Les Pires Moments de l'Histoire - La chute de l'Empire romain - Partie 3

Episode Date: March 31, 2023

Ça y est, l'Empire s'apprête à toucher le fond! Mais avant que tout s'écroule, Charles vous fera goûter au pire de l'Empire. Au menu, une pincée de déformations crâniennes, un soupçon de guerres gothiques et une bonne tasse d'invasions barbares. Bref, une délicieuse recette à saveur d'apocalypse. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec. Hugo, le texte. Ah oui, oui. Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant qui vous aide à voir le monde différemment. Notre mission? Vous amener ailleurs. Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca. T'as-tu bon?

Oui. Bienvenue au Balado Urbania. Oui, bon, alors, avez tout le monde, c'est donc parti pour la troisième partie de la trilogie édition spéciale Les pires moments de l'histoire, le podcast où on parle des... pires moments de l'histoire.

À ce stade-ci, je ne sais plus trop quoi vous dire. Lisez le titre jusqu'à ce que vous compreniez. Donc, on en est déjà à la conclusion apocalyptique de ce spécial sur la chute de l'Empire romain. Pour ceux qui ont écouté les deux premiers épisodes jusqu'à maintenant, ce que je vous suggère fortement, à un moment donné, je ne suis pas Tarantino, ça ne s'écoute pas dans le désordre.

Bref, jusqu'ici, on a couvert l'histoire des Romains, en partant de leurs origines mythiques, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, jusqu'au 4e siècle après Jésus-Christ. Et ce, sans oublier de prendre quand même le temps decles avant Jésus-Christ jusqu'au 4e siècle après Jésus-Christ. Et ce, sans oublier de prendre quand même le temps de tuer Jésus-Christ au passage. Lorsqu'on s'est laissé la dernière fois, après l'apparition d'une succession

d'empereurs tout aussi décevant que de réécouter Friends aujourd'hui, les Romains avaient effectivement commencé à avoir une couple de problèmes à l'interne qui rendaient difficile la bonne administration du plus grand territoire du monde. Mais le pire reste encore à venir. Si la chute de Rome est un dégât d'eau, on en sera encore à l'étape où on met des casseroles en dessous de la fuite

en se disant qu'on appellera quelqu'un demain. Donc allons voir maintenant le bout où tout va officiellement mal. Et pour continuer avec mon analogie de sinistre, il y a des boîtes en carton pleines d'albums photos et de décorations de Noël qui se déplacent en flottant dans le sous-sol. Bref, voici la fin de la chute de Rome. Ah, pas àmoi le générique. Contexte historique, encore? Ben oui.

Donc, on est rendu dans la deuxième moitié du 4e siècle, exactement après que l'empereur Constantin ait réunifié l'Empire et que ses fils aient redéchiré tout ça, puis que l'Empire se retrouve une fois de plus divisé en deux. L'Empire romain d'Orient, dont la capitale est Constantinople, et l'Empire romain d'Occident, dont la capitale est bien sûr Mediolanum. L'endroit où on retrouve aujourd'hui la ville de Milan,

parce qu'à ce moment-là, Rome s'était principalement rendue une espèce de capitale symbolique pseudo-importante où les empereurs avaient surtout abandonné le Sénat, possiblement parce que c'était trop plate. L'Empire divisé en deux, c'est un plan qui va fonctionner pendant un certain temps, mais qui va éventuellement se développer au détriment de l'Empire occidental, qui devient de plus en plus rustique,

parce que toutes les provinces les plus riches sont dans l'autre moitié de l'Empire, puis vous allez voir qu'il y a un niveau de rustique duquel on se relève difficilement en tant que civilisation. Pendant ce temps, aux moitié de l'Empire. Puis vous allez voir qu'il y a un niveau de rustique duquel on se relève difficilement en tant que civilisation. Pendant ce temps-là, aux frontières de l'Empire. Là, on a de plus en plus de problèmes avec ceux qu'on appelle... Les barbares! Et avant que vous imaginiez quelque chose de trop Conan le barbare,

on ne parle pas nécessairement ici de tribus de culturistes en très gros torse avec des boucles d'oreilles en crâne de bébé et des espèces de spidos en fourrure. Non, en fait, on désignait les territoires européens au nord de l'Empire comme la barbarie. Et dans l'esprit romain, les barbares, c'était tout simplement les gens qui ne parlaient pas latin et qui habitaient hors de l'Empire. Donc on les appelait pas nécessairement les barbares dans le sens de les gros barbares cave qui puent pis qui sont pas capables d'utiliser une fourchette, même si beaucoup de Romains pensaient effectivement ça. D'ailleurs, à cette époque-là, les fourchettes n'étaient inventées pour personne. Tout le monde perd.

Détail intéressant. La notion de barbare comme une insulte pour désigner quelqu'un de rustre nous provient en fait du siècle des Lumières, ce qui nous amène mille ans plus tard à une époque où les bien-pensants des salons de Paris fantasmaient tellement sur l'Antiquité que l'idée de ne pas être romain leur était carrément grossière. En même temps, c'était aussi le siècle où le monde portait des perruques et des talons hauts en se lisant des sonnets coquins. C'était facile d'avoir l'air de Chewbacca comparé à ce monde-là. Donc, les barbares étaient organisés en un casse-tête de tribus germaniques qui faisaient régulièrement du trouble aux frontières depuis l'époque de l'empereur philosophe Marc Orel.

Car dois-je vous le rappeler, l'homme ordinaire est exigeant envers les autres, alors que l'homme exceptionnel est exigeant envers lui-même. « Euh, vos citations qui ont passé à la postérité ne veulent rien dire en ces lieux, Marc Orel. » « C'est bien correct. J'en profite d'ailleurs pour n'exiger rien de vous. Vous voyez ce que je viens de faire? Vous devenez gossant populaires, c'était d'ailleurs les Gots. Ça s'écrit G-O-T-H, mais ça se prononce Gots parce que Gots, c'est ce que j'étais au cégep quand ma barbichette était rectangulaire et mauve. L'affaire, c'est que les Gots font souvent des incursions en territoire romain à cause de problèmes sur leur propre territoire,

allant de la surpopulation aux catastrophes naturelles jusqu'aux batailles avec les autres barbares et pourquoi pas parfois par simple attrait pour le monde romain et ses possibilités infinies en termes de prendre un bain. Et que dire de l'aération sous cette toge?

Oups! Mais ils avaient surtout besoin d'une nouvelle terre parce que, croyez-le ou non, les barbares avaient eux aussi leurs propres problèmes de barbares. Eh oui, à partir de l'an 376, ils vont être envahis par les Huns. Alias, les méchants avec des longues moustaches puis des yeux jaunes en moulane.

Et avant que ça porte à confusion, ça s'écrit H.U.N. Regardez, centurion! Un un! Combien avez-vous dit qu'ils étaient? Jusqu'à présent, ce n'est qu'un un! Donc deux? Non, il n'y a qu'un seul un. Donc un! Pourquoi insistez-vous pour le dire bizarrement comme ça? Parce que ce sont des un.

Ah, ils sont plusieurs maintenant. Écoutez, une bonne fois pour toutes, combien de un sont-ils? Un. Bon, eh bien, je crois qu'il est temps que je prenne ma retraite. Salut l'accompagné! Bref, les un vont mettre l'Europe à feu et à sein avec une force spectaculaire de beaucoup de cavaliers qui tirent à l'arc et qui prennent tout le monde par surprise les culottes baissées avec une façon de faire la guerre que personne ne connaît. Ce sont deux farouches guerriers et on peut même dire que un Hun vaut mieux que deux, tu l'auras. Détail intéressant. On ne sait pratiquement rien des Huns parce qu'ils n'ont jamais développé de système d'écriture

et on pense qu'ils venaient peut-être du Kazakhstan actuel et qu'ils auraient préalablement essayé de conquérir la Chine avant de trouver que finalement c'était trop de travail, puis décider à la place que c'était pas mal plus facile de juste foncer comme une boule de quille directement dans les tribus barbares européennes. Sinon, l'autre chose qu'on connaît des Huns, c'est que...

Ils avaient une pratique qu'on appelle la déformation crânienne artificielle, qui consiste à créer une caste noble instantanément reconnaissable en déformant le crâne des bébés, un en longueur, avec du bois et des bandelettes. Évidemment, on faisait ça sur des poupons, donc des êtres crâniennement très malléables. Le design de crâne préféré des uns est conné, qui est le plus en hauteur possible. Et effectivement, personne ne devait être capable de détacher leurs yeux de leur grosse tête de cône aide qui, plus tard dans l'histoire, aurait été le cauchemar de quiconque est assis derrière eux au cinéma.

Sans doute incommodés par ces étranges étrangers et leur toute nouvelle variété de formes de tête, les Gauves vont sacrer leur camp sur le territoire de l'Empire romain dans des mouvements migratoires de plus en plus importants, en se rendant de l'autre côté du Rhin et du Danube, deux rivières en Allemagne qui en marquent les frontières. L'affaire, c'est qu'à un moment donné, ça va finir par faire tellement de Gots à Gogo que l'empereur romain d'Orient va dire... Vous avez bel et bien rejoint la boîte vocale de l'empereur romain d'Orient. Je suis malheureusement occupé à repousser les attaques des perses sassanides encore une fois. Donc, si vous êtes des gos, allez vous installer en trace.

Tiens, et si possible, essayez de vous y rendre sans laisser de trace. Ha ha! Mais plus sérieusement, n'hésitez surtout pas à en profiter pour former des unités mercenaires bon marché, question de défendre les frontières, ou mieux encore, faire office de zone tampon entre nous et les Huns. Leurs têtes sont trop longues pour laisser présager quelque chose de bon. Allez, j'y retourne. Pour Rome! La boîte vocale de la personne que vous essayez de joindre est pleine.

La boîte vocale de la personne que vous essayez de joindre est pleine. Contre toute attente, l'afflux de 100 000 barbares en quête de maison va avoir des conséquences désagréables, caractérisées par un certain manque de nourriture parce qu'il y a bien que trop de monde. Problème que les Romains vont essayer de régler auprès des réfugiés go en ne les aidant pas. Détail dark. En fait, oui, on va les aider, mais en les forçant à vendre leurs enfants contre la viande de chien Détail dark. généraliser des Gots qui vont alors décider de s'allier avec d'autres tribus germaniques, incluant les Huns, pour aller dire leur façon de penser à l'Empire romain d'Orient. On va appeler ce conflit-là les guerres gothiques.

Vous m'excuserez, mais je ne peux pas imaginer autre chose que deux personnes avec des gants en main de squelettes phosphorescentes qui se battent dans une ruelle pour un noir à lèvres. Les Gots vont donc ravager les Balkans pendant deux ans, conflit qui va culminer en 378 à la bataille d'Andrinople en Turquie, où barbares et compagnie vont incendier des bottes

de foin pour créer un écran de fumée extra-chiant et incommodant pour les Romains. Ils vont arriver super déshydratés par la marche, parce qu'en plus, le champ de bataille est en haut d'une colline excessivement haute. On va obliger les Romains à attaquer en premier, ce qu'ils vont d'ailleurs faire tout seuls, naturellement, sans même en avoir reçu

l'ordre, parce qu'ils pensaient que tout ça allait être excessivement facile, étant donné que dans l'esprit romain, les barbares, c'est des ploucs. Et tout ça va se finir par une des défaites les plus humiliantes de l'Empire. Deux tiers de l'armée romaine est détruite et l'empereur Valens lui-même va être tué en allant se cacher dans une chaumière que les barbares vont incendier

sans spécialement savoir que l'empereur est dedans, juste parce que c'est des barbares, puis il y avait une chômière. Donc, comme le dirait le général Motus, vous êtes la honte de l'armée romaine! Suite à tout ça, évidemment, la région des Balkans va être privée de la protection des Romains et les Gauls vont en profiter pour stabiliser politiquement les environs. Si par stabiliser politiquement les environs, on entend bien sûr profiter du fait qu'il n'y a plus de Romains pour faire la loi, foutre le bordel dans la région

et massacrer tout le monde plus facilement que des moutons belles. Les seuls qui ne seront pas pillés par les gos, c'est les habitants des villes fortifiées, mais vraiment juste parce que les barbares n'avaient pas d'engin de siège pour sacrer mur à terre. Hé, vous! Ouvrez donc les portes de la cité pour le fun! On vous

promet que nous ne sommes pas des gos. Tout de suite, mon brave. Hé, attendez, vous êtes clairement des gos avec vos grosses moustaches et vos casques avec des ailes d'oiseau que vous n'avez probablement jamais portées. Et j'imagine que la seule raison pour laquelle vous voulez que j'ouvre la porte, c'est pour tous venir nous piller parce que vous n'avez pas d'engin de siège, j'ai raison. Bon, ça valait la peine d'essayer. Venez les gos, allons nous concentrer sur des villages faits en paille. Un, deux, trois, go! Bon, heureusement pour eux, les Romains avaient un empereur de rechange dans le coffre exactement pour ce genre de situation, qui va essayer de calmer le problème gos en leur envoyant Théodose, un général d'Hispanie, qui va passer les quatre prochaines années à passer la mop derrière les barbares

jusqu'à ce qu'on réalise que c'est malheureusement pas possible de se débarrasser d'eux, ni de les repousser, ni de les exterminer, ni de les réduire en esclavage. Alors à la place, il va opter pour leur donner des terres aux frontières de l'Empire, comme si en fin de compte, ils avaient été conquis, d'un certain point de vue. Bon, ils avaient été conquis d'un certain point de vue. Pitoyable Romain, vos terres sont à nous maintenant. Non, pas tout à fait, puisque l'on vous les offre et que c'était notre intention depuis le début. Tiens, voilà, l'Empire vous accueille à bras ouverts, de rien.

Enfin, vous nous avez combattus pendant des années. Écoutez, écoutez, je crois qu'on est parti sur des mauvaises bases. J'ai dit de rien. Détail intéressant. Jusqu'ici, le petit truc de l'Empire romain, c'était surtout d'assimiler les nations conquises en leur vendant le mode de vie romain, comme seuls peuvent le faire les Gougounes et un drap contour sur l'épaule. On utilisait entre autres le service militaire pour les répartir d'un bout à l'autre de l'Empire et ainsi les empêcher d'être trop de barbares ensemble qui se remémorent à quel point c'est le fun de foutre le bordel. Mais là, étant donné que vendre la discipline romaine à des barbares un peu punks est peine perdue, on va plutôt couper les coins ronds sur leur assimilation et tout simplement les intégrer à l'armée romaine

sous la forme de fédératés, c'est-à-dire des espèces d'unités de combat mercenaires composées d'un réfraf de racailles barbares qui se battent n'importe comment. Seul bémol, la plupart d'entre eux en ont rien à foutre de Rome parce qu'ils sont jamais allés là et qu'ils sont surtout loyaux à l'argent. En fait, c'est presque comme

si les barbares n'avaient pas vraiment été conquis en fin de compte. Bref, Théodose va mettre fin aux guerres gothiques en 382 et les gos qui se sont installés en empire vont devenir les Visigoths. Ça s'écrit avec un W, mais ça se prononce comme un V. Faites pas comme moi les appeler les Weezigoths pendant des années, comme si c'était une marque de petits yogourts en bouteille à boire sur le pouce en route vers l'école. Maman, hein? Il reste plus de Weezigoths!

Ah, Félix, ta gueule... » Les autres Go qui vont choisir de rester de l'autre côté des frontières vont être appelés les Austro-Go, avant que ça devienne une insulte de premier ministre pour des jeunes qui vapotent sa brosse à bord d'un avion Sunwing. Et je vous parle même pas des chances que, de par le temps que l'épisode soit sorti, ce référent-là

ait déjà plus de sens pour personne. Yay, l'actualité! Donc, pour le remercier de cette solution au conflit, on ne peut plus élaborer sur une napkine, Théodos va être ni plus ni moins que fait empereur et immédiatement être confronté à de multiples usurpateurs du trône d'Occident. Il va y avoir une série de conflits armés, notamment à la bataille de Frigidus,

contre dénommé Eugène et sa horde de francs. Un conflit qui va avoir cette particularité que chaque côté va se battre en utilisant principalement des mercenaires barbares, ce qui est quand même un certain investissement de la part des barbares pour des enjeux dont, à toute fin pratique, ils se contre-torchent comme jamais. Je vous rappelle qu'au point où on en est,

les mercenaires barbares composent déjà le quart de l'armée romaine, puis le cerveau de l'opération Organiser les barbares pour combattre les barbares de quelqu'un d'autre va d'ailleurs être nul autre qu'un demi-barbare du nom de Stilicon. Ah oui, c'est moi, Stilicon. En fait, je me considère personnellement comme full romain, mais Persona Rom ne me respecte parce que mon père est un barbare.

Ce qui est par contre une excellente nouvelle quand vient le temps de mobiliser l'assistance du chef go le plus populaire de l'époque... À la rique! le plus populaire de l'époque... Alaric! Ah! Alaric! Juste un temps! L'empereur Théodos vous échange 20 000 de vos hommes contre suffisamment de nourriture pour les maintenir de bonne humeur. Écoutez, en autant qu'il y ait suffisamment de poulet pour des visigoths en pleine croissance, je vous suivrai jusqu'aux enfers. Alors, sur qui on tape aujourd'hui? C'est demi-portion là-bas? Parfait! À l'arrêt!

Non, non, non, non, à l'arrêt! Non, ce sont nos hommes, ça! Oh, OK. Désolé. Je me suis emballé. C'est de l'enthousiasme, promis. À l'arrêt! Malheureusement pour Alaric, Théodos va un peu 100 % les utiliser pour arriver à ses fins. Et ça, en poussant même l'audace jusqu'à donner des consignes suicidaires aux barbares pour que peu importe ce qui se passe, tout ça se termine avec un petit peu moins de barbares. C'est quand même fou à quel point le problème de base en règle plusieurs autres avant d'en causer davantage. Parce que là même après une victoire des troupes d'Alaric,

où Théodos va d'ailleurs en profiter pour réunir les deux empires sous un seul empereur une fois de plus, c'est-à-dire lui, Théodos va pochement décider de renvoyer les Visigoths chez eux sans vivre ni ravitaillement, alors que tout ce qu'Alaric et ses hommes demandaient finalement, c'est l'équivalent antiquité de la pizza après un déménagement. Et ça, disons qu'Alaric va s'en souvenir en Motadi quand il va décider de se payer lui-même en pillant tout sur son passage jusqu'à la maison. Elle aussi d'ailleurs pillait à quelqu'un d'autre. Un an plus tard, en 395, Théodose meurt et sans surprise, l'Empire se voit une fois de plus divisé entre ses deux balours de fils, Honorius et Arcadius,

qui seront, comment dire, des empereurs de merde. Donc si je comprends bien, Arcadius, moi je vais prendre l'Occident et toi tu vas prendre l'Orient, c'est ça? C'est quoi l'Orient, Honorius? Mais enfin, imbécile, c'est évident que je ne connais pas la réponse à cette question. Désolé, frérot. Une chance que c'est moi le cerveau. En fait, si une personne va tirer son épingle du jeu dans tout ça, c'est Stilicon, qui n'est effectivement pas si con. Ils vont profiter pour devenir le tuteur du jeune empereur Honorius en Occident

et diriger l'Empire en usant de son influence sur lui, parce qu'il faut-il le rappeler, Honorius, c'est un moron. D'ailleurs, Stilicon va aussi essayer de faire la même affaire avec Arcadius en Orient avant de se faire rapidement taper sur les doigts par un autre tuteur qui voulait faire la même affaire. Hé, mon petit Arcadius, tu avant de se faire rapidement taper sur les doigts par un autre tuteur qui voulait faire la même affaire. Hé, mon petit Arcadius, tu te souviens de moi? C'est Stilicon, j'étais le général préféré de ton père. Ça va? Tu t'en sors en tant qu'empereur romain d'Orient?

J'ai entendu dire que tu collectionnais les cartes de gladiateurs. Est-ce qu'on peut vous aider, monsieur? Non, non, non, pas du tout. J'étais justement en train de sortir à reculons par la fenêtre. Écris-moi s'il y a quoi que ce soit, Arcadius. En fait, il faut se dire qu'à partir de ce moment-là dans l'histoire, les empereurs sont de plus en plus souvent des incompétents qui se pognent le derrière. Ils parlent d'ailleurs de moins en moins latin, cependant que les membres les plus influents de leur cour

administrent l'Empire à leur place avec, bien sûr, un maximum de corruption. Disons-le comme ça, il y avait beaucoup de Jaffar à la cour. Ah! Fourbius opportunius, mon plus fidèle conseiller! Je vis pour vous servir, Majesté. D'ailleurs, pourquoi ne respirez-vous pas un peu du contenu de cette fiole pendant que je signe des papiers en votre nom? Ah, j'y sommeille tout à coup... Faites de beaux rêves, votre grandeur. signent des papiers en votre nom. Ah, j'ai si sommeil tout à coup.

Faites de beaux rêves. Votre grandeur. Rajoutez à ça que ça fait un petit bout de temps que ça va pas super bien dans l'Empire. Tout est toujours en perpétuel état de conflit, d'invasions barbares pis de guerres civiles, ce qui fait que l'Empire d'Occident nécessite une super grosse armée pour faire la police sur son territoire.

Armée qu'on peut pas payer parce qu'il y a simplement plus d'argent. Les membres les plus influents de la cour ont presque vidé tous les coffres pour s'ach sur son territoire. Armée qu'on ne peut pas payer parce qu'il n'y a simplement plus d'argent. Les membres les plus influents de la cour ont presque vidé tous les coffres pour s'acheter des villas. Là, l'armée siphonne les caisses de l'État. Ça fait belle lurette qu'il n'y a plus une scène dans ces fameuses infrastructures romaines. Tout est laid et je n'ai jamais autant sonné comme une émission radio d'André Arthur. Là, on n'arrive plus à financer l'armée romaine. Les standards de qualité tombent en flèche.

On fait de plus en plus appel aux fédératés, à des mercenaires, ou tout bonnement aux « un », ceux qui incarnaient humblement le nœud du problème il y a deux secondes. C'est donc exactement le moment que va choisir Alaric et ses visigots pour revenir foutre le bordel en Italie. Alaric!

C'est dans l'autre direction, mon seigneur! Je savais, je savais. C'était un test. Vous passez. L'affaire, c'est que depuis la mort de Théodose, Alaric avait un petit peu espéré qu'on le fasse au moins général de l'armée romaine pour le remercier de ses loyaux services à Frigidus.

Mais la vérité, c'est que les Romains veulent vraiment pas dealer avec Alaric sur une base quotidienne parce qu'il est lourd. Qu'à cela ne tienne, d'un commun accord, les Visigoths vont nommer Alaric roi des Goths avant de collectivement aller passer leur agressivité en mettant à sac les cités grecques, bijoux

du monde antique, réduisant leur populace de philosophes en toge à l'esclavage. Roi Alaric, j'ai trouvé l'endroit où les Grecs rongent tous leurs vases inestimables. Oh oh, vous savez ce que ça veut dire. Alaric! » Là, Arcadius, l'empereur d'Orient, va essayer de calmer un petit peu le jeu en donnant à Alaric le titre impérial de maître des milices, ce qui est surtout une autre façon de dire « pouvez-vous essayer maintenant de péter des affaires à des fins constructives? » Mais évidemment, Alaric ne sera pas content parce que lui, ce qu'il veut, c'est surtout avoir le droit de collecter des impôts. Il va donc essayer de conquérir

l'Empire d'Orient pour se venger en l'an 400. Alaric et sa bande vont donc assiéger Constantinople, maintenant que les Visigoths ont goûté au plaisir de briser des objets de luxe, ce qui ne va pas tout à fait se passer comme prévu parce qu'ils vont se faire massacrer. Suite à quoi il va choisir de faire... Allons voir de l'autre côté. À mon souvenir, l'autre empire romain est plus facile. À l'arrique, tout le monde. Vous savez comment ça fonctionne.

À l'arrique dévaste donc le nord de l'Italie, mais Stilicon, plus que jamais un ventriloque avec son petit empereur Honorius sur ses genoux, va réussir à le repousser, et ça en essayant néanmoins de tuer le moins de Visigoths possible, histoire de pouvoir éventuellement les engager à nouveau pour calmer les autres troupes de barbares. Peut-être même, qui sait, envahir l'Empire romain d'Orient

et devenir l'unique empereur. Mais coup de théâtre, pas le temps pour ça. Il faut croire que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un petit usurpateur dans le mix et c'est justement ce moment précis que va choisir un général romain établi sur les îles britanniques pour décider que... Vous savez quoi?

J'ai bien réfléchi et en me levant ce matin, j'ai décidé que l'empereur de Rome, c'est moi, finalement. Allez, scellez mon cheval. Soit dit en passant, je m'appelle désormais Constantin III à partir de maintenant. Et je ne vous vois pas sceller mon cheval. Soit dit en passant, je m'appelle désormais Constantin III, à partir de maintenant. Et je ne vous vois pas sceller mon cheval.

L'affaire, c'est que pour se défendre, Stilicon doit désormais déplacer des troupes qui protègent normalement les frontières des barbares. Ce qui fait que deux secondes plus tard, une tribu de barbares d'Europe centrale, les Vandales, je vous laisse deviner c'est quoi leur spécialité, vont débarquer et envahir la Gaule en brûlant

tout sur leur chemin jusqu'à ce qu'ils arrivent en Espagne. Et comme si ça allait pas déjà assez mal, c'est là qu'Alaric va revenir dans le décor pour exiger cette fois... 4000 livres d'or! Ha ha ha ha ha! Vous mettrez ça dans un gros sac avec dessus peu importe le signe

qui représente les dollars à notre époque. Contre toute attente et surtout contre la volonté du Sénat, Stilicon, qui veut garder l'égo de son bar, va payer à Larique, mais également en profiter pour le nommer chef des milices de Gaulle, en espérant que ça le motive à essayer d'aller se débarrasser de Constantin III,

l'usurpateur des îles britanniques, dans cette fameuse destruction productive qu'on essaie constamment d'y faire comprendre. Ou qu'au moins, à Larique, finisse par mourir une bonne fois pour toutes en essayant. Bonne idée, mais ça ne sera pas si simple. Parce que dans un autre move on ne peut plus Alaric, le roi des Gaux va plutôt envoyer un autre général barbare affronter Constantin III à sa place, qui ne va pas réussir et va devoir rentrer tout nu parce qu'en traversant les Alpes,

il a été dévalisé par des brigands. Détail dark. En 408, quelqu'un va faire croire à l'empereur Honorius que Stylicon cherchait à le détrôner. C'est peut-être pas vrai, mais pour Honorius, ça va être la goutte d'eau qui fait déborder l'enfort et il va émettre un ordre d'exécution contre Stylicon en se souvenant soudainement que c'est un demi-barbare

et qu'il fait pas mal tout le temps des magouilles avec des barbares. Quand on y pense, on va faire tuer Stilicon, mais aussi exécuter toute sa famille, tous ses alliés barbares qui ont pas trop d'amis pour les défendre, juste au cas où quelqu'un aurait envie de faire un autre Stilicon. Et devinez maintenant qui va en profiter pour revenir faire du grabuge.

À l'arriquellat! J'ajouterais même que ça va faire mal, ça va cogner la bagarre. En fait, cette fois-ci, il revient pour demander des terres à l'empereur Honorius, suite à quoi il va se faire répondre... Mange-moi les grappes, Alaric, sale allié de stylicon. L'Empire d'Occident est parfaitement à l'abri de tes magouilles, sac à merde. Allez-y quand même, mollo, majesté. Faites donc un petit dodo.

Allez-y quand même, mollo, majesté. Faites donc un petit dodo. La réponse d'Alaric est donc carrément d'assiéger Rome, le cœur symbolique de l'Empire. Et pas juste une fois. Entre 408 et 410, Alaric va faire le siège de Rome trois fois. Les deux premières fois, il va se contenter d'affamer les habitants sans même entrer dans la cité parce qu'on va finir par lui faire le bon vieux truc de le payer pour qu'il s'en aille. On va lui offrir donc 5000 livres d'or, 30 000 livres d'argent, 4000 tuniques en soie, 3000 étoffes teintes en rouge, étrangement spécifiques,

mais OK, et 3000 livres de poivre, ce qui est ironique pour une facture aussi salée. Suite à quoi, selon la légende, les Romains vont lui demander... Mais que nous restera-t-il maintenant, ô puissants Alaric? Vos vies! » Et ça, qu'est-ce que tu veux répondre à ça? En 409 maintenant, Alaric veut juste des terres en Italie pour ses visigoths, mais à ce stade-ci,

l'empereur refuse de lui adresser la parole. Et fouillez-moi, ce détail-là me fait beaucoup rire. Surtout que la solution d'Alaric à tout ça, ça va être ni plus ni moins qu'instaurer son propre empereur fantoche à Rome, pas pour régner, juste pour que quelqu'un puisse aller parler avec Honorius. Là, ils vont se faire le truc du « Vous direz à Alaric d'aller se faire maître.

L'empereur vous dit de... Oui, c'est bon, j'ai compris. » Et là, Alaric va finir par perdre cette fameuse patience de Visigoth et aller régler le problème en saccageant Rome une troisième fois pendant trois jours. Ce qu'on va d'ailleurs appeler le sac de Rome, possiblement parce qu'il a pillé la ville avec un très gros sac. C'est une joke, ça n'a pas rapport. Détail phoné, mais dark dans son fond.

Juste pour vous donner une idée d'à quel point Honorius était un empereur déconnecté, quand on va lui annoncer que Rome a péri, il va répondre « Mais pourtant, elle vient tout juste de manger dans ma main! » Parce qu'il pensait qu'on lui parlait de sa poule préférée, qui s'appelait également Rome, et quand on va lui chuchoter à l'oreille « Rome la ville, majesté! »

À ce qui paraît, il va être full soulagé qu'au moins la poule soit correct. Il était peut-être effectivement temps que tout ça s'écroule finalement. D'ailleurs, même si elle n'est plus la capitale, le pillage de Rome va être un moment décisif de son histoire. Elle a perdu de son prestige. C'est la première fois que

le cœur de l'Empire est atteint par les envahisseurs. Plus rien n'est officiellement sécuritaire. L'Empire romain n'est plus invincible. Disons que ça ne s'améliorera pas pour l'Empire qui continue de se faire envahir de tous bords, tous côtés, par des tribus germaniques. Il y a aussi Jean-Céric,

le roi des Vandales, qui sème la terreur en piratant la Méditerranée à partir de l'Afrique du Nord et qui contrôle maintenant tout le grain impérial, ce qui n'est jamais bon signe pour un peuple reconnu pour ses pâtes et ses pizzas. Là, heureusement, Honorius va mourir, mais pourrait aussitôt remplacer par

l'empereur Valentinien III, qui est pire que tout. Finalement, en 450, c'est les Huns qui sont de retour, avec à leur tête connée qu'un tout nouveau roi plus terrifiant que jamais, Attila le Hun, qu'on surnommait affectueusement le Fléau de Dieu. Détail dark.

Ça n'allait pas bien. Détail intéressant. Oh, mon Dieu! Malgré tout, Attila avait somme toute jusque-là des bonnes relations avec l'Empire d'Occident, bonne entente qui va sacrer le camp super rapidement quand Honoria, la sœur de l'empereur qui ne veut pas se marier à un vieux sénateur vicieux, va envoyer sa bague de fiançailles comme un appel à l'aide à Attila le 1 et lui va plutôt choisir d'interpréter ça comme une demande en mariage avec lui et va promptement accepter la moitié de l'Empire d'Occident comme d'autres, même si personne ne lui avait offert. L'affaire, c'est que Flavius Aetius, le général qui travaille avec le nouvel empereur Valentinien III, si par travailler avec, on entend bien sûr en faire sa marionnette comme Bobineau a fait avec Bobinette, je sais même pas c'est qui Bobineau, comment ça se fait que j'ai ce référent-là? Bref, Flavius avait déjà été otage à la cour d'Attila,

ce qui est un petit peu une espèce de stage en barbare, donc les barbares, ça le connaît. Tellement qu'il va repousser la horde des Huns en 451 en compagnie d'alliés Visigoths et Attila le Terrible sera, dans les faits, terriblement vaincu à la bataille des Champs-Cataloniques, qu'on considère souvent comme une des dernières opérations militaires majeures qui tournera à l'avantage

de l'Empire d'Occident. Attila, quant à lui, va essayer de revenir se venger, mais il n'y aura pas le temps parce que l'année d'après, il va mourir d'avoir trop saigné du nez pendant sa nuit de noces. Je ne le niaise tellement pas. Oh Attila, mon chou, je sais que tu es horriblement déçu de ne pas avoir conquis

ce barbare de Romain, mais pourquoi ne viens-tu pas essayer de m'envahir moi à la place? Oh! Moi, à la place. Bon, eh bien, tant pis. Suite à quoi, l'Empire des Huns se désintégrait instantanément et on n'entendra plus jamais parler d'eux. Les célébrations sont néanmoins de courte durée. Je déteste cette phrase-là, maudite, c'est cheap.

Parce qu'en 454, Flavius Aetius est assassiné par l'empereur Valentinien III, qui manifestement en avait assez d'être une marionnette et voulait être un véritable petit garçon. Malheureusement, c'est une grave erreur de calcul de sa part parce que Flavius Aetius le protégeait de ses rivaux

et l'année d'après, Valentinien III est lui-même assassiné. Bien fait. Moron. L'Occident va donc tomber une fois de plus dans le chaos, et qui est-ce qui en profite pour se rebeller? Les Visigoths, qui vont prendre la dernière part de l'Hispanie, appartenant encore à l'Empire romain, territoire qu'ils vont proclamer Royaume des Visigoths.

On pourrait croire que Rome aurait finalement eu la paix à partir de ce moment-là, mais non, parce qu'en 455, c'est le retour de Jean-Cérique le Vandal, qui cette fois-ci a eu un plan plus fripon que jamais. Il va traverser la Méditerranée et piller Rome en compagnie de ses troupes vandales. Détail décevant. Ironiquement pour les Vandales, il n'y aura pas de casse à Rome, parce que Jean-Cérique se fait persuader par un pape de ne pas péter les poteries des patriciens et les peintures des plébéiens, Ce qui sonne plus comme un exercice de diction qu'un fait historique.

Là, à la fin des années 450, on va miraculeusement reprendre un peu de territoire sous l'empereur Majorien. Mais quelle surprise, c'est une autre marionnette contrôlée par un autre chef barbare, Ricimer, qui va régner sur l'Empire jusqu'en 472 avec tellement d'empereurs marionnettes qu'on se croirait dans un de ces horribles films

des mopettes. Les humains ne devraient pas côtoyer autant de marionnettes. Et manifestement, c'était le fun le temps que ça a duré, parce qu'à ce stade-ci, le territoire de l'Empire romain d'Occident est pas mal limité à l'Italie seulement. Mamma mia! En 474, l'empereur, un dénommé Julius Nepos, va nommer chef de ses armées un certain Orestes, ancien secrétaire d'Attila le Huns. Le monde est un village. Monsieur Attila, vous avez un meeting à 10h avec l'ambassadeur romain, puis un dîner avec votre garde rapprochée. À 13h, vous devez faire virevolter une hache dans le crâne de quelqu'un pour faire un point, et j'ai pris soin de réserver le reste de votre journée au cas où vous saigneriez du nez.

Orestes va donc promettre plein de terre en Italie à ses mercenaires barbares avant de se rebeller contre Julius Nepos et l'obliger à aller se cacher en Dalmatie, où j'aime bien imaginer qu'il a pris son relax avec beaucoup de chiens. Mesdames et messieurs, c'était la seule joke possible avec la Dalmatie. Pourtant, Orestes va choisir de ne pas régner directement sur les restes de table de l'Empire romain d'Occident. Il va plutôt établir comme empereur son fils de 16 ans, Romulus Augustule, dit le petit Auguste, et c'est adorable.

Détail tout et dans tout. Romulus Augustule sera d'ailleurs le dernier empereur de Rome, alors qu'il arbore le nom du premier roi de Rome et celui de son premier empereur. En tout cas, Marc Aurel, le roi philosophe, aurait été complètement saoulant avec cette histoire-là. Le règne de Romulus va durer quelques mois seulement, jusqu'à ce que des troupes de fédératés,

qui sont, je vous le rappelle... C'est-à-dire des espèces d'unités de combat mercenaires composées d'un réfraf de racailles barbares qui se battent n'importe comment. Bref, les fédératés viennent demander à Orestes ces fameuses terres en Italie dont on parle tant. Orestes va faire le très mauvais choix de refuser. Les barbares vont se choisir un nouveau chef, Odoacre.

Ils vont tuer Orestes, retirer Romulus Augustule du trône, mais on va l'épargner parce qu'Odoacre le trouvait très beau. OK, man, rendu là, pourquoi pas. Allez, remettez-nous! Tuez-moi tous ceux qui sont moins beaux que ce magnifique jeune empereur qui me rappelle qu'à travers toute la laideur du monde, il reste encore ne serait-ce qu'un grain de sable de poésie. Odoacre va se déclarer roi d'Italie et l'Empire romain d'Occident arrête officiellement d'exister le 4 septembre 476 quand Odoacre envoie l'insigne impérial du dernier empereur d'Occident à l'empereur d'Orient, Zénon.

Ce qui voulait dire... Ouais, on n'aura plus besoin d'Empire romain par ici. Odoacre crée ainsi son propre royaume barbare parmi tous ceux qui recouvrent maintenant l'Europe. Et ainsi commence le Moyen-Âge. Odoacre crée ainsi son propre royaume barbare parmi tous ceux qui recouvrent maintenant l'Europe. Et ainsi commence le Moyen-Âge. En fait, non. Éventuellement, Zénon va envoyer en Italie le roi Ostrogothéodorique, qui va décider de régner sur l'Italie conjointement avec Odoacre, à l'image des empereurs d'antan. Odoacre va accepter, ils vont organiser un banquet pour célébrer et Théodorique va le faire couper en deux

le soir même. Moyen Âge! Le fin mot de l'histoire avec un grand H. Rome est maintenant en ruine. Elle ne se relèvera pas véritablement avant le 19e siècle. Alors là, j'imagine que c'est le moment où vous allez me demander

c'est quoi au juste la conclusion de cette embrouille à mini? Eh bien que si les historiens ne s'entendent pas à ce jour sur ce qui a précisément causé la chute de l'Empire romain, c'est parce que c'est un amalgame de raisons. Voilà! C'est ça la clé. Boum! Chakalakalakalaka! Il y a eu, entre autres, des raisons militaires, de santé publique, des raisons politiques, administratives, territoriales, des conflits religieux, de la bureaucratie, des pouvoirs politiques corrompus et un système de caste désuet.

En fait, la seule raison pour laquelle aucun Romain a sonné l'alarme, c'est qu'évidemment, rien de tout ceci est arrivé du jour au lendemain, comme la fameuse métaphore de la grenouille dans l'eau qui ne se rend pas compte que le rond est allumé et qu'elle va bientôt se retrouver dans l'eau bouillante, pour ceux qui avaient besoin de se faire expliquer ça avec des batraciens. J'aimerais bien vous dire que c'est des hordes de barbares qui ont sacré l'Empire à terre, mais non. En fait, même si les barbares en Italie vont se faire snobber par les Romains de souche, ils se considéraient eux-mêmes comme faisant partie de l'Empire. Ceux qu'on appelait les peuples barbares ont juste lentement pris le contrôle de l'intérieur parce qu'ils étaient de plus en plus nombreux, jusqu'à ce que le géant romain se fragmente de lui-même

en de beaucoup plus petits royaumes, plus faciles à administrer et surtout adaptés aux sensibilités culturelles plus... barbares, quoi. En fait, le 4 septembre 476, c'est surtout une date symbolique, qui est acceptée comme celle de la fin de l'Empire romain d'Occident. Les trois épisodes que vous venez de vous taper traitent d'ailleurs surtout de la chute de Rome. Parce que dans les faits, l'Empire romain d'Orient à Constantinople est encore tout à fait fonctionnel et il va l'être jusqu'à la fin du Moyen-Âge, c'est-à-dire pendant un autre mille ans. Et finalement, si aujourd'hui encore la chute de l'Empire romain nous fascine,

c'est peut-être parce qu'on a peur que le même sort nous soit réservé un jour ou l'autre. Par contre, s'il y a une chose que je sais, c'est bien celle-ci. Aucun roi ne règne pour toujours, aucune couronne ne demeure chatoyante pour l'éternité, tous les empires finissent par s'écrouler et tout finit un jour par s'effriter dans les sables du temps. Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une idée originale de Charles

Beauchesne. Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne, Audrey Rousseau et François de Grandpré. À la réalisation, Barbara-J Barbara Judith Caron. Au montage, Lucie Fournaison. À la prise de son, Vincent Cardinal. À la production, Mylène Fraser. Producteur exécutif, Raphaël Huismans et Philippe Lamarre. Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une production d'Urbania. C'était un balado Urbania. Abonnez-vous donc.