café snake - de flux et de sueur
Episode Date: September 24, 2024La prosommation à travers le Sweat Tour de Charli XCX, et le chemin de meme à fan favorite Liens: patreon.com/cafesnake le lien va être actif prochainement Addiction by Design: https://pres...s.princeton.edu/books/paperback/9780691160887/addiction-by-design Galaxy Gas: https://www.ctvnews.ca/health/kids-are-inhaling-galaxy-gas-to-get-high-here-s-what-parents-should-know-1.7047109 Avocate de Mazan https://www.lefigaro.fr/faits-divers/viols-de-mazan-les-videos-d-une-avocate-de-la-defense-font-polemique-sur-les-reseaux-sociaux-20240920 Apple Queen: https://www.tiktok.com/@stepdaddy99/video/7415564529129721093?q=nadia%20apple%20girl&t=1727147446535 Articles de Daphné : https://www.lapresse.ca/auteurs/daphne-b
Transcript
Discussion (0)
Bonjour mon nez! Salut Daphné, ça va bien? Bonjour, on est...
Salut Daphné, ça va bien?
Oui, ça va pas pire.
Donc, on commence avec une annonce.
Grande annonce, vraiment tambour.
On a décidé, après mes réflexions, que pour que ça soit viable de continuer à faire Café Snake toutes les semaines,
on allait faire quelques épisodes qui allaient être sous un paywall,
c'est-à-dire que c'est seulement les membres
de notre futur Patreon qui allaient
pouvoir les écouter. Exactement. Donc la
formule que ça va prendre initialement, c'est que
un épisode sur deux environ va
être derrière le paywall
sur notre Patreon, que
vous pouvez voir, le lien est directement dans
la bio de cet épisode, puis on va le partager
aussi sur nos réseaux sociaux.
Donc le but, c'est vraiment de continuer à vous deliver that sweet, sweet café snake.
Que ce soit viable, pour que ce soit quand même du feedback positif,
vous appréciez ça.
Puis on veut continuer à donner ça à cette belle communauté
qu'on est en train de créer.
Donc merci à tout le monde qui écoute de 1 depuis le début.
Puis merci à tout le monde qui va décider de s'abonner à notre Patreon.
Fait qu'on va commencer avec les actualités numériques.
Monin, tu voulais parler d'une nouvelle
drogue ou d'une drogue qui est pas nouvelle
mais qui... C'est ça, d'une drogue qui est pas nouvelle
mais qui monte en popularité puis qui s'inscrit aussi
dans l'écosystème numérique. C'est le
Galaxy Gas. C'est de l'oxyde
nitreux. C'est des recharges
pour faire de la crème fouettée. Ben moi, dans mon
temps, c'était plutôt ça. C'était les espèces
de cannes de crème fouettée
sous pression. Exact. Puis le gaz que ça relâche au tout début, c'est de l. C'était les espèces de cannes de crème fouettée sous pression. Puis le
gaz que ça relâche au tout début,
c'est de l'oxyde nitreux.
Puis les gens consommaient ça.
C'est ça. Les gens, ils consomment ça. Ça fournit
une espèce de head rush intense. Mais si t'en
consommes trop, ça peut te faire perdre connaissance.
Puis moi, je vois beaucoup de vidéos de jeunes dans les
toilettes de leur école secondaire qui font ça
en joke. Puis c'est souvent utilisé pour symboliser
le discours qui est mis autour de ça sur Internet. C'est « Ah, notre génération est cooked. » Genre,
comme « Notre génération, elle s'en va nulle part. » C'est drôle. Puis je vois vraiment que ça monte
en popularité. Puis là, je voyais il y a deux semaines, quelqu'un écrit sur Twitter. Il y avait
plusieurs vidéos de Galaxy Gas qui sortaient. Puis c'était comme « À quel moment ça va être une
crise de santé publique, en fait, le fait? » Puis là... — Est-ce que c'est facile d'acheter ça?
— Bien oui, c'est en vente libre. Pis les cartouches,
maintenant,
ça s'achète
sans la crème pâtée,
je pense?
Ben c'est ça,
c'est juste
la compagnie qui vend ça,
ça s'appelle
du Galaxy Gas,
c'est pour ça
qu'ils l'appellent.
Quand je suis comme
« Ok, il faudrait
en apparaître
dans Café Snake »,
là, je vois depuis hier,
aujourd'hui,
donc depuis le 21 septembre,
même là,
il y a un article
dans CTV News
au Canada
qui en parle.
Fait que c'est vraiment
dans la consommation de drogue,
mais je la trouve performative
parce que je sens pas que les gens qui font ça
retirent un espèce de plaisir.
Qu'est-ce qu'ils retirent?
C'est la vidéo d'eux qui ont l'air fous,
qui ont l'air de pass out.
C'est comme une performance, en fait,
de la consommation de drogue.
C'est ça que je vois.
Ça me fait penser aux vidéos qu'on retrouve souvent
de gens qui se font extraire des dents de sagesse.
Puis là, les gens vont les filmer
quand ils sont encore sous sédation puis qu'ils disent n'importe quoi. Puis ça devient une forme de contenu qui est très populaire des dents de sagesse pis là, les gens vont les filmer quand ils sont encore sous sédation
pis qu'ils disent n'importe quoi
pis ça devient une forme
de connu qui est très populaire
mais qui exploite
une forme de vulnérabilité.
Pis c'est comme
un des plus vieux
vidéos de drogue,
mettons,
sur Internet.
C'est les vidéos
qui vont...
Les gens qui vont se filmer
en train de faire
leur trip de salvia.
Il y a tellement
beaucoup de vidéos
sur Internet de ça.
Fait que c'est un peu
comme dans le même esprit
mais là,
je pense que c'est quand même
dangereux.
Pis aussi,
il y a une connexion à peut-être Kanye West, qui lui a une addiction au nitrous.
Mais c'est ça aussi, il y a comme un mois, ça? Il y a comme un mois, deux mois, puis là, ça devient comme un phénomène
chez les jeunes de faire ça. Je sais pas, c'est quand même intéressant. Kanye est toujours
à l'avant-garde, même dans les problèmes de drogue. Là, tu voulais parler aussi de Justin Trudeau.
Ouais, je voulais parler de Justin Trudeau, parce que cette semaine, je sais pas si vous avez vu, c'était la rentrée au commun,
puis ça va pas très bien pour le Parti libéral.
Pablo Rodriguez qui vient de quitter pour la course à la chefferie du Parti libéral.
Ça fait que tout tombe de tous bords, de tous côtés.
Lui a publié une vidéo sur toutes ses réseaux sociaux qui met en scène son entrée à la Chambre des communes.
C'est un plan séquence de lui qui marche.
Merci.
Let's go.
Il prend un cartable,
il dit salut à quelqu'un,
puis c'est vraiment un plan
pour montrer à quel point il est en charge.
Mais moi, je me dis qu'il a repris ça plein de fois.
Puis c'est un espèce de clin d'oeil à American Psycho,
qui est un film qui est très miméfié.
Christian Bell, qui est comme une figure mimétique.
Moi, je veux qu'on s'intéresse
à la stratégie de communication numérique de Justin Trudeau,
parce que cet été, si vous remarquez ou si vous allez regarder sur ses plateformes,
il publiait des espèces de vidéos qui ressemblent à des vidéos YouTube
de gens qui font du commentary, mais c'était pour promouvoir sa plateforme.
Puis c'était vraiment, ça reprenait tous les cas d'une vidéo YouTube.
Fait que je pense qu'il essaie de le revoir, il le pense, maman.
Il essaie de revoir du momentum, les gens ne l'aiment plus. Puis là, je trouve qu'il est
lean-in dans l'Internet. Fait qu'on va voir
ce que ça va donner. Fait que juste garder comme un oeil là-dessus.
Toi, Daphné, tu voulais parler de...
L'affaire de Mazin.
Des vidéos devenues virales en seulement quelques heures
sur les réseaux sociaux. Les propos de cet avocat
de la défense suscitent l'indignation.
On a diffusé des photos de madame qui sont
effectuées. Ça fait déjà, je sais pas,
deux semaines que ça a commencé.
Donc, c'est une affaire judiciaire française.
Là, il y a 49 hommes qui sont accusés d'avoir...
Bien, je pense 50, peut-être?
Accusés d'avoir violé la même femme,
donc Gisèle Pellicot, qui a été droguée à son insu par son mari,
Dominique Pellicot.
Donc, c'est une grosse affaire.
Je pense que le procès doit durer trois mois ou quelque chose du genre.
Et là, il y a des vidéos qui font polémique.
C'est des vidéos d'une avocate qui travaille, qui défend, une avocate de la défense qui défend deux des accusés. Donc l'avocate Nadia El-Bouroumi a publié des...
Ben je vais... On va l'écouter.
Alors je sors du procès Pellicot. Fou! On a diffusé des photos de madame qui sont effectivement dans des positions
qui posaient problème
puisque depuis quelques jours,
elle nous expliquait
que jamais, jamais, jamais,
elle avait participé
à quoi que ce soit.
Quand elle voit les vidéos,
je pense qu'elle ne s'y attendait pas.
Et c'est ce qu'on a essayé
de lui dire en disant
attention madame,
oui, oui, je suis prêt, public.
Donc j'avais dit que,
je pense dans l'épisode précédent,
que cette affaire-là
se transformait un peu
en true crime.
Vraiment,
c'est devenu non seulement du true crime,
mais une forme de divertissement pour certains.
De télé-réalité.
Puis là, on voit que c'est ça, cet avocate-là va se médiatiser puis va adopter une espèce de figure très télé-réalité.
Donc, il y a des appels à la rage,
des espèces de déclarations incendiaires.
Et là, pour répondre à ceux qu'elle appelle ses détracteurs,
après avoir mis en doute, finalement,
l'idée de consentement,
je pense,
dans cette affaire de viol-là,
elle publie une vidéo d'elle qui danse.
Donc, ça répond au code TikTok.
Puis c'est sur la toune...
Wake me up before you go.
Wake me up
before you go.
Ouais, de Wham! Donc, réveille-moi avant de partir. Wake me up before you go.
Ouais, The Wham.
Donc, réveille-moi avant de partir.
Tu sais, c'est quand même... On parle de soumission chimique.
Ouais, donc la victime qui a été violée pendant des années
pendant qu'elle dormait ou sous l'emprise de somnifères.
Il y a quelque chose de complètement déplacé là.
Mais ça fait vraiment la une en ce moment,
cette avocate-là.
Puis là, elle a même
déposé une plainte
pour harcèlement
ça s'inscrit
comme tu disais
de téléréalité
c'est comme
elle prend le rôle
presque dans une structure
narrative
de l'antagoniste
en fait
c'est comme un rôle
presque
c'est ça
c'est pour ça
que ça me fait rire
scripté
c'est ça
c'est comme
elle se positionne
clairement comme ça
pis je trouve
que ce qui est fascinant
avec ce qu'elle fait
c'est qu'elle fait
un espèce d'appel
pas aux théories du complot,
mais aux gens qui sont dans cette
espèce de dogme que, comme les médias vous montrent,
il y a un agenda caché.
On veut museler. On en veut
empêcher la libre expression.
Et cette vidéo,
c'était pour expliquer qu'il fallait se réveiller,
qu'il fallait arrêter d'être manipulé.
Encore une fois. Encore une fois.
Fait qu'il y a des gens qui, vu qu'ils sont pris dans ce dogme-là,
dans cette lecture du monde, qui se rallient
à elle, forcément, parce que c'est ça,
c'est comme ça qu'ils voient le monde. Fait que je pense
qu'il y a des dérapages nombreux à venir
qui sont présagés à travers
cette avocate et à travers
ses TikTok, parce que c'est sur son compte TikTok
qui a fait tout ça. Moi, j'ai trouvé intéressant aussi
l'idée que, bon, là, elle fait
toutes ces choses-là. Les gens commencent
à se demander, bien, c'est qui
de fouiller son passé, de voir c'est quoi sa
formation en droit, etc.
Tu vois, quand on en parlait hier ou avant-hier,
tu me dis qu'à travers ces
gros procès-là médiatisés, c'est
comme une occasion pour le peuple français,
en l'occurrence cette fois-ci, mais souvent d'autres
peuples, de prendre la mesure de leur système
de justice. Exact. D'apprendre prendre la mesure de leur système de justice.
Exact, d'apprendre le fonctionnement de leur système de justice.
Puis aussi, avec, mettons, le procès de Depp et Hurd,
vu que c'est le live streaming des audiences.
Johnny Depp.
De Johnny Depp, oui, puis Amber Hurd.
Les gens apprenaient les mécanismes,
puis apprenaient comme un peu le décorum d'une salle de cours.
Puis à la fin, les gens, vu qu'ils avaient passé à travers
toute cette formation jurid. Puis à la fin, les gens, vu qu'ils avaient passé à travers toute cette formation
juridiciaire
à leurs yeux,
ils parlaient
avec une espèce
d'autorité
et compréhension
du système judiciaire
parce qu'ils ont vu
tout ça.
C'était ça un peu
que je ressentais à la fin.
Surtout les streamers.
C'est comme,
j'ai compris
comment une salle de cours
fonctionne,
fait que maintenant,
je peux poser
des diagnostics
ou des réflexions
comme si j'avais
une autorité,
comme une connaissance.
Fait que c'est ça
que ça fait
ces gros procès-là.
Ça développe...
Je pense pas que c'est un procès qui est ouvert au public,
mais c'est juste un procès qui est énormément médiatique.
Exact, ouais.
Même si on peut pas, par exemple, assister à l'audience,
il y a quand même des journalistes judiciaires
qui vont live-tweeter, donc qui sont sur X,
pis qui vont live-tweeter tout ce qui se dit dans la salle.
Donc on peut quand même le suivre.
Pis tu sais, aux États-Unis,
c'est développé une espèce d'industrie complète
d'influenceurs de cours
qu'eux, ils vont aller dans toutes ces salles de cours-là
où est-ce qu'il y a des causes
qui impliquent comme des grandes figures du divertissement,
des rappers,
t'sais, Mec de Stallion avec Tory Lanez,
là, il y a Young Thug,
t'sais, pis c'est comme une espèce de niche
d'influenceurs de cours
qu'eux, justement, ils vont aller là-bas,
ils vont faire la file pour essayer de rentrer dans la salle de cours
pis ils vont live-tweeter pis t'sais, après ça va être
repris par les blogs de rap, t'sais, c'est comme
vraiment une petite niche. Ce que je vois
dans la figure de cette Nadia El-Bouroumi,
c'est vraiment l'idée de capitaliser
sur ce drame-là
pour finalement devenir un personnage
et un personnage qui est de plus en plus visible.
Ton sujet aujourd'hui, tu voulais parler
du sweat tour.
Exactement. Oui, je voulais parler du sweat tour.
Là, mon sujet, j'ai nommé ça le cycle de la sueur.
OK.
Je veux parler de la tournée qui a commencé le 14 septembre en Amérique, donc à Détroit,
de la chanteuse Charli XCX, dont on a déjà parlé avec son album Brat, mais c'est une tournée qu'elle fait aussi avec un autre
musicien, Troy Seven,
et qui s'est arrêté
d'ailleurs à Montréal tout récemment.
À Laval, il faut dire. Oh, oh, oh, Montréal.
Laval. Laval,
c'est vrai. Ça, c'est Brat
en esti. Parce que je trouvais que c'était
un beau cas de figure pour parler
de plein de dynamiques sur Internet,
des dynamiques de la culture web.
Souvent, dans mes articles dans la presse,
je parle de prosommation. C'est vraiment
un bon exemple pour illustrer
cette dynamique. Donc, qu'est-ce qui arrive?
Ce que je dis souvent, c'est qu'il n'y a pas de consommation
passive sur Internet. On consomme un produit
autant qu'on participe à sa création.
On consomme de la valeur, on produit
de la valeur. C'est vraiment une culture
participative.
Si on participe non seulement à sa consommation, on participe aussi à sa diffusion et à sa popularité.
On participe à tous les aspects.
Exact, mais ce n'est pas nous qui en profitent nécessairement.
C'est ça.
Donc, il y a la figure du prosommateur, dont je parle aussi.
C'est une espèce de mot valise qui allie producteur et consommateur.
C'est un mot qui a été forgé en 1980 par un sociologue américain, un futuriste, Alvin Toffler. Je pense que c'est un écrivain en fait. Un futuriste, c'est des gens qui
vont par exemple écrire, penser, en essayant de se préfigurer qu'est-ce que c'est que notre futur,
qu'est-ce qui nous attend, mettons. Et lui, donc c'est ça, il pensait qu'en regardant la technologie
avancée et justement l'idée de la culture participative,
la ligne, l'espèce de frontière entre la production et la consommation allait de plus en plus être floue et brouillée
et que cette figure-là de prosommateur allait être dominante.
Bien c'est sûr qu'on peut critiquer cette figure-là, cette forme de capitalisme-là,
parce que ça donne naissance à des nouvelles formes d'exploitation, qui finalement nous
poussent à faire quoi? Bien, du travail
non payé. Puis ça arrive aussi
souvent, là, il y a comme, tu sais, il y a plusieurs
concepts, je pense pas qu'il y en a un qui
dit tout, mais l'idée aussi que tout est gamifié.
Fait que quand on joue à un jeu,
on travaille aussi, mais c'est
brandé comme c'est le fun. Puis ça, c'est
un bon exemple de ça. Allez lire mon
article sur Roblox dans la presse
sur le jeu Dress to Impress.
Mais Roblox, en tant que telle, la plateforme,
c'est vraiment une plateforme où tu peux aller jouer à des jeux.
Mais les jeux qui sont sur cette plateforme-là
ont tous été créés par les utilisateurs.
Et Roblox, bien évidemment, va empocher vraiment la part du lion.
Fait que si tu joues à un jeu, souvent c'est gratuit.
Des fois, il faut que tu payes. Puis là, dans le jeu,
t'as des micro-transactions, mais quand tu fais des
micro-transactions, je pense que c'est comme un pourcentage
minime qui va au créateur du jeu,
c'est 30%. Donc oui,
il y a ce capitalisme-là
de la prosommation, mais c'est aussi un capitalisme
qu'on peut appeler du ludo-capitalisme.
Tout ce qui est un jeu est aussi
une forme de travail. Puis là, c'est comme la distinction
entre consommation et production, elle est floue. La distinction entre le travail et le jeu est aussi une forme de travail. Là, c'est comme la distinction entre consommation, production, elle est floue.
La distinction entre le travail et le jeu est aussi brouillée.
Pourquoi le vidéo? Parce que c'est genre ludique.
Ludique, oui.
Puis là, je vais donner l'exemple de TikTok.
Tu sais, évidemment, TikTok, quand on est sur la plateforme,
on peut décider de produire des vidéos.
Fait que là, c'est quand même un exemple flagrant.
On produit de la valeur pour la plateforme. On peut essayer
d'interagir aussi avec les publications,
ce qui leur donne une valeur supplémentaire.
Mais si on est juste un lurker, si on est
juste quelqu'un qui regarde, on est quand
même dans une forme de prosommation.
Parce que consommer l'expérience TikTok,
c'est d'abord swiper. Swiper
comme quand on swipe sur Tinder,
quand on swipe sur les
Instagram Reels.
Mais il y a vraiment comme une architecture
qui est centrale à TikTok,
puis c'est la For You Page.
Pour toi.
Oui, la page pour toi,
qui est finalement un fil algorithmique de vidéos
qui te sont présentées à l'infini
et sur lesquelles tu es censé swiper.
Quand on swipe, dans le fond,
on s'amuse, on vit l'expérience TikTok,
mais ce qu'on fait aussi, c'est qu'on travaille. On participe à quoi? Au processus d'optimisation de nous intéresser moins. Et la promesse que nous offre TikTok, c'est de nous montrer du contenu qui est toujours
plus personnalisé, toujours plus
optimisé en fonction de nos intérêts.
Il y a même des conspiracies
que la caméra, quand tu donnes
l'autorisation à TikTok de l'utiliser,
elle va regarder tes expressions faciales pendant
que tu regardes des vidéos.
Mais ça, c'est...
Quand ils ont posé la question au CEO de TikTok,
il n'a pas voulu donner.
Ah! Oh my God! Donc, à méditer. Quand ils ont posé la question au CEO de TikTok, il n'a pas voulu donner.
Oh my God. Donc, à méditer.
Mais tu sais, je veux dire,
moi, je suis d'accord pour démoniser TikTok,
mais quand on démonise TikTok,
il faut démoniser tout.
Il faut aussi penser à métal.
Surtout métal.
Il y a cette idée que quand on est en train de swiper,
on travaille aussi pour formater,
pour optimiser,
pour perfectionner notre For You Page. Puis souvent même, quand
je tombe sur des vidéos un peu
étranges, je vais voir, je vais lire
dans les commentaires, puis il y a une espèce de
phrase qui revient souvent chez les utilisateurs
puis c'est « I built my For You
Page brick by brick ».
Tu l'as déjà vu?
Donc l'idée que cette For You Page-là,
c'est moi qui l'ai construit brick
par brick. J'ai amassé les pierres, je les ai placées, j'ai que cette For You Page-là, c'est moi qui l'ai construit brique par brique.
J'ai amassé les pierres, je les ai placées, j'ai construit ma maison, j'ai construit mon feed.
C'est quelque chose dans lequel on a investi du temps, on investit toute notre aide, toute notre subjectivité.
Donc, on est responsable de cette For You Page-là.
Il y a l'idée d'une forme de labeur, mais il y a aussi l'idée que quand on tombe sur une vidéo qui nous plaît vraiment, c'est à cause de nous.
Exact. Puis c'est une propriété. Tu sais, c'est comme... En v'née, TikTok m'avait donné l'option, genre, est-ce que tu veux
reset ta For You page? Puis j'étais comme
non! Personne ne va m'enlever
tout ce travail, toutes ces heures, toutes ces swipes.
Il n'y a aucune chance. Mais il y a cette idée qui est
vraiment poussée aussi, je pense, dans les jeux vidéo
parce que parfois, te rendre à des étapes
supérieures, t'as vraiment un processus
où il faut que tu joues pendant X
nombre d'heures. Exactement. Mais là, c'est ça.
Fait que je suis en train de lire un livre, là. Je vais vous dire,
j'ai commandé le foutu livre, là, de
Baudrillard, mais je l'ai pas ouvert
encore parce que, t'sais, c'est ça ma vie.
J'ai plein de livres, j'ai plein d'affaires. Puis j'ai commencé à lire
un autre livre de théorie qui s'appelle
Addicted by Design. C'est un livre que j'ai
eu beaucoup, là, dans mes lectures sur
les réseaux, les médias sociaux. C'était souvent
référencé. C'est un livre des années
2000... J'oublie, là.
Mais c'est écrit par
Natasha Dow Shule,
et c'est une étude théorique
sur le gambling, mais plus précisément
les machines à sous, donc des
ordinateurs, à Las Vegas. Et là,
ce qu'elle dit,
je fais beaucoup de parallèles entre les machines à sous
finalement, puis TikTok. Ça se prête
vraiment bien à l'exercice. Par exemple,
elle va dire « The more you manage to tweak
and customize your machine to fit
the players, the more they play
to extinction. » Plus ton feed
est optimisé, plus il est
personnalisé, plus tu vas avoir tendance
à rester longtemps sur TikTok.
Jusqu'à ce que tu meurs.
Mais là, revenons
à le sujet principal
de mon segment qui est le sweat tour.
Comment il se déploie,
c'est une tournée musicale,
mais comment cette tournée-là se déploie
en particulier sur TikTok?
Je trouve que c'était vraiment un bon exemple pour parler
de prosommation. Puis tu sais, je dois admettre
que j'assistais à des shows quand j'étais plus jeune,
mais comme ça fait plus vraiment partie
de mon mode de vie, mettons, que ça se peut que
je dise des affaires qui sont vraiment évidentes.
Ce qu'il faut dire aussi, je pense, c'est que
Charlie XCX, c'est vraiment quelqu'un,
une artiste qui fonctionne
avec la culture web. Donc
en partenariat, en collaboration.
Mais c'est parce que c'est surtout ce mime-là qui revenait cet été.
C'était genre, les fans de Charlie XCX,
c'est les gens qui, dans le party, sont dans leur coin
et qui sont sur leur selle.
Ils sont full edgy sur Internet,
mais quand tu les vois dans la vraie vie,
ils sont juste «glued to their phone».
Mais la réalité, c'est qu'on est tous «glued to their phone».
Je trouvais ça juste vraiment intéressant, l'idée de «souhait». Parce que l'expérience qu'on consomme, c'est vraiment une expérience de club.
Comme on disait tantôt que cet album-là, l'album « Brat », c'est vraiment un album pour danser dans
les clubs, ce qui n'est pas toujours le cas. Et la sueur, dans ce cas-là, le sweat, ça signale une
forme de dépense, ça prête une dépense de capitaux. Ça coûte de l'argent d'aller voir un show,
mais c'est aussi une dépense d'énergie
en premier lieu. Et c'est le principe
de la fête, du party,
tel qu'analysé par
Georges Bataille,
qui est un philosophe français.
Lui, il dit que quand on fait une fête,
il y a toujours l'idée qu'on se rapproche un peu de la mort.
Qu'est-ce qu'on fait pour se rapprocher de la mort?
On dépense quelque chose.
On se ruine.
Donc on va acheter des mets extravagants.
On va boire de l'alcool.
On va s'empoisonner un peu.
On va danser jusqu'à 3h, 4h du matin.
On va dépenser nos ressources vitales.
Ça, c'est le principe du party.
Donc je pense que l'expérience que nous propose
le Sweat Tour, c'est vraiment
le party, la dépense.
S'approcher un peu de la mort, je sais pas.
C'est un peu comme ça.
Ce qui est drôle, c'est que le Sweat Tour, à Laval, c'était un lundi.
Fait que c'était même pas la fin de semaine.
C'était ça un peu qui revenait dans le discourse aussi.
C'est comme « I love us because we went there on a Monday, partying. »
Like, there's no tomorrow because we're dead.
Exact. genre en demandant genre partying like like there's no tomorrow because we're dead exact
donc j'ai vu
quelques mêmes
memes
circuler sur tiktok
donc
ça je sais pas
si ça part
de l'équipe
de charlie xx
ou ça s'est fait
de façon organique
mais c'est des gens
qui se filment
avant et après le show
fait que
this is me
before the sweat tour
this is me
after the sweat tour.
Pis l'idée, c'est de montrer que ton maquillage a coulé,
tes suants te souhaitent.
Donc l'expérience, elle a fonctionné.
T'as dépensé ton énergie vitale.
Hi, my name is Mohit, and this is me before the sweat tour.
I'm Mohit, this is me after the sweat tour.
I'm fucking dying, bitch!
My name is Raja, and this is me before the sweat tour. C'est fou comment je trouve, à date, la tournée fonctionne au niveau de sa promotion organique sur les réseaux sociaux. Parce que là,
moi, si par exemple, j'habite dans une ville, je sais pas, je dis n'importe quoi, mais à Dallas,
puis elle s'en va à Dallas dans deux semaines. La première chose que je vais faire, c'est que
je vais consommer l'expérience du sweat tour par procuration à travers des images, des films,
des shows que je vois passer sur mon feed TikTok. Je consomme l'idée de la sueur des autres comme
une preuve que l'expérience a eu lieu. Ils ont sué.
Là, j'achète mon billet. Quand
j'assiste au show, finalement,
parce que j'ai été influencée, je consomme
encore parce que je dépense de l'argent.
Là, ça devient à mon tour aussi d'être producteur.
Je vais produire quoi? Je vais
produire de la sueur.
La véritable sueur. Mais je vais aussi
produire des représentations
de cette sueur-là. des photos de ma sueur,
des images de ma sueur,
du party, puis je vais les médiatiser
ensuite sur ma plateforme
et je vais assurer une forme de publicité
organique non payée
pour ce show-là, pour cette tournée-là.
Puis ce que je vais assurer aussi,
c'est qu'il y a un flux continu de sueur
qui va continuer de fluer.
Un flow qui va se renouveler sans cesse, parce que mes propres images de sueur qui va continuer de fluer. Un flot qui va se
renouveler sans cesse. Parce que
mes propres images de sueur vont
convaincre d'autres gens d'acheter
des billets de concert et de suer
à nouveau. Puis ça, c'est vraiment intéressant.
Puis tu sais, c'est ça. Je pense que le podcast
Café Snake, c'est vraiment plus un laboratoire
que des pensées abouties. Là, on est vraiment
en conversation. Puis je sais même pas qu'est-ce qu'il va venir.
Tu vas dire tantôt.
Moi, comme je t'avais dit,
c'est vrai que c'est un laboratoire,
mais comme je t'avais dit
sur les débuts de tournée
puis je pense que c'est pour ça.
Montréal, c'est souvent
soit au début ou à la fin
parce que c'est comme l'ordre.
Ils traversent les États-Unis
et on est plus au nord.
Mais commencer avec Montréal,
parce qu'il y avait des rumeurs
que les billets
ne se vendaient pas bien
pour sa tournée.
On avait écouté
des blind items
qui disaient ça.
Les premiers shows
d'une tournée,
c'est la carte de visite de la tournée.
C'est ça qui va faire en sorte que ça va
donner du momentum au reste de la tournée.
Fait que le fait qu'elle a commencé par Montréal,
elle a commencé par Détroit après Montréal.
Détroit, Montréal. Pis que ma Détroit,
quand elle a publié sur Instagram les vidéos
de Détroit, il y avait pas tant des gros shots de la
foule. C'était plus centré sur elle.
Quand elle était à Montréal, vu qu'elle avait
soldat de la Place Belle, là, toutes les vidéos qu'elle partageait, on voyait que c'était rempli à craquer.
Puis ça, ça donne plus envie à du monde.
Intéressant, mais moi, ce que j'allais dire, c'est plus ce que j'allais inciter sur l'idée de flux.
Parce que le flux, c'est central au monde dans lequel on vit
ou à la forme de capitalisme dont on fait l'expérience.
Puis c'est ça que je disais dans Addiction by Design, mon livre de théorie sur le casino.
Finalement, on parle aussi de la discipline,
beaucoup avec Foucault, la discipline des corps, la punition.
Mais ce que des penseurs philosophes comme Dollars disent,
c'est que l'enjeu du capitalisme tel qu'il a été transformé,
c'est de diriger, de manager, de contrôler les flux.
Les flux, ça peut être les flux de sueur,
les flux... — Hydrologiques.
— Ouais, les flux de capitaux.
Donc c'est ça, toujours dans l'idée de flux.
Ben, ces images-là de
la tournée sweat, sueur,
circulent elles-mêmes dans un flux.
Parce que qu'est-ce qui est un flux?
La For You page, le feed
algorithmique de TikTok, c'est un feed qui est aussi un flux qui est un peu à l'image du sang qui circule dans notre corps, ça pulse. Et s'il circule, ce flux-là, s'il continue de circuler, c'est parce que moi, mon pou le corps en relation avec la machine, la machine en relation avec le corps. Et les deux sont dans une relation presque interdépendante, je dirais.
Puis il y a très peu de friction aussi dans le geste du swipe.
C'est-à-dire que c'est un geste qui est super facile à faire.
C'est facile, c'est tactile, c'est sensuel.
Et c'est un geste qui a été intégré dans les machines à sous à mesure qu'il y a eu des avancées technologiques.
Les machines à sous, vraiment les slots machines dans les casinos.
Maintenant, il y a des écrans tactiles.
Exactement, c'est des écrans tactiles.
Là, c'est juste une parenthèse parce que je veux parler
finalement des idées qui m'ont traversé la tête dans la semaine.
Il y a toutes sortes de choses qui sont designées
pour permettre à ce flux-là de poursuivre sa course.
Par exemple, je vais donner un exemple qui est lié au casino.
Les chaises qui sont placées devant les écrans des slots machine,
au début, elles n'étaient peut-être pas là.
Après, c'était des tabourets.
Puis là, plus ça avançait, plus les chaises ont été ergonomiques.
Pourquoi, tu penses?
Le confort.
Le confort, mais aussi la circulation dans les jambes.
Les gens, surtout parce qu'il y a des gens qui sont addicts, des joueurs compulsifs,
c'est souvent une catégorie, par exemple,
de gens plus vieux.
Et là, il y a des problèmes de circulation.
Si tu passes trop longtemps devant une machine,
assise sur une chaise ou assise sur une chaise
qui n'est pas confortable, whatever,
ça peut compromettre ta circulation.
Et là, dans son livre,
elle va parler justement des gens
qui designent des chaises ergonomiques
spécifiquement pour les casinos.
Ça lie littéralement les gamblers
et leur circulation
sanguine avec le flux
de leur temps et de leur argent
devant les machines des casinos.
L'ergonomie égale économie.
Puis il y a quelque chose de très ergonomique
dans le geste du swipe. Plus c'est
ergonomique, le design,
plus on passe de temps devant la machine.
Un lieu ergonomique comme le For You Page de TikTok,
c'est un lieu qui peut être presque constamment productif.
Dans le sens où il produit une valeur constamment.
C'est un peu comme l'écran d'une machine à sous
qui, autant qu'on a du crédit,
que ce soit du crédit emprunté ou des sous dans notre compte,
on peut actionner le bouton, on peut swiper, on peut faire apparaître
une nouvelle combinaison de chiffres,
de lettres, de fruits à l'écran. Ça, c'est une
parenthèse, ça n'a plus rapport avec
la prosommation, mais je parle du livre que j'ai
lu parce que c'est intéressant.
Finalement, quand on swipe, c'est vraiment un geste
répétitif et comme je disais, ça ressemble
au geste qu'on pourrait avoir devant une
machine à sous. C'est aussi un geste
qui est, parce qu'il est répétitif, prévisible.
On sait qu'à chaque swipe,
il y a du nouveau contenu qui va apparaître sur notre
For You Paid. Puis ça, c'est quelque chose,
c'est une forme de certitude, de
prévisibilité, de constance
qui peut être soothing,
rassurant, calmant, face
au chaos du monde.
Au chaos du monde qui est...
Tu sais, le monde, finalement,
il n'est pas nécessairement logé.
Il n'est pas nécessairement plein de sens.
Tu sais, comme je t'ai dit cette semaine,
il pourrait m'arriver quelque chose.
En ce moment, on parle,
puis je pourrais avoir un bloc de béton
qui me tombe sur la tête par pur hasard.
Puis là, je suis détruite devant toi.
Je deviens comme un motton d'intestin.
Puis là, toi, tu vas être pris toute ta vie à essayer
de mettre ça en récit, à faire
du... tu sais, not to make sense,
but à mettre ça... Créer un sens.
Créer un sens, ouais. Parce que c'est très dur
de confronter l'aléatoire.
L'idée qu'il y a une part que tu
ne peux pas contrôler dans ce qui t'arrive.
Puis le monde est très complexe.
Fait que finalement, l'autrice, elle dit que les gens
jouent moins aux machines à sous pour gagner de l'argent,
mais plus pour parvenir à cette espèce de zone-là qui devient anesthésiante dans sa prédictabilité.
Donc quand on est dans la machine-zone, la zone-machine,
contraste avec le hasard, la complexité, puis l'idée que le présent, c'est très provisoire et ça change. Je pense que les joueurs
addicts tentent de rejoindre
cette zone-là, ce non-lieu-là.
Et dans ce non-lieu-là, dans cet
espace-là, tout ce qui importe,
c'est le geste, le swipe,
le fait de continuer de
swiper. Puis quand t'es dans cette zone-là,
tu penses plus à rien, tu penses plus
à tes tracas, tu penses même plus à ta propre
subjectivité
au fait que genre, je suis Daphné
mettons, tu peux mettre ça en suspens
c'est drôle parce que depuis qu'elle
a lu ce concept là de machine zone
c'est Daphné qui scroll sur TikTok
ça y est ça va pis elle s'élève la tête et fait
je suis dans la machine zone
moi je suis littéralement
souvent dans la machine zone
pis le problème avec ça c'est que
j'essaye de justifier le fait que je suis dans la machine zone parce que le problème avec ça, c'est que j'essaye de justifier
le fait que je suis dans la machine zone parce que
c'est pour écrire mon livre, parce que c'est pour réfléchir
aux réseaux sociaux, mais la vérité, c'est que je suis
une addict.
Moi aussi, faites-moi ça.
En tout cas, c'est vraiment intéressant parce que
j'ai même lu un chercheur,
j'oublie son nom, c'est Ben
Grosser, je pense. En tout cas, cette semaine, j'ai lu
un texte de lui, une entrevue, puis lui, c'est Ben Grosser, je pense. En tout cas, cette semaine, j'ai lu un texte de lui, une entrevue.
Puis lui, c'est un chercheur que je suis depuis quand même longtemps.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un texte de lui.
Mais quand j'avais commencé mes études sur les réseaux sociaux,
il a dit que la « for you page » de TikTok,
c'est littéralement l'endroit où il a failli se perdre.
Se perdre en tant que développer une addiction
qui aurait pu avoir des répercussions sur sa vie.
Bien là, je vais retourner à l'idée de prosommation,
donc l'idée de brouillage entre
la production et la consommation de valeur.
Dans le show, il y a
la Apple Dance.
I think the apple dance
try to the call...
C'est pas ça!
C'est une danse qui a été créée sur TikTok
par une utilisatrice TikTok, Rihanna.
C'est classique TikTok, Elle a créé une danse
qui se fait bien.
C'est une chorégraphie
sur une chanson.
De l'album Brad
de Charlie XCX.
La chanson Apple.
La chanson Apple, oui.
Puis, cette chorégraphie-là,
elle a vraiment blow-up.
C'est devenu super populaire.
Et donc, dans le show,
il y a un moment
où Charlie XCX
demande au public
de la danser,
la Apple Dance.
Là, il y a vraiment
l'introduction du fait
que le public n'est pas passif,
mais co-crée le show.
Parce que qu'est-ce qui arrive, c'est que la caméra va aller chercher dans la foule
des gens qui dansent cette danse,
et les gens sur lesquels la caméra s'arrête,
ils vont être projetés sur l'écran géant.
Et là, c'est ça, je voulais dire que cette danse-là,
elle a été inventée par une fan sans rémunération du nom de Kaylee Ayer,
qui a quand même réussi, avec l'espèce de capital culturel
que ça lui a donné, d'assister au VMAs
à cause de ça. Donc c'est ça, comme je disais,
les fans assistent au show, oui, mais participent
aussi au spectacle. Mais ça, c'est comme...
Je t'en avais donné plein d'exemples, il y en a un qui vient de m'en venir
en tête, c'est Beyoncé, sa dernière tournée.
Elle avait le Mute Challenge, où est-ce qu'elle a une chanson,
je sais pas si t'avais vu ça. C'était où est-ce qu'elle a
une chanson où est-ce qu'elle dit « Everybody goes mute ».
Pis là, le challenge, c'était entre les villes, c'était où est-ce qu'elle a une chanson où est-ce qu'elle dit « Everybody goes mute ». Pis là, le challenge, c'était entre les villes,
c'est si quelle salle qui allait réussir à être le plus silencieuse une fois qu'elle
dit « mute ». Fait qu'il fallait qu'il y ait aucun son. Pis là, il y avait tout le
temps des controverses, qu'une personne sur ou pas, elle voulait crier, pis tout le monde
était fâché contre elle. Pis c'était comme « Quelle ville va être la plus en silence
? » Fait que c'était le « mute challenge ». Finalement, ça devient aussi une compétition,
mais c'est ça que je vois se déployer sur TikTok, une compétition entre les villes.
Exact. Quelle ville est cool? Le Montréal
est plus cool que Toronto, parce que là,
les gens disaient qu'à Toronto, le parterre semblait
vide, les gens criaient pas assez.
Mais tu vois, c'est quoi la différence entre Toronto et Laval?
Non. C'est qu'à Toronto, elle a fait ça au
Scotiabank Arena, qui est l'équivalent du
Centre Bell, c'est une aréna. La place
Bell, c'est la moitié de place. C'est pour ça
que ça avait l'air complètement fou. Mais ça a quand même l'air dest une aréna. La place belle, c'est la moitié de place. C'est pour ça que ça avait l'air complètement
fou. Mais ça a quand même l'air d'une aréna,
mais c'est pas un 21 000,
c'est un 14 000, ou même moins.
C'est ça qu'il faut dire. Charlie, elle vend pas
comme Taylor Swift. Bon, show à Détroit.
Premier show de la tournée de
la sueur. La caméra,
la Apple Dance commence. La caméra
cherche dans le public une personne, assiste
au show, et qui connaît la Apple Dance, qui est en train de la faire. La caméra cherche dans le public une personne assiste au show et qui connaît la Apple Dance,
qui est en train de la faire.
La caméra semble un peu perdue
et tout d'un coup,
elle zoome sur une fille,
une Apple Girl,
qui finalement est tétanisée,
qui va devenir un mime par la suite.
Quand elle s'aperçoit
qu'elle est sur l'écran géant
et qu'elle a le poids du monde
ou du show sur son dos,
tu vois,
ses yeux sont exorbités.
Et évidemment,
elle craque sur la pression. Elle fuck up
la Corée. Ses yeux, ils sont
ouverts à cause plus de la MDMA
qu'autre chose, sûrement. Tu penses?
Ben, most likely. Non, elle a l'air
super jeune. Bref, première
Apple Girl,
malgré le fait qu'elle fuck up,
elle devient un mime. Fan favorite, ouais.
Là, elle circule dans le flux. Deuxième
show, Montréal. Laval.
La Apple Girl est choisie
à l'avance. Mais seulement
ceux qui savent, savent.
Ouais. OK? Parce que
quand la caméra s'arrête
sur la Apple Girl, moi,
j'étais pas au show.
Mais quand on l'a vue, on sait que c'est
une hit girl underground du TikTok de Montréal, Nadia.
Ceux qui la reconnaissent comme la Apple Girl, tant mieux.
Mais ceux qui la reconnaissent comme étant la Apple Girl et Nadia en même temps, se sentent parmi ceux qui savent.
Pis même Charlie, elle fait comme « Oh, Nadia! »
Tu sais, comme elle la reconnaît elle-même.
Mais tu sais, là, tu disais la caméra se promène, mais dans le show de Laval,
la caméra, elle a juste ouvert sur eux.
Il y avait un caméraman par terre.
Tu sais, c'était pas une espèce de caméra de foule.
Mais c'est vraiment une niche de l'Internet.
Puis là, c'est ça, je veux réitérer le fait
que Charlie XCX, c'est vraiment quelqu'un
qui travaille en collaboration,
sa montée en popularité,
en collaboration avec la culture web.
Donc, il y a aussi ça dans la culture web. Il y a un jeu d'exclusion et d'inclusion. Parce que, on en popularité, en collaboration avec la culture web. Donc, il y a aussi ça dans la culture web.
Il y a un jeu d'exclusion et d'inclusion.
Parce que, on en parle souvent,
puis même les gens qui nous écoutent des fois comprennent pas
les références. Justement, c'est
une culture de référence.
Puis quand on les a pas, on comprend pas.
Fait que des fois, on peut se sentir exclu.
Puis je pense que ça l'explique aussi pourquoi
c'est pas tout le temps abordé dans les médias traditionnels.
C'est vraiment un langage codé. Puis je vais vous ça l'explique aussi pourquoi c'est pas tout le temps abordé dans les médias traditionnels. C'est vraiment un langage
codé. Puis je vais vous donner du contexte,
Nadia Keeve, je connais pas son nom,
Nadia Eve, je connais pas son nom exactement sur TikTok,
c'est une étudiante de McGill qui vient de l'Ontario
mais qui se brande comme étant de Montréal,
mais c'est pas... Elle est anglophone, il faut dire que c'est pas
une Québécoise, mettons, genre c'est une Ontarienne.
Elle a fait des vidéos de danse dans sa chambre,
elle est devenue très virale. Puis qu'est-ce qui
l'a rendue encore plus virale,
c'est que dans ses vidéos sur les chansons des pop stars,
finalement, les pop stars se mettaient à commenter parce qu'ils voyaient les vidéos.
Toutes les pop stars du world wide,
comme...
Olivia Rodrigo, Charlie...
Sabrina Carpenter.
Boy Genius, Sabrina Carpenter.
Toutes ces gens-là...
La connaissent.
Ouais.
Acte par tic-tac.
Donc, il y a ça aussi,
il y a un discours qui revient souvent avec Charlie XCX
qui était longtemps,
tu sais,
dans la scène underground
avant de percer
dans le mainstream
puis c'était l'idée
qu'elle faisait de l'art
mais
« The ones that get it,
get it.
If you know,
you know. »
dans un sens.
Fait que c'était seulement
ceux qui avaient
une certaine vision
des choses
qui étaient capables
d'apprécier son art
ou spécifiquement
son artistry.
Artistry.
Yeah. Puis là ensuite, le troisième show c'était à Toronto. Et là tu vois, je sais pas,
il a dû y avoir un show depuis, j'ai pas suivi. Mais j'ai l'impression que le prochain c'est à
New York pis la Apple Girl ça va être probablement la fille qui a inventé la Apple Dance.
Faudrait.
À Toronto, moi je vois tout de suite avant même de voir le show, je me fais suggérer sur ma
For You page, un vidéo
d'un jeune homme queer, Sammy,
qui semble être un créateur de contenu.
Il y a quand même beaucoup de followers.
Et là, je le vois
s'habiller avec ses deux
amis et tout, pour se préparer
à aller au show. Et qui n'est pas
le premier Apple King? C'est Sammy.
Donc déjà, l'algorithme
était de...
Le savait.
Puis bon, voilà.
Puis là, c'est ça, en faisant un peu de
recherche, je me rends compte que c'est
une connaissance amie de Nadia
qui est la Hit Girl de Montréal et
qu'ils ont déjà fait des vidéos ensemble. Donc peut-être
que le filon, c'est Nadia. Peut-être qu'elle s'est
fait demander, est-ce que tu connais quelqu'un d'un peu, justement,
underground, hit boy et tout à Toronto.
Puis là, ils ont été mis en contact avec Charlie XCX.
Il porte un chandail qu'il a fait lui-même
qui s'appelle Rush.
Donc il y a comme, c'est écrit Rush sur ça.
Puis ça, c'est encore un message codé.
C'est un clin d'œil à la chanson
« Feel the Rush ».
Pas juste ça, à la culture queer. Parce que finalement, Rush, c'est encore un message codé. C'est un clin d'œil à la chanson Feel the Rush. Pas juste ça, à la culture
queer, parce que finalement, Rush, c'est
la marque de
poppers, qui est l'espèce de drogue qu'on
sniffe soit dans les parties ou
pour avoir du sexe
anal, parce que ce que ça fait, c'est que ça
relâche les muscles.
Donc, the ones that get it,
get it. Sur les réseaux sociaux,
il y a vraiment l'idée aussi que si tu regardes une
store, parce que là on en parlait, que tu sois la
Apple girl, l'élu de cette soirée-là
ou le Apple king, tu deviens
aussi une store. Ça t'amène une forme
de capital culturel et un des
messages des réseaux sociaux, c'est l'idée que quand tu
regardes une store, ben toi aussi tu peux l'être la store.
Quand tu regardes un influenceur, ben tu te dis
toi aussi tu peux être un influenceur. Fait que ça devient
aussi une forme d'incitatif pour la production dans la prosommation.
Tu crées du contenu pour finalement devenir ce que tu consommes.
Voilà, c'était ma parenthèse prosommation.
Là, je vais faire une parenthèse merch, comme la marchandise qui est vendue dans les shows.
Il paraît que ce n'était pas top, l'espèce d'offre.
J'imagine que c'est minimaliste comme le nom du tour
et l'image de l'album.
On rappelle, c'est quoi le design graphique?
C'est vraiment une couleur vert acidulé
avec simplement le mot
Bratt écrit en
caractère arial, un peu
modifié, pixelisé.
Ça a l'air un peu plus sur le design. Le designer
Terence O'Connor dit
« It's ultimately become the color of internet
brain rot ». Donc, le vert acidulé,
le vert brattre, c'est devenu
synonyme de brain rot.
Là, il dit « Which I think is beautiful brain
rot ». C'est quelque chose que j'ai abordé
dans la presse. Ça réfère
un peu à une espèce de
pourriture cognitive,
mais finalement, c'est juste pour parler des gens qui sont
trop sur Internet, qui commencent à utiliser beaucoup, beaucoup
d'expressions d'Internet ou même
des références Internet très nichées.
Ce qui fait que quand ils sont dans le monde
« normal », ils parlent
à d'autres membres de leur famille ou par exemple
leurs amis, ils deviennent complètement incompréhensibles.
Tu m'as envoyé justement un vidéo
d'une politicienne qui s'adressait...
Australienne, oui. Australienne qui essayait
de fédérer ou de rassembler
les plus jeunes générations, puis qui a fait un discours. of age the election after. It is for this reason that I shall now render the
remainder of my statement using language they're familiar with. To the Sigmas of
Australia, I say that this goofy-air government have been capping, not just
now but for a long time. A few of you may remember when they said there'll be no
phantom tax under the government I lead. They're capper-holics. They're also Oui, parce que c'était justement un projet de loi pour bannir l'accès à l'Internet des plus jeunes.
Fait qu'elle était comme comment mobiliser les plus jeunes.
On va leur parler en brain roll.
Puis elle a très bien exécuté.
Ça a clairement été écrit par quelqu'un de soit mon âge ou plus jeune, on va leur parler en brain rot. Puis elle a très bien exécuté. Ça a clairement été écrit par quelqu'un de soit
mon âge ou plus jeune, parce qu'il y en avait des vraiment
nichés, puis des vraiment
bien utilisés. Put the fries in a bag,
little bro, ça c'est comme...
Ça, tu vois, ça me dit rien.
Pour moi, c'est du charabia.
Fait que c'est ça. Le brain rot, ça fonctionne
comme justement un bagage de
références culturelles qui est partagé, mais
qui exclut beaucoup plus qu'il inclut.
Puis c'est aussi une référence au fait que les choses
changent vraiment vite dans la langue,
et est en pleine mutation.
C'est un rapport constant avec l'espèce d'obsolescence
programmée de nos références,
parce que le mime sur lequel on va rire aujourd'hui,
dans deux mois, on va peut-être l'avoir oublié.
Ça revient à parler du flux de plus en plus rapide
et incessant du capitalisme
dans lequel on vit, sous lequel on vit.
Et c'est ça, juste pour dire que c'est une langue
qui exclut et qui inclut,
finalement, ça revient aussi au message
implicite de Charlie XCX, qui est toujours
« The one that get it,
get it ». Tu fais partie des lucky few
qui comprennent que ce que je fais, c'est de l'or,
qui comprennent que ce que je fais, ça a une valeur,
comprennent mes références.
Pour revenir à la merch, j'ai vu que, par exemple,
il y avait un zip-up hoodie qui était vendu à
145$. C'est vraiment cher.
Puis que c'était vraiment le truc de la
tournée sweat. C'est juste mal designé
puis le zipper fait en sorte qu'il y a
quelques lettres qui sont gommées.
Ça fait que ça dit North America
au lieu de North America
je me suis demandé si c'était une erreur
l'espèce de faute typographique
ou si c'était juste délibéré
peut-être qu'il y a cette énergie-là aussi dans Brad
the one that get it, get it
que finalement, t'es censé être un peu
déglingué, pis là j'ai lu un peu
sur la merch sur Reddit
pis il disait
at the only gay club in this city,
not a single person has official
merch. » Je pense que ça l'a pris quand même du temps avant
qu'il y ait des chandails ou de la marchandise
officielle. « It's all homemade
fan merch. » Donc tout le monde prend
le concept, c'est-à-dire l'écriture
et la couleur, et finalement
font leur propre marchandise.
Puis là, il y a quelqu'un d'autre qui dit que
« I think it's been intentional. Everyone
made their own merch, writing brats
on green lighters, making their own
tees. » Donc, écrivez brats sur
des briquets.
Il y a vraiment
un état, ce qui est « do it yourself »,
qui ressemble beaucoup à la mémétique, parce que
qu'est-ce qui arrive dans la mémétique, c'est qu'on émite
une idée, mais on va la personnaliser,
on va la mettre à notre sauce. Donc,
l'idée de l'imitation mélangée à la personnalisation
et d'ailleurs, elle a même
fait un bratgenerator.com.
Très, très bien pensée, cette campagne
publicitaire. C'est ça, en fait, que je veux mettre
de l'avant. Puis l'idée de l'état
do-it-yourself, fais-le toi-même, ça a quand même
un lien avec la prosommation.
Dans le sens où tu consommes quelque chose,
mais tu produis aussi quelque chose, tu produis de la valeur.
C'est toi qui produis ta propre merch.
Puis la merch, c'est quoi? C'est une publicité
ambulante pour
cette entreprise qui est Charlie Exiec.
Donc le commentaire, c'est qu'il y a
un lien qui est très fort avec la culture
Internet. Et là, même un autre
lien que je pourrais faire, c'est que j'ai lu
toujours en lisant le designer
qui parlait de toute l'entreprise de designer la pochette de l'album. Il disest que j'ai lu toujours en lisant le designer qui parlait de toute
l'entreprise de designer la pochette de l'album,
il disait que l'espèce de flou
sur la typo, ça rend hommage
aux médias sociaux
qui étaient LiveJournal et MySpace,
donc des versions très early
internet, je sais pas, dans les années 2000.
Quand on prenait une photo puis qu'on
la grandissait ou whatever, ça faisait de la
pixelisation, ça renvoie à l'obsolescence précipitée du software qu'on l'agrandissait ou whatever, ça faisait de la pixelisation. Ça renvoie
à l'obsolescence précipitée
du software qu'on utilise
et même du hardware,
pour vrai.
Puis il y a cette idée
de précipitation
vers une forme de ruine.
Il y a toujours ça
dans la culture numérique,
surtout pour des gens
comme Charlie XCX
qui sont milléniaux,
donc qui ont vécu
l'espèce de changement
puis comme les plateformes
qu'on utilisait quand j'étais jeune existent plus.
On parle même de « digital dark age », de moyen-âge numérique,
dans le sens où il y a beaucoup de choses qui ont été publiées sur le web
qui ne sont plus accessibles, que ce soit à cause de formats
ou justement de logiciels qui sont périmés.
De serveurs qui ne fonctionnent plus.
Beaucoup d'informations, puis cette information-là,
est-ce qu'on va être capable de la conserver
ou d'y accéder un jour?
Who knows?
Puis même l'information qu'on est en train de produire
en ce moment, peut-être qu'elle va se perdre.
Ce qui reste après la fête, c'est les ruines.
C'est la sueur.
Puis là, je vais faire un autre chien cave,
mais c'est Moudang,
l'espèce de vedette de l'Internet
dans les dernières semaines,
qui est le petit hippopotame nain bébé
d'un zoo en Thaïlande.
Je pense que Moudaine, elle a vraiment
une énergie bratte. Du moins, sur
les photos et les vidéos qu'on a,
elle a l'air d'être comme un gobelin.
Elle a une énergie un peu
à la fois princesse et à la fois
diabolique. Puis elle est
toujours blurry. Elle est toujours très
blurry sur ses photos, comme le logo
de Bratt. Elle est toujours en train de crier.
Tu vas amener Moudang au sweat tour.
On parle de
Bratt Green, donc la couleur
qui devient la représentative du
Brain Ruts. Je pense que là, on vient vraiment de
changer, il y a comme un changement,
je le dis encore, mais un changement de paradigme
parce qu'au niveau des couleurs, on était
encore à ce jour quand même dans
le Millennial Pink.
Donc le rose millénial.
Puis là, il y a vraiment cette idée de feral, le sauvagerie, Brad Green.
Non seulement il y a Charlie XCX, il y a le Sweat Tour, il y a tout ça.
Mais même les animaux mimétiques, même les animaux qu'on partage ont cette énergie-là.
Moudaine. J'ai pas assez consommé de moudaine.
Irrévérencieuse.
Feral. Feral, c'est le mot.
C'est quoi feral en français?
Sauvage. Sauvage, quand même. Ouais.
C'est comme la différence entre un sanglier pis un cochon.
Un sanglier, tu te dis, oh boy.
Faut que tu cours après.
Non? Ouais, j'ai compris.
Mais ouais, je fais ce que t'as dit ce matin.
Moudagne, mon feed, c'est...
Ah, mon feed, c'est que Moudang.
Ouais, mais c'est vrai.
J'ai même...
Parce que moi, je suis dans le beauty TikTok, là.
Beauty Talk, comme on dit.
Puis il y a même une créatrice de contenu
que mon ami m'a partagé,
mais que j'avais vue avant,
qui vient de Montréal
puis qui a fait un maquillage Moudang-inspired.
Protégeons Moudang.
Moi, c'est ça que je dis.
J'espère que le fame va pas détruire Moudang.
C'est tout ce que je vous souhaite.
Ouais, mais c'est ça, là. T'sais, Britney Spears, Moudang moi c'est ça j'espère le fame va pas détruire Moudang c'est tout ce que je vous souhaite ben ouais
c'est ça
t'sais Britney Spears
Moudang
même combat
fait que c'est ça
incroyable
moi
aujourd'hui
qu'est-ce que je veux vous parler
c'est
une espèce de phénomène
que je pense
qui est important
pour saisir les mécanismes
de la pop culture
mais comme Daphné a dit tantôt
t'sais
Kavisnik c'est un laboratoire
en fait
je pense pas que c'est comme
abouti comme réflexion du tout mais genre je veux juste en parler pis qu'est-ce que je veux dire qu'est tu sais Kavisnik c'est un laboratoire en fait je pense pas que c'est comme abouti comme réflexion du tout
mais genre je veux juste
t'en parler
pis qu'est-ce que je veux dire
qu'est-ce que je veux parler
c'est le pipeline
entre le mime
pis l'amour
genre comment quelque chose
peut commencer comme un mime
commencer comme étant apprécié
de façon ironique
mais devenir quelque chose
qu'on supporte grandement
pis qu'on est derrière
pis qu'on adore en fait
c'est ça que je veux
mais qui fait battre notre coeur
ouais
qu'on est passionné à propos
pis qu'on est investi dedans
complètement. Je pense qu'on l'avait vu venir
il y a quelques semaines. En fait, il y a deux semaines exactement
quand on avait parlé dans les actifs numérés.
On avait parlé de Hayley Welsh,
mieux connue sous le nom de
Hawk Tua Girl.
Pour résumer, elle était devenue virale cet été
à cause d'une entrevue sur la rue. Un micro-trottoir.
Un micro-trottoir où elle disait
Hawk Tua, spit on that thing»
en parlant.
Non, parce qu'on lui a demandé
«C'est quoi ton truc pour faire
rendre fou un homme mouli?»
Puis elle a dit qu'elle crachait.
Crachait sur...
Le pénis.
Ça veut dire genre un mot comme
«la verge» ou quelque chose de...
«La verge is crazy».
Oui, je trouve ça.
Elle, en fait, est devenue
un full gros mime,
mais ça a été viral pendant l'été
même au début de l'été je dirais mais
plus l'été achevait, tu sais ça a passé
ça a eu son moment de viralité
pis là je le voyais vers la fin de l'été justement
qui était réapproprié par des gens
plus jeunes que les gens qui l'avaient
rendu viral pis qu'est-ce que je veux dire par ça
c'est que la vidéo de Hawk Toa
quand on en a parlé même dans le premier épisode
de Café Snake, Daphné elle l'avait pas vu dans son feu à l'algorithme. Qu'est que la vidéo de Rock Toa, quand on en a parlé, même dans le premier épisode de Café Snake, Daphné, elle l'avait
pas vue dans son feu à l'algorithme.
Qu'est-ce qui a rendu Rock Toa viral?
C'est quelque chose qu'on parle souvent
quand on parle d'un épisode, c'est le Zinternet.
C'est même en parlant
de ce phénomène viral que
la personne qui a créé le terme Zinternet,
Max Reed, a créé le terme Zinternet.
Les journalistes. OK, mais ça, tu peux dire
le Zintern internets ça représente
une faction mettons de jeunes
de jeunes plus à droite associés
au monde du sport, associés au monde
du gym, de la politique
de droite, de Trump
pis ce qui entoure un des
gros conglomérats médiatiques
puis c'était ça un peu
c'est venu viral par ça, tu sais moi la première fois
que j'ai vu le mime
«Hawk Toa» sur Twitter,
c'est une figure,
un commentateur de droite
de Québec
qui s'appelle
Frank de Dédemisard
sur Twitter
qui parlait de «Hawk Toa»
puis qui trouvait ça
full drôle.
Les gens qui ont rendu
cette vidéo virale,
c'est des hommes,
je dirais,
dans la trentaine
puis la quarantaine
que pour eux,
c'est presque enfantin.
Mais tu sais,
on est...
Mais ça vient les chercher. Ça les titille. Oui, c'est ça. Parce que c'est presque enfanté mais tu sais ben ça vient les chercher
ça les titille
ouais c'est ça
parce que c'est comme
le trope aussi
ah ouais moi pis ma femme
on couche pis ensemble
anyway
c'est la frustration sexuelle
dans le fond
fait que genre
là on est deep
dans le hot hot
fait que là ça c'est devenu
méga viral
je sais pas pourquoi
ben on sait pourquoi
justement je viens de l'expliquer
les gens qui sont plus
d'habitude qui sont
au centre
de la création
pis de la curation des mimes
qui percolent dans la pop culture,
c'est des jeunes. C'est des meme lourds.
C'est des gens qui passent leur temps sur Internet.
Quand tu dis des jeunes, c'est quel âge, mettons?
Je dirais en bas de 25 ans, plus jeune que moi.
Je pense pas que je suis allé recréer des mimes en tant que ça.
Je sentais qu'il y avait une espèce de
ridiculisation de ce mime, dans le sens qu'on était
comme « Ah, mais ce mime est même pas drôle. Pourquoi c'est
populaire? » Puis qu'est-ce qui est arrivé un mois, deux mois, quand le mime dans le sens qu'on était comme ah mais ce mime est même pas drôle pourquoi c'est populaire pis qu'est-ce qui est arrivé
un mois
deux mois
quand le mime est passé
quand tout le monde
ces jeunes là
pis un des meilleurs exemples
c'est la chaîne YouTube
Slushy Noobs
qui est comme
vraiment instrumentale
dans comme
si vous voulez
vous connecter un peu
avec le psyche
des jeunes Gen Z
c'est une chaîne YouTube
qui est faite par deux hommes
Martin pis Hamza
c'est genre deux gars
de Toronto
c'est des Canadiens
mais ils font des...
Ils innovent vraiment dans la création de contenus.
Moi, je les suis depuis longtemps. Ils ont commencé sur TikTok.
Puis eux, ils ont commencé à dire ça,
mais comme full ironiquement, tout le temps.
Ils étaient comme, oh yeah, the Octwa meme
is still huge. It's my favorite meme.
Puis ils disaient ça comme constamment. Puis là, c'est pour ça
que j'en ai parlé dans Cavesnake, parce que j'étais comme,
OK, pourquoi ces dudes-là sont autant obsesses avec ça?
Puis qu'est-ce qui est arrivé? C'est que quand
elle a lancé sa podcast, tout le monde a
commencé à faire, oh mon Dieu, pourquoi qu'elle lance
une podcast? Pourquoi qu'elle est encore famous? Puis là,
au lieu de hate sur elle, ils ont commencé
à faire comme s'ils adoraient ça. Comme si
c'était la meilleure podcast au monde. Donc,
la podcast Talk To Her de Hayley Welsh
est devenue comme un espèce de gros... C'est devenu
un autre mime. C'est devenu plus gros
ce mime-là parce qu'il est plus connecté avec les gens qui sont importants dansu un autre mime. C'est devenu plus gros ce mime-là, parce qu'il est plus connecté
avec les gens qui sont importants
dans la culture du mime.
Et moi, j'ai écouté.
Moi, j'ai écouté le deuxième épisode. J'ai pas écouté le premier,
mais le deuxième épisode est pathétique.
C'est comme... C'est elle qui
raconte l'histoire de Hawk Toa, mais avec ses
amis. Mais si tu vas voir, il y a 2900
commentaires. Puis tous les commentaires, c'est
« Je suis un neurochirurgien depuis
3 ans, mais j'avais pas trouvé de sens
à ma vie, puis maintenant, je me réveille à 3h du
matin pour écouter Talk Toys. » Puis c'est juste ça,
c'est juste des enfants qui commentent ça.
Genre, ça a changé ma vie. Ça a changé ma vie, je suis plus
paraplégique, je me suis levé pour écouter
Talk Toys. Tu sais, mais c'est juste des memes,
mais constamment, puis tu sais ce qui est intéressant,
c'est que tout le monde fait comme s'il adore
ça, mais la vidéo, elle a 8000 likes
puis 12000 dislikes.
Ça veut dire que les gens, ils détestent ça
en fait. Mais, on embarque dans le fait
qu'on va jamais adresser le fait qu'on déteste
ça, puis on va faire comme si on adore
ça. Puis ça, je pense
qu'éventuellement, qu'est-ce qui va arriver? Ma prédiction,
c'est pour ça que j'en parle de cet exemple-là, de cette podcast,
c'est que dans quelques temps, tout le monde qui aime ça
ironiquement maintenant, vont vraiment aimer ça.
Oui, parce que tu t'attaches au personnage,
tu t'attaches au... on est des êtres sociaux quand même.
Exactement.
Puis je veux parler de cet humour-là que je trouve qui est comme...
qui s'épreuve à notre époque de toujours traiter les choses
comme s'ils étaient totalement sérieux sans jamais te décrocher
puis jamais adresser que c'est une blague.
Ça, c'est comme vraiment important.
Je pense que c'est un des mécanismes les plus importants
de notre époque pour générer de l'engouement culturel.
Genre, elle nous dit ça dans la phrase.
Le mécanisme de créer des blagues qui sont non dites,
mais qui sont comme récupérées par plein de gens
puis qui sont jamais adressées.
Donc, on n'adresse jamais le fait que c'est un canular,
que c'est une blague, que c'est du second degré.
C'est complètement de l'ironie.
Donc, les gens, c'est une espèce de roleplay'est du second degré. C'est complètement de l'irrégulier. Donc les gens, c'est une espèce
de roleplay, comme on dirait un genre
de grandeur nature où tout le monde est
investi dans la même blague et joue un rôle.
Pis ils vont jamais le nommer. Pis ils vont
faire comme si c'est malade, cette production
culturelle, c'est du génie.
Exact. Pis je pense que un des...
Je veux camper ça au Québec, donc un exemple
québécois pour ça, c'est la série
Fugueuse. Parce que c'est quoi qui est arrivé avec la série Fugueuse?
Si on fait un breakdown du succès
de Fugueuse, qui est tant qu'à moi
la production culturelle qui a le plus
rejoint ma génération, puis qui a été
le plus gros succès des 15
dernières années au Québec. Puis là, c'est comme un gros
statement. Je sais qu'il y a eu 19-2,
je sais qu'il y a eu Série Noire, je sais qu'il y a eu plein...
Whatever, Stade, District 31,
Unité 9, je sais. Mais pourquoi je dis que Fug noire je sais qu'il y a eu plein whatever Stade, District 31 Unité 9 je sais
mais pourquoi je dis
que Fugueuse
c'est le plus gros succès
de notre époque
parce que ça a généré
quelque chose
que toutes ces autres séries
n'ont jamais généré
ça a généré
des memes
du meta discord
du live tweeting
ça a généré de quoi
de nouveau propre
à notre ère
et ça a fait
prosommer les gens
exact
ils ont consommé
les produits
exact
on les doit
reconnecter
full circle exact qu'est-ce qui est arrivé avec Fugueuse premier épisode est diffusé Exact. Ils ont consommé les produits. Exact. On les doit de connecter. Full circle. Exact.
Qu'est-ce qui est arrivé avec Fugueuse, OK? Premier épisode
est diffusé. On voit la scène
dans le penthouse où est-ce que Yes MacKenzie est supposé être
le meilleur rappeur en ville, mais il porte
des pens de chez Zara pis des souliers de chez
Clarks, pis il y a une chaîne de
iced out clé USB. Il y a
aucun swag. Il y a pas de drip.
Il y a pas de... C'est que j'adore que tu dis. Il y a pas de
drip.
Tu ris de moi.
Non, je trouve pas que je trouve qu'il y a...
T'as la chaise en craque, là.
Là, ça, ça hit Internet.
Tout le monde le pose. C'est comme, OK, mais c'est quoi cette série?
Puis il parle un vieux slang.
Tout le monde est comme, oh mon...
Il essaie de parler le slang, mais il essaie de pas le parler.
Fait que c'est pas constant. Puis c'est pas comme ça que les gens
parlent normalement. Pis là, au début,
premier épisode, grosse joke. Les mimes,
des pages de mimes, ça écrit toutes les
fruitées, toutes les choses, des mimes de fugueuses.
Là, fait que là, tout le monde regarde la deuxième semaine,
c'est encore plus ridicule, parce que
là, elle va à un show de rap, peu importe, c'est comme
encore plus des blagues, des blagues, des blagues.
Troisième épisode, encore... Tu veux dire que les blagues,
c'est ce qu'on retrouve sur le web? Ouais, on retrouve
ça sur le web, c'est ça. Les gens rient un peu.
Les gens, ils rient complètement de l'émission.
Personne la prend au sérieux. Je parle
chez les jeunes. Chez, genre, moi.
Fugueuse en 2018, j'avais 20 ans,
genre. J'avais 21 ans. C'est juste des jokes.
Tout le monde voulait regarder Fugueuse pour participer
à, comme, comprendre les blagues sur Fugueuse.
Chaque nouvelle scène, un nouveau screenshot
absurde, c'est comme, oh my god, c'est quoi
cette série qu'on nous donne pis là arrive
l'épisode 4
l'épisode 4 de Fugueuse
pour les gens
qui ont regardé Fugueuse
c'est vraiment
un épisode fucked up
où est-ce que
la personnage principale
se fait complètement
agresser
droguer
genre c'est vraiment terrible
pis là comme soudainement
tout le monde était
investi de cette émission
fait que ça a pris
que ce soit
une grosse blague
pour prendre notre attention
pis là boum fait que là tout le monde veut savoir qu'est-ce qui se passe avec Fanny au début on regardait ça ce soit une grosse blague pour prendre notre attention pis là boom
fait que là tout le monde
veut savoir
qu'est-ce qui se passe
avec Fanny
au début on regardait ça
tout le temps en blague
fait que c'est l'évolution
de penser d'un mime
à quelque chose
pis là finalement
on était investi
comme l'état de Fanny
on voulait savoir
qu'est-ce qu'elle allait y arriver
on le savait pas
dans les premiers épisodes
que c'est ça qu'elle allait arriver
c'est ça un peu
cette progression-là
c'est un peu comme
Jojo Siwa
qui a finalement
touché une cause sensible chez nous
puis on a fini par bien l'aimer.
Ben oui, moi j'adore Jojo.
I stand Jojo, I ride for Jojo.
C'est vraiment important
de comprendre puis d'essayer
d'instrumentaliser ces mécanismes-là. C'est ça que je veux dire.
Intéressant. Mais je pense qu'il y a
des limites aussi à ce genre d'humour-là.
On voit cette semaine, il y a eu
l'arrestation. Mais je pense que c'est honnêtement très dur
de manufacturer ce genre
de consommation-là, parce que
tu veux jamais que ton produit soit cringe.
Moi, ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même des
limites à ce type d'humour. C'est un humour qui n'est pas adressé
et qui est juste comme connu par les gens
qui sont justement brain-rut.
On voit un très bon exemple cette semaine.
On a Puff Daddy, P. Diddy, Sean Diddy Combs,
j'ai donné tous ses noms,
qui s'est fait inculper
dans l'État de New York
pour des chefs
de racketeering,
donc mis sur pied
d'une organisation criminelle
de trafic humain
à travers des lignes d'État
et de plusieurs...
Il y a trois autres
chefs d'accusation.
C'était quand même
quelque chose
qui était connu
dans le monde du divertissement,
surtout de la culture
afro-américaine.
Il y a des entrevues
et des entrevues
de Vlad TV,
qui est une chaîne YouTube,
où est-ce qu'on documente exactement les genres
de pratiques de Didi.
C'était comme dans le mythe
ou l'imaginaire collectif
de la pop culture afro-américaine.
C'était connu
que c'était quelqu'un
de problématique,
que c'était quelqu'un
qui ne fallait pas aller
à ses parties,
qui ne fallait pas...
Puis même cette année,
l'année a commencé
avec l'entrevue
de l'humoriste
Cat Williams
à la podcast de Shannon Sharpe
où est-ce qu'il disait que
« The party is over for Didi ».
Genre, tu sais, c'est comme...
C'est connu que c'est ça qui se passe avec lui-même.
On sait depuis longtemps, quoi.
C'est ça.
Puis là, qu'est-ce qui se passe en ce moment sur TikTok?
C'est que les jeunes ont commencé...
Puis je dis les jeunes,
mais c'est vraiment des étudiants d'école secondaire.
C'est comme presque des jeunes alpha.
Faudrait voyons quel âge.
Mais à organiser,
ça commençait au début par des gens qui faisaient
des edits de Didi, mais
admiratifs, en mode comme, oh my god,
pis la caption c'était tout le temps genre, free Didi,
he didn't do nothing wrong. Mais c'était une blague,
c'était des blagues. C'est toujours
du second degré, mais quand tu tombes sur ces
vidéos-là, justement sur ta
For You page, dans ton fil algorithmique,
c'est jamais dit que c'est une blague.
Ben non, pis tout le monde dans les commentaires.
Pis même dans les commentaires, les gens jouent le rôle.
Exact. Les gens sont comme, ah ouais,
Free Diddy, he didn't do nothing.
Mais tu sais qu'est-ce qui est drôle,
c'est genre, quelqu'un va dire Free Diddy dans des commentaires,
pis là quelqu'un va dire, yo, that's crazy,
that's outrageous.
Tu sais, il y a comme, c'est genre, voir que tu dis ça.
Ben il y a toujours des gens
qui vont pas capter,
qui sont pas in on the big joke.
Donc, ils comprennent pas
que c'est une mise en scène.
Hum-hum.
Mais qu'ils comprennent,
mais qu'ils trouvent ça drôle aussi.
OK.
Ils vont faire...
Ah, vous êtes fous.
Puis là, ça va être...
Le jeu, ça va être de pousser la limite
de à quel point, comme,
on peut trouver une façon
de flip ce mime-là
puis rendre ça plus encore drôle.
Fait que là, qu'est-ce qu'ils ont fait
vendredi à travers
les États-Unis?
On pouvait voir
les jeunes
des secondaires.
Les high school américains
organisaient des walkouts
for Didi.
Donc des marches.
Des walkouts,
c'est genre sortir de cours
à 11h.
C'était vendredi à 11h.
Une genre de grève générale.
Pour libérer Didi.
Pis ça,
c'était comme tout.
J'en dis sérieusement.
À aucun moment,
ils vont dire que c'est une blague.
Puis ça revient aussi avec Rock Toi.
C'est ça, l'humour.
Mets-toi, c'est déconnexionnant,
mais c'est ça l'humour de cette génération-là.
Oui.
Ça revient quand même au fait que le divertissement,
c'est l'espèce de confusion entre ce qui est vrai et ce qui est faux.
Exact.
L'idée, ce n'est pas de savoir ce qui est vrai ou ce qui est faux.
C'est juste de jouir de cette espèce de brouillage-là.
Avec la chose la plus outrageous possible.
C'est ça le problème, c'est que
toutes ces choses-là qui sont très dramatiques,
qui sont très effroyables,
deviennent, quand on les insère dans
une culture participative mémétique,
des produits de divertissement.
Ils sont repris à toutes les sauces
pour divertir, pour attirer
les likes, les vues,
comme le procès
des viols de Mazars. C'est ça, et ça peut être aussi pour divertir, pour attirer les likes, les vues, comme le procès des
viols de Mazin. Puis c'est ça, puis c'est pour ça que je dis
que ça peut être aussi ramené à la politique,
genre, parce que ça va être utilisé dans
le climat qu'on est, dans la campagne actuelle
qu'on est. Tu sais, je voyais un tweet qui
traitait l'humoriste américain
de gauche, disons Adam Friedland,
qui est comme l'ex de l'une des animatrices
de Red Square Podcast, en plus.
Donc lui, c'est
un humoriste
de gauche
de gauche
qui postait des memes
sur Kamala
pis il se faisait
quote tweet
pis c'est comme
yo vous êtes tellement fou
parce que vous
vous promenez à New York
vous vivez une vie de bourge
mais vous pensez
que genre
on va juste continuer
à meme
are we out of it
genre c'est comme
juste les memes
à prioriser tout
qui a dit ça?
juste un Twitter user
qui quote tweetait
cette personne là
ça a pas de poids
mais c'est juste
c'est le fait
qu'il a dit ça. Il a pointé
un peu son privilège, son espèce
d'embourgeoisement. Ouais, puis ça lui permet
de juste mime his way. Genre, vous pensez
qu'on va juste créer des mimes concernant,
ça va aider quelqu'un, ça va aider qu'est-ce qui se passe
en Palestine, ça va aider. Je pense que c'est ça
aussi le mindset de l'époque. Mais dans un
ludo-capitalisme, donc un capitalisme
où la frontière entre travail
et jeu est brouillée, on peutisme où la frontière entre travail et jeu est brouillée.
On peut penser que la frontière entre le jeu et autre chose devient brouillée.
Exact.
Puis c'est ça, puis même avec...
Beaucoup de choses, je devrais dire.
Puis même avec, tu sais, comme on regardait le débat des chefs, mais on regardait le...
Pas le débat des chefs, mais le débat présidentiel.
Bon, on le regardait à travers le stream d'Hassan Abiy.
Hassan Abiy, Hassan Piker, qui est le plus gros stream politique aux États-Unis.
Puis lui regardait ça comme du stand-up
il attendait des moments
comme quand Trump
a dit
they're eating the dogs
c'était comme
wow enfin
le dernier débat
présidentiel
c'est ça aussi
c'est comme
c'est toute une grande blague
c'est tout dit ironiquement
pis je pense que
c'est comme propre
à une autre époque
je sais pas
j'ai genre
les choses
pis même la campagne
de Trump de 2016
elle a commencé
comme un mime
ils ont commencé
ils savaient pas trop
dans quoi ils s'embarquaient, mais finalement,
ils aimaient les mimes, ils trouvaient Trump drôle,
ils le trouvaient goofy, ils le trouvaient charismatique,
puis éventuellement, ils sont devenus fanatiques.
Puis c'est ce pipeline-là qui est comme
vraiment important pour comprendre
les mécanismes de propagation de mouvements de masse
dans notre époque. Ben, on va étudier ça,
on va continuer d'étudier ça, d'avoir
les yeux là-dessus, surtout que le Québec,
c'est une culture dans laquelle l'humour,
le rire, semblent très importants.
Puis parce que la troisième étape, je dis
le pipeline de mime à amour,
puis après, c'est comme...
Après, c'est la détestation. Après, on va détester.
Mais ça, c'est plus tard. Mais ça dépend,
ça s'applique pas à tout. Mais normalement, si vous voulez
regarder les courbes de popularité, quelque chose
va être un mime, va devenir ultra
populaire, on va l'aimer,
puis après, on va le détester.
Comme éventuellement,
on va trouver une façon de le détester.
Mais c'est pas de l'amour réel quand finalement, on finit par détester.
C'est qu'on a mis quelque chose sur un piédestal,
puis après ça,
on lui coupe la tête.
Il y a quelque chose d'être très déshumanisant
dans cette culture.
Sur ce, à la prochaine.
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Puis aussi, je veux mentionner
qu'on va mettre
certains liens
dans la description
de l'émission
pis on va peut-être
lier aussi
les chroniques
le Roblox notamment
et celle sur le
Brain Grunt
toutes les chroniques
à Daphné
sont dans la description
de l'épisode
il y a le lien
pour tous ces articles
à la presse
la musique
que vous écoutez
en intro et en outro
est de
Aslo
A-Z
L-O
disponible partout sur Spotify c'est une écouter en intro et en outro est de Aslo, A-Z-L-O.
Disponible partout sur Spotify.
C'est une chorégraphie.
Merci, à la semaine prochaine.
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