Juste entre toi et moi - Katherine Levac
Episode Date: June 5, 2023Katherine Levac se plaît de plus en plus à dire non, mais l’humoriste a quand même accepté de participer au premier épisode de Juste entre et moi, dans lequel elle parle du Gala Les Olivier, de... son éveil féministe, de maternité et de son nouveau spectacle, L’homme de ma vie.
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Sous-titrage Société Radio-Canada Cette nouvelle série balado que vous présente la presse, que j'aurai le plaisir d'animer au cours des prochaines semaines.
Si vous êtes familier avec un autre balado que j'anime,
un balado qui s'intitule « Deviens-tu ce que t'as voulu? »
Eh bien, vous serez ici en territoire de connaissances.
Vous ne serez pas déboussolés.
Et si vous n'avez aucune idée de quoi je peux bien parler,
ce n'est pas grave du tout.
Tout ce que vous avez besoin de savoir,
c'est que chaque épisode de « Juste entre toi et moi moi sera composé d'un entretien en profondeur avec une personnalité du monde culturel.
Un entretien dans lequel il sera question de ce qui habite mon invité au présent, mais dans lequel on va aussi tenter de prendre un pas de recul par rapport à l'actualité.
C'est la beauté de ce médium, on se donne le temps de prendre le temps.
Et ma première invitée, c'est une humoriste avec qui j'ai un lien particulier,
parce que c'est la première personne à propos de qui j'ai écrit un article lorsque j'ai joint l'équipe de la presse en décembre 2021.
C'est le genre de moment qu'on n'oublie pas.
Je vous invite d'ailleurs à consulter lapresseplus ou lapresse.ca afin de lire le texte que j'ai tiré de cette récente entrevue avec elle,
l'entrevue que vous vous apprêtez à écouter,
un texte dans lequel je vous entraîne dans les coulisses de notre rencontre.
Voici mon entretien avec celle qui est l'homme de sa propre vie,
Catherine Levesque.
Juste entre toi et moi
Ça restera entre toi et moi ça restera entre toi
et moi
pour une fois
ça reste
entre toi
et moi
Donc, qu'est-ce qui t'impressionne plus?
Participer à la première émission, au premier épisode de la nouvelle émission de Marc Labrèche,
Je viens vers toi,
ou participer au premier épisode de ce nouveau balado?
Bien, je ne sais pas si je suis impressionnée.
Je suis...
Tu as choisi le mot réverbe.
Je me sens mieux.
Je pensais...
Je me sentais un peu bouche-trou d'être dans le podcast
qui dirait depuis, genre, quoi, cinq ans?
Oui, c'est ça, « Deviens-tu ce que t'as voulu? »
J'étais comme, « Ah, t'sais, ça a pris du temps. »
Ça avait fait son temps, ce balado-là.
Peut-être que j'aurais dû faire comme Mariana
puis m'inviter moi-même pour faire la cote de ce podcast-là.
Mais là, tu vois, je me dis, « OK, je suis quand même la première invitée,
donc je me sens contente de te rencontrer,
même si on s'est déjà vues une fois. »
On s'est déjà vues une fois dans une chambre d'hôtel.
C'est une phrase qui mérite des précisions assez rapidement.
Tu rencontrais les médias cette journée-là
dans une chambre de l'Hôtel 10,
au centre-ville de Montréal.
Oui, de l'Hôtel 10,
qui n'est pas sans rappeler la scène d'Anne Höttinger
quand il y a une journée promo.
Avec Julia Roberts.
Oui, c'était précis.
On a fait parler de Mme Bovary lors de notre première rencontre.
Parce que j'avais assisté à ton spectacle.
Je me souviens. OK, on était dans les sofas.
Oui, oui, oui. Je me souviens précisément.
Oui. Oui.
Puis ton premier spectacle m'avait fait penser à Mme Bovary
parce que tu disais
« Ma vie manque d'action. »
Il n'y a pas eu beaucoup d'épreuves dans ma vie jusqu'à maintenant.
Est-ce que tu dirais la même chose
aujourd'hui,
quoi, cinq, six ans plus tard?
Non, mais je me suis rendue compte que finalement,
c'était la façon que je voyais les choses
un peu pour le meilleur et pour le pire,
mais je suis vraiment, moi,
de la généreuse. En tout cas, j'ai vraiment
été élevée que si je tombe à table, ça saigne.
On me disait, non, ça ne saigne pas, continue.
Pour le meilleur et pour le pire,
je pense que ça m'a aidée et ça m'a nuit, les deux.
Mais là, j'essaie d'être plus connectée
à ce que je vis et ce qui peut m'arriver
au lieu de faire...
Non, moi, il ne m'arrive rien.
Il m'arrive des affaires.
Il ne m'arrive rien.
En même temps, c'est quoi un drame, Dominique?
C'est quoi?
C'est sûr que c'est toujours relatif au drame des autres.
Voilà.
Mais quand même, j'ai l'impression
de ne pas avoir eu
un énorme défi, un énorme drame.
Des fois, il se passe des petites affaires dans ma vie
que je me dis, oh mon Dieu,
sûrement que ça va être mon drame, finalement.
Oh non, je le vois qui s'en vient, ça va être ça.
Telle personne va être malade ou telle affaire.
J'ai pas vécu un deuil, j'ai pas vécu
d'affaires du genre, encore.
Mais c'est matière à la réjouissance.
Oui. Mais à l'époque,
on est petits, puis on écoute
des films où tout le monde est orphelin.
Puis c'est nice.
Puis il y a tout le temps une mère qui meurt
à un moment donné. Puis ça donne du jus
au personnage pour avancer.
Puis il découvre qui il est. Puis moi, je suis comme,
comment veux-tu que je leur rends? Il y a rien
qui se passe. Je suis privilégiée.
Je t'aime même.
Donc, c'est l'impro qui t'a menée à l'humour, au stand-up?
Bien, c'est drôle parce que je faisais de l'impro,
mais je ne fais pas d'impro du tout.
Physiquement, je ne peux rien faire.
Personnage, je ne correcte ça en plus.
Tu sais, j'ai énormément de limites.
J'ai rien que ça des limites en impro.
Le terrain de jeu est extrêmement petit.
Un tout petit carré de sable d'impro pour ma part.
Mais à un moment donné, je me rendais
compte que j'aimais ça, les
impros seules. Je pensais à mes impros d'avance.
Je planifiais pas mes
impros. Je veux pas briser le rêve de l'impro.
Mais c'était comme un peu le début du stand-up.
Sans m'en rendre compte,
c'est ce que je voulais faire, je pense.
Puis ta première fois sur scène, c'était où?
C'était quand? Ça s'est déroulé comment?
Ça dépend quelle première fois.
En stand-up, c'est à mon audition de l'École Léman.
Tu n'avais jamais présenté une numéro devant des gens
avant ton audition?
J'avais présenté...
Je faisais une mineure en théâtre à l'Université d'Ottawa.
Tu vois, avec l'entrain que je dis.
Quel enthousiasme!
Je faisais ma mineure.
Mais, tu sais, j'avais présenté des monologues.
J'avais fait de la scène, j'avais fait de l'impro.
Même petite. J'ai toujours fait de la scène.
J'ai toujours été dans des trucs
de scène, d'animer des patentes
pis tout. Mais un stand-up,
des jokes, c'était à mon audition
d'école d'humour.
Pis t'as été acceptée à ta première audition.
Oui, pis une chance, parce que j'aurais vite abandonné. J'aurais fait. Parfait, c'était à mon audition d'école d'humour, oui. Puis t'as été acceptée à ta première audition? Oui, puis une chance, parce que
j'aurais vite abandonné, j'aurais fait. Parfait, c'est pas
pour moi, bien oui, je comprends, mon Dieu. Merci, merci,
bisous, merci pour l'opportunité. Des minutes de
votre vie, vous allez jamais retrouver, bye! J'aurais été de même.
Et tu te serais tournée vers quoi à ce moment-là?
J'aurais sûrement fait de maîtrise.
En littérature? Genre.
Tu serais devenue professeure de littérature au cégep?
I guess, oui. Ou bien, tu sais,
je serais restée en Ontario, donc sûrement pas au cégep, sûrement secondaire.
Qu'est-ce qui t'avait intéressée d'abord dans la littérature?
Je me disais, je vais être prof.
Moi, j'ai un milieu où les gens sont profs, infirmières,
où ils prennent la ferme de leurs parents.
C'était comme le modèle que j'avais.
Puis ça me plaisait comme modèle.
Puis je m'étais dit, en Ontario, il n'y a pas de bac en éducation. C'est un bac dans la matière que tu choisis d'aller, mettons.
Donc, il te faut deux matières enseignables. Et moi, j'avais choisi français et théâtre.
Puis c'est drôle parce que je ne suis pas une fan de théâtre, puis je suis full de français.
Puis j'adore les anglicismes. J'adore utiliser des mots en anglais.
Bref, j'avais décidé d'aller vers ça,
faire un bac français théâtre comme ça.
Bien, merci, bonsoir.
Je vais pouvoir enseigner avec ces deux matières enseignables
à la fin de mon bac.
Donc, est-ce que j'étais fan de littérature?
Correct.
Fan des histoires, bien sûr, raconter.
Mais, tu sais, mettons,
je fais pas les émissions littéraires à hors TV. Tu sais, quand on m'invite dans des histoires, bien sûr. Raconter. Mais tu sais, mettons, je fais pas les émissions littéraires à hors TV.
Tu sais, quand on m'invite dans des affaires,
il faut que je lise des livres puis en parler.
Je suis comme, non, non, ça me tente pas.
J'aime mieux genre aller à d'autres...
C'est même pas mon affaire.
Tu sais, encore une fois,
j'ai détruit le rêve, l'ondrait,
mais c'est même pas mon affaire.
Pas du tout.
T'aimes mieux aller dans les quiz.
OK, bien franchement,
lire un livre,
aller au tricheur,
tricheur avec mes amis!
Voyons donc,
je veux jouer!
Voyons donc,
je veux m'amuser!
Voilà.
Comment t'as réagi
aux critiques
qui ont suivi
ta récente animation
du Galas Les Oliviers?
On a reproché
au Galas
de casser du sucre
sur le dos des vieux humoristes.
La vérité, c'est que moi, je me considère comme une vieille humoriste.
Et tu as? Quel âge?
Là, j'ai 33 ans.
Mais je me disais, OK, là, il faut faire place à la relève.
Puis la relève, ce n'était pas moi.
Peut-être que j'ai trop mis d'efforts dans faire place à la relève, en même temps
je suis consciente
que ça a été tough au niveau du booking
je me rends compte que l'animation de ce gala
c'était vraiment, demande à tes amis
s'ils peuvent venir
c'était vraiment ça, la gig
c'est ce que Radio-Canada
t'a suggéré
pour booker le monde
c'était vraiment de les appeler
puis de leur dire,
« Hé, ça vous tente-tu? »
Puis une raison pour laquelle c'était...
C'était Ambroton, puis Arnaud, puis Virginie.
C'était mes amis.
C'était mes amis.
Puis je pense qu'il y a des humoristes
comme, disons-le,
avec beaucoup d'amour, les plus vieux.
Oui.
Ils ont d'autres choses à faire.
Puis des fois, ils sont au chalet dans le nord
puis ils sont comme,
« Ah, ça me tente pas de présenter
une catégorie podcast. »
Fait qu'ils vont pas venir.
Fait que c'est super le fun.
C'est bien correct aussi.
Surtout que les gens qui étaient nommés cette année,
c'était plutôt des gens de ta génération.
Oui, ça, c'est aussi...
Même combat quand on dit qu'il n'y a pas assez de femmes
dans le gala, autant aux Gémeaux,
aux Courses Olivier, qu'à la Disque.
Le gala, c'est le reflet de l'industrie.
Ce n'est pas l'industrie. C'est pas l'industrie.
C'est le miroir de ce qui se passe
dans la vie.
L'animatrice peut pas inventer des spectacles et les mettre en nomination.
Exactement. Je peux pas inventer des nominations.
Voilà.
Est-ce que c'était
une année où il y avait des
plus jeunes en nomination?
Oui, je reste ravie de ça. Je reste bien
contente de ça.
Ça reste une guêque. En tout cas, j'ai eu beaucoup reste ravie de ça. Je reste bien contente de ça. Puis ça reste une gig.
En tout cas, j'ai eu beaucoup de plaisir à faire ça.
Overall, cette gig-là, on s'en était parlé,
mais je l'ai peut-être pas assez prise
au sérieux. Dans le sens, je l'ai prise au sérieux.
J'ai fait vraiment de mon mieux,
mais j'avais vraiment comme but de
m'amuser avec mes amis. C'est ce que j'ai fait.
Puis je suis comme, OK, merci. Je me sens de même.
Pour tout dire, on s'est parlé à quelques jours
de la présentation du gala, puis t'étais tellement
relax que j'étais un peu inquiet. Je me disais,
est-ce que Catherine prend ça
suffisamment au sérieux?
Puis au final, ça a donné un des meilleurs
galas Les Oliviers de mémoire.
Je me souviens pas d'avoir vu un aussi
bon gala que celui-là. Mais je sentais que les gens
étaient heureux d'être là.
C'était mon but.
Je suis contente de ne pas avoir forcé.
Je comprends qu'il n'y avait pas tant de vieux,
mais je suis contente de ne pas les avoir forcés non plus.
Peut-être que ça aurait paru.
Et je dois dire, puis je m'inclus là-dedans,
des fois, on a été fortement encouragés
à être présents quelque part,
que ça ne nous tentait pas.
Puis des fois, ça paraît.
Je me dis, j'aime mieux que tout le monde ait le même âge, mais au moins que ça nous tentait pas. Puis des fois, ça apparaît. Je me dis, j'aime mieux que tout le monde ait le même âge,
mais au moins que ça nous tentait, tu sais.
Je pense.
Puis ça a paru que les gens qui étaient là,
ça leur tentait vraiment.
Puis je trouve ça ironique aussi,
parce que moi, je suis quelqu'un qui vit beaucoup dans le passé
puis la nostalgie.
Je pense que mon premier brainstorm des Oliviers, c'était,
moi, j'aimerais vraiment rendre hommage.
Puis le mot hommage, Radio-Canada,
les diffuseurs n'aiment pas ça, les hommages,
parce que c'est long, puis ils ont peur que les gens changent de poste.
Les gens vont aux toilettes.
On rend hommage à un producteur qu'on ne sait pas c'est qui.
Exactement. Les gens n'aiment pas ça.
Il ne faut pas dire hommage.
Puis moi, je voulais rendre hommage à Histoire de filles
et la sitcom Catherine.
Fault de booking, ça ne s'est pas passé.
Excellente idée.
Excellente idée. J'aurais tellement aimé ça. Mais fault de booking, ça ne s'est pas passé. Donc, c'est beaucoup fault de booking, ça ne s'est pas passé Excellente idée J'aurais tellement aimé ça
Mais fault de booking, ça s'est pas passé
Donc c'est beaucoup fault de booking, ça s'est pas passé
À un moment donné, on contrôle pas tout
Mais je trouvais ça quand même
Assez ironique
Ouais, c'est ça
Je vis beaucoup, beaucoup dans le passé
Pis j'ai de la difficulté à découvrir
Des nouvelles affaires
Je suis juste ravie du retour de Carqua.
Je suis cette personne-là.
Pas de farce, t'es la première personne à qui j'ai pensé
quand j'ai appris.
C'est-tu vrai?
C'est arrivé hier.
C'est un gros mois, parce que là,
Sum 41 quitte, mais Carqua revient.
Fait qu'il faut vraiment se...
T'sais, il faut s'accrocher à ça.
Notre cœur est déchiré.
Pour revenir sur les oliviers, pour finir là-dessus.
Oui, oui.
En fait, comment tu te sentais au lendemain lorsque tu recevais
à la fois des éloges
et des critiques un peu plus négatives
qui ont émergé d'un tweet, notamment de
Dani Turcotte?
Je me sentais... Honnêtement, je me sentais pas...
J'espérais que mes amis Virginie et Arnaud
soient pas... Je me suis assurée
qu'ils soient pas dans le malaise, eux, parce que c'est
beaucoup leur numéro qui était critiqué à ce niveau-là.
Ils ont présenté un numéro dans lequel ils incarnaient des...
Des humoristes des années 90, 90, pantalon de cuir, tout ça.
Deep down, je ne me sentais pas...
Je ne me sentais pas mal.
Je ne me sentais pas coupable.
Je n'étais pas comme...
Ah, on aurait peut-être dû...
Pas tant.
J'étais genre, bien, on a voulu les bouquer.
Ils n'étaient pas dispo.
Puis qui a dit oui?
Mes amis, puis Abraçard, puis Guy Jourdouinquer. Ils étaient pas dispo. Puis qui a dit oui? Mes amis,
puis Abraçard, puis Guy Jourdouin.
C'est des gens que je connais qui ont dit oui.
Patrick Huard était là aussi. Patrick, tu sais, puis je me sentais pas...
J'espère que Dani est pas
sincèrement blessée de ça.
Ça m'a pas du tout habitée.
Le gars-là en entier
m'a pas habitée négativement.
Mais ça m'a jamais habitée.
Point. Dans le sens... On dirait
qu'on n'a pas le droit de dire ça, là,
dans vie, qu'on fait juste une gig pour
le fun, là. Mais je me sentais de même.
Des fois, je me sentais fautive d'être, genre,
à Paul Arcand, puis il me pose des questions super sérieuses.
Paul qui a accepté d'être dans la vidéo
aussi parce qu'il m'aime, puis que c'est mon ami.
Puis je connais son fils, Guillaume. C'est une grosse gig
d'amis. Ah ouais, l'autre fois, j'avais dit oui pour çaest mon ami. Je connais son fils, Guillaume. C'est une grosse gig d'amis.
L'autre fois, j'avais dit oui pour ça.
Il va me dire oui pour ça.
C'est vraiment ça.
Plus que je pensais.
Je suis contente de ça.
Ultimement, mes amis sont là.
C'est un gros party.
Tant qu'à faire un show de télé,
on va le faire pour le fun.
Mais on dirait que j'ai vraiment vu ça
comme un gros show de télé
où se faire du fun
et essayer de faire les choses
les plus drôles possibles.
J'ai mis tout mon cœur.
J'ai fait beaucoup de rodages. C'est pas que drôles possibles. J'ai mis tout mon cœur, j'ai fait beaucoup de rodage.
C'est pas que...
J'ai pris ça à cœur
au lieu de prendre ça au sérieux.
Je vais le dire de même.
Mais le détachement que tu décris,
est-ce que c'est tabou
d'avouer qu'on envisage un contrat
avec un petit peu de détachement? Parce qu'en même temps,
il me semble que c'est l'attitude saine à envoyer
pour à peu près n'importe quoi dans la vie.
Je pensais aussi. Mais ça a l me semble que c'est l'attitude saine à envoyer pour à peu près n'importe quoi dans la vie. Bien, je pensais aussi.
Mais ça a l'air que c'est non-bain
whack, là, je sais pas. Mais là, tu vois, même là,
là, j'en parle. Je clarifie ma pensée.
Je suis comme gênée de t'en parler un peu.
Oui, mais tu sais, je prenais ça au sérieux, là, Dominique.
Oui, bien sûr, on a compris que tu prenais ça au sérieux.
C'est juste que moi, j'ai pas envie
de me poser des questions existentielles de l'humour,
d'est-ce qu'en 2023, on a
encore le droit de...
Mais oui, oui, puis non.
Je me sens même pas équipée pour répondre à ça.
J'ai envie qu'on s'amuse, j'ai envie que ce soit drôle.
J'ai vraiment envie que ce soit drôle
puis que ce soit représentatif de notre milieu,
de notre année, de notre milieu.
Puis c'est ça que ça a été, je pense.
Ça vient quand même avec un gros cahier de charge d'animé un gala de ce genre c'est à dire que beaucoup de gens
qui présentent leurs demandes et qui disent on aurait besoin de tel type
d'invité de tel type de présentateurs pas trop de ceci pas assez de cela
ça peut nous entraîner dans les coulisses de la création de gala du genre
honnêtement au niveau créatif, ils sont tellement...
Ils sont vraiment...
On m'a donné beaucoup, beaucoup de latitude.
Vraiment, on m'a laissé faire ce que je voulais,
puis ce qu'on voulait.
C'est un travail d'équipe aussi, un gala.
Mais oui, il faut booker telle agence,
puis telle personne veut que telle personne soit présente,
puis ci, puis ça.
Ultimement, ces personnes-là, on les appelle, pis ils disent non. Souvent, ils disent
non. Ils sont, comme je dis, on dirait que tout le monde
est dans le nord, au chalet.
Quand vient le temps de booker.
Faudrait faire le galette dans le nord.
Littéralement, il y aurait
plus de monde, mais
oui, beaucoup dans le booking. Pis t'sais, faut pas
que ce soit... OK, faut vraiment pas
que les gens, ils changent de poste. Mais moi,
pis on me croit pas quand je dis ça,
les codes d'écoute, ces affaires-là,
je suis pas là-dedans.
Je pense pas à ça. Je pense que sûrement,
peut-être que je me ferme à ça parce que ça m'affecterait
ou ça... Je peux pas penser à ça
et être dans la création.
Je peux pas me dire, OK, mais là,
telle personne va-tu être fâche?
Je peux pas, là.
Je suis trop occupée à faire les oliviers
pour penser aux oliviers.
Puis donc, tu es satisfaite.
Au final, est-ce que tu vas accepter
qu'on va te proposer de l'animer l'an prochain?
On m'a proposé, mais ça tombe à deux jours de ma première.
Mais en même temps, encore là, c'est très sérieux tout ça.
« OK, là, ça a bien été. C'est ton gars-là.
C'est parti pour 20 ans.
Je pense pas, non.
Non, mais là, ça n'a pas de bon sens.
Faut que t'animes à l'année prochaine.
Je sais pas.
Je pense qu'Arnaud fera une bonne job.
Moi, je pense que c'est...
Je pense que ça peut vraiment être relax.
Ce que Virginie puis Arnaud personnifiaient
dans leur numéro,
l'humour des années 90,
où on se moque de « Ma blonde est d'or,
bien comme si, les pantalons de cuir,
le micro-casque. Est-ce qu'il en reste
beaucoup aujourd'hui de ça
dans le monde de l'humour au Québec?
J'ai envie de te poser la question à toi. Tu vois tellement de shows.
T'en vois plus que moi, je pense.
Mais est-ce qu'il en reste? Oui.
De ces sujets-là?
Oui, il en reste.
Je pense que ça existe beaucoup dans les bars
en ce moment, mais même dans les bars...
Dans les bars, ça veut dire chez des gens
qui sont plutôt jeunes?
Non, en fait, moi, je le vois...
Chez des jeunes, je le vois tellement pas.
Je vois des gens... En tout cas, je vois beaucoup plus
des gens avec des ongles
et des idées.
Je vois quelque chose de vraiment fresh.
Plein d'affaires, plein d'étincelles de gens
qui parlent d'affaires que j'ai
jamais entendues de ma vie.
C'est extrêmement motivant
et c'est encourageant,
c'est touchant pour moi
de voir ça.
Vraiment, vraiment.
C'est très beau. Ça me rend fière
d'être dans ce milieu-là.
Ça me rend aussi fière de faire...
Ah, aïe, aïe, aïe.
On est au bordel.
Il y a une soirée.
Quelqu'un que je ne connais pas qui est brillant.
OK, ça n'a peut-être pas ri où il voulait.
OK, c'est bien sûr...
C'est pas encore parfait.
C'est pas encore là.
Mais ça va être ça.
Oh, mon Dieu.
C'est tellement le petit spark de genre,
ça va être une réussite.
C'est tellement le fun.
Puis tout de suite après, tu as genre Laurent Paquin qui fait du stand-up depuis genre, je va être une réussite, c'est tellement le fun. Puis tout de suite après, t'as genre Laurent Paquin, qui fait du stand-up
depuis genre, je sais pas combien de temps.
Au moins 20 ans.
Avec ses idées, ouais.
Puis qui donne une leçon de...
OK, oui, il rode, mais
il assume tellement ses idées. Je pense à Laurent
parce que je l'ai vu l'autre fois, puis j'étais genre, wow, wow, wow, c'est une belle...
Wow, OK, je l'ai trouvé tellement
tight, puis solide,
dans son rodage, il m'a inspirée. C'est le fun, dans une même soirée, voir tout ça. Tu retournes chez vous, tu dors bien. Moi, je l'ai trouvé tellement tight puis solide dans son rodage. Il m'a inspirée.
C'est le fun, dans une même soirée,
voir tout ça.
Tu retournes chez vous, tu dors bien.
Moi, je dors bien.
Donc, tu regardes tes collègues
lorsque tu participes à une soirée
au bordel ou au terminal.
Oui, surtout quand les gens sont avant moi.
Parce qu'après, je suis comme,
hum, dodo.
Ou après, j'ai un autre show.
Faut que je coure faire l'autre show.
Au bordel, maintenant, c'est ça.
Il faut courir entre les...
C'est comme un escape room.
Parce qu'il y a deux salles.
Oui, il y a deux salles.
J'arrive, je regarde le pacing. C'est genre des
calculs mathématiques. C'est tellement compliqué.
OK, je suis bookée à 7h15 ici
avec telle personne. Après ça, c'est 7h30.
Le 8h, le 9h30, il faut que je cours
entre les deux shows. Oui, c'est vraiment
un escape room, mais c'est le fun.
Ton numéro d'ouverture aux Oliviers dans lequel tu parlais
notamment de maternité,
tu as parlé d'allaitement.
Est-ce que c'est un bon avant-goût de ce que tu vas présenter dans ton prochain spectacle?
Bien oui, non.
Qui s'intitule L'homme de ma vie.
Oui, L'homme de ma vie.
Oui, non, ce n'est pas un show vraiment sur la maternité.
Bien, c'est sûr, c'est une trame de fond.
J'ai des enfants, j'ai une famille, tout ça, mais ce n'est pas un show là-dessus.
Oui, non.
J'ai beaucoup parlé de ce processus-là quand même avec Gross.
Mais mes jokes de maternité, pour moi, sont un peu canés.
En tout cas, je ne me vois pas parler de ça pendant deux ans, trois ans.
Mais c'est sûr que ça fait partie de ma vie.
J'ai des enfants, ils grandissent, ils vivent leur vie.
Il y a plein d'affaires qui se passent.
Mais ce n'est pas un show là-dessus.
Il y a beaucoup de gens qui ont dit, beaucoup de femmes qui ont dit
au lendemain du Galet des Oliviers
que c'était réjouissant d'entendre une femme
présenter un numéro dans lequel il était question, par exemple,
d'allaitement, alors qu'on n'entend
jamais parler d'allaitement sur scène,
de la bouche d'une humoriste.
Surtout pas aux Oliviers.
Non, surtout pas aux Oliviers. Surtout pas dans ce genre
de contexte-là. Non, jamais.
Bien, tant mieux si
ça peut...
Tu sais, moi, on me demande d'animer un stand-up,
je vais
parler de moi, puis je vais...
Je me voyais mal roaster tout le monde,
mais en même temps, je pense que je l'ai un peu fait aussi.
C'était mes dix ans de carrière,
je m'étais dit, OK, je vais parler
de où je suis rendue là. Puis moi, ce qui me stressait pour vrai dans les oliviers, c'était plus 10 ans de carrière. Je m'étais dit, OK, je vais parler d'où je suis rendue là.
Puis moi, ce qui me stressait pour vrai dans Les Oliviers,
c'était plus des trucs de robe
puis de seins tapés.
Ça a été mon vrai stress, beaucoup plus que parler à Paul Arcand
de la place des humoristes
en 2023.
Paul aurait dû te poser une question sur ta poitrine.
Oui.
Pauvre Paul, je l'aime tellement.
En plus, ses questions sont pertinentes.
C'est juste que moi, j'étais genre...
Oui, oui, oui, mais c'est d'autres affaires.
Je pense à d'autres choses en ce moment.
J'étais vraiment là-dedans.
Je pensais à d'autres choses.
Je me suis dit, je vais parler des vraies choses qui m'habitent.
Puis c'est pas des choses qui...
Ça a l'air banal, ça a l'air niaiseux,
ça a l'air des jokes de totons,
mais c'était pas ça.
C'était vraiment pas ça.
Il se cachait quelque chose derrière la joke de Toton.
Voilà.
Il y a cinq ans, si t'avais
animé
un événement aussi important que celui-là,
est-ce que t'aurais été
aussi sereine et relaxe?
Ben non, j'aurais été un cauchemar.
J'aurais été exactement ce que le monde
aurait voulu que je sois, c'est-à-dire
quelqu'un qui se pose des questions
sur l'industrie en général. J monde aurait voulu que je sois. C'est-à-dire quelqu'un qui se pose des questions sur l'industrie en général.
J'aurais voulu parler de tout, mais de rien.
J'aurais voulu faire comme...
J'aurais écouté les autres stand-up.
J'aurais fait, OK, là, François Morancy,
à un moment donné, lui, il a fait ça.
J'aurais été dans l'analyse plus que dans le plaisir.
Tu t'es pas tapé les 20 galas qui ont précédé le tien.
Non, mais j'ai regardé. Après avoir fait... À un moment donné, avec mon stand-up, dans l'analyse plus que dans le plaisir. Tu t'es pas tapé les 20 galas qui ont précédé le tien.
Non, mais j'ai regardé.
À un moment donné avec mon stand-up,
j'ai fait OK, je suis contente avec mon number d'ouverture.
Là, j'ai écouté. J'aurais pas dû faire ça, peut-être.
Mais c'est très risqué de faire ça.
Mais là, après, je suis comme OK, je vais regarder un peu les autres galas, ce qui se passait
pour me remémorer.
Juste pour faire comme OK, ça a-tu rapport?
Mais tu sais, c'est ça.
Chaque animation a vraiment sa couleur
Je ferais pas comme Pierre Hébert
Philippe Laprise
Je peux pas faire comme
Je peux même pas
Ça aurait été drôle si t'avais repris mot pour mot
Le numéro d'ouverture de Philippe Laprise
Et Pierre Hébert
C'est ça
Chaque gars avait sa couleur
Puis ses affaires.
Le communiqué qui accompagne l'annonce
de la présentation de ton spectacle,
L'homme de ma vie, nous dit que
l'homme de ma vie, c'est l'idéal hyper romantique,
celui qu'on nous a conditionné à rechercher
à tout prix, la solution à tous nos problèmes.
C'est tout ce à quoi j'aspirais,
qui a un peu chié, pour le meilleur
et pour le pire.
Donc, il ne faut pas que Mme Robichaud s'inquiète.
Oh non, non, non.
Non, elle est correcte.
Mais tu sais, l'homme de ma vie, c'est ça.
C'est un peu un genre
d'idéal que je recherchais beaucoup.
Tu vois, il y a cinq ans, j'aurais été
dans l'espèce de perfection
du stand-up,
d'ouverture des oliviers.
J'aurais rodé au corps de tour.
Ça aurait tellement été dans la chirurgie
qu'il y aurait eu moins de plaisir, je pense.
Il y a quelque chose que je ressens maintenant
quand je suis sur scène, c'est...
OK, ça, c'est pas ma joke la plus drôle
ou c'est pas le moment le plus fort
ou le moment le plus...
Mais moi, j'ai vraiment envie de dire ça comme ça.
Fait que ça va être ça.
Même si quelqu'un me dit,
« Ouais, moi, je vais parler de ça. »
Une espèce de confiance
qu'on va juste s'écouter
puis qu'on n'a pas besoin de...
Je sens que je ne dois plus rien au monde.
Mais tu sais, je le dis souvent,
je pense que j'ai un style
où je demande vraiment plus que j'en donne.
Puis là, les gens, « Non, non, c'est pas vrai. » Non, mais j'ai vraiment l'impression... Non, non, c'est pas vrai. J'ai l'impression que j'en donne. Puis là, les gens disent, non, non, c'est pas vrai.
Non, mais j'ai vraiment l'impression... J'ai l'impression que j'en demande tellement.
Mais là, pour une première fois, je suis comme,
ah, peut-être que j'ai à offrir aussi.
Puis c'est un peu ce realness-là que j'ai à offrir maintenant.
C'est clair, c'est peut-être.
Qu'est-ce que tu veux nous offrir?
Un moment. Un moment, Cybèle.
En ce moment, je mets mes oeufs dans le même panier.
C'est vraiment
tricky de faire ça. Mais j'ai tellement
hâte de faire le show. Avant,
j'étais satisfaite de faire
des spectacles. Puis là, je suis heureuse
d'en faire. Ça veut dire que
t'étais contente d'en avoir fait un?
Ouais. J'étais comme, OK, ça a bien été.
OK, bon.
Tu t'es survécue? J'ai survécue.
Puis là, c'est plus comme, ah, j'ai eu du fun.
C'est beaucoup plus relax.
Puis ce moment-là, il est tellement important pour moi.
Il y a plein de raisons qui font en sorte que ce moment-là,
j'y pense beaucoup, puis je l'anticipe,
puis j'ai hâte, j'ai vraiment hâte.
Puis j'ai plus le temps de penser à peut-être que ça marchera pas
ou peut-être que les codes d'écoute seront pas
les bonnes ou peut-être
j'ai même plus le temps de penser au pire
donc je me concentre sur
ce qui peut bien aller
puis souvent ça va bien quand je fais ça
mais souvent là, donc on wood
sur cette table, tu te mets en bois
puis voilà, en tout cas
je suis un peu là-dedans, c'est pas clair
on dirait mais je suis un peu là-dedans. C'est pas clair, on dirait, mais je suis un peu là-dedans.
C'est ça que j'ai à offrir au monde.
C'est ça.
Mais on fait de cheese, l'anxiété.
Autant on dit qu'il faut chasser l'anxiété de sa vie,
il me semble qu'on associe l'anxiété à un travail bien fait.
Définitivement.
Je suis tellement contente que tu dis ça, oui.
Ça me fait plaisir.
Ah, t'as pas l'air stressée.
T'as l'air à aller bien.
Ça doit pas être si bon que ça,
ton stock. J'ai l'impression qu'on est là-dedans un peu.
Mais, pourtant.
Tantôt, tu disais
que tu te considères
comme une vieille humoriste.
Ben oui! Ça fait genre 10 ans.
Ben 10 ans, c'est vrai que c'est
beaucoup d'années. C'est impressionnant.
J'en conviens. Mais c'est aussi qu'il y a beaucoup
de jeunes humoristes,
de jeunes femmes qui prennent la scène
depuis quelques années. Oui, vraiment.
Qui ont 16, donc j'exagère, mais qui ont
20, 22, 25 ans.
20, 25, exactement, oui.
Je les côtoie beaucoup aussi.
Mettons, la semaine passée, j'étais
au Women's Planning Show.
C'est avec Anne-Sara Charbonneau, Florence Nadeau.
C'est des humoristes de ça, 20 ans, 25 ans.
Anne-Sara Charbonneau et Noémie Le Ducroix.
C'est une soirée formidable au Women's Planning Show.
C'est tellement le fun.
Belle place au rodé aussi.
Je rode là des fois.
Tellement beau groupe.
Quand je parlais d'être motivée
et heureuse de ce qui s'en vient,
ça en est un bon exemple.
Je trouve ça bien motivant et cool
de les côtoyer, ces gens-là,
qui deviennent des amis, bien sûr.
Quand je pense à il y a 10 ans, je me dis
que ça aurait été le fun, ça aussi, il y a 10 ans.
De te retrouver avec une gang de filles?
Oui, ça aurait été le fun de vivre ces shows-là.
On en vivait des shows de groupe, puis ZooFest commençait.
En tout cas, j'ai toujours vécu des shows de gang, vraiment le fun.
Mais là, il y a un vibe assez sain qui s'installe, qui est très cool.
J'ai l'impression effectivement qu'on arrive à une sorte de parité
sur la scène de la relève, parité homme-femme.
Ce n'était vraiment pas le cas au moment où t'as commencé,
où t'étudiais à l'École nationale de l'humour.
Comment est-ce que t'envisageais ça,
le fait que t'appartenais à une minorité
parmi la communauté comique?
Bien, je trouvais ça cool.
Je me trouvais cool.
Je me disais, my God, je suis tellement spéciale.
Je suis une des seules.
Je suis sûrement meilleure que tout le monde. C'est comme ça que je me disais, my God, je suis tellement spéciale. Je suis une des seules. Je suis sûrement meilleure que tout le monde.
C'est comme ça que je me sentais.
Je me sentais...
Ça fait pas longtemps que je suis game de dire ça,
mais je me sentais cool.
J'étais genre, bien sûr, il y a moins de femmes,
mais c'est parce que...
Je sais pas, je trouvais des excuses pas de bon sens.
C'est comme ça, c'est les personnalités des gens. Les gars sont plus propres. Des affaires de pas de bon sens. C'est comme ça. C'est les personnalités des gens.
Les gars sont plus propres.
Des affaires de pas de bon sens.
Mais c'est ce qu'on entendait aussi.
C'est ce qu'on se faisait dire.
Le peu de femmes qu'il y avait, elles étaient donc bien spéciales.
Mais en même temps, on les bookait
juste pour les booker.
Je me souviens, sur des galas,
c'était genre la guerre
pour avoir le spot.
Je ne pouvais pas être sur un gala avec Virginie, avec Rosalie.
C'était impossible.
On dirait que ça n'a pas de bon sens.
Je te parle de ça.
Tu as l'air de ne décrire pas les années 50.
Ça me glace le sang.
Je te dis, ça avait...
Mais ça, c'est ça.
Puis après, en entrevue, c'est...
Mais là, il y a beaucoup de compétition entre les femmes en humour.
Bien, on nous l'impose, cette compétition-là.
On nous l'impose vraiment. Maisétition-là, tu sais, on nous l'impose vraiment.
Mais peu à peu, c'est après que...
D'année en année, je suis genre,
oups, ça n'avait pas de bon sens.
Puis je suis heureuse que les choses changent.
Mais tu sais, ce n'est pas seulement en humour,
c'est partout.
En tout cas, j'y repense avec très peu de nostalgie
à cet aspect-là de mon travail.
Puis ça mettait
beaucoup de pression aussi.
Puis c'était pas plaisant.
C'était pas dans le plaisir, cette affaire-là.
C'était dans l'ego. C'est bizarre.
Est-ce qu'on te le disait directement?
On peut pas te recevoir sur ce spectacle-là
parce qu'on a déjà une femme
où ça venait à tes oreilles de manière détonnée?
Mais presque directement.
Ouais, bien là, on a déjà Mel Couture,
fait que, tu sais...
Pis moi, on acceptait ça.
Ah, je comprends. Ben, je comprends ça.
C'était comme...
Ben, c'était ça.
C'était genre, embarque dans le bateau ou embarque pas.
Embarque dans le train ou embarque pas.
C'est ça, le train.
Le train de l'humour, tu sais, un peu.
Il y avait ça.
C'est comme si on trouvait ça nul.
Aussi, j'entendais les femmes qui disaient
« Ça n'a pas de bon sens, on est moins bookées. »
Je me disais « Soyez plus drôles, c'est tout. »
Je me disais ça.
Mais encore là, ça n'avait pas de bon sens.
Ça ne fait pas longtemps que je suis à l'aise
de parler de cette époque-là.
Parce que je pense que j'étais plus du côté des gens
qui suivaient le groupe
et qui étaient un peu dans...
J'étais plus mouton que d'autres choses
à ce moment-là.
Je pense pas que j'étais quelqu'un
qui faisait avancer les affaires.
Bien, bien. J'étais juste comme, c'est de même, c'est de même. Qu'est-ce que tu veux que je te dise? Puis j'étais quelqu'un qui faisait avancer les affaires. Bien, bien, là, j'étais juste comme,
bien, c'est de même, c'est de même, qu'est-ce que tu veux que je te dise?
Puis j'étais plus en survie.
Puis je pense que les autres femmes aussi,
les autres filles aussi, t'es en survie.
C'est-à-dire que ça demande du courage de monter au créneau
et de dénoncer une situation, surtout quand notre carrière débute.
Bien, c'est ça. Tu sors de l'école,
est-ce que tu vas te mettre à faire des...
Mais non, qu'est-ce que tu veux faire?
Tu veux juste être bouquée sur le gars-là, tu fais de ton mieux, puis t'es pas bouquée, bien, qui est parfait que tu veux faire? Tu veux juste être bouqué sur le galop, tu fais de ton mieux,
puis t'es pas bouqué, OK, parfait, puis tu continues.
Tu fais juste de ton mieux un peu.
Mais comment est-ce que t'as détricoté
ce que tu me décris à l'instant
dans ton imaginaire, dans ta pensée?
Parce que là, évidemment, ce sont des choses que tu...
Je me permets de présumer que tu ne penses plus ça aujourd'hui.
Bien non, non, je pense plus ça.
Non, une chance.
Je pense au modèle que moi, j'avais,
à l'importance que...
Souvent, je lui dis,
arrête ta gueule, mais mettons Virginie Fourtin
quand elle avait gagné en route vers mon premier gars.
C'était vraiment game changer dans ma vie.
J'étais genre, OK, c'est possible.
C'est accessible.
C'est comme si,
en me rendant compte de moi,
ce qui est important
dans les modèles et dans ma vie, ce qui est important dans les modèles,
puis dans ma vie, ce qui m'a vraiment fait avancer,
j'avais l'impression qu'on n'offrait pas ça aux autres générations.
C'est comme ça que j'ai commencé à me dire que ça n'avait pas de mot du bon sens.
Mais peu à peu, certaines personnes qui étaient au pouvoir,
mettons, le gars, le dude qui décidait des galas,
bien, il n'est plus là,
ce dude-là. Il y a comme un genre
d'un beau ménage sain
qui s'est fait d'année en année.
Bien sûr que si tu ne donnes aucune chance
à une fille d'être bouquée,
c'est sûr qu'elle ne va pas s'améliorer. Puis oui, elle va être plus poche
parce qu'elle n'a jamais fait de show.
Elle n'est jamais bouquée sous le show.
Donc tout ça,
je ne sais pas, je me sens à la fois...
Je me sens privilégiée
d'avoir eu des spots
au moment où peu de gens avaient des spots.
Mais c'est une attitude que
plusieurs femmes disent avoir eu
à adopter lorsqu'elles se trouvaient en minorité.
C'est-à-dire, j'ai décidé d'être
« one of the boys ». C'est une expression consacrée.
C'était plus simple, c'était plus facile.
Oui. Bien oui. Exactement.
Faire partie un peu de la gang. Mes amis
aussi, c'était des gars parce que forcément
à l'école, il y avait moins de filles.
C'est juste pour ça. Fait que là,
j'avais même pas d'amis, des chums
de femmes en humour, j'en avais vraiment moins.
Puis là, j'en ai plein. J'en ai plein,
mais il y avait moins
de solidarité. C'est toujours très intéressant
d'entendre des Mélanie Couture, justement, Mélanie Ganimé.
La génération juste avant moi,
elles ont un discours vraiment encore plus aglassé le sang que moi.
C'est des affaires qui n'ont vraiment pas de bon sens
de présenter les filles.
Ce qu'elles ont vécu.
Ce qu'elles ont vécu dans les bars, puis tout.
À l'époque, les bars, on dit les bars,
c'est des comédies club, c'est organisé,
c'est tellement cool, le vibe
est tellement le fun. Les gens, ils viennent voir
un show d'humour, ils sont là pour ça,
ils ont payé pour ça,
on peut roder en toute quiétude.
C'est tellement le fun.
Mais à l'époque, il y a genre une soirée
par mois au Saint-Cybe, pis c'est comme
la guerre, pis t'sais, c'est une
guerre de... ça avait pas de bon sens,
ce qu'ils ont vécu. Elles se font présenter.
La prochaine humoriste dans l'oeuvre, elle vient me sucer.
Mélène Couture.
Les histoires sont sans fin.
Moi, j'arrive et le plancher est un petit peu plus...
Le chemin était plus pavé que ça.
Ça n'a pas de bon sens. On acceptait ça.
C'était donc bien drôle.
C'était donc bien...
Il y a des femmes qui ont même... C'est plate parce que
créativement, ça a affecté leur style.
Ça a influencé leur vibe d'humour.
À être beaucoup plus...
Une certaine agressivité, si je peux dire, sur scène.
À parler fort.
À vouloir se faire rentrer.
Être vulgaire comme un gars.
Être drôle pour vrai.
Oui, être drôle pour vrai.
Essayer tout de suite.
Être en survie.
Quand tu es sur scène,
tu ne peux pas créer en étant en survie.
Tu ne peux pas faire ça.
Très tough.
Pour moi, ça ne fit pas avec le fait
qu'il faut créer là-dedans.
On n'en parle pas, mais tout ça,
pour aller créer, il faut qu'on soit
dans un environnement safe aussi
pour se sentir bien
et se sentir accueilli.
Bref, pour être bien sur scène, je ne sais pas comment... safe aussi pour se sentir bien et se sentir accueillie.
Bref, pour être bien sur scène,
je ne sais pas comment...
Moi, j'aurais sûrement abandonné
bien avant ça.
C'est toujours délicat pour les journalistes,
pour moi, surtout pour un journaliste homme,
de parler de ces sujets-là,
de ce sujet-là avec des humoristes femmes
parce que je comprends que vous êtes tannées
de parler de la place des femmes en humour,
mais on s'en jasait l'autre fois lorsque
on s'est parlé pour les Oliviers. Si on
dresse la liste des femmes qui ont eu
beaucoup de succès en humour au Québec
au cours des 25 dernières
années, on n'arrive pas à une liste
de 10 personnes. Dans les
années 90, c'est Claudine Mercier,
Marie-Lise Pilote, qu'on ne voit plus,
Lise Dion, qui va prendre sa retraite.
Oui, Lise, oui.
T'as nommé Mélanie Ganimé, Mélanie Couture,
qui ont eu du succès,
qui présentent encore des spectacles.
Mais sinon, j'ai Cathy Gauthier,
Corinne Côté, puis après, on arrive à ta génération.
Oui.
Alors qu'on pourrait nommer des humoristes masculins
jusqu'à demain matin.
Oui.
Donc, il y a quand même un problème qui va...
Comment dire?
C'est clair que ça ne va pas se régler demain matin
parce qu'il y a un manque de modèles.
Oui, il y a un manque de modèles.
Il y a un manque de...
Moi, je me disais, OK, je voulais être un modèle.
Rosalie aussi voulait faire ça.
On voulait être des modèles d'humoristes avec des familles.
C'est pour ça que c'est important pour nous
de parler de cette réalité-là.
Parce que peu de femmes,
par souci aussi de « c'est pas cool parler de ça »
puis « on veut pas parler de sujet de femme »,
« non, non, ça c'est bien trop fait-fait,
on va pas parler de ça ».
Je pense qu'on se met, pas cette pression-là,
mais un peu le devoir de parler réellement
de ce qu'on vit.
Bref, puis je me rends compte,
puis c'est la seule fois, c'est la première
fois de ma vie que je ressens un peu d'envie ou d'amertume. C'est pas des émotions que
j'aime nourrir, puis ça m'affecte vraiment beaucoup, l'amertume, puis l'envie, envier
l'autre, puis tout. Puis c'est drôle, parce que pour la première fois de ma vie, j'en
ressens, parce que là, maintenant que j'ai des enfants, mais que je suis une femme
qui a eu des enfants, puis qui a une famille,
je me sens moins
bonne, puis moins tight
sur scène, puis moins...
Je dois un peu me remettre,
par exemple, de ma grossesse,
puis tout ça. Puis quand je vois des collègues
masculins qui sont comme, « Ouais, mon bébé...
Là, c'est ça, j'ai un bébé à la maison, il y a deux mois,
nanana... » Là, je m'imagine, moi,
quand mes bébés avaient deux mois,
est-ce que j'aurais été capable de faire une gig au bordel?
Bien sûr que non, tu sais, j'étais morte,
je sais même pas j'étais où deux mois après avoir accouché,
mais j'étais pas au bordel.
Et pour la première fois de ma carrière, je fais « Oh, c'est-tu de Christ. »
Ça me gosse vraiment.
Mais c'est pas à eux que j'en veux,
je sais pas, j'en veux pas à personne précisément,
mais j'en veux... — Il y a une injustice biologique làen veux pas à personne précisément il y a une injustice biologique
il y a une injustice biologique
puis à la base, je suis contente d'être avec une femme
pour ça parce que j'ai l'impression que ma grossesse
elle était choisie
c'est-à-dire que Chloé aurait
ma blonde aurait pu porter ces enfants-là
puis c'est moi qui les a portés
mais étant donné qu'elle avait un autre choix
que moi, je suis comme contente
puis je me dis, oui mais moi moi, c'est choisi.
Je me suis portée volontaire.
J'ai fait comme dans Hunger Games,
je me porte volontaire.
Mais Katniss, si on lui avait imposé
de faire Hunger Games, elle serait moins contente.
Je me sens plus comme...
Je me sens plus à l'aise dans mon rôle de mère,
puis je me sens tellement heureuse d'avoir porté
parce que c'était comme mon choix. Je suis comme bébé lala de tout ça et pour la première fois, je le ressens ça.
Ils ont une longueur d'avance sur moi, vraiment une vraie longueur d'avance. Là je suis en tournée,
l'autre fois je parlais avec un collègue, son bébé à un mois de naissance il est parti en rodage.
Il a bien le droit de partir en rodage dans dans le sens que le bébé va pas mourir,
il va revenir le soir, il va être là.
Ça va, là, tu sais.
C'est pas un mauvais pas pour ça,
mais moi, je pourrais jamais faire ça.
Puis quand je pense aux humoristes
qui ont toffé à travers les générations,
bien, je le sais que pour Cathy, pour Lise,
Lise avait déjà ses enfants.
En ce moment, dans le paysage de l'humour,
des femmes qui ont des familles
puis qui font plein de shows par année,
j'en connais pas.
Pis je voulais être porteuse d'espoir là-dedans,
mais je le suis pas.
Ben, il y aura bientôt toi.
Ben oui, mais je trouve ça difficile.
Pis je trouve ça important de dire à quel point c'est tough
parce que de concilier travail et famille,
j'en parle aussi sur scène,
mais parce que si je rendais ça facile,
je trouve que ça enlève du crédit à
toutes ces femmes-là qui travaillent si fort,
pis bon, qu'est-ce que...
Pis je dis pas que la job de... En tout cas, je veux juste dire
que c'est une job qui, malheureusement, fait pas
tant que ça, je trouve, avec
avoir un enfant, deux enfants, trois enfants,
yé-yé-yé, t'sais, je suis comme...
Pis là, je suis toute mêlée de ça, mais c'est un sujet, là,
ça me plaît ouverte, ça vif, là, pis
j'hésite pas à jeter le vinaigre dessus et en parler à qui,
n'importe qui en ce moment.
Premier journaliste venu.
Oui, premier journaliste venu qui m'a même pas posé
directement une question là-dessus, mais je trouve
le moyen de parler de ma plaie.
C'est toujours les meilleures réponses
quand la question n'a pas directement été posée.
Mais qu'est-ce qui fait
que t'es peut-être un petit peu moins à l'aise sur scène
depuis que tu... Est-ce que c'est la fatigue des nuits tu es peut-être un petit peu moins à l'aise sur scène depuis?
Est-ce que c'est la fatigue des nuits?
Là, ça va.
Mais je pense que j'ai mal calculé mes affaires maudites.
Je me suis dit, je vais être enceinte pendant neuf mois.
Là, je vais accoucher.
Puis après, ça va être fini.
Je pensais que ça allait être fini.
Toutes les affaires de ne pas être weird avec son corps.
Il faut vraiment être solide quand tu fais de la scène.
Même quand tu es sur un tournage.
Il y a un enjeu d'image corporelle aussi.
Ah oui, il y a ça.
Mais ça, en même temps, je me dis chaque fois que quelque chose me dérange, je fais des jokes là-dessus.
Mes seins sont complètement pendants. Parfait, un bit.
Un bon bit pour moi. Mais c'était plus
au niveau d'être solide, d'avoir confiance.
Moi, ça a pris un bon
six mois avant que je puisse faire comme...
Ah, là, je suis redevenue un peu un humain,
mais un peu aussi l'ombre de moi-même.
Puis là, t'es là, puis tu te sens coupable,
puis tu veux être à la maison,
mais t'es là, mais t'es là à moitié.
J'ai pas l'impression que mes collègues masculins,
forcément, biologiquement, ils vivent pas ça.
Fait que...
Ouais, j'étais un peu comme...
Je me disais, OK, moi, j'ai eu. Fait que, ouais, j'étais un peu comme...
Je me disais, OK, moi, j'ai eu des jumeaux.
Peut-être que la vie sait que je suis quelqu'un
qui fait beaucoup les choses, genre, d'une shot, vraiment.
Puis après, c'est fini, tu sais.
Peut-être que la vie m'envoie ça.
C'est réglé.
Ça a été réglé.
Ça a été une bonne affaire de faite.
Mais, ouais, ça me rend des fois...
Ça me gosse bien gros,
d'être là-dedans.
Puis quand je pense aux femmes qui ont tuffé en humour, parce que c'était ça ta question,
puis ça me fait penser à ça, c'est... Bien oui, mais c'est vraiment
difficile aussi, comme mère,
de tout faire,
puis d'avoir le couteau entre les dents.
Puis avant, j'avais comme des ambitions
de... Oh mon Dieu, tant de billets de show,
puis telle affaire. Puis là, je me rendais compte,
plus tu vends des billets de show,
plus il faut que tu effaces les shows
que tu as vendus.
Idéalement, il faut se présenter.
Il faut se présenter.
Fait que là, je me rendais compte de ça.
Bref, il y a comme plein de petites affaires de même
qui font que je gauge mes ambitions.
Mais déjà, lorsqu'on s'est parlé,
le premier texte que j'ai signé dans la presse,
c'était une entrevue avec l'humoriste Catherine Levesque.
Mais voyons donc!
C'était en décembre 2021.
Donc, tu lançais ton spectacle
Grosse.
Ah oui, ça, c'était le premier texte dans la presse.
Oui. Tu as lancé ton spectacle en surprise.
Je devais commencer lundi et
j'ai appelé mon boss le vendredi précédent pour lui dire
« Là, il y a Catherine qui vient de lancer un spectacle.
J'aimerais ça lui parler. Il me semble qu'il faut lui parler.
On m'a donné la permission.
Il est bien fin, lui.
Toi aussi, tu étais très fine d'accepter de me parler
alors que tu magasinais ta robe
pour tout le monde en parler.
Ça, c'est une de mes pires entrevues.
J'avais un moment dans ma journée,
j'avais une heure,
j'avais été bouquée à tout le monde en parler. J'avais aucun moment dans ma journée, j'avais une heure, puis là, j'avais été bouquée à tout le monde en parle,
puis là, j'avais aucun vêtement
qui me faisait.
Je viens d'accoucher.
Ça faisait trois semaines que tu avais accouché.
Ça faisait trois semaines.
Genre, ça n'a pas de bon sens.
Quand j'avais dit ça à ma blonde,
qui, elle aussi, venait d'accoucher
pas longtemps avant ce moment,
elle m'a dit...
Quoi? Avant tout le monde en parle?
Après trois...
Ça se peut pas.
T'as du mal à comprendre, Dominique.
C'était la vérité.
Puis là, je magasinais. Allô?
Oui, oui, oui. Puis là, on avait cette entrevue-là.
Mais dans l'entrevue, je m'étais rendu compte, Dominique,
que tu étais pertinent puis intéressé.
Pendant l'entrevue, j'étais genre...
Oh non, ça, c'est une entrevue...
Le fun.
Ça, c'est une entrevue que j'aurais dû...
Je pensais que c'était plus... Genre, plus comme 7 jours. Mais finalement, c'est une entrevue que j'aurais dû... Je pensais que c'était plus...
Genre, plus comme
7 jours, mais finalement, c'était
matière à discuter.
J'avais préparé 2-3 vraies questions.
C'était des vraies questions, puis j'étais genre
« Ah, c'est plein! »
T'aurais préféré que ce soit une entrevue.
Je pensais que c'était genre « Ni-ni-ni, ta famille,
il y a des couchons qui... » Je pensais que c'était ça, l'entrevue.
Puis, tu sais,
je dis pas de ma faute, je pensais que c'était ça. On m'habitue à ça.
Finalement, c'était le fun et c'était intéressant.
Je suis contente qu'on se parle pour vrai.
Par la suite, j'ai été vaillante de nos entrevues.
Tu as été excellente.
Même cette fois-là, tu avais été excellente.
Pour quelqu'un qui venait d'accoucher
et qui bagassinait une robe,
j'ai déjà vécu de pires entrevues
avec des gens qui avaient tout leur temps.
Tu étais assise.
Exactement. 16 de t'autoflageller. Je ne veux pas savoir ce que je t'ai déjà vécu de pires entrevues avec des gens qui avaient tout leur temps. Qui étaient assis à une table. OK, parfait. Exactement.
Non, t'as pas à t'inquiéter.
Cesse de t'auto-flageller.
Je veux pas savoir ce que je t'ai dit.
Ben, tu vois, ça, c'est un bon exemple de...
Oui, oui, oui.
Moi, je viens d'accoucher, mais c'est terminé.
Les bébés sont sortis.
Je peux recommencer à travailler.
Je peux tout faire.
Mais non, mais ça marche pas.
J'imagine que t'avais décidé avant d'accoucher
que t'allais lancer ce spectacle-là,
que t'allais le mettre en ligne.
Oui, mais après, j'étais dans un gros brouillard.
Je voulais vraiment retourner travailler.
Puis je suis allée trop tôt.
J'ai pas de regrets, mais j'ai appris.
Je suis allée beaucoup trop tôt.
Je suis retournée là-dedans, puis j'ai fait,
oui, oui, tout va bien.
Puis dans notre milieu, une affaire que tout le monde te dit,
c'est, ah oui, mais tu peux demander de l'aide.
Oui, oui, mais ils se font aider.
Ah, mais fais-toi aider.
Ça, c'est l'affaire pour...
Un peu la phrase polie pour dire,
on a des nounous à temps plein, ciboles.
On n'a pas vu nos enfants depuis deux semaines.
Exactement.
Puis moi, je pensais faire partie de ces gens-là
qui se font aider.
Puis je me fais full aider, là.
Ma mère était là, mon Dieu, quasiment à temps plein.
Elle avait deux bébés.
Ça n'avait pas de bon sens,
mais tout ça pour dire que je me suis rendue compte
que ça me tentait d'élever mes enfants.
Ça gosse.
Je me rends compte que, maudit,
ça me tente d'être présente, finalement,
puis que ça passe très vite.
Mais je pensais être plus froide que ça.
Plus détachée par rapport à tes propres enfants.
Beaucoup plus détachée.
Beaucoup plus détachée.
Mais tu sais, ça m'aide maintenant,
mais j'ai vraiment l'impression que tous tes gens,
à vif.
Mes organes sont sortis
de moi. Mon cœur est là.
Mon cœur est beaucoup plus... En tout cas, bref, c'est bizarre.
Je sais que c'est pas ça l'entrevue
qu'on parle, mais ça affecte ma création.
Je trouve ça pertinent d'en parler, de se sentir
dans un...
bizarre, évolué.
C'est le fun, mais tu sais, c'est ça.
Ça change une vie, avoir des enfants, puis tu seras pas la première
femme à le dire, la première personne à le dire,
mais je pense que ça change tout particulièrement.
Tu m'avais dit ça lors de
l'entrevue, la fois
que tu pensais parler à 7 jours.
Tu m'avais dit, je constate déjà
après quelques semaines, que t'avais pas le même rôle
auprès de tes enfants que ta blonde.
Même si vous êtes deux femmes.
Ben, que j'ai physiquement,
à ce moment-là, j'avais pas le même rôle
parce que l'allaitement, parce que ci,
parce que ça, tu sais.
Donc, ouais, c'est vrai que j'étais
dans des grandes...
Je me disais, nous, on est deux femmes, donc c'est égal.
Mais non, c'est pas égal.
Comme t'es pas capable... T'sais, t'as des émorts,
t'es pas capable de faire caca. Fait comme deux semaines,
t'as fait caca. C'est pas égal.
Elle a fait caca, toi pas, fait que c'est pas égal. Entre autres. Mais là, c'as des émorts où t'es pas capable de faire caca. Fait comme deux semaines, t'as fait caca. C'est pas égal. Elle, elle fait caca,
toi pas, fait que c'est pas égal. Entre autres.
Mais là, c'est égal, je peux dire.
C'est un beau message que j'envoie. Je peux dire que c'est égal.
Mais oui. Je suis content qu'on ait fait l'entrevue
juste pour ce passage-là. Oh mon Dieu!
J'ai l'impression que...
Parlant de 7 jours, comment est-ce que tu négocies?
Comment est-ce que tu choisis aujourd'hui
ce que tu révèles au public?
Parce qu'en 2016, tu avais accordé une entrevue
aux échangistes de l'émission de Pénélope McQuaid.
C'était au moment où, je ne sais pas comment décrire,
je vais essayer de décrire poliment,
mais tu avais perdu beaucoup de poids.
C'est très poli, c'est bien décrit.
Puis Pénélope, tu avais posé des questions à ce sujet-là,
questions auxquelles tu avais refusé de répondre,
en disant « je ne dois rien aux matantes ».
Et là, quelques années plus tard,
tu as présenté un spectacle
dans lequel c'était un des principaux sujets.
J'ai appris quand même
de ça.
Mais je pense que ma relation
avec le public aussi,
elle a vraiment évolué.
Je le dis souvent,
ma relation avec les gens,
elle est vraiment saine puis cool.
Ma relation avec les médias, la télé,
tout ça, c'est moins le fun
dans le sens où c'est moins trustable.
Trustable?
Trustable dans le sens où, moi, sur scène,
je parle de tellement d'affaires,
je peux parler de tout.
Le filtre, il n'y en a pas, en fait.
Je suis au bord des...
Excuse-moi, je pèse mes mots, mais je ne devrais pas.
Mettons, la semaine passée, je rodais sur des sujets
que je n'ai même pas parlé avec ma blonde.
C'est vraiment... Je me sens en confiance avec les gens.
Quel genre de sujet?
Mettons, je parlais de Botox.
Je parlais de...
des affaires qui me sont
arrivées dans la vie. Je parlais de ma relation
avec les gars de région.
J'ai une relation particulière
avec eux. Je les adore.
Je les ai longtemps aimés.
Ils ont vraiment fait beaucoup partie de ma vie.
Je les haïs aussi. Je les trouve gossants.
Je les haïs vraiment, mais je les aime
tellement. Je les aime tellement. C'est mes personnes préférées, mais je les trouve vraiment gosses. Est- haïs vraiment, mais je les aime tellement. Je les aime tellement.
C'est une des personnes préférées,
mais je les trouve vraiment gosses.
Mais est-ce qu'on pourrait dire que toi,
t'es une fille de région?
Je t'interromps dans la parenthèse.
Oui, oui, oui.
Mais là, tu vois, on est déménagé en campagne.
Mon cousin est venu poser des luminaires.
Ma blonde n'est vraiment pas une fille de région.
Puis là, elle est partie acheter des cafés.
Puis elle dit, café tout le monde.
Mon cousin a dit, ouais, deux, deux pour moi.
Un café, deux crèmes, deux sucres.
Puis elle est comme, double, genre match.
Tu sais, tout ça.
Ils ne parlaient pas le même langage.
Ils ne parlaient pas le même langage.
Puis moi, je parle les deux langages.
Mais ça ne prend pas grand-chose pour que je parle plus le langage de la région que d'autres choses.
Comme quand je parle à quelqu'un de l'Ontario qui a un accent,
mon accent peut
ressortir comme si subtil.
Fait que tout ça
fait partie de moi. Mais bref, plein de sujets
qui sont, quand je suis à fleur
de peau de quelque chose, j'ai aucun
problème à aller sur scène, en parler.
Je me sens tellement compris. Je me sens écoutée.
Je sens que c'est le fun.
Mais à la télé, je sens que c'est moins le fun.
Dans les 7 jours, je sens que c'est moins le fun.
On vise 7 jours, mais on s'entend,
7 jours, ça englobe plein d'affaires.
Ce genre de magazine.
Ce genre d'affaires-là, revue Potin, moins le fun.
Je sens maintenant qu'on va prendre...
OK, on parle ensemble, on est un podcast.
Je me sens bien, je me sens écoutée,
je me sens prête à m'ouvrir. Sauf que
là, quelqu'un va écouter le podcast,
puis ils vont faire un article, puis ils vont être comme
« Catherine, aïe les gars de région. »
Non, c'est pas ça.
Je les aime. Je suis en train de te dire que
c'est une relation compliquée. C'est juste
ça que je suis en train de te dire. Et la
guerre du clic est très violente en ce moment.
La quête du clic
est super intense, puis ça me nuit,
puis moi, ça me pousse à me fermer.
Puis à cause de ça, je vais moins m'ouvrir
sur des plateaux télé.
Même, là, tu vois,
on parle longtemps,
on a une conversation, mais
après ça, en entrevue d'un talk show,
quelqu'un va dire,
« On t'a entendu dire dans un podcast que... »
Ben voyons donc! Oui, mais on avait trois heures.
En 45 secondes, je te parle de ma relation amour-haine
avec mon corps. T'es-tu fou?
Je sens juste que j'ai pas l'espace
pour parler de certains sujets
à des endroits où on voudrait vraiment
que je parle de certains sujets. Je me sens
comme ça. Puis je sens que ma
relation avec le public... J'ai vraiment
appris de cette affaire-là. Pas de l'entrevue avec
Pénélope, mais de, overall,
comment j'ai mal géré publiquement
cet événement-là de ma vie.
Je l'ai vraiment mal géré
dans le sens où je n'ai pas fait confiance aux gens,
puis j'aurais dû.
Les médias puis la TV,
je ne leur ai pas fait confiance,
puis je n'en fais encore pas confiance,
dans le sens où je ne suis pas encore à l'aise
de m'ouvrir,
même si, dans les faits,
c'est un...
C'est supposé être un pont vers le public, un pont vers les gens à qui onaise de m'ouvrir. Même si, dans les faits, c'est supposé être un pont
vers le public, un pont vers les gens
à qui on a envie de parler.
Moi, à part sur scène, ça s'est pas
encore bien passé, ce chemin-là.
Il existe pas, ce pont-là.
Il existe juste sur scène.
Je sais pas si c'est classe que je dis.
Oui. Non, mais c'est vrai que tu dois rien aux gens
pis que tu dois pas d'explication
sur quoi que ce soit aux gens, mais en même temps,
c'était la curiosité que les gens,
puis même l'inquiétude que les gens avaient à ton sujet,
me semblait plutôt légitime.
Sauf que oui, puis j'ai appris que ce n'est pas parce que tu parles d'un sujet personnel
que tu parles de ton intimité.
Je sais faire la différence et je suis plus habile pour le faire.
Mais à l'époque, je n'étais pas assez habile pour le faire.
Si c'était à refaire, tu t'ouvrirais
plus spontanément? Je m'ouvrirais davantage.
Je pense que là aussi,
c'est donc bien facile
de parler de ça parce que depuis 5 ans,
il y a donc bien des beaux discours de
« Ok, tous les corps,
s'accepter. Mon Dieu, c'est grossophobe.
Il ne faut pas dire ça. »
On parle de ces sujets-là différemment
de la 5e. Avec beaucoup de nuances.
Avec beaucoup de nuances.
Il y a 5 ans, il y a même pas 5 ans, il y a même pas
10 ans, c'était tellement pas le cas
que je me dis, oui, j'aurais
dû, mais en même temps, je comprends ma chum.
Oui, t'aurais dû, mais je comprends en même temps.
Je suis un peu de même.
Parce que c'est vrai qu'on peut s'imaginer que si t'en avais parlé davantage,
on t'aurait simplement félicité parce que...
Un peu.
Oui, je sens, comme tu dis, qu'il n'y avait pas de nuances et que je n'avais pas tant l'espace pour en parler.
Oui, sauf sur scène.
Mais pour revenir à ce que tu disais au sujet de certains sites web qui reprennent des extraits d'une entrevue comme celle qu'on est en train de faire.
Oui, bien oui. extraits d'une entrevue comme celle qu'on est en train de faire. Moi, je sens dans mon travail, même dans le travail que je fais,
lorsque j'écris des articles à la presse,
que les gens se ferment devant moi.
Les gens qui ont une certaine notoriété savent
pertinemment que s'ils
s'ouvrent un peu trop, quelqu'un va prendre ça hors contexte,
va en faire un grand titre, puis que là,
leurs DM vont être inondés
de messages désagréables.
C'est vraiment dommage parce que là,
il y a personne qui s'ouvre vraiment
ou on a peur
de certaines affaires.
On reste en surface.
On reste en surface.
Mais chaque fois
qu'on fait un podcast
ou qu'on a le temps
de parler,
moi, je sais,
je vais quitter.
Je vais dire,
j'espère que c'est correct
ce que j'ai dit
par rapport au fait
de mon humour
à une certaine époque,
blablabla.
Je vais tout revoir
dans ma tête,
mais qu'est-ce que je fasse?
Donc, qu'est-ce que
tu n'aimes pas
chez les gars de région? Don, les sitesabla. Je vais tout revoir dans ma tête, mais qu'est-ce que je fasse? Donc, qu'est-ce que tu n'aimes pas chez les gars de région?
Aide-en les sites en question.
Ce que je n'aime pas chez les gars de région,
c'est qu'ils n'acceptent pas leur sensibilité,
leur vulnérabilité.
Ils ont peur de ça.
Ce n'est pas ce que je n'aime pas d'eux,
mais c'est ce qui me gosse.
Mais je trouve qu'il n'y a vraiment rien de plus...
Il n'y a personne de plus à fleur de peau
qu'un agriculteur à qui tu demandes comment tu te sens.
Et puis qu'il n'y a jamais personne
qui a demandé comment tu te sens.
Ouh, les valves s'ouvrent vraiment plus facilement
qu'on pense.
Donc, oui, c'est cette sensibilité-là que j'aime,
mais à la fois qui s'exprime tellement mal.
Mais en même temps, je ne leur en veux pas, mais ça gosse.
C'était très beau.
De toute façon, tu en as rencontré quelques-uns, les agriculteurs.
Donc, je pense que tu peux te prononcer sur le sujet sans qu'on t'accuse.
Oui, c'est ma famille.
Je fais aussi partie d'un numéro sur le fait que j'ai beaucoup de difficultés
à parler de mes émotions.
Ah oui? À parler de... Non, parce'est un numéro sur le fait que moi, j'ai beaucoup de difficultés à parler de mes émotions. Ah oui?
À parler de... Là, non, parce que j'allume ma switch à on,
mais genre...
Dans la vie, je ne suis pas quelqu'un qui parle.
Il faut toujours me tirer les verres du nez.
On parlait avec Chloé Robichaud tantôt.
Chloé Robichaud, elle serait comme...
Chloé Robichaud, elle travaille fort.
Elle rame pour ça.
Ça marche, mais c'est un petit pas à la fois.
C'est une petite vague à la fois.
C'est ça.
Moi-même, je suis un gars de région.
Je suis un gars de région qui ne dit pas comment il se sent
et qui avance et qui survit.
Ça, ça va être un excellent titre.
Catherine Levesque, deux points, ouvrez les guillemets.
Moi, je suis un gars de région.
C'est moi, je les comprends.
C'est pour ça que j'aime ça
moi les rencontrer.
Je me reconnais,
puis ils me touchent.
Ils me reconnaissent, puis ils me touchent.
C'est drôle parce qu'il me semble que je pense qu'il y a des gens
qui te connaissent moins,
qui pensent que t'as un petit côté plus froid,
alors que t'es capable
de chaleur. En fait, t'es très chaleureuse
avec ces gens-là.
Est-ce que je suis la première personne à dire ça? Non, non, non, vraiment pas. alors que t'es capable de chaleur. En fait, t'es très chaleureuse avec ces gens-là. Oui.
Est-ce que je suis la première personne à dire ça?
Non, non, non, vraiment pas.
Pourtant, je me sens pas de même,
mais je sais pas, c'est peut-être mon côté
plus gêné ou plus réservé
ou je crie pas dans des parties.
Aussi, on est dans un milieu
où les gens sont super, super fins.
Il y a beaucoup de monde qui sont super fins.
Mais sont- sont super fins. Mais
sont-tu super fin?
Fait qu'il y a peut-être
que c'est ça. Ça déstabilise des fois
quand les gens sont juste normaux.
Je me sens même.
Dans quel état d'esprit tu te trouvais lorsque tu étais
dans les coulisses de ta carte blanche
en 2019,
en juillet 2019, avant de
faire ton coming out sur scène.
Qu'est-ce qui se passait dans ton esprit,
dans ta tête à ce moment-là?
Encore là, j'étais comme...
Je me disais...
Je me disais vraiment pas
que je m'en allais faire un coming out.
J'étais genre...
Je vais parler de ça.
Je veux être honnête avec les gens.
C'est vraiment important pour moi
de dire ce qui se passe pour vrai
puis d'expliquer les choses. Puis j'ai vraiment important pour moi de dire ce qui se passe pour vrai et d'expliquer les choses.
J'ai vraiment l'impression que sur scène,
on est là pour se rencontrer et se parler.
Si on ne se dit pas la vraie affaire, pourquoi on fait ça?
Je me sentais super en confiance.
J'aimais mes jokes.
J'aimais ma vie.
Je me sentais comme si j'aimais ma vie.
J'aime encore ma vie. J'étais super à J'aimais ma vie. Je me sentais comme si j'aimais ma vie, oui. Puis j'aime encore ma vie.
Mais dans le sens où j'étais super à l'aise dans ma vie,
donc je suis à l'aise sur scène.
Il faut assumer ces choix-là dans ta vie,
bien sûr, personnelle, avant d'aller les dire sur scène.
Mais quand t'es rendue à en parler sur scène,
c'est que dans ta vie, ça va bien.
C'est que c'est le fun, tu sais.
C'est que...
C'est que les questionnements sont un peu derrière toi.
Donc, il y avait quelque chose de très...
Ouais, c'était un beau soulagement, c'est le fun.
Qu'est-ce que ça te fait lorsque des jeunes femmes
ou peut-être même de jeunes hommes te disent
«Catherine, t'es un modèle pour moi?»
Bien, je suis vraiment contente pour eux.
Je leur souhaite vraiment de trouver ces modèles-là.
Avant, j'étais quand même un voyant d'un modèle.
Ce n'est pas une affaire d'être hot,
de se trouver hot, d'être un modèle.
C'est juste une affaire de faire,
je comprends, moi, j'ai eu des modèles
et là, je le suis pour quelqu'un d'autre.
Toi, tu vas l'être pour quelqu'un d'autre.
C'est un peu passer au suivant. Je sens que je passe une petite balle.
Je me sens de même.
Donc tu arrives à l'entendre maintenant.
Oui, j'arrive à l'entendre.
Tu veux pas juste le rejeter. Non, non, c'est pas vrai.
Oui, non, mais je pense qu'on évolue comme ça, avec des modèles.
Ouais, on évolue comme groupe. Je me sens dans un groupe, je me sens dans une gang.
Ouais. Je sens qu'on avance ensemble. Je me sens un peu de même.
Qu'est-ce qui reste de franco-ontarien en toi?
J'adore me coucher tôt. Ça, cce qu'il reste de franco-ontarien en toi? J'adore me coucher
tôt. Ça, c'est typique à la
franco-ontarienne. Oui, vraiment.
C'est pas la réponse à laquelle je m'attendais.
J'ai pas...
J'aimerais ça que ce soit pas un cliché, mais c'est ça.
Mais peut-être
aussi une certaine pudeur.
Il y a certains sujets
qui sont...
C'est là que j'aborde, parce que je suis ici,
puis c'est correct, puis je suis au Québec,
puis c'est chill.
Mais une des raisons pour laquelle moi,
je ne parlais pas de ma perte de poids,
c'est que tout ce qui a trait au corps,
à la sexualité, tout ce qui a trait à la pudeur,
c'est très secret.
Puis ça, je pense que ça me vient de l'Ontario.
Mais là, j'ai brisé.
Ça, c'est quelque chose qui ne me reste pas
de l'Ontario, je pense. Puis quand je vais en Ontario,
je fais surprise, je parle de ça, sorry.
Ce qui me reste,
bien là, ce qui me reste, c'est genre
ma famille.
Qu'est-ce qui me reste
de l'Ontario? Des expressions.
Il me reste des...
des attentes.
OK, il faut que les écoles...
Voyons, il faut que ce soit...
Voyons donc, on n'a pas de médecin de famille.
Il me reste des attentes que j'ai envers la vie
que j'ai pas ici.
Oui, la présence francophone en Ontario,
c'est pas gagné.
Non.
C'est à défendre constamment.
Bien, c'est ça.
Mais là, tu vois, je retourne plus près de l'Ontario.
Je suis déménagée pas en Ontario, mais sur le bord.
Puis je suis contente, je suis assez contente.
Je suis comme, ah oui, OK, mes enfants vont vivre ça.
Ah oui, OK.
J'ai l'impression qu'ils vont vivre un peu ce que j'ai vécu.
Il y a un héritage que tu veux leur transmettre.
Ah oui, vraiment.
Des petites affaires.
Je me dis, ah, ils vont aller à la fair à Vint-Lic-Hill.
Ils vont pas aller à la foire, ils vont pas aller à la ronde,
ils vont aller à la fair, tu sais, des choses comme ça. parle à rome va la faire 20 cliquer c'est
le haut on brasse la bière oui comment je connais mon nom tarif je connais le micro brassé mais est
ce que les québécois en général comprennent la réalité franco ontarienne ou pas tellement je
pense que de plus en plus ouais mais complètement, mais ils sont sensibles aux réalités des minorités.
Ils sont sensibles à ça.
Mais ils sont aussi très, très dans l'ego
du français qui leur appartient.
Donc là, c'est tough.
C'est à ce niveau-là que c'est difficile.
C'est que ça leur appartient.
Mais c'est correct.
Mais ça appartient à d'autres mondes aussi. Mais ça leur appartient. Mais c'est correct. Mais ça appartient à d'autres mondes aussi.
Mais ça leur appartient beaucoup.
Mais ça appartient aussi du monde au Yukon.
Puis des fois, il faut juste...
En Saskatchewan, au New-Brunswick.
C'est genre là, ils parlent pas moins français.
Puis ils parlent pas...
C'est un autre français, c'est une autre réalité.
Mais ultimement, je pense qu'on vit beaucoup...
En tout cas, on a les mêmes enjeux,
les mêmes défis.
Puis je pense qu'on gagnerait à s'unir, bien sûr,
à ce niveau-là et non pas...
Bien français ou non-ontarien, c'est correct.
C'est correct.
Pour revenir à ton éveil féministe dont on parlait tantôt,
comment est-ce que t'es devenue amie avec Rosalie Vaillancourt?
Elle a une histoire, il faudrait que tu lui demandes,
elle a une histoire vraiment whack.
Que moi, comme quoi, elle voulait aller prendre un café,
elle voulait que je l'aide pour un numéro, je sais pas quoi.
Puis j'ai dit quelque chose du genre,
« Ah, t'habites dans l'Est.
Je me déplace pas dans l'Est.
Ça me ressemble d'avoir dit ça.
Ça me ressemble. Je me souviens pas
avoir dit ça, mais ça me ressemble.
Donc forcément que ça doit peut-être être vrai.
Mais non, on a juste commencé
à travailler ensemble, puis on estêtre être vrai. Mais non, on a juste commencé à travailler ensemble
puis on est devenus amies.
Puis avant, j'avais pas vraiment d'amis femmes en humour
parce qu'on était jamais bookées en même temps
parce qu'il fallait juste avoir une femme
par tournage ou par show.
Fait qu'on était pas bookées ensemble.
Mais là, on l'est puis on fait plein d'affaires.
Puis c'est le fun.
C'est précieux pour vous, pour vous deux.
Oui, c'est précieux.
Puis c'est une amitié qui ne dépend pas du travail.
Si demain, je m'ouvre une shop de poterie,
on est quand même amis. C'est le fun.
C'était ma prochaine question.
J'ai des feuilles devant moi. La prochaine question,
c'est est-ce qu'on peut parler de la shop de poterie?
Oui, oui. Ça s'en vient.
Ça s'en vient pas.
Non, mais moi, j'ai passé
d'une vie. Je veux tout faire.
On dirait que pas l'herbe est plus verte ailleurs, J'ai passé d'une vie. Je veux tout faire. On dirait que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.
On peut faire d'autres choses.
Ce n'est pas grave.
Ce n'est pas le bout de la marde.
On peut vraiment faire plein d'affaires et être heureux.
Dans notre milieu, on glorifie beaucoup.
On est chanceux d'être là.
On est vraiment chanceux.
On a travaillé fort pour être là.
On est chanceux. Il n'y en a pas beaucoup.
On a réussi. C'est notre rêve.
C'est notre rêve. On a réussi.
Il y a beaucoup de ça.
Je suis moins là-dedans un petit peu.
Je suis moins Sam Breton de tout ça.
À 14 ans, je voulais pas être humoriste.
Tu voulais être quoi à 14 ans?
Je sais pas. Genre vétérinaire.
Dis-moi pas que tu veux être à 14 ans.
Puis lorsque tu as amorcé tes études
à l'École nationale de l'humour
à quoi tu rêvais, dans quel genre de carrière tu te projetais?
Là j'étais genre pourquoi pas
je voulais écrire puis je me suis rendu compte que je n'étais pas
je ne sais vraiment pas, je n'avais pas le talent pour écrire
pour les autres, les auteurs
qui sont capables d'écrire pour tout le monde
sont extrêmement talentueux
Moi quand tu m'invites en brainstorm tout le long je fais
ben moi ce que je ferais, ben moi j'aurais fait
ben moi perso j'irais pas, ben moi ce que je ferais pas... On m'avait demandé d'être juge au prochain stand-up.
C'est une émission de stand-up
et on m'avait demandé d'être juge
comme en route vers mon premier gala.
J'avais refusé. Je pense pas être bonne
pour aider
les gens.
Moi, en juge, ça aurait été comme...
J'aurais pas fait mieux. Écoute...
Je sais pas, l'as-tu rodé?
Écoute, peut-être que ça...
Lâche pas.
Lâche pas.
Moi, perso, j'aurais pas parlé de ça.
Mais en même temps, toi, ça te va bien.
En tout cas, ben, en même temps, j'aurais pas fait mieux.
J'aurais vraiment pas fait mieux.
Mais en même temps, sur le sujet, en tout cas, ça aurait été ça.
Fait que...
Puis les autres contrats importants que t'as refusés,
outre le prochain stand-up.
Ben là, c'est le fun de dire non.
Hum, miam.
T'aimes ça dire non?
C'est délicieux. Oui, j'adore.
Tu sais, quand tu dis non,
puis là, l'affaire sort, puis t'es comme...
Oh, nice!
J'ai pris la bonne décision.
Ah, c'est le fun.
Bravo.
Miam dit, hum, un délice.
Est-ce que t'as de la difficulté à dire non?
Oui, c'est pour ça que c'est aussi...
C'est pour ça que t'es là aujourd'hui. Oui. Oui. Mais non,, c'est pour ça que c'est aussi... C'est pour ça que t'es là aujourd'hui.
Oui.
Mais non, c'est pour ça que c'est aussi le fun à dire non.
Oui.
Mais non, je tends à dire non.
Est-ce que c'est vrai que
les gens dans le monde de l'humour,
dans le milieu artistique en général,
ont travaillé fort pour se rendre où ils sont?
Ben oui. Oui, oui, oui.
C'est pas que les gens travaillent pas fort.
C'est juste que je trouve que tout le monde travaille fort.
Tout le monde dans la société?
Oui. Tout le monde travaille fort.
Les gens travaillent vraiment fort.
En général, là.
Puis moi, je travaille fort.
Puis toi, tu travailles fort.
Le plus possible.
Bien, le plus possible.
Puis en ce moment, c'est les semences.
Puis les gens sont dans le champ.
Puis ils travaillent fort.
Tu sais, tout le monde travaille fort.
C'est pas que j'ai envie d'analyser
ce qu'on fait. C'est pas ça. C'est juste que je me dis
tout le monde fait quelque chose.
Ça me sent de même.
Donc, l'homme de ta vie, c'est qui?
C'est moi. C'est Kat Levac, l'homme de ma vie.
C'est elle, l'homme de la situation?
C'est moi. C'est personne d'autre.
J'encourage les gens à être
les hommes de leur propre vie.
Ça va régler bien des problèmes.
Est-ce qu'il y a quelque chose que t'aimerais me dire
puis qui resterait juste entre toi et moi?
J'aimerais ça te dire que quand j'ai animé Les Oliviers,
on avait discuté de faire des jokes de Carvel anti-gala
ensemble.
J'ai vraiment tout fait pour en faire.
Ce ne sont pas des jokes qui sont passés
au conseil.
Personne ne voulait faire ces jokes.
On a fait l'entrevue à deux ou trois jours
de la tenue du gala.
Je t'ai demandé dans l'entrevue
si tu rêvais à ça, adolescente,
d'animer un gala.
Tu m'as dit que je rêvais d'animer
Carve l'Antigala, qui était le gala de Vrac TV.
Oui. Qui n'existe plus.
Je veux qu'on arrête de me parler des femmes en humour,
puis de la relève,
puis tout ça,
les dénonciations.
C'est de ça, moi, que je veux parler de Carve l'Antigala.
Et
t'as touché une corde sensible, puis j'ai dit,
hey, tout le monde, ça serait nice de faire un parallèle,
nanana. » Puis j'avais même
prévu un bit sur Carve. S'il y avait un malaise
dans un gars là, ce qu'il y a tout le temps,
j'avais un bit sur Carve. Puis ça n'a pas
été fait. Puis c'est ça
que je voulais dire, qu'on
s'était compris là-dedans.
Même si sur scène,
j'en ai pas parlé, mais nous deux ensemble, on s'est compris.
Puis ça, c'est le genre d'influence
à laquelle j'ai toujours aspiré, personnellement
parler de Carvel anti-galère
avec Catherine Levert, pis ensuite Catherine
tente de présenter
faire une blague là-dessus dans son numéro
au Galerie des Alliés
j'aime que t'as compris ça de moi
t'as pas peur de ça
t'as pas peur de parler de Carquois pis des vraies affaires
j'aime ça parce que tu viens un peu de cracher
sur l'ensemble de l'entrevue qu'on vient de faire
parce qu'on a parlé d'un paquet de sujets
sérieux, on a pas parlé des dénonciations
y'a plus rien à dire là-dessus
écoute, qu'est-ce que je veux que je fasse
c'est pas de ma faute
écoute, ça a eu lieu
ça a eu lieu, c'est encore lieu sûrement
il va y en avoir d'autres, qu'est-ce que tu veux
donc si VRAC TV voulait présenter à nouveau Carvel Antigala Ça a eu lieu, hein? Ça a eu lieu. C'est encore lieu, sûrement. Il va y en avoir d'autres. Qu'est-ce que tu veux? Bon.
Donc, si VRAC TV voulait présenter à nouveau
Carvel Antigala, t'accepterais?
Oui.
Mais oui. VRAC TV,
ils ont un free pass avec moi.
Vraiment. Oui.
Merci, Catherine.
Merci à toi. Merci d'avoir été ma première invitée.
Ça me touche. Je suis ravie.
Ça me touche, mon Dieu. J'espère que c'était correct.
Merci de ne pas avoir dit non.
J'ai dit oui.
Et tu regretteras peut-être lorsque tu verras le résultat,
lorsque tu entendras le résultat.
J'ai hâte que les sites à potins prennent les bouts,
les bouts les plus conciliants.
Il y a de la matière là-dedans.
Oui.
Il y a vraiment de la bonne matière.
Merci.
Merci.