Juste entre toi et moi - Gildor Roy
Episode Date: September 2, 2024De retour au petit écran dans Dumas, la nouvelle série de Luc Dionne, Gildor Roy parle du rôle qu’ont joué Gaétan et Marc Labrèche dans sa découverte du théâtre, de sa relation avec Jean L...eloup, de son possible retour à la musique country et de l’influente droiture de son père.
Transcript
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Sous-titres par Dominique Tardif Bienvenue à cet épisode que je vous avais promis Je vous avais promis un épisode mettant en vedette un invité de marque
Et le voici enfin cet épisode
Parce qu'aujourd'hui, mon invité, c'est Gildor Roy
Ça fait plusieurs années que je tente par de nombreux moyens
Par tous les moyens du monde
De recevoir Gildor à mon micro
J'ai déjà réalisé des entrevues au téléphone avec Gildar,
mais c'était la première fois qu'on se rencontrait
les yeux dans les yeux.
Gildar est arrivé au studio et presque instantanément,
il s'est mis à fredonner
la chanson Just Between You and Me
d'April Wine. C'est la chanson
dont est inspiré le titre
et la chanson-thème de ce balado.
Vous le savez déjà. Ce qui m'a permis de raconter
à Gildar que Miles Goodwin,
chanteur des Pearl Wine, m'a accordé
une de ses dernières entrevues à vie.
Ça a été publié dans la presse en mars 2023.
C'était quelques mois
avant qu'il nous quitte subitement
en décembre 2023.
Et là, parce que je sais que Gildar est un amateur de hockey,
un amateur des Bruins, pas des Canadiens,
un amateur de hockey quand même,
je lui ai aussi raconté qu'à ce moment-là,
j'avais interviewé Larry Robinson.
Oui, Larry Robinson, le vrai.
Parce qu'imaginez-vous que Miles Goodwin
et Larry Robinson, c'était
de bons amis. Pourquoi je vous dis tout ça?
Parce que ça va revenir au courant
de l'entrevue que vous vous apprêtez
à écouter. C'est un autumn fast
pour Gilderoy. Il tient le rôle
titre dans Duma,
la nouvelle série de Luc Dion qui sera
diffusée les lundis à 20h
à partir du 9 septembre, c'est sur
ICI Télé. Ne me reste plus
qu'à vous dire que vous pouvez lire l'article
que j'ai tiré de cette rencontre
dans La Presse Plus, sur lapresse.ca
ou sur l'application mobile
de La Presse. Et voici
sans plus tarder mon entretien avec un acteur digne d'une Cadillac,
Gildoroy. Entre toi et moi
Pour une fois
Ça reste entre toi et moi
Just between you and me
Je m'en souviens de ta barbe au chat.
J'espère qu'on a capté ça, Vincent.
Oui, c'est capté.
C'est immortalisé.
T'as déjà joué dans le même bar que... Capral Wine?
Capral Wine.
Le Château Dulac à Hudson.
Incroyable.
En quelle année, à peu près?
Attends, ça, je suis pas 80.
Ça veut dire 79-80.
Oui.
Puis je fais du club.
Je suis rentré à l'École nationale en 80.
Puis avant ça, j'avais joué dans les bars, oui.
J'ai malheureusement lâché l'école très jeune,
fait que voilà.
Lâché l'école secondaire?
Je n'ai pas mon diplôme de secondaire 5,
mais j'ai travaillé pendant quelques années,
fait que je suis retourné au cégep
en tant que pauvre drop-out,
on va l'accepter au cégep.
Puis je suis allé au cégep pour préparer mes auditions
pour l'école de théâtre.
Je savais qu'à Vallée-Fille,
il y avait un bon prof de théâtre
qui préparait des auditions.
Je suis allé là pour ça.
J'ai fait une session à Lionel-Groux en littérature,
puis après ça, je suis allé à Vallée-Fille.
Puis pourquoi est-ce que t'avais quitté l'école secondaire?
Ah, mais je n'avais pas eu mon diplôme
parce que je n'ai pas quitté, mais je n'ai jamais passé mes maths.
Parce que moi, à 13 ans,
j'ai fait du théâtre, malheureusement.
Et ce soir-là, je savais
ce que j'étais pour faire dans la vie
et je savais que ça n'impliquait pas les mathématiques.
Est-ce que c'est le fameux soir avec
Gaétan Labrèche?
Absolument, oui.
Oui, oui, c'est ça.
Moi, si je fais ce métier-là,
c'est à cause de Marc Labrèche et son père, Gaétan Labrèche.
Marc, ça a été mon premier metteur en scène au collège.
Et il avait quel âge, lui?
Ben, écoute, moi, on avait 13 ans, 13-14 ans.
Et je lui ai dit,
« Ah, Marc, quand ton père va venir voir la pièce,
s'il pense que je suis un comédien,
j'aimerais ça qu'il me le dise après. »
« OK, OK, bonne idée. »
Puis là, on est au restaurant après.
Moi, je suis avec mes parents.
Lui, il était avec son père là-bas.
Puis M. Labrèche ne vient pas me voir.
Puis je me suis vraiment dit,
« Ben, écoute, on va faire d'autres choses. »
Macaillard débute et se termine ce soir.
C'était super le fun, mais ça n'a pas duré longtemps.
Et à un moment donné, j'ai vu M. Labrèche se frapper le front.
Comme se souvenir qu'il fallait qu'il vienne me voir.
Il s'est élevé et il est venu me dire,
« Je pense que tu es un acteur. »
Puis s'il ne m'avait pas dit ça,
je ne serais probablement pas un acteur.
Et 25, 30 ans plus tard, j'ai joué au théâtre avec.
Sa dernière pièce de théâtre.
Dans « Les Fantastiques ».
Oui, exactement.
Comédie musicale, c'est ça?
Oui. Avec Denis Suillatro comme... À la mise? Oui, exactement. Comédie musicale, c'est ça? Oui.
Avec Denis Suillatro comme...
À la mise en scène, oui.
C'était comment de jouer avec lui?
C'était comme, bien sûr, boucler une boucle.
C'est un héros d'enfance.
C'était le major Plum Pudding, M. Labrèche aussi.
C'était impressionnant.
Puis d'être égal à égal avec celui
qui m'avait donné la permission d'être acteur à égal avec celui qui m'avait donné
la permission d'être acteur.
C'était bien particulier.
Et au salut, le soir de la première,
on saluait, puis j'ai regardé du coin de l'œil,
puis il me regardait.
Puis il m'a fait un clin d'œil.
C'est écoute, ça s'invente pas.
En voulant dire t'es rendu.
Ouais, je te l'avais dit.
C'est le genre, tu sais.
Tu penses qu'il te l'avait dit par conviction
ou par gentillesse?
Il était pas obligé de me dire ça. Je pense qu'il avait toujours à faire dans par conviction ou par gentillesse? Il n'était pas obligé
de me dire ça. Je pense qu'il avait toujours à faire
dans la vie que d'encourager un kid qui n'a pas de talent.
Il a dû le faire
parce qu'il le croyait vraiment.
Le kid, il avait du talent.
C'était quoi ce spectacle-là
dans lequel tu jouais sous la direction d'un jeune Marc Labré?
Le Testament de Marcel Dubé
qui avait été joué au Théâtre de la Marjolaine.
C'était une pièce d'été.
Il jouait le rôle que M. Labrèche avait joué.
Ça fait que c'était encore plus de pression.
Mais c'était une bonne comédie,
assez intelligente.
On a eu bien du plaisir.
Et Marc faisait la mise en scène.
Imagine-toi.
Puis pourquoi est-ce que t'avais eu envie
de monter sur scène, de jouer du théâtre?
En seconde à être trois,
on a été obligés de jouer dans une pièce
dans le cours de français
qui a été présentée sur l'heure du midi
aux autres classes de notre niveau.
Et ça s'appelait La Barque.
Je ne me souviens jamais d'oublier ça.
La Barque sans pêcheur d'Alejandro Casona.
C'était un drame psychologique brésilien.
Mais nous autres, on trouvait
qu'il y avait un potentiel de comédie là-dedans. Dans ce drame psychologique brésilien. Mais nous autres, on trouvait qu'il y avait un potentiel de comédie là-dedans.
Dans ce drame psychologique brésilien.
Fait qu'on commence le show,
puis moi, je faisais un vieux bonhomme, un vieux pêcheur.
Je suis entré sur scène,
et la première réplique que j'ai dit,
les gens ont ri dans la salle,
et pour la première fois de ma vie,
je savais qu'ils riaient pas de moi.
Ils riaient parce que je voulais qu'ils rient.
Et à ce moment précis-là, je me suis dit,
c'est ça, je vais faire dans la vie.
Parce qu'on avait beaucoup ri de toi jusqu'à ce moment-là?
Oui, un peu, peut-être, oui, un peu.
On n'était pas très riches.
Mes parents ont fait bien des sacrifices,
m'ont envoyé à l'école privée.
Puis on vivait sur une ferme.
Puis moi, je portais des complets cravates à l'école privée.
Puis c'était des complets cravvate de seconde main que je portais.
Tu sais, tout du niaisage d'enfant.
Mais oui, j'ai trouvé ma rédemption là-dedans.
Je l'annonçais à mes parents ce soir-là.
Je suis arrivé chez nous.
Je disais, papa, maman, je veux être comédien.
Et comment ils ont pris ça?
Silence dans la zone.
Puis mon père m'a regardé.
Il fait, OK, mais avant, il faudrait que tu ailles faire le train.
Fait que je suis allé soigner les vaches,
puis la discussion s'est terminée comme ça.
Donc, ton père était fermier?
Mon père travaillait à l'Hydro-Québec,
mais on avait une ferme où on produisait des légumes
puis on produisait du bœuf.
Donc, c'était mes frères et moi,
beaucoup, qui faisaient rouler la ferme.
Parce qu'entre le milieu dans lequel Marc Labrèche a grandi
puis le tien, même si vous êtes allé au même collège,
il y a un fossé.
Écoute, moi, c'était tellement exotique, son milieu.
Parfois, j'allais passer la fin de semaine chez lui
et il habitait sur Queen Mary dans ce temps-là, je me souviens.
Des vieux appartements en bois.
On n'avait pas ça à Rigoux, sur la ferme.
Puis il m'amenait à Radio-Canada.
Moi, j'assistais à une répétition d'un téléthéâtre
à un moment donné dans la cave à Radio-Canada. Et dans le téléassistais à une répétition d'un téléthéâtre à un moment donné, dans la cave à Radio-Canada.
Et dans le téléthéâtre, il y avait Gilles Pelletier,
Denise Pelletier, André Lachapelle,
M. Labrèche,
Albert Éminard.
Hé boy! Ça fait quand même déjà beaucoup de monuments.
Jean Perrault.
Oui, oui.
Écoute, ils étaient tous fins.
Ils sont tous... Ah, c'est ton ami Marc.
Ah, bonjour. Quel nom étrange. »
Mais ça, c'était fantastique.
J'étais bien chanceux.
Puis Marc venait passer la fin de semaine chez nous,
puis il travaillait à la ferme.
Ce qui était loin, loin, loin de sa réalité aussi.
Puis est-ce que Marc était déjà...
Marc, est-ce qu'il était déjà habité par la folie
qu'on lui connaît aujourd'hui?
À 11 ans, on se promenait dans les autobus à Montréal
et on parlait une langue inventée.
Puis fort, on parlait fort.
Fait que, tu sais, les gens disent,
« Ah, mon Dieu, quel génie! »
Il était pareil. Il a toujours été comme ça.
Petit gars, il avait 11 ans, puis il était comme ça.
Fait que moi, je suis pas surpris du tout
quand il fait des affaires.
Je fais, « Bien oui, mais il a déjà fait ça. »
On est nés dans la même ville, ou presque. Hein? Moi, je suis né à. Je fais, ben oui, il a déjà fait ça.
On est nés dans la même ville,
ou presque. Moi, je suis né à Rouyn-Noranda, en fait, à Évin.
Tu viens d'Évin? Je suis né à Cadillac.
Ben, à Rouyn, à l'hôpital à Rouyn.
Maintenant, tout ça, c'est Rouyn-Noranda.
Oui, oui, malheureusement.
Pourquoi est-ce que vous êtes passé de Cadillac
à Rigaud?
Parce que mon père travaillait pour l'Hydro.
Mon père travaillait à Rapid 7.
Puis quand ils ont ouvert la centrale à Carillon,
ils ont affiché des postes,
puis appliqué, puis il a été accepté.
Ça fait qu'on a déménagé à Rigaud.
Je ne savais pas que tu venais d'Abitibi.
Est-ce que tu te sens quand même lié à l'Abitibi?
Absolument.
Je mets les pieds là,
puis mon rythme cardiaque ralentit.
Puis moi, je trouve ça beau en tabarnouche, l'Abitibi.
Mais je ne le dis pas trop.
Faut pas qu'il y ait beaucoup de monde qui aille.
Mais c'est un des avantages, c'est une
des beautés de l'Abitibi, c'est que c'est pas Charlevoix.
Non, non, non, non.
Y'a pas un kiosque de peintes amateurs
à tous les 150 pieds.
Puis tu sais, y'a beaucoup de monde en business quand même
qui vient d'Abitibi.
Presque autant que du Saguenay.
Mais nous autres, on écoeure pas le monde avec ça.
Comment t'expliques ça?
Qu'il y a autant de gens qui viennent
de ces régions éloignées?
La solitude.
Le temps tout seul.
Moi, mon père travaillait beaucoup.
J'étais le plus vieux chez nous. J'ai passé beaucoup de temps
tout seul. Je me suis inventé des histoires
pour que ça soit moins plate. Je pense que c'est le cas
de bien des acteurs et des actrices.
Puis je pense que le monde de la B-T-B,
quand t'es dans le bois, bien,
t'as inventé, il y a bien, tu sais, ça joue de la guitare
puis ça zigonne en masse,
fait que j'imagine que t'inventes des chansons
parce que t'as peur de te faire attaquer par un ours aussi.
Fait que tu chantes fort.
T'avais quel âge lorsque vous avez quitté?
J'avais 4 ans. 4 ans. Non.
Donc t'as quelques souvenirs, mais...
On est retourné tout le temps, tout le temps,
des fois deux fois par année.
Puis j'ai encore ma parenté là-bas.
Est-ce que c'est vrai que Bruce Springsteen
a écrit la chanson Cadillac Ranch
en l'honneur du village de Cadillac?
Wow! Je suis vraiment impressionné.
C'est ce que je racontais dans un de mes spectacles.
Il y a de ça une trentaine d'années.
Oui, presque. Cadillac de ça une trentaine d'années.
Oui, presque.
Cadillac, ça s'appelle Cadillac parce que Cadillac, tout le monde conduit une Cadillac.
Je me souviens très bien.
Je suis au courant de ça parce que cette semaine,
j'ai écrit sur Twitter.
C'est là que je mets en ligne mes opinions les plus tranchées.
J'ai écrit que j'étais très content
que tu reviennes à la télé dans Dumas,
mais que le retour que j'attendais,
c'était ton retour à la musique country.
Puis là, il y a quelqu'un qui m'a répondu,
je me souviens d'avoir vu Gildar en telle année,
puis il faisait une reprise de
Cadillac Ranch de Bruce en la présentant
de cette manière-là. J'ai dit merci,
monsieur, de cette magnifique information.
C'est très fort.
On célèbre cette année, on le célèbre pas assez,
en fait, le 30e anniversaire de ton deuxième album,
Une autre chambre brutale, paru en 1994.
Vraiment, ça fait 30 ans.
Ça fait 30 ans.
Oh my God, je suis comme Michel Pagliaio.
Ton dernier album en date, c'est en 2001, Vacationnice.
Vacationnice, oui.
Comment est-ce que t'es tombé dans le country?
C'est la ferme.
On venait d'Abitibi.
Mon père venait du Témiscamingue et du nord de l'Ontario.
Fait qu'on n'avait pas bien de parenté autour.
Puis on s'ennuyait un peu.
Fait que mes parents, ils disaient,
pourquoi on ne fait pas une épluchette de blé d'ingue?
C'est une bonne idée, ça va nous donner encore de l'ouvrage.
Fait qu'on a construit un stage dans la grange,
puis une piste de danse.
On a accroché des spots.
C'était sérieux, là. Puis là, on a envoyé le mot et ça descendait, ça venait du lac
supérieur, puis du nord de l'Ontario,
puis d'Abitibi. Puis on avait
fauché une partie du champ
puis les gens campaient là.
La plus grosse année, on l'a faite plusieurs années,
il y avait 325 personnes.
Puis c'était censé être une fin de semaine,
puis ça durait une semaine, une semaine et demie.
C'était comme Woodstock Country.
Et là, il y avait un stage,
fait que tous mes cousins, mes cousines,
puis mes mononcles qui jouaient de la guitare,
puis l'autre jouait du piano,
bien, ils amenaient le stock,
puis on se montait des bandes de famille.
Puis il y a une année, on était 11 musiciens sur la scène.
Fait que moi, c'est là que j'ai commencé à chanter du coup.
Ça, c'est à Rigaud?
Oui, à Rigaud.
Oui, dans le rang du petit brûlé.
Ça a été ton école musicale?
C'est là que j'ai chanté devant le monde pour la première fois.
Puis, quelques années plus tard,
après avoir étudié le théâtre,
là, tu as présenté un spectacle de chansons country.
Oui, puis ça, c'est...
Ça a étonné?
Ça a étonné bien des gens à Montréal.
Parce que moi, j'étais convaincu, et je le suis encore,
que les gens ne connaissent pas autant ça qu'ils pensent,
le country au Québec.
Ce qui explique le fait qu'il n'y en a pas autant.
Ils confondent bien des affaires, tu sais.
Je regardais une entrevue de 1991
que tu donnes à Suzanne Lévesque,
puis elle dit, vous avez fait un spectacle western,
puis tu essaies de la corriger poliment.
C'est country, là, oui.
Oui.
Elle est merveilleuse,
Madame Lévesque, mais il y avait une petite condescendance.
Bien sûr. Mais c'est tout ça,
c'est l'ignorance, pis c'est normal.
Mais...
T'sais, Bye Bye, mon cowboy, là,
c'est une bonne chanson pop, dansante,
mais c'est pas du country.
Arrêtez de confondre
tout, parce qu'il y a le mot cowboy dedans.
Il suffit pas de mettre le mot « cowboy » dans une chanson.
Mais ce n'était pas sur ma mission.
Moi, je me suis ramassé à Licorne à faire ce show-là
parce que j'avais passé la veille du jour de l'An
chez André Gagnon, de regretter mémoire,
le pianiste André Gagnon,
qui était bien ami avec ma blonde.
Puis nous avons invité, on est allé passer le jour de l'An là.
Puis Louise Latraverse était là aussi.
Louise Latraverse est toujours là.
Elle est toujours là, Louise.
Elle est toujours à la bonne place au bon moment, Louise.
Mais j'y dois beaucoup à Louise Latraverse.
Et chez André Gagnon, après le repas,
on s'en va dans la salle de musique.
Ça a l'air que t'as pas le choix, tu sais.
Puis en même temps, c'est André Gagnon, tu y vas, tu sais.
Tu dis pas non.
Et là, on s'est mis à chanter, toutes sortes d'affaires.
Puis à un moment donné, il est sorti le Beatles Complete.
Puis on s'est mis à chanter des chansons des Beatles. Puis. Puis à un moment donné, il est sorti le Beatles Complete. On s'est mis à chanter des chansons des Beatles.
Puis c'est André Gagnon, Christy,
qui joue du piano, puis moi, je chante « Yesterday ».
Puis à un moment donné, il dit,
« Toi, tu dois chanter du western, toi. »
Je lui dis, « Oui, certain. »
Puis là, il regarde dans ses livres,
et il y a un livre d'Anne Williams
qui met sur son piano.
Et on a chanté une toune d'Anne Williams,
et Louise, elle n'en est pas revenue encore aujourd'hui.
Quelques semaines après, on l'inv chanté une toune d'Anne Williams. Et Louise, elle n'en est pas revenue encore aujourd'hui. Quelques semaines après,
on l'invite à faire Star d'un soir.
Elle dit, ma star, ça va être Gildor Roy,
mais je veux qu'il chante une chanson d'Anne Williams.
Ce que j'ai fait.
Et les propriétaires de la licorne ont vu le show
et ils m'ont appelé chez nous.
Moi, je jouais à la licorne Glenn Gary Glen Ross dans ce temps-là.
J'étais déjà à la licorne.
Ils ont fait, on vient de voir, c'est tard un soir. »
Dimanche, lundi, le théâtre est fermé.
« Prends les deux soirs, puis fais-nous un show country. »
Moi, j'ai fait « OK. »
Puis j'ai raccroché.
Je n'ai pas de band, je n'ai pas de répertoire.
Je ne connais pas de musicien vraiment.
Je me suis mis sur le téléphone.
J'ai appelé une de mes tantes, ma tante Joël,
qui est descendue de...
Elle était où dans ce temps-là? New List Girls, je pense.
Elle est descendue, puis on s'est monté une liste de tournes.
Je suis allé voir Jean Petitclair chez lui.
J'ai cogné à la porte.
Je lui ai dit, tu me dis que tu joues à de la bass, toi?
Ouais.
Bien, tu vas jouer de la bass.
Puis c'est ça.
Tous les jeunes acteurs, puis les jeunes actrices
qui étaient avec Mika Rist.
Fait qu'on devait faire quatre soirs.
Puis on a fait douze soirs à guichet fermé.
C'était la folie furieuse.
Ça a été un gros, gros succès.
Et c'est le début des spectacles carte blanche.
C'était après ça au Francophonie.
Puis t'avais, bon, Éric Lapointe et ses amis.
Puis là, t'sais, il invite du monde à venir chanter.
Moi, je le faisais dans mon show.
Puis ça, c'était pas fait à Montréal avant.
Qui est-ce qui venait chanter avec toi?
Ding-a-dong, man.
Ben, Claude Meunier vient de lancer son album Contreras.
C'est pas surprenant.
Il venait faire des tunes comme ça avec Serge.
Une jeune chanteuse,
il venait de lancer son premier album,
Laurence Jalbert.
Jim Corcoran, qui adore Hank Williams,
puis là, il avait la chance d'en jouer.
À un moment donné,
il n'y avait pas de billet, ça s'était vendu
vraiment bien. Fait que j'ai aidé la fille
au guichet de la licorne,
puis je répondais au téléphone, puis à un moment donné,
il me dit « Ouais, il reste plus de billet, ça a l'air. »
Je lui dis « Non, monsieur, malheureusement,
mais on a une liste d'attente, je peux prendre votre nom, puis vous mettre sur la liste d'attente. »
« Ouais, OK.
Votre nom? »? Steve Faulkner.
Je fais, OK,
M. Faulkner, c'est moi, Gildon Roy.
Pis je chante de vos chansons
dans le spectacle. Fait que si vous venez en chanter
une avec moi, c'est comme si vous aviez
un billet. Ouais, bonne idée.
Ça, c'est le troisième
soir, OK? Pis il est revenu
tous les soirs, Steve.
Qui d'autre? Ah! Le retour d'Elvis
Gratton, man. Elvis Gratton avait jamais
chanté depuis sa mort dans
le troisième volet du film.
C'est toi qui as récité Elvis Gratton. Oui, parce que je jouais avec
Julien. Il me disait, Julien, c'est ça qu'il faut que tu viennes
faire. Oh!
Les gens ne se souviennent pas de ça.
Voyons, Julien et Christy. Ma femme
est arrivée au Québec. Le premier
film québécois qu'elle a vu,
c'est Elvis Gratton, tu sais.
Tu penses, tu penses.
Regarde, je te garantis, ça va être un succès.
On lui a loué un sou, on lui a loué une guitare blanche.
Et quand j'ai dit, mesdames et messieurs,
il vit de nouveau Elvis Gratton,
le toit à feuilles arrachées de la licorne.
C'était de toute beauté.
Il était bien de l'énergie.
Fait que c'était ça.
Fait que c'était du monde comme ça.
Tu me travailles la chanson de Faulkner
que tu as enregistrée sur ton premier album.
Est-ce qu'il l'a écrite pour toi?
Oui.
C'est bon, il y a un cadeau, ça?
Comment ça s'est passé?
Bien, après ça, on se voyait.
Puis à un moment donné, il a appelé.
Il a dit, c'est vieux, tellement mal. moment donné, il a appelé. « Ah non, non, non, c'est évident, il est tellement malade.
Je prends une chanson, là. »
« OK. »
Fait qu'il est venu au bureau, jouer ça, la guitare.
« Tu as un piano, c'est le meilleur piano. »
Il a joué.
Il fallait, c'était comme ça.
Une autre chambre d'hôtel, c'est Gaston-Mandeville.
Bien oui.
Puis Gaston, il ne voulait pas me donner.
Bien, on le comprend. Je crois même, mais c'est un qu'on comprend. Puis j'ai fait un dé, je fais « Gaston Mandeville. Bien oui. Puis Gaston, il voulait pas me donner. Bien, on le comprend, hein?
Je crois même, mais c'est un qu'on comprend.
Puis j'ai fait un deal, je fais,
« Gaston, donne-moi la chanson,
puis tu vas co-réaliser mon album. »
Il a fait, « OK. »
Il y en a écrit ou co-écrit plusieurs
sur une autre chambre d'hôtel.
Oui, puis son frère Jacques joue beaucoup sur l'album aussi.
Comment est-ce que vous étiez devenus amis,
Gaston Mandeville et toi?
Je me souviens pas comment on s'est rencontrés.
C'est quelqu'un dont on parle
trop peu, il me semble. T'as bien raison.
C'est quelqu'un qui était plus important
qu'on pense. C'est un des premiers chanteurs
hommes féministes au Québec.
Je suis l'homme de la maison,
c'était vraiment sa réalité,
Gaston, t'en vis. Il était
dans une maison avec un paquet de filles,
il vivait bien ça.
Ça a été une perte terrible, ça,
parce qu'on avait un petit peu des projets,
pis il me semble qu'il serait arrivé quelque chose avec lui.
Il avait seulement 40 ans lorsqu'il est parti.
C'est effrayant, c'est ridicule.
Donc, à ce moment-là, lorsque tu présentes ta série
de spectacles à la licorne, t'avais déjà l'expérience
de la scène en tant que chanteur, parce que t'avais fait des clubs.
Oui, oui, moi, j'ai chanté
Stairway to Heaven mille fois. Donc, tu'ai chanté Stairway to Heaven mille fois.
Donc, tu jouais du...
Stairway to Heaven,
la chanson
où il y a des batailles.
Parce que...
C'est ce qui provoque
des batailles
dans Stairway to Heaven.
Parce qu'on la chante
tard dans les salles.
Ah oui, OK.
Puis c'est là
que les gars sont un peu chauds
puis ils vont inviter
une fille à danser
dont le chum,
il est juste en arrière là-bas.
Fait que la bataille pogne.
Ça t'est arrivé souvent?
On a fait
des dizaines de fois.
« Bon, attention, les gars! »
« On s'occupe un peu. »
Mais oui, c'est ça.
On faisait du Top 40, du Genesis, du Supertramp.
Puis tu jouais dans quel genre de lieu?
À l'époque, tous les villages, même les petits villages,
avaient un bar où il y avait des bands,
il y avait de la musique live.
Rigaud, il y avait deux bars où il y avait de la musique live.
Sainte-Marthe, qui est un petit village de rien
dans la montagne de Rigaud,
il y avait un bar.
Sainte-Lette avait un bar.
Puis c'était plein.
Toutes les places étaient pleines à l'époque
où on avait le droit de fumer puis de boire.
Fait qu'on faisait le tour du comté.
Un mois là, un mois là, un mois là, un mois là.
Puis on recommençait.
C'était parfait.
C'était parfait.
Puis qu'est-ce qui explique l'intermède entre ce moment à 13 ans
où tu as une épiphanie,
tu comprends que ce sera ta vie,
le théâtre, le jeu,
et le moment, quoi, une dizaine d'années plus tard
où tu t'inscris
à l'école de théâtre?
Bien là, lâche l'école jeune,
travaille, travaille, d'une cour à bois
où je rencontre Larry Robinson puis Steve Schott. Peux-tu nous raconter ça? Là, je lâche l'école jeune, travaille, travaille, dans une cour à bois,
où je rencontre Larry Robinson et Steve Schott.
Peux-tu nous raconter ça?
Bon, OK.
À un moment donné, ma job,
parce que le gars qui faisait ça
était en vacances, je ne sais pas quoi.
Moi, je lisais les plans,
je lisais les bleus,
puis je faisais les estimés de bois.
Un jour, il y a quelqu'un qui arrive,
c'est Steve Schott et Larry Robinson,
puis ils ont un rouleau de plans.
« We want to build a stable for polo horses. »
Ils mettent ça sur la table.
« On va revenir lundi. »
J'ai déroulé les plans et je calculais.
J'ai dit « Monsieur Robinson, ça va vous prendre 802 par 4,
125, 2 par 6, de 12 pieds, et tout ça. »
J'ai fait ça pendant un bout de temps.
Tu t'es impressionné même si tu t'es pas fan des Canadiens.
C'est sûr. Non, je suis pas fan des Canadiens,
mais je suis respectueux.
Une de mes belles rencontres, moi, j'ai trippé
avec Guy Lafleur, solide.
Puis je l'ai laissé en même temps.
Parce qu'il nous battait tout le temps.
Tu l'as rencontré à quelle époque?
Je l'ai rencontré souvent dans des émissions
de télé, puis dans des parties
de vedettes contre les anciens Canadiens.
Et j'ai joué contre Guy Lafleur, son avant-dernière partie,
avant qu'il prenne sa tournée d'adieu.
C'était à Rigaud et il fallait payer
pour pouvoir jouer contre les anciens Canadiens.
Moi, pour mon chum Ben, on a fait « Fuck Guy Lafleur, man ».
Ça fait qu'on a payé.
Puis là, on ne passe pas loin de l'aréna.
Je me suis dit qu'on all aller mener notre stock de bonne heure
comme ça il va y avoir du monde pour pouvoir rentrer plus facile
il est 4h l'après-midi
à Rigaud
on rentre là pis le gardien de sécurité
il fait ah monsieur Ouen, monsieur Lafleur il est là
il est arrivé à 4h
il a toujours
fait ça toute sa carrière mais même à Rigaud
pour une partie amicale
là Benoît Montuil l'a jamais rencontré.
Puis lui, il a joué dans la East Coast League.
C'est un vrai joueur de hockey.
Veux-tu rencontrer Guy Lafleur?
Quelle question.
Hey, Guy!
Ah, Guédard, comment ça va?
Je te présente Benoît.
Benoît, capote.
Mais Guy Lafleur, il est en combine.
Il fait six sombres, son stock est tout sorti,
puis il fume.
À quatre heures l'après-midi,
parce qu'il y a une game à 8h à Rigaud
contre les puissants.
Pendant le match, j'ai enlevé la poque.
Par accident.
Puis il l'a repris.
J'ai enlevé la poque,
puis j'ai fait « Oh my God, j'ai enlevé la poque à Guy Laffert. »
Puis là, j'ai senti un petit coup de hockey
sur mon hockey, mon hockey comme volé dans les airs.
Il a pris la poque.
Il m'a regardé, il a fait, fais-moi plus jamais ça.
Il est parti sur la rive.
C'est la fois où il était formidable.
Je me souviens de l'avoir vu dans cette tournée d'adieu-là
à Sherbrooke, au Palais des sports.
Son coup de patin.
On reconnaissait le coup de patin du Guy Lafleur des Grandes Années.
Ah oui, oui, oui.
Ça, il n'avait pas perdu ça.
Mais il souffrait.
Il avait mal, par exemple.
Ça, il faisait mal.
Mais bien, c'est normal.
J'étais bien chanceux.
J'ai rencontré du monde bien tripé.
Je ne sais pas comment on s'est rendu à Guy Lafleur.
On parlait de Steve Schott,
on parlait de la E. Robinson.
Oui, OK.
Je suis arrivé dans un cours à bois.
Cours à bois, tout ça.
À un moment donné, je décide de retourner au cégep
pour préparer mes auditions.
À Valéphie, à la résidence étudiante,
il y a Gilbert Lauzon,
dont la chambre est à trois portes de chez nous.
Lui, c'est un bon guitariste.
On trippe ensemble. on chante avec lui.
À un moment donné, on se fait un band.
Ça a donné ce band qu'on a fait pendant une couple d'années.
Je suis rentré à l'École nationale.
Michel Rossignol m'a dit qu'il fallait que je décide
où je chante du rock'n'roll, où je deviens un acteur.
Je me suis dit que je devais prendre un break du rock'n'roll.
Je suis devenu un acteur et j'ai
chanté de l'opérette
à la place. Mais la première chance
que j'ai eue, j'ai recommencé à faire
ce que j'aimais le plus.
J'ai regardé une archive hier
de toi dans une émission de Jacques Boulanger
avec Linda...
Sorgini. Je chante un extrait
de La Péricole
de Jacques Offenbach.
Vous chantez du Offenbach, effectivement.
Tu portes un collant d'un moulant un peu troublant, je dirais.
Il y a eu une époque où je pouvais le porter.
Puis j'en profitais.
Ah mon Dieu!
Mais entre tes 13 ans et ce moment-là
où tu es entré à l'école,
est-ce que tu avais fait du théâtre à nouveau?
Oui, quelques pièces amateurs.
Souvent, il y a des troupes de professeurs au secondaire
qui faisaient une pièce et il y en a un qui ne pouvait pas.
Il leur en manquait un et il me demandait
et je l'ai remplacé.
Il y avait eu aussi une production de Ticoque
à l'école secondaire de Rigaud
qui était mise en scène par ma belle-sœur à l'époque,
Brigitte Portolans.
Et Ticoque tombe malade.
Puis il peut pas jouer, mais c'est demain.
Puis Ticoque est quand même important dans Ticoque.
Ça s'appelle Ticoque.
Puis je l'ai remplacé la veille.
J'ai pris le texte la veille, puis le lendemain soir,
j'ai joué Ticoque.
C'était vraiment le fun.
Mais c'est ça.
Moi, j'aime ça jouer.
Je suis bien... C'est ça. Moi, j'aime ça jouer. Je suis bien sur la scène.
Je suis pas quelqu'un qui est très socialement habile,
assez gêné.
Mais c'est drôle, je disais la même chose hier
à mon réalisateur Stéphane Beaudoin,
parce qu'on achevait le bloc, pis il restait 2-3 scènes,
fait que dans ce temps-là, on vient un peu émotif.
Ça, c'est confiante. Il n'y a pas de place
à la planète où je suis plus heureux que quand
je joue. Je suis bien
heureux avec ma famille, bien heureux avec mes enfants.
Ce n'est pas ça. Mais là,
je sais que je suis à ma place.
Moi, c'est ça que je devais faire dans la vie.
Ça me rend
rempli de bonheur.
Pourtant, je t'ai entendu en entrevue dire que
tu avais un track fou avant de monter sur scène.
Oui, avant.
Mais une partie du thrill et du fun d'être acteur,
c'est le plongeon.
Tu te dis, je serai jamais capable.
Tu te dis, what the fuck?
Puis là, tu sautes, tu atterris sur tes jambes.
Tu te dis, je suis encore capable.
Ça, c'est bien le fun.
Puis plus ça va, ça diminue pas.
C'est la même chose que la première fois.
Tu te doutes encore
que tu sois capable d'accomplir
ce que tu as accompli
des dizaines et des dizaines de fois.
Constamment.
Puis le jour où je ne douterais plus...
Souvent, on entend ça,
ça a l'air d'une boutade,
mais je crois à ça.
Quand tu n'es plus à la chienne,
tu es mieux de la réalité.
Je pense.
Puis ton père, il pensait quoi de ça,
que tu souhaites devenir comédien?
Mon père voulait que je sois avocat.
Fait que, paille...
Disons qu'il était pas emballé par ça.
Mais c'était un homme raisonnable et intelligent.
Fait que souvent, j'arrivais dans ma chambre,
il y avait des découpeux de journaux.
Je regardais ça.
Moins de 10 % des membres de l'Union des artistes
vivent au-dessus du seuil de la pauvreté. »
Je lisais ça.
Moi, j'étais au courant de comment ça marchait,
parce que Pé, il me renseignait.
Mais il me disait, « C'est ça que tu veux faire,
c'est ça que tu vas faire. »
Et un jour, j'ai réalisé que mon père, il chantait.
Dans les bands qu'on faisait dans le camp,
Pé, il chantait, puis il chantait vraiment bien,
puis ça aurait pu être un chanteur.
Mais il n'en a jamais parlé, puis il n'était pas à mer, rien de ça.
Et un jour, je suis au Francophonie, au Spectrum,
la meilleure salle de spectacle au Québec,
qui était fermée, on ne sait pas pourquoi.
Et mesdames et messieurs, Gildor Roy,
et mon père s'en vient pour chanter une chanson avec moi.
Tout le monde aime ça, ça capote un peu.
Et là, je vois
mon père qui regarde dans la salle,
puis il freak.
Puis il s'en vient à côté de moi, et dans l'oreille,
il m'a dit, là, je comprends pourquoi tu fais ça.
Case closed. On a réglé ça.
Ça, c'était vraiment chouette. C'était vraiment chouette.
C'est très beau, ça.
Ouais. J'ai une petite émotion, Gildette. C'était vraiment chouette. C'est très beau, ça. Oui.
J'ai une petite émotion qu'il a.
C'est vrai?
Oui.
Les histoires de père,
c'est toujours tout ça.
Lui, il vient de Kirkland Lake.
Mon père venait de Kirkland Lake.
Donc, en Ontario.
Oui.
Puis, tu vois,
ils ont une ferme
à Saint-Bruno-de-Guigues,
à l'autre bord du lac
des Miscamangues.
Donc, pas à une heure
de loin, je pense.
Une heure, une heure et demie.
Fait que c'est ça.
Oui.
Puis, qu'est-ce que vous chantiez ensemble?
Notre gros hit, c'était
« There's a tear in my beer » de Hank Williams.
Puis on harmonisait vraiment bien ensemble.
« There's a tear in my beer
Cause I'm crying for you, dear »
Puis là, lui, il prenait
« Oh, you are all my lonely mind »
C'était vraiment le fun.
Puis on n'avait pas besoin de se regarder.
On le savait. Ça'était vraiment le fun. On n'avait pas besoin de se regarder, on le savait, ça marchait.
Tu te dis à quelques reprises au cours des dernières années...
C'était pas vrai.
En parlant de Dumas, puis en parlant aussi de Motel Paradis,
que tes personnages étaient inspirés de ton père en partie.
Qu'est-ce que tu vas puiser chez lui pour construire tes personnages?
Je vais te dire que dans District 31, entre autres, de ton père en partie. Qu'est-ce que tu vas puiser chez lui pour construire tes personnages?
Bien, je vais te dire que dans le district 31,
entre autres, le commandant avait une espèce de droiture que ça déplaît au monde, les décisions qu'il prend,
mais il les prend pour la bonne raison.
Ça, ça venait de mon père.
Moi, en sixième année,
j'étais un peu pire étudiant dans ce temps-là.
Puis, ta mère m'avait dit, c'était 90 en français,
puis 90 en maths, je vais t'acheter un vélo.
Ah, ah, ah.
Fait qu'en français, j'ai eu 98.
Puis en maths, j'ai eu 89,7.
Il en manquait pas gros.
Mais j'ai pas eu mon vélo.
Puis là, je voulais le tuer.
Mais il avait raison.
C'était ça, le deal.
On a de la difficulté à respecter nos deals aujourd'hui.
Ceux qui ont des enfants, là.
« Oh, ouais, mais il a fait un bel effort, Jonathan.
Fait qu'on va lui donner pareil. »
Non, faut pas.
Fait que ça, je vais chercher ça chez mon père.
Dans Dumas, je suis pas sûr qu'il y a de quoi de pas, là.
Ça fait quand même presque 20 ans qu'il est décédé.
Faut que je lui donne un break à un moment donné.
Puis d'après ce que j'en comprends,
dans Dumas, tu joues un personnage qui est
moins fin que le commandant dans District 31.
– Ça faisait trois semaines qu'on tournait
la première fois que j'ai souri
dans une scène. C'est pour te dire à quel point
il était un bête. C'est super le fun
à jouer. C'est le fun, tout le monde l'aïe,
tout le monde le trouve bête. C'est parfait.
C'est le contraire
d'un mot dans la vie, ça fait que c'est correct.
– Je sais pas si tu sais que...
À toutes les personnes à qui j'ai dit au cours de la dernière semaine
que j'allais être rencontré, je le dis avec enthousiasme,
puis chacune de ces personnes-là, dont Marco,
qui était ici tantôt, mon collègue photographe,
il m'a dit, il faut que tu lui parles de Requiem pour un beau sans-cœur.
En fait, il m'a dit, est-ce que t'as déjà vu Requiem pour un beau sans-cœur?
C'est à quoi j'ai répondu,
si j'ai déjà vu Requiem pour un beau sans-cœur,
bien sûr que oui. C'est comme un
film légendaire. Je suis tellement
fier de le jouer. Écoute, je joue avec Vincent Leclerc
dans Du Mot. Et lui, il l'a vu il y a deux
semaines. Il n'avait jamais vu ça.
Il est arrivé un matin, il m'a regardé, il était blanc.
Je lui ai dit, qu'est-ce qu'il y a, Vincent? J'ai vu
Requiem pour un beau sans cœur hier soir.
Respect, man. Respect.
Il est parti dans sa loge.
Ben, ouais, c'était une bonne vue. Commege. Ben oui, c'était une bonne vue.
Comme dit Robert Morin, c'était une bonne vue.
C'était une bonne vue.
C'était une bonne vue.
Pourquoi est-ce que tu penses que ce film-là fascine autant,
dans lequel tu joues un personnage inspiré de Richard Blass,
un des plus grands criminels de l'histoire québécoise?
Parce que il fait la démonstration, Robert,
que la vérité n'est jamais objective.
La vérité est différente
dépendant du point de vue où tu te places.
Ça, c'est clair dans le film.
Puis aussi, c'était la mode dans ces années-là
de faire des films
de criminels et de les glamouriser
un peu.
Scarface, par exemple.
Exactement.
C'est le meilleur exemple.
Puis, on avait pris le parti de nous autres.
Ça fait que, non, c'est pas beau.
Il est pauvre, ce gars-là.
Il s'habille.
C'est pas vrai qu'il s'habille bien, tu sais.
Parce qu'il s'ouvre de prison, il n'a pas de linge.
Premièrement, ça fait qu'il met le premier...
Tu sais, des détails comme ça.
Ça fait que ça, je pense que les gens...
Je pense que les gens
ont aimé ça
de voir quelqu'un
qu'ils connaissaient
dans le fond.
C'est vrai que c'est possible
de finir le visionnement
de Scarface
et de se dire
quelle vie enviable,
j'aimerais ça.
Quoique la scène finale
est quand même
assez accablante.
Oui, mais tu te dis,
s'il avait arrêté
il y a une demi-heure.
Oui, juste au bon moment.
C'est ça.
Mais c'est impossible
de finir avec William
pour un beau sans-cœur.
Non.
Quelle vie merveilleuse.
Tu le sais dès le départ
que ça va mal finir.
Puis, c'est écrit dans le ciel.
Puis, lui, il le sait.
Puis, sa mère le sait.
Puis, sa blonde le sait.
Puis, Trump le sait.
Ce livre-là,
il n'est pas bien écrit.
Tu n'es pas trop du genre
à employer ce qu'on appelle
la méthode
pour créer tes personnages.
Tu as dit en entrevue au sujet
de ce film-là, je suis de ceux qui disent que
lorsqu'un acteur sort déséquilibré d'une
interprétation, c'est qu'il était déséquilibré
avant. Je
crois fermement que
le jeu d'acteur ne doit
jamais servir de
thérapie.
Non seulement c'est pas bon pour celui qui le fait,
mais ça sert pas le spectateur du tout.
Les gens
qui payent leur billet pour voir un film,
ils ont pas à subir tes bêtises d'enfance
pis dire que t'avais peur de ton père.
C'est pas leur problème, ça.
Mais pour ce qui est de la méthode,
oui, je suis très méthode.
Mais je suis pas thérapique.
Je suis pas en tout. Moi, la création
dans la souffrance, je ne crois pas à ça.
Donc, c'est quoi la nuance entre les deux?
Si tu crées un personnage avec la méthode,
tu vas te servir vraiment de tes vraies...
ta mémoire affective.
Moi, je pleure facilement maintenant.
Au début de ma carrière, c'était plus compliqué.
Maintenant, c'est vraiment facile à pleurer.
Mais j'ai identifié deux, trois affaires dans ma vie.
Si je vais là, c'est sûr que je vais pleurer. C'est des trucs, c'est vraiment facile à pleurer. Mais j'ai identifié deux, trois affaires dans ma vie. Si je vais là, c'est sûr que je vais pleurer.
C'est des trucs, c'est des techniques, c'est plate,
mais c'est pas vrai ce qu'on fait.
C'est comme une chanteuse qui pleure quand elle chante.
C'est physiologiquement impossible de pleurer quand tu chantes.
Fait qu'il faut qu'il y ait une partie qui est pas vraie.
Voilà. Je voulais juste dire ça. Puis où est-ce que tu vas dans ta tête pour te faire pleurer, en tout cas. Fait qu'il faut qu'il y ait une partie qui est pas vraie. Voilà. Je voulais juste dire ça.
Pis où est-ce que tu vas
dans ta tête pour te faire pleurer?
Je peux pas le dire, parce que si je le dis,
j'ai l'impression que ça marchera plus.
Mais,
de ce qu'on a parlé à date,
je suis sûr que t'as une bonne idée
de où est-ce que je vais.
C'est pas dur à déchiffrer, bien même.
Pourquoi donc est-ce que t'as abandonnéest pas dur à déchiffrer. Pourquoi donc
est-ce que t'as abandonné
la musique? Parce que là, j'ai un reproche,
un gros reproche à te faire, Gildor,
c'est que lorsqu'on s'est parlé
en 2022,
je pense, lors de la fin de District 31,
puis tu l'as dit à moi, mais tu l'as dit à plein d'autres gens,
t'as promis
qu'un nouvel album s'en venait, j'ai écrit
les paroles sur le bureau du commandant. Ils sont écrits, t'es genre ça qu'un nouvel album s'en venait. J'ai écrit les paroles sur le bureau du commandant.
Ils sont écrits.
Et là, tu te relances
dans une nouvelle série avec Luc Dion. Est-ce qu'il faut blâmer
Gilderoy? Il faut blâmer Luc Dion?
Tout ça est de la faute de Luc Dion.
Écoute, à tel point, je n'ai même écrit
une autre cette semaine sur le plateau du mois.
Le même principe dans mes petits cahiers
sur mon bureau. Donc, ce sera un album double.
I should've, I could've, I would've, but I couldn't.
It seems I'm better, angels.
Just ain't that good. »
Puis, je les chantais à Vincent Leclerc.
Il me dit « Tu chantes? »
Parce que lui, il vient comme...
Il a vécu un peu partout dans le monde.
Il n'est pas au courant de tout ça.
C'est un bon partner.
Mais, tu sais,
la business a changé aussi de la musique.
Moi, jamais je vais être sur Twitter pour faire
« Hey, les amis, je m'en vais en entrevue,
on va faire un podcast. »
Je ne suis pas capable de faire ça, ce n'est pas...
Tu n'aurais pas besoin de faire ça.
Je suis trop vieux pour faire ça.
Si un producteur se met sur ton cas
et vous lancez une tournée,
un 30e anniversaire d'une autre chambre d'hôtel,
tu vas remplir les salles de la province au complet.
Tu sais, je vais-tu aller faire un sketch à sucré-salé?
Quoi, quoi, quoi?
J'y vais la semaine prochaine à sucré-salé.
Tu y vas déjà?
Non, mais il n'y a pas de sketch.
OK.
Mais tu sais, aller faire des stuns,
faire « Ouais, c'est moi, je suis en spectacle à Saint-Denis ».
Mais moi, je veux faire une tournée au complet du Québec,
une fois, pendant que je suis encore capable.
C'est ça, mon but.
Moi, c'est faire des shows que j'aime le plus.
Puis ça, c'est sûr que je vais le faire.
Mais j'arrête de dire,
« Ouais, ça va être au printemps, ça, parce que je... »
À un moment donné, je vais me lever un matin,
puis je vais faire, « OK, go, c'est là, on fait ça là. »
Puis j'ai la personne avec qui le faire, là.
Tout le monde est sur le stand-by, c'est ça qui est capable.
C'est qui?
Hein? Je pense que légalement, j'ai pas personne avec qui le faire. Tout le monde est sur le stand-by. C'est qui? Je pense que légalement, je n'ai pas le droit de le dire.
Je pense.
Mais
elle sait de qui je parle.
C'est une femme?
Oui.
On sort-tu
un objet? Faut-il sortir un objet?
Ou si on fait juste sortir ça en ligne?
Je trouve ça plate.
Moi, je suis de l'époque du vinyle.
Ça nous prend un vinyle.
Ça fait que ça, on sort-tu 2000 copies en vinyle
pour les collectionneurs,
puis 200 cassettes?
Je peux déjà te donner un 30 piastres ou un 40 piastres
si tu veux, Gildor.
Ça va me faire plaisir.
Toi, je pense que je vais t'en donner un.
Mais ça va arriver à un moment donné.
Il y a deux personnes avec qui tu pourrais collaborer.
Plus que deux personnes, mais il y a deux personnes
que j'ai en tête. Il y en a un avec qui tu as joué
récemment dans une émission à TVA,
l'émission de PA Méthode. Steve Hill,
vous avez joué « Tu me montres sa tête »
ensemble. As-tu entendu ce qu'il a dit, Steve?
Qu'est-ce qu'il a dit? Ah non, c'est pendant
la pause. Il dit « Si tu pars en tournée,
je vais être ton guitariste. »
Je fais, OK.
Mais c'était formidable,
votre interprétation de tout le monde s'entendre.
C'était cool au bout.
Je ne le connaissais pas tellement.
Je ne le connais pas beaucoup plus,
mais on s'est bien adonné.
Bon, donc on a déjà un guitariste.
On a un guitariste.
Il y a une autre personne qui va jouer,
on ne sait pas quel rôle,
mais qui va t'épauler.
La femme dont tu parlais à l'instant.
Oui, oui.
Puis...
Je sens que tu vas me suggérer quelque chose.
Il pourrait y avoir Jean Leloup.
Je t'ai déjà dit qu'un de mes moments de télé préférés,
c'est lorsqu'à Caféine,
l'émission du matin que tu animais à TQS,
tu as reçu Jean Leloup qui est en promotion pour,
je pense que c'était l'album des Last Assassins.
C'était un moment assez confus.
Il y en a eu plusieurs des moments confus dans la carrière de Jean.
Puis, tu es arrivé à lui soustraire un moment de lucidité en lui parlant de Hank Williams.
Puis, vous avez chanté du Hank Williams ensemble.
J'ai dit Hank Williams, puis man, il a allumé.
Il était resplendissant.
Mais tu sais quoi?
Moi, j'ai une théorie par rapport à Jean Leloup.
Je pense que musicalement,
c'est quelqu'un qui fraude le génie, là.
C'est un gars supérieurement intelligent.
Mais moi, là, avoir été à sa place,
puis toutes les entrevues que tu fais,
ça commence par... Comment ça va, là, Jean? On sait que c'est pas, puis toutes les entrevues que tu fais, ça commence par...
Comment ça va, Jean?
On sait que c'est pas facile de faire des entrevues avec toi.
Sais-tu quoi? Je me suis arrangé pour que ça soit pas facile.
Puis moi, je me suis toujours dit le contraire.
Le gars, il veut parler de musique.
Il vient pour parler de sa musique.
On va parler de musique.
Puis ça donnait des affaires comme ça.
Mais je faisais un show l'été à Radio-Canada.
Puis c'était un show où il y avait des chroniques.
Une chanson, une entrevue.
Tu parles de l'île de Gildor.
Exactement.
Une chronique de cuisine, une chronique de voyage.
Benoît Robert, j'en ai fait des folies.
Genre, genre.
Et Jean, c'était l'invité.
Il fait ça de tout.
On fait un bout d'entrevue.
Il était vraiment bien.
Il était venu participer à Chroniques culinaires.
Parce qu'onon le traitait pas
comme un malade mental, tu comprends?
À un moment donné, il faut faire la part des choses.
C'est quelqu'un de compliqué,
mais
de là à dire, ouais,
en tout cas, j'espère que ça va bien aller,
notre entrevue, ça ira pas bien
si tu commences de même, c'est sûr.
Jamais j'oublierai ça.
Hank Williams!
Hank Williams!
Un jour, regarde.
Vous aviez le vague projet d'un
album ensemble? Si un jour
tu as besoin de moi, appelle-moi. Je vais être
là. Puis un jour, je vais avoir besoin de lui
puis je vais l'appeler. Je suis sûr qu'il s'en souvient.
Pourquoi pas?
Puis j'ai appris que
Jean Leloup, Jean Leclerc,
c'est l'oncle d'Hélène Bourgeois-Leclerc.
Ça fait pas ça?
Elle m'a dit ça quand on faisait de la touche.
Voyons, il l'a gardé quand elle était petite.
C'est weird, hein?
Mais en tout cas, ça.
Peut-être que j'aurais pas dû dire ça.
En tout cas, pas grave.
Je pense pas que c'est si grave que ça.
Mais non, c'est vrai.
C'est vrai.
C'est quoi une bonne entrevue pour toi?
Parce que mine de rien, ça a été une grande partie
de ta carrière à l'Île-de-Guildor, à Caféine,
à la tour dont tu viens de parler.
Une bonne entrevue,
c'est être capable d'enlever
toutes les pleurs de bullshit du show business
pour permettre à l'invité
de dire ce qu'il pense vraiment
d'un sujet donné.
Puis, moi,
j'ai reçu Paul Arcand.
Quand il a annoncé qu'il démissionnait,
j'animais la tour dans ce temps-là.
J'ai dit, invitez Paul Arcand, mais il n'en fait jamais.
Il va dire non. Puis il a dit oui.
Puis il est venu, puis on a parlé
d'autres choses. Je lui ai dit,
mon Dieu, qu'est-ce que tu vas faire?
Il va faire d'autres choses, n'est-ce pas?
On parlait de famille,
de le temps qui passe.
Puis moi, je ne savais pas
c'était quoi, si sa mère était vivante,
si son père... Je connais pas sa situation familiale.
Puis à un moment donné,
je faisais pas le don. Tu sais, ton père,
il serait fier de toi.
Et je l'ai cassé, tu sais.
Jamais personne t'allait là avec, je pense.
Pourtant, c'est un gars
de mon âge. On parle de ça, nos pères,
tu sais, c'est normal.
Puis vraiment, il est venu ému.
Puis ça a pris comme une couple de secondes.
J'ose espérer que oui.
Mais c'est de réussir à installer la confiance
que tu réussis assez bien.
Merci, c'est gentil.
C'est vrai que c'est ça à quoi on aspire,
rendre son père fier.
Bien, moi, je pense que 90 % de ce que j'ai fait dans ma vie,
c'était pour mon père.
J'ai fait pour impressionner mon père.
Quand il est décédé, je savais plus trop quoi faire.
Je savais plus rien. Personne n'a impressionné.
Mais j'ai dit, il savait ça. On a réglé ça.
Il a fait, non, on ne fait pas ça pour moi.
On fait ça pour toi, pour tes enfants.
Et tu l'as dit qu'il était fier de toi?
Oui.
Oui.
Oui, vraiment.
Mais je vais te raconter quelque chose.
Mon père,
mon père avait lâché l'école en deuxième année, je pense.
Puis il était allé travailler dans les mines.
À l'époque, il engageait des petits gars dans les mines
parce qu'au bout, il drillait, tu sais,
puis il rentrait les bâtons dynamiques.
Puis les petits gars, leur job,
c'était de mettre de la vase,
de boucher les bâtons dynamiques,
de dérouler la mèche,
de l'allumer puis de partir à courir.
C'est horrible.
Puis après ça, il a travaillé sur la drave, je pense,
il avait 14 ans, tu sais.
C'était un homme, un vrai.
C'est pour ça qu'il s'est enrôlé dans l'armée, en tout cas.
Quand il nous disait quelque chose, on obéissait.
Et là, il est malade, il a une longue maladie,
deux ans et demi, cancer du côlon, puis... Puis là, il était aux soins palliatifs.
C'est une question d'heures, tu sais.
Fait qu'on est tous là, réunis.
Puis à un moment donné, Junior...
C'est moi, je suis Gildard Junior, tu sais.
Il m'appelait Junior. Junior.
Fait que là, je m'approche. Qu'est-ce qu'il m'a fait?
Il me fait signe de m'approcher.
Puis là, je dis OK, il va me dire la phrase
qui va porter le reste de ma vie,
tu sais, comme on voit dans les films.
La justice, tu sais, la fin de la main.
Fait que la dernière affaire que mon père m'a dit,
c'est, t'as l'air d'un fil épino.
Puis là, je me disais, « Quoi? »
« T'as l'air d'un Filipino. »
Fait que là, je l'ai embrassé, puis je suis parti.
Je me disais, « Qu'est-ce qu'il veut dire? »
« Qu'est-ce qu'il veut dire? »
Puis là, je me suis dit, j'avais une chemise en moyenne.
Mon père m'a fait une joke.
La dernière fois, il m'a dit, « C'est une joke. »
Puis tu sais, il était hyper drogué,
puis hyper souffrant.
L'effort que ça a dû lui prendre
pour se dire,
je vais lui faire une joke, le grand,
il va apprécier ça.
Qu'est-ce que je lui dirais?
Bien, il a une chemise à moyenne,
je vais lui dire qu'il a l'air d'un Filipino.
J'ai incité de t'enlèver d'un Filipino.
C'est phénoménal comme job.
Fait que je suis bien fier de dire que mon père m'a fait une joke
sur la dernière affaire qu'il m'a dit.
Il me semble qu'il y a une plus grande leçon là-dedans
que si ton père t'avait offert une pépite de sagesse.
Tu avais dit quelque chose comme on en écrit dans une carte de bonne fête.
Moi, une des choses qui m'a toujours impressionné de Robin Williams,
c'est un de ses premiers shows que j'avais vu sur DVD à l'époque, je pense.
Je ne sais pas quoi, sur cassette.
Un de ses shows issus beaucoup.
Ouais, ouais.
À San Francisco, dans un petit théâtre.
Puis ça finissait par...
And remember this.
Fuck them if they can't take a joke.
Ça finissait de même.
Je fais...
Christy, il a bien raison.
Pour pouvoir prendre une joke,
mange-la, je suis là.
Fait que, c'est ça.
Dans la chanson Plein le dos,
qui est la chanson-titre de ton avant-dernier album.
Qui était le septième album interactif à être produit.
Oui, il y a une portion CD-ROM.
Oui, exactement.
J'ai essayé de...
C'était la grosse mode, mais ça n'a plus marché, ça.
Je l'ai entre les mains.
J'ai essayé de la glisser dans mon ordinateur,
mais il n'y avait pas la fente nécessaire.
Mon projet s'est terminé là.
Il était trop épais à l'époque.
Tu dénonces l'hypocrisie de nos politiciens dans cette chanson-là.
C'est comme ta chanson Zizita, un peu.
Oui.
Puis, la chanson se termine, tu chantes.
Et maintenant, le secret que je voulais vous confier,
ce qu'on voit à la télé, ce n'est pas la vérité.
Mais non.
C'est vrai, je ne me souviens pas que j'aurais dit ça,
mais elle est là, je m'en souviens.
C'est vrai.
Mais pourtant, toi, il me semble qu'à toutes les fois
que tu es à la télé, je parle
des entrevues que tu accordes.
C'est un mois à la mode, mais tu me sembles authentique.
Ah oui, mais je parlais
peut-être plus des...
des oeuvres.
Tu sais...
District 31,
c'était un énorme succès,
mais c'était pas vrai, là.
Écoute, c'est tellement...
Les gens croient tellement à ça.
C'est un peu ça que je voulais faire.
Je croyais pas tout à coup à ça.
C'est pas tout de fait.
Donald Trump, s'il est ou il est,
c'est parce que les médias, ils ont dit,
bien, on va couvrir ces conférences de presse,
ça fait un bon show, puis on a des bonnes codes d'écoute.
C'est à cause d'eux autres.
District 31, énorme succès.
Moi, le monde m'appelait commandant.
Ça a eu.
J'ai déjà pris l'avion, le pilote est sorti du cockpit.
Commandant, je voulais vous accueillir.
Voyons, carré.
Il y a trois ans, je vois un épée dans Kilomètre-Heure.
C'est une petite frette, mon donné.
Imagine-toi qu'il y a des gens qui me disaient
« Une petite frette, commandant? »
Ils fusionnaient les deux personnages.
Mais en même temps, tu te dis « Coudonc,
on doit faire quelque chose de correct. »
C'est ce qu'il y a de beau en même temps,
avec la télé et le cinéma.
Le lien est très fort,
mais c'est dangereux aussi.
À un moment donné, mon fils me dit,
j'ai mon ami, son père est
très malade.
Il a choisi l'aide médicale
à mourir.
Je fais, wow.
On parle de ça un peu.
Il dit, il y a un problème. La date qu'il a chois choisit c'est la veille la fin de
district
mais dit capote parce qu'il sera pas comment ça finit j'attends il va mourir
il a choisi de mourir mais ça le trouble de pas savoir comment ça finit il faut que tu demandes
la permission même pour je vais demander ok si je voyais enregistré mais ça je vais dire comment
c'est fini tu vois de naissance on chante connais, le gars. Puis il va juste le faire regarder à son père.
Pas toute la famille autour.
On fait « Ah, ah, ah! »
Non, juste lui.
OK.
J'ai fait ça.
Et j'ai reçu une vidéo où le gars,
il va à côté du lit de son père.
Il fait « play ».
Le monsieur, il regarde ça.
Puis il y a quelqu'un qui filme, tu sais.
Puis à la fin, il regarde la caméra.
Il pouvait mourir en paix.
Ça n'a aucun sens.
Puis en même temps, tu fais,
si ça a pu faciliter son passage,
c'est un peu à ce concert aussi.
Est-ce que toi, tu as ce même lien affectif-là avec les personnages que tu as incarnés? Ou lorsque c'est terminé, c'est un peu à ce concert aussi. Est-ce que toi, tu as ce même lien affectif
avec les personnages que tu as incarnés?
Ou lorsque c'est terminé, c'est du passé?
Non, c'est du passé parce que tu ne peux pas...
Ma crainte de Dumas, c'était que les gens vont s'attendre
à un commandant de chassons.
C'est pas ça.
En même temps, je voulais être sûr de ne pas refaire
un personnage comme le commandant de chassons. C'est pas ça. Puis en même temps, je voulais être sûr de pas refaire un personnage comme le commandant Jason.
C'est Binder Dundard, là.
Et ils ont vu un bout du premier épisode, l'équipe,
mais j'étais pas là, j'étais parti, j'étais trop fatigué.
Puis ça a l'air que ça n'a rien à voir avec le commandant Jason.
Fait que j'étais bien content.
C'était ma grosse inquiétude.
Je passe pas le fun de refaire la même affaire, là, tu sais.
Putain, c'est commun à tous les humains,
peu importe leur travail et leur domaine d'expertise,
de savoir jusqu'où tu peux aller.
C'est quoi ta limite?
C'est une réplique de Dirty Harry.
« A good man knows his limitations. »
C'est ça qu'on cherche.
Luc Dionne a dit que tu étais son Robert De Niro. Ben oui, Luc. C'est ça qu'on cherche. Luc Dionne, il a dit que t'étais son Robert De Niro.
Ah, ben oui, Luc.
Mais c'est une belle comparaison en même temps
parce que De Niro a joué plusieurs rôles
dans les films de Scorsese.
Puis à chaque fois,
il a réussi à créer quelque chose de nouveau.
Entre le De Niro de Raging Bull
puis celui du parrain, c'est pas le même.
C'est pas le même, certainement.
Écoute, c'est un grand compliment,
puis en même temps, je l'ai chicané.
Je dis pas ça.
C'est bol d'un coup que... C'est sûr que c'est mettre la barre assez haut. D'un coup, je suis pas bon. Qu'est-ce même, certainement. Écoute, c'est un grand compliment, puis en même temps, je l'ai chicané. Je dis pas ça, c'est bon, d'un coup que...
C'est sûr que c'est mettre la barre assez haut.
D'un coup, je suis pas bon, qu'est-ce que tu vas dire après?
Fait, mais...
OK, OK.
Mais tu sais, ça fait longtemps qu'on se connaît, Luc et moi.
Mais la première job que j'ai faite pour lui,
c'était l'original Omerta.
T'as joué dans Omerta?
Celui qu'on n'a jamais vu.
Parce qu'Omerta avait commencé le tournage.
Puis
les commanditaires,
puis Luc, il aimait pas tellement
la réalisation.
Fait qu'ils ont arrêté la production.
Ils ont engagé un nouveau réalisateur
qui a engagé des nouveaux acteurs.
Luc Picard,
c'était moi.
Mais attends, tu vois comment c'est ridicule le showbiz.
Moi, je n'en ai jamais voulu à Luc. Je ne le connaissais pas. C'est de même, ça marche,
c'est de même, ça marche. J'ai eu de la peine, mais ce n'est pas grave. Des années plus tard,
il m'appelle. Il fait, écoute, je fais un film qui s'appelle Babine. Je dirais que tu joues à Forgeron-Villepel. Je dis « Ah mon Dieu, merci beaucoup, oui, oui, avec les... »
Pis là, je suis sur le plateau, et je pense à ça,
mais ça fait 4-5 jours qu'on tourne.
Je dis « Ah fuck, c'est vrai, c'est... »
Fait que, sur une heure de dîner, je vais avoir, je fais « Luc,
viens dehors avec moi, je veux qu'on parle de quelque chose. »
Pis quand on est sortis, il fait « Tu veux me parler de ça, hein? »
Je fais « Ouais, regarde. »
Ça fait 20 ans, là.
C'est cool, on a du fun, là.
Parfait, moi, j'ai fait d'autres choses.
Mais ça a été ça, notre conversation.
Mais c'était bien, les trois.
Mais ouais, fait que Luc,
puis quand il a fait District 31,
je l'ai rencontré dans un party.
C'est le party de fête d'un ami commun.
Je fais, hey, Luc Dion, ah, Gu » « Ah, Guido, viens ici! »
Puis il est assis, puis les gens boivent du vin à sa table,
puis c'est correct, tu sais.
Il le tient, ça, là.
Oui.
Je suis en train d'écrire une série,
puis je suis en train d'écrire un rôle qui va changer ta vie.
Je fais, « Ouais! »
« OK, cool! » Puis on se fait dire ça souvent. Oui? « Ah oui, je pense à toi pour mon prochain film. » Je fais « Ouais, ok, cool. » Puis on se fait dire ça souvent.
Ouais? Ah ouais, je pense à toi pour mon prochain film.
On s'appelle. Ouais. Un an, jour pour jour après,
je reçois un appel. « Ouais, c'est Dion. » « Ah Luc, comment ça? C'est quoi ton email? »
Tu lis ça. District 31, c'était ça. Fait que c'était vrai.
Puis à ce moment-là, tu pensais que ta'était ça. Fait que c'était vrai.
Puis à ce moment-là, tu pensais que ta carrière d'acteur,
c'était plutôt terminé?
Je l'avais faite pas mal.
En fait, je me disais que ça serait correct si c'était terminé. Je pourrais pas dire
« J'ai pas eu l'occasion. » Non, je l'ai eu
l'occasion en masse.
Puis je me disais « Je vais faire des affaires
si c'est trippant de le faire.
Je jouerai pas pour jouer. »
Et District 31, quand j'ai rencontré Fabienne,
elle dit, écoute, c'est pas le rôle principal.
Ça va être deux jours de tournage par semaine.
C'est un gros rôle secondaire.
C'est le commandant, on le voit, mais gars, c'est parfait.
Deux jours de semaine, à mon âge, parfait.
Ça a duré deux semaines.
Après ça, c'est devenu la fin du monde.
T'étais trop bon.
Non, c'est les circonstances, j'imagine.
Il y a plusieurs grands personnages dans ta fiche Wikipédia.
Tu me permets qu'on en parle de quelques-uns?
Bien sûr.
Pierre Falardeau, Le Party, 1990.
Son film de prison.
Une performance extraordinaire de Julien Poulet.
Oui, qui est pris au trou
pendant que sa blonde chante
« Le coeur est un oiseau ».
Richard Desjardins, que j'ai rencontré là pour la première fois.
Personne ne le connaissait.
On connaissait Abitibi un peu, puis Richard Desjardins.
C'était le début de sa carrière.
Oui. C'était « Hey, c'est vrai, t'es un maudit ».
Il chante « Le screw ».
Quel souvenir tu gardes de ce tournage-là?
Bien, c'est plate, c'est ça, d'un film de Falardo,
mais c'était vraiment une production de gars.
Il y avait des grandes performances de filles,
mais c'était un film, écoute,
Roger Légit, on était tous là-dedans.
Fait que c'était vraiment le fun,
jusqu'à temps qu'ils fassent entrer les figurants.
Parce qu'ils ont fait un appel à tous.
On cherche des figurants,
des gars qui ont l'air d'avoir fait du temps.
Fait que les gars qui sont venus,
ils avaient fait du temps.
Ils avaient pas juste l'air.
Mais ça tenait tranquille en tabarnouche.
Je me souviens,
Louis Saïa faisait un des gardiens de prison.
Oui, c'est vrai, oui.
Puis il était comme en bas du stage,
dans la première rangée.
Puis à un moment donné,
Falardo, il fait,
OK, les gars, vous aimez vraiment ça,
puis vous vous levez de bout,
puis c'est comme si vous êtes montés sur le stage,
puis là, toi, Saïa,
t'es repousse un peu,
ouais, OK, OK.
Action!
Les gars, ils sont dans la tabarnouche,
mais ils sont vraiment crainqués.
Puis là, Saïa commence à en pousser une coupe.
Ils n'ont pas aimé ça!
Louis Saïa a eu peur. Ça, je peux te garant une coupe. Ils n'ont pas aimé ça. Louis Saya a eu peur.
Ça, je peux te garantir ça.
Il n'est rien arrivé, mais il aurait pu arriver quelque chose de grave.
Puis Desjardins, tu l'as vu chanter Le Screw, tourner cette année?
Oui, on était là.
C'était formidable.
C'était fantastique.
Petite affaire red meg.
Un autre grand film, c'est...
Un autre talent d'habitude.
Je tiens à le souligner.
Oui, Richard Desjardins, évidemment.
Petit gars de roi. Je suis allé chez lui
récemment. C'est vrai?
Je suis allé dans son chalet.
As-tu remarqué que Richard Desjardins,
des fois, quand il parle,
il a comme un accent.
Des fois, ça sonne
anglophone un peu.
C'est l'accent des mineurs.
Parce qu'il y avait des Polonais,
des Ukrainiens.
Beaucoup d'Ukrainiens.
Le premier de chambre à ma mère, c'était un Polonais.
Chester Repeshak.
À Cadillac, quand je suis né,
le gars qui avait le magasin de linge était un Libanais.
L'épicerie, c'était un Syrien.
Le bar où mes parents se sont rencontrés,
c'était un couple de Juifs russes réfugiés.
Pis attends, y en avait un autre aussi.
Pis c'était à Cadillac, pis c'était normal.
Tout le monde vivait...
Mes voisins, quand j'étais petit, de l'autre côté de la ruelle,
les Chochaks, c'était des Polonais.
Voilà. Tu vois?
Qui parlaient essentiellement anglais, un français un peu cassé.
Ben, ça me fait penser à ça des fois.
Ils parlent comme un mineur, je trouve.
Mais oui, je suis allé dans son camp
au bord du lac Vaudré.
Je me pince encore d'avoir vu ça.
Mais parce que c'est ton ami ou pour l'interview?
Oui, on a enregistré un épisode de balado avec lui.
On a apporté les micros chez lui
dans sa cuisine. Mais en fait, il habite
dans son camp. C'est une pièce
sur le bord du lac.
Il revient de Montpellier
quand l'hiver est terminé.
Il s'installe là pour l'été.
C'est absolument magnifique.
Il y a du monde que tu écouterais parler.
Juste écouter parler.
Des heures de temps.
Il me fait ça. Il me rassure.
Une autre grande performance dans ta filmographie,
c'est Contre toute espérance,
en 2007, le film de Bernard Raymond,
avec Guylaine Tremblay et Guy Jodoin.
Il y a une scène marquante là-dedans,
une des plus grandes scènes du cinéma québécois,
où tu aides Guy Jodoin à se lever, à marcher,
parce que son personnage a été victime d'un AVC.
Puis ton personnage lui dit quelque chose du genre,
« Fais un homme de toi! »
Ah, mon Dieu, oui.
C'est une grande scène.
C'est très intense.
Tu te dis « Je vais tourner dans un film
de Bernard Raymond. »
On a tout le préjugé de dire
qu'il faut que ce soit quelque chose
de religieux, presque.
Bernard Raymond, c'est un gars
très, très drôle. Il aimait beaucoup rire.
Et je connaissais Guylaine,
mais je ne connaissais pas Guy, moi.
Je l'avais déjà rencontré, mais on n'avait
jamais travaillé ensemble.
Puis c'était extrêmement intime, ce qu'on avait à faire ensemble.
Mais c'était
un partenaire de jeu
totalement ouvert.
C'était vraiment agréable à faire,
mais pas simple à jouer.
Comment on se prépare pour une scène aussi intense
que ça? On se rappelle quand son père était malade
et qu'il fallait aller coucher dans son lit.
C'est le même qu'on se prépare.
On a un autre point en commun, Gildor,
outre l'Abitibi. J'en ai parlé
tantôt, c'est Springsteen. Un matin,
je pense que je t'avais déjà entendu en parler.
As-tu freaké il y a une couple de semaines
quand il a annulé une partie de sa tournée européenne?
Je me suis dit, ça y est, s'il est malade, on va le perdre.
Moi, j'allais le voir à Greensboro au début de sa tournée actuelle
parce qu'il n'y avait pas encore annoncé de date à Montréal
et je voulais être sûr de voir sa tournée.
Là, c'est fait, c'est annoncé.
Il vient à Montréal le 31 octobre.
As-tu tes billets?
Pas encore.
Je suis sûr que tu pourrais t'arranger pour obtenir des billets.
Je vais être là. Tu vas être là?
J'ai mes billets. Tu as tes billets déjà? C'est sûr.
C'est sûr que je vais y aller.
J'étais entendu un matin chez Franco Nuovo
dans son émission ICI Première.
Tu présentais une chronique sur Springsteen.
Je me demandais quel extrait tu allais faire jouer.
Tu as fait jouer un extrait de
Racing in the Street. C'est la grande chanson
de l'album Darkness on the Edge of Town. J'ai imposé ça dans une pièce de thé extrait de Racing in the Street. Ah ben oui. Sa grande chanson de l'album Darkness on the Edge of Town.
Moi, j'ai imposé ça dans une pièce de théâtre, Racing in the Street.
Je jouais à l'ancienne, ancienne licorne,
quand c'était sur la rue Saint-Laurent.
C'était l'histoire d'un pilote d'avion acrobatique
qui a eu un accident, puis il a le vertige,
il n'est plus capable de voler.
Et sa vie descend dans une espèce d'enfer.
Puis il y avait une scène où il était couché dans son lit
avec sa blonde, puis il buvait.
Puis c'est ça qu'il jouait.
Je lui ai dit, je connais une chanson qui serait
parfaite, puis c'était Racing in the Street.
C'est une chanson dans laquelle
Bruce incarne un gars
qui fait des courses
de char dans la rue.
Il finit par rencontrer une fille qui est
plutôt déprimée.
Ils vont laver leur péché dans l'eau,
à la fin, dans la mer.
« There ain't no one in my baby. »
C'est quoi le mot qu'il dit?
« There ain't no one in my baby's eyes.
And she cries herself to sleep at night. »
C'est beau, là. C'est beau, beau, beau.
Tu vois, je viens de faire un film,
puis il y a une réplique.
Écoute, Springsteen, tu vas capoter.
J'ai tourné un film qui s'appelle « La petite et le vieux ».
C'est Patrice Sauvé, le réalisateur.
On a hâte de voir ça, oui.
Je pense que c'est un bon film.
Et Patrice, c'est un réalisateur,
un plateau d'un calme incroyable.
Il est fin, il est enveloppant,
il sait ce qu'il veut.
Tout va bien.
Puis à un moment donné, je réalise que
c'est un fan de Bruce Springsteen,
mais pas un fan à peu près.
Il connaît toutes les paroles de toutes les chansons.
Fait que là, moi, je chante un bout,
il finit la toune.
Là, on est comme des enfants.
Et à un moment donné, tout un
avant-midi, il m'a dirigé
juste avec des paroles de Bruce Wingsteen.
Il nous disait un titre de chanson.
C'était incroyable. Patrice Sauanson. J'étais là, OK.
C'était incroyable.
Patrice Sauvé.
J'étais content.
Celle-là, ce serait Born in the USA.
Celle-là, ce serait Backstreet.
Exactement.
Exactement.
Ça, bien, regarde, il arrive au bout de la rue et c'est The Promised Land.
OK, parfait.
C'était le fun, man.
Comment est-ce qu'il est entré dans ta vie, Bruce?
À cause de Chaume FM. Merci merci chan merci chan oui merci
chan d'avoir fait jouer des côtés d'album au complet ça c'était je pense que c'est là que
je l'ai entendu pour la première fois puis je le connaissais pas mais puis un moment donné quand
j'ai commencé à travailler par de l'argent je suis allé chez Archambault probablement, puis j'ai tout acheté ses disques. Puis là j'ai fait « Ah c'est ça, ok j'avais raison ». Fait que moi je faisais jouer de « Born in the USA »
chez André Gagnon. Fort, fort, fort. Il était pas sûr s'il aimait ça.
Pourtant le piano joue un rôle majeur dans la musique de blues. Roy Benton c'est un grand, grand, grand pianiste.
Non, non, c'était... Puis la première fois que je l'ai vu, j'étais convaincu qu'il me regardait.
Il avait commencé avec The Promised Land.
Je me suis dit, oh non, il me regarde.
Je le sais qu'il ne me regarde pas.
J'en fais des shows.
Je connais le truc.
J'étais bouleversé.
J'ai fait, ben voyons, Colin.
J'ai amené mon fils qui a 30 ans aujourd'hui.
Il devait avoir 18, 19 ans.
Il était full rap dans ça.
Je me suis dit, non, attends, tu ne comprends pas, il était full rap dans ça. Je lui disais, attends, tu comprends pas,
faut que tu vois ça.
C'est-tu des shows longs?
Je lui disais, on sait pas.
Ça a peut-être duré 4 heures.
Exactement.
Il avait été bien impressionné aussi.
C'était au Forum?
C'était au Forum, oui.
C'est ça, il chante tout ce que j'aurais voulu dire
et malheureusement, il l'a dit.
J'ai déjà écrit une de ses chansons d'ailleurs.
J'ai écrit une chanson et je suis venu et j'ai fait, wow, ça c'est ma meilleure. J'ai déjà écrit une de ses chansons d'ailleurs. J'ai déjà écrit une chanson que j'ai
écrit et j'ai fait « wow, ça c'est ma meilleure » pis j'ai fait « ah fuck ». C'était quoi? C'est « Jungle Land ».
Pis là faut trouver le saxophoniste en plus qui va faire le non-solo. C'est ça.
Ta chanson la plus « springsteenienne » ils sont ça comme ça. Je pense que c'est « Tout n'est pas perdu » sur ton album plein le dos.
Tu connais ça en tabarnouche.
J'ai réécouté. J'ai écouté
beaucoup, mais je les ai réécoutés. Comment t'as fait?
Si tu crois qu'il n'y a plus de rêve,
si tu crois qu'il n'y a pas d'espoir non plus,
ouvre ton cœur, relève la tête.
« Tout n'est pas perdu ». Très du l'an anglais, c'est une chanson
de Bruce Springsteen. Quand on y pense,
deux secondes. Et la musique est très Bruce aussi.
Oui, bien oui. Est-ce que ça t'arrive souvent
de te sentir comme ça?
Moins maintenant.
Moins en vieillissant. Mais j'ai eu des bouts
où je me disais, qu'est-ce que ça donne?
La planète va exploser.
Mais en vieillissant,
c'est comme en vieillissant,
beaucoup de gens retrouvent la foi.
Ce qui n'est pas mon cas,
mais on se rend compte de l'importance de l'espoir.
C'est tout ce qu'on a vraiment.
Devenir grand-père, est-ce que ça aide à avoir de l'espoir?
Si tu savais.
Là, au moment où je te parle, ça fait...
Ça fait sept jours que ma petite-fille est partie en vacances
et je capote.
Je m'ennuie terriblement.
Elle a quel âge? Trois ans. fille est partie en vacances et je capote. Je m'ennuie terriblement.
Elle a quel âge? Trois ans.
Puis j'ai été heureux d'apprendre qu'elle a fait une crise de larmes. Bien, pas heureux, mais
ils sont allés dans un car wash
la vélo-auto, puis elle a pété une crise de larmes
parce qu'elle s'ennuyait de papayas.
Wow!
Ah non, c'est merveilleux.
C'est merveilleux parce que
tu peux prendre le raccourci
puis leur enseigner juste les bonnes affaires
puis les affaires importantes aux petits-enfants.
T'as pas besoin de te soucier que les compétences
soient transversales.
Ça, c'est bien. Ça, c'est pas bien.
Ça, ça fait du bien. Ça, ça fait mal.
Tu sais, c'est bien plus simple
l'éducation d'un petit-enfant que d'un enfant.
J'aime bien ça, moi, en tout cas.
Bon, Galdard, il y avait
vraiment plusieurs moments de ta carrière dont je voulais
te parler, puis je m'en voudrais de ne pas
te parler d'une période très, très courte
dans ta carrière, mais qui, pour moi, est
peut-être la plus marquante.
Ah non, ça, tu vas me niaiser.
Non, non, je suis sérieux. Non, mais c'est parce que c'est
un moment particulièrement comique. C'est lorsque tu as remplacé
le regretté Paul Hood
à la chronique sportive
à la fin du monde est à 7h. C'était en plein pendant
les... Paul était parti couvrir
les Jeux de Nagano en 98.
Et donc, toi, t'es appelé à le remplacer
à la fin du monde. Et
tu reconstitues pendant
ces quelques semaines-là
plusieurs des sports un peu... Comment les décrire?
Des sports un peu loufoques.
Comme le skeleton.
Le skeleton. Le saut à ski. Comme le skeleton. Le skeleton.
Le saut à ski.
Le collant, oui.
Il y avait beaucoup de collants, effectivement.
Il y avait beaucoup de collants.
Ça, c'était tellement trippant, ce fast-show-là.
Puis, je ne sais pas si c'était à Nagano,
mais je ne l'avais remplacé pas à un moment donné,
mais j'étais allé vivre chez lui.
Puis, à un moment donné, il y avait une chronique
où j'étais au lit avec son épouse.
Avec Francine. Avec Francine. Puis, ces gars moment donné, il y avait une chronique où j'étais au lit avec son épouse. Avec Francine.
Avec Francine.
Puis, ces gars qui travaillent dans le business aujourd'hui,
avec qui j'ai travaillé,
puis, la dernière émission, je fais,
bien là, les gars, je m'en vais,
votre père revient dimanche.
Les gars, ils pleuraient, ils voulaient pas.
C'était drôle.
Puis, Paul, il avait trouvé ça drôle,
mais quand même. Il était pas sûr. C'était drôle. Pis Paul, il avait trouvé ça drôle, mais quand même.
Il était pas sûr.
Mais non, ça, écoute, la fin du monde est à 7h,
littéralement.
On rentrait, je sais pas, mettons, à midi.
Pis là, on était assis, chacun à son bureau.
Pis là, il fallait que t'aies une idée.
Pis là, tu disais,
je pourrais faire du skeleton en collant,
pis rentrer dans le mur, whatever.
Pis là, Marc Brunet fait,
non. Pis là, Marc Brunet fait...
Non.
Puis là, il fallait que tu trouves une autre idée.
Puis là, il y avait Bruno Blanchet qui fait...
Hey, Guido, si je fais Mariah Carey,
tu pourrais faire une autre chanteuse.
On va se déguiser en fille.
Puis là, Brunet fait... Bonne idée.
Fait qu'on se déguise en fille.
Mais sans qu'elle mouflait vos barbes.
Non, mais non.
Ça prend trop de moyens.
On se mettait des noix de coco. C'est ridicule.
Et une de ces fois-là, c'était l'émission
où Bernard Landry, qui était vice-premier ministre,
était l'invité de Marc.
On est dans le corridor à quatre saisons.
Puis il s'en vient avec ses gardes du corps.
Puis je me souviens avoir dit,
« Monsieur le vice-premier ministre,
Gildor Roy, enchanté,
mais avec les totons en coconut.
Voyons, Christ. »
Il a dû dire, « Quel imbécile.
Mais pire que ça. »
Isabelle Maréchal, à l'époque,
son conjoint était un membre
de la Nation des Mohawks.
John, je pense qu'il s'appelait.
Ma mémoire est bonne,
puis en général général elle est bonne
puis elle me parlait de John
John va venir jeudi soir
Christy, ce jeudi-là
je me souviens pas pourquoi
mais je suis habillé en chef indien
avec un panache
puis encore une fois je suis dans le corridor
puis Isabelle a fait
rencontre donc mon chum
John, puis là je fais
c'est un sketch il fait non, non, c'estor, rencontre donc mon chum, John. Puis là, je fais, ah, tabarne.
Je fais, ah, c'est un sketch.
Il fait, non, non, c'est correct, je regarde l'émission,
il n'y a pas de problème.
Mauvais timing, là.
Est-ce que c'est moi qui embellis le passé
ou la télé aussi folle que ça, aussi libre que ça,
il s'en fait moins aujourd'hui?
Il s'en fait moins aujourd'hui? Il s'en fait plus.
Il se fait plus de roquets belles oreilles,
il se fait plus de faim du monde,
parce que les compagnies d'assurance
ont dit aux producteurs,
attention, vous pouvez vous faire poursuivre,
puis votre clause anti-poursuite,
ça coûte cher, puis nous autres, on veut pas payer.
C'est clairement ça.
Parce que y a-tu vraiment autant de monde qui ont pas le sens de autres, on veut pas payer. C'est clairement ça. Parce que
y a-tu vraiment autant de monde qui ont pas le sens
de l'humour au Québec? Je pense pas, moi.
Puis la fin du monde, c'était plutôt... Moi, RBO,
mais la fin du monde, c'était plutôt Bonenfant.
Je pense que oui. Je pense que oui. C'est sûr
qu'habillé en chef,
ce serait moins vu,
mais en même temps,
ça veut dire quelque chose.
Puis, tu sais, à RBO, il y a un show ça veut dire quelque chose. Puis,
tu sais, à RBO, il y a un show,
hommage à RBO, tu reviens?
C'est un spectacle de cirque.
Ça a l'air qu'ils ont enlevé toutes les bonnes jokes
pour ne pas fusquer personne, mais je ne sais pas,
c'est pas RBO, je m'excuse.
Si on enlève toutes les jokes qui risquent de fusquer des gens,
dans RBO, il ne reste plus grand-chose.
Il reste quelques perruques.
Honnêtement, à part Mike Ward, qui s'en cogne, tu regardes les humoristes, ils ne reste plus grand-chose. Il reste quelques perruques. Honnêtement, à part Mike Ward,
tu regardes les humoristes,
ils ne sont plus dans ta branche, je trouve.
Puis Mike, on a payé le prix.
Oui.
J'évoquais tantôt une entrevue que tu as accordée le 26 janvier 1991 à la bande des Six.
Oh my God!
À Suzanne Lévesque.
Puis en arrière, c'est magnifique.
Le panel, c'est Nathalie Petrovski,
Marie-France Bazot, qui doit avoir comme 16 ans, et Gilles Carl.
Ils passent toute l'entrevue
à regarder ses notes. Ils ne t'écoutent pas du tout.
Même à un certain moment, tu l'interpelles
et c'est comme s'ils ne t'entendaient pas.
C'était à propos de quoi?
Tu t'apprêtais à présenter
Hosanna, avec
René Gécharncère, dans une mise en scène
de Lorraine Pintal.
Vous parlez de ça et de ta carrière de chanteur qui prend son envol.
Et tu dis que tu veux essayer de faire de la radio.
Puis là, elle te demande, Suzanne Lévesque, si t'as pas peur de t'éparpiller en faisant trop de choses différentes,
comme jouer au théâtre, faire du country.
Et qu'est-ce que j'ai répondu?
Il faut tout essayer dans la vie, il me semble.
Moi, je veux tout essayer, en tout cas.
Tu as pas mal tout essayé.
La seule chose que je n'ai pas faite, c'est écrire un roman.
Est-ce que ça fait partie
de tes ambitions?
Est-ce que c'est en chantier?
Parce que tout d'un coup, c'est là-dedans que je suis bon.
Je ne le sais pas encore.
Le temps se fait court.
Surtout au Québec.
Les gens, on gagne bien notre vie. Mais il, écoute, surtout au Québec, parce que les gens pensent...
On gagne bien notre vie quand on travaille,
mais il faut travailler beaucoup pour gagner bien sa vie
et avoir trois enfants.
Moi, c'est le choix que j'ai fait.
Je voulais avoir plusieurs enfants,
mais je n'ai travaillé une chope.
Je suis fatigué en tabarnouche, tu sais.
Mais c'est pas...
Ça n'a rien à voir avec ce que les gens pensent qu'on gagne.
C'est une drôle de conception.
Fait qu'il faut que tu sois capable de faire bien des affaires.
Patrick Bruel, quand il s'est mis à Pognon au Québec,
il venait voir mes shows country, parce qu'il aime vraiment ça.
Puis on jasait.
Alors toi, c'est ton premier spectacle country?
Je fais, bien, c'est mon premier spectacle country,
oui, mais j'ai chanté de l'opérette avant,
puis avant ça, je faisais du top 40.
J'ai joué dans 25 pièces,
j'ai tourné dans 12 films,
puis 8 séries de télé. »
Il fait « Non, c'est pas vrai. »
Lui, il a fait une pièce de théâtre,
avec le Splendide, je pense,
puis c'était son deuxième album.
C'était pas mal ça.
Puis c'était Patrick fucking Bruel.
Puis moi, j'avais fait dix fois sa carrière,
mais c'est commun au Québec, ça.
Ça les impressionne, les Français, beaucoup, beaucoup, ça.
L'usure de tous ces plateaux de tournage,
ça se manifeste comment?
La fatigue dont tu parlais, là.
Bien...
Faut...
Faut sérieusement apprendre à dire à dire non puis un moment donné quand arrive un certain
âge tu es comme plus gêné dit ce que je pourrais avoir une chaise mais il faut que tu le dises
pis c'est pas tout le monde qui le dit pis si tu penses que si tu demandes une chaise pis tu vas
perdre ta job t'es mieux de perdre ta job.
À un moment donné, ça suffit.
On est vraiment là.
On est à l'extrême capacité de production au Québec.
C'est-à-dire que... Puis, tu sais, un producteur,
sa job, c'est de faire de l'argent.
Je comprends.
Puis le diffuseur, sa job, c'est de payer le moins cher possible
pour avoir une série qui marche le plus possible.
Mais nous autres, les acteurs, notre job, c'est d'être bon. possible pour avoir une série qui marche le plus possible. Mais nous autres, les acteurs, notre job,
c'est d'être bon. Puis pour être bon,
il y a des paramètres.
Puis là, l'élastique, il est à son maximum.
Un de ces paramètres-là, c'est le temps.
C'est le temps. Il faut que tu répètes
la scène, puis si tu te trompes,
il faut que tu la refasses. C'est plate, mais c'est comme ça.
Puis on le fait encore,
sur du mot, on a le temps.
Mais les séries quotidiennes, on a moins le temps.
Puis c'est vrai, je parle de ça avec un accessoiriste,
puis lui, il me disait, mais c'est parce que
quand il y a quelque chose d'impossible à faire,
on réussit à le faire quand même.
Il dit, il va falloir arrêter de réussir à le faire.
Intentionnellement.
Faut être moins bon.
Faut être moins bon.
Mais c'est pas un réflexe pour nous autres.
Mais on est à un point charnier, mon Mais ce n'est pas un réflexe pour nous autres.
Mais on est à un point charnier,
mon Dieu, je n'aime pas ça dire ça. Un point charnier,
puis je vais rajouter quelque chose, juste pour Vincent Leclerc. J'espère que tu vas le garder dans le podcast.
On va le garder, c'est sûr.
On va tout garder avec il-là. Des moments charniers
comme ça, moi, je les ramasse, je les mets
dans ma besace, puis je pars sur mon chemin.
Parce que lui,
je le mets dans ma besace, il est pas capable d'entendre ça,
ça le rend fou. Fait que j'apprécierais
si tu regardais.
Pourquoi il aime pas le mot besace?
On sait pas pourquoi, parce que ça veut rien dire.
J'ai trouvé ce personnage-là sur mon chemin,
je l'ai mis dans ma besace pis il m'accompagne depuis ce temps-là.
Ça veut rien dire, ça, carrément.
Fait que j'ai promis que dans chaque
entrevue que je ferais, je vais dire ça.
Voilà. Ça va me faire plaisir de t'aider
à taxiner Vincent Leclerc.
Gildor, si jamais
t'arrives pas à trouver de billets pour Bruce
le 31 octobre au Centre Bell,
appelle-moi. Moi, j'en ai quatre
pis y'a certains amis à qui
j'ai dit, tu pourrais peut-être m'accompagner,
mais y'a rien de signé.
C'est pas des si bons amis que ça. C'est-à-dire qu'y'en a peut-être un à qui je pourrais dit, tu pourrais peut-être m'accompagner, mais il n'y a rien de signé. C'est pas des si bons amis que ça.
C'est-à-dire qu'il y en a peut-être un
à qui je pourrais dire, écoute...
Il y en a toujours un qu'on n'aime mieux pas.
Surtout si c'est pour le remplacer par Gildan Roy.
Je veux pas être flagorneur, mais...
Ah oui, ça, c'est un bon...
Un fan de moins.
Ah, de ma liste.
Mais non, non, je vais m'en tout faire pour m'en trouver.
Puis là, j'ai tes coordonnées,
donc je vais te laisser savoir si j'ai des billets.
Puis l'album, c'est pour quand, ton album à toi?
C'est malheureusement tout le temps qu'on l'avait.
Mais OK, on va faire un deal.
Deal. Faisons un deal.
Quand il va être prêt, quand il va sortir,
les gens savent pas ça, mais ton studio,
t'as beaucoup de guitare puis d'instruments.
C'est pas exactement mon studio, c'est le studio de Vincent qui se trouve dans la ville.
Vincent va être game de nous laisser faire une chanson ici.
Oui, c'est sûr.
On fera ça.
Merci.
Dale.
Dernière question, Gildor.
Ce podcast s'intitule « Juste entre toi et moi ».
Oui.
Est-ce que tu as une dernière chose à me confier,
à me dire, qui resterait « Juste entre toi et moi »?
Je ne sais pas si ça va être assez bon pour jouer juste entre toi et moi moi je suis rendu à un âge où je peux apprécier la beauté
il passe pas dangereux mais je trouve que doit n'y pas extraordinairement belle mais c'est drôle-tu drôle? Mais elle est vraiment belle.
C'est parce que je ne m'attendais vraiment pas à ça.
Non, je le sais. Mes enfants me trouvent weird
quand je dis ça. Puis je les dis sur le plateau,
puis Marilyn Jonka
a trouvé ça bien drôle.
Puis je dis, l'an prochain,
celle qui va jouer ma femme, c'est Dua Lipa.
Puis elle a trouvé ça bien drôle. Mais voilà.
Juste entre toi et moi, wow!
J'ai très hâte de voir Dumas avec Gildor Roy
et Dua Lipa dans la saison 2.
Dans la saison 2.
On va capoter quand ça va arriver.
Merci, Gildor. Ça a été un grand, grand, grand plaisir.
Très agréable.
C'est la dernière affaire que j'avais à faire avant mes vacances.
Bon, bien. Bonnes vacances.
Merci beaucoup.
Merci, Gildor.
Juste entre toi et moi.