Au Parloir - Épisode 38 François Lacroix
Episode Date: May 12, 2024Jeune criminel durant une sentence de 3 ans il assassine un co-détenu et reçois une sentence vieHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé... par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Petite nouveauté, j'ai un peu de merch Au Parloir podcast.
Demande-moi pas de hoodie, j'en ai juste fait faire deux pour moi,
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30 piastres, shipping inclus, quantité extrêmement limitée.
Fait que tu envoies un courriel au parloirpodcasts.gmail.com
puis tu m'écris ce que tu veux, puis on s'arrange avec tout ça.
Aujourd'hui, spécial, on est deux animateurs.
J'ai la charmante Marilyn Jonka qui est venue co-animer deux épisodes aujourd'hui avec moi.
Le premier épisode était avec François Lacroix.
François, un homme de 82 ans.
Ce n'est pas la première personne âgée qu'on a reçue qui a fait du temps,
mais on est allé, à quelque part, on n'avait jamais été dans un podcast
avec des jeunes qui ont été criminalisés, qui ont fait de la prison,
c'est-à-dire les relations entre hommes en prison.
J'ai trouvé ça très intéressant.
Lui, il y a un parcours, il y avait deux sentences.
À sa deuxième sentence, qui est une sentence de trois ans,
il a commis un meurtre en prison.
Et c'est à partir de ce moment-là que la sentence vit et tout ce qui s'en découle et tout ça.
Il réussit à s'en sortir. Ce n'est pas évident malgré même son âge parce qu'il a été remonté souvent pour débris de conditions.
Mais c'est une personne qui s'en est sentie quand même pas trop mal,
malgré tout aujourd'hui, malgré tout ce qu'elle a traversé.
Comme à l'habitude, je me répète, je n'endosse pas nécessairement les gestes, les idéologies,
les termes utilisés par mes invités, mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir. Aujourd'hui, le podcast est une présentation de « Comparer ma prime ». « Comparer ma prime », c'est des conseillers en assurance spécialisée en assurance vie.
Les « aucun cas refusés ».
Ça, ça veut dire que si tu es vieux
et que tu as plus de cataractes dans les yeux
que de cheveux sur la tête,
si tu as une maladie grave et que tu es condamné
et que tu veux laisser quelque chose à ta famille,
si tu es un criminel, ça fait trois fois
que tu te fais tirer dessus dans la dernière année,
bien, comparez ma prime « aucun cas refusé ».
Ils vont être capables de t'avoir une assurance-vie problème. Tu vois, l'adresse est là, tu peux les contacter
dans la description YouTube de la vidéo, tous les liens sont là, tu es à un clic de
pouvoir faire affaire avec. Comparez ma prime.
M. François Lacroix, ça va bien?
Oui, ça va.
Premièrement, François,
on se l'a dit, on va se tutoyer.
Vous m'avez permis de vous tutoyer.
Oui, oui, oui, certain.
À quel nom comme François?
François, ça fait jeune.
Frank.
Frank.
Frank Lacroix.
François, premièrement, merci.
T'es arrivé un peu sur le fly parce que j'ai une personne qui a cancellé et t'as
abrupt pour point, t'es venu la remplacer.
Fait que premièrement, merci pour ça.
C'est spécial aujourd'hui.
J'ai une superbe co-animatrice avec moi.
On a...
Je suis bien contente d'être là
et de te rencontrer, François.
On va te faire parler pas mal.
T'es prêt?
Parfait.
Marie-Lyne est une…
Voyez, shoot.
Shoot!
OK, c'est péjoratif un peu.
Marie-Lyne est une fan du podcast à la base, puis elle l'avait dit dans un autre podcast
qu'elle aimerait ça venir co-animer, puis moi, j'ai sauté sur l'occasion d'avoir
une personne pour qui j'ai énormément de respect et que j'apprécie de venir co-animer
ça.
Commence juste par te présenter, puis après ça, on va venir assez vite sur le sujet de
pourquoi tu es avec nous au Parloir aujourd'hui.
Tu viens de quel coin? Tu as grandi dans quel genre de famille?
Tu veux savoir dans quel coin que je viens?
Présentez-vous. De quel coin vous venez? Dans quel genre de famille vous avez grandi?
François, il vient de Hull.
On parle de François à troisième personne. Parfait. François, il vient de Hull. On parle de François à
troisième personne, parfait. François, il vient de Hull.
Il vient de Hull, puis
j'ai appris mon anglais.
Comme ça,
j'ai appris mon anglais.
Moi, vu qu'on était proche
d'Ottawa, on avait juste
à traverser le pont interprovincial,
puis on était rendu à Ottawa,
mais c'est ça que ça prenait pour travailler à Ottawa.
Faudrait que tu parles anglais.
Ça fait que j'ai été...
Mon anglais, moi, je l'ai
appris bien facilement, mais quand j'étais jeune.
Puis, y'avait-tu bien de la chicane
francophone-anglophone à votre époque?
Moi, les jeunes, oui, oui,
parce qu'on avait une aréna à Ottawa.
Ça s'appelait
le Studium, je pense.
Studium Arena.
C'est la rue Nelson, là.
Oui, il y avait des batailles.
Il y avait de la bataille.
Ah oui, ah oui, ah oui.
C'est un bar de la...
C'est pareil comme les Canadiens de Montréal, là.
C'est un bar, c'était les Français puis les Anglais,
puis on se tapochait, puis let's go Joe.
Puis c'est le même que ça marchait, tu sais.
Fait que déjà jeune, vous aviez...
Déjà jeune, oui, puis moi,
on avait une gang à part de ça.
Moi, j'ai toujours été fasciné
par les gangs,
je te l'ai dit ça.
Moi, j'étais fasciné par ça.
Il y avait une gang, puis moi,
je voulais bien rentrer
dans cette gang-là.
Une gang de bombes?
Non, c'est une gang de jeunes.
C'est une gang de jeunes.
Gang de jeunes de voleurs de char.
C'est ça, une gang de bombes.
OK.
Mais en quelle année t'es né?
Hop, moyenne.
Ça, c'était...
Là, c'était en 57, 58.
Non, mais l'année de ta naissance.
Ah, moi?
Oui.
Je suis né en 41, moi.
Oh!
1941.
1941, OK.
On a un homme dans 80-82.
Oui.
Je suis venu au monde par la bombe au richement.
Par la bombe?
Ça peut expliquer une couple d'affaires.
Mais avant qu'on rentre avec les jeunes bombes
qui vous intriguaient,
quel genre de famille vous venez?
Papa, maman, ça ressemblait à quoi?
Ah bon, rien, chez nous, nous autres,
on n'était pas une famille riche, là.
C'était pas...
Tu veux dire...
On n'était pas pauvres non plus,
mais on n'était pas riches.
Ça fait que... parce qu'on
vivait, nous autres, avec mon père,
c'était un alcoolique
au dernier degré, il est mort
à 46 ans. Ça fait que ça vous
donnait un canadien.
Puis lui, une caisse de 24,
ça ne lui pèse pas
sur les bras. Ça paraît comme
prendre une bouteille de bière.
Ça fait que, c'apparaît comme prendre une bouteille de bière. Ça fait que,
c'est même ça marchait chez nous.
C'est tu violents à la maison ou?
Non, je ne suis pas violent par exemple, non, non, non, non, parce que je suis venu au monde
avec trois soeurs, il y avait trois filles, Pauline, Denise puis Isabelle. Ça fait qu'il y avait le bébé, moi, ici.
OK.
Puis les trois filles,
c'est les trois filles, moi,
il y en avait une là-dedans
qui me prenait ma part,
c'était Isabelle.
Elle, c'était une tomboy.
Elle jouait à balle,
elle jouait au hockey,
elle faisait tout,
elle faisait bataille.
On a une boxeuse à côté de nous autres.
Un peu.
Elle avait Isabelle,
quelqu'un qui essayait de me tapoter
entre les aranges
et le portrait.
C'est ça, c'est une manière
que ça marchait à nous autres.
Et votre mère?
Ma mère, elle, elle restait à la maison,
puis elle faisait la nourriture.
C'était une femme de maison, ma mère.
Classique de ces époques-là.
Oui, mais c'était une travaillante,
puis elle était trop travaillante,
parce qu'elle, ma mère, elle était pleine de rheumatisme
puis d'arthrose.
Elle était tout croche.
Quand elle est morte, elle était tout croche, ma mère.
Ça fait que c'est ça,
c'est le moins que ça m'ajeune.
Elle a vécu le avant puis le après le droit de vote.
Ah, mais oui, c'est vrai.
Elle a commencé à avoir le droit de voter.
C'était en 40? 41?
41?
On ne s'assurerait pas sur le droit de vote des femmes. On va dire 1940. Je sais que c'est dans en 40? 41? On s'assainira pas de ces droits de vote des femmes.
On va dire 1940.
Je sais que c'est dans les années 40.
Dans l'adolescence, comme toi,
vous me parlez de la gang de jeunes,
des voleurs de chocs.
Il y avait une gang de jeunes
parce qu'il y avait un restaurant.
On se tenait à toute la gang.
Il y avait la jukebox
c'était celui qui prenait
le contrôle de la jukebox
dans ce temps là
il y avait Elvis Presley
puis ça fait que
c'était lui le leader de la gang
puis moi je voulais donc aller
dans cette maudite gang là
puis à un moment donné j'ai eu la chance
d'y aller, comprends-tu,
avec la gang. Puis là, eux autres,
il fallait faire nos preuves.
L'initiation.
L'initiation.
Puis là, il arrive le soir,
il dit, à ce soir, il dit, on s'en va
voler un char.
On s'en va voler un char?
Oui, on s'en va voler un char, c'est bien correct.
Puis il dit, n'liez pas une chose.
Celui qui se fait pogner,
c'est lui qui prend
la charge pour voler un char.
Ça fait que, naturellement,
le plus faible,
c'est à moi le plus faible des trois.
C'est moi qui suis fait pogner, naturellement.
Puis moi, j'ai pogné,
j'ai passé la cour,
puis j'ai eu deux ans pour...
Pour un vol de char.
Pour un vol de char. Ça, c'était à Ottawa.
Vous aviez quel âge à cette époque-là?
Hop, bien, j'attendais, là.
Mineur ou majeur?
En haut de 18 ans ou en bas de 18 ans?
Non, en bas de 18 ans.
En bas de 18 ans.
En bas de 18 ans, parce que
je passais à court à Ottawa, Ontario, puis ça fait qu'on m'a envoyé à l'école de réforme, on m'a envoyé à Guelph, Ontario.
OK. C'est quoi ça?
Guelph Reformatory.
Une…
Reformatory.
C'est un genre d'école militaire pour jeunes contrevenants.
Pour les jeunes, oui.
Une école pour les jeunes.
Ça, c'était la première sentence.
Vous n'avez pas fait de prison
pour cette sentence-là.
Non, non, non.
Quand j'ai sorti de là,
moi, comme de raison,
je suis allé dans mon patelin à Hull.
Là, rendu à Hull,
bien là, moi, je ne pouvais rien savoir
d'aller faire des petits coups.
Moi, c'était des vols par infraction.
Ça me prenait.
Ça fait que...
Je veux juste vous ramener...
C'est comme ce qui s'est passé.
Ces deux ans-là, dans cette école-là,
ça a été quoi pour vous?
Ça a-tu comme...
Vous avez fait ce que vous aviez à faire,
that's it? Non, ça a été rough. Ça a été challengeant,, comme, vous avez fait ce que vous aviez à faire dans la titre?
Non, ça a été rough.
Ça a été challenging, c'est ça?
C'était rough.
C'était avec d'autres mondes comme vous.
Je suis français.
Là, j'étais après avec une gang d'anglais.
Ça fait que il fallait que je fasse attention
à la manière que je parle.
Puis il fallait que je fasse attention
à qui je faisais l'affaire.
Mais je parlais très bien, par exemple,
les deux langues.
Ça fait que ça m'inquiète pas.
Vous êtes-vous battu?
Oui, bien oui.
Je ne suis pas battu, mais je suis fait battre aussi.
Oui, c'est ça.
Oui, il donnait la strappe là-bas.
OK, c'était pas par les autres jeunes,
c'était plus par les instructeurs
qui vous brossaient.
Oui, bien oui, ben oui.
Tu te faisais pogner dans les affaires croches, ben oui.
C'est là que j'ai connu une couple de réformés.
Ouais, mais on parle des années 50.
J'ai connu une couple de criminels de Montréal aussi qui avaient là.
Je les ai connus là, moi.
C'était une école militante de réforme, c'était un peu une école du crime par la même occasion.
Par la même occasion, on comprend. Ça fait que c'est là que, il y en avait un que j'ai très, très, très, très bien connu, Raymond, c'est un voleur de banques.
Dans ces années-là, il volait des banques, c'était à Montréal, puis il en faisait des banques. Il était dans sa rue, puis il en faisait une autre banque.
Mais il était mineur s'il était dans
cet édifice-là. Non, non, dans ce temps-là,
là, je te parle,
j'avais à peu près comme 18,
j'en allais sur mes 18 ans.
OK. Mais là, on est après l'école,
après l'école de réforme. Quand vous revenez
à Gatineau, c'est là que vous dites
que ça me prend des gros coups.
Oui, oui, là, je montre de la classe.
OK.
Mais ça ne vous a pas...
Mais cette école-là, ça ne vous a pas donné envie de devenir calme,
mais plutôt, ça vous a craqué à devenir encore plus criminel.
Non, non, non.
OK, c'est ça, ça n'aide personne, dans le fond.
Ça ne doit pas nous aider beaucoup, à cette époque-là.
Je me dis que tu es dans les années 50, tu as 16 ans,
tu te retrouves dans une école de réforme à te faire taper sur la tête.
Avec des bombes qui sont plus gros que toi.
Tu n'as sûrement pas envie de ressortir en disant
« je vais devenir avocat ».
Ça fait que c'est ça.
Elle est courante.
Comme je l'ai dit, faire des gros coups,
faire des vols par infraction,
je me suis fait pogner.
Elle est venue à un moment donné, je me suis fait pogner. Dans une maison? Oui, je me suis fait pogner pour faire des vols par infraction, bien, je me suis fait pogner. Il est venu un moment donné, bien, je me suis fait pogner.
Dans une maison?
Oui, je me suis fait pogner pour faire des vols par infraction.
Mais dans des maisons?
Oui, oui.
Ou dans des commerces?
Ah, dans les commerces, dans les maisons de commerce.
Partout, s'il y avait une porte barrée,
ça vous donnait envie d'entrer.
Oui, oui, oui.
Je m'étais fait pogner, puis j'avais pogné deux ans.
J'avais pogné deux ans à Saint-Vincent-de-Paul.
Ah, laval.
Ça, c'est dans les années,
je te parle dans les années 60, là.
Oui, oui. On monte, là.
Oui, oui, on rentre dans les années 60.
Puis la criminalité au Québec dans les années 60.
Parce que quand j'ai rentré à Saint-Vincent-de-Paul,
moi, c'était en 1961.
1961,
j'ai rentré à Saint-Message-Polle.
Mais ça a pris combien de maisons
puis de commerces avant de se faire apprendre?
Ah, bien, on m'avait accusé, hein,
les détectives, dans ce temps-là,
eux autres, ils m'ont pas mis avec une charge.
Ils m'ont mis cinq charges
pour former le livre
pour résoudre les causes, tu comprends?
Ils ont mis une couple de dossiers sur la tête,
même si t'as pas les votes pour...
Même que c'était pas moi, là.
Mais mettons que vous nous dites la vérité, ça a pris combien de commerce avant de se faire prendre, mettons?
Ah, ça a pris peut-être 5-6 commerces.
Ah, OK, pas tant que ça.
Oui.
C'est-tu parce que vous n'étiez pas un bon voleur à cette époque-là?
Bien là, je rentrais dans le métier un peu.
Ah, vous apprenez.
Je le pratiquais.
Les autres gars que je connaissais, ils allaient plus haut que moi.
Ils jouaient avec des guns.
Je ne connaissais même pas ça,
un gun dans ce temps-là.
Ça fait qu'ils jouaient fort,
eux autres.
C'était des vols de banque.
Ce n'était pas des vols par infraction.
Deux ans, Saint-Vincent-de-Paul,
ça s'est passé comment?
Vous êtes quand même jeune. Paul, là, tu rentres puis deux ans Saint-Vincent de Paul ça s'est passé comment ça?
parce que vous êtes quand même jeune là tu rentres dans
le métier homéodique
le milieu des grands
c'est ça avec le milieu des grands
puis
crée-moi
ça marche
ça marche fort en dedans
écoute-moi sa gueule, ça marche comme un audi.
Wow!
Il n'y a pas de s'il vous plaît et de merci.
Ça ne me sent pas.
Ça faisait dur dans ce temps-là.
On disait dans une petite cellule,
je ne sais pas combien de grands que c'était,
tu baissais ton lit et tu avais la misère à marcher
dans le cellule, tu comprends?
Ça fait que...
Avec une petite toilette à côté, genre?
Une toilette, une chatière.
Ah!
Tu en allais chercher ton déjeuner,
le médecin, tu avais ton cabaret d'une main
et la chatière de l'autre.
Ça fait que...
Ah, c'est bon. C'est le même que ça marchait. Moi, j'aimer. Ça fait que... C'est bon.
C'est le même que ça marchait.
Moi, j'aimerais ça revenir au commerce, deux secondes.
J'ai vraiment une question.
Quand vous rentiez dans les commerces à l'époque pour aller voler,
c'était voler quoi, de l'argent?
Oui.
Et puis, est-ce que c'était de nuit ou il y a un employé
et tu fais vide ta caisse?
Non, non, c'était de nuit.
C'était ça.
C'était de nuit.
On pète les fenêtres, on rentre là-dedans,
on prend l'argent et on part. Des coffres à force,'était à la nuit. On pète les fenêtres, on rentre là-dedans, on prend l'argent, puis on part.
Les coffres à force,
ces affaires-là.
Oui.
Les bijouteries?
Non, non, pas les bijouteries, non.
Non, c'est vraiment les billets.
Vous cherchez les billets.
Oui.
C'était pas pour pôner.
Oui, oui.
Ils voulaient le cash direct.
Oui, on valait les cigarettes.
Les cigarettes,
c'était facile à vendre aussi
dans ce temps-là.
Ah, c'est bon.
Parfait.
On peut revenir à Saint-Vincent-de-Paul.
Mais, tu sais, tu rentres là-dedans,
mais moi, je suis juste curieux parce que, tu sais, pour...
Je commence à avoir de l'expérience avec mon podcast,
de recevoir des gens du milieu.
À cette époque-là, vous aviez parlé
de votre père. Vous, côté
consommation, étiez-vous là-dedans ou
pas vraiment? Tu sais, je veux dire,
alcool, drogue, à cette époque-là? Non, non, non,
non, non, non, je ne buvais pas.
Non? OK. Fait que c'était vraiment juste
les vols étaient
pour survivre, pour vivre, manger,
payer le loyer. Exactement.
Exactement. Dans ce temps-là,
dans ce temps-là que
je te parle, moi je disais,
je vivais dans une chambre,
chambre de pension.
Je ne vivais pas à la maison.
Je vivais tout seul
en chambre de pension.
La famille, savais-tu que vous étiez
un petit bôme?
La famille, savais-tu, vos soeurs
et vos parents, savais-tu que...
Non, ils ne savaient pas ça, eux autres, non.
Avais-tu une autre job?
Aviez-vous une autre job que vol dit, on passe du veau dessus. Aviez-vous une autre job que
voler ou... Non, non, je faisais ça.
C'était ça.
Fait que la famille l'a appris
quand vous avez été condamné.
Exactement, quand j'ai été condamné pour
Saint-Maës-Saint-Paul, là,
ils ont vu que j'allais moins souvent
à la maison.
T'as un petit deux ans, on ne sait pas
ce qui est passé.
Ils sont appartus, comme ça faisait deux, trois ans,
je n'allais pas à la maison.
En prison.
Il est en prison.
Ils ont allumé.
Ça a été deux ans. J'avais repogné deux ans.
Pour ce vol-là,
j'avais repogné deux ans. J'avais sorti, mais j'avais repagné deux ans. Pour ce vol-là, j'avais repagné deux ans.
J'avais sorti,
mais j'avais fait
un autre vol
à peu près deux, trois jours après que j'étais sorti.
Vous n'avez pas compris?
Bien non. On continue.
Bien oui. Deux ans, ce n'est pas grave.
C'est moi où...
Je veux dire, vous êtes début vingtaine,
puis vous avez fait
de l'école de réforme,
vous ne connaissez rien d'autre. C'est la seule façon
de gagner de l'argent pour vous.
C'est ça.
Vous n'avez pas de métier, vous ne connaissez pas.
Non. C'est là, moi, j'avais rencontré
un, comme je te l'ai dit, c'est là
que j'avais rencontré un de mes chums.
Bien, aujourd'hui, il est décédé,
cet gars-là.
J'avais rencontré un de mes chums
il m'a dit François pourquoi tu viens pas
rester ici à Montréal
Montréal pour moi
Montréal
il y a du crime à faire
il y a du crime là
moi je connaissais pas Montréal
ben oui François
viens dans
je vais te montrer ça
je suis allé à Montréal ben t'es-tu sérieux, ben oui François viens-t'en, toi je vais te montrer ça moi, pis t'sais-tu
elle fait du compte, ben je suis allé à Montréal
ça fait que
j'ai jamais parti de Montréal
j'ai jamais décollé de Montréal
vous me parliez tantôt
d'une gang
à l'époque, la gang de moteurs de cette époque-là
c'était-tu avec ces gens-là
que vous étiez proches
ces gars-là, c'est là que j'avais rencontré
les gars en dedans.
Parce que là, il y avait deux sortes de gangs
en dedans. Il y avait les Hills
et il y avait les Rock Machines.
Les Rock Machines.
Déjà à cette époque-là, dans les années 60?
Les Rock Machines, ils commençaient tranquillement
à faire leur nom.
Parce que tantôt, vous me parliez,
c'était pas les Devil Disciples,
quelque chose comme ça que vous me parliez, ce n'était pas les Devil Disciples?
Oui, dans les années 60,
il y avait les Devil Disciples.
Ce n'est pas eux autres qui sont devenus les Rock Machines?
Ils ont changé de nom avec les Hells Angels.
OK, c'est ça.
C'est eux autres qui sont devenus les Hells.
Ils sont devenus les Hells Angels.
Quand vous êtes sortis, c'est ça. Vous êtes à coquiner, si on peut dire ça, en termes... Je connaissais les gars, tu sais, je veux dire,
moi je savais d'où aller chercher, mais si je voulais avoir de la drogue, n'importe quoi,
je savais d'où y aller, comprends-tu? Si je voulais avoir un gun, même, si je voulais
avoir un gun, on m'a l'offert, je voulais avoir un gun. Moi, j'allais
voir une personne, quatre,
tu sais, là-bas, moi.
Mais, comme un gun,
c'était trop
pour moi, ça, là, un gun.
Désolé, désolé, désolé,
désolé, désolé, désolé,
désolé. On me l'a dit en plus
tantôt, t'as-tu fermé ton... T'as-tu fermé ta sonnerie?
Pis en dedans, il y avait, il y a de la drogue
en dedans, comme c'était en dedans à l'époque?
Oui, oui, oui. En preniez-vous?
Non, en dedans, non.
La drogue en dedans,
c'était caché, ça.
Parce que si tu te faisais
pogner en dedans, avec de la drogue,
elle t'écoutait à ta barbeur.
Mais est-ce que vous en preniez?
Si moi, j'en prenais.
Non, j'en prenais pas.
Vous êtes clean quand même.
Quand même clean.
Oui, oui, mais j'en prenais pas.
Quand vous dites que vous êtes sorti après votre deux ans,
ça a pris comme trois jours
pour refaire un coup,
pour vous faire pogner.
Oui, oui, oui.
Quand j'avais sorti de mon deux ans,
j'avais été à de mon deux ans, là,
j'avais été à peu près une semaine, là.
Une semaine calme.
Oui, calme.
Ça n'avait rien passé, là, comprends-tu.
Puis là, il est venu à m'en donner. Bien, j'ai eu besoin d'argent. Puis, j'étais allé.
Je savais d'où aller à part ça, tu sais.
Bien, j'avais vu le gars
cacher son argent et tout. Je savais
d'où il allait.
Je suis allé chercher de l'argent, mais je me suis fait pogner.
Mais c'était quoi? Quand tu dis que le gars qui avait caché de l'argent, c'était un criminel que vous avez volé?
Non, non, non. Bien non. Un gentil. Il a appelé la police. un genre de ligne.
Non.
Il a appelé la police.
Certainement, il a appelé la police.
Vous vous êtes fait pogner direct.
Moi, je me suis fait pogner.
Ah oui, ah oui, ah oui.
Ça n'a pas pris de temps à part ça.
À part ça, j'avais essayé de me pousser.
Puis là, la police de Montréal m'avait pogné dans la ruelle.
À part ça, tu sais, arrête.
Puis moi, je n'avais pas compris bien mains, arrête, comprends-tu.
Vous n'aviez pas compris ou ça ne vous tentait pas
de le comprendre? Oui, mais là, ils m'ont fait
comprendre, je comprends-tu. Hey, toi,
tu joues avec ta vie, toi?
Ils me l'avaient dit, le gars, tu joues avec ta vie,
toi? On n'aurait plus de tirer,
est-ce que tu... Je comprends.
Oui, à cette époque-là, la police, c'était
quasiment plus des criminels que les criminels.
Tu penses qu'on va courir après toi et nous autres, là?
On ne court pas après toi et nous autres, là.
Ça fait que
Vincent de même, il se fait de pogner.
Là, j'avais pogné trois ans.
J'avais pogné trois ans, là.
Ouais.
Encore à Saint-Vincent-de-Paul?
Encore à Saint-Vincent-de-Paul.
Je vais retourner à Saint-Vincent-de-Paul? Encore Saint-Vincent-de-Paul. J'avais retourné à Saint-Vincent-de-Paul.
Elle a rejoint tes chums.
Oui.
J'avais retourné à Saint-Vincent-de-Paul.
Quand je suis retourné à Saint-Vincent-de-Paul,
bien là, j'avais rentré à Saint-Vincent-de-Paul
dans le mauvais temps,
parce que là, il y avait eu un émeute.
Il y avait un émeute qui se préparait
à Saint-Vincent-de-Paul, tu comprends.
Puis il y avait une grosse émeute à part de ça. Pendant queincent-de-Paul, tu comprends. Puis il y avait une grosse
meute à bord de ça.
Pendant que vous étiez là?
Oui, oui, oui.
Puis, en fait, c'est ça.
Puis moi, bien,
comme de raison,
j'avais rencontré un gars
puis le gars m'a dit à moi,
il disait, tu vois,
il faisait la vie, le gars, à bord de ça. Oui, il faisait la vie, le gars.
Oui, il faisait la vie.
Qu'est-ce que vous voulez dire par il faisait la vie?
Sentence à vie.
Une sentence vie, excusez.
Je pensais que vous vouliez dire qu'il faisait la grosse vie.
Non, il faisait la sentence vie.
Là, lui, il arrive et dit,
il dit, moi, il dit,
t'aimerais pas ça, il dit,
être avec moi? »
Parce que c'est là que ça avait commencé l'homosexualité.
– Donc, il voulait en couple?
– Bien oui, c'est ça qu'il voulait, mais moi je ne comprenais pas, comprends-tu?
– Oui, il pensait que tu étais dans la gang, il voulait être avec moi dans la gang.
– Non, moi je ne comprenais pas ça, tu comprends?
Moi je ne comprenais pas pantoute, puis là il il arrive à moi, il dit, toi, tu vas être bien avec moi.
Tu vas prendre soin de toi. Il n'y a personne qui va te toucher.
À la fin du compte,
j'avais été avec la gare,
comprends-tu?
C'est de même que ça partit mon homosexualité,
comprends-tu?
Elle avait sorti.
Attends, je veux juste vous arrêter.
Parce que là, vous dites,
je comprends, je pense que tout le monde vient Parce que là, vous dites, je comprends,
je pense que tout le monde vient de comprendre,
mais vous dites, mon homosexualité est sortie avant ça.
Vous aviez eu des relations avec des femmes?
Non, je n'ai pas eu de relations avec des femmes.
Jamais?
Non, non.
OK.
Non, non.
Et tu y vas tirer par les femmes?
Ben, oui, mais ce n'était pas plus que ça, par exemple.
OK, OK. Puis les hommes, avant? par les femmes? Oui, mais il n'y en a pas plus que ça, par exemple.
Puis les hommes avant?
Non, pas sur ce côté-là de même, non. Parce que c'était pas...
C'était pas...
Il n'en parlait pas ouvertement comme...
Ben oui, je comprends.
Je comprends.
Parce qu'aujourd'hui, c'est tellement plus
simple. C'est tellement plus simple.
C'est pour ça même lui quand il m'en a parlé, il m'a dit il dit, hey, François, tu viendras, il dit,
dans mes cellules, il dit,
j'ai un sac pour toi.
Il avait préparé un sac
de cantine, tu comprends-tu?
Du chocolat, des chips.
Une petite dette romantique.
Oui, oui, oui, bien lui,
il l'avait, il l'a tout préparé,
mais moi, je ne sais pas, ça l'a, là.
Vous aviez quel âge à cette époque-là, à peu près?
J'avais peut-être 18-19 ans.
À 15?
Un bon 19 ans.
Mais attendez.
Plus que ça.
Plus que ça, parce que là, vous avez déjà fait un 2 ans.
Puis là, on est dans le 3 ans d'après.
Puis là, on est dans le 3 ans d'après.
Vous êtes plus début 20 ans.
Ça se peut-tu?
Oui, oui, oui.
Vous avez fait 1, 2 ans.
On fait ça là.
Oui, oui.
Je comprends que ça fait longtemps,
je comprends qu'on peut se perdre un peu dans les dates.
Même vous êtes arrivé, comprends-tu?
Lui, il était plus vieux, même âge?
Non, lui, lui, il avait moins de trentaine, quarantaine.
Mon Dieu, c'est pour un petit jeune, là.
Oui, oui.
C'est ça qu'il avait aussi.
Il avait un jeune.
Il avait un jeune. Il voulait un jeune, il un petit jeune. Oui, oui. C'est ça qu'il y avait aussi. Il y avait un jeune. Il y avait un jeune.
Il voulait un jeune, il y avait un jeune.
Fait que là, il vous a dit,
« Hey, ça fait tant du temps qu'on soit ensemble.
Vous ne comprenez pas trop. »
Après ça, la petite date dans la cellule
avec le chocolat et tout.
Oui.
Puis là, c'est passé quoi?
Bien, c'est ça.
Ça s'est passé de même.
Mais c'était forcé ou est-ce que vous avez fait pas?
Non, non.
OK, c'était le fun.
Non, non, non.
Ce n'était pas forcé.
Vous avez embarqué. Ce n'était pas forcé. Non, non, non, c'était pas forcé. Vous avez embarqué là?
C'était pas forcé.
Non, non, non, non.
Le consentement est là.
Le consentement est là.
Ben, tu sais, c'est quand même pas plat d'avoir quelqu'un en prison pareil.
Ben, c'est mieux que Mimai-Sarvenac.
C'est tout pour eux autres.
Tu sais, je veux dire, lui, il faisait une sentence à la vie, lui, là.
C'était là, là.
Comprends, là.
C'est perçu comment par les autres détenus, ça?
C'est-tu accepté?
C'est-tu caché?
Non, c'est accepté.
C'est accepté.
C'est accepté.
Surtout, il y avait certains, par exemple,
quand ils savaient que toi,
tu étais bouqué avec un autre gars,
tu comprends, tu les savais.
Là, eux autres, ils essayaient d'aller le chercher.
C'était une chicane.
Entre les deux.
Ce n'était pas une chicane pour moi.
Ils chicanaient pour moi.
La chicane n'était pas avec vous, mais pour vous.
Oui, oui.
Regardez les yeux.
Regarde ça, à 20 ans.
C'était comme votre chum, genre.
Hein?
C'était votre chum,
votre connoisseur.
Mais pour le moment,
pour le moment.
Le moment que ça a passé.
Pour le moment,
exactement,
pour le moment
qu'on était ensemble, oui.
Puis c'était pas jugé,
les gens ne jugeaient pas
pendant tout.
Non, non, non, non, non.
Parce que c'était des actions
qui, à cette, si je me...
Non, parce que,
en dedans, là,
en dedans,
le monde,
il se mêlait pas mal
de leurs affaires. OK. pas mal de leurs affaires.
OK.
Pas mal de leurs affaires.
Parce que si je ne me trompe pas, c'est une époque où, à l'extérieur,
ce n'était pas quelque chose qui était tant accepté à cette époque-là.
Parce que quand tu sortais dans le cours,
quand tu as des activités,
quand tu rencontrais la personne en question,
quand tu rencontrais la personne en question. Quand tu rencontrais dans le cours,
bien, aux activités, bien, c'était pareil.
Comprends-tu?
Tu n'étais pas jugé.
Parce qu'eux autres m'ont accepté, par exemple.
Ils t'avaient à l'oeil.
Ils n'avaient qu'ils t'avaient à l'oeil.
Moi, l'avoir, moi aussi.
Puis est-ce qu'il y en a beaucoup?
Parce que là, vous dites qu'il y avait
plus d'autres hommes.
C'était courant, là. Il y en avait beaucoup, oui. Bienavoir, moi aussi. Est-ce qu'il y en a beaucoup? Vous dites qu'il y avait beaucoup d'autres hommes.
C'était courant.
Il y en avait beaucoup.
Ben oui, ben oui.
Même des gens pas homosexuels?
Ben oui.
Honnêtement, vous l'avez dit,
le consentement était là,
mais il devait y avoir des relations.
Je me doute encore aujourd'hui,
sûrement encore plus à cette époque-là,
mais il devait y avoir des relations
où il n'y avait pas de consentement.
C'était comme, c'est ça ou tu manges une volée
à tous les jours.
Il y en a, par exemple.
C'est ça.
C'est ça, par exemple.
Tu viens, oui, il y en a.
Il y en a, mais ces gars-là, par exemple,
sont à surveiller parce qu'il y en avait
qui faisaient un que ça, eux autres, comprends-tu?
Il allait voir les jeunes en disant,
« Hey, jeune,
OK, il te fasses-tu ou quoi? »
Si le jeune disait, « Oui, oui,
il me fasse, c'était ça, tu sais. »
Puis, ce gars-là, il m'a renvolé.
OK, OK. Ah, bien, au moins, au moins.
Fait que, tu sais, le jeune, il se fait voir,
puis le gars, il va le voir, fait comme, « T'as deux options.
C'est mon point d'embouche ou autre chose.
Mais si les gars le savent,
que ce gars-là, il force ceux qui ne veulent pas,
c'est lui qui a mangé sa volée.
Ah oui, ah oui, ah oui.
Et tu y vois un défenseur de ces jeunes-là.
Comme un défenseur.
Oui, oui.
Ça a duré les trois ans, la relation?
Oui.
Pas mal les trois, parce que lui, il était là à vie.
Oui. Pas mal, les trois, parce que lui était là à vie. Oui. Bien, moi,
mon
trois ans, moi, il s'est
transformé. Il s'est
rallongé
parce que là,
ça a venu qu'elle
m'a donné que, moi,
j'en prenais pas de drogue, mais j'en
vendais de drogue, par exemple. Bon!
Je n'avais de drogue avant. Une autre affaire, là. Ouigue. Mais j'en vendais de la drogue, par exemple. Bon! J'en vendais de la drogue avant.
C'est une autre affaire, là.
Oui, moi, j'en vendais, tu comprends.
Mais je n'en fumais pas, par exemple.
J'aurais pu en en prendre.
Puis j'avais du compte.
Mais c'est ce qui est arrivé.
Une journée, le gars, il s'en vient me voir.
Il arrive à moi.
Il dit, François, as-tu de la drogue à vendre?
J'ai dit, non, je n'en prenais pas de drogue avant. Mais je n-tu de la drogue à vendre? J'ai dit, non, je n'avais pas de drogue à vendre.
Mais je n'avais de la drogue à vendre.
Mais lui, ce gars-là,
moi, je ne voulais pas y en vendre
parce que ça, ce gars-là, lui, c'était
un stour.
Un snitch.
Tu comprends-tu? Oui.
C'était une grande langue pour rien.
Puis moi, je ne voulais pas y en vendre.
J'ai dit, non, je n'en ai pas à vendre.
Il dit, tu n'en as pas à vendre? J'ai dit, non, je n'en ai pas à vendre. Il dit, tu n'en as pas à vendre?
J'ai dit non, je n'en ai pas à vendre.
Puis lui, il est allé voir d'autres personnes qui le connaissaient.
Qui t'en achetaient.
Tu comprends? C'est ça.
Puis il est allé voir les autres personnes.
Puis là, les autres, ils les ont référées à moi.
Ils ont dit, oui, bien oui.
Il y en a?
Oui, François, il y en a.
Comment il y en a? Il n'y en a pas. Je suis allé le voir, ben oui, ben oui, il y en a. Ça fait du mal que là une journée il est venu me voir, il dit, il dit quoi? Tu me vends-tu de drogue? Je lui ai dit non, je ne t'en vends pas. Je te l'ai dit, je ne t'en vendra pas. Je lui ai dit, je ne t' Non, vraiment pas. » Puis là, il n'a pas aimé ça. Il est arrivé et il dit « Oui, bien, Zain, oui. »
Je lui dis « Asseoir, toi, là. »
Il dit « François, là. »
Il dit « Ton heure vient d'arriver, toi. »
Je lui dis « Oui. »
Il dit « Asseoir. »
Je lui dis « Tu vas m'aller te chercher, moi, asseoir. »
Je lui dis « Tu ferais bien mieux de venir me chercher. »
Je lui dis « Moi, je vais m'aller te chercher, moi. »
En fait, du coup,
c'est arrivé que c'est qu'il arrivait, comprends-tu?
Vous êtes allé chercher. Moi, j'avais tout ça dans la tête encore qui que c'est qui arrivait, comprends-tu? Vous êtes allé le chercher?
Là, moi, j'avais tout ça dans la tête encore qui me traquassait dans la tête, comprends-tu?
Il va-tu venir ou s'il ne viendra pas?
Là, un moment donné, j'ai pris la décision.
Il m'a dit, m'envoie, il va aller le chercher moi.
Ça fait que j'ai parti.
Puis, j'avais un couteau à part là-dessus, comprends-tu?
Ça fait que je suis allé le chercher. Puis, je suis allé le chercher à part là-dessus.
Il était dans sa cellule, puis je suis allé le chercher.
Vous avez fait la job.
J'ai ça.
On n'a pas besoin d'entrer dans les détails.
J'allais coucher dans son lit, envelopper dans les couvertes, puis tout ça.
Ça a été fait, mais ça a pris un mois après,
le chum que j'étais avec,
moi, l'autre gars, lui,
il m'a donné à la police, ce gars-là.
Parce que là, la police,
elle avait offert de l'argent pour...
– Qui parle.
– Pour les personnes qui parlent, comprends-tu,
pour me donner à la police.
Elle fait du compte, ben, c'est à la police. Fais-tu compte? C'est même que c'était lui.
Combien de temps après?
Il y a un procès?
Non, mais il y a un procès après?
Ah oui, ben oui, ben oui,
ben oui, ben oui.
C'est plus juste un vol de char.
Moi, ils m'ont arrêté, ils m'ont arrêté tout de suite.
Ils sont venus me chercher.
Dans votre cellule?
Vous vous êtes fait arrêter en prison? Ben oui, oui, oui.
Ils sont venus me chercher dans ma cellule, puis
ils ont dit... Là, moi, je le savais,
moi, je comprends-tu, que
j'ai pas posé une question à la police,
je le savais.
Ça fait du con, ben c'est ça.
Puis lui, ben, quand on a passé
à la cour, le juge,
il avait demandé
à celui qui m'avait donné lage, il avait demandé à celui
qui m'avait donné la police,
il avait demandé,
le juge lui a demandé,
il dit, coudonc,
il dit, peux-tu
m'identifier, il dit,
François Lacroix, il dit,
présentement,
il dit, oui, il dit, il est là,
il m'a pointé du doigt, Il dit, oui, il est là, là.
J'étais à moindre point à moindre part.
Parce que, dans le fond,
vous étiez avec lui. C'était comme votre conjoint,
mettons, en prison. Fait que vous lui avez dit,
moi, je suis allé dans la cellule
de l'autre, je l'ai pensé.
C'est ça. Vous étiez confié à lui, là.
Oui, oui, il savait ça, lui.
Il savait ça.
Mais c'était-tu le seul ou tout le monde le savait?
Non, non, non, non, non.
T'es le seul.
T'es le seul.
Vous avez fait ça...
Oui.
S'il n'avait pas parlé, personne ne l'aurait su.
Non, non, non, non.
Moi, je pensais que le gars, il n'aurait jamais parlé.
C'est ça ce qui est arrivé, comprends-tu?
Moi, j'étais sûr, sûr, sûr que le gars, il ne parlera jamais à la police.
Je me fais du compte qu'il a parlé. il va faire du compte, bien, il va parler,
puis il fait du compte, bien, c'est ça.
Aujourd'hui,
parce que, je veux dire, vous avez commis
ce geste-là,
qu'on va se dire que c'est un geste impardonnable,
vous l'avez fait, puis vous avez payé
votre dette, ça. Oui.
Mais quand vous... aviez-vous ça
en tête, ou c'est...
Pour vous, à ce moment-là,
il n'y avait pas d'autre solution?
Parce que c'est-tu la raison que
vous ne vouliez pas toujours vivre avec le stress
de « il me dit qu'il viendrait me chercher ».
C'est ça que c'est grave.
C'est ça que c'est grave.
Oui.
Une réflexion un peu de jeune.
Oui, il y avait d'autres réflexions
à faire.
Il y avait d'autres options à faire.
Mais moi, je n'ai pas eu le prix. peu de jeunes... Oui, il y avait d'autres réflexions à faire. Oui. Il y avait d'autres options à faire, comprends-tu?
Il y avait, mais moi, j'ai pas pris,
je m'y suis pas attardé à
penser à une autre chose, comprends-tu?
Moi, j'ai pris la meilleure chose qui me
passait dans la tête, comprends-tu?
Même pour
le tuer, ce gars-là,
comprends-tu? Il y avait
d'autres options à faire sans que je le tue, comprends-tu? Il y avait d'autres options à faire
sans que je le tue.
Avez-vous regretté tout de suite après?
Ou non?
Plus tard, plus tard, par après, oui.
Mais franchement, oui.
Pas sur le coup?
Même encore de temps en temps.
Ça vient en dedans?
Ça vient en dedans.
Ça vient en dedans, oui.
Je ne t'oublie pas, moi, j'étais encore ravi.
J'étais encore ravi, moi. C'est dedans. Oui, oui. Oui. Je ne l'oublie pas, moi, j'étais encore la vie, moi. J'étais encore la vie, moi.
C'est simple.
Oui. Comprends-tu?
Ça arrive-tu souvent, des meurtres en prison?
Des meurtres en prison, est-ce que ça arrive souvent?
Non, ça n'arrive pas souvent.
Non.
Des bonnes volées qui se donnent, mais...
Oui, oui.
La meurtre est...
Oui, j'aurais pu m'arranger, moi,
puis d'une autre manière, puis...
Il fait un casse-la-gueule, non?
Puis moi, avec, moi, tu veux dire,
j'aurais pu m'arranger,
que aujourd'hui,
j'aurais pas de vie à faire.
Hum.
Comprends-tu?
J'ai fait...
Premièrement, c'est de ma faute à moi.
Hum.
C'est de ma faute, puis je me blonde.
Puis,
franchement,
oui, franchement,
j'ai fait une grosse bêtise,
puis ça a été une bêtise que je paye beaucoup à part de ça, franchement.
Mais premièrement, moi, je veux,
parce que j'aime
ce que vous venez de dire, parce que
justement, vous ne vous voilez pas la face
en disant, tu sais, que 100% c'est de ma
faute, c'est ma décision.
On a souvent des gens qui vont mettre
le blâme sur la société,
si le système casse erreur.
Mais je respecte
le fait que vous dites ça, que c'est
moi, c'est ma décision, puis la seule personne
à blâmer, c'est vous.
Oui, oui.
Puis après ça, il y a eu le procès.
Ah oui, ah oui, ah oui, ah oui,
ça a été une affaire d'un mois.
Un mois, il est plus, ça.
– Devant jury ou pas? – Ben non, pas devant jury.
– Ben oui, ça va passer, ça,
dans l'Orentide, ça.
Tu sais, c'est après ça, là, là.
– Avez-vous plaidé coupable, j'imagine que oui?
– Non, non, non, pas plaidé coupable tout de suite, moi.
Non, non, non, non, non, non.
Non, non. Non, non.
C'était mère premier degré?
Oui, oui, elle m'avait mis
maître premier degré, puis
oui, on l'a fait parler, là, beaucoup,
puis lui, bien,
il me connaissait, mais comme de la raison,
bien, il a tout dit à la cour.
Il a tout, tout, tout dit,
il a tout dit, tout dit.
Il m'a déshabillé.
La tête allait au pied.
Comprends-tu?
Tout ce que vous faisiez, la vente de drogue,
il a tout déballé.
Il avait tout déballé.
Parce que moi, j'avais de la drogue
qui rentrait en dedans.
Il me faisait rentrer de la drogue en dedans.
Une fois par mois, comprends-tu?
Quelle drogue? dedans. Une fois par mois, comprends-tu?
– Quelle drogue? – Du pot.
– Non.
– Par un homme, Jacques Richer.
Jacques Richer,
Jacques Richer a question, lui,
on était mariés, nous autres,
ensemble dehors. Jacques Richer.
– Hein?
– Jacques Richer. – Vous étiez mariés
à cette époque-là?
Oui.
Oui.
Ça, c'était avant que je commence
à faire des vols.
Mais pourquoi vous étiez marié avec Jacques Richer?
Ça fait...
Nous, on s'est mariés, nous autres,
moi puis lui,
c'est quand j'ai sorti du...
d'école de réforme,
d'école de réforme dans l'Ontario.
J'avais revenu moi à Hall
j'avais rencontré
j'avais été dans un club
à Hall
ça s'appelait Chez Henri
j'avais été prendre une bière
on s'est rencontré là
on s'est rencontré
on a couché ensemble
puis après
notre relation a continué fait du compte, on l'a couché ensemble. Puis après, bien,
notre relation a
continué. Il m'a appelé, il m'a appelé.
– Mais, là,
écoute, je sais que ça fait
longtemps, je suis de la misère, parce que là, vous me dites ça,
mais tantôt, vous avez dit que
l'autre, quand il est venu vous dire, « Hey, toi, tu vas
être avec moi en dedans », vous avez dit,
c'est là que ça a commencé, mais ça avait commencé
avant. – Ah, ça avait commencé avant, bien oui. – C'est pour ça qu'on est venus, c'est pour ça qu a commencé, mais ça avait commencé avant. Ça avait commencé avant.
C'est pour ça qu'on voulait juste essayer d'avoir le fil.
OK.
Ça avait commencé.
Vous ne savez pas qu'on pouvait se marier entre hommes
à cette époque-là?
Nous autres, on s'est mariés.
On s'est mariés, nous autres, protestants.
OK.
À l'église protestante.
On s'est mariés. C'est Jacques qui vous amenait la drogue en dedans? protestants. À l'église protestante. À Ottawa.
On était mariés.
C'est Jacques qui vous amenait la drogue en dedans?
Oui.
Oui.
Fait que lui, savait-tu que vous aviez un amant en dedans?
Non, non, non.
Il ne savait pas lui.
Non, non, non.
Il ne savait rien lui.
Qu'est-ce qui se passait avec moi en dedans? Il ne savait rien lui. Amène-moi se passe avec moi en dedans il savait rien lui amène moi ma dope mon amour pis ça va être ça
that's it
ouais
fait que là le procès meurtre premier degré plus vente de drogue en dedans pis tout ça fait que là c'était une sentence de combien de temps
ben c'est ça j'ai pogné la vie
la vie
oui j'ai pogné la vie
à quelle année
à pas tard
attends une minute, là.
Je comprends que les dates, c'est pas évident.
Je comprends.
73, 73.
73.
73.
73.
En tout cas.
On va pas vous hostiler, ça, c'est sûr.
73, 114, oui, oui.
Puis le meurtre premier degré, c'est-tu 25 ans
sans possibilité de sortir avant?
Oui, oui, oui.
Sans possibilité de sortir.
Oui, sans possibilité.
En fait, c'est juge.
En fait, c'est 25 ans.
Normalement, c'est sans possibilité de libération
avant 25 ans, mais le juge,
je ne vais pas paraitre à mon chapeau,
mais je pense que le juge ou la première degré, c'est 25 ans. Mais Sam, c'est ça, je ne vais pas rentrer dans mon chapeau, mais je pense que le juge, ou la première
degré, c'est 25 ans ferme.
C'est ça, c'est après la prémunition, tu ne peux pas...
25 ans ferme.
C'est ça. C'est deuxième degré,
c'est 25 ans, mais tu peux avoir une libération
de 10 ans, 15 ans.
Vous êtes allé à quel pénitencier?
Saint-Vincent-de-Paul.
Vous avez resté au Saint-Vincent-de-Paul?
Ils vous remettent là.
Oui, oui.
Il y avait l'autre, il y avait ton ex, le stool, t'es là? Saint-Vincent-de-Paul. Encore? Vous avez resté au Saint-Vincent-de-Paul? Ils nous remettent là. Ah oui. Oui, oui. Oui.
Fait que là, il y avait l'autre,
il y avait, me dire, ton ex, le stool,
t'es là, à vie, là.
Celui qui était là, lui.
Celui qui t'a vendu.
Non, non.
Non, c'est pas lui qui l'a vendu.
Lui, ils l'ont envoyé, lui,
ils l'ont envoyé à Macaza, lui.
À ce temps-là, il y avait son chum en dedans,
qui l'a vendu.
OK, c'est votre conjoint qui vous a stoolé, là,
en dedans.
Celui en dedans.
OK, OK, OK.
Ah, c'est bon.
Bien vu. Ça se met. Fait que lui, ils l'ont transféré, parce que c'est votre conjoint qui vous a stoulé. C'est lui en dedans. OK, OK, OK. Ah, c'est bon. Bien vu.
Ça se met à temps.
Fait que lui, ils l'ont transféré parce que c'est clair.
Ah oui, oui, ils l'ont transféré. Ils l'ont transféré en Bacasa.
Bacasa, dans ce temps-là, il venait d'ouvrir.
Oui, oui, oui.
Mais ils l'ont mis en protèque parce que sinon, si quelqu'un sait ça...
Oui, il ne devait pas en parler.
Parce que s'il se restait à Saint-Vincent avec vous, ça n'aurait pas marché.
Bien non, bien non. Il y aurait eu un deuxièmeVincent, ça n'aurait pas marché. Non.
Vous auriez eu un deuxième sur le dos, je pense.
Oui.
Fait que là, 25 ans de prison.
C'est long.
C'est long.
C'est long.
Je ne sais pas.
25 ans.
Il me semble.
Vous êtes sorti à quel âge?
Je suis rendu à 82 ans et je suis encore à vie.
Oui, c'est ça.
Ça va être à vie, mais vous êtes sorti
à quel âge de prison?
À quel âge?
Vous aviez quel âge quand vous êtes sorti de ce 25 ans-là?
Avez-vous fait 25 ans?
Je n'ai pas fait ça,
mais je le suis encore sur le 25 ans.
Ah, c'est ce qui fait ça?
Je le suis encore sur le 25 ans. Mais là, c'est 1973. Ça fait plus que 25 ans, moi. Ah, ce qui fait zut. Là, je suis encore sur le 25 ans.
Mais là, c'est 1973.
Ça fait plus que 25 ans, ça, là.
C'est ça.
J'ai été à la prison
à la vie ferme.
Je comprends, mais en ce moment, vous n'êtes pas en prison.
En ce moment, vous n'êtes pas en prison.
Non, pas ici.
Non, non, c'est ça. Mais ce que je veux dire, c'est
votre centre à Manille, vous avez une libération? Vous avez fait la maison de transition? Vous êtes sorti quelque part. Oui, non, c'est ça. Mais ce que je veux dire, c'est, votre centre à Manille, vous avez une libération?
Vous avez fait la maison de transition?
Vous êtes sorti quelque part?
Oui, j'ai fait la transition.
On m'a réintégré pour essayer de me réintégrer dans la société.
C'est comme en 2000, mettons.
La question de Magdalene, c'est ça.
C'est en quelle année que vous avez sorti d'entre les murs de la prison?
En Poyenne.
Avez-vous vu le bug de l'an 2000 à l'extérieur?
Attendez, là.
1989, à peu près.
Mon voyeur.
89, 90.
C'est sûr que les dates concordent, du moins.
Parce que vous n'avez pas...
Une fois que vous avez eu votre 100 ans de vie,
bang, 25 ans, avez-vous fait le 25 ans
complet avant la libération?
Je suis encore sur le 25 ans.
Je comprends, mais je parle entre les murs.
Une fois la sentence de vie mentionnée,
est-ce que vous avez fait le 25 ans?
Parce que si vous avez été déclaré coupable en 73...
Oui, parce qu'eux autres, on m'a donné la chance
de me ré-être,
parce qu'eux autres, ils voulaient m'essayer
dans la société.
OK, donc ils vous ont donné une chance avant le 25e.
Ils me donnaient des chances
à me ré-être
récréé dans la société.
OK. Ça a-tu fonctionné?
Je n'ai pas l'impression que ça a fonctionné de la façon que vous m'en parlez.
Bien, la première fois, non,
parce qu'il y a toujours des abus
qui se font,
parce que là, le seul, le gard non, parce qu'il y a toujours des abus qui se font. Parce que là, le seul,
le gardien, parce que t'as toujours
quelqu'un qui te suit,
quand même que tu sors de prison,
là. Oui, oui, oui, il faut faire des journées.
J'avais comme
une journée à moi, je pouvais faire
ce que je voulais pendant ma journée,
oui, mais j'avais l'autre
aussi, le gardien, avec moi et lui, là.
Tu comprends?
– Après ça, vous revenez en dedans.
– Après ça, je revenais en dedans, tu comprends?
– Pendant combien d'années? Vraiment 25 ans?
– Oh, bien...
– Où ça s'est étiré?
– Ça s'est...
Ça a été jusqu'à l'an 2000.
Je ne sais pas.
J'ai fait une transition. J'ai fait au moins 4-5 transitions, moi, ici, dans Montréal.
Vous vous faisiez toujours remonter, quoi.
Bien oui, bien oui, comprends-tu.
Vous retournez en prison après 2000.
Je ne me souviens pas, j'étais une maudite taille dure, tu sais.
Un criminel toute sa vie, ça.
Oui, oui, oui, étel toute sa vie, ça. Ah oui, ah oui,
est en pésite, là.
Ben oui, c'est ça, on ne sort pas de ça, prisonnier de saveraine.
Il est là jusqu'à sur le bord des yeux.
Mais là, vous devez avoir le goût
de reprendre ça relax un peu, là.
Ben là, je prends
un break, là,
parce que là,
il y a des limites, là.
À faire de l'invasion de domicile à 80?
Oui, parce que là, on m'a manqué.
Ils m'ont dit, tiens, on va t'arranger ça, tu vois.
Tu comprends-tu?
Qu'est-ce qu'ils ont fait?
Qu'est-ce qu'ils ont fait?
On va t'opérer, tu vois, la croix, tu vois.
Ils m'ont opéré pour le cœur.
Puis là, il n'y a plus rien à faire, tu comprends-tu?
Ils m'ont posé jusqu'à des batteries.
Des batteries, à part ça.
Non?
Parce qu'ils voulaient vous faire souffrir plus longtemps?
Hein?
Ils voulaient vous faire souffrir plus longtemps
avec un moelle gardant en vie?
Non, non, non.
Le souffrir, c'est pas possible.
La dernière fois que vous vous êtes retrouvé
derrière les murs, c'est quand?
Ah boy!
2010. Quand même, ça fait pas si longtemps que ça, 2010.
Quand même, ça ne fait pas aussi longtemps que ça.
2010.
À 70 ans, genre.
Vous avez été remonté pour bris de condition.
Oui, oui, oui.
C'était quoi vos bris de condition en général?
La bris de condition qu'on me donnait, on m'accusait de faire du vol à l'étalage.
C'était-tu vrai?
Non, ce n'était pas vrai.
Bon. Je n'en faisais pas du vol à l'étalage. C'était-tu vrai? Non, c'était pas vrai. J'en faisais pas du vol à l'étalage.
On m'accusait.
C'est parce que la personne
du magasin,
lui, il était sûr que c'était moi
qui avais volé.
Eux autres,
ils sont venus naturellement
fouiller dans mon appartement
parce que moi, je restais sur la rue
Bélanger.
Bélanger et Pinaf.
Je me souviens encore.
Je restais là, moi.
Ils ont venu fouiller dans mon appartement.
Ils ont-tu trouvé de quoi?
Non, ils n'ont rien trouvé.
Ben non, ben non.
Ça fait longtemps qu'il n'y a plus de crime dans votre vie.
Hein? Ça fait longtemps que vous n'avez pas fait de crime.
Depuis ce temps-là, oui.
On se tient calme.
Oui.
Votre cent en 8, 25 ans,
derrière les barreaux,
ça ressemblait à quoi?
Ça ressemblait-tu aux autres années
que vous m'avez dit?
Conjoint, vous faisiez votre vie, vente de drogue encore,
ou à partir de là, vous avez juste fait de votre temps?
Comment ça se passait? Parce que là, vous avez, tu sais,
il y a eu les années 70, les années 80, les années 90,
tout a changé, là. Vous avez sûrement changé d'établissement
parce que Saint-Vincent-de-Paul,
c'est sûr que vous n'êtes pas resté là tout le long.
Vous, vous avez vécu avec les gangs de rue qui sont devenus plus pesants.
Oui, oui.
Comment vous avez vécu ça, tous ces chamboulements-là en prison?
Que vous, vous êtes…
Ah, oui.
On s'entend, vous étiez un peu…
C'était raide, c'est…
Vous étiez un peu barré dans les années 70.
Moi, j'étais au bain, là.
Comprends-tu?
Je ne souhaitais jamais souhaiter ça à personne.
Comprends-tu? Non, non, non, comprends-tu, je n'ai jamais souhaité sans personne, comprends-tu, non,
non, non, non,
moi, moi, moi, moi, ben franchement,
moi, moi, moi-même, là,
il y a des
parbouts, là, je m'haïs
ben gros, je m'haïs ben gros
de la vie que j'ai faite, parce que
des fois, j'aurais pu
vivre mieux que ça,
puis je ne prenais pas ça. Puis, je prenais
pas le temps. Je prenais pas le temps.
Jamais le bon chemin, tu sais.
Je prenais pas le temps.
Je prenais pas le temps. Puis moi,
je te l'ai dit, moi, je suis un gars
influençable. Moi, ça me prenait
pas grand-chose de
me laisser influencer.
Comprends-tu?
Moi, des fois, je voyais
les moteurs parce que j'ai vécu
à mes autres transitions
à Sherbrooke.
J'étais pas loin des repères
des Hells.
Je dirais donc,
j'aimais ça, moi, être là.
Je me disais, je suis content
de m'y aller.
J'ai les pieds là.
Avec tout ce qui se passe aujourd'hui c'est terrible
ça n'est pas aussi des belles
avez-vous vu des grands criminels de l'histoire
qui ont été médiatisés
en prison
les big shots qui rentraient
et qu'on faisait comme ok un môme bouché
Richard Blass
ah oui
c'était des gars que premièrement Richard Blass, ces affaires-là, dans ces années-là. Ah oui, ah oui.
Ces gars-là, c'est-à-dire des gars que
premièrement,
tu n'allais pas acheter
ces gars-là, comprends-tu?
Ça rentre en dedans, c'est déjà
cool.
Avec une réputation.
Oui, oui.
Même des Italiens.
Oui, oui. Des gros It ah oui. Même des Italiens, là. Oui, oui.
Des gros Italiens qui avaient fait des transactions dans la drogue, dans la cocaïne, surtout.
Des gros à part ça, là. Ils venaient à Saint-Vincent, là.
Ils sont en train de chaler, eux autres.
Ah non.
Même les gardiens des salades. C'était « monsieur ».
Ah oui.
On les appelait par « monsieur ».
« Monsieur ».
Oh, oh oui, oh oui, oh oui.
Il n'y avait pas même cantine que vous autres, hein?
Non, non, non, non, non, non, non.
Il n'y a peut-être pas une chaudière.
C'est peut-être pas eux autres
qui transportaient leur chaudière le matin
quand ils allaient chercher le déjeuner,
d'après moi.
Hein?
C'est-tu pas eux autres
qui amenaient leur chaudière le matin, hein?
Oh, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
Mais là, on parle beaucoup de moteurs,
mais est-ce qu'il y avait
des...
Parce que je sais que c'est comme divisé,
mais tu sais, plus les psychopathes
puis des gens qui ont commis des crimes
un peu plus avec santé mentale,
il y en avait-tu là ou c'était ailleurs?
Il y en avait.
Il y en avait, mais ils sont
à surveiller pas mal, eux autres.
Ils sont à surveiller, puis
ils sont à se séparer, à part ça,
avec les autres détenus.
– C'est ça. – Oui, oui.
– Ce qu'il y a, vous, c'était...
Aujourd'hui, c'est très séparé par wing,
les couleurs, les bleus,
les rouges, les herbes, les autres,
tu sais, mais à cette époque-là, c'était...
Ah, dans ce temps-là, oui, oui.
Tout le monde était mélangé.
Oui, c'est quand est arrivée la vague des Noirs.
Oui, oui, oui.
Parce qu'à l'époque, le gang de l'Ouest,
tout le monde était mélangé.
Ils ont pris pas mal de contrôle, comprends-tu.
Oui, oui, oui.
Vous avez vu la montée de la puissance
des gangs de rue.
Il y avait la gang de l'Ouest, la gang de Saint-Henri.
Mais vous, là-dedans, vous vous mettez où?
Vous, là-dedans, vous faites
« Bon, bien, je me tiens avec une gang,
j'en choisis une. »
À l'écart.
Ah oui, maintenant à l'écart.
Maintenant à l'écart. Ah oui, maintenant à l'écart. Maintenant à l'écart.
Puis avez-vous toujours été avec quelqu'un derrière les mains?
Avez-vous toujours été en relation avec quelqu'un?
Ou à partir du moment où vous avez été frémé une fois par quelqu'un,
vous avez fait non merci?
Non, non, non.
J'avais arrêté.
J'avais modéré mes affaires.
Oui, oui.
J'aimais mieux être tout seul, faire mes affaires tout seul.
Puis même encore aujourd'hui
oui oui
je mets ça très en parenthèse
mais l'expression, est-ce que vous
considérez que vous avez fait du bon temps
je sais pas si vous comprenez ce que je veux dire
l'expression faire du bon temps
ou ça a été vraiment rough
ou ça a été quand même
du bon temps, on parle pas de plaisir
on parle juste de
facilité. Je comprends ce que tu veux dire.
Les gens, des fois, qui vont regarder le podcast,
ils comprennent bien. Il y en a qui, ça passe
25 ans à se faire casser la gueule parce qu'ils sont
intimidés.
Votre nom était quand même...
Oui, oui, oui. Vous aviez une réputation.
J'avais ma réputation qui était
faite. On venait pas me chaler
et j'achetaisalais pas personne non plus.
Vous faisiez ce que vous avez à faire,
les autres faisaient ce qu'ils avaient à faire,
vous sacrifiaient.
Exactement.
Vous avez des larmes de tatoué,
ça c'est les gens qui ont commis des crimes.
Ça c'est l'âme-là,
ça fait longtemps que c'est là,
depuis 1918.
Puis ça c'est pour montrer au monde,
fais-moi pas chier genre?
C'est pour montrer au monde, fais-moi pas chier, genre, hein? C'est pour montrer au monde comme moi, j'ai commis un crime.
Hein? Non, c'était pas
pour ça. Il y a plusieurs qui disent,
ah, ben, ça, c'est des...
Non, non, moi, j'ai fait ça,
j'ai fait ça pour passer un tatouage,
et tout.
Ils ont pas de... Ces deux lames-là
n'ont pas de signification.
Non, pour moi, ils n'ont pas de signification? Non, pour moi, ils n'ont pas de signification
comme il y en a qui l'ont fait.
Ça, ça a venu à un gros passage,
les lames.
Après ça, ça l'a arrêté.
Puis moi, les autres qui n'ont eu
des lames faites
dans mon année,
bien, ils les ont pu.
Moi, je pense que je suis le seul
qui les a encore, ces lest l'homme-là.
Qui est encore en vie, en tout cas.
Comprends-tu? Ça, c'est pas rien pour le tattoo, celui-là. Ça, ça date de 1960.
C'est quoi ça?
Le cœur.
Le cœur.
Le cœur. 1960. Ça, c'est fait avec une aiguille, à part ça.
Ça, c'est du remplissage à une aiguille. C'est long, ça fait mal longtemps.
Oui.
Elle a parlé des larmes parce que
je veux dire, c'est
connu, c'est un ouï-dire, je ne sais pas, mais
il y en a qui disent que...
Soit les larmes, c'est soit
quelqu'un qui t'a tué ou il y en a qui disent
c'est parce que tu appartiens à quelqu'un.
C'est une façon de dire, il est marqué, il est en moi,
personne ne touche.
Non, c'est pas pour ça.
Toutes les tattoos que vous avez
ont été faites en prison?
Oui, ça a tout été fait.
Même si le corps ici.
Vous êtes un bon beurré, si on peut dire.
Ah oui, ah oui, ah oui.
Au total, savez-vous, vous avez fait
combien d'années en prison dans votre vie?
Ah, bâtard. C'est sûr que l'années en prison dans votre vie? Pas tard.
C'est sûr que l'on retombe dans les chiffres. 25, 28.
Déjà, moi, ceux que je connais, on est à 30 ans.
J'en ai une bonne trentaine d'années.
Avec les fois que vous avez été remonté et tout ça.
Une bonne trentaine d'années.
Ça en fait 50 dehors, quand même.
Ça fait 50 ans dehors.
Ouais. Le restant, bien, j'essaie là toujours.
J'essaie toujours.
Mais là, vous êtes où, là? En maison de transition encore?
Non, je ne suis pas en transition, là.
Je suis dans une maison pour les personnes âgées, là.
OK, mais qui n'ont pas rapport avec la criminalité.
Pas rapport avec la criminalité, pantoute. OK, mais qui n'ont pas rapport avec la criminalité. Pas rapport avec la
criminalité, pantoute.
OK, libre?
Ou il faut se rapporter encore?
Non, non, je suis libre.
Mais vous avez, si vous avez une sentence de vie,
avez-vous encore
une agente?
Oui, j'ai une agente.
Une agente de libération? Oui.
Un mensuel, on va vous laisser faire votre besoin.
C'est bien correct.
Quand on vieillit, c'est ça que ça arrive.
On trouve un kleenex pas loin.
Pas rien que le nez qui coule quand on vieillit.
Exactement.
Il y a bien des affaires qui arrivent.
Le centre de personnes âgées,
ça s'appelle
le manoir
Moi ça s'appelle Marbelle
J'aimerais ça vous le dire mais c'est pas moi qui est allé vous chercher
Mais je sais pas
Mais est-ce que les gens avec qui vous vivez
Est-ce qu'ils connaissent votre histoire
Non, non, non
Vous regardez ça au profil
Non, non, non, non, non, non
Moi je parle très peu.
Non, mais c'est parce qu'un homme de votre âge,
avec justement des lampes.
On me pose des questions.
De temps en temps, je me promène avec un gilet à mâche-cotte de même.
Je ne savais pas que tu avais beaucoup de problèmes.
De problèmes?
De tout, François.
Oui, oui.
Il n'y a personne qui le sait à votre centre?
Non, non, non.
Sûrement pas des fans du podcast.
Non, mais c'est, mettons, qu'ils vous disent,
« Ah, qu'est-ce que vous avez fait dans la vie? C'était quoi votre métier?
Qu'est-ce que vous avez inventé? »
Bien, j'ai travaillé sur la construction, par exemple.
Bon, ça, ça passe bien. Parfait.
Oui, oui, j'ai travaillé sur la construction, oui.
Vous avez de l'anneau de construction, fait que ça passe bien.
Oui, quand je suis venu rester ici à Montréal,
oui.
Vous n'avez pas eu d'enfant?
Jamais eu d'enfant.
Jamais eu d'enfant.
Je n'ai jamais eu
de relation sexuelle avec une femme.
Ah!
Ce n'est pas parce que je n'aime pas les femmes.
Moi, je les trouve très belles. Il y en a des femmes qui sont très belles. C'est pas parce que j'aime pas les femmes moi je les trouve très belles
il y en a des femmes qui sont très belles
c'est vrai
je peux pas vous contredire là-dessus
j'en ai une à côté de moi
je peux pas vous contredire
tu peux pas passer à côté
faut que tu donnes
c'est qui
auriez-vous aimé ça?
si tu as comme un regret
aujourd'hui là
si tu me dis ça peut-être oui certain. Auriez-vous aimé ça? Ouais. Auriez-vous? Est-ce que tu as comme un regret? Aujourd'hui, là. Aujourd'hui, là,
si tu me dis ça, là.
Peut-être, oui. Bon.
Mais il n'y a pas une belle femme au centre, là, qui ne pourra pas
vous... Oh, boyette, non.
Oh, tabarouche.
Non, mais là, je ne parle pas parce que c'est ça, là. Il faut que ça s'apprendrait
quelqu'un de votre âge, je suis sûr que ça peut être...
Oh, tabarouche.
Mon Dieu. Je tiens de le pogner, là.
Lui, c'est parce qu'il est...
Non, mais pour moi, c'est parce qu'il en a eu une en tête.
Il est beau et il est comme...
Mais là, est-ce que vous arrivez à être heureux?
Êtes-vous heureux?
Vivre là-bas, non.
Là-bas, là-bas, non.
Toujours bien mieux que la prison?
Oui, c'est mieux, oui.
Mais non, parce que...
Non.
Vous aimeriez être où?
Moi, j'aimerais être...
J'aimerais vivre sur une ferme avec des animaux.
Moi, j'aime beaucoup les animaux.
Là, de ce que je demeure,
je ne suis même pas capable d'avoir un oiseau.
Un chat, Christ.
Un chat.
Mais c'est parce que vous
vivez de quoi?
La pension de vieillesse, d'un titre?
Oui, avec la pension de vieillesse.
Vous avez le minimum pour payer
ce que vous pouvez vous payer dans le fond.
Oui, c'est ça. Je paye ma pension.
Comprends-tu?
Puis, vos soeurs sont encore en vie?
Non, mes trois soeurs sont décédées.
Les autres sont décédées. S autres. Sont décédées.
Surtout la meilleure, Isabelle,
c'est à mon bodyguard.
Ah oui, ah oui, ah oui.
Elle était toute capable, Isabelle.
Vous êtes le dernier de la lignée,
si on peut dire.
Oui.
Puis là, il reste moins là.
Est-ce que vos trois soeurs ont eu des enfants?
Oui, ah oui, ah oui. il n'y a pas rien.
Non, oui, Pauline, la plus vieille Pauline,
elle a eu sept enfants.
Denise, elle n'a eu une.
Isabelle, elle n'a pas eu elle non plus.
Puis les sept enfants, puis les huit enfants,
mettons, est-ce que vous les voyez?
Non, non, moi, je les ai vus une fois,
puis là, les enfants, longtemps, qu'on ne s'est pas vus.
Ils n'ont pas vu mon oncle François
longtemps, eux autres.
Avez-vous de la visite un peu, ou pas tant que ça?
Non, moi, il n'y a pas de visite là-bas.
D'où est-ce que je suis, moi, là?
Non, au manoir, non.
Fait que vous êtes
tout seul?
Oui, je suis tout seul.
La seule personne qui vient me voir, c'est Marc. Marc, je suis tout seul. Je suis tout seul. La seule personne
qui vient me voir, c'est Marc.
Marc, le contact.
Oui, Marc, lui.
Épisode 27, si je ne me trompe pas.
Marc est venu au podcast.
Ça va venir.
Ça va venir un peu avec
mon homosexualité.
Comprends-tu? Marc, lui,
il est rentré,
il a commencé à travailler pour Options Vie.
Oui.
Comprends-tu?
Puis moi, je me rappelle de lui,
il a commencé à travailler pour Options Vie.
OK.
Moi, j'étais en transition, ça a eu...
Je ne me rappelle plus.
Pas important.
On s'en fout.
C'est ça,
je l'ai bien aimé et je l'aime encore parce que je demande
n'importe quoi à Marc.
Marc me donne
le service, le compréhension, il fait tout.
C'est lui qui s'occupe de tout,
de mes papiers, de mes impôts,
de tout.
Il me disait que ça fait 7 ans qu'il est avec vous.
Vous êtes comme son plus vieux client.
Je me sens de parenthèse comme client, mais
je vous considère comme un... Il me disait
que vous êtes un peu son cochouchou.
Ça fait longtemps qu'il travaille avec vous.
Il vous a sorti d'un...
Il va le gâter aussi, là.
Ça reste entre nous autres, ça, mais...
Il va le gâter.
Il va le gâter comment?
Je vais le gâter. C'est sûr que Marc va apprécier ce bout-là dans le garde. Je le garde comment? Je le garde.
C'est sûr que Marc va apprécier ce bout-là dans le podcast.
Il est-tu parti?
Non, il n'est pas là.
Mais est-ce que vous aimeriez avoir plus de visites?
Est-ce que vous aimeriez avoir des amis au centre?
De jaser avec des gens?
Non, non, je suis bien là.
Je vais dire franchement de manière,
je suis là au centre. Ça, non, je suis bien là. Je vais dire franchement de manière... Je suis là, au centre.
On écoute nos programmes.
C'est quoi une journée pour vous?
Une journée normale?
Ça ressemble à quoi ce que vous faites dans une journée,
aujourd'hui?
Une journée normale,
je me lève,
j'écoute les nouvelles.
Première chose, j'écoute les nouvelles. Première chose, j'écoute les nouvelles.
Tu cafés?
Je me fais un café.
Non.
Puis après avoir bu mon café,
bien là, je relaxe,
je m'assieds dans ma chaise,
je relaxe,
là j'attends que le dîner arrive.
Il n'y a pas de déjeuner, quoi?
Ah oui, le déjeuner, bien là,
je ne mange pas, mais le déjeuner, quoi? Ah oui, le déjeuner, je ne mange pas le déjeuner.
C'est correct, ça?
Moi aussi, je dîne juste.
Je ne mange pas, moi.
Je ne mange pas le déjeuner.
La seule affaire que je fais au déjeuner,
je vais voir l'infirmière.
Je vais chercher mes pilules,
parce que j'ai des pilules à prendre,
parce que je fais de la haute pression.
Ben oui, ben oui, ben oui.
Puis, j'ai de la misère des fois, comprends-tu, à me tenir de bout parce que je tombe.
Des fois, je tombe parce que je pogne des méchantes feuilles.
J'ai tombé face à terre la dernière fois.
Ça fait que là, ils ont changé ma médication.
C'est pas pire.
Fait que là, on dit, on a l'impression qu'on écoute le programme d'après-midi?
Oui, j'écoute ça.
Tu tiestes?
Je tieste, oui et non.
Fait que c'est même au lot.
C'est au lot.
Oui, oui, oui.
Vous ne sortez pas prendre pas de marche, jaser avec le monde,
avec qui?
Non, quand je sors, il y a un petit pack.
Il y a un petit pack.
C'est le coin de Joliette
puis Sherbrooke.
Il y a un petit pack.
Ça fait que je vois dans le pack, je reste là.
Je reste là une heure,
deux heures, je reste tout seul là,
dans le pack. Puis j'aime ça.
L'heure que j'ai passée là,
j'aime ça. Oui. J'aime ça. L'heure que j'ai passée là, j'aime ça.
J'imagine que quand on a fait
autant de pénitenciers dans sa vie,
que la solitude, ce n'est pas un problème.
On appelle ça faire du temps.
La solitude.
Être seul avec soi-même,
ça ne doit pas être difficile pour vous.
C'est comme tu dis,
ce n'est pas un problème, la solitude, pour moi.
Pour quelqu'un qui a fait autant de prison. Je suis capable de gérer problème, la solitude, pour moi. Pour quelqu'un qui a fait autant de prison.
Je suis capable de gérer ça, la solitude.
D'être bien avec vous-même.
Je suis bien avec moi-même.
Même parfois, des fois, je suis tout seul.
J'aime donc ça.
Mais quand, des fois, je vois une autre personne
s'approcher pour venir s'asseoir avec moi,
je suis dans le parc, il va s'approcher.
« Ah, bien tiens,
François, je peux-tu me suivre avec toi?
Ça ne te tente pas.
Je l'affiche pas. Je lui dis, ah oui,
il attend. Mais ici,
ça vient à ce que tu dis,
tu veux dire, là, j'aime pas ça, là, parce que là, il vient de couper mon...
Votre bulle.
Avez-vous encore vos
réflexes de détenus,
de méfiance?
Je parlais avec quelqu'un de votre génération,
de votre âge, qui a un parcours similaire
au vôtre, puis il me dit, encore aujourd'hui, moi, je rentre
à l'épicerie, puis il check à gauche,
check à droite, il y a toujours
ces réflexes-là qui sont ancrés.
En fait, c'est des affaires
qui se font automatiques, ça.
Comprends-tu? Oui.
C'est des affaires qui se font automatiques, ça. Comprends-tu? Oui. C'est des affaires qui se font automatiques, ça.
Ça se...
T'es habitué de même, comprends-tu?
T'es élevé comme ça, à part ça, comprends-tu?
T'es drillé à...
Ben oui, comprends-tu?
On était là-dedans, comprends-tu?
Comprends?
Ça fait que...
C'était automatique.
Dans le podcast, quand Marc est venu,
il m'avait parlé de vous.
Pendant le podcast, une situation que vous avez vécue
en dehors des murs,
il vous a sorti d'un appartement à maner.
Il y a eu justement des problèmes de violence conjugale.
Votre conjoint était abusif avec vous.
Ah, tabarnache! Il ne va pas si vous ne voulez vous, puis tout ça, ça a été...
Il va pas si vous voulez pas aller là, là.
Non, ça me fait absolument rien.
Pas Jean-Crichet, toujours?
Pas Jean-Crichet? Non.
Non, non, non.
Un autre, c'était
Charles Lalonde, son nom.
Je le demandais pas, mais attends,
si vous êtes à l'aise de le dire.
Comme le feeling qui est plus en vie, mon char.
Ouais. Ça, ça a été une personne que j'avais rencontrée Vous vous demandez pas maintenant si vous êtes à l'aise de le dire. Comme le feeling qui est plus en vie, mais au chat. Oui.
Ça, ça a été une personne que j'avais rencontrée sur l'île de Notre-Dame.
Oui.
L'île de Sainte-Hélène.
Oui.
Je l'avais rencontrée là,
puis en fait, je compte,
notre relation a duré longtemps,
parce que là, je l'avais emmené chez moi,
où je demeure à la maison, comprends-tu.
Mais j'avais averti la personne en question,
comprends-tu, que j'emmènerais quelqu'un avec moi.
Mais sans avoir de relation sexuelle.
Je l'emmènerais chez nous pour lui montrer ça.
Je voulais lui montrer.
Puis là, il arrive à moi, il dit,
« François, tu n'aimerais pas ça?
Il dit, venez rester avec moi
dans le repartement.
Là, j'ai dit à lui,
écoute, bien, donne-moi une couple de jours
à penser à ça avant.
Puis,
on va prendre la décision.
Puis, en fait, du compte,
la décision a été prise que
Manuela est restée avec.
Mais quelle erreur que j'ai faite.
Quelle erreur.
Une erreur de plus dans un parcours rempli d'erreurs.
Oh, top.
C'était un homme violent, quoi.
Oh, violent, tu dis?
Oh, oh, top.
En fin de compte,, je suis allé rester
avec
sa rue Belvedere.
Je suis allé rester avec.
Lui, c'était un consommateur.
Un gros consommateur.
Alcool et drogue?
Simplement l'alcool, la bière.
Puis il se levait le matin,
c'était six bières
en partant.
Puis là, il allait au dépanneur,
il allait chercher encore
un autre six bières,
puis il continuait de même.
C'est une personne qui venait
du même milieu que vous, milieu
criminel carcéral ou pas du tout?
Non, lui, dans le milieu carcéral, mais accepté que lui, il n'était pas avec les mêmes personnes que moi, que je connaissais, par exemple.
C'est quand il a su que je connaissais des personnes, oh, là de son physique, il a changé un peu, comprends-tu?
Là, il a commencé à être plus violent avec moi.
À être plus violent, là, oui, ah oui.
Oui, là, oui, ah, barrière.
Une journée, il m'a pogné, il voulait me rentrer le couteau dans la gorge.
Il avait le couteau ici, là.
Je sentais la pointe du couteau dans la gorge.
Il dit, tu vas te tuau ici, là. Je sentais la pointe du couteau dans la gorge. Il dit « Tu vas te tuer ici toi ».
Là moi j'ai dit « Ben oui tu... »
Moi...
Combien de temps ça a duré?
Hop, pas rien.
Ça a duré une affaire bien proche de...
Trois, quatre mois, cinq mois, c'est pas plus.
Ah oui, ah oui, ah oui. Là àest pas plus. Oui, oui, oui.
À un moment donné, je suis venu,
je tenais en masse.
Là, je tenais, puis on aurait dit la chance
a tout tombé sur mon bord, à moi, la chance.
Là, il arrive un matin, comme d'habitude,
il s'en allait au dépanneur chercher de la bière.
Puis là, ce matin-là, il arrive à moi et il dit, je m'en vais.
Il dit, François, je m'en vais au dépanneur.
J'ai dit, c'est correct.
Ça fait qu'il part, puis il s'en va au dépanneur.
Puis là, moi, tout de suite, moi, ça a cliqué.
« Envoye, François. C'est ta chance.
Téléphone à Marc. »
Comme de raison.
Je prends mon téléphone.
Puis là, je téléphone à Marc. Puis là, je dis à Marc, je lui dis, écoute mon téléphone, puis là, je téléphone à Marc.
Puis là, je dis à Marc, je lui dis, écoute, Marc,
faut que tu viennes me chercher.
Comprends-tu, là?
OK, ça fait pas longtemps, là.
Ben, ça, 5-6 ans.
Ah oui, ça va faire...
Ah, bien, oui.
Ça va faire...
5-6 ans, là.
Marc le connaît depuis 7 ans, fait que... 5-6 ans, dis-donc? Marc le connaît depuis 7 ans.
5-6 ans.
Il a l'air à peu près 2-3 ans.
Ah oui.
Il avait votre âge.
Violent, votre âge.
Violent?
Ça vient de te dire.
Il est encore en vie, Richard Lalonde.
On a hâte, Richard.
C'est pour moi qu'? On a hâte et genre. C'est même pour moi
qu'il va me sentir mal pour ça.
Mais non,
ses petits-enfants sont allés.
Mais là, il a dit à Mac,
il a dit,
faut que tu viennes me chercher.
Faut que tu viennes me chercher,
Mac, tout de suite.
Il arrive, il dit,
ça va me prendre 5 minutes.
Laisse-moi, il faut que tu me...
Faut que tu viennes me chercher
si tu ne viens pas me chercher.
Ça va, je suis mort, je te le dis.
Il est venu me chercher, ça a pris peut-être
cinq minutes, il est venu me chercher.
Un couteau sur la gorge à 75 ans.
Là, il dit à moi, il dit,
viens-t'en, on s'en va.
C'est parfait. Depuis ce temps-là,
je n'ai pas eu de nouvelles d'élever,
je n'ai pas attendu parler d'élever.
Y a-t-il un moment où est-ce que,
vraiment, bravo d'avoir fait ça, mais. Y'a-tu un moment où est-ce que... Premièrement, bravo d'avoir
fait ça, mais y'a-tu
un moment où est-ce que
le François Lacroix...
Criminel. Criminel a fait
c'est moi qui va te passer, mon chum,
maintenant, ou... Ah, bien, y'en a un.
Vous étiez plus là ou... Hé, ça m'a tout venu dans la tête, ça.
M'a dit bien franchement, hein.
Il l'a fait une fois, je peux le faire deux fois.
M'a dit rien à faire.
Je n'étais plus capable.
Je n'avais plus de force.
Je n'étais plus capable.
Je n'étais plus capable.
Mais s'il m'aurait rencontré... Dix ans avant.
Dans ces années-là,
ça aurait été toute une autre histoire.
Non, je le vois le point.
Ça aurait été toute une autre histoire. Cr, je le vois le point. Ça aurait été toute une autre
histoire. Criminel pour la vie.
C'est lui qui aurait eu le couteau
dans la gorge.
Ouais.
Il n'y aurait eu une méchante à part là-dessus.
Il ne va jamais sortir.
Toute sa vie.
En même temps, je comprends quand tu es
grandissant. Quand bien même que je le verrais
aujourd'hui là, il n'y aurait plus question de ça lui-là, il n'y aurait plus question de ça.
Mais non.
Il n'y aurait plus question de ça.
C'est la retraite.
Lui, peut-être, il assaillera de m'embarquer encore
pour essayer de me dire, écoute, François, viens-t'en.
Ça veut dire, parce qu'il était bien avec moi.
Il était bien, il servait de moi,
il servait de moi pour payer sa bière
avec ma pension de vieillesse.
Comprends-tu?
T'es mieux au manoir.
Bien mieux le manoir.
Je comprends que c'est plate un peu, mais au moins,
vous êtes en paix.
Oui.
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter
pour le temps qui vous reste?
La suite?
Ah, boy!
Qu'est-ce que...
Qu'est-ce que vous souhaitez?
Faire l'amour à une femme.
Hé!
Moi, je ne peux pas l'aider.
Si jamais, bien non,
il y a des moyens.
Bien oui.
Pas ça pour tout.
Non, non, pas ça pour tout.
Moi, ce que j'aimerais,
ça se trad vivre dans un...
Pas d'où est-ce que je vis,
au Manoir.
Un appartement, tout seul,
avec mon chat.
Un beau minou, comprends-tu?
Je n'en avais un
tant que j'étais avec l'autre,
celui qui était à Vielle.
Un chat.
C'est ça que j'aimerais. Prendre soin... Prendre soin de quelque chose ou de l'autre, celui qui était à l'hier. Un chat, là. Puis, ouais, c'est ça.
Prendre soin, parce que vous avez parlé de l'animal, prendre soin de quelque chose ou de quelqu'un,
c'est... Ouais, prendre soin de lui,
comprends-tu, là. Parce qu'il y a de la
bonté, je comprends. Tantôt,
vous parliez de vous à la troisième personne, je vais le faire, parce que
dans François, il y a de la bonté quelque part, là.
Ah oui, oui, oui. Vous n'êtes pas une mauvaise...
On s'est parlé avant de commencer ça, puis...
Non, non, non, non. Je ne sens pas de malin en vous, en ce moment, aujourd'hui. Non, je n'êtes pas une mauvaise... On s'est parlé avant de commencer ça, puis... Non, non, non.
Je ne sens pas de malin en vous en ce moment, aujourd'hui. Non, je n'ai pas de malin non plus.
Mais j'étais un gars...
J'étais un gars que, comme je t'ai dit, moi,
mon seul défaut, moi, c'est que je me laisse embarquer,
comprends-tu?
Oui.
À m'influencer, moi, là.
La preuve, vous êtes là aujourd'hui,
vous vous êtes laissé embarquer dans mon projet.
Exactement.
Est-ce que vous avez peur de mourir? La preuve, vous êtes là aujourd'hui, vous vous êtes laissé embarquer dans mon projet. Exactement.
Est-ce que vous avez peur de mourir?
Pourquoi avoir peur de mourir?
Moi, j'ai peur.
C'est quelque chose qui me fait peur quand même dans la vie.
Vous n'avez pas peur?
Non, je n'ai pas peur.
Pas peur, moi.
Pas peur de mourir.
Vous êtes prête?
Hein?
Vous êtes prête?
Je suis prête et j'espère que je m'en revoilà.
On ne vous le souhaite pas.
Ce n'est pas ce qu'on souhaite.
N'inquiétez-vous pas.
On vous souhaite un petit chat avant.
Oui.
Non, non, non.
Je n'ai pas peur.
Oui.
Honnêtement, François, merci.
Merci d'être un livre ouvert.
On est allé à un endroit.
D'être ouvert sur votre vie personnelle.
On n'est pas rentré dans les détails, mais votre vie sexuelle.
Puis comment ça se passe?
Moi, j'ai trouvé ça vraiment intéressant.
Vous êtes une personne haut en couleur.
Des fois, un peu décousu.
Les dates, on comprend.
Vous êtes quand même rendu un homme d'un certain âge.
Vous avez un vieil cul.
Puis les gens me disent souvent, quand les gens ont fait des grosses sentences,
ça travaille sur le corps. Une personne
qui va avoir fait un 25 ans, quand
il sort à 70, il n'a pas 70, il a 80.
Fait que tu sais, vous êtes rendu quasiment une personne
avec un corps de 92 ans,
à dormir pendant 30 ans sur des lignes métalliques,
des matelots de 2 pouces d'épais. Fait que je sais
que vous êtes une personne qui en a traversé,
qui en a bavé. Maintenant, on est à a bavé puis on espérait avoir le 84
je peux se passer le 83 bon art par an plus tard
oui françois merci ça m'a fait plaisir énormément
on m'a fait très plaisir de votreément. Ça m'a fait très plaisir. De votre présence, de votre partage. Ça m'a fait très plaisir parce qu'il y a bien des choses
que j'aurais aimé te parler aussi, tu sais, veux dire.
Hé, on est...
Il y a des choses, tu sais, veux dire...
Qu'on ne se rappelle plus, là.
Oui, exactement.
Ça fait longtemps.
Exactement.
Je suis rendu avec la mémoire de 82 ans, là.
Elle fait des faux, là.
Elle n'est pas si pire que ça, je trouve, moi.
Oui.
Ah non, ça va tout baigne.
Vous en êtes bien sorti.
Ah oui, oui.
Deux, trois petits rôtes pendant le podcast,
pis sinon,
on a fait comme si de rien n'était, pis on est bien contents.
On est bien contents.
Lui, les écouteurs, lui, ils ont bien entendu.
Non, mais on a-tu le droit après 80 de rôter
quand ça nous tombe? Moi, je pense que quand arrive un âge,
ce qui est à sortir, il sort, pis ce qui est à rentrer,
il rentre.
Mettez votre main ici comme ça.
Pas fin ce que vous avez fait en prison.
Ben oui, mais... Bon.
Je voulais le dire.
Une première au paroi.
C'est pas fin ça, c'est énorme.
Mais t'as payé.
Vous avez payé.
T'as payé.
J'ai fait du tubu tout le long.
Du tubu.
Vous avez fait de votre temps,
vous avez payé.
C'est ça la vie.
À ce temps-là, il faut en profiter.
Merci d'être venu.
Merci de votre partage.
Ça m'a fait plaisir.
Frank Lacroix.
J'espère que c'est un épisode que vous avez apprécié.
Ma super co-animatrice, Marie-Lyne.
Si jamais vous avez le goût d'aller le voir au
Manoir, t'es à quel Manoir? On sait pas.
Cherchez le Manoir. Allez visiter
François Lacroix au Manoir.
Trouvez François dans le parc en face du Manoir.
C'est un défi.
C'est pas le Manoir Corsair.
T'es un kook.
Neroville Campbell, j'imagine.
En tout cas, François, merci vraiment de ta présence.
Merci de ton partage. Merci à tout le monde d'avoir écouté l'épisode
Au Parloir. Thank you.