Au Parloir - Épisode 50 Martin Rousse
Episode Date: August 4, 2024Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
Transcript
Discussion (0)
Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
Si tu es un fan du podcast, tu veux supporter le podcast, le www.patreon.com slash Aux Parloirs,
c'est payant ou est-ce que tu as accès aux épisodes six semaines d'avance.
Et c'est en même temps cette façon-là qui me permet de continuer à produire et à payer ce merveilleux studio,
des studios bien entendu.
Sinon, YouTube,
si tu n'es pas abonné à ma page YouTube,
abonne-toi, Cédric Bergeron.
Like, laisse un petit commentaire,
partage si tu as aimé l'épisode,
ça va te prendre deux secondes. Pour moi,
ça fait toute une différence. Il y a mes réseaux
sociaux personnels, Cédric Bergeron
Humour, parce que oui, je suis humoriste.
Automne 2024, je pars
une petite tournée.
Il y a déjà quelques dates qui sont sorties sur mon site Internet, www.cedricbergeron.com.
Bon, mes plugs sont faites.
Aujourd'hui, au podcast, j'ai reçu Martin Rousse,
quelqu'un qui nous a mis en contact, puis je suis vraiment content,
parce que Martin a un passé qu'on a déjà entendu au podcast puis qu'on va réentendre,
un passé de consommation, tout ça,
classique,
famille, tu sais, normale.
Tu sais, c'était pas rose,
mais c'était pas noir non plus.
Commencer jeune à travailler dans les bars,
alcool, cocaïne,
c'est un pattern qui revient souvent.
La différence avec Martin,
c'est que lui, il a fait ça jusqu'à 47 ans.
À 47 ans,
il est allé en thérapie.
Il a commencé même à travailler pour la maison de thérapie
où il a fait sa thérapie. Encore aujourd'hui,
il fait ça. Et ce gars-là est rendu
avec une renommée pour aider
des gars à sortir de prison.
Des gars qui ont vraiment besoin de thérapie.
Ce gars-là, sa signature fait sortir des gars.
Ce gars-là a dealé de la dope dans sa vie,
a caché de la dope, puis des affaires dans sa maison.
Il avait un côté criminel,
puis aujourd'hui, aide des gars qui en ont besoin.
Un astide bon gars, un gars qui a fait tout un cheminement,
un gars pour qui j'ai beaucoup de respect, que je ne connaissais pas, puis vraiment pour son parcours, puis ce qu'il fait aujourd'hui. Gros, gros, gros respect, bon podcast, j'ai vraiment apprécié. Un gars qui s'exprime super bien, qui est posé, qui est intéressant à écouter. Merci Martin pour ta présence, merci pour ton partage, merci à vous d'écouter le podcast Au Parloir.
Aujourd'hui, le podcast est une présentation
des toitures Joël Gagné.
Compagnie de toitures spécialisées
en bardeau, en toit plat.
Ils ont au-dessus de 15 ans d'expérience.
Des fans du podcast
tellement que c'est des appels
pour avoir une soumission. Tu mentionnes
Au Parloir podcast, 15 % de rabais.
Joël qui gère sa compagnie
avec sa femme,
je les ai rencontrés,
du monde super le fun,
professionnel.
Fait que tu sois
Laval,
Montréal,
Lannaudière,
Laurentide,
gars,
appelle-les,
ils vont te faire
une soumission
à un 15 % de rabais
avec Haut-Parlour.
Fait que si tu veux
une gang de beaux bonhommes
bronzés,
t'enlèves ton toit
et si tu veux pas
une gang de beaux bonhommes bronzés qui font ton toit, bien, Christ, ton toit, pis ben, si tu veux pas une gang de beaux bonhommes bronzés
qui font ton toit, ben, Christ, tu s'en feras jamais faire un toi,
parce que c'est juste ça, des gars de toiture. Tu vois le logo,
tu vois leur site Internet,
tu vois leur numéro de téléphone, tout est là
dans l'écran. YouTube,
description de la vidéo, tous leurs
liens sont là. Les toitures,
Joël Gagné, merci de supporter
le podcast. Encouragez-les,
si vous avez besoin de faire faire une toiture,
appelez-les pour une submission au Parloir 15 % de rabais.
Martin, merci d'être là, premièrement.
Martin Rousse, c'est un de tes partners de Curling
qui nous a mis en contact.
Parce que, écoute, tu es là,
on va passer à travers toute ta vie.
La raison, ça ne fait pas si longtemps que ça
qu'on s'est parlé, la raison pour laquelle je venais,
c'est par rapport à ce que tu fais aujourd'hui,
étroitement relié dans le milieu carcéral.
Donc, avant de partir dans ton parcours tu sais c'est
ça on peut en parler puis je l'ai mentionné dans l'intro aussi c'est que tu es dans un centre de
thérapie mais toi tu aides les gars qui sont en dedans à pouvoir sortir pour faire des thérapies
pour justement que leur cheminement si je vois là je mets ça on va être plus dans les détails
tantôt mais je l'explique vite fait c'à-dire que quand les gens commettent un crime,
c'est surtout des crimes ponctuels.
C'est-à-dire que le gars va se faire arrêter,
son avocat va m'appeler.
J'ai une banque d'avocats parce que ça fait quand même
six ans que je fais ça de carcéral.
Donc, tu me disais tantôt, Nada Boumefta,
qu'on a reçu au podcast.
Nada, que vous avez reçu, j'ai travaillé avec.
Dernièrement, on a travaillé ensemble sur un cas,
un gars qui avait des problèmes de consommation
puis des problèmes aussi avec la loi.
C'est-à-dire que là, l'avocat m'appelle, le gars vient de se faire arrêter.
En loi, je t'explique vite fait,
pour les spectateurs aussi,
c'est-à-dire que quand tu commets un crime
jusqu'à ton procès, on fait quoi
avec ce gars-là entre les deux?
L'alternative est là. C'est-à-dire que la poursuite
va peut-être dire, ce gars-là est trop dangereux,
je veux pas le laisser en liberté. Tu sais, si tu volais un steak
des super-c, quand on part détention, là, maintenant, il y a des crimes, que la poursuite va peut-être dire, «Ce gars-là est trop dangereux, je ne veux pas le laisser en liberté.» Tu sais, si tu te volais un steak d'insupersé,
ils ne garderont pas en détention.
Là, maintenant, il y a des crimes, des fois,
si tu te commets un meurtre, ils ne te libéreront pas non plus.
Non, tu vas être prévenu jusqu'à...
Entre les deux, la ligne est où? On fait quoi avec les gars?
Puis il y a des alternatives. J'en suis une.
C'est-à-dire que là, puis les avocats commencent à me connaître.
Ça fait qu'ils ne me soumettront pas des cas qui n'ont pas de bon sens.
C'est-à-dire que là, ils vont évaluer le gars,
ils vont voir les crimes.
Les crimes sont souvent reliés à la consommation,
reliés pour des gains de consommation
parce qu'il manque d'argent, il fait des vols, etc.
Il se ramasse en prison tout le temps.
L'avocat va lui dire, écoute,
t'es peut-être rendu à penser à toi
et à penser à sortir la consommation de ta vie
et tu vas peut-être sortir aussi la criminalité de ta vie.
Ça peut être les gars aussi qui font juste tanner
de cette vie-là.
Le gars aussi.
Le gars soit tanné de cette vie-là aussi.
Parce que ça, on en parlera plus tard
parce que c'est mon cas, ça.
Fait que l'avocat m'appelle.
Ce que je fais,
c'est que là,
j'ai quelques questions
parce qu'il y a des dossiers
que je prends,
que je prends pas vite fait.
Mais si on s'entend
que c'est un bon cas
pour une thérapie,
moi, je prends rendez-vous
avec la détention.
La plupart de mes évaluations
se font en visio.
J'ai les connexions
avec les détentions.
Ils me passent les gars.
La plupart du temps, le jour des mêmes, c'est plus facile de leur parler.
J'évalue le gars. Si c'est pas un bon candidat, on met fin à ça, puis c'est terminé. Il va falloir que l'avocat voie un autre plan de sortie.
Perspectivement, c'est ça, un autre...
Si c'est bon, ce qu'on fait maintenant, c'est qu'on va aller soumettre ça à l'avocat de la poursuite.
Fait qu'on va aller le voir, on lui dit « bon, on a un plan de thérapie ». L'avocat de la force suite veut, il est d'accord avec ça, on appelle ça une entente commune.
Ça va devant le juge, le juge va dire oui à ça, c'est ça,
on a une entente commune, on envoie un monsieur en thérapie pour six mois,
c'est fait.
Je t'arrête là, parce que tantôt, je veux qu'on vienne justement
sur tout ce processus-là.
Là, je voulais juste mettre, à raison de base, pourquoi tu es là.
Après ça, plus tard, on va rentrer dans tout ce processus-là.
Mais avant ça, toi, tu fais ça, c'est pas pour rien.
Bien non.
Parce que tu as un background.
Exact.
Mais comme tous mes invités,
comme je te l'expliquais tantôt,
moi, je pars straight.
Tu es né en quelle année?
Tu as grandi dans quel coin?
Quel genre de famille?
Pour qu'on sache, c'est qui, Martin?
1968, je suis né à Salabrie-de-Valéphine.
D'une famille quand même assez bien hantée,
je vais dire côté monétaire. Par contre, de ce que je me rappelle de ma famille, c'est que ça n'a pas toujours été, sans être dans la violence ou rien, ça n'a pas toujours
été. Mon père et ma mère ont un couple qui n'a jamais bien fonctionné ensemble.
Mon père alcoolique, ma mère qui ne prenait pas vraiment ça.
Ma mère aussi, je pense,
a toujours eu des problèmes de santé,
des problèmes à assumer ses choix,
puis des problèmes dans ce sens-là.
On vivait dans richesse,
on vivait dans l'abondance.
On parle des années 70,
que je me rappelle,
que je n'ai jamais rien manqué.
Côté monétaire, je n'ai jamais rien manqué. Côté monétaire, j'ai jamais rien manqué.
J'ai toujours eu de la bouffe.
Cet écoté-là, il était correct.
Sauf que peut-être un peu d'attention,
d'encadrement, c'était moins là.
Mon père qui préférait boire, évidemment.
Mais il était quand même là.
C'est pas le genre de père violent.
C'est pas le genre de père
qui m'aurait battu.
Je pense qu'il m'a donné une claque sur la fesse une fois
et s'en est voulu le reste de sa vie.
Genre de père présent physiquement, mais pas...
Exactement.
C'est pas le genre de temps que tu te souvenais
de t'être lancé à la balle avec ton père.
Je me rappelle, mon père, un jour,
c'était pour prendre de la bière avec les gars en haut.
Je le regardais dans l'entour et je le voyais pas.
Il était au bar.
À la fin de la game, il était là pour me ramasser.
Il te demandait si t'étais gagné.
Il savait même pas.
C'était un peu ça.
Je pense que c'est le choix de vie.
Ma mère a fait en sorte qu'elle a pas mal été
en dépression une grande partie de sa vie.
Puis, pas présente non plus.
Plus monotone.
Plus encore là physiquement, mais pas heureuse.
Je ne l'ai jamais vue heureuse dans sa vie.
Ça a été un peu l'encadrement.
Éclatement de la famille
à 13 ans.
Je vais-tu trop vite? Je suis rendu trop loin?
Non, non, c'est correct.
Non, mais jusqu'à là, tu es primaire, tu es un primaire normal ordinaire. Oui, oui, oui.
Écoute, si on parle de moi, je te parlais de ma famille, si on parle de moi,
j'ai toujours été le plus petit, toujours fait gosser avec ma grosseur,
mis de côté un peu dans les sports.
Pas mis de côté, mais je choisis le dernier.
Je ne suis pas bien bon dans les sports.
Un peu d'intimidation.
Oui, bien, intimidation sans vraiment...
Je vais te casser la gueule.
L'écorage.
C'est ça, l'écorage.
T'es petit, t'as ce truc, puis bon.
J'ai toujours choisi le dernier.
Pas bien bon au hockey, je voulais être bon.
Pas bien bon à base, je voulais être bon.
Un peu...
Ça m'a étouffé un peu, je vais te dire.
J'étais un peu en retrait, malgré ma grande gueule,
malgré que j'aimais ça faire des jeux.
J'étais quand même un peu plus solidaire, un peu plus retiré.
Éclatement de la famille, à 13 ans,
à 12-13 ans, mes parents se séparent.
À partir de là, j'ai encore le même mode de vie,
mais qui est séparé.
Ça n'a pas arrangé leur cas, mon père et ma mère.
Ils ont resté dans le même beat.
Le beat que je te disais de ma mère,
j'ai décidé d'aller rester chez ma mère.
Puis mon père, le même beat encore.
Présent, mais pas présent parce que l'alcool est là.
Ma mère, encore là, pas vraiment présente,
mais présente physiquement.
Je manque encore de rien, maison, tout ce que tu veux.
Je me retrouve pas mal.
Puis ma soeur,
quand la séparation a cinq ans de différence,
qui était vraiment présente avec...
Plus vieille?
Plus vieille de cinq ans.
Elle était plus présente avec moi quand j'étais plus jeune quand les parents talent c'est un peu mon fort mais quand on s'est séparés elle est partie au cégep avec 17 18 ans
c'est ça partout c'est là de saint-jérôme qu'à ce moment là je me retrouve tout seul dans ce
pic n'est plus sûr qu'à partir de l'eau ben c'est un peu plus difficile, mais je me fais des chums. J'essaye de chercher de l'attention un peu partout.
Puis, il commence à fumer. J'ai été chercher ça. L'alcool, c'était présent dans ma vie.
J'ai essayé ça, du binge drinking en envaumé. Ça a commencé à décoller un peu.
Mes notes à l'école ont planté.
Je passais juste.
J'ai fait mon secondaire 5 en passant juste.
Sans redoubler, mais en passant juste.
C'était une époque où c'était plus
comme des vendredis-samedis
ou c'était déjà quelque chose qui devenait quotidien?
Je vais te dire, le pot,
je suis arrivé une couple de fois gelé dans le cours
que les professeurs m'ont demandé comment ça,
j'avais les yeux rouges, etc.
J'ai broyé.
C'était pas super, mais'avais les yeux rouges, etc. J'ai braillé.
C'était pas super, mais le binge drinking de fin de semaine, oui.
Ça, c'était en envoie-mire
puis en m'enrouler par terre.
Je sais même pas si j'ai pas fait des
cours poétiques, ça m'a apercevoir.
Fait que c'est ce bout-là
un peu que je vis plus jeune.
17 ans,
je commence à travailler dans une discothèque.
À Vallefield, la plus grosse discothèque.
C'était une belle discothèque, la Pamalou.
C'était renommée comme une des plus belles discothèques
dans la province.
Encore là, j'aime l'alcool,
mais à un certain point que j'en bois trop
et je supporte pas.
La coke s'est introduite dans ma vie.
Ligne de coke,
je suis capable de boire deux fois plus.
Moi, ma drogue de choix, c'est l'alcool.
Là, ça n'a pas vraiment d'air. Je ne suis pas
soudable. Le match est
parfait pour moi. Il est parfait.
Je comble un peu
le gars insécure, malgré
que j'ai une façade...
Je joue un jeu. J'ai une façade
que j'ai du fun, mais
je suis gêné avec les filles.
Dis-moi si je me trompe,
mais c'est ça. En extérieur,
t'es un gars
quand même qui dégage une certaine confiance,
mais en dedans,
t'es encore le petit cul
qui est un peu bardassé, qui est un peu
intimidé, qui est un peu laissé de côté.
Ce petit gars-là, il est en dedans.
À l'extérieur, tu peux jouer avec tes chums, avec les gars, avec les un peu laissé de côté. Ce petit gars-là, il est encore là. Il est en dedans. À l'extérieur,
tu peux jouer avec tes chums, avec les gars,
avec les gens qui sont allés jaser avec une fille.
Exactement.
La coke enlève tout ça.
La confiance dans les gens.
Ça part, puis c'est le fun.
Mais encore là...
Là, je te le dis avec du recul.
Si tu m'avais demandé ça
à 17 ans, je te le disais, pas de problème. Ça va bien, demandé ça à 17 ans, je te disais pas de problème, moi, ça va bien.
J'ai du fun.
Il y a une affaire qui est...
Excuse-moi, je te coupe.
Vas-y, vas-y.
C'est quelque chose qui arrive souvent,
je le sais, je reçois les messages.
Non, non, non.
Non, mais moi, je les reçois, je les entends,
mais regarde, c'est ça.
C'est ça, le podcast.
Parce que te dire une affaire,
puis c'est une affaire que j'entends souvent,
puis c'est une affaire que je peux agree,
puis en même temps, je sais que je veux
que les gens réfléchissent à ça. Parce que, tu sais, Christy, c'est une affaire que je peux agree, puis en même temps, je veux que les gens réfléchissent à ça, parce que
tu sais, Chris, si c'est populaire, la coke,
si il y a autant de monde qui s'accroche à ce dope-là,
on s'en dirait,
elle est le fun. Elle est le fun, la coke.
Elle est le fun en tabarnak.
Puis tu sais, je dis pas ça justement pour que le monde en fasse,
parce que c'est justement que je veux aller là.
C'est que oui, oui, elle est le fun.
Oui, elle est le fun, mais elle est addictive.
C'est ça. Solide.
Puis c'est une drogue qu'on ne s'en rend pas compte
quand on devient addict.
C'est ça, tu sais, comme l'héroïne, mettons,
que c'est un besoin physique.
Si tu n'en as pas, tu es malade physiquement.
La coke, tu ne t'en rends pas compte
que ça te devient un problème.
Puis quand tu t'es rendu compte
que c'est un problème, il y est trop tard.
C'est ça le problème, parce que tu as trop de fun. C'est vraiment une dro il y est trop tard. C'est ça le problème, parce que t'as trop de fun.
C'est vraiment une drogue qui est le fun.
C'est une drogue qui t'amène bien des affaires.
Ça serait le fun de dire,
on peut-tu juste prendre une ligne de temps en temps?
Il y en a qui arrivent à le faire,
puis tant mieux pour eux autres.
Puis là, je sais qu'ils vont m'écouter.
Ce n'est pas le message que je veux lancer,
mais si on part d'un consommateur,
on oublie le gars de justice.
On va le voir plus tard, ce gars-là.
Si on part du gars qui était consommateur à ce moment-là,
ma vie devient le fun parce que je viens de la patcher.
Je ne sais pas comment patcher ma vie.
Je ne sais pas comment pallier au manque que j'ai.
Je ne sais pas comment pallier à mon manque de confiance,
mon manque d'attention, etc.
Je le trouve là. Parce que là, j'ai plus
de gêne, je viens de la casser.
Je suis capable de boire ce que j'aime.
Tout est mis ensemble
pour faire comme ça.
Tu es un spécialiste des gens qui ont
des problèmes de toxicomanie, puis on va se le dire,
c'est assez rare qu'une personne
tombe dans la consommation
qui n'a pas... la personne ne va pas nécessairement
s'en rendre compte, mais c'est des plasters
sur des bobos, sur des issues.
Il n'y a pas un consommateur qui tombe dans la consommation.
Je fais juste une parenthèse, chose de tape,
mais on va y revenir tantôt.
J'ai fait une thérapie, puis en thérapie,
la question qui m'a tué, mais qui m'a aidé beaucoup,
c'est quand mon intervenante me dit
« Pourquoi tu te gèles? »
Puis elle me dit, moi, j'ai répondu
« As-tu fun? »
Elle dit « Pourquoi t'as pas de fun sans dope? »
Là, à ce moment-là, j'ai pas pu y répondre.
J'ai pas pu, mais elle dit « Je veux pas que tu me réponds
non plus. Je veux que t'ailles t'introspecter là-dessus.
Pourquoi t'es pas capable d'avoir du fun
sans te geler? » Parce que c'est un peu ça.
C'est un peu ça. Ça palliait à un fun, ça palliait, comme j'ai dit tantôt,
à une assurance que je n'ai pas.
Pourquoi je ne suis pas capable d'avoir ce bout-là?
Comment ça se fait que moi, ça me prend de la dope
et ça me prend de l'alcool pour avoir ce bout-là?
On peut voir le regard.
Puis, tu sais, le plus que tu es là-dessus,
mais tu sais à quel point, je pense,
quand tu rentres en thérapie, tu peux dire,
pourquoi tu gèles pour le fun à la fin si t'es rendu en thérapie?
Ah, non, non, non.
Mais on se dit qu'on a du fun.
Non, mais je vais te dire,
on va se rendre là.
À 17, c'est ça.
Là, tu découvres ça qui est...
Ah, le graal.
Exponentiel, exponentiel.
Ça a duré un couple d'années,
puis ça va, d'après moi, quand même assez bien.
Sauf que là, encore là, je prends duré une couple d'années, puis ça va, d'après moi, quand même assez bien. Sauf que là,
encore là, je prends du recul.
Je te le dis en regardant ça, là, de haut,
aujourd'hui, tu sais, mais je me ramassais
pas d'argent. Je me plaçais pas, tu sais.
Les études, c'était terminé. J'ai jamais
rien complété. J'avais mon secondaire simple,
tu sais. Mais sauf que là, c'était des jobs de bar,
puis c'était des jobs de
vente de dons, puis de
vente de sacs sur le coin,
puis des choses comme ça
qui faisaient en sorte que je suis capable de vivre,
mais jamais rien à créer quelque chose
que tu peux t'amener une sécurité
ou que tu peux être fier de toi.
Tu avances, c'est pour.
J'avance pas. J'ai stagné pendant 30 ans.
J'ai commencé à me doper à 17 ans.
Bien, j'ai fumé un peu avant, mais je vais te dire, là,
j'ai commencé sérieusement à me doper à 17 ans
jusqu'à temps que j'aille en thérapie à 47 ans, à 48 ans,
je me suis dopé pendant 30 ans et j'ai stagné pendant 30 ans.
Malgré que je me suis débrouillé dans ces 30 ans-là,
malgré que je me suis fait une vie.
J'ai eu ma fille, j'ai été avec la mère de ma fille pendant 20 ans.
C'est des choses qu'il faut aussi prendre en considération.
Malgré que ça allait plus ou moins bien,
je me suis quand même démarqué
à me débrouiller avec tout ça.
Avec tout ce que tu te manques là,
puis avec cette dope-là.
Même qu'à un moment donné,
là, je me reporte, on était rendu à 17 ans.
Jusqu'à 26 ans,
avant que je rencontre la mère de ma fille,
c'est un peu cette vie-là que je mène.
Tu disais, on ne rentrera pas trop,
parce que c'est ça, tu me dis que tu as fait des fêtes de semaine,
mais il y a des choses sur lesquelles tu n'as pas été arrêté.
Tu as dit vendre de l'eau, puis on ne rentrera pas dans les détails,
mais c'est ça, parce qu'à un moment donné,
c'est une façon de te faire de l'argent,
parce que la consommation est trop pour le salaire
que tu arrives à faire dans un bar.
Puis là, tu te rends dans un bar,
tu as un accès à une clientèle où tu peux...
Puis on va toucher du bois bois parce qu'à la fin,
je vais te dire, dans les dernières années,
écoute, j'avais de l'argent puis de la dope chez nous
qui n'était pas à moi.
Je faisais un pourcentage.
Tu sais tout comment ça marche.
Je ne faisais pas des millions avec ça,
mais j'aurais pu me faire en 30 ans pour y aller,
ce petit bout.
Puis tellement que j'en paranoïais.
J'étais rendu que je couchais dans la chambre de ma fille
avec ma fille parce que j'avais peur de venir me faire déloader
ou j'avais peur qu'il se passe quelque chose.
Ma fille, ça a toujours été mon phare
depuis qu'elle est née.
Je pense que c'est elle qui m'a tenu à aller.
C'est ça qu'il faut faire pour nous-mêmes.
Mais je ne sais pas si elle n'avait pas été là,
comment ça serait déroulé.
Elle, elle m'a tenu parce qu'on a eu
une relation fusionnelle, moi et ma fille.
Puis ça a toujours été.
Puis même que
la mère d'Osaka,
Osaka, c'est ma fille, la mère d'Osaka...
Osaka, c'est un beau nom. Oui, je l'ai tatoué ici, tant plus.
Osaka. Là, tu vas trouver ça drôle.
Je ne sais pas si tu te rappelles. Quel âge as-tu?
42. 43 dans les prochains jours.
T'as-tu...
T'as-tu la série Tribu.com avec Caroline Néron?
Oui, oui, oui, très bien. Ça, c'était une agence de mannequins. Puis la propriétatu de la série Tribu.com avec Caroline Néron? Oui, très bien.
Ça, c'était une agence de mannequins.
La propriétaire de l'agence de mannequins,
sa petite-fille s'appelait Osaka.
Ma blonde écoutait ça.
Je me souviens de Caroline Néron.
J'étais pas mal adolescent.
Mais ce bout-là,
on se demandait comment baptiser
parce qu'on savait qu'on avait des filles puis on
se trouvait pas des noms qui nous plaisaient aux deux puis je fais comme crime c'est cute ça
c'est pas parce que c'est la ville on s'est informé parce qu'on s'est dit ça veut dire quoi au sac à
ça veut dire la grande pente on s'en sacrifiait c'était correct oui mais écoute tu te souviens
parce que tu dis la grande pente puis moi je vois comme ton cheminement
quasiment, tu dis que c'est ton fort
puis Chris, il a fallu que tu montes une pente solide
pour te, tu sais, puis c'était elle
le drapeau en haut qui t'a aidé
Ça a toujours été ça qui m'a tenu
Puis, même que la mère d'Osaka
s'est sentie tassée, Amel l'a dit plus tard
qu'elle ne pouvait pas jouer son rôle de mère
parce que je prenais trop de place
en tant que père et mère, je faisais les deux.
Puis, ce qu'on a convenu à ce moment-là,
vu que je faisais des jobs de marde,
des jobs de dos, puis de beurre,
puis tout ça, que c'est moi qui resterais à la maison,
qui ferais le congé parental,
tandis qu'elle retournait travailler.
Elle retournait travailler un mois après avoir accouché.
Donc, elle m'a dit plus tard que c'est sans distance.
Elle ne dit pas que tu n'en prenais pas bien soin.
Au contraire, elle dit que t'étais un père
extraordinaire.
Ce qui est fou, étant donné
que tu me dis
que tu consommais quand même pendant cette période-là.
Mais là, c'est ça.
Parce que là, tu m'es arrivé jusqu'à 26 ans
où tu as rencontré cette femme-là.
Mais tu sais à quel point
ça a pris une tournure
de 17 à 26,
il y a quand même 9 ans.
Fait que tu as eu vraiment une escalade
de la consommation
vraiment intense.
De 17 à 26, ça a resté
quand même assez stable,
mais qui était quand même assez éveil.
C'était surtout les fins de semaine.
Vendredi, samedi. Discote de semaine. Vendredi, samedi.
Vendredi, samedi, etc.
Discothèque, bien, vendredi, samedi.
Discothèque, tu es ouvert du mercredi au dimanche.
Oui.
Il me restait deux jours pour me reposer,
puis c'était un peu ça.
Tu sais, c'était quand même...
C'est excessif, qu'est-ce que je vais dire,
mais c'est parce que c'est moins pire qu'à la fin.
C'est pour ça que je te dis...
Non, non, non, je comprends,
mais c'est pour ça que je veux avoir un peu, pour voir l'échelle, elle s'est rend pire qu'à la fin. C'est pour ça que je te dis. Non, non, non, je comprends, mais c'est pour ça que je veux,
je veux avoir un peu, tu sais, pour voir l'échelle,
elle s'est rendue jusqu'où, tu sais.
Mais là, je rencontre Sophie, c'est sûr que Sophie était antidote au total,
fait que j'en faisais, j'ai été peut-être
quelques mois, bien peut-être un an ou deux
à en faire presque pas
à la rencontre de Sophie, sauf que
je me saoulais pareil, tu sais.
Relation, tu sais, là, je reproduis ce que j'avais
à l'enfance. Relation houleuse,
le père, il n'a pas encore d'enfant,
mais l'homme de la famille qui saoule,
ma conjointe
qui est plus ou moins fière à propos de ça.
Il a rien fait un peu, c'est joué.
Tu vois le pattern qui revient encore.
Puis, malgré cette relation
houleuse-là,
bien, tu vois, quelques années plus tard,
on est déménagé à Toronto
parce que j'ai fait un cours de programmeur-analyste.
Tu sais, il y a eu...
Je peux te conter des parties de ma vie.
Je peux passer une heure sur Toronto,
puis on n'en viendra pas à bout.
Mais tout ça pour te dire que cette relation-là,
on a tellement essayé de choses
parce qu'on ne se sentait pas bien, je pense, encore là avec du recul, que ça s'est terminé à un moment donné.
Mais sauf qu'Osaka est venu. Quand Osaka est arrivé, encore là, une diminution de consommation.
L'alcool t'a slacké pour être en mesure. J'avais même fait un deal avec ma conjointe à ce moment-là. Moi, je ne voulais pas qu'elle boive.
Tu sais comment est-ce qu'on est grave.
Je me saoule, je suis alcoolique, je me gèle.
Tu ne peux pas boire pendant que tu es enceinte, la grande.
À ce moment-là, j'ai quand même eu une légère rétrospection
en disant, est-ce que je vais l'accompagner?
Je n'ai pas bu pendant ce temps-là.
Je pense que j'ai bu une fois en voyage,
puis elle m'avait dit que c'était OK,
puis on ne s'est pas nié nous.
On avait été en voyage au Costa Rica. Ma soeur avait un bed and breakfast temps-là. Je pense que j'ai bu une fois en voyage, puis elle m'avait dit c'était OK, puis on s'est pogné une huile. On avait été en voyage
au Costa Rica. Ma soeur avait un bed and breakfast là-bas.
Comment tu l'as géré
ces neuf mois-là? Il a-tu été facile?
Il n'a pas
été facile, mais il n'a pas été difficile.
Il était correct.
Mais en même temps... Parce qu'il y avait une petite
motivation qui grandissait.
Puis en même temps, on n'avait pas le même train de vie.
C'est-à-dire qu'on aimait beaucoup recevoir.
On recevait pas, plus ou moins pas,
parce qu'elle était enceinte. Parce qu'on avait convenu
que si on reçoit, puis
tout le monde...
Un autre bouteille qui pop, puis c'est ça.
Il n'y a qu'une, puis finalement, tu finis la soirée, tu en as eu quatre.
C'est ça. Fait que, tu sais,
ce bout-là, bien,
ça a quand même été correct.
Je pense pas que ça a été difficile, mais pas facile non plus, parce que la soif revenait.
Mais la relation était-tu quand même mieux, étant donné...
Correct. C'était correct.
Tu sais, on a...
Tu sais, en 20 ans, on a connu des bons moments, là.
Mais jamais des périodes...
Même là, je vais te dire, on était en couple solide,
mais on était des amis solides, tiens.
On était des amis solides. Tuens, on était des amis solides.
Tu sais, côté relation, ça allait bien aussi, tout ça.
De dire des amoureux à côté, je pense pas.
On l'était peut-être un petit peu au début,
des hauts, des bas,
mais on est encore des amis aujourd'hui.
Des bons partenaires.
Vous avez été quand même des partenaires, tu sais.
Bien oui, c'est ça.
Puis je pense que quand elle écoute le podcast,
elle va être bien d'accord avec ce que je dis, j'. Oui, c'est ça. Je pense que quand elle écoute le podcast, elle va être bien d'accord avec ce que je dis.
J'espère.
Mais c'est ça.
Tu ne l'as pas nommé, donc elle était correcte.
Tout le monde va savoir ce qui paraît.
Mais bref.
Tu sais, je suis rendu au second.
Là, on tombe dans un autre problème.
Puis moi, je suis un...
La plupart, puis je ne sais pas pourquoi,
mais la plupart des gens qui ont de la misère avec l'adobe,
c'est des dépendants affectifs aussi.
Je ne sais pas si tu en es rendu compte,
mais on est tous là-dedans.
Fait que là, je tombe dépendant de ma fille.
Fait que là, je suis comme un pitbull,
approche de la poche.
Puis là, tu es fin vingtaine, je me doute, peut-être?
Non, je suis rendu...
Elle est née, j'avais 34 ans quand même.
34 ans, OK.
Fait que ça faisait une bonne couple d'années
que vous étiez ensemble.
Oui, j'ai commencé à sortir Sophie, j'avais 26 ans.
Ça fait 8 ans qu'on était ensemble.
Puis justement, Sophie me l'a dit
plus tard qu'elle hésitait.
Parce que moi, je voulais avoir... Sophie était...
C'était correct. Elle tentait d'avoir des enfants, mais ça pressait pas.
Puis c'était pas une nécessité à 100 % non plus.
D'avoir un enfant, c'était correct. De ne pas en avoir, c'était correct aussi.
Moi, j'insistais parce que j'avais le goût d'avoir
un petit-chien. Puis
elle me l'a dit qu'elle hésitait longtemps à cause de mon mode de vie.
Que ça n'avait pas pu se passer. De ne pas tant hésiter d'avoir des enfants, plus des enfants avec toi qui n'étaient pas sûrs. Bien, c'est'a dit qu'elle existait longtemps à cause du moment de vie. Que ça ne savait pas ce qui se passerait.
Elle n'a pas tant hésité d'avoir des enfants, plus des enfants avec toi
et qu'elle n'était pas sûre? Bien, c'est ça. C'est en plein ça.
Fait qu'à un moment donné, elle a acquiescé, puis
elle a arrêté de prendre la pellule,
puis ça n'a pas été long. On est en Ontario à ce moment-là.
Puis, on a décidé de revenir
au Québec,
parce qu'on s'est réunis en 2002.
Fait qu'au début de l'année 2002, on a déménagé
dans le coin, parce qu'elle voulait être proche des grands-mères
pour avoir le soutien des grands-mères,
puis tout ça.
C'était correct.
Là, j'ai un autre crash,
c'est-à-dire que j'avais étudié
comme programmeur-analyste.
Je m'en reviens au Québec
cinq ans après mon diplôme.
Je travaillais là-bas, j'avais une bonne job.
J'envoie mes CV un peu partout,
puis tout le monde me dit,
« Maudit beau CV, le grand,
mais t'es en arrière de cinq ans parce que ça évolue beaucoup, t'sais, en informatique, puis tout le monde me dit, maudit beau CV le grand, mais t'es en arrière de 5 ans
parce que ça évolue beaucoup, tu sais,
en informatique puis tout ça.
Je me retrouve encore
au point où ça va me prendre
de l'argent, j'ai une fille qui s'en vient,
j'ai une femme à faire vivre, bien elle aussi est capable de travailler,
mais je veux dire, il faut que j'apporte mon
nom au moulin, c'est ça.
Fait que il faut que j'apporte mon
nom au moulin aussi, fait que là, tu sais, tout ça mis ensemble, t'as de travailler dans le'avoir... C'est ça. Fait que faut que j'apporte mon eau au moulin aussi. Fait que là, tu sais,
tout ça mis ensemble, t'entends le travail d'un beurre.
T'entends le travail d'un beurre.
Consommation, consommation, le goût de prendre la coque,
on repart.
Sophie, elle était... Bon, j'ai nommé son nom.
Elle était un peu plus lousse à ce moment-là
de me laisser aller là-dedans.
Et là, c'est parce que...
Côté...
Côté fierté, côté rapporter de l'argent, c'était pas là.
Fait que là, je fais comment?
Parce que tu faisais de l'argent, mais là, si tu recommences à consommer,
il n'y en a plus qui t'entasse plus tant que ça de côté.
Fait que c'est là que je tombe dans la vente.
C'est là que je tombe dans le brosser un peu plus large.
Puis on pense toujours qu'on va atteindre, qu'on va être le gros cahier,
puis que c'est nous autres qui allons rouler la province, puis qu'on va atteindre, qu'on va être le gros caillou,
puis que c'est nous autres qui allons rouler la province,
puis qu'on va faire des millions par mois.
Puis ça n'arrive jamais.
Je te le dis, c'est très rare que ça arrive.
On a toute cette aspiration-là quand on tombe là-dedans.
Je fais juste assez pour être capable de vivre,
puis ma consommation en même temps.
Puis ton ex est consciente de tout ça. Tu ne lui caches rien.
Non, elle est au courant, mais
il y a de l'eau qui rentre au moulin.
En même temps...
Elle ne trippe pas, mais elle ne trippe pas sur l'argent,
mais elle ne trippe pas sur comment l'argent arrive.
Elle ne trippe pas tant sur l'argent, mais elle ne trippe tant qu'on arrive.
Façon de parler, pas genre
« make it rain ».
C'est plus qu'au moins, Chris, on vit
et on vit quand même grâce à ça.
C'est à peu près ça. J'amène mon apport.
Puis encore là, des essais.
Tu sais, quand tu le sens pas et quand tu fais pas les bonnes affaires.
On a essayé un dépanneur. J'ai fait faillite avec le dépanneur.
Plein d'affaires qui
sont mal guidées dans ma vie,
mal dirigées,
mauvaises décisions,
parce que j'ai pas la tête à ça.
Parce que, encore là, avec du recul,
parce que là, j'ai travaillé en toxicomanie, c'est pour ça que je te réponds ça.
Encore là, cette journée-là, j'aurais pas pu dire
qu'est-ce qui se passe. Je t'aurais dit ça va bien,
puis je vais en faire de l'argent, puis ce sera pas long.
Là,
tu sais, je me suis
cherché, puis je me suis tellement
cherché que je me suis perdu.
Pendant toutes ces années-là, je me suis jamais cherché que je me suis perdu. Pendant toutes ces années-là,
je me suis jamais senti
sur mon X, sans être
totalement
malheureux, mais sans être heureux non plus.
Je sais pas si t'as remarqué,
depuis le début, je me trouve toujours d'une zone grise
dans tout ce que je te conte.
Puis je pense que ça a été ça, ma vie,
d'être dans la zone grise tout le temps.
Drabe. C'est pas d'arc-en-ciel, mais pas de terme non plus. Tu sais, c'est plate que le coup peut péter ça va plus bien ma fille va pas bien parce que justement on est fusionnel à voie psy on sait pas pourquoi j'ai des problèmes on sait plus tard que
c'était relié à moi parce qu'elle est inquiète de ce que je vivais séparation je viens de reproduire
la même affaire que j'ai vécu moi dans ma dans ma jeunesse. Je frébrile un peu,
parce que quand je parle de ma fille et de ces choses-là,
j'ai de la misère.
Il n'y a aucun problème, man. Tu prends ton temps.
Si tu as besoin de prendre un petit puff d'air entre deux phrases...
Je vais faire la demi-heure.
J'ai de la misère, parce que quand je parle de ma fille,
je pense que j'ai un peu
fucké son adolescence, dans mon mode de vie.
Elle est consciente de ce que tu fais?
Elle est consciente de qui tu es à ce moment-là?
Je pense que oui,
mais elle le cache. C'est ça qui arrive.
C'est pour ça qu'elle a commencé à consulter un psy,
parce qu'elle ne voulait pas m'en parler,
parce qu'elle a peur de me faire plus de peine.
Excusez-moi.
De peur de me faire plus de peine
et que ça dégénère. C'est pour ça qu'elle ne nous en parlait pas.
Elle avait besoin de parler à quelqu'un.
C'est pour ça qu'elle ne nous en parlait pas. Elle avait besoin de parler à quelqu'un. C'est pour ça qu'elle a commencé à consulter.
La DPJ qui rentre.
Ils sont juste rentrés pour nous questionner.
Une couple de rencontres.
Ils n'ont jamais pris le contrôle de rien.
Mais j'ai pogné la chienne.
Ils ne m'enlèveront pas ma fille, là.
Ce n'est pas vrai.
Mais encore là, on est cave en consommation, là, m'enlèveront pas ma fille. Ce n'est pas vrai. Mais encore là, on est calme en consommation.
Parce que je n'arrête pas ma consommation encore là.
J'ai la chienne de perdre ma fille.
Et je ne fais rien.
C'est fort la conso.
Comment ça se fait que je ne fais rien?
Je m'en veux de rien faire.
Je m'en veux que ma fille n'aille pas bien.
Je n'arrête pas. Tu sais pourquoi?
Parce qu'il y a une partie de ton cerveau qui est juste occupée à ça.
Bien oui. Qui ne pense Parce qu'il y a une partie de ton cerveau qui est juste occupée à ça.
Ben oui.
Tu ne peux pas focusser sur rien quand tu as toujours une partie
de ton cerveau qui est
une bière.
Si ça me prend une bière, une ligne, ça ferait rien.
Même si, mettons, tu ne te gèles pas
avant telle heure ou tu ne bois pas avant telle heure,
ton cerveau, lui,
il attend l'heure.
Je connais quelqu'un de proche,
lui, il n'ouvre jamais
sa première bière avant 8 heures le soir. Parce qu'il sait
quand il en ouvre une, c'est fini jusqu'à
l'heure qu'il se couche. Fait qu'il n'ouvre jamais sa première...
Mais toute la journée,
je ne sais pas dans sa tête, mais toute...
C'est sûr qu'il y a une partie de son cerveau
toute la journée qui pense à son esti de bière
à 8 heures, par exemple. Fait que tu ne peux pas
être focussé sur rien dans la vie quand
il y a une partie de ton cerveau, même s'il est pas gelé,
tu y penses
quand tu vas être gelé. Moi, souvent,
quand je parle à mes résidents
en thérapie, je parle du mode de
consommation. Le mode de consommation, je le dis,
t'es pas nécessairement gelé.
C'est que t'es dans un mode de vie de consommation.
Puis,
même si t'arrêtes de consommer, il faut que tu fasses quelque chose aussi pour pallier à ça. Tu peux pas Puis, même si tu arrêtes de consommer,
il faut que tu fasses quelque chose aussi
pour pallier à ça.
Tu ne peux pas juste dire,
j'arrête de consommer, je suis bien.
Non, parce que tu patches là.
Avec ta consommation, tu patches à quoi?
C'est ça qu'il faut que tu vois aussi.
Le podcast est aussi une présentation Mind Blow.
Mind Blow, compagnie québécoise de Sam Baudry.
Sam qui est déjà venu
faire le podcast au Parloir épisode 20.
Sam qui a aussi le podcast
Pas Ordinaire, auquel j'ai
participé. C'est quoi Mind Blow? Mind Blow,
c'est une boisson énergisante, mais
avec des noeuds tropiques dedans.
Ça, ce que ça fait, c'est que ça te donne un kick
qui va durer plusieurs heures
sans te défoncer la patate. Fait que c'est
super le fun. En plus, ça t'aide à rester focus
puis ça aide la concentration.
Ça goûte bon. C'est disponible
dans plein de places, entre autres chez les
shops santé. Sinon, tu vois le site Internet
en ce moment. Sinon, description
YouTube, t'as tous les liens. Mais si tu l'achètes
directement sur leur site Internet,
code promo, parloir, 10% de rabais.
C'est bon,
c'est beau, c'est efficace,
puis en plus,
il n'y a pas de sucre. Pour les gars de gym,
c'est excellent, pas de calories,
bon goût, bon kick,
mind blow, nootropique, check ça.
Quand on se sépare,
je me ramasse avec
la garde partagée.
Ça dure peut-être quelques mois.
Je m'étais promis que ma semaine, je ne consommais pas
pendant que j'avais ma fille.
Ça n'a pas de fait.
Encore là.
C'est vraiment de la merde.
Sans la laisser seule,
des fois, j'étais chez le voisin, il y a deux maisons.
Seule, pareil, dans l'appart.
C'est un ado. Elle a besoin
d'encadrement, puis elle a besoin d'amour.
Je suis pas loin. Appelle-moi, puis je vais
m'en arriver. C'est de la merde.
Encore là,
pas capable de me réveiller de ça.
Parce que tu veux pas consommer devant elle non plus.
Tu veux pas consommer avec, mais pas avec elle.
Je me rappelle, j'ai des souvenirs.
C'est fou. Parce que je ne veux pas qu'elle consomme,
mais j'ai besoin de consommer.
Je vais à l'épicerie à deux coins de rue
et je me binge des poppers.
J'en bois six, sept.
Je les cale tellement que j'en vomis sur le bord de la rue.
Après ça, je rentre dans la maison, j'ai mon boss
et je suis correct.
C'est fou ce que c'était.
Là, je commence à être rendu dans le plus heavy.
Tu t'en vas à pied au IGA, puis entre le être rendu dans le plus heavy. OK, ça fait que tu t'en vas,
mettons, à pied au IGA puis entre le IGA
puis chez vous,
tu cales à côté
parce que tu veux ton buzz.
Exact.
Mais tu veux pas que ta fille
te voit entre moi.
Exactement, exactement.
OK, c'est quand même
quelque chose.
C'est quelque chose,
quelque chose.
Puis c'est sûr que là,
je me fais une ligne
pour être à prix de tout.
Pour avoir l'air
trop sous devant ta fille.
That's it. Puis après ça, bien, on parle part de ligne et ce pays sont arrivés dans le marché le casque tout au cher par des spécifiques dans la place
prendra au speed ça fait l'effet de même si c'est de la marne
pas mal moins cher ça fait l'effet des gammes de gouttes et c'est tout ça c'est
rendu que le y'a plus que ça dans ma vie. Puis, encore là, les deux dernières années, avant de rentrer en thérapie,
je n'étais plus bien ni en consommation ni agent.
Je ne pense pas que consciemment, j'ai voulu disparaître.
Encore là, heureux que ma fille soit là.
Inconsciemment,
avec la consommation que je prenais,
c'était de la dynamite,
puis je ne sais pas comment ça se fait que mon corps a réussi à supporter ça.
J'ai tout dit à mon doc,
puis mon doc, il me dit,
fais attention, ça n'a pas d'allure.
Tu vas péter du coeur,
tes reins, ton fouet, ça ne marchera plus.
Il y a quelque chose qui va te décoller
ça n'a aucun bon sens
ça n'a aucun bon sens
puis, anecdote
il y a une année
je fais mon
examen annuel
puis il me dit ça n'a pas de bon sens
il dit ton foie il est rose
comme le foie d'une jeune fille de 16 ans
je ne comprends rien.
Si tu as le foie en santé.
En même temps, j'ai reçu un chèque de 10 000 qui arrive de nulle part parce que
j'ai travaillé à Gaudier avant à Vallefil.
Puis, ils ont fermé le fonds de pension,
ils ont transféré à R1.
Ils ne m'ont pas rejoint.
Le chèque arrive parce qu'elle a lancé l'adresse de ma mère.
En tout cas, il a fait deux, trois adresses.
Le doc, il me dit que je vais bien.
J'ai reçu un chèque de 11 000.
Ça a été la dernière dérape.
Ça a duré trois mois.
Là, ça a été excessif.
À coûter 11 000 $.
Là, ça a été fou.
Puis,
le monde de la toxico,
on dirait que ça nous prend ça. Il faut se river le nez.
Quand tu es rendu à un point
où tu ne gères plus ta consommation, il faut. Il faut se river le nez. Quand tu es rendu à un point où tu ne gères plus ta consommation,
il faut que tu te rives le nez.
Puis des fois, tu ne te le rives pas assez fort,
il faut que tu te le rives deux ou trois fois.
Mais qu'est-ce qui fait en sorte
que c'est juste l'argent qui a fait no limit?
Parce que je veux dire, à quel point tu es ta veste y est une consommation
régulière c'est sûr qu'on est pas dans chaque des rats de hull a timid mais c'est une raison
tu es dans la vie tu es ta femme tu sais tout qui reven, c'est-tu tout qui est revenu en même temps? Bien, tout est déjà là.
Tout est déjà là.
J'étais malheureux
de ne pas avoir ma fille
à tous les jours.
J'étais malheureux
de faire subir à ma fille
la vie que je venais.
Encore malheureux
que je travaille
dans les bars,
dans les restos
et que je n'ai pas de vie.
Que tu n'as pas avancé.
Je n'ai pas avancé.
Tu ne te sens pas.
Tu te sens loser.
Je ne me sens rien.
Je suis en mode loser.
Exactement.
C'est vrai de ça. Ce n'est pas moins que ça. Je suis loser. Je n'ai pas de vie. Je ne me suis
pas créé de vie. Puis là, je suis rendu. J'ai 47 ans. Je ne me suis rien créé. Puis,
quel futur que je donne à ma fille, quel héritage, pas nécessairement monétaire,
oui, un peu, mais en même temps, quel héritage d'y montrer
comment est-ce que ça se passe la vie.
Quelle figure, puis quelle valeur
que j'y amène, puis tout ça.
J'y amène rien, j'y amène rien.
Je fais juste l'encadrer du mieux que je peux
puis encore là, l'encadrement
que je donne, c'est pas si...
Tu t'en mets à l'encadrement que tu as eu, finalement?
Heureusement, oui, c'est ça.
Heureusement,
ça a déboulé assez vite.
C'est-à-dire que de la séparation,
là, on est revenus, moi et Sophie,
deux, trois fois.
Donc, on ne s'est pas vraiment séparés.
Mais de la vraie séparation jusqu'à ce que je me ramasse en thérapie,
c'est trois ans, deux ans.
Donc, ces deux ans-là, il a vraiment déboulé. Il a vraiment déboulé parce que je n'asse en thérapie, c'est trois ans, deux ans. OK?
Fait que, ces deux ans-là, il a vraiment déboulé.
Il a vraiment déboulé parce que j'ai pas pris la séparation.
Je vois pas ma fille une semaine sur deux.
Puis là, je suis tellement, moralement,
encore dans ma zone grise,
puis un peu plus beau, je vais te dire,
que là, quand t'arrives, ton foie, il est correct,
que tu reçois 11 000, ça fait comme... J correct soit 11000 la dérape que je vois prendre
il ya me tenter puis me semblait ça n'est à dire mais ça va l'air cool ça va l'air le fun ça valait
comme on va faire une tabarnak rayon pas ça mais ça fait des années maintenant que tu n'as envie
mais que tu te limites à cause de la salle de bavis exactement le taux comme peu de limites
pour la maman j'ai pas ma fille, j'ai du cash,
je peux y aller all-in.
J'ai pas besoin de m'ortaner.
J'ai rien qui m'ortigne.
En plus, le doc vient de te dire que t'es en shape.
C'est fou, hein?
C'est fou.
Ça ressemble à quoi?
Tu dis que ça a duré trois mois.
T'avais quand même ta fille une semaine sur deux
dans ces trois mois-là? Oui. J'essayais encore du mieux que je pouvais de l'enc trois mois. Tu avais quand même ta fille une semaine sur deux dans ces trois mois-là.
Oui. J'essayais encore du mieux que je pouvais
de l'encadrer. Je consommais moins
cette semaine-là.
Sauf que là,
ma fille a, à ce moment-là,
14 ans,
puis je travaille dans les restos-barres,
puis je l'emmène là.
C'était quand même pas si pire.
C'est quand même une place... Avant de frapper le 10 h le soir,
c'était quand même assez familial.
Il y avait des enfants aussi, c'était un resto-bar.
Mais bref, ça me voyait aller.
Ça me voyait sur le party pareil un peu.
Puis...
Tu sais, quand je pense,
c'est pas des moments joyeux,
mais je pensais à ce moment-là encore avec du recul
que j'étais heureux.
Je pensais que ma fille, elle me trouvait cool'amener l'eau plus tôt pour ceux qui s'attribuent à tant que ça sur
se poser question de 50 et dans cet état le temps par tf le manque de parenthèses des tue agréable
des réactifs l'autre prendre la place des gosses en tige à ce que je gosse à écoute j'ai une grande
gueule dans vie ce tape ses nerfs, tu gosses
Je me tape ses nerfs moi-même
Je ne suis pas le gars qui va provoquer
Si je me suis battu trois fois dans ma vie, c'est beau
Je ne suis pas le gars qui va provoquer
Je suis tannant
Je suis gossant
Sauf que je suis capable de percevoir que la personne n'a assez
Et je vais arrêter
Sauf que je suis loud, je prends le plancher
Je ne mets pas un karaoké, j'ai le micro toute laée je suis tu vas me voir c'est sûr que tu vas voir encore
aujourd'hui ça n'a pas changé mais pour le mieux c'est plus le bon moment est ce que c'est conscient
exactement ce qui était pas à l'époque parce que tu es pas tout à fait que t'es pas conscient quel
point tu exactement tt ou rien une des raisons pour laquelle je ne consomme plus moi-même c'est sûr, parce que c'est sacrément quand je tape ses nerfs
de tout le monde
c'est ça, mais
non
excuse-moi
il y a quelque chose qui s'est passé
pour que tu te retrouves en thérapie
bon, là à ce moment-là, dans ces trois derniers mois-là
dernière fin de semaine
on se rapporte à la dernière fin de semaine de mai 2016.
C'est précis, je m'en rappelle en Estie.
Je suis parti avec un autre gars,
c'est une dérape de, justement,
je suis à la fin du chèque.
C'est une dérape de 3-4 jours en Estie.
Je suis en train de perdre ma job
que j'ai là.
On venait d'ouvrir une brasserie à Vallefil.
J'avais aidé le gars de propriétaire.
Je suis juste son helper et je suis juste en charge de la cuisine.
J'ai pas de départ là-dedans.
J'ai pris part à ça.
Mais t'es investi.
C'est ça.
Puis ça fait deux jours que je rentre pas.
Je suis à la galère là-bas.
Puis là, il me dit, « Chris, tu rentres pas?
On va en mettre un autre.
T'es mon chef cuisinier.
J'ai pas pour rouler pas de cuisine. »
Fait que l'autre qui...
Bon, on est sur la brosse, tous les deux.
J'ai déjà pas de permis de conduire parce que je l'ai perdu trois fois
je prends le truck pareil puis je m'en vais
tu l'as perdu pour alcool?
oui! ok, trois fois?
ben je me suis fait arrêter cinq fois
il y a deux fois
il y en a une que j'ai réussi à passer
pour conduire dangereuse parce que j'avais un bon avocat
puis la dernière
ben je me suis poussé, je me suis ramené le lendemain fait qu'ils ont pas pu prouver que j'avais un bon avocat. Puis la dernière,
je me suis poussé. Je me suis ramené le lendemain. Ils n'ont pas pu prouver
que j'étais en état d'ébriété. C'est la dernière dérape que je suis en train
de te conter. Sauf qu'ils m'ont
donné une conduite en interdiction
de conduire parce que je n'avais pas de permis.
Bref, je me suis endormi.
J'avais un F-150. Heureusement que j'avais un F-150
parce que j'ai coupé en deux
une grosse pancarte en aluminium.
Les pancartes pour annoncer la prochaine sortie,
il y a deux gros bâtons d'aluminium.
Je l'ai coupé en deux.
Là, ça m'a réveillé, évidemment.
Puis j'ai tout défoncé devant le truck, mais il roule encore.
D'après des témoins, j'ai roulé 7,5 km si toi haut,
parce que là, j'avais la chaîne, je voulais aller cacher le truck.
À un moment donné, j'ai pris une sortie,
puis en ralentissant, le truck n'a jamais vu.
Fait que j'ai été... Je me suis caché dans le fossé,
mais en grand criminel, j'ai tout laissé
mes cartes dans le truck.
Fait que je me suis caché dans le fossé
quatre jours. Je me suis endormi.
Je me suis réveillé six heures après, il n'y avait plus rien.
Tout était ramassé. La police, plus rien.
Je me suis réveillé dans le fossé six heures après.
Fait que je marche.
C'est ce que je vois,
mais c'est parce que je trouve ça drôle.
Ben, Chris, oui.
Je me cache dans le fossé.
Le gars, il est tellement chaud
qu'il s'entend dans le fossé.
Il se réveille.
Ils ont fait la même chose.
Ils t'ont jamais vu là.
Ils m'ont jamais vu.
Ils t'ont tout ramassé.
Ils ont tout ramassé.
La police, tout ce que tu veux.
Tu vas bien défoncer dans le fossé.
Il est fou, hein?
Pis là, des accidents de char,
j'ai pris le champ avec un décapotable
parce que j'étais chaud raide.
Ça, c'était une de mes ballons.
Chanceux que je n'ai pas ouvert l'envers.
Encore là, dès que non, ils ont oublié le décapotable.
Ils ont juste les deux lumières allumées.
Je pourrais t'en compter sur la conduite auto.
C'est terrible ce que je faisais.
C'est pour ça que tu nous dis que tu as fait des fins de semaine.
Oui, exactement.
Quand tu récits du vis en plus,
ils veulent te taper ses doigts pas mal plus. Ça a dû te coûter cher tout ça. Pas si de semaine. Oui, exactement. Quand t'es récidiviste, en plus, ils veulent te taper
ses doigts pas mal plus. Ça a dû te coûter cher, tout ça.
Pas si pire.
Non, parce que
je m'en souviens toujours. Regarde, là, justement,
ça a dû coûter cher.
Ma première balloune, c'était en
1980, quand t'es un peu là.
J'avais 18 ans.
C'était en 1984.
Cette balloune-là a coûté 1000 $, je pense, plus l'avocat. Oui, c'était en 84. Cette balloune-là...
Écoutez, mille piastres, je pense, plus l'avocat.
Oui, c'était une époque où ça venait de commencer.
C'était criminel à la moitié.
C'était des bails de 10 ans que je faisais.
Moi, je me suis fait repogner des années 93-94.
À ce moment-là, je m'en tire.
Puis il y avait la loi dans ce temps-là
que si ça faisait plus que 10 ans,
c'était pas considéré comme une deuxième.
Fait que j'ai encore...
T'étais décidiviste.
J'ai encore juste une claque sur les doigts.
Puis j'en ai refaite une un peu après que ma fille soit née, en 2002-2003.
Celle-là, bien, ça coûtait cher, il me semble que non, non plus.
J'étais encore en 10 ans, j'étais encore dans l'histoire de 10 ans,
ça a changé pas longtemps après.
Ça a coûté l'avocat, puis ça a coûté une amende de 1000-2000.
À travers ça, il y en a eu une qu'on a changée pour une conduite dangereuse,
parce que j'ai soufflé à 0.92,
ça fait que c'était trop proche, puis on a pu le contester.
Puis la dernière, la dernière, show red,
ils ont trouvé une investissance de vodka sur le banc du conducteur.
Oui, puis je veux dire, tu t'es fait pogner
ces fois-là, mais la conduite show,
elle a pas été quatre fois.
Ah non, mais non, mais non, mais non.
C'était quotidien.
J'aurais pu me faire pogner des millions de fois.
Puis cette fois-là,
bon, là, je sais que j'ai laissé mon sac avec mes
effets personnels, mes cartes,
mes permis de conduire, mes assurances maladie, puis mes cartes d'assurance sociale, tout est là. Ils savent que c'ai laissé mon sac avec mes effets personnels, mes cartes. Bien, pas mes produits, c'est-à-dire mes assurances maladies
puis les cartes d'assurance sociale.
Tout est là. Ils savent que c'est moi qui étais dans le truck.
Fait que j'appelle, évidemment, la mère de ma fille
qui, elle, va me donner un livre.
Elle m'a dit que c'est pas vrai que je t'emmène chez nous.
Je t'emmènerai pas chez nous dans cet état-là
puis je t'emmènerai pas chez nous comme fugitif.
Fait que je me suis ramassé d'une maison de chambre
puis juste à penser ce que j'allais faire le lendemain.
Puis ce soir-là, je me rappellerai tout le temps,
j'ai bu une Bud Light qui était à 11h30.
Ça, c'était...
11h30?
Non, 11h30 PM, le 2 juin.
OK.
C'est tout arrivé le 2 juin.
Le 3 juin, donc il est 11h30.
Le 3 juin, au matin, je me suis rapporté au poste de police.
Je leur ai dit que c'était moi qui étais à Saint-Constant
et que c'était moi qui étais dans le truck.
Je suis pas un gars de prison, je te le dis tout de suite.
Il y en a qui en font leur vie.
Ils m'ont mis dans une cellule.
Mais cellule au poste de police, c'est pas comme en prison.
Cellule au poste de police, c'est grand comme la table.
Je me suis mis à faire une crise d'angoisse
puis à crier puis à faire comme
tabarnak, sortez-moi d'ici. Ça a pas d'allure, les gars.
Sortez-moi d'ici. Je broyais.
Bon, il y a ma vie, puis j'avais peur.
Puis qu'est-ce que je fais là?
Puis là, ça tourne encore.
Ma fille encore qui revient, c'est-tu.
Fait que le gars, il était cool.
Je n'ai pas pogné un policier qui était méchant.
Il aurait pu dire, ferme ta gueule, c'est-tu.
Il y en a comme ça.
Il dit, écoute, je ne peux pas rien faire.
Il dit, il faut que tu restes là.
Il dit, on va savoir ce qui va se passer dans les prochaines minutes
pour voir si on va te transférer à Bordeaux ou quelque chose comme ça.
C'est sûr, il faut que tu comparaisses demain.
Il faut que tu comparais d'ici ou de Bordeaux. »
RDP, à ce moment-là.
Puis, à la fin de compte, il me donne un magazine.
Il dit, « Regarde, essaie de changer les idées. »
Je ne peux pas le faire, je vais regarder.
Mais là, je me suis dit, « OK, il faut que je respire. »
J'ai passé un peu la crise d'anxiété.
Là, je me suis promené pendant six jours de temps
parce que j'avais des causes à bel fil de menaces.
J'avais menacé la mère de ma fille par texto.
C'est une niaisage.
Tu sais, quand on dit dans la vie, deux chums se parlent,
t'es pas à m'arracher la tête.
Mais en texto, c'est fort par la loi.
Le juge me dit à ce moment-là,
M. Rousse, personne pas de tête, c'est fort par la loi. Le juge me dit à ce moment-là, « Monsieur Rousse, personne pas de tête,
c'est une personne morte. »
Je me suis dit, « OK, je ne m'astignerai pas avec ça. »
Bref, je me suis promené
parce que je me suis rendu
en sandales, pas de bas,
en T-shirt, en short.
Ils m'ont mis les menottes aux chevilles
et aux poings.
Mais là, j'avais les chevilles grosso modo,
je me suis pas emmené six jours de temps
en panière salade puis d'une détention à l'autre
parce que j'avais des causes à Val-et-File.
Val-et-File, c'est Bordeaux. Parce que j'avais des causes
à Longueuil. Longueuil, c'est RDP.
Fait que là, ils me switchaient.
RDP, Longueuil, Longueuil,
Bordeaux, Bordeaux, Val-et-File, Val-et-File,
Bordeaux, Bordeaux, RDP, RDP.
Six jours de temps.
Mais ma première rencontre à Longueuil avec mon avocate,
que j'adore aujourd'hui,
elle,
les avocats,
c'est un outil de travail,
puis ils veulent
la meilleure sentence pour toi.
Eux autres, ils ne sont pas là
pour vouloir le mieux pour toi.
Ils sont là pour avoir la meilleure sentence pour toi.
Légalement, t'en sortir le mieux que tu peux, le mieux possible.
Mon avocate me dit, je dis, là, tu m'envoies en thérapie.
J'ai dit, là, ça suffit.
Où est-ce que je suis rendu là dans ma vie?
J'avais déjà consulté en externe.
En externe,ne ça faisait pas la job
pour moi, j'étais pas à s'encadrer
des rencontres deux fois par semaine
d'une heure, écoute c'est pas bon pour moi
c'est pas bon pour un gars
ça va être bon pour quelqu'un qui
consomme deux trois fois par semaine
peut-être un verre de trop
qui est capable de les ramener, ils vont lui donner un mode de vie
pas quelqu'un qui est deep comme tu étais l'an dernier
ça avait pas marché.
Je dis à mon avocate, j'ai dit, envoie-moi
en thérapie. Elle me répond,
je dis, mais non, Martin,
je vais m'arranger, tu vas faire
21 jours, après ça, tu vas avoir
une probation. Elle dit, Max,
10-15 jours, ton tiers, ton deux tiers,
tu vas être sorti.
Non, non, ça ne marche pas, tu m'envoies en thérapie,
je veux une thérapie de six mois. Trois fois, elle m'a dit.
Ça n'a pas de bon sens ce que tu me demandes.
Ce n'est pas le genre de sentence que je te donnerais.
J'ai dit, arrête là. J'ai dit, là, tu vas remonter en haut.
C'est le genre de sentence que j'ai besoin.
J'ai besoin d'aller en thérapie. Puis tu vas marquer
dans mes conditions qu'il faut que je la finisse.
Elle a dit, c'est ça que tu veux, je m'en vais le faire.
Puis, c'est ça qu'on a fait.
Je me suis donné la thérapie.
Puis c'est là que ma vie a changé cette journée-là. Le breakdown, le 3 juin 2014. Voyons, tu me rends trop émotif, je t'entraide par mes dates.aller en thérapie, ce n'est pas positif.
Tu prends un choix parce que tu en as besoin,
mais sauf que ta vie, c'est de la merde.
Parce que là, c'est, quant à moi,
le plus gros échec que j'ai vécu cette journée-là.
Parce que je ne suis pas capable de m'en sortir par moi-même.
Parce que je laisse tomber mes proches dans ma vie. Parce que
j'ai besoin d'aide pour vivre.
Fait que le gars qui se sentait
loser...
Il dorme encore plus en tabarnak.
Il se sent encore plus loser.
Là, tu te rends compte en plus
que tu sais que t'as jamais rien fait
de bon dans ta vie. Là, tu te rends compte
que t'es même pas capable de gérer tout ça. C'ète pas bon. C'est ça que t'as, là.
Je peux plus me voir dans le miroir, là. Ça marche plus.
Ce qui est pas un bon minding, en plus,
quand t'essaies d'arrêter de consommer, là, Chris.
La seule chose qui me tient, puis je pense encore
aujourd'hui, c'est ma fille. Si ma fille est pas là,
je le sais pas comment est-ce que je vais y agir.
Je peux pas te le dire, je serai là aujourd'hui.
C'est ce qui est important,
t'as le temps de me le dire. Je te le dire, je serai là aujourd'hui. C'est ce qui est important, elle, dans ma vie, je te le dis.
Pas de stress, man. Pas de stress.
Je suis un papa.
Je comprends. Je comprends.
Bon.
J'arrive en thérapie.
Le cerveau est bien fait, hein?
Parce que
l'intervenante qui me reçoit
dans la phase qu'on appelle la préphase
et la première phase en thérapie,
l'intervenante qui me reçoit,
qui est encore aujourd'hui,
c'est pas une amie proche, mais
on se parle, on se texte, Messenger, quand on se voit,
on se prend dans nos bras, parce que j'ai travaillé avec aussi
après par après.
Personne qui est importante.
Elle, elle me dit, tu as pleuré pendant trois semaines.
Je me rappelle pas de ça.
Je me rappelle d'être triste.
Je me rappelle
de pas être à ma place.
Je me rappelle que je m'en veux.
Je me rappelle que j'étais un cave.
Je m'aime plus.
Puis je me rends compte que je me suis pas aimé depuis longtemps. Je me rappelle pas d'en veux, je me rappelle que je suis un cave, je ne m'aime plus, puis je me rends compte que je ne me suis pas aimé depuis longtemps. Je ne me rappelle pas d'avoir
dit, Martin, tu brailles à ta vie tout le temps, tout le temps, tout le temps. Elles
ont été désespérées pour toi. Je ne me rappelle pas de ça. Je ne suis pas en consommation,
là. On dirait que mon cerveau a fait un shutdown, c'était trop. À un moment donné, là, je
reviens à l'autre intervenante qui, dans ma deuxième phase de thérapie,
c'est là qu'elle aime pas.
Parce que ma thérapie va plus ou moins bien,
parce que j'embarque pas vraiment dedans,
parce que je t'incave, puis je finis,
puis rien qui marche.
Puis dans ta tête, c'est ça, t'es comme un petit loser.
J'ai beau être ici, ça marchera pas,
parce que je suis pas capable de rien faire.
Je consommerai pas pendant six mois, je suis capable.
Je vais faire quoi, mais que je sorte.
J'ai pas de job, j'ai pas d'aventure,
j'ai pas d'avancement, puis j'ai rien, puis j'ai rien.
Comment, qu'est-ce que ma fille va penser de moi, mais que je sorte du ciel? En même temps, puis encore là, ma fille, quand c'est venu le temps des premières sorties
que j'aurais pu avoir, elle était réticente, puis pas parce qu'elle voulait pas me voir,
parce qu'elle s'ennuyait pas de moi, elle était réticente à savoir est-ce que ça
va continuer, c'est encore le même gars que je vais avoir plus de ça.
Et un autre coup de masse, parce que la première, elle a dit, « Papa, on attend-tu
l'autre fin de semaine d'après? »
C'est-tu le coup de masse encore?
Même ma fille, elle veut pas moi.
Elle se dit, « Je drop, je drop, et pas à peu près. »
Fait que...
Tu me parlais de ta deuxième intervention.
Dans ta deuxième phase.
C'est elle qui m'a posé, tu sais,
quand je t'ai dit tantôt la question,
« Pourquoi t'as pas de fun à jeun?
Là, il a fallu que je me remette en question.
C'est à partir de là que j'ai fait que moi qui regarde.
Parce que malgré tout ça,
malgré la vie que j'ai menée,
malgré mes zones grises,
j'ai toujours eu,
puis là, je m'en raconte aujourd'hui,
cette petite force-là en arrière qui me poussait pareil.
Survie, continue. Il y avait toujours cette petite flamme-là qui ne s'éteignait pas.
Elle ne s'est jamais éteinte et je suis content que ça ne soit pas éteinte.
Qui me tenait à survivre. On dirait que c'était...
Je ne peux pas te l'expliquer. On dirait que cette chose-là a toujours été là,
malgré mes envies, malgré mes consommations, malgré mes choix,
tout ça, ça a toujours été là. On disait que c'était
une petite veilleuse.
C'est comme, ah oui,
t'es encore capable. Vas-y, continue.
C'est là
que je me suis découvert. C'est là que,
tu sais,
tout le long, ma zone grise,
là, elle a commencé à disparaître un peu.
Un peu comme un orage, tu sais, puis tu commences
à avoir des percées de soleil.
Les contenus de cours,
participer aux cours,
voir la thérapie,
commencer à fonctionner
sans consommation et sans envie de consommation,
déjà là, c'était beaucoup.
À te comprendre, bien te connaître.
Oui, ça va chiqui, je viens d'où,
c'est quoi mes valeurs, c'est quoi mes vraies valeurs, etc.
Je dis toujours à mes résidents, quand tu prends les bons choix,
on dirait que les portes s'ouvrent sans que tu le vois venir.
J'ai décidé d'aller en thérapie.
Chef-cuisine me dit, après trois semaines que je suis en thérapie,
le chef cook engagé, staff, disparaît.
On pense qu'il a rejeté.
Il ne rentre pas un matin et il ne rentre plus jamais.
Je m'en vais voir le directeur de l'établissement.
Je fais partie de l'équipe cuisine.
Ton chef ne rentre pas un matin.
Je lui dis que ça ne m'énerve pas vraiment.
Je venais d'ouvrir une brasserie avec le fils.
C'est moi qui ai fait les menus, les six pages chez moi, qui les a composées, les recettes. J'ai dit, pour tes 100 gars, moi vraiment. Je venais d'ouvrir une brasserie avec le fils. C'est moi qui ai fait les menus, les six pages. C'est moi qui les ai composées, les recettes.
J'ai dit, pour tes 100 gars,
moi, je suis capable de te dépanner en attendant.
Fait que je l'ai dépanné pendant trois semaines
le temps qu'il se trouve quelqu'un.
Fait que je faisais ma thérapie en même temps
où la cuisine.
Travaillait, c'est ça.
Où la cuisine.
Parce qu'il y a quand même,
la thérapie, là-bas, de la manière que ça fonctionne,
excuse-moi,
c'est qu'il y a quand même une équipe cuisine
qui sont des résidents.
Parce qu'on leur apprend,
on leur donne des jobs.
On leur apprend, tu apprend à revivre.
Excuse.
Là, j'étais comme le staff,
dans le fond.
Ce que Bruno... Bruno, c'est le...
Voyons.
C'est le directeur d'établissement.
Quand on a eu terminé tout ça,
puis que je reviens résident normal,
lui, il me dit, je peux rien te promettre. le sens que je ne sais pas comment ton cheminement va aller. Je ne sais pas si tu vas le terminer. Je ne sais pas ce que tu vas décider à la fin. Mais il dit, tu es vraiment un bon gars. Tu m'as aidé. Il dit, si jamais tu as besoin de moi à la fin, tu viens me voir. Il dit, j'aurais peut-être quelque chose pour toi. Je fais ma thérapie, ça va bien.
Tu sais, je suis content de moi.
Je suis comme un...
La fraude, je suis content de moi.
Ça fait combien de temps que je n'ai pas été content de moi?
Je pense que je devais être ticu à 5 ans
quand j'ai scoré mon premier but au hockey.
Je ne me rappelle pas d'avoir été content de moi dans la vie.
Là, tu fôles la cinquantaine.
Oui.
Parce que là, si on se reporte en 2016, ça fait 8 ans, j j'ai cinquante-six, j'ai quarante-huit ans quand je rentre en thérapie.
Je finis ma thérapie en décembre.
Puis là, ma fille me fait une demande qui est très logique.
Puis ça, ça ne m'a pas dérangé parce que je la comprends à ce moment-là.
Elle me dit, « Papa, on va se voir. On peut même se voir dans la semaine, les fêtes de semaine, tout ce que tu veux. »
Elle dit, « J'aimerais ça que de finir l'année scolaire
chez maman.
On se voit, je veux te voir.
Je serais plus safe d'avoir ma place
chez maman tout le temps, 4h sur 24.
On peut aller manger au restaurant, je peux aller coucher chez toi.
Elle me dit, c'est bien correct.
Surtout rendu à cet âge-là,
quand tu es à la fin de l'année de l'instance.
Moi, je l'ai vécu, mes parents séparés,
puis à un moment donné, ma mère,
j'ai une fin de semaine sur deux, j'ai 15-16.
Tu sais, c'est parce qu'elle savait, tu te rappelles que moi, avant ça, j'avais de la misère à vivre sans ma fille une semaine sur deux.
Ouais.
Tu sais, c'est pour ça qu'elle me fait la demande, parce qu'elle sait que j'aurais voulu avoir au moins une semaine sur deux, sinon plus.
Je trouve ça très légitime. Mais là, à ce moment-là, je me retrouve à, parce que la thérapie est à Hopton. C'est Toxicogène Hopton. Je viens de faire la pub.
C'est correct.
Si tu veux, tu m'envoyes tous les liens.
On va les mettre dans la description.
J'ai pas de problème avec ça.
Là, je me retrouve à Hopton, qui est à 1h30 de Vallefil.
De toute façon,
les seuls
vrais amis que j'avais, c'est des amis de consommation.
Ma soeur est rendue à Montréal.
Ma mère demeure à Valleyfield.
Ma fille est en banlieue de Valleyfield,
à Huntington, chez sa mère.
Sauf qu'elle arrive dans l'âge où elle va aller au cégep.
Puis tu sais, j'ai plus d'attache à Valleyfield.
Fait que c'est là que je t'obtenne.
Je fais quoi?
Fait que c'est là, on est dans les dernières semaines
de ma thérapie, c'est là que je vais voir le directeur.
Je lui dis, regarde, je compte ce que je viens de te raconter avec ma fille, qu'elle veut rester là. Je lui dis, moi, si t'as besoin de moi,
ben, tu vas peut-être du bien de me trouver une job ici, puis je te parle encore, là,
tu sais, quand tu prends les bons choix. Il dit, justement, j'ai une place en cuisine
pour toi. Merveilleux. Il dit, donne-moi ton CV. Je tape mon CV vite fait, je le rafraîchis, j'y donne ça.
Il revient me voir.
Il dit, « C'est pas dans la cuisine que tu t'en vas, là. »
Il dit, « T'as déjà tapé des conventions collectives pour la FTQ. »
Il dit, « T'as déjà travaillé dans les écoles, t'as remplacé, blablabla. »
Il dit, « Moi, je te veux dans le bureau. »
Il dit, « Ce que t'as dégagé sur le plancher pendant ta thérapie, les rés, les résidents, bien, t'aimais bien, ils te prenaient en...
Puis ça, je m'en suis pas rendu compte, là,
mais c'est comme ça. Ils te prenaient un peu
comme un modèle de thérapie.
Il dit, moi, je pense que...
Puis il dit, à ce moment-là, l'équipe clinique...
Tu sais, je fais pas de discrimination,
tu vas comprendre. L'équipe clinique, c'était juste des filles.
Sauf que c'est pas des enfants de coeur
qui sont en thérapie, là. Puis le directeur,
à ce moment-là, ce qu'il avait peur, c'est que si ça dégénère et qu'il y en a un qui décide de taper partout,
ce ne sont pas les intervenantes qui viennent de sortir de l'école de 25 ans qui vont arrêter les gros bras et se mettre devant.
Il dit « moi, ça me prendrait les gars, puis ça me prendrait les gars, puis je sais que tu es respecté sur le plancher. »
Ils ont dit « va, go, essaye ça.
À la bonne place, c'est le bon choix. » Je fais ça.
J'ai la chance d'avoir le bureau assis à côté de la directrice clinique,
Evelyne, qui est la femme de Bruno.
Merveilleuse.
C'est une psychoéducatrice.
C'est ce qu'elle fait.
Je n'ai jamais vu ça, une femme merveilleuse comme ça,
interagir avec les gens. C'est incroyable. Mais je suis assis à côté d'elle puis j'apprends.
Je ferme ma gueule puis j'apprends. Elle, elle me dit, tes interactions avec les résidents là,
elle dit, je trouve ça bon. Elle dit, tu devrais retourner à l'école. Là, tu es en train de me
dire que tu veux que j'aille à l'université à 49 ans. J'ai jamais aimé l'école. Oui,
j'ai fait des diplômes, mais j'ai jamais aimé l'école. Oui, j'ai fait des diplômes,
mais j'ai jamais aimé l'école.
Ma soeur m'en a toujours voulu.
Elle me disait que c'était facile pour moi l'école,
mais que je ne m'impliquais pas,
puis qu'elle a bûché à l'IMBAC,
puis je me demandais comment ça se fait
que je n'allais pas plus loin là-dedans.
Je lui ai dit, vas-y, essaye-le.
Elle me convainc.
Je me suis inscrit à l'université
pour mon certificat en toxico. Je me suis inscrit à l'université pour mon certificat en toxico.
Je me suis même aimé ça.
Je me suis inscrit. J'ai commencé à travailler en toxico en 2017.
J'ai fait quelques cours, session hiver 2018.
Parce que, tu sais, c'est toujours les cours d'automne qui sont prérequis pour les cours d'hiver.
Mais là, il y avait deux cours qui… Je vais essayer ça. Si ça marche, bien, j'ai embarqué. Si t'aimes ça, tu te mets embarqué pour la cours d'automne qui sont prérequis pour les cours d'hiver. Mais là, il y avait deux cours qui…
Je vais essayer ça.
Si ça marche, bien, je suis embarqué.
Si t'aimes ça, tu te mets embarqué pour la session.
Puis ça marche.
Je fais un cours d'été qui, lui aussi, n'a pas besoin de prérequis.
Je m'engage à une session complète parce que je suis un excessif dans la vie.
Je m'engage à une session temps plein parce que là, ma job,
je la fais un peu les doigts dans le nez.
Ma job de surveillant, ça va bien, puis je suis à l'aise.
Fait que bon, prendre une session...
Trois semaines avant que la session commence.
On a les jobs qu'on appelle agents de liaison.
Agents de liaison qu'on appelle aussi intervenants juridiques.
C'est ce que je fais présentement.
Il y en avait deux à ce moment-là, à l'époque.
Il y en a un des deux qui fait de la chute, disparaît.
Le directeur vient me voir. Il dit, là, on est un peu
dans la merde. Il dit, le temps que je trouve
quelqu'un, il dit, je sais que t'as déjà tapé
des conventions collectives pour la FTQ.
Il dit,
t'es capable de taper des rapports de cours?
Je pense que oui.
Je pense que je vais me débrouiller avec ça.
Mon français est quand même pas pire.
Avec Antidote, on va se débrouiller.
Je dis, oui, vas-y.
Fait que là, je commence à faire des rapports de cours.
Ça va bien, je fais de la surveillance.
Je fais des rapports de cours, je fais de l'intervention.
Je remplace les intervenants.
Je suis un peu plus impliqué dans la thérapie.
Je suis un peu plus impliqué dans la discipline de thérapie aussi.
Quand les gars commencent à déborder un peu,
c'est un peu moi qui fais la discipline,
qui vais sur le plancher et je les calme, etc.
Ça dure ça un mois, l'histoire des rapports de cours. L'autre intervenante, Alain Pépin,
je ne le rencontrerai pas parce que ce serait trop évident de savoir c'est qui. Le directeur,
encore là, Bruno, il me fait venir dans son bureau, il dit là, il dit, ça va pas,
t'es-tu bien assis? Il dit, t'es tout seul,
agent de liaison,
ça fait un mois que tu connais la job,
pis t'as pas de permis de conduire.
J'ai dit, t'es-tu sérieux?
Il dit, oui, je me mobilise, je vais acheter mon permis de conduire.
Ça a pris deux mois parce que j'ai planté ma première examen.
Go, apprends la job tout seul. planté par un examen go à prendre un job seul cette job l'a fait en sorte que je
me suis jamais senti autant sur mon ex de ma vie c'est que je t'ai dit ma vie
drabe plate zone grise char de l'eau finalement à 50 ans si jamais trop tard
un regard de la caméra pour 10 ce n'est jamais trop tard il jamais trop tard ça regarde la caméra
pour te dire ça
il est jamais trop tard
de prendre les bons choix
jamais
puis c'est ça que je te dis quand on découle
quand on commence à prendre les bons choix
les gars ils me disaient
mes chums de brosse
qu'est-ce que t'es malchanceux toi
5 fois tu te fais pogner
t'es donc malchanceux
bien c'est drôle depuis que je bois plus je me fais plus pogner. T'es donc plus malchanceux. Bien, c'est drôle. Depuis que je ne bois plus,
je ne me fais plus pogner.
Comprends-tu? C'est ça que je veux dire, les bons choix
dans la vie. Ne bois pas, au volant,
je ne me fais pas pogner.
Dès que j'ai commencé,
mon premier choix de thérapie,
dès que j'ai commencé à faire les bons choix, les portes se sont ouvertes.
Ne me demande pas qui c'est qui les a ouvertes.
C'est-tu moi? C'est-tu comment? C'est-tu parce que
ma vie est devenue positive que c'est comme ça que ça se passe?
Les portes n'ouvrent pas pour rien.
Elles sont ouvertes devant toi parce que tu étais là,
tu étais à la bonne place, tu étais au bon moment et tu as fait les bons choix.
Exactement. Ça a déboulé.
Il n'y a pas rien qui t'ouvre les portes.
On ouvre nos propres portes.
Là, à ce moment-là, avec ma rage de vivre,
je me trouve chanceux
en quelque part, je me donne la tape
mais je me dis
quel est-ce-ci de bon
de avant et après où est-ce que je suis rendu aujourd'hui
à ce moment-là
mais là je fais juste commencer dans le monde juridique
je connais plus ou moins la job
mais là je te dis
et encore aujourd'hui
des fois faut que je me pince parce que de mon mode de vie criminelle est ce que je fais aujourd'hui
c'est incroyable je te le compte puis on dirait que je compte l'histoire de quelqu'un d'autre
ça se peut pas comme changement c'est un livre c'est une histoire qui s'écrit habituellement
C'est un roman, pis ils vont dire
C'est pas vrai, c'est pas une histoire vécue
C'est un roman que quelqu'un écrit
C'est un job là
Veux-tu qu'on parle de la job?
Oui, oui, oui, on y rentre
Aujourd'hui, le podcast est aussi une présentation
De Procafetière. de ProCafetière.ca
ProCafetière.ca, c'est pas juste du beau linge pis des belles tasses
ProCafetière.ca, c'est simple, t'as besoin de café, de machine à café
Réparation de machine à café, entretien de machine à café
Peu importe la marque, les sortes de café, des accessoires pour le café, c'est simple
Café, c'est synonyme de ProCafetière.ca.
Tu peux les rejoindre en ligne au ProCafetière.ca.
Sinon, ils ont
Pignon-sur-Rue à Varennes
et là, je te préviens, bande, si tu vas
à leur place à Varennes,
attends-toi pas à te faire servir comme un client.
Tu vas te faire servir comme un membre de la famille.
C'est une entreprise familiale.
Le propriétaire, Benoît, s'il est là,
si tu passes plus que 15 minutes dans sa shop,
ça se peut qu'il t'invite à souper.
C'est du monde super aimable, super amical,
super familial.
Procafetière.ca pour tout ce qui touche le café.
Écoute, c'est là parce que...
Tantôt, j'ai teasé un peu parce que c'est ça.
C'est pour ça que je suis là.
Ton parcours, ton vécu pour moi est très important.
Il y a plein de choses que tu as dit dans toute ton histoire.
Ça fait une heure que justement, on est ensemble.
Puis, tu n'es pas le premier à raconter ton parcours,
mais le parcours de chaque personne est différent.
Puis, peut-être que ton parcours à toi
ressemble au parcours à quelqu'un
qui est en train de nous écouter en ce moment.
Exactement.
C'est pour ça que je suis là.
C'est pour ça que le monde, des fois, ils vont dire, tu sais, ah, mais tu reçois du
monde qui vient, tu sais, c'est souvent, oui, mais attends, l'histoire d'un, chacun a son
histoire, chacun, même si c'est, tu sais, parce que je n'étais pas le premier qui a
des problèmes de boisson et de coke, tu sais, j'ai eu Étienne Boulay il y a une couple
de semaines, tu sais, tu comprends c'est chacun ses histoires différentes le
vécu je sens que vécu le jeu n'est pas là aujourd'hui exactement c'est pour moi c'est
ce qui est important puis l'ampleur bais toi c'est parce que oui dans ton parcours est intéressant le
layeur de plus pour le podcast c'est ce que tu fais qui est un podcast sur l'univers carcéral
aussi exact c'est l'eau que quand quand tu m'as parlé de ce que tu faisais c' un podcast sur l'univers carcéral aussi. Exact. C'est là que quand tu m'as parlé
de ce que tu faisais, c'est là que j'ai fait
oui, OK? Parce que, tu sais,
des gens qui ont un parcours comme le tien,
j'en reçois quatre messages par jour.
Mais le fait de ce que tu fais aujourd'hui, c'est ça
qui est intéressant. Le job par les deux.
Comme je te disais tantôt, bien, on est au stade,
je travaille au stade de laquelle c'est remis en liberté,
les gars se font arrêter, ils ont commis des crimes,
il faut que je prouve que c'est relié à la consommation.
À ce moment-là, mon évaluation est faite.
Si moi, ça ne marche pas, bye.
On se fait autre chose.
Je te pose la question quand tu commences.
Je te le dis rough,
mais tu es qui, toi, à ce moment-là pour juger ça?
Tu comprends?
Ce n'est pas une insulte.
Non, non, non.
Tu es question de me dire, ça fait un mois que je tape des rapports. Tu es qui, toi, pour juger ça. Tu comprends? C'est pas une insulte, là. Non, non, non, non. Tu es question de me dire, ça fait un mois que je tape des rapports.
T'es qui, toi, pour juger ça?
Écoute, laisse-moi aller, puis tu vas voir.
Avec les avocats de la poursuite, c'est exactement
ça que s'est passé.
Là, j'évalue mon gars.
Comme je te dis, si ça marche pas,
ça marche pas. Si ça marche,
il y a deux possibilités. On s'en va voir l'avocat
de la poursuite, on lui soumet un plan de sortie qui est une thérapie de six mois encadrée.
Donc, la poursuite dit oui, l'entente commune, le juge va dire oui. Entente commune entre
la défense et la poursuite, voilà, tu commences.
Oui, le juge se contente.
Oui, bye. S'il ne veut pas, et moi et la défense, on trouve que c'est quand même
un bon plan de sortie, malgré, parce que la poursuite va nous dire les objections.
Trois critères,
quand tu es en remise en liberté.
Est-ce que les conditions qu'on va lui donner,
il va les respecter? Là, on regarde ses antécédents.
C'est le gars, il a 40 bris
de manque de date de cours,
de consommation,
quand tu parles de violence,
quand tu parles de violence conjugale,
c'est de ne pas communiquer avec la victime.
C'est ça. Ça, c'est de ne pas communiquer avec la victime.
Communiquer 810, mettons.
Exact.
Ça, c'est la première. Est-ce qu'il va respecter ses conditions?
La deuxième, est-ce que c'est un danger pour lui-même ou est-ce que c'est un danger pour le public?
Comme je te disais tantôt, le gars qui est accusé de meurtre ne sortira pas sur le deuxième quantif.
C'est sûr et certain.
Troisième critère, est-ce qu'un public bien averti va accepter cette décision-là?
Quand on parle de public bien averti, ce n'est pas M. et Mme Tout-le-Monde, c'est quelqu'un qui connaît un peu la loi.
Puis que, tu sais, souvent, tu vas voir, ça fait trois filles qui violent, tu sais, l'Orment Liberté,
puis Chris, il vient en violer une quatrième. Comment ça se fait de tabarnak, l'Orment Liberté?
C'est un peu ça, ce bout-là, quand je te dis, est-ce qu'un public bien averti va accepter cette décision-là?
Nous, si on pense qu'on comble les trois critères,
on va aller en enquête sur la mise en liberté.
Là où j'ai
fait ma marque, c'est-à-dire que
ils vont...
Soit que l'avocat de la défense va le faire
seul, soit qu'il va demander
un témoin expert qui va être moi.
Je suis rendu pas mal le seul
qui fait ça.
Il va y avoir des ententes,
des fois, que
des gens de d'autres thérapies vont aller témoigner
à condition qu'ils ne soient pas soumis au contre-interrogatoire.
Juste dire comment est-ce que ça se passe en thérapie.
Parce que si tu te plaisantes dans le box,
tu es soumis au contre-interrogatoire
de la poursuite.
La poursuite, c'est ça. La couronne va peut-être
rentrer dedans.
D'où ta question tantôt, t'es qui toi?
T'es qui toi, oui, c'est ça.
Là, je vais nommer son nom parce que c'est un monsieur
que j'apprécie beaucoup.
Les avocats Yves Ménard à Montréal.
Yves Ménard lui-même.
Ça fait peut-être un mois que je fais des évaluations carcérales.
Ça fait un mois que j'accepte des gens,
que je refuse des gens.
Je n'ai jamais témoigné.
Yves Ménard m'appelle.
Il dit, je vais avoir un cas un peu plus touché.
Première fois que je parle au bonhomme.
Je veux avoir un cas un peu plus touché,
je veux que tu fasses l'évaluation, mais ça passera pas,
puis je vais avoir besoin de ton témoignage.
Je fais comme, OK.
J'aime ça, tu sais, j'aime ça.
J'aime ça le challenge.
Le challenge, j'aime plus ça.
Il dit, OK, mais regarde,
je compte pas sous moi, j'ai jamais fait ça. Tu m'envoies dans la gueule du loup. Il dit, non, je ne compte pas sous moi. Je n'ai jamais fait ça.
Tu m'envoies dans la gueule du loup.
Il dit non, je vais te coacher.
Je lui dis regarde, de toute façon,
c'est un cas qui va être plus difficile à sortir.
Si tu le banques, je ne pense pas que ce soit vraiment de ta faute,
mais regarde, on l'aura manqué et c'est tout.
Au moins, on va l'essayer.
On va l'avoir essayé.
Je m'en vais évaluer le gars.
Je l'accepte. On s'en va ené. Je m'en vais évaluer le gars. Je l'accepte.
Donc là, on s'en va en enquête sur la mise en liberté dans la même journée.
Pas parce que t'aurais pu dire… Mais là, si je dis non, si il rentre pas dans mes cases, je dis non.
Fait que ça va, ça va. Fait qu'on s'en va en haut.
Avant de partir cette journée-là, ma directrice clinique,
j'ai raconté que je m'en fais mon premier témoignage.
Elle dit, si tu sais qui la poursuit, je la nommerai pas.
La madame est à la retraite aujourd'hui.
Elle dit, t'es-tu sérieux,moignage. Elle dit, si tu sais qui l'a poursuite, je ne la nommerai pas. La madame est à la retraite aujourd'hui. Elle dit, es-tu sérieux, Martin?
Je dis, pourquoi?
Elle dit, les filles revenaient en braillant quand elle témoigna devant cette madame-là.
Elle te les ramasse, puis pas à peu près.
OK.
Donc, je n'en prenne pas une facile en partant.
Je décris le gars.
Je décris comment ce qu'il est.
Je décris sa vie.
Je décris ses problèmes de consommation.
Je décris ses problèmes avec la justice qui, je décris ses problèmes de consommation, je décris ses problèmes avec la justice
qui sont reliés à ses problèmes de consommation.
Puis je dis, dans ce que je décris du gars,
qu'il a deux enfants.
À Nodin.
Elle, en contre-interrogatoire, elle dit,
« M. Rousse, vous avez dit que ce monsieur-là avait deux enfants,
donc à quel âge les enfants? »
Je ne me demande pas pourquoi je l'ai noté sur ma feuille.
Je dis un an et sept ans.
Là, je regarde
Maître Manard,
il fait comme,
laisse faire.
C'est la seule question niaiseuse qu'elle m'a posée.
Là, elle est rentrée dans la vie du sujet.
Après,
le gars, on l'a eu.
Il est libéré, puis il est venu en thérapie, puis il a même fini sa thérapie,
ce gars-là. Mais quand je suis
sorti de la salle de cours, je lui ai demandé à Mme Maynard
pourquoi elle m'a demandé ça. C'est quoi sa question niaiseuse?
Il dit qu'elle voulait te discréditer.
C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
si tu n'étais pas capable de répondre de l'âge de ses enfants,
elle, probablement, en plaidoirie, elle aurait dit
« Monsieur, c'est bien fin. »
À quel point tu le connais, son dossier?
Il ne connaît même pas l'âge de ses enfants, elle, probablement, en plaidoirie, elle aurait dit « Monsieur Rousse, c'est bien fin. » À quel point tu le connais, son dossier? Il connaît même pas l'âge de ses enfants.
Comment est-ce qu'il peut faire une évaluation
juste s'il est même pas capable de dire l'âge de ses enfants?
Probablement que ça a été le genre de plaidoirie qu'elle aurait faite.
Il y a une autre...
Puis là, ça, pour finir
l'histoire avec Maitre Ménard, lui, il a bien aimé
qu'on travaille ensemble.
Puis il y a à peu près 12 avocats criminalistes
qui travaillent pour lui au Palais de justice
de Montréal puis à la Courmune. Les autres font juste du Montréal.
Puis lui, il a dit, « Appelez Martin.
Appelez Martin. » Puis grâce à ce bonhomme-là,
parce que ces avocats-là
sont toujours à Montréal, mais dans
le Palais de justice de Montréal,
c'est une fourmilière d'avocats
qui entendent mon nom.
« Hey, t'es gars de thérapie, t'es gars de thérapie. »
115 % de ma clientèle vient de Montréal. Je passe mes journées dans le Pélogisiste de Montréal.
Au moins trois jours par semaine, je suis là. Je suis connu.
« Martin, comment ça va? » Par tout le monde, les gardiens, les graphistes, etc.
À partir de là, ça a décuplé.
Ça a décuplé. Puis aujourd'hui, aux Fêtes, quand j'ai envoyé,
parce qu'à toutes les Fêtes,
je remercie mes avocats de faire affaire
avec nous autres, blablabla, puis que
de continuer dans l'avenir, ça serait le fun, puis
j'ai envoyé
563
joyeuses Fêtes. Donc, j'ai 563 avocats
criminalistes dans mon téléphone.
Mais toi, tu travailles, fait que
tu travailles pour la maison de thérapie.
Exactement.
Ce que tu as fait.
Exactement.
Et les avocats, eux, vous engagent en tant qu'experts, dans le fond?
Non, ils ne m'engagent pas.
C'est-à-dire que la thérapie…
Parce qu'ils font toute leur thérapie où tu travailles?
Oui. Moi, je suis payé.
Moi, la thérapie, c'est…
Pas que je veux savoir comment tu fais ta vie.
Non, non, c'est privé.
Je suis juste curieux de comprendre comment le fonctionnement… La thérapie, c'est privé. Je suis juste curieux de comprendre comment le fonctionnement…
La thérapie, c'est privé. Je veux dire, c'est un propriétaire privé.
Ce n'est pas géré par le gouvernement.
Non, non.
Sauf que la thérapie, c'est intelligible à l'aide sociale
et payée par le gouvernement par l'aide sociale.
On a des subventions du gouvernement aussi
parce qu'on a des ressources qui sont importantes.
Ensuite, moi, je suis payé par Toxicogètes.
On oublie ça. Les avocats, ils m'appellent, ils ne payent pas.
Les avocats, ils choisissent de m'appeler parce qu'ils pourraient choisir d'autres thérapies.
Les avocats, c'est ma clientèle.
Puis là, bien, avec ce que j'ai développé, j'en ai beaucoup.
Puis là, j'emmène l'art. Je vais à Saint-Jean, je vais à Val-Fil, je vais à Laval, je vais à Montréal, Montréal-Courmune, ça va jusqu'à Sherbrooke.
Nomme-les toutes, là. De temps en temps, Québec, tout ce que tu peux retrouver de palais de justice, je l'ai fait.
Sauf que 75 % de mes clientèles sont à Montréal.
Ce qui est fascinant dans mon parcours, et ça, je capote, je te le dis sérieusement,
c'est là le step de passer de ma vie criminelle à aujourd'hui.
Aujourd'hui, si j'avais mon ordinateur avec moi, je pourrais te montrer que j'ai les liens de tous les parloirs qui existent dans les détentions.
C'est-à-dire que moi, quand j'appelle en détention, « Ah, Martin, comment ça va? Je veux parler à un tel. »
Donc, ils ont tellement visio. 30 secondes après, j'ai le gars en avant de moi.
J'ai tous les liens de toutes les salles de cours du Québec.
Si j'ai besoin de témoigner dernière minute, si ils ont besoin de me parler, en 25 minutes, je suis dans une salle de cours.
J'ai tous ces accès-là.
Ma vie criminelle,
aujourd'hui, je te dis, je me pince des fois.
Ma signature,
je suis en train d'être une avocate aujourd'hui.
Je ne sais pas si tu as vu l'émission,
l'avocate s'appelle Elfride Du Clairville.
Ils ont fait deux émissions.
Ils ont fait À ma défense,
ils ont suivi cinq avocats du palais de justice de Montréal, ils ont fait une émissions. Ils ont fait À ma défense. Ils ont suivi cinq avocats du palais de justice de Montréal.
Ils ont fait une série avec ça.
Ça me dit quelque chose.
Elle était là-dedans.
Puis elle a aussi une émission.
Ce sont trois avocates.
Ils font un peu comme May Goatwater.
May Goatwater, oui, oui.
C'est ça, le...
Je ne sais pas le...
En tout cas, c'est ça.
Mais c'est une émission comme ça aussi.
Je pense que celle-là est à Radio-Canada.
J'ai osé être avec Maïd Chlervé,
l'après-midi, je suis au palais de juicesse l'après-midi,
puis je parlais justement
quand je m'en venais ici.
Puis j'ai dit, sais-tu, Elfride,
que ma signature fait sortir les gens de prison?
Elle a dit, c'est bien trop vrai.
C'est sûr que le dernier mot,
c'est le juge qui l'a.
C'est sûr qu'il y a un processus judiciaire qui va.
Mais si moi, je ne l'accepte pas au départ,
je ne signe pas d'acceptation.
Le gars, ça n'en vient pas.
Puis j'imagine que tu te forges une certaine réputation.
Fait que quand le juge voit,
il sait que tu l'as évalué, puis tes évaluations,
parce que tu auras un pourcentage.
C'est sûr que tous les gars pour qui tu sais,
il y en a qui se sont plantés.
Bien oui, je n'ai pas la vérité à feu.
On parle du processus du début.
On ne dit pas que tu as sauvé tout le monde
et que c'est tout le monde
qui réussit et que la vie est belle
et que tout le monde pète des arcs-en-ciel.
C'est dangereux parce que
justement, cette crédibilité,
tu es là,
quand le balancier
est pas mal juste à ce qu'il devrait être libéré
ou non, avec des gros dossiers,
les juges ont tendance à me le donner
parce que c'est moi qui l'ai fait.
Parce que c'est moi qui ai rendu ça crédible.
Parce que j'ai rendu la maison Toxicogite crédible.
Toxicogite s'est rendue crédible tout seul, je sais pas,
le dieu Toxicogite, là. Mais tu sais, la crédibilité
de Toxicogite, la crédibilité de mes évaluations,
de mon témoignage, fait en sorte
que les avocats me le disent.
« Martin, c'est beaucoup plus facile sortir
quelqu'un avec toi qu'avec un autre maison de thérapie. »
Tu as établi cette crédibilité-là.
Mais elle est dangereuse, ma crédibilité,
puis il faut que je fasse attention
du genre de gars que je vais sortir.
Des fois, les policiers, parce que je fais
affaire aussi avec les policiers, dans le sens que
si ça déjeunère chez nous, des fois, il faudrait que j'en fasse arrêter des gars. Puis, on dit à un moment donné, les surveillants, ils disent qu'ils sont les gars de prison. Ils sont forts en tabarnak, parce que ces dossiers-là,est que si je le refuse puis le client va absolument parce que écoute j'ai refusé habituellement les avocats vont dire si
Martin t'a refusé oublie ça, ça marchera pas. Le client peut insister pour essayer avec une
autre thérapie puis l'avocat il est là pour écouter son client. Moi j'ai une poursuite qui
m'a appelé puis m'a demandé comment ça que j'ai refusé. J'ai dit pourquoi tu me demandes ça?
Ben elle dit parce qu'il a demandé une autre maison de thérapie là. C'est sûr que si je dis
au juge pourquoi tu l'as refusé qu'il prendra pas. Là de thérapie. C'est sûr que je dis au juge, pourquoi tu l'as refusé et qu'il ne le prendra pas?
Je fais comme, wow, attends une minute.
C'est malaisant.
Tu es en train de...
Les avocats de la défense,
c'est un peu mon pain et mon beurre.
Là, tu voudrais que j'aille témoigner
pour dire pourquoi je l'ai refusé
et d'aller témoigner contre l'avocat avec qui je travaille?
C'est pour ça que je te dis cette crédibilité.
Pour revenir encore, je te compte, c'est de crédibilité. Pour revenir encore, je te compte,
je te compte. Ça, c'est pas pour me vanter.
Non, non, non.
C'est juste pour te dire, là, c'est de là que
j'y crois plus ou moins encore.
Des fois, je me réveille le matin et je me dis que ça se peut pas.
La vie que je menais en 2016,
est-ce que
ma signature fait sortir des gars de prison?
Ça se peut pas.
À partir des bons choix de faire une thérapie.
Tu réponds quoi à quelqu'un qui dit
« Les gars vont faire les thérapies,
juste sauver du temps. »
Bon.
Avec l'expérience, je vais dire
qu'il va toujours s'en glisser.
Il va toujours en avoir.
Avec l'expérience, je vais dire qu'il va toujours s'en glisser, puis il va toujours en avoir. Avec l'expérience, premièrement, avec la crédibilité que j'ai, avec les avocats avec qui je travaille le plus régul avec moi. Mon évaluation, je pourrais te la nommer par cœur. Je suis tanné de m'entendre des fois parce que j'en fais 6-7 par jour, mais je répète tout le temps la même affaire.
Mon évaluation devient, à un moment donné, pas pareil pour l'un et pour l'autre parce
que les réponses qu'ils me donnent sont non-verbales. J'insiste, moi, à le faire en visio parce
que je veux voir le non-verbal du gars.
« Si le gars est à ma chute, je suis de même. »
« Mon évaluation. » « Hey, ça te tente-tu vraiment de t'en venir à la thérapie si le gars, il te mange une main? Aïe!
Ça te tente-tu vraiment de t'en ir à la thérapie, le gars?
Qu'est-ce que tu fais, là?
Il va se recadrer ou il ne se recadre pas.
On va mettre fin à ça. Je vais parler à ton avocat.
Peut-être que ça serait mieux d'être venu, mais ça ne sera pas chez nous.
Il y a plusieurs façons
que j'ai établies
en stratégie, justement, pour essayer
d'éviter ça. Comme je t'ai dit, je n'ai établi en stratégie justement pour essayer d'éviter ça.
Comme je t'ai dit, j'ai pas la...
J'en ai, mes chauffeurs s'en vont chercher à Bordeaux,
deux coins de rue plus loin.
Au premier stop, le gars décollisse.
Il sort de char. C'est ça qu'il voulait, c'est ça qu'il veut.
Mais la plupart du temps, ils se font rattraper.
Puis, oui,
il y en a qui sont là pour faire du temps.
Mais si je peux en sauver un par année,
si je peux en sauver un pendant 10 ans,
je peux sauver une vie,
je m'en calisse.
C'est les gens qui ont...
Parce que la toxicomanie,
c'est la maladie, la mal-aimée
des maladies.
Ça a été reconnu comme une maladie,
mais il y a bien des gens qui...
Il a juste à arrêter de boire, tabarnak, c'est pas facile comme ça.
Puis,
je suis venu
à un point où ça m'atteint
pas, ça m'atteint plus.
Ce qui m'atteint,
c'est
la détresse des gars qui sont pas capables
d'arrêter de consommer, puis qui vont arrêter leur thérapie
puis qui s'en vont.
Moi, je me donne un échec à ce moment-là.
Les gars qui veulent faire leur temps
en thérapie, ça fonctionne pas. Parce que,. Les gars qui veulent faire leur temps en thérapie,
ça ne fonctionne pas.
Parce qu'il faut que tu t'investisses en thérapie.
C'est un couteau à deux tranchants.
C'est-à-dire que si tu ne participes pas aux ateliers,
si tu ne t'investis pas,
si dans tes journaux de bord, tu es en surface,
émotionnellement, on n'arrive pas à t'atteindre.
Tu es obligé de reprendre ta phase.
Il faut que tu atteignes les objectifs de phase
pour passer à la suivante.
C'est cinq phases de cinq semaines,
puis une dernière phase de quatre semaines,
qui est une phase tampon entre la thérapie et l'extérieur.
Si tu n'atteignes pas les objectifs de phase,
la première phase, tu reprends.
Là, ta thérapie, il n'y a plus six mois,
il y a environ six mois et demi,
ça crash à partir de là.
Ton premier shutdown, qu'on appelle, si vraiment tuu 7 mois et demi, ça crash à partir de là. Ton premier shutdown qu'on
appelle, si vraiment tu veux t'en sortir, tu vas y mettre de l'intérêt dans ta thérapie,
tu vas t'investir plus, tu vas faire mieux tes choses comme tu es supposé de la faire.
À ce moment-là, la thérapie elle embarque pas mal plus. Le gars qui s'en calisse, appelle
son avocat, je fais quoi, je vais te pogner 5 semaines de plus, le gars va demander des fois peut-être de retourner en dedans, changer de thérapie.
Ça arrive qu'il va changer de thérapie, mais ça ne fonctionnera pas plus
parce que c'est tout le même, un peu le même pattern.
La structure est pas mal la même.
Le gars se pousse, ça arrive.
Le gars, j'en ai un qui s'est poussé après-midi.
Quand je m'en venais dans le char tantôt, il m'en plaît.
Puis le gars s'est poussé.
C'est ça parce qu'ils ne sont pas embarrés. C'est ce qu'on appelle un centre fermé, mais ce n'est pas. C'est ça, parce qu'ils ne sont pas emborrés.
C'est ce qu'on appelle un centre fermé, mais ce n'est pas...
C'est une alternative à la détention.
Tu es encore considéré comme un détenu.
Tu as des conditions d'être chez nous 24 heures sur 24.
Si tu quittes les limites du terrain,
c'est ça, c'est le discours...
C'est le discours que je fais aux gars quand je les évalue.
Si tu quittes les limites du terrain,
si tu pars de la thérapie,
si tu as des conditions, c'est considéré comme une invasion.
C'est ton mandat direct. Nous,
les intervenants sur place appellent la police
immédiatement. C'est sûr qu'on a des recherches à faire.
Ça va nous prendre une quinzaine de minutes parce que
la personne est-tu en détresse? Es-tu vraiment manquante?
Est-tu tombé en quatre parts?
As-tu perdu la
map dans sa douche, etc.?
À l'écoute qu'on a
tout vérifié, les policiers sont appelés. Puis moi, je me donne le mandat dans les douche, etc. À l'écout qu'on a tout vérifié, les policiers sont appelés.
Puis moi, je me donne le mandat
dans les 24 heures
d'avertir le DPCP
du district d'origine.
Fait que si le gars, ses dossiers sont à Montréal, moi, je vais taper
une lettre comme quoi que le monsieur
y a quitté.
De lever un mandat.
Dans son coin, puis dans ses vieilles habitudes.
Exactement. Fait que le DPCP, lui, va lever un mandat immédiatement. Les policiers, eux, ne lèvent pas de mandat. Dans ses vieilles habitudes. Exactement. Le DPCP, lui, va lever un mandat immédiatement.
Les policiers, eux,
ne lèvent pas de mandat.
Eux, ils vont vérifier les dossiers pour voir
si c'est un gars d'âge de Russie ou une victime.
Ils vont appeler, admettons,
les policiers de ce secteur-là pour dire
« Madame est en danger » ou « Monsieur est en danger
parce qu'il s'est évadé. Peut-être que j'étais un coup d'œil
à l'entour de la maison. » Ils ne feront pas de chasse à l'homme.
Ce n'est pas des...
Oui, parce que vous n'avez pas des cas.
C'est ça.
Puis moi, il faut que j'avertisse le plus rapidement possible
les PCP qui, eux, vont émettre le mandat d'arrestation.
Ils vont enlever
ces conditions,
révoquer ces conditions d'être en thérapie chez nous
24 sur 24.
Puis là, si jamais ils flashent,
le gars, il est en dedans direct.
La plupart du temps, il est pas une de la journée même,
parce que c'est pas des grands criminels.
Non, puis tu sais, il se pousse, c'est la consommation.
Ça, c'est en allant où ils connaissent,
où ils savent où ils vont trouver leur stock,
où ils vont pouvoir le fronter,
parce qu'ils n'ont pas une crise de la scène sur eux autres.
Ils viennent de se pousser.
C'est ça, là.
Les spots sont connus.
Les policiers, ils savent en esti qui et où ça vend.
En tout cas, ils connaissent les spots, comme on dit. ils savent en esti qui et où ça vend.
Ils connaissent les spots, comme on dit.
Puis la job,
je deal avec plein de monde.
Je deal avec les policiers.
Je me suis fait un mandat.
Je suis vraiment un chien enragé.
Je vais te dire, je suis un pitbull.
Dans le sens que,
quand j'ai des gens en thérapie qui veulent s'en sortir,
je ne te parle pas des petits gars, justement, qu'on dit qui sont venus faire leur temps.
Je dis toujours à mes résidents quand ils rentrent, pas en évaluation,
quand ils rentrent, je prends la peine de les rencontrer et de dire comment est-ce que ça fonctionne.
Je leur dis toujours, moi, mon bonus, tu sais, je suis bien payé, je suis bien traité ici,
mais mon bonus, c'est de te voir finir ta thérapie et de te voir heureux.
Fait que je dis, pas même au moins rien,
mais assez au moins. Assez.
J'imagine que tu parles de ton parcours à toi,
qui doit t'inspirer à tous les gars.
Ça, souvent, ce qu'on appelle,
on appelle des spots.
Il y a des ateliers en petits groupes, en sous-groupes,
mais il y a des ateliers aussi qu'on appelle toute la famille.
Tout le monde est là.
Souvent, je vais aller témoigner comme quoi que... Je l'ai fait un matin encore, c'est vrai.
Comme quoi que ça a fait huit ans la semaine passée,
puis que j'ai entamé tout ça à 48 ans,
que c'est possible pour des jeunes de 22 ans,
que je m'en veux de pas l'avoir fait plus jeune.
Parce qu'à part de ça, tu sais, ce que j'ai vécu,
je peux pas tout renier, tu sais.
J'ai eu ma fille en consommation,
fait que je ne rédigerais jamais ma fille, tu sais.
Tu sais, il y a des...
T'écoutes cette vie-là, en fait, qui que t'es aujourd'hui? cette vie-là a fait qui tu es aujourd'hui.
Justement.
Toi, aujourd'hui, tu aides des gars qui ont des problèmes.
Tu aides des gars à sortir dans le dents
qui sont en dedans pour des problèmes de consommation
et qui ne retourneront peut-être plus jamais grâce à toi.
C'est ça que je te disais tantôt.
Le bout de pitbull, c'est que...
Les gens, ils n'en reviennent pas au bureau.
Écoute, je suis fait comme ça.
Pas parce que j'ai eu la chance de m'en sortir
et d'être sauvé.
Si tu veux te sauver, je vais être là, je vais te baquer.
Je vais toujours être là.
Le policier appelle, tu as un tel, on s'en vient le chercher.
Tant de minutes, ce n'est pas de moi que ça marche.
Tu ne viens pas le chercher.
Les policiers capotent quand je leur dis ça.
Je leur dis, c'est quoi qu'il a fait? Tu as un mandat, pourquoi?
Il y a des nouveaux dossiers, il a manqué une date de cause.
Je lui dis, arrête, il est à quel palais de justice son mandat?
Il va dire, c'est émis, je sais pas moi, à Joliette.
Tu me donnes deux jours,
je fais la remise au rôle de ces dossiers,
je m'en vais au palais de justice de Joliette
pour faire élever son mandat.
La plupart du temps, les policiers vont dire,
oui, eux autres, ça leur fait moins de paperasse
puis moins de choses à faire.
Moi, j'évite la détention à mon gars
qui veut s'en sortir.
Parce que c'est encore choc, la détention.
Il faut qu'il retourne en dedans.
Si c'est un gars qui est vraiment en train de s'en sortir,
mais si c'est un gars avec qui tu as des problèmes,
qui c'est le bordel...
Je m'oppose total.
Tu ne viens pas chercher mon gars.
Je te le dis tout de suite, ça ne marchera pas comme ça.
Je m'en vais là.
Donne-moi deux jours, je vais le mettre sur le rond.
J'appelle l'avocat, on va le faire relever.
Je vais t'appeler dès que ça va être fait.
Cet about là, je te dis, je vais... Il y a un moment donné, un collègue de travail,
il me dit, tu sais, faut pas que tu me lances de défis.
J'aime ça des défis dans la vie.
Puis il y a une madame, elle avait eu sept manquements
à son sursis. Elle est arrivée de chez nous de façon volontaire,
parce qu'on est aussi de façon volontaire,
sauf que la plupart des volontaires,
c'est des faux volontaires.
Puis la madame est en sursis, puis elle a demandé de l'aide,
comme quoi elle continuait à boire
et qu'elle a pris l'air d'arrêter de boire.
Sauf que là, elle est rendue au centre, elle me dit,
« J'ai sept manquements, ça va pas bien, blablabla. »
Fait que...
Je dis, écoute, un manquement au sursis, là.
Il va te faire ton sursis puis te cresser en dedans, là.
Puis je lui dis, on va y aller.
On va aller essayer de faire relever tes manquements.
Pis t'as un bon cheminement, je te connais, t'as déjà fait un cheminement ici auparavant.
Fait que je tenais témoigné devant le juge pis mon collègue de travail m'a dit, t'es pas Dieu, t'en ramèneras pas.
J'ai été chanter à la femme au juge pis on était dans le temps de Noël pis tout le monde était un peu clément
fait que il m'a leur tourné ce condition. Fa retourné ce condition. Puis, il m'appelle Dieu.
Mais tu sais, ce bout-là,
moi, j'ai eu la chance de m'en sortir.
J'ai eu la chance de prendre les bons choix.
Aujourd'hui, si tu veux t'en sortir,
je vais être là pour toi.
Puis, c'est ça mon mandat.
Je l'aime, mon mandat.
Je ne fais pas ça par obligation.
Je fais ça pour rendre les gens heureux parce que je suis heureux aujourd'hui. Je suis mon X. Je n'ai jamais été autant sur mon X. Là, j'ai fait plus en huit ans que j'ai faité les deux dernières années avant ma thérapie. Je consommais et ça ne me faisait plus rien.
Je n'allais plus chercher ce qui me manquait dans la consommation.
Je surconsommais et ça ne me faisait plus rien.
La seule chose que ça me faisait c'est que c'était en train de me détruire,
c'était en train de jouer sur mon anxiété, de jouer sur ma paranoïa,
de jouer sur mon anxiété, de jouer sur ma paranoïa, de jouer sur ma santé.
Je peux dire que tu vas s'enlever un moment donné, je vais te montrer des photos, tu
vas te capoter. Je ne retrouvais plus le bout où j'avais du fun, je n'avais plus de fun.
Physique et psychologique, ça n'allait plus.
Ça n'allait plus, puis je n'avais plus de fun parce qu'avant ça, ma consommation,
elle ne m'emmenait que de choses. Elle ne m'emmenait plus rien.
Je dis toujours à certains résidents, je me compte chanceux pour ça,
parce que le craving, je ne l'ai plus jamais eu.
Je n'ai jamais eu le goût de reconsommer.
Je suis chanceux en tabarnak.
Je mets ça au pire.
J'ai toujours l'image du vieil alcoolique de taverne avec sa grosse 50 et son petit verre à coke.
Ce gars-là, il va falloir faire une thérapie autre avec lui. du vieil alcoolique de taverne avec sa grosse 50 pis son petit verre à coke, là,
ce gars-là, il va falloir faire une thérapie autre avec lui.
Il va falloir qu'il évite les bars,
il va falloir qu'il évite les restos,
il va falloir qu'il évite toutes les parties de famille pis tout ça, parce que lui,
il va avoir le goût de boire tout le temps,
pis ça va y rester.
Ça va être un autre mode de vie, il va falloir qu'il apprenne.
Moi, je vais voir les games de hockey
avec les gars qui achetent au sport,
pis je vais dans des noces, puis le monde se saoule.
Je ris de les autres, puis ils me tampent ses dents, même des fois.
Je n'ai jamais eu le goût de consommer.
Je touche du bois, ce n'est jamais arrivé, puis je ne veux même pas rien savoir.
Je qualifie ça comme le brocoli.
Je vais dire, tu n'aimes pas le brocoli, tu n'en manges pas, mais je suis là.
Puis, tu ne sais pas, tu n'es pas le premier que je reçois qui a fait de la thérapie.
Ce n'est peut-être pas pour tout le monde, mais j'ai des gens qui ont de la thérapie pour
alcool, de la thérapie pour drogue, de la thérapie pour violence. Ça marche. Il y a plein de gens
qui sont passés à la même place que toi et qui nous l'ont dit. Et si ça n'a pas marché, il y en
a qui ont dit que ça n'a pas marché la première fois, que ça n'a pas marché la première fois, qui ça n'a pas marché la deuxième fois,
qui ça n'a pas marché la troisième fois, ça a marché la sixième fois.
Mon directeur, si je ne me trompe pas, je pense que
ça lui a pris quatre thérapies, mais là, ça fait 26 ans
qu'il est abstinent.
Moi, ça m'en a pris une, ça fait huit ans.
C'est du cas par cas.
Puis tu sais, il y en a qui vont faire leur première à 20,
toi, tu l'as faite à la fin quarantaine.
Ça aussi, c'est un enjeu. Ça, je vais te dire,
je trouve ça difficile pour mes kids
qui arrivent, mes kids de 22-23 ans.
Là, tu demandes aux kids,
tu ne consommeras plus jamais.
Tout son entourage.
À 22 ans, tu fais le party.
22 ans, c'est fait pour se souler la gueule,
c'est fait pour avoir du fun, sortir d'un bar.
C'est la vie, c'est le fun, c'est la liberté.
Tu commences à être adulte, tu as le droit de boire, puis go, vas-y.
Quand tu es capable de le vivre comme un jeune adulte normal,
une fois par semaine, tu sous la gueule, le dimanche, tu as la gueule de bois,
puis le lundi, tu tombes travailler, tant mieux pour toi.
Mon jeune, lui, ça ne finit plus, puis ça tombe dans le crack,
puis il fait des intros, puis il fait des vols,
parce qu'en consommation, il n'y a pas du monde, ou que ça lui prend
de l'argent pour sa consommation, à 23 ans, de dire d'arrêter de consommer, c'est
dur, en cas. C'est dur. Moi, un bonhomme de mon âge, à 48 ans, moi, j'en ai, là,
qui arrive chez nous, puis ils ont une maison, ils ont des enfants, ils ont une vie.
Mais, exemple que je vais te donner, il y en a qui se saoulent tous les deux puis se tapent dessus tous les deux.
Fait que le gars, il est pris dans de la violence conjugale face à sa consommation.
Il faut que ça arrête.
Lui, il a beaucoup à perdre en tabarnak face aux jeunes de 22 qui, lui, a juste son party à perdre.
Il n'a rien à perdre, ce gars-là. C'est dur pour eux autres.
Je veux dire, ça dépend. Chaque cas est différent. Une fille, elle est là, qui est passée
ici une couple de semaines. Elle a 20 ans
puis elle est dans un A.
La consommation a commencé à l'âge de 13.
Oui, c'est ça.
En finissant,
ta relation avec ta fille aujourd'hui?
Super. Ça ne peut pas
mieux aller.
L'an passé, on était fait un voyage en Grèce 10 jours ensemble.
Moi, j'étais impliqué dans les courses d'hydroplane.
On a fait une année au complet à faire le circuit ensemble.
Écoute, on s'en va super ensemble
le jour du soir. On se voit régulièrement.
Elle a fait son certificat
en intervention d'élinquance.
Je suis un peu maîtresse.
Elle étudie
en psychoéducation,
elle est en train de se remanier un peu, elle cherche,
mais c'est correct. Elle est diplôme en entremenant.
Avez-vous reparlé un peu
de la vieille époque
d'avant? On n'a pas creusé,
on a parlé. Je ne sais pas
si on est rendu là, toi et toi, encore.
OK.
Est-ce que le besoin est là? Je ne sais pas.
Peut-être qu'il va venir.
Mais bref,
j'étais un peu content parce que
on dit tout le temps qu'on n'a pas réussi
à prouver encore en alcoolisme, en toxicomanie
que c'était irréditable, mais
il reste que... C'est souvent le cas.
Ma fille, elle aime ça boire.
Elle aime ça faire le party.
Mais ça n'envahit pas sa vie.
Jusque-là, ça va.
Puis jamais je ne vais pas... Tu sais, jamais je n'envahit pas sa vie. Jusque-là, ça va. Puis jamais je vais...
Tu sais, jamais j'ai dit,
« Chris, tu ne penses pas que tu bois trop? »
Je l'encorde plus que je l'interdis.
Qu'elle vive ses affaires, il faut qu'elle y vive,
il faut qu'elle voie ses couettes, etc.
Je pense qu'elle est correcte. Je pense que ça va.
Notre relation, elle va super bien.
Quand on se texte à tous les jours,
malgré que c'est une vieille ado, une jeune adulte qui ne répond pas tout le temps.
Mais non, la relation est super le fun.
C'est revenu quand même assez rapidement.
Parce qu'au début, elle était un peu réticente à voir.
Il va te changer, il va être le même.
Maintenant, avouez que...
Elle doit être fière de toi.
Bien oui.
Je deviens un peu un modèle
pour cette clientèle-là,
pour ce monde-là. Elle est venue voir
ce que je faisais.
Il n'y a pas juste ta fille qui est fière de toi.
Moi aussi, je tiens à te le dire.
Je veux te dire merci de deux choses.
Merci de ton histoire
et merci pour ce que tu fais pour les gars.
Merci à toi de m'avoir reçu.
Eux autres, ils doivent te le dire souvent,
mais je pense qu'il y a des gars qui se retrouvent en dedans,
qui ont raison d'être là.
En fait, ils ont toutes la raison parce qu'il s'est passé quelque chose.
Mais il y en a justement pour des contextes.