Au Parloir - Épisode #8 Marika Lalonde Sabourin
Episode Date: October 11, 2023Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations....
Transcript
Discussion (0)
Aujourd'hui, le podcast est une présentation de
Comparer ma prime.
Je te lis ça, puis après ça, je te fais un résumé.
Comparer ma prime simplifie le processus d'assurance
en fournissant une comparaison exhaustive et transparente
parmi les plus grandes compagnies d'assurance au Canada.
Ils ont une équipe qui regroupe des CPA,
des conseillers et des planificateurs financiers.
Bon, ça, c'est le bas de plate, là, mais c'est une belle plug.
Mais ce qui est cool, eux autres,
c'est qu'ils se spécialisent, dans le fond,
dans les cas refusés.
Tu sais, souvent, les anciens détenus,
c'est dur de se faire assurer.
T'as pogné une balloune,
après ça, c'est dur d'avoir de l'assurance.
T'as été cancellé pour non-payement des assurances.
Si t'es jeune, des fois, c'est dur de se faire assurer.
Et eux autres se font la mission du aucun cas refusé.
Il y a le site Internet ici en bas à l'écran.
Mais si tu vas sur YouTube,
dans la description de la vidéo YouTube,
ils ont tous leurs liens.
Tu cliques, tu vas tomber sur leur site Internet.
Rentre en communication avec eux autres
si t'as des problèmes d'assurance.
Puis même si t'as pas de problème d'assurance,
ils vont faire des comparaisons
puis ils vont trouver la meilleure prime possible.
Comparez votre prime.
Bonjour, ici Cédric Bergeron. Bienvenue à un nouvel épisode du Parloir. Aujourd'hui,
j'ai reçu Marika Lalonde-Sabourin, première fille à venir au Parloir. J'étais vraiment content d'avoir l'angle d'une femme
qui a passé par le milieu carcéral.
Elle a eu quelques
petites sentences, toujours au niveau du
trafic de stupéfiants.
Sa dernière sentence
a été un petit peu plus longue que les autres.
C'est vraiment intéressant d'avoir
dans le fond l'univers,
mais du côté féminin.
Et surtout que Marika a,
contrairement à beaucoup de gens que j'ai reçus au Parloir,
une enfance belle,
merveilleuse, maison,
famille, petit chien, clôture blanche pratiquement.
Puis c'est là qu'on
découvre que
c'est pas parce qu'on a une belle enfance
qu'on peut pas des fois mal tourner.
Mais au final, bien s'en sortir, ce qui est le cas de Marika.
Je me répète toujours en début de podcast, je ne suis pas nécessairement en accord avec les gestes,
les idéologies ou les termes utilisés par mes invités.
Mais j'aime les gens francs qui parlent avec leur cœur.
Bienvenue au Parloir. Sous-titrage Société Radio-Canada Marc-Yves, on ne se connaît pas vraiment. On s'est croisés une fois. Tu m'as vue en show à Gatineau.
Tu es une fille de Gatineau.
By the way, j'ai des amis humoristes qui sont en train de regarder
le genre de fille que tu veux dans ton crowd.
Hyper génial. En plus, tu étais quasiment assise
sur la scène.
Non, j'étais assise sur la scène.
C'est mon baff.
C'est ça. Moi, j'ai su
cette soirée-là.
C'était une soirée importante pour toi
parce que c'était la fin
de ta libération conditionnelle
cette journée-là.
T'étais sur le party.
T'en as profité.
T'avais le droit d'être dans un bar.
T'avais le droit de boire.
T'en as profité.
T'as pas été déplacé à rien.
C'était super cool.
J'ai passé une super belle soirée.
Le show à Gatineau était très cool.
T'étais dans le crowd
et t'étais extrêmement généreuse.
On a eu des interactions pendant le show. C'était dans le crowd et t'étais extrêmement généreuse.
On a eu des interactions pendant le show.
C'était super le fun.
Mais là, on est au parloir.
Puis le parloir, bon, on parle du milieu carcéral.
Donc, étant donné que t'as fait un peu partie du milieu carcéral.
Un peu, oui. Et on va en parler.
Mais au début, je suis curieux.
Parle-nous de toi.
Présente-toi.
T'es qui?
T'es dans quelle année?
T'as grandi?
Quel genre de famille? Quel genre de fille
t'étais quand t'étais jeune?
Comprendre who you are.
Ben, je suis
une petite fille des années 90.
Fait que je suis pas encore
les jeunes d'aujourd'hui. Fait que je suis encore dans la bonne génération.
Dans le fond, j'ai eu une super belle
enfant. J'ai des parents. Écoute, ma mère
travaille au gouvernement depuis toujours.
Mon père avait un casse-croûte.
Des parents, ça accoche.
Une enfance merveilleuse, un chalet, un chien, une maison, une piscine, un spa.
J'ai eu vraiment absolument tout ce qu'un enfant peut avoir.
Des belles exemples de vie, des belles valeurs, des parents merveilleux.
Une soeur super.
On voulait se tuer des fois, mais ça va.
C'est normal.
Je sais quoi, j'en ai deux. Pas deux soeurs, mais deux filles.
Fait que ouais, avec deux ans d'écart, mais c'est ma meilleure amie pour toujours.
Autant qu'on voulait s'entretuer, autant qu'on était liés dans tout ce qui était contre nous autres.
Des fois contre nos parents.
Mais sinon, j'ai eu vraiment tout ce qu'un enfant peut rêver d'avoir comme enfance, comme tout.
Tout?
Ouais. Mais j'ai tout le temps eu un petit côté
un peu à part.
Mes parents m'ont tout le temps aimé pareil.
Un petit côté rebelle. Il y a une petite rebelle qui sommeillait.
On va tester jusqu'à où je peux aller.
On va...
Je suis vraiment quelqu'un qui est vraiment
funny, qui aimerait tout ça.
Des fois, j'étais avec les clowns.
Des fois, moi aussi, j'étais le clown. Je m'en allais un petit peu dans tous les sens. J'ai tout le temps eu beaucoup, j'étais avec les clowns. Moi aussi, j'étais le clown.
Je m'en avais un peu dans tous les sens.
J'ai tout le temps eu beaucoup d'interactions avec tout le monde.
Je n'avais pas une gang d'amis.
J'en avais 45 dans le village.
J'étais vraiment avec tout le monde.
Tu parles du village.
Dans le village.
À Gilles-Tersault.
C'est dans quel coin?
C'est la ville de Guilafleur.
Pas une trop bonne pub, excusez.
Mais dans le fond, c'est une petite nation.
C'est un village vraiment fermé.
Dans ce temps-là, aujourd'hui, non.
Dans ce temps-là, c'était vraiment comme les jeunes du village.
On avait notre école, on avait nos affaires.
Quand tu dis que ton père avait un casse-croûte,
il y avait le casse-croûte du village?
Non, à Papineauville, deux villages plus loin.
L'autre nation aussi.
Il y avait une pizzeria là-bas.
Aujourd'hui, malheureusement,
il est rendu autre chose.
Je suis vraiment grandie
dans un petit endroit fermé
avec beaucoup d'amis.
Toute la joie de vivre.
Tout ce qui était le plus normal. Mes parents n'ont jamais été
dans la criminalité.
Mon entourage proche, mes oncles, ma tante
non plus. J'ai vraiment aucun exemple à suivre
dans la criminalité.
C'est rare parce qu'à date,
en plus d'être la première fille
qui est partie pour le podcast,
merci pour ça,
c'est probablement une des premières
qui commence une histoire qui ressemble à ça,
genre une petite vie parfaite.
Souvent, les gens que j'ai reçus,
ça ressemble rarement à ça.
Je trouve intéressant cet angle-là. J'imagine
c'est secondaire, classique,
12, 13, 14, la petite rebelle sortie
un petit peu plus.
En fait, je suis tombée à l'école
en ville, un peu plus,
à la polyvalente. Oui,
encore là, non.
Je me suis mis à fumer du pot,
des enfants à la même,
la cigarette,
ce qui fait l'école. Rien qui était drastique Des enfants à la même, la cigarette, typique.
Skipper l'école.
Rien qui était drastique à ce moment-là non plus.
Mais encore là,
toute l'école était mon amie, ou presque.
Je me promenais d'une clique à l'autre.
J'avais autant les intellos, autant que les bombes,
autant que le monde qui n'était jamais là et qui arrivait sous le matin.
Tout le monde était mon amie.
Je n'avais pas de type,
genre, pis moi non plus.
Un peu Miss populaire, un peu?
Non, ben Miss, genre,
je passe partout. Tout le monde t'aime bien. Pis c'est pas parce que j'ai un masque, c'est parce que je reste tout le temps
comme la même personne, pis j'ai comme aucun...
J'ai aucun
schéma prédéfini pour ma vie, genre, encore.
Pis encore aujourd'hui, c'est un peu ça.
Mais tu sais, j'ai pas...
J'ai pas de personne type avec qui je veux me tenir. J'ai pas... Je me sens bien que la personne n'est un peu ça mais tu sais j'ai pas j'ai pas de personne type
avec qui je veux me tenir
tant que je me sens bien
que la personne
n'est pas tout face
puis que
au secondaire aussi
c'était comme ça
fait que oui
je kippais
j'allais fumer
avec des amis
avec d'autres
je restais à l'école
fait que ça dépendait
vraiment beaucoup
avec le type de personne
avec qui j'étais
mais c'est pas ça
qui m'a défini non plus
dans la criminalité
mais tu sais
à force de connaître tout le monde,
t'en connais toujours plus. Fait que là, tu vieillis,
tu grandis. Je vole les cartes à ma soeur
pour sortir d'un bar. Fait que là,
tu connais du monde, t'en rencontres d'autres.
Je me suis découvert un petit pouce vert.
Ok, ben c'est ça.
C'est là que je m'en allais.
La fille qui a eu cette enfance-là,
qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, t'es assis en avant de moi
au parloir? Fait que tu sais, qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu es assise en avant de moi au parloir?
Qu'est-ce qu'elle fait?
Le pose-voir.
Je me suis découvert un pose-voir.
C'est quelque chose que j'ai vraiment trippé à faire.
J'ai commencé à aller
à connaître des gens
qui travaillaient dans les plantations
ou qui en avaient, des choses comme ça.
Tout le monde arrêterait aujourd'hui,
donc ce n'est pas grave.
De toute façon, on n'aimedrop pas
de toute façon.
Ça, c'est le gouvernement aujourd'hui.
Le plus drôle, c'est que j'ai travaillé pour le gouvernement
pour ça. À la fin, mais en tout cas.
J'ai commencé à ça.
Dans ce temps-là, tout ce qui était
vert était connecté au reste.
On remonte
quand même des années 2000, début 2000.
Pellules.
Des pellules commençaient à arriver.
C'est encore 3 pour 25
quand ça coûtait 8 000 $.
C'était payant.
Tout ce qui était lié dans ce temps-là,
c'était pas séparé en petites catégories.
C'était un pattern
que c'était tout.
Veu, veux pas, quand t'as un pied avec le verre
ben tu tombes automatiquement lié
avec d'autres monde que tu rencontres
qui touche à d'autres choses
pis moi qui suis libre d'amitié avec tout le monde
j'ai jamais eu de misère à être juste amie
je suis pas une fille frivole
je suis juste vraiment amicale
genre des soirées
aller faire le party ou des choses comme ça
moi je suis une fille qui est vraiment cool
sur le party je change pas
je deviens pas le criserte, je deviens pas
traînée à terre, le monde souvent
tu fais quoi vendredi, je rencontrais du monde
pis du monde, je me suis mis à faire
des petites commissions pour le monde de bord
c'est ça
c'est là que je me disais, parce que Pouce Vert
travaille l'implantation, tu t'occupes des plantes potes
des affaires là, tout ça, pis à un moment donné le fait'implantation, tu t'occupes des plantes potes, des affaires là, tout ça.
À un moment donné, le fait que c'est ça.
Je ne veux pas, ça t'ouvre des portes un peu partout.
Tu veux-tu faire ça? Ça te tente-tu?
Ah oui, oui.
Aller porter un sac de pelules à telle place.
Je vais t'aller chercher l'argent là.
Tu veux-tu?
Elle ne veut pas. J'ai l'air d'une petite gentille
petite princesse, une petite Barbie.
J'avais déjà de l'air de ça à ce moment-là.
Je passe partout.
Oui, j'en avais.
Puis c'est correct parce que j'ai commencé, j'aimais ça.
Honnêtement.
Donc, t'es moins soupçonnable que moi.
Je pense.
Avec des images, je passe comme vraiment partout, là, tu sais.
Puis je me rappelle, un moment donné, je m'avais fait arrêter.
Ah, écoute, je me souviens plus pourquoi.
Toi et mon char.
Je pense qu'il disait que j'avais pas de plaque sur mon char.
Puis il a appelé ma mère pour qu'elle vienne me chercher parce qu'il voulait pas. Il avait pris mon cellulaire parce qu'il a trouvé 0.3 de potvait mon char. Je pense qu'il disait que j'avais pas de plaque sur mon char. Puis il a appelé ma mère pour qu'elle vienne me chercher
parce qu'il avait pris mon cellulaire
parce qu'il a trouvé 0.3 de potes dans mon char.
J'avais 18 ans dans ce temps-là. Mais tu sais, 0.3 de potes,
même pas une bite au couteau
pour le monde des 90 et moins.
Il y avait des serpents.
On avait ça, des serpentins sur nos ronds de poils.
Aujourd'hui, si tu mets tes couteaux
sur ton four en céramique, ta mère
t'aimerait pas. Fais pas ça.
J'avais même pas assez pour tu mets tes couteaux sur ton four en céramique, ta mère t'aimerait pas. Fais pas ça. Je sais que non.
Fait que non.
J'avais même passé pour une bite au couteau
dans ce temps-là.
Mais ils m'ont quand même
arrêtée.
Puis là,
ils avaient pris mon téléphone.
C'était mon char
parce que j'avais pas de plaque.
Puis les policiers,
ils m'avaient quand même
dans le collimateur
dans ce temps-là.
Puis le maudit,
je me rappellerai tout le temps,
il est dans ma face,
il a appelé ma mère.
Puis il a dit,
écoute,
faudrait que tu viennes
chercher ta fille.
Puis il faudrait aussi
que tu lui parles.
Puis il est devant moi,
le policier. Tu sais, sérieusement, ça a l'air d viennes chercher ta fille. Il faudrait aussi que tu lui parles. Il est devant moi, le policier.
Sérieusement, ça a l'air d'être une bonne petite fille.
Mais honnêtement,
elle ne se tient pas avec le bon monde.
Elle ne s'en va pas dans le bon chemin.
Finalement, ma mère a recroché avec.
Elle a dit, oui, c'est correct.
Elle est venue me voir.
Elle est venue me chercher.
On est remonté à la maison.
Elle était comme, tu veux faire quoi dans la vie?
J'étais comme, je ne sais pas.
Je n'ai aucune idée.
À 18, tu n'allais plus à l'école?
Je n'allais plus à l'école sans break.
J'ai la capacité d'aller à l'université,
mais dans quoi?
Je n'ai aucun schéma de fait de vie.
Je n'ai jamais eu envie de dire,
moi, c'est ça que je vais faire dans ma vie.
Parce qu'on dirait que tout ce qui devient routinier
est ma cœur.
Je suis comme ça depuis tout le temps.
Je t'écoute. Tu es la meilleure personne avant toi pour comprendre. Aussitôt ça depuis tout le temps. Non, non, je t'écoute.
Tu es la meilleure personne avant toi pour comprendre.
C'est ça. Aussitôt que je tombe dans une routine
de vie, que ce soit en
relation, que ce soit
en n'importe quoi,
je ne suis pas capable. On dirait que je ne me sens
plus moi. Je deviens bizarre.
Moi, ce milieu-là,
cette porte-là, ce n'était jamais routinier.
Mais là, je fais juste...
Dans le fond, quand tu dis qu'ils t'ont arrêté,
mais t'avais rien.
C'était juste...
Un point trop de potes.
Ça a donné...
Ils ont tapé ta plaque.
Tes plaques, maintenant, t'es pas payée.
Un point trop de potes.
Une piche de notes sur le petit doigt.
Puis ta mère qui te fait un petit speed, genre.
Ah, mais...
Le pire, c'est que c'était pas vrai.
Mes plaques, t'as payé.
J'ai pu aller chercher mon auto le lendemain
parce que je me suis allée en aller à la salle.
Je voyais, mes plaques sont payées.
Fait que...
Fait que, ouais, le policier voulait juste fouiller mon char à ce moment-là.
C'était vraiment ça le but.
Il pensait que j'amenais quelque chose.
Parce que tu avais certains amis qui étaient fichés probablement.
Oui, c'est ça.
Il y avait un doute sur peut-être ce que tu aurais pu traîner dans ta valise.
C'est ça.
Il était bien malheureux d'avoir juste trouvé ça.
Mais c'est correct.
À ce moment-là, j'étais comme ma mère.
Il y a eu une petite discussion. J'étais comme, OK, je vais me retirer un peu. moment-là, j'étais comme ma mère, une petite discussion.
J'étais comme, OK, je vais me retirer un peu, je vais me calmer.
Je vais arrêter de faire le party.
Ce n'est pas parce que je faisais beaucoup de drogue.
Pour vrai, je n'ai jamais été une grosse consommatrice ni une grosse alcoolique.
Le trois quarts du temps, c'était moi, chauffeur de dîner.
Au début de la soirée, je suis allée dans Red Bull.
Je chauffais tout le monde. Ils m'appelaient d'un autre bord.
J'allais les chercher, je les amenais ailleurs.
J'allais faire les after. J'amenais le monde d'une place à l'autre après les bars.
Je n'ai jamais été une fille qui a eu des problèmes
avec l'indépendance.
Au niveau de la consommation.
Non, c'est ça.
Ce n'était pas parce que ça payait ma drogue de faire ça.
Ce n'était rien de tout ça.
Ça me payait, mais ce n'était pas...
C'était vraiment comme l'adrénaline
et la sortie de la routine.
Oui, c'est ça.
Tu n'avais pas de routine.
L'argent rentrait.
Mais je travaillais aussi. Tu étais avec du monde le fun.
Je travaillais aussi dans ce temps-là.
C'était un petit side.
À partir du jeudi.
Il y avait des ladies night encore.
Des fois, le mardi, il y avait des ladies night quelque part.
Ça levait quelque part le mercredi.
J'étais un peu fatiguée pour aller travailler.
J'y allais pareil, par exemple.
J'étais vraiment assidue dans ça.
Encore aujourd'hui, je suis de même.
Quand on a des grosses soirées, je suis là le lendemain pareil.
Des fois, je pogne un petit snou sur mon bureau.
En tout cas.
C'est vraiment un choix que j'ai fait
après avoir pris une discussion avec maman.
Je me suis dit que je vais me calmer.
Finalement, ça a fait un mois.
Qu'est-ce que ça veut dire?
Clairement que ça n'a pas t'ille. Puis j'ai décidé de bouger.
Je me suis en allée dans les Laurentides.
Fait que j'ai été habité une couple de mois là-bas
dans les Laurentides.
Bon, pour des affaires et tout ça.
Fait que je suis restée là-bas.
J'ai fait ce que j'avais à faire et à un moment donné, je ne sais pas.
J'étais comme...
De la façon que tu le parles, tu as l'air de vouloir
juste vite, mais...
Non, mais dans le fond, j'avais le pouce vert.
On s'entend?
OK, bon.
Les Laurentides, c'est gros.
J'allais dire, ça a été un long temps
une grosse plaque tournante, les Laurentides.
J'ai décidé de me calmer côté bar
et tout ça, mais j'ai eu une opportunité
qui ouvrait une place pour la plantation.
J'ai dit, OK, j'y vais.
Je suis partie là-bas.
C'est après ton gros mois de réflexion de
« je vais changer de vie
je vais me calmer
je vais aller travailler
dans une plantation d'ouïe
non non ça c'est correct
oui oui c'est ça
pis finalement c'est ça
finalement après le temps
de la production
pis tout ça
je suis revenue chez nous
pis j'ai rencontré quelqu'un
fait que là je me suis
vraiment calmée
j'avais comme pas le choix
la personne était
extrêmement possessive
ça a été la pire relation
de ma vie
possessive jaloux genre je travaill pire relation de ma vie.
Possessive, jaloux.
Je travaillais dans les gyms à ce moment-là.
Je m'entraînais beaucoup.
Je trainais le monde.
Je faisais de l'accueil.
Je faisais des shakes.
Je faisais vraiment tout ça.
C'est vraiment devenu une addiction de travailler dans les gyms à ce moment-là
parce que c'est justement aucun maroutinier.
Tout le temps, du nouveau monde.
Il y a du monde plate.
Il y a du monde le fun.
Puis, tu crées après le monde.
Quoi de mieux que de crier
« Ah ouais, il y a un autre! »
à quelqu'un, assis, pour faire ta journée.
Ferme ta gueule! Place tes poids!
Je pensais que c'était cet angle-là.
Je sais pas si t'es où, mais je veux pas aller m'entraîner là.
Aussi, par exemple!
Oui, c'est ça.
Ah, place tes osties de poids!
Fait que non, finalement, ma vie a un petit peu shorté.
Je suis vraiment débarquée de la criminalité.
À partir de là, j'ai vraiment trouvé un centre d'intérêt. Puis finalement, ma vie, elle a un petit peu shorté. Je suis vraiment débarquée de la criminalité à partir de là, parce que j'ai vraiment trouvé
un centre d'intérêt.
Puis finalement, je me suis séparée de la personne qui était complètement débile.
Ce n'était pas une mauvaise option?
Non, ce n'était définitivement pas.
C'était au-delà de mes capacités d'endurer ça.
Je ne suis pas quelqu'un
qui va cautionner non plus
le manque de sécurité à quelqu'un,
le manque de confiance,
le manque de...
Le manque de respect aussi,
j'imagine.
Il va devenir violent, frapper dans un mur,
des choses comme ça.
Dans le milieu, on s'entend, il y en a de la violence.
J'ai tout le temps assumé ce côté-là.
Je n'ai jamais eu de problème à assumer ce côté-là
et à vivre là-dedans parce que c'est un choix de vie.
Mais en tant qu'être humain normal,
dans une vie normale,
en relation, qui est supposée êtreime, ça ne fonctionne pas dans ma tête.
Quand tu dis
que c'est un monde où il y a de la violence
et que tu as toujours deal avec ça,
donc tu as vu de la violence,
tu as fait de la violence. Je pose la question.
Tu n'es pas obligé de rentrer dans les détails
si tu n'as pas rentré dans les détails.
Oui, j'ai coupé deux doigts.
Je me doute que non.
Je n'aurais pas été torture que j'ai fait. Non, mais je parle, c'est coupé deux doigts. » Je me doute que non, mais écoute, tu sais jamais. Je ne dirais pas les tortures que j'ai faites.
Non, mais...
Non, non, mais je parle, tu sais, c'est ça.
Tu as assisté à, genre, des...
Écoute...
Des tapes à gueule, des trucs comme ça.
De tous les...
Bien, comme...
Comment dire?
Dans tout le milieu, c'est sûr que tu assistes,
tu vis, tu fais et t'en reçois.
Je veux dire, à la seconde où tu décides
quelqu'un de lucide,
je ne te dis pas quelqu'un qui est sur le gros crâne qui veut repayer
ses dettes, qui va décider de mettre la main sur le sac
pour pouvoir payer ses dettes,
mais à la seconde où c'est quelqu'un de lucide
qui dit, OK, peu importe dans quelle sorte de drogue,
que ce soit de la douce, de la forte
ou whatever, il y a tout le temps quelqu'un qui va être prêt
à venir te faire. Il y a tout le temps quelqu'un qui va être prêt
à vouloir le territoire. Il y a tout le temps quelqu'un qui va être prêt à venir te faire il y a tout le temps quelqu'un qui va être prêt à vouloir le territoire
il y a tout le temps quelqu'un qui va être prêt à régler des comptes
imaginaires
le monde souvent va mélanger les affaires et le personnel
c'est souvent là que ça pète
moi je ne suis pas quelqu'un qui est émotionnellement
mon émotion
j'en ai
je suis attardée sentimentalement
dans le sens où
c'est une chose à la fois j'aime ce terme là, je suis attardée sentimentalement dans le sens où c'est une chose à la fois.
J'aime ce terme-là, je suis attardée sentimentalement.
Je suis une attardée émotionnelle.
Vraiment, moi, c'était
clair que tu ne peux pas mélanger le personnel.
Pas parce que la personne t'a fait chier
que tu vas aller le faire.
Ça n'a pas rapport. Mais dans le milieu
de ça, peu importe à quel moment que j'ai été
dans le milieu de ça, ça a toujours été
la violence, ça fait partie de ça.
Il y a différents niveaux de violence.
Il y a différents niveaux
de faire la violence.
Puis honnêtement, aujourd'hui, ça n'a plus de sens.
Aller tirer dans un quartier où ce qu'il y a
à côté d'un parc, dans ma tête à moi,
avant, tu réglais les affaires, qui n'avaient peut-être la personne,
mais il y en a eu des histoires d'horreur
que tout le monde a entendues, attachées après un arbre
pendant trois jours, laissées là, tout seuls. Dans le temps, c'horreur que tout le monde a entendues. Attaché après un arbre pendant trois jours,
laissé là tout seul.
Dans le temps, c'était de même que ça se réglait,
mais tu ne tirais pas dans un plafond
parce qu'il y avait un lit d'enfants en haut.
Aujourd'hui, ça n'a plus une notion
de tu gardes ça là-dedans.
Oui, il y avait certaines règles,
femme, enfant, famille.
Oui, un certain respect qu'il n'y a plus aujourd'hui.
Si tu pètes quelqu'un, tu le pètes
quand il n'est pas en famille. Il ne peut pas être devant sa femme et son enfant pendant que la femme est attachée à la chaise. Aujourd'hui, ça n'y a plus aujourd'hui. Si tu pètes quelqu'un, tu le pètes quand il est tout seul, quand il n'est pas en famille.
Pas devant sa femme et son enfant,
pendant que la femme est attachée à la chaise.
Aujourd'hui, ça n'a plus ça, mais dans le temps, c'était ça.
Oui, c'est un monde
que peu importe qui a été là-dedans,
que ce soit par consommation,
parce qu'il y a de l'argent,
parce que quelqu'un lui devait de l'argent,
c'est sûr qu'il y en a qui sortent de la violence.
Sans élancer tout ce qui s'est passé.
Non, on n'est pas là pour ça.
Comme je te dis,
on est en face-à-face, c'est à toi que je m'intéresse
ce qui te passe.
Il y a des gens,
j'en ai rencontré des gens par là,
qui ont parlé de la violence,
qui ont fait comme, j'en ai un qui me dit,
j'ai fait de la violence en prison
pour me faire respecter, puis je faisais de la violence en dehors de la prison
parce que c'était de la business.
Mais c'est ça, c'est pas la même...
C'est sûr que, puis je l'ai dit dans un autre podcast,
c'est que des fois,
des gens qui connaissent pas ou qui ont pas grandi
dans un milieu peut-être un peu plus rock'n'roll,
des fois, on va avoir de la difficulté
à saisir ce sens-là.
Mais tu sais, quand t'es là-dedans,
tu es rendu là-dedans, c'est normal,
c'est ça, c'est qu'il n'y a pas d'autre façon,
c'est que tu n'as pas d'autre
position.
J'essaie de trouver le terme,
mais tu ne peux pas appeler la police, mettons.
C'est un problème, mais il n'y a pas
d'autre façon de le régler dans ce milieu-là.
C'est ça. Non, mais c'est vrai, par exemple,
parce que quand tu as grandi là-dedans, comme la majorité
des criminels aujourd'hui, on va dire, mon Dieu, ça a décollé de mon deuxième, où ils ont eu quelque chose qui s'est vrai, par exemple, parce que quand tu as grandi là-dedans, comme la majorité des criminels aujourd'hui,
moi, mon Dieu, ça a décollé de mon deuxième, là, tu sais, où ils ont eu quelque chose qui s'est passé dans leur enfance,
un traumatisme, n'importe quoi, qu'ils ont plongé là-dedans, comme la majorité du monde, sa consommation ou des choses comme ça.
Moi, je n'ai pas vécu ça.
Mes parents, écoute, s'il y avait un char qui passait à 70 dans un quartier de 30 en avant du parc, c'est sûr que les autres,
le premier réflexe, c'était d'appeler la police, pas de scier le char en deux.
Moi, je ne sais pas d'où est-ce que j'ai pris ma branche bizarre,
parce que je l'ai tout le temps un peu eu,
le réflexe de ne pas réagir comme la norme.
Parce qu'il y a une norme à respecter
dans la vie, qui est les lois
ou la mentalité que le monde s'impose,
qui est comme une ligne. Moi, j'étais comme
tout le temps un peu déviée.
Mais depuis toujours
je comprends ça
mais je sais pas d'où ça me vient
je pense que c'est peut-être juste quelque part, je sais pas
c'est pas mes parents qui me l'ont cuqué ni rien
mais oui effectivement
quand t'es là-dedans, à la seconde que tu mets ça
autant que tu le sais que tu vas t'en aller en dedans un jour
autant que tu le sais que tu vas faire face à face avec la violence
que ça soit contre toi
contre quelqu'un, mais il faut que ça reste la business.
Puis la jeune femme,
mettons, qui est dans ce milieu
18, 19, 20,
après même le gym, j'imagine,
on était dans ta séparation après ça,
que j'ai l'impression que c'est là que t'es retombée
peut-être un peu plus. Non, non, même pas.
Je vais y revenir, mais je veux dire déjà, quand t'es à cet âge-là,
la petite fille, tu dis un peu, tu sais, Barbie,
Finn, puis tout ça, mais t'avais-tu quand même
ce que tu viens de dire,
que je vais faire face à de la violence,
puis j'assume qu'un jour, il y a des bonnes chances
que je me retrouve en dedans. T'avais cette mentalité-là?
Oui. Parce qu'il y a
quelqu'un qui s'est assis avec moi, puis qui me l'a expliqué dès le départ.
OK. Non, non, mais je...
Oui, j'avais cette notion-là. Je trouve ça cool, parce que
c'est une chose
qui est dans ce milieu-là, que beaucoup de monde se dit, comme je te dis, t'avais cette notion-là. Je trouve ça cool parce que c'est une chose qui est dans ce milieu-là
que beaucoup de monde se dit. Comme je te dis,
t'es la première fille que je reçois. Je me dis,
est-ce que la fille a cette même mentalité-là?
Les gars se font pogner, mais pas moi.
C'est pas le but de te faire pogner,
mais tu fais un jour, s'il y a des chances
d'arriver, je l'assume.
Honnêtement, autant des gars que des filles
parce qu'il y en a beaucoup qui
ne s'assumeront jamais. Les femmes, peut-être, sont un petit peu plus
frivoles en pensant qu'elles sont autour de ça.
Ça se peut.
Il y en a qui vont pleurer plus quand ils se font arrêter,
qui vont être prêtes à donner le monde au complet.
Moi, dans
mes documents, j'ai beaucoup de sources
de mes arrestations.
J'ai beaucoup de sources, des sources qui sont des délateurs.
Oui, oui, non, c'est ça.
C'est pas toi qui est une source
non non pas moi
puis honnêtement la majorité veut pas
c'est une idée
il y a autant des femmes que des hommes
c'est pas tout le monde qui assume le fait de ça
mais moi il y a quelqu'un qui me l'a expliqué
qui s'est assis et qui a dit
regarde, il dit ça c'est criminel
ça c'est hors la loi
ça, ça peut t'amener là t'es-tu prête à t'en aller là-dedans dans le verre c'est criminel. Ça, c'est hors-la-loi. Ça, ça peut t'amener là.
T'es-tu prête à t'en aller là-dedans?
Fait que tu sais, dans le vert, c'est pas pire.
Mais quand j'ai commencé à driver
puis à amener du stock avec moi,
puis une poche de hockey ou quelque chose,
la question s'est posée.
Si tu te fais arrêter, tu fais quoi?
Tu fermes ta gueule,
je veux le numéro de l'avocat,
puis cet avocat-là va faire sûr que tu parles pas.
Fait que tu parles pas.
Fait que tu sais, il y a quelqu'un qui m me l'a expliqué, puis moi, j'ai fait,
OK, je le fais. Je le fais pareil.
Fait que c'est un choix que j'ai fait.
Mais on dirait que le monde, surtout les gens qui sont dans la consommation,
ne l'assumeront pas.
Puis c'est là qu'ils vont être comme, non, je me suis fait forcer.
J'avais des dettes.
Je devais de l'argent. Je ne pouvais pas arrêter.
Ça, c'est quelque chose qui ressort au bout.
Toi, c'est un choix. C'était ton plein gré.
Tu es allée là-dedans, tu le savais.
Je suis contente, consciemment.
Tu n'étais pas forcée.
C'est toi, c'est « I want to do it, I do it parce que je veux le faire. »
C'est ça.
C'est vraiment conscient depuis le début.
Quand tu t'es séparée de ce gars-là,
après, là, tu es dans le gym et tout ça.
J'ai rencontré…
Tu as quoi, début vingtaine?
J'avais fin 19 ans, fin 19 ans, à ce moment-là.
Puis, j'ai rencontré quelqu'un d'autre pas longtemps après, quelqu'un qui s'ent fin 19 ans à ce moment-là.
Puis j'ai rencontré quelqu'un d'autre pas longtemps après,
quelqu'un qui s'entraînait déjà dans le gym.
Puis on s'est fréquentés.
Lui, il travaillait à l'extérieur,
donc je le voyais de temps en temps.
Puis après trois mois de fréquentation,
ma soeur m'a comme écœurée,
genre que mes seins avaient grossi, que ci, que ça.
Puis là, j'étais comme, lâche-moi.
Puis elle, elle venait d'accoucher,
puis j'étais, j'ai eu le traumatisme intense,
vraiment traumatisé.
Quand ta soeur est accouchée?
Oui.
OK.
Un accouchement, en tout cas.
J'étais vraiment traumatisée de ça parce que moi, j'ai jamais voulu d'enfants.
OK.
J'ai jamais pensé avoir des enfants.
OK.
Ça a jamais été un schéma que je m'en allais dedans.
OK.
J'ai refusé de faire comme je voulais pas.
J'étais comme, il me reste un test de grossesse.
Puis je suis comme, non, c'est impossible,
je suis pas enceinte.
Puis finalement, j'ai fait pipi dessus.
Puis j'étais enceinte. C'était marqué positif. Merci de nous expliquer je suis comme non c'est impossible je suis pas enceinte puis finalement j'ai fait le pipi dessus puis j'étais enceinte
c'était marqué positif
merci de nous expliquer comment ça fonctionne
finalement je le croyais pas
je suis allée en acheter d'autres en pharmacie
ma soeur qui a conduit, j'étais trop seule
puis finalement deux autres tests plus tard
trois à côté de l'autre, j'étais vraiment enceinte
puis là je pleurais puis j'étais comme mon dieu
qu'est-ce que je vais faire de ma vie, je suis tellement pas là
je sais pas quoi faire de ma vie
puis la personne que je fréquentais à ce moment-là qui ne suis tellement pas là. Je ne sais pas quoi faire de ma vie.
La personne que je fréquentais à ce moment-là,
qui est le père de mon fils, m'a dit qu'on allait être correct.
On a pris des blouses.
Chacun a de l'eau pendant la grossesse.
Finalement, il faut se payer un logement.
Il faut se louer une maison.
Il faut faire de quoi.
Je me dis que je dois m'enligner dans la vie.
Je ne peux plus faire la conne.
Je ne peux plus faire un coup de cash et vivre là-dessus un coup de cash je peux plus rien faire de tout ça
t'es un humain à t'occuper
moi non c'est ça
j'ai quelque chose qui s'en vient
dans ma tête j'étais comme enceinte
j'étais juste grosse
ma fille maternelle a pas développé
t'as jamais eu de plan dans la vie
t'avais un petit plan que tu peux pas mettre de côté
j'étais pas du genre à flotter ma bédaine
j'étais comme ok ça s'est développé.
J'étais une bonne mère pareille.
Mais la majorité du temps...
Mais une semaine sur deux.
L'autre semaine, il est pas avec moi,
fait que je suis correcte.
Mais non, fait que c'est ça.
Fait que là, à ce moment-là, je me suis parlé
pis j'ai dit, OK, faut vraiment que je me calme.
Faut vraiment que je devienne sage.
J'ai commencé à travailler dans un concessionnaire.
Plante en mort.
C'était déplorable. C'était routinier. C'était commencé à travailler dans un concessionnaire. C'était déplorable.
C'était routinier. C'était écœurant.
Finalement, j'ai eu mon bébé.
Mon fils, aujourd'hui,
a 12 ans. Il va avoir 13 ans bientôt. C'est un grand garçon.
À ce moment-là,
ma job routinière, j'essayais de me trouver quelque chose d'autre
qui était moins routinier. J'ai commencé
à travailler au Château-Montébello,
qui est un hôtel, dans le fond,
en Boiron. La plus grande bâtisse en Boiron
au monde. Fait que, tu sais,
c'est quand même très occupé, tout ça, à Chalandais.
Fait que je me suis mise dans le...
Voyons, femme de ménage.
Dans les chambres, femme de chambre.
Fait que, tu sais, au moins, ça bougeait, ça allait me chercher un peu plus.
C'était pas routinier, nécessairement,
même si, d'une chambre à l'autre, c'est comme pareil.
Finalement, j'ai embarqué dans le syndicat. Je suis devenue vice-présidente
du syndicat là-bas, dans le comité paritaire. Ça me donnait vraiment des challenges. Ils
m'envoyaient faire des cours. Pendant un temps, c'était vraiment correct. Ça a super
bien été. Ça m'a tenue à aller.
Ça nourrissait la fille qui avait besoin de changements, qui avait besoin de challenges,
qui avait besoin d'action.
Oui, c'est ça. Surtout avec le syndicat, ça me donnait... On a négocié une convention collective.
On avait tout le temps des cas. On avait tout le temps
quelque chose à régler. Je travaillais jusqu'à
8h le soir des fois à cause de certains cas. L'autre qui n'a pas pris
sa pause à bonheur, on va le
suspendre, on va faire un grief. C'est tout le temps
des maudites niaiseries de même qui reviennent et c'est redondant.
La vie devient redondante. Ma relation,
c'était too much.
On va le dire de même. J'étais plus
bonne. J''étais plus bonne.
J'étais vraiment plus bonne.
Puis, fait que c'est ça.
Fait que j'ai renoué avec certaines personnes,
avec mon pouce vert, à ce moment-là.
Puis je me suis dit, bah, tu sais, c'est pas grave.
La vie de femme, c'est correct.
Comme, si je recommence,
j'aurai un peu de vert.
C'est juste du vert.
C'est pas grave.
Ça fait un peu d'action, ça fait un peu d'argent.
Tu sais, puis là, une petite commande du site est là. Hey, tu veux me pogner un sang bonbon? C'est du monde normal fait un peu d'action, ça fait un peu d'argent ça fait un peu de monde normal
pas quelqu'un qui dit rien de tout ça
quelqu'un de normal qui me demandait
es-tu capable de m'avoir de l'ecstasy
es-tu capable de m'avoir ça
es-tu capable de m'avoir dit moche
ah oui oui j'ai des contacts
j'ai réouvert mes contacts que j'avais fermés
beaucoup parce que la personne
de part de mon fils, il est zéro criminel.
Il n'a jamais été dans le milieu
comme papa en tout.
C'est une bonne personne, en fait, quand même.
Moi, je le salue. Même si je dis de la marde.
Notre relation, c'était
tout moche, mais ce n'est pas une mauvaise personne.
Ce n'est pas une mauvaise part non plus. Absolument pas.
Pour ça, merci
pour ta patience, pour mon temps de prison. Mais c'est pas le mauvais pas non plus, absolument pas pour ça, puis merci pour ta patience, pour mon temps de prison
mais
c'est ça
sur quoi on va arriver bientôt
c'est ça, finalement
j'ai ouvert mes branches, j'ai recommencé à
transporter un peu ici et là, puis c'était correct
ça m'a redonné un petit peu de billes
puis en décembre 2016
j'ai eu un rendez-vous médical
puis il y a comme une bombe qui a tombé, genre.
Puis j'ai su que j'avais le cancer.
À ce moment-là, ils m'ont annoncé qu'ils ne savaient pas où exactement qu'ils décollaient,
mais j'avais des cellules cancéreuses.
Ça fait qu'on pousse les tests.
Puis ça fait quoi?
Tu sais, le cancer, il y a plusieurs types de cancers.
Il y en a qui ne sont vraiment pas graves, il y en a qui sont graves.
Puis il est comme, écoute, il faut faire les tests, il faut faire la PET scan,
il faut faire comme c'est un test radioactif,
il faut vraiment fouiller, genre.
Fait que là, moi, par chance,
Dieu merci, je t'ai suivi
en dehors du Québec.
J'étais à Ottawa. Merci, mon Dieu,
parce que, ah, si je suis contente, ça aurait pas
passé de même sinon.
Ben voyons, le service
hospitalier du Québec.
Une grosse amélioration à faire, s'il vous plaît.
Sérieusement.
Moi, j'en ai entendu
des histoires d'horreur
avec des gens
qui ont eu le cancer
en oncologie.
Pas la bonne chimio,
pas les bons traitements,
pas ci, pas ça.
Écoute, pour vrai, merci.
J'étais en Ontario,
j'étais super bien encadrée.
Merci à General.
C'était merveilleux.
Mais ça a pris
à peu près un mois et demi.
Fait qu'on était rendus
en 2017
quand j'ai commencé les tests.
Pendant les tests,
ils m'ont mis sur la pellule,
le préparatoire chimio,
ils m'ont mis là-dessus.
Moi, je ne m'attendais vraiment pas
à ce que ça soit stade O. Je ne m'attendais vraiment pas
à ce que ma vie finisse là.
Finalement, quand j'ai eu mes résultats,
ils m'ont annoncé que j'étais au stade 3A.
Quand c'est à deux?
Les trompes de fallop. Je m'. Cancer 2? Les trompes de fallope.
Je m'en allais dire les trompes de salope.
C'est le même que je les appelle.
Mais oui, stade 3A, qui est quand même
le début du stade 3,
mais c'est le cancéreux. C'est un peu comme un envolé de ballon.
Tu ne sais jamais où ça va se retrouver.
Le médecin m'expliquait ça et j'étais comme
OK. Je lui ai dit, on commence les traitements là.
Genre là.
Je n'étais pas prête.
C'est une claque saillante.
Je suis une attardée émotionnelle.
Je vais tout le temps aller dans la logique des choses.
Je ne me laisserai pas dans un coin en pleurant.
Au pire, je vais le vivre.
OK, c'est correct.
C'est correct.
On va faire l'oeil.
Je vais m'en aller chez nous. Demain, je vais aller travailler.
Deux choses.
De un, si tu es en avant de moi, à ça, je vais m'en aller chez nous. Demain, je vais aller travailler. Bon, l'oeil, deux choses. De un,
si t'es en avant de moi, puis en 2017,
je me doute que côté santé, tu vas
bien. Parfait. Fait que si on est content
de l'apprendre. Là, je te...
C'est pas pour te rusher, mais
moi, j'ai hâte d'entendre ton...
Je m'en vais, là, direct, là.
Je sais, je sais. Fait que je la connais pas, ton histoire.
Je... Tu sais,
c'est vrai. Puis ça m'intéresse. Comme je te dis, t'es la première fille que je reçois
ça j'imagine
c'est un choc
quand même, je veux pas, c'est un choc
c'est là que tu te demandes en vie
il y a du monde qui va me faire une banquette lisse
je vais vivre ma vie tout ce que je veux
là on est à un moment où est-ce que
professionnellement t'es dans cette compagnie là
que t'es comme, c'est plus ce que c'était
dans une relation qui est, c'est pas ce que
j'ai envie. Tu as des contacts
qui ont été réouverts un peu.
Mon chemin est fait.
À ce moment-là, mon chemin était fait.
J'ai continué à vivre ma petite relation de marde,
ma petite vie de marde.
J'ai tombé sur l'invalidité. Les papiers d'invalidité,
c'est l'enfer. Surtout quand tu es traité
en Ontario. C'est encore pire
parce que ce n'est pas le même enfer
Québec-Ontario, tout ça.
Puis à un moment donné, j'étais là, OK, mon énergie,
je la mets où? Il m'en reste plus gros
après la chimio. Chaque fois que j'ai
un traitement, ça me tue un petit peu.
Fait que là, je fais quoi? Je mets-tu mon énergie
sur quelque chose que je suis tout le temps en train de m'assister
avec le père de mon fils? Je mets-tu mon énergie
encore à essayer de faire les papines
invalidité parce que ça me brûle.
Je ne suis plus capable, je n'ai plus une scène.
J'étais au bout du rouleau.
Là, j'étais dans le gros stress financier, j'étais dans tout ça.
J'étais là, Chris, mon appartement de seules.
Coup de l'argent.
Il ne me coûtait vraiment pas cher de loyer.
J'étais comme, Chris, mon invalidité, je ne l'ai pas encore.
Pris le téléphone, je rappelais des contacts.
Je dis, demain, je veux te rencontrer.
Je veux que tu m'amènes de quoi.
J'ai dit, là, je t'annonce.
La société fait en... C'est comme ma narve, là.
J'ai plus le goût de me battre pour quelque chose
que j'aurais quand même pas ou que ça va prendre un an avant d'avoir.
Mon invalidité, c'est qui qui va l'avoir, mon fils?
Comme rendu là, je m'en calisse.
Je suis comme, je vais refaire mon argent.
Puis je vais la vivre, ma vie.
De toute façon, ce que tu veux que je fasse, j'ai le cancer. Il va falloir qu'il m'amène tout le temps en traitement. Je m'en calisse. Je vais faire mon argent. Je vais la vivre, ma vie. De toute façon, si tu veux que je fasse, j'ai le cancer. Il va falloir qu'il m'amène
tout le temps en traitement. Je m'en calisse.
Je suis tombée dans un mood de
je m'en foutisse.
Je m'en foutisse
et une coche au dessus, je m'en calistisse.
Moi, j'étais là.
J'étais déconnectée. La semaine où j'avais pas
mon fils, j'étais déconnectée.
Je consommais pas pour autant ni rien de tout ça.
Mais calisse, je manquais pas
d'argent avant de mourir.
Pis hostie, je vais faire ce que j'ai à faire, pis je vais à faire.
Je me suis lancée.
Je me suis lancée avec le monde que je connaissais,
où est-ce que je peux aller, pis en même temps, j'ai demandé une autorisation.
Naturellement.
Fait que j'étais legit.
On parlait de violence tantôt.
Ouais, j'ai ça.
Tu fais pas ça sur un côté en disant, « Hey, je vais aller là, pis je vais vendre ce que j'ai. » Non, non, non, j'ai ça. Tu ne fais pas ça sur un côté en disant
« Je vais aller là et je vais vendre ce que j'ai. »
Non, j'ai appelé les bonnes personnes pour ça.
Après ça, j'ai appelé d'autres personnes pour dire
« Écoute, tu me donnes-tu le droit? Je suis en train de crever.
Je veux juste faire un peu de cash. »
J'avais la petite note pour faire pleurer tout le monde.
J'ai pèsé de ça un peu.
Mon taux dit oui.
J'ai fait « fuck it ». J'ai juste ouvert la valve.
Je me suis fait d'autres contacts. j'ai rencontré d'autres monde
j'ai poussé la note
t'as grossi le projet un peu
grossi beaucoup le projet
honnêtement, chaque fois que la police
parquait en avant de chez nous, pis qu'ils me regardaient
je faisais juste fuck you
parce que je m'en collissais
tu le sais, je le sais que tu le sais
prouve-le
ramasse-moi
puis un moment donné
je me suis fait ramasser
mais j'avais pas grand chose
mais t'étais rendu
mettons
on parle de sa grossesse
dans le fond
trafic
fait que tout
la coke
le weed
les pellules
name it
t'étais une pusher
ah ouais une vraie
ce que tu veux
tu me le dis
puis je m'arrange quelque chose.
En gros, c'est quand tu t'es. J'avais mon fils, par exemple,
mes enfants descendaient. J'avertissais le monde.
Mon fils s'en vient, comme, c'est là
ou dans une semaine. T'étais-tu seule là-dedans
ou t'avais des runners
entre toi? Au début,
quand j'ai appelé la première chatte,
j'étais seule. Puis il y a un moment donné où
quelqu'un me dit « ça te tente-tu que
je drive pour toi? » j'imagine que justement
la semaine que tu as ton gars
tu veux quand même
pas laisser
la business on the side
c'est ça
au début c'est ce que je faisais
puis plus ou moins
puis ça me dérangeait pas
je suis disponible
ou je ne suis pas
puis je n'ai pas la patience
moi d'avoir un téléphone
qui sonne 24 heures
24 heures
parce que je ne peux pas
avoir quelqu'un
qui puff
qui est harcelant
qui m'appelle
hey t'es-tu bien toi
arrivé 5 minutes après que'il m'a
écolé, genre. Fait que j'ai
jamais été capable de faire ça parce que j'ai pas la passion.
Je deviens, pas méchante,
mais quasiment violente. En général,
on aime l'argent de la drogue, on aime moins droguer.
C'est ça. Fait que, tu sais, ça a pas
pris de temps que je me suis comme trouvé du monde pour mettre
du monde entre moi et eux autres.
Ça a pas été long. Fait que, c'est comme ça
qu'on me dit après ça, bon, j'y grossis, mais là, après ça, bon, tu frottes, tu frottes, tu frottes, tu frottes. Là, tout le monde te doit de l'argent. Du coup, après Ça n'a pas été long. C'est comme ça qu'on me dit après ça,
bon, j'y grossis, mais après ça, tu frottes, tu frottes,
tu frottes, tu frottes. Le monde te doit de l'argent.
Tu cours après ton cash.
Là, il y a quoi de mieux pour te crisser de l'énergie dans le corps le matin que quelqu'un
qui t'appelle et qui te fait la craie et qui s'est fait faire
la nuit d'avant ou qui a tout perdu ton stock
et ton argent.
Tu te lèves, tu as une hostie de temps.
Jusqu'à temps de savoir que finalement, non, Chris, il a tout pas fait, son ostie de ça.
Chris, quand tu savais même pas qu'il pas fait, là, tu sais.
Ça te met en tabarnak, fait que,
envues-tu l'adrénaline en velours?
Fait que, tu sais, moi, là, j'avais la chimio qui me donnait,
puis j'avais l'adrénaline dans le tapis, genre,
qui me remontait. Fait qu'il y a certains matins
que je pense que c'est peut-être ça qui m'a réveillée, genre.
Pour vrai, là, qu'il y a des journées où ce que je pense,
je m'aurais jamais levé sans ça.
C'est stupide à dire, là.
Mais comme te faire rappeler, puis qu'il y a quelque chose qui où je pense que je ne m'aurais jamais levé sans ça. C'est stupide à dire. Mais te faire
rappeler qu'il y a quelque chose qui s'est passé,
ça l'allume.
Moi, je veux dire, en même temps,
tu es dans le début vingtaine,
tu es
dans un vibe weird, cancer.
Je peux comprendre la manière
que tu fais
des moves, tu as des pensées qui sont
pas nécessairement...
Je ne veux pas dire simple,
tu n'as pas de scène d'esprit,
mais je comprends
que tu es dans un minding
de « Hey, gars, man. »
Je ne bâtissais pas un réseau
pour les 20 ans à venir.
Je ne prenais pas la place
pour 20 ans.
Moi, c'était temporaire
jusqu'à temps
que je n'aille plus rien,
comme je ne me réveille pas.
Moi, à ce moment-là,
c'était ça.
C'est qu'un des traitements,
un moment donné,
je n'avais tellement pas d'énergie,
après, il y en a un qui va me tuer.
Mais cette journée-là,
c'est pas vrai que j'aurais pas rien
dans mon tiroir pour mon fils.
C'est pas vrai que j'aurais pas rien devant moi
puis que mon gars,
s'il va y avoir quelque chose,
j'irais pas l'acheter
ou que j'aurais eu de la misère
à mettre du pain sur la table.
Puis t'auras pas profité de la vie
jusqu'à 40 minutes.
Puis j'aurais pas profité de la vie,
c'est ça, tu sais.
Là, tu m'as shooté un.
Là, je me suis fait arrêter,
mais j'avais pas grand-chose.
Ouais.
Bien là, c'est sûr que la police
ils venaient tout le temps
ils se niquaient, ils savaient, mon nom commençait à sortir aussi
parce que eux pas
des runners, ça se trouve
c'est eux autres les premiers
en bas de la liste
je me suis fait faire la nuit passée, j'ai plus de stock
Algrub offre pas
c'est qui qui t'a fait?
décris-moi-le
je sais pas là
tu sais, des histoires à bras cadavrant
il y avait un gars, il était habillé en bleu
il avait une étoile sur le chest
c'est ça, écoute
je pense qu'il y avait quelque chose qui reflétait en avant de lui
dans ta barnaque, dis-moi, tu t'es fait arrêter
tu t'es fait arrêter, t'as-tu formé ta gueule, oui, non, c'est correct
à partir de là, j'ai réalisé
que sacrement, je me fais rater sur une coupe de bord moi je pense bords moi je pense que quelqu'un qui m'appelle et je pense que je
vais être croisé qui est comme ton driver genre avec la police dans le cul en fait ça fait fouiller
le char mais moi je sais qu'ils viennent partir de quelque part avec du toc mais lui m'appelle pas
vous me le dire après le vol j'avais du monde et qui j'étais le je me faisais arrêter ça me
prenait 15 secondes que le monde savait que je neais de me faire arrêter. J'arrêtais une boîte téléphonique.
Pour leur prévenir,
« Watch-toi, j'ai eu la police,
ils m'ont tout saisi. » C'est la première affaire
que tu fais, logiquement.
Tu appelles ton avocat
et l'avocat avertit.
C'est ça.
Quand tu rentres en dedans,
c'est ça.
Tu as tout le temps
un lien quelque part.
C'est là que j'ai réalisé
que le monde n'avait pas de loyauté.
Ils n'ont pas de couilles non plus,
honnêtement, souvent. Non, c'est ça. Je me suis fait arrêter avec pas grand-chose parce qu'il y a quelqu'ai réalisé que le monde, il n'y avait pas de loyauté. Puis, ils n'ont pas de couilles non plus, honnêtement, souvent.
Fait que non, fait que c'est ça.
Fait que, ouais, je me suis fait arrêter avec pas grand-chose parce qu'il y a quelqu'un qui m'a fait venir.
J'ai eu un appel, puis, pour que j'arrive quelque part, allumer quelque chose.
Puis, juste avant de rentrer dans sa rue, la police était parkée de droite là.
Puis, j'ai rien fait là.
Aucune infraction au cas de la route, j'étais attachée, j'avais rien fait là.
Et ce reste suite,
elles me disent que je suis en état de consommation,
il faut que je sorte du véhicule. Ils m'ont même pas regardé
le policier là. Je baisse ma fenêtre,
ils me disent, sort du véhicule,
je soupçonne que tu es en état de consommation.
Je dis, pardon?
Ils disent, je soupçonne que tu es en état de consommation,
sort du char. Je dis, comment ça?
Ils disent, t'as les yeux rouges. Hey, le cave, je suis en chimio.
J'ai les yeux rouges, je suis en teint, je suis blanche, Hey, le cave, je suis en chimio. » J'ai les yeux rouges.
Je suis blanche, je suis jaune,
je suis tout les couleurs.
Je suis pas en état de consommation.
J'ai aucune odeur d'alcool.
Je fume pas.
Je me drogue pas.
« Fuck you! »
Comme je se retirais pas du char.
Finalement, 5 bolisses plus tard,
je sors du char.
Fait que, il me sort du char.
La merde la pogne un peu,
entre moi pis eux autres.
Ils me mettent les menottes
pis il y a une fille
qui s'en vient me fouiller
sur le bord du char, la main dans le brassier,
qui n'est pas légal, by the way,
si jamais ça arrive à quelqu'un.
Les mains dans le brassier, dans les bobettes,
pour faire sûr que je n'ai rien caché sous moi.
C'était awkward, pareil, ce shot-là,
parce que j'étais comme,
« Callis, je vais l'autre sortir sur son perron. »
Celui que tu avais appelé.
Oui. J'avais quoi, un 7 sur moi à ce moment-là de cause.
Ce n'était pas grand-chose.
Mais c'était juste ce que la police voulait pour me monter.
Ils m'ont amenée au poste.
Ils m'ont laissé là par main, mais une astuce de boute pour vrai.
Ils m'ont amenée en petite salle pour me poser des questions.
Pas celle avec la caméra où ils font ton interrogation pour vrai.
En petite salle où ils te disent,
« Ah, il saute, on n'est pas au fil main.
Tu peux parler. Il n'y pas filmés. On peut parler.
Il n'y a pas personne qui va le savoir.
Je lui dis, de quoi tu me parles, tabarnak?
Là, il voulait savoir qui est qui qui renait à la place,
qui me laudait.
Il pensait que moi, j'étais une driver.
Là, il voulait savoir qui m'envoyait,
de où j'avais pris ça et de où je l'amenais.
J'étais comme, vous êtes bien, clown.
Ne t'inquiète pas, on va te protéger.
Ils ont laissé échapper que c'est l'autre
qui avait préparé ça.
J'étais comme « Faut vraiment que je fasse un ménage
dans mon monde. »
Mon nom commençait à sortir beaucoup partout.
C'est là que j'ai réalisé
la claque sa gueule.
C'est plus comme avant, quand j'étais dans le milieu,
qu'avec toutes les connexions que j'avais,
que le monde s'aimait et qu'il y avait de la loyauté.
Puis suite, à cette arrestation-là, ils m'ont libéré avec unenexions que j'avais, que le monde s'aimait et qu'il y avait de la loyauté. Puis suite, mettons, à cette arrestation-là,
ils m'ont libéré avec une promesse.
Un set de coke,
tu prends ça en cours pour ça,
travaux communautaires, c'était pour les enfants,
tu imagines, en plus?
C'était ma deuxième en tout.
Je ne m'en avais pas gagné qu'un autre de potes,
un autre mandonné, mais ça, ça avait tombé.
Mais ils m'ont juste donné une promesse à comparer
pour trois mois plus tard.
Puis je les ai regardés et j'ai dit,
si j'étais encore en vie, je viendrais.
J'ai crissé mon camp.
Finalement, ça a été comme plusieurs petites arrestations
comme ça,
de fil en aiguille.
J'ai fait un ménage un petit peu dans mon monde,
mais malgré tout, tu montres des fois tellement proche de toi
que tu es tellement certaine
qu'il ne se passera jamais rien,
qu'il ne se passera jamais parler,
qu'à ce titre, tu réalises que finalement,
il fermera jamais sa gueule.
Tu refais confiance.
Tu te dis, l'histoire,
il l'a jetée dans les poubelles.
C'est peut-être vrai au dépanneur.
Des affaires de même.
La confiance ne veut pas au monde autour de toi.
La pire affaire à faire,
c'est d'amener des amis avec toi là-dedans.
Des fois, c'est ça qui arrive.
Finalement, je me suis fait...
J'avais tout le temps les polices chez nous
les polices avaient tout le temps un parquet en haut
un en bas où ils passaient chez nous
j'étais le quartier le plus sécuritaire
de Gatineau
pour vrai mes voisins
ils m'ont jamais chialé après pour ça
parce que le monde roulait quasiment moins vite
il y avait tout le temps une police proche
toujours beau d'avoir un pocheur sur ta rue.
Le monde va moins vite, la police est toujours là.
Mais la police était tellement après moi,
en train de tout le temps m'arrêter, intensément,
qu'à un moment donné, il a fallu qu'ils fassent comme,
OK, il va falloir que tu fasses quelque chose.
Puis là, à ce moment-là, j'ai dit à mon avocat,
tu sais quoi, mes solutions,
parce qu'il a refusé de me libérer encore ce caution.
Puis après, ça faisait trois fois qu'il me libérait ce caution.
Elle dit, écoute, elle dit, demande une thérapie.
Je dis, mais pourquoi?
Je prends pas de drogue.
Demande une thérapie. J'ai dit, OK,
je vais me demander une thérapie.
C'est là que...
C'est là que j'ai fait mon plus gros séjour
à Leclerc.
Leclerc, quand t'arrives là-bas pour la fin de semaine,
t'es placé.
J'ai très peu de positifs quand j'entends le nom Leclerc. Leclerc, quand t'arrives là-bas pour la fin de semaine, t'es placé. J'ai très peu
de positifs quand j'entends
le nom Leclerc.
Leclerc, t'as pas.
C'est une prison trop malfamée
pour les hommes fédéral.
Qui est rendue trop dégueulasse
pour un homme. On va faire quoi?
On va mettre les femmes du provincial dedans.
Moi, la première...
Le premier mois que j'ai fait
à Leclerc total,
un mois plein, parce que normalement, je faisais du aller-retour.
Je restais à Leclerc deux, trois jours,
je retournais à Hull, j'étais bonne.
Je restais à Leclerc deux jours, je retournais à Hull,
j'étais bonne. C'était pas si pire
que ça.
Quand j'ai passé un mois plein à Leclerc,
dans une wing de 30 femmes,
hystérique.
C'est...
Dégueulasse.
Ça ressemble à quoi?
On va revenir sur Leclerc, mais ça ressemble à quoi,
une wing de 30 femmes?
C'est dégueulasse.
Tu rentres là-dedans, là,
pis t'sais, t'es déjà comme...
Pas sûr, là.
C'est comme wow.
T'sais, c'est une...
Tu ressens les émotions de tout le monde. Fait que là, t'en as
trois au téléphone. Une en train
de gueuler après son chum, l'autre en train de broyer parce qu'elle veut
partir, puis l'autre, elle crie après. Je sais pas qui.
Fait que autrement dit, t'arrives
là-bas, c'est des mouettes, puis ah oui,
il y a un envahissage de pigeons là-bas.
Ben, tu te trouves que les femmes sont
crissement plus sonores que les pigeons.
Comme pour vrai, là, ah, ça gueule.
C'était deux. C'est rare, là.
Pour vrai que ça gueule pas. Pis là-bas, c'est pas pire.
À cette fois-là, j'étais minimum.
J'étais médium. Fait que j'étais en prévenu.
Fait que, tu sais, j'attendais de passer en cours
en prévenu. Fait que j'étais pas en détenu.
À ce moment-là. Fait que c'était moins pire
un peu parce qu'il y avait beaucoup de in-and-out.
Les filles, ils passaient en cours, ils étaient libérés, ils repartaient le lendemain.
Ils broyaient à leur avocat
c'est quand je vais pouvoir sortir
finalement trois jours plus tard
t'as devoir
moi je savais
c'était un mois
avant que je repasse en cours
fait que j'étais comme
mon dieu je vois tout ça
fille ça te la run
un mois
sans tuer personne
parce que hey
sacrifice
c'est envahissant des femmes
c'est pour ça
on connait beaucoup
la violence
dans les prisons pour hommes
oui
ça ressemble à quoi
ah non c'est hystérique
non mais je veux dire
côté violence physique
mettons si on parle pas tant non c'est ça ça crie sa gueule c'est hystérique non mais je veux dire côté violence physique mettons si on parle
pas tant
non c'est ça
ça crie sa gueule
c'est hystérique
en tabarnak par exemple
ça se tape pas dessus
tant que ça
ça se tape dessus
oui
mais c'est pas comme un homme
genre de comme
la fille elle rentre pas
dans Winsoul
t'es filmé tout le long
c'est pas pareil
le gars tu le regardes
comme tu sais
j'en ai pas une amie
qui le regarde
c'est du rentre là-dedans
on met nos running
on attache nos running comme du monde tu rentres là-dedans. On met nos runnings, on attache nos runnings
comme du monde. Tu rentres.
Tu fais ce que... Tu sais, c'est à l'abri des regards.
Après ça, le gars, il reste couché
deux jours pour se cacher. La vie, elle continue.
Là-bas, c'est une chicane
de porc.
Ça l'arrête jamais.
Quand t'arrives là-bas, il y avait la marre dans deux filles.
Il y en avait une qui voulait sortir.
Est-ce que les scrules ne laissaient pas sortir?
Je te dis,
ça a crié du matin
au soir
après que les cellules
soient formées.
Intense.
Tout le long.
Je pense que c'est
le pire temps de sentence
que j'ai fait
pendant que j'étais prévenue là-bas.
C'était une atrocité.
On avait beau jouer aux cartes,
s'il y en avait une
qui arrivait,
elle mettait à crier
après quelqu'un d'autre.
Elle avait perdu son pain.
Pas parce que la fille avait mangé son pain,
elle avait perdu son pain, puis elle criait parce qu'elle disait
que c'était cette fille-là.
C'est beaucoup d'accusations, beaucoup de rumeurs,
beaucoup de « Ah, c'est un rat ».
Tu sais, au gars, si tu traites quelqu'un de rat,
fais-le faire un estique sur le rat.
Parce qu'il mange chez bas, parce que toi, tu l'as traité de rat,
puis t'es sûr de ça, puis finalement, ça va s'en virer contre toi.
Là-bas, toutes les filles
se traitent de rat. Puis toutes les filles se traitent de roue.
Puis toutes les filles se ratent.
C'est l'enfer.
Mais tu sais, ça reste comme
dans les prisons masculines aussi,
il y a des
problèmes de consommation,
puis il y a des problèmes de maladie
mentale aussi.
Là-bas, par exemple, il y a vraiment
un encadrement
qui est fait, puis ils sont comme au premier niveau, genre.
Penses-tu que c'est plus encadré
que dans une prison pour hommes,
mettons? Ben, c'est rare
que tu vas avoir une fille qui se lave pas
pendant trois semaines sur ta wing.
Tu sais, ils vont l'amener au 1,
genre, puis ils vont vivre tout le monde ensemble au 1.
Tu sais, c'est pas...
Tu sais, pour ça,'il y a une limite
à ce que les filles sont capables de tolérer, mais c'est parce que les filles
crient tellement fort
que pour vrai, moi je pourrais pas travailler
là-bas. C'est sûr que s'il y a une fille
qui ça fait trois jours que c'est la vape qui pue,
c'est sûr que les filles vont tellement crier fort, c'est sûr que les secours
vont vouloir qu'ils ferment la ruelle, ils vont prendre la vie et ils vont l'amener en bas.
Fait que tu sais, puis...
Mais tu sais, là-bas, entre l'hystérie, genre, émotionnelle,
puis la santé mentale
je sais pas s'il y a une grande différence
parce qu'à un moment donné, tout se mélange
les cas de santé mentale, là-bas
ils donnent des peloues comme des bonbons comme dans toutes les prisons
on s'entend
il y a de la drogue partout
il y avait pas tant
à ce moment-là, il y avait pas tant
de drogue que pour les hommes
qui rentraient les filles, ils arrivay avait pas tant de drogue que pour les hommes. Qui rentraient, genre.
Les filles, elles arrivaient souvent pas préparées.
Un gars, souvent,
il est tout le temps prêt à s'en aller
en dedans. Il y a beaucoup de gars qui vont dire
« Ok, moi, je vais me faire un tuyau. »
Ils vont rentrer la journée, puis ils vont rentrer plugués.
Exactement, puis ils vont chier dans la main
pour pouvoir se repluguer après.
Les filles, elles feront jamais ça. On est des princesses.
On fera jamais ça. Tu le perds, tu le perds.
Les filles ont plus peur du trou.
Elles ont plus peur de tout.
C'est sûr que c'est très différent des hommes.
As-tu vécu le trou au Leclerc?
Hein?
As-tu vécu le trou au Leclerc?
Non.
Non, c'est parce que je n'ai entendu parler.
C'est pour ça que je...
Non.
J'ai vécu, par exemple,
la côte du trou au Leclerc.
Je voyais les places.
Écoute, là-bas, peu importe où tu es,
il n'y a rien de sain.
L'eau est grasse.
Tu ne peux pas rester là-bas et penser
que tu es en santé.
Les filles ont les bras qui entrent pour rien.
Les pigeons rentrent. Il n'y a pas de cream.
Les pigeons rentrent. Ça chie partout.
Où est-ce que tu manges?
Il n'y a rien de propre. Il n'y a rien de sain, le monde tombe malade
là-bas, écoute
c'est juste dégueulasse, il y a un matin
je me suis levée et j'ai mis mon pied à terre
et j'avais juste de l'eau partout dans ma cellule
il y avait une toilette
en haut quelque part
ça coulait le long du mur de ciment
c'était tout sur mon plancher, puis ça ça a dû couler aussi en bas
comme c'est juste dégueulasse, comme il n'y a aucune Ça coulait le long du mur de ciment. C'était tout sur mon plancher. Ça a dû couler aussi en bas.
C'est juste dégueulasse.
Il y a de la miante là-dedans à la tonne.
Il n'y a pas personne qui reste là-bas en prévenu.
Il y a des prévenus qui restent en prévenu 4 ans.
Tu ne peux pas sortir de là encore.
Top chef santé.
Et Saint-Esprit, c'est bon?
Ah, Seigneur, non. Non, c'est sûr que Saint-Esprit...
Je sais que Leclerc,
tu es la première fille sur le podcast, mais je suis en discussion le mot de la vie. Je sais que le Leclerc, t'es la première fille sur le podcast,
mais je suis en discussion avec d'autres filles,
puis je sais que le Leclerc,
c'est un sujet qui va beaucoup revenir.
Le peu de conversations que j'ai eues avec des filles
du milieu casséral, le Leclerc
vient avec très...
aucun, rien de positif.
Non, c'est ça, puis je pense que
ça n'arrive pas à l'environnement
émotionnel des filles, parce que tu sais,
les femmes sont souvent des êtres émotionnels avant tout. Fait que si t'arrive pas à l'environnement émotionnel des filles. Parce que les femmes sont souvent des êtres
émotionnels avant tout.
Si tu es calice dans un environnement de marde,
où il y a une souris qui vient de chier sur le corps,
c'est sûr que la fille, à 6h le matin,
va se mettre à crier.
Elle a de la marde de souris sur le corps, calice.
N'importe qui crierait.
Je suis très prêt pour ça.
N'importe qui hurlerait le matin.
« Astic, ça pue ton linge.
J'ai été pissé dessus par des souris.
Il y a l'autre dans une cellule en train de nourrir
la tabarnak. Puis l'autre qui nourrit
les astuces de pigeons. Puis qu'elle broye parce qu'elle a une
hostile réaction allergique aux pigeons. Puis elle dérache partout
en disant que les filles l'ont empoisonné. »
Fait que tu sais,
ça pue de sang.
Des fois, je me dis que
moi, j'aimais ça aller à Hull. Pour vrai. À la prison si, si, si, ah, si tu sais, des fois, je me dis que, moi,
moi que j'aimais ça
aller à Hull.
Pour vrai, là.
Oui, la prison de Hull.
La prison de Hull,
j'avais une petite cellule
de fête de semaine.
C'était parfait.
La dernière sentence
que t'as eue,
2020,
c'était la plus grosse
sentence?
Oui.
Oui.
C'est arrivé comment?
Qu'est-ce qui s'est passé?
En fait,
moi, j'étais déjà,
suite à tout ça, j'étais allée en thérapie.
Oui, c'est ça. Est-ce que ton avocate
t'a suggéré? J'ai réussi à sortir en thérapie.
J'étais allée en thérapie trois mois.
Amford, à la chute.
C'est une des pires places à aller.
À la chute à Amford.
Pour vrai, dans ce temps-là.
Aujourd'hui, je ne sais pas. Je n'ai jamais remis mes pieds là.
Je ne remettrai jamais mes pieds là. Il y avait des punains isolés partout.
Honnêtement, j'ai la seule chambre qui avait des lits en sais pas. Je n'ai jamais remis mes pieds là. Je ne remettrai jamais mes pieds là. Il y avait des punains isolés partout. Honnêtement, j'ai acheté la seule chambre qui avait des lits en métal.
Je n'en avais pas. Mais c'était
épouvantable.
Tout le monde, mon avocat, m'a dit, va là.
Ils ne verront jamais que tu ne prends pas de dents.
OK. Comme tu comprends.
Ils ne remarqueront pas ça.
J'ai écrit sur un papier. Je suis arrivé là-bas. Ils m'ont fait
l'accueil. Ils m'ont dit, combien tu consommes par jour?
Je dis, combien je consomme par jour
1.5 grammes de coke
2-3 pilules
je suis sortie de là, je me suis écrit sur un papier
il faut que j'ai rencontre souvent
j'ai eu 3 rencontres là-bas avec ma travailleuse sociale
en 3 mois
ils m'ont fait un beau petit papier pour le juge
comme quoi j'étais à risque modéré que je pouvais ressortir
j'étais un bout dehors tout ça
puis en juin 2020,
j'ai apprécié, ils m'ont donné
un couvre-feu, puis j'ai
reçu un appel, j'avais envoyé
quelqu'un aller faire une commission pour moi dans la journée,
puis la commission,
bien, la personne ne savait pas rendu où, je ne sais pas trop,
fait que là, j'ai dit, OK, bien, c'est correct, je vais y aller.
Puis j'étais vraiment comme
flush avec mon couvre-feu, puis je le savais.
Puis quand j'étais arrivée pour amener la commission
la police était là
puis c'est eux autres qui m'ont ouvert la porte
ouais
ça c'est merci à un connard
la commission ressemblait à quoi?
la commission ressemblait à
beaucoup de flogs
beaucoup de flogs
beaucoup
ouais j'avais pris un taxi semblait à beaucoup de flogs. Beaucoup de flogs. — OK. Fait que c'était... — Beaucoup.
Ouais. Fait que là,
ils ont fouillé. J'avais pris un taxi,
puis je me suis dit « Christ, je suis tellement flush avec mon couvre-feu
que je peux pas me permettre
de prendre mon char avec ma plaque, tu sais. »
Fait que j'ai pris
un taxi pour y aller, en me disant
« Christ, je vais être plus safe. »
— Ouais, parce que si tu parades hors, tu... Ben non, c'est ça. — Finalement, comme tu m'en vais pas. C'est ça. Finalement, je ne m'en vais pas.
Puis le taxi s'est passé une heure et deux secondes
à ouvrir sa valise.
Ce n'était pas comme si
c'était proche de moi, c'était dans la valise.
Le taxi lui a fait
« Ok, c'est à elle. »
Automatiquement, il a ouvert ça. Il ne dit pas à moi,
il dit « C'est à elle la passageur. » Le stock, c'est à elle.
Les sacs, c'est à elle.
Je me suis fait ramasser avec... C'est ça, passageur, le stock c'était à elle les sacs c'était à elle je me suis fait ramasser avec
c'est ça, beaucoup de plugs
t'es accusée de trafic
j'avais déjà plusieurs
accusations plus petites
cumulées avec plusieurs sorties sous caution
la thérapie, blablabla
ça fait que là
ça a pris 15 secondes
mais quand ils ont ouvert la porte
je sais pas si qui attendait
mais du coup ils m'ont demandé
tu t'en viens-tu voir un client
mais je suis en arrière d'un hôtel
d'un motel, miteux
fait qu'ils pensaient plus que t'étais
mais là moi j'étais en chimiothérapie encore
je venais de fêner ma chimiothérapie, je venais tout juste de la fêner
deux mois avant, je l'ai fini à fin avril
fait que j'ai mon turban
tu pensais que t'étais une fille de joie quand t'es arrivée.
Mais j'ai mon turban encore, puis c'était étonnamment,
c'était pas des policiers de la ville de Gassineau que je connaissais à ce moment-là.
J'ai mon turban de chimiothérapie
avec ma toque sur le côté, mes sourcils dessinés,
j'ai plus de poils.
Moi, là, je suis comme... Tu me niaises-tu, comme?
Je me mets à me chicaner avec le policier
pendant que le chauffeur de taxi ouvre la valise en arrière.
Puis l'autre, il ouvre les sacs, puis il voit ça.
Je suis là, tabarnak. Je suis bon, OK. Il me dit, donne-moi ton permis de conduire,
puis tout ça. Je lui donne mon permis. Il dit, ton courrier à feu, il est passé depuis
15 minutes, 12 minutes. Il dit, automatiquement, je t'embarque. Je suis comme, bon, OK.
Un câble, bris de condition.
Je suis en mini-shirt, c'est l'été. Je suis en mini-shirt, camisole, mon bandeau,
c'est tout ce que j'ai sur le corps avec des gaugounes. Le policier me met
sur la cuisse. Fait que là, ça a comme
dégénéré. Il voulait pas
qu'il me touche. Fait que là, en tout cas, ça a dégénéré.
La merde a sauté là-dedans.
Je me suis poignée avec les policiers. Ils ont fait
venir le panier à salade.
Fait que là, finalement, c'était sûr que moi,
dans ma tête, écoute, c'est sûr que je sors pas du set.
On a eu le projet, comme.
Fait que c'est ça
j'ai embarqué dans le panier à salade
me noter, un beau bantot bien flat
une crise de belle ride
là, processus
juge
processus, j'ai décidé de régler ça vite
parce que j'avais beaucoup de dossiers
en fait pour commencer j'ai offert 12 000 de caution pour sortir
ils m'ont refusé
c'était mon avocat qui m'a dit,
« Oublie ça. »
Je suis montée jusqu'à 15 000, ils n'ont pas voulu.
Il dit, « Oublie ça. »
Il dit, « Il n'y a aucune chance de sortir de là. »
Pour vrai, on négocie la sentence là.
Ils veulent 7 ans, je leur ai...
Pour tous mes dossiers ensemble.
Oh oui, mais qu'est-ce qu'en même 7 ans?
Oui, c'est ça. J'ai dit, « Il faut qu'on lisse ça. »
Voyons donc.
Non, non, non. C'est beaucoup de petites fois, même, ça tend... Oui, c'est ça, j'ai dit, tu fous qu'on lisse, voyons donc. Non, non, non, mais c'est
beaucoup de petites fois, moi, mais il dit, Marcos,
comme, t'es-tu...
Multirécidiviste.
Multirécidiviste.
Je dis, oui, mais, comme, je ne suis pas dans un temps,
depuis, tu sais, comme, ces dernières années,
je crée, c'est toi l'avocat,
comme, débrouille-toi, genre.
Je ne pognerai pas, comme,
tu ne me donneras pas cinq ans non plus démarre-toi
je dis s'il te plaît
je ne peux pas partir aussi longtemps
je viens de retrouver
je suis en rémission
je ne peux pas dire à mon fils
mon fils m'a vu faire des in and out
c'est correct
mon gars il n'a jamais été impliqué
dans ma vie de ça par exemple
il n'a jamais été proche de ça
il ne m'a jamais vu faire des affaires
séparer des affaires de ça
je tiens à le préciser
mais je ne peux pas dire à mon fils
que je l'ai callé pour aussi longtemps.
Il dit, là-bas, c'est plus le sixième,
mais six mois après ton tiers,
tu peux faire une demande de libération conditionnelle.
Je dis, tabarnak, sept ans, six mois avant mon tiers,
ça passe sept ans en trois, comme tu veux,
puis six mois avant, je suis partie pour un crise,
tu as deux ans pareil.
Je suis comme, non, je ne peux pas.
Il dit, on va négocier, finalement. Je peux pas. Je peux pas. Regarde, ils ont négocié et tout ça.
Finalement, la couronne voulait 5 ans.
On a réussi à négocier à 38 mois,
4 jours,
et quasiment quelques heures.
On a réussi à négocier ça au début à août.
Ça n'a pas été long. Je suis partie de Hull.
Ils m'ont recrissé à...
Tu as plein des coupables, bing bang.
Oui, j'ai plein des coupables, bing bang, let's go, on y va, je l'accepte.
C'est fédéral, mais il faut que tu passes par Leclerc. J'arrive au Leclerc, puis je m'attends à m'en aller à la même crise de place que j'ai plein découvert Bing Bang, let's go c'est fédéral mais il faut que tu passes par Leclerc
j'arrive au Leclerc, je m'attends à m'en aller
à la même crise de place que j'étais, mais l'autre bord
c'est les sentencers, t'as prévenu au 3
t'as sentencé l'autre bord
je m'attends à m'en aller là
t'es sentencé
j'ai pas eu tant de
comment ils appellent ça
j'ai pas eu tant d'accrochage que ça
quand j'étais dévoté, je passais au Leclerc j'ai pas eu tant d'accrochage que ça. Quand je faisais des vôtres, je passais au Leclerc.
Je n'ai pas eu tant de notes, mettons.
Puis, non, je me dis, non, non, tu t'en vas au cadre.
Je me dis, je m'en vais au cadre.
Non, tu es fédéral, tu t'en vas au maximum.
Tabarnak.
Ah oui.
Non, le médium, tu n'as pas pire.
J'arrive au maximum.
C'est le régime là-bas.
C'est le régime 7 jours sur 7.
Tu es enfermé 18h sur 24 dans ta cellule. La semaine. Tu l' le régime là-bas. C'est le régime 7 jours sur 7. Fait que t'es enfermé 18h sur 24
dans ta cellule.
La semaine. Tu l'as dit au vendredi.
Dans les fêtes de semaine, les journées fériées, t'es enfermé
20h sur 24
dans ta cellule.
Chacun à son tour, le côté, on sort.
2h, 2h30, 2h30,
2h. Fait que si tu sors
le matin, tu serais en cabanon
à 4h15 l'après-midi, pis tu ressors pas avant le lendemain, 10h30. Fait que si tu sors le matin, tu serais en cabanon à 4h15 l'après-midi, puis tu ressors pas avant le lendemain
10h30.
Fait que, pour vrai,
ils m'ont laissé là. Moi, j'étais en train de penser
qu'ils m'oubliaient. Ils m'ont laissé là parce que c'était le COVID
en plus. Fait que j'ai eu mon 14 jours de confinement
avant. Puis là, j'étais arrivée en haut.
C'est ça. Ils me disent ça,
que c'est le régime. Je crée combien de temps
que ça va prendre avant de partir. Ils m'ont laissé le COVID.
Le médecin, il peut pas avoir autant de patients normal.
Il faut que tu aies la signature du médecin avant de pouvoir partir.
Ils m'ont laissé là pendant deux mois.
Au max.
Au max du lac.
Sur le régime.
Avec des filles qui ont
plus d'émotions que d'autres.
Si on veut.
Disons-le comme ça.
Écoute, tu peux...
Ça barrait à 8h15,
t'es en barré, là-bas, OK, le soir.
Ça criait, puis la seule chose que je veux,
c'est dormir. Mon temps passe.
Mais tu vis ça comment?
Tu fais quoi?
Comment, toi, tu le vis?
T'es-tu juste comme,
j'ai fait ce que j'ai fait, j'ai mon temps,
j'ai mon temps, je le fais, mais...
Non, j'ai même pas pleuré. Quand il m'a dit 3 ans, j'ai fait ce que j'ai fait. J'ai mon temps, j'ai mon temps. Je le fais, mais... » Non, j'ai pas pleuré.
J'ai même pas pleuré.
Non, non, mais c'est ça.
Quand il m'a dit « trois ans », j'ai dit « fine.
Je suis correct. Go. On passe. »
Il m'a dit « OK, on passe là. »
J'ai dit « oui. »
Il m'a dit « OK, à deux heures pile,
ils vont venir te chercher. »
Puis t'es au Leclerc,
puis je veux dire, sa gueule, mais tu sais, comme...
Mais ça sert à quoi?
Je suis enfermée dans une cellule toute seule.
Tu barres une partie de ton cerveau, puis...
Les filles, elles se crient après dans les cellules.
OK?
Mais on est tous dans des cellules individuelles.
La fille est dans le bout du corridor
et l'autre est en avant du corridor.
Ça se crie après comme des astides pardus.
Ça sert à quoi?
Vous n'êtes même pas comme attendez d'être lousse.
Attends quelque chose.
Attendez que l'autre sorte pour l'infirmerie
pendant que toi, tu es sous le lousse.
Tu suis vraiment...
Ça se traite de non, ça se gueule dessus, c'est
hystérique total.
T'es un astide rond, on s'est fait bosser à cause
de toi, on s'est fait fouiller pour toi.
Non, tabarnak, vous vous faites fouiller parce que vous ouvrez
vos call-list de grand-yolles à force de crier.
Genre... Hey,
amène-moi du feu!
Dude, les screws sont drettes dans la boîte là-bas.
Tu penses-tu vraiment qu'ils entendent rien, la comique?
L'autre qui court avec sa mère
pour la passer à une puis la passer à l'autre
toi tu fumes, toi tu fumes
ils sont épais là mais ils sont pas si épais que ça
ils sont épais mais ils sont pas calmes
c'est comme, genre maintenant
le ratio de comme non il y a pas personne qui vous stoole
vous vous stoolez vous même
c'est ça qui arrive aux femmes
après ton deux mois là Claire
la joie de partir d'être là.
C'était merveilleux.
T'en voyais où?
Directement à Joliette.
Directement à Joliette. Au fédéral.
Oui, au pénitencier de Joliette.
Pour vrai, c'était un charme
d'arriver là-bas après Leclerc.
C'était comme bien reposant.
Mais je suis arrivée pendant le COVID.
Moi, j'ai fait 14 jours, 14 jours,
14 jours de confinement.
Mais des confinements,
14 jours, 14 jours,
c'est tout seul dans une cellule.
Quand je suis arrivée là-bas,
on était dans un semi-détaché
dans le fond c'est carrément
un semi-détaché
t'as deux étages
t'as les chambres en haut
sauf une mobilité réduite en bas
t'as une grande cuisine
je suis arrivé là-bas
j'ai vu un poêle
un vrai poêle
pas un hostie d'affaires
pas un rond là
c'est même pas un rond
ce qu'on avait là-bas
c'est un walk
avec électrique
on avait même pas de micro-ondes
nous autres en plus
dans ce temps-là au max
puis t'arrives là-bas tu vois tout t'as des frrique. On n'avait même pas de micro-ondes, nous autres, en plus, dans ce temps-là, au max.
Tu arrives là-bas, tu vois tout.
Des frige d'or, des gros frige d'or, des congélateurs,
des micro-ondes. Tu arrives là-bas,
t'es comme tabarnak. Mais tu sais, c'est fait pour des sentences vides. C'est fait pour du long terme.
C'est fait pour que les filles aient besoin
moins de soins. Le clair s'en calisse.
Les filles sont malades, ils vont les laisser agoniser.
J'ai quasiment l'agonie avant de les amener à l'hôpital.
Tu t'en vas à l'infirmerie quand t'as pas de médicament
pis tu te dis, écoute, j'ai quelque chose
de grave, comme je me sens pas bien,
je fais de la fièvre, ils vont te retourner, ils vont te dire, on va te rappeler plus tard.
Ils te rappellent six jours plus tard. Là-bas,
t'arrives le matin à l'infirmerie, pis tu passes
demain.
C'est pas le même rythme de vie,
c'est pas la même chose.
Quand je suis arrivée là-bas, ils m'ont dit, ok,
fais ton épicerie. Ils m'ont donné une liste, une liste d'arrivants. J'avais pas de frais dessus, j'avais pas la même chose mais quand je suis arrivée là-bas, ils m'ont dit fais ton épicerie, ils m'ont donné une liste d'arrivants
j'avais pas de frais dessus, j'avais pas de fruits
vraiment ni rien, j'avais du lait, du café
de la viande
comme tu cooks pour toi
t'as tel budget, fais toi une liste d'arrivante
pis là j'étais comme juste maillée
t'as une chambre avec ta clé
pour ta chambre, t'es jamais emboré
dans ta chambre, sauf si toi tu décides
de te borer dans ta chambre c T'es jamais emborré dans ta chambre. Sauf si toi, tu décides de te borrer dans ta chambre.
C'est comme un autre monde.
Pour ça, Joliette,
j'ai pas mon temps là-bas.
Qu'est-ce qui est qualité vie?
Ça s'est bien passé.
Très. Honnêtement, j'ai pas
grand-chose à reprocher
à l'environnement là-bas.
Moi, j'étais là pendant la COVID. Le plus dur là-bas,
ça a vraiment été de pas avoir le droit de visite. Parce que tout le long de mon un an, j'étais là pendant la COVID. Le plus dur là-bas, ça a vraiment été de ne pas avoir le droit de visite.
Parce que tout le long de mon un an,
je n'ai eu le droit à aucune visite.
C'était seulement des vidéos.
Pendant un an, je n'ai pas vu mon fils.
Pendant un an, je ne l'ai pas serré dans mes bras.
Pendant un an, j'ai juste parlé à travers une caméra
et à travers le téléphone.
Ça a été...
C'est probablement la pire épreuve que tu as eue.
Immonde. Pour vrai. Ça a été atroce. Ça a été la p épreuve que t'as eue. Immonde. Pour vrai, là.
Ça a été atroce.
Ça a été la pire chose que j'ai vécue de ma vie.
Un an sans physiquement
pouvoir toucher à mon enfant.
Ça a été quelque chose qui a été...
Je te dis, je pense que c'est la pire épreuve.
Je pense qu'à ce moment-là, c'était pire que mon cancer.
C'était pire que tout.
Est-ce que je me suis...
Je me suis jamais roulé en boule
je suis pas quelqu'un qui va s'arrêter sur une émotion
de comme oui je suis triste, ça me fait quelque chose
mais bon, j'ai pas le choix
puis le fait
est-ce que c'est ça
le fait de pas avoir pu
voir physiquement
parler avec ton fils face à face
pour le serrer, c'est-tu ça qui a fait
même que je sors d'ici je ne reviens pas ici, John?
Honnêtement, je pense que
c'était juste...
Je me suis refait un chinois dans ma tête
et j'ai dit, je vais être en surveillance pendant deux ans en sortant d'ici.
Je vais-tu revenir ici
et refaire un deux tiers à la place?
Un deux tiers du
deux ans qui me reste après. C'est 18 mois.
C'est 18 mois que tu tu sais pas ce qui va se passer
t'en verras pas ton gars
j'en verrais peut-être pas mon fils
à ce moment là je me suis dit ok
je vais te calmer une heure en sortant, tu recommences à rien
mais le temps là-bas ça a pas été super
parce que tu tombes vite dans une maison au lieu de 32
c'est comme
c'est sacoche mais tu choisis pas avec qui tu vis
moi je suis une traficante
oui je connais la violence j'ai vécu, mais tu choisis pas avec qui tu vis. Moi, je suis une trafiquante.
Oui, je connais la violence.
J'ai vécu, j'en ai fait.
J'ai aucun problème avec ça pour ce qui est de business.
Moi, quand quelqu'un me crie après
parce que c'est un émotionnel
pis qu'il a de la misère à gérer
pis qu'il est pas capable de s'exprimer correctement,
je vais souvent juste comme...
OK, pis m'en aller.
Ou juste le faire sentir épais genre
parce que je suis pas capable de tomber
dans
dans l'émotion avec lui de genre hystérie
comme. Puis t'as vu quoi?
T'as vu du stock là-bas? Mais là-bas
ce qui a été dur à me gérer
c'est que t'es mixé avec
du monde qui ont tout genre de crimes
puis malheureusement au, on a une place
qui a beaucoup de crimes envers les enfants.
Ah, ouais, OK.
Fait que, pour vrai, je pense qu'au-delà de tout,
ça a été la chose la plus dure
que j'ai eue à me gérer de toute ma vie.
Pour la gestion de moi-même.
La gestion de moi-même.
Ça a été la chose la plus difficile à faire.
C'est que je suis une mère, puis je reste... J'ai peut-être pas
d'instinct maternel, mais je suis une mère, puis
j'ai un cœur de mère. Mais
dans la vie en général, j'ai beau... Ma ligne,
elle ne doit pas être chrissement pas la même que tout le monde,
mais il y a une ligne à un moment donné qui est infranchissable
dans ma tête, puis c'est celle-là.
Puis là, tu vivais avec du monde qui a franchi
cette ligne-là. Puis là, je côtoie
à tous les jours à l'école
des corridors, du monde
qui se promène le nez
dans les airs, parce que c'est à tous les droits acquis
là-bas. Tu le regardes
à travers, ça te fait un rapport.
Tu dis être décaliste,
ça te fait un rapport.
T'empoisonnes sa bouffe, tu te retrouves
au max. Ça prend pas de temps, genre.
Puis, comme j'ai dit tantôt, les filles, c'est pas solidaire.
Les filles, ça se frappe.
Ou sinon, ça nous détrôle
grand-giole puis ça crie trop fort.
Fait que quelqu'un l'entend qu'il faut pas qu'il l'entende, tu sais.
Au fédéral, il n'a pas
vraiment de consommation.
Il y a pas de tabac là-bas.
Il y a pas de...
Moi, les filles me l'avaient dit, comme,
si tu veux fumer, profite-en, comme à Leclerc, là. Comme fume, fume de tout ton saut parce que je te jure là-bas. Moi, les filles me l'avaient dit, comme, si tu veux fumer, profite-en,
à Leclerc, comme fume, fume de tout ton
saut parce que je te jure là-bas.
Tu peux même pas fumer,
les filles fumaient du thé.
Des filles qui fumaient du thé là-bas.
Avec des pages de nicotine?
Ouais, non, mais,
voyons, Joliette, il y a pas de pages de nicotine.
Ouais, il y avait de l'anecorette la première fois
que je suis allée, par exemple. Il y avait de la nicorette.
Mais là-bas, il n'y a pas de tabac, il n'y a pas de drogue,
il n'y a pas rien. Parce que pour vrai,
il n'y a aucune solidarité, il n'y a rien.
Tu ne peux pas faire entrer du toc là-bas, tu ne peux pas faire entrer
une balle. Oublie ça.
Ça ne t'offre pas. À moins que tu sois vraiment
mindé, tu sors de tes affaires et tu fermes ta gueule.
Mais encore là, je n'ai pas connu.
Quelqu'un qui fait rentrer quelque chose,
automatiquement, il se fait déstouler.
Quand je suis arrivée là-bas, il y a l'ARS qui appelle,
l'agent de sécurité du renseignement.
Quand je suis arrivée là-bas, elle me fait rentrer dans une toilette.
Elle me dit « As-tu quelque chose à t'enlever? »
Je dis « Non, je n'ai rien à m'enlever. »
« Est-ce que tu es sûre? »
« Oui, je suis sûre. »
Elle me dit « Parce que tu ne rentreras pas rien ici. »
Je dis « Ok. »
Je ne me suis pas fait accuser.
Mes premières accusations, c'était possession'un but de trafic entre les murs
à cause des blogs
mais j'avais pas rien
pour faire rentrer
le stock avec moi
j'avais pas de bébés
de volante
j'avais pas
moi c'était pas moi
qui étais pour amener ça là-bas
j'avais pas de gars avec moi
j'étais toute seule
fait qu'ils ont pas pu
m'accuser de ça
c'était juste des affaires
emballées
fait qu'elle elle nous dit
moi je le sais
pourquoi t'es là
les prisons ça se parle
fait que tout le monde
le sait. Elle dit, moi, si j'ai un machin qui me
passe au-dessus, je te garantis,
tu vas la trouver longue. Elle dit, bon, je te garde
ton deux tiers au maximum.
Elle dit, au maximum, c'est des grosses glouettes,
t'en trouveras pas drôle, tu sais. Puis là, j'étais comme,
OK, fine, genre. Mais là-bas,
c'est vraiment tight là-dessus, puis les filles,
vu qu'elles sont zéro solidaire, mais il y a pas de stock.
Fait que c'est pas comme au pen des gars. Au pen des gars, là, tu penses, tu sais, les'est vraiment tight là-dessus. Puis les filles, vu qu'elles sont zéro solidaire, il n'y a pas de stock. Ce n'est pas comme au pen des gars.
Au pen des gars, les gars sont là.
J'ai passé une belle sentence.
Je suis dormi tout le long.
Je ne suis pas guébillé à tout le monde.
Je me faisais rentrer du stock.
Je met du tabac.
Je met des joints.
Non, là-bas, il n'y a pas de ça.
Tu n'as pas de petits joints pour te calmer.
Puis tu te dis, je ne la tuerais pas.
Je ne la tuerais pas.
C'est touché, l'ambiance là-bas.
Parce que ce n'est pas comme les hommes non plus
que tu as la protèque.
Là-bas, il n'y en a pas de protèque.
Tu es minimum médiocre.
Que tu sois un crime sexuel
ou un crime violent, tout le monde est mélangé.
Que tu as tué ton enfant, que tu as tué l'enfant du voisin,
que tu as manqué de te suicider
parce que ton mari vous avait fait un pack de suicides.
J'en ai vu là-bas.
Puis tu sais, sur le coup, tu ne le connais pas.
Tu ne le sais pas.
Moi, je suis arrivée là-bas. Puis tu sais, sur le coup, tu ne le connais pas. Tu ne le sais pas. Moi, j'étais arrivée là-bas avec une fille
qui restait mon amie, en fait,
par la suite de ça.
Elle avait déjà été.
Ça fait qu'elle connaissait,
ça s'est fait remonter.
Ça fait qu'elle connaissait un petit peu le monde.
Tu as des crimes sexuels envers des enfants,
mais genre qui va jusqu'à l'azophilie.
Des enfants, comme que tu le sais,
qui ont été traumatisés, que tu as entendu.
Tu vois, la fille, je l'avais vue
pas longtemps avant, des nouvelles.
Je l'ai dans la face. Je la crois.
C'est dur. C'est ça qui est dur,
moi, je trouve, là-bas, pour ce qui est de ça.
Parce que tu apprends à gérer en tabarnak.
Pour vrai.
Automatiquement,
c'était pendant la COVID, on côtoyait un petit peu moins
le monde, mais n'empêche que,
moi, je suis tombée dans une bonne unité.
Il y avait deux filles pour leur meurtre,
une fraude,
puis nous autres,
on était tous le trafic.
Mais dans les autres places,
tu le sais,
tu la croises dans le corridor
puis elle est comme moi.
Elle a fait mettre ses enfants
par un chien, genre.
Tu sais,
t'es là puis t'es comme...
Puis le pire,
c'est que c'est niaiseux
ce que je vais dire en même temps,
mais la raison pour laquelle
il n'y a pas de protection, c'est parce que'est niaiseux ce que je vais dire en même temps, mais la raison pour laquelle il n'y a pas de protect,
c'est parce que les femmes sont moins violentes,
dans le fond.
C'est parce que si t'es dans une prison pour hommes,
un gars qui a fait ça,
ils n'ont pas le choix de le mettre en protect.
Il va se faire passer, il va manger une volée à tous les jours.
Ça n'arrivera pas dans une prison pour femmes.
Ça fait qu'ils ne le mettent pas en protect
parce que c'est beaucoup moins risqué.
À Leclerc, il y a une protect.
À Leclerc, il y a une protect.que. À Leclerc, il y a une protèque.
Mais pourquoi est-ce qu'il y a de Joliette?
Parce que c'est des crimes souvent qui ne vont pas se retrouver
tant, au tout cas moins. Mais on dirait que les femmes
deviennent tolérantes. Ça m'écœure.
Parce qu'on dirait que
quand tu mets quelqu'un qui a fait un crime
envers un enfant dans une unité,
puis on dirait que le monde au début soit comme
« Non, je parlerai pas. » Puis après ça, fin de fin de soirée, ça se perd
et tout le monde en mange.
Ah ok, je comprends ça. Ça m'écœure dans ce sens- soit comme, non, je parlerai pas. Puis après ça, elle fait une réduction, ça se perd et tout le monde en mange. OK, non, je comprends ça.
Tu sais, ça m'écœure dans ce sens-là
parce que moi, ça, c'est pas quelque chose
que je cautionne de faire
parce que je suis pas tout face dans la vie
puis je suis pas capable de faire ça.
Puis j'ai jamais réussi.
Puis il y en a une qui a tué sa fille
puis qui est venue s'asseoir en avant de moi un moment donné.
Elle m'a dit, ça a pas l'air à m'aimer.
J'ai dit, honnêtement, je suis souciée de toi.
C'est le plus beau cadeau que tu peux faire à la Terre.
Je me décolle de ma vie.
Décolle de ma face parce que je ne suis pas vraie,
je vais faire quelque chose qui va m'empêcher de sortir.
Tu vas tout ruiner en plus ma vie. Va-t'en.
Elle est allée se plaindre.
Finalement, ils m'ont rencontrée.
J'ai demandé de s'en aller. Je ne veux pas d'interaction avec elle.
Qu'elle vive sa vie, mais crée-moi patience.
On dirait que les autres,
ils ne sont pas capables de faire ça,
mais j'ai eu un rapport cette fois-là.
Il fallait que je passe aux disciplines.
Mais les filles feront pas ça.
On dirait qu'elles deviennent tolérantes envers ça
pour pas être dans la merde ou parce qu'elles ont peur des conséquences
ou parce que je sais pas.
Peut-être que si t'as une vie là-bas que ça fait 20 ans,
à un moment donné, tu te dis, peut-être que la personne va avoir changé tout ça.
« Ah oui, mais j'ai tué ma fille parce que je suis en psychose toxique. »
Ta gueule!
Tu t'es pas vu aller?
Non, non.
Tu t'es pas vu te rendre là?
Ça, c'est vraiment, là-bas,
la chose la plus dure à vivre.
C'est ça.
Puis, tu sais, je suis restée un an là-bas,
j'ai sorti, j'ai passé au comité de libération,
j'ai sorti haut la main,
je suis retournée, par exemple.
J'ai été remontée.
T'as un bric-condition?
Ouais. Non. Oui.
Mais... Non, Oui. Mais...
Non, non, le pire...
Une chance qu'on joue pas Nui, non, t'aurais perdu en STI.
Non, non, pas vrai.
Le pire, c'est qu'ils font des visites
de courte jasie, capitale.
Il y a deux ALC, des agentes de libération mondiale,
qui arrivent chez vous avec six gorilles de police.
À 10h le soir.
Là, t'ouvres ta porte, pis t'es comme ton chien jatte.
T'ouvres ta porte, pis tu vois juste, genre,
c'est ce bel patch police qui lui est à la lumière de deck.
C'est comme, c'est pas au site.
Pis là, il y a les autres qui arrivent.
Ah, stress pas! On s'en vient faire une visite de courtoisie.
Fine! Je fais rien.
Pas de trouble. Il est 10h le soir. On est vendredi soir.
Je suis chez nous. J'ai ma petite cliqueur à côté.
Je ne fais fuck out.
Venez faire un tour. Pas de trouble, c'est quoi vous voulez voir
puis la police me demande, y'a-t-il des armes dans la maison
ben y'a un arme à mon père
comme mon père il venait de revenir chez nous
ça c'était le vendredi
le samedi d'avant, ben il s'avait séparé l'autre semaine d'avant
en tout cas le samedi son ex avait tout amené ses choses
sur le deck en arrière
dont ses armes de chasse
mais mon père là-bas il était dans un un étui, mais il a pas amené ses choses sur le deck en arrière. Dont ses armes de chasse. Dont son arme de chasse. Mais mon père, là-bas, il était dans
un étui, mais il n'avait pas amené
l'étui, en tout cas.
Pas un étui, mais en tout cas...
Un or de chasse, ou whatever.
Elle n'avait pas amené ça parce que c'était trop lourd, celle-là.
Puis, mon père,
en tout cas, on l'a mis dans la cave.
Moi, j'habite dans la cave.
Légalement mal entreposé, en plus.
Dans ma cave.
Ils m'ont dit, OK, mais moi, je leur ai dit.
Oui, il y en a un, mais
si tu me cales, il est là,
je le sais qu'il est là, mais
j'ai pas de balle dans la maison, j'ai pas rien.
Ils m'ont dit, fais-le nous le montrer,
je suis pas de trouble. Je leur montre,
puis ils sont comme, peux-tu nous le prêter?
Parce qu'il est en arrière des enfants, il était caché. Je dis, oui. Je pomme le canon, je leur montre, pis elle est comme... « Peux-tu nous le prêter? » Parce qu'elle est en arrière des enfants, elle était cachée.
Fait que je dis « Ouais. » Fait que là, je pogne le canon,
pis je leur donne, pis elle est comme « C'est parce qu'il est pas sécurisé. »
« Hey, l'agente, toi qui étais là. »
Elle, là, sérieusement, tu sais, il y a des agentes
de libération dans la vie, autant qu'il y a des
scrocs, autant qu'il y a n'importe quoi, que je pense aussi
qu'il y a peut-être des policiers, moi, évidemment,
qui veulent aider.
Qui ont un bon...
Tu sais, il y a du monde qui sont comme,
« Fais tes programmes, ça va t'aider. »
Il y en a d'autres qui sont comme, « Non, ton rapport de programme,
il n'est pas correct. Moi, je ne te suggère pas de sortir. »
Autant qu'il y en a une qui disait, « Regarde,
qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour t'aider? »
Je pense que dans tous les métiers, il y en a un peu des deux.
Elle, c'est clairement une de...
Check mon bonnet, elle est mode « call », c'est dans la merde, ma fille.
Oh, l'étincelle dans ses yeux
quand elle a vu que l'arme n'était pas sécurisée
et que le policier l'a dit.
Elle a pris le téléphone dans la place centrale.
Elle a dit, je révoque immédiatement la libération
de Marc-Henri Lalonde-Sabourin
avec le SED.
Il t'en remonte les règles.
On the spot.
T'es retournée combien de temps?
71 jours.
Il a fallu 71 jours entre le temps que je parte de Hull,
que mon agent de libération
essaie de me faire sortir,
que finalement, ils m'ont transportée jusqu'à Leclore.
J'ai fait trois semaines à Leclore encore, au max,
avec des filles encore piques la première fois que je suis allée.
Là, j'étais moins patiente.
Puis là, pour une fois dans ma vie,
j'ai dit à ma mère,
« Je tabarnaque, j'ai pas d'affaires ici. »
C'était la première fois dans toute ma vie que je'ai dit à ma mère, « Je tabarnaque, j'ai pas d'affaires ici. » C'était la première fois
dans toute ma vie que je disais ça à ma mère.
Que t'étais pas d'accord avec la raison
pour laquelle t'étais là-dedans. Non.
L'arme est enregistrée. Au nom de mon père,
je comprends la situation qui est pas sécurisée.
Sauf que c'est
très défendable. Oui, mais là,
à date, ça a même pas été pris encore.
Non, je comprends. C'est la première fois aussi
que j'aurais dit à un rapport de police que je remplissais quelque chose
parce que le policier clairement lui il était pas d'accord
à ce qu'il me remonte, il voulait me relibérer mais là il a pas voulu
puis de libération conditionnelle
je suis illégale dans la rue si il me remet dehors
j'ai comme pas le choix de t'amener à
à la halle, j'étais comme bon ben fine
on va faire ça, c'est la vie
finalement c'est ça, je suis remontée pendant 71 jours
c'est la
dernière fois que t'es milie C'est la dernière fois que tu as
mis les pieds. J'ai ressorti le 8 juin.
C'est la dernière fois que tu as mis les pieds en prison.
Quand on s'est vu, ça fait une couple de semaines?
400 semaines? Juillet.
Juillet? Oui.
25 juillet.
Tu n'es plus en liberté
conditionnelle. J'ai tout terminé officiellement.
Tu es une citoyenne?
Oui.
Depuis ma sortie, je suis une citoyenne.
C'est ça.
Tu as un travail?
Je ne sais pas si tu veux...
Je travaille pour une compagnie de portée-fenêtres.
Je suis coordonnatrice là-bas.
J'adore ma job présentement.
J'aime l'ambiance, j'aime tout ça.
J'ai quand même un petit cas de choses
qui vient me chercher aussi.
En ce moment,
mon adrénaline, je cours les choses du mot.
Ben c'est ça,
tu vois, je vais te poser la question,
as-tu peur de retomber dans ce pattern-là,
vu que là, t'es sorti, t'es tranquille,
t'as un petit job,
t'occupes de ton fils, je sais pas si t'es en couple,
je sais pas, mais est-ce que t'as peur
de retourner de l'autre? T'as déjà été où? Tu fais, hey, après ce que j'ai vécu fils, je sais pas si t'es en couple mais est-ce que t'as peur de retourner l'autre
t'as déjà été où tu fais, après ce que j'ai vécu
à l'âge rendu, je pense que je vais être capable
d'assumer que je vais avoir peut-être
une petite vie un peu plus tranquille, un petit peu plus mollo
que ce que j'ai déjà eu
j'ai
depuis la journée
que je suis sortie de prison pis que je me suis rendue
à la maison de transition, j'ai une crainte
t'as uneai une crainte.
Tu as une? Une crainte, OK.
Pas par rapport à « je vais-tu me faire influencer ou quoi que ce soit », mais moi, mes décisions, je les ai tout le temps prises consciemment.
Puis tu sais, ils ne veulent pas, ça a tout le temps été un milieu où je me suis retournée.
Ça a tout le temps... Est-ce que c'est mon but? Non.
Mais moi, comme je dis, je ne sais pas où je vais être dans quatre ans,
je ne sais pas où je vais être dans dix ans. Non, mais c'est pour but? Non. Mais moi, comme je dis, je sais pas où je vais être dans 4 ans, je sais pas où je vais être dans 10 ans.
Non, mais c'est pour ça, je te dis pas,
je te demande pas où tu te vois,
c'est une crainte que t'as.
Oui, comme n'importe qui.
Je veux dire, on dirait que,
pis le pire, c'est que tout le monde qui a fait du temps,
ou presque,
ou à moins qu'il y ait eu vraiment un gros dramatisme,
quand je suis sortie dans le temps,
je me suis en allée à la maison de transition.
Après deux mois à la maison de transition,
on dirait que je n'avais pas oublié le temps que j'étais en dedans.
Mais c'était déjà du passé.
C'était plus grave.
Tu as fait ton chiffre.
Je suis dehors, je suis libre, je suis correct.
C'était pas...
Quand j'étais allée faire mon temps là-bas,
je ne pleurais pas tous les soirs
j'ai jamais pleuré en fait là-bas
il y en a que oui, il y en a que c'est
moi c'est conscient que j'étais là-bas
mais il y a des fois où depuis que je suis sortie
je me dis que je calisse
il y a-tu un moment donné où je vais juste pogner une fite
pis dire je suis tanné, je calisse pas rien de la vie
pis je vais m'en retourner là
ben écoute, je vais être honnête avec toi
pour toi
pis pour ton fils, j'espère
que tu vas être
capable de... Non, non, j'ai eu
une couple de bonnes discussions avec moi-même.
Écoute, je le souhaite.
Merci d'être la première
fille présente au Parloir.
Merci d'avoir partagé ton histoire.
Je te souhaite que du bon. Je souhaite à mes collègues
humoristes d'avoir cette fille-là dans ta salle à maner
parce qu'elle est super généreuse. C'est une geek d'humour.
Elle adore l'humour. Elle est super généreuse
quand on est en show. Je te remercie de ta présence.
Ça me fait plaisir. Je te remercie de tes rires quand on s'est vus.
Ça me fait plaisir. Merci tout le monde.
Au parloir. Bye. Thank you.