Au Parloir - Épisode #46 Layla
Episode Date: July 7, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Écoute, ça va te prendre 30 secondes
puis pour moi, ça donne un
bon coup de pouce.
Layla, aujourd'hui.
On a reçu Layla. Layla qui a 20 ans.
Puis un background
qu'une personne de 70 ans
ne devrait même pas avoir. Ça n'a aucun sens.
Une victime.
Puis je l'ai dit dans le podcast
puis je vais le redire dans l'intro.
J'en ai reçu des victimes
puis je vais continuer d'en recevoir des victimes.
Surtout des victimes féminines parce que on n'en reçoit des victimes, puis je vais continuer d'en recevoir des victimes, surtout des victimes féminines,
parce qu'on n'en reçoit pas trop.
Ils n'auront jamais assez de place pour venir parler de ce qu'elles ont vécu.
Surtout pas avec
des trucs qui peuvent sortir,
comme des podcasts,
qui, on dirait, veulent nous ramener en arrière.
Je sais que j'en parle pendant le podcast,
puis je le reparle dans mon intro,
parce que s'il y a quelque chose en ce moment
dans la société qui m'écoeure, c'est un peu ça.
Leïla, 12 ans, premier viol.
13 ans, premier client.
Pimpé, enfermé pendant huit mois dans une jambe d'hôtel.
Né d'une mère escorte, toxicomane, d'un père pusher,
ça part mal une vie. Consommation, fugue, DPJ, violence, violence paternelle, violence
psychologique, violence physique, violence conjugale. elle a vécu
toutes les sortes de violences
elle en est même devenue elle-même une personne violente
l'amour
de ses enfants
le fait ramener dans le droit chemin
elle a un fils de 4 ans
qui est en processus d'adoption avec la DPJ
elle est enceinte en ce moment
puis tout se passe bien dans sa vie
pour qu'elle puisse garder cet enfant-là.
Elle fait des meetings.
Elle est avec un bon gars, finalement, dans sa vie.
Un background à l'âge de 20 ans qu'on ne devrait pas avoir.
Merci, Layla, pour ton partage.
Merci à vous autres pour votre écoute.
Au parloir.
Aujourd'hui, le podcast est une présentation de Content Expert.
Content Expert qui se spécialise dans l'achat
et la revente d'or.
L'or, le bling-bling. Ce qui est cool de l'or,
c'est que même si c'est lait, ça a une bonne valeur.
Fait que si t'as des vieilles bagues laites, une ching-bling. Ce qui est cool de l'or, c'est que même si c'est lait, ça a une bonne valeur. Fait que si t'as des vieilles bagues
laites, une chingue des années 80
qui fait trop de Gino, ta grand-mère
est morte, t'as trouvé ses bijoux,
pis tu l'aimais pas tant que ça, la vieille,
ben gars, va voir le comptant expert,
ils vont te donner le maximum de la valeur
pour ton or, parce que c'est ce qu'ils font.
Ils ont deux succursales, une à Sainte-Thérèse,
pis une à Drummondville.
Tu vas dans la description YouTube,
tous leurs liens sont là, numéro de téléphone, etc.
Tu as un clic de pouvoir
savoir combien ton or vaut.
Et même moi, il n'y a pas si longtemps,
j'ai changé ma chaîne, puis c'est à eux autres que j'ai vendu
ma vieille pour avoir le maximum
de sa valeur, parce que c'est ce qu'ils font.
Contactez Content Expert.
Salut Leïla!
Salut! Bienvenue à vous deux.
Tu n'es pas venue toute seule.
Non.
Écoute, on va espérer que tu ne perdes pas tes eaux pendant le podcast.
Tu n'es pas loin de là.
Je suis à 37 semaines quand même.
C'est ça.
On va faire ça vite.
Merci d'être là.
C'est super apprécié.
On a eu une conversation vidéo la semaine passée. Je vais probablement le dire dans l'intro, je fais l'intro après.
Dernièrement, j'ai reçu plusieurs filles, puis c'est souvent des histoires comme la tienne. La tienne, je l'ai trouvée un petit peu plus…
Non, je ne peux pas dire plus rough ou moins rough parce que, tant qu'à moi, ça ne se mesure pas.
Ça ne se compare pas, oui.
Si il y a du monde qui dit, voyons, pourquoi tu reçois autant
de filles, de victimes comme ça?
Probablement, je trouve qu'on
n'en reçoit jamais trop parce que s'il y a
des histoires qui sont... Je pense qu'avec
des astuces de marbre de podcast qui sortent
comme, je ne nommerai pas le nom du podcast
que j'ai en tête, mais je pense que tout le monde
a bien compris de quel podcast je parle.
Je pense que de mettre de l'ampleur sur ce que
des hommes peuvent faire vivre à des femmes,
ça va peut-être en faire réfléchir
d'autres que leurs est-ils de propos mongols.
C'est ça. Ça, c'était mon petit.
J'avais besoin qu'on sorte ça.
Écoute, je ne connais pas toi, ton histoire,
parce que, tu sais, comme je te disais,
dis-moi ça en pas trop, je vais regarder par là pour le podcast.
On avait de la misère à s'entraîner, puis j'avais de la misère
à ne pas te poser des questions,
parce que c'est en moi.
Ça commence jeune.
Moi, je commence toujours, je demande toujours aux jeunes de commencer par le début de leur histoire.
On va y aller par la jeunesse.
Tu as grandi dans quel coin, quel secteur, quel style de famille?
Bien, moi, j'ai grandi dans le sud-ouest de Montréal,
puis avec mon père et ma mère.
Ça faisait déjà
comme je pense 11-12 ans qu'ils étaient ensemble. Puis, oui, bien là, moi je suis apparue.
Es-tu la seule? Es-tu juste un enfant?
Non, mais dans le fond, mon père a eu comme une femme avant ma mère, avant de rencontrer
ma mère. Puis, mon père dans le fond, c'était un pusher. Dans le fond, il de rencontrer ma mère puis mon père dans le fond c'était un pusher
fait que dans le fond il a rencontré ma mère dans un party et ma mère était une
escorte fait que ma mère a comme côtoyé mon père assez souvent puis ben c'était à ce
moment là que mon père a laissé comme cette femme là puis ben lui il a eu un
enfant avec elle. OK.
Puis, ma mère avait déjà eu une autre fille aussi.
Fait que tu as comme deux demi-sœurs.
Oui, c'est ça.
Avec deux, OK.
Oui, fait que j'ai une sœur du côté de mon père puis une sœur du côté de ma mère.
OK. Mais là, attends, là, tu sais,
l'on part, fait qu'en partant, toi, tu...
À ta naissance, est-ce que c'est encore ce que tes parents font?
C'est-à-dire ton père, le pocheur, ta mère, escorte. Oui. Fait qu'à ta naissance, tes parents, c c'est encore ce que tes parents font? C'est-à-dire ton père, ta mère, escorte.
À ta naissance, tes parents, c'est ce qu'ils font.
Je ne juge pas, mais ça, c'est…
Moi, je trouve que c'est déjà assez rough.
De naître là-dedans, je trouve que c'est déjà assez…
On parle de quelle année on va dévoiler ton âge.
Début des années 2000, si je ne me trompe pas, ton âge.
Début vingtaine.
OK.
Je te laisse continuer.
Puis, c'est ça.
Mon père,
quand je suis arrivé, je pense
après comme un an,
je pense,
après un an de ma naissance,
il a mis ça de côté.
Il a arrêté de vendre la drogue.
C'est ça.
Ma mère aussi, elle a arrêté en cinq mois.
Elle a arrêté d'être travailleuse du sexe.
Puis là, mon père travaillait.
Ma mère était à la maison avec moi.
Puis ma mère, elle avait beaucoup de problèmes de consommation.
Ça fait que ma mère, elle m'allaitait.
Puis en même temps, elle buvait sa poppeuse sur le côté.
Mon père, à un moment donné,
il est revenu de travailler parce qu'il avait commencé
à travailler.
Mon mère était en train de boire.
Mon père a vu ça.
C'est là que ça a commencé à super mal aller.
Mon mère, elle avait des gros problèmes
de consommation. Je ne veux pas tromper toujours
mon père.
Mon père a beaucoup de problèmes de colère.
Fait que moi, depuis très jeune, je vois ça à la maison.
Je vois comme mon père frapper ma mère.
OK. Quand ça a commencé à m'aller, c'est ça que tu veux dire.
Fait que là, la violence conjugale a embarqué.
Oui. Parce qu'en plus, ma mère devait se cacher pour consommer.
Parce que mon père était comme, c'est pas vrai que tu vas consommer comme... En allaitant ma fille.
Oui, c'est ça, puis ni
alentour de ma fille non plus.
Fait que, vu que mon père, tu sais, il avait
comme décidé de lui, tu sais, d'arrêter
de tester ça, il pensait
que pour ma mère aussi, ça allait être
facile de faire ça, comme que lui, ça a été
facile, tu sais. Je vais juste
te poser la question, parce que ton père, oui, il a changé de vie parce qu'il vendait de la lune, mais ton père, c a été facile. Je vais juste te poser la question.
Parce que ton père, oui, il a changé de vie parce qu'il vendait de la lune,
mais ton père, c'était-tu un consommateur aussi?
OK.
Oui.
Mais lui, il a eu plus de facilité à tirer la plogue,
autant sur la vente que sur… Oui.
OK.
Oui.
Puis, ma mère, ça a été un petit peu plus difficile
parce que je pense que, tu sais, ma mère,
elle a commencé ça quand même très jeune.
Ça fait que ça a été difficile pour elle.
Mais je me doute qu'une vie d'escorte, ça donne envie de consommer aussi.
Effectivement, mais elle faisait ça par choix quand même.
Elle n'a jamais été nécessairement forcée de le faire.
C'est des conversations que j'ai eues plus vieilles avec elle.
Mais elle n'a jamais été forcée de le faire.
Ça venait vraiment d'elle.
Mais quand même, moi ayant vécu ça...
C'est ça.
On ne rentrera pas tout de suite dans ton parcours,
mais je connais un peu ton parcours.
Est-ce que...
Je veux dire, si ta mère...
De tout ce que tu vas me parler aujourd'hui,
si ta mère écoute le podcast,
est-ce qu'elle va apprendre des choses?
Oui.
Mon père va apprendre des choses aussi.
Ça risque probablement pas de se rendre
à elle ou à mon père.
Non, mais en blanc-délicat,
si t'avais eu, parce que tu m'as dit
que c'est des choses que t'as parlé plus tard avec ta mère,
moi je sais ce que t'as vécu, fait que,
c'est-tu par rapport à ça ou tu parlais juste de son vécu
à elle ou tu parlais un peu de ce que toi t'as vécu?
Ce que moi j'ai vécu. Il y a beaucoup de choses
que j'ai cachées pendant
longtemps à mes parents et même encore à ce jour.
Parce que ce ne sont pas des choses que j'aborderais nécessairement avec mes parents, pas pour le moment.
Non, mais c'est plus pour ne pas leur faire du mal.
Oui, oui.
C'est-à-dire, c'est souffrant d'apprendre que ton enfant a souffert à ce point-là.
C'est comme pour ne pas qu'il y ait le sentiment d'échec en tant que parent.
Je n'ai pas réussi à protéger mon enfant de la prostitution.
Je n'ai pas réussi à protéger mon enfant des familles d'accueil, des centres de jeunesse, de la violence.
Là, tu vois la violence chez vous, ta mère, dans des états autant physiques, peut-être dû à la violence, puis à cause de la consommation.
Oui.
C'est quoi la relation que tu as avec tes parents?
Je veux dire, oui, tu es jeune, tu as une jeune enfant.
Bien, moi, je suis très, très proche de mon père.
Très, très, très proche de mon père.
Puis, ma mère, je suis un peu moins proche parce que ma mère, après son congé,
elle a eu un congé de maternité.
Puis, elle aussi, elle s'est trouvée un travail, puis elle travaillait avec les soeurs dans une cuisine.
Fait qu'elle faisait la cuisine pour les soeurs.
Puis ma mère, elle me disait toujours que d'aller travailler, c'était des vacances.
Fait que quand elle revenait à la maison, elle me disait,
« Ah, j'ai hâte de retourner en vacances. »
Puis elle me disait que c'était le travail, c'est les vacances.
Dans le sens que s'occuper de toi, elle considérait ça comme un travail,
puis qu'elle était à la job pour s'occuper de toi,
c'était des vacances.
Puis en même temps,
quand j'ai eu des conversations avec elle plus tard,
elle me disait que c'était des vacances pour elle aussi
de ne pas endurer mon père et toute sa colère.
Parce que quand elle revenait de travailler,
souvent, elle était en état d'ébriété.
Elle buvait sur la job, puis elle revenait à la maison, puis elle était en état d'ébriété. Elle buvait sur la jambe.
Puis elle revenait à la maison, puis il fallait qu'elle se tienne sur les murs.
Puis elle se faisait pipi dessus tellement que c'était intense.
Puis moi, je voyais tout ça.
Puis mon père, ça le mettait hors de lui.
Ça finissait toujours en bagarre.
Mon père a déjà traîné ma mère par les cheveux jusqu'au bord de l'eau.
Puis moi, j'étais tout seul dans la maison.
Quand tu dis qu'aujourd'hui, tu as une belle relation avec ton père,
malgré tout ça, je veux dire, tu lui as pardonné.
Il a-tu changé aujourd'hui?
Bien, il a changé. Il a changé.
C'est sûr qu'il a arrêté de consommer la drogue,
mais il est toujours autant alcoolique.
Un alcoolique reste un alcoolique.
Il boit pareil.
Il boit quand même à tous les jours.
Puis s'il n'y a pas ça,
c'est à ce moment-là qu'il devient
hors de lui et ultra violent.
Contrairement à d'autres
monde qui, quand ils boivent, deviennent plus
agressifs. Lui, c'est s'il ne boit pas.
C'est comme lui faire
un sevrage d'alcool.
Ça ne le fait pas.
Il y a eu des fins de semaine où il s'est dit
« je ne boirai pas en fin de semaine ».
C'est le bordel chez nous.
Autant que moi, je pouvais être frappée par mon père.
Mon père m'a dit que j'ai pris par la gorge,
je l'ai montée sur le mur.
C'est pour absolument rien.
Pour une niaiserie, dans le fond.
Puis t'as réussi à passer à travers ça.
Aujourd'hui, t'arrives à avoir une relation quand même.
Ouais, parce que, tu sais,
je vois, tu sais, mon père a fait beaucoup d'efforts
quand même pour... Je pense que
il y a...
Tu sais, il y a beaucoup cheminé. Moi, je crois
beaucoup au cheminement,
tu sais, puis je pense qu'il y a beaucoup cheminé
parce que, tu sais, il y a des petits-enfants maintenant.
Dans le fond,
la femme avec qui il a fait
un enfant, qui est ma mère,
avant moi,
il est retourné avec après.
Moi, elle, c'est ma belle-mère
depuis longtemps. Elle aide beaucoup
mon père à rester
sur une ligne droite.
Une ligne droite sinueuse, mais une ligne droite,
mettons...
Il reste encore... Il y a encore plein
de colère en dedans de lui, puis de haine.
Fait qu'une moindre petite chose,
ça va lui faire exploser.
Je te pose la question,
parce que tu disais, quand on parlait de ta mère,
tantôt, tu disais, c'est des conversations
que j'ai eues plus tard avec ma mère.
Est-ce que tu as eu des conversations peut-être un peu plus
deep avec ton père où tu ne sens pas qu'il y a une ouverture
à discuter? Non. Non, il n'y a pas d'ouverture
avec mon père parce que mon père, il est comme
mindé un peu sur la vieille mentalité
de genre. Puis, il est
très, je veux dire,
pour moi, moi qui est aujourd'hui
qui est dans les alcooliques anonymes,
comprend beaucoup plus de choses qu'avant.
Fait qu'il y a des choses que je peux parler avec mon père
pis il y a des choses que je peux pas parler avec parce que
ben, je sais jamais comment il va
réagir. T'sais,
comment il va le prendre,
il va-tu se fâcher, pis moi je veux éviter ça.
Moi je suis comme...
Elle va être plus comme, ah, rien là, t'exagères.
Ouais, c'est ça.
C'est une génération de...
C'est ça. J'ai plusieurs personnes en tête.
J'ai des conversations que j'ai essayé d'envoyer du monde.
Je me suis fait « Ah, ok, je suis un peu perdu. »
Si je te dis que tes parents se sont séparés,
tu avais quel âge à peu près?
J'avais 5-6 ans.
J'avais 5-6 ans quand mes parents se sont séparés.
Cette soirée-là, c'est comme...
Je pense que c'était la soirée de trop.
Mon mère était revenue...
C'était comme proche de Noël.
Mon mère était revenue d'un 5 à 7 avec la job.
C'était comme le party de Noël.
Avec des bonnes soeurs?
Oui.
On dirait que c'est pas 5 à 7 de party de Noël.
J'imagine qu'on venait cocktail dans les parties avec des bonnes soeurs.
Non, mais tu sais, c'était comme tout collecte.
C'est ça, quand il était revenu
à la maison, il était sourd.
On avait attendu
ma mère, justement,
à partir de 7h, 2h, 1 sac à 7,
c'est fini.
Je me rappelle,
on avait mangé,
je me rappelle du plat qu'on a mangé, moi et mon père,
puis on avait fait un plat à ma mère.
On attendait ma mère, puis ma mère, elle n'arrivait pas,
puis il était super tard, il était comme 11 heures.
Puis moi et mon père, on s'était mis un film,
puis ma mère est revenue à la maison,
puis elle se tenait sur les murs,
elle s'en allait aux toilettes.
Mon père a dit, OK, je pense que c'était le temps
que t'étais couché.
Puis quand je suis partie dans ma chambre,
j'entendais crier, parler fort,
puis ça bardassait d'un bord puis de l'autre.
Puis à un moment donné, j'entendais plus rien.
Fait que je suis sortie de ma chambre.
Moi, comme une enfant très, très nerveuse,
qui ne vivait pas ses émotions parce qu'il avait peur.
Moi, j'avais vraiment peur de mon père.
Tes réactions à ce qu'on prend.
Fait que moi, j'ai envie de faire pipi.
Moi, quand je suis stressée, j'ai super envie de faire pipi.
Je sors de ma chambre pour aller faire pipi
et je vois mon père en train d'étrangler ma mère.
Ma mère qui ne bouge pas.
Moi, je crie.
Je crie « Papa, lâche maman! »
« Lâche maman! »
Mon père, il revient à la réalité.
Il lâche ma mère. Moi, je saute sur ma mère. Ma mère, elle seient à la réalité. Il lâche ma mère.
Moi, je saute sur ma mère.
Ma mère, elle se faisait pipi dessus.
Je saute sur ma mère.
Je suis avec ma mère.
« Maman, maman, réveille-toi. »
Ma mère, elle reprend son souffle.
Pour vrai, je ne sais pas comment c'est arrivé.
Elle était toute mauve.
Elle est venue dans la chambre avec moi.
Elle m'a dit, « Lolala, si jamais je me sépare
de ton père, est-ce que tu veux venir habiter avec moi?»
J'ai dit oui, maman.
Puis elle s'est endormie comme ça,
puis je me suis endormie comme ça,
puis le lendemain, j'étais tout seule avec mon père.
Ma mère est allée travailler,
puis ma mère avait une collègue de travail qui
était comme proche d'elle, tu sais,
puis ils faisaient des trips ensemble.
Puis
cette collègue-là, elle vient cogner à la porte
parce qu'elle a vu comme le coup à ma mère.
Ma mère, elle a laissé le cacher, mais tu sais.
Fait qu'elle vient cogner à la porte de chez nous
puis
elle dit à mon père, moi je prends Layla,
sinon j'appelle la police.
Fait que c'est comme ça que je suis sortie de chez nous plus jeune puis ça a été comme la
dernière fois que mes parents ont été ensemble. Là j'ai pas voulu te couper mais c'est là tu
étais jeune je comprends mais as-tu l'impression que si tu n'étais pas sortie de ta chambre à ce moment-là, tu n'avais pas…
À un moment, il serait mort.
C'était comme la fois de trop. Il était vraiment parti.
C'était féminicide.
Tu avais quoi, 5-6 ans, tu me disais?
Oui, environ ça. 6 ans peut-être, oui.
Je ne sais pas pourquoi,
moi j'essaie de réfléchir à des choses quand j'avais 5-6 ans, c'est flou,
puis j'ai l'impression que tu as ce souvenir-là,
frais, comme ça s'était passé hier,
la façon que tu me le racontes.
Je me rappelle du repas
qu'on avait fait, mon père ensemble, pour ma mère.
Je me rappelle la robe
que ma mère portait.
Je me rappelle la couleur.
Tellement d'événements qu'un enfant
ne devrait jamais vivre.
Puis, tu es partie avec cette femme-là,
la collègue de ta mère?
Oui, je suis partie avec elle.
Par la suite,
ma mère a dit
« Moi, je veux aller en thérapie. »
Ça m'a donné des points pour aller chercher la garde de ma fille, tu sais, complètement.
OK.
Puis…
T'es contente qu'elle disait qu'aller travailler, c'était des vacances.
Mais tu sais, j'imagine que c'est des paroles qu'elle disait quand elle n'était pas tant jeune, j'imagine.
Oui.
Mais elle voulait quand même ton bien.
Moi, je pense qu'elle voulait plus se servir de moi.
OK.
Pour faire chier mon père parce que j'étais comme tellement importante pour mon père puis j'étais sa petite dernière.
Fait qu'elle l'a faite, elle le faisait pas pour les bonnes raisons.
Je pense pas non. Je pense que c'est mon opinion mais tu sais je pense pas non.
Non mais écoute c'est tellement une chose qu'on voit régulièrement des parents qui vont utiliser les enfants pour faire du mal à l'autre.
Ça, moi, il n'y a rien qui... Mais en même temps, je pense qu'en même temps,
ça lui a fait un peu de bien.
La thérapie, tu penses?
Oui, non, non.
Parce qu'en même temps, elle a réfléchi à une manière
de venir chercher la garde de moi.
Puis sa manière, elle, ça a été de se dire,
je vais aller en thérapie.
Puis quand elle est partie en thérapie,
moi, je suis partie en famille d'accueil.
Là, c'est là que la dépugée
est rentrée. Parce que ton père, il n'a pas
essayé ou il ne voulait pas parce que
il allait porter... Je veux dire, ta mère aurait
porté plainte pour voix de fait ou quelque chose comme ça.
Non, ma mère n'a jamais porté plainte.
Elle a déjà appelé la police
et tout, mais elle n'a jamais porté plainte
et la police non plus n'a jamais porté plainte.
Mais si tu es retrouvée en famille d'accueil, pourquoi pas chez ton père?
Parce que dans le fond, cette collègue-là,
elle ne voulait pas me ramener chez mon père.
Ma mère, elle s'en est allée en thérapie.
Je n'en ai pas resté avec...
Une inconnue.
Oui, c'est ça.
Finalement, je suis allée en famille d'accueil.
Cette famille d'accueil-là était tellement parfaite
devant les yeux de la DPJ.
C'était comme
juste un petit moment,
un 60 jours, pour que
mon père puisse faire l'évaluation
de capacité parentale.
Puis être sûr qu'il soit apte
de m'avoir et de prendre la garde légale complète.
Pendant que tu as m'arrêté.
C'est ça.
C'était une longue thérapie quand même. Jeant que t'as m'arrêté. C'est ça. Puis c'était une longue thérapie quand même.
Je pense que c'était un six mois.
Un six mois fermé.
Puis cette famille d'accueil-là,
quand je suis rentrée là-bas,
moi, c'était des Québécois normal.
J'avais ma chambre.
J'avais une chambre verte.
C'était pas beau.
C'est fou les détails qui nous frappent quand on est jeune. C'est une chambre verte. C'était pas beau. C'est fou les détails
qui nous frappent quand on est jeune.
C'est pas des choses
que je peux leur dire.
Parce que moi, chez moi, je pouvais pas
dire grand-chose. Je pouvais pas dire « Hey, j'aime pas ça.
J'aime pas ce repas-là.
Cette couleur-là est pas belle. Elle est pas
maudite. Moi, j'aime telle couleur.
J'aime telle chose. » Je pouvais pas dire ça parce que
j'ai toujours eu peur de la réaction de mon père.
Tu sais, moi, je voyais toujours mon père frapper ma mère.
Fait que de dire à mon père « Hey, papa, j'aime pas les tomates »,
bien, je n'allais pas lui dire ça parce que peut-être qu'il allait me frapper moi aussi.
Fait que, en arrivant là-bas, moi, je n'ai pas dit « Arrête, la chambre n'est pas belle ».
Tu sais, tout de suite, ils ont vu que j'étais une enfant renfermée, puis j'avais beaucoup de peine.
Quand j'étais à l'école, mes notes étaient comme
de la marde. C'était vraiment de la marde.
La première fois que le bulletin, c'est sûr,
le bulletin est sorti, la famille d'accueil
a vu mon bulletin, puis ils ont comme dit « j'en t'ai ».
Puis là, j'étais pas
à la maison tout le temps,
ils ont disjoncté puis
ils m'enfermaient dans ma chambre puis
barraient la porte
puis me lançaient des pimpites
en dessous de ma porte puis c'était ça
que je mangeais, tu sais,
pour souper et pour déjeuner.
Puis après ça, bien, je partais à l'école puis dans le fond,
pour avoir un repas
normal comme un, il fallait que j'aie des bonnes notes à l'école. Ça a toujours comme, pendant
ce deux mois-là, ça a été comme la performance, la réussite.
Mais c'est tellement logique. Je veux dire, un enfant sous-nourri va performer à l'école en spot.
Un enfant placé dans des pigies, clairement, habituellement, c'est pas parce que tu t'assoies
dans un milieu simple
qu'ils te donnent des pains.
C'est pas de ma faute.
À ce moment-là, j'ai vraiment senti que c'était comme
tout ce qui arrivait avec mon père
et avec ma mère, on dirait que c'était de ma faute.
C'est comme
on ne te punit toi
pour ce que tes parents ont fait
parce que moi, je ne suis pas capable d'être trop concentrée
à l'école.
Non, mais ça, moi,
ça vient me chercher.
Moi, c'est comme, dans ma tête, une famille d'accueil,
tu fais ça pour aider des jeunes.
Tu ne fais pas ça pour maltraiter des jeunes et pour un check à la fin du mois.
C'est ça.
Je comprends.
Tu veux dire, si tu as plusieurs enfants chez vous,
tu ne peux pas avoir un job.
Le gouvernement te paye pour être famille d'accueil.
C'est très compréhensif pour l'avoir été.
Puis là, si je ne me ferais pas aimer par des familles d'accueil,
je trouve que c'est beaucoup trop cher à payer de famille d'accueil.
– Effectivement.
– Je trouve que le salaire, en tout cas, moi, c'est un avis.
Je ne connais pas c'est quoi aujourd'hui.
Moi, je parle de ce que j'ai connu il y a 10 ans.
Je trouve que ça fait trop de personnes
qui font ça pour les mauvaises raisons.
Je trouve qu'il y a peut-être des suivis
qui ne sont pas assez...
Je comprends en même temps qu'ils sont débordés.
Il n'y a pas un système de parfait.
Moi, je me dis, tabarnak, si tu veux frauder,
si tu veux croisser dans la vie,
assurément, tu n'utilises pas des enfants.
C'est si bon que vous m'éc, moi, que vous m'écœurez.
Si il y en a qui m'écœurent.
Ce que je vous dis, c'est ça, là.
Effectivement.
C'est ça.
À un moment donné, la Travail Sociale est venue à l'école.
Elle est venue me voir et elle m'a demandé comment ça se passait.
Je pense que c'est vraiment la première fois que j'ai speak up.
J'ai dit que ça ne va pas bien ».
J'ai demandé à la Travail Social si c'était normal.
Est-ce que c'est normal qu'ils me mettent dans ma chambre
et qu'ils me donnent juste des pains de pita et à me regarder?
Je vais toujours me rappeler de sa face.
Elle est tombée comme en choc, comme un choc post-traumatique.
C'est parce que pour elle,
elle sort d'une famille problématique,
c'est pas pour te remettre dans le...
C'est ça, elle s'entendait vraiment pas.
En général, les travailleurs sociaux,
souvent, leur but, c'est d'aider les jeunes.
Oui.
Mais moi, à ce moment-là,
je comprends vraiment pas ça.
Fait que moi, je pose la question,
puis je suis comme, c'est-tu normal
qu'eux autres fassent ça?
Puis elle me dit, elle me dit, Léla, moment-là, je comprends vraiment pas ça. Fait que moi, je pose la question, puis je suis comme, c'est-tu normal qu'eux autres fassent ça? Puis,
elle me dit,
elle me dit, Léla,
tu vas pas retourner là ce soir. On va aller ensemble chercher tes choses, puis je vais te ramener chez ton père.
Dans le fond, c'était ça qu'elle venait me dire
à l'école, que je pouvais ramasser mes choses
puis partir chez mon père.
Puis, à ce moment-là, ça m'a vraiment soulagée.
Ça m'a complètement soulagée.
C'est aucune idée de ce que cette famille d'accueil-là?
Ah non, fuck all, je ne veux pas le savoir.
On va espérer qu'ils l'ont fermée avec la carte lâchée.
Oui, c'est ça.
D'après moi, oui.
Tu fais ça à un enfant de 6 ans,
en plein temps de Nel.
Je ne sais pas.
Oui.
C'est ça.
Je me ramasse chez mon père.
Mon père a trouvé un appartement encore dans le sud-ouest de Montréal.
Puis j'ai une chambre encore verte avec des décos.
Mais tu sais, c'est avec mon père. Pour moi, c'est correct. Je m'en fous un peu.
Puis mon père a toujours... Il a continué d'avoir un travail comme legit.
J'avais une gardienne le matin
qui m'amenait
une petite madame.
Ta relation avec ton père,
ton père solo,
c'était-tu quand même plus sain?
Oui, c'était un peu plus sain,
mais ça n'a pas pris de temps que ma belle-mère
est revenue dans le chemin.
La femme qui... Ça n'a pas pris de temps que ma belle-mère est revenue dans le chemin. OK. Bien, la femme qui...
Oui, oui.
C'est ça. Ça n'a pas pris de temps qu'elle est revenue
dans le décor parce que mon père avait de la misère
à subvenir à nos besoins.
Ça fait que ma belle-mère faisait des épiceries
puis elle nous amenait ça à la maison.
Puis la fin de semaine, on allait chez eux.
Ça fait que c'est un peu pour ça que c'est devenu
comme ta mère, cette femme-là.
C'est devenu la figure maternelle
que tu n'as jamais eue.
Ça, c'était une femme qui était plus clean,
pas de consommation.
Ma belle-mère, elle a la misère à boire une bière
au complet. Je pense qu'elle prend
deux heures pour la moitié d'une bière.
Elle n'a finie même pas.
Elle n'allait jamais
dans les clubs,
mais elle prenait des Sprites.
Je t'accélère un petit peu sans te brusquer,
parce que je sais qu'il y a un événement qui arrive
qui va encore une fois chambouler ta vie,
sans rentrer dans les détails.
Oui, dans le fond, quand tout ça est arrivé, je suis restée quand même en état de choc de tout ce qui s'était passé.
Je me faisais intimider à l'école primaire. Je me faisais beaucoup intimider.
J'en parlais avec mon père.
À un moment donné, en sixième année,
à partir de sixième année, je commençais à sortir mon caractère un petit peu plus.
Puis mon père, il m'a toujours élevée en me disant qu'il a toujours voulu un garçon.
Quand il se fâchait, il me disait toujours, de toute manière,
moi je voulais juste un petit gars.
Fait qu'il m'a montré à me défendre comme si j'étais un petit garçon.
Entre l'été de ma sixième année
à ma secondaire 1,
la première fois que
j'ai eu un contact sexuel,
ça a été par un viol.
Ça a été par un petit gars
avec qui j'allais justement
à l'école
puis
un petit gars de ton âge
de 11-12 ans genre?
ouais
ouais
puis à ce moment là c'était comme
je sais pas
c'est comme
c'était pas normal pour moi mais c'était comme
j'avais pas j'étais vraiment introvertie.
J'ai pas crié.
J'en ai pas parlé à personne non plus.
Écoute,
s'il n'y a aucun justificatif,
peu importe l'âge que t'as,
mais je me dis, si tu fais ça à 11-12 ans...
Moi, aujourd'hui, je comprends que définitivement...
C'est parce qu'il a vu ça, c'est parce qu'il a vécu ça,
c'est parce qu'il y a quelque chose quelque part.
C'est pas... Je veux dire, c'est pas normal.
Mais un...
C'est un petit terrain glissant.
Un viol, c'est pas normal.
C'est inacceptable.
Mais qu'un enfant de 12 ans viole un enfant de 12 ans,
ça l'a... Je veux dire, qu'un gars de 33 de 12 ans, ça l'a...
Je veux dire qu'un gars
de 33 le fasse, ça n'a pas plus de sens,
mais c'est juste que le gars de 33,
je veux dire, t'es un adulte, tu réfléchis,
tandis qu'un petit qui est de 12 ans,
tu ne fais pas ça à 12 ans si t'as pas...
Il y a quelque chose...
Il avait quelque chose de malsain
dans sa vie à lui-ci, clairement.
C'est sûr, définitivement.
Puis, j'ai gardé ça, puis je n'ai rien dit.
Mais quand je suis rentrée au secondaire, par exemple,
j'ai vu, je voyais toutes les petites filles qui m'intimidaient
au primaire, qui rentraient au secondaire avec moi.
À un moment donné, une de ces filles-là,
elle me dit, après l'école, elle me traite de salope.
Puis, je ne sais pas c'est quoi qui s'est passé avec moi.
Je pense que j'ai vraiment trop m'encaissé depuis trop jeune.
Puis, je me reviens et je suis comme, tu m'as traité comment?
Puis là, ça part comme en petite chicane.
Puis, je l'ai ramassé dans un casier. Ça part comme en petite chicane.
Je l'ai ramassée d'un casier.
J'ai sorti tellement de colère,
comme one shot.
Je l'ai battue, vraiment intense.
J'ai blackout, je ne voyais plus rien.
Tout ce que je voulais, c'était me défendre.
Cette fille-là...
Aujourd'hui, cette fille-là, je suis comme ça avec elle.
En clair, c'est ironique.
Aujourd'hui, c'est ma coiffeuse.
OK.
Wow!
Mais quand même, à ce moment-là, ça a été pas pire.
Mais elle a comme...
Je sais pas.
C'est arrivé comme ça.
Même moi, je me suis surprise.
Les agents de sécurité m'ont enlevé.
Je m'en vais dans le bureau
du directeur.
Il appelle mon père.
Mon père vient me chercher à l'école.
Je pense que mon père va me tuer
pour me ressusciter, pour me retuer.
Finalement, mon père,
en arrivant à la maison,
il m'a dit,
« Est-ce que c'est elle qui t'intimidait puis je dis oui
puis il me dit
ma fille on va aller manger à la cage au sport
t'es fière
t'es fière que sa fille se soit défendue
comme un garçon
parce que c'est toujours ce qu'il a voulu
dans ma tête ça a cliqué.
J'ai fait « shit ».
Dans le fond, c'est ça qu'il faut pour que j'aie de l'attention de mon père.
Puis c'est ça qu'il faut pour que j'aie de l'amour de mon père.
C'est un très mauvais cocktail de la remettre dans la tête d'un enfant de 12 ans.
Oui.
J'ai commencé à me battre.
Tout le temps.
Tout le temps, à tous les jours.
J'étais commencé à me battre. Tout le temps. Tout le temps, à tous les jours. J'étais toujours en suspension.
J'ai été chanceuse
qui ne me renvoyait pas.
Je me suis créée
un petit cercle d'amis
au secondaire.
Ce cercle d'amis-là,
ce n'était pas nécessairement
les meilleures fréquentations du monde.
Je m'en doute.
Si tu te tiens avec la fille qui se botte
tous les jours, en général, c'est parce que
t'es pas un premier de classe.
C'est ça.
On se ramasse tous comme...
Il y a l'école secondaire,
puis juste à côté, il y a le métro.
On se ramasse tous là au dîner
ou après l'école, puis le matin.
On se ramasse tous là.
Eux autres, ils fument. Ils fument du pot, puis ils fument des cigarettes.
Puis ils sont comme en secondaire 2, 3,
des fois même 4.
Puis moi, je me ramasse là.
Je sais c'est quoi fumer du pot,
je sais c'est quoi fumer de la cigarette.
J'ai jamais essayé, mais ça reste ça quand même.
Puis eux autres, c'est comme des gens aussi
qui « fucks » l'école.
Fait que j'ai commencé à foxer l'école
avec une fréquentation
qui était dans ce cercle d'amis d'hommes.
Elle me dit,
« As-tu déjà foxé l'école? »
Je suis comme, « Non, je ne sais même pas c'est quoi. »
Puis elle me dit,
« Ok, prends ton agenda sortant. »
« Non, non, tu fais ça de même. »
J'écoute tout ce qu'elle me dit, puis ça marche.
Elle me dit, « Ben là, c'est ça.
Il appelle pas chez nous, parce que moi, dans le fond...
Parce que ton père va être fier si tu te pètes la gueule à quelqu'un,
mais il va être en crise si tu foxes une...
Oh, ouais, parce que mon père aussi, tu sais,
mon père, il a un secondaire 5,
il a été quand même à l'école des pompiers.
Tu sais, mon père, il a quand même des études,
puis il est bon, là, tu sais.
Même s'il est tombé pocheur.
C'est ça, c'est ça. À trait de l'argent, mais OK. Mais quand même, tu sais, il a toutes des études, puis il est bon. Même s'il est tombé pocheur, il donne à trait de l'argent,
mais OK. Mais quand même,
il a toutes ses études, puis
pour lui, c'était important
que moi, je fasse ça.
Il veut que je suive sa trace
parce qu'il m'a toujours dit qu'il voulait que je sois
avocate. Il a dit, toi,
tu serais une bonne avocate parce que tu es capable de négocier
les affaires comme du monde, puis je suis comme, OK.
Moi, ce n'est pas ça que je voulais.
Moi, je voulais être professeure, mais lui, dans sa tête, c'était avocate.
Fait que moi, je sors par la sortie des élèves avec mon agenda et tant pis que je suis en retard.
Fait que pour l'école, moi, je suis juste en retard.
Je ne foxe pas.
Puis moi, je m'en vais.
Je m'en vais.
Puis elle me dit, on va aller chez mon cousin. Mon cousin, il m'en vais. Je m'en vais, puis elle me dit, ah, on va aller
chez mon cousin. Mon cousin, il est pas là, puis
genre, c'est comme deux, trois
immeubles à côté de l'école
secondaire. Fait qu'on s'en va
chez son cousin, elle a la clé, on rentre,
puis on s'en va sur le toit.
Puis, de sur son toit, on voit
comme tout le centre-ville.
Puis là, bien, elle s'allume
un batte, puis elle fume, puis
elle me passe.
Elle me le passe, puis là,
je suis comme, moi, je vais être cool.
Fait que je le fais. Je commence à fumer.
Puis,
je prends goût. Je prends goût
parce qu'à ce moment-là,
je pense pas à...
Je suis gelée, là, tu sais.
Je pense pas à l'école qui va peut-être
appeler mon père. Je pense pas à mon père. Je pense pas à ma mère. Je pense pas à l'école qui va peut-être appeler mon père.
Je ne pense pas à mon père.
Je ne pense pas à ma mère.
Je ne pense pas à…
Puis pendant toutes ces années-là, petite parenthèse,
pendant toutes ces années-là,
de la séparation de mes parents jusqu'à la secondaire 1,
je n'ai aucune nouvelle de ma mère.
Ma mère est comme…
À partir du moment où elle est partie en thérapie,
tu n'as pas eu de nouvelles.
Oui, je l'ai vue comme une fois en thérapie, tu n'as pas eu de nouvelles? Oui, je l'ai vue une fois en thérapie, à Noël.
J'avais été capable d'aller la voir avec mon père.
Ça a été la dernière fois que je l'ai vue.
Là, tu dis que tu as commencé à fumer du weed.
Tu as plein de blessures.
C'est la première fois que tu sens que les blessures s'engourdissent avec la consommation.
Oui.
Puis, il se passe quoi? Parce que là, je te laisse
parce que j'imagine qu'on n'est pas loin.
Si tu me parles du cousin, tout ça,
je me souviens de certaines histoires.
Je continue de foxer l'école.
Puis, à un moment donné,
je commence à faire des fuguettes de chez nous.
Ça, c'est comme le soir, quand mon père dort.
Puis, je sors par ma fenêtre et une
journée après l'école, elle me dit « mon cousin est revenu de vacances et il fait comme un party
chez eux parce qu'il revient. » Je dis « ok, je vais être là, je sais c'est où. » Elle dit « ok,
on va t'attendre. Je suis comme, OK.
Je me prépare, mon père dort,
puis je m'en vais.
J'arrive là-bas, puis
en rentrant,
il y a quelqu'un qui a comme...
qui me tend un plateau
avec des verres, puis plein de pelules.
Moi, je ne sais pas c'est quoi, mais je m'en fous.
Je vais être cool.
Pour rentrer dans ce party-là, il faut que tu prennes un verre, faut que tu prennes des pellules. Fait que moi je prends le verre, puis je prends les pellules, puis j'avale ça. Sans savoir c'est quoi, sans savoir si c'est de l'alcool, si c'est vais la voir, puis elle me dit « Ah, je vais te présenter à mon cousin, tu vas l'aimer. »
Fait qu'elle me présente son cousin, on s'en va sur le toit, puis on parle, on parle,
puis il est définitivement beaucoup plus vieux que moi, j'ai comme 13 ans, je pense.
Il est définitivement beaucoup plus vieux que moi, mais ça m'attire.
Ça m'attire beaucoup parce que ça m'attire
dans comment il me parle.
Il est capable de me charmer.
Il parle comme si tu étais une adulte.
Il ne te traite pas comme une enfant.
C'est ça.
Sûrement que sa cousine
lui a dit que j'étais trop cool.
Peu importe.
Finalement, je continue de consommer,
puis on consomme ensemble, puis tout le monde s'en va.
Puis là, il vient me redéposer chez nous
parce qu'il y a un auto. Il vient me déposer
chez nous, qui est comme, même pas 15 minutes
à piégeant. Fait qu'il vient
me déposer, puis je rentre
chez nous, puis avant de sortir de l'auto,
il me donne comme un papier, puis il me dit,
ça, c'est mon numéro. Tu m'appelles si jamais
quelque chose, je vais toujours être là.
En plus, t'habites super proche de chez moi.
Je fais souvent des voyages d'affaires,
mais tu peux...
Là, tu sais, je pense que tout le monde a compris
que tu es pogné dans quel pattern.
Si ton ami d'école,
Chris, mais pas son cousin, on va se le dire,
c'est une recruteuse même à cet âge-là
parce que ça existe dès les écoles.
En fait, on va se le dire, puis c'est la première chose,
parce qu'on va aller plus loin dans ton histoire.
Si t'as écouté Fugueuse...
Non, j'ai pas écouté Fugueuse.
Non, OK, non, mais je parlais plus au monde.
Parce que quand tu me l'as conté, c'est ce que je t'ai dit.
Oui, puis moi, je t'ai répondu.
Moi, j'ai pas écouté Fugueuse parce qu'on m'a dit que c'était mon histoire tout crachée.
Je n'ai pas envie de réécouter ça.
Tu n'as pas envie de réécouter ça.
Parce que c'est ça, moi, quand tu m'en parlais, quand on s'est parlé la semaine passée,
j'étais comme, c'est exactement ce pattern-là.
Il y en a qui peuvent dire, c'est du super que ça.
Il y a une personne qui l'a vécu pour vrai en face de moi.
Je te l'ai dit, excuse-moi, je ne voulais pas.
Malheureusement, tu l'as rappelu pour vrai en face de moi. Je te dis excuse-moi, je voulais pas... Malheureusement,
tu l'as rappelé, j'imagine.
Oui. Parce que j'ai continué
de faire des petites fuguettes, puis tu sais,
j'étais pas bien chez nous.
Je pouvais pas consommer comme je voulais consommer,
puis que ça soit
weed, speed, coke,
peu importe ce que ça soit quoi.
Je pouvais fuck all consommermer à part de l'alcool.
Si tu...
La consommation, étais-tu déjà
à un point où ce que tu sais...
C'était le fun
ou c'était déjà rendu un besoin?
Non, c'était un besoin.
C'est vite devenu un besoin parce que
ça gelait les sentiments.
Fallait que je me gêne.
Je continue de faire des petites fuguettes
comme ça, puis à un moment donné,
pouf, ma mère apparaît.
Mon père,
il me dit,
« Vite, on va faire un tour. »
J'embarque dans l'auto avec mon père,
puis il est comme silencieux,
vraiment tout le long.
On arrive à l'hôpital, devant l'auto avec mon père, puis il est comme silencieux, vraiment tout le long. Puis on arrive à l'hôpital,
devant l'hôpital,
puis je ne comprends pas c'est quoi qu'on fait là.
Puis il me donne le numéro de la chambre,
aux urgences, blablabla,
puis il dit, vas-y, je t'attends dans l'auto.
Je ne pose pas de questions.
Il ne te donne pas d'infos, fuck off.
Non, fuck off.
Moi, je fais un face-à-face avec ma mère,
qui est intubée.
Qui est à côté, juste à côté,
du civière, juste à côté du poste d'infirmière.
Ça c'est parce que ta situation est critique
en tabarnak, c'est-à-dire que t'es là, tu sais.
Fait que je vais instinctivement, tu sais,
je vais comme tenir la main.
Puis il y a un homme qui est là, je ne sais pas pantotiquer, je m'entoure.
Je ne comprends pas c'est quoi que je fais là,
fait que je demande à une infirmière, c'est ma mère,
on peut-tu m'expliquer c'est quoi qui se passe?
Puis ma mère, elle a fait une tentative de suicide.
Fait que mon premier contact avec ma mère a fait une tentative de suicide. Fait que mon premier contact avec ma mère,
après comme des années,
après un bon 6-7 ans.
6-7 ans, c'est ça que j'allais dire.
C'est ça, tu sais.
Fait qu'on m'explique qu'elle a fait une tentative de suicide,
qu'on l'a nettoyée,
puis que dans le coma, ça fait trois jours.
Fait que tu l'as enlevé, j'imagine?
Oui.
Tu l'as nettoyée, c'est ça?
Elle a pris comme deux pots de noeuds,
c'est un peu une fascine. Puis elle avait écrit sur une boî noeuds, ça me fascine.
Puis elle avait écrit sur une boîte de pizza, « Aidez-moi ».
Fait que c'est ça, je prends la main de ma mère, puis je suis comme, on se connaît pas trop, je dis ça.
Je dis, on se connaît pas trop, mais réveille-toi.
Je pars de l'hôpital, je rembarque dans l'auto, On dit pas « fuck off », ni moi ni mon père, on se dit « fuck off ».
Puis cette soirée-là, j'ai fugué.
J'ai fugué parce qu'il fallait que j'aille consommer.
Donc, yes.
Mais écoute, j'ai l'impression de plus en plus tôt.
J'ai pas attendu que mon père s'est couché, mettons.
J'étais arrivée chez nous, je suis sortie par ma fenêtre.
Je m'en crissais bien, là.
Puis je me suis ramassée avec les policiers. J'étais arrivée chez nous, je suis sortie par ma fenêtre, je m'accrissais bien là-dedans, tu sais.
Puis je me suis ramassée avec les policiers,
puis j'ai dit, c'est quoi, vous ne comprenez pas aussi?
Je fais tout le temps des feux,
vous me ramenez tout le temps chez nous aussi,
vous ne comprenez pas, je ne veux pas être chez nous.
Elle a dit, ouais, parfait.
Fait que, pack tes sacs, on s'en va au centre.
Fait que, je m'en vais au centre Jeunesse cette soirée-là.
Puis, mais moi, ce n'est pas ça que je veux non plus.
Ah non?
Tu sais, ma grande soeur,
bien, ma demi-soeur,
qui est du côté à ma mère,
elle avait déjà été comme en centre jeunesse,
puis tout, à Laval,
puis j'avais déjà été la voir,
puis c'était horrible, tu sais.
Puis c'est quelque chose
qui m'avait comme traumatisé,
mais moi, dans ma tête,
c'est juste ce centre-là,
fait que moi, je veux pas aller là
pendant toute la...
Tu sais, je veux pas suivre les mêmes traces que ma soeur, je veux pas aller là, fait que je dis mais moi, dans ma tête, c'est juste ce centre-là, fait que moi, je veux pas aller là pendant toute l'heure, tu sais, je veux pas suivre les mêmes traces
que ma soeur, je veux pas aller là, fait que, non, je dis, moi, c'est soit que je suis dehors
ou soit que je suis en dedans, mais c'est pas vrai que je vais être en dedans ou au centre, tu sais,
moi, je pense que je connais tout, puis que je peux tout faire, là, tu sais, j'ai comme,
j'ai quand même juste 13 ans, là, fait que, elle me dit, ben, tu sais, c'est un centre ouvert,
tu peux partir si tu veux partir, mais tu vas être déclarée en fuite, tu vas revenir, ça va être encore plus pire, tu vas avoir des conséquences. »
Je m'en fous de tes conséquences.
Elle me dit « Ok, tu prends vraiment le choix de partir. »
Je dis « Oui, pas de problème. »
Je m'en vais et j'ai le petit numéro dans ma poche.
Je l'appelle.
Je l'appelle le fameux cousin, je l'appelle.
Puis je dis, là, ils veulent m'écriter au centre.
Je suis partie du centre, viens me chercher.
Puis il dit, OK, c'est bon, je vais être là dans comme 10-15.
Je dis, parfait.
Fait que je l'ai attendue à comme deux coins de rue, du centre.
Puis il est venu me chercher, il m'aa dit on s'en va magasiner
puis après ça
je t'emmène quelque part
je suis ok
fait qu'on est allé magasiner
puis
on a fait comme
6 heures
de route
puis on est
on est
retentis comme
à Toronto
puis là c'est difficile
pour moi d'en parler
parce que
t'es pas tu vas où tu veux aller à Toronto. Puis là, c'est difficile pour moi d'en parler parce que...
Tu n'es pas...
Tu vas où tu veux aller, tu veux sauter,
tu sautes, il n'y a pas de stress avec ça.
C'est jamais quelque chose qui...
De toute façon, tu ne vas pas deep.
Je ne pense pas que les gens...
Je pense que tout le monde est capable de comprendre.
Quand même, tu vas...
Si tu veux sauter par-dessus ça...
Ce n'est pas quelque chose qui est facile même.
C'est comme détail par détail. Puis ce n'est pas quelque chose qui est facile même. Détail, pas détail.
C'est pas quelque chose que je parle souvent, souvent.
Mais c'est quelque chose de grave.
On dirait qu'à 13 ans.
C'est très grave.
C'est pour ça que j'en parle de plus en plus.
Parce que
à 13 ans, c'est vraiment pas normal.
Autant que même à 33 ans,
c'est pas normal des choses comme ça. C'est pas normal. Je suis que même à 33 ans, ce n'est pas normal des choses comme ça.
Ce n'est pas normal.
Je suis d'accord avec ça. Ce n'est pas normal qu'à 13 ans,
tu fasses ça.
Ce n'est pas normal qu'à 13 ans, il y ait des
clients non plus.
Je veux dire, s'il y a des filles
qui sont pimpées.
On met tout sur le pimp.
Ça paraissait bien dans ma face
que j'étais super mineure.
Mais là, tu vas avoir l'air plus bien
que ton âge à 13 ans, personne qui a l'air de 24.
Ce n'est pas parce qu'une jeune femme
en développement a des atouts
que nécessairement,
c'est une adulte automatique.
Je veux dire,
les tabarnaks de gelée qui venaient,
les clients gelés qui venaient,
je veux dire,
tu as comme 20 ans de plus que moi.
T'as 20 ans de plus que moi, si c'est pas plus.
Tu vas venir me dire à moi que j'ai l'air d'une majeure.
Eux autres sont autant peu pour moi, eux autres sont autant peu qu'elles peuvent.
Moi, j'arrive là-bas, puis je rentre dans une chambre de motel et il me dit, sur le lit, dans le fond, il y a des wipes, un déshabillé, des talons et
de la poudre de bébé. Il me dit, ça va être ça. C'est ton premier client qui s'en
vient dans une heure. Il y a quelqu'un qui est déjà assis à la table dans la chambre
de motel qui va me surveiller pendant huit mois de temps. Lui il s'en va aux toilettes quand le client rentre.
Ouais, il va se cacher pour pas que tu sais, il veut pas que je crie à l'aide ou quoi que ce soit
tu sais pis il veut promettre sûr que tout se passe bien.
Tu te souviens, en dedans de toi à ce ce moment-là, tu comprends-tu quand même ou…
Non.
Non.
Non.
Es-tu dans le mood?
Parce que souvent, ça commence par…
Ah, bien, je l'aime, je vais faire ça parce que c'est pour l'aider.
Lui, c'était assez…
Non, non, moi, c'était comme…
Lui, c'était direct.
C'était pratiquement kidnapping.
Oui, il n'avait pas le temps de niaiser.
Comme si ça faisait des années qu'il faisait ça.
J'étais la personne parfaite pour lui.
Une jeune fille qui sort d'un centre d'accueil,
qui t'emmène à Toronto.
Montréal, ils vont te chercher.
À Toronto, ils ne vont pas te chercher.
Tu l'as dit, on ne va pas aller plus loin.
Je pense que,
si tu veux des détails,
désabonne-toi de ma chaîne.
Huit mois à vivre ça.
Je mangeais une demi-poigne de pizza par jour.
Puis, je consommais
tellement,
tellement. Parce que les autres, ils te fournissent
autant que tu en veux. Parce que plus tu es défoncé,
moins tu as de chance de vouloir partir. Exactement pour lui tu es il m'a vu consommer fait pour lui
dans sa tête c'est que moi je suis une consommatrice super régulière puis comme
il peut me donner n'importe quoi genre puis genre je vais le prendre
et littéralement la cible idéale pour un pimp malheureusement pitié chez moi je
connais pas ce fait je demande pas mon argent.
Je ne pose pas de questions.
Je me dope.
Je fais ce que j'ai à faire.
Alors que ce n'est pas ça que je devrais faire.
Je veux dire, à 13-14 ans,
je suis posée à l'école.
Tu es posée de faire du role-play dans la rue après l'école avec tes amis.
C'est ça.
Faire de la créateur.
Francher des petits gars de 13 ans. Pas sucer des vieux dégueulasses de cœur. Oui, c'est ça, puis faire de la créateur ou des... Frencher des petits gars de 13 ans.
Genre, tu sais.
Pas sucer des vieux
dégueulasses de cœur.
Oui, c'est ça.
Fait que,
à un moment donné,
c'est comme...
Je suis comme...
Il me donne son téléphone
puis c'est la première fois
qu'il me donne son cell.
Il me donne son cell
puis il me dit,
ah, c'est la journée
de la poudre,
tu peux appeler
pour une poudre, tu sais.
Fait que,
je prends son téléphone
puis moi, je compose le numéro d'une amie à moi,
qui est aujourd'hui pour moi ma soeur.
Aujourd'hui pour moi, cette fille-là, c'est ma soeur parce qu'on est grandes ensemble.
Elle m'a quand même sorti de là.
C'est elle que tu me dis qu'elle avait de la famille.
C'est ça.
Elle avait des cousins, des vrais cousins,
qui étaient dans le business.
Qui étaient dans ce milieu
criminalisé-là.
Qui n'allaient pas avoir
de misère à me sortir de là
sans police, sans rien.
Qui ont des contacts
pas mal partout.
Elle me dit, c'est bon,
quand je l'appelle, je dis,
c'est pour une pida. Elle là elle me dit « là, il est l'heure? » Puis là,
je suis comme « oh, tu sais, je ne veux pas dire oui, je ne veux pas dire non, mais je dis « ouais,
ouais, c'est pour une adresse », tu sais. Puis là, je dis l'adresse, je dis la chambre,
parce que je m'en rappelle comme si c'était hier, ça fait quand même huit mois, mais je
me rappelle comme si c'était hier, tu sais. Puis elle mois. Mais je me rappelle comme si c'était hier.
Puis,
elle me dit, OK, parfait,
je vais être là dans deux heures. Je ne sais pas ça a pris combien de temps. Moi, dans ma tête, ça a pris
10 minutes. Je ne sais pas ça a pris
combien de temps.
Puis, la porte a comme défoncé.
Là, il en vient temps.
Il y a eu des deals avec je ne sais pas trop qui.
Je m'en calisse. Moi, je veux juste sortir de là.
Je sors de là, puis on me ramène au centre.
Tu n'as jamais porté plainte?
Pas à ce moment-là, non.
Oh, ok. J'aime ça, pas à ce moment-là.
Non, pas à ce moment-là.
On me ramène au centre.
Moi, quand j'arrive au centre, je me dis, il faut que j'arrête de consommer.
Quand tu es arrivé au centre, tu n'as pas rien parlé de ça?
Non.
Ils m'ont posé des questions.
Tu étais où?
Tu faisais quoi?
Tu étais avec qui?
Je suis avec des amis.
Oui.
Tu regardais ça?
Oui.
J'ai consommé, j'ai bu, j'ai fumé.
Ça ne regarde pas personne.
J'étais le même, les brocs croisés.
Pourquoi tu...
C'est-tu parce que tu as juste voulu barrer ça?
Tu sais, tu as fait comme si ce n'était pas arrivé.
Non, c'est ça.
Je voulais pas non plus...
Je voulais pas avoir toute l'attention sur moi.
Je voulais pas comme...
C'est pas ça que je voulais.
Je voulais pas qu'on me prenne en pitié.
Je voulais pas être la victime.
Moi, tout ce que je voulais à ce moment-là,
c'est d'aller me laver.
Je règle ça, l'affaire des questions.
Je croise mes bras de même, puis je
ne réponds plus à aucune question. Ils comprennent que je suis fermée, donc ils m'envoient
dans ma chambre et me disent « tu vas aller dans le bain, dans la douche? » Je dis « oui,
je vais aller dans le bain-douche. » Je prends ma serviette, mes affaires, je m'envoie dans
le bain-douche. Ils me donnent toujours un produit pour que tu nettoies ton bain. Ce
produit-là, je l'ai mis sur moi, je me suis push-push partout.
Puis avec mon éponge,
je me frottais. J'ai fait ça pendant une demi-heure de temps dans le bain.
Parce que tu te sentais sale? Je me sentais dégueulasse.
Autant que, tu sais,
que ce soit par la dope,
que ce soit par les êtres humains, tu sais.
Je veux dire,
tu sais, il y avait lui qui me passait de tu, puis il avait comme, je ne sais pas trop combien de clients.
J'ai 14 ans.
J'ai 14 ans.
Moi je me dis que je vais arrêter de consommer.
Je vais arrêter de consommer, il faut que j'arrête.
Ça va me tuer et ça va me ramener là.
Je ne voulais pas ça.
Je commence à porter plainte ou pire ben
c'est tellement difficile émotionnellement puis moi tout ce que
j'ai connu pour vous je les sais émotionnel basse et la d'autres
pilote que fait que je recommence à fuguer du sang elle est je la paie le
pôle mais quand tu te commence à porter plainte, c'est… Bien, j'ai commencé le processus.
J'ai été au poste, j'ai rempli la déclaration, j'ai fait une déclaration de 15 pages.
Ça a été long.
J'avais des entrevues comme vidéo, que les enquêteurs me posaient des questions.
Je répondais de ce que je me souvenais, mais'étais tellement gelée puis j'étais tellement pas là
c'est tellement des souvenirs que c'est pas des souvenirs
c'est des cauchemars
que tu t'es enfouie en dedans de toi
puis je répondais mais je répondais vaguement
parce que
si je racontais ça en plus à des inconnus
eux autres vont-ils me faire la même crise d'affaires
je sais pas moi
moi je commence à avoir confiance en personne
je m'en vais du centre puis affaires. Je sais pas moi. Fait que moi, je commence à avoir confiance en personne. Fait que
je m'en vais du centre, puis
t'sais, moi je connais d'autres
monde, d'autres mauvaises fréquentations,
je m'en vais vers eux autres, puis moi je veux un pusher.
Aujourd'hui, le podcast
est aussi une présentation des encans
en ligne, la belle et la bête.
Ça, ça se passe sur Facebook.
Fait que tu vas sur leur page Facebook,
ils annoncent à l'avance, deux, trois fois par semaine,
ils font des encas en ligne.
À peu près tout ce que tu peux trouver sur Amazon,
ils l'ont.
Que ce soit des vêtements, de l'électronique,
des meubles, des petits électroménagers,
name it.
Des fois, tu peux même faire des demandes spéciales
avec tous leurs contacts.
Ils peuvent te trouver à peu près tout ce que tu veux,
mais environ à 50 % du prix. Ça vaut
vraiment la peine.
Leur page Facebook est juste là, dans le bas
de l'écran. Sinon, sur YouTube,
description de la vidéo, tous les liens de
tous nos commanditaires sont là. Tu as un clic,
tu vas être sur leur page.
C'est super le fun, c'est super intéressant.
Tu as à peu près n'importe quoi
pour la moitié du prix. Dans la grande région
de Montréal,
ils font de la livraison personnalisée.
Sinon, ils shippent à travers le Québec.
Les encans, la belle et la bête.
Puis, je me mets en coupe avec mon poche de coke.
Parce que je peux avoir de la coke gratuite.
Puis, je me fais fourrer.
Puis, moi, ce que je veux, c'est me venger.
Je veux me venger des hommes.
C'est rough de la façon que tu le dis. Je comprends de la façon que tu le dis,, c'est me venger. Je veux me venger des hommes. C'est rough de la façon que tu le dis,
mais c'est rough en crise.
Oui.
Même encore aujourd'hui, je me surprends
d'avoir fait ce passage-là dans ma tête,
de dire, OK, moi, je vais aller me mettre en couple
avec le pusher,
je vais aller ramasser tout son esti de profit,
puis je vais le mettre ça dans mon nez,
puis je vais le fourrer.
Je vais le tromper.
Je m'en crie.
Parce que t'es pas la première
qui vient dire ça ici, de dire
pour te venger des autres.
Il y a une fille qui est passée
il y a pas si longtemps, Steph, puis c'est ça qu'elle dit.
Elle dit, pour me venger des autres,
je suis couché avec tous les gars,
mais dans le fond, elle fait juste s'attaquer
à elle-même. Tu te venges de qui,
à part te faire du mal,
mais on dirait qu'en se faisant du mal,
elle ressentait quelque chose.
Parce que t'as une douleur qui est en toi,
que t'es pas capable de définir en te faisant du mal.
C'est comme le monde qui va...
Puis elle, elle a fini par, justement,
s'ouvrir. C'est ça, c'est des dou elle, elle a fini par justement s'ouvrir.
Ah, mon cible. Bien oui.
C'est ça. C'est des douleurs.
Tu n'arrives pas à... Oui. Parce que même rendu là,
la drogue et l'alcool, ça ne peut plus rien faire.
À un moment donné, c'est tellement dans ton système,
c'est tellement là que comme à un moment donné,
ça ne fait plus rien.
Puis je veux dire, tu as beau en prendre, en prendre, en prendre,
mais il faut que tu fasses quelque chose d'autre
à un moment donné pour te libérer
de toutes ces émotions-là qui sont en dedans de toi prendre en prendre en prendre en prendre mais tu fasses quelque chose autre m'en donner là c'est pour te libérer de cette de tous les gestes d'émotion lui
qui sont en dedans de toi puis toutes les paroles que tu veux dire mais que tu
dis pas que tu gardes tu fais que tu te coupes
tu es moi je me coupais sur les bras je me coupais sur les sur les cuisses
c'est encore aujourd'hui des cicatrices qui sont là, qui vont rester là toute ma vie.
Je me coupais partout.
Je me rappelais, je me mettais devant mon miroir.
Je me coupais en face.
J'étais rendue là.
J'étais vraiment pas bien.
J'étais en psychose H24,
même au centre.
Là, tu es en couple avec un pusher
de genre 15 ans,
qui lui a sûrement pas 15 ans.
Non, il en a 18 par contre.
Puis, c'est-tu lui qui est devenu le père de ton fils?
Oui.
Pas l'enfant que tu portes en ce moment, juste que ce soit clair.
Tu as un autre fils, tu as un plus grand garçon.
Oui, j'ai un garçon de 4 ans.
C'est lui qui est devenu le père de ton fils. Oui. Cette relation-là ressemble à quoi?
Bien, je veux dire, c'est un pusher, puis il consomme. Puis, tu es une consommatrice. C'est ça. Il y en a pas mal de choses qui se passent dans cette relation-là.
Autant que moi, je peux le frapper,
autant que lui peut me frapper.
Les deux, on se bat,
on boit tout le temps,
c'est toujours des parties, des parties, des parties.
Parce que toi, tu es encore la petite bombe qui fesse.
Tu n'as pas changé de caractère.
Parce que, tu sais,
à un moment donné, comme je dis,
la drogue, ça ne fait plus rien, l'alcool, ça ne fait je dis, la drogue, ça ne fait plus rien.
L'alcool, ça ne fait plus rien.
Scopé, ça ne fait plus rien.
Il faut que je batte des gens.
Tu veux ressentir quelque chose.
J'ai besoin d'adrénaline.
J'ai besoin de comme... Je ne veux pas penser à ça.
Il faut quelque chose.
Occupez-moi la tête de quelqu'un, quelque chose.
N'importe quoi, mon corps.
J'avais des plans pour me tuer.
C'est comme, je ne pense pas assez à cet âge-là.
T'as-tu été jusqu'à?
Oui, j'ai fait 31 tentatives de suicide.
Tu as fait 31 tentatives de?
De mes 15 ans.
C'est cette époque-là
dans laquelle on est.
De mes 15 ans à mes
17 ans, j'ai fait 31 tentatives
de suicide.
T'es rendue là, toi?
20 ans.
Ouais.
T'es...
t'es tombée enceinte? Ouais, je suis tombée enceinte?
Oui, je suis tombée enceinte de lui.
Excuse-moi, je te coupe, mais le petit sourire quand tu as dit oui,
je sais que tu y penses à ton petit gars, puis on va en parler.
En tout cas, il s'est passé des choses, puis encore aujourd'hui,
on va rentrer là-dedans, mais tu es tombée enceinte.
Oui, puis c'est quelqu'un de très, très, très
violent avec moi. Fait que...
Moi, 30 semaines de grossesse,
je le crie là. Je le crie là parce que
je veux pas qu'il tue mon bébé.
Tu consommes-tu enceinte? Non.
Abstinence fois 1000.
Puis, on dirait que ça a comme...
Ça a pas été super difficile.
Moi, j'ai appris que je suis enceinte, puis plus rien.
Plus rien à part la cigarette.
Puis même encore là, la cigarette, je veux dire, au début, j'avais de la misère.
Puis c'est comme ça que j'ai su qu'il y avait quelque chose qui se passait dans mon corps.
Parce que je suis même, tu sais, comme deux, trois puffs de cigarette.
Mal au cœur, genre?
Ouais, mal au cœur, genre solide.
Ça passait vraiment pas, puis j'étais étourdie, genre.
Fait que j'ai fait ça comme, OK, ça va pas,
il faut que je prenne un rendez-vous chez mon médecin, tu sais.
Puis c'est là qu'elle m'a annoncé que j'étais enceinte.
Puis j'avais tellement peur qu'elle tue mon bébé
que dans mes trentaines de semaines, je l'ai laissé.
Mais je faisais bien mes choses, tu sais.
Au centre, ça se passait super bien.
Ça, j'étais retournée au centre jeunesse. Oui. J'étais. Au centre, ça se passait super bien.
Ça, j'étais retournée au centre jeunesse.
Oui.
J'ai 16 ans enceinte, à peu près.
15-16 enceinte.
Oui, 15-16.
Oui, 15.
15 ans, parce qu'un mois plus tard,
un mois après que j'ai accouché, j'ai eu 16.
Tu as eu 16, OK.
Fait que...
Fait que quand tu embarquais avec lui à 15,
c'était pas 15, là, tu sais.
Oui, c'était un bébé de 15 ans ouais fait que ben c'est ça pis là ben moi j'accouche pis je fais mes choses pis là
tu sais veux veux pas moi j'ai l'air des pigeons dans ma vie fait l'air des pigeons
embarqué dans celle de mon garçon pis tu sais toute ma grossesse moi j'ai été au
centre pis là ben tu sais il y a pas, il n'y a pas de centre, là. Il n'y a pas de centre pour
les jeunes mamans.
Il n'y a pas ça, mais...
Parce qu'il y a des jeunes filles enceintes, mais elle n'a pas assez
dans le système de DPJ pour...
Puis je n'ai pas comme encore l'âge pour être
en appartement supervisé.
Fait qu'on met...
16, 17, tout dépendamment des places.
Fait qu'on met dans un endroit
qui est une maison
d'hébergement
pour les jeunes mamans, justement.
Puis c'est dans le sud-ouest
de Montréal. Puis c'est
anglophone. Fait que
je débarque là-bas comme trois semaines avant
d'accoucher, enceinte
comme jamais,
mineure comme jamais.
Je dois dépacter tout ça, puis là,
ma vie d'adulte, elle commence.
Je dois dépacter toutes mes affaires, puis je dois tout faire ça
tout seul.
Tout seul, parce que mon père n'est pas là, mon mère n'est pas là.
Ta vie d'adulte, mais...
Ça ne devrait pas commencer là,
mais c'est parce que ta vie d'adulte,
tu n'as même pas eu d'enfance.
Tant qu'à moi, c'est ça.
Je suis adulte depuis que j'ai l'âge de 16 ans. Tu n'as pas eu d'enfance. C'est ça. Tant qu'à moi, c'est... Je suis adulte depuis j'ai l'âge de 16 ans.
Ouais.
T'as pas eu d'enfance.
Pis ton père,
justement,
c'est...
Non, mon père
était pas là
parce que
quand mon père a appris
que j'étais enceinte,
c'était...
C'était la catastrophe.
C'était...
Ouais,
c'était vraiment
une catastrophe.
Pis mon père,
il est comme
vraiment pas digéré sur.
Pis... Il m'a... Il m'a dit « Ah, je vais prendre C'était vraiment une catastrophe. Mon père n'est vraiment pas digéré sur ça.
Il m'a dit, je vais prendre un rendez-vous pour ton appartement.
Il conduit, je vais prendre un rendez-vous pour ton appartement.
Il dit, je m'en fous de t'étrangler et de me ramasser en dedans et de te tuer.
Je vais te planter un couteau dans le ventre. Ton bébé va mourir.
Je baisse ma fenêtre. Je suis en crise de panique.
C'est comme, je veux sortir du char.
Puis lui, ça va me porter au centre.
Moi, je veux juste arriver au centre.
Je pense que c'est la première fois
que j'ai voulu autant arriver au centre autant vite.
Comme, je baisse ma fenêtre,
puis je braille, je braille, je braille, je braille,
puis il continue de m'insulter,
puis de me dire tout plein d'affaires.
Puis j'arrive au centre, puis je m'effronte.
J'ai braillé dans lesue de l'éducatrice.
J'étais comme, ce n'est pas possible.
Cet homme-là est quand même encore chanceux de travailler dans sa vie.
On va se dire.
Il fait secret.
Il n'en est sûrement même pas conscient.
Non, parce que...
Même encore aujourd'hui, c'est de ma faute.
Pour lui, il n'a rien fait de mal?
Non.
Pourquoi t'as porté plainte?
Puis pourquoi ils sont venus me ramasser à cette heure-là?
T'es en train de... Vas-y, là.
Oui, parce que j'ai porté plainte, oui.
T'as porté plainte contre ton père.
Oui, parce que pour moi, il fallait que je protège mon bébé.
Ce n'était pas moi.
Là, avant, je vais aller...
Le PM Toronto, tu avais commencé un processus de plainte ça a abouti à quelque chose
non non parce que tu es comme je disais tu devant les caméras puis tout pis j'essayais tellement
d'oublier seul c'est plus je me gênais tellement aussi j'étais gelé là bas aussi fait que j'ai
comme tige les détails c'est pas assez concret est vraiment passé pour de fois, c'est ça. C'était vraiment pas assez pour eux autres.
Puis c'est plate.
C'est vraiment plate, mais bon.
Là, t'as porté plein de cons de ton père.
Suite à cette genre de règle de char,
parce que t'avais peur.
Ouais, ouais.
Parce que t'es quand même... J'avais pas peur pour moi.
Non, mais tu te rappelles de ce qu'il y a des...
Je veux dire, t'es partie du père
parce que t'avais peur que tu t'en bébés.
C'est ça.
Tu te trouvais avec ton père.
Puis tu sais à quel point ton père peut aller loin, parce que tu l'as vu aller loin
souvent. – Je me suis dit que c'est
m'arrêter seule.
C'est pas vrai que je vais mettre mon bébé en danger.
Pas vrai. Moi, je m'entoure.
– Ton père s'est fait arrêter. – Oui.
– En pleine nuit, la nuit,
avec un interdit de contact.
Un interdit de contact
qui a quand même duré deux ans.
Quand j'accouche, il n'y a pas personne.
Tu es tout seul.
J'accouche le 18 mars 2020.
Trois jours plus tard, lockdown.
Je sors de l'hôpital.
J'arrive en maison d'hébergement.
Elle me dit, mets-toi un masque. »
Puis je suis comme, moi, je comprends pas
fuck all, là, c'est quoi qui se passe, tu sais.
Je viens juste accoucher, puis on me donne un masque,
puis on me dit « Tu sors pas,
tu vas pas dans la cour. »
C'est une affaire que je peux faire,
c'est de sortir en avant pour aller
fumer ma cigarette.
Je peux pas rien faire.
S'il y a du monde qui pense qu'ils l'ont eu rough, COVID,
comme taille
aulance. En plus, en plein postpartum,
mais je vais te le dire,
ça a été
quelque chose.
Ça se passe quand même comment la vie avec
ton fils?
La DPJ est là.
T'as la garde.
Oui, parce que je suis en maison d'hébergement.
Puis eux autres, il y a quelqu'un
qui est genre 24 heures sur 24
qui est là. Puis j'ai un suivi
social.
Eux autres sont vraiment en contact beaucoup avec la dépêcheuse.
Ta couche consommation?
Fuck all.
Fuck all parce que j'allais.
Ça aussi, pour moi, dans ma tête,
sachant ce que ma mère, elle a fait quand moi, j'étais jeune,
j'ai dit comme,
« Fuck, je ne veux pas prendre le même pattern qu'elle. »
Quand est-ce que ça chie? Parce que je sais
que ça chie, là. Quand est-ce que ça chie?
Ça chie quand,
bien, dans le fond,
moi, je sors
de la maison d'hébergement
parce que, dans le fond,
on me laissait la garde de mon garçon, puis on a fermé
le dossier d'épigée pour mon garçon
parce que j'ai fait les évaluations de capacité parentale
et tout était super beau.
Même la madame à la Travail social me disait
que je n'ai jamais vu ça de ma vie.
Une jeune femme comme toi qui est elle,
c'est ça qui est elle avec la d'épigée,
mais pas son enfant.
Elle m'a dit que je n'ai jamais vu ça de ma vie.
Je réussis à sortir de la maison d'hébergement. Je m'en vais chez la mère
d'une amie. Puis, après ça,
je déménage en appartement supervisé.
Bien, c'est semi-supervisé.
Il y a quelqu'un qui est toujours là,
mais je suis en appartement quand même.
Puis, j'arrête d'allaiter mon fils.
Puis, c'est à ce moment-là
que j'ai commencé à avoir soif.
Est-ce que tu arrêtes d'allaiter parce que tu as soif? Non. J'arrête d'allaiter parce que mon garçon, il a une dent. Il commencé à avoir soif. Est-ce que tu arrêtes de l'été parce que tu as soif?
Non, j'arrête de l'été parce que mon garçon,
il a une dent. Il commence à avoir des petites dents
qui poussent. Ça commence à faire mal.
Je suis comme, non, c'est comme
c'est le temps qu'on se mette sur peut-être le
3.25.
Je le mets sur le 3.25, puis là,
ça commence à être vraiment, vraiment, vraiment difficile.
Puis j'ai une voisine, moi, qui est à côté de chez nous.
Puis elle, ça rechoute comme tout le temps.
Elle n'a jamais ses enfants.
Puis elle est toujours s'arrachoute.
Puis elle boit, boit, boit.
Puis là, ça vient toujours cogner chez nous.
Pas de la bouffe pour telle affaire.
Que je fasse sa vaisselle.
Moi, je m'entoure.
Moi, j'ai un grand cœur.
Fait que je vais l'aider des fois à faire son ménage.
Puis elle me dit,
« Ah, je ne peux rien te donner, mais je peux te
donner une petite teille de vin qu'elle avait dans son frigidaire ». Puis moi, pendant la COVID,
on va s'entendre, je regardais juste ça, des tabarnaks de films. Moi je regarde des films,
c'est des mamans qui vont dans le bain quand leurs enfants dorment. Ils se prennent un verre de vin. Oui, ils se prennent un verre de vin et ils tournent leur vin de même dans leur bain.
La vie est belle.
Moi, j'ai assisté.
Moi, je fais ça.
Je prends sa bouteille de vin
sans être consciente de où ça va m'amener.
Je le sais.
Au fond de moi, je sais que c'est là que ça va m'amener.
Je sais que je ne vais pas en prendre une,
je vais en prendre deux et je vais peut-être en prendre trois.
Je commence par une bouteille de vin à tous les soirs,
puis je me ramasse à trois, puis des fois quatre.
Puis mon fils, il dort.
Puis le lendemain, je me réveille pour mon fils.
Tout est beau.
Puis je réussis à cacher ça aux intervenants qui sont là.
Mais à un moment donné, ça ne le fait pas.
Ça ne le fait vraiment pas.
Oui, c'est ça.
Ça fait un bout.
Tu arrives à attendre qu'il se couche,
puis tu arrives à te réveiller.
Mais à un moment donné, c'est quoi?
Tu n'arrives plus à attendre qu'il se couche,
puis tu n'arrives plus à te réveiller.
Puis ça ne le fait pas non plus, niveau consommation.
L'alcool, ça va avec la dope.
OK.
Surtout quand tu es quelqu'un qui consomme énormément.
Je parle de tuer.
J'ai juste 5 ans.
Je sais qu'on a eu des histoires
qui ressemblent.
Il n'y a pas de histoire. Ça se ressemble, mais c'est chacun
son histoire. Je ne voudrais pas mélanger les affaires.
Mais c'est ça. On me
contacte beaucoup. Quand tu m'en parlais,
c'est cet âge-là.
La raison pour laquelle je voulais
te recevoir, vu ce que tu as vécu à ton âge, c'est d'ge-là. Puis la raison pour laquelle je voulais te recevoir,
vu ce que tu as vécu à ton âge,
c'est d'ouvrir des yeux.
Oui.
Quand il y a des jeunes, je ne sais pas si il y a des jeunes filles,
mais tu sais, s'il y a des parents.
Puis moi, c'est pour ça que je vais en parler aussi.
Je le sais qu'on ne se censure pas dans ce podcast-là,
puis je le sais qu'on sacre, puis c'est pour ça que mon podcast ne jouera pas dans des écoles, puis je comprends,
parce qu'au sens sûr et moins, des fois,
fait écouter, isoler des bottes
il ya tellement si ton histoire devrait être entendu dans toutes les classes de
seront la r1 à seront la r5 partout pas dans certains quartiers là partout parce
que ça ça existe partout ce que tu as vécu
j'espère que si on n'en parle pas assez souvent non c'est pas tu sais c'est pas tout le monde
non plus qui qui ont vécu ceux qui finissent avec une bonne fin veut voter comme une fin de
comme cette étape le décom de consommation de travail du sexe. Là, c'est ça, on va rentrer
parce que t'as remis dans la consommation.
Mais avant, je te pose la question,
je ne sais pas si tu viens juste de redire
le travail du sexe que tu as fait par
obligation.
Y as-tu déjà retourné
par nécessité?
Oui.
Je te pose la question parce que
je ne voulais pas y aller, mais c'est juste parce que tu viens de dire ça,
c'est parce que là, tu as 16 ans, tu es dans un appartement supervisé
à trois bouteilles de vin par jour.
Ça coûte cher, trois bouteilles de vin par jour.
Oui.
C'est là que tu allais chercher ton argent.
Plus la consommation.
Plus la consommation.
Moi, j'allais porter mon fils à la garderie,
puis moi, j'étais supposée aller à l'école,
puis je n'allais pas à l'école.
J'allais laisser mon fils à la garderie, je bouquais une journée au motel. Je pense par exemple que ça a duré comme trois
semaines. Ça a duré trois semaines parce que quand j'ai vu que je devais tout gérer tout seul,
là c'est trop de gestion, trop de... Puis le sentiment que j'avais aussi après en revenant
chez nous,
en allant chercher mon fils à la garderie,
c'est que tu t'habilles full normale.
J'ai des vêtements super normal, mais en dessous de ça,
j'avais un déshabillé et je me sentais sale.
Je me sentais crissement sale.
Puis dans mon sac, j'avais mes petits talons, mes petites affaires. Puis tu t'en vas chercher ton fils à la garderie,
puis c'est juste...
Je ne me sentais pas comme une maman.
Puis je... Non.
Puis je me voyais comme ma mère, puis c'est quelque chose que moi, je voulais pas.
Fait que, à un moment donné, j'ai décidé d'arrêter.
Puis là, bien, la DEPJ, à un moment donné, est venue cogner à ma porte.
Moi, je pensais que les intervenants, où est-ce que j'habitais,
ils ne se rendaient pas compte de ce qui se passait.
Les autres, ils les voyaient en tabarnak,
les bouteilles dans leur bac à rasclage.
Ils savaient que ce n'était pas ma crise de voisine.
Ils ne t'allaient pas nécessairement à l'école non plus.
Parce qu'ils avaient le droit, j'étais mineure,
ils avaient le droit d'appeler à l'école
et de demander si j'allais à l'école.
Ça, c'était dans mes conditions.
C'est supervisé, mais il est-tu supervise?
J'avais des pistes à faire.
Je réussissais tout le temps à contourner ça.
Je buvais du vinaigre, man.
Je buvais du vinaigre, je mangeais du beurre d'épinote.
Je détoxiais mon corps comme one shot,
quand on me disait, un matin que ça se passe.
Ok, c'est beau, laisse-moi deux minutes.
J'avais une bouteille de vinaigre en dessous de mon lavabo
prêt à ça avec du beurre de pinot.
Je détoxiais mon corps
et c'était le même.
Je te pose des questions.
Je ne traite pas le vinètre
que je comprends. Le beurre de pinot, je ne le comprends pas.
Je ne vais pas donner des trucs
à personne, mais là, je peine trop. J'ai unre d'épinote, je ne le comprends pas. Je ne sais pas. Je ne vais pas donner des trucs à personne, mais je peine trop.
J'ai un point d'interrogation.
Je comprends le vinaigre,
mais le beurre d'épinote, il faut que tu m'expliques ça.
C'est un truc que ma mère faisait.
Quand j'étais jeune, je voyais ma mère manger du beurre d'épinote
pour ne pas que mon père sache
qu'elle avait bu et qu'elle avait consommé.
La laine, quoi?
La laine, je ne sais pas.
Moi, je reproduisais juste ce que ma mère faisait.
Tu prenais du boitinette sans même savoir si ça avait quoi.
C'est ça.
Mais je savais.
Le vinaigre, je le sentais en tabarnak.
Ce n'est pas instantané.
Ça ne se rend pas dans ta vessie direct, le vinaigre.
Non.
Toi, tu penses que tu es passé
ou tu es passé focale?
Oui, j'ai passé, mais le dernier...
Il a pas passé.
Oui, le dernier a pas passé.
OK.
Depuis que je l'ai connu chez nous.
Puis à ce moment-là, il me retire la garde de mon garçon.
Puis il me l'enlève des bras, là.
Puis tu vas-tu lui faire un sac?
Puis il a mon bébé dans ses bras.
Tu sais, mon gars, il a un an et demi.
Puis là, shot done.
Moi, j'ai...
Non, tu vas le faire tout seul sur un petit sac. Puis là, je Shut down ». Moi, j'ai dit « Non, tu vas le faire tout seul sur un petit sac ».
Puis là, je me mets à mes barrières, totalement.
Puis elle me dit « Bien là, vu que toi aussi, tu es mineure, disons que tu ne le seras pas ici. »
« Fait que tu retournes au centre. »
« Non, non. » Moi, j'ai dit « Non, moi, je ne retourne pas au centre. »
Fait que moi, je pars. Puis, ouais, je pars.
Puis, mon garçon s'en va en famille d'accueil.
Au début, il est juste en famille d'accueil pour,
c'est comme une famille d'accueil comme normal.
C'est comme juste quelques temps pour voir si je reviens,
si je peux me replacer.
C'est une évaluation le temps que tout.
C'est ça, un comme un, deux mois.
C'est une période parce qu'il laisse que la DPJ laisse toujours l'option
à le parent
de se reprendre, de faire ses preuves.
Oui, mais moi, on ne m'explique pas
que, tu sais, on ne me le dit pas.
Là, si tu vas au centre,
tu vas pouvoir voir ton garçon quand même.
Tu vas avoir des visites super usées avec ton garçon
et tu vas peut-être avoir
une petite chance.
On va peut-être te laisser une chance.
On m'explique pas ça, puis
moi je prends l'option de fuguer.
Parce que c'est tout ce que j'ai connu, puis moi je vais aller
consommer. Tu te souviens de m'enlever
la moitié de moi.
C'est difficile
en tabarnak.
Fait que
je fugue, puis je fugue pendant un bon bout.
Je consomme, je consomme.
Pendant ce temps-là, je ne vois pas mon garçon.
Il y a un événement, je pense qu'on ne s'en était pas parlé.
J'ai un travail avec tout ça.
Je travaille dans un Five Guys.
À un moment donné, je finis mon chiffre. Même si je suis en fugue, je finis mon chiffre. J'ai un travail avec tout ça. Je travaille dans un Five Guys.
À un moment donné, je finis mon chiffre.
Même si je suis en fugue, je finis mon chiffre.
Je vois quelqu'un qui me fait un signe de main.
Pour moi, dans ma tête, c'est un client ou quelqu'un dans le stationnement qui a besoin d'aide
pour trouver son chemin ou quoi que ce soit.
Je me suis réveillée. trouver son chemin ou quoi que ce soit. Puis, oui.
Puis,
je me suis réveillée, puis
je sortais d'un coffre de char.
Puis, j'étais,
on m'a amenée à l'hôtel.
On m'amène à l'hôtel, puis
la personne qui est avec moi, bien,
c'est le pimp.
Le premier, là?
Oui, oui. Fait que lui, bien, il m'a... Je te le confirme. Non, non, non, je te le pimp. Le premier, là? Oui, oui. Fait que lui, bien, il me...
Je te le confirme.
Oui, non, c'est ça.
Je crois que tu n'en avais pas parlé.
Non, non.
Oui.
Bien, ça, ça a été un événement
comme super important dans ma vie
parce qu'après ces trois journées-là,
moi, j'ai arrêté de consommer de la drogue.
Je n'ai plus jamais retouché la drogue.
Là, attends.
Là, ces trois journées-là, fait que... Fait queait que là, moi, je me fais kidnapper pour trois jours.
Je suis dans une chambre d'hôtel,
puis je me fais passer dessus par plein de gars,
puis ils me droguent tellement que je ne crie pas.
Je ne suis même pas attachée.
Je suis morte quasiment dans le lit.
Puis la seule chose que je vois, c'est des battements de cœur de la chambre.
Je vois tout flou. C'est vraiment pas clair.
C'est le même pendant trois jours de temps.
Je sais que je me fais passer dessus par tellement de personnes différentes.
Il me dit... Je l'entends encore dans ma voix.
J'entends sa voix. C'est encore dans mes cauchemars,
tu sais, aujourd'hui, puis je l'entends me dire,
tu vas payer ma chienne.
Puis...
Lui, dans le fond, il se vengeait de ta sortie de Toronto.
Lui, pour lui, ça se passait pas de même.
Non, c'est ça.
Lui, pour lui, j'étais à lui pour toujours.
Je ne sais pas ce qu'il pensait.
À un moment donné,
je ne sais pas trop ce qui s'est passé.
Mais,
je me rappelle
ça encore.
Je me suis réveillée.
J'étais dans un banc de neige, tout nu,
devant l'hôtel.
Il y avait les policiers et les ambulances par-dessus moi.
Ils m'ont emmenée à l'hôpital. J'ai passé plein de tests, plein d'affaires, mais je n'étais toujours pas là.
On m'amène au centre. Je me suis dit que c'était là. Il fallait que j'arrête de consommer.
As-tu été capable-tu une plainte?
Tu as-tu été capable de porter une plainte à ce moment-là?
Même pas.
Même pas. Je ne me rappelle même pas.
Je ne me rappelle de rien.
Rien.
La seule chose que je me rappelle, c'est que tu vas payer ma chienne.
Pas grand monde qui va venir me dire ça dans mon oreille
et me faire passer dessus par plein de gars différents.
Moi, je sais que c'est ça, je sais que c'est lui.
Mais je n'ai jamais porté plainte, je n'ai jamais...
Oui, j'ai parlé avec les policiers et tout, mais ça ne peut pas aller plus loin.
Je me rappelle de « fuck off ».
– Là, tu as repris la décision d'arrêter de consommer?
– Oui, mais cette fois-ci, c'était la bonne.
– Ça a fonctionné?
– Oui, ça a fonctionné.
On m'a amenée au centre à Laval, qui est un centre
super, super fermé.
Ce n'est pas le centre
que tu parlais que ta grande soeur avait été.
Oui, celui-là.
Lui qui t'avait fait peur quand tu étais jeune.
Oui, c'est ça. On m'amène là.
Les deux premières nuits que je passe là-bas,
pendant la nuit, barrent la porte.
Mais même si t'as pas porté plainte, t'as raconté ce qui s'est passé pendant ces trois
jours-là. Ben oui.
Fait qu'eux autres, la fille qui vient de ça… Ben je peux pas dire grand chose,
c'est la seule chose que je peux dire c'est… Non mais tu leur as… ils t'ont trouvé quand
même, c'est-tu tenu dans un banc de neige… Ouais ouais…
Fait que t'es pas mis… Pis je veux dire, eux autres, ils l'ont aussi.
Quand ils m'ont fait passer des tests à l'hôpital.
Mais le résultat, c'est on va t'enfermer dans un centre.
Maintenant que t'as vécu ça pendant trois jours,
t'es traumatisé as fuck,
parfait, on va t'embarrer.
Ma travailleuse sociale était au courant
quand j'ai été séquestrée pendant huit mois de temps.
Puis elle m'amène à Laval.
Mais à Laval, quand t'es en évaluation,
t'es en évaluation à 0,48 heures.
Puis, c'est des unités comme...
Genre, c'est horrible.
Moi, je me suis sentie séquestrée.
C'est parce que c'est la...
Une troisième fois.
C'est la deuxième qui me dit exactement ça.
Qui se fait violer, qui revient du centre, qui parle.
Fait qu'elle a fait le déclic dans sa tête.
Si je me fais agresser et j'en parle,
on m'embarque.
Qu'est-ce qui est arrivé pour la restante de ses jours?
Elle a fermé sa gueule à chaque fois que ça arrivait.
C'est normal.
Non, c'est pas normal,
mais en même temps, c'est normal pour une fille
qui a vécu ça,
de se dire que je vais la fermer ma gueule.
Si j'en parle,
on m'amène au centre,
puis on ne me croit pas.
On ne me croit pas. »
Moi, c'est comme ça que je l'ai perçu.
Si tu m'amènes au centre, pour moi, c'est une punition.
Une punition, pour moi, c'est que tu ne me crois pas.
Puis, je veux dire,
les plaintes n'ont jamais été plus loin,
donc c'est encore plus pour moi,
comme, « Christ, tu ne me crois pas, genre. »
Là, il y a comme trois branches où je veux aller en même temps.
Il y a trois layers.
On va essayer de les mettre assez…
Layer 1, jusqu'à 18 ans, t'es en centre fermé?
Non.
OK.
Mais t'es en centre, t'es reliée à la DPJ jusqu'à 18 ans.
Oui, oui, oui.
Je vois.
Là, je fais un tour vite parce qu'il y a trop…
Sinon, on va se parler pendant quatre heures.
Pendant le dernier feu qui s'est passé,
tout ce truc-là, tu n'es pas en contact avec ton enfant.
Mais ton enfant, lui, il continue dans le processus de la DPJ,
par exemple, parce que tu n'es pas là.
Oui.
Parce que tu ne fais pas tes preuves.
Oui.
Donc, ton enfant, il change de famille d'accueil.
Il s'en va dans une famille d'accueil banque mixte. Oui. Pour ceux qui ne le savent pas, je connais ça. C'est pour ça que je te dis que ça, c'est un
sujet. J'ai été famille d'accueil banque mixte. C'est comme ça que j'ai eu mes filles. J'ai
adopté mes filles. Ton fils s'est retrouvé là dans le but d'être adopté. Ton fils a un placement
majorité dans cette famille-là. C'est-à-dire, jusqu'à l'âge de ses 18 ans, il est placé dans cette famille-là.
Pour ton fils, cette famille-là, c'est séparé.
De ce que tu sais, bonne famille, ce n'est pas ce que toi, tu as connu.
Je les ai vus. La Travaille sociale, elle va dans son milieu à mon fils.
Je veux dire, elle m'envoie des photos tout le temps.
Puis, je le vois.
Tu as certains contacts avec ton fils.
Aujourd'hui, oui.
C'est sûr, ça peut être nébuleux, ça peut être long un peu,
mais aujourd'hui, tu as des contacts avec ton fils.
Oui.
Je lui mets une pause là, on va y revenir.
Consommation. Je sais que tu es dans les A.A.
Tout ça, ça fait trois ans que j'ai
arrêté de consommer de la drogue mais tu es on rallie tout ensemble dans hall sont réalistes
ensemble mais pour moi c'est vraiment deux choses totalement différentes mon arrêt de drogue et c'est
comme pour moi c'est un miracle c'est à partir du moment où, après ce trois jours-là,
c'est là que tu as arrêté la drogue.
Puis pour moi, c'est comme...
C'était un point de non-retour.
Fait que j'ai arrêté de consommer
de la drogue, ça fait trois ans. Puis là, ça a fait
un an, au mois de janvier,
que je n'ai pas pris d'alcool.
Félicitations. Fait que quasiment un an et demi.
Oui.
Félicitations pour ça.
C'est un plus gros combat pour toi, l. Félicitations pour ça. Merci. J'espère que ça…
C'est un plus gros combat pour toi, l'alcool, que la drogue?
Oui.
OK.
Oui.
Ça, c'est ça qui te trigger.
Tu es encore soif, mais tu continues de te battre.
Oui.
Parce qu'il y a du poulet qui est là.
Bien oui.
Là, j'arrive…
Parce que là, c'est ça, on va revenir sur ton fils,
mais juste parce que là, tu me dis, comme je te dis,
je ne veux pas rapper, je sais qu'on a du temps encore, mais c'est juste parce qu'il y a
tellement de layers.
OK, je vais
continuer sur ton fils. Après ça,
on va parler de celui qui
est du
garçon. Oui.
Parce que c'est ça,
ça finit bien
quand même, mais avant qu'on y arrive,
c'est ça qui m'a fait du bien après notre conversation.
Parce que tu es probablement une des personnes
avec qui j'ai parlé le plus longtemps.
On a eu une longue conversation, vraiment.
Je suis en train de faire un podcast,
mais je n'étais pas capable de dire...
On faisait un podcast,
j'arrêtais de me dire,
arrête de poser des questions,
mais je n'étais pas capable d'arrêter notre conversation.
Ton fils, il a un placement majorité, tu le vois
tout ça en ce moment. Là, tu me dis,
aujourd'hui, tu as eu des nouvelles que tu ne m'as pas
dit. J'ai réussi à me garder ça.
Moi aussi, j'ai réussi à dire OK.
Non, c'est ça. Parce que,
étant donné qu'il est dans une famille banque mixte,
le DPJ souhaiterait
la famille qu'il a,
que je comprends
parce que j'ai été là,
et le DPJ souhaiterait une adoption.
Donc, que ton fils soit adopté par cette famille-là.
Toi, tu es consciente que ton fils est dans cette famille-là.
C'est sûr que jusqu'à l'âge de 18 ans, tu ne récupéreras jamais la garde.
Parce qu'un placement à majorité, qu'on se dise, c'est à peu près impossible à briser.
Puis ça, pour moi, ça n'a pas été difficile de dire...
Tu as fait la paix avec ça. J'ai fait la paix avec ça,
mais même au moment du tribunal,
je ne me suis pas opposée et je ne me suis pas battue
non plus pour ça parce que
mon fils, il a tellement un bon
lien avec eux autres.
Il fait des voyages. Il est dans la meilleure
garderie, genre,
ever.
Il a fait plus de voyages que moi.
Je sais que ce n'est pas facile,
mais je veux dire bravo
pour avoir passé là.
Moi aussi, les parents au placement majorité,
je me suis rendu à l'adoption.
À l'adoption, les parents ont aussi...
Si les parents ne veulent pas signer,
ils peuvent légalement aller chercher des signatures.
Moi, les parents ont signé.
C'est différent.
Mais toi, tu es présente, ce qui n'était pas mon cas.
Les parents n'étaient pas tant présents,
on n'avait pas de nouvelles.
Ils avaient le droit d'avoir des nouvelles.
Ils n'ont pas fait leur bout de chemin.
Le placement majeur, c'est ça.
Pour le placement majeur, par contre,
là, c'est correct.
Je ne veux pas le déraciner de où est-ce qu'il est.
À part, mettons, je ne veux pas le déraciner de où est-ce qu'il est. Mettons,
je suis sa maman biologique, oui,
mais je ne vais pas aller le déraciner
de où est-ce qu'il est parce que
moi, je suis apte
à le reprendre.
Mon fils, il est bien où est-ce qu'il est,
il sait que je suis sa maman biologique,
il sait que je suis là, je le vois, parfait.
Moi, c'est tout ce que je veux.
Tu ne veux pas le fucker, tu ne veux pas le déraciner.
Non, parce que c'est là que ça va le fucker encore plus.
C'est là que ça va le fucker.
C'est là que ça se peut qu'il y ait des problèmes de comportement.
Puis déjà, juste le fait d'avoir été retiré jeune,
parce que même bébé,
on a des empreintes qu'on n'est pas conscient,
des troubles d'attachement, tout ça.
Mes filles, il y avait sept semaines
quand je les ai eues, je suis allé les chercher à l'hôpital. C'est l'hôpital chez nous, ils n'ont jamais rien vécu d'autre. Mais tu sais, il y a de l'attachement, tout ça. Mes filles, il y avait sept semaines quand je les ai eues. Je suis allé les chercher à l'hôpital.
C'est l'hôpital chez nous. Ils n'ont jamais rien vécu d'autre.
Mais il y a de l'anxiété.
Ça vient avec une panoplie de choses.
L'abandon, même si ce n'est pas un abandon,
ils appellent ça comme ça. C'est le syndrome de l'abandon.
Il part déjà avec des strikes
du fait que le bébé, même inconsciemment,
il a vécu des choses qu'un bébé ne devrait pas nécessairement vivre.
Là, c'est ça, c'est qu'ils veulent la pitoise.
C'est ça, tu t'opposes quand même à l'adoption parce que l'adoption signifie
que tu perds 100 % de tes droits parentaux.
C'est-à-dire que la famille qui adopte ton fils peut te faire des promesses de dire,
« Regarde, on va garder contact. »
Mais ils peuvent te dire qu'ils de dire « gars, on va garder contact », mais ils peuvent te dire
qu'ils n'ont aucune zéro obligation.
Fait que toi, c'est ça qui...
Puis je trouve ça
bravo de ta part de dire « gars,
je ne me bats pas, il est là,
il est bien, je suis sa maman,
ma faute,
j'ai dérapé. » Malgré ta faute, oui,
tu as tellement de vécu, mais en même temps, je veux dire...
J'ai une partie de responsabilité quand même.
Je veux dire, de partir en fugue de même.
Mais tu as 17 ans.
En même temps, je comprends.
Oui.
Je trouve ça tellement beau
que tu aies cette conscience-là de faire
pour son bien, c'est correct.
Mais tu n'es pas prête à baisser les bras
et dire qu'il sort de ma vie à tout jamais.
Oui, non.
C'est quoi, c'est ça, aujourd'hui tu me dis que tu avais une rencontre, qu'il y avait eu des updates.
Oui, j'ai eu un team, justement, avec la Travail social.
Puis, comment tu digères la nouvelle, je suis comme de la marde.
Je veux dire, comment tu veux vraiment que je digère ça.
Je veux dire, moi, ça fait un an, un an et demi, je fais des efforts,
bac à bac.
C'est la première fois dans ma vie que j'ai un appartement,
que je garde un an de temps,
que je suis à la même place juste pendant un an,
une année complète de temps,
que je suis stable, que j'ai un suivi psychologique.
J'ai eu
une intervenante aussi pour
tout ce qui s'est passé au niveau du travail
du sexe. J'ai eu une intervenante
pour ça.
Je me suis rapprochée de mon monde
énormément.
J'ai en fait beaucoup d'efforts
autant pour moi, je veux dire,
je l'ai fait pour moi, mais aussi dans l'espoir de lui.
Parce que je me suis dit, si ça n'avait pas été de mon fils, je serais morte.
Je serais morte.
Ce n'est pas dans l'optique, je vais le ravoir,
juste dans l'optique de, je vais rester dans sa vie.
Oui, c'est ça.
Puis là, elle me dit
« j'ai parlé avec la famille d'accueil
puis elle dit
un détail que toi, tu ne savais pas.
C'est que
eux-mêmes sont
la maman d'accueil
et un enfant
de la DPJ qui a été adopté.
Puis quand elle me dit ça,
je ne sais pas pourquoi je me suis mise à pleurer.
Parce que tout de suite, pour moi, dans ma tête,
je savais ce qu'elle allait me dire.
Je savais ce que la Travaille sociale allait me dire,
puis je savais qu'elle allait me dire,
t'sais, comme, j'ai parlé avec eux autres,
puis ils veulent pas pantoute couper le contact, là.
T'sais, oui, ils veulent, comme, pleinement,
comme, avoir la responsabilité,
puis, t'sais, mais ils veulent pas
t'enlever de la vie de cet enfant-là
tu as quand même été là
tellement longtemps
un peu comme je disais tantôt
ils peuvent te faire des promesses
peut-être que ça n'arrivera pas non plus
comme je t'ai dit, je suis en clair
c'est parce que je comprends la maman
parce que tu sais
ils voyagent
quand tu es famille d'accueil
il y a une heure de voyager avec un enfant qui n'est pas le. Quand tu es famille d'accueil, il y a une horde
de voyager avec un enfant qui n'est pas le tien
quand tu es famille d'accueil, c'est compliqué.
Bien, ça prend juste...
En fait, tout est compliqué.
Moi, je donne mon notarisation, ils me donnent un papier
avec les dates, quand ils partent.
Oui, mais tu sais, c'est quelque chose...
Il y a ça...
Je dois signer. Si je ne signe pas, ils ne partent pas.
C'est ça, mais il y a d'autres layers aussi.
Puis tu sais, à un moment donné, c'est ça.
Tu sais, eux autres font faire comme,
nous autres, on veut faire des efforts de ta garde dans la vie, mais si toi,
une journée que tu ne files pas ou que tu as une rechute,
tu décides de ne pas signer le papier, là,
eux autres, il faut qu'ils aillent se battre en cours pour avoir une signature
pour sortir du pays pour toi.
Fait que tu sais, toi, il faut que tu mettes ta confiance en eux.
Eux, il faut qu'ils mettent leur confiance en toi.
Puis tu sais, moi, je me souviens,
post-adoption, j'ai une de mes filles
qui a eu un accident puis qui s'est cassé un doigt.
Mais si la DPJ, il aurait fallu,
je me suis rendu à l'hôpital, mais à l'hôpital,
il aurait fallu, j'appelle la DPJ, peut-être que tu n'as pas envie
de gérer ça, ton enfant, il est à l'hôpital,
puis il a un doigt cassé, puis il est cassé, cassé.
Moi, c'était assez quelque chose.
Fait que tu sais, mais il faut toujours que tu fasses des rapports
puis des sites, puis tu sais, c'est de la paperasse tout le temps, chaque mois.
Je comprends les deux options.
Ce qu'ils t'ont dit, c'est que vous allez peut-être
vous rendre là, à l'adoption,
mais eux autres sont, étant donné que...
Eux autres sont plus couverts au fait que
je veux...
Je veux continuer de le voir.
Je ne peux pas le voir comme je voudrais.
Mais si elle a décidé de m'inviter à une des fêtes, genre que ce soit Noël, que ce soit pour lui donner ses cadeaux de fête ou peu
importe, elle me lâche un texte, un courriel pour me dire « Hey, je t'invite, peux-tu te dire que
je vais y aller en courant? » – C'est clair. – Je vais y aller en courant. – Mais tu sais,
écoute, j'espère, puis je pense que du fait qu'elle, c'est une fille qui a été adoptée de
la DPJ, je pense que… – C'est, c'est une fille qui a été adoptée de la D.P.J., je pense que…
C'est ça qui met vraiment ma confiance en elle.
Ta confiance en elle.
Parce qu'elle peut vraiment comprendre, tu sais, puis je ne connais pas, tu sais, son histoire, mais je sais que c'est quand même arrivé pour elle.
Puis en même temps, ça va être à toi aussi de connaître les limites, tu sais.
Oui.
Si ça fait six mois que tu n'as pas de nouvelles, harcèle pas parce qu'ils vont juste mettre plus de barrières,
plus de layers.
Je ne peux pas harceler, mais c'est sûr que...
Tu peux dire, ça fait longtemps,
je pense que tu aurais,
puis s'ils disent dans deux semaines,
puis un mois plus tard, malheureusement...
Je ne peux pas rien faire.
Écoute, pour ça, je vais te souhaiter que ça se passe bien,
je vais te souhaiter qu'ils tiennent parole
et que tu aies toujours un certain contact avec ton fils.
Mais tu sais, ce n'est pas arrivé encore.
Le tribunal s'en vient pour ça.
C'est quand même
bientôt, c'est comme dans un mois.
Mais j'ai déjà
commencé à faire la paix un peu
avec ça.
Avec ce qu'elle m'a dit aujourd'hui,
j'ai posé beaucoup de questions
aussi, je me suis informée beaucoup.
J'ai fait même une deuxième consultation avec un autre avocat
parce que je voulais vraiment être sûre qu'on m'enligne vraiment à la bonne place,
qu'on soit transparent avec moi et qu'on me dise ce qui se passe.
Le poupou qui est dans ton ventre en ce moment.
Oui.
C'est une des premières questions que je t'ai posées.
Ça paraissait pas dans l'appel vidéo, mais tu me l'as dit, puis quand t'es arrivé, clairement ça paraît.
Il n'est pas visé par la DPJ, lui.
Non.
Parce que c'est quelque chose que tu craignais au début, puis souvent ça arrive s'il y a un enfant qui est en DPJ. dépisté tout de suite j'ai vraiment attendu comme j'ai attendu je pense que les 18 19 semaines de grossesse le thé en plein milieu le pour les jeux que
tout déboussolé j'ai déjà tu as des plus vides et rentrer majeur fait qu'il
m'a plu dans la dpj mais j'ai quand même un enfant qui dans la dpj fax et comme
pour eux c'est comme automatique et laguerre mais là il ya comme une loi
comme récemment que comme je pensaisest l'année passée ou deux ans,
qu'ils ne peuvent plus faire des signalements à la naissance, à moins que tu aies…
Il y a vraiment un background, mais des antécédents vraiment roughs.
Mais ils ne peuvent pas tout de suite flaguer le bébé et dire « Ah, ce bébé-là… »
À moins que tu aies tué quelqu'un auparavant ou quoi que ce soit.
Le papa.
Oui, le papa.
Le papa, c'est quelqu'un que je connais depuis
comme... ça a été un ami pour moi.
Puis,
ça a comme été un...
un...
un papa pour
mon fils, pour mon fils
de 4 ans. Ça a comme été
un papa pour cet enfant-là,
parce que c'est lui qui subvenait
aux besoins
de mon fils
quand je n'avais pas de couche,
quand je n'avais pas d'argent pour
une panne de lait.
C'était juste un ami à cette époque-là.
Oui, c'était juste un ami.
Dans l'hôpital, quand j'étais hospitalisée,
j'avais une grossesse à risque.
C'est lui qui venait à l'hôpital
m'accompagner. C'est un qui venait à l'hôpital m'accompagner.
C'est un ami qui a un kick-suit depuis longtemps.
C'est ça.
Ça n'a jamais donné parce que moi, j'étais bien trop craquée dans ce temps-là.
J'étais fucking craquée et lui, il n'était pas de même.
Avec les années, on s'est perdu de vue.
Lui, il a fait son chemin.
Il a eu une petite fille.
Moi, j'ai perdu de vue. Lui a fait son chemin. Il a eu une petite fille. J'ai fait mon chemin. Après, dans le fond, ma grosse relation, ma débauche, tout ce qui s'était passé avant mes 18 ans, on s'est recontactés.
Lui, il m'a envoyé une demande d'amis sur Facebook.
On s'est reparlés.
Quand on s'est revus,
c'était comme si on n'avait jamais
arrêté de se parler.
Depuis ce jour,
on est restés ensemble.
Cette personne-là, cette personne-là,
cet homme-là, c'est comme...
Pour moi, je réalise toujours pas que...
que c'est comme...
Je me vois faire ma vie avec quelqu'un.
C'est parce que moi, tu me...
Une fois, des mois, je t'ai dit.
En fait, tu me dis plein de belles choses sur ce gars-là.
Puis, c'est juste que...
Après, tu sais, là, ça fait une heure et 45 quasiment qu'on parle.
Mais pendant l'heure qu'on a parlé, quand tu es arrivé, tu me parlais de ce gars-là.
C'est comme le premier gars dans ta vie qui te parle comme du monde,
qui te touche comme du monde, qui te traite comme du monde.
Je n'ai pas envie d'avoir de relations sexuelles.
Puis je dis non.
Je dis à ça, ça ne me tente pas.
Puis il me dit OK.
Pour moi, tu sais,
on se l'était dit,
c'est quelque chose qui est supposé être normal.
C'est normal, mais ça ne l'est pas pour toi.
Non.
Pour moi, c'est spécial.
Puis c'est même...
C'est spécial qu'il me fasse des massages
à tous les soirs pour que je m'endorme.
C'est spécial pour moi que, tuassent des massages tous les soirs pour que je m'endorme. C'est spécial pour moi.
Je suis dans le moment le plus vulnérable de ma vie.
Je suis enceinte plus que jamais.
J'ai de la misère à laver mes cheveux.
J'ai de la misère à rester debout dans la douche
plus que cinq minutes sans être étourdie.
J'ai pris le double de mon poids.
Je suis pas bien.
Je suis comme...
Il me fait à manger.
Puis il sait pas faire à manger.
C'est un homme qui sait pas faire à manger.
Mais il se force.
Des fois, je suis dans la chambre,
puis lui, dans la cuisine,
puis là, il va m'appeler FaceTime pour me dire
« Je fais-tu la bonne chose? »
Juste pour pas que je me lève.
Pour me faire à manger.
À tous les soirs, là,
puis j'y demande même pas, je mets ma jambe sur lui,
puis c'est déjà, il me fait un massage.
Ça, pour moi, j'ai jamais vécu ça.
Moi, pour moi, c'est spécial.
Ça devrait pas être spécial, mais...
Mais de se faire bien traiter, ça doit faire du bien.
Oui.
Après 20... Bien, ça fait combien?
Ça fait quoi, deux ans à peu près que vous êtes ensemble?
Ça fait un an.
Un an, OK.
Oui, ça fait un an. C'est donc en Saint-Rapide.
C'était voulu ou pas?
Non, c'était vraiment pas voulu.
Mais dans le fond,
avec tout ce qui s'est passé
avec les hommes,
il y a des hommes qui sont passés
sur ce corps-là quand même.
Je commençais à avoir des problèmes
avec mon utérus, mes trombo-déphalopes,
mes ovaires, mes ovaires polycystiques. J'ai plein d'affaires. Mon médecin m'a dit «Léla,
tu as 3 à 5 % de chances de tomber enceinte». Pour moi, dans ma tête, c'est ça ma contraception.
Pas besoin de contraception, maman Chris. Pour moi, c'est ça ma contraception. Je me suis mise en couple avec et j'ai dit ça.
Je suis comme, je ne peux pas tomber enceinte, je ne peux plus avoir d'enfant, c'est fini.
Puis il est comme, on verra ça. Puis là, j'étais comme, ok, whatever. Puis c'est comme s'il ne me
prenait pas au sérieux. Puis je pensais trois mois après qu'on se soit
mis ensemble, je suis tombée enceinte.
Puis, j'ai fait une fausse couche.
J'étais à 13 semaines de grossesse
puis j'ai fait une fausse couche.
Puis là, après, j'ai dit
non, moi, je veux plus d'enfants.
Je suis comme, j'étais
dévastée.
J'étais dévastée.
Je pense que trois semaines après, je suis retournée enceinte. Je suis retournée enceinte. Je pense que c'est comme… Je crois que j'ai une puissance supérieure.
Et puis, moi, je pense que c'est ma puissance supérieure qui m'envoie un message. C'est pas parce que j'ai perdu mon fils, c'est pas parce que j'ai perdu la garde de mon fils
que je ne peux pas être une bonne maman.
Ça veut dire parce que tu ne l'as pas perdue, ton fils.
Oui.
Tu as perdu sa garde, mais tu ne l'as pas perdue.
C'est ça. Et ce n'est pas parce que
tout ça est arrivé avec mon fils
que je ne peux pas
être une bonne maman. Je suis une très
bonne maman. Juste avoir
été capable, si jeune,
de prendre des décisions pour mon fils,
de dire non, moi, j'accepte
qu'il soit là jusqu'à la majorité.
Parce que moi, je veux pas le déraciner.
De dire, ah, parfait,
il veut pas aller à la visite ce matin,
pas de problème. Mais qu'il vienne pas,
parce que lui, il a pas envie d'y aller.
Lui, il a pas envie d'aller marcher avec nous.
Même si ça te fait de la peine. Ça me fait de la peine, ça me déchire. Je comprends. Mais lui, il n'a pas envie d'y aller. Lui, il n'a pas envie d'aller marcher avec nous. Même si ça te fait de la peine.
Ça me fait de la peine, ça me déchire.
Je comprends.
Mais lui, il ne veut pas.
C'est correct.
Si tu savais à quel point ce que tu dis,
puis je n'ai pas à être fier de toi parce que je ne suis pas ton pote.
Tu comprends?
Non, mais c'est parce que pour avoir, c'est un milieu que je connais
et ça me rend fier qu'une fille qui a vécu ce que tu as vécu,
de l'âge que tu as, d' me rend fier qu'une fille qui a vécu ce que t'as vécu, de l'âge que t'as, d'avoir cette
maturité-là.
Je sais que c'est pas facile quand ça arrive.
Je sais que t'as envie de crier, t'as envie de dire, mais pourquoi?
T'es pas ce que t'as envie.
Je comprends, mais d'être capable de garder
ça pour le bien-être de ton fils,
malgré tout ce que t'as vécu, d'avoir
cette maturité-là,
d'être en avant de moi à 20 ans, avec tout ce que tu as vécu, d'avoir cette maturité-là, d'être en avant de moi à 20 ans,
avec tout ce que tu as traversé,
d'arriver à avoir une vie normale.
Même pendant ma grosse débauche,
j'ai eu un moment,
j'étais dans une relation super toxique,
je me faisais frapper tous les jours,
je me faisais voler mon argent, etc.
C'était juste un moment de craque.
Ils ont busté chez nous.
Tout était à mon nom.
On s'en était parlé un peu.
On n'a même pas allé là, c'est vrai.
Tu t'es retrouvée en dedans à cause de ça.
Pas longtemps, mais tu t'es fait arrêter à cause de ça.
C'est ça.
Après ça,
même pendant toute cette période-là,
je consommais, je buvais,
je buvais en tabarnak.
Pendant même cette période-là,
je pensais toujours à mon fils.
J'étais comme, je suis une bonne maman,
même si je n'ai pas mon fils avec moi.
Je pense juste à mon fils tout le temps.
Il y a un wra wrap around là-dedans
dans le fond t'es en couple avec un gars
qui était un vendeur de crack
chose que tu savais pas à la base
pis c'est ça
c'était un gars hyper agressif, hyper violent
mais l'appartement était chez vous, était à ton nom
pis à un moment donné ça a défoncé
mais tout ce qu'ils ont pogné chez vous
ils ont fait un plus un
ben c'est ça, ils ont vu comme quand ils m'ont emmenée au centre opérationnel,
ils m'ont emmenée là et ils m'ont fait une fouille à nu.
Ils ont vu que j'avais des bleus à grandeur de corps.
Après ça, l'enquêteur n'a pas le droit de venir tout seul dans ma cellule.
Elle est venue tout seule dans ma cellule.
Pas de papier, pas de crayon.
Puis elle me dit, là-dessus, tu peux me parler.
Elle dit, là, il n'y a absolument rien qui fait que je peux mettre ça quelque part.
Mais elle dit, si tu veux te sortir de là, il faut que tu me parles.
Je me suis effondrée et j'ai juste dit, je me fais battre.
Je me suis faite forcer. Je me fais effondrée et j'ai juste dit Je me fais battre Je me suis fait forcer Je me fais voler
Je ne rentre pas dans les détails
Je ne dis rien
Mais elle prend des photos de mes bleus
J'ai réussi à m'en sortir de même
Je me ramasse en dedans quand même
Au début
Elle voulait me mettre des charges
Finalement Ils ont trouvé sur les
armes à feu qui avait dans la maison parce qu'en plus d'avoir comme il y avait des armes à feu puis
ils ont trouvé ses emprunts sur les armes à feu fait qu'au moins si jamais politien mais pas c'est
ça fait qu'au moins moi j'avais pu le filet ben lui il ya plaidé coupable pour la drogue qui était
dans la maison les chants il ya dix genre, c'est moi qui le consommais.
Lui, à place de faire sa peine en prison, il a fait en thérapie pendant 8 mois de temps.
C'était ça sa peine.
Elle était chanteuse.
Je connais des gars qui ont fait 30 mots pour un morceau dans leur chambre à coucher.
Elle était chanteuse.
Elle était chanteuse.
Ce n'était pas sa première fois en plus
qu'il se faisait buster de même.
C'était comme la première fois qu'il s'est fait buster.
Il a passé dans le journal de Montréal.
Mais, tu n'as plus...
Non.
Tu as-tu porté plainte?
Non.
Je ne me suis pas rendue là.
J'ai réussi à me laver les mains de tout ça.
C'est ça.
Je n'ai pas porté plainte de rien.
Ma meilleure amie est venue me chercher
quand je suis sortie de prison.
Puis je suis retournée au bar.
J'étais allée au bar, puis j'avais plus d'appartement,
j'avais plus rien.
Puis ma meilleure amie, quelques semaines plus tard,
elle a été assassinée.
Elle s'est faite tirer une balle.
Elle et sa grand-mère dans la même nuit puis tu sais
ça ça m'a
puis malgré tout ça
attends elle puis sa grand-mère
ben c'était comme
c'était-tu un truc de famille
non c'était un règlement de compte
puis sa grand-mère était là
c'était elle qui était visée par le règlement de compte parce que dans le fond elle c'était un règlement de compte, puis sa grand-mère était là. C'était elle qui était visée par le règlement de compte?
Oui, oui, oui.
Parce que dans le fond, elle, c'était...
Elle se traînait pas avec les meilleures personnes,
elle avait pas les meilleures fréquentations.
Puis moi, même si j'étais plus nécessairement trop, trop dans ce milieu-là,
c'était quand même une amie super proche de moi, puis elle a toujours été là. Puis,
tu sais, sa grand-mère, c'était comme la grand-mère du hood, là. C'est comme tout le monde allait
chez eux, comme tout le monde la connaissait autant que tout le monde connaissait mon amie,
que tout le monde connaissait sa grand-mère, sa mère.
C'est-tu un doublement qui a été résolu?
Ouais.
Au moins.
Ouais.
Puis c'est après tous ces événements-là que là,
tu t'es replacée puis tu as rencontré le papa.
Oui, quand je me suis battue avec ma soeur.
Il y a toujours un léveur qui arrive.
Oui, c'est ça.
Mais tu sais, ma soeur, celle qui m'a sortie de Toronto,
puis tout celle que je disais aujourd'hui,
c'est comme ma soeur.
C'est ça, ma soeur de coeur.
Bien, je me suis battue avec elle au jour de l'an.
C'était pas normal.
C'est elle qui m'a sortie.
C'était le pire événement de ma vie.
Je me bois avec.
C'est pas normal.
Je suis tout le temps saoule.
Je réalise pas ce que je fais.
Moi, j'appelle ma mère.
Ma mère, je sais qu'elle est en arrêt de travail.
Ta mère, on n'a pas entendu parler de ta mère depuis sa tentative de suicide.
Pendant toutes ces années-là, j'utilisais ma mère pour des lifts,
pour avoir une sortie de fin de semaine.
Je n'ai jamais eu de relation comme ça avec ma mère.
Des fois, je consommais avec ma mère.
Je prenais des nouvelles des fois de temps en temps, puis elle aussi. Je savais qu'elle était en arrêt de travail à ce moment-là. Je l'ai appelée,
je ne sais pas pourquoi je l'ai appelée, puis je sais que ma mère faisait des meetings off,
puis elle travaille de nuit. En arrêt de travail, elle ne travaille plus de nuit. Fait que là, en arrêt de travail, elle travaille plus de nuit, elle peut faire des meetings.
Fait que je l'appelle,
puis là, je suis comme vraiment pas consciente de tout, moi.
Là, je l'appelle, je suis comme, viens me chercher,
je n'ai pas où aller. Puis elle vient me chercher,
puis le lendemain, quand je me réveille,
je me réveille comme
après souper, puis elle me dit,
elle se prépare, puis tout, puis elle me dit,
je vais en faire un meeting.
Puis je la regarde, puis je suis comme,
je m'en fous un peu, là, tu sais. Puis je me dis « Tu viens ici avec moi? » Je dis « Je ne sais pas. »
Elle me dit « Tu as cinq minutes pour te décider. »
Je me fais une toque et je me mets un hoodie.
J'y vais.
Comment je me suis levée même du sofa et décidée d'aller avec elle.
Je n'ai aucune idée.
Je suis allée.
J'ai pris mon jeton du nouveau, j'ai fait la réunion. Puis tu sais, c'est des réunions que je connais quand même depuis un bout,
parce que ma mère m'en parle depuis. Puis je l'avais accompagnée, j'ai déjà donné un de ses gâteaux.
Fait que, tu sais, je connais ça, puis c'est à partir de ce moment-là que tout a décidé.
Comme la vie, ma vie s'est comme calmée.
C'est à partir de là que tu as commencé à faire ton cheminement sur l'alcool.
Oui, c'est ça.
Comment va ta mère?
Bien là, elle est dans une mauvaise période.
OK. J'étais juste curieux de savoir comment elle va. Mais elle va bien. Elle va quand même bien.
Overall, elle va super bien.
Il y a des ups,
il y a des downs.
Oui, c'est ça.
En ce moment, c'est un down,
mais ça a déjà été pire que ça.
C'est normal,
avec toute la consommation
qu'elle a pris.
Ça a joué sur son système,
je ne veux pas.
Puis, dépression,
on parle de dépression,
mais elle travaille toujours.
Puis, tu sais,
elle a sauf fall.
Malgré tout,
tu me dis que tu avais encore une belle relation avec ton père.
Oui.
Mon père, je l'ai pardonné.
Sans même avoir de discussion.
C'est calmer un peu en vieillissant?
Oui.
C'est sûr qu'il y a des périodes
que c'est vraiment plus touché.
Quand il est dans sa phase de dépression saisonnière,
je ne peux pas lui parler trop de certaines affaires.
Je fais attention, puis des fois, il pomme les nerfs super rapidement.
Mais il ne frappe plus personne.
Puis toi, tu vas accoucher.
Oui.
Il se passe quoi après pour toi?
Retour aux études?
Tu vises quoi?
Qu'est-ce que tu veux faire?
Oui, mais moi, j'ai juste un secondaire 2.
Mais c'est ça, c'est pour ça que je te pose la question.
C'est quoi?
Tu as un plan d'avenir, tu as un enfant,
tu as un tonton de travail, tout ça, mais…
Avec tous les troubeaux que j'ai eus,
moi, j'ai compris que pour bien fonctionner,
il me faut de l'organisation
et de la routine.
Si je n'ai pas d'organisation et de routine,
je me déstabilise.
J'ai soif et j'ai envie de consommer plus que jamais.
Avec l'arrivée du bébé,
c'est sûr que
la routine, c'est ça.
Il ne faut pas que tu t'accotes.
Un bébé, ce n'est pas de t'accoter sur toi.
Tu n'es pas supposé de t'accoter sur un bébé.
C'est ça, c'est exactement ça.
C'est exactement ça,
mais vu que
je ne suis vraiment pas dans la même place qu'avec mon autre fils,
je repense
et j'ai déjà fait des projets
pour l'après.
Dès que je peux avoir
une place en CPE,
je veux dire, 6-9 mois peut-être, peut-être un petit peu plus parce que moi, je suis maman poule.
C'est correct.
Je le mets en CPE, puis moi, je retourne aux études. C'est clair, je veux faire un DEP genre en secrétariat.
N'importe quoi qui me garderait dans une routine et dans une certaine organisation parce que c'est ce que j'ai besoin.
As-tu envie d'avoir une petite vie plate?
Oui, bien là, là, en plus j'en parle avec ma psychologue comme à toutes les fois,
je suis comme ma vie est plate, elle me dit puis qu'est-ce qui s'est passé la semaine
passée, je suis comme fuck all ma vie est plate, comme j'ai plus d'adrénaline, j'ai plus de
drama, j'ai plus fuck all dans ma vie. Ça fait du bien?
Ça fait du bien.
Est-ce que ça te manque?
Oui.
T'as-tu soif?
Oui.
Oui.
Quand tu vas…
J'ai soif, mais…
Tu fais des meetings?
Oui, je fais des meetings, puis t'es pas juste là, j'ai une bonne moraine, j'ai une bonne moraine qui est là.
Puis quand j'ai soif, à cette heure-là, c'est rendu tellement facile.
J'ouvre juste mon téléphone, puis je vois une photo.
Puis c'est la photo de mon garçon.
Puis juste ça, ça me coupe la soif. Automatique.
Des fois, j'ai soif, je ne regarde pas mon téléphone, je n'ai pas mon téléphone à côté de moi, rien.
Puis je sens mon bébé me frapper.
Juste ça, ça me coupe la soif.
J'ai pas envie de boire.
Mais c'est comme ça a tellement été trop dans mon système,
c'est comme, on dirait que c'est pas parti encore, là.
C'est comme l'habitude de pas boire, puis de pas, comme... Tu sais, après accoucher, j'ai pas peur, je vais pas chuter.
Je suis tellement bien.
Ma vie est tellement plate, puis c'est été...
C'est ça que j'ai toujours voulu,
avoir une vie plate.
C'est ce que t'as jamais vu.
Oui, puis là, bien, je l'ai.
Fait que... non.
Merci, merci, merci, merci de ton partage.
Merci d'être venu.
C'est pas facile comme podcast.
Je l'ai dit au début.
C'est un podcast sur
l'univers carcéral.
Des fois, je m'y éloigne.
Tu y as touché un petit peu, mais ce n'est pas la raison.
Mais je pense
que ça fait partie de...
Je pense que si tu n'y as pas été,
ce n'est pas vraiment
un parcours de circonstances.
Pour moi, j'ai été en prison
avec moi-même.
Moi, j'étais emprisonnée.
Mes émotions étaient emprisonnées.
Pour moi, j'étais emprisonnée en centre de jeunesse aussi.
Pour moi, c'est sûr.
Mais
la prison, vraiment, pour moi,
ça a été à l'intérieur de moi.
Puis, je trouve qu'on
n'entend pas, on n'entendra jamais
assez de victimes. Si tu trouves qu'on entend trop parler de vict, on n'entendra jamais assez de victimes.
Si tu trouves qu'on entend trop
parler de victimes, c'est toi qui as un problème.
Puis comme je le disais
en début de podcast,
je pensais qu'en 2024,
ça cheminait.
Malheureusement, je me rends compte qu'il y a du monde
qui va leur venir en arrière.
Moi, je trouve que ça n'a pas sa place.
Je trouve que les gens comme toi, si ça peut faire allumer
des jeunes filles,
si ça peut faire allumer
des tatas,
merci d'être venu nous raconter
ton histoire. Merci à toi de m'avoir reçu.
Au parloir. Thank you.