Les Pires Moments de l'Histoire - La Nouvelle-France
Episode Date: December 21, 2023Dans ce nouveau chapitre de la série des Pires moments bien de chez nous, Charles retrace les origines de la colonie française qui deviendra un jour le Québec. En fait, on part du début avec l’a...rrivée de Jacques Cartier avant de sauter directement à la fin avec la bataille des plaines d’Abraham. Un peu comme quand on doit lire un livre au cégep. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte.
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
Notre mission? Vous amener ailleurs.
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T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au Balado Urbania.
Ah!
Paladour-Bania.
Eh bien, eh bien, eh bien, si c'est pas tout, mes amis,
et statistiquement quelques ennemis,
réunis ici pour un autre épisode des pires moments de l'histoire.
Le podcast où je vous raconte toutes les fois où ça s'est mal passé dans le passé,
et ça alors que vous êtes possiblement en train de faire de l'anxiété avec le présent.
Vous auriez raison,
il commence à faire chaud, souvent, et longtemps.
Puis je vous avertis, moi, la seconde où le contrat social s'écroule, je deviens
le roi des cannibales,
et ce sera plus le temps de venir me voir pour me dire que vous aimez
le podcast, les chums. Mais je m'égare.
Vous serez malheureux d'apprendre que c'est
une fois de plus le moment de la saison où la production
me met littéralement le canon d'un revolver
sur la tempe pour vous parler de contenu canadien.
T'aurais raison, Tex, mon chien.
Et quoi de plus intéressant que le Canada?
Certains diraient même le plus meilleur pays au monde.
Mais je ne ferai pas ça, ça aura l'air stupide.
Bref, un pays magnifique, de reliefs sauvages, d'un océan à l'autre,
une terre promise de liberté,
où affluent des gens de partout dans le monde
pour contribuer à un prestigieux idéal parlementaire anglo-saxon
qui fait le bonheur de tous.
Tous? Non!
Seule une petite province de Tony Truant québécois
s'obstine encore et toujours à avoir une culture distincte
où on parle français viande à chien.
Mais d'où viennent ces weirdos?
Et si je vous racontais l'histoire de cette fois
où la France a décidé de se partir une colonie en Amérique du Nord
avant de s'en écoeurer super rapidement,
la relayer au rang de magasin général pour faire des chapeaux,
j'aimerais tant que ce soit une blague,
et finalement l'échanger aux Anglais
avec la froideur d'une transaction de cartes Pokémon.
Ce qui n'est pas un bon exemple.
J'ai déjà vu des gens pleurer
pour un Blastoise.
Bref, cette fille rikipopée coloniale,
c'est bien sûr celle de la
Nouvelle France!
Histoire que je ne vous raconterai
pas au complet parce que ça s'étale
de 1534 à 1763
et le résultat serait un podcast
répétitif et assommant.
À l'image de la Nouvelle-France, dans le fond.
Euh...
Par contre, ce que je peux vous proposer,
c'est de vous résumer la période
de la colonie française en Amérique
en vous racontant juste le début et la fin.
Hein? Hein? Comme une histoire d'amour.
C'est le fun de savoir comment ça a commencé
et comment ça a éventuellement
chié sans nécessairement passer par le bout
où la magie s'éteint.
Parce que la France commence graduellement à stanner
de comment le Canada, c'est trop grand
avant de revenir au 20e siècle
fasciné d'à quel point le Canada, c'est grand.
Voilà!
La Nouvelle-France!
C'est vrai, ça?
S'il vous plaît, dites-moi que ça vous va!
Donc, comme le diraient les Français,
allez, par moi, le général est casti.
Je n'aime pas quand vous faites ça.
C'est notre mot.
Jacques Cartier et les Diamants du Canada
Il fut un temps au Moyen Âge européen où on préférait s'aventurer en mer le moins possible,
parce qu'on croyait que c'était en fait un restant du déluge,
celui avec lequel Dieu avait jadis essayé de tuer tout le monde sur la Terre,
dans lequel nageait maintenant un gros paquet de monstres.
Fair enough.
Mais tout ça va changer au milieu du 15e siècle,
quand l'Empire ottoman va bloquer la route de la
soie pour faire chier, privant
ici les Européens des trésors de l'Asie
comme les épices, qui à l'époque
se vendent littéralement au prix de l'or
parce qu'au Moyen-Âge, toute la nourriture est
soit bouillie ou, dans le meilleur des cas, dégueu.
Et là, vous connaissez l'histoire,
c'est le début du grand âge de l'exploration
maritime pour trouver une nouvelle route
jusqu'en Asie.
À un moment donné, il y a un Italien qui va prendre un mauvais tournant et découvrir l'Amérique.
Mais dans les faits, toute une mosaïque de peuples autochtones était déjà tombée dessus.
Et c'était réparti partout sur un continent que les Européens vont bientôt commencer à piller comme jamais.
L'Amérique.
Pendant ce temps, au 16e siècle,
ça fait déjà un petit bout de temps que le bon roi de France, François 1er,
déprime en regardant les galions espagnols de son rival, l'empereur Charles Quint,
revenir d'Amérique du Sud avec des cales remplies de...
l'or des incas!
Chose qui va s'arranger très rapidement
quand le pape va assouplir le traité de Tordesillas,
qui divisait l'Amérique entre l'Espagne et le Portugal,
puis là, personne ne pouvait aller là à part eux,
sinon tu te faisais excommunier.
Sauf que là, on va décider que cette règle-là
ne s'applique pas aux territoires
qui n'ont pas encore été explorés,
genre l'Amérique du Nord.
Vous m'excuserez, je viens de passer ce paragraphe-là
sur le pilote automatique.
Je sais que c'est pas de la bouffe, mais on dirait que maintenant,
j'ai juste envie de me commander des tordécias.
L'affaire, c'est qu'étant donné que les bateaux espagnols
sont revenus pleins d'or des incas... Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha François 1er est persuadé qu'en Amérique du Nord, peu importe où tu vas,
il y a plein d'or qui traîne partout comme des cocos de Pock Cadbury.
D'ailleurs, c'est-tu moi ou ces affaires-là deviennent de plus en plus petites à chaque année?
Y a-tu un lapin qui essaie de me fourrer ou c'est juste moi qui est devenu un adulte pis mes mains ont grossi?
Le roi va donc confier la mission de se rendre en Amérique à un capitaine du nom de Jacques Cartier. Avant que ça devienne un pont
où on se fait maxi-chier pour rentrer ou sortir
de Montréal, mais c'est correct parce qu'on a posé
des genres de lumière de Noël dessus.
Allez planter notre drapeau tricolore
et prendre possession en mon nom
de cette espèce de France
nouvelle. Je ne sais pas
trop comment l'appeler. Une sorte de
nouvelle...
France.
D'accord, mais comment est-ce qu'on va l'appeler?
C'est donc le 28 avril 1534 que Jacques Cartier
et un équipage boboche principalement composé de cousins éloignés
partent pour le Nouveau Monde.
D'ailleurs, cette première traversée de l'Atlantique va être effectuée en un temps record de genre 20 jours
à une époque où, de façon générale, tout prend des mois à bord de bateaux de merde.
Tonnerre de Brest! Mais quelle est cette odeur dans la cale?
Je me demandais la même chose, capitaine.
Je crois que c'est soit le swing de certains matelots, soit le vomi d'autres matelots.
Ou alors les fiantes des rats qui
mangent nos rations de biscuits secs,
à propos desquels on se disait récemment qu'il valait
mieux les manger dans le noir pour ne pas voir
ce qui grouille.
Seigneur, que ça grouille!
Oh, meurin doudou, on ne perdra pas
une minute de plus sur ce raffiaud!
Mettez toute la gomme pour qu'on arrive à Destillatio
au plus vite, bande de bâches
qui bouzouent!
Quoi, c'est raciste?
Euh, honnêtement, aucune idée.
En plus, on s'oriente approximativement avec genre des astrolabes, peu importe ça fait quoi dans la vie cette affaire-là.
Ça a l'air d'une boussole cadran solaire et je suis déjà en train de perdre patience contre cet objet.
Le 10 mai 1534, Jacques Cartier arrive donc sur les côtes de Terre-Neuve,
près du cap de Bonne-Visite.
Ce qui me laisse croire qu'il existe un cap de la Mauvaise-Visite.
Là où les gens n'arrivent jamais à l'heure,
amènent juste un sac de chips pour le party,
puis ils repartent avec leur bouteille de vin à la fin de la soirée,
comme des cheap-ass.
Bref, dès son arrivée dans le golfe du Saint-Laurent,
l'équipage d'Européens va pour la première fois
entrer en contact avec...
d'autres Européens.
Ah ouais?
Détail intéressant.
Ouais, la vérité, c'est que ça fait déjà un certain temps
au 16e siècle que les côtes de Terre-Neuve
sont, je ne vous niaise pas,
le spot secret des pêcheurs basques
pour venir pogner plein de morues en cachette.
En fait, Jacques Cartier est très
possiblement tout à fait au courant de tout ça
et est peut-être même déjà venu pêcher là lui-même.
Suite à quoi on se dépêche de faire
comme si de rien n'était et on va redescendre
vers le sud jusque dans la baie des Chaleurs
où Jacques Cartier et son équipage
vont être accueillis par des membres
de la nation Mi'kmaq, qui se prononce
en fait Mi'kmaq, dans ce qui sera
le premier contact.
En fait, non.
Les Autochtones font déjà du troc avec les pêcheurs basques depuis belle lueurette
et la raison principale pour laquelle Jacques Cartier va aller à la rencontre des Migmas,
c'est que c'est eux qui leur faisaient signe de s'arrêter
en agitant des fourrures sur des bâtons comme des drapeaux.
En fait, Jacques Cartier se rend compte que pour un premier contact,
c'est même un peu business as usual.
Ohé, Européens!
Par ici! Êtes-vous toujours
game de faire comme d'habitude et d'échanger
des pots de bêtes contre vos objets
complètement capotés comme ce que vous appelez
des récipients métal?
Sérieusement, c'est quoi le deal avec ça?
L'eau bout super vite là-dedans et j'ai presque
peur de vous demander comment ça marche à tel poids
ces fucktops. Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça? avec ça, l'eau bout super vite là-dedans et j'ai presque peur de vous demander comment ça marche à tel poids, c'est fuck top.
Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça?
C'est la première fois que vous voyez un autochtone
ou quoi? Non, non, c'est juste que
je m'attendais à un autre
personnage. Voilà tout.
Suite à quoi, le 24 juillet
1534, Jacques Cartier
met finalement pied à Gaspé
où il prend officiellement possession du territoire
au nom du roi de France,
en faisant installer une discrète croix en bois
de 30 pieds de haut.
Les Autochtones présents, des Wendats,
vont les voir faire ça,
comprendre exactement ce qui se passe
et ne pas être d'accord.
Wow, wow, wow, wow, wow, wow!
Qu'est-ce que vous faites, au juste?
C'est fou, vous ne parlez vraiment pas comme l'idée préconçue que j'avais en tête et ça me fait chier. Wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, quelqu'un, genre nous autres, les autochtones. Non, non, non, ces croix sont en fait des balises géographiques.
Et c'est pour ça qu'on en a mis un peu partout en descendant jusqu'ici,
en faisant des cérémonies de plus en plus solennelles et codifiées.
Chose certaine, là où ça a l'air d'être écrit « Vive le roi de France »,
déçus, ce sont des coordonnées.
Je ne connais pas encore vos coutumes,
mais qu'est-ce que c'est que ce truc que vous faites
avec vos doigts, où vous les croisez
et vous les mettez dans votre dos?
Qu'est-ce que c'est? Nos deux cultures ont
tant à apprendre l'une de l'autre.
C'est vrai qu'en plus de poser une grosse croix,
on va aussi cartographier le littoral,
mais il reste une dernière chose à faire
avant de reprendre la route vers la France,
et c'est de ramener des preuves qu'on a bel et bien
visité le Nouveau Monde.
Et vu que les aimants de frigo et les T-shirts qui disent
« Je suis allé au Nouveau Monde et tout ce que j'ai ramené, c'est ce T-shirt »,
n'existent pas encore,
on va ramener plutôt en souvenir deux Wendats.
Il y en a qui disent que ceux-ci se seraient portés volontaires,
mais la réalité ressemblait pas mal plus à ça.
Détail dark.
La plupart des Autochtones qui étaient ramenés en Europe
mouraient là-bas. Soit de maladies
transmises par les Européens ou de ce qu'on appelait
la langueur, qui est surtout
une façon poétique de dire
être déprimé à mort parce qu'on est super
loin de tout ce qu'on a jamais connu, dans des villes
qui puent, à manger de la bouffe qui pue,
ou tu peux juste parler à des Blancs du 16e siècle
qui puent parce qu'une certaine époque, on se lavait,
mais là, on le fait plus.
Détail phoné pour compenser.
Heureusement, ça ne va pas arriver aux deux Wendats
que Jacques Cartier va ramener en France.
En fait, ce qui va leur arriver, c'est surtout qu'ils vont trouver
que les Européens battent vraiment
beaucoup leurs enfants.
Ce qui n'est pas le fameux bout de phoné dont je parlais.
Pourquoi j'ai décidé de parler de ça, moi?
Ah oui, ce qui va se passer, c'est qu'étant donné, je vous le rappelle,
que l'objectif, c'est de trouver de l'or et des diamants,
on va montrer des métaux précieux au duo
qui va répondre qu'on peut effectivement trouver ces métaux-là en Amérique
dans le royaume légendaire de Saguenay,
qui, à l'époque, n'était pas encore connu pour sa population
de sympathiques alcooliques fonctionnels.
Mais ce n'est pas encore ça qui est amusant, en fait, c'est que la différence entre l'or et un métal simplement brillant,
comme de la pierrite de fer, est inconnue des Wendats.
Et ça, vous pouvez être certain que quelqu'un va bien se faire baiser là-dessus plus tard.
Donc le 19 mai 1535, Jacques Cartier repart pour une autre expédition avec trois navires cette fois-ci,
la Grande Hermine, la petite Hermine puis un troisième
L'Hermine médium, l'Hermine adéquate, la plus petite Hermine, qui sait
D'ailleurs je sais pas trop c'est quoi le trip avec les Hermines, quel animal vicieux
Presque aussi vicieux que la traversée de l'Atlantique
Qui cette fois-ci va durer 50 jours de mal de mer, de scorbus et de général emmerdement jusqu'à ce que le 16 juillet, la Grande Hermine arrive
à un endroit qui s'appelle les rochers aux oiseaux, plein de fous de bassin. On va d'ailleurs
prendre le temps de se ravitailler avec une coupe d'oiseaux.
Ils ne sont pas habitués aux humains, c'est tellement facile!
Suite à quoi, Cartier se dirige vers le golfe du Saint-Laurent,
fleuve que les deux Wendats identifient comme menant tout droit au royaume mythique de Saguenay.
Mais en même temps, c'est surtout une façon pour eux de rentrer à la maison,
parce que sur leur chemin se trouve leur village de Stadacone,
là où on trouve aujourd'hui la ville de Québec
et ses autobus qui deviennent apparemment un mot féminin.
La busse?
OK.
Bonjour, je suis Donnacona, le chef de Stadacone.
Ah, enfin! J'avais peur que vous parliez comme l'autre à la Croix-de-Gaspé.
Vous vous imaginez qu'on parle tous pareil?
Non, non, je...
Laissez faire.
Détail intéressant.
La légende raconte que le mot Canada viendrait du terme
Odéno-Choné-Kanata, qui signifie village.
Donc là, la joke, c'est que quand Jacques Cartier
va rencontrer le chef de Nakona, celui-ci va lui dire...
By the way, merci de nous avoir ramené ces deux gars
que nous croyons tout simplement disparus
dans une autre de leurs aventures de stoner farfelus.
Ici, ils sont un peu comme nos Harold et Kumar.
Mais je vous en prie, accompagnez-nous jusqu'au Kanata.
J'ai quelques dopes anecdotes à vous raconter.
Oui, bien sûr. Nous sommes au Kanada.
Non, Kanata, le village.
Le Kanada.
OK, peu importe.
Détail intéressant dans le détail intéressant. Ah, le village. Le Canada. OK, peu importe.
Détail intéressant dans le détail intéressant.
Odeno Shone, c'est le nom de ceux qu'on a longtemps appelés les Iroquois.
Iroquois étant un terme soit basque qui veut dire les tueurs,
ou algonquin qui veut dire les serpents à sonnette.
Nous ne les appellerons pas comme ça.
Odeno Shone veut en fait dire peuple de la maison longue,
ce qui m'évoque déjà des souvenirs d'une fin de semaine beaucoup plus zen.
Donc les Français vont bien se plaire au Canada.
Cartier va aussi en profiter pour explorer le Saint-Laurent vers le sud jusqu'à ce qu'il arrive au village d'Ochlaga,
où, comme d'habitude, on va faire du troc de vieilles patentes européennes pleines de maladies
contre, à toute fin pratique, le droit d'ériger une autre croix.
N'ayez crainte, ce n'est une fois de plus qu'un banal repère topographique.
D'ailleurs, nous allons baptiser cette colline Mont-Royal.
Je vous avertis, c'est mieux de ne pas devenir un endroit où les gens vont pour frencher.
Là, on va leur indiquer qu'ils ont juste à remonter vers le nord pour atteindre l'or mythique du Saguenay.
Oui, je vous rappelle que c'est une chasse au trésor, cette histoire-là.
Chaud. Chaud. Ah là, vous êtes froid. Chaud. Brûlant. Brûlant. Vous êtes brûlant. En feu. Vous êtes chaud comme de la braise. Chaud comme de la braise.
Est-ce qu'on fait encore la chasse au trésor ou est-ce qu'ils me crousent?
En vérité, on va plutôt leur dessiner des indications sur le sol
où on va se rendre compte pour la toute première fois de l'histoire
que le Saguenay, c'est à 6 heures de char de toute.
Évidemment, les Français, comme tous les Français qui viennent au Québec aujourd'hui,
pensaient qu'ils pourraient tous faire ça en une seule journée.
Mais on va finalement revenir à Stadacone,
là où il s'était construit un fort, juste à temps pour l'hiver québécois!
Détail dark.
Évidemment, comme tous les Français qui viennent ici,
ils vont trouver que les hivers à moins 30, moins 40 degrés Celsius, c'est trop pour eux.
Et malheureusement, leurs bateaux sont maintenant proverbialement jammés dans glace.
C'est là que va s'ajouter une deuxième contrainte de merde, le scorbut, qui est une maladie due à une carence de vitamine C,
qui te fait saigner des yeux, gonfler les membres avec des bouts de noirci pendant que tes dents tombent une à une comme dans tes cauchemars,
parce que tes gencives spongieuses s'effritent en une cascade
de juice. En tout cas, je sais pas ce que
ce rêve-là veut dire, mais moi, je le fais souvent, celui-là.
Si bien qu'en février, sur un équipage
d'une centaine de personnes, il en reste
juste une dizaine sans gros membres qui puent.
À un moment donné, les Autochtones
vont finir par s'inquiéter.
Yo! Au village, on a remarqué
que les Blancs ont l'air pas mal malades
et pas mal pâles et puants.
Plus que d'habitude, je veux dire.
Fait qu'on vous a amené des tisanes médicinales à base de cèdre.
Ah! Ça alors que le grand cric me croque!
Mes yeux saignent de moins en moins et je me sens sensiblement moins pourri de l'intérieur.
Capitaine, capitaine, est-ce qu'on peut avoir de la tisane miracle nous aussi?
Nos membres sont si gros et nos veines si noires.
Non, je suis maintenant prêt à tuer pour plus de médicaments.
Reculez!
Recule!
Le premier qui touche à ma tisane, je le fais passer par-dessus.
Bord, bougre, une extrait de moule à gaufre, d'astralopithèque,
de chouk-chouk-nouïa!
Vous croyez que les jeunes
ont le référent de ce que je suis en train de faire?
Eh! Et après cet hiver de merde,
Jacques Cartier et les quelques marins restants
vont décider que c'est peut-être le cue
pour revenir en France.
Mais juste avant de partir, ils vont en profiter
pour s'adonner un petit classique.
Ah! Merci pour tout, Donnaconna.
Vous et votre peuple avez été exemplaires.
D'ailleurs, pour vous remercier avant de partir,
j'aimerais vous montrer un petit quelque chose à vous
et pourquoi pas à ces deux membres de votre famille.
Suivez-moi dans ma cabine.
C'est mieux de ne pas être une astuce pour...
Oh, il me semblait aussi. »
On va les ramener en Europe et cette fois-ci, ils vont tous mourir de maladie.
Fast forward quatre ans plus tard et on est prêt pour une troisième expédition pour piller l'or du Saguenay.
Cette fois-ci, on décide effectivement d'y aller méga-budget.
L'objectif, c'est de créer une colonie permanente.
On embarque donc plein d'artment d'y aller méga-budget. L'objectif, c'est de créer une colonie permanente. On embarque donc plein d'artisans.
Le roi fait vider les prisons pour envoyer tout ce monde-là
payer leur dette en Nouvelle-France
parce qu'il n'y a rien de plus fiable pour partir une colonie
sans supervision que des criminels.
On va aussi envoyer une flotte de bateaux
avec plein d'équipements militaires, des soldats, des chevaux,
mais il faut croire qu'ils étaient moins têtes sur l'organisation
que les ex-prisonniers parce qu'ils ne seront pas prêts à temps
pour le départ de Jacques Cartier.
Oui, finalement, partez sans nous. On va vous rejoindre dans un mois, OK?
Quoi que vous fassiez, Cartier, ne touchez à rien, c'est compris?
Désolé, je ne vous entends déjà plus.
Touchez à un maximum d'affaires, d'accord!
Évidemment, Jacques Cartier va bien sûr faire exactement ça.
En débarquant à Stadaconé avec 5 bateaux et 1500 personnes,
on rase la forêt, on installe des vaches un peu partout,
des paysans qui cultivent la terre,
on construit deux forts pour se protéger.
Et là, les Autochtones vont, comme qui dirait, perdre patience.
Yo, Européens, nous commençons à être tannés
et il me semble que c'est le bout où quelqu'un devrait mettre son poing à sa table.
Peu importe ce que c'est qu'une table.
Désolé, je ne vous entends pas, je suis déjà en train de descendre le Saint-Laurent pour aller piller l'or du Canada.
Arrangez-vous avec les colos qui sont restés, vous allez voir, ils sont super cons.
Cartier se sauve donc, littéralement comme un voleur, vers le royaume légendaire de Saguenay.
Mais malheureusement, il va juste réussir à atteindre les rapides de la Chine comme ça.
Détail intéressant pour nous, mais frustrant pour Jacques Cartier.
Bon, tout d'abord, amis français, la Chine, ce n'est pas en Chine.
En fait, c'est même pas la bonne direction pour le Saguenay.
Donc les rapides de la Chine, en un seul mot,
se trouvent à La Salle, en un seul mot,
et doivent leur nom au fait que La Salle
faisait encore partie de la paroisse de La Chine.
Tout est maintenant plus clair.
Les rapides de La Chine ont pendant très longtemps
été un genre de cul-de-sac naturel pour bateaux
qui obligeaient les voyageurs qui voulaient poursuivre leur route
à faire du portage sur plusieurs kilomètres
avant de remettre les embarcations
à l'eau. Il n'y a rien qui frustre
plus les jantes plein air que le portage.
Ça finit toujours en chicane. Le portage
est au couple de tripeux de camping, ce que la
rénovation d'une salle de bain est pour les autres.
Bref, c'est donc impossible pour Cartier
de continuer par bateau et pas
question de partir à pied avec un
navire sur le dos. Fait qu'on est
obligés de revenir à Stadacone pour se rendre
compte que, bien sûr, les colons ont été des enfoirés avec les
Autochtones, entre autres en essayant de les chevaucher
comme des poneys, genre littéralement
leur monter dessus, c'est même pas sexuel.
Effectivement, ça a dû causer une situation diplomatiquement tendue.
Le fort de Jacques Cartier est donc mis à siège
par les Wendats,
mais miraculeusement, Jacques Cartier venait tout juste de trouver plein d'or et de diamants
à l'emplacement de l'actuel Cap Diamant à Québec.
Il y en aurait suffisamment pour remplir 10 tonneaux.
Jéribois, c'est quoi les chances?
Et on en profite pour retourner en France au plus sacrant.
Cartier retourne finalement tel que promis à la cour de François 1er avec des tonneaux
d'or et de diamants
qui, en fin de compte, ne sont que du
quartz et de la pyrite de fer,
également appelée l'or des fous.
Jacques Cartier a
effectivement l'air fou et tout le monde
se moque de lui, même le roi.
Oh, oh, oh! Pour un mal
loin, vous n'êtes pas très mal, hein, Cartier?
Oh, oh, oh!
Je, je, je... Pour un mal loin, vous n'êtes pas très mal dans le quartier. Ce qui va donner naissance à l'expression
aussi faux qu'un diamant du Canada.
Eh bien, fin.
Et c'est maintenant le moment de l'entracte entre nos deux histoires.
Imaginez-vous que c'est comme dans les vieux films hollywoodiens,
quand il y avait une intermission pour permettre aux gens d'aller pisser et fumer des clopes.
Quoique, je ne pense pas que le public qui a connu cette époque-là écoute mon podcast.
En tout cas, depuis, il en restait beaucoup.
Allez hop, intermission!
De retour à la Nouvelle-France.
Pendant que vous faisiez pipi, notre bon vieux tchum,
le navigateur Samuel de Champlain, a fondé en 1608
le premier comptoir permanent de traite des fourrures à Québec,
ville qui, je vous le rappelle, a grosso modo pris la place du village de Stadaconné,
et le commerce de vieux animaux morts va devenir la raison d'être de la colonie.
Voilà, l'histoire du Québec.
Et dire qu'il y en a qui ont eu la Grande Muraille de Chine
et Napoléon Bonaparte.
Allez, on repart!
La bataille des plaines d'Abraham
Dans les années qui vont suivre,
la colonie va fleurir en une joyeuse bourgade
de sympathiques habitants, les Canadiens français.
Effectivement, si en 1640, la colonie compte moins de 300 nonos qui se sont fait avoir à se geler les fesses au Canada dans des vieux chacs avec des chapeaux qui étaient un raton laveur l'avant-midi même, une fois de plus que l'histoire,
il va y avoir un boom de population à partir des années 1660, notamment à cause des filles du roi.
Détail intéressant.
Grosso modo, ce qui se passe, c'est qu'en 1668,
l'intendant du roi en Nouvelle-France,
un certain Jean Talon,
comme le marché où on tournait des kiwis et des hommes
avec Francis Redé, Bucardio,
fait la désormais célèbre palourde
qui a l'air d'un pénis,
va se rendre compte que la colonie
est effectivement un colossal parti de palourdes. C'est-à-dire
de 6 à 14 hommes pour
une femme. Il va donc se dire qu'en faisant
venir plus de 700 femmes en l'espace de
10 ans, ça devrait s'équilibrer.
C'était des jeunes femmes non mariées,
mais aussi des veuves, des vieilles
filles ou juste des femmes pauvres.
Leur point en commun étant qu'elles n'avaient pas
les moyens de subvenir à leurs besoins et de
se payer une dot pour se marier.
C'est donc le roi de France qui va jouer les entremetteuses et payer la dot lui-même de sa grosse poche de sugar daddy.
Mesdames, regardez en dessous de vos sièges.
Vous avez une dot! Vous avez une dot! Vous avez une dot!
Tout le monde a une dot! Vous avez une dot! Tout le monde a une dot!
Histoire que les soirées dansantes en Nouvelle-France,
ce soit autre chose que 14 d'août qui dansent entre eux
pendant que la seule femme sur le plancher est complètement surbouquée.
Ces filles du roi vont donc faire le voyage de l'autre côté de l'Atlantique,
ce qui est pratique, j'imagine, quand t'es
une gang de filles, parce qu'elles peuvent se tenir
les cheveux entre elles lorsqu'elles ont des hôles-cœurs
à cause du mal de mer.
Détail dégueulasse, mais intéressant néanmoins.
À l'époque, pour ramasser
quand tu vomissais par terre dans le bateau,
on faisait entrer les cochons
qui mangeaient le vomi. Intéressant, non?
on faisait entrer les cochons qui mangeaient le vomi. Intéressant, non? Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr Quand elles arrivent finalement à Québec,
les hommes attendent impatiemment les filles du roi sur le quai
en faisant...
...inconscient de toutes ces anecdotes de vomi.
Et celles qui ne trouveront pas de match
là où le fleuve se rétrécit,
ça veut dire Québec et slash ou un euphémisme sexuel
particulièrement spicy,
bref, pourront tenter leur chance au speed dating
de la Nouvelle-France
à Trois-Rivières ou à Montréal. Et les filles du roi vont avoir en moyenne neuf enfants par famille,
suffisamment pour qu'en 1682, la colonie dépasse les 10 000 habitants.
De façon à ce que bientôt, Jean Talon envoie une lettre au roi pour lui dire qu'il est maintenant temps
de laisser tout ce monde-là fourrer entre eux autres.
Détail badass!
Je fais des jokes de foufounes,
mais prenons ici le temps de nous rappeler à quel point
les filles du roi sont des putains
d'héroïnes. Ouf, cette phrase-là était glissante.
Ce que je veux dire, c'est qu'il s'agit quand même
de jeunes femmes qui vont être catapultées
dans un monde auquel elles connaissent rien,
histoire d'aller accoucher à moins 35 dans la neige
à même un territoire suprastyle
où elles vont néanmoins construire des maisonnées
et des communautés,
et ça en donnant littéralement comme figurativement naissance à une nation.
Ces femmes sont ni plus ni moins que des forces de la nature,
et c'est pas pour rien que le personnage de la fille du roi
en est un aussi récurrent dans les festivals de reconstitution historique,
même si plus souvent qu'autrement, c'est pour vendre des savons.
Entre-temps, les Anglais se sont installés sur la côte atlantique
en Virginie et en Nouvelle-Angleterre,
où ils vont établir 13 colonies composées de gens
dont plus personne ne voulait en Angleterre pour 13 raisons différentes.
Mais qui, en Amérique, vont devenir un tout super fonctionnel,
avec des industries et des ports ouverts à l'année longue
où les bateaux ne sont pas poignés dans la glace. D'ailleurs, la vérité, c'est que la France commence à se
désintéresser de plus en plus de sa colonie, et avec raison. Tout ce qu'on produit, c'est de la
fourrure qui rapporte de moins en moins. Puis pendant ce temps-là, la maîtresse du roi Louis XV,
Madame de Pompadour, arrête pas de lui dire de se débarrasser de cette vieille affaire-là,
comme s'ils venaient d'emménager ensemble, puis que la Nouvelle-France, c'était une espèce de
vieux sofa avec une valeur sentimentale parce qu'on y avait
beaucoup frenché à l'université.
Oh, Louis XV, mon chéri, mettez-moi ça au chemin
et remplacez-le par un sofa de style...
vous.
Est-ce qu'il nous amène en 1754
au début de la guerre de Sept Ans,
qui n'est ni plus ni moins
que la première guerre d'envergure mondiale,
ainsi qu'un conflit flou et difficile à expliquer où essentiellement Français et Anglais se détestent depuis toujours.
Fin. Bisbee, qui vont évidemment exporter de l'autre côté de l'Atlantique et contrôler
de loin comme si c'était des autotéléguidés. Donc d'un côté, pour défendre le Québec,
la France va envoyer le général Louis-Joseph de Montcalm, qui s'entorche de la Nouvelle-France.
Oupsie. L'affaire, c'est que Montcalm, c'est un officorche de la Nouvelle-France. Oupsie.
L'affaire, c'est que Montcalm, c'est un officier de second plan qui va être envoyé
au Canada parce que tous les autres généraux trouvaient que c'était une affectation de
gros balours beaucoup trop relou.
Chose certaine, Montcalm ne connaît rien à la Nouvelle-France.
Il est grosso modo là pour faire sa job en se faisant chier le moins possible, même
si ça se finit en défaite, parce qu'il veut sacrer le camp au plus vite.
En fait, il aime pas vraiment les Canadiens-Français.
Il trouve qu'on est des barbares un peu ploucs
qui sentent le persil.
Détail intéressant!
En effet, ça a l'air qu'à l'époque de la Nouvelle-France,
quand on voulait se rafraîchir la laine,
au lieu de croquer dans de la menthe,
on mâchait des poignées de persil,
faisant l'audacieux choix de se promener
avec une laine de taboulé. Pourquoi pas?
Mais ce qui faisait véritablement perdre son calme à mon calme,
c'est que les milices de Nouvelle-France ont appris à faire la guerre
à la manière de leurs voisins autochtones.
Détail intéressant encore!
Effectivement, au 18e siècle, la guerre à l'européenne
est une entreprise un peu conne en standard d'aujourd'hui.
Les mousquets du 18e sont imprécis,
et l'objectif, c'est donc toujours
de tirer en grosse formation carrée
où une rangée se fait décimer par un mur de projectiles
pendant que les autres en arrière
rechargent en capotant.
Pas le droit de tirer sans avoir reçu l'ordre d'un supérieur
et tous les déplacements se font en bloc
avec un gars qui joue du tambour.
Or, les Autochtones, eux, vont nous apprendre
qu'on peut aussi juste pas faire ça
puis se cacher derrière un arbre
pour tirer quand on veut, surtout sur les
officiers ennemis qui pouvaient
plus donner l'ordre de tirer
et là tout le reste du bataillon devait juste attendre
en se faisant progressivement canarder parce qu'eux
sont habitués à un cadre militaire super
rigide de gentlemen dont tout le monde se calisse.
Bref, les Européens détestaient
quand on faisait ça.
Par ailleurs, mon calme est pas chaud non plus à l'idée de se battre en compagnie d'alliés autochtones.
À un moment donné, il y en a d'ailleurs un qui va faire l'erreur d'amener dans son bureau des scalpes d'anglais.
Et hop! Scalpes d'anglais!
Oh mon Dieu, nastie!
OK, vous aussi, vous trouvez ça dégueu, c'est pas juste moi.
Détail dark.
Prendre le cuir chevelu d'un adversaire comme trophée est une pratique ancestrale pour laquelle il existe deux méthodes.
Et manifestement, j'ai décidé d'expliquer ça comme si c'était un segment d'art plastique.
Première méthode.
Tirer les cheveux de la victime et couper là où la peau du cuir chevelu est tendue,
un peu comme quand on stream une région délicate du scrotum, pas vrai, messieurs?
Ou encore, la deuxième option plus audacieuse,
faire une série d'incisions autour de la tête et tirer très fort jusqu'à ce que tout se décalote avec un son de pilon de toilette.
Mais pourquoi fait-on ça, vous allez me demander?
Plus souvent qu'autrement, pour prouver à quelqu'un qu'on a tué quelqu'un d'autre
sans avoir à trimballer un gros cadavre zéro ergonomique.
Quoique même là, il y a des cas où des gens ont survécu à être
scalpés, puis même pire encore,
qu'ils se sont fait scalper plus
d'une fois dans leur vie, étant ainsi
pognés à se réveiller à répétition en faisant
« Oh non, pas encore! »
Dans les faits, c'est une pratique qui va surtout être
encouragée par les Européens,
chez leurs alliés autochtones,
qui vont utiliser pour faire la guerre à leurs compétiteurs
à leur place.
Donc oui, peut-être qu'à quelque part, il y avait un autochtone un petit peu plus sur le jus qui trippait à flasher sa collection de scalpes,
mais dans les faits, chez eux aussi, se balader avec un vieux morceau de cuir chevelu pourri,
c'était considéré comme complètement nastie.
C'est donc parti pour sept ans de guerre dans les colonies,
essentiellement livrées comme une partie de golf entre gentilhommes
où les officiers des deux côtés s'envoient même des cadeaux entre eux autres.
Eh bien...
I say, mon calme nous a envoyé
une boîte de macarons.
Voyons, qu'est-ce que c'est?
On dirait des mini-hamburgers multicolores.
Où sont mes petits tas
de coconuts sucrés
avec une consistance de vieille
rognure d'ongles?
Pendant ce temps en Angleterre...
Ça fait quand même un certain temps qu'on a des visées sur le reste de l'Amérique et ses ressources infinies.
Mais le chemin de l'expansion anglaise est bloqué par la Nouvelle-France,
qui, je vous le rappelle, est une colonie dont tout le monde se fout
et que la France garde en place spécifiquement pour faire chier les Anglais.
Donc, histoire de prendre Québec une bonne fois pour toutes,
la Couronne britannique va envoyer en Nouvelle-France
une armada de 120 navires et 30 000 soldats,
à la tête de laquelle on va placer un jeune officier de 32 ans
qui avait la réputation d'être un estide malade,
James Wolfe.
Effectivement, c'est le plus jeune général de l'armée britannique
qui est reconnu pour ses manoeuvres téméraires super payantes
aux grands dames de ses lieutenants qui s'arrachent les cheveux de la perruque.
Détail dark.
La réputation d'estime malade de James Wolfe vient peut-être du fait qu'il est littéralement malade en estie.
On raconte qu'il y avait une maladie qui lui faisait constamment pisser du sang avec un nom beaucoup trop évocateur à mon goût,
le gravier.
Je peux le sentir dans mon urètre en l'écrivant.
Effectivement, je comprends pourquoi quelqu'un déciderait de privilégier
les mouves de casse-cou pour que la mort
vienne te soulager de ton incapacité à te soulager.
Donc, en 1759,
Wolfe arrive avec sa flotte devant Québec
avec la ferme intention d'en finir au plus vite
parce qu'il y a environ 100 jours avant l'hiver
et que ses bateaux restent jamais dans la glace
c'est-tu que j'aime le Québec
ma vitre est peut-être un jardin de givre
mais mon fleuve c'est définitivement un piège à bateaux
par ailleurs en arrivant
Wolf est très impressionné par les défenses de Québec
qui pour ceux qui n'auraient pas encore eu la chance
d'aller visiter la ville pour se faire prendre en photo
devant le château Frontenac avec une grue qui ruine toute, est une ville fortifiée qui surplombe des falaises
dans un passage étroit plein de grosses roches, ce qui rend l'évasion hasardeuse
et doit rappeler à Wolfe la situation avec son urètre.
La guerre psychologique est commencée, est-ce que je vois?
Well played, mon calme, well played.
Bon, tout le monde, bûchez-vous les oreilles, j'ai une très grosse envie de pisser, alors ça risque de résonner jusqu'aux chutes, mon moron. »
Et à partir de ce moment-là, ça va être le début d'un titanesque sketch de Tom et Jerry entre Wolf et mon calme.
Tout d'abord, mon calme va commencer par envoyer des barques pleines de tonneaux de poudre allumées aux Anglais,
mais les mèches vont être mal calibrées et tout va péter beaucoup trop tôt.
« Haha, stupid Wolf, tu es tombé dans mon pied. » aux anglais, mais les mèches vont être mal calibrées et tout va péter beaucoup trop tôt.
Ha ha, stupid wolf, tu es tombé dans mon pied.
Oh, by Jove, quelqu'un aurait pu se faire très mal. Bien joué, mon calme vieux garçon.
Oh, c'est le feu d'artifice le plus coûteux que j'ai vu de ma vie. J'ai tellement hâte que ça finisse.
Suite à quoi, Wolf va faire installer ses batteries de canon sur la rive adjacente.
Maintenant, nous allons montrer à ces silly rats comment faire la guerre comme des gentils hommes.
Feu à volonté!
Face à quoi tout le monde va faire?
Mais non, ça se rendra jamais, sti.
Oh non, ça se rend.
Sti que ça se rend.
Oh, ça se rend!
Ça se rend tellement!
Et la ville va être pilonnée comme une marmotte à la foire pendant deux mois et demi.
Pendant ce temps-là, mon calme reste confortablement retranché dans ce qui reste de Québec.
Puis là, l'automne arrive et les Anglais, de plus en plus pressés, doivent se dépêcher.
S'ils ne veulent pas être poignés dans la glace, c'est obligé de pelleter.
Malheureusement pour eux, il leur sera impossible d'utiliser ma technique et juste sortir du banc de neige en te donnant de 12 à 42 swings à pleine vitesse avec ton char.
Pour Wolfe, c'est la dernière chance.
Et ça tombe bien parce que c'est Pille à ce moment-là
qui va avoir une idée de malade.
C'est-à-dire un débarquement de nuit
à lance au foulon où se trouve une falaise abrupte
où passerait jamais une armée en temps normal
menant directement à côté de Québec
sur les plaines d'Abraham.
Oh oh!
La bataille des plaines d'Abraham. Oh oh! La bataille des Plaines d'Abraham.
Donc dans la nuit du 12 au 13 septembre,
Wolfe et son armée se laissent dériver en pleine obscurité dans des canaux
et par une chance très enrageante pour Bisse de Locolocas,
ils vont arriver au bon endroit sans encombre.
En fait non, en chemin, il y a un français qui va les spotter,
mais heureusement les Britanniques avaient
un gars qui parle français.
Althola, qui vive?
Nous amenons des provisions
de Montréal. Tout est super
normal.
Ah, merci, ami français.
Non, merci à toi de faire sûr que tout est OK.
Hé, vous seriez pas un petit gars de l'Outaouais, par hasard?
Bref, à 4 heures du matin, les Anglais atteignent leur destination. En fait, non, ils vont
rater l'anse au foulon avec les premières barques et arriver à un endroit encore plus
à pic qu'on escalade en transportant nul autre que des canons,
parce qu'on pense que c'est la même falaise.
Tout ça, de nuit, en s'envoyant des branches d'en face.
Ouch!
Oh!
Ow!
Oh!
Ouch!
Ceci est très peu orthodoxe.
Oh!
Ouch!
Quoi que vous fassiez, ne lâchez pas le canon, vieille arme.
Ouch!
Et on se ramasse ainsi directement à l'intérieur
du dispositif de défense français
avec 4000 hommes, les armes, la poudre, le matériel,
plein de scratchs de branches d'en face, puis deux canons.
Sauf que les Anglais se rendent compte bien vite
que personne ne les attend sur les plaines d'Abraham.
Ce qui se passe, c'est que mon calme de son côté
était persuadé qu'ils allaient débarquer sur la plage de Beauport.
Oui, les attentes pieds fermes, mais 100% au mauvais endroit.
Et de par le temps que quelqu'un vienne le prévenir, il est déjà 7h du matin
et Wolfe s'emmerde maintenant tout seul avec un petit 3000 soldats supplémentaires.
Donc mon calme arrive vers 9h30 à plein galop en faisant... Merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde! Malheureusement pour lui et ses chances de gagner,
même s'il y a beaucoup plus de soldats que les Anglais,
ceux-ci sont essoufflés parce qu'ils joguent en arrière depuis beau port.
Et de son côté, Wolfe va se rendre compte que les forces sont déséquilibrées.
Mais dans un autre gamble de malade,
il va essayer d'annuler l'avantage du nombre
en ordonnant à ses soldats de charger deux balles par mousquet,
ce qui devrait faire deux fois plus de dommages,
mais il faut que tu tires deux fois plus proche.
Un plan follement génial qui ne peut que sortir de l'esprit imprudent
de quelqu'un qui a donc hâte d'en finir
parce qu'il sait qu'il ne pourra pisser confortablement que dans la mort.
Ça fait pas mal de jokes de gravier. C'est la dernière, premier.
Non, je crois qu'il en reste encore un peu.
Non, je crois qu'il en reste encore un peu.
Les Anglais reçoivent donc l'ordre de ne pas bouger,
par conséquent de ne pas tirer,
avant que les Français soient à une trentaine de pas,
ce qui est vraiment proche.
Et pour ne pas bouger, ils vont pas bouger,
parce que même quand ils vont se faire tirer dessus par les milices et les alliés autochtones
qui vont freestyle
sans attendre les ordres des Français,
les troupes vont se laisser tuer
avec un flègme dangereusement
anglo-saxon.
Oh! Oh!
Oh!
Seigneur!
Oh!
Oh!
C'était mon cucruel monde,
Citron!
Et 300 d'entre eux vont mourir comme ça avant même le début de la bataille.
Là, ça part!
Mon calme s'est fait supplier d'attendre des renforts,
mais il va pas faire ça parce qu'il croit que les troupes de Wolfe,
c'est juste une avant-garde britannique
et il doit se dépêcher de les éliminer avant l'arrivée de forces qui n'existent pas.
Donc, il va donner l'ordre aux soldats français de tirer
et se rendre compte que ceux-ci sont beaucoup trop loin.
Au lieu, on va essayer de charger les Anglais,
mais ils sont tellement loin que la charge est super longue,
donc tout le monde arrive essoufflé comme des gros trentenaires bedonnants.
Ça se désorganise en cours de route, on va s'emballer puis s'arrêter,
peut-être un petit peu trop proche des Anglais, genre à moins de 30 pas,
avec le même effet que quand tu trichais à Duck Hunt puis que tu collais ton gun directement sur la TV.
Les volées anglaises sont désastreuses pour les Français, c'est la débandade.
Du côté des Anglais, c'est cependant pas un 10 sur 10 parce que Wolfe va se pogner une balle dans la main et au poumon.
Ma plus belle tasse.
Et on le retire du champ de bataille où, dans ses derniers instants,
il va pouvoir dire adieu à sa vessie granuleuse
et observer les Français en déroute en faisant...
Oh, je meurs. et ce running gag aussi.
Mon calme quant à lui va être atteint d'une balle dans le dos et mourir la nuit suivante
en faisant « Au moins, je ne verrai pas les Anglais entrer dans Québec. C'est moi ou
c'est pas aussi le fun que pour Wolf?
Et voilà. C'est ça, la bataille des plaines d'Abraham.
Une escarmouche un peu poche qui aura duré moins de 20 minutes.
Et à partir de là, vous savez ce qui va se passer.
Québec est perdu, la Nouvelle-France passe aux Anglais,
en échange des colonies de canne à sucre en Guadeloupe.
Régime britannique, le Haut-Canada, le Bas-Canada,
la révolte des Patriotes, Émile Néligan,
le fourman à la Chop, c'est un bloc, Maurice Richard,
la Grande Noirceur, la Révolution tranquille,
l'Expo 67, Gilles Vigneault, René Lévesque,
deux référendums, le printemps érable, Céline Céplaine d'Abraham et pourquoi pas moi qui finis
cette phrase.
Le fin mot de l'histoire avec un grand H.
Qu'est-ce qu'il y a à soutirer de tout ça, vous allez me demander.
L'histoire de la Nouvelle-France, c'en est une, oui, d'aventure et d'exploration,
mais aussi de beaucoup de violence et de roublardise relative à un monde à la frontière de la carte pour les Européens
qu'on va constamment essayer de voler aux nations autochtones.
Et ce, dans une espèce de Far West français avec ses propres brigands de grand chemin,
des coureurs des bois,
ses propres évasions spectaculaires,
de la torture, des exécutions, de la débauche, des totons,
et éventuellement le Québec tabarnak,
qui est encore aujourd'hui quelques-unes de ces affaires-là.
On a souvent tendance à relire l'histoire du Québec
en se disant, ah, les choses auraient été bien différentes
si telle affaire c'était pas assez,
ou si telle autre affaire c'était pas pas assez.
Oui, je veux bien, mais...
Et là, attendez, avant de venir vandaliser ma maison,
et si tout ça faisait partie de notre identité?
Dans les siècles qui vont suivre la conquête,
on va essayer d'assimiler les francophones et d'en faire de bons citoyens britanniques,
mais vous remarquerez, les amis,
que vous êtes actuellement en train d'écouter un podcast en français,
et ce, au 21e siècle, dans un continent majoritairement anglophone.
Et c'est pas merveilleux, ça?
On est restés les seuls,
sur tout le continent nord-américain,
à préférer le Pepsi.
Ouais, s'il y a des Français qui nous écoutent,
sortez de la pièce, c'est plus pour vous, ce bout-là.
Bon, maintenant qu'on est entre kebs,
j'aimerais juste conclure en vous rappelant
à quel point on est chanceux d'avoir cette bonne vieille province
où on mène des existences sensiblement paisibles parce que tout le monde se sac de nous autres.
Maintenant, faites-moi le plaisir de garder le secret et pour l'amour du ciel, arrêtez de le dire aux Français.
Je m'appelle Charles Beauchesne et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Sous-titrage Société Radio-Canada messieurs conseils. À la réalisation, Barbara-Judith Caron. Au montage, Alexandre Sarkis.
Au son, le studio, la shop.
À la coordination, Dominique Maheu.
À la production, Rosalie Granger.
Producteur exécutif,
Raphaël Huismans et Philippe Lamarre.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne
est une production Urbania.