Juste entre toi et moi - Claude Meunier

Episode Date: December 19, 2023

Plutôt que se transformer en nouveau Paul McCartney, comme il en rêvait, Claude Meunier est devenu l’architecte de plusieurs des projets les plus marquants de l’histoire de l’humour québécoi...s. Il raconte les vraies personnes qui ont inspiré ses inoubliables personnages, dans cet entretien généreux en rires, en anecdotes et en éloges de ses amis.

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Starting point is 00:00:00 Sous-titrage Société Radio-Canada Bienvenue au dernier épisode de cette deuxième saison de Juste entre toi et moi, déjà. Mais nous serons de retour, oui, nous serons de retour. La date reste à confirmer, mais ce sera quelque part en 2024, plus tôt que tard. Si vous avez des suggestions d'invités pour la prochaine saison de Juste entre toi et moi, n'hésitez pas à m'écrire au détardif à commercial laprince.ca. Je vous promets d'honorer toutes vos suggestions, surtout si ce sont de bonnes suggestions.
Starting point is 00:00:49 Mais d'ici là, mon invité, c'est Claude Meunier. Claude qui présentait cet automne une nouvelle saison de la mythique série La Petite Vie. C'est disponible sur l'extra de tout.tv. Ce sera diffusé sur ICI TV au début de 2024. Je vous rappelle que vous pouvez lire
Starting point is 00:01:05 l'article que j'ai tiré de cette rencontre. Vous pouvez voir les magnifiques photos de Claude et de ses tout aussi magnifiques cheveux dans la presse plus, sur la presse.ca ou sur la presse mobile. Je me permets de parler des cheveux de Claude parce qu'il en sera abondamment en question
Starting point is 00:01:21 dans cet entretien. Je vous rappelle aussi que vous pouvez nous laisser une bonne note ou un commentaire sur Apple Podcast. Ça contribue au rayonnement de ce balado. Et voici mon entretien avec le Paul McCartney de l'humour québécois, Claude Meunier. Juste entre toi et moi Ça restera entre toi et moi Pour une fois
Starting point is 00:01:56 Ça reste entre toi et moi. Merci d'être là, Claude. T'as accepté de faire ce balado. T'avais hâte de faire un balado en ma compagnie. J'en pouvais plus. Moi, là, je commençais à me demander si j'en ferais un un jour. Est-ce que c'est vrai que ton père, parfois, vous promenait en voiture, puis là, il arrêtait et il allait sonner à des portes au hasard en demandant
Starting point is 00:02:28 « Est-ce que Fernand est ici? » Je ne l'ai jamais vu sonner à une porte, mais arriver dans l'entrée, baisser sa fenêtre et dire aux gens ça, « Fernand, est-ce que Maurice ou Fernand est là? » Et aussi, il faisait ça. Il faisait toutes sortes de jokes comme ça qui nous mettaient de plus en plus mal à l'aise.
Starting point is 00:02:46 Plus on vieillissait, plus on trouvait ça vraiment fatigant et insupportable. Mais c'était son genre, oui. Donc, même si c'était un homme qui exerçait un métier sérieux, celui d'optométriste, c'est ça? Il avait un côté excentrique?
Starting point is 00:03:00 C'était vraiment un gars très slapstick. Il aimait beaucoup le mot slapstick. Il écoutait beaucoup des comiques américains et il aimait les comiques physiques. Lui, tout le côté déguisé de la petite vie et tout ça, ou pas les poils, ça vient sûrement de mon père qui se déguisait tout le temps. Mon père, à Noël,
Starting point is 00:03:17 il s'habillait en tsar russe. À Noël? Oui, mais le chapeau qu'il mettait, c'était le chapeau de ma mère en four. Il se déguisait beaucoup. L'été, il pouvait arriver en combinaison dans la piscine. Il avait une piscine hors terre. Il aimait ça, se déguiser.
Starting point is 00:03:32 Il était drôle. Mais il aimait l'humour slapstick. C'était pas un gars qui... Bien, il faisait des blagues, mais c'était plus le déguisement. Fait que chez nous, ça a toujours été... On a toujours ri, puis on a toujours aimé les affaires clownesques aussi, et drôles,
Starting point is 00:03:47 et slapstick. Et La Petite Vie, c'est du slapstick absurde. Mais c'est du slapstick aussi. C'est une rencontre des deux, en fait. Oui, oui, c'est un mix. Est-ce qu'il a eu le temps de voir le début de ta carrière, ton père? Oui. Ah oui, puis d'ailleurs, il savait très bien que c'était lui l'inspiration première
Starting point is 00:04:03 du personnage de Timmy. Et il est décédé une semaine après la première année. Puis il a toffé jusqu'à la fin de la première année. Et là, il ne peut pas toffer la deuxième année. Il était trop malade. Puis est-ce que ça le flattait d'avoir été tabu? Oui, il trouvait ça bien drôle. Il avait beaucoup d'humour et beaucoup d'autodérision.
Starting point is 00:04:24 En fait, j'y prenais des travers que j'ai complètement exagérés. Il n'était pas à ce point-là. Ça me rassure. À ce point-là, il l'a renfermé. Mais oui, il était très fier. Puis il me disait même, tu pourrais parler de ça,
Starting point is 00:04:37 tu pourrais parler de Canadian Tire plus. J'ai vu ça parce que... Tu sais, il y a deux personnages qui se recoupent beaucoup, c'est Timmy et Bernard dans Les voisins, c'est la même inspiration. Et ça aide, c'est ça, Bernard. Et voilà. Puis moi, j'avais la haie chez nous, imagine-toi.
Starting point is 00:04:51 J'ai vécu avec la haie, moi. Sur Vietnam. Exactement. La haie, c'était pas drôle. Chez nous, c'était particulier. Il y avait beaucoup, il met son gazon, tu sais. On ne pouvait pas couper le gazon chez nous. On pouvait rater le gazon. Fait que, on ne pouvait pas laver le char. Moi, j'ai jamais lavé le char de mon père parce qu'on n' pouvait pas couper le gazon chez nous. On pouvait rater le gazon. On ne pouvait pas laver le char.
Starting point is 00:05:08 Moi, je n'ai jamais lavé le char de mon père parce qu'on n'avait pas le droit de le faire scratcher. Tu n'as jamais shampooiné le doigt du char? Non. Quand je suis devenu adulte, j'étais allé m'acheter une tondeuse de gazon et j'avais hâte de laver mon char. Mais est-ce que ça tenait de l'obsession chez ton père, tout ce que tu décris à l'instant?
Starting point is 00:05:23 Non. Je ne l'ai pas obsédé, mais il était fatigant. C'était fatigant, mais il avait des très bons côtés. C'était un gars très drôle. C'était un gars intelligent, pas autre chose. C'était le fun de parler avec lui. Il était bien... Il était ouvert à plusieurs choses. C'est juste un homme ouvert en même temps. Mais tordant.
Starting point is 00:05:37 Tu sais, tordant. Il y a un côté, tu le disais, slapstick dans la petite vie, mais dans Les voisins, dont on parlait, Bernard, c'est un personnage de la pièce Les voisins que tu as co-écrite avec Louis Saïa. Il y a un côté, tu le disais, slapstick dans la petite vie, mais dans Les voisins, dont on parlait, Bernard, c'est un personnage de la pièce Les voisins que tu as co-écrite avec Louis Saïa. Il y a quelque chose d'un petit peu plus intransigeant, de voir violent dans le regard que vous portez sur les adultes,
Starting point is 00:05:56 sur le monde des adultes. Ton père, comment il recevait ça? Bernard dans Les voisins est le personnage qui a l'air presque le plus lucide. Il est comme en retrait tout le temps, un peu. Il a hâte que le monde s'en aille tout le long de la soirée. Il reçoit du monde. Une fois que c'est arrivé, on dirait qu'il a hâte qu'il s'en aille.
Starting point is 00:06:13 Ma mère a trouvé ça plus dur que mon père, Les Voisins. Ma mère, à la fin de sa vie, m'a dit, t'as vraiment ri de nous autres, mon garçon. Puis j'ai dit, bien, écoute, je n'ai rien pas de vous autres, mais c'était dur à supporter vos affaires quand j'avais 13-14 ans. Ça, c'est une chose. Les Voisins, effectivement, c'est un regard supporter vos affaires quand j'avais 13-14 ans. Ça, c'est une chose. Les voisins, effectivement,
Starting point is 00:06:28 c'est un regard assez dur, puis je n'aurais pas écrit ça comme ça aujourd'hui avec Louis, parce que les voisins, ça part d'un texte que j'ai écrit qui s'appelait « Le père était plein ». Je le dis que j'avais écrit le texte avant parce que j'ai écrit ça très jeune. J'avais 19 ans. C'est un regard très adolescent, les voisins. C'est la vision d'un ado qui n'a aucune
Starting point is 00:06:44 pitié, qui est intransigeant sur tout ce que se disent le monde, ces gens-là. Surtout ce que ne se dit pas le monde. Parce qu'ils ne se disent pas grand-chose. Oui, tout à fait. Exactement. Mais quand ils parlent, ils parlent d'un cloissement, ils parlent de leur asphalte. Alors, effectivement,
Starting point is 00:07:00 c'est ce qui ne se dit pas. Mais l'avoir écrit plus tard, ça n'aurait pas donné ça. Du tout, c'est sûr. Parce que maintenant, je comprends qu'on puisse parler d'un clôtissement. Moi-même, je parle de clôtissement des fois. Ou je parle de rien. On est tous voisins un peu. On est tous condamnés à devenir notre père, d'une manière ou d'une autre.
Starting point is 00:07:16 On n'en sort pas, tu sais. Puis moi, j'adore mon père. Plus ça fait longtemps, plus je l'aime. Le premier texte que tu as écrit, est-ce que c'est le part et plate ou c'est le vendeur d'assurance dans le premier spectacle, le premier album de Paul et Paul que j'ai entre les mains? C'est le part et plate. J'avais écrit ça dans un premier show à l'université
Starting point is 00:07:34 qui s'appelait Les 24 heures de la rue Sainte-Catherine qui n'est jamais arrivé. Parce que, je ne sais pas, on a répété sans arrêt. Puis là-dedans, il y avait un embryon des voisins. C'était Louis Saïa qui faisait la mise en scène.
Starting point is 00:07:50 Oui, c'est ça qu'on a écrit en premier qui a été joué, qui n'a pas été joué finalement. L'ensemble de ton oeuvre est contenu dans le party plan. Oui, c'est la matrice de tout le reste. Oui, puis dans La Petite Vie, c'est plus explosif, c'est plus petite vie, c'est plus, comment dire,
Starting point is 00:08:05 c'est plus explosif, c'est plus festif, c'est plus... Ça pardonne plus que les voisins. Puis c'est bizarre parce que c'est pas la même classe de monde, c'est pas la même classe sociale, c'est plus le monde moyen, je dirais. Moi, la petite vie, j'ai toujours situé comme à Rosemont,
Starting point is 00:08:22 comme à la petite patrie dans ce coin-là. Tandis que les voisins, on est davantage en périphérie. Vraiment, vraiment en banlieue. C'est vraiment ma banlieue, où je vivais quand j'étais jeune. Mais qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire tes premiers textes? Parce que genre grisé dans le livre dont on... C'est parce que je voulais être un
Starting point is 00:08:37 Beatle. Je voulais être connu. Parce qu'on voulait faire quelque chose. On voulait se démarquer. Je fais des farces, mais les Beatles, on était tellement des fanatiques, des orchestres pop, puis on jouait pas de musique. Fait qu'on s'est dit, on va faire du théâtre. On va dire quelque chose, nous autres aussi.
Starting point is 00:08:54 Puis là, on a commencé à faire des shows au cégep un peu, à l'Université de Montréal plus. Puis c'est ça que j'avais dit tantôt, dans notre groupe de théâtre, la première pièce qu'on a écrite, les 24 heures de la Rue Sainte-Catherine, les musiciens, c'était ce qui allait devenir dit tantôt, dans notre groupe de théâtre, la première pièce qu'on a écrite, les 24 heures de la Roussienne-Catherine, les musiciens, c'était ce qui allait devenir Harmonium. Pas des mauvais musiciens.
Starting point is 00:09:09 Non, il était meilleur que le reste du show, de loin. Mais c'est assez fascinant quand on lit au sujet de ta jeunesse, au sujet de la jeunesse des membres de Paul et Paul, comment les gens qui tournent autour de vous, c'est à peu près que des gens qui vont faire des choses importantes pour la culture québécoise dans les années... Oui, c'est assez drôle, ça. C'est top, man. Les gens de la Canoe Bleue qui vont devenir Beaudommage.
Starting point is 00:09:31 Les gens d'Harmonium. Puis c'était comme deux endroits. Il y avait une petite gang de Laval. Eux autres, c'était plus centralisé autour du Collège Sainte-Marie. Puis après ça, à l'Université du Québec, à l'UQAM, eux autres, beau dommage. Puis la Canoe Bleue.
Starting point is 00:09:47 Moi, j'étais un fan d'eux autres. J'allais les voir. Ils étaient plus avancés que nous autres dans les productions, mettons, dans les pièces qu'ils jouaient, les shows qu'ils jouaient. Mais ce que j'allais dire tantôt, c'est que Jacques Grisé,
Starting point is 00:09:58 donc ton partenaire dans Paul et Paul et dans les frères Brothers, il raconte dans le livre qu'il a consacré à l'histoire de Paul et Paul que lorsque tu as écrit un des premiers sketchs qui est dans le premier spectacle de Paul et Paul, L'Assureur, tu l'as écrit d'un jet. Il t'a vu l'écrire d'un jet.
Starting point is 00:10:12 C'était comme une sorte de révélation à la fois pour toi et pour lui. Peut-être, oui. Comment tu expliques que tu as été capable d'écrire ça comme ça aussi rapidement et facilement? Je ne sais pas. J'avais ça en moi. J'aimais ça écrire. J'ai toujours aimé écrire. Puis j'écrivais de l'absurde très jeune. J'écrivais des choses absurdes, mais des textes un peu
Starting point is 00:10:30 poético-surréels. Yonesco, vous avez beaucoup marqué. Ah oui. Puis L'Autréamont. Moi, je le disais, L'Autréamont. Puis j'aimais ça. Puis j'essayais d'écrire des textes absurdes. Je n'aurais pas pensé au chant de Maldorado. Oui, j'aimais toutes ces affaires-là.
Starting point is 00:10:48 Puis jeune, mais Ionesco particulièrement. Quand j'ai lu Ionesco, ça m'a vraiment rentré dedans. C'est comme si je rencontrais un oncle ou un grand-père. Je ne sais pas trop. Puis j'ai eu la chance de rencontrer sa fille qui est venue aux Maisons de la culture ici.
Starting point is 00:11:02 Elle avait été invitée à la Maison Frontenac. J'avais été là comme invité avec elle pour parler de Ionesco. Le monde parlait juste de la petite vie dans le salle. J'étais mal à l'aise. Je me suis dit, on peut-tu parler d'Eugène un peu? Parce qu'Eugène est quand même
Starting point is 00:11:20 assez important. Jeannine. Jean Griset aussi, on lisait ça. Puis Ionesco, la cantatrice. Qu'est-ce qui t'a bouleversé à ce point-là dans la cantatrice show? Ah bien, c'est le vide aussi. C'est le côté...
Starting point is 00:11:35 Le langage automatique, le vide du langage, l'absurdité, tout ça. Puis les personnages interchangeables, pour ainsi dire. Puis Ionesco, il avait... La cantatrice sauf, c'est une pièce à la fois très drôle et très dramatique.
Starting point is 00:11:50 Mais c'est sa plus drôle, forcément, à peu près, moi je trouve, de loin. Puis je pense que Ionesco, avoir voulu, aurait pu devenir pas un humoriste, mais un auteur drôle, incroyable. Parce que c'est un des ceux que j'ai lus qui avait le verbe... Il avait un verbe incroyable, il avait des dialogues hallucinants que c'est un des ceux que j'ai lu qui avait le verbe,
Starting point is 00:12:05 il y avait un verbe incroyable, il y avait des dialogues hallucinants, c'était toujours savoureux. Tous ces dialogues étaient tellement parfaits. C'était un immense dialoguiste, surtout aussi. On pourrait dire la même chose des voisins, parce que tout dépendant de l'état d'esprit dans lequel on se trouve lorsqu'on
Starting point is 00:12:21 visionne le téléthéâtre ou lorsqu'on va voir la pièce. Et tout dépendant de la version de la pièce, on peut être vraiment pas mal dans le dramatique. Ou être davantage dans le comique. C'est drôle, c'est que la version filmée de Télé-Québec, que j'aime beaucoup, est beaucoup plus dramatique parce qu'il n'y a pas de public.
Starting point is 00:12:38 Mais si tu le lis, même, les voisins, ça peut être dramatique. Mais quand tu le vois et que tu l'entends, c'est drôle. Puis quand on avait donné... C'est Jean Duceppe. C'était une commande de Jean Duceppe. M. Jean Duceppe, ça, les voisins. D'ailleurs, la plupart de nos pièces sont toujours
Starting point is 00:12:54 des commandes. On ne les écrivait jamais spontanément. Bien, le party pledge n'était pas une commande, évidemment. Mais M. Duceppe nous avait commandé une pièce, puis Louis Saïa a dit, on devrait prendre ton party plate pour faire une pièce avec ça. Puis c'est arrivé comme ça. Mais lui, on leur avait donné la pièce,
Starting point is 00:13:10 puis il était arrivé, puis il y avait des gens qui n'avaient pas beaucoup aimé ça. Puis il avait dit, non, non, c'est parce qu'il faut l'entendre. Ça prend un autre sens quand on l'entend. Puis c'est vrai que les voisins, quand c'est dit à voix haute,
Starting point is 00:13:22 quand tu l'entends, généralement, tu ris plus que si tu le lis. Beaucoup plus. Il y a des textes, des fois, qui sont drôles. Tu vas lire, tu vas rire. Mais les voisins, particulièrement. Si tu lis La Petite Vie, tu vas rire. Mais si tu lis Les Voisins, c'est pas sûr que tu vas rire. C'est ça qui est bizarre. Ça se peut qu'on pleure aussi, oui, en riant.
Starting point is 00:13:37 Oui, des fois. Il y a une espèce de... Tout le monde est tout seul. Pourquoi est-ce que t'is allé étudier en droit si tu souhaitais devenir un bidon? Parce que... C'est une bonne question. Parce que je savais pas quoi faire.
Starting point is 00:13:52 Parce que les cyniques étaient à l'endroit. Parce que c'était comme dire, quand tu sais pas trop quoi faire, tu t'en vas à l'endroit. Puis il y avait pas vraiment d'école d'écriture. Tu comprends? Il y avait pas... On était loin de l'École nationale de l'humour. T'es loin de l'École nationale, mais il y avait des cours d'écriture dramatique
Starting point is 00:14:06 un peu dans les options théâtre. Mais je m'étais renseigné, puis il n'y avait pas tant d'écriture que ça. Mais j'allais voir des séminaires d'écriture. J'étais allé voir des fois Sid Field, qui était venu ici à Montréal. J'étais allé le voir deux fois. Il faisait des conférences sur l'écriture.
Starting point is 00:14:20 Puis je lisais des livres. Puis j'écoutais des émissions. Puis je faisais des plans d'émissions des fois. Je regardais comment c'était écrit. Puis un qui m'a beaucoup influencé, justement, c'est Seth Field qui, lui, il développait plus l'écriture à partir de personnages. Il disait toujours sa part des personnages.
Starting point is 00:14:34 Puis ça, moi, c'est comme ça que j'écris aussi. Donc, les frères Brothers, c'est né pendant que vous étiez, genre Grisé et toi, vous étiez toujours aux études? Ouais, ou fin d'études, genre. Ça s'est transformé en pas l'épaule? Ouais. À quel moment est-ce que t'as compris que s'est transformé en pas l'épaule à quel moment est-ce que tu as compris que c'était devenu ça ta vie que tu serais
Starting point is 00:14:50 auteur comique, humoriste etc je te dirais vraiment à partir de pas l'épaule vers la fin de pas l'épaule, même si je me disais ça va arrêter puis je sais pas ce que je vais faire je sais pas si je vais gagner ma vie avec ça parce que j'avais fait des tentatives
Starting point is 00:15:05 avant. J'avais essayé d'écrire. J'avais écrit un peu à la télé, mais mon humour n'était pas vraiment... Ce n'était pas ce qui plaisait le plus. Puis, comment dire? J'avais essayé de travailler en publicité. On m'avait dit ça, la pub, oublie ça, tu ne seras jamais heureux de là-dedans.
Starting point is 00:15:21 Tu n'en as jamais fait, la publicité. Un peu. Mais tu sais, mon humour au début, notre humour à notre gang, ce n'est pas mon humour, c'est notre génération, ou cet humour-là particulièrement, c'était pour les jeunes. C'est-à-dire, c'était notre génération qui embarquait là-dedans, puis un peu plus.
Starting point is 00:15:38 Mais les autres générations plus vieilles, au début, c'était difficile. Je me rappelle, le valeur d'assurance, des fois, c'était, ouh, c'est quoi ça? Il y avait des numéros qui marchaient très fort, d'autres pas du tout, mais tranquillement, comme les voisins, au départ, il y avait beaucoup de monde qui n'avait comme pas la clé pour entrer là-dedans.
Starting point is 00:15:54 Puis, à un moment donné, c'est devenu tout le monde. Regarde, j'avais un ami avec qui je me tenais, qui était un gars à l'université, qui étudiait en éducation, puis c'était mon grand chum, puis t'es encore ami avec, d'ailleurs. Il m'avait dit une fois, toi, ça va toujours rester marginal. J'avais dit, bien oui,
Starting point is 00:16:10 mais c'est comme ça. Tu avais accepté ton sort. Oui. Je me disais, je vais gagner ma vie un peu, peut-être enseigner. Je ne sais pas trop. Je ne sais pas trop ce que je ferais, mais à un moment donné, ça a décollé. Mais ce n'est pas le destin des créateurs qui... bien des créateurs qui vont marquer à ce point leur société
Starting point is 00:16:28 que d'être un peu incompris, voire très incompris au tout début avant d'être accepté par le plus grand public. Je ne sais pas. Regarde, Yvon Deschamps, lui, ça a explosé vite, mais il a commencé tard. Il a commencé à 34 ans, lui. Il a quand même vécu des moments difficiles. Le public n'acceptait pas du tout ses propositions. Tout à fait. Je pense que oui. Moi, ça a quand même vécu des moments difficiles. Le public n'acceptait pas du tout ses propositions.
Starting point is 00:16:45 Tout à fait. Je pense que oui. Moi, ça a quand même relativement été vite. Malgré tout. On ne s'est pas tapé des salles vides. On avait une génération qui nous aimait. Mais devenir grand public, ça a pris un peu de temps. je t'avoue que si ça n'avait pas marché,
Starting point is 00:17:04 je n'aurais pas enduré ça longtemps. Quand tu fais rire, s'il n'y a personne qui rit, elle m'a donné ses lents. Mais est-ce que vous aimiez ça rendre votre public un peu confus à l'époque de Bonne Épée? Un peu, oui. On riait du monde
Starting point is 00:17:19 qui comprenait plus ou moins. On était jeunes. On se trouvait bien hot. On ne était pas des humoristes dans notre tête. On était des... Comment dire, donc? Comment on dirait ça? Des gens qui affirmaient quelque chose. On faisait partie comme d'une pensée. On n'était pas des intellos du tout.
Starting point is 00:17:35 C'est pour ça que je disais, on était champ gauche. On voulait se reprendre. On était comme d'un mouvement dadaïste. On était comme une gang d'absurdes. On n'avait pas dans l'idée de faire une carrière tant que ça. On ne savait pas trop comment ça se développerait. Ton premier souvenir
Starting point is 00:17:51 de Serge Thériault, ce serait lequel? C'est quand je l'ai vu dans La Queneau Bleue. Parce qu'il faisait partie de La Queneau Bleue, le groupe précurseur de Beaudapatch. Il était la vedette avec Michel Rivard de La Queneau Bleue, si on peut dire. C'était eux autres les deux vedettes. Il était fabuleux comme act Rivard de la Cunaud Blues, on peut dire. C'était les deux vedettes.
Starting point is 00:18:07 Il était fabuleux comme acteur. Il jouait déjà à la télé. Il jouait dans Quelle famille, qui était une émission avec Jeannette Bertrand. Lui, il était là-dedans. Il était déjà une vedette, Serge. La première fois qu'on s'est rencontrés, ça n'a pas cliqué très fort.
Starting point is 00:18:21 On était très amateurs à côté de lui. Tu comprends? Puis lui, je ne sais pas si je l'ai gagné, mais il s'est comme intéressé quand j'y avais écrit le boxeur. Alors, j'ai écrit un texte, le boxeur, que je lui ai proposé parce qu'on voulait qu'il embarque avec nous. Puis lui, il avait plus ou moins d'intérêt parce que, bon, il faisait une carrière de télé, il venait de finir la Cunouille bleue.
Starting point is 00:18:41 Puis là, il dit, bon, OK, je vais essayer ce texte-là. Puis il a fait le boxeur. Puis c'était le meilleur numéro, je pense, de Paul et Paul. Puis c'est Serge qui le jouait. C'est certainement le plus marquant. La zone erotique, moi, j'emploie cette expression-là.
Starting point is 00:18:54 La zone erotique peut entraîner la mort et tout ce qui s'en suit. Tellement impouvantable. Donc, lorsqu'il a pris ton texte, il a pris le texte du boxeur puis qu'il l'a joué devant vous, ça a été une révélation? Bien, il était déjà une révélation. Puis, ils nous ont montré à jouer.
Starting point is 00:19:11 Moi, ils m'ont vraiment montré comment jouer, parce que moi, je jouais pas bien, bien. Tu sais, les frères Brothers, c'était tellement amateur, mais c'était drôle, par exemple. Ça ressemblait à quoi, un spectacle des frères Brothers? C'était un show absurde où on faisait, mettons, des imitations, mais on imitait
Starting point is 00:19:25 un coucher de soleil, on imitait l'échangeur de surco à l'heure d'Hawke Point, on imitait des inconnus, on disait, donnez-moi un prénom, donnez-moi un nom de famille,
Starting point is 00:19:35 puis là, on imitait, mettons, je ne sais pas, un nom que je ne connais pas, mettons, Paul Larivière, on ne sait pas c'est qui,
Starting point is 00:19:42 puis on l'imitait. Puis c'était ça. C'était tout mêlé, c'était très inspiré de Monty Python aussi, un humour absurde. C'était vraiment drôle. C'était bien déjanté,
Starting point is 00:19:51 mais c'était amateur pas mal. Puis là, avec Serge, Serge est arrivé, puis moi, il m'a vraiment montré à jouer. Puis là, il m'a montré à jouer. J'ai fait la surheure. On faisait de l'humour politique,
Starting point is 00:20:01 mais pas du tout sur des personnalités connues. On faisait un débat politique qui n'avait aucun bon sens. C'était drôle. C'était dans nos shows. On pouvait improviser un peu là-dedans. On jouait tout le temps. On jouait de 7h30, 8h, jusqu'à 1h30,
Starting point is 00:20:16 2h du matin dans le Vieux-Montréal. C'était épouvantable. À l'Hôtel Nelson. À l'Hôtel Nelson. Puis aussi à l'imprévu. C'était fou. On jouait 200 shows par année, 250 shows. On jouait tout le temps.
Starting point is 00:20:27 Faisant que ça, jouer, jouer, jouer, jouer. Fait qu'on a pris bien du métier. Puis on écrivait beaucoup. C'était très stimulant. On a fait ça pendant six ans. Six ans de temps, pas les pôles. Puis à un moment donné, il fallait qu'on se couche et qu'on dorme.
Starting point is 00:20:38 Puis donc, est-ce que vous êtes devenus amis rapidement? Sans les toits? Très amis. Très vite. Les trois, on était pas les pôles. Le trio, pas les pôles. Avec Jacques. Avec Jacques Grisé. On était très, très, très amis.
Starting point is 00:20:50 On était amis dans la vie. Mais notre gang, on était toute une gang. En périphérie de ça, il y avait les gars de Brou, Michel Côté, Marc Messier. On était bien amis. Un gars qui avait le club Soda, Martin Despris, qui était un des propriétaires. On montait tous en même temps, tu sais.
Starting point is 00:21:06 C'était toute une gang, tu sais, qui montait la gang de Beaudommage, Harmonium. On est dans le temps des fêtes, puis dans le temps des fêtes, on ressort toujours la chanson C'est Noël. Oui, qui a maintenant 12 versions. Oui. Je savais pas que tu l'as écrite avec Michel Guivard. Oui. On pourrait dire que c'est sa plus grande chanson, non?
Starting point is 00:21:21 Bien, absolument. Mais Michel et moi, on était des colocs. On a vécu. Mais Michel et moi, on était des colocs. On a vécu ensemble avec Louis Saïa. On était trois colocs. Dans le temps que lui était en tournée avec Beau Dommage, moi, je n'étais pas à l'épaule. Louis Saïa, il écrivait ses premières pièces. Puis Louis et moi, on a commencé à travailler ensemble aussi.
Starting point is 00:21:39 Mais j'avais fait une première version pas finie du tout de Saint-Noël. Puis Michel l'a complétée. Puis on a écrit aussi ensemble Mauvaise Amine, qui est une chanson qui est dans le répertoire de Michel, qui est très drôle, très, très drôle. On a eu bien du fun, Michel et moi, ensemble. On était... Michel aurait pu faire partie de
Starting point is 00:21:54 n'importe quel duo, trio humoristique, parce qu'il était très, très drôle à ce moment-là. Il l'est encore, d'ailleurs. – Sur chacun de ses albums en spectacle, ses monologues, c'est toujours le meilleur moment. – C'est incroyable. – Et ses chansons sont pas mauvaises. – Ses chansons sont franchement pas mauvaises. J'aime beaucoup monologues, c'est toujours le meilleur moment. Et ses chansons ne sont pas mauvaises. Ses chansons ne sont franchement pas mauvaises. J'aime beaucoup M. Le Rivard.
Starting point is 00:22:09 C'est un gars adorable. On a eu tellement de fun ensemble. J'aimerais vérifier une rumeur avec toi, Claude. Je t'en prie. Je me suis laissé dire que la fameuse réplique dans Ding et Dong, le film, lorsque Sarah dit au personnage de Ding, « Tu dégages »,
Starting point is 00:22:24 ça devient un running gag dans le film, que c'était inspiré d'un moment où Michel Rivard était rentré chez vous, alors que vous étiez coloc et qu'il avait rencontré un personnage gigantesque de la culture québécoise. Ça se peut que ça vienne de là. Je ne pourrais pas te le jurer,
Starting point is 00:22:40 mais il y a bien des chances. Ça fait du sens. Parce que Michel revenait de jouer avec Félix Leclerc. Puis, j'étais avec Louis Seya, puis il nous dit, c'est incroyable comment cet homme-là dégage. Ah oui. Il dit, il dégage. Ça n'a pas d'allure. J'ai dit, attends que ça.
Starting point is 00:22:55 C'était-tu inconfortable? Non, non. Il dit, arrête de niaiser. Il dégage vraiment, Félix. J'ai dit, mais oui, mais il dégage à quel point... Là, il était pas... Il était sorti de la cuisine. C'était un de ses grands moments de sa carrière. Il avait chanté le fuck avec Félix, je pense. Puis il se fait niaiser par ses coulisses.
Starting point is 00:23:11 Il se fait niaiser par ses coulisses. Il dégage. « Ah oui, il me montre. Je ne m'attendais pas à ça de Félix. » Mais tu sais que Félix Leclerc a écrit un sketch pour Dinguedoc. Hein? Félix Leclerc a écrit un sketch. Ça, c'était un moment incroyable.
Starting point is 00:23:23 Il aimait Dinguedoc, semble-t-il. Ben oui, sûrement, parce qu'il aimait Dinguedoc. Il nous avait écrit un sketch. Ça, c'était un moment incroyable. Il aimait Ding et Dong, semble-t-il. Oui, sûrement, parce qu'il aimait Ding et Dong. Il nous avait écrit un sketch. C'était un gars qui était assis sur son balcon, puis il arrivait un extraterrestre, puis il ne croyait pas que c'était un extraterrestre. Puis c'est lui qui avait écrit ça. Ça fait que c'était Ding et Dong. Moi, je faisais
Starting point is 00:23:40 l'extraterrestre, je pense, puis Serge faisait Ding, qui recevait l'extraterrestre sur son balcon. C'était un dialogue vraiment de fou. C'était spécial. Vous l'aviez reçu comment? C'est Jean-Luc Sonnet qui était en même temps un réalisateur, qui a réalisé d'ailleurs, qui était producteur de La Petite Vie,
Starting point is 00:23:56 à un moment donné, dans la Vendée, qui lui, à l'époque, c'est lui qui filmait les lundis des A. Et puis, il avait fait un spécial sur Félix Leclerc. Et Félix Leclerc a dit à la gente, j'aimerais ça écrire un texte pour Dingue et Dongue. Puis on a fait son texte. Puis c'est passé genre des shows du dimanche soir à Radio-Canada.
Starting point is 00:24:12 C'était bien le fun. Écoute, c'était un moment... Quand Félix Leclerc a écrit un numéro du Maud, tu le fais. C'est pas mal du tout. Ça t'arrange pour que ça soit drôle. Puis autre personnage important de la culture québécoise, Denis Arcand a été consultant pour Dingue et Dongueles le film. Il a failli le réaliser? Il a pas failli le réaliser.
Starting point is 00:24:27 On voulait qu'il le réalise. Puis Denis aurait été bien bon pour le réaliser. Mais Denis a été... Il aurait été bien bon. Il était... C'était un gars drôle dans la vie, ça. C'était un gars très drôle, Denis Arcand. Puis il y a des moments drôles dans ses propres... Ben oui, mais moi, il me fait beaucoup rire. Nous autres, on rit. Lui, Denis, là, on va manger Marc-Messi,
Starting point is 00:24:42 Denis et moi, là, maintenant. Puis là, on rit tout le long. Puis Denis, c'est le meilleur public. Fait que nous autres, on aime ça parceui, Denis, on va manger Marc-Messi, Denis et moi. On rit tout le long. Denis, c'est le meilleur public. Nous autres, on aime ça parce qu'il rit tout le temps. C'est pas qu'on veut faire rire à tout prix, mais c'est un gars qui aime rire. C'est un gars funny dans la vie, ça, Denis Arcand. Le mot est ça, funny.
Starting point is 00:24:57 Il peut être très drôle, il est très pince en rire. Il a travaillé sur Dengue et Dengue, il nous disait des choses. Il y a des choses qu'il nous a dites qui ont été vérifiées après coup, comme lui, il nous disait, c'est toujours meilleur quand vous êtes les deux ensemble. J'étais là, pourquoi il nous a dit ça?
Starting point is 00:25:11 Bien, c'est un organisme en soi, les deux ensemble. Puis effectivement, c'est assez juste. Puis il était bon, il jugeait bien, mais tu sais, il ne faisait pas, il n'écrivait pas les dialogues, il embarquait pas. Puis il a travaillé avec moi sur Adam et Ève, une de mes séries qui a été massacrée. Avec Sophie Cadieux et Pierre-François.
Starting point is 00:25:28 Oui, oui. Puis il a travaillé avec moi là-dessus sur la... On a travaillé ensemble pas mal au début, mais il écrivait pas. Il ne mérite pas aucune critique pour ça. Il en a déjà assez reçu récemment pour son premier film. Ah, pauvre Denis. Puis c'est souvent...
Starting point is 00:25:43 En tout cas, on rentre pas là-dedans. J'en suis de mes critiques, mais je ne prie pas des siennes. Marc Messier, tu l'as rencontré sur le plateau de l'émission Jeunesse, l'Afrique cassée. Oui, je l'ai rencontré là, à l'époque. Ça nous ramène très loin en arrière. 1976.
Starting point is 00:26:01 Oui, c'est ça. C'est juste avant Paul et Paul. On écrivait pour cette émission-là, l'Africassé. Ça ressemblait à quoi, cette émission-là? Ça ressemblait à Pop Citrouille. Je ne sais pas ceux qui ont connu Pop Citrouille. Avec Normand Bratoit un peu plus tard,
Starting point is 00:26:12 ce qui a donné naissance à la chanson Larmes de métal. C'était vraiment similaire. C'était un peu la même chose. C'était une émission en sketch. Mais l'affaire, c'est que les sketchs avaient l'air des sketchs pour adultes, finalement. C'était de moins en moins pour les enfants. C'était drôle. C'était très drôle. Puis le dernier, il y avait Serge Thériault. C'est là que js avaient l'air des sketchs pour adultes, finalement. C'était de moins en moins pour les enfants, tu sais.
Starting point is 00:26:26 C'était drôle, c'était très drôle. Puis là-dedans, il y avait Serge Thériault. C'est là que j'ai connu plus Serge. Puis Marc. Puis là, c'est là qu'on a commencé à écrire vraiment pour Paul Épaules. Tout ça s'est fondu. On écrivait sur là-dessus, l'Africassie, puis des fois, on écrivait dans le Bye-Bye.
Starting point is 00:26:41 Fait qu'on se promenait. On était vraiment des scripteurs pour Radio-Canada, tu sais. C'est toi qui as signé ce qui est considéré. J'ai consacré un article à ce Bye-bye. Fait qu'on se promenait quand t'es vraiment des scripteurs pour Radio-Canada. C'est toi qui as signé ce qui est considéré. J'ai consacré un article à ce bye-bye. T'avais eu la gentillesse d'accepter de répondre à mes questions. Le bye-bye Bonne année Roger. Ben oui, ben oui. Qui a été réhabilité depuis. C'est dans ce bye-bye-là en 83 qu'il y a un numéro où
Starting point is 00:26:58 Pauline Martin se présente chez ses parents pour Noël avec son nouveau chum qui est noir. Toi, tu joues le père. Puis c'est Véronique Leflaguet qui joue sa mère. C'est un numéro qui avait présente chez ses parents pour Noël avec son nouveau chum qui est noir. Toi, tu joues le père. Puis c'est Véronique Leflaguet qui joue sa mère. C'est un numéro qui avait... Mais qui est encore assez bouleversant aujourd'hui. Qui nous rend plus mal à l'aise
Starting point is 00:27:13 qu'il nous fait rire. Qu'est-ce que tu souhaitais dénoncer? Le racisme, carrément. C'est comme le numéro de la petite vie où on reçoit du monde habillé en déguisé en indigène tribal.
Starting point is 00:27:30 Là, lui, il voyait à l'arrivée avec son chum qui est noir, puis il dit « Ah, t'es venu avec ton chauffeur de taxi. » C'était épouvantable de dire ça. Puis après ça, il disait « Mettez-vous en bédaine. » Il s'assoyait en terre pour manger. Le lion mangeait au sol des att attaquants, fait que ça avait
Starting point is 00:27:46 aucun sens. Alors, moi, c'est le même que je l'écrivais, tu sais, comme que je le voyais, évidemment, j'aurais pas... Mais, à l'époque, ça a passé quand même, avec 700 lettres de protestation, mais ça a passé pareil.
Starting point is 00:28:02 Moi, je m'attaquais carrément au racisme à ce moment-là, dans ma tête. Mais d'humour absurde et toujours un peu comme à l'envers. C'est pour ça que lorsqu'en 2020, Radio-Canada a décidé de retirer un épisode de La Petite Vie où tu utilisais un procédé
Starting point is 00:28:17 semblable, pourrait-on dire? Oui, un peu. Ça t'a mis en colère? Je n'étais même pas en colère. J'ai trouvé ça tordant quelque part. J'étais obligé de dire que je trouvais ça un peu. Ça t'a mis en colère parce que... Je n'étais même pas en colère. J'ai trouvé ça tordant quelque part. J'ai trouvé ça ridicule. J'étais obligé de dire que je trouvais ça un petit peu risible. Mais je comprenais. Mais tu sais quoi?
Starting point is 00:28:30 Ils l'ont remis, l'épisode. Ils l'ont remis avec une notice pour se protéger. Mais les gens ont tellement réagi fortement contre leur décision qu'ils l'ont remis le lendemain. Ils sont allés trop vite, je pense. Parce que là, ça, c'est une discussion
Starting point is 00:28:45 qui pourrait être très, très longue. Mais je veux pas entrer là-dedans trop longtemps non plus. Mais Normand Bratoïd, c'est lui qui m'avait dit... Il se moquait de ça. Lui-même est un noir, on peut dire. C'est lui qui jouait le professeur de sociologie africain qu'un carreau a mené chez ses parents.
Starting point is 00:29:01 Puis lui, il jouait à ça. Mais il faut toujours se remettre dans le contexte d'époque. Mais en même temps, je pourrais réécrire ça aujourd'hui et je l'assumerais en quelque part. Dans ma tête, c'était vraiment le contraire de ce qu'on a dit. Peut-être que je ne l'ai pas bien réussi
Starting point is 00:29:18 à le faire passer. Mais quand tu dis « je comprends », c'est quoi le bout que tu comprends dans les protestations au sujet de cet épisode-là, par exemple? C'est parce que tout est devenu tellement sensible. Mais dans la dernière cuvée que j'ai faite, je parle de transgenre,
Starting point is 00:29:33 je parle de... Il y a Richardson Zephyr qui joue le fils adopté de Renan. Ça devient tellement absurde. Ça, c'est poussé. Qui lui-même dit, ah oui, les parents, t'es adopté par nous, mon Dieu! Ça veut pas. C'est qui lui-même dit, ah oui, les parents, t'es adopté par nous. Mon Dieu, ça veut pas. C'est l'hypocrisie.
Starting point is 00:29:49 C'est tout sur l'hypocrisie. Et là, d'ailleurs, non, ça, j'en parlerai pas tout de suite. Allez, parle-moi-en, Claude. Non, non, je voulais dire qu'on est en train de faire aussi une version plus longue des petites vies. On va mettre la version intégrale, parce qu'on peut...
Starting point is 00:30:06 Tu sais, nous autres, on est obligés de faire 22 minutes, 22 minutes 30 ou 21 minutes 30. Puis quand on a tourné cette année, je sais pas pourquoi, on était toujours trop long de pas une ou deux minutes comme habituellement, mais plus trois, quatre minutes. Fait que là, on travaille sur la possibilité de mettre
Starting point is 00:30:21 les épisodes intégraux. Puis de les mettre éventuellement, je ne sais pas où. Peut-être qu'on va refaire des nouveaux DVD. Dans un article de l'actualité qui est paru récemment, qui racontait l'ensemble de l'histoire de la Genèse jusqu'à maintenant, de la petite vie. Oui, c'est bon, bien sûr. On racontait que lorsque vous tourniez la petite vie à l'époque,
Starting point is 00:30:42 vous étiez comme dans un état de trans. Bien oui, j'ai lu ça, j'étais crampé. Est-ce que c'est exagéré? Je suis toujours en trans. Présentement, t'es en trans. Là, je suis en trans, tu vois. C'est à peu près ça, mes trans. C'est mon régisseur, j'adore, Pierre Saint-Cyr,
Starting point is 00:30:55 qui a dit ça. C'est-à-dire que j'étais bien, bien focussé. C'est parce que ça demande énormément de... C'est très focus, faire une petite vie, parce qu'on corrige à mesure. C'est qu'on tournait... On parce qu'on corrige à mesure, tu sais. Fait qu'on tournait... On a fait la même chose cette année. On tournait devant deux publics différents.
Starting point is 00:31:10 Fait que moi, je prends des notes tout le temps, tu comprends? Parce que le deuxième tournage qu'on va faire en soirée, on va faire des coupures. Fait que c'est ça, la trance. C'est le focus. Mais je suis pas en trance, pas en trance. T'es sous l'influence d'aucune donne.
Starting point is 00:31:20 J'aimerais ça être en trance. Je pense des... Non, juste des stéroïdes, mais après ça, rien. Ça, ça aurait été un moment Beatle, être en transe. Je pense que c'est juste des stéroïdes. Ça, ça aurait été un moment beatle, être en transe. Non, c'est tellement le fun de faire la petite vie. Nous autres, c'était un état de drogue. Surtout, faire le deuxième épisode
Starting point is 00:31:36 le soir, parce qu'on sait plus où savourer et on est rassuré sur le texte. Mais c'est incroyable. C'est comme une création dont tu jouis tout de suite. C'est comme une création dont tu jouis tout de suite. C'est comme tu fais une pièce de théâtre. C'est une mini-pièce de théâtre.
Starting point is 00:31:48 On est devant le public, on joue, c'est des vrais rires et tout ça. Puis là, on joue ça puis le monde rit, rit, rit
Starting point is 00:31:54 puis on est content qu'on a. Puis après ça, c'est fini. On ne le joue plus jamais. Il y a quelque chose... C'est unique faire ça, La Petite Vie,
Starting point is 00:32:01 pour ça. Avant d'arriver à La Petite Vie, il y a eu Ding et Dong qui est né à la fin de Paul et Paul, dans votre dernier spectacle. Deux fois cinq, six ans. C'est des poupées gigantes. Exact.
Starting point is 00:32:11 Exactement. Comment ils sont nés, Ding et Dong? Ils viennent d'où? Ding et Dong, ils viennent d'un soir chez Serge, où on buvait du vin, puis on y aisait, puis on cherchait des numéros, puis on s'est mis à écouter des vieux humoristes, puis on s'est mis à faire les des vieux humoristes. On s'est mis à faire
Starting point is 00:32:25 les « Une attend pas l'autre ». Ça s'appelait « Les Unes attend pas l'autre ». Ça a été dans le dernier show de Paul et Paul. On comptait des jokes plates. C'était juste des jokes ratés, mais vraiment, d'autres, on les ratait pas à peu près. C'était épouvantable.
Starting point is 00:32:41 Des vieux humoristes comme Tigus Etimus, Roméo Pérusse ou plus vieux que ça? Ce qui est drôle, c'est qu'on est allé voir ces vieux humoristes-là, juste pour se renseigner et faire le tour. Il y en a qui étaient vraiment bons. Tigus et Timus, ça se carrait à son show. C'était des machines, c'était des locomotives
Starting point is 00:32:57 et ça allait vite. C'était un genre d'humour, mais il allait au tour. Il y en a qui étaient vraiment bons. Pérus, Roméo Pérus, c'était un bulldozer. Ça n'arrêtait pas une après l'autre. C'était vulgaire, c'était rough,
Starting point is 00:33:11 mais tu n'arrêtais pas deux minutes. Tu n'as plus l'intention de faire ça dedans. Il te rentrait dans la gorge. C'était un très bon Roméo Pérus. Oui, il vient de le découvrir. C'est parti de là. On s'est mis à faire
Starting point is 00:33:20 les unes en temps pas l'autre. On a joué ça avec Paul et Paul, mais c'était des jokes. On comptait n'importe quoi. Une fois, c'était un gars qui arrive en quelque part. Il est passé. Oui, il arrive là, mon vieux. Puis il était où? Je ne sais pas. C'est ça. Il était en quelque part. Là, ça durait dix minutes.
Starting point is 00:33:36 Il n'y avait pas de punch. C'était vraiment dur à pogner pour le monde. Puis on s'est mis à faire. Et bonne, et bonne. Elle était frêlante. Puis là, c'est devenu des grands. Mais là, des gédons sont devenus des maîtres de cérémonie, puis sont devenus des gens
Starting point is 00:33:50 qui prétendaient à tout, à la culture, dans le cinéma, dans les arts, dans la poésie, dans les entrevues. Oui, il y a eu un talk show. Le pape, Christian Dior, ça, c'était épouvantable. Christian Dior. Ça, aujourd'hui, c'est bien pire que tout.
Starting point is 00:34:06 On pourrait dire que c'est un petit peu homophobe, même si... On dirait sans doute ça. Il y a des gens qui pourraient dire ça. Oh mon Dieu, oui. Mais ça ne l'était pas dans notre tête. C'est de la dérape. C'est de la dérape.
Starting point is 00:34:19 Mais tu sais, tu peux le dire. Mais ça n'avait pas de sens, ce qui se dit là-dedans. Aujourd'hui, tu ne peux plus dire ça. Mais aujourd'hui, ça a un autre sens parce que si tu dis ça, tu sais que tu transgresses quelque chose. Puis tu sais que ça ne se fait pas, mais j'ai toujours eu des amis gays, puis je n'étais pas plus
Starting point is 00:34:34 moins ami qu'eux autres à l'époque. Puis si mes amis gays étaient crampés d'écouter ce numéro-là, c'est comme, c'est une dérape de mots, mais c'est sûr que je ne te demanderais pas de le faire jouer. Non, on ne mettra pas d'extrait de ce numéro-là. Non, je ne passerai pas. Dans lequel vous employez à quelques reprises
Starting point is 00:34:49 un mot qui commence par F et les lettres suivantes, c'est IF. Oui. Ça finit par URE. Oui, c'est ça. Moi, mon numéro préféré de l'album de Ding-a-dong que j'ai... Ding-a-dong en vie, live.
Starting point is 00:35:01 Oui. Mon sketch préféré, c'est celui de Beaudelaire. Ah, Beaudelaire et Piscline. Là, vous finissez en hurlant prison! vie, live. Mon sketch préféré, c'est celui de Baudelaire. Ah, Baudelaire et Scleen. Vous finissez en hurlant « Prisons! » Oui, « Prisons! » On avait du... Sur scène, as-tu vu sur scène? Non. On avait des sacs de sucre en poudre
Starting point is 00:35:15 pis on prisait le Haut-Canadien, on fumait. Y'a rien qu'on faisait pas. Je pensais que t'allais me dire qu'en coulisses, vous prisiez. Jamais je dirais ça. Pas en coulisses. Vous avez animé le gala de la disque. Louis-José Leaul le soulignait récemment.
Starting point is 00:35:31 Ça peut apparaître étonnant qu'un duo comique ait animé Dengue et Dengue. C'était un bon gala. Mais ça témoigne d'à quel point Dengue et Dengue était majeur dans la culture québécoise. À ce moment-là, oui. On était très, très... On était big, big, Ding-et-Dong. Écoute, on a joué... Je pense, je pense pas de me tromper,
Starting point is 00:35:53 mais on a dû faire au moins 70 shows Saint-Denis en ligne. C'était malade. On remplissait partout, on n'arrêtait pas. Ça, c'était... C'est la période où on a le plus joué, c'est Ding-et-Dong. Puis la disque, ce qui était drôle, on avait un très bon numéro d'ouverture, puis il y a un numéro qui est resté classique, c'est où on fait deux trophées qui jasent.
Starting point is 00:36:12 Puis à la fin... Oui, on fait deux trophées qui parlent. Deux trophées, tout avec le masque. Deux trophées géants, puis on est assis comme sur une plateforme. Les deux trophées de la disque, puis on découvre qu'on est dans la valise de Paul Piché, qui nous a oubliés depuis deux ans. On a notre château que Paul a retrouvé son char.
Starting point is 00:36:29 Puis c'était ça. Alors, c'était très drôle, ça. Oui, oui, j'avais bien aimé ça, faire ça. La vie de rockstar à laquelle tu rêvais, tu voulais devenir un Beatle. Est-ce que tu y as un peu goûté avec Ding et Don? Pas comme un Beatle, quand même. Oui, oui, on a eu beaucoup de fun.
Starting point is 00:36:44 Ce serait lequel, ton moment le plus rockstar? Bien, les moments que je me rappelle, c'est les shows comme à Québec, au Théâtre Saint-Denis, où on jouait, on jouait tout le temps, tout le temps. Puis les gens riaient tellement. Un soir, j'ai vu, il y a un gars en avant, il y a un gars qui est tombé,
Starting point is 00:36:59 il est tombé de sa chaise par en avant. Puis il n'était plus capable, il était plié à terre, de morts de rire. Ça, je me rappelle. Je me suis regardé et on se disait, my God, on est rendu dangereux. Mais la deuxième partie du deuxième show de Dingy Dong,
Starting point is 00:37:15 sincèrement, c'était une heure de show qui était irrésistible. Des fois, on arrivait, le public était tough. On disait, pas grave. On va les avoir dans la deuxième partie. Deuxième partie, ils m'ont roulé à terre. C'était ça. Je me fois, on arrivait, le public était tough, on disait, bof, pas grave. On va les avoir dans la deuxième partie. Deuxième partie, ils m'ont roulé à terre. Je me rappelle des soirs, c'est dur ce soir.
Starting point is 00:37:31 Il y a des soirs, c'est toujours plus dur que d'autres. Il y a des morts de soir, souvent, c'est difficile. C'est plus tranquille. Des dimanches soir, souvent, c'est plus tranquille. Les gens savent... Les vendredis, jeudi, c'est toujours... En tout cas, moi, c'est ce que je trouvais avec nous autres, nos shows.
Starting point is 00:37:45 Mais ce deuxième show-là, il y avait des morceaux assez résistants. On jouait un numéro, des Romains, ça s'appelait. C'était un gars qui se faisait opérer. En tout cas, je ne savais pas. C'était comme un sketch. Mais tu sais, ce qui est drôle
Starting point is 00:37:58 dans ce tumor-là, c'est qu'il y a des numéros purement, justement, burlesques, slapstick. Il y en a d'autres qui étaient bien écrits, très absurdes, très écrits, où l'écriture était prédominante. Puis il y avait des numéros où il n'y avait presque rien. Puis il y avait des fois, c'était l'idée,
Starting point is 00:38:15 comme notre numéro sur la LNI, où on faisait un hamburger. On faisait une LNI et on était vraiment poche. C'est ce qui fait que ça vieillit bien. Il y a le numéro sur Christian Dior dont on parlait tantôt. C'est ce qui fait que ça vieillit bien. Il y a le numéro sur Christian Dior dont on parlait tantôt. Sinon, ce qui fait que ça vieillit bien, c'est que c'est un humour qui est moins ancré dans l'actualité.
Starting point is 00:38:32 Il y a quelques références culturelles, mais on les comprend encore. On sait c'est quoi un pape. Tu as complètement raison. C'est un humour déjanté. Comme la petite vie, ce n'est pas collé sur l'actualité. Ce n'est pas un calque, la réalité du tout. Tu as raison. Donc, ding tout. T'as raison.
Starting point is 00:38:47 Donc, dingue. Merci. Merci de me dire. Écoute, ça me fait plaisir. Je peux te le dire tantôt. N'importe quand. Je vais t'enregistrer. On est en train d'enregistrer. On va enregistrer. On a des micros devant nous. C'est enregistrant. Je regarde enregistrer, c'est enregistrant. T'as raison, encore une fois. Je fais deux fois. J'ai le poil qui se dresse sur mes bras. Vous animiez
Starting point is 00:39:04 les lundis des A, Deguedog? Oui. Il y a plein de humoristes qui sont nés au lundi DAA. En fait, on était un catalyseur. Les lundis DAA, pas nous, mais les lundis DAA ont été une espèce de catalyseur. Ça a amené toute une génération de humoristes à venir, à se présenter, à avoir un lieu.
Starting point is 00:39:20 Parce que Daniel Lemire faisait des shows déjà. Pierre Verville. Mais Pierre Verville, c'est drôle. Pierre Verville, on ne faisait pas les pôles. Puis il est venu en coulisses à Victoriaville nous montrer ses imitations. Il avait à peu près 16 ans. Il n'arrêtait plus.
Starting point is 00:39:32 On voulait s'en aller. On avait nos manteaux sur le dos. Il était là. Je vais vous faire maintenant. Ils vont au déchant. Je vais vous faire la poudre. Il les faisait toutes. Il avait déjà beaucoup de talent.
Starting point is 00:39:40 Puis il les faisait, c'est énorme. Oui, Pierre. Oui, c'est bon. Merci. Merci. On était rendus dans le char, la bite fermée. Il continuait. On aimerait rentrer à la maison, s'il vous plaît. Ça ne faisait ses numbers. Oui, Pierre, oui, c'est bon. Merci, merci. Tu sais, on était rendus dans le char, la bite fermée. Il continuait. On aimerait rentrer à la maison, s'il vous plaît. Ça ne dérange pas.
Starting point is 00:39:50 Puis après ça, il est venu nous voir au Club Soda. Puis on l'a reconnu de l'époque, tu sais. Peut-être 4-5 ans plus tard. Puis il était fabuleux, tu sais. Il était fabuleux. Fait que tous ces gens-là existaient déjà. C'est pas nous autres qui les avons fait naître, mais on les a fait connaître. Puis le pire bide auquel tu as assisté au lundi d'hier? Non, je ne peux pas le dire. On'est pas nous autres qui les a fait naître, mais on les a fait connaître. Puis le pire bide auquel t'as assisté au lundi d'héritage?
Starting point is 00:40:06 Non, je peux pas le dire. On peut pas dire ça. De nous, non. On n'a pas eu, nous. Nous, on a eu un bide majeur dans notre vie, mais il y a personne qui a eu un gros bide comme nous autres. On a eu, c'est au Grand Échiquier, en France, devant des millions de spectateurs,
Starting point is 00:40:20 où on s'est tapé un bide majeur. Puis on a écrit là-dessus le grand échec. On a écrit, en revenant tout de suite dans l'avion, un numéro, on faisait un numéro d'une parodie de la vie de recherche, de l'émission de la vie de recherche à l'époque, qui marchait très fort ici. Puis c'était une émission française,
Starting point is 00:40:34 puis on s'est dit, ça va marcher fort en France. Puis là, Serge me présente, il dit, alors voici la double de Jacques Brel, ce qu'il vient jouer de l'Occadéon à Montréal, une affaire de même. Puis là, moi, j'ai hâte. Elle était effrayante, effrayante. Ils ne comprenaient rien.
Starting point is 00:40:48 Le numéro s'étampait à terre. Il y avait Serge Régiani qui était assis dans la foule, dans les infités, qui me regardait pour me tuer. Serge Régiani était là? Oui, il faisait partie de l'émission. Écoute, ça a été un bide retentissant pour nous autres. Bien, pas retentissant. Non, c'était un bide étouffé parce que personne ne le sait au Québec.
Starting point is 00:41:06 Mais là, les journalistes le savaient. Mais eux autres même, ils ont pris notre côté parce que ça n'avait pas de bon sens, la clash. C'est là qu'on a réalisé que la France et nous autres, c'est deux langues, c'est deux univers. Donc, tu ne peux pas me dire qui s'est planté de la manière la plus spectaculaire. Non, je ne peux pas dire ça.
Starting point is 00:41:27 Parce qu'on saurait c'est qui. Ben oui, oui. Il y en a une couple qui se sont plantés. Il y en a. Ce qui est étonnant du club soda, c'est qu'il y en avait qui ne se plantaient pas une fois puis l'autre fois d'après, ils se plantaient avec le même texte.
Starting point is 00:41:38 Ça, c'est difficile à comprendre d'ailleurs. J'ai jamais trop compris. Mais il y en a eu des échecs. Oui. Puis ce n'était pas le fun pour nous autres. On trouvait ça bien difficile. C'était dur. C'était une force au lion. Pas pour nous autres,
Starting point is 00:41:51 mais pour les participants. Nous autres, on était comme gagnés d'avance, tu sais. Ton lien avec Serge, comment tu le décrirais? Parce qu'il y a quelque chose en vous deux qui est magique. C'est ça. C'est magique. C'est un lien unique. On est des frères.
Starting point is 00:42:08 Des frères très complémentaires. Des frères de sang. Avec ce qu'on a vécu, ça, c'est... D'une façon, c'est aussi proche que ton épouse. C'est mon épouse dans la petite vie, mais c'est un ami... C'est plus qu'un ami, c'est un ami frère.
Starting point is 00:42:25 Il me connaît. Il connaît. On se connaît profondément parce qu'on se connaît dans toute notre sensibilité, dans notre ressenti. On a un rythme ensemble. À nous deux, on est meilleurs
Starting point is 00:42:39 que chacun. On est meilleurs que chacun additionné. Je pourrais m'en dire. C'est la somme des deux. Un plus un égale trois. C'est exactement ça. On se comprend, on se saisit. On jouait à Ding-a-dong. On jouait à la petite vie.
Starting point is 00:42:56 C'était un jeu pour nous autres. C'était vraiment une clé. On rentrait dans un univers. Comme je disais ça aussi cette année de la petite vie, on jouait à la petite vie. Les comédiens de la petite vie sont devenus un peu ça, tu sais. Il y a eu tellement
Starting point is 00:43:10 de moments d'intensité, tu sais. Puis moi, je suis un gars de gang. J'écris pour le monde. Je n'aurais jamais fait un stand-up tout seul parce que je n'ai rien contre, mais je n'ai pas... Je capoterais d'être tout seul en scène deux heures, je ne serais pas capable. Puis aussi, j'aime ça écrire des histoires,
Starting point is 00:43:26 puis écrire pour le monde. Fait qu'écrire pour Serge, écrire pour la gang La Petite Vie, ça a toujours été mon grand plaisir. Comment est-ce que tu as vécu, toi, les moments difficiles que Serge a traversés à différents moments dans votre carrière? Ça a été dur pour moi aussi, parce que ça... Pas tant que ça, c'est-à-dire que ça a coupé un peu la carrière, mais pas tant que ça,
Starting point is 00:43:51 dans le sens que, à un moment donné, il fallait arrêter Dignes d'Homme, parce que ça n'allait pas bien, mettons, mais on était rendus à la fin de Dignes d'Homme, comme on était rendus à la fin de Paul et Paul, je pense. Serge a toujours fait des efforts pour que ça continue. À être bien franc, de Paul et Paul, je pense. Serge a toujours fait des efforts pour que ça continue. Tu sais, à être bien franc, il a pas...
Starting point is 00:44:07 Il a pas vraiment troublé notre carrière jamais. C'est lui. Il s'est fait du tort à lui plus que à nous autres. Puis quand on a arrêté de faire Dingue et Dongue, moi, j'ai décidé de faire La Petite Vie. Puis je savais pas si Serge serait là. Puis finalement, il est allé, il est revenu. Puis
Starting point is 00:44:23 on avait commencé La Petite Vie dans Dingue et Dongue. Tu sais, il est revenu. Puis on avait commencé la petite vie d'Anding et d'Homme. On avait fait le premier épisode de la petite vie d'Anding et d'Homme. Mais je m'étais dit, bon, on prendra quelqu'un d'autre qui n'est pas correct, mais j'espérais qu'il serait correct. Puis il a été correct pour l'affaire aussi. Mais la petite vie, regarde, on a fait...
Starting point is 00:44:39 C'est toujours des cycles d'à peu près six ans. On a fait encore six ans à peu près. Moi, on dirait qu'après six ans, il faut que je change d'affaire. Puis donc, après la petite vie, est-ce que tu l'as vécu comme un deuil de ne plus pouvoir travailler avec lui? Mais de ne plus pouvoir travailler avec ma gang aussi. Avec Serge, mais la gang aussi.
Starting point is 00:44:58 C'était fini, la petite vie. Puis j'ai eu une période vraiment creuse, c'est-à-dire de vide, mais j'avais le goût de prendre un break parce que ça avait été tellement intense. Mais tu sais, un jour, je me disais, je vais prendre un an, deux ans, puis à un moment donné, tu es rendu, tu fais 4-5 ans, tu n'as rien fait ou presque. Mais j'écrivais des affaires. Moi, j'écris encore aujourd'hui.
Starting point is 00:45:16 J'ai des affaires dans mon ordinateur. J'ai des projets qui ne se feront jamais. J'ai écrit une pièce de théâtre au complet qui est plate à mort et je trouvais ça bien rotte. Puis là, je l'ai relue pièce de théâtre au complet qui est plate à mort, puis que je trouvais ça bien hot. Puis là, je l'ai relue, puis je l'avais faite lire, j'avais relu même, il y avait des amis qui avaient travaillé avec moi là-dessus un peu, qui étaient des consultants,
Starting point is 00:45:34 Alexis Martin, puis Denis Bouchard. On l'a lu, puis on a fait... Ils m'ont dit, « Ouais, c'est bon, mais... » J'étais là, « Ouais, c'est bon, mais ça va être meilleur dans le tiroir. » Est-ce que c'est difficile, lorsqu'on a du succès, d'avoir l'air juste de ses amis au sujet de la qualité de nos projets? Oui.
Starting point is 00:45:50 Mais c'est difficile de faire des gros succès à répétition. C'est un peu dur. Moi, c'est pour ça cette année que quand j'avais le goût de refaire La Petite Vie, quand j'ai eu le flash de les faire 30 ans plus vieux, je me suis dit, oh yeah, puis je ne me priverais pas de ça. Parce que, qu'est-ce que tu veux, La la petite vie, c'est une sorte d'expertise
Starting point is 00:46:07 que j'ai, puis c'est un univers que j'ai créé, mais pourquoi je me priverais d'aller là-dedans, pourquoi je vais me forcer à aller faire d'autres affaires, juste pour dire que je fais d'autres affaires, puis j'en ai fait bien d'autres affaires qui ont plus ou moins marché, puis j'en ai fait qui ont marché, mais tu ne sais jamais ça, mais regarde,
Starting point is 00:46:23 la petite vie, c'est un genre d'humour-là, absurde et déjanté, pis un peu irréel, surréel. Mettons, on est pas irréels, mais surréels. C'est ma tasse de thé, tu sais. J'ai été étonné, là, en visionnant la plus récente saison de La Petite Vie, le retour de constater qu'il y avait seulement eu
Starting point is 00:46:40 quatre saisons à l'origine de La Petite Vie. Ouais. Il y a eu une saison de 20 épisodes, pis trois saisons de 13 épisodes. Puis des spéciaux. Ça a cessé parce que tu n'entendais plus les personnages dans ta tête? Oui, c'est ça que j'avais dit. Moi, je passais beaucoup de temps...
Starting point is 00:46:54 J'avais une classe aux États-Unis où j'allais l'été à Kennebunk. Puis je passais beaucoup, beaucoup de temps là. Puis à un moment donné, j'étais toujours en train de penser à ça, à la petite vie, parce que ça s'en revenait. Puis à un moment donné, je suis allé là puis je n'y pensais plus. C'était fini. J'avais toujours en train de penser à ça, à la petite vie, parce que ça s'en revenait. Puis à un moment donné, je suis allé là,
Starting point is 00:47:07 puis je n'y pensais plus. C'était fini. J'avais arrêté de penser à eux autres. Puis on avait fait un visionnement du dernier épisode de la dernière année, ou de l'année d'avant, je pense. Puis on avait fait ça au Théâtre Saint-Denis, puis on ramassait des fonds pour une cause. On avait dit, on va vous présenter le dernier épisode. Puis j'étais assis avec tous les comédiens,
Starting point is 00:47:24 puis Diana Vallée m'avait dit, mais qu'est-ce qu'on fait pour aller plus loin que ça? Qu'est-ce qu'on va faire? Je m'étais dit, c'est dur d'aller plus haut que ça. On peut juste descendre. Je n'ai pas le goût de descendre. J'écrivais tous les textes aussi, avec Josée Fortier, qui était majeure,
Starting point is 00:47:40 mais elle n'écrivait pas Josée. Josée, c'était le sounding board, mais elle était majeure. Elle l'a été encore cette année. C'était mon bras droit. Donc, elle, elle te donne l'heure juste. Ah! Elle, elle ne gêne pas deux secondes. Elle, quand c'est plate, elle va dire,
Starting point is 00:47:53 c'est pas sûr que tu m'avais compté. Ça, c'est plat du bout là. Non, c'est ça, sa force, Josée. Mais en plus, ça, c'est une auteure elle-même. Elle écrit, Josée. Donc, elle n'écrivait pas dans la petite vie. Des fois, elle m'a proposé une phrase ici et là, mais
Starting point is 00:48:06 elle travaillait la structure avec moi. J'arrivais avec les idées, puis on faisait la structure, les plans. Je me rappelle une fois, j'avais écrit un épisode très difficile à écrire. Un des plus tough, c'était le shower. Il partait en chaloupe, les filles, puis les gars, eux autres, ils faisaient comme un shower. Puis quand j'avais écrit ça, la première version,
Starting point is 00:48:24 j'y avais compté. Moi, je veux que les gars fassent un shower, mais pas une affaire d'homophobie. Pas rire des gars qui jouent à des femmes et qui ne sont pas... Je veux faire vraiment des gars qui parlent comme des femmes. C'est-à-dire parler de leur peau, leur pilosité, leur problème de peau. Mais qui parlent de sujets
Starting point is 00:48:39 dont les femmes... Parce que les femmes parlent très ouvertement de tout. Les femmes, c'était carrément comme s'ils cruent entre elles. Puis ça, je me le faisais par des femmes. Ils vont tout dire, les femmes parlent très ouvertement de tout. Les femmes, c'est écœurant comment c'est cru entre elles. Puis ça, je me le fais dire par des femmes. Ils vont tout dire, les femmes. Ils peuvent se regarder n'importe quoi. Puis les gars, nous autres, on est très prudes dans le fond. On fait tout pour éviter les sujets importants,
Starting point is 00:48:56 ce qui nous préoccupe réellement. Oui, je pense que oui. On va parler de baseball. Oui, de tout. Mais tiens, tu vas dire, je trouve que je cale ça à mes cœurs, je prends mes cheveux. Qui c'est qui va dire ça?
Starting point is 00:49:06 Mais pas moi, en tout cas, je l'ai plein. Magnifique oiseau. Merci. Travaille fort là-dessus. Mais quand j'ai écrit la première version, Josée a dit « Pas surprenant à tout, tu m'avais dit, ça a l'air d'un texte d'homophobie. Tu ris les gars qui se plaignent pour des... » En tout cas, elle m'avait tout viré ça à l'envers.
Starting point is 00:49:22 Puis je suis retourné travailler fort, fort sur ce texte-là. Puis, c'est elle qui avait raison. Puis, ça n'avait pas été là. Ça fait qu'elle était très importante, Josée, souvent. Cette année, d'ailleurs, très importante. Les spéciaux de Noël de La Petite Vie, dont certains ont été assez vivement critiqués,
Starting point is 00:49:38 est-ce que tu les as faits de bon cœur ou parce qu'on te les réclamait, parce que Radio-Canada avait envie de remettre La Petite Vie à l'élection? Non, c'est toujours moi qui les ai mis de l'avant. Moi, je trouve qu'il y en a eu des très bons spéciaux. Personnellement, j'étais bien content du spécial avec Céline Dion. Je l'ai trouvé très, très drôle. C'est pas mal comme invité.
Starting point is 00:49:53 Quand même. Puis aussi, c'était drôle, cet épisode-là. Moi, je le trouvais très drôle. Personnellement, je n'étais pas d'accord. Je ne sais pas s'il a été critiqué, celui-là. Je ne le sais même pas. Le plus critiqué, c'était le dernier. Mais moi, il y a des affaires que j'ai faites que je suis d'accord avec la critique. Vraiment.
Starting point is 00:50:09 Comme quoi? Ben, mettons, Detecting, puis Adam et Ève, c'était pas à la hauteur. Puis Detecting, c'était une bonne idée. Il y avait trop de personnages. J'aurais dû mettre moins de personnages. Puis je me suis retrouvé pas mal tout seul à le faire.
Starting point is 00:50:26 Puis je devais être accompagné. J'ai pas assez travaillé comme il faut. J'ai pas travaillé comme il faut. C'est pas que j'ai pas assez travaillé, mais j'ai pas travaillé comme il faut. Puis il y avait trop d'affaires là-dedans. En tout cas, c'était comme sept longs-métrages. Ça avait pas de bon sens.
Starting point is 00:50:39 C'était toujours des idées différentes. T'es humain, il faut que tu suives une idée puis que t'appuies. C'était sur un ton complètement différent, radicalement, de celui de la petite vie. Complètement. Mais il y a des épisodes que je considère bons pis il y en a que je considère vraiment pas bons. Adam et Ève, c'est comme si c'était
Starting point is 00:50:53 un squelette de quelque chose. Pis j'ai jamais mis la chair. J'ai jamais mis le sang. C'était pas des mauvaises idées, par exemple. Pis les comédiens, moi je suis triste pour les comédiens. C'était Sophie Cadieux pis François Legendre. Ouais, qui étaient super bons. Pis c'était pas de leur faute. Pis il y avait des bonnesdiens. C'était Sophie Cadieux, Pierre-François Legendre. Oui, qui étaient super bons. Ce n'était pas de leur faute. Il y avait des bonnes idées, mais ce n'était pas réussi.
Starting point is 00:51:09 Ce n'était pas réussi. Je me souviens qu'au moment de la diffusion de Detecting, tu avais été très blessé. Tu l'avais dit publiquement, tu avais été blessé par la critique. C'était très rare. Ça t'a pris combien de temps pour admettre que la critique avait peut-être employé un ton qui ne te plaisait pas, mais qu'ils avaient essentiellement raison?
Starting point is 00:51:28 Non, moi, je trouve ça encore aujourd'hui qu'il n'y avait pas essentiellement raison. Il y avait raison par bout. Il y avait raison en partie, mais pas à ce point-là. De décrire, avant que ça sorte, des choses comme « déteste Inc. » Ça, je vais en rappeler toujours. Elle doit être fière de tout ça. Mais j'en veux plus.
Starting point is 00:51:43 Je trouve qu'il y avait un peu raison, mais ce n'était pas si mauvais que ça du tout. Détecting, pardon. Détecting, pour moi, était plus achevé que d'autres choses que j'ai faites. Puis il y avait des bonnes idées. Il y avait trop de monde. J'aurais dû avoir juste un héros.
Starting point is 00:51:59 J'aurais dû avoir juste un héros et non pas deux. Puis plus focusser sur... En tout cas, il y avait des erreurs de construction puis de réalisation, mais je ne considère pas ça si pire que ça. Non, je ne peux pas l'admettre. Tu sembles très perméable à la critique négative.
Starting point is 00:52:15 Pas en tout. Non? Non, au contraire. Moi, la critique me touche beaucoup. Oui, c'est ce que je veux dire. Ah oui, très perméable. Oui, tu as raison. J'avais appris que tu avais un perméable. Mon Dieu. Oui, très. Parce que j'ai un syndrome... C'est drôle, je viens de me oui, très perméable. Oui, tu as raison. J'avais pris comme un perméable. Mon Dieu. Oui, très. Parce que j'ai un syndrome... C'est drôle, Jean-Bertrand dit ça à TV l'autre jour.
Starting point is 00:52:29 J'ai le même syndrome que... J'ai le syndrome de l'imposteur. J'ai toujours l'impression que je n'ai pas d'affaires là. Ça, même si à peu près tout le monde qui fait de l'humour au Québec dit Claude Meunier, c'est un géant, c'est une influence majeure
Starting point is 00:52:38 sur mon travail à moi, ça ne contrebalance pas. Oui, ça contrebalance des fois. Tu as raison. Mais c'est parce que aussi, je me promenais... Ça, c'est dangereux de faire ça. Tu as raison. Mais c'est parce que, aussi, je me promenais... Ça, c'est dangereux de faire ça. Tu as promené des variétés au théâtre,
Starting point is 00:52:49 du théâtre au cinéma. Ça, c'est comme dire, « Viens-t'en, on va t'en maudire une. » C'est inviter les gens à se donner une claque. Oui, oui, oui. Ah oui, tout à fait. Surtout quand tu arrives au cinéma, « Ding and Dong » le film a été, écoute,
Starting point is 00:53:04 presque passé à la chaine de ça. Aujourd'hui, ils disent que c'est un film culte. Tu vois, ça m'est arrivé, avec les voisins aussi, ça m'est arrivé totalement. Quand tu manges des coups de main à ma répétition, tu te dis, OK, je fais de fort, mais à un moment donné, c'est tough.
Starting point is 00:53:20 Par contre, ce qui est formidable, c'est qu'aujourd'hui, il y a bien de ces affaires-là qui sont adulées. Je suis très heureux de ma carrière. Je remercie le public. C'est le monde. Certains critiquent. Ce ne sont pas les critiques
Starting point is 00:53:35 qui font qu'une oeuvre va être bonne ou pas bonne. On peut tout s'entendre. Les choses qui sont moins réussies vont rester moins réussies. Ça fait partie du processus. Tu ne peux pas faire juste un hit après l'autre. Tu peux pas, c'est impossible. Puis il faut pas que tu vises à faire des hits.
Starting point is 00:53:50 Tu fais ce qui te tente. Par rapport au spécial de Noël de la petite vie, par exemple, il y a aussi que les gens ont un tel attachement qui est presque irrationnel à la petite vie que les attentes deviennent disproportionnées. Puis c'est impossible pour vous de rencontrer ces attentes-là. Là, il y a du temps qui s'est écoulé entre le dernier moment où vous étiez à l'écran
Starting point is 00:54:05 puis la nouvelle saison. Donc, on est heureux de vous retrouver, mais je pense qu'à ce moment-là, il y avait un peu de ça. Mais je pense que la dernière saison est supérieure au dernier spécial de Noël. Vraiment, on s'est eu raison à faire. Cette année, les comédiens, l'écriture était bonne, était inspirée.
Starting point is 00:54:19 J'étais très, très inspiré. J'avais bien le goût de le faire. Puis j'étais vraiment inspiré. J'écrivais ça, je jouissais d'écrire ça, enfin je le gère pas mais... Tu nous mets des images en tête là Tu le fais d'écrire un maillot de bain aussi
Starting point is 00:54:34 ça me rendait un peu lubrique, mais... Il s'est moustiqué lui-même Il a tellement de beaux cheveux Tellement des beaux cheveux, c'est ça qui arrive Je garde toujours un petit miroir au-dessus de ma table de travail pour me voir la tête. On disait,
Starting point is 00:54:50 tu me disais au début de l'entretien qu'il y a plusieurs de tes personnages masculins qui sont inspirés de ton père, mais il y a plusieurs de tes personnages féminins qui sont inspirés d'une de tes tantes. Oui, une de mes tantes que j'adorais, d'ailleurs. Est-ce qu'elle était aussi éthérée que Thérèse? Les soeurs de ma mère
Starting point is 00:55:07 et de ma mère, c'était vraiment des Thérèses un peu, mais il y en avait une particulièrement qui était une vraie Thérèse. Moi, je l'aimais beaucoup, beaucoup, cette tante-là. Elle était toujours un petit peu space, je trouvais. Comme Thérèse et space. Moi, au début, quand le monde disait Thérèse, c'était une niaiseuse. Je n'avais pas de niaiseuse, c'était schizoride.
Starting point is 00:55:24 Voyons donc, c'est une poète, elle fuit ce monde qui est tellement ennuyant pour elle. Elle est mariée avec Réjean. Qu'est-ce que tu fais quand tu es mariée avec Réjean? Tu deviens schizophrène. Elle voit clair dans son jeu, puis à un moment, on découvre que, wow, elle aussi, elle a des aventures.
Starting point is 00:55:38 Puis elle, finalement, elle culpabilise pas. Tu croches comme Réjean culpabilise. Tu croches, puis elle se fait pas pogner. Elle est dans un autre monde. Thérèse, pour moi, c'est un poème. J'adore ce personnage. Il y a deux personnages qui se ressemblent dans mes affaires, mais qui sont pas la même inspiration.
Starting point is 00:55:55 Il y a Laurette d'un voisin qui, moi, me touche beaucoup. C'est le genre de femme-là mariée avec des gars un peu outranciers, un peu difficiles à vivre. Pas nécessairement des gars méchants, mais des gars qui am'amènent rien. Ces femmes-là, soit se rafferment sur elles-mêmes. Laurette, c'est une femme qui est en dépression profonde et qui n'est pas capable de s'en sortir,
Starting point is 00:56:14 mais qui ne se l'avoue pas. Son mari, sans être méchant, n'est pas capable de voir que c'est tellement dole comme gars. Il y a du monde dole qui te tue dans la vie. Quelqu'un vraiment dole et ennuyant, il va t'enterrer vivant. C'est l'épouse du personnage de Serge Thériault dans le téléfilm.
Starting point is 00:56:31 Dans le téléfilm, jouée par Paul Bayargeon. Paul Bayargeon, oui. C'est pas mal, ça. Très bonne. Tu as dit à ma collègue Chantal Guy, en 2010, « Je suis moi-même un mélange de Réjean, Thérèse et Timé. » Vraiment. Je pense que je comprends ce qu'il y a de Timé en toi. Mais qu'est-ce qu'il y a de Réjean, Thérèse et Timé. Non, vraiment. Je pense que je comprends ce qu'il y a de Timé en toi.
Starting point is 00:56:47 Mais qu'est-ce qu'il y a de Réjean et de Thérèse? Ben, Réjean, c'est le côté... le côté gars un peu paresseux. Je suis un peu paresseux, moi, un peu, dans la vie. Ben, ça paraît pas, mais je peux être paresseux. J'aspire à la paresse, en fait. Je ne l'ai jamais été, mais c'est mon rêve d'être paresseux, de m'effoirer.
Starting point is 00:57:04 Mais je peux m'effoirer trois heures devant un sofa.'ai jamais été, mais c'est mon rêve d'être paresseux, de m'effoirer. Mais je peux m'effoirer trois heures devant un sofa. Je peux le faire, mais c'est rare. Anyway, c'est le côté menteur de Régis. Le côté que tous les gars ont, tous les gars. Peut-être pas tous les gars qui vont dire, ben non, mais... Faites l'introspection, messieurs.
Starting point is 00:57:19 Oui, c'est ça. Non, mais c'est le côté un peu mou, un peu menteur. J'ai toujours... J'ai eu ça en dedans de moi, comme ben du monde. Toutes nos meilleures inclinations. Je trouve que c'est le côté un peu mou, un peu menteur. J'ai toujours... J'ai eu ça en dedans de moi, comme bain du monde. Je trouve que c'est un petit peu universel. On a tous un peu de régent. Peut-être pas, mais en tout cas. Puis le côté de Thérèse, beaucoup.
Starting point is 00:57:35 Moi, je suis très lunatique. Je pars dans des... J'étais un peu schizoïde. Moi, tout seul, je suis dans mon monde. Je suis souvent dans mon monde. Je suis dans la lune. Je ne sais pas. Je vis dans une espèce... Des fois, je ne suis pas du tout perspicace.
Starting point is 00:57:54 Autant je peux être hyper sensible, mais pas nécessairement perspicace. Je peux me tromper parce que je vois des choses à travers un filtre, un petit peu schizoid, des fois. Ça fait partie de moi. Il y a beaucoup de questions de vieillissement, forcément, dans cette nouvelle cuvée de la petite vie. Oui, il fallait que je trouve une raison d'y ramener.
Starting point is 00:58:12 C'est comment, vieillir, pour toi? J'aime pas ça. J'aime pas ça, vieillir, parce que j'ai une femme plus jeune. Je veux la garder, je veux vivre avec elle longtemps. J'ai pas le goût de mourir, parce que ça amène la maladie, Je n'ai pas le goût de mourir parce que ça amène la maladie, puis je n'ai pas le goût d'être malade, parce que c'est la fin de la vie, puis je n'ai plus le goût. Sincèrement, je ne peux pas dire que je suis plus sage qu'à 42 ans.
Starting point is 00:58:38 On n'apprend pas des choses. Je suis plus fatigué, oui. Moi, les apprenants jeunes, ces affaires-là. Ce qu'on apprend... C'est qu'ils t'ont tout appris. Ben, tu vas voir, ils apprennent jeune, ces affaires-là. Ce qu'on apprend... C'est que t'as tout appris. Ben, tu vas voir, t'es jeune, toi, mais tu vas voir qu'à 50, t'as tout appris, ce que t'avais à apprendre.
Starting point is 00:58:53 Ma mère m'avait dit, c'est ça qui est plate, Claude. C'est que, tu sais, à un moment donné, tu sais tout pas mal. Ben, tu sais, t'en apprends un peu plus. En fait, il y a une affaire fun à vieillir. À un moment donné, tu sais que tu peux passer sur les lumières rouges, pas littéralement dans la vie,
Starting point is 00:59:10 mais les lumières rouges, tu en as au moins qu'avant. Les stops, puis qu'est-ce que tu vas faire ou pas faire. Tu es plus à ton... Tu te connais mieux, c'est le seul avantage, mais ce n'est pas un gros avantage tant que ça. En 2008, tu as réalisé un film qui s'intitule Le Grand Départ.
Starting point is 00:59:27 Un beau film. C'est Marc Messier qui est en vedette avec Hélène Bourgeois-Leclerc. C'est un homme qui quitte son épouse pour nouer une relation avec une femme qui est plus jeune que lui. Ça ressemble un peu à ta propre histoire. Oui, deux fois, moi, en fait. Est-ce que c'est de l'ordre du Saint-Pladon ou de la prophétie autoréalisatrice?
Starting point is 00:59:47 Écoute, quand j'ai réalisé ce film-là, ça m'est arrivé puis ça m'est arrivé après. Parce que ça tourne mal? Moi, j'ai été deux fois 16 ans avec des femmes pendant 16 ans. Je suis âgé. Ça se peut que dans la vie, tu te sépares deux, trois fois.
Starting point is 01:00:01 Ça arrive aux meilleurs d'entre nous. Bien, écoute, je pense que j'en suis la preuve. C'est peut-être à cause de ma coiffure que j'ai eu autant de succès. Tes cheveux sont tellement beaux, j'ai de la difficulté à t'interviewer, présentement, j'ai de la difficulté à me concentrer. Avoir su, j'aurais aimé un chapeau, mais... Ça aurait été apprécié. La prochaine fois, je te jure,
Starting point is 01:00:18 j'aurai au minimum le casque de bain. Alors ce film-là, Le Grand Départ, ça, je suis très fier de ce film-là. En même temps, c'est presque... C'est autobiographique, mais le sujet m'intéressait parce que la première fois que moi, je me suis séparé, puis je connais du monde qui se sont séparés,
Starting point is 01:00:34 gars, filles, qui vivent ça. C'est très dur de te séparer, même quand tu laisses. Ça peut être très dur. Parce que les gens pensent qu'une séparation, tu te sépares, tu t'en vas, c'est fait. C'est pas ça, pas en tout. Surtout quand il y a des enfants. Mais ça, regarde,
Starting point is 01:00:48 c'est un sujet, j'en parle, puis là, j'entendais des femmes parler sur des lignes ouvertes, dire que c'est écœurant, dire ce qu'ils disent, c'est dégueulasse. Voir que ça fait pitié un gars qui laisse sa femme et ses enfants. Voir que c'est tough. Ils ont raison. Mais c'est tough aussi. Pas autant que de te faire laisser.
Starting point is 01:01:04 Je me suis déjà fait te laisser dans ma vie, puis c'est bien plus tough que autant que de te faire laisser. Je me suis déjà fait laisser dans ma vie et c'est bien plus tough que de laisser. Mais je voulais juste montrer qu'il y a des séparations qui ne marchent pas parce que tu ne t'en remets pas de laisser quelqu'un. Enfin, j'exagère un peu. Mais il y a des gens pour qui ça dure des années et que ça va être difficile
Starting point is 01:01:19 parce que comment réagit ton conjoint que tu as laissé? Comment tes enfants réagissent à la séparation? Ce n'est pas facile de laisser quelqu'un. C'était ça, mon angle. Est-ce que tu aimerais ça refaire du cinéma? Oui et non. J'aurais pu en refaire, sincèrement,
Starting point is 01:01:35 mais je trouve ça long, le processus. Je trouve ça très long, puis je trouve que c'est dur de garder. J'ai adoré faire Le Grand Départ, puis j'ai aimé ça réaliser, surtout. Mais j'ai aimé ça diriger les comédiens, j'ai aimé ça faire tout le film. J'étais avec une bonne productrice,
Starting point is 01:01:52 Denise Robert, qui était vraiment super, qui m'a apporté beaucoup. Denis Arcand, d'ailleurs, était un peu là. Mais pas sur le film, mais le montage. Denise et Denis se connaissent un peu. Denise et Denis, D&D. Il y a eu Ding & Dong, il y a eu Denis et Denis. Deux grandios comiques.
Starting point is 01:02:08 Oui, peut-être. En tout cas. J'ai bien aimé faire ce film-là. J'ai aimé ça faire du cinéma, mais c'est long faire du cinéma au Québec. Émile Gaudreau, c'est un gars qui a bien réussi à faire ça. Il a fait plusieurs films back-à-back. Moi, c'est parce que
Starting point is 01:02:24 à la fin, mon scénario, je ne savais plus si c'était bon ou pas bon parce que c'est long. T'attends, t'attends avant de faire ton film. J'aime mieux faire la télé. C'est plus moi. C'est plus mon énergie à moi, la télé. Ou le théâtre, tu sais, parce que ça va vite. Tu le fais, tu le joues, tu recommences. On a perdu cette année Michel Côté
Starting point is 01:02:40 avec qui t'as travaillé, qui jouait dans La Petite Vie. T'as co-écrit Brou aussi. Oui. Vous avez écrit ça hyper rapidement parce que Michel Garneau s'était désisté, c'est ça? Exactement. Michel avait, je ne le connais pas beaucoup,
Starting point is 01:02:52 mais il avait été malade à l'époque. Il était malade, puis il s'était désisté. Puis il y avait plein de gens qui avaient écrit. Robert Guric, entre autres, Michel Tremblay avait écrit. Il était comme une quinzaine d'auteurs, je pense, au départ. Puis Michel Côté, Marc Messier, puis Marcel Gaultier, ils ont dit « Ben, on va garder juste les textes drôles. On va en faire une pièce drôle, finalement. »
Starting point is 01:03:09 Ils ont acheté au poubelle Michel Tremblay. C'était bon, en plus. Mais ils l'ont pas acheté au poubelle. Ils l'ont mis sur la tablette. Parce que Michel Tremblay, il peut pas acheter ça à la poubelle. Fait que... Ils nous ont demandé d'écrire. Mais nous, on est allés à la taverne. T'as des gars de taverne, tu sais. Moi, je me tenais d'une taverne.
Starting point is 01:03:25 À l'époque, on allait boire. Les comédiens, on allait dans les tavernes. On sortait boire. On allait écouter de l'hockey. Quand j'étais étudiant, surtout, il y avait des tavernes partout. C'était comme des brasseries aujourd'hui, en fait. Mais pas de femmes.
Starting point is 01:03:36 C'était plate un peu. Mais on allait écouter de l'hockey. Puis la taverne où on allait, nous autres, Louis Saïa et moi, ça vient tout de là, les personnages qu'on a écrits dans le bout. Le pointu, le pompier, Louis Saïa et moi, ça vient tout de là, les personnages qu'on a écrits dans le bout, le pointu, le pompier, l'histoire des Anglais,
Starting point is 01:03:47 Iron England, c'est toutes des affaires qu'on a vues. C'était quelle taverne? C'était une taverne sur l'avenue du Parc, près de Saint-Viateur. En face, il y avait un grès qui s'appelait Miracle-I. C'était très, très bon. On allait boire 12 bières, on allait manger trois sous-de-laquille, on allait se coucher. C'était notre vie à l'époque. Donc, pas trop loin de l'ancien Club Soda. Ah, à côté. À côté.
Starting point is 01:04:04 C'est un quadrilatère important. Oui, t'as raison. C'est un quadrilatère important. Oui, tu as raison. C'est un quadrilatère. Mais nous, on restait, moi, je restais sur la Ratchesson près de la rue Vannoy. On partait avec des gars. Toutes tes colocs. 20 piastres par mois. Mais, ouais. On a eu bien du fun là.
Starting point is 01:04:18 Qu'est-ce qui te vient en tête lorsque tu penses à Michel Côté? Ah, ben, un monstre de jeu. Vraiment. C'était un grand Michel. C'était un gars qui avait un talent inouï, d'une précision. Comme disait Marc, je l'ai déjà parlé, il disait qu'il n'y avait jamais rien qui dépassait.
Starting point is 01:04:35 Il jouait, c'était profond. C'était quelque chose. Moi, j'étais ami avec Michel dans la vie, mais j'étais beaucoup moins ami qu'avec Marc Messier. C'est un ami de travail, Michel, mais il est venu faire la petite vie aussi. C'est un gars bien, bien exigeant
Starting point is 01:04:52 pour lui-même. Il était à la virgule près. Pas facilement satisfait. Non, c'est un gars qui était toujours en remise en question. C'est un gars qui avait beaucoup de... Pas du doute, mais très perfectionniste. Puis, tu sais, les gars étaient tellement bons pour jouer Brou.
Starting point is 01:05:09 Si je dis ça à Marc Messier, la dernière représentation de Brou était peut-être la perfection. C'est peut-être la meilleure fois que je l'ai vue. Puis c'était la dernière après 38 000 représentations. À Sherbrooke, au Centre culturel. C'était bien bon. Michel, c'est un gars adorable aussi dans la vie.
Starting point is 01:05:25 C'était un gars très gentil. Un hypersensible, vraiment. Très sensible. Se parler à la troisième personne, est-ce que tu faisais ça avec Marc Messier? Oui, on faisait ça dans la vie. Parce que ça venait du barbier Ménique. Tu te rappelles? Le barbier des sportifs.
Starting point is 01:05:41 Qui faisait des coupes de cheveux et il parlait à ses invités à la troisième personne. Comment est-ce qu'il est dans la vie, Guy Lafleur? Bien, Guy... Guy Lafleur, il m'a dit, il est comme ça, il est comme ça. Puis Marc Pimot s'appelait, il va-tu jouer au tennis aujourd'hui, tu penses? Il va y demander, il devrait être bon.
Starting point is 01:05:59 Puis on se parlait de même. Puis quand j'ai décidé de le mettre pour régent et timé, parce qu'on trouvait ça trop drôle. Marc Messier est, je vais dire quelque chose d'évident, mais c'est tellement un grand acteur. Oui, c'est tellement. Je pense qu'il est célébré, puis il a beaucoup de grands rôles dans sa filmographie,
Starting point is 01:06:17 mais il me semble qu'il demeure sous-estimé. Il l'est, puis il l'est pas, parce que tout le monde le sait que c'est un immense acteur. Puis c'est à peu près le gars qui a gagné le moins de prix au Québec c'est ça qui est hallucinant il a gagné un an et passé et il est surpris lui il ne s'en fait pas avec ça
Starting point is 01:06:32 mais tu sais Marc c'est un géant c'est le Roger Moore du Québec c'est un esprit d'acteur dramatique, comique mais il y a toujours Marc Messier qui passe à travers. Puis ça, tu le vois, je vais donner un exemple. Il est tellement
Starting point is 01:06:49 sympathique. Puis tu sais, même Réjean qui est le dernier, il a des trous de cul à quelque part. Mais pas le dernier trou de cul, il n'est pas super. Mais ce que je veux dire, il n'a pas de qualité. Que c'est quoi la qualité de Réjean dans la petite vie? Mais Marc, il joue ça et tout le monde le trouve sympathique. Un autre le jouerait. Marc, il dégage une sympathie incroyable. vie. Mais Marc, il joue ça, puis tout le monde le trouve sympathique. Un autre le jouerait.
Starting point is 01:07:09 Marc, il dégage une sympathie incroyable. Ce gars-là, il a un charisme inouï. Puis je suis allé voir son show, son one-man show. Il rentre sur scène, puis il prend toute la place. C'est un gars qui a un charisme inouï. Puis dans la vie,
Starting point is 01:07:21 il est très charismatique aussi. C'est un gars vraiment le fun. J'ai fait une entrevue une fois seulement avec lui autour d'un repas. Ça arrive, mais pas si souvent que ça. À la fin du repas, j'avais le goût de lui dire, est-ce qu'on peut se rappeler, Marc, juste pour aller prendre une bière comme ça? Oui, il dirait oui. Il dirait peut-être oui.
Starting point is 01:07:37 Ce serait son genre d'accepter. Oui, il est bien funny. Il est bien friendly, Marc. Il est facile d'accès, facile de travail, facile de tout. Donc, dans le party plate, tu poses un regard assez dur sur le monde des adultes, sur le couple aussi, dans les voisins, ce sont des gens
Starting point is 01:07:52 qui sont en couple, mais qui n'aiment pas la compagnie de l'autre. Ou qui ne sont pas capable de le vivre. Oui. Vraiment. Dans la plus récente, dans la nouvelle cuvée de la petite vie, papa, il se rend compte qu'il a besoin, non seulement qu'il a besoin de maman, mais il se rend compte qu'il l'aime. qu'il a besoin de maman mais il se rend compte qu'il l'aime
Starting point is 01:08:06 puis la dernière scène elle est touchante pour plein de raisons mais elle est touchante notamment pour ça parce qu'ils sont réunis enfin c'est une belle manière
Starting point is 01:08:15 de boucler la boucle et moi en vieillissant c'est ce que j'ai trouvé ce que je trouve la vie c'est très important la vie l'amour
Starting point is 01:08:22 l'affection l'amour le partage c'est des aff, la vie. L'amour, l'affection, l'amour, le partage. C'est des affaires drôles à dire dans ma bouche, mais je trouve ça majeur en vieillissant. Sinon, qu'est-ce qu'on fait là? C'est énorme d'être seul. Quand tu vis quelque chose, c'est le fun d'en parler, de le partager, de le vivre avec d'autres.
Starting point is 01:08:42 Moi, c'est primordial. C'est bien beau être seul, mais il y a des gens qui aiment mieux ça, être seul, tant mieux pour eux autres. Mais moi, personnellement, je me rends compte que je suis comme ça, moi, comme Timmy, moi. J'ai besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie que j'aime.
Starting point is 01:08:59 Pas n'importe qui, là. Pas être avec quelqu'un pour être avec quelqu'un, mais... C'est agréable d'être avec quelqu'un qu'on aime. Bien oui, complètement, complètement. Qu'est agréable d'être avec quelqu'un qu'on aime. Oui, complètement. Qu'est-ce qui te reste à accomplir? À quoi tu veux consacrer les prochaines années? Le western, probablement.
Starting point is 01:09:15 Ton amour pour la musique country-western, ça date d'il y a longtemps? Oui, écoute, j'aime toutes sortes de musiques. J'ai des goûts bien éclectiques. Comme tout le monde maintenant, on écoute toutes sortes de musiques. J'ai des goûts bien éclectiques. Mais comme tout le monde maintenant, on écoute toutes sortes de musiques.
Starting point is 01:09:29 Mais là, l'histoire des westerns, ça vient du temps de Paul et Paul. Même avant, j'avais écrit Bonjour, Guette, avant même d'être dans Paul et Paul. Puis je l'avais chanté parce que ça me faisait rire, ces chansons-là, westerns très naïves. Puis moi, j'ai toujours trouvé que c'était comme le blues des Blancs,
Starting point is 01:09:44 le western. J'ai toujours trouvé que c'était comme le blues des Blancs, tu sais, le western. Puis j'ai toujours dit un jour, Michel Rivard en avait écrit Mauvaises humaines, puis bon, c'est Noël. Puis je me suis toujours dit, j'aimerais ça revisiter ça. J'aime jouer de la musique. Je joue un peu de... Très poche à la guitare, mais je peux
Starting point is 01:10:00 composer. Je compose des airs, des chansons. J'en ai fait, tu sais. J'adore ça, puis je vais dire à ma blonde, ma femme, j'ai dit ça quand je l'ai connue. Une dizaine d'années, j'ai dit, moi, un jour, je vais me faire plaisir. Je vais écrire un album western juste pour le fun. Puis là, ça s'adonne que j'ai rencontré du monde.
Starting point is 01:10:18 Puis on a un projet pour 2024. J'ai vu Jean-Sébastien Chouinard, qui est un guitariste, un grand, grand guitariste québécois, qui réalise des albums, qui jouait avec les Cowboys Fraggants, c'était leur chef d'orchestre. Je le connais un petit peu pour l'avoir interviewé. Je le suis sur Instagram. Puis là, il y a quelques mois, je le vois avec toi. Vous êtes
Starting point is 01:10:35 quelque part aux États-Unis. Vous assistez à un spectacle de... Ah, on est allé voir Charlie Crockett à Toronto. C'était un show fabuleux. Puis l'autre jour, je suis allé voir avec un autre gars de la gang, je suis allé voir le fils de Willie,
Starting point is 01:10:52 Lucas Nelson, à Burlington. Wow! À côté d'ici. Il jouait dans une salle de 600 personnes. D'habitude, il fait des salles. Burlington, c'est un endroit qu'on ne connaît pas beaucoup. C'est une belle ville, oui. Oui, une belle petite ville. Une heure et ne connaît pas beaucoup. C'est une belle ville, oui.
Starting point is 01:11:07 Oui, une belle petite ville à une heure et demie de Montréal. Et puis très belle. Oui, c'est ça. Je m'amuse avec ces gars-là. Mais tu sais, moi, j'amène des crêpes et ils font des gâteaux quatre étages avec ça. Donc, c'est la famille de nuit. Vous avez lancé tout récemment une nouvelle version de C'est Noël. C'est Noël et on va sortir. Bon, je regarde. C'est juste pour rappeler aux gens
Starting point is 01:11:23 qu'on faisait déjà ça dans le temps, il y a 47 ans. Donc, c'est avec Gauthier Marinoff. Il y a Gauthier Marinoff, il y a Jocelyne Tellier, il y a Pierre Fortin. C'est lui aussi qui jouait avec les Cowboys Fringants. Jean-Sébastien Chouinard. Il y a Marat qui vient de faire des voix, Marat Tremblay.
Starting point is 01:11:40 Il y a une chanson qui nous a été fournie. Il y a surtout Simon Proulx, mon neveu. J'appelle ça mon neveu. Simon qui a beaucoup travaillé avec nous autres là-dessus quand même, qui a apporté même une chanson, qui a chanté sur une chanson. Il y a Marat Ramblé, Daniel Boucher qui nous a écrit une chanson qui est top là. En tout cas, c'est bien plaisant.
Starting point is 01:12:02 Mais on va en parler plus dans les prochains mois. J'ai très hâte d'entendre. C'est bien plaisant. Mais on va en parler plus dans les prochains mois. J'ai très hâte d'entendre. C'est juste du plaisir. Toutes les chansons des trois accords, de toute façon, c'est un peu des chansons de Paul et Paul. On était leur première influence, mais Simon est tellement talentueux. Incroyable mélodiste.
Starting point is 01:12:17 Un de nos plus grands mélodistes, effectivement. Fabuleux, Simon. Puis maintenant, sur chacun de leurs albums, ils trouvent le moyen de mettre une chanson qui est à la fois drôle et touchante, la chanson « Panthé chinois ». Je suis incapable d'écouter au complet. C'est magnifique.
Starting point is 01:12:29 Oui, c'est vrai que c'est une grande chanson, ça. Belle gang, ça. Albert Camus a déjà dit, il a déjà écrit « Il n'y a pas de honte à être heureux ». C'est une de tes phrases fétiches, ça? Oui, effectivement. Je l'avais mis sur une banderole que j'avais mise chez nous.
Starting point is 01:12:46 Parce que c'est vrai, on pense toujours... Mais c'est... Là, j'écrirais peut-être... Il n'y a pas tant de facilité à être heureux ces temps-ci, avec tout ce qu'on vit sur la Terre. Ça m'affecte. Je commence à être écolo anxieux, socialement anxieux,
Starting point is 01:13:03 avec tout ce qui se passe en Ukraine. C'est drôle, mais c'est drôle de parler de ça. Souvent, ça a l'air fauné, mais j'avoue que ce qui se passe aujourd'hui avec la masse, puis Israël, puis tout ça, c'est dur à vivre. On se dit,
Starting point is 01:13:21 ça va nous arriver un jour, ça va nous affecter, ça se peut pas. C'est trop dur dur ce qui se passe. Il faut qu'on fasse quelque chose. C'est difficile de ne pas se laisser atteindre par ça, d'être complètement enfermé. Il faut se laisser atteindre pour qu'on réagisse un jour. Sinon, est-ce que tu as le bonheur plutôt facile?
Starting point is 01:13:37 Oui, j'ai le bonheur plutôt facile, avec un côté fataliste. Mais oui, j'ai le bonheur facile. Je me lève et je suis content de me lever le matin. C'est ça, le bonheur. J'ai de la facile. Je me lève et je suis content de me lever le matin. C'est ça, le bonheur. J'ai de la bonne humeur de se lever, de être content de se lever le matin. Avec de si beaux cheveux. Et voilà.
Starting point is 01:13:51 Écoute, je ne sais même pas pourquoi on fait le même le matin. Qu'est-ce que tu espères, sinon, par rapport à ta relation, puis à Serge, à ce qu'il vit? À ce que Serge vit? Oui, non, mais est-ce que tu rêves à ce que vous puissiez remonter? Qu'on se retrouve ensemble? Oui.
Starting point is 01:14:08 Il est venu chanter sur notre album. Il est venu sur nos tunes qu'on fait. Il est venu chanter « Back Vocal » en arrière. Serge, on va toujours rester très, très proches. Je ne sais pas ce qui va arriver. Là, la petite vie, on prend un break. Moi, dans ma tête, c'est pas mal fini. Vraiment.
Starting point is 01:14:22 Mais Serge, ça va toujours rester mon frère de sang. Puis, on va se recroiser, puis on va aller manger ensemble, puis on verra bien ce qui va arriver. Puis Marc, c'est pareil. Puis ma gang, puis je sais pas. J'espère juste de continuer à vivre avec ce monde-là le plus longtemps possible. Je me souhaite que ma vie se poursuive comme elle est là.
Starting point is 01:14:42 Tout simplement. C'est pas mal chanceux. On se souhaite à nous de pouvoir continuer à vivre le plus longtemps possible avec vous tous. T'es bien fin de ça. Très apprécié. Claude, tu m'as déjà dit beaucoup de choses. Mais puisque ce balado s'intitule « Juste entre toi et moi »,
Starting point is 01:14:58 est-ce que t'accepterais de me dire une dernière chose qui resterait juste entre toi et moi? Peut-être une révélation. Ça peut être n'importe quoi, mais ça pourrait être une révélation au sujet. Je t'ai pas mal dit de l'affaire aujourd'hui, mais vas-y, on va voir. Non, mais tes cheveux.
Starting point is 01:15:09 Comment t'arrives à avoir de si beaux cheveux? Ça, je ne peux pas en parler. C'est un secret, mon vieux. Des implants, ça fait mal. Non, non. Est-ce que tu fréquentes Ménique? Est-ce que c'est là que tu te fais couper les cheveux? Non, Ménique, malheureusement, je ne le vois plus.
Starting point is 01:15:22 Il est fermé, Ménique, je pense. Ça, moi, je me fais coiffer chez Home Depot samedi matin. Je vais faire un petit facelift aussi là-bas. C'est un lieu tellement agréable, tellement réconfortant d'aller à Home Depot. Oui, on ne pense pas qu'il travaille si bien.
Starting point is 01:15:42 Merci beaucoup, Claude. C'était un honneur. J'ai adoré mon temps passé ici aujourd'hui. C'était vraiment formidable. Je ne m'attendais pas à tout ça et je suis bien content de l'avoir fait. Tu trouves que j'ai raison. Tu as raison. Je vais travailler avec toi
Starting point is 01:15:54 sur ta coupe de cheveux, si tu veux. Je suis vraiment dû pour elle. Je ne savais pas que ça se passait chez Aux-Débours. Tu mets juste un peu de gris. Écoute, c'est fabuleux ce que ça fait. Je commence tellement à... C'est ça, les enfants, ça fait grisonner.
Starting point is 01:16:05 Tu as des enfants? Oui, j'ai deux filles. Ah, j'est fabuleux ce que ça passe. Je commence tellement à... C'est ça, les enfants, ça fait grisonner. Tu as des enfants? Oui, j'ai deux filles. Ah, j'ai trois filles. Mon Dieu, on aurait pu se parler des filles. OK, bien ce sera pour... Un prochain. ... le prochain épisode. Mon Dieu.
Starting point is 01:16:14 Merci Claude. Hey, t'es vraiment super. Merci. Juste entre toi et moi

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