Juste entre toi et moi - Anne Dorval

Episode Date: March 7, 2024

« Tant qu’à se dépasser, commençons maintenant », lance une Anne Dorval à la fois intransigeante avec elle-même et empathique envers les autres. De ses débuts au théâtre à la consécratio...n internationale des films de Xavier Dolan, l'actrice raconte sa carrière sans pareil dans cet entretien aussi flamboyant qu’introspectif.

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Starting point is 00:00:00 Sous-titres par Dominique Tardif Au deuxième épisode de la troisième saison de Juste entre toi et moi, je prends quelques instants pour saluer tous ceux et toutes celles qui m'ont écrit à la fin de l'année dernière pour me proposer leurs suggestions d'invités. Suggestions très éclairées, très intéressantes. Je vous certaines personnes d'accepter de s'asseoir devant moi. Mais mon invité d'aujourd'hui, elle a tout de suite répondu oui. Mon invité d'aujourd'hui, c'est Anne Dorval. Anne joue dans un film qui prend l'affiche le 8 mars et qui s'intitule « Quitter la nuit ». C'est un film de la cinéaste belge Delphine Gérard. Comme je l'ai dit à Anne, c'est un film qu'on regarde sur le bout de son siège, un film qui soulève en nous plusieurs réflexions. Il en sera question dans l'entretien qui suit, mais il sera aussi question d'à peu près tous les autres sujets au monde.
Starting point is 00:01:29 Je vous rappelle que vous pouvez lire l'article que j'ai tiré de cette rencontre dans La Presse Plus, sur lapresse.ca ou sur La Presse mobile. Vous pouvez aussi nous laisser une bonne note ou un commentaire sur Apple Podcasts ou sur Spotify. Au début de ma conversation avec Anne, on discutait du trac fou qu'il habitait encore lorsqu'elle est montée sur scène en janvier 2023 au TNM dans la pièce « Je t'écris au milieu d'un bel orage ».
Starting point is 00:01:53 Voici mon entretien avec l'iconique Anne Dorval. Juste entre toi et moi ça restera entre toi et moi Ça restera entre toi et moi Pour une fois Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:20 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:20 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:21 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:21 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:22 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi
Starting point is 00:02:22 Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste entre toi et moi Ça reste toi et moi Ça reste toi et moi Ça reste toi et moi Mais ça veut dire qu'avec les années, ton trac se calme pas du tout. Ah ben non, c'est pire. Ça pèse pas. C'est pire.
Starting point is 00:02:29 C'est pire, oui, oui, bien sûr. Comment on explique ça, que ça devienne pire avec les années? Ben déjà, l'énergie est pas la même en vieillissant que quand on est jeune. Puis quand tu sors d'une école, tu veux avoir une tribune, tu veux avoir l'occasion de... Conquérir le monde. Pas de conquérir le monde, mais au moins avoir la chance de montrer ce que tu es capable de faire.
Starting point is 00:02:52 Et ça, c'est quand même un moteur important et c'est... On dirait que notre façon d'être, notre façon de voir les choses est différente aussi. On le sait qu'on a le trac,
Starting point is 00:03:08 mais c'est pour ça qu'on se bat. C'est pour jouer. C'est pour avoir la chance de peut-être un jour laisser une trace dans ce métier-là ou au moins de s'améliorer, de travailler. Ça fait qu'on le voit moins. Puis moi, je me souviens, les premiers temps, parce que j'ai surtout joué au théâtre en sortant de l'améliorer, de travailler. Ça fait qu'on le voit moins. Puis moi, je me souviens, les premiers temps, parce que j'ai surtout joué au théâtre
Starting point is 00:03:28 en sortant de l'école, et je me souviens, je regardais même au TNM. Écoute, je faisais l'école des femmes. C'était mon premier gros, gros rôle. C'était au TNM en plus. Et j'avais un trac incroyable. Mais je regardais quand même dans le crac du rideau pour voir s'il y avait du monde que je connaissais.
Starting point is 00:03:47 C'est se faire violence. Ce qui me semble totalement, non seulement impossible, mais absurde aujourd'hui. C'est pas possible. Ça peut pas faire partie de ma vie d'en faire de même. Je peux même pas imaginer que je puisse regarder dans un petit trou pour voir si je reconnais quelqu'un. C'est impossible. J'ai envie de me sauver en courant.
Starting point is 00:04:07 Donc, ça, ça change. La mémoire aussi. La mémoire n'est plus la même. Physiquement, on n'est plus... Je suis très en forme, mais ce n'est pas comparable avec la forme que j'avais quand j'avais 25 ans. Puis, est-ce que les compliments, les bonnes critiques, ça finit par créer une pression sur tes épaules?
Starting point is 00:04:30 Je sais pas trop penser à ça. En fait, la plus grosse pression, c'est bien cliché, il y a bien des gens qui disent ça, mais c'est vrai, c'est moi qui me la mets, la pression. Parce que je veux pas me décevoir, moi, je veux apprendre quelque chose, je veux pas reculer, je veux avancer, je veux m'améliorer. C'est ça qui est bien au théâtre, en fait.
Starting point is 00:04:47 C'est quelque chose que je réalisais déjà avant, mais ça me l'a rappelé avec ce show que tous les soirs, on peut se rattraper parce que c'est un public différent. On a encore une chance d'être meilleur que la veille ou de pas faire
Starting point is 00:05:04 les gaffes, en tout cas qu'on a fait la veille, ou de jouer les choses différemment parce que notre état d'esprit est différent aussi. En 24 heures, il y a des choses qui changent. La base est la même. On va pas tout changer. On va pas changer la mise en place. On va se mettre à improviser. Mais notre état
Starting point is 00:05:22 d'esprit est autre. Et on joue avec les gens qui sont dans la salle aussi, et surtout, on se voit pas, ce qui est un grand avantage. Pour s'abandonner, je pense qu'il faut pas se voir. Et souvent, quand on est jeune, on a beau se dire ça, mais ça arrive
Starting point is 00:05:38 des fois qu'on se regarde jouer. Qu'est-ce que ça veut dire, se regarder jouer? Faire des effets, des fois, on passe tous par là, on a tous fait ça à l'école de théâtre, Qu'est-ce que ça veut dire, se regarder jouer? Faire des effets, des fois. On passe tous par là. On a tous fait ça à l'école de théâtre ou en sortant, où on a observé des gens qui faisaient ça et ça nous a énervés. Je me souviens même au conservatoire,
Starting point is 00:05:54 on avait des exercices publics, on avait... Puis on se disait des soirs, ce soir, on les a eus, on les a... Puis... Parfois, on avait des captations. Dans ce temps-là, ça me dérangeait moins de me voir, même si ça me dérangeait quand même.
Starting point is 00:06:11 Et je me disais, oh mon Dieu, je pensais que j'étais dedans, mais c'est donc bien mauvais. C'est donc bien insupportable, ce que je suis en train de regarder. Puis on dirait que tout ça, en travaillant puis en vieillissant, ça se dépose. Puis à un moment donné, t'as envie juste de... de t'approcher de la vérité le plus possible. Puis pour ça, il faut s'abandonner, puis il faut arrêter de s'écouter,
Starting point is 00:06:35 il faut jamais se regarder, il faut être dans le moment présent, puis il faut être dans l'œil de la personne à qui on s'adresse, de l'acteur ou de l'actrice à qui on s'adresse. Est-ce que c'est déjà arrivé que le scénario catastrophe dans lequel tu te projetais avant de monter sur scène se produit, se concrétise une fois monté sur scène? Bien, le scénario catastrophe. La catastrophe absolue, non.
Starting point is 00:06:59 Mais il y a quand même... Oui, il y a des mini-catastrophes, oui. Quand tu oublies ton texte, tu es tellement traqué par le fait que tu vas devoir dire des alexandrins qu'à un moment donné, ça arrive. Tu répètes ton texte, tu répètes, tu répètes, tu te fais des italiennes.
Starting point is 00:07:18 Et malgré tout, tu commences un monologue, puis tu ne sais plus. Et là... Qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là? Bien, moi, ça m'est arrivé un soir. C'était terrible. Je faisais Hermione d'Andromaque, puis... Ce n'est pas un petit rôle.
Starting point is 00:07:34 Non. Mais tous les rôles dans Racine, tous les rôles sont complexes. Il n'y a rien de simple. Non. Mais... Je me souvenais quand même de la musique. Je me souvenais
Starting point is 00:07:48 de la sonorité de certains vers. Je viens pour ouvrir la bouche, rien ne me vient. Et ça a l'air que j'ai dit ta-ra-ta-ta-ta gna-gna-gna. Pour que ça rime. Je n'ai pas fait ça exactement, mais j'ai fait des syllabes comme ça.
Starting point is 00:08:04 Et là, en le disant, j'ai fait, oh, est-ce que les gens se sont rendus compte de ce qui vient de se passer? Probablement pas. Alors, je vais continuer. Puis là, je suis retombée sur mes pattes avec mon texte. J'ai fini. Puis la régisseuse, à la fin de la soirée, elle me dit, mais tu es consciente de ce qui s'est passé?
Starting point is 00:08:19 Je dis, bien, c'est nébuleux. Écoute, je ne sais pas. Je sais qu'il s'est passé quelque chose, mais je ne sais pas ce que j'ai dit. Je suis comme dans un... Oui, t'as fait gna gna gna, taratata, pouet pouet. Je fais, ah!
Starting point is 00:08:31 Donc, tu l'as bien entendu. Elle fait, oui, oui, t'as fait pouet pouet, touet touet. T'as fait rimer des syllabes, t'as fait des onomatopées qui avaient aucun sens. Et là, je fais, quand même, c'est fragile. Puis après ça, la panique est revenue avant chaque show,
Starting point is 00:08:50 mais je me suis pas trompée. C'est lequel le premier moment où t'as été grisée par une pièce de théâtre à laquelle t'as assisté? À laquelle j'ai assisté? Le moment où t'es tombée en amour avec cette forme d'art-là. Je sais pas, je pense que c'était plus enfant quand je voyais des télétéatres à Radio-Canada, parce que moi, je suis déménagée souvent dans ma vie.
Starting point is 00:09:11 T'as grandi à Trois-Rivières? J'ai grandi à Trois-Rivières, mais j'ai habité à Sherbrooke avant. Avant ça, on était en Abitibi. On déménageait constamment. Parce que t'es née à Rwanda. Je suis née à Rwanda, mais je suis partie, j'avais 5-6 ans. J'étais vraiment... Je me souviens pas de grand-chose. Ça nous fait un point en commun. T'es née là?
Starting point is 00:09:30 Je suis née à Rwanda. Ah, voyons donc! Je suis partie à 11 ans, oui. Mais revenons à toi. Donc, t'as souvent déménagé. Oui. Puis, donc, il n'y en avait pas de théâtre tant que ça en région.
Starting point is 00:09:41 C'était plus compliqué. Je me souviens, ma mère m'avait amenée voir la Sagouine à un moment donné quand c'était passé à Trois-Rivières, mais je pense que j'avais 12 ans puis j'avais trouvé ça un peu plate. Je l'avais trouvée bonne, mais ma mère était complètement pas amée puis elle se pouvait plus. Puis elle faisait ça pour me faire plaisir aussi
Starting point is 00:09:55 parce qu'elle savait que j'étais passionnée de théâtre. Déjà à 12 ans, tu étais passionnée de théâtre? Oui, ça faisait longtemps que je voulais faire du théâtre. Je voulais faire ce métier-là. Mais c'est plus... Quand j'étais enfant, mes parents regardaient les bouts dimanche et qu'il y avait des télétérapes.
Starting point is 00:10:12 C'était surtout ça. Je me souviens quand j'avais vu Des souris et des hommes. Ce qui a marqué beaucoup de gens. Jacques Godin. Et Hubert Loisel aussi, qui était extraordinaire. Et Luce Guilbeault, qui n'avait aucun sens. J'étais jeune et il m'avait tellement impressionnée.
Starting point is 00:10:30 Tellement bouleversante. C'était bouleversant. Je me souviens de la musique de Claude Léveillé. Ça, ça m'avait vraiment marquée. Oui. Mais ce n'est pas ça qui m'a donné envie de jouer, en fait. C'est que je... Quand j'étais petite,
Starting point is 00:10:46 j'imitais mes profs beaucoup pour faire rire mes amis et toute la classe. Et j'ai vu le pouvoir que... le petit pouvoir que je pouvais avoir, en fait, sur les autres. Puis c'est le seul que j'avais parce que je n'étais pas populaire, je ne me trouvais pas
Starting point is 00:11:02 particulièrement intéressante, j'étais très, très, très timide, je n'étais pas capable de poser une timide. J'étais pas capable de poser une question. J'étais pas capable de faire des oraux devant la classe. Je bafouillais. Je paniquais. Je me mettais à trembler. C'était terrible. C'était terrible. Puis là, c'est les seules fois où tout à coup, je me libérais et j'avais vraiment
Starting point is 00:11:17 du plaisir. Je n'avais pas... Je ne me posais plus ces questions-là. Est-ce que j'ai ma place quelque part? Est-ce que... Qu'est place quelque part? Est-ce que... Qu'est-ce que je fais ici? Pourquoi je suis ici? Pourquoi on me regarde? Pourquoi... Là, tout à coup, j'avais juste du plaisir à imiter mes profs.
Starting point is 00:11:33 Puis c'est les seuls moments où j'étais un peu populaire. Qu'est-ce qui reste de cet enfant timide en toi aujourd'hui? Je suis encore timide, mais je fais semblant que je le suis pas. C'est ça qui a changé. T'as conscience qu'il y a plusieurs personnes présentement qui entendent ça, qui sont étonnées?
Starting point is 00:11:48 Oui, mais je le suis moins qu'avant. J'ai travaillé ça beaucoup, parce que la timidité, à un moment donné, ça peut devenir une excuse pour bien des affaires. Puis je trouve que c'est un peu paresseux de dire qu'on est timide. Soignons-nous de nos maux. C'est compliqué, puis ça peut prendre des années,
Starting point is 00:12:04 mais là, à l'âge adulte, on n'a plus d'excuses. Il faut se soigner de toutes sortes de choses. Je le dis, mais ça ne veut pas dire que je l'applique dans toutes les sphères de ma vie. Mais comment ça se manifeste, la timidité? Mais ça,
Starting point is 00:12:18 quand je rencontre des nouvelles personnes, j'ai peur de ne pas être au bon endroit. J'ai peur qu'ils soient trompés à mon sujet, j'ai peur de ne pas être au bon endroit. J'ai peur qu'ils soient trompés à mon sujet. J'ai peur que... Parce que c'est ça, on me dit beaucoup de belles choses, souvent, mais je ne sais pas si c'est justifié. Il y a beaucoup de gens qui ne me connaissent pas dans la vie, qui ont une image de moi, qui pensent ça,
Starting point is 00:12:42 mais peut-être que s'ils me connaissaient, ils seraient bien, bien déçus. Il y a déjà ça, cette peur de décevoir là. C'est une peur personnelle. Ça n'a rien à voir avec mon métier ou ce que je fais professionnellement. Ça, c'est un autre dossier. Mais moi, toute seule, je m'arrange pour que ça ne paraisse pas.
Starting point is 00:13:00 Parce que c'est humiliant aussi, avouer tout le temps qu'on est gêné, c'est stupide, puis on a l'air idiot. Ça fait que je ne veux pas que ça ne paraisse pas. Parce que c'est humiliant aussi. Avouer tout le temps qu'on est gêné, c'est stupide, puis on a l'air idiot. Ça fait que je ne veux pas que ça paraisse. Ça fait que je m'arrange pour avoir l'air... Mais là, je vais être démasquée, je viens de dire tous mes secrets. Donc tantôt, lorsque tu es arrivée, puis que je t'ai dit
Starting point is 00:13:14 que tu étais une icône, tu as réagi comme si j'avais dit la pire des balivères. Mais non, parce que pour moi, ça ne veut rien dire. Je serais une icône. Quand je serai morte, peut-être que 50 ans après, si on se souvient de moi, on pourrait dire ça. Mais tant qu'on est vivant, on n'est pas des icônes ou personne. On est vivant et on essaie de faire du mieux qu'on peut.
Starting point is 00:13:35 Des fois, ce n'est pas bon ce qu'on fait. On est mauvais. C'est grave sur le coup, mais c'est juste ça. On va s'améliorer. T'as su très tôt que tu voulais faire du théâtre, mais t'as quand même étudié d'abord en arts plastiques? J'ai travaillé en arts plastiques. Ça m'intéressait beaucoup, les arts plastiques.
Starting point is 00:13:55 J'aurais aimé ça, être graphiste ou... J'aurais aimé ça, dessiner des objets aussi, être désigne designer industriel. J'aurais aimé faire de l'architecture. Mais j'haïssais tellement les maths. J'étais assez bonne en maths. C'est sûr qu'en design industriel,
Starting point is 00:14:19 ça se peut qu'il y ait des maths. Ou architecte. Il faut être très, très fort en maths. Il faut aimer les maths. Moi, j'étais bonne en maths. J'étais moins bonne que mes frères et ma soeur et mon père, qui étaient une bolle
Starting point is 00:14:34 en mathématiques. Mais j'étais quand même bonne. Mais j'haïssais ça. J'haïssais trop ça. Mais j'aurais aimé... Oui, j'aurais aimé être graphiste. Mais je savais que j'avais pas assez... J'avais pas autant de talent là-dedans
Starting point is 00:14:48 que je pouvais en avoir en art dramatique. Et j'avais fait mon cégep en art plastique un peu par dépit, parce que j'étais en secondaire 5, je venais de passer mes auditions à l'École nationale. Ils m'avaient pas acceptée parce que j'étais trop jeune. T'avais quel âge? J'avais 15 ans. 15 ans! Mais j'étais bien insultée
Starting point is 00:15:04 quand ils m'ont dit, essaie-toi l'année prochaine. Là, tu es un petit peu jeune, mais l'année prochaine, ça se peut qu'on te prenne. Je l'avais pris personnel, puis j'avais dit, c'est des idiots, ils me prennent pour une imbécile. Je ne mets plus jamais les pieds ici. Mais comment est-ce que c'était possible
Starting point is 00:15:15 que tu passes tes auditions à 15 ans alors que tu n'avais pas terminé ton secondaire? Non. Non? Mais j'allais le terminer. Ça s'en venait. C'était imminent. Mais comment?
Starting point is 00:15:27 Il disait, on fait des exceptions parfois. Puis à l'École nationale, comme c'était privé, le cégep n'était pas obligatoire. C'était pas comme au conservatoire, disons, qui était une institution publique. Puis bon, il fallait que t'aies fait ton cégep. Moi, je me suis dit, bon ben,
Starting point is 00:15:43 je suis l'exception. Ils me prennent. C'est sûr., je me suis dit « Bon, bien, je suis l'exception. Ils me prennent, c'est sûr. Je vois pas... » Mais t'étais pas tout à fait l'exception. Bien, pas à ce point-là, non. 15 ans, c'était jeune. Puis il avait raison, voyons. Mais j'étais insultée. Et là, j'étais obligée d'attendre parce que je pouvais pas me présenter au conservatoire.
Starting point is 00:16:00 J'étais vraiment trop jeune. Puis il aurait même pas accepté ma candidature. Puis j'ai fait « Bon, les arts plastiques, j'aime ça. Je vais faire mon cours d'arts plastiques. J'ai aimé ça pour vrai. Mais j'ai passé mes auditions au conservatoire à ma dernière session. Je n'avais pas fini ma dernière session au cégep.
Starting point is 00:16:18 J'ai su que j'étais acceptée. J'ai tout lâché. C'est-tu assez paresseux? C'est terrible. Je n'ai même pas fini. Je n'ai même pas mon deck. Je n'ai pas fini ma dernière session. C'est-tu assez paresseux? C'est terrible. J'ai même pas fini, j'ai même pas mon deck, en fait. J'ai pas fini ma dernière session. Mais quand le destin nous appelle, il faut répondre. Oui, mais le conservatoire commençait en septembre suivant. J'aurais dû finir mon cours, mais j'étais trop pressée.
Starting point is 00:16:36 Puis c'était exigeant quand même. En art, moi, je me souviens d'avoir travaillé des nuits entières sur des projets. Sculptures, peintures? Des projets en trois dimensions, mais des projets en deux dimensions aussi. Toutes sortes de projets, mais les fins de session, c'était compliqué
Starting point is 00:16:52 parce qu'on ne dormait pas, en fait. Je prenais des petites pilules. Je me souviens, je ne sais pas si ça existe encore, des pilules wake-up. Ça existe encore, hein? Je pense que oui. Je prenais ça et je passais la nuit debout. Et le lendemain matin, j'avais mon cours,
Starting point is 00:17:07 puis il fallait que je fasse ma présentation. J'ai fait ça beaucoup. Juste pour m'épargner ça, dans ma dernière session, j'ai lâché. Tes parents faisaient quoi dans la vie? Mon père était comptable. Ma mère, elle a été institutrice un temps, mais elle a tout arrêté
Starting point is 00:17:24 parce qu'elle avait quatre enfants. Elle était un petit peu à bout. Puis comment est-ce qu'il vivait ton rêve à toi de devenir comédienne? Mon père ne prenait plus rien au sérieux parce que j'étais intéressée à toute forme d'art.
Starting point is 00:17:40 J'aimais les arts, j'aimais la musique. J'étais douée en musique. J'avais pris des cours de piano quand j'étais plus jeune. Mais là aussi, au bout de trois ans, je me suis découragée parce que je voulais jouer du Chopinais la musique. J'étais douée en musique. J'avais pris des cours de piano quand j'étais plus jeune. Mais là aussi, au bout de trois ans, je me suis découragée parce que je voulais jouer du Chopin. C'était ça, mon rêve. Je voulais jouer du Chopin à la perfection. Puis au bout de six mois, j'étudiais chez les religieuses.
Starting point is 00:17:57 J'étais jeune. J'étais en quatrième année, je pense. Quatrième, cinquième, sixième. Je prenais mes cours de piano après l'école. Puis je leur disais, « Mais quand est-ce que je vais jouer du Chopin? Puis ils étaient bien rigides, puis ils ont fait « Tais-toi, fais tes gammes. » Il faut faire ses gammes avant de passer à Chopin.
Starting point is 00:18:13 Mais je les ai faites, mais c'est une gamme, que je suis à bout de faire des gammes. Je trouvais ça plate, puis ça m'aurait motivée au moins qu'ils me donnent une pièce. Je m'en fous de la polonaise de Chopin. Je le sais que c'est compliqué, la polonaise. Mais je peux-tu l'essayer? Ça va me motiver. Puis je vous jure, dans six mois,
Starting point is 00:18:29 ça sera pas la perfection, mais vous en viendrez pas de ce que je vais faire. Juste parce que c'est ça, ma motivation. Il s'appelle Chopin. Merci. Bonsoir. Puis ils n'ont jamais voulu. Puis là encore, je disais à ma mère, ça ne me tente plus. Je ne veux plus aller là. Je ne suis plus des cours de piano, ça ne m'intéresse plus.
Starting point is 00:18:45 Je ne suis plus retournée. Je me souviens qu'au début du secondaire, il fallait choisir des concentrations musiques, arts plastiques, machin. Moi, je voulais tout faire. Je voulais faire la musique, mais je voulais faire tous les instruments.
Starting point is 00:19:01 Je voulais faire des arts plastiques. J'ai commencé en musique et je les ai toutes essayées. La trompette, le corps français, le trombone à coulisses, la flûte traversière, le hautbois, la clarinette. Qu'est-ce que j'ai essayé aussi?
Starting point is 00:19:18 Et plus tard, j'ai pris des cours de batterie. De batterie? Oui, c'est arrivé plus tard. C'était mon rêve de jouer de la batterie aussi. C'est ça, là. Mais je veux tout faire à la perfection. Sinon, ça ne m'intéresse pas. Ça ne m'intéresse pas d'être une ticoune de la batterie.
Starting point is 00:19:33 Ça aussi, j'ai suivi des cours avec un maître. C'était un grand, grand, un grand percussionniste, un grand joueur de batterie, de jazz. C'était qui? Un Américain qui s'appelait Pete Magadini, qui était tombé amoureuse d'une fille de ma classe au conservatoire.
Starting point is 00:19:48 Il était venu donner un concert avec, je ne sais pas, une vedette du monde du jazz. Je ne sais pas si c'était Al Jarreau. OK. Quand même. Oui, il en a fait, puis il en a fait d'autres. C'était un grand, grand musicien. Et il est tombé amoureux d'elle.
Starting point is 00:20:04 Il a tout laissé tomber. Puis il est venu habiter à Montréal. Mais à Montréal, il n'y avait pas de contrat comme il y en avait à New York ou à Los Angeles. Fait qu'il a commencé à donner des cours. Puis moi, j'avais dit, c'est ça que tu m'en donnes. Et le pauvre, le pauvre, il perdait tout son temps avec moi.
Starting point is 00:20:20 Ça allait. Les deux mains, ça allait. Une jambe, deux mains, ça va. Mais là jambe, deux mains, ça va. Mais là, deux jambes, deux mains, tout fout le camp. Les quatre membres sont sollicités, effectivement. Là, je fais non. Parce que je me promenais. Je parle beaucoup.
Starting point is 00:20:35 Je pensais à ma journée avec des baguettes. Je pensais à ma journée avec des baguettes. Puis je faisais... Je jouais avec mes baguettes. Au bout d'un mois J'étais bonne Y'avait pas de problème avec la cymbale Mais c'est ça Pendant que tu nous racontes ça Tu mimes la batterie présentement
Starting point is 00:20:53 Puis c'est drôle parce qu'il y en a une dans mon champ de vision De l'autre côté de la vitre Tantôt tu pourras nous faire un petit souvenir Non mais ça fait Écoute j'avais 20 ans à ce moment-là Ça fait un bout Mais pourquoi est-ce qu'il faut que tout soit parfait dès le départ?
Starting point is 00:21:09 C'est pour mon oreille. C'est pour me satisfaire, moi. Puis je vais travailler. Ça me dérange pas de travailler 10 fois plus en dehors des heures de cours. Je vais le faire, mais donnez-moi la chance d'avoir un instrument. Passez-moi une batter cours, je vais le faire, mais donnez-moi la chance d'avoir un instrument. Passez-moi une batterie, je vais le faire.
Starting point is 00:21:28 Donnez-moi un piano, je vais le faire. Mais il faut que la maison soit vide. Il ne faut pas que je casse les pieds à personne. C'est ça aussi, je ne veux pas déranger tout le monde. Je ne veux pas qu'on m'entende. Je veux le faire toute seule. Je veux me péter la gueule toute seule. Probablement parce que je suis orgueilleuse.
Starting point is 00:21:43 Je ne vois pas. Ça doit être ça. Et pourtant, il y a ça aussi quand je suis en répétition, en théâtre. J'aime pas trop avoir l'air fou devant les gens, mais on dirait qu'en vieillissant, c'est moins présent, cette affaire-là.
Starting point is 00:21:59 Mais tout ne doit pas être parfait à la première lecture d'un texte. Non, mais le... Non, non, mais c'est le fun qu'on soit un petit peu au-dessus de la base. Un peu au-dessus de ce à quoi on s'attend de nous-mêmes.
Starting point is 00:22:16 Tant qu'à se dépasser, commençons maintenant. Essayons, au moins. Sinon, c'est plate, la vie. Mettez ça sur un T-shirt, s'il vous plaît. Tant qu'à se dépasser, commençons maintenant. J'aime ça. Non, mais c'est plate, la vie. Mettez ça sur un T-shirt, s'il vous plaît. Non, mais... Tant qu'à se dépasser, commençons maintenant. J'aime ça. Non, mais c'est beau pour moi. C'est avec des petits détails, je sais pas. C'est peut-être...
Starting point is 00:22:33 Ça peut avoir l'air prétentieux, mais c'en est pas. C'est vraiment pas de la prétention. C'est... C'est de l'exigence envers toi-même? Bien, c'est un passe-temps en même temps. Tu sais, avoir un résultat, c'est bien de voir... Tu sais, comme quand tu t'entraînes
Starting point is 00:22:49 puis tu commences à faire beaucoup d'exercices, puis c'est le fun de voir ton corps changer. C'est le fun de voir que le mouvement est plus facile, que tes épaules sont au bon endroit, ton bassin est à la bonne place, tu bouges de la bonne façon. Moi, j'ai recommencé à faire du pilates depuis quelques temps, place, tu bouges de la bonne façon. Moi, j'ai recommencé à faire du pilates depuis
Starting point is 00:23:05 quelques temps, puis je vois que mon corps ne se place plus de la même façon. Il y a des maux de dos que j'avais, que j'ai pu. Je vois une différence. Mais c'est sûr que si je commence à voir une différence au bout de six mois, bien là,
Starting point is 00:23:22 là, non. C'est long. C'est long, c'est plate, il il se passe rien, je vais décrocher à un moment donné. Je veux pas nécessairement qu'il y ait une amélioration au bout de 24 heures, mais au bout de 48, oui, ça me ferait plaisir de voir qu'il y a une petite amélioration. Puis,
Starting point is 00:23:37 oui, souvent au bout de 48 heures, elle est peut-être perceptible que pour moi, mais ça me suffit. J'ai pas besoin que les autres le remarquent. Si moi, je le sais, ça va. J'ai lu une entrevue que t'as accordée en 1990. Ça fait quelques années. C'était à l'occasion de la présentation
Starting point is 00:23:53 du spectacle Les lettres de la religieuse portugaise. C'est un texte du 17e siècle. Des lettres très, très chargées, très intenses, d'une religieuse... Une peine d'amour, en fait.ieuse qui s'adresse à un officier français qui l'a séduite, mais qui est parti trop vite. Qui est parti trop vite, mais lui, il était
Starting point is 00:24:11 de passage, il était à l'armée, il était au Portugal. Bon, il l'a séduite. Il s'en fout. Peut-être pas, mais dans ce temps-là, elle, elle pense qu'il s'en fout, mais c'est cinq lettres d'amour, c'est cinq lettres de radotage, où elle fait semblant d'aller bien, elle... C'est cinq lettres d'amour, c'est cinq lettres de radotage où elle fait semblant d'aller bien.
Starting point is 00:24:27 Elle a l'air détachée et en une fraction de seconde, elle l'engueule. Elle est à terre sur le plancher. Elle est une loque. Elle se recompose une espèce de petite contenance et elle lui en écrit une autre. Et
Starting point is 00:24:43 elle commence en l'engueulant. Après ça, elle lui demande pardon. C'est toutes les contradictions de l'être humain. Tout ce qu'on fait quand on est désespéré. Tu dis dans cette entrevue-là que pendant deux ans, à chaque jour, tu as lu les lettres de la religieuse portugaise. Qu'est-ce que ça nous dit, ça, sur la Anne d'Orval d'une trentaine d'années?
Starting point is 00:25:07 C'est un peu troublant, il me semble, comme avance. Bien non, mais c'était mon livre de chevet. C'était... J'essayais peut-être de trouver d'autres... Tous les soirs, tu sais, c'est vrai que je lisais au moins une lettre tous les soirs, mais des fois, je pouvais laisser niaiser ça trois, quatre jours, puis le reprendre,
Starting point is 00:25:24 parce que c'est là aussi que le travail se fait. C'est dans le silence. Puis c'est quand on laisse un texte de côté puis qu'il continue à vivre en nous. Puis qu'il continue à... Et nous, on se transforme, on s'en rend pas compte. Mais on n'est plus la même personne que quatre jours avant.
Starting point is 00:25:38 Il y a des choses qui se passent dans nos vies qui font qu'on change. C'est presque imperceptible, mais c'est là quand même. Et oui, c'est presque imperceptible, mais c'est là quand même. Et oui, c'est un personnage que... que je comprenais peut-être un peu aussi de l'intérieur. C'est un
Starting point is 00:25:54 personnage excessif, mais c'est un comportement que j'ai vu chez des amis à moi, que j'ai observé, que... Ça me fascine jusqu'où vu chez des amis à moi, que j'ai observé. Et ça me fascine jusqu'où on peut aller dans l'autodestruction aussi et où on peut aller dans les mensonges
Starting point is 00:26:13 qu'on peut se raconter par survie, parfois, parce que la réalité est trop difficile. C'est pour ça que j'aime faire ce métier-là aussi. Observer, essayer de comprendre la vie des autres. Peut-être pour mieux comprendre la mienne, éventuellement, parce qu'il y a toujours des parallèles à faire avec nos propres vies, mais ça me fascine, ça.
Starting point is 00:26:35 Déjà que je trouve ça plate que notre vie puisse pas être une répétition, qu'on puisse pas en avoir plusieurs pour pas recommencer les gaffes qu'on a déjà faites. Au moins, en jouant, ça nous donne
Starting point is 00:26:49 la chance d'observer un petit peu, pas juste d'observer, d'avoir d'autres vies. Chica, un de tes films préférés, c'est La nuit américaine, de Truffaut. Oui, j'ai dit ça en entremets. Il y en a beaucoup.
Starting point is 00:27:04 J'aurais pu répondre à autre chose. J'aurais pu répondre à Le Batif. J'aurais pu répondre à des films d'Hitchcock. Des films de Bergman. Mais oui, j'aime ce film. Dans La Nuit américaine, Truffaut pose la question d'une certaine manière. Est-ce que les faux-semblants,
Starting point is 00:27:22 est-ce que les artifices du cinéma sont plus vrais que la vérité de la vie? Qu'est-ce que les faux semblants, est-ce que les artifices du cinéma sont plus vrais que la vérité de la vie? Qu'est-ce que tu réponds? Est-ce que tu vis plus intensément lorsque tu tournes ou lorsque tu trouves sur scène? Non? Non. C'est un cliché.
Starting point is 00:27:36 Je vis intensément. Bon, je suis quelqu'un d'intense, mais je suis capable d'avoir un certain recul aussi sur moi et je suis capable d'en rire. J'ai un grand, grand, grand sens d'avoir un certain recul aussi sur moi. Je suis capable d'en rire. J'ai un grand, grand, grand sens de taux d'érision, moi. Et puis, ça m'a sauvée de bien des choses. Puis, j'adore les gens qui ont un sens de taux d'érision aussi. Je n'aime pas trop les gens qui se prennent au sérieux dans ce métier-là.
Starting point is 00:28:02 Est-ce qu'il y en a beaucoup? Oui. Oui. Mais dans la vie, en général, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Dans métier-là. Est-ce qu'il y en a beaucoup? Oui. Mais dans la vie en général, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Des gens qui se regardent jouer, il y a des gens qui s'écoutent parler, il y a des gens qui se trouvent bons,
Starting point is 00:28:13 il y a des gens qui se pètent les bretelles. Puis on a juste envie de les brasser. On espère que la vie va les humilier à un moment donné, puis ça va arriver. La vie finit toujours. On a toujours des moments d'humiliation. Bon, c'est comme ça. Tant mieux, dans un sens. Ça nous ramène
Starting point is 00:28:29 à notre petitesse. À notre agilité. On est égaux. On l'oublie souvent, mais M. Trump, il va mourir à un moment donné. Puis, ça va être fini pour lui comme pour les autres.
Starting point is 00:28:47 Puis on va... Peut-être qu'il va se faire embaumer, puis il y a quelqu'un qui va le voir tout nu. Puis, c'est pas au bout de suite, cette affaire-là. Puis, ça va être ça. Il va avoir son moment d'humiliation. Je splatte qui, bon, il n'en sera pas conscient.
Starting point is 00:29:02 Mais, ouais, on finit tous par être humiliés un jour ou l'autre. Fait que, c'était quoi donc la question? C'était de dire, est-ce que le cinéma... Tu te demandais si tu vivais plus intensément lorsque tu tournes ou lorsque tu te trouves sur scène qu'au quotidien? Non.
Starting point is 00:29:18 Tout est intense. Puis je pense que la vérité, elle est partout. C'est pas parce que... Moi, j'ai souvent entendu ça, ben oui, les acteurs, c'est des mentors professionnels. Ça, ça me tue. Moi, j'aurais dit le contraire, que les acteurs, c'est des êtres de vérité. Bien oui, c'est des gens qui cherchent la vérité, oui.
Starting point is 00:29:38 Mais... Tu sais, il y a des gens qui vont être capables de mentir dans la vie, puis de faire des coups au téléphone. Puis ça, ça m'a toujours bien, bien impressionné, moi. Les insolences d'un téléphone. Bien oui, des affaires de main. Moi, ça, je serais incapable. On salue Tex Lecord.
Starting point is 00:29:50 Hé, mon Dieu. Mais plein d'autres mondes. Moi, quand j'étais adolescente, on avait des parties des fois. Puis il y a des gens qui faisaient des coups au téléphone puis qui faisaient venir une pizza chez le voisin d'à côté. Puis je me disais, ah, mon Dieu, j'étais sur le bord de perdre connaissance. Je ne voulais pas être dans cette pièce-là.
Starting point is 00:30:07 Je ne voulais pas vivre ça. Je ne voulais pas qu'il fasse ça. Ça me mettait... Puis ça, faire semblant, abuser de la confiance de quelqu'un, j'ai du mal avec ça. Je peux rire sur le coup, mais j'ai du mal avec ça. Et pour moi, la droiture,
Starting point is 00:30:23 elle commence là aussi. C'est important. La droiture. Ça commence par le... Pas la rigid coup, mais j'ai du mal avec ça. Et pour moi, la droiture, elle commence là aussi. C'est important. La droiture. Pas la rigidité, mais la droiture. Ne pas faire livrer une pizza chez le voisin. Oui. Parce qu'il y a quelque chose d'égocentrique, de trop égocentrique.
Starting point is 00:30:41 J'aime pas ça, les gens qui sont égocentriques, en fait. Puis je trouve qu'on a tout à gagner. Ça veut dire que je le suis pas. J'ai pas ça, les gens qui sont égocentriques, en fait. Puis je trouve qu'on a tout à gagner. Ça veut pas dire que je le suis pas. J'ai mes moments d'égocentricité aussi, puis d'égoïsme, puis oui. Mais je pense que c'est important de développer notre empathie.
Starting point is 00:30:55 Puis le métier qu'on fait, c'est un bon exercice pour ça. Développer notre empathie. Puis je pense que si t'apprends pas à être de plus en plus empathique en faisant ce métier-là, tu ne seras jamais
Starting point is 00:31:10 l'acteur ou l'actrice que tu voudrais être. Je ne pense pas que tu puisses penser un jour toucher à quelque chose de plus grand que toi. Je pense que ce n'est pas possible. Ça prend cet abandon-là, ça prend cette volonté de
Starting point is 00:31:28 vouloir comprendre comment une autre personne peut se sentir dans telle situation. Une personne que tu ne connais pas du tout et qui n'est pas du tout comme toi. C'est ça, c'est cette vérité-là qu'il faut creuser. C'est vers ça qu'il faut aller.
Starting point is 00:31:43 Quand on joue au cinéma, au théâtre, n'importe où, il y a des grands moments de vérité. Au cinéma, ce qui est compliqué, c'est qu'on se voit après. Contrairement au théâtre, on ne se voit pas. Mais au cinéma, on se voit et ça peut être dur.
Starting point is 00:32:01 Et ça, ça peut faire qu'on va changer notre jeu. On regarde l'éclairage et puis on fait, c'est pas vrai que je vais avoir cet éclairage-là. Puis en même temps, si on pense toujours à l'éclairage, bien, on peut pas s'abandonner. On n'a pas l'impression dans un film comme Mamie que
Starting point is 00:32:15 tu ne t'es pas abandonnée. Je me suis abandonnée, mais c'est André Turpin. Il y a ça aussi. Ça prend un bon directeur photo. Ça prend un bon directeur. Ça prend des gens en qui t' as totalement confiance, qui ne te le trompent pas à tomber. Puis Xavier a ces mêmes exigences-là aussi. Puis il connaît mes exigences.
Starting point is 00:32:31 Ça fait qu'il ne va pas me saboter. C'est vrai qu'on manque de temps des fois. Mais il y a ce goût-là. Il y a cette obsession-là aussi. La beauté d'une image, c'est de la photographie, du cinéma aussi, avant tout. Donc il faut que tu aies envie de filmer ton sujet, même s'il n'est pas parfait.
Starting point is 00:32:47 Mais André, oui, c'est un grand, grand directeur photo. Puis, il n'est pas le seul, là. Mais il m'a connue beaucoup à travers ce film-là aussi, je pense. Puis après ça, quand on a retourné ensemble. Tu sais, c'est ça, travailler avec une équipe longtemps, c'est le fun parce qu'ils te connaissent. Ils connaissent ton grain de peau. Ils connaissent ton ossature. Ils savent
Starting point is 00:33:11 comment te filmer aussi, d'une certaine façon. Ça fait que oui, on se regarde moins et on s'abandonne. C'est plus facile de s'abandonner. Qu'est-ce que tu avais en commun avec cette femme-là, avec ce personnage-là, Diane, dans Mamie, alors que tu es l'incarnation même du raffinement et qu'elle est l'incarnation d'autres choses?
Starting point is 00:33:29 Oui, d'autres choses. Mon Dieu, c'est très, très loin de moi, évidemment. C'est peut-être sa résilience. C'est un mot qui est bien à la mode, qu'on a entendu beaucoup, mais... Qui désigne une réalité humaine qui existe pour vrai. Je pense que c'est une combattante. Puis moi, je suis une combattante aussi.
Starting point is 00:33:51 De quelle manière? On a tous des accidents de parcours dans la vie qui nous ont plus ou moins marqués. Je ne veux pas m'étendre là-dessus, parce que je n'aime pas trop parler de ça. Mais on a tous des moments de...
Starting point is 00:34:04 Il y a des moments charnières dans nos vies qui changent le cours des choses. On n'est plus la même personne. Et il faut faire avec. Il faut faire le deuil de certaines choses. Et ces deuils-là,
Starting point is 00:34:19 qui sont inévitables, mais qui sont... Quand on réalise que notre vie ne sera plus jamais la même à cause d'un événement stupide ou de plusieurs petits événements qui se sont accumulés, ou bien on sombre, puis on décide d'abandonner tout, ou on se bat pour faire exister quand même le rêve qu'onandonner tout, où on se bat, pour faire exister quand même
Starting point is 00:34:45 le rêve qu'on avait au départ, d'être heureux, ou de s'épanouir professionnellement. Et moi, je suis de la deuxième catégorie. Moi, je lâche pas le morceau, en fait. Je lâche pas le morceau. Puis c'est peut-être de là aussi mon exigence, c'est que j'ai dû comprendre très jeune que
Starting point is 00:35:07 ça allait pas être si simple. Mais c'est simple pour personne, en fait. Pas plus pour moi que pour d'autres, mais... Il y a des gens pour qui c'est sans doute un petit peu plus facile. Oui. Puis il y en a pour qui c'est plus difficile aussi. On est une petite vie
Starting point is 00:35:23 que la nôtre. Si on la compare à ceux qui sont à Gaza en ce moment, mon Dieu, on n'a rien connu comme souffrance. C'est sûr. Il y a tout ça aussi. C'est bien de relativiser un peu. Est-ce que tu accepterais, Anne,
Starting point is 00:35:39 de m'entraîner dans les coulisses d'une de mes scènes préférées du cinéma québécois? C'est dans «Mami», la scène où vous dansez tous les trois, c'est-à-dire toi, Antoine... Oh, Suzanne, et puis... Oui, Antoine Pilon-Larose, Suzanne Clément, au son de «On ne change pas», de Céline Dion. Antoine, qui est complètement possédé par la chanson,
Starting point is 00:35:55 puis Suzanne, qui se laisse peu à peu gagner. Oui, c'était un beau moment. C'était un très, très beau moment. C'est drôle parce que cette scène-là, on l'a tournée, je pense que c'était un très, très beau moment. C'est drôle parce que c'était... On a tourné... Je pense que c'était un vendredi soir. C'était la fin de la première semaine de tournage. C'était une grosse, grosse scène. Elle était compliquée.
Starting point is 00:36:12 On avait du retard. On était déjà en heure supplémentaire. Et puis après l'avoir faite, je me souviens de la réaction de Xavier qui a sauté de joie, qui criait. Il dit, j'ai ma scène, je l'ai, je l'ai, j'ai mon plan. Puis il était tellement heureux. Puis
Starting point is 00:36:31 je me souviens du visage de tout le monde, d'André, du premier assistant, de tout le monde, de Nathalie, la script, le bonheur. Et on était tous au même endroit.
Starting point is 00:36:46 Et on se regardait, Antoine, Suzanne et moi, puis on avait l'impression de... Oui, pas de créer un moment important, mais on savait pas si le film se pouvait ou pas, si ça allait être bon ou pas, mais on était... On était contentes de ce qui venait de se passer. C'est comme si tout le film, ou presque,
Starting point is 00:37:04 se trouvait contenu dans cette scène-là. Ben, oui. Tout le film. Tout ce que... Beaucoup de la relation, du moins. Tout ce que ces vies-là auraient pu être. Oui. S'ils étaient restés ensemble. Mais ils sont tous séparés.
Starting point is 00:37:20 Ils sont tous séparés. C'est ça qui est triste. Mais oui, c'était une belle prémisse quand même. C'était un beau début de tournage. Puis c'est impossible d'entendre cette chanson-là maintenant sans avoir ces images-là dans la tête. Pour moi, en tout cas, oui. Comme la chanson de Lana Del Rey aussi,
Starting point is 00:37:39 à la fin du film Born to Die. Ça me ramène à ça. Je l'ai vue cet été en show, Lana Del Rey. Elle a chanté... T'étais là à Québec, oui. Elle a chanté ça, Born to Die. Mon Dieu, ça m'a ramenée à Cannes.
Starting point is 00:37:57 C'était une telle émotion tout à coup. Ça m'a remuée quand même. Qu'est-ce qui se passait dans ton corps et dans ta tête à Cannes pendant les 12 minutes durant lesquelles le public vous a applaudi, Xavier, toi, les autres membres de la distribution?
Starting point is 00:38:14 Bien, honnêtement, j'étais droguée. Parce que j'étais tellement traquée avant la montée des marches que Xavier m'avait donné un petit comprimé qu'il prenait lui-même pour se calmer. Mais on n'a pas le même poids,
Starting point is 00:38:29 Xavier et moi, donc... Déjà, il aurait dû me donner un demi-comprimé. En fait, il avait commencé par un demi-comprimé. Puis au bout de 20 minutes, il m'a dit, ça marche-tu? Je lui ai dit, je ne sens pas grand-chose, mais bon... Non, non, non, ça ne fera pas effet, alors prends un autre. Un lativer?
Starting point is 00:38:44 Non, c'était... Alors, je ne me souviens plus du... Non, non, non, c fera pas effet, alors prends un autre. Un nativant? Non, c'était plus fort que ça. Et je pense qu'il m'a donné un comprimé entier. Et là, je suis devenue beaucoup trop de bonne humeur. Et je me souviens de pas grand-chose. Je me souviens pas d'avoir vu le film. Ma fille,
Starting point is 00:39:00 qui était à Londres à ce moment-là, elle passait l'année à Londres. Puis elle était venue me rejoindre à Cannes. Donc elle était derrière moi. Ça, je me souviens de son visage. Je me souviens d'elle qui pleurait et qui était complètement émue. Puis j'étais contente de partager ça avec elle.
Starting point is 00:39:18 C'était quand même... Mais c'est surtout de son visage à elle que je me souviens. Puis après ça, on avait un party. Je me souviens, oui, mais je me souviens pas de tous les détails. Je me souviens. Puis après ça, on avait un party. Je me souviens, oui, mais je me souviens pas de tous les détails, non. Je me souviens pas d'avoir vu le film. En tout cas, je me souviens que pendant tout le film, je regardais plus les gens autour.
Starting point is 00:39:33 Je regardais les gens réagir, les acteurs qui m'impressionnaient, qui étaient assez autour. Est-ce qu'il y a une partie de toi qui a hésité à accepter le rôle dans J'ai tué ma mère? Parce que Xavier Dolan, aujourd'hui, il est canonisé. C'est un grand... Mais il est encore en vie, ça le dit.
Starting point is 00:39:50 Oui, oui. C'est un être humain comme tout le monde, puis il y a des défauts. Et ce film-là aurait pu être... C'était son premier film avec un tout petit budget. Ça aurait pu être un bit total. Moi, honnêtement, quand on le faisait, c'était tellement une équipe... Ce n'était pas des gens qui avaient travaillé beaucoup non plus.
Starting point is 00:40:08 Ils n'étaient pas payés. Ils étaient payés minimum. Ils avaient accepté de le faire. Tout le monde ne voulait pas faire ce film-là. Il est allé frapper à plusieurs portes. Il y a bien des gens qui ont dit non. Il est allé, il est ici et là, des amis, des amis d'amis
Starting point is 00:40:24 qui ont voulu l'aider à faire son premier film plus pour l'encourager. Alors moi, parfois, puis on n'avait pas beaucoup de temps, donc je me disais, ça sortira jamais, ce film-là. Puis il avait essayé de trouver des producteurs, ça marchait pas, personne voulait.
Starting point is 00:40:39 Il n'y avait pas de distributeur non plus à ce moment-là, donc ça sortira jamais. Mais je me souvenais quand même de ma réaction la première fois que j'avais lu ce scénario-là. Et ce qui m'avait frappée, c'était la profondeur du personnage de la mère, à tel point que je ne pouvais pas croire que c'est lui qui l'avait écrit.
Starting point is 00:40:59 Parce que souvent, les auteurs peuvent... Tu sais, j'en lis, là, des scénarios, j'en ai lu beaucoup, ou des pièces, ou j'en ai lu beaucoup. Ou des pièces, j'en ai vu. Et c'est facile d'entendre la voix d'un auteur ou d'une autrice dans tous ses personnages. D'entendre son discours, ou le discours qu'il voudrait donner à ce personnage-là,
Starting point is 00:41:22 mais t'entends quand même sa voix. T'entends son rythme. T'entends... Et on ne creuse jamais assez loin. Puis tu te dis, mais pourquoi je n'accroche pas parce que c'est bien écrit? Parce que je ne peux pas m'attacher au personnage, il n'y en a pas.
Starting point is 00:41:38 Ce personnage-là n'a pas de fond. C'est des archétypes. Même pas. C'est juste la surface. Ce n'est même pas un archétypes. Même pas. C'est juste la surface. C'est même pas un archétype encore. On explore, mais ça reste en surface. C'est pas intéressant. C'est pas assez intéressant.
Starting point is 00:41:54 Ça pourrait être intéressant si on s'y penchait à nouveau et si on creusait pour vrai. Si on passait des semaines à observer des gens. Oui. Et dans ce cas-là, dans le cas où j'ai tué ma mère, j'étais tellement impressionnée
Starting point is 00:42:10 par la qualité de son écriture, de ses dialogues, même si, bon, il y avait des erreurs, puis on s'est reparlés, après ça, Xavier, puis il venait à la maison, puis on réécrivait des choses, puis je disais ça, c'est trop long, on va le voir, il a besoin de l'écrire. C'est pas nécessaire, il y a des silences qui sont importants, il y a des choses, puis je disais ça, c'est trop long, on va le voir, t'as pas besoin de l'écrire,
Starting point is 00:42:26 c'est pas nécessaire, il y a des silences qui sont importants, il y a des choses que tu peux inverser, ça, dans le rythme, ça marche pas, ça, il y a une phrase de trop, c'est trop redondant, c'est quatre fois la même joke, on n'est plus capable, enlève ça. Puis il écoutait, puis des fois, il était pas d'accord, puis il disait non, ça, pour telle et telle raison,
Starting point is 00:42:41 je veux le garder, puis je disais, oui, t'as tout à fait raison. Ça fait qu'on... Il y avait une réelle collaboration quand même. Mais il y avait... Il y avait cette vérité. Il y avait chez ces personnages une telle précision dans ce qu'ils étaient profondément. C'est même plus dans les répliques,
Starting point is 00:43:03 parce que des fois, des répliques peuvent avoir l'air complètement anodines ou superficielles. C'est pas ça qui est important. C'est la façon, c'est ce que le personnage fait en le disant, parce que son corps peut avoir un autre discours que ses mots. C'est ça qui est intéressant. C'est ça que je voyais dans ce scénario-là. J'en revenais pas à l'âge qu'il avait d'avoir cette acuité-là.
Starting point is 00:43:25 C'est quand même fou d'avoir une relation aussi complexe avec sa mère et par ailleurs comprendre à ce point-là ce que vit sa mère. Oui, et la défendre autant. L'humilier comme il l'a humilié et la défendre avec autant de force et d'acharnement.
Starting point is 00:43:41 Puis je l'ai souvent dit en entrevue, tu sais, ce film-là, c'est quand même une lettre d'amour à sa mère. Puis le personnage que je joue, c'est pas sa mère. Sa mère, elle est pas comme ça. Moi, je la connaissais pas, sa mère, à ce moment-là. Donc, c'est une vision que j'avais du texte que je lisais, mais c'est pas sa mère. Sa mère, elle est pas comme ça. Parlons d'un grand moment de ta carrière, Anne. Ah, qu'est-ce que c'avais du texte que je lisais, mais c'est pas sa mère. Sa mère est pas comme ça.
Starting point is 00:44:06 Parlons d'un grand moment de ta carrière, Anne. Ah, qu'est-ce que c'est? En 2003, t'accordes une entrevue à Richard Martineau au Franc-Tireur. Vous parlez de la répartition des tâches au sein du couple entre un homme et une femme. Et le Martineau te crie « Relaxé! »
Starting point is 00:44:21 Oui, mais il faisait ça par provocation aussi. Il y avait beaucoup d'humour. Richard Martineau, de la provocation, je tombe en bas de ma chaise. Non, non, mais à ce moment-là, il n'était pas... C'était pas le même Richard. Non, non, non. C'était un autre Richard. C'était une autre personne, mais...
Starting point is 00:44:34 C'est un moment merveilleux. Ariel Charest en a tiré un sketch fabuleux. Est-ce que tu l'as vu? J'en ai vu des bouts, mais ça me rappelle tellement de mauvais souvenirs. De mauvais souvenirs? Oui. J'essayais d'y mettre beaucoup d'humour.
Starting point is 00:44:51 Plusieurs ont vu l'humour que je mettais là-dedans. Il semble que l'humour est manifeste. Il y en a qui ne l'ont pas vu. Il y avait des masculinistes qui avaient écrit. J'avais croisé Richard Martineau à un moment donné. Je ne sais pas où. Lui, il trouvait ça drôle. Ils ont reçu des lettres.
Starting point is 00:45:06 C'est hallucinant. Il y a des masculinistes qui veulent te tuer. Qui disent que c'est à cause des femmes comme toi qu'il y a autant de problèmes avec les hommes et les femmes. Et là, moi, j'ai pas besoin de ça dans la vie. Évidemment. Je veux pas... Alors que tout ce que tu dis, c'est
Starting point is 00:45:21 pouvez-vous ramasser vos pantalons sales, s'il vous plaît, puis faire du lavage une fois de temps en temps. Je résume. Tu parles de charge mentale. Oui, mais... Puis ce qu'on entend souvent, oui, mais ça sera pas fait comme vous voulez qu'on le fasse, mais qu'on le fait plus. Puis c'est vrai que, oui, j'ai pu être contrôlante,
Starting point is 00:45:37 mais apprenez à bien le faire. C'est tout ce que je veux. Parce que ça donne... Moi, j'ai eu des femmes de ménage qui sont venues à un moment donné, ou des hommes de ménage, puis je leur disais, non, ne faites surtout pas le lavage. Puis, on veut vous aider, non? Puis, il y en a une qui l'a fait quand même.
Starting point is 00:45:54 Je venais de m'acheter une nappe en lin en Italie. Elle m'avait coûté la peau du cul. Qui était ma nappe préférée. C'était du plandard. Mais elle a voulu m'aider. Elle l'a mise au lavage. À l'eau très, très chaude.
Starting point is 00:46:10 C'était violet et écru. C'était une teinture artisanale. Le violet a splaché partout. La nappe était rose nanane quand elle est sortie. Elle avait rapetissé d'à peu près trois pieds. Au lieu d'être une nappe pour une table de huit personnes,
Starting point is 00:46:26 c'était un napkin. J'étais tellement en colère. Je rigole, mais je compatis. Oui, que j'ai essayé de garder mon sang froid, j'ai pas pu, puis elle est plus jamais revenue. Ça, c'est la première fois qu'elle était venue chez moi, elle. Alors, si vous voulez faire le lavage, les amis, c'est ce que je vous encourage
Starting point is 00:46:46 à faire, mettez pas une chaussette rouge dans une brassée de blanc à eau chaude. On prend des notes à la maison. Parce que tout ça va devenir rose. Et j'ai même ajouté ça dans la crise au téléphone quand j'ai tué ma mère.
Starting point is 00:47:02 Quand elle parle au directeur et qu'elle rajoute ça. Aimes-tu ça, toi? Vous n'êtes même pas capable de calisser... Qu'est-ce qu'elle disait? De ne pas calisser vos bobettes rouges dans une brassée de blanc. T'aimes-tu ça, toi, des...
Starting point is 00:47:19 C'était quoi? Je ne sais plus. En tout cas, t'aimes-tu ça des... des draps roses, toi, calisses? t'aimes-tu ça, des draps roses? Oui, quand Alice... J'avais rajouté ça. J'avais improvisé un petit peu, puis j'avais rajouté cette affaire-là parce que ça m'est arrivé.
Starting point is 00:47:34 Et... Mais ce que ça veut dire, parce que ce moment de télé-là est merveilleux parce que c'est un moment comique, mais aussi d'une grande vérité. Vous avez une vraie conversation. Même si Martineau donne dans la provocation un peu. Tout ce que j'ai dit, je le pensais. J'ai juste mis un peu d'exagération
Starting point is 00:47:50 pour que ça soit pas trop lourd. Les femmes ont trouvé ça très, très drôle et les gars, pas du tout. Ça veut dire qu'il y a un prix à payer lorsqu'on dit la vérité. Parce que des moments de vérité comme ça, à la télé, on en voit très, très peu. Oui. C'était une écœurantité aiguë.
Starting point is 00:48:05 J'étais très, très fatiguée. J'étais fatiguée, mon Dieu. Mon Dieu que j'étais fatiguée. Oui, je tournais tous les jours dans une quotidienne. Puis, c'est ça. Mes deux enfants étaient là. Je faisais le lavage. Je faisais la bouffe.
Starting point is 00:48:22 Donc, c'est moi qui faisais l'épicerie, puisque je fais la bouffe. C'était tout ça. Je ne pense pas que c'était de la mauvaise volonté du père de mes enfants. C'est vrai que j'étais contrôlante. On n'avait pas de temps. Il fallait bien faire et vite. Si tu n'es pas rapide, tu le pitons.
Starting point is 00:48:38 Laisse faire. C'est ça aussi. Il faut apprendre à être vite et bien faire les choses. Quand on a des enfants, c'est le même. Il m'arrive de vite puis bien faire les choses. C'est tout ça. Quand on a des enfants, c'est le même. Il m'arrive de répondre à ma blonde, oui, je vais le faire,
Starting point is 00:48:51 mais de moins de demi-heure, de moins une heure. Mais il faut que ça se passe, là. Bien oui, il faut que ça se passe. Puis c'est parce qu'en une heure, si t'es juste capable de laver deux têtes d'oreiller, bien, la blonde va avoir le temps de faire passer l'aspirateur, faire la soupe,
Starting point is 00:49:09 changer la couche. Aller au dépanneur chercher une peine de lait parce qu'il n'en a plus. Aller jouer avec l'enfant au parc. Puis il y a tout ça. Aller chercher un cadeau pour la fête d'enfants
Starting point is 00:49:23 à laquelle il est convié en fin de semaine. Il y a tout ça. Répondre au téléphone. Payer des comptes. Organiser. Organiser les prochaines vacances. Tout ça. Elle est capable de le faire en une heure parce qu'elle s'est pratiquée
Starting point is 00:49:40 longtemps. C'est juste ça. C'est sûr qu'à un moment donné, on se dit, bon, malouf, je viens de faire beaucoup de choses en 5 minutes. Je pense que je vais faire le reste. Parlons d'un autre moment mémorable d'entrevue. Ah, voyons, j'en ai donc bien fait.
Starting point is 00:49:57 Celui-là, c'est en 2014. T'es sur le plateau d'On n'est pas couché pour faire la promotion du film Mamie. Puis Éric Zemmour est là lui pour dire que l'homosexualité, c'est mal. Je résume, mais c'est à peu près ça, la teneur de son propos. Il était complètement ahuri. J'en perds mes pinces à cheveux.
Starting point is 00:50:14 Bien, j'en perdais mes pinces à cheveux. Je me suis tellement énervée que ça tombait de partout. Je fais voyons, il y a une pluie de pinces à cheveux ici. Est-ce que vous vous êtes reparlé en coulisses ou ce qu'on voit, ce qui a été filmé? Il est parti tout de suite. Mais ce qui est filmé, en fait, c'est que ces grands plateaux-là, en France, on arrive
Starting point is 00:50:30 à 18h, genre, et on peut pas sortir. Et eux, ils finissent pas à 11h le soir, le tournage. Ils sont sortis de là à 3h du matin. On a terminé à 2h du matin. Et on est tous pris en otage. On peut pas s'en aller.
Starting point is 00:50:46 Et moi, Xavier avait déjà d'autres entrevues ailleurs, donc il était venu me rejoindre plus tard. Mais moi, quand j'ai commencé, j'étais toute seule avec mon agente, Marie-Claude Goodwin, qui était là. Puis c'est tout. Je ne connaissais pas personne. Puis il n'y a pas grand monde qui sont venus nous parler. Laurent Ruquier est venu me dire bonjour comme ça, très gentil, mais sans plus. Puis, j'ai raconté souvent cette affaire-là, mais j'étais très, très nerveuse
Starting point is 00:51:13 parce que, bon, il y avait, toujours à cette émission-là, il y a deux personnes qui vont critiquer live devant toi. Zemmour et Nolo. Ben, Zemmour a déjà été dans ce siège-là. Et la fois où je suis allée, c'était
Starting point is 00:51:29 Émeric Caron et cette femme... Est-ce que c'est Léa Salamé? Oui, c'était Léa Salamé, exactement. Et je suis nerveuse et Zemmour vient me voir. C'est le seul qui est venu me voir.
Starting point is 00:51:47 Et moi, je le connaissais pas. Je le connaissais pour l'avoir vu avec Thierry Ardisson dans un autre format. Je le trouvais un petit peu... Il m'énervait beaucoup. Des fois. Mais j'avais pas tant vu.
Starting point is 00:52:02 Alors, il vient me voir, puis il fait avec beaucoup, beaucoup d'empathie, de gentillesse et de bienveillance. Il me dit, je vois que vous êtes nerveuse. Je sais que vous n'avez pas l'habitude, peut-être, des plateaux français, mais je veux juste vous dire, vous n'avez pas à vous en faire.
Starting point is 00:52:18 Moi-même, j'ai déjà été dans le siège des critiques, puis je sais que ça peut être insupportable pour les gens qui se font critiquer, mais dans ce cas-là, je les ai entendus tout à l'heure et ils ont adoré votre film. Donc, arrêtez de vous en faire pour rien. Ils ont vraiment aimé le film.
Starting point is 00:52:34 Puis là, il était gentil. Il me met sur la main, sur l'épaule. Beaucoup de bienveillance. Beaucoup de bienveillance. Et c'est le seul qui a fait ça. Alors, je me suis dit, mon Dieu, mais il est donc bien fin. Puis oui, ça m'a fait du bien. Puis ça m'a calmée un peu.
Starting point is 00:52:51 Et là, le show commence. J'arrive. Et il part, lui. Puis là, je fais, mais voyons, c'est pas la même personne. Mais en même temps, je suis nerveuse aussi. Je suis nerveuse parce que je ne peux pas sortir de là. Je ne connais personne. Xavier n'est pas là.
Starting point is 00:53:09 Mon agent, je ne peux pas y parler. Je ne peux même pas me lever aux pauses. Je ne peux pas se lever. Et ça repose sur tes épaules de relever la teneur? Non, ce n'est pas que ça repose sur mes épaules. Le Kodak n'est pas sur moi. Je l'écoute parler et je me dis, voyons, il est-tu tombé sur la tête?
Starting point is 00:53:23 Mais moi, je ne me rends pas compte souvent de ce que ma face dit. J'ai l'impression d'être complètement impassible. Vraiment, dans ma tête, je suis impassible. Tout ça se passe dans mon cerveau. Ton visage est très parlant. C'est ça. Tout le monde le voit.
Starting point is 00:53:35 Laurent Ruquier me voit. Il y a un montage dans ces shows-là. Il a tout coupé ça. Il me dit, Anne, je vois que vous avez quelque chose à dire. » Puis avant ça, il y avait une petite chanteuse, une jeune chanteuse qui était là, il lui a demandé,
Starting point is 00:53:53 puis elle a fait, « Non, non, moi je veux pas, je veux pas m'en mêler. » Ça fait qu'ils ont coupé ça au montage. Tout ce qu'il voit, c'est moi. Et j'ai dit, « Bien, je peux pas croire ce que j'entends, mais ça sous-entendait aussi.
Starting point is 00:54:04 Je peux pas croire ce que j'entends, mais ça sous-entendait aussi. Je ne peux pas croire que cette personne-là est venue avec tellement de bienveillance et d'ouverture d'esprit me faire un petit câlin et avait cette conscience des autres et que là, il n'y en a plus du tout.
Starting point is 00:54:20 Et qu'il est en train de dire que l'homosexualité est une maladie. Je me souvient bien, il disait même que c'était la faute des mères aussi, qui couvaient trop, certainement, qui couvaient trop leurs petits garçons et qui en faisaient des espèces
Starting point is 00:54:37 de petites fillettes peureuses et que ça donnait lieu à de l'homosexualité. Comme si c'était une maladie ou quelque chose qui se développait avec le temps. Ça nous dit, sur Zemmour, que c'est une personne complexe
Starting point is 00:54:56 ou que c'est une personne perfide et hypocrite? Non, je pense qu'une personne complexe. Je pense que tout le monde est complexe. Je pense que ça ne sert à rien de... Je parlais de Trump tantôt. C'est sûr que j'aimerais ça qu'il se fasse humilier un peu plus souvent, mais je pense qu'on n'est pas juste une affaire
Starting point is 00:55:13 dans la vie. Je pense que Trump n'est pas totalement inintelligent. Je pense que probablement que c'est quelqu'un qui a été traumatisé. Ça part toujours de l'enfance qu'on a eue. Et ça part de ce qu'on a comme tempérament aussi, des forces qu'on a, de notre génétique,
Starting point is 00:55:32 de toutes sortes de facteurs. Mais je pense qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent se guérir quand on est tout petit. Et plus on est tout petit, plus c'est peut-être facile à guérir. Plus on attend, plus ça devient complexe et long à guérir. Puis
Starting point is 00:55:51 je pense que au lieu de m'emporter, ce qui aurait été bien, c'est que je lui dise calmement j'aimerais ça avoir une conversation avec vous. Est-ce qu'on peut se parler? Qu'est-ce que vous faites demain? Est-ce qu'on peut aller déjeuner vous. Est-ce qu'on peut se parler? Qu'est-ce que vous faites demain? Est-ce qu'on peut aller déjeuner ensemble?
Starting point is 00:56:08 Est-ce qu'on peut... Il fallait quand même que quelqu'un relève la violence de ses propos. Oui. Et le mépris avec lequel il disait ça aussi. C'était son ton aussi. Sa suffisance. Comme s'il était invincible et qu'il détenait la vérité.
Starting point is 00:56:26 C'est ça qui était choquant aussi. Lui, il avait compris. Oui. C'est ça qui était choquant. Mais ma réaction était complètement stupide et j'avais honte de ça. Je ne voulais pas qu'on m'en parle. Le lendemain, tout...
Starting point is 00:56:39 Et là, je t'en reparle. Non, mais tu m'en reparles. J'ai eu des bons échos de ça. Des gens qui étaient contents que je les ai défendus, mais c'était même pas une défense, c'était une semi-défense parce que j'étais nerveuse, puis je vais juste crier toutes sortes d'affaires. Ce qui aurait été bien, c'est que je me dépose
Starting point is 00:56:55 et que j'aille parler avec lui. J'aurais aimé ça, lui parler. Et lui poser des questions. Puis qu'on ait une vraie discussion là-dessus. Parce que oui, ça m'a piqué. Ça m'a enragée, et pour les des questions, puis qu'on ait une vraie discussion là-dessus. Parce que oui, ça m'a piqué. Ça m'a enragé, et pour les mères, et pour toute la communauté LGBTQ+,
Starting point is 00:57:13 pour tous les gens qui ne sont pas pareils comme les autres. Ce qui inclut quand même pas mal de gens. Ce qui inclut beaucoup, beaucoup de monde. Beaucoup. Bon, la prochaine fois qu'on se voit, on évitera Éric Zemmour, puis on aura une conversation.
Starting point is 00:57:26 Ou pas. Marc Labrèche, ton ami, je l'ai interviewé à quelques occasions, puis à chacune de ces occasions-là, j'ai pris soin de lui dire à quel point il avait été important pour moi. Puis c'est comme s'il ne l'entend pas. Est-ce que tu penses que les compliments
Starting point is 00:57:40 se rendent jusqu'à lui, jusqu'à son cœur? Bien sûr. Ça se rend tout le temps. Oui. Ça se rend tout le temps. C'est juste qu'il ne faut pas en faire de... À partir du moment où c'est dit, on dit merci, mais si on accumule tous ces petits commentaires
Starting point is 00:57:56 vraiment flatteurs, puis qu'on y pense sans arrêt, ça ne nous fera pas avancer. Ça va faire justement comme bien des gens dans ce métier-là, des gens qui s'écoutent parler, puis qui se regardent jouer,
Starting point is 00:58:13 puis qui se regardent écrire, puis qui se trouvent bons, puis qui se pètent les bretelles, puis qui pensent qu'ils sont arrivés quelque part, puis c'est ça que ça fait. Ça fait des gens inintéressants et plates qui n'avancent plus. Ça fait que c'est le fun, c'est flatteur,
Starting point is 00:58:28 mais ça reste là. Et je sais que Marc est exigeant envers lui-même aussi. Je sais qu'il travaille fort pour être prêt, pour être à l'heure, pour bien faire ses devoirs. Il n'y a pas d'autre façon d'entrevoir le métier, pour moi
Starting point is 00:58:43 et pour lui, j'imagine. Oui, je pense qu'il l'entend et ça lui fait très plaisir, mais ça ne sert à rien. Comment tu réagis lorsque tu te trouves en présence d'une de ces personnes qui s'écoute parler et qui est persuadée d'être arrivée à destination? Je ne dis plus rien. Je me tais et je change de pièce. Ou je ris. des fois je ris Par gêne, par malaise
Starting point is 00:59:11 Maintenant j'ai moins de patience C'est sûr que je pense J'ai des visages Je nommerai pas, j'en ai en tête C'est pas nécessaire que je te demande les noms Non, je les nommerai pas Je ferai jamais ça Mais je m'arrangerai quand même pour qu'il sache.
Starting point is 00:59:27 Je ferais... Ah non, pas ça. Puis je m'en irais. Mais il faudrait qu'il entende au moins mon commentaire. Ah, je taboute. Je m'en irais. C'est lequel le plus grand moment de grâce que tu as vécu avec Marc Labrèche?
Starting point is 00:59:41 Vous avez fait beaucoup de radio ensemble. Vous avez fait, évidemment, Le coeur a ses raisons. Et Les Bobos. Oui, Les Bobos, c'était le fun aussi. Vous avez fait beaucoup de radio ensemble. Vous avez fait, évidemment, Le coeur à ses raisons. Et Les Bobos. Oui, Les Bobos, c'était le fun aussi. Puis cette émission de radio qu'on a faite, c'est le plus beau jour de ma vie, ça aussi. Mais juste de l'avoir rencontrée. C'est au Grand Blanc que vous vous êtes rencontrée?
Starting point is 00:59:57 Oui, bien en fait, c'est bizarre comment c'est arrivé, cette affaire-là. Parce que c'est Dominique Chaloux qui produisait Le Grand Blanc, puis qui avait produit La fin du monde est à 7h aussi. Et qui planchait
Starting point is 01:00:12 sur ce projet du Grand Blanc. C'était pas encore commencé. Et il m'avait appelée. Je sais pas si c'est elle qui avait appelé à l'agent, en tout cas. Il voulait me rencontrer, Marc Brunet et Marc Labrèche Marc Labrèche je l'avais croisé mais
Starting point is 01:00:28 sans plus, on avait jamais travaillé ensemble et Dominique Chaloux m'avait vu dans un party peu de temps avant avec Francis Reddy justement puis moi je le connaissais pas Dominique et puis elle leur avait dit écoutez cette fille là faudrait l'avoir comme coniqueuse
Starting point is 01:00:43 elle est bien bien drôle. C'est grâce à Dominique Chaloux, en fait, qui m'avait vue dans ce party, qu'ils ont voulu me rencontrer pour une éventuelle collaboration, pour faire une chronique au Grand Blanc. Oui, au Grand Blanc avec un chausson noir.
Starting point is 01:00:59 Et donc, j'ai fait cette chronique du monde à bout, qui a mis certains patrons à bout, à TVA. Ah oui? Donc, ils m' fait cette chronique du monde à bout, qui a mis certains patrons à bout à TVA. Donc, ils m'ont indiqué la sortie parce qu'il était tanné. Et là, Marc Brunet, qui était un des idéateurs de la série avec Richard Goyer, que je connaissais, que j'aimais beaucoup aussi, et Marc Labrèche.
Starting point is 01:01:23 Marc Brunet a dit, regarde, je suis en train d'écrire une petite parodie de soap. C'est un petit segment qui va durer 2-3 minutes. Juste pour intégrer notre invité du jour au lieu, parce que Marc n'aime pas trop faire des entrevues conventionnelles. Ça serait une façon d'intégrer
Starting point is 01:01:40 l'invité du jour. On va mettre Stéphane Rousseau dans le sketch et ça sera réglé. On va faire tout ça. Alors, on avait fait ça, puis ça s'appelait Le cœur à ses raisons. Puis c'est parti de là. Et là, ça a été pour Marc Brunet, je pense aussi, de voir à quel point
Starting point is 01:01:56 on avait du plaisir ensemble, puis qu'on se relançait, puis qu'on improvisait et tout, puis que c'était facile. Bien là, c'est là que ça a commencé. Mais c'était déjà, c'est là que ça a commencé. Mais c'était déjà un moment de grâce, de les rencontrer, les deux ensemble, Marc Brunet et Marc Labrèche.
Starting point is 01:02:13 Parce que je connaissais Richard Goyer, qui était un des idéateurs, mais je ne connaissais pas du tout Marc Brunet. Puis là, il y a eu une espèce de complicité. Mais pourquoi est-ce que les patrons n'en pouvaient plus de ta chronique? Parce que j'étais à bout. J'étais à bout contre les écureuils qui mangeaient des poubelles, ça m'était arrivé.
Starting point is 01:02:30 J'étais à bout des petits signaux de stationnement un peu partout dans la ville de Montréal. J'étais à bout de bien des choses. Puis ça peut être agressant. Puis c'est vrai que j'y allais... Bien, c'était la chronique du monde à bout. Ça fait que je faisais un personnage qui était à bout. Mais oui, ça pouvait être agressant La longue Parlons d'un sujet un petit peu moins comique
Starting point is 01:02:51 Celui du film Quitter la nuit Dans lequel tu as tourné C'est un film qui porte sur Le sujet des agressions sexuelles Du viol Puis toi là-dedans tu joues Je joue la mère de l'agresseur.
Starting point is 01:03:06 Comment est-ce qu'on aborde un personnage de ce genre-là? Déjà, moi, en fait, j'ai connu Delphine parce qu'elle avait fait un court-métrage qui s'appelle Une soeur, qui a été aux Oscars et qui était formidable, qui était extraordinaire. Quitter la nuit est une sorte de version longue. Quitter la nuit commence avec...
Starting point is 01:03:23 C'est exactement la même chose qu'elle a retournée. C'est son court-métrage. Et après ça, c'est exactement la même chose qu'elle a retourné. C'est son court-métrage. Et après ça, c'est la suite. Et on est sur le bout de notre siège. On est sur le bout de notre siège. Moi, c'est comme ça que j'ai connu Delphine parce qu'elle m'a appelée et tout ça. Comment on l'aborde, en fait?
Starting point is 01:03:41 Je pense qu'on questionne. On cherche, puis on observe., on cherche, puis on observe, puis on lit, puis on imagine. C'est toujours la même chose quand on aborde un nouveau personnage. Il faut qu'il soit intéressant,
Starting point is 01:03:55 puis je pense que Delphine elle-même est tellement quelqu'un de brillant et qui a fait sa recherche, puis qu'il est la nuit en même temps. C'est pas une dissertation sur comment il faudrait se comporter à l'avenir avec les femmes. C'est pas ça du tout.
Starting point is 01:04:12 C'est deux êtres complexes qu'on déteste à certains moments, avec lesquels on n'est pas d'accord. Le personnage, je parle des deux personnages principaux, le personnage de l'agressé et le personnage de l'agresseur. Elle a beaucoup de compassion pour chacun, dans la mesure du possible, pour chacun deux personnages principaux, le personnage de l'agressé et le personnage de l'agresseur. Elle a beaucoup de compassion dans la mesure du possible
Starting point is 01:04:28 pour chacun des personnages. Oui, parce que ce sont des êtres humains complexes qui ont vécu des choses. À un moment donné, on ne veut pas, mais oui, ça se peut que le cerveau ne soit pas à la bonne place à un moment donné et qu'on fasse des choses. Donc, elle ne fait que montrer une situation
Starting point is 01:04:46 qui est complexe, et les deux protagonistes principaux qui ont des chemins complexes aussi, après, qui sont pas nécessairement logiques, qu'on ne comprend pas toujours, mais qui font partie de l'équation aussi. Et le personnage de la mère, c'est un personnage qu'on aime
Starting point is 01:05:07 puis qu'on peut détester à certains moments aussi parce que c'est un personnage qui se ferme les yeux. Mais elle aussi, elle a un passé avec lequel elle doit composer. Et une mère aime son fils. Mais c'est plus complexe que ça parce qu'elle-même a des choses à guérir. Puis les choses qu'on met sous le tapis toute notre vie,
Starting point is 01:05:23 à un moment donné, ça finit par nous rattraper. Et si on n'est pas guéri de quelque chose, bien, ça se peut que le couvercle saute plus tard dans sa vie si on revit une situation semblable. Donc oui, c'est une mère qui pense qu'il aime de la bonne façon, mais non, comme tous les personnages. Il pense qu'il se conduise de la bonne façon, mais non. Comme tous les personnages, ils pensent qu'ils se conduisent de la bonne façon, mais pas nécessairement.
Starting point is 01:05:48 Et Delphine, elle ne les condamne pas. Elle ne fait que nous faire réfléchir. Elle ne fait qu'exposer une situation et nous faire nous poser la question. C'est quoi l'idéal? Comment on réagirait? Qu'est-ce qu'on doit répondre à ça?
Starting point is 01:06:03 Parce que le personnage de l'agresseur à la fin, je dévoile pas de punch non plus, c'est l'histoire d'un procès aussi, c'est l'histoire d'un long cheminement, mais il essaie, comme bien des agresseurs, de demander pardon
Starting point is 01:06:19 et d'attendre le pardon instantané de l'agressé. Et ça... C'est rarement possible. C'est pas possible. Et c'est pas comme ça que tu vas obtenir un salut. C'est pas comme ça que tu vas te guérir de ton mal-être. C'est pas juste en ayant le pardon de quelqu'un.
Starting point is 01:06:40 Il faut que tu te reconstruises toi-même. Et c'est normal que la porte reste fermée. Et peut-être qu' la porte reste fermée. Et peut-être qu'elle va rester fermée toute sa vie. La porte de l'agressé, je parle. Peut-être qu'elle ne voudra plus jamais reparler à cet agresseur-là. Peut-être qu'elle ne lui accordera jamais son pardon. Ce n'est pas grave.
Starting point is 01:07:05 Ce qu'il faut, c'est soi. C'est se guérir soi pour que la Terre tourne un peu mieux. Après le grand succès de Mamie, dans toutes les entrevues que t'as accordées au Québec, les journalistes sont toujours très, très enthousiastes. C'est presque comme s'ils te mettaient de la pression pour que t'aies une grande carrière à l'international. Les journalistes veulent beaucoup.
Starting point is 01:07:27 À Norval, l'international, est-ce que ça vous attend? T'en es où aujourd'hui? C'est un bel exemple de film international. J'en fais. J'ai un autre film qui va sortir cette année que j'ai tourné en Suisse l'an dernier. J'en reçois régulièrement des scénarios de la France ou d'ailleurs,
Starting point is 01:07:48 mais c'est pas toujours bon ou des fois c'est bon, mais j'ai déjà fait ça, ça me tente pas. Puis ma vie est ici aussi. Il y a des moments où ça peut être déprimant aussi de partir tourner à l'étranger.
Starting point is 01:08:04 D'être à l'hôtel. C'est le fun quand tu tournes tous les jours. Mais si il y a 4-5 jours où tu ne tournes pas, j'ai des amis là-bas, mais ils habitent là-bas. Ils ont une vie là-bas. Ils ont des enfants. Ils ont des choses à faire.
Starting point is 01:08:19 Je ne suis pas chez moi. Je ne suis pas dans mes choses à moi. Je ne suis là que pour ça. Je ne peux pas accepter d'autres contrats. Je suis là-bas.. Je ne peux pas accepter d'autres contrats. Je suis là-bas. Il y a ça aussi. Moi, je peux glisser facilement dans une espèce de dépression. Ça ne m'aide pas.
Starting point is 01:08:36 Je vais continuer à y retourner. Je vais... Une carrière internationale, tu sais, à 40 ans, tu oublies ça un peu. C'est vers la quarantaine que j'ai tué ma mère que j'ai commencé à recevoir des offres là-bas
Starting point is 01:08:50 j'ai eu un agent français c'est déjà trop tard j'avais mes enfants il faut s'installer là-bas à 20 ans, 30 ans, tu peux espérer avoir une grande carrière à l'étranger peut-être mais peut-être. Mais peut-être moins à 40.
Starting point is 01:09:10 Et ma vie était ici. Il n'y a jamais été question que je déménage là-bas. C'est ça, j'en fais de temps en temps. Je suis très heureuse de ça. Je suis toujours accueillie là-bas. Vraiment à bras ouverts. Comme une icône. En tout cas, les gens sont très généreux à mon endroit.
Starting point is 01:09:26 Très, très, très généreux. Je me permets de présumer que c'est d'autant plus difficile de quitter maintenant que tu as grand-mère. Oui, mon petit Paul. Je vais le garder ce soir, d'ailleurs. Je vais faire la cuisine avec lui. Il faut que je prépare un petit menu. Depuis quelque temps, on fait ça ensemble.
Starting point is 01:09:40 C'est une nouvelle activité. Il y a deux ans. Je vais lui faire faire. Je vais lui commander un petit tablier. Pour qu'il sente... Avec peut-être une petite toque de chef. Je ne sais pas quoi. Comment est-ce que tu décrirais l'amour d'une grand-mère par rapport à l'amour
Starting point is 01:09:56 d'une mère pour ses enfants? C'est aussi excessif. L'amour d'une mère... C'est le même amour. Mais ça se concrétise différemment. C'est-à-dire que je fais des choses avec mon petit Paul que je n'avais pas nécessairement le temps de faire avec mes enfants ou que je faisais plus vite avec mes enfants,
Starting point is 01:10:20 mais j'avais moins de patience aussi. Je travaillais en même temps. Là, quand je le vois, c'est parce que j'ai vraiment du temps. Je peux le faire. Des fois où je tourne, où je suis bien bien occupée, je ne peux pas le garder, je n'y vais pas. Donc, je disparais pendant... Souvent, je disparais pendant plusieurs semaines dans sa vie.
Starting point is 01:10:38 Il ne me voit pas, ce qui n'aurait pas pu arriver avec mes enfants. Mais je me rattrape. Puis, il n'y a rien d'autre qui existe. Quand je suis avec lui, je ne touche même pas à mon téléphone. Je ne peux pas regarder mes textos. Il n'y a rien de tout ça qui existe. On est juste nous deux.
Starting point is 01:10:54 Puis on a bien du fun. Ça m'avait bouleversé lorsque ma mère m'a dit quelque chose de sensiblement, mais qui ressemble beaucoup à ce que tu viens de dire. C'est un amour qui est aussi intense, mais qui est dégagé des responsabilités de la parentalité. C'est juste ça, la différence. Mais l de dire. C'est un amour qui est aussi intense, mais qui est dégagé des responsabilités de la parentalité. C'est juste ça, la différence. Mais l'amour, c'est un amour...
Starting point is 01:11:09 Il n'y a pas d'amour qui peut se comparer à ça. Non. C'est pour ça que je suis contente d'avoir eu des enfants. D'avoir pu vivre ça. Un amour aussi exagéré, aussi puissant, sans vouloir être aimé en retour.
Starting point is 01:11:27 On veut être aimé, bien sûr, on en a besoin, mais à la limite, même quand nos enfants nous envoient promener, ça fait bon. On les aime tellement qu'on les comprend de nous envoyer promener. On comprend tout. Il faut qu'on comprenne tout. Moi, j'angoisse quand même assez souvent l'idée de vieillir. Mais ce que tu dis à l'instant,
Starting point is 01:11:49 qu'il y a 40 ans, ta carrière a connu un nouveau tremplin grâce à « J'ai tué ma mère » puis à « Mamie » ensuite. Ça me réconcilie avec l'idée de vieillir. C'est quand même beau de se dire que... Bien, c'est beau, mais... Non? Bien, c'est beau.
Starting point is 01:12:04 C'est beau d'évoluer, en fait. C'est beau d mais... Non? C'est beau d'évoluer. En fait, c'est beau d'avoir des nouveaux projets puis d'avoir des défis dans la vie. Vieillir, c'est le temps qui passe, oui. Le temps qui passe fait qu'on évolue,
Starting point is 01:12:20 mais c'est la gravité aussi, la gravité qui nous attire vers le sol, vers les abysses. c'est la gravité aussi, la gravité qui nous attire vers le sol, vers les abysses. C'est ça aussi. Et ça, c'est pénible. C'est pénible.
Starting point is 01:12:38 Comment ça se manifeste? Je sais que tu en as souvent parlé de ta peur de la mort, mais puisque c'est un de mes sujets préférés. Ah oui, c'est un de tes sujets préférés? Parce que je la vis aussi, cette peur-là. Elle m'habite. J'essaie de comprendre comment ça se manifeste chez les autres. Mais peut-être que tu l'as frôlé, la mort aussi.
Starting point is 01:12:52 Je te le confirme, Anne. Je m'en doutais bien, parce que je connais un peu ton histoire. T'as fait tes recherches? Ben non, mais j'en ai entendu parler il y a longtemps, puis ça m'avait vraiment bouleversée. On pourrait se dire « Viens des choses en dehors de ces petits micros. »
Starting point is 01:13:11 On pourrait se parler longtemps. Mais c'est parce que tu l'as frôlé, toi aussi, que tu t'en as parlé. J'ai l'impression que je l'ai frôlé ou l'idée de la mort, en tout cas. Il faut faire la paix avec ça à un moment donné. C'est du temps perdu, sinon. C'est juste de l'angoisse.
Starting point is 01:13:27 C'est juste des nuits blanches. Il faut transformer ça en d'autres choses. C'est de l'énergie perdue, sinon. Oui, il faut se dire, il faut se le répéter, que le temps fait qu'on devient des êtres qui pensent mieux,
Starting point is 01:13:48 qui réfléchissent plus peut-être, qui ne refont pas les mêmes erreurs, mais qui les font quand même. En tout cas, moi, dans mon cas, je refais les mêmes erreurs à répétition. C'est bien fatigant. Mais oui, il faut apprivoiser ça, absolument.
Starting point is 01:14:07 Oui, il faut apprivoiser notre fin. Tu parlais de la compassion envers les autres que tu arrives à aiguiser grâce à ton métier d'actrice, de comédienne. Est-ce que tu arrives à faire grandir la compassion que tu as pour toi-même?
Starting point is 01:14:23 Je pense que oui, quand même. Mais j'aime bien me mettre la tête dans le sable, souvent. J'aime bien ne pas voir... Je me regarderai pas dans le miroir. Je me regarde de moins en moins dans le miroir. Ça me brise trop.
Starting point is 01:14:40 À ce point-là? Oui. Parce que dans ma tête, je suis encore... Mais je me suis en 40 ans aussi. Je pleurais parce que... Là, c'est le début de la fin. Puis je le voyais dans ma peau. Je voyais ma peau vieillir.
Starting point is 01:14:58 Je voyais que ce n'était pas pareil comme cinq ans avant. Ce n'était plus la même chose. Imagine maintenant, je regarde ma bouche, je m'écroule. J'ai juste envie de pleurer et donc je ne veux plus ça. Et c'est pour ça que c'est
Starting point is 01:15:13 si dur de faire ce métier-là quand on vieillit. Pour les hommes et pour les femmes, je crois. Mais plus pour les femmes. Ce sera toujours plus dur pour les femmes. C'est pour ça que je ne veux pas me regarder comme je ne veux pas me regarder devant un miroir. Oui, j'ai l'impression que je me... J'apprends à vivre mieux avec moi, en tout cas.
Starting point is 01:15:32 Ne serait-ce que parce que j'ai compris que j'avais un contrôle sur moi-même. J'ai compris que boire moins d'alcool, mais c'est vrai, ça t'entraîne moins vers une dépression. Mais c'est renoncer à de si beaux moments. Oui, mais quand on apprend... Moi, je sais que je suis quelqu'un d'excessif. De très excessif.
Starting point is 01:15:56 Et je ne peux pas prendre une petite affaire. Il faut que j'ai la totale. Si je n'ai pas la totale, je suis aussi bien de m'en passer. Je me connais. C'est comme ça que je suis. Si je veux me protéger, c'est ça qu'il faut que je fasse. Il y a des choses qu'il faut que je mette de côté et il ne faut plus que je retouche à ça. Jamais.
Starting point is 01:16:14 Comme la batterie. Si je ne deviens pas une virtuose de la batterie, pas question que j'en joue. Non, je n'en jouerai pas. Je ne vais pas m'humilier. Non, ça va me briser. Anne, ce balado s'intitule « Juste entre toi et moi ». Tu m'as déjà dit beaucoup de choses,
Starting point is 01:16:28 mais est-ce qu'il y a une dernière chose que tu aimerais me dire qui resterait juste entre toi et moi? Oui, c'est ça. J'y ai pensé beaucoup, mais... Écoute... J'aime ça, t'as fait tes devoirs. Oui, j'ai fait mes devoirs. C'est admirable. Oui, mais je t'écoute. Tu penses que personne t'écoute. Je t'écoute, puis je te lis. Je vis dans l'illusion. Mon pauvre ami.
Starting point is 01:16:44 Je te dirais... Écoute, c'est niaiseux, mais juste entre toi et moi, je te dirais que je n'ai pas encore fait le deuil d'avoir un chien dans ma vie. C'est mon rêve d'avoir un chien. Je suis allergique aux chiens. Mes enfants sont allergiques aux chiens. J'allais dire que c'est un rêve accessible.
Starting point is 01:16:57 Non, je suis allergique aux derniers. J'ai tout essayé. J'ai les yeux enflés. J'ai des plaques partout. J'ai le ternu. Je fais de l'asthme. C'est la totale. Mais je ne désespère pas encore, parce que c'est le rêve de ma vie. Et j'aime tellement les chiens. Je voudrais avoir un petit beagle avec des grandes oreilles, un petit Snoopy.
Starting point is 01:17:15 Et je pense que... Tu irais le promener dans le quartier? Oui! Et puis, je lui ferais... Moi, je tricote, donc je lui tricoterais des petits chandails, des petites bottes. Puis, je lui ferais venir de la bonne nourriture, qui est bonne pour la santé, et je lui ferais à Noël des biscuits de chien.
Starting point is 01:17:30 Josée d'Estasio, elle a déjà mis une recette de biscuits de chien dans son petit carnet de Noël, dans son petit carnet de recettes, et je ferais ces petits biscuits de chien à mon chien, que j'appellerais peut-être Marcel. Marcel? Pourquoi? Je ne sais pas. Je l'entends.
Starting point is 01:17:46 Ça fait longtemps que j'ai ce nom-là en tête. Des fois, j'ai même fait semblant d'avoir un chien dans la maison. Marcel, viens souper. Maman t'appelle. Je fais ça. Je parle à des êtres imaginaires. Je parle à mon mur de cuisine. Je parle à des chiens.
Starting point is 01:18:01 Je parle à des gens. Je fais ça. Je parle tout seul. Mais Marcel, mon petit chien, je parle à des chiens, je parle à des gens, je fais ça. Oui, je parle tout seul. Mais Marcel, mon petit chien, je l'ai bien aimé. Je te souhaite tout le bonheur d'un chien prénomé Marcel. J'espère que je vais l'avoir un jour, mon petit Marcel. Je te le souhaite. Je te remercie. Merci beaucoup, Anne.
Starting point is 01:18:18 Merci à toi. Juste entre toi et moi

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