Juste entre toi et moi - Antoine Bertrand
Episode Date: July 22, 2024Antoine Bertrand aime le monde et le monde l’aime. À l’approche de la sortie du film La femme cachée, l’acteur se confie, entre deux éclats de rire, au sujet de son passé de puissant paress...eux, de sa carrière française, de son insatiable besoin d’attention et de l’importance de tout donner.
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Sous-titrage Société Radio-Canada à cet avant-dernier épisode de la quatrième saison de Juste entre toi et moi.
Mais n'ayez crainte,
on travaille à un beau projet.
On travaille à un épisode mettant en vedette un évité
que je pourchasse depuis longtemps,
depuis très longtemps.
Un épisode qu'on devrait pouvoir
vous présenter à temps,
juste à temps pour souligner, comme il se doit,
la rentrée culturelle,
la rentrée télévisuelle.
Là, je vous donne quand même un assez bon indice.
Mais d'ici là, mon invité aujourd'hui, c'est Antoine Bertrand.
Antoine joue dans le très beau, dans le bouleversant nouveau film
du réalisateur québécois Bachir Benzadek,
un film qui s'intitule La femme cachée.
Il joue dans ce film-là avec l'actrice française
Naelia Arzoun
ça prend l'affiche le 9 août
il sera aussi cet automne
de la distribution de Mademoiselle Bottin
ce film pour toute la famille
un film inspiré de l'univers de Bach et Bottin
comme d'habitude
je vous rappelle que vous pouvez lire l'article
que j'ai tiré de cette rencontre
et vous pouvez surtout dans ce cas-ci voir
La belle gueule d'Antoine
dans La Presse Plus, sur lapresse.ca
ou grâce à l'application mobile La Presse.
Et voici, sans plus tarder,
mon entretien avec un grand grain de bien,
Antoine Bertrand.
Juste entre toi et moi
Ça restera entre toi et moi.
Pour une fois, ça reste entre toi et moi.
On peut dire qu'il était un grand grenbillien.
Si on avait adressé la liste des grenbilliens les plus célèbres,
on aurait les vulgaires machins.
Oui, indéniablement.
Antoine Bertrand.
Marc Messier.
Marc Messier, c'est vrai.
Luxonné en fait partie.
Luxonné.
Puis pas loin dans cette liste-là,
on arriverait sans doute,
ça va lui faire plaisir que je dise ça,
à Hakim Gagnon. Ah ben oui, mais c'est vrai
qu'il est le dernier des
grands Grambiens. C'est juste le fun à dire,
grands Grambiens. Grands Grambiens, c'est une sorte de
virelangue. Grands Grambiens, mais
c'est une bonne façon
de se faire cancelled aussi, si tu le dis trop.
Faut faire attention.
Faut être prudent avec le garand.
Il faut appuyer sur le pied.
Il ne faut pas que tu arrêtes au milieu de ta phrase.
Je sens que ça va être difficile d'être sérieux aujourd'hui.
Il faut que tu rentres jusqu'au bien.
Mais Hakim, oui, qui est un ami
aussi dont j'apprécie
le parcours
que j'ai connu, qui avait
10-12 ans, puis il venait voir nos pièces de théâtre
à Bromo. Il raconte dans son plus récent roman
qui s'intitule « Grenbeau au passé simple ».
« Grenbeau au passé simple ».
Il raconte votre première rencontre.
Lui, c'est ça.
Il a 9-10 ans, puis toute une vingtaine d'années.
Oui.
Puis tu lui offres un conseil.
Tu lui dis qu'il faut absolument qu'il suive ses rêves.
C'est notre running gag depuis.
Qu'est-ce que tu avais en tête à ce moment-là?
Bien, je voulais juste me débarrasser du jeune
qui était dans mes pattes pis qui était un peu en train
sérieusement de me scraper
ma talle. Fait que j'ai comme fait,
« Hey, suis tes rêves, là, mais là, pour l'instant,
débarrasse. » Non, mais c'est parce que...
Lui, il l'a accueilli comme quelque chose de très, très noble.
Ah non, mais c'était... C'est parce que
Hakim, il venait nous voir. On jouait cet été-là
à Broumont, le cabaret des gueux.
Pis il est venu nous voir tout l'été. Il est venu nous voir. On jouait cet été-là à Broumont, le cabaret des Gueux. Puis il est venu nous voir tout l'été.
Il est venu nous voir comme au moins une dizaine de fois
parce que son professeur de théâtre, Martin Goujon,
jouait dans le show.
Un autre grand Grambien.
Un autre grand Grambien.
Il fait partie de cette liste-là parce que
si Martin Goujon n'est pas là,
il y a déjà beaucoup moins de culture à Grambie.
Puis il nous amenait des grosses king cans de bleu dry.
C'était ça, son cadeau.
Fait que lui et Carl, un autre grand Granby.
Oui, Violette P.
Violette P.
Il nous apportait des king cans de bleu dry.
Puis là, après ça, nous autres, on faisait le party
dans le sous-sol de l'église.
Puis, je me souviens même, ce « Suis tes rêves »,
que j'ai lancé comme ça, il est capturé,
parce qu'avant d'être auteur, il était cinéaste.
Oui, il avait toujours sa caméra avec lui.
Exactement, puis il nous filmait.
Puis à un moment donné, il m'avait montré ça,
des vestiges d'archives de ce party-là de notre dernier show.
Puis là, c'est là que tu me vois un peu occupé à d'autres choses.
Puis je me retourne un peu chaud d'air. Puis je dis, je suis tes rêves.
Puis je pense que je l'ai dit sérieusement.
Mais bon, c'est sûr que quand t'es un peu chaud
puis tu le regardes 20 ans après, tu fais, ouais.
Mais je suis content qu'il m'ait écouté.
Oui, il a suivi ses rêves.
Mais, mais hein.
Puis il a abandonné ceux qui me donnaient nulle part.
Fait que, fuck, t'sais.
Est-ce que t'en avais, toi, des rêves qui me donnaient nulle part?
Moi, je me souviens pas d'avoir voulu être autre chose que ça, t'sais.
C'était ça, ton rêve?
Ouais.
Depuis l'âge de...?
4-5 ans, là, t'sais.
Mes premiers souvenirs, c'est ça, là.
Ça te venait d'où?
Ça venait de... Je sais pas.
Mon père est maître chien.
Ma mère était cadre dans une commission scolaire.
Je regardais la TV, puis j'imitais les annonces.
Je retenais tout, tu sais.
J'avais une super bonne mémoire.
Fait que je faisais toujours des sketchs
avec mon frère, avec mon cousin, puis tout ça.
Fait qu'il n'y a pas eu de grandes surprises, tu sais,
quand je l'ai annoncé à mes parents.
Puis même une fois, on était à Old Hatcher, tu sais,
parce que dans le temps,
tout le monde prenait ses vacances à Old Hatcher.
Puis un après-midi, mes parents, mes oncles, mes tantes,
ils mouillaient, je me rappelle.
Puis ils s'étaient mis un peu sur la brosse au motel.
Ça, ça rassure.
La police est arrivée.
Finalement, on s'était fait demander,
de façon pas très gentille, de quitter les lieux.
On retournait vers le Québec.
Moi, je devais avoir 6 ans à peu près à cette époque-là.
La première question que j'ai posée à ma mère,
c'est est-ce que tu penses que ça pourrait compromettre
ma carrière d'acteur à Hollywood?
Tu t'es inquiet d'être cancel.
Est-ce que, oui, exactement.
J'ai dit est-ce que ça va miner la relation future
que je suis sûr d'avoir avec Arnold Schwarzenegger
comme co-collègue,
comme partenaire de jeu.
Moi, je voulais être Arnold.
Fait que non, j'ai toujours voulu faire ça.
Fait que des rêves, des rêves qui ne m'en arrivent rien,
j'en ai encore, j'en fais tous les jours.
Rêver, c'est le fun.
Comme disait Nadège Loiseau,
une réalisatrice à qui j'ai travaillé,
elle disait dans un de ses films, dans Trois fois rien,
la promesse d'un beigne, ce n'est pas un beigne,
mais la promesse d'un voyage, c'est déjà un peu un voyage.
Puis là, depuis une couple d'années que je fais un peu de menuiserie
puis de bâtir des affaires, je me couche le soir
puis je bâti dans ma tête.
Même si c'est des cabanes qui ne verront jamais le jour,
ça occupe mes pensées à autre chose que...
La promesse d'une cabane, c'est déjà un peu une cabane.
C'est déjà un peu une cabane, exactement.
Ce serait lequel ton moment le plus hollywoodien en carrière?
Arnold, tu ne l'as pas rencontré?
Pas encore?
Oui, je l'ai rencontré.
Tu l'as rencontré?
Je l'ai rencontré, mais sans...
Quand on a eu 18 ans,
où est-ce que tout le monde part dans l'Ouest canadien
pour apprendre l'anglais,
nous autres, on est partis en habitant en Californie
parce qu'on avait déjà...
On avait déjà... Je sais pas.
On a grandi avec Fresh Prince,
puis on écoutait ces émissions-là.
Fait qu'on a décidé de partir puis de se trouver
des jobs en Californie. Fait qu'on est restés là
un an pour apprendre l'anglais.
T'étais à Anaheim, c'est ça?
À Anaheim, exact, c'est ça.
On allait voir des games des Mighty Ducks pour 10 $,
puis on finissait derrière le banc des joueurs.
Il y en a qui vont visiter l'Espagne et la France.
Toi, t'es allé à Mighty Ducks.
On habitait en face de Disney,
dans une piquerie,
une espèce de motel
d'à peu près 200 unités.
Puis je pense que le propriétaire
avait eu un peu peur pour nous,
fait qu'il nous avait mis la chambre proche du front desk.
Parce que plus on avançait vers l'arrière, plus c'était shady.
Puis il y avait des policiers à chaque soir,
des descentes policières, puis tout ça.
Ça fait que ça, c'est la Californie.
D'un côté de la rue, t'as la pique-rec, les descentes policières.
Puis de l'autre côté, t'as Mickey Mouse qui...
Puis t'as...
It's a small world after all.
L'Amérique encapsulée.
Exact.
Puis tout ça pour dire,
parce qu'on s'en allait quelque part avec ça,
Arnold.
Oui.
Quand on était en Californie,
on allait se promener beaucoup sur Hollywood Boulevard
puis on ramassait des billets pour assister à des enregistrements,
dont le Tonight Show avec Jay Leno.
Et un soir, l'invité, c'était Arnold.
Puis je me souviens d'avoir fait,
ah, je coche parce qu'Arnold,
il a monopolisé au moins deux, trois souhaits de fête.
Quand je soufflais mes bougies,
je disais, je veux rencontrer Arnold.
Fait que là, le soir, on était dans la même pièce.
Bon, il m'a pas dit bonjour, il sait pas que j'existe.
Mais mon projet, c'était de le rencontrer
et de marier sa fille.
Ce qui s'est pas produit non plus, à moins que je me trompe.
Non, mais par la bande, un peu quand même,
parce que c'est Chris Pratt qui l'a mariée.
Puis Chris Pratt, c'est un peu ma version hollywoodienne.
On a tous une version hollywoodienne de nous
et une version stand-in éclairage,
qui est moins glorieuse que nous.
Chris Pratt, c'est ma version hollywoodienne.
Il m'a déjà joué dans Starbuck, dans la version
américaine de Starbuck.
Puis finalement, c'est lui qui a fini
avec la fille d'Arnold. Mais bon,
je suis pas mal tombé, moi,
pour ma part non plus. Fait que j'ai pas
de regrets à ce niveau-là.
Qu'est-ce que tu lui dirais si tu le rencontrais, Arnold?
Arnold? Oui. Si t'avais une conversation
avec lui. Veux-tu bien laisser ta femme
de ménage tranquille?
Oui, déjà.
Ce serait un bon concept.
Ça, ce serait le premier.
Oui.
Tu as le droit de travailler en paix pour une petite fille.
Oui.
Qu'est-ce que j'y dirais?
J'y dirais merci parce qu'il a accompagné toute mon enfance
avec ces films-là.
C'est drôle, tu m'en parles parce que j'ai vu son documentaire
sur Netflix le week-end dernier.
C'est quand même assez incroyable
tout ce qu'il a accompli.
Tu pars d'un gars qui ne parle même pas anglais,
qui vient de l'Autriche, puis qui finit
plus gros star de culturisme,
après ça, plus gros star de cinéma,
puis après ça, gouverneur de l'État de la Californie.
Mais je dirais juste merci
de m'avoir donné un rêve.
Bon, je n'ai pas atteint son
indice de masse musculaire.
Je suis plus au niveau
de John Candy à ce niveau-là.
Mais c'est drôle
en même temps que j'ai tellement
trippé sur Arnold.
Mais j'ai beaucoup trippé sur John Candy
par après aussi.
Tu as davantage ton casting, effectivement, au plan physique.
Oui, puis en termes
de jeu,
tu veux tendre vers un jeu d'acteur
qui est plus proche de John Candy qu'Arnaud.
Fait que tu veux un meilleur acteur.
Qu'est-ce que tu admirais chez lui quand tu étais enfant, ado?
Premièrement, sa drôlerie,
mais aussi qu'il y avait toujours un fond de tragique en lui.
Il y avait toujours une vulnérabilité,
il y avait toujours une faille, une faiblesse
que tu voyais apparaître
des fois
dans la même réplique
qu'il venait de te faire tordre de rire.
Ça, c'est un fil
qui n'est pas évident à jouer,
qu'il lui maîtrisait parfaitement
et que j'essaye de reproduire.
Souvent, je regarde les trucs comiques que je fais
et tout part d'à peu près
de ce que John Candy
a fait au début.
J'y ai tout volé.
Après ça, je m'en suis vraiment beaucoup
inspiré. Puis après ça, j'ai essayé
de peaufiner ma bébelle.
Comme Adamus a dû
écouter du plume la traverse à un moment donné
dans sa vie.
Tu présentes un film qui s'appelle
La femme cachée, puis c'est un
bel exemple de rôle, celui-là,
ce personnage-là. C'est un personnage
dans les yeux de qui il se passe,
c'est tes yeux à toi, dans lesquels il se passe
plusieurs choses en même temps. Comment on fait
pour accumuler comme ça,
additionner les couches d'émotion
dans un même personnage, dans une même
performance?
C'est ça la job, tu sais. Des fois, les gens nous disent. C'est ça, la job.
Des fois, les gens nous disent, c'est fou,
comment d'un rôle à l'autre, tu passes du comique au tragique.
Si t'es pas capable de jouer deux affaires,
t'es peut-être mieux de contempler un autre métier.
Mais par rapport au rôle de Sylvain dans La femme cachée,
c'est un autre défi parce que c'est pas tant sur papier.
Tout est à faire parce qu'il est témoin de tout ça.
Il est dans la remorque de son amoureuse.
Exactement.
Je dis souvent, je voulais jouer ça une fois dans ma vie,
l'épouse de, parce que souvent,
c'est des rôles qui ont été joués par des femmes
qui accompagnaient le héros.
Là, je suis l'homme qui accompagne l'héroïne.
Puis c'est tout un défi d'acteur parce que tu te dis,
je peux-tu rajouter de la viande autour de ça
puis faire vivre ce gars-là?
J'espère que j'ai réussi,
mais le film est porté magistralement par Nélia.
Elle, elle a des couches dans l'œil.
Mais ce que je trouvais intéressant là-dedans,
c'est d'avoir le même point de vue que le spectateur.
C'est-à-dire que pour mettre les gens en contexte, c'est l'oeil. Mais ce que je trouvais intéressant là-dedans, c'est d'avoir le même point de vue que le spectateur. C'est-à-dire que, pour mettre les gens en contexte,
c'est l'histoire d'une femme qui habite au Québec,
qui est d'origine maghrébine française.
Et puis, on la retrouve au Québec avec un mari,
avec une fille de 10 ans.
Puis, elle est enceinte de son deuxième enfant.
Puis là, tout d'un coup, elle a le besoin
de retourner chez elle
et de faire face à son passé et à sa famille.
Il y a des souvenirs douloureux qui remontent à la surface.
Et là, nous, le personnage de Sylvain,
il décide de l'accompagner là-dedans.
Elle, elle veut pas, mais lui, il insiste,
puis il dit, on va prendre ça comme des petites vacances.
Et bon, finalement, les vacances...
Ce ne sera pas des vacances.
C'est un type de vacances, tu sais.
Des gens qui font... On pourrait appeler ça du trauma-tourisme. Ce ne sera pas des vacances. C'est un type de vacances.
On pourrait appeler ça du trauma-tourisme.
Il redécouvre cette femme-là.
Je pense que c'est plus le fun d'aller à Old Archer.
Quoi qu'il doit avoir du trauma-tourisme à Old Archer aussi.
Il n'a aucune idée de ce dans quoi il s'embarque.
Absolument pas.
À chaque jour, ça dévoile un autre secret qu'elle avait caché. Et donc, lui, c'est ça.
Comme le spectateur découvre ça au fil
du film, lui,
sauf que le spectateur, lui, ça fait pas 10 ans qu'il est marié
avec Nélia.
Il n'a pas un enfant avec elle.
Non, exactement. Puis ça prend de l'amour
parce qu'il y a un niveau de cachoterie
que, à un moment donné, t'arrêtes de tolérer.
C'est l'autre, mais elle, c'est quand même...
Ça ne s'appelle pas la femme cachée pour rien.
Mais effectivement, c'est des rôles
qu'on ne m'a pas vu souvent jouer
dans l'intériorité, dans cette espèce de...
C'est ça que le cinéma permet aussi.
C'est très agréable parce que la TV,
il faut que tu ailles porter un peu plus les affaires,
puis le cinéma, il faut que tu le laisses venir.
Le cinéma, la force de ça, c'est que tu y penses,
puis le monde le voit.
Tu fais juste y penser, puis les gens le voient.
C'est ça le truc? C'est aussi simple que ça?
C'est pas même plus compliqué que ça.
Il faut que tu travailles avant.
Il faut que ton chemin soit clair.
Je dis tout le temps, ton jardin intérieur,
il faut que tu y mettes du 20-20-20, sinon
il ne se passera rien à l'écran.
Ça fait que
je trouve que
il y a beaucoup de diseux de répliques dans notre
métier, alors que 90%
de la job se passe entre les répliques.
Ça fait que ça, si tu n'as pas
en amont fait ton fil
puis nourri ton jardin intérieur
à l'écran
ça va s'allumer quand tu vas dire les mots
puis après ça, ça va s'éteindre
puis c'est plate à jouer aussi
à un moment donné, il faut que tu
dans la vie, comme là, on se parle
mais là, toi, tu parles pas
mais t'arrêtes pas de vivre
il y a des choses qui se passent dans mon visage
t'écoutes, tu rebondis
sur ce que je dis, puis tout ça.
Fait qu'un personnage comme Sylvain,
justement, qui en a peu à dire, mais qui
est là, puis qui accompagne, puis qui,
je veux dire, c'est quand même...
Il y a de la réaction à avoir,
parce que c'est pas banal, ce qui arrive.
Il y a peu de gens qui vont vivre ça dans une vie.
Heureusement. Non, par contre,
du passé refoulé,
tout le monde en a un peu.
On en apprend tous sur l'être aimé à un certain moment.
Oui, mais sur nous-mêmes.
Des fois, on se compte des mantras à nous-mêmes
puis on refoule des affaires.
Ça arrive 10 ans après, ça arrive 20 ans après,
mais il y a un moment donné où il faut que tu y fasses face.
Si tu veux aller vers l'avant,
à un moment donné, il faut que tu règles un peu
ce qui s'est passé en arrière.
Tu peux être dans le déni longtemps,
mais irrémédiablement, il y a deux vérités sur la Terre.
Christophe Lambert est un mauvais acteur
et le passé finit toujours par te rattraper.
Je pensais aussi que l'autre vérité,
c'est qu'il fallait payer ses impôts.
Il fallait toujours finir par les payer.
Death and taxes.
C'est ça. Ah, c'est qu'il fallait payer ses impôts. Il fallait toujours finir par les payer. Death and taxes. C'est ça.
C'est ça les enveloppes qui s'accumulent chez nous.
Les acteurs qui ont de la misère avec les papiers,
c'est un autre beau cliché dont je fais partie.
C'est quoi ton 20-20-20 que tu utilises pour fertiliser ton jardin intérieur?
Ça peut venir de n'importe où.
Souvent, j'essaie de me trouver
un exemple de personne à qui ça me fait penser.
On part toujours de soi,
mais j'essaie
de trouver quelqu'un
que soit qui a vécu
ou des fois, ça part de l'extérieur aussi.
Ça peut venir de l'apparence,
ça peut venir du costume, mais
il faut que tu te fasses ton histoire,
il faut que tu te crées ton passé,
il faut que tu fasses ton arc dramatique dans le film,
il faut que tu saches,
il faut que tu t'intéresses à l'histoire des autres personnages aussi,
tu sais, à un moment donné.
Puis je dis tout ça, j'ai l'air d'avoir maîtrisé la méthode,
mais j'étais un puissant paresseux au début, ça c'est indéniable. Au début, tu veux dire à l'air d'avoir maîtrisé la méthode, mais j'étais un puissant paresseux au début.
Ça, c'est indéniable.
Au début, tu veux dire à l'école?
Non, quand j'ai fini l'école en 2002,
puis là, tout m'arrivait.
Oui.
Tu sais, j'avais...
La gloire t'est tombée dessus.
J'étais encore à l'école.
J'ai pogné un rôle dans Virginie,
puis j'avais un rôle au TNM dans le Molière en plein air.
Après ça, boum, les bougons sont arrivés, tu sais.
Puis j'ai toujours été quelqu'un qui était bon
à la dernière minute, puis qui était assez habile.
Puis même à la dernière minute,
je trouve que c'était un bon moteur.
Je fonctionnais bien là-dedans.
Tu étais bon quand tu te peinturais dans le coin.
Oui. Puis bon sous pression.
Mais là, à un moment donné, tous les acteurs,
ils vont te le dire, tu rentres chez vous le soir
puis tu rejoues toujours les scènes
dans ton char.
Puis là, tu trouves des affaires.
Puis là, tu fais, oh, fuck, ça aurait été bon, ça aurait été bon.
Puis là, bien, il est trop tard.
Fait que là, je me suis dit, et si, mettons,
tu travaillais un peu d'avance?
Fait que l'idée que tu as eue dans ton char en post-mortem,
tu vas l'avoir la veille,
puis le lendemain, tu vas pouvoir la mettre
on-cam.
Fait que, tu sais, c'est... À quel moment t'as assimilé cette éthique de travail-là?
Je sais pas quand exactement.
Tu sais, je pense que...
Je pense que Louis Cyr m'a donné une éthique de travail,
en tout cas, autre que pour le jeu de l'acteur,
mais il a fallu que je me prépare physiquement.
Fait que veux, veux pas, de travailler en amont
et aussi d'y penser,
parce que non seulement il a fallu
que je m'entraîne, mettons, un an avant,
mais il faut voir que ça faisait huit ans que j'avais auditionné
pour ça. Fait que je l'ai eu dans la tête
longtemps, tu sais. Fait que j'ai eu le temps de me
documenter, j'ai eu le temps,
puis je restais à Saint-Zénon, puis je passais par
Saint-Jean-de-Mata. Fait que j'ai eu le temps d'arrêter
sur sa tombe trois fois par
année. J'ai eu le temps d'aller m'asseoir
et de regarder ses statues.
Quand je suis arrivé pour le jouer,
c'était facile.
Alors que je m'attendais à ce que ce soit
le travail d'une vie, mais non.
Si toute ta préparation a bien été,
quand c'est le temps de jouer,
ça va bien.
Parce que là, tout d'un coup, toute ton histoire est claire.
Toutes tes motivations sont claires. Tu sais d'où ça vient, tu sais où ça s'en va. Je Parce que là, tout d'un coup, toute ton histoire est claire. Toutes tes motivations sont claires.
Tu sais d'où ça vient. Tu sais où ça s'en va.
Fait que je pense que ça,
j'ai allumé ce que tu choses là-dessus.
Puis après, vu que j'ai levé le pied
aussi en termes de job, puis que je travaille
moins, ça fait que quand
j'y vais, là, j'ai le goût
de tout donner. J'ai le goût de tout mettre. J'ai le goût
de me préparer à fond.
Puis Michel Côté, tu sais, j'ai travaillé une fois avec lui,
puis il m'a montré c'était quoi être un leader sur un plateau.
Puis c'est pas...
Oui, c'est d'arriver avec un professionnalisme,
puis oui, c'est d'arriver préparé,
puis que toute ta job soit faite,
puis que le monde n'attende pas après toi,
puis pas nuire, puis d'aider au possible.
Mais c'est aussi de t'intéresser
à la job de tout le monde, de vouloir aider
les autres, de rassembler un plateau.
Il n'y avait personne qui le faisait mieux que
Michel.
Je ne sais pas, c'est tout ça
mis ensemble qui a fait qu'à un moment donné, j'ai fait
« OK, je vais moins en faire, mais
quand je vais y aller, je vais tout amener
ça avec moi. »
Donc, lorsque tu étais enfant,
tu t'inquiétais déjà de ton éventuelle carrière hollywoodienne.
Lorsque le succès t'est arrivé, ce que tu évoquais à l'instant,
est-ce que ça goûtait aussi bon que ce à quoi tu avais rêvé?
Quand même, oui.
Parce qu'il y en a beaucoup qui le vivent difficilement.
Ah oui?
Lorsque ça leur tombe dessus comme ça, d'une manière aussi... Ça dépend des tempêtes.
Oui, ça dépend des tempêtes.
Ou c'est intérimant, tu sais.
C'est pas parce que t'as choisi ce métier-là
que t'es pas un introverti.
Même au contraire, il y en a plusieurs qui le sont.
Ça veut pas dire que c'est parce que t'es un acteur
que t'es pas gêné dans la vie avec les gens.
Moi, je l'ai vécu très, très, très facilement
parce que je suis une bébite sociale.
Je dis souvent, mon intelligence, moi, elle est sociale.
C'est déjà beaucoup.
Je n'avais pas des grosses notes à l'école,
mais connecter avec le monde, puis me faire des amis,
puis tout ça, j'avais ça.
Puis entre les deux, je préfère de loin le génie social
que d'avoir réussi mes 5-36.
Fait que non, je l'avoir réussi mes 5 36.
Je l'ai bien vécu.
Même, il y avait une partie de moi qui espérait ça.
Tu passes quatre ans à l'école à te faire dire que c'est dur,
qu'il y a beaucoup de monde qui ne travaille pas, que tu ne travailleras probablement pas.
Je me disais, pour qui ça marche? Pourquoi ça ne marcherait pas?
On vous dit ça à l'école?
On nous prépare à la dure réalité du métier.
C'est très lucide comme constat, parce que c'est vrai.
Il y en a plein.
Ma vie est entourée d'amis qui ne travaillent pas
à la hauteur de leur talent et à la hauteur de leur désir.
À 20 ans, tu t'en sacres, mais à 40 ans,
des fois, tu aurais été plombier,
tu aurais déjà plus d'acquis que moins, tu sais.
Fait que moi, c'est...
J'aimais ça, j'aimais l'attention que ça amenait.
Après ça, bon, avec les bougons,
ça nous a mis un peu comme des rock stars tout de suite en partant.
Fait que là, les gens, ils se sont mis à...
Là, je me suis mis à faire des entrevues,
puis là, les gens découvraient ma personnalité.
Les gens disaient, ah, il y a du bagout, puis tout ça.
Puis c'est le fun.
Fait que non, non, moi, j'étais une petite pute à attention.
J'ai adoré tout de ça.
Tout de ça.
Ça va probablement être ça,
l'extrait qu'on va utiliser comme teaser.
Tu n'auras même pas scoop.
Non, non, c'est ça.
Ce n'est pas une grande révélation.
Une petite pute à attention, ça a été dit de nombreuses fois. De toute façon, le monde vient quand me voir, il voit c'est ça. C'est pas une grande révélation que tu nous fais. Une petite attention, ça a été dit de nombreuses fois.
De toute façon, le monde vient
quand me voir, il voit bien.
Si tu me côtoies sur un plateau,
tu sais, tu...
Rémi, je tourne avec Rémi des fois.
Entre autres sur Menteuse,
présentement. Rémi Girard?
Oui, Rémi Girard. Dans le temps des bougons,
il disait la même affaire. Les journées que j'avais
pas de réplique, j'étais
d'un gossant.
Pouvez-vous donner une réplique à Antoine, s'il vous plaît?
Exactement, c'est ça qu'il disait. Donnez-y des
lignes. Donnez-y des lignes
parce que j'étais un enfant, j'ai besoin
de m'occuper.
Ça peut devenir fatigant.
Est-ce que c'est vrai que
ça arrive que des gens te croisent sur la rue,
te saluent,
puis là, vous entreprenez une conversation,
et que c'est eux qui doivent mettre un terme à la conversation,
parce que sinon, ça durerait trop longtemps?
Oui, oui. C'est eux autres qui font « il faut que je m'en aille, l'entendu, non? »
Encore une autre histoire.
J'aime le monde. Je suis comme la poudre.
Mais c'est beau, ça.
Ben oui. Ben là, on vient en société.
L'inverse doit être plus douloureux, là.
Parce qu'on croise des gens dans la vie.
À moins d'être multimillionnaire
puis de rester dans la forteresse de la solitude à Superman,
ben là, tu vas avoir à interagir avec des gens.
Puis plus ça va, plus je suis en campagne.
Puis il y a cette mentalité-là aussi
qui est bien communautaire,
qui est vraiment plus le fun qu'en ville.
Mais même en ville, tu sais, je vais prendre des marches
au Jardin botanique avec mon chum qui a le même horaire que moi.
J'ai un ami qui est libre aussi tous les après-midi de sa vie.
Puis des fois, on rentre, puis j'ai comme parlé à 15 personnes
pendant 10, 10, des fois de 1 minute à 10 minutes, tu sais.
Puis c'est ça, j'ai dit, ma ville, mon village.
Ça part là, ça part de là.
Si c'est dans ta nature, moi, je me fais pas douleur.
À un moment donné, si t'es un... Comment ils appellent ça?
Tu sais, je vois des...
Un misanthrope, un introverti.
Un misanthrope ou un introverti, oui, c'est ça.
Tu sais, là, si ça te fait mal, va pas là.
Mais juste de s'ouvrir un peu vers son voisin,
je suis pas convaincu que la solution
passe pas beaucoup par là.
Ça peut être salutaire, effectivement.
Je pense que ça contribuerait sans doute
à régler bien les problèmes sociaux auxquels on fait face.
Oui, bien, en tout cas, l'inverse.
On a vu que l'écran d'ordinateur
aidait pas.
C'est assez limite, effectivement.
Est-ce que tu faisais partie des bons
à l'école de théâtre?
Comment tu...
Écoute, je vais dire oui.
À un moment donné.
Mais je ne l'ai pas su tout de suite.
Parce que là, tu arrives...
Moi, le théâtre, tu es arrivé tard dans ma vie.
J'ai fait ma première pièce en secondaire 5.
Je n'ai pas commencé dans un programme où je n'ai pas fait du théâtre est arrivé tard dans ma vie. J'ai fait ma première pièce en secondaire 5. Fait que j'ai pas commencé dans un programme
où j'ai pas fait du théâtre toutes les années au secondaire.
Puis, je le répète souvent, mais c'est important,
c'est un prof, Claude Lacroix, qui était mon prof de français,
qui a dit...
Il a créé un programme de théâtre au secondaire
pour me permettre de jouer, tu sais,
puis de canaliser cette énergie-là.
Il avait vu un peu, je pense qu'il avait eu l'intuition
que ça pouvait m'intéresser.
Tu lui avais dit que ça t'intéressait, le jeu?
Non, mais il a créé ma force de m'entendre niaiser dans les classes.
Il a dû se dire, lui, on va y trouver un terrain de jeu
parce que ça ne sera pas tolérable.
Il y a d'autres profs dont le réflexe aurait été
d'envoyer l'élève tout simplement.
Oui, mais j'étais bon.
J'ai toujours été bon pour puncher quand le gars,
il prenait sa respiration.
Dérangé, mais pas trop dérangé.
Puis quand le monde riait trop, je faisais
voyole parce que là, c'est moi qui vais être dans la marde.
Mais lui,
il a fait sa première pièce
au Collège de Montsacré-Coeur.
J'étais en secondaire 5.
C'est un programme qui existe depuis encore.
C'est là que j'ai fait
OK, bon, là, ça me tente.
Puis là, j'ai
décidé d'essayer ça.
Mais là, tu arrives à l'école de théâtre
puis là, c'est tous les meilleurs de toutes les écoles.
Ça ne veut rien dire.
C'est un réel défi.
Mais rapidement,
je me remercie encore
d'avoir eu cette réflexion-là.
Je me suis dit, tu n'as aucun contrôle
sur ce que les autres font.
Ne te compare pas.
Ça ne donne rien.
J'ai dit, concentre-toi sur toi.
En plus, j'avais ce physique
un peu différent
qui me permettait d'être différent,
de me démarquer, d'avoir une spécificité propre.
Puis là, après ça, on voit les autres évoluer.
On voit les examens de tout le monde à la fin de l'année.
Puis là, j'ai dit, écoute, je pense que je pourrais avoir ma place.
Puis la deuxième année, les profs se sont mis à me poser des questions.
« T'emmerdes-tu, Antoine? »
Puis là, j'étais là, « Ben non. »
« OK. »
Parce que des fois, on a l'impression que tu pognes les affaires vite.
Puis je fais, « Ah oui? »
« Ah oui? »
C'est la première fois qu'on me dit ça.
Ça m'a fait descendre d'un cran encore en termes de relax.
J'ai dit, « OK. »
Je pense que je vais finir.
Parce que ce qu'il faut comprendre,
c'est que moi, je fais Saint-Hyacinthe.
Donc, il y a des coupures à chaque année.
À chaque session, il y a des coupures.
C'est d'une curiosité terrible.
Écoute, tu peux pas...
C'est pas le meilleur environnement
pour essayer des affaires.
Parce que t'as toujours peur que le coup près passe.
Le risque que tu prends, il peut ne pas être payant.
Mais il faut essayer.
Puis ça fait des acteurs qui finissent avec des bons airs.
Puis ça, c'est ce qu'ils se font dire,
Cynthia Saint, à chaque année aux auditions du 4 sous.
Vous êtes solide.
Je comprends, Chris, qu'on est solide.
On passe quatre ans à avoir un laser de sniper
autour du front.
Le couteau sur la gorge.
On sait jouer sous pression, tu sais.
Fait qu'il y a des avantages à ça aussi.
Mais bon, commencer 50 puis finir,
nous autres, on était neuf, là.
C'est sûr que t'as un peu l'impression
d'avoir survécu au débarquement, là.
Comment t'expliques ça, que t'avais cette sagesse
de ne pas te comparer aux autres alors que c'est un métier
où, il me semble que, en tout cas,
il me semble que les gens qui exercent un métier public
vont être tentés de se comparer à leurs compétiteurs.
Écoute, je pense avoir hôte, parce qu'honnêtement, je ne sais pas.
Je suis juste content de l'avoir eu,
mais peut-être parce que j'ai, dans mon groupe d'amis,
j'ai toujours eu ma place qui était très claire,
qui était le clown, qui était le con de la classe.
Puis j'ai toujours eu ce physique-là aussi.
Fait que j'étais un peu différent.
Je sais pas. Peut-être que ça a commencé là
où je me suis dit, bon, mais toi, c'est ça que t'as à amener.
Fait que tu seras pas le gars qui cruise,
tu seras pas le gars qui score des buts,
tu seras pas le gars qui met des paniers de trois points.
Toi, tu vas être le gars qui ferait tes jobs.
Puis c'est ça que ça a été.
Puis merci, mon Dieu, parce que...
T'as embrassé ton destin.
Ah, je l'embrasse encore.
C'est la chose la plus importante pour moi dans la vie,
faire rire mes amis.
J'ai pas d'autre motivation que ça.
C'est pas vrai.
Me faire rire, moi.
Je t'ai vu tantôt, tu racontais quelque chose
à mon collègue Dominique, photographe,
puis j'ai l'impression que c'est ça qui est à l'oeuvre.
Dominique était un peu sceptique,
mais toi, tu l'aimais beaucoup, ton anecdote.
C'est ça que je dis des fois aux gens.
J'ai dit, les gens pensent à tort
que j'ai envie de les faire rire.
Je dis, c'est pas si important que ça.
Moi, j'ai envie de me faire rire.
Il se rend soin de lui-même.
C'est juste que ça fait partie de l'hygiène de vie.
C'est de l'onanisme comique.
Là, il va falloir
que je google onanisme.
Ah, tu dis onanisme ou
nanisme? Je pense que j'ai
dit onanisme. Ah, nanisme comique.
Un petit rire.
Un rire de petite taille. Il faut dire
un rire de petite taille et non pas du nanisme
comique. Je t'en prie. Parce qu'encore une fois, ta carrière
hollywoodienne pourrait être compromise.
Ça, j'ai mis un X là-dessus.
Parce qu'à un moment donné, tu réalises que pour jouer
dans sa langue, ça en demande déjà beaucoup.
Fait qu'imagine jouer dans la langue
de quelqu'un d'autre.
Mais tu l'as un peu fait, jouer dans une autre langue
en France. Est-ce que
t'as l'impression d'inhiber une part
de toi-même dans ces moments-là?
Oui. Oui.
Ça demande plus de travail pour en arriver au même résultat,
puis on s'enlève toute une partie d'impro qui serait possible
si j'avais pas à me préoccuper d'enlever mon accent, t'sais.
Ça fait que ça, c'est sûr.
C'est pour ça que j'ai essayé cette petite supercherie
pendant quatre, cinq rôles de dire,
écoutez, si ça ne change rien
pour vous, je vais le faire en québécois.
Je pense qu'au final, vous gagnez.
Tu parlais de Nadège Loiseau tantôt.
Elle te l'a permis, elle, dans 3 fois rien.
Nadège, elle me l'a permis. Elle l'a écrit pour ça.
Elle l'a écrit pour moi. Elle n'a jamais voulu
que je ne change rien.
Puis après ça, mettons,
Petit Jésus, ça, c'était pour un français,
mais je les ai convaincus.
Ça fait que c'est mieux comme ça,
parce que ça leur enlève l'idée de t'écrire
d'une fonction folklorique aussi.
Ça fait que tu joues juste le rôle du gars qui avait écrit,
mais je le traduis dans ma tête puis sur papier.
Puis comme ça, ça t'évite d'arriver dans la scène
à dos d'orignal en jouant de la cuillère.
Une canne de sirop d'érable dans l'autre main.
Exactement.
C'est lequel, ton ou ta camarade,
auprès de qui t'as le plus appris?
À différentes étapes dans ma vie, j'en ai eu plein.
Mais la première, ça a été Chantal Fontaine.
Dans Virginie.
Oui.
Qui a formé
tellement de jeunes comédiens
qui sortaient de l'école ou pas
et qui n'avaient jamais fait ce médium-là.
Qu'est-ce qu'il faut apprendre lorsqu'on arrive sur un plateau
de télé et que c'est notre première fois et qu'on a quand même
l'expérience de la scène, qu'on a un beau diplôme
dans sa poche? Un diplôme que j'ai pas,
moi, parce que j'avais des livres en retard à la bibliothèque
et j'avais voulu me le donner.
T'es sérieux? Oui, oui, oui. Ils ont retenu mon diplôme.
J'ai toujours les livres.
D'ailleurs, c'est deux livres sur Rodin,
parce que je jouais Rodin à mes auditions du 4 sous.
Je les ai toujours.
Puis je me suis promis un jour de les rapporter.
J'imagine que l'amende doit être rendue à 47 scènes,
tu sais, connaissant les amendes de bibliothèque.
Et donc, pour cette raison-là, tu n'as toujours pas ton diplôme?
Non. Comme quoi, c'est pas le papier le plus safe en ville.
J'ai beaucoup d'amis qui l'ont, par exemple,
mais qu'on connaît, qu'on voit moins sur nos écrans.
Mais eux, ils avaient retourné leur livre à temps.
Ah, eux autres, c'est des premiers de classe.
À un moment donné, il faut être un peu cancre,
surtout dans notre métier.
Mais mettons, Chantal,
Chantal, qu'est-ce qu'il faut apprendre?
C'est ça, ta question?
Oui.
Je te pose mille questions en même temps.
En fait, il faut apprendre que c'est la même
maudite affaire.
C'est juste jouer une situation
avec quelqu'un.
C'est juste que le volume n'est pas pareil.
Après, il y a plein
de petites nuances et spécificités,
mais la base,
si tu te doutes et que tu ne sais pas quoi faire,
joue la situation avec ton chum, puis spécificité, mais la base, si tu te doutes puis tu sais pas quoi faire, joue
la situation avec ton chum
puis écoute quand il te parle
puis il y a une grosse, grosse, grosse partie de la job
qui va être faite. Parce qu'après ça,
tu sais, dans le temps, nous autres, on tournait, c'était trois caméras.
Tu sais, fait que la scène, tu la jouais une fois
puis elle était cannée, tu sais.
Puis là, moi, j'avais joué avec des gens qui attendaient
que la lumière rouge s'allume
avant de dire leur réplique, pour que leur réplique soit à l'écran. Puis là, moi, j'avais joué avec des gens qui attendaient que la lumière rouge s'allume avant de dire leur réplique,
pour que leur réplique soit à l'écran.
Puis là, j'étais là, puis je jouais,
puis moi, j'arrivais du théâtre,
puis j'avais l'impression, je me suis dit,
fuck, il y a beaucoup trop de coups de pédale dans le bar,
on perd le rire, puis tout ça,
mais eux autres, c'est important que ce soit dit à l'écran.
Moi, j'ai jamais entendu une lumière rouge de ma vie,
puis à un moment donné, tu te dis,
suis, suis-moi.
Puis si t'étais déjà un peu trop dans la caméra,
en tout cas au début, t'es pas à la bonne place.
Parce qu'après ça, t'apprends à aider
les autres corps de métier.
Puis j'ai été loin là-dedans
aussi, dans m'intéresser à tout,
ce que tout le monde faisait, puis tout ça.
Puis être hyper
conscient de tout pendant que tu joues la scène.
Puis il y a une couple d'années, j'ai tout flushé ça.
J'ai dit, bon, ça, c'est beau, tu le sais,
tu sais ce que tout le monde fait,
mais là, il faut que tu reviennes encore à la base,
tu joues avec ton partner, puis fuck le reste,
parce que c'est jamais meilleur que quand c'est ça, tu sais.
C'est le fun d'être conscient de tout,
mais à un moment donné, on t'engage pour jouer,
fait que joue, tu sais.
Juste pour être sûr que je comprends bien ce que tu disais,
tu as des partenaires de jeu qui attendaient quoi?
Que la lumière rouge au-dessus de la caméra s'allume.
Parce que vu que le montage se fait instantanément,
eux autres, ils disent caméra 1, caméra 2, caméra 3 en régie,
ce que tu n'entends pas.
Fait que là, quand la caméra s'allume,
la caméra qui est sur toi,
bien là, normalement, c'est ton temps de parler.
Mais tu sais, moi, je préférais
qu'il y ait la moitié de ma réplique
qui n'était pas à l'écran,
mais qu'au moins le rythme de la scène restait
que d'attendre de dire tous mes mots.
Mais si t'aimes ça que ton visage soit à l'écran,
tu vas entendre que la lumière s'allume.
Puis là, après ça, tu peux devenir Jedi de ça,
comme Rémi Girard,
ou lui, s'il y a quelqu'un qui passe entre lui
et le Kodak pendant qu'il est en train,
la caméra, pendant qu'il est en train de dire une réplique.
Mettons, je suis en train de te parler,
puis la caméra, puis là, il y a un figurant qui passe,
puis il va faire...
Puis là, il va finir sa phrase.
Aussitôt que le figurant va être passé.
Fait que là, lui, il est rendu dans une maîtrise
où tous ses mots sont on-cam.
La performance n'en a pas souffert un brin.
Puis il t'a meublé le moment où ce qui n'est pas à l'écran.
Mais ça, c'est un autre niveau.
Je ne suis pas rendu là encore.
Donc, ça en serait un autre, ça, Rémi Girard,
auprès de qui tu as beaucoup appris?
Bien, Rémi, j'ai été chanceux parce que back-à-back,
tu sais, j'ai appris de Chantal,
qui faisait Virginie depuis 10 ans.
Puis après ça, Rémi qui lui...
Il va jouer dans tout depuis toujours.
Il est sur notre Mont Rushmore de l'acting.
Ce serait lequel ton Mont Rushmore de l'acting au Québec?
Rémi Girard?
Il en manque trois.
Une question difficile.
Ah mais ça demande réflexion.
Tu peux pas sortir ça.
Si tu me donnes le temps, on va prendre le temps
c'est ça qui est le fun avec les balados
quand j'étais allé à Joe Rogan
on avait passé 5 heures
à jaser de ça
à parler de vaccination
je pense que mon algorithme pense que je suis un douchebag
parce que j'ai écouté un clip d'une minute de Joe Rogan
une fois, puis là tout d'un coup
il m'envoie des trucs d'Andrew Tate
puis je suis comme, non, non!
Peut-être que mon algorithme me connaît mieux que moi-même.
Oui, peut-être que ton algorithme
détient des secrets à ton sujet.
Je suis sûr, je suis sûr que nos algorithmes
nous connaissent mieux.
Il y aurait Rémi, ça, c'est sûr.
Tu sais, je mettrais Sylvie Drapeau,
mais au théâtre, tu sais.
Parce que moi, la première fois que je suis allé au théâtre,
c'était Sylvie qui faisait La Locandiera.
Tous ceux qui ont vu ça
s'en rappellent encore.
Tu avais quel âge?
La Locandiera, j'étais en exploration théâtrale.
Je devais avoir à peu près 16-17 ans.
C'est ta première pièce de théâtre que tu vois à ce moment-là?
Oui.
J'étais arrivé sur le tard.
J'écoutais du C'est quoi?
J'ai regardé des films de Rambo.
Comme quoi, il n'y a pas de chemin.
Je pense que je mettrais
dans les nouveaux, en tout cas,
je pense que je mettrais du Breuil.
Martin Dubreuil, un de mes préférés.
Il est magnifique.
Il est magnifique.
Il est magnifique.
Tu as déjà joué avec lui?
Oui, j'ai joué d'un film
qui ne passera pas à l'histoire,
mais le Poil de la bête.
Une histoire de loup-garou.
Je pense qu'il vient pas du Poil de la bête, je suis désolé, Antoine.
Écoute, ça m'aura permis de connaître Martin Dubreuil.
Mais c'était pas si pire.
C'était pas si pire jusqu'à temps que le loup-garou arrive.
Tant qu'on le voyait pas, ça allait.
Puis à un moment donné, vers la fin du film, on le voyait,
puis on faisait...
Donc là, on a Rémi Girard,
Martin Dubreuil, Sylvie Drapeau.
Mettons que...
En manqueur.
Mettons Céline Bonnier.
C'est quand même une grosse pointure.
C'est un bon Mont Rushmore, ça.
J'aime ça.
Mais je suis sûr que je te poserais la même question demain.
C'est ce qui est fait avec toutes les listes.
Les listes changent.
Tu as déjà dit que tes parents
t'ont transmis l'amour du travail.
Oui.
Qu'est-ce que ça signifie, aimer son travail?
Parce que j'ai l'impression que la ligne,
je parle de moi, mais la ligne peut être mince
entre aimer son travail et se laisser
avaler par son travail.
Ah oui, mais je ne sais pas qui disait,
si tu aimes ta job, tu ne travailleras pas une journée de ta vie.
C'est plus à ce niveau-là que mes parents, ma mère,
je ne pense pas qu'elle était en amour avec son travail,
mais elle était en amour avec le travail bien fait.
Puis ça, au moins, tu peux toujours trouver satisfaction là-dedans.
Je pense que c'est ça.
Si tu le fais, fais-le bien,
puis organise-toi pour qu'il n'y ait pas de retour, qu'il n'y pense que c'est ça. Si tu le fais, fais-le bien et organise-toi pour
qu'il n'y ait pas de retour, qu'il n'y ait pas de comeback
après ça. C'était deux personnes
excessivement travaillantes, mon père et ma mère.
T'as bien travaillé dans une commission scolaire?
Oui, exactement. J'ai géré les ressources humaines
dans une commission scolaire.
Quand elle a pris sa retraite, ils ont engagé deux personnes.
Ça te dit
le niveau de charge de travail.
Elle ne finissait pas à 5 heures. Elle la finissait quand c'était fini.
Puis elle finissait
pas à 5 heures parce que moi, à 5 heures, j'arrivais avec mes
travaux à taper d'école de théâtre.
Elle faisait deux heures de
tapage de travaux parce que j'étais trop...
Tu déléguais ton travail à ta mère?
Oui, je lui donnais un peu de secrétariat. C'est bon
de garder ses mères occupées.
Puis mon père, même en fait, c'est un perfectionniste.
C'est un maître chien.
C'est un des pionniers dans l'entraînement de chiens,
dans le sport.
Il fait du sport de chien de travail
avec de l'obéissance, du dépistage de personnes
puis de l'attaque sportive avec des zones d'attaque.
Il a tout gagné.
Il est allé aux champion championnat du monde quatre fois.
J'ai appris une éthique
de travail. On n'est pas des
pognes en cul chez nous.
Tu n'as pas le temps de t'accoter. Si mon père virait
le coin en troc, je me trouvais de quoi faire
parce que sinon, je savais qu'il était pour me trouver de quoi faire.
Quand il y avait une journée
de neige,
quand la journée est annulée parce qu'il y a
une tempête, moi et mon frère,
on avait comme 15 minutes
pour se trouver un chum chez
qui aller parce que sinon, mon père,
il se rendait compte qu'on n'était pas...
C'est pas école, non?
Il n'y a pas d'école, la neige.
OK, avec moi et les gars, puis là, on rentrait
dans le chenil, puis là, ils faisaient ça.
Après ça, vous allez faire ça. Après ça,
vous allez là. Après ça, vous allez vous remplir
une chandelle d'eau de Javel. Vous allez laver,
cacher. Écoute.
Fallait quitter vite la maison.
Puis d'habitude, vers 11h,
il finissait par nous retrouver. On était toujours
le même chum. Puis là, il arrivait, puis il venait nous chercher,
puis il nous ramenait à l'ouvrage. Mais
aujourd'hui, je l'en remercie parce que
c'est ça. C'est important,
je trouve. C'est important de s'appliquer.
Mais parlant de s'appliquer,
une des choses que j'admire le plus chez toi,
ça peut avoir à proprement parler avec ton travail d'acteur,
quoique c'est juste à côté, c'est la porte d'à côté.
C'est comment tu sembles investi
dans chacun des moments où tu vas être à la télé.
Comme là, récemment, tu as rendu visite à Gino Chouinard,
qui va quitter la barre de Salut, bonjour très bientôt.
Puis tu lui as rendu un hommage absolument hilarant.
Tu lui avais écrit un poème un peu coquin, lubrique.
Un peu de tout, là.
Oui, il y avait beaucoup de choses là-dedans.
Il y avait un peu d'homo-érotisme.
Il y avait de l'admiration, il y avait de l'amour,
il y avait de la taquinerie.
Puis il y avait beaucoup de choses qui se passaient
dans le visage de Gino à ce moment-là
pendant que tu lui livrais ce grand texte.
Puis je ne serais pas le premier
à te reparler
de ton fameux discours en 2014
au Galas les Jutras, lorsque tu as remporté
le prix du meilleur acteur pour Louis Cyr.
Puis là, non seulement
tu salues ta mère que tu venais de perdre,
mais tu salues aussi chacun des autres acteurs
en nomination, en soulignant
un détail dans chacune de leurs performances.
Il y avait beaucoup d'élèves.
En plus, comme tu le fais toujours,
tu as rendu hommage à ta blonde,
ce qui nous crée des problèmes à nous.
Je suis désolé.
Nous avons des blondes à qui on ne peut pas rendre hommage
de manière aussi poétique.
Je sais.
Vous n'avez pas la même tribune non plus.
C'est ça.
Ça n'a pas le même impact
que quand tu dis que tu l'aimes au couche-tard.
Mais bon, je comprends. Je suis désolé, mais à un moment donné,
moi, je joue pour ma game. Je joue pour ta game.
Mais pourquoi est-ce que c'est important pour toi
de tout donner à chacune de tes
apparitions comme ça? Parce qu'il y a tellement
de monde qui veulent faire ce qu'on fait, que à un moment donné,
la pire insulte qu'on peut leur faire,
c'est d'être blasé ou de prendre ça à la légère.
Puis, égoïstement, pour se mettre en valeur aussi,
mettons que moi, mon speech des Jutras,
mais le speech des Jutras, c'est autre chose.
Parce que je me souviens, la même journée,
j'écrivais le mot pour l'enterrement de ma mère.
Puis après ça, j'ai écrit mon speech des Jutras.
Ça, c'est comme une autre catégorie
de connexion puis d'intensité
que tu ne peux pas retrouver ailleurs.
Mais tu sais, prépare-toi quelque chose.
De quoi de le fun.
Mets du temps dessus.
Ou mets pas de temps,
mais essaie de trouver au moins une affaire que
les autres penseront pas.
Ça va être bon pour toi, ça va être bon pour ta carrière
puis en même temps, tu vas t'amuser aussi
parce que c'est pas...
Moi, je pense que tout le monde devrait gagner un trophée
dans sa vie parce que c'est
vraiment une expérience incroyable.
Mais à un moment donné, il faut que tu trouves...
J'en ai tellement gagné,
que à un moment donné, il faut que tu trouves des façons de rendre çaen ai tellement gagné, Dominique, qu'à un moment donné, il faut que tu trouves
des façons de rendre ça intéressant.
Je veux ça parce que tu viens de dire
qu'il faut pas être blasé.
Mais c'est bien plus le fun d'arriver là
puis de dire, ah, je suis content de ce que j'ai.
Puis au moins, j'ai l'occasion de le présenter.
Fait que je vois ça comme une petite performance.
Moi, je trouve ça invraisemblable
qu'il y ait des gens qui remportent des prix,
montent sur scène et remercient.
Merci à mon agent. Salut, bye.
Tu sais, cette année, au gala de Québec Cinéma,
il m'avait demandé de faire un genre de masterclass.
Puis c'est sûr que j'ai écrit ça
parce que le monde, il disait,
bon, c'est ça, tes remerciements sont toujours le fun.
Ça pourrait être drôle que t'aies...
Puis c'est ça que je leur disais.
Je dis, préparez-vous.
C'est pas arrogant de te préparer quelque chose. Je veux dire, t'es en nomination. Ça se peut que tu gagnes. t'aies. Puis c'est ça que je leur disais. Je dis, préparez-vous. C'est pas arrogant de te préparer
quelque chose. Je veux dire, t'es en nomination.
Ça se peut que tu gagnes.
Puis on s'entend.
T'es pas meilleur que l'autre qui est en nomination.
T'es même pas meilleur que l'autre
qui était pas en nomination.
Tout ça n'est pas important.
À partir de là,
faisons un show divertissant
parce que les gars-là,
c'est 50 % du show,
c'est les remerciements. Si les remerciements
sont plates, ça fait un esti-show plat.
Ça fait une très longue soirée.
Ça arrive, malheureusement.
Le soir que j'ai fait ma masterclass,
il y a eu du monde qui se sont perdus,
mon gars, dans les prépa.
Mais c'est ça. J'ai prouvé mon point.
Non, puis la liste de... C'est ça.
Toutes les personnes... C'est bien de remercier le réalisateur
puis de remercier les personnes clés,
mais tu peux pas remercier
jusqu'à chacun des membres
de la distribution et chacun des membres de l'équipe.
Non, mais ça dépend, tu sais.
Pour Louis Cyr, j'ai remercié Sam
qui barrait rue, j'ai remercié la cantinière,
mais il y a toujours une petite spin
que tu peux... Puis,
t'es pas obligé de passer tout le speech sur lui.
Mais, tu sais,
showmanship, à un moment donné,
répète. T'es pas obligé
d'aller le redé au vieux clocher, mais
pratique-le deux, trois fois.
Moi, je paierais pour ça une soirée de
Antoine Bertrand en rade ses remerciements pour
ses quatre prochains galas.
Mais il y a de moins en moins de galas,
donc de moins en moins d'occasion de remercier.
Non, mais écoute, c'est que là,
on est à l'ère de la nostalgie du passé.
Je pourrais juste faire...
Je suis même pas obligé d'en écrire des nouveaux.
Des meilleurs succès.
Je pourrais juste aller faire mon best-of.
Je suis sûr.
Je l'ai regardé à nouveau en préparant cette entrevue-là,
ton discours de remerciement de 2014,
et j'ai encore pleuré.
C'est immanquable.
Ah non, si tu pleures pas,
c'est un coeur de pierre un peu.
Je me rappelle, personne ne savait
à part ma blonde.
Les animateurs, ils savaient
que les funérailles de ma mère étaient
le jour même.
Je me souviens après,
c'est Laurent Paquin qui anime.
Il n'est pas capable.
Il n'est pas capable de continuer, tu sais.
Mais Laurent Paquin, c'est un gars sensible aussi, tu sais.
Non, non, elle méritait bien ça.
Il n'y a aucune part de toi, cette journée-là,
qui s'est dit, je viens de vivre quelque chose de trop difficile,
je n'irai pas au galop?
Oui, oui, oui.
J'ai dit non, non.
Moi, quand à un moment donné, la date est tombée
puis j'ai fait ça la même journée,
c'était rendu bien secondaire, là.
Oui, on peut le comprendre.
Mais ils ont dit, fais-le pour l'équipe, tu sais.
Fais-le...
Les producteurs du film qui t'ont dit ça.
Et de Québec Cinéma, tu sais.
Ils ont dit, je pense que c'est important pour le film.
Puis ils me mettaient ça, là, clé en main, là.
Ils venaient me chercher au funérail,
ils m'amenaient là,
tu sais, fait que...
J'ai dit, « Hey! » Pis après ça, je me suis dit,
« C'est peut-être une occasion de finir ça, tu sais,
justement, sur autre chose, tu sais, sur une note plus ludique
ou whatever, tu sais. »
Mais moi, la journée même, tu sais, le speech pour ma mère,
là, que j'ai jamais même contemplé l'idée de lire
parce que j'en étais incapable,
c'est mon frère qui l'a fait.
Fait que la grosse job, cette journée-là,
c'est mon frère qui l'a abattu, c'est pas moi.
Moi, rendu là, puis d'aller ramasser des fleurs pour Louis-Cyr,
j'avais mon texte, puis rendu là,
je savais que j'avais juste à lire les affaires
puis que j'allais être bien grandé.
Mais la grosse job, c'est lui qui l'a faite cette journée-là.
Qu'est-ce qui
t'a légué de plus important,
ta mère? Ma mère, c'est
la life of the
party.
C'était ça. Ça me fait penser à quelqu'un.
Ben oui, c'est sûr.
C'est exactement ça.
Ma mère, moi, mes chums
allaient
chiller chez eux. On n'était pas là. D'ailleurs, ça. Ma mère, moi, mes chums allaient...
allaient chiller chez eux. On n'était pas là.
D'ailleurs, à un moment donné, j'ai dit, les gars,
«Ça va faire, là.» C'est là qu'un tourne.
«Je devrais-tu m'inquiéter?
Faut-tu que je commence à t'appeler beau-papa?»
Mais c'était ça, tu sais, c'était liant,
un lien familial, un lien amical.
On se sent toujours le bienvenu, aimante.
Tout le monde...
On dit souvent, les vieux, ils finissent des fois,
ils meurent seuls.
Il ne faut jamais oublier qu'il y en avait des vieux
crises de fatigants qui méritent de mourir tout seuls.
Il y avait quelqu'un qui m'avait dit,
ta mère aurait vécu jusqu'à 120 ans,
elle n'aurait jamais été toute seule. Il y aurait eu du monde autour m'avait dit « Ta mère aurait vécu jusqu'à 120 ans, elle n'aurait jamais été toute seule. »
Il aurait eu du monde autour d'elle tout le temps.
C'est rare que les jeunes fatigants
ne deviennent pas des vieux fatigants.
C'est rare que ça va s'améliorer.
Mais, mais...
Asti, moi, je pense...
Excuse-moi, je sais pas.
Je pensais que tout le monde...
On a le droit de tout faire, si.
Moi, je me disais, comme Céline,
on ne change pas.
On met juste les costumes d'autres et voilà.
Mais non, tout le monde peut changer, peu importe l'âge.
C'est surprenant.
Qu'est-ce que tu as amélioré chez toi dans les dernières années?
Mon besoin insatiable d'être le centre de l'attention.
Poli mon égo un peu. Même si c'est le travail d'être le centre de l'attention. Polie mon ego un peu.
Même si c'est le travail d'une vie, là.
Mais j'essaie de garder les reines serrées sur l'ego.
Parce que c'est dangereux, c'est plein de pièges, tu sais.
Puis plus ça va, puis plus ça va bien,
puis là, on dirait que plus le monde, des fois,
ils te remettent pas à ta place
quand tu devrais être remis à ta place,
sauf les gens que t'aimes, comme ma femme,
comme ma famille, puis tout ça.
Mais des fois, il faut que tu sois capable
de cette introspection-là.
Là, je suis allé trop loin, ou là, j'ai blessé,
ou la vie ne te doit pas rien.
Sois humble, sois gentil.
C'est important d'en avoir de l'égo,
surtout dans mon métier,
mais il faut pas que ça...
C'est un peu le diable.
Quand est-ce qu'elle trouve que tu dépasses les limites,
ton amoureuse, ton épouse?
Pas souvent, mais ça l'empêche pas de rire
de mes niaiseries pareilles, tu sais.
Puis surtout elle, parce que là,
tu sais, je dépasse beaucoup les limites
quand je suis dans un safe space, là.
Puis je veux dire, avec elle, je suis dans un safe space.
Et donc, toutes les blagues
que je ne peux plus faire au grand jour,
bien là, il faut que je les fasse quelque part
parce que sinon, je vais développer un cancer.
Ça prend un éditoire aussi.
Je les fais dans le salon.
Puis elle en rit plusieurs.
De toute façon, ça ne ferait pas 17 ans
qu'elle était avec moi si elle n'avait pas
un niveau de tolérance assez fort
puis un niveau d'humour très fort aussi.
Mais des fois, j'ai ce que j'appelle
le lower head shakedown.
Les gens ne le voient pas, mais une espèce de...
Les yeux fermés.
Les yeux fermés, la tête baissée
et un petit secouement de tête en désapprobation.
Une sorte de regret furtif.
Oui, exactement.
Où elle remet ses choix de vie en cause.
Tu le disais tantôt, ton personnage,
ton jeu dans La femme cachée est tout en intériorité.
Mais c'est difficile de parler du film sans voler le penche,
mais il y a une scène vers la fin où tout explose pour ton personnage.
L'intériorité se transforme en extériorité de manière spectaculaire.
Comment ça se déroule, une journée de tournage comme celle-là?
Est-ce que t'es obligé d'aller dans cette émotion-là?
Pour vrai?
Oui, t'as pas le choix.
T'as pas le choix de...
Il y a certaines scènes comme ça où...
Puis moi, je suis pas un adepte de...
Des fois, on trouve que...
Parce que la personne a pleuré, on se fait des high-fives après
puis on a la scène.
Puis moi, je n'adhère pas à ça.
Des fois, je trouve ça beaucoup plus émouvant
de voir quelqu'un qui fait tout pour ne pas brailler
que de voir quelqu'un qui fait regarder comme je pleure.
La lampe qui descend de manière très cinématographique.
Exact. Mais un personnage
qui a passé le film
à tout retenir.
Je parle de Sylvain,
mais je peux parler de Louis Cyr,
je peux parler de Brindis
dans Trois foyers, même affaire.
Que tu accumules, que tu accumules, que tu accumules.
Puis dans l'histoire,
il explose.
Et donc, ça sert l'histoire, ça fait partie.
À un moment donné, il faut que tu y ailles.
Puis c'est pas...
Ça, c'est jamais pris pour acquis aussi.
Puis des fois, tu te dis,
je vais penser à autre chose,
ou je vais penser à quelque chose qui me rend triste,
ou je vais écouter une toune.
Puis à un moment donné, moi, j'ai trouvé ça
trop déconcentrant.
Je reviens à ma règle de base, la situation.
Il y a toujours un chemin où tu peux le trouver.
Si tu ne l'as pas trouvé, c'est parce que tu n'as pas assez pensé
ou tu n'as pas assez travaillé.
Pour partir les valves, trois fois rien,
je ne l'avais pas trouvé.
Parce qu'à la fin, il se passe quelque chose.
Je fuck le spoiler.
Le film est sorti. Si vous ne l'avez pas vu.
Il recontacte sa fille,
puis là, il explose dans le lobby de l'édifice.
Et nous aussi, on explose.
Puis je savais qu'il fallait,
mais je n'avais pas le chemin encore,
puis je parlais à Nadège.
Puis là, on est là.
Ils sont en train d'éclairer.
Puis la façon que la scène se passe,
c'est...
Moi, je sors du building, ma fille rentre,
on se croise dans le portique.
Elle sait pas que je suis son père.
Puis là, elle dit merci.
C'est une petite Française.
Puis moi, je dis, ça fait plaisir, bonne soirée.
Puis là, elle se retourne, puis là, elle dit,
vous êtes Québécois?
Puis là, je dis oui.
Puis là, les lumières éteignent dans le lobby.
Tu sais, comme c'est le lobby français sur des timers. Puis là, elle rallume les lumières. Et quand elle rallume les lumières éteignent dans le lobby. Tu sais, comme c'est le lobby français sur des timers.
Puis là, elle rallume les lumières.
Et quand elle rallume les lumières,
moi, je suis en train de casser, puis fondre, puis tout ça.
Puis je n'avais pas le chemin.
Puis là, je me disais, comment je fais?
Par où je passe?
Puis c'est Nadege qui est venue à ma rescousse.
Elle dit, elle dans sa tête,
puis ce n'était pas par rapport à mon point de vue,
c'était par rapport au point de vue de sa fille.
Elle me dit, mettons, ta fille, elle, elle n'était pas par rapport à mon point de vue, c'était par rapport au point de vue de sa fille, elle me dit, mettons-le,
ta fille, elle, elle n'a pas connu son père.
Mais la première affaire qu'elle pense quand elle t'entend,
c'est, t'es-tu mon père?
Puis les lumières
s'éteignent.
Fait qu'elle, dans sa tête,
quand elle rallume les lumières,
t'es plus là.
T'auras disparu.
T'es reparti encore.
Puis je fais, c'est beau, c'est beau.
Dis plus rien, dis plus rien.
Si tu continuais, tu pourrais peut-être me faire pleurer un peu.
C'est là où c'est un travail d'équipe.
Parce que des fois,
la solution, tu l'as pas tout le temps entre les mains.
Puis c'est là où ton réel,
des fois, ça peut être un électro,
ça peut être un machino qui l'a, l'idée. Elle peut venir de n'importe où. Mais c'est là où ton réel... Des fois, ça peut être un électro, ça peut être un machino qui l'a, l'idée.
Elle peut venir de n'importe où.
Mais c'est ça.
C'est le fun quand même comme job.
C'est le fun, puis c'est pas...
Tu peux en faire à 80, puis tu vas juste être meilleur.
Parce que t'as juste plus de vécu.
T'as l'impression que tu te bonifies avec les années.
Ben oui, oui, oui, absolument.
Absolument. Dans mon travail, oui.
Oui, parce que t'as plus d'expérience de vie.
C'est ça, nous autres,
on est des
imitateurs de la vie.
On est des menteurs professionnels.
Des André-Philippe Gagnon de la vie.
On cherchait la dernière personne,
c'est le mon Rushmore.
André-Philippe Gagnon.
C'est lui qui nous manquait.
Moi, je suis plus team Michael Rancourt.
Et si tu viens une grande bien,
grand, grand, grand. Grand, grand bien, Michael Rancourt.
Un grand, grand bien.
On l'ajoute à la liste.
Est-ce que tu trouves qu'on est trop durs
avec le cinéma québécois?
À toutes les fois que le cinéma québécois
a une petite baisse de popularité,
il me semble qu'on lui casse du sucre
sur le dos rapidement.
Trop dur.
Quand on fait des bons films,
le monde, ils vont y voir. Fait que c'est dur
à dire que le monde, il snob, là.
Les bons films trouvent
leur public.
Est-ce qu'on pourrait avoir maintenant,
avec les autres règles, un rayonnement
qui est plus facile?
Dans le sens où
est-ce qu'on pourrait privilégier
un peu le contenu québécois sur les
différentes plateformes?
Crave le fait très bien. Bon, Netflix,
c'est plus dur, mais si tu cherches
le film et qu'il est là, tu vas finir par le trouver.
Mais on ne te le propose
pas d'emblée. Ça, c'est sûr
qu'il y a des affaires à améliorer
là-dedans. Je pense qu'on
joue des jeux avec
la compétition qu'on n'a pas
les moyens de jouer ici.
C'est-à-dire? Dans les
différents camps. Je vais
faire une métaphore de boxe.
Mettons, Tyson Fury,
il est pour Showtime.
Je vais nommer
deux organisations qui n'existent plus. Usyk, il est pour Showtime. Puis, mettons, là, je vais nommer deux organisations qui n'existent plus.
Puis, U-Sick, il est pour HBO.
Bien, le combat HBO-U-Sick n'aura jamais lieu,
alors que tout le monde veut le voir
parce que c'est deux organisations différentes.
Bien, ça prend un Qatari qui arrive
puis qui donne tellement d'argent à U-Sick puis à HBO
que lui, il fait « Venez vous battre chez nous,
puis les fans vont avoir ce qu'ils veulent. » C'est un peu la même affaire ici.
Il n'y a pas tant de joueurs.
Il y a trois joueurs majeurs.
Là, si on se regroupe,
je pense qu'on n'a pas les moyens de ne pas se regrouper.
Est-ce que tu as en tête une plateforme
sur laquelle tout le contenu québécois
se retrouverait une bonne partie de ce contenu-là?
Bien, venant d'un gars qui n'a rien aux affaires,
mais dans une solution hypothétique,
moi, j'ai bien de la misère à m'imaginer
que ce n'est pas par là que ça se passe.
Parce que, je veux dire, on fait partie du peuple quand même.
Puis, en tant que consommateur,
quand c'est rendu le temps pour le contenu québécois,
bien, je pense que la pièce a été assez étirée
que t'as pas nécessairement...
C'est notre pièce, effectivement.
Et c'est aussi notre pièce, tu sais,
mais je pense qu'il y a moyen aussi
que ça devienne un deal intéressant pour tout le monde.
Et que les diffuseurs y trouvent là-dedans
et même que les diffuseurs puissent trouver une façon
d'encourager le contenu de l'autre aussi,
parce qu'on est sur la même plateforme,
parce que chaque clic aura généré, mettons,
un peu d'argent pour chacune des personnes.
Puis je suis pas le premier qui lance cette...
Mais je sais, parce que je parle aux gens,
à chaque personne que je lui demande,
mettons que t'as une plateforme
avec tout le contenu québécois en télévision puis en cinéma,
tu paierais-tu 14 $ pour ça?
Oui.
Mais tu t'abonnerais-tu, une fois que t'as tout fait?
Tu prendrais-tu celle de série plus à 7,85
puis après ça, tout.tv extra à celle-là puis à celle-là?
Plus bellico.
Là, le monde, tu sens que ça...
Ça commence à faire beaucoup.
Mais pour ça, il faut qu'il y ait un...
Il faut que les gens se parlent.
Puis si les gens sont pas capables de se parler,
il va falloir que le gouvernement fasse...
« Hey, c'est le même, ça va se passer. »
« Hey, tabard de chat, on arrête-tu des affaires? »
En plus, il faut que les gens sachent
qu'on est dans le deuxième étage,
dans le Mile X, en haut d'une boulangerie.
Ça ne pourrait pas être plus niché comme endroit.
C'est la clé du Mile X.
C'est la définition d'un endroit niché où on se trouve.
Mais je pense... C'est presque la définition d'un endroit niché où on se trouve.
C'est presque la taille d'une niche.
Mettons, c'est une niche à Danois, mais c'est une niche quand même.
Mais je pense qu'on a
intérêt à ce... Le temps n'est pas
à se séparer pour la survie de notre culture.
Le temps est à se
regrouper. Est-ce que t'es une star
en France? Non.
Tu te fais pas reconnaître sur la rue?
Du tout.
Deux fois.
Mais c'est rare.
Puis c'est cool parce que tu veux pas...
Tu veux pas être une star en France.
C'est lourd.
Parce que les gens sont moins agréables qu'ici?
Oui, ils sont plus...
Tu leur appartiens.
Tu fais partie du domaine public.
Et donc, t'as pas tant le droit à ta vie privée,
puis t'as pas tant le droit de passer une mauvaise journée
pis de les revirer dans le short.
Sinon, là, tu vas te le faire reprocher.
Fait que non, je veux pas.
Ben, je veux pas.
C'est facilement...
Je ne suis pas pas une star parce que je veux pas.
Je suis pas une star parce que je suis juste pas une star.
Parce que j'ai fait 7-8 films.
C'est déjà beaucoup.
C'est pas pire, mais je suis pas Karine Villard.
Mais à toutes les fois qu'on te parle de ça en entrevue,
j'ai l'impression que c'est comme si tu disais
que la carrière française t'est arrivée malgré toi.
Oui, oui.
Tu t'es presque battu pour que ça se produise pas.
Non, oui. Tu t'es presque battu pour que ça se produise pas.
Non, non, non.
Mais tu sais, je l'ai... Elle est arrivée à 40...
Je sais pas, au moins 38, 38.
Fait que c'est un autre regard sur tout ça, tu sais.
T'es pas non plus...
J'ai jamais été hargneux d'une carrière là-bas.
Fait que je l'ai toujours pris comme
un petit peu de chose en plus.
Une occasion de raconter d'autres histoires,
mais de rencontrer d'autres mondes aussi.
Puis je suis content de ça,
parce qu'au-delà des films que je fais,
je me fais des amis le fun aussi.
J'aime bien les Français.
Est-ce qu'on peut avoir l'impression au Québec,
comme acteur, d'avoir fait le tour à certains moments?
Pas vraiment, parce qu'il y a toujours des nouveaux réalisateurs,
il y a toujours des nouveaux auteurs, autrices.
Tu peux toujours...
Non, non. Mais c'est petit,
comme milieu. La France, c'est petit
comme milieu. Fait qu'imagine,
ici, on est dix fois moins.
Fait que c'est...
C'est toujours bon de changer d'air, anyway.
Pas nécessairement parce que t'as l'impression
d'avoir fait le tour, juste pour vivre quelque chose
de différent.
Puis avoir les chocottes aussi.
Tu me pointes en disant ça.
Oui. C'est important d'avoir peur dans la vie.
Tu sais, à un moment donné, puis surprendre.
Ici, ce qui est plus dur, c'est de surprendre.
Parce que là, les gens, ils ont vu beaucoup de choses de toi.
Tandis que là, tu arrives là-bas,
le monde, ils ne te connaissent pas
ni d'Ève ni d'Adam,
mais t'as 25 ans de carrière dans le pêteux.
Fait que là, t'arrives, t'es le meilleur des deux mondes.
T'es comme un underdog, mais qui a 40 combats, tu sais.
Fait que ça, c'est très cool.
Puis c'était peur, hein?
Puis c'est pas méchant d'avoir peur.
Parlant du sujet niché,
il y a un sujet niché, mais très important pour moi, dont je veux te parler.
On m'a soufflé à l'oreille que le 9 novembre 1997,
tu étais au Sandmolson,
lors d'un moment important de l'histoire de la lutte.
Je parle du Montreal Screwjob,
ce moment lors duquel Bret Hart, héros de la lutte au Canada,
héros canadien, s'est fait dépouiller de sa ceinture
par Shawn Michaels, son adversaire,
mais aussi par Vince McMahon, le propriétaire,
le fondateur de la WWE.
Qui était l'arnaqueur en chef de ce screwjob-là, oui.
T'étais là?
J'étais là.
Je suis tellement jaloux.
Écoute, tu le sais pas, à ce moment-là,
que t'es témoin de l'histoire,
puis surtout que je passais pas ma vie
à aller voir des gars de lutte,
mais on a tous grandi avec la lutte
le dimanche matin à 11 h.
Ça, c'est un...
Bien, tous, les gens de mon âge.
Ça, c'est un acquis.
Après ça, il y a eu un long moment
où la lutte n'était pas dans ma vie
puis c'était bien correct de même.
Puis à un moment donné, je vendais des jeans
chez Projean International. Puis mon partner de vente, Louis Quinlan, puis c'était bien correct de même. Puis là, à un moment donné, je vendais des jeans chez Projean International.
Puis mon partner de vente, Louis Quinlan,
lui, il aimait bien ça aussi.
Fait que là, on s'est mis à reparler de l'autre,
puis à l'en réécouter.
Puis là, je me suis mis à réécouter Raw le lundi soir,
avec mon frère aussi.
Puis là, il y a eu ce gala-là,
fait qu'on a dit, on y va.
Survivor Series.
C'était Survivor Series, c'est ça?
Fait que c'était quand même un événement majeur.
Puis là, Bret Hart,
qui n'était pas juste une vedette canadienne,
qui était la grosse vedette de la WWF, tu sais.
Il est sur mon Mont Rushmore de l'autre.
Oui, complètement.
Il n'est pas sur tous les Mont Rushmore de tout le monde,
mais en tout cas...
Mais ces gens-là ont tort, c'est juste ça.
Exactement.
Tu as ceux qui l'ont, puis ceux qui ont tort.
Et puis, le gros combat final,
c'était Shawn Michaels.
Et c'est ça. Lui,
Bret Hart avait annoncé à Vince McMahon
qu'il s'en allait à l'organisation rivale
qui était la WCW.
Tu connais bien ta lutte.
Oui, oui, oui.
J'ai apprécié.
Pis là, après ça, Vince McMahon a dit,
parfait, tu vas finir à Montréal sur une victoire.
Puis après ça, on va organiser ça.
Parce qu'il n'était pas question pour Brett
qu'il perde devant ses fans au Canada.
Et là, Shawn Michaels,
pour ceux qui sont restés avec nous,
j'imagine qu'on en a perdu un bon 93 %.
Mais j'ai fait à peu près une heure d'entrevue
avec Robert Lepage, où on parle quid de lui.
Ah, bien oui, c'est vrai.
Bien oui, bien lui, écoute, c'est un nouveau fan. Oui, c'est ça. Mais il commence à fait à peu près une heure d'entrevue avec Robert Lepage où on parle qui a de l'autre. Ah ben oui, c'est vrai. Ben oui, ben lui, écoute,
c'est un nouveau fan. Oui, c'est ça.
Mais il commence à s'y connaître assez bien. Ben j'imagine que
s'il se met sur quelque chose...
Il se met sur un dossier...
Il a de la ressource. Il se rend jusqu'au fond, là, oui.
Puis, donc, Shawn Michaels
fait le sharpshooter
qui est la prise de finish
à Bret Hart. Quel injure!
Et Bret Hart est déjà en train de faire le contre-sharp shooter
parce que le sharp shooter, c'est comme le finish-him à Bret Hart
puis il n'y a pas de réponse.
Mais c'est sûr que Bret Hart, lui, connaît la réponse au sharp shooter
puis il ne l'a jamais dit à personne.
Parce que c'est un lutin scientifique.
Exactement.
C'est the best there is, the best there was,
the best there ever will be.
Voilà.
Et là, au moment où il est en train de renverser le sharpshooter,
l'arbitre fait...
Earl Ebner, l'arbitre.
Ah ben là, franchement...
J'ajoute des détails.
T'es comme Jerry Rochon à « Tous pour un ».
Tu t'en vas direct à « Tous pour un ».
C'est parce qu'Earl a vécu ça très difficilement.
Ben oui, c'est comme le gars qui a empêché
le match parfait à je sais pas qui.
Et là, lui, il dit
ding, ding, ding, il a abandonné.
Bret Hart est comme, what? J'ai jamais abandonné.
Sean Michaels,
il a la ceinture.
Et tout ça se démonte à une vitesse de l'éclair.
C'est comme bye-bye, ciao-bye,
show's over, tout ça.
Puis moi, je suis dans l'angle,
je suis face à Bret Hart.
Et donc, je vois tout ça.
Lui qui est à côté, qui n'en revient pas,
qui regarde Vince McMahon,
qui est sur le plancher en bas du ring.
Et puis, il crache le plus beau glavio d'en face.
Crache-là parfait.
Bullseye, danse, lourd.
Il avait l'air lourd.
Puis il a le pang, mon gars.
Puis ça a été la fin de Bret Hart à WWF.
C'est comme si ce crachot-là était arrangé
avec le gars des vues,
alors que c'est la seule exception,
une des rares exceptions dans l'histoire de la lutte
où ce n'était pas arrangé avec le gars des vues.
T'as raison.
As-tu pensé, nous autres, après 20 minutes de combat,
si on crache dans la face à quelqu'un,
ça va être... Tuun, ça va être...
Il va y avoir un peu d'air,
peut-être un bout de...
un bout de lèvre
séché, mais ça sera...
Même dans les crachats, c'était le best
there was, the best there is, and the best
there ever will be. Je suis très jaloux
et je suis content qu'on ait vécu ce moment-là, même s'il y a
peut-être des gens qui auront appuyé sur pause.
J'ai bien de la misère à ne pas nommer la source aussi.
C'est sûr que c'est Hakim Gorgon qui dit ça.
Peut-être.
Peut-être.
Mademoiselle Bottin, ça va ressembler à quoi?
Dur à dire parce que je ne l'ai pas vue.
Tu ne l'as pas encore vue?
Non, je ne l'ai pas encore vue,
mais je pense que c'est dans mon top 1 de tournage à vie.
Ce n'est pas rien?
Non, ce n'est pas rien.
En termes d'ambiance mais aussi de ou tout le monde est enligné dans le même objectif puis tout les choix semblent être
les bons tu sais tant au niveau des décors des costumes de l'univers, de la réalisation, du casting aussi.
En tout cas, je pense que ça va être formidable.
Je pense que ça va être formidable.
Au moment où on se rend compte, les premières images
viennent d'être révélées.
Ce matin, il y avait la bande-annonce,
la pré-bande-annonce qui était sortie.
C'est rien pour m'enlever le goût de la voir.
Cette petite-là, Marguerite, Laurence,
c'est parce qu'on s'entend que si on n'a pas la petite,
on n'a rien, là.
Le film repose sur ses petites épaules, là, oui.
Oui. Et puis, ses épaules, je pense,
sont plus larges que celles de Louis Cyr.
Moi, je l'appelais Paddington.
C'est une centrale nucléaire d'énergie,
avec la gentillesse de Paddington,
puis intéressée aux autres.
Constamment sur les autres.
Toujours sur les autres, jamais sur elle-même.
Avec un talent d'actrice,
mais en même temps brut, parce qu'elle n'a pas
tant d'expérience que ça.
Ça, c'était génial. Pas de faux plis.
Pas de faux plis d'acteur
enfant qui se fait 10 ans qui fait ça.
Un bon
scénario,
très drôle et très émouvant.
Si normalement,
on a bien fait notre job,
ça devrait donner quoi de vraiment cool.
J'ai hâte d'aller voir ça avec ma fille.
On a 40 ans de promo
en arrière de nous autres aussi.
Est-ce que t'aimes ça tourner avec des enfants?
Parce que dans La Femme cachée aussi,
tu joues beaucoup avec...
Ça dépend des enfants.
Ça dépend du temps dans ma vie
où j'ai été. Mes premiers enfants, c'était dans Starbuck.
Ça s'était très mal passé.
C'était pas de leur faute, c'était de ma faute à moi.
J'avais quatre kids là-dedans.
Puis la journée que c'était,
j'avais passé la journée à être mon oncle fun,
mon oncle Antoine.
J'étais bourré de chocolat,
puis je les allumais toute la journée.
Puis à un moment donné, dans la scène, il faut qu ai allumés toute la journée. Puis là, à un moment donné, dans la scène,
il faut qu'il dorme, tu sais, dans mes bras.
Puis là, évidemment, lui, il est jacked on chocolate, là.
Oui.
Puis là, j'ai compris qu'il n'y avait pas une switch, là,
ou que tu faisais juste off, puis...
C'est pas comme ça que ça fonctionne, non.
Ça, c'était très mal passé, tu sais,
parce qu'il bougeait, il bougeait.
Puis à un moment donné, mon passé d'entraîneur de chien est revenu,
puis j'ai juste fait comme, « Hey, tu dors! »
Puis là, il a figé, tu sais.
Puis là, toute l'équipe a instantanément voulu venir me sacrer une volée.
Mais là, Ken Scott les a retenus.
Il a dit, « Attendez, peut-être que ça pourrait marcher. »
Et là, il s'est mis à pleurer.
Puis il a fait, « Non, OK, coupé, c'est un rap.
On arrête la journée, là. »
Je serais curieux de savoir
ce qu'est devenu ce petit gars-là.
Parce que là, mine de rien,
ça doit faire 10 ans.
Il doit être adulte.
Si on était chez les Grecs,
peut-être qu'il serait déjà
en train de tramer sa vengeance.
Peut-être que là,
il vient d'aller voir l'oracle.
Et l'oracle, il a dit
« Il faut que tu tranches la gorge au gros tabarnak
qui t'a...
qui t'a violenté.
Oui, je suis en train d'imaginer une idée d'article
où on pourrait provoquer vos retrouvailles,
mais le sien de la violence,
c'est peut-être moins intéressant.
Imagine si c'était toi,
puis que toutes ces années-là,
t'as monté ton truc pour finalement être avec moi,
et là, ça se termine là.
T'aurais pu le faire des cinq premières
minutes, je te dirais. T'aurais pu
me tuer là, comme ça, au moins.
C'est encore mieux d'avoir ta dernière entrevue
et de te tuer à la fin.
C'est plus payant pour moi.
Là, tu passerais au moins
de 60 à 70
écoutes par semaine.
On a plus d'écoutes que ça.
J'aime beaucoup faire des blagues
parce que je suis un vieux.
J'aime énormément faire des blagues
sur le fait que parler dans un podcast,
c'est un peu comme être un schizophrène
au square Vigée
et se parler à nous-mêmes.
Je pense qu'il y a au moins
une centaine de personnes
qui écoutent chacun des épisodes.
Mais avec cette entrevue-là...
Ah là, t'es rendu à 110.
On va briser Internet.
Tu vas pogner les mêmes codes d'écoute
que la soirée de T'es encore jeune.
C'est pas rien.
C'est des grosses codes d'écoute, ça.
Moi, j'ai niaisé dans le temps qui était chez Roger.
Je leur disais, ils vous l'ont pas dit,
mais il y a même plus d'antenne sur le toit, les gars.
Vous faites le show pour chez Roger
et c'est pas diffusé nulle part.
À quoi tu rêves?
On a parlé de tes rêves de jeunesse
tantôt.
Ce sont lesquels tes rêves aujourd'hui, alors que
t'es...
T'es encore jeune.
Je rêve à la paix.
Je rêve à avoir la paix, tu sais, mais la paix
dans le sens... La tienne ou celle
de la planète? Ma paix intérieure.
Accessoirement, ce serait bien aussi la planète,
mais je ne suis pas cave.
Puis comme ça va très bien ces temps-ci,
c'est pas mal déjà atteint.
Il n'y a pas de conflit dans le monde.
Au cœur.
Mais ça, ce n'est pas un rêve,
c'est juste un travail, un équilibre.
Contempler la nature, la paix, être bien avec ce que j'ai, pas... un équilibre, contempler la nature,
la paix, être bien
avec ce que j'ai, pas avec ce que je veux,
avec ma blonde, tout ça.
J'aimerais ça, peut-être,
éventuellement, réaliser quelque chose.
Hum! J'aimerais ça,
peut-être, éventuellement,
écrire quelque chose.
Ça, c'est Hakim, ça. Ça, c'est le maudit Hakim Gagnon.
C'est lui qui t'a mis ça dans la tête?
Bien, en fait, il a mis ça
dans la tête de tous les lambineux, tu sais.
Il nous a tous fait penser qu'on était capables
d'écrire, tu sais. Parce que ses affaires
sont bien bonnes, tu sais. Oui.
Il donne l'impression que c'est facile, mais ce n'est pas.
Ah, mais je le sais, moi, parce que, tu sais, il vient...
Des fois, j'y passe mon chalet, qu'il vienne écrire, là,
puis quand j'y retourne, je vois bien que c'est pas facile.
S'il y a des excréments sur les murs,
je dis, OK, ce gars-là va pas bien.
Je vois bien que ça sort pas tout seul.
Il devrait consulter.
Donc, quelqu'un vraiment?
Oui, j'aïrais pas ça.
J'aïrais pas ça.
Puis, à un moment donné, j'avais des idées de réalisation.
Puis, j'en reviens toujours au constat
qu'être un acteur qui travaille comme deal,
c'est assez dur à battre.
Puis c'est encore ce que je fais de mieux.
Pour l'instant, je me concentre là-dessus.
Mais des rêves, ce n'est pas des rêves.
Je veux rejouer à la TV, je veux rejouer au théâtre, tout ça.
Mais écrire de quoi?
Parce que j'ai une popée plume pour du cours,
c'est-à-dire faire un remerciement punché
ou écrire un poème à Gino Chouinard.
Ça, c'est...
Quand c'est rapide, ça,
puis sous pression, puis à la dernière minute,
ça sort bien.
Mais j'aimerais ça avoir une petite discipline.
J'aimerais ça avoir...
Je rêve à la discipline qu'il faut pour écrire.
C'est ça.
Un recueil de poèmes hommages à Gino Chouinard.
Moi, je paierais 20 piastres pour ça.
Il y en a tant écrits
qu'il peut se permettre de faire un recueil.
Antoine, je ne sais pas si tu es au courant,
mais ce balado-ci,
puis là, c'est ironique parce que tu m'as taquiné
avec le nombre d'auditeurs,
mais le balado s'intitule « Juste entre toi et moi ».
Mais il y a des dizaines de milliers de personnes
qui l'écoutent. Je le savais, mais tu vois, j'y avais même pas passé.
Est-ce qu'il y a une dernière chose que t'aimerais ajouter
qui resterait « Juste entre toi et moi »?
Ça peut être quelque chose de
déplacé ou de touchant.
Déplacé, le temps
de Paul Diable.
Moi, je suis un gros fan de blagues.
J'aime beaucoup Norm Macdonald.
Le Norm Macdonald, le plus grand.
On s'en ennuie tellement.
Je suis content d'avoir quelqu'un parce que les gens me trouvent un peu lourd
avec Norm Macdonald.
Son roast, c'est le roast
de Bob Saget.
Il présente
un numéro dans lequel il est supposé
se moquer de Bob Saget parce que
c'est ça qu'on fait dans un roast.
Puis il fait juste enfiler les blagues
les moins drôles au monde,
et ça donne, ironiquement, le numéro le plus drôle.
C'est son... Il a pris un livre de blagues
qui est un peu l'équivalent des blagues de Gilles Latulippe.
Tu sais, le livre de blagues de Gilles Latulippe.
Fait que c'est tout un peu naïf.
Puis, tu sais, il dit, ah, il est tellement beau, Bob,
qu'il a une face comme une fleur.
Comme un chou-fleur, plutôt.
C'est long avec le monde catch
qu'il est en train de faire.
C'est le génie.
Je pourrais te laisser avec une blague.
Alors, c'est une joke grivoise.
OK.
Je suis même prêt à dire que c'est une joke grivoise.
Les gens vont s'attendre à quelque chose.
C'est encore pire que ça
Fait que c'est un gars qui est au bar
Puis il est bien chaud
Puis là il dit à son chum
Il dit ma blonde n'aime pas ça
Quand je rentre dessous
Je vais encore me faire chicaner
Puis là il se regarde
Puis il fait oh my god
J'ai mis sur vos visages mises en plus
Il dit ça passera pas
Son chum Robert Il dit, ça, ça passera pas, ça passera pas.
Son chambre à berre, il dit, non, mais regarde,
il dit que c'est moi qui t'ai vomi dessus.
Elle dit, ben là, elle a pas mis les oeufs,
elle va bien le savoir que je l'ai gagné.
Il dit, non, non.
Puis là, il met 10 piastres dans sa poche de chemise.
Il dit, c'est moi qui t'ai vomi dessus,
puis que je t'ai donné 10 piastres pour le nettoyeur.
Là, il fait, oh, c'est moi qui te vomis dessus pis que je t'ai donné 10 piastres pour le nettoyeur. Là, il fait « Oh, c'est fort ».
Fait qu'il rentre chez eux, pis là, il débarre la porte.
Pis il rentre à tâton, t'sais, pis il y a pas de loup.
Pis là, évidemment, bédigne-bedagne,
s'enfarge dans la gamelle du chien.
Ça fait un vacarme d'enfer.
Sa blonde se lève, rouvre la lumière.
Elle dit « Ah, mon maudit ivrogne,
t'es encore sous la gueule. T'es vraiment
un bon à rien.
T'es-tu vomitu
en plus, mon maudit cochon?
Il dit, je te demande bien pardon.
Il dit, c'est pas moi qui s'est vomitu.
C'est mon chum Robert qui a vomitu
moi. Elle dit, ben oui, ton chum
Robert a vomitu. Hey, j'ai-tu
une poignée dans le dos? Fait que là, il pogne
son 10 piastres,
puis il dit « Regarde », puis il donne ça à sa femme,
puis il dit « Non, mais regarde, dis gars,
Robert, il m'a même donné 10 piastres en plus
pour le nettoyeur. »
Fait qu'elle regarde ça, elle fait « Bon, premièrement,
Robert, c'est pas 10 piastres qu'il t'a donné, c'est 20 piastres. »
« Ben, c'est parce qu'il a chié dans mes culottes aussi. »
Il sera en rodage tout l'été au vieux clocher de Magog. Antoine Bertrand, mesdames et messieurs. aussi.
Il sera en rodage tout l'été au Vieux Clocher de Magog.
Antoine Bertrand, mesdames et messieurs.
Au théâtre du Vieux Terrebonne
et on finit ça au présbytère de Grenby.
Ben oui! Il faut que ça se
finisse à Grenby, cette tournée-là. Merci beaucoup,
c'était un grand plaisir. Merci,
grand Grenby. C'est difficile à dire.
Wow! Merci Antoine.
Merci à toi.