Au Parloir - Épisode #28 Marie-Michèle Desmeules la survivante intervenante
Episode Date: March 10, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Pour moi, ça fait toute une différence.
Aujourd'hui, j'ai reçu Marie-Michelle
Desmeules.
Gros podcast.
Pas facile
à écouter, pas été facile
à enregistrer non plus.
C'est une fille qui, on va dire dans les termes,
elle a été pimpée, envoyée aux États-Unis,
est revenue, puis a été repimpée.
C'était, en tout cas,
a fini par porter plainte.
Tard, mais jamais trop tard.
Moi, je dis bravo, tard, mais jamais trop tard.
Moi, je dis bravo parce qu'elle a
certainement sauvé des personnes
en portant plainte
contre le dernier
pimp qu'elle a eu,
qui a eu une sentence de huit ans.
C'est sûr qu'elle a sauvé
d'autres filles de la situation dans laquelle
elle a vécu. On est allé loin,
on est allé deep. C'est pas nécessairement, comme jeuvé d'autres filles de la situation dans laquelle elle a vécu. On est allé loin, on est allé deep.
Ce n'est pas nécessairement, comme je vous ai dit, facile à écouter,
mais je pense que c'est un podcast qui est vraiment intéressant
et qui a surtout sa place.
On met tous les liens de Marie-Michelle dans la description vidéo.
Il va y avoir aussi des liens d'organisme et tout ça.
Elle a participé à l'écriture de livres, elle a participé
à des documentaires
on en parle pendant le podcast, comme je vous dis
tous les liens sont là
merci Marie-Michel, bravo
au parloir Sous-titrage Société Radio-Canada Aujourd'hui, le podcast est une présentation de
Comparer ma prime.
Je te lis ça,
puis après ça, je te fais un résumé.
Comparer ma prime simplifie le processus
d'assurance en fournissant
une comparaison exhaustive et transparente
parmi les plus grandes compagnies d'assurance
au Canada. Ils ont une équipe qui
regroupe des CPA,
des conseillers et des planificateurs financiers.
Bon, ça, c'est le bas de plate, là,
mais c'est une belle plug.
Mais ce qui est cool, eux autres,
c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Tu sais, souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
Si t'as pogné une balloune,
après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.
T'es cancellé pour non-payement des assurances. Si t'es jeune, des fois ça c'est dur d'avoir de l'assurance t'es cancellé pour non pas mal des assurances
si t'es jeune des fois c'est dur
de se faire assurer et eux autres se font
la mission du aucun cas
refusé, il y a le site internet
ici en bas à l'écran mais si tu vas
sur Youtube, dans la
description de la vidéo Youtube, ils ont
tous leurs liens, tu cliques, tu vas tomber sur leur site
internet, rentre en communication avec
eux autres,
s'ils ont des problèmes d'assurance,
puis même s'ils n'ont pas de problème d'assurance,
ils vont faire des comparaisons, puis ils vont trouver la meilleure prime possible.
Comparez votre prime.
Salut Marie-Michelle!
Salut, c'est-à-dire?
On se retrouve parce que ça fait genre 15 minutes qu'on se parle à caméra micro fermée,
je me dis, ok, là on va être du vrai,
parce que ça commence à être trop intéressant, puis je veux
que ce soit dans le podcast. »
Premièrement, merci d'être là. Ça me fait plaisir.
Au Parloir,
mais t'as pas fait de temps,
mais t'as une histoire
clairement qui mérite sa place.
Je préviens les gens, ce sera pas un podcast
que je pense qu'il va être nécessairement facile à écouter,
un podcast qui va être clairement intéressant à écouter.
Je connais la très grande
ligne de ton histoire, mais tu me dis
que tu ne sais à peu près rien sur moi.
Je le répète souvent au podcast,
c'est une ligne
directrice que je me suis fixée.
Je veux les grandes lignes parce que
quand tu me racontes ton histoire, je veux que ce soit
comme mes auditeurs. Je veux la découvrir en même temps qu'eux autres.
C'est sûr que ça me prend, bon,
un background général pour savoir un peu
qui j'en fasse de moi, mais je connais vraiment
pas les détails. Ton histoire
se trouve facilement
si on google. C'est une chose que j'ai
pas trop faite. Je me suis retenu.
Fait que, écoute,
on commence déjà.
Là, tu me parlais, souvent, je demande aux gens de où vous venez, tout ça, pour des raisons que les gens vont comprendre pendant le podcast. On ne les invitations de podcast, je pense que c'était le podcast où j'étais le plus excitée de venir.
Yes! C'est toute une vie. Ça m'a demandé des efforts sur le main,
tout ce que j'ai vécu.
Je ne sais pas ce que j'ai fait pour passer à travers.
C'est un parcours d'une guerrière, d'une survivante.
Je ne me rappelle même plus de ta question.
Je t'avais dit de parler de pourquoi tu es là,
mais c'est correct.
Parce que tu dis un temps.
Puis le pire, c'est qu... On va le ploguer tout de suite
sur TikTok,
qui est là où on s'est parlé en premier.
Ton nom TikTok,
survivante, intervenante, ou vice-versa?
C'est survivante, intervenante.
Déjà, ça en dit beaucoup.
Parce que
le mot survivante, on l'a entendu beaucoup
dans les dernières années avec le hashtag
MeToo. Toi, ça va
plus loin que ça. Oui, absolument.
Fait que je t'ai laissé ça. Fait que c'était un peu pourquoi
t'es en face de moi.
On va dire avec
la grande ligne de pourquoi t'es en face de moi,
puis après ça, on va décortiquer le cheminement
de comment ça a commencé jusqu'à
aujourd'hui, la femme
que t'es rendue. En fait,
je suis une survivante d'exploitation sexuelle.
Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas
c'est quoi l'exploitation sexuelle,
dans le fond, du proxénétisme.
Dans le fond, j'ai été pimpée,
pour le sens plus large du mot.
J'ai été pimpée au Québec.
Quand je suis arrivée à Montréal,
j'ai rencontré une fille qui m'a présentée à des
gens, tout ça. Sans parler de la région où tu viens, tu dis quand j'ai débarqué à Montréal,
tu es une fille qui vient de plus de régions éloignées. Exactement, des régions éloignées.
Tu es débarquée à Montréal, quel âge? J'étais relativement jeune, mais j'étais,
peut-être j'avais 18 ans.
Ok, parfait. C'est juste pour mettre en contexte.
Tu débarques à Montréal, 18 ans, tu rencontres
une fille, je te laisse aller.
C'est ça. Moi, dans le fond, pour expliquer,
je suis quelqu'un qui
vient d'une bonne famille. Un milieu
relativement aisé.
Je viens,
je vais expliquer mon âge. Je vais avoir 43 ans.
Une autre époque.
On n'a pas tes cellulaires.
Tu sais,
le début, les Padgett.
Je viens
d'un milieu où
l'amour règne.
Où qu'on apprend...
On ne m'apprend pas la méchanceté.
J'ai un père qui est policier.
C'est ça, je m'en allais.
C'est ça, j'ai un père qui est policier.
J'ai une mère qui est dans le milieu des affaires.
J'ai un frère.
Je suis quelqu'un qui est relativement bien élevé.
Ma mère me dit de jamais, jamais écoeurer les autres.
Je suis quelqu'un
qui a pas le...
Je connais pas la méchanceté.
J'avais jamais consommé de drogue.
C'est là que je m'en allais.
Quand t'es arrivée à Montréal à 18 ans,
ton adolescence,
t'étais-tu un peu rebelle?
Pas du tout.
J'avais jamais consommé de drogue de ma vie.
Je ne connaissais rien. J'avais jamais fumé un joint de ma vie, tu sais. Fait que là, moi...
Mais quand tu t'es emmenée à Montréal à 18 ans, le motif était la base?
La base, c'est que mon frère habitait à Montréal.
OK. Plus vieux, j'imagine.
Oui, plus vieux, oui. Puis la base, bien c'est ça. Je voulais, tu sais, revenir joindre
mon frère parce que, tu sais, j'ai un lien super, j'ai un très grand lien avec mon frère.
Puis mon objectif, c'était
de me rapprocher de lui.
Quand je suis arrivée à Montréal,
j'étais là « wow ». C'est vraiment
hot, Montréal. C'est éclectique.
Moi, je capotais. J'étais là « wow ».
Puis évidemment, j'étais quelqu'un de naïf.
Je ne suis pas
naïve dans le sens niaiseuse.
Naïf dans le sens, je ne connais pas le mal.
Je ne connais pas...
Si tu arrives plus de régions,
c'est que justement, les gens sont en général...
Ils sont fins, tout le monde se connaît.
À moins que quelqu'un te prouve qu'il n'est pas correct,
tout le monde est gentil.
Exactement.
Moi, je n'ai jamais
écoeuré personne,
je travaille, j'ai un petit job,
tout va bien, je vais à l'école.
Mais à un moment donné, je m'écoeure un petit peu
de cette vie-là.
Et bon, je rencontre une fille,
tout ça.
Et elle me dit,
cette fille-là, à un moment donné,
qu'elle s'est payée un voyage en Inde en faisant du salon de massage érotique. Puis là, moi, je suis comme « Ah, ouais, tu sais, tu t'es
payée un voyage en Inde. » Puis là, elle est partie six mois. Puis elle a fait du salon de
massage érotique, puis c'est tout, là. Tu sais, elle a pas... C'est tout. Elle sait pas... Il sait
pas rien d'autre passer. Elle a fait du salon de massage érotique
puis elle est partie 6 mois en Inde
ça a fini là, il n'y a pas eu de proxénétisme
rien
donc c'est un salon qui avait pignon sur rue
pour les gens qui ne savent pas
c'est un salon qui a pignon sur rue
où il ne va pas là si tu as mal au dos
on s'entend?
non, non, c'est ça
tu te fais frotter le dos pendant 10 minutes
tu te fais coucher sur le dos puis tu te fais frotter le dos pendant dix minutes de fait coucher sur le dos puis tu fais frotter ailleurs pendant exactement exactement puis moi
je me suis dit ben c'est mon un de mes rêves c'est d'aller en france et que je me suis bien
mon dieu si je vais essayer avec lui à cette époque là que ça fait longtemps fait qu'on
remonte au début des années 2000.
Et je vais là, je me rappelle, c'était dans Hochelaga.
Et je pense que je fais 200 piastres.
Puis j'avais fait un chiffre de 12 heures.
Puis j'étais comme, mon Dieu, 200 piastres.
Et j'étais super contente.
Puis je ne voyais pas le mal nécessairement.
Deux mois plus tard, je me rappelle... Je te coupe.
Comment ça se passe?
Clairement,
c'était pas, je crois,
négatif. Il n'y avait pas de mal.
Je ne voyais pas le mal.
Tu ne voyais pas le mal.
C'était vraiment, pour le dire
dans le plus simple appareil,
c'était un job manuel.
C'est exactement ça. C'était manuel. Pour moi dans le plus simple appareil, c'était une job manuelle. C'est exactement, c'était manuel.
Pour moi, je ne voyais pas le mal.
Puis j'avais l'objectif d'aller en France.
Moi, c'était ça.
Puis à ce moment-là, je ne connaissais pas du tout le milieu.
Je ne connaissais absolument rien.
Dis-toi que c'était ma première journée,
j'avais fait 200 $ en 12 heures.
Mets-toi dans le contexte, 200 $ en 12 heures, c'était ma première journée, j'avais fait 200 $ en 12 heures. Dans le contexte,
200 $ en 12 heures,
ce n'est vraiment pas bon.
Mais dans ma tête...
À 19, 18, 19,
début des années 2000,
200 $ une journée,
tu le fais fois 5,
tu fais 1000 $ par semaine,
ce qui était quand même un bon salaire pour l'époque.
C'est ça.
Mais pour moi,
j'étais comme...
J'étais naïve, je me disais « ah ben moi aussi, je veux y aller ».
Je ne connaissais pas du tout, moi, le côté proxénétisme. Je ne connaissais pas ça du tout.
Tu sentais en sécurité dans un building.
Ben c'est ça. Bon, je ne connaissais pas ça du tout.
À un moment donné, je décide, je vois à l'époque, évidemment,
les annonces étaient dans le journal de Montréal, tu sais, à l'époque. Et je vois un autre salon de massage qui est à Saint-Léonard. Et bon, je me dis, je vais aller à ce salon
de massage-là. Et c'est là que tout a commencé. Je rentre dans ce salon-là et ça a pris
deux mois que je rencontre une autre fille qui me dit « As-tu déjà couché avec un homme de couleur? »
Et là, j'ai dit non.
Tu sais, j'avais jamais...
Et elle, ce que j'ai su avec le temps, c'est qu'elle était dans le milieu de la prostitution depuis l'âge de 14 ans.
Et elle m'a présenté des gars de gang tranquillement, mais moi, je ne savais
pas que c'était...
Elle, c'est une... Une recruteuse.
Une recruteuse.
Là, j'ai eu
l'émission Fugueuse en tête,
que tu as sûrement regardé, j'imagine.
À quel point tu as trouvé accurate?
Bien, en fait,
Fugueuse, ça a été basé
sur le projet
Les survivantes du SPVM.
Donc, c'est toutes des histoires vraies.
C'est sûr que Fugueuse 1,
j'ai trouvé ça excellent. Moi, j'allais l'écouter en 2018
quand ça a sorti.
Je pense qu'on peut skipper le 2.
Quand on parle de Fugueuse, je pense que tout le monde parle de la saison 1
parce que le 2...
Fugueuse 2, c'est très, très mauvais.
Fugueuse 1, c'est excellent. Parce que c'est très très mauvais figures 1 c'est excellent
parce que c'est comme ça
que ça commence
la fille qui va
elle la croise
dans un magasin de linge
c'est ça
exactement
c'est un peu
ce genre de fille là
exactement
c'est ça
c'est très
véridique
à la réalité
elle te fait miroiter
quelque chose de nice
exactement
quand elle sait
que c'est
fuck all nice
c'est fuck all nice.
Tu le sais même pas.
Elle, elle le sait.
La recruteuse, elle le sait.
Mais toi, tu le sais pas.
Moi, je le savais pas du tout ce qui m'attendait.
Une fille comme ça, je sais qu'on a parlé de tout, mais comme je t'ai dit,
moi, je pars parce que je trouve ça vraiment intéressant.
Mais une fille comme ça, penses-tu
qu'elle fait ça parce qu'elle, en faisant ça, ça y évite
d'être justement
une travailleuse
directe avec le client?
C'est une entente qu'elle peut avoir avec les gars.
« Écoute, moi, je ne fais plus de clients,
mais je vais aller chercher des filles. »
Moi, quand je te parle de cette fille-là, non.
Elle,
c'est sûr qu'elle continue à faire des clients.
Connaissant cette fille là était tellement ancrée dans ce milieu criminel et écoute avec comment c'est tellement jeune que c'était tellement sa
vie pour elle est tellement ancrée en elle puis aujourd'hui cette cette fille-là, moi, je vais avoir 43 ans, cette fille-là, aujourd'hui,
est encore dans ce milieu-là.
Donc...
Par choix, tu penses?
Je pense que...
C'est sûr qu'en t'as 14 ans,
puis que, tu sais, je veux dire,
c'est sûr qu'à un moment donné, j'imagine
qu'il y a des gens qui ont voulu l'aider,
mais à un moment donné,
tu sais,
c'est...
On peut plus.
Moi, j'ai voulu
m'en sortir parce que j'ai dit à un moment donné, écoute...
Pour elle, c'est comme systémique, c'est quand on parle de
racisme systémique, mais ça, ça peut être ça, c'est comme
de la prostitution systémique parce que pour elle, c'est
tellement ancré depuis jeune dans sa tête.
Exactement. C'est comme te faire traiter
de marde par tes parents toute ta vie. C'est normal
qu'adulte, tu penses que tu es une marde.
Moi, à un moment donné, la chose qui m'a réveillée,
c'était de comment j'avais été élevée.
Je me suis dit, voyons,
je n'ai pas été élevée.
Qu'est-ce que tu fais là?
Ça ne veut pas dire que ce fait-là a été mal.
Non, ça ne veut pas dire ça.
Ça ne veut pas dire ça du tout tout mais la souffrance fait tellement des
ravages c'est la prostitution fait tellement des ravages sur un corps sur l'esprit puis tout tout
ça non c'est ça je t'avais fait donc tu rencontres cette fille le cas de la manche de jacques chavec
un homme de couleur et le tranquillement à l'époque on commence à aller c'est ça. Et là, tranquillement, à l'époque, on commence à aller… C'est ça. Puis, tu sais, je n'avais jamais consommé non plus.
Et là, elle me dit… On commence à aller dans des places, tout ça.
Puis là, genre, des bars, des discos…
Bien, en fait, dans les after hours. Et à l'époque, c'était le area.
Et donc, je…
Tu ne me rajeunis pas non plus.
C'est ça. Alors, je vais au area et tout ça.
Et je me rappelle, je consomme un quart de speed ou un demi-speed.
Écoute, et là, j'étais là, c'était, j'étais partie comme une comète.
Et là, j'ai eu un buzz incroyable de danser pendant, pour moi, c'était la découverte de la vie.
Je veux dire, je n'avais jamais consommé de ma vie.
Moi, là, je découvrais un monde extraordinaire.
Et, tu sais, tout cet univers-là de nouveaux amis,
de... En fait, toutes ces gangs-là qui étaient là avec moi,
je le savais pas, mais c'était tous des pimpes.
Et ce que j'ai su avec le temps,
il y avait des pimpes, tu sais, des pimpes de mine que j'ai su avec le temps il y avait des pimpes c'est des pimpes de mineurs tout ça
c'est moi j'étais vraiment pas conscient de sites de l'univers dans lesquels dans lequel j'étais
mais il y avait une grasse c'était très grave dans la merde que j'étais mais je veux dire à
la base ça c'est rare qu'ils vont te chercher
de force en vietnam.
Ils te font miroiter quelque chose de même.
Oui, exactement.
T'as le club, une belle sacoche,
une nouvelle robe, je te paye un drink.
Tout le monde est fin.
Oui, tout le monde est sûr.
Moi, c'était tout du monde super gentil.
Puis moi, je me rappelle
d'un individu en particulier qui est encore
en prison à Port-Cartier, juste pour te... Port-Cartier, on s'entend, si t'es un pimp
et t'es à Port-Cartier, c'est parce que c'est très grave. Et je me tenais avec ce
gars-là. J'allais au area avec ce gars-là. Fait qu'imagine, j'étais avec ce gars-là. J'allais au area avec ce gars-là. Fait qu'imagine, j'étais avec ce gars-là et c'était un pimp de mineur.
Moi, j'avais aucune idée
que c'était un proxénète.
Tu sais, j'avais même
pas encore cette conscience-là
du danger. Et cette
fille-là, à un moment donné, un peu plus tard, me présente
un autre gars, un pimp,
qui, lui, faisait travailler des filles
dans la rue.
Et il faisait travailler des filles sur
Sainte-Catherine, une fille dans les bars
et tout ça. Et
à un moment donné, ce gars-là me dit
« Est-ce que t'aimerais ça,
que t'es super belle, t'aimerais-tu ça
aller travailler
à Niagara? » À l'époque, c'était
Niagara Falls.
Puis moi, je suis super insécure.
Bon, j'écoute... cette époque l'autre fait encore des mois à ton compte à toi le jeu mais oui c'est ça parce que je travaillais
pour des italiens c'est ça dans une maison qui est pas la tienne c'est ça dans un salon je donne, mettons c'est 50 je pense que c'était 50, tu donnes la moitié
c'était-tu
à cette époque-là
c'était-tu, aujourd'hui je ne rentre pas
non, non, Chris, tu viens aujourd'hui
non, non, non, c'était pas
c'était pas comme ça
j'ai de la misère à dire ce que je vais dire, mais c'était
sain
je vais mettre très en parenthèse
tu comprends ce que je veux dire?
Pour moi, c'est la même chose.
C'est du proxénétisme, mais
tu ne dois pas manger une volée
parce que tu ne rentres pas travailler au salon de massage.
Parfait.
Écoute,
excuse-moi, je te coupe encore.
Non, c'est correct.
Il y a zéro glorification.
Quand je dis que c'était plus simple
le but c'est pas de te donner envie
il faut juste comprendre qu'il y a des échelles
différentes mais qu'au bout de la ligne
il n'y a rien de bon
il y a des échelles dans la violence
c'est juste
je sais pas les stades de qui regarde
quel âge regarde
si il y a des filles qui sont 14, 15, 17, 18
pour pas faire les Ah, ben,
ah, moi, les centres de massage, c'est mieux. »
Parce que toi, t'es tombée sur un bon centre de massage, que ça peut être
le cas, là, tu sais. Non. En fait,
faut aussi se rappeler qu'un salon de massage,
à la base, c'est vraiment dégueulasse,
là, tu sais. Je veux dire, tu choisis
pas la personne.
Non, c'est la personne qui te choisit. C'est la personne qui te choisit.
Déjà, à la base, c'est assez dégueulasse,
là. Tu sais, comme un « meat market ». Ouais, non, c'est ça. C'est dé personne qui choisit c'est la personne qui choisit déjà à la base c'est assez dégueulasse c'est comme un mix marquez c'est dégueulasse c'est classique qu'on voit comme des films des
limites et le line up de filles puis le jour je prends cette façon le tout peut être présenté
dans la salle c'est le gars va se présenter un petit salut je m'appelle je vais prendre mon
nom un de mes anciens noms. Je vais dire
« Salut, moi, c'est Candy. »
Puis tu sais, tu es habillé très légèrement.
Il y avait
cette façon-là. Sinon,
tu as sur l'ordinateur
que le gars pouvait choisir.
Tu as ces façons-là.
Tu sais que moi, ça fonctionnait comme ça.
C'est ça, tu étais une pièce de... Tu étais un ça fonctionnait comme ça. C'est ça, tu es une pièce de...
Tu es un morceau de viande.
C'est carrément...
Tu es comme une pizza,
une pointe de pizza que tu choisis.
Moi, je la veux extra.
Tu as choisi à ta couleur, à ta saveur,
à ton goût, à toi.
C'est comme ça que ça fonctionne.
J'espère que ça va réveiller aussi des clients.
Juste que ça, tu sais. Bien, tu que ça va réveiller aussi des clients. Oui.
Quand j'ai fait des conférences,
ma plus grosse conférence était devant 200 hommes.
C'est sûr que j'étais gênée.
200 hommes, déjà à la base,
sensibiliser, conscientiser
200 hommes, c'est quelque chose.
J'ai toute une mission, moi,
conscientiser 200 hommes.
Mais j'en ai qui ont pleuré. J'ai dit, parce que ça peut être votre fille, ça'ai toute une mission, moi, là, conscientiser 200 hommes, mais j'en ai, tu sais, qui ont pleuré.
J'ai dit, parce que, tu sais, ça peut être votre fille,
ça peut être votre nièce.
Dites-vous qu'on n'est pas nécessairement là par choix.
Des fois, il y en a, tu sais, qui sont là par choix,
mais c'est...
C'est pas toujours le cas, tu sais.
Puis, tu sais, imagine que c'est ta fille
puis que c'est un gars qui a tripode.
Fais juste imaginer.
Des fois, je me dis,
mettons, moi, j'ai deux nièces
et je fais juste penser que ça pourrait arriver
à mes nièces et que ça vient éveiller
en moi une espèce de colère
épouvantable. Ça doit faire genre 12 minutes
que le podcast est commencé et je sais que ça va être un podcast
super difficile pour moi. Oui, parce que
t'es un homme, puis...
Je suis un papa de deux petites filles aussi.
T'es un père, tu sais.
Fait que c'est...
C'est ça, mais tu sais, puis même si t'es un père,
puis t'es le père de deux enfants,
tu sais, tes filles
sont pas à l'abri d'eux.
Parce que moi, mon père était policier.
C'est ça.
Et t'es policier, tu sais, je veux dire,
qu'est-ce qui fait que...
Qu'est-ce qui fait que ça m'est arrivé à moi? Tu sais, qu'est-ce qui fait que ça m'est arrivé à moi?
Qu'est-ce qui fait que...
On ne peut pas dire...
Souvent, les gens me posent la question,
« Mais oui, mais pourquoi? Tes parents étaient où? »
Mais ce n'est pas une question de...
Ce n'est pas ça. C'est qu'il n'y a pas
de bonne ou de mauvaise famille.
Ce n'est pas ça. L'objectif
aujourd'hui, c'est d'en parler,
c'est de sensibiliser.
Puis, il faut que les gens se mettent
une chose en tête, là.
Le terme « crime organisé »,
le « organisé »,
c'est pas un mot qui a été placé là
par plaisir. Non, c'est ça.
« Sont organisés », ce sont
des professionnels.
C'est leur job de...
Moi, je suis
humoriste.
Si je monte sur une scène, puis j'ai un micro
et des bonnes chances, je t'affacerais. Si quelqu'un
dans le public pense qu'il est drôle, qu'il monte sur scène, des bonnes chances
qu'il soit pas bon. Mais moi, c'est ma job.
Je suis là pour te faire rire.
Eux autres, c'est pareil. Ils sont là.
Ils ont des tentacules.
Ils savent comment les placer pour
t'attirer, ils sont pas là
ils font pas, salut toi t'es cute
je t'amène une klaxaïa puis tu vas aller sur un renard ruel
c'est pas de même ça m'a
c'est pas comme ça que ça fonctionne
les gens pensent souvent, surtout les hommes
puis des fois les femmes
pensent que c'est comme ça que ça fonctionne
ben voyons, pourquoi tu t'es pas sauvée
pourquoi que mais je dis, c'est parce que c'estest comme ça que ça fonctionne. On dit, bien voyons, pourquoi tu t'es pas sauvée?
Pourquoi que... Mais je dis, mais c'est parce que...
Oui, mais c'est pas comme ça que ça fonctionne.
C'est pas...
Mais il y a une peur.
Pourquoi les femmes battues,
elles restent sous le même toit que le même...
Oui.
Tu sais que des fois, il y en a qui s'en sortent jamais.
Des fois, il y en a, ça prend 10 ans.
Des fois, il y en a qu'il faut que ça se retrouve à l'hôpital.
Il se passe quelque chose en ce moment.
À la date qu'on est au début janvier
avec la fille, justement, qui serait un gars
bodybuilder. Pourquoi être un ancêtre?
Mais c'est ça, ça m'a mené... T'es pas dans la tête
de la personne qui vit ça. Fait que l'astuce de jugement,
vous le gardez pour vous autres.
Oui, oui, c'est ça.
Excusez. Je sais que t'as un podcast qui va venir me chercher.
Non, non, mais c'est un manque d'éducation.
C'est un manque de sensibilisation.
C'est un manque de... Tu sais, les gens neest un manque de sensibilisation, c'est un manque de... Les gens ne te connaissent pas ça,
ils ne comprennent pas pourquoi.
C'est ça.
On était à Niagara.
Oui, on était à Niagara Falls.
C'est-tu qu'on va...
Depuis tantôt, je me répète Niagara dans le fond de ma tête.
Donc, je me suis rendue à Niagara Falls.
Fait que t'es allée.
Quand il te dit que ça te tente de travailler à Niagara,
toi, dans ta tête,
c'est du massage
ou tu penses que là,
tu sais que tu vas sauter le coche?
En fait, là, c'est ça.
Il m'avait proposé
d'aller danser.
OK.
Et là, moi, j'écoute.
J'avais le cœur
qui voulait sortir de mon corps.
J'étais, moi, dansée.
Mon Dieu,
j'avais fait ça de ma vie.
Et là,
moi, je ne connaissais pas Niagara.
Et...
Ton anglais, à cette époque-là?
Non, mais t'as pas besoin d'anglais là-bas.
Non, non, non. OK, ça fait que c'est pas...
Non, pas besoin d'anglais. C'est que t'as besoin.
Et les filles qui sont là-bas,
faut qu'ils te disent
que c'est des filles
qui travaillent à gaffe.
Et ces filles qui travaillent à gaffe, c'est des filles qui travaillent à gaffe. Et ces filles qui travaillent
à gaffe, c'est
des filles qui travaillent pour des pimpes,
que je peux manger une volée, que là, moi, je ne sais pas.
Puis que là...
C'est parce que c'est une chose
qu'on m'a demandé, puis je le répète souvent à chaque épisode,
c'est quand on utilise des termes qui ne sont pas
à gaffe. Donc, tu veux-tu...
Oui, je vais expliquer c'est quoi travailler
à gaffe, en fait.
Tu sais, dans le terme des...s même dans les salons de massage j'ai de la gaffe bête est un club de danseuse
à gaffe mais sache que même dans les clubs straight il ya de la gaffe ce qu'il y en a
qui s'est en tout cas il y en a qui c qui sont un peu plus mettons têtés ou que...
Oui, il ne faut juste pas que tu te fasses pogner.
C'est ça, parce qu'il y a des bandes sœurs des fois, mais les filles...
Oui, mais il y a de la gaffe.
Je te laisse expliquer la gaffe.
Donc, la gaffe,
c'est, dans le fond, c'est des clubs
où tu peux avoir des relations
sexuelles avec
le client. Ça peut
passer d'une relation sexuelle complète ou avoir
une fellation ou tout ce genre-là.
Les fameuses danses à disques
qui peuvent monter de 10 à...
Mais dans le fond, c'est les prix.
Je pense, parce que
moi, je n'ai pas fait
de gaffe, mais ça pouvait être
de 350, mettons,
pour un complet. Un complet, c'est
une relation
sexuelle
complète. Donc, c'est
350-400 $
pour l'époque.
Donc, c'est ça. Fait que t'as comme
3 minutes, 4 minutes pour faire un
complet.
Fait que c'est pour ça que les filles...
Fait que là, c'est ça, quand tu dis que tu étais en Niagara,
c'est des places à gaffe.
Moi, j'arrive là,
une fille qui n'a jamais fait ça
de sa vie,
qui a la chaquette de même,
tu ne connais pas ça du tout,
puis elle me dit, tu vas aller travailler dans un club à gaffe.
Non.
Non, non, non, non. Je ne veux pas.
Mais là, j'ai peur.
Tu vas juste danser. Oui moi je pense et bien il ya gara puis je réalise que je savais des groupes et des
gros noms des pimes assez solide dans le milieu de 5,5 et que le chef est dans quelle merde que je suis. Et là, mon réflexe de jeune fille, c'est que j'avais une petite bague sur moi que j'avais de ma première communion.
J'étais allée dans un pound shop parce que moi, je voulais revenir à Montréal.
Et là, bon, écoute, ça ne fonctionne pas.
Je n'ai pas d'argent pour revenir à Montréal pour cette bague-là.
Et j'ai téléphoné à ma mère.
Et ma mère m'a envoyé de l'argent
par Western Union.
Et là, ma mère était
en panique.
Elle était en panique.
Et dans le fond,
juste pour mentionner, c'est que
ce pimple-là en question
m'avait payé des rallonges
et des faux ongles.
Donc, tu y dois de l'argent.
Je devais de l'argent.
Qui est une tactique.
C'est ça. À ce moment-là, j'habitais avec mon frère à Montréal.
Et il m'avait dit,
si tu ne me rembourses pas,
je vais en prendre à ton frère.
Et là, moi, qu'est-ce que
je fais
pour...
J'arrive à Montréal,
qu'est-ce que je fais pour
faire l'argent?
Parce que je sais que ces gars-là, c'est des gars
extrêmement dangereux.
Mais là, tu es
revenue avec l'argent de ta mère,
tu t'es comme poussée en parenthèse
de ce que lui voulait que tu fasses.
Oui, oui, oui.
Mais là, moi, je sais que ces gars-là sont dangereux
parce que ce gars-là, en fait,
tu sais, ça avait déjà fait de poignarder,
je pense, à 17 coups de couteau, là.
J'étais comme, OK, moi, je suis pas avec...
Avec un gentil homme.
Non, non, je suis pas avec un gentil garçon, là.
Moi, je suis comme, OK, là.
Puis ces gars-là,
c'est des gars...
J'habite avec mon frère
et la personne que je veux plus protéger,
plus que ma propre vie, c'est mon frère.
Qu'est-ce que je fais, selon toi,
pour ramener de l'argent plus vite?
La chose que je n'ai jamais faite de ma vie,
c'est d'aller être escorte.
Je n'ai jamais fait ça de ma vie.
Et là, je prends de la drogue le s4 du gomme ce qu'on appelle indépendante oui je suis indépendante parce que
l'eau j'ai fait un an on se tourne non je peux non je m'en vais pour des aider à l'époque le
stade et des annonces dans le journal de montréal le c'était des compagnies, des compagnies, des agences, écoute, je ne dirais pas les noms, mais qui étaient très populaires.
Écoute, c'était épouvantable, épouvantable, écoute, c'était atroce ce que je vivais. Moi, je voulais mourir, mais là, je consommais énormément et je me rappelle que... Mais as-tu eu des répercussions
sur ce qui est arrivé?
Ah oui, ils sont venus chercher l'argent, là. C'est ça.
Ils sont venus. J'ai donné l'argent.
Mais l'argent de tes rallonges pis tes ongles,
l'argent que t'as, genre, sais-tu,
t'es supposé te faire à peu près tant là-bas,
fait que tu me dois tant, même si tu t'es poussée. Non, non, non.
Ils ont pas poussé jusque-là. Non, non, c'est ça.
Mais là, moi, j'ai remboursé cet argent-là,
mais là, moi, je me suis enfoncée
de plus en plus dans la drogue,
la consommation de speed.
À l'époque, je me rappelle que le speed
était comme 25 ou 30 $, le speed.
C'est fou, c'est un sujet.
Oui, c'est ça.
Et là, je suis devenue, j'aimais ça.
Aujourd'hui, je pense, il se fait longtemps
que je n'ai pas fait ça,
mais ça doit être 5-6 $, ça peut être.
Ah non, moins cher que ça parce que...
2 $, ça peut être. Oui, tu sais6$. Ah non, moins cher que ça parce que... 2$, ça fait...
Ton conjoint,
c'est lui qui nous a fait le signe.
Oui, c'est ça.
J'ai travaillé en santé mentale,
en psychiatrie, puis c'est ça.
J'ai travaillé comme intervenante dans la rue,
puis c'est à peu près ça. C'est 2$ maintenant.
Je me souviens, moi, en 2000,
le Celebration 2000,
c'est parce qu'on avait exactement la même âge.
C'est ça.
Puis, tu sais, je suis allé célébrer ça.
What the fuck?
Ça, c'est dans...
Excusez-moi.
C'est moi qui n'avais pas fermé.
Je suis désolée.
Non, non, c'est correct.
Moi, je suis là, fermez vos cellulaires.
C'est elle qui a dit,
fermez vos celles,
parce que la mienne a fait ding-ding
juste avant qu'on commence.
Je suis désolée.
Écoute, c'est pas grave.
On était tous comme, de fait, c'est quoi cette musique zen
qui sort de partout?
Je ne sais pas si je vais faire du montage,
mais écoute, si jamais quelqu'un commence ça.
Je ne sais plus où on était.
Je ne sais pas.
Elle est un peu...
Oui, les pelules étaient à 2$.
Mais en tout cas,
au dehors du prix de la pelule,
là, tu commences ça.
Tu avais remboursé les cheveux et les ongles
qui probablement t'ont payé 4 fois ce que ça coûtait.
Oui, c'est ça.
Ça a coûté 150$ de faire les ongles et les cheveux.
Tu en as changé 800$.
Mais tu sais, à l'époque, 800$, c'était beaucoup.
Oui, oui, oui.
Puis mettons, sur un cal d'escorte, je me faisais 60$, 40$. Parce que c'était ça, à l'époque 800 c'était beaucoup là pis mettons sur un call
d'escorte je me faisais 60$
40$ parce que c'était ça
à l'époque là
si je travaillais mettons pour les agences
ça coûtait quoi mettons
100-150$ au client
ouais pis
écoute ça fait très longtemps
pis c'est ça
c'est un pourcentage qui est quand même assez élevé.
Même si on ne dit pas
que ce n'est pas un pimp,
je m'excuse, pour moi, c'est autant
des proxénètes, une agence.
Il fallait que j'en fasse
des clients. Il fallait que
je me prostitue incroyablement.
Parce qu'eux autres, les 800,
ils le veulent et ils le veulent vite. Oui, oui, oui.
J'imagine qu'il y a des intérêts qui courent. Oui, oui.
Je le savais très bien qu'il pouvait faire du mal,
me faire du mal et du mal
à la personne que j'aime le plus.
À mon frère. À mon frère.
Mon frère n'était pas au courant de ça.
Je mentais très bien.
Mais moi, je m'enfonçais de plus en plus dans la drogue,
la consommation la consommation
tout ça je devais venir tu veux dire la consommation venait-tu avec ça tu avais besoin de tout ça pour
être capable de faire des clients qui était un pattern je ne consommais pas d'alcool mais c'était
ça et puis je fumais un paquet de cigarettes par jour. C'était des Expo Artevres, je me rappelle.
C'était comme, je fumais ça.
Pour la nouvelle génération, c'est fort, des Expo Artevres.
Oui, oui, non, c'était ça que je faisais ça.
Puis à un moment donné, tu sais, je rencontre un autre gars
qui me dit, écoute, tu es vraiment belle.
Puis il me dit, écoute, tu es vraiment belle. Puis il me dit, écoute, tu ferais vraiment beaucoup d'argent
si tu allais aux États-Unis, tu sais.
Puis là, moi, je suis comme, OK.
Écoute, je vais te faire rencontrer quelqu'un.
Tadadam.
Fait que là, cette personne-là me fait rencontrer une autre personne.
Prends des photos.
Tu sais, avec un... Ça fait longtemps, une autre personne, prend des photos.
Ça fait longtemps.
Je vais prendre des photos.
Mais je passe dans le cadre.
Parce qu'il y a un cadre.
Des photos
genre habillées sexy?
Non, c'est des photos nues.
Nues complètement. OK, parfait.
Parce que
quand on donne Parce que quand on
donne l'opportunité, je le mets en parenthèse,
t'es willing...
Ben, j'étais tellement, tu sais,
dans la drogue, pis dans...
Ah ouais, je peux faire du gros
cash aux États. Ouais. Là,
tu sais, j'étais tellement sous l'emprise,
pis dans la drogue, pis là, tu sais...
T'es moins dans le stress de Niagara,
t'avais pas le véhicule
là t'avais passé, tu connaissais le chemin
tu le faisais
c'était plus un stress
que le client soit à Montréal ou que ce soit à New York
t'as un client, t'as un client
moi je me sentais décédée à l'intérieur
je me sentais vraiment décédée
pour moi j'étais plus là
j'étais
parce qu'une fois l'800 remboursé t'as des gens qui peuvent direune fois lui s'en rembourser
il y a des gens qui peuvent dire une fois que tu es remboursé
t'aurais pu sortir
mais j'étais tellement dans la roue
c'est exactement la raison d'aller
j'étais tellement
je m'avais tellement fait violer
tellement agressée
j'étais
mon entourage
c'était toutes des gangs de rues c'était ça mon entourage c'était toutes des gangs de rues
c'était ça mon entourage
les filles avec qui je me tenais
c'était des escortes
j'avais plus de lien
dans ta tête
si tu fais pas ça je suis qui
je savais plus j'étais qui
la Marie-Michelle d'avant
je savais plus
j'avais plus j'avais perdu Tu sais, la Marie-Michelle d'avant, je ne savais plus elle était qui.
J'avais plus de...
J'avais perdu tous mes...
comme mes liens.
Mes repères aussi.
Exactement, mes repères.
C'était le mot que je cherchais.
J'avais déjà perdu mes repères.
Quand on parle de ça,
de ces photos-là,
les États-Unis, tu es rendue à quoi?
22, 23? Oui,là, les États-Unis, tu es rendue à quoi? 22, 23?
Oui, 22, 23 à peu près.
Et c'est ça, c'est pas long.
Puis ces photos-là ont été prises dans un hôtel
hyper chic de Montréal.
Très, très chic.
Aussi chic que le Ritz.
Et là, on me dit, OK, Marie-Michelle,
on va aller te faire tester GFI à Toronto. » Si tu ne sais pas c'est quoi GFI, je vais expliquer. GFI, c'est le Girlfriend Experience. de ma vie, écoute, la pire affaire, et je suis désolée parce que mon conjoint est là présentement,
mais
c'est vraiment la chose la plus
dégueulasse que j'ai vécue dans ma vie,
c'est les fellations
sans condom. Tu dois
embrasser le client,
tu dois te faire
embrasser
les parties génitales.
Dans le fond, girl friend experience, c'est que dans le fond,itales dans le fond girl first experience
c'est que dans le fond t'agis comme si t'étais
l'amoureuse de la personne
parce que la personne veut se sentir
aimer, apprécier, désirer
exactement
et eux dans le fond c'est des escortes
de luxe
donc ils m'ont envoyé à Ottawa
et là moi c'était la première fois
que je vivais ça
et là je me forçais tellement c'est la première fois que je vais ça écoute et le jeu me forçait tellement
c'était épouvantable j'ai passé une une ou deux journées là-bas ils m'ont dit mais mary michel
tu as passé le test on t'envoie aux états unis et à messrs excuse moi c'est juste on ne peut pas
c'est le point c'est de passer le test mais avant de faire un crash on peut le mettre c'est juste ça. On t'a passé le test. Oui, c'est que t'as passé le test. Mais avant de faire ça... Ça, on dirait un char qui fait un crash test.
C'est ça.
On peut le mettre sur les routes,
il a passé le test.
Exactement.
Pour rentrer dans cette agence-là,
il y avait un code vraiment...
Pour vrai, c'était vraiment sévère.
Tu devais, mettons, peser tel poids,
tatati, tatata.
C'était vraiment...
Si ça avait été, mettons, une compagnie légale,
ça aurait été une bonne compagnie,
je veux dire, haut de gamme.
J'enlève le côté prostitution,
mais tu sais, je parle...
Ils s'étaient mis des barrières.
Oui, oui, vraiment.
Fait qu'on déroge pas de la ligne.
Non, c'est ça.
Puis dans le fond, ils ont fait venir une...
Ce que je me rappelle,
j'ai un souvenir qui me revient,
ils ont fait venir une photographe à Montréal.
Puis on est retrouvé dans un hôtel super chic
où on a fait faire des photos professionnelles sur un site Internet.
Ce site-là, Internet, il était fonctionnel juste aux États-Unis.
Et pour avoir accès à ce site-là,
les clients aux États-Unis devaient absolument payer pour avoir accès à ce site-là, les clients aux États-Unis devaient absolument payer pour avoir accès à ce site-là.
Un genre de Costco en ligne, quasiment?
Tu paies ton abonnement aussi pour avoir le droit de magasiner.
Oui, c'est ça, un Costco de luxe, très, très cher pour l'époque.
Et dans le fond, comment ça fonctionnait?
Dans le fond, c'est ça. Nous, on était envoyés, je vais parler pour moi. Moi, j'étais envoyée, mon premierons, 7 à 17 clients par jour, donc
GFI.
C'est un horaire qui peut commencer à 9h
le matin, ça peut se terminer à 10h
le soir. Donc,
c'est énormément de clients.
Donc, le client arrive, doit déposer
l'argent sur le
comptoir, tu sais, dans le fond, sur...
Peu importe sur... Non, non, je comprends.
Il doit pas te le remettre dans tes mains.
Ça, c'est sûr.
Et dis-toi une chose, que si toi,
tu passes les douanes, les proxénètes,
eux autres sont ici, ils sont au Québec.
Parce que la plupart ne peuvent pas traverser.
Non, ils peuvent.
Je parle d'une question
de dossier criminel.
Qui est en danger, tu penses? C'est moi qui suis en danger.
Parce que si moi, je me fais arrêter aux États-Unis,
eux sont ici, ils étaient au Québec,
et c'est moi
qui est en danger aux États-Unis.
C'est moi qui s'y ferait prendre
quand ils traversent les douanes. Il faut que
je puisse mentir. Il faut que j'invente.
La raison, parce que...
Oui, parce que je me suis fait fouiller aux douanes.
Tu t'en vas où? Tu t'en vas chez qui?
Pourquoi tu t'en vas où, tu t'en vas chez qui pourquoi tu t'en vas
tu voyages souvent
donc à tous les jours
tu as des horaires comme ça
tu as des horaires de 7 à 14
à 17 clients
ils m'ont fait
travailler à
Santa Monica, Ranch Conti
la façon que tu me parlais du site
je pensais que c'était plus justement, il faut que tu paylais du site, je pensais que c'était plus justement
il faut que tu payes sur le site.
Tu pensais que c'était un client qui t'envoie à Santa Monica
et que tu passes une semaine avec ce client-là.
Je pensais que c'était ça.
Non, non, non.
C'est vraiment
une usine à six.
Puis là, c'est sur le site.
Elle est à Santa Monica de telle date à telle date.
Fait que gâtez-vous.
Exactement.
Mais c'est des clients très aisés.
Parce qu'à l'époque, je me rappelle, je pense, de mémoire, c'était 750 $ pour une heure.
Donc, mettons, j'ai eu 23 ans.
C'est en 2004 à peu près.
Donc, c'est ça. Et dans
le documentaire Le commerce du sexe,
je le raconte,
je dois aller m'ouvrir un compte
de banque dans une banque
aux États-Unis. C'est sûr que ça, par contre,
je ne me rappelle plus de tous les détails.
Je dois m'ouvrir un compte
et je dois déposer de l'argent
pour eux.
C'est tellement une grosse agence de plein de monde qui sont dans cette agence là que je connais poste ou des faux noms si je peux dire
unique alexandra c'est tout des faux noms je connais pas leur vrai prénom c'est tout des
téléphones en 2004 le cd téléphone àphones à puce exactement, ils t'appellent le matin
pour te donner ton horaire
c'est ça
et
moi j'ai été envoyée à Orange County
j'ai été envoyée à Silicon Valley
j'ai été envoyée
à San Francisco, à New York
à cette époque-là, y'a-tu des moments
où tu t'es fait « Hey, non! »?
Oui. La fois où j'ai dit non, c'est la fois où je suis revenue au Québec. Et là, j'ai eu des menaces.
Ça a été super dur en fait pour moi cette fois-là. Écoute, j'ai dû envoyer de l'argent pour avoir,
par Western Union, à un ami pour qu'il m'achète un billet d'avion.
En tout cas, c'était compliqué
pour que je puisse revenir à Montréal.
C'était une histoire, là,
très compliquée.
Fait que t'es revenue par tes propres moyens, parce que eux autres,
tu leur as dit, je veux revenir à Montréal, puis en fait...
Non, non, moi, je suis partie, j'ai rien dit, là.
J'ai comme cancellé l'affaire, moi, je suis partie.
Fait que les autres, ils s'attendent à ce que tu sois là,
t'as la date de journée dans ta chambre,
tout est juste pour pointer. J'étais à Los Angeles, mais je suis partie. Que d'autres s'attendent à ce que tu sois là, telle date de ta journée, dans ta chambre, tout est juste pour pointer.
J'étais à Los Angeles, mais je suis
partie. Moi, je me suis poussée
et j'ai eu des menaces.
Je me rappelle. Et moi, j'ai dit, écoute,
mon père est policier.
Je me suis servi de cette excuse-là
dans la vie parce que
j'avais pas le choix. Mon père était pas au courant,
mais j'avais pas le choix de dire, écoute, mon père
est policier, si tu veux jouer à cette game-là.
J'avais les quételles, comme on dit,
mais je n'avais pas le choix de me servir
de ça parce que, écoute, même
si tu me menaces, qu'est-ce que tu veux que je fasse?
J'ai tellement peur.
Moi, je ne veux pas y retourner. Je veux me suicider.
J'avais tellement le goût de mourir.
C'était incroyable. Je me sentais
violée. Je pleurais.
Puis, il me le disait. Souvent, il me disait, Marie-Michelle, ce n'était incroyable, je me sentais violée je pleurais puis ils me le disaient
souvent ils me disaient, Marie-Michelle
c'était pas mon nom
mais ils me disaient, Marie-Michelle
t'as des mauvais reviews
j'étais comme, ben oui mais
j'haïs ça faire ça, puis j'étais âgeuse
aux États-Unis, j'étais comme
imagine, je vivais ça complètement
âgeuse, mon cerveau
était complètement dissocié
je vivais des complètement à jeun. Mon cerveau était complètement dissocié.
Je vivais des viols.
Écoute, j'ai mes questions.
J'ai tout un peu que mes questions soient trop touchées. Non, non, vas-y.
J'ai peur de la dire, parce que c'est une interprétation,
mais je comprends que chaque client pour toi est un viol.
Oui.
Parce que ce n'est pas une relation consentante
ça je suis d'accord
mais là je sors du cadre
si on parle de termes de viol
comme on le connait
est-ce que c'est des choses que tu as vécu
aussi genre faire non
ou quelqu'un moi je veux ça non
puis tu le subis pareil
avec un client de mettre ta limite puis tu le subis pareil avec un client.
De mettre tes limites, puis que le client a passé par-dessus tes limites.
À Santa Monica,
à un moment donné, je suis allée
à Malibu. Ils m'ont envoyée
chez un homme qui était excessivement
riche.
Ils m'ont fait vivre,
parce que pour moi,
cette agence-là,
je savais que c'était un homme très riche, mais l'ont dit.
Écoute, c'était un homme... En tout cas, il y avait des gardes-cars chez eux.
Je ne dirais pas pour qui il travaillait, mais c'était un homme qui travaillait pour quelqu'un de très connu, qui est très, très connu aux États-Unis.
Et j'ai vécu de la sodomie et je pleurais, tu sais.
Et pour moi, c'était atroce que j'ai vécu, tu sais.
Tellement que...
Puis c'était quelqu'un qui donnait énormément d'argent.
Mais tu sais, tu peux pas me faire vivre ça, tu sais.
Tu peux pas me...
Tu sais, c'est pas moi qui choisis.
Moi, si je veux pas faire de la sodomie,
je peux même pas dire non.
Je peux même pas dire non
parce que lui, il veut me sodomiser,
mais moi, je peux pas dire non.
Faut que j'accepte de me faire sodomiser.
Ça me faisait super mal.
Tu comprends-tu
parce qu'en fait je veux même pas
le gars il y a genre 60 ans
le gars me lève le coeur
en plus de ça c'est pas une relation
consentante
puis en plus le gars veut me sodomiser
ça me fait mal tu comprends-tu
c'est atroce
j'ai le goût de mourir
des relations même que j'ai pas voulu
tu sais des tu sais, des...
Tu sais, je peux aller loin, là.
Écoute, je commence déjà à
regretter ma question, je vais être honnête.
Tu sais, quand tu fais des fellations
pis que t'as l'odeur
que, tu sais, non.
Tu sais,
des corps d'hommes
que tu veux pas
tu sais
non
je veux pas
je ne veux pas
c'est le fun d'avoir une relation intime
avec quelqu'un que tu désires
mais non ça arrive pas
des beaux gars là
non
les gars peinent
je pense que dans
cet amending-là,
même si t'avais
le plus beau patin
de la planète
qui se présentait
dans cet univers-là,
je pense pas que
tu l'aurais apprécié
pareil de toute façon.
Non, non, mais
pour te donner l'exemple
de l'histoire
de Pretty Woman,
le film Pretty Woman,
c'est pas ça.
C'est un film.
C'est ça,
mais c'est pas ça
la réalité.
C'est pas ça.
C'est pas de même
la vie, là.
C'est pas ça.
C'est clair que non. Non, c'est pas ça. C'est un film. Pourtant, moi, c'est un de même la ville c'est possible c'est clair que non non c'est possible
non mais tu vois j'ai un souvenir de je teon entend à chaque année quand le Grand Prix est là.
Oui, mais il faut quand même que... Je me rappelle, écoute, on est tous en ligne, on est à peu près 15 filles, tous en ligne, puis les gars rentrent, puis le matelas, il est à terre.
Écoute, c'est une chiotte,
mon gars. Le matelas est à terre.
Écoute, je me fais à quatre pattes.
C'est pour ça qu'on va se rincer.
Je vais me rincer toute tard.
Je me remets en ligne. Écoute, là, on est
15 filles debout.
Le gars, il vient tard.
C'est un client aux cinq minutes. Six minutes.
C'est comme ça que ça fonctionne on est vraiment à l'aigle c'est comme ça que ça fonctionne c'est pour le glamour de man d'un prix de woman
non non non non non ça n'existe pas là puis tu es j'ai vécu l'escorte de luxe. J'ai vécu...
L'escorte de rue.
Je n'ai pas fait de la prostitution de rue.
Moi, je n'ai pas vécu ça.
Parce que ça, c'était de la prostitution de luxe.
En parenthèse.
Oui.
J'ai tout fait dans l'industrie du sexe.
J'ai été masseuse érotique.
J'ai été danseuse. J'ai été escorte.
J'ai été masseuse érotique, j'ai été danseuse, j'ai été escorte j'ai été j'ai tout fait
c'est ça
il faudrait que je prenne une pause
fait que là
dans le fond je te ramène sur
fait que t'avais envoyé
de l'argent à un ami
on parle de Western Union parce qu'à l'époque
t'as des virements avec un téléphone
ça n'existait pas t'as envoyéà l'époque, il y avait des virements avec un téléphone. Non, il y avait des virements. Ça n'existait pas.
Tu envoyais de l'argent à un de tes amis
et tu achètes un billet d'avion
pour que tu puisses revenir à Montréal sans leur dire.
Oui.
Encore une fois, on se ramène parce qu'on part à gauche.
C'est bien correct.
Donc, ça, ça a été particulier
parce qu'honnêtement, je ne sais pas
c'était quoi le message de la vie
avec ce retour à montréal dans le fond j'avais un vol los angeles chicago
chicago montréal fait que dans le fond j'avais le vol de los angeles il y avait
du retard fait que ça a tout finalement j'arrive à chicago l'avion est en retard sur Chicago
je dois dormir à Chicago
là je demande à Chicago
est-ce que vous pouvez me faire un wake up call
ils m'oublient
là j'étais comme coudon ils veulent pas que je revienne
je reviens
à Montréal
finalement
on est au mois de septembre
et c'est ça là je commence à recevoir des menaces
d'eux autres
je sais qu'ils sont
je connais pas toute
la structure
de cette gang de rue là
mais je sais qu'elle est imposante
et
le gars il me dit écoute
c'est là que je parle à mon père
puis que je lui dis écoute
mon père est dans la police
et si t'arrêtes pas
je vais
faire des démarches
mais évidemment
mon père était pas au courant de ça, j'en parlais pas avec lui
j'avais ben trop peur
des conséquences
j'avais peur du jugement
du jugement de mon père
qu'est-ce que mon père va penser de moi
de sa fille
de perdre l'image de sa petite fille
l'image c'est important
tu le dis mon père
il va me juger
c'est un milieu qui est tellement méconnu en même temps
on a tout notre propre
c'est un peu comme la prison.
C'est un milieu tellement...
Quand quelqu'un dit, il fait du temps,
il y a du savon dans la douche.
Le premier réflexe qu'on a, c'est de parler d'un savon
qui a échappé dans la douche.
La même chose si tu as fait ça,
c'est que tu voulais.
C'est ça.
Les gens pensent que tu voulais.
C'est la même chose.
Tu aimes mieux garder ça tu voulais. Exactement. C'est la même chose. Fait que t'aimes mieux garder ça pour tout.
Exactement.
Je pense que deux semaines, c'est cool.
Et je marche
sur, je pense,
Saint-Hubert. Et
je traverse la rue Saint-Hubert
pour...
En tout cas, Saint-Hubert et
Jean-Talon. Et je tourne
ma tête vers la droite
et je vois une voiture qui me laisse passer.
Et je marche sur le trottoir
et le gars me dit,
« Excuse-moi, est-ce que je peux te parler? »
Et moi, j'ai toujours pas été super facile
d'approche dans la vie.
J'ai tout le temps eu un côté.
Mais cette fois-là,
je sais pas ce qui s'est passé j'ai dit ok et je baisse
mes yeux et c'était Josué Jean qui est mon ancien proxénète et je vais
toujours me rappeler ça fait extrêmement longtemps je vais toujours me rappeler
de comment j'étais habillée je vais toujours me rappeler de comment j'étais habillé je vais
toujours me rappeler de la voiture qu'il avait je vais toujours me rappeler la chaîne en or
qui avait dans le coup je vais toujours me rappeler des bagues en or qui avait dans ses
mains je vais toujours me rappeler tout ce qui me dit cette première journée là j'en parle j'en ai
des frissons je veux juste avant avant que tu tombes sur son cas à lui,
quand tu es revenue au Québec,
une fois que tu as dit ton père,
de ce côté-là, eux autres, cette gang-là,
cette agence-là, ton sacré patient.
Oui.
Fait que tu es libre.
Oui.
Tu fais combien de temps?
Deux semaines. Deux semaines? Oui.
T'as fait quoi pendant ces deux semaines-là?
T'as juste... J'ai vécu.
Dormi, vécu, genre repris
possession de ton corps,
tu sais, un peu de ton... Dans ma tête,
pour moi, c'était de terminer l'escorte.
Moi, j'étais terminée.
Puis jamais.
Moi, là, j'étais terminéeé j'avais aucune idée de qu'est
ce qui était pour se passer mais pour moi l'escorte c'était terminé dans ma vie je voulais
plus jamais ma sage voilà c'est à moi je voulais moi c'était fini si j'avais de l'argent évidemment évidemment, des États-Unis. Mais... Parce que malgré... Excuse-moi, je te coupe.
Malgré tout...
C'est ça.
Tu as fait quand même de l'argent.
Je veux dire, oui, c'est un travail...
Oui, c'est des pimpes, mais
tu as réussi à accumuler quand même...
Oui, avec eux, oui.
Parce que c'était pas un pimp...
Tu sais, c'est pas...
J'avais pas un pimp.
C'était une agence. C'était une agence, oui, c'était pas un pimp j'avais pas un pimp c'était une agence c'était une agence, oui c'est ça
pis en même temps s'ils veulent garder leur fille
faut bien que tu fasses un remanie
c'est ça, faut que tu fasses de l'argent
de luxe
pour que les filles soient arrangées
pour que vous soyez
belle pis tout ça, ça prend de l'argent pour faire ça
oui
deux semaines t'es revenue
t'es libre
oui libre
je deviens émotive
si t'as besoin qu'on coupe
il n'y a pas de stress
si il y a des choses que tu ne veux pas aller
on n'y va pas
si c'est parce que je te dis que t'étais libre
veux-tu comprendre? non non c'est correct pas aller on y va pas juste parce que je te dis que tu étais libre non mais ça Non, non, je suis correct, mais si... Ouf! Je savais que ce serait pas un podcast facile à tourner.
Excuse.
Non, c'est correct.
C'est moi qui...
T'étais en train de craquer, mais t'es habitué.
Et moi, j'étais en train de craquer.
Moi, je suis pas habitué.
Fait que tu l'as rencontré, bon, le Saint-Hubert, Jean Talon.
C'est sa chaîne, ses bags.
Tu me disais que tu te souviens de tout. Mais dans ta tête, quand il vient te parler, c'est sa chaîne, c'est les bagues, tu me disais que tu te souviens de tout,
mais dans ta tête, quand il vient te parler,
c'est juste...
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas le réflexe,
t'as pas, beau bonhomme, je sais pas, c'est quoi le minding que t'entendais, tu te souviens-tu de ça, c'est juste un gars qui t'aborde parce que t'es trop jolie?
Ben en fait, il me dit, oui, exactement, il me dit, salut, il me dit, c'est quoi ton nom?
Je me dis, je m'appelle Marie-Michelle, il me dit, pis j'ai dit toi, il me dit, je m'appelle Polo.
Fait que là, il me dit, elle était vraiment belle, tu sais, je dis, ben, merci.
Pis là, moi, je suis encore dehors, tu sais, pis on était au début septembre.
Et, écoute, ça fait tellement longtemps, là, que j je suis encore dehors. Puis on était au début septembre.
Et écoute, ça fait tellement longtemps que j'avais des runnings,
c'était des runnings baby fat.
Baby fat, ça fait longtemps.
Et puis il me dit, non, non,
il dit, elle embarque dans mon auto.
Fait que j'embarque.
Moi, dans ma vie, je suis méfiante. Mais je ne sais pas pourquoi, dans cette journée-là, je ne suis pas méfiante, j'embarque. Moi dans ma vie, je suis méfiante, mais je ne sais pas pourquoi,
dans cette journée-là, je ne suis pas méfiante, j'embarque dans sa voiture. Mais tu sais,
il n'y avait pas... Tu sais, physiquement, ce n'est pas quelqu'un d'imposant, il ne me faisait
pas peur. Il me dit « Non, Edgar, je vais te dire mon vrai nom. » Il me sort son permis de conduire
et je vois son nom. C'est marqué Josué. Fait que là, on commence à jaser. Je dis, tu sais, tu fais quoi dans la vie?
Il dit, je fais plein d'affaires. Puis toi, bien, je dis, moi, je ne fais rien. Puis une petite, tu t'en vas où? Je dis, bien, je m'en vais chez une de mes
amies. Il dit, veux-tu que je te porte? Je dis, bien, OK. Puis là, je dis, t'es un gars de où? Il dit, je suis un gars d'un peu partout ok je pose pas plus de questions puis là on s'échange
nos numéros de cellulaire tout ça fait que ça reste comme ça mais il y avait je sais pas il
y avait comme éveillé quelque chose chez moi je pense je trouvais beau il m'attire physiquement
parce que quand on est l'histoire de l moi j'ai écoute je vois les red flags
qui font 1
puis 2
puis 3
puis 4
puis tu sais
j'ai l'impression
que le monde va faire
mais voyons
qu'il semble que c'est clair
mais
non moi je voyais pas
il y avait pas de red flags
mais moi en même temps
écoute
t'es dans début vingtaine
tu viens de sortir
d'une période
ouais ouais
il fait deux semaines
fuck top un peu
très fuck top
fait que là tu sais
t'as quelqu'un
écoute
il t'a pogné
je pense
j'ai l'impression peut-être que c'étaita pogné, je pense, j'ai l'impression
peut-être
que c'était arrivé
deux mois plus tard
et j'ai l'impression
que t'étais une période
peut-être fragile encore.
très,
très,
très fragile.
Très,
très.
Puis là,
t'as quelqu'un
qui s'intéresse,
t'as un homme
qui s'intéresse à toi
mais qui n'est pas
un client,
fait qu'il n'a pas
payé pour.
Non,
c'est ça.
T'étais probablement
le plus désarmé possible.
Exactement.
Vraiment,
ça a été un timing. C'était le meilleur timing. C'était le meilleur timing pour lui, on sarmé possible exactement c'était un timing
c'était le meilleur timing
c'était le meilleur timing pour lui
exactement c'était le meilleur timing
comme s'il savait
comme s'il s'est guéri
c'est ça
un prédateur qui a vu la proie et qui a tout de suite senti
exactement
c'est ça que je me dis parce que
physiquement c'était pas le gars le plus beau j'ai pas fait comme mon dieu souvent c'est des gars qui me dis parce que physiquement, ce n'était pas le gars le plus beau.
Je n'ai pas fait comme « mon Dieu ». Mais souvent, c'est des gars qui ont de l'entregent
puis qui dégagent.
Oui, exactement.
Et ils m'ont appelée, tout ça.
On s'est reparlé, tout ça.
Puis je n'ai jamais su, moi.
Il ne m'a pas dit que c'était un pimp, évidemment.
Il ne me l'a pas dit au début. Ça a pris très long. Ça a été long. Il est venu me revoir, je pense, trois
jours après. On a commencé à se parler. On est allés au Mont-Royal, tout ça. Ça
a commencé tout doucement. Puis, à un moment donné, il est arrivé, il a commencé à afficher ses couleurs.
Il m'a acheté des roses.
Il m'a acheté, pas des roses,
il m'a acheté
un bouquet de roses bleues.
OK.
Fait que là, il a montré ses couleurs.
Quand je dis il a montré ses couleurs, c'est qu'il a montré ses couleurs.
Quelqu'un qui ne portait pas souvent du rouge,
mettons. Non.
Et à un moment donné, il m'a parlé qu'il voulait
pas que je m'habille avec du rouge puis là j'ai fait ok si les gens ne vous faites pas lien faites
vos recherches un peu et là il a commencé à m'acheter des cadeaux c'est une chaîne de taille avec la lettre P pour Polo avec un diamant bleu puis la lettre M pour Marie-Michel
avec un diamant bleu, la bague d'orteil, un manteau bleu, les Timberlands bleus, la petite tuque bleue, en tout cas, tu sais, plein d'affaires bleues, tu sais.
Puis là, moi, j'étais collée à Yoyne, tu sais.
Wow, tu sais.
Mais tu sais, moi, je connaissais pas
de pimpes. Tu sais, j'en connaissais pas, moi,
des pimpes. J'avais jamais eu
de relation, tu sais, je connaissais pas ça.
Là, je veux juste aussi,
c'est pas parce que...
c'est pas parce qu'un homme de race noire porte
du bleu. Ah, pas du tout, là. C'est un gars de gang, de race noire porte du bleu
que c'est un gars de gang.
Non, non, non, aucunement.
On parle d'une personne en particulier,
d'une situation particulière dans des années particulières.
C'est juste pour...
Oui, oui, non, non, aucunement.
Puis, en fait, je veux juste dire aussi que
c'est un crime d'opportunité, le proxénétisme.
C'est pas un crime de couleur.
Non, non, non, c'est ça.
Non, c'est juste pour...
J'ai des amis noirs qui portent une soupe
bleue puis je m'en reste là je veux juste mettre un contexte non non le sport c'est d'aider de
tige parle des des blood et des crips c'est tout c'est vraiment que je parle donc c'est ça. Et on s'est rencontrés au mois de septembre. Et à Noël, il me dit, tu sais, Marie-Michelle, il me dit, tu sais, qu'est-ce que tu en penses si tu irais danser pour nous deux? J'étais comme... Dans ma tête, ça me dit, oh non.
Là, t'as vu le premier red flag.
Oui, mais là, je l'aimais tellement.
C'était tellement fusionnel.
Oui, parce que c'est ça.
Lui, pendant des mois, c'est un araignée
que tu sais s'attendre pendant des mois
l'entour de toi.
Et là, c'était fusionnel, nous deux.
Puis là, j'étais comme « Merde! »
Et là, j'ai dit oui. Et j'ai dit oui.
Et j'ai dit oui.
Et je l'ai même dit à ma mère.
Et ma mère était en colère.
C'était incroyable.
J'imagine qu'elle avait encore en tête Niagara.
Bien, c'est sûr, là.
C'est elle qui t'a envoyé de l'argent.
Oui, c'est ça.
Et ma mère, je veux juste mentionner que ma mère, dans tout ça, a toujours été présente.
Ma mère ne m'a jamais abandonnée.
Puis ça, ça a été vraiment une pièce maîtresse dans ma vie
que ma mère me soutienne
parce que je pense que c'est ça qui m'a sauvé la vie.
Tu n'y vas pas si tu ne veux pas y aller.
C'est parce que là, tu dis ma mère ma mère ma mère j'imagine que c'est parce que dans ta
famille c'est correct
c'est très difficile d'être la fille d'un policier la pression la pression sociale la pression m excuse non moi je m'excuse j'étais rendu tu y viennes à te demander de danser pour
lui et puis tu me dis que tu en as parlé assez de l'eau qu'on est venu et je ne voulais pas danser
et je suis allé faire du massage au centre ville qui effect OK. Fait que tu lui as dit, non, je vais pas danser, je vais retourner, je vais faire du massage
en France. Oui. Je vais faire du massage.
OK. Et là,
il me demandait
à l'époque, là,
je pense que c'était
entre 600 ou 700 $ par jour.
Et
pour lui,
c'était pas assez.
Parce que
ce qu'il m'a expliqué par après,
c'est qu'il était habitué d'avoir des filles
qui travaillaient à gaffe pour lui.
Puis il était habitué à avoir plusieurs filles pour lui.
Mais là, il veut juste se concentrer sur toi
parce qu'il t'aime.
Fait qu'il faut que tu remplaces toutes les autres filles.
Oui, c'est ça.
Faut que tu rapportes ce que les filles rapportent.
Mais moi, mais...
Pour que tu sois la seule.
Oui, mais il veut pas que je fasse de gaffe.
Fait que ce qu'il me demande,
il me dit « Marie-Michelle, est-ce que ça te dérange
que j'aille d'autres filles? »
Moi, c'est sûr que ça me dérange.
Mais évidemment, d'autres filles
viennent dans cette histoire-là.
Ensuite, ça enchaîne
la violence,
la violence verbale, la violence physique, les coups de poing. J'ai été hospitalisée. Il y voiture dans un quartier de Montréal, où il m'a pris
littéralement, puis je suis tombée sur la glace. Des coups de poing ici, j'en ai mangé. Il m'a
garroché en bas d'un lit parce que je ne voulais pas faire l'amour avec lui. Combien de fois
qu'il m'a laissée toute seule. Qu'il m'a rabaissée
par rapport à mon apparence physique
parce que j'avais pas
de sein.
Il m'a
inculquée.
Je dirais même, c'est pas inculquée,
c'est qu'il m'a
infligée.
Je sais même pas si c'est qu'il m'a infligée. Je ne sais même pas si c'est « infligée » encore là,
le terme, tellement que c'est
la modification corporelle.
C'est que j'ai eu une opération
où j'ai eu les seins tellement gros.
J'ai dû me refaire faire les seins
avec du 800cc,
ce qui me donnait à peu près du 36 g de poitrine
obligé en fait il me rabaissait tellement sur mon apparence physique il me disait tout le temps je
vais aller voir des filles qui ont les seins refaites et puis moi j'avais les seins naturels
c'est moi j'avais des très petits seins. Et il me disait tout le temps,
« Moi, j'aime le low Ferrari. »
Il aimait les filles avec des énormes seins.
Puis lui, c'était plus payant pour lui d'avoir des filles avec ce...
Le bimbo, ce qu'on appelle le bimbo.
Oui, c'est ça, exactement.
Fait que moi, il m'a comme...
Je ne sais pas comment l'expliquer.
Il m'a...
Brainwashed complètement sur mon apparence physique.
Et je me suis faite opérer, tu sais.
J'ai eu le 36G de poitrine, tu sais.
Tu sais, des coups de poing, j'en ai mangé.
J'ai eu tellement de violence.
Tu sais, je vais dire, dans les chefs d'accusation,
tu sais, j'ai été violée avec lui.
Ça, on va revenir sur les chefs d'accusation bientôt.
Je comprends que rapidement,
tu n'es pas restée au centre de massage.
Non, il m'a amenée...
Parce qu'au début, tu as dit non à la danse,
je vais retourner au centre de massage.
Mais c'est ça, ça a vite passé, j'imagine.
Il m'a amenée dans un club de danseuse aussi. Éc à l'ensemble massage. Mais c'est ça, ça a vite passé, j'imagine. Ben, finalement, tu sais, il m'a amenée
dans un club de danseuses aussi, tu sais.
Écoute, tu sais, je les repense aujourd'hui.
Je suis vraiment...
Tu sais, il m'a amenée au club de danseuses, tu sais.
Il a choisi mon nom de danseuse, tu sais.
Mon nom de danseuse, c'était
Candy, tu sais. Tu sais, je choisissais
comment m'habiller. Tu sais, je pouvais pas
déroger. Je choisissais ma couleur de cheveux.
Tu sais, j'avais son nom tatoué sur
moi ici que j'ai pu le l'exprimer j'avais son nom tatoué sur moi tu sais pitié je suis pas la seule
on est tout marqué au fer rouge du nom de notre proxénète mais je les mets tellement c'est tellement
jeudi me donner un coup de poing je restais à dire je t'ai brainwash et si je me rappelle d'une
fausse m'a pas excusé quand lui de frappe c'est ça je me rappelle une fois
mon ami je suis dans le garde-robe petit je tremble de même le petit jeu je
dis je pleure puis je mors vers même temps le site la fois où qui me donnait
un coup de poing ici je suis tombée par terre
et j'étais enceinte
à ce moment-là
et de lui
je me rappelle que
mon réflexe c'est que je suis partie
à courir dehors
je criais
et je suis revenue
il m'a donné un bec sur la tête
puis il est parti voir l'autre fille qui
pimpait. Quelques jours après, j'ai fait une fausse couche, je me suis ramassée à l'hôpital,
l'infirmière me demande « Madame, voulez-vous appeler le père? » Fait que j'appelle, je l'appelle,
il me dit « Écoute-moi bien chose, mon ventre est plus important que le tien, j'ai faim. » Ça,
je le raconte dans plusieurs...
dans les livres ou quoi que ce soit.
Quand il me dit « Mon ventre est plus important
que le tien », parce que moi,
j'étais en train de perdre le bébé.
Je pense que ça, ça a été
le coup de masse
qui m'a fait le plus mal.
C'est bien de me dire ça.
C'était pire.
Plus que les coups physiques.
C'est pire parce que tu sais,
que tu m'ailles exploiter parce que tu sais,
lui, il prenait tout mon argent.
Tout mon argent.
Il ne me laissait pas 5 piastres.
Lui, il prenait tout mon argent.
Si je faisais 1000 piastres...
Si tu voulais manger, si tu voulais t'acheter quelque chose.
Lui, si je faisais 1000, je donnais 1000.
Si je faisais 600, je donnais 600.
C'était ça le deal.
Je donne tout mon argent.
Au complet.
Il n'y avait pas de 50-50.
Avec lui, c'est pour ça.
J'ai perdu toute ma dignité.
J'ai tout perdu avec lui.
Tout.
Tout, tout, tout, tout.
Je pense que ce n'est pas exagéré d'utiliser le terme « esclavage »?
Oui, c'est de l'esclavage. J'ai tout perdu avec lui. J'ai perdu mon estime, j'ai perdu...
Je pensais même que quand je suis partie avec lui, je ne serais même pas capable de conduire une voiture.
Je pensais que je ne serais jamais capable.
Quand je suis sortie de ce milieu-là,
je ne savais même plus comment m'habiller.
Je ne savais même pas où j'étais, qui. Je n'avais même pas de carte d'assurance.
Je ne savais même pas comment.
C'est fou, c'est un flash
que je viens d'avoir. Je fais le parallèle.
J'ai reçu des gens, puis j'ai parlé avec des intervenants.
Quelqu'un qui a fait
beaucoup de prison. En prison,
tu es tellement logé, tu es nourri, tu n'as rien à g. Parce qu'en prison, t'es tellement... T'es logé, t'es nourri,
t'as rien à gérer.
J'ai un peu cette impression-là.
Une fois que tu sors de là,
t'as été tellement drillé.
T'avais aucune...
Tu prenais aucune décision.
Exactement.
Fait qu'après ça, tu te dis,
je suis pas capable de faire ça,
je suis rien faire.
C'est ça.
Et aujourd'hui, j'ai encore... Je je sais rien faire moi aujourd'hui j'ai encore
je travaille encore là-dessus
parce que j'ai encore
j'ai encore ce tempérament-là
j'ai pas envie de pousser
plus loin trop
ce que t'as vécu avec lui parce que
d'un je sais que c'est quelque chose
qui est pas facile pour toi
je me rends compte que j'ai un peu de difficulté
à l'écouter aussi.
On a vu tantôt, je suis plus fragile
que je pensais sur ce sujet-là.
Mais tu es devant moi
aujourd'hui.
Il y a un processus qui s'est passé depuis...
Qu'est-ce qui a été
l'élément déclencheur
et le processus qui est arrivé?
Parce que tu as parlé tantôt de la cour, fait qu'il y avait un procès,
tout ça, fait que j'aimerais ça qu'on embarque
là-dedans. Parce que
en outre des histoires d'horreur,
que je...
Oui, oui, c'est ce qui ne s'affinit plus.
C'est ça, je pense que tu pourrais...
Même la cour, c'est de l'horreur.
Je pense qu'on pourrait en parler pendant 4 heures
de ce que tu as vécu, mais je pense déjà
avec ce que tu nous as donné, un portrait quand même 4 heures de ce que tu as vécu, mais je pense déjà avec ce que tu nous as donné, un portrait
quand même assez général de ce que
tu as pu vivre.
Là, tu étais au moment où tu as perdu
l'enfant, qui disait que son ventre était plus important.
C'était-tu l'élément déclencheur?
Oui. Écoute, oui, c'est ça.
Puis ma mère est montée
à l'hôpital
me voir. Ma mère est atteinte de la sclérose
en plaques. Ma mère est venue me voir
puis elle me dit, j'espère que tu vas t'en aller.
Y'avait-tu déjà rencontré tes parents?
Genre, mettons, de Noël ou comment?
Ou non? Ouais. Y'est venu dans ta famille
puis tout ça? Ouais. Écoute,
je... Non, écoute,
j'étais juste...
Ouais.
Puis j'imagine qu'il devait être devait être fin dans ta famille ouais ouais ouais mais tu sais quand
que j'ai voulu partir menacé de tuer ma famille aussi c'était dur pour moi
quand ma mère nous voir à l'hôpital j'ai j'ai premier ma mère que c'était pour bientôt. Malheureusement, l'année exacte, pour moi, j'ai de la misère à me rappeler si c'est en 2008 ou en 2009 que je me suis sauvée. Même en procès, j'ai eu de la difficulté. Je me suis sauvée au mois de mars, complètement, de mon appartement.
Et il a continué de m'appeler jusqu'en 2010.
Et j'ai commencé,
moi j'ai continué à danser
mettons
jusqu'en fin 2010.
Parce que, tu sais, je...
Fait que tu t'es sauvée de lui,
de son emprise. Oui, oui. Mais t'es sauvé de lui, de son emprise oui oui
mais t'es resté dans l'industrie entre parenthèses
dans ses pas de gaffe
non non non
pour payer
mes trucs mais j'étais vraiment tanné
parce que là
2008-2009
début 30
2009
j'ai 28 ans
on a même pas fait le calcul donc En début de 30? 2009, j'ai 28 ans. 28 ans.
On a la même heure,
mais je n'arrive même pas
à faire le calcul.
Oui, c'est ça.
Donc, mettons qu'en 2011,
si on arrive en 2011,
les idées suicidaires
sont vraiment excessivement présentes.
Moi, je reviens sur ce que je viens de dire,
parce que, là, je me mets
dans la tête du monde qui l'écoute,
puis je me dis, non, non, non.
Pour moi, c'est tellement clair.
Non, non, c'est correct, c'est parce que, non, quand je te dis que je me mets dans la tête
de ceux qui l'écoutent, tu me dis, mais attends,
t'es taquin pime, tu te sauves, puis tu t'en vas
danser. Bien, je continue,
oui. Je me mets dans la tête,
comme je te dis, je me mets dans la tête, pas tout le monde, je vous mets pas
tous dans le même bateau, tout le monde, inquiétez-vous pas,
mais je me dis, mais attends, mais c'est ça
que je viens de dire, t'as 28 ans,
c'est juste, ça fait 10 ans
que t'es dans ce pattern-là, fait que
t'as besoin de faire de l'argent rapidement,
first, tu viens de le sauver, t'as besoin de l'argent rapidement.
Oui, oui. Fait que c'est la seule façon
que tu sais comment faire de l'argent.
C'est ça, exactement. Parce que je me rappelle plus de mon ancien... C'est ça, je que tu sais comment faire de l'argent parce que je ne me rappelle plus
de mon ancien
je veux juste mettre en contexte
pourquoi tu te rembarques
parce que tu as besoin d'argent dans la vie
parce que tu manges, tu trouves une place où habiter
tu t'es sauvée
je me suis meublée
il faut que tu fasses de l'argent rapidement
comme tu disais, ils apprenaient tout
c'est pas comme quand tu t'es poussé des étaux
où tu avais un coussin.
Moi, j'avais rien. J'avais pas de lit,
j'avais pas de table, j'avais pas de divan.
J'avais absolument rien.
Il a fallu que je m'achète tout au complet.
Mais c'est pour ça que je voulais juste mettre en contexte.
Non, mais c'est vrai.
Pourquoi tu retournes dans ça?
Mais Christ, c'est normal.
C'est dégueulasse de dire que c'est normal,
mais je comprends la raison pour laquelle...
Oui, oui. Non, mais c'est vrai que tu le soulignes, parce que pour moi, dans ma tête, c'est dégueulasse de dire que c'est normal mais je comprends la raison pour laquelle c'est vrai que tu le soulignes parce que pour moi
dans ma tête c'est même pas
tu viens de passer 10 ans en prison
tu ressors, première chose que tu fais
tu te rends en avant de la drogue
il faut que je survive
c'est ça, c'est des façons de survivre
pour moi j'avais comme
et de là ton temps de survivante
ça inclut ça c'est que ça s'inclus sur
bgc c'est la résilience je devais comme m'en sortir si je mets en même temps
j'étais tellement plus capable que j'étais comme ailleurs qu'est ce que je
veux faire puis un moment donné le télédébat 2011 que tu fais faire faire
un genre quasiment deux ans qui était j' toffé peut-être un an et demi, mettons, à danser, pis
à un moment donné, je me regarde dans le miroir, ça fait...
C'est soit que t'arrêtes
ou tu passes, tu sais.
Et je rentre dans le
club, et
je fais une danse
pour un client, et
dans ma tête, ça fait... C'est soit que tu tues le client ou que tu sors de site.
Fait que je suis sortie d'ici, je suis sortie du club, pardon, puis j'ai jeté toutes mes
affaires. J'ai jeté toutes, toutes, toutes. Puis j'ai dit, moi, je ne reviendrai plus
jamais ici. Je ne suis plus jamais retournée.
Et j'ai commencé à faire beaucoup d'anxiété.
Énormément d'anxiété.
Dans un an et demi-là,
il continuait de t'appeler.
Tu disais, mais tu ne l'as pas recroisé.
Non, non, non.
Tu as été comme chanceuse. Je ne savais pas où j'étais.
C'est ça.
Non.
C'était juste ça.
Je me demandais à quel point il était.
Il essayait.
Il fait juste envoyer un message une fois de temps en il était il essayait ou fait juste d'envoyer un
message de temps en temps il essayait de te réagripper mais tu sais même si j'étais plus
là je l'aimais encore parce que son emprise était à ce point là oui parce que tu sais je l'ai vraiment
aimé mais je réalisais pas encore ce que j'avais vécu j'avais subi tellement de violence
tellement
je réalisais pas encore tout ce qui s'avait passé
t'es plus parti
je pose la question
t'es-tu plus parti en crise de sa réponse
de mon ventre est plus important que le tien
que parce que de tout ce que t'avais vécu
t'étais-tu juste
à bout de ce qui te faisait vivre
ou t'étais juste en crise de cette réponse-là j'étais à bout j'étais-tu juste à bout de ce qui te faisait vivre ou t'étais juste en crise de cette réponse-là?
J'étais à bout.
T'étais vraiment à bout.
Ah, j'étais plus capable.
Tu le réalisais...
Parce que tu dis, j'avais pas encore réalisé, mais tu...
En fait...
Tu réalisais pas ce que...
En tout cas, je te laisse y aller.
Ouais.
J'ai réalisé ce qui me faisait.
C'était pas correct.
J'ai réalisé ce qui me faisait.
C'était de la violence.
Mais je réalisais pas tout ce que j'avais vécu dans ma vie.
OK, le tout ensemble.
Toute la violence
que j'avais vécue, dans tout le milieu
criminel que j'étais,
j'étais raïa. Je ne réalisais
vraiment pas.
C'est parce que pour toi, c'était des portions.
Je ne sais pas ce qu'on va dire.
Moi, je comprends.
Ce n'est pas relié à ça. C'est deux événements complètement différents.
En même temps, c'est toute la violence physique,
psychologique.
Je ne réalisais pas parce que c'était tellement
pris dans ma tête.
C'était un choc post-traumatique.
Moi, j'ai été
diagnostiquée avec un choc post-traumatique.
Je ne réalisais pas encore.
À un moment donné,
je ne savais plus quoi faire
parce que je voulais vraiment mourir.
J'étais là.
– Là, tu as jeté toutes tes affaires,
tu ne retournes plus jamais.
– J'avais de l'argent.
À un moment donné, je voulais mourir.
Je voulais vraiment mourir.
Mais en même temps, à cette époque-là,
ce n'était pas évident de parler de prostitution et d'exploitation sexuelle
y'avait-tu encore dans la consommation?
non, non, non, moi je consomme plus
ça fait, je pense
mon dieu, je me dis
je savais combien d'années, mais ça fait très longtemps
non, non, non, j'étais très âge
parce que
c'est comme encore pire
oui, oui, oui, j'ai pas eu la chance oui, oui. Non, mais tu comprends-tu?
Des fois, la consommation peut t'amener
dans un état où tu ne suis plus capable,
mais tu n'as même pas ça.
Non.
Fait que soit qui te pousse à vouloir te passer
ou encore là, peut-être ça t'aurait aidé,
en parenthèse, à passer au travers.
Peut-être plus.
Des fois, on dit qu'on gèle pour ne pas sentir la douleur.
Ça gèle la douleur.
Oui, c'est ça, ça gèle la douleur.
La plupart du monde qui gèle, on s'entend au début,
c'est pour le plaisir, mais souvent,
quand tu tombes dans la grosse consommation,
c'est pour geler des douleurs.
Non, mais je ne consommais plus.
Je n'étais plus capable de vivre.
Non, c'est ça.
Je voyais un arbre,
on dirait que je voulais m'écraser.
Je faisais juste pleurer. Je pensais que jbre, puis on dirait que je voulais m'écraser. Je faisais juste pleurer.
Je pensais que j'étais malade.
Je ne le savais pas.
Puis à un moment donné, j'ai téléphoné à Suicide Action.
Et je parlais avec un homme.
Puis moi, mon ennemi numéro un à cette époque-là,
c'était les hommes.
Et cet homme-là, il a été tellement gentil avec moi.
Il m'a donné le numéro du Calax
le Calax c'est le centre d'aide pour les femmes
qui ont vécu des agressions à caractère sexuel
et j'ai pris le numéro
j'ai téléphoné
si tu parles d'autres organismes
comme ça, on va mettre tous les liens
tu m'enverras tous ces liens-là si tu veux
on va tout mettre ça dans la description
si jamais il y a des gens qui ont besoin de toi même
j'ai téléphoné au Calax et j'ai parlé avec une femme qui s'appelle Manon et quand je parlais avec elle au téléphone j'en revenais pas
elle validait vraiment comment je me sentais j'étais là j'étais là. J'étais là, parce que... Et ouais, Camille, tu me connais.
J'étais comme... Parce que
je me cherchais une job, je voulais
travailler, mais tout le monde me disait,
va-t-en à Barmaid. J'étais comme, non, je ne veux pas
aller à Barmaid, je vais planter une fourchette dans la main
du gars qui me dit que je suis belle.
Ça ne me tente plus de travailler avec des gars.
J'ai essayé les gars.
Ça ne te fera pas du cul.
Je ne vais pas être serveuse, je vais voir frapper le gars. Ça ne me tente plus de voir un homme. J'ai essayé tout. J'étais dans cette phase-làé les gars. Ça va te faire pogner le cul. Non, ça me tente plus. Je ne vais pas être serveuse. Je vais voir frapper le gars.
Ça me tente plus de voir un homme.
J'ai essayé tout.
J'étais dans cette phase-là
où les gars...
J'étais comme...
Depuis quoi?
J'étais tout perdue.
Mais je voulais retourner en emploi.
Je voulais...
Écoute,
je ne juge pas par l'apparence.
Je suis une personne qui...
Je sais c'est quoi
être jugée par son apparence.
Mais si je m'en fiers
à ce que tu m'as dit,
ton look quand même, parce que là, tu dois être'est quoi, est jugée par son apparence. Mais si je m'en fiers à ce que tu m'as dit, t'as un look quand même,
parce que là, tu dois être en...
T'as un look
que c'est pas facile de se trouver
la job que tu veux nécessairement non plus,
parce que tu vas être cataloguée direct.
C'est ça, puis je l'ai porté longtemps, ce look-là.
Et
tu sais, je...
Et elle m'explique
au téléphone qu'il y a
six mois d'attente pour rentrer en thérapie.
C'est à peu près six mois.
Je suis rentrée la semaine d'après.
Et j'ai fait de 2011...
T'es rentrée... Parce qu'il sentait
à quel point t'étais... Ah non, mais j'étais
suicidaire, là. OK, OK, OK. Moi, j'étais suicidaire.
Et j'ai fait de
2011 à 2014
en thérapie. Moi, j'ai fait de la thérapie de groupe
et j'étais la seule fille en thérapie de groupe
qui avait vécu
de l'exploitation sexuelle dans le fond
j'étais la seule fille et jamais je me suis
sentie à part
c'était des agressions
de la pédophilie
mais jamais je me suis sentie à part
au contraire
je ressentais que c'est pour ça que je me suis sentie à part. Au contraire, je me suis, tu sais, je ressentais que,
j'étais comme « ok, moi, tu sais, c'est pour ça que je me sens de même », puis tu sais, je sentais que j'étais à ma place, tu sais.
Et avec le temps, j'ai fait un programme d'insertion. J'ai décidé de retourner sur le marché du travail,
mais vu que j'avais très peur des hommes, j'ai décidé de faire un programme d'insertion sociale.
Dans le fond, parce que pour ma sécurité, j'ai décidé de faire ça.
Ça m'a beaucoup aidée sur ma confiance en moi, tout ça.
Puis, ce que je m'apercevais, c'est que les mots « salope », « pute » me venaient vraiment me chercher beaucoup,
parce que Josué me traitait énormément de « salope » et de « pute » à venait vraiment me chercher beaucoup parce que Josué me traitait énormément de salope
puis de pute à Saint-Saëns.
C'était le mot qui me traitait de pute tout le temps.
Pute, pute, pute.
Évidemment, avec le look que j'avais,
les hommes, puis le regard des gens,
j'avais beaucoup de colère à l'intérieur de moi.
Puis à un moment donné, je disais,
« La colère des autres, comment ça... » le regard des autres m'affectait beaucoup. À un moment donné, je disais, moi, ça, ça ne m'appartient pas. Je disais, je vais aller porter plainte. au poste de police de Montréal.
Et je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquais.
Honnêtement, j'embarquais dans une procédure
qui était...
Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais.
Avant qu'on aille dans ce que tu as vécu,
avant que tu nous racontes tout ça,
aujourd'hui, est-ce que tu regrettes ce move-là?
Jamais.
Parfait.
Jamais.
Cool, vas-y.
Donc, le 27 mai 2014, j'ai 33 ans.
Je me rends, il est très tôt le matin, j'ai rendez-vous, je pense, à 6 heures du matin
avec les enquêteurs qui sont spécialisés en exploitation sexuelle.
Premièrement, j'aimerais juste spécifier ça.
C'est que les enquêteurs avec qui j'ai été, j'ai eu un homme en premier et une femme qui ont été très gentils avec moi.
Je n'ai jamais senti que c'était des policiers.
Loin de là.
Tu peux les nommer?
Malheureusement,
non. Je ne peux pas
les nommer parce que c'est des enquêteurs.
S'ils regardent
le podcast, ils savent qui ils sont.
Oui, c'est ça.
Pour vrai, ils m'ont sauvé la vie, honnêtement.
Je n'ai jamais senti
de jugement.
Ils ont plus l'approche
intervenante, tu sais.
Ça a duré
à peu près, je pense, six heures,
l'interrogatoire avec moi, là.
C'était très souffrant. Et moi, je pensais,
tu sais, quand je me suis rendue là, je pensais
leur apprendre qui ils étaient, tu sais.
Mais pas du tout, là.
Ils savaient très bien qui ils étaient.
Ils savaient, c'était qui.
Et, tu sais quoi, Cédric,
ce qui m'a fait le plus mal,
c'est quand mon enquêteur
m'a demandé de l'identifier.
Tu sais, il sort les photos,
ça n'a pas pris.
Écoute, je l'ai vu tout de suite.
Il y avait plein de gars
sur la... Je l'ai vu tout de suite.
Et là, le cri que j'ai poussé,
la colère, ça vient du bas du banc.
Écoute, c'est comme si tu venais de me poignarder.
C'est là que j'ai réalisé
que quand il m'a vu sur la rue,
et là, j'ai des frissons,
que quand je traversais la rue Saint-Hubert,
qu'il m'avait choisi volontairement.
Puis là, j'ai dit, mon tabarnak'il m'avait choisie volontairement. Puis là, j'ai dit,
« Mon tabarnak, tu m'as fait ça volontairement, mon esti. Tu le savais que j'étais une bonne
fille. Tu le savais que j'étais une fille de bonne famille. Tu le savais que j'étais
une bonne petite fille. Esti, pourquoi tu m'as fait ça? » Puis là, j'étais la même.
J'étais là, « Mon tabarnak! » Puis je criais dans le poste. J'étais là, mon tabarnak! J'étais comme... Puis je criais dans le poste. J'étais comme... Tu sais, là, c'était...
C'était la première fois que ma colère sortait.
Et là, mon enquêteur me dit,
« On va arrêter. »
Et là, je me suis levée.
Mes jambes ont lâché.
Je suis traversée de l'autre côté.
Mon intervenante était là.
Et je hurlais, là.
Je criais de la rage.
La rage.
C'est la première fois,
c'est là que j'ai réalisé
vraiment que c'était un pimp.
J'ai dit, ah mon esti!
J'en voulais tellement,
là. Parce que je me disais,
Chris, ils le connaissent.
J'ai dit, esti, c'était
tout, c'était son affaire. Ils savaient,
ils savaient, tu sais.
Mais quand on parle, on parait tantôt
de crime organisé, puis de prédateur, puis de proie.
Tu sais, il t'a choisi parce qu'il
savait. Lui, au premier regard,
il a fait comme un lion
qui va regarder
une gang d'antilopes, puis qui va
savoir tout de suite laquelle qui est malade,
laquelle qui va être capable d'attraper.
C'est ça. Il voyait, il savait.
Moi, tu sais, moi, là,
il a fallu que je me rende au poste de police
puis que...
J'étais là, là,
c'était...
Je te jure.
Puis, à ce moment-là,
quand j'ai porté plainte,
ça a été très, très difficile pour moi
parce qu'après,
tu sais, ils m'ont mis debout,
ils m'ont pris en photo,
tu sais, avec son nom, parce qu'à l'époque, tu mis debout, ils m'ont pris en photo avec son nom,
parce qu'à l'époque, j'avais encore son nom.
Et à partir de ce moment-là,
j'ai perdu la mémoire.
J'ai perdu la mémoire
comme, je ne sais pas comment l'expliquer,
je pense, à court terme.
Mettons que tu aurais été mon voisin,
puis ça faisait 10 ans qu'on se connaissait,
mais écoute, je ne m'aurais plus rappelé de ton nom.
Tu m'aurais dit « Salut, Marie-Michel. »
Je dis « Salut. »
Je m'aurais pu rappeler.
Comme une genre d'amnésie.
Exactement. J'ai commencé à perdre mes cheveux.
J'ai perdu énormément de poids.
J'ai des photos que mes joues rentrent.
Écoute, c'était affreux.
Il a été arrêté au mois de décembre.
Évidemment, il a pris des noms coupables.
La procédure judiciaire a duré cinq ans.
Il a demandé l'arrêt de Jardin.
Tu sais, j'en parle parce que c'est public.
Dans sa demande d'arrêt de Jardin,
il disait qu'il trouvait ça plate
parce qu'il passait ses journées à jouer aux jeux vidéo.
Mais moi, il a scrappé ma vie
et celle d'une autre
victime.
Et de plusieurs autres femmes qui n'ont pas...
Parce que pendant le procès, il était libre?
Oui, parce qu'il y a plein d'innocoupables.
Puis...
C'est ça.
Ça a été refusé,
l'arrêt de Jordan.
Heureusement.
T'étais-tu la seule plaignante?
Non. Au début, oui.
J'étais la seule plaignante. Les policiers...
On réussit à aller rechercher d'autres victimes.
Oui, une autre victime.
Puis là, après ça, c'est moi, quand j'ai su
qu'il y avait une autre victime, j'étais super contente
parce que je me suis dit, il ne faut pas que j'abandonne pour elle.
Parce que je me suis dit,
je ne la connaissais pas. Puis je me suis dit, pour elle, il ne faut pas que j'abandonne pour elle. Parce que je me suis dit, je ne la connaissais pas.
Puis je dis, pour elle,
il ne faut pas que j'abandonne.
On est deux.
Je ne sais pas c'est qui, mais il faut que je reste pour elle.
On est deux.
Il faut que je la soutienne. Il faut qu'elle me soutienne.
Parce qu'elle aussi, elle doit trouver ça difficile.
Cinq ans, c'est super long, cinq ans.
Il a demandé
d'aller devant un jury. Après ça, il a dit non. Il a demandé d'aller devant un jury.
Après ça, il a dit non. Il a demandé
d'aller devant un juge. En tout cas, ça a pris
cinq ans. Toutes les procédures, c'est ça pour faire.
Pour faire.
Pour que tu t'écoeures.
Exactement, mais je n'ai jamais lâché.
À l'enquête préliminaire,
ça a été super difficile.
Son avocate m'a montré des parties intimes d'autres filles en me disant « est-ce que c'est moi? » Mais ce n'était pas moi. J'étais comme « comment me faire souffrir? » Le système de la justice pour les victimes, c'est épouvantable. C'est atroce. On a beaucoup trop souvent entendu ça. Oui, oui, c'est dégueulasse, pour vrai.
Puis,
c'est ça. Dans le fond, il a été
sentencé le 26 octobre
2019
à une peine de 8 ans
au fédéral
avec 20 ans comme délinquant sexuel.
C'est ça.
Fait que c'est ta victoire, ça.
C'est une victoire. Est-ce que ça répare?
Non. C'est sûr que non.
Ça répare pas.
Ça répare pas. Il a demandé sa libération
conditionnelle et totale
en 2021.
Il a étiré ça jusqu'en 2022.
Il l'a pas eu.
Il a été...
Puis ça aussi, c'est dans les journaux parce que sinon j'en parlerais pas
il était
reconnu comme sadique sexuel
et il l'a bien c'est ça
c'est très difficile de vivre
même quand il est en prison
c'est très difficile
t'appréhendes
sa sortie?
non non j'appréhende pas
si j'ai peur
non
je suis juste fatiguée
j'ai hâte de juste pouvoir
penser à moi
de guérir complètement
parce que c'est
ça a pris 20 ans de ma vie
t' es en couple aujourd'hui oui on le voit
pour meyer merci d'être là c'est sûr que c'est difficile pour lui.
J'imagine.
Oui.
Mais arrives-tu à être heureuse aujourd'hui?
Je ne sais pas si ça se pose comme question,
mais je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
C'est plus... Est-ce que ça prend moins mes pensées?
Toutes mes pensées?
Je suis émotive. Est-ce que ça prend moins mes pensées? Toutes mes pensées?
Je suis émotive.
J'ai eu la misère à mentir parce que mon conjoint est là.
Non, pas toi.
À chaque fois que tu t'en es émotive,
c'est tout après mes maudites questions.
J'y pense à tous les jours.
À tous les jours.
J'essaie de ne pas te regarder.
Je suis marquée au fer rouge. mais je pense à tous les jours. J'ai beaucoup d'aide, en fait. J'ai une psychologue spécialisée
en choc post-traumatique, j'ai un psychiatre qui est spécialisé dans le trauma, j'ai
aussi quelqu'un qui vient à la maison qui m'aide pour mon anxiété,
parce que j'ai très, très peur de sortir.
C'est ça.
Fait que de venir ici aujourd'hui,
c'est une épreuve un peu?
C'est pour ça que je t'ai accompagnée.
C'est très difficile pour moi.
Oui, parce que c'est notre première rencontre
qui va avoir lieu avant les Fêtes.
Je vais dire quelque chose, chose mais je veux pas dire en tout cas tu devais venir me rejoindre à la maison puis je devais t'amener oui ça me faisait plaisir parce qu'on est rendu tu me disais
ça quand on aurait cette recette ap pour aujourd'hui je t'ai proposé du bain c'est
un mode le tu me dis à journée que mon chum fait que l'on a refait fait que tu es venu directement mais c'est ça c'est j'étais surprise que tu es pas chez nous
mais c'est comme moi ça me faisait plaisir de l'éternité mais mais je t'ai écoute je sais que
c'est où est ce que je te repose la même passe comme pour répondre à ma question est en fait
parce que c'est ce que tu te dis j'y pense moins
ça occupe mes pensées
la question que je t'ai posée c'est
est-ce que t'arrives à être heureuse aujourd'hui
t'as le droit
c'est un travail très
très difficile, c'est des petits
objectifs pour être heureuse
je t'ai vu sourire aujourd'hui
c'est quelque chose que t'es capable de faire sourire, t'as des moments de ta vie que t'es t'ai vu sourire aujourd'hui. C'est quelque chose que tu es capable de faire.
Sourire. Il y a des moments de ta vie que tu es capable
d'apprécier aujourd'hui.
C'est des petits objectifs.
Je me répète, c'est des petits
objectifs que je dois me
fixer pour être heureuse.
C'est des petits exercices.
Parce que j'ai...
C'est ça. C'est très difficile pour moi j'ai toujours aussi travailler c'est comme
intervenante mais c'est là je m'en allais tu fais quoi aujourd'hui en ce moment je suis sur l'ivac
qui l'indemnisation victime d'actes criminels parce que bon j'ai vécu quelque chose assez
difficile c'est juste que je ne peux pas... Ok, on ne va pas plus loin.
Qui est en ligne avec le crime.
Oui, on en a parlé, mais on ne va pas... On a parlé hors caméra, mais je comprends que...
Mais c'est ça. Dans le fond,
tu sais que j'ai été travailleuse de rue.
Pour les gens qui savent pas c'est quoi
travailleuse de rue, intervenante de rue.
Tu sais, moi, j'ai
adoré travailler
dans la rue. J'ai travaillé avec des détenus, des anciens détenus. Tu sais, j'ai adoré
travailler là-dedans. Après ça, j'ai découvert une passion pour la santé mentale. J'ai
travaillé en psychiatrie comme agent d'intervention. Ça aussi, j'ai adoré ça. Après ça, j'ai
travaillé aussi comme intervenante avec des traumatisés
crâniens et des délinquants
sexuels.
C'est ça.
Puis après ça, il est arrivé un événement
où j'ai dû arrêter de travailler.
Mais je me suis remis en question
à savoir, qu'est-ce qui fait que
je me repousse tout le temps
dans une espèce de violence?
C'est-tu la violence qui m'amène à la violence.
Écoute, j'ai tellement...
J'ai beaucoup d'anciens détenus qui sont passés dans le studio
ici et qui travaillent.
C'est ça, pour
aider, pour...
Peut-être le but
d'éviter qu'il y en ait d'autres.
C'est peut-être la raison pour laquelle
tu es là aussi aujourd'hui.
Si ça fait allumer une fille, ce podcast-là,
moi, je vais être heureux.
Je fais de la sensibilisation
sur TikTok.
Là, on arrive au plug.
Là, on va alléger un peu.
Tu avais un sac tantôt.
Tu veux sortir ce que tu avais?
On va mettre les images aussi.
Vraiment, tous tes liens de tout ce qu'on peut mettre
en lien autant les organismes que tu connais qui t'ont aidé que de ce que tu peux nous parler des
projets sur lesquels tu as travaillé tu as collaboré ton tik tok aussi survivante intervenante
et tout ça parle nous de ces trois objets que tu viens de sortir de ton sac. Alors, voici les objets. La caméra est...
Celle-là.
Celle-là, bonjour.
Celle-là, qui est la bête.
Donc, ça c'est...
En fait, avant, moi, même là-dedans, c'est sous le couvert de l'anonymat.
C'est parce que moi, j'ai tourné ça en 2013.
OK. Donc, c'était un documentaire, Le commerce du sexe.
Oui, c'est Le commerce du sexe
Là tu l'as en DVD parce que
toi tu as eu une copie de la production en DVD
Tu me disais qu'il est disponible
Oui, il est disponible dans le fond sur
Télé-Québec
Sur Demande
Les documentaires, pour vrai
c'est un excellent documentaire
Il ne dure pas longtemps, il dure une heure
Tu dis que tu étais sous le couvent
de l'anonymat à cette époque-là.
Je suis celle-là ici.
J'imagine que si tu écoutais le podcast,
tu vas écouter ça, on va facilement
te reconnaître en te rappelant.
Je parle de ce que j'ai vécu aux États-Unis,
dans le fond.
Mais ça parle de tout ce qui se passe
à Montréal, même avec la communauté
autochtone. C'est vraiment intéressant
pour vrai.
Évidemment,
l'opération Scorpion,
pour moi, ça,
je suis contente, évidemment, parce que
d'avoir collaboré à ce livre-là,
parce que c'est le démantèlement du Wolfpack.
Puis c'est ça, j'ai travaillé avec
Rima El-Khouri.
C'est pas Rima El-Khouri, c'est une journaliste, avec Marianne Mourani.
Roger Ferland, je vois aussi sur la pochette.
Oui, c'est ça, mais moi j'ai travaillé avec…
Avec Marianne.
Oui, je collabore souvent avec…
Fait que tu as collaboré dans ce livre-là.
Oui, c'est ça, évidemment. Et celui-là, «Cœur policier», je l'ai travaillé avec l'auteur.
«Tombe 2».
«Tombe 2», oui, pas le «Tombe 1». Non, mais ça, je vois travailler avec l'auteur. Tome 2. Oui, pas le tome 1.
Non, mais ça, je vois Tome 2,
ça fait que je voulais juste le...
Oui, là-dedans, dans le fond, par contre,
c'est ça, j'ai vraiment sept pages
où je raconte 20 ans de ma vie.
C'est toi qui as écrit sur les sept...
Non, c'est pas moi qui ai écrit,
c'est l'auteur qui a écrit.
Mais les mots qui sont écrits sont...
C'est mes paroles, oui.
C'était paroles à toi.
Évidemment, les noms de personnes,
il y a Thémothée, parce que, bon... que bon mais ce qu'il est sous tous les sept pages ce que ça ce que ton nom fait que
les gens vont retrouver les seins oui oui mon nom est écrit malgré les malades et écrit tout ça mais
c'est ça c'est je pense quand même des fiertés il Il y a une chose, je vais en reparler parce que
je l'ai oublié,
puis là, ça vient de me reflacher.
Tu m'as dit que tu étais une des premières
personnes, ou la première, peut-être la seule
à qui c'est arrivé. On a parlé
de l'opération que tu avais
subie. Oui, c'est vrai. On en parlait
tantôt, si les caméras sont aussi...
Écoute, il y a des gens qui l'écoutent audio.
Donc, tu es en face de moi aujourd'hui.
Oui.
Je veux dire...
C'est vrai, je suis la première personne.
J'espère que ce n'est pas mal dit,
parce que tu t'as dit qu'on t'a dit ça beaucoup dans ce film.
Tu es une très jolie femme.
Merci.
On a parlé de l'opération que tu as eue,
qui était d'une poitrine énorme.
Oui.
Tu es en avant de moi.
Tu n'as plus le 36GG.
Non, non, non.
Ce n'est pas ce que tu as en avant de moi.
Non, non, non.
Pour les gens à l'audio pour ceux qui voient
je suis contente
que je parle de ça
que je te ramène ça
parce que tu m'en as parlé
je n'avais pas l'air avec les gars
parce qu'on parlait un peu de qui venait aujourd'hui
ça m'a frappé quand tu m'avais dit ça
si je te laisse aller là-dessus
j'ai eu le flash
mais vas-y, parle-en.
Ça, c'était une dure bataille aussi.
Dans le fond, j'ai commencé,
on a commencé cette bataille-là
avec ma criminologue, mes médecins.
On envoyait le dossier,
parce qu'écoute, c'était tellement gros.
On mettait même le dossier du détenu, tout ça.
Du procès.
Oui, du procès, tout ça, parce que là, on disait, écoute, ça n'a pas de bon sens. Peux-tu se faire opérer, elle a maltenu, tout ça. Du procès. Oui, du procès, tout ça.
Parce que là, on disait,
écoute, ça n'a pas de bon sens.
Peux-tu se faire opérer
à mal au dos, tout ça.
La RAMQ refusait.
Je pense que je me suis...
C'est ça, ça a commencé en 2019
que j'ai commencé avec ce dossier-là.
Les démarches, pour ça.
Les démarches, oui.
Et à un moment donné,
là, j'ai dit, là, ça va faire.
J'en ai plein mon casque.
Et pour la première fois, je n'ai pas la date exacte que j'ai décidé de montrer mon visage dans les médias.
J'ai travaillé avec Katia Gagnon dans la presse.
Elle est venue me rencontrer chez moi et c'était la première fois que je montrais mon visage.
Tu t'exposais au public.
Je m'exposais et je disais « Salut tout le monde,
c'est moi Marie-Michelle Desmeules et voici mon histoire. »
La photo, je cache mon visage.
Tu vois le foulard qui est ici.
Je dénonce la RAMQ.
Trois ou quatre jours après, la RAMQ m'a téléphoné
et m'a téléphoné
et me dit qu'ils sont désolés
pis là je leur dis mais pourquoi vous êtes désolés
parce que ça fait 3 ans
vous êtes désolés parce que ça a passé dans le journal
c'est ça exactement
et ils ont accepté
mon opération
je me suis fait opérer le 2 février
qui a passé
donc ça va faire un an
ça a été une année ça va faire un an.
Oui, c'est ça, ça fait un an.
Ça va faire un an, là.
Donc, t'es la première,
la seule,
que l'État a payée.
Oui.
Pour une reconstruction mammaire au complet.
Écoute, quand j'ai reçu l'appel,
je me rappelle, j'étais comme, mais voyons donc.
Mais quand
l'hôpital m'a appelé, j'étais comme,
pour vrai, déjà? Ça faisait quatre mois,
tu sais, que...
Puis là, genre...
Je ne veux pas rentrer en arrière, puis je ne veux pas que ce soit malaisant
non plus, parce que tu nous as dit
avant cette opération-là,
tu avais des très petits 5 oui
oui parce que j'imagine que vu ce que tu avais qu'il je peux expliquer l'opération parce que
c'est pas si même mais je veux ce que tu avais il pouvait pas juste les enlever non c'est ce que moi
à la base je voulais comment lire les implants puis qu'on fasse un redrapage. OK. Parce que la peau, ça s'étire. C'est ça. Et le docteur
Badran m'a expliqué, il m'a dit, malheureusement,
on ne peut pas te faire
uniquement un redrapage. J'ai dit, ta peau va
mourir, va nécroser.
J'ai dit, OK, parfait. J'ai dit, bien moi, je veux
une ablation complète.
Je ne veux plus de seins, du tout.
Je ne veux plus rien. OK.
Parce que j'étais dans mon trauma.
Je ne voulais plus que le monde me regarde.
Tu ne voulais pas être
objectiviste?
C'est ça, je ne voulais plus.
Sexualisé?
C'est ça, hyper sexualisé.
Moi, c'était non.
Je ne voulais plus.
Puis il m'a dit, OK, qu'est-ce que tu veux?
Je comprends.
Puis à un moment donné, je me suis dit, OK,
arrête dêté dans ton
traumatisme s'est arrêté puis à la base c'est quand je les avais rencontrés en premier il m'avait
expliqué qu'ils pouvaient mettre la grosseur de prothèse qui était un 400 cc plus moi j'étais
la 400 cc c'est gros pilotis tu sais, j'avais 800 cc.
Tu sais, moi, je voulais tellement pas que ça apparaisse, puis là, j'étais là, non, moi, j'en veux pas, tu sais, vous comprenez pas, j'en veux pas.
Fait que là, il me disait, écoute, Marie-Michèle, 400, c'est petit, là, tu sais, ça va être, tu sais, fait que là, j'étais comme...
Fait que finalement, j'ai dit, OK, je vais prendre 400 cc.
Ça va être comme proportionnel.
C'est ça, je me suis dit, capote pas,
Marie.
Je lui ai demandé,
est-ce que je vais avoir mal?
Il me dit, écoute, Marie-Michèle,
t'as même pas idée.
Quand tu vas te réveiller,
c'est une grosse opération que j'ai eue quand même.
Il dit,
tu ne te sentiras rien.
Comparé à l'opération de 800 cc.
Tu as eu...
Écoute, je souffrais
le martyr. J'étais comme...
J'étais comme...
J'avais très, très mal. Je pense que je les avais
ici. C'est parce que ce n'est pas juste
l'opération qui fait mal.
C'est ta peau qui doit
tirer de l'autre côté. C'était épouvantable.
Je souffrais le martyr
j'imagine juste quand on mange trop
on se défait un bouton
t'as mangé
une demi-livre de burger
j'avais l'air d'une lutteuse
c'était pas beau
tu voyais juste ça
c'était
c'était épouvantable
imagine j'étais intervenante j'avais les 5 roues de même je travaillais à l'hô Imagine, j'étais intervenante, j'avais les 5 gros de même.
Je travaillais à l'hôpital, j'avais les 5 gros de même.
J'étais complexée.
C'est pas moi.
Je peux-tu me réapproprier?
Pour moi, ça faisait partie de ma guérison.
Quand je me suis réveillée le 2 février,
j'ai fait, voyons donc, ça fait même pas mal.
J'ai des implants, puis là,
je me suis faite ouvrir de partout.
Pour vrai,
je suis super contente. Pour moi,
Dr Badran,
je l'ai remercié, je pense,
six fois, puis je pleurais.
Puis t'es
comment aujourd'hui avec ta...
La misère,
j'ai comme des questions que j'ai envie de te poser,
puis je veux pas... Non, non, mais c'est normal d'en parler,
puis c'est correct. Non, mais t'es comment aujourd'hui avec ta féminité,
avec ton propre corps,
puis ta sexualité?
T'arrives-tu à avoir
une sexualité saine?
Si je vois... Vas-y pas si tu veux pas y aller.
Je comprends si tu veux pas y aller.
C'est vraiment,
avec tout ce que t'as subi,
est-ce que t'arrives encore
à apprécier ça?
Ben, c'est sûr que,
tu sais, ma féminité,
c'est sûr que je suis
beaucoup plus heureuse
avec la poitrine
que j'ai aujourd'hui.
Je suis beaucoup moins,
tu sais, je suis plus complexée
du tout, là,
parce que je suis
comme low profile.
C'est sûr que, tu sais'on m'a abîmée
dans ma vie.
On m'a abîmée à un point.
Pour moi,
les relations intimes,
c'est relié à l'amour.
Je ne peux pas aller
autrement dans ma tête
tu ne pourrais pas
coucher avec une personne que tu n'aimes pas
il faut vraiment que tu développes
oui
c'est ça, puis pour moi l'amour
c'est plus que
c'est plus que l'apparence physique
c'est plus
c'est au-delà
de tellement de choses moi je suis content que c'est quelque c'est au delà de tellement de choses c'est moi je suis content que c'est
quelque chose que tu sembles avoir trouvé oui oui monsieur ici oui écoute je sais pas comment
le terminé ce podcast le site était généreuse de ton temps tu étais généreuse de ton temps, t'as été généreuse des paroles. J'ai eu des frissons.
Merci.
Ça me fait plaisir.
Merci d'être venue.
Désolé, je t'allais peut-être déplacer.
Non, mais c'est correct, c'est normal.
Je t'ai ramené dans certains...
Je me doutais que ce ne serait pas un podcast facile,
peut-être ni pour toi ni pour moi.
Je ne m'attendais pas à être aussi fragile pendant ce podcast-là.
Je mets tous tes liens,
sur TikTok. Tu
parles beaucoup.
Si vous avez
une adolescente
qui vous sentait...
Allez sur ton TikTok.
Faites-y regarder ton TikTok.
S'il y a un courriel,
tu veux qu'on mette dans la description s'il y en a qui veulent
t'écrire direct. Je ne sais pas si tu as ça.
En fait, moi, je les...
Dans le fond, je les envoie
à un organisme.
Parce que je connais un organisme
qui aide les parents,
des victimes les parents comme je
te tous les liens possibles que tu m'enverras super messenger tout ce que tu as que des les
mets les places les organismes toi directement si tu es à l'aise que les gens via tik tok Absolument, je réponds tout le temps sensibiliser en tant que père puis pas parce
que tu es pas sensibiliser le sport je te dis mais pour que ça d'écouter noémie dit oui parce
que noémie dit oui oui d'écouter noémie parce que ça parle des mineurs qui c'est la réalité
ok je connais vous la première fois j'entends sur craig accès à craig mais noémie dit oui le
nombre de clients c'est une jeune fille de 15 ans c'est quelque chose je le conseille à tous
les parents et puis moi ça moi ça m'a fait quelque chose d D'entendre les bruits, les sons, ça m'a fait lever le poil.
C'est tout ce que j'ai.
Non, ce que... Écoute, gars,
j'ai...
Merci, c'est juste...
J'espère que ça va peut-être
faire allumer une fille ou deux.
J'espère que ça va faire
allumer des clients.
Honnêtement, j'espère que
ce podcast-là va
faire un wake-up call
à des gars.
Si il n'y en a pas, merci, je ne sais pas quoi dire.
Ça me fait plaisir. Je suis super contente
d'être venue ici.
Je sais que tu aimes le podcast, c'est ça qui est cool.
Écoute, je ne savais pas
quelle langue ça allait.
Comme je te disais, ça m'a choqué.
C'est ça, le concept de ne pas trop en savoir. Je ne savais pas où on ir langue ça allait. Comme je te disais, c'est ça le concept
de ne pas trop en savoir. Je ne savais pas
où est-ce qu'on irait. Mes questions, comme je te disais,
n'étaient pas préparées. Des fois, je ne suis pas à l'aise
de la poser sans toi à l'aise de ne pas répondre.
Mais tu es un livre ouvert.
Il y a certaines choses qu'on a dit
qu'on ne parlait pas. Tu m'en avais parlé avant.
Il y a des choses que tu ne peux pas parler non plus.
C'est pour ça qu'on n'en a pas parlé.
Merci à toi aussi d'être venue et de la supporter, d'être un pilier dans la vie peut pas parler non plus fait que c'est pour ça qu'on en a pas parlé fait que ben merci merci
à tous et des nuls et de la supporter d'avoir d'être un pilier dans la vie de ce fameux je
sais que ça doit pas être évident tous les jours mais non mais je me doute mais en même temps c'est
toujours bon d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter puis ça'accoter. Mais c'est pas évident. Je me doute,
mais écoute,
je vous souhaite
bonheur à tous les deux.
Je te souhaite...
Merci, c'est gentil.
De continuer ma guérison.
Continue ta guérison
puis j'aimerais ça
qu'on reste en contact.
Oui.
Il y a d'autres choses
qu'on parlait avant le podcast.
Je pense que tu peux être
un bon contact aussi
pour le podcast.
Oui, oui, absolument.
Oui, oui, oui.
Merci tout le monde. J'espère que vous avez apprécié cet épisode le mois c'est ça a pas été facile à
tourner mais j'ai vraiment apprécié de fait quelque chose qui était fait un jugement pas Just for example, you see, I'll bow more. Thank you.