mois de mois à cause de la pandémie. OK.
J'ai été 2 mois de plus à cause de la pandémie.
Mon dossier, j'ai été une des premières qui a pogné la COVID.
La deuxième.
Mais tout ça pour te dire que moi, la fille,
la fameuse Marie, je la perds de vue.
Je sens, ça veut dire en 2021,
je transfère en 2020.
Tout ça pour te dire,
la première nouvelle que j'ai de cette fille-là,
c'est qu'elle s'est faite amputer l'avant-bras.
Elle s'est faite amputer l'avant-bras
quelques semaines après sa sortie,
après son trois mois. Mais ça, c'est pas tout. Parce qu'elle avaitbras quelques semaines après sa sortie, après son trois mois.
Mais ça, c'est pas tout.
Ça avait tellement infecté qu'il n'y avait plus rien.
Yes, sir.
Mais là, c'est pas tout, ça.
Là, j'étais hors de moi.
Quelques mois plus tard,
sa bactérie est encore dans le sang.
Parce qu'il y a une bactérie qui est rentrée, là.
Pour que tu te fasses couper le bras,
c'est sa jambe qui a passé.
Sa jambe,
elle s'est fait amputer une jambe.
Elle se promène en chaise roulante.
Elle a une trentaine d'années.
Sa vie, ça ne vaut pas grand-chose.
La petite Marie,
c'est une des premières que je suis allée chercher
parce que je fais un recours collectif.
Pour un trou au mot, là, Claire.
Pour de la dope.
Ouais. C'est de même qu'on est
traités. Puis ça, c'est
un cas parmi tant d'autres.
Embarqué d'un suicide,
là, je te dis, j'en aurais pour une semaine
à te compter tout ce que,
déjà, moi, toutes les fois,
toutes les fois que je relis les feuilles du coroner
qui disent
« Elle a été mise en cellule double
tu savais
ma chambre qui s'est pendue
avant, je voulais pas le dire
pendue, mais c'est ça c'est dit
mais le suicide
de madame M
on voulait pas
il a fallu qu'elle monte au quatrième
parce qu'elle était plus prévenue
elle avait eu la centaine, il fallait qu'elle soit
extradée
avant de rentrer, dix jours avant
elle a essayé de s'ouvrir les veines
c'est pas dix jours après que t'es correct
ah non j'ai plus le goût de me suicider, moi là ça fait dix jours
j'ai essayé, ça a pas marché
c'est correct, tu peux me monter en haut
tout seul, y'a pas de problème
on est quatre filles qui disent aux agents carcérales,
que j'appelle moi des gardiens de prison,
ce ne sont pas des agents carcérales, ça.
On dit au personnel,
« Hey, je ne veux pas laisser l'air.
Vous le savez, ça n'a pas d'allure. »
Ça fait une semaine, en plus de ça,
qu'elle se fait intimider par une autre détenue.
Ça doit faire quatre jours qu'elle n'a pas dormi.
Elle ne fait pas bien. Elle a demandé à voir
sa marguerite. Psychologiquement,
ça ne va pas du tout.
Sa marguerite?
Sa marguerite, c'est une soeur qui fait du bénévolat.
Tu as compris, sa marguerite.
Non, soeur marguerite.
C'est une soeur qui fait du bénévolat
pour les femmes depuis, je ne sais pas combien d'années.
Elle a demandé à la voir.
Et elle ne file pas bien.
Puis là, moi, avec le background que j'ai,
parce que je suis sortie, je suis là,
laissez-moi là.
Je sais que vous pouvez.
Non, non, c'est les règles.
Non, non, regarde.
Je sais comment ça marche.
Puis tant que je cite,
il y en a une,
elle a passé deux ans comme prévenue,
comme détenue.
Elle a pogné une sentence de deux ans.
Vous l'avez laissée sur l'étage prévenue avec ma meurtrie pour qu'elle en prenne soin.
Mais laissez-moi là en attendant qu'elle se fasse extrader.
Hé, Henri, on connaît notre job.
Puis je me rappelle encore de l'agent qui m'a dit ça, comme si c'était hier.
Madame M s'est retournée à me regarder,
puis elle m'a dit, « Take care, Louise. »
Elle monte en haut.
Deux jours plus tard, elle était morte.
C'est inconcevable.
Il savait qu'elle était en détresse psychologique.
Il savait, dix jours avant,
elle avait essayé de se suicider.
Expliquez-moi pourquoi,
tant qu'à mettre du monde dans le trou pour rien,
parce que des fois, c'est juste parce que tu brailles,
ils te mettent dans le trou.
Qu'est-ce que c'est faire?
Vous n'avez pas une caméra.
Vous avez les moyens pour la vérifier
Mettre avec une autre fille
Être en cellule double, être toute seule
Voyons donc
Puis je vais aller plus grave que ça
La fille elle se voulait en tabarouette
Elle l'a fait assise
Faut-tu que tu sois découragée
Écoeurée du système
Pour faire un acte comme ça?
Euh, oui.
Mais il la traitait comme de la merde.
Elle aussi, elle a fait des fouillannues.
Elle aussi, elle a mangé de la merde.
Puis tu sais, là,
c'est pas parce que t'as commis...
Je te dis pas que
soyez bons avec nous,
on en a de besoin. Non, c'est pas ça.
On a des droits.
En tant que détenus, on a des droits.
Vous ne demandez pas des privilèges. Non.
Donne-moi mes droits. Tu demandes juste que les droits soient respectés.
Oui, c'est mes droits que je veux.
Droits à l'eau potable.
Droits aux soins de santé.
Nous autres, les femmes, on a besoin d'un
gynécologue de temps en temps aussi.
D'avoir un psychologue aussi pour nous autres.
Comment ça qu'on n'a pas ça?
Comment ça qu'il n'y a pas...
Ah, c'est parce qu'on n'a pas assez de personnel?
Parce que la grosse joke là-dedans, c'est ça.
Un manque de staff.
Un manque d'effectifs.
Hey! Tu n'aimerais pas me faire craindre
que tu n'es pas capable?
Quand il arrive un émeute, vous n'en trouvez pas d'effectifs?
Bien là, c'est 220 femmes.
Qui?
Il manque d'effectifs, mais il manquerait peut-être
moins d'effectifs s'il ne colsait pas du monde
qui sont en attente de procès
pour rien dans une colise de cellules.
Attends! Je ne comprends pas.
En plus,
le fait que là-dedans,
tu as une quarantaine de femmes,
c'est parce qu'elles ont des problèmes
psychologiques sévères.
Il y en a qui sont pas toutes là,
qui ont fait des psychoses, des schizophrènes,
parce qu'il y a pas de place ailleurs.
J'étais sûr que j'avais été
un du maçonnette.
Excuse-moi.
Moi, je l'ai fait.
Mais pas moi.
Excuse, on dédramatise.
Non, non, non, mais regarde,
c'est pas ma vie, c'est sûr.
T'as dit quelque chose.
Pourquoi? C'est ça.
Pourquoi que dans les hôpitaux,
je le sais qu'il n'y a pas plus de place
dans les instituts psychiatriques.
Je le sais.
Mais t'es-tu obligé de le faire vivre,
ce calvaire-là, ces filles-là?
Ils sont à jaquette,
puis ils sont obligés de faire du dodo d'après-midi
pour pas trop achaler les agents.
Hey!
Ça prend quelqu'un qui va être avec eux.
On est des humains, on n'est pas des déchets.
Tu comprends?
Il n'y a aucune humanité avec les personnes
parce que si tu es rendu là
t'as un problème
on a un problème que ça soit
de boisson même moi je n'avais un problème
il n'est pas gros
comparativement aux autres
mais tu sais la fille là
parce que plus de 68%
de la clientèle au Leclerc,
c'est des bris de conditions.
Parce que ça marche
pas trop fort, votre manière de faire.
C'est ça,
la femme là-dedans qui me tue.
Tu vois bien, c'est une criminelle,
ça fait 10 fois qu'elle vient.
Tu vois bien que c'est parce que ça marche pas
qu'elle revient. Quand elle est dehors,
tu la laisses. Elle te laisse sortir avec
un ticket d'autobus par range-touille.
Les programmes de réinsertion
sont super bien faits, sont super bien pensés
au Québec. Quel problème?
Quel programme de réinsertion
pour les 220 femmes?
Hey, c'est... Je regrette, là.
C'était de l'ironie.
J'ai essayé.
C'était chrismat d'ironie.
Tu sais, quand tu dis qu'il y a une fille
Ça fait 11 mois qu'elle est là
Qu'elle a fait son temps
C'est moi qui est allée la chercher
Ils l'ont laissé sortir avec 11 piastres
Et cuck dans ses poches
Avec des sacs en papier
Parce que t'as pas de valise quand tu sors de là
Avec ton stock que t'as ramassé pendant 11 mois
Tes souvenirs, tes papiers
Ton petit linge.
Quand je l'ai sortie, la photo apparaît dans le devoir.
Elle broye.
Elle, cette fille-là, aujourd'hui, pourquoi elle n'est pas rentrée?
Ça se peut-tu que c'est parce que Louise est allée la reconduire chez elle?
Elle a pris un café avec elle.
T'es-tu correcte comme ci? T'as-tu fait ci? T'as-tu fait ça?
Puis avant qu'elle sorte,
en plus de ça, elle m'appelait
à toutes les semaines.
On a fait ses impôts. On a fait
revenir ses cartes d'assurance maladie.
On l'a préparé
à la sortie.
Tu l'as aidé.
En tant qu'humain.
Tu l'as structuré un peu.
Mais en tant qu'humain, pas un agent de libération
qui va venir te voir, qui a une trentaine d'années,
qui sort d'école, j'ai rien contre eux autres.
As-tu une job? Combien tu fais par mois?
Combien tu dépenses? OK, t'as pas...
Parfait, bye, peace là-dedans.
C'est pas mal, on s'entend, là?
T'as tout compris.
C'est pas ça qu'il faut.
Tu peux pas être en plus, quand t'as tout compris c'est pas ça qu'il faut tu peux pas être en plus
quand t'as fait ta sentence
sortir de là pis d'être encore
sur le régime
de cette structure là
il faut que ça soit plus
élargi, plus
plus humaine
moi là
j'ai été en maison
de transition, quand tu sors du fédéral faut que tu yai été en maison de transition. Quand tu sors du fédéral,
il faut que tu ailles en maison de transition.
Ça aussi, c'est le plus beau cadeau qu'on m'a offert.
Moi, je me suis offert le cadeau de plaider coupable
pour m'en aller au fédéral.
Le fédéral m'a ramassé, là.
La journée même que je suis rentrée,
ils m'ont dit, tu t'en vas voir le psychiatre, toi, là.
Le lendemain ou le surlend tu t'en vas voir le psychiatre, toi, là. Le lendemain
ou le surlendemain, je voyais le psychiatre.
Puis c'est à partir
de là que je suis remontée.
Là, là, là, là, là,
au Pellay. Parce que je ne pouvais pas
aller plus bas, je voulais me tuer.
La prison fédérale t'a aidée à remonter
la prison provinciale.
Oui. Oui.
Encore aujourd'hui,
moi, je peux aller au pénitencier.
Je vais rentrer là.
J'ai même une détenue
que j'ai sur tutelle aujourd'hui.
Tu sais, la petite fille,
elle m'appelle,
elle a besoin de ci,
elle a besoin de tout ça
ou je peux aller la voir.
Elle me disait, tu comprends?
Je peux aller là.
Je suis allée faire des conférences, parler avec les filles au max. »
Ils m'acceptent à bras ouverts.
Parce qu'ils savent d'où je viens, où est-ce que je suis rendue, parce que c'est une création d'eux autres.
Avec le programme.
Je suis partie de là avec un coffre à outils, mon gars,
folle à bouchons.
Puis là, après ça, je me suis en allée
à la maison de transition,
la maison Thérèse Cassegrain à Montréal.
Wow!
Là, en plus de ça, tu regardes...
Honnêtement, je pense que c'est une des premières fois
qu'on va entendre parler en bien des maisons de transition
parce que la plupart des gars qui sont passés ici
m'ont parlé de maisons de transition et ont trouvé ça...
Encore là, je ne connais pas les maisons de transition.
C'est pour ça que j'adore avoir justement ta version,
cette version-là.
Je me sens comme chez nous.
J'y étais, j'ai dit passé.
Puis bon, j'avais un meeting dans la chapelle.
Moi, je loue la chapelle quand je veux.
J'appelle avant.
Je m'en vais me faire une tasse de café,
une sandwich. J'ai faim.
Je suis comme chez nous.
Ils ne nous refusent pas l'entrée,
eux autres.
J'arrive, j'ai besoin de mes câlins de Ruth,
mes câlins de Christine.
La directrice, Christine, de la maison de transition,
elle nous considère
toutes comme des fleurs.
J'ai dit, moi, si je suis ta fleur,
toi, t'es ma terre.
Parce qu'elle était rough
avec moi. Elle était rough.
Mais ils ont tous
vu en moi
ce que je voyais
pas encore, que je me rende au point
où je suis là.
Quand Crute, elle me disait, Louise, un petit faux pas, tu perds ta crédibilité.
Oups, il faut que tu fasses attention,
tu vas perdre ta crédibilité.
Mon livre n'était pas sorti encore.
Quand j'ai eu sorti mon livre,
elle ne m'a pas lâchée non plus.
Ta crédibilité, Louise.
Il faut que tu y ailles de jour en jour.
Il faut que tu fasses attention. Tu vas peut-être de jour en jour. Faut que tu fasses attention.
Tu vas peut-être tout gâcher ça.
Faut que tu fasses attention.
Elle arrêtait pas de me répéter ça.
Bien, aujourd'hui, je vois le ventre
quand je regarde ce que je suis rendue. Je suis tellement fière.
C'est grâce à eux autres.
Puis en plus,
Christine, elle m'a fait...
Parce que j'étais supposée d'être là juste trois mois.
J'étais là neuf mois. En transition? Oui. La première fois, c'était elle qui m'a fait, parce que j'étais à suppose d'être là juste trois mois, elle était là neuf mois.
En transition? Oui.
La première fois, c'était elle qui m'a donné,
non, t'as pas compris, trois mois de plus.
Bang!
Hé, je la haïssais.
Ah, que je la haïssais.
Mais le dernier trois mois,
j'étais quasiment contente
de l'avoir.
Je dis OK, je suis correcte, je l'accepte.
Moi, j'étais encore meilleure, mais que je sorte.
On m'a fait allumer sur
un paquet de lumière, tu sais, les conseillères
qui sont là. Je les remercie
à toutes les fois qui sont là pour m'avoir
aidée à retrouver le bon chemin.
Sœur Marguerite
aussi. Puis d'aider,
c'est ça, parce que, si on
revient au Leclerc,
c'est pas une prison qui est
maximale, parce qu'on oublie pas,
là. Tu sais, je t'ai même
pas parlé de l'architecture de ça.
C'est-tu dans... Puis on dirait, tu sais, quand t'es
dû, que ça soit étoué, là.
On dirait que toute ta vie, il y a
quelque chose qui arrive. Ah, ça arrive à toi.
C'est-tu drôle que ça arrive à toi? C'est pas
pour rien. J'étais la seule cellule... Ça m'a donné cinq minutes de me débarrer, ça arrive à toi. C'est-tu drôle que ça arrive à toi? C'est pas pour rien.
J'étais la seule cellule. Ça m'a donné 5 minutes
de me débarrer, moi, le matin.
Il y avait de la misère
parce que c'est les anciennes serrues.
Tu sais, c'est pas un piton.
Non, non, non. Ça sauve
tout, une à une.
Avec des grosses clés.
Avec des grosses clés, c'est les portes
d'origine
de 1945.
Je suis heureux de commencer à être fatiguée.
Moi, la mienne, elle bloquait tout le temps.
Je disais tout le temps la même affaire.
Chasse, on n'est pas dans la nuit.
Il y a le feu.
Ouh!
Ce n'est pas pour toi, ma belle.
Pas aujourd'hui.
Ça n'a pas de bon sens.
Vois, c'est ça de la lue.
Ça va faire huit ans
qu'on est là en attendant.
La prison Tanguay
n'est même pas démolie encore.
Ça se posait de se faire cette année.
Le ministre Bonnardel,
en décembre 2023,
décembre 2022,
parce que le protecteur
du citoyen, je suis allée le rencontrer
à un moment donné, minute, wow, wow, wow.
Tu sais, le moment que le protecteur du citoyen
me dise, on le sait que vous n'avez pas de moustiquaires,
les filles, on a quasiment
exigé, ils en ont mis.
Je suis allée les voir.
C'est comme ça qu'ils ont mis des moustiquaires.
Ah ouais? J'ai dit, sais-tu que c'est juste au premier
pis au deuxième? Troisième pis le quatrième, il n'y en a pas.
Non, non, non, il y en a partout.
Juste prends ton char et vas-y.
Tu vas le voir.
Ils t'ont dit que.
Mais il n'y en a pas plus encore aujourd'hui,
il y a un an plus tard.
Tu comprends?
Le quatrième a été fermé.
Ça faisait pratiquement presque deux ans.
Ils ont commencé à l'ouvrir.
Ils ont enlevé les pigeons qui étaient rendus là.
Mais ils n'ont pas nettoyé
les fientes de pigeons.
Ils ont commencé à faire peinturer
les filles.
Pour de la marde? Oui.
Je ne sais pas ça,
il y a trois ans,
la semaine passée, il y en a une qui sortait
et elle m'a appelée. Louise, c'est dégueulasse, elle se dépêche
pour aller voir son médecin parce qu'elle avait pas de garde
de protection, pas de masque de protection
non plus pour aller peinturer
dans le marbre de pigeon
sais-tu quelle sorte de maladie que tu peux
pogner?
c'est un nouveau primer ça
pigeon ship
ça a aucun sens
le ministre Bonnardel après que
le protecteur du citoyen
a dit là il faut que vous fassiez de quoi
ça presse
dans le mois de décembre l'année passée
après que Geneviève Guilbault
s'est allée au ministère
du transport
celui qui s'occupe du ministère
de la sécurité publique maintenant c'est
monsieur Bonnardel
ministre Bonnardel,
ministre Bonnardel.
Ben, lui est arrivé devant... Je disais, hé,
ils vont... Ils ont décidé, là.
Ils vont construire
une prison pour femmes
provinciales.
Mais attendez, là.
Ça va être une prison, là.
Elle va coûter
400 millions de dollars.
220 personnes qu'il faut mettre dedans.
420 millions de dollars.
Elle va être prête à peu près dans 7 ans.
À peu près dans 7 ans.
On va démolir
la maison Tanguay,
puis ça va être long.
7 ans.
40 millions.
Moi, un coup qu'il y a eu comme une quête presse...
400 millions.
Oui, c'est ça, j'ai dit comment 40?
Non, non, c'est 400 millions, près d'un demi-milliard.
Peut-être que j'ai trompé, Lucie
peut-être qu'il vous l'a dit 40, puis qu'il n'y a pas personne
non, je suis sûre que non, c'est vraiment 400 millions
je fais des farces là
400 millions
Radio-Canada m'appelle
pour me demander
avez-vous entendu
le communiqué de presse
du ministre Bonnardel
je dis non, je t'envoie le lien tout de suite,
Louise, regarde ça, puis
je te rappelle. Je dis, laisse-moi
10-15 minutes, là.
Ça a passé, 10-15 minutes. Il aurait fallu
qu'elle me laisse 2-3 jours.
J'étais tellement
hors de moi.
Hé, je dis, là,
ta première impression...
La première impression, bien moi, c'est parce que vu que je connais le domaine et tout ça, je me demande ta première impression. C'est quoi? La première impression,
c'est parce que vu que je connais le domaine,
je déteste qu'on risque de mon intelligence à ce point-là.
400 millions pour une prison de femmes.
Ça va coûter en tout et partout 400 millions
pour construire une prison pour femmes.
C'est pas ça qu'il faut qu'ils disent.
C'est pas ça la vérité.
Parce que juste en avant du Leclerc,
il y a une prison pour 300 personnes
qui s'est faite construire
au coût de 40 millions de dollars.
Ça a pris deux ans.
Et ça se trouve...
Faut pas dire prison,
mais c'est une prison pareille
pour les migrants.
Nos migrants,
qui ne sont pas supposés d'être incarcérés,
sont juste en avant de la classe.
Ça a pris deux ans pour la construire.
Là, ça fait huit ans qu'on attend.
Puis on va attendre encore.
Vers 2030, les femmes vont pouvoir rester.
Ils ne font pas plus de rénovation
pendant ce temps-là.
Quand ils disent qu'on a mis de l'argent.
Emmenez-moi les factures. Je suis
comptable. Je travaille là-dedans. »
Où tu as mis l'argent? C'est beau de dire
« J'ai mis 9 millions. » Mais où tu l'as mis?
Tu sais, la SQI,
la Société québécoise d'infrastructure,
elle t'a demandé, vous l'avez fait
réparer quoi? Système de chauffage?
La plomberie?
Non. Il n'y a rien de tout ça
qui a été changé. Les fenêtres?
Pas la buanderie, mais
la grosse chaudière pour
la chaleur? Non.
Je ne sais pas où est-ce qu'ils ont mis l'argent.
Peut-être dans leur poche, mais pas
dans le bâtiment.
Aujourd'hui, tu es en
recours au collectif. Je vais essayer
d'amener un peu sur ce qui se passe aujourd'hui.
Tu parlais de ton deuxième livre
qui va porter sur...
La suite.
C'est pas fini, ça continue.
Ton recours au collectif en ce moment...
En fait, c'est pas ton recours au collectif.
Tu fais partie d'un recours au collectif.
Je suis l'investigatrice.
Le porte-parole, si tu veux, du recours collectif.
C'est moi qui ai trouvé le cabinet d'avocats
avec la CACIF, qu'on a travaillé
et qu'on a mis des...
Dans le fond, c'est toutes mes preuves.
Mais le recours collectif est...
Contre qui?
Pourquoi?
Le ministère de la Sécurité.
Dans le but de, tu sais, un peu, si on y va.
C'est contre le ministère de la Sécurité publique
pour les conditions de détention inhumaines du Leclerc.
Puis ça commence à 6 millions.
Combien de filles?
C'est difficile à dire le nombre de filles.
On ne parle pas...
De telle date à telle date.
C'est en plein ça.
De telle date à telle date.
Et j'espère de tout mon cœur
que ceux qui ne sont pas dans le recours collectif,
mais que le mien passe,
qu'ils en partent un eux autres avec le date
le but c'est
d'arrêter
le but c'est split pot
puis peut-être que ça va les réveiller
ça a coûté 6 millions
moi c'est un politicien qui m'a dit ça
on va peut-être sortir 50-60 millions
puis en construire une en deux ans
c'est en plein ça
moi c'est un politicien qui m'a dit
Louise,
parce que je ne comprenais pas pourquoi, pourquoi vous autres,
les politiciens,
que tu sois député
fédéral, provincial, ministre,
tout ce qui est politique, expliquez-moi
pourquoi vous ne prenez pas les devants.
Ça n'a pas de bon sens.
Je trouve ça inhumain,
ce qui se passe à l'autre bout,
qui garde des otages. Je trouve ça éphumain qu'est-ce qui se passe à l'autre bout qui garde des otages
je trouve ça épouvantable
pourquoi qu'il n'y a pas personne qui prend
notre cause à nous autres
pis le veut dire, moi je suis un politicien
faut faire de quoi
c'est pas vendeur
pas juste ça, le monde qui sont
les élus, qu'on appelle ça, le monde qui sont au pouvoir
ils en ont pas
de pouvoir
c'est comme un ministre le monde qui sont au pouvoir, ils n'en ont pas de pouvoir.
C'est comme un ministre, ça n'a pas de pouvoir.
Donc, on va le laisser mourir. Non, mais il faut qu'il y ait en haut
et c'est en haut. Je veux dire,
un sous-ministre a plus de pouvoir qu'un
ministre parce que le sous-ministre, souvent,
lui, il va être là et c'est lui qui continue les dossiers
et c'est lui qui connaît le monde.
Tu comprends? Mais je pense que si je comprends, vous autres, oui, il y a là, puis c'est lui qui continue les dossiers, puis c'est lui qui connaît le monde. Tu comprends? Mais je pense que...
Si je comprends, vous autres,
oui, il y a une poursuite de 6 millions
parce que tu peux pas faire une poursuite pour Henri.
Non, non, moi, un 5 de piastres,
puis je veux que le plus de filles
en aient les redevances.
En même temps, le but, c'est pas de faire de l'argent.
Le but, c'est de tabarnak.
Si on a gagné,
ça marche pas, c'est parce qu'on a raison. Donc, si on a raison, faites de quoi? C'est ça, c'est de tabarnak si on a gagné, ça marche pas c'est parce qu'on a raison, donc si on a raison
faites de quoi? C'est ça, c'est ça
parce que là il y a un juge qui dit vous avez raison
fait que hey, on a raison, on a un jugement qui dit
on a raison, on vient de gagner 6, 7, 8
10 millions, whatever le montant, on vient de gagner
de l'argent, fait qu'on a raison, il y a un juge
qui dit c'est de la crise de marde
fait que là ça donne des arguments
pis du poids de plus pour faire hey
mais la meilleure la première, première Ça donne des arguments et du poids de plus pour faire « Hey ». La première raison, je ne comprends pas,
pourquoi qu'au fédéral, ce n'est pas bon pour les hommes,
mais au provincial, c'est bon pour les femmes.
Voyons donc, c'est quoi cette affaire-là?
Ce n'est pas une annonce de rosoir gilette.
C'est sûrement pour la même astide raison que quand tu passes du Québec à l'Ontario,
pourtant c'est la même température,
crispement point, même route,
parce que le Québec est la province
la plus taxée,
où on paye le plus d'impôts.
En fait, je veux dire, la province,
en Amérique,
on est la place la plus taxée
et on est la place où les services sont le plus
de la marde.
C'est inconcevable. C'est vrai ce que je dis services sont le plus de la marde. C'est inconsolable.
C'est vrai ce que je dis.
Nos routes sont de la marde.
Notre système de santé de partout.
Je connais plein de Québécois
qui vont en Ontario.
Je connais plein d'infirmières québécoises
qui travaillent en Ontario.
Parce que c'est mieux que si.
Je vais souvent en Ontario.
Écoute, tu sens la différence en route.
Il y en a une frontière entre le Québec et l'Ontario,
tu sais, roule en chaude. C'est l'asphalte.
Tu l'entends, c'est l'asphalte.
Fait que c'est pour ça, parce que quand c'est
le provincial, le Québec, tu sais,
c'est mal géré depuis des années.
Toi, t'es mal géré au Québec.
Je suis Québécois, je suis fier d'être Québécois.
J'ai des tattoos représentant le Québec.
J'ai le Québec de tatoué sans main.
Je suis un fier Québécois,
mais je trouve tellement que notre crise de province,
c'est mal géré.
Mais ça, tellement de points.
Tu sais, c'est niaiseux.
Geneviève Guilbeault en a parlé un peu,
mais elle a envoyé ça à sa sous-ministre.
Mais j'ai fait envoyer mon livre,
parce que vous savez que
François Legault, il y a
un club de lecture, j'ai fait envoyer
mon livre. Jamais un mot.
Il n'y a jamais...
C'est une petite affaire de dire
ben oui, huit ans,
huit suicides, ça, c'est en part des tentatives.
C'est pas son avantage, c'est pas beau,
c'est pas propre. Ben non, je vais passer,
pourquoi? Faire un tunnel pour enlever le trafic entre Lévis et Québec. Ah pas beau, c'est pas propre. Ben non, je vois pas, c'est pourquoi. Faire un tunnel pour enlever le trafic entre Lévis
et Québec. Ah ben ça, c'est plus
important. Ben oui, parce qu'écoute,
il y a du trafic à côté.
Là, tu sais à quel point
ça s'est rendu grave?
Il y a des filles qui m'appellent, qui ont lu mon livre
pis qui me disent, Louise, Louise, je veux pas
y aller. Tu sais, des fois,
je dis, lisez-le mon livre, mais des fois, je me dis, oh ben là, il y a pas les filles qui s'en vont dedans. Il y en me disent, Louise, Louise, je ne veux pas y aller. Tu sais, des fois, je dis, lisez-le, mon livre.
Mais des fois, je me dis, oh, mais là, il n'y a pas les filles qui s'en vont dedans.
Il y en a une, là, elle était abasourdie.
Ce n'est pas vrai que c'est écrit, je dis, oui, tout est vrai.
Mais Chris, si on t'écoute, on se dit, si on est une femme et qu'on commet un crime,
bien, que tu te fasses arrêter par la police.
Pogner deux plus un.
Cracher dessus, puis frapper, puis essayer de voler son gun.
Comme ça, tu vas avoir une plus grosse sentence.
C'est en plein ça.
Moi, là, il y en a qui vont passer en couple.
Là, ils m'appellent, Louise, Louise,
je vais pogner, mettons, aussitôt que...
16 mois, ben non, non, regarde.
Pleine coupable, pis pogne 2 ans.
Ou ben non, ils disent, ben c'est parce que mon avocat me dit
que je vais peut-être sortir au sixième.
Oublie ça, un sixième, c'est fini.
Ça existe plus.
Non, mais les avocats,
si ils sont faits, 5$, c'est comme ça.
Au tiers, ils calculent le tiers, là. Pis ils disent, oui, mets, 5$, c'est comme ça. Au tiers,
calcule le tiers.
Puis dis-toi, mets un mois de plus s'il faut.
Puis même deux mois de plus, ça va t'aider.
Tu sais, je veux pas faire envahir Joliette,
mais c'est ça.
Va au fédéral.
Moi, là, oui, c'est vrai.
C'est fou, là.
Ça n'a aucun cris de sens de dire ça.
Parce que tu vas être suivi.
Tu vas avoir des programmes.
Moi, tous les jours où je me levais,
j'allais au programme.
Ça me fait du bien d'aller là.
C'est sûr que...
Je ne suis pas tout seul.
Attends un peu.
Il y en a qui ont commis des crimes graves.
Des mutilations de cadavres.
C'est grave.
Je vois le vent. Ils suivent les programmes, ils s'en viennent, ils vont sortir.
Puis, ils vont faire de quoi? Ils vont m'aider en plus de ça, avec tout ce qu'on est en train de faire pour les femmes.
C'est fou, là.
Tu as d'autres provinces du Canada, les filles du fédéral se font transférer à Joliette pour les femmes
parce qu'elles sont bien organisées avec les programmes
puis la remise.
Tu sais, quand tu ressors, les deux pieds s'asphalte.
Et aussi, on t'envoie à la maison de transition
avant de t'envoyer chez vous.
Avec un billet d'autobus puis 11 piastres.
Non, mais ça, le provincial fait ça. Le clan, là,
mais il faut pas...
C'est ça que je t'ai dit.
J'ai reçu une fille qui travaille avec le milieu de différence
plusieurs fois depuis que je l'ai reçue, que je l'anime drop,
parce que je trouve ça incroyable, parce que c'est ça qu'elle dit.
Elle dit, tu sors de prison, là.
Elle dit, mettons, là,
justement, tu sors, t'es à Laval.
Là, t'es une fille de Boucherville.
C'est pas si loin que ça, là. T'es une fille de Boucherville. Tu sors, t'es à Laval. T'es une fille de Boucherville. C'est pas si loin que ça, là.
T'es une fille de Boucherville.
Faut que tu t'organises.
Tu sors, t'es à Laval.
T'as pas de carte de bosse.
T'as plus de batterie dans ton sol.
Maintenant, apparemment,
t'es un ticket d'autobus.
T'es un ticket d'autobus, mais...
T'en vas à Béry.
T'as pas de téléphone.
Là, t'es à Béry.
T'as pas de téléphone.
T'as pas d'argent.
T'as pas de cent.
Tu connais personne.
T'as plus de logement, peut-être, parce que...
Ça prend trois mois.
Ça prend trois mois mois tu perds tout
3 mois sans payer ton loyer
rapidement tu viens de passer
d'une détenue logée nourrie à
je suis vide en rue
pis le pire c'est parce que là c'est correct
apparemment que la buanderie fonctionne plus
faut que je vérifie ça parce qu'ils ont perdu le gros contrat
mais avant ça
il y a des filles qui sortaient du Leclerc
pas plus tard que l'année
passée, avec
7, 8,
900 piastres
dans leur poche.
Ils avaient travaillé en buanderie.
Que sais-tu, pense, qu'une fille
qui a des problèmes avec
l'alcool, avec
la drogue,
le jeu, tout ça.
Elle a juste une hâte,
c'est se ramasser au métro
Berry-UQAM,
puis acheter de la dope,
puis recommencer sa vie, parce qu'il ne pogne pas
des sentences non plus de
deux ans moins un jour.
Il pogne six, sept mois.
C'est ça. Il repart,
il revient.
C'est la plupart des filles, c'est tout du c'est toi, c'est ça. Ils repartent, ils reviennent. C'est tout.
Tu sais, la plupart des filles,
c'est tout du débris de condition.
Puis, débris de condition,
si on pourrait embarquer là-dessus, mon homme.
Oh!
Ça n'a pas de bon sens.
Louise, tu travailles sur ton deuxième livre?
Oui.
Ah, plus que ça encore.
Bien, écoute, on va y aller par étapes.
Tu travailles sur ton deuxième livre.
Oui.
Tu t'en vas en Europe bientôt.
Oui, en mois de mars.
Encore ton parc. Un, deux, trois minutes, on parle de... Tu t'en vas en Europe bientôt. En quoi tu en prends?
Un, deux, trois minutes, tu t'en vas faire quoi en Europe?
On va sortir
mon livre le premier.
Là, je t'émotive.
Correct.
Je vais faire France,
Suisse et Belgique.
Pour faire la promotion pour ton livre?
Pour le livre et aussi pour la réhabilitation.
Parce qu'il ne faut pas oublier que
parce que je travaille
aussi avec l'université, je suis pas chercheur
avec l'université d'Ottawa
pour la
transparence de la prison.
On est trois pays.
On est le Canada, le Portugal et l'Espagne.
Et
je peux te dire que
nous autres, on est les pires.
On est les pires. Éces que tu m'étonnes
que ça, écoute
et c'est ça, là-bas
je vais aller dans les universités
faire des conférences
pour les expliquer
comment est-ce qu'une ex-détenue
voit ça, comment est-ce que
comme je te disais tantôt,
il faut avoir une prise?
Parce qu'eux autres aussi, ils ont des problématiques avec les femmes judiciarisées.
Fait que je vais aller là en même temps
pour voir, tenter le terrain pour l'étude avec Ottawa.
Fait que ça, ça...
Et bien sûr, je sais que mon réalisateur,
il n'aime pas ça quand j'en parle,
mais il y a un documentaire
de 90 minutes
qui se promène
avec la maison de production
à Vendée-Syre-Toste.
OK.
Ça aussi.
Qui est faite, ça veut dire.
Non, qui n'est pas finie,
si on peut dire.
OK.
Parce que c'est ça,
il arrive tellement de trucs, il arrive...
Puis on voulait
pogner le bon diffuseur.
Puis on voulait pogner le bon diffuseur
aussi, parce que
moi, c'est comme j'ai dit,
je veux pas essayer une affaire sur Crave,
puis ou Benon, tu sais, d'avoir une petite visibilité.
Je veux que le monde... Il faut
dénoncer, démystifier
les femmes que j'ai... Les femmes et les hommes qui sont comme j'étais quand je suis arrivée.
Un coup que je vais les avoir montrer qui nous sommes, je me considère comme eux autres.
Ils vont changer d'idée.
C'est là qu'il va être notre force.
C'est un peu ça que j'essaie de faire avec mon podcast, justement.
Merci beaucoup, Marlène Janca. d'idées. C'est là qui va être notre force. C'est un peu ça que j'essaie de faire avec mon podcast, justement. Ah, ça, là, toi,
ça, merci beaucoup,
Marlène Jonca.
Et continue, continue, continue,
demande à Ève de t'aider,
puis les autres, il faut que ça... C'est la plus belle chose
qui pouvait pas arriver dans notre domaine.
Et je dois te dire,
il y a du monde
qui m'en parle, puis quand j'en parle
il y a du monde, puis ça fait juste une semaine
une semaine et un jour aujourd'hui
que je suis au courant, là tu parles
et j'ai des associations
des centres de femmes
qui m'ont dit, Louis, je veux y aller
Ben écoute, puis là
je mets parce que t'as parlé de
Marilène Jonka, fait que pour les gens qui savent pas
Marilène, salut Marie, qui est
une fan du podcast à la base,
mais qui trouve que
le projet est tellement le fun
et tellement intéressant qu'elle
veut m'aider
à avoir un ampleur.
Ça sent de l'ordinaire.
Elle a fait un post sur ses réseaux
sociaux.
Qui est venue à Louise.
J'ai déjà une bonne liste d'invités
mais quand on s'est parlé j'ai fait
je te veux rapidement
la première du post de Marilyn
j'ai eu beaucoup de messages, il faut que je fasse un ménage là-dedans
Marilyn qui va venir
bientôt sur le podcast
co-animer un épisode avec moi
mais Louise, avec le recours collectif
c'est sûr qu'on reste en contact
first parce que j'ai des projets
avec le podcast, puis je pense que tu vas être une personne
super importante pour le podcast,
une bonne personne ressource.
J'ai aisé toutes les
ressources. Je suis aussi bonne
qu'en comptabilité avec ça.
Parce que j'ai des trucs, j'ai des idées,
puis je pense que, tu sais, être entouré
de personnes qui ont tes contacts, je pense que ça va être intéressant
pour le podcast. On va mettre
tous les liens dans la description YouTube.
Tous les liens.
Que ce soit ton courriel personnel, s'il y a des gens qui veulent
t'écrire, lien pour acheter ton livre.
Et
je sais que ça va être long
parce que c'est long
les procès et ces affaires-là.
Mercredi prochain, je suis
en interrogatoire.
Croisez les doigts.
Je ne sais pas, écoute,
le parloir, ça existe, ça fait
moins de six mois. Je vois ce projet-là
au début, je ne savais pas où ça s'en allait.
Je vois ce projet-là de plus en plus comme un projet
à long terme. J'aimerais vraiment ça
que tu reviennes nous parler
dans quelques mois voire
dans un an si vous en qu'est ce qui s'est passé même si le procès pas terminé mais comment ça
avance par les tons deuxième livre parler de ces choses là actuellement quand je finis là je sers
la main mais non on va se faire un gros câlin oui merci ta présence c'est super apprécié allez voir
le livre écrivait à louise on va te revoir nous on reste en contact oui. C'est super apprécié. Allez voir le livre « Écrivez à Louise ». On va te revoir. Nous, on reste en contact, c'est sûr.
Oui, c'est sûr, certain.
Merci de ta présence.
Ça m'a fait un énorme plaisir.
Au parloir. Thank you.