café snake - Rentrée, Raygun, Rushtok
Episode Date: August 20, 2024La rentrée culturelle québécoise, Raygun aux Olympiques, Rushtok et les micros-moves. La thread de Michael Harriot: https://twitter.com/michaelharriot/status/1822491213238243730 Paper de Rachael G...unn (Raygun): https://researchers.mq.edu.au/en/publications/the-australian-breaking-scene-and-the-olympic-games-the-possibili Premier texte d'Anne Helen Petersen sur Bama Rush: https://substack.com/@annehelen/p-147579203
Transcript
Discussion (0)
Bon matin! de la même heure matin.
Les Cafés Snakers.
Il est 8h30.
Bienvenue à Café Snake.
Bienvenue.
By the way, si vous aimez notre émission,
n'hésitez pas à la partager sur vos plateformes ou nous donner une note, quelque chose,
sur l'Apple Podcast.
Sur Spotify aussi, ne t'inquiète pas.
Merci à tout le monde qui écoute
tous les retours qu'on reçoit.
C'est formidable.
Oui, c'est vraiment gentil. On va continuer de
deliver that Café Snakes.
Every week! J'ai commencé...
C'est des observations
sur la rentrée automnale québécoise
culturelle, télévisuelle, radiophonique
en fait. On est dans une espèce de
changement de garde. Ça passe
des boomers au Gen X, fait que c'est
chacun son tour en fait. Je fais
référence à la retraite du grand Paul Arcand,
qui nous a quittés...
Non, qui a quitté nos oreilles le matin.
Quand j'étais jeune, j'aimais full la rentrée automnale
parce que ça voulait dire que toutes les chaînes
mettaient à jour leurs graphiques,
leurs signatures visuelles, auditives.
Tu sais, à la radio, mettons,
ils changeaient comme l'espèce de chanson avant le téléjournal.
Mais juste un peu, mais juste assez pour que tu le remarques, pour savoir qu'il y a comme une progression.
Puis je pense que quand on quitte l'espèce d'horaire académique de la vie,
que comme l'automne signifie comme renouveau,
souvent la rentrée télévisuelle, c'est une espèce de temporalité dans l'année
que tu as juste à travers comme le temps des fêtes ou des choses de même.
Moi, j'aimais vivre sous l'horaire scolaire, dans le sens que l'automne, c'est quoi, il y a de quoi qui commence.
Puis je trouve que la rentrée télévisuelle fait ça.
Souvent, on dit que l'été, il se passe rien, mais c'est pas vrai qu'il se passe rien,
surtout avec l'été qu'on vient d'avoir.
Il y a eu beaucoup de choses qui sont passées dans le monde.
C'est juste que les journalistes sont en vacances, en fait.
C'est pour ça qu'il se passe rien.
Puis là, je voulais commencer par ma première observation.
C'est tout le débâcle, la débâcle du changement justement de Paul Arcand
à Patrick Lagacé au 98.5.
Ça a fait beaucoup brasser, puis ça nous a fait voir
un peu comment nos grosses compagnies
médiatiques fonctionnent. Donc, je parle au
98.5. C'est une chaîne qui appartient à
Kojiko Media, qui a décidé de choisir
Patrick Lagacé comme nouveau morning man. Il faut
comprendre que l'émission de Paul Arcand, puisqu'il faut
se lever, c'était pas l'émission la plus écoutée au Québec.
C'était l'émission de radio la plus écoutée au Canada. Donc, elle avait un impact
considérable. Ben oui, c'était lui qui mettait le ton à la journée de l'actualité. Il berce aussi
la plupart des gens dans leur quotidien, je pense. Ben oui. Tu sais, juste le fait qu'on ait la radio
parler autant plus populaire que n'importe quelle autre production du reste du Canada au Québec,
c'est juste encore une fois comme l'unicité québécoise. Le Québec a sa propre
culture, pis on est plus rattaché à elle que le reste
du Canada est rattaché à sa culture. Fait que ça, c'est comme un cas pour
la souveraineté, mais anyways. Encore?
Mais c'est ça, le 98-5 a décidé de choisir le journaliste
Patrick Lagacé pour remplacer Paul Arcand. Moi, personnellement,
quand Patrick Lagacé a remplacé Paul Oud au Québec maintenant, moi,
j'étais pas un fan. J'aimais Paul Oud, je n'aimais pas Patrick Lagacé à la radio,
je n'aime pas sa voix, je n'aime pas son ton.
Je ne trouve pas que ce qu'il dit est nécessairement réfléchi.
Je trouve qu'il est très mimétique comme commentateur politique ou d'actualité,
dans le sens qu'il va souvent dire le consensus collectif,
mais avec un peu plus de colère.
Je trouve que c'est quand même une bonne stratégie de communication.
Quand tu veux faire du commentariat, dire ce que tout le monde pense,
d'habitude, c'est quand même le go- go to à faire parce que tout le monde va être derrière
toi d'une certaine façon puis si tu dis avec un peu plus de hargne les gens ils vont dire ah tu
dis qu'est ce que tout le monde pense tout bas merci de le dire c'est ça un peu patrick lagacé
ce qui va dire une quelque chose de très évident et j'ai déjà fait ça sur youtube aussi je vais
pas je peux quand même sentir mieux je juste une critique culturelle de lui.
Vous pouvez faire la même de moi si vous voulez.
Patrick Lagacé est annoncé.
Un poste comme ça qui s'ouvre, c'est des choses qui arrivent une fois dans deux, trois fois par génération.
C'est comme si Céline Gallipoux, quand elle va prendre sa retraite, ou Patrice Roy va prendre sa retraite.
Les postes sont vraiment convoités.
Paul Harkin a fait ça pendant 20 ans.
Dans la mesure où on pense que cette personne-là qui prend sa relève va rester vraiment longtemps aussi à l'antenne.
Peut-être jusqu'à sa propre retraite à Patrick Lagacé.
C'est ça, ça trickle down.
Parce que si le poste a trickled down, ça...
Ça ruisselle.
Oui, ça ruisselle, dans le sens que...
Je sais pas pourquoi on a pas cette habitude
de traduire les choses dans ce show.
Moi, j'aime les anglicismes.
Moi aussi, j'ai un chat dans la gorge,
mais c'est parce qu'on vient de manger.
Patrick Lagacé, le fait qu'il s'en aille,
ça a ouvert plein d'autres postes, doncon vient de manger. Patrick Lagacé, le fait qu'il s'en aille, ça a ouvert plein d'autres postes.
Tu veux dire pas Patrick Lagacé?
Le fait que Patrick Lagacé reprenne
le poste à Paul Arcand,
ça oblige un remaniement de leur gré horaire
au 98.5.
Il n'y a pas beaucoup de chaînes de radio commerciales au Québec,
dans le sens parlé commercial.
Ça fait en sorte que c'est convoité par plein de gens.
Il y a eu des joutes à l'interne
dont on n'est pas vraiment conscient,
mais en même temps, on a accès à certaines
bribes, genre la bisbille.
Le printemps dernier, on a eu accès
à ça. Tout ça a commencé avec
le congédiement de MC Gilles
en plein milieu d'une semaine,
à midi, annoncé par un
article bizarre, congédié, effectif,
immédiatement. Donc ça a été fait de façon
vraiment cavalière,
il y a eu des échos dans les médias après.
Ben oui, pis ça laisse place à plein de rumeurs,
comme comment si quelqu'un se fait congédier de façon
immédiate, comme ça, quand il était supposé parler
à la radio le lendemain matin, c'est comme
qu'est-ce qui s'est passé? Après, le lendemain,
ou je pense l'après-midi même, MC Gilles
fait un statement, c'est des conflits
de personnalité qui auraient mené à
son congédiement, son renvoi, il dit pas que c'est une démission, il s'est fait mettre de côté, fait que là, les gens ont des conflits de personnalité qui auraient mené à son congédiement, son renvoi, il dit pas que c'est
une démission, il s'est fait mettre de côté
fait que là les gens ont des conflits de personnalité
qu'est-ce qui s'est passé? Hey je veux faire
ma parenthèse par rapport à MC Gilles
parce que juste dire que moi il a vraiment
bercé mes matins à moi
quand j'étais au secondaire, j'écoutais
CISM, La Marge, donc la radio étudiante
de l'UDM, pis à l'époque
il y avait une émission qui était, je trouve, un fort culturel.
Peut-être que là, je le suis moins dans l'univers médiatique. C'était une vraiment bonne émission où il était seul au micro,
puis il mettait des vieilles tounes de vieux vinyles qu'il trouvait, je sais pas trop, au Québec.
C'était comme des oeuvres difficiles d'accès. Puis il nous partageait le patrimoine culturel québécois en faisant du commentaire. Puis c'est quand même un des premiers commentateurs, moi,
c'est pré-médias sociaux, pré-YouTube, genre, il faisait du commentaire en direct
en écoutant la musique, puis j'adorais ça. Voilà, c'est tout.
Mais, tu sais, moi, mon introduction à MCG, c'est vraiment à travers son poste à Infoman
que je trouve vraiment pas... Je sais, en fait, on pourrait me partir dans les critiques d'Infoman, mais je trouve pas
qu'il rajoute grand-chose à l'émission, honnêtement.
Pis après, à tout le monde en parle, je trouve que
il fait des stuns bizarres. Je sais pas si ta vie
était devant... Je pense que je t'ai montré, il était devant Justin Trudeau.
Il a amené 1000$ devant lui.
Il était comme, « Check, ça c'est 1000$.
Qu'est-ce que tu dis aux Canadiens? »
Je sais pas, il s'est pris... Il a essayé
de devenir viral ou whatever.
Je baille pas in
dans MCG
en tout cas
surtout pas avec Foman
mais rien
genre je pense pas
qu'il aurait dû se faire congédier
honnêtement
je suis pas mal indifférent
mais le fait qu'il se fasse
congédier de même
c'est comme
ah des conflits de personnalité
tu sais c'était déjà annoncé
que Patrick Lagacé
allait remplacer Paul Arcand
pis MCG était justement
à l'émission de Paul Arcand
fait que c'était comme
ah il se fait congédier
pis dans l'univers
ou dans le lore médiatique
ou comme dans les rumeurs
où elle veut,
tout le monde parle
de la grande personnalité
de Patrick Lagacé,
comment il est contrôlant,
comment il aime avoir
le contrôle sur son environnement.
Fait que,
est-ce que c'est avec
Patrick Lagacé
qu'il s'est pogné?
Pourquoi?
Qu'est-ce que Patrick Lagacé
fait pour avoir le contrôle
sur cette station?
Eh bien,
de juste dire,
l'émission dont je faisais référence
à la CISM,
ça s'appelait
Va chercher le fusil.
Ça dit,
elle est devenue avec le temps et à la suite
de différentes apparitions dans plusieurs médias québécois
la vitrine de la station.
C'était vraiment une émission fort de CISM.
Tu sais, c'est important dans la culture québécoise.
D'une certaine génération.
Génération, la mienne, là.
Les millenials.
Ouais, non, en fait, maintenant que j'y repense,
ma première introduction à MC Gilles,
c'était quand il était à C'est juste la TV, sur Art TV, ça il était à MC Gilles.
J'ai même allé le voir au Duvent Orange quand j'étais mineure, pis là j'étais
super stressée parce que le prix du billet pour aller au Duvent Orange, ça venait avec
un ticket de consommation, pis j'étais allée au bar pis j'ai demandé un verre d'eau,
c'était tellement loser.
J'ai demandé un verre d'eau avec mon ticket. La serveuse était comme
« what the fuck ». Mais c'était quoi le cadeau du vent orange? Ben j'ai pas beaucoup de souvenirs, mais je me
rappelle que dans le fond, il y avait médiatisé un peu l'affaire en disant qu'il avait trouvé le
contact de Bétaplux, qui est le gars derrière une chanson virale que j'écoutais beaucoup au secondaire
qui s'appelle « Oh my god, LQGR song » que je t'ai montré, que tu ne connaissais pas, qu'on peut mettre.
Tout le monde buvait, tout le monde fumait, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas,
du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du
du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas, du pas pas pu rencontrer Betaplex. Ensuite, la prochaine péripétie avec le 88.5,
c'est Pierre-Yves McSwing
qui se fait, juste avant la rentrée,
mettre à la porte du 88.5.
Pierre-Yves McSwing, si tu te comparais
à MC Gilles, s'il y avait un chroniqueur qui avait
du succès au 88.5, qui faisait rayonner
cette chaîne, c'était lui, qui avait une grosse
vie médiatique, qui avait ses propres émissions,
une présence en ligne. Et là, il se fait
mettre à la porte pour encore une fois
aucune raison. C'est quoi qui s'est passé?
Est-ce qu'il s'est pogné avec Patrick Lagacé ou c'est pas...
Je pense que le Québec nous donne l'impression qu'on a tellement
une petite scène culturelle mais grosse
en même temps, qu'une personne peut se rendre
à avoir seemingly de l'extérieur
autant de pouvoir. Puis là je sais que je l'over-simplifie
puis il y a quelqu'un qui travaille au 98.5 qui va m'écrire
puis qui va faire « Ah non mon air, tu sais rien de ce qui s'est passé »
blablabla. » Mais pourquoi
croire la vérité quand le mensonge est plus
divertissant? Donc...
Dis le conspirationniste!
Ouais, ok. Mais moi,
ça m'a juste fait réaliser à quel point
justement, si tu réussis à naviguer
ces sphères culturelles-là pendant assez
longtemps, pis tu social-climb, pis tu culture-climb,
ben tu peux te rendre dans une position de pouvoir
où est-ce que t'as le contrôle sur le show de radio le plus écouté.
Puis ça devient plus justement une espèce de « on va avoir les meilleurs chroniqueurs »
ou les gens qui sont le plus.
On va avoir les gens qui, moi, je veux qu'ils soient autour de moi.
Ça veut dire que moi, je vais avoir le show, je vais choisir les chroniqueurs.
C'est le produit même d'une culture comme le Québec
qui cherche pas à avoir des résultats nécessairement.
Parce qu'encore une fois, qui calcule les codes d'écoute de ces chaînes de radio?
C'est des compagnies que même les gens
qui travaillent dans nos compagnies culturelles
savent, numéristes ou peu importe,
les autres compagnies qui calculent les codes d'écoute.
C'est un scam.
Un scam, un subterfuge.
Non, mais c'est une stratégie de vente.
C'est l'hyper-réalité, encore une fois.
C'est une stratégie de vente, d'annonce, de publicité,
sur de quoi qui n'est pas confirmée. Puis les gens qui
profitent de ce système de calcul
qui vendent aux annonceurs,
ils savent que c'est fake. Genre, toute notre
industrie médiatique repose sur le...
Tu sais, quand ils disaient « The big lie, c'est que
Trump a dit que l'élection était rigged », ben
« The big lie » au Québec, c'est que les gens
écoutent ces fucking médias.
Mais il y a des gens qui écoutent ces médias-là.
Oui, il y a des gens qui les écoutent. Puis ça, ça me ramène aussi à de quoi
je voulais parler. C'est un
clip du podcast de Jer Alain
qui s'appelle What's Up Podcast avec
Martin Matt. Quand Martin Matt a lancé son
nouveau talk show l'année dernière, qui a pas eu de succès,
beaucoup de critiques, ça fonctionnait pas
avec les codes d'écoute, c'est à TVA. Les
producteurs et les diffuseurs lui ont dit, s'ils voulaient
augmenter ses codes d'écoute, de peut-être faire du contenu
qui était plus visé vers les 70 ans et plus.
Il a littéralement admis dans une podcast.
Bonjour, ici Mounir Montage.
Je voulais juste vous mentionner que j'ai fait une erreur.
Le clip de Martin Matt vient du sujet tiède de Tommy Neron,
donc je me suis trompé de podcast.
Ça passe, mais live...
Puis un moment donné, je me rappelle, dans un meeting,
ils ont dit, pour avoir des bonnes codes d'écoute, il faut aller chercher les 70 ans et plus. » Mais là, tu étais en meeting,
il faut aller chercher les 70 ans et plus. C'est pas possible. C'est pas possible.
Là, tu fais tabarnak. Tout le temps des compromis.
C'est quand même tout un défi. Ah non, ça, je pense.
Fait qu'on a un espèce de regard à l'intérieur des discussions pour générer de l'engagement sur
des productions culturelles. « Hey, faudrait que tu fasses de quoi plus sur les 70 ans et plus. Puis ça, ça ramène
à un concept qui est beaucoup utilisé dans le monde de la création de contenu, plus par les
commentateurs de droite. On parle du audience capture, de la capture par l'audience. On va
souvent l'attribuer à des créateurs de gauche qui, progressivement, deviennent de plus en plus
à gauche pour plaire à leur audience. Mais tu pourrais le mettre aux gens de droite aussi.
Finalement, c'est qu'ils finissent par modeler
leur comportement et leur discours en fonction
de ce qu'ils pensent que leur audience veut l'entendre.
Ce concept a été
pensé au début, c'est un concept économique
de John Maynard Keynes
dans les années 40,
où lui donnait l'exemple d'un concours de beauté.
Où ton objectif
à son concours de beauté
c'est de déterminer ça va être qui les 6
premières personnes à la place
toi tu dois faire une prédiction
les 6 personnes qui vont
finalement gagner le concours
faut que tu choisisses c'est qui les 6
personnes les plus belles
la meilleure stratégie pour prédire ce serait qui les 6 personnes les plus belles
c'est pas toi de regarder les photos
des gens pis de dire je trouve que ces 6 les six personnes les plus belles c'est pas toi de regarder les photos des gens puis de dire je trouve que ces six personnes sont les plus belles mais c'est
de penser à qu'est ce que les gens qui votent vont dire les personnes sont les plus belles
c'est à dire de penser à la pensée des autres tu es dans le fond tu es tout le temps en réaction
tu peux le transposer aux médias dans le sens que dans ces boîtes de prod ces diffuseurs là vont
penser à qu'est ce que les gens vont aimer qu'est ce qui déjà fonctionne avec qu avec ce qui fonctionnait déjà. Puis ça donne tout le temps une version plus diluée,
une version plus diluée, une version plus diluée. Puis là, on est comme 30 ans plus tard.
C'est le principe, comme tu disais tantôt, on parlait de boucle de rétroaction,
de feedback loop. Exact.
Mais ça fait partie de nos vies sur les réseaux sociaux, toutes les métriques qu'on voit
constamment, genre le nombre de likes, le nombre de followers, blablabla, on est toujours en présence d'un feedback loop. On voit chacun de nos faits
et gestes, qu'on publie une photo, qu'on publie une story, à partir de ce moment-là,
on voit comment les gens réagissent. On est quand même wired pour essayer de plaire,
fait que finalement, on va modeler notre comportement, je pense même, pas nécessairement de façon
comme consciente, mais inconsciente pour maximiser cette
réponse. C'est juste que dans le contexte
de l'univers culturel québécois
on va faire un feedback loop sur quelque chose
de 1 qui est intangible, qui est
comme une superstition, qui a les codes d'écoute
puis ça va être basé sur une démographie
qui s'éteint malheureusement
c'est triste à dire, mais c'est ça
qu'on parlait aussi, c'est je peux théoriser
sur peut-être qu'ils ont
augmenté leur façon
de faire des sondages
mais si littéralement
tu vas dans des boîtes
de prod
tu vas à des diffuseurs
puis tu leur dis
moi je trouve
que le numérisme
c'est un scam
puis ils rient
puis ils font comme
on est d'accord
ça c'est le plus gros
tell
c'est une source
première en fait
c'est pas
on poursuit
avec la guerre
des ondes radiophoniques
parce qu'il y a quand même
eu un récent développement
dans notre monde radiophonique puis j'ai dit ça parce que je sais que le monde ben moi j'écoute de la radio fait peut- parce qu'il y a quand même eu un récent développement dans notre monde radiophonique,
pis j'ai dit ça parce que je sais que le monde... Ben moi,
j'écoute de la radio, fait que peut-être qu'il y a du monde qui écoute de la radio.
Moi, je me rappelle, j'étais allé dans une podcast
ou whatever, on m'avait demandé, Mounir, comment tu t'informes?
Pis c'était dans le moment où est-ce que j'avais pris
la décision consciente de, comme, hey, je vais recommencer
à écouter la radio québécoise parce que je suis vraiment
trop déconnecté. Fait que ça, c'était genre pendant la COVID.
J'ai dit, OK, il faudrait que j'écoute ça. Pis là, j'étais comme,
ah, ben là, j'écoute full ICI Première.
J'ai dit ça dans son podcast.
Puis là, après,
je recevais plein de messages
de mes abonnés
qui étaient comme,
oh my God, Munir,
à cause de toi,
j'ai commencé à écouter
ICI Première,
puis j'aime full ça.
J'étais comme, ah non.
Pourquoi ah non?
Parce que personne ne m'a payé
pour faire cette promotion.
Ah, j'avoue.
Retournement de situation,
on a Québécois
qui fait faillite
d'un jour à l'autre.
Peut-être que, je suis sûr que d'un jour à l'autre
on va avoir une espèce de notification dans toutes les médias
du Québec que comme Québécois a fait faillite
vous voyez pas la face à Daphné là
j'y ai pas ça
mais, non dans le fond
j'ai hâte d'avoir mon message d'alerte
c'est une hyperbeule là, mais je veux dire
Québécois est en difficulté financière
il y a eu beaucoup de mise à pied, beaucoup de remaniement
de leur propriété immé financière, il y a eu beaucoup de mise à pied beaucoup de remaniement de leur
propriété immobilière
coupure dans les stagiaires, les recherchistes
les bureaux à l'extérieur de Montréal, à l'extérieur
de Québec, ça fait que ça va pas bien pour Québécois
une des seules propriétés qu'ils ont
qui génère moindrement de l'engagement
c'est Cube Radio, qui était une radio digitale
mais qui ont bougé à la télé l'année
dernière, fait que maintenant elle était diffusée en direct
à la télé, avec leur tête d'aff elles étaient diffusées en direct à la télé.
Avec leur tête d'affiche,
c'était Mathieu Bocoté, Richard Martineau,
Sophie Durocher, Benoît Dutrisac. J'allais dire qu'ils ont
quand même une bonne stratégie, c'est-à-dire qu'ils mettent
des clips de leurs émissions
sur TikTok, par exemple.
Moi, je vois souvent des clips de Cube Radio
sur TikTok. Ils ne sont pas mis...
Je ne vois pas la même chose de l'autre bord.
Du 88.5.
88.5, Radio'est ça, ils sont pas mis... Pis je vois pas la même chose de l'autre bord. Du 88.5, ouais.
Ben, 88.5,
Radio-Canada, etc.
Ben, la stratégie de TVA qui a été une offensive
radicale vers YouTube
qui a commencé l'année dernière
que j'ai documentée,
que j'en ai parlé
quand j'étais à Arad,
ou je sais pas
quand j'ai expliqué
cette stratégie qu'ils avaient,
fonctionne parce que
ils mettent pas les clips
sur TikTok,
ils les mettent sur YouTube,
mais les gens les prennent
de YouTube
pis les mettent sur TikTok.
Fait que dans le fond,
le but, c'est juste
de mettre du footage sur l'internet.
Ben l'idée, on en parlait tantôt, c'est de créer du contenu médiatique qui permet aux gens de
se le réapproprier. Créer un produit médiatique qui permet une réappropriation créative, fait qu'il
faut que les gens aient un engagement qui soit créatif, qui soit productif de d'autres contenus
médiatiques. Fait qu'ils vont écouter une émission,
ils vont capoter, ils vont faire leur propre
clip, genre leur court-métrage,
mettons, leur petit clip de
10 secondes, 15 secondes
qu'ils vont remettre sur
TikTok avec, par exemple, une musique,
un commentaire. C'est comme ça qu'un produit
médiatique télé peut exister
et fleurir
dans un paradigme contemporain
où il y a les médias sociaux. Tu veux que ce contenu-là soit non seulement regardé,
mais qu'il soit, qu'il se fasse réapproprier par les auditeurs.
Pis qu'il soit, qu'il s'inscrive dans une conversation.
Exact. Parce que la personne, la personne qui va
faire. Un forum Reddit, ouais.
Des TikTok edit ou juste un tiktok avec de la musique, une scène, un texte écrit pis
des gens dans les
commentaires qui jase ce que font les compagnies mettons une boîte de prod qui fait affaire avec
un diffuseur mais le diffuseur devrait penser nous autres on crée du discours mais dans le but de
créer du meta-discours c'est vraiment ça l'internet c'est du meta-discours fait qu'il faut que tu sois
conscient de ça pis les émissions qui fonctionnent ils génèrent du metaal du pot. C'est ça, parce qu'on parlait de ça,
parce que moi, j'avais mentionné,
tu sais, je viens tout le temps,
pis même ici, ça devient une espèce de discussion trimestrielle
sur la crise des médias.
Mais c'est pas parce que...
Mais c'est ça le zeitgeist, là.
On en entend parler toutes les semaines,
fait que pourquoi pas en parler, tu sais.
Ouais.
Quand on arrive pis qu'on parle de crise des médias,
je l'ai fait, j'ai fait mon mini-documentaire
sur la crise des médias, y'a plein de gens qui mai fait mon mini-documentaire sur la crise des médias,
il y a plein de gens qui m'ont écrit, comme « Ah Mounir, tu sais juste pas, il y a plein de bonnes productions d'ici, il y a plein de gens qui innovent. »
Puis faire une critique sur les stratégies des diffuseurs et des compagnies de production, c'est pas comme négliger le travail.
Il y a plein de bons artisans au Québec, on a full de bons techniciens, full de bons gens derrière la caméra, full de bons gens qui écrivent.
Il y a plein de choses, puis je soulignais un des bons coups de la télé québécoise.
Qui a un show qui s'appelle Premier Trio.
Sur ICI Télé.
Qui capture vraiment une jeune audience.
Cette jeune audience qui...
Parce que c'est une émission où est-ce qu'on suit des jeunes hockeyeurs adolescents.
Les acteurs qui sont comme dans la début vingtaine.
Fait qu'ils deviennent des espèces d'idoles pour des fans encore plus jeunes.
Ces fans-là font des edits sur TikTok avec la musique.
Il y a comme des thirst traps. C'est la culture, c'est ça les jeunes, quand ils écoutent,
quand il y a eu un phénomène viral sur Stranger Things ou sur The Summer I Turned Pretty,
que c'était genre des gros phénomènes culturels occidentaux, ben c'était des fucking
thirst traps qui ont run ça, là, il faut pas, genre je trouve que des fois on essaie
d'être dans un purisme, c'est comme non, les adolescents ils fanboyent over des gens,
il faut pas se cacher des thirst traps. Non, cachez-vous pas des thirst traps. Non mais je veux dire, c'est comme non, les adolescents fanboyent over des gens. Faut pas se cacher des thirst traps.
Non, cachez-vous pas des thirst traps.
Non mais je veux dire ça c'est... Générez des
thirst traps. C'est ça. Je veux dire
fait que là c'est son sougné, un des bons coups
de production télévisuelle. Mais moi que je voulais dire
C'est important quand même parce que
mine de rien, ce qu'ils font c'est qu'ils abandonnent
plusieurs générations.
Les plus jeunes, je veux dire moi j'ai grandi avec la télé
québécoise, j'ai grandi avec non seulement québécoise, j'ai grandi avec non seulement
VRAC TV, mais j'ai grandi avec Canal Famille,
avec des émissions qui étaient
faites au Québec, qui ont vraiment
imprégné ma culture,
la personne que je suis aujourd'hui,
puis je regarde mes neveux,
mon neveu de 7 ans, puis
il regarde pas du tout la télé
québécoise, il y a aucune référence
québécoise. Il y a pas des shoots d'animation québécoise,
on est là, il y a mis de quoi sur la télé,
c'était quoi qu'il y avait?
La seule chose, ok,
qui connaît de la culture québécoise,
pis ça, c'est genre,
shout-out aux gens dans l'industrie du livre,
ce sont les livres.
Genre, Élise Gravel,
tous les livres pour enfants,
ça, il les connaît.
Pas de patrouille.
Ben, ouais.
C'est pas québécois, pour ça.
C'est qu'il y a juste, j'allais dire, l'agent Jean. Non, non, non. Ben ouais. C'est pas québécois pour patrouiller. C'est qu'il est juste que j'allais dire l'agent genre. Non non non.
Tu sais c'est ça qu'on peut voir le divide entre genre les millenials pis les genzies parce qu'il est arrivé un moment à Vrac TV où est-ce qu'on l'a vu en live genre ma génération. Le divide entre moi pis toi là.
C'est que. La grande canienne. À un moment donné t'es arrivé à Vrac TV pis toutes les plus grosses productions que tout le monde voulait écouter c'était des traductions de Disney Channel. Je me rappelle le jour, le Noël de 5e
année, 6e année que je suis arrivé à l'école et qu'est-ce qu'ils jouaient à VRAC TV c'était
High School Musical 1 traduit. C'était du génie, c'était comme je suis un fan d'High School Musical.
Après il y a eu La vie de palace de Zack et Cody, les Zoé 101, Anna Montana, genre toutes ces shit
là c'est devenu un staple dans la culture des
genre des zillenials genre pas des gen z mais comme entre les deux mettons
pis ça nous a juste primé pour que quand 2007 puis après les années 2010 sont
arrivés à consommer du contenu américain sur youtube ça on était déjà on
connaissait déjà l'imaginaire de la pop culture américaine parce qu'on a été
introduit à ça par ok c'est quoi un high school tu sais parce qu'il faut que tu comprennes les
références youtube comme ah I'm in high school, I'm a sophomore », tu sais.
Sophomore. J'ai dit sophomore, j'ai pas dit sophomore.
Non, mais moi, je dis ça dans ma tête, c'est ça. Sophomore.
D'ailleurs, c'est sophomore.
Pour comprendre, justement, le contenu web américain,
whatever, t'écoutes des vlogs de Tana Mongeau quand t'étais jeune,
ben, il fallait que t'ailles, comme, fucking rentrer là-dedans
par quelque chose. Pis c'est ces émissions traduites
qui ont commencé à nous délever. Pis là, je checkais
des articles sur la rentrée automnale. Pis un des articles
de showbiz.net, c'était « Vos émissions
traduites, quand est-ce qu'elles commencent? »
Pis là, je checkais la liste tellement de
traductions de shows américains qui sont diffusées
à cette rentrée. Dans les grilles horaires, ça prend quand même
une crise de grosse place. Pis ça, c'est
la vraie crise, en fait. Parce que, mettons
que Crave diffuse Euphoria,
pourquoi qu'on ferait pas nous... Il achète les droits pour avoir tout HBO. Crave doit payer cher
à HBO parce que Max existe pas ici. Ça veut dire que Bell a payé HBO pour avoir les droits sur Game
of Thrones, sur Euphoria, sur n'importe quel show, The Wire, toutes ces staples qui sont sur Crave,
ben ça a dû coûter cher. Je me dis, pourquoi on fait pas notre fucking
euphorie à nous? Puis c'est un exemple, pourquoi on fait pas
c'est, pis tu sais, je répète tellement, mais...
Non, on se répète, mais c'est quand même important, parce que
ce qui arrive, c'est que, tu sais, on répète
tellement que la culture québécoise est au
balotage à cause de GAFAM,
mais c'est pas ça le problème, nécessairement.
Tu sais, comme tu dis, une partie du problème
c'est une espèce de feedback loop
de gens qui se basent sur des codes d'écoute fictives pour créer du contenu qui s'adresse à un seul public, qui ne prennent aucun risque, qui vont repiger dans le même bassin de personnalité.
Moi, je trouve ça juste fâchant de tout le temps les entendre pleurer qu'ils ont besoin de plus d'argent.
Puis honnêtement, on a tous parlé, tu sais,, c'est comme une posture accélérationniste,
genre ils foncent vers le mur puis ils sont peut-être aware of it.
Ils se disent, tant qu'à faire, on va brûler, puis descendre, renaître un phénix.
J'ai l'impression des fois où il y a tellement de postures,
puis ça dépend où est-ce qu'ils se situent dans leur carrière, ces gens-là.
Après, il y a des vieux comme toi, tu me dis, ils veulent juste payer leur chalet. Ben, les chalets
discurses dans le monde de la culture sont tout le temps présents.
Extrêmement. Moi, j'ai fait la télé
pour la première fois cette année,
puis durant les pauses publicitaires, parce que c'était
en direct, la seule chose dont on parlait
autour des micros, c'était
des chalets respectifs des gens
qui étaient avec moi. Tu te sentais inclue dans la discussion.
Vraiment 100% inclue.
OK, fait que là, juste pour finir la parenthèse
avec Cube Radio. Donc là, Québécois
voyant que le 98.5
fait un test avec Patrick Lagacé. Honnêtement,
est-ce qu'il y a la qualité d'un morning man?
Je pense pas parce qu'il faut quelque chose de
chaleureux dans un morning man.
C'est ce que Paul Arcand avait. Quelque chose de rassembleur.
Tu sais, c'est le début de ta journée.
Tu veux commencer ta journée d'un bon pied.
Je sais pas, moi j'ai zéro à écouter
j'écouterais pas Patrick Léa
c'est ça mais moi comment l'actualité
l'émission du matin contrôle notre monde
de l'actualité c'est vraiment important
mettons là il y a eu une inondation à Montréal
Valérie Plante la première entrevue qu'elle va faire
la journée c'est avec le Morning Man du
99.5 puis après ça ça va être rediffusé
puis après ces clips là vont être rediffusés
vont être discutés aux émissions du midi.
Il va y avoir une conférence de presse l'après-midi, puis là, le soir,
au téléjournal, Patrice Roy va faire un panel politique
où est-ce qu'on va résumer tout ça. Fait que c'est ça
continuellement chaque jour. Mais tout émane
des entrevues radio. Parce qu'il n'y a pas
besoin d'avoir de visuel. Fait qu'on peut juste
comme une entrevue téléphonique, on part ça, c'est comme
les premiers matériaux.
Pour la théorie.
Je pense que Paul Arcand,
il avait sa façon d'avoir
une espèce de ton de confrontation,
mais il avait aussi une espèce de ton
chaleureux, tandis que Pat Lagacé,
il est ben trop Gen X.
Moi, je ne suis pas un fan de Gen X.
Ah non, tu fais la discrimination générationnelle.
Non, c'est une joke.
Mais, you trying to what?
Gen Z me. C'est ce que M&M dit, tu sais, dans le bif entre you trying to what? Gen Z me.
C'est ce que MNM dit.
Entre les Gen X et les Gen Z.
T'as vu?
Mais comment ça s'inscrit, ce Patrick Lagacé,
dans l'idée que les médias
ressassent toujours la même bullshit
pis sont en déclin?
Dans le fond, ce que je trouve la meilleure illustration de ça,
c'est justement avec Québécois,
qui voit la position chancelante dans cette transition de Kogéko,
qui décide de faire un partenariat avec les ondes du 99.5 Weekend FM,
qui avant était une chaîne musicale,
pour leur donner leurs ondes.
Puis pendant la journée, maintenant,
cette chaîne va diffuser Cube Radio sur les ondes FM.
Avant, c'était une radio numérique,
donc il n'y avait pas d'ondes radiophoniques.
Donc là, ça va être 98.5 versus 99.5 c'est quand même le branding est bon là
ok fait qu'il y a comme une espèce de lutte de guerre
exact pis c'était moi je t'avais envoyé ça c'était la cover du journal de
montréal le combat des ondes ou je pense que c'était quelque chose de même avec
le morning man de québécois qui va être mario dumont pis patrick
lagacé qui va être le morning man du 98.5 pis j'étais juste comme voici le déclin
voici ces deux hommes dans la cinquantaine
qui s'affrontent, t'sais je me dis ils sont au prime
de leur carrière médiatique, of course c'est eux qui ont
cette gig là pis je pense pas que nécessairement quelqu'un de plus jeune
devrait l'avoir, mais dans la façon
qui approche les médias
Patrick Lagasse fait une émission qui s'appelle
Nos années 20 qui était supposée être une espèce de
magazine sur les années folles
tout le temps c'est les affaires qui ramènent
nos années folles, on est dans les années genre, qu'on vit. Tout le temps, c'est les affaires qui ramènent. Nos années folles. On est dans les années,
genre. Je pense que Patrick Lagacé
pis Mario Dumont encore moins, parce que dans ma tête,
Mario Dumont, il est boomer coded, même pas Gen X
coded. J'étais surpris quand j'ai appris son âge. Je pensais
qu'il était dans la fin 60e. Finalement, il est presque
de deux ans de plus que Pat Lagacé, ou deux ans
de moins. Qui c'est? Mario Dumont. Ok.
Qui va être le morning man de Cube Radio. Patrick Lagacé,
sa vision de la culture numérique
pis de la culture as a whole,
parce que tout le temps dire culture numérique,
c'est toi qui m'as fait raser.
Dire culture numérique pour parler de la culture numérique,
c'est stupide, c'est juste la culture.
C'est la réalité en ce moment.
Puis il a une vision de ça qui est tellement folklorique pour lui.
C'est comme une espèce de monde qui n'existe pas vraiment.
À part, peut-être.
Il a décroché Twitter parce qu'il se faisait trop insulter,
parce qu'il a dit que toutes les gens qui étaient contre le vaccin, c'était des
Zédentés, t'sais. Comme lui, c'est un grand
brillant cheval blanc, incroyable,
charismatique, journaliste, pis les autres, c'est des
Zédentés. Après, moi,
il m'a ratio sur Twitter.
Je trouvais que j'avais
raison. Il a appelé les gens contre les mesures
sanitaires des talibans. Tandis que les talibans
étaient en train de prendre le contrôle
de l'Afghanistan, pis de causer plein de violences. Pis là, il était comme « Moi, c'est des talibans c'est-à-dire que les talibans étaient en train de prendre le contrôle de l'Afghanistan pis de causer plein de violence
pis là ils étaient comme
moi c'est des talibans
j'étais comme non t'es cave
pis là ils m'ont ratio
parce que c'est correct
on va l'envoler
notre pays
un jour
ok ça suffit
c'est top
ok non mais
tu sais on va revenir que
j'étais juste devant
ces deux gars-là
pis j'étais comme
oh my god
on mérite la crise
pis moi je leur souhaite
une belle crise
pis à la prochaine rentrée on revient dans 3 mois où est-ce que je vais pouvoir y aller pour encore sur la crise. Puis moi, je leur souhaite une belle crise. Puis à la prochaine rentrée, on revient dans trois mois.
Où est-ce que je vais pouvoir y aller pour encore reçoire la crise des médias?
Dans trois mois.
Je pense que je vais faire ça être périodique.
À chaque trois mois, je vais venir pour dire que les médias, c'est de la merde.
Oups.
Je dis que les médias, c'est de la merde.
Tout le monde, surtout les fin finaux dans les commentaires.
Quand je dis que les médias, c'est de la merde, ça ne veut pas dire qu'il faut les boycotter.
Non, c'est qu'il faut se faufiler dans ces institutions puis créer quelque chose de génial.
Je pense qu'il faut peut-être faire pression pour que finalement notre culture nous appartienne
et que ça reflète un peu qui on est.
Mais je pense pas que tu peux le faire de l'extérieur, je pense qu'il faut faire l'espèce
de compromis, de rentrer à l'intérieur de ça puis comprendre comment ça fonctionne
de l'intérieur.
Ça c'est ma position.
Avant j'avais pas cette position, j'étais comme drogué sur
l'engagement numérique.
Merci Monir, c'était intéressant. Genre moi je vais jamais écouter Patrick Lagacé
mais si tu le monitors en discours pour nous c'est cool.
Donc moi j'avais pas de sujet précis alors j'ai décidé de rassembler mes idées sous
un thème qui est la danse. Et je vais commencer par quelqu'un dont tout le monde a déjà entendu parler,
Rigan, qui est Rachel Gunn, qui a été qualifiée sur les réseaux sociaux de Jojo Siwa australienne.
Pis ça j'ai apprécié parce que j'ai tout de suite fait la connexion. Littéralement. Mais Rigan,
quand tu dis c'est la femme qui a compétitionné pour l'équipe australienne de breakdance. Exact,
et aussi une chercheuse universitaire qui étudie la politique culturelle du breaking donc breakdance on va appeler ça le breaking à partir de maintenant
et qu'on connaît pour sa performance aux jeux olympiques qui a tourné beaucoup beaucoup sur
TikTok sur toutes sortes de médias, les médias de héritage aussi j'imagine avec ses petits moves
cringe de kangourou vers de terre moi j'ai noté. Kangou, c'est quand même un hommage à l'animal national de l'Australie, généralisé.
Mouvements saccadés qui ont été qualifiés par un commentateur de cocastic convulsion.
Convulsion cocadienne.
Je sais qu'il y a déjà eu beaucoup, beaucoup de discours par rapport à elle.
J'en ai lu beaucoup.
Je ne savais pas trop un peu où me placer là-dedans.
Mais j'ai fait deux affaires.
De un, j'ai lu une thread sur Twitter que tu m'as envoyée que j'ai vraiment trouvé intéressante.
Michael Ariott, qui est un historien, auteur noir, auteur du livre The History is Black as Fuck.
Puis ensuite, il a sorti comme une espèce de papier chronique que j'ai lu.
Puis j'ai aussi lu le papier universitaire de Reagan en personne qui s'intitule The Australian Breaking Scene
and the Olympic Games, 2 points, The Possibilities and Politics of Sportification, qui est un papier
universitaire d'à peu près une quinzaine de pages. Là j'ai commencé avec le point de vue de Michael
Ariott que tu m'as partagé, puis là j'ai assez l'heure et la thread si je comprenais pas tout, mais dans son dernier, sa dernière chronique, j'ai retenu certaines affaires,
pis lui, son point c'est qu'il y a pas d'appropriation culturelle, mais de la colonisation dans sa
performance aux Jeux olympiques. En fait, sa thèse principale c'est que cette
star inopinée des olympiques nous a rappelé, nous a rappelé au monde que la culture noire
peut être imitée, elle est souvent imitée d'ailleurs, mais elle ne peut pas être duplicated. Que
oui, le breaking est issu de la culture noire, c'est un des piliers du hip-hop. Plus largement,
quand j'ai lu le texte de Michael Ariott, j'ai appris que dans les danses afro-américaines,
surtout ceux qui sont nés sur les plantations, mettons, pis qui ont été faits par les esclaves,
ben il y a plusieurs danses, plusieurs moves qui se moquent directement de la culture blanche.
C'est pas genre nécessairement comme « common knowledge », dans le sens que c'est pas quelque chose qui est vraiment
nécessairement su par les Blancs, justement. Qui sont pas « in on the big joke ».
Fait que par exemple, le cakewalk. Le cakewalk, c'est une danse qui est née dans les plantations dans le sud dans les années genre 1850, en particulier en Floride.
Pis dans ces danses-là, les esclaves noirs parodiaient la démarche altière des maîtres esclaves blancs qui se rendaient à leur petite balle.
Toutes bien habillées, gammes.
C'est comme des dandinés, comme des pingouins, whatever. C'était vraiment des moments particuliers,
parce que quand les maîtres blancs se rendaient à leur base,
je pense que les esclaves avaient le droit à des rares moments de détente.
Puis peut-être le dimanche, par exemple, où les maîtres étaient à l'église, whatever,
les esclaves profitaient de l'absence de leur maître
pour vivre le resté de tradition africaine,
ou genre, tu sais, vraiment comme, build leur culture à eux.
Puis c'était vraiment des moments importants. Et des fois, il y a des blancs qui étaient là, qui leur apportaient des gâteaux, et qui récompensaient les meilleurs danseurs.
Donc, d'où le nom de-là, le cakewalk, elle est devenue très populaire, reprise, appropriée par les Blancs, notamment dans les shows de Menestrel, de Blackface et tout ça.
Mais quand les performeurs Blancs faisaient la cakewalk, il n'y avait aucune fucking idée de ce qu'ils étaient en train de faire.
Parce que ce qu'ils faisaient, c'est qu'ils imitaient les Noirs, mais sans savoir, sans avoir la connaissance, sans avoir le knowledge du fait qu'ils étaient en train d'imiter les Noirs, mais les Noirs, eux, avaient inventé cette danse-là
pour se moquer des Blancs. Fait qu'il y a comme une espèce d'inside joke, finalement,
qui se perd. Pis c'est ça qui est comme intéressant. Cet historien dit que, finalement, ce qu'on
a vu aux Olympiques, c'était pas de l'art noir, c'était vraiment un produit, tu sais,
de divertissement sportif, qui, effectivement, a évolué, donc vient d'un genre qui était historiquement noir.
Puis finalement aussi, c'est que les Jeux de Paris, ils ont voulu attirer des jeunes téléspectateurs,
a.k.a. capturer un public plus jeune, des jeunes qui sont potentiellement sur les médias sociaux,
et c'est pour ça qu'ils ont intégré le breakdance cette année dans les Jeux olympiques,
parce que chaque fois qu'il y a des Jeux olympiques, la ville qui reçoit les Jeux, qui met en place les Jeux, a le droit de choisir des nouveaux sports.
Ça c'est fou, je savais pas, je pensais que c'était juste comme maintenant le breakdance va
être dans tous les olympiques. Non, pis le breakdance ou le breaking,
comme on dit, on le sait depuis 2023, donc déjà ça fait déjà un an qu'on sait qu'il va pas être
inclus dans les Jeux olympiques de Los Angeles. C'est même pas au balotage.
Est-ce qu'on sait qu'est-ce que Ellie va mettre dans leurs olympiques?
Oui, on le sait.
Je me rappelle plus exactement.
Je pense qu'il y avait cricket...
Base, pardon.
Baseball.
Baseball olympique, that's crazy.
Ouais.
Fait que selon le président du comité international olympique, Thomas Bach,
c'était vraiment pour attirer les jeunes téléspectateurs,
les jeunes sur les médias sociaux,
les tic-tac, tic-tac-toe,
non, littéralement. Puis lui, il dit
« Hey, ben, dans le fond, ces jeunes téléspectateurs-là
sur les réseaux sociaux, quand on parle
d'eux, on parle pas des gens
noirs qui sont, par exemple, vraiment
impliqués dans la culture web, par exemple
les gens du Black Twitter. On parle littéralement
de gens potentiellement
blancs qui aiment, qui apprécient
l'art noir, entre guillemets,
mais sans la douleur, without the pain.
Tout ce que ça l'implique. Donc évidemment,
le breaking, c'est quelque chose qui existe,
ça a évolué,
mais quand on le déconnait de la culture,
pis des gens qui l'ont créé,
qui l'ont influencé, ben ça, lui, selon lui,
ça devient juste un artefact culturel.
Pis un artefact culturel, c'est comme un bébel, un bibelot dans un musée, c'est mort.
C'est quelque chose sur lequel on peut discourir, comme je le fais en ce moment, mais c'est
pas quelque chose qui fait partie de la culture live.
Fait que lui, il dit...
C'est du divertissement. Post Malone. They are classically trained dancers competing for medals as part of a show.
C'est du divertissement. They were simply
mimicking, imitation,
something black people
used to do. Tell-moi un diss
de dire ça. Post Malone,
toi, t'es juste un imitateur.
Post Malone, c'était littéralement ça.
C'est comme quand il y a Breakthrough avec son hit
White Ivory Sun. Tout le monde était comme, ok, c'est un
nouveau rappeur blanc. Tout le monde aimait sa chanson.
Progressivement, avec les années, il a commencé à faire des statements comme,
ah ben si tu veux vraiment vivre de quoi, vivre des émotions, pleurer,
moi j'écouterais pas du rap, j'écouterais du Bob Dylan.
Pis là, tout le monde l'a pris ça.
Pis t'sais, là maintenant, il y a eu un gros été avec la chanson de l'été,
c'est une chanson country, fait qu'il a complètement bougé du rap.
Mais il y a beaucoup de ce trope-là, justement, qui revient des gens blancs qui vont utiliser les codes du rap pour se faire connaître puis une
fois qu'ils ont une tribune ils vont complètement bifurquer puis aller dans des espaces où est-ce
qu'ils vont être plus acceptés parce que Lil Nas X quand il fait du country il est pas reconnu comme
du country mais quelqu'un comme Post Malone il va être embraced par ce culture là fait que dans le
fond il a utilisé le rap pour se faire connaître puis après il est allé dans des spaces où est-ce
que le rap accepte tout le monde parce que c il est allé dans des spaces où est-ce que...
Le rap accepte tout le monde
parce que c'est une culture
qui vient justement
de l'oppression.
Fait qu'ils sont pas...
Inclusifs.
C'est inclusif.
Mais là,
il va avec son privilège,
il va être dans des espaces
qui accepteraient pas
des gens comme Lil Nas X,
justement.
Fait que,
pis t'sais,
il s'est fait accuser
d'être un culture vulture
au Breakfast Club
par Charlemagne.
Pis genre,
tout le monde s'est reviré
contre Charlemagne
pis il était comme
« Ah, c'est dommage
pas respectueux
de poser cette question », mais tu sais,
c'était une valide question. J'ai lu le papier universitaire de Reagan. La seule affaire que j'allais
dire c'est que, tu sais, le fait qu'elle a fait un doctorat et tout ça, ça peut être un point
positif, négatif, dépendamment de qui on est, comment on place ça dans le discours, mais c'est
quand même triste parce que ça peut nourrir en quelque part un discours qui est anti-intellectualiste,
qui ravale beaucoup les sciences humaines et sociales,
donc on nomme parfois les sciences molles par opposition aux sciences dures, qui seraient genre, mettons, la bio, la chimie...
Donc c'est péjoratif, ce terme-là, évidemment, comme si c'était pas des vraies sciences.
Moi, la critique que je veux poser, c'est pas face à les sciences humaines, c'est pas face aux sciences sociales,
c'est pas face à l'université en soi ou mettons la recherche ou l'intellectualisme. Mais je veux quand même critiquer l'université en tant qu'institution qui participe peut-être au phénomène Reagan, qui est aussi une source de violence symbolique, une source de pouvoir. Et quand on produit du savoir à l'intérieur de cette institution qu'on nomme université, il faut penser que c'est aussi un vecteur de violence symbolique. L'université en tant qu'institution, c'est directement lié au complexe militaro-industriel,
avec tout ce qui finance les guerres. Puis on l'a vu par exemple à Montréal avec l'écartement
pro-palestinien dans les universités, par exemple à l'université McGill, mais il y a aussi l'UDM.
Par exemple, le fonds des donations de McGill détient plus que 2 milliards de dollars,
puis ces 2 milliards-là, ils les investissent
dans différentes sociétés, dans différents placements, dont 50 compagnies qui ont des
liens directs avec le génocide en Palestine. Par exemple, Lockheed Martin, qui est un manufacturier
d'armes qui est directement lié avec l'armée israélienne. Et là, je pensais par exemple
à l'Université de Montréal qui, oui, investit aussi
de l'argent, blablabla, mais tu sais,
je suis allée ce matin checker, puis même l'Université de Montréal
a des ententes de collaboration
avec trois universités en Israël.
Fait que tu sais, c'est juste le lien avec
toutes les atrocités dont on
parle dans les médias. Nos universités,
nos frais d'étudiants,
mes prêts et bourses, littéralement
financent ces guerres-là.
C'est dégueulasse.
Donc, production de savoirs égale parfois
une production de pouvoirs qui va consolider
et perpétuer toutes sortes de pressions.
Fait que ça, c'est juste ça que j'ai en tête, moi,
quand je lis le papier de Reagan.
Un papier qui a été écrit en partenariat
avec une personne qui s'appelle Lucas Marie.
Puis là, c'est ça, j'ai lu l'abstract de son paper. C'est l'espèce
de petite partie dans un papier universitaire
qui va juste résumer, en gros, comme les
grandes lignes. Sa recherche de une quinzaine
de pages, ça essaye de considérer
l'impact de l'inclusion
du breaking dans les Olympiques
au niveau de la scène australienne.
La sportification du
breaking, donc cette idée de considérer
cette pratique culturelle de plus en plus comme un sport, donc cette idée de considérer cette pratique culturelle
de plus en plus comme un sport, donc l'intégrer à une forme de professionnalisation.
Ben moi c'était ça qui m'avait surpris quand j'avais justement remarqué que ça allait
être aux olympiques, c'est pour ça que j'en avais parlé dans la convention, que c'était
comme bizarre que le break… mais j'aurais aimé ça avoir le foresight de voir le clash
culturel pis mimétique que ça aurait fait, mais j'ai pas eu…
Non mais y'a personne qui aurait pu genre le priver un coco.
Non mais je pense que c'était comme évident, j'aurais dû m'imaginer que ça allait être filmé pis diffusé pis que ce serait cocasse.
Pis après tu sais la musique sur quoi ils ont dansé, je pense que c'était un des problèmes fondamentaux avec ces épreuves-là.
Ouais. Ben l'idée c'est que la musique, ça pose des questions de droits.
Ouais exact, c'est ça, je pense qu'il aurait pu y avoir un workaround, mais ça c'était vraiment cringe la musique.
Fait que là dans le papier, d'emblée on nomme les risques de cette inclusion du sport dans les Olympiques.
Donc on a peur d'une perte de self-determination, donc autodétermination, d'agentivité, de spontanéité dans la scène locale australienne.
Puis on nous rappelle que, bon, la scène australienne, elle est isolée des gros centres où il y a vraiment, tu sais, de l'activité au niveau du breakdance, notamment en Amérique du Nord, en Asie puis en Europe. Donc c'est vraiment une espèce de scène, une scène qui est très distincte et chacune des scènes en Australie sont éloignées l'une de l'autre parce que l'Australie, c'est quasiment comme un pays-continent, c'est immense. Donc elle dit, et là je l'ai traduit avec une machine à traduire,
« Ici, le breaking est un espace où les personnes aliénées par les institutions australiennes
peuvent s'exprimer et s'engager dans une nouvelle hiérarchie de respect. »
C'est comme ça, les personnes aliénées et des nouvelles hiérarchies de respect.
« Nous soutenons que l'institutionnalisation du breaking par le biais des Jeux olympiques placera le breaking encore plus fermement dans des structures coloniales hégémoniques dans cette nation sportive qui est l'Australie et qui s'appuie déjà sur des hiérarchies raciales et sexuelles. australienne, mais une des grandes institutions que je vois structurer notre vie de commentateur
culturel, c'est l'université. L'université n'a rien à voir avec de nouvelles hiérarchies de respect.
L'université, c'est des hiérarchies de respect traditionnelles, c'est des hiérarchies qui sont
entières, coutumières, qui sont liées aux classes, au pouvoir, c'est des hiérarchies qui,
historiquement, ont opprimé les noirs, les gens racisés, les femmes, les gens avec des handicaps.
Il y a ça, mais il y a aussi le fait que les sortes de savoirs qui sont enseignés à l'université
et qui sont valorisés à l'université participent à l'oppression.
Par exemple, moi j'ai juste lu, quand j'ai fait mon bac en littérature française,
j'ai juste lu des textes canoniques des doutes blancs européens qui ont écrit au 19e siècle.
Après ça, ben on sait
tous que l'accès à l'éducation supérieure c'est aussi une question d'argent, donc de privilèges.
Et l'autre affaire c'est que être universitaire et encore plus de sucroi, avoir un doctorat,
c'est un pouvoir symbolique. Un pouvoir symbolique qui est encore aujourd'hui un
des pouvoirs les plus respectés dans la sphère médiatique. Parce que quand on a une question
dans les médias, on s'adresse à un
expert, puis c'est qui l'expert pour les médias? Ce sont les chercheurs à l'université. C'est un
réflexe comme un autre. Si tu vas chercher ton expert là où se trouve l'institution, des fois
tu fais fausse route. Par exemple, moi quand j'ai commencé ma maîtrise, j'étais en littérature,
mais c'était lié aux médias sociaux. Mon directeur de maîtrise, que je connaissais pas beaucoup à
l'époque, qui était le titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les arts et en littérature, mais c'est lié aux médias sociaux. Mon directeur de maîtrise, que je connaissais pas beaucoup à l'époque, il était le titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les arts et la littérature numérique. Puis il mait des gens pour le faire avec l'argent de ses bourses précédentes. Il faisait beaucoup de voyages et
même dans ses discours, ses conférences qu'il donnait, c'était même pas lui qui faisait nécessairement la
recherche, t'imagines-tu? Il m'a déjà engagée pour que littéralement tout mon savoir, je lui
envoyais un document Word pis là il utilisait tout mon contenu pour créer une conférence. Ça, c'est crazy.
Tu avais une prof qui savait pas ce que c'était.
Ah! Tu sais, quand t'es prof, tu penses, tu sais, que, mettons, t'as un doctorat,
ça se peut que, oui, t'as eu un doctorat, mais il y a 20-30 ans,
puis t'as pas actualisé tes connaissances.
Puis surtout dans un domaine comme les nouveaux médias ou les médias sociaux.
Ça, je trouve ça un exemple tellement opportun,
parce qu'ils ouvrent des nouvelles chaires de recherche pour les médias sociaux,
mais ils nomment des gens qui ont des tenures depuis 20 ans.
C'est comme l'ancienneté.
Fait que là, ils mettent n'importe qui qui a genre un shit.
Mais ils sont complètement pas du tout à jour.
Mais explique, c'est quoi ça?
Puis finalement, ils reposent sur leurs étudiants pour acquérir des connaissances.
Bien, c'est un exemple niaiseux, mais quand j'étais à la maîtrise à l'UQAM,
il y avait une professeure dans mon département à la maîtrise
qui était responsable d'une chaire de recherche aussi sur les voyages hypermédiatiques. Déjà une
façon désuète de nommer quelque chose, mais de la littérature qui est issue de gens qui
voyagent pis par exemple qui auraient un blog de voyage, fait que tout ce qui a rapport
avec le web, le voyage pis l'écriture pis elle savait même pas c'était quoi un hashtag.
Fait que tu sais, comment tu veux être un expert dans ton domaine, t'as déjà pas,
t'as juste pas le bagage qu'il faut, tu sais. Pis t'es déjà quote-un-quote un hashtag. Comment tu veux être un expert dans ton domaine, t'as déjà pas le bagage qu'il faut.
Pis t'es déjà quote-un-quote un expert. Son texte commence à Rachel Gunn, donc elle
parle du 8 décembre 2020, elle s'est réveillée, elle avait plein d'appels manqués de ABC,
donc Australian Broadcasting Corporation, qui est comme l'équivalent de Radio-Canada en Australie,
qui voulait l'interviewer. On venait d'apprendre que le breaking allait être inclus dans les Olympiques de 2024.
Elle explique finalement que, en Australie, c'était comme un gag,
parce que les gens ne prenaient pas ça au sérieux, l'inclusion du breaking dans les Olympiques.
Puis qu'elle essaie de nous mettre en contexte, puis ça je trouve ça intéressant,
en vrai j'ai appris des affaires, que l'Australie, c'est très important au niveau identitaire, le sport.
Même que c'est une source de fierté, mais c'est une source d'unité nationale.
Il paraît que, par exemple, durant les Olympiques d'été de 2016, il y a à peu près 17 millions d'Australiens qui ont regardé les Jeux.
Mais ça paraît, tu regardes les résultats des Olympiques de Paris, ils sont classés.
Comme quand tu me disais, je t'avais checké, c'est surprenantement haut quand même. Puis là, elle dit que, bon, l'espèce de héros australien lambda,
ça serait justement un sportif, un athlète large musculaire, blanc, 6mm,
un corps uniforme inculturé en tant qu'une institution de sport établie.
Puis moi, tout ce que je peux répondre à ça, c'est OK.
Finalement, en Australie, le sport, ça relève quand même de la classe moyenne, aisée,
des blancs. C'est vraiment
structuré par les institutions
et ça finit par privilégier
certaines personnes et en exclure
d'autres. Intéressant,
normal, finalement c'est
un peu ça, je dirais,
partout. So far
so good, mais en même temps, genre,
je dois mentionner qu'elle parle de toute sa
méthodologie dans son travail,
elle parle d'ethnographie, mais d'auto-ethnographie,
elle dit que ça vient
d'une expérience incarnée. Tu sais, moi,
je suis pas alien de ça.
J'ai littéralement écrit un essai que
je nomme auto-théorie,
tu sais, dans l'idée d'utiliser son
expérience personnelle pour penser,
mais quand tu fais ça, il faut que tu
réfléchisses à ton contexte à toi, à ta position à toi, pis il y a nulle part dans sa recherche où
elle parle de sa position, où elle décrit d'où elle vient, de comment elle s'inscrit dans ce
système institutionnel-là. Parce que Reagan, I like that you talk about institution, but talk about your institution. Genre, toi aussi,
tu fais partie d'une institution, ma belle.
Non seulement ça, mais genre, oui, elle a un doctorat
et tout, mais c'est aussi quelqu'un qui vient d'un
système scolaire privilégié,
dans le sens qu'elle a étudié apparemment dans une école
Ivy League au secondaire. Nulle part, ça n'est mentionné.
Nulle part, ça n'est mentionné. Là, on est toujours
dans la contextualisation de c'est quoi
le breaking en Australie. Très petite
scène au niveau national,
pardon, à peu près 400 praticiens. Après ça, c'est très dur d'être commandité, il y a seulement Redbull
historiquement qui s'est risqué. Là, il y a un breaker qui dit, ben en plus les gens viennent
pas vraiment voir les événements, donc c'est d'autant plus difficile d'attirer des commanditaires.
On n'a pas de soutien finalement des institutions, on n'a pas vraiment... on n'attire pas l'intérêt du public.
Mais ça nous permet en même temps d'avoir une certaine liberté, d'avoir une autodétermination, de faire un peu à notre tête, d'être vraiment dans la création.
Et ça, ça m'a fait un peu penser à la scène poétique au Québec, parce que contrairement, mettons, au roman, il n'y a pas d'incitatif tant que ça monétaire. La poésie, ce n'est pas ça qui fait
vendre, ce n'est pas ça qui fait parler. Les médias parlent très peu de poésie. Ça fait en sorte que
la scène poétique au Québec, elle est relativement vivante. Beaucoup plus vivante, je pense que...
En France.
Non! Que la scène des romans. On revient du fucking festival de poésie d'Acadie. Y a-t-il
un festival du roman d'Acadie? I don't know, I don't think so,
I don't know. Je trouve que c'est bizarre qu'elle nous parle de toutes ces choses-là qui sont
intéressantes, qui sont peut-être régurgitées en fait, quand t'es à l'université, c'est-il l'affaire
que t'entends constamment, mais qu'elle oublie de regarder sa propre position, son propre contexte.
Donc il est où le auto dans le auto-ethnographie, Reagan? I'm still searching. Et l'autre affaire en
Australie, puisque là on est vraiment dans le contexte australien, c'est que c'est tellement un gros
pays que c'est vraiment difficile de voyager d'une place à une autre, c'est des fucking grosses
distances. Ça fait que quand ils ont su que ça allait être un sport aux olympiques, blablabla,
même si tu voulais te qualifier aux olympiques, c'était un gros gros voyage. Si t'habitais pas à Sydney, payer ça, ça coûte cher d'avion,
d'hôtel,
donc il y a plein de
praticiens qui ont juste
give up, qui ont pas pu
le faire, pis même quand tu le fais,
t'as le potentiel de gagner un prix,
le prix en argent, il est tellement
rikiki que ça couvre même pas
le coût de ton voyagement, t'sais.
Bon, rather than breaking down social inequalities, sport in general, and the Olympics more particularly,
serve to reinforce these inequalities. » Comme on a dit il y a je sais pas combien
d'épisodes, oui les olympiques c'est une structure de pression.
Fait que tu sais, mais je trouve qu'il y a de quoi de bizarre dans le fait de dire
ça dans un papier pis après ça d'aller aux olympiques. Non mais littéralement d'y participer. Il y a d'autres affaires aussi, c'est que ça coûte
des sous quand tu veux libérer les droits d'une musique, ça coûte des sous pour acheter le
recouvrement sur ton plancher si tu veux le pratiquer, pour t'inscrire à des compétitions
ça coûte des sous, pour voyager ça coûte des sous, donc tout ça fait en sorte que c'est pas
full accessible, du moins pour les Australiens. Puis ça, ça me fait penser sous. Donc, tout ça fait en sorte que c'est pas full accessible, genre.
Du moins pour les Australiens.
Puis ça, ça me fait penser que même les athlètes en général,
tu sais, j'ai lu un article cette semaine,
ça parlait de plusieurs athlètes qui étaient sur OnlyFans,
donc qui faisaient une espèce de travail érotique pour pouvoir vivre leur rêve olympique.
Il y a ça, là, tu sais, il y a une précarité qui est quand même rampante dans les sports,
parce que c'est pas tous les sports qui ont une visibilité médiatique qui attire les commanditaires.
Mais moi, c'est ça, j'ai trouvé ça intéressant.
Elle parle des conditions économiques pour faire ce sport, pour ci, pour ça, mais jamais elle mentionne sa propre situation économique à elle.
Puis il y a une affaire aussi, c'est que quand t'es chercheur dans une université, en plus, tes recherches portent sur le breaking, tu peux toujours demander des subs pour te déplacer. Ça, ça fait partie de la structure universitaire. Ça fait que ça aussi, c'est un facteur qui
peut l'aider finalement, pis c'est juste pas mentionné. Elle dit beaucoup d'affaires
dans son paper, mais c'est ça qui m'intéressait. Pis là, elle est rendue qu'elle a tellement
attiré l'attention sur les médias qu'elle a fait une sortie hier, elle a dit « please
stop harassing me ça dit crazy qui a été, franchement, assez dévastant. J'ai été là-bas et j'ai eu de la plaisir.
J'ai pris ça très sérieusement. J'ai fait mon boulot.
Je suis honnête d'avoir été partie de l'équipe olympique australienne
et d'être partie de Breaking's début olympique.
Tu savais que ça allait faire ça parce que t'as un doctorat, ok,
fait que t'es pas con. You cannot ignore the context,
surtout si t'es fucking une doctorante en sciences humaines.
C'est pas juste les Olympiques qu'il faut que t'analyses,
pis le breaking en situation australienne,
c'est aussi l'idée que les Olympiques,
c'est un événement médiatisé
dans un contexte mondial, globalisé,
pis qu'aujourd'hui,
il y a quelque chose qui existe
qui s'appelle les médias sociaux.
Reagan. Pis le cringe.
Le cringe, le main character
syndrome, le fait que
chaque jour, chaque semaine, on va
récupérer une personne, on va la
hisser en haut, on va la
propulser de façon algorithmique,
on va faire créer des mimes à travers
elle. Une culture mémétique prend
le parti de rire,
carbure au cringe. Je veux dire, dans ce contexte-là, on savait qu'elle allait éclipser
toutes les autres conversations, qu'elle allait se hisser au top de l'algorithme, du fil de nouvelles
algorithmiques. Quand t'attires autant d'attention, ben les discours sont positifs et négatifs.
Il y a déjà des gens qui copaient pour elle, qui étaient comme « Non, vous comprenez pas,
c'est du performance art,
elle est en train d'envoyer chier
les Olympiques. » Moi, je pense
qu'elle aurait dû, genre, step in là-dedans
pis faire une espèce de live Instagram
où elle serait comme « Yo, je vous ai tous choules,
fuck les Olympiques. » C'était une performance.
Mais le « Please stop harassing me »,
pour moi, c'est des white tears, là.
White woman tears, parce que, littéralement, c'est des white tears. White woman tears parce que littéralement,
c'est de se victimiser alors que t'es une
adulte en pleine possession de tes moyens, de ta
tête, tu sais exactement ce que tu fais.
Tu connais ton niveau de danse. Maintenant,
réponds aux critiques. Juste ça.
Réponds aux critiques. Légitimes.
Il y en a des critiques légitimes.
Puis l'affaire
aussi, c'est qu'avec la culture mimétique
puis les médias sociaux aujourd'hui
C'est que quand tu deviens la star du jour, la star de la semaine
La star du mois, t'éclipses tous les autres
Fait que la visibilité, elle est sur toi
Pas sur le sport, pas sur les autres athlètes
Pas sur les autres breakers
Sur nul autre que toi
C'est une humaine, je souhaite à personne
La haine numérique, mais c'est comme
T'as fait quelque chose, maintenant
Assume ta responsabilité Puis c'est ça l'aff, mais c'est comme « t'as fait quelque chose, maintenant assume ta responsabilité ».
Puis c'est ça l'affaire, c'est que les olympiques c'est vraiment un contexte où la performance est
mise de l'avant, où on a des attentes en tant que public, où la maîtrise technique est mise de
l'avant, la prouesse sportive. Dans ce paradigme-là, c'est normal que ta performance, même si elle est
créative, même si elle est originale, elle va détonner, elle va créer un engouement.
Un petit discourse.
Ben oui, aux Olympiques, quand ça a été réinstitué en 1800-quic, à cause d'un français
qui s'appelle Pierre de Coubertin, ben, c'est juste les athlètes amateurs qui avaient le
droit de compétitionner, et non les athlètes professionnels. Et là, j'entends pas, par
amateur, j'entends pas médiocre, je dis les athlètes qui pratiquent leur sport sans en retirer un quelconque avantage
financier ou matériel. Pis ça, c'est juste quelque chose qui a été comme une décision
qui a été renversée en 1981, donc ça fait vraiment pas longtemps. Pis là, on me disait
« Hey, wow, c'est nice, comme, cette affaire-là de genre... »
Des amateurs. Ouais, qui ne retirent aucun avantage
financier, dadada. Mais non, parce que l'amateurisme, c'est en réalité une valeur de classe. Ça l'a servi
historiquement à faire en sorte qu'il y a juste l'aristocratie et les bourgeois qui
pouvaient compétitionner dans les olympiques. Parce que c'est juste eux qui pouvaient se permettre de
pratiquer un sport à ce niveau-là sans être rétribués financièrement.
Seuls les athlètes issus de classes les plus favorisées pouvaient se permettre de consacrer leur temps à leur passion sportive.
À qui tu penses?
Pourquoi je dis ça?
Reagan.
Je reviens à Ariott.
Fait que finalement, moi je suis quand même d'accord de dire que Reagan, ce qu'il a réussi à faire magistralement, c'est de coloniser le breaking,
finalement le ré-embourgeoisé aussi.
Puis en plus, elle est en train d'imiter, puis on rit d'elle.
Non, mais il y a quand même quelque chose d'intéressant dans sa performance,
où je pense qu'elle a finalement réussi à faire passer un certain message.
Comme je t'ai dit, elle m'a fait lire sur l'histoire du breakdance, des danses noires et tout ça, mais il y a comme des choses qui me hic depuis le début,
puis là j'essaie de les nommer, j'essaie de penser à ça et tout, puis là j'essaie de les formuler
maintenant. Ça m'amène à mon deuxième point sur la danse qui est le Bama Rush et la reproduction
sociale. Donc le Bama Rush, qu'est-ce que c'est? Le Rush Tuck, en fait, c'est une espèce de semaine
de sélection pour entrer dans les sororités
des universités américaines, les fraternités,
mais vraiment, sur TikTok, médiatiquement,
c'est vraiment plus les sororités.
Ça s'exprime par beaucoup de
contenus diffusés sur TikTok, surtout depuis
trois ans, puis c'est vraiment
de quoi de massif médiatiquement.
Aux États-Unis, il y a eu une série documentaire
sur Netflix qui parle du Bama Rush,
en particulier à l'Université d'Alabama.
Mais c'est vraiment un phénomène au mois d'août à chaque année depuis trois heures.
C'est une semaine de recrutement. Les sororités, les fraternités, c'est comme des clubs sociaux dans ces universités américaines.
Tu as toutes sortes d'étapes à franchir pour être accepté. C'est super contingenté, pis souvent t'es accepté si tu corresponds à des critères très exclusifs,
donc si t'es blanc, si t'as les cheveux blonds, si t'es bien bronzé, si t'es riche...
Super club bronzage. Exact. D'ailleurs j'ai même vu,
là je regardais des clips TikTok pis mettons genre que t'as des tan lines, des marquations
de bronzage, ça peut juste être un facteur qui fait en sorte que t'as juste aucune acceptation,
t'as aucune invitation
à joindre une solidarité. C'est une forme de reproduction
sociale, donc c'est un des meilleurs exemples pour
comprendre comment, pas les études, pas la recherche,
ni l'intellectualisme, mais les universités en tant
que telles, en tant qu'institutions, sont
des agents crucials de reproduction sociale.
Reproduction sociale, c'est le fait de
si t'es riche, par exemple, t'as un
standing social, c'est le fait de maintenir
cette position sociale-là d'une génération à l'autre
en transmettant un patrimoine.
Et comment tu fais ça?
Ben, notamment en joignant une sororité,
joignant une fraternité à l'Université d'Alabama.
Et là, je voulais juste mentionner,
il y a comme vraiment des bons textes là-dessus
qui sont écrits par l'écrivaine journaliste américaine
Anne-Hélène Peterson sur son Substack Culture
Study, que j'encourage tout le monde
à aller lire. Puis c'est ça, le
Bama Rush, ça se déplie sur TikTok
depuis quelques années, ça attire
beaucoup, beaucoup les médias, de plus
en plus, puis c'est une forme de télé-réalité
que j'appellerais organique, parce que
c'est fait par des kidams,
puis c'est suivi par plein
de gens dans le monde, donc c'est médiatisé,
puis comme tu disais, Monir, il y a un documentaire
qui est sorti l'année passée, puis cette année, c'était
vraiment l'année des deals publicitaires
des commanditaires.
J'ai vu une publicité de Prime avec Logan Paul
qui commente le TikTok, puis on a comme
une espèce de théorie sur l'implication
de Jennifer Lopez dans tout ça,
J-Lulu qui revient. Bien là, c'est ça que
je voulais expliquer, parce que pour faire mon lien avec la danse, que finalement j'ai jamais nommée, J'ai Loulou qui revient. Ben là, c'est ça que je voulais expliquer parce que pour faire mon lien avec
la danse, que finalement j'ai jamais nommée,
c'est que les
sororités, il y en a des
vraiment exclusives, il y en a
qui sont notées, qui sont cotées,
il y en a qui sont vraiment vraiment désirables,
d'autres moins, qui sont bottom,
blablabla, pis les désirables désirables
c'est justement celles qui appartiennent
à ce qu'on appelle the old row,
donc old money. Donc si tu veux
faire intégrer ces sororités-là,
pardon, il faut que tu viennes d'une famille
non seulement riche, mais qui est riche depuis
longtemps. Puis que dans ta famille,
il y a des alumni qui ont été dans cette
sororité. C'est très, quoi, générationnel, c'est multigénérationnel.
Ouais, parce que c'est tes parents.
Il y a une grosse culture des alumni qui viennent visiter
puis on voit c'est qui. Des fois, c'est des gouverneurs, c'est des avocats. Ben, il y a une pipeline, en Ouais, parce que c'est tes parents. Il y a une grosse culture des alumni qui viennent visiter puis on voit c'est qui. Des fois,
c'est des gouverneurs, c'est des avocats.
Il y a une pipeline, en fait, parce que
quand tu participes à cette vie-là
universitaire, puis que tu fais
partie de fraternité ou de
sororité, souvent, il y a comme
une entité de pouvoir qui s'appelle, assez
secrète, qui s'appelle The Machine.
The Machine qui gère un peu
la... C'est ça, l'université d'Abama. un peu la politique de tout ça. Puis il y a quand
même une espèce de conduit assez explicite qui fait en sorte que ces gens-là qui ont du pouvoir
dans ces sororités-là et ces fraternités-là peuvent après ça facilement faire carrière en
politique en Alabama. J'ai oublié de le mentionner mais quand tu fais partie d'une sororité qui est
très en vue, qui est très très populaire, qui est difficile d'accès, bien évidemment, cette sororail-là qui vient de telle place, cette bague-là
qui vient de telle place. C'est vraiment codifié. Même la gestuelle, les mouvements,
tu sais, comment ils montrent leurs souliers, tout ça, c'est très très codifié. Day one, Bama Rush. Today is convocation day and I'm going to do a quick little OOTD for you guys.
So my top and skirt are both Lily Pulitzer. My shoes are Dior. My jewelry is E. Newton, E. Newton, et Martin, je pense.
Et voici mon outfit pour la convocation!
D'ailleurs, ces filles-là, en Alabama en particulier,
elles reçoivent même un livre.
Quand tu participes au Rush, au Bama Rush,
tu reçois un livre de code de mort qui s'appelle le Greek Chic.
Donc le Chic grec, parce que toutes les sororités et les fraternités
sont nommées à travers des lettres grecques.
Kappa, Sigma, Beta, Zeta.
Non, ce qui fait que cette vie-là,
on appelle ça la vie grecque.
Le Greek Life.
Exactement, c'est vraiment bizarre.
Mais bon, voilà l'univers du hashtag.
Et là, évidemment, chaque sororité
va se mettre de l'avance sur les réseaux sociaux
et beaucoup vont faire des gros vidéos,
des numéros de danse à gros déploiement, des chorégraphies.
Puis là, mon air, c'est quoi ta trouvaille, genre?
Parce que moi, je n'ai pas vu ça, ce n'était pas dans ma bulle.
Parce que moi, au début, je réalise qu'ils font des vidéos sur une chanson de J-Lo.
J'en vois une, Jennifer Lopez, Jenny from the Block,
j'en vois une à Daphné, je commence à voir toutes les sororités de presque partout aux États-Unis
font une danse sur une chanson de Jennifer Lopez.
Fait que là, moi, vous savez, je suis
« side of brain », je suis comme « ok, mais c'est qui
qui est derrière tout ça? » Puis là, Daphné l'a remarqué
que J-Lo, elle commentait tous les TikTok
pour les encourager, fait que dans le fond,
nous, on a comme théorie que J-Lulu, elle a payé
pour... — Bien, c'est qu'elle vit
une crise, une grave crise
de relations publiques, puis là,
elle paye des gros sous à une firme
de PR extrême qui, pour traverser la crise,
lui aurait dit « écoute, on va faire un deal avec les sororités en Alabama ou ailleurs. »
Il y en a partout. Pis pendant le rush-talk season, ils vont faire des danses sur « Jenny from the
block », littéralement la chanson qui tournait il y a deux mois sur TikTok où les gens accusent
finalement JLo de même pas la chanter.
En tout cas, le refrain du moins.
Puis, tu sais, la personne qui chante le refrain a quand même pop sur TikTok et tout.
Fait que c'est quand même particulier.
C'est la première fois où il y a vraiment, je pense, une monétisation super explicite, pardon, du Rush Talk. Moi, personnellement, à chaque fois que je tombais sur une vidéo, que ce soit un fit check ou une chorégraphie, dès que j'allais dans les commentaires, un des premiers commentaires que je voyais, c'était une entreprise ou une compagnie.
Si on veut poursuivre avec le dance discourse, ce que je remarque aussi, c'est à travers, bon, les Olympiques,
on a vu Aya Nakamura, dont j'ai parlé, que j'aime, et sa chorégraphie, tu sais, c'était pas des mouvements très amples, c'était assez discret, mais c'est une chorégraphie qui a tellement pogné sur
le pont des Arts, qui a été refaite des centaines, des milliers de fois. Je dirais
que c'est comme une espèce de in the know, là. If you know, you know. Tu sais, si tu
vois quelqu'un faire le move de Aya qui marche sur le pont avec des personnes qui l'accompagnent,
tu sais que ça fait référence à ça. C'est une espèce de inside joke. Même chose pour Angèle qui a repris une chanson... donc c'était
quoi sa chanson? Night Call?
Donc durant la cérémonie des ouvertures où elle dansait pas vraiment, hein, faisait
juste bouger de façon très suave mais tu sais très discrète, c'est un déhanchement
mais c'est une façon de marcher. Fait que c'est des micro-move. C'est ça que je trouve
que c'est comme, c'est des tout petits gestes. Tu sais, il y avait ça aussi avec Kylie Jenner
il y a quelques mois où elle dansait là. Pis c'est un micro-geste, ça dure 4-5 secondes, c'est un clip.
Puis ça, c'est repris en boucle par les communautés d'internautes. D'ailleurs, disons qu'Angèle, qui a chanté « Knuckle » durant la cérémonie de fermeture des Jeux,
a apparemment brisé un record Shazam, un record mondial, donc la chanson la plus Shazamed ever, apparemment brisé un record Shazam, un record mondial donc la chanson la plus Shazamed ever,
apparemment. Pis c'est comme si on était appelé à consommer en boucle, pas une danse mais vraiment
un mouvement suspendu pis à essayer de le reproduire. Pis là c'est ça que je vois en ce
moment, peut-être que ça fait longtemps que ça dure pis c'est juste moi qui n'étais pas à l'affût,
mais il y a cette idée de micro-move que même moi je te vois faire parfois tes propres micro-move.
Mais à moi c'est juste... C'est ma sauce, perso. Kylie Jenner ne m'a pas influencé.
Pis tu sais, c'est ça que j'allais dire pour finir, tu sais, ce long segment qu'on va probablement couper.
Tu sais, je pense aussi que c'est un des angles morts du papier universitaire de Reagan. La danse, oui, OK. Le breakdance, le breaking, oui, OK. Dans un contexte australien, oui, OK. Mais si tu parles d'Olympique, il faut que tu parles nécessairement de comment ça va être récupéré sur les réseaux sociaux. C'est indispensable aujourd'hui. Tu ne peux pas parler de culture, tu ne peux pas faire de sciences humaines sans parler des réseaux sociaux.
Pis surtout, parler de la danse, comment il y a eu une espèce d'innovation dans le monde de la danse
avec TikTok qui met tellement de l'avant les danseurs, ça je ne commente pas là-dessus,
ça c'est la plus grosse opportunité de monétisation pour des gens qui font du breakdance en Australie,
c'est de faire des vidéos pis réussir à les rendre attractifs sur TikTok.
Fait que tu vois, je trouve que c'est comme un bel exemple. Après, je peux pas prétendre avoir lu sa thèse de doctorat
pis d'avoir vraiment
genre, tu sais,
toute lue.
J'ai lu un peu
de 15 pages,
mais je trouve que
sa façon qu'elle a
de réagir avec
son devenir mémétique
pis tout ça,
c'est comme
disingenuous,
mais aussi,
c'est vraiment comme,
ben, c'est quoi,
sort ta tête de ton cul
comme on dit,
parce que c'est ça
le monde dans lequel on vit.
Pis tu peux pas parler de phénomènes culturels
sans parler des réseaux sociaux,
tu sais. Puis maintenant, du tout.
Puis là, je pense que ça pourrait être intéressant
qu'il y ait une récupération mémétique
de, par exemple, un move,
un micro-move de
Reagan, par exemple le move du kangourou.
Parce que là, je trouverais que...
Moi, je trouve que c'est vraiment le move par terre.
On poursuivrait la création la
black culture genre l'idée de rire des blancs c'est ça aussi que tu m'as envoyé dans la tweet
de l'historien michael ariott qui semblait dire c'est que cette culture là elle est vivante elle
est mouvante c'est jamais fixe c'est toujours pis ça joue beaucoup sur l'idée de... Get your lick back. Get your lick back.
Donc, te faire... Vengeance.
Quelqu'un qui prend sa vengeance sur toi.
Ça revanche plus.
Si quelqu'un finit par faire un mime en se réappropriant le mouv du kangourou pour rire finalement de ce mouv blanc australien typique,
ben là, ça va juste faire comme yes.
Full circle.
Get your lick back!
Pis c'est ça la culture!
En tout cas, du moins selon l'historien.
Pis l'idée, c'est que la base, le root de ces danses qui sont nées sur les plantations,
qui étaient là pour rire du pouvoir, le blanc, le maître.
Wow!
Après là, on finit ça, ok?
Fait que merci beaucoup de nous avoir écoutés. Merci de nous avoir écoutés, Café Snake.
C'est un plaisir.
N'hésitez pas à partager si vous aimez, à nous faire des commentaires,
blablabla.
Merci beaucoup d'écouter et faites attention à vous
à la prochaine. La musique, c'est par
Aslo, A-Z-L-O.
Allez écouter sa musique.
Faites attention à vous.
Portez bien. Bye Daphne.
À la prochaine
see you
see you
non j'allais dire see you never
see you never, excusez-moi
je m'en ai mangé un drumstick
ok mais là on fait pause
c'est fini