Juste entre toi et moi - Claude Meunier
Episode Date: December 19, 2023Plutôt que se transformer en nouveau Paul McCartney, comme il en rêvait, Claude Meunier est devenu l’architecte de plusieurs des projets les plus marquants de l’histoire de l’humour québécoi...s. Il raconte les vraies personnes qui ont inspiré ses inoubliables personnages, dans cet entretien généreux en rires, en anecdotes et en éloges de ses amis.
Transcript
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Sous-titrage Société Radio-Canada Bienvenue au dernier épisode de cette deuxième saison de Juste entre toi et moi, déjà.
Mais nous serons de retour, oui, nous serons de retour.
La date reste à confirmer, mais ce sera quelque part en 2024, plus tôt que tard.
Si vous avez des suggestions d'invités pour la prochaine saison de Juste entre toi et moi,
n'hésitez pas à m'écrire au détardif à commercial laprince.ca.
Je vous promets d'honorer toutes vos suggestions,
surtout si ce sont
de bonnes suggestions.
Mais d'ici là, mon invité,
c'est Claude Meunier.
Claude qui présentait cet automne une nouvelle saison
de la mythique série La Petite Vie.
C'est disponible sur l'extra de
tout.tv. Ce sera diffusé sur
ICI TV au début de 2024.
Je vous rappelle que vous pouvez lire
l'article que j'ai tiré de cette rencontre.
Vous pouvez voir les magnifiques
photos de Claude et de ses tout aussi
magnifiques cheveux dans la presse
plus, sur la presse.ca
ou sur la presse mobile.
Je me permets de parler des cheveux de Claude parce qu'il
en sera abondamment en question
dans cet entretien. Je vous
rappelle aussi que vous pouvez nous laisser
une bonne note ou un commentaire sur Apple Podcast.
Ça contribue au rayonnement de ce balado.
Et voici mon entretien avec le Paul McCartney
de l'humour québécois, Claude Meunier. Juste entre toi et moi
Ça restera entre toi et moi
Pour une fois
Ça reste entre toi et moi.
Merci d'être là, Claude.
T'as accepté de faire ce balado.
T'avais hâte de faire un balado en ma compagnie.
J'en pouvais plus.
Moi, là, je commençais à me demander si j'en ferais un un jour.
Est-ce que c'est vrai que ton père, parfois, vous promenait en voiture,
puis là, il arrêtait et il allait sonner à des portes au hasard en demandant
« Est-ce que Fernand est ici? »
Je ne l'ai jamais vu sonner à une porte,
mais arriver dans l'entrée, baisser sa fenêtre
et dire aux gens ça,
« Fernand, est-ce que Maurice ou Fernand est là? »
Et aussi, il faisait ça.
Il faisait toutes sortes de jokes comme ça
qui nous mettaient de plus en plus mal à l'aise.
Plus on vieillissait, plus on trouvait ça vraiment
fatigant et insupportable.
Mais c'était son genre, oui.
Donc, même si c'était
un homme qui exerçait un métier
sérieux, celui d'optométriste,
c'est ça? Il avait un côté
excentrique?
C'était vraiment un gars très slapstick.
Il aimait beaucoup le mot slapstick.
Il écoutait beaucoup des comiques américains
et il aimait les comiques physiques.
Lui, tout le côté déguisé de la petite vie
et tout ça, ou pas les poils,
ça vient sûrement de mon père qui se déguisait
tout le temps. Mon père, à Noël,
il s'habillait en tsar russe.
À Noël?
Oui, mais le chapeau qu'il mettait,
c'était le chapeau de ma mère en four.
Il se déguisait beaucoup.
L'été, il pouvait arriver en combinaison dans la piscine.
Il avait une piscine hors terre.
Il aimait ça, se déguiser.
Il était drôle.
Mais il aimait l'humour slapstick.
C'était pas un gars qui...
Bien, il faisait des blagues,
mais c'était plus le déguisement.
Fait que chez nous, ça a toujours été...
On a toujours ri,
puis on a toujours aimé les affaires clownesques aussi, et drôles,
et slapstick.
Et La Petite Vie, c'est du slapstick absurde.
Mais c'est du slapstick aussi.
C'est une rencontre des deux, en fait.
Oui, oui, c'est un mix.
Est-ce qu'il a eu le temps de voir le début de ta carrière, ton père?
Oui. Ah oui, puis d'ailleurs, il savait très bien
que c'était lui l'inspiration première
du personnage de Timmy.
Et il est décédé une semaine après la première année.
Puis il a toffé jusqu'à la fin de la première année.
Et là, il ne peut pas toffer la deuxième année.
Il était trop malade.
Puis est-ce que ça le flattait d'avoir été tabu?
Oui, il trouvait ça bien drôle.
Il avait beaucoup d'humour et beaucoup d'autodérision.
En fait, j'y prenais des travers
que j'ai complètement exagérés.
Il n'était pas à ce point-là.
Ça me rassure.
À ce point-là, il l'a renfermé.
Mais oui, il était très fier.
Puis il me disait même,
tu pourrais parler de ça,
tu pourrais parler de Canadian Tire plus.
J'ai vu ça parce que...
Tu sais, il y a deux personnages
qui se recoupent beaucoup,
c'est Timmy et Bernard dans Les voisins, c'est la même inspiration.
Et ça aide, c'est ça, Bernard.
Et voilà.
Puis moi, j'avais la haie chez nous, imagine-toi.
J'ai vécu avec la haie, moi.
Sur Vietnam.
Exactement. La haie, c'était pas drôle.
Chez nous, c'était particulier. Il y avait beaucoup,
il met son gazon, tu sais. On ne pouvait pas couper le gazon
chez nous. On pouvait rater le gazon.
Fait que, on ne pouvait pas laver le char. Moi, j'ai jamais lavé le char de mon père parce qu'on n' pouvait pas couper le gazon chez nous. On pouvait rater le gazon.
On ne pouvait pas laver le char.
Moi, je n'ai jamais lavé le char de mon père parce qu'on n'avait pas le droit de le faire scratcher.
Tu n'as jamais shampooiné le doigt du char?
Non.
Quand je suis devenu adulte,
j'étais allé m'acheter une tondeuse de gazon
et j'avais hâte de laver mon char.
Mais est-ce que ça tenait de l'obsession chez ton père,
tout ce que tu décris à l'instant?
Non.
Je ne l'ai pas obsédé, mais il était fatigant.
C'était fatigant, mais il avait des très bons côtés.
C'était un gars très drôle.
C'était un gars intelligent, pas autre chose. C'était le fun de parler avec lui.
Il était bien...
Il était ouvert à plusieurs choses. C'est juste un homme ouvert en même temps.
Mais tordant.
Tu sais, tordant.
Il y a un côté, tu le disais,
slapstick dans la petite vie,
mais dans Les voisins, dont on parlait, Bernard, c'est un personnage de la pièce Les voisins que tu as co-écrite avec Louis Saïa. Il y a un côté, tu le disais, slapstick dans la petite vie, mais dans Les voisins, dont on parlait, Bernard,
c'est un personnage de la pièce Les voisins
que tu as co-écrite avec Louis Saïa.
Il y a quelque chose d'un petit peu plus intransigeant,
de voir violent dans le regard que vous portez sur les adultes,
sur le monde des adultes.
Ton père, comment il recevait ça?
Bernard dans Les voisins est le personnage
qui a l'air presque le plus lucide.
Il est comme en retrait tout le temps, un peu.
Il a hâte que le monde s'en aille
tout le long de la soirée. Il reçoit du monde.
Une fois que c'est arrivé, on dirait qu'il a hâte qu'il s'en aille.
Ma mère a trouvé ça
plus dur que mon père, Les Voisins. Ma mère,
à la fin de sa vie, m'a dit, t'as vraiment ri de nous autres,
mon garçon. Puis j'ai dit, bien, écoute, je n'ai rien pas
de vous autres, mais c'était dur à supporter vos affaires
quand j'avais 13-14 ans.
Ça, c'est une chose. Les Voisins, effectivement, c'est un regard supporter vos affaires quand j'avais 13-14 ans. Ça, c'est une chose.
Les voisins, effectivement,
c'est un regard assez dur, puis je n'aurais pas
écrit ça comme ça aujourd'hui avec Louis, parce que les voisins,
ça part d'un texte que j'ai écrit qui s'appelait
« Le père était plein ». Je le dis que j'avais écrit le texte
avant parce que j'ai écrit ça très jeune.
J'avais 19 ans. C'est un regard très adolescent,
les voisins. C'est la vision
d'un ado qui n'a aucune
pitié,
qui est intransigeant sur tout ce que se disent le monde,
ces gens-là.
Surtout ce que ne se dit pas le monde.
Parce qu'ils ne se disent pas grand-chose.
Oui, tout à fait. Exactement. Mais quand ils parlent,
ils parlent d'un cloissement, ils parlent de leur asphalte.
Alors, effectivement,
c'est ce qui ne se dit pas.
Mais l'avoir écrit plus tard, ça n'aurait pas donné ça.
Du tout, c'est sûr.
Parce que maintenant, je comprends qu'on puisse parler d'un clôtissement.
Moi-même, je parle de clôtissement des fois.
Ou je parle de rien.
On est tous voisins un peu.
On est tous condamnés à devenir notre père, d'une manière ou d'une autre.
On n'en sort pas, tu sais.
Puis moi, j'adore mon père.
Plus ça fait longtemps, plus je l'aime.
Le premier texte que tu as écrit, est-ce que c'est le part et plate ou c'est le vendeur
d'assurance dans le premier spectacle,
le premier album de Paul et Paul que j'ai entre les mains?
C'est le part et plate.
J'avais écrit ça dans un premier show à l'université
qui s'appelait
Les 24 heures de la rue Sainte-Catherine
qui n'est jamais arrivé.
Parce que, je ne sais pas,
on a répété sans arrêt.
Puis là-dedans, il y avait un embryon des voisins.
C'était Louis Saïa qui faisait la mise
en scène.
Oui, c'est ça qu'on a écrit en premier
qui a été joué,
qui n'a pas été joué finalement.
L'ensemble de ton oeuvre est contenu dans le party plan.
Oui, c'est la matrice de tout le reste.
Oui, puis dans
La Petite Vie, c'est plus
explosif, c'est plus petite vie, c'est plus, comment dire,
c'est plus explosif, c'est plus festif,
c'est plus...
Ça pardonne plus que les voisins.
Puis c'est bizarre parce que
c'est pas la même classe de monde, c'est pas la même classe
sociale, c'est plus le monde
moyen, je dirais. Moi,
la petite vie, j'ai toujours situé comme à Rosemont,
comme à la petite patrie
dans ce coin-là. Tandis que les voisins,
on est davantage en périphérie. Vraiment, vraiment en banlieue.
C'est vraiment ma banlieue, où je
vivais quand j'étais jeune.
Mais qu'est-ce qui t'a donné envie
d'écrire tes premiers textes? Parce que genre grisé
dans le livre dont on... C'est parce que je voulais être un
Beatle. Je voulais être connu.
Parce qu'on voulait faire
quelque chose. On voulait se démarquer.
Je fais des farces, mais les Beatles,
on était tellement des fanatiques,
des orchestres pop, puis on jouait pas de musique.
Fait qu'on s'est dit, on va faire du théâtre.
On va dire quelque chose, nous autres aussi.
Puis là, on a commencé à faire des shows au cégep un peu,
à l'Université de Montréal plus.
Puis c'est ça que j'avais dit tantôt,
dans notre groupe de théâtre,
la première pièce qu'on a écrite,
les 24 heures de la Rue Sainte-Catherine, les musiciens, c'était ce qui allait devenir dit tantôt, dans notre groupe de théâtre, la première pièce qu'on a écrite, les 24 heures de la Roussienne-Catherine,
les musiciens, c'était ce qui allait devenir Harmonium.
Pas des mauvais musiciens.
Non, il était meilleur que le reste du show, de loin.
Mais c'est assez fascinant quand on lit au sujet de ta jeunesse,
au sujet de la jeunesse des membres de Paul et Paul,
comment les gens qui tournent autour de vous,
c'est à peu près que des gens qui vont faire des choses
importantes pour la culture québécoise dans les années...
Oui, c'est assez drôle, ça. C'est top, man.
Les gens de la Canoe Bleue qui vont devenir Beaudommage.
Les gens d'Harmonium.
Puis c'était comme deux endroits.
Il y avait une petite gang de Laval.
Eux autres, c'était plus
centralisé autour du
Collège Sainte-Marie. Puis après ça, à l'Université
du Québec, à l'UQAM, eux autres, beau dommage.
Puis la Canoe Bleue.
Moi, j'étais un fan d'eux autres.
J'allais les voir.
Ils étaient plus avancés que nous autres
dans les productions, mettons,
dans les pièces qu'ils jouaient,
les shows qu'ils jouaient.
Mais ce que j'allais dire tantôt,
c'est que Jacques Grisé,
donc ton partenaire dans Paul et Paul
et dans les frères Brothers,
il raconte dans le livre
qu'il a consacré à l'histoire de Paul et Paul
que lorsque tu as écrit un des premiers sketchs
qui est dans le premier spectacle de Paul et Paul,
L'Assureur, tu l'as écrit d'un jet.
Il t'a vu l'écrire d'un jet.
C'était comme une sorte de révélation à la fois pour toi et pour lui.
Peut-être, oui.
Comment tu expliques que tu as été capable d'écrire ça comme ça aussi rapidement et facilement?
Je ne sais pas. J'avais ça en moi.
J'aimais ça écrire. J'ai toujours aimé écrire.
Puis j'écrivais de l'absurde très jeune.
J'écrivais des choses absurdes, mais des textes
un peu
poético-surréels.
Yonesco, vous avez beaucoup marqué.
Ah oui. Puis L'Autréamont.
Moi, je le disais, L'Autréamont. Puis j'aimais ça.
Puis j'essayais d'écrire des textes
absurdes.
Je n'aurais pas pensé au chant de Maldorado.
Oui, j'aimais toutes ces affaires-là.
Puis jeune, mais Ionesco particulièrement.
Quand j'ai lu Ionesco,
ça m'a vraiment rentré dedans.
C'est comme si je rencontrais un oncle
ou un grand-père.
Je ne sais pas trop.
Puis j'ai eu la chance de rencontrer sa fille
qui est venue aux Maisons de la culture ici.
Elle avait été invitée à la
Maison Frontenac.
J'avais été là comme
invité avec elle pour parler de
Ionesco. Le monde parlait juste
de la petite vie dans le salle. J'étais mal à l'aise.
Je me suis dit, on peut-tu parler d'Eugène
un peu? Parce qu'Eugène est quand même
assez important.
Jeannine.
Jean Griset aussi, on lisait ça.
Puis Ionesco, la cantatrice.
Qu'est-ce qui t'a bouleversé à ce point-là
dans la cantatrice show?
Ah bien, c'est le vide aussi.
C'est le côté...
Le langage automatique,
le vide du langage,
l'absurdité, tout ça.
Puis les personnages interchangeables,
pour ainsi dire.
Puis Ionesco,
il avait...
La cantatrice sauf, c'est une pièce à la fois très drôle et très dramatique.
Mais c'est sa plus drôle,
forcément, à peu près, moi je trouve, de loin.
Puis je pense que Ionesco,
avoir voulu, aurait pu devenir
pas un humoriste, mais un auteur
drôle, incroyable.
Parce que c'est un des ceux que j'ai lus
qui avait le verbe... Il avait un verbe incroyable, il avait des dialogues hallucinants que c'est un des ceux que j'ai lu qui avait le verbe,
il y avait un verbe incroyable, il y avait des dialogues
hallucinants, c'était toujours savoureux.
Tous ces dialogues étaient tellement
parfaits. C'était un immense
dialoguiste, surtout aussi.
On pourrait dire la même chose
des voisins, parce que tout dépendant de
l'état d'esprit dans lequel on se trouve lorsqu'on
visionne le téléthéâtre
ou lorsqu'on va voir la pièce. Et tout dépendant
de la version de la pièce,
on peut être vraiment pas mal
dans le dramatique. Ou être davantage
dans le comique. C'est drôle, c'est que la version
filmée de Télé-Québec, que j'aime
beaucoup, est beaucoup plus dramatique parce qu'il n'y a pas de public.
Mais si tu le lis, même,
les voisins, ça peut être dramatique.
Mais quand tu le
vois et que tu l'entends, c'est drôle.
Puis quand on avait donné... C'est Jean Duceppe.
C'était une commande de Jean Duceppe.
M. Jean Duceppe, ça, les voisins.
D'ailleurs, la plupart de nos pièces sont toujours
des commandes. On ne les écrivait jamais spontanément.
Bien, le party pledge n'était pas une commande,
évidemment. Mais M. Duceppe nous avait
commandé une pièce, puis
Louis Saïa a dit, on devrait prendre ton party
plate pour faire une pièce avec ça.
Puis c'est arrivé comme ça.
Mais lui, on leur avait donné la pièce,
puis il était arrivé,
puis il y avait des gens
qui n'avaient pas beaucoup aimé ça.
Puis il avait dit,
non, non, c'est parce qu'il faut l'entendre.
Ça prend un autre sens quand on l'entend.
Puis c'est vrai que les voisins,
quand c'est dit à voix haute,
quand tu l'entends, généralement,
tu ris plus que si tu le lis.
Beaucoup plus. Il y a des textes, des fois, qui sont drôles.
Tu vas lire, tu vas rire. Mais les voisins, particulièrement.
Si tu lis La Petite Vie, tu vas rire.
Mais si tu lis Les Voisins, c'est pas sûr que tu vas rire.
C'est ça qui est bizarre.
Ça se peut qu'on pleure aussi, oui, en riant.
Oui, des fois.
Il y a une espèce de...
Tout le monde est tout seul.
Pourquoi est-ce que t'is allé étudier en droit
si tu souhaitais devenir un bidon?
Parce que...
C'est une bonne question.
Parce que je savais pas quoi faire.
Parce que les cyniques étaient à l'endroit.
Parce que c'était comme dire,
quand tu sais pas trop quoi faire, tu t'en vas à l'endroit.
Puis il y avait pas vraiment d'école d'écriture.
Tu comprends? Il y avait pas...
On était loin de l'École nationale de l'humour.
T'es loin de l'École nationale,
mais il y avait des cours d'écriture dramatique
un peu dans les options théâtre.
Mais je m'étais renseigné,
puis il n'y avait pas tant d'écriture que ça.
Mais j'allais voir des séminaires d'écriture.
J'étais allé voir des fois Sid Field,
qui était venu ici à Montréal.
J'étais allé le voir deux fois.
Il faisait des conférences sur l'écriture.
Puis je lisais des livres.
Puis j'écoutais des émissions.
Puis je faisais des plans d'émissions des fois.
Je regardais comment c'était écrit.
Puis un qui m'a beaucoup influencé, justement,
c'est Seth Field qui, lui, il développait plus l'écriture
à partir de personnages.
Il disait toujours sa part des personnages.
Puis ça, moi, c'est comme ça que j'écris aussi.
Donc, les frères Brothers, c'est né pendant que vous étiez,
genre Grisé et toi, vous étiez toujours aux études?
Ouais, ou fin d'études, genre.
Ça s'est transformé en pas l'épaule?
Ouais. À quel moment est-ce que t'as compris que s'est transformé en pas l'épaule à quel moment
est-ce que tu as compris que c'était
devenu ça ta vie que tu serais
auteur comique, humoriste
etc
je te dirais vraiment
à partir de pas l'épaule
vers la fin de pas l'épaule, même si je me disais ça va arrêter
puis je sais pas ce que je vais faire
je sais pas si je vais gagner ma vie avec ça
parce que j'avais fait des tentatives
avant. J'avais essayé d'écrire.
J'avais écrit un peu à la télé, mais
mon humour n'était pas vraiment...
Ce n'était pas ce qui
plaisait le plus. Puis, comment dire?
J'avais essayé de travailler en publicité.
On m'avait dit ça, la pub, oublie ça,
tu ne seras jamais heureux de là-dedans.
Tu n'en as jamais fait, la publicité.
Un peu.
Mais tu sais, mon humour au début,
notre humour à notre gang, ce n'est pas mon humour,
c'est notre génération, ou cet humour-là particulièrement,
c'était pour les jeunes.
C'est-à-dire, c'était notre génération
qui embarquait là-dedans, puis un peu plus.
Mais les autres générations plus vieilles,
au début, c'était difficile.
Je me rappelle, le valeur d'assurance, des fois,
c'était, ouh, c'est quoi ça?
Il y avait des numéros qui marchaient très fort, d'autres pas du tout, mais tranquillement,
comme les voisins, au départ,
il y avait beaucoup de monde qui n'avait
comme pas la clé pour entrer là-dedans.
Puis, à un moment donné, c'est devenu
tout le monde.
Regarde, j'avais un ami avec qui je me tenais,
qui était un gars à l'université, qui étudiait en éducation,
puis c'était mon grand chum, puis
t'es encore ami avec, d'ailleurs.
Il m'avait dit une fois, toi, ça va toujours
rester marginal. J'avais dit, bien oui,
mais c'est comme ça. Tu avais accepté ton sort.
Oui. Je me disais, je vais
gagner ma vie un peu,
peut-être enseigner. Je ne sais pas trop.
Je ne sais pas trop ce que je ferais, mais
à un moment donné, ça a décollé.
Mais ce n'est pas le destin des créateurs qui...
bien des créateurs qui vont marquer à ce point leur société
que d'être un peu incompris, voire très incompris au tout début
avant d'être accepté par le plus grand public.
Je ne sais pas.
Regarde, Yvon Deschamps, lui, ça a explosé vite,
mais il a commencé tard.
Il a commencé à 34 ans, lui.
Il a quand même vécu des moments difficiles.
Le public n'acceptait pas du tout ses propositions. Tout à fait. Je pense que oui. Moi, ça a quand même vécu des moments difficiles. Le public n'acceptait pas du tout ses propositions.
Tout à fait. Je pense que oui.
Moi, ça a quand même relativement été vite.
Malgré tout.
On ne s'est pas tapé
des salles vides.
On avait une génération qui nous aimait.
Mais devenir grand public, ça a pris un peu de temps.
je t'avoue que si ça n'avait pas marché,
je n'aurais pas
enduré ça longtemps.
Quand tu fais rire, s'il n'y a personne
qui rit, elle m'a donné
ses lents. Mais est-ce que vous aimiez ça
rendre votre public un peu confus
à l'époque de Bonne Épée?
Un peu, oui. On riait du monde
qui comprenait plus ou moins. On était jeunes.
On se trouvait bien hot.
On ne était pas des humoristes dans notre tête.
On était des...
Comment dire, donc? Comment on dirait ça?
Des gens qui affirmaient quelque chose.
On faisait partie comme d'une pensée.
On n'était pas des intellos du tout.
C'est pour ça que je disais, on était champ gauche.
On voulait se reprendre. On était comme d'un mouvement
dadaïste. On était comme une gang
d'absurdes.
On n'avait pas dans l'idée de faire une
carrière tant que ça.
On ne savait pas trop comment ça se développerait.
Ton premier souvenir
de Serge Thériault,
ce serait lequel? C'est quand je l'ai vu dans
La Queneau Bleue. Parce qu'il faisait partie de
La Queneau Bleue, le groupe précurseur
de Beaudapatch.
Il était la vedette avec
Michel Rivard de La Queneau Bleue, si on peut dire. C'était eux autres les deux vedettes. Il était fabuleux comme act Rivard de la Cunaud Blues, on peut dire.
C'était les deux vedettes.
Il était fabuleux comme acteur.
Il jouait déjà à la télé.
Il jouait dans Quelle famille,
qui était une émission avec Jeannette Bertrand.
Lui, il était là-dedans.
Il était déjà une vedette, Serge.
La première fois qu'on s'est rencontrés,
ça n'a pas cliqué très fort.
On était très amateurs à côté de lui.
Tu comprends?
Puis lui, je ne sais pas si je l'ai gagné,
mais il s'est comme intéressé quand j'y avais écrit le boxeur.
Alors, j'ai écrit un texte, le boxeur, que je lui ai proposé
parce qu'on voulait qu'il embarque avec nous.
Puis lui, il avait plus ou moins d'intérêt parce que, bon,
il faisait une carrière de télé, il venait de finir la Cunouille bleue.
Puis là, il dit, bon, OK, je vais essayer ce texte-là.
Puis il a fait le boxeur.
Puis c'était le meilleur numéro,
je pense, de Paul et Paul.
Puis c'est Serge qui le jouait.
C'est certainement le plus marquant.
La zone erotique,
moi, j'emploie cette expression-là.
La zone erotique peut entraîner la mort
et tout ce qui s'en suit.
Tellement impouvantable.
Donc, lorsqu'il a pris ton texte,
il a pris le texte du boxeur puis qu'il l'a joué devant vous,
ça a été une révélation?
Bien, il était déjà une révélation.
Puis, ils nous ont montré à jouer.
Moi, ils m'ont vraiment montré comment jouer,
parce que moi, je jouais pas bien, bien.
Tu sais, les frères Brothers, c'était tellement amateur,
mais c'était drôle, par exemple.
Ça ressemblait à quoi, un spectacle des frères Brothers?
C'était un show absurde
où on faisait, mettons, des imitations,
mais on imitait
un coucher de soleil,
on imitait l'échangeur
de surco
à l'heure d'Hawke Point,
on imitait des inconnus,
on disait,
donnez-moi un prénom,
donnez-moi un nom de famille,
puis là,
on imitait,
mettons,
je ne sais pas,
un nom que je ne connais pas,
mettons,
Paul Larivière,
on ne sait pas c'est qui,
puis on l'imitait.
Puis c'était ça.
C'était tout mêlé,
c'était très inspiré
de Monty Python aussi,
un humour absurde.
C'était vraiment drôle.
C'était bien déjanté,
mais c'était amateur pas mal.
Puis là, avec Serge,
Serge est arrivé,
puis moi,
il m'a vraiment montré à jouer.
Puis là, il m'a montré à jouer.
J'ai fait la surheure.
On faisait de l'humour politique,
mais pas du tout
sur des personnalités connues.
On faisait un débat politique qui n'avait aucun bon sens.
C'était drôle.
C'était dans nos shows.
On pouvait improviser un peu là-dedans.
On jouait tout le temps.
On jouait de 7h30, 8h, jusqu'à 1h30,
2h du matin dans le Vieux-Montréal.
C'était épouvantable.
À l'Hôtel Nelson.
À l'Hôtel Nelson.
Puis aussi à l'imprévu.
C'était fou.
On jouait 200 shows par année, 250 shows.
On jouait tout le temps.
Faisant que ça, jouer, jouer, jouer, jouer.
Fait qu'on a pris bien du métier.
Puis on écrivait beaucoup.
C'était très stimulant.
On a fait ça pendant six ans.
Six ans de temps, pas les pôles.
Puis à un moment donné,
il fallait qu'on se couche et qu'on dorme.
Puis donc, est-ce que vous êtes devenus amis rapidement?
Sans les toits?
Très amis.
Très vite.
Les trois, on était pas les pôles.
Le trio, pas les pôles.
Avec Jacques.
Avec Jacques Grisé. On était très, très, très amis.
On était amis dans la vie. Mais notre gang,
on était toute une gang. En périphérie
de ça, il y avait les gars de Brou,
Michel Côté, Marc Messier.
On était bien amis. Un gars qui avait le club Soda,
Martin Despris, qui était un des propriétaires.
On montait
tous en même temps, tu sais.
C'était toute une gang, tu sais, qui montait
la gang de Beaudommage, Harmonium.
On est dans le temps des fêtes, puis dans le temps des fêtes,
on ressort toujours la chanson C'est Noël.
Oui, qui a maintenant 12 versions.
Oui. Je savais pas que tu l'as
écrite avec Michel Guivard. Oui.
On pourrait dire que c'est sa plus grande chanson, non?
Bien, absolument. Mais Michel et moi,
on était des colocs. On a vécu. Mais Michel et moi, on était des colocs.
On a vécu ensemble avec Louis Saïa.
On était trois colocs.
Dans le temps que lui était en tournée avec Beau Dommage,
moi, je n'étais pas à l'épaule.
Louis Saïa, il écrivait ses premières pièces.
Puis Louis et moi, on a commencé à travailler ensemble aussi.
Mais j'avais fait une première version pas finie du tout de Saint-Noël.
Puis Michel l'a complétée.
Puis on a écrit aussi ensemble Mauvaise Amine,
qui est une chanson qui est dans le répertoire
de Michel, qui est très drôle, très, très drôle.
On a eu bien du fun, Michel et moi, ensemble.
On était...
Michel aurait pu faire partie de
n'importe quel duo, trio
humoristique, parce qu'il était très, très
drôle à ce moment-là. Il l'est encore,
d'ailleurs. – Sur chacun de ses albums en
spectacle, ses monologues, c'est toujours
le meilleur moment. – C'est incroyable. – Et ses chansons sont pas mauvaises. – Ses chansons sont franchement pas mauvaises. J'aime beaucoup monologues, c'est toujours le meilleur moment. Et ses chansons ne sont pas mauvaises.
Ses chansons ne sont franchement pas mauvaises.
J'aime beaucoup M. Le Rivard.
C'est un gars adorable.
On a eu tellement de fun ensemble.
J'aimerais vérifier une rumeur avec toi, Claude.
Je t'en prie.
Je me suis laissé dire que la fameuse réplique
dans Ding et Dong, le film,
lorsque Sarah dit au personnage de Ding,
« Tu dégages »,
ça devient un running gag dans le film,
que c'était inspiré d'un moment
où Michel Rivard était rentré chez vous,
alors que vous étiez coloc
et qu'il avait rencontré un personnage gigantesque
de la culture québécoise.
Ça se peut que ça vienne de là.
Je ne pourrais pas te le jurer,
mais il y a bien des chances.
Ça fait du sens.
Parce que Michel revenait de jouer avec Félix Leclerc.
Puis, j'étais avec
Louis Seya, puis il nous dit, c'est incroyable
comment cet homme-là dégage.
Ah oui. Il dit, il dégage.
Ça n'a pas d'allure. J'ai dit, attends que ça.
C'était-tu inconfortable?
Non, non. Il dit, arrête de niaiser.
Il dégage vraiment, Félix.
J'ai dit, mais oui, mais il dégage à quel point...
Là, il était pas... Il était sorti de la cuisine.
C'était un de ses grands moments de sa carrière.
Il avait chanté le fuck avec Félix, je pense.
Puis il se fait niaiser par ses coulisses.
Il se fait niaiser par ses coulisses.
Il dégage.
« Ah oui, il me montre.
Je ne m'attendais pas à ça de Félix. »
Mais tu sais que Félix Leclerc a écrit un sketch pour Dinguedoc.
Hein?
Félix Leclerc a écrit un sketch.
Ça, c'était un moment incroyable.
Il aimait Dinguedoc, semble-t-il. Ben oui, sûrement, parce qu'il aimait Dinguedoc. Il nous avait écrit un sketch. Ça, c'était un moment incroyable. Il aimait Ding et Dong, semble-t-il.
Oui, sûrement, parce qu'il aimait Ding et Dong.
Il nous avait écrit un sketch.
C'était un gars
qui était assis sur son balcon, puis il arrivait
un extraterrestre, puis il ne croyait pas que c'était
un extraterrestre. Puis c'est lui qui avait écrit ça.
Ça fait que c'était Ding et Dong. Moi, je faisais
l'extraterrestre, je pense, puis Serge
faisait Ding, qui recevait l'extraterrestre
sur son balcon. C'était un dialogue vraiment de fou.
C'était spécial.
Vous l'aviez reçu comment?
C'est Jean-Luc Sonnet qui était en même temps
un réalisateur, qui a réalisé d'ailleurs,
qui était producteur de La Petite Vie,
à un moment donné, dans la Vendée, qui lui,
à l'époque, c'est lui qui filmait les lundis des A.
Et puis, il avait fait un spécial
sur Félix Leclerc. Et
Félix Leclerc a dit à la gente,
j'aimerais ça écrire un texte pour Dingue et Dongue.
Puis on a fait son texte.
Puis c'est passé genre des shows du dimanche soir à Radio-Canada.
C'était bien le fun.
Écoute, c'était un moment...
Quand Félix Leclerc a écrit un numéro du Maud, tu le fais.
C'est pas mal du tout.
Ça t'arrange pour que ça soit drôle.
Puis autre personnage important de la culture québécoise,
Denis Arcand a été consultant pour Dingue et Dongueles le film. Il a failli le réaliser?
Il a pas failli le réaliser.
On voulait qu'il le réalise.
Puis Denis aurait été bien bon pour le réaliser.
Mais Denis a été... Il aurait été bien bon.
Il était... C'était un gars drôle dans la vie, ça.
C'était un gars très drôle, Denis Arcand.
Puis il y a des moments drôles dans ses propres...
Ben oui, mais moi, il me fait beaucoup rire. Nous autres, on rit.
Lui, Denis, là, on va manger Marc-Messi,
Denis et moi, là, maintenant.
Puis là, on rit tout le long. Puis Denis, c'est le meilleur public. Fait que nous autres, on aime ça parceui, Denis, on va manger Marc-Messi, Denis et moi. On rit tout le long.
Denis, c'est le meilleur public.
Nous autres, on aime ça parce qu'il rit tout le temps.
C'est pas qu'on veut faire rire à tout prix,
mais c'est un gars qui aime rire.
C'est un gars funny dans la vie, ça, Denis Arcand.
Le mot est ça, funny.
Il peut être très drôle, il est très pince en rire.
Il a travaillé sur Dengue et Dengue,
il nous disait des choses.
Il y a des choses qu'il nous a dites
qui ont été vérifiées après coup,
comme lui, il nous disait,
c'est toujours meilleur quand vous êtes les deux ensemble.
J'étais là, pourquoi il nous a dit ça?
Bien, c'est un organisme en soi, les deux ensemble.
Puis effectivement, c'est assez juste.
Puis il était bon, il jugeait bien,
mais tu sais, il ne faisait pas,
il n'écrivait pas les dialogues, il embarquait pas.
Puis il a travaillé avec moi sur Adam et Ève,
une de mes séries qui a été massacrée.
Avec Sophie Cadieux et Pierre-François.
Oui, oui. Puis il a travaillé avec moi là-dessus
sur la...
On a travaillé ensemble pas mal au début,
mais il écrivait pas. Il ne mérite pas
aucune critique pour ça.
Il en a déjà assez reçu
récemment pour son premier film.
Ah, pauvre Denis. Puis c'est souvent...
En tout cas, on rentre pas là-dedans.
J'en suis de mes critiques, mais je ne prie pas des siennes.
Marc Messier, tu l'as rencontré
sur le plateau de l'émission Jeunesse,
l'Afrique cassée.
Oui, je l'ai rencontré là, à l'époque.
Ça nous ramène très loin en arrière.
1976.
Oui, c'est ça.
C'est juste avant Paul et Paul.
On écrivait pour cette émission-là,
l'Africassé.
Ça ressemblait à quoi, cette émission-là?
Ça ressemblait à Pop Citrouille.
Je ne sais pas ceux qui ont connu Pop Citrouille.
Avec Normand Bratoit un peu plus tard,
ce qui a donné naissance à la chanson Larmes de métal.
C'était vraiment similaire.
C'était un peu la même chose.
C'était une émission en sketch.
Mais l'affaire, c'est que les sketchs
avaient l'air des sketchs pour adultes, finalement.
C'était de moins en moins pour les enfants.
C'était drôle. C'était très drôle. Puis le dernier, il y avait Serge Thériault. C'est là que js avaient l'air des sketchs pour adultes, finalement. C'était de moins en moins pour les enfants, tu sais.
C'était drôle, c'était très drôle.
Puis là-dedans, il y avait Serge Thériault.
C'est là que j'ai connu plus Serge.
Puis Marc.
Puis là, c'est là qu'on a commencé à écrire vraiment pour Paul Épaules.
Tout ça s'est fondu.
On écrivait sur là-dessus, l'Africassie,
puis des fois, on écrivait dans le Bye-Bye.
Fait qu'on se promenait.
On était vraiment des scripteurs pour Radio-Canada, tu sais.
C'est toi qui as signé ce qui est considéré. J'ai consacré un article à ce Bye-bye. Fait qu'on se promenait quand t'es vraiment des scripteurs pour Radio-Canada. C'est toi qui as signé ce qui est considéré.
J'ai consacré un article à ce bye-bye. T'avais eu la gentillesse
d'accepter de répondre à mes questions. Le bye-bye
Bonne année Roger. Ben oui, ben oui.
Qui a été réhabilité depuis. C'est dans ce bye-bye-là
en 83 qu'il y a un numéro où
Pauline Martin se présente
chez ses parents pour Noël avec son
nouveau chum qui est noir.
Toi, tu joues le père. Puis c'est Véronique Leflaguet qui joue sa mère. C'est un numéro qui avait présente chez ses parents pour Noël avec son nouveau chum qui est noir.
Toi, tu joues le père.
Puis c'est Véronique Leflaguet qui joue sa mère. C'est un numéro qui avait...
Mais qui est encore assez bouleversant aujourd'hui.
Qui nous rend plus mal à l'aise
qu'il nous fait rire.
Qu'est-ce que tu souhaitais dénoncer?
Le racisme, carrément.
C'est comme le numéro de la petite vie
où on reçoit du monde habillé
en déguisé
en indigène
tribal.
Là, lui,
il voyait
à l'arrivée avec son chum
qui est noir, puis il dit
« Ah, t'es venu avec ton chauffeur de taxi. » C'était épouvantable de dire ça.
Puis après ça, il disait « Mettez-vous en bédaine. »
Il s'assoyait en terre pour manger.
Le lion mangeait au sol des att attaquants, fait que ça avait
aucun sens. Alors, moi, c'est
le même que je l'écrivais, tu sais, comme
que je le voyais,
évidemment, j'aurais pas...
Mais, à l'époque, ça a passé
quand même, avec 700 lettres
de protestation, mais ça a passé
pareil.
Moi, je m'attaquais carrément au racisme
à ce moment-là, dans ma tête.
Mais d'humour absurde
et toujours un peu comme à l'envers.
C'est pour ça que lorsqu'en 2020,
Radio-Canada a décidé
de retirer un épisode de La Petite Vie
où tu utilisais un procédé
semblable, pourrait-on dire?
Oui, un peu.
Ça t'a mis en colère?
Je n'étais même pas en colère.
J'ai trouvé ça tordant quelque part.
J'étais obligé de dire que je trouvais ça un peu. Ça t'a mis en colère parce que... Je n'étais même pas en colère. J'ai trouvé ça tordant quelque part. J'ai trouvé ça ridicule.
J'étais obligé de dire que je trouvais ça un petit peu risible.
Mais je comprenais. Mais tu sais quoi?
Ils l'ont remis, l'épisode.
Ils l'ont remis avec une notice
pour se protéger. Mais
les gens ont tellement réagi
fortement contre leur décision
qu'ils l'ont remis le lendemain.
Ils sont allés trop vite, je pense.
Parce que là, ça, c'est une discussion
qui pourrait être très, très longue.
Mais je veux pas entrer là-dedans
trop longtemps non plus.
Mais Normand Bratoïd, c'est lui qui m'avait dit...
Il se moquait de ça.
Lui-même est un noir, on peut dire.
C'est lui qui jouait le professeur de sociologie africain
qu'un carreau a mené chez ses parents.
Puis lui, il jouait à ça.
Mais il faut toujours se remettre dans le contexte
d'époque. Mais en même temps,
je pourrais réécrire ça aujourd'hui
et je l'assumerais en quelque part.
Dans ma tête,
c'était vraiment le contraire de ce qu'on a dit.
Peut-être que je ne l'ai pas bien réussi
à le faire passer.
Mais quand tu dis « je comprends »,
c'est quoi le bout que tu comprends dans les protestations
au sujet de cet épisode-là, par exemple?
C'est parce que tout est devenu tellement sensible.
Mais dans la dernière
cuvée que j'ai faite,
je parle de transgenre,
je parle de...
Il y a Richardson Zephyr qui joue le fils adopté
de Renan.
Ça devient tellement absurde. Ça, c'est poussé.
Qui lui-même dit, ah oui,
les parents, t'es adopté par nous, mon Dieu! Ça veut pas. C'est qui lui-même dit, ah oui, les parents, t'es adopté par nous.
Mon Dieu, ça veut pas.
C'est l'hypocrisie.
C'est tout sur l'hypocrisie.
Et là, d'ailleurs,
non, ça, j'en parlerai pas tout de suite.
Allez, parle-moi-en, Claude.
Non, non, je voulais dire qu'on est en train
de faire aussi une version plus longue
des petites vies.
On va mettre la version intégrale, parce qu'on peut...
Tu sais, nous autres, on est obligés de faire 22 minutes,
22 minutes 30 ou 21 minutes 30.
Puis quand on a tourné cette année,
je sais pas pourquoi, on était toujours
trop long de pas une ou deux
minutes comme habituellement, mais plus
trois, quatre minutes. Fait que là,
on travaille sur la possibilité de mettre
les épisodes intégraux.
Puis de les mettre éventuellement, je ne sais pas où.
Peut-être qu'on va refaire des nouveaux DVD.
Dans un article de l'actualité qui est paru récemment,
qui racontait l'ensemble de l'histoire de la Genèse
jusqu'à maintenant, de la petite vie.
Oui, c'est bon, bien sûr.
On racontait que lorsque vous tourniez la petite vie à l'époque,
vous étiez comme dans un état de trans.
Bien oui, j'ai lu ça, j'étais crampé.
Est-ce que c'est exagéré?
Je suis toujours en trans.
Présentement, t'es en trans.
Là, je suis en trans, tu vois.
C'est à peu près ça, mes trans.
C'est mon régisseur, j'adore, Pierre Saint-Cyr,
qui a dit ça.
C'est-à-dire que j'étais bien, bien focussé.
C'est parce que ça demande énormément de...
C'est très focus, faire une petite vie,
parce qu'on corrige à mesure.
C'est qu'on tournait... On parce qu'on corrige à mesure, tu sais.
Fait qu'on tournait... On a fait la même chose cette année.
On tournait devant deux publics différents.
Fait que moi, je prends des notes tout le temps,
tu comprends?
Parce que le deuxième tournage qu'on va faire en soirée,
on va faire des coupures.
Fait que c'est ça, la trance.
C'est le focus.
Mais je suis pas en trance, pas en trance.
T'es sous l'influence d'aucune donne.
J'aimerais ça être en trance.
Je pense des...
Non, juste des stéroïdes, mais après ça, rien. Ça, ça aurait été un moment Beatle, être en transe. Je pense que c'est juste des stéroïdes.
Ça, ça aurait été un moment beatle, être en transe.
Non, c'est tellement le fun
de faire la petite vie.
Nous autres, c'était un état de drogue.
Surtout, faire le deuxième épisode
le soir, parce qu'on sait plus
où savourer et on est rassuré sur le texte.
Mais c'est incroyable.
C'est comme une création
dont tu jouis tout de suite. C'est comme une création dont tu jouis tout de suite.
C'est comme tu fais
une pièce de théâtre.
C'est une mini-pièce de théâtre.
On est devant le public,
on joue,
c'est des vrais rires
et tout ça.
Puis là,
on joue ça
puis le monde rit,
rit, rit
puis on est content
qu'on a.
Puis après ça,
c'est fini.
On ne le joue plus jamais.
Il y a quelque chose...
C'est unique faire ça,
La Petite Vie,
pour ça.
Avant d'arriver à La Petite Vie,
il y a eu Ding et Dong
qui est né à la fin de Paul et Paul,
dans votre dernier spectacle.
Deux fois cinq, six ans.
C'est des poupées gigantes.
Exact.
Exactement.
Comment ils sont nés, Ding et Dong?
Ils viennent d'où?
Ding et Dong, ils viennent d'un soir chez Serge,
où on buvait du vin, puis on y aisait,
puis on cherchait des numéros,
puis on s'est mis à écouter des vieux humoristes,
puis on s'est mis à faire les des vieux humoristes. On s'est mis à faire
les « Une attend pas l'autre ».
Ça s'appelait « Les Unes attend pas l'autre ».
Ça a été dans le dernier show de Paul et Paul.
On comptait des jokes plates.
C'était juste des jokes ratés,
mais vraiment, d'autres, on les ratait
pas à peu près.
C'était épouvantable.
Des vieux humoristes comme Tigus Etimus,
Roméo Pérusse ou plus vieux que ça?
Ce qui est drôle, c'est qu'on est allé voir
ces vieux humoristes-là,
juste pour se renseigner et faire le tour.
Il y en a qui étaient vraiment bons.
Tigus et Timus, ça se carrait à son show.
C'était des machines, c'était des locomotives
et ça allait vite.
C'était un genre d'humour, mais il allait au tour.
Il y en a qui étaient vraiment bons.
Pérus, Roméo Pérus,
c'était un bulldozer.
Ça n'arrêtait pas une après l'autre.
C'était vulgaire,
c'était rough,
mais tu n'arrêtais pas deux minutes.
Tu n'as plus l'intention
de faire ça dedans.
Il te rentrait dans la gorge.
C'était un très bon Roméo Pérus.
Oui, il vient de le découvrir.
C'est parti de là.
On s'est mis à faire
les unes en temps pas l'autre.
On a joué ça avec Paul et Paul,
mais c'était des jokes.
On comptait n'importe quoi.
Une fois, c'était un gars qui arrive en quelque part.
Il est passé. Oui, il arrive là, mon vieux.
Puis il était où? Je ne sais pas. C'est ça. Il était en quelque part.
Là, ça durait dix minutes.
Il n'y avait pas de punch.
C'était vraiment dur à pogner pour le monde.
Puis on s'est mis à faire. Et bonne, et bonne.
Elle était frêlante.
Puis là, c'est devenu des grands.
Mais là, des gédons sont devenus
des maîtres de cérémonie,
puis sont devenus des gens
qui prétendaient à tout,
à la culture, dans le cinéma,
dans les arts,
dans la poésie,
dans les entrevues.
Oui, il y a eu un talk show.
Le pape, Christian Dior, ça, c'était épouvantable.
Christian Dior. Ça, aujourd'hui, c'est bien pire que tout.
On pourrait dire que c'est un petit peu homophobe,
même si...
On dirait sans doute ça.
Il y a des gens qui pourraient dire ça.
Oh mon Dieu, oui.
Mais ça ne l'était pas dans notre tête.
C'est de la dérape.
C'est de la dérape.
Mais tu sais, tu peux le dire.
Mais ça n'avait pas de sens, ce qui se dit là-dedans.
Aujourd'hui, tu ne peux plus dire ça.
Mais aujourd'hui, ça a un autre sens
parce que si tu dis ça, tu sais que tu transgresses
quelque chose. Puis tu sais que
ça ne se fait pas, mais j'ai toujours eu
des amis gays, puis je n'étais pas plus
moins ami qu'eux autres à l'époque.
Puis si mes amis gays étaient crampés
d'écouter ce numéro-là,
c'est comme, c'est une dérape de mots,
mais c'est sûr que je ne te demanderais pas de le faire jouer.
Non, on ne mettra pas d'extrait de ce numéro-là.
Non, je ne passerai pas.
Dans lequel vous employez à quelques reprises
un mot qui commence par F
et les lettres suivantes, c'est IF.
Oui.
Ça finit par URE.
Oui, c'est ça.
Moi, mon numéro préféré de l'album de Ding-a-dong
que j'ai...
Ding-a-dong en vie, live.
Oui.
Mon sketch préféré, c'est celui de Beaudelaire.
Ah, Beaudelaire et Piscline. Là, vous finissez en hurlant prison! vie, live. Mon sketch préféré, c'est celui de Baudelaire. Ah, Baudelaire et Scleen.
Vous finissez en hurlant « Prisons! »
Oui, « Prisons! »
On avait du... Sur scène,
as-tu vu sur scène? Non.
On avait des sacs de sucre en poudre
pis on prisait
le Haut-Canadien, on fumait.
Y'a rien qu'on faisait pas. Je pensais que t'allais me dire
qu'en coulisses, vous prisiez.
Jamais je dirais ça.
Pas en coulisses.
Vous avez animé le gala de la disque.
Louis-José Leaul le soulignait récemment.
Ça peut apparaître étonnant qu'un duo comique ait animé Dengue et Dengue.
C'était un bon gala.
Mais ça témoigne d'à quel point Dengue et Dengue était majeur dans la culture québécoise.
À ce moment-là, oui.
On était très, très...
On était big, big, Ding-et-Dong.
Écoute, on a joué...
Je pense, je pense pas de me tromper,
mais on a dû faire au moins 70 shows Saint-Denis en ligne.
C'était malade.
On remplissait partout, on n'arrêtait pas.
Ça, c'était...
C'est la période où on a le plus joué, c'est Ding-et-Dong.
Puis la disque, ce qui était drôle, on avait
un très bon numéro d'ouverture, puis il y a un numéro qui est resté classique,
c'est où on fait deux trophées qui jasent.
Puis à la fin...
Oui, on fait deux trophées qui parlent.
Deux trophées, tout avec le masque.
Deux trophées géants, puis on est assis comme sur
une plateforme. Les deux trophées de la disque,
puis on découvre qu'on est dans la valise de
Paul Piché, qui nous a oubliés depuis deux ans.
On a notre château que Paul a retrouvé son char.
Puis c'était ça.
Alors, c'était très drôle, ça.
Oui, oui, j'avais bien aimé ça, faire ça.
La vie de rockstar à laquelle tu rêvais,
tu voulais devenir un Beatle.
Est-ce que tu y as un peu goûté avec Ding et Don?
Pas comme un Beatle, quand même.
Oui, oui, on a eu beaucoup de fun.
Ce serait lequel, ton moment le plus rockstar?
Bien, les moments que je me rappelle,
c'est les shows comme à Québec,
au Théâtre Saint-Denis,
où on jouait, on jouait tout le temps, tout le temps.
Puis les gens riaient tellement.
Un soir, j'ai vu, il y a un gars en avant,
il y a un gars qui est tombé,
il est tombé de sa chaise par en avant.
Puis il n'était plus capable,
il était plié à terre, de morts de rire.
Ça, je me rappelle. Je me suis regardé
et on se disait, my God,
on est rendu dangereux.
Mais la deuxième partie du deuxième show
de Dingy Dong,
sincèrement, c'était
une heure de show
qui était irrésistible.
Des fois, on arrivait, le public était tough.
On disait, pas grave.
On va les avoir dans la deuxième partie. Deuxième partie, ils m'ont roulé à terre. C'était ça. Je me fois, on arrivait, le public était tough, on disait, bof, pas grave. On va les avoir dans la deuxième partie.
Deuxième partie, ils m'ont roulé à terre.
Je me rappelle des soirs, c'est dur ce soir.
Il y a des soirs, c'est toujours plus dur
que d'autres. Il y a des morts de soir,
souvent, c'est difficile. C'est plus tranquille.
Des dimanches soir, souvent, c'est plus
tranquille. Les gens savent...
Les vendredis, jeudi, c'est toujours...
En tout cas, moi, c'est ce que je trouvais
avec nous autres, nos shows.
Mais ce deuxième show-là,
il y avait des morceaux assez résistants.
On jouait un numéro,
des Romains, ça s'appelait.
C'était un gars qui se faisait opérer.
En tout cas, je ne savais pas.
C'était comme un sketch.
Mais tu sais, ce qui est drôle
dans ce tumor-là,
c'est qu'il y a des numéros purement,
justement, burlesques, slapstick.
Il y en a d'autres qui étaient bien écrits,
très absurdes, très écrits,
où l'écriture était prédominante.
Puis il y avait des numéros où il n'y avait presque rien.
Puis il y avait des fois, c'était l'idée,
comme notre numéro sur la LNI,
où on faisait un hamburger.
On faisait une LNI
et on était vraiment poche.
C'est ce qui fait que ça vieillit bien. Il y a le numéro sur Christian Dior dont on parlait tantôt. C'est ce qui fait que ça vieillit bien.
Il y a le numéro sur Christian Dior dont on parlait tantôt.
Sinon, ce qui fait que ça vieillit bien,
c'est que c'est un humour qui est moins ancré dans l'actualité.
Il y a quelques références culturelles,
mais on les comprend encore.
On sait c'est quoi un pape.
Tu as complètement raison.
C'est un humour déjanté.
Comme la petite vie, ce n'est pas collé sur l'actualité.
Ce n'est pas un calque, la réalité du tout.
Tu as raison. Donc, ding tout. T'as raison.
Donc, dingue. Merci. Merci de me dire.
Écoute, ça me fait plaisir.
Je peux te le dire tantôt. N'importe quand.
Je vais t'enregistrer. On est en train d'enregistrer.
On va enregistrer. On a des micros devant nous.
C'est enregistrant. Je regarde enregistrer, c'est enregistrant.
T'as raison, encore une fois. Je fais deux fois.
J'ai le poil qui se dresse sur mes bras. Vous animiez
les lundis des A, Deguedog?
Oui.
Il y a plein de humoristes qui sont nés au lundi DAA.
En fait, on était un catalyseur.
Les lundis DAA, pas nous, mais les lundis DAA
ont été une espèce de catalyseur.
Ça a amené toute une génération de humoristes
à venir, à se présenter, à avoir un lieu.
Parce que Daniel Lemire faisait des shows déjà.
Pierre Verville.
Mais Pierre Verville, c'est drôle.
Pierre Verville, on ne faisait pas les pôles.
Puis il est venu en coulisses à Victoriaville
nous montrer ses imitations.
Il avait à peu près 16 ans.
Il n'arrêtait plus.
On voulait s'en aller.
On avait nos manteaux sur le dos.
Il était là.
Je vais vous faire maintenant.
Ils vont au déchant.
Je vais vous faire la poudre.
Il les faisait toutes.
Il avait déjà beaucoup de talent.
Puis il les faisait, c'est énorme.
Oui, Pierre.
Oui, c'est bon.
Merci.
Merci.
On était rendus dans le char, la bite fermée. Il continuait. On aimerait rentrer à la maison, s'il vous plaît. Ça ne faisait ses numbers. Oui, Pierre, oui, c'est bon. Merci, merci. Tu sais, on était rendus dans le char, la bite
fermée. Il continuait. On aimerait rentrer
à la maison, s'il vous plaît. Ça ne dérange pas.
Puis après ça, il est venu nous voir au Club Soda.
Puis on l'a reconnu de l'époque, tu sais.
Peut-être 4-5 ans plus tard.
Puis il était fabuleux, tu sais. Il était fabuleux.
Fait que tous ces gens-là existaient
déjà. C'est pas nous autres qui les avons fait naître,
mais on les a fait connaître. Puis le pire bide
auquel tu as assisté au lundi d'hier? Non, je ne peux pas le dire. On'est pas nous autres qui les a fait naître, mais on les a fait connaître. Puis le pire bide auquel t'as assisté au lundi d'héritage?
Non, je peux pas le dire.
On peut pas dire ça.
De nous, non.
On n'a pas eu, nous.
Nous, on a eu un bide majeur dans notre vie,
mais il y a personne qui a eu un gros bide comme nous autres.
On a eu, c'est au Grand Échiquier, en France,
devant des millions de spectateurs,
où on s'est tapé un bide majeur.
Puis on a écrit là-dessus le grand échec.
On a écrit, en revenant tout de suite dans l'avion,
un numéro, on faisait un numéro
d'une parodie de la vie de recherche,
de l'émission de la vie de recherche à l'époque,
qui marchait très fort ici.
Puis c'était une émission française,
puis on s'est dit, ça va marcher fort en France.
Puis là, Serge me présente, il dit,
alors voici la double de Jacques Brel,
ce qu'il vient jouer de l'Occadéon à Montréal,
une affaire de même.
Puis là, moi, j'ai hâte.
Elle était effrayante, effrayante.
Ils ne comprenaient rien.
Le numéro s'étampait à terre.
Il y avait Serge Régiani qui était assis dans la foule,
dans les infités, qui me regardait pour me tuer.
Serge Régiani était là?
Oui, il faisait partie de l'émission.
Écoute, ça a été un bide retentissant pour nous autres.
Bien, pas retentissant.
Non, c'était un bide étouffé parce que personne ne le sait au Québec.
Mais là, les journalistes le savaient.
Mais eux autres même, ils ont pris notre côté
parce que ça n'avait pas de bon sens, la clash.
C'est là qu'on a réalisé que la France et nous autres,
c'est deux langues, c'est deux univers.
Donc, tu ne peux pas me dire qui s'est planté
de la manière la plus spectaculaire.
Non, je ne peux pas dire ça.
Parce qu'on saurait c'est qui.
Ben oui, oui.
Il y en a une couple qui se sont plantés.
Il y en a.
Ce qui est étonnant du club soda,
c'est qu'il y en avait qui ne se plantaient pas une fois
puis l'autre fois d'après, ils se plantaient
avec le même texte.
Ça, c'est difficile à comprendre d'ailleurs.
J'ai jamais trop compris.
Mais il y en a eu des échecs.
Oui.
Puis ce n'était pas le fun pour nous autres.
On trouvait ça bien difficile.
C'était dur. C'était une force au lion.
Pas pour nous autres,
mais pour les participants. Nous autres,
on était comme gagnés d'avance, tu sais.
Ton lien avec Serge, comment tu le
décrirais? Parce qu'il y a quelque chose en vous deux
qui est magique.
C'est ça. C'est magique.
C'est un lien unique.
On est des frères.
Des frères très complémentaires.
Des frères de sang. Avec ce qu'on a vécu,
ça, c'est...
D'une façon, c'est aussi proche
que ton épouse. C'est mon épouse
dans la petite vie, mais
c'est un ami...
C'est plus qu'un ami, c'est un ami frère.
Il me connaît.
Il connaît.
On se connaît
profondément parce qu'on se connaît
dans toute notre sensibilité,
dans notre ressenti.
On a un rythme ensemble.
À nous deux, on est meilleurs
que chacun.
On est meilleurs que chacun additionné.
Je pourrais m'en dire. C'est la somme des deux.
Un plus un égale trois.
C'est exactement ça.
On se comprend, on se saisit.
On jouait à Ding-a-dong.
On jouait à la petite vie.
C'était un jeu pour nous autres.
C'était vraiment une clé.
On rentrait dans un univers.
Comme je disais ça aussi cette année de la petite vie,
on jouait à la petite vie.
Les comédiens de la petite vie
sont devenus un peu
ça, tu sais. Il y a eu tellement
de moments d'intensité,
tu sais. Puis moi, je suis un gars de gang.
J'écris pour le monde.
Je n'aurais jamais fait un stand-up tout seul
parce que je n'ai rien contre, mais je n'ai pas...
Je capoterais d'être tout seul en scène
deux heures, je ne serais pas capable.
Puis aussi, j'aime ça écrire des histoires,
puis écrire pour le monde.
Fait qu'écrire pour Serge, écrire pour la gang La Petite Vie,
ça a toujours été mon grand plaisir.
Comment est-ce que tu as vécu, toi, les moments difficiles
que Serge a traversés à différents moments dans votre carrière?
Ça a été dur pour moi aussi, parce que ça...
Pas tant que ça, c'est-à-dire que ça a coupé un peu la carrière,
mais pas tant que ça,
dans le sens que, à un moment donné,
il fallait arrêter Dignes d'Homme,
parce que ça n'allait pas bien, mettons,
mais on était rendus à la fin de Dignes d'Homme,
comme on était rendus à la fin de Paul et Paul, je pense.
Serge a toujours fait des efforts pour que ça continue.
À être bien franc, de Paul et Paul, je pense. Serge a toujours fait des efforts pour que ça continue.
Tu sais, à être bien franc, il a pas...
Il a pas vraiment troublé notre carrière
jamais. C'est lui. Il s'est fait
du tort à lui plus que à nous autres.
Puis quand on a arrêté de faire Dingue et Dongue,
moi, j'ai décidé de faire La Petite Vie.
Puis je savais pas si Serge
serait là. Puis finalement, il est allé,
il est revenu. Puis
on avait commencé La Petite Vie dans Dingue et Dongue. Tu sais, il est revenu. Puis on avait commencé la petite vie d'Anding et d'Homme.
On avait fait le premier épisode
de la petite vie d'Anding et d'Homme.
Mais je m'étais dit, bon, on prendra quelqu'un
d'autre qui n'est pas correct, mais j'espérais
qu'il serait correct.
Puis il a été correct pour l'affaire aussi.
Mais la petite vie, regarde, on a fait...
C'est toujours des cycles d'à peu près six ans.
On a fait encore six ans à peu près.
Moi, on dirait qu'après six ans, il faut que je change d'affaire.
Puis donc, après la petite vie,
est-ce que tu l'as vécu comme un deuil
de ne plus pouvoir travailler avec lui?
Mais de ne plus pouvoir travailler avec ma gang aussi.
Avec Serge, mais la gang aussi.
C'était fini, la petite vie.
Puis j'ai eu une période vraiment creuse,
c'est-à-dire de vide,
mais j'avais le goût de prendre un break parce que ça avait été tellement intense.
Mais tu sais, un jour, je me disais, je vais prendre un an, deux ans,
puis à un moment donné, tu es rendu, tu fais 4-5 ans, tu n'as rien fait ou presque.
Mais j'écrivais des affaires.
Moi, j'écris encore aujourd'hui.
J'ai des affaires dans mon ordinateur.
J'ai des projets qui ne se feront jamais.
J'ai écrit une pièce de théâtre au complet qui est plate à mort
et je trouvais ça bien rotte. Puis là, je l'ai relue pièce de théâtre au complet qui est plate à mort, puis que je trouvais ça bien
hot. Puis là, je l'ai relue,
puis je l'avais faite lire,
j'avais relu même, il y avait des amis qui avaient travaillé avec moi
là-dessus un peu, qui étaient des consultants,
Alexis Martin, puis Denis Bouchard.
On l'a lu, puis on a fait...
Ils m'ont dit, « Ouais, c'est bon, mais... »
J'étais là, « Ouais, c'est bon, mais ça va être meilleur dans le tiroir. »
Est-ce que c'est difficile, lorsqu'on a du succès,
d'avoir l'air juste de ses amis
au sujet de la qualité de nos projets?
Oui.
Mais c'est difficile de faire des gros succès à répétition.
C'est un peu dur.
Moi, c'est pour ça cette année
que quand j'avais le goût de refaire La Petite Vie,
quand j'ai eu le flash de les faire 30 ans plus vieux,
je me suis dit, oh yeah,
puis je ne me priverais pas de ça.
Parce que, qu'est-ce que tu veux, La la petite vie, c'est une sorte d'expertise
que j'ai, puis c'est un univers que j'ai
créé, mais pourquoi je me priverais d'aller là-dedans,
pourquoi je vais me forcer à aller faire
d'autres affaires, juste pour dire
que je fais d'autres affaires, puis j'en ai fait bien d'autres
affaires qui ont plus ou moins marché,
puis j'en ai fait qui ont marché, mais
tu ne sais jamais ça, mais regarde,
la petite vie, c'est un genre d'humour-là,
absurde et déjanté,
pis un peu irréel, surréel.
Mettons, on est pas irréels, mais surréels.
C'est ma tasse de thé, tu sais.
J'ai été étonné, là, en visionnant
la plus récente saison de La Petite Vie,
le retour de constater qu'il y avait seulement eu
quatre saisons à l'origine de La Petite Vie.
Ouais. Il y a eu une saison de 20 épisodes,
pis trois saisons de 13 épisodes.
Puis des spéciaux.
Ça a cessé parce que tu n'entendais plus
les personnages dans ta tête?
Oui, c'est ça que j'avais dit.
Moi, je passais beaucoup de temps...
J'avais une classe aux États-Unis
où j'allais l'été à Kennebunk.
Puis je passais beaucoup, beaucoup de temps là.
Puis à un moment donné,
j'étais toujours en train de penser à ça,
à la petite vie, parce que ça s'en revenait.
Puis à un moment donné, je suis allé là
puis je n'y pensais plus. C'était fini. J'avais toujours en train de penser à ça, à la petite vie, parce que ça s'en revenait. Puis à un moment donné, je suis allé là,
puis je n'y pensais plus. C'était fini.
J'avais arrêté de penser à eux autres.
Puis on avait fait un visionnement du dernier épisode de la dernière année,
ou de l'année d'avant, je pense.
Puis on avait fait ça au Théâtre Saint-Denis,
puis on ramassait des fonds pour une cause.
On avait dit, on va vous présenter le dernier épisode.
Puis j'étais assis avec tous les comédiens,
puis Diana Vallée m'avait dit,
mais qu'est-ce qu'on fait pour aller plus loin que ça?
Qu'est-ce qu'on va faire?
Je m'étais dit, c'est dur d'aller plus haut que ça.
On peut juste descendre.
Je n'ai pas le goût de descendre.
J'écrivais tous les textes aussi,
avec Josée Fortier, qui était majeure,
mais elle n'écrivait pas Josée.
Josée, c'était le sounding board,
mais elle était majeure.
Elle l'a été encore cette année.
C'était mon bras droit.
Donc, elle, elle te donne l'heure juste.
Ah! Elle, elle ne gêne pas deux secondes.
Elle, quand c'est plate, elle va dire,
c'est pas sûr que tu m'avais compté.
Ça, c'est plat du bout là.
Non, c'est ça, sa force, Josée.
Mais en plus, ça, c'est une auteure elle-même.
Elle écrit, Josée.
Donc, elle n'écrivait pas dans la petite vie.
Des fois, elle m'a proposé une phrase
ici et là, mais
elle travaillait la structure avec moi.
J'arrivais avec les idées, puis on faisait la structure, les plans.
Je me rappelle une fois, j'avais écrit un épisode très difficile
à écrire. Un des plus tough,
c'était le shower.
Il partait en chaloupe, les filles, puis les gars,
eux autres, ils faisaient comme un shower.
Puis quand j'avais écrit ça, la première version,
j'y avais compté. Moi, je veux que les gars fassent un shower,
mais pas une affaire d'homophobie.
Pas rire des gars qui jouent
à des femmes et qui ne sont pas...
Je veux faire vraiment des gars qui parlent comme des femmes.
C'est-à-dire parler de leur peau,
leur pilosité, leur problème de peau.
Mais qui parlent de sujets
dont les femmes... Parce que les femmes parlent très
ouvertement de tout. Les femmes, c'était
carrément comme s'ils cruent entre elles. Puis ça, je me le faisais par des femmes. Ils vont tout dire, les femmes parlent très ouvertement de tout. Les femmes, c'est écœurant comment c'est cru entre elles.
Puis ça, je me le fais dire par des femmes.
Ils vont tout dire, les femmes.
Ils peuvent se regarder n'importe quoi.
Puis les gars, nous autres, on est très prudes dans le fond.
On fait tout pour éviter les sujets importants,
ce qui nous préoccupe réellement.
Oui, je pense que oui.
On va parler de baseball.
Oui, de tout.
Mais tiens, tu vas dire,
je trouve que je cale ça à mes cœurs,
je prends mes cheveux.
Qui c'est qui va dire ça?
Mais pas moi, en tout cas, je l'ai plein.
Magnifique oiseau.
Merci. Travaille fort là-dessus.
Mais quand j'ai écrit la première version,
Josée a dit « Pas surprenant à tout,
tu m'avais dit, ça a l'air d'un texte d'homophobie.
Tu ris les gars qui se plaignent pour des... »
En tout cas, elle m'avait tout viré ça à l'envers.
Puis je suis retourné
travailler fort, fort sur ce texte-là.
Puis, c'est elle qui avait raison.
Puis, ça n'avait pas été là.
Ça fait qu'elle était très importante, Josée, souvent.
Cette année, d'ailleurs, très importante.
Les spéciaux de Noël de La Petite Vie,
dont certains ont été assez vivement critiqués,
est-ce que tu les as faits de bon cœur
ou parce qu'on te les réclamait,
parce que Radio-Canada avait envie de remettre La Petite Vie à l'élection?
Non, c'est toujours moi qui les ai mis de l'avant.
Moi, je trouve qu'il y en a eu des très bons spéciaux.
Personnellement, j'étais bien content du spécial
avec Céline Dion. Je l'ai trouvé très, très drôle.
C'est pas mal comme invité.
Quand même. Puis aussi, c'était drôle, cet épisode-là.
Moi, je le trouvais très drôle. Personnellement,
je n'étais pas d'accord. Je ne sais pas s'il a été critiqué,
celui-là. Je ne le sais même pas.
Le plus critiqué, c'était le dernier.
Mais moi, il y a des affaires que j'ai faites
que je suis d'accord avec la critique.
Vraiment.
Comme quoi?
Ben, mettons, Detecting,
puis Adam et Ève,
c'était pas à la hauteur.
Puis Detecting, c'était une bonne idée.
Il y avait trop de personnages.
J'aurais dû mettre moins de personnages.
Puis je me suis retrouvé pas mal tout seul à le faire.
Puis je devais être accompagné.
J'ai pas assez travaillé comme il faut.
J'ai pas travaillé comme il faut.
C'est pas que j'ai pas assez travaillé,
mais j'ai pas travaillé comme il faut.
Puis il y avait trop d'affaires là-dedans.
En tout cas, c'était comme sept longs-métrages.
Ça avait pas de bon sens.
C'était toujours des idées différentes.
T'es humain, il faut que tu suives une idée
puis que t'appuies.
C'était sur un ton complètement différent, radicalement,
de celui de la petite vie. Complètement.
Mais il y a des épisodes que je considère bons
pis il y en a que je considère vraiment pas bons.
Adam et Ève, c'est comme si c'était
un squelette de quelque chose. Pis j'ai jamais
mis la chair. J'ai jamais mis le sang.
C'était pas des mauvaises idées, par exemple.
Pis les comédiens, moi je suis triste pour les comédiens.
C'était Sophie Cadieux pis François Legendre.
Ouais, qui étaient super bons. Pis c'était pas de leur faute. Pis il y avait des bonnesdiens. C'était Sophie Cadieux, Pierre-François Legendre. Oui, qui étaient super bons.
Ce n'était pas de leur faute.
Il y avait des bonnes idées, mais ce n'était pas réussi.
Ce n'était pas réussi.
Je me souviens qu'au moment de la diffusion de Detecting,
tu avais été très blessé.
Tu l'avais dit publiquement, tu avais été blessé par la critique.
C'était très rare.
Ça t'a pris combien de temps pour admettre que la critique
avait peut-être employé un ton qui ne te plaisait pas,
mais qu'ils avaient essentiellement raison?
Non, moi, je trouve ça encore aujourd'hui
qu'il n'y avait pas essentiellement raison.
Il y avait raison par bout.
Il y avait raison en partie, mais pas à ce point-là.
De décrire, avant que ça sorte, des choses comme « déteste Inc. »
Ça, je vais en rappeler toujours.
Elle doit être fière de tout ça.
Mais j'en veux plus.
Je trouve qu'il y avait un peu raison,
mais ce n'était pas si mauvais que ça du tout.
Détecting, pardon.
Détecting, pour moi, était plus achevé
que d'autres choses que j'ai faites.
Puis il y avait des bonnes idées.
Il y avait trop de monde.
J'aurais dû avoir juste un héros.
J'aurais dû avoir juste un héros et non pas deux.
Puis plus focusser sur...
En tout cas, il y avait des erreurs de construction
puis de réalisation, mais
je ne considère pas ça si pire
que ça. Non, je ne peux pas
l'admettre.
Tu sembles très perméable à la critique négative.
Pas en tout. Non? Non, au contraire.
Moi, la critique me touche beaucoup.
Oui, c'est ce que je veux dire. Ah oui, très perméable.
Oui, tu as raison. J'avais appris que tu avais un perméable.
Mon Dieu. Oui, très. Parce que j'ai un syndrome... C'est drôle, je viens de me oui, très perméable. Oui, tu as raison. J'avais pris comme un perméable. Mon Dieu. Oui, très.
Parce que j'ai un syndrome...
C'est drôle,
Jean-Bertrand dit ça à TV l'autre jour.
J'ai le même syndrome que...
J'ai le syndrome de l'imposteur.
J'ai toujours l'impression
que je n'ai pas d'affaires là.
Ça, même si à peu près
tout le monde qui fait de l'humour au Québec
dit Claude Meunier, c'est un géant,
c'est une influence majeure
sur mon travail à moi,
ça ne contrebalance pas.
Oui, ça contrebalance des fois.
Tu as raison.
Mais c'est parce que aussi,
je me promenais... Ça, c'est dangereux de faire ça. Tu as raison. Mais c'est parce que, aussi, je me promenais...
Ça, c'est dangereux de faire ça.
Tu as promené des variétés au théâtre,
du théâtre au cinéma.
Ça, c'est comme dire,
« Viens-t'en, on va t'en maudire une. »
C'est inviter les gens à se donner une claque.
Oui, oui, oui.
Ah oui, tout à fait.
Surtout quand tu arrives au cinéma,
« Ding and Dong » le film a été, écoute,
presque passé à la chaine de ça.
Aujourd'hui, ils disent que c'est un film culte.
Tu vois,
ça m'est arrivé, avec les voisins aussi,
ça m'est arrivé totalement.
Quand tu manges des coups de main
à ma répétition, tu te dis,
OK, je fais de fort, mais à un moment donné, c'est tough.
Par contre,
ce qui est formidable, c'est qu'aujourd'hui,
il y a bien de ces affaires-là
qui sont adulées.
Je suis très heureux de ma carrière.
Je remercie le public.
C'est le monde.
Certains critiquent. Ce ne sont pas les critiques
qui font qu'une oeuvre va être bonne ou pas bonne.
On peut tout s'entendre.
Les choses qui sont moins réussies
vont rester moins réussies.
Ça fait partie du processus.
Tu ne peux pas faire juste un hit après l'autre.
Tu peux pas, c'est impossible.
Puis il faut pas que tu vises à faire des hits.
Tu fais ce qui te tente.
Par rapport au spécial de Noël de la petite vie, par exemple,
il y a aussi que les gens ont un tel attachement
qui est presque irrationnel à la petite vie
que les attentes deviennent disproportionnées.
Puis c'est impossible pour vous de rencontrer ces attentes-là.
Là, il y a du temps qui s'est écoulé
entre le dernier moment où vous étiez à l'écran
puis la nouvelle saison.
Donc, on est heureux de vous retrouver,
mais je pense qu'à ce moment-là, il y avait un peu de ça.
Mais je pense que la dernière saison
est supérieure au dernier spécial de Noël.
Vraiment, on s'est eu raison à faire.
Cette année, les comédiens,
l'écriture était bonne, était inspirée.
J'étais très, très inspiré.
J'avais bien le goût de le faire.
Puis j'étais vraiment inspiré.
J'écrivais ça, je jouissais
d'écrire ça, enfin je le gère pas
mais...
Tu nous mets des images en tête là
Tu le fais d'écrire un maillot de bain aussi
ça me rendait un peu
lubrique, mais...
Il s'est moustiqué lui-même
Il a tellement de beaux cheveux
Tellement des beaux cheveux, c'est ça qui arrive
Je garde toujours un petit miroir
au-dessus de ma table de travail pour me voir la tête.
On disait,
tu me disais au début de l'entretien
qu'il y a plusieurs de tes personnages masculins
qui sont inspirés de ton père,
mais il y a plusieurs de tes personnages féminins qui sont inspirés
d'une de tes tantes.
Oui, une de mes tantes que j'adorais, d'ailleurs.
Est-ce qu'elle était aussi éthérée que Thérèse?
Les soeurs de ma mère
et de ma mère, c'était vraiment des Thérèses
un peu, mais il y en avait une particulièrement
qui était une vraie Thérèse.
Moi, je l'aimais beaucoup, beaucoup, cette tante-là.
Elle était toujours un petit peu space, je trouvais.
Comme Thérèse et space.
Moi, au début, quand le monde disait Thérèse, c'était une niaiseuse.
Je n'avais pas de niaiseuse, c'était schizoride.
Voyons donc, c'est une poète,
elle fuit ce monde qui est tellement ennuyant pour elle.
Elle est mariée avec Réjean.
Qu'est-ce que tu fais quand tu es mariée avec Réjean?
Tu deviens schizophrène.
Elle voit clair dans son jeu,
puis à un moment, on découvre que, wow,
elle aussi, elle a des aventures.
Puis elle, finalement, elle culpabilise pas.
Tu croches comme Réjean culpabilise.
Tu croches, puis elle se fait pas pogner.
Elle est dans un autre monde.
Thérèse, pour moi, c'est un poème.
J'adore ce personnage.
Il y a deux personnages qui se ressemblent dans mes affaires,
mais qui sont pas la même inspiration.
Il y a Laurette d'un voisin qui, moi, me touche beaucoup.
C'est le genre de femme-là mariée avec des gars un peu outranciers,
un peu difficiles à vivre.
Pas nécessairement des gars méchants,
mais des gars qui am'amènent rien.
Ces femmes-là, soit se rafferment sur elles-mêmes.
Laurette, c'est une femme qui est en dépression profonde
et qui n'est pas capable de s'en sortir,
mais qui ne se l'avoue pas.
Son mari, sans être méchant,
n'est pas capable de voir que c'est tellement dole comme gars.
Il y a du monde dole qui te tue dans la vie.
Quelqu'un vraiment dole et ennuyant,
il va t'enterrer vivant.
C'est l'épouse du personnage de Serge Thériault
dans le téléfilm.
Dans le téléfilm, jouée par Paul Bayargeon.
Paul Bayargeon, oui.
C'est pas mal, ça.
Très bonne.
Tu as dit à ma collègue Chantal Guy, en 2010,
« Je suis moi-même un mélange de Réjean, Thérèse et Timé. »
Vraiment.
Je pense que je comprends ce qu'il y a de Timé en toi. Mais qu'est-ce qu'il y a de Réjean, Thérèse et Timé. Non, vraiment. Je pense que je comprends ce qu'il y a de Timé en toi.
Mais qu'est-ce qu'il y a de Réjean et de Thérèse?
Ben, Réjean, c'est le côté...
le côté gars un peu paresseux.
Je suis un peu paresseux, moi, un peu, dans la vie.
Ben, ça paraît pas, mais je peux être paresseux.
J'aspire à la paresse, en fait.
Je ne l'ai jamais été, mais c'est mon rêve
d'être paresseux, de m'effoirer.
Mais je peux m'effoirer trois heures devant un sofa.'ai jamais été, mais c'est mon rêve d'être paresseux, de m'effoirer. Mais je peux m'effoirer trois heures
devant un sofa. Je peux le faire,
mais c'est rare. Anyway,
c'est le côté menteur de Régis.
Le côté que tous les gars ont,
tous les gars. Peut-être pas tous les gars
qui vont dire, ben non, mais...
Faites l'introspection, messieurs.
Oui, c'est ça. Non, mais c'est le côté un peu
mou, un peu menteur.
J'ai toujours... J'ai eu ça en dedans de moi, comme ben du monde. Toutes nos meilleures inclinations. Je trouve que c'est le côté un peu mou, un peu menteur. J'ai toujours... J'ai eu ça
en dedans de moi, comme bain du monde.
Je trouve que c'est un petit peu universel.
On a tous un peu de régent.
Peut-être pas, mais en tout cas.
Puis le côté de Thérèse, beaucoup.
Moi, je suis très lunatique.
Je pars dans des... J'étais un peu schizoïde.
Moi, tout seul,
je suis dans mon monde.
Je suis souvent dans mon monde. Je suis dans la lune.
Je ne sais pas.
Je vis dans une espèce...
Des fois, je ne suis pas du tout perspicace.
Autant je peux être hyper sensible,
mais pas nécessairement perspicace.
Je peux me tromper parce que je vois des choses
à travers un filtre, un petit peu schizoid, des fois.
Ça fait partie de moi.
Il y a beaucoup de questions de vieillissement, forcément,
dans cette nouvelle cuvée de la petite vie.
Oui, il fallait que je trouve une raison d'y ramener.
C'est comment, vieillir, pour toi?
J'aime pas ça.
J'aime pas ça, vieillir, parce que j'ai une femme plus jeune.
Je veux la garder, je veux vivre avec elle longtemps.
J'ai pas le goût de mourir, parce que ça amène la maladie, Je n'ai pas le goût de mourir parce que ça amène la maladie,
puis je n'ai pas le goût d'être malade,
parce que c'est la fin de la vie, puis je n'ai plus le goût.
Sincèrement, je ne peux pas dire que je suis plus sage qu'à 42 ans.
On n'apprend pas des choses.
Je suis plus fatigué, oui.
Moi, les apprenants jeunes, ces affaires-là.
Ce qu'on apprend... C'est qu'ils t'ont tout appris. Ben, tu vas voir, ils apprennent jeune, ces affaires-là. Ce qu'on apprend...
C'est que t'as tout appris.
Ben, tu vas voir, t'es jeune, toi,
mais tu vas voir qu'à 50,
t'as tout appris, ce que t'avais à apprendre.
Ma mère m'avait dit, c'est ça qui est plate, Claude.
C'est que, tu sais, à un moment donné,
tu sais tout pas mal.
Ben, tu sais, t'en apprends un peu plus.
En fait, il y a une affaire fun à vieillir.
À un moment donné, tu sais que
tu peux passer sur les lumières rouges,
pas littéralement dans la vie,
mais les lumières rouges, tu en as au moins qu'avant.
Les stops, puis qu'est-ce que tu vas faire
ou pas faire. Tu es plus à ton...
Tu te connais mieux,
c'est le seul avantage, mais
ce n'est pas un gros avantage
tant que ça.
En 2008, tu as réalisé un film qui s'intitule Le Grand Départ.
Un beau film.
C'est Marc Messier qui est en vedette avec Hélène Bourgeois-Leclerc.
C'est un homme qui quitte son épouse pour nouer une relation
avec une femme qui est plus jeune que lui.
Ça ressemble un peu à ta propre histoire.
Oui, deux fois, moi, en fait.
Est-ce que c'est de l'ordre du Saint-Pladon
ou de la prophétie autoréalisatrice?
Écoute,
quand j'ai réalisé ce film-là, ça m'est arrivé
puis ça m'est arrivé après.
Parce que ça tourne mal?
Moi, j'ai été deux fois 16 ans avec des femmes
pendant 16 ans. Je suis âgé.
Ça se peut que dans la vie, tu te sépares
deux, trois fois.
Ça arrive aux meilleurs d'entre nous.
Bien, écoute, je pense que j'en suis la preuve.
C'est peut-être à cause de ma coiffure
que j'ai eu autant de succès. Tes cheveux sont tellement beaux,
j'ai de la difficulté à t'interviewer, présentement, j'ai de la
difficulté à me concentrer. Avoir su, j'aurais aimé
un chapeau, mais...
Ça aurait été apprécié. La prochaine fois, je te jure,
j'aurai au minimum le casque de bain.
Alors ce film-là, Le Grand Départ,
ça, je suis très fier de ce film-là.
En même temps, c'est presque...
C'est autobiographique,
mais le sujet m'intéressait parce que
la première fois que moi, je me suis séparé,
puis je connais du monde qui se sont séparés,
gars, filles, qui vivent ça.
C'est très dur de te séparer,
même quand tu laisses.
Ça peut être très dur.
Parce que les gens pensent qu'une séparation,
tu te sépares, tu t'en vas, c'est fait.
C'est pas ça, pas en tout.
Surtout quand il y a des enfants. Mais ça, regarde,
c'est un sujet, j'en parle, puis là, j'entendais
des femmes parler sur des lignes ouvertes,
dire que c'est écœurant, dire ce qu'ils disent,
c'est dégueulasse. Voir que ça fait
pitié un gars qui laisse sa femme et ses enfants.
Voir que c'est tough. Ils ont raison.
Mais c'est tough aussi.
Pas autant que de te faire laisser.
Je me suis déjà fait te laisser dans ma vie, puis c'est bien plus tough que autant que de te faire laisser. Je me suis déjà fait laisser dans ma vie
et c'est bien plus tough que de laisser.
Mais je voulais juste montrer
qu'il y a des séparations qui ne marchent pas
parce que tu ne t'en remets pas de laisser quelqu'un.
Enfin, j'exagère un peu.
Mais il y a des gens pour qui ça dure des années
et que ça va être difficile
parce que comment réagit ton conjoint
que tu as laissé?
Comment tes enfants réagissent à la séparation?
Ce n'est pas facile de laisser quelqu'un.
C'était ça, mon angle.
Est-ce que tu aimerais ça refaire du cinéma?
Oui et non.
J'aurais pu en refaire, sincèrement,
mais je trouve ça long, le processus.
Je trouve ça très long,
puis je trouve que c'est dur de garder.
J'ai adoré faire Le Grand Départ,
puis j'ai aimé ça réaliser, surtout.
Mais j'ai aimé ça diriger les comédiens,
j'ai aimé ça faire tout le film.
J'étais avec une bonne productrice,
Denise Robert, qui était vraiment super,
qui m'a apporté beaucoup.
Denis Arcand, d'ailleurs, était un peu là.
Mais pas sur le film, mais le montage.
Denise et Denis se connaissent un peu.
Denise et Denis, D&D.
Il y a eu Ding & Dong, il y a eu Denis et Denis.
Deux grandios comiques.
Oui, peut-être.
En tout cas.
J'ai bien aimé faire ce film-là.
J'ai aimé ça faire du cinéma,
mais c'est long faire du cinéma au Québec.
Émile Gaudreau, c'est un gars
qui a bien réussi à faire ça. Il a fait plusieurs films
back-à-back. Moi, c'est parce que
à la fin, mon scénario, je ne savais plus si c'était bon ou pas bon
parce que c'est long. T'attends, t'attends
avant de faire ton film. J'aime mieux faire la télé.
C'est plus moi. C'est plus mon énergie à moi, la télé.
Ou le théâtre, tu sais,
parce que ça va vite. Tu le fais, tu le joues,
tu recommences.
On a perdu cette année Michel Côté
avec qui t'as travaillé,
qui jouait dans La Petite Vie.
T'as co-écrit Brou aussi.
Oui.
Vous avez écrit ça hyper rapidement
parce que Michel Garneau s'était désisté, c'est ça?
Exactement.
Michel avait, je ne le connais pas beaucoup,
mais il avait été malade à l'époque.
Il était malade, puis il s'était désisté.
Puis il y avait plein de gens qui avaient écrit.
Robert Guric, entre autres, Michel Tremblay avait écrit.
Il était comme une quinzaine d'auteurs, je pense, au départ.
Puis Michel Côté, Marc Messier, puis Marcel Gaultier, ils ont dit
« Ben, on va garder juste les textes drôles.
On va en faire une pièce drôle, finalement. »
Ils ont acheté au poubelle Michel Tremblay.
C'était bon, en plus. Mais ils l'ont
pas acheté au poubelle. Ils l'ont mis sur la tablette.
Parce que Michel Tremblay, il peut pas acheter ça à la poubelle.
Fait que...
Ils nous ont demandé d'écrire. Mais nous, on est allés
à la taverne. T'as des gars de taverne, tu sais.
Moi, je me tenais d'une taverne.
À l'époque, on allait boire.
Les comédiens, on allait dans les tavernes.
On sortait boire.
On allait écouter de l'hockey.
Quand j'étais étudiant, surtout,
il y avait des tavernes partout.
C'était comme des brasseries aujourd'hui, en fait.
Mais pas de femmes.
C'était plate un peu.
Mais on allait écouter de l'hockey.
Puis la taverne où on allait,
nous autres, Louis Saïa et moi,
ça vient tout de là, les personnages
qu'on a écrits dans le bout.
Le pointu, le pompier, Louis Saïa et moi, ça vient tout de là, les personnages qu'on a écrits dans le bout, le pointu,
le pompier, l'histoire des Anglais,
Iron England, c'est toutes des affaires
qu'on a vues. C'était quelle taverne? C'était une taverne sur
l'avenue du Parc, près de Saint-Viateur.
En face, il y avait un grès qui s'appelait Miracle-I. C'était très, très
bon. On allait boire 12 bières, on allait manger
trois sous-de-laquille, on allait se coucher. C'était notre vie
à l'époque. Donc, pas trop loin de l'ancien
Club Soda. Ah, à côté. À côté.
C'est un quadrilatère important. Oui, t'as raison. C'est un quadrilatère important. Oui, tu as raison.
C'est un quadrilatère. Mais nous, on restait, moi, je restais
sur la Ratchesson près de la rue Vannoy.
On partait avec des gars.
Toutes tes colocs.
20 piastres par mois.
Mais, ouais.
On a eu bien du fun là.
Qu'est-ce qui te vient en tête lorsque tu penses à Michel Côté?
Ah, ben, un monstre
de jeu. Vraiment.
C'était un grand
Michel. C'était un gars qui avait un talent
inouï, d'une précision.
Comme disait Marc, je l'ai déjà parlé,
il disait qu'il n'y avait jamais rien qui dépassait.
Il jouait, c'était profond.
C'était quelque chose.
Moi, j'étais ami avec Michel dans la vie,
mais j'étais beaucoup moins ami qu'avec Marc Messier.
C'est un ami
de travail, Michel, mais il est venu faire
la petite vie aussi. C'est un gars
bien, bien exigeant
pour lui-même.
Il était à la virgule près.
Pas facilement satisfait.
Non, c'est un gars qui était toujours en remise
en question. C'est un gars qui avait beaucoup de...
Pas du doute, mais très perfectionniste.
Puis, tu sais,
les gars étaient tellement bons pour jouer Brou.
Si je dis ça à Marc Messier,
la dernière représentation de Brou était peut-être la perfection.
C'est peut-être la meilleure fois que je l'ai vue.
Puis c'était la dernière après
38 000 représentations.
À Sherbrooke, au Centre culturel.
C'était bien bon.
Michel, c'est un gars adorable aussi dans la vie.
C'était un gars très gentil.
Un hypersensible, vraiment.
Très sensible.
Se parler à la troisième personne, est-ce que tu faisais ça
avec Marc Messier? Oui, on faisait ça dans la vie.
Parce que ça venait
du barbier Ménique.
Tu te rappelles? Le barbier des sportifs.
Qui faisait des coupes de cheveux et il parlait
à ses invités à la troisième personne.
Comment est-ce qu'il est dans la vie, Guy Lafleur?
Bien, Guy...
Guy Lafleur, il m'a dit, il est comme ça, il est comme ça.
Puis Marc Pimot s'appelait,
il va-tu jouer au tennis aujourd'hui, tu penses?
Il va y demander, il devrait être bon.
Puis on se parlait de même.
Puis quand j'ai décidé de le mettre pour régent et timé,
parce qu'on trouvait ça trop drôle.
Marc Messier est, je vais dire quelque chose d'évident,
mais c'est tellement un grand acteur.
Oui, c'est tellement.
Je pense qu'il est célébré,
puis il a beaucoup de grands rôles dans sa filmographie,
mais il me semble qu'il demeure sous-estimé.
Il l'est, puis il l'est pas,
parce que tout le monde le sait que c'est un immense acteur.
Puis c'est à peu près le gars qui a gagné le moins de prix au Québec
c'est ça qui est hallucinant
il a gagné un an et passé
et il est surpris
lui il ne s'en fait pas avec ça
mais tu sais Marc
c'est un géant
c'est le Roger Moore du Québec
c'est un esprit d'acteur
dramatique, comique
mais il y a toujours Marc Messier qui passe à travers.
Puis ça, tu le vois,
je vais donner un exemple. Il est tellement
sympathique. Puis tu sais, même Réjean
qui est le dernier, il a des
trous de cul à quelque part. Mais pas le
dernier trou de cul, il n'est pas super. Mais ce que je veux dire,
il n'a pas de qualité. Que c'est quoi
la qualité de Réjean dans la petite vie? Mais Marc, il joue
ça et tout le monde le trouve sympathique.
Un autre le jouerait. Marc, il dégage une sympathie incroyable. vie. Mais Marc, il joue ça, puis tout le monde le trouve sympathique. Un autre le jouerait.
Marc, il dégage une sympathie incroyable.
Ce gars-là, il a un charisme inouï.
Puis je suis allé voir son show,
son one-man show.
Il rentre sur scène,
puis il prend toute la place.
C'est un gars qui a un charisme inouï.
Puis dans la vie,
il est très charismatique aussi. C'est un gars vraiment le fun.
J'ai fait une entrevue une fois seulement avec lui autour d'un repas.
Ça arrive, mais pas si souvent que ça.
À la fin du repas, j'avais le goût de lui dire,
est-ce qu'on peut se rappeler, Marc,
juste pour aller prendre une bière comme ça?
Oui, il dirait oui.
Il dirait peut-être oui.
Ce serait son genre d'accepter.
Oui, il est bien funny.
Il est bien friendly, Marc.
Il est facile d'accès, facile de travail, facile de tout.
Donc, dans le party plate,
tu poses un regard assez dur
sur le monde des adultes, sur le couple
aussi, dans les voisins, ce sont des gens
qui sont en couple, mais qui n'aiment pas la compagnie
de l'autre. Ou qui ne sont pas capable de le vivre.
Oui. Vraiment. Dans la
plus récente, dans la nouvelle cuvée de la petite vie,
papa, il se rend compte qu'il
a besoin, non seulement qu'il a besoin de maman,
mais il se rend compte qu'il l'aime. qu'il a besoin de maman mais il se rend compte
qu'il l'aime
puis la dernière scène
elle est touchante
pour plein de raisons
mais elle est touchante
notamment pour ça
parce qu'ils sont réunis
enfin
c'est une belle manière
de boucler la boucle
et moi en vieillissant
c'est ce que j'ai trouvé
ce que je trouve
la vie
c'est très important
la vie
l'amour
l'affection
l'amour le partage c'est des aff, la vie. L'amour, l'affection, l'amour, le partage.
C'est des affaires drôles à dire dans ma bouche,
mais je trouve ça majeur en vieillissant.
Sinon, qu'est-ce qu'on fait là?
C'est énorme d'être seul.
Quand tu vis quelque chose, c'est le fun d'en parler,
de le partager, de le vivre avec d'autres.
Moi, c'est primordial.
C'est bien beau être seul,
mais il y a des gens qui aiment mieux ça,
être seul, tant mieux pour eux autres.
Mais moi, personnellement,
je me rends compte que je suis comme ça, moi,
comme Timmy, moi.
J'ai besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie que j'aime.
Pas n'importe qui, là.
Pas être avec quelqu'un pour être avec quelqu'un, mais...
C'est agréable d'être avec quelqu'un qu'on aime.
Bien oui, complètement, complètement. Qu'est agréable d'être avec quelqu'un qu'on aime. Oui, complètement.
Qu'est-ce qui te reste à accomplir?
À quoi tu veux consacrer
les prochaines années?
Le western, probablement.
Ton amour
pour la musique country-western, ça date
d'il y a longtemps?
Oui, écoute,
j'aime toutes sortes de musiques.
J'ai des goûts bien éclectiques.
Comme tout le monde maintenant, on écoute toutes sortes de musiques. J'ai des goûts bien éclectiques. Mais comme tout le monde maintenant,
on écoute toutes sortes de musiques.
Mais là, l'histoire des westerns,
ça vient du temps de Paul et Paul.
Même avant, j'avais écrit Bonjour, Guette,
avant même d'être dans Paul et Paul.
Puis je l'avais chanté
parce que ça me faisait rire, ces chansons-là,
westerns très naïves.
Puis moi, j'ai toujours trouvé que c'était comme le blues des Blancs,
le western. J'ai toujours trouvé que c'était comme le blues des Blancs, tu sais, le western.
Puis j'ai toujours dit un jour,
Michel Rivard en avait écrit
Mauvaises humaines, puis bon, c'est Noël.
Puis je me suis toujours dit, j'aimerais ça revisiter
ça. J'aime jouer de la musique.
Je joue un peu de...
Très poche à la guitare, mais je peux
composer. Je compose des airs, des chansons.
J'en ai fait, tu sais.
J'adore ça, puis je vais dire à ma blonde, ma femme,
j'ai dit ça quand je l'ai connue.
Une dizaine d'années, j'ai dit, moi, un jour,
je vais me faire plaisir.
Je vais écrire un album western juste pour le fun.
Puis là, ça s'adonne que j'ai rencontré du monde.
Puis on a un projet pour 2024.
J'ai vu Jean-Sébastien Chouinard,
qui est un guitariste, un grand, grand guitariste québécois,
qui réalise des albums, qui jouait avec les Cowboys
Fraggants, c'était leur chef d'orchestre.
Je le connais un petit peu pour l'avoir interviewé.
Je le suis sur Instagram. Puis là, il y a quelques mois,
je le vois avec toi. Vous êtes
quelque part aux États-Unis.
Vous assistez à un spectacle de...
Ah, on est allé voir
Charlie Crockett à Toronto.
C'était un show fabuleux.
Puis l'autre jour, je suis allé voir
avec un autre gars de la gang,
je suis allé voir le fils de Willie,
Lucas Nelson, à Burlington.
Wow!
À côté d'ici.
Il jouait dans une salle de 600 personnes.
D'habitude, il fait des salles.
Burlington, c'est un endroit qu'on ne connaît pas beaucoup.
C'est une belle ville, oui.
Oui, une belle petite ville. Une heure et ne connaît pas beaucoup. C'est une belle ville, oui.
Oui, une belle petite ville à une heure et demie de Montréal.
Et puis très belle.
Oui, c'est ça. Je m'amuse avec ces gars-là.
Mais tu sais, moi, j'amène des crêpes et ils font des gâteaux quatre étages avec ça.
Donc, c'est la famille de nuit.
Vous avez lancé tout récemment une nouvelle version
de C'est Noël. C'est Noël et on va sortir.
Bon, je regarde. C'est juste pour rappeler aux gens
qu'on faisait déjà ça dans le temps, il y a 47 ans.
Donc, c'est avec Gauthier Marinoff.
Il y a Gauthier Marinoff, il y a
Jocelyne Tellier,
il y a Pierre Fortin.
C'est lui aussi qui jouait avec les Cowboys Fringants.
Jean-Sébastien Chouinard. Il y a Marat qui
vient de faire des voix, Marat Tremblay.
Il y a une chanson qui nous a été
fournie. Il y a surtout
Simon Proulx, mon neveu.
J'appelle ça mon neveu.
Simon qui a beaucoup travaillé avec nous autres là-dessus quand même,
qui a apporté même une chanson, qui a chanté sur une chanson.
Il y a Marat Ramblé, Daniel Boucher qui nous a écrit une chanson qui est top là.
En tout cas, c'est bien plaisant.
Mais on va en parler plus dans les prochains mois.
J'ai très hâte d'entendre. C'est bien plaisant. Mais on va en parler plus dans les prochains mois. J'ai très hâte d'entendre.
C'est juste du plaisir.
Toutes les chansons des trois accords, de toute façon,
c'est un peu des chansons de Paul et Paul.
On était leur première influence,
mais Simon est tellement talentueux.
Incroyable mélodiste.
Un de nos plus grands mélodistes, effectivement.
Fabuleux, Simon.
Puis maintenant, sur chacun de leurs albums,
ils trouvent le moyen de mettre une chanson
qui est à la fois drôle et touchante,
la chanson « Panthé chinois ».
Je suis incapable d'écouter au complet.
C'est magnifique.
Oui, c'est vrai que c'est une grande chanson, ça.
Belle gang, ça.
Albert Camus a déjà dit, il a déjà écrit
« Il n'y a pas de honte à être heureux ».
C'est une de tes phrases fétiches, ça?
Oui, effectivement.
Je l'avais mis sur une banderole
que j'avais mise chez nous.
Parce que c'est vrai, on pense toujours...
Mais c'est...
Là, j'écrirais peut-être...
Il n'y a pas tant de facilité à être heureux ces temps-ci,
avec tout ce qu'on vit sur la Terre.
Ça m'affecte.
Je commence à être écolo anxieux,
socialement anxieux,
avec tout ce qui se passe en Ukraine.
C'est drôle,
mais c'est drôle de parler de ça.
Souvent, ça a l'air fauné,
mais j'avoue que ce qui se passe aujourd'hui
avec la masse, puis Israël, puis tout ça,
c'est dur à vivre.
On se dit,
ça va nous arriver un jour,
ça va nous affecter, ça se peut pas.
C'est trop dur dur ce qui se passe.
Il faut qu'on fasse quelque chose.
C'est difficile de ne pas se laisser atteindre par ça,
d'être complètement enfermé.
Il faut se laisser atteindre pour qu'on réagisse un jour.
Sinon, est-ce que tu as le bonheur plutôt facile?
Oui, j'ai le bonheur plutôt facile,
avec un côté fataliste.
Mais oui, j'ai le bonheur facile.
Je me lève et je suis content de me lever le matin.
C'est ça, le bonheur. J'ai de la facile. Je me lève et je suis content de me lever le matin. C'est ça, le bonheur.
J'ai de la bonne humeur de se lever, de être content de se lever le matin.
Avec de si beaux cheveux.
Et voilà.
Écoute, je ne sais même pas pourquoi on fait le même le matin.
Qu'est-ce que tu espères, sinon, par rapport à ta relation,
puis à Serge, à ce qu'il vit?
À ce que Serge vit?
Oui, non, mais est-ce que tu rêves
à ce que vous puissiez remonter?
Qu'on se retrouve ensemble?
Oui.
Il est venu chanter sur notre album.
Il est venu sur nos tunes qu'on fait.
Il est venu chanter « Back Vocal » en arrière.
Serge, on va toujours rester très, très proches.
Je ne sais pas ce qui va arriver.
Là, la petite vie, on prend un break.
Moi, dans ma tête, c'est pas mal fini.
Vraiment.
Mais Serge, ça va toujours rester mon frère de sang.
Puis, on va se recroiser, puis on va aller manger ensemble,
puis on verra bien ce qui va arriver.
Puis Marc, c'est pareil.
Puis ma gang, puis je sais pas.
J'espère juste de continuer à vivre avec ce monde-là
le plus longtemps possible.
Je me souhaite que ma vie se poursuive comme elle est là.
Tout simplement.
C'est pas mal chanceux.
On se souhaite à nous de pouvoir continuer à vivre le plus longtemps possible
avec vous tous.
T'es bien fin de ça. Très apprécié.
Claude, tu m'as déjà dit beaucoup de choses.
Mais puisque ce balado
s'intitule « Juste entre toi et moi »,
est-ce que t'accepterais de me dire
une dernière chose qui resterait juste
entre toi et moi? Peut-être une révélation.
Ça peut être n'importe quoi,
mais ça pourrait être une révélation au sujet.
Je t'ai pas mal dit de l'affaire aujourd'hui,
mais vas-y, on va voir.
Non, mais tes cheveux.
Comment t'arrives à avoir de si beaux cheveux?
Ça, je ne peux pas en parler.
C'est un secret, mon vieux.
Des implants, ça fait mal.
Non, non.
Est-ce que tu fréquentes Ménique?
Est-ce que c'est là que tu te fais couper les cheveux?
Non, Ménique, malheureusement, je ne le vois plus.
Il est fermé, Ménique, je pense.
Ça, moi, je me fais coiffer chez Home Depot
samedi matin.
Je vais faire un petit facelift
aussi là-bas.
C'est un lieu tellement agréable, tellement réconfortant
d'aller à Home Depot. Oui, on ne pense pas
qu'il travaille si bien.
Merci beaucoup, Claude.
C'était un honneur.
J'ai adoré mon temps passé ici aujourd'hui.
C'était vraiment formidable.
Je ne m'attendais pas à tout ça et je suis bien content de l'avoir fait.
Tu trouves que j'ai raison.
Tu as raison.
Je vais travailler avec toi
sur ta coupe de cheveux, si tu veux.
Je suis vraiment dû pour elle.
Je ne savais pas que ça se passait
chez Aux-Débours.
Tu mets juste un peu de gris.
Écoute, c'est fabuleux ce que ça fait.
Je commence tellement à...
C'est ça, les enfants, ça fait grisonner.
Tu as des enfants? Oui, j'ai deux filles. Ah, j'est fabuleux ce que ça passe. Je commence tellement à... C'est ça, les enfants, ça fait grisonner. Tu as des enfants?
Oui, j'ai deux filles.
Ah, j'ai trois filles.
Mon Dieu, on aurait pu se parler des filles.
OK, bien ce sera pour...
Un prochain.
... le prochain épisode.
Mon Dieu.
Merci Claude.
Hey, t'es vraiment super.
Merci.
Juste entre toi et moi