Au Parloir - Épisode #62 - Alex Auger
Episode Date: October 27, 2024Quand Alex a 11 ans, son père fait un 180 degrés et décide de se tourner vers la criminalité. Malheureusement, il entraîne ses fils avec lui et les encourage dans leurs vies de criminel. Alex, en... plus de vivre du crime, sombre dans la consommation et papa est toujours là pour le sortir du trouble, rien pour l'aider. Aujourd'hui, papa a quitté ce monde et Alex vit avec le deuil de son idole et travaille très fort pour rester la tête hors de l'eau. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Transcript
Discussion (0)
Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
Si t'es un fan du podcast, si tu veux supporter et t'es pas encore un membre Patreon,
www.patreon.com slash Au Parloir.
C'est pas une obligation, mais c'est une belle façon de supporter
et en plus, ça donne accès aux épisodes 6 semaines à l'avance.
Il y a le forfait 5$ US où t'as accès à tous les audios, les vidéos de tous les podcasts qui ont été faits.
T'as l'option à 20$ US par mois qui donne exactement
le même privilège, mais en plus, tu deviens
producteur Patreon avec ton nom
au générique.
Sinon, tu n'es pas abonné à la chaîne
YouTube, abonne-toi, laisse un petit commentaire,
un petit like, partage sur tes réseaux
si tu as apprécié l'épisode. Ça va te
prendre quelques secondes. Pour moi, ça fait toute une différence.
Et il y a mon site Internet,
le www.cedricbergeron.com.
Cédric, c'est C-E-D-R-I-C.
Tu as accès à tout, ce qui est de podcasts, de mes shows d'humour et de la merch au parloir.
Il y a des t-shirts et oui, maintenant, des hoodies.
On s'est associé avec l'atelier QG de Trois-Rivières.
Il y a une boutique en ligne.
Tu commandes, il imprime, il te le ship. Je les ai mis le plus bas
possible
que je pouvais les mettre
pour que la merch se distribue.
C'est ça.
Pour ce qui est du podcast
et des shows d'humour, tout est sur mon site
Internet. Aujourd'hui, j'ai reçu
Alex Auger,
quelqu'un qui m'avait écrit il y a super
longtemps et que j'avais un peu perdu
dans toutes mes notes que j'ai de personnes qui m'écrivent.
Je suis vraiment content de l'avoir recontacté
pour qu'il vienne au podcast.
Alex a grandi avec un père
qui a amené, quand lui avait 11 ans,
son père a décidé de faire le switch vers une vie de criminel.
Son père, c'était un bodybuilder
qui a décidé de commencer dans les plantations.
Après ça, il est devenu collecteur.
Et Alex a décidé de suivre un peu les pas de son père,
un ancien boxeur qui a décidé que le crime, ça avait de l'air intéressant.
Quand tu grandis avec un père qui te supporte là-dedans, qui te back,
parce que son père était rendu avec une solide réputation dans le monde criminel.
Ton père qui te bac
autant au niveau de l'argent qu'au niveau
des connexions, puis tout ça.
Puis Alex est tombé dans la consommation,
dans le trafic,
prison
et tout ça. Son père a...
Et ça s'est suivi avec ses frères aussi.
C'est lui le plus vieux, puis ses deux jeunes
frères aussi ont tombé dans la criminalité et tout ça.
Son père a mis malheureusement fin à ses jours.
Puis c'est pas facile encore pour lui aujourd'hui
de dealer avec ça.
Mais il s'en est sorti finalement autant de la consommation
que de la vie de criminel.
Il entreprend bientôt un retour aux études.
Puis j'ai énormément de respect pour quelqu'un
qui a tout vécu ça.
Puis il y a un gars surtout qui assume pleinement
ce qu'il a traversé puis ce qu'il a vécu.
Mais pas ça, c'est la faute à personne.
Puis ça, j'ai beaucoup de respect pour ça.
Je me répète à chaque épisode,
j'endosse pas nécessairement les gestes,
les idéologies, les termes utilisés par mes invités, mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression. J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur. Bienvenue au Parloir. un casino en ligne. Casino qui existe depuis 6 ans. Un des casinos en ligne les plus
simples et les plus faciles à utiliser.
Paye tes gains
en 24 heures via
Virement Interac. Super simple d'utilisation.
C'est le seul casino en ligne
qui donne des cadeaux à tous les jours
à ses utilisateurs.
Oh my god!
Wow!
Et il y a un lien pour le podcast
Au Parloir. Description YouTube.
Tu vas cliquer direct dessus parce que
si tu t'abonnes via le lien Au Parloir,
à chaque podcast
qui commandite, il y a un tirage de
250 $ parmi les gens
qui vont s'être abonnés via le lien
du Parloir.
C'est malade, là, tu sais.
Et en plus, si tu vas sur le site,
tu t'abonnes, tu mets un montant,
ils t'en donnent directement. Je te dis, ils font des
cadeaux. Il y a une chose super importante,
c'est fait pour s'amuser. Le jeu
doit rester un jeu.
Play Numbers Game. Alex, premièrement, merci d'être là.
Deuxièmement, je vais m'excuser parce que tu fais partie des personnes qui m'ont écrit il y a vraiment longtemps.
Puis j'ai une liste, écoute, un peu victime de mon succès.
J'ai tellement de monde qui m'écrivent.
Puis la semaine passée, j'ai décidé d'aller dans ma liste
pour regarder, au lieu de juste focusser
sur les gens qui m'écrivent dernièrement.
Il y avait trois petites étoiles à côté de ton nom.
Je me suis dit, je vais aller voir nos conversations.
J'ai vu que la dernière fois qu'on s'était écrits,
c'était en février.
Je t'avais dit, on va se faire ça bientôt.
Écoute, on est rendu début septembre.
Merci de ta passion.
Merci d'avoir gardé le minding,
d'être là, de venir
nous partager ça.
Il y a de bonnes chances que le titre
de ton épisode soit
« Une affaire de famille. Suivre
les traces de son père n'est pas toujours une bonne idée. »
Je pense qu'on va
s'aligner pour ça. Tu m'as
donné les grandes lignes de ton histoire
puis on a fait 20 minutes
de char ensemble où ça allait plus loin que les messages qu'on s'était échangés. Puis on a fait un 20 minutes de char ensemble où ça
allait plus loin que les messages qu'on s'était échangés.
Fait que j'en connais un peu plus.
Parce que t'as suivi les traces de ton père
et tes frères aussi.
Puis pas grand monde s'en sont bien sortis.
Bien, oui, parce qu'aujourd'hui
tu t'en sors bien, mais ça n'a pas été
de tout repos et ça n'a pas été de tout facilité.
Tu me disais qu'encore aujourd'hui,
c'est pas facile. Pour toi, qui n'a pas été de toute facilité. Tu me disais qu'encore aujourd'hui, ce n'est pas facile.
Vraiment pas.
Pour toi, qui n'es plus là-dedans,
puis pour certains membres de ta famille
qui, malheureusement, encore aujourd'hui,
il y en a qui sont incarcérés, tout ça.
Il y a des choses qu'on ne rentrera pas
dans certains détails.
C'est toi qui as accepté de venir.
On va se concentrer sur toi.
Puis on va y aller.
On commence.
Je sais que tu es un habitué de regarder le podcast.
Tu sais comment ça commence.
Ton enfance, tu as grandi dans quel coin, primaire, secondaire, jusqu'à aujourd'hui.
OK.
Fait que tu es un gars originaire de?
Laval, Vimont.
Vimont, c'est là.
Vimont, exactement.
C'est là que je suis né, de zéro à six ans, c'est là que j'ai vécu.
Les souvenirs sont assez vagues, par contre, quand j'essaie de me souvenir.
Mais j'ai quelques souvenirs de 0 à 6 ans.
Je sais que j'étais à Vimon.
C'était très...
Je viens d'une famille très ordinaire.
Il n'y a pas eu de...
Je n'ai pas été élevé nécessairement dans la ouate,
mais je viens d'une famille très banale.
À base.
À base.
Avant que mon père décide de faire le switch
qui va arriver dans quelques années.
OK.
Donc, ton 0 à 6, la fratrie, ça ressemble à quoi?
Tu n'es pas tout seul comme enfant?
Non, j'ai deux frères.
Super famille, hyper unie.
Beaucoup grâce à mon père.
Ma mère n'était pas une personne qui...
Ma mère, elle vient d'un milieu
où elle s'est faite laisser par son père
dès la naissance.
Elle vient mère alcoolique, droguée.
Elle est obligée d'élever ses trois frères elle-même.
Donc, elle, le niveau familial,
la valeur familiale est beaucoup moins présente
que celle de mon père,
due au rejet de son propre père
et de sa mère qui n'était juste pas présente
tout au long de sa jeunesse.
Je ne sais pas si c'était un lapsus,
mais tu as parlé de ta mère au passé.
Est-ce que c'est parce qu'elle nous a quittés?
Non, c'est parce que présentement,
ça fait quatre ans que je n'y parle plus.
C'est un peu difficile la relation
que j'ai avec ma mère.
Présentement,
elle a eu un nouveau chum.
Lui, il n'est pas trop
à l'aise avec le milieu
dans lequel...
Vous avez évolué.
Oui.
On va revenir là-dessus.
Jusqu'à quel âge tes parents ont été ensemble?
Jusqu'à tant que j'ai 16 ans.
OK.
De 0 à 16, tu t'es vécu.
Fait que ta mère,
qui était comme semi-présente,
c'était plus une...
Elle était là pour...
Je suis accusé de stéréotype,
mais mettons, ménage, souper,
puis...
Exact.
C'était pas la femme qui allait te border
dans ton lit le soir quand t'allais te coucher.
Plus ou moins, non. Elle était vraiment présente
et c'était beaucoup plus la figure d'autorité
que mon père.
À savoir pourquoi,
peut-être à cause du milieu qu'elle vient, mais oui,
le niveau affection, le niveau amour.
Mon père a été beaucoup plus présent
à ce niveau-là, je vais vous parler pour moi,
parce que ça a été différent pour mon frère qui est plus jeune. L père a été beaucoup plus présent à ce niveau-là, je vais vous parler pour moi, parce que ça a été différent pour mon frère qui est plus jeune.
Lui a été beaucoup plus proche de ma mère.
T'étais dans le milieu?
T'es le plus vieux.
On a trois ans. Dans le fond, ma mère,
nous avons eu les trois en trois ans.
Moi, j'ai 35, l'autre,
il a 34, puis l'autre, il a 33.
Ça n'a pas chômé.
Ça devait brosser dans ce maison-là.
Oui, mais on était quand même des enfants,
je te le dis, c'est ça, c'est le jour au planute avec mon histoire,
parce qu'on était des enfants qui étaient super bien élevés,
pas dérangeants,
pas problématiques jusqu'au secondaire,
je te le dirais. Ton père faisait
quoi? Parce que tu as parlé de switch,
on va en revenir, parce que, tu sais,
on peut le dire rapidement, c'est que ton père
s'est mis à baigner dans le crime, puis vous a un peu, bien un peu, parce que, je veux dire, on peut le dire rapidement, c'est que ton père s'est mis à baigner dans le crime
puis vous a un peu, bien un peu,
vous a impliqué quand même dans
ces trucs, ce qui a fait que
vous avez tous passé par quelque chose qui a pas été
nécessairement cool dans votre vie,
mais avant, il a fait
ce switch-lut avec quel âge à peu près?
11 ans.
OK. Fait que tu sais, c'est ça que je t'ai dit.
Fin du primaire, début du secondaire.
Exactement.
Avant ça, c'était qui, ton père?
Mon père était très peu présent.
Ma mère était à la maison,
mais mon père était tout le temps parti travailler.
Tu sais, ça a été un vitrier.
Ça a été un électricien.
Tu sais, un monsieur très banal
qui a fait du transport en camion.
Tu sais, c'est des jobs normaux.
Il n'y a pas eu d'extravagance.
Tout ça, je te dis,
je viens vraiment d'un milieu très modeste. Les 11 premières années de ta vie. Oui, c'est des jobs normaux. Il n'y a pas eu d'extravagance. Ça, je te dis, je viens vraiment d'un milieu très modeste.
Les 11 premières années de ta vie.
Oui, c'est ça.
Après, c'est…
Il s'est passé quoi, justement, quand toi, tu as eu 11 ans?
Quand j'ai eu 11 ans, dans le fond, on habitait…
Parce que de 0 à 6, j'étais à Laval.
Oui.
Après ça, mon père, il a acheté une maison à Saint-Jérôme,
dans le coin de Bellefeuille.
OK, oui.
Dans ce temps-là, c'était un beau petit coin.
Ça fait que, tu sais, on a été, le début, ma mère a apparti une garderie.
À ce moment-là, mon père
travaillait encore.
Là, il s'est mis proche avec les voisins.
Il a rencontré,
je ne peux pas nommer son nom, mais une personne
qui l'a
vraiment dirigée.
Oui, parce que mon père, c'est un culturiste.
C'est vraiment quelqu'un qui s'entraînait
beaucoup. Ça a joué quand même un gros rôle dans sa vie,
le fait qu'il soit culturiste,
que ce soit une bonne pièce d'homme.
À ce moment-là, son ami a dit,
Ben, ça te tenterait-tu de faire un poussé du pot?
Parce qu'on avait un beau cabanon.
À ce moment-là, ça a commencé
juste avec une plantation de cannabis dans le cabanon.
Après, ça a eu des...
Il y a une chose que je vais
mentionner pour connaître plusieurs
personnes qui sont dans le milieu du bodybuilding,
ça coûte très cher.
Quand tu veux être gros,
tu veux être massif, ton mode de vie, autant en bouffe.
Je ne connais pas la vie de ton père, mais je me dis
si tu dis que c'était un gros bodybuilding, il y a probablement
des substances qui venaient avec.
Les stéroïdes, ça coûte extrêmement cher.
Et la bouffe, c'est ça.
Et c'est une mentalité, quand tu as ça
dans ta tête, sortir ça de ta vie, sortir ça de ta tête,
c'est très compliqué, mais ça coûte très cher.
Ça devient une bonne partie de ta vie.
Si ce n'est pas même ta vie.
C'est sa vie.
C'est pour ça que la peau du gain, souvent, peut être
alléchante pour des bodybuilders.
Vraiment. Tu sais, ma mère,
il faisait des plats à porc. Oui, il était à fond là-dedans, puis mère, il faisait des plats à part. C'était vraiment...
Oui, il était à fond là-dedans et il s'entraînait.
C'était son but de devenir culturiste. Mais mon père
n'avait pas la génétique
pour ça à la base. C'est quelqu'un
qui est ma grandeur. On n'est pas nécessairement
grand. Je suis 5,8 dans la vie. Mon père
était 5,8, mais il pèsait
230-240 quand
il était à son pique. C'est
quelqu'un qui a tout le temps
eu de la misère à découper, mais qui avait une force
brute incroyable.
Ça l'a beaucoup aidé dans le
milieu qu'il a choisi par après.
Ça a commencé par une petite plantation dans le cabanon.
Une petite plantation dans le cabanon. Après ça,
ça a
vraiment pogné. Il a continué à faire
ça, mais il faut que je vous dise une chose.
Mon père, dès son jeune âge, était un
kleptomane. Kleptomane? Il a continué à faire ça, mais il faut que je vous dise une chose. Mon père, dès son jeune âge, était un cliptoman.
Cliptoman?
Cliptoman.
Cliptoman, c'est une émission à musique.
J'ai tout le temps de la misère avec lui.
C'était une très bonne émission, by the way,
mais je trouvais ça juste un peu weird.
C'était vraiment quelqu'un qui...
Un cliptoman, donc quelqu'un qui n'est pas capable de s'empêcher de voler.
Oui, il a tout le temps eu une idée en arrière de la tête.
Tu vas voir que dans le parcours de ma vie,
ça l'a nuit énormément parce qu'il a fait des choses
que quelqu'un qui n'aurait pas eu ce besoin-là
n'aurait pas nécessairement fait.
On va y venir.
C'est un podcast.
Il n'y a pas de presse.
Je m'intéresse à ton histoire.
Ton père fait beaucoup partie de ton histoire.
Énormément pour moi.
En suivant ton histoire, on va suivre celle de ton père.
C'est ça. Il faut que je le dise, mon père, c'était mon meilleur ami.
C'était mon plus fier
partisan parce que j'ai été boxeur
aussi à partir de l'âge
de 11 ans jusqu'à mes 17 ans.
Pour mon père, pour lui,
c'était sa fierté. Jamais il n'aurait pensé
que j'aurais fini dans un milieu comme ça.
Mais malgré ce qui est arrivé,
c'est tellement incroyable
que j'essaie d'y goûter. Ce n'est pasgré qu'est-ce qui est arrivé, c'est tellement incroyable que
j'essaie d'y goûter.
C'est pas ce qu'il voulait pour ses enfants,
mais en même temps, il vous a un peu
utilisé dans sa business. On va y revenir
parce qu'on a parlé.
Moi, il a vraiment essayé de me tenir
à l'écart longtemps de ça.
C'est venu de moi,
le fait de vouloir baigner,
parce que mon père, c'était mon idole.
Je voulais être t tank comme lui.
Quand tu dis que ça a continué et que ça a grossi parce qu'à un moment donné, le cabanon est limité.
Non, il était pas assez le cabanon.
C'est ça.
Mon père, à partir de ce moment-là, quand il a vu que c'était pas assez pour lui,
il a décidé de commencer à faire des vols.
Des vols de marchandises de cannabis dans des maisons.
Assez...
Des choses que jamais un être humain normal
ne peut pas avoir conscience
que quelqu'un de normal pourrait faire ça.
Louer des habits de soie,
aller rentrer dans des maisons de pouces,
les faire, amener mon frère Marc avec lui
quand il avait 16 ans.
Parce que mon frère, il n'avait pas de fil,
pas de peur, pas de crainte. Il était « built » ans parce que mon frère, il n'avait pas de fil, pas de peur, pas de crainte.
Il était « built » pour ça, mon frère.
Celui qui est présentement
incarcéré. On va en parler
plus tard.
Fait que...
Fait qu'il se potait
les maisons de pouce
puis il se faisait passer pour une police
puis il défonçait.
Oui, habituat et les cubes,
ça a pris beaucoup de place dans sa vie,
mais il s'est fait remarquer grâce à ça.
Parce qu'il a volé une personne qui n'était
pas très aimée dans le milieu,
puis ça a ouvert des portes à mon père.
Mais pas pour les bonnes raisons
tant qu'à moi, parce que ça l'a amené
d'un côté violent de sa vie, beaucoup.
Puis moi, j'ai été victime de ça
parce que j'étais vraiment proche de mon père
puis je voyais des choses que je me disais,
ça n'a pas de sens, là.
J'avais 14 ans, je regardais sa table de chevet,
tout ce que je voyais, j'ouvrais le tiroir,
c'était une cagoule, des gants puis un fusil.
OK.
Fait que moi, je me suis posé longtemps la question,
mon père ne voulait pas m'en parler de ça, là.
Est-ce qu'il voulait me tenir à l'écart de tout ça?
Il n'y avait plus
ce qu'on appelle un day job pendant ce temps-là.
C'était fini. C'était fini.
Vitrier, puis voilà.
Il ne vivait que du crime.
Oui, parce que dans le fond, j'étais 10 ans ou 6, on était à Laval.
On est déménagé à Saint-Jérôme. Ma mère a
reparti une garderie. Fait que, tu sais, jusqu'à
le temps que j'ai eu 10 ans,
là, ça avait bien grossi la garderie.
Mais mon père était encore dans le milieu.
Il ne se sentait plus en sécurité dans la maison qu'on avait à Bellefeuille
où on avait grandi.
Il a acheté une maison à Saint-Jérôme dans un quartier de Médecins.
Dans le temps, c'était vraiment prestigieux,
mais ce n'est pas des grosses maisons.
Mais il les met à son goût, vite par balle.
Des aimants d'importes, en haut et en bas,
c'est 1500 livres de pression pour réussir à ouvrir la porte.
Je veux dire, tu ne peux pas défoncer chez nous.
Le gars qui est venu nous installer,
il est vite à Saint-Jérôme.
Il a fait le test avec un batte de baseball.
Il a frappé dedans pendant 10 minutes
et il n'avait même pas une fissure.
Juste pour te donner une idée, c'était vraiment...
Quand tu t'en prends, je veux dire, en général,
souvent les maisons de pouce,
ça peut être relié au crime organisé.
Si tu t'en prends au crime organisé,
il faut que tu t'attendes à des répercussions.
Oui, puis on en a eu assez jeunes.
Je veux te parler de ça,
j'avais
13-14 ans, je pense.
Mon frère Marc,
ça ne me dérange pas de nommer son nom, ça ne le dérangera pas du tout.
Il va être content de ça.
C'est moins de bip à pour moi.
Oui, c'est ça, exact.
Quand tu le dis une fois, j'ai comme, ok, mais si tu me dis que tu es à l'aise,
je pense que tu es à l'aise avec ça.
Il n'y a pas de problème.
Lui a été plus porté à être comme mon père
sur le niveau criminel.
Il avait déjà la switch de moins que moi.
Je n'avais pas.
Mon frère, il prenait du talent.
Il était un petit peu un enfant à problème
plus que moi.
Moi, j'étais plus strict dans la vie.
On est allé voir dans le garage.
Mon frère a dit qu'il y avait trois congélateurs.
Des congélateurs carrés.
Des congélateurs qu'on met dans le sol, remplis de potes.
Il devait y avoir 700 livres de potes dans le garage.
J'avais 14 ans.
Mon frère m'a dit ça.
Moi, je n'ai pas commencé à consommer avant 17 ans.
La drogue, pour moi, c'était inconnu.
J'étais un boxeur.
De 11 à 17, j'ai fait de la boxe.
Mon père a vraiment essayé de me tenir à l'écart de tout ça.
Fait que, tu sais, quand j'ai vu ça,
j'ai fait, ouais. Je commençais
à être plus vieux, puis je commençais à trouver ça
cool. De voir
ça, puis tout l'argent qu'il y avait, puis tu sais,
c'était des montants astronomiques, là.
Le coffre à fort était plein, là. Puis il gênait pas
de nous le faire vivre
puis de nous montrer tout ça, là. C'était...
Il en était fier. Fier, tu dis.
Parce que pour lui,
de faire ça,
il sortait sa famille,
pas de la misère,
mais il était capable
de nous gâter
puis de nous montrer.
Lui, sa façon de nous montrer
qu'il nous aimait,
c'était de nous acheter
dans quelque sorte,
nous payer des trucs.
Ça, c'est une chose de gâter.
Je comprends.
Je suis comme ça,
moi, avec mes filles.
J'étais allé au Costco hier.
Je ne sais pas combien. Je n'ai pas acheté grand-bouffe.
C'était plus des guigus pour eux autres que je suis allé acheter.
Mais ce que je veux dire,
c'est une chose de vouloir gâter tes enfants,
mais c'est une chose de leur montrer
700 livres de weed et un coffre-fort rempli de liquide.
Attends, je vais te dire la chose.
700 livres de potes, mon frère avait
cassé les cannes avec des...
Ce n'était pas voulu. Mon frère Marc
était juste curieux. Tu comprends?
Sa curiosité, il a vraiment...
Un peu nuit.
Déjà, juste garder ça chez vous, c'est pas
une bonne idée, mais...
Oui, on était en protection avec les armeurs
d'un porte, les vitres pare-balles, mais n'empêche
qu'une porte de garage va se défoncer.
Puis un mandat...
C'est ça.
T'as pas besoin de défoncer une porte quand tu as un mandat.
Tu vas voir, mon père n'a jamais fait de prison.
Vas-y.
Il a été criminel pendant quasiment 15 ans,
avant qu'il meure.
Ça n'a été aucune...
Pas d'enquête.
Il n'y a pas eu de...
Moi, je n'ai pas eu vent de ça.
Il n'a jamais fait de temps à mon père. Il était vraiment chanceux. Pas d'enquête. Moi, je n'ai pas eu vent de ça. Il n'a jamais fait de vêtements, mon père.
Il était vraiment chanceux.
Pas d'enquête, on ne le sait pas.
On ne le sait pas, mais ça n'a jamais abouti.
Souvent, tu apprends que tu as une enquête,
tu l'apprends pas mal trop tard
quand tu sais qu'il y a une enquête.
Non, c'est ça exact.
Il n'y a pas eu de signaux, pas rien.
Il n'y a pas eu d'arrestation, mon père.
Mais était-tu
un criminel
solo ou il était affilié?
Il était affilié.
Tu vas voir, avec les années, on a rencontré
beaucoup de gens qui...
Je te laisse.
Je voulais juste faire une parenthèse.
Mon père, quand il a commencé dans le milieu,
il s'est dit que j'aimerais que mes gars savent se défendre.
Il nous a extraits à la boxe.
Les trois. Je suis le seul à avoir percé là-dedans et à avoir il s'est dit j'aimerais ça que mes gars savent se défendre fait qu'il nous a extrait à la boxe les trois
je suis le seul à avoir percé là-dedans
pour avoir décidé de rester là
parce que j'aimais le mode de vie qui venait avec
de la boxe, je trouvais que c'était une belle discipline
j'étais fier de moi
aller faire des combats
je suis pas quelqu'un qui avait la rage
en lui, vu le milieu que je venais
que j'avais une belle enfance
j'ai pas vécu de maltraitance, pas d'agression ou quoi que ce soit,
j'avais pas la rage.
Les boxeurs, c'est des gens qui en ont
plus se rusher dans la vie ou qui viennent d'un milieu
rough, ils ont de la rage.
C'est ça, ils ont la rage
dans les dents. Moi, j'avais pas ça, mais j'aimais le sport.
C'est un très beau sport.
C'est un sport que j'ai pratiqué aussi.
C'est ça, ça fait du bien au moral.
Ça défoule.
C'est une chose que je ne regrette pas.
C'est une bonne discipline quand tu es boxeur.
Ça te prend une bonne discipline.
Il faut que tu sois focus.
Il y a un coup de poing sur la gueule, il faut que tu l'évites.
On peut le dire,
le gant,
l'impact est la même.
Le gant, tout ce qu'il fait,
c'est qu'il va t'éviter de te blesser la main
ou de t'ouvrir. Exactement. L'impact est la même. Le gain, tout ce qu'il fait, c'est qu'il va t'éviter de te blesser la main ou de t'ouvrir
le sable. Exactement. L'impact
est la même. C'est pas un padding.
Non, non, non. Je confirme.
J'ai déjà été nocké dans un combat de boxe.
Pas mal là où j'aurais été faire de la boxe, je te dirais.
Me faire un nocké dans la rue, c'est une affaire.
Me faire un nocké parce que je suis en train de faire un sport
et je suis moins trippé à ce moment-là.
Non, non. C'est un sport pour les hommes
et regarde, c'est pas... Il y a de très bonnes femmes boxeurs. Excusez-moi le terme. C'était pas pour dire que c'est pas trippé à ce moment-là. Non, non. C'est un sport pour les hommes. Puis regarde, c'est pas...
Ah, il y a de très bonnes femmes boxeurs.
Oui, non. Excusez-moi le terme.
C'était pas pour dire que c'est pas juste pour les hommes.
Mais je veux dire, il faut que tu sois capable d'en prendre.
Oui, il faut que tu sois capable d'en prendre.
C'est la rage un peu.
Prends des couilles, pauvre.
C'est ça.
Faut que t'ailles l'emmener à un combattant.
Oui, oui. Exact.
C'est pas n'importe qui.
Non, non, non.
Tu peux te faire un bel entraînement de boxe sans boxer.
Oui, oui.
Puisqu'il est un très, très bon entraînement.
L'entraînement va être écoeurant.
Fait que toi, t' est resté là-dedans.
Pendant cinq ans, mon père avait la possibilité
à cause du travail
qu'il faisait, en guillemets, de me suivre
partout.
Val-d'Or, Santerre,
Saint-Hyacinthe, on a tous fait les galas,
les gants d'argent, les gants dorés. Mon père était tout le temps là avec mon grand-père.
Pour ça, je te disais
tantôt, mon plus grand fan, c'était mon père
parce qu'il espérait
qu'un de ses gars réussisse
ou ce que lui n'avait pas réussi.
Rester dans la légalité
et essayer de percer,
d'avoir un nom sans
tremper.
Mon père, c'était un nobody
avant de tomber dans le crime. C'était un monsieur
et madame tout le monde.
Bien aimé de ses voisins,
tranquille, ne dérange pas personne.
Ça a été ça tout au long de sa carrière
de criminel aussi. Ça n'a pas été quelqu'un
qui a attiré beaucoup l'attention
parce que la branche
qu'il avait choisie, c'était la collecte.
Quand tu fais de la collecte pour
la mafia ou les
Hells ou name it, tu n'as pas le choix
d'être undercover un peu, d'être discret.
Si tu te fais remarquer, ça marchera pas.
Fait que c'est vraiment ça qui...
Fait qu'il a passé des plantations
à la collecte.
À cause au culturisme qu'il a fait,
la confiance qu'il a pris.
C'est quelqu'un qui était vraiment...
Il avait la mèche courte, mon père, quand même.
Il était super doux,
mais il venait pas le chercher
Je me suis fait brasser
Pour avoir pris des stéroïdes dans ma vie
Ça aide pas vraiment
Je suis quelqu'un qui a la mèche courte dans la vie
Là-dessus man
Il n'a pas de mèche
T'en as même pas de mèche
T'es pas court, t'es coupé à rabat
T'approches ton lighter, ça explose Il en prenait lui parce qu'il était vraiment pas. Non, non, non. Elle n'est pas courte. Elle est coupée à rabords. C'est ça. Tu approches ton lighter
et ça explose.
Il en prenait, lui,
parce qu'il n'était vraiment
pas génétiquement fait pour ça.
Le fait de le prendre
des stériles,
lui, il voulait coter.
À 5 et 8,
un bodybuilder
qui pèse 230 livres,
ça ne se fait pas.
C'est ça.
C'est un gros bodybuilder
dans le sens
gros bodybuilder,
mais si c'est quelqu'un
qui s'entraîne
autant que tu le disais,
il n'acceptait pas
d'être gros. Non, non, non. Il y en a eu à perdre si c'est quelqu'un qui s'entraîne autant que tu le disais, il n'acceptait pas d'être gros.
Non, non, non. Il en a eu à perdre.
Mon père, c'était quelqu'un
avec ses abdos.
Il avait les abdos ressortis. Pour lui, ça a été excessivement
difficile. C'est pour ça que, d'après moi, le stock l'a
excessivement aidé. Parce que quand on allait
dans le sud, les photos
qu'on prenait, tu voyais le CIPAC,
tu voyais que c'était ce monsieur-là.
Il voulait ça.
Il voulait ça.
Puis il avait besoin de ça.
Parce que dans ce qu'il a décidé de faire comme vie,
si tu n'as pas une confiance ou une force quelconque,
tu ne peux pas être collecteur.
Mais il faut que tu aimes te faire voir,
il faut que tu aimes te faire regarder.
Oui, ça, oui.
Tu ne viens pas gros de même.
Tu n'aimes pas, tu veux passer le low-key,
puis le low-profile.
Non, il se faisait appeler Taz, mon père, dans le milieu.
Ça, c'était son nom de criminel.
C'était vraiment un peu la réplique de Taz.
Oui, il aimait avoir les regards sur lui,
mais pas attirer l'attention au point de...
Dans le sud, il l'appelait Rambo.
Mon père s'avait fait faire un gros tattoo dans le dos.
Il était beurré.
Quand il est tombé dans le milieu,
je pense qu'il s'est mis 35 000 sous le corps en tattoo.
Tu le sais, t'en as, ça va vite.
Fait que, ouais.
C'est comme un rêve.
T'as-tu eu des bonnes conversations
avec ton père? Écoeurant.
Fait que, t'sais, c'était-tu un...
Genre, il y a toujours... C'était un rêve de petit cul
qu'il avait, puis à un moment donné, il a fait,
« Hey, moi le faire, puis tant qu'à le faire, moi le faire. »
Moi le faire pour vrai, oui. Puis il a tout le temps essayé
de nous tenir en sécurité dans tout ça, puis malgré tout,
bien, il a amené mes frères là-dedans.
Nous autres, on a vu ça aussi aller.
C'est ça, ça fait une couple de fois que tu me parles de ça.
Je suis curieux qu'on aille un peu.
À partir de quel moment il a passé de la plantation,
de se faire passer pour le sweat pour défoncer des maisons.
C'est à partir de ce moment-là que tu dis qu'il s'est fait remarquer
parce qu'il a volé quelqu'un
qui n'était pas aimé.
C'est là que son nom a été fait.
Il s'est fait offrir de la job.
Il y a encore des gens
qui étaient dans son entourage qui sont encore
dans le milieu, qui s'en sortent super bien.
Ton voteur, les noms.
Ça, c'est définitif.
Oui, oui.
Je veux dire, tu parlais avec Asip
au quotidien, ça ressemblait à quoi?
Est-ce qu'il ne faisait que de l'intimidation physique
vu sa carœuvre, vu ce qu'il imposait
ou il a fallu qu'il...
Non, il a fallu qu'il bûche
et qu'il fasse mal aux gens.
Même lui qui se fasse mal beaucoup.
Mon père, il arrivait chez moi,
il avait l'œil tout boursouflé et il me disait que ça l'avait fait piquer
par une abeille.
Oui, OK, papa.
À ce moment-là, j'avais peut-être 14-15 ans.
Quand tu t'es piqué à toi deux semaines
par une abeille.
Non, non, regarde.
À un moment donné, moi, j'avais un avantage
par l'anglais. Dès mon jeune âge, c'est quelque chose qui m'intéressait.
Je comprenais l'anglais.
Moi, mon père venait tout le temps me porter
au gym de boxe à Mascouche.
J'entendais ses conversations au téléphone.
Moi, c'est à partir
de là que j'ai réalisé que mon père,
ce n'était plus le papa que j'avais connu.
Il y avait vraiment... Quand ton père,
il chie vous, dans le temps, tu avais
les pins,
les petits Blackberry pins qui bloquaient
les signals. Il n'y en avait pas
sur le comptoir et il y avait son cellulaire.
Tu sais, je le savais qu'il y avait de quoi
qui ne marchait pas.
Moi, je trouvais ça cool.
Mais quand tu n'as pas évolué dans le milieu,
tu comprends. Les signes sont là,
mais c'est long avant de les comprendre parce que tu ne sais pas
c'est quoi ce milieu-là parce que tu n'as pas grandi
là-dedans en base.
Lui, il a décidé de changer de vie.
C'est venu jour au lendemain.
C'est à peu près vers 16 ans que j'ai vraiment commencé,
vers la fin de ma carrière de boxe amateur,
parce que mon coach m'a dit,
« Alec, je veux pas que t'aies au qualif
pour les championnats du monde, t'es pas prêt. »
Je t'ai insulté.
Ça faisait un an que je m'entraînais pour ça.
Mon père m'avait payé un coach privé.
Je vais lui partager le podcast.
Je suis pas mal sûr qu'il va le regarder, Mario.
Il va rire tout seul.
Salut, Mario.
Ça a été mon entraîneur.
Ça a été quasiment mon deuxième père.
Il était présent dans ma vie excessivement.
Durant ces moments-là,
quand Mario ne pouvait pas m'amener à ma secouche,
mon père faisait le voyagement avec moi.
C'est là que je commençais à entendre des conversations.
Quand tu disais à ton coach que tu as refusé
parce qu'il disait que tu n'étais pas prêt,
c'est-tu ça qui t'a fait décrocher?
Oui, j'ai lâché la boxe à ce moment-là
parce qu'à ce moment-là, j'étais rendu
en secondaire 4, 4-5.
Moi, j'ai bien de la misère avec les dates
et les années.
À ce moment-là, quand mon coach a dit
« Non, Alex, tu n'es pas prêt pour les qualifs
du championnat du monde », j'ai fait « Ok, c'est beau,
je prends un break ».
Je me donnais, c'était cinq jours par semaine. La fin de semaine
d'Ingala,
j'avais mon adolescence. Moi, je ne buvais pas.
J'étais contre le café. J'étais contre la liqueur.
J'étais vraiment discipliné à fond.
Quand ça s'est arrivé,
j'ai eu une claque dans la face. Moi, je voulais
m'essayer pareil. Même si tu me dis que je
ne l'ai pas ou que je ne suis pas prêt,
pourquoi ne pas essayer? Un an,
je m'entraîne pour ça. À ce moment-là,
j'ai changé d'école en plus. Moi, j'ai fait
comme tout mon secondaire
en même place. Enfin, quand j'ai lâché
la boxe, c'est en secondaire 4, ça me revient.
Je suis comme,
il y a une switch qui s'est passée dans ma tête.
J'ai rencontré des nouveaux gens à la nouvelle
école que j'ai été. Puis là, eux autres m'ont fait fumer
mon premier joint.
C'est là que mon père a accepté le fait que j'aille décider là, eux autres m'ont fait fumer mon premier joint. Puis c'est là que mon père a accepté
le fait que j'aille décider
de dire non à la boxe. Puis là, il a
dit, OK, bon, tu veux fumer du pot, fume
du pot. Même quand ça fume
à cigarette, pour un boxeur, c'est
fou le switch qui s'est fait dans
ma tête. Parce que j'ai tellement été discipliné
pendant un excellent nombre de temps.
Je voyais mon père que ça allait bien, il allait chopper,
il allait dans la colle, il vit par balle, puis tout ce que là. Mais moi, mon père que ça allait bien, les choppers, les harlais dans la colle,
les viteparpales.
Moi, je veux ça.
Moi, je veux vivre cette vie-là.
Juste te poser une question.
Le boxeur que tu étais,
est-ce que tu étais un gars
qui était batailleur en dehors du ring?
Avant, mettons,
avant de lâcher la boxe,
ça t'arrivait-tu de...
Je veux dire,
étais-tu dans ton tempérament de dire,
« Hey, je suis capable de me défendre. »
Fait que tu sais, on boulie un peu,
parce que tu vas faire quoi,
manger un boxeur,
on va te défoncer.
Oui, oui, oui.
Mais je défendais plus ferme.
Moi, à l'école,
jamais j'allais atteindre
ceux qui se faisaient écoeurer.
J'aimais ça et défendre.
Fait que la boxe m'a vraiment amené
cette confiance-là.
Mais je n'avais pas ça en moi.
J'aime pas me battre.
J'aime pas ça.
T'aimais le sport.
Ouais.
Battre sur le ring parce que la personne est down,
elle est là, t'as vite, c'est un sport, c'est une danse.
Exactement.
Un format de boxe, là, c'est une danse.
Il y a plein de gens qui vont dire que c'est violent,
c'est...
Non, non, non.
Écoute, c'est un art, la boxe, c'est...
Technique, là.
C'est deux guerriers, deux gladiateurs
qui s'affrontent avec énormément de respect.
Exactement.
On envoie des affaires en UFC,
ça s'envoie les chips,
mais après le combat,
c'est arrivé quelques fois,
parce qu'il y en a qui ont poussé bien gros
en conférence de paix.
En général, il y a des hogs.
Il n'y a jamais un boxeur
qui va noquer quelqu'un
et qui va tomber
s'il ne s'enlève pas tout de suite.
Tu vois, c'est pas loin,
il va être à genoux à côté
et qu'il dit « Lève-toi, je veux que tu te lèves. »
Ton but, ce n'est pas de faire mal à quelqu'un.
Ton but, c'est de pratiquer ton sport
et de gagner.
C'est le fun de gagner par KO,
mais ce n'est pas le fun en même temps.
C'est ça.
Tout à fait.
Parce que oui, à Chris, un KO, c'est nice,
mais en même temps, tu fais « Hey, c'est une commotion que j'ai dit de vivre, je peux l'hypothéquer
pour l'avoir vécu moi-même, moi dis-toi
sur mes 32 combats, j'ai perdu mes 5 premiers
par knock-out
à quel point te dire que j'étais
pas built pour ça, absolument pas
t'avais pas de mâchoire d'acier
non, non, j'étais trop
j'étais un petit enfant super
joyeux, quand même assez terre-à-terre
qui était pas, j'étais pas agressif j'avais pas ça en dedans de moi mais j'ai décidé quand enfant super joyeux, quand même assez terre-à-terre, qui était pas
agressif, j'avais pas ça
dans le mouille, mais j'ai décidé quand même d'y aller
à ce moment-là, j'ai arrêté
un an, puis j'ai dit, je fais plus de combats
même que je retourne, je vais être pète
je voulais me battre, je voulais prouver à mon père
que j'étais capable, mais quand tu es trop pressé dans la vie
prends un pas de recul
fais ce que t'as à faire, puis après ça
tu vas faire tes preuves
pis à partir du moment
où t'as arrêté de boxer
où est-ce que t'as commencé
à fumer à la clope
pis à fumer
ton père qui fait
ah c'est cool
c'est ça
là t'as commencé
à engranger dans le milieu
en disant
oh mon père vit
ça a l'air cool
oui
parce que moi
il n'y a pas eu de demi-mesure
quand je suis tombé là-dedans
je te dirais
je venais d'avoir mon permis
fait que j'avais comme
16 ans et demi
17 ans
c'est dans ces années-là
ben ça m'a pas pris un an que je m'avais battu une run je venais d'avoir mon permis. J'avais comme 16 ans et demi, 17 ans. Dans ces années-là,
ça ne m'a pas pris un an que je m'avais battu une run. Je passais trois livres de hache
à coup de grammes, puis trois et demi.
Ça arrive non au complet.
Pour moi,
j'ai vu mon père aller,
mais je n'étais pas encore au courant. J'ai eu la twist
pour ça, mais j'aurais dû m'en tenir
à ça. – Ce n'était pas relié avec ton père.
– Non, pas à ce moment-là. – Oui, oui. J'invitais'en tenir à ça. Ce n'était pas relié avec ton père. Non, pas à ce moment-là.
Mon père, j'invitais mes amis à la maison.
Ils voyaient un peu le mode de vie qu'on avait.
Mon père, c'était le plus cool, la gang.
Tu n'as pas un parent qui était plus hot que mon père à ce niveau-là.
Justement parce que la confiance qu'il avait,
l'argent qui rentrait sale,
pour lui, il donnait une confiance incroyable.
Il était fier de...
Quand ton père, c'était un bodybuilder
full tattoo avec les boteaux.
C'est ça.
Il trippait bien raide.
Il venait tout le temps chez nous, à la piscine.
On avait du fun.
Mon père, c'était un père qui très aimait.
Il était super gentil avec les autres.
En même temps, oui, il était imposant,
mais c'était un gros nounours au cœur.
On n'a jamais...
Avec le monde qui aimait.
C'est ça, avec le monde qui aimait.
J'ai dit souvent ça ici,
quand je parle des criminels de carrière,
c'est souvent des protecteurs, des pères de famille,
aimants, protecteurs, tout ça.
Quand c'est business, c'est business.
Mais s'il n'y a rien contre toi,
c'est du monde qui va être des protecteurs,
des pourvoyeurs à côté.
C'est fou.
Mon père, dans ce temps-là, quand il faisait beaucoup d'argent,
il a aidé sa mère, son père.
Il s'est fait manger à la laine sur le dos.
C'est plate à dire, mais mon père, il y a beaucoup de gens qui ont profité de lui.
À cause qu'il avait un grand cœur et qu'il faisait beaucoup d'argent
et qu'il se disait qu'il était dans le crime
parce que mon père ne s'en cachait pas avec sa famille nécessairement.
Son père le savait, ses soeurs le savaient,
mes cousins le savent.
C'est tout du monde présentement
que je ne vois plus bien depuis le décès de mon père.
C'est tous des gens qui étaient au courant
de ce qu'ils faisaient,
mais ils fermaient les oeillères.
Tant que ça ne nous affecte pas, nous autres,
on n'a pas de problème avec ça,
puis ils gâtent la famille.
Tout le monde était content.
C'est ça.
À ce moment-là, à 16 ans,
mes frères étaient déjà impliqués.
Mon frère Marc, qui est dans le milieu,
celui que je vais parler,
lui était déjà impliqué avec mon père.
Job de bras, puis tout ça.
Oui, oui. Ça, ça l'a suivi toute sa vie.
Fait que les gens, lui, il avait genre 15 ans, il faisait déjà
des jobs de bras avec ton père. Oui, oui, oui.
T'étais en face depuis ça 15 ans. Oui, oui.
Puis, tu sais, mon frère, je vais te conter une histoire.
T'as l'air qu'il est arrivé à BST dans le temps, à Sainte-Thérèse.
Je sais pas si tu connais la place. Je connais très bien.
Ça n'a pas survi.
Ça se peut que je lui vois un bureau là-bas.
C'est là que j'en aurais dû passer.
Il s'est passé à une histoire plus tard dans ma vie avec mon frère là-bas.
Mon arbre par exemple.
Ton frère, il était 14-15.
C'était déjà dedans, lui.
Ton père, il n'a pas de problème.
Non, parce que mon frère n'était pas bon à l'école.
Mon frère Marc, ce n'était pas un studieux.
Ce n'était pas quelqu'un qui avait l'école.
Toi, il voyait quelque chose en toi.
C'est pour ça qu'il ne voulait pas...
Il avait un espoir de plus.
Oui, parce qu'à l'école, j'étais bon.
J'étais discipliné.
Je n'avais pas les meilleures notes,
mais j'avais les notes.
Tu passais et tu n'avais jamais de troubles avec moi.
L'école n'appelait pas pour dire,
« Alex, il a fait telle affaire. »
Mon frère Marc, oui, ça a été vraiment... Quand c'est dans tes gènes, c'est dans tes gènes. C'est ça. Et quand ce n'est pas dans tes gè Alex il a fait telle affaire. Mon frère Marc oui, ça a été vraiment...
Quand c'est dans tes gènes, c'est dans tes gènes.
Puis quand c'est pas dans tes gènes, ça l'est pas.
Exactement. Pour moi, j'ai tout le temps essayé
d'être un criminel, mais ça a pas nécessairement
super bien fonctionné pour moi.
C'était pas dans tes gènes, mais parce que
c'était autour de toi, t'as fait comme
I wanna be a part of the game.
C'est ça, puis ça m'a suivi
jusqu'à là. J'ai 35, mais ça m'a suivi jusqu'à 32.
OK.
Tu comprends?
Fait qu'à 16, 17,
t'as ta run.
J'ai ma run de la hache.
Ça roule à fond.
T'es hors des affaires de la famille.
Oui.
Ton père, sais-tu?
Oui, il sait.
Il m'a encouragé.
Oui, il est fier de ça.
Il s'est dit,
ben ouais, ça roule.
Ça marche, tes affaires.
Mais il y a un gros problème avec moi.
C'est que quand j'ai rencontré
les gens qui ont fait en sorte
que je puisse me bâtir une run,
je côtoie des gens qui consomment du H.
Dans le temps, c'était pas légal. Aujourd'hui,
ils en vendent un SPDC. C'était la grosse
affaire, le bubble gum, le bubble H dans le temps.
L'H fait à l'autre. C'est la grosse bouille.
J'avais eu la
connexion, puis mon frère m'avait montré comment en faire.
À ce moment-là,
c'est vraiment...
Ça a percé, mais malheureusement,
j'ai consommé de la coke à mon bal des finissants
avec ces gens-là.
Ça faisait déjà un an que j'avais ma run.
Quand j'ai commencé à consommer ma première ligne de poudre,
ça a fait partie de ma vie pendant 10 ans.
Tu imagines, quand tu fais de l'argent,
tu tombes là-dedans, tu n'as plus de fond.
Tu n'as plus de fonds.
Puis j'avais un père qui était strict,
qui voulait que je travaille,
mais moi, je ne voulais plus retourner travailler.
Je voulais juste vendre la drogue.
C'était ça, mon but.
Et en faire.
Et en faire.
Payer pour consommer.
Puis moi, j'aimais ça avoir l'attention un peu
de pouvoir payer la traite à mes chums.
Et quand tu passes trois livres de H par semaine,
j'en avais.
J'en avais de la liquidité.
Non, j'étais capable de...
J'étais capable de
bien gâter mes chums et mon
entourage. Ça, je tiens ça de mon père. On est
des éternels généreux. On va
décrocher la lune aux gens qu'on aime.
Pour la poudre, il y a quelqu'un dernièrement à ce podcast-ci
qui m'a dit une phrase que
probablement j'avais déjà entendue et je ne sais pas pourquoi
elle m'a frappé quand lui l'a dit.
Une, c'est trop.
Mille, c'est pas assez.
C'est exactement ça le problème.
Moi, ce qui a fait en sorte que j'ai arrêté au bout des années,
c'est mon nez.
Je n'étais plus capable de sniffer de la côte.
Le trois quarts du temps,
les gens qui sniffent vont finir,
qui vont puffer du crack,
excusez-moi le terme,
mais éventuellement, ça va finir de même
parce que ton nez n'est plus capable.
Je me souviens, j'étais couché des nuits de temps
chez nous. Mon père, on avait une maison dans le Bienvilliers
et il était au troisième et il m'entendait renifler
à longueur de nuit.
Ça, ça ne passait pas pour mon père, par exemple.
Exactement.
Tu sais que ça ne passait pas.
C'est fou à quel point...
Je le savais, je m'en allais
demander sachant la réponse parce que
c'est ça.
Ça peut sonner bizarre pour du monde
parce que tu fais comme, ton père, c'est un
criminel. Ton père, il est down.
Il est même fier que tu vendes de la dose.
Mais que tu fasses de la coke.
Ah, regarde.
Il était déçu.
Parce que mon père,
je vais faire une parenthèse, il n'a jamais
bu une goutte d'alcool, il n'a jamais fumé un joint, il n'a jamais bu une goutte d'alcool il n'a jamais fumé
un joint
il n'a jamais sniffé
une ligne
c'est ça
lui c'était
le stock
qu'il aimait
boire une bouteille de vin
de temps en temps
avec ses chums
un souper
un verre
c'est pas long
qu'il venait pour le fait
c'est pas mon plâchage
non mais non
c'est ça
t'es au courant
j'ai arrêté de boire
à la base
quand j'ai commencé
à m'entraîner
j'ai mis à la bouffe
de l'alcool
si je me casse je dois être de bouffe, pas de l'alcool.
L'alcool, ça ballonne.
L'alcool, tu viens en filer plus.
Ça a tout le temps été un non considérable.
C'était non, c'est non.
Ma mère non plus.
Elle, elle boit plus, mais pas de problème d'alcool.
Pour ça, ça a toujours été non.
Je vais revenir sur ta mère.
Tu as dit que c'était jusqu'à cette époque là à peu près que tes parents étaient ensemble
oui
quand toi tu fais ça puis ton père en est fier
ta mère est-tu un peu au courant de ce qui se passe
ma mère elle me donne un char de merde à tout bout de champ
elle met mes sacs sur le bord de la porte
ma mère était pas pour
le fait qu'on vende
mais elle pouvait pas s'obstiner avec mon père, vu le milieu qu'elle était.
Puis elle, elle faisait le papier à mon père.
Parce qu'à ce moment-là,
quand ça a bien été, le 700 livres de pote,
ça, cette passe-là qu'il a
faite, lui a permis
de partir une compagnie de paysage.
Mais non, mais regarde.
Tu comprends?
Excusez-moi.
Je comprends.
Il a parti une compagnie de paysagement.
Il y en a bien du monde qui ont eu des compagnies de paysagement.
Tu sais, je veux dire, il a participé de l'argent sale.
Il a acheté des trocs neufs, des pelles neuves.
Ça lui a coûté, je pense, 2,5 millions de dollars
de partir de cette compagnie-là.
Si Pat n'a jamais fait ça,
il va te prendre des contrats et tout.
Tu sais, lui, il voulait blanchir de l'argent.
C'est beau blanchir de l'argent,
mais il faut que tu la fasses vivre, ce compagnon-là.
Pis là, il a acheté des...
Hey, c'est 4 trucks flambées de chez IFO, là, je veux bien,
mais Colin, tes paiements qui viennent avec,
ta pause, c'est fait, va falloir que tu en refasses d'autres,
là. Fait que ça, ça a été un peu
un élément déclencheur
de la vie de mon père qui l'a endetté,
dans quelque sorte.
Qui a commencé à avoir des jobs de bras pour...
Pour pouvoir, pouvoir justement compenser
et essayer de... Parce qu'à un moment donné, de l'argent sale,
il faut que tu blanchisses en quelque part.
Il faut juste faire un point.
Parce que je ne veux pas mettre
on the spot. Ce n'est pas tous les gens
qui ont des compagnies de paysagement qui blanchissent de l'argent.
Ça m'a juste fait rire parce que ça fait
partie des business qui sont souvent
utilisés pour blanchir de l'argent.
Il y a beaucoup d'argent. Le flot d'argent dans le paysagement,
il faut tout le temps que tu en sortes.
C'est facile de faire des factures
et d'avoir une job qui t'a rapporté tant.
Tu as fait une job qui a rapporté 5 000,
c'est facile d'écrire 15 000 sur la facture.
Exactement.
Le 10 000 qui manquait,
il se passe-tu là-bas?
C'est ça.
Quand c'est ta femme qui fait tes papiers...
À un moment donné,
je comprends le principe de blanchir de l'argent,
mais c'est juste que c'est ça.
C'est pas vrai.
Il faut que j'entende le paysagement.
C'est juste que ça m'a fait traiter, mais c'est pas parce que
c'est une compagnie de paysagement que...
Non, c'est juste ça a donné de même. Mon père voyait peut-être
un obstacle là-dedans.
Quand tu connais un peu le milieu, tu fais quand même...
Ben oui, ben oui.
Une compagnie de paysagement, une compagnie de towing,
c'est des choses qui sont... Parce que c'est facile
de trafiquer les gens.
Oui, oui, exactement.
Quand tu n'as pas
de l'interac ou des cartes de crédit
en général.
Ça, ça a été une chose aussi.
Mon père, il a eu le fisc qui est venu le chercher
un moment donné. Mon père, il n'a pas eu de prison,
il n'a pas eu d'arrestation,
mais...
Non, c'est ça.
Ma gorgée a se plâché dans mes lunettes.
Il a eu le fisc un moment donné qui est c'est correct. OK. Fait que, tu sais, il y a eu le fils, comme on l'a dit,
qui est venu se poser des questions,
puis mon père a dit,
« Ah oui, moi, tout en mer,
on a joué un jeu avec le gouvernement,
puis ils n'ont pas aimé ça. »
Ça avait été un peu, c'était quoi qu'il avait fait.
Il a fallu qu'il rembourse beaucoup d'argent au gouvernement,
parce que, justement, il y a eu un blanchissement
qui s'est mal fait en quelque part,
puis ça a sorti,
mais pas au point de le mettre sur la salette.
Juste.
Il a payé une amende.
Ça a été souvent ça dans la vie de mon père
et même pour moi.
Je te dis que je suis un enfant correct.
À partir de 16-17 ans,
j'ai été un adolescent
préadulte à problème
et dépendant de son père à fond.
La poudre.
Je n'avais jamais assez.
À 16-17 Ah, la poudre. Je n'avais jamais assez. Tu as 16-17.
La seule personne
normalement que tu crains
à 16-17
des représailles,
c'est souvent ton père.
Tu as l'approbation
de ton père.
Pour la vente.
Tu as de l'argent
et tu aimes la coke.
C'est ça.
C'est un mélange
très, très nocif.
C'est toxique.
Toxique pour une vie.
Ça m'a suivi
jusqu'à temps
que je décide d'arrêter à 30 ans.
J'ai décidé d'arrêter à 30 ans
parce que j'ai parti une run avec
une personne X.
On va revenir à 37.
On va y arriver dans 13 ans.
On va y arriver dans 13 ans.
Mais quand tu dis
tes problèmes, c'est
justement ce que le boxeur a sorti.
Oui, mais mauvais.
Le mauvais boxeur.
Pour des mauvaises raisons,
je cherchais à juste impressionner le monde et à me battre.
J'allais me pogner.
Des gars imposants comme toi au Bourbon,
j'allais à Saint-Adèle.
Des gars imposants comme toi,
ça ne me faisait pas peur.
Je m'avais développé un menton éclatant.
Tu le vois, le coup pas arrivé.
Oui, oui.
Au pays, je mangeais un coup de tête, je tombais à terre, je me relevais.
Les chums me capotaient.
C'est ça qui est venu, mais ça, ça venait pas sans la boisson.
Jamais je me suis battu
à jeun.
Pis quand t'es un gars qui aime la coke, qu'est-ce qui vient avec la boisson?
Un petit Jack Daniels pis une petite ligne,
t'es prêt à démolir
un armé.
Finalement, t'en es pas un armé.
Au contraire, t'es encore pas une armée. Au contraire.
T'es encore plus faible que tu penses.
Parce que tes sens sont vraiment...
Ça a vraiment fait partie, jusqu'à mon début de 20 ans.
Oups, excusez. Début de ma 20 ans,
j'ai vraiment commencé à me battre
pour absolument rien. Je te disais que j'étais pas
un gars de même au secondaire et au primaire.
Dans ma vie d'adulte, ça a commencé à sortir.
Parce qu'à un moment donné, je cherchais
à impressionner mon père aussi.
Je veux dire, je ne fais plus de boxe, je consomme.
Il faut que je fasse de quoi.
On a beaucoup parlé de personnages dans mon podcast souvent.
Les gens se créent un personnage qu'ils ne sont pas pour mille raisons X.
Une fois que tu t'es créé ton personnage, tu finis par penser que tu es cette personne-là.
Oui, oui.
Puis longtemps, j'ai cru que j'étais ce gars-là.
Longtemps, longtemps.
Même encore, j'ai des flashbacks de ça.
J'ai de la misère à me décrocher de...
C'est qui, Alex?
C'est qui, Alexandre Auger, le vrai gars que j'ai connu,
qui a boxé, qui était discipliné?
Moi, c'est ça, c'est même que je me connais.
Mais j'ai jamais été ce gars-là.
J'ai jamais été ce gars-là à partir de 16 ans.
Je cherchais être quelqu'un d'autre pour essayer de plaire,
essayer d'impressionner mon père
ou essayer de me convaincre moi-même que j'aurais eu la chance dans ce milieu-là.
Tu n'as pas besoin de chance dans ce milieu-là.
Tu n'en as juste pas.
Ce n'est pas un milieu où tu joues des dés.
Quand tu embarques là-dedans, tu y vas à fond.
Il y a l'affaire de l'égalité à un moment donné qui est arrivée mousseline avec ma vente de hache.
Les vrais gros patchés viennent te chercher. Oui, mon père, il l'affaire de l'égalité il y a un moment donné qui est arrivé Moustin avec ma vente de hache les vrais gros patchés viennent te chercher
oui mon père il l'est mais avant qu'il sache
c'est qui mon père est tase
accroché par des légals
me fait assez d'un salon moi avec deux gars
qui ont des battes de baseball dans les mains
pis j'ai les mains attachées avec des terrapes
parce que je vends trop de hache
moi naïf comme que je suis
jamais j'aurais pensé me rendre là en dedans d'un an
mais c'est arrivé là
c'est arrivé plus qu'une fois
un petit cul là, j'ai même pas 18 ans encore
et pas encore 18 ans puis tout ça arrive
la run de hache qui part
la consommation qui embarque
le manque de knowledge
puis de conscience qui embarque avec la consommation
c'est incroyable
la réalité est plus là
puis ces affaires tu finis par en parler à ton père c'est incroyable. La réalité n'est plus là.
Puis ces affaires,
tu finis par en parler à ton père.
C'est-tu lui qui va régler ses problèmes? Oui, tout le temps, mon père qui est venu régler.
Il a callé le gros de Saint-Jérôme
et il a dit...
Je ne peux pas nommer de nom.
Il l'a callé en meeting.
J'ai eu à caller ce débat après.
Mon père était plus gros que lui au niveau de l'organisation.
C'est ça. Ses contacts, mettons,
dépassaient les sièges. Vraiment, absolument.
Ça sortait de Saint-Jérôme. Vous allez voir,
au courant de ma vie, j'ai rencontré des gens
que jamais j'aurais pensé
que j'aurais rencontrés dans ma vie,
qui sont malheureusement décédés présentement.
Mais, avec le recul,
quand je me dis que je suis en présence
de ce genre de personnes-là, c'est à quel point
ils ne vont pas être importants dans ce milieu-là.
Si tu bois, tu ne vas pas te tenir avec du monde de même
quand tu es monsieur, madame, tout le monde
qui fait des petites passe-passe ou qui va
voler une maison une fois par année.
Tu baignes dedans.
Il était respecté. Très respecté.
T'en parles encore
et il y a des souvenirs qui sortent de lui
parce que mon père n'avait pas de crainte.
Pour être collecteur, il ne faut pas
que tu l'aies, ce coche-là.
Quand tu rentres dans quelque part...
Malheureusement, dans ce milieu-là,
être fou...
Il faut que tu sois fou.
Quand tu es un crainqué,
c'est bien vu.
C'est le stock en plus.
C'est le stock en plus.
C'est pas de crainte. C'est pour ça que mon. C'est bien vu. Oui, oui. Ce n'est pas de crainte.
C'est pour ça que mon père s'est fait vraiment un nom.
Son nom est venu plus gros que la personne en tant que tel.
Je te dirais, jamais on ne va parler de mon père à la TV,
mais ça fait partie d'un des gars qui aidait certains gens
à se rendre où ils sont présentement.
Si mon père n'aurait pas été là à faire ce qu'il a fait,
il y a des gens qui ne seraient pas là où ils sont,
où ils ont été.
Mais toi,
il y a-tu un moment
où ça dérape?
De mon coup, oui.
C'est sur toi que je veux me confesser.
Je pense que ton père en a compris.
Mais j'étais juste curieux de voir
à quel point tu te virais vers lui
quand tu avais ces problèmes-là.
Tout le temps, ça a tout le temps été ça.
Comme quand je me suis fait séquestrer dans la maison,
ça a été mon père qui est venu me sortir de là,
qui est venu rencontrer le gars.
Puis quand j'étais rendu trop dans la consommation,
j'avais des dettes.
Je faisais beaucoup d'argent,
mais j'ai réussi à m'endetter avec tout ça.
C'est pas long, hein?
Perdre mon permis de conduire à 17 ans
parce que j'avais pas nié des étiquettes.
J'étais un passé invincible.
Tout le temps, mon père, il fallait qu'il vienne.
L'argent me sortait de là.
Jusqu'à mes
17 ans,
j'ai 16 à 17,
j'ai la run.
17 à 18, j'ai de la misère à garder ma run
parce que j'ai le cancer à consommer.
Moi, à 19 ans, je suis en prison.
Juste pour te dire,
à un moment donné, la run de H
n'était pas assez. J'ai mis la coke en tabarnak
dans ce temps-là.
Je suis allé m'asseoir avec mon père.
Je lui ai dit, je pense qu'il faudrait que je commence à la vente.
L'ancien gars qui avait
décidé de
me séquestrer dans la maison,
il a dit « Ok, Alex, je vais te faire travailler, je m'en fous.
Si ton père me donne le hockey, tu vas en vendre de la poudre. »
Deux jours.
Deux jours.
J'ai eu 18 ans, deux jours plus tard, je suis arrêté
avec un 11 de crack que t'as encore sur moi.
J'avais 36,5 de poudre et 5 000 piastres cash.
Je venais d'avoir 18 ans.
Est-ce qu'il m'avait déjà spoté dans le temps
où je vendais du hash ou
je ne sais pas comment ça s'est passé.
Ou l'organisation pour laquelle tu as embarqué là-dedans était déjà spotée.
Tu penses que tu étais intouchable
avec ton hash. Probablement que tu avais
les mêmes réflexes du hash
que la police.
Le hash, c'était illégal.
C'est ça.
Le gars de 19 qui vend de la. On s'en connaissait un peu.
Le gars de 19
qui vend de la poudre, qui est affilié avec...
Là, c'est ça. Là, ça commence
à être un peu trop gros pour moi.
À ce moment-là, j'ai 18 ans.
Ça fait deux jours que j'ai 18 ans.
Je me fais arrêter. Je ne vais pas y payer ma caution.
Je sors du
poste de police.
Engage un avocat. On remet ça, on remet ça. Moi, je nors du poste de police. Engage un avocat,
on remet ça, on remet ça, on remet ça.
Moi, je n'ai pas été
plaidé coupable
avant quasiment, ça a pris un an et demi,
deux ans avant que je passe dans le cours.
Pendant ce temps-là, il s'est passé
d'autres choses.
Je suis désolé, il va falloir que je reparle de mon père parce que mon père
me fait faire des choses.
Je ne veux pas que tu ne parles pas de ton père.
C'est juste que c'est ton histoire.
C'est mon histoire.
C'est correct que ton père revienne.
Il fait partie de ta vie.
C'est une des raisons pour laquelle tu es là.
Ce n'est pas ça que je voulais dire.
C'est juste que je veux qu'on se concentre sur toi.
C'est normal que tu parles de ton père. C'est ça.
C'est à me dire qu'on évolue dans ton histoire.
Dans mon histoire.
Dans ce que toi, tu as vécu par rapport à lui
et par rapport à toi.
C'est ça.
À ce moment-là,
je me suis fait arrêter avec la coke, le crack.
Là, j'ai comme pris
un pas de recul
parce que mon permis de conduire
a été suspendu en même temps.
J'ai eu des étiquettes.
J'étais vraiment un petit con.
Un petit con
qui se pensait intouchable.
À ce moment-là,
je sais que je vais faire
de la prison
ou deux ans de probation
parce que c'est
ma première sentence.
Mon père m'a expliqué un peu, mon avocat,
que quand c'est ta première sentence,
souvent, tu as une clémence des juges.
Tu viens d'avoir 18 ans,
tu peux avoir de l'approbation ou du temps.
Moi, j'ai choisi le temps.
Tu étais un athlète.
C'est ça.
Je n'avais pas aucune tâche à mon dossier
encore étant juvénile
Ou quoi que ce soit
Pour moi tout est arrivé quand j'ai tombé majeur
À ce moment-là
T'as dit que t'as choisi le temps
Ouais j'ai choisi le temps de lui l'approbation
Je trouvais ça cool
Pour moi c'était comme j'allais être plus tough
C'était quid
T'es quelqu'un quand tu sors dans le dents
Quand tu vas à Saint-Jérôme c'est une garderie
Tu fais pas du vrai temps Quand tu vas à Saint-Jérôme, c'est une garderie, cette place-là.
Tu fais pas du vrai temps quand tu vas à Saint-Jérôme.
Pis moi, c'est là que je l'ai eu, parce que t'es un 2-1.
Un provincial. C'est ça, je suis de ce coin-là.
Il m'aurait pas envoyé à Bordeaux
qui est à Montréal, qui est une autre
peine provinciale.
Je veux dire, il y a une cour provinciale
à Saint-Jérôme, il y a une prison à Saint-Jérôme,
t'es de Saint-Jérôme. C'est ça.
C'est logique que tu te trouves là.
J'ai eu peur, moi, quand je suis rentré là.
Pareil, on m'a dit que c'était avec une garderie.
Les premiers pas que j'ai mis,
parce que je vais sauter le temps,
je vais juste aller vous conter cette histoire-là
parce que ça me vient à peine.
On va revenir à ton arrestation,
puis ta prison,
parce que t'as fait d'autres choses.
On va y revenir,
mais on va y aller sur ta première peine.
C'est ça, ma première peine que j'ai eue,
moi, je suis rentré en dedans.
Quand tu vas à Saint-Jérôme, t'es dans le E,
c'est une wing de classement qui appelle.
Tu rentres là, puis eux autres, ils te placent après.
Mais à la seconde où je suis rentré,
le président de la wing me regarde,
il dit, toi, tu me dois 1000$.
Man, moi, j'avais 19 ans dans ce temps-là.
J'étais le petit cul de la prison.
Le monde, ils sont pas mal plus vieux que moi.
T'as pas eu de boxeur, batteur hier.
T'es pas dans un bar, t'es pas au bourbun.
Non, le gars, il est six pieds trois.
Il a juste trois cheveux qui passent sur le mohawk.
Il a de l'aide. Il a de l'aide.
C'est vrai, ça. C'est vrai, t'en as.
Un tout croche, j'aime les appeler.
À ce moment-là,
j'ai fait, mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait
comme décision? Parce qu'effectivement,
le juge me disait, mon avocat me disait,
Alex, tu peux avoir deux ans de probation
ou tu vas pogner six mois de prison,
vu que c'est ta première affaire. Moi, je choisis la prison.
Parce que tu fais ton temps en plein et tu n'as plus de probation.
J'étais libéraux au bout de deux ans.
Moi, deux ans,
chez nous, j'aurais capoté d'être pogné en probation
deux ans à 18-19 ans.
Tu as une vie à vivre, tu veux sortir,
tu veux faire tes affaires. Je vais faire mon temps.
Pogne six mois, tu en fais 2
tu sors un mois de probation, merci, bonsoir
tu as un dossier criminel, tu trouves ta liberté assez vite
en plus je suis sorti de là
peut-être que je ne passais plus d'un corps d'âge
je venais de faire du temps
il ne s'est rien passé finalement
il s'est trompé parce que je ressemblais à un gars
qui l'avait fraudé à l'extérieur
j'ai vraiment eu un chien de mou
après ça, ça a été correct mais il s'est passé d'autres choses en dedans J'ai trompé parce que je ressemblais à un gars qui l'avait fraudé à l'extérieur. J'ai vraiment eu un chien de mou là.
Après ça, ça a été correct, mais il s'est passé d'autres choses en dedans. Le nom de ton père
t'a-tu aidé en dedans?
Une anecdote de fou.
Oui, ça aurait été censé
m'aider, le nom de mon père, quand tu parles
de Taz, quand j'étais dans le bout de peine,
en bas du palais de justice. Quand tu
plaides coupable pour un crime, tu t'en vas en prison,
ils te descendent d'en bas du palais de justice.
Ils te transfèrent à la prison.
Moi, le temps que j'attende
qu'on nous sorte d'en-avant
et qu'on nous amène à la prison,
mon père m'avait amené
un manteau d'hiver
parce que c'était en plein hiver,
ça s'est passé en février.
Il avait un astuce de manteau
de tanin, de mafioso
sur le dos
que je n'aurais pas dû avoir,
mais mon stock était ailleurs.
En tout cas,
c'était le seul manteau
que je pouvais avoir
à ce moment-là.
Là, je parlais avec un gars
dans le bout de peine
et il me dit,
je le connais bien ton père.
On va l'appeler voir.
Il dit,
j'aimerais bien ça
t'acheter ton manteau
que tu as sur le dos.
Comme de fait,
il connaissait mon père.
Il a dit,
c'est beau,
je vais te faire un virement.
Mon père,
naïvement,
l'a cru.
Finalement,
je me suis fait taxer
mon manteau
dans le bout de peine.
En pensant que mon père,
ça allait pouvoir m'aider, oui, ça allait aider parce qu'il le connaissait, mais lui, ça lui a ouvert la porte pour pouvoir me taxer mon manteau dans le bitpenn. En pensant que mon père, ça allait pouvoir m'aider, oui,
ça allait aider parce qu'il le connaissait, mais lui, ça lui a ouvert
la porte pour pouvoir me taxer mon manteau
parce que mon père ne pouvait pas rien faire dehors.
Tu te caches à quel point des fois,
la vie, tu penses que...
La preuve qu'il y a du monde qui est en train de m'aider,
qui sont pas intelligents, parce qu'on s'entend,
si tu connais un peu ton père, tu nous en parles depuis tantôt,
en ressortant, s'il croise ton père,
il va m'en faire une bonne volée, ce gars-là.
Je n'ai jamais entendu parler de ce gars-là. Je n'ai plus jamais
entendu parler de ce gars-là par la suite, mais d'après moi,
il a eu des représailles. Il a des bonnes chances.
Parce qu'on est à Saint-Jérôme, il n'est pas là pour la vie.
Le monde est petit. C'est ça, le monde se connaisse.
Entre ça,
moi, je me fais arrêter
à 18 ans, je le sais que je vais être
sentencé parce que c'est ma décision à moi.
Mon père me dit,
Alex, tu es un petit jeune,
tu sais me parler de la catégorie sale aux États-Unis.
Moi, je rêvais à Los Angeles.
Moi, j'étais un gars qui aime beaucoup la mode.
Elle est, pour moi, c'était remarquable.
Elle voulait voir le signe Hollywood,
aller dans les gros centres d'achats là-bas,
qui traversent les rues.
Il dit, c'est bon.
J'ai de quoi, j'ai un plan.
Puis là, c'est là que le roi du tabac, je n'aimerais pas son nom, ce personnel est décédé, mais il nous a proposé une job qu'on pourrait faire. Il a proposé une job à mon père. Mon père, lui, s'est dit, je vais amener mon, c'était pour blanchir de l'argent qu'on allait récolter tout au long
de notre traversée aux États-Unis
pour donner ça à un gars à Los Angeles,
finalement, tout le magot d'argent
qu'on a ramassé.
Mon père a défait.
Il avait loué un Sprinter, un Mercedes.
Tu sais c'est quoi, les petites vannes?
Enlever tous les conduits de ventilation des murs.
Pas la meilleure chose à louer
pour des vacances en famille.
Non, je le sais, Mathieu.
Non, non, mais je comprends.
Il voyait le fait qu'il pouvait enlever
toutes les scénarisations des murs
puis cacher l'argent là-dedans.
C'est super bien passé, mais à 18 ans,
je fais un voyage avec mon père.
On blanchit pas loin d'un million sept cent mille.
On est arrêté dans le nord de New York
la première fois.
C'est un gars tatoué, même les yeux tatoués.
Il arrive avec deux grosses poches.
Il dépose ça là. Deux chiens
assez imposables. On lui dit, mets-toi une paire de bas.
On se met des bas pour ne pas laisser d'empreintes.
Je sors ça.
C'est des paquets sélicivites de 60 000.
J'ai 18 ans. Je n'ai jamais vu ça de ma vie.
Il doit y avoir 300 000 piastres.
On cache ça dans les murs.
On repart. On arrête au Nouveau-Mexique.
On ramasse un autre 500 000. Encore la même affaire. Du monde, vraiment, c'est cache ça des murs. On repart, on arrête au Nouveau-Mexique et on ramasse un autre 500 000.
Encore la même affaire. Du monde, vraiment,
ça a l'air d'être des détureurs.
Je n'en revenais pas.
Finalement, oui,
quand on passait aux douanes, mon père se mettait
la casquette Florida.
J'avais mon petit DVD. J'écoutais
mes petites émissions. Il se mettait
la casquette, chandail Florida,
la Floride, comme des vrais vacanciers.
Ça a passé, mais j'ai eu peur.
Moi, si on se faisait poigner avec mon père,
avec 1,7 million d'argent sale,
aux States,
peux-tu t'imaginer? On était au Nouveau-Mexique
à un moment donné. Là-bas, les lois sont très
différentes du Québec-Canada.
Les gens qui écoutent, vous le savez, aux États-Unis,
il y a beaucoup de places sévères, plus sévères qu'au
Québec-Canada. Ici, souvent, c'est des tafs-des-doig le savez, aux États-Unis, il y a beaucoup de places sévères, plus sévères qu'au Québec-Canada.
Ici, souvent, c'est des tafs-les-doigts.
Aux États-Unis, tu ne te fais pas nier qu'un million sept d'argent sale.
C'est quasiment 10 ans que tu ne peux pas nier,
si ce n'est pas plus.
Surtout, en plus, ce qui m'implique moi là-dedans,
mais en même temps, j'ai été gâté.
J'étais allé à Los Angeles, j'ai eu droit à mon manteau
de baseball avec les patchellés,
ma main, une sacoche Versace, ou je me souviens plus, Gucci.
En tout cas, on était vraiment gâtés.
Quand je repense à ça...
Mais quand vous avez retraversé
de US à Canada, vous n'aviez rien.
On n'avait plus rien. On est allé dropper à Los Angeles.
Nous autres, on n'a pas passé l'encontre.
Vous avez traversé Canada, États-Unis, vide.
Vide.
Vous avez repassé États-Unis, Canada. C'est juste aux États.
Oui, tout s'est passé aux États-Unis.
Elle se prend des couilles faisses.
Oui, oui, vraiment.
Ramasser de l'argent comme ça à travers les États
pour le train-vallée, l'amener quelque part.
Oui, oui, oui. J'avais 18 ans.
Mon père m'a donné peut-être, je pense
que j'ai fait une paye de 4 000. Lui, il a fait
je pense 24 000 avec ça.
Mais même pour 20 000,
tu risques 10 ans de prison.
Déjà là, à ce moment-là, pour mon père,
il y a eu des décisions
qu'il a prises.
C'était pas logique.
Il a impliqué son fils là-dedans,
mais pour lui, il pensait à lui.
Des fois, il était un peu selfish parce qu'il pensait
que ça allait mieux passer. Il savait que j'allais avoir
un dossier criminel et que je ne pourrais pas aller aux États-Unis.
Il voulait bien faire
en m'amenant là-bas.
Moi, je n'ai vraiment pas été trop stressé.
En plus, tu es en attente de procès.
Oui, j'étais en attente de procès pendant ce moment-là.
C'est incroyable quand tu penses à ça.
C'est pour ça que je te dis que j'ai vécu des affaires.
Je ne veux pas parler contre ton père,
mais c'était pas fort.
C'était pas fort.
On l'a fait et on s'en est bien sortis.
En même temps,
oui, je ramène ça à moi,
mais je sais impliquer de la famille
dans quelque chose.
D'un côté, tu te dis,
c'est bon pour ma famille,
puis de l'autre côté,
tu te rends compte après,
voyons que j'ai fait faire ça à ma famille.
J'étais content sur le coup
parce qu'ils faisaient de l'argent,
mais je me suis dit,
à quel point je ne m'en serais
pas très bien.
Je pense que je n'aurais pas bien dealé avec moi-même
si un membre de ma famille s'était fait arrêter
à cause de moi.
Il n'y a personne qui se réussisse à bien nous.
Je ne touche du bois, ce n'est pas arrivé, puis ça n'arrivera plus
parce que je me tiens loin de ce milieu-là aujourd'hui.
Je peux comprendre qu'en même temps, la mentalité
de ton père, quand tu es là-dedans, tu ne t'en rends pas compte.
Lui, il voulait juste faire quelque chose de bien.
Mais quand il réfléchit, tu fais comme ça.
Il avait aucune critique logique de faire quelque chose comme ça.
Tu sais, quand tu baignes dans le milieu comme il était,
à un moment donné, je pense que ta conscience,
elle manque des bouts.
T'es plus conscient
des décisions que tu prends
ou des fois, tu veux tellement regoûter
à l'argent que t'as fait que t'es prêt à n'importe quoi,
mais de l'impliquer ton garçon, je comprends.
C'est la seule fois de ta vie que t'as mis les pieds aux États-Unis?
Oui. Depuis ce temps-là, j'ai pas refait de demande
de pardon. Je pourrais, mais j'ai pas...
Juste, let you know, une demande de pardon
ne fait pas de toi quelqu'un qui va t'accepter aux États-Unis.
OK. Je t'ai pas au courant.
Tu peux aller aux États-Unis sans pardon,
ça te prend un waiver. C'est pas parce que t'as un pardon
que tu peux y aller. C'est pas parce que t'as un waiver
que tu vas t'accepter.
Ah, OK. Surtout pour du trafic. un waiver. Ce n'est pas parce que tu as un pardon que tu peux y aller. Ce n'est pas parce que tu as un waiver que tu vas être accepté.
Surtout pour du trafic.
Quand tu arrives, tu as payé ton waiver.
Tu paries vos douanes.
Si le douanier décide que tu ne passes pas, même si tu as un waiver, tu ne passes pas.
On a reçu
l'épisode 30.
On a reçu une personne qui se spécialise en waiver
et en demande de pardon.
Malheureusement, c'est un épisode qui a été très peu éc de pardon. OK. Ah, pour vrai? Oui. Ah, nice. Je vais aller l'écouter. Tu vas t'apprendre.
Malheureusement, c'est un épisode qui a été très peu écouté,
mais à quel point, moi, j'ai trouvé ça tellement intéressant.
On entend ça, demande de pardon, demande de waver,
mais personne n'en connaît tant.
Non?
Autant les criminels que, tu sais,
j'ai bien du monde,
je vais faire ma demande de pardon.
Ça implique certaines choses,
mais ce n'est pas un coup de balai, là.
Non, ça efface pas tout.
Ça efface pas tout, là.
Il y a peu de gens, justement, comme tu dis,
qui sont au courant des démarches
où le... C'est quoi un pardon, un waiver?
Tu m'apprends ça. Parce que tu peux faire ça toi-même,
mais il y a des compagnies comme elle,
elle travaille pour une compagnie, elle est une des propriétaires
de cette compagnie-là qui se spécialise
en demande de pardon, justement.
Fait que tu peux le faire toi-même.
Eux autres, on s'assure que ta demande est bien faite,
bien remplie, bien toute.
Parce que les papresses gouvernementales, il suffit...
Ça, c'est pas une crosse.
Parce que je me suis fait approcher par une compagnie
qui me proposait, on va s'occuper de toi,
il faut faire ton pardon.
Nous autres, ils font, mettons, comme...
Si tu veux travailler, mettons, pour Garda, exemple.
Faut que tu ailles faire prendre tes empreintes.
Mais eux autres, ils font la prise d'empreintes digitales
pour ça.
Ils se spécialisent là-dedans en demande de pardon et en demande de waiver.
C'est exprès pour ça.
Il y a une personne qui se spécialise en waiver.
C'est ça qu'elle m'a expliqué. Un pardon,
ce n'est pas parce que tu as fait une demande de pardon que tu parles aux États.
Tu peux aller aux États sans demande de pardon parce que
tu fais une demande de waiver parce que tu as un certain délai
entre la fin de ta sentence
et la demande de pardon.
Je ne vais pas dans les détails.
Parce que tu as dit que tu n'avais pas encore fait. Il faut juste te dire qu'il pardon, tout ça. Je ne dirai pas d'un détail là-dedans.
Parce que toi, tu as dit, je n'ai pas encore fait.
Il faut juste te dire, informe-toi. Je vais aller écouter l'épisode.
Il y a le lien au pays, je te mets ça en contact.
Si vraiment un jour, tu dis que ça t'intéresse,
ce serait quoi mes possibilités?
Parce que je te le fais, tu fais tant d'années,
je ne te dis pas que tu ne pourras pas y aller.
Ce n'est pas toujours aussi facile qu'on pense.
Ça ne veut pas dire que tu peux...
Une balloune, ça va passer.
Trafic de soupéfiants ou
des voies de fait, des crimes violents.
C'est pas à colérer.
C'est à la discrétion du douanier.
Tu vas peut-être passer une fois
et la deuxième fois...
Je pouvais aller dans le sud,
mais tu peux pas aller aux États-Unis.
Tu peux aller à Cuba, au Mexique.
Exactement.
J'en ai fait des voyages. Il y a certains pays d'Europe et les États-Unis en tant que tel. Tu peux aller à Cuba, tu peux aller au Mexique, tu peux aller dans le monde. Parce qu'il y a certains pays
d'Europe et les États-Unis
que tu ne pourras pas.
C'est une autre histoire.
Tu fais ton temps. Tu as fait combien de temps
à Saint-Jérôme, t'as tant? J'ai pas nié six mois,
j'ai fait deux mois.
Autre la première pause du gars
qui a dit tu me dois 1000 et que ce n'était pas toi,
ça a été un bon temps?
J'ai niaisé.
Je n'ai pas nié 48 heures de deadlock quand j'étais en dedans.
Parce que quand tu es en prison,
tu as un compte qui est fait pour les lits.
Les lits sont assignés à des personnes.
Il faut que tu sois dans ta chambre au coucher.
Puis moi, le vice-président de la wing,
dans ce temps-là, il avait 18 ans.
On était un peu de la même âge.
Il fumait du H.
Il y en avait en dedans. Il y avait même du speed, de l'extasie. Dans ce temps-là, j'étais saco. Je, on était un peu de la même âge, il fumait du H, il y en avait en dedans,
il y avait même du Speed, de l'Extasy. Dans ce temps-là,
j'étais saco, j'étais pas fou de ses pellules, mais
en dedans, moi, ça y est. Pire erreur de ma vie,
t'es gelé en dedans des gars qui veulent geler.
Entre quatre murs, puis tout le monde
à l'entour de toi veut se péter la face, puis toi, t'es
défoncé. Je suis pas sorti de ma
cellule. À la peur.
À la peur de me faire passer ou, tu sais,
j'étais en paranoïa.
En paranoïa bien raide.
Parce que t'es gelé,
mais t'es pas niant de quatre murs.
Dans ce temps-là,
dans les prisons,
on pouvait fumer.
Ça, j'étais content.
Là, ça n'existe plus.
T'as plus le droit de cigarette.
Les mondes ont réussi
à s'en avoir,
mais ça rentre de la façon
où vous pensez que ça rentre.
De toutes les façons possibles.
Ça rentre des patchs
avec du papier.
Oui, oui.
Regarde, c'est pas nice.
Moi, j'allois quatre paquets de vin
dans ma semaine.
C'est pas gros, mais maudit, j'étais content. T'achètes une bague de tabac, tu peux c'est pas nice. Moi, j'allois quatre paquets de vin dans ma semaine. C'est pas gros, mais maudit, j'étais content.
T'achètes une bague de tabac, tu peux t'enrouler.
Les crews savent que tu fumes, mais ils veulent pas le voir.
Quand ils viennent faire leur tournée,
tu caches les canettes, les cendriers.
Ça sent boucan à côté.
Ils disent rien.
Moi, j'ai eu des belles années pour ça.
J'ai pris une quarantaine d'heures de deadlock.
Cette soirée-là, j'ai dit au gars qui était dans la cellule avec le vice-président,
j'ai dit, va te coucher dans mon lit, là.
Pas une la couverte, le feigne, t'as de la côté ici.
Fait que, même qu'elle colle mon nom, tu fais juste dire,
OK, oui, je suis là.
J'ai pogné, je pense,
le gars le moins rapide de la prison, pis il s'est
montré à la face, il s'est élevé complètement.
Hé, au moment même où ça s'est passé,
Alexandre Auger, pas dans sa cellule,
là, je l'ai entendu, la scroute disait mon nom.
Là, je suis venu blanc.
Blanc, blanc, blanc.
Je ne savais pas ce qu'il allait se passer pour moi.
J'ai pogné un 48 heures de deadlock.
Je ne souhaite pas à personne,
je ne souhaite pas à personne d'affaire de la prison,
mais si vous faites de la prison,
essayez de ne pas pogner du deadlock
parce que ça, vous êtes enfermé dans votre cellule.
23, 24.
Non, 24, 24.
Je n'ai même pas sorti. Tu n'as pas le droit de sortir. Tes deadlocks, tu ne bouges pas dans votre cellule. 23-24. Non, 24-24. Je n'ai même pas sorti.
Tu n'as pas le droit de sortir.
Tu es deadlock.
Tu ne bouges pas de ta cellule.
Ils t'amènent des sandwiches au jambon,
pas au fromage, pas de beurre, pas de mayo.
Ton jus, gros de même, tu ne te laves pas.
Une cellule de prison,
ils ne sont pas tous pareils, Saint-Jérôme.
Je vous dirais que c'est peut-être
6 pieds de large par 9 pieds de long
avec des lits superposés.
48 heures enfermé là-dedans pour rien faire.
Tu sais, tu peux pas, dans les prisons,
tu peux pas flusher ta toilette comme tu veux
si le monde dompe.
Ouais, ça, on a parlé des règles de règles.
C'est plus épais qu'à la job dehors.
C'est épais que les villes, c'est tellement structuré.
Une prison, ça n'a pas de sens.
C'est correct dans un sens
parce que si le monde serait salé,
ça serait à jeun.
Puis on parle de règles internes.
Internes.
Pas de règles de la prison.
Non, non, non.
On parle des règles de détenus.
Entre nous autres.
On a parlé pas mal.
C'est ça, j'étais au courant.
J'y ai goûté,
puis tu prends ta douche,
il faut que tu en aies une de toi.
Bref.
T'es-tu sorti de là en...
Je peux y retourner,
pas de stress »?
J'avais pas peur d'y retourner.
Ou t'es sorti en
« je me tente pas d'y retourner ».
C'est sûr que personne qui fait
« j'ai envie d'y retourner »,
mais tu sais,
c'est peut-être pas…
ça n'a pas été assez
pour t'allumer, mettons.
Non, non, non.
Moi, j'ai pas eu la crainte
de me dire…
Je me suis pas dit
« ça me dérangerait pas
d'en refaire »,
mais je me suis pas dit
« c'est sûr,
je ne retournerais pas ».
Je suis sorti, mon père
m'a dit, Alex, même s'il a jamais fait de prison,
mais il y avait des chums qui en avaient fait,
quand tu sors de la prison, tu regardes pas en arrière de toi.
Tu sors, tu t'en vas.
Il y a deux jours. La journée de silence,
la journée de sort. Exactement.
Même si ça se passe, c'est ce que j'ai fait.
Puis oui, je suis retourné en 2022
à Bordeaux, mais c'était pas nécessairement
pour les mêmes raisons.
On y reviendra.
À partir de ce moment-là, tu es 19 ou tu as 20, 19, 20?
Même moins que ça.
J'ai entre 18 et 19. Ah oui, c'est bien.
Je viens d'avoir 18, je me suis fait pogner.
Tu t'es fait pogner à 18.
Tu as pris un an et demi.
Un an et demi.
Tu sors, tu as 19.
Exactement.
Je sors de la prison, j'ai 19.
Je suis assez...
Non, c'est ça.
Oui, c'est ça.
C'est moi qui parle.
Moi, je t'écoute.
Le TDA travaille fort.
Je suis capable de faire
18 plus 1.
Un coup, j'ai été...
Je suis sorti de la prison. J'ai décidé de
prendre un break du milieu de la rue.
Je suis parti vivre dans l'Ouest canadien.
À Bem, en Alberta.
J'ai vécu là un an. J'ai rencontré ma première
blonde là-bas. À ce moment-là, je n'étais plus dans le crime du tout.
Je n'y laissais plus rien.
Je n'avais encore les contacts pour.
Mais j'avais décidé de prendre un pas de recul là-dessus.
C'est l'argent de papa qui t'a aidé à subvenir là-bas.
Il faisait vivre.
Il faisait vivre littéralement.
Oui.
Puis à ce moment-là, mon père s'est suicidé quand j'avais 22 ans.
Ça fait qu'on approche la fin de sa vie aussi
quand moi, je suis parti là-bas.
T'es-tu à Poudre à ce moment-là?
Oui, à côté.
Mon père finance la consommation.
Il le sait.
Mais il m'aime trop pour arrêter.
C'est ça l'amour inconditionnel d'un père, d'un parent.
Surtout que moi, quand mes parents se sont séparés
quand j'avais 16 ans,
mes deux frères sont partis vivre avec ma mère. Moi, je suis parti vivre
avec mon père.
Moi, j'ai collé à mon père,
mais dans un sens, il n'aurait pas
fallu que je fasse ça.
J'ai aucun regret.
Ce que j'ai vécu, c'est un apprentissage
de la vie. Je ne me taperai pas sur la tête.
Je trouve que ce que je suis en ce moment, c'est
mes décisions à moi. J'assume ce que
j'ai fait dans la vie. Je ne mets pas ça
sur le dos de personne. J'en ai voulu
longtemps à ma mère,
même à mon père, de m'avoir
encouragé.
Mon père m'a beaucoup encouragé. Ma mère a fermé
les yeux. Elle était sévère, mais elle fermait les yeux.
Quand tu es plus jeune,
tu te dis,
c'est eux autres qui m'ont élevé,
j'aurais-tu pu mieux virer?
Mais à un moment donné,
ce n'est plus de leur ressort.
Oui, mon père a tout le temps été là pour moi.
Même à ce moment-là,
j'avais des appartements.
Si je manquais de l'argent à mon loyer,
il m'amenait une demi-livre de pote,
une livre de pote.
Va vendre ça,
tu vas pouvoir payer ton loyer.
Ça a souvent été ça, mon père.
À Noël, je recevais un quart de livre de weed
et un ose de lâche.
Ça a été ça, mais en même temps, c'était ça mon père, où à Noël, je recevais un quart d'olive de weed et un ose de hache. Ça a été ça, mais en même temps,
c'est correct. Il faisait ce qu'il pouvait pour m'aider,
mon père. Pour lui, c'était ça.
Dans le temps, ce n'était pas légal.
À l'adolescent, moi, j'ai déjà
un carton de cigarette à Noël.
Tu vois?
J'étais content, Chris.
C'était un beau cadeau.
Dans ce temps-là, tu étais content.
J'avais 15 ans, j'avais un carton de cigarette. J'étais content. Mon père m'app un beau cadeau. C'est ça. Dans ce temps-là, t'étais content. J'avais 15 ans, j'avais un carton cigarette
à la main,
j'étais fou comme l'arbre.
Moi, j'étais content.
Mon père m'apportait du stock,
mais en même temps,
j'ai lâché le prix.
C'est surtout dans les années
qui ont suivi son décès
que là, putain.
Mais écoute,
je savais que ton père
était un peu de ce monde.
Je viens d'apprendre
qu'il a mis lui-même
fin.
Oui.
Lui.
On vient de comprendre
ce que j'ai vu.
Il a mis fin lui-même
à ses jeux. Oui. T'as rest vient de comprendre ce que j'ai vu. Il a mis fin lui-même à ses jeux.
Oui.
Tu as resté combien de temps à Banff?
À Banff, un an.
Un an.
Oui.
Tu es revenu, tu es en début vingtaine.
Oui, début vingtaine, exact.
Puis, il se passe quoi quand tu reviens?
Tu replonges direct?
Oui, oui.
Tu es en consommation?
Oui, parce que j'ai rencontré une fille labo qui consommait.
Elle t'a-tu suivi ici?
Oui, oui.
Elle est redescendue de Banff avec moi.
C'était ma première amour.
C'était une Québécoise?
Oui, une Québécoise.
Elle vient de Lorraine.
On s'est rencontrés là-bas,
puis c'était vraiment sacrifié.
Ses parents ne m'aimaient vraiment pas,
parce que c'est une petite fille assez...
qui vient d'un milieu à l'aise.
Son père est bijoutier.
Sa mère a travaillé pour des grosses compagnies.
Fait que, tu sais,
il me voit le petit bâme arriver,
puis moi, dans ce temps-là,
j'avais les culottes en bas des fesses.
D'après moi, les gars de ma génération
ont tous passé par là, les pantalons en bas des fesses.
On a tous passé par des beaux-parents
qui n'ont pas trippé.
C'est ça.
L'allure qui vient à l'autre.
Tu comprends ce que je veux dire.
Je n'ai jamais été le gars que les beaux-parents
étaient bien fiers de voir leurs filles arriver avec moi.
Pourtant, en dedans de moi,
je suis une méga bonne personne.
Écoute, apprends à me connaître. Tu t'es jamais
maltraité ta blonde, tu l'as jamais
barbassé. Jamais, non, non.
C'est le respect fou. Mais on a de l'air de ce qu'on a
de l'air et on projette ce qu'on projette. Exactement.
On est des petits cris de bommes.
Oui, mais en dedans.
Va creuser. Même des boys,
Julie, ils distancent la poussière sur mon coffre.
Oui. C'est carrément ça fait que oui
je suis redescendu
avec cette fille là
à ce moment là
mes parents
étaient divorcés
fait que ma mère
mon père
ça avait fait
une blonde
Kim
qui
ça me dérange pas
de nommer son
il n'y a pas du tout
et puis je suis dans le milieu
c'est une ancienne danseuse
mon père était plus jeune
qu'à ma mère
il l'a rencontré
puis mon père
c'est un dépendant affectif
ça a fait partie des raisons père, c'est un dépendant affectif.
Ça a fait partie des raisons pourquoi il s'est suicidé
quand on va arriver vers là.
Quand je suis revenu,
mon père avait loué un condo à Saint-Jeanville
parce qu'il savait que je redescendais.
Il avait loué un condo pour moi.
Lui, il vivait chez sa femme,
chez sa blonde à Sainte-Thérèse.
J'avais un condo.
Ça n'a vraiment pas été long que je suis retombé dans le même pattern que j'étais
parce que j'avais un condo flambé sur deux étages
à mouer avec un père
zéro strict
qui me laisse faire ce que je veux.
Pour moi, là, la consommation
a vraiment commencé à prendre beaucoup,
beaucoup, beaucoup trop de place
pour absolument rien.
Parce que là, à un moment donné, quand tu consommes trop,
les gens te font moins confiance, ils ne veulent plus faire
affaire avec toi. J'ai eu des dettes
dans le passé qui m'ont suivi longtemps
que à un moment donné, ton nom,
il commence à être sale.
J'ai quand même réussi à m'en ressortir.
Ash a tout le temps fait partie
de ma vie jusqu'à
longtemps. J'ai été capable de m'en ressortir
et de me faire des petits mottons
grâce à mes contacts de hache.
Maintenir ton rythme de vie et de consommation.
Exactement, le rythme de consommation.
C'est épouvantable. Je n'ai pas été quelqu'un
qui pouvait acheter un set
d'une soirée et le faire au complet.
Mon nez n'était pas capable.
Moi, dans la vie, je me suis détruit
à petit feu.
Financiellement, tu n'avais pas en train d'acheter un set.
Non, je ne voulais pas parce que j'avais peur.
J'avais une crainte de péter du cœur
ou qu'il m'arrive un overdose
parce que j'ai perdu des amis
qui ont fait des overdoses dans la vie
et que la drogue les a carrément tués, dont mon mécanicien
qui est un des amis à mon père.
Moi, j'étais ultra proche de lui.
Lui, il faisait des stéroïdes parce que c'était un ami à mon père.
Un soir, il a décidé de mélanger Ecstasy, GH, Viagra, plus les stéroïdes.
Tabarouette, le lendemain, il était tendu dans le lit de même.
C'est lui qui avait monté mon char.
J'étais vraiment proche de lui.
Ça m'a bouleversé parce qu'une chose que j'ai oublié de dire tantôt,
quand je savais que j'allais passer en prison,
j'ai décidé de faire une thérapie pour bien paraître devant le juge. Ça, c'est une chose
que les gens peuvent faire. Quand tu veux bien paraître devant
un juge, tu as eu des problèmes de consommation,
va faire une thérapie, ça va aider ta sentence.
C'est ce qui est arrivé à mon frère aussi.
Mon frère, qui est à Dona Cana présentement,
a beaucoup...
a sauvé beaucoup de temps grâce à ça.
Il a fait quasiment 18 mois de thérapie.
Tu as aidé ta thérapie ou pas?
Tu l'as vraiment faite dans l'optique?
Pour le juge.
Pour le juge.
Moi, je l'ai faite pour bien paraître.
Cette thérapie-là marche rarement.
Si tu te fais rentrer en thérapie par quelqu'un,
ça ne fonctionnera pas.
Si tu n'es pas motivé toi-même à t'en sortir,
jamais ça ne va fonctionner.
Si ça va fonctionner, le moment,
tu vas te dire que là, tu es tanné pour vrai.
Puis malheureusement, heureusement,
je le mets ensemble les deux,
parce que oui, c'est plate,
il y a beaucoup de monde qui font ça,
mais en même temps, je me dis que si sur 10 gars
qui vont en thérapie, il y en a peut-être
9 qui vont faire pour sauver du temps, mais il y en a un
qui va y aller pour vrai, puis lui, ça va l'aider.
C'est pour ça que c'est un petit... Souvent, le monde dit,
on ne devrait pas laisser les gars faire des thérapies
pour sauver du temps.
Mais il y en a peut-être un là-dedans.
Ça va l'aider.
Je comprends des fois la mentalité des gens,
mais il faut que ça n'existe pas pour rien.
C'est parce que ça aide des gens pour vrai.
Moi, cette thérapie-là, je l'ai faite.
J'ai rencontré un gars là-bas.
C'est un joueur du Canadien de Montréal.
Il a fait le quart d'entraînement et tout.
Il est tombé dans le crack. Si tu vois des gens,
ça peut toucher n'importe qui, la consommation.
Ce gars-là, c'est un joueur d'hockey professionnel.
Il a tout perdu.
Maison, Ferrari, Nemitz, il n'avait plus rien.
J'ai vu des gars en habit cravate
acheter de l'héroïne.
Là, c'est le temps des fêtes,
donc on va stacker parce que je ne peux pas être en manque
dans ma famille pendant la période des fêtes.
C'est des gars que tu vas rejoindre dans des tours à bureau
au centre-ville.
Ce n'est pas un craquette. C'est un gars vice tu vas rejoindre dans des tours à bureau au centre-ville. Ce n'est pas un craquette.
C'est un gars vice-président
d'une grosse compagnie qui est sur l'héroïne
à tous les jours.
Il n'a pas fait un peu d'héroïne, ce n'est pas un peu d'héroïne.
Ça touche, ça peut toucher
n'importe qui.
Pour n'avoir vendu longtemps,
parce que plus tard dans ma vingtaine,
je recommençais à travailler sur des rums de drogue,
la clientèle que tu vois,
des fois, tu te dis...
Il y a des gens qui passent entre le mur et la peinture,
mais il y en a plus qu'on pense.
Surtout dans la consommation, des fois.
Moi, je connais un dentiste
qui a besoin
de se reposer une fois de temps en temps.
La seule chose qu'il arrive, il a essayé.
Louis, il a tout essayé. C'est la freebase.
Lui, vendredi soir et le samedi soir, c'est la freebase. C'est la seule affaire qui arrive, il a essayé Louis, il a tout essayé. C'est la Freebase. Lui, vendredi soir, puis le samedi soir,
c'est la Freebase, c'est la seule affaire qui arrive à le faire décrocher.
Puis c'est un dentiste.
Puis il vit bien. Il n'est pas dans la rue.
Il paye la paix, c'est la Freebase.
Il ne vole pas pour l'affaire.
C'est 1% des gens.
Ce n'est pas de la glorification.
C'est juste de comprendre que ça peut toucher
n'importe qui, à n'importe quel moment. Littéralement. C'est pas de la glorification. C'est juste de comprendre que ça peut toucher n'importe qui à n'importe quel moment.
Littéralement.
Quand tu as des périodes rough de ta vie
que tu as besoin de décrocher,
malheureusement, l'auto-médicamentation,
c'est une chose que moi,
j'ai exploité l'auto-médicamentation.
Ça ne finit jamais très bien
quand tu décides toi-même,
quand tu ne comprends pas ce qui se passe dans ta tête
et que tu veux geler littéralement
des sentiments et des émotions que tu as
sans savoir comment.
Tout ce que tu as accès, c'est de l'alcool et de la drogue.
C'est ça.
Ça ne finit jamais bien.
Non, non, non.
Tu repars une run à 20 ans dans ton condo
que ton père t'a payé.
Oui, c'est ça. Je recommence à vendre de la poule.
Je pense que c'est une très bonne idée.
Encore là, je me crée des dettes.
Des grosses dettes.
C'est 5-10 000 $.
Ça peut peut-être paraître banal, mais...
Quand tu as 20...
5 000 $ de dette,
tu n'es pas à la banque.
Non, à des gens qui vont courir après pour le chercher.
Mon père, ça lui a tiré beaucoup de jus
jusqu'à temps qu'il meure parce que tout le temps, il fallait
qu'il soit là pour me baquer.
C'est un peu à ce moment-là,
c'est quand je fais référence
à ce genre de choses-là que j'en ai voulu
à mon père parce que
s'il aurait décidé de rester vitrier ou électricien,
est-ce que j'aurais eu
le même parcours? Je ne le sais pas. C'est arrivé,
c'est arrivé. C'est pour ça, étant plus
jeune, que j'avais beaucoup de questionnements
et beaucoup de frustration
sur le fait d'avoir été dans ce milieu-là.
Des fois, je me dis que j'aurais aimé mieux
avoir une petite vie banale, tranquille,
que de connaître tout ça.
Je comprends, mais en même temps,
ce que j'aime, c'est que tu ne te victimises pas
en disant que c'est à cause de.
Non.
Parce que tu te dis, est-ce que je l'aurais eu?
Je ne le sais pas.
Tu assumes que peut-être que ça serait arrivé
peut-être moins rapide, peut-être différemment.
Mais ça serait peut-être arrivé,
ça ne serait peut-être pas arrivé
si ton père avait fait une bonne claque en arrière de la tête.
Le ticoun.
Mets-toi dans ta marde,
même si tu as mangé une volée
parce que tu dois 10 000 $ de coke
et que je ne vais pas payer ta dette
ou que je ne vais pas aller brasser du monde
parce que tu leur dois de l'argent. Peut-être, mais peut-être que tu aurais pris ta volée parce que tu dois 10 000 $ de coke et je ne vais pas payer ta dette ou je ne vais pas aller brasser du monde parce que tu leur dois de l'argent.
Peut-être, mais peut-être, si tu l'aurais pris ta volée,
tu te serais plus... Peut-être que tu vivrais dans la rue aujourd'hui.
Oui, oui.
Oui, peut-être que...
Peut-être que ton père t'a mis une poille dans le nez
avec une trappe qui t'a forcé à sniffer.
Non, non, non. Je ne consommais même pas.
Tu comprends le concept de... Oui, je comprends.
Peut-être que...
Mais il n'y a personne qui t'a forcé
à faire quelque chose.
Non, vraiment pas.
Mais j'aime ça, les gens qui viennent
et qui assument.
Tu ne le doutes pas.
Si tu n'étais pas mon père, je n'aurais jamais fait ça.
Le contraire, on ne le sait pas et on ne le saura jamais.
Malheureusement, il faut que tu vives avec
ce que tu as vécu et que ça fait de toi
le gars que tu es aujourd'hui.
J'ai suivi souvent des psychologues,
parce que j'ai eu beaucoup de difficultés quand même dans ma vingtaine.
On me dit que souvent, je me tapais sur la tête pour ce que j'avais fait.
Mais dans la vie, peu importe les décisions que tu vas prendre,
peu importe ce qui va t'arriver, c'est un apprentissage.
C'est plate à dire.
Ça a été longtemps qu'on me disait ça.
Oui, oui, c'est beau l'apprentissage.
Je peux-tu arrêter de baver et de me mettre dans la marde? C'est plate à dire. Ça a été longtemps qu'on me disait ça. Oui, oui, c'est beau l'apprentissage.
Je peux-tu arrêter de baver et de me mettre dans la marde?
Mais non, c'est de l'apprentissage.
À 35 ans, je commence à le voir.
Tu es le maître de tes décisions.
Tu es le seul maître de tes décisions.
Oui, c'est un apprentissage.
Si tu ne réalises pas ou tu n'apprends pas,
la drogue va beaucoup nuancer tes pensées.
La drogue va vraiment te dire, ça, c'est bien, fais-le,
mais finalement, ça ne l'est pas à cause de la consommation.
Fait que tu sais, à un moment donné,
la seule personne qui est responsable de ton malheur, c'est toi.
Quand ton père est mis fin à Saint-Jose,
tu étais encore dans ce game-là.
Tu étais au-delà d'autant de consommation
que de vente de stupéfiants.
Je suis au top de la consommation.
J'avais de la misère à garder une job.
Je n'étais plus capable de vivre de mon...
de le faire d'en vendre.
Le H, je faisais des passes,
un 2-3 000.
Trois jours, on n'avait plus.
Tout dépensé dans le linge, dans la coupe,
dans les bouteilles d'affaires.
Tu n'apprenais pas de tes erreurs.
Non, pas en tout.
Quand ton père a mis face à un juste,
tu es un peu relié à sa dépendance affective.
J'imagine que sa relation s'est terminée
avec la conjointe qu'il avait.
Oui, oui.
Elle s'est terminée.
Dans le fond, mon père s'est suicidé le 1er janvier 2012.
Elle, elle a mis fin à la relation au mois d'octobre 2011.
À cause que mon père était quelqu'un d'assez dépressif
puis avec les coups qu'il a fait.
Tu sais, mon père...
Mon père a probablement déjà tué dans la vie.
Il m'a déjà parlé
sans me dire directement, parce que mon père pensait tout le temps
qu'il avait des micros dans la maison, mais il m'a déjà...
Il a lu entre les lignes.
Oui, il m'a déjà démontré que
dans la vie, il n'a pas eu le choix
de choisir. Puis il y a un de ses
entraîneurs qui a
fini de découper dans
sa valise de chauve.
Ça a passé aux nouvelles et tout.
Pas dans la valise de ton pote.
Un gars qui connaissait très bien son entraîneur.
Oui, oui, oui, exact. Parce qu'il a essayé
de tremper dans le milieu.
J'ai perdu
si je voulais m'en venir parce que c'est quand même assez traumatisant.
Non, je comprends.
J'ai un frisson
qui m'a trouvée le corps.
Honnêtement, on n'ira pas plus loin là-dedans.
On comprend que ton père...
Tu disais que c'était quelqu'un de dépressif.
Oui, vraiment.
Parce qu'il n'assumait peut-être pas
toutes les choses qu'il a faites dans sa vie.
Quel humain peut tolérer
de donner des volets
ou même de tuer
ou de bardasser
des gens devant leur famille. Il a fait des choses
qu'il n'est jamais rentré
dans les détails avec moi, mais j'en ai eu ça assez
pour savoir que...
C'est le mode de vie que ça l'apportait aussi
parce que sa Kim qui était là, sa blonde,
elle était là pour l'argent à la base.
Elle était là parce que mon père était capable
de se payer tout ce qu'elle voulait, de payer de pension,
parce que vous ne savez pas ce que mon père faisait vivre ma mère
et nous autres,
mais il faisait vivre
aussi sa blonde
et ses enfants.
Tout l'argent qu'il faisait,
mais elle s'en allait
de même.
Pension à ma mère,
pension à sa blonde.
Juste pour pas que ça sorte,
déjà,
le prénom,
juste pour que tu sortes
le nom de famille.
Non, non, non.
OK, OK.
Ben, tu sais,
c'est parce que
t'es pas tendre avec elle pis c'est correct, je respecte ça, mais juste qu'on n'aille pas plus loin. Non, non, non. Juste. OK, OK. Ben, tu sais, c'est parce que t'es pas tendre avec elle.
Puis c'est correct, je respecte ça.
Mais juste qu'on n'aille pas plus loin que ça.
Non, non, c'est parfait.
C'est juste ça.
Fait que tu sais, le fait qu'à la fin de ses jours,
il était plus capable de lui donner le même mode de vie qu'elle avait,
elle l'a dompé pour ça.
Ça, j'en ai voulu longtemps pour ça parce que ça a créé vraiment...
Tu sais, mon père, quand il s'est suicidé, il a écrit une lettre.
Il a écrit trois pages
à son ex.
Il nous a écrit un paragraphe long
de même à ses gars. Faites-vous en
poste, pas de votre faute. Je vous aime.
Quand ton père vient
de se suicider, la manière qu'il l'a
fait, je le sais qu'il était rendu bas dans sa vie
et qu'il n'avait plus rien et qu'il avait beaucoup d'argent.
Parce qu'il y a des gens qui ont profité
de mon père et qui ont reçu la partie des business
qui ont été assez glorifiantes
sous le dos de mon père.
Sans caille, les redevances qu'il venait avec.
Oui, il s'est fait voler des cargaisons,
mon père. Ça a été une grosse affaire.
Il devait 800 000 après.
Ton père était généreux, peut-être trop.
Il y a des gens qui ont abusé de sa générosité.
Ton père, à la fin, il était
dépressif, endetté, en était dépressif. Oui, endetté.
En peine d'amour.
Puis on va se dire, les stéroïdes,
ça aide pas à avoir les idées claires.
C'est quelque chose qui peut
donner très dépressif parce que quand t'es là-dessus,
t'es hot, t'es fort.
Quand t'es pas dessus,
tu peux descendre assez bas.
C'est quelque chose
de très dépressif quand tu décroches.
Puis prenez des antidépressants, mon père.
C'est un mix de tout. On ne va pas
rentrer dans les détails de comment est-ce qu'il a fait ça.
Ce n'est pas nécessaire.
Tu le vis comment?
Tu ne t'es jamais guéri de ça, le suicide de ton père
quand c'est ton meilleur ami,
c'est ton confinant, c'est la personne qui était là
pour toi, qui m'a amené, qui m'est ton confidant, c'est la personne qui était là pour toi,
qui m'a amené,
qui m'a fait vivre vraiment des belles années malgré ma consommation. J'ai vraiment des beaux
souvenirs avec mon père et les voyages qu'on a faits.
Tu apprends
à accepter le fait qu'il ne soit pas là,
mais de te culpabiliser parce que moi, dans ce temps-là,
j'étais dans la consommation. J'ai eu souvent pour mon titre
que j'aurais pu aider,
voir des signaux.
Mon père était rendu qui vivait dans un
1,5 ou 2,5.
Il était vraiment à puce qui était.
Moi, j'aurais pu
pouvoir l'aider. C'est souvent ça.
Quand tu as un suicide dans la vie,
tu as l'impression que tu aurais pu aider.
C'est vraiment dur à vivre.
Moi, je n'ai plus de père. Je ne parle plus avec ma mère.
Ça fait 4 ans. Mon frère est en prison. Mon autre frère, je ne parle plus non plus. Je suis vraiment rendu'est dur à vivre. Moi, je n'ai plus de père. Je ne parle plus avec ma mère. Ça fait quatre ans, mon frère est en prison.
Mon autre frère, je ne parle plus non plus.
Je suis vraiment rendu tout seul dans la vie.
Je ne l'ai pas eu facile à cause de ça.
C'est…
Tes frères ont vécu ça comment?
À cette époque-là, tu étais encore en contact avec tes frères?
Oui, avec mes frères.
Mon frère Marc, dans le fond,
il venait de se faire voler 22 000 par mon père avant qu'il meure.
Il ne se parlait plus à cause de ça.
Fait que mon frère Marc, lui,
il l'a vécu avec beaucoup de haine.
Mais en même temps, c'est son père
qui a manqué beaucoup avec le temps.
La présence paternelle, t'en as besoin.
C'est pas parce que t'es rendu à 22, 21
que tu peux vivre sans ton père.
Ça, c'est immoral.
Je veux dire, moi, j'ai des outils que j'ai plus,
que j'aurais pas.
J'ai pas d'enfant présentement.
Je ne pense pas en avoir,
mais je manque vraiment d'outils dans la vie présentement
parce que je n'ai pas eu la figure paternelle.
C'est dur à expliquer parce que les gens qui ont encore leurs parents
ne peuvent pas comprendre à quel point que moi et mes amis,
je leur dis, si votre père est encore là,
dis-lui que vous l'aimez.
Serrez-les dans vos bras.
Fais-y un câlin.
Profite de chaque instant
parce que tu ne sais jamais quand ça peut se finir.
Jamais j'aurais pensé que le 1er janvier
2012,
j'aurais eu la nouvelle de ma mère que mon père, ça va enlever
la vie. Mon père, c'est un guerrier à mes yeux.
Je ne souhaite pas ça à mon père ennemi, sérieusement.
Le suicide, c'est vraiment... J'ai fait une thérapie
pour le suicide. Tu ne réussis
jamais à comprendre. Tu ne peux pas être dans la tête de la personne. Même si tu vois que c'est vraiment... J'ai fait une thérapie pour le suicide, puis c'est... Tu réussis jamais à comprendre. Tu peux pas être dans la tête
de la personne. Même si tu vois que c'est une personne
qui est hyper forte, c'est un père
de la famille qui en a jamais manqué de rien.
Il était capable de se faire ça à lui-même.
Je t'en parle,
j'ai les jambes molles. C'est pas quelque chose
que tu peux comprendre. Tu peux pas
t'apprendre à vivre avec.
J'ai pas d'autre chose à dire que
t'apprends à vivre avec. Là, je n'ai plus de permis présentement.
Il est suspendu. Je ne peux plus aller me reposer sur la tombe
de mon père parce qu'il est enterré à Saint-Jérôme.
Moi, c'est une chose qui m'aidait beaucoup parce qu'on a mis
une photo sur sa pierre tombale.
Une photo des années qui allaient bien.
Quand elle allait me recueillir, j'allais y jaser.
Ça, c'est des choses que je ne peux plus faire
présentement.
Je pourrais dire ça hors cam,
mais je suis allé le chercher chez vous tantôt. Je pourrais dire ça hors cam, mais je suis allé te chercher
chez vous tantôt, puis je vais aller te reporter.
On est le 2 septembre
au moment où on se parle.
Je dois aller à Saint-Jérôme tantôt, aller chercher
des loyers.
J'irai te reporter après, tu me montres à Saint-Jérôme avec moi.
Ça serait vraiment le fun. Sérieusement, ça fait des années
que je n'ai pas vu mon père.
On va aller te présenter, nous respectons ton père tantôt,
puis j'irai te reporter après. Ça serait écœurant. Tu vas pas vu mon père? On va aller te présenter le respect à ton père tantôt puis j'irai te reporter après.
Ah,
ça serait écœurant.
Tu vas pouvoir voir
mon père en même temps
avec visage.
Ça va me faire plaisir
moi.
Wow,
merci.
Mon père,
c'est mon meilleur chum,
man.
Puis,
je reçois ça
comme une tonne de briques
puis il vieillit.
Ouais.
J'ai rendu à 43,
mon père est dans 60.
Il est en centaines, tu sais, puis je peux juste sentir ta peine et il vieillit. J'ai rendu à 43, mon père est dans ses 60.
Je peux juste sentir ta peine.
Je ne peux même pas m'imaginer.
Je ne peux même pas m'imaginer.
T'as vu ton père vieillir, c'est une chose que je ne peux pas faire.
J'aurais aimé ça, pouvoir le vivre.
C'est vraiment pour ça que je vous dis
appréciez ça.
Vos parents sont encore là.
Profitez-en, même s'il y a des chicanes
ou quoi que ce soit, aimez-les
parlez-leur, cachez rien
à vos parents, ils sont là
ils vous ont mis au monde, ils vous ont élevé
c'est une chance
une fois que t'as passé à travers ça
on passe pas à travers
tu comprends ton deuil le deuil, ton deuil, le deuil.
Mais le deuil, j'imagine, tu l'as vécu
à côté.
Gros deuil.
Gros deuil dans Conso.
À ce moment-là, j'avais ma deuxième blonde.
Je veux dire,
pas nouvelle.
Parce qu'elle a eu le droit à toutes mes émotions
et toute la lourdeur
d'un décès d'un parent.
Normalement, les parents enterrent les enfants.
Non, les enfants enterrent les parents.
Non, au contraire.
C'est ce que tu as vécu, mais pas dans une situation.
Pas à 21, pas supposé.
Pas dans une situation comme celle-là.
Aux États-Unis, à 21 ans, tu tombes majeur.
Tu es encore jeune
à cette stade-là.
Il y en a qui font des études, qui habitent chez leurs parents.
C'est ça, exact.
Il s'est suicidé.
J'ai vraiment eu un trois ans
profond d'échéance.
Je n'avais pas beaucoup d'argent dans ce temps-là.
Mon père n'était plus là pour me baquer.
Il n'était plus là pour me protéger.
J'ai été choyé
dans quelque sorte. Je n'ai jamais manqué de rien.
Mon père a tout le temps baquis mes loyers de retard.
Il y en a peut-être qui vont trouver ça…
Je pense qu'on a compris avec le style que tu avais.
Ton père était là et en même temps,
tu te cassais par la tête, tu savais que tu avais un backup.
C'est ça.
Quand tu ne struggles pas dans la vie,
tu ne sais pas c'est quoi struggle,
tu ne peux pas arriver à payer parce que tu ne stresses pas.
Tu sais que ça va être payé.
Il y a quelqu'un qui va me baquer.
Il est même venu faire des coliques
à mon propriétaire. Il l'a pogné à la gorge.
J'avais le way de retard.
Il m'a plus jamais achalé.
C'est à ce point-là que mon père était là pour moi.
Ça a fait de moi...
Ça, c'est dur sur mon organe,
mais il faut que je le dise devant les caméras.
Ça a fait de moi un adulte très peu responsable.
Ça a été très difficile pour moi
avec le temps de...
devenir un homme.
Sans l'être, t'étais comme un
gosse de riche.
Oui, mais sans l'être.
Tu comprends? Parce que t'as de l'argent sale.
Tu le sais jamais quand ça va arrêter.
Puis moi, j'ai été gâté. J'étais le préféré
dans mon père à cause de la boxe.
J'ai vraiment été en robin.
Une des preuves que ton père a fait énormément d'argent dans sa vie,
tu as hérité de combien quand il est mort?
Absolument rien.
Absolument rien.
Le syndic de fête est venu saisir l'assurance-vie de mon père de 300 000 qu'il avait.
Moi, j'aurais pensé avoir du liquide.
Aucunement.
S'il est rendu, je veux dire, s'il a laissé sa mère
parce qu'il avait pas son mois de vie.
Non, il n'y avait pas rien.
Je me doutais de la réponse quand je t'ai posé la question.
C'est pour ça que je te l'ai posée.
C'est juste que les gens réfléchissent à ça.
C'est fou.
C'est parce qu'on pense toujours que
ça va continuer, ça n'arrêtera jamais.
Non, ça se finit souvent et c'est quand tu t'en attends le moins que ça s'arrête. Ce n'est pas rien que ça va continuer, ça n'arrêtera jamais. Non. Ah non. Ça se finit souvent, puis c'est quand tu t'en
attends le moins que ça s'arrête. Ah, puis c'est pas rien que ça.
Tout le monde que je connais qui ont fait du gros, gros
cash, là. Puis là,
tu fais, « Hey, t'en as-tu aujourd'hui? » Mais non.
C'est les avocats qui l'ont eu, cet enfant-là.
Ça m'a coûté tellement cher d'avocat.
Tu sais, exemple, c'est le mode de vie qui vient avec.
Mon père, il louait des maisons après qu'on soit partis
de Saint-Jérôme. C'est des maisons qui coûtaient,
dans le temps, je te parle de ça,
il y a 10-12 ans, des loyers
à 3 500-4 000 dans le Blainvilliers,
des maisons pas possibles.
L'argent s'en allait tout là.
Pour en avoir fait dans la vie, plus tu fais d'argent,
plus tu trouves de façon de la dépenser
si tu n'es pas discipliné, surtout si c'est de l'argent sale.
Parce que l'argent sale,
ça rentre, ça sort. L'argent que tu travailles, tu la vois, tu l''est de l'argent sale. Parce que l'argent sale, ça rentre, ça sort.
L'argent que tu travailles, tu la vois,
tu l'assures à la sueur de ton front.
Les coups que tu fais,
c'est un moment de stress qui dure
une couple d'heures pour faire.
Et sinon, après ça,
tu l'as plus. Ça peut disparaître
autant. Tu le sais pas si tu vas refaire une pause
de même.
Moi, là-dessus,
pour l'avoir vécu,
maintenant, je me contente de ce que j'ai eu.
À partir de quelle année
as-tu décidé que la conso sortait de ta vie?
30 ans.
Donc, il y a 5 ans.
Oui.
Mais en 2022, tu t'es retrouvé en prison.
Oui.
Quand tu as arrêté de consommer,
à 30 ans, est-ce que tu étais encore,
je veux dire, dans le monde criminel?
Oui, oui.
Tu vivais encore du crime.
Oui, oui, oui.
À 30 ans, j'avais parti une business
avec un membre de ma famille que je n'aimerais pas.
Ça a super bien été, là.
Je veux dire, puis je ne consommais pas.
Moi, je me suis dit, je vais arrêter de consommer de la poudre.
Bien ça, j'étais tanné. Mon nez n'était plus capable.
Commencer à en vendre, c'est de voir
la clientèle que tu as quand tu vends ça.
Quand tu as déjà un véhicule de toxicoman,
tu en vends et tu vois les gens qui tu en vends,
ça te fait vraiment une grosse claque dans la face.
Tu te dis, veux-tu vraiment finir de même
ou ressembler à ça?
Le reality check, tu le fais.
Je l'ai eu à 30 ans.
Oui, j'ai commencé à vendre, mais je le savais
que je ne retomberais pas là-dedans.
Ta décision t'est faite.
Parce que là, j'étais rendu ma santé à moi.
Ma santé mentale, ma santé physique,
le nez.
Puis la consommation de cocaïne,
pour ceux qui ne le savent pas,
ça rend excessivement dépressif.
Ça rend excessivement paranoïaque.
Puis dépendamment de quelle génétique que tu aes faite, tu peux aller au stade
de schizophrène bipolaire, ce qui est arrivé à mon frère
Marc dans la console
puis lui c'est les pellules qui ont fait ça, c'est même pas à cause
fait que toutes les drogues
ils vous disent une chose, quand tu fais des
thérapies ou de la prison, c'est la prison, la morgue
ou...
c'est l'hôpital, la morgue ou la prison
exactement, puis c'est l'hôpital, la morgue ou la prison. Exactement.
Puis c'est totalement vrai, ça.
Regardez, regardez les documentaires,
faites quoi que vous voulez,
il n'y a pas grand monde qui s'en sort bien.
Même les plus grands mafiosos qui ont une carrière de fou,
il est fini en prison, il est mort en prison.
Il n'y a pas de belles histoires à l'eau de rose
dans le crime.
Peu importe ce que tu vas faire.
Les gens qui réussissent sont très rares.
Très, très rares.
Ils vont réussir, mais ça ne se termine jamais bien.
C'est rare. C'est très, très rare.
Pour l'avoir vécu, je vous le dis,
parce qu'il y a beaucoup de choses qui vécu en ligne de compte.
Puis en 2022.
En 2019,
tu me fies à ton âge.
Parce que tu me dis que en 2019, tu arrêtes de consommer,
mais tu es dans la vente, ça va bien.
Tu fais de l'argent.
Je me suis fait arrêter dans le fond avec...
J'ai été chanceux dans ma malchance.
Je me suis fait arrêter avec...
J'avais plus
de cannabis
de la SCUDC que j'aurais dû avoir.
Parce que dans ce temps-là,
ça venait d'ouvrir.
Je travaillais sur les rôles.
Notre pote était scellé.
Jouer dans la caisse,
sur ces affaires-là, ça ne me tentait pas.
J'allais m'acheter mes affaires,
mais je m'avais fait un backup.
J'habitais à Saint-Sauveur.
Je fumais en conduisant.
Je fumais du pote en conduisant.
Je partais, j'avais fini ma rôle dans Beaubriand. Je m'en allais à Saint-Sauveur, mais je me fumais en conduisant. Je fumais du pot en conduisant. Moi, je partais, j'avais fini ma run
dans Beaubriand, je m'en allais à Saint-Sauveur,
je me fumais un gringo.
Rendu à Saint-Sauveur, je me suis fait arrêter.
Ça sentait vraiment le pot.
Ils ont eu la quantité.
C'est pour ça que je n'ai pas fait longtemps à Bordeaux.
Je te dis que j'étais allé en dedans, mais ça n'a pas été
une grosse sentence. C'était une tarte sur les doigts.
J'ai été acquitté.
Tu étais chanceux de ne pas avoir...
C'était juste
un add-on.
Un contrôle routier.
T'aurais pu être un payeur de taxes.
Monsieur, madame, tout le monde,
ils ne savaient pas que je faisais ça.
Pourtant, j'avais bien du stock
dans le cachet qu'ils n'ont pas trouvé.
Ils n'ont pas voulu l'insculer ici
parce que je ne m'en cachais pas.
T'as le droit d'avoir 30 grammes sur toi. C'est pour ça que tu n'ont pas trouvé. Mais ils ne veulent pas de la scudécie parce que je ne m'en cachais pas. Tu as le droit
d'avoir 30 grammes sur toi.
C'est pour ça
que tu n'as pas de permis
en ce moment?
Non, il y a beaucoup
de petites quêtes.
Ce n'est pas fait
qu'il t'a faibli.
Tu n'as même pas eu
le fait qu'il t'a faibli.
Non, non, non.
Ça a été une petite attirade.
À partir de quel moment
est-ce que tu as décidé
que c'était assez?
C'était à 32 ans.
Il y a trois ans. Oui, oui. Puis ça n'a pas été facile pour moi parce que j'ai déc. C'était à 32 ans. Il y a trois ans.
Ça n'a pas été facile pour moi parce que j'ai
décroché de ce milieu-là
parce que je me suis fait prendre ma place
et je me suis fait tasser
volontairement
de la ronde qu'on avait partie.
Par un monde de ta famille.
On n'en parlera pas.
Par peur que je prenne trop de place.
L'argent puis le pouvoir,
le pouvoir prend énormément de place
quand tu fais beaucoup d'argent.
Puis ça, c'est une vache à lait.
C'est une vraie vache à lait qu'on avait repartie.
Il n'y a pas...
La famille, ça prend le bord.
Ah, regarde!
Le pouvoir, l'argent.
Jamais j'aurais pensé que ça aurait pu m'arriver.
Je t'en parle, j'en ai la chaille de poule encore.
De me faire...
Puis en même temps, je veux remercier le bon Dieu.
C'est pas incroyable, mais j'aime ça.
Je veux remercier le bon Dieu.
Je suis content que ça me soit arrivé.
Parce que quand j'ai perdu ça, moi, je me pensais
intouchable. Encore une fois, j'étais comme retombé
dans mon pattern de...
Super héros, là.
Oui, oui, oui. Je pensais pas que ça allait pouvoir m'arriver.
Puis à ce moment-là, j'avais une maison
à Saint-Sauveur. J'avais ma BMW.
T'sais, j'étais... Tout ce que je voulais, je l'avais
eu. J'ai tout perdu.
Ben, crée-les, crée-les pas.
Trois mois plus tard, j'étais dans la rue, là.
Fait que moi, à 32 ans... Ah, donc je te crois solidement.
J'étais dans la rue, là. J'étais à Saint-Sauveur. J'avais plus de char,
plus de permis. Je ne pouvais plus...
J'avais décidé d'aller suivre mon cours
de mécanique à ce moment-là, mais là, j'ai perdu mon permis
parce que j'ai beaucoup de tickets à payer. Moi, là, je vais
vous le dire, ma vie de bomme
que j'ai eue a fait en sorte que j'avais beaucoup
de négligence au niveau de mes tickets, mais
à l'âge où je suis rendu présentement, j'ai encore
17 000 $ de tickets à payer,
qui est une somme exorbitante.
Quand t'es plus dans le crime pis que tu travailles...
Tu sais, l'année passée, j'ai été gestionnaire
chez Chico.
Tu secondes pas 30$ ou 40$,
tu secondes 21$,
ça me coûtait 400$ par mois
de ticket. Je veux dire, je me suis créé
des dettes avec mon parcours
de semi-criminel que j'ai eu
dans l'ombrage de mon père
qui a 35 ans, mais
je paye encore pour ça.
Je vous le dis, il y a vraiment pas de belles issues à ça,
en bout de ligne.
Tu fais quoi dans la vie aujourd'hui?
Là, je retourne à l'école présentement.
Le cours de mécanique que je voulais faire
au moment où est-ce que j'ai tout perdu,
mais là, je n'ai pas pu à cause que je perdais mon permis.
Là, je suis à côté d'une école de mécanique
avec ma copine que j'ai présentement.
J'ai l'opportunité de pouvoir retourner
à l'école et de payer pour le faire.
Je veux travailler
chez BMW. Mes buts
ont changé.
La piqûre à 30 ans
avec les BMW, ça a été hallucinant.
J'en ai eu une. J'ai mis beaucoup d'argent
dessus. Je l'aimais, mais c'est des bons chars à rouler.
J'ai vraiment une piqûre.
Cette mécanique-là, t'as envie de travailler là-dedans.
Je me disais, en travaillant là-dedans,
je vais peut-être pouvoir être en mesure
de prendre le dessus, de payer mes étiquettes
et d'avoir vraiment la drive pour.
Parce qu'après avoir vécu dans la rue dernièrement...
C'est ça, je le...
Comment t'as réussi à te sortir de la rue
quand t'as tout perdu?
À Saint-Sauveur, en plus.
J'imagine que t'as descendu vers Saint-Jérôme.
Oui, j'étais rendu à Blainville.
Là, même à la chute,
tu veux dire que je suis à contre ça?
Ben, t'as vécu dans la rue.
C'est négatif. Je veux pas le victimiser.
Non, je te pose la question.
Justement, de montrer
que j'ai une maison à Saint-Sauveur,
BMW, je vis la best life,
ça prend deux mois. Ça prend deux mois.
Ça prend deux mois.
Tu ne consommes même plus à ce moment-là, en plus.
Non, je suis à jeun, là.
À jeun, à jeun, à jeun.
C'est pour ça, la vie, quand j'ai arrêté de consommer,
c'est là que j'ai eu les plus grosses épreuves.
Peux-tu craindre à ça?
Dans la vie, quand j'ai décidé d'arrêter de consommer,
c'est là qu'ils ont décidé de me mettre des bâtons dans les roues.
Tu as voulu foutre de la merde, là?
Non, mais tu t'es mis des bâtons dans les roues. Je ne me suis mis des bâtons dans les roues. Tu as voulu foutre de la merde, là? Tu t'es mis des bâtons dans les roues.
Je ne m'en suis mis des bâtons dans les roues.
Excuse-moi des fois.
Non, mais tu es un gars qui assume.
Je respecte ça en disant,
« Hey, Chris, oui, mais tu as arrêté de consommer,
mais en même temps, tu n'as pas arrêté de vendre. »
Non.
Tu n'avais pas une job.
Si tu avais eu une job normale,
tu aurais perdu ta job pour x raisons.
Tu aurais eu du chômage.
Oui, c'est ça.
J'en avais pas parce que j'étais payé cash.
C'est exactement à moi.
C'est vraiment à moi.
Je vous le dis.
T'as survécu comment?
J'avais plus beaucoup d'amis, moi, à ce moment-là.
Je veux dire, la consommation
fait éloigner. Quelqu'un qui consomme
dans la vie va éloigner environ entre
40 et 60 personnes de son entourage
sans le savoir. Ça, ils t'apprennent sans thérapie.
Une personne qui consomme
va affecter jusqu'à 60 personnes
dans son entourage. Moi, quand je me suis ramassé dans la rue, j'avais une personne qui pouvait m' affecter jusqu'à 60 personnes dans son entourage.
Moi, quand je me suis ramassé dans la rue, j'avais
une personne qui pouvait m'héberger, c'était mon chum
à Prévost. Il y avait
trois ennemis. Il n'avait pas de place. Il est dormi
dans son salon. Je me suis retrouvé
une job dans un garage. Finalement, lui,
t'as quelqu'un chez vous. Oui, on est amis,
mais vivre dans un petit endroit...
À un moment donné, ça gosse.
Ça gosse.
Bref, je me pogne avec lui. Il ne veut plus m'envoyer chez eux.
Le gars au garage,
à ce moment-là, j'avais encore un permis de conduire,
mais je savais qu'il allait expirer le 12 juin,
qui est la date de ma fête. Il allait finir par expirer.
Je me suis arrangé pour que le gars du garage
me vende un char.
J'avais encore un permis, mais je savais qu'il allait être suspendu.
À ce moment-là, quand il m'a vendu
le char, j'ai vécu dans l'automobile
qu'il m'a vendue. Il le savait.
Il m'a même ouvert ses portes de garage.
J'allais dormir sur son plancher de garage.
Juste pour vous donner à quel point j'avais nul part où aller.
Je ne parlais pas à ma mère dans ce temps-là.
À mon autre frère non plus.
Mon autre frère Marc avait ses affaires à s'occuper.
Je n'ai jamais été un'un d'un mendiant.
Essayer d'aller chercher de l'aide.
Je suis quelqu'un qui va essayer.
Mon père m'a backé beaucoup dans ma vie,
mais quand je ne l'avais plus, il a fallu que je me débrouille par moi-même.
À ce moment-là, j'ai vécu dans mon char.
Je me suis rendu à la chute.
Je me suis fait arrêter à la chute.
J'avais mis...
Parce que mon permis était rendu suspendu.
J'avais mis ma plaque de BM.
C'est complètement ridicule.
Je me suis fait arrêter sur le bord du barrage Hydro-Québec,
dans le bout de la chute.
Il y a un gros barrage dans ce coin-là.
Ils m'ont filmé sur les caméras.
Ils ont vu que c'était une plaque de BM.
Je me suis fait saisir mon véhicule.
Je n'avais plus de place où rester.
J'ai été dans la rue à la chute.
Jusqu'à temps que j'aille sur les réseaux sociaux.
Je vois un de mes amis.
Je vais jaser avec.
Il me dit, je pourrais peut-être t'héberger un peu.
Je retourne à Blainville.
Je m'en vais chez eux.
Ils m'hébergent.
Le gars, il consomme du crack avec sa copine et tout.
Je me suis fait casser la gueule là-bas.
Moi, je ne voulais pas me battre avec.
Il m'a dit, tu peux rentrer à Internet.
J'ai fait rentrer à Internet.
Il n'était pas content de voir le gars de Vidéotron.
Il m'a crissé un coup de tête.
Il m'a même vargé.
Je suis parti de là.
Je ne le connaissais pas beaucoup.
Pour finalement retourner chez ma copine
que j'ai présentement,
qui fait 7 ans qu'elle fait partie de ma vie,
elle m'a repris chez eux.
C'est ça.
C'est temps-là que tu t'es rebâti.
Oui. Lentement, mais sûrement assez long.
C'est très, très long et c'est pénible.
Quand tu as goûté à l'argent sale,
de travailler
et de te contenter de ta paix,
c'est vraiment plus difficile qu'on le pense.
Parce que tu as tout le temps l'envie de retourner.
La pote du gain est là.
Mais la pote du gain, moi,
n'a jamais été positive pour moi dans la vie. Ça m'a amené beaucoup
de négatifs dû aux décisions que j'ai
prises par moi-même.
As-tu peur de toi-même au niveau
de la console? Oui.
Tu struggles avec ça
encore? La coke, non.
Mais je sais qu'il y a des béquilles qui sont faciles
comme le speed. Le speed,
j'en ai fait à quelques reprises. Puis des fois,
je trouvais que j'aimais trop ça, mais ça me rend
poté, fait que j'ai aimé ne pas
m'en faire.
Tu sais que t'es pas capable de toucher.
Exact.
Tu peux faire de la poudre dans ma face,
jamais je vais retomber. J'ai eu assez mal
au nez dans la vie, puis j'ai assez scrappé d'années
que je sais que je ne retomberai pas là-dedans.
Mais tu struggles. Le démon,
moi, c'est ça, j'ai jamais les chums qui ne sont pas capables d'arrêter. Le démon, moi, c'est ça que je dis à mes chums qui ne sont pas
capables d'arrêter. Le démon, il est tout le temps
là de parler. Tout le temps, tout le temps.
Tu vas prendre un verre, il va te jaser.
Ça serait bon une ligne avec ça.
Moi, c'est pour ça que je ne bois plus.
Je sais que si je vais boire un verre,
je vais avoir le goût de faire de la poule.
C'est instantané.
Pour ça, tu ne t'es jamais guéri de ça à 100 %.
Il faut vraiment que tu prennes des choix personnels
que tu te décides d'arrêter
de consommer de l'alcool.
Moi, je le sais que si je buvais,
j'allais faire de la poudre.
En arrêtant de boire, je le sais que je me tiens
loin de la coke. Je suis pas à l'abri.
Si je vais virer une brosse, je vais avoir le goût d'enfer,
mais je le sais que le lendemain, j'aurai plus de goût.
Marc.
Marc.
T'as donné leacona en ce moment.
Il y a une sentence combien de temps?
Six ans.
Ça fait combien de temps qu'il est là?
Un an et demi.
Ça vient de rentrer.
Il était chez moi parce que, dans le fond,
dernièrement, ma copine m'a repris.
Mais quand je t'ai écrit l'année passée,
j'avais mon appart à Saint-Jean.
J'ai comme sauté un moment.
Ça allait bien.
J'étais gérant chez Chico quand j'étais écrit.
Oui, c'est ça que tu parlais.
Fait que ça peut être…
J'étais sur pied.
J'avais mon appart que j'ai perdu un an plus tard à cause du coup de la vie
pis la job que j'avais, j'étais pas capable d'y arriver
bref
c'est mes raisons à moi, pourquoi j'ai pas été capable
d'y arriver
mais c'était pas de la consommation, c'était juste que le coup de la vie était trop cher
pour la petite job que t'avais tout seul
t'avais un coloc ou une bonne
parce que t'étais le bille à deux
c'est ça, mais là j'étais tout seul. Ça me coûtait 1100$ par mois.
Je faisais 580$.
Les pisceries, mon chien, j'ai un chacho que j'adore.
Que lui, s'il n'aurait pas été là,
je ne sais même pas si je serais en vie présentement.
Les animaux, c'est tout un inconfort.
Mon petit pitou.
Quand tu étais chez vous à Saint-Jérôme,
ton frère était là?
Oui, je l'ai hébergé dans le fond chez nous à Saint-Jérôme.
À ce moment-là, je savais ce qu'il avait fait déjà.
Mon frère a été déclaré schizophrène
bipolaire à cause de la consommation.
Mais mon frère, ça a été
aussi un collector.
Il a eu la même vie que mon père.
Dès 14 ans, mon frère venait faire de la collection.
Il a eu la même vie que mon père, même plus rough.
Différent. Il a fait plus d'argent,
mais c'était quelqu'un qui était drette.
Bref, tout ça a fait en sorte
qu'il est venu vraiment, il n'était plus
là dans sa tête. Je l'hébergeais chez nous
et il avait fait 18 mois
en thérapie Val-des-Lacs
dans le bout de Saint-Agathe.
Val-des-Lacs a été beaucoup mentionné.
Oui, c'est une très bonne thérapie.
Il a été bien traité.
Il a fait des chambres individuelles.
Bref, il a fait 18 mois là-bas.
Ça l'a aidé sur sa sentence.
Ça a passé dans le journal de Montréal, mon frère Marc.
Il a défiguré quelqu'un, coup de couteau,
pour 150 $
quand il pensait qu'il allait avoir, je pense, 5000.
Bref, c'est des décisions que la drogue lui a...
La drogue te ramollit le cerveau avec le temps.
C'est épouvantable.
Lui a pris ce genre de décision-là à ce moment-là.
Lui, mon frère, est à Donnacona.
Je ne peux pas lui parler.
J'ai essayé d'appeler la prison.
À cause de ton dossier.
Oui.
J'ai essayé de faire des démarches,
d'écrire des lettres.
Il ne se rend même pas à mon frère.
À rien de ça.
Juste parce qu'il sait le dossier criminel que j'ai
et que je suis son frère.
Il y a juste ma mère qui parle.
Je ne parle plus avec ma mère. Je n'ai et que je suis son frère. Il y a juste ma mère qui parle. Je parle pire que ma mère.
Je n'ai pas de nouvelles de mon frère, Marc.
Es-tu à l'aise?
Pourquoi la relation avec ta mère?
Oui, oui.
Non, non, je suis super à l'aise.
Ma mère, dans le fond, a décidé de couper les ponts avec moi
parce que quand elle a su que j'étais dans la rue,
elle a fait un infractus
parce qu'elle nous aime beaucoup.
Son chum a décidé de vraimentractus parce qu'elle nous aime beaucoup puis son chum il a décidé de vraiment
couper les ponts avec nous parce qu'il ne voulait pas
perdre sa femme, son mari
un mari avec son nouveau chum
donc elle a fait un infractus à ce moment-là
puis moi en 2017
2017-2018 j'ai acheté
un Ford Escape flamand neuf à Mandoci
parce que j'avais une superbe bonne emploi à ce moment-là
mais je suis encore dans la consommationploi à ce moment-là.
Mais je n'étais encore dans la consommation
un peu à ce moment-là, mais j'étais stable.
Ça fait un an qu'il y a un même job,
on va lui donner une chance. C'est à peu près
un an et demi qu'ils sont venus me le saisir. Je n'étais plus capable de
payer parce qu'il y a que les loyers.
Il y a eu des flics payés et ça a scrapé son nom.
Infractus plus la dette,
ma mère a décidé de couper les ponts et elle est vraiment
proche d'un membre de ma famille qui va super
bien présentement, qui la garde
beaucoup. Fait qu'elle a décidé
de prendre son bord à lui. La personne
qu'on parlait tantôt, qui t'a tassé
de la tête. Exactement, mais lui, il a eu un enfant.
Fait que ma mère,
elle peut prendre soin de...
Fait que pour elle, c'est...
As-tu essayé de
relier
c'est triste
qu'est-ce que je vais vous dire
parce que quand elle a eu 50 ans
j'ai écrit
à Noël l'année passée
parce que moi ça fait plus de 10 ans
que j'ai pas de cadeau de fête
que je suis tout seul à Noël
pis ça je veux pas avoir
l'air d'une victime
mais c'est comme ça
que ça se passe
j'ai plus de famille
que j'essaye d'y écrire
tu sais je peux te donner
le supermaison
essayer de voir la famille
ou tu sais voir des gens
que j'aime
pis y'a rien à faire
elle a été tellement blessée
pis elle a eu peur pour sa vie
que présentement tant que j'aurais pas de stabilité ou gens que j'aime. Il n'y a rien à faire. Elle a été tellement blessée et elle a eu peur pour sa vie que présentement,
tant que je n'aurai pas de stabilité ou tant que je n'aurai pas
accompli
quelque chose ou que je n'aurai pas
du positif à y apporter, on va me tenir loin
de sa vie. Je sais que ça ne vient pas nécessairement
d'elle, mais beaucoup de son chum.
C'est lui qui est là pour elle quand elle fait le pas.
Ma mère, elle ne l'a pas eu facile.
On est trois. Trois garçons.
Trois gars qui ont fini dans le crime.
Qui ont baigné là-dedans.
Il y en a un
de la gang que ça va bien.
Puis pour les autres, non.
Ma mère est beaucoup là pour mon frère Marc en prison.
Elle va lui donner de l'argent de la cantine.
Au moins, je suis content d'entendre ça.
Au moins, pendant qu'il est là,
lui, il n'est pas tout seul.
Il n'est pas tout seul.
J'ai ma blonde, j'ai mon chien. Tu ne sais même pas, excuse-moi, je qu'il est là, lui, il n'est pas tout seul. Moi, j'ai ma blonde, j'ai mon chien.
Tu ne sais même pas, excuse-moi, je t'ai coupé,
mais tu ne sais pas si ton frère fait du bon temps
en ce moment. Non, mais j'aimerais beaucoup qu'il fasse du bon temps.
J'aimerais ça. Je sais que d'un
peine fédéral, tu peux aller à l'école.
Tu peux t'instruire plus facilement que d'un provincial.
Je te pose la question, est-ce que ta femme
ne pourra pas rentrer en contact avec ta blonde?
Elle ne pourra pas rentrer en contact avec ton frère?
C'est des affaires que j'ai fait, je n'est ok que tu as elle a peu fallu la demande de hockey elle a peut-être ok ok ah ben
oui j'aimerais savoir les nouvelles de lui c'est mon frère je l'aime écoute peut-être informe toi
ouais elle a prêt peut-être c'est ça avoir des nouvelles que lui va vouloir je vois quel point
on fera vous vouloir rentrer en contact avec eux oui C'est sûr que oui, on t'aime beaucoup.
Peut-être que si ta conjointe n'a pas de dossier,
il serait peut-être content de savoir que tu consommes
et que tu vas quand même bien.
Il y a encore des marches à monter.
Il y a une chose que je te dis avant de terminer,
je te dis que je n'ai pas d'enfant et je ne pense pas que je vais en avoir.
Parce que tu n'en veux pas, parce j'ai pas d'enfant, puis je pense pas que je vais en avoir. » Oui. Parce que t'en veux pas, parce que t'as peur
d'en avoir, parce que t'as peur
de ce que tu peux transmettre.
Oui, j'ai peur de...
Vu que je suis un adulte qui a tardé
à devenir un adulte à cause que j'ai été
élevé dans le Watt, puis j'ai été beaucoup gâté,
ça a fait de moi
quelqu'un qui a de la misère,
qui a eu plus de difficultés dans la vie,
dépendamment du milieu que je viens.
Je me dis, avoir un enfant,
je n'ai même pas de logement à moi.
En ce moment, je vis chez ma blonde.
Je n'ai même pas de permis de conduire.
J'ai de la misère à m'imaginer avoir un enfant présentement.
Je sais que ça peut changer une vie,
mais j'ai de la misère à me gérer moi-même.
Je pense qu'en ce moment, ce n'est pas une bonne option.
Non.
Je pense que tu as concentré
sur toi, sur ta réinsertion,
réhabilitation,
du côté où est-ce que tu es.
Tu n'es plus dans le crime, tu n'es plus dans la consommation,
mais tu veux retourner à l'école, tu as 35 ans,
il n'y a pas trop de temps. Reconstruis-toi,
prends du temps pour toi, prends du temps pour
définir c'est qui.
T'es qui.
C'est ça. T'es qui, Alex?
Je me suis perdu beaucoup au cours des années
et j'ai hâte de me retrouver.
Honnêtement, je ne sais pas si tu étais très nerveux.
Je ne sais pas si ça t'a fait du bien.
Ça ne t'a pas aidé.
Écoute, honnêtement,
il y a peut-être des membres de ta famille
qui vont voir ce podcast-là.
Peut-être que ça va changer des choses.
Je te le souhaite, je te l'espère.
Sinon, félicitations pour
ce que tu es en train de devenir.
Ne lâche pas. Reste fort,
mène ton but.
Je te souhaite un jour de voir
passer sur Facebook avec ton
diplôme de mécano, puis
travailler dans un concessionnaire, BM.
Je te le souhaite, mon chère.
Merci, Cédric. Merci à toi, Emmanuel.
Merci de ton partage,
merci de ton vécu.
Merci de ton histoire.
J'espère que ça va nous avoir
inspirés plus qu'un.
Merci d'avoir écouté
Au Parle-Roi. Terima kasih telah menonton! Редактор субтитров А.Семкин Корректор А.Егорова