café snake - Rentrée, Raygun, Rushtok

Episode Date: August 20, 2024

La rentrée culturelle québécoise, Raygun aux Olympiques, Rushtok et les micros-moves. La thread de Michael Harriot: https://twitter.com/michaelharriot/status/1822491213238243730 Paper de Rachael G...unn (Raygun): https://researchers.mq.edu.au/en/publications/the-australian-breaking-scene-and-the-olympic-games-the-possibili Premier texte d'Anne Helen Petersen sur Bama Rush: https://substack.com/@annehelen/p-147579203

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Starting point is 00:00:00 Bon matin! de la même heure matin. Les Cafés Snakers. Il est 8h30. Bienvenue à Café Snake. Bienvenue. By the way, si vous aimez notre émission, n'hésitez pas à la partager sur vos plateformes ou nous donner une note, quelque chose, sur l'Apple Podcast.
Starting point is 00:00:39 Sur Spotify aussi, ne t'inquiète pas. Merci à tout le monde qui écoute tous les retours qu'on reçoit. C'est formidable. Oui, c'est vraiment gentil. On va continuer de deliver that Café Snakes. Every week! J'ai commencé... C'est des observations
Starting point is 00:00:51 sur la rentrée automnale québécoise culturelle, télévisuelle, radiophonique en fait. On est dans une espèce de changement de garde. Ça passe des boomers au Gen X, fait que c'est chacun son tour en fait. Je fais référence à la retraite du grand Paul Arcand, qui nous a quittés...
Starting point is 00:01:07 Non, qui a quitté nos oreilles le matin. Quand j'étais jeune, j'aimais full la rentrée automnale parce que ça voulait dire que toutes les chaînes mettaient à jour leurs graphiques, leurs signatures visuelles, auditives. Tu sais, à la radio, mettons, ils changeaient comme l'espèce de chanson avant le téléjournal. Mais juste un peu, mais juste assez pour que tu le remarques, pour savoir qu'il y a comme une progression.
Starting point is 00:01:27 Puis je pense que quand on quitte l'espèce d'horaire académique de la vie, que comme l'automne signifie comme renouveau, souvent la rentrée télévisuelle, c'est une espèce de temporalité dans l'année que tu as juste à travers comme le temps des fêtes ou des choses de même. Moi, j'aimais vivre sous l'horaire scolaire, dans le sens que l'automne, c'est quoi, il y a de quoi qui commence. Puis je trouve que la rentrée télévisuelle fait ça. Souvent, on dit que l'été, il se passe rien, mais c'est pas vrai qu'il se passe rien, surtout avec l'été qu'on vient d'avoir.
Starting point is 00:01:51 Il y a eu beaucoup de choses qui sont passées dans le monde. C'est juste que les journalistes sont en vacances, en fait. C'est pour ça qu'il se passe rien. Puis là, je voulais commencer par ma première observation. C'est tout le débâcle, la débâcle du changement justement de Paul Arcand à Patrick Lagacé au 98.5. Ça a fait beaucoup brasser, puis ça nous a fait voir un peu comment nos grosses compagnies
Starting point is 00:02:12 médiatiques fonctionnent. Donc, je parle au 98.5. C'est une chaîne qui appartient à Kojiko Media, qui a décidé de choisir Patrick Lagacé comme nouveau morning man. Il faut comprendre que l'émission de Paul Arcand, puisqu'il faut se lever, c'était pas l'émission la plus écoutée au Québec. C'était l'émission de radio la plus écoutée au Canada. Donc, elle avait un impact considérable. Ben oui, c'était lui qui mettait le ton à la journée de l'actualité. Il berce aussi
Starting point is 00:02:33 la plupart des gens dans leur quotidien, je pense. Ben oui. Tu sais, juste le fait qu'on ait la radio parler autant plus populaire que n'importe quelle autre production du reste du Canada au Québec, c'est juste encore une fois comme l'unicité québécoise. Le Québec a sa propre culture, pis on est plus rattaché à elle que le reste du Canada est rattaché à sa culture. Fait que ça, c'est comme un cas pour la souveraineté, mais anyways. Encore? Mais c'est ça, le 98-5 a décidé de choisir le journaliste Patrick Lagacé pour remplacer Paul Arcand. Moi, personnellement,
Starting point is 00:03:00 quand Patrick Lagacé a remplacé Paul Oud au Québec maintenant, moi, j'étais pas un fan. J'aimais Paul Oud, je n'aimais pas Patrick Lagacé à la radio, je n'aime pas sa voix, je n'aime pas son ton. Je ne trouve pas que ce qu'il dit est nécessairement réfléchi. Je trouve qu'il est très mimétique comme commentateur politique ou d'actualité, dans le sens qu'il va souvent dire le consensus collectif, mais avec un peu plus de colère. Je trouve que c'est quand même une bonne stratégie de communication.
Starting point is 00:03:21 Quand tu veux faire du commentariat, dire ce que tout le monde pense, d'habitude, c'est quand même le go- go to à faire parce que tout le monde va être derrière toi d'une certaine façon puis si tu dis avec un peu plus de hargne les gens ils vont dire ah tu dis qu'est ce que tout le monde pense tout bas merci de le dire c'est ça un peu patrick lagacé ce qui va dire une quelque chose de très évident et j'ai déjà fait ça sur youtube aussi je vais pas je peux quand même sentir mieux je juste une critique culturelle de lui. Vous pouvez faire la même de moi si vous voulez. Patrick Lagacé est annoncé.
Starting point is 00:03:48 Un poste comme ça qui s'ouvre, c'est des choses qui arrivent une fois dans deux, trois fois par génération. C'est comme si Céline Gallipoux, quand elle va prendre sa retraite, ou Patrice Roy va prendre sa retraite. Les postes sont vraiment convoités. Paul Harkin a fait ça pendant 20 ans. Dans la mesure où on pense que cette personne-là qui prend sa relève va rester vraiment longtemps aussi à l'antenne. Peut-être jusqu'à sa propre retraite à Patrick Lagacé. C'est ça, ça trickle down. Parce que si le poste a trickled down, ça...
Starting point is 00:04:12 Ça ruisselle. Oui, ça ruisselle, dans le sens que... Je sais pas pourquoi on a pas cette habitude de traduire les choses dans ce show. Moi, j'aime les anglicismes. Moi aussi, j'ai un chat dans la gorge, mais c'est parce qu'on vient de manger. Patrick Lagacé, le fait qu'il s'en aille,
Starting point is 00:04:23 ça a ouvert plein d'autres postes, doncon vient de manger. Patrick Lagacé, le fait qu'il s'en aille, ça a ouvert plein d'autres postes. Tu veux dire pas Patrick Lagacé? Le fait que Patrick Lagacé reprenne le poste à Paul Arcand, ça oblige un remaniement de leur gré horaire au 98.5. Il n'y a pas beaucoup de chaînes de radio commerciales au Québec, dans le sens parlé commercial.
Starting point is 00:04:39 Ça fait en sorte que c'est convoité par plein de gens. Il y a eu des joutes à l'interne dont on n'est pas vraiment conscient, mais en même temps, on a accès à certaines bribes, genre la bisbille. Le printemps dernier, on a eu accès à ça. Tout ça a commencé avec le congédiement de MC Gilles
Starting point is 00:04:55 en plein milieu d'une semaine, à midi, annoncé par un article bizarre, congédié, effectif, immédiatement. Donc ça a été fait de façon vraiment cavalière, il y a eu des échos dans les médias après. Ben oui, pis ça laisse place à plein de rumeurs, comme comment si quelqu'un se fait congédier de façon
Starting point is 00:05:11 immédiate, comme ça, quand il était supposé parler à la radio le lendemain matin, c'est comme qu'est-ce qui s'est passé? Après, le lendemain, ou je pense l'après-midi même, MC Gilles fait un statement, c'est des conflits de personnalité qui auraient mené à son congédiement, son renvoi, il dit pas que c'est une démission, il s'est fait mettre de côté, fait que là, les gens ont des conflits de personnalité qui auraient mené à son congédiement, son renvoi, il dit pas que c'est une démission, il s'est fait mettre de côté
Starting point is 00:05:27 fait que là les gens ont des conflits de personnalité qu'est-ce qui s'est passé? Hey je veux faire ma parenthèse par rapport à MC Gilles parce que juste dire que moi il a vraiment bercé mes matins à moi quand j'étais au secondaire, j'écoutais CISM, La Marge, donc la radio étudiante de l'UDM, pis à l'époque
Starting point is 00:05:44 il y avait une émission qui était, je trouve, un fort culturel. Peut-être que là, je le suis moins dans l'univers médiatique. C'était une vraiment bonne émission où il était seul au micro, puis il mettait des vieilles tounes de vieux vinyles qu'il trouvait, je sais pas trop, au Québec. C'était comme des oeuvres difficiles d'accès. Puis il nous partageait le patrimoine culturel québécois en faisant du commentaire. Puis c'est quand même un des premiers commentateurs, moi, c'est pré-médias sociaux, pré-YouTube, genre, il faisait du commentaire en direct en écoutant la musique, puis j'adorais ça. Voilà, c'est tout. Mais, tu sais, moi, mon introduction à MCG, c'est vraiment à travers son poste à Infoman que je trouve vraiment pas... Je sais, en fait, on pourrait me partir dans les critiques d'Infoman, mais je trouve pas
Starting point is 00:06:26 qu'il rajoute grand-chose à l'émission, honnêtement. Pis après, à tout le monde en parle, je trouve que il fait des stuns bizarres. Je sais pas si ta vie était devant... Je pense que je t'ai montré, il était devant Justin Trudeau. Il a amené 1000$ devant lui. Il était comme, « Check, ça c'est 1000$. Qu'est-ce que tu dis aux Canadiens? » Je sais pas, il s'est pris... Il a essayé
Starting point is 00:06:42 de devenir viral ou whatever. Je baille pas in dans MCG en tout cas surtout pas avec Foman mais rien genre je pense pas qu'il aurait dû se faire congédier
Starting point is 00:06:50 honnêtement je suis pas mal indifférent mais le fait qu'il se fasse congédier de même c'est comme ah des conflits de personnalité tu sais c'était déjà annoncé que Patrick Lagacé
Starting point is 00:06:56 allait remplacer Paul Arcand pis MCG était justement à l'émission de Paul Arcand fait que c'était comme ah il se fait congédier pis dans l'univers ou dans le lore médiatique ou comme dans les rumeurs
Starting point is 00:07:06 où elle veut, tout le monde parle de la grande personnalité de Patrick Lagacé, comment il est contrôlant, comment il aime avoir le contrôle sur son environnement. Fait que,
Starting point is 00:07:12 est-ce que c'est avec Patrick Lagacé qu'il s'est pogné? Pourquoi? Qu'est-ce que Patrick Lagacé fait pour avoir le contrôle sur cette station? Eh bien,
Starting point is 00:07:18 de juste dire, l'émission dont je faisais référence à la CISM, ça s'appelait Va chercher le fusil. Ça dit, elle est devenue avec le temps et à la suite de différentes apparitions dans plusieurs médias québécois
Starting point is 00:07:28 la vitrine de la station. C'était vraiment une émission fort de CISM. Tu sais, c'est important dans la culture québécoise. D'une certaine génération. Génération, la mienne, là. Les millenials. Ouais, non, en fait, maintenant que j'y repense, ma première introduction à MC Gilles,
Starting point is 00:07:44 c'était quand il était à C'est juste la TV, sur Art TV, ça il était à MC Gilles. J'ai même allé le voir au Duvent Orange quand j'étais mineure, pis là j'étais super stressée parce que le prix du billet pour aller au Duvent Orange, ça venait avec un ticket de consommation, pis j'étais allée au bar pis j'ai demandé un verre d'eau, c'était tellement loser. J'ai demandé un verre d'eau avec mon ticket. La serveuse était comme « what the fuck ». Mais c'était quoi le cadeau du vent orange? Ben j'ai pas beaucoup de souvenirs, mais je me rappelle que dans le fond, il y avait médiatisé un peu l'affaire en disant qu'il avait trouvé le
Starting point is 00:08:14 contact de Bétaplux, qui est le gars derrière une chanson virale que j'écoutais beaucoup au secondaire qui s'appelle « Oh my god, LQGR song » que je t'ai montré, que tu ne connaissais pas, qu'on peut mettre. Tout le monde buvait, tout le monde fumait, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
Starting point is 00:08:35 pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas pas pu rencontrer Betaplex. Ensuite, la prochaine péripétie avec le 88.5, c'est Pierre-Yves McSwing qui se fait, juste avant la rentrée, mettre à la porte du 88.5.
Starting point is 00:08:52 Pierre-Yves McSwing, si tu te comparais à MC Gilles, s'il y avait un chroniqueur qui avait du succès au 88.5, qui faisait rayonner cette chaîne, c'était lui, qui avait une grosse vie médiatique, qui avait ses propres émissions, une présence en ligne. Et là, il se fait mettre à la porte pour encore une fois aucune raison. C'est quoi qui s'est passé?
Starting point is 00:09:07 Est-ce qu'il s'est pogné avec Patrick Lagacé ou c'est pas... Je pense que le Québec nous donne l'impression qu'on a tellement une petite scène culturelle mais grosse en même temps, qu'une personne peut se rendre à avoir seemingly de l'extérieur autant de pouvoir. Puis là je sais que je l'over-simplifie puis il y a quelqu'un qui travaille au 98.5 qui va m'écrire puis qui va faire « Ah non mon air, tu sais rien de ce qui s'est passé »
Starting point is 00:09:24 blablabla. » Mais pourquoi croire la vérité quand le mensonge est plus divertissant? Donc... Dis le conspirationniste! Ouais, ok. Mais moi, ça m'a juste fait réaliser à quel point justement, si tu réussis à naviguer ces sphères culturelles-là pendant assez
Starting point is 00:09:39 longtemps, pis tu social-climb, pis tu culture-climb, ben tu peux te rendre dans une position de pouvoir où est-ce que t'as le contrôle sur le show de radio le plus écouté. Puis ça devient plus justement une espèce de « on va avoir les meilleurs chroniqueurs » ou les gens qui sont le plus. On va avoir les gens qui, moi, je veux qu'ils soient autour de moi. Ça veut dire que moi, je vais avoir le show, je vais choisir les chroniqueurs. C'est le produit même d'une culture comme le Québec
Starting point is 00:10:00 qui cherche pas à avoir des résultats nécessairement. Parce qu'encore une fois, qui calcule les codes d'écoute de ces chaînes de radio? C'est des compagnies que même les gens qui travaillent dans nos compagnies culturelles savent, numéristes ou peu importe, les autres compagnies qui calculent les codes d'écoute. C'est un scam. Un scam, un subterfuge.
Starting point is 00:10:15 Non, mais c'est une stratégie de vente. C'est l'hyper-réalité, encore une fois. C'est une stratégie de vente, d'annonce, de publicité, sur de quoi qui n'est pas confirmée. Puis les gens qui profitent de ce système de calcul qui vendent aux annonceurs, ils savent que c'est fake. Genre, toute notre industrie médiatique repose sur le...
Starting point is 00:10:34 Tu sais, quand ils disaient « The big lie, c'est que Trump a dit que l'élection était rigged », ben « The big lie » au Québec, c'est que les gens écoutent ces fucking médias. Mais il y a des gens qui écoutent ces médias-là. Oui, il y a des gens qui les écoutent. Puis ça, ça me ramène aussi à de quoi je voulais parler. C'est un clip du podcast de Jer Alain
Starting point is 00:10:50 qui s'appelle What's Up Podcast avec Martin Matt. Quand Martin Matt a lancé son nouveau talk show l'année dernière, qui a pas eu de succès, beaucoup de critiques, ça fonctionnait pas avec les codes d'écoute, c'est à TVA. Les producteurs et les diffuseurs lui ont dit, s'ils voulaient augmenter ses codes d'écoute, de peut-être faire du contenu qui était plus visé vers les 70 ans et plus.
Starting point is 00:11:06 Il a littéralement admis dans une podcast. Bonjour, ici Mounir Montage. Je voulais juste vous mentionner que j'ai fait une erreur. Le clip de Martin Matt vient du sujet tiède de Tommy Neron, donc je me suis trompé de podcast. Ça passe, mais live... Puis un moment donné, je me rappelle, dans un meeting, ils ont dit, pour avoir des bonnes codes d'écoute, il faut aller chercher les 70 ans et plus. » Mais là, tu étais en meeting,
Starting point is 00:11:29 il faut aller chercher les 70 ans et plus. C'est pas possible. C'est pas possible. Là, tu fais tabarnak. Tout le temps des compromis. C'est quand même tout un défi. Ah non, ça, je pense. Fait qu'on a un espèce de regard à l'intérieur des discussions pour générer de l'engagement sur des productions culturelles. « Hey, faudrait que tu fasses de quoi plus sur les 70 ans et plus. Puis ça, ça ramène à un concept qui est beaucoup utilisé dans le monde de la création de contenu, plus par les commentateurs de droite. On parle du audience capture, de la capture par l'audience. On va souvent l'attribuer à des créateurs de gauche qui, progressivement, deviennent de plus en plus
Starting point is 00:12:02 à gauche pour plaire à leur audience. Mais tu pourrais le mettre aux gens de droite aussi. Finalement, c'est qu'ils finissent par modeler leur comportement et leur discours en fonction de ce qu'ils pensent que leur audience veut l'entendre. Ce concept a été pensé au début, c'est un concept économique de John Maynard Keynes dans les années 40,
Starting point is 00:12:20 où lui donnait l'exemple d'un concours de beauté. Où ton objectif à son concours de beauté c'est de déterminer ça va être qui les 6 premières personnes à la place toi tu dois faire une prédiction les 6 personnes qui vont finalement gagner le concours
Starting point is 00:12:36 faut que tu choisisses c'est qui les 6 personnes les plus belles la meilleure stratégie pour prédire ce serait qui les 6 personnes les plus belles c'est pas toi de regarder les photos des gens pis de dire je trouve que ces 6 les six personnes les plus belles c'est pas toi de regarder les photos des gens puis de dire je trouve que ces six personnes sont les plus belles mais c'est de penser à qu'est ce que les gens qui votent vont dire les personnes sont les plus belles c'est à dire de penser à la pensée des autres tu es dans le fond tu es tout le temps en réaction tu peux le transposer aux médias dans le sens que dans ces boîtes de prod ces diffuseurs là vont
Starting point is 00:13:01 penser à qu'est ce que les gens vont aimer qu'est ce qui déjà fonctionne avec qu avec ce qui fonctionnait déjà. Puis ça donne tout le temps une version plus diluée, une version plus diluée, une version plus diluée. Puis là, on est comme 30 ans plus tard. C'est le principe, comme tu disais tantôt, on parlait de boucle de rétroaction, de feedback loop. Exact. Mais ça fait partie de nos vies sur les réseaux sociaux, toutes les métriques qu'on voit constamment, genre le nombre de likes, le nombre de followers, blablabla, on est toujours en présence d'un feedback loop. On voit chacun de nos faits et gestes, qu'on publie une photo, qu'on publie une story, à partir de ce moment-là, on voit comment les gens réagissent. On est quand même wired pour essayer de plaire,
Starting point is 00:13:37 fait que finalement, on va modeler notre comportement, je pense même, pas nécessairement de façon comme consciente, mais inconsciente pour maximiser cette réponse. C'est juste que dans le contexte de l'univers culturel québécois on va faire un feedback loop sur quelque chose de 1 qui est intangible, qui est comme une superstition, qui a les codes d'écoute puis ça va être basé sur une démographie
Starting point is 00:13:57 qui s'éteint malheureusement c'est triste à dire, mais c'est ça qu'on parlait aussi, c'est je peux théoriser sur peut-être qu'ils ont augmenté leur façon de faire des sondages mais si littéralement tu vas dans des boîtes
Starting point is 00:14:09 de prod tu vas à des diffuseurs puis tu leur dis moi je trouve que le numérisme c'est un scam puis ils rient puis ils font comme
Starting point is 00:14:14 on est d'accord ça c'est le plus gros tell c'est une source première en fait c'est pas on poursuit avec la guerre
Starting point is 00:14:21 des ondes radiophoniques parce qu'il y a quand même eu un récent développement dans notre monde radiophonique puis j'ai dit ça parce que je sais que le monde ben moi j'écoute de la radio fait peut- parce qu'il y a quand même eu un récent développement dans notre monde radiophonique, pis j'ai dit ça parce que je sais que le monde... Ben moi, j'écoute de la radio, fait que peut-être qu'il y a du monde qui écoute de la radio. Moi, je me rappelle, j'étais allé dans une podcast ou whatever, on m'avait demandé, Mounir, comment tu t'informes?
Starting point is 00:14:34 Pis c'était dans le moment où est-ce que j'avais pris la décision consciente de, comme, hey, je vais recommencer à écouter la radio québécoise parce que je suis vraiment trop déconnecté. Fait que ça, c'était genre pendant la COVID. J'ai dit, OK, il faudrait que j'écoute ça. Pis là, j'étais comme, ah, ben là, j'écoute full ICI Première. J'ai dit ça dans son podcast. Puis là, après,
Starting point is 00:14:47 je recevais plein de messages de mes abonnés qui étaient comme, oh my God, Munir, à cause de toi, j'ai commencé à écouter ICI Première, puis j'aime full ça.
Starting point is 00:14:54 J'étais comme, ah non. Pourquoi ah non? Parce que personne ne m'a payé pour faire cette promotion. Ah, j'avoue. Retournement de situation, on a Québécois qui fait faillite
Starting point is 00:15:03 d'un jour à l'autre. Peut-être que, je suis sûr que d'un jour à l'autre on va avoir une espèce de notification dans toutes les médias du Québec que comme Québécois a fait faillite vous voyez pas la face à Daphné là j'y ai pas ça mais, non dans le fond j'ai hâte d'avoir mon message d'alerte
Starting point is 00:15:18 c'est une hyperbeule là, mais je veux dire Québécois est en difficulté financière il y a eu beaucoup de mise à pied, beaucoup de remaniement de leur propriété immé financière, il y a eu beaucoup de mise à pied beaucoup de remaniement de leur propriété immobilière coupure dans les stagiaires, les recherchistes les bureaux à l'extérieur de Montréal, à l'extérieur de Québec, ça fait que ça va pas bien pour Québécois
Starting point is 00:15:33 une des seules propriétés qu'ils ont qui génère moindrement de l'engagement c'est Cube Radio, qui était une radio digitale mais qui ont bougé à la télé l'année dernière, fait que maintenant elle était diffusée en direct à la télé, avec leur tête d'aff elles étaient diffusées en direct à la télé. Avec leur tête d'affiche, c'était Mathieu Bocoté, Richard Martineau,
Starting point is 00:15:50 Sophie Durocher, Benoît Dutrisac. J'allais dire qu'ils ont quand même une bonne stratégie, c'est-à-dire qu'ils mettent des clips de leurs émissions sur TikTok, par exemple. Moi, je vois souvent des clips de Cube Radio sur TikTok. Ils ne sont pas mis... Je ne vois pas la même chose de l'autre bord. Du 88.5.
Starting point is 00:16:05 88.5, Radio'est ça, ils sont pas mis... Pis je vois pas la même chose de l'autre bord. Du 88.5, ouais. Ben, 88.5, Radio-Canada, etc. Ben, la stratégie de TVA qui a été une offensive radicale vers YouTube qui a commencé l'année dernière que j'ai documentée, que j'en ai parlé
Starting point is 00:16:14 quand j'étais à Arad, ou je sais pas quand j'ai expliqué cette stratégie qu'ils avaient, fonctionne parce que ils mettent pas les clips sur TikTok, ils les mettent sur YouTube,
Starting point is 00:16:21 mais les gens les prennent de YouTube pis les mettent sur TikTok. Fait que dans le fond, le but, c'est juste de mettre du footage sur l'internet. Ben l'idée, on en parlait tantôt, c'est de créer du contenu médiatique qui permet aux gens de se le réapproprier. Créer un produit médiatique qui permet une réappropriation créative, fait qu'il
Starting point is 00:16:39 faut que les gens aient un engagement qui soit créatif, qui soit productif de d'autres contenus médiatiques. Fait qu'ils vont écouter une émission, ils vont capoter, ils vont faire leur propre clip, genre leur court-métrage, mettons, leur petit clip de 10 secondes, 15 secondes qu'ils vont remettre sur TikTok avec, par exemple, une musique,
Starting point is 00:16:58 un commentaire. C'est comme ça qu'un produit médiatique télé peut exister et fleurir dans un paradigme contemporain où il y a les médias sociaux. Tu veux que ce contenu-là soit non seulement regardé, mais qu'il soit, qu'il se fasse réapproprier par les auditeurs. Pis qu'il soit, qu'il s'inscrive dans une conversation. Exact. Parce que la personne, la personne qui va
Starting point is 00:17:17 faire. Un forum Reddit, ouais. Des TikTok edit ou juste un tiktok avec de la musique, une scène, un texte écrit pis des gens dans les commentaires qui jase ce que font les compagnies mettons une boîte de prod qui fait affaire avec un diffuseur mais le diffuseur devrait penser nous autres on crée du discours mais dans le but de créer du meta-discours c'est vraiment ça l'internet c'est du meta-discours fait qu'il faut que tu sois conscient de ça pis les émissions qui fonctionnent ils génèrent du metaal du pot. C'est ça, parce qu'on parlait de ça, parce que moi, j'avais mentionné,
Starting point is 00:17:47 tu sais, je viens tout le temps, pis même ici, ça devient une espèce de discussion trimestrielle sur la crise des médias. Mais c'est pas parce que... Mais c'est ça le zeitgeist, là. On en entend parler toutes les semaines, fait que pourquoi pas en parler, tu sais. Ouais.
Starting point is 00:18:00 Quand on arrive pis qu'on parle de crise des médias, je l'ai fait, j'ai fait mon mini-documentaire sur la crise des médias, y'a plein de gens qui mai fait mon mini-documentaire sur la crise des médias, il y a plein de gens qui m'ont écrit, comme « Ah Mounir, tu sais juste pas, il y a plein de bonnes productions d'ici, il y a plein de gens qui innovent. » Puis faire une critique sur les stratégies des diffuseurs et des compagnies de production, c'est pas comme négliger le travail. Il y a plein de bons artisans au Québec, on a full de bons techniciens, full de bons gens derrière la caméra, full de bons gens qui écrivent. Il y a plein de choses, puis je soulignais un des bons coups de la télé québécoise. Qui a un show qui s'appelle Premier Trio.
Starting point is 00:18:27 Sur ICI Télé. Qui capture vraiment une jeune audience. Cette jeune audience qui... Parce que c'est une émission où est-ce qu'on suit des jeunes hockeyeurs adolescents. Les acteurs qui sont comme dans la début vingtaine. Fait qu'ils deviennent des espèces d'idoles pour des fans encore plus jeunes. Ces fans-là font des edits sur TikTok avec la musique. Il y a comme des thirst traps. C'est la culture, c'est ça les jeunes, quand ils écoutent,
Starting point is 00:18:47 quand il y a eu un phénomène viral sur Stranger Things ou sur The Summer I Turned Pretty, que c'était genre des gros phénomènes culturels occidentaux, ben c'était des fucking thirst traps qui ont run ça, là, il faut pas, genre je trouve que des fois on essaie d'être dans un purisme, c'est comme non, les adolescents ils fanboyent over des gens, il faut pas se cacher des thirst traps. Non, cachez-vous pas des thirst traps. Non mais je veux dire, c'est comme non, les adolescents fanboyent over des gens. Faut pas se cacher des thirst traps. Non, cachez-vous pas des thirst traps. Non mais je veux dire ça c'est... Générez des thirst traps. C'est ça. Je veux dire
Starting point is 00:19:12 fait que là c'est son sougné, un des bons coups de production télévisuelle. Mais moi que je voulais dire C'est important quand même parce que mine de rien, ce qu'ils font c'est qu'ils abandonnent plusieurs générations. Les plus jeunes, je veux dire moi j'ai grandi avec la télé québécoise, j'ai grandi avec non seulement québécoise, j'ai grandi avec non seulement VRAC TV, mais j'ai grandi avec Canal Famille,
Starting point is 00:19:28 avec des émissions qui étaient faites au Québec, qui ont vraiment imprégné ma culture, la personne que je suis aujourd'hui, puis je regarde mes neveux, mon neveu de 7 ans, puis il regarde pas du tout la télé québécoise, il y a aucune référence
Starting point is 00:19:44 québécoise. Il y a pas des shoots d'animation québécoise, on est là, il y a mis de quoi sur la télé, c'était quoi qu'il y avait? La seule chose, ok, qui connaît de la culture québécoise, pis ça, c'est genre, shout-out aux gens dans l'industrie du livre, ce sont les livres.
Starting point is 00:19:57 Genre, Élise Gravel, tous les livres pour enfants, ça, il les connaît. Pas de patrouille. Ben, ouais. C'est pas québécois, pour ça. C'est qu'il y a juste, j'allais dire, l'agent Jean. Non, non, non. Ben ouais. C'est pas québécois pour patrouiller. C'est qu'il est juste que j'allais dire l'agent genre. Non non non. Tu sais c'est ça qu'on peut voir le divide entre genre les millenials pis les genzies parce qu'il est arrivé un moment à Vrac TV où est-ce qu'on l'a vu en live genre ma génération. Le divide entre moi pis toi là.
Starting point is 00:20:16 C'est que. La grande canienne. À un moment donné t'es arrivé à Vrac TV pis toutes les plus grosses productions que tout le monde voulait écouter c'était des traductions de Disney Channel. Je me rappelle le jour, le Noël de 5e année, 6e année que je suis arrivé à l'école et qu'est-ce qu'ils jouaient à VRAC TV c'était High School Musical 1 traduit. C'était du génie, c'était comme je suis un fan d'High School Musical. Après il y a eu La vie de palace de Zack et Cody, les Zoé 101, Anna Montana, genre toutes ces shit là c'est devenu un staple dans la culture des genre des zillenials genre pas des gen z mais comme entre les deux mettons pis ça nous a juste primé pour que quand 2007 puis après les années 2010 sont arrivés à consommer du contenu américain sur youtube ça on était déjà on
Starting point is 00:20:57 connaissait déjà l'imaginaire de la pop culture américaine parce qu'on a été introduit à ça par ok c'est quoi un high school tu sais parce qu'il faut que tu comprennes les références youtube comme ah I'm in high school, I'm a sophomore », tu sais. Sophomore. J'ai dit sophomore, j'ai pas dit sophomore. Non, mais moi, je dis ça dans ma tête, c'est ça. Sophomore. D'ailleurs, c'est sophomore. Pour comprendre, justement, le contenu web américain, whatever, t'écoutes des vlogs de Tana Mongeau quand t'étais jeune,
Starting point is 00:21:21 ben, il fallait que t'ailles, comme, fucking rentrer là-dedans par quelque chose. Pis c'est ces émissions traduites qui ont commencé à nous délever. Pis là, je checkais des articles sur la rentrée automnale. Pis un des articles de showbiz.net, c'était « Vos émissions traduites, quand est-ce qu'elles commencent? » Pis là, je checkais la liste tellement de traductions de shows américains qui sont diffusées
Starting point is 00:21:37 à cette rentrée. Dans les grilles horaires, ça prend quand même une crise de grosse place. Pis ça, c'est la vraie crise, en fait. Parce que, mettons que Crave diffuse Euphoria, pourquoi qu'on ferait pas nous... Il achète les droits pour avoir tout HBO. Crave doit payer cher à HBO parce que Max existe pas ici. Ça veut dire que Bell a payé HBO pour avoir les droits sur Game of Thrones, sur Euphoria, sur n'importe quel show, The Wire, toutes ces staples qui sont sur Crave, ben ça a dû coûter cher. Je me dis, pourquoi on fait pas notre fucking
Starting point is 00:22:05 euphorie à nous? Puis c'est un exemple, pourquoi on fait pas c'est, pis tu sais, je répète tellement, mais... Non, on se répète, mais c'est quand même important, parce que ce qui arrive, c'est que, tu sais, on répète tellement que la culture québécoise est au balotage à cause de GAFAM, mais c'est pas ça le problème, nécessairement. Tu sais, comme tu dis, une partie du problème
Starting point is 00:22:22 c'est une espèce de feedback loop de gens qui se basent sur des codes d'écoute fictives pour créer du contenu qui s'adresse à un seul public, qui ne prennent aucun risque, qui vont repiger dans le même bassin de personnalité. Moi, je trouve ça juste fâchant de tout le temps les entendre pleurer qu'ils ont besoin de plus d'argent. Puis honnêtement, on a tous parlé, tu sais,, c'est comme une posture accélérationniste, genre ils foncent vers le mur puis ils sont peut-être aware of it. Ils se disent, tant qu'à faire, on va brûler, puis descendre, renaître un phénix. J'ai l'impression des fois où il y a tellement de postures, puis ça dépend où est-ce qu'ils se situent dans leur carrière, ces gens-là.
Starting point is 00:23:04 Après, il y a des vieux comme toi, tu me dis, ils veulent juste payer leur chalet. Ben, les chalets discurses dans le monde de la culture sont tout le temps présents. Extrêmement. Moi, j'ai fait la télé pour la première fois cette année, puis durant les pauses publicitaires, parce que c'était en direct, la seule chose dont on parlait autour des micros, c'était des chalets respectifs des gens
Starting point is 00:23:19 qui étaient avec moi. Tu te sentais inclue dans la discussion. Vraiment 100% inclue. OK, fait que là, juste pour finir la parenthèse avec Cube Radio. Donc là, Québécois voyant que le 98.5 fait un test avec Patrick Lagacé. Honnêtement, est-ce qu'il y a la qualité d'un morning man? Je pense pas parce qu'il faut quelque chose de
Starting point is 00:23:36 chaleureux dans un morning man. C'est ce que Paul Arcand avait. Quelque chose de rassembleur. Tu sais, c'est le début de ta journée. Tu veux commencer ta journée d'un bon pied. Je sais pas, moi j'ai zéro à écouter j'écouterais pas Patrick Léa c'est ça mais moi comment l'actualité l'émission du matin contrôle notre monde
Starting point is 00:23:52 de l'actualité c'est vraiment important mettons là il y a eu une inondation à Montréal Valérie Plante la première entrevue qu'elle va faire la journée c'est avec le Morning Man du 99.5 puis après ça ça va être rediffusé puis après ces clips là vont être rediffusés vont être discutés aux émissions du midi. Il va y avoir une conférence de presse l'après-midi, puis là, le soir,
Starting point is 00:24:08 au téléjournal, Patrice Roy va faire un panel politique où est-ce qu'on va résumer tout ça. Fait que c'est ça continuellement chaque jour. Mais tout émane des entrevues radio. Parce qu'il n'y a pas besoin d'avoir de visuel. Fait qu'on peut juste comme une entrevue téléphonique, on part ça, c'est comme les premiers matériaux. Pour la théorie.
Starting point is 00:24:24 Je pense que Paul Arcand, il avait sa façon d'avoir une espèce de ton de confrontation, mais il avait aussi une espèce de ton chaleureux, tandis que Pat Lagacé, il est ben trop Gen X. Moi, je ne suis pas un fan de Gen X. Ah non, tu fais la discrimination générationnelle.
Starting point is 00:24:40 Non, c'est une joke. Mais, you trying to what? Gen Z me. C'est ce que M&M dit, tu sais, dans le bif entre you trying to what? Gen Z me. C'est ce que MNM dit. Entre les Gen X et les Gen Z. T'as vu? Mais comment ça s'inscrit, ce Patrick Lagacé, dans l'idée que les médias
Starting point is 00:24:56 ressassent toujours la même bullshit pis sont en déclin? Dans le fond, ce que je trouve la meilleure illustration de ça, c'est justement avec Québécois, qui voit la position chancelante dans cette transition de Kogéko, qui décide de faire un partenariat avec les ondes du 99.5 Weekend FM, qui avant était une chaîne musicale, pour leur donner leurs ondes.
Starting point is 00:25:15 Puis pendant la journée, maintenant, cette chaîne va diffuser Cube Radio sur les ondes FM. Avant, c'était une radio numérique, donc il n'y avait pas d'ondes radiophoniques. Donc là, ça va être 98.5 versus 99.5 c'est quand même le branding est bon là ok fait qu'il y a comme une espèce de lutte de guerre exact pis c'était moi je t'avais envoyé ça c'était la cover du journal de montréal le combat des ondes ou je pense que c'était quelque chose de même avec
Starting point is 00:25:35 le morning man de québécois qui va être mario dumont pis patrick lagacé qui va être le morning man du 98.5 pis j'étais juste comme voici le déclin voici ces deux hommes dans la cinquantaine qui s'affrontent, t'sais je me dis ils sont au prime de leur carrière médiatique, of course c'est eux qui ont cette gig là pis je pense pas que nécessairement quelqu'un de plus jeune devrait l'avoir, mais dans la façon qui approche les médias
Starting point is 00:25:55 Patrick Lagasse fait une émission qui s'appelle Nos années 20 qui était supposée être une espèce de magazine sur les années folles tout le temps c'est les affaires qui ramènent nos années folles, on est dans les années genre, qu'on vit. Tout le temps, c'est les affaires qui ramènent. Nos années folles. On est dans les années, genre. Je pense que Patrick Lagacé pis Mario Dumont encore moins, parce que dans ma tête, Mario Dumont, il est boomer coded, même pas Gen X
Starting point is 00:26:12 coded. J'étais surpris quand j'ai appris son âge. Je pensais qu'il était dans la fin 60e. Finalement, il est presque de deux ans de plus que Pat Lagacé, ou deux ans de moins. Qui c'est? Mario Dumont. Ok. Qui va être le morning man de Cube Radio. Patrick Lagacé, sa vision de la culture numérique pis de la culture as a whole, parce que tout le temps dire culture numérique,
Starting point is 00:26:28 c'est toi qui m'as fait raser. Dire culture numérique pour parler de la culture numérique, c'est stupide, c'est juste la culture. C'est la réalité en ce moment. Puis il a une vision de ça qui est tellement folklorique pour lui. C'est comme une espèce de monde qui n'existe pas vraiment. À part, peut-être. Il a décroché Twitter parce qu'il se faisait trop insulter,
Starting point is 00:26:43 parce qu'il a dit que toutes les gens qui étaient contre le vaccin, c'était des Zédentés, t'sais. Comme lui, c'est un grand brillant cheval blanc, incroyable, charismatique, journaliste, pis les autres, c'est des Zédentés. Après, moi, il m'a ratio sur Twitter. Je trouvais que j'avais raison. Il a appelé les gens contre les mesures
Starting point is 00:26:59 sanitaires des talibans. Tandis que les talibans étaient en train de prendre le contrôle de l'Afghanistan, pis de causer plein de violences. Pis là, il était comme « Moi, c'est des talibans c'est-à-dire que les talibans étaient en train de prendre le contrôle de l'Afghanistan pis de causer plein de violence pis là ils étaient comme moi c'est des talibans j'étais comme non t'es cave pis là ils m'ont ratio parce que c'est correct
Starting point is 00:27:10 on va l'envoler notre pays un jour ok ça suffit c'est top ok non mais tu sais on va revenir que j'étais juste devant
Starting point is 00:27:18 ces deux gars-là pis j'étais comme oh my god on mérite la crise pis moi je leur souhaite une belle crise pis à la prochaine rentrée on revient dans 3 mois où est-ce que je vais pouvoir y aller pour encore sur la crise. Puis moi, je leur souhaite une belle crise. Puis à la prochaine rentrée, on revient dans trois mois. Où est-ce que je vais pouvoir y aller pour encore reçoire la crise des médias?
Starting point is 00:27:28 Dans trois mois. Je pense que je vais faire ça être périodique. À chaque trois mois, je vais venir pour dire que les médias, c'est de la merde. Oups. Je dis que les médias, c'est de la merde. Tout le monde, surtout les fin finaux dans les commentaires. Quand je dis que les médias, c'est de la merde, ça ne veut pas dire qu'il faut les boycotter. Non, c'est qu'il faut se faufiler dans ces institutions puis créer quelque chose de génial.
Starting point is 00:27:46 Je pense qu'il faut peut-être faire pression pour que finalement notre culture nous appartienne et que ça reflète un peu qui on est. Mais je pense pas que tu peux le faire de l'extérieur, je pense qu'il faut faire l'espèce de compromis, de rentrer à l'intérieur de ça puis comprendre comment ça fonctionne de l'intérieur. Ça c'est ma position. Avant j'avais pas cette position, j'étais comme drogué sur l'engagement numérique.
Starting point is 00:28:06 Merci Monir, c'était intéressant. Genre moi je vais jamais écouter Patrick Lagacé mais si tu le monitors en discours pour nous c'est cool. Donc moi j'avais pas de sujet précis alors j'ai décidé de rassembler mes idées sous un thème qui est la danse. Et je vais commencer par quelqu'un dont tout le monde a déjà entendu parler, Rigan, qui est Rachel Gunn, qui a été qualifiée sur les réseaux sociaux de Jojo Siwa australienne. Pis ça j'ai apprécié parce que j'ai tout de suite fait la connexion. Littéralement. Mais Rigan, quand tu dis c'est la femme qui a compétitionné pour l'équipe australienne de breakdance. Exact, et aussi une chercheuse universitaire qui étudie la politique culturelle du breaking donc breakdance on va appeler ça le breaking à partir de maintenant
Starting point is 00:28:49 et qu'on connaît pour sa performance aux jeux olympiques qui a tourné beaucoup beaucoup sur TikTok sur toutes sortes de médias, les médias de héritage aussi j'imagine avec ses petits moves cringe de kangourou vers de terre moi j'ai noté. Kangou, c'est quand même un hommage à l'animal national de l'Australie, généralisé. Mouvements saccadés qui ont été qualifiés par un commentateur de cocastic convulsion. Convulsion cocadienne. Je sais qu'il y a déjà eu beaucoup, beaucoup de discours par rapport à elle. J'en ai lu beaucoup. Je ne savais pas trop un peu où me placer là-dedans.
Starting point is 00:29:22 Mais j'ai fait deux affaires. De un, j'ai lu une thread sur Twitter que tu m'as envoyée que j'ai vraiment trouvé intéressante. Michael Ariott, qui est un historien, auteur noir, auteur du livre The History is Black as Fuck. Puis ensuite, il a sorti comme une espèce de papier chronique que j'ai lu. Puis j'ai aussi lu le papier universitaire de Reagan en personne qui s'intitule The Australian Breaking Scene and the Olympic Games, 2 points, The Possibilities and Politics of Sportification, qui est un papier universitaire d'à peu près une quinzaine de pages. Là j'ai commencé avec le point de vue de Michael Ariott que tu m'as partagé, puis là j'ai assez l'heure et la thread si je comprenais pas tout, mais dans son dernier, sa dernière chronique, j'ai retenu certaines affaires,
Starting point is 00:30:08 pis lui, son point c'est qu'il y a pas d'appropriation culturelle, mais de la colonisation dans sa performance aux Jeux olympiques. En fait, sa thèse principale c'est que cette star inopinée des olympiques nous a rappelé, nous a rappelé au monde que la culture noire peut être imitée, elle est souvent imitée d'ailleurs, mais elle ne peut pas être duplicated. Que oui, le breaking est issu de la culture noire, c'est un des piliers du hip-hop. Plus largement, quand j'ai lu le texte de Michael Ariott, j'ai appris que dans les danses afro-américaines, surtout ceux qui sont nés sur les plantations, mettons, pis qui ont été faits par les esclaves, ben il y a plusieurs danses, plusieurs moves qui se moquent directement de la culture blanche.
Starting point is 00:30:50 C'est pas genre nécessairement comme « common knowledge », dans le sens que c'est pas quelque chose qui est vraiment nécessairement su par les Blancs, justement. Qui sont pas « in on the big joke ». Fait que par exemple, le cakewalk. Le cakewalk, c'est une danse qui est née dans les plantations dans le sud dans les années genre 1850, en particulier en Floride. Pis dans ces danses-là, les esclaves noirs parodiaient la démarche altière des maîtres esclaves blancs qui se rendaient à leur petite balle. Toutes bien habillées, gammes. C'est comme des dandinés, comme des pingouins, whatever. C'était vraiment des moments particuliers, parce que quand les maîtres blancs se rendaient à leur base, je pense que les esclaves avaient le droit à des rares moments de détente.
Starting point is 00:31:34 Puis peut-être le dimanche, par exemple, où les maîtres étaient à l'église, whatever, les esclaves profitaient de l'absence de leur maître pour vivre le resté de tradition africaine, ou genre, tu sais, vraiment comme, build leur culture à eux. Puis c'était vraiment des moments importants. Et des fois, il y a des blancs qui étaient là, qui leur apportaient des gâteaux, et qui récompensaient les meilleurs danseurs. Donc, d'où le nom de-là, le cakewalk, elle est devenue très populaire, reprise, appropriée par les Blancs, notamment dans les shows de Menestrel, de Blackface et tout ça. Mais quand les performeurs Blancs faisaient la cakewalk, il n'y avait aucune fucking idée de ce qu'ils étaient en train de faire. Parce que ce qu'ils faisaient, c'est qu'ils imitaient les Noirs, mais sans savoir, sans avoir la connaissance, sans avoir le knowledge du fait qu'ils étaient en train d'imiter les Noirs, mais les Noirs, eux, avaient inventé cette danse-là
Starting point is 00:32:28 pour se moquer des Blancs. Fait qu'il y a comme une espèce d'inside joke, finalement, qui se perd. Pis c'est ça qui est comme intéressant. Cet historien dit que, finalement, ce qu'on a vu aux Olympiques, c'était pas de l'art noir, c'était vraiment un produit, tu sais, de divertissement sportif, qui, effectivement, a évolué, donc vient d'un genre qui était historiquement noir. Puis finalement aussi, c'est que les Jeux de Paris, ils ont voulu attirer des jeunes téléspectateurs, a.k.a. capturer un public plus jeune, des jeunes qui sont potentiellement sur les médias sociaux, et c'est pour ça qu'ils ont intégré le breakdance cette année dans les Jeux olympiques, parce que chaque fois qu'il y a des Jeux olympiques, la ville qui reçoit les Jeux, qui met en place les Jeux, a le droit de choisir des nouveaux sports.
Starting point is 00:33:08 Ça c'est fou, je savais pas, je pensais que c'était juste comme maintenant le breakdance va être dans tous les olympiques. Non, pis le breakdance ou le breaking, comme on dit, on le sait depuis 2023, donc déjà ça fait déjà un an qu'on sait qu'il va pas être inclus dans les Jeux olympiques de Los Angeles. C'est même pas au balotage. Est-ce qu'on sait qu'est-ce que Ellie va mettre dans leurs olympiques? Oui, on le sait. Je me rappelle plus exactement. Je pense qu'il y avait cricket...
Starting point is 00:33:33 Base, pardon. Baseball. Baseball olympique, that's crazy. Ouais. Fait que selon le président du comité international olympique, Thomas Bach, c'était vraiment pour attirer les jeunes téléspectateurs, les jeunes sur les médias sociaux, les tic-tac, tic-tac-toe,
Starting point is 00:33:47 non, littéralement. Puis lui, il dit « Hey, ben, dans le fond, ces jeunes téléspectateurs-là sur les réseaux sociaux, quand on parle d'eux, on parle pas des gens noirs qui sont, par exemple, vraiment impliqués dans la culture web, par exemple les gens du Black Twitter. On parle littéralement de gens potentiellement
Starting point is 00:34:04 blancs qui aiment, qui apprécient l'art noir, entre guillemets, mais sans la douleur, without the pain. Tout ce que ça l'implique. Donc évidemment, le breaking, c'est quelque chose qui existe, ça a évolué, mais quand on le déconnait de la culture, pis des gens qui l'ont créé,
Starting point is 00:34:19 qui l'ont influencé, ben ça, lui, selon lui, ça devient juste un artefact culturel. Pis un artefact culturel, c'est comme un bébel, un bibelot dans un musée, c'est mort. C'est quelque chose sur lequel on peut discourir, comme je le fais en ce moment, mais c'est pas quelque chose qui fait partie de la culture live. Fait que lui, il dit... C'est du divertissement. Post Malone. They are classically trained dancers competing for medals as part of a show. C'est du divertissement. They were simply
Starting point is 00:34:47 mimicking, imitation, something black people used to do. Tell-moi un diss de dire ça. Post Malone, toi, t'es juste un imitateur. Post Malone, c'était littéralement ça. C'est comme quand il y a Breakthrough avec son hit White Ivory Sun. Tout le monde était comme, ok, c'est un
Starting point is 00:35:03 nouveau rappeur blanc. Tout le monde aimait sa chanson. Progressivement, avec les années, il a commencé à faire des statements comme, ah ben si tu veux vraiment vivre de quoi, vivre des émotions, pleurer, moi j'écouterais pas du rap, j'écouterais du Bob Dylan. Pis là, tout le monde l'a pris ça. Pis t'sais, là maintenant, il y a eu un gros été avec la chanson de l'été, c'est une chanson country, fait qu'il a complètement bougé du rap. Mais il y a beaucoup de ce trope-là, justement, qui revient des gens blancs qui vont utiliser les codes du rap pour se faire connaître puis une
Starting point is 00:35:29 fois qu'ils ont une tribune ils vont complètement bifurquer puis aller dans des espaces où est-ce qu'ils vont être plus acceptés parce que Lil Nas X quand il fait du country il est pas reconnu comme du country mais quelqu'un comme Post Malone il va être embraced par ce culture là fait que dans le fond il a utilisé le rap pour se faire connaître puis après il est allé dans des spaces où est-ce que le rap accepte tout le monde parce que c il est allé dans des spaces où est-ce que... Le rap accepte tout le monde parce que c'est une culture qui vient justement
Starting point is 00:35:48 de l'oppression. Fait qu'ils sont pas... Inclusifs. C'est inclusif. Mais là, il va avec son privilège, il va être dans des espaces qui accepteraient pas
Starting point is 00:35:56 des gens comme Lil Nas X, justement. Fait que, pis t'sais, il s'est fait accuser d'être un culture vulture au Breakfast Club par Charlemagne.
Starting point is 00:36:01 Pis genre, tout le monde s'est reviré contre Charlemagne pis il était comme « Ah, c'est dommage pas respectueux de poser cette question », mais tu sais, c'était une valide question. J'ai lu le papier universitaire de Reagan. La seule affaire que j'allais
Starting point is 00:36:11 dire c'est que, tu sais, le fait qu'elle a fait un doctorat et tout ça, ça peut être un point positif, négatif, dépendamment de qui on est, comment on place ça dans le discours, mais c'est quand même triste parce que ça peut nourrir en quelque part un discours qui est anti-intellectualiste, qui ravale beaucoup les sciences humaines et sociales, donc on nomme parfois les sciences molles par opposition aux sciences dures, qui seraient genre, mettons, la bio, la chimie... Donc c'est péjoratif, ce terme-là, évidemment, comme si c'était pas des vraies sciences. Moi, la critique que je veux poser, c'est pas face à les sciences humaines, c'est pas face aux sciences sociales, c'est pas face à l'université en soi ou mettons la recherche ou l'intellectualisme. Mais je veux quand même critiquer l'université en tant qu'institution qui participe peut-être au phénomène Reagan, qui est aussi une source de violence symbolique, une source de pouvoir. Et quand on produit du savoir à l'intérieur de cette institution qu'on nomme université, il faut penser que c'est aussi un vecteur de violence symbolique. L'université en tant qu'institution, c'est directement lié au complexe militaro-industriel,
Starting point is 00:37:10 avec tout ce qui finance les guerres. Puis on l'a vu par exemple à Montréal avec l'écartement pro-palestinien dans les universités, par exemple à l'université McGill, mais il y a aussi l'UDM. Par exemple, le fonds des donations de McGill détient plus que 2 milliards de dollars, puis ces 2 milliards-là, ils les investissent dans différentes sociétés, dans différents placements, dont 50 compagnies qui ont des liens directs avec le génocide en Palestine. Par exemple, Lockheed Martin, qui est un manufacturier d'armes qui est directement lié avec l'armée israélienne. Et là, je pensais par exemple à l'Université de Montréal qui, oui, investit aussi
Starting point is 00:37:46 de l'argent, blablabla, mais tu sais, je suis allée ce matin checker, puis même l'Université de Montréal a des ententes de collaboration avec trois universités en Israël. Fait que tu sais, c'est juste le lien avec toutes les atrocités dont on parle dans les médias. Nos universités, nos frais d'étudiants,
Starting point is 00:38:02 mes prêts et bourses, littéralement financent ces guerres-là. C'est dégueulasse. Donc, production de savoirs égale parfois une production de pouvoirs qui va consolider et perpétuer toutes sortes de pressions. Fait que ça, c'est juste ça que j'ai en tête, moi, quand je lis le papier de Reagan.
Starting point is 00:38:17 Un papier qui a été écrit en partenariat avec une personne qui s'appelle Lucas Marie. Puis là, c'est ça, j'ai lu l'abstract de son paper. C'est l'espèce de petite partie dans un papier universitaire qui va juste résumer, en gros, comme les grandes lignes. Sa recherche de une quinzaine de pages, ça essaye de considérer l'impact de l'inclusion
Starting point is 00:38:36 du breaking dans les Olympiques au niveau de la scène australienne. La sportification du breaking, donc cette idée de considérer cette pratique culturelle de plus en plus comme un sport, donc cette idée de considérer cette pratique culturelle de plus en plus comme un sport, donc l'intégrer à une forme de professionnalisation. Ben moi c'était ça qui m'avait surpris quand j'avais justement remarqué que ça allait être aux olympiques, c'est pour ça que j'en avais parlé dans la convention, que c'était
Starting point is 00:38:57 comme bizarre que le break… mais j'aurais aimé ça avoir le foresight de voir le clash culturel pis mimétique que ça aurait fait, mais j'ai pas eu… Non mais y'a personne qui aurait pu genre le priver un coco. Non mais je pense que c'était comme évident, j'aurais dû m'imaginer que ça allait être filmé pis diffusé pis que ce serait cocasse. Pis après tu sais la musique sur quoi ils ont dansé, je pense que c'était un des problèmes fondamentaux avec ces épreuves-là. Ouais. Ben l'idée c'est que la musique, ça pose des questions de droits. Ouais exact, c'est ça, je pense qu'il aurait pu y avoir un workaround, mais ça c'était vraiment cringe la musique. Fait que là dans le papier, d'emblée on nomme les risques de cette inclusion du sport dans les Olympiques.
Starting point is 00:39:29 Donc on a peur d'une perte de self-determination, donc autodétermination, d'agentivité, de spontanéité dans la scène locale australienne. Puis on nous rappelle que, bon, la scène australienne, elle est isolée des gros centres où il y a vraiment, tu sais, de l'activité au niveau du breakdance, notamment en Amérique du Nord, en Asie puis en Europe. Donc c'est vraiment une espèce de scène, une scène qui est très distincte et chacune des scènes en Australie sont éloignées l'une de l'autre parce que l'Australie, c'est quasiment comme un pays-continent, c'est immense. Donc elle dit, et là je l'ai traduit avec une machine à traduire, « Ici, le breaking est un espace où les personnes aliénées par les institutions australiennes peuvent s'exprimer et s'engager dans une nouvelle hiérarchie de respect. » C'est comme ça, les personnes aliénées et des nouvelles hiérarchies de respect. « Nous soutenons que l'institutionnalisation du breaking par le biais des Jeux olympiques placera le breaking encore plus fermement dans des structures coloniales hégémoniques dans cette nation sportive qui est l'Australie et qui s'appuie déjà sur des hiérarchies raciales et sexuelles. australienne, mais une des grandes institutions que je vois structurer notre vie de commentateur culturel, c'est l'université. L'université n'a rien à voir avec de nouvelles hiérarchies de respect. L'université, c'est des hiérarchies de respect traditionnelles, c'est des hiérarchies qui sont
Starting point is 00:40:54 entières, coutumières, qui sont liées aux classes, au pouvoir, c'est des hiérarchies qui, historiquement, ont opprimé les noirs, les gens racisés, les femmes, les gens avec des handicaps. Il y a ça, mais il y a aussi le fait que les sortes de savoirs qui sont enseignés à l'université et qui sont valorisés à l'université participent à l'oppression. Par exemple, moi j'ai juste lu, quand j'ai fait mon bac en littérature française, j'ai juste lu des textes canoniques des doutes blancs européens qui ont écrit au 19e siècle. Après ça, ben on sait tous que l'accès à l'éducation supérieure c'est aussi une question d'argent, donc de privilèges.
Starting point is 00:41:29 Et l'autre affaire c'est que être universitaire et encore plus de sucroi, avoir un doctorat, c'est un pouvoir symbolique. Un pouvoir symbolique qui est encore aujourd'hui un des pouvoirs les plus respectés dans la sphère médiatique. Parce que quand on a une question dans les médias, on s'adresse à un expert, puis c'est qui l'expert pour les médias? Ce sont les chercheurs à l'université. C'est un réflexe comme un autre. Si tu vas chercher ton expert là où se trouve l'institution, des fois tu fais fausse route. Par exemple, moi quand j'ai commencé ma maîtrise, j'étais en littérature, mais c'était lié aux médias sociaux. Mon directeur de maîtrise, que je connaissais pas beaucoup à
Starting point is 00:42:04 l'époque, qui était le titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les arts et en littérature, mais c'est lié aux médias sociaux. Mon directeur de maîtrise, que je connaissais pas beaucoup à l'époque, il était le titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les arts et la littérature numérique. Puis il mait des gens pour le faire avec l'argent de ses bourses précédentes. Il faisait beaucoup de voyages et même dans ses discours, ses conférences qu'il donnait, c'était même pas lui qui faisait nécessairement la recherche, t'imagines-tu? Il m'a déjà engagée pour que littéralement tout mon savoir, je lui envoyais un document Word pis là il utilisait tout mon contenu pour créer une conférence. Ça, c'est crazy. Tu avais une prof qui savait pas ce que c'était. Ah! Tu sais, quand t'es prof, tu penses, tu sais, que, mettons, t'as un doctorat, ça se peut que, oui, t'as eu un doctorat, mais il y a 20-30 ans, puis t'as pas actualisé tes connaissances.
Starting point is 00:42:55 Puis surtout dans un domaine comme les nouveaux médias ou les médias sociaux. Ça, je trouve ça un exemple tellement opportun, parce qu'ils ouvrent des nouvelles chaires de recherche pour les médias sociaux, mais ils nomment des gens qui ont des tenures depuis 20 ans. C'est comme l'ancienneté. Fait que là, ils mettent n'importe qui qui a genre un shit. Mais ils sont complètement pas du tout à jour. Mais explique, c'est quoi ça?
Starting point is 00:43:11 Puis finalement, ils reposent sur leurs étudiants pour acquérir des connaissances. Bien, c'est un exemple niaiseux, mais quand j'étais à la maîtrise à l'UQAM, il y avait une professeure dans mon département à la maîtrise qui était responsable d'une chaire de recherche aussi sur les voyages hypermédiatiques. Déjà une façon désuète de nommer quelque chose, mais de la littérature qui est issue de gens qui voyagent pis par exemple qui auraient un blog de voyage, fait que tout ce qui a rapport avec le web, le voyage pis l'écriture pis elle savait même pas c'était quoi un hashtag. Fait que tu sais, comment tu veux être un expert dans ton domaine, t'as déjà pas,
Starting point is 00:43:44 t'as juste pas le bagage qu'il faut, tu sais. Pis t'es déjà quote-un-quote un hashtag. Comment tu veux être un expert dans ton domaine, t'as déjà pas le bagage qu'il faut. Pis t'es déjà quote-un-quote un expert. Son texte commence à Rachel Gunn, donc elle parle du 8 décembre 2020, elle s'est réveillée, elle avait plein d'appels manqués de ABC, donc Australian Broadcasting Corporation, qui est comme l'équivalent de Radio-Canada en Australie, qui voulait l'interviewer. On venait d'apprendre que le breaking allait être inclus dans les Olympiques de 2024. Elle explique finalement que, en Australie, c'était comme un gag, parce que les gens ne prenaient pas ça au sérieux, l'inclusion du breaking dans les Olympiques. Puis qu'elle essaie de nous mettre en contexte, puis ça je trouve ça intéressant,
Starting point is 00:44:20 en vrai j'ai appris des affaires, que l'Australie, c'est très important au niveau identitaire, le sport. Même que c'est une source de fierté, mais c'est une source d'unité nationale. Il paraît que, par exemple, durant les Olympiques d'été de 2016, il y a à peu près 17 millions d'Australiens qui ont regardé les Jeux. Mais ça paraît, tu regardes les résultats des Olympiques de Paris, ils sont classés. Comme quand tu me disais, je t'avais checké, c'est surprenantement haut quand même. Puis là, elle dit que, bon, l'espèce de héros australien lambda, ça serait justement un sportif, un athlète large musculaire, blanc, 6mm, un corps uniforme inculturé en tant qu'une institution de sport établie. Puis moi, tout ce que je peux répondre à ça, c'est OK.
Starting point is 00:45:00 Finalement, en Australie, le sport, ça relève quand même de la classe moyenne, aisée, des blancs. C'est vraiment structuré par les institutions et ça finit par privilégier certaines personnes et en exclure d'autres. Intéressant, normal, finalement c'est un peu ça, je dirais,
Starting point is 00:45:20 partout. So far so good, mais en même temps, genre, je dois mentionner qu'elle parle de toute sa méthodologie dans son travail, elle parle d'ethnographie, mais d'auto-ethnographie, elle dit que ça vient d'une expérience incarnée. Tu sais, moi, je suis pas alien de ça.
Starting point is 00:45:36 J'ai littéralement écrit un essai que je nomme auto-théorie, tu sais, dans l'idée d'utiliser son expérience personnelle pour penser, mais quand tu fais ça, il faut que tu réfléchisses à ton contexte à toi, à ta position à toi, pis il y a nulle part dans sa recherche où elle parle de sa position, où elle décrit d'où elle vient, de comment elle s'inscrit dans ce système institutionnel-là. Parce que Reagan, I like that you talk about institution, but talk about your institution. Genre, toi aussi,
Starting point is 00:46:06 tu fais partie d'une institution, ma belle. Non seulement ça, mais genre, oui, elle a un doctorat et tout, mais c'est aussi quelqu'un qui vient d'un système scolaire privilégié, dans le sens qu'elle a étudié apparemment dans une école Ivy League au secondaire. Nulle part, ça n'est mentionné. Nulle part, ça n'est mentionné. Là, on est toujours dans la contextualisation de c'est quoi
Starting point is 00:46:22 le breaking en Australie. Très petite scène au niveau national, pardon, à peu près 400 praticiens. Après ça, c'est très dur d'être commandité, il y a seulement Redbull historiquement qui s'est risqué. Là, il y a un breaker qui dit, ben en plus les gens viennent pas vraiment voir les événements, donc c'est d'autant plus difficile d'attirer des commanditaires. On n'a pas de soutien finalement des institutions, on n'a pas vraiment... on n'attire pas l'intérêt du public. Mais ça nous permet en même temps d'avoir une certaine liberté, d'avoir une autodétermination, de faire un peu à notre tête, d'être vraiment dans la création. Et ça, ça m'a fait un peu penser à la scène poétique au Québec, parce que contrairement, mettons, au roman, il n'y a pas d'incitatif tant que ça monétaire. La poésie, ce n'est pas ça qui fait
Starting point is 00:47:05 vendre, ce n'est pas ça qui fait parler. Les médias parlent très peu de poésie. Ça fait en sorte que la scène poétique au Québec, elle est relativement vivante. Beaucoup plus vivante, je pense que... En France. Non! Que la scène des romans. On revient du fucking festival de poésie d'Acadie. Y a-t-il un festival du roman d'Acadie? I don't know, I don't think so, I don't know. Je trouve que c'est bizarre qu'elle nous parle de toutes ces choses-là qui sont intéressantes, qui sont peut-être régurgitées en fait, quand t'es à l'université, c'est-il l'affaire que t'entends constamment, mais qu'elle oublie de regarder sa propre position, son propre contexte.
Starting point is 00:47:38 Donc il est où le auto dans le auto-ethnographie, Reagan? I'm still searching. Et l'autre affaire en Australie, puisque là on est vraiment dans le contexte australien, c'est que c'est tellement un gros pays que c'est vraiment difficile de voyager d'une place à une autre, c'est des fucking grosses distances. Ça fait que quand ils ont su que ça allait être un sport aux olympiques, blablabla, même si tu voulais te qualifier aux olympiques, c'était un gros gros voyage. Si t'habitais pas à Sydney, payer ça, ça coûte cher d'avion, d'hôtel, donc il y a plein de praticiens qui ont juste
Starting point is 00:48:12 give up, qui ont pas pu le faire, pis même quand tu le fais, t'as le potentiel de gagner un prix, le prix en argent, il est tellement rikiki que ça couvre même pas le coût de ton voyagement, t'sais. Bon, rather than breaking down social inequalities, sport in general, and the Olympics more particularly, serve to reinforce these inequalities. » Comme on a dit il y a je sais pas combien
Starting point is 00:48:36 d'épisodes, oui les olympiques c'est une structure de pression. Fait que tu sais, mais je trouve qu'il y a de quoi de bizarre dans le fait de dire ça dans un papier pis après ça d'aller aux olympiques. Non mais littéralement d'y participer. Il y a d'autres affaires aussi, c'est que ça coûte des sous quand tu veux libérer les droits d'une musique, ça coûte des sous pour acheter le recouvrement sur ton plancher si tu veux le pratiquer, pour t'inscrire à des compétitions ça coûte des sous, pour voyager ça coûte des sous, donc tout ça fait en sorte que c'est pas full accessible, du moins pour les Australiens. Puis ça, ça me fait penser sous. Donc, tout ça fait en sorte que c'est pas full accessible, genre. Du moins pour les Australiens.
Starting point is 00:49:09 Puis ça, ça me fait penser que même les athlètes en général, tu sais, j'ai lu un article cette semaine, ça parlait de plusieurs athlètes qui étaient sur OnlyFans, donc qui faisaient une espèce de travail érotique pour pouvoir vivre leur rêve olympique. Il y a ça, là, tu sais, il y a une précarité qui est quand même rampante dans les sports, parce que c'est pas tous les sports qui ont une visibilité médiatique qui attire les commanditaires. Mais moi, c'est ça, j'ai trouvé ça intéressant. Elle parle des conditions économiques pour faire ce sport, pour ci, pour ça, mais jamais elle mentionne sa propre situation économique à elle.
Starting point is 00:49:36 Puis il y a une affaire aussi, c'est que quand t'es chercheur dans une université, en plus, tes recherches portent sur le breaking, tu peux toujours demander des subs pour te déplacer. Ça, ça fait partie de la structure universitaire. Ça fait que ça aussi, c'est un facteur qui peut l'aider finalement, pis c'est juste pas mentionné. Elle dit beaucoup d'affaires dans son paper, mais c'est ça qui m'intéressait. Pis là, elle est rendue qu'elle a tellement attiré l'attention sur les médias qu'elle a fait une sortie hier, elle a dit « please stop harassing me ça dit crazy qui a été, franchement, assez dévastant. J'ai été là-bas et j'ai eu de la plaisir. J'ai pris ça très sérieusement. J'ai fait mon boulot. Je suis honnête d'avoir été partie de l'équipe olympique australienne et d'être partie de Breaking's début olympique.
Starting point is 00:50:38 Tu savais que ça allait faire ça parce que t'as un doctorat, ok, fait que t'es pas con. You cannot ignore the context, surtout si t'es fucking une doctorante en sciences humaines. C'est pas juste les Olympiques qu'il faut que t'analyses, pis le breaking en situation australienne, c'est aussi l'idée que les Olympiques, c'est un événement médiatisé dans un contexte mondial, globalisé,
Starting point is 00:50:59 pis qu'aujourd'hui, il y a quelque chose qui existe qui s'appelle les médias sociaux. Reagan. Pis le cringe. Le cringe, le main character syndrome, le fait que chaque jour, chaque semaine, on va récupérer une personne, on va la
Starting point is 00:51:15 hisser en haut, on va la propulser de façon algorithmique, on va faire créer des mimes à travers elle. Une culture mémétique prend le parti de rire, carbure au cringe. Je veux dire, dans ce contexte-là, on savait qu'elle allait éclipser toutes les autres conversations, qu'elle allait se hisser au top de l'algorithme, du fil de nouvelles algorithmiques. Quand t'attires autant d'attention, ben les discours sont positifs et négatifs.
Starting point is 00:51:42 Il y a déjà des gens qui copaient pour elle, qui étaient comme « Non, vous comprenez pas, c'est du performance art, elle est en train d'envoyer chier les Olympiques. » Moi, je pense qu'elle aurait dû, genre, step in là-dedans pis faire une espèce de live Instagram où elle serait comme « Yo, je vous ai tous choules, fuck les Olympiques. » C'était une performance.
Starting point is 00:52:00 Mais le « Please stop harassing me », pour moi, c'est des white tears, là. White woman tears, parce que, littéralement, c'est des white tears. White woman tears parce que littéralement, c'est de se victimiser alors que t'es une adulte en pleine possession de tes moyens, de ta tête, tu sais exactement ce que tu fais. Tu connais ton niveau de danse. Maintenant, réponds aux critiques. Juste ça.
Starting point is 00:52:16 Réponds aux critiques. Légitimes. Il y en a des critiques légitimes. Puis l'affaire aussi, c'est qu'avec la culture mimétique puis les médias sociaux aujourd'hui C'est que quand tu deviens la star du jour, la star de la semaine La star du mois, t'éclipses tous les autres Fait que la visibilité, elle est sur toi
Starting point is 00:52:31 Pas sur le sport, pas sur les autres athlètes Pas sur les autres breakers Sur nul autre que toi C'est une humaine, je souhaite à personne La haine numérique, mais c'est comme T'as fait quelque chose, maintenant Assume ta responsabilité Puis c'est ça l'aff, mais c'est comme « t'as fait quelque chose, maintenant assume ta responsabilité ». Puis c'est ça l'affaire, c'est que les olympiques c'est vraiment un contexte où la performance est
Starting point is 00:52:50 mise de l'avant, où on a des attentes en tant que public, où la maîtrise technique est mise de l'avant, la prouesse sportive. Dans ce paradigme-là, c'est normal que ta performance, même si elle est créative, même si elle est originale, elle va détonner, elle va créer un engouement. Un petit discourse. Ben oui, aux Olympiques, quand ça a été réinstitué en 1800-quic, à cause d'un français qui s'appelle Pierre de Coubertin, ben, c'est juste les athlètes amateurs qui avaient le droit de compétitionner, et non les athlètes professionnels. Et là, j'entends pas, par amateur, j'entends pas médiocre, je dis les athlètes qui pratiquent leur sport sans en retirer un quelconque avantage
Starting point is 00:53:28 financier ou matériel. Pis ça, c'est juste quelque chose qui a été comme une décision qui a été renversée en 1981, donc ça fait vraiment pas longtemps. Pis là, on me disait « Hey, wow, c'est nice, comme, cette affaire-là de genre... » Des amateurs. Ouais, qui ne retirent aucun avantage financier, dadada. Mais non, parce que l'amateurisme, c'est en réalité une valeur de classe. Ça l'a servi historiquement à faire en sorte qu'il y a juste l'aristocratie et les bourgeois qui pouvaient compétitionner dans les olympiques. Parce que c'est juste eux qui pouvaient se permettre de pratiquer un sport à ce niveau-là sans être rétribués financièrement.
Starting point is 00:54:07 Seuls les athlètes issus de classes les plus favorisées pouvaient se permettre de consacrer leur temps à leur passion sportive. À qui tu penses? Pourquoi je dis ça? Reagan. Je reviens à Ariott. Fait que finalement, moi je suis quand même d'accord de dire que Reagan, ce qu'il a réussi à faire magistralement, c'est de coloniser le breaking, finalement le ré-embourgeoisé aussi. Puis en plus, elle est en train d'imiter, puis on rit d'elle.
Starting point is 00:54:32 Non, mais il y a quand même quelque chose d'intéressant dans sa performance, où je pense qu'elle a finalement réussi à faire passer un certain message. Comme je t'ai dit, elle m'a fait lire sur l'histoire du breakdance, des danses noires et tout ça, mais il y a comme des choses qui me hic depuis le début, puis là j'essaie de les nommer, j'essaie de penser à ça et tout, puis là j'essaie de les formuler maintenant. Ça m'amène à mon deuxième point sur la danse qui est le Bama Rush et la reproduction sociale. Donc le Bama Rush, qu'est-ce que c'est? Le Rush Tuck, en fait, c'est une espèce de semaine de sélection pour entrer dans les sororités des universités américaines, les fraternités,
Starting point is 00:55:07 mais vraiment, sur TikTok, médiatiquement, c'est vraiment plus les sororités. Ça s'exprime par beaucoup de contenus diffusés sur TikTok, surtout depuis trois ans, puis c'est vraiment de quoi de massif médiatiquement. Aux États-Unis, il y a eu une série documentaire sur Netflix qui parle du Bama Rush,
Starting point is 00:55:24 en particulier à l'Université d'Alabama. Mais c'est vraiment un phénomène au mois d'août à chaque année depuis trois heures. C'est une semaine de recrutement. Les sororités, les fraternités, c'est comme des clubs sociaux dans ces universités américaines. Tu as toutes sortes d'étapes à franchir pour être accepté. C'est super contingenté, pis souvent t'es accepté si tu corresponds à des critères très exclusifs, donc si t'es blanc, si t'as les cheveux blonds, si t'es bien bronzé, si t'es riche... Super club bronzage. Exact. D'ailleurs j'ai même vu, là je regardais des clips TikTok pis mettons genre que t'as des tan lines, des marquations de bronzage, ça peut juste être un facteur qui fait en sorte que t'as juste aucune acceptation,
Starting point is 00:56:23 t'as aucune invitation à joindre une solidarité. C'est une forme de reproduction sociale, donc c'est un des meilleurs exemples pour comprendre comment, pas les études, pas la recherche, ni l'intellectualisme, mais les universités en tant que telles, en tant qu'institutions, sont des agents crucials de reproduction sociale. Reproduction sociale, c'est le fait de
Starting point is 00:56:40 si t'es riche, par exemple, t'as un standing social, c'est le fait de maintenir cette position sociale-là d'une génération à l'autre en transmettant un patrimoine. Et comment tu fais ça? Ben, notamment en joignant une sororité, joignant une fraternité à l'Université d'Alabama. Et là, je voulais juste mentionner,
Starting point is 00:56:59 il y a comme vraiment des bons textes là-dessus qui sont écrits par l'écrivaine journaliste américaine Anne-Hélène Peterson sur son Substack Culture Study, que j'encourage tout le monde à aller lire. Puis c'est ça, le Bama Rush, ça se déplie sur TikTok depuis quelques années, ça attire beaucoup, beaucoup les médias, de plus
Starting point is 00:57:16 en plus, puis c'est une forme de télé-réalité que j'appellerais organique, parce que c'est fait par des kidams, puis c'est suivi par plein de gens dans le monde, donc c'est médiatisé, puis comme tu disais, Monir, il y a un documentaire qui est sorti l'année passée, puis cette année, c'était vraiment l'année des deals publicitaires
Starting point is 00:57:32 des commanditaires. J'ai vu une publicité de Prime avec Logan Paul qui commente le TikTok, puis on a comme une espèce de théorie sur l'implication de Jennifer Lopez dans tout ça, J-Lulu qui revient. Bien là, c'est ça que je voulais expliquer, parce que pour faire mon lien avec la danse, que finalement j'ai jamais nommée, J'ai Loulou qui revient. Ben là, c'est ça que je voulais expliquer parce que pour faire mon lien avec la danse, que finalement j'ai jamais nommée,
Starting point is 00:57:48 c'est que les sororités, il y en a des vraiment exclusives, il y en a qui sont notées, qui sont cotées, il y en a qui sont vraiment vraiment désirables, d'autres moins, qui sont bottom, blablabla, pis les désirables désirables c'est justement celles qui appartiennent
Starting point is 00:58:04 à ce qu'on appelle the old row, donc old money. Donc si tu veux faire intégrer ces sororités-là, pardon, il faut que tu viennes d'une famille non seulement riche, mais qui est riche depuis longtemps. Puis que dans ta famille, il y a des alumni qui ont été dans cette sororité. C'est très, quoi, générationnel, c'est multigénérationnel.
Starting point is 00:58:20 Ouais, parce que c'est tes parents. Il y a une grosse culture des alumni qui viennent visiter puis on voit c'est qui. Des fois, c'est des gouverneurs, c'est des avocats. Ben, il y a une pipeline, en Ouais, parce que c'est tes parents. Il y a une grosse culture des alumni qui viennent visiter puis on voit c'est qui. Des fois, c'est des gouverneurs, c'est des avocats. Il y a une pipeline, en fait, parce que quand tu participes à cette vie-là universitaire, puis que tu fais partie de fraternité ou de
Starting point is 00:58:35 sororité, souvent, il y a comme une entité de pouvoir qui s'appelle, assez secrète, qui s'appelle The Machine. The Machine qui gère un peu la... C'est ça, l'université d'Abama. un peu la politique de tout ça. Puis il y a quand même une espèce de conduit assez explicite qui fait en sorte que ces gens-là qui ont du pouvoir dans ces sororités-là et ces fraternités-là peuvent après ça facilement faire carrière en politique en Alabama. J'ai oublié de le mentionner mais quand tu fais partie d'une sororité qui est
Starting point is 00:59:02 très en vue, qui est très très populaire, qui est difficile d'accès, bien évidemment, cette sororail-là qui vient de telle place, cette bague-là qui vient de telle place. C'est vraiment codifié. Même la gestuelle, les mouvements, tu sais, comment ils montrent leurs souliers, tout ça, c'est très très codifié. Day one, Bama Rush. Today is convocation day and I'm going to do a quick little OOTD for you guys. So my top and skirt are both Lily Pulitzer. My shoes are Dior. My jewelry is E. Newton, E. Newton, et Martin, je pense. Et voici mon outfit pour la convocation! D'ailleurs, ces filles-là, en Alabama en particulier, elles reçoivent même un livre. Quand tu participes au Rush, au Bama Rush,
Starting point is 01:00:18 tu reçois un livre de code de mort qui s'appelle le Greek Chic. Donc le Chic grec, parce que toutes les sororités et les fraternités sont nommées à travers des lettres grecques. Kappa, Sigma, Beta, Zeta. Non, ce qui fait que cette vie-là, on appelle ça la vie grecque. Le Greek Life. Exactement, c'est vraiment bizarre.
Starting point is 01:00:39 Mais bon, voilà l'univers du hashtag. Et là, évidemment, chaque sororité va se mettre de l'avance sur les réseaux sociaux et beaucoup vont faire des gros vidéos, des numéros de danse à gros déploiement, des chorégraphies. Puis là, mon air, c'est quoi ta trouvaille, genre? Parce que moi, je n'ai pas vu ça, ce n'était pas dans ma bulle. Parce que moi, au début, je réalise qu'ils font des vidéos sur une chanson de J-Lo.
Starting point is 01:01:03 J'en vois une, Jennifer Lopez, Jenny from the Block, j'en vois une à Daphné, je commence à voir toutes les sororités de presque partout aux États-Unis font une danse sur une chanson de Jennifer Lopez. Fait que là, moi, vous savez, je suis « side of brain », je suis comme « ok, mais c'est qui qui est derrière tout ça? » Puis là, Daphné l'a remarqué que J-Lo, elle commentait tous les TikTok pour les encourager, fait que dans le fond,
Starting point is 01:01:33 nous, on a comme théorie que J-Lulu, elle a payé pour... — Bien, c'est qu'elle vit une crise, une grave crise de relations publiques, puis là, elle paye des gros sous à une firme de PR extrême qui, pour traverser la crise, lui aurait dit « écoute, on va faire un deal avec les sororités en Alabama ou ailleurs. » Il y en a partout. Pis pendant le rush-talk season, ils vont faire des danses sur « Jenny from the
Starting point is 01:01:56 block », littéralement la chanson qui tournait il y a deux mois sur TikTok où les gens accusent finalement JLo de même pas la chanter. En tout cas, le refrain du moins. Puis, tu sais, la personne qui chante le refrain a quand même pop sur TikTok et tout. Fait que c'est quand même particulier. C'est la première fois où il y a vraiment, je pense, une monétisation super explicite, pardon, du Rush Talk. Moi, personnellement, à chaque fois que je tombais sur une vidéo, que ce soit un fit check ou une chorégraphie, dès que j'allais dans les commentaires, un des premiers commentaires que je voyais, c'était une entreprise ou une compagnie. Si on veut poursuivre avec le dance discourse, ce que je remarque aussi, c'est à travers, bon, les Olympiques, on a vu Aya Nakamura, dont j'ai parlé, que j'aime, et sa chorégraphie, tu sais, c'était pas des mouvements très amples, c'était assez discret, mais c'est une chorégraphie qui a tellement pogné sur
Starting point is 01:02:48 le pont des Arts, qui a été refaite des centaines, des milliers de fois. Je dirais que c'est comme une espèce de in the know, là. If you know, you know. Tu sais, si tu vois quelqu'un faire le move de Aya qui marche sur le pont avec des personnes qui l'accompagnent, tu sais que ça fait référence à ça. C'est une espèce de inside joke. Même chose pour Angèle qui a repris une chanson... donc c'était quoi sa chanson? Night Call? Donc durant la cérémonie des ouvertures où elle dansait pas vraiment, hein, faisait juste bouger de façon très suave mais tu sais très discrète, c'est un déhanchement mais c'est une façon de marcher. Fait que c'est des micro-move. C'est ça que je trouve
Starting point is 01:03:37 que c'est comme, c'est des tout petits gestes. Tu sais, il y avait ça aussi avec Kylie Jenner il y a quelques mois où elle dansait là. Pis c'est un micro-geste, ça dure 4-5 secondes, c'est un clip. Puis ça, c'est repris en boucle par les communautés d'internautes. D'ailleurs, disons qu'Angèle, qui a chanté « Knuckle » durant la cérémonie de fermeture des Jeux, a apparemment brisé un record Shazam, un record mondial, donc la chanson la plus Shazamed ever, apparemment brisé un record Shazam, un record mondial donc la chanson la plus Shazamed ever, apparemment. Pis c'est comme si on était appelé à consommer en boucle, pas une danse mais vraiment un mouvement suspendu pis à essayer de le reproduire. Pis là c'est ça que je vois en ce moment, peut-être que ça fait longtemps que ça dure pis c'est juste moi qui n'étais pas à l'affût, mais il y a cette idée de micro-move que même moi je te vois faire parfois tes propres micro-move.
Starting point is 01:04:28 Mais à moi c'est juste... C'est ma sauce, perso. Kylie Jenner ne m'a pas influencé. Pis tu sais, c'est ça que j'allais dire pour finir, tu sais, ce long segment qu'on va probablement couper. Tu sais, je pense aussi que c'est un des angles morts du papier universitaire de Reagan. La danse, oui, OK. Le breakdance, le breaking, oui, OK. Dans un contexte australien, oui, OK. Mais si tu parles d'Olympique, il faut que tu parles nécessairement de comment ça va être récupéré sur les réseaux sociaux. C'est indispensable aujourd'hui. Tu ne peux pas parler de culture, tu ne peux pas faire de sciences humaines sans parler des réseaux sociaux. Pis surtout, parler de la danse, comment il y a eu une espèce d'innovation dans le monde de la danse avec TikTok qui met tellement de l'avant les danseurs, ça je ne commente pas là-dessus, ça c'est la plus grosse opportunité de monétisation pour des gens qui font du breakdance en Australie, c'est de faire des vidéos pis réussir à les rendre attractifs sur TikTok. Fait que tu vois, je trouve que c'est comme un bel exemple. Après, je peux pas prétendre avoir lu sa thèse de doctorat
Starting point is 01:05:26 pis d'avoir vraiment genre, tu sais, toute lue. J'ai lu un peu de 15 pages, mais je trouve que sa façon qu'elle a de réagir avec
Starting point is 01:05:33 son devenir mémétique pis tout ça, c'est comme disingenuous, mais aussi, c'est vraiment comme, ben, c'est quoi, sort ta tête de ton cul
Starting point is 01:05:41 comme on dit, parce que c'est ça le monde dans lequel on vit. Pis tu peux pas parler de phénomènes culturels sans parler des réseaux sociaux, tu sais. Puis maintenant, du tout. Puis là, je pense que ça pourrait être intéressant qu'il y ait une récupération mémétique
Starting point is 01:05:54 de, par exemple, un move, un micro-move de Reagan, par exemple le move du kangourou. Parce que là, je trouverais que... Moi, je trouve que c'est vraiment le move par terre. On poursuivrait la création la black culture genre l'idée de rire des blancs c'est ça aussi que tu m'as envoyé dans la tweet de l'historien michael ariott qui semblait dire c'est que cette culture là elle est vivante elle
Starting point is 01:06:17 est mouvante c'est jamais fixe c'est toujours pis ça joue beaucoup sur l'idée de... Get your lick back. Get your lick back. Donc, te faire... Vengeance. Quelqu'un qui prend sa vengeance sur toi. Ça revanche plus. Si quelqu'un finit par faire un mime en se réappropriant le mouv du kangourou pour rire finalement de ce mouv blanc australien typique, ben là, ça va juste faire comme yes. Full circle. Get your lick back!
Starting point is 01:06:46 Pis c'est ça la culture! En tout cas, du moins selon l'historien. Pis l'idée, c'est que la base, le root de ces danses qui sont nées sur les plantations, qui étaient là pour rire du pouvoir, le blanc, le maître. Wow! Après là, on finit ça, ok? Fait que merci beaucoup de nous avoir écoutés. Merci de nous avoir écoutés, Café Snake. C'est un plaisir.
Starting point is 01:07:08 N'hésitez pas à partager si vous aimez, à nous faire des commentaires, blablabla. Merci beaucoup d'écouter et faites attention à vous à la prochaine. La musique, c'est par Aslo, A-Z-L-O. Allez écouter sa musique. Faites attention à vous. Portez bien. Bye Daphne.
Starting point is 01:07:24 À la prochaine see you see you non j'allais dire see you never see you never, excusez-moi je m'en ai mangé un drumstick ok mais là on fait pause c'est fini

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