Juste entre toi et moi - Hubert Lenoir
Episode Date: March 28, 2024Hubert Lenoir nous ouvre les portes de son petit studio de Québec, le temps d’un rare entretien au sujet des raisons pour lesquelles il a pris ses distances de la vie publique, de l’impact des co...mmentaires négatifs dont il a été l’objet et de son inépuisable amour pour la musique.
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Sous-titrage Société Radio-Canada À cet avant-dernier épisode de la troisième saison de Juste entre toi et moi, un épisode pour lequel j'ai à nouveau parcouru des kilomètres.
Oui, j'ai parcouru des kilomètres non pas en voiture, mais en train cette fois-ci.
J'ai pris le train afin d'aller à la rencontre de nul autre que de M. Hubert Lenoir.
Hubert m'a accueilli la semaine dernière dans son petit studio qui est situé dans le quartier Saint-Roch à Québec.
C'est le quartier où il habite avec son amoureuse Noémie.
Ça faisait un petit moment qu'Hubert n'avait pas accordé d'entrevue.
Il est présentement en période de création.
Il en sera un peu question au cours
de notre entretien, mais Hubert ne semble pas
encore avoir d'échéancier quant à l'apparition
d'un nouvel album.
Je vous rappelle que vous pouvez lire l'article que j'ai tiré
de cette rencontre dans la Presse Plus,
sur lapresse.ca ou dans votre
téléphone sur la presse mobile
et dans ce cas-ci, ça vaut
vraiment la peine d'aller jeter un oeil à comment Hubert
était vêtu durant l'entrevue
mais il va aussi lui-même nous décrire son look
dans quelques instants.
Voici mon entretien avec le très aimant
Hubert Lenoir.
Juste entre toi et moi
Ça restera entre toi et moi
Pour une fois
Ça reste entre toi et moi.
Puis comment s'est produite,
comment s'est manifestée ta vraie piqueur de la musique à 15-16 ans?
Je me souviens que c'était, je pense,
c'était avec mon ami de l'époque.
Lui, il y avait un père
qui avait beaucoup, beaucoup de vinyles
moi j'avais pas
j'avais pas une famille
qui est musicale du tout
fait que
j'avais pas trop
la seule musique
qui était
dans ma vie
à cette époque là
c'est n'importe quel shit
qui allait jouer à radio
ou
du métal
ou
du punk
un peu
pis du rap
ce qui est déjà pas ce qui est déjà pas
ce qui est déjà pas mauvais
mais pas
c'est une belle diversité déjà
mais pas
pas niché
dans le
tu sais
le metal
ça allait être
Slipknot
que peut-être
des purés
ça appellerait pas
peut-être pas du metal
je sais pas trop
je pense qu'on dit
que c'est du new metal
new metal
ouais
pis
d'autres groupes aussi
que je me rappelle
presque même plus les noms
que mon frère écoutait
parce que mon frère
était quand même metal
donc si j'étais un petit peu
plus niché dans quelque chose
il y avait le metal
le punk aussi
quand même
intensément
mais plus les trucs
qui étaient populaires
à l'époque
puis à part ça
c'est ça
mon ami
qui avait
que lui
son père
écoutait
des trucs
des années 70 des trucs des années 70, des trucs des années
60. Il avait gardé sa collection de bébés.
Exact. Puis là,
j'ai découvert via cet ami-là
le plus obvious, les Beatles.
Après ça...
C'est obvious, mais c'est très bon, les Beatles.
Non, c'est ça. Non, ce que je veux dire dans le sens que c'est
comme obligatoirement
dans le sens que je connaissais le nom
je connaissais quelques chansons, mais pas tant que ça
pis là j'ai comme plongé
dans les Beatles
comme étant vraiment, j'ai tout écouté les albums
mettons à 15 ans
mais il y a aussi
il y avait Donovan aussi que j'écoutais
son père c'était comme un psychédélique un peu
fait qu'il y avait comme beaucoup de
psychédéliques le chanteur anglais c'est ça quiétait comme un psychédélique un peu. Fait qu'il y avait beaucoup de psychédéliques.
Le chanteur anglais, c'est ça, qui est un faux
psychédélique. Bob Dylan,
David Bowie
aussi.
Donc, ça a été ça ton école.
Ryan Eno aussi, les albums ambiants.
Wow! Qui m'ont beaucoup
marqué à cette époque-là.
Et après ça, il y a eu,
dans le même temps,
c'était, on parle ça, il y a eu, dans le même temps, c'était...
Là, on parle de... Je sais pas trop.
Je sais pas moi.
Peut-être 2009-2010,
peut-être.
Puis 2011, 2009-2011.
Puis là, c'était comme
la montée du indie.
Fait qu'en même temps,
il y a... Puis un autre ami qui était dans le même groupe
d'amis il y avait un frère que lui est allé habiter à montréal pendant un bout puis il est
revenu parce que moi j'allais à l'école sur la côte de beaupré puis là lui c'est de par lui que j'ai
entendu pour la première fois le mot hipster qui m'a parlé c'était quoi puis il m'a là il nous a montré aussi, puis il m'a montré à moi des groupes plus,
tu sais, tout un peu ce que, les genres de bandes, pitchfork band à l'époque.
Vampire Weekend.
Ouais, tout ça, tout ça.
Chili Gonzales.
Chili Gonzales.
Je me rappelle qu'il m'avait fait jouer l'album Ivory Tower aussi qu'il avait fait dans ces années-là.
Fait que c'était comme ça, j'ai eu un mélange,
cette espèce d'amour-là pour la musique
est venu des trucs plus vieux
et aussi un peu les genres d'affaires
qui sortaient à cette époque-là
qui a vraiment forgé
qui je suis.
Mais j'ai toujours,
à partir de ce moment-là, j'ai toujours été
quand même intéressé par, j'ai continué
d'écouter du metal, j'ai continué d'écouter du punk.
J'ai construit de digues aussi après ça,
avec un peu V.A., comme toutes les 70's,
dans Iggy Pop, les Stooges,
tout, tout, tout.
Fait que plus intense dans le punk.
J'écoute de la musique.
Normalement, j'écoute probablement deux heures de musique,
de nouvelles musiques par jour.
Fait que j'en écoute vraiment beaucoup.
De nouvelles musiques, donc de vieilles musiques et de musiques actuelles, mais que j'en écoute vraiment beaucoup. De nouvelles musiques, donc
de vieilles musiques et de musiques actuelles, mais que t'as jamais
écouté de ta vie. Ouais, ouais, exact.
Peu importe un peu
c'est quoi, mais mettons si c'est
du...
J'ai pas toujours cette diète, mettons.
Des fois, ça dépend. Des fois,
quand c'est le temps que je travaille un peu plus,
t'es pas obligé de t'auto-flageller, Hubert.
Exact. Mais non, mais c'est même pas... C'est même pas... C'est juste parce que je travaille un peu plus t'es pas obligé de t'auto-flageller Hubert c'est correct mais non
mais c'est même pas
c'est juste parce que j'aime ça
aller chercher profondément
certaines affaires
que j'aurais peut-être manqué
ou redécouvrir
c'est dans ci
je suis beaucoup dans
réécouter
donc c'est
c'est pas de la nouvelle musique
mais c'est réécouter des choses
que j'ai pas écouté depuis
très très très longtemps.
Pourquoi?
T-Pain.
T-Pain, qui est le rappeur
qui a popularisé l'autotune.
Oui, on pourrait dire le chanteur.
Je ne voulais pas l'insulter.
Il a enregistré un album dans un club de jazz
récemment.
Il essaie de prouver que c'est un vrai chanteur.
Oui, il ne devrait pas faire ça.
J'aime beaucoup
ses albums
d'Epiphany
qui est sorti en 2008, je pense.
Que je me rappelle exactement
quand est-ce que ça jouait partout.
Parce que moi,
j'ai toujours aimé la musique.
J'ai toujours eu
une énorme attraction pour ça.
Je me rappelle écouter Eminem pour la première fois.
Je vais être hyper jeune.
The Real Slim Shady, je me rappelle.
Je me rappelle du moment que j'ai entendu ça à MTV.
C'était la musique plus, je pense, avec ma cousine.
Le feeling qui traversait mon corps à cette époque-là,
alors que je
ne comprenais aucune parole, mais le rythme, la mélodie, la relation des notes, c'était
vraiment incroyable comme sentiment. J'ai toujours eu une grosse attirance pour la musique.
Mais je n'avais pas beaucoup de... C'est pas comme si j'avais fa la musique mais mais j'avais pas beaucoup de ce mot comme
si j'avais faim mais j'avais pas beaucoup de viande le sous lequel tu avais beaucoup de
viande à te mettre sous la dent ouais mais c'est de la très bonne viande pareil en fait c'est là
que c'est un petit peu là que ça m'est venu pour moi que j'aime toute la musique parce que j'ai
j'ai toute cette musique là que j'entendais depuis que je suis jeune, T-Pain, M&M, des trucs qui jouent à radio, pendant longtemps ça a été ma seule musique,
fait que quelque chose s'est imprégné dans mon ADN musical que la musique populaire,
ben qu'on voudrait dire populaire aussi, cette espèce de culture populaire-là,
c'est intégré à mon ADN, tu sais. Même si j'écoute autant de trucs obscurs ou des trucs,
peu importe, ça va toujours un peu faire partie de moi, tu sais.
C'est lequel ton album préféré des Beatles?
Bonne question.
Tu peux peut-être nous dire,
avant de répondre à cette question,
qu'est-ce que tu portes présentement, Hubert?
Parce que là, les gens ne le voient pas.
Je porte un poncho
de pluie.
Parce que c'est une
espèce de...
J'essaie de m'intégrer dans un
concept
en ce moment.
Lequel?
Ah, ça, je peux pas le divulguer encore.
C'est de l'expérimentation.
T'es dans la création d'un album présentement ou dans la création
de quelque chose? Toujours dans la création.
J'aime ça ici,
on peut parler d'où est-ce qu'on se trouve en ce moment.
On est chez vous ou on est dans ton studio?
On est dans mon bureau.
Comment on pourrait dire?
À chaque fois que je dis studio,
je trouve ça comme trop musicien poche.
À chaque fois que je dis bureau,
que je m'en vais au bureau,
j'ai l'impression d'être professionnel.
Tu ne viens pas classer tes factures ici?
Non, non, non.
Définitivement pas.
Est-ce qu'on peut dire
on est dans quel quartier à Québec?
On est dans Saint-Roch.
J'habite ma maison
et ma maison est à
4 minutes à pied d'ici.
Puis ici, on est dans Saint-Roch.
Je donnerais pas le nom de l'endroit,
mais on est dans Saint-Roch. Puis c'est ici que je viens,
que je travaille
constamment, chaque jour,
sur de la musique.
Où est-ce que je travaille ici?
C'est un setup extrêmement minimal.
Un ordinateur, un clavier.
Un contrôleur midi, des caisses de son
focales très petites, mais très bonnes.
Il y a une guitare, il y a une basse.
Guitare, basse, je vais faire des trucs de guitare, basse.
Sinon, après ça, moi, je travaille
de manière très...
Depuis toujours, très, très, très minimale.
Parce que je suis un...
un progressiste.
Je travaille avec la technologie.
Qu'est-ce que la technologie m'offre?
C'est quoi tes heures de bureau, habituellement?
De
une heure à
10h30, peut-être. C'est raisonnable.
Peut-être un peu plus tard, des fois.
S'il y a un ami qui vient.
Est-ce que le père
de cet ami dont tu parlais tantôt, qui avait une collection
de vinyles, une riche collection de vinyles
est-ce qu'il sait l'influence qu'il a eu sur toi
puis sur ton parcours, sur ton développement?
Pas tant que ça, j'avoue
c'est pas tant que ça, les pères
plus que ces pères-là, ils étaient pratiquement pas
ils étaient pas là, c'est sa collection
c'est plus ces amis-là
en fait qu'il faudrait qu'ils aillent le crédit
puis en même temps
un autre que je nomme souvent aussi
ce serait chez
Sony Music
les disqueurs
qui étaient là
on achetait des CD
dans le temps
je sais pas
deviner
puis eux
ils me disaient
mettons
je leur parlais
de ce que j'aimais
puis eux
c'était des encyclopédies
musicales
puis un excellent goût
vraiment vraiment
vraiment un taste
musical incroyable
puis eux
m'ont ouvert
à encore plus
que
si je peux leur donner peut-être c'est qu'ils m'ont ouvert à encore plus que...
Si je peux leur donner peut-être une...
C'est qu'ils m'ont ouvert à plus que du rock ou des trucs...
Parce que moi, j'avais le rap, le punk, le métal.
J'avais comme cette nouvelle amour-là des trucs 70s, 60s.
Puis la nouvelle musique qui sortait,
que je trouvais via internet
et Pitchfork et tout ça
mais eux ils m'ont ouvert à plus, mettons, c'est eux qui m'ont fait
un peu Amy Prince
pour la première fois
ouvert à des trucs, c'était pas juste
mettons, ouvert à du jazz
alors que du jazz
à l'époque j'étais peut-être qu'à 15 ans
j'étais comme non pas pour moi
pis c'était comme non non mais va écouter ça. »
Il poussait.
Il poussait. Il me forçait un peu.
Des fois, il était comme « Prends ça,
puis si j'aime pas ça, tu le ramènes. »
Des trucs, des affaires
de musique cubaine.
C'était que j'ai perdu aujourd'hui,
que je me rappelle même plus les noms,
mais que ça m'a beaucoup forgé musicalement.
À travers tout ça, comment est-ce que tu commences à jouer de la musique?
Un peu par nécessité, dans le sens que j'avais...
Moi, j'avais des guitares chez moi parce que mon frère jouait du métal.
Il était guitariste dans un groupe de métal.
Julien, ça?
Julien, oui.
Tu ne savais pas que Julien avait joué du métal?
Du métal, lui, pendant toute son adolescence.
Non, mais il aimait quand même d'autres choses.
Il aimait d'autres trucs,
mais...
Puis il a quoi,
trois ans de plus que toi?
Trois ans, oui.
Trois ans, oui.
Exact.
Fait qu'il y avait
peut-être deux guitares métal
à la maison.
Une guitare à coups de sec aussi.
Puis,
fait que j'ai comme pris
la guitare pour la première fois
parce que
je voulais écrire des chansons
puis je savais
que c'était comme
la façon
d'écrire des tunes
c'était avec une guitare
fait que j'ai
pris une guitare puis j'ai
appris à
tu t'es appris toi-même à jouer de la guitare
mon frère m'a montré quelques accords au début
mi mineur, ré
tu sais genre tout ça, fait que là t'en apprends une couple
fait que là t'en apprends comme trois, tu peux écrire
comme des chansons sur sur trois, quatre accords.
Puis,
c'est comme ça
que j'ai commencé
à chaque soir.
Là, j'avais comme,
ouais.
Ça s'est passé
dans le même deux ans
de ce que je te raconte
depuis tantôt.
Mais à cette époque-là,
on dirait que le temps
passe tellement lentement
que tu peux faire
beaucoup de choses.
Fait que c'est peut-être
de 15 à 16 ans.
Le temps passe lentement parce que t'étais en banlieue
à ce moment-là? Non, moi, quand t'es jeune,
ça passe lent, le temps.
Mais est-ce que la banlieue
a façonné ton imaginaire?
La banlieue, puis moi,
j'allais au secondaire sur la Côte-de-Beaupré.
Fait que la banlieue, puis la campagne aussi.
Parce que la campagne fait aussi beaucoup, beaucoup partie
de ce que...
Parce que toute ma famille vient de là.
Je suis allé à l'école.
Tous mes amis étaient là.
Tous les amis que je te parle, les vinyles qu'on écoutait,
c'était à Saint-Fériol, les neiges,
dans le fin fond,
la vraie campagne.
Je passais 3-4 jours là-bas
parce que je ne pouvais pas redescendre. L Je passais comme des 3-4 jours là-bas parce que je pouvais pas redescendre.
Je pensais que l'été, je pouvais passer 7 jours là-bas.
Fait que la campagne aussi
et la banlieue,
ça fait partie
quand même beaucoup de ce que je suis.
C'est ça.
J'ai envie de mon punch, parce que
je pense qu'il fait chaud un petit peu, ça.
Mais ouais.
Est-ce que t'as toujours été proche de ton frère?
Ouais, vraiment, ouais, toujours été proche.
Ça a été vraiment mon seul ami pendant longtemps.
On a toujours eu une relation qui était,
je dirais, particulière,
qu'à ce moment-là, tu ne réalises pas
que c'est spécial parce que tu ne vois pas trop de...
Tu ne portes pas trop attention à les relations
que les autres personnes ont avec leurs frères et leurs sœurs.
Mais quand je vois ça aujourd'hui, je peux analyser,
je pense qu'on a une relation qui est particulière,
qui est très bonne et particulière.
Dans le sens qu'on a un amour pour la musique,
mais c'est parce qu'on est très différents aussi.
Fait que je pense que c'est ça aussi qui fait que c'est spécial.
Est-ce que vous vous parlez souvent? Est-ce que vous êtes encore
proche aujourd'hui? Oui, vraiment, vraiment.
Il y a eu des moments qu'on était moins proche,
mais là, maintenant,
on se parle
très souvent. Il a collaboré sur
toute la musique que j'ai sortie jusqu'à maintenant,
de près ou de loin, tu sais.
Puis encore aujourd'hui, tu sais.
Fait que c'est un...
Puis je ne l'engage pas
parce que c'est mon frère.
Dans certains trucs,
c'est pour de vrai.
En toute humilité,
en ce moment,
je peux travailler avec des gens
qui sont très bons
soit de la France ou du Québec.
Dans certains trucs,
je n'engagerais personne d'autre que mon frère
parce que c'est vraiment le meilleur.
Dans certaines choses, c'est vraiment
un des musiciens les plus incroyables
que j'ai rencontrés de ma vie.
Vraiment.
Évidemment, il y a un talent musical
qu'énormément de personnes rêveraient d'avoir.
C'est lequel ton souvenir le plus précieux
impliquant ton frère de votre enfance?
C'est une bonne question. plus précieux impliquant ton frère de votre enfance? C'est une bonne question.
Il y en a plein, mais...
Est-ce que tu l'admirais
en tant que frère cadet?
Est-ce que tu admirais ton frère?
C'est souvent ça la dynamique.
Ton frère de trois ans plus vieux
qu'aujourd'hui, ça...
Ça ne veut plus rien dire.
Dans ce cas de trois ans,
le temps devient de plus en plus court. 3 ans, aujourd'hui,
c'est pas si j'ai des amis qui sont 300 plus vieux que moi.
Mais à cette époque-là, c'est assez particulier.
3 ans, il est beaucoup plus vieux.
Même physiquement, il est pas pareil comme toi.
J'étais un enfant
pendant que lui était un adolescent.
C'est sûr que c'est ton
héros.
Le feeling, peut-être le plus
beau que j'ai avec mon frère, c'est ton héros. Mais le feeling, peut-être le plus beau
que j'ai avec mon frère, c'est
moi, quand
lui a starté un band,
puis que moi, mon frère ne voulait pas que je sois
dans son band.
Dans deux seasons. Exactement.
Puis c'est Rémi, le drummer, qui m'a
dit... Parce que
en fait, moi, j'étais là,
puis je pense qu'il m'avait vu un peu jouer de la guitare
pendant une pratique. C'était dans les premières pratiques.
Ça n'a pas été long.
Puis ça se déroulait où, ces pratiques-là?
Dans le sol de chez mes parents.
Donc, tu avais d'affaires, là.
Oh, j'étais là, puis je jouais de la guitare un peu.
Là, Rémi, qui a beaucoup de...
C'est vraiment un people person.
Il était comme, ah, tu joues de la guitare, toi?
Puis Rémi,
qui était plus vieux
un peu que mon frère, qui avait déjà un Jeep.
Il venait en Jeep aux pratiques.
– Ah ben ouais.
– Il s'entraînait, il avait des gros bras.
Il jouait du drum, c'était le drummer.
Il était comme « Montre-nous donc une toune
que tu fais. » J'avais joué
une composition. Il était comme « Ah, il chante bien, c'est bon,
ça toune. » Il était dans le band.
Mon frère était comme...
J'avais été intégré au groupe, mais moi, j'étais dans, c'est tout. » Il était dans le band, puis mon frère était comme... Puis là, finalement,
j'avais été intégré au groupe, mais moi, j'étais dans un groupe avec du monde de 3 à 4 ans plus vieux que moi.
Puis ce premier feeling-là
d'être avec mon frère,
faire de la musique, parce que la musique, c'est toujours
la chose que j'aimais plus au monde.
Faire de la musique, mais comme aussi, mettons,
après ça, aller dans un bar, mais j'étais comme
Paul, il me faisait penser par l'envers.
Puis être vraiment avec du monde plus vieux, puis tout ça, puis être dans un bar mais j'étais comme pas j'avais je me faisais penser par l'arrière pis être vraiment
avec du monde plus vieux
pis tout ça
pis être dans un band de rock
pis tout ça
c'était la plus belle chose
qui pouvait m'arriver à l'époque
genre j'avais
j'avais un
c'était même pas tant
la musique
à cette époque-là
ou c'était la musique
que je faisais
mais je me
ça suffisait de
ça suffisait de tellement peu
que moi je voulais juste
être là
pis j'ai ridé
avec ce groupe-là
j'ai ridé sur ce feeling-là, j'ai ridé sur ce feeling-là
pendant extrêmement longtemps.
Jusqu'à ce qu'à un moment donné,
artistiquement,
c'était pas pour moi, puis j'ai décidé de quitter le groupe.
Mais ça, ça a pris du temps quand même, parce que
j'ai ridé sur cette espèce de...
ce désir-là de juste être
dans un band de rock avec du monde plus vieux
et avec mon grand-frère.
Est-ce que vos parents allaient vous voir en spectacle?
Tout le temps, oui. Est-ce que vos parents allaient vous voir en spectacle? Tout le temps, oui.
Est-ce que tes parents viennent encore te voir en spectacle?
Moins quand même, oui.
Moins.
Mais des fois, oui.
Puis est-ce que tu aimes ça?
Oui, j'aime ça.
Oui, oui.
Il y a quelque chose de...
Je ne t'aurais pas dit ça il y a deux ans
ou trois ans, mais
il y a une grosse partie de nous
qui essaie juste de
rendre notre mère fière.
Notre père aussi.
Mais c'est beau ça.
Ils sont fiers?
Je pense que oui.
Je pense que j'ose croire qu'ils sont fiers.
Il faudrait leur poser la question.
Mais qu'est-ce que tu veux dire
quand tu dis qu'on tente toujours un peu
de rendre ses parents fiers?
Qu'est-ce que tu as fait pour rendre tes parents fiers?
Parce que je suis sûr qu'il y a bien des gens
qui écoutent ça présentement et qui se disent
« Hubert, il ne s'est souvent pas comporté sur scène
comme un gars qui tente de rendre ses parents fiers. »
Est-ce que tu vois ce que je veux dire?
Je pense que je sais ce que je veux dire.
Réussir, avoir de l'argent,
avoir de la renommée, avoir de la notoriété, avoir l'impression de réussir dans quelque chose.
C'est principalement ça.
Est-ce que tu as cette impression-là présentement?
Je pense que je réussis, j'ai de l'argent.
Oui, dans ce sens-là, oui.
C'est pour ça que je dis que...
Alors, Hubert va nous révéler le nombre de dollars
que contient son compte en banque
non mais j'en ai pas
autant que
Robert Lepage
I'm getting there
non mais dans le sens
que je gagne
ma vie avec ça
ben oui
ce qui est quand même
déjà beaucoup
pour un musicien
je regarde pas le prix
quand je vais au restaurant
ça c'est un grand luxe
dans la vie
c'est un grand luxe
pis le monde a de la difficulté à en parler parce que on a de la difficulté dans le sens quand je vais au restaurant. Ça, c'est un grand luxe dans la vie. C'est un grand luxe, puis le monde
a de la difficulté à en parler parce que
la difficulté, dans le sens que je dis pas,
je suis pas en train de dire que j'ai
infini, vraiment pas en fait,
mais c'est
une fierté pour moi
d'avoir réussi.
Puis je me considère extrêmement chanceux, justement.
Je me sens
très, très chanceux.
Je suis très, très grateful de ça.
Tu n'es pas indépendant de fortune,
mais si tu veux commander une bonne bouteille de vin au restaurant,
tu peux faire ça.
Exactement.
C'est pas mal.
C'est excellent, c'est très bien.
C'est très, très bien.
Est-ce que tu te projetais déjà dans ces rêves de gloire-là,
de pouvoir commander une bonne bouteille de vin au restaurant
ou autre type de gloire lorsque
tu as commencé à jouer de la musique?
Oui.
C'est ma réponse.
Oui. Moi, j'ai toujours...
J'avais
ce sentiment-là
que c'était la seule chose
que j'étais né pour faire ça. Puis c'était la seule chose que j'étais né pour faire ça
et c'était la seule chose que j'allais faire
ou sinon, je ne sais pas quoi.
Je n'ai jamais eu de plan B
ou de rien.
Le premier article, la première entrevue qu'on a fait ensemble
et Noémie était là aussi, c'était à la sortie de...
En fait, ce n'est pas vrai parce que j'avais fait un texte sur
The Seasons. C'était au téléphone
pour Voir Québec,
une hebdomadaire qui n'existe plus.
Yes.
Puis c'était avec ton frère et toi, donc.
Ah, c'est vrai?
Oui.
On s'était déjà parlé pour ça?
Oui.
Puis vous m'aviez vouvoyé tout le long.
C'était absolument hilarant.
Alors que je vous répétais sans cesse,
les gars, vous pouvez me titoyer.
Je suis un peu plus vieux que vous,
mais pas vraiment plus vieux.
Ça m'avait beaucoup amusé.
C'est le souvenir que j'en avais gardé.
Mais la première fois qu'on s'est parlé,
la première fois que j'ai parlé à Hubert Lenoir, c'est lors de la sortie de l'Arlène. Je m'avait beaucoup amusé. C'est le souvenir que j'en avais gardé. Mais la première fois qu'on s'est parlé, la première fois que j'ai parlé à Hubert Lenoir,
c'est lors de la sortie de Darlene.
Puis le titre de mon texte,
de mon article, c'était
« Darlene ou le courage d'embrasser ses propres rêves ».
Ça résume pas mal ce que tu viens de dire à l'instant.
Effectivement.
Il me semble qu'il y a quelque chose qui est contraire
à l'esprit québécois
d'humilité.
Il y a peu d'artistes en entrevue qui vont dire « oui, moi, j'ai des ambitions,
j'ai des rêves de grandeur, puis je veux atteindre les plus hauts sommets ».
Bien, je pense que ce serait juste de la malhonnêteté de leur part, je pense.
C'est la seule chose qui vient de ça.
Parce que je parle à beaucoup d'artistes québécois,
puis ils sont aussi ambitieux que les artistes américains
que je rencontre ou des artistes français.
Ils veulent autant
de succès.
Ce qui est vraiment correct.
Mais
le pire, c'est que je ne suis pas si peur que ça.
Vraiment pas si peur.
Je connais beaucoup de gens
qui ont plus de
désir d'être connus que moi. Vraiment, vraiment. La différence, c'est que... Je connais beaucoup de gens qui ont plus de désir d'être
connus que moi, vraiment.
La différence, c'est que moi, je suis
entier avec comment je parle.
Mais je suis vraiment
pas si peur que ça.
Mais le désir que ta musique
soit entendue à l'extérieur du Québec,
ça en est un que peu d'autres artistes
ont, que peut-être de plus en plus d'artistes québécois
ont. Je pense qu'il y en a beaucoup qui l'ont.
Tu leur ferais un poisson de détecteur de mensonges?
Qui l'ont, mais qui ne travaillent pas en ce sens-là.
Oui, je travaille dans ce sens-là
parce que j'ai l'opportunité de travailler dans ce sens-là aussi.
Oui, c'est ça, je sens que j'ai l'opportunité.
Je sens vraiment qu'en ce moment, par exemple,
en France, il y a vraiment quelque chose qui se passe
depuis la sortie du deuxième album.
Je sens que je suis comme « let's go ».
Tu saisis les occasions.
Exact, mais non, vraiment pas.
Je me sens que ça crie
ça crie ça un peu
ma façon de faire les choses.
Je veux dire, je fais
des albums aux quatre ans,
je suis disparu.
Je ne fais aucun réseau de société.
Définitivement, je n'ai pas de l'air
de la personne qui est le plus en train de...
Tu n'as pas l'air d'être accro à l'attention.
Vraiment pas.
Je ne pense vraiment pas.
Si vraiment mon but, ce serait de...
Je serais vraiment malheureux
si dans 5 ans, je ne fais pas des Zeniths
partout en France.
Je ne serais pas en train de faire ce que je fais.
Je serais en train de...
Je serais sûrement sur TikTok.
Quelque chose de vrai.
J'en reviens toujours, d'ailleurs, pas que tu m'accueilles aujourd'hui aussi
et que tu acceptes de m'accorder une entrevue
alors que tu étais en pause médiatique.
Non, je dis non à tout.
En fait, probablement que si tu avais passé par Chloé,
qui est ma relation de presse, probablement que l''avais passé par Chloé, qui est ma relation de presse,
probablement que la entrevue ne serait pas passée.
Mais là, tu m'avais écrit.
Mais non, je suis très privé.
C'est plus avec le temps,
mais je suis privé.
J'aime pas...
J'aime pas me faire prendre en photo.
J'aime pas...
J'aime pas les réseaux sociaux.
J'aime pas le... Non, j'aime vraiment
rien de ça. C'est quoi un bon
spectacle pour toi? Quand tu sors de scène, est-ce que
t'es généralement satisfait, heureux
de ce qui vient de se passer?
Moi, ma
relation avec le spectacle
est comme...
J'aime pas vraiment les spectacles. C'est pour ça que
j'en fais pas aussi d'ailleurs, beaucoup.
Mais j'aime pas beaucoup ça, les spectacles. Dans le sens que je les aime... Non, j'aime pas ça les spectacles. C'est pour ça que j'en fais pas aussi, d'ailleurs. Beaucoup. Mais j'aime pas beaucoup ça.
Les spectacles, dans le sens que je les aime...
Non, j'aime pas ça faire de tournées.
Pour moi, le spectacle,
c'est vraiment pas sacré.
Si, mettons, tu me disais...
Tu peux plus faire de musique,
plus faire d'albums, mais tu peux faire des spectacles,
c'est sûr que je fais d'autres choses de ma vie.
Ça t'intéresserait pas
d'aller jouer tes hits pour le reste de l'éternité?
Je le ferais pour gagner ma vie, mais ça donnerait
vraiment une job. Je perdrais
dans mon cœur, du moins, mon statut
d'artiste. J'aurais pu se...
Tu serais un performeur,
mais pas un artiste. Exact. Mais par
contre, moi, la première
job que j'ai eue dans ma vie, c'était de jouer
dans la rue, à Québec.
Pour vrai? Pour vrai. C'était de jouer dans la rue à Québec. Pour vrai?
Pour vrai.
C'était-tu avant à l'usine, ça?
T'as travaillé à l'usine aussi?
À l'usine, à l'usine Gamma.
Juste pas loin de là.
Pas loin de là, c'était le pouvoir Saint-Anne.
C'est une usine de quoi?
De fenêtres, de grands immeubles industriels.
On faisait des grosses, grosses, grosses,
des immenses fenêtres en vide.
On chipait ça à Toronto.
Est-ce que t'aimais ça?
– Non.
Vraiment pas, mais je travaillais là deux ans.
Avec des messieurs, là.
J'étais ouvrier à la chaîne de montage. J'étais arrivé,
tu faisais... Tu te placais,
puis t'étais comme « Ok, là, tu vas me faire trois trous là,
puis un trou là. » Tu savais aucune idée de servir à quoi cette pièce-là, puis ça la passait à l'autre.
Puis tu pouvais faire ça pendant genre trois mois.
Tu faisais juste ça chaque jour.
Puis de temps en temps,
le
Foreman,
il t'assignait un autre poste, puis tu dis comme
enfin, tu savais jamais quand est-ce que
t'allais comme... Puis c'était pas comme
hey, on va t'assigner
un nouveau poste.
Tu t'amenais.
Là, tu vas me faire ça, puis...
Ça pouvait durer dix faire ça ça pouvait durer 10 minutes
ou ça pouvait durer 4 mois
tu savais comme jamais trop
j'ai l'impression que c'est une pièce de bécette
la longueur
mais ça c'était
sinon je pense la rue
j'ai fait la rue pendant un petit bout
puis après ça j'ai fait ça
puis après ça je suis retourné jouer dans la rue
ça a été ma première job pour comme un petit bout. Puis après ça, j'ai fait ça. Puis après ça, je suis retourné jouer dans la rue.
Ça fait que ça a été ma première job
pour payer le loyer
et tout ça.
Comme musicien de rue.
Exact.
Donc avec ton étude guitare
ouverte devant toi.
Étude guitare en premier.
Puis après ça,
ce qui a été
la période la plus payante
que j'ai faite le plus,
c'était juste moi
qui chantais avec un micro,
avec un truc portatif.
J'avais juste un micro,
j'avais une espèce d'ampli portatif
qui, tout ça,
appartait avec guitare.
Ça, c'était une autre personne qui faisait ça.
Il y avait kick, puis il y avait un snare.
Tout ça appartenait,
c'était la personne qui était à la guitare.
Je le raconterai en mal.
En tout cas, la personne qui m'accompagnait,
c'était J personne qui était à la guitare, je le raconterai en mal, en tout cas, la personne qui m'accompagnait, c'était Jérôme 50.
Ah! Wow!
Jérôme, que je le connais
depuis très longtemps, on s'est rencontrés en jouant
dans la rue, en fait.
Lui jouait dans la rue aussi, puis on s'est rencontrés comme ça.
Puis vous jouiez quoi?
On jouait du...
À cette époque-là, moi, j'avais
vraiment une passe un peu, genre...
On jouait, genre, du rock'n'roll.
Du Little Richard et du Chuck Berry.
Oui, exactement.
Ça fitait bien avec le setup qui était full minimal.
J'aimais vraiment ça dans ce temps-là.
J'avais comme une passe.
Jérôme voulait qu'on joue d'autres affaires.
Il disait que ça marcherait plus, qu'on ferait plus de cash.
Longue histoire pour dire que ça, moi, j'étais...
Les premières fois, avant d'y aller,
je vomissais avant de faire ça.
J'étais horrifié.
Traqué, sans bon sens.
Ben, c'est parce que tu joues sur la rue Saint-Jean
où est-ce qu'il y a du monde qui passe.
Pis, mettons, sur un stage
avec du monde que tu connais pas, tu pars à zéro.
Mais dans la rue, tu pars à moins 20.
Parce que le monde, ils sont comme... Eux autres, ils se disent... Ah zéro, mais dans la rue, tu pars genre à moins 20, parce que le monde, ils sont comme...
Ils sont genre... Eux autres, ils se disent...
Ah, ils jouent dans la rue,
c'est pas bon, tu sais, le monde va comme...
Puis là, en plus de ça, tu pognes un mic,
tu chantes, puis moi, je chantais debout, puis je savais
que pour... Parce que fallait vraiment ça,
dans une période de ma vie, fallait vraiment, vraiment que je paye mon loyer,
c'était comme important,
pour ma survie,
fait que j'avais comme besoin de vraiment faire de l'argent.
Pour que le monde jette des deux piastres ou des une piastre,
il fallait vraiment donner un spectacle.
J'étais
poussé dans l'eau parce que
j'étais de nature hyper gêné avant.
J'ai eu
besoin de développer
un côté performeur, un côté
entertainer.
La performance et l'entertainment,
c'est comme...
C'est vraiment en moi.
C'est comme
un truc que...
Si je suis sur un stage, je l'ai tellement fait
dans ce sens-là, que si je suis sur un stage,
c'est sûr que je vais agir comme ça.
D'agir en
introverti avec sa guitare,
ça serait extrêmement pas naturel
pour moi de faire ça.
Il y a quelque chose chez toi qui peut apparaître comme une contradiction,
mais je pense pas que c'en est une.
Dis-moi ce que t'en penses.
Tu collabores souvent, par exemple, avec un groupe qui s'appelle Crabbe,
qui est un groupe merveilleux, un duo,
qui donne dans une musique
assez chargée, très intense,
exploratoire.
Veux-tu ajouter des adjectifs?
C'est des entertainers.
C'est des entertainers aussi, c'est vrai que leur spectacle,
on a toujours l'impression de vivre.
C'est extrêmement divertissant, la musique.
Mais t'as aussi co-signé
la chanson-thème d'une des éditions
de Star Academy. Il y a ce va-et-vient-là
entre le niché et le
grand public.
Est-ce que tu penses que c'est une erreur
de voir ça comme une contradiction?
Non, pour moi, ça revient
un peu à ce que je disais.
J'aime toutes les musiques.
Pourquoi c'est important pour toi de prendre du temps pour
aller collaborer avec Crabbe
ou avec un groupe comme L.A.J.?
Ce n'est pas important. C'est ça que j'aime faire.
C'est pas important.
Non, c'est pas important. Je serais pas obligé
de le faire. Mais il y a des artistes qui ont atteint
ton type de statut
qui diraient, je suis au-dessus de ça, d'aller collaborer
avec un duo underground.
Moi, Crabbe, c'est que je l'ai trouvé vraiment
bon. Vraiment, c'est vraiment...
Je l'ai trouvé excellent. C c'est vraiment je l'y trouve excellent
c'est devenu des amis aussi
mais
je trouve que
ce qu'ils font c'est
moi j'aime ça
mais non
effectivement je serais pas obligé
L.A.J.
L.A.J.
j'ai collaboré avec eux un peu
c'est des amis de Québec
et tout
Un de mes albums préférés
de l'année dernière
Romantisme
Romantisme
Nice C'est super bon Ben oui C'est des amis de Québec et tout. Un de mes albums préférés de l'année dernière. Romantisme.
C'est super bon.
C'est comme si Joy Division était un groupe de Québec en 2023.
Ah si, ils seraient contents d'entendre ça.
Je pense que je l'ai écrit dans le journal.
Donc s'ils l'ont lu dans le journal, ils ont été contents.
Attends, mais tu disais, contradiction.
Non, pour moi, la musique,
c'est juste une question d'intention.
Puis si...
Ce que je veux dire par là, c'est que
je vois aucune différence.
Parce que je m'en souviens
que je pense que j'étais dans
des dernières sessions pour faire
la chanson de Star Academy.
Puis en même temps, je pense que
genre le lendemain,
ou peut-être même
l'après-midi même
j'allais collaborer
sur les deux chansons
que j'avais faites
sur l'album de Crabbe
puis
c'est vraiment collé
j'étais dans les mêmes périodes
puis
non c'est juste
pour moi
c'est comme
une expression
de Basquiat
qui dit
the more I paint
the more I like everything
puis plus tu fais de la musique puis plus t'en fais puis j'en fais énormément j'en fais à chaque jour Basquiat qui dit « The more I paint, the more I like everything. »
Puis plus tu fais de la musique,
puis plus t'en fais, puis j'en fais énormément,
j'en fais à chaque jour, j'en fais depuis
énormément de temps.
Faut avoir en main des tous ces trucs-là de genre
et tout, ça devient très flou.
Si justement, si t'as
une diète, pas de distraction,
pas de réseaux sociaux, puis là tu te concentres
sur ce qui est important,
un kick
puis un snare
qui soit placé
de manière
four on the floor
ou plus disparate
ou plus
c'est juste des ondes
c'est juste des fréquences
est-ce que la fréquence
c'est la bonne
est-ce que l'intention
qui se passe
dans le texte
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans
dans dans dans dans dans dans dans dans dans dans dans dans dans le texte, s'il y a du texte ou s'il n'y en a pas, peu importe. Est-ce que c'est cool?
Est-ce que je sens que ce n'est pas ça qu'il faudrait que ce soit?
Est-ce que je sens qu'il faudrait que je chante plus de même?
Est-ce que...
Ce n'est pas important. Ça reste que c'est
de la musique.
Mais
collaborer avec Crabbe, ce n'est vraiment pas la décision
d'un gars qui veut avoir le plus de likes
possible et qui veut attirer le plus de lumière
possible sur lui.
Je te dis que je ne suis pas ça. Ben non, mais je te dis que je suis pas ça.
Je sais, mais
ça contribue au portrait
que tu me décris. De moi?
Oui. Probablement.
Ça vient juste renforcer ce que tu
décris.
Tant mieux, comme ça.
Ça évite la...
Pourquoi tu dis que c'est une
contradiction de bord? Non, mais je te demandais si c'était pas une erreur de voir'est une contradiction? Non, mais je te demandais si ce n'était pas une erreur
de voir ça comme une contradiction.
Non, mais dans ce...
Je suis en train de te dire que tu es correct.
Je préfère que le monde me voit comme une contradiction
parce que c'est plus...
C'est plus riche?
Oui, c'est ça.
Il y a plus de layers.
C'est plus mystérieux.
Il faut garder la contradiction qui existe
si t'as pris un pas de distance
par rapport à la vie publique
puis les réseaux sociaux
jusqu'à quel point ça a à voir avec
toute la haine dont t'as été l'objet
pendant un bon bout
ça a sûrement beaucoup à voir
non pas la
ce serait pas correct de limiter ça
à la haine.
Parce que la haine,
je l'ai sentie,
mais pas tant. C'est une affaire qui est sur les réseaux.
Fait que tu...
Quand t'es pas beaucoup sur les réseaux sociaux,
tu le sens pas nécessairement.
Les gens venaient pas te chahuter en spectacle, quand même.
C'est arrivé, mais...
Mais pas aussi souvent.
Je veux dire, si c'était aussi souvent
que sur les réseaux,
ça serait horrible, mais...
C'est arrivé qu'il y a des gens
qui viennent te huer en spectacle?
Ouais, deux, trois fois.
Calé.
Mais non, pas en spectacle,
après un spectacle.
Dans un festival, mettons.
OK.
Ça, c'était capoteuse.
C'était où?
Une fois au Festival de la Poutine,
une autre fois... À Trois-Montes-Villes, ouais? Ouais. À une couple de places. C'était où? Une fois au Festival de la Poutine, une autre fois.
À Drummondville, ouais?
Ouais.
À une couple de personnes,
c'est pas important.
Ben non,
on va pas accorder
davantage d'attention
à ces gens-là.
Mais,
pis j'avais pas réagi
de bonne manière non plus,
fait que c'est pas...
Ben, est-ce qu'il y a
vraiment une bonne manière
de réagir à ça?
Non, mais moi,
je suis,
tu sais, moi,
comme tu dis,
la banlieue,
la campagne,
pis tout,
j'ai un sang...
T'es bouillant?
Ouais, quand même.
Fait que j'ai pas...
Si tu me piques trop, je veux dire, moi, je vais pas voir...
Je suis rendu meilleur maintenant, mais je vais pas avoir la sagesse de dire
« Ah, c'est pas grave, je vais faire... »
Si tu me dis quelque chose dans ma face de même,
tu vas avoir à subir les conséquences, si on veut.
Mais ce n'était pas...
Je n'ai pas fait de rien, mais c'est juste que...
J'aurais juste dû continuer à marcher, mettons.
C'est Noémie qui t'a calmé cette fois-là?
Non, elle n'était pas là, je pense.
C'était des...
J'étais en train de signer des autographes, en fait,
après le show. Puis c'est du monde. Mais tu. J'étais en train de signer des autographes, en fait, après le show.
Puis c'est du monde. Mais tu sais, j'ai tout de suite...
Peu importe.
C'est pas vraiment... T'as repris tes esprits rapidement.
Ouais, non, je pense.
Mais donc, ton pas de distance par rapport à la vie publique,
jusqu'à quel point ça a à voir avec
ce que t'es devenu
dans l'esprit collectif pour certaines personnes?
Pour moi, c'est ça dans ce temps là
tu parles de
ce que j'ai vécu avec Darlene
pis au début
quand ça commence ces affaires là
ces affaires là
le succès
moi au début
comment je l'ai senti
c'était hyper bon au début.
Puis même dans le moment où on s'est rencontrés pour la première fois,
c'est quand vraiment ça frappe le grand, grand, grand public
que là, il y a cette espèce de polarisation qui arrive.
Parce qu'avant ça, c'était comme si tu me connaissais, tu trouvais ça cool,
c'était nice, puis sinon, le reste, lui ne me connaissait pas fait que quand vraiment le projet
a pris
plus de popularité
pis ça a frappé le mainstream
si on veut, là il y avait
il y avait ce genre de haine
qui existait pis cette
polarisation là qui était
pour ou contre Hubert Lenoir
exact
pis au début moi je l'ai vraiment...
Puis tu sais, je te dis ça,
je pourrais dire que c'était difficile au début,
mais au début, je le prenais vraiment, vraiment pas mal.
Genre, aucunement, mettons.
Genre, puis j'ai d'ailleurs jamais...
En tout cas, je le prenais comme...
À cette époque-là, c'est ça.
Je le prenais comme quelque À cette époque-là, c'est ça. Je le prenais comme quelque chose
qui faisait partie de ça.
Ça me faisait rire un peu.
Moi, j'avais des influences de punk rock.
Ça fait que c'était comme...
Ça fait comme partie de...
de ce que je suis, je pense.
Ça a duré là-dessus.
En même temps, c'est assez contradictoire
parce que t'es un peu dans l'ivresse
d'avoir autant de succès.
Des trucs marchent aussi bien soudainement
alors que c'est un projet qui n'était pas
destiné à faire des shows
ou à marcher vraiment plus
que faire quelques entrevues
et vouloir que le projet d'Arlene
avec le livre et tout...
C'est un album que tu avais créé
pour accompagner le moment de Noémie.
Exact. Je ne voulais même pas faire de show au début.
Peut-être qu'à confesser l'entrevue,
je ne sais pas si on a parlé de spectacle,
mais ce n'était pas vraiment mes plans de le faire.
Moi, à ce moment-là, c'était comme...
Ça dépendait de l'ordre de la journée,
mais j'étais vraiment content de tout ça.
Puis à un moment donné,
l'espèce de polarisation à la longue,
ça crée une espèce de négativité
qui te suit constamment.
Puis à un moment donné,
cette négativité-là fait pleurer ta mère.
Puis ça rend une espèce de truc... J'avais comme l'impression que partout, négativité-là fait pleurer ta mère. Puis,
ça rend une espèce de truc,
puis j'avais comme l'impression que partout...
Puis tu sais, c'est des trucs sérieux
qui se passaient.
C'était vraiment
le Journal de Québec sur
un palmarès des personnes les plus détestées au Québec.
J'étais cinquième avec des meurtriers.
Ça fait que c'était vraiment
intense dans ce sens-là.
La négativité, même si ça te fait
un peu rire au début, parce que
t'es jeune et t'es comme « fuck the world ».
C'est tellement gros.
C'est ça.
À un moment donné, à la longue,
ça m'a
atteint,
soit à l'usure
ou par la bande.
Sournoisement.
Après, un an et demi. atteint, mais vraiment par la... soit à l'usure ou par la bande, mais... Sournoisement. Sournoisement.
Après,
un an et demi, tu sais.
Un an et demi, presque deux ans, tu sais.
Comme quelqu'un au début que je pensais que j'étais...
Je pensais que ça me...
ça ne m'atteignait pas.
Puis, je voulais peut-être que je ne voulais pas que ça m'atteigne,
je ne voulais pas avoir l'air que ça m'atteigne,
peut-être que j'étais
pas honnête avec moi-même, parce que j'avais envie
justement d'être punk rock
pis fuck the world, pis genre,
je m'en crisse de vous autres, pis genre,
justement aussi pour
pas vouloir donner raison, fait que tu veux rester
tu veux rester
fort, pis tu veux continuer, pis tu veux
presque d'en donner plus, tu veux presque plus
faire chier le monde, parce que t'es comme mais savez-vous quoi
fuck y'a t'sais
on a parfois eu l'impression que t'avais envie de nous en donner plus
ouais ouais j'en ai donné vraiment plus à un moment donné
justement parce que t'es comme
ah ouais mais c'est une tabarne genre j'avoue
pis là t'sais
ce genre de truc là qui te drive
mais ça reste la négativité pareil
pis je veux pas
mettre de l'ombre
sur quoi que ce soit
que j'ai fait
à cette époque-là
parce que je suis encore
hyper fier
de tout ça
mais
t'as jamais rien fait
très très grave
non non non
vraiment pas
mais
ben je pense pas
mais ça reste
que c'était de la négativité
tu vois ce que je veux dire
pis à un moment donné
de la négativité
à un moment donné
ça finit par t'avoir.
Puis comment t'as fait pour...
Comment on réagit quand
notre mère pleure parce que le Journal de Québec
a fait un palmarès des personnes les plus détestées
puis notre nom s'y trouve?
Ouais, mais c'était pas juste ça.
C'était pas à cette seule occasion-là
que ma mère
pouvait pleurer. C'était juste si
n'importe quel commentaire...
J'y disais de ne pas les lire,
mais elle les lisait pareil.
Mais comment on réagit?
C'est horrible.
Horrible.
C'est quand même un aspect
de tout ça auquel on pense rarement.
C'est-à-dire que c'est idiot de...
La vaste majorité des commentaires
à ton sujet
étaient complètement invraisemblables et idiots.
Sauf que lorsqu'on pense
aux proches de ces personnes-là,
ça devient soudainement encore plus
absurde.
Mais c'est ça, je comprends.
Moi, vu qu'ils sont envers moi,
ça ne me dérange comme pas parce que c'est moi,
mais les moments
que j'ai pu lire quelque chose qui était écrit
sur Noémie, ça me donne le goût
d'aller écrire à personne directement.
D'aller cogner chez eux.
Exact. Quand c'est des personnes que t'aimes.
Ça a déjà arrivé
du monde qui insinuait.
Mettons ma mère. Là, ça te rend fou.
Si tu touches avec des gens que j'aime,
c'est sûr que c'est...
Envers moi, c'est pas grave.
Est-ce que t'as l'impression que ça s'est un peu
atténué durant le cycle promo
de ton deuxième album?
atténué sûrement un peu, oui
oui définitivement
la réponse serait
est-ce que ça s'est atténué? Oui
mais pas complètement
un mélange de ça s'est atténué
puis moi je suis devenu beaucoup plus fort maintenant
je suis super saiyan
les plus grandes choses qui m'atteint.
Comment est-ce que tu cultives la force en toi?
Vieillir, être plus confiant,
avoir plus de regard sur ce qui est important,
mettons, dans la vie.
C'est quoi qui est important?
Ce qui est important,
ce serait
les personnes que j'aime,
s'ils sont corrects autour de moi,
principalement.
Après ça,
pas mal de tout, en fait.
Que personne ne manque de rien.
Ce serait ça le plus important.
Moi, en dernier,
moi étant en dernier,
je ne vais pas manquer rien.
Mais moi, ce serait ça
ma priorité, c'est tout.
Tu vas avoir 30 ans cette année?
Oui. Est-ce que tu aimes ça vieillir?
Genre physiquement
ou... Physiquement,
spirituellement?
Une chose est sûre, je ne retournerais
pas à 22 ou à 21
ou même à 24 ou même à 25.
Dans ce sens-là, oui.
Je ne retournerais pas là.
Ça va de mieux en mieux, j'imagine.
Parce que tu te connais mieux?
Oui, c'est juste mieux, je pense.
En fait, je te dirais que
j'ai tellement une obsession
avec mon travail artistique
que je deviens de meilleur en meilleur
avec le temps puis
fait que je retournerai pas avant parce que je sais que j'étais moins bon fait
que j'aimerais j'aime j'aime mieux rester fait que vous faites dans ce sens
le vieillir moi j'aime j'aime ça parce que je deviens meilleur puis les choses
que je suis aussi ce que je réussis à faire en ce moment
me satisfaisent, sont tellement satisfaisantes
que je ne retournerais pas à 23
quand j'avais de la difficulté à exprimer
ce que je voulais dans un studio.
Le Félix que tu as mis dans ta bouche,
est-ce que ce serait dans la catégorie
en donner plus que le client demande
parce que tu n'en peux plus
qu'on te tape dessus?
Non, ça c'était une joke.
C'était vraiment une joke
que j'avais faite pour faire rire
le monde à qui j'étais.
Que je m'attendais vraiment pas que ça allait faire réagir.
Ça ne prend pas grand-chose.
Non, ça ne prend pas grand-chose.
J'étais sûr que ça allait...
Non, mais c'était drôle, pareil.
Qu'est-ce que serait un gars-là
sur un petit moment de ce genre-là?
Ça, je pense que c'est mon meilleur coup.
À chaque fois, des fois, je l'oublie.
Ça n'a pas une grosse place dans ma...
Je l'oublie pendant des fois des semaines
ou même des mois.
Je n'y pense pas.
Tu ne travaillais pas le matin
en passant la faute de l'écouté à Félix.
Dans le sens que je te dis, je l'oublie totalement.
Des fois, le monde essaie de me faire un genre de...
Des amis essaient de me faire une espèce de sous-entendu.
Je ne comprends aucunement ce qu'ils veulent dire.
Parce que pour certaines personnes,
c'est ça que le monde voit beaucoup de moi.
Mais non, c'est cool.
Je travaillais en studio récemment,
il n'y a pas si longtemps,
avec des Américains
qui n'ont aucune idée de tout ça.
Puis là, je leur avais montré
une vidéo sur YouTube
pour les faire rire.
Quand tu vois ça hors contexte,
c'est vraiment drôle.
C'est comme si Harry Styles
deep-trottait un Grammy.
Ce serait...
J'imagine.
Mais c'est parce que la forme du Félix,
c'est la forme.
Le Grammy, ce n'est pas pareil. Oui, c'est ça que la forme du Félix c'est la forme le Grammy c'est pas pareil
oui c'est ça
la forme est purement phallique
la forme est purement phallique
oui c'est ça
mais non
c'est étonnant que personne
n'y ait pensé avant toi
en fait c'est parce que
j'avais dit
au moment avec qui j'étais
avant de
d'aller à la disque
j'avais dit
ah je pense que c'est
la chanson de l'année
que j'avais écrit
dans ma gueule
ouais c'est la chanson
ouais puis
j'avais dit hey ça la chanson de l'année ça serait fou que t'aies de pense que c'est la chanson de l'année que j'avais écrite dans ma gueule. Oui, c'est la chanson.
J'avais dit, ça, la chanson de l'année, ça serait fou que tu l'aies à voir.
J'étais comme, si je le gagne, je le deep-throw.
Tout le monde avait ri.
Moi, j'étais sérieux dans ma tête.
À ce moment-là, j'avais dit, OK, je vais le faire.
Parce qu'anyway, je n'avais pas beaucoup... À cette époque-là, je ne me foutais vraiment de tout.
Je n'avais préparé aucun remerciement. me foutais vraiment de tout. Je n'allais préparer aucun de remerciements.
Je vivais vraiment au jour le jour.
Rendu que j'avais gagné deux autres Félix d'Ansoir avant.
Tu avais remercié ton membre.
C'était déjà fait.
Je n'avais plus rien à dire.
Je me rappelle que quand j'avais quitté le stage,
ça avait pris une seconde école.
Quand j'avais parti du stage, j'avais la réaction.
C'était comme, merci, mais on avait besoin de temps. »
Tu as travaillé avec Philippe Catherine récemment?
Oui.
Est-ce que tu peux m'en parler?
Non, mais en fait, on a fait...
Il y a des trucs que j'ai faits
qui vont probablement se trouver sur son album.
Pas en featuring,
mais de moi qui fais de la production.
Sinon,
on verra pour le reste.
Comment vous vous êtes rencontrés?
On s'est rencontrés à un spectacle
que Radio France m'avait invité
pour faire
un spectacle hommage
à François Zardy
à Maison de la Radio.
La boule dans la salle.
Une belle salle.
La salle du Philharmonic.
Elle est comme à 360.
Vraiment impressionnant.
Puis, Philippe,
je le connaissais pas. Je l'ai vu rentrer comme ça.
Puis, je savais
qu'il y avait Jody, beaucoup de bons
à mon sujet, depuis, mettons,
un an, depuis mon deuxième album.
Ça tombe sur le sens qu'il soit un fan du Barleau Noir.
Ça étonne pas.
Vous avez quand même beaucoup en commun. Je serais pas le premier à dire ça.
En tout cas,
je l'aime beaucoup quand même.
Mais il y a...
Fait que là, je l'ai vu rentrer.
Au début, il me parlait pas
trop.
Puis là, il m'a dit... Il m'a serré la main
pour lui de me...
Il a dit « Condoléances à tous ceux qui sont comme moi. » Fait que là, j'étais comme... Je sais pas, j'ai serré la main et il a dit « Condoléances à tous ceux qui sont comme moi. »
J'ai serré la main et il a arrêté de parler.
J'avais trouvé ça très iconique comme moment.
Oui.
Perasson s'était parlé et il m'avait dit
que c'était une bonne ligne.
On s'était parlé vite comme ça.
Je ne vais pas tout divulguer.
Ce qu'on a fait ensemble.
Ça va sortir éventuellement.
C'est comment de travailler avec lui?
Honnêtement, on a juste travaillé une fois ensemble.
Une session.
Mais après, des trucs à distance.
Mais est-ce qu'il est aussi fou qu'on se l'imagine?
Ou au contraire?
Non, il n'est certainement pas fou.
Il ne pourrait pas faire ce qu'il fait.
Mais il est exactement comme qui, par contre.
Dans le sens que ce n'est pas un personnage.
C'est comme vraiment...
Il parle exactement de la façon
dont il parle en entrevue.
Il y a exactement...
Il y a quelque chose dans lui.
Mais on est très différents dans ce sens-là
parce que moi, je parle beaucoup.
Puis lui, il est comme...
Il peut prendre
comme...
genre,
huit secondes
avant de te répondre.
Il te regarde.
Il va comme
répondre en quatre mots.
C'est comme
quelque chose
en soi aussi.
Hubert,
j'animais avant
un autre podcast
qui s'appelait
« Deviens-tu
ce que t'as voulu? »
Ouais.
Il y a une ligne
sur ton
plus récent album sur pictura de ipsy c'est comme ça qu'il faut le prononcer ce que j'ai
dit sur tu dis j'ai l'impression de devenir tout ce que j'ai est ce que tu as encore cette
impression d'un toit où est ce que j'ai passé à la france est pas au complet il ya toujours
quelque chose avant puis toujours quelque chose après des fois j'ai l'impression de devenir ce que j'ai. Des fois. C'est important.
Mais est-ce que la question, c'est...
Est-ce que tu deviens ce que tu as voulu?
Est-ce que tu as encore l'impression, parfois, des fois,
de devenir ce que tu as eu?
J'ai vraiment l'impression, parfois, de devenir ce que j'ai, c'est ça.
Mais après ça, des fois, ce que tu as eu,
c'est ce que tu aimes maintenant. Ou ce que tu haisss, c'est ce que t'aimes maintenant.
Ou ce que t'haïssais, c'est ce que t'aimes maintenant.
Fait qu'on change aussi.
Mais...
Qu'est-ce que t'es devenu que t'haïssais avant?
Plein de choses.
Je deviens...
Est-ce que je deviens ce que j'ai voulu?
Pour répondre à la question.
En fait, ouais.
Quand même, pour répondre à la question en fait ouais quand même
en fait moi à l'époque
quand même vraiment
ça dépend de ce qu'on dit
ça dépend de ce que j'ai voulu
ce que je voulais à quelle époque
parce que mon désir de ce que je veux devenir
est constamment en évolution
je suis pas encore ce que je veux devenir est constamment en évolution.
Je ne suis pas encore ce que je veux devenir.
Mais je suis en ce moment ce que j'ai voulu.
Qu'est-ce que tu veux devenir?
Je suis plus dans le...
J'aimerais quand même
avoir à moins
dépendre
de la
vie publique.
Je peux-tu te poser une question intime?
Vas-y.
Je ne sais pas pourquoi je veux te poser cette question-là,
mais en préparant l'entrevue, je me disais que je veux te poser cette question-là.
Je veux te la poser.
Aimerais-tu avoir des enfants?
Oui.
C'est pas si intime que ça. C'est l'air pur. Ma mère me pose ça tout le temps. Oui.
C'est pas si intime que ça.
Ça l'est un peu.
Ma mère m'a beau ça tout le temps.
C'est pour quand les petits-enfants?
Non, oui, mais...
Pas maintenant.
Mais oui, peut-être.
J'ai pas l'appel, je sais pas.
J'ai aucune... Auc aucun intérêt pour l'instant.
Mais tu ne dis pas non plus que la planète,
ça va dans le mur et que ce serait fou d'amener des enfants.
Dans ce sens-là.
Dans tous les sens.
Je la pose au sens intime.
On ne peut pas dissocier les deux questions.
Non, vraiment pas.
C'est sûr que ça traverse mon esprit aussi
quand je pense à des enfants.
Qu'est-ce que ça va être dans...
Dans le temps qu'ils vont avoir, mettons, 60 ans, qu'est-ce que ça va être dans quand ils vont avoir 60 ans?
Qu'est-ce que ça va être?
Mais on dirait que
je suis plus
quelqu'un qui voit les choses comme quand je fais
quelque chose, je le fais intensément.
Puis en ce moment, je sais que je
pourrais pas faire ça à pleinement.
Il y aurait quelque chose qu'il faudrait que je laisse tomber
de ma vie
en ce moment, que j'ai pas envie de...
Je suis très obsessif.
En ce moment, la seule chose qui m'intéresse,
c'est de faire les projets que je fais.
Je vois Xbox des fois aussi.
Et de temps en temps, d'autres choses.
Principalement ça.
Les enfants, non.
J'ai l'impression que quand je vais être un père,
je vais être un père à 100 %.
Ce podcast-ci, ce balado-ci,
s'appelle « Juste entre toi et moi ».
Ma dernière question sera la suivante.
Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter
qui resterait « Just juste entre toi et moi?
J'aime... J'aime tout le monde.
Ça serait ça, mais...
Qu'est-ce que je fais pour ça?
Il faudrait que ça reste entre toi et moi.
Même ceux qui t'aiment pas?
Même ceux qui m'aiment pas.
J'aime vraiment, profondément,
tout le monde.
T'es fier d'être un artiste québécois?
Tu vois, ça, ça prend
un temps avant de le comprendre.
J'ai toujours été fier d'être un artiste
québécois, mais il faut vraiment
aller ailleurs,
travailler avec d'autres personnes ailleurs
pour comprendre à quel point
on est fier
d'être un artiste
québécois. Parce que pas votre nom je serai pas
sûr pas fier mais qu'on est ce qu'on est plus on est ce qu'on est on peut pas fuir qui qu'on
est moi je serai en france moi je fais je me force je vais j'ai encore deux fois plus d'accès
à quelque chose juste pour venir affirmer qui je suis.
Mais ouais, j'aime tout le monde.
C'est lequel ton album préféré des Beatles?
Ok, je t'en donne mes deux, ok?
C'est correct. Je te donne ce droit-là.
Très important pour moi
parce que c'est le premier que j'ai aimé.
C'est Help.
Mon préféré aujourd'hui, s'il faut que j'ai aimé, c'est Help. Mon préféré aujourd'hui,
s'il faut que j'en écoute un,
White Album.
Parce qu'il y a plus de tonnes.
C'est un album double.
C'est un album double, il y a plus de tonnes.
Il y a certains moments
là-dessus que je trouve que c'est les Beatles
à leur meilleur, selon moi.
Si on peut citer
le débat.
Je trouve que White'est comme...
Je trouve que White Album est effectivement
imparfait.
Il y a peut-être peut-être des...
En tout cas, ça dépend de qui le dit,
mais il y a des failures peut-être.
C'est sûr que Number 9, c'est pas leur plus grande chanson,
mais je pense qu'eux-mêmes défendraient cette idée-là.
Mais, juste
back in the USSR,
c'est comme... Pour moi, c'est comme...
Pour moi, c'est tellement incroyable comme chanson.
Happiness is a warm gun.
Happiness is a warm gun.
Mother Nature's Son.
En tout cas,
il y en a tellement beaucoup.
Dear Prudence.
C'est là-dessus aussi, je pense.
Même des cotes un peu plus
obscures sur cet album-là,
je trouve que c'est le c'est le meilleur
toi c'est quoi ton préféré?
j'aurais dit l'album blanc aussi
ou Revolver
qui est un choix classique
ouais Revolver
qui est l'album où il se découvre
puis il y a tout ce qu'on aime
chez les Beatles
le sens de la mélodie
c'est le début aussi
des expérimentations
avec les drogues
et avec les effets
en studio
ok mais moi tu vois
j'adore quelque chose.
Oui. Peut-être qu'il y a un
hot take. Vas-y avec un hot take.
Les Beatles. Je trouve
que de toute façon, les Beatles
n'ont pas tant que ça un groupe d'albums.
Au début, c'était certainement un groupe
de singles de 45 tours.
Oui, puis ils ont des albums qui sont
remplis de bonnes chansons
puis d'expérimentations, mais c'est pas nécessairement des...
Peut-être du fait qu'il y avait deux compositeurs,
il y a pas vraiment de narration dans leurs albums.
Il y en avait même trois,
puis il y avait quatre chanteurs.
C'est ça, fait que c'est comme...
Je sens pas que c'est nécessairement un groupe
dans lequel je sens le besoin
de dire, OK, moi pour voir les Beatles, si j'en écoute,
des fois je vais vouloir skipper.
Je ne vais pas écouter
tout au complet
parce que je trouve
que c'est comme plus par pièces,
par des chansons qui ont des...
Puis je comprends, par contre,
que chaque album,
il y a des moments
puis c'est des sons
puis c'est des eras des Beatles,
c'est des périodes
qui sont importantes.
Ça fait que c'est le fun
des fois d'écouter des albums
au complet,
mais j'ai l'impression
que les albums,
c'était plus des collections
de chansons
que des albums en tant que tel.
Contrairement si tu...
Bowie ou Pink Floyd ou Prince.
C'est quand même vraiment différent.
On ne parle pas du même genre.
On a accès à quelqu'un à un moment de sa vie.
Oui, et ce n'est pas le même processus de création, je pense.
Notre entrevue se termine sur une note incendiaire.
Hubert, ça n'a pas de bon sens ce que tu viens de dire.
Oui, ça serait de la controverse encore. Hey boy! Tu t'es encore mis les pieds dans les plats.
C'est pas un bad album.
C'est qui va être fruit encore plus.
Merci beaucoup, Hubert. C'est triste. Merci à toi.
Juste entre toi et moi