Juste entre toi et moi - France Beaudoin
Episode Date: June 19, 2023France Beaudoin, rebelle? Bien qu’il ne s’agisse pas de l’impression qu’elle donne, l’animatrice et productrice assure l’être davantage que vous le pensez. En plus de parler des coulisses... d’En direct de l’univers, elle explique pourquoi elle n’en peut plus que la gentillesse soit assimilée à une forme de mollesse.
Transcript
Discussion (0)
Salut, ici Dominique Tardif, re-bienvenue, à juste entre toi et moi.
Merci d'avoir été aussi nombreux au rendez-vous pour nos deux premiers épisodes.
Merci pour vos généreux messages.
Je me permets de vous signaler que si vous avez aimé un de nos épisodes, voire les deux,
si vous avez aimé un de nos épisodes et que vous souhaitez nous donner un petit coup de main,
vous pouvez nous laisser une bonne note ou un commentaire sur Rapport Podcast.
Ce serait très gentil de faire et j'emploie
pas ce mot-là pour rien.
J'emploie pas le mot gentil pour rien
parce que la gentillesse, les préjugés
qu'on a au sujet des gens gentils,
c'est un des sujets que j'aborde avec
ma nouvelle invitée, Mme France
Beaudoin. France Animaire TV,
l'émission Pour Emporter.
Elle animera aussi cet automne pour
une quinzie saison.
15e saison!
L'émission en direct
de l'univers. France est
également productrice. Donc,
qu'est-ce que c'est de quoi elle parle quand elle parle de télé?
Ça ne l'a pas empêchée de me mettre
en garde lorsque je lui ai écrit pour
la convier à mon micro.
Elle a répondu oui tout de suite,
mais en précisant qu'elle ne serait pas intéressante.
Elle m'a dit, Dominique, je serai
là, mais ce ne sera pas intéressant.
Ce sera ton problème à toi. Tu t'organiseras.
À mon humble avis,
France s'est sérieusement trompée en me disant
ça, mais vous pourrez en juger par vous-même
dans quelques instants.
Il ne me reste plus qu'à vous dire que vous pouvez lire
l'article que j'ai tiré de ma rencontre
avec France Beaudoin dans La Presse Plus, sur la presse.ca ou sur l'application mobile de la presse.
Et voici sans plus tarder mon entretien avec la gentille insoumise, France Beaudoin.
Juste entre toi et moi
Ça restera entre toi et moi.
Pour une fois, ça reste entre toi et moi.
En 2018, sur le plateau des échangistes,
il y a un certain Vincent Gratton qui a déclaré...
Ah, on commence-tu avec ça pour vrai?
En fait, ma blonde sous ses allures très cool
est certainement une des femmes les plus rock'n'roll que je connaisse
dans sa façon de voir la vie, dans sa façon de voir le quotidien.
Et de me répondre peut-être qu'il aurait voulu rajouter.
Qu'est-ce qu'il y a de rock'n'roll chez toi, France?
Probablement que
ce qu'il a voulu dire là-dedans, c'est
une espèce de... Qu'est-ce qu'il a voulu dire?
Je pense que souvent,
il va me parler d'une insoumise, c'est-à-dire que
je ne prends pas pour acquis
ce qui est supposé, même qu'il faut
que je me surveille un peu parce que je pourrais
avoir envie de
brasser juste pour brasser. Je me suis calmée
là-dessus. Si tu me disais, ça a toujours été comme ça,
c'est sûr que ça, ça va me tenter de le changer.
Donc, je pense que c'est à ça qu'il fait référence.
Si tu imposes
quelque chose qui, à mes yeux, pourrait être
autrement et qu'on pourrait,
si on se mettait tout le monde ensemble, le changer
puis qu'on le fait juste pas
parce qu'on prend pour acquis, ça, c'est sûr.
Alors, il me voit faire ça au quotidien, dans l'éducation,
dans le professionnel.
Il me voit faire ça. Pourquoi on resterait
dans cette maison-là si on n'est pas...
Et c'est même pas une question de sous,
c'est pas une question de moyens, c'est une question
d'action, de pas subir,
de pas dire,
« Hey, je suis dans cette situation-là », si ça te tente pas.
C'est en fait... Je pense que c'est probablement à ça
qui fait référence,
et ça peut avoir l'air rock'n'roll de l'extérieur
quand tu es en parallèle.
Mais pourquoi est-ce que ça...
Moi, ça m'a étonné.
Lorsque j'ai entendu ça,
j'ai lu d'autres entrevues
où tu disais que tu avais un côté rebelle,
tu emploies le mot insoumise.
Ce ne sont pas des mots
qui nous viennent spontanément à l'esprit
lorsqu'on pense à toi.
Oui, mais si je te dis que ma meilleure chum, c'est France Castel, tu vas comprendre.
Et que mon chum,
c'est Vincent Graton. Et que tu vois
les gens qui sont autour, c'est vraiment
des gens qui ont
un franc parler. Je pense qu'on
confond le fait que je peux avoir l'air
toute douce, gentille.
Là, je te répète ce que souvent on m'a dit.
Donc, j'ai cru comprendre que j'avais cette image-là avec le temps. Ça ne veut pas dire que tu n'es pas gentil, que tu n'es pas doux, gentille. Là, je te répète ce qu'on m'a souvent dit. Donc, j'ai cru comprendre que j'avais
cette image-là avec le temps. Ça ne veut pas
dire que tu n'es pas gentille, que tu n'es pas douce,
mais je pense dans la façon
d'affirmer les choses quand même.
Tu n'es pas obligé de le faire à coup de poing sur la table.
Tu n'es pas obligé de le faire en criant.
Tu peux le faire avec une pancarte et tout ça.
Ça en prend et c'est bien correct.
En criant avec un porte-voix au marché Jean Talon.
Tu peux faire ça aussi, mais je pense qu'on sous-estime
des fois le fait que tu peux le faire autrement
et que tu es quand même en action
et que tu n'es quand même pas en train d'être victime
ou d'être, je pense que c'est ça la nuance.
Est-ce que tu as un exemple récent de...
De rébellion.
De ce qui serait manifesté dans ta vie personnelle
ou professionnelle?
Bien, ça se manifeste dans chacun des budgets, je te dis.
Donc, tu te bats pour avoir davantage de budget,
plus de marge de manœuvre?
Ou sinon, le faire différemment, le prendre différemment.
En fait, je suis allée en production, entre autres, pour ça.
Pour dire, j'aimerais mieux avoir deux violons de plus
que, mon exemple, c'est toujours que du plywood.
Tu comprends?
C'est de comprendre où vont les choses.
C'est ça, le dilemme.
C'est ça, le dilemme.
Ou, tu sais, avec mes enfants,
il va y avoir une façon de voir, je ne sais pas.
C'est vraiment un motus operandi
qui fait que si tu me dis que c'est comme ça,
donc c'est dans tout.
Mais pourquoi est-ce qu'on s'imagine
que les gens gentils sont du genre à plier les chiennes?
Oui, ça, c'est tannant.
J'avoue que c'est tannant.
Moi, je vais lever le bras pour les gens gentils.
Ça va être...
On m'a invitée par le passé
dans des forums pour justement dire
est-ce qu'ils sont mous, est-ce qu'ils sont
gnagnants, est-ce qu'ils sont cucus,
est-ce qu'ils sont complaisants,
est-ce qu'ils sont... Tous les mots, ils parlent.
Quand tu vas là-dessus, moi, je pense que non.
Je pense que tu choisis ton ton.
Et je pense qu'au contraire,
tu peux arriver à bien plus de choses dans certains cas.
Puis je dis pas que des fois...
J'admire ceux qui sont à coups de poing sur la table aussi
puis qui brandissent tout ça parce que ça en prend.
Puis c'est le complémentaire des deux.
Ce que j'aime moins, c'est qu'on sous-évalue
ou qu'on colle tous les mots que je te viens de te dire là
à ceux qui sont soi-disant gentils.
Je pense que tu peux être gentil puis dire ce que tu as à dire
puis faire ton chemin quand même. C'est juste le ton
que tu prends qui est différent. Mais oui,
ça a longtemps été vu comme ça. Je pense que
de moins en moins. Je pense qu'il y a quand même
une partie maintenant où
la bonté, la gentillesse, je pense
qu'il y a quand même quelque chose qui reprend
du dessus.
Le mot bienveillance commence à être un petit peu usé,
mais en même temps, c'est un beau mot
puis c'est une bonne nouvelle qu'on le soit réapproprié.
Oui, je suis d'accord.
Oui, je suis d'accord.
Comment est-ce que tu l'as construit, ton ton à toi,
en tant qu'animatrice?
Au début, on me l'a beaucoup reproché, je vais être franche,
parce que c'était vu comme complaisant, justement.
C'était vu comme...
Il a fallu que moi, à un moment donné, je me dise,
est-ce que j'assume ça?
Justement, ce ton-là, cette façon
d'arriver à mes fins, cette façon
de dialoguer, il y a quand même des choses
que j'ai eues à raffiner, puis je comprenais
qu'au niveau de l'image, je pouvais être trop.
Genre, je pouvais rire trop par béquille,
par... Tu sais, au début, dans ce métier-là,
c'est ça, tu peux compenser un silence,
tu peux vouloir que l'autre soit tellement
bien, puis tu veux tout ça.
Donc, il a fallu quand même que je raffine certaines affaires.
Mais à un moment donné, j'ai assumé que c'était mon ton,
c'était ma façon de faire,
et j'ai compris que, en tout cas,
j'avais l'impression de pouvoir arriver
à faire sortir des réponses quand même
dans un état de confiance,
plus dans mon cas à moi que si j'étais en confrontation.
Qu'est-ce qui t'a donné envie de faire ce métier-là,
de t'inscrire en arts et technologies
des médias à Jonquière?
Ça, c'est quand tu dis, je sais pas,
est-ce qu'on se dit destin, accident, parcours,
ou je...
J'ai pas rêvé d'animer, de un.
Moi, je m'en allais en production,
en réalisation, en écrit.
Au début, je me suis donc inscrite en administration.
Mon père avait l'épicerie.
À Disraeli.
À Disraeli.
Pas qu'on prenait pour acquis que je le prendrais.
Ça n'a pas été dit comme ça, mais je pense que j'aurais pu le prendre.
Je m'y plaisais, je travaillais là depuis que j'avais 13 ans.
J'étais le fun, j'aimais le monde.
J'aimais ça, être caissière.
J'aimais ça, faire des pizzas en atelier.
J'aimais vraiment ça. Donc, il j'aimais ça faire des pizzas. J'aimais vraiment ça.
Donc, il y a un monde parallèle dans lequel France Beaudoin
est propriétaire d'épicerie à l'Israélie.
J'aurais pu, vraiment.
Je pense que j'aurais senti le besoin
de faire quelque chose de pété avec ça,
de l'éclater.
J'aurais senti le besoin de faire des événements
là-dedans et tout, mais j'aurais pu.
Sauf que quand j'ai eu mes demandes
acceptées d'administration,
je me suis mise à pleurer. Je suis allée voir ma mère.
J'ai dit, c'est pas vrai que je vais faire ça toute ma vie.
Je peux pas, c'est pas ça.
On t'a jamais demandé de faire ça. Mon père, il dit,
j'ai jamais pris pour acquis que tu ferais ça.
Donc, ma mère a eu cette phrase que j'ai
encore avec mes enfants maintenant qui sont en choix
de carrière actuellement. Elle m'a dit,
qu'est-ce qui ferait en sorte que t'aurais
pas l'impression de travailler.
Tu te leverais le matin, puis tu aurais du fun,
puis tu te démarquerais parce que tu mettrais plus d'heures,
parce que ce ne serait pas pour toi difficile de faire,
puis ce ne serait pas une corvée à journée longue.
Donc, elle m'a donné le livre.
À ce moment-là, c'était le livre des options de cégeps.
Je suis passée à travers, puis elle m'a dit,
regarde juste les prérequis.
Regarde pas les titres en haut.
Regarde juste ce que ça demande pour faire ça, puis vois si ça t'aime ça.
Puis si t'aimes ça, bien, remonte en haut de la page, puis regarde le titre.
Et ça a donné français, tourisme, géo, histoire.
Et je suis remontée en haut de la page, puis c'était art et technologie des médias. Et là, je suis à Disrelli, petite ville.
Tu remontes, il y a 30, 32 ans, 35 ans peut-être. Tu retournes là, l'orienteur n'a jamais entendu parler de ça de sa vie, jamais, jamais.
Et là, c'est à Jonquière, c'est à 6 heures, le parc n'a pas été refait à ce moment-là.
Donc, je décide d'aller voir mon père, en fait, on fait une application et c'est fermé, il est trop tard parce que je m'étais inscrite en administration. Et mon père va connaître un provigo, un monsieur qui a un provigo là-bas
qui va m'amener à aller visiter l'école, même si c'est fermé, même si.
Et il va me faire rencontrer quelqu'un qui finalement, moi,
en fait, je vais me placer sur la liste d'attente sans savoir
parce que je ne sais pas combien de tièmes sur la liste de rappel.
Puis finalement, je vais avoir l'appel.
Tu le voulais pour vrai?
Bien, je le voulais parce qu'en arrivant là,
écoute, ma mère était convaincue que j'allais dire,
« Hey, ça n'a pas de bon sens, il y a bien trop de boutons,
il y a bien trop d'affaires, il y a bien trop,
c'est pas ça, des studios. »
En arrivant là, j'ai dit à ma mère,
« On dirait que j'ai toujours fait ça toute ma vie,
je suis tellement bien, c'est clair que c'est ça,
c'est sûr, sûr, sûr. »
Elle ne comprenait absolument rien dans ma réaction.
À partir de là, pendant deux mois de temps,
je m'écrivais des lettres que je postais
à une fausse adresse, marquées Jonquière,
comme si je m'en allais là,
comme pour me visualiser là-bas.
Puis qu'est-ce que tu écrivais dans ces lettres-là?
Bien, voici, je veux me trouver un appartement.
Je faisais comme une demande d'appartement.
Je faisais comme une demande au cégep.
J'écrivais une amie, n'importe quoi,
avec Jonquière, mais pas d'adresse. Donc, ça s'est rendu nulle part. Mais je ne sais pas pourquoi je faisais comme une demande au Cégep. J'écrivais à une amie n'importe quoi avec Jonquière, mais pas d'adresse.
Donc, ça s'est rendu nulle part.
Mais je ne sais pas pourquoi je faisais ça.
J'ai 16 ans.
Je le déposais.
Dans des boîtes aux lettres.
Je le déposais dans des boîtes aux lettres.
J'en ai plein que je n'ai pas posté aussi.
Mais c'était une démarche.
C'était tout le temps.
Je le faisais tout le temps.
À ta sortie de l'école,
ça a décollé très, très vite, ta carrière.
Oui.
J'ai été chanceuse et puis je touche du bois.
J'ai jamais eu affaire d'application
pour une job, tu sais, que je voulais.
Et à chaque fois, je pensais
que c'était la dernière job d'animation pour vrai.
À chaque fois, j'ai pensé...
En fait, mon stage, j'ai choisi d'aller le faire
en recherche, à la radio.
À CKAC.
À CKAC dans le temps, exactement.
Parce que j'avais pas fait mon cours en télé.
Donc, je suis allée en recherche.
Je ne voulais toujours pas aller en ondes.
Donc, je l'ai faite en recherche.
Puis ensuite, j'ai eu un poste de recherche
pendant un bon bout de temps à CKAC.
Puis là, il y a quelqu'un qui m'a offert...
En fait, au bout de ce stage-là,
je m'en allais à l'université.
Je voulais y aller.
J'avais été inscrite en politique, en droit.
Donc, j'avais à choisir entre les deux. Puis, il y a un directeur de l'information qui
est le frère de Serge Denoncourt, Jean Denoncourt, qui est décédé maintenant, qui était à
Sherbrooke, à la télévision quatre saisons Sherbrooke dans le temps, qui me fait venir
en disant, j'ai fait venir les trois, quatre, cinq, je ne sais pas combien on était, étudiants
de l'Estrie qui sortent de Jonquière.. Puis j'ai besoin de quelqu'un comme reporter.
Et j'ai dit, écoutez, monsieur, je viens par politesse,
parce que je connais pas la télé,
j'ai jamais fait ça de ma vie, je connais Play Record,
et j'ai dit ça comme ça, je ne connais rien,
je ne peux pas, mais par politesse, parce qu'on m'envoie,
bien, je viens vous rencontrer.
Et il m'a dit, est-ce que c'est ton veston?
Puis là, j'ai dit, non, c'est celui de ma mère,
visiblement, il était trop grand.
Et ça m'allait pas du tout.
Il m'a dit, bien, tu es en onde ce soir.
J'ai dit, je ne serai pas en onde ce soir, monsieur.
Je ne peux pas. Je n'ai pas fait ça de ma vie.
Ce n'est pas mon rêve, je vous le redis.
Tu es en onde ce soir.
Il me dit, ça va être un reportage avec des immigrants.
Comme ça, eux apprennent le français.
En fait, ils ne parlent pas un mot français.
Ils viennent d'arriver.
Donc, si tu te trompes, il n'y a pas de problème.
Tu vas connecter quand même avec eux. Tu vas pouvoir te reprendre
le nombre de fois que tu veux. Ça ne paraîtra pas.
Tu vas m'envoyer ton reportage, puis on va mettre ça en nombre.
Alors, ça a commencé comme ça.
Sa blonde travaillait à la radio, m'appelle le lendemain.
Je suis un peu pris en fin de semaine.
Pourrais-tu me dépanner dans les prochains jours?
Je fais, mais qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas?
Je n'étais pas destinée dans ma tête à ça,
mais j'y ai pris goût. Finalement, je ne suis pas rentrée
à l'université, puis ça a continué comme ça. Mais j'y ai pris goût. Finalement, je ne suis pas rentrée à l'université.
Puis ça a continué comme ça. Je ne sais pas.
Mais qu'est-ce que tous ces gens-là, qu'est-ce que
M. Deloncourt voyait en toi que
tu n'étais pas toi-même en mesure
de percevoir? Il faudrait leur demander,
mais je pense qu'ils sentaient un « got ».
Ça, ils me l'ont souvent dit. Je pense
qu'il y avait plein d'affaires où
il fallait que je mette une couche de finition.
Mais ils sentaient ce qu'ils m'ont nommé.
C'était une espèce d'élan, une volonté.
Puis ce que je te disais tantôt, quand j'ai commencé à CKAC,
ils m'ont rentré de façon sympathique quelques fois dans le bureau.
Parce que mes réflexes étaient des réflexes de « on y va, let's go ».
Il est 4 heures du matin, il se passe quelque chose en Russie.
Et là, moi, je suis la recherchiste de cette émission-là,
qui est une émission d'affaires publiques à ce moment-là,
si on se rapporte assez qu'à assez.
Puis moi, j'ai pas, évidemment, dans mon book, j'ai 19 ans,
je sors de mon Disraeli dont je te parle.
Pas beaucoup de contacts en Russie.
Un sociologue russe, là, excuse-moi, j'en connais pas.
J'ai pas ça.
Mais moi, je suis fan de hockey, puis la série du siècle,
Trétiak, d'Imbu, ça, je connais ça.
Puis ça, c'est hot, puis ça, c'est le fun.
Alors, il est 4h15 du matin,
je prends le bottin, parce que dans ce temps-là,
c'est un bottin, et j'appelle
tous les trétiacs
qui sont dans le bottin pour leur offrir
en commandite un déjeuner
qu'on offre à CKAC,
mais parce que je cherche quelqu'un qui a de la famille
en Russie, parce que je cherche un sociologue,
et je vais finalement
tomber sur un vrai sociologue qui enseigne
à l'université à Montréal, qui va
devenir vraiment une belle. Mais c'est sûr
qu'en sortant de là, les journalistes sont allés voir
mes boss, puis qui ont dit, elle, comment est-ce qu'elle
a fait de son compte? Et qu'il y avait des téléphones de
Trétiac qui s'étaient fait réveiller
à 4h15 du matin, peut-être moins contents,
j'avais beau être super gentille
et avenante dans mon téléphone,
je les réveillais pareil.
Mais je pense qu'en bout de ligne, ça les faisait un peu rigoler.
Je me souviens que Patricia Cass était débarquée à Montréal aussi.
Puis je n'avais pas compris que les stations étaient affiliées
à certains commanditaires ou à certains.
Il y a des ententes, des fois, qui sont faites.
Là, je vois qu'elle est à Montréal.
C'est dans le journal, le matin.
Je fais « Hey, c'est super. »
Moi, j'appelle tous les hôtels à Montréal.
Et finalement, on me passe Patricia Cass,
que je réveille dans sa chambre,
évidemment pas tellement contente, elle n'est pas venue en entrevue.
Mais j'avais, je pense, cette espèce de « Pourquoi pas essayer? »
C'est sûr que la moyenne au bâton finissait par être bonne,
à essayer tout ça.
Mais c'est sûr que ce n'était pas fait
dans des façons que tu apprends à l'école, nécessairement.
Est-ce qu'il y a encore une part de toi
qui se comporte de cette manière-là
lorsque tu crées en direct d'un univers, par exemple?
Tout le temps et partout.
Puis c'est là où l'insoumise, je te dirais, tout ça,
c'est là où très souvent, on va me dire,
puis c'est pas vrai que ça marche tout le temps.
Puis des fois, c'est vrai que je peux avoir l'air
de pousser trop quelque chose.
Ça, j'espère que...
J'espère, un, qu'on me le dise,
puis j'espère que je pousse pas trop des machines,
puis j'espère que je pousse assez
pour qu'on ait la satisfaction de l'avoir faite
puis l'estime de nous autres d'avoir réussi quelque chose.
Mais c'est sûr que des fois,
je peux avoir l'air de pousser la machine
en disant, voyons, c'est...
Mais reste que
le pourcentage qui marche
est quand même vraiment...
Puis le fun qu'on a, tu sais, dans
L'Insoumise de tantôt, c'est l'espèce de fun
de ricaner, de se faire des coups,
de... Ça, j'ai ça fort.
Puis je veux... J'ai pas envie de perdre ça.
Je veux que mes enfants aient ça.
Cette espèce de droit-là à...
Juste avoir du fun
dans ce qu'on fait.
Jouer, tu sais, quand on kidnappe au jour de l'an,
il est 4h le matin,
5h, on est dans un quartier général avec
nos walkie-talkies, on est des
enfants, ça fait des mois qu'on sait qui va
être à quel coin de la rue.
C'est tellement le fun.
Puis je me dis, ce jeu-là, moi,
ça me fait vivre. Il y a une part de ça là-dedans. Donc, la première véritable émission que tu as animée, c'est tellement le fun. Puis je me dis, ce jeu-là, moi, me fait vivre. Il y a une part de ça là-dedans.
Donc, la première véritable émission que tu as animée,
c'est La vie en estrie.
Oui.
Qu'est-ce que tu as appris?
Qu'est-ce que ça t'a permis d'animer une émission?
Il n'y en a plus vraiment des émissions comme ça
qui étaient de véritables émissions,
mais un peu en marge des grands projecteurs,
des grandes stations.
Absolument, oui.
C'était diffusé seulement dans la région Lestrie.
Depuis Sherbrooke, qu'est-ce que ça t'a permis d'apprendre
de vivre ça en marge des grandes stations?
Tout.
Tout?
Tout.
Ça a été...
Je te dis même pas une école,
parce que des fois, ça me choquait,
puis ça me choque encore
quand on pense que ce qui est fait en région
est un sous-produit.
Tu as vu comment je mesurais bien mes mots.
Exactement, parce que tu viens de là.
Moi, c'est là que je t'ai découvert aussi.
Puis déjà, tu vois, on disait à lui,
il va s'en aller à Montréal.
Déjà, on disait ça, alors qu'un n'empêche pas l'autre.
C'est comme les émissions du matin
qui vaudraient moins que les émissions du soir.
C'est comme ces espèces de causes.
Des drôles de hiérarchie, des fausses hiérarchies.
Pareil comme si tu te forçais moins
quand tu étais en région
ou que des fois, tu as moins de moyens,
malheureusement, effectivement,
mais tu n'y mets pas moins de temps,
moins de cœur, moins d'intérêt, moins de...
Alors, je faisais à peu près...
Il y avait un réalisateur, évidemment,
qui était là aussi, puis il y avait une équipe technique,
mais tu fais la recherche, tu fais le booking,
tu fais tout, tout, tout, tu sais, ce qui est là. Et ça, c'est infiniment formateur,
parce que comme mon but n'était pas d'être en ondes,
mais de créer des équipes, créer des choses,
j'apprenais à faire la recherche, je me faisais des contacts de booking,
j'apprenais à faire avec quand quelqu'un ne se présentait pas en ondes,
tu sais, j'apprenais à vivre avec ce qui se passait là.
Ça t'a bien servi pour la suite. Ça m'a servi tout le temps.
C'est un système D. J'ai
appris là, parce que 15 minutes par jour,
quand t'as rien à dire, puis que c'est décommuniqué,
puis qu'il faut que t'enchaînes décommuniqué,
tu peux, à un moment donné, t'es mieux de te...
C'est ça. Et ça m'a appris
que ta façon de réagir
en onde, si tu dramatises
pas, au contraire, ça devient
payant pour toi. La journée où le mur est tombé sur En direct de l'univers,
le mur qui monte, qui lève devant nous,
ce réflexe-là vient de la vie en estrie.
C'est-à-dire d'une personnalité aussi, mais de dire,
OK, si on n'en fait pas un drame,
si on récupère ce qui est en train de se passer là
et qu'on fait avec, toute cette situation-là
devient bonne pour tout le monde,
à moins qu'il arrive un accident, ce n'est pas de ça que je parle.
Il n'y avait pas de blessés. Il n'y avait pas de blessés, mais cette façon de réag situation-là devient bonne pour tout le monde, à moins qu'il arrive un accident. C'est pas de ça que je parle. Il n'y avait pas de blessés.
Il n'y avait pas de blessés, mais cette façon de réagir-là
vient de la vie en estrie.
Cette espèce de système D de faire,
il n'y a rien de bouquet de main, c'est pas grave,
il va y avoir quelque chose.
Il n'y a rien après la pause, c'est pas grave,
il va y avoir quelque chose.
Et ça, c'est fabuleux.
Et ça a été aussi une liberté.
Ils m'ont donné carte blanche sur tout.
Alors, tous mes plans, un peu
de, tu sais, écoute, le poisson d'avril,
faire croire aux gens qu'Elton John
était là, remplir le studio.
Tu sais, je me souviens que ma bosse
avait tellement peur que les jeunes...
Le vieux studio à Télésailles.
Le vieux studio à Télésailles.
Où était enregistrée la lutte à une certaine époque.
Exactement. Elle était cachée
avec son manteau en haut dans les estrades
de peur que les gens soient choqués après moi.
Mais je savais que les gens embarqueraient, riraient.
Il y avait...
Mais on a essayé tellement d'affaires.
Tellement.
C'était tellement le fun.
Comment est-ce que tu as vécu ton passage, donc, de Téléset
au Canal 10, au Grand Réseau?
En fait, il y a eu plusieurs petites approches.
J'ai commencé par remplacer le matin
à « Salut, bonjour, Johanne Despin »,
entre autres choses, ensuite de ça.
La poule aux oeufs d'or?
La poule aux oeufs d'or. J'ai fait la poule aux oeufs d'or.
Tu vois, la poule aux oeufs d'or, très, très souvent,
c'est peut-être la prochaine question, je ne sais pas,
souvent les gens vont me dire « Est-ce que tu regrettes
la poule aux oeufs d'or? »
Qu'est-ce que ça vient faire dans ton parcours, cette affaire-là? Alors que... Est-ce que tu regrettes la poule aux oeufs d'or? Qu'est-ce que ça vient faire dans ton parcours, cette affaire-là?
Est-ce que tu regrettes la poule aux oeufs d'or, Fran?
En fait, quand je pense à chacune,
pour exactement tout ce qu'on est en train de se dire,
j'ai rarement fait un choix de carrière
comme un jeu d'échecs où tu t'en vas à telle place.
Tu comprends?
Il n'y avait pas d'agenda calculé et tout ça.
Chaque émission ou chaque pas professionnel
a été fait parce qu'il se passait quelque chose dans ma vie,
parce que ça allait dans ma vie pour cette raison-là.
Ça se plaçait dans un contexte
pas calculé professionnel,
mais de bien-être ou de famille.
Quand moi, je pense à la poule aux oeufs d'or,
je pense à l'élégance de Guy Mongrain,
qui est d'une élégance formidable
dans ce métier-là.
Un gentil monsieur.
Un gentil monsieur, avec tout ce que ça a de noble,
la gentillesse, effectivement.
On peut le répéter.
On peut le répéter. Donc, la gentillesse d'eux.
Mais c'est aussi le moment où mon père
a été malade longtemps et est décédé.
Moi, j'ai eu un solide burn-out,
dépression, je ne sais pas comment on appellerait ça maintenant,
mais c'est ça, qui a duré
une bonne année solide, un deux ans pour être
complètement guérie de ça.
Donc, la poule n'était évidemment
pas mon activité intellectuelle de la semaine,
ce n'était pas ça. Mais ce n'est pas grave,
non plus, on a besoin de plein d'affaires dans la vie,
mais ça me permettait de reprendre contact,
de m'assurer que je pouvais encore
faire ce métier-là ou être
dans l'action de ça, rencontrer
des gens qui étaient juste heureux, qui étaient là,
gagner les sous que ça me prenait
pour garder ma petite maison sur le bord de l'eau
qui m'a permis de guérir
de cette affaire-là. Alors moi, quand je pense
à ça, c'est à ça que je pense.
Et je serai pour toujours
infiniment reconnaissante
à cette période-là et la poule, entre autres.
Et t'étais toute jeune encore à ce moment-là.
Ah oui, écoute, j'avais...
Je sais pas, je devais avoir 22, 23, à peu près.
Non, non, c'était les débuts, là.
C'était les débuts, c'est sûr.
Je fais un petit saut dans le temps.
Lorsque t'as été approchée pour animer Bon baiser de France,
cette émission-là devait pas forcément
s'appeler Bon baiser de France. Elle aurait pu s'appeler Bon baiser de Véroer Bon baiser de France. Oui. Cette émission-là ne devait pas forcément s'appeler Bon baiser de France.
Elle aurait pu s'appeler Bon baiser de Véro,
Bon baiser de...
Michel Barrette, de René Simard,
de... En fait, je ne sais pas j'étais à la
combien-tième sur la liste, mais je me
souviens de Dominique Chaloux qui a été infiniment
bonne pour moi dans mon parcours.
Qui était la patronne en Radio-Canada.
Oui, qui était la patronne en Radio-Canada et qui a été dans les personnes
qui m'ont fait confiance
plus que moi je me faisais confiance dans ce métier- dans les personnes qui m'ont fait confiance plus que moi, je me faisais confiance
dans ce métier-là.
Et elle m'appelle, je pense que c'était un vendredi,
puis elle me dit, écoute,
on a un talk show qui part, je pense,
ça partait dans six semaines.
C'était court, court, court comme délai.
Il fallait monter l'équipe, le concept,
tout ce qui était à faire.
Puis elle me dit, je vais être franche,
on l'a offert à tel, un tel, un tel, un tel.
Là, René Simard, à la demande,
s'il dit non, est-ce que tu acceptes?
Elle t'appelait préventivement.
Oui, c'était fabuleux.
Là, j'ai dit, attends, il faudrait s'en parler, tout ça.
Mais un, j'ai adoré cette franchise-là.
Là, il y a des gens autour de moi qui disaient,
ben voyons donc, t'es la combien de termes?
J'ai fait, attends un peu, t'es la combien de termes?
Sur le bottin de l'union,
il y a un talk show avec cette liberté-là.
Comment, même si je suis
à sixième, septième, dixième, je suis
honorée, excuse-moi, là.
Je vois ça complètement différemment.
Mais ça avait été, c'est ça, ça avait été
très drôle, cette discussion-là. Évidemment
qu'on a jasé entre les deux, mais t'auras
compris, René Simard a dit non.
Je m'adresse à la productrice, à l'animatrice aussi,
mais est-ce que c'est vrai
qu'on voit toujours les mêmes personnes à la télé?
Pourquoi est-ce qu'on voit toujours les mêmes personnes à la télé?
Oui, on voit beaucoup de mêmes personnes à la télé.
Je peux te parler pour chez nous, entre autres,
puis je te parlerai en général après.
Si on prend, on va se le dire, entre autres choses.
Que Sébastien Diaz anime.
Exact.
Que tu produis.
Oui, t'étais pas si connu à la télé, puis tu es venu.
Bon, merci de le souligner.
Merci de m'avoir reçu.
Donc, d'un, ça, quand tu regardes Marc Labrèche,
il y a des nouveaux visages aussi qu'on amène de ce côté-là.
Parce que tu produis aussi sa nouvelle émission.
Exactement.
Quand tu regardes la revue culturelle avec André Robitaille à la fin,
ce n'est pas que du monde connu, au contraire.
Tu vas avoir des trucs.
Donc, personnellement, il y a vraiment un mandat personnel
de ne pas tasser ceux qui sont là
parce que ceux qui sont là apportent une cote d'écoute,
apportent vraiment des gens à les regarder.
Il faut qu'on soit franc là-dessus.
Ils apportent.
Mais là où je trouve que ça devient intéressant,
c'est quand tu mets ces gens connus là
avec des gens qui sont moins, qui ont une expertise,
qui ont autre chose à dire.
De un, tu fais dire autre chose à ceux qui sont connus
et tu mets de la lumière sur ceux qui ne le sont pas.
Mettons qu'on est bien, bien francs, là.
Quand on fait pour emporter,
des noms qui sont...
Même si on veut, puis on a fait des scientifiques,
puis on fait des journalistes,
puis on a fait toutes sortes de monde,
des danseurs récemment, puis on fait des heures avec des gens.
Il y a une différence de résultats d'écoute
dans ceux qui sont connus puis dans ceux qui ne le sont pas.
Tu dois le voir aussi. Je suis sûr que tu le vois.
Jeannine m'est produit un autre balado,
puis je suis à même de constater qu'un épisode avec Louis-José Hood
ou Véronique Loutier...
C'est clair.
J'en ai plus d'attention qu'un épisode avec un comédien méconnu.
C'est ça. Alors, moi, au bout de Pour emporter, j'espérais qu'un épisode avec un comédien méconnu. C'est ça.
Alors, moi, au bout de Pour emporter,
j'espérais qu'on arrive à un autre constat que ça.
Mais le constat est celui-là.
Donc, à un moment donné,
t'as des diffuseurs qui ont,
veut, veut pas, à rentabiliser la chose.
Tu comprends?
Donc, la moyenne, moi, en fait,
ce à quoi je crois,
cette espèce de moyenne des deux dont je te parle,
qu'un mette de la lumière sur l'autre,
serve à l'autre, puis que l'autre nourrisse l'autre aussi.
Parce que ce serait de se mentir
que de dire qu'il n'y a pas une différence
en termes de cote au bout de la ligne de ça.
Mais il faut continuer, continuer, continuer
à nourrir autrement,
parce que ça nourrit tout le monde beaucoup mieux.
Mais c'est une critique qui revient souvent.
Les gens s'en plaignent que la télé,
qu'on voit toujours les mêmes personnes à la télé,
mais en même temps,
ces gens le suscitent davantage de codes d'écoute.
Comment on explique ce paradoxe-là?
C'est là où est ma réflexion.
C'est qu'on veut ça, nous les premiers,
on veut jumeler, on veut...
Mais quand tu le mets à l'écran,
c'est vrai qu'il y a une différence.
Je ne veux pas généraliser, peut-être qu'il y a des endroits où non,
mais moi, de tout ce que je vois,
il y en a une différence. Donc,
il faut être franc puis se dire comment on réussit
justement à amener
la lumière, mais que ces gens-là
permettent, puis ils vont être les premiers à vouloir
mettre la lumière sur quelqu'un d'autre. Ils vont être les premiers
à vouloir ça, je suis convaincue. Puis ça renouvelle
leur discours en même temps.
Est-ce qu'il faut que tu te battes auprès des diffuseurs
avec qui tu travailles pour mettre de nouvelles personnes à l'écran?
Non, parce qu'ils voudraient la même chose.
Mais je pense que je ne vais pas parler pour eux,
mais ils ont ce même constat-là.
C'est-à-dire que quand je leur dis
qu'on fait un mélange des deux,
c'est plus que ça, c'est un mélange des générations,
c'est un mélange des genres, c'est un mélange...
C'est tout ça qui finit par être payant pour tout le monde.
Je n'ai pas à me battre parce que je tiens ce discours-là.
Tu comprends?
Je le tiens dans...
Tu sais, dans le direct de l'univers, le A.
Tu sais, premièrement, on a...
Je pense que ça va être notre 350e.
Ça fait 15 ans.
Ce n'est pas vrai que c'est tous des triple A.
S'il faut...
J'haïs tellement cette expression-là.
Tu ne peux pas croire.
Mais ce n'est pas vrai que c'est tous des triple A.
Sinon, on n'aurait pas 350, tu comprends?
Ça peut pas être Véronique Loutier à chaque semaine.
Ça peut pas être Véronique Loutier à chaque semaine. Et ceux qui viennent chanter,
très souvent, celui qui
devient le A, s'il faut employer cette expression-là,
c'est le pas connu pendant.
Oui, c'est toujours l'artiste que vous êtes allé trouver, quelque part
dans le fin fond des États-Unis. C'est celui-là
ou celui qui est avec une toune
pas connue du tout ici,
qui tout à coup, parce que le texte l'a touché,
parce que ça passe dans l'histoire de quelqu'un,
parce que ça fait du sens
dans ce qui est en train de se passer là maintenant.
Donc, tout est question de contexte
et il y a moyen de le faire.
Mais il faut forcément admettre
qu'un pour un, tu comprends,
c'est là où je m'entends bien.
En tout cas, j'ai de bonnes discussions
avec les diffuseurs là-dessus.
Donc, je pense qu'il faut être franc,
il faut se le dire, il faut trouver des solutions.
J'en profite pour te parler
de mon moment préféré de l'histoire
dans le direct de l'univers. J'ai peur, t'es quoi?
C'est en octobre 2022, donc c'est
relativement récent. C'est récent? Oui, dans l'épisode
que vous avez consacré à l'univers d'Isabelle Boulay.
Yes! Vous avez reçu Dee Snider,
chanteur de Twisted Sister.
Oui, c'est ça. Comment vous êtes parvenue
à le joindre et à le convaincre de venir chanter
pour quelqu'un qu'il ne devait probablement pas connaître?
Pas du tout.
Mais moi, j'ai exactement l'âge d'Isabelle
et je peux te dire que je le souhaitais tellement
parce que j'étais aussi heureuse qu'elle, ça a passé.
La journée d'enregistrement, t'aurais capoté.
Il était ultra gentil, ultra professionnel.
Il a fait la première répétition comme le show du soir.
Il n'a pas ménagé, il n'a pas économisé rien.
Il était extraordinaire.
Mais on a juste essayé.
C'est exactement ce que tu dis là.
C'est exactement ce que je te dis depuis le début.
C'est de faire, hé, on le laissait.
Puis là, il y a toujours une personne qui va faire,
puis c'est normal.
Puis heureusement, ça prend cette personne-là qui dit ça
pour que le moteur parte autour de la table
et ça fait... Ouais, on l'essaie.
Et ça a dit oui, je suis obligée de dire presque tout de suite.
Elle a été séduite.
En fait, ce qui nous aide en direct de l'univers,
c'est qu'ils sont séduits par l'idée
qu'il y a quelqu'un qu'ils ne connaissent pas du tout
parce que sa première réaction, ça a été de dire
mais on dirait qu'elle et moi, on n'est pas dans le même univers. On dirait
qu'elle ne doit pas écouter ma musique.
Bonne observation, M. Snyder. Exact.
Il est allé la googler, visiblement, puis en fait,
c'est quoi notre lien? Mais
l'histoire était si attachante.
Justement, ces opposés-là,
c'est ce qui l'a séduit avec
sa blonde, puis ça tombait sur le fait
que c'était leur anniversaire de mariage.
Et comme sa blonde voyage toujours avec lui, il a fait, OK, je fais la surprise à ma blonde, puis je lait sur le fait que c'était leur anniversaire de mariage. Et comme sa blonde voyage
toujours avec lui, il a fait, OK, je fais
la surprise à ma blonde, puis je l'amène à Montréal.
Alors, on a joué de chance là-dessus
aussi, et la blonde est débarquée.
Mais tout ça vient du fait
que t'essaies quelque chose
qui n'est pas supposé à la base.
Mais comment ça commence?
C'est quoi la première étape pour joindre
quelqu'un de ce genre-là?
Parce que si vous voulez inviter Daniel Bélanger,
vous savez comment trouver Daniel Bélanger.
On se promène sur Internet et on cherche.
Là, on commence à avoir des contacts de gens
qui peuvent nous envoyer d'un à l'autre.
On commence. Mais encore là, c'est minime.
C'est vraiment le concept de l'émission
qui fait en sorte que pour vraiment des miettes,
ils viennent, c'est pas des salaires, on pourrait pas
se payer des salaires de...
C'est pas ça, tu comprends? Ils viennent
vraiment parce qu'ils
trippent sur le fait qu'on est en train de leur
raconter l'histoire, puis qu'on est un peu
bizarre dans notre show live
qui se fait plus de temps ailleurs.
Ils ont vraiment une espèce de coup de cœur,
alors on cherche,iment, on part
de rien, comme tout le monde.
On a des recherchistes formidables.
C'est à elles que je donne le crédit.
Puis on lâche pas. On n'a pas d'orgueil.
Puis on lâche pas.
On se contente pas, puis on lâche pas.
We're not gonna take it. On va pas se satisfaire
d'un non. C'est exactement ça.
Tu travailles avec ta soeur depuis
combien d'années maintenant? Depuis deux filles
le matin. Ça, c'est une chance.
Josée. Oui, c'est Josée. Que tu connais, je pense.
Oui, un petit peu. Parce que vous avez
quelque chose en commun, je trouve, de plume.
Merci.
Elle travaille avec moi depuis
deux filles. Elle a un parcours en
littérature, en pub. Elle a
mis tout ça ensemble. Elle a un humour
extraordinaire.
Tout ce que moi, j'ai pu faire, c'est parce qu'on l'a fait.
D'avoir quelqu'un qui est aimant à côté de toi,
qui n'est pas en compétition, qui te connaît vraiment,
qui sait ce que tu vas assumer ou pas,
tu perds tellement moins de temps.
C'est vraiment une vraie complicité.
Et la seule chose, c'est que je voudrais tellement qu'à toutes les fois où on souligne
quelque chose, que ce soit
clair que c'est pour elle aussi.
J'aimerais que ça, ce soit clair.
Est-ce que vous êtes toujours bien entendue?
Oui, sauf une fois où je l'avais attachée avec
une robe de charme en bas sur un poteau.
Elle le dit tout le temps, alors je vais le dire.
Ça, c'est récent. Oui, ça, c'est récent.
Ça se met de basse. Non.
On était jeunes. C'est juste que peut-être qu'elle était plus jeune, donc peut-être qu'elle me gossest récent. Ça se met de basé. Non. On était jeunes.
C'est juste que peut-être qu'elle était plus jeune,
donc peut-être qu'elle me gossait un peu.
Ça se peut, je ne sais pas.
Elle l'avait cherchée, c'est ça que tu veux dire.
Je ne sais pas.
Elle ne dirait pas ça.
Probablement qu'elle voulait juste être volontaire dans un jeu que j'avais avec mes amis ou je ne sais pas quoi.
Puis je l'ai attachée avec la ganse de la robe de chambre
sur un poteau dans le sous-sol.
Mais jusque-là, ça aurait pu ne pas être long,
mais je l'ai oubliée.
Alors... Je le dis avant qu'elle l'écrive
elle-même, puis qu'elle...
Mais comment est-ce que votre relation professionnelle est née?
Parce que c'est quand même pas rien de dire à sa soeur,
est-ce que tu viendrais travailler avec moi?
L'autre jour, on s'en parlait, puis on s'en souvient pas.
Ça fait tellement de temps qu'elle avait pris une autre avenue.
Elle travaillait vraiment dans une agence de pub.
Ensuite, elle a travaillé à TVA
pour faire des... à la Téléset, où on était à Sherbrooke.
Puis on dirait qu'à un moment donné,
elle s'est mise à travailler comme recherchiste aussi.
Puis elle écrivait tellement des textes formidables.
À bon baiser, là, très, très souvent,
quand je te dis qu'on voulait mettre de l'actualité
puis qu'on voulait être live
puis qu'on voulait pas savoir ce qui s'en venait le soir
pour sentir le pouls de la journée,
elle, pendant que moi, je faisais le show de 4 heures,
écrivait les textes de présentation du show du soir,
voyait qui s'en venait.
Puis quand je sortais du show de 4 heures,
les recherchistes, on se mettait ensemble,
puis on brainstormait sur qui ils avaient booké pendant ce temps-là,
qu'est-ce qui s'en vient pour 9 heures.
Ma soeur écrivait les textes, et très, très souvent,
ou je les lisais une seconde avant,
ou il m'est même arrivé de les lire directement en ondes,
et j'aurais pu dire ça en l'improvisant.
C'est qu'on devient tellement, tellement tricoté
au niveau du travail.
On est très différentes dans nos vies,
mais tellement qu'il y a une confiance aveugle.
Elle va me dire, je dis toujours,
si tu me dis dans une pause commerciale,
tourne à droite, va tourner à droite en direct.
Je ne me poserai pas la question.
C'est fabuleux d'avoir une confiance
dans le jugement de quelqu'un.
Moi, je n'aurais pas pu faire ce que j'ai fait.
Puis on n'aurait pas les productions qu'on a
et on n'aurait pas en direct l'univers.
En direct, l'univers, elle nous part ça.
Il y a Marie-Claude Lévesque qui est aussi avec elle,
toute l'équipe de conception, recherche,
puis bon, JB, tout le monde, Nathalie.
Mais à la base, elle fait la pré-entrevue avec quelqu'un.
Puis après ça, on part de là.
Qu'est-ce qui s'est passé avec Michel Richard?
Mais ça, je suis contente que tu m'en parles.
Parlons-en.
Parlons-en.
Donc, vous l'avez reçu en direct de l'univers.
Puis habituellement, les gens sont très, très ravis, très enthousiastes.
On le voit dans leur visage.
Ils sautent, ils dansent.
Michel Richard, c'était moins ça.
Ça, c'est ma lecture des choses, OK?
Parce qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de commentaires là-dessus.
Puis c'est ma lecture.
Peut-être qu'elle te dirait autre chose,
puis je serais curieuse de...
Les deux premiers blocs en ondes,
et c'est arrivé à d'autres personnes,
c'est pour ça que je le mentionne,
par coquetterie des fois,
ou par...
Ils veulent pas mettre leurs lunettes.
Simple de même, OK?
Donc, t'as de la misère à reconnaître,
à voir les gens qui sortent. Donc, rendu à la misère à reconnaître, à voir les gens qui sortent.
Donc, rendue à la pause,
j'ai dit, on va mettre un accessoire.
On va mettre nos lunettes.
Je pense qu'il y a quelque chose quand même
de ça.
Elle ne reconnaissait pas les gens qui arrivaient.
C'est-à-dire qu'elle les voyait, mais elle n'est pas la seule.
C'est arrivé à plusieurs où on a dit,
rendue à la pause, mettez vos lunettes.
Ça va aider. Mettez vos lunettes.
Je comprends, par coquetterie et tout ça,
puis les gens arrivent de loin.
Tu n'as pas la perception en studio,
quand ils descendent les marches,
ils sont vraiment loin avant d'arriver à toi.
Donc, je pense qu'il y avait peut-être un délai de ça.
Si je veux excuser quelque chose vraiment,
puis le reste, ça, c'est vraiment ma perception
parce qu'à la toute fin,
elle a été vraiment ultra reconnaissante avec tout le monde.
Elle a écrit une lettre à tout le monde.
Tout le monde, tout le monde, personnellement.
Elle pleurait à la fin, infiniment touchée.
Ma lecture, mais peut-être que je suis complètement dans le champ,
puis c'est à elle de le dire, puis je n'ai pas parlé pour elle.
Je pense que c'est quelqu'un qui est tellement habitué
de se faire rentrer dedans,
tellement habitué de se faire rire, critiquer,
je ne sais pas quoi. Tu comprends?
Tellement que je pense qu'elle a été
sur ses gardes, puis je pense
que son réflexe dans la vie est
d'être sur ses gardes. Et je pense qu'à la
toute fin, tu vois combien
c'était juste de l'amour, tout ça, puis c'était
juste du bon. Mais c'était mal connaître
l'émission. C'était mal connaître l'émission. C'est là
où je pense que c'est un réflexe
de très, très, très longtemps
qui fait que t'as le réflexe
d'être en répartie de...
Puis il y a un stress, probablement,
qui vient avec ça, parce qu'à la fin,
elle a été vraiment ultra reconnaissante.
Vraiment ultra reconnaissante.
Mais ce que les gens ont perçu,
moi, je pense que de l'intérieur,
c'est ça qui s'est passé. Mais ça,
c'est vraiment elle qui pourrait le dire.
En septembre 2019,
lorsque vous avez dû trouver un plan B
pour Patrick Bruel,
qui faisait face à des allégations
d'un geste à caractère sexuel.
Donc, c'est à quelques jours
de la tenue de l'émission que vous avez dû trouver
un autre invité.
Oui, mercredi midi.
Est-ce que tu peux me raconter cette semaine-là?
Comment ça s'est passé?
Ça, c'était comme une des premières fois
où il fallait se revirer.
La pandémie a fait en sorte qu'on a eu...
Ça nous a servi d'exemple
pour pouvoir faire d'autres choses après.
Mais je me souviens qu'on lit ça,
on voit passer ça,
puis nous, on a monté.
C'est la première, c'est Patrick Bruel.
Ça fait un an et demi qu'on le veut,
qu'on attend ça.
On a un show pacté.
On part la saison, on est fiers de notre line-up
et on attend ça.
On est en répétition 24 heures après.
Donc, on est le mercredi midi.
On se donne quelques heures.
On parle à Radio-Canada.
On pense à annuler le show.
Comme je te dis, là, on en a fait d'autres depuis comme ça,
mais à ce moment-là, on se dit comment on va réussir.
Et là, on fait vite, vite, vite un meeting,
pense à ça pendant la nuit, pense à ça,
et finalement, on se dit OK,
qui, un, a des liens communs avec des artistes
qui sont sur le plateau?
Donc, qui venait chanter?
Nous, on a des notes, des notes, des notes,
on a des tableaux, des tableaux, ça fait 15 ans.
Donc, qui aime qui, qui aime quoi,
qu'on est capable de faire des croisements? Ça a fait la même chose quand Stéphane Rousse on a des tableaux, des tableaux, ça fait 15 ans. Donc, qui aime qui, qui aime quoi, on est capable de faire des croisements.
Ça a fait la même chose quand Stéphane Rousseau a eu la COVID, puis qu'au jour de l'an,
il s'est désisté.
Il n'a pas eu le choix, c'est pas lui,
mais trois jours avant, les numéros
sont tous tricotés. Nous autres, c'est
pas facile, mais c'est un réflexe
d'aller pitonner dans l'ordinateur, puis de voir
qui a des mêmes liens.
Il faut que vous trouviez la personne
qui ressemble le plus à Stéphane Rousseau
dans ses goûts culturels.
En fait, dans un casting,
on est capable de s'aider une petite coche là-dessus.
Ça veut pas dire que ça marche tout le temps,
mais au moins, on est capable de s'aider une petite coche.
Dans le cas de là, on était partis,
mais surtout, moi, je me suis demandé
qui peut nous aider dans les délais qu'on a.
Puis mon premier flash,
ça a été de penser à la blonde de Normand Brattwight
et de me dire, elle, c'est une productrice contenue, c'est une fille qui est capable de nous aider, c'est une
fille qui va comprendre l'urgence. Normand, il va être bon joueur, il va être avec nous autres,
on va le kidnapper, on va faire un stunt avec ça. L'idée, c'est toujours de prendre l'opportunité
puis d'en faire quelque chose. Tu comprends? De ne pas être victime, de ne pas s'écraser. C'est toujours le même réflexe.
De dire comment on peut, au contraire,
nous autres, se stimuler avec ça,
puis d'en faire un bon coup, puis c'est ce qui est arrivé.
Puis est-ce que c'est toi qui prends le téléphone
pour appeler Richard Séguin, par exemple,
et lui dire est-ce que tu viendrais chanter pour Normand
avec une chorale?
Non, ça, c'est vraiment les recherchistes.
Tout le monde a son rôle là-dedans et tout.
Mais la chorale, encore une fois, c'était vraiment les recherchistes. Tout le monde a son rôle là-dedans et tout. Mais la chorale, encore une fois,
c'était de dire comment on magnifie...
Il faut qu'on magnifie ce qui se passe là.
Il faut que ça devienne, au contraire,
plus beau que ce qu'on avait.
Donc, c'est pas 10 choristes,
c'est 100 dehors, éclairés,
avec l'émotion qu'on va avoir
quand on va sortir dehors.
C'est toujours le réflexe de faire
comment on va faire mieux que ce qu'on avait prévu
dans la merde qu'on est là.
Oui, c'est ça qui était à réussir dans le cas de cet épisode-là.
C'est-à-dire qu'au final, ça a donné une meilleure...
On n'a pas vu l'émission,
vous auriez consacré à Patrick Bruel,
mais on peut présumer que ça a donné quelque chose de plus beau.
On n'aurait pas eu Richard Seguin avec une chorale.
Non, c'était plus émotif, c'était plus senti.
Tout le monde est là, solidaire.
Puis ce qui est beau aussi, c'est qu'on a toujours
senti que le public est vraiment solidaire
de ce qu'on fait, quand on se revient de bord
ou peu importe. Ça fait en sorte
qu'on peut prendre des risques.
On le sait, les gens sont compréhensifs
de ça. Quand tu sens que t'as pas
de marge de manœuvre, là, hey boy,
tu marches les fesses plus serrées, puis tu prends
moins de risques, puis il y a bien des affaires que tu laisses à la table
comme idée. Nous autres, on sent,
puis ça, je suis infiniment reconnaissante
au public là-dessus, on sent qu'on peut essayer
des affaires, on sent qu'ils nous laissent une marge
de manœuvre pour que des fois,
ça marche moins bien ou mieux,
mais ce risque-là est important
dans l'équation.
Comme productrice, comment tu négocies
avec tout ça? Parce que maintenant,
il y a des gens qui sont accusés en justice,
il y a des gens qui font l'objet d'enquêtes dans les journaux,
il y a des gens qui font l'objet de rumeurs
qui courent à travers la société,
qui ne sont pas vérifiées, qui ne sont peut-être même pas vérifiables.
Comment est-ce que tu soupèses tout ça?
Le bon côté de ça, c'est que tous les rôles de pouvoir,
il y a vraiment quelque chose qui a été nettoyé là-dedans.
Dans la façon d'exercer le pouvoir,
la pression,
sûrement que c'était dans d'autres milieux aussi.
On peut le présumer, oui.
On peut le présumer, malheureusement, oui, sûrement.
Mais il y a vraiment quelque chose qui s'est assaini là-dedans.
Moi, en tout cas, de mon point de vue à moi.
À partir de là,
ce que moi, je peux gérer dans nos équipes,
c'est de, le plus possible,
le plus qu'on le sait,
gérer à mesure. C'est-à-dire,
rien laisser aller dans une rumeur,
justement. Rien
laisser traîner. Tu sais, dire
les choses, vraiment dire, écoute, cette personne-là
s'est sentie comme ça quand ça a été dit.
Qu'est-ce que t'en penses?
Oups, là, ça, c'est... Tu comprends?
Moi, je veux adresser les choses, vraiment.
Puis à partir du moment où elles sont adressées,
bien, il faut que tu prennes action.
Tu peux pas faire semblant que t'as pas entendu,
même si la personne, ça y apparaît exagéré ou tout ça,
c'est de nettoyer à chaque fois,
beaucoup plus qu'avant,
mais ça a donné quand même un pouvoir qui est assez mis, moi, je pense.
Les gens disent beaucoup, tes employés,
que tu es bienveillante, généreuse, à l'écoute.
Parce qu'on souligne ça dans tous les articles qui sont écrits à ton sujet,
à quel point tu es bienveillante avec tes employés.
Mais ce n'est pas un peu ahurissant.
Ce n'est pas un peu...
Qu'est-ce que ça dit du monde de la télé qu'on le souligne
lorsqu'une patronne
se comporte d'une manière qui semble
normale?
Je sais pas si normal
peut-être pas le bon mot, mais...
Je comprends ta question.
C'est pas le strict minimum de bien traiter ses employés.
Je comprends ta question.
Je pense qu'il y en a vraiment beaucoup qui le font.
Je pense vraiment qu'il y en a beaucoup.
Je pense qu'il y avait des cultures d'entreprise avant
qui, justement, disparaissent.
Je pense qu'on est plusieurs à avoir voulu
produire aussi, sans être parfait,
encore une fois, mais justement
parce qu'on voulait faire peut-être autrement.
On voulait dire autrement. C'est pas parce
que t'es en direct à soir
pis que, mon Dieu, que t'as un gros show
que tu peux te mettre à gueuler après
le monde parce que, hey, on fait de la télé,
hé, on est en direct, hé, on est hot.
Bien non. On fait juste de la TV.
Oui, on fait du mieux qu'on peut,
mais ça te donne pas le droit de gueuler,
ça te donne pas le droit de diminuer quelqu'un,
ça te donne pas le droit,
ça te donne juste pas le droit. C'est tout.
Fait que c'est sûr qu'il y en avait
de cette culture-là.
Puis, comme femme, j'ai aussi eu à prendre ma place.
On arrive de là aussi, comme dans tous les milieux également.
Moi, j'étais une petite fille-femme
qui pouvait avoir l'air d'une petite fille douce.
Souvent, je me suis fait dire, comment tu vas trancher?
Comment tu vas faire pour t'imposer?
Comment tu vas faire? Bien, je vais juste le dire.
C'est tout. Mais je me suis fait dire ça. Je l'ai entendu
plusieurs fois. Je me suis fait dire
elle, elle est parfaite pour la région.
Elle a un look
de région, puis elle a une pensée de région.
Parce que, tu sais, justement,
parce que j'avais pas cette espèce de flamboyant-là
qui, je me suis fait dire
dans un bureau fermé, solide.
Par quelqu'un de relativement puissant.
De très puissant à ce moment-là.
Devant qui tu n'étais pas supposé de t'obstiner.
Mais c'est ça.
Et tu t'es obstinée?
Ah bien oui.
Écoute, la première fois,
on parlait de Jean-Dononcourt tantôt,
quand je suis arrivée dans son bureau,
il me l'a dit lui aussi.
Puis pourtant, on vient d'une autre culture.
Il faut se placer dans une autre époque. Mais il m'a dit, tu sais, Puis pourtant, on vient d'une autre culture. Il faut se placer dans une autre époque.
Mais il m'a dit, tu sais, dans une salle de nouvelles,
ça brasse, là.
Ça brasse, puis tu sais, il dit, des fois, là,
les cassettes, ça peut revoler au-dessus des têtes, là,
puis ça brasse, là.
Tu sais, on a de la pression, puis il faut livrer.
Il dit, mettons qu'on te parle un peu raide, là,
comment tu vas réagir?
Vas-tu être capable de prendre ça?
Et je m'étais reculée.
Écoute, là, là, je suis en audition, là.
Moi, je sors de l'école.
Et je me suis reculée, puis j'ai juste dit...
Ils m'ont redit la question. Comment tu vas réagir?
Je me suis reculée, puis j'ai dit,
bien, je vais juste espérer que vous vous excusiez.
Ça a été ça, ma réponse.
Rien d'autre.
Et il a été surpris.
Avec le recul, je le vois qu'il a été surpris.
On vient de ce monde-là.
Donc, quand on dit qu'elle est comme ça, ou que d'autres le vois, qui était surpris. On vient de ce monde-là. Donc, quand on dit qu'elle est comme ça,
ou que d'autres le sont,
parce que j'en connais plein d'autres qui sont formidables
dans les modes de production, c'est qu'on fait référence
aussi à certains modes
de prod d'où on vient.
Donc, qu'est-ce que tu lui avais répondu
à ce dieu qui t'avait
accusé d'être
vaincu comme une fille?
J'avais dit, je suis pas d'accord.
Je suis pas d'accord avec vous.
Mais puis ça m'avait été répété
par d'autres après. À quel moment
à peu près de ta carrière? Quand j'étais à la vie en estrie.
Comme quoi, je
upgraderais pas en bon français
à Montréal, que je monterais pas à Montréal
à cause du fait que j'avais une pensée
régionale. J'avais un look
régional. C'est quoi une pensée régionale, j'avais un look régional.
C'est quoi une pensée régionale?
Bien, je pense que t'es pas assez glam,
t'es pas assez spectaculaire,
t'es pas assez...
Tout ça, là.
T'arrives pas avec ta flamboyance,
t'arrives pas avec...
J'avais vraiment une espèce de côté très simple
qui peut plaire à certains,
mais qui pouvait
être pas assez
pour d'autres.
Il me semble qu'aujourd'hui, c'est clair que c'est ta plus grande qualité en tant qu'animatrice.
Bien, moi, j'ai décidé de faire
avec ce que j'étais. J'ai décidé de dire,
« Hey, ça va être ça. C'est une proposition.
Ça fait votre affaire ou ça fait votre affaire, puis c'est
bien correct. Mais je peux pas être
autrement, parce que si tu me demandes d'être autrement,
ça va sonner faux comme ça se peut pas. Puis ça va être ça. Puis, tu sais me demandes d'être autrement, ça va sonner faux comme ça ne se peut pas.
Puis ça va être ça. Puis, tu sais, je viens d'un milieu
où, tu sais, nous, c'était pas
la culture...
Tu sais, je ne viens pas d'un milieu intellectuel.
Je ne viens pas de là.
Je viens d'une intelligence émotive.
Je viens d'une famille qui se soutient,
qui trouve des solutions.
Des workers qui se retroussent les manches.
Des entrepreneurs... Des entrepreneurs qui trou trouve des solutions. Des workers qui se retroussent les manches, des entrepreneurs...
Dis-t-elle en se retroussant les manches.
C'est ça, exactement. Des entrepreneurs qui trouvent des solutions.
Puis pour moi, ça avait une grande valeur, ça.
Une très grande valeur.
Je pense que les deux, dans la société,
tous ces genres-là doivent
cohabiter puis font que le monde est le monde.
Mais tu peux pas sous-estimer une autre
forme d'intelligence à la base ou, tu sais,
de... En tout cas, moi, c'est de là qu'on part.
Est-ce que ta mère est encore en vie?
Oui. Elle a 84 ans et elle peut toutes nous coucher.
Est-ce que tes parents sont fiers? Est-ce qu'ils étaient fiers?
Oui. C'est difficile à dire parce que mon père a été malade à partir du moment où j'étais à Jonquière.
Il a été paralysé pendant sept ans jusqu'à la fin.
Donc, il était très médicamenté.
Donc, il n'a pas tant vu.
Sa grande fierté, c'est de savoir que j'ai été recherchiste
pour Michel Bergeron des Nordiques.
Aux amateurs de sport, à ses cassés.
C'est vrai que ce n'est pas rien.
Il pouvait mourir en paix.
Ça, ça a été... Il était tellement touché de ça.
Ma mère est très, très, très, très, très solidaire.
Dans sa forme à elle,
elle a été vraiment précieuse pour m'aider à...
Quand je suis arrivée, c'est drôle parce qu'elle,
elle s'en souvient pas, mais quand je suis arrivée
avec mes premières cassettes de lecture de bulletins de nouvelles
à Disraeli, parce que comme c'était juste régional,
ça passait pas à Disraeli, donc ma mère pouvait pas voir
ce que j'avais fait de... je sais pas trop...
À TQS.
À TQS.
Donc, je suis arrivée en disant, regarde, maman,
je vais te montrer, c'est ça que je fais. Puis ma mère, elle m'. Donc, je suis arrivée en disant, regarde, maman, je vais te montrer,
c'est ça que je fais.
Puis ma mère, elle m'avait dit,
tu sais, si tu faisais autre chose dans la vie,
je ne le verrais pas.
Ça fait que ce n'est pas grave.
Je ne le verrais pas.
Puis ce n'était pas du bête, là.
C'était au contraire, très aimant, très, très, très.
Puis elle avait tout à fait raison.
J'ai fait, ah, c'est vrai.
Puis ça a forgé aussi.
Quand est venu le temps de quitter TVA
puis de m'en aller à Radio-Canada,
il y a eu une bourrasque, là, tu sais, à ce moment-là, quand ça a passé.
Parce que ton salaire a été révélé. Tout ça, puis c'était au-delà de moi,
en fait. Tu sais qu'il y avait une tension entre les deux stations.
La guerre des empires. La guerre des empires, exactement. Moi,
j'étais une simple animatrice qui passait d'un à l'autre, mais il y a eu cette guerre des empires
qui était là au-dessus. Et dans les deux empires, dans les deux boîtes,
il y avait vraiment deux personnes très haut placées
qui, par vraiment bienveillance pour moi,
m'ont pris dans des bureaux fermés
et sans le savoir, m'ont dit la même chose en disant
« Si tu décides de passer, de prendre cette offre-là,
dans le temps où on est, où ça brasse vraiment
entre les deux boîtes,
tu vas te retrouver sur la ligne de tir.
C'est une émission où il y a de la pression et tout ça.
On ne pourra pas te protéger.
Ça va bombarder sur la réputation, sur l'image.
Ça peut bombarder de partout.
Sache-le, on te le dit parce qu'on t'aime,
parce que vraiment dit, et vraiment à peu près le même propos
dans les deux bureaux, dans les deux boîtes.
Et ma mère, je me souviens, on était au funérail de son frère, de mon oncle, puis là, j'avais
une réponse à donner parce que René Simard venait
de dormir. Et là, on est assis dans
le corridor et je me souviens, ma mère, c'est la mort
de son frère, la famille est là, et ma mère
me dit, est-ce que c'est la peur
qui va décider de ta vie?
Mets la peur de côté. Toi,
est-ce que tu penses que t'es prête pour faire ça?
Est-ce que tu penses que tu le fais en ton âme et
conscience, en respect de tout ce qui est là?
Si c'est oui, la peur doit être la dernière des raisons.
Il dira ce qu'il voudra, tu laisseras passer le vent,
tu comprends, ça va aller, mais toi, tu seras toujours fier
de ne pas avoir pris une décision par rapport à une peur.
Des fois, la peur est un moteur, mais des fois, la peur est autre chose.
Et cette phrase-là, dite au bon moment, ça, c'est ma mère.
Tu comprends?
C'est là où je te dis qu'on n'a pas été élevés
dans les livres de Shakespeare et autres, c'est pas ça.
Mais on a été élevés avec ça, avec un gros bon sens,
puis avec responsabilise-toi, puis trouve tes solutions,
puis toi, tu crois à quoi, puis vas-y en respect.
Je devine que ça a été quelques dures semaines à passer pour toi, parce que tu étais le sujet
des chroniques dans le Journal de Montréal.
Mais aujourd'hui, tu n'entends pas de page dans ta carrière.
Oui, mais au moment où ça a passé, c'était douloureux.
C'était vraiment douloureux.
Je me souviens que le lendemain matin,
quand ça a été annoncé, en fait, c'est la façon.
Tout le monde l'a reconnu après,
que ce n'était pas la façon de faire.
Ça a été émotif. Un des patrons qui était là
à l'époque a dit quelque chose de beau.
J'étais avec ma mère, justement,
dans l'auto. J'étais pour accoucher.
Je m'en allais acheter
une couchette. Je me souviens, je me suis passée
sur le bord du chemin et tu avais ce patron-là
qui était en entrevue avec Christiane Charette.
Christiane Charette, comme incapable de le faire,
le talonnait en disant, oui, mais elle pourrait vous en vouloir,
France Beaudoin, de cette façon. Vous ne pensez pas qu'elle pourrait vous en vouloir, France Beaudoin, de cette façon qui a été...
Vous ne pensez pas qu'elle peut vous en vouloir,
c'était dit de cette façon-là.
Parce que par vengeance, un patron à TVA
avait soufflé le...
J'avais des chiffres.
Oui, c'est ça, ton salaire.
C'est ça.
À Radio-Canada, ton nouveau salaire.
Oui, là-dessus, c'est ça.
J'aurais des nuances, on en reparlera,
mais quand elle l'a questionné là-dessus,
lui a répondu une belle phrase.
Il a dit, c'est comme une peine d'amour qu'on a mal gérée. »
Puis ça, j'ai fait « OK, ça oui,
je peux comprendre ça dans la vie. »
Tu comprends? C'est une sainteté émotive.
Il ne faut pas que ça se fasse de la même.
On s'entend?
Ça n'a pas à se faire comme ça. Mais je comprenais
cette phrase-là qu'il était en train de dire.
Là où, si j'ai appris quelque chose
là-dedans, c'est que
peut-être que j'aurais pu amener des nuances
au moment où ça s'est passé.
Parce que justement, on était six semaines en ondes,
je pense, après, puis je me suis dit,
il faut que je me concentre vraiment.
Mais quand tu nuances pas des choses qui sortent,
bien, c'est répété, répété, répété, blablabla.
Donc, il aurait fallu que je...
Veux-tu les nuancer au produit?
Non, mais par respect pour ceux qui étaient dans ce dossier-là,
ce qui était plate à ce moment-là, qui sortait,
c'est-à-dire que, bon, Radio-Canada m'avait acheté
ou avait, tu sais, tu comprends, c'était tellement pas...
Parce qu'évidemment, il y a eu des discussions à la fin,
puis j'étais supposée d'être partie, j'étais en sabbatique.
Mais si j'avais choisi la sécurité,
et pour l'argent, et pour la longueur du contrat,
c'était à TVA que je serais restée.
Tu comprends?
Il y en a eu des contre-offres avant.
Il aurait fallu que je dise quand même,
pour juste replacer les choses dans le respect,
puis que du côté de Radio-Can,
c'était mon début où je voulais être en production.
C'était pas lui qui m'a demandé ça,
mais j'avais des salaires à ma charge là-dessus.
Puis je partais, puis la venue de la production était celle.
Puis ultimement, ce qui a fait que je suis partie,
puis je les comprends à TVA. Je les comprends, eux autres. En fait, la production était celle. Puis ultimement, ce qui a fait que je suis partie,
puis je les comprends, TVA.
Je les comprends, eux autres.
En fait, la phrase qui m'avait été dite,
puis je la comprends, il aurait pu avoir raison,
c'était « Tu vas être prête pour faire un talk show dans 5 ans. » Pas maintenant, parce que c'est trop de pression,
parce que t'es encore jeune.
Il aurait vraiment pu avoir raison.
Tu sais, ça se pouvait que ça plante.
Ça se pouvait très, très, très, très bien.
Mais moi, ça a fait OK, non.
Moi, je pense que je suis prête maintenant.
Et cette avenue de production claire-là a fait que...
Donc, c'est sûr que ce soit résumé par l'argent,
alors que ce n'était pas du tout le cas dans les comparables.
Puis c'était très privilégié, généreux de partout,
des deux côtés, vraiment.
Vraiment, vraiment, vraiment.
Mais je pense, par respect dû, juste nuancé à ce moment-là.
Mais c'est aussi qu'on n'a aucune idée
combien les gens à la télé gagnent.
Donc là, France Beaudoin gagne 250 000
pour une saison d'animation.
C'est sûr que ça paraît comme beaucoup d'argent.
C'est beaucoup d'argent.
Mais Jean-Philippe Vautier n'anime pas
« Bonsoir, bonsoir » pour 35 000 $ pour l'été.
Il y a des marchés qui ont des...
Puis encore là, comme je te dis, dans mon cas, il y a vraiment une question de production, d'embauche de gens là-dessus aussi.. Il y a des marchés qui ont des... Puis encore là, comme je te dis, dans mon cas,
il y a vraiment une question de production, d'embauche de gens.
Mais il y a des marchés aussi
qui rapportent versus...
Tu comprends? C'est ce que ça rapporte
versus ce que ça vaut versus...
Est-ce qu'il y a des salaires qui sont énormes?
Hé, on s'obstiendra pas là-dessus.
Assurément. Tu comprends?
Qu'est-ce que tu décides de faire avec ça après?
Ça, ça t'appartient.
Comme je te dis, il y avait une partie de production pour moi là-dedans. Oui. Puis tu vas pas Qu'est-ce que tu décides de faire avec ça après? Ça, c'est ça. Ça t'appartient. Comme je te dis,
il y avait une partie de production pour moi là-dedans.
Puis tu vas pas dire à Radio-Canada, non,
payez-moi moins.
Bien, en fait... Les infirmières mériteraient de gagner un plus gros salaire.
Est-ce que les infirmières méritent
un plus grand salaire? Assurément.
Assurément. Les profs,
les... Assurément. Mais c'est pas des vases communiquants.
En fait, c'est une question de marché,
dans certains cas, de ce que ça rapporte versus
de, tu sais, c'est une question de marché.
Puis encore là, je pourrais te dire que
j'ai reçu plein de
bouquets de fleurs à la première de cette
émission-là, de femmes, parce qu'il y avait
aussi une question d'équité à un moment donné,
où c'était pas, ça n'a pas tout le temps
été là, là. Tu sais, il fallait,
c'est ça, moi, j'ai eu du mettre mon pied une couple de fois aussi,
comme bien des gens, par rapport à ça.
Mais est-ce que plein de monde
devrait gagner plus dans la vie?
Assurément.
Et compte sur moi pour le faire valoir.
Est-ce que t'en as déjà fait, des crises de vedettes?
Des crises de vedettes?
Hé, je le sais pas.
Crier sur un plateau.
Crier sur un plateau pour quelque chose qui s'en vient, non.
C'est pourquoi je peux avoir perdu patience, mettons.
Tu sais, perdre patience, vraiment, ça peut être...
Écoute, une fois par année, une fois par année,
je ne sais pas, c'est la colère où ça ne sort pas de même.
Mais je peux bouillir, puis dire les affaires,
mais si je sens une mauvaise foi,
mettons qu'on s'est parlé, puis que je pense qu'on a eu un bon contact, puis que l'idée, c'était de se dire les affaires, mais si je sens une mauvaise foi, mettons qu'on s'est parlé et que je pense
qu'on a eu un bon contact et que l'idée
c'était de se dire les affaires,
puis que ça revire de bord
puis que c'est un autre discours après,
puis qu'il n'y a pas moyen d'arriver à se parler,
là, ça se peut qu'à un moment donné, je fasse
« Hey, en pourrais-tu
se donner l'heure juste puis pas faire semblant? »
Ça, c'est quelque chose
qui peut me faire sortir de mes gonds à usure. C'est l'affaire, puis pas faire semblant. Ça, c'est quelque chose qui peut me faire sortir de mes gonds
à usure.
C'est l'affaire, je peux te dire,
qui vient me chercher profondément,
qui doit venir d'une psychothérapie de quelque chose,
parce que peut-être que ça vient trop me chercher même.
Une allergie à la bullshit.
Oui, bien, tu sais, on perd...
Pourquoi on se le dit pas?
Pourquoi tu vas le dire à l'autre?
Dis-moi les go, go, go, go. Je suis là pour ça.
Shoot. Vas-y, puis on va le régler.
Moi, je suis prête à tout entendre ça.
Bien plus que quand ça...
Moi, les motons qui montent
en dedans,
je me dis que c'est de la cangrène
de personnes, puis d'équipes,
puis de...
Tu sais, juste la bonne foi.
En désaccord, là,
c'est même sain.
C'est au contraire constructif.
C'est zéro problème.
Mais dis-le d'en face.
Il faut faire face au motton le plus rapidement possible.
Fais face à ton motton.
Dégueule ton motton.
Et voilà, la sagesse de France Beaudoin
à l'œuvre ici.
C'est ça. Je vais faire des t-shirts.
Dégueule ton motton. Tiret, France Beaudoin. l'œuvre ici. C'est ça, je vais faire des t-shirts. Dégueule ton motard.
Tirez France Beaudoin.
On va en vendre, là.
Merci pour ça.
J'adore.
C'est laquelle la plus grande folie
que t'as faite avec France Castel, ton amie?
Oh mon Dieu, on a tellement fait d'affaires.
On a tellement fait d'affaires.
En fait, c'est vraiment...
C'était plus... C'est niaiseux, c'est-à-dire on n'a pas le droit d'affaires, là. On a tellement fait d'affaires. En fait, c'est vraiment... C'était plus...
C'est niaiseux, hein?
C'est-à-dire, on n'a pas le droit d'avoir un piano.
Regarde bien, demain, on va avoir un piano.
On n'a pas le droit de faire un show.
D'ailleurs, je pense qu'une des plus belles,
en tout cas, moi,
ce que j'ai trouvé peut-être de plus beau
dans toutes les émissions qu'on a faites,
entre autres une de Noël qui s'appelait « Ici ».
« Ici », on débarquait dans le métro, puis c'était Ginette Renaud qui chantait
là, en surprise. « Ici », on débarquait chez quelqu'un qui était un parent avec
un enfant handicapé. On était débarqués, on avait gardé l'enfant, il était parti
faire ses courses, on avait fait le sapin de Noël, on avait fait une sauce à spaghettis
sur le poêle. « Ici », on avait recréé une ruelle avec Mike Bossy dans le temps,
qui était venu jouer au hockey,
qui était débarqué avec les lumières autour,
des gens défavorisés qui étaient débarqués.
Ça, France, on avait beaucoup ça.
Le « et si » qui revient encore à la même affaire.
Et si, à toutes les fois qu'on a fait arriver
des affaires de même, pour mettre de la magie
dans quelque chose qui est terme,
dans quelque chose qui est plus... Ça a été nos meilleures affaires, même, pour mettre de la magie dans quelque chose qui est terme, dans quelque chose qui est plus...
Ça a été nos meilleures affaires, nos meilleurs moments.
Est-ce que tu aurais aimé ça la connaître à l'époque
où elle faisait le party?
Ah oui, j'aurais tout aimé ça.
Parce que dans tout, moi, je pense qu'elle a été
tellement intègre.
Puis quand j'étais au Cégep à Jonquière,
on nous demandait en rentrant dans...
Je me souviens qu'il y avait un atelier,
je me souviens pas de quoi.
On nous disait qui tu rêves
de rencontrer, puis qui tu rêves
de, à ce moment-là, les gens,
je sais pas si c'était Madonna ou autre,
tu comprends, c'était ça, ou Letterman, je sais pas
qui était à ce moment-là, mais bon,
c'était ça. Moi, je l'avais nommée France
Castel. Elle était au pire
de ce que les gens
pouvaient imaginer d'elle, au pire.
Alors que moi, c'était quelqu'un que j'admirais,
justement, pour cette espèce de franc-parler-là,
cette espèce de guts-là.
Je me disais, juste trois pères différents, trois enfants,
faire Starmania, faire...
Je me disais, qui est-elle?
Qu'est-ce qu'elle a?
C'est qui?
Alors, j'avais nommé, j'avais été obligée d'expliquer pourquoi.
Justifiez-vous, jeune dame.
Mon but dans la vie, c'était de ressembler
à France Castel. Pourquoi j'étais à Jonquière
pour ressembler à France Castel?
Donc, il y a eu ça.
Puis la première fois où je l'ai rencontrée,
c'était en entrevue.
C'était banal, c'était pas...
Mais la première fois où ça a vraiment cliqué,
j'étais dans mes débuts avec mon chum
puis il était au théâtre avec lui dans une même
pièce. Puis là, les producteurs
de Deux filles le matin m'avaient demandé
avec qui tu voudrais
co-animer Deux filles le matin.
Puis j'avais dit, bien, moi, je rêve de travailler avec
cette fille-là depuis très, très, très longtemps.
Puis il avait dit, bien, veux-tu faire l'approche? Bien, je vais
prendre la chance de faire l'approche. Elle est au théâtre avec mon chum.
Alors, après la représentation du
comité Voyageurs, je suis allée la voir. Puis j'ai dit, écoute, tu ne me connais pas. Puis là, je ne suis pas la blonde de faire l'approche, j'étais au théâtre avec mon chum. Alors, après la représentation du commis voyageur,
je suis allée la voir, puis j'ai dit,
écoute, tu ne me connais pas.
Puis là, je ne suis pas la blonde de Vincent.
Je ne suis pas connue, là.
Tu comprends, là? Vraiment pas, là.
J'ai dit, tu ne me connais pas.
Tu sors des ailes de la mode.
Je sors des ailes de la mode, exactement.
Tu ne me connais pas, mais moi, mon rêve,
c'est de travailler avec toi.
Je ne sais pas pourquoi.
Je ne sais pas, mais je pense qu'on pourrait faire. C'est une quotidienne.
As-tu le goût d'ût de? Elle s'est vraiment
reculée. Elle m'a scannée d'en haut
jusqu'en bas et remontée.
Ça a pris quelques secondes de silence
pour vrai. Puis elle a fait oui.
Puis tu sais quoi? Toi et moi,
on va faire un bout. Je ne sais pas pourquoi
non plus, mais on va faire un bout. Je te dis,
je t'en parle, puis j'ai encore le frisson.
Tu ne sais pas pourquoi tu es jumelée avec du monde.
Des fois, je prends ma fille qui est arrivée de Chine aussi.
Tu dis, ma vie pourrait pas être sans elle.
C'est pas possible.
C'est pas possible d'être si proche,
d'être si connectée, puis de s'être guérie
de part et d'autre, de plein d'affaires.
Qu'est-ce qui fait qu'on est si attiré
puis qu'on passe un bout de vie?
Ça, moi, ça m'intéresse beaucoup, beaucoup, beaucoup.
En apparence, vous êtes un du haut des pareillers,
France et toi, mais vous avez beaucoup en commun.
Beaucoup, beaucoup. Deux esprits libres.
Oui, puis deux esprits dans cette
rébellion-là de ne pas prendre pour acquis.
Puis en même temps, une grande complémentarité
qui a fait que je pense qu'on s'est
apporté. Elle, elle m'a donné du lousse.
Je pense qu'en ondes,
moi, j'ai tenu le temps, puis le timing,
puis la barre de ça par moment. Faut aller à la pause. Faut aller à la pause, exactement. Puis là,'ai tenu le temps, puis le timing, puis la barre de ça.
Il faut aller à la pause.
Il faut aller à la pause, exactement.
Puis là, il faudrait parler de ça parce que ça, c'est comme en dîter.
Fait qu'il faut passer par là pour aller là.
Puis elle, elle m'a vraiment donné du lousse, donné de la permission de ne pas être parfaite.
Moi, j'ai été obligée d'enlever ça au début, de bafouiller au début
parce que comme je ne pensais pas que j'étais la meilleure
pour faire ça, puis j'avais pas voulu tant faire ça,
puis j'ai pas de temps étudié pour faire ça,
une erreur m'apparaissait épouvantable.
J'avais l'impression que là, j'étais démasquée.
Puis que, tu comprends...
Le moins d'obéguément, c'est la fin du monde.
C'est ça, c'était la fin du monde. J'avais vraiment l'impression
que j'avais tout manqué, puis que, mon Dieu,
que c'était gênant pour les autres que j'ai manqué,
tout ça. Elle m'a vraiment calmée ça.
Je pense vraiment que si
j'avais pas passé ces années-là
dans l'âge avec France, parce qu'on passait
nos journées ensemble, on avait demandé
à être dans la même l'âge tellement qu'on
jasait tout le temps, on se rappelait le soir,
on jasait, là, vraiment.
Si j'avais pas fait ce boulot avec elle,
je pense vraiment
que j'aurais pu lâcher ce métier-là. Ça aurait
été trop confrontant à certains niveaux, mais elle me dédramatisait. Elle me disait toujours,
s'il y a quelque chose dans lequel tu ne trouves pas là-dedans ou tu ne crois pas,
trouve ta vérité à toi. Ta vérité là-dedans, c'est quoi? Ce n'est pas la vérité ultime,
mais toi, à quoi tu te raccroches là-dedans? Qu'est-ce que tu veux faire? À quoi tu veux
que ça serve?
Je suis sûre qu'elle a eu un rôle majeur pour la durée de la chose.
Accident de voiture dont tu as été victime en 2013?
Oui, mon Dieu.
En mars 2013?
Oui.
Qu'est-ce que ça a changé dans le regard que tu poses sur la vie?
Ça a fait que tout.
Tu as été frappée par...
Oui, de côté.
Il y a quelqu'un qui est arrivé rapidement.
Il n'a pas fait sa lumière, en fait,
puis il m'est rentré dedans sur le côté.
Ça, tu vois, c'est quelque chose...
Mon réflexe, ce serait de te dire
que ça a passé proche en tabarouette.
Le réflexe que j'ai eu, c'est de recroqueviller
parce que je ne l'ai pas vu venir.
Si je l'avais vu venir puis que j'avais appuyé sur le...
Puis que mes jambes avaient été allongées, ça aurait été...
Mais tu vois, dans la philosophie de ma mère,
on n'irait pas là où je viens d'aller là
parce que ce n'est pas arrivé.
Alors, on ne se projette pas dans ce qui n'est pas arrivé.
On a été chanceux, ce n'est pas arrivé.
Tu comprends? Ça, on ne va pas là.
Et ce n'est pas du déni, ça?
Non, parce que ce n'est pas arrivé.
Tu comprends?
C'est de ne pas en faire plus grand, plus gros,
plus épeurant que ce qui s'est passé.
Pas créer un drame avec la fiction.
Pas créer un drame avec la fiction.
Sauf que ça en est suivi une solide commotion cérébrale.
Sur le coup, quand c'est arrivé,
mon chum, quand il est arrivé, il m'a dit...
En fait, ils m'ont sorti par la fenêtre.
Puis mon premier réflexe,
ça a été de faire la circulation.
Tu comprends? Puis après ça, pouf,
ça a tombé, évidemment.
Puis j'avais vu un film pas longtemps avant
où il disait dans le film,
si t'as un accident de voiture,
regarde pas ta voiture
pour pas garder l'image mentale de cette affaire-là.
Ce que j'ai fait,
c'est parce que moi, j'adore conduire,
puis je conduis des heures et des heures de temps,
puis je me disais, c'est pas vrai que...
J'ai pas regardé la voiture, j'ai rentré dans l'ambulance,
puis ça en est suivi une longue...
J'ai vu plusieurs spécialistes qui me disaient tous,
tu vas rester avec des maux de tête,
tu vas rester avec des trucs de mémoire,
tu vas rester avec...
Fait que l'hypocondriaque en moi a freaky.
Ça aide pas à te ramener quand tu files comme ça.
Jusqu'au moment où il y a ma 2e, 3e voisine
qui est passée en kayak
à 5h, 6h du matin, je sais pas trop.
J'étais au bout de mon quai.
Puis j'étais découragée.
Puis là, j'avais une offre pour aller aux Olympiques.
Puis je me disais, il faut que je la refuge.
Je suis pas capable.
Puis j'avais le coup, tu sais,
j'avais des bouts qui étaient aigrénés.
Tu sais, je pouvais pas...
J'avais mal, mal, mal, mal, mal, mal.
Puis pas la tête toute là, tu sais.
T'as l'impression de pas...
Puis elle m'a dit, écoute, j'ai un rendez-vous avec un spécialiste.
Moi, pour une tendinite, quelque chose, c'est le meilleur.
C'est un gars qui a fait des sportifs, qui a fait...
Je te donne mon rendez-vous, puis je sais combien c'est rare,
comme ça se peut pas.
Je dis, mais non, mais toi, ça...
Elle dit, vas-y, vas-y, il y a pas de...
Et je suis allée là.
J'ai dit, j'ai l'offre pour les Olympiques et tout ça,
mais au-delà de ça, je...
Il m'avait dit, tu vas être aux Olympiques.
Tu seras pas parfaitement rétabli,
mais tu vas y aller. Ce qu'il faut que tu fasses,
c'est cinq mouvements comme ça,
cinq mouvements comme ça, cinq mouvements comme ça,
pas plus, parce que si t'en fais plus,
tu vas te nuire. Fait qu'au bout de ça,
quand tu vas les avoir faits des milliers de fois
à la date où tu vas partir,
tu vas être capable de partir,
mais il faut que tu le fasses, sinon...
Et il a changé ma vie.
J'ai plus de douleur. J'ai rien.
Pendant tout, s'il y a de quoi,
j'ai la colonne plus droite qu'avant.
Il y a vraiment... Cet homme-là a tout changé.
Tu as souvent dit en entrevue
que tu avais le complexe de la bonne deuxième.
Oui.
Est-ce que tu l'as encore?
Oui. Dans ma tête, je suis une deuxième.
J'adore ma position de deuxième. Même quece que tu l'as encore? Oui. Dans ma tête, je suis une deuxième. J'adore
ma position de deuxième. Même que
les premières fois où on a
touché le million en direct de l'univers,
il y en a qui disaient, on va faire un communiqué,
on va le dire. Non, non, non.
On garde ça de même. On ne le dit pas.
C'est parfait. On n'est pas dans
la cible. On a un chiffre qui permet
d'avoir toute la liberté qu'on veut.
Ce qu'on veut, ce n'est pas dire qu'on fait un million,
c'est avoir la liberté de créer,
d'avoir du fun. Donc,
être les premiers, on s'en sacre, on veut pas
ça. C'est pas ça qu'on veut. On veut
la liberté. Puis là, on est dans le sweet spot
où le diffuseur est
en paix, évidemment, et sécure
et fier de ce qu'on fait. Le public
est là également. Pas obligé de
n'avoir deux,3 millions.
On est vraiment dans le sweet spot de liberté créative.
Non, non, non, ne dites-le pas.
Tout le monde m'a regardée en disant,
bien, voyons donc.
Mais ce rôle de deuxième...
À l'école, j'étais deuxième.
Il y avait des rangs dans ce temps-là.
Ils donnaient des copies.
J'étais tout le temps deuxième.
Je salue Caroline Dagenais,
qui était la première tout le temps.
Et Alain Cyr, qui était souvent troisième.
Elle est devenue quoi, Caroline Dagenais?
Ah, elle est sûrement devenue quelqu'un d'extraordinaire
parce qu'elle était partie pour...
On m'a dit qu'elle était...
France Baudouin, incapable d'être méchante,
ne serait-ce que pour rire.
Non, non, mais elle l'était.
Je pense qu'elle est anesthésiste
ou elle doit être médecin.
C'est une affaire de même.
Elle était partie pour nous sauver la vie.
Oui, oui, oui, c'est fabuleux.
Donc, tu as fait la paix avec ta bonne deuxième intérieure.
En fait, j'ai toujours été bien là.
J'ai toujours été bien.
Puis pour moi,
celui qui passe la POC
est aussi important
que celui qui la met dans le net.
Même quand on gagne des prix,
tu ne m'entendras pas dire,
« Hey, on est les meilleurs. »
Bien non.
Bien non.
C'est meilleur selon qui, selon quoi,
dans quelle vision de la... Il y a un contexte qui fait, puis on apprécie, puis c'est meilleur selon qui, selon quoi, dans quelle vision
il y a un contexte qui fait
puis on apprécie puis c'est super.
Mais je trouve qu'être deuxième,
il y a juste un paravent
qui ramasse tout.
Moi, je ne tiens pas
à être sur le panneau puis qu'on dise
wow, c'est là. Pas en tout.
Parce qu'il y a vraiment quelque chose
de libre, libre,
libre dans la deuxième qui fait
bien mon affaire.
Est-ce que c'est vrai que t'as bien prévenu ton équipe
que tu serais pas contente si on t'organisait
un en direct de l'univers surprise?
Ils sont plus que prévenus. Ils le savent.
En même temps, il y a quelqu'un
encore hier qui m'en a parlé, qui m'a dit
c'est pas respectueux de votre part
de pas vouloir vous le faire aux autres. »
Fait que là, je me disais « Ah! Ah! Ah! »
En fait, mon malaise,
c'est vraiment... C'est pas que
j'aime pas l'exercice, pis c'est pas que...
Je l'ai pas faite pour mon chum non plus.
Tu comprends? J'ai pas fait un
en direct à Vincent pour lui dire
« Toi, ta chanson de mariage, ta chanson... »
Faut que je me crois, faut que ce soit vrai.
Ça marche pas. Mais vu que je produis
cette émission-là, c'est comme, ça serait de...
Hé, je vais me faire un direct de l'univers.
Ben non.
Ben non. C'est pas possible.
Je suis pas ben que j'en parle, pis je suis pas ben.
Ça, ça récolterait plus
qu'un million de codes d'écoute.
Je sais pas. Il reste probablement une curiosité.
Faut que j'admette que c'est sûr que
quand t'es là depuis 15 ans, ça se peut qu'il y ait une curiosité, ne serait- j'admette que c'est sûr que quand tu es là depuis 15 ans,
ça se peut qu'il y ait une curiosité, ne serait-ce que ça.
Mais c'est le principe, tu comprends?
Mais les gens que tu reçois disent souvent « j'ai accepté parce que c'est France,
parce que France est gentille, parce que j'aime France ».
Est-ce que ça vient avec une pression, ça, de livrer la marchandise
pour ces gens-là qui ont accepté parce que c'est toi?
Bien, je l'entends, puis j'entends parce que c'est la gang d'en direct aussi.
Cette confiance-là, c'est ce que je te disais tantôt,
nous permet assurément d'aller plus loin, puis m'a permis d'aller plus loin.
C'est là où être gentil, ça n'a pas été cucu, puis ça n'a pas été gnagnin,
mais au contraire, ça a créé une base, puis un solage pour grandir là-dedans.
Mais c'est sûr que je ne veux pas les décevoir.
C'est sûr.
Puis l'équipe, puis Josée, entre autres,
puis Marie-Claude, puis tout le monde, l'équipe,
il y a personne qui veut...
On a cette pression-là.
On veut pas les décevoir.
Donc, on va essayer de faire le max.
Des fois, les gens sont juste pas disponibles
pour venir chanter.
Les horaires, tu sais, il y a plein d'affaires, là,
qui... c'est sûr.
Mais c'est sûr qu'on se met une pression.
Là, tu touches un point sensible.
Oui.
De toute façon, c'est quoi le pire qui peut arriver? Une émission où la plus grande star, c'est Breen Leon se met une pression là tu touches un point sensible de toute façon c'est quoi le pire qui peut arriver
une émission où la plus grande star c'est
Breen Leboeuf et Kim Richardson c'est pas si grave
que ça c'est déjà une excellente émission
de télé on passe quand même un bon temps
on a calculé récemment le nombre de présences
des gens puis c'est sûr
on passe quand même il y a des gens qui
reviennent pas parce que
on est mal pris au contraire
même que il y a des gens qui sont nommés
et que tu te dis que ça va au mérite.
Je veux dire, il faut que tu mérites ta Luce,
il faut que tu mérites ta Kim,
ça te prend une histoire parce que tout le monde la nomme,
alors elle pourrait être là tout le temps,
fait que mérite ta...
Tu sais, l'escalier de Paul Piché, ça va au mérite, ça.
Fait que tu as besoin d'avoir une bonne histoire
pour l'avoir cette année.
Il faut que ce soit au minimum la naissance de ton enfant
au son de l'escalier de Paul Bichy.
Maisa!
France, tu m'en as déjà dit beaucoup,
mais est-ce que tu aimerais me dire
une dernière chose qui resterait juste entre toi et moi?
Ah boy!
Je me suis dit que c'est probablement qu'ils vont me poser
cette question-là, ça s'appelle de même.
Mais je regardais
des trucs de
« Est-ce que vous seriez ci? Vous seriez ça? » Puis là, je suis tomb trucs de « Est-ce que vous seriez ci?
Est-ce que vous seriez ça? »
Je suis tombée sur « Est-ce que vous seriez politicien? »
C'est une question que tu aimais poser
à tes invités à l'époque de Bombay Z.
Oui, beaucoup d'ailleurs.
Je la pose encore dans Pour emporter.
Je l'aime, celle-là, probablement,
parce que c'est ça que je veux dire.
Moi, je n'aime pas ça te dire
qu'une des choses qui m'a fait peur dans la vie,
c'est que mon chum soit politicien.
Parce que j'ai vécu, tu sais, les claques
qui sont venues avec ça,
puis on les a vécues en famille,
les claques qui viennent avec ça.
Il a été proche du PQ à un certain moment.
Pas juste le PQ, au sens où il y a...
Je pense que tout le monde a appelé.
Je pense vraiment.
Puis il a été identifié juste à une chose,
mais il a aidé, évidemment,
dans le temps de Véronique Yvon et tout ça.
Il y a eu des partenariats,
parce qu'il croyait en la personne.
Je pense que c'est plus la personne que le parti.
Mais il a pris position contre certaines choses aussi.
Ça nous a valu des claques à la maison,
je ne peux pas te dire,
de patentes qui rentrent.
De patentes qui rentrent.
Bien, mettons une enveloppe à un moment donné, à la maison, je ne peux pas te dire, de patente qui rentre. De patente qui rentre.
Mettons une enveloppe à un moment donné, parce qu'il avait pris
une position contre Harper. Il l'avait faite
de façon assez virulente.
Vincent Gratton virulent.
Ça, il a appris aussi.
Il serait le premier à le dire. J'ai beaucoup d'admiration
pour le fait qu'il allait au front.
Il faut avoir le courage de ça.
Je l'ai vu, les impacts que ça a
sur des fois moins de jobs,
sur certaines affaires, sur tout ça aussi.
Fait que j'admire le courage, vraiment.
Je pense qu'il serait le premier à dire
qu'il a raffiné son messager
pour pas que ça revienne sur le messager.
Je pense qu'il serait le premier à dire ça.
Mais à un moment donné, on avait reçu une enveloppe à la maison
avec des photos de moi,
donc quelqu'un qui m'avait suivie,
en disant, si je ne peux pas t'atteindre toi,
en parlant à Vincent, je pourrais atteindre ta blonde.
Pas de me mettre en danger,
mais de publier des photos de moi qui n'étaient pas,
ce qui est en soi, pas tellement dérangeant dans mon cas,
qui ne s'occupe pas tant de ma mode et de mon image.
Il ne savait pas qu'il ne m'attaquait pas tant,
mais le geste de m'avoir suivie, moi, drôlement...
C'est troublant. Troublé,. Mais le geste de m'avoir suivie, moi, drôlement troublé.
Exactement. Ça a été un moment
où on a fait OK.
En fait, entre toi et moi, c'est ça.
C'est de dire, je trouve ça plate
que ma peur dans la vie a été que
je l'aurais toujours baqué et on l'aurait toujours
fait si ça avait été ça. Puis s'il décide de le faire
parce que c'est pas trop tard.
Dans son cas, il y a toujours un appel par semaine
de quelqu'un qui est...
Donc ça, mais j'aime pas ça dire ça,
ça dénote quand même
combien, quand t'es politicien, t'es quand même
une cible d'un paquet d'affaires
pris à la base
pour
justement quelque chose qui est un peu
pas clean des fois ou pas. Tu comprends?
On dirait qu'on part pas de la bonne base.
Je trouve ça plate pour ce que ça
dit de ma vision de ça.
Puis ça devrait pas être ça, parce qu'il y a plein de monde
bienveillant là-dedans. C'est plate ce que ça
dit sur la vie politique et sur
notre société. C'est ça. C'est plate ce que ça dit
là-dessus. C'est ça mon point.
Je trouve ça plate. Je voudrais que ça soit autrement.
Puis c'est nos dirigeants.
Puis si on veut aller à quelque part, bien, c'est ça.
Moi, je vote France-Beaudoin.
Je vote pour la gentillesse et la rébellion.
La gentille et rebelle France-Beaudoin,
mais moi, je mets mon X à côté de ton nom.
Oh, t'es fin. Mais je te remercie pour ça,
puis j'espère que ça n'a pas été trop plate pour toi.
Ça n'a aucun sens que tu penses encore ça
après l'entrevue que tu viens de m'accorder.
T'es fin. Merci, France.
Merci beaucoup. Ça a été le fun.
C'était très le fun.
Juste entre toi et moi