Les Pires Moments de l'Histoire - La famine en Ukraine
Episode Date: November 27, 2020Le communisme à la sauce URSS devait créer une société nouvelle, meilleure et égalitaire, mais quand on regarde ce qui s’est passé en Ukraine au début des années 30, on ne peut s’empêcher... de penser que le gestionnaire du projet a mal fait son travail. Un épisode à écouter avec des collations à portée de main. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte.
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
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Oui, oui.
Bienvenue au Balado Urbania.
Donc, c'est reparti pour un tour, mesdames et messieurs.
Bienvenue au podcast Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne,
où je vous expose certaines des histoires les plus sinistres de l'humanité
sous la forme d'un exposé oral qui aurait très possiblement poussé un professeur à appeler mes parents.
Ah, maintenant que j'y pense, je crois pas que j'ai connu dans ma vie un exposé oral qui s'est pas terminé
comme ça. Joke's on them,
je n'ai gonné personne au secondaire.
Donc aujourd'hui, à part éventuellement
créer des idées malbosantes à ceux qui écoutent
le podcast après avoir essayé des jujubes au weed
en pensant qu'ils avaient le contrôle de la situation,
mais finalement, ça faisait longtemps qu'ils en avaient fait,
j'ai décidé de vous parler de la famine en Ukraine
de 1932 à 1933.
Voyons Charles, tu vas juste nous parler d'une famine?
On a juste à s'imaginer plein de monde qui ont faim en même temps, c'est un petit peu facile comme épisode, non?
Oui, by the way, ce personnage-là a été recyclé à partir d'une mauvaise imitation de Marie-Norcinie
qui se peut plus devant des coussins faits à la main.
Mais non, parce que contrairement à ce que vous pourriez croire assis sur vos fesses de monde
qui peuvent pas supporter le silence en voiture,
la famine en Ukraine, c'est saprément plus compliqué qu'on pourrait le croire assis sur vos fesses de monde qui peuvent pas supporter le silence en voiture, la famine en Ukraine, c'est simplement plus compliqué qu'on pourrait le croire. C'est pas juste
une famine, c'est pas que Joseph Staline qui vire complètement Sorbet pis qui décide
d'éliminer tous les Ukrainiens qui faisaient pas son affaire. Non, la famine en Ukraine,
c'est probablement le plus gros casse-tête que j'ai jamais attaqué, pis pas un casse-tête
le fun que tu fais en famille en demandant. En tout cas, vous penserez à moi si vous trouvez un morceau des Foufounes du facteur.
Je t'ai dit de te concentrer sur le contour!
Non, la famine en Ukraine, c'est un total trou noir géopolitique
qui aspire sans relâche ton espoir d'arriver à bout de comprendre ce qui s'est passé.
L'origine de l'épisode était censée s'appeler « l'holodomor »,
qui est le terme ukrainien pour désigner la tragédie,
mais finalement, je me suis rendu compte que c'est un terme associé aux révisionnistes néo-nazis.
Et personne n'a besoin de ça.
OK, ouais, mais nous autres, on s'en sacre.
Peux-tu juste nous dire combien de gens sont morts en disant « Detail dark ».
Je ne suis pas votre clown.
Mais n'hésitez pas à aller vous chercher une petite collation,
parce que moi, parler de famine,
ça me donne faim. Parle-moi le générique.
Je vais devoir faire une petite mise en contexte
avant d'arriver en 1932-1933
dans une union soviétique où les gens
se battent pour des sacs de farine pour des vraies
bonnes raisons, parce que vous avez eu la
fantaisie de hipster de faire votre propre
esti de levain. Il faut en jeter
la moitié à tous les jours.
C'est tellement de gaspillage.
Vous n'êtes pas plus malin que votre boulanger.
Déplaçons-nous dans l'espace, tant si vous le permettez,
jusqu'en Russie, où, à un moment donné,
a eu lieu un événement super mineur facile à oublier,
la Révolution russe.
Je me demande si les Russes savent qu'on fait jouer ça
à toutes les fois qu'on parle d'eux.
Alors, grosso modo, pendant des centaines d'années,
les Russes étaient dirigés par les Tsars
et la famille impériale,
qui vivaient à ce point dans le luxe,
qui savaient littéralement plus quoi faire de leur richesse.
Oh, mais que vais-je faire de tous ces diamants?
J'en ai déjà mis sur ma couronne,
sur mon carrosse, déjà entièrement recouvert de feuilles d'or,
ainsi que sur cette épée que je n'utilise jamais même si je la porte tout le temps.
Eh bien, tsars de toutes les Russies, nous pourrions commencer à rentabiliser vos pierres précieuses en les collant sur des espèces d'œufs de Pâques qui vont valoir des millions
et seront transportés par un doute nerveux avec une valise attachée à une menotte.
Ou je ne m'appelle pas Fabergé.
Je vous ai déjà dit de ne plus vous nommer comme ça sans raison dans une phrase.
Je sais qui vous êtes.
Bref, les tsars avaient beaucoup d'argent.
Et ça faisait chier pas mal tout le reste de la population,
pour la plupart composés de fermiers qui ont froid pis qui mangent des navets parce qu'on est en Russie.
Les choses vont donc commencer à mal se passer en 1894,
quand arrive le tsar Nikola II, qui...
C'est un peu un tsar de merde.
Et quand je dis commencer à mal se passer,
je veux dire le jour de son couronnement,
genre, direct en commençant.
Détail dark!
Donc, ce qui s'est produit, c'est que le jour des festivités
du couronnement de Nikola II et de la tsarine Alexandra,
le gouvernement avait préparé un banquet pour les gens du peuple qui se pointeraient dans la plaine de Kodinka,
où on avait fabriqué pour l'occasion des pubs, des théâtres et plusieurs stands de souvenirs.
Un genre de fire festival, mais avec encore plus de problèmes sur le site.
On attendait une foule de quelques milliers, mais dès 6h du matin vont s'entasser environ 500 000 personnes qui auraient été appâtées de tous les
coins de la Russie parce qu'on distribuait des sacs à surprise. Non, ce n'est malheureusement
pas une de mes fameuses jokes. Les gens en Russie étaient tellement pauvres qu'ils
se sont déplacés parce qu'on distribuait des paquets cadeaux promotionnels du couronnement
contenant une miche de pain, une saucisse, un pretzel géant, ce n'est toujours pas une joke,
un morceau de pain d'épices, ainsi qu'une tasse commémorative avec la grosse face de Nicolas II.
Ce n'est pas une joke non plus, ça va très mal se passer pour des tasses meilleures tsars ever.
Vite, vite, on va se rendre compte que no shit, Sherlockovski,
il n'y avait pas assez de sacs à surprises pour tout le monde.
Les choses vont rapidement devenir très cocotons de Laval.
Charles Beauchesne vous incite à aller voir sur Internet
ce qui s'est passé aux cocotons de Laval en 2014.
Ça en vaut drôlement la peine.
Il va y avoir des émeutes.
Les gens seront piétinés à mort.
Les structures de bois des bâtiments botchés vont s'écrouler sur eux.
Et beaucoup vont mourir suffoqués en tombant les uns sur les autres dans les ravins
parce qu'on avait utilisé des deux par quatre en guise de pont.
Et évidemment, aucun deux par quatre en guise de pont.
Et évidemment, aucun deux par quatre ne va faire la job.
Au final, environ 1300 personnes vont mourir de l'accident le plus évitable du 20e siècle.
Et malheureusement, toutes ces tasses commémoratives ne vont que rappeler aux Russes la face de qui détestait en souvenir de tout ce bordel.
Et à partir de ce moment-là, ils vont appeler le tsar Nicolas le Sanglant.
Jour 1. Et ça va pas ce moment-là, ils vont appeler le tsar Nicolas le Sanglant. Jour 1.
Et ça va pas aller en s'améliorant, parce qu'à partir de là,
il va y avoir de plus en plus de mouvements
révolutionnaires opposés au tsar,
dont une manifestation ouvrière
pacifique en 1905,
où les ouvriers russes voulaient donner
en main propre une pétition
russe demandant des meilleures
conditions de travail russes. Sauf que
les gardes du palais d'hiver à Saint-Pétersbourg
vont tout bonnement shooter dans le tas de manifestants
alors que le mouvement était lidé par un prêtre
et que beaucoup des gens trimballaient avec eux
des drapeaux et des portraits de Nicolas II
en chantant « Dieu sauve le tsar ».
92 morts.
Oupsie-daisy.
Faut savoir lire la salle.
Oh, et by the way, Nicolas II n'était même pas au palais d'hiver à ce moment-là.
C'est ses ministres qui vont prendre la décision de fusiller tout le monde.
Mais c'est quand même Nicolas II que tout le monde va détester
parce que la plupart ont encore leur tasse commémorative
avec sa grosse face qui fait des thumbs-up.
On va appeler cet événement le Dimanche sanglant.
Nous en sommes donc au Dimanche sanglant de Nicolas le sanglant.
Oui, comme la toune de U2.
Non, on parle pas du même dimanche.
J'aime pas U2 et je vous attends dans les commentaires.
Fast forward
en mars 1917,
en plein coeur de la Première Guerre mondiale,
à ce qu'on appelle la Révolution de
février. Ouais, les Russes fonctionnaient encore
selon le calendrier grégorien qui avait pris
du retard sur le calendrier du reste
de la Terre. Pis c'est super mélangeant
pour rien. Donc, le 8 mars
en Russie, pendant la Journée internationale des femmes,
plusieurs madames russes vont manifester dans les rues
contre l'absence de pain dû à l'effort de guerre
que personne ne voulait.
Et c'est à ce moment-là que tous les autres mouvements
révolutionnaires en Russie vont, comme qui dirait,
en profiter pour se mêler à la boule de neige,
puis le gouvernement va s'écrouler plus vite
qu'un stand de souvenirs russes
en rupture de stocks de près de Zellgea.
Cette comparaison est désormais possible.
De rien. Là, il va y avoir plein
de grèves, des révoltes,
tous ces gens-là vont aller s'entrechooter
avec la police dans la capitale, même l'armée
de réserve va prendre le bord des révolutionnaires,
1300 morts et blessés,
et après quoi, Nikola II va être obligé d'abdiquer
et ils vont le chipper avec toute sa famille
dans une maison en Sibérie, la dompe officielle de la Russie.
Là, les révolutionnaires vont former
un gouvernement provisoire qui s'entend sur rien,
puis c'est exactement le moment
qu'il va choisir un certain agitateur politique
pour revenir en Russie comme une couille dans le pâté.
Vladimir Ilyich Ulyanov!
Mais vous pouvez m'appeler Lénine,
même si ça n'a aucun rapport avec mon nom.
Pour ceux qui se posaient la question, j'arrive d'un exil en Suisse parce que je n'arrête pas de foutre la merde
avec ce truc génial que j'appelle le communisme. Une espèce d'utopie où tout le monde est
égal sur papier mais dans les faits. Les gens au cégep ont tendance à me trouver
vraiment cool parce qu'il y a ma face sur des t-shirts, mais je suis complètement foqué
et je n'ai plus aucune zone de gris. Vous allez voir. Lénine va être accompagnée dans cette aventure par ses camarades les Bolcheviks,
une faction révolutionnaire d'extrême-gauche avec un nom qui sonne comme un gros mot de grand-papa.
Les Bolcheviks.
Ginette!
Et parmi les Bolcheviks, on va retrouver deux camarades très utiles pour Lénine.
Premièrement, un certain...
Joseph Djougachevili.
Mais vous pouvez m'appeler Staline.
Ça veut dire l'homme d'acier.
C'est cool, non? Allez me voir en photo.
J'ai un peu l'air papagato avec ma pipe
et ma grosse moustache de chauffeur de Zamboni,
mais Lénine m'utilise pour faire
tout son sale travail. Mon truc
préféré, c'est de tuer des gens pour régler des
problèmes. J'ai d'ailleurs déjà dit, la mort
règle tous les problèmes. Pas de gens,
pas de problèmes. Nuancé, non?
Et moi, je suis Léon Trotsky,
un fin politicien,
brillant intellectuel, orateur
hors pair et un commandant militaire
très efficace. Mais personne ne me fait
vraiment confiance, spécialement Staline.
Il me déteste parce que je parle
beaucoup. Oh, ferme ta gueule,
camarade. Donc, dès leur arrivée,
Lénine et ses camarades bolcheviques vont
déclarer... Je déclare
que le gouvernement provisoire, c'est
de la chenoute. À la place, on devrait donner
le pouvoir aux soviets, à un espèce
de conseil des membres influents des unions
de travailleurs. Et de l'armée aussi.
Histoire de casser quelques gueules
dans le processus. Vous allez voir, le communisme,
c'est très amusant.
Après quoi, évidemment, le gouvernement
provisoire, blessé de cette fête traité de chnotes,
va répliquer en faisant coffrer tous les bolcheviques par la police.
Sauf moi, Lénine.
Je vais m'enfuir en Finlande déguisé en paysan.
Et c'est même Staline qui va raser ma barbiche
parce qu'il faut croire que sans barbiche, je deviens invisible.
Lénine, c'est moi. Ouais.
Oh, ferme ta gueule et arrête de bouger, camarade. Ouh! Donc, trois mois plus tard, Lénine rev c'est moi! Ouais! Oh, ferme ta gueule et arrête de bouger, camarade!
Ouille!
Donc, trois mois plus tard, Lénine revient en Russie,
histoire de redéclencher l'insurrection dans ce qu'on appelle la Révolution d'Octobre.
Mais évidemment, ça s'est passé en novembre.
Les bolcheviques prennent le pouvoir et instaurent un gouvernement
où les soviets viennent remplacer les ministres.
D'ailleurs, Lénine n'aimait pas vraiment le terme « ministre »,
il va le remplacer par
commissaire du peuple, ce qui est un peu une façon
bullshiteuse de dire la même affaire.
Communisme! Je vais en profiter
moi-même pour me donner plein pouvoir
en devenant chef du convoi des commissaires
du peuple. Vous voyez? Communisme!
Tout le monde est égal. Et toi,
Staline, tu vas être commissaire aux nationalités
en charge de gérer l'indépendance aux frontières.
Peu importe ce que ça veut dire.
Génial. Je leur ai justement préparé un peu
d'indépendance aux frontières de mes jointures
directement dans leur sale gueule.
Tu vas voir, ça va péter. Oh, et avant
que j'oublie, d'ici 20 ans, j'aurai fait
assassiner 12 des 24 commissaires
de ton gouvernement 1917.
Staline, baby!
Le 25 novembre, Lénine organise
donc les premières élections libres de l'histoire de la Russie.
Élections libres qui vont se solder par une défaite écrasante des bolcheviques
avec 168 sièges contre 400 du monde plus modéré.
Pouin, pouin!
Qu'à cela ne tienne, Lénine n'avait pas dit son dernier mot.
Oui, finalement, les élections, c'est de la merde.
À la place, je vous propose un petit truc que j'appelle la dictature du prolétariat. Vous allez voir,
c'est génial. C'est comme un espèce
de système où on prône une société sans classe
mais où c'est quand même moi qui prends
toutes les décisions. En votre
nom. Voilà. Communisme.
Tout le monde est égal.
D'ailleurs, si ça ne vous dérange pas trop, je vais en profiter
pour suspendre toutes les libertés dont celle de la presse,
le droit de grève, interdire
tous les partis politiques et tous mes opposants seront désignés comme ennemis du peuple,
puis se feront tabasser tout nus, attachés sur des chaises,
par la Tchéka, ma toute nouvelle police secrète,
elle-même pleine de psychopathes et de délinquants révolutionnaires.
Excellente décision, les amis.
Finalement, en 1918, la Russie se retire de la Première Guerre mondiale
avec le traité de Brest-Litovsk,
conclu avec l'Allemagne,
qui lui enlève genre full de territoire.
Pétrograde est jugée maintenant trop proche de la frontière,
alors la capitale est déplacée à Moscou,
où Lénine devient le dictateur du Kremlin.
Je veux dire, le commissaire de...
whatever.
Évidemment, le peuple supposé être en charge
va flairer la crosse,
entraînant quatre ans de guerre civile, 10 millions de morts,
on ne fait pas de prisonniers parce qu'on préfère les pelotons d'exécution,
comme ici, on préfère le Pepsi.
La guerre oppose les rouges de Lénine aux blancs de tout le reste du monde,
notamment d'anciens tsaristes.
Oh oh!
Là, le problème, c'est qu'en juillet 1918,
les blancs vont se rapprocher de la maison en Sibérie
où Lénine gardait
la famille impériale emprisonnée depuis l'abdication
du gros loser de Nicolas II.
Double oh-oh.
Parce que Lénine n'a pas besoin de plus de Nicolas II
dans toute cette tempête de chiottes.
Détail très, très dark.
Alors, le 17 juillet 1918, à 2 h du matin,
on va demander à Nicolas II, son épouse Alexandra,
ses filles, les quatre grandes duchesses, et son fils,
le Tsarevitch Alexei,
de s'habiller et on va les faire gonner au sous-sol
par des gardes sous parce que
gonner des enfants. Chose qui sera d'autant
plus difficile parce que la famille impériale
avait prévu s'échapper et que
leurs vêtements étaient pleins de pierres précieuses
cachées qui ont eu, comme qui dirait,
l'effet de veste pare-balles.
Je ne suis pas encore mort. Non, toujours pas mort. Qu'allez-vous faire maintenant? » La guerre civile se poursuit entre les Blancs et les Rouges jusqu'au 30 août 1918,
quand l'aîné n'officialise, pour rester au pouvoir, la Terreur Rouge.
Alors, en gros, ça consiste à faire exécuter 1300 personnes par la police politique,
à envoyer tous les anciens bourgeois pelletés de la neige dans des camps de travail en Sibérie
et à faire fusiller sans distinction tous ces putains de blancs.
D'ailleurs, je vais également en profiter pour virer complètement par à nous
et organiser une purge de 220 000 personnes au sein de mon propre parti.
Vous pouvez être certain que la police secrète va leur faire la fête à eux aussi.
Lénine!
Il y avait fort possiblement un poster de moi dans votre local d'association étudiante.
Comment me trouvez-vous maintenant?
Rajoutez à ça que tout au long de la guerre civile,
Staline et Trotsky vont mutuellement se nuire l'un l'autre parce qu'ils se détestent.
Entre autres, Staline va refuser de venir en renfort à Trotsky et même
s'opposer directement à lui en organisant
des soulèvements ouvriers pour le faire chier
parce que Trotsky devient de plus en plus autonome.
Ça prestille! Une chance qu'on est
du même côté! Malheureusement
pour ce pauvre Trotsky, en 1921,
son communisme de guerre
précipite le pays dans une crise économique
sans précédent. OK, maintenant
je vais instaurer des nouvelles mesures économiques
qui sont un peu comme une sorte de bref retour au capitalisme
parce qu'on a besoin d'argent.
Lénine, c'est moi.
Essayez de ne pas faire attention au bout où je me contredit constamment.
Hé Lénine, tu m'as l'air un peu fatiguée.
Pourquoi ne me nommes-tu pas secrétaire général du parti communiste?
Un poste clé histoire que je puisse complètement niquer Trotsky.
Excellente idée, mon petit Staline.
J'espère maintenant que je ne ferai pas subitement
un accident vasculaire cérébral à 52 ans
parce que...
Effectivement, à partir de 1922,
Lénine va faire une série d'AVC...
Mais heureusement, c'est le camarade Staline
que le comité central du parti
va mettre en charge pour s'occuper de lui.
Chose qu'il va faire en en profitant pour
l'éloigner subtilement du pouvoir afin de prendre sa place.
Staline, c'est fou,
mais j'ai comme l'impression que tu essayes
de m'éloigner subtilement du pouvoir
afin de prendre ma place.
Alors, qu'est-ce que tu me racontes là, mon petit Lénine?
Je le fais que te permettre de te reposer
dans une maison de campagne isolée où personne n'a le droit de te voir,
et où j'ai spécialement donné des instructions interdisant aux gens de prendre quelques notes que ce soit sous ta dictée.
D'ailleurs, ne t'avise surtout pas de faire rédiger un testament secret suggérant aux autres commissaires de se débarrasser de moi avant qu'il ne soit trop tard.
Je serai vraiment le genre de personne à faire tuer tous ceux qui mentionneraient un tel testament.
Va te faire foutre, Staline, c'est exactement ce que je vais faire. « Je serais vraiment le genre de personne à faire tuer tous ceux qui mentionneraient un tel testament. »
« Va te faire foutre, Staline. C'est exactement ce que je vais faire. »
« Oh, ferme ta gueule, camarade, et jette donc un coup d'œil à l'intérieur de cet oreiller. »
Lénine meurt en 1924 suite à toute une parade d'AVC qui vont lui faire perdre toutes ses capacités, dont celle d'être en vie.
Staline va donc lui construire un beau mausolée avec plein de statues
où la dépouille momifiée de Lénine peut encore être observée aujourd'hui dans une vitrine, celle d'être en vie. Staline va donc lui construire un beau mausolée avec plein de statues,
où la dépouille momifiée de Lénine peut encore être observée aujourd'hui dans une vitrine,
même si on a tellement retouché son visage
avec de la cire au fil des années
qu'il est maintenant plus chandelle de gâteau de fête
que Lénine.
Dans les années qui vont suivre,
Staline va devenir le maître incontesté
de la Russie soviétique
en faisant progressivement assassiner,
envoyer dans les camps de travail
ou exiler tous ceux qui leur gardent croche.
Ça inclut évidemment Trotsky,
qui se réfugie au Mexique,
où il en a profité pour jouer aux fesses avec Frida Kahlo.
Puis à un moment donné, en 1940,
Staline veut lui envoyer un doude à Mexico,
lui défoncer le crâne avec un pic à glace.
Voilà! C'était le contexte historique!
Dans le fond, l'important pour notre histoire,
c'est de savoir qu'à un moment donné,
c'est Staline qui devient le boss de l'Union soviétique.
J'aurais juste pu dire ça, finalement.
Bref, on est rendu en 1928,
et c'est pile à ce moment-là en carrière
que Staline va se poser la question
qu'on a eu toutes se faire poser dans une entrevue d'embauche.
Tu te vois où dans cinq ans?
Ça ou c'est quoi ton plus gros défaut?
Puis là, tu t'inventes un défaut
qui est en fait une qualité, genre le perfectionnisme,
alors que la vraie réponse, c'est que tu piges dans une petite caisse
puis tu as de la cocaïne en dessous des ongles.
Mais dans ce cas précis, la question que Staline va se poser,
c'est plutôt où je vois l'Union soviétique dans cinq ans
et à laquelle il va répondre à l'aide de ce qu'on appelle des plans quinquennaux,
c'est-à-dire des plans de développement échafaudés sur cinq ans,
même si ça sonne comme le nom d'un set de construction mécano off-brand
avec des pièces qui peuvent empoisonner au plomb.
Quinquennat! Tu peux maintenant donner vie à ton propre régime communiste!
Chaque ensemble vendu séparément.
Le plomb contenu dans les pièces peut déclencher la démence.
En gros, le plan quinquennal de Staline,
c'est l'industrialisation de toute l'Union soviétique.
Petite job de mardi après-midi.
Parce que, oui, comment dire ça de façon délicate,
la Russie avait accumulé un certain retard industriel
pendant le super long contexte historique.
Donc, avec les villes en effervescence
et l'industrie grandissante,
la demande de nourriture devient, sans surprise,
de plus en plus importante.
Là, Staline va décider d'instaurer ce qu'on appelle
la collectivisation de l'agriculture pour pallier
à la demande. En gros, la collectivisation,
ça le dit dans le nom, c'est de mettre
en commun les fermes et la machinerie
pour que plus de personnes y travaillent,
pour augmenter
le rendement agricole, pour
approvisionner les villes en nourriture,
pour favoriser le développement
industriel, pour booster
l'économie.
On va rajouter à ça une référence de poudre là-dedans
puis on dirait une toune des vulgaires machins.
Ça, c'est le plan grossièrement sur papier.
J'ai un genre de game de 4 ans où tout va pour le mieux.
C'est quoi, ce 4 ans?
Note à moi-même, il faut que je me trouve une équipe d'auteurs
avec les mêmes intérêts que moi parce que note à moi-même.
Mais dans 4 ans comme dans la vraie vie,
les choses ne vont pas nécessairement comme prévu.
Fiez-vous à moi. Je n'ai jamais joué à Catan.
Malheureusement, toutes ces fermes à collectiviser ne sont pas down avec le projet.
C'est des terres qui appartiennent déjà à des paysans propriétaires russes,
qui n'étaient pas tous, contrairement à ce qu'on pourrait le croire,
des vieilles madames avec un foulard autour de la tête, le dos plié à 90 degrés,
avec un corps de bonne femme qui a eu 36 enfants.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y avait toutes sortes de paysans.
D'abord, les bedniacs, des paysans pauvres,
ainsi que les batraques, des paysans sans terre que l'on engage pour travailler
sur les plus grosses fermes.
Pour Staline, les bedniacs et les batraques,
ce sont les amis du parti,
alors que pour moi, c'est pas mal des noms de méchants
dans un dessin animé des années 80.
Maintenant,
Bédniak, il ne nous reste plus
qu'à activer le laser pour détruire
la Lune!
Tout de suite, Batrac!
On retrouve ensuite les Sérédniaks,
qui sont des paysans avec un revenu
moyen. Et enfin, il y avait
les Koulaks, qui sont des paysans riches
et assez puissants dans certaines régions
de l'Union soviétique.
Et eux, ça ne leur tentait pas nécessairement de juste donner à Staline les terres qu'il possédait légalement
et sur lesquelles il travaillait depuis des années.
C'est pas comme s'il se la Kulak douce.
Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que Staline, l'homme d'acier, ne les portait pas nécessairement dans son cœur.
Le terme Kulak se transforme donc rapidement en terme péjoratif
pour désigner des paysans ennemis du communisme.
N'oubliez pas que si jamais vous êtes des coulacs,
vous vous méritez tous une coulac sur la gueule.
Staline va donc mettre en place des politiques de découlacisation à travers le territoire.
Sauf que les critères qui définissent un coulac ne sont pas coulac dans le béton.
D'ailleurs, le terme coulac en est un utilisé par Staline
qui veut dire profiteur ou exploiteur.
Et si pour certains, il s'agit de ceux qui possèdent
plus de 8 acres de terrain et slash ou du bétail,
les critères changent pas mal d'une région à l'autre.
Et plus le temps avance, plus la définition s'élargit
jusqu'à intégrer aussi les gens qui engagent des travailleurs
sur leur terre agricole,
mais aussi ceux qui possèdent un moulin,
de la machinerie avec un moteur,
ou une crèmerie.
L'endroit pour faire du beurre, pas le parloir à crème glacée
où les adolescents se haussent une molle à l'envers d'un pinot.
Voilà, inutile de vous dire que Staline va prendre
un malin plaisir à écraser individuellement
tous ceux dont l'activité ne lui profitait pas,
comme les fourmis que j'ai présentement à la maison.
Faites attention quand vous échappez du sirop d'érable
derrière vos comptoirs.
En gros, ce que j'essaie de dire,
c'est que Staline n'aimait pas les coulacs.
J'aurais juste pu dire ça.
Il trouve que c'est une sale bande de lait
et leur envoie des autorités pour les obliger
à collectiviser de force en en tapochant
une coupe rapidement sur le side.
Mais vu qu'encore une fois, c'est moins clair que jamais ce qui constitue objectivement un coulac,
ça devient de la petite violence totalement arbitraire.
Hé, vous! Pouvez-vous me dire le nom de l'animal à quatre pattes qui galope là-bas?
Euh, ça semble être un cheval.
Alors, on a des connaissances en agriculture, Monsieur le coulac, capochez-le!
Oh!
Évidemment, Staline devient assez rapidement
coulac parano dans ses temps libres et commence
à soupçonner que les coulacs ukrainiens
cachaient des réserves de grains
et qu'ils s'arrangeaient pour que les récoltes
ne se rendent pas nécessairement
dans les villes. Est-ce qu'on peut reprocher à qui
que ce soit d'essayer de garder un ou deux sacs
de ce que tu t'es fendu une deuxième craque de fesse à essayer de cultiver en Union soviétique?
Vladislav, regarde! Nous pourrons manger une ou deux patates de taille décevante si on se dépêche à cultiver pendant que la température est encore clément...
Oh, mère Russie, pourquoi ton lait est-il si difficile à téter?
Russie, pourquoi ton lait est-il si difficile à téter?
On raconte que, justement, en Ukraine, la collectivisation était si impopulaire que certains fermiers préféraient abattre leurs bétails ou faire brûler leurs champs
plutôt que de les laisser tomber aux mains de Staline.
Si je ne peux pas avoir Svetlana, personne ne l'aura.
À bout, certains coulacs ukrainiens décident de lyncher les autorités soviétiques locales,
créant ainsi une révolution anti-révolutionnaire,
et ça commence à devenir beaucoup de révolutions que les choses révolutionnent en toute révolution.
Les coulacs récalcitrants seront évidemment réprimandés,
et par réprimandés, je veux dire soit fusillés sur place
ou envoyés dans des camps de travail forcés en Sibérie, ce qu'on appelle les goulags.
C'est-à-dire un endroit très, très froid
où tu vas déblayer des voies ferrées pour rien
jusqu'à ce que tu meurs. Donc, en gros,
la vie en Union soviétique
met plus!
Le problème avec ça, c'est qu'en envoyant les paysans
qui savent travailler la terre aux confins
de la Russie, tu perds ta main-d'oeuvre
qualifiée pour cultiver ces fameux champs
difficiles à cultiver que tu voulais collectiviser.
On demandait aussi aux nouveaux agriculteurs
de cultiver de nouveaux grains,
non pas selon leur expérience
ou la terre à leur disposition,
mais bien selon les besoins
des régions industrielles, ce qui est
vraiment zéro optimal parce que tu peux
juste pas faire pousser n'importe quoi
n'importe où. En gros, on a été un peu
graines sur la gestion des graines.
Si l'amour est dans
le prix m'a appris quelque chose, c'est que les agriculteurs
gèrent pas super bien le changement de leur vie de tous les jours.
Avec la météo peu clémente de
certaines régions, les problèmes administratifs,
des quotas de production super exigeants,
l'industrialisation rapide,
les tensions dans les villages, la
forte demande de nourriture dans certains centres urbains
et la pression soviétique qui n'est pas
reconnue comme la plus club-maid de toutes les pressions.
Sans surprise, le rendement agricole
est so-so. Je dirais même
so-so-so. Non, mais pensez-y.
Les gens ont déjà de la difficulté à faire pousser
des tomates cerises sur leur balcon
à Montréal, puis tout ce qu'ils ont à surveiller, c'est des
écureuils tellement baquets que les touristes les trouvent
encore plus adorables et les nourrissent
davantage, créant ainsi un cercle
vicieux de plus en plus gros écureuils.
Ces hosties-là sont rendus à attaquer quand t'as pas de pinotte.
Les écureuils sont tellement gros qu'ils font du raquette.
Arrêtez!
Bref, de retour à nos paysans ukrainiens,
évidemment, avec le titre de l'épisode,
je pense pas que personne va sursauter en apprenant
qu'une importante famine finit par se déclarer en Ukraine
entre 1932 et 1933. Et là, je ne veux pas dire « enfin », mais il me semble
que ça fait huit heures que je suis dans le setup de l'épisode. Ce qui s'est passé,
c'est qu'à partir de ce moment-là, Staline a encore augmenté les quotas de grains en
plus d'interdire les jardins et les potagers pour que les paysans se concentrent uniquement
sur leur travail agricole chiant au nom de Mère Russie et de ses vieux tits.
Même la pratique du glanage est interdite.
Le glanage, ici, c'est pas ce que font les adolescents
devant un couche-tard l'été
parce qu'ils n'ont pas encore de permis de conduire.
Le glanage, c'est d'illégalement ramasser
les miettes et les grains tombés par terre
pendant les récoltes pour les manger
parce que t'as trop faim.
Même les enfants pouvaient être arrêtés s'ils étaient pris
à cueillir ou ramasser les parcelles de nourriture
tellement insignifiantes qu'elles sont laissées par terre.
Piotr Rabinovitch, vous êtes accusé
d'avoir glané des restants de Sarazin.
Qu'avez-vous à dire pour votre défense?
J'en ai assez entendu. Envoyez-moi cette pourriture
en Sibérie.
À ce moment-là, même les paysans,
qui ne se posaient peut-être pas initialement à la collectivisation,
vont tenter de cacher de la nourriture
pour pouvoir au moins subvenir aux besoins de leur famille.
Une tactique populaire, c'était d'enterrer les grains
pour éviter que les autorités les trouvent lors des fouilles.
Mais les brigades se sont rapidement armées
de longues barres de fer pour poquer le sol. Merde! De très,
très longues barres de métal! Désolé, les enfants, finalement, il semblerait que mon plan infaillible
pour nous faire passer à travers la famine vient d'être déjoué par des doudes équipés avec du
matériel qu'ils ont probablement trouvé à côté dans le coin d'une ruelle. Pourquoi tout est à la
fois si facile et si difficile en URSS?
Malgré la famine, les autorités pouvaient t'abattre ou t'envoyer dans un camp de travail s'ils apprenaient que tu cachais de la nourriture ou que t'avais tué du bétail pour ta consommation personnelle.
Ils trouvaient donc ça suspect si tu semblais pas assez affamé à leur goût.
Hé, vous! Vous n'avez pas l'air d'être en train de mourir d'inanition et vous n'êtes que raisonnablement cerné.
Mangeriez-vous de l'orge
en cachette, mon hostie?
D'ailleurs, un truc qui était très encouragé par le régime
soviétique, c'est la dénonciation.
On considérait que c'était le devoir
de tout bon communiste de
stouler tous les gens qui essayaient juste
de survivre. Idée qu'on encourageait
d'ailleurs assez énormément chez les enfants,
principalement dans les pionniers
des espèces de scouts soviétiques,
où on leur expliquait, entre autres,
qu'envoyer ses parents se faire shooter,
c'était assurément la meilleure façon de faire
plaisir à Staline, qui surnommait maintenant
le petit père du peuple.
Un peu comme une espèce de sinistre père Noël
soviétique qui ne fait jamais
aucun cadeau.
Détail dark!
Là, c'est un bon moment de vous parler du mythe
de Pavel Morozov, un jeune paysan russe
qui aurait dénoncé son père avant d'être assassiné
par son oncle.
Boom, baby! Karma instantanée, mon petit Pavel!
Le régime communiste va en faire un héros,
Pavel, pas mon oncle meurtre,
rédiger des chansons en son honneur
et lui ériger une statue à Moscou
pour rappeler les mérites de se faire tuer
pour avoir fait déporter tes parents.
Dans les faits, le véritable
Pavel n'aurait même pas dénoncé
son père. Il se serait juste banalement
fait tuer par son oncle.
Et le mythe de sa dévotion aurait été
construit de toute pièce par le régime
stalinien. Et s'en suivra une terrible vague
de dénonciations arbitraires et anonymes.
Bien joué, les enfants!
Deux millions de paysans seront punis comme ça
en se faisant envoyer défricher la Sibérie,
qui n'est toujours pas défrichée, soit dit en passant.
Et 300 000 seront déportés au goulag
ou tout simplement exécutés.
Les chanceux.
C'est quand la famine s'est installée dans les campagnes
que l'ambiance vit régloque en Petit-Navet.
En mode désespoir, les gens se sont mis à manger
n'importe quoi, des souris, des rats, des oiseaux, des fourmis, des vers de terre, mais aussi des chats et des chiens.
On faisait moudre des os dans le peu de farine qu'on avait pour la faire durer, un peu comme un dealer cheap qui coupe sa coke avec du speed,
puis là t'en as pour trois jours à grincer des dents puis dire aux gens que tu dors mal ces temps-ci.
normal ces temps-ci.
Il y en a d'autres qui se sont mis à manger le cuir des souliers ou des semelles,
ce qui est quand même bien meilleur
que tout ce que vont manger les fins gourmets
qui prennent leur steak bien cuit.
Sérieusement, c'est quoi votre problème?
Vous aimez pas ça quand c'est tendre?
Détail dark!
On rapporte des histoires effroyables
de mères qui, au pire de la famine,
seront obligées de tuer un de leurs enfants
à coups de hache avant de le faire cuire
pour nourrir le reste de la famille. Vosés de tuer un de leurs enfants à coups de hache avant de le faire cuire pour nourrir
le reste de la famille. Vos parents disent
sûrement qu'ils aiment tous leurs enfants égales,
mais il n'y a rien comme une famine pour te prouver
le contraire. Moi, si j'étais vous, je ferais
quand même un extra-vaisselle ce soir.
Juste au cas.
D'ailleurs, à cause de la malnutrition,
les membres des gens devenaient généralement
enflés et douloureux, et leur ventre
se gonflait comme ceux des enfants dans les annonces de vision mondiale.
Existe-tu encore, ça?
Détail intéressant dans un détail dark.
Symbol, on n'a peur de rien cette saison.
En l'absence de protéines dans le corps,
le système lymphatique peut plus fournir et filtrer les fluides produits par les organes.
C'est donc l'estomac qui se gonfle sur ses propres liquides.
Miam!
Finalement, c'est le corps humain qui te fait la joke la plus cruelle
quand il est affamé en te gonflant le bide
comme si tu revenais d'une quelconque casacourfou.
S'il y a des Français qui nous écoutent,
bonne chance avec ce référent-là.
Donc, pour garder ce monde-là en campagne
et éviter qu'ils quittent tous pour la ville
et exacerbent le problème de l'intérieur,
le gouvernement leur délivre un genre de passeport
à l'envers, restreignant
les déplacements vers l'intérieur
du pays. Et ceux qui réussissaient
malgré tout à s'enfuir se retrouvaient
dans les villes, oui, mais ne pouvaient pas se trouver
de travail à cause de leur passeport spécialement
émis pour ne pas se trouver de travail.
Ce qui les poussait généralement à
mourir de faim sur les trottoirs.
En même temps, je ne sais pas à quoi ils s'attendaient quand tes papiers, c'est le contraire d'un
passeport. Pendant ce temps, Staline passe le plus clair de son temps à diriger le pays
par télégramme en télétravail dans une infinie succession de maisons de campagne
toutes plus luxueuses les unes que les autres, en écoutant de l'opéra, pêchant la truite,
sans compter quelques petites games de gorokoki, la pétanque russe.
J'aime aussi beaucoup planter des orangés et des citronniers, ces arbres fruitiers zéro-russes.
Juste parce que je peux. Staline, baby!
En Ukraine, on baptise cette famine « Holodomor », qui se traduit librement par « tué par la famine ».
No shit.
Pour refléter le fait que, selon les Ukrainiens, cette famine n'en était pas une naturelle,
mais bien créée par l'homme.
En gros, pour eux, Staline a volontairement choisi
d'orchestrer la famine en Ukraine,
où se trouvait une grande majorité de Kulaks,
afin de décimer la population.
Sauf que l'Ukraine n'était pas la seule région touchée.
La famine de 1932-1933 a affligé
plusieurs autres régions agricoles de l'Union soviétique,
comme le Kazakhstan, le nord du Caucase, la région de la Volga, le sud de l'Oural et même l'ouest de la Sibérie.
Pour la plupart des régions que je n'aurais pas connues si je n'avais pas joué à risque,
puis même là, ce n'était pas mes premiers choix.
La game était en train de mal tourner.
Mais Charles, on parle de combien de morts pendant cette famine,
me demanderaient ceux qui veulent me permettre
une transition en douce.
Détail intéressant, mais
dark quand on y pense.
Bon, ça aussi, c'est compliqué. Ça dépend des experts
qu'on consulte. Parce que pour certains,
c'est environ 3 millions de morts
et pour d'autres, c'est 12 millions.
Je crois que les historiens calculent les morts
comme on estime le poids d'une truite.
Selon les archives soviétiques, qui ont été rendues publiques après la guerre froide,
on estime le nombre de morts en Ukraine dues à la famine à environ 1,5 million.
Mais historiquement, les pays qui tuent plein de monde ont tendance à arrondir à la baisse
le nombre de décès qu'ils ont sur la conscience.
Et honnêtement, je serais inquiet d'un pays qui révise des chiffres comme ça fièrement à la hausse.
et honnêtement, je serais inquiet d'un pays qui révise des chiffres comme ça fièrement à la hausse.
C'est aussi que c'est difficile d'évaluer qui est mort de faim et qui est mort d'une maladie liée à la disette,
parce qu'il n'y avait personne pour cataloguer tout ça au jour le jour en Ukraine.
Une chance.
Famine.
Famine.
Famine.
On n'a rien.
Famine.
Manger par le voisin.
Famine.
Une maladie s'apparentant à la vache folle pour humain parce qu'il a mangé le voisin Famine
Le gars qui a inventé la roulette russe
Nous l'exclurons de la statistique
Et est-ce qu'on compte aussi les gens abattus par ce qui cachait du grain
Ou ceux qui ont été envoyés dans les camps de travail
Ce qui est techniquement une sorte d'exécution
Parce qu'à ce moment-là, le nombre de victimes se mélange à ceux de la grande purge
Que Staline va orchestrer
à la fin des années 30, parce que
les gens n'ont pas fini de payer pour ses citronniers.
En fait, le régime stalinien
est tellement invivable pour les Ukrainiens
que pendant la Deuxième Guerre mondiale,
ils vont accueillir les nazis,
alors en pleine invasion de l'Union soviétique,
comme des libérateurs.
Ouf!
D'habitude, c'est mauvais signe pour ton régime
quand le réflexe des gens, c'est de faire
« Oh, Dieu merci! Hitler! »
Oh, by the way, je ne pardonnerai jamais aux Ukrainiens d'avoir fait ça.
À la fin de la guerre, quand nous réannexerons l'Ukraine à l'URSS,
je les ferai tous pendre.
En fait, pas tous.
J'en garderai quand même quelques-uns
pour dealer avec une autre décennie de décisions de crise de fou.
Parce que, surprise, je ne vais pas mourir avant 1953.
Raconter l'histoire, c'est pas simple.
C'est faire des choix en racontant des événements sous un angle et pas l'autre,
parce qu'il n'y a pas de bonne version ou de vraie version.
En fait, très rarement.
Aujourd'hui, j'ai fait beaucoup de jokes sur le communisme,
plus précisément les abus qui ont été commis au nom du communisme.
Commencez pas à me voir non plus comme un agent du capitalisme sauvage ou des multinationales.
Ou peut-être que oui.
Non, non, non, c'est juste des jokes.
Ou peut-être que non.
Dans tous les cas, une chose est sûre, des millions de personnes sont mortes de faim et d'autres causes connexes,
dont la majorité du blâme peut être directement pelletée en direction de Joseph Staline,
qui a commis un assaut important contre son propre peuple.
Parmi tant d'autres assauts importants contre son propre peuple.
Le rêve d'une société sans classe où tout le monde est égal reste plus noble que jamais.
Mais est-ce que c'est vraiment possible?
Je ne sais pas vraiment à moi de vous le dire.
Moi, je suis pour vous parler des fois où ça a été un shit show, mais...
Bien, malheureusement, la plupart des gens
qui se sont hissés à la tête de dictature,
aussi égalitaire et bien intentionnée
que prévue sur papier, l'ont faite
au prix de piles et de piles de cadavres.
C'est important de se demander aussi à qui profite
l'histoire. La plupart des recherches
sur la famine en Ukraine et son bilan élevé
en pertes de vie humaine auraient été amorcées
dans les années 80 aux États-Unis,
où plusieurs immigrants ukrainiens se sont
réfugiés et ont eu envie de parler
de leur histoire. Mais aussi,
ça rangeait bien gros le gouvernement de financer
des papiers sur les gros méchants communistes vers la fin
de la guerre froide. Ça sert à qui
de démoniser le communisme et
les idées socialistes? Parce que, encore
aujourd'hui, des récits sur les défaillances
du communisme seront toujours
accueillis à bras ouverts par ceux qui profitent
du système capitaliste.
Alors que dans tous les cas, peut-être que le problème
dans le fond, c'est...
Les personnes au pouvoir!
Je m'appelle Charles Beauchesne
et le cauchemar se poursuit
dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire, c'est...
Au texte et à la recherche,
Charles Beauchesne, Audrey Rousseau
et François de Grandpré.
Urbania, à la réalisation,
Barbara-Judith Caron. Au montage, Lucie Fournaison. Sous-titrage Société Radio-Canada