Au Parloir - Épisode #6 Danny Dion
Episode Date: September 14, 2023Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
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Bonjour tout le monde, je m'appelle Cédric Bergeron, je vous présente un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Aujourd'hui, j'ai reçu
Danny Dion. Danny qui est un
gars de Québec. Il s'est promené un peu partout
dans le Québec.
Famille
rock'n'roll, comment c'est jeune la criminalité
avec la famille.
Après plusieurs sentences et finalement
la rencontre
d'une demoiselle qui a fait
changer sa vie, qui a réalisé
plein de choses avec la dernière sentence
qu'il a fait.
Parcours super intéressant
de Dani qui nous raconte
toute son histoire. Encore une fois,
je me répète, j'endosse
pas nécessairement les gestes,
les idéologies et les termes utilisés
par mes invités, mais j'aime les
gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Salut tout le monde, nouvel épisode
Au Parloir, on reçoit
Danny Dion
Danny, on se connait pas
C'est la première fois qu'on se rencontre
On s'est jasé un peu sur internet
J'ai fait un call comme de quoi je cherchais du monde
Pour le podcast
Je pense que tu t'es senti un peu interpellé
Je pense que j'avais un petit histoire à raconter
Je pense que c'est un background
Qui va être intéressant pour le podcast
fait qu'on s'est jasé un peu
moi je demande toujours au monde
les grandes lignes parce que je veux pas trop en savoir
j'aime ça apprendre ça
y'a rien de préparé, y'a pas de question de préparer
je sais pas où est-ce qu'on s'en va
j'aime ça quand c'est live, quand c'est direct
présente-toi, parle-nous de toi
tu viens d'où, quelles années
t'as grandi dans quel milieu
Good, good, on va y aller comme ça, je te fixe ou je regarde une caméra?
Regarde-moi mon chum, il s'occupe de tout ça, concentre-toi, je m'oublie de micro et de caméra
Moi c'est Danny, j'ai 40 ans présentement, on va commencer du commencement, je pense que c'est le plus facile
Le 0-5 ans, il n'y a pas grand-chose à dire.
On ne s'en rappelle pas beaucoup.
La seule chose que moi, je me rappelle,
c'est que je n'ai pas eu une enfance conventionnelle.
Au début des cinq premières années,
j'étais pas mal charroyé dans des familles d'accueil,
qu'on appelle.
Ma mère, quand elle nous a eus,
elle ne nous voulait pas vraiment.
Elle nous a eus avec un homme marié.
On n'était pas dans les bonnes circonstances.
C'était sur le party. Elle venait de perdre sa mère.
Elle n'était pas dans une vibe de s'occuper de nous.
Les deux ou trois premières années, c'était des familles d'accueil.
J'ai eu des vagues souvenirs, mais c'est vers quatre ans, je pense,
que la DPJ a commencé à forcer, comme ma mère,
qu'on reprenne contact et qu'on retourne
chez nous.
Les cinq premières années, c'est pas mal ça.
Puis,
je te dirais qu'après ça,
quand je suis retourné avec ma mère,
on est parti du Mouchenay
à Mont-Joli, dans le Bas-Saint-Laurent.
On a passé les cinq premières années.
Après ça,
on est parti dans le coin de Longueuil. On?
On, ma mère, mon frère, ma famille.
C'est ça, parce que t'as un frère.
C'est ça. Moi, j'ai un frère jumeau.
T'as un jumeau, ok.
C'est ça, on est né en même temps.
Moi, j'ai des jumelles.
Ok, ok. C'est ça, on va sûrement avoir l'occasion d'en reparler.
Écoute, je veux un petit peu, moi j'ai des jumelles que j'ai adoptées, c'est des enfants de la DPJ.
Ah ok, ouais.
Bébé, moi, c'était hôpital chez nous,
mais tu sais, c'est un...
Ah non, je comprends, la vieille, là.
Quand on parlait qu'on avait des liens.
Il y a écrit ça ensemble, ça va, on a beaucoup de liens,
c'est ça qu'on se rend compte, on s'est jasé comme deux minutes
avant d'ouvrir les micros, puis on se rend compte
qu'on a beaucoup de liens en commun,
moi et Danny.
Fait que c'est ça.
Quand on est arrivé à Longueuil,
je suis arrivé d'un autre milieu.
Tu sais, c'était un HLM,
une école,
un quartier pauvre. C'était un autre vibe.
Puis je te dirais que ma délinquance
a commencé direct.
Mes souvenirs de délinquance
commencent déjà à, je dirais,
peut-être 6-7 ans.
Je faisais, brisais des vitres, faisais du vandalisme, mettais des feux, des niaiseries de même.
Longueuil, quel coin?
Le vieux Longueuil.
Le vieux Longueuil.
T'es pas loin de Lemoyne.
Lemoyne, Curé-Poirier, Tachko.
Oui, c'est ça, exactement.
C'est là que j'ai grandi.
C'est ça que j'ai grandi. C'est ça. C'est ça.
Là, c'était déjà comme ça.
J'avais déjà un comportement à l'école qui était problématique.
Joker, je me faisais souvent mettre dehors.
Pas agressif.
Tannant plus qu'agressif.
Dans tout ce que j'ai fait, il n'y a aucune agressivité.
Je ne suis pas un gars agressif.
Tu n'es pas un gars violent.
Même quand j'ai vendu de la drogue, plus tard,
on avait des claques saïoles à donner.
Il y a du monde qui était payé pour ça.
Mais moi, je n'aime pas ça.
Je ne suis pas un gars comme ça.
C'est ça.
C'est vraiment là, c'est ça.
Des petits mauvais coups comme ça, des petits larcins.
Déjà, je pense que j'ai commencé à fumer à la cigarette.
J'étais en quatrième année.
J'avais 12 ans.
Fait que 5-6e année. 11 ans. 11 ans. J'ai commencé à fumer à la cigarette en quatrième année. J'avais 12 ans. Cinq, sixième année.
Onze ans. J'ai commencé à fumer à la cigarette.
Puis encore là,
on volait des cigarettes à nos parents
pour aller fumer dans les cours d'école.
Ça a déjà commencé là.
Après ça,
même à dix ans,
c'est la première
arrestation que j'ai eue.
À dix ans, la première arrestation que j'ai eue. À 10 ans. À 10 ans, la première
arrestation que j'ai eue, on s'est fait
arrêter parce qu'on était rentrés chez ma voisine
d'en bas pendant qu'elle était partie en vacances.
On n'a rien fait d'épouvantable. On a mangé
cochonnerie, on a fouillé
dans les tiroirs, on a brisé
des affaires.
Classique de petit cul de longueuil.
C'est ça, exactement. Au début des années 90.
Exactement.
Il n'y avait pas d'Internet, donc on s'occupait que d'autresil. – C'est ça, exactement. – Au début des années 90. – Exactement. – Le genre de connerie que je peux dire.
– Il n'y avait pas d'Internet,
donc on s'occupait que d'autres choses.
– J'étais fier, j'étais fier.
– À ce moment-là, ça n'a pas été judiciarisé
parce que j'étais trop jeune, j'avais 10 ans.
Ils nous ont donné une claque sur la gueule,
une claque sur la main.
– Tu aurais peut-être mérité une claque sur la gueule,
mais tu l'as juste sur sa main.
– En parlant de claque sur la gueule,
je me rappelle d'un événement qui vient
directement de cette période-là,
donc je vais te la raconter.
Ma mère avait bien des défauts.
C'est une droguée, une alcoolique,
mais elle ne m'a jamais battu.
Je n'ai jamais été abusé.
Même si je n'ai pas eu la jeunesse facile,
je n'en veux pas à mes parents,
ils m'ont donné ce qu'ils avaient.
Tu n'avais pas de violence dans ton environnement familial.
Non, c'est sûr, exactement.
Il y en a eu un peu, mais pas moi. Ma mère s'est faite battre par son chum, mais moi, je ne ce qu'il y avait. Il n'y avait pas de violence dans ton environnement familial. Non, c'est sûr, exactement. Mais il y en a eu un peu, mais pas
mouille. Ma mère s'est faite battre par son chum,
mais moi, je ne me suis jamais fait brasser.
Mais une fois,
ça avait
escaladé pour je ne sais pas trop quoi.
Elle m'avait à peine donné une petite
claque de rien du tout.
Moi, j'étais rentré dans ma
chambre, puis j'avais donné un coup de pied
sur mon lit, qui était un lit double,
puis il m'avait revolé dans l'oeil.
Le lendemain, j'avais une grosse oeil au bar noir.
Je suis sorti de ma chambre, j'étais à l'école sans parler.
Ma mère s'en est voulu toute la journée.
Elle était sûre que c'était elle.
Puis là, j'étais revenu.
Puis là, excuse-moi, excuse-moi.
Puis l'école, c'est quoi qu'ils ont dit.
J'ai dit, c'est même pas toi qui m'as fait ça.
J'ai dit, c'est moi-même.
Elle avait mal filé toute la journée,
là, tu sais. Fait que, c'est ça.
C'est une anecdote
de ce moment-là.
— Elle a filé cheap pour la journée, aussi.
— Même à l'école, ils m'ont posé des questions,
tu sais, t'arrives avec un oeil au beurre noir.
— Un blagade, ça. Ouais, j'avoue que...
— Fait que, c'est ça. Fait que, là,
je me rappelle, là, j'étais
fin cinquième, début sixième année, quand je suis parti de Longueuil. Déjà, là, je me rappelle, j'étais fin cinquième, début sixième année, quand je suis parti de Longueuil.
Déjà là, je me rappelle, je fumais des cigarettes dans la cour d'école.
J'avais déjà fumé du pot.
À 11 ans, j'ai fumé mon premier joint.
Parti de Longueuil pour?
Pour suivre ma mère.
Non, mais c'est ça, mais dans quel coin, genre?
Après ça, c'est là qu'on est arrivé à Québec.
À Québec, OK.
C'est ça, je vais arriver après ça, mon arrivée vers Québec.
Dans ce moment-là aussi, juste avant de partir,
c'est la première fois que j'ai commencé à prendre la drogue.
Moi, j'ai tout à eu des amis plus vieux.
Ça a commencé là, j'étais en 5-6e année,
je me tenais qu'un petit punk de secondaire 2
et lui, il fumait de la drogue.
Moi, je ramenais tout ça au primaire.
Le primaire m'a trouvé un peu
éveillé métal pour mon âge. Pour le primaire, finalement. C'est ça aux primaires. Puis, tu sais, le primaire me trouvait un peu heavy metal, là, pour mon âge.
Pour le primaire, finalement.
Fait que c'est ça.
Fait que, tôt ou tard, il est arrivé une affaire.
Ma mère s'est chicanée avec son chum.
Elle a eu une opportunité.
On est déménagé à Cap-Rouge.
Fait que là, on est passé d'un quartier pauvre
de Longueuil à un quartier riche de Québec.
Tu sais, elle a eu une opportunité de louer une place
qu'elle n'aurait pas le moyen de se payer place qu'elle n'avait pas le moyen de se payer.
Qu'elle n'avait pas le moyen de se payer,
mais un vieux monsieur, il n'est pas fait cher, blablabla.
Fait que, tu sais, c'est ça.
Là, je suis arrivé, c'est la première fois dans ma vie
que j'ai vécu un peu de rejet
ou que je ne me suis pas senti accepté tout de suite
en arrivant d'un milieu.
Je suis arrivé là, moi, j'étais genre grunge,
les cheveux longs, les jeans déchirés,
les gilets blancs avec des trous.
T'arrives dans un quartier... C'était tout des prep dans ce temps-là, yo, flasheux,
riche, t'sais. Pis toi, t'arrives avec ta mentalité
d'un petit cul de longueuil qui l'a eu rough,
là, t'sais, fait que... Exactement.
Fait que...
C'est là qu'on dirait que j'ai comme mis
les bouchées doubles pour me faire accepter, là.
J'étais comme... Au lieu de dire, je vais être
comme eux autres, t'sais, je vais être encore plus fucké,
ils vont vouloir être avec moi. »
Puis ça a marché. Sauf que, tu sais,
je me rappelle en sixième année,
ça, c'est ma deuxième fois
que j'ai eu des problèmes avec la police.
Cette fois-là, c'est...
On a, sans faire par exprès,
moi et un de mes amis, mis le feu
dans deux autobus scolaires.
– Hé! – Non, non, mais c'est vrai.
Va t'arrêter, là, sans faire, par exemple.
Je vais t'expliquer l'histoire comme elle est, OK?
C'est pas celle que j'ai racontée aux polices, là.
On est, moi et mon chôme, en sixième année, là.
Je te mets en contexte, je suis en sixième année, j'ai 12 ans.
Notre routine du vendredi, c'est qu'on s'achetait un six-pack de 3X,
un gramme de potes, puis si on avait un autre 10-15 piastres,
un 13-11 de Jack Daniels, en sixième année.
Fait que là, nous autres, on s'est acheté un petit six-pack
de 3X, puis un gramme de pot.
3X, c'était de la bière dans le 49%
faite par Moulton.
Je la connais. C'est une bière fort pas chère
pour les sous-longues. Fait que là, nous autres, on s'en va
avec ça, puis il y avait comme un
parc d'autobus scolaire, puis il y en avait deux
plus maganés dans le fond, puis il y en a une, la porte
est ouverte. Fait que nous autres, on allait là, boire
puis fumer. Puis il y avait une petite
poubelle en métal, on avait fait un petit feu
pour enlever l'humidité, blablabla, mais
on a vraiment essayé de l'éteindre quand on est partis.
On a mis de la bière, on a mis deux, trois coups de pied.
On est allés dans une rue à côté, puis quand
on est repassés, le feu était dedans.
On s'est pas fait pogner sur le fait. C'est mon
petit chum qui s'est fait pogner pour d'autres choses
deux, trois jours après. Qui a avoué ça?
Fait que là, la police est débarquée
chez nous. J'ai été chanceux.
Je m'en ai quand même bien tiré,
parce que j'étais jeune. Ils ont vu que c'était...
Fait que j'avais
pogné des rencontres à faire
avec les pompiers,
avec les grands brûlés, puis avec
un TS. Peut-être cinq heures de rencontre à faire,
puis une couple d'heures de travaux communautaires.
Mais ça m'a dompté pour le feu,
parce que quand j'ai été chez les grands brûlés,
tu vois que ça brûle en tabarnak,
ça n'a pas l'air le fun.
Ça fait du dégât, là. Non, non, non.
Ça fait que ça, c'est à 12 ans,
c'est ma deuxième accusation criminelle.
Mais même à ce moment-là, quand j'y pense, à 12 ans, c'est ma deuxième accusation criminelle. Mais même à ce moment-là,
quand j'y pense, à 12 ans, en sixième
année, comment moi et mon petit chôme,
on payait nos consommations de drogue,
on volait dans les chars la nuit.
On sortait par les fenêtres
de chez nos parents, on allait
torter des poignées de porte, puis on pognait des lunettes
fumées, des CD,
des cochonneries de même.
Je t'écoute, je pourrais être au bord
12 ans, commencer à fumer du weed,
on se promenait, on partait, un dans la rue,
un sur le trottoir, clic, clic, clic, clic, clac,
elle est ouverte, on fouille dedans.
C'est ça, ça a été ça, je te dirais,
de 12 à
16 ans.
On va à l'école,
à cet âge-là,
puis quand on va à l'école, le but de l-là. Puis quand on va à l'école,
le but de l'école,
c'est juste d'aller voir les amis.
Puis le but là-bas, c'est d'essayer de faire assez de magouilles
pour avoir assez de joints pour chaque pause.
Puis deux, trois sur l'heure du dîner.
Mais c'est ça.
Je suis vraiment sur ce mode-là.
Puis l'école,
même si je n'ai jamais étudié,
même si je n'ai jamais écouté, même si je n'ai jamais écouté, même
je passe pareil. Même si je ne suis pas
souvent là, je passe pareil.
Avec un bon brain. Tu n'écoutes pas souvent,
mais quand tu écoutes, ça rentre et ça reste.
Ça rentre même quand je n'écoute pas. Encore
aujourd'hui, moi, c'est la meilleure façon.
Si je te demande ton nom, puis que
tu me le dis, il y a bien des chances que je
ne le retienne pas. Si tu le dis
à lui qui est là,
moi, l'orthodontiste,
mon cerveau, il marche bizarre.
Mais quand tu le sais,
tu trouves les façons qu'il marche à ce moment-là.
Moi, ça s'appelle Facebook, Esther.
Comment est-ce qu'il s'appelait?
Ah oui, c'est Danny.
Fait que c'est ça.
Entre 14 et 16 ans, c'est pas mal ça.
Je t'arrête, excuse-moi. Oui, ça va pas bien.
Là-dedans, ta relation avec ta mère,
ça a l'air de quoi à cette époque-là?
Oui, à cette époque-là, c'est genre,
ma mère a fait son party de son bar.
Moi, je fais mon party de mon bar.
Fait que c'est toi qui t'es rendu là
parce que t'as pas de structure tant que ça.
Non, j'ai aucune structure.
J'ai pas personne qui me dit quoi faire,
à quelle heure rentrer.
Fais tes devoirs, fais tes leçons.
Non, non.
Faut pas que tu fumes.
Au contraire.
Les premières expériences de grosses drogues ou de crimes,
c'est avec ma famille.
La première fois que j'ai fait une introduction par infraction,
c'était avec mon beau-père et mon oncle.
La première fois que j'ai fait de la coke,
c'était avec ma mère et ma tante.
On va y revenir à ça.
Là, tu as encore 16 ans.
Tout ça, c'est dans ces années-là.
Parce que la première fois que je te parle,
on va en venir à cette histoire-là,
vu qu'on en parle,
la première introduction par infraction que j'ai faite,
c'est avec mon oncle et mon père.
Je me rappelle, c'est la journée avant que je rentre en secondaire 1.
Ils m'ont amené avec eux autres parce que je rentrais par la vitre.
En plus, c'était weird un peu
parce que c'était l'ami à quelqu'un qu'on connaissait
c'était comme weird
en plus on a fini ça d'un bord
je me rappelle on prenait une bière avec eux autres
d'un bord à la fin de la soirée
c'est ça
les exemples que j'ai eu
je volais un bébé,
je ramenais ça chez nous à 13 ans.
Mon beau-père était fier de moi
parce qu'il allait le vendre au pont de chat
et il se gardait une cote.
Il me donnait...
Il y avait 300 piastres,
il me ramenait 100 piastres.
Je me disais, je t'en remercie.
Il s'en colle ici.
Il en prenait avantage.
Tu te baignais dans le crime, finalement.
C'est ça, exactement.
C'est pour ça que quand les gens me parlent aujourd'hui,
puis que je leur dis ça,
ils me disent « Ma Sande, quand tu me parles, je vois pas ça. » Mais c'est parce qu'à un moment donné,
quand t'es jeune, t'es là-dedans,
tu penses que la vie, c'est ça.
Moi, c'est début vingtaine que je me suis aperçu
qu'il y avait d'autres choses.
On va revenir plus tard à ça.
En même temps, c'est vrai, moi, mettons,
j'en ai fait des mauvais coups.
Je savais que j'avais de la mal.
Chris, j'avais fait un mauvais coup
avec mon père.
Je n'aurais pas eu l'impression
de faire quelque chose de mal.
C'était avec mon père.
Moi, c'est ce que j'ai connu.
Quand les gens me disent « Pourquoi tu es tellement mal? »
C'est ce que je voyais.
Les gens qui réussissaient dans la vie,
c'est les gens qui ne se ramassent pas en dedans. Oui, c'est ce que je voyais. Les gens qui réussissaient dans ma vie, c'est les gens qui ne se ramassaient pas en dedans.
Oui, c'est ça.
Dans l'adolescence,
c'est comme ça.
Comme je te dis, c'est une vibe déjà assez...
Moi, je te dirais,
de 12 à 20 ans,
mon but,
c'était de faire des parties,
de voir des chums.
Je n'avais pas aucune ambition d'avoir
un char. Je te le dis, j'étais tellement
tâtant, là, quand j'ai... La première
fois que j'ai été prendre mon cours de conduite à 16 ans,
c'est moi qui payais avec l'argent que j'avais
travaillé, puis je l'offrais mes cours pour aller fumer
du pot, tu sais.
Ah non! Ah, moi, je voulais mon char,
j'allais en assister à mes collègues de compte.
Ah non, moi, j'ai été vraiment, là, tu sais, jusqu'à 20 ans, là, j'avais, tu char, j'allais en assister à mes collègues de con. Moi, j'ai été vraiment, jusqu'à 20 ans, c'était vraiment le crime.
Là, je te disais, c'est ça, la deuxième arrestation que j'ai eue, j'avais 16 ans,
je me suis poigné pour, je me rappelle même les charges, vol, fraude, méfaits, puis recel.
Ce qui était arrivé, faire une longue histoire courte,
on avait volé un portefeuille dans un char,
en tentant de les pogner.
Il y avait des cartes de crédit.
On a loadé les cartes de crédit,
puis on s'est fait pogner plus tard dans l'histoire
sur une dernière transaction qu'on a faite de trop.
Une histoire que tout le monde a déjà entendue.
Moi, je me disais que tout le monde l'a déjà faite.
Non, mais Chris, je relate.
Oui, Chris, mais... Non, non, je te fileais que tout le monde l'a déjà fait. Non, mais Chris, je relate. Oui, Chris, mais...
Non, non, je te file.
Fait que c'est ça.
Pour ça, de mémoire, j'ai pogné six mois de centre d'accueil.
Puis, une des plus belles affaires qui m'est arrivée de ma vie
m'est arrivée pendant ces six mois-là.
Ils m'ont envoyé dans une unité nouvelle
qui était montée, genre, thérapeutique, toxicomanie.
Puis, il avait tout été formé
au portage de la Keiko,
qui était comme une référence dans ces années-là.
Puis, c'était
la grosse thérapie de confrontation
qui n'existe plus, qui ne pourrait plus exister,
que tu te fais gueuler après, puis tout,
par la même personne.
C'était pas quasiment, là.
Je te le dis, c'était lit au 45. Tu nettoies
le dedans de ton tube de porte-à-dent,
le dedans de ton savon, puis tout.
Il faut pas qu'il y ait d'eau. Je te le dis, c'était pas quasiment
alarmé. Mais honnêtement, c'est la plus belle chose
qui m'est arrivée parce que ça m'a fait gagner confiance
en moi. Ça m'a fait voir
ce que je valais, tu sais, comme individu.
Parce qu'avant ça, j'avais pas de... Là, je me suis
ramassé d'une structure. Je me suis ramassé
avec des gens qui me valorisaient par mon leadership,
par d'autres affaires.
C'est là que j'ai commencé à voir
qu'il y avait d'autres choses dans la vie.
Il y avait d'autres vibes.
Il y avait de quoi être positif.
C'est une réalisation que tu filmes à 16 ans.
C'est souvent du monde qui réalise ça
à 30 et à 40 ans.
Toi, c'est à 16 ans.
Je l'ai réalisé, mais je ne l'ai pas encore mis en application.
Comme je te dis, j'apprécie beaucoup ce que j'ai été
chercher là-dedans, mais je ne l'ai pas tout de suite
mis en application, mais aujourd'hui,
je suis conscient que ça vient de là, tu sais.
Fait que là, j'ai passé, c'était quand même,
je pense que c'était ça, les six mois, là.
Puis, tu sais, c'était vraiment intense, là.
Puis, sorti de là,
je suis reparti tout de suite
de même pattern, par exemple.
Je ne te ferais pas d'avoir.
Puis là,
après ça,
il m'a ressorti.
Puis là, je me suis fait arrêter pour une autre niaiserie.
Puis là, ils m'ont remis encore
en centre d'accueil. Puis là, je me rappelle,
c'était avant le temps des Fêtes. J'avais 16 ans.
Puis là,
j'étais pour passer tout le temps des Fêtes,
parce que je passais en cours juste après les Fêtes.
Puis là, il y avait mis ça, puis il fallait que je l'ai.
Fait que là, j'appelle un de mes chums qui est dans une autre unité quelque part,
parce qu'on pouvait appeler à l'interne.
Fait que là, j'ai dit, « Qu'est-ce que tu fais? »
Il m'a dit, « Je suis pas nié ici, moi aussi.
Il dit, on décalisse, on se trouve un moyen
puis là, on se met à se monter un plan
puis trois jours après, on trouve un moyen
de s'évader de là.
Mais là, on s'évade, on est deux gars, on a 16 ans,
on n'a pas une scène, on ne sait pas quoi faire.
Fait que là, on n'a pas de plan non plus.
Nous autres, on est là, on est dehors.
OK, chill, qu'est-ce qu'on fait?
Il n'y a rien de bon qui peut arriver.
Il n'y a rien de bon qui peut sortir de là.
Fait que là, moi, j'ai dit, regarde, moi, j'ai un plan pour tout de suite.
Je connais une place où on peut dormir au sec
jusqu'à temps qu'on se fasse une idée.
Je dis, dans mon bloc appartement où ma mère habite,
dans la cave,
il y a comme une salle où le propriétaire
garde tous les meubles
pour meubler.
Il y a poêle, frige d'air, laveur, sécheuse, divan. J'ai dit, je vais chiller
là dans les foyers avec mes chums. On ne va pas dormir
là à nuit si on ne fait pas de bruit.
On a dormi là pendant peut-être
deux semaines.
On a été peut-être
trois, quatre mois en évasion.
Dans ce temps-là,
notre moyen de subsistance,
c'était qu'on volait dans les maisons.
Encore. Tu vois l'échelle. ce temps-là, notre moyen de subsistance, c'était qu'on volait dans les maisons. Fait que, tu sais, encore,
tu vois...
Tu vois l'échelle.
C'est ça, c'était les chars,
c'est rendu les maisons. Fait que là,
nous autres, on a 16 ans, on n'a pas de char,
on n'a même pas eu tourné à vis plate.
Fait que nous, on s'en va dans les rues,
puis maintenant, on voit deux, trois maisons qui ont l'air vides
l'une à côté de l'autre. On pogne celle du milieu,
on sonne, puis il y a quelqu'un qui répond, on dit, vous avez-vous un chat l'air vides l'une à côté de l'autre. On pogne celle du milieu, on sonne.
S'il y a quelqu'un qui répond, on dit,
« Vous avez-vous un chat gris? » ou « Rémi, habites-tu ici? »
Puis s'il n'y a personne qui répond,
on défonce la porte, puis on remplissait les sacs
qu'on trouvait, le stock qu'on trouvait.
Puis là, ça, d'un coup, on a fait des enfants n'importe quoi,
remplir des bacs de recyclage pour monter ça
pendant quasiment trois kilomètres,
jusqu'à...
Plein de CD, genre.
Ou appeler du monde, on savait
qu'ils voulaient du stock, qu'ils viennent le chercher directement
à la maison où est-ce qu'on était.
C'était vraiment n'importe quoi.
On a fait ça pendant... Là, après
deux semaines, jeune, il est chômé.
Il me dit, moi, j'ai un appart,
je suis tout le temps chez ma blonde.
Si vous me donnez, je ne me rappelle plus comment il disait, 200 piastres$ par semaine. » Il me dit « Moi, je vais vous laisser habiter chez nous. »
Ça fait que ça, on ne savait pas gagner un appart. Puis là, on était sur le mode coke, PCP, pot.
Gros chilling.
Tout ce qu'on pouvait pogner, dans le fond, c'était juste une question de ce qu'on était capable de trouver.
C'était pas mal ça. On faisait le party. Quand on avait plus d'argent, on se couchait.
Après ça, on allait faire une maison.
Après ça, on refaisait le party.
Jusqu'à temps qu'on se fasse pogner.
Qui est arrivé?
Quand on s'est fait pogner,
c'est vraiment parce qu'on était trop gelés,
parce qu'on avait pris du PCP.
Je sais pas si t'as connu ça un peu, le PCP.
Mescaline, là.
Mais nous autres, c'était PCP.
Puis on était pluggés direct à la source.
Parce que le beau-père à mon chum,
c'était quasiment lui qui le faisait.
Pas lui, mais quasiment.
C'était genre, tu ne faisais même pas.1
et tu étais parti pendant trois jours.
Non, non.
La mescaline, c'était du PCP coupé.
Il faisait genre 20-25 grammes avec le PCP.
OK, moi, j'étais là-dessus.
Oui, c'est ça.
Le feeling d'être sous, sans être sous,
puis deux, trois heures, puis...
Mais ça, ça avait la connotation de te faire...
Moi, c'est la seule drogue qui m'a fait perdre contact
avec la réalité où j'étais complètement déconnecté.
Tu sais, ça, tu venais...
Un moment donné, je me rappelle, tu sais,
des histoires où je partais à la carte.
Ah, je vais t'en raconter une.
Celle qui m'a fait arrêter ça, OK, il fait moins 30 degrés, c'est l'hiver.
J'ai eu quelqu'un qui m'appelle, il veut du stock, il m'en reste un peu.
Je lui dis, viens me rejoindre à l'arrêt de bus, elle est à 10 minutes de chez nous.
Je marche quasiment jusqu'à l'arrêt de bus, peut-être 8-9 minutes.
Avant de m'apercevoir, j'ai oublié de mettre mes bottes.
Mais il fait moins 30 degrés dehors.
T'étais en bas dehors.
En bas dehors, puis ça fait 9 minutes que je marche sur le trottoir.
Fait que là, je retourne chez nous,
je mets mes bottes, je retourne là-bas.
Mais là, le lendemain, je me suis levé,
j'avais les pieds brûlés en saut.
C'est quand même, c'est-tu?
Au froid, là. Fait que là. Je vais à l'hôpital.
Ils me disent qu'on ne peut pas faire grand-chose.
Qu'est-ce qui t'est arrivé? J'étais en enjolure.
Ils disent en ski. Oui, oui, en ski.
J'étais bien, bien gelé en ski.
C'est ça qui m'a fait dire
que c'est peut-être un peu trop fort.
Avant de faire une niaiserie.
Peut-être deux ou trois semaines avant ça,
il y a une nuit, j'avais pensé,
tu sais, d'un faux délire là-dessus.
Je pensais que j'allais mourir.
J'ai prié le Seigneur toute une nuit.
S'il y a bien quelqu'un qui n'est pas catholique,
c'est moi.
Je commençais à trouver, je l'échappais.
Il y a un autre shot aussi qui m'a fait peur.
Mes chumets, un soir,
on avait commencé à en prendre.
Leur trip, c'était de me faire craindre
qu'ils en reprenaient pour m'en faire prendre.
Mais eux autres, ils n'en reprenaient pas.
Mais là, à un moment donné, je suis venu déconnecté.
Puis ça m'a pris au moins quatre jours avant de revenir.
Mais tu sais, après trois jours que tu n'as rien pris,
puis tu te sens encore basé,
tu es là, ça y est, je vais rester de même.
Ma vie est finie.
C'est ça, c'est ça, ma vie.
Je ne choisis plus quand je suis gelé
24-24-365 par année
je l'ai trop pris, j'ai passé la limite
c'est ça
on était rendu à 16 ans
vous étiez sur votre trip
de la part de ton chum
on s'est fait pogner
comment on s'est fait pogner
encore là le matin
on part sur le délai.
J'ai que des vagues souvenirs. Je me rappelle
juste que pendant que je défonçais
la porte, j'entendais quelqu'un pelleter
dans la cour d'à côté.
Quelqu'un qui nous a vus,
on était trop pétés.
On est rentrés dans la maison, on a commencé
à prendre notre routine.
Moins tu te fais pogner, plus tu prends ta confiance.
C'était complètement n'importe quoi confiance c'était complètement n'importe quoi
c'était complètement n'importe quoi
fait que c'est ça qui est arrivé
fait que
je me suis fait pogner
puis là je suis rentré
vous étiez déjà en 16 ans
fait que dans le fond
t'es en liberté légale
fait que là ils m'ont revenu
ils m'ont arrêté
là je me rappelle un autre affaire qui est drôle
que je me rappelle. Je me rappelle, parce que,
tu sais, on le sait tous,
tu te fais arrêter par la police, tu fermes ta gueule, tu sais.
Moi, c'est pour ça que j'ai bien peur du monde qui se sont
jamais fait arrêter, parce que la première fois
que tu te fais arrêter, t'as pas d'expérience,
puis eux autres, c'est des pros. Ils sont bons pour te faire
parler. Fait que, tu sais, il faut que tu fasses attention.
Fait que moi, quelqu'un qui s'est jamais fait arrêter
par la police, j'ai bien de la misère à faire confiance à ça, parce que, je le sais, moi, ça m'est arrivé Fait que, tu sais, il faut que tu fasses attention. Fait que, moi, quelqu'un qui s'est jamais fait arrêter par la police, j'ai bien de la misère
à faire confiance à ça parce que, je le sais,
moi, ça m'est arrivé à 12 ans, tu sais,
il y en a que ça nous arrive à 10, à 15,
à 20, à 30, mais c'est des pros, les polices,
là, pis, tu sais, ils vont t'attaquer
sur tes enfants, ils vont savoir à quoi tu tiens
pis c'est ça qu'ils vont attaquer, tu sais.
– Mais ils sont formés pour ça, ils sont formés pour te faire parler.
– Un coup que tu le sais, pis un coup que ton avocat te dit
que t'as rien à gagner, à perdre, à parler,
ferme ta crise d'aïeul.
Ce n'est pas facile,
mais ferme ta crise d'aïeul.
Ferme ta aïeul.
Ferme ta aïeul.
Là, ils viennent me voir
pour essayer de me faire parler
parce que j'ai fermé ma aïeul.
Plaisir.
Là, le truc, c'était,
ils me disaient…
Ton chum a parlé.
Non, ce n'est pas ce qu'ils me disaient.
Leur ligne d'attaque
était quand même bonne.
C'est des bons, je te l'ai dit.
C'est des fins stratèges.
Là, ils me disaient,
regarde, tu en as déjà
deux ou trois sur le dos.
Il dit, nous autres, on enquête sur ton cas.
Il dit, regarde, les trois mois
que t'étais en évasion, il dit,
check tous les points qu'il y a.
Puis ça, c'est le mois depuis que tu t'es fait arrêter.
C'est la première marque, il y a genre 75 points.
C'est la deuxième, il y en a genre 12.
Fait qu'il dit, ça se peut sûr que vous ayez
un lien direct. Fait que là, il me dit,
si t'avoues tout de suite
ça va tomber consécutif
comme ça tu vas être réglé
rien ne va te revenir d'impact
mais si tu dis rien
on va t'en sortir une par mois mon tabarnak
moi je dis regarde
je sais pas
si vous le savez vous le savez
si vous le savez pas vous le savez pas
c'est pas moi qui va vous aider
faites votre job c'est pas moi qui vais vous aider. Faites votre job. »
C'est bon à 16 ans.
Oui, c'est ça.
Je me rappelle, j'ai pogné,
il me semble, un an.
Parce que je suis sorti,
j'avais plus ou moins 17 ans.
Là encore, j'étais refaire
le programme que je t'ai dit.
Parce qu'ils me l'ont offert. J'ai dit,
j'aimais ça. Moi, c'était facile pour moi. J'aimais ça, ça me nourrissait puis je me sentais valorisé là-dedans. J'étais
refaire le programme, mais encore là, en ressortant tout de suite. Mais tu sais, quand tu sors de là,
tu arrives chez vous, tu as ton frère jumeau qui se pète la face, il fait des mauvais coups,
il se tient avec les mêmes chums avec qui tu te tenais quand tu es sorti. Tu as ta mère qui se
pète la face, qui se tient avec des tout-croches qui font des mauvais coups, tu te tiens avec les mêmes chums avec qui tu te tenais quand tu es sorti. Tu as ta mère qui se pète la face,
qui se tient avec des tout-croches
qui font des mauvais coups,
qui arrivent avec leurs histoires.
Tu sais, tu habites dans les quartiers de tout-croches.
Fait que tu sais, maintenant, c'est dur.
Je n'avais pas grand-chose à me raccrocher.
Tu étais jeune en plus.
Oui, mais c'est là que j'ai commencé à avoir un désir.
Je me rappelle, à 17, 18 ans,
c'est là que j'ai commencé à avoir un désir de d'autres choses.
Comme de 18 à 22, j'ai une période un peu
plus calme.
C'est ça. Mais avant ça,
la première fois, je me suis ramassé
avec une charge au criminel majeur.
Je pense que ça faisait
trois jours que j'avais 18 ans.
Encore un bon plan.
Là, notre plan...
Du style avec beaucoup d'ironie, j'ai l'impression.
Parce que là, on était tanné des maisons
parce qu'on trouvait que ça ne rapportait pas assez.
Fait que là, on s'est dit,
on va aller dans des affaires plus gros.
On va aller dans des commerces.
On va aller dans des trucs.
Fait que là, notre plan,
c'était même pas un commerce cette fois-là.
Il y avait une fille,
elle nous avait vendu une plantation de potes.
Elle savait où est-ce qu'il y avait une plantation de potes.
On l'a rencontré dans un party.
Puis pour une bouchée de pain, elle nous a vendu.
Puis je pense que c'était son père ou son oncle, tu sais.
Fait que là, nous autres, notre plan,
c'était de voler un char pour aller faire la plantation.
Fait que, sauf qu'on était sous, tu sais.
Puis j'ai appris plus vieux
qu'il fallait pas que tu travailles
quand t'étais magané, mais ça, je l'ai appris plus vieux, tu sais.
Fait que là, nous autres, on avait déjà
au moins une douche chaque dans le corps.
Puis là, on avait
dans le projet d'aller faire ça. Dans ce temps-là,
nous autres, on volait pour faire nos passes,
c'était des Dodge Caravan. Parce que des Dodge Caravan,
ça se partait avec un tournevis plate.
Ça se part bien, puis tu étais à la place en masse,
mais tu stocke.
Tu pouvais partir le char en moins de 5 minutes
avec un tournevis plate. Fait que c'était accessible,
puis il y en avait partout.
Fait qu'on s'est dit, on va aller voler une caravane
pour aller faire la plantation demain.
Là, on part, je me rappelle,
on est trois. Ça n'a pas été long,
je le sais, parce que moi,
je ne m'en rappelais pas tant que ça,
mais il y avait des dépositions, des témoins
qui me rappelaient de l'histoire.
Ce qui est arrivé, dans le fond, c'est qu'on a essayé de voler
le char. Le gars, il était assis,
il fumait une cigarette sur son balcon,
dans le noir, puis on ne l'a pas vu.
On a essayé de le voler dans sa face.
Tu sais, on a starté le char,
les polices sont arrivées.
Fait que là, on s'est réamoncés avec une charge tentative de...
Vous êtes quand même déjà chanceux,
parce que t'as le cas, moi aussi,
je suis en train de fumer une cigarette,
puis il y a trois...
On était trois.
Oui, Chris, t'as le cas, moi aussi,
il y en a trois qui assaillent sur mon char.
Mon gars, je passe dans le temps de ce titre.
J'ai un gang de petits Chris.
Fait qu'on se fait arrêter.
Fait qu'on se ramasse en dedans la première fois.
La première fois, j'ai trouvé ça drôle.
Tu sais, la première fois, tu restes pas longtemps.
Ils te donnent une claque de doigt.
Ils te laissent sortir.
Un peu de vol de véhicule.
Tentative de vol.
Tentative de vol, en plus.
Fait que tu sais, c'est genre une probation,
une amende, des travaux communautaires,
puis ils te laissent partir.
Fait que là, c'est ça. Fait une amende, des travaux communautaires, puis ils te laissent partir. Fait que...
Fait que là, c'est ça. Fait que...
Là, quand je ressors, là,
il faudrait que je me tranquillise les nerfs.
Fait que je vais essayer de sortir de Québec.
Fait que j'ai ma mère qui était déménagée
à Mont-Joli, où est-ce que...
où est-ce que...
Je suis né, tu sais. Fait que dans le Bas-Saint-Laurent.
Fait que je vais aller habiter
chez ma mère un bout. Tu sais, c'est tranquille. C'est un village. Ça va être peinard, tu sais, dans le Bas-Saint-Laurent. Fait que j'ai dû voir aller habiter chez ma mère à un bout, tu sais, c'est tranquille,
c'est un village, tu sais, ça va être peinard, tu sais.
Fait que je me suis rendu...
Il me semble que l'idée de déménager avec ta mère,
de ce que tu me racontes, c'est peut-être pas l'idée du siècle.
Moi, je voulais juste changer de Québec,
puis tu sais, c'est ce que j'avais accessible
à ce moment-là de facile.
Parce qu'à ce moment-là,
je vivais du jour au lendemain, tu sais,
il n'y avait pas rien de structuré dans ma patente encore.
C'était des tous les jours.
C'est ça, exact. Fait que là je décide de retourner chez ma mère, mais là je me rends
compte qu'il n'y a pas tant de grand chose à faire d'autre que le party dans ce village-là,
puis je me mets assez rapidement en connexion avec les gens qui ont le même genre. Fait que
ça revire les mêmes affaires.
On vole des Dodge Caravan,
on fait des dépanneurs la nuit,
on vole des ordinateurs dans les bureaux,
blablabla. Là, je te dis ça, je me suis fait
pogner.
C'est ça.
Mais je ne me fais pas
pogner sur le fait.
Ça, c'est arrivé plus tard. Quelqu'un s'est fait
pogner pour d'autres choses, qui m'a stoulé
et qui m'ont sorti. Là, c'est arrivé plus tard. Quelqu'un s'est fait pogner pour d'autres choses, qui m'a stoulé, puis qui m'ont sorti, tu sais.
Mais, là, c'est ça.
Je fais mon trip-là, mais là, un moment donné,
je sens que ça vient hot. Parce que, tu sais,
genre, j'ai jamais entendu parler
de la police depuis que je suis là. Puis là, je sors
à trois coins de rue, puis ils m'arrêtent. Il n'y a jamais personne
d'autre qui voit la police nulle part, tu sais.
Là, je me suis dit, OK, ça s'en vient hot. Fait que moi, je retourne
à Québec.
Fait que, là, Je retourne à Québec.
Je retourne à Québec.
Tu n'as rien à Montjoli.
Tu as fait plein de coups.
Il savait. Il était après toi.
Je m'en ai bien sorti.
Je suis parti au bon moment.
Comme je te dis,
un gars dans la gang s'est fait pogner.
Lui a dit que j'ai fait ça avec lui.
Six mois, un an après, je suis à Québec, je suis sur un mode plus mollo,
je travaille sur les fermes, je coloque avec la blonde d'un de mes chums qui est en dedans pour
lui faire plaisir parce que je ne veux pas qu'il perde son appart tu sais. Mais je travaille à
Saint-Etienne-à-Seine, fait que je suis tout le temps parti, je suis quasiment jamais là. Fait
que tu sais, je suis sur un mode qui est plus tranquille puis le bagne je reçois par la
poste et des charges de les affaires de monge de monge de lille de l'intro par infraction ou
un journal ou ce qu'on avait volé coffre à phare puis une place à l'euro ce qu'on
avait volé une dizaine d'ordres dans le temps il ne sortait les écrans plus pis ils pensent comme quatre, là, ça valait la totale. Ouais.
Prenez-moi une place,
on ne laissait pas ça.
Ouais, c'est ça.
Au lieu de traîner un écrin, tu peux en mettre trois
dans ton sac. Non, dans ce temps-là,
on était rendus que des chars, par exemple.
Ouais, non, mais...
Fait que, c'est ça, fait que...
Le pire, non, parce que le bas,
le coffre-fort, je vais te le raconter, je me suis fait pogner, c'est pas grave. Comment c'est arrivé, ces trois-là, c'est ça. Fait que le pire, non, parce que le coffre-fort, je vais te le raconter, moi, c'est fait de poignée,
c'est pas grave. Comment que c'est arrivé
ce 3-là, c'était pas prévu. Moi, je suis
tout le temps un gars de même. Je suis un gars, moi,
tu sais, quand t'es
bon dans quelque chose, t'as plus besoin de courir
après. C'est les choses qui te courent
après. Le monde va, c'est ça. Fait que là,
non, non, mais moi, on dirait que j'arrivais à des
affaires, je sais pas comment.
Ce journal-là, c'est la même affaire qui est arrivée.
Je pars du char du bar, il est tard le soir,
il est peut-être 2h du matin.
Je passe dans la rue, je n'ai aucune idée
pourquoi je suis attiré vers ce bâtiment-là,
pourquoi je passe par la porte en arrière,
pourquoi je descends dans le sous-sol
et que je trouve un coffre-affaires.
Mais là, le problème, c'est que je suis un peu saoul
et je suis à pied.
Là, si je m'en vais, moi, je ressors de là,
je ramasse une couple d'affaires en sortant,
un ordinateur, des affaires, un Kodak,
puis là, je m'en vais réveiller
une de mes chums, je dis « j'ai besoin de toi pour aller sortir
un cas. » Puis là, on est
allé le rechercher,
c'est ça.
Non, puis c'est ça, je me rappelle, il n'y avait même pas de char.
On est allé le rechercher,
puis on a crissé ça dans un bac bleu,
on a ramassé le bac bleu, pis on a traversé le...
Un bac à roulettes, là.
Un bac resclat.
Hé, pis je te dis, le coffre, il était lourd en tabarnak.
Fait que là, on se promenait, il était 4h du matin.
Imagine-toi, deux gars louches, dont moi un peu saoul.
Pis mon chum, c'est genre, c'était le goon de la clique, là.
Il était gros, lui, il avait l'air méchant, tu sais.
Fait que, on se promenait à genre 4 heures
du village en mont-joli.
On se promenait et à chaque fois qu'on voyait des lumières,
on le laissait sur le bord d'une entrée et on marchait
comme si de rien n'était.
On s'est rendus.
T'as rendu voir un char rendu là.
C'est ça.
On l'a amené dans le bois.
C'est le lendemain, ouvrir le coffre.
Nous autres, on est arrivés et encore, on n'a pas pensé à notre aff bois. Puis là, c'est le lendemain, ouvrir le coffre. C'est triste. Fait que là, nous autres, on est arrivés.
Puis là, encore, on n'a pas pensé à notre affaire.
Fait que là, au début, on arrive.
On va chercher des outils, un ciseau à fouette, une massie.
Là, ça ne marche pas.
Il faut de l'électricité.
Fait que là, une génératrice.
On a fini par l'ouvrir.
Mais tout ça dans le bois.
Puis beaucoup plus de...
Ça valait-tu la peine, au moins?
Ça me semblait...
6 ou 7 000 piastres.
C'est correct. C'était correct.
Pour cet âge-là, c'était bon.
Non, non, c'était correct.
C'est ça.
Ça, ça a mené une.
Là, j'étais rendu...
Là, tu t'es retourné, tu étais assez ferme.
C'est ça.
Là, ça me décourage un peu.
Je parle à mon avocat.
Mon avocat dit
« Je vais être bon pour te pogner une sentence en collectivité. »
J'avais une de mes tantes
qui était sur un vibe
qu'elle faisait pas mal de coke.
Là, elle avait arrêté.
Elle aussi était sur un mode qu'elle voulait changer.
Elle habitait dans la maison d'un de ses ex.
Elle ne payait rien.
Elle dit « Regarde, si tu venais habiter avec moi
à Saint-Georges-de-Beau, je ne te chargerais rien. On se paiera pour la bouffe. Mais le loyer, les billes, je ne payait rien. Elle dit, regarde, si tu venais habiter avec moi à Saint-Georges-de-Beau, je ne te chargerais rien.
On se paiera pour la bouffe,
mais le loyer, les billes, je ne payais rien,
je ne te chargerais rien.
Ça va t'aider, et c'est en même temps.
Je m'en vais là-bas,
je me trouve une job, je retourne à l'école
pour que je passe en cours, ça paraisse bien.
Je me trouve une job dans le Burger King,
je vais faire un DEP en comptabilité,
je me présente en cours.
Vous voyez bien, je me suis calmé les nerfs, blablabla. »
Fait qu'il me disait « OK, on va te donner
une sentence en collectivité. »
Fait que c'était huit mois, 24 sur 24,
sauf pour aller à l'école puis travailler.
Sauf que j'allais à l'école puis je travaillais.
Fait que tu sais, ça n'a pas été si pire que ça.
Sauf que, aussitôt que ça a fini,
je suis reparti.
Mais j'étais moins pire.
Dans ce temps-là,
mon trip, c'était ça, un autre trip.
Parce que là, à un moment donné, je suis parti de chez ma tante,
parce que ça ne marchait pas entre moi et elle.
Je suis allé chez un de mes oncles à Québec.
Mon oncle, c'était
un gars qui était dans la rue 15 ans.
C'était un homme qui était tout le temps
tout seul. Il est peinard, il fait ses affaires tout'était un homme qui était tout le temps tout seul.
Il est peinard,
il fait ses affaires tout seul chez lui.
Il a tout le temps été sur le BS.
Mais je me disais, au moins, ça me fait une place où aller.
J'arrive là-bas.
Moi, dans ce temps-là, j'étais encore sur le mode.
Vu que début 20 ans,
j'avais comme un trip, je m'habillais propre.
Je mettais des souliers, je chirais mes souliers,
je m'habillais des petits vestons d'habits.
Je voulais avoir... J'étais tout le temps overdress.
Tu voulais avoir un monsieur. Tout le monde me demandait,
« Tu t'en vas où? Qu'est-ce que tu fais, Chris? »
Je m'en vais au DEP, je m'en vais nulle part.
Tellement que quand je suis revenu
dans les affaires louches,
le monde me pérennait
pour un arc au début.
C'est ça qui m'a fait que je suis revenu
un peu à ma vie en gangster,
parce que je me fondais pas dans le décor.
Tu sais, le monde disait,
« Chris, il quitte ton chômage, il a l'air bizarre. »
« Il a l'air bizarre, là, Chris. »
Fait que c'est ça.
Attends, là, j'essaie juste de me rappeler
où j'étais rendu.
Ton oncle.
Ouais, c'est ça. Fait que j'arrive chez mon oncle.
Fait que dans ce temps-là,
mon moyen de subsistance était quand même drôle. Vu que j'étais habillé overdress, mon trip, c'était d'aller dans des places vraiment comme si de rien n'était, puis de voler des ordinateurs portables, des projecteurs ou tout ce que je pouvais trouver qui avait de la valeur.
Ou, tu sais, mettons, je rentrais
dans un restaurant ou un hôtel, puis
je m'en allais direct dans le local des employés
puis je vidais tout ce que je pouvais trouver.
Tu sais, des enfants de même, là.
Parce que tu passais inaperçu.
Parce que je passais inaperçu, c'est ça.
T'avais pas le fond de culotte aux genoux avec une sucre.
Non, c'est ça. Je t'habillais, je me suis servi
de ça. Je me rentrais n'importe où
à des places, en disant bonjour à l'agent de sécurité
avec un ordinateur que je n'ai pas lu
en dessous du bois.
C'était comme ma façon que j'avais,
j'ai réalisé, OK,
mon casting me permet de faire ça.
C'était comme mon mode de subsistance
jusqu'à temps que je me fasse pogner.
Parce que quand tu fais ça tous les jours,
c'était vraiment ça.
Je me levais le matin, je n'avais pas une scène, je partais.
Jusqu'à temps, je trouvais de l'argent quelque part, je revenais.
Des fois, j'étais capable de vivre une journée, deux jours, cinq jours, une semaine.
Dépendant comment la passe était grosse.
Après ça, on recommençait.
Ça n'a pas le choix que tôt ou tard.
C'est sûr que tu finis par te faire pogner.
Là, je me suis fait pogner et je me suis quand même fait battre. Je pense que j'ai pogné quelque chose
comme, il me semble, c'est un 2-1.
Non, c'était tant que ça. 18 mois.
18 mois, j'ai pogné.
Tu es resté provincial.
J'ai tout le temps resté provincial.
La dernière fois, j'aurais dû faire du fédéral.
La seule raison pourquoi je n'en ai pas fait, c'est parce que mon avocat m'a crass du fédéral. Puis la seule raison
pourquoi je n'en ai pas fait, c'est parce que mon avocat
m'a crassé mon verre là-dessus.
Puis tu te ramènes.
C'est ça.
Attends, j'essaie juste de...
Là, tu as pogné ton 18 mois.
Tu étais trop bien habillé.
Exactement.
J'ai pogné mon 18 mois.
Le 18 mois, ça fait bien.
Moi, en dedans, je suis un gars qui est
comme là.
Moi, je ne suis pas avec les plus
hard, je ne suis pas avec les plus bas.
Moi, je suis comme là. Tu n'es pas avec les pouquets, tu n'es pas avec les gros
tannants. C'est ça. Moi, je fais mes petites affaires dans mon
coin. Je suis respecté par tout le monde parce que
je respecte tout le monde.
Mon frère jumeau, il était
plus tannant que moi dans ces années-là,
lui. Puis lui, il faisait
un peu la job de soldat en dedans
pour des gros...
Peu importe où est-ce que j'arrivais,
j'avais tout ce que je voulais.
Puis ça, c'est le frère à Frank
où il me connaissait de dehors.
J'ai jamais eu de troubles de le part.
Je me suis tout le temps... Il arrivait des affaires.
Le monde, il se battait pour avoir
de quoi fumer. Puis moi, le monde, il se battait
pour me faire fumer.
Tu sais, j' fumer la seule fois
qu'il m'est arrivé quelque chose de violent
je l'ai mérité puis je m'en ai bien sorti
tu sais
je pense que t'en as déjà fait
t'en as déjà fait?
c'est ton histoire je pense
mais c'est ça
un moment donné
il y avait une table qui n'était pas ramassée c'est ça. Un moment donné, il y avait une table qui n'était pas ramassée.
C'est le nom, là.
Je dis, c'est qui les astilles crottées
qui ne se sont pas ramassées?
Mais les astilles crottées, c'était un moteur
puis son striker.
Mais encore là, vu qu'il me respectait,
vu que j'étais correct,
le deal qu'on a fait,
vu que tu nous as manqué de respect devant le monde,
on va te crisser une claque à main ouverte devant tout le monde.
Si tu apprends, tu fends ta gueule,
on n'en parle plus.
C'est respect.
Sinon, ça va être pire.
OK, donne-moi ta claque, je la mérite.
Ils m'ont donné une claque à main ouverte.
Mais honnêtement,
si je n'avais pas manqué de respect à quelqu'un
gratuitement, je ne l'aurais pas pris
tu sais, mais
je peux comprendre qu'il y a du monde qui font trop lisse
mais il y a une hiérarchie à respecter
mais le problème qui arrive
c'est que tu peux pas te sauver
pis en dedans, il y a rien de pire que la tension
tu sais, parce que quand il y a une tension
qui s'en vient, moi je l'ai vu parce que
une couple de fois
j'ai fait des petites niaiseries en dedans, genre,
je me fais de pogner du stock ou je faisais de la baboche,
des niaiseries de même, tu sais, parce que
vu que, tu sais,
moi, je suis un gars, quand je rentre en prison,
moi, je coupais les liens directement, je n'appelais plus personne.
Non, non, c'est ça.
Les premières fois, je n'appelais plus personne,
ça ne m'intéresse pas.
Mon moyen de subsistance, c'était comme dehors.
Je m'arrangeais, tu sais,
je me mettais de chemin
avec un gars qui a du stock,
tu sais, je faisais
des transactions pour lui,
tu sais, des affaires comme ça,
tu sais, où je faisais
des petites job-ins sur le site
pour réussir à survivre,
pour me payer
un beau bar de peanuts,
tu sais, blablabla, tu sais.
Fait que, tu sais,
je faisais mes petites magouilles
quand même sur le site,
fait que, tu sais,
de la baboche, du stock,
des trucs de même.
Fait que, tu sais,
à un moment donné,
il me s'est fait pogner
puis quand tu te fais pogner, là-bas,
tu te ramasses dans le récal minimum un mois
en observation. Puis dans le récal, c'est tous les plus
tannants. Fait que là, c'est souvent
là où est-ce que t'as des tensions plates.
Parce que, tu sais, moi, vu que je suis un gars qui est
chum. — C'est du monde qui veut se prouver aussi.
— Tout le temps. Hé, je te le dis, là, j'ai vu,
moi, comme je te dis, j'ai été chanceux.
Puis, tu sais, les gars m'ont tout le temps respecté.
Mais j'ai vu des gars vivre le calvaire.
Puis tu sais, quand t'as trois gars qui sont à toi
la journée longue à te biner, à te faire chier,
à te faire des jambettes,
à toute ta faire,
puis tu peux pas te sauver, là.
Tu sais, il y a pas de...
Tu sais que si t'es attaque, bien, Chris,
t'es le seul.
Tu vas manger une volée. Elle sera pas gratis.
Ils vont t'en avoir mangé des coups, mais tu vas en manger
pas moins que ça.
Puis, la dernière fois... On reviendra sur ça plus tard
mais c'est ça
j'ai fait mon 18 mois
pratiquement j'ai fait le 2 tiers
moi j'ai jamais eu aucune libération conditionnelle
c'est pas compliqué à t'expliquer
je t'explique mon parcours
avant ça je les explique
eux autres ils disent t'as rien à te rattacher dehors. »
Avant, je leur disais
« Vous avez pas rapport. »
« Vous avez pas rapport. »
« T'as rien à te raccrocher. »
« C'est quoi que tu vas faire? »
« C'est ça que tu connais. »
Ils avaient raison, mais moi,
l'affaire que je vais pouvoir leur dire
en leur regardant dans les yeux,
c'est tout ce que je leur ai dit, je l'ai fait.
Quand je leur disais « Non, non, c'est ça mon plan. » « Je m' l'ai fait. Quand je leur disais non, non, c'est ça mon plan,
puis je m'en vais vers là, puis eux autres,
ils me disaient que ça faisait pas de sens, que ça se pouvait pas,
mais avec recul, ça a marché.
Mais on pouvait pas le savoir,
puis je comprends qu'eux autres,
ils l'ont entendu l'histoire souvent.
Fait que là, après, c'était un an et demi là,
char de là, encore là,
je retourne chez mon oncle.
Fait que là, t'es dans le début vingtaine? Ouais, ouais.
22,
dans ces environs-là,
22 ans.
22, 23.
Fait que là, c'est ça. Fait que là,
je retourne encore chez mon oncle.
Mais là, je commence à me dire, ouais, ouais,
le vol, là, ça
commence à coûter trop cher pour ce que ça
rapporte.
Moi, j'ai connu du monde qui vendait de la drogue pendant que j'étais en prison.
Ça avait l'air à bien aller, les affaires.
N'appelle pas ça l'école du crime.
Non, c'est ça.
Fait que là, je me suis fait une couple d'amis, puis tout.
Fait que là, ça a commencé comme ça.
Mais quand j'ai commencé à vendre de la drogue,
c'était encore sur le même mode que le party d'avant.
Puis souvent, même si je faisais une pause,
j'achetais de la drogue, je vendais la drogue pour étirer l'argent plus longtemps.
Puis après ça, j'allais refaire une autre pause.
Tu sais, il n'y avait pas de roulement.
C'est ça, il n'y avait pas d'accumulation d'argent qui se faisait.
Il n'y avait pas d'accumulation d'argent,
il n'y avait pas d'accumulation de stock.
Je ne voyais pas ça comme une business.
Je voyais ça comme une façon d'étirer l'argent, pis de, tu sais,
parce que si j'avais l'argent dans les poches,
je la dépensais toute, tandis que si
j'avais du stock, ben tu sais, je pouvais pas toute la prendre, là.
Mané. Moi,
j'ai été chanceux pour ça, parce que même
si j'ai pris pas mal de n'importe
quoi,
ça me faisait plus d'effet que les autres.
Ça veut dire, si je fais une ligne de poudre, j'ai l'air
dix fois plus détruit que les autres.
Puis je n'aimais pas ça.
C'est genre, j'avais un mouchoir qui allait de même.
Ça m'a arrêté à ne pas surconsommer
parce que déjà, en n'en prenant pas beaucoup,
c'est peut-être ce qui fait que j'ai encore ma tête aujourd'hui.
Oui, tu serais peut-être...
Tu serais une gagnante d'eux.
Oui.
C'est ça. Là, c'est là que j'ai commencé, tu sais, une gagnante deux ouais c'est ça, fait que
là c'est là que j'ai commencé
plus à me dire ok, ouais, je vais essayer de vendre la drogue
mais là c'était vraiment
pour le fun, moi j'aimais
le jeu
parce que dans ce temps-là
quand j'ai commencé, c'était vraiment
en bas de l'échelle, c'était dans la rue
les autres où on était, c'était
Centre-Ville, Québec, Saint-Roch,
Parvis-de-l'Église, Bibliothèque Gabrielle-Laroua,
le monde de Québec, ça a tout, c'est où.
Fait que c'était ça.
Fait que moi, j'ai commencé ben, ben nono.
Si quelqu'un me donnait un sac de speed, moi, j'allais sur le Parvis,
puis « Hey, en voulez-vous? En voulez-vous? »
Puis je passais ça, c'est ça, à coup de 1 pour...
Dans le temps, c'était 1 pour 10, 2 pour 15, 3 pour 20.
À ce temps-là, pour 20, tu dois en avoir 20.
Écoute, je ne suis pas up to date sur le prix des pelules,
mais je voulais être plus à cette époque-là, effectivement.
Non, c'est ça.
Fait que là, c'était quand même intéressant
parce que moi, j'allais là 2-3 heures,
j'en passais une centaine, ma journée était faite.
Tu avais ton cash de fête pour la journée.
J'avais assez d'argent pour me péter la face,
mais tu sais, je ne mettais pas quelqu'un d'autre. Mais là, après ça, j'allumais, je me dis,
« Chris, si je mettais quelqu'un avec mon stock, il pourrait rester là pendant que moi, je me pète la face. »
Ça fait que là, ça a commencé de même. Puis là, c'est ça. Après ça, je me suis ramassé
en dedans encore pour d'autres
niaiseries. C'était quoi cette fois-là?
Même pas pour trafic, non? Pas encore.
Pas encore. Non, là,
tu sais, c'était des possessions
simples d'un fois, parce que je me faisais
pogner avec ma
consommation personnelle.
Mais non, à ce moment-là,
j'ai pas eu,
je pense, encore des petites affaires de vol, des niaiseries
de même qui m'ont ramené là.
Non, c'est pas ça qui est
arrivé. Je m'en vais à Montréal
pour...
pour...
pour le fun.
Puis je me suis fait arrêter
d'une situation où je pouvais pas dire
ce que je faisais là.
Fait qu'ils m'ont crissé une charge.
Puis là, vu qu'ils ne savaient pas trop quoi faire avec moi,
ils m'ont laissé partir comme en thérapie.
Fait que là, je suis rendu peut-être à 24 ans.
Fait qu'ils m'ont envoyé d'une thérapie à Saint-Hyacinthe,
dans le coin de Saint-Hyacinthe.
Je n'ai pas de mémoire d'avoir fait de thérapie là.
J'ai la mémoire d'avoir travaillé dans une ferme à côté de là.
Puis une couple d'ateliers,
mais tu sais, c'était comme... Le gars, il faisait
ça pour avoir les chèques des gars de prison.
Il y avait pas grand thérapie qui se donnait là.
Mais c'est ça.
On travaillait sur les fermes autour
puis c'est ça.
Fait que... Ouais, c'est ça.
Fait que là... Fait que là,
je suis rendu dans les alentours de 28 ans
quand je ressors de là.
Là, je reviens...
Tu viens de passer de 24
à 28, tu es en thérapie, ça fait
4 ans de thérapie sur une ferme, c'est long
longtemps, tabarnak! Non, c'est ça, j'avais 26 ans.
C'est ça, fait que
après ça, je suis revenu dans Saint-Roch, c'est ça. Là, je suis déménagé dans Saint-Roch.
Tu vendais ton speed deux ans plus tôt.
Oui, c'est ça. Mais là, je suis déménagé dans le quartier direct, dans Saint-Roch. Mais là, c'est là que ça a recommencé la vente de drogue un petit peu plus sérieuse. Fait que c'est ça. Mais là, c'est encore là, comme je te dis,
c'était dans la rue, mais c'était plus
moi, je fournissais du monde qui vendait
dans la rue que moi.
T'étais juste la coche au-dessus.
T'étais plus straight up dans la rue.
T'avais des petits runners pour toi.
On peut-tu couper ça 30 secondes, j'arrive aux toilettes.
Parfait, parfait.
La petite pause pipi est faite.
Yes, la pause pipi est faite La pause pipi est faite
Fait que là tu me parlais
Fait que t'es revenu à Saint-Roch
Là c'est ça
J'essaie de revenir sur les âges
Parce que moi le temps
Je dois être rendu environ
À 26-27 ans
C'est pas le big deal
C'est juste parce que je trouvais que de 24 à 28
Sur une ferme en thérapie
Là-dedans je vais peut-être passer des âges Mais ce trip-là C'est juste parce que je trouvais que de 24 à 28, sur une ferme en thérapie, c'était long à l'hôpital. Non, c'est ça. Là-dedans, j'ai peut-être passé des âges,
mais ce trip-là, c'est de 20 à 24, 25 ans.
Fait que là, après ça, c'est ça,
je fais des in and out en dedans pour des petits larcins.
Bris de probation, tu sais, un mois et demi.
Pas supposé être dans un bar, tu es dans un bar.
Dans ce moment-là, honnêtement,
les polices
je comprends pas ce qu'ils font parce que
le nombre d'étiquettes que j'ai
eu pour des stupidités
pis de harcèlement pis de se faire arrêter
quatre fois par jour
pis comme tu dis
ivresse d'envoi public, avoir circulé
à vélo avec des écouteurs
avoir traversé une rue
où est-ce qu'il n'y a pas une rue,
être dans un parc, passer 11 heures.
Je me rappelle qu'un moment donné,
j'avais perdu mon permis pour une balloune
en 2007.
Je ne me rappelle pas j'avais quel âge,
mais c'était en 2007.
Puis, tu sais que
quand j'ai ru mon permis,
il avait fallu que je paye
plus que 6-7 000 $ de tickets
pour le revoir. C'était tous des tickets
de même, des petits niaiseries
de donnages.
Il te connaissait et il passait sur le tenant.
Tu le vois, il donne
beaucoup d'étiquettes à du monde qui n'a pas
moyen de les payer, à des itinérants,
à du monde dans la rue, flonnage.
Chris, il n'y a même pas de place
où aller épouser la paix.
Je vais juste
te ramener
26-27,
Saint-Roch,
t'as des gars dans la rue,
c'est pour toi. C'est ça. C'est là que j'ai connu
la demoiselle qui est en arrière.
C'est depuis ce temps-là qu'on est là.
On s'est connus les deux, on était pas mal
dans notre plus bas de consommation.
Elle, elle sortait d'une relation, tu sais, qu'elle trouvait rough.
Puis moi, je suis sur le mode que je te parle.
Puis moi, au niveau des femmes, dans ce temps-là,
peut-être quatre ans avant, j'avais eu une rupture que j'avais trouvée rough.
Fait que moi, j'étais sur le mode, on est des amis, on s'entend bien.
Pourquoi compliquer les affaires?
Moi, aussitôt que ça se compliquait, je ne rappelais plus, je me sauvais.
Qu'est-ce qui fait que quand tu l'as connu,
tu es dans cette période-là, tu as 40, tu es encore avec elle,
clairement, tu es arrivé avec elle aujourd'hui.
Ce qui fait qu'aujourd'hui, tu es devant moi et que Rollis, tu es…
Moi, c'est ça, c'est là que tu vas voir l'évolution de où est-ce que ça a changé de bord.
Ça a changé de bord. Là, moi, je lest ça. C'est là que tu vas voir l'évolution de où est-ce que ça a changé de bord. Ça a changé de bord.
Fait que là, moi, je l'ai rencontrée, OK?
Comme je te dis, on est dans le mode…
Moi, je sors de prison.
Je squatte chez une junkie qui me laisse bien…
Je la paye, là.
Mais genre, j'ai trouvé la première fille qui avait une chambre de libre,
puis je l'ai payée pour habiter là.
Puis elle, elle habite dans une chambre d'un gars
qu'elle connaît pas trop.
Puis on se rend compte
par amis interposés
qu'on n'aimait plus chacun.
Moi, un associé en affaires,
que je pourrais dire.
Puis elle, c'était comme un gars qui apprenait
son stock. Fait que là, un moment donné, elle arrêtait pas
de m'étourdir pour une histoire qui devait de l'argent.
Puis là, je lui avais dit, regarde, je vais te donner l'argent.
Mais en fin de compte, on a fini le soir au bar
ensemble. Puis là, on s'est
parlé. Moi, j'ai une anecdote
drôle à propos de notre première
rencontre. Je la raconte souvent.
Je dis, là,
on se parle. Puis là, tu sais, la vibe,
elle passe. Puis là, tu sais, j'ai dit,
je vais te dire de quoi être bizarre. Ça te dérange ça,
à soir, si je vais coucher chez vous? Puis là, elle me dit, pourquoi? Mais là, je lui dis, tu sais, j'ai dit, je vais te dire de quoi être bizarre, ça te dérange ça à soir si je vais coucher chez vous?
Puis là, elle me dit, pourquoi? Mais là, je dis, tu sais,
j'ai deux filles en bikini, je l'ai
sur l'Extasy chez nous, puis je dis, tu sais,
j'aime bien ce qu'on vit, j'ai pas
le goût de m'en aller dans cette vibe-là.
Ouais, ouais, mais tu sais, on ne couchera pas
ensemble, là. Fait que, tu sais,
je dis, non, non, c'est pas ça.
Puis là, elle me dit,
ce soir-là, elle fait la gaffe de me dire,
tu sais, je le sais, ça va faire comme avec les autres,
si on coche ensemble, après ça, tu me rappelleras plus.
Je dis, ouais, c'est ça que tu penses.
Fait que là, j'ai été trois semaines chez eux,
aller coucher chez eux à toutes les soirs,
sans coucher avec, jusqu'à temps qu'elle commence
à demander à mes amis, Christ, y es-tu fif, tabarnak?
Fait que là, j'ai dit,
tu sais, je suis pas là,
Yeng, pour ça, fait qu'on peut passer à l'étape
suivante, tu sais. Mais tu m'as demandé
qu'est-ce qui m'amenait à ça. Juste avant
de la rencontrer, j'ai eu la réflexion,
parce que j'avais eu deux, trois relations
que ça avait passé plutôt mal, puis j'étais tanné
de tout le temps recommencer.
Puis je me suis dit, ça serait peut-être le fun d'essayer
comme le monde normal,
d'en prendre une puis de la garder
puis de bâtir sur une relation
au lieu d'écolisser
à chaque fois qu'il y a de quoi qui fait pas ton affaire
avec le mode de vie que t'avais, c'était à peu près impossible
de mixer ces deux choses-là
non, c'est ça exactement
quand on s'est rencontrés
je sais pas ce qui est arrivé
j'avais juste le goût d'être meilleur
pour elle, je pense que c'est ça qui m'a motivé le pire parce qu'une couple de mois après
qu'on soit connu, pas tant longtemps que ça, moi, je suis un gars, je buvais non-stop
du matin au soir. Je buvais 10-15 bières une journée relax et c'était pas rare plus.
C'est sûr, quand ça commence à 10h30 le matin, une dollar, tu n'es même pas saoul. Oui, non, non.
Fait que, tu sais,
du jour au lendemain, j'ai arrêté de boire.
J'ai fait un party à ma fête,
puis j'avais invité ma famille, mes amis,
puis tout, on était genre 15-20,
puis j'avais de la bière, du phare, de l'alcool,
puis là, j'ai viré une sale brosse, puis j'ai dit,
cette année, je me fais un cadeau, j'arrête de boire.
Je ne vais jamais rebubler depuis ce temps-là. Félicitations. là puis c'est ça fait que ça a comme été la première étape après ça après ça il y a eu une speed je faisais des speed puis de l'ecstasy dans ce temps là puis de la coke pas mal de tout ce qui passait après ça il y a eu le chimique j'ai arrêté le chimique du jour au lendemain, pan. Puis elle, elle a continué un peu là-dedans. Puis moi, je m'avais gardé le pot pendant un bout.
Puis même un moment donné, j'avais arrêté le pot.
Puis c'est dans cette période-là
que j'ai eu mon gros pike de vente de drogue aussi.
Puis c'est ça qui me motivait aussi.
Parce que là, c'est là que j'ai commencé.
J'ai rencontré un gars.
On avait des affinités.
Lui, il était plus homme d'affaires que moi.
Lui, il s'occupait plus de l'administration.
Moi, je m'occupais du PR, de la distribution.
On avait vraiment un bon match qu'on a eu
pendant une couple d'années ensemble.
Ça allait bien.
C'est là que j'ai commencé à faire de l'argent
et à trouver ça.
C'était rendu, je faisais ça du matin au soir.
Je me levais le matin,
c'est le téléphone, le bar. C'était business, business, business.
Sauf que là, je me suis oublié là-dedans un moment donné.
Fait que là, n'importe qui qui a fait la run
le sait que
tu ne peux pas rester sain à faire ça.
Au début, j'étais correct, je ne prenais rien,
blablabla. Mais là, tu vois tout le monde
descendre autour de toi.
C'est toutes des histoires négatives de crossage,
de faisage de poche, de monde qui se rentre en dedans,
de ci, de ça.
Fait que, tu sais, un moment donné, c'est ça, Chris,
tu sais, tu peux pas rester sain.
Fait que même moi, un moment donné,
j'ai commencé à prendre de la poudre.
Puis là, c'est là que ça a commencé à mal virer.
Quand j'ai commencé à prendre de la poudre,
là, c'est là que ça a commencé. T'avais. Quand je commençais à prendre de la poudre, là, c'est là que ça a commencé.
T'avais tout arrêté, mais là,
t'es retombé...
Moi, j'étais sur le mode,
puis j'ai été quand même
assez rapidement. Je la fumais, moi.
Oh, c'est bon, OK.
Oh, oui, fait que...
Là, j'étais rendu sur le mode.
Je faisais mes commissions.
Après ça,
quand je savais que je ne voulais pas partir, j'allaisu sur le mode, je faisais mes commissions. Après ça, quand je savais que
je ne pouvais pas partir, j'allais voir mon
chumé. Je laissais tout mon
argent, mon téléphone,
l'argent à racheter à la prochaine batch,
un peu d'argent de louche si j'ai de l'argent de louche.
Là, je me gardais genre un gramme.
Je me disais, on se revoit demain.
Arrête-moi ça.
Si tu veux, je collerai ça avec un gramme.
Je te le dis dis d'un fois
si j'allais vendre
un set à 400$
à un gars dans la journée
puis j'allais y racheter
à 40$
le demi dans l'huit
il ne l'avait pas coupé
carrière
mais qu'est-ce
puis il y a mané
qu'est-ce
je rap ça
un mané
qu'est-ce qui est arrivé
avec cette histoire-là
un mané
je l'ai échappé
j'étais rendu sur le mode, ça n'allait plus bien.
Tellement que pour arrêter de faire de la coke,
je me disais, je vais prendre du GHB.
Comme ça, ça va me faire tomber.
Tu sais, parce que...
Fait que là, t'as vu?
Fait que là, un mané, j'ai pris du GHB, OK?
C'est drôle pour un gars qui arrêtait de boire par lui-même,
il se dit qu'il avait un gros boire d'alcool.
Mais j'arrêtais la poudre par moi-même.
Plus tard, je vais te raconter.
Oui, non, je le sais. Mais tu sais que t'as besoin d'une béquille pour
non mais c'est parce que quand je partais
j'étais plus capable d'arrêter
tu sais que GHB quand tu prends ça
tu t'en prends trop tu tombes
ça me faisait arrêter j'aurais pu prendre des pilules pour dormir
oh non je te fais un GHB c'est plus efficace
fait que c'est ça
un soir
je pense même que c'était le soir de ma fête,
j'étais encore sur la poudre et tout.
Puis là, je m'en vais chercher du GHB pour essayer de me faire tomber.
Mais là, moi, intelligent, je le prends là-bas avec le gars.
Puis là, Stéphane Poff avec le gars,
donc là, je pars avec mon char.
Mais là, un moment donné, je wipe.
Mais quand je wipe dans mon char,
j'ai peut-être 5-10-11 de potes.
Entre un 7 et un 14 coupant en demi,
27-800 pilules.
2-3 000 $ en argent d'un petit sac comme ça en arrière.
Fait que là, moi, je me rappelle,
la police cogne dans la vitre.
Tu vois la cicatrice qui est là?
Ça vient de là.
Je ne peux pas te dire comment je me l'ai faite.
Ça vient de cette soirée-là.
La police, elle cogne.
Puis là, je descends dans ma vitre.
Je suis comme revenu à moi.
Tu sais, quand tu as wipé, tu te réveilles.
Tu es comme...
Je dis bonjour, ça va bien?
Fait que là, elle me dit oui, oui.
Elle dit toi, ça va?
Bien sûr.
Mais qu'est-ce qui se passe?
Bien là, je dis, j'arrive d'un party.
Puis je dis, j'étais un peu fatigué.
Fait que je cognais des clous.
J'ai dit, moi, je n'ai rien pris. J'ai bu du Red Bull, j'ai fumé un joint, il était environ minuit.
Mais là, je commençais à me sentir mal, je suis parti, puis là, je cognais des clous,
je me suis rangé sur la route, puis je dis, vous venez de m'arrêter.
Moi, la seule affaire que je me rappelle de ça, c'est qu'ils m'ont dit en bac,
puis je me rappelle de les avoir vus lever mon sac pour checker dans la console en dessous.
Moi, je les ai vus, ça, visuellement.
Fait que moi, je me ramasse au poste de police, puis là, ils me questionnent
toute la nuit. Là, moi, c'est tout le temps
la même histoire. Regardez, je vais vous le dire,
j'ai pris une ligne de côte, puis j'ai pris
un joint, il était environ minuit, minuit et demi.
Vous m'avez arrêté à 4h du matin. Je dis,
je ne suis plus gelé. J'ai dit, moi,
je suis parti justement, j'ai tenu mon bout
tout le long, mais moi, j'attends
qu'ils me parlent du stock. Je suis sûr qu'ils ont le stock.
Moi, je suis sûr, je ne pars pas de là.
Et maintenant, à 7 h du matin, ils me disent,
« Ouais, on va aller te porter à l'hôpital pour ton œil,
puis tu iras chercher ton char
après avoir dormi. »
OK. Fait que là, moi,
je suis parti de là, puis là,
j'étais à mon char, puis là, j'ai checké
le sac que tu as là, puis tout. Mais moi, j'ai comme dit,
ils veulent plus. Ils ne sont pas satisfaits des clients ont fait que là moi j'ai pété mon téléphone en deux j'ai
appelé mon gars je regarde moi je suis hors je me sens fermé un mois chez ma femme puis j'ai
jamais repris de poudre depuis ce temps là puis c'est ça puis c'est ça fait que c'est là que j'ai
arrêté d'en faire mais quand je suis arrivé chez ma femme le matin,
elle dit que je n'étais même pas reconnu.
« Hey, je pèse 210 livres.
Je devais peser 145 livres.
Je te blâme, je suis là cerné.
J'avais l'air d'un cadavre. »
Quand je me suis regardé dans le miroir ce matin-là,
je me suis dit « Ah non, non, non, ça ne peut plus être ça. »
Fait que là, je me suis enfermé un mois.
Puis après ça, je me suis dit « Je vais recommencer à vendre, mais pas de poudre.
Fait que je vendais juste des...
Parce que je me suis dit,
je ne suis plus capable d'en avoir avec moi.
Si j'en ai...
Je vais toffer peut-être une semaine, un mois, un an,
mais tôt ou tard, je vais retomber dedans.
Fait que...
Ça a été...
Quand j'ai recommencé, puis là, c'est là
que je me suis fait pogner pour le trafic.
Je me suis fait pogner.
Il me voulait.
Il était après moi.
La veille, il avait pogné mon frère jumeau dans la rue.
Ils ont débarqué d'un char à quatre.
Quand ils se sont aperçus que c'était pour moi,
ils ont dit que ce n'était pas le bon.
Mais ça, mon frère me l'a dit après.
Puis le lendemain, ils m'ont pété sur un coin de rue
pour une niaiserie.
Puis ils ont fouillé le char,
puis ils ont pogné ce qu'ils avaient à pogner.
Fait que là, ils ont pogné, tu sais,
il y avait des spi, de la côte, de la morphine,
du hache, du pot, tu sais, un peu de tout.
Puis mon téléphone n'arrêtait pas de sonner
dans les mains de la police avec des textos.
Tu sais, je te le dis, ding, ding, ding, ding.
Tu sais, c'était dans le moment rouge de la journée, fait que, t'sais,
il y avait rien,
fait que là, c'est là,
j'ai pogné un 2-1 pour ça,
mais en réalité, j'ai pogné
36 mois,
parce que, moi, c'est ça qui est arrivé,
quand je te disais tantôt, je me suis fait crosser
par la cour, mais pas par la cour,
par mon avocate, moi, j'y ai dit, déjà en partant,
j'ai dit, si je suis pour pogner du peine, on règle ça de suite.
Je vais faire mon sixième, j'ai pas de violence,
j'ai pas de... Mais là, en disant,
non, non, non, ça va bien se passer.
Ça va bien avec la loi d'Upper.
Moi, j'ai fait six mois de très bas
dans ce temps-là qui comptait pour un an.
Puis ils m'ont quand même donné
un deux moyens.
J'ai pogné l'équivalent de 30 mois
c'est ça
cette fois là
c'est le seul temps
là elle était là
avant cette
sentence de prison là, moi puis elle
c'était tel que tel, on se laissait, on reprenait
mais
c'est vraiment cette sentence de prison
là qui m'a fait, après ça,
elle était là tout le long,
elle est venue me voir toutes les semaines qu'elle pouvait,
elle répondait au téléphone.
Là, c'est là que tu vois
que tous tes supposés chums, que tu penses,
qui sont là, mais ils ne sont pas là.
Elle est restée, honnêtement,
j'ai trouvé ça dur.
Une sentence avec une femme dehors,
quand elle ne répond pas, tu tu dors pas de la nuit,
t'es-tu, elle t'engueule, elle raccroche,
t'sais, je te le dis,
pis un mané,
parce que comment ça marchait,
parce que ça coûte quand même cher, pis un mané, il m'avait transféré
à Saint-Jérôme, t'sais. Fait que là,
t'appelles, c'est des affaires de...
t'sais, à Frévy-Ré, c'est
30 quelques cents la minute, comme dans le temps.
Des appels à 30-40 piastres, ça se peut.
Nous autres, on se faisait
rentrer des lignes sur des faux noms.
Dans les fois, ils se faisaient barrer.
Mais là, ils s'avaient fait barrer, puis ils m'ont
transféré à Saint-Jérôme. Fouille-moi pourquoi,
on était deux d'années d'Ion,
je ne recevais pas le courrier.
On n'a pas été en contact
pendant un mois et demi, un mois,
jusqu'à temps qu'elle a réussi à se rejoindre le prêtre pour dire un contact.
Elle dit que j'avais trouvé ça rough.
J'ai tellement trouvé cette sentence-là rough,
et en même temps, je me suis dit que je suis tanné de ça.
C'est en sortant de là que je me suis dit qu'il faut que j'essaye d'autres choses.
On le sait, ce n'est pas mon domaine, ça ne marche pas.
Ça fait 28 ans que ça marche pas, Chris.
Il a peut-être pas ce talent-là, finalement.
Fait que c'est vraiment là que,
quand je suis sorti de là,
j'étais vraiment sur une autre optique.
Puis, tu sais, depuis que je suis ressorti,
j'ai pas vraiment fait de niaiseries.
Tu sais, je suis...
Tu fais quoi aujourd'hui?
Là, je suis acheteur représentant
pour une compagnie d'Ankans.
Dans le fond, je me promène partout dans le Canada.
On achète de l'or, des objets comme des Rolex,
des cartes sportives,
toutes sortes de choses de collection.
Ça va faire une dizaine d'années que je fais ça.
Je reçois ça.
Oui, les grosses publicités.
Oui, j'en reçois ça une à deux fois par année chez nous.
C'est ça.
Fait que, tu sais, c'est vraiment…
Là, depuis que je suis sorti, bien là, c'est ça.
On essaye d'être plus dans le positif.
Puis honnêtement, tu sais, comme je dis à tous mes chums,
à tous les…
Parce que, tu sais, je leur dis,
je fais moins d'argent que quand, tu sais,
je faisais des niaiseries.
Mais Christ, si j'ai plus d'affaires,
on a chacun notre charnier, on a notre maison,
on est capable d'accumuler des affaires.
Avant, c'était un éternel recommencement.
Ma blonde aussi a fait le même parcours que moi là-dessus.
Après, je suis sorti de prison,
elle est allée faire une thérapie et tout.
À cette heure, on est rendus les deux dans nos
affaires. Même d'un fois,
on croise du monde dans le temps.
Félicitations, mademoiselle, en passant.
Oui.
C'est bon.
C'est vrai, j'ai eu une autre accusation
criminelle.
Mais ça date un moment donné.
Parce que non, ce n'est pas vrai.
Depuis que tu es sorti, tu parles depuis 700 ans. Oui, c'est vrai. Parce que un moment donné, qu que non, c'est pas vrai. Depuis que t'es sorti, tu parles depuis 100 ans.
Oui, c'est vrai.
Parce qu'un moment donné, qu'est-ce qui est arrivé?
Encore nos affaires, on se passe des rationnels.
Puis c'est là que je me suis dit que je ne ferais plus jamais rien.
Parce que là, ce que je m'avais fait,
j'avais des petits chumets à qui je vendais de la drogue.
Dans le temps, ils volaient des Bessiques à pédales.
Fait que là, il m'est arrivé que des Bessiques à pédales. Fait que là, il m'arrivait avec des bécics à pédales
de cochonnerie. Là, j'ai dit, ça m'intéresse pas.
Mais j'ai dit, si tu m'en amènes un en carbone,
de course, ça vaut 5-10 000 $.
J'ai dit, ça, moi, de donner de l'argent pour.
Fait qu'il y en a un, il m'en amène un,
il me vend ça pour une bouchée de pain,
genre 300-500 $. Je leur vends 2 000 $
en même journée. Là, je fais tabarnouche.
Fait que là, ça m'a comme allumé
un... Fait que là,
j'avais monté un genre de stratagème
ou ce qu'ils ont. C'est un petit truc de recel.
C'est ça. Jusqu'à temps qu'à un moment donné,
ça passe proche que je me ramasse
en marde pour une histoire de baisse
de capital. Ça m'a assez fait peur.
Je me suis dit, là, j'ai trop à perdre
pour commencer à niaiser pour des
hosties niaiseries de même.
Fait que là, je me suis dit...
Puis en plus, c'est ça, il est arrivé une shot.
J'en ai acheté un.
Puis que là, si...
Tu sais ça, je le mets...
En tout cas, je me fais arrêter avec.
Puis quand ils m'ont arrêté,
le BC que j'ai pas vraiment une merde pour,
parce que ça, j'y étais de bonne foi.
Je lui ai dit, regardez, là, blablabla. Je lui ai sorti une histoire. J'ai été le reporter. Je l'ai pas vraiment une merde pour, parce que j'y étais de bonne foi. Je lui ai dit « Regardez, je vous ai sorti une histoire.
J'ai été le reporter, je l'ai repayé, blablabla. »
Mais j'avais des Tizer dans mon char,
quand ils ont fouillé le char.
Bien, drôle d'hasard.
Dans ce temps-là, mon trip,
je commandais des affaires sur Internet.
Puis d'autres, j'avais commandé une badge de Tizer.
C'est encore parce que moi, j'ai tout le temps fait ça. Même dans le temps
où je vendais de la drogue, moi,
j'aime ça acheter et vendre des affaires, que ce soit
n'importe quoi.
C'est ton métier aujourd'hui.
C'est ça, exactement. J'ai tout le temps fait ça.
C'est pour ça que quand je suis tombé sur le propriétaire
de cette compagnie-là,
il me parlait de ce qu'il recherchait.
Je me disais, « Chris, j'ai tout le temps fait ça. »
Moi, ce job-là m'a aidé parce que
c'est à route, neuf mois
par année. Neuf mois par année,
je suis partout dans le Canada, puis j'ai une journée
de congé par semaine. Ça m'a permis
de m'éloigner de tout ça,
de faire un ménage.
T'as s'occupé pour ne pas penser à faire des conneries.
Maintenant même, parce que là, j'ai trois mois off,
quand je suis occupé, j'ai la tête
à tout sauf à faire des niaiseries.
Je me suis gardé un de mes bons chums,
tu sais, qui a gardé vraiment les deux pieds dedans,
correct, là, tu sais.
Puis quand je vais le voir, là,
je l'ai gardé justement pour ça,
parce que c'est un esti de bon Jack,
on s'entend bien.
Mais deuxièmement, parce que quand je vais le voir
cerner jusqu'à là, blin,
avec ses deux téléphones à courir partout,
ses estis d'histoire,
que là, je suis là, Moi, je dis que ça me
manque pas. Le gars,
il a de la misère à fermer ses
tiroirs tellement qu'il a de l'argent cash,
mais il n'a pas le temps pour en profiter.
Ça va finir qu'il va se faire péter ou qu'il va se faire faire.
Il n'aura pas profité.
Maintenant,
c'est ça que je réalise.
Encore, j'ai un de mes bons
chums parce que, comme tantôt, je te disais que je réalise. Encore, j'ai un de mes bons chums.
Comme tantôt, je te disais que j'avais commencé.
Je me cherchais un hobby à 36 ans.
J'avais une pièce vide dans ma maison.
Je me suis dit qu'un rêve de jeunesse,
j'avais d'avoir un studio de rap.
Je me suis monté une petite affaire.
J'ai commencé à vouloir enregistrer du monde. Puis la raison pourquoi j'ai arrêté,
c'est à cause que ça m'a ramené
avec le type de genre de gens que j'étais avant.
Toutes les histoires de bizarres.
« Ah, lui, c'est fait de peur. »
« C'est dans ta maison. »
J'avais tout tassé ce monde-là.
Puis là, ça venait chez nous.
C'était tout le temps des histoires de même.
Puis là, je me ramassais maillé à des histoires.
« Ah, Jésusai dit, ah non,
man, tu sais, vous me payez
pas assez cher pour ça, là, tu sais,
je fais ça pour le fun, pis là, j'ai
plus de fun, là.
Bon, Dan, on a poussé ça
une heure et quart, pis tout le monde, j'essaie de rapper ça une
heure, t'es un gars pas facile
à ré- oh, Chris, non, fuck off,
à part ton arrêt pipi, je fais pas de montage,
fait que, écoute, super intéressant, mon gars, je pense qu'onêt pipi, je fais pas de montage. Fait que, écoute,
super intéressant, mon gars.
Je pense qu'on aurait pu aller ça pendant deux heures de temps.
Je te remercie beaucoup
pour ton invitation, Cédric.
Man, merci à toi
de m'avoir écrit,
de m'avoir,
de vouloir être venu participer
des parties de Québec,
Montréal,
juste pour venir faire le podcast.
Je l'apprécie énormément.
T'es un gars qui parle...
Mec, tu sois famous.
Je vais pouvoir me vanter
d'avoir fait partie
de tes projets. Mais je vais être dans ta ville la semaine prochaine, fait qu' gars qui parle... Tu sois famous, je vais pouvoir me vanter d'avoir fait partie de tes projets.
Je vais être dans ta ville la semaine prochaine.
Au pire, peut-être on fera quelque chose
de 5, ma femme, pour comédier.
On va être à Québec la fin de semaine.
Écoute, merci. C'était super intéressant.
Bonne route de retour, mon chum.
Merci de ton partage.
Merci. Au Parloir. Thank you.