café snake - Monter l'Everest avec un chapeau de paille
Episode Date: September 17, 2024On trace les grandes lignes du YouTube français à partir du tout dernier film d’Inoxtag et on parle du maquillage comme d’une armure pour se protéger du lien parasocial. Micro mag: https://urb...ania.ca/micromag/special-tele/1 Future Medieval: https://www.itsnicethat.com/articles/elizabeth-goodspeed-column-future-medieval-graphics-graphic-design-150824 Articles de Daphné: https://www.lapresse.ca/auteurs/daphne-b
Transcript
Discussion (0)
Bonjour mon nez. Salut Daphné. Ça va bien? de la même heure matin.
Bonjour, mon air.
Salut, Daphné.
Ça va bien?
Ça va bien, toi?
Tu voulais souligner que c'est notre dixième épisode.
Ben oui, c'est notre dixième épisode.
Merci à tout le monde
qui s'est rendu là.
Pour célébrer,
on aimerait que vous partagez
c'est quoi votre épisode préféré
sur vos plateformes.
Allez le bouche à oreille
pour la promotion
de cette émission.
Oui, passez le mot
si vous aimez,
si vous écoutez Café Snake,
puis vous êtes rendus à écouter notre dixième épisode.
On va commencer avec des actualités numériques,
comme on a fait la dernière fois.
Donc, on va vous parler du débat entre Trump et Kamala,
qu'on a écouté ensemble, mais plus particulièrement
de comment ça a été décliné sur TikTok.
On a remarqué que souvent, dans l'actualité,
il y a des gens qui parlent dans les médias, puis ensuite,
il y a des clips de leurs
interventions qui vont être reconvertis
en chansons. Puis moi, je pense
particulièrement à une chanson que j'ai écoutée cette semaine,
ou la semaine passée, parce que je vois pas bien.
Je traverse
une période difficile, puis là, j'avais quoi?
J'avais téléchargé...
C'est quoi déjà?
C'est quoi son? You don't have a man. Attends, mais c'est quoi son nom?
Je sais pas, je fais la face.
Oh my god.
OK, c'est ça.
Donc, j'avais downloadé une chanson
qui reprend un clip de Gypsy Rose,
qui est cette jeune femme
qui a été accusée d'avoir tué sa mère,
qui a passé du temps en prison
et qui a été relâchée
et qui a fait beaucoup parler d'elle
parce qu'il y a un documentaire
qui est sorti sur Netflix.
Donc, elle, elle a quitté son mari,
elle s'est mise en couple avec quelqu'un
qu'elle avait déjà fiancé en prison.
En tout cas, elle a une vie amoureuse
qui est très médiatisée.
Elle a eu un bif avec quelqu'un sur TikTok,
une autre femme qui disait avoir été
cruzée par son...
Son nouveau chum. Son nouveau chum.
Puis là, elle a dit, genre, basically,
tu t'essayes de me menacer parce que t'es jalouse de moi, puis mon chum te touch nouveau chum. Puis là, elle a dit, genre, basically, tu t'essayes de menacer
parce que t'es jalouse de moi
puis mon chum te toucherait même pas
avec...
Ah, si ça voulait te toucher
avec un 10-foot pole.
En français québécois,
on dirait,
je te toucherais même pas avec une massue. » Ou avec un ballet, un ten-foot-pau.
Une massue.
Il y a pas une toune?
Genre, il y a une toune...
Il y avait une toune quand j'étais ado
qui était populaire.
C'était une toune québécoise
de Pépé et sa guitare, je pense.
On a essayé de la retrouver.
Puis ça disait sensiblement la même chose.
Je te toucherais pas avec un maillet
Oh, si tu te lèves, si tu te lèves Je te regarderais pas si tu te payais Bref, fait que là, la toune qui est sortie du débat, dit sensiblement la même chose.
Bref, fait que là, la toune qui est sortie du débat, c'était... They're eating the dogs.
They're eating the dogs. On va la mettre.
They're eating the cats.
Bon, commentaire par rapport à ça?
Ben moi je pense que c'est juste ça suit la...
C'était tout le temps ça avec la viralité,
surtout dans le proto-Internet, début d'Internet.
C'était « Oh my God, il y a un remix EDM de ça ».
C'était comme un... C'est un trop vraiment récurrent.
EDM, c'est de la musique de club?
Ouais, c'est Electronic Dance Music, c'est ça.
C'était ça un peu tout le temps.
C'était comme la consécration de ton mime.
C'est « Ah, quelqu'un a fait un remix avec ça ». Mais là, vu que TikTok est vraiment basé sur la musique, ça arrive chaque semaine, dans le fond, qu'il y ait quelque chose, un clip médiatique devient une chanson.
Donc, « They're Eating the Ducks », là, c'était Trump qui reprenait une espèce de fausse nouvelle par rapport au fait qu'il y aurait des communautés haïtiennes.
Ouais, de migrants haïtiens qui mangeraient les animaux domestiques de la population de Springfield en Ohio.
C'est ça. Puis toi, tu m'en avais parlé littéralement le jour même.
Tu me dis « Aïe, aïe, tu sais pas qu'est-ce qui circule ». Puis là, évidemment, on écoute le débat puis ça sort.
Si on y va dans l'analyse du débat, c'est vraiment Trump, au moment qu'il a sorti ça,
il était complètement retranché, il était sur la défensive totale.
Il savait pas quoi dire, il y a une espèce de pause.
Puis il est allé dire « They're eating the dogs ».
Fait que c'était comme une espèce de move de désespéré,
c'est ça qui est intéressant avec ça.
Il essaie de sortir sa tête de l'eau, par contre,
c'est quand même des allégations que nous,
on trouve ça drôle,
mais c'est pas du tout drôle, en fait, ça met en danger
les migrants haïtiens,
les immigrants, il y a des gens qui peuvent
croire à ces choses-là, je suis certaine
qu'il y a des gens qui y croient.
Pis surtout avec ce débat, je pense que c'est la première fois que je voye qu'il y a des gens qui y croient. Puis surtout avec ce débat, je pense que
c'était la première fois que je voyais qu'il y avait autant de watch party
de débats dans les bars, dans les espèces
des gens qui se réunissent.
Dans les résidences des universités.
Puis là, quand il a sorti cette ligne, c'était
comme la foule qui applaudit comme si c'était du
stand-up. Exactement. Moi, j'ai
vraiment bad trippé, mais en ce moment,
comme j'ai dit, je pense que tout me fait bad trippé.
Ça va pas bien. Puis là, j'avais
l'impression que c'était vraiment le
pinacle du capitalisme avancé
où tout est framé
comme du divertissement. J'ai même
dit, juste avant, on écoutait le tapis rouge
de l'occupation double, j'avais l'impression
de regarder un second tapis
rouge. J'avais
cette même... Ça venait... Je sais pas
c'est qui qui m'a dit ça cette semaine, mais
ça sollicitait les mêmes cellules
dans mon corps. Tu sais, il y avait
cette idée d'embarrassement
que je vais par procuration, de
stress par procuration. Je voyais Kamala,
j'entendais la salive dans sa bouche
comme j'avais juste avant
entendu la salive dans la bouche des gars
qui devaient se présenter devant les filles
au Mexique. Je trouvais ça bad tripant
que finalement, mais tu sais, après,
c'est ce qu'on dit depuis le début
dans la podcast, mais c'est
un produit de divertissement. La politique,
c'est une mise en scène, ce débat-là.
Même l'idée de fact-checker
Trump, c'est une mise en scène aussi d'une espèce
de rigueur, parce que Kamala Harris,
elle a dit plein de trucs qui étaient faux.
Elle a repris des mensonges
très, très, très délétères et dangereux
qui sont utilisés, instrumentalisés
pour justifier un génocide, qui n'ont pas
du tout été fact-checkés. Puis ça me fait
penser à toutes sortes d'histoires d'horreur
que je vois circuler sur TikTok, qui
me semblent aussi être converties en divertissement
en ce moment, comme l'affaire Mazan.
Puis ça devient un contenu
true crime. Puis ça, le true crime, je m'excuse,
mais c'est du divertissement, là, si vous en
doutiez pas. Après, j'ai lu
un tweet de Contrapointe,
qui est une youtubeuse que j'aime beaucoup, que je suis.
Puis elle a écrit « No matter how powerful... »
En fait, c'est que je pense qu'elle est en voyage
puis je sais pas quel pays en Europe
elle visite, mais mettons que c'est genre
peut-être à Versailles. Puis elle visite
le palais de Versailles comme un musée.
Là, elle a tweeté...
« No matter how powerful a king you are,
your palace will eventually
become Disneyland. »
Je ne sais pas si je trouvais ça fort.
Je voyais un lien avec cette idée de...
Finalement... De cirque.
Oui, c'est...
Comme on dit, d'hyper-réalité.
Mais que tout est à la fois
quelque chose et son contraire. C'est quelque chose on dit, d'hyper-réalité, mais que tout est à la fois quelque chose et son
contraire.
C'est quelque chose qu'on devrait prendre comme avec
grand sérieux, quelque chose qui est
framé comme un moment télévisuel
qui pourrait avoir un impact sur le futur
de l'Amérique et, par conséquent,
du monde entier. Finalement,
c'est un épisode de télé-réalité,
c'est un tapis rouge dodé.
Littéralement. Ça fait que c'est la première actualité. La deuxième, c'est un épisode de télé-réalité. C'est un tapis rouge dodé. Littéralement.
Ça fait que c'était la première actualité.
La deuxième, c'est le député Youri Chassin qui a quitté
le caucus de la CAQ.
Puis ça revient un peu avec
le résumé du paysage politique
que j'avais fait il y a quelques épisodes.
Je pense qu'il y a deux épisodes.
C'est ce que j'ai dit
quand la CAQ est arrivée au pouvoir.
Ils ont promis que c'était une coalition
qui allait faire des coupures
dans les fonctionnaires.
Finalement, ils augmentent
les fonctionnaires.
Mais qu'est-ce qui est intéressant
avec le départ de Youri Chassin, c'est qu'il cite
le documentaire L'illusion tranquille de
Johan Marcotte, qui est disponible sur YouTube, si vous l'allez
l'écouter, qui parle de la place de l'État,
de la place du syndicalisme dans l'État québécois,
du mythe du modèle québécois.
Tu m'as dit que c'était un documentaire
de droite un peu? Bien, c'est un documentaire de droite
qui veut, qui met de l'avant
des voix des jeunes de droite qui disent
qu'ils parlent justement du déficit générationnel,
que les boomers vont aller à la retraite,
les gens vont devoir payer pour leurs services de santé,
il faudrait plus de privés en santé,
il faudrait moins de syndicats, moins d'interventions
de l'État. Puis c'est intéressant parce que ce documentaire
est sponsorisé par Patrimoine Canada et la SEDEC,
juste mentionné. C'est issu d'un
interventionnisme. Exact, c'est la contradiction
totale, fait que c'est intéressant qu'il ait cité ça.
J'avais déjà vu ce documentaire, mais là, je l'ai
réécouté, pis je comprenais pas
pourquoi. C'est comme une pièce obscure
de la droite québécoise qui est comme ça, c'est notre
presque texte fondateur, ce documentaire-là.
C'est intéressant. Pis là, tu voulais
aussi mentionner que t'es passé
à la télé. Ah oui, juste...
C'est sur la télé, le web...
J'ai fait le Micromag d'Urbania,
je savais pas trop dans quoi je m'embarquais.
Mais finalement,
pour les gens qui ne savent pas,
le micro-mag d'Urbania,
c'est une espèce
de magazine virtuel.
Mais là, il y avait
du contenu vidéo dedans.
J'étais avec Eugénie,
Lépine Blondeau,
Nathalie Petrovski
et une autre personne
que le nom m'échappe.
Un journaliste d'abord.
Un journaliste d'abord.
Et tu étais là
par les gens de la...
De la rentrée télévisuelle,
vraiment la télé.
Puis en fait, moi, qu'est-ce que je voulais dire par rapport, moi, qu'est-ce que je voulais commenter par rapport à ça,
c'est que j'ai vraiment l'air de quelqu'un qui ne connaît pas la téléfiction québécoise.
Mais je pense que ça fait partie de ma critique de ne pas l'écouter.
Puis de voir Nathalie Petrovski était un peu choquée
que je n'écoute pas toutes ces choses pour elle,
qu'elle écoute chaque soir avec un horaire rigoureux
puis elle aimerait avoir une télé dans chaque pièce de sa maison.
Puis honnêtement, Nathalie Petrovski était vraiment nice,
mais c'était comme une espèce de clash idéologique.
Puis je veux juste dire, je pense...
Un clash générationnel?
Même pas juste générationnel.
C'était vraiment sur le fait qu'il est comme,
« Hey, je vais pas... »
Si on écoutait un épisode d'Indéfendable,
ça m'a pas donné le goût d'en écouter plus,
les épisodes d'Indéfendable.
Ouais, on a fait un effort.
Mais je veux dire, je dois dire qu'on a quand même...
On consomme la télé québécoise,
mais on doit faire des choix
parce que l'offre est vraiment intense. Parce qu'il y a pas juste la télé québécoise. Puis les faire des choix parce que l'offre est vraiment intense parce qu'il n'y a pas
juste la télé québécoise
les deux on est pas tant dans la fiction, des fois on écoute
de la fiction, tu sais ces temps-ci
moi j'écoute pas tant de fiction fait que c'est des phases
mais tu me dis que, ça j'ai trouvé ça intéressant
parce que Nathalie Petrovski
semblait avoir un genre de
préférence envers la fiction comme si c'était une forme
plus élevée d'art que par exemple
la télé-réalité, pourquoi? parce qu'elle était tu veux voir de... parce qu'ils ont tellement coupé
ça aussi, Rubania, la discussion elle a duré longtemps finalement. Il y a plein... je trouve
que le montage fait pas vraiment de sens, on peut pas vraiment suivre... Ça fait pas honneur à
ce que vous avez dit. Ouais, au propos. Mais à nous elle dit que c'est paresseux la télé-réalité,
qu'elle y voit rien d'intéressant, que c'est pas une histoire qui a pris le temps d'être construite,
qu'il y a pas de valeur, pis je suis
pas d'accord avec ça, t'sais, on a parlé de ça pendant
20 minutes, il y a 15 secondes dans le
micro-monde. — Exact. Moi, ça me fait penser souvent
au débat qu'il y a en littérature, où
un genre littéraire va être
valorisé plutôt qu'un autre,
comme si c'était, t'sais, justement,
je sais pas, qu'il y avait des ressources
intellectuelles supplémentaires
qui étaient déployées quand on écrivait par exemple
un roman versus un recueil de poésie
ou genre je sais pas quoi d'autre
ou par exemple de l'autofiction
je sais pas, pis même, tu sais, comme de la façon
qu'elle semble t'avoir roastée
comme quoi tu ferais pas tes devoirs
pis comme tu consommes pas assez de télé
québécoise, moi je vis ça des fois
dans le lieu littéraire où on me dit
ben voyons Daphné, tu lis pas assez de livres québécois, alors que, excuse ça des fois dans le lieu littéraire où on me dit « Ben voyons, Daphné, tu lis pas assez
de livres québécois. » Alors que, excusez-moi,
mais j'ai passé genre minimum
7 ans à l'université à lire
des livres qu'on m'imposait.
Puis j'en ai eu des cours
de littérature québécoise, puis j'ai lu plus
de littérature québécoise que la majeure
partie du monde au Québec. Mais
après ça, moi, je suis une praticienne, c'est-à-dire
que j'écris, que... J'écris des essais, whatever, mes livres, fait y a des méchants angles morts là-dedans.
Tantôt, je voyais comme
il y a un article qui est paru la semaine passée dans
New Yorker, qui parle d'une écrivaine
que moi, j'ai découvert il y a genre 10 ans,
qui était publiée chez Métatron, qui est une
maison d'édition montréalaise, que peut-être
peu de monde connaisse, et pourtant,
c'est une super maison d'édition,
puis elle avait publié un livre qui s'appelait
An Indoor Kind of Girl. Puis après ça, c'est même pas une question'édition. Puis elle avait publié un livre qui s'appelait An Indoor Kind of Girl.
Puis après ça, c'est même pas une question de langue,
parce que ce livre-là a été traduit chez les éditions de ta mère.
La traduction s'appelle Filles d'intérieur.
Je sais pas si...
J'ai aucune idée si la traduction est bonne.
— Elle est appropriée, hein.
— Mais on n'en parle pas de cette personne-là.
Je suis sûre que si j'arrivais dans un cours de littérature
puis que je demandais au prof dans un département littéraire
« Connaissez-vous Frankie Barnett? »
Il me dirait probablement non.
Et pourtant, c'est une Montréalaises,
c'est quelqu'un qui travaille, qui vit à Montréal.
Et c'est une des figures littéraires
fortes qui a été
employée pour décrire
l'article de New Yorker
pour parler d'une espèce
de forme littéraire, un courant littéraire
qui s'inscrit dans Zeitgeist,
donc adjacent, par exemple, aux scènes...
On parlait de la podcast.
De Outlet, de Dime Square.
De Outlet, Richard, Dime Square et Bratt.
Donc, toute l'espèce de tendance musicale hyper-pop.
Elle est nommée avec deux autres autrices.
C'est comme un peu bizarre si, je veux dire,
elle a une reconnaissance aussi grosse
institutionnelle
dans les
grands magazines
puis que finalement
toi tu la connais pas
mais ça fait partie
de la littérature québécoise
les amis
fait que nous aussi
on pourrait leur dire
faites vos devoirs
ouvrez vos horizons
aussi
je pense que c'est important
de consommer
de la culture québécoise
mais aussi
d'avoir une perspective
extérieure
exact
prochain nouvelle actualité numérique on a Donald Trump encore une fois à son rallye attends mais consommer de la culture québécoise, mais aussi d'avoir une perspective extérieure. Exact. Prochain nouvelle
actualité numérique, on a Donald Trump
encore une fois à son rallye. Attends, mais
je veux juste préciser, on va mettre dans les
espèces de descriptions de...
De l'épisode. Ouais, on va mettre dans la description
de l'épisode ton passage à
Urbania, pour que vous puissiez
juger vous-même de tout ce qui
s'est dit. C'est ça, Donald Trump
dans un rallye hier ou avant-hier,
vous n'avez pas la date, mais la
fin de semaine du 14 septembre,
a réuni les Nelk Boys, qu'on avait
parlé d'eux dans notre premier épisode
même, en parlant du Zinternet. On va mettre un
extrait.
Et quand il les a réunis, comme vous entendez,
un des points focals qu'eux veulent appeler leur électorat,
c'est que Tim Walz a mis une taxe de 95 % sur les ZIN.
ZIN, on en a parlé plusieurs fois, il faut s'en rappeler,
parce qu'il y a un mot qui découle de ça,
qui est le ZINternet.
ZINternet, puis c'est ça, la personne qui quote ce terme-là, c'est quoi, Max?
Max Reed, qui est un
journaliste important quand même aux États-Unis
qui fonctionne un peu
en dehors du système médiatique.
Avec son infolette, mais Max Reed,
lui, même quand il a positionné le terme Zinternet,
les Nelk Boys étaient des figures prévenantes,
puis eux, c'était visiblement une bonne analyse parce que...
Mais les Nelk Boys, c'est des youtubeurs
canadiens. Oui, qui viennent de
Mississauga, en Ontario. De la droite.
Ideologiquement, on va être plus de droite. Mais c'est parce que leur connu était
à la politique. Le zine, c'est un produit de nicotine.
C'est apparu dans les dernières
années. Ça vient un peu comme remplacer
les vapes. Exact. C'est des petites
pochettes. Je veux dire, la presse
couvert l'espèce d'introduction
des zines au Canada,
c'est pas encore en vente libre
à Montréal, mais il passe à travers
et à côté d'un point important.
Puis le point important, c'est que ça s'inscrit
vraiment de façon idéologique
dans la grind culture.
C'est vendu comme un produit qui te permet
d'être plus performant. Plus concentré,
plus performant, plus...
Tu perds pas de temps à aller fumer des cigarettes
parce que tu peux continuer à travailler en
faisant une zine. Un peu comme l'adhéral.
Exact. Que tu me dis que c'est assez populaire
dans ces cercles-là. Ben c'est ça aussi
le comparatif que Tucker Carlson a fait
justement quand il était... Tucker Carlson, ancien
animateur de Fox News, quand il était à la podcast
justement des Nail Boys, qui disait que pour lui
la nicotine, c'était comme de l'adhéral, ça le
faisait plus se concentrer, ça le rendait plus
vif, ça le réveillait.
Oui, c'est adjacent, le zin culture
et le grind culture.
Ça va au moins dans la main.
Donc bref, ce qu'il dit, c'est que c'est une raison
de voter pour Trump.
C'est la raison principale, la seule raison à évoquer.
Tant que c'est pas notre drogue de grinder.
Exact.
De grinder.
Je voudrais trouver un autre mot.
Je sais pas.
Ça commence à prendre l'espace dans la sphère politique.
Ce produit de nicotine-là.
Puis les zines, en fait, c'est juste le nom d'une marque
qui est produite finalement par Philip Morris,
grande entreprise, mais il y a d'autres produits
qui ressemblent aux zines qui sont vendus sous d'autres noms.
Sous d'autres bannières, puis en ce moment même,
on se souvient qu'il y a une pénurie de zines tellement c'est populaire.
C'est qu'en étant au Nouveau-Brunswick, on a vu des produits qui étaient similaires, mais c'était pas zines. Exact. Ce que j'ai compris, c'est qu'autres manières, puis en ce moment même, on se souvient qu'il y a une pénurie de zine tellement c'est populaire. C'est qu'en étant nouveau produit, on a vu des produits
qui étaient similaires, mais c'était pas zine. Exact.
Ce que j'ai compris, c'est qu'à Montréal ou au Québec,
mettons, t'as besoin de...
C'est vendu comme un produit pour arrêter de fumer,
donc c'est juste à travers la pharmacie,
le pharmacien ou potentiellement
le médecin que tu peux avoir ça, mais que
c'est quand même possible d'aller
en acheter un peu undercover
dans certains commerces. Puis sinon, en dehors ou en Ontario, je pense que tu peux en acheter un peu undercover dans certains commerces. Puis sinon,
en dehors ou en Ontario,
je pense que tu peux en acheter. Ou quand on est
allé en Acadie,
il en vendait dans certains commerces, ouais.
À suivre la montée des zines.
Ouais. To be continued.
Mon segment aujourd'hui, ça va être sur le
film du YouTuber Inokstag,
un YouTuber français.
Le film qui s'appelle Kaizen, un an pour gravir l'Everest. Pour les gens qui connaissent pas Inokstag, un YouTuber français. Le film qui s'appelle Kaizen,
un an pour gravir l'Everest. Pour les gens
qui connaissent pas Inokstag, son vrai nom,
c'est Inès Benazouz, il y a
22 ans. C'est un YouTuber français.
Pis je dirais que, oui, c'est pas le YouTuber
avec le plus d'abonnés en France, mais
vu son âge pis son impact, il est définitivement
en top 3 des YouTubers français.
J'irais Squeezie, ben c'est plus le
numéro 1 d'abonnés. 22 ans? Il y a 22 ans.
Ok. Mais tu sais,
je veux dire, moi en ce moment,
je vois tout avec des lunettes très sombres
parce que, je vais juste
préciser pourquoi je pense que je vais vraiment
pas bien, j'ai essayé d'arrêter mes antidépresseurs
pis c'était une mauvaise idée.
Je l'ai pas toute regardé le film, mais
je voyais ça de façon très lugubre.
Mais on dirait que là, savoir qu'il y a 22 ans, ça me réconcilie avec la vie.
Mais continue, désolé.
Non, non, mais c'est ça.
Fait que je dirais, il est dans le top 3 des Youtubers français.
Même si c'est pas lui qui a le plus d'abonnés, c'est par son impact pis sa présence.
Fait que là, il a sorti un film qui s'appelle Kaizen, un nom pour grand-vère l'Everest.
C'est un film de 2h30, OK?
C'est quand même important.
Il s'est fait connaître, Inès ou Inok Style,
quand il avait comme 14-15 ans,
quand le jeu Fortnite était à sa pleine ascension.
Lui, il était ami avec un autre YouTuber
qui s'appelle Michou.
Puis les deux ont connu une ascension
vraiment fulgurante.
Puis les deux, maintenant,
sont tout le temps mis en compétition
sur qui a la meilleure carrière.
C'est un peu de ça que je veux parler.
C'est quoi le YouTube français, en fait?
Ouais, c'est quoi?
Fait que c'est ça.
Ils lancent le documentaire
« Kaizen, un an pour gravir l'Everest »
en salle au cinéma partout en France,
dans tout le monde francophone,
en Suisse, en Belgique
et même au Québec.
Nous, on était au cinéma Beaubien
pour la première du film
de l'ONF « Cohabité »
que j'ai modéré la première.
Puis là-bas, il y avait une projection.
C'était une des seules à Montréal
du film.
C'est vraiment un bon film « Cohabité ».
By the way, j'ai adoré. Ça a été tourné pendant la pandémie. C'est une des seules à Montréal du film. C'est vraiment un bon film cohabité, by the way.
J'ai adoré.
Ça a été tourné pendant la pandémie.
C'est vraiment un bon film qui explore la crise de logement justement à travers les entrevues qu'on fait pour trouver des collègues.
Puis ces entrevues-là ont été filmées par Alima El-Ratabi.
Puis ils sont vraiment un bon film.
Je vous recommande.
Il est au cinéma tout le mois de septembre.
Puis il va être sur le site de l'ONF plus tard en octobre.
C'est ça.
Donc, il lance le film au cinéma pour une journée. Ensuite, il il va être sur le site de l'ONF plus tard en octobre. C'est ça, donc il lance le film au cinéma pour une
journée, ensuite il va le mettre sur YouTube.
Mais c'est vraiment un événement, c'est du
event movie going, c'est ça qu'on parlait
entre nous, je pense qu'on en a parlé dans la podcast.
Oui, on en a parlé, mais entre nous, juste...
Mais là, c'est que, je sais pas si là, on a
bien précisé la patente, mais dans le fond,
on était au cinéma pour
la première de Cohabiter,
puis tout de suite après la séance, il y avait ce film-là qui était présenté, puis les gens au cinéma pour la première de Cohabité, puis tout de suite après la séance, il y avait
ce film-là qui était présenté.
Puis les gens au cinéma Beaubien, ils t'ont dit
que c'était sold out. C'est ça, ouais,
ça a sold out en quelques minutes, et c'était
des adolescents qui étaient là pour le voir.
La longue file, on pouvait la voir en sortant du cinéma.
Les projections étaient limitées à Montréal,
ça a pris du temps aussi avant qu'ils les annoncent
au Québec, parce que je pense qu'au début, ils n'avaient pas
prévu l'ampleur que ça allait prendre.
Il a finalement vendu juste sur le territoire domestique français 200 000 billets,
ce qui est déjà des millions d'euros.
Mais c'est un film événement parce que...
C'est un film événement parce que c'est juste une journée qui s'est en ligne.
Après, ça va directement sur YouTube.
Fait que le YouTube français, c'est intéressant parce que,
dû à la grosseur de l'industrie, il s'est professionnalisé bien plus rapidement
que comme le YouTube québécois qui ne peut pas vraiment se professionnaliser comme ça. Le YouTube
FR, comme c'est qu'il s'appelle, c'est très exigeant
envers ses YouTubers. Il existe
un gros méta-discours dans le monde
YouTube français sur c'est qui
le meilleur YouTuber, qui qui a les
meilleures propositions. C'est vraiment
quelque chose d'ancré dans la culture de l'Internet français
sur Twitter, dans les commentaires sur TikTok
de comparer pis de voir qui qui va
amener le média de YouTube à un autre niveau.
Ça fait partie du discours des fans.
C'est vraiment une culture qui est active.
Pourquoi il n'y a pas ça au Québec?
Parce qu'on a... Je sais pas.
Je trouve que c'est très français, eux.
Puis avec leurs rappeurs aussi,
ils sont comme ça, ils comprennent les stats.
Ils ont des pages dédiées à analyser les stats
de différents rappeurs, de différents YouTubers.
C'est une... Si tu reçues le YouTube français,
il faut que tu le suives à travers
cette lancée-là de qui a la meilleure proposition,
qui va monter, qui va faire
la plus grosse vidéo, qui va...
Mais ça s'inspire directement peut-être du Youtube
américain où tu as des personnages comme
MrBeast qui sont vraiment dans les statistiques
dans l'optimisation. Exact, c'est ça, on va parler
de MrBeast plus tard, mais c'est...
Mais intéressant, mais je sais déjà
que, tu sais, comme Verveu veux pas, quand t'es un créateur
de contenu, mettons, t'as quand même
une relation avec les statistiques.
Exact, mais c'est... Pas ça qui m'inculque, qui est ça.
Moi,
j'ai pas tant... Il existe vraiment
un climat de compétition entre les créateurs.
C'est pas adressé directement par
les YouTubers, mais les fanbases
respectives de ces derniers vont
toujours alimenter ce discours. Tu vas toujours
voir des débats sur qui est le meilleur,
qui a eu le plus d'ambition, puis c'est ça
en fait qui amène à ce film-là.
C'est pas comme une espèce de projet personnel
de dépassement, c'est qui va
faire la meilleure proposition sur
Youtube. Ce climat fait en sorte que depuis
quelques années, sur le Youtube français,
ça ressemble de plus en plus à la télévision.
Les Youtubers ont des émissions
comme Squeezie avec l'imposteur.
C'est quoi, l'imposteur? C'est un espèce
de concept qui ramène régulièrement où est-ce qu'il va faire
on a cinq chefs cuisiniers, mais
il y en a un vraiment que c'est un chef, les autres
font assemblant d'être des chefs cuisiniers.
Faut que tu trouves c'est qui l'imposteur.
Ou c'est le contraire.
Je goûte pas Squeezie comme ça,
mais c'est un peu ça le gist of it
c'est style télé-réalité
style game show
game show
avec
encore une fois
le style de production
ça va être produit
par des caméras
de télévision
sur des rigs
c'est des studios
de production
sinon les vlogs d'hôtes
de l'énat situation
c'est comme
une espèce de style
l'énat situation
c'est la
moi je connais
zéro YouTube FR mais je sais qu'il est allé au Med Gala pour la deuxième fois cette année c'est comme une espèce de... C'est dans la situation c'est la... Moi je connais Zéro YouTube FR
mais je sais
qu'il est allé
au Med Gala
pour la deuxième fois
cette année
et c'est quand même
quelque chose
d'être invité.
Elle a fait une podcast
avec Anna Wintour
avec Billie Eilish
elle a sa podcast
mais les vlogs d'août
c'est ses vlogs
qu'elle fait pendant
le mois d'août
mais avec ça
tu peux suivre
quand même la progression
de ce média-là
parce que cette année
il y a un gros générique
comme à la télé
animé
il y a une structure
si les caméras
sont meilleures ça paraît même peut-être script télé, animé? Il y a une structure, si les caméras sont meilleures.
Ça paraît même peut-être scripté.
C'est comme, OK...
Elle a une équipe, basically.
C'est ça, c'est plus des vlogs qu'elle fait avec son iPhone comme il y a 4 ans.
C'est devenu une émission.
Les productions de vidéos sont toutes conceptuelles des plus gros YouTubers français.
Le niveau de production est le même qu'à la télé.
Un des meilleurs exemples de ça, c'est le streamer français Amin Motsui
qui a fait un match de soccer qui s'appelait le Eleven All-Star
il a organisé ça
c'est entre des youtubeurs français
et des youtubeurs espagnols
pour la production audiovisuelle
de ce match
il a littéralement engagé
l'équipe de tournage
de Canal Plus
qui fait les matchs
de la Ligue des Champions
mais comment ils font
pour financer
ces productions-là
vu que de un
ce match-là
était sponsorisé par Adidas
vu qu'ils ont des grosses audiences
dans les millions
ils ont plus d'audience
que nous
ben oui
ils sont 70 millions en France
nous on est looseurs par défaut
exact, mais eux aussi ça devient, c'est une force
c'est une force coloniale en fait
parce que eux leur bassin c'est pas juste la France, c'est toute la
francophonie, toute l'Afrique de l'Ouest
toute l'Afrique francophone, c'est vraiment
il y a beaucoup de gens qui parlent français sur la planète
pis vu que c'est les dominants culturellement
c'est eux qui attirent plus ces audiences
tu disais que même les jeunes au Québecants culturellement, c'est eux qui attirent plus ces audiences-là. Ils disaient que même les jeunes
au Québec, les...
J'en sais pas quel âge, 12-13 ans,
ils connaissent tous les Youtubers français.
Exact. Puis ils vont même parler, il y a un article
dans la presse qui est paru sur les Français qui parlent
le français YouTube. Ça veut dire qu'ils vont
franciser leur accent comme des... Ils vont dire
« Ouais, je crois... Ah, c'est une tuerie... »
Ça, ça vient du YouTube. Ouais, ça vient du...
C'est tout par ces YouTubers-là
qui ont pris ce langage-là.
Il y a aussi
la proposition la plus populaire
de tout le YouTube français
de Squeezie
qui était le premier
YouTuber de France.
Il s'est fait dépasser
par quelqu'un d'autre,
Thibaut InShape,
mais avant,
lui, c'était comme le YouTuber
qui a tout le temps
le plus de subscribers.
Et quel âge, ce gars-là, Squeezie?
Squeezie, il est début 30 ans.
C'est comme ça.
Mais lui, il fait YouTube,
ça fait 15 ans.
C'est pas comme Inox.
Inox a commencé à...
C'est un OG.
Ouais, exact.
Lui qui fait le GP Explorer
qui est littéralement
une course de Formule 4
entre YouTubers
qui est filmée
puis diffusée sur Twitch
qui est suivie par des millions de gens
ça fait deux années
qu'il fait ça
c'est une course
de véhicules motorisés
Squeezie qui fait ça
puis encore une fois
c'est produit comme
une émission de télévision
fait qu'on voit vraiment
même aux YouTube américains
ils font pas ça
c'est quoi de propre
au YouTube français de faire puis je pense que. C'est quoi de propre au YouTube français?
De faire... Pis je pense que ça, c'est alimenté
justement par la relation qu'il y a
entre le public, le commentaire, pis ces
YouTubers-là. Parce qu'après, on va faire, regarde,
Squeezie, c'est le meilleur YouTuber de France,
pis tu sais quoi aussi? Le YouTube français, c'est le
meilleur au monde. C'est ça que
les fans de YouTube essayent de prouver.
C'est non seulement qu'ils ont les meilleurs YouTubers, mais
comparé à YouTube au Royaume-Uni, YouTube aux États-Unis, YouTube espagnol. Pis c'est non seulement qu'ils ont les meilleurs YouTubers, mais comparé à YouTube au Royaume-Uni,
YouTube aux États-Unis, YouTube espagnol.
C'est pour ça qu'ils ont fait un match.
Ça devient véritablement
une forme de... comme une nouvelle
ambassade pour la France.
Exactement.
Ça implique des relations internationales,
un rayonnement à l'international.
Est-ce que la France donne de l'argent
aux créateurs de contenu? Ça dépend. Il y a quelques
youtubeurs qui ont des ententes avec des gros
conglomérats médiatiques comme
Hugo Describes qui a travaillé avec France 2.
Mais je sais pas si c'est à quel point...
Pas Hugo Describes, mais vraiment plus une structure
interventionniste. De financement,
je sais pas. Il faudrait faire des recherches.
Il y a aussi la communauté des fans de YouTube français
ont la volonté d'être la meilleure communauté au monde
comme je disais. Que leurs YouTubers
produisent le meilleur contenu. On a pu...
Un des meilleurs exemples de ça, c'est avec
rplay sur Reddit, donc la guerre de pixels
qu'il y a eu pendant deux années de suite sur Reddit, qui...
Ça, c'est pas... Je pense pas que c'est comme
quelque chose que les gens connaissent.
Hum hum. C'était...
Mon air avait été interviewé
à Infoman pour en parler.
Mais c'est ça, rplay, c'était une espèce de subreddit sur Reddit
où tous les utilisateurs pouvaient poser un pixel à chaque 5 minutes.
Puis à travers l'organisation des communautés en ligne, le but, c'est de créer de l'art.
Mais c'est ça que je veux parler, en fait, c'est qu'à sa deuxième édition,
parce que la première, c'était en 2017, la deuxième, c'était en 2022,
le monde de la création de contenu avait vraiment évolué.
Donc là, des streamers, des YouTubers, c'était impliqué là-dedans pour mobiliser leur communauté. Puis, c'est devenu
quelque chose qu'on appelle la guerre de pixels.
En fait, pourquoi qu'on a commencé à appeler ça la guerre
de pixels? Avant, ça s'appelait juste
ArtPlace. C'était pas une guerre de pixels.
En fait, contrairement à la
première guerre de pixels, le but
la deuxième fois, c'était pas de créer de l'art,
mais c'était de bien représenter son pays.
En fait, c'était les Français
qui ont pris ça très au sérieux
il y avait un aspect
à la deuxième édition
mais toi t'as participé à quelle édition?
à la deuxième aussi
pis t'as réussi à quand même tracer un drapeau québécois
mais c'est pas juste moi
une poutine
ça c'est pas moi qui l'a fait
un L pour Laval
toutes sortes de choses
t'es vraiment des fédérateurs
mais exact
mais c'est que
à la deuxième édition
ça a pris une tangente
nationaliste
pis c'est eux
qui ont commencé
à appeler ça
la guerre de pixels
pis après
pour la troisième édition
Reddit a récupéré le nom
mais c'est la communauté
de fans
Twitch français
qui appelaient ça
une guerre
il y avait un aspect
nationaliste
un aspect de concurrence
de montrer
à quel point la France s'inscrivait.
On a les meilleurs créateurs de contenu qui ont les communautés
les plus mobilisées. Puis c'est vraiment,
ça, c'est propre au YouTube français.
C'est pas, il y a aucune autre communauté sur YouTube
que je connais, en fait, en Occident,
qui est comme ça par rapport à sa communauté YouTube.
Puis c'est ça. Donc là, ça nous ramène à
Enoch Stagg puis son film. Pour en faire une petite
critique, OK, du film d'Enoch Stagg
de deux heures et demie, de lui qui gravit l'Everest en un an,
la grosse partie de la discussion,
c'est que les gens disent que c'est pas un documentaire,
c'est un vlog glorifié, un glorified vlog.
Puis je comprends, il y a un peu un point
parce que ce documentaire se consomme vraiment mieux
comme une vidéo YouTube.
Je pense pas que j'aurais toléré regarder ça au cinéma.
Il y a pas vraiment d'évolution ou de propos.
Et la morale que Inox veut mettre dans ce film, il l'a dit
dès le début, puis il la répète à la fin.
On n'assiste pas à une histoire, on n'assiste pas
à un développement personnel. Il n'y a pas de progression narrative.
Il n'y a aucune progression narrative. C'est comme
la morale, c'est lâchez vos selles, allez dehors,
donnez-vous des objectifs, mais lâchez
votre selle juste après avoir checké mon film de
2h40, s'il vous plaît, où est-ce qu'il y a beaucoup de publicité
dedans. Mais tu vois, c'est comme une contradiction
dont ça revient à
ce que je disais au début de l'émission.
Tout est une chose et son contraire
à la fois.
Il dit go touch grass, mais en même temps
ce qu'il nous dit c'est écoute
moi sur YouTube, donc tu sais quoi.
Puis après ça aussi, le message c'est
aussi tu peux...
Souvent les youtubeurs, les influenceurs,
les créateurs de contenu, ils ont quand même
implicitement un message qui est aspirationnel
que si tu veux, toi aussi
tu peux, que toi aussi tu pourrais devenir
cette personne-là qui fait des voyages,
blablabla. Exact. Si tu te
focuses puis tu travailles fort, mais tu sais, moi
c'est l'aspect de rendre ça inspirant
ou peu importe, comme moi je me suis mis
à un rêve puis je l'ai atteint, aurait pu
être transmis, j'ai pas de mal à transmettre
ça, mais il aurait fallu plus de lucidité
et plus d'humilité.
Il y a 22 ans. Exact, il y a 22 ans.
Ça répare un peu ma blessure,
parce qu'on s'entend qu'on
en a parlé ensemble, mais les vrais,
gravir les vrais, c'est comme le pinacle du
consumérisme puis de l'individualisme
contemporain.
On le sait tous, c'est
hyper pollué, ça coûte
une fortune faire ça. Après ça,
t'arrives là, c'est plein de millionnaires
ou de riches en haut de la montagne.
C'est des fils de gens,
pis là t'enjambe des corps de monde
à moitié mort, c'est dé-gue-lasse.
Exact. Il y a quelques lignes
sur la situation précaire de la population népalaise
dans le film, qui dépendent du tourisme
de l'Everest pour vivre, et qui,
par cette dépendance, acceptent la pollution
de leurs montagnes. Ils n'ont pas le choix.
Exact. Puis lui, dans le documentaire,
il se positionne même comme étant meilleur.
En fait, c'est ça le propos qu'il a.
C'est que, moi, je pollue pas.
Nous, on ramasse, on m'a appris à ramasser.
Moi, je pollue pas. Regarde la pollution des autres.
Ça, il y a ce positionnement-là.
Puis sur les fils où le trafic lui dit,
les gens qui font des fils ou du trafic,
c'est parce qu'ils ne sont pas assez entraînés.
C'est des vieux bonhommes qui ont le rêve de gravir l'Everest,
mais ils ne sont pas prêts à le faire.
Moi, ça fait un an que je m'entraîne sans arrêt,
que j'ai fait tous les tests médicaux,
parce que c'est ça qu'on voit aussi dans le documentaire,
c'est son entraînement, son un an pour gravir l'Everest.
C'est pas mal ça le propos de Enoch sur la situation de la montagne. Puis là, c'est ça, ilnement, son un an pour garder l'Everest. C'est pas mal ça le propos d'Enoch sur la situation
de la montagne. Pis là, c'est ça, il y a plusieurs choses
intéressantes à dire sur ce film. Une chose,
c'est ça que je veux me remettre en lien avec ce que j'ai dit
au début, c'est que Enoch Stagg a dit
lui-même dans un stream que la
grande majorité des services de streaming l'ont
approché pour avoir ce film quand ils l'ont
annoncé. Netflix, Prime,
peu importe, Disney l'ont approché. Il a dit
qu'il a tout refusé car il voulait que le film soit
sur YouTube. Puis ça, c'est vraiment intéressant
parce qu'il veut que ce soit sur YouTube pour
s'inscrire dans le one-upping de YouTubeurs.
Si la vidéo était sur Netflix,
ce serait pas le moment de la commu YouTube.
Regarde comment mon YouTuber, c'est le meilleur.
C'est ça qu'il cherche à prouver. Je connais le psyche
du YouTube français. C'est ça.
On voit déjà le discours. C'est que le
YouTube, c'est le battleground.
C'est l'arène.
Fait que si tu veux
vraiment te battre,
c'est sur YouTube
que ça se passe.
Exact.
C'est ça.
Moi, je pense pour ça
qu'il a refusé ce streaming.
C'est sûr qu'ils ont offert
des sommes intéressantes.
C'est sûr que si le film
avait été produit par Netflix,
c'est quoi?
Il aurait été meilleur,
honnêtement.
Parce que lui,
il n'est pas habitué
de produire des films.
Il est habitué
de produire des vlogs.
Dans le film,
il y a plusieurs scènes
qui sont des scènes
d'entraînement, des montages,
mais qui, visiblement, ont été tournées à l'extérieur
du processus de tournage de ce documentaire
pour plugger son
gros annonceur qui est Nike.
Ils ont l'air d'être filmés par le studio Nike.
Ça concorde pas du tout avec l'esthétique
du film. Les caméras sont différentes, le montage
est différent. C'est ça que les gens
qui appellent ça un vlog sur Twitter
pis les films critiques sur YouTube, peu importe.
Je comprends l'idée.
Ça paraît pas comme une pièce de contenu du début
à la fin qui est comme un documentaire.
C'est très vidéo YouTube. Mais c'est ça.
Il aurait pas eu la même place dans la discussion
ce film s'il était pas sur YouTube,
s'il était sur Netflix. Pis je pense que c'est
propre justement ça à la communauté
de YouTube français. C'est intéressant aussi que toutes les
références d'inox dans ce documentaire
viennent du monde du manga.
Kaizen, le titre du film, qui veut dire s'améliorer de jour en jour,
petit peu par petit peu, porte toujours avec lui le chapeau de paille,
qui est un chapeau de paille du protagoniste de One Piece qui s'appelle Luffy.
Il gravit l'Everest avec un chapeau de paille.
Ouais, à la fin, il l'a attraché sur le dos,
puis il gravit quand il arrive au sommet,
il met le chapeau de paille d'un personnage du animé
qui est comme
l'espèce de texte
sacré des fans d'animé
de cette génération-là
One Piece
c'est
comment dire
c'est l'Odyssée pour eux
c'est une série de manga
où il y a 1500 épisodes
si t'as écouté One Piece
c'est comme
c'est vraiment
un phénomène culturel
One Piece
qui est presque
c'est ça
j'ai écrit presque
un texte sacré
pour les fans d'animé
c'est une histoire
c'est comme
l'Odyssée d'Homère.
Exact.
Toutes ces...
Exact.
Je l'ai même pas lu.
Ces histoires-là sont toutes construites autour d'un héros
qu'on rencontre jeune avant qu'il devienne un héros
et on le voit vieillir et prendre la maturité
pour finalement accomplir sa destinée.
Ben ça, c'est un trope littéraire.
Attends une seconde.
En allemand, c'est un Bildungsroman.
Mais en français, c'est un roman d'apprentissage,
un roman de formation ou un roman d'éducation.
Puis c'est vraiment ça.
Les romans d'apprentissage, je lis sur Wikipédia,
ils ont pour thème le cheminement d'un héros souvent jeune
qui atteint progressivement l'idéal de l'homme accompli
et cultivé en faisant l'expérience de grands événements de l'existence.
Exact, littéralement.
Fait que lui, il essae peut-être de vivre son...
Exact, c'est ça, mais c'est pour ça...
...vraiment d'apprentissage.
C'est pour ça qu'il traîne le chapeau de Luffy,
parce que Luffy, dans One Piece,
ça commence par être un jeune homme
qui est comme adjacent à sa famille,
ou peu importe, qui sont des pirates,
pis les pirates, ils veulent prendre le contrôle de l'Empire,
qui est contrôlé par un gouvernement fasciste
qui met en place un régime violent,
pis lui, il lui veut libérer mais
au début c'est un enfant puis là il veut de... tu sais quand ça finit il c'est comme il libère
finalement je sais même pas si c'est fini One Piece j'écoute pas One Piece pour vous mentir
faudrait je l'écoute mais si je voulais être in on but... mais c'est une production médiatique
qui est somme toute récente c'est non c'est contemporain c'est pas vieux mais ça a commencé
il y a longtemps comme je te dis il y a 1500 épisodes d'abord c'est un livre je pense ouais
tout il est... ça a commencé en 97 qu'est ce qui est arrivé c'est que vieux. Mais ça a commencé il y a longtemps. Comme je te dis, il y a 1500 épisodes. D'abord, c'est un livre, je pense. Ouais, tout il est... Ça a commencé en
97. Qu'est-ce qui est arrivé, c'est que pendant la
pandémie, One Piece a été mis sur Netflix.
Fait que là, ça l'a démocratisé pour
tout le monde. C'est un phénomène culturel, là. Pis c'est pour ça
que je le dis aussi. Je pense réellement que c'était cet
état d'esprit qui a créé le sentiment chez Inox.
Pis c'est intéressant parce que les animés sont une pièce
essentielle de l'imaginaire collectif d'un
grand pan de la jeunesse. Pis je voulais juste le mentionner parce que
c'est pas mentionné dans nos médias.
C'est si vous voulez relate culturellement
avec cette génération, il faut porter
un contenu sur les animes, sur les mangas.
Mais là, il va falloir qu'on consomme du contenu
pour enfants. On a plongé
notre orteil dans Roblox.
Mais d'ailleurs, je voulais dire que j'ai dit à tout le monde
que mon article sur Roblox allait sortir
puis finalement, il a été repoussé parce qu'on
m'a demandé de couvrir un autre sujet qui était
plus... D'actualité. D'actualité.
Ok, fait que ça, c'est pour l'aspect animé de la chose.
Aussi, qu'est-ce qui est important avec ce documentaire
qui est au cinéma, c'est au cinéma,
le runtime était 2h40, pis sur
YouTube, il est presque 2h30.
Le fait que le YouTube français est dans cette
compétition constante pour faire
mieux les uns que les autres,
a accéléré un phénomène qui se passe en ce moment aux États-Unis.
C'est la dé-MrBeastification de YouTube.
MrBeast qui est au top de YouTube.
Exact, c'est ça.
Pour comprendre c'est quoi la dé-MrBeastification,
il faut comprendre de un, c'est quoi la MrBeastification.
Donc, MrBeast, Jimmy Donaldson,
est le YouTuber le plus suivi aux États-Unis.
Moi, j'ai écrit un article dans la presse sur lui.
Mon premier article ever. Donc, c'est ça. article dans la presse sur lui. Mon premier article ever.
Donc, c'est ça.
Il faut d'abord aborder le YouTuber MrBeast.
Il a connu un succès incroyable
parce qu'il a transformé YouTube en science
qui s'optimise à travers une étude obsessive
des statistiques que YouTube nous donne sur nos vidéos.
En comprenant que sur YouTube,
il y a plusieurs aspects à pourquoi une vidéo fonctionne.
Au début, on focussait sur les titres, les miniatures, mais le pourcentage de gens qui cliquent sur ta vidéo, c'est pas la chose la plus importante dans
l'algorithme. YouTube récompense les vidéos qui font passer le plus de temps aux utilisateurs sur
le site. Ça, c'est la métrique de base. Combien de temps tu passes, combien de pourcentage de ta
vidéo les gens regardent. C'est ça qui va faire en sorte que YouTube va être plus enclin à partager ta vidéo.
Donc, l'algorithme va te recommander.
Ça s'appelle la rétention, en fait.
C'est ça la métrique principale des YouTubers.
Mais avant, c'était pas ça, puis c'est MrBeast
qui a rendu ça la métrique principale
parce qu'il a compris que c'était ça que YouTube...
Fait que si ta vidéo a plus que 70% de rétention,
elle va être favorisée dans l'algorithme.
Là, ça, cette découverte-là,
ça a fait en sorte que
MrBeast a créé un format de vidéo qui
commence fort et qui coupe toutes les
longueurs. Il y a des coupures,
il y a tout le temps des coupures, il n'y a aucun temps de repos
du début à la fin de vidéo, puis la
vidéo dure moins que 20 minutes. Ce format
a connu tellement de succès qu'il a été copié
partout dans le monde. Le YouTube français a
connu aussi cette vague de contenu MrBeastifié,
mais c'est passé rapidement parce que les audiences ont rapidement dit qu'ils n'aimaient pas ça, puis
c'était pas ça qui valorisait, ils trouvaient ça lazy. Puis ça a fait en sorte que même avant ce
documentaire de 2h40, les propositions des YouTubers en France étaient de 1h, de 1h30,
de 45 minutes. Même si je cuisine ces vidéos, c'est souvent 1h. Puis je pense que tout ça,
ça culmine avec un film de
deux heures et demie. Ça montre comment
un écosystème YouTube peut bouger
à l'extérieur du YouTube
at large. Le YouTube français, c'est comme
cette chose spécifique qui bouge
selon ses propres règles, puis avec son audience
qui a ses propres demandes. Même
MrBeast a lui-même dit l'année dernière
que c'était pas la bonne chose
qu'est-ce qu'il avait fait avec le YouTube.
Puis il arrêtait l'optimisation, puis lui aussi allait commencer
à faire des vidéos plus longues. Puis on peut le voir
dans ses nouvelles propositions.
Pourquoi il a dit que c'était pas la bonne chose?
Ça développait du contenu vide, il n'y avait aucune exploration
des personnages qu'on mettait dans ses vidéos.
Il voulait créer des vidéos
qui étaient plus riches en contenu.
Moi, je trouve ça intéressant dans la mesure où le lien
parasocial... Tu peux regarder 10 vidéos de MrBeast, moi, je trouve ça intéressant dans la mesure où le lien parasocial,
tu sais, tu peux regarder 10 vidéos de MrBeast, moi, je sais toujours
pas c'est qui MrBeast. On
sent pas qu'on a atteint un degré
où on peut se considérer comme des proches,
des amis, il y a pas d'intimité qui est mis en scène.
Fait que peut-être que ça, au final,
sur le long terme, ça joue en sa
défaveur. Parce que qu'est-ce que tu veux
quand tu développes une communauté,
c'est d'avoir un lien parasocial.
Exact.
Fait que c'est ça, j'ai fini.
Ah, intéressant. J'ai comme un bouton,
on dirait que je veux aller me péter.
Ce dont je voulais parler aujourd'hui, c'est un peu comme
le retour du discours sur le maquillage.
C'est sûr que j'ai écrit un livre
maquillé qui s'intéresse
quand même pas mal à comment le maquillage
existe dans la culture.
La culture web dans les années...
Tu sais, juste avant 2020 et la fin 2010.
Je trouve qu'il y a un retour dans le zeitgeist.
On recommence à en parler,
notamment parce qu'on est en train de revenir
sur des événements qui ont marqué la fin de 2010
sur le YouTube de la beauty community.
Fait que la communauté beauté,
c'est comme si on avait eu la distance
nécessaire pour
reconnaître l'importance historique
de ces sagas, de ces
moments. Puis il y a un podcasteur
que je suis, que j'aime bien, qui s'appelle
Matt Bernstein.
Son podcast s'appelle A Bit Fruity.
Il a même mis en ligne une série
en trois ou en quatre parties sur son Patreon
qui revient sur
des événements. Ça s'appelle
By Sister, Gummy's
God and Gucci.
By Sister, je pense
en 2018.
Ça implique plusieurs personnes de la communauté
beauté, notamment James Charles
qui est la première
personne, première personnalité
publique à être un visage je pense de Revlon ou Maybelline. En tout cas, qui est la première personne, première personnalité publique à être un visage, je pense,
de Revlon ou Maybelline. En tout cas,
qui est un homme.
C'était pas Covergirl? Ouais, peut-être.
C'était le premier gars à être Covergirl.
Ça se peut. Il était super jeune.
Il était très, très, très, très populaire.
Puis après ça, t'avais Tati Westbrook
qui est une beauty guru.
Donc, une gourou de la beauté qui est
plus vieille, peut-être dans la
quarantaine, qui avait pas
nécessairement le même public, mais ça l'implique
elle, et aussi Jeffree Star,
qui est un sinister, je dirais, qui était
un peu plaire dans le temps de MySpace,
il y a à peu près mon âge, sa propre marque
de maquillage. Dans le fond, by
sinister, qu'est-ce qui est arrivé, c'est Tati Westbrook
qui a fait une vidéo pour dire que
James Charles l'avait trahi, mais c'était le subtexte qu'on a découvert après arrivé, c'est Tati Westbrook qui a fait une vidéo pour dire que James Charles l'avait trahi.
Mais tu sais, c'était le subtexte qu'on a découvert
après. Mais dans la vidéo initiale,
elle parlait de à quel point James Charles était un prédateur
envers les hommes straight.
Un prédateur sexuel, alors qu'à l'époque,
il n'avait jamais eu de relation
sexuelle. En tout cas,
c'est une grosse affaire, pis il y a plusieurs
étapes. Il y a comme un épisode ou un
chapitre de cette saga-là,
qui est la création d'une palette de maquillage de phare à paupières
qui s'appelle la Conspiracy Palette, donc la palette de conspiration.
Pis là, ça l'impliquait plein de gens.
Shane Dawson.
Shane Dawson, qui est un autre YouTuber américain.
En tout cas, c'est vraiment complexe, mais c'est en partie des événements,
comme la création de cette palette-là, que j'avais abordée, moi, dans mon livre maquillé.
Fait que c'est sûr que ça m'intéresse,
pis que je trouve ça cool que finalement,
avec le recul, on se rend compte que oui, ça a eu un impact
pis ça voulait dire des choses culturellement
à ce moment-là. Fait que c'est comme
si on avait un regard historique, tu sais.
Exact. Parce qu'il y a aussi, qu'est-ce qui est important à mettre
en contexte, c'est que là, on parle de ça, mais ça,
c'est des événements qui, en direct, à ce moment-là,
étaient suivis par des millions
de gens. Exact. Pis ça a été des moments qui ont percé le mainstream, c'est des événements qui, en direct, à ce moment-là, étaient suivis par des millions de gens. Exact. Puis ça a été des moments qui ont percé le mainstream,
c'est-à-dire qui ont été couverts dans les grands journaux.
Puis c'était comme la première fois qu'une saga
entre des influenceurs pénètre l'espace médiatique
plus traditionnel.
Donc c'est ça, il y a ça qui arrive.
En même temps, il y a comme des relaunchs
de produits de maquillage iconiques,
comme la Naked Palette
de Urban Decay qui est sortie au début des années 2010. Vraiment un moment où le maquillage est
rentré dans le zeitgeist numérique, où les gens se sont mis à faire des tutos, à se maquiller,
à développer une expertise aussi en maquillage. Fait que si ça, on est déjà rendu à l'heure de
la nostalgie. L'affaire, c'est qu'il y a eu une saturation, en fait. Il y a eu trop de maquillage, trop de contenu sur le maquillage. Puis les gens se sont comme lassés. Il y avait trop de produits aussi. Puis il y a eu la COVID. Fait que là, les gens se maquillaient plus parce que tout le monde restait chez eux. On mettait des masques. Ça a shifté aussi le discours. Le point focal, c'était sur le self-care, les soins du visage, les rituels, beauté. On a pris aussi un tournant plus scientifique,
plus clinique, comme je t'ai expliqué.
Il y a des marques comme la marque canadienne
The Ordinary qui était rendue vraiment populaire.
Puis leurs produits, ça ressemble à des fioles,
laboratoires, tu as l'impression d'aller...
Puis les noms des produits, c'est comme des molécules,
des protéines, asatamino, choses.
C'est ça. Fait que les gens,
ils ont développé aussi cette expertise-là.
Ils ont compris non seulement,
ils comprenaient les noms des actifs dans leurs produits, mais ils savaient exactement
qu'est-ce que cet actif-là faisait.
Aujourd'hui, tu dis acide hyaluronique
ou niamicide ou acide glycolique.
Les gens savent. En tout cas,
moi, je sais exactement c'est quoi
et qu'est-ce que ça fait.
Mais il y a 10 ans, je pense pas que c'était des connaissances générales que les gens s'échangeaient.
Bref, c'est ça, il y a eu cette phase-là pendant la pandémie.
Et là, je pense que le make-up revient
parce qu'il redevient une lunette à travers laquelle on peut lire le monde.
La minute que je me suis dit, tu sais, le maquillage revient à l'ordre du jour, c'est à cause d'un défilé de mode qui s'est passé un peu plus tôt cette année, le défilé de Margiela, où les maquillages avaient été faits par Path McGrath, qui est une ces maquages-là, ça l'a fait parler, tout le monde
a essayé de le reproduire, parce que les
mannequins avaient une peau, littéralement,
de porcelaine, très très
blanche, micro-sourcils.
C'était vraiment comme un masque.
Puis qu'est-ce qui arrivait, c'est que la peau, littéralement,
comme la porcelaine, était vitrifiée.
Exact. Les gens se demandaient
comment elle a réussi à faire cet effet-là.
C'est ça, on aurait dit qu'il y avait un
peel-on-masque dessus. Je pense que c'est ça
qu'elle a utilisé d'ailleurs pour faire l'effet, parce qu'après ça,
elle a révélé son secret, mais avant qu'elle
révèle son secret, elle a laissé les gens
parler. Puis là, t'allais sur TikTok,
t'avais toutes les maquilleurs qui essayaient,
tu sais, qui essayaient de recréer le look.
Puis moi, je pense qu'elle a utilisé tel produit,
puis là, non, c'était tel autre produit,
etc., etc. Ça, c'est intéressant parce que dans le fond,
j'ai vu le discours sur le maquillage en ligne s'essouffler
et le discours sur la mode gagner du terrain.
Où là, il y avait vraiment un discours critique.
J'en ai parlé dans la presse théorique sur la mode.
Puis là, c'est comme si les deux étaient en train de s'allier finalement.
Ce qui est quand même naturel comme merge.
Les deux vont mettre dans la maintenant... Ben oui et non.
C'était pas une évidence, justement,
quand tu perçois le maquillage comme
quelque chose de clinique, de médical.
Quand tu perçois le maquillage comme quelque chose
qui est lié au self-care
ou à un processus d'embellissement,
ça ne va pas de soi.
Mais la mode, c'est vraiment
en ce moment considéré comme un
théâtre, une mise en scène, un discours, un message.
C'est comme ça qu'on l'analyse.
Il y a des tiktokers comme Lias qui vont vraiment mettre en récit les défilés,
qui vont essayer d'aller voir les références historiques, le message du designer. darkness in America, this dark angel proves it. But as the Willy Chavarria show opened with this song,
I understood what Willy meant. He was offering his community an opportunity to see the light again
in their own house. But in America, work is a crucial part of any immigrant's life. Willy knows C'est perçu vraiment comme une façon de s'exprimer,
comme de self-expression. Le maquillage est redevenu un façon de s'exprimer, comme de self-expression.
Le maquillage est redevenu un moyen de s'exprimer,
d'exprimer des idées.
C'est là où je veux aller.
Puis c'est là que ça devient intéressant.
Ce défilé-là a fait beaucoup parler.
C'est des maquillages qui font penser presque à des pierrots,
des espèces de clowns tristes qui ont tout le visage blanc,
mais qui ne portent pas de masque.
Un maquillage, par exemple, qui ne va pas
nécessairement essayer de plaire aux male
gays. Puis souvent,
on a vu beaucoup de sourcils bleachés.
L'idée est d'effacer tes sourcils.
Tu les effaces comment? Dans le milieu du drag,
ça prend de la colle. Tu prends des
bâtons de colle, puis là, tu vas les
recouvrir de colle.
Après ça, de fond de teint, de
poudre, puis tu vas aller les redessiner.
C'est un maquillage qui n'est pas sublimateur, comme je le disais, mais vraiment transformateur.
Tu deviens un personnage, tu deviens quelqu'un d'autre.
Ça signale la performance.
Là, je vais juste revenir à l'idée du Pierrot, parce que dans l'œil post-moderne, il apparaît comme un genre de clown triste, ce Pierrot-là.
Clown triste qui n'est pas cynique nécessairement, mais il a-là. Clown triste qui est pas cynique, nécessairement,
mais il a quand même une conscience du monde
qui est présente dans son personnage.
C'est pas naïf. Il sait que
en ce moment, il y a des gens qui
se font tuer, il y a un génocide en cours
que c'est financé par nos taxes.
Fait que c'est pas un personnage qui est naïf,
mais c'est un personnage qui décide
un peu comme dans le message de Lipeypup
de suspendre temporairement sa conscience du monde, de ces choses-là, pour faire le party.
C'est à ces moments-là qu'on se maquille, qu'on devient une autre personne, puis qu'on oublie qu'il y a des gens qui s'imolent,
que ça fait cinq personnes qui s'imolent aux États-Unis, par exemple, pour protester contre le génocide.
On oublie aussi les tueries en milieu scolaire qui ont lieu presque chaqueent aux États-Unis, par exemple, pour protester contre le génocide. On oublie aussi les tueries en milieu scolaire
qui ont lieu presque chaque jour aux États-Unis.
Donc, tout ça, on accepte de le mettre de côté,
temporairement.
Chapel Round, dans son cas, le maquillage,
c'est vraiment un outil de transformation.
Donc, cette star de la pop
qui a vécu quand même une ascension rocambolesque
dans les six derniers mois,
Fulgurante.
Fulgurante, qui a gagné artiste de l'année
ou nouvelle découverte de l'année au VMAs.
Chapel Brown, dans son cas,
le maquillage, ça devient aussi une façon
d'établir des limites entre elle
et ses fans.
C'est quelque chose dont on parle de plus en plus.
Dans le fond, dans les relations parasociales
qu'on tisse avec nos
célébrités préférées, avec les réseaux sociaux.
Des fois, il y a des limites qui sont franchies
ou il y a des débordements.
On en a parlé même dans ce podcast.
C'est ça, on en a déjà parlé.
Puis ça, c'est la conséquence un peu de ce lien-là,
de cette proximité-là qui nous fait croire
qu'on a une intimité avec ces figures-là,
alors que c'est des gens qui ne doivent rien,
mais c'est des inconnus aussi.
Bref, elle a fait des sorties médiatiques.
Elle s'est filmée, je pense qu'elle s'est postée
sur son compte TikTok
où elle était démaquillée.
Puis elle s'adressait à la caméra
en disant « arrêtez de me toucher,
arrêtez de me harceler,
de me stalker. »
« De stalker ma famille. »
Je ne sais plus si c'est dans cette vidéo-là,
mais on va en mettre un extrait, je pense qu'on en avait
mis déjà un extrait, mais elle dit aussi
« I'm a random bitch, you're a random bitch. »
Elle veut vraiment dire, tu sais,
« Je suis une random bitch. »
« I'm a random bitch,
you're a random bitch.
Just think about that for a second,
okay? » Moi, ce que je vois là-dedans,
c'est pas de dévaluer son statut, ses privilèges,
mais vraiment, comme je l'ai déjà dit dans un autre épisode,
je suis une humaine.
Puis l'affaire, c'est que la célébrité,
ça déshumanise les gens.
On les met sur des piédestals.
Puis mettre quelqu'un sur un piédestal,
c'est pas mieux que de se chier dessus.
En faisant mes recherches sur la figure de Pierrot,
il paraît que David Bowie a déjà dit
« I am Pierrot, I am
everyman ».
Comme si ça voulait dire
« Je pourrais être n'importe qui,
moi aussi, je suis un random bitch ».
Fait qu'on oublie l'humanité de ces figures-là,
puis on se croit tout permis.
On peut avoir des propos
diffamatoires sur les réseaux sociaux,
sur eux,, notamment dans les
snark pages, et ça, ça va tourner
de plus en plus dans l'actualité parce que
il y en a plusieurs au Québec,
sur Reddit, donc c'est des forums qui sont
dédiés à
commenter les figures publiques
du
vététariat québécois, mais snark,
ça l'implique le faire de façon
un peu désobligeante, où c'est des critiques qu'on envoie à ces gens-là, mais snark, ça l'implique le faire de façon un peu désobligeante
où c'est des critiques qu'on envoie
à ces gens-là. Puis tu sais,
finalement, ça devient des tiers-lieux,
les snark pages. Donc, des tiers-lieux,
c'est pas la maison,
c'est pas le travail, c'est un entre-deux
où on peut socialiser comme au bord.
Il y a des discussions qui ont
lieu là et qui sont disponibles
et visibles à tous.
De tous, c'est ça.
Fait que c'est là que ça devient un petit peu particulier
parce que si tu googles ton nom
puis que tu tombes sur des affaires
qui sont dites dans ton dos sur Reddit,
c'est un peu bizarre.
Il y a cette réalité-là qui prend de plus en plus d'espace,
les snark pages.
Puis dans ces snark pages-là, c'est intéressant,
j'avais écrit un peu là-dessus pour Châtelaine,
mais les gens
vont développer une socialité,
ils vont développer des liens
avec les autres gens de la communauté
à travers une haine partagée.
Puis ils vont souvent essayer de justifier
leurs actions
en se croyant,
en s'imaginant des justifiés masqués,
qui font quelque chose pour
le bien, le greater good.
C'est des vigilantes.
Moi, je fais ça parce que c'est pas une bonne
mère, puis ses enfants sont en danger.
Moi, je fais ça parce que...
Ils sont prêts à faire une quête pour
la justice. Donc bref, ce qu'elle dit
chez Applebond, c'est quand je suis maquillée,
je suis au travail, je suis là pour vous.
Je suis en show, je suis en performance.
Puis là,
on peut avoir un rapport parce
qu'il est balisé. C'est le
contexte, c'est le show. Mais si
tu me vois dans la rue, je ne suis pas maquillée,
je ne suis pas au travail,
tu n'as pas le droit d'aller me voir, de me demander
un autographe ou whatever. Je ne suis pas là,
je ne suis pas disponible pour toi. C'est une
des premières à essayer de vraiment publiquement
mettre ces limites-là.
Elle se fait critiquer
évidemment pour ce geste-là.
Elle a justement, au tapis rouge des VMAs,
elle s'est fait poser la question là-dessus, puis elle a dit
depuis qu'elle a fait ses posts, ça a changé,
puis que les gens respectent plus
ses limites, puis qu'elle est contente de la réception
de ses fans de ça.
Oui, puis là, au VMAs, d'ailleurs, sur le tapis rouge, il y a
un autre moment où on la voit
mettre une limite, parce que
je pense qu'elle se fait dire...
Elle se fait crier après, là, il y a énormément
de paparazzi, de photographes,
pis elle dit « arrête de me crier après », pis le photographe
il dit « shut the fuck up ». Fait qu'elle,
elle lui répond, elle tourne, pis là,
t'sais, elle est habillée en robe médiévale,
mais t'sais, comme telle une princesse, puis elle dit
« You shut the fuck up! »
En pointant, là. Puis avec son
ongle super long, puis
elle lui fait comme un regard, en tout cas, on va mettre
l'extrait.
« You shut the fuck up! »
« You shut the fuck up! »
« Bravo! »
« Bravo! Bravo!
Fait qu'il y a ce moment-là.
Il y a aussi intéressant une autre limite qu'elle a tracée. C'est un barrage
physique, littéralement. C'est qu'à chaque fois qu'elle
parlait avec une autre vedette pendant les vies humaines,
elle utilisait un éventail
où elle, finalement, cachait
les deux visages. Parce que
ce qui arrive, c'est que sur TikTok, maintenant,
il y a beaucoup de gens qui font du lip reading
donc ils vont lire sur les lèvres
et ils vont essayer de comprendre
puis de traduire aux gens
à tout le monde
qu'est-ce qu'ils se disaient
c'est drôle parce que c'est quand même une intersection
avec le monde du basket parce que les joueurs de basket
font ça depuis des années, parler dans leur chandail
pour pas qu'on puisse lire leurs lèvres
une armure qui était très
littérale, c'est le fait qu'elle a changé
trois fois de costume
pendant la même soirée, mais qu'elle a
littéralement porté une armure lors de sa
performance. Elle était
habillée comme... En tout cas,
ça ressemblait à un chevalier
médiéval,
tout en métal.
Les gens disaient « Rune of Arc ».
C'est ça, on pense tout de suite à Jeanne d'Arc,
évidemment. Beaucoup de références
au Moyen-Âge, et je trouve que
le Moyen-Âge, dans notre tête, ça fait très
cosplay. On pense tout de suite aux jeux,
à la performance, parce que même ici,
il y a l'idée des grandeurs
nature. À Bicoline,
il y a plein de gens qui vont
recréer des batailles,
des mises en scène.
1200 personnes cette année à Bicoline.
C'est fou cette histoire-là.
Même l'idée qu'elle a choisi de s'inspirer
ou de faire référence à cette époque-là,
le Moyen-Âge ou whatever,
je trouvais que c'était bien parce que
ça met vraiment l'emphase sur le fait que
elle est dans un personnage,
elle fait une mise en scène,
elle a revêtie le costume de Chapel Rhone,
qui n'est pas d'ailleurs son vrai nom légal.
Puis ça aussi, c'est une façon de mettre une genre de frontière
puis de se protéger.
Mais c'est ça, là, je voulais juste dire,
on disait que ça faisait référence à Jeanne d'Arc,
mais en fait, j'ai vu sur Reddit
que ça serait peut-être une autre référence,
que ça serait une référence à Julie
Dobiny. Tu sais c'est qui?
C'est une... Ben là, ça dit
« 17th century
French bisexual opera
singer ».
Puis je trouve ça intéressant que
elle rende hommage comme ça
à des queer icons, si c'est
le cas. Like, who knows?
Parce qu'il y a une historicité aussi
dans les luttes. Puis il faut, quand t'es féministe,
quand t'es... Tu sais, il faut que tu reconnaisses
les gens qui ont pavé la route
avant toi. Parce que, par exemple, notre
chère Jojo Siwa n'a pas vraiment
tendance à faire.
Parce qu'elle s'est elle-même déclarée
the inventor of gay pop.
Einstein, Einstein with that.
Là, j'ai découvert, c'est ça, Mademoiselle de Maupin,
qui semble être une figure,
tu sais, quand même niche,
mais connue dans la communauté Internet,
sapphic, donc lesbienne.
Mademoiselle de Maupin,
elle serait née en 1670 ou en 73,
puis elle est morte très jeune,
genre à 35 ans.
Mais c'était une actrice,
une cantatrice et une dualiste française. Elle faisait de l'escrime.
Elle a eu
un amant et a gagné sa vie avec son
amant en faisant des démonstrations
d'escrime. Un homme contre
une femme habillée en homme. Ça pognait.
Puis là, il paraît que
pour mieux gagner sa vie, ils se sont fait engager
à l'Opéra municipal de Marseille.
Puis c'est là qu'elle tombe amoureuse
d'une jeune fille. En découvrant
le poteau rose, les parents de la jeune fille
vont placer la jeune fille dans un
couvent à Avignon. Et là,
la mademoiselle de Maupin
se rend à Avignon pour
libérer son amoureuse.
Puis elle se présente alors
comme novice, comme pour intégrer le couvent.
Oh my god!
Elle délivre son amoureuse, elle prend le corps
d'une nonne décédée,
puis elle la met dans la chambre
de son amoureuse pour faire à croire que
c'est genre son corps, puis elle met
le feu à la place.
C'est donc moins bon. Puis après trois mois de ce voyage,
elle retourne à Paris seule.
Fait que peut-être qu'elle s'est fait domper, finalement.
Peut-être qu'elle l'a tuée.
Et puis, l'autre truc que j'allais dire...
La tendance qu'on remarque dans le maquillage,
dans les vêtements de Chapel Row.
Mais tu sais, le maquillage, je te parle,
c'est du maquillage très, très poudré blanc.
Exactement.
Ça, ça fait référence...
À Marie-Antoinette type beat, là.
Oui, puis à l'époque, le maquillage était très, très poison.
Ces genres de poudre-là, blanches,
ils contenaient beaucoup de plomb.
Fait que souvent, ils t'empoisonnaient.
Puis des fois, il y a des rumeurs
comme quoi certaines figures historiques,
ben, ben, riches, parce que c'était juste les riches qui pouvaient,
tu sais, se permettre ce luxe.
Ben, mouraient littéralement
de s'être maquillées. Fait que c'est
comme ce qu'on dit, c'est un pharmacon, là.
C'est un remède et un poison à la fois.
Puis je trouvais
que c'était une belle métaphore
qui me faisait penser
à la célébrité
ou la visibilité,
tu sais,
qui était aussi un pharmacon,
qui était aussi un remède
puis un poison.
Donc, c'est ça.
Elle a vraiment
une base très, très blanche.
Puis ça me fait penser,
justement,
à un texte que j'ai lu
dans It's Nice Dat,
qui parlait d'une tendance,
une tendance graphique
qu'Elisabeth Godspeed appelle
future médiévale.
Puis j'ai l'impression que c'est ça, c'est comme un mélange
d'esthétique entre quelque chose de techno,
de futuriste et à la fois
une référence au Moyen-Âge.
Puis on peut penser,
ça c'est un exemple de moi, mais le cheval
métallique qui était à la cérémonie d'ouverture
des Jeux olympiques de Paris.
Puis là, après, j'ai pas trippé tant que ça sur le texte de la fille,
mais elle disait que ça pouvait aussi s'inscrire dans l'espèce de montée de la catholique core.
Dans un moment où il y a tellement de choses qui se passent dans le monde qui pourraient nous désabuser, que finalement, on se retourne vers
un symbolisme
très fort, voire religieux.
Là, c'est Christian Girl Autumn, en plus.
C'est une esthétique sur Instagram
menée par des influenceuses
qui s'en vont toutes dans le Maine ou dans le Vermont
pendant l'automne pour faire des photos
avec les arbres qui deviennent orange.
Puis c'est comme du 1er septembre jusqu'à l'Halloween.
Mais dans les communautés d'influenceurs,
tu me disais qu'il y avait quand même beaucoup d'influenceurs
qui se convertissaient au catholicisme.
Il y a eu un retour vers la religion
qui n'a pas été vraiment abordé encore
dans les médias traditionnels,
ou peut-être un peu.
Ça commence à être abordé, justement, par Urbania,
qui a fait un piece sur le YouTuber JNT Productions
qui s'est converti.
Mais eux, ce qui est intéressant,
c'est que c'est tout par la même chapelle
qui s'appelle The Good News Chapel,
qui est une église évangélique.
Radio-Canada a fait un reportage au téléjournal
la semaine dernière, ou il y a deux semaines,
sur la montée des églises évangéliques au Québec.
Ça fait que ça, ça fait partie du side-guide.
Mais ça, je vais juste lire.
« Future Medieval is a collective acknowledgement
of the messiness of our current reality
an era marked
by chaos
donc on est dans le chaos
l'incertitude
et de grandes
divisions sociales
donc aucune surprise
dit si le langage
esthétique
qu'on épouse
c'est le future
médiéval
le médiéval
futur
je sais pas
comment on traduirait ça
the dense esoteric form of future médiéval, le médiéval futur, je sais pas comment on traduirait ça. The dense, esoteric form of future médiéval reflect a world grappling with upheaval, much like the original médiéval period.
D'accord. J'ai bien aimé l'esthétique de Chapel Rome, l'idée qu'elle met vraiment en scène un personnage,
personnage qui est potentiellement une référence historique à
une icône queer
que je ne connaissais pas, mais aussi
l'idée que ce personnage-là s'inscrit dans une
tendance peut-être plus
large, sociétale, où
il y a l'esthétique médiévale
qui s'imbrique à une forme de futurisme
puis...
Dystopie.
Dystopie, oui, puis l'idée
que finalement,
là, il y a tellement de trucs
qui se passent qu'on doit se protéger.
On doit trouver notre propre
armeur. C'est le mot d'enfin.
Je suppose que vous avez aimé l'épisode, tout le monde.
Comme on a dit, c'est notre
dixième épisode, donc félicitations tout le monde.
Mais partagez votre épisode préféré.
On n'a pas
de page Instagram
ou rien de ça
on a vraiment décidé
de
de faire une stratégie
de marketing minimaliste
parce qu'on veut
que ce soit vous
qui aimez ça
qui en parle
pis que ça donne
le bouche à oreille
c'est ça qu'on avait
dans
if you know you know
niche community
culture curator
mais aidez-nous quand même
merci
c'est comme
the best kept secret mais keep it a little less secret ok mais il y a quand même. Merci. C'est comme The Best Kept Secret,
mais qui peut te dire le secret.
OK.
Mais il y a quand même beaucoup de gens qui écoutent.
Sur ce, bisous et à la semaine prochaine.
La musique, c'est Aslo, A-Z-L-O.
Allez l'écouter sur Soundcloud, Spotify. Why?