café snake - Scams: MLM BODi et la neutralité
Episode Date: October 8, 2024NOTRE PATREON: patreon.com/cafesnakeLes raisons qui ont poussé la journaliste Taylor Lorenz à quitter le Washington Post pour fonder un média indépendant. Le changement de structure du MLM BODi cr...ée une onde de choc dans le monde des influenceuses pyramidalesFive Broken Camerashttps://www.youtube.com/watch?v=EcTN3g-b0iA&list=PLmDN0QYn68jeiFpTwq5LSTAzj_fFr5yzm&index=17co-réalisé par Palestinian Emad Burnat et Israeli Guy DavidiWhy I’m Leaving Legacy Media, Taylor Lorenzhttps://www.youtube.com/watch?v=DjBLPCxHTgY&t=94sThe Balkanization & Babelification of the Internet, https://folklore.mirror.xyz/YBIKcVZkEi-KiL836LK40O6ZBC1yaSt0-yuUkPvdMgoPourquoi les animaux mignons triomphent-ils sur le web ? Daphné B.https://www.lapresse.ca/societe/chroniques/2024-10-06/culture-web/pourquoi-les-animaux-mignons-triomphent-ils-sur-le-web.phpRue Yi et Ruby Justice Thelothttps://folklore.mirror.xyz/YBIKcVZkEi-KiL836LK40O6ZBC1yaSt0-yuUkPvdMgoBODi, anciennement Beachbody, met fin à son modèle d'affaires pyramidalhttps://www.noovomoi.ca/vivre/activite-physique/bodi-beachbody-fin-mlm-vente-pyramidale.htmlPodcast The Dream sur les MLM:https://open.spotify.com/show/69SbOSdWtOYpJArpX6KczL
Transcript
Discussion (0)
Bon matin! Salut Daphné, ça va bien?
Oui, pas pire.
Je voulais juste vous dire merci à tout le monde qui s'est abonné à notre Patreon.
Ça nous a vraiment fait plaisir cette semaine que vous nous encouragez.
Puis c'est que le début, ce n'est pas fini.
C'est quoi qu'ils disent?
C'est que le début.
C'est que c'est une chanson qui a été composée par Stéphane Venn, dont on va parler.
Pour les gens qui ne savent pas encore, on a un Patreon.
Un épisode sur deux de Café Snack va être publié directement sur le Patreon.
De quoi tu vas parler aujourd'hui, Daphné?
Je vais parler d'un tournant subjectif dans le journalisme
qui a été concrétisé, je pense, cette semaine avec une grosse nouvelle
dans le milieu journalistique
de la culture web
avec la démission de la journaliste star Taylor Lawrence
qui travaillait depuis deux ans et demi au Washington Post.
Et moi, aujourd'hui, je vais parler de...
Et toi, mon nez?
Aujourd'hui, je vais parler de la grosse controverse
ou gros revirement dans le monde de la création de contenu
un peu alternatif au Québec.
Le changement de modèle de l dans le monde de la création de contenus un peu alternatifs au Québec. Le changement de modèle d'affaires
de la compagnie marketing à palier multiple
Body ou Beachbody
qui change son modèle d'affaires
et qui laisse les gens du monde des MLM
sans revenus et qui cause plein
de controverses. Donc on va s'intéresser au monde
du marketing à palier multiple
des schemes pyramidales
au Québec.
Aujourd'hui, les amis,
c'est le temps de faire du bruit!
Very Saymon You, hein?
Saymon You for PDD!
Yes!
I'm gonna get crucified for this, but I don't like brat. I'm over the brat summer. Donc, actualité numérique.
Ouais, je voulais parler de Jaguar Wright.
Dans le fond, pour les gens qui ne savent pas c'est qui Jaguar Wright,
qui ne l'ont pas vu sur leur For You page cette semaine ou dans les derniers mois,
c'est une ancienne personne qui était adjacente au monde de la musique américaine.
Elle a travaillé avec Rock Nation, avec des gros labels de musique.
Elle connaissait Jay-Z dans le temps.
Elle connaissait Puff Daddy dans le temps.
Puis, ça fait 4 ans
qu'elle donne des entrevues pour dénoncer ce qui se passe
dans ce milieu-là, dénonciation
de choses qu'on retrouve dans les accusations
qu'on porte contre Sean Combs, Puff Daddy,
et ces entrevues qu'elle a faites
depuis les 4 dernières années, cette semaine et la semaine
dernière, sont reclipées
et mises sur TikTok. Ils remontent à la surface.
Ils deviennent excessivement virales.
Tellement virales qu'elle a été invitée sur
Piers Morgan pour parler.
Il y a même plein de gens qui caricaturent
Jaguar Wright parce qu'elle a
une façon de raconter l'histoire qui est très
théâtrale, très bonne
en fait. C'est une bonne conteuse
et elle parle de choses excessivement
graves. Moi, ce que je trouve intéressant,
c'est que ces entrevues-là, où est-ce qu'elle dénonce
des choses horribles de cette industrie, sont sur Internet depuis tellement longtemps.
Mais ça a pris que tout ce pas avec Sean Combs, pour qu'on lui donne comme une tribune
médiatique, pour qu'on donne de l'importance à ce qu'elle dit, ça fait juste prouver
le point de justement la fragmentation des univers médiatiques, dans le sens que dans
un monde, dans un côté de l'Internet, de la pop culture américaine, de la culture
afro-américaine, ces entrevues étaient comme quelque chose de commun et de connu pour plein de gens. Tout le monde connaissait ça,
c'était des entrevues qui n'avaient pas été données à des organes médiatiques traditionnels,
des podcasts. Des podcasts, même des petits podcasts qui n'ont pas d'épisodes avec beaucoup
de vues sauf ces épisodes-là qui avaient déjà des millions de vues. Parce que moi je me rappelle,
il y a trois ans, j'avais vu un clip d'elle sur mon TikTok et j'étais comme « mais c'est quoi ça? »
Puis là j'avais fait des recherches puis, j'ai trouvé les longues entrevues
de plusieurs heures. C'est fou qu'elle se quitte sur
le chasie. Mais comment on l'apercevait dans la
communauté noire, par exemple? Ben, dans le temps,
ça avait quand même été viral pis il y avait déjà
comme une espèce de campagne pour la
décrédibiliser. On disait qu'elle avait des problèmes de santé mentale,
qu'elle était jalouse de ne plus être dans l'industrie musicale.
Mais elle, son argument de base, c'est
« J'ai dit tellement de choses terribles, par exemple, sur
Beyoncé. Pourquoi qu'on m'a pas poursuivie? Pz moi c'est ça qu'elle disait pis on va voir on va
voir en cours ça c'était son argument fondamental c'était je me fais pas poursuivre parce que je dis
la vérité pis on veut pas amener ça devant un tribunal on l'amène à Piers Morgan qui est un
grand animateur polémiste de télévision britannique qui a travaillé à CNN qui s'est fait
travailler de CNN qui là il y a un nouveau show de télé, Piers Morgan, Uncensored. On la ramène là,
puis là, le mime, c'est « Oh my God,
they don't bring Jaguar Wright on
national TV », comme si c'était une espèce
de secret caché, puis là, on le met au jour.
Puis je trouve ça fascinant, parce que
c'est vraiment ça, en fait,
comme les choses peuvent exister tellement massivement
sur Internet, sans jamais
être acknowledged par les médias
d'héritage. Avant de percer le mainstream, mais est-ce que le mainstream, c'est vraiment les médias d'héritage. Avant de percer le mainstream,
mais est-ce que le mainstream c'est vraiment les médias d'héritage? Exact, c'est ça la vraie question. Mais je pense qu'il y a encore un aura parce que quand tu la vois avec la bonne caméra,
avec le décor derrière d'un show de télé, t'es comme ok, il y a quelque chose. Les médias d'héritage finalement c'est aussi une machine qui permet de légitimer certaines voix. Tant que ces voix-là restent dans les confins du monde numérique, restent des voix
ambiguës ou non crédibles peut-être.
On peut facilement comme dire que c'est faux, genre, ou même pas adresser directement.
Ou pas leur prêter d'importance, d'attention.
Parce qu'elle dit « Jay-Z a tué Alaya », elle dit ça à la télé, tu sais, c'est comme...
Ah c'est comme... C'est assez choquant.
Jaguar Wright, j'ai la voix comme hier, on a scrollé mon For You Page, c'était comme un TikTok sur deux, c'était elle.
Ouais.
Intéressant, moi, mon TikTok, mon For You Page TikTok, ça recommence à être beaucoup de discours très politiques sur le génocide en Palestine, l'invasion du Liban.
Donc il y a vraiment un regain de ces discours-là heureusement peut-être. Moi je voulais parler
du mouvement Bouche Ouverte, donc le
Mouclic hashtag Bouche Ouverte qui a été
parti par la militante féministe
Léa Clermont-Dion, qui a lancé
tout récemment je pense un livre sur la culture du viol
destiné aux enfants ou aux adolescents
et puis là qui s'est fait critiquer
sur X, anciennement Twitter
par
Stéphane Venn, l'auteur-compositeur de la chanson
Stéphane Venn. Mais c'est aussi un conseiller, maintenant conseiller en communication stratégique
à la ville de Montréal. Donc lui, il a reproché d'avoir la bouche ouverte et la tête inclinée
sur sa photo d'autrice, en disant que c'était un cas de sexuel hyper connu, qui était presque
une invitation.
Donc là le mot-clic «bouche ouverte» a fait surface, il y a plusieurs femmes qui ont pris
des photos d'elle la bouche ouverte. Stéphane Ved a annoncé sa démission vendredi ou à son poste de
conseiller en communication. C'est pas lui qui a tweeté la photo, c'est un compte qui a partagé
la photo qui cite avec son statement «ah la bouche ouche verte, whatever, j'ai une doutance, whatever that means. »
Mais le compte qui a publié initialement la photo,
qu'est-ce qu'il dit sur Léa Clermont-Dion?
C'est terrible, tu sais, comme il l'insulte profondément.
C'est full terrible, qu'est-ce qu'il dit.
Puis dans les replies du tweet original,
ça tapine dans une section de Twitter de comptes anonymes complètement dégénérés, tu sais.
C'est une partie de Twitter qui existe depuis
qu'Elan a acheté Twitter, qui fait
juste aucun bon sens. Tu veux jamais te retrouver
à être la cible de ces gens-là, parce qu'ils sont
juste comme obsédés, puis gossants, puis
anonymes. Moi, je voulais juste méditer
sur la résonance, la couverture
médiatique qu'a eue ce mot-clic-là.
De quoi on est prêt à parler
dans notre société québécoise, et de quoi
on n'est pas prêt à parler.
Il y a Philippe de Grosbois qui disait
sur X ce matin,
Stéphane Venn fait ce genre d'analyse de marde
depuis des années, mais comme il
ciblait surtout des femmes musulmanes,
la bonne société s'en foutait.
J'ai regardé un peu son compte Twitter
à Stéphane Venn
et effectivement, il y a vraiment une fixation
notamment sur les foulards, les voiles chez les femmes musulmanes.
Donc, il les décrivait, par exemple, « La manière dont son foulard est fixé me semble pointer dans le sens d'une raison d'être religieuse de ce foulard. »
Il cache totalement la chevelure vue chez les musulmanes rigoristes comme une caractéristique sexuelle de la femme.
Et là, plus tard, j'ai vu aussi dans ses tweets qu'il disait lui-même que les cheveux
c'est sexy. Il parle
du sexisme de la religion musulmane.
Il focalise beaucoup sur le voile, mais il a déjà
passé des commentaires aussi sur des femmes
politiques, comme Nathalie Normandeau,
qui l'a qualifiée de « fringue et
sexy cuir ».
Il a l'air assez anti-woke,
mais je dois lui donner quelque chose.
Il est quand même assez vocal au niveau de la Palestine et d'Israël et pense qu'il faut un cessez-le-feu, qu'il faut des négociations. OK, c'est vraiment du n'importe quoi de pris la parole sur le génocide faire circuler ce selfie, le bouche ouverte.
Puis je pense que c'est un message qui est
important puis qui est valide, mais si
c'est ça notre seule prise de parole politique,
alors c'est vraiment un coup d'épée dans l'eau.
On peut pas lutter
efficacement contre la culture du viol
ou la discrimination des femmes si nos luttes
sont pas intersectionnelles.
C'est tellement important, essentiel,
cardinal dans nos luttes féministes d'être intersectionnelles. Je pense pas que important, essentiel, cardinal dans nos luttes
féministes d'être intersectionnelles. Bien, je pense pas que ce mouvement-là, ça l'exclue
les luttes, là, au contraire, mais je pense que, tu sais, la couverture médiatique qu'on
fait de ce genre de mouvement-là, c'est très révélateur, justement, de ce qu'on est capable
de dire ou non. Le viol, c'est un acte qui déshumanise, qui dérobe l'autre de son caractère humain,
on l'instrumentalise. Violer, c'est pas juste sexuel, c'est agir à l'encontre de ce qu'on doit
respecter. Et là, il faut se rappeler que c'est ça qui se passe, qu'en ce moment, on est impliqués,
nous le Canada, on est complices de meurtres, on est complices de viols, viols sexuels des
Palestiniens. On avait appris
d'ailleurs qu'il y en avait qui se faisaient sodomiser en prison. On parle d'un viol dans
leur droit, on les tue de façon indiscriminée, on est en totale violation du droit international
et maintenant on fait ça au Liban. Les femmes, les filles palestiniennes ont été soumises
à des traitements inhumains en prison, on dit qu'on leur refuse des serviettes hygiéniques,
de la nourriture, des médicaments,
qu'elles sont battues, violées, menacées, agressées.
On a vu toute l'année circuler
des photos de soldats à Gaza
avec de la lingerie de femmes palestiniennes.
Et moi, je me demande,
puis ça, je l'ai dit à la radio
en la fin de semaine passée,
comment est-ce qu'on peut vraiment lutter
contre le viol, contre la culture du viol,
dans un monde où c'est pas le viol
et la vie de tout le monde qui compte, quand c'est pas le viol et la vie de tout le
monde qui compte, quand c'est pas la dignité et l'intégrité physique de tous qui compte. On ne
mettra jamais fin à la culture du viol si on ne prend pas en compte tous les humains, toutes les
vies. Si vous voulez comme voir ça plus de proche, cette semaine on a écouté un film que j'ai acheté
sur Instagram qui s'appelle Five Broken Cameras, que vous pouvez voir sur YouTube.
On va le mettre dans les liens.
Moi, je vois pas comment tu peux sortir.
C'est un film qui date de 2013.
Je vois pas comment tu peux sortir de ce film-là
pis pas avoir l'opinion
qu'est-ce qu'Israël fait en Palestine.
C'est terrible depuis toujours.
On va pas trop s'étendre sur les actus numériques,
mais simplement pour vous dire que là,
je sais pas si vous avez entendu parler
du gros film Mégalopolis
qui a coûté énormément cher à faire, qui a été fait par Coppola,
qui a sorti l'argent de ses poches à lui,
parce que personne ne voulait financer ce grand navet, il paraît, on ne l'a pas vu.
Mais ce que j'ai vu, par exemple, c'est un format de mime
dont j'avais parlé dans l'épisode de Flux et de Sueur,
où on parlait de toute l'espèce de marketing autour de la tournée de Charlie XCX, donc Brat le sweat tour,
où là il y avait ce mime où on se filmait avant le sweat tour et après le sweat tour. Et il y a
le même mime pour Mégalopolis où les gens vont se filmer avant d'avoir vu Mégalopolis et après.
Quand on arrive au après, on voit des faces déconfitées, des yeux exorbités, des gens qui
comprennent pas. Des gens qui rient, des gens...
Exactement. Donc c'est quand même un format intéressant parce que ça nous amène à consommer
des objets culturels, même des objets culturels qu'on sait ou qu'on devine mauvais, simplement
pour...
Participer à la conversation.
Exactement. Je voulais dire aussi que j'ai un article qui paraît demain dans le journal La
Presse. Donc dimanche le 16 octobre, il
va être sorti quand l'épisode sort et c'est sûr.
Moudang!
Yeah, yeah, yeah!
The one and only Mousa Oudang.
Mais qu'est-ce que j'ai pas eu l'occasion de parler, c'est la fanfiction qu'on fait
beaucoup sur les réseaux entre Moudang et Pesto le pingouin. Pesto le pingouin, qui
est Katy Perry, a d'ailleurs grifté, est allé en Australie pour faire son gros spectacle.
Elle en a profité pour visiter l'aquarium en Australie où le pesto est là.
Le pesto, ce pingouin immense et poilu.
Les flippers ont été crossés toute la semaine et nous pouvons maintenant révéler que Katy Perry a rencontré l'explique dans mon article de la presse,
les animaux cute en ligne, ça fonctionne un peu comme des white canvas,
dans le sens où c'est pas des êtres qui sont politisés.
Il y a pas de message parce qu'ils ont pas de parole, ces animaux-là,
donc on peut littéralement projeter tout ce qu'on veut sur eux.
Et là, moi, je trouve que Katy Perry, justement, elle fait partie de ces popstars très dépolitiques.
Même dans son message,
dans son album, c'est ce qu'on lui a reproché.
Tu veux être une girlboss,
tu parles des femmes comme
de la meilleure chose qui soit arrivée
au monde, puis en même temps, tu collabores
avec un présumé
violeur. Quoi de mieux pour cette popstar
dépolitisée que d'aller visiter
un... Un animal dépolitiséiter un objet culturel dépolitisé sur lequel on peut projeter tout et n'importe quoi.
J'ai appelé ma chronique aujourd'hui le tournant subjectif.
Je veux parler d'une nouvelle qui fait beaucoup jaser dans le milieu journalistique, du moins aux États-Unis.
Ça a été couvert dans le New York Times, le Washington Post et même le Toronto Star, Associated Press, The Hollywood Reporter, etc., etc., donc ça fait beaucoup de vagues. Il s'agit
de la démission de la journaliste-star Taylor Lawrence, qui couvre la culture web depuis des
années. Là, elle travaillait en fait, elle était employée pour le Washington Post depuis deux ans
et demi. Anciennement, pardon, elle travaillait au New York Times, elle a travaillé à The Atlantic
et c'est elle qui a aussi écrit
Extremely Online,
un livre publié en 2023
qui est un peu comme la première
histoire sociale
de l'Internet. C'est-à-dire que c'est un livre
qui fait un retour sur tout
ce qu'on considère comme étant le web
social, de façon chronologique.
Ça retrace l'histoire des médias sociaux.
Cette démission-là, pour moi, elle signale...
Elle est importante, il faut en parler,
parce qu'elle signale un shift médiatique,
vraiment un tournant.
Mais avant de l'aborder plus en détail,
je vais quand même revenir sur c'est qui cette Taylor-là
pour les gens qui la connaîtraient pas.
Elle a 39 ans.
C'est une des rares journalistes
qui a commencé dans les grands médias
à couvrir le phénomène des créateurs de contenu, des influenceurs.
En 2020, elle faisait partie de la liste des 40 under 40 de Fortune.
Ça, je veux juste dire que c'est quelqu'un de connu puis d'important dans la scène.
Puis elle a aussi été évidemment la cible de beaucoup, beaucoup d'attaques, de trolls en ligne.
Elle a même dit dans des interviews qu'elle avait du PTSD sévère après avoir subi cette espèce de campagne
de harcèlement, puis elle est quand même encore la victime de ça. Donc c'est ça, Taylor n'a pas
seulement quitté le Washington Post, elle a aussi annoncé qu'elle allait se lancer dans une
couverture médiatique totalement indépendante sur Substack, donc elle va se lancer à son compte. Hi, I'm Taylor Lorenz and you might know me from my best-selling book,
Extremely Online, which covers the rise of the content creator industry
or my work covering tech and online culture for some of the biggest news publications out there.
But today, I'm excited to announce that I'm leaving Legacy Media
to launch my own new publication on Substack called User Magazine.
Là, je vais parler de cette tendance plus large,
avoir des gens comme ça, des journalistes quand même avec un gros profil, très connus, quitter les médias d'héritage. Je ne sais pas si c'est un hasard d'ailleurs que souvent les gens qu'on voit quitter en premier, c'est des gens qui sont en rapport constant avec l'écosystème
médiatique puis sa façon de muter et ils tiennent pas à entretenir le mythe médiatique des médias
d'héritage plus longtemps. Puis ils savent que l'univers médiatique auquel ils participent,
qui est plus traditionnel, est amené à chuter de façon inévitable. Que ce soit à la télé ou à la radio, on entend
qu'il faut rajeunir le public.
L'audience vieillit.
Et là, pour rajeunir le public,
on pense qu'il suffit simplement de mettre
des nouvelles voix devant les micros
puis devant l'écran des gens qui sont
plus jeunes. Mais il suffit aussi
de porter attention à comment ces
voix-là veulent se déployer,
pourquoi ces voix-là sont intéressantes,
quels sont les différends,
quels changements structurels est-ce qu'il faudrait
apporter même pour que ces voix-là
puissent exister et fleurir. C'est pas
simplement des nouveaux visages
dont on a besoin, c'est vraiment repenser
de façon très profonde la structure
même, la façon d'envisager
la production médiatique. Là où je veux
aller, en fait, c'est ce qu'elle va déclarer sur ses plateformes. Donc sur Instagram, elle a publié un carousel avec des extraits de son texte qu'elle a aussi débité devant la caméra. Donc elle dit « Je crois aussi fermement que l'ère de la fausse neutralité, le style de journalisme qui prend une espèce de point de vue de nulle part, elle est révolue, cette air-là. Elle dit « Moi, je vais toujours être franche et honnête par rapport à mes perspectives et à mon point de vue. »
Puis ça se peut que vous soyez pas d'accord avec moi, puis ça se peut aussi que j'ai tort, que je me trompe, mais je préfère entendre le fait que j'ai tort ou que je me suis tromper, plutôt que de prétendre que je ne suis pas un être humain avec des opinions. Cette transparence-là, elle est pour moi l'essence même de la confiance dans le journalisme.
Et ça, je pense que c'est très important de souligner cette espèce de dimension-là
liée à cette...
— À ce changement.
— À sa démission. Je pense que c'est ça aussi qui différencie beaucoup le nouveau journalisme, le journalisme subjectif, le journalisme parasocial qu'on retrouve sur le web du
journalisme traditionnel qu'on retrouve dans les médias d'héritage. On ne peut pas se départir de
sa subjectivité. On est tous des êtres humains subjectifs, on occupe une position très déterminée.
T'sais, moi je suis pas... j'ai pas la même vision que toi parce que de un,
je suis une femme. De deux, j'ai 34 ans. De trois, je suis blanche. Toutes ces choses-là vont
influencer ma façon de voir les choses. Je veux dire, juste une façon dont la subjectivité va se
déployer dans les nouvelles, par exemple à la radio, quand je participe à la radio, je fais
toujours un pitch, j'envoie des idées. Bon, j'aimerais parler de ça ou de ça ou de ça,
là on va me revenir avec « nous on veut que tu parles de ça »
ou encore « nous on veut pas que tu parles de ça ».
La sélection des nouvelles, la sélection des sujets qu'on va aborder,
c'est d'emblée un choix subjectif.
Moi, je fais l'expérience de cette subjectivité-là,
de ce contrôle éditorial-là non-stop dans les médias. Par exemple,
il y a des mots que je ne peux pas
employer. Pas de la censure au sens
où on l'entendrait,
tu sais, dans un régime totalitaire,
mais c'est quand même une forme de censure.
Quand il y a une sélection d'informations,
il y a un point de vue.
Moi, je pense que la démission de Taylor, ça signale
l'avènement qui est déjà bien amorcé
d'une forme de journalisme que j'ai déjà annoncé dans la presse en janvier, en janvier 2024, et que j'ai nommé le journalisme parasocial. spécifiquement pour les créateurs de contenu. On a dit « Elle décide de laisser tomber le vernis
d'objectivité journalistique de la vieille garde en faveur de The Creator's Way TM ». Donc,
on rapproche vraiment cette tournance subjective-là de la façon qu'ont les créateurs de contenu
d'aborder les nouvelles ou leurs reportages. Ils disent « Honest, gonzo, subjective, perspective ». Donc « Honest, gonzo et subjectenquête, un style d'écriture journalistique
qui prétend pas à l'objectivité et c'est pas nouveau parce que c'est apparu dans les années
60-70, notamment pour qualifier le travail de certains écrivains ou journalistes comme Hunter
Thompson ou encore Johan de Dune. La différence, je pense, c'est que ça se déploie de plus en plus
sur le web. C'est pas juste un journalisme qui est subjectif, c'est que ça se déploie de plus en plus sur le web. C'est pas juste un
journalisme qui est subjectif, c'est un journalisme qui a un lien parasocial avec son lectorat,
avec son audience. Donc il y a une espèce d'échange qui se fait constamment entre la
personne qui produit l'information et la personne qui la reçoit. Je trouve aussi que c'est intéressant
parce qu'elle parle de transparence
dans son annonce Tellurance.
Et là, c'est quelque chose dont on a discuté dans l'épisode précédent
de Café Snake pour ceux et celles qui l'ont écouté,
où tu parlais des youtubeurs qui créent des entreprises
et qui vont toutes discuter finalement leur modèle d'affaires,
divulguer tous les détails dans leur plan d'affaires, les marges
de profit qu'ils font, leur stratégie marketing.
Donc il y a cette éthique de la
transparence-là, ça fait partie de
l'étos du web. C'est utilisé
par les créateurs de contenu, les YouTubers,
pour créer un lien de confiance,
un lien même d'intimité
avec leur public. Elle,
elle pense finalement, Taylor Lawrence, que
l'espèce de frontière qui
sépare les créateurs de contenu des « vrais » journalistes est après vraiment s'éroder,
puis que la différence, elle devient de plus en plus ténue, sinon inexistante. Ce mythe-là de
la neutralité dans les médias d'héritage participe à éroder la confiance
des gens comme moi, des auditeurs comme moi, des lecteurs comme moi, parce que je sais
pertinemment que c'est faux. Dans la conscience collective, c'est « Ah, les médias d'héritage,
Radio-Canada, la presse, peu importe, c'est des choses qui sont de gauche, qui sont néolibérales,
c'est le discours que la droite va porter. » Puis en fait, eux, ils vont dire « Non,
on est neutre », mais le fait qu'ils ne font juste pas assumer leur positionnement
fait juste jouer dans le jeu
de la droite, parce que c'est vrai que ces médias-là
sont de gauche néolibérale.
Fait que c'est comme la droite, elle a raison
quand elle dit que les médias ne sont pas neutres.
Puis ce mythe-là, je pense qu'il pouvait
exister puis perdurer avant
dans un univers médiatique qui était plus
centralisé, où personne
venait challenger un narratif dominant.
Il y avait quelques grands médias, mais c'est tout.
Puis il n'y avait surtout pas une relation bidirectionnelle
entre le public et les médias.
Il y avait juste Trumpski.
Maintenant, on baigne vraiment dans un univers,
un écosystème médiatique qui est pluriel,
qui est fracturé, qui est balkanisé.
Tu l'as dit tantôt, qui est fragmenté.
Ça fait en sorte qu'on a tellement de sources d'informations que quand les médias traditionnels, les médias d'héritage ont un point de vue éditorial, subjectif, qui maintiennent une certaine ligne éditoriale, c'est très facile de le voir. nature of how information spreads online is so fundamentally different than anything that ever came before it. And legacy media in its current form is simply not built to cover this world.
These institutions were designed for a different era, where news was slower, more centralized,
where a few gatekeepers could control the narrative, where reporters certainly didn't
have direct access to their audiences in the same way, and where institutional power prevailed.
But the internet has blown all of that up.
And as the landscape has evolved, it has become clear to me that the legacy media is no longer
the right primary environment for the type of work that I want to do.
J'ai l'impression qu'on dit sensiblement la même affaire.
Je vais revenir à mon article que j'avais écrit dans la presse.
C'était vraiment pas un article de fond parce qu'on m'avait pas permis justement
d'aborder ça comme un sujet en soi. Fait que c'est apparu dans un article que j'ai fait qui était « 5 tendances sociales à suivre en 2024 ». appuyant sur des figures journalistiques comme Motaz Azaiza ou Bizan Aouda, qui a d'ailleurs
gagné le Emmy Award pour sa couverture du génocide à Gaza. Là, tu vois, c'est écrit
« La guerre israélienne à mort », c'est parce qu'on m'a poussée à écrire ça dans la presse.
Leur couverture médiatique du génocide à Gaza, je disais que ça s'inscrivait dans
une mouvance grandissante d'un journaliste parasocial qui était en phase avec les réseaux
sociaux parce qu'il y avait vraiment une relation intime qui était nouée et que ces deux journalistes
là avaient un rapport personnel avec les événements qu'ils documentaient et ce rapport personnel là,
il n'était jamais évacué. Quand on voyait les atrocités qu'ils vivaient, qu'ils rapportaient
au péril de leur vie sur leurs fils Instagram, on les voyait avoir faim on les voyait pleurer on les voyait
maigrir on voyait aussi par exemple motaz avec ses cheveux qui devenait blanc il partageait oui des
informations mais il partageait aussi des pans de leur existence et ça ça nous permettait d'avoir
un sentiment de proximité avec eux mais c'est encore quelque chose que Bissane fait là je parle
ou à l'imparfait mais mais bon. Fait qu'on devient des
lecteurs, des auditeurs, mais aussi des followers. On a un sentiment, on a un lien affectif qui se
crée et c'est pour ça que je parlais de journalisme parasocial où il y a vraiment une narration qui
est subjective, incarnée, mais il y a aussi un lien qui est créé avec les auditeurs. Pis je pense
qu'aujourd'hui, on veut oui des nouvelles,
mais on veut plus que des nouvelles. On veut aussi, comme on dit avec les streamers,
du commentaire. On veut participer aussi à la discussion. Puis là, on a des streamers qui vont
par exemple couvrir les bulletins de nouvelles en direct. Ils vont rajouter une couche de
subjectivité par-dessus les nouvelles, ce qu'on n'aurait pas dans les médias traditionnels. Ils vont les commenter en direct, mais ils vont aussi entretenir un lien parasocial avec le chat. Donc tous les
gens qui écoutent le stream peuvent participer à la discussion dans la fenêtre de clavardage. C'est
un univers médiatique qui est vraiment plus dynamique, participatif, je dirais même...
— Qui est effervescent, qui est en pleine croissance.
Oui! Il y a beaucoup plus de voix qui se font entendre comme ça,
c'est littéralement une conversation, c'est pas une source d'information toute puissante.
Il y a aussi l'idée que les médias d'héritage ont persisté à se distancer des créateurs de
contenu. Ils persistent au même moment où la frontière, comme je disais, qui existe entre
créateurs de contenu, médias traditionnels,
se brouille. Puis l'offre des médias d'héritage semble un peu moins alléchante en regard de toutes
nos nouvelles habitudes de consommation parce que, qui dit prosommation, comme je parle souvent de la
figure du prosumer, qui est un consommateur qui produit aussi, l'avantage de la prosommation,
c'est la personnalisation. C'est d'arriver à consommer un produit qui est toujours
plus personnalisé par rapport à
nous, ce qu'on veut, nos désirs, nos goûts.
Fait que qu'est-ce qu'on veut dans un univers médiatique
comme ça, prosommateur?
Bien, on veut du contenu
qui est personnalisé. On veut
une couverture médiatique qui est taillée
sur mesure pour nous. Et souvent,
je pense que l'offre des créateurs
de contenu, parce qu'elle créateurs de contenu parce qu'elle
est plus nichée parce qu'elle est plus spécifique va être en mesure de répondre à cette offre là de
personnalisation. Tu regardes juste l'exemple de ma chaîne youtube oui c'est beaucoup d'opinions
beaucoup de commentary mais il y a des vidéos sur ma chaîne youtube que je considère comme du
journalisme tu sais quand j'ai fait ma vidéo sur la loi 96 que je suis allé à McGill dans une
conférence de marxistes sur la loi 96 je les ai juste filmé pendant qu'ils parlaient j'ai fait ma vidéo sur la loi 96 que je suis allé à McGill dans une conférence de marxistes sur la loi 96
j'ai juste filmé pendant qu'ils parlaient, j'ai juste posé des questions
ça c'est comme un reportage qu'il n'y aurait pas à la télé parce qu'il est vraiment long
il y a des longueurs mais c'est plein d'informations et de points de vue
ça c'est du journalisme
on va continuer d'écouter Taylor Lorenz qui nous jase de tout ça that we're all afraid of. Traditional media smeared at bloggers, they dismissed online fandoms,
they ignored the now nearly half a trillion dollar content creator industry,
they mocked the communities that women were building online,
and they just basically, fundamentally,
were unable to grasp how the internet was upending our culture, economy,
and entire political system.
Literally just last week on Instagram threads,
traditional journalists were arguing if internet culture reporting is real journalism. In the year 2024. C'est ça, il y a eu cette attitude hautaine, méprisante des médias traditionnels par rapport à la culture web,
qui persiste encore en 2024.
Ça l'a joué aussi en leur défaveur parce que ça les a coupés d'une compréhension du monde plus globale et plus profonde.
Si tu te coupes de la culture web,
si tu persistes à la regarder de haut,
à un moment donné, tu n'es plus
capable de comprendre le monde dans lequel
on vit. Et c'est ça, le meilleur exemple,
c'est vraiment le clip qu'on a fait jouer dans Café Snake
de Jake Tapper de CNN,
qui essaie de comprendre c'est quoi un Brad Summer.
Toute la personne autour de la table est capable d'y expliquer.
Ils sont en train de lire les notes de leurs recherchistes.
Fait que ça, c'est un moment où la web culture a juste affecté la culture politique, une campagne présidentielle.
On a atteint un moment où l'espèce de frontière entre culture web et culture mondiale générale est aussi inexistante finalement.
La culture web, c'est juste la culture. C'est ça, et je pense qu'elle est par du débat sur Threads entre des journalistes qui décident
si c'est vrai ou pas, si c'est vraiment du journalisme qui ouvre la culture web. Je
voudrais que je lise les échanges, mais parce que eux, je crois qu'ils doivent penser que c'est pas
du vrai investigative work, passer tout ton temps sur internet, c'est lazy, c'est whatever. On le
voit même dans le ton que Mathieu Dugas a ét pour parler de Café Snake, c'est comme, je trouve que ça fait partie du « si tu veux te
sentir vieux à 25 ans ». C'est un peu la même idée, c'est comme non, mais en fait, qu'est-ce
qu'on fait, c'est comme c'est trivial, c'est de quoi de jeune, c'est ce ton-là, c'est ce même,
genre pas mépris, mais adjacent du mépris. Ben oui, puis tu sais, j'ai déjà pensé que,
je me suis demandé déjà si c'était un hasard, si la plupart des journalistes que je connaissais,
qui couvraient la culture web
c'était des femmes, tu sais les premières
comme Cathy Notopoulos, Amanda Hess
Taylor Lawrence
parce que ces femmes-là
ont pas hésité à considérer avec sérieux
des tendances, des phénomènes sociaux
qu'on envisageait justement comme
pas importants ou superficiels
ou trop pop, comme si
on pensait que le web n'avait pas un
impact significatif sur le monde, puis que le seul angle possible d'attaque, c'était la tech. La tech
qui est codée masculin. C'est comme si on focalisait sur les outils et pas la culture qui naissait à
cause de ces outils-là et qui façonnait les outils en retour. Puis c'est même quelque chose que moi,
j'ai fait avec Maquiller, mon livre sur le maquillage.
J'ai décidé de parler du web, de la
culture web, autour d'un objet
qu'on considère comme la
superficialité même, c'est-à-dire le
maquillage. Puis de montrer comment, non,
le maquillage, ça peut être un
sujet, un thème intellectuel
intéressant, qui révèle
beaucoup de facettes du monde dans lequel
on vit. La surface est profonde
exactement, c'est la même chose aussi
mettons avec moi, avec Occupation Double
sur ma chaîne YouTube, de décider de
parler de cette affaire là qui est full pop
qui est full ridiculisé dans les sphères
plus, disons, intellectuelles
puis sérieuses, mais en parler avec un grand sérieux
puis décortiquer ça, puis après
trois ans plus tard, il y a la plus grosse controverse
depuis longtemps sur l'intimidation dans ce show-là. On se pose plein de questions sur cet
affaire-là, qui est qu'on en invite pour parler à la radio. C'était moi parce que j'avais
littéralement comme développé ce pan de commentary qui est parlé de ce show full sérieusement,
tu sais. Parce que c'était énorme, c'est… Tu sais, on parle de la crise des médias, ben on a
un show qui rejoint toute une génération, qui est un succès année après année, puis on va le
trivialiser. C'est comme on a une affaire, il faut le prendre
au sérieux, tu sais. — Bien, c'est ça. Puis d'ailleurs,
Taylor Lawrence a dit que c'est pas un hasard
non plus si la plupart des phénomènes
culture web sont couverts
par des créateurs de contenu,
puis que c'est là que
la couverture médiatique est la plus
intéressante,
pertinente. Dans une ère,
comme je disais, où t'es une ère de la personnalisation,
de l'individualisation, on peut pas plaire à tout le monde. Pis je pense que quand on, même en tant
qu'écrivain ou en tant qu'artiste, le produit culturel qu'on élabore, ben on le fait dans le
but de plaire à tous, il va finir par plaire à personne. Ça goûte rien dans ma bouche, tu
comprends cette merde-là.
Les gens veulent du contenu qui est spécifique, qui est fait pour eux. Il y a peut-être plus de
chances que dans un avenir rapproché qu'on assiste à une décentralisation médiatique
où il y a plusieurs petits organes médiatiques indépendants qui développent des communautés,
qui développent des lectorats, qui ne sont pas nécessairement dans une expansion à tout prix,
mais qui ont un taux de fidélisation
important. Oui, mais justement, tu le vois à droite, c'est comme Right Wing Media a fait ça,
même au Québec, la podcast que je te parle, Yann et Frank, eux, ils ont deux employés,
c'est une podcast sur un gros Patreon, où est-ce qu'ils ont des salariés, tu sais,
pis ils font une podcast par jour où est-ce qu'ils parlent d'actualité, mais c'est comme assumé,
c'est des cas de droite de Québec libertarien. Ouais! Mais ça, la droite le fait mieux que, tu sais, le centre ou la gauche. Ils sont quand même
très explicites dans leur position puis dans leur subjectivité, disons comme ça. Ce qui arrive,
c'est un processus aussi, là, juste pour finir, qu'on appelle la balkanisation de l'Internet,
ou même la babélification. On a des espaces numériques qui sont peut-être moins visibles, mais qui sont plus résistants aux aléas.
C'est plus engagé.
Oui.
Puis c'est ça, c'est vraiment une fragmentation du web
à travers diverses communautés.
Et des fois, ces communautés-là
ne sont pas nécessairement accessibles facilement.
On peut parler de serveurs sur Discord,
de groupes sur Telegram, des group chats, donc à l'abri du regard. Ce
n'est pas nécessairement des plateformes qui vont être publiques comme par exemple un Patreon,
où là on parlait de notre Patreon, j'étais comme « Ah, c'est le fun que les gens écrivent des mots
sur notre wall », mais ça, ça devient quand même une micro-communauté, ça fait partie de la
balkanisation de l'Internet. Plus ça va aller avec ce nouvel écosystème
médiatique-là,
moins il va y avoir de réalité commune,
de shared reality, du moins
en ligne. Là, moi,
je vais y aller. J'ai appelé mon segment
Bodies, Bodies, Bodies.
C'est vrai.
Him, him, him, him, him, him,
bodies, bodies, bodies, bodies!
De grosses nouvelles dans le monde du marketing numérique ou le monde des MLM.
La compagnie californienne Body, anciennement Beachbody, lâche la structure de MLM, de multi-level marketing,
et passe à une structure qu'ils appellent même single-level affiliate.
Ce matin, dans l'univers du marketing de réseau, il y a une grosse bombe qui vient de tomber.
En fait, elle est tombée hier soir.
Je voulais mettre en lumière certains points parce que je vois passer sur les réseaux sociaux certaines publications pour apporter le soutien à ces femmes, à ces hommes qui ont bâti une entreprise depuis plusieurs années et qui en font leur métier principal aujourd'hui. Et je vois des commentaires sous les publications, en fait, qui me
démontrent à quel point les gens sont mal informés, à quel point
les gens manquent d'amour,
manquent de bienveillance, manquent
d'introspection. Mais multi-level marketing,
c'est pyramidal. C'est ça.
Mais même si ça veut dire multi-level marketing,
en français, c'est marketing à palier multiple,
c'est pas à confondre avec la vente
pyramidal, non. On les sépare, les deux,
sur le site du Bureau de la concurrence du Canada, on nous offre les définitions.
Fait que je vais lire vraiment les définitions technocratiques de c'est quoi la différence entre du marketing à palier multiple pis de la vente pyramidale, ok?
Les systèmes de commercialisation à palier multiple font la promotion de la fourniture de produits à leurs participants.
Les participants sont réunis pour la fourniture du produit à d'autres
participants. Un système de commercialisation
à palier multiple légitime
comporte trois niveaux de participants
ou plus. Ça fait que ça, c'est
la commercialisation à palier
multiple. Ça veut dire que les gens vendent
un produit, ils sont payés pour le
produit et pour
amener d'autres participants à la vente
du produit.
Mais je pense que dans ces structures-là, tu fais surtout de l'argent quand tu recrutes d'autres personnes.
Exact, mais ça, la différence avec...
Puis ça, c'est sur le site du Bureau de la concurrence du Canada.
La vente pyramidale est définie comme ça.
Se concentre sur la génération de profits par le recrutement d'autres personnes
et non principalement par la vente de produits.
Fait que c'est ça la différence philosophique entre...
Parce que le MLM est considéré comme socialement acceptable,
c'est pas illégal.
Ça veut dire qu'on vend un produit,
qu'est-ce qu'on met de l'avant, c'est la vente du produit,
et non le recrutement.
Mais qu'est-ce qui arrive, c'est que c'est tout de façade.
Parce qu'en vrai, qu'est-ce qui fait le plus d'argent,
c'est le recrutement de gens à vendre.
Parce que ces gens-là, ensuite, ils vont vendre, tu vas faire des commissions sur ce qu'ils vendent,
puis eux, ils vont recruter, puis tu vas tout le temps faire plus.
Fait que c'est vraiment comme, c'est du commerce pyramidal, mais rebrandé, rendu légal.
C'est sûr qu'ils sont rendus à la fin de cette chaîne-là, à la base de la pyramide.
Ils ont de la misère à recruter des gens puis ils font faillite.
Beach Body, maintenant ça s'appelle juste Body,
a annoncé qu'il allait partir du modèle MLM
puis c'est vraiment une tendance de fond.
Il y a plusieurs compagnies qui faisaient des MLM
qui maintenant vont passer à un niveau d'affilié.
Parce qu'est-ce qui arrive, c'est qu'avec les médias sociaux,
ce modèle-là de MLM, il peut devenir immense.
Tu peux recruter vraiment beaucoup de gens dans tes équipes.
Puis là, on va s'intéresser à ça au Québec.
Ça fait en sorte que les compagnies qui offrent ce service et plateformes MLM perdent de l'argent, en fait,
tellement les gens deviennent des grosses structures, des gros réseaux de vente, en fait,
parce qu'ils doivent payer tellement de commissions, parce que les gens exploitent ça,
parce qu'ils ont accès à beaucoup plus de gens par TikTok,
par Instagram. Je veux savoir,
c'est quoi qu'ils vendent, Beachbody?
Beachbody vend des produits nutritifs,
des compléments alimentaires et des programmes d'entraînement.
Dans le fond, ils vendent des pilules pour maigrir.
C'est ça,
ils vendent du magnésium. Du Ozempic
T-Mew.
J'ai écrit, le modèle des MLM
est pratiquement fait pour les réseaux sociaux même
si ça existe depuis bien avant l'avènement des réseaux sociaux c'est comme si ça avait été créé
pour ça en fait. Puis c'est drôle parce que moi le premier souvenir que j'ai déjà été approché
par une compagnie pyramidale, j'avais 17 ans et je venais de recevoir ma première paye de ma
nouvelle job chez Walmart, j'avais 600$. Puis moi je me disais qu'est-ce que je vais faire avec ce 600$ là. Pis là je me disais, pis là je reçois comme soudainement, tu sais c'était l'été entre le secondaire pis le cégep,
pis je reçois comme soudainement un texte d'un dude de mon secondaire qui était pas tant mon ami au secondaire,
j'ai un message Facebook qui m'écrit pour me parler d'une opportunité d'investissement.
Pis là je suis comme ah ben j'ai 600$.
Oh non mon pauvre mounet.
Puis là, j'y parle un peu
puis je vois que ça m'aide nulle part.
Je le ghost, genre,
je ne réponds pas.
Puis j'apprends,
quelques mois plus tard,
que lui, qu'est-ce qu'il voulait m'inviter?
C'était à une soirée de recrutement
où est-ce qu'il voulait
convaincre les gens
d'investir dans Herbalife,
qui est un huge,
qui est un huge, genre,
mais toi, tu m'aurais vendu,
genre, tu sais,
on dirait que je je t'envisage
pas facilement
en train de vendre
des huiles essentielles,
c'est ça?
Non,
mais il voulait juste mon argent
pis après,
j'ai appris que là-bas,
pour convaincre les gens,
parce que dans le fond,
tu sais,
nous,
on était toutes mineures,
la personne qui voulait recruter,
c'était le grand frère du gars
avec qui je suis au secondaire
qui était plus vieux
pis lui,
pour recruter les amis
de son petit frère,
il montrait des captures d'écran
d'accéder où est-ce qu'on voyait
un dépôt de 5000$ dans le compte.
Fait que c'était ça
comme le gros petit Herbalife. C'est pire.
Il faut que t'achètes une grosse trousse
de départ. Faut que genre, t'es pogné avec.
Ça aurait été drôle.
Non, c'est pas drôle.
Comme je ris pas.
Mais genre, je sais pas. J'essaie de
t'imaginer en train de vendre
des produits
donc c'est ça
pour revenir à Body
c'est MLM
était particulièrement
populaire au Québec
avec une catégorie
d'influenceurs MLM
qui avait des teams
c'est comme ça
qu'ils appellent ça
des équipes
pour vendre des produits
et recruter des gens
je ne pourrais pas
tout nommer les influenceurs
mais il y en a
des têtes d'affichés
il y a comme
Aurélie Dion Madame Coach Émilie Robita puis c'est tous des exemples que j'ai trouvé intéressants parce que
je suis quelqu'un qui suit la création de connu au Québec quand même depuis longtemps, ça va faire
comme 5 ans, 6 ans puis même plus que ça. C'est tous des gens que j'avais aucune idée c'était qui.
Puis il y en a là-dedans dans les filles que j'ai nommées, dans les femmes que j'ai nommées qui ont
comme plus que 100 000 abonnés. Puis ça déjà c'est le premier red flag quand tu recrutes des gens.
Toutes, puis là je vais vous dire sérieusement aux gens qui écoutent, toute personne qui a plus que 100 000 abonnés. Puis ça, déjà, c'est le premier red flag quand tu recrutes des gens. Puis là, je vais vous dire sérieusement,
genre, écoute, toute personne
qui a plus que 100 000 vrais abonnés au Québec,
vous connaissez quelqu'un qui les connaît.
100 000 personnes au Québec,
c'est 1,25 % de la population du Québec.
Je vous dis, si tu vois quelqu'un qui a 100 000 abonnés
puis tu connais personne qui le connaît, c'est fake.
Donc, c'est des abonnés, des faux abonnés.
C'est des faux abonnés.
Puis là, tu peux le voir.
Ça, c'est la première théorie.
Après tu vas voir l'engagement, déjà ces gens-là masquent les likes parce qu'on peut faire ça maintenant sur Instagram.
Puis là tu vas voir qu'il y a 4 commentaires en dessous des posts, tu vas voir les reels, les reels ont tous 1000-2000 views, c'est fait.
Partir d'une communauté de 100 000 personnes c'est tellement immense.
Tu sais comme Cheyenne, le plus gros youtuber au Québec, a 80 000 followers sur Instagram.
Tu sais c'est comme Rémy Dégagné, le gars, l'ami de Raphaël,
d'Elisabeth Rioux. Lui, là,
il avait... L'ami de Raphaël!
Raphaël Daudé!
Genre,
lui, Rémi Dégagné,
il avait comme fucking pas beaucoup d'abonnés
sur Instagram. Du jour au lendemain, il avait 80 000
abonnés sur Instagram. Tu peux le voir sur
Social Blade. Social Blade, c'est un
site internet où on peut aller voir... Ouais, tu peux voir les statistiques. Les statistiques, ouais. Différentes plateformes de YouTube, Instagram, tu peux le voir sur Social Blade. Social Blade c'est un site internet où on peut aller voir. Ouais tu peux voir les statistiques. Les statistiques ouais. Différentes plateformes
de YouTube, Instagram, TikTok, tu peux voir toutes les statistiques. Mais c'est ça,
c'était la parenthèse statistique comme ça, pas rapport avec le signe. Body change de modèle
d'affaires, ce qui est drôle avec Body qui change de modèle d'affaires, c'est que les top performers
de la dernière année s'en vont dans une croisière, des États-Unis et du Canada s'en vont dans une
croisière la semaine prochaine. Quand je dis ça a fait de la controverse, cen vont dans une croisière. Les États-Unis et le Canada s'en vont dans une croisière
la semaine prochaine.
Quand je dis
que ça a fait de la controverse,
c'est que ces influenceurs-là
du Québec, en tout cas,
quand le changement
a été annoncé lundi dernier,
ils faisaient des stories
où ils pleuraient.
Ils faisaient des stories
où on va s'en sortir.
C'était tellement dramatique.
C'était comme un chamboulement
parce que les gens
qui sont au top
de ces réseaux de marketing
font actually beaucoup d'argent.
C'est pas négligeable.
Moi, j'ai toujours pensé que c'était un mythe
en fait, que tu pouvais travailler
vraiment de façon acharnée,
finalement ramasser un salaire d'appoint.
Peut-être 30 000 $ par année.
30 000 $ par année,
c'est rien avec tous les efforts
que tu déploies, puis après, ça prend
des années avant d'amasser assez.
Mais c'est ça, c'est dans la vraie vie. Mais dans la vie où est-ce que,
oui je dis qu'ils ont 100 000 faux abonnés, mais mettons que là-dedans il y en a 40 000
qui sont vrais ou il y en a 30 000 qui sont vrais peut-être. Avec les réseaux sociaux,
tu peux vraiment expander ça pis faire vraiment beaucoup d'argent pis tu le vois parce que…
Tu peux devenir un mogul. Mais c'est ça qu'ils vendent, c'est ça
qu'ils vendent aux gens. Pis tous les top performers, il y en a quelques-uns au Québec
qui ont réussi à être top performers,
ils s'en vont tous dans une croisière avec Buddy genre la semaine prochaine.
Fait que c'est fucking drôle, ils viennent de se faire annoncer que leur modèle d'affaires
est détruit, que tout c'est la fin, ça finit le 1er novembre pis le 1er janvier genre leurs
équipes sont vraiment dismantled mais là ils sont obligés, ben ils sont pas obligés
mais ils s'en vont dans une croisière.
Tu sais je voyais plein de memes sur internet genre « Yo qu'est-ce qui va arriver sur
cette croisière? »
Ah elle est intéressante aussi. C'est comme ça qui va arriver sur cette croisière? » Ça va être intéressant aussi.
« White woman murder mystery. »
Qu'est-ce qui arrive avec ça? C'est que c'est des équipes.
Ces équipes-là sont vendues, oui, comme des équipes
de vente, mais qu'est-ce qui est vendu vraiment?
C'est la sororité. Qu'est-ce que je vois? J'ai vraiment
écouté les stories de ces femmes-là toute la semaine.
Comment elles parlaient de leur équipe,
de leur famille, de leur business.
C'est la sororité des voyages, des retraites
dans des chalets, des meetings Zoom, de thérapie. Tu sais, ça c'est ça continuellement. C'est la solidarité des voyages, des retraites dans des chalets, des meetings Zoom de thérapie.
Tu sais, ça, c'est ça, continuellement.
C'est pas un peu comme la rhétorique boss, girl boss?
Ben oui, c'est ça, c'est ça.
Les figures qui sont au top de ces équipes
font une brand de contenu sur Internet
qui est excessivement dans le wishful thinking.
Puis d'en documenter toutes les étapes de la journée.
Je les ai suivies toute la semaine.
Ça commence le matin, c'est planning
de la journée. Ils mettent leur journée.
Après, un montage de leur
entraînement. Après, c'est des mères de famille,
leurs enfants, comment leurs enfants vont.
Ils vont se documenter toute la journée,
tous les jours, à faire ça.
C'est comme des momfluencer.
C'est intéressant, ça répond quand même
à un désir de communauté.
Surtout pour les femmes qui sont par par exemple, des femmes au foyer,
qui peuvent vivre un certain isolement,
ils se retrouvent vraiment dans une situation où ça vient combler quelque chose
qu'ils ont besoin, un désir de sororité, de connexion, de communauté.
Exact.
Puis c'est drôle, dans le contenu qu'ils font,
c'est tout le temps dans le wishful thinking, dans la manifestation.
Puis cette semaine, j'ai même trouvé une de ces influenceuses-là, une de ces créatrices de contenu là, et dans ses stories
elle parlait au dessus. Fait que là elle faisait un try on haul pis elle était comme « ah là j'essaye
ça, tu vois sûrement pas la strap ». Les gens d'habitude ils parlent au vous, là c'est comme
full personnalisé, c'est comme si t'étais la seule personne qui recevait cette vidéo. Avec les MLM
justement c'est ça, ils vendent l'idée de l'entrepreneuriat. Je me sens aucunement mal pour les gens
qui n'ont plus accès
à leur pyramide
de Beachbody ou Body.
Je le dis sans arrêt
de ne pas joindre une compagnie
pyramide.
J'en parle constamment dans mes lives.
Tu n'es pas un
propriétaire. Tu n'as pas
d'entreprise. Tu es un vendeur.
Ça me gosse tellement de voir les gens « j'ai parti de mon entreprise ».
Non, tu enlèves vraiment le « credit » que les gens qui partent vraiment de leur compagnie,
qui ont une conception d'un produit, qui vont chercher de la clientèle organically.
T'as rien, t'es juste un vendeur. À n'importe quel moment, ils peuvent faire pouf, and you're gone.
C'est le langage qui vient souvent, c'est la boss girl, la CEO. Ils utilisent tout le temps le terme CEO.
Mais ils sont le CEO de rien. C'est une grosse compagnie qui offre une plateforme de vente et d'entraînement.
Ils sont aucunement le chief executive officer de rien.
Le PDG.
Puis la liberté, c'est le mot qui revient le plus souvent.
Une forme d'émancipation de la précarité matérielle.
Mais aussi, le plus attirant je pense, une émancipation de la précarité spirituelle.
C'est ça le vrai qui nous vante.
C'est ça le vrai contenu. Comme dans la podcast
tu m'as recommandé cette semaine The Dream de Jane Marie à la saison 1, l'argent c'est important
dans les MLM mais le plus important c'est le mindset, c'est l'état d'esprit, c'est d'être
avec des gens qui pensent comme toi. Je trouve pas que le discours sur la croissance de soi est
vraiment imbriqué au discours sur les coachs, la croissance en affaires
et la croissance personnelle vont
main dans la main. Ben oui, parce que
tu prends bien soin, pis avec le corps aussi,
le health, c'est genre, prends soin de ton corps,
prends soin de ton esprit,
prends soin de ta business,
il faut que tu prennes soin de tous les aspects de ta vie,
pis j'ai écouté des stories,
j'en ai tellement écouté des détraqués,
j'en ai pas enregistré, ben je sais comme aussi je veux pas les mettre en blast. C'est pour ça que je t'ai écouté des stories cette semaine, j'en ai tellement écouté des détraqués là, j'en ai pas enregistré,
ben j'étais comme aussi je veux pas les mettre en blast.
C'est pour ça que je t'ai vu devant le miroir ce matin après te dire des mantras.
Non, être relève, être relève, j'ai pas mal.
J't'ai surpris, ta patte dans le sac.
C'est ça, dans The Dream, je vous recommande cette podcast, c'est vraiment bien fait, c'est de Jane Marie.
Moi la saison 1, c'est celle que je recommanderais.
Exact, c'est celle que j'ai
écoutée les deux épisodes, j'ai pas écouté au complet. Ce qui vient avec ce genre
de communauté, pis ça c'est
important, c'est la positivité
infinie. Pis ça, ça vient
avec le mindset de business qu'ils ont. Parce que
comme elle dit dans The Dream, qu'est-ce qu'on vend, c'est qu'il va
toujours avoir des nouvelles personnes à recruter.
Pis il y a toujours une façon d'être
positive. Fait que c'est imbriqué les deux ensemble.
Le mindset va avec leur vision de l'entrepreneuriat.
C'est-à-dire qu'il va toujours avoir des gens à recruter.
Mais quand tu n'arrives pas à recruter, ça devient une faute personnelle.
Exact.
C'est comme si ta faute, tu n'avais pas le bon mindset.
Puis là, c'est ça.
En faisant les recherches pour ce segment,
ce qui m'intéressait, ce n'est pas nécessairement les têtes d'affiches.
C'est pour ça que je n'ai pas scru une record beaucoup de stories de meltdown
par rapport à Body parce qu'il y en a vraiment beaucoup.
Ils sont vraiment documentés sur Reddit si vous voulez aller voir sur R-Influence Québec.
Ils ont vraiment passé la semaine à couvrir ça.
Moi, ce qui m'intéressait, c'est pas les têtes d'affiches, c'est les gens qui interagissaient avec leur contenu dans leur publication.
J'allais voir les commentaires, les likes.
Là, je regardais les comptes des gens qui suivent ça.
Souvent, les gens qui sont full investis dans ces communautés-là, c'est des gens qui aimeraient être une tête d'affiche de ça, ils aimeraient être une grande influenceuse de ça. Ça va être aussi une mère de famille, mais qui a full pas beaucoup d'abonnés, puis qui fait du contenu
sans arrêt. Puis ça, pour vrai, ça m'a démoralisé.
Attends, mais t'as vu ça où?
J'allais voir les posts, mettons, d'Aurélie Dion, une grosse influenceuse de MLM. Puis
là, j'allais voir les gens dans les commentaires.
Puis Aurélie Dion, c'est Beachbody?
Elle était chef d'équipe Beachbody.
Puis dans les commentaires, les gens disaient quoi?
Les gens, ils l'encourageaient, tu sais.
Parce qu'elle était comme là, c'est pas la fin.
Tu sais, speechful, dramatique.
C'est pas la fin, on va s'en sortir, whatever.
On va se tenir, on va se serrer les coudes.
Ouais, c'est ça.
Puis là, c'est drôle parce que ça devient comme une espèce d'affaire,
comme un joueur de basket qui s'est fait crisser dehors de son équipe
puis comme il va signer à une nouvelle équipe.
Genre, toutes ces femmes-là vont rejoindre d'autres MLM qui a avant bitché dessus,
fait que c'est ça aussi l'hypocrisie.
Tu sais dans le fond, ils ont juste besoin de quelque chose à vendre, le produit est pas important.
Parce que quand ils étaient avec Body, c'est comme « Oh my god, Body c'est le meilleur produit ever,
vous avez besoin de ça, besoin de ça, moi je prends ça. »
Mais là ils vont directement changer à genre Airbone ou je sais pas comment ça s'appelle.
Puis là ça, ça va soudainement devenir le meilleur produit ever, tu sais.
Mais c'est ça, moi qu', moi ce qui m'intéressait,
c'était vraiment les gens qui interagissaient avec ça. J'allais voir leur compte, j'ai checké leur
story et j'étais comme « Oh my god, essaye de répliquer le même modèle mais il n'y a aucun
engagement et c'est juste triste. » Le changement de modèle d'affaires de body est fait pour sauver
plus d'argent. C'est ça qu'ils ont dit dans leur communiqué de presse. Ils veulent « streamline
leurs dépenses », ça veut dire qu'ils ne veulent plus avoir à passer par plein d'intermédiaires. Cette personne a vendu, mais cette personne
a vendu à cette personne-là. Fait que là, il faut qu'on paye chaque personne à l'étape.
Là, ça va être un lien d'affilié. Ça veut dire que tout le monde va avoir un lien qui
vaut la même chose. Les ventes avec affiliation, c'est vraiment un phénomène qui s'est répandu
avec justement les créateurs de contenu, les influenceurs. Basically, c'est qu'à
chaque fois que tu achètes un produit,
en cliquant sur un lien affilié,
il y a un petit pourcentage qui revient aux créateurs de contenu
ou à la youtubeuse, ou en tout cas à la personne.
Puis parce qu'avant, qu'est-ce que Body faisait,
puis c'est la prémisse même des MLM,
c'est que, mettons, quelqu'un vendait des produits.
Puis tu sais, les gens qui faisaient le plus d'argent avec Body,
encore une fois, c'est pas les gens qui vendaient les produits,
c'est les gens qui recrutaient des gens à vendre des produits.
Mais qu'est-ce que c'était avant? C'est qu'on va vendre à des vendeurs
affiliés les produits moins chers où ils vont pouvoir les vendre à plein prix fait que c'est
comme ça que les gens faisaient de l'argent puis les gens qui recrutent et où il faisait de l'argent
par commande fait que si mettons j'ai une vendeuse et commande à body temps d'affaires pour les ventes
mais moi je fais une cote sur sa commande elle fait une cote sur les ventes à à plein prix parce qu'elle les a achetés à rabais fait que c'est juste eux qui veulent
streamliner ça c'est comme on va tout vendre directement nous on va shipper
directement à nos clients puis l'argent va se faire par un lien d'affilée puis ça
c'est vraiment comme j'ai dit au début c'est une tendance de fond il y a plusieurs MLM
cette année qui ont annoncé qu'ils faisaient ce changement partout aux états unis au québec
ben c'est ça c'est une compagnie californienne, mais elle est active au Canada et aux États-Unis.
Souvent, c'est des compagnies américaines.
Je trouve que le modèle de vente,
multi-level marketing, quand on y pense,
quand on regarde ça,
comme les vendeurs souvent organisent
des parties, vont
discuter femme à femme,
je ne sais pas pourquoi,
mais c'est pas que je ne sais pas pourquoi,
c'est littéralement parce que ça a été marketé
comme quelque chose qui pouvait devenir un revenu.
C'est ce que ça apporte, ça s'ancre dans le fait,
justement, que tu as dit au début, les femmes au foyer.
Ça apporte de ça.
Ce que je veux dire, c'est que c'est un très bel exemple
du marketing d'influence pré-influenceur-influenceuse.
Exact.
C'est vraiment, je trouve, parce que le lien
entre celui qui achète le produit et celui qui le vend,
c'est un lien personnel, affectif, qui est tissé au cœur d'une rencontre où on va servir du vin, du fromage.
Il y a une idée de communauté.
Oui, exact.
Puis le trouble qui revient souvent est que ces recruteurs...
Puis je sais que ça a été dans la couverture...
Parce qu'il y a quand même eu une petite couverture médiatique cette semaine du changement dans Body.
Il y a un article de Nouveau Moi qui est sorti.
Dans l'article, on parle justement du fait que les recruteurs de MLM vont souvent chercher des femmes
vulnérables, qui cherchent une solution ou une communauté. Et cette semaine, j'ai vu qu'ils
adressaient comme de front cette critique-là, les gens qui sont là-dedans. Ils ne disaient jamais
que ce n'était pas vrai. En fait, qu'est-ce qu'ils disaient, et puis ça revenait souvent, c'était
« Est-ce que c'est vraiment recruter des femmes vulnérables si on les aide à devenir indépendantes? »
Ça fait que ça, ça ne contredit pas le fait qu'à la base, vous ne les prenez pas comme
étant vulnérables.
Vous les aidez à devenir indépendantes.
Là, j'ai vu l'exemple le plus contradictoire.
Ça, c'était encore une fois, c'est quelqu'un qui n'a vraiment pas beaucoup d'abonnés.
Fait qu'on ne va pas la mettre en blast.
Je checkais des stories de gens qui ont genre 300 abonnés.
Le meilleur exemple pour elle, c'est une des abonnées qui dit « Moi, voir que vous
pensez qu'on est des femmes vulnérables. »
Elle dit ça dans les commentaires.
Elle écrit un long commentaire.
« Je ne suis pas vulnérable whatever
pis là après tu vas voir ses stories pis elle parle que
avant de rejoindre Body elle a fait une dépression
qui a duré 3 ans pis que là ça a changé
t'sais comme elle même elle se contredit
t'sais ça faisait aucun sens
mais t'sais dans le podcast de Dream ça dit aussi
que souvent les femmes qui vont se faire recruter
dans ces chimes là
sont souvent des femmes pauvres
qui ont une certaine précarité monétaire,
financière.
Je pense que
les MLM,
ça c'est ma conclusion,
je pense que les MLM
d'une certaine façon
ça remplace la religion.
Genre comment j'ai été,
j'ai baigné cette semaine
dans ce monde-là
de regarder leur story,
c'est très,
j'ai pris,
j'ai eu le vibe
que j'ai eu
c'est que c'était spirituel.
Tu sais,
la fille justement
qui fait un montage
de Elle qui va survivre
sur la chanson-thème
du film Selma
sur l'esclavage, comme si film Selma sur l'esclavage.
Comme si elle survivait à l'esclavage.
Ah oui, tu m'as parlé de cette femme qui avait
décidé d'appeler tous ses abonnés
Beyoncé. C'est Beyoncé.
Mais Beyoncé.
Ça c'est juste comme complètement absurde.
Une femme blanche. Mais c'est que c'est
une classe d'influenceurs. C'est pas la représentation
qu'on se fait de l'influenceur. C'est une façon de
remplacer la religion parce que ça donne un système de valeur. Une façon de t'améliorer. En absolu, je pense pas que c'est quelque chose de mal. Je pense que ça a littéralement aidé beaucoup de gens. Je pense que c'est ça le problème qu'on a aussi dans la critique des MLM, c'est qu'on le voit d'une façon comme essentielle, c'est comme essentiellement bon ou essentiellement mauvais. Ce serait faux de dire que ça a pas comme aidé des gens. Je veux pas que... Mais ça répond à un besoin, c'est clair. Le besoin d'une spiritualité, ça donne un sens
peut-être à ta vie, ça te permet de créer une communauté, de faire partie d'une communauté,
c'est un besoin qui est essentiel. Exact.
Puis je pense pas que la société dans laquelle on vit a tant d'avenues pour ça.
Exact. Je pense qu'on est dans une société
qui nous pousse à nous individualiser au max, puis en plus, depuis l'espèce d'effondrement du paradis,
Dieu est mort, les religions et tout ça, on est de moins en moins religieux,
mais on a quand même besoin de mettre en récit notre vie.
Et là, quand on n'a pas la religion pour le faire, il faut trouver d'autres façons.
Mais c'est ça, je pense que ça a aidé beaucoup de gens,
mais c'est au détriment aussi, il faut le dire, de plein d'autres témoignages
qui ne vont pas mettre de l'avant, de gens pour qui
ça a moins bien fonctionné, qui ont arrêté
de croire et, vu qu'ils ont arrêté
de croire, se sont fait exclure
du groupe. Se sont fait mettre
dehors. C'est ça qui revenait aussi dans la podcast de Dream.
C'est quand quelqu'un était un bomber,
on l'invitait plus. C'est très
comme, non, non, si t'es pas dans l'état d'esprit,
pis je vais mettre le lien.
Quand t'arrêtes de vendre, tu perds tes amis. Mais mettre le lien quand t'arrêtes de vendre tu perds tes amis
mais même pas
jusqu'à t'arrêter de vendre
quand tu remets en question
c'est comme conditionnel
exact
pis on va mettre le lien
pour la podcast de Dream
dans la description
de l'épisode
pis c'est drôle aussi
que j'ai remarqué
pis ça c'est pour terminer
cette semaine
le changement de body
les capitaines
pour reprendre le langage
de l'équipe
faisaient des publications
comme s'ils allaient
plus jamais revoir
les membres de leurs équipes
comme si cette relation dans le fond qui était
tant importante pour eux c'était juste un levier
financier puis je pense que c'est ça la réalité c'est qu'ils faisaient des oh my god c'était tellement le fun ils posent des photos de leur
retraite au chalet de leur party de ça la gang pis c'est des grosses gangs j'étais surpris de voir qu'il y avait beaucoup de gens dans leur retraite
là c'était comme s'ils allaient plus jamais se revoir comme si le camp deances était fini. Puis c'était ça le vibe avec la chanson triste avec le Sam Smith.
— Bien, on va suivre leur voyage... — Ouais, la croisière de Beachbody, ça va être...
— Ça va être intéressant. — Fait que c'est ça, ça, c'était mon segment.
— Hé, merci, mon hé. — Merci, Daphné, c'était Café Snake.
— Ouais, prochain épisode, bien là, c'est notre épisode disponible partout. Prochain
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Tu sais, comme l'affaire, c'est qu'on sait que Café Sénic, c'est la meilleure podcast au Québec.
La FD, elle n'aime pas ça que je dis ça.
Faites du vert, c'est la meilleure, mais après, Café Sénic, c'est la meilleure podcast au Québec. La FD elle n'aime pas ça que je dis ça. Faites du vert c'est la meilleure mais après Café Snig c'est la meilleure aussi. Non je suis sérieuse. C'est ça je suis sérieuse. Il faut comme spread the word around. Mais merci vraiment
pour votre soutien, ça m'a vraiment fait du bien à moi puis dans tout ce que j'ai traversé genre au
niveau des médias puis de mes frustrations avec les mots que je peux pas dire, les sujets dont je
peux pas parler vraiment. au moins je me disais
je peux en parler dans le Café Snack pis y'a des gens qui nous
écoutent, non seulement qui nous écoutent mais qui sont
prêts à nous soutenir, fait que ça m'a
vraiment fait du bien. Let's go, on finit là-dessus
la musique c'est par Aslo, Azedelo
et passez une belle semaine, à la prochaine
Merci Bye.