café snake - From Molière à rolex
Episode Date: August 13, 2024On parle de Aya Nakamura, de notre rapport à la langue et de la série de Bijouterie Médusa "Homeless à rolex" ...
Transcript
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Bonjour les Cafés Snakers!
Allô Monir!
Bonjour Daphné!
Café 20, je pense qu'on est fatigué de toutes nos aventures en Acadie.
Tellement d'aventures en Acadie!
Mais c'était le fun!
Je vais commencer avec mon sujet.
Je vais faire un retour sur les olympiques, puis même un
sujet qui est comme déjà un peu couvert parce que j'ai mis l'extrait dans l'épisode précédent.
Parce que finalement à chaque fois que je scroll sur mon For You page TikTok, c'est
ce qui apparaît.
Fait que je me suis dit ben il y a quelque chose, il y a un engouement.
Puis c'est quand Gaddy, c'est comme vraiment un TikTok sur deux.
Mais ça doit être ma bulle algorithmique, mais c'est ça, je c'est comme vraiment un TikTok sur deux mais ça doit être ma bulle algorithmique
mais c'est ça
je tombe toujours
sur le medley
d'Aya Nakamura
qui est la chanteuse
franco-malienne
qui a chanté
à la cérémonie d'ouverture
des Jeux Olympiques
de Paris
pis c'est vraiment
le bout qui est mis
de l'avant
c'est le bout
où est-ce qu'elle reprend
une chanson
de Charles Aznavour
Formie Formidable.
Une chanson qui a été écrite en franglais en 1963.
Une vieille chanson, un classique français que j'ai beaucoup écouté dans ma jeunesse personnellement
parce que mon père passait ses fins de semaine
à écouter en boucle les mêmes cassettes,
dont Charles Azambour.
J'ai eu une espèce de révélation mystique hier.
Oui, très grande révélation.
J'avais fumé du pot.
Puis là, je pensais à l'épisode de Café Snake,
puis j'étais comme, oh my God, j'ai tellement un bon lien.
Puis là, aujourd'hui, quand j'ai fait mes notes,
j'étais genre, oh my God.
C'est le lien, il était moins solide que quand t'étais high.
Mais c'est quand même un bon lien.
Mais je trouvais qu'il y a plusieurs chanteurs
comme Charles Azamour qui reviennent à travers les époques,
qui mettent de l'avant une forme de mélancolie qui est addictive.
J'ai l'impression qu'on pourrait vraiment facilement comparer Charles Aznavour à Lana Del Rey.
Hum hum. Mais là, c'est comme full intellectualisé. Hier, c'était...
Dans le fond, Charles Aznavour, c'est Lana Del Rey.
Je faisais 600 000 liens et je parlais de plein d'affaires.
Les vidéos sur lesquelles je tombe
sur TikTok, c'est vraiment des gens qui
capotent sur la chanson, qui sont comme
« What the fuck? Comment ça se fait qu'il n'y a pas... »
Je suis hypnotisée. Je ne peux pas me sortir ça de la tête.
Qui veulent absolument
que ça sorte sur Spotify.
Puis d'autres qui reproduisent aussi la danse qu'elle a fait pendant l'ouverture sur le pont des Arts. C'est le pont des amoureux.
Hum, c'est là où est-ce qu'il y a des cadenas genre?
Exact. C'est ça, ils disent finalement « Hey, quand est-ce que ça va être disponible
sur les plateformes de swimming? » parce que la seule façon de l'écouter finalement,
c'est sur les réseaux sociaux où on va réécouter le clip de son passage en boucle. Tu sais, ça touche tout le monde, c'est pas juste les français,
il y a les anglophones, j'ai noté des écrits là. « Thinking about how no one on this train knows
what this random 30 seconds clip from the Paris Olympic Games opening ceremony means to me. »
Pis j'ai même vu des TikTok en mode traduction, genre
Oh, for the people that don't speak English, you have no
idea how huge this is.
Genre que Aya Nakamura
fasse ce cover-là. Exact.
Pis c'est un peu de ça que je veux parler,
parce que c'est vraiment un pied-né à toutes
les critiques qu'il y avait pré-Olympique.
Selon le directeur
musical de la cérémonie des Olympiques,
ça se pourrait que toutes les pièces musicales qu'on a entendues de la cérémonie des olympiques, ça se pourrait que toutes les
pièces musicales qu'on a entendues
pendant la cérémonie d'ouverture
soient éditées en album et donc
disponibles sous peu
ou dans un avenir rapproché sur les plateformes.
Je trouve qu'il y a beaucoup de talent à juggle.
C'est comme... Tu sais, Ayana Camara,
c'est une chose, mais après, t'as Céline, t'as Lady Gaga,
t'as le groupe de métal qui était là.
C'est beaucoup d'artistes avec beaucoup de leverage. S'ils se sont pas entendus pour ça avant la cérémonie,
ça va prendre peut-être du temps quand même avant que ça soit, que ça devienne disponible.
C'est clair, c'est des questions de droits.
Pis ça aurait dû être quelque chose qui aurait été considéré comme peut-être avant,
pour que tout soit prêt. Parce que moi, est-ce que tu penses honnêtement qu'Aya allait chanter
ça live? Je pense que non, je pense que ça a été tourné à l'avance pour des questions de sécurité. C'est ce qu'on nous a dit, en tout cas.
Non, moi, je parle de vidéo, peut-être, qui était live. Je parle de lip-sync.
OK.
Moi, je pense qu'elle est allée dans un studio enregistrer ça.
Ça se peut, oui.
Fait que la chanson, cette partie-là, au moins, elle existe déjà.
Oui. Je pense que c'est vraiment un des moments forts des Jeux olympiques,
je pense peut-être même le plus fort.
Oui, c'était vraiment émouvant, Céline Dion.
Je tombe pas nécessairement sur elle
dans mon fil algorithmique,
pis je tombe jamais sur la performance de Lady Gaga.
Je l'ai même pas encore vue.
Vu qu'on a raté le début, j'ai pas pu...
Non, c'est pas un moment marquant,
parce que culturellement,
ça voulait peut-être dire moins de choses.
Pour moi, cette chanson-là,
déjà, c'est comme des jeux avec la langue, comme un mélange de franglais, puis là, le fait que ça
soit repris par Aya Nakamura, ça parle beaucoup, surtout dans un contexte où il y a comme une
montée de la droite, autant en France qu'ici, au Québec, je pense. La langue, elle est vraiment
récupérée à des fins identitaires, du moins avec la CAQ. Elle est instrumentalisée, la langue
française, au Québec, qui est comme dangereuse.
Même si je suis comme, je veux défendre la langue
française, puis je suis une praticienne de la langue
française. Mais tu sais, il y a déjà des
lois comme la loi 96.
Le grand aboutissement de la Révolution tranquille,
c'est la loi 101 du Parti
québécois. C'est un moment fort dans...
Tu sais, on est en Acadie,
mais au Nouveau-Brunswick, il y a deux langues officielles.
C'est la seule province bilingue, mais au Québec
on est la seule langue
officielle du gouvernement, c'est le français
c'était quand même un gros moment d'affirmation
dans la liste d'identité nationale québécoise
qui était la culmination de sortir
de comme un période genre
toutel, racontée en toutel par l'église
toutes ces affaires-là
mais ça je suis d'accord, mais c'est que là les espèces
de nouvelles itérations de cetteaires-là. Mais ça, je suis d'accord, mais c'est que là, les espèces de nouvelles itérations
de cette loi-là ont des tangentes
assez racistes, merci.
Puis c'est de ça que je veux parler, entre autres.
Déjà, là, quand ils ont annoncé
qu'Aya Nakamura allait chanter aux Jeux
Olympiques, il y a un mari de Le Pen
qui a dit « c'est une tentative d'humilier
le peuple français ». Ça a fait naître plein de débats
racistes en France. On disait qu'ils ne représentaient
pas la France ni la langue française. Il y a même un député du Rassemblement national,
Sébastien Chenu, qui a considéré qu'Aya Nakamura ne valorise pas la langue française.
Ben parce que c'est un mime aussi dans sa musique, Aya Nakamura, que ses paroles nécessairement
ou ses chansons les plus catchy, c'est pas nécessairement à propos de la langue. C'est
plus ce vibe pis tout pis le monde comprenne pas tant. C'est au dja dja.
Je pense que c'est pas à propos de la langue mais moi jeest plus ce vibe pis tout, pis le monde comprend pas tant c'est au jaja. Je pense que c'est pas
à propos de la langue, mais moi je pense que justement
c'est un de ses propos, pis c'est pas ça
que c'est politique. Ben c'est ça, moi j'aime ça.
Elle peut parler d'une peine d'amour, de n'importe quoi
mais ce jeu-là, qu'elle joue avec
la langue française. Elle met le
slang dedans aussi, beaucoup des communautés d'Afrique de l'Ouest
qui sont en France. Exactement,
le verlan, il y a des
expressions linguistiques genre anglaise, espagnole, de l'argot qui sont en France. Exactement, le verlan, il y a des expressions linguistiques
genre anglaise, espagnole, de l'argot ivoirien, bambara, je vois avec la structure des mots,
la syntaxe, fait que pour moi, ça dépasse le mime, c'est juste comme peu importe si
tu chantes à propos de ta peine d'amour ou de tes copines, comme si tu joues à ce point-là
avec la langue française, t'es en train de faire un statement politique. Parce que justement, la langue c'est jamais neutre et c'est récupéré par les classes politiques d'un point de
vue identitaire. Il y a aussi Marion Marical qui a déclaré que Aya Nakamura ne chante pas en français,
ce n'est ni notre langue ni notre culture. Alors que comme tu me disais, en 2020, c'est l'artiste
francophone féminine la plus écoutée sur Spotify. Qui de mieux qu'elle pour
représenter la langue française? C'est elle qui a le plus d'impact finalement mondialement peut-être.
J'ai pas mal lu là-dessus, mais tu sais, c'est un discours qu'on a entendu. Puis après, j'ai lu un
texte de Corinne Mansé-Caster qui s'appelait « Jaja cause bien français ou pourquoi Aya
Yankamura représente aussi la pluralité de la France qui a été publiée en mars. Elle a dit
que la vitalité d'une langue s'est souvent amenée par les transformations que la langue subit. C'est
un reflet aussi de ce que c'est la France aujourd'hui parce que tu utilises des mots venus
des terres que tu as colonisées. En plus de l'anglais et l'espagnol qui sont aussi des empires
donc qui font partie d'une espèce de mondialisation. que c'est un reflet fidèle du monde beaucoup plus fidèle que l'espèce de
langue quote-unquote standardiseur pure, neutre et finalement non existante qui nous est vendue
dans son texte elle disait comme tous les poètes écrivains et chanteurs elle invente une outre
langue c'est à dire une langue neuve pour réveiller
la langue commune. Puis je pense que hier, dans le char,
j'étais comme un peu buzzée, fait que j'ai pas...
J'essayais de trouver la définition
de outre-langue, puis je trouvais rien.
Sans faire exprès, je pense que j'ai tapé Outre-voix.
Puis Outre-voix, c'est...
C'est dans un titre,
le titre de livre, Outre-voix,
Voice Over Conversation Nomade
avec Mahmoud Darwish de Brayton, Brayton Back.
Mahmoud Darwish, c'est le poète qu'on...
Oui, palestinien, qu'on disait ensemble.
C'est ça, j'avais comme l'impression que Outre-voix,
ça me faisait penser à Outre-tombe.
Fait qu'il y a la notion de, tu sais, de transcender comme la mort.
Puis en fait, c'est ça exactement.
C'est une conversation imaginée entre Brayton Breitenbach,
qui est un poète sud-africain français, et le poète palestinien Mahmoud Darwish.
J'avais cette impression qu'il inventait une conversation, tu sais.
Hum, je comprends.
J'aimais cette idée de conversation qui se poursuit par-delà la mort.
Un petit peu comme parler avec des morts.
Dans ma tête, la façon que je parle, c'est tributaire de toutes
les gens que j'ai rencontrées, avec qui j'ai habité, mettons toi, ma famille, ma grand-mère
qui m'a élevée en partie. Ma grand-mère est morte, mais il y a une partie de ma grand-mère
qui reste dans ma voix, dans ses expressions qu'elle m'a enseignées, puis des expressions
qui ne sont pas nécessairement conformes avec la langue bien parlée, le français radio-canadien, j'aime ça quand tu dis « à quoi je combattise »
Ah oui, je pense pas que c'est ma grand-mère.
Mais tu sais, ma grand-mère, elle venait d'Abitibi, elle avait plein d'expressions qui étaient super influencées de l'anglais,
genre « step in » comme « step in » pour des babettes, mais elle parlait pas du tout anglais.
Anyway, c'est comme si quand je parlais en ce moment, j'avais quand même une conversation d'outre-tombe avec ma grand-mère.
Il y avait comme quelque chose, il y avait comme un lien
que j'établissais dans ma langue avec ma grand-mère
parce qu'il y a des parties d'elle dans ma voix.
Ça m'a comme occupée dans les dernières semaines,
je sais pas, c'est revenu souvent dans nos conversations.
Je pense que c'est juste versé dans le purisme
ou penser qu'il y a une bonne façon de parler une langue,
c'est légitime.
Ça, c'est vraiment important d'en parler puis de le dire, surtout au Québec, surtout dans un contexte
où on instrumentalise la langue et on en fait un outil identitaire, un outil politique qui,
finalement, sert à écraser certaines personnes. C'est juste que penser qu'il y a une bonne façon
de parler une langue, c'est légitimer une structure de pouvoir qui, historiquement,
mais encore aujourd'hui beaucoup, sert à effacer des voix.
Puis c'est ça dont il faut se rappeler.
Puis moi, je le vis au niveau médiatique.
Puis ça, je pense que toi aussi, tu l'as vécu.
Mais mettons, quand je parle à la radio, je fais des erreurs.
Je me force, mais j'en fais pareil.
Quand j'écris dans la presse, c'est un petit peu différent parce que c'est écrit.
Mais tu sais, je choisis consciemment parfois d'employer des anglicismes parce que c'est ces termes-là que j'emploie
dans ma vie. Il y a une expression qu'on me reprochait beaucoup de dire à la radio, puis
tu sais, il y a des dudes qui viennent comme faire littéralement des enquêtes pour trouver
mon profil Facebook, pour m'écrire des inbox, pour me dire « hey, arrête de dire ça »,
puis on me le dit, genre les institutions me le disent, je dis « ça là » au lieu de « ça a ». Ça n'a pas de bon sens.
Je suis consciente que c'est comme une faute que je fais, mais je n'arrive pas à me la sortir de
ma bouche parce que je pense que je l'ai intégré avec ma langue maternelle, comme je pense que ça
me vient de comment ma grand-mère me parlait, whatever, mon père. Fait que finalement,
ça fait partie de moi le fucking « ça là. Pis des gens qui essayent de me dire
comment bien parler, guys,
j'ai fucking deux maîtrises.
J'ai une maîtrise en création littéraire.
J'ai une maîtrise en traductologie.
Je suis une autrice
publiée, non seulement publiée,
traduite en plusieurs langues.
Je suis une des autrices québécoises qui
rayonne à l'international, en
Europe, en Amérique latine,
c'est comme « shut the fuck up ».
Du coup, « shut the fuck up » qu'elle a dit.
Non, mais je voulais le dire.
C'est comme, moi, je suis un instrument
qui rend notre culture, qui rend notre langue vivante.
Puis là, vous trouvez fin finot d'aller m'écrire,
de trouver mon courriel, de trouver ma page Facebook
puis de me dire ça.
C'est que c'est pas une affaire d'ignorance.
Je le sais, j'en suis consciente. Même quand je fais le montage du podcast, je m'entends le dire,
mais c'est juste comme ça que je parle. Ce que ça fait aussi, c'est que je trouve que c'est comme,
à la place de me parler de mes idées, des choses que j'amène dans le discours, souvent des choses
dont on parle pas assez dans les médias, mettons, ben on délégitimise ma présence dans ces sphères-là.
On me fait comme...
c'est comme un message sous-entendu, c'est comme « Hey, t'as pas ta place ici ». Mais ça là,
ça c'est un mécanisme de rejet, de dire que finalement il y a des gens qui sont bienvenus
ici pis il y en a d'autres qui le sont pas. Moi j'ai l'opportunité d'envoyer un peu chier ces
gens-là de loin là en ce moment dans mon discours, mais j'ai quand même une certaine dose de confiance
parce que, je veux dire,
j'ai effectivement étudié la littérature
pendant, excuse-moi, à un niveau
supérieur à l'université pendant
3, 4, 5, 6, 7 ans. J'ai même enseigné,
je veux dire, j'écris dans le journal,
je parle à la radio,
mais je ne peux pas m'imaginer, mettons, les autres.
Les gens qui n'ont pas
nécessairement de formation universitaire, qui n'ont pas nécessairement de formation universitaire,
qui n'ont pas nécessairement publié de livres,
puis là, ils vont s'exprimer,
ça se peut qu'ils disent des idées super intéressantes,
des points qu'il faut entendre,
puis là, la seule chose qu'ils ont comme espèce de réception critique,
c'est « Hey, t'as dit telle affaire, puis c'est pas bon,
ta syntaxe est pas bonne, t'as fait une erreur,
t'as commis un anglicisme. »
Ben, moi, c'est le struggle.
Tu sais, ma chaîne YouTube,
une des choses qui a fait qu'elle a bien fonctionné,
c'était de présenter ce langage-là
qui est parlé par une génération,
mais qui est pas très bien médiatique.
Quand je suis arrivé à la radio,
ma chronique que j'ai filmée
puis que j'ai mise sur YouTube,
le commentaire qui revenait plus souvent,
c'est comme, oh mon Dieu, Mounir,
t'es capable de parler comme un français Radio-Canadien.
Mais à ce moment-là, moi, j'étais quand même en conflit parce que j'étais comme « Ah, mais j'aurais aimé
ça ». Il y a quand même des expressions dans « Quand je parle », mais ça aurait été encore
plus iconic que « Je change pas la façon que je parle ». Mais après, qu'est-ce qu'on m'a dit?
Mais en fait, ça aurait été un statement politique.
Ouais. Mais l'affaire avec la standardisation du langage, c'est qu'au début, fightais beaucoup pour ça pour que genre j'étais comme non je veux pas que tout le monde parle pareil
mais c'est que c'est pas pour que tout le monde pis les salas c'est pas la même chose
mais mettons moi comment je parle mettons ma mère elle comprend pas la moitié de quand je parle
vraiment dit pis c'est pas pour que tout le monde parle pareil c'est pour que tout le monde comprenne
pis à un moment donné je comprends qu'il y a du monde qui peuvent pas être
comprendre quand j'y vais all in en mode mère de la vanne
whatever. Mais en même temps, moi, ça me fait
penser à mon
livre, mon essai maquillé qui a été
publié en France, puis ils l'ont adapté
culturellement pour que les Français comprennent.
Puis là, ils étaient comme, hey,
Cheetos, nous, on sait pas c'est quoi, fait que
on va mettre biscuits
apéritifs fromagés. Genre, non.
Non. Puis, l'affaire,
c'est que ça se peut bien que tu tombes sur un
terme, un mot que tu comprends pas,
mais c'est normal. On vit pas dans la même réalité.
Pis c'est ça aussi faire, je veux dire,
faire l'expérience de l'altérité.
Pis si tu lis maquillé, t'es pas en France,
t'es en Amérique. Google ça, moi,
shit cheetos. Comme nous, en fait,
quand on lit des livres français de
France, t'sais, ils sont pas adaptés culturellement
au Québec. Mais moi, je vis pour ce rent, comme ça, t'sais, je veux dire, quand on s'est rencontrés,, tu sais, ils sont pas adaptés culturellement au Québec. Ben moi je vis pour ce run-time, je sais. Comme ça, tu sais, je veux dire,
quand on s'est rencontrés, c'est sûr qu'il y avait des expressions de toi que je comprenais
pas, mais finalement, t'as enrichi ma vie parce que j'ai appris des nouveaux mots. Comme
moon. Kenta moon, kette, des trucs du genre.'est ça mon enrichissement
du vocabulaire de Daphné
si il faut parler d'une certaine façon
pour accéder à certains espaces
ben finalement en faisant ça
c'est qu'on s'assure de garder sous silence
une bonne partie de la population
comme D. Claude
comme beaucoup d'autres
je me suis même demandé
je pense que c'est vrai aussi d d'un point de vue extérieur,
que les médias ont changé,
la façon dont on s'exprime dans les médias
aussi est un peu plus décontractée
qu'avant, mais back in the days,
mettons, il y a 50 ans,
qui était dans les médias, qui avait
le privilège d'accéder
à ces micros-là?
Des gens, probablement
bourgeois, ou en tout cas, d'une certaine éducation
qui chez eux, dans leur milieu familial, parlaient un français qui était proche du français
international. Parce que c'est très très dur de désapprendre à parler ta langue maternelle.
Une autre affaire, c'est les français, surtout au Québec, à Montréal, t'sais c'est arrivé,
on est allés au jardin botanique,
pis là, j'ai parlé à un monsieur, je sais pas trop,
pis il m'a répondu, c'était un touriste français,
il m'a répondu en anglais.
T'es au Québec!
Oh my god!
Dude!
Justement!
Pour moi, c'est tellement une attitude impérialiste,
de comme, il y a juste une façon de parler français,
même quand je suis à l'extérieur du pays où j'habite, ça m'a vraiment irritée. C'est parce que ça m'est arrivé souvent dans ma
vie. Je veux parler de la langue orale, la langue orale, la langue parlée. Je pense qu'il y a
tellement d'informations, tu sais moi je suis quelqu'un de très sensible aux voix, la poésie
c'est lié à la voix, on en a tellement parlé, on revient du festival de poésie de l'Acadie. Dans
la voix, il y a beaucoup d'informations comme par exemple la région où on est nés. Les gens à Laval parlent peut-être pas pareil comme les gens à Rimouski.
Puis il y a nos ancêtres, comme je disais, ma grand-mère, les gens qui nous ont précédés,
il y a nos amis. Moi, je prends les expressions de mes amis, j'ai un exemple dans ma tête,
Ma. J'habitais avec une fille pendant un an, Ma, elle disait « dadadidadada », pour dire
« etc. »
Puis je me suis mise à dire ça.
Puis à chaque fois que je le dis, je pense à elle.
Mais je suis tributaire de tous les gens qui m'ont entourée.
Ils font partie de ma voix, de ma langue orale.
Il y a notre accès à l'éducation, il y a notre statut socio-économique dans notre voix.
Puis il y a aussi toutes sortes de mémoires affectives, justement.
Je pense à des amis, peut-être les petites expressions que ma mère employait quand j'étais jeune, tout ça. C'est quelque chose dont on hérite,
c'est pas quelque chose qu'on choisit. Donc l'oralité, là j'étais comme l'oralité maternelle,
mais j'ai dit l'oralité première. C'est pas un choix, c'est pas méritocratique. Méritocratique,
c'est fondé sur le mérite, sur le travail. Au départ, quand on grandit dans un milieu,
on choisit pas
ce milieu-là. Puis ceux qui sont nés dans des familles qui parlent, t'sais, proche d'un
français qu'on dit, hein, entre gros guillemets « neutre » ou plus proche d'un bon parler
ou d'un français soutenu, ouais, eux autres, ils vont accéder aux sphères de pouvoir
ou accéder aux sphères médiatiques, ils vont juste travailler, perfectionner ce qu'ils
ont déjà. T'sais, c'est un travail un peu comme de polissage, de finissage. Mais qu'est-ce
qui arrive quand toi, ton français parlé oral, il correspond pas au français parlé
oral dont on veut, hein, celui, comme tu dis, le...
Le français soutenu?
Soutenu, mais soutenu, mais...
Standardisé.
Standardisé, plus l'idée d'une langue comme ça, qu'on verrait comme
neutre. Qu'est-ce qu'ils vont faire, tu penses?
Ils vont mettre au goulag.
Non, qu'est-ce que tu fais?
Quand tu travailles,
parce que là, on parle de méritocratie, ton mérite,
c'est tout un travail d'effacement.
À la place de polir et de perfectionner
ton parler, tu vas l'effacer.
Tu vas renoncer à des expressions, à des tournures
de phrases. Tu vas te renier. Tu vas reniercer à des expressions, à des tournures de phrases,
tu vas te renier, tu vas renier ta grand-mère dans ta bouche, tu comprends? C'est ça qu'ils
me disent aussi quand ils me disent « arrête de dire ça là ». C'est genre « check Daphné,
la place d'où tu viens, les gens qui t'ont entourée, ceux qui t'ont élevée, c'est
pas la bonne affaire, c'est pas les bonnes personnes, faut que tu les nies ». C'est
ça qui me gosse aussi. Il faut penser aussi, là je parle surtout des classes dans mon cas parce que je suis une femme blanche, mais croire en une langue pure font ça, Pascal Bérubé par exemple, la poète, qui dit « la livre », « ma livre » à la place du livre,
pis toi tu dis « la podcast », mais cette idée qu'on a finalement un pouvoir d'autodétermination
sur notre langue, pis on peut même avoir un pouvoir d'influence, t'sais, j'ai l'impression
que des fois tu monitors ton influence sociale en voyant combien de monde adopte la féminisation
de « podcast ». Mais c'est parce que moi tu dis « adopte la féminisation de podcast.
Mais c'est parce que moi, tu dis «adopte»,
mais parce que c'est l'état originel du mot «podcast»,
c'est un mot féminin, en fait. Mais tu vois,
c'est parce que le
«saya», il faut qu'il commence «deep».
Moi, c'est l'académie française, en fait.
C'est Dani Laferrière qu'il faut aller chercher.
C'est juste ça que j'ai à dire.
Fait que, en fond, toi, tu vas avoir
atteint ton objectif
quand Dani Laferrière va dire « la podcast ».
Évidemment, cette réflexion sur la langue-là,
elle a été un peu nourrie par l'actualité,
par Aya Nakamura.
Tu sais, quand elle dit, là,
« je devrais parler dans la langue de Molière
pour te plaire », c'est quoi
le sous-entendu là-dedans?
C'est que, pour plaire au fucking
peuple français, il faut qu'elle parle
dans la langue de Molière. Mais Molière,
c'est qui? Jean-Baptiste Poquelin
de son vrai nom. Tu sais, c'est quoi?
Elle est née en genre 1600, là.
Ce qu'elle dit aussi, c'est genre une langue
fucking archaïque!
Pacéiste! Parce que c'est pas
la langue du présent. Puis
peut-être ça l'a jamais été. C'est ça,
je disais que cette réflexion sur la langue, elle a été aussi nourrie par notre passage au Festival acadien de poésie, où finalement
on a rencontré plusieurs poètes qui parlaient le chiac, qui écrivaient en chiac, et un mélange de
français acadien avec des emprunts à l'anglais, puis aussi des... là je lis Wikipédia, mais des
mots-racines de langue algonquienne orientale. Puis j'avais un exemple que j'avais pris d'une poète avec qui on était, Xenia, son recueil « Des fleurs comme moi » aux
éditions de la Prise de parole, dans la description sur le site web, ça dit « Hey kid, rurally,
fiff pis loudly fag, waving around comme un flaming flag. Quand une maison brûle to the ground, on
focus tout le temps sur la perte de l'abri, but what about la mort de ton feu? Te vois-tu
en flamme chez vous? » C'est ça, on a assisté à une table ronde, ça s'appelait « Langues
lisières » avec Dominique Bernier-Cormier, Simon Brown et Xenia. Ça parlait du multilinguisme
dans la poésie. Pis là, à un moment donné, je sais plus trop c'était dans quel contexte,
mais il y a Dominique qui a parlé de cette espèce de timidité
ou peut-être comme de self-censure,
comme censure, auto-censure qu'on a, nous,
peut-être quand on écrit un livre, de ne pas mêler les langues.
C'est un rapport avec la langue comme avec une autorité.
Il a dit que donner de la légitimité à l'institution de la
langue, si tu vois ça comme une structure de pouvoir, c'est comme donner de la légitimité
à des douanes, à des polices. Pis moi je trouvais que le moment de Aya Nakamura c'était tellement
un beau fuck you en or, dans une robe de Christian Dior. Pis le fait qu'elle danse, qu'elle chante,
qu'elle soit accompagnée de l'Orchestre de la Garde républicaine,
qui est justement, qui fait partie de la gendarmerie royale, donc...
La police.
La police, il y avait quelque chose comme ça que moi je voyais, tu sais, comme un rapport à la police de la langue.
La fucking police.
L'autorité, genre, pis une autorité qui est oppressée.
Là, je voulais finir avec une dernière parenthèse en fait parce que
cet été on est allés, on a assisté à la première de Nos belles soeurs qui est mise en cinéma d'une
pièce de Michel Tremblay, Les belles soeurs, qui est tellement citée, tellement étudiée dans le
parcours littéraire des Québécois comme c'est l'exemple, par exemple, Michel Tremblay qu'on donne
quand on étudie la traduction, qui s'est fait traduire en anglais avec les Scots, parce
que, tu sais, on voulait assez de traduire le joual, donc on a traduit ça...
— En écossais. — Exact.
— Avec l'accent écossais. — Mais honnêtement, là, tu sais, en tant
qu'écrivaine, passons au suivant. Il y a d'autres choses en ce moment qui se font. Ça, ça date des années 60. Ça fait combien de temps? Ça a été écrit en 65, je pense.
D'emblée, là, il y avait le gratin, genre, québécois. On a vu Charlebois. Il y avait plusieurs ministres. Il y avait François Legault. Il y avait le premier ministre, François Legault. Donc, beaucoup beaucoup beaucoup de représentants de la CAQ. Littérairement, Mijel Tremblay, c'est comme rapidement devenu la seule référence littéraire
d'une bonne part du Québec ou d'une certaine génération de Québécois.
Pis quand on s'est assis au théâtre, là tu t'es mis à jaser avec une madame assise à côté de nous,
pis elle t'a comme « mansplained » la culture québécoise.
Parce qu'elle t'a vu comme « ah, un étranger ».
Tu sais, comme tu fais partie de la culture québécoise.
J'ai littéralement assis avec genre une autrice québécoise qui a comme une vie médiatique.
Là, elle était comme « c'est donc bien nice que vous vous intéressez à la culture
québécoise » puis moi, je me suis dit dans ma tête « ben moi, j'ai hâte du moment
où vous, vous allez vous intéresser à la culture québécoise actuelle, à nous. »
Parce que si tu t'intéressais vraiment à la culture québécoise actuelle, à nous, parce que si tu t'intéressais vraiment à
la culture québécoise, madame, tu ne devrais pas parler comme ça! Je reviens à nos belles soeurs
parce que ça a été une pièce de théâtre, une oeuvre importante, je pense justement parce que
Michel Tremblay, bon, écrivait en joual, c'est écrit en joual, pis le joual, c'est une forme
d'argot, tu sais, québécois. C'est juste que là, je me demandais comme c'est quoi notre rapport à ce joual-là versus le rapport à comme la culture québécoise contemporaine,
puis comme l'espèce d'obsession de la CAQ avec le français. C'est que je pense que la pièce, elle est parue justement dans les années 60, au moment où le joual est devenu,
a été revendiqué comme une partie de l'identité nationale. Le moment où les gens ont pris conscience de leur position en Amérique, au Canada.
Mais pourquoi pas le joual d'aujourd'hui, tu sais, parce que le joual d'aujourd'hui,
par exemple, ça inclut les expressions qui nous viennent d'Internet.
Puis c'est ça, justement, je reçois tellement de messages de boomers,
parce que moi, je couvre la culture web dans la presse,
puis c'est tout le temps les expressions d'Internet.
C'est comme « Oh my God, la fille, elle parle tellement en anglais ».
Mais ça fait partie du joual contemporain soit ça ou par exemple des expressions créoles
haïtien dans ton cas peut-être? Ben du créole for sure de l'arabe aussi mais surtout du
créole mais tu sais c'est pas que tu vas dans une école secondaire live tu vas voir
des jeunes québécois de souche qui vont être comme voilà voilà frère, ro ro c'est frère
en arabe tu sais pis après le créole, c'est vraiment… Le créole a eu
son stronghold, ben c'est ça avec les vagues d'immigration aussi. Fait que tu vois, comme
la vague d'immigration haïtienne, elle précède, elle précède, ouais.
Des années 90. Ouais, même plus tôt. Puis après, il y a
eu des plus grosses vagues maghrébines, fait que ça va dans le langage, tu vois. Mais
mettons, c'est comme, tu sais, « Félé dos », « Félé bai », c'est des expressions
créoles. C'est pour ça que j'ai jamais fait de merch avec aussi parce que je voulais pas.
Ah, ok.
Fait que moi, mon hypothèse c'est que le joual de Michel Tremblay, il est ok, il est acceptable,
il est même valorisé parce que il est blanc.
That's it. C'est devenu le statu quo, il représente un set d'idées de valeurs, d'idéologies,
mais c'est figé dans les années 60 au moment de la
Révolution tranquille. Mais c'est un truc raciste parce que ce joual-là, on l'accepte parce qu'il est
lié à des valeurs coloniales blancs. Là j'ai écrit la CAQ et le joual, j'ai lisé des commentaires sur
Reddit, c'est une grosse recherche scientifique, mais j'ai lisé des commentaires sur Reddit sur la
politique en tout cas, puis j'ai lu
quelque chose d'intéressant. Ben la personne, elle disait que bon les caquistes avaient « un genre de
posture intenable », je la cite, « autonomiste et intenable malgré la position des caquistes très
ferme sur l'identité », t'sais l'identité québécoise à mon avis c'est plutôt traditionnel,
voire passéiste, « et ils n'offre pas de vision renouvelée sur
l'avenir politique et culturel du Québec. Fait que t'sais, c'est vraiment... Moi, j'ai
aimé ça parce que je trouvais que c'est vrai qu'ils ont vraiment comme un focus sur
l'identité, mais c'est comme une identité qui est figée dans le temps des belles-sœurs.
Pis c'est une identité qui est passéiste, pis qui est pas tournée vers c'est quoi genre
le monde aujourd'hui et plus tard. Je trouvais que l'idée des belles soeurs, le fait qu'il y avait tellement de représentants du pouvoir politique lors de la première du film,
ça revenait à une forme de langue identitaire puis un fantasme peut-être qui était poussé par la
claque d'un joual qui serait acceptable parce qu'il est lié à une forme de nostalgie, nostalgie qui est
liée à des rôles plus traditionnels, une famille plus traditionnelle, puis une langue qui ressasse sans cesse un Québec qui n'est plus, qui n'existe pas en ce moment.
Comme si justement on avait figé la langue en 65, puis ça me faisait penser au tradwife,
donc ces femmes souvent des mormones qui sont vraiment populaires sur les réseaux sociaux,
dont on parle beaucoup, notamment Ballerina farm récemment donc cette
ballerine qui élève des cochons mais qui est finalement marié avec un héritier multimillionnaire
qui met en scène une vie traditionnelle mais qui est en fait une utopie qui est une fabrication
parce qu'il ya personne qui peut se permettre de vivre comme ça genre même les fermiers c'est pas
glamour de même pis c'est pas possible économiquement fait que c'est pas glamour de même, pis c'est pas possible économiquement. Fait que c'est
comme de nous vendre une fabrication, c'est comme une nostalgie, comme la Nandellerie ou Azanvaux,
mais une nostalgie pour quelque chose qui a jamais vraiment existé. C'est ça que décrit aussi dans
le... c'est un concept qui revient souvent, cette nostalgie pour un poste qui a pas existé dans
l'essai justement d'Ali Giroud, il y a un segment là-dessus. Doncé dans l'essai justement d'Ali Giroud elle a un segment là-dessus
donc l'œil du maître d'Ali Giroud
un bon livre
si vous êtes souverainiste mais vous voulez une pensée contemporaine
sur la souveraineté je vous le recommande
c'est juste que je voulais dire que le go pour moi
c'est une tradwife
une figure médiatique qui nous vend
c'est ça une forme de nostalgie qui est
appétissante qui nous semble authentique mais qui est construite de toutes pièces et qui n'a jamais
vraiment existé. C'est tout!
Le goût de la traduire!
Ben, tu sais, il y a tellement de choses à dire, mais tu sais, si on continue dans l'invention
de la langue, juste pour faire une mini-parenthèse, ben continuons dans l'invention de la langue,
tu sais, on avait proposé une traduction pour le concept de Bratt, genre la petite Moses, mais on en a vu une autre émerger sur TikTok, le TikTok québécois.
La personne qui a posté ça? Non, mais oui. Ah, c'est Chipette.
Chipette, comme un mélange de chipie pis peut-être de coquette. Moi, je trouvais ça bon,
parce que ça reprend aussi l'idée que Charli XCX met en scène d'une personnalité avec des contrastes ou
une espèce de paradoxe où elle est à la fois une princesse et à la fois une diabolitaine.
Genre, c'est quoi qu'elle dit? 666 with a princess tree. Avec un soupçon de princesse,
elle est 666. Je suis pas témuée que suis pas... Je suis pas-tu mieux que petite Moses?
Ben, avoir dit...
C'est quoi que...
Après ça, je voulais dire aussi que
le Diaper Discourse continue.
Je sais que personne ne m'a écrit par rapport
à ça, mais moi,
je continue à le monitorer.
Je sais que personne ne m'a écrit.
Ça, c'était genre audience
desinspiré. Tout récemment, le co-listé de Kamala, Tim Waltz, c'était genre audience, audiencing.
C'est tout récemment, le co-licite Kamala
Tim Waltz s'est fait appeler par
les républicains Tempon Tim
ou Tempon Timmy.
Donc, on revient avec l'idée, non seulement
de Diaper Discourse, donc
un produit qui sert à récolter
les fluides
corporels,
mais des fluides qu'on serait pas capable de contrôler, donc l'idée de
pas contrôler ce qui rentre, ce qui sort. Et là j'ai lu que c'est un élément, bien d'un, c'est
parce que le lien c'est qu'en 2024, je pense que Walt a apporté son soutien pour une loi qui faisait
en sorte que dans les écoles publiques du Minnesota, il y avait des produits menstruels qui
étaient distribués gratuitement dans les toilettes, autant les toilettes pour gars que pour filles. Il y a neuf ans, en fait, en 2015, quand Donald
Trump faisait sa campagne avant d'être élu, il avait insulté une présentatrice à Fox,
Megyn Kelly. Il l'avait accusée, attends je vais lire en anglais, « the accuser of having blood coming out of her wherever ».
Fait que ça, ça revient souvent apparemment, le « diaper discourse still going strong » pis je pense
qu'on va en entendre encore beaucoup parler comme c'est les élections américaines, les fluides
corporels, les trous. Justement, shout out à notre ami Hélo de Cap-Pellé qui me dit que ça reprenait peut-être un concept philosophique.
Le corps sans organes de Dolors Egatari, c'est un livre que j'ai jamais lu, c'est un concept
que je connais pas, je suis pas très bonne en philosophie.
Entends ton vocabulaire dans la langue de mon...
Ok les vraies choses commencent. Non, les vraies choses sont déjà
commencées, c'est déjà un brillant épisode, mais
je veux parler de quelque chose qui s'est passé sur les réseaux sociaux
qui n'est pas tant couvert, en fait qui n'est aucunement couvert
par les médias traditionnels, qui est quand même intéressant
parce que ça tie back in avec le climat
actuel en politique américaine. Je ne sais pas si vous avez
vu ça passer sur TikTok, mais la série
de la bijouterie Medusa
From Homeless to Rolex.
Homeless à Rolex.
Bon, ce matin, un défi assez particulier.
Vous avez été plusieurs dans les dernières vidéos
à propager du haie, d'ordonner aux pauvres,
la famine, toutes ces choses-là.
Bien, aujourd'hui, on s'en va vraiment ordonner aux pauvres.
On s'en va prendre un sans-abri dans la rue
et on va changer sa vie.
Donc, direction l'Aubais-Rivière,
je ne sais pas si je prononce bien.
On s'en va faire le challenge homeless à Rolex. Donc, on prend un sans-abri et on le rend à une Rolex. À suivre.
C'est... Moi j'avais vu dès que ça avait commencé, je me rappelle je t'en avais parlé, genre je t'avais dit
« Ah je check ça sur TikTok, c'est quelqu'un qui a une bijouterie de luxe qui a décidé de récupérer
un itinérant au centre Aubevilliers. Le propriétaire des bijouteries Medusa qui s'appelle Julien Duguay,
il vend des bijoux comme... Il y a rien en bas de 10 propriétaire des bijouteries médusa qui s'appelle julien du guet il va des bijoux comme super chat rien en bas de 10 mille dollars à s'abîmer qu'une bague
ou à l'épreuve qu'une bague de hermès que à un certain moment je pense pendant la pandémie c'était
considéré comme plus sûr d'investir dans un bec une bague que dans l'or pitié c'est ce tu veux
acheter des briques in the air mais directement c'est des années d'attente.
Si tu passes par des revendeurs, ça va coûter plus cher,
mais tu vas avoir accès, pis peut-être même une variété que tu peux choisir.
Mais c'est rare, encore une fois.
Fait que lui, c'est un des seuls détaillants au Québec qui en a
dans son inventaire, pis il fait affaire avec des
vendeurs aux États-Unis. Mais tu vois,
c'est un personnage, en fait, Julien Duguay, le propriétaire
de la bijouterie Medusa, qui fait son premier
TikTok de sa série. Il dit, bon, pis c'est
des très longs TikToks. Fait que déjà,
on change un peu les codes de TikTok.
Il va dans les vidéos long format.
Qu'est-ce que TikTok veut? Fait que ça augmente
sa portée algorithmique. Là, il y a beaucoup
de gens qui chialent à cause de la famine,
à cause des pauvres. Vous voulez que je redonne?
Ben, c'est ça qu'on va faire. Attends, c'est que
il s'est senti finalement interpellé
parce que les gens le trouvaient trop riche.
Donc, il veut peut-être un peu
penser sa culpabilité.
Mais publiquement.
Redorer son image publique parce que
la bijouterie Musa produit beaucoup
de contenu sur Internet. Ils ont une grosse page
TikTok. Mais en tant que tel, les gens
pour qui ils font leur TikTok, c'est pas les gens
qui vont acheter leur bijouterie.
Ça se dresse pas à leurs clients.
Non, c'est un espèce de spectacle
de se mettre en scène, pis moi, c'est ma théorie,
mais là, je vais faire des procès d'intention, mais c'est ça que je fais
sur Internet depuis des années, on s'en calisse. Je pense que
c'est comme une volonté personnelle de se
mettre de l'avant, d'atteindre une certaine notoriété.
La personne qui est propriétaire, Julien Duguay,
de la bijouterie Medusa. Fait que là, il part,
pis nous, on veut sauver quelqu'un,
fait que là, on prend un sans-abri dans la rue
et on change sa vie, dit-il. C'est ça, la prém quelqu'un fait que là on prend un sans-abri dans la rue et on change sa vie
dit-il, c'est ça la prémisse
fait que là ils sont allés à un centre, centre Aubervilliers
pis ils en ont trouvé un, au début
il y en avait 40, ils trouvaient pas
ils en ont pris un pis ils l'ont regardé pis ils ont dit
comptez-nous votre histoire, filmez, pis là ils le filment
pis là ils racontent, moi j'étais allé à l'école
j'ai un bac en loisirs, j'ai eu mon bac à 26 ans
mais je suis tombé malade
pis là ils racontent sa vie pis il y a comme un parcours
qu'il donne pas
tous les détails de sa vie
as he should genre
mais tu sais quoi
il embarque dans leur chambre
fait que là
ils font l'espèce
de classique story
de genre
film
de John Hughes
ou whatever
on va donner un makeover
à cette personne là
il l'amène au coiffeur
tu sais ça aurait pu être
un montage avec de la musique
on l'amène au coiffeur
on l'amène s'acheter du linge,
il se regarde dans le miroir.
Tu sais à quoi je pense en ce moment?
À quoi?
Je pense à MrBeast qui est le YouTuber le plus regardé sur YouTube
ou avec le plus d'abonnés.
Je pense que c'est son vidéo qui a fait en sorte
qu'il s'est vraiment propulsé médiatiquement sur YouTube.
C'est justement une vidéo où il donne de l'argent. Il donne 10 000 $ à un sans-abri. À un sans-abri sur YouTube, c'est justement une vidéo où
il donne de l'argent.
Il donne 10 000$ à un sans-abri.
À un sans-abri.
Ouais, c'est son…
Fait que c'est quand même un trope qui revient souvent sur le web.
Mais c'est ça, mais avec MrBeast, ce qui est comme brillant dans ce qu'il fait,
c'est qu'il ne perd pas dans les plis du tapis, il ne va pas raconter le backstory
des gens à qui il leur donne l'argent.
Puis c'est là qu'on tombe dans le poverty point parce que c'est ça le point un peu de ce segment là mais juste finir l'histoire
fait que là il rencontre Patrice 68 ans qui a l'air d'avoir comme un parcours dans les yeux tu vois
tranquillement il film pis le premier ça fonctionne parce que c'est de la télé réalité dans le fond
les gens crient de la télé réalité on est dans la saison morte c'est une télé réalité pis tu le vois
qu'il devient populaire mais tout le long des premiers épisodes.
Moi, j'ai juste checké peut-être les 5-6 premiers épisodes,
pis il y en a 10. Mais là, j'ai checké les deux derniers,
parce que c'est vraiment le dernier qui a fait de controverses.
Moi, j'avais vu ça passer, mais je m'étais
pas vraiment attardée, disons.
Mais c'est que ça a fini par faire
quand même une grosse controverse.
Ouais, c'est ça. Fait que là, on en prend tranquillement,
ils filment, pis les premiers épisodes
deviennent viraux. Pis là, la famille de cette personne, de Pat là, on apprend tranquillement, ils filment, puis les premiers épisodes deviennent viraux.
Puis là, la famille de cette personne,
de Patrice,
contacte Bijouterie Medusa avec son histoire.
Dans le fond,
c'est quelqu'un qui aurait eu des problèmes de jeu,
qui a volé de l'argent à sa famille,
possiblement,
qui leur doit beaucoup d'argent.
Qu'est-ce qui arrive aussi dans cette série,
c'est qu'on laisse pas la personne
qui se fait mettre en scène
regarder qu'est-ce qui sort sur elle.
Fait que là, tout le long des épisodes, tu vois qu'il devient
progressivement de plus en plus populaire. Il y a des gens
qui l'arrêtent, qui le connaissent. Et qui est ça?
Patrice, le sans-abri. Le sans-abri.
Il se fait arrêter dans des moments où est-ce que les gens
l'ont vu sur TikTok, pis il lui pose
des questions, mais il fait comme « Hey, moi, j'ai pas le droit de
voir qu'est-ce qu'on fait sur moi. »
Il y a aucun contrôle sur la représentation
qu'on donne. Il y en a aucun. Mais moi, je me dis c'est-ce qu'on fait sur le monde. Il n'y a aucun contrôle sur la représentation qu'on donne. Mais moi, je me dis
que c'est peut-être
en adéquation avec ce que les participants
des Kidam, des téléréalités,
veulent vivre. Ils n'ont pas leur mot
à dire sur le montage. Ils ne voient pas
les émissions avant que les émissions soient
diffusées.
Ça ressemble quand même à la
téléréalité classique.
Moi, j'ai dit que c'est de la télé-réalité.
Fait que là, il l'amène dans une chambre d'hôtel,
il lui trouve une job dans une usine,
il va travailler là-bas deux, trois jours.
Puis là, quand ils apprennent qu'il y a eu un problème de jeu,
dans le fond, c'est comme, ah, bien, tout l'argent qu'on donne,
est-ce que tu la joues, est-ce que tu vas boire?
Là, à un moment donné, ils le remettent en question,
il est comme, hey, tu sens l'alcool?
Il y a vraiment des moments comme ça dans une série TikTok
qui est produite juste par un dude.
Bien, le problème ici, c'est que ce gars-là, il n'a pas l'air une touche avec qu'est-ce qui fait Il y a vraiment des moments comme ça dans une série TikTok qui est produit juste par un dude.
Le problème aussi, c'est que ce gars-là, il n'a pas l'air une touche avec ce qui fait que quelqu'un devient sans-abri.
Exact.
Il n'est pas là non plus pour questionner ses préjugés ou sa façon de percevoir l'itinérance.
Il est vraiment là pour jouer au sauveur.
Jouer au sauveur puis produire un produit médiatique.
Faire un show.
Moi, je veux que tu aies la base sur le fait de pourquoi il veut produire un contenu médiatique.
Moi, mon analyse sur pourquoi il fait ça, c'est qu'elle repose sur le fait de comment il s'habille.
Dans le premier épisode, il porte un suit Versace, mais avec le Versace print dessus, qui est comme le classique jaune et noir.
Il est tellement laid, son suit, mais il porte mal.
Les goûts sont relatifs.
Non, non, non, non.
Je pense que l'idée, c'est qu'il est juste dans l'espèce de son tatouage.
Exact. De shiny comment.
Je porte un suit à 1200$.
Non, il n'y a pas de souci esthétique plus que de montrer que ça coûte cher.
Exactement.
Puis je pense que ça, on pourrait le transposer à pourquoi faire une série comme ça.
C'est, je veux me mettre en spectacle, je veux qu'on voit comment je suis incroyable.
Que je suis généreux, que j'ai le cœur sur la main.
Fait que là, la série avance, on apprend qu'il y a des problèmes de jeu,
il se trouve une job, il travaille une couple de jours,
il décide de l'envoyer dans une thérapie.
Ses dépendances sont comme 30 jours.
Fait que la série s'étale quand même.
Mais tu vois, je peux-tu nous dire quelque chose?
Moi, il y a eu beaucoup de thérapie discourse dans les dernières années,
puis justement, je voulais peut-être faire un épisode de Chant sérieuse
là-dessus, mais en ce moment j'ai juste pas le temps
mais je trouve qu'on a beaucoup
mis de l'emphase sur, bon
une thérapie, le psy
comment ça l'aide, tout ça, mais
ça règle pas tout parce qu'il y a beaucoup de problèmes
qui sont structurels, qui viennent
d'une société justement
où il y a pas assez de
filet social. Si moi
je fais une thérapie mais que je ne suis pas
capable de payer mon loyer, à quoi ça va
me servir? Tu comprends? Fait que là il l'envoie
dans un traitement
d'une cure, whatever,
des intox. Des intox de?
Il y a une addiction au jeu.
Gamble, machinassou.
C'est avec ça qu'il s'est endetté, c'est avec ça qu'il
s'est... Il a perdu des relations interpersonnelles.
Fait que là, il l'envoie là-bas, il ressort
un mois plus tard, pis là, c'est là qu'on arrive à maintenant.
L'épisode, où est-ce que... Il y a deux épisodes qui sont sortis.
Premier épisode, la journée qui sort.
Ben, il le fait, on est content de le revoir.
Full de views, full content. Oh my god,
il a l'air bien. Il lui trouve un logement
dans une auberge pour jeunesse, pis après,
ils veulent le mettre dans une RPA, parce qu'il a quand même 68 ans. ans. C'est quoi un RPA déjà? C'est une résidence pour personnes
aînées. Ok. Il est pas vieux 68 ans? Eux ils se disent qu'ils font, ils expliquent
son raisonnement, ils sont comme ah ça va être mieux pour toi parce que tu payes un
frais fixe, il y aurait pas d'assurance à faire, on n'aura pas besoin de le meubler,
on n'aura pas besoin. C'est comme ils expliquent tout ça.
Tu sais, c'est vraiment, ça va dans le détail de qu'est-ce qui entreprend.
Tu les vois appeler des propriétaires, tu les vois chercher des jobs.
C'est vraiment un show de télé, là.
Les longs épisodes de 30 minutes.
Mais filmé avec un iPhone aussi, c'est important.
C'est tout filmé avec un iPhone.
Là, le premier jour, il sort.
Le lendemain, ça c'est l'épisode qui cause la controverse.
Ça commence avec le personnage Julien Duguay, le propriétaire.
Ouais.
Qui pète une cochée comme « Oh my Godaine gaudi taille et en est terriblement fâché et comme le mot trahi motraille à ce qui
paraît dans la nuit en ces deux épisodes après sa sortie de désintox patrice aurait eu une rechute
il serait allé jouer au salon du bon moment Rolex. Aujourd'hui, ça va brasser beaucoup. On a entendu des choses la nuit dernière.
Là, le matin, il vient de nous appeler.
Il est à l'eau brisière encore.
Donc, on s'en va le chercher.
On va le suivre aujourd'hui.
Je viens de recevoir un autre message.
C'est le troisième ce matin.
Vous allez voir, aujourd'hui, ça va brasser.
Je suis vraiment pas en bonne humeur.
J'en reviens pas encore de ce qui va arriver.
Là, on va aller à sa rencontre de son appartement
et je vais faire comme si de rien n'était
parce qu'au moins qu'il y a les ressources et l'aide nécessaire.
Après ça, on aura notre discussion, mais je vous dis, ça va passer aujourd'hui, je suis vraiment pas de bon humeur. Moi, avoir mis autant de temps, d'énergie et d'argent sur cette personne-là pour me faire faire ça, je capote.
Mais les rechutes, ça l'arrive souvent. Souvent. Je pense que même les rechutes font partie pour ceux qui guérissent du processus
de guérison mais là il y a des abonnés parce qu'il est rendu extrêmement populaire il y a des gens qui l'ont vu
là-bas en train de jouer fait que là ils ont écrit à la bijouterie médusa je pense même pas qu'il y a de
conception de à quel point c'est populaire c'est vu par des centaines de millions de gens
centaines de milliers de gens chaque épisode sur tiktok et sur facebook c'est pis j'ai même pas vu sûrement
qu'il est pas sur instagram aussi en cumulation 300 milles views par épisode presque
fait que les pètes une coche pays le millier en fait en direct dans le dixième épisode 11e
épisode il engueule comme si c'était son profil comme elle sait qu'est ce que tu m'as fait tu
m'as trahi moi j'ai mis six mille piastres en toi je sais mais c'est un investissement pour lui là
il ya la créatrice l'autre bord de la ligne,
Annie Archambault, qui a fait un TikTok
pour dénoncer la situation.
Annie Archambault.
C'est sur l'autre bord de la ligne, sur TikTok.
Situation de fucking médusa,
le type Chris de magasin
et de la personne en situation d'itinérance.
Mais pour être honnête,
il y a tellement d'intervenants,
d'intervenants psychosociaux qui travaillent
en itinérance qui m'écrivent pour parler de ça. Je pense que je suis comme à 40-50
intervenants qui m'écrivent pour dire comme Annie, what the fuck, utilise ta plateforme
et dis la vérité sur le sujet. Voici mon opinion et je vais insérer en même temps
l'opinion de tous les intervenants psychosociaux
qui m'ont écrit. Cette personne-là utilise une personne en situation de vulnérabilité
pour faire du contenu qu'on appelle du poverty porn, c'est pas moi qui l'invente, c'est
un terme Google là, ça existe, pour avoir des vues et des likes en disant à quel point
elle va aider cette personne-là. Elle, dans cette vidéo-là, elle appelait ça du « poverty porn ».
Ouais.
Pis là, ça m'a comme fait tomber dans une espèce de rabbit hole de genre le poverty porn, pis de où est-ce que ça émane, pis où est-ce que ça s'en va, pis c'est quoi notre rapport à ça.
Pis dans le fond, la première comparaison entre ce genre de contenu pis de la pornographie, ça a été faite en 1981, le gars il s'appelle Jorgen Linser.
C'était quand la grosse montée des images qu'on diffusait dans les médias
de villages en Afrique
là ça s'est reconverti en vision mondiale
je regardais ça avec ma soeur
je me levais le matin
pis je regardais ça
avant mon père c'était la...
pis tu vois les enfants qui vont genre
dans les bâtoirs
pis ils ont des mouches
dans les yeux, c'était ça l'image qu'il y avait mais
il y a ce rapport là est-ce que c'est de la poverty porn ou est-ce que ça l'est pas pis un
des fondements de savoir si quelque chose est de la poverty porn poverty porn makes the viewer more
human than the subject c'est quand tout est catterd autour de l'expérience de la personne qui regarde je vais dire en français
c'est comme la pornographie
c'est ça
mais c'est ça c'est que
la pornographie
de la pauvreté rend
la personne qui la consomme plus humaine
que la personne qui est présentée
que le subject
c'est que le contenu
est créé avec comme
intérêt la personne qui va le regarder. Fait que toi quand tu fais tes vidéos, tu
regardes tes vidéos TikTok, ça dépend de la personne qui les fait, même moi ce que
j'ai vu des vidéos, c'est souvent les gens ils parlent, ils sont eux-mêmes, ils
se mettent en scène eux-mêmes pis eux-mêmes ils partagent quelque chose qu'ils veulent
partager pis il n'y a pas de filtre. Fait que je pense pas que c'est nécessairement
de la poverty porn. Mais tu vois, ça me fait penser
à... parce que j'ai quand même réfléchi un peu
à, tu sais, justement, un peu
le discours de Suzanne Sontag, qui parle
beaucoup de photographie, une philosophe,
pis tu sais, devant la douleur des autres,
de comment on réagit aux images
médiatisées de la guerre, pis il y a quelque chose
quand même de particulier qu'on vit, par rapport
au génocide en Palestine, où c'est pas
nécessairement... parce que c'est tellement violent, c'est pas des journalistes étrangers ou je veux dire des
journalistes occidentaux qui nous transmettent des images, c'est vraiment des images faites par les
Palestiniens, les gens qui sont là. Pis je suis pas sûre que quand on regarde ça justement, ça nous
fait sentir plus humain, au contraire. Dans une série comme Medusa, Homeless to Rolex, l'expérience au complet est centrée
autour de la personne qui regarde. C'est un spectacle, c'est une télé-réalité.
Parce que quand sur l'autre bord de la ligne a fait sa vidéo, elle a reçu beaucoup de
hate. Il y a beaucoup de gens qui aiment la série Homeless to Rolex parce qu'ils ont
aimé ça, regarder ce produit médiatique-là. C'était engageant. J'ai regardé les 4 premiers
épisodes. Tu t'es sentie plus humain.
Je me suis pas sentie plus humain. Moi, je l'analysais
médiatiquement. J'étais comme, ok, c'est...
Pis là, ça m'a juste fait du dive
dans l'univers de la télé-réalité, mélangé avec
le poverty porn, pis je suis tombé sur, comme, des
affaires intéressantes. Il y avait une télé-réalité
qui a failli voir le jour sous ce nom-là
à la BBC, sur la chaîne BBC2, qui s'appelait
Britain's Hardest Grafter. Grafter
qui veut dire personne qui travaille fort
au Royaume-Uni. C'est ça qui dit ça.
C'est un show où des gens sans emploi
ou avec le salaire minimum doivent compétitionner
dans un jeu de productivité
qui simule des vrais jobs
et le moins productif se fait éliminer
chaque semaine. C'est ça en 2015.
C'était pas comme... Pis ce show-là, quand ils ont annoncé
le pitch, le communiqué de presse,
ça a tellement fait de la controverse qu'il y a eu une pétition de 40 000 personnes qui ont signé et qui ont changé le nom. C'est devenu Britain's Hardest Worker, puis c'est devenu un documentaire sur-réalité, littéralement, qui était appelée du poverty porn.
Puis ça, c'était après le succès d'un show controversé au UK qui s'appelait, sur Channel 4, qui s'appelait Benefit Street,
qui suivait en mode docu-réalité, ciné-vérité, les gens qui vivent sur une rue en Angleterre où est-ce que 90% des gens reçoivent de l'assistance sociale.
Puis ce show a full fait la controverse parce qu'on voyait que le mode de vie des gens pauvres c'était pas nécessairement de comme juste être pauvre pis de mendier, c'était comme
non ils prenaient leur argent pour aller s'acheter de l'alcool, ils faisaient le party
ils vivaient une vie ce mois de social
genre
ok, on peut-tu vivre notre vie
justement pis accéder à certains plaisirs
c'est ça pis c'est ça qui avait vraiment
causé la controverse
ça fait penser à quand on reprochait
au grévistes en 2012
de bord de la Sangria.
Littéralement. C'est le même pitch.
C'est un peu le même vibe, ouais.
Aussi, ce qui est intéressant avec le poverty porn,
c'est que ça revient dans l'actualité avec J.D. Vance
qui est comme le co-listier de Donald Trump
pour être vice-président, qui a écrit son livre
Illbilly Illogy,
qui est une espèce de hud à une enfance
qu'il n'a pas vraiment connue, parce que lui,
il a grandi en Ohio, mais sa famille
vient des Appalaches.
Ah mon dieu, donc là, il est quand même dans une représentation
de ce que c'est les Appalaches.
Exact. Puis, c'est pas non seulement
une représentation, c'est que... C'est une tradwife,
lui aussi. Ok, je comprends.
Non mais quoi?
Mais c'est parce que c'est intéressant. C'est une fabrication,
on est encore dans l'hyper-réalité.
C'est parce que qu'est-ce qui est arrivé, c'est qu'après la Deuxième Guerre mondiale,
il y a eu un gros mouvement migratoire de gens,
des Appalaches au Midwest américain
pour trouver des jobs dans une usine. C'est là que son père a trouvé
une job dans une usine de steel.
Fait qu'il vient de culture
Appalachie. Appalachienne.
Ouais, whatever. Il y a quand même eu
des démonstrations que
pendant Thanksgiving
il retournait là-bas
comment ça se fait qu'il n'a pas vécu là lui?
il a grandi en noyau
parce que sa famille a migré dans le Midwest
pour trouver des jobs
il n'y avait plus de job dans les Appalaches
c'était quand même ça
il y a eu un gros mouvement de gardons qui sont vraiment installés
dans des banlieues là-bas
la communauté aussi c'était des gens qui venaient des Appalaches je ne sais pas si tu comprends, ils se sont comme accaparés des quartiers comme c'est
vraiment comme documenté c'est vrai genre c'est pas faux qu'il vient des Appalaches mettons genre,
mais il n'a pas grandi là-bas. Il a été nominé sur mémoire qui raconte l'enfance de Vance dans
une famille modeste du mémoire américain, un livre qui a été numéro 1 sur genre le New York
Times Best Seller list genre c'est comme un gros livre quand c'est sorti
à l'époque où est-ce qu'il était full invité aussi
dans les médias parce qu'il n'y avait pas encore Endorsed Trump
c'est sorti quand ça?
c'est sorti en 2016
même le New York Times
c'était comme si vous voulez comprendre la rage
des gens blancs du Midwest
pourquoi ils ont voté pour Trump
ça c'est un essentiel, c'est ça qu'il disait dans les critiques
c'est comme
puis lui il n'était pas encore il. C'est ça qu'il disait dans les critiques. C'est comme si c'était...
Puis lui, il était pas encore...
Il s'affirmait pas politiquement, sauf qu'il avait dit
qu'il allait redéménager en Ohio,
puis il travaillait pour Peter Thiel, qui à ce moment-là
supportait Donald Trump. Peter Thiel,
qui est un venture capitalist...
Un grand, grand mania...
Milliardaire, je pense.
Oui, milliardaire, non seulement en investissement dans Silicon Valley,
mais en développement militaire.
Un des premiers investisseurs
de Facebook.
Un angel investor,
que ça s'appelle, de Facebook.
Puis, il est vraiment fort
dans la contraction militaire.
Peter Thiel, c'est la personne
qui a donné la plus grosse
contribution singulière
à une campagne
pour la campagne de J.D. Vance
pour être sénateur de l'Ohio.
C'est lui qui l'a financé.
15 millions de dollars. 15 millions, exactement. Les Appalachesénateur de l'Ohio c'est lui qui l'a financé, je pense 15 millions
exactement, les Appalaches
on rentre vraiment dans le poverty point parce que les Appalaches
ont longtemps été au centre de la représentation
de la pauvreté dans la culture populaire américaine
il y a genre un livre de
Harry Codill
Night Comes to the Cumberlands
qui est sorti en 1963
qui a tellement marqué l'imaginaire
collectif que quand Lyndon B. Johnson,
qui est un président américain, a fait sa grosse... c'était quand même un moment politique de
war on poverty, il est allé là-bas. Quand on parle des Appalachies ou des Appalaches,
aux États-Unis on parle vraiment comme de... dans les montagnes, donc dans le fond le West Virginia,
le Kentucky, c'est des régions qui ont quand même leur propre folklore, leur propre culture.
Il y a beaucoup de la musique qui émane là-bas, de la musique country.
Fait que c'est très fort culturellement.
Est-ce que les gens qui viennent des Appalaches, tu allais lire, trouvent que la pauvreté n'est pas autant différente qu'à d'autres endroits aux États-Unis?
Il y a deux industries.
Il y a l'agriculture, il y a les mines, en fait, puis il y a le bois.
C'est ça, les deux grosses industries qu'il y a dans les Appalaches.
Et là, tu disais que tu parlais d'un président...
Ouais, c'est ça, Lyndon B. Johnson, dans les années 60,
qui a créé comme une espèce de mouvement politique,
c'est une campagne publicitaire, en fait,
tu sais, comme les politiciens font ça, c'est comme,
là, c'est la rentrée, il faut qu'on ait un comde de cas pour la rentrée,
maintenant, on va faire la war on poverty.
Puis, il est allé là-bas, puis il a invité des artistes,
des documentaristes, des photographes, à aller documenter la pauvreté qui allé là-bas puis il a invité des artistes, des documentaristes, des photographes
à aller documenter la pauvreté qui se passe
là-bas. Puis ça a mené, ça,
à inviter des gens à faire des documentaires
là-bas, au meurtre d'un des
documentaristes qui était là-bas, Hugh
O'Connor, en 1967,
par un local qui trouvait que son documentaire représentait
mal la pauvreté qu'il y avait dans
les Appalaches. Il l'a juste
tué, genre. Wow! Fait que c'est comme, le poverty point goes back, mais qu'est-ce qu'il a avait dans les appalaches. Il l'a juste tué, genre. Wow!
Fait que c'est comme le poverty point, goes back,
mais qu'est-ce que fait... Mais il y a quelque chose de...
Finalement, la représentation
de XYZ,
il faut que tu mettes ça dans la main des gens
qui sont représentés. Ou que
tu mettes du self-awareness
dedans. Puis c'est pour ça que je t'ai envoyé un documentaire
que je voulais voir. C'est quoi?
A man with a camera, or a woman with a camera. On écoute beaucoup de docu-réalité en ce moment, by the way. C'est pour ça que je t'ai envoyé un documentaire que je voulais voir. C'est quoi? A Man with a Camera ou Women with a Camera?
On écoute beaucoup de docu-réalité en ce moment.
By the way. C'est A Stranger
with a Camera qui fait un docu
en mode cinévirité, mais
que pendant tout le long, pis c'est dans les Appalaches,
pis elle investigue le meurtre de ce documentariste-là,
mais elle met en rapport
son rôle
en tant que personne qui fait le documentaire
dans le documentaire.
Fait qu'il y a un discours méta
sur sa légitimité
en tant que documentariste à faire ça.
Puis je pense que si tu veux faire,
je pense que si Medusa avait voulu
qu'il y ait une espèce de...
Une forme de subjectivité. Il faudrait en fait que le gars nous parle
de lui, qui il est,
c'est quoi son background, c'est quoi son enfance,
où il est étudié, c'est quoi son histoire à lui.
C'est ça.
Pour que lui aussi devienne un personnage, puis qu'on ait dans nos faces deux subjectivités, deux backgrounds qui se rencontrent.
Pour finir, parce que ça finit un peu, pour taille de la boucle, l'épisode finit avec de Medusa, finit « Moi, je veux aider quelqu'un qui veut céder notre
sport s'arrête ici on peut continuer d'aider quelqu'un qui veut passer des
malheureusement fait que le toit c'est fini moi puis toi puis je vais trouver
quelqu'un qui a besoin et qui le mérite puis je vais ramener à une côte de vannes
dans son livre qui dit il parle des problèmes dans les appalaches dit
dix problèmes ou un autre qui était bar not created by government or corporations or anyone else.
We created them and only we can fix them.
We, hillbillies, must wake the hell up. »
C'est comme une quote dans son livre.
OK.
Puis c'est un peu la même chose qu'il a dit comme à Medusa.
C'est la même chose.
Il a dit ça, le gars.
Le gars, il a dit « Moi, je veux aider quelqu'un qui veut s'aider.
Puis toi, tu ne veux pas t'aider. Puis je veux aider quelqu'un qui veut s'aider pis toi tu veux pas t'aider.
Pis je vais trouver quelqu'un qui aurait fait de quoi avec mon système.
Mais t'sais j'ai l'impression que lui
a vraiment cette idée de
de white savior là.
Genre de je vais vous sauver
pis son arc narratif va être complété
quand il va avoir
quand il va avoir eu son
happy ending là.
C'est ça. C'est ça c'est juste sa conception lui
d'aider quelqu'un, c'était juste self-serving
ça venait juste prouver que c'était du poverty porn
c'était juste comme il y avait
une volonté de un
mettre en scène puis de le please
lui
il attendait une performance
de l'autre
c'était ça
non, c'est déjà fini ça fait quand même longtemps que je ne l'autre. Fait que c'était ça. Non, c'est déjà fini. C'est quand même
longtemps qu'on est là.
Mais c'était... Là, le monde, ils vont
tout le temps demander qu'on boit du bruit
dans les cafés. Je pense que comme, j'aimerais
ça finir en disant, genre, vraiment, merci
aux Acadiennes, au Festival
de poésie de l'Acadie de nous avoir reçus,
au projet
Borgite. Tu sais, on a
vraiment vécu des beaux moments et j'ai trouvé ça vraiment
vraiment intéressant, les émissions qu'on a eues et même l'espèce d'échanges culturels, je ne sais pas.
C'est ça et moi c'est ça que je parlais aussi avec du monde là-bas, c'est le rapport avec
l'endroit où tu vas, de l'avoir aussi d'un aspect culturel, pas juste d'un aspect visuel.
C'est ça que je disais à mon air, cest que quand t'es un poète ou une poète,
tu vis dans une communauté,
une famille qui est internationale,
peu importe si tu voyages, c'est comme
t'es en rapport avec des gens,
puis des gens qui sont dans la langue, la création,
qui sont dans un rapport critique avec
beaucoup de choses, fait que ça te permet de visiter
le monde d'une autre façon,
puis t'es pas juste dans
un paradigme touristique.
D'immersion culturelle.
Ouais pis de partage. Fait que c'était vraiment cool, merci, merci pis...
Merci à l'Acadie l'Acadie.
Allez en Acadie pour vrai.
Ouais, nous on devient l'Office national du tourisme d'Acadie.
Exact. Fait que la musique...
Aslo, la musique Aslo la musique
vient de sortir
un nouveau EP
qui s'appelle
Diving
allez l'écouter
en grand nombre
les Cafés Snakers
pis comme
Run Up The Streams
c'est ça
donc on a changé
notre intro
spécialement
pour la sortie
du mini album
ouais
c'est ça
merci
à la prochaine
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye
bye bye bye bye bye bye bye bye bye bye bye bye bye bye Merci, à la prochaine Merci C'était bon
C'était bon You can't complain You don't wanna fancy You don't wanna claim
I be shy and change things
But I can't replace you
To disappear