Au Parloir - Épisode #47 Éric Tremblay
Episode Date: July 14, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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tu peux aller t'abonner, il y a des choses par rapport
au podcast et par rapport à ma carrière d'humour aussi
qui sortent sur ces plateformes-là
aujourd'hui j'ai reçu Éric Tremblay
Éric qui a un parcours
militaire, il a dû
prendre sa retraite plus tôt que prévu
de l'armée
et ça en est suivi des moments un peu plus
difficiles dans sa vie personnelle.
Il a commencé à s'acheter une belle moto,
s'est accoquiné avec des gens,
se sont fait remarquer, ont été
approchés par des clubs,
disons, 1%,
si on peut le dire comme ça.
Il a suivi
une petite boule qui a grossi, qui a grossi,
a finalement été arrêté dans l'opération
Oursin. Vous pouvez googler,
vous allez comprendre que c'était une opération assez
d'envergure. On passait
beaucoup de temps sur l'univers militaire
parce que moi, c'est quelque chose qui m'intéressait
vraiment beaucoup.
Puis, il a goûté
à la prison et
il a réalisé, il a fait, OK, j'ai vu
c'était quoi, j'ai goûté, pas envie d'y retourner.
Il a fait de son temps, il a fait de son chiffre, il a réalisé, il a fait, OK, j'ai vu c'était quoi, j'ai goûté, pas envie d'y retourner. Il a fait son temps, il a fait son chiffre,
il a décidé que cette vie
de moteur-là n'était pas faite pour lui.
C'est un gars qui s'est repris,
puis aujourd'hui, c'est un gars qui peut venir
partager son vécu parce que
c'est derrière lui.
Encore une fois, je me répète, j'endosse
pas nécessairement les gestes, les idéologies,
les termes utilisés par mes invités,
mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir.
Aujourd'hui, le podcast est une présentation de Content Expert.
Content Expert se spécialise dans l'achat et la revente d'or.
L'or, le bling-bling.
Ce qui est cool de l'or, c'est que même si c'est lait, ça a une bonne valeur.
Si tu as des vieilles bagues laites, une chaîne des années 80 qui fait trop d'gino,
ta grand-mère est morte, tu as trouvé ses bijoux,
et tu ne l'aimais pas tant que ça, la vieille bague.
Va voir Content Expert. Ils vont te donner le maximum de la valeur pour ton or, parce que c'est ce qu'ils font. est morte, t'as trouvé ses bijoux pis tu l'aimais pas tant que ça la vieille, ben gars, va voir le compte d'un expert,
ils vont te donner le maximum de la valeur
pour ton or, parce que c'est ce qu'ils font.
Ils ont deux succursales, une à Sainte-Thérèse
pis une à Drummondville.
Tu vas dans la description YouTube,
tous leurs liens sont là, numéro de téléphone,
etc. T'as un clic de pouvoir
savoir combien ton or
vaut. Et même moi, il y a pas si longtemps,
j'ai changé ma chaîne pis cest à eux autres que j'ai vendu
ma vieille pour avoir le maximum
de sa valeur, parce que c'est ce qu'ils font.
Contactez Content Expert.
Éric Tremblay,
merci d'être là.
Parti de Victor, en plus.
Une bonne ride pour venir à cette
journée chaude. Moi, je t'enferme
dans un studio.
Pas la première fois que tu es enfermé.
Non, non, une couple de fois.
Éric Tremblay, le gars que j'en demande moi,
tu viens de quel coin, tu as grandi dans quel coin,
quel genre de famille, tout ça?
Moi, je suis un gars de Saint-Constance-à-Rissoud-de-Montréal.
Je suis venu au monde en 79.
J'ai un frère plus vieux que moi.
J'ai été élevé pas mal par ma mère à partir de l'âge de 8 ans.
Mon père et mes parents ont divorcé, moi.
OK.
Puis ma mère a fait la job à porter deux chapeaux.
Puis, tu sais, j'ai pas manqué de rien, moi.
Tu sais, contrairement à certaines personnes
qui ont un parcours semblable au mien,
des fois moins pire, des fois pire,
mais moi, j'ai eu une enfance dorée, là.
Tu sais, j'ai été super bien traité.
J'ai eu de l'amour.
On manquait de rien.
Ma mère ne gagnait pas des gros salaires,
mais on avait des vacances.
J'ai joué au hockey.
Je n'ai pas manqué de rien.
Une femme qui s'est sacrifiée pour ses enfants.
Elle aurait pu avoir une meilleure job au privé
et rester au public pour être plus proche, plus stable.
Une maman en poule,
là, puis aujourd'hui, ses enfants, c'est sa vie, là. Tout son univers est centré autour de ses
enfants. Ça fait que, tu sais, c'est une personne que j'aime beaucoup.
– Ses petits-enfants aujourd'hui, j'imagine. – Ses petits-enfants. On est deux frères,
mais nous autres, on a eu des familles, tu sais, c'est… Je veux juste faire une parenthèse,
mais à deux, on a huit enfants. Ça fait que, tu sais, ça fait huit petits-enfants,
alors que ma grand-mère, moi, elle a eu septuit enfants. Ça fait huit petits-enfants,
alors que ma grand-mère, moi, elle a eu sept enfants,
puis elle a eu sept petits-enfants.
Nous autres, on a été productifs.
Vous avez été productifs.
Oui, oui, oui.
Peut-être un peu trop, mais c'est correct.
Mais je veux savoir, parce que tu dis,
tes parents sont divorcés,
mais ton père est sorti complètement de votre vie?
Mon père est sorti complètement de la vie de mon frère
parce que mon frère a fait le choix.
Moi, je n'ai pas eu de problème avec mon père quand il est parti.
Je n'ai jamais eu de problème avec mon père tout court.
C'est juste que lui a fait des choix,
puis il a vécu sa vie.
On est en contact quelques fois par année,
mais il n'y a pas de rancune, il n'y a pas de rancœur.
J'ai quand même une bonne relation avec mon père,
juste qu'on ne se voit pas souvent,
étant donné qu'il habite quand même à une distance éloignée de la mienne. J'ai quand même une bonne relation avec mon père, juste qu'on ne se voit pas souvent, étant donné que lui habite quand même à une distance
éloignée de la mienne.
Et ton frère, tu as une bonne relation avec ton frère?
Oui, mon frère, on a une bonne relation. Ça a été houleux.
Cinq ans de différence, ce n'est jamais parfait.
Deux caractères complètement différents.
Deux cheminements complètement différents.
Mon frère, c'est un col bleu.
Ça travaille 60-70 heures par semaine.
Sa vie, c'est ses enfants.
C'est un gars qui paye ses affaires.
Tout marche.
Il drette, il paye de bouc.
Ça fait que c'est...
Qu'as-tu été, toi, une partie de ta vie, quand même?
T'as été quand même quelqu'un de...
Moi, ça a été moi toute ma vie, en fait.
En fait, moi,
à 14 ans, quand j'ai arrêté de jouer au hockey,
je me suis enrôlé dans les cadets.
J'ai commencé les cadets de l'armée.
Avant d'aller là, je te recule un petit peu, justement.
Côté école, primaire, secondaire, ça ressemble à quoi?
Ça, c'était de la bouette, mon gars, l'école.
Moi, j'ai détesté ça.
OK.
C'est pas parce que j'avais la bougeotte.
C'est juste parce que peut-être que j'ai un TDA.
Un TDA, moi.
Puis à cette époque-là, c'était pas vraiment diagnostiqué. Fait que j'étais juste le tannantêtre que j'ai un TDA à cette époque-là c'était pas vraiment
diagnostiqué, fait que j'étais juste le tannant
celui qui écoutait rien, celui qui comprenait rien
ma mère elle a passé des
soirées avec moi
mon parrain aussi a passé des soirées avec moi
essayer de me faire comprendre
c'était comme essayer de rentrer
un rond dans le carré
ça marchait pas
mon cerveau est exactement comme le tien.
À part histoire, géographie,
biologie, ça, ça m'intéressait.
J'en ai fait une passion.
J'ai adoré l'histoire.
Même encore aujourd'hui, je suis un passionné d'histoire.
Je lis beaucoup, j'écoute beaucoup de documentaires.
Ces affaires-là, ça m'intéresse.
Mais tout le reste, je te jure,
ça me tape dans le fond, ça tombe à terre.
Écoute, mes filles sont
en quatrième année, puis
là, je suis rendu, je paye quelques fois le devoir,
puis j'ai de la misère à relater.
Oui, oui, oui. Moi, j'ai engagé un tuteur pour ma fille de 8 ans.
C'est ça. Moi, j'ai eu du stress pour mes
deux filles. Malgré ça,
elle est en échec, elle est en troisième année.
Puis on l'a envoyée au privé l'année prochaine
parce qu'on a trouvé une école adaptée pour ses besoins.
OK. Très cool. C'est un autre sujet, mais c'est un peu du tout. Non, non, non, mais regarde. J'allais dire, c'est'année prochaine parce qu'on a trouvé une école adaptée pour ses besoins. C'est un autre sujet.
Non, non, non.
J'allais dire, c'est un podcast.
Nous autres, on fait ça parce que là,
on est à l'année que justement, elle aussi,
elle soit toujours la petite fille qui est tassée du coin,
qui a de la misère à se faire des amis.
Parce que quand tu es TDA, tu coupes la conversation,
tu monopolises l'espace,
tu déranges, tu parles quand c'est pas le temps,
tu te lèves quand c'est pas le temps.
Fait que tu sais, les professeurs déjà qui sont débordés ici, ils n'ont pas d'aide.
Fait que tu sais, ma fille est tout le temps un peu...
Je dirais pas qu'elles font sentir de trop, mais moi j'ai l'impression qu'elles trouvent.
Fait que là, je me suis dit, bon bien là, on va trouver quelque chose de mieux pour elle.
Je vais utiliser ce que tu viens de dire juste pour lancer un message à certains de mes auditeurs.
Est-ce que vous venez comprendre ce qu'ils viennent dire?
Un TDA, ça monopolise,
ça prend la conversation.
Fait qu'arrêtez d'écrire entre ces vidéos
YouTube que je coupe trop mes invités.
Ça ne changera rien que vous l'écrivez.
Je le lis, je l'écoute, j'essaie de faire attention,
mais mon cerveau fonctionne normal.
C'est un message
sur ce sujet. Mais en même temps,
c'est ma job de parler.
Tu sais, mon gars, on est allé...
C'est hier, je te disais. Hier, j'avais un rendez-vous
au Mont-Rivière pour elle, justement.
C'était au privé parce qu'au public,
notre système qui est super, ça accoche.
On ne paye pas assez d'impôts pour avoir des bas du bon.
Non, non, on ne paye pas assez.
On pourrait en parler longtemps de ça.
Là, ça nous a coûté un bras.
Les vacances d'été, ça, on scrappe.
Nous autres, on a mis ça dans des chuteuses,
les vacances d'été, parce qu'on voulait
que la petite soit évaluée par un neuropsychologue.
Mes filles sont sur une liste d'attente au privé.
Trois rivières.
Oui, c'est ça.
Oui, mais ça va à peine.
Non, je comprends.
Ça va à peine, mais ça se fait dans l'avant-midi, nous autres.
Big bang, on a de repas à la petite là.
Après ça, on parlera de ça.
Dans deux semaines, on va voir les résultats.
Ils évaluent même le QI.
Il évalue tout, tout, tout. C'est vraiment
bien fait. On se parlera
de ça hors caméra après. Bien intéressé.
Avant que tu allais
rentrer dans le 14e hockey, mais
même au hockey, tu sais,
t'étais...
On a parlé, je sais que t'es pas une personne
violente, t'es pas quelqu'un qui a utilisé la violence
sauf quand ça t'a dû, disons, on rentrera là-dedans que tu n'es pas une personne violente, tu n'es pas quelqu'un qui a utilisé la violence, sauf quand ça te dut, disons.
Oui, oui.
On rentrera là-dedans, mais ce n'est pas en fond.
Mais à d'autres, étais-tu déjà,
outre le TDA,
tannant, mauvais coup,
quelque chose qui t'attirait un peu,
ou tu n'étais pas là-dedans tant que ça?
Non, pas tant que ça.
Moi, comme je te dis, j'ai joué au hockey.
Ma mère s'occupait beaucoup du hockey.
Je suis encadré par tous les bénévoles
qui connaissaient maman.
À l'école, ma mère travaillait dans l'école.
Tout le monde dans le syndicat connaissait maman.
Maman n'était jamais bien loin.
J'étais quand même bien encadré.
J'étais quand même relativement
« by the book ».
Je suivais la ligne directrice du parti,
comme on dit.
Mais ça allait bien.
J'ai eu des événements.
Comme un moment donné, je me suis chicané avec un petit gars.
Bon, je l'ai attaché avec un cadenas en U
après le poteau dans le cours d'école,
puis je l'ai laissé là.
Fait que là, ma mère a compris qu'il fallait
que peut-être qu'il se passe quelque chose.
J'ai eu des travaux communautaires, puis tout ça.
Mais sinon, tu sais, j'avais un parcours
qui était quand même comme les enfants normales.
Comme les enfants normales, je m'amusais.
Je sortais beaucoup dehors.
Moi, je suis un gars qui adore le bois.
Fait que j'ai passé beaucoup de temps dans le bois.
Puis c'est pour ça que tranquillement, pas vite, je me suis en allé vers les cadets.
Vers les cadets.
Oui, parce que les cadets, dans le fond, les scouts, c'était pas pour moi.
C'était un peu trop faire des nœuds puis des macarons.
Mais les cadets, ça touchait un peu à ce qui était armé.
Puis moi, dans les années 90, en 1990,
il y a eu la crise d'Oka.
Moi, l'armée était campée
juste à côté de chez nous. Pas juste à côté,
mais quelques rues de chez nous.
On allait à tous les jours, on allait voir
les militaires. Ils étaient partout dans la ville.
Ils étaient à Pizzeria, ils étaient au bar,
ils étaient dans les restaurants,
ils étaient dans les rues. Puis là, on allait au camp
et ils nous donnait des camstiques,
des bâtons pour poser du maquillage.
OK, OK, OK.
On voyait les véhicules, on voyait les gars qui se préparaient
pour partir en patrouille, puis tout ça.
Ça, ça m'a bien gros.
Là, j'ai dit, bon, bien, moi, c'est là que j'ai commencé à penser à…
Ça s'est mis une graine, comme on dit.
Oui, oui, oui, oui.
Là, c'est là que j'ai dit, bien, je pense que ça va être ça,
je vais faire dans la vie.
Puis après ça, l'école, j'ai mis de moins en moins d'importance
parce que de toute façon, je m'en allais dans l'armée.
Puis je suis rentré au secondaire avec cette optique-là
parce que je savais que ça prenait un secondaire dans le test,
un secondaire 3, je pense, ça prenait pour rentrer dans l'armée.
Mais j'ai quand même fini mon secondaire 5
avec des mathématiques de 4.
C'est fou parce que ça a longtemps été une mentalité que j'ai quand même fini mon secondaire 5 avec des mathématiques de 4. C'est fou parce que ça a longtemps été
une mentalité que j'ai eue
en me disant...
J'avais un plan et j'étais comme
si jamais moi... Parce que l'école, ça n'allait pas bien.
C'était justement ça.
Au pire, à 18, je m'en roule.
À 18, je m'en roule et je vais avoir un job
et ils vont me former.
Ça a été longtemps.
Je me dis que moi et l'autorité, je ne suis pas sûr que ça aurait...
Oui, mais ce n'est pas le même
kind d'autorité.
Ce n'est pas ce qu'on voit
aussi dans les films américains.
Il y a une partie qui va se ressembler à ça,
mais ça, c'est juste les débuts.
Après, exemple, quand tu rentres au recrut,
là, c'est sûr que
tu vas te faire crier après.
Dans mon temps, moi, je ne sais pas si c'est encore comme ça.
Mais il y a eu une émission, je pense, à Z-Télé,
il y a une couple d'années, justement,
où on suivait des recrues.
Moi, je l'ai écouté, mais ça a l'air d'avoir évolué.
Moi, ce n'était pas tout à fait de même.
C'était avec le goffre, déjà.
Il y a quelques années avant moi, c'était encore pire.
Moi, j'étais comme la dernière,
dans les dernières années où on se faisait brasser,
peut-être un peu plus.
Moi, je n'ai jamais eu de claques, de coups, de tout ça,
mais il se faisait plaisir,
ses mots, puis sur le verbal,
puis sur le kit, quand il mettait la main
sur ton stock, si ce n'était pas comme du monde,
ça revolait.
Ça revolait. Mais, parce que ça, tu as dit,
dans le fond, tu as réussi à avoir ton secondaire 5
pareil. Moi, j'ai eu mon secondaire 5.
Ça a fait? Par orgueil.
Oui, oui, ça a fait ça.
Plus, plus, là. Puis avec un secondaire 4 de mathématiques'ai mon secondaire 5. Ça la fesse? Par orgueil. Oui, ça la fesse. Plus, plus. Puis avec un secondaire 4
de mathématiques. Secondaire 2
de mathématiques. Parce que, dans mon
temps, j'étais le dernier cohorte
que les mathématiques n'étaient pas une matière obligatoire
au secondaire. Quand tu penses à ça,
es-tu malade? Aujourd'hui, les mathématiques...
J'ai 45 ans, je ne sais pas compter.
Mais quand je dis que je ne sais pas compter...
Mais tu comprends que ce n'est pas ma force, mettons.
Tant que tu connais les grammes, les kilos.
Puis encore, puis encore.
Moi, dans le fond,
quand j'ai fini mon secondaire 5,
je suis tombé en amour, comme bien des gars.
Tu as tes projets, puis après ça,
entre toi et tes projets, il y a un ravin
qui s'appelle les vagins.
Pis là, j'suis tombé...
Les vagins et ravins, c'est la première fois
que j'ai... Les vagins et ravins, oui.
Et pis moi, j'suis tombé en amour, là,
mais vraiment, avec une fille que je trouvais
extraordinaire, c'est ça.
Et pis là,
elle, elle voulait pas que je m'en aille dans l'armée.
Elle, c'était pas une option par toutes.
Elle, son chum, c'était à la maison, à l'usine, ou à job, mais le soir, faut qu'il revienne, les fins de semaine, faut qu'il vienne, parce qu'elle, elle voulait pas que je m'en aille dans l'armée. Elle, c'était pas une option pour tout. Elle, son chum, c'était à la maison, à l'usine
ou à job. Bien, le soir, il faut qu'il revienne.
Les fins de semaine, il faut qu'il revienne parce qu'elle, elle voulait pas
s'éloigner de ses parents à elle.
OK. Fait que moi, j'étais tellement
en amour que j'ai mis comme mon
rêve stand-by. Ouais.
Tu sais. Puis là, j'ai 18 ans,
là. Fait que...
À 19 ans, elle tombe enceinte
de ma première.
Et là, moi, je travaille dans une usine. Dans le temps, écoute, je gagnais 8 piastres et demi de l'heure. Je te parle
de ça en 1999. Ce n'est pas des gros salaires. 285 piastres par semaine, clair. Avec ça,
il faut que je paie le loyer, il faut que je paie la minoune, l'épicerie. Puis là,
quand elle est tombée enceinte de ma deuxième,
un an et demi après, à peu près,
là, on a eu la deuxième,
là, moi, je me rappelle, le soir,
j'étais assis sur la galerie, il fait à peu près
200 millions de degrés, j'ai pas l'air climatisé
dans ma boîte à choses
que je reste, puis
là, je regarde dehors, puis je me dis,
qu'est-ce que je vais refaire dans 10 ans?
Quand mes enfants vont être rendus à 10 ans, qu'ils vont vouloir un basic, qu'ils vont vouloir, je ne sais pas moi, aller au camping.
À la ronde, whatever.
Non, plus ça. J'arrivais à la scène et il fallait que j'en prennein. Centre de recrutement des Forces armées canadiennes. J'appelle É bonheur, j'ai un rendez-vous. Il dit pas de trouble, je pars.
Je m'en vais direct à mon rendez-vous.
Je remplis la paperasse,
je lui donne ça, il dit on te rappelle.
Pas de trouble.
Je me retourne chez nous le soir, comme si de rien n'était,
mais entre mon rendez-vous,
puis comme la fin de ma journée,
il y a du temps,
il peut pas arriver trop de bonheur,
t'as va dire t'étais où, comment ça t'es de bonheur. Dans le temps, il y a pas de, je ne peux pas arriver trop de bonne heure, tu vas dire tu étais où, comment ça tu étais de bonne heure, dans le temps il n'y avait pas de téléphone d'autre,
alors j'ai passé comme 1h30 dans mon chambre même, à attendre.
Je ne scrollais pas TikTok à cette époque-là.
Je ne peux pas dire je vais aller au Tim, je ne peux pas dire je vais aller prendre
une bière, je n'ai pas d'argent, alors j'étais assis dans mon chambre, les fenêtres baissées,
j'attends 1h30 que la journée finisse. Je rentre dans mon entrée.
Ça a bien été.
Ils m'ont appelé, je pense que c'est six mois après.
Dans le temps,
ce n'était pas contingenté,
mais il n'était pas autant en recherche que ça.
Là, j'avais
rendez-vous pour mon entrevue
et le test médical.
J'ai refait la même patente.
J'ai fait mes rendez-vous, mes tests médicaux
dans le dos de ma blonde.
Pendant ce temps-là, tous les paparazzis se font,
tous les procédures se font.
Mais là, mon boss, il commence à se demander
de trois ou quatre rendez-vous en dedans de six mois.
Qu'est-ce qui se passe?
Je suis obligé de dire, c'est en procédure pour m'enrouler dans l'armée.
Lui, c'était un gars qui était à l'argent,
pas rien qu'un peu.
C'était une compagnie de métal.
Lui, il avait racheté ça, c'était quasiment en faillite. Il avait remonté ça. Lui, son but d'envie, c'était un gars qui était à l'argent, pas rien qu'un peu. C'était une compagnie de métal. Lui, il avait racheté ça. C'était quasiment
en faillite. Il avait remonté ça.
Son but dans la vie, c'était d'être millionnaire.
Il avait été bien correct avec moi.
Il m'avait dit, « Éric, la seule affaire que je te demande,
donne-moi deux semaines de préavis
pour te remplacer. »
Il dit, « Je t'encourage. »
C'est pas normal qu'un gars de 19 ans perde son temps ici.
Il dit, « Moi, je ne peux pas t'offrir
plus que ça. » Ça n'arrivera pas. C'est moi de 19 ans perde son temps ici. Parce qu'il dit, moi, je ne peux pas t'offrir plus que... Oublie ça,
ça n'arrivera pas.
C'est moi qui vais devenir riche, pas toi.
C'est ça qu'il m'avait dit.
Moi, j'ai 35 employés. Si je donne
des augmentations à tout le monde,
je n'aurai pas mon million. Tu comprends?
Moi, j'avais compris ça.
Mais je savais que je n'étais pas
en danger de me faire mettre dehors
pour X raisons.
Il m'a laissé faire mes procédures tranquilles.
Quand le téléphone a sonné,
ils m'ont dit, c'est beau, tes tests sont réussis.
Ton test médical est correct, ton test écrit est correct.
Il dit, on aurait une date pour toi.
Il dit, tu partirais le 3 octobre 2000.
Je lui ai dit, c'est beau.
Ça donnait comme un couple de mois,
avant de partir.
Fait que moi, je reviens chez nous.
Elle dit, comment ça a été?
Je dis, toi, il faut que je te parle.
Fait qu'elle dit, qu'est-ce qu'il y a?
Elle ne peut pas te faire reculer, là.
Tout est fait, là.
Bien, j'aurais pu te choquer,
mais là, moi, dans ma tête, à moi, c'est fini.
Fait que là, je dis, écoute,
je dis, le 3 octobre, je m'en vais à Saint-Jean,
je me suis enrôlé dans l'armée.
Fait que le moment de silence.
Au début,
elle a comme voulu faire une petite crisette, là,
tu sais, ça se passera pas de même, puis là, moi,
je vais crisser mon camp chez ma mère, puis tu t'organiseras,
puis moi, j'ai dit, regarde, moi,
c'est sûr que je vais pas
passer ma vie à l'usine pour te faire
plaisir, puis que dans 10 ans, tu crisses ton camp parce que j'étais un esti de perdant, puis que j' ne vais pas passer ma vie à l'usine pour te faire plaisir.
Puis que dans 10 ans, tu crisses ton camp parce que j'étais un esthète perdant
puis que je n'ai fait rien de ma vie pour te garder.
Non, ça ne marche pas de même.
Bravo à 19 ans d'avoir...
Bien, je n'avais pas le choix.
Non, non, mais Chris...
Tu sais, moi, je voyais mon frère qui bûchait.
Je pense qu'il avait déjà sa première maison.
Tu sais, moi, j'avais...
Sweet, fuck all, là.
J'avais une minoune qui tombait en ruine la fin de semaine. Je travaillais sa minoune pour être capable d'aller travailler la semaine. La semaine, oui. Tu sais, ça, j'avais sweet, fuck all, là. J'avais une minoune qui tombait en ruine la fin de semaine.
Je travaillais à sa minoune pour être capable d'aller travailler
la semaine. Tu sais, ça va être correct, là.
Les cadeaux de Noël, les cadeaux de fête, ça dépendait
de toutes les familles. Moi, j'avais rien pour mes enfants.
Tu sais, ils s'habillaient à friperie, là.
J'avais ce struggle-là à cet âge-là,
mais j'avais pas deux kids, tu sais. Fait que j'imagine même pas...
Fait que...
Mais si j'avais pas eu deux kids, j'aurais peut-être pas fait non plus.
Tu comprends? Ouais, ouais, non, j'étais fier.
Parce qu'écoute, c'est les mêmes années que toi je suis deux ans plus jeune que toi
à 17 j'étais en appart
je struggle moi aussi
c'est des astuces à l'air
je me souviens d'avoir changé de job
je me souviens pas à combien
à 12h75
j'étais content parce que je venais de tomber à 12h75
c'est complètement fou moi j'ai gagné 11 piècesais de tomber à 12,75 $. C'est complètement fou.
Moi, j'ai gagné 11,5 $ dans mon top
à l'usine. Il m'a dit, oublie ça,
tu n'auras pas une somme de plus
il y a plusieurs années.
Dans le fond, c'est ça.
Là, je m'enrôle. Il m'a envoyé une liste de cochonneries.
Il faut que tu achètes au Walmart des serviettes,
des ci, des ça. Ma mère est partie.
Ma mère était contente. Elle, en fin de gros,
il se prend en main. Elle était fière.
On est partis. J'ai acheté toutes mes bébelles,
mes affaires.
Là, c'est drôle parce que
quand tu arrives à Saint-Jean, il y a deux manières d'arriver.
Tu peux partir. Ils donnent un point de rendez-vous.
Là, tout le monde prend l'autobus.
On s'en va
à la mégastructure qui est à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Ou tu peux te présenter
à la PAS.
Là, il y a une anecdote là-Richelieu, où tu peux te présenter à la porte. OK?
Puis là, il y a une anecdote là-dessus.
Moi, j'arrive, puis je prends l'autobus.
Puis on arrive tous ensemble.
Demain, ils nous mettent notre stock en tas d'un bord.
Puis là, nous autres de l'autre bord.
Puis là, ça crie.
On ne comprend pas moitié de ce qu'ils veulent.
Puis on dirait quasiment qu'ils font un petit prêt, là.
C'est le chaos, là, ça crie, on comprend pas moitié de ce qu'ils veulent, puis on dirait quasiment qu'ils font du spray, là. C'est le chaos, là, tu sais.
Et puis, moi, je suis comme un peu écarté dans le bâtisse,
fait que là, je me retrouve comme isolé tout seul.
Puis là, je retrouve mon spot, mais tout le monde est déjà en rang,
tout le monde est déjà en rang, tout le monde se fait crier après.
Puis là, moi, j'arrive, puis il y a un instructeur, là,
c'était une brute sanguinaire, ça avait pas d'allure.
Il m'a marqué, mais, tu sais, lui, c'était'était un vrai soldat. Le gars, il a fait ça toute sa vie.
Il en mange, il aime ça. C'est un membre du 22e régiment. Moi, je m'en allais blinder
parce qu'au recrut, on est tous mélangés. Tous les métiers, c'est un melting pot.
On apprend toutes les mêmes affaires au recrut. Après ça, on est dispatchés vers
nos cours de métier. Il me dit « il me dit, t'es qui, toi?
Fait que je dis, moi, je m'appelle Tremblay.
Il me dit, c'est Tremblay, caporal-chef.
Fait que là, je dis, Tremblay, caporal-chef.
Il me dit, ah ouais, le bleu est, saute dans la tarte.
Bien là, je le sais que ça va.
Je suis toasté, il m'a spoté tout de suite.
Tu sais, jour 1, il a mon nom, lui, là.
Puis là, en même temps, il y a un gars qui rentre.
Puis là, lui, c'est le dernier arrivé,
mais lui, il a décidé qu'il se présentait à la porte. Puis là, en même temps, il y a un gars qui rentre. Puis là, lui, c'est le dernier arrivé, mais lui, il a décidé qu'il se présentait
à la porte. Puis là, ses parents
sont avec lui.
La madame, là,
elle pleure, puis le monsieur, lui,
il rit.
Fait que tu vois que
le petit gars, lui, là,
c'est le bébé à maman, puis le bonhomme,
il n'est plus capable de le sentir, là.
Fait que là, il embarque dans le rang, puis là, l'instructeur, il dit, c'est votre fils, ça, madame? bonhomme n'est plus capable de le sentir. Il embarque dans le rang.
L'instructeur dit, c'est votre fils, ça, madame?
La madame a dit, oui.
Oui, c'est mon bébé.
Il dit, n'inquiétez-vous pas.
On va te se taper.
Vous allez le revoir dans deux semaines.
On va le casser.
Le bonhomme, il rit.
Il a zéro inquiétude.
Bye!
C'était tabarnak.
Mot que j'imagine n'est plus utilisé dans l'armée aujourd'hui.
Non, non, non.
Je suis assez sceptique.
Ça y est, le fifeux, ta pète, homo,
c'était tout, ça y est, l'autos.
Puis pourtant, il y en avait un sur mon cou
qui est homosexuel, puis on le savait.
Il n'a jamais fait de crise de bacon pour ça, lui-là.
Parce que, moi, t'as dit,
j'ai connu des homosexuels
bien moins tapettes que bien des hétéros.
Tu comprends?
Il y a bien des bits d'humour qui ont été faits là-dessus.
Justement, sur le terme.
J'en connais au moins deux bits
d'humour qui ont été faits.
Moi, j'en ai vu live.
Les recrues, ça somme
tout bien passé.
C'est difficile.
Pour mettre le monde en contexte
on vous aujourd'hui on veut ou à non le cachet pas que le juste une donnée des 160 et 10 livres
des roches d'un poche le grand mince j'étais pas je bouge pas grand mais oui quand je suis rentré
j'étais quand même un peu gros mais quand je sort suis sorti, tu le mettais au soleil, tu voyais le cœur battre.
Oui, tu étais sec.
Oui, j'étais sec.
Parce que là-bas, tu manges très bien,
c'est juste que tu n'as pas le temps de manger.
Tout a l'air délicieux,
c'est juste que tu n'as pas le temps de l'avaler.
Tu arrives, ils vont te mettre en rang
avant de rentrer à la cuisine.
Ils vont te dire, OK, il a été 27,
on se retrouve ici, tu es 38. Tu as 10 minutes de rentrer à la cuisine. Ils vont dire, OK, il a été 27, on se retrouve ici, t'es 38.
T'as 10 minutes pour rentrer.
Faire le line-up, remplir ton cabaret
d'à peu près tout ce que tu vois,
tasser. 34 bouchées.
T'enferouer ça,
aller dropper ton cabaret, puis te reformer en rang.
T'arrives pas en retard, parce que si t'arrives en retard,
là, tu décales tout l'horaire de tout le monde.
Fait que tout se fait plus vite.
On court plus. Tu comprends? Puis c'est le dernier, puis çaire de tout le monde. Fait que tout se fait plus vite. On court plus.
Tu comprends?
Puis c'est le dernier, puis ça arrive, tout le monde taillit.
Puis lui, le caporal-chef, sa journée finit à 4h30.
Pareil.
Fait que tu vas juste plus courir
pour rattraper tout le temps, tout le temps.
Ils vont couper ton break.
Il va pas couper quelque chose dans sa journée.
Le line-up, il est là. On fait toute la line-up, puis ça finit à 4h30.
C'est vrai ça.
Le but, c'est de
casser le monde. Le but, c'est de
sens d'urgence, premièrement. C'est d'apprendre
les priorités, le sens d'urgence.
Ça, c'est le plus important. Parce que là,
ce qui compte, c'est l'équipe.
Il n'y a plus juste toi.
L'individu n'existe plus en réalité.
Tu comprends?
Moi, j'ai entendu souvent
pendant ma carrière
ou même après, des gars
qui disaient « Moi, j'irais crier ça dans ma »
et ils m'avaient crié après.
Peut-être que tu l'aurais torché.
Sauf que tous tes chums
auraient payé après.
Tu comprends? Parce que si tu fais le cave,
toi, il ne va pas te punir juste toi.
Il va dire « Regars, à cause de votre
cabochon de chum, en fin de semaine,
tout le monde reste ici. Moi, je m'en vais
jouer au golf. Salut les caves!»
J'ai déjà entendu, puis je connais des gens
qui l'ont fait aussi, puis j'ai entendu
des cas justement que la personne
qui aurait dû être punie, elle, elle l'est pas,
puis tout le monde l'est.
Tu sais, souvent, ils donnent des privilèges.
Ah, tu veux? OK, parfait. Gars, toi, vas-y. Tout le monde va rester ici. Mais toi, tu l'est. Tu es souvent dans des privilèges. Oui, mais oui. Tu veux? OK, parfait.
Regarde, toi, vas-y.
Tout le monde va rester ça.
Mais toi, tu l'as,
tu as fait ça même.
Justement,
pour que le monde se fasse.
Ils peuvent pousser
la recette assez loin.
C'est ça.
Ils peuvent mettre
les épices qui vont
dans la recette.
Vraiment, pour démontrer
que l'équipe,
quand tu commences à dire,
tu as beau dire
que tu t'en calisses,
quand il y en a 30,
tu viens avec 30 gars
et il y en a 29 sur 30
qui taillent.
C'est vrai ça. Ça devient moins bien. Tu commences à être lourd en esti. C'est parce qu'à un moment donné, tu vis avec 30 gars, puis il y en a 29 sur 30 qui taillent. C'est vrai ça.
Là, ça devient moins plaisant.
Ça commence à être lourd en esti.
C'est parce qu'à un moment donné,
tu vas te faire réveiller à la nuit.
Tu vas te faire écoeurer, toi aussi.
Tu peux te faire achaler par tes chums.
En même temps, ça t'a préparé
à vivre en communauté avec des règles.
Oui, honnêtement,
si on veut ramener ça à la prison,
on va en parler plus tard.
La résilience, moi, c'est ça qui m'a
sauvé. Parce que moi, comme je te disais
au début, j'étais un gars de bois, j'étais un gars qui aimait
aller en forêt, j'étais un gars qui aimait faire du catrouille, aller à la chasse.
Là, je chasse plus parce que j'ai plus le droit de rien avoir.
Je n'ai pas le droit d'avoir un couteau à steak.
C'est rien pour dire que
quand je suis rentré en prison,
la première semaine, j'ai trouvé ça
pénible, mais à un moment donné,
le réflexe du soldat embarque.
Moi, je faisais mon lit au carré.
Je lavais ma cellule à quatre pattes.
Ce que tu as vécu dans l'armée, dans le fond,
a facilité ton temps.
On va venir là-dessus après l'armée.
Parce que je trouvais ça...
C'est un peu la raison pour laquelle je t'ai fait venir.
Oui, il y a ton histoire, mais je trouvais ça hot d'avoir
un gars qui a fait l'armée,
qui a été droit toute sa vie.
On voit, il venait, comme je disais, mais c'est
à ta sortie de l'armée que ça
a un peu basculé.
Une fois,
recrut,
comme tu as fait
l'armée, tu es retraité de l'armée.
Moi, je suis retraité. Moi, dans le fond, j'ai été déclaré
invalide en 2012
quand je suis revenu d'Afghanistan.
Moi, j'ai parti en Afghanistan.
C'est ça, là, on va...
Je veux juste te dire, quand j'ai pris ma retraite, dans le fond,
j'ai pris ma retraite en 2015, mais j'ai été
déclaré invalide en 2012.
Il s'est suivi une procédure
avant ma libération. J'ai été libéré
pour raison, dans le fond, médicale. C'est ça, c'est suivi une procédure avant ma libération j'ai été libéré pour raison dans le fond médical
c'est ça, c'est que je voulais mettre en point
que c'est ça, t'es pas juste enrôlé
t'as été membre actif de l'armée canadienne
moi j'ai fait 15 ans dans l'armée
c'est ça exactement, fait que t'as passé
l'étape des recrues, mais il se passe quoi
mettons pour un gars qui est dans l'armée
là oui il y a eu l'Afghanistan mais t'es pas parti
non non non, ben non
autant le milieu carcéral,
j'aime ça, mais ça, c'est quelque chose
qu'on entend très peu parler aussi.
Je trouve ça intéressant d'aller toucher les deux angles.
L'armée, c'est un métier
exactement comme tous les autres.
C'est 50 % du temps.
OK.
Tu rentres le matin.
C'est sûr que le matin, ça commençait avec une course.
On allait faire une course de 6,5 kilomètres.
Est-ce que tout le monde devrait faire ça en se levant le matin?
Honnêtement, on mange tellement de cochonneries
et on boit tellement de cochonneries que si je n'avais pas fait ça,
je serais mort bien longtemps.
La course du matin, ça replace son âme.
Le matin,
tu rentres,
tu vas faire ta course en escadron ou en troupe avec ta gang de chums.
L'escadron, c'est plus large
dans le fond. C'est un plus grand groupe.
Généralement, tu es avec ta troupe
ou ta section, ta petite clique à toi.
Tes vrais frères que tu côtoies
tous les jours.
C'est vraiment tes bodés.
C'est avec eux autres que tu ris,
que tu souffres, que tu fais
tous les temps. C'est eux autres tout le temps.
C'est comme un club, mettons.
Oui, c'est un peu un club.
Sauf qu'il y a vraiment un papa.
Le papa, lui,
c'est lui le boss. Lui, il est là pour dire
à ses hommes quoi faire. Il est là aussi pour les protéger
des autres en haut. Quand ça pousse
trop fort, lui, il regarde et dit « Oh, elle est au feu.
Mes gars, ils ont besoin
d'un break. Mes gars, ils n'ont pas ce qu'il faut.
Mes gars, ils ne sont pas prêts.
Il manque d'équipement. » Il va gérer
la mission
de ce qui rentre pour ses hommes.
Parce que s'il prend tout,
parce qu'il pense que c'est bon pour lui,
mais qu'en arrière, on ne produit pas, au bout du compte,
c'est lui qui est un imbécile.
C'est tellement hiérarchique.
C'est ultra hiérarchique.
À partir du moment où tu mets un pied dans la boîte,
tu apprends que quand tu es recrut,
le gars qui a un chevron de soldat,
tu le respectes parce que ça fait trois ans qu'il est là.
Quand tu as ton chevron de soldat,
le gars qui est caporal,
tu vas le respecter parce que ça fait plus longtemps que toi qu'il est là. Quand t'as ton chevron de soldat, bien, le gars qui est caporal, bien, tu vas le respecter parce que
ça fait plus longtemps que toi qu'il est là. Puis ainsi de suite,
quand t'arrives à caporal-chef, là, c'est le premier échelon
de leadership. Là, lui, c'est
lui qui va...
Il n'a pas des grosses jobs de leadership,
mais il est là pour ses chums,
tu sais. Puis le sergent, bien, là, lui, il est pris
entre l'arbre puis l'écorce. Lui,
il y a l'adjudant puis
l'officier de trouppe qui va mettre la pression.
Puis là, lui, il faut qu'il décide
à qui il va relâcher la pression.
Il va choisir qui va faire la job.
Ça, des fois, c'est plus touché pour eux autres.
Moi, je ne me suis pas rendu là.
Moi, j'ai pris ma retraite comme caporal-chef.
Puis c'était quoi ta job?
Moi, j'ai commencé comme...
Quand tu commences au blindé,
normalement, tu commences comme chauffeur.
Fait que chauffeur de tank. Dans le métier au blindé, normalement, tu commences comme chauffeur. Fait que chauffeur de tank.
Dans le métier de blindé,
il y a plusieurs véhicules blindés.
Ça peut être un homme-vie, mettons.
Non, on n'a pas d'homme-vie.
Nous autres, ça commence, mettons,
ça va du petit véhicule de transport de matériel
à aller jusqu'au char d'assaut,
qu'on voit le vrai char d'assaut.
Ce qu'on appelle un char, en réalité,
c'est un char de combat.
Ça a des tracks, ça a un gros...
Un canon.
Un armement principal imposant.
Puis là, après ça, autour de tout,
tu vois le véhicule blindé léger
qui va surtout être utilisé pour la reconnaissance,
qu'on envoie en avant,
trouver l'ennemi, l'objectif,
établir où les points de passage.
Puis après ça,
tu as les véhicules de transport,
réapprovisionnement, toutes ces affaires-là,
les cuisines, les cooks, tout le monde suit.
Quand j'ai commencé,
moi, j'ai commencé comme chauffeur Léopard.
Ils m'ont envoyé directement ces chars.
Moi, j'avais mon permis de conduire
classe 5, mais c'était à peu près tout.
Ils m'ont envoyé sur le cours.
Puis là, j'ai appris à conduire un char d'assaut.
Ça, ça a été la plus belle partie
de mon métier.
Une des plus belles parties de mon métier.
J'adorais ça. C'est énormément de travail.
Contrairement à ce que le monde peut penser,
tu n'embarques pas là-dedans et tu passes à travers les maisons.
Il y a de la maintenance à faire.
Il y a de la mécanique. C'est briseux.
Si tu n'as pas chauffé ça,
tu vas le péter tout de suite. Si tu n'as pas chauffé ça, tu vas le péter tout de suite.
Si tu n'as pas chauffé ça,
c'est sûr que tu vas être plus enclin
à briser le véhicule,
puis tu vas brasser ton monde sans bon sens.
Le monde pense que tu roules avec ça,
puis c'est comme un nuage.
Oui, il y a une bonne suspension,
mais il faut que le chauffeur soit capable
de lire le terrain et d'utiliser
le meilleur point de passage possible
pour le moins possible que ça brasse.
Parce que le gun, lui, il bouge pas.
Le gun, lui, tu peux passer,
tu peux rouler haut, en bas, haut, en bas, côté, côté.
Le gun, lui, s'il vise de quoi,
tu peux mettre un bock de bière sur le canon,
il n'envastera pas une goutte.
Ça, c'est incroyable.
Puis moi, j'ai commencé ma carrière là.
Et puis après ça, j'ai été envoyé en reconnaissance d'un escadron de reconnaissance. Là, j'ai changé derière là. Et puis, après ça, j'ai été envoyé en reconnaissance
d'un escadron de reconnaissance.
Là, j'ai changé de type de véhicule, si on veut.
Puis la mission a changé aussi.
La mission a évolué. Là, c'était beaucoup plus
physique, plus à pied.
Mais tu...
Mais t'es pas parti, là, encore.
Non, moi, je suis parti.
Mais tu fais quoi? Je veux dire, tu chauffes des chambres,
mais où, quand, comment, je suis parti. à cause de ça, à cause de ça. Ça, c'est un T-85 russe. Ça, c'est un T-72 russe.
Ou ça, c'est un type chinois.
On a beaucoup de formations là-dessus
pour être capable d'identifier l'ennemi sur le terrain
pour éviter le « blue on blue ».
Pour que ça devienne un automatisme.
Tu vois un bout de canon tout de suite.
Tu vois un bout de véhicule.
Tu es capable de reconnaître un véhicule
beaucoup plus facilement, beaucoup plus rapidement
pour éviter le « blue on blue » qu'on appelle,
de tirer sur une cible à mi,
un chum.
Après ça, il y a beaucoup d'exercices physiques.
C'est sûr que c'est physique.
Il y a des marches à cadeau,
des patrouilles à pied. On va pratiquer des patrouilles à pied.
Mais tu es payé pour faire ça.
Oui, tu es payé pour faire ça. C'est ta job.
On le ménage à tous les jours
de la bâtisse, c'est nettoyé, speak and span. Toi, c'est quoi? C'est du lundi au vendénage à tous les jours de la bâtisse,
c'est nettoyé, speak and span.
Toi, c'est quoi?
Du lundi au vendredi, tu es sur la base?
Normalement, quand tu es en garnison,
c'est lundi au vendredi, tu es sur la base.
Du lundi, nous autres, au 12e,
moi, j'étais au 12e régiment blindé du Canada
à Valcartier quand j'ai commencé de 2000 à 2003.
La routine, dans le fond,
c'était on commençait à 7h45
et on finissait à 4h15.
Toi, tu étais à Valcartcartier j'ai commencé à Valcartier
ta femme pendant 2000-2003
tes filles sont
tout le long de ta formation
de base et de métier
ta famille est pas avec toi
t'as tes fins de semaine off
t'as certaines fins de semaine off
les fériés, les congés, Noël, tout ça
tu peux revenir chez vous pendant des bonnes périodes.
C'est du 2, c'est du 3 semaines,
des fois un mois. Ça vaut la peine.
Puis ça, t'es payé.
Quand t'es militant, t'es payé à l'année.
Fait que t'es pas payé à l'heure, t'es pas payé à la semaine.
Les autres, c'est une solde annuelle
qu'ils vont diviser en temps de paye.
Deux fois par mois, le 15 à le 30, tu reçois ça.
That's it, that's all.
Ma conjointe, moi, puis mes enfants,
ils ont suivi quand j'ai eu gradué.
Parce qu'ils vont pas déménager de ta famille,
puis là, t'échoues ton cours.
Là, il faut qu'ils déménagent de ta famille.
Puis ils payent tout le déménagement.
Fait que les frais, le rebranchement,
les ci, les ça, ils payent tout.
Donc, on n'est pas dans un podcast
pro-enroulement, là, je veux dire.
Non, non veux dire.
C'est pas que le monde pense ça. À l'école.
Non, non, non, mais c'est juste parce qu'on en parle,
parce que moi, je trouve ça intéressant,
ton cheminement.
Moi, ça me fait plaisir d'en parler.
Non, non, non, mais c'est juste pas que le monde
n'est pas comme « Allez, allez! »
C'est pas ça le plan.
Quand j'ai gradué de mon cours de métier,
ma conjointe a déménagé dans des PMQ
parce que c'est à la base, il y a des logements familiaux pour les familles. C'est des logements
sur deux étages. C'est vieux comme job, mais ce n'est pas cher. Tu es proche de la job, il y a un
parc à côté, un centre de la famille, une épicerie. C'est le fun. J'ai eu beaucoup d'élèves à mon
école primaire à base militaire de Saint-Hubert. Les gens venaient...
On avait beaucoup d'enfants de militaires
à mon école à cause de ça.
Fait que c'est ça.
Puis il y a des écoles sur la base, justement.
Ça, c'est l'avantage aussi.
Les enfants, ils vont à l'école française ou anglaise.
Puis vu que t'es militaire, même si t'es francophone,
tu peux envoyer tes enfants à l'école anglaise
parce que t'es appelé à voyager à travers le pays.
À travers le Canada.
Si tu veux que tes enfants aillent à l'école anglaise, moi, je leses appelé à voyager à travers le pays. À travers le Canada, oui. Si tu veux que tes enfants aient l'école
anglaise, moi, je les ai envoyés
à l'école française.
Puis, c'est ça. Moi, j'ai fait ça, c'est
cinq jours semaine, du lundi au vendredi,
mais le jeudi après-midi, c'est à sport.
On allait au gymnase, puis là, on joue
au hockey, au deck hockey. Il y a du hockey
sur glace, il y a du tennis, badminton,
à peu près tout. Musculation.
Je vais te fast-forwarder
ça un peu parce que là, tu as dit
quand est-ce que tu as été envoyé?
En 2005, en 2003,
en 2003, en fait,
il y a eu un... il manquait
d'hommes dans un régiment
anglophone qui est le
Royal Canadian Dragoons, qui est un des
plus vieux, à ma connaissance, régiment
blindé au Canada. C'est une institution.
Le colonel honoraire
de ce régiment-là,
c'est le prince Charles.
C'est vraiment un vieux
régiment avec des grosses traditions. Puis les autres,
ils étaient en pénurie d'hommes. C'était à Petawawa, en Ontario.
Puis moi, je m'étais pogné
un peu avec un boss. J'avais fait
de l'attitude, puis il ne m'aimait pas.
Quand il a eu la chance, il a pogné une liste de noms. Il a vu mon nom. Il m'attitude, puis il ne m'aimait pas. Quand il a eu la chance,
il a pris une liste de noms, il a vu mon nom,
il m'a chipé. Mais il m'a chipé moins,
puis dix autres francophones, dans le fond,
tous les tannants que le régiment ne voulait plus,
ils les ont envoyés chez les Anglais.
Nous autres, on est arrivés là.
C'était comme...
Les Gaulois, quand ils arrivent chez les Romains,
c'est-tu qu'on a brassé de la merde?
Ça ne va pas d'ailleurs. On ne parlait pas un mot anglais.
Moi, je ne parlais pas un mot anglais.
Quand il me mettait ses chiffres radio,
je me demandais en est-il, c'était qui Roger au début.
C'est un jeu.
Ce ne sont pas des jokes.
À un moment donné, j'essayais d'écrire en anglais.
Je ne comprenais rien.
À un moment donné, mon boss dit, qu'est-ce qui se passe?
Je ne sais pas, c'est qui Roger. Il n'arrête pas de le répéter.
Mon boss a fallu qu'il me
mette de côté, là, j'ai suivi des petits cours à temps
partiel, tout ça, mais on était toute une gang
de francophones, mais t'sais, ça a pris, honnêtement,
là, avec beaucoup de mal de tête,
trois mois, là, j'étais bilingue.
Ouais, non, c'est ça, t'es en immersion.
Y'a personne qui fait l'effort de dire un mot
en français. Personne.
Mais, après que tu parles
anglais, oh, là, y'en a un qui parle français, oh, y'en a un qui va te parler en français, oh, pis l'autre, il sait quelques mots de français. Personne. Mais après que tu parles anglais, oh, là, il y en a un qui parle français.
Oh, il y en a un qui va te parler en français.
Oh, l'autre, il sait quelques mots de français.
Mais tant que t'es pas bilingue,
parce que c'est pas t'aider.
S'ils t'entretiennent dans le français,
ils vont pas t'aider. Puis vu que t'es minoritaire,
bien, contrairement avec
le quartier où les francophones, on est majoritaire,
quand il y a un anglais qui arrive, bien,
il se fait servir la même recette.
C'est la même sauce. Lui, personne n'y parle en Anglais.
Il faut qu'il apprenne la job.
Puis tout le monde va parler en français
pour les ordres de mission, pour les tâches, les listes,
et ça. Bien, c'est la même chose en Anglais.
Tout le monde parle en Anglais. Fait que là, toi, t'apprends.
Puis à un moment donné, bien là, il y en a qui vont développer
plus de facilité à communiquer avec toi en français.
Mais au début, c'est qu'en Anglais.
Lui, il s'est demandé c'était qui, 10-4?
Oui, nous autres, on va dire reçu.
Fait que c'est ça.
Puis là, en 2005,
je suis au transport, moi, je m'en voyais au transport,
je chauffais le truck à fioul.
J'étais bien, j'avais la paix, mon gars.
Petit job panard, les gars, ils m'appelaient,
j'allais fiouler les trucks dans le bois, je revenais à la base.
Je lavais mon truck, la fête à ketchup.
Mais là, un moment donné, il manquait quelqu'un.
Il y avait une fille qui avait été déployée
sur une mission à Kaboul.
Ils sont partis le contingent,
tout l'escadron complet de reconnaissance.
Puis elle a développé un problème de sommeil.
Elle s'endormait partout.
C'est assez problématique quand t'es chauffeur.
Là, ils sont venus me voir.
Ça a donné de même.
Ils m'ont dit, il y a un spot qui se libère. T'aimerais-tu y aller? »
J'ai dit « Certain. » Je ponde le téléphone.
Le Jean-Maître, le boss de la compagnie de l'escadron,
il me donne son téléphone. Il dit « Appelle ta femme. »
J'appelle ma femme. Je dis « Je partirai. Je m'en irai en Afghanistan.
Je pars cinq mois. »
Elle dit « Pas de trouble. » Je raccroche.
C'est quand même pas peu pour une fille qui ne voulait même pas que tu t'enrôles.
La brique a été installée.
D'un, je gagnais plus cher.
De deux, j'étais quasiment plus souvent à la maison.
De deux, on était mieux logés,
on était mieux traités.
Ben oui, ben oui.
Elle voyait juste les bienfaits de ça.
Tu vas aller chez le dentiste, ça coûte des pinottes.
Il y avait beaucoup d'avantages.
Ça, elle a vu le bond de ça au début.
Là, je suis parti en 2005.
Là, je suis arrivé à Kaboul,
mais moi, j'ai zéro formation.
Je n'ai pas fait tout l'entraînement avant,
par rapport à la mission, la tâche,
ce qui nous attend.
Parce qu'avant de te déployer... Ça dure un an.
Avant de partir, tu es un an en formation.
Les mines, les explosifs, les premiers soins,
ce qui nous attend là-bas
comment réagir
A, B, C, D
quelques mots j'imagine aussi dans la langue
non parce qu'on a des traducteurs
on a des interprètes tout le temps partout là-bas
qu'on engage, c'est des locaux
qui parlent la langue, qui parlent anglais ou qui parlent français
selon, nous autres c'est toujours en anglais
la plupart du temps
et puis eux autres ils traduisent pour nous autres on est entraînant avec nous autres partout chaque'est toujours en anglais la plupart du temps. Et puis, eux autres, ils traduisent pour nous autres.
On entraîne avec nous autres partout.
Chaque troupe en a un.
On entraîne l'interprète.
Moi, je suis arrivé là-bas.
Je prends l'avion. Moi, je n'ai jamais sorti
du pays. Moi, j'étais un petit gars
de Saint-Constant. J'ai grandi en campagne.
Dans le temps de Saint-Constant, c'était la campagne.
Je n'ai
jamais pris l'avion de ma vie.
Là, j'embarque. Je meai jamais pris l'avion de ma vie. Là, si j'embarque,
je me tape 16 heures d'avion
pour m'en aller
en Afghanistan, 16 000 kilomètres de chez nous.
Pour moi,
c'est le summum.
J'étais excité. C'est l'aventure.
C'est l'apogée de ma vie,
dans le fond. C'est le top du top.
Puis,
les gars ont été corrects parce que vu que j'étais remplacé,
il n'y avait pas un chat dans le...
Parce que j'ai pris un avion de ligne,
après ça, j'ai pris un avion militaire.
Puis, à la fin, on partait d'un
camp aux Émirats arabes unis
pour se rendre en Afghanistan
qui était à Bagram, la base
de Bagram, qui était une ancienne base qui avait été
occupée par les Soviétiques à l'époque.
Puis là, de là, c'est un avion plus cargo.
On appelle ça un Hercule, un propeller.
Puis il y a moins l'équipage, puis deux jeeps dans l'avion.
Fait que, tu sais, le low master, le gars qui s'occupe d'accrocher le stock,
puis de voir que tout est sécuritaire dans l'avion,
j'ai dit, j'ai jamais pris l'avion. Je trippe.
Il dit, viens dans moi tout à l'heure.
C'était un crew francophone.
Il dit, viens dans moi tout à l'heure.
Je te calle. Tu vas monter dans les cockpits.
Je dis, genre, sérieux?
Il dit, pas de trouble. Je vais m'asseyer.
Je m'attache. Je fais une sieste.
C'est long. Il a 4-5 heures d'avion.
Je finis par m'endormir.
C'est entre les Émirats arabes unis
et Kaboul.
C'est ça qui est 4 heures.
Sinon, c'est bien plus long que ça.
Cette partie-là, c'est en avion,
mais lui, il ne me le dit pas.
Il y a une partie qui est un vol tactique.
Ils vont faire des manœuvres d'évitement
entre les montagnes parce qu'il y a un danger
d'être engagé par des roquettes
par les talibans.
Il me fait signe, il me dit,
« Hey, viens t'enlever. » Fait que là, je me déterre, je m'en viens,
il m'assied dans le siège en haut.
Puis le gars qui m'a donné son siège,
lui, il se met de bout.
Les deux, il y a pilote, copilote.
Puis lui, il est de bout avec son sandwich aux oeufs dégueulasses.
Puis là, moi, je m'attache.
Puis là, un moment donné, ça commence, toi.
Il plante, mon gars. Puis l'avion redescend de même.
Pis là, moi je vois la montagne s'en venir dans ma tête à moi, je dis « Qu'est-ce, on va mourir? »
Pis là, quand je le regarde, lui, qui mange sa sandwich de bout, je comprends qu'il rit de moi.
Fait que là, moi je décide que j'aurai pas peur.
Mais moi, je monte sur une chaise, là, pis j'ai le vertige.
« Asti, ça a tout pris mon change.
Quand j'ai débarqué de l'avion, j'étais vert et d'épi.
Plus jamais, tabarnak, tu m'assieras plus jamais là-dedans.
Mais ça a été toute une expérience.
Puis là, Kaboul, c'est comme plusieurs, là, j'ai pas le chiffre,
mais c'est plusieurs mètres d'altitude.
Mais moi, personne m'a rien dit, là.
Moi, on débarque direct sur le camp, sur le camp Julien, à Kaboul. C'est beau, il y a des montagnes, je débarque du truck. Puis là, il me dit « t'attends, t'es par là-bas ». Je pèse mes deux baraques-boxes. Pas de trouble, mais là, j'ai mon sac à dos, mon baraque-boxe, mon arme, tout mon kit. J'ai à peu près 250 livres de stock avec mes boîtes. je fais 10 pieds. Le souffle court. Hé, les poings, mon gars, à genoux de même.
Ça a pris, ça prend à peu près 10 jours,
t'as adopté à ça.
L'atmosphère, il y a moins d'oxygène.
Ben oui.
Puis moi, tout ce que j'avais vu de l'Afghanistan,
c'était Rambo 3.
Il fait chaud, puis c'est le désert.
Non, non, OK, c'est l'hiver, puis il fait frais.
Fait qu'il y a de la neige, puis il fait frais.
Ah oui, il fait frais tout le temps, pas ça. Fait que, à ce titre-là, j'ai fini par trouver ma gang, ma, OK, c'est l'hiver, puis il fait frais. Fait qu'il y a de la neige, puis il fait frais. Ah oui, il fait frais tout le temps, pas ça.
Fait que, je suis là, j'ai fini par trouver ma gang,
ma tante, puis je me suis installé.
Puis là, j'ai fait cinq mois.
J'ai été chauffeur, puis j'ai été opérateur
de système de surveillance de renseignement.
Surveillance, pardon.
Ça a bien été?
On s'est fait tirer des roquettes plusieurs fois,
mais jamais de tir direct.
Jamais engagé direct.
Kaboul, c'était plus tranquille.
C'est plus au nord, au sud, kaboulant.
Ça fait que c'est quand dehors que ça a commencé à brosser
par rapport aux contingents de l'OTAN,
un an ou deux après.
Mais quand tu dis que tu as pris ta retraite,
c'est parce que tu y es retourné
et puis il s'est passé d'autres événements?
Moi, je suis retourné en 2009.
Moi, j'ai été ramené vers le quartier
puis j'ai été redéployé en 2009
comme spécialiste du renseignement.
OK.
Là, moi, j'étais...
Ma job, c'était d'interroger les prisonniers
puis de faire de la collation de renseignements
sur le terrain.
Savoir la voie d'approche probable de l'ennemi,
la voie d'échappement de l'ennemi,
par où on pouvait se faire attaquer.
J'imagine que tu ne peux pas
rentrer dans les détails.
Non, vraiment pas.
Quand tu poses des questions aux prisonniers,
tu n'es pas au canne.
Je pense qu'on entend beaucoup de choses.
C'est sûr que
ce n'est pas
comme on voit dans les films
non non c'est ça
il n'y a pas une serviette sur la tête à y verser de l'eau pour qu'il parle
ben tu sais non
ok
j'avais peur que tu me dises
ben je peux pas trop en parler
aujourd'hui le podcast est aussi une présentation
des encans en ligne
la belle et la bête
ça ça se passe sur Facebook
tu vas sur leur page Facebook,
ils annoncent à l'avance,
deux, trois fois par semaine,
ils font des encas en ligne.
À peu près tout ce que tu peux trouver sur Amazon,
ils l'ont.
Que ce soit des vêtements,
de l'électronique,
des meubles,
des petits électroménagers,
name it.
Des fois, tu peux même faire des demandes spéciales
avec tous leurs contacts.
Ils peuvent te trouver à peu près tout ce que tu veux.
Mais environ à 50 % du prix, ça vaut vraiment la peine. même faire des demandes spéciales avec tous leurs contacts. Ils peuvent te trouver à peu près tout ce que tu veux, mais environ
à 50 % du prix. Ça vaut
vraiment la peine.
Leur page Facebook est juste là, dans le bas
de l'écran. Sinon, sur YouTube,
description de la vidéo, tous les liens de
tous nos commanditaires sont là. Tu as un clic, tu vas
être sur leur page.
C'est super le fun, c'est super intéressant.
Tu as à peu près n'importe quoi
pour la moitié du prix. Dans la grande région
de Montréal, ils font la livraison
personnalisée. Sinon, ils shippent
à travers le Québec. Les encans,
la belle et la bête.
Moi, j'ai dit ça. C'était le fun.
C'était bien intéressant.
Puis là aussi,
on a eu des requêtes à plusieurs reprises.
Moi, dans le fond, ce qui s'est passé,
moi, j'ai un syndrome de stress post-traumatique
par rapport à la charge de travail, le stress.
Parce que quelqu'un qui va vivre sa journée normale,
toi, tu te lèves le matin, tu as des pics de stress,
tu as des descentes où tu vas revenir à normal.
Mais quand tu arrives en théâtre opérationnel,
aussitôt que tu mets un pied sur le plancher des vaches,
le stress monte dans le piton,
puis il reste là tout le long. Il y en a qui vont encore plus exploser que ça, parce qu'ils vont vivre du contact avec l'ennemi. Ils vont vivre des tirs, ils vont vivre des situations où
ils vont voir des chums blessés, des chums abattus. Moi, j'ai un collègue humoriste qui est en PTSD,
lui, avec la chaleur, parce que lui, il s'est fait pogner. On a vu que ça a pété. Ça a pété
en avant, ça a pété en arrière. Il y a eu le feu.
Lui, il était dans le véhicule
et il y avait le feu de l'autre véhicule
en arrière. Ça fait que c'est devenu très,
très chaud dans son habitacle.
C'est sûr qu'il s'est passé
bien des affaires.
Moi, c'est les roquettes. Un moment donné,
il y en avait beaucoup sur le camp.
Quand tu es en véhicule et que tu roules,
tu as quelque chose pour répondre à ça.
Tu as une idée de où le tir revient.
Tu vas riposter au feu.
Tu vas riposter à l'ennemi.
Moi, je suis sur le camp.
Les autres, ils jouent au bingo.
Ils envoient ça, eux autres,
ou ils pensent qu'ils vont me pogner.
Tu n'as pas vraiment de place.
Tu vas aller te cacher.
Moi, c'est le stress de ça qui a fini par...
Ça peut te tomber sur la reine.
À un moment donné, je n'allais même plus dans le bunker.
Je me disais, de toute façon,
si ça tombe dessus, on va tous crever dans le bunker.
Crever au gym ou crever dans le bunker.
C'est la même astuce patente.
Les gars, des fois, ça arrivait,
ils criaient, « Éric, viens-t'en, viens-t'en.
Fais encore, il me reste 10 minutes. »
Je suis elliptique.
C'est allé jusque-là.
Mais ça fuck le même, justement.
Moi, j'ai perdu le réflexe
de ces affaires-là.
Mettons, je vais avoir...
Il va arriver, exemple, plusieurs années
après, j'étais à la plage avec mon frère,
puis il y a un petit gars
qui rentre dans l'eau,
puis il disparaît.
Il a été trop loin
dans la beach.
Il a drompé. Moi, j'ai comme
fugé. Mon frère, il me regarde.
Il s'est levé, il a décollé.
Il a rentré dans l'eau. Tu es arrivé là
avant les deux lave-gardes. Il a sorti
de l'eau. Moi, j'étais encore assis sur ma
chaise. Moi, j'ai pu ça.
Tu n'as pas le réflexe de...
Ça, ça a lâché. Ce qui fait que je ne suis
extrêmement pas nerveux jamais.
Je ne l'ai plus.
Le stress, je vais le vivre intérieurement.
Ce qui a aidé...
Les symptômes physiques du stress, je ne les ai plus.
Moi, c'est tout. Je n'ai que des symptômes
psychologiques. Je vais faire
de l'anxiété, mais je ne vais pas shaker de la patte.
Tu comprends?
Ce qui a dû t'aider pour là où on s'en va.
Oui, c'est là que ça va.
On va y aller, parce que je veux qu'on rentre.
Ça fait quand même un petit bout.
Je veux qu'on rentre justement dans la raison principale.
Parce que je trouvais vraiment le layer de l'armée super intéressant.
Oui, et si tu as d'autres questions, n'hésite pas.
Là, tu reviens, comme tu as dit, 2012, tu as déclaré.
2015, tu as déclaré. Moi, tu es prêt à te la mettre.
Excuse-moi, je t'ai coupé.
Ta femme, tes enfants?
Moi, on a skippé un petit bout.
Oui, c'est ça.
En 2010, ma conjointe, qui était à la main de mes enfants,
a trouvé l'amour pendant que j'étais parti.
OK.
Qui était un gros risque quand tu pars au long terme.
Oui, ça fait partie de la game.
Puis moi,
si elle était allée,
si elle était partie avec un autre,
tout bat au sable.
Parce qu'on avait vécu des affaires.
On avait expérimenté des affaires.
Je m'en attendais plus ou moins.
Mais ça reste toujours un choc pareil.
Mais là, c'est un soir,
je suis à Gage Town au Nouveau-Brunswick sur un cours.
Je suis mon cours de chat d'équipage. Puis là, j'appelle à la, je suis à Gage Town, au Nouveau-Brunswick, sur un cours, mon cours de chat d'équipage.
Puis là, j'appelle la maison pour sortir pour jaser avec ma famille.
Ça, je m'en vais. Ça fait deux semaines que je suis là.
Ça fait que c'est ma fille qui me répond. Dans le temps, elle avait 9 ans.
9 ans, elle me répond. Et puis, je dis, comment ça va?
Elle me compte sa soirée avec sa soeur, puis tout ça.
Puis ça va bien. Puis là, j'ai eu au moment.
Elle me disait, « Partis au cinéma. » Avec qui?
Elle disait, « Avec son amie. »
Fait que là, moi, je pense à une de ses amies
qu'elle voyait quelques fois,
puis je nomme cette fille-là.
Je dis, « Ah, elle est avec... »
Elle dit, « Non, elle est partie avec lui. »
Là, elle me sort un autre gars.
Mais moi, là, je n'ai jamais entendu parler de ce gars-là.
Je ne l'ai jamais vu de ma vie.
Je ne sais pas c'est qui.
Elle est un plus un fait deux.
Fait que là, moi, je veux tout casser.
Je veux tout arracher dans la chambre.
Le téléphone, il a dit
qu'il en restait pas épais quand j'ai lâché.
Puis là, moi, je veux m'en aller. Mais je peux pas.
Dans l'armée, tu peux pas dire
« Bon, mais regarde, moi, je vais prendre un break.
On se voit lundi. » Non, non, ça marche pas de même.
Fait que là, je vais voir mon boss.
Je lui dis « Écoute, là, j'ai compte l'histoire, mais il dit, écoute,
t'es pas le premier, t'es pas le dernier.
T'es pas spécial.
T'as rien de spécial, là, c'est arrivé pas mal
à tout le monde ici. Puis il dit, si je te
renvoie chez vous, là, la seule affaire que ça va faire,
c'est que je vais avoir un téléphone, la police va t'avoir arrêté
puis tu vas t'en saluer.
Fait qu'il dit, non, tu restes ici, je te donne pas
ta permission. Hé, là, moi, là, je te le dis, là.
Là, je ramasse mes clés, puis je dis,
je crisse mon camp pareil.
J'étais prêt à déserter.
Tout ce que je voulais, c'est m'en aller chez nous.
Puis il arrachait la face à cet enfant de chienne-là.
Parce qu'il avait fait ça chez nous.
Dans ma chambre. Dans ma maison.
Pas à l'hôtel.
Tu sais, s'il avait fait ça à l'hôtel,
tu te dis, moi, je me connais,
puis tous mes chums te diront la même chose.
S'il avait fait ça à l'hôtel y aurait
tant christ mais pas comme ça c'est dans tes couverts pendant que les enfants dans ma côte
et fait que le tél le sas a fait comme ça a pété chacun partie moi j'ai ce genre se séparer à tout
prix et me partir que les enfants mais à moi jamais demandé une salle de pensée alimentaire
pourquoi mais en partie parce que ça va coûter cher et elle savait que n'a jamais demandé une salle de pensée alimentaire. Pourquoi? En partie parce que ça avait coûté cher.
Puis elle le savait.
Elle n'a pas mis plus à paix.
Elle m'a demandé des factures.
Elle m'a donné des factures, j'en ai payé un bout.
On s'est bien organisé là-dessus.
Mais là, mes filles, je les ai vues de moins en moins souvent
par rapport à ma job.
Puis elle, elle a déménagé un petit peu plus loin.
Puis là, il s'était fait des amis.
Il avait changé d'école.
C'est toute la patente.
Tout ça pour dire qu'on t'est rendu
où, là, en 2012?
Bien, 2012, c'est invalide,
mais 2015, retraité.
2015, retraité.
Là, j'ai des lésions neurologiques,
j'ai des problèmes de dos, des lésions neurologiques à la jambe.
Fait que, ce qui fait que j'ai une boiterie, moi.
Puis, j'ai un PTSD, là,
némit, là, long comme un broc.
Bon.
Ça fait que je tombe en pré-retraite, si tu veux, là.
Je suis chez nous, mais je suis plein salaire.
Puis, tu sais, pour tous les petits gars qui nous écoutent, là,
il n'y a pas grand-chose de plus excitant dans la vie
que d'envahir un autre pays.
Quand tu as fait ça, là, après ça,
il n'y a plus grand-chose de tripant.
Quand tu arrives dans un autre pays avec tes chums,
armés jusqu'aux dents, avec tout le pouvoir de feu que tu peux imaginer,
revenez chez vous et pensez que tu vas aller devenir charpentier
et que tu vas trouver ta vie super.
Ça ne marche pas tant de même.
J'ai fait une grosse dépression parce que moi, ma carrière était finie.
Je savais que l'armée, c'était terminé pour moi.
Non seulement l'armée était terminée, mais vu que j'avais été une grosse dépression, parce que moi, ma carrière était finie. Je savais que l'armée, c'était terminé pour moi. Puis non seulement l'armée était terminée,
mais vu que j'avais été déclaré invalide,
tout était terminé. Je pouvais plus rien faire.
J'avais des sauts d'humeur, j'avais un caractère de cochon.
Quel âge à cette époque-là?
Écoute, je suis rentré à 20 ans, 15 ans plus tard, 35 ans.
35 ans.
C'est jeune, non?
Oui, oui.
J'étais encore un bébé à 35 ans.
Fait que là, tu t'ennuies.
Tu prends un coup, tu t'ennuies. Tu prends un coup.
Tu vas aux danseuses.
Nous autres, on avait une institution
dans le temps qui s'appelait
L'Entre-nous.
On allait à L'Entre-nous à Val-Belair.
C'était un petit bar laissé fermé à ce temps-là.
Je me tenais là. Je me suis tenu là un bout.
J'ai reçu de l'argent,
moi, d'ancien combattant,
comme la sac, mettons. C', moi, d'ancien combattant, comme, comment on peut dire,
comme la sac, mettons, là.
C'est une pension d'invalidité, là, pour des invalidités.
Mais, tu sais, ils te donnent ça,
t'es malade comme un chien,
il y a personne qui s'occupe de toi,
tu sais, je suis loin de ma famille.
Là, du jour au lendemain, tu te lèves,
il y a 50-60 000 $ dans le compte.
Tu sais, tout ce que je fais, c'est boire,
je mange pas, je m'entraîne plus,
je parle plus à personne parce que...
Ça, c'est une autre affaire.
Quand tu sors de l'armée,
ceux qui sont encore dans l'armée
n'ont pas le temps de te cajoler
puis de te chachoter.
Eux autres aussi ont leurs problèmes.
Ils ont leur famille puis ils ont leur job.
Ils ont leur gang, c'est ça.
Oui, oui.
En fait, tu sais, à un moment donné,
c'est comme, bien là, arrange-toi un peu d'où de là.
Mais t'as jamais été habitué à t'arranger.
T'as toujours été... Quand t'as levé, quand t'as marché, quand t'as assis, mais t'as jamais été habitué à t'arranger. T'as toujours été quand
t'as levé, quand t'as marché, quand t'as assis, quand t'as mangé, quand t'as dormi.
Fait que là, tu te retrouves un peu, je me suis retrouvé un peu comme tout seul,
laissant à moi-même. Là, j'ai fait une dépression, une grosse dépression. Je me
rappelle qu'un moment donné, j'ai été trois ou quatre jours, là, pas me laver,
pas manger, pas dormir, juste boire. Quand je me suis endormi,
quand j'ai fini par m'endormir, je me suis réveillé, j'étais en bobette dans le garde-robe,
les portes fermées. J'étais complètement déconnecté et c'est un chum qui est venu me
chercher. Je suis allé chercher de l'aide un peu, mais tu veux, mais tu veux pas, puis t'es gêné, puis la honte, puis ça te tente pas, puis moi, je suis capable.
C'est toutes des affaires,
des modes de pensée un peu
ou des modes d'action
qui sont un peu toxiques.
Tu veux, mais tu comprends.
Fait que là, tranquillement, pas vite,
bien là, à force de te tenir dans les bords,
tu rencontres un, puis tu parles avec l'autre.
Moi, je m'étais acheté un Bessic,
donc j'avais un Harley.
J'avais un beau Harley flambant neuf, c'était en 2011.
J'avais acheté ça en 2011,
flambant neuf, quasiment payé cash.
La grosse patente, j'étais content.
Là, tu vas dans les bars, tu rencontres l'autre,
puis tu parles avec l'autre.
« Ah oui, dans l'armée, il y a des gars de bicycle,
puis on fait une ride, puis tu viendras faire un tour. »
Les gars, ils voient bien que tu n'es pas un tata.
Là, c'était tous des militaires.
Mais c'était des militaires
qui étaient tous comme moi.
Ils avaient tous lâché l'armée ou qui étaient en procédure
de lâcher l'armée, puis qu'ils
cherchaient un peu, tu sais.
Pas tous, mais il y en a là-dedans qui se cherchent.
Puis on s'est trouvé là-dedans.
Tu deviens comme une deuxième famille.
– Bien, on pourrait, tu sais,
pour les gens qui le savent pas,
mais pour nommer les Hells Angels,
la fondation des Hells Angels,
entre autres, c'est des gars de l'armée à la base.
Oui, à la base, oui.
Après la Deuxième Guerre,
c'est des gars qui n'arrivaient pas à fêter dans la société.
Ils se sont massachetés des motos.
Au début, c'était ça.
C'était une gang de motos un peu marginale.
Des gars qui ont eu de la misère à se réinsérer.
C'était un peu...
Ça n'a pas super bien évolué.
Je ne parle pas des Hells, je parle
de l'armée. Parce que si tu remarques qu'aujourd'hui,
Chris, en 2011,
tu tombes exactement dans le même pattern
que ces gars-là.
Je ne veux pas mettre tout le monde dans le même sac.
Parce qu'il y en a beaucoup. J'en ai des gars
avec qui j'ai servi pendant longtemps.
Il y en a qui ont servi 34 ans.
Ils ont pris leur retraite.
Ils ont placé leur argent.
Aujourd'hui, ça va bien.
Ils ont des terrains dans le sud.
Comme je te dis, j'en connais un.
Il est humoriste.
Ça va super bien.
Moi, ça n'a pas été ça partout.
Moi, j'ai pris notre petit débarque.
Je me suis mis à maintenir avec ces gars-là.
On a eu bien du fun.
Mais là, tu fais une ride ou deux de Bessique dans l'été
avec une gang de tannants, on est tous grands,
on est tous gros, on a tous des tattoos,
on a tous des pas fins.
On parle fort.
On n'a pas peur de brosser quand ça vient le temps de brosser.
Il y en a là-dedans qui sont à la guerre
pas mal plus que moi.
À un moment donné, tu as-tu l'attention?
Tu es dans une partie où c'est rien que des clubs de Bessique. tu as-tu l'attention? C'est une partie
où c'est rien que des clubs de basic.
Tu as-tu l'attention?
À un moment donné, il y a eu un club qui nous a approchés.
Ils nous ont offert
de nous absorber. On trouvait ça sexy.
Une belle veste, pas de manche, avec des belles couleurs en arrière.
C'était hot.
C'était un peu bébé la lame.
C'est ça qui est arrivé.
Nous autres, on a embarqué là-dedans
et on a suivi le mouvement.
Sans trop savoir dans quoi tu t'es embarqué
ou quand même lucide?
Non, j'ai un oncle qui a été tannant longtemps là-dedans.
Il faisait partie des motards avant les Hells Angels.
Je savais un peu c'était quoi.
Mais est-ce que j'avais l'intention
malicieuse? Je ne pense pas. Je pense que j'avais l'intention malicieuse? Je pense pas, non.
Je pense que j'avais surtout...
Je cherchais surtout une famille.
Le besoin, le brotherhood que t'avais dans l'armée.
Vraiment. Vraiment, la fraternité,
le brotherhood. La sécurité aussi.
T'es en PTSD, t'es loin de ta famille,
t'es loin de ça, t'es un peu
semi encore en dépression.
C'est important.
Parce que ces gars-là comptent sur toi.
Toi, tu comptes sur eux autres.
Il y a du monde qui t'appelle.
Ils veulent t'avoir.
Tu as toutes tes chambres qui sont encore
dans l'armée.
Ils t'appellent de moins en moins parce qu'ils te voient
évoluer.
C'est un estime malade. On ne l'appelle plus.
On ne veut pas s'en tenir avec.
Ils vont nous crisser dans la marde.
Tu te détaches d'un bord, mais tu t'att on ne l'appelle plus. On ne veut pas s'en tenir avec. Il va nous crisser dans la marde. Là, tu te détaches d'un bord,
mais tu t'attaches de l'autre bord.
De fil en aiguille,
j'ai fait deux petits clubs de même.
Un autre encore plus tannant.
C'est ça.
Comme tu disais, on n'aime pas les clubs.
Il y a eu une époque où il y avait plein de clubs.
Ça allait exploser.
Là-dedans, il y en a qui sont plus tannant
que d'autres plus bas moi j'ai comme coller sur une gang un peu plus tannant passé c'était des
télés gros club de des clubs école de des clubs école des clubs école des supporters
mais mon départ le sté des histoires de Hells Angels j'ai pas vu ça c'est ça
t'as pas une vision
pas encore là
pis là ben c'est ça
t'as des parties, tu fais de la watch
t'es populaire
tes chums t'appellent
t'appellent
ils veulent te voir, ils veulent te parler
t'as l'impression qu'ils prennent soin de toi
toi au côté financier...
Ah, ça, ça rapporte...
Non, non, mais c'est ça, parce que toi, t'as ta pension.
Moi, je suis full pensionné. Fait que t'as pas besoin de faire de niaiseries,
là, tu sais, quand même. Non.
Moi, je paye ma gym, je suis là.
Il y avait ça, une boîte à lunch.
Le mot, là, c'est la boîte à lunch.
T'arrives avec tes affaires, tu payes tes bébés,
t'as pas besoin de quêter, t'as pas besoin de jouer à ça.
Ça, c'est le fun.
C'est le fun pour tout le monde là-dedans aussi.
Les autres, ils ont pas besoin
d'avoir peur que tu voles ou d'avoir peur que
t'essayes de siphonner
le terrain d'un...
Il t'augmente le volume en tant que
nombre, ça fait
que c'est plus imposant.
Il y en a plusieurs, des boîtes à lunch là-dedans.
Comme un peu, on parle, tu sais,
des élections, tu sais,
des candidats proto, mettons,
qui sont juste là.
Des pancartes.
Des pancartes.
Moi, j'étais une pancarte.
C'est ça, tu étais une pancarte.
C'est ça, j'étais une pancarte.
J'ai fait ces photos.
OK, oui, c'est ça.
C'était pas mal toutes, là, tu sais.
Puis t'es pas impliqué dans rien.
Je savais rien de ce qui se passait là-dedans.
Puis honnêtement, je me rends contre qu'on lissait.
Moi, je voulais juste être là avec des chums,
prendre de la bière, me sentir important.
J'aurais pu aller dans les Cheveux-de-Colomb,
comme ma mère a dit, mais je ne suis pas allé.
C'est tout des alcooliques.
À un moment donné, j'ai choisi le moteur.
Ce n'était pas mieux, mais bon.
Ce n'était pas l'idéal, mais c'est ça.
Ça ne projette pas la même image non plus. Quand tu te rends avec ta gang de Cheveux-de-Colomb, tu n'as pas l'idéal, mais c'est ça. Ça ne projette pas la même image non plus.
Quand tu te promènes avec ta gang de chevaliers de colons,
tu n'as pas le même regard sur toi
que quand tu te promènes avec ta gang en basic,
avec ta belle veste, avec tes couleurs dans le dos.
Effectivement.
C'est un regard qui peut être pour un gars.
Je suis très bien placé pour te comprendre.
Ce que tu dégages, ça impose un certain respect,
ça impose une certaine
terreur, même si t'es pas
un méchant. Le fait que le monde
fasse... Ah, t'es comme une rockstar, là.
On le sait que ceux-là...
Toi, je te connais pas personnellement,
mais avec ce que t'as sur le dos,
t'es qu'un pot, toi. C'est ça.
Ça va arriver pareil, il y en a tout le temps.
Mais, tu tu sais généralement
t'es comme un peu un mini rockstar
t'es pas
t'es pas le top
t'es respecté, t'es craint
plus craint que respecté
les Québécois en général
ils vont pas respecter les bandits
mais ils vont les craindre
c'est un sentiment
qui se rapproche l'un de l'autre.
On a déjà parlé
de ça dans le podcast.
Ce n'est pas parce qu'il y a
une différence entre le respect et la peur.
Quelqu'un qui te respecte, tu n'as pas nécessairement
peur de toi. Quelqu'un qui a peur de toi, ce n'est pas nécessairement
du respect. Loin de là,
au contraire. Dans ta face,
tu as l'impression qu'il te respecte parce qu'il a peur de toi.
Mais quand tu n'es pas là... Si je respecte quelqu' face, t'as l'impression qu'il te respecte parce qu'il a peur de toi, mais quand t'es pas là...
Si je respecte quelqu'un, je vais pas dire de la merde
sur lui quand il est pas là. Si j'ai peur de
quelqu'un quand il est pas là, il va me rendre
anesthésié sur le blabla de sa mère.
C'est une grosse différence.
Fait que c'est ça. De fil en aiguille,
à travers toutes ces années-là,
j'ai rencontré une fille, puis
dans un deuxième union, j'ai eu un autre enfant.
Petite fille dont on parlait tantôt. Petite fille dont on parlait tantôt.
Petite fille, oui, dont on parlait tantôt.
Puis tellement fine, tellement...
C'est mon soleil, c'est quelque chose.
Puis là,
j'ai décidé de prendre une pause.
Là, j'ai dit « fuck off ».
Je trouvais que ça tournait en rond un peu aussi.
Il y avait, tu sais, ça avait du in, du out.
Là, ça avait perdu un peu le lustre avec le temps, puis l'expérience, puis les yeux pour voir de ce qui se passe, puis d'ent peu aussi. Ça avait du in, du out. Là, ça avait perdu un peu le lustre avec le temps
puis l'expérience puis les yeux
pour voir ce qui se passe puis d'entendre aussi.
Je trouvais que c'était un peu...
Ça devenait un peu comme QQ pour moi.
Ou moins,
je ne fitais juste pas dans le patente peut-être.
Mais là...
Mains propres encore?
Oui, les mains propres tout le long là-dedans.
Tout le long là-dedans jusqu'à temps qu'on va enlever.
Oui, c'est ça. C'est pour ça que je te pose la question.
Je sais où on va, donc je te pose la question.
Oui, c'est correct.
Là, j'ai lâché ça pendant un bout de temps.
Puis, avec quelques mois,
ça n'a pas duré cinq ans, ma pause,
mais quelques mois,
là, j'ai des anciens,
des gars de la première
heure
qu'eux autres, ils avaient été approchés
par un club vraiment
plus tannant.
Puis là, ils sont venus me voir, mais on dit
écoute, ils vont ouvrir à telle place.
Ils nous ramassent
puis on start ça, puis on met ça
à notre goût, puis tout le reste.
Mais moi, je suis pas un,
je suis pas un, comment je peux dire,
je suis pas opportuniste
sur certaines affaires comme tout le monde,
oui, mais là-dessus, pas tant.
Puis là, j'ai dit, bien, écoute, moi, ça me tente pas tant
là, plus tard.
Je te dis pas non, mais pas là.
Puis là, il me dit, ouais, mais là,
plus tard, tu sais, t'auras pas tes affaires
au complet tout de suite, va faire, tu commences en bas. Hé, j' disent « Oui, mais là, plus tard, tu n'auras pas tes affaires au complet tout de suite. Tu vas faire, tu commences en bas. »
Je l'écoute bien, là.
Ce n'est pas un cours de recrut.
Ce n'est pas...
Je suis capable de donner du temps, puis en masse.
Je ferai mon chiffre comme tout le monde.
Ce n'est pas grave.
OK. Dans le fond, en gros, ce qu'il te dit,
si tu embarques là...
Oui, tu es un membre fondateur.
Tu as tes affaires dessus. Comme on dit dans le milieu, tu vas avoir tes couleurs. Oui, tu es un membre fondateur. Tu as tes affaires dessus.
Comme on dit dans le milieu, tu vas avoir tes couleurs.
Si tu rentres plus tard,
prospecte le chemin.
Là, tu vas faire ta trail.
Je vais faire le programme.
Ça dure deux ans. Ce n'est pas grave.
Ça ne me faisait pas peur.
Comme de fait,
une couple de mois après,
on se recontacte.
Je me sens ennuyé, je me sens tiré à prête.
Toute la patente.
Ça marche.
On te ferait rencontrer un gars.
Il y a de l'ouvrage.
Là, c'est fini.
Les mains propres.
Mais ce n'est pas lié au club.
L'organisation dans laquelle j'ai été prise,
oui, il y avait des membres. Mais toute l'organisation, ce n'était pas lié au club. L'organisation dans laquelle j'ai été prise, oui, il y avait des membres,
mais toute l'organisation, ce n'était pas que des membres.
Il y avait Joe Blow de tête-place,
Tommy, Éric, des mythes.
Je vais en avoir parlé dans l'intro que je fais après l'épisode.
Ce qu'on parle, c'est l'opération Oursin.
Si vous googlez opération Oursin, il y a des photos,
il y a le schéma complet de l'opération.
Tu vois qu'il y a certaines couleurs,
puis tu vois qu'il n'y a pas de nom, il n'y a pas rien d'associé.
Parce que c'était très gros.
On était 32 accusés.
Quand on s'est ramassés, moi, je n'ai jamais fait de prison de ma vie.
Je ne me suis jamais fait arrêter par la police de ma vie.
Je coupe et je te ramène. Moi, je n'ai jamais fait de prison de ma vie. Je ne me suis jamais fait arrêter par la police de ma vie. Mais, excuse-moi,
je te ramène, parce que là,
ça allait commencer.
Ça n'a pas commencé,
tu as dit oui, puis au sein, il est débarqué.
Non, non, non. Moi, ça a commencé dans le fond, c'est ça.
Là, j'ai rencontré un individu.
Là, j'étais supposé être comme son helper.
Puis là, ça allait me donner des sous.
Je ne touchais pas à rien. J'avais bien commencé à y raconter,
puis faire un peu de watch, puis checker,
puis jaser, puis chauffer quand il était temps de chauffer.
Puis là, ça me donnait plusieurs centaines de dollars, trois, quatre fois par semaine.
Puis ça t'amenait un petit...
Oui, ça me sortait de chez nous.
Un petit thrill en plus.
Je revenais avec une petite palette. J'étais content.
Puis en plus, tu as retrouvé un...
Oui, un thrill.
Un peu d'action. Pas des requêtes, mais...
Non, non, non, mais là, c'est ça.
Là, ça commençait à être intéressant, là.
Fait que...
Bon, mais let's go.
J'embarque là-dedans.
Moi, j'essaye ça.
Mais financièrement, ça allait quand même bien
parce que t'avais...
T'as retraite...
Ouais, ouais, ouais.
Financièrement, moi, j'ai jamais eu...
T'as ta retraite de l'armée quand même.
Mais oui.
Financièrement, moi, j'ai pas de problème financier, là.
Je veux dire, on n'est pas millionnaire, là.
C'était un extra que tu faisais. Ben oui, ben oui. Moi, j'ai eu la part du gain. J'ai pas de problème financier. On n'est pas millionnaire. C'était un extrait que tu faisais.
Oui, j'ai eu l'appât du gain.
Ça m'a tout de suite donné l'appât du gain.
Parce que même si tu n'es pas dans le secret des dieux,
tu sais que c'est payant, ces enfants-là.
Je savais qu'à un moment donné,
peut-être que je pourrais avoir ma part du gâteau.
Ça me tentait plus.
Sans jamais avoir dans la tête
des conséquences possibles
où tu te dis que ça se peut.
À un moment donné,
c'était tellement cave la manière qu'on pensait.
Certaines des personnes avec qui j'étais,
on se disait, avec tout ce qu'on a vécu,
ce n'est pas un peu de prison
qui va nous tuer.
Et que j'étais dans le champ, mon gars.
Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
Complètement différent.
Il y en a qui sont faits pour ça.
Non, je comprends, je comprends.
J'ai longtemps eu ce mind-me là.
Oh my God!
Ça fait partie de la game.
C'est parce que ça fait partie...
C'est facile de dire qu'il n'y a rien là quand tu n'as rien de mieux.
Quand j'ai rien que ça, il n'y a rien là quand tu n'as rien de mieux. Quand j'ai rien que ça,
il n'y a rien là.
Mais moi, j'avais tout.
J'avais une maison,
j'avais un pick-up, j'avais une roulotte,
j'avais un bicycle, j'avais...
Une piscine.
Une femme, un nouveau petit-enfant.
Un nouveau toton fait.
J'avais tout.
Le lancard du merci.
Pas les totons, je parle à bonnes mais petit talent et tricet la dentiste est comme complètement inconscient et c'était quoi
la télé l'engagement parce qu'ils rencontrent un gauche commencé voilà les autres montrent
il ya du monde des membres de l'organisation les mots ils m'ont présenté quelqu'un plus
bas c'était quelqu'un le lui, il roulait des grosses affaires.
Puis là, bien, lui,
tranquillement, pas vite, il allait me montrer la job.
Puis moi, j'allais apprendre de ce gars-là, puis éventuellement avoir
une run. Puis de
cette run-là, j'allais payer une cote,
puis faire de l'argent.
Ça, ça s'est passé, là, quasiment
sur deux ans.
Au sein, là, c'était une enquête qui était extrêmement
longue. Ils ont mis le paquet.
Parce que le gars qui m'a montré la patente,
puis qu'il savait tout, puis qu'il était
supposément une pépite d'or pour tout le monde,
c'était un rat.
C'est lui qui nous a fait couler.
OK. Tu comprends?
Il était sur le micro
tout le temps, partout.
Avec tout le monde. Attends. Lui, c'est pas il s'est fait pogner
pis là il a tout déballé
il récoltait de l'information
lui c'est un gars qui devait
600 quelques mille piastres aux Italiens
moi il le savait pas
pis il y en a qui le savait ou qui en doutait
pis là lui à un moment donné il a commencé à avoir chaud
parce que le téléphone sonnait.
Il faudrait que tu nous envoies une couple de mille piastres.
Oui, oui, oui.
Lui, à un moment donné, il est allé voir la police.
La police a dit, on va te le donner ton 600 000, mets-tu-le-moi.
C'est ça qui s'est passé, dans le fond,
de ce que moi, j'ai su.
Est-ce que c'est tout ça?
Moi, j'ai su, c'est ça.
Grosso modo, c'est grosse ligne.
Quand je me suis ramassé les 32 tarlans dans le bullpen,
tout le monde est ensemble et moi, je suis tout seul.
« Hey, je te dis, ils sont tassés comme des sardines à Rimouski. »
Puis moi, ils m'ont mis à part. Là, j'ai jamais compris ça.
Là, il y a 31 accusés d'un bord.
Il y a moins de l'autre bord.
Puis là, tout le monde se regarde dans le bullpen.
Tout le monde me regarde. Moi, je regarde tout le monde.
Puis il est où, lui?
Lui, là, il est où?
« Asti, il est pas là. »
« Il devrait être là, 33, mettons, là, où? il est pas là là on a cliqué
mais pourquoi ils t'ont mis à part?
parce que moi j'étais
plus moteur
les Joe Blow
ce que tu disais, ce qu'on parlait tantôt
parce que moi ils m'ont crissé
le chapeau de
voyons
gestionnaire moi je suis un gestionnaire de territoire Moi, ils m'ont crissé le chapeau de... Voyons... Gestionnaire.
Moi, je suis un gestionnaire de territoire.
Parce qu'on parlait...
J'ai géré « fuck out », mon chrissé, un gestionnaire de territoire.
J'ai jamais rien géré.
T'es exposé de te rendre là, mais...
Mais moi, ils ont mis le kilo dans le chemin.
Ils ont arraché la porte le lendemain.
J'ai pas vu une scène. J'ai jamais vu la patente.
J'ai rien vu. Bing-bang, signe en haut, signe en bas.
D'abord, pis bonne route, tu comparais
à 10 heures.
C'est ça que s'est passé. Je te dis pas que j'étais
blanc comme neige. Il y avait des écoutes, il y avait
des preuves. Pendant deux ans, je veux dire,
le cheminement, fait que c'est ça.
J'étais toasté, moi, là. Mais
quand ils ont fait la perquise, moi, j'ai
zéro inquiétude. Je gère rien.
Je touche à rien.
Fait que ils sont venus chez nous.
Moi, ils ont arraché la porte le matin.
Moi, je suis descendu en bas.
Je me suis pris un verre d'eau. Je suis remonté en haut, couché.
Ils ont vu la lumière allumée,
la lumière fermée, mais moi, je ne les ai pas vus dehors.
Ils attendaient. Ils ont entendu « Je me recouche ».
Bang! Ils ont arraché la porte.
Ils ont lancé trois ou quatre tonnes de flashs dans la maison.
Bing, bang, bing, bang. Ça a pété.
Il y avait six ou 7 gars du SWAT,
du GTI.
Ça nous crie après. Ma blonde, elle descend
en bas, qu'il y a le bébé dans les bras.
Moi, je descends, je suis en boxeur. Il me couche
à terre. Il dit, ils veulent me mettre des menottes.
Je suis bien trop gros. Ça va prendre deux paires de menottes,
Baké, parce que ça ne se rend pas.
Il cherchait une deuxième paire de menottes.
Il dit, as-tu quelqu'un d'autre dans la maison?
Je dis, oui, il y a le gars, ma blonde,
il est en bas. Il a 16 ans, le petit gars.
Lui, il dort comme une souche,
il n'entend rien.
Fait que, ça crie en haut.
Montez en haut, c'est la police.
Lui, il répond, asti, voyons, je suis couché.
Ha, ha, ha!
Ma blonde, là, elle dit, tabarnak,
je suis pas avec lui pour faire ça.
Fait que là, il finit par monter en haut.
Ah, asti, je dormais,
là, tu sais, comme un ado. Tu sais, comme si on lui avait demandé
d'aller tomber le gordon. – Puis il y a le JTU dans la maison.
– En allant, il dormait. – En allant, il dormait.
Puis là, les enquêteurs, après que la maison est sécure,
là, il faut que tu sortes de chez vous, puis là,
t'en as perquis. Fait que les enquêteurs rentrent,
ils disent, allez déjeuner, ils me détachent,
tout est correct.
– Parce qu'ils n'ont pas
de mandat d'arrestation en ce moment-là. Ils ont un mandat de perquisition.
Puis là, moi, je dis...
Là, ils me disent « Bon, bien là, allez déjeuner.
On va vous rappeler quand
la perquis va être finie. »
C'est drôle parce que, tu sais, je parlais...
J'ai reçu quelqu'un qui est...
Chris, qu'on peut nommer, on en parle.
Puis lui, il était en dedans.
Il s'est fait arrêter.
Ils sont venus l'arrêter à Bordeaux pour Ourssin pendant qu'il était en dedans. Il s'est fait arrêter. Ils sont venus l'arrêter à Bordeaux
pour Ourssin pendant qu'il était en dedans.
Mais avant Ourssin,
c'était ça, quand ils sont rentrés chez eux
avec des mandats, ils les ont envoyés déjeuner.
Parce qu'ils font ça le matin.
Ils m'ont dit « Va déjeuner ».
Moi, comme je n'étais jamais à la maison,
ma blonde était tout le temps seule avec les enfants.
C'était qu'ils géraient
la cabane.
Puis là, mon gars, il dit... Là, il dit « Allez déjeuner. »
La police dit « Allez déjeuner, puis on va vous appeler quand c'est fini. »
Mon gars, il dit « Bien là, ça fait longtemps qu'on n'a pas fait ça, une sortie de famille, hein? »
Il a dit « Positif. »
« Ah, là, ta femme, tu taïoles. »
Mais, je te pose la question, la famille est quand même consciente de ce que tu fais.
Mais là, mon amour, ma mère...
Mais pas ta mère, mettons, le soeur avec qui tu vis. Mais oui, oui, oui, ma mère... Mais pas ta mère, mettons, le seul avec qui tu vis.
Oui, oui, oui, ma femme, elle savait...
Elle savait que je trempais dans des affaires pas correctes,
mais j'avais tellement la part du gain.
Là, j'étais rendu, là, je voulais. Là, j'étais prêt.
Mais j'étais prêt, mais...
T'étais prêt à prendre le galon.
Oui, mais il s'est rien passé.
Tu sais, moi, dans ma tête, moi, je m'inquiète pas.
Je dis, la sti de gang de cave.
Ils ont fessé bien trop vite.
Ils savaient exactement ce que...
Ceux qui pensent que la police est des épais,
je le dis, c'est pas des épais.
Quand la police te pose une question, ils connaissent déjà la réponse.
Mais oui, mais oui. Je le sais.
Je l'ai faite en Afghanistan.
Fait que, tu sais, fait que...
Puis moi, ils m'ont pas interrogé. J'ai eu zéro interrogatoire.
Moi, ça a été perquisition.
J'ai même dit d'aller dans le garage, parce qu'il y avait...
Parce qu'ils disaient, on a un mandat pour ta maison
puis ton camion. J'ai dit, oui, puis allez dans le garage aussi, si vous voulez, là, faites-vous plaisir. Ils disaient, ah, tu me disais, ben, allez dans le garage. Parce qu'il disait, on a un mandat pour ta maison et ton camion. Je dis, allez dans le garage aussi, si vous voulez.
Faites-vous plaisir.
Il dit, allez-y.
Ils sont allés dans le garage.
Il n'y a rien à trouver chez vous.
Il n'y a rien chez nous.
Quand ils ont arraché la porte,
le policier, le gars de GTI, il dit,
y a-tu de la drogue? Y a-tu de l'argent?
Y a-tu des armes?
J'ai un arc à poulet, je vais à la chasse.
Il n'y a pas de drogue.
Puis je dis, l'argent, j'en ai pas.
La paye à lundi.
J'avais pas une somme.
Moi, je courroyais après des gréments.
Moi, je ramassais ce qui tombait de la table.
J'étais rien là-dedans.
Mais eux autres, ils m'ont géré.
T'étais sur un transport, mais t'avais pas...
Eux autres, ils m'ont géré comme si j'étais Al Capone.
Fait que, tu sais, ça y allait au tos. Oui, sur le coup si j'étais Al Capone. Ça y est, elle est au toast.
Oui, c'est impressionnant.
Les voisins de la Princeville,
petite ville, petit village
où tout le monde se connaît,
ça a fait du scandale.
Tout le monde, ma blonde, elle était à l'épicerie,
elle était un peu gênée après, tout ça.
– Je t'ai coupé, mais tu allais dire
« ta mère », quand je t'ai dit que j'étais pas de la famille.
– Oui, ma mère, moi, elle a vu...
Ma mère, c'est une femme qui se lève extrêmement de bonheur le matin.
Ma mère, c'est une femme qui dort très peu.
Fait que
à 4h30, 5h, elle est devant la TV.
Fait que quand elle a vu qu'elle avait arraché la porte
chez nous... Elle reconnaît la maison.
Oui, elle reconnaît la maison. Elle a vu
les chars de police, les vannes du GTI.
Là, elle appelle mon frère.
Puis mon frère, il a été
tannant. Plus jeune aussi, je n'ai pas parlé,
mais tu sais, lui...
Puis lui a fait la guerre des motards.
Fait que, tu sais,
là, elle dit ça,
c'est ton frère, ce matin.
Mon frère, il l'a rassuré. C'est correct,
arrête de t'inquiéter, ça va bien aller.
Fait que moi, je reviens chez nous,
j'ai dit « Pis, tout est beau. »
Je te le dis, ils ont pas été cochons.
J'ai entendu des histoires d'horreur.
Moi, les boîtes de farine à terre,
la boîte de riz à terre.
Ils ont fouillé.
Ils ont mis mes rapports d'impôt sur le comptoir.
Ils ont pris en photo.
Ils ont vidé le tiroir à bobettes.
On dirait qu'ils savaient qu'ils ne trouveraient rien.
C'était comme la routine.
C'était comme dans le protocole.
Il y a des bonnes chances qu'on ne trouve pas grand-chose,
mais ça se peut qu'on trouve de quoi.
Ils n'ont pas fouillé vraiment pour trouver de quoi non plus.
Je me rappelle, Malone m'a dit,
« 30 minutes, toi, tu es replacé dans la maison. »
Après ça, c'est sûr qu'on doutait que la maison était peut-être buggée.
On faisait attention. dans la maison. Après ça, c'est sûr qu'on doutait que la maison était peut-être buggée.
On faisait attention.
Meeting dans la piscine.
C'était pas... C'est ça.
Deux semaines après,
ça cognait pas.
« Chris, là encore... »
Pendant ces deux semaines-là,
les trucs ont continué quand même.
Les trucs ont continué.
« Va à ta place porter ta affaire. Va porter de l'argent continué. Va à telle place porter telle affaire.
Va porter de l'argent à lui.
Moi, ça ne me dérange pas, ça.
Mais quand il...
Ce n'est pas juste chez vous que ça a pété ce matin-là.
Ça a pété chez pas mal tout le monde en même temps.
Mais il y a du monde...
Toi, ta maison, t'es vide.
Ce n'était pas le cas de tout le monde.
Il y a du monde qui a dû avoir des...
À ma connaissance, le pays là-dedans, il y en a un.
Lui, il n'a vraiment pas été chanceux.
Il y en a un.
Au lieu d'arracher la porte
quand c'était le temps de la perquis,
ils ont rentré chez eux.
Il y avait un mandat. Ils ont rentré chez eux.
Puis là, lui, il dort. Il est secouperade.
Il prend des pelules. Il est sûr qu'il y avait...
Puis il y avait un colloque à ce gars-là.
Il y a quelqu'un qui a parlé quelque part
parce que la police, ils savaient quoi demander.
Ils ont dit,
« Les cochons sont en train d'arracher
la porte partout.
Il faut sortir le stock de telle place. »
Il a dit, « Oui, il est là. »
Il a dit ça à une police.
Peut-être qu'elle s'est endormie.
Ah, c'est bon.
La police, elles, sont allées remonter tout son stock.
Là, ils ont passé maintenant. Parce que lui pensait que c'était bon. Fait que la police, elles, sont allées ramasser tout son stock. Puis là, ils ont passé un moment.
Parce que lui, il pensait que c'était son collègue qui est rentré.
Hey, Chris!
Hey, Big!
Il a tout dit.
Il a tout dit.
Ils ont tout ramassé.
Fait que tu sais,
il y a des affaires cocasses, le monde, ils pensent.
Fait que lui, le mandat d'arrestation, il n'a pas dû prendre deux semaines.
Non, non, non. Mais c'est ça.
Moi, deux semaines après, ils sont venus me chercher.
Puis là, ils m'ont dit,
« Là, tu es en train d'être en arrestation.
Tu devais t'en douter. »
J'ai dit, « Honnêtement, non. »
Moi, je n'ai rien vu.
Soit j'étais naïf, soit j'étais sûr de mon coup
parce que dans ma tête, à moi, je n'avais pas touché à rien.
Je trempais dans des affaires.
Je savais des affaires.
Je me tenais avec du monde.
Il y avait des conversations
qui disaient que c'est moi qui allais faire
telle affaire. OK, là, c'est lui qui va ramasser ça.
C'est lui qui s'en va là.
Tu es avec le gars.
Mais c'est parce que tu es accusé de complot dans ce temps-là.
Moi, je n'ai pas eu complot.
Non, j'ai eu complot, mais je n'ai pas eu gangsterisme. OK, c'-là. Moi, j'ai pas eu complot. J'ai eu complot, mais j'ai pas eu gangsteriste.
OK, c'est ça.
Moi, j'ai eu complot.
J'ai eu trafic, complot, puis recel.
Mais là, c'est ça.
Il m'amène. Il dit, tu passes au palais de justice
ce matin à Rimouski.
Fait que là, ramasse tes affaires,
puis viens-t'en.
Fait que là, je vais me faire une poche, puis tout.
Non, non, non, non. Il non, tu vas être libéré, là.
T'inquiète-toi pas, là. Tu passes,
signe en haut, signe en bas, tu vas être libéré.
C'est pas mal de te comparer. Moi, je sais pas comment ça marche.
J'ai jamais fait de la prison. Fait que j'embarque
dans le char comme un petit peddler, moi.
Quand j'arrive là-bas, moi,
c'est crime organisé. Tu penses-tu vraiment qu'ils vont me renvoyer
chez nous, que je prenne l'avion, puis je m'emmène dans le sud?
C'est terminé, là. Tu restes là,
dude. Moi, j'ai pas de linge. J'ai pas de brossard d'air. Je n'ai rien, là.
J'ai ce que j'ai sur le dos. » Pendant ce temps-là, les arrestations se sont faites.
Ils ont arrêté tout le monde. Ça a passé à la télé. Quand moi, j'ai fini de passer
devant le juge, j'ai fait un petit peu de boule de perles, mais là, ils m'ont envoyé
à la prison de Rimouski. Moi, je n'ai jamais fait de passer devant le juge, j'ai fait un petit peu de boule de peine, mais là, il m'a envoyé à la prison de Rimouski.
Moi, je n'ai jamais fait de prison.
Je ne sais pas comment ça marche.
Il me donne mes guenilles, il me donne mes affaires,
puis il me rend dans le D, je pense,
que c'était comme l'équivalent du max.
Parce que là, tu es affilié.
Oui, mais où est-ce que j'étais à Rimouski?
J'étais rien qu'avec tous les autres tannants, mais pas les motards.
Les motards autres étaient à Québec.
Rien que moi qui s'est ramassé comme à Rimouski.
Fait que là, honnêtement,
j'étais un peu stressé.
J'étais un peu peur parce que
je ne sais pas quoi m'attendre pantoute.
Mais comme je rentre,
c'est-tu, c'est aux nouvelles
et à ma face, c'est écrit
« Arrestation au sein, lié aux West Angels,
telle affaire, tel club. »
Fait que là, il y a ma face à la TV.
Fait que là, tout le monde fait comme « Wow! »
Fait que ça a comme inversé la...
C'est comme il y en a là-dedans qui ont comme eu peur.
Tu sais, écrit « Ça y est, là, on va perdre la wing. »
C'est un gros dangereux.
Je suis pas dangereux pour deux collisses de scène.
Mais en même temps, ça t'apporte une certaine paix.
J'ai été bien chanceux parce que je suis tombé dans une wing
où il y avait des gars qui avaient fait beaucoup de prison,
qui en étaient en attente de procès,
qui avaient été déjà sentencés.
Il y avait des petits chiffres, mais c'était des gars qui avaient récidivé.
C'était des gars de la place.
Quand je suis arrivé, il y en a un,
entre autres, lui,
il est venu me voir. On s'est dit
salut, on s'est serré la main, il s'est présenté.
Il m'a dit, « Tu as besoin de quelque chose?
Viens me voir. »
Comme de fait, je lui ai dit, « Regarde, je vais te le dire tout de suite. »
Ils ne m'ont rien laissé emmener.
Il m'a dit, « Attends un peu. » Il est allé dans ses affaires
à lui. Il m'a sorti deux T-shirts,
une paire de boxeurs, de quoi me laver.
Il donne un kit d'indigents, mais c'est tellement de la scrap qu'il donne.
Un rose white bic pour t'arracher la face.
Le savon, il pue plus que si tu te laverais, que si tu ne te laves pas.
Il m'a donné du stock.
À partir de là, j'ai fait du bon temps à Rimouski.
À part le premier dodo.
Moi, je fais de l'amener du sommeil j'avais pas mon site parce qu'ils m'ont pas de l'amener ma
femme est partie de princeville en char aller-retour venait me porter mon site à la
gare de la présidence que j'ai rarement vu ça par quatreaire 4-5 heures d'un char pour ta machine.
Elle est tellement nostie, ta femme.
Je dis « Oh oui, elle doit m'aimer. »
Tu sais qu'elle est encore là aujourd'hui.
Tu sais qu'elle est encore là aujourd'hui.
Fait que là, j'ai eu mon spa, mais après ça, j'ai eu ma cellule.
Puis Rimouski, c'est une prison qui est quand même récente,
qui est quand même propre.
Puis les gars, ils te tiennent, eux, pas tant de propre.
Fait que tu laves ta douche, tu laves ton lavabo.
Puis là, tu as des cellules.
Dans ta cellule, tu as une toilette.
Tu as une vraie toilette en porcelaine.
Tu as un vrai lavabo.
Fait que c'est facile de te faire une chez vous.
J'avais mes photos, ma machine.
Moi, je lavais ma cellule à quatre pattes
à tous les deux jours.
Je faisais mon lit au carré.
Puis moi, vu que je ne me drogue pas,
puis je ne bois pas, puis de toute façon, dans Wing,
ils ne voulaient pas qu'il y ait de baboche parce que ça fait de la crise de marde.
Ça sent le calice.
Bien, un, ça sent le calice. Deux, les gars en Bresson,
tu sais ce que c'est. C'est les pires à gérer.
Il y a pas mal de sortes d'autres cochonneries que les gars peuvent
prendre. Puis ça attire de la chaleur.
Ça fait que ceux qui font
des petites patentes, bien, ils ne veulent pas avoir
des fouilles aléatoires
pour trouver leur cochonnerie,
pour un petit badge de baboche qui pue.
Qui goutte le cul.
C'est ça.
Je ne me suis pas embarqué dans rien.
Comme moi, j'ai ma pension qui rentre,
j'avais de la cantine, c'était dépégable.
Même que j'en ai donné,
j'ai dépanné des gars qui n'en avaient pas.
Je ne demandais souvent rien en retour.
Mais quand tu étais à Rimouski, tu es prévenu.
Oui.
Ton temps à Rimouski, c'était ton temps prévenu.
Mon temps prévenu, ça a été tout mon temps de détention.
Tu as fait combien de temps?
Moi, j'ai fait 27 mois plein.
27 mois plein prévenu, avant procès.
Quand j'ai passé, j'ai fait un an plein à Rimouski.
OK.
Là, ils ont voulu me déménager.
Ils m'ont transféré à Bécamo.
Pour?
Je le sais pas.
C'était en pleine pandémie, en plus.
J'ai jamais compris.
Puis tu faisais du temps correct, là.
Pas de...
Moi, là, je...
Pas de tape sur la gueule, pas de... Moi, j'ai donné. Pas de tape sa gueule.
Moi, j'ai donné deux claques sa gueule.
Puis c'était pour un gars qui avait stoulé un autre gars.
C'était mon chum.
Puis là, il s'était fait rater.
Je suis rentré dans la cellule. Pif, paf, deux taloches.
Ça a été fini. Mais c'est la seule fois
que j'ai levé la main sur quelqu'un en prison.
Je me suis pas...
Surtout que tu es là parce que tu t'es fait rater.
Oui, en partant, ça me donne des boutons.
Même ma fille, des fois, j'arrête de se touler.
Ça me tue, ça.
À l'école, il leur rend ça.
J'ai deux jumelles.
L'autre fois, j'étais content de savoir
ce que l'autre avait fait.
Mais en même temps, j'étais comme l'autre.
Ça, c'était pas nécessaire de me le dire.
C'était pas dangereux.
J'essayais d'inculquer à ma fille.
À l'école, c'est que ça. C'est tout, c'est tout, c'est que ce stade où je comprends des fois ma femme à me comprend pas
tu es comme oui mais des fois c'est important si tu me dis ta soeur à traverses-la-grue sans
regarder en courant pas fait il se fait frapper je veux le savoir parce que je veux l'éduquer
comme monde mais là à la veste nid sur un enfant il n'y a pas de danger. Si je ne l'avais pas su, ce n'est pas grave.
Il y a des affaires, dis-moi pas.
Mais c'est quelqu'un, une petite fille de 10 ans,
qui ne snitch pas.
Snitch quand c'est important, mais ne snitch pas.
Moi, ça, je te le dis, depuis le temps, j'ai abandonné.
Le snitchage, moi, l'école m'appelle.
Elle n'a pas dénoncé.
Elle aurait dû.
Regarde, arrangez-vous.
Moi, ça, c'est vos affaires.
Moi, j'ai mes valeurs, vous avez vos valeurs.
Chez vous, elle va se plier aux vôtres.
Chez nous, elle va se plier aux miennes.
À Rome, on fait comme les Romains, c'est ça, puis c'est tout.
Fait que c'est ça. Fait que là, moi, j'ai fait un arrimouski
du bon temps, tranquille. Ma femme, elle pouvait
venir me voir. Puis c'était pas des visites
de contact, mais c'était comme semi-contact.
C'était une table comme ça, mettons, avec une petite vitre.
Puis quand elle arrivait, elle pouvait me donner un bec.
Puis quand elle repartait, elle pouvait me faire un câlin et me donner un bec.
Elle venait avec la petite, puis là, je pouvais voir mon bébé.
Il y avait un gym, on mangeait bien, puis nous autres,
on mangeait dans le secteur.
Je ne sais pas ça, avec ma cantine, tu pouvais faire
des petites bouffes et des affaires de même.
Mais là,
la pandémie a commencé, puis là, il ne faut plus de visite.
Parce que
plus de visite de contact à cause de la COVID.
Puis là, ils m'envoient à Baie-Comeau.
Moi, je sais qu'en passant par Baie-Comeau,
il faut que je transite par Orsainville.
Puis là, je sais que
les gars avec qui je me suis fait arrêter,
ils sont là.
Moi, je ne suis pas stressé.
Je n'ai rien.
Je ne suis pas peur de rien.
Puis je n'ai rien à me reprocher. Pas à tout. Puis moi, j'ai rien, rien, tu sais, je suis pas, je suis pas, pas peur de rien, là, puis j'ai rien, j'ai rien
à me reprocher, là, pas à tout.
Fait que, puis moi, j'arrive là, puis...
— Mais il y a du monde qui peut avoir
l'imagination fertile, là.
— Ouais, mais non, il y a... — T'es isolé pour une raison
aiguë. — Non, non, mais non, mais après ça, on a tous été
dans le même secteur, là. Moi, ils m'ont mis dans le bullpen
à part, mais après ça, on a tous été dans le même secteur, là.
— OK, OK, c'est ça. — J'étais pas sur la protèque, là.
— Non, non, non, mais tu sais, des fois, s'il y en a qui...
— Non, non, non, on a tous été dans le même secteur. Ils nous ont pas sur la protèque. Non, non, non. On a tous été dans le même secteur.
Ils nous ont séparés dans trois wings.
J'ai vu du monde, moi, juste pour un doute.
C'est drôle parce que
c'est vrai ce que tu dis parce qu'à Rimouski,
à un moment donné, il y a un gars,
le monde, ils savent qu'en prison, on fume des patchs.
Moi, ça, c'était la seule affaire que j'aimais.
J'aimais ça, fumer des patchs.
C'est de la cochonnerie, mais c'est tellement long,
c'est tellement plate.
À un moment donné, tu n'as n'importe quoi pour te désennuyer.
C'est quasiment plus de la préparer
qui est le fun que de la fumer, parce que t'as de quoi
faire à préparer la patch.
Après, il a fumé, il a goûté la marde.
Il a goûté la marde, mais t'as préparé...
T'as eu quelque chose à faire pendant 15 minutes.
Ça, c'est comme plein d'autres drogues. Ça a l'air, c'est les premiers
pas, c'est trippant, mais après ça, tu ne retrouves
plus jamais.
Là, il y en a premiers puffs, c'est tripant, mais après ça, tu retrouves plus jamais. Une habitude.
Là, il y en a un, justement,
une parenthèse par rapport au patch.
Il fait une petite crise de bacon,
parce que là, on n'y en donne pas, puis d'habitude, on y en donne. Puis là, les gars sont en crise.
Ta gueule, il n'a pas assez. Ta gueule.
T'es tout le temps...
T'es le dernier à en avoir,
puis quand ton nom t'en donne, mais quand il n'y en a pas, tu le sais que t'en auras pas.
Mais là, il fait sa petite crise de bacon.
Finalement, il y en a un qui dit,
«Garde, viens là, je vais t'en donner.»
Il monte en haut.
Il te l'a désossé, mon gars.
Après qu'il était rentré dans la cellule,
tu vas farmer ta crise de gueule.
Là, c'est assez.
Quand il l'a lâché,
l'autre, il t'a étourdi.
Il a n'aille pas farmer, il n'en a de même. Là que tu t'en vas dans ta cellule puis tu femmes ta gueule moi dans sa cellule coupe d'heure après un goût et sautent sa cellule
il attend comme un ballon de football il semble astuï dans family guy défaite je fais une peau « Hey, les gars, je finis pas. » Là, on veut pas que l'autre se ramasse avec une exagération plus grave
si jamais il y a une enquête et qu'il se fait pogner
parce que tu sais pas comment ça peut finir, ces affaires-là.
Même si on est tous dans le même wing,
tu sais jamais qui va rater.
C'est lui qui a fait ci, c'est lui.
Des fois, il y en a qui ont peur, parce qu'il a peur de lui,
il va le dénoncer en se disant « Il va nous sortir,
puis moi, je vais arrêter d'avoir peur.
Je vais faire ça pour se protéger, mais c'est encore pire après.
Fait que t'es mieux de fermer ta gueule.
Fait que là, aussitôt qu'il va voir les gardiens,
on dit, il va voir les gardiens, il faut que t'envoies à l'hôpital.
Aussitôt qu'ils vont voir les gardiens, c'est de l'adloc administratif,
on tombe tous dans nos cellules, puis là, c'est enquête administrative,
il faut que tout le monde y passe.
Aujourd'hui, le podcast est aussi une présentation de ProCafetière.ca.
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Sinon, ils ont Pignon-sur-Rue à Varennes.
Et là, je te préviens, bande, si tu vas à leur place à Varennes,
attends-toi pas à te faire servir comme un client.
Tu vas te faire servir comme un membre de la famille.
C'est une entreprise familiale.
Le propriétaire, Benoît, s'y est là.
Si tu passes plus que 15 minutes dans sa shop,
ça se peut qu'il t'invite à souper.
C'est du monde super aimable, super amical, super familial.
Procafetière.ca pour tout ce qui touche le café.
Tout le monde arrive dans le bureau,
mais moi, je le sais que plus longtemps tu es dans le bureau,
plus ça fatigue dans le wing.
Quand c'est venu mon tour, moi, il me rentre dans le bureau.
Je dis là, là, je t'écœurais, vous avez ce petit niaiserie.
Je voulais savoir ce qui s'est passé.
La CU, mon gars, sans son crayon, je clique.
Elle pense que je m'en vais déballer.
Je vais tout vous dire.
Moi, la violence, je ne suis plus capable.
Mais avant, je veux un hélicoptère et un million de dollars.
La face, là.
Mon gros jambon, retourne dans ta cellule.
Ça presse, les gars.
Puis, qu'est-ce que tu as dit?
J'ai voulu un million et un hélicoptère, mais non pas. Les gars, dans la rogne, çane dans ta cellule. Ça apprête, les gars. Puis, qu'est-ce que tu as dit? Bien, j'ai voulu un million
pour un hélicoptère, mais non pas. Les gars dans la voie,
« Ah, ça arrive dans ta barbe, mec! »
Mais tu sais, j'étais content parce que je n'ai pas été là
longtemps. Parce qu'il y en a qui brêtent,
mais là, tu ne sais pas ce qu'ils vont faire.
Oui, si tout le monde a passé deux minutes, tu as passé deux minutes et demie,
parce que tu en avais long à dire, toi.
C'est ça. Tu en avais long à rien dire.
Tu sais, ça fait que c'est ça.
Mais là, ils m'ont renvoyé, mais là,
à un moment donné, ils m'ont transféré à Becomo.
Fait que là, j'ai essayé d'avoir
une affaire d'avocat pour pas qu'ils me transfèrent,
et il y avait rien à faire.
Y'avait pas de procès qui s'en venait,
pas de comparution non plus.
Y'a de toute façon, ça allait tout tomber à distance
avec la COVID,
pis tout.
Fait que, ils m'envoient à Becomo. Mais là, je transite par Hors-Saint-Ville. Là, quand j'arrive à Hors-Saint-Ville, moi, je m'envoient à Baie-Comeau. Je transite par Hors-Saint-Ville.
Quand j'arrive à Hors-Saint-Ville,
je suis là pour une semaine,
une semaine et demie.
Je m'envoie dans une wing normale.
Je dis que tous mes chums sont en bas.
Je veux aller en bas.
En bas, c'est le max.
C'est le 4.
Je ne peux pas aller dans le 4.
En l'époque, c'était le 4.
Là, non, mais je veux y aller.
Ils me font rentrer le CU.
Le CU me dit, si je t'envoie...
Il ne vient pas chialer.
Je ne te retourne pas.
Quand tu vas arriver à Baie-Comeau, ils vont te mettre max.
Tu es classé max ici, tu vas être classé max là.
Automatique.
Il va falloir que tu fasses une demande pour changer.
Ça va prendre du temps. Ils vont t'évaluer.
Peut-être jamais.
Moi, je m'en calisse.
Si tu as une semaine et demie, je vais être avec mes ch trop vraiment c'était belle ou star ou bien je m'envoie en boue de
samba de tomber de motards j'avais jamais connu pas de br. Asti, pas de crottes de nez sur les murs.
Pas de traces de marde dans les bols.
Les lichettes.
Là, j'ai fait, ah bien, asti.
Là, j'arrive là, moi.
Tu pensais avoir du fun avec tes chums?
Non, non, mais non, j'étais content.
J'arrive là, moi, ça va être du bon temps.
Tranquille.
Pas de chicane. Pas de stress.
Pas de violence.
Numéro un, là. Pas de gamique, pas de niaisage,
tout le monde fume s'il y a de quoi fumer, c'est comme ça,
puis c'est tout. J'arrive là, moi, tu sais, il y a un monde
qui est là, il m'attendait, lui, tout content de me voir,
j'ai lavé ta cellule avant que t'arrives, j'ai tout préparé
tes armes. Le gars, là, c'est un membre en règle des Angels.
Moi, je suis nobody.
Je suis juste un gars qui connaît.
Je suis arrivé là, il m'a traité
comme si j'étais son frère.
Je n'en revenais pas.
Puis là, il s'est passé quelque chose dans ma tête.
Là, c'était soit
je tombe en amour avec ça,
puis c'est pour toujours, ou soit décroche, puis là, là.
Décroche là.
Ça fait que c'est ça que j'ai fait dans ma tête.
J'ai fait que c'est terminé.
Je ne vais jamais rater personne.
Je ne vais jamais parler que j'ai été maltraité.
Ce n'est pas vrai.
On prit soin de moi, j'avais mon apron, mes petites sauces,
mes petites affaires. Je mangeais avec eux autres.
Tu sais, c'était...
Mais, j'avais une famille.
Moi, j'ai une pension.
J'ai des enfants.
J'ai une femme qui m'aime.
J'ai été obligé de vendre ma maison
pour payer des avocats.
Je vais-tu attendre qu'elle soit dans la rue pour payer des avocats?
Parce que, tu sais, le monde,
il pense que tu fais des millions.
Il y en a quelques-uns qui font des millions, mais la plupart,
ils ne font pas des millions. Puis si tu calcules
le temps que tu es dehors à faire de l'argent, le temps que tu es
en dedans, tu en perds de l'argent.
Oui, puis,
argent vite fait, argent vite dépensé aussi.
C'est-tu, vitesse du son.
C'est comme un avion sur un porte-avions.
Parce que, pourtant, on le sait puis on était paix je m'inclue là dedans parce que je mets
tu es je veux dire de chris pas grave si je me vide les poches aujourd'hui ils
vont se rappeler demain ouais bon se rappeler demain m'amener au christ ils
peuvent pas se remplir parce qu'on est attachés dans le dos. C'est ça.
Là, j'ai fait une semaine et demie là.
Là, j'ai été bien traité, mais dans ma tête,
à moi, la coupeuse était faite.
J'ai appelé ma blonde, j'ai dit, c'est terminé.
C'est fini, fini. J'ai rien à s'envoier de ça.
J'ai redonné le Bessic à...
J'ai envoyé le Bessic à la banque.
Je l'ai même pas vendu, je l'ai redonné à la banque.
Ils appellent-les, ils disent que je suis un pépi,
ils viendront le chercher.
J'ai dit, c'est fini. Puis c'est très sûr que c' banque. Ils appellent-les. Ils disent que je ne paye plus. Ils viendront le chercher. Je dis que c'est fini.
C'est très sûr que c'est passé.
Ils m'ont envoyé à Baie-Comeau.
Baie-Comeau. Baie-Comeau.
Le goulag.
Tu sais, un goulag russe, pas loin.
Je te le dis, on ne conseille pas de la roche,
mais c'est à peu près tout.
C'est sale. C'est petit.
Ça pue. Tu as zéro,
zéro intimité parce que les portes
de cellules sont toutes faites en chevaline,
en chevron.
Fait que tu vois ce qui se passe dans la cellule
de l'autre. Le gars qui est à côté,
ta porte de cellule est comme ça.
Fait que si moi, j'étais assis à la bolle,
lui, il me voit chier, là.
T'as envie d'être branlé et de voir...
L'autre en face, il te voit.
Parce que les portes sont pas pleines, c'est des portes à barreaux.
Fait que c'est...
D'un titre, là.
Pis le secteur de vie est séparé
des cellules
par un corridor.
Fait qu'il faut que, quand tu pars des cellules
le matin, pour t'en aller
dans le secteur de vie, ben là, c'est là
que je te disais, là, faut que tu traînes ton linge
pour aller te laver, faut que tu traînes ta cantine
pour manger, puis là, si tu voulais planter
quelqu'un avec une canne de thon, mais t'as mis rien que des ramènes,
le message ne passe pas tout à fait de la même manière.
Hé, ramène dans un bus,
c'est plus moi qui ai une canne de thon.
Hey, go, si tu me montres que tu ramènes, il faut que je te batte avec, là.
Ça, ça, ça,
le message ne passe pas de la même manière.
Fait que, tu sais, là, oublie rien,
puis sinon, il faut que tu commandes.
Puis, tu sais, c'est pas... Oui, c'est ça que tu me disais.
Parce que ton espace, c'est ça, ton espace de vie.
Fait que si le matin, tu te rappelais pas
qu'il te restait, tu sais, 50 pages à ton livre
puis que...
T'en oublies un.
T'en oublies un.
Tu peux pas retourner dans ta salle de chercher un autre livre.
Tu peux toujours amener un livre de sudoku à quelqu'un.
Oui, mais...
Mais, tu sais, un moment donné, ça...
C'est quasiment, tu sais, avoir un chalet, tu sais.
Sauf que, tu sais, un chalet, tu sais,
je dis tout le temps ça, moi, je veux pas un chalet, sauf que, tu sais, un chalet, tu sais,
moi je veux pas un chalet parce que, Chris,
tu packs le vendredi, tu profites du samedi,
tu dépacks le dimanche, tu sais, Chris, un chalet,
c'est du pactage, du dépactage, du comptage de gazon,
puis du ménage. – Deux fois plus de rénovation.
– Sauf que là, vous autres, c'est à toi les jours,
fait que le matin, faut-tu penser, OK, dans ma journée,
aujourd'hui, je vais, OK, je vais avoir besoin de ça, ça, ça, ça, ça, fait que c'est un craving
de quelque chose, mais qui est dans ta cellule,
mais tu le mangeras demain ou tu le mangeras la semaine prochaine.
– Là, ce qu'il faisait, là, dans le fond, ce qu'il faisait, c'est qu'un moment donné, là, ça, ça. Fait que c'était un craving de quelque chose mais qui est dans ta cellule. Tu le mangeras demain ou tu le mangeras la semaine prochaine. Là, dans le fond, ce qu'ils faisaient, c'est qu'à un moment donné,
ils avaient établi qu'à 2h30,
tu pouvais retourner dans ta cellule pour faire un nap
jusqu'à 6h30.
À 6h30 après le souper, ils te ramenaient
dans le secteur jusqu'à, je pense,
à 10h30. Puis à 10h30, tu retournes dans la cellule.
Fait que toi, c'est à 9h, 9h30,
tu cognes des clous pendant
une heure de temps,
tu peux pas être reposé dans ta cellule. Oublie ça, il y a trois tables en métal vissées,
puis deux bancs, comme des bancs d'église en métal.
Ah si, c'est drôle.
C'est ça, c'est tout.
Le secteur de vie, puis je te le dis,
c'est grand, c'est plus petit que le studio ici.
Le secteur de vie, on était six un moment donné
dans notre secteur de vie,
puis c'est la moitié du studio avec la salle de bain compris.
La télé est grosse de même.
Tout le temps dans le fond.
Tout ce qu'ils ont mis, c'est des coussins en plastique
que le monde met à terre pour se coucher comme des estis
d'SDF. Il y a même plus de dignité.
Tu n'as pas de dignité.
Tu es couché à terre dans tes joggings.
C'est pas normal.
Même moi, j'ai commencé à dire...
Il t'a envoyé là pour...
Je ne sais pas s'il n'y avait aucun motif ou s' Il n'y avait pas aucun motif de t'envoyer là.
Je ne sais pas s'il n'y avait aucun motif
ou s'il n'y avait pas le motif en arrière de me faire plaider.
Parce qu'à un moment donné, ils ont dû se dire,
« Christ, il va sécœurer, lui-là, on va lui faire faire. »
Parce que là, je faisais du bon temps, moi, avec lui.
Ils savaient que les gars à Québec,
les autres, ils ne plaideraient jamais.
Ça, c'était impossible.
Les autres, ils vont se battre,
ils vont payer des avant-cours.
Puis moi, comme j'étais haut dans le schéma,
si tu veux, dans la hiérarchie,
bien, si moi, je plaidais,
bien, je tartais un chiffre,
puis les autres, ils se tartaient.
Mon maximum, c'était le minimum.
Tu comprends?
Oui, parce que toi, si tu plaides coupable,
tu amènes une barrière de...
J'amène...
Si il y en a un qui s'est retrouvé coupable
suite au procès, ils n'iront pas en mode de ça.
Lui, il a eu ça et il a plaidé.
Puis t'es haut dans la hiérarchie qu'eux autres
ont créée parce que t'es pas à ta place
dans cette hiérarchie-là
en tant que tel.
Au moment où ça a pété, je pense,
parce que c'est là que tu y allais, t'étais en processus
de te rendre plus haut que ce que t'étais.
Honnêtement,
le kilo est parti dans... J ne l'ai jamais vu.
Le kilo est parti dans la rue.
Je savais que j'allais collecter une partie,
donner une partie, mais...
C'est ça.
Il était passant entre les mains à peine
pour faire le switch.
Il y a du monde...
Il n'y a jamais personne qui m'a demandé ça.
Il y a du monde.
Il y a du monde qui aurait pu me dire,
« Chris, tu es fait arrêter. Tes affaires, tu es dans le chemin.
Tu nous dois. »
Il n'y a jamais personne
qui m'écœurait.
J'aurais pu, j'étais en contact quand je suis sorti.
Ils savaient que je suis sorti.
C'est pour ça que je te dis que ce monde-là,
ils ne m'ont jamais maltraité. Je n'ai jamais été brossé,
menacé, violenté.
Tu n'es pas là pour bicher sur quoi que ce soit.
Non, je ne suis pas là pour les vanter non plus.
C'est pour ça que je te préfère. Je t'ai dit que les vraies affaires que ce soit non non non mais je suis pas là pour les vanter non plus c'est pas ça que je t'apprends mais je t'ai envie de dire les vraies affaires
moi j'ai été super bien traité
puis le fait que je suis parti
c'était ma décision puis elle a été
respectée
le fait que t'ailles fermer ta gueule ça aide aussi
ben là ça c'est sûr que ça aide
parce que quand tu fermes pas ta gueule c'est sûr que t'es invité dans les meetings
dans le bois
c'est ça
puis t'as été combien de temps à Baie-Comeau?
À Baie-Comeau, j'ai été un an et le reste de mon temps,
un an et quelques mois.
Fait que tu me dis 27 mois total.
Je te dis que t'as fait un an et 15 mois.
Mais là, mon avocat,
moi, je commençais à avoir des...
Là, je commençais à être tanné.
Parce que là, ça fait 27 mois que je suis là.
Premier chiffre, pas de dossier criminel,
pas d'endécédent, pas...
Je suis un ancien vétéran,
un ancien combattant.
Je suis vétéran, un ancien combattant.
J'ai servi mon pays. Il y avait plein d'affaires
qui jouaient pour moi, mais
le procureur avait dans la langue, en estie,
c'était une machine. Je m'ai oublié son nom, mais lui,
tout ce qui était bon pour moi, il le revirait mal pour moi.
Oui, justement, c'est parce que... Dans l'armée, il a qui était bon pour moi, il le revirait mal pour moi. Tu sais, là, oui, justement,
c'est parce que... Dans la meilleure preuve à se défendre,
il est dangereux. C'est dangereux, puis il peut montrer la voie à d'autres.
Faut faire un exemple de ce gars-là pour que
les futurs vétérans aient pas
envie de suivre cette voie-là, puis
tu sais, là,
il a rendu la vie à sa famille
complètement infernale à cause de ça,
puis, tu sais, fait que là, puis ça a tout joué contre moi. Il n'y avait rien à faire.
Quand je suis arrivé au procès, quand j'ai fini par plaider,
parce que mon avocat m'a dit « Moi, je pense que tu devrais plaider.
Tu as trois ans à plaindre. »
Très souvent, trois ans de fait.
Ça compte quasiment pour quatre ans et demi.
Je ne peux pas croire qu'ils vont me claquer plus que ça.
C'est impossible.
Elle a dit « Moi, je ne vois pas pourquoi tu n'aurais pas quelques mois ou temps fait moi j'étais curé des clous le soutien des commodes
je te dis c'est l'enfer fait qu'ils ont eu je sais pas si moi je n'ai pas la preuve mais tiens
un peu ça fait deux le manier ils savent que je t'aboute mon avocat me dit tu devrais plaider bon
ok je vais te faire confiance je plaide j'arrive, j'arrive en cours, j'arrive au procès.
Procès dure deux jours, trois jours.
Ils font venir Bérubé, le spécialiste des moteurs,
qui explique toute la patente de A à Z,
à partir du Friends,
aller jusqu'au Full Patch à Los Angeles.
Mais là, lui, il était juste là.
Finalement, sa job, c'était rien que ça.
Pourquoi vous en faites tout un plat?
Mais tu sais, la juge n'a rien pris en compte de ça.
Ils vont venir à un expert
et ils ne l'écoutent pas. Ils vont venir à un expert
et ils écoutent juste le procureur.
Mon avocat, elle amène comme argument
c'est tout jeté dans la filière 13.
Pas important, pas important.
Là, finalement,
quand c'est le jour de la sentence,
ils m'ont claqué
cinq ans.
Ce que ton avocat t'a dit,
t'as promis qu'ils ne claqueront jamais 5 ans.
Ils ne claqueront jamais 5 ans,
premier délit, toute la patente.
Je n'avais pas d'hystérisme.
Je ne suis pas un 5 ans,
mais ils me donnent, par rapport au calcul,
pour que je reste au provincial,
ils veulent me faire une fleur.
5 ans. C'est pour ça que je suis sarcastique.
Ils me claquent 5 ans moins un jour,
ce qui fait qu'il me resterait 18 mois à faire
au provincial.
Fait que la vie que t'es en bas du 2 ans,
c'est ça.
Maintenant, il s'est passé une hostie d'affaires
rocambolesque.
Mon avocate,
elle a été complètement surprise
de ça aussi. Parce qu'on a
parlé après les affaires, puis là, j'étais en crisse,
tu sais. Je me suis dit, tu m'as dit de plaider,
j'ai plaidé, puis gars, hostie,
blablabla. Puis là, son partner,
son ami,
son partenaire d'affaires, il prend le téléphone
puis il me dit, écoute, avec ce que t'as
comme bagage et tout ça, puis il-toi que t'as pas de rapport.
T'sais, moi j'ai pas de violence.
Jamais traité un gardien de ce crew.
Moi c'est toujours oui monsieur, oui madame.
Non monsieur, non madame. T'sais, je me calisse de toi.
Je vais pas t'insulter, je m'en calisse de toi.
Tu me fais rien. Fait que t'sais, donne-moi les mes pelules.
Donne-moi les mon cabaret. Pis laisse-moi tranquille.
T'sais, moi je saute de la porte là,
pis t'en dessoudras quand ce sera le temps de sortir.
Fait que...
Là, ça reste dans le même genre
accroche, j'appelle ma blonde, je t'en crisse,
je suis déçu, puis elle avec, puis...
Il se passe quelques jours.
Le lundi,
d'après, j'ai été sentencé, mettons, le vendredi.
Le lundi, là, ils viennent me voir.
La prison.
De Bécamo. C'est la fille
qui travaille, genre, au bien-être des détenus. Une astuce de cochonnerie de Bécamo. C'est la fille qui travaille, genre,
au bien-être des détenus. C'est une petite
cochonnerie de même. Ils ont tellement
de fonctionnaires bidons
là-dedans, surpayés,
qui ne travaillent pas. Là, elle vient me voir
et elle a un papier dans les mains et elle me dit
« Écoute, avec
la COVID et tout ça,
il y a un programme qui est sorti
pour faire finir le temps
à la maison
pour certains détenus.
Elle dit que je serais un candidat à ça.
Étant donné que
j'étais en surpoids,
je suis rendu à 400 livres, je faisais rien que manger.
Comme je te disais, je ne me drogue pas, je ne bois pas.
Tout ce que je faisais, c'est dormir, lire et manger.
Le secteur de vie
est grand comme le site.
On s'entend qu'il n'y a pas de bar pour faire des chain-ups
ni de burpees.
Le jogging, à moins de piler ses autres,
on oublie ça.
La sortie de côte, vu qu'on était en pandémie,
il n'y en avait presque pas.
C'était du voyageage pour les gardiens.
Le moins on avait d'interaction avec les gardiens,
le mieux que c'était.
C'est les gardiens qui ramènent la cochonnerie.
Ce n'est pas nous autres, on ne sort pas.
On n'avait pas tout le temps des sorties de cours,
le gym, pas tout le temps au début, puis tout ça.
Fait que j'étais vraiment, vraiment inactif, là.
Fait que j'ai soufflé comme un ballon.
Puis là, elle me dit, tu rentrerais comme dans les paramètres.
Dans les paramètres.
Oui, pour ça.
Fait que je dis, bon, mais c'est cool.
OK.
Moi, je crée pas ça pantoute, là.
Fait qu'elle me dit, il faut envoyer ton dossier
au médecin, puis c'est lui qui décide.
Il n'y a pas de médecin à Baie-Comeau.
Ils ne viennent pas. Le docteur Baie-Comeau,
le monde faisait tellement de plaintes parce qu'il voulait avoir des
pellules, que le docteur a dit, je ne vais plus.
Le monde n'est pas malade, il va aller se droguer.
Il n'y avait pas de médecin, mais il envoyait ça
à un médecin à l'externe.
Elle vient me voir le mercredi.
Elle me dit, Éric. Je dis, oui, elle m'en revient sur le bord de la porte
je dis qu'est-ce qu'il y a
elle dit le médecin a fini de remplir tes papiers
elle dit il y a une question
mais elle ne me dit pas si je t'accepte ou pas
elle fait juste me dire
puis moi honnêtement je te dis je ne crée pas à ça
pas à tout, moi c'est rien que ta merde pour moi
elle me dit y a-tu quelqu'un qui pourrait venir te chercher
vendredi
oui, ma conjointe.
Fait que, t'as-tu son adresse, son numéro de téléphone?
Fait que je donne tout ça.
Fait que les autres, ils l'appellent.
Êtes-vous bien la conjointe d'eux?
Pouvez-vous venir?
Elle a dit oui.
Elle n'en crée pas tant à ça non plus.
Le jeudi, elle vient me voir et me dit,
tu ramasseras tes affaires à soir, tu sors demain.
Hein?
Tu sors demain.
J'ai été sentencé le vendredi, là.
Il me reste 18 mois à faire.
Puis, 7 jours plus tard...
Dans le fond, parce que j'étais un gros tonne-marge,
un cipap, puis...
Puis...
Fait que j'ai pris 150 livres en prison.
Honnêtement, je pense que c'est ça, parce que je vois pas d'autre chose.
Parce que si j'étais pas...
J'étais pas moins ou plus à risque que les autres.
Les autres, ils ont dû dire,
« Chris, il est rendu tellement gros, s'il meurt ici,
il va falloir enlever le toit ou le châssis,
puis le sortir avec une craine, on est dans la merde,
puis on va aller à des cris de 14. »
Moi, je pense que c'est ça qui s'est passé,
mais il y a jamais personne qui m'a l'expliqué.
Ils m'ont juste dit, « Tu finis ton chiffre à la maison. »
Là, je suis sorti le vendredi matin,
mon ablonde allait arriver, elle venait me chercher.
Mais elle, elle me voyait qu'en visio, là, ce fin-année.
Elle, t'as pas vu...
Elle, elle voit ça, là.
Ah, c'est bon.
Quand elle m'a vu sur le bord de... parce que moi, ils m'ont sorti dehors.
Puis ça, là, j'étais un jeu, hein.
Tout le long, à cause que j'ai sorti de même, à partir du moment où j'ai quitté mon sac de ma cellule, avec mes sacs de cochonnerie.
Puis là, tu passes un sac de table, tu laisses un escalier, tu sors une guérite,
tu passes l'autre guérite, là, tu croises des gardiens.
Puis là, personne ne t'a dit rien.
J'avais tellement peur qu'ils me mettent la main sur l'épaule
et qu'ils me disent « Ah, finalement, tu ne sors pas. »
Parce que c'est arrivé tellement...
Oui, tellement soudain.
Toi, tu penses que tu vas sortir, finalement,
on dit non, 18 mois, puis là...
Puis après, j'ai su qu'il y en avait eu d'autres,
pas dans mon projet, mais il y en a eu d'autres qui ont sorti.
Ça fait que c'était pas en rapport avec le projet.
C'était vraiment...
Il y a du monde qui a beaucoup parlé,
qui ont été en dedans COVID au podcast.
Il y a bien du monde qui a eu des
sentences écourtées à cause de la COVID.
Moi, j'ai pas eu de sentences écourtées, j'ai juste
fait mon temps chez nous.
Puis là, c'est ça. Fait que là, je suis sorti eu de sentence écourtée. J'ai juste fait mon temps chez nous. Puis là, bien, c'est ça.
Fait que là, je suis sorti.
On est arrivé avant,
quand j'avais 300,
qu'elle avait acheté pendant que j'étais parti.
Quand elle est arrivée avec ça,
elle a dit,
« Chris, tu es obligé de laisser de renardien.
Il embarquera jamais en avant.
Il est bien trop gros. »
Mais finalement, j'étais capable de m'asseoir en avant.
« Donne-moi le téléphone. »
Moi, j'avais le goût de faire du téléphone.
Je n'ai jamais regardé le paysage.
Je voulais juste avoir des nouvelles.
Tu sais.
Puis là, on est arrivé chez nous. On avait déménagé
à Chicoutimi. Entre-temps, on s'est installés ailleurs
parce que je voulais changer de vie. Je voulais que ma femme
puis ma fille aussi changent de milieu, puis tout ça.
Fait qu'on avait loué un condo
dans ce coin-là. Puis là,
il fallait que je me rapporte à un agent. Mais là,
il fallait que je me rapporte à mon agent.
C'était au palais de justice.
Puis là, j'avais même pas le droit d'aller à la boîte à mâles.
La boîte à mâles, c'était des hauts.
Non, non, tu restes dans la maison.
Là, j'essayais de dire, c'est parce que là, vous me sortez parce que je vais mourir tellement que je suis gros,
d'après ce que je comprends.
Puis je peux pas rien faire. Je peux pas faire d'exercice.
Ça m'aide pas. Non, t'es toasté le gros.
Tu restes chez vous.
Mais là, ça, ça a duré.
Mais là, ils ont bien vu que, tu vu que je suivais toutes les affaires.
Il fallait que je voie un psychologue, un psychiatre par rapport à mon PTSD.
J'ai rencontré toutes les conditions.
J'ai coupé le contact avec tout le monde, c'était fini.
Je n'ai plus jamais reparlé à personne.
Personne, personne, personne.
Même pas un coucou par Facebook.
« Salut, t'es sorti. »
Zéro comme d'envoi.
Puis quand j'en vois passer un, je le floche.
Moi, j'ai passé à d'autres choses
bien raides.
Tu penses que tu as peur
de la tentation pour être là?
Non, moi, c'est la prison.
Moi, je ne veux plus jamais retourner en prison.
Ça m'a cassé bien raide.
Moi, comme je te disais...
Moi, j'avais tout.
J'avais tout à perdre.
Tu sais, quelqu'un qui va en prison
puis qui n'a rien à perdre.
Bien, moi, j'avais tout à perdre.
Moi, j'aurais pu perdre ma femme.
Tu sais, moi, j'ai une pension,
mais quand tu penses à ça,
ceux qui n'ont pas de pension...
Tu sais, le gars, mettons,
qui travaille sur la construction
puis à temps partiel,
il fait de la vente au détail,
il se fait ramasser,
il perd sa job,
il perd sa maison, il perd son char. Bien, souvent, la bonne femme a fait commetail. Il se fait ramasser. Il perd sa job. Il perd sa maison.
Il perd son char. Bien souvent, la bonne femme a fait.
Chris Moncant aussi.
Quand ce gars-là, il sort, il n'a pas de permis de conduire.
Il n'a pas de job.
Qu'est-ce que tu penses qu'il fait?
Il va porter son CVO de Smortoon?
Il appelle le dernier qui faisait la vente au détail.
C'est là que le syndrome de la porte-tournante arrive.
Tu l'as déjà entendu, si tu sois là, je suis certain.
Moi, j'ai été chanceux.
J'ai le cul béni, là, parce que
grâce à... En partie, à ce que j'ai...
– Le cul béni, je veux dire, tu l'as fait
de ton temps dans l'armée aussi. Tu l'as mérité, cette pension-là.
– Oui, mais...
Pas par rapport à ça, mais par rapport au fait
que, grâce à ça,
j'ai pas besoin d'avoir peur
de comment je vais faire pour mettre du pain sur la table.
Moi, il y a toujours du pain sur la table
pour ma famille.
Mais t'es surtout chanceux, justement,
que ta famille soit restée là,
que ta femme soit restée là.
Oui.
Bravo à elle.
Ah, puis elle a vécu des affaires.
Je veux pas rentrer dans les détails,
mais pendant que j'étais parti,
ça a été rock'n'roll, là.
Ça a été rock'n'roll.
Elle s'est occupée de la maison.
Elle l'a vendue.
Elle a redonné le...
Elle s'est occupée de vendre,
de se débarrasser de ma moto,
de tous les meubles, les affaires qu'on a emmenées avec nous autres.
Parce que quand tu as une maison, tu pars en condo.
Il y a des cochonneries.
Un ménage de maison et un ménage d'appart, ce n'est pas la même affaire.
Elle s'est toute débarrassée de ça.
Elle a fait une vente de garage.
Elle a vendu la maison elle-même.
Elle a visité, elle a trouvé l'acheteur elle-même.
Mais ça a été rock and roll. À travers ça, elle a trouvé l'acheteur elle-même. Mais ça a été rock'n'roll. À travers ça,
elle a envoyé son garçon
vivre avec nous autres. Il était rendu en âge
entre le temps que je me suis fait arrêter
et le temps que je sorte.
Il était rendu sur ma 21, 22 ans, 21 ans.
Fait que, tu sais, là, lui,
il a trouvé un appart,
il a le meublé, tu sais.
Là, tu sais.
Je ne veux pas te replonger là-dedans. Puis, tu sais, là. Je veux pas te replonger là-dedans,
puis tu sais,
côté temps aussi,
mais tu sais, là, aujourd'hui,
tu es sorti depuis 2021.
Clean, clean, clean.
Quand je suis sorti,
je pense que j'étais aussi
fucké que quand je suis revenu d'Afghanistan.
Je suis tombé dans la boisson, je suis revenu d'Afghanistan. OK.
Je suis tombé dans la boisson.
Je me suis mis à boire, beaucoup.
J'ai repris du poids par-dessus le poids que j'avais déjà pris.
T'as rappelé à remonter pour... Non, parce que j'avais d'autres bois chez nous.
Moi, là, j'avais...
Moi, j'ai vu que j'avais pas de problème de boisson
quand ils m'ont arrêté et tout ça,
puis je l'ai jamais...
J'ai jamais dit que j'avais un problème de boisson
puis que je me drogue pas et tout ça. Moi, j'ai pas le droit d'aller dans les bars. l'ai jamais dit que j'avais un problème de boisson, puis que je ne me drogue pas, tout ça.
Moi, je n'ai pas le droit d'aller dans les bars, je n'ai pas le droit de…
Si je vais au restaurant, je n'ai pas le droit de prendre de boisson au restaurant.
Mais chez nous, j'ai le droit de prendre un verre.
Ça fait que ce n'est pas la fin du monde.
Puis, tu sais, moi, je ne conduis jamais en boisson,
puis là, j'ai arrêté de boire, moi, pratiquement au complet.
Tu sais, je prends un verre, mettons, je peux dire deux consommations par mois.
C'est à peu près ça.
Puis on dirait que ça me tombe sur le cœur à cette heure.
J'aime moins ça.
Mais j'ai bu beaucoup.
Je n'ai été pas fin avec ma famille.
Ma fille était comme de trop.
Ma femme était comme de trop.
Je voulais être tout seul tout le temps.
Quand elle me parlait, je ne pouvais pas.
Tu es tombé un peu dans le pattern
quand tu es revenu de l'armée.
Oui, à peu près le même.
Je m'isolais, je sortais pas de chez nous,
j'étais grumpy.
C'est rough pour du monde qui ont été là
pendant que t'étais pas là.
Quand t'es là, tu veux plus qu'ils soient là.
C'est vraiment ça.
J'aurais voulu être tout seul.
J'aurais voulu être dans une cabane,
dans le bois, tout seul.
Quand t'étais tout seul,
t'étais content qu'ils soient là.
C'est vraiment drôle. C'est vraiment drôle.
Puis quand ça a été...
Un moment donné,
je suis allé voir mon médecin et je lui ai dit
qu'il fallait faire quelque chose pour mon poids.
Parce que ça va me tuer, je vais mourir.
Je sais que je vais mourir.
Elle m'a suggéré la chirurgie bariatrique.
Là, ils m'ont envoyé sur la liste d'attente.
Deux ans, quand même.
J'ai attendu
les deux ans, mais
entre-temps, j'ai arrêté tous mes médicaments.
Toutes mes pelules qui me rendaient
secoupe, qui étaient supposément antidépresseurs.
Toutes ces affaires-là,
j'ai voulu me détoxifier
de tout ça. J'ai dit, c'est fini.
J'arrête ça. Je suis capable de vivre sans ça.
Je suis allé graduellement, puis on m'a testé. Finalement, ça a marché. J'ai été capable c'est fini. J'arrête ça. Je suis capable de vivre sans ça. Mais je suis allé graduellement
me tester. Finalement, ça a marché.
J'ai été capable. La seule pilule que je prends
présentement, c'est pour mon dos et ma jambe.
Sinon, je n'en prends pas de médicaments.
Puis, j'ai arrêté de boire.
Quand c'est venu le temps pour ma chirurgie,
ils m'ont appelé. Ils m'ont appelé six mois avant
pour un compte rendu. Je leur ai dit,
j'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de prendre des pilules.
Ah bien là, ça prend une stabilité,
M. Tremblay. Là, vous êtes postable,
fait qu'on va vous remettre sur une tablette pendant six mois.
Pardon? Ça fait deux ans
que j'attends. Je prends des décisions
pour ma santé, pour que ce soit bon pour moi.
Puis vous me dites que, tu sais,
je comprends votre point, là, mais
comprenez que ça me m'ennustie aussi,
fait que là, j'ai raccroché,
là, ça faisait longtemps, mais là, j'ai pleuré.
J'avais de la peine.
J'étais tellement fâché, pleuré de rage.
Puis là, c'est ma femme.
Je me rappelle, elle était dans le frigidaire.
Elle était en train de faire de quoi pour la petite.
Elle a dit, « Tu sais, Éric, tu as fait 15 ans dans l'armée.
Tu sais qu'il y a des alternatives.
Botte-toi le cul. Tu es capable.
N'hésite pas à mourir. » Le le lendemain j'appelais un coach
il faisait une diète, un programme
je m'entraîne, ça va faire
7 mois, 6-7 mois
je prends plus une doute
60-60 quelques livres
60 quelques livres, puis ça continue
le matin je suis au gym avant de m'en venir
moi c'est diète, gym
plus de boisson
je me couche à la même heure je me lève à la même heure tout le temps.
J'ai une dernière question pour toi.
Yes, sir Miller.
Tes deux plus vieilles.
Je ne sais pas si tu ne veux pas y aller.
Non, non, ça ne me dérange pas.
Mes deux plus vieilles, ils ont 24-23 ans.
Je n'ai plus de contact avec eux autres, ça fait longtemps.
Ça doit faire la dernière fois, je pense.
Ma plus jeune, je vais dire ma plus jeune,
pas mon bébé, mais ma plus jeune des deux,
c'est en 2021.
On s'est parlé au téléphone.
On a eu un argument.
On se faisait déjà longtemps qu'on ne s'était pas vus.
Je ne veux plus te parler.
Je n'ai pas besoin de toi dans ma vie.
Même si ça me tente, je te rappellerai.
Même si ça me tente, je te rappellerai. Même si ça me tente, je te rappellerai.
Moi, ces enfants-là, avec ma carrière
et ma séparation,
j'étais là pour eux autres tout le temps.
Je les ai montrés à nager,
je les ai montrés à pédaler.
Mon ex est parti dans l'armée elle-même.
C'est moi qui étais tout seul avec mes enfants
à faire des tresses le matin,
puis ils les envoyaient à l'école,
faire les lunchs, le lavage, le ménage.
Ils étaient là, ils voyaient, ils savent que j'étais là pour eux autres.
Malgré que oui, je comprends, c'est moi qui les ai abandonnés,
mais moi, je me suis senti abandonné aussi par elles.
Puis ma plus vieille, elle, elle a fait le choix de devenir policière.
Puis elle a travaillé extrêmement fort.
Ça, je vais lui donner, c'est pas un choix de métier facile
pour un enfant de bandit,
on va dire.
Elle a attendu quasiment un an
à se faire refuser avant d'être prise.
Aujourd'hui, je sais qu'elle est policière à temps plein.
Elle a son poste.
De ce que je sais, c'est quelqu'un
qui connaît quelqu'un qui me le dit
parce qu'elle m'a borré de Facebook, d'Instagram. Je respecte ça parce que je sais, mais c'est quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui me le dit parce qu'elle, elle m'a boré de Facebook, elle m'a boré d'Instagram en bas. Puis moi, je respecte ça parce que je me dis, si moi, il y en a eu du monde dans ma vie que j'ai sorti de ma vie par choix parce qu'ils ne me faisaient pas du bien, ce monde-là, puis je n'avais pas besoin d'eux autres, bien-être, même si ça me fait mal de le dire, je suis son père.
Je l'aime de tout mon cœur.
Je respecte ça.
Je ne cours pas après.
Ce n'est pas moi qui vais lui envoyer une carte et un petit message par la malle.
Si elle veut.
La journée.
Écoute, mon podcast a de plus en plus de reach.
Mes real Facebook et TikTok,
ça a de plus en plus de reach.
Peut-être qu'elle va tomber.
Je te le souhaite.
Merci.
Merci à toi, Dévenu.
Merci de t'être battu
pour ton pays. Je l'apprécie.
Merci, Dévenu, de partager
ton histoire.
Je trouve vraiment
le cercle que ça a fait. Je trouve
intéressant de voir à quel point...
Autant que l'armée te laisse un petit peu tomber,
mais en même temps que tu retrouves quelque chose
qui est un petit pattern,
tu te retrouves mêlé là-dedans.
Par choix, on n'est pas là pour...
Personne n'est là pour dire...
Non, c'est des décisions que tu as prises,
tu savais dans quoi tu t'embarquais.
Puis tu l'assumes.
Tu as fait ton chemin, tu l'as vécu, tu l'as essayé.
Tu t'es réalisé que ce n'était pas pour toi.
La prison, c'est un bon reality check.
C'est de la merde.
Éric, merci d'être venu, mon chum.
C'est super apprécié.
Pense-en à toi.
Merci tout le monde. Au parloir. Thank you.