Les Pires Moments de l'Histoire - La Révolution française - Partie 2

Episode Date: February 2, 2024

Dans ce deuxième épisode, après le grabuge initial de la prise de la Bastille, le peuple français en colère tente de tout réinventer au pays. Changements radicaux qui les opposera au roi Louis XVI dans un dernier petit bras de fer national alors que surgissent soudainement toutes sortes de personnages importants aux noms super compliqués à retenir. Charles trouvera-t’il une espèce de gimmick pour rendre ça plus simple? Peut-être! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Salut, c'est Égo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec. Égo, le texte! Ah oui, oui. Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant qui vous aide à voir le monde différemment. Notre mission? Vous amener ailleurs. Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca. T'as-tu bon?

Oui, oui. Bienvenue au Balado Urbania. Bonjour et bienvenue au Pire moment de l'histoire avec Charles Beauchesne. Ce perpétuel mal de tête que je m'impose à force de résumer des anecdotes historiques pour divertir une majorité de gens tout en choquant une minorité d'intellectuels qui n'auraient pas raconté ça comme ça eux, mais qui heureusement sont souvent beaucoup trop occupés à envoyer des lettres ouvertes dans le journal pour se plaindre de la qualité du français dans le rap québécois.

Et ce, en étant plus que jamais le contraire de cool. Parlant de français, j'ai le bonheur de vous annoncer qu'on en est au deuxième épisode de notre trilogie édition spéciale sur la Révolution française. Donc on s'est laissé dans l'épisode précédent, juste après que la populace parisienne de la fin du 18e siècle ait décidé que le roi est un épée dont ils n'avaient plus besoin, mais qu'on va quand même 100 % garder en vie et au pouvoir pendant un autre trois ans. Bref, tout le monde était bien tanné de payer pour ses balles masquées

avec des statues en beurre, alors qu'ironiquement, de leur côté, le prix du pain ne fait qu'augmenter. L'idée même d'être né pour un petit pain relevant de la démence. Alors, quoi de mieux pour faire passer le message à Louis XVI que de descendre dans rue et sacrer à terre la Bastille, cette terrible prison politique qui contenait pas tant de monde, finalement,

un détail super anticlimactique pour tout le monde. Bref, les gens vont, comme qui dirait, commencer à prendre la fâcheuse habitude de se décapiter les uns les autres. Et là, attachez bien vos ceintures, ce sera certes pas la seule présence du verbe décapiter dans la trilogie. Si on n'était pas à Radio-Canada, je vous suggérerais même de jouer à boire une gorgée à chaque fois que la tête de quelqu'un finit ailleurs que sur ses épaules, mais je ne ferais pas ça.

Pas plus que je vous dirais que c'est un point pour de la bière, trois si c'est du sport, tout en ne vous suggérant pas d'ajouter comme règle que si quelqu'un oublie de boire, il est obligé de caler le pichet pendant que les autres chantent la marseillaise en sautant sur un pied alors que tout le monde essaie de le faire tomber par terre. Et soyez assurés qu'il est complètement impensable que je vous dise qu'il y a un PDF des règlements

sur le site charlesbauchain.com, mais n'y allez pas en ce moment. J'ai perdu mon nom de domaine, puis maintenant, c'est de la pornographie japonaise qui est là-dessus. Non, tout ça serait une très mauvaise idée, comme me l'indique la madame qui me regarde présentement derrière la vitre du studio d'enregistrement avec les sourcils froncés et les bras croisés

en ayant l'air de faire hum hum hum hum hum, car la modération a bien meilleur goût. Envoie le générique. Épisode 2. Titre. Woupelay, ça c'est Lydie Dascalie par contre. Épisode 2 La Révolution La Révolution, c'est pas une raison pour se faire mal.

Contexte historique En France, c'est le bordel. Fin. On est toujours en 1789 et là, les Parisiens viennent de se rendre compte que quand le roi Louis XVI leur dit de faire quelque chose, ils ont aussi la possibilité de juste pas le faire. D'ailleurs, à l'extérieur de Paris, le mot commence à se passer

à propos des événements survenus à la Bastille dans l'épisode précédent. Hé! Vous avez entendu ce qui s'est passé à l'épisode précédent? Oui, c'était super intéressant! Pour la noblesse en perruque de l'époque, la nouvelle est plutôt inquiétante et plusieurs aristocrates vont décider que c'est un excellent moment pour vider le coffre-fort caché derrière un cadre et foutre le camp histoire de ne pas voir leur tête servir de décoration d'Halloween au bout d'une pique. Ce sera entre autres le cas du plus jeune frère du roi, le comte d'Artois.

Peut-être que je pourrais me déguiser en femme pour ne pas être reconnu. Je pourrais même me faire appeler Stella. Qu'en pensez-vous, valet qui fait ma valise? Stella d'Artois, elle est très bonne, monsieur. Dans les campagnes toutefois, il y a eu une vague d'agitation sociale à l'été 1789 qu'on va appeler la Grande Peur. En effet, ce qui se passe, c'est que les paysans sont persuadés que la noblesse arrive pour se venger des événements de Paris.

Mes amis, il paraît que les aristocrates veulent venger l'attaque de Paris où on a assiégé la mastille pour s'armer contre une potentielle attaque de la noblesse. Nous devons éviter ça à tout prix. » « Mais comment? » « En assiégeant les châteaux avoisinants pour s'armer contre une potentielle attaque de la noblesse, on va complètement ailleurs. » « Différents! Différents! Différents! Il y a donc des émeutes, des incendies et des pillages un peu partout, de Marseille à Lyon, en passant par Grenoble, Rennes et Strasbourg. Cet excellent parcours d'enseignante à la retraite avec un petit chapeau de paille et des pantacours. On s'attaque donc à des châteaux et des propriétés seigneuriales où on en profite pour faire brûler de la paperasse de droits seigneuriaux,

comme entre autres des documents en lien avec les taxes et les impôts, dans un véritable cauchemar de Pierre-Yves Mexouine, l'oncle pique-sous des Québécois. Sans surprise, le roi Louis XVI commence à stresser face à toute cette situation. Déjà qu'il digérait mal que son autorité soit remise en question par la toute nouvelle Assemblée nationale, le fait que son pouvoir soit ébranlé par une émeute populaire lui donne des brûlements d'estomac. l'Assemblée nationale, le fait que son pouvoir soit ébranlé par une émeute populaire lui

donne des brûlements d'estomac. Et tout ça à une époque où il n'existe malheureusement aucun pepside. Du côté de l'Assemblée constituante maintenant, dont la job est, je vous le rappelle, de constituer une constitution, coudon, bubi-bobu, vous serez heureux d'apprendre que les débats et les discussions sur des sujets babacool de l'époque vont au bon train. Détail intéressant toujours d'actualité. L'idée d'être à droite ou à gauche sur le plan politique est un concept qui nous vient directement de la Révolution française. En effet, à l'été 1789, les députés à droite du président de l'Assemblée étaient ceux qui préféraient qu'on maintienne

le pouvoir royal, alors que ceux qui voulaient du changement se trouvaient à gauche. Cool, non? En tout cas, il y a sûrement un prof d'histoire au secondaire qui doit avoir les mains moites avant de révéler ce succulent fun fact à des ados qui sont juste en train de se demander s'ils sont assez différents pour être pareils comme tous les autres ados. Les choses deviennent effectivement de plus en plus à gauche à l'Assemblée constituante quand le 26 août 1789, inspiré par les grands principes du siècle des Lumières, on va adopter la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, un genre de manuel d'instruction pour une société où tout le monde serait égal.

Assemblée constituante dans laquelle il y a d'ailleurs pas mal de personnages super importants. En fait, il y a énormément de personnages super importants dans toute cette histoire de Révolution française, et ce, autant du côté de la noblesse que du tiers-État, qui, je vous le rappelle, représente plus de 90 % de la population. Hum, si seulement il y avait une mécanique narrative que je pouvais recycler pour défiler le plus de personnages révolutionnaires possibles sans perdre tout le monde.

Palmarès, surprise des révolutionnaires! Sans ordre particulier, apporte celui qui m'arrange le plus dans la chronologie des événements pour qu'on soit capable de suivre. Numéro 1. Honoré Gabriel Raikéti de Mirabeau. 1749 à

1791. De façon complètement ironique, Mirabeau était plutôt laid. C'est pas moi qui le dit, mais plutôt le père de Mirabeau lui-même, qui aurait mentionné que son fils, alors à l'état de poupon, c'est-à-dire à l'instant de sa vie où il était à son plus cute, avait l'air

d'être la descendance de Satan. Eh bien, sur le plan esthétique et familial, ça commence bien. Comme si c'était pas assez, le petit Mirabeau va contracter la petite Vérole et aura le visage marqué à jamais par la maladie. Néanmoins, puisqu'il est de la noblesse, le jeune Mirabeau aura quand même toutes sortes d'occasions

de se développer intellectuellement en deux séances d'intimidation par ses camarades de classe. Ah! Face de cratère! Les enfants, les enfants, ça suffit! Au lieu de ces jérémiades, vous devriez profiter de votre temps ici pour parfaire votre éducation. Vous devriez prendre exemple sur face

de cratère. Une fois adulte, on le décrit comme un ogre épicurien avec un train de vie luxueux, mais c'est aussi un libertin qui a des relations sexuelles comme jamais et je sais pas à quel point c'est une bonne affaire, peu importe comment tout le monde va trouver son compte dans cette transaction. Bref, pour faire une histoire courte, Mirabeau est ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui un vieux cochon. Véritable homme des lumières,

Mirabeau s'intéresse énormément à des penseurs comme Jean-Jacques Rousseau, Voltaire et peut-être même un troisième. Qui sait? Pour ces raisons, ou peut-être parce qu'il avait déjà couché avec les épouses d'une couple d'aristocrates, la noblesse veut pas de lui lors des États généraux. Donc, faute d'avoir des amis,

il se range alors avec le tiers État, où il devient une grande gueule importante sur le plan politique. Et effectivement, Mirabeau, c'est un grand orateur. C'est d'ailleurs à lui qu'on doit cette célèbre citation qu'on a mentionnée au premier épisode. « Allez dire à votre maître que blablabla à la volonté du peuple et blablabla à la force des baïonnettes, grosso modo! » Et c'est ainsi que, grâce à ses talents de tribun, il devient en novembre 1790 président du Club des Jacobins.

Détail intéressant. Le Club des Jacobins, c'est une espèce de rassemblement d'intellectuels de l'époque où on jase politique et philosophie. Ça a l'air d'une espèce de passe-temps de bière après à job entre deux parties de fléchettes, mais le rôle des membres de ce club de discussion

de la fin du 18e siècle va devenir tellement important durant la Révolution que plus tard, on va carrément appeler Jacobin n'importe quel révolutionnaire qui prône une politique de pouvoir centraliser de l'État exercée par une poignée de champions du peuple. Que les gens qui pensent ça soient véritablement des membres du club des Jacobins ou non. C'est pas le seul club du genre. On pense notamment à celui des Cordeliers où se regroupent d'autres révolutionnaires importants. La principale différence étant que le club des Cordeliers coûtait moins cher de frais d'admission.

Ah, parce que oui, il fallait payer pour avoir toutes ces conversations emmerdantes. Vraiment un cas de cordeliers mal chaussés, si vous voulez mon avis. Donc, Mirabeau et le club des Jacobins vont avoir beaucoup d'influence à l'Assemblée nationale lors de cette première phase de la Révolution. Autre détail intéressant! Mirabeau va entre autres faire un plaidoyer à l'Assemblée contre la traite des esclaves noirs, ce qui est une excellente idée dans un monde où tout le monde est maintenant égal, mais je ne vous paraphraserai pas comment il a vendu ça à l'Assemblée nationale, parce que c'est bien sûr épouvantablement raciste. Néanmoins, on se rend rapidement compte que, malgré le fait de vouloir redéfinir le pouvoir royal,

Mirabeau, ça reste un noble qui entrevoit difficilement un monde sans aristocratie. Disons que pour lui, le rêve ultime, c'est la monarchie constitutionnelle. Un peu comme nous au Canada, où on a notre propre parlement, mais on a techniquement encore une monarchie dont on se bat brutalement les roubignoles. Malheureusement pour Mirabeau, cette position est jugée trop lèche-botte royale avec des petites boucles et progressivement, il devient une figure de moins en moins populaire.

La vérité, c'est que Mirabeau est en constant contact avec la famille royale. Il y a des rendez-vous secrets avec Marie-Antoinette pour sauver la monarchie et certains vont le suspecter d'être un traître aux deux côtés. Alors que vraisemblablement, le gars essayait surtout de s'arranger pour que tout le monde arrête de se chicaner,

histoire de créer une monarchie constitutionnelle où il y a encore un roi, mais où l'Assemblée nationale conserve ses acquis, une option raisonnable qui fait en effet royalement chier tout le monde. En fait, il y a des gens qui détestent carrément Mirabeau. Surtout certains journalistes pamphlétaires en colère, comme Camille Desmoulins. Vous vous souvenez, le bègue qui était monté sur une table pour appeler la population aux armes en leur suggérant de se mettre des feuilles d'arbre en guise des cuissons

pour pas se tirer mutuellement dessus comme des imbéciles? Prenons le temps de nous rappeler d'être impressionnés. C'est quand même des notions très complexes à bégayer. Numéro 2. Camille Desmoulins. 1760 à 1794. Son nom complet, c'est en fait Lucie Simplice Camille Benoît Desmoulins, ce qui est une quantité surprenante de noms de femmes pour un homme à une époque aussi sexiste. Malgré son léger problème d'élocution, Camille Desmoulins se destine à une carrière d'avocat avant la Révolution. Mais les affaires vont pas super.

Peut-être effectivement aussi à cause de son problème d'élocution dans une sphère où il faut parler continuellement. Promis, je ne suis pas en train de rire de lui, mais un client a dû manquer de patience. Bien qu'il en ait envie, Camille ne participe pas aux rencontres des États généraux parce qu'il n'a pas réussi à se faire élire. Effectivement, c'est une excellente raison.

Mais rapidement, Desmoulins devient un journaliste politique important qui va donner le ton à la Révolution avec des écrits qu'on qualifie de hardis, violents, érudits et satiristes. Propos qu'il va publier dans son tout nouveau journal qui sonne paradoxalement comme quelque chose que ton grand-père te lègue après sa mort,

Le Vieux Cordelier. Détail intéressant. En effet, avec tous les changements mis en branle depuis 1789, on remarque entre autres une explosion de la liberté de presse et la fin de la censure royale. Tout le monde est maintenant libre de dire ce qu'il veut, le nombre de journaux et d'imprimeries augmente drastiquement, mais aussi la propagation d'idées révolutionnaires de toutes sortes

que ceux qui savent lire partagent maintenant à la population en les criant dans la rue. Hé, tout le monde, vous voulez que je vous lise la dernière édition du Vieux Cordelier de Camille Desmoulins? Ouais! Alors attachez bien vos ceintures pour un moment hardi, violent, érudit et

satiriste. C'est parti! Le véritable patriote ne connaît point les personnes, il ne connaît que les principes. Wow, définitivement hardi, violent, érudit, satiriste! Ouais! Détail romantique pour l'époque. La relation de couple de Camille Desmoulins était jugée comme une des plus cute de la Révolution.

Tout ça a commencé lorsqu'il y aurait eu le coup de foudre pour une femme mère de deux enfants lors d'une marche dans des jardins et de fil en aiguille, il va bien sûr finir par épouser une de ses filles sept ans plus tard. OK, c'était pour ça le « de l'époque ». Bref, elle s'appelle Lucille, ils sont

très amoureux, je suis content pour eux et ils vont tous les deux se faire guillotiner dans cinq ans. D'ailleurs. Numéro 3. Dr Joseph Ignace Guillotin. 1738 à 1814. Guillotin est un personnage avec quand même pas mal d'influence au début de la Révolution. D'abord médecin, il s'occupe entre autres des frères du roi Louis XVI.

Il est aussi membre d'une société secrète de magouilleurs professionnels à travers l'histoire, les francs-maçons. Ah ok, le mystère de l'influence est officiellement résolu. Bref, société secrète où il va côtoyer Voltaire, un des pères fondateurs des États-Unis d'Amérique, Benjamin Franklin, celui avec le cerf-volant,

ainsi que plusieurs futurs collègues de l'Assemblée nationale. C'est aussi lui qui avait proposé de bouger les réunions des États généraux au jeu de pompes parce que le roi leur avait barré la porte. Évidemment, la contribution historique du Dr Guillotin ne se limite pas à « Hey, et si on allait à une autre place? » Effectivement, le nom de Guillotin a traversé le temps pour une autre raison, l'invention de la guillotine.

Détail surprenant! Ce n'est pas le docteur Guillotin qui a inventé la guillotine. Je suis désolé, lui, ce qu'il a surtout fait, c'est proposer une uniformisation de la peine capitale menant à l'invention de la guillotine comme on la connaît. Détail dark! Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant la Révolution, quand t'écopais de la peine de mort,

t'avais pas la même mort selon tes moyens financiers. Si t'étais noble, t'avais le droit à une chic décapitation à l'épée. Et pour les autres, tu pouvais être pendu. Écartelé. Mes précieux membres! Ébouillanté. Supplicié à la roue. Ainsi que le classique être brûlé au bûcher.

Mais étant donné qu'on est maintenant dans un monde où tout le monde est égal, ce que propose le docteur Guillotin, c'est que tous aient droit à la même chose, c'est-à-dire une mort simple, rapide et efficace qui n'existe pas encore. Pour ce faire, c'est un certain docteur Louis qui va s'inspirer d'une machine italienne et unir ses talents à ceux d'un fabricant de clavecins pour créer un genre de gros coupe-cigare pour décapiter le monde de façon industrielle. Exécutez la sentence, bourreaux! Allez hop!

Ah, docteur Louis, ça fait encore le bruit! En fait, sans surprise, pour un dispositif de conception française, la lame était à la base en forme de croissant. Et la part du Docteur Guillotin dans tout ça fut de la peaufiner en proposant une lame diagonale qui coupe beaucoup mieux d'un principe de physique que je comprends zéro. La guillotine était née. Mais on l'appelait pas encore comme ça. en proposant une lame diagonale qui coupe beaucoup mieux d'un principe de physique que je comprends zéro. La guillotine était née, mais on l'appelait pas encore comme ça.

Pendant un bout, on va appeler l'appareil de mise à mort le moulin à silence, la demoiselle ou encore la grande veuve, suite à quoi on la surnomme Louison ou Louisette, en l'honneur du Dr Louis. Et c'est vraiment plus tard dans la Révolution, après que le Dr Guillotin se soit éventuellement mis tous les révolutionnaires à dos, qu'on va lui donner le nom de Guillotine pour le faire chier. Et ça va en effet le faire chier. Ah! Guillotine! Guillotine! Guillotine! Hé! Mais puisque je vous dis que ça s'appelle une docteur Guillotine!

Mais bon, n'allons pas trop vite au bout où les révolutionnaires se retournent les uns contre les autres. Là, on serait peut-être rendu à essayer de voir les événements du point de vue d'une femme. Pour faire changement, tiens. Numéro 4. Terroigne de Méricourt. 1762 à 1817. Anne-Joseph Terroigne, c'est une fille de paysan aisé de Marcourt, non loin de Liège, qui va faire son petit bonhomme de chemin jusqu'à Paris, où elle deviendra une demi-mondaine.

Bon, qu'est-ce que c'est encore? Détail intéressant. Les demi-mondaines sont des femmes qui fréquentent les salons, les théâtres et les événements mondains de la vie parisienne. Elles sont éduquées, jasent et divertissent le monde avec leur répartie, qui fréquentent les salons, les théâtres et les événements mondains de la vie parisienne. Elles sont éduquées, jasent et divertissent le monde avec leur répartie, mais vu que les femmes ne pouvaient pas exercer d'emploi ou de postes importants comme médecins ou avocats, les demi-mondaines subvenaient à leurs besoins grâce aux contributions monétaires de leurs amants dans un joyeux système de sugar daddy.

Aucun jugement, soit dit en passant. Personnellement, l'occupation de maîtresse de luxe me semble être un excellent choix à cette époque dégueulasse. Pour moi, si je pouvais, je ferais ça en ce moment, à place d'être obligé de synthétiser la Révolution française. Terroigne vit donc au cœur de la société bourgeoise parisienne et, comme pas mal tout le monde autour d'elle, s'intéresse à la philosophie

des Lumières. Les États généraux la passionnent. Elle va même s'installer à Versailles pendant un bout pour suivre les discours et débats des débuts de cette période de changements sociaux bourgeonnants. Les gens la surnomment la belle liégeoise, ce qui est effectivement un peu mononcle, mais les aristocrates, eux, pour se moquer d'elle, décident de l'affubler du surnom de Terwagne de Méricourt,

puisqu'elle venait de Marcourt. C'est drôle, hein? Ouais, l'humour, hein? C'est un art qui vieillit aussi bien qu'un yogourt au soleil. Mais la vraie raison pour laquelle je veux vous parler de Terwang de Méricourt, c'est qu'elle va avoir un siège de choix dans un grand moment de l'histoire quand elle va se joindre à un groupe de quelques milliers de personnes, principalement des femmes!

Pour tout bonnement envahir le palais de Versailles, vous savez, Louis, il y a... Le roi! Détail intéressant. Le 5 octobre 1789, il va se passer ce qui commence à devenir problématique à ce stade-ci. Le prix du pain va encore augmenter. Une fois de plus, le peuple de France est obligé de manger du beurre de pinotte direct à la cuillère. Et ça, fouillez-moi, ça va mettre très très en colère énormément de madames du peuple,

dont plusieurs qu'on appelait les poissardes. Détails intéressants qui ne sont pas frais. Les poissardes, c'est des poissonnières avec des tempéraments aussi gros que les bras qu'elles ont développés à force de charrier des paniers de poissons qui puent toute la journée.

Vous trouvez pas que ça sent la poissarde? Non mais qu'est-ce qu'il dit, lui? Non, non, non, je m'excuse! Alors, face à cette insoutenable déficience de carbs dans leur alimentation quotidienne, ces femmes vont d'abord aller se plaindre en gang de plusieurs milliers à l'hôtel de ville de Paris. Avant de tout bonnement décider d'aller

régler le problème en parlant directement aux gérants. Fait qu'elles sont allées à pied à Versailles. Laissez-moi vous dire qu'il y a un roi qui va se faire chicaner. Donc, six heures plus tard, Terroigne de Méricourt, ainsi que toutes ses femmes en colère avec des piques et des fourches, arrivent à Versailles.

Elles s'infiltrent sur la propriété. Il y en a même quelques-unes qui entrent à l'Assemblée nationale pis qui s'assoient dans les sièges des députés. Hé, regardez tout le monde, je suis la présidente de l'Assemblée! Bon, enfin, mesdames, qu'est-ce que vous faites ici? Qu'est-ce qu'il dit, lui?

Non, non, non, je m'excuse, je m'excuse! Suite à quoi, on va essayer de calmer le jeu un petit peu en amenant quelques-unes d'entre elles faire leur demande devant Louis XVI lui-même. Là, il y en a une qui va s'évanouir. Certains disent que c'est de se retrouver devant le roi de France qui était beaucoup trop intense à gérer, mais c'est peut-être aussi parce qu'elle avait pas mangé. Louis XVI va donc leur promettre d'envoyer

du pain et de la farine à Paris. Les poissardes vont ressortir sur la place d'armes, annoncer à la foule en colère qu'elles ont réussi. Mais là, on va pas les croire et menacer de les pendre parce que c'est juste des maudites menteuses. Détail dark. Il va y avoir, comme qui dirait, du brasse-camarade assez de les pendre parce que c'est juste des maudites menteuses. Détail dark. Il va y avoir, comme qui dirait, du brasse-camarade entre les émeutiers et les gardes du corps royaux

qui venaient de se réveiller que peut-être qu'ils devraient protéger le roi de cette foule en colère. Il va y avoir des émeutiers de blessés, un garde du corps va être tué, et le matin du 6 octobre, la foule en colère va faire irruption dans le château, histoire de tout bonnement déchiqueter la reine Marie-Antoinette avec des outils de ferme parce que tout le monde l'haït pis tout est toujours de sa faute. Évidemment, il y a des gardes qui

vont essayer de les arrêter. Hé, mesdames, où croyez-vous que vous... Je m'excuse, je m'excuse! Les émeutiers vont couper la tête des gardes avec des haches, les planter sur des piques. Marie-Antoinette en pitch va aller se cacher en capotant dans les appartements du roi. Les émeutiers ne vont pas être capables de la trouver. Ils vont sortir dehors plus en colère que jamais et scander. Les rois au balcon! Les rois au balcon!

Là, Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants vont aller au balcon faire des tatas à la foule qui ne demandent qu'à les tuer, Louis XVI va dire... Écoutez, qu'est-ce que je peux faire pour que tout ceci arrête? Et là, la foule va faire... Le roi à Paris! Le roi à Paris! Et voilà. Ce jour-là,

toute la famille royale quitte le château de Versailles et n'y reviendra jamais. D'ailleurs, vous vous souvenez des madames en colère que personne croyait? Elles vont non seulement revenir à Paris avec du pain, de la farine, mais aussi en escortant le roi, la reine et leur fils Louis-Charles, le dauphin. On va même leur dire... Au faim, qu'est-ce qui se passe ici?

Ben, ils m'en quittent pas! Alors, on est allés chercher le gros boulanger, la boulangère et le petit mitron! La-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la- France, qui à ce compte-là est pas littéralement un mammifère marin ni un sextoy. C'est le prince, c'est le petit prince. Là, vous allez me demander, et tes roignes de Méricourt dans tout ça? Ben, pour être honnête, je me suis un petit peu emballé avec les poissardes, puis j'ai complètement oublié qu'on parlait d'elles. Mais sachez que tout ce temps, elles étaient là. Détails monarchiques

sur le roi et la reine qui n'a toujours aucun rapport avec tes roignes de Méricourt. Si depuis le début, la majorité des soulèvements populaires ont eu lieu à Paris, c'est la première fois que Louis XVI constate l'ampleur du problème qui est littéralement venu le rejoindre dans son salon. Maintenant, il est au palais des Tuileries à Paris, palais qui, ironiquement, avait donné envie à Louis XIV de foutre son camp à Versailles

parce qu'il était trop proche du peuple en colère de Paris. D'ailleurs, concernant le roi et la reine, face à l'influence grandissante de l'Assemblée nationale, disons que leur pouvoir est de moins en moins important. Ou respecté. On les oblige à prêter serment de fidélité à la nation, ce qui doit être pas mal humiliant pour quelqu'un qui l'année d'avant vivait dans une monarchie absolue de droits divins

où il était littéralement vu comme le représentant de Dieu sur Terre. Puis à partir de maintenant, c'est plus comme un genre de grosse mascotte triste qui passe son temps à ébouriffer les cheveux des enfants parce qu'elle n'a pas le droit de parler. Bon, par contre, à part cet agressif retour sur la Terre ferme, rien de trop grave va leur arriver à ce moment-là parce qu'ils sont sous la responsabilité d'un homme relativement important dans l'histoire de France dont j'ai zéro parlé jusqu'ici.

Numéro 5. Gilbert Dumautier, alias le Marquis de Lafayette. 1757 à 1834. Comme son nom l'indique, le Marquis de Lafayette est marquis. Possiblement de Lafayette.

Un autre succès dans la colonne de la vulgarisation historique pour Charles Beauchesne. Ce que je veux dire, c'est qu'il fait partie de la noblesse. Déjà à 20 ans, il s'est embarqué vers les États-Unis pour combattre pendant la guerre d'indépendance américaine. Comme vous l'avez sûrement déjà dit, votre ami super lourd qui trippe un petit peu trop sur la comédie musicale Hamilton au point d'en faire la base de ses personnalités.

On dirait que ça se peut pas des fans de comédie musicale modérés. Une fois de retour en France, Lafayette devient vice-président de l'Assemblée nationale juste avant les événements de la Bastille, suite à quoi il va prendre la tête de la toute nouvelle Garde nationale, une mélisse de plus de 40 000 citoyens. Il est alors un des hommes les plus puissants de France au moment où on va faire au roi le coup du petit mitron.

Avec ce pouvoir, il invente la cocarde tricolore qui remplace la somme toute plutôt broche à foin cocarde verte en feuilles d'arbre improvisée par Camille Desmoulins. Mais... Inutile de faire cet effort, Camille. À partir de maintenant, le badge révolutionnaire officiel à placer

sur son chapeau sera circulaire bleu et rouge, les couleurs de Paris, auxquelles j'ai rajouté personnellement le blanc de la monarchie, comme une espèce de cible. Effectivement, malgré son importante position parmi les révolutionnaires, Lafayette reste un membre de la noblesse. Il est plutôt pro-monarchie. Ce qui en fait un genre de cible pour les révolutionnaires quand ils ont quelque chose à reprocher aux boulangers.

Je veux dire à Louis XVI. Tout comme Mirabeau, Lafayette est également un gros fan de l'idée d'instaurer une monarchie constitutionnelle. Ce qui ne le rendra pas très populaire auprès de certains révolutionnaires plus radicaux. Parlant de ce vieux satyre de Mirabeau, c'est à ce moment précis qu'il est atteint d'une maladie floue et meurt le 2 avril 1791. Certains disent qu'il a été emporté par tout ce sexe du 18e siècle non protégé, d'autres que ses ennemis l'ont empoisonné, mais on a besoin de garder le moral du bord des révolutionnaires, alors on dit plutôt qu'il est mort épuisé d'avoir trop bien servi le peuple et la patrie

et on célèbre l'homme en enterrant son vieux corps plein de maladies vénériennes au Panthéon. Ça a l'air sorti de nulle part que je vous parle de Mirabeau à ce stade-ci, mais faites-moi confiance, ça va être drôle plus tard. Pour l'instant, souvenez-vous que tout le monde l'adore. Bref, au cœur de toute cette effervescence révolutionnaire, disons que ce serait le pire moment pour que

le roi fasse une grosse connerie qui viendrait miner le peu de crédibilité qui lui reste aux yeux du peuple. Et maintenant, mesdames et messieurs, soyez les bienvenus à notre représentation d'une grosse connerie de Louis XVI qui va miner le peu de crédibilité qui lui reste aux yeux du peuple. La fuite à Varennes! Sentant la pression monter à Paris à la même vitesse que leur pouvoir diminue de jour en jour, la famille royale se dit qu'il serait peut-être mieux dans une région où la population est encore fidèle à la monarchie.

Alors, ils vont tenter une spectaculaire fuite jusqu'en Autriche, où les attend, là, j'en suis certain, très chaleureuse belle famille autrichienne de Louis XVI. Orchestré par nul autre que le possible plan cul de la reine, le comte suédois... Axel de Fersen! Détail décevant. En fait, il y a plusieurs historiens qui s'entendent sur le fait qu'Axel de Fersen et Marie-Antoinette

avaient plus une espèce de relation platonique pressurisée, où elle, elle aimait vraiment ça avoir dans son entourage un aussi bel ami suédois pour qui s'éventer la craque de boule avec ardeur, et lui, une sorte d'amour courtois du Moyen-Âge où il se touchait jamais parce que même pour Axel de Fersen, cruiser la reine de France, c'était un pari risqué qui pouvait mal tourner de toutes sortes de façons. Chose certaine, de loin, tout ça avait certes l'air plutôt cochon. Donc, la fuite à Varennes. Checkez bien ça. Le plan initial de la famille royale, c'était de fuir Paris en se faisant passer pour l'équipage

d'une baronne russe fictive. La baronne de Korf. Un nom tellement fictif qu'il a l'air comme qu'il dirait « pas vrai ». Donc, la baronne de Korf, veuve d'un colonel russe tout aussi fictif, devait se rendre, selon le script, à Francfort avec ses domestiques, un valet et deux enfants par abord. Évidemment, si quelqu'un colonel russe tout aussi fictif, devait se rendre, selon le script, à Francfort avec ses domestiques,

un valet et deux enfants pour avoir. Évidemment, si quelqu'un a passé du temps à regarder et organiser des pièces de théâtre, c'est bien la famille royale. Sur papier, tout devrait bien se passer. En fait, non, ils vont être pourris. Donc, dans le rôle de l'intendant de la baronne de Corfe,

Louis XVI. Dans le rôle de la gouvernante des enfants de la baronne de Corfe, Marie-Ant. Dans le rôle de la gouvernante des enfants de la baronne de Corfe, Marie-Antoinette d'Autriche. Dans le rôle de la baronne de Corfe, la vraie gouvernante des enfants de Marie-Antoinette. Et dans le rôle des enfants par rapport,

les vrais enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette, prions pour que personne ne pose de questions à propos d'eux. Place au théâtre. Toute la troupe était censée se rendre ainsi jusqu'à Saint-Menoult, de où les attend un détachement du duc de Choiseul pour accompagner le carrosse du roi,

je veux dire de la très réelle baronne de Corfe, pour les escorter jusqu'à la place forte de Montmédy où d'autres alliés du roi les attendraient, suite à quoi, sabre et le champagne, la royauté sauvée. Vous vous doutez donc que rien de ça va se passer comme prévu. Le convoi royal en personnage de convoi de la baronne de Corfe quitte Paris en Berlin, du temps une berline, c'était une calèche bien sûr,

le 20 juin 1791, pendant la nuit. Mais déjà, le lendemain matin, ils ont environ trois heures de retard. Disons que ça doit pas être simple de pousser un groupe de royaux dans le cul quand vient le temps de partir. Dépêchez-vous, Altesse! Nous ne pouvons plus attendre! Mais attendez, si c'est moi la gouvernante maintenant,

est-ce que je dois faire ma propre valise aussi? Oh, tout est si confus venez m'essuyer! En fait, c'est surtout que la famille royale s'arrête constamment en chemin pour se délier les jambes et pourquoi pas casser la croûte. Gouvernante, veuillez me masser les jambes avant de mettre la nappe pour le pique-nique. Sire, souvenez-vous qu'ici, je suis la baronne de Corfe Ah pardon, baronne de Corfe Venez me masser les jambes C'est votre attendant qui vous fait des clins d'oeil qui vous le demande Sauf que le duc de Choiseul, qui les attend avec ses hussards

Des genres de soldats de cavalerie légère Aucune idée que la famille royale a décidé d'arrêter pique-niquer Et disons qu'un groupe de hussards, des genres de soldats de cavalerie légère, qui font juste attendre de même aléatoirement dans un champ en regardant leur monde, ça va inévitablement attirer l'attention de la population de gros lourdeaux des alentours. Hé, monsieur le duc, ça va?

Vous avez l'air stressé comme si vous attendiez des gens importants déguisés ou quelque chose. Non, non, je... je promène mes hussards, tiens. Oui, bien sûr, des genres de soldats de cavalerie légère, comme tout le monde le sait. Pendant ce temps, aux Tuileries. Vers 7h du matin, le 21 juin, là, il arrive ce moment où Lafayette va tirer sur les couvertures

du lit pis se rendre compte qu'à la place du roi pis de la reine, c'est juste des piles d'oreillers. Oh non! Alors, Lafayette, on a perdu le gros Louis? Non, non, non, bien sûr que non. C'est simplement que le roi a été enlevé. Oui, c'est ça, genre enlevé. Je vais d'ailleurs, de ce pas, aller régler le problème

de ces infâmes kidnappeurs de rois. Excusez-moi. En fait, c'est à ce moment-là que Lafayette va trouver ni plus ni moins qu'une lettre signée de la main de Louis XVI adressée aux Français qui dit en gros... Voyant que tout le monde est contre moi, j'ai dû me rendre à l'évidence.

Vous êtes le problème. Signez Louis. Putain, ce qui peut être con! Lafayette part donc aux trousses de la famille royale et vu que la supercherie de la baronne de Corfe a berné un gros total de zéro personne, ce sera pas excessivement difficile de les retrouver. D'ailleurs, un peu au même moment,

le maître de poste de Saint-Menoul, de Jean-Baptiste Drouet, croise la fameuse berline royale alors qu'elle fait une halte dans son relais routier. Et selon la légende, c'est là qu'il va reconnaître le roi, mais il y a plusieurs théories sur comment c'est arrivé. Théorie 1. Bonjour, nous sommes les domestiques russes de Madame de Korf.

Ne faites pas attention à nous. Putain, c'est le roi Louis XVI. J'ai déjà vu à Versailles. Théorie 2. J'ai déjà vu à Versailles. Théorie 2. Bonjour, nous sommes les domestiques russes de Madame de Corfe. Prenez cet argent et surtout, ne faites pas attention à nous. Putain, ce type a exactement la même tronche que Louis XVI sur cette pièce de monnaie.

Mais la plus probable, c'est... Théorie 3! Bonjour, nous sommes les domestiques russes de Madame de Corfe. Validez nos passeports et quoi que vous fassiez, ne faites pas attention à nous. Euh, pourquoi est-ce que sur votre passeport, c'est écrit Louis XVI? Bref, peu importe ce qui s'est réellement passé, Louis XVI a encore merdé comme jamais. Une heure plus tard, quelqu'un informe Drouet de la rumeur de la fuite du roi. Bref, peu importe ce qui s'est réellement passé, Louis XVI a encore merdé comme jamais. Une heure plus tard, quelqu'un informe Drouet de la rumeur de la fuite du roi.

Ça confirme ses soupçons et il part comme plusieurs révolutionnaires à la poursuite de la berline. De leur côté, le duc de Choiseul et ses hussards, des genres de soldats de cavalerie légère, qui étaient censés escorter la famille royale, avaient fini par faire... Ben coudon! Et avaient foutu le camp parce qu'ils était écoeuré d'attendre. Suite à quoi, étant maintenant en grave manque de genre de soldats de cavalerie légère, Louis XVI et compagnie sont arrêtés près de la ville de Varennes et on les ramène directement à Paris.

Détail dark. Et leur ajouter à ça que le peuple est maintenant plus en colère que jamais que le roi ait décidé de les trahir comme ça. Des centaines de personnes vont suivre leur voiture à pied tout le long de la route vers Paris. Ça va prendre genre mille ans à se rendre. Et tout ça alors quand tout le temps, il y a des vieux paysans dégueulasses qui lancent des immondices sur la voiture, crachent dans leur direction, puis collent leurs grosses faces et vitres en faisant... C'est drôle, mais c'est pas drôle. Marie-Antoinette et ses enfants vont trouver ça méga traumatisant. se fassent ses vitres en faisant « OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII des caricatures remplies de grossièreté. Caricatures remplies de grossièreté!

Procurez-vous vos caricatures remplies de grossièreté! Idéales pour vous mettre en colère! Le 17 juillet 1791, les gens se rassemblent sur le champ de Mars pour pétitionner le retrait du roi et la proclamation d'une république. Mais la loi martiale est décrétée et la garde nationale de Lafayette se met à tirer ça à foule. 50 personnes sont tuées et Lafayette est maintenant lui aussi plus impopulaire que jamais. Pour calmer le jeu, Louis XVI n'a pas d'autre choix que de sanctionner la nouvelle constitution achevée en septembre 1791. Constitution qui donne la souveraineté de l'État non pas au roi, mais à la nation.

L'Assemblée nationale forme donc le nouveau gouvernement et le roi doit abdiquer la majorité de ses pouvoirs. Il prend donc plus vraiment de décisions. Il est déclaré roi des Français au lieu de roi de France. Top différence! Et son principal pouvoir dans cette nouvelle constitution, c'est de mettre son veto sur les

projets de loi. Et laissez-moi vous dire qu'il va peser sur ce bouton-là comme quelqu'un qui pèse à répétition sur le bouton de l'ascenseur pour aller aux toilettes dans sa chambre d'hôtel. Allez! Le texte est précédé de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui donne le droit fondamental de la liberté à toute la population. Masculine.

Ouais, semblerait qu'on avait, comme qui dirait, oublié un négligeable 50% de la population. Et ça tombe bien parce que vous savez qui a une solution à cet oubli fâcheux? Une femme! Numéro 6! Olympe de Gouges! 1748 à 1793!

Wow! Ça s'en vient vite, ça! Le 14 septembre 1791, en même temps que la nouvelle Constitution, Olympe de Gouges fait paraître sa déclaration des droits des femmes et de la citoyenne, où elle reprend les articles de l'autre déclaration, en n'oubliant pas 50 fucking pour cent de la population. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle on qualifie souvent Olympe de précurseuse du féminisme. C'était une femme de lettres passionnée de politique, qui avait déjà écrit plusieurs pièces et pamphlets engagés

pour l'égalité des droits des femmes, le droit au divorce et l'abolition de l'esclavage. Et comme aujourd'hui, c'était pas simple d'être une femme et de prendre la parole dans l'espace public. La presse se moque continuellement d'elle et de sa bonne chum terroigne de Méricourt. On parle de leurs aventures pis de leurs cuisses légères, et ce, autant dans la presse se moque continuellement d'elle et de sa bonne chum terroigne de Méricourt. On parle de leurs aventures, puis de leurs cuisses légères,

et ce, autant dans la presse monarchiste que chez les républicains. Tout le monde est vraiment égal quand vient le temps de slouchermer des militantes. Parlant de journaux, un des quotidiens les plus populaires de l'époque s'intitule L'ami du peuple, et il est rédigé par une seule et même personne ultra-antipathique, Marat. Numéro 7, Jean-Paul Marat, 1743 à 1793. Avant la Révolution, Marat, c'était un médecin et savant important dans l'Ancien Régime. Il s'occupait, entre autres, des frères du roi, dont lui aussi.

Combien ça prenait de médecin pour s'occuper des frères du roi? Il était-tu fait en papier mâché? Bref, Marat avait un train de vie confortable de bourgeois avec des domestiques, ce qui l'empêchera pas d'avoir déjà des réflexions politiques sur la société. Domestique. Écrivez sur ce papier réflexion sur

l'égalité ou comment un homme puisse arrêter d'être au service d'un autre. Voulez-vous que je souligne l'ironie au fur et à mesure, monsieur? Non, non, non, ce sera pas nécessaire. Il avait déjà publié un essai en anglais 15 ans avant la Révolution où il se demandait déjà comment est-ce qu'on peut espérer avancer vers les Lumières sans changer les structures de la société

qui reposent sur l'exploitation du plus grand nombre par une minorité. Celui-ci est spécialement ironique. Félicitations, monsieur. Tais-vous, il continue de me laver le dos. Pas étonnant, donc. Qui décide de publier des écrits incendiaires dès la prise de la Bastille? Dans le journal L'Ami du peuple.

Il n'hésite pas à critiquer tous les principaux joueurs de la Révolution qui jugent trop mou à ses yeux. Il leur donne même des surnoms. Mirabeau est désigné comme l'infâme Ricketti. Lafayette est Mottier. Ce qui ne sonne pas si pire que ça à postériori, mais mettons que Marat ne se fait pas trop d'amis avec ça. En fait, Marat a souvent beaucoup de problèmes

avec l'autorité en place. Un tel point qu'il va devoir passer un certain temps à se cacher dans les égouts, devenant ainsi une sorte de Teenage Mutant Ninja Mara. Détail dégueu. Ça, ça veut surtout dire qu'il va développer une maladie de peau complètement dégueulasse

qui l'oblige à passer le plus clair de son temps à prendre des bains de saufre chez lui avec des compresses de vinaigre sur la tête pour les migraines. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, sur la plupart des portraits d'époque, il est représenté avec un genre de turban à serviettes. En tout cas,

vous irez voir. Malgré tout, Marat s'est organisé tout un setup pour écrire dans son bain, ce qui va lui permettre de continuer à publier environ un millier d'éditions de l'Ami du Peuple au total, tout seul à mariner dans son jus de dermatite spécial égout. Et là, si Marat est pas très populaire auprès de l'autorité, il l'est

excessivement auprès de la population. Surtout chez ceux qu'on appelle les sans-culottes. Détail intéressant. Non, ce n'est pas une façon de dire qu'une foule de gens se promènent à Paris avec juste un chandail à fourche à l'air comme Winnie l'ourson. En fait, la culotte fait référence aux espèces

de culottes courtes du 18e siècle que les aristocrates portaient avec des longues chaussettes de nerds. Alors que les pantalons, à proprement parler, sont plutôt perçus comme un accoutrement de pauvres. Les sans-culottes, c'est donc pour faire changement, un réfraf de manifestants révolutionnaires extra-furaques et super-violents qui s'opposent à l'Ancien Régime et à l'aristocratie,

même si la plupart d'entre eux sont essentiellement des marchands avec quand même pas mal d'argent. Et tout le monde a encore une fois de bonnes raisons de ne pas aimer la noblesse. Le prix du pain est toujours aussi élevé! Surtout à cause des menaces de guerre aux alentours de la France, parce que là, on en est au bout de l'histoire où les autres monarchies

d'Europe vont se réveiller parce qu'ils veulent pas de révolution chez eux, Motaddi! Le nouveau régime en place, qui doit déjà gérer les bourdes de l'ancien régime royal, doit maintenant trouver une stratégie pour organiser un effort de guerre qui tombe aussi bien qu'un coup de téléphone dans la douche. Avec en plus, rappelons-le, Louis XVI

qui met son veto à toutes les propositions. Allez! On va même le surnommer M. Veto dans les journaux. C'est-tu supposé être blessant? Excusez, manifestement, l'intimidation du siècle des Lumières me coule dessus comme sur le dos d'un canard. Autre détail de surnom. Louis XVI se fait désormais appeler Louis Capet par la population,

maintenant qu'il n'y a plus de statut de monarque absolu, parce qu'en effet, rien ne te ramène plus sur le plancher des vaches que le nom de famille Capet. Ah, Capet! Bref, vous serez pas si surpris d'apprendre que Louis Capet souhaite pas si secrètement que ça la guerre contre les puissances européennes. Il se dit que si les révolutionnaires sont des faits, il va enfin retrouver son statut royal

et ne plus se faire appeler Capet. Ça leur fermera le Capet! Ha! Ha! Ha! Ta gueule, Capet! Oh! D'ailleurs, sa stratégie de mettre des vétos partout fonctionne, et le début de la guerre est une catastrophe pour la France. Mais les journalistes

comme Marat voient clair dans son jeu. Euh, monsieur Capet, serait-il possible que tous ces vétos soient plus stratégiques que de bonne foi? On dirait que vous voulez comme paralyser la patente. Moi? Mais non, je ne fais que tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver la France. Bon, alors pouvons-nous enfin...

La tension monte donc d'un cran à Paris et le 20 juin 1792, des sans-culottes en beaujoie le vert finissent par débarquer aux Tuileries pour parler dans le capet de Louis Capet. C'était drôle, finalement. Détail phoné! Lors de la confrontation, on force le roi à prouver son allégeance en portant un bonnet frigien. L'espèce de tuc de schtroumpf rouge,

symbole de liberté que portent les sans-culottes. Mais vu qu'ils sont armés de piques et de haches, faut-il le mentionner, Louis a comme pas le choix de mettre le couvre-chef, suite à quoi, évidemment, il a l'air d'un épais, puis là, tous les sans-culottes se mettent à rire de lui en faisant... Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!

Hé, regardez comme le roi a l'air con avec ce chapeau de con! Mais moi, ce qui me fait surtout rire, c'est que c'était leur chapeau à eux. Bon, pendant ce temps-là, les Autrichiens vont former une coalition avec le Saint-Empire romain-germanique et la Prusse et commencent une percée militaire en France.

À leur tête, on retrouve le duc de Brunswick, qui va publier en août 1792 un manifeste salement maladroit où il menace de mettre Paris à feu et à sang si quelqu'un touche à ne serait-ce qu'un cheveu de la famille royale. Manifeste qui va avoir un effet, comment dire, contraire à celui espéré, parce que la réponse des sans-culottes,

ça va être de débarquer au palais des Tuileries le 10 août 1792, envoyer le roi, la reine et toute la famille royale pourrir dans une cellule à la prison du temple, abolir la monarchie et le 21 septembre 1792, la France devient officiellement une république démocratique. Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'est-ce que tu veux dire?

Mets ça dans ton sandwich au homard, Brunswick. Détail dark. En septembre 1792, des centaines de personnes décident qu'il faut se débarrasser des ennemis de l'intérieur. Ils se rendent donc dans des prisons de Paris où se trouvent

les prêtres réfractaires de la Révolution, des suspects d'activités contre-révolutionnaires, des membres de la noblesse et parfois d'humbles malades mentaux qui avaient nulle part où aller à une époque où on est encore bien loin d'avoir un programme de soins pour eux. Histoire de tous les massacrer avec des baïonnettes et des outils de ferme.

Hommes, femmes et enfants. Tu sais, ces fameux enfants contre-révolutionnaires. On va entre autres tuer comme ça la princesse de Lamballe, une des amies proches de Marie-Antoinette, qu'on va battre à mort dans la rue avec des bûches, lui arracher les cheveux et tout ça avant de lui scier le cou au couteau, mettre sa tête sur une pique

et aller la montrer à Marie-Antoinette à travers la fenêtre de sa cellule à la prison du temple. Mais... mais qu'est-ce que... Princesse de Lamballe? Princesse de Lamballe, mamie, mais c'est bien vous! Princesse! Princesse! C'est moi, Marie-Antoinette, mais venez nous sortir d'ici! Mais à la fin, cessez de faire des grimaces avec la langue sortie, du sang qui vous coule des yeux et répondez-moi, merde! Princesse! Oh mon Dieu! On va appeler ces événements les massacres de septembre. Et les choses ne vont aller que de pire en pire à partir d'ici. Parce que là, en novembre 1792, on va découvrir dans un mur du palais des Tuileries

l'armoire de fer de Louis Capet. Un genre de coffre-fort où il dissimulait toute sa paperasse et ses correspondances extra-incriminantes. Et c'est comme ça qu'on va découvrir que certaines figures de la Révolution, comme Mirabeau et Lafayette, étaient en fait sur le royal payroll, comme on dit. Question de conseiller Louis, malgré l'enversement politique. Et là, les gens vont être tellement en colère

qu'ils vont aller direct au Panthéon déterrer le cercueil de Mirabeau pour le sacrer dans une fosse commune avec une poignée de chaux et une coupe de focues. Pour Louis Capet, ça regarde mal aussi. Depuis l'abolition de la monarchie, il est déchu et fait prisonnier. Le 11 septembre

1792, on entame son procès pour trahison et ce sont les députés qui feront un fils de juré. Évidemment, son sort divise les révolutionnaires entre ceux qui veulent sa mort et ceux qui veulent qu'on se contente de l'envoyer en exil ou encore ses autres et qui aimeraient qu'on le garde pour un espèce de rôle d'ornementation symbolique de dâche de char dans une monarchie constitutionnelle.

D'ailleurs, parmi ces nombreux révolutionnaires qui se chicanent, il y a une voix qui porte plus fort que les autres, dans le sens qu'il y en a un qui parle vraiment fort. Numéro 8! Georges-Jacques Danton, 1759 à 1794. Danton est un avocat du tiers-état qui n'était pas super connu au début de la Révolution. Mais ça, ça va changer rapidement grâce à ses prises de parole au club des Cordeliers et des Jacobins, qui sont complètement tenitruantes.

En effet, Danton fait de l'effet. Il a une stature monolithique, une espèce de grosse tête de patate. Vous irez voir ses portraits, on dirait quelqu'un qui est croqué dans une ruche d'abeille en bas âge. Mais également un bagout et une rhétorique aussi exceptionnelles que grandiloquentes. Ce qui est une autre façon de dire que Danton a des méchantes bonnes citations. Entre autres, quand on destitue la monarchie et le dissout, il va déclarer dans les journaux que ce qu'il faut pour continuer la lutte face aux puissances étrangères, c'est... De l'audace encore, de l'audace toujours, de l'audace, un petit peu plus d'audace, de l'audace.

Vous voulez de l'audace, oh v'là, de l'audace, encore plus d'audace. N'hésitez pas sur l'audace, rajoutez-moi de l'audace, ça prend de l'audace, toujours plus d'audace. Trois heures plus tard... De l'audace, un peu plus d'audace, une double ration d'audace, de l'audace. C'est juste quand vous croyez qu'il ne restait plus d'audace, v'là, on réplique avec un peu plus d'audace, de l'audace. C'est juste quand vous croyez qu'il ne restait plus d'audace à un blanc, on rapplique avec un peu plus d'audace. Et la France est sauvée. De quoi on parlait déjà?

On raconte que grâce à son sens de l'improvisation et son habileté avec les mots, il n'y aurait jamais eu besoin d'écrire un discours. Une faculté impressionnante qui, dans la vie de tous les jours, me rend furieux. J'ai pas ce talent-là, moi, non. Il faut que j'écrive tout préalablement, sinon, faites-moi confiance, vous allez sentir le poids de tous ces joints. Même s'il y a une grosse tronche de marionnette avec son visage cicatrisé

par la petite vérole et sa grosse tête de chou-fleur, c'est la personnalité de Danton qui plaît aux gens. Et rapidement, il gagne la confiance du peuple qui l'adore, entre autres parce que c'est un gros enfoiré bruyant qui en a rien à foutre. En effet, moi-même, en faisant mes recherches, j'ai pas pu m'empêcher d'être diverti par les citations de Danton. Par exemple, quand un peu plus tard, il sera condamné à mort, ah ouais, alerte aux divulgâcheurs, il va dire à un ami dans le même cachot...

Nous deviendrons tous des poètes. Bientôt, on va tous faire des verres. Nous deviendrons tous des poètes. Bientôt, on va tous faire des vers. Quoi? Vers. Des vers comme vers de terre. C'est aussi anonyme, des vers en poésie. C'est malin, non? Allez, petit gars. Faut voir la vie du bon côté.

Georges, on se fait exécuter dans deux heures. C'est-tu possible de paniquer? Par contre, si on revient en décembre 1792, Danton n'est pas là lors du procès du roi parce qu'il a été envoyé dans le nord pour s'occuper des besoins de l'armée. Parce que oui, je vous rappelle qu'on est encore en guerre contre la Prusse et l'Autriche, et c'est pas près d'être fini, cette affaire-là.

Il n'aura donc pas pu convaincre qui que ce soit de sauver Louis. Ouais, pas que Danton était particulièrement chum avec le gros Louis pis ses serrures, mais il le considère néanmoins comme un pion utile à d'éventuelles négociations de paix. Et pauvre Louis, plus les choses avancent, plus il devient un bibelot. Au procès, 718 députés sur 749 vont reconnaître Louis Capet coupable de trahison. Il va être condamné à mort dans les plus brefs délais par une majorité écrasante de... une seule voix. Et le 21 janvier 1793

à 10h22, le roi de France est guillotiné. Détail chiant. Bien évidemment, on va trouver le moyen de boulier Louis une dernière fois quand il va vouloir prononcer un dernier discours en montant à l'échafaud. Louis Capet, avez-vous une dernière déclaration?

Peuple, je meurs innocent. Je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur. Mais qu'est-ce qu'il a dit? Je sais pas Trop lent! Bon ben j'imagine qu'on ne le saura jamais Ouais, ça s'est vraiment fini comme ça

C'est malheureusement une fin tout à fait Louis XVI Mais d'ailleurs, comment on sait ce qu'il a dit? Qui pouvait bien prendre des notes de toutes ces dernières paroles amusantes à citer dans un podcast? Un gars dont vous avez probablement jamais entendu parler. Numéro 9. Le bourreau Charles-Henri Samson, 1739 à 1806. Chez les Samson, être bourreau, c'est une vocation d'un père en fils. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père étaient aussi des exécuteurs officiels. Détail intéressant!

Historiquement, les bourreaux avaient depuis le Moyen-Âge une position peu enviable. Tout le monde avait peur d'eux, ils étaient obligés de vivre à l'extérieur des murs de la ville, les marchands ne voulaient rien leur vendre. Quand ils touchaient des biens ou des aliments, on devait les nettoyer immédiatement et même le pain destiné aux bourreaux chez le boulanger était posé à l'envers pour que personne touche à cette affaire-là. C'était donc un métier tellement polphonne qu'il se passait de façon héréditaire parce que les enfants des bourreaux étaient carrément exclus des écoles pour pas qu'ils soient tentés d'apprendre un autre métier, ce qui va éventuellement mener à des dynasties de bourreaux professionnels qui faisaient des alliances entre eux par le mariage, l'église leur donnait même un petit passe-droit sur la consanguinité,

histoire de créer des exécuteurs formés à la naissance qui avaient moins de chances de faire un travail maladroit et somme toute des plaisants à regarder. Évidemment, c'est sûr que la job de Charles-Henri Samson était plus facile que celle de ses aïeuls, grâce à cette toute nouvelle guillotine qui sentait encore le char neuf. En fait, sa job avait été essentiellement réduite à tirer sur une manivelle, ce qui est une excellente nouvelle parce que Charles-Henri Samson était un de ces fameux bourreaux maladroits.

Détail dark. En effet, à ses débuts dans la profession familiale, Samson aurait eu un petit peu de misère avec la méthode traditionnelle. Il paraît d'ailleurs qu'un jour, il aurait tellement moffé une décapitation que c'est son père qui a été obligé de finir la job. une décapitation que c'est son père qui a été obligé de finir la job. OK, monsieur, êtes-vous prêt? Charles-Henri Samson, bourreau, c'est parti!

Hop! Soyez maudits, Samson, c'est complètement raté! Je suis maintenant dans d'inimaginables souffrances! Oh non, papa! Enfin, pousse-toi de là, espèce de grand nigo! Charles-Henri, tu ne seras jamais bourreau.

Père, non! J'ai besoin de votre approbation dans la vie! Mais maintenant, il y avait une toute nouvelle machine à exécution publique 100% créée pour que n'importe quel tweet soit capable de faire ça à la chaîne. En plus d'une révolution en cours, vous pouvez être certain que le bourreau Samson va pas manquer d'ouvrages. Louis XVI est pas le premier à passer sur son échafaud,

ni le dernier d'ailleurs. Bientôt, ce sera au tour de Marie-Antoinette, Danton, Camille Desmoulins, Olympe de Gouges et son proto-féminisme, qui vont tous passer sous la lame de la guillotine. Parce qu'on en est effectivement à ce point de la Révolution où, faute d'avoir un ennemi commun à combattre, les révolutionnaires

vont commencer à se guillotiner entre eux autres. Mais pour en apprendre plus, il faudra écouter le troisième et dernier épisode du Hors serré! Dans le prochain épisode de la Révolution Française... Bonjour, c'est moi, Robespierre.

Comment pouvez-vous ne pas avoir parlé de moi jusqu'à maintenant? Sachez que je vais régler ça comme je règle tous les problèmes dans ma vie. Bienvenue à cet important meeting dans ma baignoire. Merci de me recevoir, citoyen Marat.

C'est moi, Marie-Antoinette. J'espère de tout cœur qu'on va m'oublier et ne pas me couper la tête. Bon, enfin, qui parle? Marie-Antoinette? Je vous avais oublié. Allons-vous couper la tête. Oh, la boulette! En tout cas, pour survivre au prochain épisode,

il faudra de l'audace, de l'audace, de le pelleter d'audace, un bon petit sandwich tomate bacon et audace qui tout double sur l'audace. Je m'appelle Charles Beauchesne et la Révolution française se poursuit dans le prochain épisode. Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une idée originale de Charles Beauchesne. Sous-titrage Société Radio-Canada