Au Parloir - Épisode #70 - Jonathan Klor
Episode Date: December 22, 2024Dans cet épisode je reçois Jonathan Klor, un ancien chef de gang impliqué dans une guerre sanglante, condamné à 14 ans de prison à la fin des années 2000, nous avons discuté de son enfance, so...n histoire dans la criminalité et sa réinsertion sociale! Un épisode avec un GRAND message d'espoir! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut tout le monde, ici Cédric Bergeron, bienvenue à un nouvel épisode du podcast Au Parloir.
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Ça se retrouve tout sur ce merveilleux
petit site-là.
Aujourd'hui, on a reçu un
gros guess.
Jonathan Clore,
si tu googles son nom,
tu vas comprendre pourquoi je dis que c'est un gros guess.
Qui a tellement
un message puissant
par rapport à ce qu'il a vécu.
Vous allez voir qu'on ne tombe pas tant
dans justement tout le parcours criminel,
puis en même temps,
ce n'est pas ça le podcast.
Peut-être qu'il y en a qui l'écoutent
pour avoir les histoires,
puis tout ça,
mais en même temps,
moi, c'est la réinsertion,
la réhabilitation,
puis l'image projetée,
puis les messages,
le message envoyés aux jeunes,
le message envoyé à la société, justement.
Puis s'il y a un podcast
où il y a beaucoup de messages qui sont envoyés
par quelqu'un qui a été condamné
à 14 ans,
puis tu sais qu'il y a un background
bien avant ça, ça commence jeune,
chef de gang de rue et tout ça,
violence, mais le message de ce qui ressort de ce podcast-là
est vraiment important, sincèrement.
Je me répète à chaque épisode,
je n'endosse pas nécessairement les gestes,
les idéologies, les termes utilisés par mes invités,
mais je suis une personne qui prône la liberté d'expression.
J'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir.
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C'est malade, là, tu sais.
Et en plus, si tu vas sur le site, tu t'abonnes, tu mets un montant,
ils t'en donnent directement.
Je te dis, ils font des cadeaux.
Il y a une chose super importante,
c'est fait pour s'amuser.
Le jeu doit rester un jeu.
Play Numbers Game.
Joe, merci d'être là.
Un gars de Montréal,
maintenant, tu es dans la région de Québec.
Tu as fait de la route pour venir me rencontrer
aujourd'hui. Gros podcast,
je pense qu'il s'en vient.
Je commence toujours par l'enfance
et tout ça. Il y a juste
une chose particulière aujourd'hui.
Je voulais commencer avec ça.
On tourne le podcast aujourd'hui, 26 octobre.
Ton anniversaire. Premièrementobre, ton anniversaire.
Premièrement, joyeux anniversaire.
Merci, merci.
Il y a une raison particulière pour laquelle on le fait, la journée de ton anniversaire,
puis tu m'as l'expliqué, puis je trouvais ça intéressant qu'on commence,
avant qu'on rentre dans tout ton parcours,
qu'on rentre, pourquoi est-ce que tu voulais faire ça aujourd'hui, la journée de ton anniversaire?
N'importe qui ayant vécu
dans la prison va comprendre exactement
ce que je suis en train de dire.
Quand on rentre en prison, on n'a plus rien à part nos souvenirs, les bons souvenirs qu'on a.
Puis les bons souvenirs, c'est souvent nos fêtes à Noël ou les rassemblements avec la famille.
Ayant passé toutes mes fêtes adultes quasiment en prison, la première fois que j'avais à le célébrer dehors, c'était difficile.
Parce que ça me ramenait tout le temps à une cellule que j'étais dedans.
Alors, je me suis dit, comment que je vais faire
pour passer à travers ce glitch-là qui est dans ma tête?
Puis j'ai dit, la seule façon que je peux enlever
un mauvais souvenir, c'est d'en créer un meilleur.
Ou est-ce qu'il y a une cause ou quelque chose
de plus grand derrière.
Alors, j'ai dit, en venant à Montréal,
sur ton podcast, la raison pourquoi que je viens,
c'est une bonne cause.
C'est pour le bien, pour mes enfants et les enfants
de tous mes amis, de tout le monde entier
qui vont avoir besoin d'avoir
quelqu'un qu'ils peuvent entendre parler
et qui vont les comprendre
d'une manière qui sentent
incompris à tous les jours.
T'es un gars qui,
on va le découvrir pendant le podcast,
tu as un très gros parcours
criminel. Je pense
que tu es une preuve vivante
de réinsertion et de réhabilitation
parce que je pense qu'il y a beaucoup probablement d'intervenants
ou de gens qui sont passés dans ta vie
depuis que tu es jeune qui se sont dit
rien à faire avec ce gars-là, j'imagine.
Aujourd'hui,
tu as une job, tu aujourd'hui, tu sais,
tu as un job, tu t'es replacé,
tu es à Québec, tu t'es éloigné un peu aussi de ton milieu, dans le fond,
puis tu es vraiment une preuve de réinsertion,
de réhabilitation, une des raisons pour lesquelles
vraiment tu es là, parce que pour moi,
c'est la chose la plus importante de ce podcast-là,
c'est de démontrer que peu importe qui tu as été,
peu importe ce que tu as fait,
même si tu as fait beaucoup de mal,
même si tu as fait des dégâts,
il y a toujours la deuxième chance qui est là,
une deuxième chance qui se mérite
et qu'on travaille pour,
puis tu en es une preuve,
puis c'est pour ça qu'on est là.
Merci.
On va commencer comme je commence toujours,
l'enfance, tu viens de quel coin,
quel type de famille,
puis on va évoluer jusqu'à aujourd'hui.
Avant d'aller là, je veux juste te prendre
où est-ce que toi, tu as le sujet.
Tu sais, la réinsertion, là,
oui, je me suis réinséré, mais c'est quand même un travail
à tous les jours. C'est quand même un challenge
à tous les jours. Pour n'importe qui
qui sort du système carcéral,
c'est pas facile.
On parle de ressources, il n'y en a pas.
On parle d'aide, il n'y en a pas. On parle d'aide, il n'y en a pas.
Il n'y en a pas, je te dis.
Moi, j'ai une famille qui est là pour moi tous les jours,
qui me soutient, qui me supporte.
Ce n'est quand même pas facile.
Ce n'est pas facile.
C'est impossible.
On va parler de la réinsertion.
On va parler de comment on la vit
et comment on fait pour se donner une chance.
Mais une deuxième chance,
la société, c'est difficile pour qui te la donne,
encore plus le gouvernement,
qui est emprisonné et n'a offert aucune éducation,
aucune formation, aucun emploi,
aucun rien, connaissance de la vie,
pour que quand tu ressors,
au moins tu puisses devenir quelqu'un de meilleur.
Tout ce que tu vis, c'est les injustices
des palais de justice. Tu vis
des traumatismes
que tu ne pensais jamais que quelqu'un
pourrait faire ça au Canada.
Puis là, tu dois vivre avec ça
en société. Puis après ça, faire
confiance à ce même système qui va t'offrir
de la réinsertion et de la réhabilitation,
c'est très difficile parce que
la confiance est brisée. Quand le système te ramasse
pendant des années, puis te brase,
puis veut te casser, après ça,
c'est dur de faire confiance.
C'est drôle parce que... Bien, c'est drôle. Non, c'est pas drôle,
mais de la façon...
Je dis ça, c'est drôle, pas de façon
humoristique. C'est que, tu sais,
le dernier podcast que j'ai tourné
justement ici, c'était un
gars qui a fait une thérapie
à 19 ans, puis il a été
juste abusé pendant
sa thérapie. Puis il en a
fait une deuxième à 57
ans. Puis à cause
de la première où il a été hyper
maltraité, jeune,
ça a pris des années avant qu'il puisse faire confiance.
Ça a pris pratiquement 40 ans avant qu'il puisse faire
confiance à une thérapie,
ce qui n'a fait aucun sens.
On va reprendre où j'étais.
Merci de ce que tu viens de dire.
J'aime avoir la version parce qu'il y a des gens qui m'ont dit des choses différentes de toi.
Justement, il y a certains organismes qui les ont aidés à se réinsérer,
puis ce n'était pas de ces organismes-là.
Mais souvent, c'est ça, c'est que ce sont des organismes qui ne sont pas avec le gouvernement. Ce sont des organismes qui les ont aidés à se réinsérer, puis c'était pas de ces organismes-là. Mais souvent, c'est ça, c'est que c'est des organismes qui sont
pas avec le gouvernement. C'est des organismes
externes. Moi, j'en connais
pour avoir travaillé avec certains,
Réabex, Iquitem, qui sont
des organismes, ils ont des subventions
du gouvernement, mais c'est pas
le gouvernement qui les a mis en place
ces mesures de réinsertion-là.
– Moi, quand je te parle de réinsertion
au niveau de l'églation, on va parler de la population
carcérale, 80 %, même
un peu plus. Ça, c'est selon mes données
que j'ai vues en tant qu'être humain en étant là.
C'est des problèmes qui ont des problèmes
de consommation. Des problèmes de santé mentale.
Des problèmes de santé mentale. Je le répète
tellement souvent. En prison, OK?
En prison, parce que des détenus en prison,
ça fait de l'argent.
C'est une business.
Il y a du profit qui se fait à quelque part avec des détenus incarcérés en prison.
Au pénitencier, on travaille un chiffre de 8h30 le matin à 4h,
avec les mêmes pauses que dans les usines, pour 2,50$ par jour.
Il n'y a pas de formation qui vient avec ça.
Alors, c'est une business. Alors,
quand on parle de réinstitution puis revenir dans la société, comment tu vas donner le
20 % à, mettons, les criminels ou ceux qui ont vécu une peine ou une frustration qui
les a transformés à devenir un monstre, qui ne sont peut-être pas, mais c'est ça
qu'est-ce qu'ils étaient obligés de devenir dans leur environnement, ces personnes-là
qu'on veut sauver ou on veut les montrer qu'il y a peut-être une lumière ailleurs
que derrière le AK-47
pour faire du mal, puis à cause
que toi t'as mal, mais comment on fait pour aider ceux-là?
C'est quoi qu'on fait? On les met dans des centres
correctionnels communautaires, des CCC.
Il y en a juste cinq au Québec.
Puis là, t'es où? T'es dans une autre prison.
Où est-ce que quand tu sors de ta sentence
puis t'arrives dans le bureau avec ton agent de libération
puis t'es toute fière de finalement avoir eu ta liberté,
tu te dis, « Hey, des gars comme toi, on serre la vis. Il n'y en a pas de chance.
Tu fais une erreur, tu retournes en dedans.
Tu ferais quoi? Trois ans de libération? Je vais te garder en dedans.
Tu te dis, « Hey, on ne se connaît pas. Je viens d'arriver.
Il me dit, non,
tu ne tromperas pas nous autres.
Puis je dis, hein?
Il me dit, ouais, t'as jamais travaillé de ta vie.
Si tu veux un job, il faut que tu commences comme laveur de vaisselle.
Puis t'es là, puis t'es assis.
T'étais tout content d'être libre.
Finalement, j'ai payé ma dette.
Puis là, tu reviens en société.
Puis là, t'es dans une autre prison.
Puis même après que tu finis
tu vas appliquer pour un job
tu te dis shit j'ai fini
j'ai réussi
puis là ils vont t'engager, ils vont te google
puis ils vont te congédier
une autre
sentence, encore
parce que c'est l'information du public
il y a 30 ans
un pédophile, violeur en série,
il passait dans le journal.
Deux semaines plus tard, il a oublié.
Il a une job dans une autre province.
Pas de problème, parce qu'il ne l'a pas dit.
Mais aujourd'hui, avec Google, avec l'Internet,
c'est une sentence à vie, peu importe.
Une image tinsue.
Moi, mes enfants, bientôt, ils vont être capables de lire.
J'ai besoin qu'ils lient leur vrai père,
pas le père que les médias ont dépicté parce qu'ils pensaient qu'il y dédique leur vrai père pas le père que les médias ont
dépiquetés parce qu'ils pensaient qu'il y allait avoir des views ou qu' il y avait
besoin d'une subvention du gouvernement parce que il ya de la violence comme des
gens comme lui ou ce que vous avez appris à connaître la vraie personne
aucunement c'est ce qui est toi c'est ce qui est important moi je pense de mon
podcast de ce projet logique parce que premièrement il n'y a pas de limite de temps et en tant que tel c'est qu'on important, moi, je pense, de mon podcast, de ce projet-là que j'ai, parce que premièrement, il n'y a pas de limite de temps.
En tant que tel, c'est qu'on va parler pendant une heure et demie,
deux heures, je ne sais pas combien de temps qu'on va parler,
mais tu sais, il n'y a pas de coupure.
Je ne te ferais pas dire une phrase que tu n'as pas dit,
tu sais, avec du montage. Il y a ça.
Puis, tu sais, sincèrement, je peux te le dire,
puis je trouve ça important et intéressant ce que tu dis,
parce que moi, dans la dernière année,
il y a énormément d'intervenants, de gardiens de prison, de gens qui travaillent en maison de transition qui me disent « Écoutez ton podcast, ça me fait réaliser ma clientèle. » au titre de journaux. Là, des fois, on ne connaît pas le background,
on ne sait pas d'où cette personne-là vient.
Je pense que ce projet-là
ouvre un peu les œillères
de certaines personnes du milieu. Malheureusement,
ça, je le répète souvent,
il y a des bons plombiers, des bons policiers,
des bons agents de services correctionnels,
mais il y a des mauvais plombiers, des mauvais policiers
et des mauvais agents de services correctionnels.
Pour avoir plein de personnes qui sont passées, il y a des gens qui m' puis il y a des mauvais agents de services correctionnels. Pour avoir plein de personnes
qui sont passées, puis il y a des gens qui m'ont
dit que la prison m'a sauvé la vie.
Si ce n'était pas de cet intervenant-là, aujourd'hui,
je serais mort. Mais il y en a
plein qui m'ont dit des trucs comme
je m'en serais bien mieux sorti si
je n'avais pas eu cette personne-là dans ma vie qui était supposée
être là pour m'aider, puis finalement, me juste démolir.
Ce qui est triste, c'est que moi, je peux te
dire que j'en ai vu des intervenants. J'en ai ai fait des programmes j'ai écouté des histoires parce que
chaque fois quelqu'un revenait en prison parce que moi j'étais là je sortais pas chaque fois
il revenait je dis qu'est ce qui est arrivé comment ça tu es revenu tu étais dehors et vous
dis ils ont interprété quelque chose puis vu qu'ils ont le pouvoir de me remettre en prison
sans aucune nouvelle accusation,
ils l'ont fait.
Ça arrivait trop de fois.
Puis moi, j'en ai vu des intervenantes
qui m'ont vraiment aidé.
Cathy, Melissa, Nadeau, c'est elles forever.
Contents que tu puisses...
Oui, je vais lui dire, je vais lui dire,
je lui ai dit, je vais lui montrer reconnaissance toujours,
parce que c'était la seule qui venait me voir en isolement
pendant que j'étais dans le trou, 23 heures sur 24,
pendant 168 jours,
avec pas le droit d'absolument rien,
quatre téléphones de 20 minutes par mois
pour maintenir des relations externes.
Puis, ils voulaient m'envoyer à l'autre bout du Canada,
quand ma cote de sécurité était médium,
parce qu'ils ont décidé. Puis, elle, elle venait à m'emmener des programmes, à m'emmener des, quand ma cote de sécurité était médium, parce qu'ils ont décidé.
Puis elle, elle venait à m'emmener des programmes, à m'emmener des affaires que je pouvais faire.
La moindre petite chose, elle a pris le temps de me voir au moment où j'étais dans le plus de
ma réflexion pour m'aider à me remettre en question. Elle a pris le temps d'aller voir
plus loin que le dossier finalement. Oui, elle, elle m'a aidé, c'est la seule, tout au long de ma prison au pénitencier.
Puis en société, Julie Lefrançois, c'est la seule agente de libération conditionnelle qui m'a donné une chance.
Puis je l'ai pris la chance, puis je l'ai saisie, puis je ne l'ai pas déçu.
J'ai éprouvé tous ses collègues, tout le monde qui disait, parce que tu sais, les bons, malheureusement, sont en infériorité numérique.
OK? Par tous les pas bons alentours.
Puis c'est difficile quand tu travailles dans un environnement
où tu dois rentrer au travail à tous les jours.
Tu sais que tu as des bonnes intentions.
Tu veux aider.
Mais si tu fais ça, tu vas paraître
comme l'opposé de tous tes autres collègues
qui vont peut-être faire ta vie difficile au travail.
Alors tu penses à ta vie
avant de penser à la vie qui est devant toi.
C'est difficile.
C'est très déchirant pour quelqu'un qui veut vraiment aider.
Puis moi, je l'ai vu.
Alors moi, j'ai juste montré que Julie, elle avait pas mal misé.
J'ai fait toute ma libération de condition comme il faut.
Transparent, heureux.
J'ai eu mes enfants.
J'étais bien.
Elle comprenait.
Elle m'a jamais menacé d'envoyer en prison. Elle m'a écouté.
Si elle avait des questions, elle me les posait.
J'avais du respect pour elle.
Comme que j'avais du respect pour les gars
qui étaient là pour moi. Parce que je voyais qu'elle était
vraiment là pour moi, comme Cathy.
Mais je suis content au moins
que tu reconnaisses
quand même, Maggie,
le discours que tu avais un peu au début.
Mais oui, il y a des gens, malheureusement,
qui nous mettent beaucoup de bâtons dans les roues,
mais je trouve ça important de souligner les personnes
qui le font et qui le font bien.
Malheureusement, comme tu dis, le chiffre est inégal.
J'en suis conscient aussi,
mais c'est important de souligner les personnes
qui le font comme il faut.
Pour moi, c'est important parce que quand je viens parler ici,
pour qui je viens parler pour de vrai?
Je viens parler pour les parents, parce que moi, je'est important, parce que quand je viens parler ici, pour qui je viens parler pour de vrai? Je viens parler pour les parents, OK?
Parce que moi, je pense à mes parents.
Quand ils sont venus ici, puis ils avaient besoin de l'aide
pour gérer leur Jonathan, qui avait 13-14 ans,
puis ils ne savaient pas où appeler.
Qui a appelé?
Qui va comprendre ou être capable de parler à mon fils?
Je parle à ses parents, s'ils ont besoin de l'aide, moi, je suis là.
Je parle aux intervenants qui disent,
« Shit, on essaie de parler
à ces gars là mais il n'y a pas personne qui écoute parce que soit lui est trop bandit ou
soyez trop ça mais je suis là je me fais tellement écoute même je vois que les fours c'est très
sérieux c'était une sur 100 de votre fort des démens si tu avais les parents qui m'écrivent
je suis leur avoir un coup de main et puis moi, je dis, écoute,
je ne suis pas la personne la mieux...
Moi, je reçois des gens
qui se sont justement réinsérés, réhabilités.
Pour moi, c'est facile de discuter avec ces gens-là.
Mais un jeune...
Toi, tu étais jeune là.
Je l'étais, le jeune avec les rocas 47 à 14 ans,
pensant que c'est ça, la vie,
puis comment je dois la vivre
par rapport aux briseurs que j'ai eues dans ma vie
qui m'ont fait de la peine.
Le détachement du noyau familial,
parce que je me sentais incompris
par des parents qui faisaient tout pour essayer de me comprendre.
Tout.
Mais ils ne comprenaient pas c'était quoi la culture,
le Canada, où ils sont.
Les prisons, la majorité des prisonniers,
bandits, gangs de rue,
c'est des enfants d'immigrants première génération
où les parents arrivent avec leurs valeurs et leurs cultures ici.
On ne les enseigne rienigne rien on les donne pas aucun
entraînement de savoir c'est quoi le Québec
par rapport... Non, tu peux chanter au Canada, t'as tes papiers
puis bienvenue, trouve-toi un job
puis paye tes impôts. Alors là,
qu'est-ce qui arrive, c'est que l'enfant quand il commence à arriver
au secondaire, puis les parents
comprennent pas qu'est-ce qu'il demande comme sortie
ou qu'est-ce qu'il veut faire avec des amis
aussi, puis ça, bien qu'est-ce que ça fait? Ça fait un détachement du noyau familial une révolte ok
une révolte puis après ça l'enfant il va où il va voir les amis dans la rue pensant que ils le
comprennent une deuxième famille alors le problème commence à la main papa à cause des parents parce
que moi je peux dire mes parents c'était les meilleurs parents m'ont donné tout qu'est ce
qu'ils avaient au meilleur de leur connaissance. Bien, gars, on va y aller.
C'est pas mal comme ça.
Je commence justement en général.
Justement, parmi tes parents qui ont immigré au Canada,
toi, tu es né ici?
Premier.
Tes parents ont immigré en quelle année?
En 76.
En 76.
Tu es arrivé au monde en quelle année?
87.
Est-ce que tu es le plus vieux de la famille?
J'ai un grand grand frappe une grande
soeur est une piste jenny elle est décédée juin dernier pas se joindre le jeu d'avant c'est moi
j'avais une soeur handicapée et avec nous tout le temps puis mon grand frère lui carlos il est avec
nous aussi et lui via montréal présentement d'autres sont nés dans le pays moi je suis
né ici fait que tu es le seul qui est né ici.
J'ai un petit frère né ici.
Un petit frère aussi né ici, une bonne famille.
Est-ce que t'es le seul qui a bifurqué?
Je pense que moi et mon frère,
on a vécu les challenges de la société au Québec.
Le plus vieux ou le plus jeune?
Le plus jeune, ok.
Parce qu'on était un an de différence.
C'est pas mon petit frère, c'est mon frère frère.
C'est ton frère, ouais.
Je te fais assez...
Je le vois pas plus petit que moi. tu vois. Il y a plein de choses
qui est plus grand que moi, puis il est meilleur,
puis je l'envie, puis je l'apprécie pour ça.
Mais dans le temps, quand on était
13 ans ou 14 ans, puis tu commençais
dans la rue, le 13 ans ou 12 ans, lui,
il pouvait pas y aller. Alors c'était comme le petit frère.
Moi, je le suis, c'est mon égal.
Ouais. Moi et mon frère,
on a eu...
On a connu le parcours de c'est quoi,
voir la vie et apprécier les bonnes choses
à travers les peines et souffrances qu'on a vécues.
On choisit chacun de le communiquer
et de le vivre d'une différente manière.
Je pense que lui, il est très bien aussi
dans sa vie aujourd'hui.
Je suis fier de lui, je l'aime avec tout mon cœur.
Puis en même temps tu sais
moi ma façon de guérir de ça c'est d'essayer d'aider les autres avec ça puis faire quelque
chose d'un peu la raison pour laquelle tu es ici aujourd'hui tes parents c'est de quelle origine
à la base mon père est né au liban ma mère est née en Syrie. OK. Les grands-parents, grands-grands-parents, ils sont tous nés en Turquie.
OK. Parfait. Ton primaire, ça se passe comment?
Parfait, comme tous les enfants.
Pas trop turbulent, juste comme tu fais tes trucs?
Non, j'étais une personne super gênée. J'étais gêné. J'avais de la réserve à demander du ketchup au McDonald's.
OK.
Mon petit frère y allait. J'étais très observateur, mais j'étais très à l'aise avec mes parents.
Quand je regarde mes films de quand j'étais petit,
je me regarde moi-même avec l'expérience que j'ai.
En ayant des enfants aujourd'hui,
je suis capable de le voir d'un différent oeil.
J'avais une vraiment proche relation avec ma mère et mon père.
J'étais vraiment...
Jusqu'à aujourd'hui, c'est mes meilleurs amis.
Jusqu'à aujourd'hui, ils sont toujours là pour moi
no matter what. Ils s'inquiètent toujours un peu trop,
mais ils ont raison de le faire.
Je pense que tu leur as donné
quand même pas mal de raison, je pense.
Si on fait juste googler, je pense qu'ils ont
assez de motifs d'être encore stressés,
mais je pense que tu es vraiment sur une belle voie
quand même en ce moment.
J'essaie, c'est un travail à tous les jours.
Tu me parles de 12, 13, 14, c'est là que ça commence?
Mais une fois que tu commences à aller au secondaire, tu commences à grandir,
tu commences à avoir des plus grands, tu commences à vouloir quelque chose d'autre,
c'est normal. Moi, mon père,
de l'enseignement de vie, il m'a dit, regarde, quand tu aimes quelqu'un,
tu l'aimes, tu lui montres
qui tu es.
Si la personne, c'est une vraie mère,
elle va t'aimer back et elle va te montrer
qui qu'elle est. C'est ça le conseil.
Parfait comme conseil.
Il y a plein d'affaires qu'il faut que tu filtres avant
d'aimer quelqu'un. Il faut savoir aimer,
comment aimer, à quel point aimer, de quelle façon.
Rire, surtout.
Exact.
Mais en même temps, c'était toujours l'amour.
La maison avait toujours de l'amour.
Jusqu'à aujourd'hui, c'est que du love à la maison.
Que du love.
Pour moi, c'était une bonne relation avec mes parents.
Arrivés au secondaire,
je n'avais pas de problème à l'école en apprentissage.
J'apprenais toujours vite.
J'étais dans le programme en récchi, une P.E.I.
Ce qui donnait des cours avancés.
J'avais pas de problème avec ça, mais je trouvais que c'était trop de travail pour qu'est-ce qui était mon ambition.
C'était d'être cool, me faire accepter.
Il y avait une fille que j'ai trouvé vraiment hot depuis le primaire,
puis pour moi c'était comme, je ne savais pas comment j'allais être capable de l'avoir dans
ma vie un jour, mais j'allais faire ce qu'il fallait que je fasse.
Pour l'avoir. Pour l'avoir.
Puis là je suis arrivé au secondaire, puis c'est comme ça que j'ai dit à ma mère,
hey ça me prend des souliers Air Force One, puis du Nike.
Pour swaguer pour séduire la fille.
Ça, ma mère, oui.
Ça te prend le swaguer pour là,
tu fais, OK, il y a une fille, c'est important.
Fait que là, il faut que j'update ma game.
Il faut avoir de la visibilité.
C'est comme du marketing.
C'est quoi tu vends, c'est qui que tu es.
Puis si la personne ne te connaît pas,
comment tu fais pour te faire voir?
Il faut que tu fasses quelque chose
pour capturer l'attention
de la personne. Alors moi, c'est comme ça que je vais
coacher mon fils. Je vais dire,
regarde, c'est pas le swag que tu portes, c'est
comment tu le portes. Puis après ça, c'est
comment tu approches la personne,
parce que tu veux pas vendre ton image, tu veux
vendre qui tu es. Alors,
en approchant la personne, puis en faisant des petits
gestes, tu vas être capable de vraiment
aller toucher la personne d'une manière que les autres ne le font pas.
« Ah, OK, comment je peux faire ça, papa? »
« Mais OK, qu'est-ce qu'elle aime, la fille? »
« C'est quoi sa couleur préférée? »
Puis là, tu le coaches à travers pour comprendre
qu'il y a une façon d'approche autre que tu dois te déguiser.
Parce que c'est un déguisement.
Quand je regarde ce que je portais,
je dis que c'est un bon déguisement d'Halloween.
Ça pourrait être un, mais... Puis quand tu t déguisement d'Halloween. Je ne sais pas, ça pourrait être.
Puis quand tu t'habilles d'une certaine manière,
parce que tu travailles sur un déguisement aussi,
c'est juste comment tu t'habilles à la maison
qui est vraiment ta vraie tenue vestimentaire que tu es à l'aise avec.
Si tu le restes, c'est un costume.
Puis quand tu approches tes parents, parce que ça te prend des Air Force,
ça te prend du Nike, ça te prend une casquette de même.
Je ne sais pas, tes parents, côté financier,
ça en sort quand même bien ou c'est…
Mes parents, ils m'ont toujours donné l'impression,
je n'ai jamais senti qu'on ne manquait jamais de rien à la maison.
Jamais.
On avait tout le temps plein de bouffe.
Ma mère, elle cuisinait des plats, puis des plats,
puis on en avait, puis on ne manquait pas de nourriture.
On faisait toutes les activités qu'on pouvait faire.
Mes parents, qu'ils connaissaient,
comme je te dis, ils arrivaient au Québec.
Ils n'ont pas eu...
Le zoo de Gramby, c'est par là-bas.
La ronde, c'est là.
Ils découvrent tranquillement eux autres des activités.
Ils n'avaient pas aussi accès à l'Internet comme nous autres.
On faisait des activités régulières.
Je ne sentais pas que je manquais de rien.
Je jouais au hockey.
Ils ont acheté tout mon équipement.
Quand je voulais des nouveaux patins,
tout le monde contribuait à Noël.
J'avais des bons patins,
je ne pouvais pas me plaindre. Alors, juste
au secondaire, quand ça commence à être une tenue
vestimentaire à prix élevé,
ma mère me dit qu'on ne peut pas acheter ça.
Ce n'est pas nécessairement une
nécessité. Je comprends qu'il y a des patins
pour jouer au hockey. Si tu veux jouer au hockey,
le sport est
quelque chose qui souvent
aide à tenir loin de la rue. Beaucoup de sportifs s'en sont sortis grâce au sport, c'est quelque chose qui souvent aide à tenir loin de la rue.
Beaucoup de sportifs s'en sont sortis grâce au sport, justement.
J'imagine que tu le veux pareil et que tu trouves le moyen d'avoir ce que tu veux.
Au moment où ma mère me dit que je ne peux pas me le permettre dans notre budget,
je dis comment ça?
Elle me dit parce qu'on a un budget, puis il faut le respecter,
parce qu'on ne fait pas beaucoup, beaucoup d'argent.
Il y a un aspect aussi qu'il faut expliquer aux enfants.
On dit on ne parle pas aux enfants à propos de l'argent, ça va les stresser.
Non, ce n'est pas vrai.
Il faut qu'ils comprennent c'est quoi, parce que l'argent, ça n'a pas de vraie valeur.
La valeur de l'argent, c'est l'effort et l'énergie que tu as mis pour l'avoir
et qu'est-ce que tu as choisi de faire avec.
C'est ça qui donne la valeur à cet argent-là.
Si tu regardes la valeur de 100 $, ça, c'est une valeur non,
parce qu'à chaque année, la dépréciation se fait sur ton argent.
Tu perds, ça perd sa valeur.
Alors, il faut savoir comment utiliser l'outil de travail
qui a été mis à nous sur la Terre,
l'utiliser de la bonne manière pour quand tu échanges ton temps
et ton énergie pour cet argent-là.
Mais cet argent-là sert à quelque chose
qui va te redonner, tu n'auras jamais du temps,
mais de l'énergie et des souvenirs.
Parce que comme en prison
ou sur ton lit de mort, la seule chose
qui te reste, c'est tes souvenirs.
Rien d'autre ne vaut rien pour toi.
Puis la seule chose qui est importante,
c'est les personnes qui sont autour de toi
quand tu es prête à mourir ou qui sont autour de toi quand tu t'apprêtes à mourir
ou qui sont autour de toi quand t'es dans ta cellule,
t'as plus personne, tu rises.
Il y en a pas beaucoup. Pourquoi? Parce que t'as pas
investi dans tes relations. T'as investi
dans les transactions.
Un million dans un compte de banque en format de 4 mœurs, ça donne pas grand-chose.
Tu manges la même canne de ton big.
Mon erreur.
Ça c'est moi, je dis à tout le monde de fermer
son sel, puis moi, je ne le fais pas.
C'est toi, en plus.
C'est Julien qui m'envoie un texto pour le timeline.
C'est ça, je ne garde pas ni ma chaussée.
Tes premiers contacts
avec le crime,
ça ressemble à quoi?
Puis, mon but, c'est pas de rentrer dans les détails
de ce que t'as fait.
C'est juste pour comprendre le cheminement,
l'échelle qui t'a amené à des grosses sentences
comme t'as eu.
Comment je vais dire ça?
Arrivée au secondaire, tu croises du monde.
Tu vas voir toutes sortes de différentes personnes.
Là, je vais parler comme si je parlais à mes enfants.
Pas de stress. Parce qu'il y en a des kids qui nous
écoutent, des ados qui nous écoutent.
Les ados peuvent m'appeler. Si maman, papa,
ils ne te comprennent pas,
avant que tu penses qu'il n'y a pas d'autre option
que... Appelle-moi.
On mettra tes réseaux sociaux.
Je ne donnerai pas ton numéro de téléphone.
Moi, ça ne me dérange pas.
Parce que si je peux sauver une vie,
c'est la meilleure récompense que je pourrais avoir
de Dieu et de ma famille.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'on mettra tes réseaux.
Si toi, tu décides de donner ton numéro à quelqu'un,
moi, je ne vais pas être responsable
de donner ton numéro à quelqu'un.
Mais tes réseaux, après ça,
ce sera à ta discrétion de toi
de laisser les gens communiquer avec toi
de la façon que tu le veux.
Parfait.
Mais ça, on en reparlera de toute façon.
Ça.
Le premier contact, c'est au moment où
j'avais besoin de faire de l'argent.
Puis là, tu regardes
comment on peut faire de l'argent.
Tu regardes les options.
Puis quand tu commences,
dans le temps, le weed était illégal.
Alors, tu fais du weed.
Tu sais que ça vaut de l'argent.
Tu vends une weed,
tu veux savoir comment tu peux vendre une weed.
Puis quand tu sais compter,
tu sais peser,
puis tu sais faire une transaction
et maintenir une relation,
bien, tu vas faire de l'argent.
Comme dans n'importe quel business.
Il faut que tu saches compter,
il faut que tu saches ton inventaire,
ton coûtant,
puis après ça, tu gères tes finances.
Alors, à 14 ans, à 15 ans,
quand tu vois que tu es capable d'avoir des sous
sans demander à maman et papa,
tu te dis, OK, ça va bien, c'est cool,
j'ai de la reconnaissance.
Tu sais en devenir un homme, en plus.
Oui, je n'ai pas besoin de vous.
À 15 ans, j'ai vraiment dit ça à mes parents, je dis, moi, je n'ai pas besoin de vous. À 15 ans, j'ai vraiment dit ça à mes parents.
Je dis, moi, je n'ai pas besoin de vous.
Je vis tout seul.
Même si j'étais dans un appartement
avec six différents gars qui dormaient sur des sofas,
peut-être pour moi,
j'étais plus libre qu'à la maison.
Mais à ce moment-là,
j'ai des problèmes de santé mentale pour croire ça.
Sauf qu'il n'y a pas personne qui va m'aider,
me raisonner, me faire comprendre.
« Hey, babe, qu'est-ce que tu fais? »
Fait que tu as quitté la maison vraiment tôt.
Oui, j'ai quitté. J'ai quitté, puis je voulais pas.
Puis mes parents, à chaque jour, ils dormaient pas
parce qu'ils savaient pas où était leur enfant.
Puis moi, il y avait pas de téléphone d'intelligence
que tu vas suivre quelqu'un, là.
Tu vas pas faire ça, là.
J'ai fait mes parents vivre tellement de stress,
de peine et de misère.
C'est pour ça que je suis aussi ici pour aider les parents
à ne pas vivre ce que j'ai
fait vivre à mes parents. Parce que ça vaut pas la peine. Puis c'est toute une question d'être mélangé.
Tu sais, quand tu es mélangé dans la rue, quand tu es mélangé dans ta tête, tu t'en es incompris chez vous,
tu vas aller chercher des réponses n'importe où. Il y a du monde qui cherche des réponses n'importe où.
Il faut juste trouver les bonnes réponses pour les donner. Quelque chose de crédible,
quelque chose de vrai. Puis moi, quand je vous parle,
je ne vous parle pas de quelque chose
que j'ai lu dans un livre. Je vous parle à travers
mes peines et mes souffrances et mes
échecs.
Avant de réussir
à devenir quelque chose,
tu échoues un million de fois.
Un million de fois, puis il faut que tu te relèves
puis tu continues. Ça fait mal.
Puis on dit ça qui ne te brise pas.
Ça te rend juste plus fort.
Mais il y a certaines brisures qui apparaissent seulement
plus tard, puis que tu dois
déler avec.
Puis après ça, tu te dis « shit, c'était peut-être plus facile
d'être dans ce monde-là, parce que rester fort,
c'était une mentalité, puis ignorer certaines choses,
c'était plus facile que les vives seulement quand tu
commences à vivre les émotions ou les briseurs les peines que tu constates certaines choses à
propos de toi puis à propos de comment que tu devrais gérer ta vie en conséquence de les
personnes qui sont autour de toi alors tu sais si on avait quelqu'un on avait un moyen de se
parler puis de s'écouter puis de se comprendre avant que ça se rende à une accumulation
interne qui se transforme en colère
et rage et qui se transforme
en bain de sang sur les rues
ou des suicides
ou des tireurs
qui rentrent dans des mosquées
pour tirer du monde.
C'est un problème de santé mentale. Il a été
endoctriné par ce qu'on lui a donné
dans les médias parce que ce gars-là,
pour se rendre jusqu'à là,
il y a quelqu'un qui ne l'a pas écouté,
qui ne l'a pas compris. Il a fait une vie,
il a enlevé des vies à des innocents. Pourquoi?
Ça fait quoi, les headlines?
Y a-t-il quelque chose qui a changé?
Y a-t-il un organisme, quelqu'un qui a été
créé de tout ça pour empêcher?
Non, y a rien, absolument rien.
Juste un autre détenu, un autre chiffre,
un autre numéro SED.
Premier
lien avec
le système, justement.
Ça fait quand? Ça fait à quel âge?
C'est ça.
Pour un enfant,
si tu veux t'empêcher
qu'une société devienne
des criminels, c'est que tu dois
adresser au problème, au noyau.
À la source.
Un parent qui dit
« Hey, c'est pas de ma faute.
C'est pas vrai.
Moi, tout ce qui arrive avec mes enfants,
c'est de ma faute. Chaque heure
que je passe pas avec mes enfants, c'est de ma faute. Chaque heure que je passe pas avec mes enfants,
c'est de ma faute.
C'est moi qui choisis de passer cette heure-là,
soit au travail, soit avec des amis,
ou soit ailleurs.
Dans un podcast.
Ça, c'est pour redonner.
Je me sens pas comme si...
Non, non, non.
Mal d'être ici.
Non, puis t'as envoyé un message à tes enfants.
Tout de suite.
Tout de suite en arrivant.
Je suis là, je suis arrivé, on fait ça.
C'est un peu, en même temps,
tu veux qu'ils soient fiers de toi, j'imagine.
Je veux qu'ils soient avec moi.
Je ne veux pas qu'ils aillent à vivre
ce que j'ai vécu. Dans la vie, le plus gros
cadeau que tu peux faire à quelqu'un,
ce n'est pas d'y acheter une maison et donner de l'argent,
mais c'est de lui donner tes connaissances,
tes vraies connaissances.
Avec les connaissances, tu peux reproduire l'argent un million de fois,
tu peux éviter des peines et des brisures un million de fois.
Alors, étant parent, moi et Stéphanie,
on a vécu deux affaires différentes, mais ensemble, des traumatismes up and down.
C'est à nous de passer à travers notre souffrance, nos connaissances, à nos enfants
pour qu'ils n'aillent jamais vivre ça.
Puis non seulement à nos enfants, à tous les enfants dans ce monde.
Parce qu'aucun enfant est né méchant.
Aucun enfant est né méchant.
C'est son environnement et les choses qu'il a vécues
qui le fait devenir ce qu'on porterait de lui après dans les journaux.
Point.
Alors quand ça vient aux enfants,
moi je me sens responsable de
toutes les heures que je ne passe pas avec eux.
Chaque heure que je passe avec eux, c'est de
les enseigner comment mes valeurs
de vie, parce que je trouve
qu'ils sont bonnes. Ils m'ont aidé à survivre à travers
14 ans de prison.
Parce que tout le monde cherche une raison de
pourquoi, que ce soit ton colloque
de cellules ou que ce soit l'administration
qui essaie de t'enfermer dans une prison encore plus.
OK? Les valeurs sont bonnes.
Ça, c'est ma job.
Alors, on va aux routes
of the problem.
Quand ma mère ne savait plus quoi faire,
puis Mme Avon qui se promenait,
elle a dit,
« Hey, tu sais, si tu es ici au Québec, tu peux appeler la DPJ
puis ils vont venir et ils vont faire peur à ton pied. »
Ma mère n'avait aucune idée de ce que c'était que la DPJ.
Elle ne sait pas.
Les autres pensent peut-être que ce sont des gars comme moi qui vont venir, puis faire peur aux petits.
Mais quand elle a appelé, puis la DPJ est venue chez moi,
j'ai regardé mes parents comme « Ah, ce n'est pas la DPJ, c'est la police. »
Parce que c'est ça qu'ils font.
Ils envoient la police chez toi.
Ils viennent arrêter ton enfant,
ils le mettent en menotte,
puis ils le mettent dans une voiture de police pour l'emmener
au centre jeunesse.
Tu sais quoi tu viens de faire?
Tu viens de préparer le kid à avoir
des menottes sur ses mains. Juste parce que
maman et papa ne savaient pas comment gérer
le kid.
Pour l'enfant, qu'est-ce qu'il vit, lui? Un gars qui a toujours eu
de l'amour de ses parents, qui a dit que ses parents
ont toujours tout fait pour lui. Puis là, la police
rentre dans la maison pour me prendre.
J'ai pas commis de délire, rien. Ils m'ont mis dans
une cellule tout seul. Ils ont barré la porte. Chez moi,
ma porte était jamais barrée.
Alors, qu'est-ce que ça fait?
Un détachement du noyau familial.
Un sentiment de trahison.
Une peine intense
qui te fait dire, tu sais quoi,
je ne veux plus jamais vivre ce sentiment-là.
La rage qui est...
Je ne veux plus jamais vivre ça, tu sais quoi,
je ne veux plus jamais rentrer à la maison.
La première chance que j'ai, je crisse mon camp
et je m'en vais où? Dans la rue.
Parce qu'au moins, je sais dans la rue, je peux peut-être
me dévoyer, faire de l'argent et j'ai des amis
qui sont là-bas.
Et eux autres, ils n'appelleront pas la police.
Ils vont aller m'enfermer.
Exact.
C'est ça que ça fait.
C'est à quel âge que c'est arrivé ça?
15 ans, 16 ans.
15 ans, 16 ans.
Moi, je suis un gars intense.
Tu sais, je suis un gars...
Je m'attends beaucoup de moi-même.
Alors quand je fais un échec,
je m'en veux à moi-même puis je me parle à moi-même.
C'est pour ça que je suis exigeant aussi moi-même, puis je me parle à moi-même.
C'est pour ça que je suis exigeant aussi des gens autour de moi, mais surtout à cause que je suis exigeant
envers moi-même. En n'importe quelle
erreur, peu importe comment je tombe,
je suis capable de tomber. Je me relève tout le temps.
À un moment donné,
il faut que
tu saches de te relever, puis aller dans la bonne direction.
Si tu la vois pas,
tu le sais pas. Alors, tu continues dans la même
direction. Moi, à 14 ans, 15 ans, tu la vois pas, tu le sais pas. Alors, tu continues dans la même direction. Moi, là, à 14 ans,
15 ans, là, tu me disais,
avant d'aller dans la rue, là,
savais-tu que
tu pourrais vendre des voitures,
être vendeur parce que t'es bon vendeur.
Tu pourrais vendre des voitures,
puis vendre un char peut
te donner autant de profit
que vendre un oz de cocaïne.
T'en vendrais peut-être pas autant,
mais tu vas en vendre.
Tu n'as pas besoin de formation professionnelle.
Tu n'as pas besoin de cours en C.
Tu n'as même pas besoin de secondaire.
Tu n'as pas besoin d'avoir un gun d'église
pour faire un char.
Tu vas être à l'air climatisé.
Tu vas jaser avec des gens.
Tu vas avoir ta reconnaissance.
Tu vas faire de l'argent.
Il y a plein de perks qui viennent avec.
Puis tu vas bien dormir.
Tu vas bien dormir. Moi, je dors bien.
Aujourd'hui, je dors bien.
Limite parce que
j'ai tellement fait
de choses dans mon passé que j'ai...
Il y a du PTSD qui ressort.
Exact, je ne sais jamais,
mais je dors mieux.
Je dors mieux, puis c'est ça la vie.
Si on m'aurait dit ça quand j'étais plus jeune,
ça aurait peut-être été quelque chose que j'aurais peut-être pensé à.
J'aurais peut-être pensé à ça.
Au lieu de se faire dire, toi, tu n'arriveras jamais à rien,
tu es trop turbulent.
J'en ai des profs qui m'ont dit,
je me suis retrouvé dans une classe quand j'avais 16 ans,
tu devrais aller travailler dans un pet shop, pas mal la seule place
que tu vas réussir dans la vie.
Évidemment, quand il y a plein de choses
que j'ai faites après ça dans ma vie,
j'ai eu envie de leur voir des profs
faire « Hey,
je ne suis pas un criminel, puis je gagne mieux
ma vie que toi aujourd'hui. Toi qui me disais que je ne ferais
jamais rien dans la vie. »
Quand tues sorti
à 16 ans après cette
cassure-là avec le DPJ,
là, j'imagine que c'est là que
shift en première, gaz au fond,
drop la clutch, puis on part.
Là, t'es rentré deep dans la game.
Comme je te dis,
j'étais curieux, j'étais courageux, j'avais pas peur.
J'avais pas peur.
Moi, mon fils, j'ai dit,
puis ma fille, puis ils savent très bien.
OK.
4,5 ans.
4,5 ans.
4,5 ans.
Cyria Rose, Karim Clark.
Karim Clark a sauvé ma vie.
Cyria Rose a changé ma vie.
OK?
C'est pour eux autres que je vis aujourd'hui.
Alors, quand ça vient à guider mes enfants
dans la bonne direction,
chaque move que je fais compte.
Tout, tout, tout, tout, tout.
Puis ce n'est pas facile.
Parce qu'eux autres, ils me regardent avec des yeux
comme personne d'autre me regarde.
Ils comptent sur moi d'une façon que personne d'autre compte sur moi.
Même j'avais 100 gars en prison qui comptaient sur moi
pour faire du bon temps.
On en a fait du bon temps.
Mais la pression n'était pas aussi lourde
que la pression de mes enfants qui me regardent.
C'était plus facile, ça.
OK?
Parce que ça, il y avait du acting dedans.
Comme tout le monde, ils savent très bien,
dans le game, il faut que tu fasses du acting.
Un personnage.
Un personnage.
Mais il n'y a pas d'acting avec tes enfants, là.
Ils voient qui tu es à tous les matins.
Ils se réveillent à tous les jours, à la même heure, peu importe
à quelle heure toi tu t'es couché.
Tu es là, tu es un papa présent, tu sais de quoi je te parle.
Je relate à 100%,
mon gars. Les deux cocottes
qui ont eu 11 ans il y a deux jours, man.
Je connais le truc.
Tu n'as pas le choix.
Il n'y a pas de personnage.
Pas de personnage.
Avec mes enfants, je ne suis pas un humoriste,
je ne suis pas un podcaster.
Ils s'en foutent, eux autres.
Ils n'en ont rien à foutre, eux autres.
C'est juste le papa qui est important.
Comme je te dis, mon kid, tu peux y acheter
un gros jouet dans une boîte, il va sortir le jouet,
il va vouloir jouer avec la boîte, avec papa.
Pas le jouet.
Aujourd'hui, il est plus dans les jouets où il a grandi,
mais au début, c'était juste ça.
C'est ça qui est important. C'est le temps que tu passes avec tes kids. Chaque moment que tu grandi, mais au début, c'était juste ça. C'est ça qui est important.
C'est le temps que tu passes avec tes kids,
parce que chaque moment que tu n'es pas là,
c'est quelqu'un d'autre qui est avec eux.
C'est ça qui est important.
C'est beau ce que tu dis, man.
Sérieusement, je trouve ça intelligent.
Ce n'est pas que je n'avais pas d'appréhension,
mais j'aime le discours que tu as.
C'est vrai, parce que comme je te dis,
moi, je te parle de ma peine et ma misère.
Je suis venu parler de ça.
Je ne suis pas venu ici pour parler
de mes exploits, puis c'est ça que j'ai fait.
Non, ça, je laisserais d'autres gens les compter.
Ce n'est pas le but du podcast.
Moi, pourquoi je te demande ton évolution,
c'est juste que justement,
je veux que les jeunes comprennent
l'évolution qu'on peut avoir
et à quel point on peut aller loin là-dedans.
Pour que tu te retrouves avec une sentence de 14 ans,
c'est parce que tu as monté les échelons
et tu as laissé ça grossir.
Tu as laissé probablement le personnage prendre le dessus
mille fois plus gros que ce que toi tu étais.
Mais ma mère, elle ne lit pas aucun de mes articles.
Parce qu'une fois, elle a regardé un article, elle a dit
« C'est pas mon garçon ça. C'est pas mon garçon. »
Puis elle a raison.
Même si j'ai fait tout ce que j'ai fait,
c'est quand même pas ça son garçon.
Comment ils l'ont décrit, comment ils disent ce qu'il est.
Ma mère était juste contente. Elle m'a dit « C'est ça, j'étais contente.
C'est qu'au moins, tu n'étais pas une victime et tu n'étais pas mal en prison.
Tu te gérais toi-même. Mais en même temps, tout le reste, ce n'est pas toi.
Ce n'est pas le garçon que j'ai élevé. Et tu es meilleur que ça. » Et c'est vrai.
Qu'est-ce qu'il a fait dans la... Parce que, tu sais, moi, j'ai souvent dit,
mais ce que je considère comme étant de vrais criminels,
tu sais, on parlait que 80 % des prisons sont remplies
de gens qui ont des problèmes de santé mentale,
de personnes qui ont des problèmes de consommation.
Et peut-être un...
Moi, je mets ça en 10 et 15, maximum 20 % de gens
qui sont de véritables criminels,
donc qui vivent du crime. Puis c'est pas pour des... C'est 15, maximum 20 % de gens qui sont de véritables criminels, donc qui vivent du crime.
C'est leur vie.
Ce n'est pas parce que j'ai volé un dépanneur
parce que j'avais besoin de dope,
ce n'est pas parce que j'ai des problèmes de santé mentale.
Même si oui, il y a certains enjeux,
comme tu disais quand même,
quand tu es rendu à faire des trucs comme ça,
tu n'es pas 100 % toi-même.
Mais quelqu'un qui décide que c'est cette vie-là,
qu'est-ce qu'il fait?
Parce que tu es intelligent.
Un criminel de carrière, c'est des gens brillants,
c'est des gens intelligents.
Si tu es capable de gérer 100 gars,
tu es capable de gérer une usine.
Tu comprends?
Il y a des skills que tu es allé chercher dans la rue
probablement qui t'aident aujourd'hui,
mais tu aurais pu, comme tu disais, si on m'avait dit que je pouvais vendre des chars au es allé chercher dans la rue, probablement, qui t'aident aujourd'hui. Mais tu aurais pu, comme tu disais,
si on m'avait dit que je pouvais vendre des chars
au lieu de vendre de la coke,
tu aurais peut-être propriétaire
de trois dealers Ford aujourd'hui.
Façon de parler.
C'est drôle. Je regarde un peu.
Maintenant que je suis dans le monde légal,
j'ai passé un an
à travailler dans le monde des véhicules.
Puis, un an, ce dans le monde des véhicules.
Un an, ce n'était pas pour l'argent.
Oui, je faisais une paie assez pour être capable de continuer à faire mes paiements et vivre.
Quand même vivre, c'est ça.
C'était plus les connaissances.
Parce qu'il y avait plein de choses dans ce monde à connaître.
Si tu veux être capable d'avoir une business,
il faut que tu connais la business.
Ce n'est pas en prison qu'ils vont te laisser entrer aucun livre éducatif.
Si ça ne vient pas de leur ministère d'éducation,
à eux qui décident,
puis tu n'as pas le droit d'avoir aucune étude avancée
au-dessus du secondaire 5 au maximum,
puis deux cours de collège
qui est philosophie puis sociologie au médium.
Tu ne peux pas faire aucune autre étude,
aucune formation à distance, aucune connaissance.
Tu n'as pas le droit de faire un livre,
d'entrer aucun livre comme ça.
Ils ne te le laissent pas.
Tu n'as pas le droit d'essayer de devenir une meilleure personne
si ce n'est pas à travers leur outil à eux.
Ça, c'est une chose que j'ignore.
Plus ta cote est haute, moins tu as accès à de l'éducation.
Oui, parce qu'ils veulent te considérer. Moi, j'étais au maximum à Donnacona. Alors, qu'est-ce que j'ignore. Plus ta cote est haute, moins tu as accès à de l'éducation. Oui, parce qu'ils veulent te considérer.
Moi, j'étais au maximum à Donnacona.
Alors, qu'est-ce qu'ils veulent?
Ils veulent te confiner.
Puis leur but, c'est quoi?
C'est juste de te compter.
Ils veulent juste te compter à tous les jours.
Personne ne s'est évadé.
Personne n'est mort.
J'ai fait un bon chiffre.
Ça, c'est la job du gardien.
Il y en a qui sont là pour faire chier.
Il y en a d'autres qui sont là pour aider.
Ceux qui sont là pour aider sont en infériorité numérique,
alors pour avoir un droit de plus quand il fait moins 40 dehors,
tu vois, il faut attendre le bon moment que le gardien soit tout seul
parce que tu ne veux pas faire apparaître mal lui devant ses collègues
qui vont venir nous enlever un droit de plus juste pour nous faire chier.
Déjà qu'on est au maximum, on est enfermé la majorité du temps.
Présentement, pendant le régime de COVID,
les gardiens utilisent leur droit de dire
« Ah, j'ai pas ni la COVID, je peux pas rentrer au travail », qui fait en sorte le manque de personnel.
Quand il y a du manque de personnel, on tombe en régime 22h sur 24. Alors, c'est du confinement sur
du confinement, sans accès à rien pour être capable d'évoluer en tant qu'être humain. Alors, c'est
normal quand vous regardez puis vous dites « Hé, c'est tout le temps les mêmes qui reviennent », mais
vous avez bâti du système pour que quand ils sortent de là,
ils ne voient pas d'autres options
et il n'y a rien qui a été donné avec le temps gaspillé.
Moi, je regarde mes 14 années que j'étais en prison.
Je me dis, wow!
J'aurais pu tellement faire de choses.
J'aurais pu tellement m'enrichir à la place de juste lire.
J'en ai lu plein de livres.
J'ai lu plein de livres.
Plein, plein, plein.
Ça m'a aidé à beaucoup de choses.
Parfait.
J'aurais pu faire plus que juste lire ces livres-là.
Toutes les gants, on aurait pu tous s'asseoir et apprendre
des affaires ensemble, à place d'être assis
à la table, en train de calculer
comment on va faire du bon temps.
Comment on va être capable de dire « fuck you »
de la même façon qu'ils nous disent « fuck you » à tous les jours
quand ils ferment notre porte et qu'ils viennent
fouiller dans notre cellule, crisser nos photos à terre
et piler dessus, rire de nous.
Comment? Tu n'as rien qu'à penser. fouiller dans notre cellule, puis crisser nos photos à terre, puis piler dessus, puis rire de nous, puis tu sais,
comment? Tu n'as rien qu'à penser.
Tout ce que tu as à faire dans ta journée,
c'est de penser à quelle connerie tu peux faire.
Quelle façon qu'on peut faire du bon temps,
parce que le but de nous mettre dans cet établissement-là, c'est pas
de nous réhabiliter pour devenir des meilleures
personnes, nous réinsérer en société,
c'est pour nous faire vivre notre
rage, l'accumulation de rage
et d'incompréhension envers le système.
Puis là, tu te dis, « Carlos,
je tourne en rond ici.
Je tourne en rond. Je ne veux pas
faire rien de plus. » Alors,
vu qu'ils veulent écraser notre esprit,
ils peuvent nous embarrer physiquement,
mais ils ne peuvent pas embarrer nos esprits.
Alors, nous autres, quand on est capables de faire le bon temps,
on fait le bon temps. OK, on fait le bon temps.
OK, on fait le bon temps. That's it.
On n'a pas le choix. C'est notre seule façon
de se sentir libérés
de la prison psychologique
qu'ils essayent de nous faire.
Il n'y a pas d'aide.
Cathy, c'est la seule qui était là.
Ça se peut qu'elle perde sa job
parce que j'ai entendu ça.
Je pense que quelqu'est quelqu'un
qui fait son bon travail.
Comme je te dis, tu es une preuve de réinstruction.
Je pense qu'elle a vu plus loin
que le dossier, comme je te dis.
Moi, je suis curieux de savoir
parce que je me fie
au titre de journaux.
Tu as été arrêté avec le terme
chef de gang.
C'était ça.
Tu as mentionné ton nom le terme « chef de gang ». C'était ça. Tu es mentionné.
Ton nom vient avec « chef de gang ».
Comment tu passes d'un kid de 14, 15, 16 ans
qui rentre dans le street et dans ce game-là
à « chef de gang ».
À quel point, à un moment donné, tu te déconnes.
Pendant cette période-là,
y a-t-il un moment où tu t'es dit
« je suis allé trop loin, loin mais je peux plus lean back ou était juste sur une ligne tout c'était
comme sky is the limit je m'envoie en rouge il n'y a pas de lean back nom mais est ce que tu
es ce que tu y penses mais je sais que la manette arrive à un point où ce que tu peux plus reculer
mais ce que en toi il y avait j'aimerais ça plus reculer, mais est-ce qu'en toi, il y avait...
J'aimerais ça pouvoir reculer, mais je suis rendu
trop loin, je ne peux plus.
Tu étais juste...
Je m'en vais en haut.
Ce n'est pas une question d'aller en haut. Je voyais qui était en haut,
je voyais ce qu'il y en était.
Ma place est là.
Je suis meilleur que ça.
Je peux faire mieux tout le temps.
Même quand je me regarde moi-même, je me re-regarde. Je peux faire mieux. le temps. Même quand je me regarde moi-même,
je me re-regarde.
Je peux faire mieux.
C'est juste ma mentalité d'être.
Quand je prends une décision,
je ne remets pas en question la décision.
Déjà là, tu es en train d'échouer ta décision
à la remettre en question.
Une fois que tu as décidé,
tu l'as décidé, exécute jusqu'au bout.
Avec toutes tes connaissances,
avec tout ton pouvoir,
avec toute ta volonté,
tout ton courage, comme dans n'importe quoi dans la vie.
Tu sais, tu as décidé
que tu voulais être podcaster,
tu voulais faire ça, mais
ne te remets pas en question.
Tu as décidé ça, mais toute ta volonté,
toute ton énergie, tout ce que tu as là-dedans,
tu vas réussir. Ne lâche pas.
That's it. Je savais qu'il allait avoir
des obstacles sur le chemin. Je savais que ça
n'allait pas être facile. Mais je me dis, rien de beau
dans la vie vient facilement anyway.
Puis j'en ai vécu de la peine dans ma jeunesse,
pensant que j'avais vécu la plus grosse peine de toutes ces affaires-là.
Alors, je me suis dit, je suis prêt à en avoir d'autres peines.
Passer à travers.
C'est partir du monde que j'aime.
Je ne vais jamais voir du monde que j'aime.
Avant que tu aies ta
grosse sentence, est-ce que la prison, c'était quelque chose que tu avais en tête?
Tu faisais, ça va arriver, pas de problème,
je vais refaire ce que j'ai à faire,
puis le moment que je ressors, je continue là où j'étais,
puis de la tête?
Oui, parce que rendu là, tu sais,
le degré de niveau de santé mentale commence à augmenter,
puis tu penses que, tu sais,
la prison doit faire partie de mon chemin.
C'est impossible que tu sois un vrai gangster si tu n'as pas passé par la prison doit faire partie de mon chemin. C'est impossible que tu sois un vrai gangster
si tu n'as pas passé par la prison.
Parce que peu importe comment tu es bandit
dans la rue. C'est pour ça que je suis ici.
Je veux sauver des vies.
Il y a plein de gens aujourd'hui
dans la vie. C'est pourquoi il y a plus
de snitchs que jamais.
Il y a plus de monde qui font un semblant
de quelque chose qu'ils ne sont pas
jusqu'à temps que les choses deviennent sérieuses
puis que tu es dans la salle d'interrogatoire
puis tu réalises que tu n'es pas fait pour ça.
All right?
So, le but, c'est de filtrer ces gens-là,
ces jeunes-là qui commencent à penser à la délinquance.
Appelez-moi, je vais vous dire
c'est quoi les conséquences de si jamais.
Puis on va éviter que vous deveniez des snitchs
puis on va éviter que du monde rentre en prison
puis on va éviter qu'il y ait plus de violence
qui ne serve à rien.
La violence, elle va toujours faire partie du monde.
Le Québec a été bâti sur de la violence.
Tous les pays ont été bâtis sur de la violence.
Les gens se sont fait tuer,
attachés, violés.
Tous les crimes qu'ils mettent des gens en prison pour,
le même gouvernement les a faits avant.
On peut inventer le gouvernement.
Alors, on ne suit pas les lois
de Dieu, on suit les lois
de l'être humain qui est ici.
Ce n'est pas ça.
Quand tu parlais de 20 % des criminels,
le reste, c'est des criminels à la vie.
On disait que Jésus, c'est un criminel
avec ses disciples. 300 ans
plus tard, c'est devenu la religion. C'était juste
le monde qui avait une différente vue de la vie, de comment
ça devrait être. Cré-moi, quelqu'un ne va pas devenir criminel. À quelque part, il voit des injustices. c'est devenu la religion. C'était juste le monde qui avait une différente vue de la vie, de comment ça devrait être. Cré-moi et quelqu'un ne va pas
devenir criminel. À quelque part,
il voit des injustices. C'est injuste
que tu me charges
80$ pour aller à Iceholt.
Je suis supposé d'emmener mes enfants
et je dois acheter les bons en plus
parce que j'ai perdu l'autre bas dans
le ménage. Ça, c'est injuste. Mais qu'est-ce
qui est juste? C'est la madame octotone
qui a la maison d'Halloween, qui a tout décoré sa maison, que c'est gratuit. Les enfants peuvent allerest-ce qui est juste? C'est la madame octotone qui a la maison d'Halloween,
qui a tout décoré sa maison, que c'est gratuit.
Les enfants peuvent aller là-bas,
puis il y a un pot de contribution,
puis je dis, donnez ce que vous pouvez donner.
Ça, c'est juste.
Dans le monde que nous, on vit,
le monde capitaliste au Canada, Québec,
bien, il y a un prix sur ton enfant.
Tu veux de la joie pour ton enfant,
mais il faut que tu payes.
Et tu vas payer, parce que tu n'as pas d'autre choix.
Ça, c'est dans ton budget,
dans ton argent qui est déprécié année après année,
ton temps et ton énergie que tu échanges
pour cet argent-là.
Allô?
Ça, ça enrage des papas.
C'est ça qu'il y a des papas. On dit, il a raison.
C'est pas mal ce que j'avais en tête.
Je ne le disais pas, mais c'est pas mal
le « il saute »,
je l'aimais tellement.
Moi, je ne vois pas ces gens-là
comme des criminels. Ils ont une philosophie,
une opinion de comment
qu'ils voient la vie, que moi, je partage
grandement dans différentes manières.
Tu as assumé,
ma philosophie est très, très,
très élaborée.
Puis c'est sur ça que je me base quand je réponds à des questions
ou whatever que tu me demandes.
Alors, le 20 %, c'est les gars qui sont capables de vivre de la peine,
sont capables de dealer avec leur peine,
sont prêts à prendre le risque pour la récompense qui vient
et ne pas aller contre leur valeur et leur intégrité.
C'est juste ça.
C'est ça qui fait de toi un vrai criminel,
parce que c'est ça le titre qu'eux autres veulent donner.
Moi, je dis, fais juste toi un vrai homme, pas un criminel.
Parce que tu ne veux pas suivre les lois qu'eux autres y ont imposées.
En plus de te faire payer des impôts
qu'ils font prendre pour mettre tes chums
en prison, puis les donner de la nourriture
de chat quasiment, et les enfermer
à journée longue sans donner aucun programme.
Moi, ça ne me tente pas de faire partie de ça.
Je travaille, je reçois un chèque de paie,
je dis, je vais donner
1 500 cette semaine. Je regarde dans mon compte,
j'ai 1 042. Je dis, il est parti
où mon 400 $? Ah, des impôts.
Pourquoi?
Oui, c'est où? Ah, bien, tu sais, on a un bon
système de...
Health care.
On a des belles routes, on a un beau système de santé
au Québec avec tous les impôts qu'on paye.
On est gâtés.
Arrête de me niaiser, frère. Ma soeur, elle est décédée
dans l'hôpital, OK? Pas parce
que la raison de pourquoi qu'elle est rentrée.
Elle est décédée par le traitement
qu'ils lui ont donné parce qu'ils pensaient
qu'elle allait mourir par l'affaire
pour la raison de laquelle qu'elle est rentrée.
So, free health care doesn't mean the best health care.
Vraiment pas.
Alors, moi, avoir su,
pas avoir dépendu de ça,
j'aurais calculé d'un jeune âge,
il faut que je mette de l'argent de côté
parce que peut-être un jour,
quelqu'un dans ma famille ou moi, je vais être malade
puis je vais être capable de me payer les meilleurs soins
ou est-ce que le médecin qui va venir me traiter
va se concentrer sur moi et je ne vais pas être dans un lit,
en train d'occuper un lit qui doit changer
à chaque semaine dans l'ICU. » Ils s'attendent.
Quand tu vas à l'ICU, c'est une semaine, tu es mort.
Ah oui, on change. Puis à chaque semaine,
c'est un différent médecin, comme en prison,
un différent sergent qui vient.
Écoute, moi, je n'étais pas là la semaine passée.
Mais je vais regarder c'est quoi le problème.
Je comprends, ça fait 48 jours que vous êtes enfermé.
Mais moi, je viens d'arriver.
Puis à chaque semaine, c'est juste pour étirer la balle.
Ça, c'est le même système.
Alors moi, j'ai vu qu'est-ce qu'ils m'ont fait en prison.
À l'hôpital, la même nourriture que je mangeais en prison,
à l'hôpital, dans le CHSLD,
je dis, c'est quoi ça?
C'est ça le système,
ça c'est ce que je paye, tu prends mes impôts pour,
tu prends mon argent pour ça.
Je dis, laisse-moi décider où est-ce que je mets
mon argent. Alors, c'est normal que
quelqu'un qui se donne corps en mes
esprits et qui pense pas à cette
mentalité-là et qui veut pas être esclave dans ce
système, bien il va faire des affaires comme que lui,
il se voit fit. Tant que tu ne fais pas mal
à quelqu'un d'innocent.
On dirait que tu l'as même passé parce que c'est
exactement là que je m'en allais.
Parce que quand tu es
dans cette game-là,
il y a de la violence,
il y a du mal qui est
fait psychologiquement et physiquement
à du monde. On ne va pas se le cacher.
Je ne te mets pas on the spot.
Comme je te dis encore là, le but,
ce n'est pas de parler nécessairement de ce que tu as fait,
mais tout ça.
Il y a du dommage collatéral, par exemple.
Le gars qui se fait tabasser,
il rentre chez eux
tout pété parce qu'il est
dans la game, parce qu'il n'a pas payé ses dettes
par x raisons mais ses enfants dans le matin qui vont le voir tout péter par exemple il ya
du dommage collatéral fait c'est un peu pour ça aussi que je parle là c'est de la criminalité
si je comprends quand tu dis ça touche pas aux innocents s'il ya certaines règles dans la rue
qui contente de respecter qui je trouve de plus en plus
malheureusement et de moins en moins respectées
avec les années, plus on avance
plus je trouve qu'il y a certaines règles
de femmes, enfants
tu ne te serres pas sur quelqu'un s'il est avec sa femme
et ses enfants, je trouve que c'est devenu
quelque chose qui est de moins en moins présent je pense
dans la mentalité
criminelle aujourd'hui
mais tu sais, c'est des choses auxquelles aujourd'hui tu penses tu
réfléchis à ce qui a été fait ou même déjà à cette époque-là t'es comme je comprends mais
c'est pas le game qui vous j'ai pas le choix de lever le tapis de bavière moi je te dis moi je
suis un papa ok moi je suis un papa alors si je choisis d'aller dans la rue, c'est parce que j'accepte les conséquences qui viennent avec, en tant qu'homme, parce qu'on parlait des vrais hommes.
Alors, moi, je sais que j'ai des enfants à la maison, puis je ne veux pas entrer à la maison soit avec du sang sur les mains ou tabassé.
Alors, je ne veux pas me mettre dans des situations de même.
Si je me mets dans une situation de même, c'est de ma faute.
Puis moi, si je ne suis pas dans un état
que je veux que mes enfants me voient,
ils ne vont pas me voir.
Puis je vais trouver n'importe quelle excuse possible
pour ne pas les faire vivre ce traumatisme-là.
Alors, je ne vais pas me mettre dans des situations de même.
C'est ça mon job, mon rôle en tant que papa.
Un vrai papa, c'est un papa présent.
Un papa qui est là tous les jours.
Un papa qui...
Les enfants, quand
t'es pas là, disent « Où est papa? »
OK? Si t'es ça
comme papa, mais tu vas pas dans la rue,
t'as des responsabilités plus
grandes que la rue. C'est des êtres humains
que t'as décidé d'emmener dans ce monde. Ils ont pas
demandé de venir. T'as décidé
avec un partner d'emmener
un être humain dans ce monde.
Alors c'est plus à propos de toi, Big. Si tu veux penser à toi, t'aurais dû penser à ça avant d'emmener un être humain dans ce monde. Alors, ce n'est plus à propos de toi, Big.
Si tu veux penser à toi, tu aurais dû penser à ça
avant d'avoir les enfants.
Parce que là, tu dois une vie à cet enfant-là.
Alors, si tu veux être selfish,
si tu as besoin ou tu ne sais pas comment,
ben, trouve un moyen.
Moi, j'ai eu le groupe de papas.
Les papas dans la rue, appelez-moi.
Je vais vous dire comment on fait pour passer du bon temps
avec les kids, puis profiter des moments.
Au lieu de chercher du love et un câlin de quelqu'un,
le love et le câlin de ton garçon
ou de ta petite fille va valoir
10 millions de fois plus. Il va être plus vrai.
C'est sûr que tu vas trouver des vrais frères dans la rue.
À travers notre souffrance, moi, j'ai des gars
que je sais qu'on a marché dans les flammes de l'enfer ensemble.
Puis que la journée où l'argent
va plus avoir aucune valeur, puis la seule chose qui va avoir de valeur, c'est tes relations,
ça va être les premières personnes qu'on va se réunir ensemble,
puis on sait si je dis ci ou si tu dis ci, c'est ça que c'est.
Puis on va aller jusqu'au bout, puis faire face à ce qu'on a besoin de faire face,
puis on n'a pas peur.
Parce qu'on a investi dans nos relations,
on a passé à travers des moments difficiles ensemble.
Tu sais combien d'amis que j'avais et que je pensais que c'était mon frère,
mon frère,
ça a pris des situations fucked up pour voir que,
dans le fond,
on est mieux tard que jamais.
Tu parlais du personnage aussi,
parce que c'est des gens avec qui tu es entouré,
mais tu n'es jamais vraiment toi quand tu es avec ce monde-là.
C'est toujours le personnage qui est là.
Les seules personnes qui savent vraiment qui tu es,
c'est tes parents, c'est ton noyau familial.
Même le monde que tu appelles tes frères ou tout ça,
le gars qu'ils connaissent reste quand même le personnage que tu as créé
et non vraiment la vraie personne que tu es à l'intérieur.
La meilleure façon d'attirer du monde,
et pour que du monde…
Tu me parlais de chef de gang.
Quand on a formé notre groupe de diplomates, on était tous des égales. Il n'y avait pas de chef parce qu groupe de diplomates étaient tous des égales
il n'y avait pas de chef parce qu'on se voyait comme des égaux
puis à travers puis on n'avait pas encore vécu vraiment les vrais hardships
les vraies affaires qui testent à quel point tu es un homme ton intégrité ton
courage ta peur n'avait pas vécu ça comme toutes les kids aujourd'hui et les
gars qui sont dans la rue, qui font du crime,
qui écoutent du rap music, qui s'habillent
le costume, qui font le look, qui font tout.
Tant que tu t'es pas fait arrêter
et rentrer dans une salle
d'interrogatoire,
fait enlever tout ce que t'as comme vêtements,
tout, tout, tout, puis tu t'en vas dans une cellule
puis on dit tu vas pas sortir.
Si t'as pas passé ce test-là,
tu sais même pas si cette vie-là est pour toi.
Tu es dans ton film.
Tu es dans ta santé mentale.
Souvent, il est déjà trop tard parce que tu es dans le système.
Une fois que tu es dans le système...
Moi, j'en ai vu trop fake it
pour quand ils arrivent là,
ils ne passent pas le test
et après ça, ils perdent leur vie
ou ils perdent quelque chose
à cause de cette vie-là.
Si on peut sauver la vie des gens en empêchant les gars qui pensent,
ou les filles qui pensent que c'est pour eux,
mais qu'arrivé au bout, tu vas devenir un snitch, tu vas mettre d'autres gens en prison,
puis après ça, toi, tu mets ta vie en danger, c'est qui qui gagne dans tout ça?
C'est le gouvernement.
C'est le gouvernement qui gagne.
On a plus de détenus, on peut mettre plus de subventions pour si on peut prouver, C'est qui qui gagne dans tout ça? C'est le gouvernement. C'est le gouvernement qui gagne.
On a plus de détenus,
on peut mettre plus de subventions pour si on peut prouver,
ah, tu vois, à cause de ça,
la société est rendue des jeunes
avec des AK-47.
Moi, j'étais ce jeune-là avec l'AK-47.
C'est facile de pointer du doigt,
dire, ah, ça, c'est le méchant,
c'est lui le méchant.
Mais quoi, tu penses que ça fait de vous
quelqu'un de bien?
Non.
Ça veut juste mieux mentir,
mieux cacher.
Nous autres, on dit la vérité.
Peu importe. On va dire
la vérité comme que ce l'est parce qu'on la vit,
la vérité dans la rue. On la vit. On le sait.
C'est quoi? Alors, à la fin,
c'est facile de dire, lui, il est méchant, lui,
c'est, mais pourquoi tu ne te regardes pas dans le mur et tu te dis,
qu'est-ce que toi, tu fais pour aider
ces jeunes enfants? Quelle est ta contribution
à toi pour essayer d'empêcher
que des enfants se retrouvent avec des armes à feu?
Pourquoi, moi, à 14 ans, j'étais capable d'avoir une arme à feu?
On est au Canada, un pays libre.
Pourquoi?
Hein?
Pourquoi? Je l'ai eue.
Puis une fois que tu l'as, puis que tu sais
comment l'utiliser, mais ça te donne
un feeling, un contrôle,
que tu te dis, ah, c'est comme ça qu'il se croit
le policier quand il s'est arrêté,
mais il est fou lui ou quoi?
Moi, je vais vraiment tirer.
Moi, je vais vraiment le faire.
Parce que là, tu tombes dans ce cycle de confrontation,
puis de voir l'opposé, puis l'ennemi.
De confiance.
Tu as de la confiance.
Un morceau d'un shirt, ça donne de la confiance.
C'est ça.
Salut, c'est Brick Bergeron,
animateur du podcast
au parloir
si t'es un fan du podcast
un vrai fan du podcast
t'as déjà entendu
les mots
Comparer ma prime
Comparer ma prime
c'est une compagnie
qui a été
un des premiers
à supporter le podcast
un des premiers commanditeurs
ils étaient là
dès le début
c'est un peu grâce à eux autres
que j'ai pu garder
ce podcast-là en vie
la raison pour laquelle
je vous en parle
c'est que j'ai des auditeurs
qui ont fait affaire avec eux
et qui m'ont donné un feedback positif.
Pour les remercier d'avoir été là dès le début avec moi,
j'ai décidé de faire une petite vidéo.
Comparer ma prime, dans le fond,
ils se spécialisent en assurance-vie.
Il n'y a aucun cas refusé.
Peu importe ton âge, que tu aies 20 ou 75 ans,
que tu aies eu une maladie comme un cancer,
que tu aies le diabète ou une maladie dégénérative
comme la sclérose en plaques.
Même si c'est un dossier criminel, si tu as déjà été
refusé pour de l'assurance-vie, comparez
ma prime. Aucun cas refusé.
J'ai vraiment eu du feedback positif de mes auditeurs
et c'est pour ça que je vous en parle. Allez les voir
si vous en avez besoin. Comparez ma prime.
Quand tu cherches à te prouver à toi-même, tu cherches à te prouver
à du monde, tu vas vas chercher ça, le problème.
As-tu craint pour ta vie?
Dans ma vie, comment est-ce que je dis?
Non, parce que dans ma tête,
j'allais mourir ou je finissais en prison.
C'était ça qui était dans mon contrat
que j'ai signé avec moi-même.
Je dis, moi, je vais être top G.
Moi, avec mon monde à moi,
je sais c'est quoi le game.
Ça fait assez de briseux et il y a assez de fois que j'ai été victime de ci ou ça,
que je connais assez pour unir les gars,
puis donner le courage pour bâtir le mouvement,
pour être capable de faire face à tout ce qui va venir.
Je sais que mes intentions, ce n'est pas de crosser, voler ou trahir personne,
parce que ça ne va pas selon mes valeurs.
Tant que tu montes ça dans le game, dans la rue ou comme dans n'importe quel business
légal, ça va attirer des gens
à ça, parce que soit qu'ils ont ces valeurs-là
ou ils aimeraient développer des valeurs comme ça
en t'entourant du monde de même
que tu vas y arriver.
C'est dans ce contexte-là que je deviens chef
parce que si le gars qui était comme grand frère
pour moi, que je regardais
et qu'il venait coucher chez mes parents
et qu'il empruntait notre linge, je le voyais comme un grand frère, moi, que je regardais, puis qu'il venait coucher chez mes parents, puis que des fois, il empruntait notre linge.
Je le voyais comme un grand frère,
puis ce gars-là est devenu un délateur,
puis il a snitch tout au complet.
Mais là,
je tombe par défaut.
Le gars qui a fait
tous les crimes, le gars qui était,
c'est lui qui a planifié. Puis là, il compte l'histoire,
puis il compte l'histoire, puis il compte l'histoire.
Il ne compte pas la partie où il n'y avait pas de boxer,
pas de bas, et il avait besoin que j'en achète.
Il n'était pas capable d'avoir de blonde.
Il ne compte pas cette partie-là.
C'est ça qui t'arrive.
Comment tu réfléchis à ça aujourd'hui
quand tu penses à ça?
Aujourd'hui, tu es un père de famille.
Tu as un moment de ta vie
où je suis prêt à mourir
every day.
Comment tu peux
essayer, justement, tu dis que tu veux aider les jeunes,
mais comment essayer de, tu sais,
aujourd'hui, mets-toi dans la peau
de ce gars-là,
quand tu es 17, 19, whatever,
l'âge que tu avais, comment
tu vas parler à un jeune qui a la mentalité
que toi, tu avais? Parce que si un gars
comme toi était venu te parler
à cet âge-là, tu l'aurais
probablement juste envoyé chier.
Non. Si un gars
qui a fait 14 ans de prison
pour des tentatives de meurtre,
qu'encore aujourd'hui, s'il voudrait, ce gars-là,
il pourrait être dans la rue en train de faire
plein de brassages, plein de trucs,
mais il choisit de pas parce qu'il veut être avec ses kids.
À travers sa peine et sa misère.
Parce que c'est comme ça que j'ai commencé.
Moi, je dois parler de ma peine et ma misère à travers ma peine et ma misère.
C'est des choses que j'ai vécues.
Je l'ai vécue, OK? Petit garçon, je l'ai vécue, frère.
Je dirais pas petit garçon, je dirais frère.
Même s'il a 14 ans,
c'est un frère. Je l'ai vécue, je sais c'est quoi.
Je connais cette rage-là.
Puis on peut utiliser cette rage-là d'une différente manière.
Sans que tu te fasses du mal à toi,
sans faire du mal à d'autres gens.
Il y a une plus grande cause derrière tout ça.
Toi, tu vois le tunnel que tu vois
parce que c'est ça ton environnement.
Mais il y a un plus grand horizon.
Je pense que tu aurais été capable de l'écouter.
Oui, parce que c'est un gars qui a fait du peine,
il a tout fait dans la vie.
Ce n'est pas un rat, ce n'est pas un junkie
qui forcément...
Quand tu regardes les reportages,
qui rencontre des fois,
quand on était en prison, RDI et tout,
lui, il a fait 25 ans en prison.
Il a fait 25 ans en prison.
Qui aujourd'hui fait quoi?
Il a une vie tranquille, il ne fait rien.
Ça ne m'encourage pas.
Si je vois un gars, il a des kids,
il est tout le temps là avec ses kids.
Il a du knowledge quand il me parle. Ça fait du sens ce qu'encourage pas. Si je vois un gars, il y a des kids, il est tout le temps là avec ses kids, il a du knowledge, quand il me parle,
ça fait du sens, qu'est-ce qu'il me dit,
il travaille, il a fait de son temps,
il peut m'expliquer exactement le processus
de étape par étape, comment ça va se passer,
quand la journée, je vais me retrouver
dans la salle interrogatoire,
quand je vais arriver au bullpen, le classement,
arriver dans la wing,
toutes les menaces, je vais écouter. Je vais écouter parce que c'est du knowledge. Comme je tepen, le classement, arriver dans la wing, toutes les menaces. Je vais écouter.
Je vais écouter parce que c'est du knowledge.
Comme je te dis, la connaissance, c'est le plus beau cadeau
que tu peux donner à quelqu'un. Alors, tu ne peux pas,
tu sais, quand ils te disent, ah, ça prendrait
ce programme-là pour aider eux autres.
Quelle connaissance que tu as vraiment du problème?
As-tu déjà vécu ce problème-là?
Tu ne peux pas comprendre ce que moi, j'ai traversé,
ce que moi, je traverse, ce que moi, je vis, puis la mentalité que j'ai.
Exact. Les programmes qu'ils nous donnent, c'est qui qui fait
les programmes? C'est pas fait par nous.
C'est fait par quelqu'un qui décide
que ça c'est le programme qu'on devrait faire
et en faisant ce programme-là, on diminue
le risque de violence.
À quel âge tu te fais arrêter?
La grosse pêche?
Avant ton 14, t'avais-tu déjà...
Je me fais arrêter à 17 ans,
une semaine avant ma fête
pour
voie de feu grave armée
j'ai poignardé un gars
qui a essayé de
de
faire un guet-apens à mon petit frère
par rapport à un événement qui est arrivé
dans whatever
alors je fais ça, je rentre en prison
je rentre à la cité des prairies je suis là
bas pendant trois quatre mois j'ai été acquitté puisque la victime s'est jamais présenté c'est
la seule preuve qu'il avait moi je suis ça me donne la confiance ah je ressors trois semaines
après les mêmes gars qui ont essayé quelque quelque chose arrive, puis là, je me retrouve à aller chercher un gun chez moi pour aller tirer quelqu'un dans le même contexte.
Puis, je me fais arrêter avec le gun. Je rentre en prison. Je ressors.
Attention, ce n'est pas d'antécédent. Quelqu'un qui n'a pas d'antécédent va toujours avoir une question peu importe l'écrivain
peut-être pas
mais t'as beaucoup de chance d'en avoir
si t'as pas d'antécédent
même si t'as le sang sur tes mains
t'as beaucoup de chance d'avoir la question
si t'as pas d'antécédent
c'est comme ça que ça marche
alors une question
puis après ça
je suis perdu dans le cycle
dans le cycle.
Dans le fond, j'ai des problèmes, j'ai des bifs.
C'est un cycle de violence.
Exact. Je ne savais pas encore tirer personne,
mais j'avais assez de rage.
Tu savais que tu pouvais le faire.
C'est sûr que ça se passait.
J'en cherchais juste un qui méritait pour que je fasse un exemple,
parce que pour moi, c'était important.
C'était important.
C'est à quel point que... Faire ton street cred, si on peut dire. Ce n'était pas pour le pour moi, c'était important. C'était important. C'est à quel point que...
Faire ton street cred, si on peut dire.
Ce n'était pas pour le street cred,
c'était pour juste montrer comme...
N'importe qui qui est gentil
va éventuellement devenir méchant
si le monde sont toujours méchants avec.
OK?
Ou tu vis dans un monde méchant.
Comme quelqu'un de méchant
peut devenir quelqu'un de gentil
si tu l'entoures en entour de l'amour. Si tu frappes un chien une journée longue, tu ne te rends pas compte qu'il finisse par ta mort.
Exact, alors à travers tout ça, si à me tomber ma relation avec mes parents
n'aurait pas été brisée, à cause des petits trucs que je t'ai dit. Il y en a d'autres aussi, mais
c'est ce dont on va se base. Puis moi, je voyais mes parents comme mes meilleurs
amis de confiance, que je peux tout le temps
les voir. Ce serait la première source que je dirais
« Bon, moi, ma job, là, avec Karim
et Cyria, c'est que quand
ils arrivent à cet âge-là, ils ne veulent pas demander
de conseil à personne d'autre que moi et maman.
Parce que la relation
est là. Ils savent que
papa et maman vont te dire les bonnes choses pour toi, puis ils ne vont pas juste le dire parce que c'est les. Ils savent que papa et maman vont te dire
les bonnes choses pour toi, puis ils vont pas juste
le dire parce que c'est les bonnes choses pour toi.
Ils vont te le dire parce que c'est les choses qui vont marcher,
les choses qui sont vraies, puis tu vas être
heureux avec le résultat après.
Venez me voir. Ton premier joint,
ou ton premier verre,
tu vas venir me voir prendre avec
papa et maman. Tu iras pas
avec ton ami te cacher le fait parce que tu vas te sentir assez à l'aise de venir me voir.
Puis tu te dis, OK, j'ai vu mes amis.
Ils buvaient. Je n'étais pas trop sûr.
Je ne l'ai pas fait, papa, parce que je sais que ce n'est pas bon.
Puis là, tu te dis, OK, assieds-toi.
On va prendre un verre.
Tu vas te dire, c'est quoi?
Ah, il y a une fille qui t'intéresse.
Ah, c'est rien. Il y a un...
OK, mais on va parler.
Tu ne vas pas être quelqu'un d'autre qui va coacher mes enfants.
Ça ne va pas être quelqu'un de la rue qui ne se connaît même pas.
C'est là où nos enfants vont.
Encore pire, ils vont chercher des réponses
dans leur Instagram et Facebook.
C'est quoi ça?
Moi, je rentre en prison, je sors 15 ans plus tard.
Je vois même, il y a des garçons,
des gangsters qui se promènent avec des sacoches.
Je dis, qu'est-ce qui est arrivé au monde?
Je dis, c'est quoi qui est arrivé au monde?
Jamais dans mon temps, on aurait eu une sacoche.
Peu importe, Gucci, Louis Vuitton.
Puis, j'ai dit, à quelque part, les réseaux sociaux,
ça l'influence juste mes collègues de la rue.
Je lui dis, ça ne fait pas de sens.
Moi, je vois, étant un gars
qui a vécu dans un environnement confiné pendant un long temps, la seule façon
d'être capable d'avoir un petit peu plus
c'est en utilisant de la psychologie.
Parce que je ne peux pas utiliser la force.
Je suis enfermé, je perds automatiquement.
Psychologiquement, je dois être capable de
convaincre le gardien
de m'emmener le extra-droit.
Comment je le fais?
Je dois être capable de convaincre
un tel de ne pas faire ci pour que ça n'arrive pas, pour qu'on puisse continuer à faire du bon temps en paix. Parce que je sais ça, ça l'amène-ci à toi. Non, c'est guider les gens qui ne savent pas
comment se comporter dans telle situation
pour que le bon fonctionnement continue dans la société.
Alors moi, quand je reviens dans ce monde,
parce que c'est deux mondes différents,
je reviens dans ce monde,
puis je vois la manipulation qui se fait,
je n'ai pas le choix de la constater et la confronter.
Puis là, moi, je vais revenir, il y a une phrase
qui te dit, tu y vas ou tu y vas pas, je te pose la question,
c'est une phrase qui m'a frappé, tu as dit
à ce moment-là, j'avais pas encore
tiré sur quelqu'un. C'est une phrase
que tu as dit, tu sais.
C'est venu dans ta vie, ça?
Oui. Parce que
tu sais,
dans le monde criminel,
je vais te le décortiquer d'une manière qui n'a pas été expliquée.
C'est simple, je suis là maintenant.
Tous les gars vont être d'accord avec moi.
On en parlait dans une cellule autour d'un jeu d'échecs,
puis on disait, Christ, est-ce que tu connais Cav?
Pourquoi? Parce que dans le vrai monde,
il y a 150 000 opportunités de faire des business.
Tu peux faire toutes sortes de business.
C'est juste que ça paraît tellement compliqué pour nous
parce qu'il n'y a rien qui est expliqué.
À l'école, ils t'apprennent l'algèbre, la trigonométrie,
toutes sortes d'affaires qui ne vont te servir à rien.
Ils ne t'apprennent pas le concept de la business.
Le seul business de concept que tu comprends, c'est
« J'achète ça, je le vends à du monde,
que c'est sûr qu'ils vont l'acheter, ça va me faire du cash. »
Alors, il y a quatre types de profils
que tu peux faire dans la business illégale.
Tu as le fraudeur.
Lui, c'est un gars super intelligent. Tu ne te souvends pas à un criminel, le fraudeur que lui c'est un gars super intelligent souvent pas
souvent pas un criminel le fraudeur ok on est considéré criminel selon la cause
mais c'est pas quelqu'un qui qui est dans la rue non c'est quelqu'un d'intelligent
qui est capable de trouver des glitchs à quelque part qui peut débloquer beaucoup
d'argent celui là il est là là puis il se mélange pas trop avec les autres
parce que les autres là tu commences à tomber dans un monde
plus sombre, plus dangereux.
Tu as le fraudeur, tu as le pimp.
Tu comprends? Le gérant des femmes
qui veulent volontairement
aller faire ce travail-là.
Parce qu'eux autres, à quelque part dans leur vie,
maman et papa n'étaient pas là
ou ils ont échoué pour lui expliquer
que sa vraie valeur, c'est plus que ça.
Elle vaut plus que ça, la fille.
Mais pour elle, elle, avoir l'argent
comme quelque chose qu'elle a besoin,
puis le sentiment d'appartenance de quelqu'un,
d'un homme, parce que papa,
il n'a pas été le papa qu'il devait être.
Elle en cherche un autre papa
en étant prête à faire le sacrifice ultime.
Puis en plus, c'est un gars quand même intelligent,
pour être capable de séduire et manipuler.
Mais ce n'est pas
le gros banzi.
Tu es le vendeur de drogue.
Je peux-tu revenir?
J'ai eu des victimes de pimp.
Je ne suis pas 100%
d'accord avec... Moi, je parle de l'effet volontaire.
Moi, je parle de l'effet volontaire.
J'ai une fille ici qui est venue,
puis il n'y avait pas de volontariat trop dans ce qu'elle vivait.
OK, je suis d'accord.
Mais, à quelque part, elle a échoué en cherchant des amis aux mauvaises places.
Oui, mais quand tu as 13 ans, tu es en fugue de DPJ,
tu te fais ramasser et enfermer dans une chambre d'hôtel pendant 8 mois de force.
Oui, ça, c'est victime.
C'est pas un choix.
Moi, je vois selon les valeurs de la prison.
Alors, des gars
qui prennent des filles contre leur gré
et qui font du mal,
quand tu rentres en prison,
on te montre c'est quoi avoir mal.
Tu passes pas dans la rangée big.
Alors, la fille
qui fait la fugue, puis la police, eux autres, ils sont pas cap la rangée big. Alors, la fille qui fait la fugue,
puis la police, eux autres,
ils ne sont pas capables de la trouver.
Tu nous appellerais des gars comme nous,
on trouverait la fille,
on la ramènerait à papa
avant que la police n'arriverait.
C'est drôle que tu dises ça
parce que j'en ai une qui est venue ici
puis les personnes qui l'ont sortie
de la chambre d'hôtel,
c'était des gars de la rue.
Exact.
Ce n'est pas la police qui vient sortir de la rue.
Nous, les vrais hommes,
on fait le sacrifice ultime,
puis on a de l'intégrité, puis on a des valeurs,
on va jamais laisser,
jamais, dans notre entourage,
autour de nous, tu peux être mon meilleur chum,
si tu ferais quelque chose contre nos valeurs,
c'est toi qui es dans la marde, Big.
Alors, quand je parle, je parle jamais
de ceux qui sont forcés.
Mais tu comprends pourquoi je voulais vraiment mettre un peu.
Pour moi, c'est vraiment une corde sensible.
Pour moi, étant papa de deux petites filles en plus,
j'ai eu des victimes, j'ai entendu ce qu'ils ont vécu.
C'est juste pour moi de mettre juste un point.
100%, je suis d'accord.
Je voulais juste qu'on soit sur la même longueur d'onde.
Je ne voulais pas avoir cette image-là non plus de quelqu'un qui…
C'est un peu pour ça que je l'ai amené,
parce que je sentais que ce n'était pas là,
mais je voulais vraiment mettre ces mots-là.
Pour moi, c'était important d'en parler.
Moi, je peux te dire aujourd'hui, maintenant,
papa, maman, que votre fille fugue de chez vous,
puis vous le savez qu'elle s'en va quelque part de pas bien avec quelqu'un de pas bon,
puis que vous appelez la police, puis la police vient chez vous,
prend votre déclaration et dit « je ne peux pas rien faire avant 24 heures ».
Puis tu te dis « comment ça? »
Parce que c'est ça notre protocole.
On doit attendre 24 heures
parce que ça se peut que ta fille, elle a juste
fugué parce qu'elle n'était pas contente avec toi.
Mais toi, tu sais que ce n'est pas ça.
Mais tu dois quand même, pendant 24 heures, ne pas manger,
ne pas dormir, tourner tes pouces, espérer
que ta fille revienne.
Elle est partie. Mais contrairement à moi,
tu l'appellerais, tu dirais,
yo, ouvre-moi. Ma fille est partie. Puis je le sais moi, tu m'appellerais, tu dirais, yo, le mouvement,
ma fille est partie.
Puis je peux te donner toutes les informations que j'ai,
check dans ton... On se met là-dessus,
tout de suite, on va trouver la fille, on la ramène à la maison.
Puis le gars qui a fait ça,
il se fait brasser. Il se fait brasser
parce que c'est pas la police qui va le brasser.
La police va nous arrêter d'arrestation,
il va avoir une caution, il va retourner,
restriction... Après, le brassage, il ne va plus jamais
vouloir aller proche de cette fille-là encore.
Le système, eux autres, ils veulent des clients.
Ils ont un
protocole qui est bâti d'une manière que...
Je suis sûr qu'il y a certains policiers qui sont des papas
quand ils vont chez la maison d'une
maman et un père qui disaient
« Ma fille est partie. » Puis là, ils doivent dire
« Excuse-moi, j'ai une fille à la maison, mais je ne peux pas rien faire. »
Puis là, ils disent « Oui, mais si c'était ta fille, tu serais quoi?
Je serais dehors, entre les gens.
Toi, tu es chanceux, tu as un ordinateur que tu peux regarder,
puis moi, je n'ai pas accès à ça, peux-tu m'aider?
Non, c'est ça le protocole.
OK?
Sauf, tu crées moins de nous autres, là, on est les premiers
à en vivre par ces droits-là.
Pour moi, c'est important de mentionner ça. Je te ramène,
donc, fraudeur.
Fraudeur, PM. Après, tu as le vendeur de drogue.
Le hustler, le businessman.
Des hommes d'affaires. Tu roules un business,
tu descends en personne, tu peux rouler
une usine, une personne.
Dans l'échelle,
il te reste quoi? Les gars de violence.
Les gars de violence
sont toujours dans le haut
de l'échelle au niveau criminel.
Parce que si tu es capable d'être violent et dormir sur tes deux oreilles faire le
temps pour le crime mais c'est le sacrifice ultime que tu es prêt à faire
alors tu n'as pas le choix de respecter cette personne souvent les gars violents
sont pas capables de pimper sont pas capables de vendre de drogue sont pas
capables de faire de la fraude,
parce qu'ils ont tellement de rage en dedans d'eux que c'était toujours plus facile pour eux de communiquer avec leurs poings qu'avec leurs bouches.
Sauf que ces gars-là, en dessous d'eux autres, il y a du monde qui font ça, par exemple.
Je veux dire, tu ne fais pas d'argent dans la rue juste parce que tu es quelqu'un de violent.
Non, mais je t'explique les quatre aspects dans le monde.
C'est comment tu fusionnes le tout puis tu fais le tout fonctionner.
Si t'es capable. Ou sinon, tu te perds
dans la matrix puis là, tu te retrouves
victime du système. Mais ça, c'est
les quatre voies, les quatre
types de profils que tu vas avoir.
Puis toi, t'étais...
Moi, j'avais besoin
que quand je vais dire quelque chose,
parce que je sais,
je sais ce que je dis,
pour que tu m'écoutes, tu vas me respecter au niveau
que je suis prêt à faire le même sacrifice ultime
que toi. Puis on s'est tous respectés
tout le temps de même, jusqu'à aujourd'hui.
N'importe qui que je vois
qui a fait de son temps, ou même mes gars
que je connais encore, j'ai l'air du bébé
qui fait une vie en prison.
Encore, à Donnacona, dans la même
wing, dans la même wing où dans la même wing où on était
en 2013.
Tu sais comment ça me fait mal?
Tu es encore là.
Tu comprends? Puis pas parce que tu ne veux pas
t'en sortir, c'est parce qu'ils ne te laissent pas t'en sortir.
Puis vu que tu es une personne influente, straight,
tu n'es pas un rat, tu n'es pas un délateur, tu n'es pas rien.
Puis malgré tout ça, ils vont dire
que tu as toujours été un criminel.
Ils vont trouver n'importe quoi pour
te mettre des notes dans ton dossier pour t'empêcher d'être
capable de réinsérer dans la société. J'ai eu des gars
qui ont des vies qui sont venus ici et qui
se sont réinsérés dans la société.
On les a donné une chance.
Comme je te dis,
au PEN, si je voulais avoir...
C'est pas vrai qu'il y a un pénitencier que tu peux
faire une formation. Ça s'appelle le Centre de formation
fédérale, le CFF.
Puis pour te rendre au CFF,
il faut que tu sois un méga rat.
Parce qu'il y a des gars qui ne sont pas des délateurs,
des gars qui ont toujours resté intègres,
tu comprends, ceux que tu veux dire
que c'est des vrais criminels.
Mais eux autres, on ne va pas les mettre dans cette prison-là
parce qu'il y a tous les rats qui sont là.
Puis là, ça risque de changer la dynamique.
Alors, on va laisser eux avec « eux » avec « eux »,
puis « eux » avec « eux », puis ils font leur gestion demain.
On va le laisser au max, puis...
Exact.
Puis si on l'envoie au Médium,
on ne l'enverrait pas au Centre de formation fédérale.
Si tu fais une chose de mauvaise, ça va être écrit.
Tu en fais dix de bon, il n'y a rien qu'ils vont écrire.
Les gardiens n'ont pas le droit d'écrire les bonnes choses que tu as faites.
Ils n'ont pas le droit.
Mais ils doivent écrire chaque rapport d'observation
de mauvaises choses que tu as faites.
Ils ont le droit de remplir des rapports,
mais des rapports juste pour les trucs.
Mais quand il y en a un qui est prêt à tuer un gardien
à cause de garder un voyager,
puis là, ça prend le sergent de venir dire,
« Hey, peux-tu, s'il te plaît, gérer cette situation? »
Puis tu fais une résolution de conflit
pour le bien-être de l'environnement de travail
et ton environnement de vie,
bien, ils ne vont pas dire, « Hey, bravo, il a fait une résolution de conflit pour le bien-être de l'environnement de travail et ton environnement de vie, bien, ils vont pas dire « Hey, bravo, il a fait une résolution
de conflit. » Mais non. Ils vont attendre
la prochaine événement et dire « Monsieur a tellement
d'influence. C'est pour ça
qu'on doit le transférer. »
Parce qu'il est capable de dire aux détenus
quoi faire. Puis les détenus l'écoutent.
Alors, tu vas
aider. Ils vont pas seulement ne pas
le marquer qu'il t'a aidé,
mais ils vont le réutiliser contre toi
pour être capable de t'emprisonner encore plus dans une prison.
Alors, tout est stratégique.
Tout est une manipulation.
Tout est une question de calculer comment faire.
Tu deviens une machine à calculer le comportement de l'être humain.
Et ton environnement pour être capable de savoir
comment tu peux récréer un environnement
qui manque
de ressources, mais au moins t'amène
de la joie et une certaine
liberté d'esprit.
À quel point aujourd'hui
t'es à l'aise, peux-tu
te dérouler bien avec toi-même sur les gestes
que t'as posés envers
autrui, sans entrer dans les détails
de ce que tu as pu faire?
Ben, regarde.
Moi,
je sais que j'ai perdu des amis
qui étaient vraiment des amis pour moi.
Je les ai perdus par rapport
à les valeurs de gang
que je m'étais mis dans la tête.
J'ai perdu beaucoup d'amis.
Des amis de longue date. Parce que moi, mon image et la réputation étaient plus importantes. que je m'étais mis dans la tête. J'ai perdu beaucoup d'amis.
Des amis de longue date.
Parce que moi, mon image et la réputation étaient plus importantes.
Parce que pour être capable de survivre
dans le monde que je vivais...
À l'échelle où tu es.
À l'échelle où je suis.
Il fallait garder la réputation inébranlable.
Alors, j'ai perdu des bons amis.
J'avais fait du mal à des personnes qui croyaient en moi
et qui m'aimaient réellement pour mon image et mon branding.
Le personnage.
Le personnage, exact.
Puis après ça, qu'est-ce que j'ai fait aux victimes?
Je l'ai fait.
Puis au moment que je l'ai fait, je le croyais.
J'en ai vu un.
Je suis content
que ça a pas mal tourné.
Personne ne mérite de mourir
pour des désuspects que nous autres
on se crée dans notre propre tête.
On a été trop loin.
J'aurais pas voulu faire une vie en prison
pour vous.
Pour une connerie, un mauvais eye contact.
Exact.
Mais c'est sûr que si tu menaces ma vie ou la vie de mes enfants,
il n'y a pas de limite jusqu'à où je dirais.
La seule chose que je ferais différemment, c'est que je n'emparerais pas la personne.
Tu comprends?
Je n'emparerais pas la personne, mais je ne veux pas me rendre à ça.
Je ne veux pas retourner à ça.
Je sais ce que je suis capable de faire.
Si j'ai peur de quelque chose, j'ai peur de Dieu
et j'ai peur de moi-même. Parce que
je sais jusqu'où je peux aller.
Les pensées que j'ai dans ma tête, il y a juste mon
pied de Dieu qui le sait.
Alors moi, je ne veux pas
aller vers l'arrière.
Je veux aller vers l'avant.
Tu arrives quand même à bien. Tu disais tantôt
que tu dors mieux, mais tu ne dors pas
nécessairement bien vis-à-vis de ton passé
justement, parce que c'est des choses qui te rattrapent
quand tu grandis, quand tu vieillis, quand tu évolues,
parce que tu as une beaucoup plus belle
mentalité aujourd'hui que tu l'avais à l'époque.
Malgré qu'il y a sûrement
des restes de cette mentalité-là qui restent en toi,
comme tu viens de dire, si tu t'attaques à
« je sais où je suis capable d'aller », même si tu n'as pas
envie d'y aller, tu es conscient
du... tu es conscient un peu de ton pouvoir.
C'est la sagesse.
Tu apprends à savoir, comme ils disent aux super héros,
ils disent tu as un grand pouvoir,
il faut que tu saches comment l'utiliser de la bonne manière.
Puis on a tout ce grand pouvoir-là dans nous à quelque part, de quelque chose. Il faut juste savoir comment l'utiliser de la bonne manière. Puis on a tout ce grand pouvoir-là dans nous à quelque part, de quelque chose.
Il faut juste savoir
comment l'utiliser. Parce que le même
pouvoir qui est très
fort, qui peut faire du bien,
peut aussi faire du mal.
Alors, il faut que tu comprennes comment tu fais le bien
et comment tu ne dois pas faire le mal.
Qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui est mal?
Puis ce n'est pas compliqué. Ce n'est pas plus compliqué que ne fais pas à l'autre. Qu'est-ce que tu ne voud'est ce qui est mal c'est pas compliqué là c'est pas plus compliqué que ne
fait pas à l'autre qu'est ce que tu voudrais pas de l'autre face traite l'autre comme que tu te
traiterais toi-même point si le monde était capable de vivre comme ça on n'en aurait pas
de problème mais c'est pas le cas malheureusement c'est pas le cas quand tu te fais arrêter pour
cette grosse sentence le à ce à ce moment-là,
tu avais quoi comme background carcéral?
Tu m'as parlé...
Attends, attends.
Je pense que c'est mes gangs de rue
qui sont là, dans le corridor.
Non, non, non.
J'entends crier.
Non, non, non.
C'est eux? Est-ce que c'est eux?
Jacob, est-ce que c'est eux
qui sont en train de crier comme ça?
Non, non, non.
C'est des trucs qui...
C'est du monde qui démarre
parce que souvent, la fin de semaine,
quand justement,
quand ils ont des travaux à faire,
des trucs à déplacer, malheureusement, ça se fait
souvent la fin de semaine.
Je pense que j'ai entendu quelqu'un dire « papapapa ».
Non, non, non. Il y a des trucs
qui...
C'est ça. Mais les micros,
comme le boom, peut-être qu'on va en entendre
un petit fond.
T'inquiète.
Relance-moi la question.
On te repasse au moins...
Quand tu as été
arrêté pour cette grosse
sentence-là, c'était quoi le background
carcéral que tu avais déjà en toi?
Parce que là, tu nous as parlé tantôt,
tu étais en attente de procès, tu t'étais fait
arrêter avec un morceau, mais à quel point
les arrestations puis l'univers carcéral
étaient déjà dans ta vie quand tu as eu cette grosse
sentence-là? T'avais-tu déjà un bon background d'emprisonnement ou...
Janvier 2007, on décide de former notre pop gang diplomate Step 7. Moi, c'était moi qui
avait, qui était stocké là-dessus là. Puis je le répétais puis je le disais tellement que tu sais,
les gars qui étaient alentour, on a deux se suivi. Moi, c'était vraiment comme un brand.
Pourquoi? Parce que le groupe faisait de la musique.
Alors, le groupe aux États-Unis, c'est un groupe de musique.
Le nom était bon.
J'aimais bien le nom diplomate parce que j'étais tout le temps un gars très diplomate dans ma façon d'agir.
C'est comme si c'était un bon add-on.
DIP7, c'est une abréviation de Diplomate 7, anglophone, qui dit le groupe des DIP, DIP7.
Moi, j'étais DIP avec le chiffre 7 parce qu'on a formé en 2007.
Puis on dit 7 pour le Québec parce que c'est français.
Puis c'est là que ça a commencé.
C'est toujours beau d'avoir une histoire, une raison de.
Alors, 2007, on forme la gang.
Puis on décide de se rendre justice nous-mêmes
à tout le monde qui nous a fait du mal.
Ce n'était pas aucune allégeance de couleur de rien.
C'était juste des Québécois, des Chinois, des Sri Lankais,
des Sidi, un peu de tout.
Tu comprends qu'on a tous vécu une trahison à quelque part,
une injustice, puis on s'est dit qu'on va se la rendre nous-mêmes.
J'ai dit, écoute, chacun de vous,
vous vous êtes fait trahir ou voler à quelque part.
Vous allez nous faire votre liste.
On va aller te rendre justice dans ta cause.
Comme ça, quand le temps va venir,
que tu dois faire quelque chose pour le mouvement, le mouvement va l te rendre justice dans ta cause. Comme ça, quand le temps va venir, que tu dois faire quelque chose
pour le mouvement, mais le mouvement, on va l'avoir
déjà fait pour toi.
C'était dans ce sens-là qu'on s'est
unis, puis on a commencé à tous les jours
de faire ce qu'on a à faire jusqu'à
le dernier enlèvement,
séquestration des vendeurs
de drogue qui avaient crossé un
de mes chums, qu'on a attaché,
mis dans un bain, puis après ça,
ça a fini mal tourné.
On n'ira pas trop deep là, mais...
Je ne vous jure pas...
Non, non, c'est correct. Moi, ça n'amène à rien
de...
Non, c'était trop. Non, non, c'est correct. C'est pas grave.
Je ne veux pas mes enfants entendre ce que tu parles.
OK. Bon, mais...
C'est correct.
Il s'est passé, donc...
Il se passe
un événement quand même
plus marquant, disons, empreinte de violence
assez intense. Exact. On fait l'utilisation
de violence dans le but
de bâtir la crédibilité
et la fidélisation de les gars
dans l'équipe. Ça tourne mal,
on se retrouve arrêté par le groupe
d'intervention tactique, on se retrouve en prison.
Toute la gang. On rentre une gangintervention tactique, on se retrouve en prison. Toute la gang.
On rentre une gang en prison.
Quand on rentre en prison, le plus vieux,
Xavier Lajoie, qui est devenu un roi,
délateur,
c'est lui qui m'a fait prendre 14 ans,
qui a fait tout le monde tomber
pour 50 000 $,
puis une nouvelle identité dans une autre province.
Il fallait quand même être coupable à 8 ans.
Il n'y a plus 8 ans, 50 000 dollars.
OK? Puis il a vendu
tout le monde qui était là pour lui,
qui l'aimait. Tout le monde. OK?
C'est pour ça, ce gars-là, quand il était petit,
à l'âge de 12-13 ans,
s'il y avait un gars comme moi
qui pouvait venir et dire, « Hey,
petit Xavier, va pas
dans cette direction-là.
C'est pas fait pour toi. Je comprends que maman et papa t'ont peut-être fait de la peine.
Je comprends que peut-être quelque chose t'est arrivé.
Puis on peut le travailler ensemble, puis être compris.
Mais ne va pas rendre ta rage pour te faire croire
que tu es un bandit, que tu n'es pas.
Puis après ça, tu dupes des gens,
qu'eux autres, ils sont là avec leur cœur, leur âme et leur esprit
pour essayer de revendiquer quelque chose,
pour sentir la justice. Puis après ça, tu vas aller le mettre, eux autres, en prison. Puis toi cœur et leur âme et leur esprit pour essayer de revendiquer quelque chose pour sentir la justice.
Puis après ça, tu vas aller le mettre eux autres en prison.
Puis toi, tu vas être connu comme un rat.
Est-ce que tu pourras plus te regarder dans le miroir
et te dire, je suis un vrai homme, un vrai chum?
Personne aime un rat, Big.
Personne, un délateur, quelqu'un qui vend ses chums,
que tu manges avec, tu dors avec, tu chambres.
Tu fais pas ça.
Personne respecte ça.
Aucunement, dans aucune business, compagnie ou gang,
tu ne fais pas ça.
On est vrai.
On reste vrai, on reste
intègre.
Sinon, on ne veut pas autour de nous. Alors, tu risque, tu veux le money, tu prends le risque, ça vient avec. Puis c'est ça. Sinon,
on ne veut pas à l'entour de nous.
Alors, tu sais, il y a plein d'exaviers la joie
dans le monde qui ont besoin
d'aide avant de venir
dans le point où non seulement ils vont ruiner leur vie,
ils vont ruiner la vie de toutes sortes d'autres
gens. Puis c'est qui qui gagne là-dedans?
La police, puis le gouvernement qui
emprisonne plus de gens. C'est ça.
J'accepte ce que tu viens de me dire,
mais,
mais, si c'était pas
cette personne-là, tu serais-tu
en avant de moi aujourd'hui?
Tu comprends-tu l'angle
que j'amène? Oui, je comprends
tout ça, mais
c'est cette arrestation-là
qui a fait que tu as pris ce temps-là, qui a fait qu'aujourd'hui
tu es un papa, puis tu es capable d'être en avant de moi
et que tu n'es pas entre quatre planches
ou que tu n'es pas sans temps de vie, mettons.
Je ne te dis pas de dire merci, je comprends.
Non, non.
Mais tu comprends tout quand même.
Non, merci.
Xavier, merci.
Non.
Merci, Xavier.
Merci, parce que tu m'as appris une leçon de vie
qui va servir grandement à empêcher d'autres gens de vivre sa femme.
Puis je souhaite que tu es capable de dormir sur tes deux oreilles.
Puis si tu veux me parler, tu peux m'appeler.
Je vais te parler.
OK, c'est correct.
C'est correct, je sais que c'était difficile pour toi.
Je sais que c'était difficile.
On a tous vécu la peine et la misère.
Tu as fait l'ultime erreur. Alright, fine,
whatever. Tu demandes pas de rendez-vous,
je veux pas te voir. On peut juste parler si tu veux
parler. Libère-toi de la
prison que tu t'es mis dans la vie.
Beaucoup de respect pour ce que tu viens de dire.
Sincèrement, si ce que
tu viens de dire est vraiment sincère et honnête,
un gros, gros respect. Libère-toi, frère. Rappelle-moi. Rappelle-moi si t'es capable. Je ce que tu viens de dire est vraiment sincère et honnête, j'ai un gros, gros respect pour ce que tu viens de dire.
Oui, c'est vrai. Libère-toi, frère. Rappelle-moi.
Parfait. Rappelle-moi si tu es capable. Je sais que tu n'as pas de couille.
Je sais que tu n'en as pas.
Il fallait que le pot arrive.
Il fallait que le pot arrive.
Mais,
c'est correct.
Puis,
les charges que tu as eues?
Au début, quand on est rentrés,
c'était enlèvement à séquestration avec arme à feu.
On arrive tous au provincial ensemble.
Xavier Lajoie, grand frère, OG, whatever, whatever,
il dit, moi, je ne veux pas rester au provincial,
moi, je vais aller au PEN.
Puis, quand tu n'as jamais été au PEN,
puis tu es un gars au PEN,
en voulant dire pénitentiel fédéral,
parce qu'on savait qu'on allait avoir une sentence fédérale. Donc, quand il a décidé d' été au PEN, puis t'es un gars au PEN, en voulant dire pénitentiel fédéral, parce qu'on savait qu'on allait avoir une sentence fédérale.
Donc, quand il a décidé d'aller au PEN,
nous autres, on a tous vu ça comme,
wow, OK, il est courageux, il va aller au PEN tout seul.
Nous autres, on reste là en gang,
avec, oh, tu sais,
à Rivière-des-Priers-Provinciales,
il y a encore moins que rien.
Tu sais, c'est comme Bordeaux, là.
Tu vis avec les rats,
puis les coquerelles qui rentrent dans ta cellule. J cellule une usine en dessous de la prison qui vivent là mais au pen tu étais taxé à plus de
bien-être de choses on a parlé beaucoup des différences entre le provincial puis le fédéral
et c'est jour et nuit c'est jour et nuit la seule chose qui paraissent les barres au pied de compte
mais on a il vit par open nous autres on sur le provincial puis on connait pas son passage au pen
parce que nous on est encore
20 ans, on connait pas personne dans le pénitencier
on est nouveau dans le monde criminel
on arrive dans les wing gang de rue
on vient de l'ouest de l'île, on est dans le wing
le monde dit tu sors de où
t'es qui toi, puis là tu dis ton nom
puis ils ont aucune idée t'es qui
tu dois faire un nom
parce que là tu viens de rentrer dans une place
que le monde, ils sentent,
ils veulent sentir ta peur ou ta
vulnérabilité pour essayer d'en profiter.
C'est ce que tu fais de l'homme
quand tu l'embores, tu l'enfermes,
tu ne lui donnes aucune façon
de se divertir ou de se changer
d'idée. Il devient quoi?
Il devient comme un animal.
Puis là, on cherche juste la peur ou quelqu'un de l'instabilité à quelque part
pour voir comment on peut montrer
que tu ne mérites pas d'être ici avec nous.
Tu n'es pas fait comme nous.
C'est en tes mentales.
Pourquoi tu veux faire un être humain
vivre de même et devenir de même?
Tu en dis des livres, tu en dis des programmes,
tu en dis quelque chose.
Il est en canne de conserve
pendant les trois prochaines années.
Tu veux le garder là juste à faire ça?
Parce que tu veux qu'il y ait encore de violence
pour que tu justifies de pourquoi on a besoin
de plus d'argent pour dégager ainsi?
Hé! On a un des plus hauts
taux de récidivisme
quand ça vient au milieu carcéral dans le monde.
Norvège puis Suède,
ils ont les mêmes hivers que nous.
Ils ont plus de monde que nous.
Mais leur taux de récidivisme
est 10 millions de fois plus petit que nous.
Parce que le monde rentre en prison
pour des erreurs qu'ils ont faites
ou pour une vision qu'ils avaient qui était erronée
puis on les a montré quelque chose d'autre.
Nous autres, on rentre en prison.
Qu'est-ce qu'on voit?
On voit l'injustice des palais de justice,
l'abus qu'ils font sur l'être humain.
Les choses qu'ils nous faisaient, là.
Tu ferais ça à ton chien tiré en prison.
OK?
Enfermer quelqu'un dans sa salle de bain
à plus 40 degrés.
Tu gardes la lumière allumée
qui dégage de la chaleur
pour empêcher le gars qu'il puisse dormir.
OK?
Tu le gardes là-dedans pendant une semaine.
Pas parce qu'il a fait quelque chose de mal,
mais parce que vous êtes en manque de personnel,
tu lui emmènes pas de livres,
pas d'eau, puis il reste
dans sa cellule, il sort une heure par jour,
c'est si vous lui donnez.
Tu fais ça à ton chien, laisse ton chien
dans ta salle de bain pendant trois jours.
Laisse ton chien japper, cogner dans la porte.
Ils vont venir, ils vont te mettre en prison.
Vous avez cruauté envers les animaux,
mais c'est ce qu'ils font aux êtres humains.
Les gars sont maintenant, maintenant,
les gars dans la wing à Bordeaux
sont en confinement, comme en RDP.
Puis pas à cause de la COVID,
à cause de la raison qu'ils ont décidé de donner.
Puis il n'y a pas personne qui va enquêter là-dessus.
Il n'y a pas personne qui va parler de ça.
Non, c'est des méchants.
C'est des criminels.
Ils méritent ça. Non, c'est des méchants. C'est des criminels. Ils méritent ça.
Non.
Je te pardonne, madame, pour penser ça,
parce que c'est ça qu'est-ce qu'on t'a endoctriné.
Qu'est-ce qu'on t'a montré?
Parce qu'il faut qu'on te montre un ennemi
pour que tu vois nous comme votre sauveur.
Mais ce gars-là, c'est l'enfant de quelqu'un,
puis il avait besoin de l'aide,
puis il a fait une erreur,
puis il s'est retrouvé là-bas.
Puis on ne l'a pas donné plus d'aide,
arrivé là-bas.
Tu sais, comme il y a gosse que j'ai vue
qui souffrait de santé mentale, je faisais
se bourrer plus, plus, plus de médication,
qui sont pendues après,
dans le trou à côté de moi.
Il n'y avait pas d'affaire là. Il n'y avait pas d'affaire là.
Pauvre gars! Sa maman est en train de pleurer.
Elle demande qu'est-ce qui se passe à mon fils. Ils lui disent rien.
On ne peut pas partager cette information-là
avec toi. Madame.
What?
Ça, c'est ton système carcéral.
Ça, c'est ta réhabilitation.
Ça, c'est comment vous autres, vous allez nous aider
à sortir de tout ça
et se faire une vie.
Tu peux aller voir ce qui se passe encore.
Hey man, c'est rachant aujourd'hui. Je n'ai jamais vécu ça à ce point encore hey man c'est rushant aujourd'hui
j'ai jamais vécu ça à ce point là
c'est correct, c'est Dieu qui nous donne des pauses
pour passer
c'est ça que c'est
fait
une heure et demi
un petit peu plus qu'une heure et demie
t'auras pas assez. Tu n'auras pas assez.
Non, mais là où on va s'en aller,
ça va être justement...
Moi, je suis curieux de voir,
une fois que tu es enfermé,
il y a eu, à cause du délateur,
il y a eu des accusations qui se sont ajoutées.
C'est là que tu as eu cette peine-là.
Moi, ce que je veux, c'est à partir de quand
le switch est fait. C'est là qu'on va aller.
Le switch que je suis devenu chef?
Non. La matinée, je te dis que tu es devenu l'homme que j'ai en avant de moi. C'est là qu'on va aller.
Puis, de là, on va se rendre à aujourd'hui. Parce que ça ne sert à rien de faire dans trois heures. Je veux que le monde t'écoute.
Si on va trop loin, la manie, le monde va…
J'allais te le dire dès le début. Tu as passé dans deux heures pour que je te compte. Non, non. Mais c'est normal. Mais tu sais, la manie, le monde va... J'allais te le dire au début, t'as passé dans deux heures.
Non, mais c'est normal.
À manier, c'est ça.
Tu choisis les messages qu'on veut passer, puis mettre l'emphase là-dessus.
C'est exactement ça.
Moi, je suis là pour faire un impact positif,
puis faire quelque chose de plus grand
de ce que j'ai fait avant.
Devenir chef de gang, puis contrôler si je l'ai fait.
C'est un exploit arrivé.
Mais c'est pas assez satisfaisant pour moi.
Mais tu vois que j'ai pas surfé là-dessus pendant...
Bazar.
T'es-tu encore là-bas?
Moi, mais je pense qu'il y a juste différents locales,
du monde qui rentre et qui surfe.
Je suis sorti de quelques personnes.
Non, non, c'est ça.
Non, non, ça va être ça.
J'en parlerai pendant l rouleaux que c'est ce
vu du fait du délateur fait que plus il ya d'autres charges qui sont ceux qui
ont embarqué tentative de meurtre si je me tr me trompe pas. En tout cas, il y a eu une panoplie,
trafic d'armes, pas de mémoire.
C'est la dernière sentence.
Je ne suis même pas impliqué dedans, mais je me suis fait arrêter
dans l'opération.
Ça, c'est la tristesse. Je vais te la compter après.
Quand tu as poigné ton 14,
tu t'en vas aux peines.
On a parlé beaucoup de ce moment-là.
Moi, ce que je suis curieux de savoir,
c'est quand le 180 s'est fait.
C'est quand le gars que j'ai en avant de moi
est apparu dans cette sentence-là.
C'est quand Manick t'a fait « wow ».
C'est comme je te dis,
tant que tu es bien dans ce que tu fais,
tu ne te remets pas en question.
Tant que tu es bien dans ce que tu fais,
tu ne te remets pas en question.
C'est ça que c'est.
C'est le monde qui trempe là-dedans, puis ça va bien, ça va bien. Il ne va pas seets pas en question c'est ça que c'est sur le monde là qui sont qui trempe là dedans puis ça va ben ça va ben on va pas se remettre en
question qu'est ce que je fais c'est tu bien ou mal non c'est quand tu vis un
événement qui te fait de la peine qui te brise ou qui te fait sentir un sentiment
que tu ne veux pas vivre c'est seulement à ce moment là tu dis
je fais quoi avec ça pour plus jamais me sentir dans ma tête
t'es en l'aise de me dire c'était quoi cet événement-là?
Oui, c'est ça.
C'est pour mes enfants qui les écoutent,
pour tous les enfants, pour qu'ils comprennent.
Moi, on m'a mis en isolement 487 jours.
487 jours?
Oui, au pénitencier.
Sans aucune accusation.
Sans que j'aille faire quelque chose qui mérite une nouvelle condamnation,
juste parce qu'ils avaient le pouvoir de le faire.
Et ça, sur 487 jours,
c'est pas tout one shot, c'est une shot 186,
une shot 162, une shot 90.
Mais au total, t'as fait...
Je savais pas le chiffre, mais quand ils m'ont appelé
pour le recours collectif, ils disaient,
M. Clore, le recours collectif
contre le système correctionnel du Canada,
le système correctionnel du Canada a pas vou correctionnel du Canada n'a pas voulu
aller en procès parce qu'ils reconnaissent
leurs dommages qu'ils ont faits.
Donc, on dédommage 27,1 millions
répartis à travers tous les détenus qui ont fait
l'isolement entre 2013 et 2018.
Parfait.
Là, on fait partie.
Ils me disent, je ne sais pas, je fais comme 300 quelques jours.
Non, en fait, c'est 487. Je ne sais pas à quel point
le PTSD est là. Les journées qui ont passé, je ne m'en rappelle même plus. Si vous autres, vous m'ai dit, je ne sais pas, je fais comme 300 quelques jours. Il m'a dit, non, tu en as fait 487. Je me suis dit, tu vois à quel point le PTSD est là.
Les journées qui ont passé, je ne m'en rappelle même plus.
Si vous autres, vous m'avez dit le chiffre.
Je me suis dit, ouais.
Dans ces 487 jours, quand on m'a enlevé tout ce que j'avais de ma cellule,
on m'a emmené dans le trou, puis on m'a dit, écoute,
toi, on transfère à l'autre bout du monde.
On a fini avec toi.
Tu vas voir c'est quoi. Puis là, je suis dans le trou, puis je me bats, là.
Je me bats pour retourner, puis revenir dans la wing.
Mais là, je passe beaucoup de temps à penser.
Je suis tout seul.
Puis je pense.
Puis la seule personne qui vient,
qui a le droit de venir me voir,
me jaser,
puis m'aider, c'était Cathy,
qui venait.
Puis quand elle venait, elle disait,
« Hey, il faut que t' arrêtes d'aller le voir.
Il va essayer de te corrompre.
Il va essayer de te faire... »
C'est ça qu'elle se fait.
« Il va te manipuler. »
« Il va te manipuler. »
Mais si ce n'était pas d'elle,
ça se peut que j'aurais été encore un plus grand danger
pour la société aujourd'hui.
Encore des plus grands, des plus grands dangers.
Avec l'influence et le pouvoir,
j'ai commencé à faire une remise en question.
Puis la remise en question n'était pas facile,
parce qu'une fois que tu vas de monsieur sans froid,
monsieur prêt à tout, monsieur qui va au max,
à te remettre en question,
le monde qui te voyait inébranlable te voit maintenant
comme une faiblesse,
comme si tu ne veux pas
aller jusqu'au bout.
Ça, c'était tout un autre travail.
Mais la remise en question s'est faite.
Puis ça s'est fait
« genuinely », de moi,
en disant « ouais,
OK, je vais t'écouter, Cathy.
Je vais essayer ce que tu me dis.
Voir si ça va donner quelque chose. »
Parce qu'évidemment, ce que moi je fais, ça donne juste le max puis le trou. Je vais essayer, qu'est-ce que tu me dis. Voir si ça va donner quelque chose. Parce qu'évidemment, qu'est-ce que moi je fais,
ça donne juste le max et le trou.
Je vais essayer. Je vais faire le programme.
Je l'ai fait trois fois le programme.
Maintien des acquis.
J'étais même capable de me lever
et donner la séance pour les détenus
à place qu'elles le fassent.
Tu sais à quel point je l'avais fait.
Même à ça, il y a des bonnes petites compétences là-dedans.
Mais ce programme-là n'a pas été créé
par des détenus qui ont vécu
les vrais problèmes pour être capables
de cibler la bonne approche pour vraiment
sensibiliser ce détenu-là à ne pas retomber
dans la consommation. Ils se basent
sur des études de des personnes qui ont fait à l'université
qui n'ont jamais fait une journée de prison, qui n'ont pas eu
personne qui... Tu sais?
Comment tu veux venir dire le char, tu dois le réparer
de telle manière si tu ne connais pas la mécanique du char?
C'est ça qu'ils font, le gouvernement.
On offre un filet social, un soutien
social, c'est ça, des programmes.
Est-ce que vous nous avez consultés?
Est-ce que vous êtes venus et vous avez dit,
OK, vous autres, vous avez fait beaucoup de temps
de prison, puis on essaie de trouver un moyen
pour empêcher les gens. On est le gouvernement
puis on a des fonds qu'on est prêts à donner à un programme.
Ils ne vont jamais faire ça. Ils vont
choisir qui qu'ils veulent donner de l'argent et le
pourquoi.
Il n'y en a pas de vraie aide.
Point. Ça a été facile pour
toi de
briser ton personnage, de briser
ta mentalité de rue?
Oui.
Oui, c'était difficile.
J'avais tellement sacrifié, tellement donné du sang,
peine et misère, temps, énergie pour bâtir cette personne-là. Puis là, après ça, c'était difficile. Parce que j'avais tellement sacrifié, tellement donné de sang, de peine et de misère, de temps et d'énergie pour bâtir cette personne-là.
Puis là, après ça, c'est OK. Cette personne n'existe plus. Puis on va se recréer une nouvelle personne.
Il se passe quoi quand tu es libéré?
Mais elles ont transition. CCC, comme je t'ai expliqué au début. Ils se rendent correctionnels communautaires.
Avec qui? Avec les pédophiles qui doivent se promener
avec un co-bracette parce que les autres ont besoin
de haute surveillance.
Alors là, tu es en train de prendre
les tueurs, les plus méchants
qui étaient des politiques
que si jamais tu croises un pédophile
mais il veut s'en prendre dans des enfants,
on va lui montrer c'est quoi.
Puis là, tu crisses dans la même maison avec ces gens-là
pour le tester. Puis tu dis, tu n'as pas le choix de t'habituer.
C'est ça la société que tu vas vivre là-dedans.
Ah, la société de pédophiles, moi, je vais vivre là-dedans.
OK, oui.
J'adore votre pensée.
Puis tu arrives en transition.
Puis moi, avant de sortir, ils m'ont dit,
il y a cinq CCC au Québec.
Il y en a cinq.
Il y en a trois qui sont à Montréal.
Puis toi, c'est ceux qu'on ne t'envoie pas à Montréal.
Alors, tu ne vas pas voir ta famille, tu ne vas pas voir rien. Avant même de sortir, il te prépare à te rentrer. Il te en transition. Mon agent de libération.
Je le pardonne.
Lui aussi, il avait des problèmes de santé mentale par rapport aux événements qu'il a vécu dans sa vie
qui refaitent de lui le renseignage.
On ne name droppera pas.
Non, je n'ai pas dit non.
Juste avant.
Non, je donne juste le nom des bons.
Les noms des mauvais, je ne vais pas rien dire.
Il va se reconnaître en écoutant.
Parfait.
Il va très bien.
Je voulais juste être sûr.
On a déjà fait le montage à faire dans cet épisode.
C'est pour ça que j'y ai dit.
J'ai dit, regarde, moi, j'en veux pas.
Mais il avait vécu.
En arrivant, à la place, je me disais,
salut Joe, je sais que tu as vécu beaucoup de choses
et que tu es à ton règne à un certain point
et que tu es un gars très intelligent.
Je vais te donner une chance.
Fuck moi pas.
Mais j'étais à l'œil.
Alors bullshit moi pas, puis on va y aller
straight man to man.
À la place de ça, c'est des gars comme toi.
On serre la vis.
Tu vas commencer au bas de l'échelle.
Tu vas aller faire de la vaisselle.
C'est le gars qui m'a dit de me parler tantôt.
J'en revenais pas. J'en revenais pas.
J'en revenais pas. Je te jure, des fois, il m'appelait
juste pour me stresser.
Présente-toi au bureau tout de suite.
Je me dis, oh my God, je vais pas en prison.
Parce que c'est ça que c'est.
Présente-toi au bureau tout de suite.
Il y a quelque chose.
Si tu y vas pas, il teste.
Est-ce qu'il va te souvenir?
S'il vient pas, il y a de quoi se cacher.
J'arrive là-bas, il arrive dans le bureau.
Il me dit, ça va qu'il va te souvenir. S'il ne vient pas, il a de quoi se cacher. J'arrive là-bas, il arrive dans le bureau, il me dit,
ça va bien?
Je dis, oui.
Il dit, as-tu vu les nouvelles hier?
Je dis, quoi, Pat Charity s'est fait échanger avec les Canadiens?
Parce que c'est les seules nouvelles que j'écoute.
Il dit, non.
Tu as les gars de la mafia qui sont rendus ici à Québec.
Puis toi, tu étais proche avec la mafia. Je dis, s'il te plaît, man, arrête.
Tu es dans ton film.
Arrête.
Il dit, je te le dis.
Là, c'est rendu, ils mettent des poches de farine
devant les pizzerias pour intimider des gens.
Puis si j'apporte un rapport là-dedans,
je dis, moi, j'avais une pizzeria.
Parce qu'il y avait un article qui est sorti
que Del Basso était rendu à Québec
puis il faisait de l'extorsion dans des pizzerias.
C'est un article de journal pas rapport. Moi, moi j'aurais même pas regardé, je m'en
calisse, tu comprends, on le sait, ce gars-là était en prison
puis tout, là, ça... En tout cas,
longue histoire.
Il me dit ça, je dis, ben,
si moi, mon père avait une pizzeria, si quelqu'un viendrait mettre
une poche de farine devant sa pizzeria, c'est moi qui irais
défendre la pizzeria de mon père. Je vais pas être
le gars qui va faire quelque chose que je voudrais
pas qu'on fasse à mon père. Tu as-tu compris?
Je dis ça.
Je voulais juste être sûr. Mais il m'a quand même
fait vivre un stress. Selon sa santé mentale,
il voulait faire son scénario.
Parce qu'il s'amusait.
Son personnage.
Son personnage.
Tu arrives là, puis la personne qui est responsable
de ta liberté de ta réinsertion est dans son personnage.
As-tu réussi à faire one-shot ta transition?
Non, pas avec lui.
C'est pour ça que j'ai dit merci Julie.
Puis la seule façon que j'ai eu Julie,
parce que tu n'as pas le droit de demander
de changer d'agent de libération, oublie ça.
Tu dois t'habituer à te conformer à l'agent.
À moins que tes droits fondamentaux sont brisés.
Puis c'est ça que je me suis basé
après la deuxième fois qu'il a essayé de me renvoyer en prison.
Deux fois, il m'a remonté, puis deux fois,
la Commission de libération conditionnelle a décidé
que je n'ai pas commis aucun délit
qui augmentait le risque pour la société d'assumer.
Mais il m'a quand même fait vivre
98 puis 112 jours en prison.
Puis là, l'inquiétude de ne pas être
capable de revoir mes kids.
Puis tout le stress, je l'ai vécu.
Puis quand tu te fais remonter,
tu n'as pas le droit de faire rentrer des faits personnels.
Alors tu restes dans ton corps quand même.
Puis tu dois « hand me down ».
Tu as les amis qui ont reporté le linge
que tu as laissé à des gars en prison quand tu t'es libéré.
« Redonne-moi mon jogging, s'il te plaît, je vais l'avoir besoin. »
OK?
Il te fait quand même vivre ça.
Il fait quand même toute la famille vivre ça. Puis après, c'est la commission de libération qui décide de le laisser sortir. Puis la deuxième fois, je l'avoir besoin ok il te fait quand même vivre ça il fait quand même toute la famille vivre ça
puis après c'est la commission
de libération
qui décide de sortir
puis la deuxième fois
je dis écoute
moi ça me prend
un agent de libération
qui parle anglais
parce que mes parents
font partie de ma réinsertion
puis lui
il parle pas anglais
alors il peut pas parler
avec mes parents
ça marche pas
ils m'ont dit ok parfait
on change d'agent de libération
Julie François
a été envoyée par Dieu.
Elle est arrivée.
Elle avait plein de...
C'est sûr qu'elle avait de la pression.
Tu as un gros caseload que toi, tu prends responsabilité de.
Puis elle doit respecter son collègue à un certain point
parce que sinon, elle doit vivre avec lui à tous les jours.
Tu sais, c'est ça que c'est, le monde qu'on vit dedans,
avec des masques et des images.
Personne n'est vraiment vrai.
Julie-François est venue. Si personne n'est vraiment vrai. Alors, j'ai dit,
François est venu. Il m'a donné ma chance.
Il m'a laissé aller trouver une job où je voulais. Je suis un gars qui n'abandonne pas
au premier coup. J'ai appliqué 5, 6, 7, 8,
9 fois aux mêmes places. Il y a une place qui m'a engagé.
Compagnie de téléphone. Je ne dirais pas
le nom non plus.
Je vends des téléphones.
Puis, j'en vends des téléphones en tabarnak.
Puis, de façon légite,
il n'y a pas de cross.
Explique-moi la formule.
Explique-moi-les. Puis je vais l'appliquer.
C'est top vendeur.
Promotion.
Puis arrivé à ma promotion,
parce que mon gérant était au courant
que j'avais un agent de libération.
Parce que la loi, leur politique interne,
c'est ton employeur doit savoir que tu as un agent de libération.
Effectivement.
Parce que tu peux se pointer à ta job n'importe quand.
Oui. Alors,
mon gérant était bien correct avec ça.
Mon agent voulait appeler n'importe quand,
j'étais tout le temps au travail. Tant qu'à être dehors,
je suis allé travailler.
Tant qu'à être dans la maison de transition,
avec des gens que tu n'as pas nécessairement envie d'être.
Exactement. Puis là, quand ils m'ont
rendu gérant, ils voulaient me faire gérant d'un
magasin de téléphone,
j'ai un nouveau boss
qui est le directeur des ventes régionales
qui vient, qui me parle, puis je lui dis,
puis je l'avais dit à la femme des ressources humaines,
je lui dis, écoute, moi, j'ai des délits
que j'ai commis il y a 10 ans,
OK, qui sont non liés à la job
postulée. Ça veut dire, moi, dans mon dossier criminel,
je n'ai pas de fraude, je n'ai pas de vol,
je n'ai pas d'agression.
Je n'ai rien contre des citoyens,
je n'ai rien de vol, je n'ai aucune fraude, rien.
J'ai juste de la violence.
Ce n'est pas juste, mais c'est...
Tu sais ce que je veux dire.
Alors, elle me dit, OK,
c'est quoi, tu as battu quelqu'un au bord?
Je ne voulais pas aller trop dans les détails, mais je lui ai dit, regarde, si tu es arrivé jusqu'au point de l' battu quelqu'un au bord? Puis, je ne voulais pas aller trop dans les détails,
mais je lui ai dit, regarde, si tu es arrivé jusqu'au point de l'utilisation d'un arme à feu,
personne n'est mort, j'étais jeune, c'était dans le monde des gangs,
aujourd'hui, je suis rendu ailleurs, je vais avoir un enfant,
puis je vais avoir un job, quelque chose qui est quand même valorisant.
Puis, elle m'a laissé, elle m'a compris, elle était correcte, elle a fait de sa job.
Tu faisais des bons chiffres, ça fait que les chiffres étaient bons.
Oui, alors personne ne regardait rien.
Puis, jusqu'à temps que le DSM
m'a dit, OK,
tu es un agent de libération.
Tu es en prison.
Tu viens de sortir récemment.
Ouais.
Tu m'as dit, c'est quelque chose.
Ça veut dire que tu as fait comme 10 ans de prison.
Je dis, ouais, à peu près, ouais.
Toi, tu as été en prison.
Je dis, ouais.
Je dis, ouais. Tu n'as jamais googlé mon nom? Il prison. Je lui dis, ouais. Il dit, arrête de me niaiser. Je lui dis, ouais.
Tu sais jamais Google mon nom?
Il y a Google mon nom. Le lendemain, ils sont venus et ils m'ont congédié.
Ils m'ont suspendu avec ça. Ils m'ont dit, regarde,
un gars comme toi, t'es jamais sous le déficit. On va aller faire
des enquêtes sur toutes tes activations, voir si t'as pas fait
de... Je suis comme assommé.
Je lui dis, yo, j'étais top vendeur.
Tu me donnais une promotion hier. Aujourd'hui, tu veux me congédier
pour quelque chose que j'ai déjà
payé pour, là.
Puis je suis en train de faire ton magasin rouler avec
Ginette puis Paulette qui viennent de Vidéotron,
man, puis, tu sais, arrête.
Non.
Je me fais suspendre. Même mon agent de libération,
je l'ai regardé, je lui ai dit, c'est quoi?
Elle est où la justice ici?
Puis elle était découragée, puis elle ne pouvait pas
montrer trop de désespoir. Elle ne peut pas montrer
trop de désespoir. Elle doit croire dans son système
qui est supposé de marcher
selon leurs données
qu'eux autres y disent.
Pardon?
L'être humain là devant toi,
tu le vois de tes yeux,
tu le vis et tu choisis d'être aveugle.
Tu penses que j'ai laissé s'arrêter?
Non, j'ai été appliqué à plein d'autres places.
Ils m'ont tous engagé.
Puis ils m'ont tous congédié quand ils m'ont googlé.
Pas pour le gars que je suis aujourd'hui,
pour le gars que j'étais avant.
Une sentence à vie qui continue.
Je ne suis pas tout seul là-dedans.
Ça, c'est un message pour moi qui est hyper important
que les jeunes comprennent justement.
C'est ce que je voulais dire.
Ça te suit.
Ce n'est pas parce que tu n'as pas une sentence de vie que tu n'as pas une vie hant voulais dire. Ça te suit. C'est pas parce que t'as pas une sentence de vie
que t'as pas une vie hantée.
Je veux dire, c'est pas parce que tu passes pas 25 ans
en prison, une sentence de vie,
mais le dossier, lui, va te suivre jusqu'à la fin
de tes jours, tu sais. – Exactement.
– Toi, Google, même si t'obtiens un pardon
un jour, Google va être encore là.
– Exact.
– Exact.
Ça, c'est...
Il va y avoir de la justice là-dedans.
– Depuis combien de temps que tes transitions terminées
es-tu encore en conditionnel?
non, dans le fond
je suis à ma deuxième année
en tant qu'homme libre comme un adulte
j'ai 37 ans aujourd'hui
sur les 37
de 18 à 37
ça veut dire les
16 19 dernières années 19 aujourd'hui Sur les 37, de 18 à 37, ça veut dire les 16...
19 dernières années.
19, exact. 19 aujourd'hui.
Dans les 19 dernières années,
je suis à ma deuxième année en tant qu'homme totalement libre.
Depuis avril 2022, j'ai été libéré du système à Holgatino.
J'ai été libéré, temps fait.
Puis depuis le 22 avril, je suis libre.
Puis c'est la... c'est ma deuxième année de vie adulte. Ça c'est comme si j'avais 22-21 ans d'expérience dehors.
Si je me permets une question, comment ça va?
Alhamdoulilah ça va en santé et en liberté frère. C'est juste ça qui est important. En santé et en liberté.
Deux choses que le monde ne prenne pas acquis,
ils n'ont aucune idée.
Ta santé et ta liberté.
Si tu te plains à propos de n'importe quoi d'autre,
c'est parce que tu ne vois pas la vraie valeur
de ta santé et de ta liberté.
As-tu peur de toi?
Je ne sais pas si tu comprends ma question.
Vas-y, là-bas.
Est-ce que tu as peur de retourner là où tu as déjà été?
As-tu peur que ce que tu as déjà été revienne?
Ça ne reviendra plus jamais.
Parce que la personne que je suis devenue est plus grande que ça.
Ça ne reviendra jamais.
Je ne serai plus jamais le même gars que j'étais. Je suis la version
évoluée, raffinée
et meilleure de ce que j'étais.
Ma volonté est toujours là.
Mon courage est toujours là.
Mes intentions sont toujours bonnes.
Juste ma stratégie va être différente.
Ça ne va pas être dans la rue
en faisant du mal
que je vais faire un changement.
C'est en aidant la rue à ne pas faire de mal, puis en aidant les parents à ne pas
vivre du mal et des enfants à ne pas souffrir comme nous.
C'est là où est-ce que la mission va être réussie.
C'est là où est-ce que le mouvement va vraiment avoir sa définition de qu'est-ce
qui s'était réellement dans la base.
C'est d'être là un pour l'autre, être vrai un pour l'autre, puis voir les choses
pour qu'est-ce qui sont réellement dans la vie.
That's it. À travers nos peines et nos souffrances et nos misères, s'ass choses pour ce qui sont réellement dans la vie. That's it.
À travers nos peines et nos souffrances et nos misères,
s'assurer que nos enfants n'ont pas à vivre ça.
C'est juste ça.
Pour que nos enfants grandissent ensemble avec les mêmes valeurs
parce que nos enfants vont être le futur de notre monde.
Alors qu'on a les mêmes règles, les mêmes façons.
Quand je laisse mes enfants avec toi, chez toi,
je sais que la routine continue pareil.
Puis il n'y aura pas quelque chose qui va atteindre nos influences. Puis nos enfants qui grandissent
ensemble ne vont pas aller chercher des amis ailleurs
parce qu'ils vont déjà avoir leur tribu
qui est les enfants du mouvement
qui grandissent ensemble. Sur moi, mes
enfants, chaque fois, il y a une opportunité d'aller
à une fête d'amis ou d'aller participer
avec jouer d'autres qu'ils aient depuis le fait de faire des amis.
Bien, je suis le premier pour les emmener parce que c'est
eux autres le futur de notre vie.
Moi, qu'est-ce que je veux
pour ce monde, je ne le verrai sûrement pas
dans ma vie à moi, mais je dois au moins
passer down la mentalité
et les valeurs pour que ça se reproduise
et que ça puisse arriver.
C'est comme ça que je le vois.
Joe, on se parle depuis
presque deux heures. Je pense qu'on aurait pu
faire deux heures de plus.
Mais je veux dire premièrement,
merci pour le message que tu viens lancer, sincèrement.
Bravo, félicitations, puis bonne chance.
Merci, François.
Merci, John, sincèrement.
Puis on garde contact. Je suis là. Je je pense qu'il ya beaucoup de gens que je
vois de fournir dans les mains voilà et moi je te dis je vais répondre puis je fais qu'est ce qu'il
ya besoin de 100% merci mon chum sincèrement et j'espère que vous avez aimé l'épisode au parloir Thank you.