Au Parloir - Épisode #3 Martin Gingras
Episode Date: August 4, 20233e épisode avec Martin Gingras Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Bonjour, ici Cédric Bergeron. Bienvenue à la troisième épisode du Parloir.
J'ai reçu une vieille connaissance, un vieux chum d'adolescent que j'avais perdu de vue depuis vraiment longtemps,
Martin Gingras. On était à la même école secondaire, on a commencé nos conneries ensemble étant adolescents.
Martin a été quelqu'un d'assez pesant au niveau du trafic de cannabis sur la Rive-Sud.
Et c'est un gars qui s'est rangé aujourd'hui,
qui a eu plusieurs sentences au provincial,
Québec et Ontario.
Ça a été un podcast intéressant.
On a eu bien du fun.
On s'est rappelé des souvenirs.
Et je me répète avant chaque podcast,
j'endosse pas nécessairement les gestes,
les idéologies et les termes utilisés par mes invités,
mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Salut! Je me permets de t'appeler monsieur, mais je vais me permettre de t'appeler Martin. Ça fait longtemps qu'on se connaît.
C'est weird parce que, oui,
ça fait longtemps qu'on se connaît,
mais on crée ce qu'on ne s'est pas vu
pendant extrêmement longtemps.
Un petit récapitulatif de notre connexion.
On est en même école secondaire,
une des pires écoles secondaires du Québec,
qui a une moins bonne réputation,
Mgr Paras, Saint-Hubert.
Tu es un gars de Saint-Hubert. C'est un gars de Saint-Hubert. Je suis un gars de La Flèche.
Ben La Flèche, c'est ça, le plus beau secteur de Saint-Hubert.
Le plus beau secteur.
J'étais un gars de la Rive-Sud aussi, Lemoyne, Longueuil dans ces eaux-là.
Un autre beau secteur.
Un autre beau secteur.
Fait que pas pour rien qu'on se connaît.
Art, on a eu des chums communs.
T'avais des, dans tes côtes, t'avais des chums quis. Dans tes cours, tu avais des chums
qui étaient mes chums depuis le primaire.
Tu t'es mergeé à notre gang de l'homme-oine.
C'est weird parce que...
On te regarde aujourd'hui, Chris, tu mesures quoi?
C'est-tu 6 pieds 2?
6 pieds 2, oui.
6 pieds 2.
2,90.
Tu l'as frôlé le 300.
Moi, je me souviens,
les premières fois que je te voyais,
petit cuisin gras,
parce que, Chris, tu étais tout petit, tout maigre.
Quasiment un geek.
J'ai quasiment pris un pied en secondaire 5.
Non, c'est ça, c'est fou.
Quand on s'est connus,
tu prenais pas de place,
t'étais quand même relativement tranquille.
Beaucoup de premières choses qu'on a vécues en même temps.
On a connu l'escalade de la consommation
les premiers juins.
Nous autres, on le suivait à court
et qui disent que le pote ça ouvre aux autres drogue pas vrai tout le monde nous autres c'était
le cas on essayait des affaires c'était plate la rive sud puis justement ça 16-17 bon moi j'ai été
mis dehors de mon soeur et mon père je me suis retrouvé dans une autre école à Longueuil
d'autres chums
c'est à partir de ce moment là, j'ai fait aussi des promesses à mon père
à cette époque là, j'ai commencé à avoir une vie peut-être un peu trop
rock'n'roll, j'avais un frère et une soeur avant
qui en avaient donné du fait
la retarde
on s'est un peu perdu de vue à partir de ce moment là
on s'est recroisé
au salon de l'auto
genre aux 5-6 ans on s'est croisé puis là Le salon de l'auto. C'est ça, on s'est recroisés. Genre, aux 5-6 ans, on s'est croisés.
Puis là, l'humoriste que je suis
a des réseaux sociaux.
Il a fait, « Hey, Chris, tu t'en viens dans mon coin.
Moi, je vais te voir en show. »
C'est ma jaser. On parlait du podcast.
Je savais que t'as eu une vie mouvementée
entre les périodes qu'on ne s'est pas connues.
Puis il a fait, « Hey, Chris, on se connaît ça fait longtemps.
T'as un style de vie assez rock'n'roll.
T'as un parcours assez rock'n'roll.
Puis aujourd'hui,
le travail, t'es clean.
Oui, depuis 2017.
T'as fait des promesses à ta mère.
Oui.
Ce qui fait qu'aujourd'hui, tu peux me parler de ta vie
parce que t'es rendu un gars super tranquille.
Exactement.
Bien, justement, on va commencer direct.
Mettons, à la partie du moment,
nous autres, on s'est perdu de vue.
16-17.
16-17, je vendais tout le temps un peu de drogue sur le side.
Ça payait ma consommation, ça me faisait un petit revenu de plus.
Puis je te dirais que vers à peu près 19-20, j'étais bien placé.
J'étais contre-maître dans une usine de production de portes d'armoire.
Puis là, il y a eu un fuck de syndicats.
Moi, je n'étais pas syndiqué.
Puis là, il y a eu un fuck de syndicats.
Puis finalement, ça a fermé à cause du syndicat
parce que les boss ont refusé de se syndiquer.
Puis là, moi, vu que je n'étais pas syndiqué,
ils pouvaient me garder.
Puis ils gardaient comme la shop,
comme entrepôt.
Je ne foutais rien de la journée.
Rien, rien, rien.
Je recevais une vanne de temps en temps
que je déchargeais, puis une autre vanne que je reloadais.
Quand j'étais contre-mêle de production,
je m'emmerdais.
Pas possible.
On a tout le temps eu plein de chums
qui avaient des runs de potes dans le temps
avec des padjets et tout.
On était bien connectés, disons. On avait les contacts. Je remplaçais de temps en temps sur des runs de même. dans le temps avec les Padgett et tout. On était bien connectés, disons.
On avait les contacts.
Je remplaçais de temps en temps sur des runs de même.
Je faisais la livraison à domicile pour un autre gars.
Je m'emmerdais tellement.
Lui, il a perdu un de ses gars.
Il s'attendait à se faire ça à temps plein.
Je faisais « OK, right, why not? »
J'ai commencé de même.
J'ai fait ça pendant je te dirais peut-être
4-5 ans.
Nathalie, il y a un des accents?
Oui.
C'était comme un char de rallye.
Mon gars, ça n'arrêtait pas de sonner ce Padgett-là.
Puis à un moment donné, il y a eu des fucks.
Je peux compter ça.
On s'est fait prendre en otage.
Attends, attends.
Wow, wow le fond. On s'est fait prendre en otage. OK, attends, attends.
Je peux compter ça.
On s'est fait prendre en otage.
C'est là que ça a changé.
Non, je comprends, mais quand tu parles,
on s'est fait prendre en otage.
Donc, tu n'es pas tout seul.
C'est parce que là, le Padgett est tellement devenu gros qu'on l'avait séparé en deux Padgetts.
Un pour Longueuil, puis un pour Brossard,
Saint-Hubert, Ville-le-Moine, etc.
Moi, je m'occupais de Saint-Hubert, Brossard,
tout ça, puis j'avais un de mes amis qui était à Longueuil.
Là, on parle...
On est dans quoi? Oui?
Oui, oui. Juste oui, 100% oui.
OK, parfait. Dans le fond, là,
toute ma vie, toutes les fois
que le gouvernement m'a mis en prison,
c'est pour des choses qu'aujourd'hui, le gouvernement fait légalement.
Fait légalement. C'est ça, OK. Non, non, mais c'est ça. Je voulais juste mettre... L'ironie du choses qu'aujourd'hui, le gouvernement fait légalement.
Non, non, mais c'est ça.
Je voulais juste mettre... L'ironie du sort.
Ça a tout le temps été genre, soit
des bris de conditions
à trafic de cannabis
à la production de cannabis.
Ça a tout le temps été là-dedans. Toutes mes accusations dans ma vie,
c'est tout le temps dans ces trois choses-là.
Parfait. Fait qu'on repart. Fait que là,
deux pages, c'est rendu... C'est deux runs, mais c'est la même run. Oui, puis là, ce mois-là, c'est tout le temps dans ces trois choses-là. Parfait. Fait qu'on repart, fait que là, deux Padgett, c'est rendu, c'est deux runs, mais c'est la même run.
Oui, puis là, ce mois-là, c'est ma blonde qui me chauffait dans ce temps-là,
parce que j'avais une suspension de permis,
j'avais perdu 18 points à un an.
T'es tout le temps sur la route.
Oui, je sais.
Ce qui te fait stresser, c'est pas de perdre tes points,
mais c'est ce que t'as dans ton char quand tu te fais coller.
Fait que c'est ma blonde qui me chauffait,
puis là, le gars de Longueuil, il m'appelle,
je n'aimerais pas le nom, mais tu peux tourner me rejoindre
chez le client. J'en avais pas assez sur moi.
Normalement, j'aurais été trop dans le jus.
La dernière, j'étais pas loin de Longueuil.
C'était pas loin de Curé-Poirier.
Je dis, OK, je suis à la Ville de Moine.
Je m'en viens.
J'arrive là, je rentre là. Finalement,
je tombe sur trois gars armés.
OK, ils se sont ont dit on les fait le
c'était le plafond juste débat ou un an c'était cette volée complètement les rônes à yvillard
hockey vous le pouvez pas c'est parti je me souviens c'est parce qu'on a fait ça là un
gars puis on n'a pas payé mon appartement complètement la ronde ok fait qu'ils ont fait
rentrer ma blonde s'il puis on dit genre vous appelez vos boss. On attend qu'ils viennent.
Je leur explique que s'ils ferment les lignes de Padgett
avant que j'ai le temps de transférer tous les clients,
ça va brosser, blablabla.
Je me dis, ils sont fous.
Je les appelle.
Écoute, je t'arrête.
On ne rentre pas dans les détails non plus.
J'ai passé un peu dans cet univers-là.
Moi aussi, je connais un peu de quoi tu parles.
J'ai vu des runs se faire racheter.
J'ai vu du monde, mettons, justement, se retrouver en dedans,
puis quelqu'un d'autre qui a pris le numéro.
Mais la première fois que j'entends que quelqu'un essaye de voler un numéro, parce qu'à l'époque,
ça marchait vraiment, ton numéro de téléphone valait de l'argent.
C'est un peu pour ça que je compte cette histoire-là,
parce que c'est un peu après ça que, compte cette histoire-là, parce que c'est un peu après ça
que le fournisseur de mon boss,
mon boss,
ça a changé de main avec le fournisseur,
justement, parce que je pense
qu'il n'avait pas aimé tout ce trouble-là.
Mais ils font rentrer ta...
Cette histoire-là m'intéresse vraiment.
Oui, c'est super le fun.
Fait qu'il y a un morceau en-dessous du nez,
il peut y avoir des boss. Oui, trois gars, deux semi-à te mettre, genre, un morceau en-dessus du nez, t'appelles tes boss.
Trois gars, deux semi-automatiques, genre des 45,
puis un 12 coupés.
Puis là, ils font rentrer ma blonde,
puis l'autre runner est déjà là, sur le divan.
Lui, quand il t'a appelé, il...
Oui, lui, il m'a mis en piège.
Oui, mais en même temps, il t'a mis en piège,
il avait son même morceau à côté, sur le bord de la gueule,
puis t'appelait.
Fait qu'on est rentrés tous les trois là, j'ai appelé les boss,
je leur ai expliqué ça.
On s'est assis dans le divan.
Finalement, je restais là cinq heures de temps avant que quelqu'un se pointe.
Ma blonde a capoté.
L'autre était blanche comme un drap.
Moi, je faisais que chialer.
Je connaissais le client.
Je n'arrêtais pas de lui donner de la marge.
Je ne suis pas grave, tu me fais ça.
Tu étais début vingtaine.
J'ai 21, 22, 23, 24.
J'arrête pas. En plus, il a pris l'ai 23, 24. Puis j'arrête pas.
En plus, il a pris l'argent dans mes poches.
J'arrête pas de dire, mon argent de mon loyer,
c'est bien beau de prendre l'argent.
Justement, je suis allé qu'ils m'ont redonné de l'argent de mon loyer
que je disais. Ils m'ont collé à bouffer, man.
J'ai dit, là, j'ai faim. Ils m'ont collé la villa du sous-marin.
T'étais pas stressé.
Non, pas tant.
T'étais plus en crise que stressé.
C'est là que je me suis rendu compte que c'est la première fois
que je me rendais compte que j'avais du nerf pour ça.
T'étais peut-être un peu fait pour cette nouvelle.
Mais en même temps, mes deux enfants,
moi, sont autistes.
C'est peut-être un peu parce que plus tard,
je suis amené sur un autre sentence,
la psy m'a diagnostiqué comme sociopathe
sans empathie,
au niveau d'impulsivité.
Ce qu'on a changé après avec les thérapies,
c'est une autre histoire.
Mais je suis plus logique qu'un haut niveau d'impulsivité. Ce qu'on a changé après avec les thérapies, mais c'est une autre histoire. Mais, tu sais, c'est ça, je suis plus logique
qu'humain, tu comprends?
Je suis plus logique qu'humain.
T'es un peu sur le spectre Asperger, un peu.
Exactement, c'est ce qu'elle disait,
la psy.
Moi, en ce moment-là,
c'est ça, j'étais plus logique
que chier dans mes culottes.
C'est la première fois que quelque chose
vraiment du genre arrivait, puis c'est là vraiment J'étais plus logique que chier dans mes culottes. C'était la première fois que quelque chose vraiment du genre arrivait.
C'est là que vraiment la vie a changé.
J'ai pris l'embranchement.
Regarde.
Je veux dire, on a fait des conneries, mais jamais.
On n'a jamais été impliqués dans des affaires d'âme.
Non, c'est ça. Après 5 heures,
c'est le fournisseur qui est arrivé, pas le boss.
En tout cas, on n'aimera pas.
Non, mais ça a fini en tu sais, en fusillade,
tu sais.
OK, c'est bon.
Oh, les fenêtres pétaient, puis tout, tu sais. Puis, nous autres, on a réussi à se
pousser par la porte d'en avant. Puis, il y avait un des gars qui avait une balle dans
la jambe. Tu sais, nous autres, on a réussi à se pousser par la porte d'en avant. J'avais
encore mes clés dans les poches. J'avais parqué mon char en avant du bloc appartement
en plein jour, au moins, dans Longueuil. Puis là, tu sais, j'avais pas de permis,
ma blonde. Tu sais, il fallait que je tape dans mes mains, puis qu'elle se lève debout.
Ah oui, on s'en va!
Elle était juste raide.
Fait que là, moi, je chauffe, puis je tourne à droite,
puis je retourne à droite, puis là, il y a huit chars de bœufs
qui s'en viennent. Là, c'est les flashs.
Puis là, je dis à ma blonde, embrasse-moi, embrasse-moi.
Fait que là, je l'embrasse, on passe à côté des chars de police.
Elle filme, Steve, finalement.
Puis là, elle avait tellement peur.
Elle voulait pas qu'on aille à la maison parce que lui, pendant cinq heures, il faisait
son speech et il est rentré dans sa tête.
Genre, je sais où vous habitez,
je sais où vos parents habitent.
Le gars qui
avait ce plan-là,
c'est un gars qui avait une certaine invitation.
C'était-tu un gars connu? C'était-tu un tenant?
Je te dirais ton nom sans...
Si je te dirais ton nom sans micro, tu le connaîtrais sûrement.
Mais lui, je pense qu'il avait fait un deal de hash avec mon boss dans ce temps-là Je te dirais ton nom sans micro, tu le connais très souvent.
Lui, je pense qu'il avait fait un deal de hash avec mon boss
dans ce temps-là et qu'il n'avait pas été
satisfait, je pense, et l'autre n'avait pas voulu
le rembourser. Je pense qu'il avait voulu faire ça.
Mais il ne voulait pas buster
le stock et l'argent.
Il voulait vraiment...
Dans ce temps-là, on avait la plus grosse run
de pot sur la Rive-Sud. Quand tu es obligé
d'avoir deux Padgett,
je pense que ça roule.
Lui, c'est ce qu'il voulait.
C'est brillant parce que c'est bien plus payant
d'avoir tous les clients qu'avoir juste le stock
et l'argent one-shot.
Il y a des jeunes qui nous suivent.
Un Padgett, ça serait ça de gros.
Il fallait que t'appelais,
que tu laisses un numéro de téléphone
et qu'on te rappelait.
C'était tellement merveilleux.
C'est tellement merveilleux.
Tu me dis que c'est 2006, Padgett.
On dirait que pour moi, 2006, c'est comme il y a 3 ans,
dans ma tête, d'un gars de 40 ans.
Ça fait 17 ans.
C'est fou, c'est fou.
Mais là, man, c'est vrai qu'on est au Paris.
Mais c'est pas 2006, ça, là.
Non, non, c'est pas.
Ça, c'est avant.
Ça, j'ai 2006.
Parce que 2006, c'est ma première sentence.
Ouais, OK, c'est pour ça que j'avais 2006.
Ouais, je me suis pas fait arrêter, là.
Non, non, 20 ans, ça veut dire plus 2002, 2003.
J'habitais à la Ville-le-Moine, sur Place Richelieu.
Puis là, ma blonde, elle voulait pas retourner partout à l'appart, mon gars.
On était dans le coin, genre Curie-Poirier-Saint-Hélène,
dans ce coin, dans ce secteur-là.
Puis là, lui, il disait « Chez vous habitez, chez vous, vos parents habitent. »
Puis moi, je m'en colle sur, je le criais pas,
mais elle, ça lui est rentré dans la tête.
J'ai descendu à 132 jusqu'à temps qu'elle me dise
« OK, on peut arrêter. »
J'ai pris un motel à contre-cœur.
Ouais, mais tu sais, en même temps,
c'est ça. Tu avais été tout seul,
mais avec ta blonde, Chris, il faut que tu en gères un peu.
Puis lui s'est ramassé. Celui des trois
qui avait une balle dans la jambe, il s'est ramassé à l'hôpital
à Montréal. Puis ça, c'était un
des assaillants, si on veut dire.
Oui, c'était chez eux. C'était son plan.
C'était lui, le principal.
Puis lui, il a fait le chemin jusqu'à Montréal pour aller là pour pas plan. C'était lui, le principal.
Puis lui, il a fait le chemin jusqu'à Montréal pour aller là, pour pas
qu'il relie à ce fusillade-là.
Puis il a dit...
On n'est pas en 2023, à cette année-là,
des fusillades, on n'avait pas tant, c'est pas comme aujourd'hui.
Par respect, pareil pour ce gars-là,
il a pas dit un cri de mot. Lui, il a dit,
je me reprends dans une ruelle à Montréal, j'ai poigné une balle perdue.
C'est sûr, les polices, ils le créent pas, mais
ça finit là. Non, parce que t'arrives à l''ai pogné une balle perdue. Oui, c'est sûr, les polices ne le créent pas, mais ça finit là.
Non, parce que tu arrives à l'hôpital, une balle,
la police arrive directement.
C'est ça.
Puis là, il était à Montréal.
Il n'était même plus dans le même coin.
Ça fait que ça s'est fini comme ça.
Puis comme je te dis, c'est à partir de là
que le fournisseur, pour avoir fait ce job-là,
j'imagine qu'il demandait quelque chose à mon boss.
Puis ça a fini que le fournisseur a ramassé ça pour lui. Je ne sais pas comment ils se sont
arrangés, mais je me suis retrouvé pour travailler
pour le fournisseur du jour au lendemain,
qui était un vieux de la vieille.
Il m'a tout appris.
C'est là que ma vie a changé.
Une couple d'années après,
c'est moi qui l'ai racheté à lui.
De fil en aiguille,
j'étais un vendeur né.
Fait que, tu sais, à peu près vers 28-29 ans,
j'avais étendu le réseau
à, genre,
du volume.
Mais là, attends, 28-29 ans...
28-29 ans, ouais, ouais.
On a-tu passé ton 2006?
On a passé le 2006.
Non, mais même avant ça, dans le fond,
j'ai commencé du volume, c'est vrai.
Ça devait être un peu avant 2006, 2005,
que j'ai commencé à mettre des employés sur le budget
parce que moi, j'étais trop occupé à faire du volume.
Tu étais plus en…
Oui, c'est ça.
Tu étais plus au 3,5.
Non, plus en livre.
OK, OK.
Oui, c'est ça.
J'avais catché que c'était là
ça faisait tellement d'années
que tout le monde vient de la flèche
tous les fournisseurs
viennent de la flèche
tout le monde savait que j'étais pas un voleur
que moi la drogue, j'ai jamais accroché à ça
je suis pas un alcoolique, j'étais un gars de parole
avec ce que t'as vécu
t'as pas snitch, t'as pas appelé personne
même après toutes mes sentences, je les ai faites tout seul.
J'ai jamais dit un mot.
Fait que, tu sais, parce que des 100 livres,
j'avais pas l'argent pour acheter ça cash.
Fait que, tu sais, il faut que t'aies une bonne réputation.
Puis en même temps,
je suis devenu ce qu'on appelle un flippeur.
C'est là que je me suis concentré.
Un flippeur comme des flippeurs de maison.
Il y a du monde, tu sais,
admettons, toi, tu fais pousser dans ton sol,
dans le temps, à ce temps-là.
Admettons, tu as 30 lumières dans ton sol
et tu récoltes 50-60 livres
au trois mois. Tu n'as pas le goût de faire
affaire avec le crime organisé et tu n'as pas le goût
de vendre ça, un livre par-ci, un livre par-là.
Tu as le goût que ça parte.
Les gars, je les appelais
mes fermiers. J'en avais même qui débarquaient chez nous, qui me droppaient ça. « Tiens, je Les gars, si je les appelais mes fermiers,
j'en avais même qui débarquaient chez nous,
qui me droppaient ça.
« Tiens, je t'ai fait à temps.
Appelle-moi, mais que t'aies de l'argent. »
Tu comprends?
Ta réputation était faite sur ce côté-là.
Oui, puis moi, je flippais ça.
Tout dépendant comment loin j'allais le porter,
ça allait être tant la livre aussi ou ça.
Puis plus t'en prends.
Si tu me prends trois livres, c'est un prix.
Si tu m'en prends dix, c'est un autre prix.
Des fois, je faisais même le transport
pour d'autres flippers.
Fait que je m'occupais de rien.
Je faisais juste faire un heure et demie aller-retour.
Je le chargeais des fois 25 piastres la livre.
Mais quand ça va porter 100 livres,
ça te prend trois heures.
Mais qu'est-ce rendu là?
Je te pose la question.
Mais c'est sûr que t'étais peut-être plus jeune.
C'est un univers que je connais un peu.
Un peu.
Puis, mais rendu là,
pourquoi tu te touchais encore au produit? T'es rendu là, pourquoi tu te touchais
encore au produit? T'es rendu là, t'aurais pu juste
même plus avoir le contact avec le produit
en tant que tel. Non, parce que, tu sais,
les prix, t'es compétitif, pareil,
puis tu sais jamais si tu vas te faire voler
ou whatever. Puis, peu importe,
même aujourd'hui, dans une business
légale, j'ai de la misère beaucoup à
déléguer. J'aime ça que ça soit fait de ma façon
à moi. Oui, je comprends. J'aime ça comme ça, puis je t'ai confiant pareil, tu sais déléguer j'aime ça que ça soit fait de ma façon à moi j'aime ça comme ça
j'étais confiant pareil
je me suis fait arrêter une couple de fois
même en Gaspésie
j'ai embarqué dans le char de la SQ
avec le stock
c'est ça c'est un autre histoire
moi je vais me rendre en 2006
2006
c'est ta première condamnation
c'était sur quoi?
C'était pourquoi? Ton panier commun?
2006, je venais de me séparer.
Je suis allé habiter dans une des maisons de pouces.
Puis,
ce soir-là,
j'étais allé coucher chez une fille.
Puis, il y a un gars
qui a défoncé la maison.
Puis là, il a trouvé des plants dans le cave
et il a commencé à voler les plants.
OK. Lui, c'est random.
Random. Il savait pas que c'était une maison de pouce.
Il avait une série, même,
d'entrées par infraction dans le quartier.
OK, lui, tant le fou, il venait voler tes DVD
puis ta TV.
Ouais, ouais, ouais. J'ai trouvé les affaires
déploguées sur le divan.
Mais quand il est tombé là-dessus, il a fait « fuck la TV,
fuck les DVD ». Puis il y a un voisin qui l'a vu.
Fait qu'il a appelé la police.
Fait que là, moi, le lendemain, j'arrive chez nous,
puis je suis pas capable d'ouvrir la porte.
Je suis « voyons, ils l'ont barricadé par en dedans, les policiers.
Je donne un coup d'épaule, puis j'ai un télémanda sur le comptoir. »
Fait que c'est ça.
Ça a été ma première arrestation.
Mais c'était ta maison?
Elle était pas...
Moi, j'avais jamais rien à mon nom,
mais tous mes papiers personnels étaient rendus là
parce que je venais de me séparer avec mon ex.
Tu étais vitello en tant que tel.
Les boîtes n'étaient même pas des fêtes.
Il y avait tous mes papiers.
Tu sais que tu traînes toute ta vie.
Ton diplôme de secondaire quasiment.
Tu ne peux pas donner à It
le nier.
Je me suis fait voler mes boîtes de déménagement.
Je t'appuie.
De toute façon, j'imagine que tu fais partie de... C'est arrivé, je me suis fait voler mes boîtes de déménagement. Je te filme. Oui, oui, 2006. De toute façon, tu fais partie de...
C'est arrivé, je l'assume.
C'est ça, tu ne vas pas essayer de trouver 8000 raisons.
Ce n'était pas mes boîtes.
Non, parce que je ne veux pas qu'ils creusent plus loin.
En plus.
Je ne veux pas qu'ils creusent plus loin.
Ça doit être la fois que j'ai plus ouvert ma gueule en interrogatoire
parce que First était ma première.
Puis deuxièmement, je ne pas qu'il creuse plus loin.
Je voulais protéger les autres.
T'aimais mieux te faire arrêter pour production
que pour... C'est ça.
C'est pas gangsteriste, fuck all.
Oui, c'est ma maison, je l'assume.
Oui, c'était mes plantes. Merci, bonsoir.
Je me suis dit, première offense, ça sera pas si pire.
Puis c'était pas si pire.
Puis dans ce temps-là, la loi de Harper était pas passée.
Fait que la prévention
qu'on t'en double, puis les crimes non-violents,
c'était un sixième automatique.
Fait que tu sais, c'était comme pas grave, là.
Tu comprends?
Au bout de la ligne, donc t'as été accusé
de production? Oui. J'ai été
libéré sous caution aussitôt.
Aussitôt. Aussitôt.
Puis tu sais, je me suis refait
pogner sur bris de condition.
T'as eu quoi? T'as été sentencé?
Oui, oui, oui, c'est ça. Je me suis fait
repogner sur bris de condition.
Ouais, mais OK. J'ai été libéré
sous caution en attente de procès.
Je me suis fait réarrêter.
Entre ta libération et ton procès,
tu t'es fait arrêter pour bris de condition.
Je me suis fait arrêter trois bris de conditions.
J'avais un padjet,
un cellulaire
puis une demi-poudre.
Fait que trois bris de conditions,
trois mois de plus.
Là, ils n'ont pas voulu
m'en redonner
une autre caution,
tu comprends?
Ben, Chris!
Puis c'est là que j'ai...
Tu sais, le fait,
c'est genre,
ils m'ont fait faire
un pipi test, Chris,
puis j'ai fumé un petard.
Non, non, OK, j'ai un pain,
j'ai un sel
puis un demi-poudre.
Le pire, c'est que ça a été un astuce bad luck
parce qu'il y a un autre de mes chums
qui vendait des pellules.
Je passe sur Sainte-Foy.
Je venais juste de finir de déménager une fille
que je connaissais en plus.
J'ai pué pendant une semaine là-bas.
Tu comprends? T'as pas de linge.
Non, non, non.
Je venais juste de déménager une fille
que je connaissais, mon gars.
Je passe sur Sainte-Foy,
puis direct au Kentucky,
je vois le char à mon chum
qui se fait embarquer sur un towing
et je vois tous les cochons
et là moi je suis au téléphone et je passe à côté d'eux autres
et eux autres ils partent après moi
parce qu'ils avaient répondu à son cellulaire et il y a quelqu'un
qui venait leur joindre pour un deal
il me voyait passer en regardant au cellulaire et il pensait que c'était moi
qui venait leur joindre
à l'époque on avait le droit de parler au téléphone
dans le temps on avait le droit
mais pas moi, j'avais pas le droit de le voir.
Non, toi, t'avais pas le droit de parler, t'avais pas le droit de le voir.
Mais là, il me colle, pis là, il dit,
« Ouais, tu t'en venais voir ton chum
de l'autre bord de la rue? » Pis tu sais, oui, je le connaissais,
mais non, je m'en venais pas le voir, c'est vraiment
une astuce de coïncidence. J'ai dit, « Non, non, non. »
Pis là, il continue, tu sais, à me harceler,
genre, tu sais, à vouler son tête moins pire,
blablabla, je dis, « Non, non, non. »
Il dit, « Je peux-tu voir ton sel, voir si tu l'appelais. »
Je dis « OK, pas de trouble. »
Je checke mon sel.
Puis là, il voit tout que je faisais les 367 avant.
Ça, c'est une autre affaire que peut-être les jeunes ne savent pas.
Oui, quand tu faisais les 367, ça te donnait un numéro confidentiel.
Oui, c'est ça.
Puis là, il dit « Si tu parlais à ton ami, pourquoi tu faisais les 367? »
« C'est parce que j'ai emprunté le téléphone à ma blonde. »
Puis tu sais, je sais que si mes amis rappellent sur son cellulaire,
elle va chialer.
Puis tu sais, j'avais réponse à tout.
Fait que là, ça le faisait chier. Puis là, il disait,
OK, bien regarde, tu veux pas l'avouer,
je peux pas t'arrêter, mais je vais prendre tes papiers
pareil. Tu vas même pas demander mon nom encore.
Je vais prendre tes papiers pareil.
T'avais du charplacé à ton nom? Non, j'avais un char loué en plus.
Un char loué genre c'est shit and done.
Que je louais au mois tout le temps.
Ça aussi, il me posait des questions.
Puis là, on était pas loin des vacances.
Moi et mes frères, on a le loin-champ de son autre chalet.
J'avais vraiment réponse à tout.
Il faut que tu sois prêt à avoir réponse à tout.
Il faut que tu aies une histoire, où tu t'en vas,
de où est-ce que tu viens.
Si tu bégayes, c'est louche.
Il faut tout le temps que tu sois prêt.
Excuse-moi, je te coupe le...
On va le dire, en ce moment, le gros vibe TikTok
qu'on voit avec le monde, ça veut pas parler à la police.
Regarde, c'est des TikToks.
Écoutez pas.
Je t'aime pas mon nom, t'as pas le droit.
Plus tu fais chier une police...
Des pères de sœurs d'épais,
de règlements, ils vont trouver quelque chose
que t'avais pas le droit de faire, même si toi, tu savais pas que t'avais pas le droit de le faire.
Je suis tout le temps prêt.
C'est ça que tu fasses.
Quand je voyageais à Mississauga et à Toronto,
j'avais un veston tout accroché en arrière.
Si je me faisais coller, je m'en vais au baptême
du fils de mon cousin à Mississauga.
C'était cette histoire-là.
Mais là, finalement, quand il a pris tes papiers...
Quand il a pris mes papiers, il dit,
je vais mettre ton nom comme quoi il est suspecté
de faire du trafic et je vais te laisser partir.
Je donne mes papiers, je l'achèves.
Il me veut au cellulaire.
Ça va, il tape mon nom, il revient.
Il m'en est à l'arrestation.
Puis là,
rendu dans la salle interrogatoire,
il pogne le cellulaire à mon chum qui s'est fait arrêter
au bord de la rue. Il voit dans ses contacts
Gingras. Il appelle
puis mon père Johnson dans l'autre salle.
On n'a pas dit un mot, toi et deux.
Non, mais tu étaétais déjà en prise de condition
de toute façon
c'est là que je me suis retrouvé vraiment la première fois en prison
parce que l'autre fois sous caution j'ai juste fait du bullpen
une semaine de bullpen
même pas une semaine
j'ai été libéré la même journée
parce que mon avocat avait dit au poste de police
mon client il a reçu un télémanda
chez eux il va se présenter telle date
tout est seté mon avocat m'attendait au palais de justice.
J'avais tout seté pour bing-bang, sortir.
Là, je me suis retrouvé en prison pour la première fois.
Jusqu'au procès au minimum?
J'ai étiré ça six mois.
Ah, pour que ça compte en double.
J'ai étiré ça pendant six mois pour qu'il compte en double.
Parce qu'il avait parti à 21 mois, comme.
Puis là, il baissait tout le temps parce que j'étirais ça.
Finalement, quand j'ai plaidé coupable,
il m'a donné 21 jours, le chien, tu sais.
Juste pour pas me donner temps fait.
Puis là, tu sais, tu fais un sixième de 21 jours,
tu comprends?
Ton temps était déjà fait depuis...
Non, mais de transfert.
Parce que t'es dans une wing de prévention,
puis là, tu te transferts dans une wing de détention.
Mais tu sais, c'est même pas quatre jours, là.
Un sixième de 21 jours, là.
Fait qu'ils m'ont transféré 2-3
fois de wing en 3 jours,
juste pour me faire chier. Puis tu sais, tu passes même pas
devant le comité de libération dans ce temps-là,
ils te libèrent. Ils te libèrent direct. C'est depuis que la loi
a changé que les prisons débordent.
Ah non, c'est ça.
On va pas partir sur le débat, est-ce que c'est une bonne chose,
pas une mauvaise chose, on a chacun nos opinions là-dessus.
C'est parce que, tu sais, peu importe que tu
rallonges les sentences ou whatever,
à la base, ça décourage pas les criminels
parce que le criminel, quand il fait un crime,
dans sa tête, il sera pas poigné.
Fait que peu importe que ce soit un an ou dix ans,
dans sa tête, il sera pas poigné.
Fait que c'est pas une bonne méthode.
Si tu vois, ça coûte 9 milliards de plus,
je pense, le frais de détention au Canada depuis cette loi-là,
puis le taux de criminalité a pas baissé.
Si tu vas voir les statistiques, tu vois que
c'était pas un bon move.
Il faut juste écouter les nouvelles.
C'est pas un bon move.
C'est juste qu'on est tous un par-dessus
l'autre, puis c'est encore plus violent
dans les prisons.
2006,
bon, bang, bang, tu ressors,
tu repars exactement là où tu étais.
Je ressors, t'en fais, t'en fais,étais. » J'en ressors tant fait, mon gars.
J'avais 24 heures pour
rappeler mon agent de probation,
puis après ça, ma probation était finie.
Non, mais c'est ça.
T'es reparti direct dans le business.
Mon premier six mois
a été
le six mois le plus violent que j'ai eu en prison.
OK. J'avoue qu'on n'a pas parlé de ton...
J'étais... Là, t'as passé quoi? 24 que j'ai eu en prison. OK. Oui, mais j'avoue qu'on n'a pas parlé de ton... J'étais...
Là, tu as coupé à quoi?
24?
24, j'ai eu 25.
J'ai eu 25, j'ai eu 25, maintenant, j'étais là-bas.
Ah, c'est fun.
Puis, tu sais, j'ai commencé à RDP.
Parce que quand tu te fais juger à Longueuil,
tu commences tout le temps à RDP.
Je me suis ramassé dans le S2, tu sais,
que c'était du secrétaire,
que c'était juste des gars qui étaient en attente de procès,
tu sais, pour des meurtres ou des astuces de grosses affaires,
parce qu'il n'y avait pas de place ailleurs.
Puis là, après ça, quand il y a de la place à Bordeaux,
bien, transfert à Bordeaux.
Je me suis ramassé dans le C, tu sais,
tu te taperas LC Bordeaux 2006.
Il l'appelait la jungle.
On était 200 personnes sur trois étages de cellules,
puis un sous-sol avec le gym, les douches, la buanderie,
puis deux gardiens au bout de tout ça.
Mais puis quand tu dis, c'était les six mois
les plus violents que t'as fait, mettons,
on va passer tantôt aux autres
sentences, mais sur toutes, mettons, les sentences
que t'as eues, tout le temps que t'as fait,
ce six mois-là, ça a été le plus violent que t'as vu.
– Pas pour moi. – Non, mais t'as dit
que j'ai vu. – C'est ça que t'as vu, pas pour toi
personnellement. – Ça n'a pas de sens.
– Écoute, t'as connaissance, je sais que t'es pas un gars... – Non, je suis de bain. – T'es pas un gars agressif, c'est ça que tu as vu, pas pour toi personnellement. Ça n'a pas de sens. Écoute, t'as connaissance,
je ne sais pas que tu... Je sais que tu n'es pas un gars...
Non, je suis de bain, puis...
Tu sais, tu n'es pas un gars agressif,
tu n'es pas un gars...
Je suis un observateur, tu sais,
puis je suis un bon parleur,
puis j'ai été un joueur de poker longtemps, tu sais.
Moi, c'est ça.
J'analyse le monde,
puis le monde n'est pas brillant,
n'est où il est là-bas,
fait que...
Genre, tu parles de quoi
avec ce que tu as vu,
mettons, en 2006?
C'est parce qu'imagine
que tu mets 200 personnes
en prévention.
Tout le monde est en ordre de procès.
Tout le monde est stressé.
Personne n'est jugé coupable.
T'as du monde là-dedans qui sont là pour vagabondage.
T'as du monde là-dedans qui s'en vont
amener aux peines pour tentatives de meurtre.
Ça fait un style melting pot.
Parce que ceux qui se font manger à l'aile sur le dos,
ben eux autres, ils se font manger la laine sur le dos solide.
Pis les craquettes qu'ils empruntent,
pour avoir de la drogue. Parce que là,
il y a tout ce que tu veux.
T'as de l'itinérat, t'as du monde
qui a des problèmes psychologiques,
santé mentale. T'as du monde qui s'en va pour 15 ans.
T'as du monde qui ont tué, t'as du monde
de gang de rue, t'as de tout.
Ils s'en collissent. S'ils sont en train d'écouter la télé
dans la wing pis tu parles trop fort,
ils vont faire ce qu'ils veulent avec toi.
Ils s'en calissent.
Parce qu'ils en vont tomber consécutifs
si ça s'entend, s'ils s'en calissent.
Fait que oui, je voyais du monde se faire poignarder
à toutes les semaines.
On faisait du deadlock tout le temps.
J'ai jamais vu un gars arracher une barre de fer
en dessous de son lit,
puis fendre la tête du gars en avant de la cabine des screws
parce que le gars est parti à courir jusqu'en avant où les screws
étaient, puis il s'en colle,
il l'a fargé devant les screws.
J'ai vu des affaires de fous.
Le classique de la canne de thon dans le bord.
Oui, ça aussi, j'ai vu ça
même avec des boules de biard. On avait
deux tables de poules.
Deux tables de poules, puis un gars...
À la cafétéria, c'était vraiment séparé.
Les Italiens à leur table,
les Arabes à leur table, pis...
Pis les Québécois qui se tiennent pas, dispersés,
parce qu'on est le seul peuple qui se tient pas.
Pis là, c'est là que tu le vois.
Pis il y a un gars qui a fait un commentaire raciste
à un Arabe, pis eux autres,
quand ils sont revenus de la cafétéria,
ils l'attendaient, même, toute la gang, même, avec des
balles de poudre, là, des bouts. Ils l'ont
massacré, même. Ah non, c'était... Il appelait ça la jungle. — balles de poudre, des bouts. Ils l'ont massacré.
Non, c'était...
Il appelait ça la jungle.
Ça, c'est une fois qu'il fout.
Parce qu'aujourd'hui, en 2023, c'est comme l'acceptation,
tout le monde, le racisme de moins en moins présent,
de ce que je vois, moi, dans Vitojo.
Mais s'il y a une place, t'as l'impression que c'est black,
c'est arabe, c' arabe, c'est divisé.
Tout le monde est en gang, à part les Québécois.
Non, c'est vrai.
Là, tu vas voir des Québécois suck up qui vont essayer de se greffer
à une gang d'Italiens, genre
« Ah, ma cousine s'en va avec un Italien », tu sais, des enfants de même.
Les Québécois se tiennent pas.
Mais c'est ça.
Ça, c'était une wing violente, c'était ma première sentence.
Fait qu'après ça, tous les autres ont été...
Mais t'as pas eu
quelques personnes.
Tu faisais tes shit.
Jamais, mon gars.
Jamais.
Moi, je le vis des fois aussi.
À cause de l'humour,
je me retrouve souvent dans des bars.
Souvent,
t'es grand, t'es gros.
Ça peut s'es gros.
Il va s'essayer.
Pas nécessairement, mais juste gosser pour voir à quel point t'as de l'air
talent, tu l'es-tu vraiment.
Je me dis des fois, vu que t'es attaché,
il y en a peut-être qui font « Chris, je vais l'essayer, le gros. »
Non, pour de vrai, toutes mes
sentences, j'ai jamais même mangé une claque.
Oui, j'en ai donné.
C'était plus...
C'était plus pour faireise-moi à paix.
Non, mais c'était plus pour faire de la...
respecter des règles.
C'est comme, il y a une centaine, j'étais président
à Trois-Rivières, puis j'avais pas le choix.
Genre, regarde, ça fait trois fois qu'on te dit de laver ton lavabo
quand tu te rases, ou on essaie de croter.
Paf, tu lui donnes une claque pour qu'il comprenne.
Tu comprends? Ça me fait penser aux vidéos
que je te montrais tantôt. J'ai même eu mon premier
invité. Ça fait trois fois que je te lerais tantôt. J'ai même eu mon premier invité. Là, je te le dis trois fois.
Ok, il parlait dans le vent.
Trois fois, je te le dis.
C'est ça.
C'est parce qu'il y a des vieux, même,
que c'est leurs femmes qui ont tout le temps
à ramasser en arrière d'eux autres.
Puis après ça, tu as des jeunes que c'est leurs mères
qui ont tout le temps à ramasser en arrière d'eux autres.
Mais dans une wing de prison,
il y a bien plus de règlements faits par les détenus
que par les gardiens.
Bien plus. On habite tous ensemble.
Il faut que ça soit propre.
Regarde, tu te rases, ramasse ton poil,
ramasse tes affaires, tu te brosses les dents,
lave le lavabo, on l'utilise tout.
On se dit des fois que ce serait peut-être
moins le bordel s'il n'y avait pas de gardien.
Les règles seraient peut-être...
Ça serait plus rock'n'roll,
ça serait plus violent probablement,
mais il y aurait sûrement moins d'émeutes et d'affaires de même. Surtout au provincial. Je ne me suis jamais ramassé au fédéral. Ben oui Ben ça serait plus Ça serait plus rock'n'roll Ça serait plus violent Probablement Mais tu sais
Il y aurait sûrement moins
De des meurtres
Pis d'affaires de même
Surtout au provincial
Tu sais moi je me suis jamais
Remoncé au fédéral
Mais tu sais au provincial
C'est beaucoup de
Balloon
Ou de gars
Qui
Ben c'est des petites sentences
C'est des gars
Qui ont frappé leurs femmes
C'est ça
C'est 70%
Même au provincial
Ah pis c'est des
Des du vol
Des vagabonds
J'ai vu un gars Rentrer trois fois Durant que moi Je faisais une, pis c'est du vol, des vagabonds. J'ai vu un gars, moi, rentrer
trois fois durant que moi je faisais une sentence.
Ben non, c'est ça.
Il y a une petite craquette qui volait un dépanneur, pis il faisait des petites sentences.
Ben non, c'est ça.
Il fait un dépanneur, il se fait pogner,
il ressort, il se remet sur le craque.
C'est souvent du monde pas intelligent ou du monde qui font pas partie
du crime organisé. Le monde qui font partie
du crime organisé, qui vivent du crime depuis des années,
c'est eux autres qui, veut, veut pas,
vont prendre contrôle de la wing.
Ben oui.
Puis jamais en le voulant,
ça s'est tout le temps fait tout seul.
Le président est libéré.
Là, le monde dit,
c'est le fun, ça soit toi qui le devienne.
Bon, ben OK.
Tu t'assures que la wing est propre,
ça ne crie pas, ça ne se bat pas.
Les gardiens étaient en tête dans ce temps-là.
Ils collissent la paix.
La wing est propre, ils ont jamais de problème,
eux autres sont assis, ils lisent le journal,
ils ont rien à faire de la journée, ils sont heureux en crise.
Fait que tu sais, c'est win-win.
Effectivement.
C'est fou, mais tu sais,
ce podcast-là est un peu pour ça,
parce que tout le monde sait c'est quoi la prison,
tout le monde entend parler du micro-saint,
mais personne, pis c'est rare qu'on l'entende,
c'est justement ces détails-là, parce qu'il ychâme. C'est rare qu'on l'entende justement ces détails-là
parce que moi, je n'ai pas vu de podcast comme celui-là
et c'est un peu pour ça que je le fais.
Parce que c'est quelque chose que justement,
le monde ne sait pas comment ça marche.
Si tu n'as jamais mis pied là, tu ne sais pas,
tu entends parler.
Le monde pense que je m'en vais à Bordeaux
et je vais me faire violer la première journée.
Mais non.
Ça n'arrive pas aux provinciales.
Non, aux provinciales.
C'est tout le temps la première question
que quelqu'un te pose.
Quand tu sais que tu as fait de la prison,
c'est vrai que tu t'es fait enculer dans les douches,
c'est vrai que ça fait mal.
Tu te dis, mais non.
Ça ne fait pas mal.
Ça ne fait pas mal, man.
Tout le monde sous-estime
l'effet lubrifiant du sang, tu comprends?
Mais non, ça ne se passe pas de même aux provinciales.
Ceux qui s'enculent aux provinciales,
ils sont consentants.
Oui, c'est ça.
Il le faisait dehors, mais il le font en dedans.
Il y en a des gays. Il y a même des platagosses.
On a vu ça. Des gars avec
des faux seins, les cheveux longs.
Ils sont faits arrêter pour prostitution
dans le quartier gay.
Ceux qui sont enculés,
c'est parce qu'ils veulent. Au provincial.
Peut-être pas au fédéral, mais au provincial.
On pourrait tomber à un moment donné,
les expi-bêtises, c'est ça. Le provincial, c'est du
deux ans moins un jour. Au fédéral,
quand t'es 15 ans, t'es là, tu peux commencer
à trouver du monde qui est ou qui t'a jamais trouvé.
T'es libéré maximum au deux tiers. Au maximum,
ça va faire 16 mois.
T'es capable de te retenir.
Ouais, ouais. T'es capable de te crasser.
Aussitôt que ton cou le cronfle.
C'est ça. Parletenir. Ouais, ouais. T'es capable de te crosser, là, tu sais. Aussitôt que ton cou le cronfle, là, ouais, tu sais.
C'est ça.
Et parle-moi de tes détails.
Je t'aime bien, Mark,
mais la façon que tu te bras dans une cellule,
elle m'entende pas de l'entendre.
Il y avait du stucco au plafond, man.
C'était super beau.
Bon, fait que 2006.
Fait que ta première sentence est finie.
Quand tu ressors,
t'es... T'es retourné sur la job.
As-is.
Ah, j'ai même pas arrêté en dedans,
je faisais rentrer de l'héroïne
dans des coutures de jeans
puis
t'es sûr
ouais c'est cool
ah
non non
ils peuvent pas prouver
vraiment
peut-être ben je dis de la merde
mais de toute façon
c'est fait
ben il y a un des gardiens
qui s'est fait arrêter aussi
on faisait livrer les livres
de pot direct chez le gardien
ok
puis il s'est fait arrêter
pas longtemps
après je suis allé libérer
justement
puis c'est le gardien
qui nous rentrait direct
les sous-l'air puis le pot puis j'ai jamais arrêter pas longtemps après que je sois libéré. C'est le gardien qui nous rentrait direct les souliers et le pot.
Je n'ai jamais arrêté même en dedans.
Tu dirais que tu n'irais plus à rue.
Tu n'irais pas en dedans.
J'avais des budgets qui continuaient pareil.
Des employés.
L'argent s'accumulait.
Ce qui est le fun, c'est que l'argent s'accumule
et tu ne la dépenses pas.
Tu as une famille.
Il faut que tu payes pareil.
Je comprends.
On s'entend que les plus gros dépensiers,
quand tu es dans ce business-là,
ça rentre beaucoup,
ça sort beaucoup parce que t'en as tellement que tu dépenses. Oui, puis moi, j'étais un
joueur compulsif, tu comprends? Bien,
je le suis encore parce que ça soigne pas.
Ça soigne pas, mais... Bien, oui. Fait que, tu sais,
peu importe le montant que je faisais quand j'étais
dehors, il n'en restait pas. Il n'en restait pas.
Je plaçais des paris pendant que j'étais en dedans.
J'appelais des gars, puis je leur disais
sur quel game de hockey il gagait, ici, je checkais mon journal, parce que j'étais dedans. J'appelais des gars et je leur disais sur quel game d'hockey gager.
Je checkais mon journal.
J'étais abonné au Journal de Montréal.
Ils arrivaient à ma porte de cellule le 3e matin.
Je payais mon journal de Montréal.
Je leur disais, tu as fait quoi faire?
Tu veux te tenir la tête occupée?
Je continuais à gager aussi.
Toutes les vis, toutes les scies,
même si je suis en dedans, ça n'a jamais arrêté.
Bon, fait que 2006, bang.
Tu continues de flipper ce que tu faisais,
ce que tu as toujours fait.
Oui, oui, oui.
La deuxième fois que tu t'es fait pogner,
c'était en quelle année?
2010.
2010, fait que 4 ans plus tard.
Fait que t'étais 4 ans, tu faisais tes shit,
personne t'achalait.
Oui, plus tard.
J'imagine que t'avais des gars en bas.
Dans ce temps-là, ça a fait ça.
C'est ça.
Puis j'imagine, c'est sûr,
ça devait arriver,
il y a des runners qui se font buster,
ils n'ont pas la même.
J'ai vendu les runs.
OK.
J'avais plus de temps pour ça.
Les maisons faisaient pousser.
Je faisais beaucoup, beaucoup, beaucoup de Toronto,
beaucoup d'Ontario.
Beaucoup, beaucoup d'Ontario.
Quand je me suis fait arrêter en 2010,
on était rendu, pas juste moi tout seul,
mais notre groupe, on passait entre 5 et 600 livres par semaine.
Entre 1,5 million par semaine de potes dans à peu près
3, 4, 5 provinces
canadiennes, tout dépendant.
Ça partait tout du Québec, c'était tout
qui était poussé au Québec.
Oui, oui.
On avait, parce qu'à l'heure,
il y en a beaucoup moins qui se fait dans le
privé.
Je suis déconnecté.
Ce que je veux dire, c'est que
le Québec a toujours eu une grosse réputation
sur notre qualité.
Moi, j'avais des chums américains qui débarquaient ici
quand on leur faisait fumer un pétard.
C'était là-bas,
ça bouclait en noir.
Moi, j'avais la chance d'avoir été accepté
par la communauté asiatique.
Ils ne laissent pas beaucoup rentrer dans leur cercle,
quelqu'un qui n'est pas asiatique.
J'achetais beaucoup
vietnamiens chinois, puis je vendais
beaucoup vietnamiens chinois, même.
Beaucoup, beaucoup d'argent.
On ne les voit pas. On entend beaucoup parler
italien, mais asiatique, on n'entend pas
parler. Je le sais.
C'est très dur de rentrer dans le cercle.
Tellement que moi et mon chum,
qui est de la même grandeur que moi,
un moment donné, à Fun Fact,
on s'est ramassés dans un after-hour à Toronto,
un after-hour illégal de Vietnamiens.
Toute la soirée, on savait où est-ce qu'on était
parce qu'on faisait deux têtes de plus que tout le monde.
On se voyait d'un bout à l'autre de la salle.
Là, tu voyais qu'il n'y avait pas grand monde
qui rentrait dans leur cercle,
mais on avait le respect et on les respectait.
C'est ça.
On passait beaucoup, beaucoup, beaucoup de livres de potes
surtout du heart, eux autres
ils ramassaient du heart
en malade, fait que je me suis fait
arrêter, man, là t'as
à 401 à hauteur de Brockville
c'est là que je suis allé en prison en Ontario
en Ontario, tu m'avais dit que t'avais descendu en Ontario
ça, ça a été une affaire, une arrestation
de croche, tu sais, oui moi
je brise la loi pour gagner ma vie au passé,
mais toi, t'es un policier, t'es supposé la suivre.
Cette fois-là, c'est oublie ça.
Eux autres, c'est sûr qu'il y avait une information
que j'allais passer.
La veille, j'étais à South Alexandria,
j'attendais un retour d'argent
d'un gars qui nous devait beaucoup d'argent de Toronto
ce que je savais pas c'est qu'il avait été
ramassé la semaine d'avant pour un
entrée par infraction
home invasion
c'est ça
d'après moi ce qui s'est passé c'est que lui a donné
l'information parce que moi je disais
il arrive tout son chum avec l'argent parce que moi demain matin
je pars à telle heure pour Toronto
c'est lui qui avait mon horaire. Il avait mon char.
Un char plaqué Ontario.
Je faisais tout le temps attention qu'à l'aéroport,
je louais des chars plaqués Ontario.
Je suis descendu le matin.
Puis j'ai vu un...
Puis moi, quand j'étais chargé, je voulais 108.
Puis quand j'avais de l'argent revenant, je voulais 118.
Fait que je suis safe.
Parce qu'on est moins stressé de s'en faire arrêter
avec du cash qu'avec du produit.
Exactement.
Puis je suis, tu sais, c'est un char neuf.
Il y a plein qu'en Ontario.
Il n'y a aucune raison que je me fasse coller.
Je l'envoie de droite à 108.
Puis je vois un char qui s'en vient vite,
genre le Fortaurus.
Puis ça a donné que dans mon miroir,
j'ai vu le reflet du plexiglas
entre les bannes en avant et les bannes en arrière.
Fait que je sais que c'est un fantôme.
Il me dépasse.
Aussitôt qu'il me dépasse, il me donne tellement les bannes en arrière. Je sais que c'est un fantôme. Ils me dépassent. Aussitôt qu'ils me dépassent,
ils donnent tellement les breaks que le cul lève.
Aussitôt que je leur dépasse,
ils se mettent en arrière de moi.
Moi, j'avais un fil.
Il n'y a pas de fucking affaire.
J'appelle ma blonde.
Je reste à 108.
Il est en arrière de moi.
J'appelle ma blonde tout de suite.
Je dis pas qu'il va vivre un crayon.
Je commence à lui donner le nom de mon avocat,
le numéro de téléphone.
Je dis, dans pas long, je vais me faire coller. Je fais coller c'était trop bizarre tellement break et j'ai fait un fantôme
j'ai dit non pas long je me fais coller j'ai dit souvent plus ça va coller soit au poste
de brockville la pleurisse en plus sa journée de sa faim et des blondes blonde, toi, il en vit, il va en vestir des affaires.
C'était la même.
On s'en allait voir Roger Waters de Wall
au Centre Bell le lendemain,
deux jours après, pour sa fête.
Là, j'ai dit,
là, je suis au téléphone avec,
OK, il y a une sortie pour un service center,
on va le savoir tout de suite.
Un Ressaria.
Ouais, un Ressaria, je cherchais le mot en français,
mais finalement...
Je prends l'embranchement, aussit... J'en ai sorti un autre en anglais.
Fait que je prends l'embranchement.
Aussitôt, je prends l'embranchement.
Il flash tout de suite.
Il ne veut pas me laisser aller.
Il me colle.
Fait que là, je dis, reste sur le fil.
Tu vas entendre la conversation.
Aussitôt que tu m'entends sortir du char,
c'est là que tu appelles l'avocat.
Fait que là, tu sais,
il commence blabla, blabla.
Ouais, tu voulais 118 tantôt, blablabla,
ça se peut pas, man, c'est juste à 108 sur le cruise control.
Il dit « Ouais, mais t'as descendu une côte, pis t'as atteint ça, pis… »
J'ai dit « Ben, pourquoi d'abord tu m'as dépassé, tu sais?
Pourquoi tu m'as pas collé tout de suite, tu sais? »
C'est ça, la vérité.
Il dit « Ah, t'inquiète pas, j'en aurais pasai pas de ticket je vais juste t'avertir parce que d'autres sont
plus chiens que moi, plus tard, plus loin
blablabla
il fait son bon couple
il se fait son chum
il me montre mes papiers, je donne mes papiers
ça va dans son char, je vois les renforts qui arrivent
il vient à ma porte
il dit, sors du char
il dit, sors du char
ça se met à crier, ok, s, c'est beau, sort du char ».
Là, je dois m'appeler un gars « sort du char ».
Je mets mon téléphone là.
« Sort du char », il m'emmène en arrière du char.
Il dit
« ouais, c'est quand
la dernière fois que t'as fumé du pot? »
J'ai dit « ben, j'en fume pas même.
Jamais. »
Il dit « ben non, nous autres, ça nous dérange pas.
Tu peux nous le dire. »
C'est quand la dernière fois
que tu as fumé du pot?
Je viens de te le dire.
Je trouve ça cool que ça ne te dérange pas,
mais moi, je n'en fume pas.
Ça me crée de l'anxiété.
Ça fait des années, depuis le secondaire,
que je n'en fume pas.
Il avait un gros roux avec lui.
Il dit, comment tu peux le nier?
Tu as des grammes dees sur ton T-shirt.
Là, je dis, oui, non, c'est de la sable de mon cigare.
Je suis dans ce temps-là, je fumais des cigares,
le big shot.
Je fumais des cigares dans ce temps-là.
Là, je dis, oui, non, c'est de la sable de mon cigare.
Puis là, l'autre se met à amener mes droits.
Sans me dire sur quoi je suis accusé.
Comment, genre, tu sais, en anglais,
mais tu sais, la directeur de Men's Island, tout ça. Puis là, je fais, tu es en train de mêler mes droits. Il continue. Je suis accusé. Comment, genre, tu sais, en anglais, mais tu sais, la directeur de Men's Silence, tout ça.
Puis là, je fais, man, t'es-tu en train de mêler mes droits?
Il continue. Je suis accusé de quoi?
Il continue. Puis là, il finit de mêler mes droits,
puis il rouvre les portes du char pour fouiller le char.
Là, j'arrive en arrière.
Je lui dis, hey, qu'est-ce que tu fais?
Là, le gros singe, lui, il me ramasse,
puis il me couche au char de police.
Il fouille tout le char,
puis il trouve fuck out.
Fuck out, man. Il rouvre le coffre. Il voit une poche de police. Il fouille tout le char pis il trouve « fuck out ». « Fuck out », man. Il rouvre le coffre,
il voit une poche de hockey.
Sans l'ouvrir, il met les manottes,
il m'assied dans le char.
Genre, ça aurait pu être du linge pour les pauvres,
n'importe quoi. Tu comprends?
Non, non, c'est ça. Ils me cherchaient
eux autres sur l'autoroute. Ils savaient en esti.
Fait que...
Il m'assied dans le char
pis il me dit « C'est quoi qu'il y a là-dedans
C'est vert ou c'est blanc
Je dis ben je sais pas
Mes bagages sont sur le banc de l'arrière
Moi je vais louer le char je vais même pas ouvrir le coffre
Fait que là il retourne là
Il rouvre la poche
Je pense que j'avais 70 livres cette fois-là
Là j'ai vu son comptant
Il se tape dans les mains
Pis là il revient
Pis il dit ouais venez Yenez, il y a quoi?
60, 80 livres?
Je lui dis, ben là, man, soit t'es sourd, soit
t'es stupide, parce que je t'ai dit, j'ai jamais vu
ce sac-là, j'ai pas ouvert le coffre.
T'as pas entendu ou t'as pas compris
l'information? Les questions ont arrêté là,
tout de suite. Puis,
dans le rapport de police, c'était comme
on l'a collé pour speed limit,
genre j'avais même l'étiquette.
Ils m'ont même donné...
C'était même pas vrai! Ils m'ont donné
l'étiquette pour que l'histoire matche.
Comme ça, ils n'ont pas besoin de se servir
de leurs informateurs, tu comprends, en cours.
J'avais l'étiquette,
puis ils avaient dit qu'il y avait du pot
égrené dans les compartiments de porte.
Tu sais où est-ce qu'on met notre petit paquet de cigarettes?
C'est pas vrai.
Je suis parti à 5h du matin, man, de Laval.
Je ne fumais pas de potes pour de vrai.
Le char était clean. Je ne suis pas un cave de même.
Il disait qu'il y avait du pot égrené
dans les compartiments de portes.
Ils m'ont arrêté pour possession simple.
Il faut que je fouille le char avant de la voyer à fourrière.
Boom! Ils ont trouvé 70 livres.
Mais là, essaye de te défendre.
Clairement, tu n'as pas réussi à te descendre. Mais là, essaye de te défendre. Mais là, clairement,
tu n'as pas réussi à te descendre.
Clairement, je suis fuck, mais je n'ai pas de témoin, je suis seul.
Fait que là, tu as été accusé de trafic,
dans le fond, ou...
Oui, oui, même trafic national,
interprovincial. J'avais une interdiction
de quitter le Québec. Mon avocat,
il a rarement vu ça. Tu n'as pas une interdiction
de quitter le Canada.
J'avais une de mes conditions, quand j'ai finalement été lib quitter le Canada. J'avais une de mes conditions quand j'ai finalement été
libéré de scotion. J'avais une de mes
conditions, c'était
« Have to remain within the province of
Quebec at all times except to attend
court. » Fait que je pouvais juste
quitter le Québec pour aller en cours.
Fait que tu sais, c'est en 2010.
2010, je me suis ramassé à une prison
de Brockville, en Ontario, avec les sous-toranges.
Ouais, j'ai un chum qui s'est retrouvé là.
C'était très drôle.
Mais tu sais, c'était gros comme site.
La wing, il n'y a pas de cellules.
C'est six lits superposés,
avec une télé, deux toilettes, deux lavabos,
puis une table.
Puis c'est ça, là.
Tu sais?
Oui.
Puis moi, on m'avait dit plus souvent,
les Québécois, c'est l'enfer en prison en Ontario,
puis tout, puis là, moi, j'avais passé aux Nouvelles
la veille, là-bas.
J'arrive là, tu sais, même plus de suite,
ça m'entoure, tu sais, le Québécois qui arrive,
il dit, c'est toi, le Québécois,
qui s'est fait arrêter sur la 401 hier.
Là, je fais, oui.
Il me dit, tu transportais-tu ça pour le club?
Fait que j'ai ouvert la porte mon gars
je voulais pas de trouble moi
je me suis mis à gueuler même tout de suite
même si c'était pas vrai tu comprends
je me suis mis à gueuler tout de suite
quel club, est-ce que quelqu'un connait un club ici
je criais, je regardais tout le monde, tout le monde se met à regarder à la taille
il y a un gars qui m'a aidé à faire mon lit ce soir, bien été
ah mon team
qui s'est retrouvé là
lui il est arrivé
il est en train de lire les règlements.
Il avait sa serviette. Il est arrivé, genre,
si t'as pas ta serviette, tu peux pas prendre une douche.
Il s'est fait « non, OK », il s'est réveillé avec sa serviette.
Ça a été...
Moi, j'ai fait deux pas.
J'ai fait deux pas, puis j'ai fait mon show.
Puis ils l'ont gobé,
même, totalement.
Puis ça a super bien été.
Ça, c'était juste jusqu'à quand que t'as remis en...
Oui, parce que mon avocat, man,
il a fait, genre, tu sais,
il a deux langues officielles au Canada.
Fait que si vous voulez absolument
pas transférer son dossier au Québec,
j'exige un juge qui parle français,
un procureur qui parle français,
un ci, un ça, ça, ça, ça, ça, c'est son droit.
Sinon, bien, vous libérez ce caution,
vous acceptez qu'on transfère sa cause au Québec. Au Québec. Ça marche bien, c'est son droit. Sinon, vous libérez ce caution, vous acceptez qu'on transfère sa cause au Québec.
Au Québec.
Ça marche bien, c'est clair.
Mon avocat, dans ce temps-là,
il avait 12 ans d'expérience comme procureur.
Il était rendu de l'autre bord.
C'est les meilleurs.
T'as eu quoi?
Finalement, on a joué la carte du joueur compulsif.
Tu peux jouer la carte de l'addiction une fois dans ta vie.
Tu comprends?
C'est ta première offense, ça peut être trop pété.
Là, la loi du
temps double n'existait plus, puis un sixième
automatique n'existait plus déjà.
Puis là, il m'offrait trois, quatre ans en Ontario.
Puis, tu sais, je dis à l'avocat,
je dis, on va jouer
la carte même de l'alcoolique
ou du drogué. Il me dit, ouais, mais tu sais,
l'es-tu vraiment? Je dis, non, mais si ils font des
pistes, des prises de seins ou whatever, ou posent des questions, on va se rendre compte, j'ai dit, OK. Ben, je dit, ouais, mais tu sais, l'es-tu vraiment? Je dis non, mais si ils font des pistesses, des prises de seins ou whatever, ou posent des questions,
on va se rendre compte, j'ai dit, OK.
Ben, je joue pas mal, mais tu sais,
je joue un peu. Dans ce temps-là,
je me rendais même pas compte.
Tu jouais en crise, mais tu te rendais pas compte.
Je me rendais pas compte que j'avais un problème, ouais, c'est ça.
Je lui dis, on peut-tu jouer ça?
Ça, ça se prouve pas, même.
Il dit, OK, on va la jouer.
Fait qu'on a demandé un rapport présententiel.
Fait que là, j'ai rencontré une petite fille
qui m'a demandé de compter ma vie.
Puis là, tu sais, je l'ai endormie bien raide, tu sais.
Puis je faisais ça, payais mes dates de jeu.
Puis je me suis fait pogner la première fois
que je faisais un transport, tu sais.
Faut-tu être malchanceux.
Puis t'as eu quoi au bout de la ligne?
J'ai eu 15 mois.
15 mois pour 70 livres de roue.
Avec une thérapie, oui.
Interprovinciale.
Avec une thérapie. Mais mêmevinciale. Avec une thérapie.
Même la fille de la présententielle
disait qu'il serait éligible
à un sourcil de deux ans.
Chez vous, pendant deux ans,
c'est pas une sortie pour aller travailler
ou à l'église ou à l'épicerie.
Le procureur avait appelé mon avocat
en tabarnak.
C'est un vendeur de balieuses.
Il a endormi la petite bain raide.
Ça a négocié fort entre le procureur pis l'avocat, pis
moi, j'ai fini 15 mois, man. Pis t'as fait quoi
sur 15 mois? J'ai fait...
J'ai fait...
J'ai endormi
le comité de libération aussi,
j'ai fait 5 mois, mais je me suis ramassé en maison
de transition. Là, eux autres, ils sont pas...
Là, eux autres, ils sont pas faits endormir.
Non, non, ils se sont habitués, hein, eux autres. J'arrive en maison de transition, pis eux autres autres ne sont pas faits endormir. Non, non. Ils se sont habitués.
J'arrive en maison de transition, puis eux autres,
c'est marqué dans le dossier. La fille
sur mon dossier est là, puis elle dit,
« Tu n'es pas un criminel d'habitude. Tu as des problèmes de jeu.
Tu t'es fait pogner, blablabla. »
Anyway, ils citent, même les criminels
d'habitude, ils font deux, trois mois.
C'est vraiment juste pour vous réapprendre
à intégrer la société, puis vivre en société.
Moi, man, je n'avais jamais vécu vraiment en société.
Oui, je travaillais, mais j'avais tout le temps une double vie.
Là, je dis OK, pas de trouble, à deux, trois mois,
j'ai fait cinq mois.
En transition?
Sept mois de transition.
Sept mois.
J'ai vu un gars qui sortait du pen pour tentative de meurtre,
ça a fait trois mois.
Je voyais le monde arriver puis partir.
C'était à cause du cal des problèmes de jeu?
C'est parce que je n'étais pas cassable.
Je n'étais pas cassable.
Je n'étais vraiment pas dans le moule de la société.
Je ne brisais jamais
les règlements de la maison de transition pour offrir
mon temps dedans, mais je pilais ça à l'aise.
Tu étais tout le temps à ça à l'aise.
Tout le temps. Ça les faisait chier.
Tu faisais tout avec ton compte de faisait chier Oui, à scène près
Il fallait que je prouve tout
J'ai cancellé mon cellulaire à cause de ça
Je connais bien du monde
Qui ont préféré faire leur 100 ans
Après avoir vécu la transition
Les prochaines fois, je fais ma pleine 100 ans
Je te dis, t'en trouveras pas gros
Ils ont fait 7 mois d'un coup
La première fois que j'entends ça
Faire 5 mois de prison, ça n'a pas de bon sens J'ai fait 5 mois qui ont fait 7 mois d'un coup. Non, c'est la première fois que j'entends ça. Je devais faire 5 mois de prison.
Ça n'a pas de bon sens.
J'ai fait 5 mois de prison, 7 mois de transition.
Ah non, calisse.
Ah non, je voulais rien savoir.
Mais à l'eux-défense,
c'est à partir de là que je suis devenu un autre être humain.
Pour de vrai.
À chaque mercredi, il me faisait faire une thérapie différente.
J'en ai fait 23.
23 thérapies différentes.
Quand tu penses que t'es devenu une personne différente...
Ah, je suis plus pareil.
Depuis 2013, je suis plus pareil.
Positivement?
Ah ben oui, positivement, certain.
T'as fait allumer sur bêtise d'affaires, donc au problème de jeu,
j'imagine qu'il était un problème
que t'as utilisé sans savoir que c'était un problème.
J'ai pas joué depuis ce temps-là, je suis rendu à 9 ans et demi.
Je fais encore du meeting des gamblers anonymes.
C'est à ça pour ça, man.
Je vais avoir 10 ans au mois de décembre.
Au début, j'étais obligé d'y aller,
de faire signer ma feuille
une fois par semaine.
J'arrivais là, je regardais mes pieds tout le long.
Quand c'était fini, je faisais signer ma feuille.
Je crissais mon camp.
Mais à un moment donné, à force de...
À un moment donné, man.
C'était rendu que j'en faisais 2-3 par semaine.
J'étais obligé d'en faire une.
J'étais encore à la maison de transition.
Puis, tu sais, c'est vraiment comme les 20 questions,
puis là, ils disaient, tu sais, je pense,
7 ou 8, man, sur 20,
tu es un joueur compulsif, j'en avais 19.
Puis je me suis dit, c'est truqué,
n'importe qui va avoir 20.
Je vais chez ma mère le soir, mon frère était là,
je vais vous poser les questions avec ma belle-sœur, vous allez voir,
tout le monde dit « ouais, c'est ça, cette question-là,
finalement, il y avait tout de zéro.
Il y avait tout de zéro sur 20.
Là, j'ai commencé à analyser un peu ça,
j'ai peut-être un problème, finalement.
Non, mais c'est parce que quand tu es dans ce pattern,
tu penses que c'est normal et que tout le monde est comme toi.
Tu te rends compte.
Puis là, en thérapie, ils m'ont fait calculer
combien j'avais perdu dans le jeu.
Ils m'ont fait faire une thérapie extérieure
en même temps qu'un gambler anonyme,
puis en même temps qu'une fucking transition.
Puis là, quand j'ai atteint 800 000,
j'ai tout pitché. Je me suis dit, OK, je ne vais pas savoir
comment j'ai perdu.
Je me suis même calculé ça avec les chars,
les modifications. Puis c'est pour ça que j'ai
commencé à calculer. J'ai acheté le char tout le montant. J'ai mis tant dedans puis je l'ai vendu tant. J' même calculé ça avec les chars, moi, les modifications. Puis c'est pour ça que maintenant, j'ai commencé à calculer. J'ai acheté le char,
j'ai mis le temps dedans, puis je l'ai vendu
de temps. J'ai calculé, j'ai fait ça trois fois.
Ouais, tu vois, j'en ai plus de chars montés aujourd'hui.
C'est ça, c'est ça.
Là, écoute,
je vais pas te racher.
2010, bang, transition est finie.
Puis je sais que la dernière fois que t'as été sentencé,
c'était en 2017.
Oui. Là, 2013, quand je suis sorti de transition, c'était en 2013.
2013, OK.
Juin 2013.
De 13 à 17, on a 4 ans.
Là, je me suis comme assagi.
J'ai travaillé dans une usine.
Je faisais un deal par-ci, par-là, des fois,
on disait les fins de mois, mais plus comme avant.
Tu n'étais plus une plaque tournante, mettons.
J'avais tellement changé
qu'on dirait que mon ex a...
Tu sais, j'étais tellement un trou de cul avant.
On pouvait pas me dire non, jamais.
On aurait dit qu'à partir du temps, je la manipulais.
J'avais tellement changé que ça marchait plus.
Elle m'avait entendu toute ma sentence,
puis là, ça marchait plus. On s'est séparés.
J'ai pas voulu perdre la maison.
J'ai continué à payer la pension. Je travaillais,
c'est ça. Man, j'arrivais, kiff, kiff, man. D'un coup, j'avais un voulu perdre la maison. Fait que j'ai continué à payer la maison, la pension, je travaillais, c'est ça.
Man, j'arrivais, c'est-tu, kiff-kiff, man,
d'un coup, j'enlève mes vieux chums, on débarque chez nous.
On aurait un hit, c'est-tu, man,
sur une usine dans le parc industriel de Chambly.
On est deux, on fournit l'argent,
c'est toi qui montes toute la place,
c'est toi qui s'en occupe.
On fait quatre récoltes un an, on démonte tout,
on finit ça, on fait à peu près 200 000 de profit chaque.
J'ai fait « Yeah, why not? » Ça me fait un coussin.
Je parlais souvent à ma mère.
J'ai dit à ma mère,
« J'ai pas le goût de la perdre.
J'ai pas le goût de la vendre. »
J'aime pas le changement.
J'aime pas déménager.
J'ai dit « Écoute, je vais faire le deal avec toi. »
Je fais ça un an. Je réussis. Je mets ça de côté. C'est fini à vie. j'aime pas déménager. Puis là, j'ai dit, écoute, je vais faire de l'électroïd, je fais ça un an,
je réussis, je mets ça de côté, c'est fini
à vie, j'ai un petit coussin, c'est-tu,
m'aider. Puis si je me fais
poigner, je vends tout ce que j'ai en ville,
puis je déménage en campagne, c'est-tu,
je m'en viens dans ton coin, c'est-tu, en campagne.
Puis loin des
mauvaises influences, puis je finis à vie.
Fait que du meilleur d'un autre, c'est fini à vie.
C'est fini à vie. C'est soit je finis avec 200 000,
soit je finis avec une autre sentence,
puis une maison, puis...
Finalement, je me suis fait arrêter
deux semaines avant la troisième récolte.
80 lumières, 720 plantes
dans le parc industriel de Chambly.
Mais le projet a marché.
Il a marché.
Au trois quarts.
Oui, c'est ça.
J'ai eu deux récoltes sur 4
sur 4
ouais
fait que t'as fait 50 000
ouais
à peu près
à peu près
je me fais mes matchs
je suis pas en temps de match
je me dis
mais pendant tout ce temps là
je continuais à travailler
à l'usine
t'avais ta job
t'avais une job
j'étais brûlé même
pis là
dans le fond
Chris 80 000
je veux dire Chris
il a frais 4 à 5 ans
il a frais 4 à 5 ans.
Il en ferait 4 à 5 ans.
Tu sais quoi, quand ils ont bossé,
t'étais-tu dans la place?
Non, puis son cave, parce que ça faisait un mois qu'il me suivait à trois équipes,
parce que c'est que des charlouis.
Il savait que quand je finissais à l'usine,
j'allais à mon autre usine, à Rosé,
il me voyait, il y avait tous mes déplacements.
Puis à ce titre de coïncidence, man,
ce soir-là, quand je suis venu travailler,
j'avais faim, je suis alléidence, man, ce soir-là, quand je suis venu travailler, j'avais faim.
Je suis allé manger, man, dans un resto-bar.
Mais vous autres, il y a cet histoire-là
qui ont décidé qu'ils rentraient dans l'usine.
Oui, fait qu'ils sont rentrés pareil, puis ils me surveillaient au resto-bar.
Mais comme des cabs, ils arrivaient juste à l'attente,
quand je serais sorti de là, je suis arrêté.
Fait qu'ils m'ont arrêté dans le parking
du resto-bar, c'est-tu, man.
Six policiers en civil, six guns, six plaques.
Merci, bonsoir.
Ils m'ont arrêté là.
Puis, j'ai oublié ça, la caution.
J'ai engagé un spécialiste
des droits et libertés.
Il a réussi à prouver que le mandat était illégal,
que l'enquête était barclée,
que blablabla.
J'ai réussi à avoir une sentence,
une caution après deux semaines.
J'ai tout vendu en ville.
J'ai déménagé en campagne. J'étais allé chez ma mère, comme j'avais dit. J'ai tout vendu en ville. J'ai déménagé en campagne.
J'ai allé chez ma mère, comme j'avais dit.
J'ai refait ma vie. Finalement, je suis rentré
en dedans en 2019.
Encore une fois, j'ai juste pogné 15 mois
à cause des droits et libertés.
4 à 5 ans.
Puis tu me disais qu'à cause du COVID,
tu étais une des personnes pour qui le COVID a été positif.
Toi, tu étais libéré.
Oui, j'étais déjà en dedans quand le COVID a commencé.
J'ai fait 5 mois, même. Un tiers,if. Toi, t'as été libéré plus tôt. Moi, j'étais déjà en dedans, moi, quand le COVID a commencé. C'est ça. Puis à cause du COVID, ils ont fric.
J'ai fait cinq mois, même. Un tiers, oui.
Attends, j'ai vu. Ah, c'était malade.
Dans une wing de 24, on était rendus 12, même.
On avait toute une cellule du sol au début des temps doubles.
Tout le monde qui passait aux libérations,
ils libéraient, puis ils rentraient pas d'autres mondes.
Non, c'est ça, Frédéric.
Non, c'était dégueulasse. Ils les gardaient en haut,
dans une autre wing,
pendant deux semaines, isolés dans leur cellule.
Ils n'allaient même pas prendre leur douche ou leur bain.
Pendant deux semaines, ils étaient dans leur cellule tout seuls.
Puis après deux semaines, s'ils testaient négatif,
là, ils les envoyaient dans les autres wings.
Pendant ce temps-là, nous autres, ça se vidait.
Puis nous autres, il fallait les stocker deux semaines
avant de les envoyer.
Et il n'y avait plus personne dans le wing.
Tout le monde qui avait le dos de libération était libéré tout le monde ça c'est une vraie jo quand on
le voit j'étais chanceux en crise souvent fait que le fait trois ans à peu près moi je sors
de son oeuvre et le 2020 2020 fait comme un peu plus que trois ans libéré on s'est vu dans ton coin justement
t'as une job, travail, tranquille
super bien
depuis 2017 dans le fond j'ai rien fait
non c'est ça mais ta dernière sentence a fait que
en 2018 j'ai acheté un bar
ouais ça on avait parlé un peu
tu produisais des déchets
je l'ai fermé durant le COVID
je l'ai vendu il y a 3 mois
là à cette heure
je suis parti de fermé durant le COVID. Je l'ai vendu il y a trois mois. Là, à cette heure, je fais partie de Cérapoxy.
Oui, c'est ce que tu me contais.
Tu fais de la formation pour des planchers.
Je fais de la formation, je vends des produits.
Je conseille.
Puis juste, une affaire,
parce qu'on t'a parlé beaucoup de ta blonde
qui a vécu beaucoup de péripéties ici.
Mon ex, oui.
C'est ça, qui t'a dit la mère de mes enfants.
Deux kids, je pense. Deux qui m'ont retrouvé à la date, en c'est ça, qui t'a dit « la mère de mes enfants ». Deux kids, je pense.
Deux qui m'ont retrouvé à la date, en tout cas.
Mais comment
t'as dit aux autres, comment ils ont
dit ça, toi, comment t'as dit ça?
Comme je te dis, tu sais, moi,
peut-être que je suis suspect de la super-guerre,
puis eux autres sont autistes.
C'est vrai ou...
Pas tant. Le deuxième, un peu plus.
Ils sont vraiment différents l'un de l'autre.
Tu sais, mais...
C'est pas... On n'est pas du monde
qui s'ennuie tant. Tu comprends?
Ah ouais, non.
En dedans, il ne faut pas tailler la tête dehors.
Ça va être long.
Moi, c'était genre, bon, la clôture est là-bas,
le monde, arrête-le. Il n'y a rien en dehors de ça.
Je disais, tu n'en as pas parlé,
à moins que tu ne veuilles pas parler de tes quêtes. Non, non, ça neôture de la boule, le monde, arrête-le. Il y a rien en dehors de ça. Mais tu sais, tu n'en as pas reparlé, puis ça, il doit être rendu sur...
À moins que tu ne veux pas parler de tes kids.
Non, non, ça ne me dérange pas pantoute. J'en ai un qui vient d'avoir 12 ans,
puis l'autre va avoir 18 dans pas long.
OK, puis c'est des discussions, tu sais, ton gars de 18,
des fois... Ah, ils sont au courant.
Oui, non, mais tu sais, tu es revenu comme Chris,
ça a été poche ou non, tu sais, à cette heure,
belle relation avec tes kids, puis tout,
ça va bien, puis... Oh, il m'adore, tu sais,
puis tu sais... J'espère que ça va bien avec ton ex
La relation est bonne aussi
C'est une vie qui en est
C'est des affaires avec toi
On s'entend super bien
On s'entend mieux depuis qu'on est plus ensemble
C'est l'important pour les enfants
Moi j'étais pas le genre à appeler
Je voyais ceux qui étaient au téléphone
Tous les soirs
Qui avaient de la misère à faire leurs chiffres.
Il faut que t'oublies, même.
Il faut que t'oublies ce qu'il y a dehors, même.
C'est ça.
Moi, je pensais à faire que...
Tu sais, moi...
C'est plus rough, là, ça fait ça.
Tu sais quoi, moi, je voyais ça
comme un casse-coude pour adultes.
Tu comprends?
C'est un casse-coude, tu sais?
Non, mais tu sais, moi, j'ai...
Tu sais, dans le passé, tu sais,
j'étais comme...
Si ça m'arrive, ça m'arrive,
puis je vais le faire mon temps, puis tout, tout. Mais tu sais, depuis que j'ai comme « Si ça m'arrive, ça m'arrive. Je vais le faire mon temps. »
Depuis que j'ai des enfants,
je suis content de ne plus être dans
ce vie-là un peu parce que
je pense que c'est ça qui me ferait
plus mal. Moi, à fermer, c'est d'être
loin de mes kids.
Moi, je déteste avoir des visites.
Je déteste.
Il y a du monde qui voulait venir me voir.
Mon plus vieux, quand il a eu un an, j'étais déçu. Il y a du monde qui voulait venir me voir. La fête,
mon plus vieux,
quand il a eu un an,
j'étais en dedans,
justement en 2006 à Bordeaux.
Il est là,
au bord de la ville blindée et il pleure dans sa couche.
Je veux pas de visite.
Je veux pas de visite.
Je veux pas de visite.
J'ai du fun.
On joue hockey
qu'un homme dans la cour.
On fait des games de Monopoly
qui durent deux jours.
C'est con à dire,
mais c'est sûr.
Il faut que tu te focuses là-dessus.
Puis là, tu te fais coller aux visites.
Puis là, t'as ta blonde qui te dit comment ça va mal.
Puis ton bébé qui pleure.
C'est égoïste.
Ça te ramène la tête dehors pendant deux semaines.
C'est égoïste, mais Chris, si tu veux survivre,
il faut que tu les oublies.
Il faut qu'eux autres t'oublient.
Je disais même à ma blonde, fais ce que tu veux.
Je veux juste pas le savoir.
Fais ce que tu veux. Vis ta vie pas le savoir. Fais ce que tu veux.
Vis ta vie. That's it.
Quand je reviendrai, on verra ce qui reste.
Il faut que tu te convainques que le monde, la planète
arrête aux clôtures.
Une fois que t'as accepté que tu fais tes shit,
t'as rien à gérer.
T'as rien à gérer, t'as rien à t'occuper.
T'es nourri, logé.
Tu te fais une routineé Tu te fais une routine
Tu te fais une routine
Moi il y a des sentences, en 6 mois je perdais 50 livres
J'entraînais 2 heures par jour
Ça venait pas de bon sens
Peut-être que t'en recommences mon homme
Je t'en veux, je t'en veux
Tu parles pas de même à tous mes invités
Mais Marth c'est un vieux chum, je me le permets
Marth, c'est
Je trouve ça cool
Pour un vieux chum tabarnak J permets. Marc, je trouve ça cool parce qu'écoute,
pour un vieux chum de tabarnak,
j'ai appris plein d'affaires sur toi.
Je sais que t'es un gars, on a parlé
au bar l'autre fois où je suis allé faire un show d'humour.
Merci d'être venu me voir en humour.
Parce que oui, je fais le podcast au Parloir,
je suis aussi un humoriste, suivez-moi sur mes réseaux,
je suis drôle.
Oui, très drôle.
Merci, man, merci d'être venu, merci d'avoir conté ton
histoire. Ça peut inspirer du monde
puis c'est intéressant.
J'espère parce que
le milieu carcéral au Québec, c'est plate, mais ils sont
encore plus axés sur la punition que la réhabilitation.
Puis je pense que c'est le gros
problème. La plupart du monde sont là plus que
deux fois, trois fois. C'est tout le temps les mêmes qui reviennent.
S'ils s'acceptent plus
sur réhabiliter le monde que les punir, peut-être que ça irait mieux. Moi, c'est tout le temps les mêmes qui reviennent. S'ils s'acceptent plus sur réhabiliter le monde
que les punir, peut-être que ça irait mieux.
Moi, j'ai compris que
le monde qui s'était réhabilité,
ça a été l'ordre des...
Parce que c'est eux autres.
Ça n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en dedans.
Ça n'a aucun sens comment ils ne t'aident pas pour ça.
Ils vont t'aider
si tu veux t'aider, mais ils devraient
forcer le monde. Après deux sentences,
je devrais leur dire, «Guy, toi, t'as pas de métier, man. Tu sors pas
de ça. T'sais, tu suis des cours.
Tu peux suivre des cours de DAP, de ci, de ça, de blabla.
Chris, man, j'ai fait des prérequis
universitaires, moi, dedans. Vraiment, tu sais, tu comprends?
— Mais tu sors, puis il y a personne qui veut
t'engager pour laver un plancher. — Puis tes
assurances coûtent trois fois plus cher que tout le monde.
Il a fallu que je vende mon chalet parce que je suis pas
assurable sur une maison secondaire.
Moi, j'ai un de mes chums,
quand il est sorti pour lui donner un coup de main,
je magasinais pour acheter un immeuble à revenu, un bloc.
Puis on l'a acheté ensemble.
Mais il a fallu lui mettre troisième.
Il n'a pas fallu lui mettre ses assurances.
Parce que justement, c'était compliqué.
Moi, je lui ai donné un coup de main en disant,
on va refaire ton crédit, on va acheter un bloc ensemble.
Ça va t'aider en sortant.
Mais écoute, c'est un bordel. Il a fallu, parce que ensemble, ça va t'aider en sortant. » C'est impossible. Les banques te bloquent.
C'est un bordel. Il a fallu, parce que lui,
son argent est à Sorel, son argent légal est à Sorel.
Puis tu sais, j'habite
sur la Rive-Nord, puis mes blocs sont sur la Rive-Nord,
puis il a fallu que j'aille à la caisse de Sorel
parce que c'est la seule
façon qu'on... Non, non, c'est ça,
la vie t'aide pas. Puis honnêtement, Martin,
c'est le deuxième invité du podcast,
puis j'espère que le podcast va durer longtemps. Puis honnêtement, Martin, c'est le deuxième invité du podcast, puis j'espère que le podcast va durer longtemps.
Honnêtement, j'espère que le milieu carcéral,
donc le gouvernement,
vont écouter, puis peut-être
tirer des leçons de ce podcast-là.
Peut-être.
Ils ne nous consulteront jamais.
Non, mais peut-être justement d'avoir
cette écoute-là.
Je ne sais pas où ça va se rendre,
mais écouter du monde qui ont passé par là
et qui se sont réhabilités après,
peut-être que ça va leur ramener une nouvelle vision.
Mais sur ce, mon chum, merci d'être venu.
Merci d'avoir partagé le Parloir. I'm out.