Au Parloir - Épisode #55 - Arielle
Episode Date: September 9, 2024Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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qui est un site payant où tu as accès aux épisodes six semaines à l'avance.
C'est ce qui nous permet de produire ce superbe podcast dans les beaux studios des studios, bien entendu.
Il y a mes réseaux sociaux, Cédric Bergeron Humo parce que je suis humoriste.
www.cédricbergeron.com, mon site internet où tu as accès à les billets, les dates,
tout ce qui est relié au podcast et à l'humour se retrouve à la même place.
Aujourd'hui, j'ai reçu Ariel, une jeune femme de 25 ans.
À l'époque, elle avait 21 ans.
Elle était à sa troisième année d'université
pour devenir professeure d'anglais au secondaire.
Et elle a couché avec un étudiant
où elle faisait déjà du remplacement.
Donc, elle était professeure suppléante.
Et elle a eu trois reprises de relations sexuelles
avec un de ses élèves de 16 ans. Elle
avait 21 ans. Elle a été dénoncée par une amie. Elle a été jugée, retrouvée coupable d'exploitation
sexuelle sur un mineur. Elle a été condamnée à 15 mois de prison. Aujourd'hui, encore en
probation, elle est sur la liste des délinquants sexuels.
Est-ce que c'est une histoire qu'il faut minimiser
parce que c'était une jeune fille de 21 ans
avec un jeune homme de 16 ans?
C'est un débat qu'on a eu.
Je pense que c'est un débat de société.
C'est un débat de mentalité.
C'est un débat de gars, de fille.
Si tu demandes à moi, un homme de 43 ans, quand j'avais 16 ans, si une jolie prof de 21 ans avait voulu coucher avec moi, comment moi je l qui amène beaucoup de questions
on a parlé pendant plus d'une heure
puis j'ai encore des questions
par rapport à
tout ça, est-ce que j'ai minimisé
sa situation, est-ce que je l'ai
empiré, je le sais pas encore
mais je pense que c'est un podcast
vraiment intéressant puis qui a sa place
moi et mes commanditaires
on n'endorse pas nécessairement
les gestes, les idéologies,
les termes utilisés par mes invités,
mais je suis une personne qui prône
la liberté d'expression et j'aime les gens
francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir.
Le podcast, c'est une présentation
de Play Numbers Game.
Play Numbers Game, c'est quoi?
Un casino en ligne. Casino
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Oh mon die God! Wow!
Et il y a un lien pour le podcast Au Parloir.
Description YouTube, tu vas cliquer direct dessus
parce que si tu t'abonnes via le lien Au Parloir,
à chaque podcast qui est commandé,
il y a un tirage de 250 $ parmi les gens
qui vont s'être abonnés via le lien du Parloir.
C'est malade, là, tu sais.
Et en plus, si tu vas sur le site,
tu t'abonnes, tu mets un montant,
ils t'en donnent directement. Je te dis, ils font des
cadeaux. Il y a une chose super importante,
c'est fait pour s'amuser. Le jeu
doit rester un jeu.
Play Numbers Game.
Salut, Ariel.
Salut.
Premièrement, merci d'être ici.
C'était un podcast. Je ne sais pas la réaction que ce podcast-là va donner à un sujet
très sensible.
Honnêtement,
c'est un aspect que j'ai beaucoup
hésité. Il y a un truc qu'on va
parler. Je pense que le fait
de ton histoire, le fait que tu es une
femme, pour moi, je pense que je suis plus à l'aise
de te recevoir avec ton histoire que
si c'était un gars qui m'avait approché
avec la même histoire.
Puis c'est un débat que j'ai interne.
On en a discuté un peu, puis
tu voulais parler de ça aussi,
de cet angle-là, la différence,
ce que te fait la différence entre un gars
puis une femme aussi, la perspective
qu'a le public, parce que même moi
là-dedans, j'ai une opinion
puis en même temps, je suis comme, bien, mon opinion,
c'est un peu de la marde,
peut-être parce que moi, je suis un gars, il y a peut-être des femmes
qui vont voir, est-ce qu'on va marcher sur
des oeufs, est-ce qu'on va se faire lancer des oeufs, je le sais pas,
mais moi, je pense que c'est important
de parler de tout ça.
Avant de rentrer dans les détails
de ton histoire, je veux juste savoir qui j'ai
en avant de moi. En partant, merci, parce que je sais que t' venu de loin, tu es parti de Sherbrooke pour venir participer au podcast.
Présente-toi un peu, quel est le style de fait que tu as grandi ton parcours scolaire un peu jusqu'à cet événement-là,
puis après ça, on va découler sur tout ce qui en est suivi.
OK. On dirait que c'est tout le temps.
Quand on vieillit, c'est la question la plus difficile à répondre,
son parcours scolaire, puis on était comment quand on était jeune.
C'est comme si c'était une grosse question.
Moi, j'ai grandi à Granby, en fait. Je n'ai pas de Sherbrooke.
Je suis allée à Sherbrooke pour l'université,
vraiment pour l'école et tout.
Je suis tombée en amour avec cette ville-là.
Moi, j'aime beaucoup, beaucoup Sherbrooke, Lenoxville.
C'est vraiment mon coin.
Puis à l'école, je ne sais pas à quellà. Moi, j'aime beaucoup Sherbrooke, Lenoxville. C'est vraiment mon coin. Puis, à l'école...
Je ne sais pas à quel point tu veux que j'aille dans le récit.
Non, mais c'est juste qu'on aille un peu
le portrait. Quel style de famille?
Tu viens d'un milieu
qui ressemblait à quoi?
T'es quel genre de jeune fille?
C'est sûr que t'as pas un...
C'est pas un événement. T'es pas une criminelle de carrière et tout ça. Je pense pas que t'as pas un... T'sais, c'est pas un événement, t'es pas une criminelle
de carrière et tout ça.
Je pense pas que t'as des gros problèmes de
consommation, ce genre de choses-là. Parce que c'est souvent,
je pose cette
question-là aux gens pour qu'on ait un peu
le contexte de pourquoi ça s'est
arrivé. C'est sûr que je pense pas que
ton... Je sais pas, peut-être que oui,
mais que ton enfance est reliée avec
ce que t'as fait. Mais c'est un peu ça que j'essaie de voir en même temps.
Ça permet de démontrer aux gens que,
peu importe le passé qu'on a, il peut arriver.
Comme je te dis, j'ai reçu des gens
qui ont eu une enfance dégueulasse
et ça a suivi un parcours de consommation,
de crime, tout ça.
Pour autant que j'ai eu des gens qui viennent d'une bonne famille
et qui ont eu le même parcours que les gens qui sont mal partis factice est juste de savoir un
peu toi ton univers c'est familial jeunes ça ressemblait à quoi tu sais c'était une petite
maison clôture blanche le chien frère une soeur des parents qui s'aiment et c'est pas de clôture
pas de chien mais oui pour vrai, je viens d'une bonne famille.
Ça a toujours été vraiment correct,
mon milieu familial.
Moi, je ne l'ai jamais relié à ça,
le délit et tout. Je pense que
au moment où j'en étais,
c'était vraiment plus une
recherche d'identité.
C'est moi qui s'étais vraiment perdue parce que,
comme tu as mentionné, ça n'a pas rapport avec ma famille
et ça n'a pas rapport avec la consommation non plus.
Le délit, c'est vraiment extérieur à ça.
Fait que non, je viens d'une belle famille.
Mes parents se sont séparés quand j'étais quand même jeune.
Mais je n'ai jamais eu l'impression que ça a eu un impact sur moi.
Je pense que je le voyais qu'ils n'étaient mieux pas ensemble qu'ensemble.
Puis je me suis...
Je pense que j'ai eu une enfance assez
normale, je dirais. Je m'entendais moins
bien avec mon frère et ma soeur quand j'étais plus jeune.
Puis là, maintenant, on s'entend mieux.
Si tu t'es retrouvée
à l'université de Sherbrooke,
parce que l'école, c'est
une certaine facilité, ça allait bien pour toi,
l'école classique.
J'ai toujours été bonne à l'école.
Toujours eu des bonnes notes, toujours été très, très studieuse.
Puis je pense que, comme tout le monde à un certain moment,
tout le monde commence à faire un peu le party
puis explorer ce côté-là.
Mais l'école, ça a toujours été une priorité pour moi.
Puis même à l'université, je pense que ça a été
une transition un petit peu plus difficile
dans le sens que l'université, c'est plus concentré.
Tu t'en vas immédiatement dans ton domaine.
Pour moi, c'était l'enseignement.
Ça a été une transition un peu difficile.
Il fallait que je me concentre plus
et que je travaille plus.
Qu'est-ce qui t'a poussé à te diriger vers l'enseignement?
Honnêtement, depuis que je suis jeune,
tout le monde me dit tout le temps
« Ariel va être enseignante, Ariel va être enseignante. »
C'était vraiment ça, la profession qu'on me voyait faire.
Puis moi, puis ma tête dure, j'étais comme
non, c'est pas ça que je vais voir, ça me tente pas.
Puis à un moment donné, j'ai fait, ah, bien finalement,
ça fait quand même du sens, l'enseignement. J'aime ça
parler, j'aime ça
apprendre aux autres, partager
mes connaissances et tout.
J'ai pas de difficulté à être devant
une classe, devant un public, si on veut.
Je suis vraiment extrovertie. Pour moi, c une classe, devant un public, si on veut. Je suis vraiment extravertie.
Pour moi, c'était le métier parfait, si on veut.
Tu te dirigeais-tu vers une spécialité comme professeur?
C'était vraiment enseignement d'anglais au secondaire que je voulais faire.
Le bac se donne primaire, secondaire, comment ça fonctionne pour l'anglais.
Mais dès le départ, je savais que primaire, ça ne m'intéressait pas.
Les enfants, ça n enfants ça jamais été mon
genre et puis j'ai fait un stage aussi aux primaires avec quand même des bas niveaux
et puis ça a bien été mais ça m'a confirmé que je voulais pas enseigner aux primaires
on va rentrer rapidement dans le vif du sujet qu'est ce qui s'est-ce qui s'est passé, comment ça s'est passé. On n'en parle pas
depuis le début, mais j'en ai parlé dans l'intro, donc les gens savent où est-ce qu'on s'en va.
Tu es dans tes études, je te laisse y aller parce que je ne peux pas le raconter pour toi,
de toute façon, comment tu l'as vécu comment ça a commencé
puis comment ça a dérapé
parce que je pense que c'est ça qui est arrivé
c'est vraiment un dérapage
je veux dire d'après moi c'est pas
from day one que c'est arrivé
puis je suis vraiment curieux de voir
comment ça se passe
dans la tête d'une femme
je comprends la tête d'un gars étant donné que j'en suis un
mais
je suis juste curieux de voir comment ça se passe comment ça commence, qu'est-ce qui est arrivé Dans la tête d'une femme, je comprends la tête d'un gars, étant donné que j'en suis un.
Je suis juste curieux de voir comment ça se passe, comment ça commence, qu'est-ce qui est arrivé.
Le fait que tu me disais un peu, d'une époque où tu cherchais, tu avais 21 ans, je pense, quand c'est arrivé,
que tu me disais, à 21 ans, tu es une femme, oui, mais tu es en fin de l'adolescence quasiment encore.
Mais je te laisse y aller. Si on y va très chronologiquement parlant, j'étaisolescence quasiment encore. Oui. Mais je te laisse y aller.
Si on y va très chronologiquement parlant,
j'étais en troisième année de bac,
donc c'est quatre ans le bac.
Dès qu'on commence le bac,
on peut faire de la suppléance dans les écoles.
Moi, c'était quelque chose qui m'intéressait dès le départ pour avoir de l'expérience et tout.
C'est ça.
Je faisais de la suppléance dans une école.
J'étais déjà assez à l'aise dans le milieu, je pense.
Puis ça a juste...
Honnêtement, ça a été vraiment une question de circonstance,
si on veut, dans le sens que...
Je pense que les deux personnes ont été là au bon moment.
Parce que...
Comment je peux dire ça?
Mettons, avec l'introspection que j'ai aujourd'hui,
je pense que ça aurait pu arriver avec n'importe qui.
Avec n'importe qui, excusez-moi. Ça aurait pu arriver avec n'importe quel élève. C'était vraiment plus moi qui venais combler des besoins et non pas parce que c'était cette personne-là décidé de devenir enseignante,
d'aller en enseignement au secondaire,
c'était pas ça ton plan.
C'était pas « I like young kids ».
C'était pas ça.
C'était pas un plan prédéfini.
C'est quelque chose qui est arrivé comme ça.
Je m'en doutais, mais tu comprends.
Je veux juste mettre en perspective de dire
que tu n'as pas fait ce plan-là
dans le but que ça arrive.
Non, ce n'était pas prémédité.
Je ne pense pas que tu serais devant moi de toute façon.
C'est pour ça que quand je disais au début,
je suis comme...
Ce n'était pas un plan
prédéfini de dire
un prêtre qui décide de devenir prêtre
pas parce qu'il croit en Jésus, mettons.
Je ne vais pas plus loin que ça, là.
Mais tu sais, c'est ça.
Je te laisse continuer.
Non, c'est ça. C'était vraiment pas ça.
Pour en revenir à ce qu'on disait, c'était
une période où je me cherchais beaucoup.
La consommation n'est pas liée au délit,
mais reste qu'à ce moment-là, je buvais beaucoup parce que
pour moi, c'était mon échappatoire. C'était vraiment ma façon
de gérer mes émotions, que ce soit la colère, le stress, peu importe. Je buvais
quand même souvent. Ça fait qu'on dirait que ça faisait en sorte que ça… Je pense que c'est
« inhiber » le mot. Ça inhibait un peu mes émotions et ma raison beaucoup, beaucoup, beaucoup.
Ce qui a pris le dessus, ça a été mes émotions. Puis c'était vraiment ça. J'ai été dans sa classe deux fois à la victime.
Puis la première fois,
ça a vraiment été le genre
d'élève que...
Comment je peux expliquer?
Que dans...
Mettons que ce soit quelqu'un de mon âge ou quelqu'un
de 16 ans comme il y avait à cette époque-là,
ça a récliqué pareil. Parce que c'était
vraiment le genre de personnalité vers qui je vais
en général. Il était super extroverti,
le clown de la classe,
qui me faisait des petites blagues, qui venait me parler et tout.
Puis
moi qui me cherchais beaucoup
puis qui cherchais énormément de validation,
le besoin de validation des autres
ça a toujours été un énorme problème
puis j'y travaille encore à ce jour.
Bien, c'est venu vraiment me valoriser,
c'est venu me faire sentir spéciale, c'est venu me faire sentir spéciale,
c'est venu me faire sentir différente pour des raisons qui n'avaient pas lieu d'être du tout.
Mais vu que ces besoins-là n'étaient pas comblés à ce moment-là, c'est vraiment là que ça a dérapé
et que ça a failli. C'était aussi la recherche d'adrénaline, ça aussi ça a toujours été un
problème. Moi je me suis laissée aller là-dedans parce que je me suis dit, ah, c'est l'adrénaline, c'est
l'interdit, c'est extant et tout. Fait qu'on
va vers ça.
Mon but, c'est pas de rentrer dans les détails
non plus, mais je veux dire,
à ce moment-là,
la première fois que t'as un contact,
je parle pas physique,
mais que t'as un contact avec cette personne-là,
tu le sens.
Ouais. Mais il se passe rien cette personne-là, tu le sens. Oui.
Mais il ne se passe rien cette fois-là.
Oui.
Mais là, je veux dire,
c'est-tu quelque chose à laquelle tu penses régulièrement?
Je veux dire, c'est pas une chose qui t'a mis à hanter tes pensées, mettons?
Non, je n'irais pas jusque-là
parce que ça s'est passé vraiment vite.
C'était dans la période de mai 2021.
Avril-mai, mettons.
Puis, j'ai remplacé dans sa classe vraiment juste deux fois.
Fait qu'on s'est croisés deux fois.
Il a demandé à avoir mon Snapchat.
Moi, je lui ai dit, si tu le devines, je te le donne.
Il a deviné.
Je l'ai accepté comme une idiote.
Puis, on a commencé à se parler.
Puis, ça a découlé vraiment vite.
Fait que c'est comme ça.
On va se dire, à partir du moment
où il t'a demandé ton Snapchat,
ça aurait déjà été...
Non.
Oui, en effet.
Oui, oui, exact.
Là, t'as mis le pied dans un engrenage
que tu savais en disant,
c'est juste mon Snapchat,
mais en même temps,
t'as le subconscient qui savait très bien
où tu t'en allais.
Oui, c'est ça.
J'ai tenté la chose,
puis ça n'aurait jamais dû arriver.
Mais en même temps,
moi, je ne veux pas vivre avec des regrets. Je me suis dit ça dans le passé. Je comprends. Mon but, ce n'est pas de te caler, c'est de comprendre le pattern dans lequel tu t'es
engrangé. Tu te dis que c'est sa personnalité qui est venue te chercher, c'est...
c'était physiquement
aussi, tu sais, je te pose
la question, parce que, tu sais,
pour avoir été un gars de 16 ans,
moi, à 16 ans, j'avais de l'air
de 16 ans, j'avais des chums qui avaient
de l'air de 20 ans à 16 ans.
C'était-tu son cas
ou c'était un gars de 16 ans? Pis mon but,
comme tu dis, c'est pas de te mettre on the point, tu sais, c'était juste pour me faire une figure de... Tu sais, c'est-tu son cas ou c'était un gars de 16 ans? Mon but, comme tu dis, ce n'est pas de te mettre en de pointe.
C'était juste pour me faire une figure.
Est-ce que le niveau physique était là
ou c'est vraiment ce que cette personne-là a dégagé
vis-à-vis à ce que toi, tu vivais à ce moment-là?
C'est un mélange des deux, je te dirais.
Il y avait beaucoup de la personnalité
et beaucoup de ce que ça venait combler chez moi.
Mais c'est sûr que physiquement, je le trouvais attirant
parce que je ne pense pas
qu'il y ait tant de personnes qui vont se dire
« Ah, il est laid, je vais coucher avec. »
C'est sûr que oui.
Je te dirais que c'est un entre-deux.
Oui, il avait l'air de 16 ans, mais en même temps, c'était une époque
où il avait des masques. Je n'avais pas vraiment vu son visage.
Moi, tout ce que je voyais, c'est qu'il était grand.
Plus grand que la moyenne,
OK, ça peut vouloir dire plus vieux. Mais son visage, oui tout ce que je voyais c'est qu'il était grand, plus grand que la moyenne, ok, ça peut vouloir dire plus vieux, mais son visage oui, ça faisait quand même autour de 16.
Tu restes une adulte, ça reste un mineur, 21-16 on est pas, disons qu'on a déjà entendu plus dégueulasse comme histoire.
Puis, je dis ça pas en dédramatisant ou en dédouanant non plus.
Fait que, des échanges Snapchat,
ceux qui connaissent pas ça, faites vos recherches,
ceux qui connaissent ça savent Snapchat,
où ça peut se rendre.
Puis, il y a eu finalement une rencontre en dehors de l'école exact c'est quelque chose qui s'est répété à plusieurs reprises c'est arrivé trois fois c'est arrivé
trois fois je vois pas plus loin dans ce qui s'est passé ou comment ça nous intéresse du
monde mais c'est sûr ça sera pas iciils vont l'apprendre de toute façon.
Qu'est-ce qui se passe par la suite?
Bien, c'est ça.
Ça s'est déroulé vraiment vite, autant
les relations
non sexuelles, sexuelles, que
le
côté judiciaire, l'arrestation et tout, parce que
c'est ça, c'était avril-mai
puis après ça, moi, je me suis fait arrêter le 13 juillet
2021. Ça a été très, très, très rapide.
Tu avais la conscience que ce que tu faisais était illégal?
Oui.
Tu avais-tu cette conversation-là avec cette personne-là,
en disant « il faut que je te fasse confiance, il ne faut pas que tu en parles, etc. »
C'est sûr que oui.
Non, non, mais mon but, c'est de voir à quel point tu étais consciente de ça.
Tu le faisais, mais il y a tout qui venait chercher,
comme tu dis, le challenge, l'aspect.
Je n'ai pas le droit.
Comment est-ce que les autorités l'ont su?
En fait, je l'ai dit à une de mes amies,
puis elle m'a dénoncé à la DPJ.
OK. Ça n'a pas sorti de mes amies, puis elle m'a dénoncé à la DPJ. OK.
Ça n'a pas sorti de lui?
Non, non, non.
Ça a sorti de...
D'une personne tierce, oui.
T'as-tu senti quand tu lui as conté ce que t'as senti?
Non, encore une fois, on avait beaucoup bu les deux.
Moi, je n'étais pas assez vraiment consciente pour m'en rendre compte.
De mettons sa réaction,
puis le malaise qu'il aurait pu avoir.
Encore à ce jour,
je n'ai pas beaucoup de souvenirs de cette interaction-là.
Je me doute que ce n'est pas une personne
qui doit être proche de toi aujourd'hui.
Non, c'est sûr qu'au début,
comme c'est un témoin dans la chose,
tu as un interdit de contact.
Puis de toute façon,
je pense qu'elle et moi,
on n'avait aucun intérêt à se reparler.
Mais sans rancune,
je me dis...
Elle a fait au final
ce qu'il y avait à faire.
Puis comme j'ai dit tantôt,
je n'ai pas de regrets.
Fait que je suis bien contente
aussi que tout ça soit arrivé
parce que je ne serais pas ici maintenant.
Si il n'y avait pas eu
cette dénonciation-là,
penses-tu que c'est quelque chose
qui se serait...
C'est-tu, mettons, une relation qui aurait évolué,
tu penses? Non, parce que
à ce moment-là, on était déjà dans...
Bien, c'est sûr que ça fait
longtemps, ça fait que c'est moins clair dans ma tête,
mais moi, de mon côté, dans ma tête,
en tout cas, sans nécessairement
m'être rendue à lui dire, j'étais déjà en train
de me dire que c'est pas une bonne idée, il faut vraiment
que ça arrête. Fait que, tu sais, on n'avait pas
eu la conversation, je n'avait pas eu la conversation,
je n'avais pas dit encore,
mais moi, je considérais déjà arrêter la chose.
Ça doit être quand même stressant du côté où est-ce que c'est...
c'est lui qui a le gros bout du bâton en disant « non, non,
si on arrête, tu te dénonce ».
Tu sais, mettons, ça n'arrête plus, tu n'étais pas rendu là, mais...
Oui.
Tu sais, ça...
Bien, je me suis posé la question,
mais en même temps, de ce que je connaissais de lui,
je me disais que ce n'est pas le genre de personne à faire ça.
C'est sûr que je ne le connaissais vraiment pas beaucoup,
mais je trouvais quand même que
ce ne serait pas le genre
à me menacer avec des affaires de même.
Encore une fois, je préfère
que ça soit arrivé maintenant plutôt
qu'après, mettons, 30 ans de carrière.
Ou justement, il aurait pu y avoir un autre événement comme ça
parce que je n'aurais pas eu le wake-up call, disons.
Je ne sais pas.
J'aime ça ce que tu dis.
Tu penses que peut-être
que si, mettons,
c'est arrivé trois fois, tu aurais pu...
Tu penses que
deux, trois ans plus tard, si ça avait été
un autre moment fragile de ta vie,
c'est quelque chose qui aurait pu se reproduire?
Bien, je ne peux pas prédire.
C'est un peu ce que tu viens de dire en même temps.
Si ce n'était pas arrivé...
Je pense que ce que je veux dire,
c'est plus dans le sens que comment c'est arrivé,
moi, je le vois comme un wake-up call,
mais dans le futur, c'est sûr qu'on ne peut pas devenir
qu'est-ce qui serait arrivé.
Qu'est-ce qui serait arrivé, non, non, c'est ça.
Je pense que je le prends vraiment
de la même façon. Les mêmes circonstances
où oui, j'étais dans une période fragile, on ne sait jamais.
Peut-être que oui, ça aurait pu arriver. C'est comme
n'importe qui est capable de faire n'importe quoi
dans une question de circonstance.
Si tu te mets dans le bon contexte.
Quand tu parles que tu étais dans une période fragile,
étais-tu comme...
Y'avait-tu une rupture amoureuse?
Y'avait-tu quelque chose qui,
quand on dit, t'étais pas dans un bon mindset si on veut dire, parce qu'il se passait plusieurs
choses, c'est le fait, l'école, l'université, t'es plus dans ta ville, t'es, rupture, c'était
un melting pot de plein de choses dans le fond. Oui et non, je pense que c'était une période ça faisait peut-être un an ou deux depuis une
rupture oui puis je pense que c'est un période où je me remettais beaucoup en question sur cette
relation de me reposer des questions de voir à quel point ça m'avait affecté et tout et qu'on
dirait que j'étais comme dans cet esprit là si on veut. Quand tu te fais arrêter, ça se passe comment dans un cas comme ça?
Ton arrestation, ils sont venus chez vous?
Comment ça s'est passé?
Oui, ils sont venus chez moi.
Ça aussi, je n'arrête pas de le dire,
mais ça a été vraiment rapide.
Ils m'ont montré les mandats.
C'était à 8h, on s'en va au poste de police.
Parce qu'ils sont venus, je pense,
il était 7h du matin, 8h du matin.
Il aime ça venir demander.
En tout cas, ce n'est pas grave, là.
Mais c'est ça, fait que ça a tout de suite été les mandats,
on prend ton téléphone, on va prendre des photos
de l'appart, parce que c'est arrivé là.
Puis,
on t'amène au poste,
on t'arrête, c'était vraiment...
– OK, c'est ça, fait que c'était arrivé chez toi,
les trois fois, c'était arrivé chez toi dans ton appartement.
Là, t'arrives au poste, tu sais il se passe quoi, est-ce que tu interrogues à toi, est-ce que tu décides je parle pas,
je parle, j'ai un livre ouvert, je veux un avocat, tu sais comment tu reçois ça parce que c'est sûr
que tu es chouette le matin, tu ne t'attends pas à te faire arrêter, tu ne sais pas qu'il y a
quelqu'un qui a porté plainte, elle ne t'a sûrement pas dit qu'elle a porté plainte ou
qu'elle t'a dénoncé.
Non, c'est ça.
Toute cette journée-là, je me suis vraiment dit
« Je ne peux pas croire, je ne peux pas croire. »
Je n'étais pas dans le déni,
mais je n'arrivais pas à croire toute la réalité
qui arrivait là.
Comment tout venait de changer.
C'est sûr que, comme tu dis, je ne le savais pas.
C'était mon ami qui m'avait dénoncé.
Fait que moi, je me demandais, est-ce que c'est lui,
qui aurait pu parler et tout.
Puis je suis quand même assez naïve dans des contextes comme ça.
Fait que moi, même si on le sait, mettons qu'il ne faut pas parler,
je me suis dit, bien, au final, je l'ai fait.
Puis ce n'est pas mon genre de mentir
puis de dire que ce n'est pas arrivé.
Fait que j'ai juste tout avoué, dans le fond.
T'étais-tu dans un
mou, même si
t'es consciente que t'as pas le droit de faire ça,
t'en parles avec lui que
on n'a pas le droit, mais
en même temps, est-ce que t'es...
Je fais pas grand-chose.
T'as-tu le déni
de faire comme...
C'est exagéré
ou je ne sais pas. Peut-être pas
aujourd'hui parce que vu tout ce que
tu as vécu, tu en es plus consciente. Mais à ce moment-là,
es-tu comme, au pire,
si quelqu'un le sait, je ne fais rien de mal.
Tu comprends?
Tu ne l'as pas
forcé, tu ne l'as pas
attaché, tu ne l'as pas kidnappé.
Je veux dire, dans ta tête, est-ce que tu es tu es dans je fais rien de mal ou tu en es conscient ça fait partie du trail aussi un peu
mais c'est assez mitigé je te dirais oui j'en étais consciente que j'avais pas le droit de
faire ça mais quand je me suis fait arrêter je me disais pas non plus je drama je dédramatise
et pas la station en disant que moi n'ai rien fait de mal et tout.
Mais je t'avouerais que oui, au départ, la notion de consentement et de consentement éclairé,
ça a été quelque chose qu'il a fallu que je travaille.
Parce que moi, dans ma tête, je me disais qu'il était consentant.
Je me disais que c'est vraiment juste la position d'autorité,
parce que sinon, il est consentant.
Puis 16-21, c'est correct.
J'étais vraiment plus dans cet état d'esprit-là au départ.
Puis il a fallu que…
Il y a l'aspect professeur, il y a l'aspect professeur,
fait qu'il y a l'aspect autorité.
Il y a ça aussi.
Je ne sais pas à quel point,
là, je vais dans le légal,
mais je ne sais pas à quel point un 16-21
dans la société légale passe,
contrairement à un 16-21 professeur-élève.
Est-ce que légalement parlant, dans le process,
est-ce que c'est quelque chose qui a été dit? Est-ce que c'est quelque chose
que tu sais? Est-ce que si t'avais juste été
deux personnes
d'une situation, outre
un 16-21, gars-fille,
en société, ça passe
mieux? T'aurais-tu une plus petite peine? Est-ce que
le fait que tes professeurs
rajoutent à la gravité de la
situation? Non, en fait, c'est vraiment seulement
le fait que j'étais professeur qui
faisait que c'était illégal. Parce que sinon, si on parle
dans un contexte de société, n'importe qui,
c'est 5 ans. Fait que 16-21,
c'était correct. Ben, c'est 5 ans.
Je ne suis pas sûr que 18-
13...
Non, c'est 5 ans.
Ben, je pense que c'est à partir de 16...
14 ans, 15 ans, je ne sais pas.
Je sais que 16, oui, c'est clair.
En bas de ça, je ne pourrais pas te le dire,
mettons, 13, 14, 15, je n'ai aucune idée.
Je sais qu'à partir de 16, c'est 5 ans.
17, j'ose imaginer que c'est la même chose.
Je ne sais pas pour vrai.
Dans la société,
outre le côté professeur,
ce n'était pas illégal.
Non, c'est ça.
C'est vraiment la relation de côté.
Ça aussi, au départ, je le banalisais vraiment beaucoup
parce que je me disais, bien là, je suis même pas prof.
J'avais même pas tant d'autorité sur lui
parce que j'étais suppléante.
J'ai été là juste deux fois.
Ça fait que ça aussi, au début, je le banalisais vraiment beaucoup.
Mais je suis contente que tu dises au début.
Ça veut dire que...
Oui, non, j'ai vraiment travaillé là.
Aujourd'hui, t'es vraiment plus consci way de ce que c'est tu es plus
vieille ou ce belge de potes était plus après la maturité j'imagine et avec tous ces événements
j'imagine que tu étais relâché le après ton arrestation j'ai passé la journée au poste
mais après ce temps lâché interdit de contact si ce ça, tu as des trucs à respecter, j'imagine pas de téléphone, tu n'as pas le droit d'enseigner, il se passe quoi à ce moment-là, avant ton arrestation de procès?
C'est ça, c'est libération sous condition, tu as plein de conditions à respecter. Le droit au téléphone, ça allait parce que je faisais une session d'été, je n'avais pas le choix d'avoir accès à internet, à mon ordinateur et tout,
pour suivre mes cours en ligne. Puis, excuse-moi, c'était quoi ton autre question?
Ben, là vu que c'était l'été, tu n'enseignais pas.
Ah non, c'est ça, oui, enseignement, ben…
T'avais-tu… c'était quoi le…
La condition, c'était l'interdit de contact avec des mineurs, en fait.
Avec des mineurs, ok.
Oui, je pense que c'était des mineurs ou c'était en bas de 16 ans
je me souviens plus en ce cas mais c'est des mineurs tout inclus je pense et puis j'avais
comme aussi une condition tu as pas le droit d'aller dans les parcs ou les piscines où il
peut avoir des mineurs des choses comme ça fait que tu es mis dans la même cause que tout tout
pédophile c'est ça puis tu sais tu sais, dans le fond, tu sais,
les gens qui sont reconnus de crimes sexuels.
Oui, c'est ça, exactement.
Tu es dans ce bateau-là.
Puis, j'en parlais tantôt,
tu sais, c'est ça,
je disais tantôt,
je suis comme,
parce que là, tu sais,
je le sais,
tous les gars,
on te regarde
puis tous les gars font,
Chris, moi, à 16 ans,
si ma prof avait l'air de ça
puis elle avait 21 ans, Chris oui
c'est pour ça
que je suis comme
je comprends qu'on se dit ça
mais en même temps
je sais pas, la victime est pas là
on y parle pas, je sais pas si t'as eu l'occasion
de lui reparler ce qui a été dit en cours, on va en parler aussi
est-ce que lui
s'est considéré comme une victime
à maner dans la situation
en cours et tout ça? Je vais revenir tantôt,
mais c'est ça, c'est sur le coup
probablement qu'il y avait exactement le minding
que je viens de te dire d'un gars de 16 ans qui fait
« Ah, c'est une fille de 21, prof, elle est belle,
let's go. »
Mais après ça, est-ce que lui,
il a eu des séquelles
ou whatever? On va en reparler.
C'est pour ça qu'il faut mettre en contexte.
Des fois, on dit, c'est cool, 16 ans,
mais à 16 ans,
t'es jeune, t'es fragile,
t'es embarquable.
J'ai été un gars de 16 ans.
T'en veux-tu déconner dans lequel je me suis fait embarquer à 16 ans?
Que je regrette aujourd'hui,
mais que je trouvais bien cool quand j'avais 16 ans, justement.
Il se passe quoi,
justement, le procès?
Les accusations qui sont portées contre toi, c'est quoi?
Là encore, ça date de vraiment longtemps.
Moi, je me souviens de ce qui a été fixe,
mais à ce moment-là, je me souviens que j'avais trois chefs d'accusation
parce que je pense qu'il y en a un que c'était lié avec le téléphone.
En voulant dire qu'il y a eu incitation à quelque chose, je ne sais pas trop.
Incitation à un mineur.
Oui, c'est ça. Je ne me souviens plus.
Mais tu sais, ça n'avait pas rapport
parce qu'il y avait eu des photos ou quoi que ce soit.
Ce n'était vraiment pas ça.
C'était juste parce qu'on s'était contacté par téléphone.
OK.
C'était un chef d'accusation de plus.
Mais je ne me souviens vraiment pas
du chef d'accusation précis.
Puis je pense que d'emblée,
ils mettent toujours agression sexuelle aussi.
Fait qu'au départ, j'avais agression sexuelle.
J'en avais une autre.
Je me souviens vraiment plus c'est quoi. Puis ça,
très vite, quand les procédures judiciaires
ont commencé, ça a tombé.
Il y en a qui ont tombé, c'est ça? Oui, bien ça a tout
tombé, si on veut, parce que là, mon chef d'accusation
officiel, ça a été exploitation sexuelle
sur un adolescent. Alors qu'avant,
je pense que c'était agression sexuelle sur un mineur.
C'est qu'on s'entend.
Tu sais, le... Le terme sexuelle sur un adolescent. Alors qu'avant, je pense que c'était l'agression sexuelle sur un mineur. C'est comme ça.
Le terme fait mal.
Le exploitation,
c'est parce qu'on s'entend,
moi j'ai été accusé d'exploitation sexuelle sur un mineur,
c'est pas cette histoire-là qui nous
en tête. On n'a pas une fille de 21 ans qui couche
avec un étudiant de 16 ans.
On s'imagine de la vente des mineurs. Mais tu sais, dans notre tête, on n'a pas une fille de 21 ans qui couche avec un étudiant de 16 ans. On s'imagine de la vente de mineurs.
Mais dans notre tête, on entend exploitation.
Si j'exploite quelque chose, en général,
je ne peux pas.
Si j'exploite des pommes, un verger,
je n'ai pas un pommier dans ma cour.
Tu comprends?
On a l'image qui est très grosse.
Je me souviens parce que j'ai reçu quelqu'un
qui a été accusé de violence conjugale.
Il n'a jamais touché à sa conjointe.
Mais c'est juste de l'harcèlement, tout ça.
Mais c'est considéré comme de la violence conjugale.
Fait que tu es accusé d'exploitation. C'est ça, c'est un gros chef d'accusation. C'est un gros comme de la violence conjugale. Fait que t'es accusé d'exploitation.
C'est ça, c'est un gros chef d'accusation.
C'est un gros mot, ça fait mal.
Puis tu dis, le fait qu'il y a Snapchat
et que vous êtes communiqué par téléphone,
il y a eu des échanges, j'imagine, je me doute,
il y a eu des échanges de photos.
Il n'y a pas eu d'échanges de photos?
Non, vraiment, c'était juste des textos.
Mais moi, je n'ai jamais été forte sur Snapchat tout court.
Non, non, mais je pose la question
parce que je me dis, étant donné qu'il était mineur,
s'il t'avait envoyé des photos,
est-ce que ça aurait pu être considéré comme de la possession de pornographie
juvénile? Absolument.
Il n'y en a pas eu. Non, il y a une chance parce que
ça aussi... Ça, ça aurait été un autre
chef.
OK, cool.
Le procès, c'est ça.
Tu as ton ami qui vient témoigner? Non, c'est ça. Fait que tu as ton ami qui vient témoigner.
Non, c'est ça.
OK.
Je pense que c'est différent quand tu plaides coupable et quand tu plaides non coupable.
Moi, j'ai plaidé coupable, fait que ça a été très rapide, très facile.
J'ai jamais revu la victime en cours.
Je n'ai pas vu la témoin en cours non plus.
Je pense que je me suis présentée deux fois, puis ça a été tout.
Tu as pris un avocat quand même, je m'imagine.
Oui, oui.
Puis tu as décidé directement, tente avec la procureure
je peux être coupable ouais ça va être la sentence directement mais pas
directement mais mettons c'est juillet 2021 puis je rentrais en détention en
mai de 2022 mais ça a été vraiment vite c'est quoi comme sentence 15 mois total
ouais c'est vraiment 15 c'est 15 ou 15 mois et sentence? 15 mois total, oui. C'était vraiment 15 mois.
Dans le fond, ils t'ont donné 15 mois ferme à faire.
Est-ce que t'as fait 15 mois ferme?
Non.
Je suis sortie à Monticière,
fait qu'après 6 mois, 5 mois.
OK.
C'est quoi, t'as 22 quand ça arrive?
Oui.
La prison, je pense?
T'as-tu encore 21? Oui, j'ai 22, oui.
Parce que ma fête, c'est le 19 mai
fait que je suis rentrée le 2
c'est ça il me restait
j'allais à peu près
puis
tu fais ça
excuse-moi si je pars
j'étais curieux
je pensais justement dans ma tête que t'avais pas plaidé coupable
je sais pas pourquoi t'avais été en procès
la victime
à ce jour est-ce que tu as eu,
pas nécessairement un contact,
mais des nouvelles de la victime?
Est-ce que tu sais,
ou bien as-tu eu des séquelles
reliées à toute cette histoire-là?
Est-ce que tu as eu un feedback de la famille,
de quelque chose comme ça?
Non, vraiment pas.
On s'est croisés.
Je l'ai vu à quelques reprises
parce que, veux, veux pas, on habite les deux à Sherbrooke. Fait qu'on s'est v pas. On s'est croisés. Je l'ai vu à quelques reprises parce que,
on habite les deux à Sherbrooke.
On s'est vus, on s'est croisés, mais sans plus...
As-tu aujourd'hui
un droit de
contact? As-tu un interdit de contact
avec cette personne? Oui, tant que je suis
en probation. Pendant deux ans,
mettons, depuis... Il me reste un an.
Parce qu'il est majeur aujourd'hui. Oui, exact.
Y a-tu une possibilité? Non, mais tu sais, tu dis que vous êtes recroisé.
Y a-tu, mettons, tu sais, il est majeur, t'es majeur, ça peut-tu être quelque chose qui dans le temps pourrait se reproduire?
Non, absolument pas, non. Parce qu'on dirait plus je vieillis, puis à chaque fois que je le croise justement, je me dis « Mon Dieu, qu'elle a l'air jeune. » Ok. Oui, vraiment. À chaque fois que je le vois, j'ai un peu le dégoût de moi-même.
Parce que c'est ça, je vois vraiment son visage.
Puis je me dis « Oh, mon Dieu. »
Oui, on n'est vraiment pas à la même place.
On n'est vraiment pas dans le même game.
C'est un peu la preuve qu'à ce moment-là, tu n'étais pas...
Tu avais vraiment un mindset.
Tu n'étais pas dans un bon mood.
Oui, c'est ça.
Ça se passe comment pour la fille de 22
qui ne connaît pas,
qui n'a pas grandi dans un milieu criminel,
rough, tout ça, tu es envoyée où?
À l'Éclair à Laval.
Ouch.
Oui.
Pour vrai, je me sens vraiment chanceuse
dans ma malchance. Je ne veux pas appeler ça
de la malchance parce que c'est une conséquence de mes actes, ce n'est pas dans ma malchance. Puis, je ne veux pas appeler ça de la malchance, parce que c'est une conséquence de mes actes.
Ce n'est pas de la malchance.
Non, non, je comprends.
Mais parce que, justement, j'ai un profil très atypique pour la détention.
Puis, je me le suis fait beaucoup, beaucoup dire.
Fait que j'ai quand même une pas si pire expérience,
comparée à beaucoup d'autres personnes.
Parce qu'il y a beaucoup de maladies mentales, je ne veux pas,
dans un milieu carcéral.
Il y a beaucoup de prises de médicaments.
C'est des personnes
qui, des fois, ne sont pas toutes là.
Pas nécessairement parce qu'elles ne veulent pas être toutes là,
mais c'est plein de choses qui se passent
dans leur vie et dans leur système.
Pour ça, j'ai quand même été chanceuse
si j'avais quand même ma tête sur mes épaules
et j'étais capable de...
Juste l'établissement.
Oui. C'est pour ceux qui n'ont pase l'établissement.
C'est pour ceux qui n'ont pas vu l'épisode qu'on a fait sur le Leclerc avec Louise Henry
qui a écrit le livre.
Je n'ai pas lu ton épisode sur ça.
Je vais aller l'écouter.
Donc, tu sais qui est Louise.
Je pense que toutes les filles qui passent au Leclerc
savent qui est Louise Henry
qui a écrit le livre « Delivrez-nous du Leclerc ».
C'est à partir de ce moment-là,
à chaque fois que j'entends le mot Loclaire...
Oui, c'est pas un bel établissement.
Ce que j'ai surtout vu,
oui, l'établissement a été déclaré désuet
et a quand même été ouvert pour des femmes.
En fait, il était désuet pour les hommes fédérales,
donc ils l'ont fermé
et ils l'ont réouvert pour les femmes provinciales.
Exact, oui.
À chaque fois que je le dis,
il y a un petit quelque chose qui vient me chercher en dedans.
Mais ce que je trouve décevant beaucoup, c'est que
la majorité, le personnel est resté sensiblement le même.
Ça paraît beaucoup que c'était des gardes qui étaient habitués à des hommes
et non pas des femmes. Parce que juste la façon dont on est traité,
la façon dont ils nous parlent, ça paraît qu'ils sont habitués
d'être plus rough, mettons, avec des hommes.
Tu l'as vécu comment?
Je veux dire, à partir du moment où
tu sais que tu t'en vas en prison.
Bien, c'est ça l'affaire,
c'est que je le savais, puis je le savais pas.
Mettons, je vivais un peu dans le déni,
encore à ce moment-là, je vivais sur mon petit nuage.
Une petite voie, mon frère sur la maison,
des fins de semaine.
Je me disais, j'espérais le meilleur des mondes.
Tu t'attendais pas à
de la prison ferme disons mais je savais pas comment attendre mais je j'espérais que c'est
pour la prison tu es je me disais ça je veux accepter ce cas ça va vraiment être déclaré
que ça va être ce petit puis c'est ça je me présente encore le 2 mai et je suis parti au
leclerc le 2 mai fait que j'ai pas vraiment eu le temps de de procéder tout seul ça s'est fait vraiment vite
piége ternes dans le temps des bails pas le temps de non non les baisses et toujours avant
le parce qu'une fois que ta peine est déclarée et prennent le c'est les constables qui ont été
pas un temps de quoi que ce soit je me suis pas retourné non plus ça a été dit il a été j'ai vraiment je suis
curieux de tuer dans ta tête la jeune fille de 21 a été je comprends tu dis que tu es quand même ce
que je comprends ce que je me sens de parenthèse c'est un terme que j'utilise en fait du bon temps
ouais comprend ce que je veux dire mais encore encore là, t'es enfermé.
Il s'est passé quoi pendant ton
incarcération?
Thérapie, t'as-tu pensé à ça?
T'étais-tu nerveuse?
T'as-tu vécu des moments
de pleurs, de faire
« Mais qu'est-ce que je fais? C'est pas ma place. »
Tu comprends? Mon but, c'est pas de te ramener
là.
Surtout si t'es à une époque où
t'étais quand même assez fragile
la prison, et surtout pas
le Leclerc, c'est pas la meilleure place pour te refaire
une santé mentale, on va se le dire
non vraiment pas
tu sais, tu vis ça comment
est-ce que, tu sais, y'a-tu eu de l'intimidation
y'a-tu, tu sais, t'es une jeune fille qui
tu sais, je veux dire, moi t'es arrivé
pis j'ai bien vu.
Je reconnais quelqu'un qui l'eura,
qui est capable et qui a une carapace.
Tu ne me sembles pas quelqu'un qui a une carapace solide pour affronter le Leclerc.
C'est pour ça que je me demande à quel point
tu es arrivée à gérer ça,
tu es arrivée à traverser ça.
Les débuts, ça a été vraiment difficile.
Oui, c'est ça. Parce que quand tu arrives, à ce moment-là, t'es arrivé à traverser ça. Ben, les débuts, ça a été vraiment difficile. Ouais, c'est ça.
Parce que quand t'arrives, à ce moment-là, c'est encore COVID. Même aujourd'hui, je sais pas si
c'est encore comme ça, mais t'as comme une semaine
que t'es lancé n'importe où parce que
faut qu'ils attendent de voir que t'as pas le COVID
pis que t'es corrigé. Non, c'est plus ça.
Bon, ben au moins, là. Mais
c'est ça qui a été difficile parce que pendant une
semaine, pis veux-vous pas, aussitôt que t'as des
accusations de nature sexuelle ou par rapport aux enfants
ou quoi que ce soit, tu es en protection.
Puis en protection, tu n'es pas bien aimé.
C'est là que je voulais aller.
C'est ça, tu voulais en venir là.
Bien, c'est ça.
Fait que la première semaine, ça a été vraiment, vraiment difficile
parce que premièrement, tu sors deux heures par jour.
C'est pas beaucoup deux heures par jour.
Mais vu que c'est COVID, ils te mettent en protect tout de suite pareil,
même si c'est COVID.
Fait que t'es comme dans une wing protect,
mais isolée, attendant de voir si t'as des symptômes.
Mais c'est que j'étais quand même avec d'autres.
Mettons, c'était comme une aile pour les nouvelles arrivantes, on va dire.
Fait qu'on était tous mêlés,
mais moi, ils savaient très bien que j'étais protect.
Fait qu'eux autres, ils pouvaient comme...
Non, c'est pas vrai.
Personne ne pouvait sortir à cause du COVID.
Mais c'est ça. Fait qu'on sort tous deux heures par jour non c'est pas vrai, personne ne pouvait sortir à cause du COVID mais c'est ça, on sort tous deux heures par jour
c'est vraiment pas beaucoup. Est-ce que les autres
détenus à ce moment-là savent que t'es protect quand t'es
population, fait que t'es comme un population
générale nouvelle arrivante
mais t'as le sticker protect
Ouais, exact.
Pis c'est que
ouais c'est ça
je pense que, j'ai oublié vraiment c'est ça. Je pense que...
J'ai oublié vraiment des bouts.
Ça a été une semaine totale,
mais je pense que j'ai fait
juste un trois jours
dans le COVID
parce qu'à ce moment-là,
je pense que c'était aussitôt...
C'était comme trois jours,
je pense, le test
ou peu importe
que tu avais le résultat.
C'était quand même assez vite.
Puis après ça,
j'ai été transférée.
Puis c'est là que je sortais
encore deux heures par jour,
mais j'étais avec d'autres personnes.
Fait que quand...
D'autres personnes protectes
ou d'autres personnes
pas protectes?
Pas protectes, c'est ça.
Fait que ça voulait dire que quand moi je sortais,
eux autres, il fallait qu'ils soient enfermés dans leur cellule.
Fait qu'aussitôt, eux autres, ils savent.
Ils savent que s'ils se font rentrer deux heures plus tôt dans leur journée,
pour la nuit, mettons,
c'est parce qu'il y a une protecte qui veut sortir.
Tu comprends-tu?
Oui, oui.
Ça cognait dans les portes, ça criait.
Toutes les insultes, mais eux autres, ils ne savent rien.
C'était toutes les insultes, comme violer un enfant, tu là. Fait que c'était toutes les insultes là comme violeuse d'enfant, tueuse d'enfant, tu sais pas là,
fait qu'ils disent n'importe quoi mais...
Non parce que dès que t'es protect surtout...
Ils savent c'est quoi un peu, mais...
Peu importe, c'est soit que t'as raté ou soit que t'as des accusations de nature sexuelle.
Ouais, exact. Fait que ça, ça a été vraiment difficile honnêtement,
je faisais rien à part manger, dormir, pleurer. C'était vraiment, vraiment difficile.
Après ça, quand je suis allée dans le secteur protection,
je pouvais aller librement et tout, là, c'était vraiment mieux.
Mais tu te retrouves avec, si tu es en protection, tu te retrouves avec des gens…
Qui ont fait un peu les mêmes crimes, plus ou moins.
Ou pire.
Oui. Dans un sens, c'était quasiment rassurant pour moi parce que je ne m'inquiétais pas,
mettons, de me faire attaquer ou de me faire poignarder, peu importe. Je m'inquiétais de
me faire juger, encore une fois. Je cherchais tellement la validation et l'approbation des
autres que j'avais peur de me faire juger. Quand je suis arrivée là, je me suis dit « ok, je suis
genre la moins pire ». Quand j'ai appris ce que les autres avaient fait, je me suis dit « Ok, je suis genre la moins pire. » Quand j'ai appris ce que les autres
avaient fait, je me suis dit « Ah!
Ben, je suis moins pire que les autres, fait que ça va être correct. »
T'arrives-tu à te faire des...
Je mets des gros parenthèses pour ceux qui l'écoutent à l'audio.
Des amis.
Tu sais, parmi... Parce que là,
je comprends, à un moment donné,
tu vis en société.
Quand t'es en prison, t tu es quand même dans ta wing.
C'est une micro-société.
Là, tu es entouré de gens
normalement à qui tu ne parlerais, mais fuck all.
Au contraire, même que tu tiendrais loin.
Mais là, tu vis avec ces gens-là.
Tu sais ce que ces gens-là ont fait.
Tu socialises-tu?
T'arrives-tu à socialiser?
Tu te fais-tu?
Parce qu'à un moment donné,
il faut que tu enlèves un peu cette barrière-là,
tu sais, de...
Je suis là.
Oui.
Tu sais.
Bien, c'est sûr qu'au début,
vu que j'étais passée par la première semaine
full difficile, full intense,
quand je suis arrivée dans le secteur protection,
je me suis dit, OK, là, je suis calme et tout.
Parce que moi, je suis une personne vraiment extravertie
qui aime parler, comme on a mentionné. Fait que je me suis dit, il faut que je me referme et tout. Parce que moi, je suis une personne vraiment extravertie qui aime parler, comme on a mentionné.
Fait que je me suis dit, il faut que je me referme,
il faut que je sois plus calme, il faut que je sois plus timide
puis que je ne commence pas à aller parler à tout le monde,
à demander à tout le monde qu'est-ce qu'ils ont fait,
à leur dire qu'est-ce que moi j'ai fait,
parce que je voyais que ce n'était pas ça le verbe.
Non, non.
Mais honnêtement, tu finis par créer des liens
parce que veux pas, tu passes.
Tu sais, il y a des gens que j'ai rencontrés
que ça faisait cinq ans qu'ils étaient là,
parce qu'ils attendaient encore leur sentence.
T'as pas le choix, à un moment donné, d'essayer
de t'entendre avec les gens, même si, en temps normal,
tu t'entendrais pas avec eux autres, parce que tu veux
pas nuire au climat non plus
de vie.
Puis oui, au contraire, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
je me suis fait des très bonnes amies avec qui je suis encore
amie aujourd'hui, puis
ça m'a vraiment beaucoup
appris la prison le serait ben des affaires sur la nature humaine et plus je veux dire puis je
peux tuer mon but c'est pas de tuer je mets pour personne dans un panier parce que je veux dire si
mon podcast et la preuve de la réhabilitation la Tu sais, je me dis, si tu as agressé une personne,
je vais le mettre sexuellement.
Je veux dire, si tu as tué quelqu'un
et que tu étais capable d'être réhabilité,
je pense que si tu as agressé quelqu'un aussi,
mon intérieur à moi est très mitigé.
Je le sais que si un meurtre, c'est pire qu'un agresseur.
Mais en tout cas, c'est ça.
C'est un débat dans ma tête.
C'est un débat de société aussi.
J'en ai déjà parlé de toute façon au podcast de ça.
Puis il y a un autre aspect pour les gens,
mettons, qui ne peuvent peut-être pas comprendre.
Parce que tu as dit, il y en a qui, ça faisait cinq ans qu'ils étaient là
parce qu'ils n'avaient pas encore eu leur sentence.
Pour les gens qui ne le savent pas,
quand tu as une sentence de moins de deux ans,
tu te retrouves dans un pénitencier provincial.
Quand tu as une sentence de plus de deux ans, tu te retrouves dans un pénitencier provincial. Quand tu as une sentence de plus de deux ans,
tu te retrouves dans un pénitencier fédéral.
Mais quand tu es prévenu, c'est-à-dire que tu es incarcéré,
mais en attente soit de procès ou en attente de jugement,
tu restes dans une prison provinciale.
Ça veut dire que souvent, c'est un crime qui va être assez grave.
Donc, ils ne te laissent pas sortir entre ton arrestation et ton procès.
Tu as gardé contact avec ces filles-là.
C'est-tu à ce moment-là, c'est-tu pendant ta détention que tu réalises un peu
la gravité peut-être de la situation, la gravité de ton crime,
tout ça, où tu es encore un peu dans le semi-déni
que tu avais un peu de dire,
c'est pas si, je n'étais pas
vraiment son prof, on a juste 50 ans.
Tu es encore là, c'est-tu un chemin
qui s'est fait plus tard ou déjà
pendant que tu es en fermant de quatre murs
dans une cage, c'est déjà un travail
qui a commencé?
C'est sûr qu'au début, on s'acclimate,
mais après ça, une fois que c'est fait,
on n'a pas grand-chose à faire à part être avec soi-même.
C'est ça.
Encore plus le secteur protection,
parce qu'on n'a vraiment pas accès aux mêmes choses
que les secteurs réguliers, par exemple.
Fait que oui, j'ai fait énormément d'introspection
puis de travail sur moi-même,
avec l'aide de mon avocate carcérale, évidemment,
parce qu'il y a des choses que je peux faire par moi-même, avec l'aide de mon avocate carcérale, évidemment,
parce qu'il y a des choses que je peux faire par moi-même,
mais c'est difficile, encore une fois,
dans un milieu comme ça.
Puis il y a une sexologue,
une super bonne sexologue que j'ai adorée rencontrer aussi,
mais encore une fois,
elle a toute une prison à voir.
Elle ne peut pas te voir à chaque semaine,
deux fois par semaine, peu importe,
pour faire un suivi.
J'ai pu faire un certain chemin,
mais j'ai l'impression qu'il y a une super grosse portion qui s'est
faite en dedans, mais il y a aussi une très grosse portion
qui s'est faite à l'extérieur.
Est-ce que tu as eu, dans ta sentence,
une obligation
de voir quelqu'un d'une thérapie?
Ça venait avec la sentence?
Oui, c'est ça. Je ne tout ça, ça venait avec la sentence? Oui, c'est ça.
Bien, je ne sais plus si ça venait avec la sentence ou ça venait avec la sortie, mais je pense
que c'est la même chose.
Oui, plus tu fais de thérapie,
plus tu fais de... Tu sais, c'est bon
pour la libération conditionnelle aussi.
Il ne faut pas le faire
pour la libération conditionnelle.
Ça aide, mais il faut le faire pour soi-même
aussi. Mais non, c'est une condition,
oui, que j'avais d'avoir
un suivi psychothérapeutique,
que ce soit psychologie, sexologie, peu importe.
Moi, j'ai décidé d'aller vers la sexologie parce que je trouvais
ça plus approprié pour mes besoins.
Puis, c'est aussi le
contact qu'on m'a donné, que mon avocate m'a donné.
Fait que, j'ai arrêté avec ça.
Ce qui est plate, c'est ce que tu as dit, c'est que
il y avait une sexologue, puis elle a une prison complète à avoir, fait qu'elle ne peut pas te voir à chaque semaine. c'est ce que tu dis c'est que tu es il y avait une sexologue bien
une prison complète avoir fait qu'elle peut pas de voir à chaque semaine c'est quelque chose que
je te jure je rappelle souvent c'est qu'il ya des lacunes il ya des manques malheureusement
c'est pas payant quand tu es placé quand tu es un élu c'est pas payant de parler de prison ce point
pour payer au niveau des votes d'investir en prison, malheureusement.
Puis, tu sais,
fort heureusement, toi,
t'as fait ton chemin, un peu
en dedans, beaucoup après.
Mais, tu sais, c'est un chemin qui aurait
pu se faire plus rapidement s'il y avait eu,
justement, si t'avais pu avoir une rencontre par semaine,
c'est-à-dire avec cette personne-là.
T'es là, c'est le temps, t'es en introspection,
t'as rien que ça à faire, réfléchir
à ce que t'as fait, puis travailler sur toi.
Je trouve que les énergies sont...
L'argent n'est pas nécessairement placé
aux bonnes places, mais là, gars, je suis pas un élu.
Puis ça, c'est ma vision aussi,
là, gars, c'est un délire.
Personnel.
C'est vraiment triste, oui, de voir à quel point
la majorité des gens
qui sont en détention s'en sortira tellement mieux s'ils pouvaient avoir de l'aide.
Quand tu es arrivée au tiers de ta peine, tu as demandé ta libération conditionnelle, puis elle a été acceptée directement.
Tu étais tranquille là-dedans.
Je vais dire que j'ai demandé mon sixième, mais qui n'a pas été accepté.
Mais le tiers, oui, ça a bien passé.
Maison de transition?
Maison de débargement.
Parce qu'à Sherbrooke, il n'y a pas de maison de transition.
Puis qu'ils trouvaient que c'était quand même
une ressource appropriée pour moi
et que ça fitait bien avec le profil.
Mais c'est ça, c'est des appartements
supervisés et tout.
Es-tu quand même...
Je ne sais pas à quel point tu connais la maison de transition
victuel a pas fait mais c'était à quel t'étais tu aussi checker qu'une maison de transition c'est à
dire à des heures pour entrer et sortir c'était ton téléphone temps de temps t'as pas le droit
tout dépendant de des conditions que tu as à respecter tout ton compte en banque ce que tu
achètes que tu dépenses il ya des facteurs si tu as acheté un paquet de gommes,
tu gardes ta facture pour montrer que tu as acheté,
c'est pour ça que tu te dépends.
C'est-tu checké à ce point-là?
Oui et non. Sur certains aspects, oui.
Sur certains aspects, non. Parce que ça dépend aussi
de la nature de tes accusations.
J'ai rencontré des femmes qui avaient fait des crimes financiers.
Eux, ils avaient cette condition-là
de garder leur facture et de faire leur budget.
Moi, je n'avais pas ça parce que ça n'avait aucun rapport avec mes accusations.
Mais oui, les heures, quand tu pars, il faut que tu écrives où tu t'en vas sensiblement.
Puis reviens-là.
Quelle heure tu penses revenir, exact.
Puis oui, tu as des couvre-feux.
Autant le matin, tu ne peux pas sortir à 4 heures du matin si tu veux,
qu'à l'heure où tu dois revenir.
Fait que c'est quand même encadré.
Moi, je trouve que c'est vraiment bien comme ressource.
C'est bien fait et çaré. Moi, je trouve que c'est vraiment bien comme ressource.
C'est bien fait et ça aide vraiment à s'en sortir.
Moi, je ne pense pas que j'étais la personne qui avait le plus besoin d'aide,
pas au niveau hébergement.
Je me suis remise vite sur pied.
Je me suis trouvé un emploi, ça ne faisait même pas un mois.
Ça a super bien été à ce niveau-là.
Mais pour d'autres femmes
qui ont besoin d'un petit coup de main de plus,
je trouve que c'est vraiment une belle ressource
parce qu'elle n'était pas à t'en faire par rapport à plein
de choses. – Tu es restée combien de temps dans cette
ressource-là?
– De octobre 2022
quand je suis sortie jusqu'à mars.
Après ça, j'ai demandé à sortir et ils m'ont dit
oui. – C'est ça, ça n'a pas eu
15 mois, ça n'a pas totalisé
15 mois.
– Non, c'est ça.
J'étais en libération.
Plus l'hébergement.
Oui, j'étais en libération conditionnelle quand même jusqu'en août 2023.
De mars à août, j'avais encore des conditions.
Des conditions, couvre-feu, des trucs comme ça à respecter.
Oui.
Tu pourras jamais enseigner?
Non, puis j'ai fait ce deuil-là m'intéresse plus non plus le rêve ce que la personne qui allait à l'école qui est allé à l'université de l'automne beaucoup de
fonds de temps est ce que tu t'es réorienté drastiquementuniversité? Oui, je suis retournée en littérature et communication.
Mais honnêtement, je viens d'avoir 25 ans,
donc je suis en grosse période de remise en question,
mon corps de siècle.
Je me pose plein de questions sur ce que je veux faire dans ma vie.
Attention, ces remises en question peuvent être dangereuses.
Oui, c'est ça.
Mais non, c'est ça.
Je me remets beaucoup en question sur ma carrière, entre autres.
Qu'est-ce que je veux vraiment faire dans ma vie?
Est-ce que mes études... Est-ce que j'étudie tant ce que je veux faire?
Ou est-ce que ça a tant de...
de portes pour des métiers
et tout?
À suivre. Pour l'instant, j'ai pas
tellement de métiers fixes que je me dis que je veux faire ça.
J'ai beaucoup de projets, beaucoup d'ambitions, mais...
T'as-tu des projets,
mettons, qui sont
en lien avec ce que t'as-tu des projets, mettons, qui sont en lien
avec ce que t'as vécu?
Ouais, ben,
c'est sûr que moi, un podcast, j'aurais vraiment aimé ça aussi.
Parce que j'aime ça parler, puis j'aime ça qu'on m'écoute.
Fait que ça aurait été comme parfait.
Puis je trouve que c'est,
comme tu le fais, je trouve que c'est une belle plateforme de laisser
la place à des gens qui ont été
incarcérés, puis qui ont vécu des choses
comme ça. Parce que je trouve que c'est un milieu
tellement tabou.
Il y a trop de jugements
et il n'y a pas assez de place à la deuxième chance.
Moi, c'est sûr
que le podcast m'aurait vraiment intéressée.
La place est prise.
Oui, c'est ça.
Mais, gaffe.
Sors-le.
Tant qu'à moi
le podcast
c'est pas
s'il y a de la place pour tout le monde
je suis un humoriste, on dit qu'il y a trop d'humoristes au Québec aussi
je veux dire
c'est tellement de la libre
la liberté totale
un podcast tant qu'à moi
j'ai eu l'idée
je suis chanceux, Je suis le premier.
Je pense qu'il y avait vraiment une classe
à prendre. Content que ce soit moi
qui l'aille pris. Content que les gens
suivent. Content qu'il y ait des gens comme toi.
Pour moi, c'était ça qui était important.
C'est ça que tu as dit. La deuxième chance,
je vais redire,
parce que ton accusation,
exploitation
sexuelle. Non, mais tu sais,
tu comprends, tu lis ça dans le journal,
exploite, t'sais, hé!
Mais là, tu nous expliques. Il y a peut-être
des gens qui vont faire, non, Chris,
peut-être qu'il y a des gens qui vont me trouver
trop laxiste avec toi,
puis peut-être qu'il y a des gens qui vont me trouver que
ça avait pas sa place, qu'il y a rien là, t'sais.
Puis je suis ouvert.
Puis là, c'est pour ça que je veux en venir à ça,
parce que t'es une femme,
puis je l'assume,
j'assume ce que je vais dire,
ça sera perçu comme c'est perçu.
Je pense que si un gars
avec exactement la même histoire
m'avait écrit, je le sais pas
si j'aurais été capable de le recevoir.
Je le sais que c'est pas correct.
Est-ce que c'est le fait que je suis un gars de 43 ans
je me constate quelqu'un
hyper ouvert d'esprit, est-ce que j'ai certain
est-ce que c'est le fait que je suis un papa
de deux filles, je le sais pas
toi comment
tu l'as perçu, toi comment tu l'as vu
parce qu'on en a parlé puis je t'ai posé la question
tu m'as dit on va en parler est comment tu l'as vu? Parce qu'on en a parlé, puis je t'ai posé la question, puis tu m'as dit, on va en parler.
Est-ce que tu trouves que ton geste par les médias,
par ton entourage, par le grand public,
est-ce que tu trouves que ton geste a été minimisé
parce que tu es une femme?
C'est tellement une bonne question,
puis une question qui n'est pas facile à répondre.
De ton point de vue à toi.
Oui.
Est-ce que tu as eu de la haine?
Est-ce que tu as des membres de ta famille
qui ne veulent plus rien savoir de toi?
Non, ça, j'ai été encore une fois chanceuse.
Ça a vraiment bien passé parce que, justement,
au niveau de la société, je pense que c'est tellement dédramatisé.
Puis même quand on regarde ça, même un homme envers une femme,
il y en a tellement dans des séries télé.
Il n'arrive rien au final à l'homme.
Il n'arrive rien à la femme.
Il n'y a jamais rien qui montre les conséquences.
Ça montre tout le temps la glorification de la chose
puis comme quoi c'est correct.
Puis c'est difficile, honnêtement,
c'est vraiment difficile à dire si
ça a été minimisé ou pas par rapport à mon cas
parce que moi, je veux pas, mon opinion
est biaisée, fait que c'est difficile à...
Je peux pas te dire
si je trouve que ça a été minimisé ou pas
parce qu'il y a plein d'éléments
qui sont à considérer.
C'est ça, je sais,
la sentence que t'as eue,
penses-tu que c'était une sentence
raisonnable ou trop forte
ou pas assez forte?
Je te parle...
Attends, je te dis,
ce que toi t'as eue,
puis mettons, je dis,
un gars de 43 ans,
je suis exactement dans ta situation, je couche avec dis un gars de 43 ans. Je suis exactement dans ta situation.
Je couche avec une élève de 16 ans.
Puis, j'ai exactement la même sentence que toi.
Je fais mon tirage, je sors, je m'en vais dans...
Est-ce que tu trouves que ça fait du sens?
On dirait, je ne sais pas quoi répondre.
J'ai envie de dire non, mais...
Regarde, tu es quelqu'un qui aime parler,
tu parles d'un podcast pis là je te mets on the spot
pis y'a pas de bonne pis de mauvaise réponse à ma question
moi c'est d'avoir, toi tu l'as vécu
tu sais ce que c'est
tu sais comment tu t'es senti, tu sais comment que la société t'a regardé
tu sais je veux dire
je pense que t'es une fille qui a fait des études
je pense que t'es une fille intelligente
je pense que tu comprends
où j'essaie de t'amener
pis mon but c'est pas de te mettre on the spot pis c'est pas de te veux où j'essaie de t'amener puis mon but ce pas de mettre en
deux spots qui se potaday a pas de bonnes réponses moi c'est moins pire que ce que j'ai
fait est moins pire que si c'est un gars qui l'avait fait je pense pas que tu as ce message
le nom plus puissante mentalité le maitre est ce que tu dis un ou tout or veille toi quand tu
avais 16 ans si tu avais couché avec un prof de 43 ans,
est-ce que tu penses que ça aurait été pire que si tu avais couché avec un prof de 21 ans?
Est-ce que tu penses que lui,
dans sa situation, il aurait été plus autoritaire?
Je comprends ce que tu veux dire au niveau légal
et au niveau circonstance, mettons.
Parce que je pense que les circonstances sont quand même importantes.
Puis pas...
Tu sais, l'âge, il faut quand même le considérer.
Oui, ça ne veut pas dire que parce que tu as 21 ans, tu as moins d'autorité sur le jeune de 16 ans.
Ça ne veut pas dire.
Mais est-ce que ça veut dire que parce que tu as 43, tu en as plus?
Je pense un peu.
Puis je pense que tu as...
Le sexe aussi peut changer de quoi dans le sens, je ne sais pas, je l'expire vraiment mal.
Non, non, je pense qu'au niveau légal, ça ne devrait rien changer.
Oui.
Au niveau légal, je parle vraiment légal dans la tête. Est-ce qu'un juge peut être 100%… Tout ça, c'est un débat. Je sais que je vais avoir ce débat-là bientôt, parce que je vais recevoir deux filles qui sont en criminologie en ce moment.
Une qui veut devenir procureure, l'autre défense.
C'est une discussion qu'on a eue.
Est-ce qu'un juge peut être 100% impartial?
Un juge, c'est un humain.
Moi, je pense que non.
Moi, je pense que c'est impossible.
Impossible qu'une personne soit 100% impartial.
Impossible.
C'est mon avis.
Vous en ferez ce que vous en voulez au niveau de la loi un gars ou une fille dans ta situation peu importe ce que ça c'est arrivé que
ce soit un gars ou une fille au niveau légal ça devrait rien changer devrait avoir aucune
différence faxitois tu as eu 15 mois si un gars qui fait exactement ce que tu as fait dans la
même devrait avoir exactement la même sentence si un go qui fait exactement ce que t'as fait, devrait avoir exactement la même
sentence. Si un gars fait
exactement ça, puis qu'il aurait eu 3 ans,
t'aurais dû avoir 3 ans.
Ça, t'es d'accord avec
moi.
La société, c'est là
où je m'en vais. Internet,
Facebook, le monde.
Là, c'est ça, c'est un autre
pattern, c'est un autre design, c'est un autre design.
C'est...
Le sexe vient changer quelque chose.
Pas pour tout le monde, je ne globalise pas tout le monde.
Mais ça, ça vient changer
beaucoup de perspectives.
Si tu dis, ta famille
te parle, il n'y a pas personne qui t'en veut,
sauf ton ami qui t'a
dénoncé.
Mais si tu avavais été un gars...
Ça aurait probablement été différent.
Peut-être, je sais pas.
T'as peut-être des tantes, t'as peut-être des oncles, t'as peut-être des nièces.
Ou il y a peut-être du monde qui feront...
Il y a peut-être mon oncle ou ma tante
ferait peut-être, hey, ta nièce
t'arrivera peut-être pas, ton cousin...
C'est pas sûr qu'à Noël, j'ai envie que tu
côtoies mon gars.
Puis ça, tu l'as pas vécu.
Non.
Alors, tu ne vas pas avoir connaissance s'ils disent ça quand je ne suis pas là peut-être.
As-tu des ados dans ta famille de cet âge-là?
Est-ce que ça s'est-tu parlé avec tes parents, ton père, ou ça a été quelque chose?
C'est arrivé, on lève le tapis, on poussière dans tout, on le referme.
On en a parlé un peu.
Je te dirais que c'est pas...
Le sujet principal de la famille.
Non, c'est ça. Mais tu sais, moi, ça me dérange vraiment pas.
Comme j'aime ça en parler, justement,
pour enlever les stigmas qu'il y a autour de tout ça,
parce que je trouve qu'on en parle vraiment pas assez.
Mais...
Je pense, à la base, avec mon père,
c'est pas nécessairement le sujet vers lequel on va, puis je pense que
lui non plus,
je sais pas si c'est parce qu'il veut pas en parler
ou parce que
pour lui, c'est passé, mais
ce que j'ai perçu, moi, de la réaction
de mes parents, de ma famille
et tout, c'est vraiment comme
c'est une erreur de jugement, c'est correct,
puis comme on t'aime pareil.
Je pense que ça aide beaucoup parce que les gens me connaissent.
Ma famille me connaît.
Puis ils savent justement que c'est plus une erreur de jugement
que moi qui voulais faire du mal à la personne.
Puis côté qu'il y avait 16 et non 13, je pense que c'est ça.
C'est pour ça que c'est difficile de dire que ça ne change rien illégalement
parce qu'on est tellement influencé par justement la société
puis les opinions des gens que c'est vraiment difficile
de dire, en tout cas pour moi je trouve ça difficile
de dire qu'il n'y a pas de différence entre
16-21 puis mettons 16-43
ou 16-75, peu importe.
Ça a-tu été bien gros médiatisé?
Oui, ma face est partout, mon nom
partout, oui.
Puis,
as-tu eu justement, est-ce que tu as eu un gros
feedback
après ça? As-tu genre fermtu eu, justement, est-ce que tu as eu un gros feedback après ça?
As-tu, genre, fermé Facebook, Instagram, genre, puis je veux…
As-tu reçu beaucoup de messages?
As-tu eu, tu sais, d'un bord ou de l'autre, là, des astutatages, genre,
« Ah ouais, t'es amoureux, je vais te montrer, moi, tu sais, sûrement, là, ça… »
Oui, mais pas… Honnêtement, pas tant que ça.
Les gens qui ont eu, comme… Qui m'ont écrit,ant pas tant que ça les gens qui ont eu comme qui m'ont écrit vraiment pas tant
que ça mais sur facebook j'ai eu énormément de demandes d'amis mais tu sais tout comme des
sylvain 55 ans n'était pas c'est pas des jeunes le statut comme des messieurs fait que ça oui j'ai
fermé juste parce que j'étais plus capable mais c'est plus qu'après ça j'ai comme changer mais
me user name j'ai changé ma photo parce que je me disais, je ne veux pas que les gens me retrouvent aussi facilement.
Puis j'étais en plein dedans, fait que j'étais plus comme exaspérée par tout ça.
Maintenant, ça va. J'ai vraiment cheminé par rapport à ça.
Est-ce que tu as peur que ton passage au podcast ramène un peu tout ça?
Un peu. J'essaie de ne pas trop y penser. Je me dis aussi que c'est un angle vraiment
différent parce que là, c'est moi qui raconte
mon histoire, qui en parle et tout, et non pas les médias
qui racontent ça comme qu'ils veulent pour avoir
des vues, on s'entend. C'est différent.
Non, c'est pas le plus que...
Je pense pas que c'est un sujet
qui va m'apporter
tant que ça de la sympathie, mais je pense que
les gens comprennent pourquoi je fais le podcast.
Puis je pense que les gens vont comprendre pourquoi je veux te recevoir parce que,
écoute, moi dès que tu m'as dit ça, j'ai fait… Premièrement, j'ai été challengé à l'intérieur de
moi. J'ai fait « Oh, oui, non, pas sûr, i. » Qu'est-ce que les auditeurs vont penser? Puis
en même temps, ce n'est pas que je me sacre de mes auditeurs au contraire mais je pense que la place et
pas je peux pas dire je fais de la place à un meurtrier à une fraudeuse un fraudeur un
voleur un vendeur de drogue je peux pas faire la place je peux pas te faire ta place parce
qu'il ya toutes sortes de crimes et toutes sortes de sentences et toutes sortes de raisons je pense
que je peux pas minimiser un crime,
je ne peux pas donner plus d'ampleur à un qu'à l'autre.
Je pense que tout, puis je pense que ça mérite
d'être discuté de ton angle à toi.
Honnêtement, je pense que j'aimerais que ta victime
puisse être assise à côté de toi et avoir sa version.
Tu comprends?
Non, mais l' que de comment ce que
lui le point c'est ce qu'il a fait c'est ici avait un procès justement tu es j'aurais été curieux de
voir son angle à lui du côté des pita moi le le vau qui dit le 19 20 aujourd'hui ou à peu près
le j'imagine mais c'est de voir c'est ce qui est ce qu'elle raconte ce tour là il raconte
dans quel sens et rencontre du genre et moi quand j'avais 16 tu comprends non mais tu étais peut-être
et peut-être cette histoire le outil peut-être et moi j'avais 16 ans j'ai vécu de quoi c'était
c'est ce qu'on a on ne sait pas je serais curieux d'avoir le feedback le chien mais tu le vois le podcast écrit moi non mais c'est ce qu'on veut c'est pas non mais ce serait avoir honnêtement tu es le l'envers de
la médaille est vraiment pour être intéressant à outre autre un projet de podcast peut-être à
venir un jour c'est aujourd'hui tu es c'était justement à 25 ans un dossier criminel ouais ça bloque beaucoup beaucoup de portes
probablement est ce que tu le sens est ce que tu le vécu oui et non j'ai l'impression que si je
les vécu ces affaires que je m'en suis pas rendu compte par exemple des emplois et s'ils refusent
mon cv moi je peux pas vraiment savoir que c'est parce qu'ils ont googlé mon nom puis qu'ils ont fait non merci à part de ça je te dirais je peux pas aller aux états unis mais
les états unis c'est pas la place qui m'intéresse le plus non plus c'est plus le fait que présentement
légalement selon la loi comment elle est faite en ce moment je peux pas demander mon pardon. Non, ça c'est clair. Ça se...
Ça se...
Ça se défend, ça se discute.
Je pourrais retourner en cours
puis plaider pour ma cause,
mais en ce moment,
vu que... En tout cas, c'est une longue histoire,
mais c'est que légalement, dans les documents,
la personne qui m'a dénoncée,
elle a mal rapporté les événements
puis à cause de ça, ça m'amène à 22 ans au lieu de 21,
vu que c'était comme pendant le temps de ma fête,
avril, mai, juin.
À cause de ça, ça m'amène à
22 ans sur les papiers vraiment légalement,
ce qui fait 6 ans de différence.
Puis la loi a dit que
s'il y a 5 ans,
non, plus que 5 ans, 6 ans et plus
entre ta victime et toi, t'as pas le droit au pardon
pour le reste de tes jours.
C'est plus ça que je sens qui est lourd.
OK.
Oui.
Donc, jamais.
Jamais.
Mais c'est ça, ça se défend,
vu que c'est une question de circonstance, encore une fois,
de comme un mois de différence sur les papiers et tout ça.
Mais pour l'instant, c'est non.
Je te remettrai, on a eu un podcast avec Sandra Reno-Huss.
Oui, je pense que je l'ai vue vite, vite.
Qui, justement, elle fait...
Son travail, elle se spécialise
là-dedans, justement, des waivers,
des demandes de pardon, tout ça.
Peut-être que ce serait possible de te mettre en contact
avec un avocat. C'est peut-être quelque chose
qu'elle a déjà vu, qu'ils ont déjà vécu.
Peut-être qu'étant donné que les gestes
étaient à 21, probablement qu'il y a peut, qu'ils ont déjà vécu. Peut-être qu'étant donné que les gestes étaient à 21, probablement
qu'il y a
peut-être quelque chose à faire.
Puis toi, tu voudrais ton pardon pour
effacer cette tâche-là de ton dossier?
Oui, mais en même temps, des fois,
je me dis, au final, ça a été médiatisé.
Mon visage, mon nom est partout. Est-ce que ça changerait
tellement quelque chose? Je pense que
c'est plus dans des situations où, justement, les gens vont pas
sur Google, qui ont jamais été au courant de ça, pays qui vont juste voir le plus mythique qu'il ya
rien je pense ce serait plus dans des circonstances comme ça puis de paroles de casse légitimes aussi
parce que ça aussi tu peux toujours c'est pas avoir plus d'embûches qui est pour me tomber
tu penses qu'il va se passer quoi dans ton avenir justement en dehors d'un podcast
as-tu des plans as-tu carrière en ce moment tu fais quoi
je ne sais pas si tu peux en parler ou tu veux en parler
en ce moment je suis à l'école je finis mon bac il me reste un an
après ça la littérature c'est tellement large c'est tellement vague
on dirait que souvent les gens qui ont une littérature, c'est tellement large, c'est tellement vague qu'on dirait...
On dirait que souvent, les gens qui ont une littérature,
c'est pour l'enseigner.
Ça ne me tente pas d'enseigner. Je pourrais
enseigner aux adultes ou à niveau
universitaire et tout.
Il n'y aurait pas de problème. Mais moi, ça ne me tente vraiment
plus.
On dirait qu'il y a
trop d'options que je ne sais plus trop vers quoi
m'en aller. J'ai des projets personnels.
Je n'en parlerai pas trop, mais j'ai des projets personnels.
Mais ça aussi, c'est toujours la crainte.
Comme le podcast, ça aussi, tu te dis, je me lance, c'est le fun.
La fille qui a agressé un enfant, ce n'est pas un podcast.
C'est ça. Tu as toujours cette crainte-là de dire,
là, ma face est partout, mon nom est partout.
Je veux me faire un podcast. Tout le monde va savoir que c'est moi.
Tu ne sais pas trop à quoi t'attends au niveau
de la société,
puis à quel point,
si ça va bien passer ou si ça va vraiment mal passer.
Il y a une façon de le savoir.
C'est de le faire, c'est de prendre la chance.
Je ne savais pas comment ça serait perçu
de laisser de la place
à des criminels, à des tueurs. Au début, je me disais que je vais recevoir des roches par la place à des criminels à des tueurs, au début je me disais
je vais recevoir des rushs par la tête
tout ce monde-là ne mérite pas
des fois on se fait des idées
et on ne reçoit pas
ce qu'on pense qu'on va recevoir
je te le souhaite
tu es encore en probation
jusqu'à quand?
jusqu'en août 2025
probation,en ce moment tout état il ya plus de couvre-feu
et pour rien c'est juste garder la paix tu as dessus moi c'est ce droit de contact avec la
victime puis continue mon suivi psychothérapeutique fait que tu es en même pas oui oui ça puis mon
suivi comme de probation en fait c'est un agent de probation qu'on rencontre régulièrement.
Sinon, c'est tout.
Tu continues quand même un cheminement psychologique.
Oui. Parler avec quelqu'un.
Tout ça.
Tu comprends, j'imagine, un peu plus
ce qui s'est passé
aujourd'hui. Qu'est-ce qui t'a poussé
à faire juste là, puis qu'est-ce qui va faire en sorte
que ce n'est pas le genre de choses qui vont se reproduire.
Oui.
Je pense que tu as eu ta le genre de choses qui vont se reproduire. Tu sais, je pense
que t'as eu ta leçon.
Oui, vraiment. Vraiment.
Mais comme je disais au début,
tu sais, je veux pas avoir l'air effronté
de dire que j'ai pas de regrets parce que
comme te dis, on sait pas
la version de la victime, comment qu'il se sent,
puis comment qu'il a perçu ça et tout, fait que je veux pas dire
que comme j'ai pas de regrets à cause de ça.
Mais dans un sens,
t'sais, j'étais déjà un peu perdue.
Je me cherchais déjà. J'étais dans une période
où comme ça allait pas super bien. Fait que je me dis,
je serais probablement encore coincée là
s'il y avait pas eu tout ça.
Ça m'a permis vraiment de faire de l'introspection,
de voir les moins bons côtés de ma personnalité
puis de travailler dessus.
Puis d'avancer, puis de me connaître
moi-même tellement mieux. Fait que je me dis, dans un sens, j'ai pas le choix d'êtrecer, puis de me connaître moi-même tellement mieux.
Je me dis, dans un sens, je n'ai pas le choix d'être
reconnaissante de ce qui est arrivé
parce que je ne serais pas ici
puis je ne serais pas la personne que je suis,
je n'aurais pas la maturité que j'ai maintenant.
C'est quelque chose que j'ai entendu tellement souvent.
Est-ce que...
Bien là, pas si c'est à refaire
parce qu'il y a des gestes qu'on ne veut pas refaire.
Je comprends ça, mais c'est comme, c'est ça, ça fait de tout.
Ce qui est arrivé, aujourd'hui, tu aimes la personne que tu es.
Puis ce qui est arrivé a forgé la personne que tu es aujourd'hui.
C'est ça, des fois, c'est plate de passer par certaines épreuves, certaines choses.
Honnêtement, je vais juste espérer que la version de la victime
est plus la version de « Hey, moi, quand j'avais 16 ans,
on va le souhaiter, on ne le sait pas. »
Ça dédramatise.
Peut-être que toi aussi,
ça peut sûrement te faire du bien de penser ça.
Oui, c'est ça.
On ne le sait pas, on ne le saura pas.
Mais ce que moi, je suis content,
c'est justement que tu ne minimises pas ton geste quand même,
que tu es consciente de tout ça,
que ça t'a fait cheminer.
Puis surtout d'être venu nous le partager.
Parce que ça ne doit pas être évident
pour une femme de
25 ans, en fleur
de l'âge, de venir mettre
carte sur table des
accusations comme ça, puis de se dévoiler
au grand public, même si c'était
médiatisé, tu sais, je veux dire,
tu sais, quand c'est médiatisé, on s'entend,
le lendemain, il n'y a plus personne qui se rappelait c'était qui,
Ariel, c'était Ariel, Ariel,
la fille, ah ouais, ouais, c'est pas la fille qui a, tu sais, moi, tu sais, tu sais, on s'entend, il n'y a personne qui serait plus tkiel du cia riel à riel qui va la faire à moi c'est pas la fille qui a été un moyen de s'entendre personne qui
qui a fixé là dessus c'est fait et je trouve que c'est je trouve ça courageux
de papa puis en même temps je te remercie pas en même temps je pense que
ça peut écouter peut-être une une prof un prof qui en ce moment a cette idée-là, a ce plan-là,
a donné son Snapchat, son Instagram
à un élève qui fait
« Hey, ouh! » qui va peut-être l'écouter
puis qui se rendra peut-être
pas aussi loin que toi tu y es été.
Puis il y en a peut-être qui ont
cette mentalité-là avec
de vraiment crissement moins bonnes intentions.
Pas dire que t'avais
des bonnes ou des mauvaises intentions,
mais je ne pense pas qu'il y avait de mauvaises intentions dans ton geste.
Contrairement à plusieurs personnes qui ont peut-être fait ce genre de geste
qui avait la mauvaise intention.
De là qu'on va parler d'exploitation sexuelle de mineurs.
Ton accusation qu'il y a des gens que c'est des mots lourds,
mais qu'eux autres méritaient ces mots lourds.
Encore une fois, sans minimiser ce que tu as fait.
Merci d'être venu,
pas merci de ce que tu as fait, mais merci
d'avoir ouvert
un peu sur cette
page-là de ta vie,
sur quelque chose qui est très peu parlé,
parce que je pense qu'il n'y a personne
qui veut en parler, qui ose en parler,
mais je pense que c'est nécessaire d'en parler. nécessaire merci à toi ça me fait vraiment plaisir de venir ici bon bon deux heures de route vers
cherbourg merci à riel merci tout le monde d'avoir écouté le podcast j'espère que vous
avez trouvé ça intéressant puis instructif en même temps. Au parloir. Редактор субтитров А.Семкин Корректор А.Егорова