café snake - «En même temps» : Olympiques et couches
Episode Date: August 6, 2024Survol olympique et introduction au diaper discourse ...
Transcript
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Sous-titrage Société Radio-Canada une ours. Puis là, j'étais comme vraiment frustrée. Puis moi, je regarde pas ce film-là. C'est Café Snake. Bon matin!
Allô mon air!
Bonjour Daphné!
Donc aujourd'hui, on enregistre un épisode en avance parce qu'on s'en va en vacances
à Caracette et au Festival de Poésie.
De Caracette.
Ouais, d'Acadie.
Quand je suis au Québec, je pense aux Québécois. Puis quand je suis en Acadie, je me dis oui,
ça ressemble peut-être un peu aux Québécois. Ça, c'est différent. Mais il reste...
Je m'occupe de cette chose-là.
Je vais pouvoir en faire une. Wow!
Donc ça va peut-être être moins collé sur l'actualité, mais on va faire des efforts.
On va faire des prédictions.
Aujourd'hui, on est le vendredi 26 juillet, juste pour nous situer dans le temps,
et les Olympiques viennent juste de commencer.
On vient de regarder la cérémonie
d'ouverture. Premières impressions?
J'ai quand même trouvé ça émouvant.
Donc, si à la base,
je suis un peu comme mythique-mérisant par rapport
aux Olympiques, je trouvais que
les cérémonies comme ça, c'est
vraiment... ça vient toucher les émotions.
Fait que c'est comme une forme de propagande. Qui fonctionne.
Exact.
Ben, on est arrivé un peu...
On n'a pas vu le début.
Le début, à ce qui paraît,
était avec Marie-Antoinette.
Moi, j'ai aimé l'espèce de volonté
de se surpasser,
de faire quelque chose d'unique,
comme disait Céline Galippo,
du jamais vu.
Déjà, side note,
Céline Galippo, là,
tout le long de la cérémonie,
ah, vraiment, il faut être là.
C'est tellement plus impressionnant en direct.
C'est comme, oui, Céline,
on ne peut pas tous aller à Paris
payé par la Société Radio-Canada.
Je suis désolé.
Ça, c'est mon commentary.
J'ai aimé ça, puis ça nous amène dans le premier sujet,
qui est les Olympiques, pommel horse.
Can he bring it when it matters most?
He needs to be a home run hitter.
You're going to have a specialist on your team.
He needs to be a guy who goes up in his one moment,
and he hits it out of the park.
Otherwise, he's not worth having on your team.
Stunned leash. Selon moi, les Olympiques de Londres, ça a été vraiment les premiers Olympiques de la mimétique,
les Olympiques d'Internet.
C'était en quelle année?
En 2012.
Donc là, c'était widespread social media quand même.
Comparé aux Olympiques de 2010, j'étais plus jeune.
Fait que peut-être que moi, je n'étais pas autant tapetine dans les espèces de discussions en ligne.
Mais j'ai vraiment un souvenir vivid de quand ils ont annoncé le logo des Jeux Olympiques de Londres.
Ça ressemblait à Lisa puis Bart Simpson.
Il y avait plein de memes.
Ou les memes sur les plongeurs.
Les faces qu'ils font pendant qu'ils sont en train de plonger.
Puis dans ce temps-là, j'étais un adolescent.
J'étais sur 9gag, sur huge lol, sur reddit. Puis moi ce que j'aime de ces nouvelles
olympiques post-internet, c'est que ça brise les frontières de nos espaces numériques. Ça nous met
dans une espèce de discussion internationale numérique. Ça le fait plus pendant la coupe du
monde parce qu'il y a plus de rivalité qui est built-in dans la coupe du monde, mais les olympiques
c'est fédérateur, mais internationalement.
Et en même temps, il y a toute la question des conflits.
Il y a une surveillance policière qui est historique.
En ce moment, aux Jeux olympiques, il y a 45 000 policiers à Paris,
dont 12 policiers du Québec.
Pour les policiers internationaux, c'est 1 800 policiers
de 43 pays différents.
Puis il y a eu des lois qui ont été espacées,
spécialement à l'Union européenne,
pour autoriser la surveillance de masse,
des gens qui vont être à Paris,
des gens qui vont être les touristes.
Moi, j'ai lu que la capitale française
compte aussi 18 000 militaires,
2000 agents de sécurité privée
et 1000 policiers municipaux de Paris,
en plus de 2500 agents venus de d'autres pays,
dont le Québec.
Mais ce que j'allais dire par rapport à ça,
parce que tu parlais du fait que c'était
fédérateur, que, tu sais,
tous les pays étaient concernés, ou presque,
mais la force policière, c'est une forme
de militarisation, c'est
une forme de violence,
et ça nous rappelle un peu
les conflits armés en ce moment à l'international.
Cette présence-là nous rappelle
aussi qu'est-ce qui se passe en Palestine,
puis pourquoi elle est là vraiment.
Est-ce que c'est pour nous sécuriser
ou pour protéger des criminels de guerre,
des gens qui ne devraient pas être là?
Paris a quand même été la cible de beaucoup d'attentats terroristes
et ça faisait partie de la discussion médiatique.
Depuis des mois, on parlait du risque d'attentats,
les attentats qui ont été déjoués.
Donc c'était quelque chose qui était très présent
même dans la discussion médiatique autour de l'organisation de ces Jeux. Dès que Paris a eu la nomination,
a eu la candidature en 2017, puis 2017 c'était l'année des attentats au Bataclan. Ah oui? Oui,
c'est l'année que c'est arrivé. Fait que déjà on parlait de l'insécurité de tenir un événement
international dans une ville comme Paris. Dès qu'ils ont eu leur candidature, ils ont été
sélectionnés, il y avait cette discussion autour de la sécurité pendant les Jeux olympiques.
C'est ça, j'ai l'impression qu'une partie du spectacle,
c'est le déploiement de ces forces policières-là,
puis cette idée-là qu'on est en sécurité,
comme une sécurisation majeure à Paris.
Là, ils ont implémenté une espèce de système de code-bord
pour se promener dans les infrastructures olympiques
ou autour des zones touristiques.
Donc, ça rappelle aussi la COVID.
Tu sais, il y avait un moment émouvant dans cette cérémonie, c'est quand la délégation
de la Palestine a défilé.
Elle était là.
Il y avait des athlètes palestiniens avec leur histoire.
Je pense que la chose la plus, là, je n'ai pas de mots en français, mais compelling
à propos des Olympiques, attirante ou attrayante à propos des Olympiques, c'est justement
les histoires des athlètes.
Radio-Canada, il y a une émission olympique qui est dédiée sur mon parcours, mon pari 2024 où est-ce
qu'ils vont à travers comme les histoires des athlètes, des différents athlètes, les embûches
qu'ils ont eues pour se rendre aux olympiques. Ça va aussi dans quelque chose que je voulais
parler c'est comment les olympiques ont changé, on l'a vu aux olympiques de Tokyo. La partie la
plus intéressante pour moi des olympiques c'est le contenu qui est généré par les athlètes sur
TikTok qui est généré en ligne par les athlètes.
Ça, c'est une dimension totalement différente
de voir comment le village olympique
voit des « day in the life », dans le fond, une journée
dans ma vie. J'ai beaucoup ça
sur ma « for you » page, puis c'est quoi, d'inusité qu'on
voyait pas nécessairement avant avec les derniers
olympiques. Ça offre un contre-discours
aux médias qui sont là-bas, qui vont faire des reportages
à la vie au village olympique, mais des fois,
les conditions pour certains pays sont pas les mêmes
que d'autres pays. Il y a cette espèce d'inégalité,
cette espèce d'impérialisme aussi.
Moi, j'ai vu ça surtout dans les conditions
d'hébergement. Tout le monde a des lits en carton,
c'est la grosse affaire sur TikTok, là, quand on veut
montrer les coulisses, ils montrent le lit,
la structure du lit, mais il paraît que
celui-là est fait expressément
pour empêcher les relations sexuelles.
Je sais pas si c'est juste des ragots ou si c'est réel.
Mais après ça, j'ai vu vraiment des délégations
qui étaient comme plusieurs lits en carton dans une même pièce,
alors que certains ont vraiment des chambres privées.
On a vu l'application Grindr qui a été rendue inaccessible.
C'est une application de rencontre utilisée par la communauté homosexuelle.
La fonctionnalité de proximité
a été désactivée complètement autour du village
olympique. Puis le prétexte, c'est pour
la sécurité des athlètes ou pour pas
outer les gens qui sont
secrètement homosexuels dans des délégations
dans des pays. Mais en même temps, quand tu utilises
Grindr, tu l'utilises en connaissance
de cause, non? C'est ça, je comprends pas.
C'est quoi le lien entre la sécurité
puis l'activité sexuelle?
Parce que souvent, ce mime-là ou cette
discussion-là sur à quel point le village
olympique, dans le fond, c'est juste une espèce de
grosse congrégation d'activités
sexuelles. Une orgie internationale.
Mais là, juste des
faits intéressants sur les olympiques, c'est
tiré d'une carte qui a été créée par le collectif
Saccage 2024, que tu m'as
ramenée d'Europe. Ouais, mais dans le fond, je suis allée en tournée poétique en Europe
et j'ai eu l'opportunité, je ne sais plus c'est où,
je pense c'est à Liège.
On était dans une espèce de coop poétique
avec plusieurs maisons d'édition indépendantes.
Puis là, on a rencontré des gens qui faisaient des zines.
Ils nous ont donné ce zine-là.
C'est un gros zine sur les Olympiques
qui dénonce un peu les Olympiques.
Tout ce que ça allait engager au niveau des gens qui habitent déjà à Paris. 3000 étudiants ont délogé de
leur résidence pour loger les partenaires et les bénévoles, donc là, ce sont les résidences
étudiantes qui ont été complètement perquisitionnées. Déjà, à la base, un étudiant, c'est quelqu'un de
plus. Les Jeux olympiques ont contribué à la gentrification. Depuis l'annonce en 2017,
les prix de l'immobilier dans l'arrondissement 93 ont augmenté de 22,3 %.
Le 93, c'est connu surtout dans l'univers du rap français.
C'est un quartier.
C'est un quartier populaire, en marge de Paris.
C'est la Seine-Saint-Denis.
Ça pourrait être considéré comme un chemin d'aider à Laval.
C'est pas nécessairement dans Paris-Centre,
mais c'est une banlieue.
Dans l'univers du rap, le 93, c'est comme
l'espèce d'un
quartier où il y a beaucoup d'activités criminelles,
un espèce de quartier pas encore
gentrifié. Mais là, ça a vraiment
accéléré la gentrification de ce quartier.
Airbnb, en moyenne, 10 jours de location
rapportent 2000 euros au propriétaire
pour un Airbnb. Wow. J'aurais pensé
que c'était plus, honnêtement. 2000 euros,
mais ça dépend des quartiers, je guess.
Là, ça, c'est un autre fou fait.
Trois écoles, 19 entreprises,
un hôtel et deux foyers
ont été détruits pour construire le village olympique.
Trois écoles! Mais on dirait que c'est quelque chose
qui revient, t'sais, d'année en
année avec les Olympiques. Il y a
comme une désillusion olympique qui s'est installée
dans les dernières années. Moi, je me rappelle quand j'étais tout petite,
quand j'avais genre 8-9 ans, je sais pas,
pis je regardais les Olympiques avec mon père,
c'était complètement un rapport
enchanté. Il y a vraiment
un discours peut-être plus critique
face à cette espèce d'opération
que mon père qualifie de
mafieuse. Mais je pense
qu'est-ce qui a contribué peut-être à cette désillusion,
il y a eu les Olympiques de
Athènes, je pense en 2002 ou en 2006,
où est-ce que quelques années plus tard, Athènes a déclaré faillite. Ils n'ont pas pu payer leurs créanciers, l'Union européenne a dû les récupérer. Puis là, ça a entamé ce discours sur « une grosse partie de leur dette, c'était l'organisation des Jeux olympiques ». Ensuite, il y a eu les Jeux olympiques de Rio. Juste 18 mois plus tôt, on voyait toutes les installations qui avaient été construites, qui étaient complètement désuètes, complètement plus utilisables utilisable. Puis cette espèce de gros effort de construction,
dans le fond, pour des infrastructures qui vont même
pas profiter aux gens. Qui sont éphémères.
Mais je pense qu'il y avait aussi déplacé
des favelas, non?
Je pourrais pas dire exactement, mais c'est sûr.
Je m'en souviens plus, mais il me semble. Puis là, il y avait eu
aussi, justement, pendant les Jeux olympiques de Londres,
c'était la première fois qu'ils construisaient un
stade, je pense que c'était à Londres,
un stade qui était pas permanent, qui était temporaire, pour être ensuite démonté et
envoyé à Rio pour être monté à cet endroit-là. Mais ensuite, c'est vraiment
une espèce de tour de force.
Emmanuel Macron, on l'a vu,
Aya Nakamura, qui performe avec la garde républicaine,
il tweet avec
ce court extrait de vidéo
et il politise le moment.
Il utilise son slogan,
le « en même temps » de Macron.
Ça, je sais pas c'est quoi.
Le « en même temps » de Macron,
c'est une espèce de slogan centriste.
Ça veut dire,
on peut tout faire en même temps.
On peut garder nos valeurs d'origine historique,
puis s'ouvrir vers le futur.
On peut avoir une politique fiscale rigoureuse,
puis avoir des programmes sociaux.
On peut tout faire en même temps.
C'est comme le comble du centrisme, dans le fond.
C'est en même temps. Puis il l'a politisé
directement. Il l'a dit, disons, à la
cérémonie de l'ouverture. Non, non, il a
juste pris la vidéo d'Aya Nakamura,
il l'a tweetée, puis sa description
c'était écrit ça, en même temps. Fait que c'est directement
une récupération politique.
Mais il y avait eu un scandale lié à Aya Nakamura.
Il y a des gens qui chialaient
parce que la France est raciste.
Parce qu'elle ne représentait pas la France, exact.
Mais c'est surtout les chaînes d'info de Vincent Bolleré qui ont vraiment participé à ça.
Donc CNews, BFM TV, qui ont donné beaucoup de temps d'antenne à des chroniqueurs comme Mathieu Bocoté.
Notre très cher Mathieu Bocoté.
Pour dire justement qu'elle ne représentait pas la France.
Puis qu'on est la France, c'est pensé de chanteuse comme Édith Piaf à Ayanna Camara, je pense que ça a bien
bouclé la boucle que
Céline Dion chante d'Édith Piaf, dans le fond.
Ça, c'est un moment quand même touchant.
Même mon père a été ému.
Lui qui n'aime même pas Céline Dion.
C'est ce notorious Céline Dion hater.
J'adore très mon pilon.
Depuis 2024, on compte 6 morts
sur les chantiers pour la construction
des Jeux olympiques.
Encore une fois, toutes ces informations viennent du collectif Saccage 2024.
Du 20 juillet au 8 septembre, le prix du billet de métro a doublé pour financer l'achalandage
et le nombre de métros qui doivent être déployés.
C'est quand même fou que ce soit les gens qui prennent le transport en commun,
qui font un effort pour la planète.
Souvent, des gens qui n'ont peut-être même pas les sous pour s'acheter une auto, qui paient
les frais de cette espèce de
célébration-là. Puis jusqu'au 8 septembre,
donc il va y avoir la rentrée, là.
Ça va être le prix du métro doublé.
A doublé. Parce que
dans une espèce d'ère
où, justement, transition
écologique, le raisonnement dans ma tête,
ça aurait été, un, du 20 juillet au 8 septembre,
le métro est gratuit.
Ça aurait été ça, moi, dans ma tête.
Oui, on veut diminuer la circulation automobile,
on veut pas qu'il y ait trop de bouchons,
juste aller tout en transport en commun, c'est gratuit.
Moi, je pense que ça aurait été ça, la chose à faire.
Mais après, c'est vraiment, eux, ils ont dit,
c'est pour financer le fait qu'il va y avoir encore plus de métros
qui vont devoir être déployés, il va y avoir plus de fréquences.
Pourtant, moi, j'ai entendu parler du encore plus de métros qui vont devoir être déployés, il va y avoir plus de fréquences.
Pourtant, moi, j'ai entendu parler du fait que plusieurs métros
sont fermés. C'est complètement
anarchique. Finalement, c'est juste
vraiment dur de se déplacer, surtout avec
le déploiement des forces policières.
Il y a des périmètres de sécurité
port à port. C'est juste
comme un casse-tête en ce moment.
Surtout, on vient de regarder la cérémonie d'ouverture,
l'espèce d'ambition de faire défiler les athlètes
puis les performances sur la scène,
faire en sorte que le périmètre qui a dû être sécurisé
tout le long de la scène,
c'est vraiment des kilomètres et des kilomètres.
Ils ont dû vraiment, littéralement,
fermer des stations de métro
puis fermer des quartiers complets de Paris
que tu pouvais juste aller justement avec un code bord
si t'étais un résident,
si t'étais un bénévole, un trailleur ou quelqu'un qui avait des billets. Honnêtement, est-ce que ça va faire du bien à
l'image de la France? Je sais pas. Est-ce que ça ramène la force à Emmanuel Macron qui vient de
vivre une période électorale complètement désastreuse, qui est encore pas nommé de
gouvernement? En ce moment, la France n'a pas de gouvernement. C'est Gabriel Attal qui va être là
jusqu'à temps que la France puisse nommer un gouvernement. Le Front populaire qui réclame un gouvernement du Front populaire, comme c'est eux qui ont le plus de députés. Mais Macron qui est ouvert à faire des alliances avec les Républicains qui se sont alliés avec le Rassemblement national, donc dans le fond, qui veut faire un gouvernement qui aurait des membres qui étaient prêts à gouverner avec... La droite. La droite. L'extrême droite.
Avec Jordan Bardella.
Donc, il est vraiment dans une espèce de
néant, puis là, c'est comme la grande fête,
puis là, ah, Ayanna Kamara en même temps.
Est-ce qu'électoralement, il s'en sort
mieux après? Tu sais, lui, il n'a plus d'élection,
dans le fond. C'était vraiment...
Son quinquennat va finir, il ne pourrait pas se représenter.
Je ne pense pas que son mouvement politique,
son idée centriste de ne pas... Tu sais… Emmanuel Macron, c'est vraiment un produit du monde financier.
Il travaillait pour la banque Rothschild avant. Il est venu en politique avec une idée très
technocratique de la politique dans le sens que ce n'est pas animé par de l'idéologie,
mais par du pragmatisme et de l'efficacité. Il n'y a pas quelqu'un qui est très idéologiquement
poussé. C'est pour ça qu'ils n'en aiment pas les foules non plus, Macron, puis ça s'est
juste effrité parce qu'il était jeune, il était nouveau. Mais là, est-ce qu'à faire les Olympiques
comme ça, faire une cérémonie comme ça, on va révolutionner les cérémonies, est-ce que ça va
être bien reçu? Déjà, les ElonBots sur Twitter sont déjà en train de dire que l'Occident est
tombé. Oui, parce que nous, on a ouvert la télé ou l'ordinateur
au moment où il y avait une espèce d'ouverture vers la diversité.
Tu voyais des gens danser un peu comme dans les ballrooms, voguer.
Oui, c'était un hommage clairement à ça.
Il y avait une diversité corporelle, il y avait une diversité sur tous les fronts.
Puis là, ça a le fusque les gens. Mais tu sais, la vraie chose, c'est déjà, il y avait une diversité de surtout les fronts puis là ça l'offusque les gens.
Mais tu sais la vraie chose c'est déjà il y a eu des actions militantes, des actions de,
ben on peut utiliser le terme de saccage dans le fond des lignes de la SNCF qui est comme
l'espèce de canadien pacifique. C'est une compagnie d'État qui gère tous les chemins
de fer en France, quatre stations qui ont été abîmées, qui ont empêché les gens de se déplacer vers Paris
et aller de Paris à d'autres endroits.
Parce que c'était ça le gros discours.
Les gens qui ont de l'argent,
qui peuvent aller ailleurs que Paris,
parce que les Parisiens ne voulaient pas être à Paris
pendant les Jeux olympiques,
parce que non seulement tu peux louer ton logement en Airbnb,
faire de l'argent,
puis en plus, il va y avoir tellement de gens,
tellement d'achalandage,
ça ne va pas être le fun comme qualité de vie.
Les gens vont aller en vacances un peu partout
en France, mais les gens pouvaient pas quitter Paris, ça a fait
des gros achalandages. Les artistes,
les danseurs ont failli faire... Les danseurs qu'on a
vu danser tout à l'heure ont failli faire la grève, pis pas
faire la cérémonie. Fait que ça va être ça qui va être
à suivre aussi. Ça va être quoi les
actions militantes des gens
pendant les Jeux olympiques, je sais pas.
Fait intéressant, nouvelle épreuve aux Jeux olympiques,
le breakdance. Ah ouais. Je trouve ça quand même aléatoire comme épreuve olympiques, je sais pas. C'est intéressant, une nouvelle épreuve aux Jeux olympiques, le breakdance.
Je trouve ça quand même aléatoire comme épreuve olympique, je sais pas.
C'est effectivement un sport, c'est juste
la façon de noter la performance
m'apparaît assez subjective,
comme c'est pas une épreuve qui est standardisée.
En tout cas, je sais pas.
Moi, je pense que ce qui est intéressant, vraiment,
c'est les discussions en ligne
sur les Jeux olympiques, une espèce de rapport d'internationalisation de l'Internet.
Puis comment les Olympiques, ça offre ça à la communauté internationale.
Fait qu'on se réunit tous.
Déjà, la discussion commence, c'est comme,
ah, les Français, the French, c'est ça qui traîne sur Twitter, the French.
On va dire aux Français d'organiser les Olympiques,
puis là, il y a un doux tout nu bleu dans un bol de bouffe.
C'est comme, ah, the French.
Ça va être des bons
Jeux Olympiques, on va pas tant les regarder.
Moi, d'habitude, j'aime ça regarder un peu les Jeux Olympiques.
Je pense que j'aimerais que le Canada gagne au basket
contre les États-Unis. — Ça, c'est intéressant.
Ce que tu me disais sur le basket.
— Un des attraits qui
captivent la populture américaine, c'est qu'en
2023, le sprinter
Noah Liles, après avoir gagné les championnats du monde,
a fait un espèce de discours où il a
attaqué les joueurs de basket. Parce que dans
les compétitions de la NBA
ou la NFL, toutes les ligues de sport américaines,
le baseball, quand
ils gagnent leur championnat de leur saison,
ils se qualifient de champions du monde. C'est tout le temps
écrit World Champions.
Au baseball, ça va être la World Series.
Comme si cette espèce de ligue
américaine définissait
c'est qui les champions du monde.
C'est très du nombrilisme américain.
Si tu gagnes les États-Unis,
you're the best in the world.
C'est comme ça que la conscience
américaine est faite, qui croit qu'il n'y a pas d'autres pays.
C'est pour ça qu'on fait souvent des blagues sur
les Américains, ils ne connaissent pas la carte du monde,
ils ne connaissent pas les pays du monde. C'est parce qu qu'on fait souvent des blagues sur les Américains, ils connaissent pas la carte du monde, ils connaissent pas les pays du monde.
C'est parce qu'ils sont tellement concentrés sur...
Il y a un terme pour ça, c'est ethnocentriste.
Ils sont complètement ethnocentristes.
Moi, je l'ai personnellement vécu
dans mes rapports avec d'autres écrivains,
les Américains,
les écrivains américains.
Pour eux, la littérature,
c'est ce qu'ils vont lire d'acide.
Puis ça va être des auteurs américains.
Oui, c'est des auteurs américains
où ce que le système éditorial américain va traduire.
Par exemple, j'ai traduit une autrice américaine
qui, quand elle est venue à Montréal,
moi, j'ai été déçue parce qu'il n'y avait pas cette espèce de...
Curiosité.
Curiosité. Pour moi, la traduction, c'est un geste de partage,
c'est un geste d'ouverture, mais
ça va dans les deux sens.
C'est pas une affaire de comme, moi,
je vais traduire ton livre pour que nous, on le découvre.
C'est comme, tu viens, tu fais un lancement à Montréal,
toi aussi, il faut que tu t'intéresses
à la culture qui t'accueille.
Littéralement, c'est un biais,
puis les biais sont inconscients,
mais l'ethnocentrisme, c'est de penser que
ce que tu connais, ce qui relève de ton pays,
c'est comme il n'y a rien d'autre
à voir, à connaître.
Cette curiosité-là, elle ne l'avait juste pas développée.
Tu comprends? Ça ne faisait pas partie d'elle.
C'est ça.
On peut racheter le clip de Noël House qui dit... C'est que je dois regarder les finales NBA et ils ont un champion du monde sur leur tête.
Champion du monde de quoi?
Les États-Unis?
Champion du monde.
Champion du monde de quoi?
Les États-Unis?
Puis cette clip-là a fait le tour
de toute la blogosphère de sport américain,
tous les plus gros blogs.
Puis ça a suscité une immense réaction, c'est tous les plus gros
stars de basket qui ont commenté
toutes les publications pour dire, c'est qui
ce gars-là, pour qui il se prend, puis soudainement,
tous les plus gros stars de basketball
américains ont dit qu'ils allaient participer aux
Olympiques, fait que là, l'équipe américaine,
LeBron James, Kevin Durant,
Steph Curry, tous des joueurs qui avaient décidé de pas
faire les Olympiques dans les dernières éditions, puis les États-Unis
avaient pas gagné la médaille d'or. Fait que c'est pour ça
qu'ils disaient « Vous étiez pas champions du monde ». Fait que là,
ils sont là. Lebron James, c'était le porteur
du drapeau américain. Dans des
grandes stars sportives. Ouais. Le
Captain America, le George Washington,
le traverse
de Delaware. Quoi? Non, c'est des memes.
C'est pas « Taptine » dans
NBA Twitter. Zéro. Fait que c'est genre...
Non, parce qu'il y a
une peinture
de George Washington
qui traverse le Delaware
pendant la guerre
d'indépendance
pis elle ressemble
vraiment à LeBron
sur son bateau
sur la scène
qui tient le drapeau
de même
comme s'il amenait
les troupes
fait que là
c'est comme
I'ma tell my kids
that was genre
la traversée du Delaware
I'm telling my kids
this was George Washington
crossing the Delaware
LeBron James
holding old glory
through the rain in Paris is one of the hardest sports pictures you will ever see C'est déjà sorti sur Internet.
Ouais, mais LeBron, c'est un des personnages de la pop culture le plus meme-fied.
Il est tout le temps des memes de LeBron.
Puis il parle pas, il a pas besoin de parler
il est juste drôle, il est funny, c'est difficile
à expliquer, c'est imperceptible
il a du charisme? Oui il a du charisme
mais il est un peu comme Drake dans le sens que
Drake aussi est très memefied, ils ont une espèce
de cartoon-ish
tellement qu'ils sont connus
que les gens font des memes dessus, ils transcendent
un peu l'espèce d'idée d'être une personne
ça devient... Ah ouais, mais il y a un commentaire à faire là-dessus,
sur le racisme.
Ça, on le garde à l'épisode.
Tu veux pas couper ça?
Non, mais laisse-moi expliquer.
Non, il y a pas du racisme là-dedans,
c'est juste des mimes.
Laisse-moi expliquer.
Souvent, les gens qui font des mimes là-dessus,
c'est des gens afro-américains.
Tu l'as dit toi-même, tu as dit, ces gens-là,
on les perçoit presque plus comme des humains, mais comme des cartoons.
Puis il y a cette tradition-là aux États-Unis
de justement désarticuler puis réarticuler le corps noir
pour en faire un cartoon,
comme les minstrels, le blackface, pis
il y a ça aussi dans le reaction gif.
On parle de digital blackface,
fait que du blackface numérique, ou
pour transmettre une émotion.
Ben là, on utilise peut-être moins ça
des gifs, mais à un moment donné, quand c'est
sorti, par exemple, sur Facebook,
les gens, dans les commentaires, ils voulaient
transmettre une émotion, pis souvent, l'émotion
qu'ils allaient transmettre, ils utilisaient
un gif d'une personne noire
qui réagissait. Fait que c'est comme
si les personnes noires devenaient
des cartoons.
Tu comprends ce que je veux dire? Ouais.
L'affaire avec LeBron, c'est une icône.
Il y a tellement de memes avec LeBron,
tu peux... Comme, mettons, LeBron, chaque fois
qu'on le voit, parlons littérature,
chaque fois que LeBron est vu en public, en train de marcher vers une entrevue ou se rendre au vestiaire chaque fois qu'il on le voit, parlons littérature, chaque fois que LeBron chaque fois que LeBron est vu en public
en train de marcher vers une entrevue
ou se rendre au vestiaire, puis qu'il tient un livre
il est tout le temps aux premières pages
du livre, puis il y a comme des
centaines de photos
de LeBron qui veut faire comme si c'était
un grand lecteur, mais chaque fois
qu'il tient un livre dans ses mains ou qu'il est en train de lire
il est tout le temps aux premières pages du livre
ou LeBron dans des entrevues, des dizaines d'entrevues où est-ce
qu'il parle pis il fait comme s'il savait déjà que quelque chose allait arriver. Fait que dans
le fond il est comme « Ah ouais, Migos est devenu un gros groupe de rap. Moi j'écoutais du Migos
en 2009. Migos ça existait même pas en 2009. » Pis c'est comme le liar. Pis vu que son nom c'est
LeBron, tu peux dire « le le goat, moi j'appelle le goat
l'amazing, le glorious.
Il se prête bien à ça, mettons.
Il commente pas, fait que c'est comme parfait.
Ses enfants vont le commenter, ses fils
vont faire des jokes sur Internet là-dessus.
Pis t'sais, il y avait même un mime sur TikTok
My little sunshine,
you're my sunshine. T'sais, les gens ont tellement
un amour profond envers LeBron James.
C'était quelqu'un comme moi moi qui a grandi dans les années 2010.
LeBron James, il joue au basket dans la NBA
depuis 2003-2004.
La plus grosse histoire de basket,
ça a tout le temps été LeBron.
Il a chef, c'est la carrière.
C'est comme il nous a bercés dans notre adolescence.
Comme on a regardé LeBron jouer au basket.
C'est une figure tutélaire pour toi.
Ben, pour beaucoup de gens.
Moi, j'adore LeBron James.
J'ai pleuré en 2017 quand ils
ont perdu contre Golden State, fuck Kevin Durant! Hé moi j'ai quelque chose à dire
sur les olympiques! Vas-y! Je veux mentionner le compte TikTok des Jeux paralympiques qui
auront lieu du 28 août au 8 septembre, ça vaut vraiment la peine d'aller voir. En fait
j'ai fait des recherches pour savoir qui était derrière ce compte parce qu'il y a plusieurs
clips qui sont unhinge. Il y a
des athlètes comme ça de paralympique qui sont, je sais pas, qui ont une mobilité réduite en
chaise roulante, whatever, avec des jambes, des prothèses, pis tu les vois juste tomber,
crasher leurs handicaps. Leurs handicaps, comment ils se sont mis en scène, c'est d'une façon
comédique, avec les sons aussi.
Il y a beaucoup d'humour, il y a des chansons.
Il y a 4,2 millions de followers quand même.
Moi, je me rappelle pendant les Jeux de Tokyo.
Je pense que c'est là que le compte est vraiment...
Parce que c'était les premiers Jeux avec TikTok,
c'était les Jeux de 2020.
Mais il était en 2021 à cause de la COVID.
Puis là, ce compte-là avait vraiment fait beaucoup rager.
Parce que tout le monde était comme, est-ce qu'on est supposé rire?
Est-ce qu'on a le droit de rire à ces TikToks-là?
C'est quoi? C'est qui qui pose ça?
Bien, c'est ça.
Puis il y a eu plein de monde bien pensant qui se sont soulevés,
qui étaient comme, what the fuck?
Ça rit des gens à mobilité réduite.
Il faut arrêter ça, blablabla.
Puis finalement, il y a un
porte-parole du comité paralympique qui a été obligé de dire « désolé, les critiques
viennent majoritairement de gens qui n'ont pas d'handicap ». En fait, la personne qui
« run » notre compte, donc la personne qui fait les médias sociaux, c'est un athlète
paralympique qui comprend c'est quoi être handicapé. A former paralympian who has been involved in parasport since the age of 10. Ça fait depuis qu'il y a 10 ans qu'il fait ça. Puis lui, pour lui, c'était important d'offrir une vision qui était justement différente de celle qu'on voit souvent, qui qualifie de inspiration porn. Donc quand on voit des gens avec des handicaps, souvent, on va mettre l'emphase sur le fait qu'ils
ont transcendé leur handicap. Le dépassement de soi.
Ouais, pis là c'est censé nous émouvoir et tout, mais lui comme ça, c'est vraiment une vision qui
est en plus dirigée vers un public qui n'a pas d'handicap. Pis il offre une vision très différente
des gens avec des handicaps pis moi j'ai vraiment un coup de cœur pour ce compte TikTok là.
Donc à suivre. Ouais. Dans la vie numérique de Daphne B. C'est ça. Moi j'ai quelque chose
à dire par rapport aux vêtements des athlètes olympiques canadiens. Hum. Lululemon's? C'est
ça. T'es pas fan? Ben personne qui est fan. Lululemon's, c'est une entreprise délétère
qui participe à la gentrification, qui fait du greenwashing et en plus le fondateur
Chip Wilson a toujours exprimé son dégoût pour les gens, la diversité corporelle, les gens obèses.
Il a même dit, dans le fond, nous on fait exprès pour que certaines personnes ne viennent pas
magasiner chez nous. L'homme d'affaires a suscité la controverse en 2013,
mais encore plus récemment, il avait dit, c'est ça,
que le corps de certaines femmes n'était pas compatible
avec les produits de l'entreprise.
Peut-être que j'en demande trop,
mais je trouve ça décevant.
Je trouve ça comme complètement...
J'ai jamais porté de Lou Lemons,
parce que je sais pas s'ils font ma tête.
Moi, outre cet argument-là, je trouve pas tant beau nos
uniformes, comme on a pas de style comparé à d'autres délégations. Mais je trouve que c'est
vraiment... le fait qu'on ait pas de style m'apparaît pas problématique parce que dans ma
tête le Canada a pas de style. C'est ça, va, commence un discours souverainiste s'il te plaît.
Moi si c'est un bon argument, je disais si le Québec on était un pays ou quand le Québec
on va être un pays,
nos uniformes vont slap.
Mais ouais, mais sur Lou Lemon,
la fois la plus drôle, c'est qu'il a dit à un moment donné,
je sais pas s'il a dit ça en joke ou non,
s'il s'était beaucoup utilisé contre lui,
qu'il avait choisi le nom Lou Lemon parce qu'elle est L, c'était difficile à prononcer en Asie.
Ouais, donc non seulement grossophobe,
il est raciste, il a plein de qualités.
Mais honnêtement, je sais pas s'il a dit ça en joke.
Non, non, j'ai déjà entendu parler
de ça. En tout cas, il est plus à la tête,
il est plus CEO. Ah, il est plus à la tête? Ah, ok.
Non, depuis un bout, depuis sa première controverse,
mais il y a quand même des actifs,
il y a des parts. C'est lui qui a fondé la compagnie? Ben oui.
Ma prédiction pour les Olympiques,
j'espère que Justin Trudeau va gagner
les 100 mètres. Moi, ça m'intéresse pas les
performances. Simone Valls?
Je suis plus intriguée à voir, bon,
le discours, comment ça va se déployer sur
Internet, qu'est-ce qui va se passer,
est-ce qu'il va y avoir des scandales? Il y a déjà un scandale.
Moi, je l'avais mis dans mes notes, le Canada a triché,
la RISE internationale, notre équipe de...
Je ne veux pas blâmer l'équipe de soccer féminine,
mais certains membres dans le
corps entraînarial.
Quoi?
Le corps entraînarial, c'? Le corps entraînarial.
C'est one for the books.
Les coachs, en fait, qui ont espionné l'équipe de la Nouvelle-Zélande
avec un drone.
C'est-tu le pays qui passe pour des losers?
Non, mais justement, c'est ça que j'aime pas des Olympiques.
Moi, j'aime les épreuves.
Parce que si la fin la plus pure...
Et dès qu'on a une espèce d'honneur
d'identité nationale,
finalement, moi, ça me passe comme l'autre.
Oui, mais est-ce que tu le vois trop macro?
Il faut que tu le vois micro.
La fin la plus pure à propos des Olympiques,
c'est des gens qui ont dédié leur vie à une discipline.
Puis tu peux reconnaître avec ça...
Mais justement, je pense qu'on commence lentement,
mais sûrement, à questionner ce genre de trajectoire.
Moi, je viens d'un ballon de sport,
fait que je comprends vraiment
cette espèce d'attachement
au dépassement de soi sportif
puis qu'il y a
une véritable valeur à ça
puis un accomplissement
puis un purpose.
C'est quoi la valeur?
C'est de te dépasser
puis de tout dédier à ça
puis de t'accomplir
puis la compétition que c'est.
Mais quand tu t'accomplis
là-dedans,
tu dois mettre de côté
tellement de choses.
Après, moi,
j'ai de plus en plus conscience de la précarité
financière des athlètes qui doivent,
qui finissent par
être au crochet de plusieurs
entreprises qui vont les sponsoriser.
Tu sais, il y a tout cet
aspect-là qui me dégoûte.
Je pense que la réalité de l'athlète est vraiment plus
proche de la réalité de l'artiste que
autre chose. Je pense que ça pourrait se
facilement transposer avec quelqu'un qui dédie sa vie à la littérature. C'est un peu le même genre de choses.
Quand tu es un athlète, puis par exemple tu ne fit pas dans un moule, tu n'as pas une image qui est
marchandisable, tu vas avoir moins de sponsors. Mais avec l'avènement justement des
plateformes où est-ce que tu peux générer du contenu toi-même, si tu as une plateforme qui
fit moins, qui est moins advertiser friendly, mais qui est très populaire, tu peux toi-même générer une audience toi-même, créer des vlogs
toi-même, créer du contenu, tu peux te marchandiser toi-même. Justement, tu as un poids de plus,
tu as une charge supplémentaire de travail à faire. Moi je trouve que c'est finalement la
définition de l'enfer. La désillusion olympique, elle est plus large parce que, tu sais, c'est plein de discours ambiants. Il y a l'idée
de la drogue, du dopage.
Même si toi, t'es un être
pur et que tu ne veux pas te doper,
après ça, tu le dis, ton cercle social en entier,
c'est ça. Des athlètes
ou des entraîneurs, finalement,
t'es plus fragile.
Tu peux te faire pousser
à prendre de la drogue.
Il y a eu tellement de cas d'abus sexuels,
notamment en gymnastique. Moi, quand je pense
au sport, je pense juste à l'abus de pouvoir.
Puis c'est ça qui me dégoûte. Tu sais, souvent,
pour être un athlète, tu commences à t'entraîner
super jeune. Quand t'es jeune,
t'as moins de repères. C'est plus difficile
de te défendre.
T'es plus vulnérable. Fait que tout ça,
moi, dans quelle mesure est-ce que
ces jeunes-là ont choisi
ce sport-là? Est-ce que c'est leurs parents?
Est-ce que c'est des entraînés?
Est-ce que ça vient vraiment d'eux? Puis après ça,
nécessairement, quand t'es jeune, ton but
c'est de réussir, de te faire aimer,
d'avoir l'amour de tes parents.
T'es poussé à performer, peu importe.
On parle tellement de consentement,
mais à quel point, dans quelle mesure
est-ce que ces gens-là ont consenti à ça? Tu sais, parce qu'une fois que t'es rendu, il y a comme un point de non-retour. Fait que là, je peux comprendre que comme à un moment donné, tu te dis « oui, je mets le paquet, je deviens un athlète olympique », mais ça commence tôt. Pour être un athlète olympique, il faut que t'a ailles commencer très très jeune. J'ai des histoires dans la tête de gens qui m'ont parlé, qui ont été des athlètes
vraiment longtemps, qui se sont fait abuser
des années et des années. Je suis dégoûtée.
J'ai l'impression que c'est tellement un milieu
propice à l'abus.
Je pense juste à ça maintenant quand je vois
des athlètes. Entre les gens qui sont
dans ces disciplines-là, il y a l'espèce de rapport de performance
de justement chumeur que toi,
il est comme ancré,
il est devant tout le monde, il est pas comme subjectif.
Ben oui, pis c'est un exercice
de propagande, dans un sens où
on nous montre que le dépassement
de soi, ça existe
dans un contexte de compétition,
où il y a juste un gagnant,
il y a juste une médaille d'or. C'est pas
nécessairement ça, la vie, genre.
Quand tu te dépasses,
t'es pas obligé d'être en compétition. Des fois, tu peux être
juste en compétition avec toi-même.
Tu sais, moi, je te parle, puis t'as fait du foot,
je veux dire, au football, c'est un jeu d'équipe,
il y a toutes sortes de... tellement
de belles choses que tu vis là-dedans.
Dans les sports d'équipe, il y a la camaraderie,
l'entraide, blablabla, mais
tu sais, mettons, quelqu'un qui court le 100 mètres,
une discipline où t'es seule,
je sais pas, moi, comment je me sens par rapport à ça.
Fait que c'était ça pour notre segment olympique.
Ben ouais. Après, on va tomber sur un sujet qui est le diaper discourse, qui est beaucoup moins ancré dans l'actualité, fait que c'est pour ça qu'on était comme, why not l'enregistrer à ce moment-là, alors qu'on va publier l'épisode dans une semaine et demie, mettons.
Le diaper discourse.
Ok, juste pour traduire, on va dire...
Elle va continuer à dire diaper, mais c'est diaper.
Ouais.
Les couches.
Ça part de quand on s'est rencontrés
puis on écoutait l'émission Si on s'aimait.
J'ai commencé à fabuler pendant un épisode
où on regardait un gars qui était pas très gentil.
Puis je me suis mise à dire qu'il avait une couche.
Ça, c'est l'inception de ce qu'on appelle le diaper discourse.
Puis je sais que je le dis mal, mais je change pas ma façon de le dire parce que pour moi, ben
de un c'est comme ça que je parle en anglais pis c'est une forme de kébécisation, créolisation
du mot. Mais je trouve que ça me convient parce que c'est pas sérieux pis en même
temps c'est sérieux. Directement quand on parle de couche, on parle de caca, on parle
d'anus, on est dans l'univers du bas corporel. Puis pour moi, prendre au sérieux le bas corporel, c'est comme
opérer un retournement carnavalesque.
Puis là, je suis vraiment, genre,
dans mon domaine de littérature.
L'idée du carnaval, c'est un théoricien,
un sémiologue, je pense, Bakhtin,
qui a comme théorisé ça.
Puis il parle du carnaval au Moyen-Âge
où il y a un renversement des rôles.
Où le fou du village devient
le roi, l'espace d'un instant.
Là, si on prend au sérieux le bas corporel,
on opère un retournement.
On est dans le carnaval.
Je pense que ça mérite du sérieux quand même.
Ça mérite notre attention, l'anus,
les orifices, mais c'est pas quelque chose dont on parle.
C'est plutôt quelque chose qu'on cache
ou qu'on supprime dans le discours.
Il y a juste Ice Pice qui en parle.
Oui, exactement. Ice Pice a l'air obsédée par le caca, les pêtes.
C'est quoi, son album vient de sortir.
Mmh.
Euh, I'm Miss Poopy But I Never Smelt, Think You're The Shit But You're Not Even The Fart.
Pis il y a la chanson qui s'appelle Oh Shit aussi.
I'm Miss Poopy like I need a diaper, Watch him out cause my bitch get scrappy,
Fuckin' me bitch, she never gave tacky, Why is the liquor we be gettin' nasty, huh? He's always talking about poop and stuff. Ça, c'est très scatologique.
Mais c'est ça, c'est à partir du moment
où on a commencé à parler de couches.
On a enfin ouvert
notre réceptacle, notre esprit
à voir toutes les couches qui nous entourent.
Exactement!
Là, tout à coup, j'entendais
beaucoup parler dans... Tu sais, je lis beaucoup d'infolettres, moi, pis il y avait des infolettres qui parlaient,
par exemple, d'un centre de fétichistes de couches qui ouvrait, je sais pas,
dans une petite ville aux États-Unis pis là, ça faisait parler. Fait que là,
je me suis mise à lire sur le fétichisme des couches.
Les ABDC, Adult Baby Diaper Community.
C'est une paraphilie, c'est comme un genre de fantasme,
un kink, dans lequel un individu
ressent un fort désir de porter
des couches.
Mais c'est pas nécessairement sexuel, ça dépend.
Puis ça dit aussi l'infantilisme.
Et par ailleurs, décrit
comme un comportement, ça je l'ai dans Wikipédia,
comportement de fuite devant
les responsabilités d'adultes, fait qu'il y a peut-être un côté
BDSM là-dedans, et il existe
une forme particulière d'infantilisme
revendiquée et assumée
par des personnes atteintes de pulsions
fétichistes et les incitant à se
travestir en bébé.
Donc à s'habiller en bébé. J'oublie
dans l'espèce de continuum
de notre rencontre, de notre
vie, mais il y a eu
le 7 octobre, et et le génocide en Palestine et j'ai
appris que le IDF, l'armée israélienne, était aussi appelé couramment de « Diaper Army ». C'est
comme une forme de caricature. Il y a comme des bouidirs comme quoi les soldats portaient des
couches. On n'a pas de preuves qu'ils portent des couches. Mais c'est pas exactement ça en fait.
C'est que l'armée israélienne, c'est une façon de les caricaturer et de rire d'eux.
OK, on peut vraiment trouver des soldats avec des couches.
Ils disent que c'est vraiment une armée qui est mal formée.
Les gens là-bas doivent faire leur service militaire.
Souvent, c'est des très jeunes personnes.
Que c'est comme une police avec des gros guns, des gros tanks, des gros drones.
Beaucoup d'armement, mais pas nécessairement de savoir-faire.
Puis justement, ils combattent la résistance palestinienne, par exemple, qui est plus la guerre de guérilla,
donc ça repose justement sur une connaissance du territoire, une connaissance des armes, une expertise.
J'ai trouvé une thread sur Reddit, ils disent finalement que le soldat israélien en tant que tel, c'est quelqu'un
qui va brutaliser des civils, des gens qui, un peu comme les policiers quand ils tuent des personnes
noires, qui vont juste décharger leurs fusils sur des gens qui finalement ne représentent aucune
menace. Fait que ça, qu'est-ce que ça veut dire? C'est qu'ils sont des cowards, des petits peureux,
tu sais des gens... Des lâches. Des lâches, exactement. Si je lis ça... Moi j'étaisest qu'ils sont des cowards, des petits peureux, tu sais, des gens... Des lâches. Des lâches,
exactement. Si je lis ça... Moi, j'étais sûr qu'ils avaient vraiment retrouvé avec des couches. Donc, là,
il faudrait faire plus de recherches, mais finalement, c'est ça, c'est aussi un terme
qu'on utilise pour rire d'eux, pour les dévaloriser, les dénigrer, pis là, on dit, ben, c'est de
«pemper army», aussi, on dit ça. Donc, comme s'ils portaient des couches, parce que finalement, oui, ils ont des armes, oui, ils sont armés,
oui, c'est de la violence, c'est de la répression,
mais c'est pas
une force qui est là
pour défendre rien, c'est une force
brutale, dégueulasse,
génocidaire, puis qui tire
aussi, genre, sa racine dans la
peur. Donc,
ils sont infantilisés.
C'est des bébés avec des couches, ils ont part.
Puis il y a même des gens qui disent « bon, ils ont un American sugar daddy », fait que
ça, ça les infantilise encore plus parce que, tu sais, c'est ça, ils se font donner
tout leur argent, leur armement par les États-Unis. On les infantilise, on les traite comme des
enfants. Il y a aussi l'idée que quand on traite quelqu'un comme un enfant, on le ramène
à un état d'innocence.
Et ça ramène à la question du mal. Est-ce que
quand tu nais, un bébé
qui va devenir un soldat
des forces israéliennes, est-ce qu'il est
nécessairement méchant?
Non, pas nécessairement.
C'est juste qu'il va grandir dans une culture
où il va consommer de la propagande,
où on va l'embrigader,
où on va lui faire croire que, bon,
les gens qui vivent à côté de chez lui
veulent le tuer, veulent sa peau.
Donc il va devenir brutal,
mais c'est pas nécessairement dans sa nature.
Je lisais un livre de poésie, en fait, récemment,
de Patricia Lockwood, qui s'appelle
« No one is talking about this ».
Pis dedans, elle parle de plein de mimes Internet,
pis il y a le mime de Baby Hitler, tu connais?
Ben c'est ça que j'allais dire, moi.
C'est cette grande question essentielle. Est pis il y a le meme de Baby Hitler, tu connais? Ben c'est ça que j'allais dire moi, c'est cette grande question existentielle, est-ce
que tu tuerais Baby Hitler? Exactement, ça s'appelle Killing Baby Hitler, donc c'est
un débat éthique. Est-ce que si t'avais la possibilité de retourner dans le temps,
dans le passé pis tu pouvais le tuer, est-ce que tu le ferais, tu sais? Ben moi je pense
que cette question, il y a une réponse plus simple, c'est moi j'irais dans le comité et je l'accepterais à l'école d'or.
Je pense que c'est ça la meilleure façon la plus simple.
Mais après, c'est de faire reposer la Seconde Guerre mondiale, le locus, sur une seule personne.
Alors que c'est une société entière qui est embrigadée.
C'est des conditions sociales.
S'il n'y avait pas eu Hitler, il y aurait peut-être eu quelqu'un d'autre avec un autre nom.
C'est vraiment l'idée de...
Je dis que selon moi, c'est une responsabilité qui est collective.
Ça repose pas juste sur les épaules d'Hitler.
Parce qu'il faut que tu s'allies regarder les discours d'Hitler,
puis son charisme, puis son aura,
comment il est embrigadé comme un peuple complet.
Moi, je sais pas pourquoi je suis dans un rabbit hole d'écouter des discours d'Hitler.
Est-ce que c'est vraiment juste lui?
Je pense qu'il y avait un climat qui était antisémite.
Pas juste l'antisémitisme, dans le fond, c'est...
Parce que tout ça émane
de la résolution de la Première Guerre mondiale,
toutes les sanctions qui ont été mises sur l'Allemagne, l'endettement,
tous les facteurs étaient là pour
qu'un populisme violent comme ça voit le jour.
Mais après, quand tu vas l'écouter parler
et qu'est-ce qu'il dit aux gens, et comment
il crée cette opposition entre le peuple
travailleur qui est de bonne morale contre les élites, c'est lece qu'il dit aux gens, puis comment il crée cette opposition entre le peuple travailleur qui a de bonnes morales contre les élites.
C'est le même genre de discours.
Puis il y a un charisme qui est comme...
Mais ce discours-là se répète encore aujourd'hui.
C'est pas tributaire d'un seul homme, c'est vraiment le discours de l'extrême droite.
On dirait que c'est comme une logique quasiment rhétorique.
Ça a commencé comme ça, parce que le discours que je regardais,
c'était le discours de 1933, 1934, 1936,
avant vraiment que ce soit
comme le full-on holocauste.
Il n'a pas commencé sa carrière politique
en disant « on va faire l'holocauste ».
Moi, ça m'avait complètement saisi comment
c'est vraiment comme l'œuvre d'une personne
qui a révolutionné, bien pas révolutionné,
mais qui a pris
le mode de communication
des discours politiques
et qui l'a amené à un autre niveau dans le traitement.
Puis c'est vraiment...
Il y a beaucoup de crédit que je donnerais à lui
en tant que force politique et force de guerre.
Fais ça si tu pouvais remonter dans le temps.
Après, parce que le Mandela Effect...
Non, c'est le Butterfly Effect.
Si tu fais ça...
Mais ça, ça a été démenti aussi.
Non, moi j'y crois.
Moi j'y crois. c'est peut-être
ésotérique. Comme le butterfly effect,
c'est le coudel d'un papillon,
je sais pas trop où, dans je sais pas quel pays,
pourrait avoir le pouvoir
de détourner un ouragan, genre.
Exact, mais non, mais c'est que
tu peux faire un petit changement dans le passé
qui va complètement changer le timeline,
tu sais, mettons... Mais pour un mouvement
social de ce type, moi, j'ai de la misère à croire au Butterfly Effect.
Je sais pas si je tuerais Baby-Eclue. Est-ce que tu tuerais Baby-Eclue?
Ben non, parce que je suis pas... moi je crois pas... je suis pas déterministe,
je suis pas essentialiste, donc je pense pas qu'on est mal, gentil, bien.
Ça part toujours d'un contexte. Ça part de la culture, ça part de comment on t'élève, qu'est-ce qu'on dit.
Le diapri discourse continue, on parle de bébés,
on parle de couches, mais plus récemment,
c'est en politique américaine que le diapri discourse
is strong.
Surtout parce que, là, Biden
vient de donner sa démission, mais
deux candidats à la présidence
dans les 80,
c'est ça.
On vit dans une gérontocratie,
fait que c'est sûr que ça pop.
Parce que Biden était clairement sur les grosses couches,
double épaisseur.
Tu penses, des pampers?
Double, il mettait deux pampers.
Là, plus récemment, quand, bon,
Trump a survécu à une tentative d'assassinat, il est allé donner un
discours tout de suite après avec un gros bandage sur l'oreille. Pis là, il y a eu plein de
républicains qui sont arrivés avec des « solidarity bandages », donc ils se sont bandés l'oreille
aussi, un peu comme « je suis Charlie », t'sais. Les gens, pour rire de ça, ont comparé ce genre
de bandage à des tampons, des produits d'hygiène féminin. C'est ce qu'on appelle une
contamination du genre, mais tout ce qu'on
associe aux femmes, en particulier
l'hygiène du sexe
féminin, le cis, mettons,
est dévalorisé.
À l'épisode précédent, on parlait de
Jojo Siwa, sa chanson que t'aimes
I'm Your Guilty Pleasure. Dans
son clip, il y a des fans qui ont remarqué
qu'un petit objet blanc semblait
tomber d'elle alors qu'elle dansait.
Donc on a pensé, whoops,
Jojo a perdu son tampon.
Ça, c'est pas vrai. Je sais pas.
Ben moi, je l'ai vu, l'image, effectivement,
il y a quelque chose qui tombe. J'ai vu, moi, j'étais comme,
c'est AI, je sais pas, genre, je pense pas
que Jojo... Est-ce qu'il y a un clip
de Jojo Superstar, je pense pas
que... Peut-être que c'est...
Notre Jojo!
Père d'armuche!
Quand on commence à y prêter attention,
on voit que le Diaper Discourse is strong.
Il y a même la marchandise pro-Trump
qui met ça de l'avant
parce qu'on a beaucoup accusé Trump
de porter des couches.
Il paraît que là, c'est des ragots.
Il y a même un comédien,
Noël Kasleu, qui a travaillé sur The Apprentice pendant six saisons avec Trump et qui aurait
dit, en brisant son accord de non-divulgation, que Trump, à cause de tout ce qu'il prenait,
la cocaïne, l'adhéral, il portait des couches parce que ça faisait un effet laxatif sur
ses intestins. Finalement, il puait, il dégageait une odeur complètement nauséabonde.
Et là, dans des rallies pro-Trump, il y a des gens qui, en solidarité avec Trump, vont porter
des couches pour adultes. Il y a même des signes où on peut lire « Real men wear diapers ». Et on
l'a même surnommé affectueusement Diaper Don
il y a des chandails
aussi sur Amazon
qu'on peut acheter
Diaper Over Dems
fait que vraiment
comme finalement
on préfère
un président en couche
qu'un démocrate
au pouvoir
mais il y a vraiment
un fact check
de Yahoo News
qui dit
c'est pas vrai
qui dit non
il dit que c'est vrai
qu'il y a des Trump supporters
qui portaient
non ça c'est vrai
des diapers
j'ai vu les photos
toutes pis ils disent là je vais lire en anglais ouais vrai qu'il y a des chums pour eux qui portaient des diapers. J'ai vu les photos.
Puis ils disent, là je vais lire en anglais.
It's unclear where this trend originated, but it appears
the participant chose to embrace jokes and
comments about chums' smell
and purported intestinal
distress. Ouais, c'est pas qu'il pue.
Mais ce qui est intéressant aussi derrière l'idée
d'incontinence, de couche pour adultes,
c'est qu'on va vers la perte de contrôle.
On a l'idée qu'on ne peut plus contrôler son corps, les fluides corporels, que ce soit l'urine, le caca, les menstruations.
Ça me fait penser au stade anal, tel que théorisé par Freud, le psychanalyste, quand tu as à peu près 2 à 3 ans, puis que tu apprends finalement à retenir ton caca. Tu découvres le plaisir que ça te procure
de retenir tes matières fécales,
la rétention, ou les expulser,
donc la défécation.
Tu apprends à contrôler
tes sphincters. Puis l'anus,
c'est vraiment une zone de passage
entre ce qui est à l'intérieur du corps
et le monde extérieur.
Puis là, la phase anale,
c'est là où tu as une certaine
volonté, toi, en tant qu'individu,
enfant, puis tu t'aperçois
que tu peux exercer cette volonté-là
dans le monde.
Tu peux décider de quand tu expulses
sa crotte et quand tu la
retiens. Fait que si.
C'est important. C'est important dans ton
stade de développement. C'est la deuxième
phase de l'évolution psychosexuelle.
La première, c'est le stade oral.
Puis ça, c'est intéressant parce que là, je sais que on parlait de maîtrise du corps,
mais on parle aussi d'une zone de passage entre l'intérieur et le monde extérieur.
On peut transposer le corps sur l'état.
Puis ça, c'est souvent fait dans le discours, en fait, de façon imperceptible parfois,
mais l'état en tant que tel, le pays, est
considéré comme un corps.
Puis les orifices,
ton anus, ta bouche, c'est des
brèches par lesquelles les corps étrangers
vont rentrer et sortir, par exemple.
Puis maîtriser
le corps, c'est maîtriser l'État.
C'est d'avoir la capacité de
contrôler ce qui rentre
puis ce qui sort. C'est quoi qui rentre, qui sort?
T'sais, il y a tellement un discours anti-immigration, le mur pour le Mexique, c'est, t'sais, entre guillemets, étranger,
parce que je pense qu'il devrait pas y avoir d'étranger ou de frontière, mais les immigrants, l'immigration.
Ça a l'air anodin comme ça quand on parle de couche, quand on dit « Hey, tu chies dans ta couche »,
mais ce qu'on veut dire, c'est finalement que t'as pas de contrôle, t'es pas en mesure d'exercer un pouvoir, t'es pas en mesure de diriger un État.
Pourquoi? Parce que t'es pas en mesure de contrôler ce qui rentre pis ce qui sort. Ça nous renseigne
aussi sur c'est quoi un État. Les États en tant que tels, l'idée de nation, c'est relativement récent,
c'est contemporain,
ça fait pas genre mille ans que ça existe. Puis comment on conceptualise un État, c'est
justement une espèce de corps avec des frontières. Puis l'enjeu, c'est de contrôler ces frontières-là.
Je pense que l'idée d'État, elle existe depuis 2000 ans, mais je pense que c'est plus
l'idée de nation. Parce que les États, il y avait les cités-États, il y avait la Grèce, il y avait un concept de citoyenneté, il y avait comme une complète procédure sur comment être un citoyen d'un État, il y avait l'Étatité. C'est plus ça comme une idée de nation. Les frontières ont existé, les guerres ont été
battues pour des frontières depuis des milliers d'années, mais c'est vraiment
l'idée de peuple national.
Ça, c'est plus récent, tandis qu'avant,
les critères étaient pas. — Ouais, mais c'est ça, mais c'est
intéressant parce que quand on pense à
l'idée de nation, quand on pense à une identité
nationale, tout de suite, on pense
« Oh, cette identité-là,
elle peut être menacée,
elle peut être diluée, par exemple,
en fonction de qu'est-ce qui rentre et qu'est-ce qui sort. »
Là, c'est vraiment cru, parce que j'ai la métaphore du corps
et de l'anus et tout, mais c'est important
parce que ça, c'est des enjeux rhétoriques, c'est dans le discours.
C'est ça, c'est intéressant de juste savoir que l'identité nationale
en soi, c'est vraiment un concept qui est récent.
En fait, c'est apparu avec l'écriture, pas l'écriture, en fait, l'imprimerie, puis l'idée du livre,
en fait. Le livre qu'on pouvait acheter, qui pouvait circuler. Je sais que ça a l'air un peu
con et anodin, mais juste de porter plus attention sur toutes ces références aux couches, au caca,
à la maîtrise du corps par rapport au liquide corporel.
Puis peut-être m'écrire ou me revenir
si vous voyez des occurrences qui vous parlent,
parce que c'est quelque chose que j'essaie de monitorer en ce moment.
Real life.
Tu ris, mais comme...
Je ne ris pas, non, je te trouve cute.
Non, mais je suis d'accord.
Puis justement, c'est l'idée de prendre au sérieux
des choses que finalement,
on n'a pas d'emblée le réflexe de prendre au sérieux.
Je monite le diaper discourse, je suis une source de...
Puis tu sais, plus spécifiquement quand c'est des enjeux géopolitiques, ça m'intéresse
vraiment.
Mais c'était quoi, on avait une autre affaire de diaper me semble qu'on avait, en fait
on s'est tellement envoyé d'affaires de diaper, c'est vraiment plus présent qu'on
pense.
Ben ce que j'allais dire c'est que dans mon espèce de quête, de couche et tout ça,
j'ai remarqué qu'il y avait comme une espèce de mouvement vers un autre... Ce que je vois beaucoup émerger en ce moment sur les réseaux, c'est du discours sur les enemas, donc les lavements. L'idée de se laver les intestins, de s'injecter de l'eau à l'intérieur, de recracher ce qui est mauvais. Je me souviens d'avoir lu un chapitre d'un livre de Sarah Ahmed,
qui est une grande théoricienne, une féministe, dans le livre « The Cultural Politics of Emotion »
publié en 2004, qui parle vraiment de toutes les métaphores qu'on emploie pour générer la peur
dans le discours politique. Mais c'est vraiment intéressant de voir ces métaphores-là. Tu sais,
moi, par exemple, j'ai fait du sous-titrage pour TV5
puis à un moment donné, je sous-titrais
une vieille émission pour enfants,
un dessin animé, qui explique comment le corps
fonctionne. Puis là, t'avais vraiment
des métaphores policières, en fait.
Il y avait des polices, qui étaient
peut-être des globules blancs, qui empêchaient
des gens de rentrer,
qui demandaient des papiers, des cartes
d'identité, puis qui étaient armés.
C'est vraiment pas anodin.
Ça façonne notre façon d'envisager le monde,
d'envisager toutes sortes
de structures, que ça soit notre corps, que ça soit
notre pays, que ça soit
une institution, tu sais. Puis après ça,
ça nous apparaît naturel,
mais c'est fabriqué dans le discours.
Mais ces images-là ont un impact sur comment
on se sent, puis ils vont générer des émotions. Fait que c'est comme ça qu'on arrive à finalement faire peur, avoir peur. Fait que ça, c'est fabriqué dans le discours. Mais ces images-là ont un impact sur comment on se sent puis vont générer des émotions.
Fait que c'est comme ça qu'on arrive à finalement faire peur,
avoir peur. Fait que ça, c'est ce que
je voulais dire pour notre épisode de
Café Snake. Encore désolée de pas être collée
sur l'actualité, mais comme on va vous revenir
de Caracat. Prêt et revigorée
et enchantée.
C'était Café Snake. Surveillez
le diaper discourse. Merci. À la prochaine.
La musique, c'est par It's Aslo
sur Instagram et Aslo
sur Spotify, A-Z-L-O
sur Soundcloud et Spotify. C'était Café Snake.
Merci. À toujours.
Let's go. Outro Music