Les Pires Moments de l'Histoire - La Révolution française - Partie 3
Episode Date: February 2, 2024L’apocalyptique conclusion de cette trilogie sur la Révolution française. La France a tué son roi et s’apprête maintenant à se dévorer elle-même dans une ère de terreur où tout le monde p...eut (et va) être envoyé au couperet de la guillotine. Mais qui est donc ce mystérieux Robespierre qui fait tomber la lame sur le cou des «ennemis de la Révolution», d’une note de son clavecin diabolique? Chose certaine, en révolution on ne se fait pas toujours que des amis! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Transcript
Discussion (0)
Salut, c'est Égo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec.
Égo, le texte!
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
Notre mission? Vous amener ailleurs.
Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca.
T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au Balado Urbania.
Balado Urbania.
Mes hommages, les petits cocos,
et soyez les bienvenus à un autre épisode des pires moments de l'histoire.
Le balado où je vous raconte le pire du pire du passé,
le sang, la violence, les trahisons,
avant de vous boucler tout ça
avec une petite conclusion moralisatrice
sur la nature humaine où je me dédouane à chaque fois
en faisant des blagues sur le fait que je sais tout à fait
que c'est ça que je fais.
Quoique là, je vous en ai peut-être un peu trop dit.
D'ailleurs, on en est finalement à la conclusion
de ce spécial hors-série en trois épisodes
sur la Révolution française!
Mais qu'est-ce que la Révolution française,
vous allez me dire?
Mais je sais pas quoi vous dire.
Écoutez les deux premiers épisodes comme tout le monde.
Combien de fois voulez-vous que je vous explique
c'est quoi une trilogie?
Donc la Révolution française, c'est cet instant dingue,
dingue, dingue qui va complètement chambouler
l'avenir des grandes monarchies européennes
quand les Français vont développer
un tout nouveau passe-temps national,
couper des têtes d'aristocrates et les parader
à travers la ville sur des pics comme au Moyen Âge.
Et tout ça, je vous le rappelle,
au 18e siècle. Les gens portaient
des petits foulards en crinoline, puis on venait d'inventer
la montgolfière.
À l'époque, couper la tête de quelqu'un, c'était aussi
déstabilisant que pour nous aujourd'hui,
si quelqu'un faisait ça dans une case à corfou.
Un gag qui fait vraiment plaisir qu'à moi, parce que le reste
de la francophonie sait pas c'est quoi une case à corfou,
puis au Québec, c'est farmé depuis 2021.
Comme on l'a vu, le peuple s'est révolté contre l'oppression
de son roi, le mollasson Louis XVI.
On l'a guillotiné, formé un nouveau
gouvernement démocratique où tout le monde est égal.
Fin de la tyrannie, vive la République.
On pourrait croire qu'à partir d'ici,
c'est la fin du film et tout bing pour les Français.
Eh bien non, c'est juste le début
d'un autre film, un genre de comédie
où les Français vont maintenant s'adonner à cet art
dans lequel ils sont passés maîtres, sans brouiller
entre eux.
Effectivement, on en est au bout.
Aux fautes d'avoir des ennemis de la liberté évident à combattre,
les révolutionnaires vont maintenant se retourner les uns contre les autres et s'accuser
d'être des ennemis de la liberté déguisée
avant de tous s'envoyer en file indienne vers la guillotine
en espérant que ce qui va rester de tout ça
va en valoir la peine.
En tout cas, la vérité, c'est qu'après ça,
il va y avoir genre un empereur, un autre roi
puis trois autres républiques.
Fait que...
Disons que ça dépend à qui tu demandes.
Chose certaine, on est loin d'être arrivés, les enfants, parce que là, ce qui se prépare,
c'est un des chapitres les plus sanglants de l'histoire de France, qu'on appelle effectivement la terreur.
Bon, on dirait bien que quelqu'un a merdé ici en termes d'ambiance.
On n'a pas besoin de le reprendre, faites juste...
Envoie le générique.
C'est pas trop compliqué, bien sûr.
Épisode 3.
Composer le G pour guillotine.
Contexte historique.
Donc, on est de retour en 1793.
Louis XVI, roi des Français, vient de se faire couper la tête.
Mais déjà depuis le 22 septembre 1792, la France est une république démocratique, qu'on appelle d'ailleurs la Première République.
Ce qui laisse présager qu'il y en aura plusieurs, donc pas besoin de vous casser le bessique pour comprendre les subtilités du fonctionnement de la patente.
Détails sur les subtilités du fonctionnement de la patente, juste au cas où.
Détails sur les subtilités du fonctionnement de la patente, juste au cas où.
La République naissante est administrée par un truc qu'on appelle la Convention nationale,
qui gouverne la France depuis l'abolition de la monarchie,
avec ce fameux esprit des Lumières où tout le monde a son mot à dire.
Et quelqu'un devrait vraiment en profiter pour dire quelque chose,
parce que je vous rappelle qu'à ce moment-là, la France est envahie de tous bords, tous côtés,
par l'Autriche, la Prusse, le Saint-Empire romain germanique et pourquoi pas une petite coalition Angleterre-Espagne, tiens.
L'affaire, c'est que toutes ces puissances sont maintenant très, très en colère
que les Français aient décapité leur roi
parce que ça pourrait populariser chez eux des idées dangereuses
qui ne sont pas appréciées des têtes couronnées d'Europe
qui aimeraient bien ça garder un certain pourcentage de la dite tête
pour que la couronne ne tienne pas dans le vide comme dans Ghostbusters.
Mais bien sûr, à la Convention nationale,
comme à tous les endroits où tout le monde a son mot à dire,
les gens s'engueulent puis s'abrandent dans le manche.
Deux principales factions politiques s'affrontent.
Premièrement, ceux qu'on appelle les Girondins,
davantage liés à la population en province,
qui étaient plus modérés dans leur opinion du roi déchu et de la violence dans les rues,
mais assez partisans de la guerre contre les nations ennemies.
Les Girondins les plus connus sont Brissot, Condorcet et Rolland.
Je commence à sentir qu'avoir aucune idée qu'ils sont les plus connus, c'est mauvais signe.
Ils seront opposés comme ça aux Montagnards,
qui eux sont en majorité des Parisiens plus radicaux en ce qui concerne la monarchie,
mais aussi envers ceux qu'on appelle les ennemis de l'intérieur,
c'est-à-dire
n'importe qui en France qui, consciemment ou inconsciemment, pourrait nuire à la révolution.
Et pour ça, il n'y a qu'une seule solution.
Détail intéressant.
Les montagnards ne s'appellent pas comme ça parce que c'était des adeptes du plein air
en souliers Merel qui mangent du beef jerky super pas salubre fait maison. Non, en fait,
c'est ceux qui occupaient les sièges les plus hauts à l'Assemblée,
d'où la fameuse montagne.
Mais on s'entend que c'est surtout une montagne de gros nerds
qui auraient probablement été dans l'équipe de débat au secondaire
condamnés à se faire plonger la tête dans une cuvette de toilette
par ceux qui jouaient au ballon-ballet.
Difficile de dissimuler que je suis allé au privé sur celle-là.
Parmi les têtes dirigeantes des Montagnards,
on retrouve avec plaisir toutes sortes de personnages colorés
qu'on a rencontrés jusqu'à maintenant,
comme Danton et Marat,
mais aussi un troisième qui a l'air d'avoir trois prénoms en même temps,
dont un ajouté à dernière minute,
Maximilien Robespierre.
Autre détail intéressant.
Maximilien Robespierrere c'est un avocat
mi-trentaine qui pour un gars
dont G0 parlait jusqu'à maintenant
est surprenamment très présent dans la révolution
depuis le début. En fait il était pas mal là
à tous les événements politiques importants que j'ai énumérés
jusqu'ici mais en tant qu'un personnage secondaire
dissimulé dans le décor comme dans un
Oué Charlie. Il était là aux états généraux
comme député du tiers état
regardez ici, il regarde la caméra il était là au serment du jeu de paume, juste ici, entre les deux
gars qui essaient de jouer au tennis en cachette. Au club des Jacobins derrière un baril. Il
est là au procès de Louis XVI avec une perruque extra bouffante pour l'occasion. Il était
même à l'école avec Camille Desmoulins, le journaliste bec du vieux Cordelier. D'ailleurs,
si vous voulez une anecdote qui résume bien le personnage, on raconte
que plusieurs années auparavant,
pour souligner son couronnement, Louis XVI
faisait une visite des écoles de
France et que c'est le petit Robespierre
qu'on aurait choisi pour lui faire
une allocution en latin.
Suite à quoi, bien sûr, il se serait passé ceci.
« In fine Gallia
est omnis
di wisa in parte stress. » Sire, réveillez-vous. Cet enfant a fini de vous complimenter.
Ah, ben bon, ça commençait à devenir plate. Allons manger du gâteau.
Un jour, majesté. Un jour.
Un jour, majesté, un jour.
Et depuis ce temps-là, Robespierre déteste le roi comme un chien qui haït les écureuils qui voit passer sa clôture de la cour.
Content de voir que la révolution part sur des bases aucunement revanchardes.
Robespierre, c'est certes quelqu'un de très éloquent, mais qui a tendance à parler beaucoup et de façon plutôt ennuyeuse. C'est comme une espèce de schtroumpf à lunettes
avec les collets les plus boutonnés que vous avez jamais vus,
même pour l'époque.
C'est un individu austère, un peu plate,
on ne lui connaît pas de liaison amoureuse ou de partenaire sexuel,
et ce, au siècle des gros vicieux libertins
qui baissent dans le jardin et dans des parthées érotiques
avec des petits masques derrière lesquels on reconnaît clairement tout le monde,
puis ça fait partie du fétiche.
Néanmoins, Robespierre, c'est un brillant intellectuel de son époque
qui incarne tout à fait l'esprit progressiste et, somme toute, woke des Lumières,
défendant toutes sortes de causes comme l'abolition de la peine de mort.
Ha ha ha ha ha! Ça, ça va devenir drôle plus tard.
Les amis.
Mais aussi l'abolition de l'esclavage, l'égalité de tous les humains devant la loi,
le droit de vote des Noirs, des Juifs et des comédiens.
Détail intéressant, super rapide!
Oui, les comédiens n'avaient pas le droit de vote parce qu'on ne leur faisait pas confiance
dû à leur capacité de transformer leur nature propre pour incarner des personnages.
Effectivement, si j'avais un conseil à vous donner dans la vie, ne trustez jamais un comédien.
Sauf que Robespierre, c'est également ce genre
d'intellectuel pour qui un concept
comme la vertu prévaut sur
les humains. Dans le sens de, les
humains sont jetables si, en fin de compte,
tout ça favorise l'avènement d'une société
plus vertueuse, et ce, peu importe
le nombre de centaines
de milliers qu'il faut que tu passes à la guillotine
pour en arriver là. Et si vous avez
pas encore froid dans le dos, Robespierre, c'est en plus ce genre de personnage qu'il faut que tu passes à la guillotine pour en arriver là. Et si vous avez pas encore froid dans le dos, Robespierre, c'est en plus
ce genre de personnage qu'il est impossible de faire déroger
de ses principes moraux. Il peut pas être acheté, il peut pas
être corrompu. Et d'ailleurs, ce genre d'attitude, on ne peut plus carrer,
va lui valoir le surnom de l'incorruptible.
Mais en même temps, il y a pas deux secondes, le gars était le champion
de l'abolition de la peine de mort, alors j'imagine que c'est lui qui choisit
sur quels principes moraux ne jamais déroger jusqu'à ce qu'il décide que ça y tente plus.
Sinon, j'en étais où dans tout ça, moi?
Ah oui, 1793, c'est la guerre en France.
La Nouvelle République est assiégée par les autres pays d'Europe
qui profitent du chaos pour piller une nation avec un genou à terre
et montrer à leurs propres citoyens que la révolution, c'est vraiment pas si cool.
Sauf que là, ça zigonne à la Convention nationale.
Pour Robespierre et les Montagnards, c'est pas le moment d'être modéré.
On en est à une étape clé du nouveau régime où tous les acquis
de la Révolution pourraient s'écrouler comme un château de cartes
si on est trop mou. D'ailleurs, comme pour leur donner raison,
c'est pile à ce moment-là qu'en plus des grandes puissances européennes,
la France est maintenant assaillie de l'intérieur par des
soulèvements contre-révolutionnaires
de monde en province qui trouvent que la République, c'est de la chenoute et qui vont se rebeller
ouvertement parce qu'ils ne veulent pas être obligés d'aller se faire tuer en se battant
contre le reste de l'Europe. Et si quelqu'un trouvait que ce n'était pas suffisamment
carnaval, devinez ce qui va augmenter. Le prix du pain, mais bien sûr. Et là, c'est
la famine. Oui, effectivement, il faut faire quelque chose et vite.
Mais l'affaire, c'est que les modérés comme les Girondins
veulent toujours qu'on règle les problèmes
en proposant des réformes qui visent le consensus.
Puis c'est bien trop long, vierge!
En fait, pour Robespierre et compagnie,
c'est plus que jamais le moment d'être des radicaux.
Et pour ce faire,
yabadabadou, les sans-culottes sont là.
Détail intéressant que j'ai déjà fait.
Juste pour récapituler, les sans-culottes,
c'est essentiellement une marée de punks révolutionnaires en colère.
Ils ont leur propre mode pour se reconnaître entre eux,
leurs propres expressions, leurs propres styles vestimentaires
avec des sucres rouges, puis des chemises à gros boutons,
puis des gros pantalons rayés,
ce qui fait que d'un point de vue strictement québécois,
les sans-culottes ont plus que jamais des culottes.
Chose certaine, l'affaire préférée des sans-culottes,
c'est de descendre dans la rue avec des pics, des haches et des baïonnettes
histoire de faire du grabuge.
Et ce genre de radicalisme en fait des alliés naturels des montagnards
qui essentiellement leur disent où aller brasser de la marde, comme on dit.
Sans-culottes! Notre ennemi! C'est l'ennemi de la révolution!
C'est les affameurs!
C'est ceux qui nous ont mis dans cette situation de crise!
Aux armes! Aux armes, dis-je!
Aux armes!
Ouais, ouais, ouais!
Aux armes!
Aux armes!
Aux armes!
Aux armes!
Un manque de précision!
Un manque de précision, ça manque de précision!
Oui, effectivement.
Quel raccourci pourrais-je prendre pour éviter d'expliquer toutes les subtilités du conflit?
Les ennemis de la révolution, ce sont...
Ce sont tous les gens qui ne sont pas du même avis que nous.
Bien meilleure compréhension du prisme à travers lequel voir la situation.
Ouais, aux armes! Pour s'aider dans la lutte contre les contre-révolutionnaires,
il y avait sûrement une formulation moins répétitive,
on va instaurer en mars 1793 le Tribunal révolutionnaire,
qui est un organe juridique super-expéditif dont l'objectif est de juger et condamner le plus rapidement possible toutes les
entreprises contre-révolutionnaires,
ainsi que les attentats contre la
liberté, l'égalité et l'unité de la
République, alias tout et n'importe quoi
tant que ça arrange le terrifiant accusateur
public avec des sourcils de goffache
chez Antoine Fouquier-Tinville.
Détail dark. En tant qu'accusateur public, le mandat de Fouquier-Tinville. Détail dark.
En tant qu'accusateur public,
le mandat de Fouquier-Tinville, c'est d'accuser le monde.
Principalement d'être des ennemis de la Révolution.
C'est lui qui monte les procès,
qui trouve ou invente les preuves,
histoire de se débarrasser de ces éléments gênants
en les envoyant directement se faire raccourcir à la guillotine.
Chose qu'il va faire à l'aide d'une verve et d'un talent
pour l'art oratoire qui donne froid dans le dos.
Citoyens, j'accuse!
J'accuse, oui! Vous avez bien entendu!
J'accuse! Mais enfin, accusateur
public, de quoi m'accusez-vous?
Je vous accuse d'être accusé par
lui. Prétendez-vous démentir une telle chose?
Euh, j'imagine que non, mais...
Voilà, vous êtes coupables! Envoyez-moi ce coquin à la guillotine
et qu'on a fini, ce merde! J'accuse! J'accuse!
Ça pristique l'agilité.
Toute cette violence va bien sûr commencer à exciter des individus de plus en plus violents,
comme le ferait un Gérard Depardieu qui mange du boudin dans un bassin de requin.
Individus parmi lesquels on compte ce journaliste polémiste particulièrement fâché
pour quelqu'un qui passe sa vie dans le confort d'un bon bain chaud,
Jean-Paul Marat, qui devient de plus en plus vitriolique dans son journal L'Ami du Peuple,
qui, ironiquement, considère tout le monde comme un ennemi.
Sur ce, j'élabore en ce jour ma théorie de la violence nécessaire,
comme quoi c'est dans les feux de la subversion que naît la liberté, dis-je, en me citant moi-même.
En gros, je propose que
nous coupions la tête à des centaines
de milliers de personnes, comme ça,
continuellement, sans fin, dans un perpétuel
état de révolution
qui ne doit jamais s'arrêter. Voilà
ce qui va rendre les gens heureux.
Crénons d'un canard en caoutchouc.
À part les
grossistes de bain moussant,
beaucoup de personnes commencent effectivement
à trouver Marat un peu too much.
Les Girondins vont essayer de le faire comparaitre
devant un tribunal.
On va même dire qu'il a prêché le despotisme
et le traité de ville scélérat.
Coup de théâtre, il demande lui-même à être jugé
parce que c'est un excellent orateur en pleine confiance.
Et suite à une coupe de tour de passe-passe
rhétorique signée Marat,
le lendemain, il est acquitté
et les sans-culottes le portent en triomphe avec une espèce
de grosse couronne de Noël sur la tête.
Ouais! Vive Marat!
Vive Marat!
Quel plaidoyer! Il fallait vraiment être là!
Ramenez-moi dans ma baignoire
au plus vite. Mes doigts ne sont presque
plus ratatinés.
Là, inutile de dire que les montagnards vont le prendre personnel que les Girondins aient essayé de se débarrasser Ramenez-moi dans ma baignoire au plus vite, mes doigts ne sont presque plus ratatinés.
Là, inutile de dire que les montagnards vont le prendre personnel que les Girondins aient essayé de se débarrasser de leur marat.
Il va être temps de leur dire bye-bye.
Bonjour tout le monde, c'est moi, Maximilien Robespierre.
J'aimerais proposer un raccourci intellectuel où tout ce qui nous arrive est de la faute des Girondins, ces infâmes alliés modérés de la Révolution qui sont donc ennemis de la Révolution
parce qu'ils sont modérés. C'est moi, Robespierre.
Détail
dark. Et bang!
Le 12 juin 1793,
80 000 hommes armés
de canons débarquent à la convention.
29 députés
Girondins vont être arrêtés, quelques-uns vont
réussir à fuir, mais la plupart
d'entre eux vont être guillotinés et ça va
prendre pas moins d'une demi-heure pour tous
leur couper la tête.
Est-ce qu'ils ont mis sur un tapis roulant?
Deux à la fois?
C'est pas drôle, mais je me demande vraiment c'était quoi la logistique
pour décapiter genre un gars par minute.
OK, si vous
pouviez vous empiler un par-dessus l'autre
comme quand on coupe des céleris et qu'on est
pressé.
Hop!
Ah! Satisfaisant.
Et à partir de ce moment-là, plein pouvoir pour les montagnards.
Et laissez-moi vous dire que les choses vont devenir...
radicales.
On pourrait croire que tout va bien aller à partir d'ici
et que la République va maintenant pouvoir aller de l'avant avec une certaine cohésion.
En fait, non. Les montagnards sont tellement
radicaux que même entre eux, ils sont pas capables
de s'entendre sur quoi que ce soit. Parallèlement,
la popularité de Marat auprès du peuple
ne cesse de grandir. Son journal
est lu partout en France et là, il se permet
d'écrire des articles où il dit grosso modo
« C'est une époque où il aurait fallu
couper la tête de 500 personnes
pour être heureux. Aujourd'hui, ça en prendrait
10 000 et que dire de demain? 100 000 traîtres à la guillotine?
Voilà qui devrait rendre les gens heureux,
non d'une bombe de pain à la lavande.
Articles qui vont être lus à des kilomètres
jusque dans la ville de Caen
par une certaine Charlotte Cordé, 25 ans,
qui trouve que Marat exagère
et qu'il est grand temps de le jeter avec l'eau du bain.
Hi hi!
Détail dark.
Charlotte va donc faire le voyage jusqu'à Paris et débarque chez Marat le 13 juillet 1793.
À son arrivée, c'est la femme de celui-ci qui va lui répondre.
Bonjour, j'aimerais parler au tribun Marat.
Je suis ici pour partager la bonne nouvelle.
Y'a pas de colporteur!
Qu'est-ce qu'elle veut encore, elle?
En fait, je veux...
J'ai des informations importantes.
Il faut absolument que je parle au tribun Marat.
Pas maintenant, il est dans le bain.
Mais il est toujours dans le bain.
C'est bel et bien l'ami du peuple le moins accessible au peuple
que je n'ai littéralement jamais réussi à rencontrer.
Quoi?
Citoyenne, j'ai une liste des Girondins en exil
qui font du grabuge en province.
Qu'est-ce qui se passe en bas?
Il y a une petite qui veut te parler, mais je ne lui fais pas confiance.
Laisse-la rentrer, Pardy.
Après tout, je suis l'ami du peuple.
Et le peuple, ça inclut aussi les jeunes femmes
dans la vingtaine qui veulent me parler dans mon bas.
Il ne m'écoute jamais, lui.
Un jour, ça va mal tourner.
OK, qu'est-ce que c'est que cette histoire
de nom des Girondins? Donnez-les-moi.
Oui, bien sûr. Je les ai.
Juste ici.
C'est... Donnez-les-moi! Oui, bien sûr. Je les ai... Juste ici! Ha! Ha!
Charlotte Cordé voit effectivement assassiner Mara dans son bain avec un poignard qu'elle avait dissimulé dans son corsage.
Elle est ensuite arrêtée sur place et guillotinée cinq jours plus tard,
mais juste avant, elle va dire...
J'ai tué un homme pour en sauver cent mille.
Ce qu'il faut retenir de toute cette histoire,
c'est de ne jamais laisser entrer les inconnus à la maison, les enfants.
Détail frustrant.
Malheureusement pour Charlotte, l'assassinat de Mara n'aura pas l'effet escompté.
Il va devenir ni plus ni moins qu'un martyr de la Révolution,
encensé par tout le monde,
et tout ça va rendre Robespierre excessivement jaloux.
Mais enfin, c'était censé être moi,
le champion de la révolution.
Je suis l'incorruptible nom de merde.
Avoir su, j'en aurais profité pour avoir du plaisir.
Bordel de cul!
Oui.
D'ailleurs, parlant de Robespierre,
c'est le 27 juillet 1793
qui fait son entrée officielle au comité de salut public.
Détail intéressant.
Le comité de salut public, c'est un genre de comité de surveillance
qui surveille tous les autres comités de surveillance
pour s'assurer qu'il n'y a pas d'ennemis de la révolution dans aucun comité.
Comité qui, en plus de tout ça, fonctionne indépendamment des ministres
dans l'application de la loi et à la tête duquel on retrouve
ni plus ni moins que notre bon vieil ami...
De l'audace, de l'audace, encore de l'audace,
toujours de l'audace, de l'audace à gogo,
un format familial d'audace,
un troc puis une barge d'audace,
un vari-bari d'audace de chez PFK,
une coupe de sac à vidange remplie d'audace,
et on y est.
Ah, Danton.
Je vous en prie, asseyez-vous.
Allô, merci, on n'a pas le temps.
Je suis venu vous faire une synthèse de ce qui se passe à ce stade-ci de l'histoire,
que ce soit moins compliqué.
Alors voilà, le comité de salut public,
c'est surtout un moyen d'envoyer n'importe qui à la guillotine
pour n'importe quelle raison.
Et vous pouvez être certain que ce pouvoir va être utilisé
d'une façon super irresponsable
pour se débarrasser de tous ceux qui nous font chier.
Bravo, quelle éloquence!
Pouvez-vous croire que cet homme n'a jamais écrit un seul discours de sa vie?
Je suis déjà tanné d'être à la tête du comité,
je passe le flambeau à Robespierre, je vais faire autre chose, genre baiser.
Détail intéressant.
Ouais, Danton était reconnu pour être un super mégali libertin qui fourraille avec tout ce qui bouge,
et ce, malgré le fait d'être, selon tous ses contemporains, une des personnes les plus laides de l'époque.
Donc voilà, il est allé pour ce fameux truc de développer une personnalité pour compenser.
Ouais, d'ailleurs, sais-tu moi où mettre Robo-Bespierre à la tête du comité de salut public?
Ça me semble une très mauvaise idée.
Il a la capacité d'envoyer pas mal n'importe qui à la guillotine, ce qui lui confère énormément de pouvoir à lui ainsi qu'à trois, quatre de ses meilleurs suiveux, dont un certain Louis-Antoine de Saint-Just.
Détail dark.
Surnommé l'archange de la terreur, ça commence bien, Saint-Just. C'est le protégé de Robespierre. Ses traits sont effectivement angéliques,
ce qui, je vous le cacherai pas,
est franchement rafraîchissant
dans toute cette histoire
où tout le monde est laid
comme le cul d'une bourrique.
Début vingtaine,
c'est le plus jeune député
de la Convention,
mais on dit,
comme pour un peu tout le monde
dans la Révolution française à date,
que c'est un orateur de génie
avec une rhétorique implacable.
Est-ce que moi,
ils ont tous une rhétorique implacable?
Qui sont les révolutionnaires qui avaient une rhétorique placable?
Il doit bien y en avoir un ou deux qui s'enfargeaient dans leurs phrases.
Pour faire changement, est-ce que je vous ai mentionné que c'est la guerre?
La coalition antifrançaise gagne du terrain.
Il y a maintenant des révoltes antirévolutionnaires un peu partout
parce que les gens sont en joie le verre du guillotinage en masse de Girondins
dans un monde où tout le monde est censé avoir son mot à dire.
Bref, la marmite est chaude, puis on est, comme qui dirait,
prêt à dropper une coupe de homard.
Effectivement, en septembre 1793,
commence cette période de la Révolution qu'on appelle...
la Terreur.
Ouais, non, ce n'est toujours pas ça le bon effet.
Détail dark.
Pour ceux qui trouvaient que c'était pas déjà
suffisamment un carnage aléatoire,
attachez bien vos ceintures, on s'apprête à traverser une zone de turbulence.
La terreur, c'est cet instant où des interloges comme Robespierre
vont tenter de combattre l'instabilité ambiante
en cimentant les acquis de la Révolution dans un bain de sang
où tout le monde peut être envoyé à la guillotine pour n'importe quelle raison.
À un tel point qu'on va maintenant la surnommer le rasoir national.
L'idée ici, c'est également
de purger l'état de tout ce qui est pas
la révolution afin qu'il ne reste que
la révolution. Dans cet esprit, on va
automatiquement trancher la tête à tous ceux qui ont pas
de preuves tangibles de leur engagement
pour la révolution, ou comme le disait
Saint-Just, le très diplomate
archange de la terreur.
Ceux qui, soit par leur conduite,
soit par leur relation, soit
par leurs propos ou leurs écrits,
se sont montrés partisans de la tyrannie
ou du fédéralisme. Avez-vous des
questions? Oui, moi j'en ai une!
Comment faites-vous pour avoir les dents
si blanches pour notre époque?
Comme il est beau! Il y a donc
des arrestations à n'en plus finir, des informateurs
un peu partout qui dénoncent
n'importe quel comportement antirévolutionnaire
comme dire un commentaire positif sur le roi,
être nuancé sur Mirabeau,
avoir de la famille à l'étranger
ou péter à un moment nuancé.
Suffit de jeter un coup d'oeil par la fenêtre
pour voir un voivien incessant de charrettes
qui ramène chaque jour jusqu'à une vingtaine
de condamnés à la guillotine.
Et même ce sinistre fou qui est un vil va dire...
Y'a pas à dire, les têtes tombent comme des ardoises.
Merde, mon ardoise.
En fait, c'est également le bout de l'histoire
où on va essayer, par tous les moyens imaginables,
de faire table rase idéologique de tout ce qui appartenait à l'Ancien Régime.
Et ce, bien sûr, de la façon la plus oppressante possible,
à commencer par la religion.
Détail religieux!
Déjà, dès 1789, on va tenter un effort de laïcisation de la société, c'est-à-dire
séparer l'Église de l'État, parce qu'en plus de ne pas payer de taxes, le clergé
pouvait aussi taxer la population déjà taxée, ce qui est effectivement enrageant.
Donc, on va commencer en supprimant la dîme. Oui, ça pour ceux qui ne sont pas allés à l'église depuis l'époque où vos grands-parents pouvaient vous forcer à aller à la messe de minuit.
La dîme, c'est l'argent qu'on donne à l'église dans le petit panier en osier,
qui est par le fait même un concours de qui va donner le plus à Dieu.
Histoire de financer ses croix en or et ses gros bijoux.
L'Assemblée décide donc que pour régler les dettes du pays,
les biens de l'église deviendront des biens nationaux qui peuvent être vendus pour régler le déficit,
parce que quelqu'un va se rendre compte
que Dieu, soit il n'existe pas, soit il est vrai et tout-puissant,
donc dans les deux camps, il n'a effectivement pas besoin d'argent.
Rendu en 1793, tout ceci n'est bien sûr plus assez
pour le nouvel état d'esprit révolutionnaire radical,
et la prochaine étape, c'est officiellement
de jeter la religion catholique aux poubelles.
Donc voilà, du jour au lendemain,
les prêtres n'ont plus de pouvoir.
En fait, ils ne peuvent même plus être des prêtres.
Ils sont obligés de se marier.
Qu'est-ce qu'ils vont faire de ça?
Ou d'adopter un enfant.
Ah, ça, j'ai comme une idée de ce qu'ils vont faire de ça.
Ou encore d'entretenir et nourrir à sa table un vieillard.
Ah, ça, vous voyez, c'est celui-là qu'on aurait dû uniformiser, je qu'ai.
Changez des couches de vieux monsieur, maintenant.
Mais ce n'est pas tout.
Les révolutionnaires vont aussi sacrer à terre
toutes les statues de Notre-Dame de Paris
et, du jour au lendemain, dire aux gens que, finalement, Dieu n'existe pas.
Le paradis non plus, d'ailleurs.
La mort n'est qu'un très rassurant sommeil éternel.
Tout le reste, c'est des niaiseries.
Bonne nuit, les amis. Si vous vous réveillez, bien sûr. Mais ce n'est qu'un très rassurant sommeil éternel. Tout le reste c'est des niaiseries. Bonne nuit les amis.
Si vous vous réveillez bien sûr.
Mais ce n'est pas tout! Là on va essayer de
rayer toutes les références à l'ancien régime
en changeant les noms des rues qui portent
le nom d'un saint ou d'un aristocrate.
Rendant épouvantablement laborieux
le fait de donner des indications routières.
Bon, vous allez prendre le pont Notre-Dame.
Non, maintenant c'est le pont de la raison.
Après ça, il faut tourner sur la rue royale.
Non, la rue de la Révolution.
Non, la rue de la République.
Au moins que ce soit la rue nationale.
Désolé, c'est mêlant.
On avait quatre rues royales à changer de nom.
Je vous l'avais dit, Hollande,
que ça ne servira à rien de te monter des indications.
Mais ce n'est pas tout.
L'ancien calendrier, c'est-à-dire le bon vieux calendrier
grégorien que tout le monde connaît, est jugé
trop associé aux fêtes religieuses.
Alors ça aussi, on va le
renvoyer à la table à dessin et le remplacer
par le tout nouveau calendrier
républicain, qui vient
un petit peu mêler tout le monde. Checkez bien ça.
Détail mêlant! Donc,
premièrement, le nom des mois est changé
pour des affaires en rapport au phénomène météorologique relatif à la saison.
Janvier devient donc Niveauze, comme la neige, j'imagine. Pourquoi vous le dites comme ça?
Février devient Pluviause, mars devient Ventose, puis Germinal, Floréale, comme le shampoing,
Prérial, puis à partir de là, ça devient n'importe quoi.
le shampoing, pré-rial,
puis à partir de là, ça devient n'importe quoi.
Juillet devient messidor ou termidor.
Il y a fructidor, vendémière,
brumaire, et pour finir,
décembre devient frimaire.
En tout cas, laissez-moi vous dire que si tout ça s'était passé
au Québec, il y a une couple de mois qui se seraient appelées
merdoses sur un moyen temps.
Mais ce n'est pas tout! La semaine est
maintenant remplacée par la décade.
Une série de dix jours qui est en fait une crosse pour que les gens travaillent plus,
parce que si on fait le calcul, vous comprendrez que le dimanche revient statistiquement plus rarement.
Oh, et d'ailleurs, on espère maintenant de tout cœur que les gens oublient tout bonnement le dimanche,
qui va s'appeler à l'avenir le décadis.
Et pourquoi pas à ce stade-ci juste rajouter 5 jours dans l'année qui vont s'appeler les sans-culottés,
d'où ironiquement on va s'adonner à la tradition du dimanche de ne pas porter de culotte.
Mais ce n'est pas tout!
Depuis la proclamation de la République le 21 septembre 1792,
toutes les années ont été remises à zéro et le chronomètre est officiellement reparti à l'an 1 de la République.
Maintenant, il suffit tout simplement de ne jamais donner rendez-vous
à quelqu'un d'un autre pays,
parce que là, on est rendus
le premier Vendémiaire de l'an 2
et tout ça n'a aucun sens.
Euh, Rolande, elle nous attend quel jour,
votre soeur, pour souper, déjà?
Le deuxième dimanche de mars,
pour ses 50 ans.
Fait que j'imagine le quatrième jour
de la deuxième décade de Vendance de l'an... Des fois, je me dis que c'est les guillotin j'imagine le quatrième jour de la deuxième décade de Vendôme de l'an...
Des fois, je me dis que c'est les guillotinés
qui seront les plus chanceux.
Mais ce n'est pas tout.
Maintenant, le simple fait de se vouvoyer
est trop associé à une marque de politesse
réservée à la noblesse.
Alors désormais, il faut que tout le monde se tutoie
en tout temps, un peu comme on fait au Québec de nos jours
et qui, ironiquement, dérange les Français.
Ah, et d'ailleurs, il est à l'avenir interdit
de s'appeler « monsieur »
parce que c'est une abréviation de « monseigneur »,
fait que tout le monde est toujours en train
de s'appeler « citoyen » à cette heure.
Donc voilà, le monde est maintenant un enfer compliqué.
Détail intéressant!
En fait, s'il y a un point positif
à toute cette laïcisation,
c'est que l'institution du mariage n'est plus sacrée
et tout le monde a maintenant le droit de divorcer.
Mon Dieu, jamais le concept du divorce n'aurait été aussi léger.
Cinq, quatre, trois, deux, un, on peut divorcer!
Je te déteste!
Non, c'est moi qui te déteste depuis le début, mon chéri.
Pareillement.
Viens ici.
Ah oui.
Voilà!
Tous les symboles de l'Ancien Monde ont maintenant été substitués.
En fait, non, il en reste un.
Est-ce que quelqu'un se souvient de Marie-Antoinette?
Détail dark au plus
réel. Effectivement,
rendue au mois de Vendémiaire de l'an
2, les choses
vont pas super bien pour la
dernière reine de France. Là, ça fait
un an qu'elle est pourrie dans un cachot de
prison. Son mari a été décapité.
Les gardes l'appellent maintenant la veuve
Capet, juste pour être un petit peu enfoiré
avec elle. La rumeur veut aussi que tous ses cheveux sont devenus blancs d'un seul coup,
ce qu'on va d'ailleurs appeler le syndrome de Marie-Antoinette,
et c'est jamais vraiment un indicatif de bonne humeur
quand tu deviens ton propre syndrome.
En plus de tout ça, on lui a retiré de force ses enfants,
la petite Marie-Thérèse et son fils, le petit Louis-Charles,
techniquement Louis XVII, mais chut.
Dans le cas de Louis-Charles, étant donné que c'est un enfant de 8 ans,
le comité de salut public va le donner à un cordonnier
avec l'instruction d'en faire un parfait petit révolutionnaire
en lui faisant oublier que c'est l'héritier du trône de France.
Mais ce qui va surtout se passer, c'est qu'éventuellement,
on va l'oublier dans une chambre dans laquelle il va mourir de négligence
comme un poisson rouge.
Pour ce qui est de Marie-Antoinette, là, il y en a plusieurs
qui voudraient l'utiliser
comme une monnaie d'échange avec l'Autriche,
avec qui on est en guerre.
Mais depuis que tout le monde se suspecte entre eux
d'être des ennemis de l'intérieur,
on juge qu'il vaut mieux s'en débarrasser
que de risquer de dire à voix haute
peut-être qu'il pourrait nous être utile.
On va donc mettre son procès entre les mains
de l'accusateur public fou qui est un vil.
Mon Dieu que ça va mal se passer!
Là, on va essayer de la faire condamner en l'accusant d'inceste envers son fils.
Évidemment, elle va être éberluée face à de telles accusations,
et Fouquier-Tinville va en profiter pour faire...
Ha! Elle ne dit rien! Vous voyez bien qu'elle est coupable!
Suite à quoi, elle va se lever, jeter sa chaise au bout de ses bras et dire...
Si je n'ai pas répondu, c'est que la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère.
J'en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici.
Ben, OK, on s'est peut-être un peu emballés, mais la vérité, c'est que tout le monde vous déteste et que vous êtes condamnés à mort, tiens.
Et le 25 vendémiaire de l'an 2, on lui coupe les cheveux, on l'amène en chemise de nuit sur la place publique dans un tombereau,
c'est-à-dire une charrette ouverte où tout le monde peut lui cracher dessus, lui crier des insultes et lui lancer des oignons.
Ah ah! Tiens, prends ces oignons au frais en pleine gueule pour toute la nourriture que tu as gaspillée, veuve capet!
À travers tout ça, c'est vraiment le capet qui fait le plus mal.
Là, en montant sur l'échafaud, elle aurait accidentellement pilé sur le pied du bourreau Sanson.
Un dernier mot, madame?
Excusez-moi, je ne l'ai pas fait exprès.
Non, c'était pas grave.
Est-ce que j'ai encore le temps pour d'autres derniers mots?
Non.
Et ainsi meurt, à 38 ans, la dernière reine de France.
De retour à la comédie.
Là, rendu au mois de brumaire,
fait que genre...
novembre, laissez-moi vous dire
que ça chôme pas au tribunal révolutionnaire
où on voit des traîtres à la patrie
jusque dans les portes poussières,
donnant lieu à d'interminables lignes de Roomba
jusqu'à la guillotine.
Les historiens s'entendent pas trop sur le nombre de victimes
qui vont être faites pendant la première terreur.
Ah, parce que oui, il va y en avoir une deuxième.
Il y en a qui disent que c'est
35 000, d'autres 26 000.
Mais ça a l'air de se situer
autour d'un humble 17 000 personnes.
Peut-être. De toute façon,
vous comprenez le principe.
D'ailleurs, à ça, Danton va dire... On fait pas des révolutions avec de l'eau de rose.
Ah non? Avec quoi alors?
Non, attends, citoyen Danton...
L'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace.
Je suis...
Je suis tellement désolé, tout le monde.
J'ai marché directement dans celle-là.
Fin de l'an 2, maudit que c'est contre-intuitif.
C'est toujours la guerre et l'insurrection anti-insurrectionnelle un peu partout en France,
mais on va assister à de plus en plus de victoires républicaines,
grâce à un personnage qui sera important dans le futur,
mais certes pas dans cet épisode de podcast, sinon je finirai jamais.
Napoléon Bonaparte!
Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! monde, c'est le temps de la répression. Détail dark. Du côté de Lyon, on va se lancer dans des exécutions massives de
10 000 prisonniers accusés d'être
contre-révolutionnaires. Mais il y en a tellement
qu'on n'a pas assez de munitions pour les
pelotons d'exécution, alors on va les envoyer
voguer sur des barges
sabordées, histoire que
3500 personnes meurent noyées dans les
eaux de la Loire, dans ce qu'on va appeler cyniquement
les baignoires nationales.
Pouvez-vous croire qu'après avoir passé
6500 de nos proches au peloton d'exécution,
c'est nous les chanceux à qui on offre
de relaxer sur cette barge?
Effectivement, j'ai comme l'impression
que notre chance va enfin tourner au...
Reste plus maintenant aux révolutionnaires
qu'à continuer de se gosser entre eux
avec la maudite révolution.
Est-ce que tu vois qu'il y a l'impression de radoter
ou je répète la même phrase depuis genre 20 minutes?
À ce stade-ci, je vous dirais que les gens aussi
commencent à être un petit peu tannés.
Et de plus en plus, on commence à voir apparaître
un mouvement dit des indulgents.
Mouvement incarné à merveille par Camille Desmoulins,
le journaliste pas mal plus éloquent à l'écrit,
qui va commencer à publier dans son journal, le vieux
Cordelier, des articles
où on commence à se dire « et si on
arrêtait la révolution avant que ça aille? »
Peu importe, c'est quoi plus loin que
trop loin, tout en conservant les merveilleuses
choses qu'on a accomplies jusqu'ici. Mouvement
auquel va éventuellement se joindre Danton,
qui va avoir beaucoup d'influence sur les
indulgents, ce qui fait moult chier Robespierre et le comité de salut public,
qui imagine des complots et des trahisons partout
et se voit maintenant opposé idéologiquement à deux vieux chums montagnards.
La vérité, c'est que Robespierre a encore pas mal envie de continuer la terreur.
D'ailleurs, depuis Frimaire, peu importe ce que ça veut dire,
Camille Desmoulins commence à s'en prendre ouvertement à Robespierre dans son journal.
Ce à quoi il va répondre amusé.
Bon, bon, bon, j'ai l'impression qu'on a affaire ici à un bon enfant gâté qui a d'heureuses dispositions
et qui est égaré par de mauvaises compagnies, genre ce gros audacieux de Danton.
Écoute, citoyen Desmoulins, brûle ton journal et tout est oublié. C'est moi, Robespierre.
Rousseau disait brûler, n'est pas répondre. Oh, personne ne me cite Rousseau, OK?
Disons que Robespierre n'appréciait pas qu'on lui cite du Rousseau. Jean-Jacques, pas Stéphane.
Brûler, n'est pas répondre, à mon Dieu!
Détail intéressant.
Robespierre est tiraillé à l'idée de faire guillotiner Camille Desmoulins,
avec qui, je vous rappelle, il est allé à l'école, il était témoin à son mariage.
C'est le parrain de son enfant, Cybole.
Pis Danton, c'est quand même un personnage super important
avec lequel ils ont eu de bons moments à faire guillotiner plein de monde dans le passé.
En plus, Danton est populaire, il a rendu plusieurs services à la nation
et c'est un des fondateurs de tout ce qui se passe en ce moment.
Robespierre et Danton vont d'ailleurs se rencontrer à huis clos un soir
pour essayer de jaser tout ça entre messieurs
qui ont eu beaucoup de temps de glace dans Révolution.
Personne ne sait trop ce qu'ils se sont dit,
mais chose certaine, la marde va pogner dans le ventilateur.
Il aurait essayé de sauver des moulins de la guillotine,
mais là, c'est injuste, l'archange de la terreur va lui dire...
Oh, mais Pierre, franchement, es-tu en train d'avoir des émotions?
Non, non, c'est injuste.
Mais non, c'est juste que je suis tiraillé par un genre de sentiment humain
où mon coeur bat beaucoup moins lentement que d'habitude.
Je ne sais pas ce qui se passe.
Erreur 404!
Pendant ce temps, du côté de Danton, on va lui suggérer de foutre le camp,
mais là, il va te lâcher des citations comme jamais.
Ah, ils n'oseront pas!
D'ailleurs, on n'emporte pas sa patrie sous la semelle de ses souliers.
Allez, passe-moi le fromage.
Et c'est parti pour...
Le procès de Danton!
Veuillez noter que Danton n'est pas super stressé par toutes ces histoires
de procès politiques. Il a vu ce que ça a donné
la dernière fois avec Marat. Lui aussi,
il est super éloquent et il pense qu'il va
être capable de mettre le tribunal dans sa poche
avec une coupe de citations en impro comme d'habitude.
Mais malheureusement, comme tous les grands improvisateurs,
Danton va être
beaucoup moins bon qu'il le croyait.
En fait, non. Il va être complètement
génial comme d'habitude.
La foule est en délire.
Wow! Imagine s'il avait écrit son discours avant!
L'affaire, c'est que le procès est plus que jamais arrangé par Robespierre
qui tire les ficelles en sortant des décrets de ses manches comme un magicien.
Et fouillez-moi, on va trouver le moyen de totalement étouffer la défense de Danton
et de rayer tous ses beaux discours du procès verbal.
Peut-être que cette fois-ci,
ça aurait valu la peine de se préparer un petit peu
d'avance. Pourtant, il nous reste aujourd'hui
encore quelques-unes de ces fameuses citations
qui ont survécu. Officiellement accusé
pour corruption, il aurait répondu...
Vendu? Moi?
Vous ne pouvez pas vous
payer à un homme de ma trempe!
Ha! Ha! Ha! Ha!
Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
Euh, si je puis me permettre,
détail contradictoire.
La vérité, c'est que Danton est un des
individus les plus payables qui soit.
Il est super corrompu, toujours
en train de changer ses principes pour de l'argent,
du sexe ou un petit gueuleton. Bref,
il est condamné.
Oh, et Camille Desmoulins aussi.
Désolé, c'est juste que son procès n'était pas aussi hot.
Le 16 Germinal, ils sont donc tous les deux
amenés en tombereau sur la place de la Révolution
pour un petit rendez-vous galant avec la grande veuve.
Ça, c'est la guillotine, ça, pour une madame
qui était enfin prête à passer à autre chose.
Détail intéressant.
Évidemment, dans le privé, Robespierre est zéro correct
avec ce qu'il vient de faire.
Il s'enferme chez lui en fermant toutes les fenêtres pour pas entendre la clameur du peuple content et slash ou en colère.
Et par un hasard incroyable, le tombereau de Danton va passer juste en dessous de son balcon
et l'homme va lui envoyer une dernière citation implacable au passage.
Hey, Robespierre! Fuck you!
Hey! Robespierre!
Fuck you!
Desmoulin est le premier à être décapité,
ce qu'il va faire en criant une ultime fois le nom de son épouse Lucille.
Oh là!
Mais malheureusement, ça va rappeler à tout le monde de l'affaire guillotinée huit jours plus tard.
Oupsie.
Pour ce qui est de Danton maintenant,
dans un dernier instant de bravade légendaire face à la mort, il va demander au bourreau Sanson... Quand ce sera fini, tu montreras au peuple ma grosse tête laide. Tu vas voir, ça va valoir la peine.
Allez, j'ai pas toute la journée.
Et quelques secondes plus tard...
Mon Dieu, ce qu'il est laid!
Ça en valait la peine!
Et voilà, soyez maintenant les bienvenus dans
La France de Robespierre
Tout devrait être correct maintenant
Dites pas qu'on est correct maintenant, s'il vous plaît
Détail dark
En fait, on entre maintenant
dans une deuxième phase de terreur
encore plus grande que la première
qu'on va d'ailleurs baptiser
La Grande Terreur
ou Terreur 2, le retour de la peur.
Ouais, là, à ce stade-ci, on pourrait juste imaginer
Robespierre comme une tête de mort avec une
perruque qui envoie jusqu'à 800 personnes par mois
à la guillotine pour des raisons de plus en plus floues.
Alors, toi, toi
et toi, non, pas toi,
pile, ça va être toi, allez,
toi et toi, tiens, hop, la démocratie,
c'est moi, Robespierre.
Et la seule raison pour laquelle il n'y a plus personne qui proteste,
c'est que tout le monde a effectivement peur de lui.
Donc, histoire de renouer avec le peuple et leur montrer que, dans le fond,
c'est juste un gars comme tout le monde,
Robespierre va organiser un petit truc qu'on appelle
la fête de l'être suprême.
Détail mégalo.
L'affaire, c'est que Robespierre n'a jamais vraiment été d'accord
avec l'idée de tout simplement rayer Dieu de la carte
et faire comme s'il n'y avait jamais existé.
Il était effectivement en faveur d'une société laïque,
mais selon lui, moralement, dans une société,
ça prenait une sorte d'idéal inaccessible à vénérer,
comme une sorte d'être suprême,
comme Dieu,
mais sans nécessairement que ce soit Dieu.
Juste une affaire pareille, mais que lui a inventée.
Alors, il va créer le culte de l'être suprême,
qui est une religion selon laquelle un être suprême,
qui n'est assurément pas Dieu,
est présent partout dans la nature.
Les humains font partie de la nature.
La Révolution française fait techniquement partie de la nature.
Donc, Dieu, c'est la Révolution.
Ouais, faut croire que Robespierre
se trouvait pas mal slick sur celle-là.
Donc, histoire d'expliquer tout ce bordel
de façon à ce que les gens puissent comprendre,
il va organiser le Vin Prérial,
le Festival
de l'Être Suprême.
On va construire sur le Champ de Mars
une colline en papier mâché à partir
de laquelle Robespierre va faire un discours maxi-emmerdant pour expliquer le concept de l'être suprême que personne ne va vraiment comprendre parce que c'est super confus.
Disons que tout le monde devait commencer à s'ennuyer du oomph de Danton.
Qu'à cela ne tienne, pour clarifier mon point, je vais maintenant mettre le feu à une statue censée représenter l'athéisme.
Moi, je vais maintenant mettre le feu à une statue censée représenter l'athéisme,
à l'intérieur de laquelle se trouve une deuxième statue représentant cette fois-ci nul autre que la raison.
Ces deux concepts, bien sûr, instantanément reconnaissables sous forme statue.
C'est un peu plate, non? Attends, j'essaie de comprendre. Je crois que Robespierre est devenu... Dieu?
Tu me réveilleras quand ce sera fini.
Effectivement, c'est à ce stade-ci de l'aventure
que les gens vont commencer à réaliser
que Robespierre est peut-être un petit peu sauté.
Mais on sait pas trop quoi faire
parce que le gars a une obsession paranoïaque pour les complots
et personne veut être de son mauvais côté.
Je vous rappelle qu'à ce stade-ci,
on exécute encore une cinquantaine de personnes par jour.
Chose certaine, sans doute un petit peu humiliée
par le fiasco de la fête de l'être suprême,
Robespierre est de moins en moins présent à la Convention,
de laquelle il s'absente pour des périodes
toujours un peu plus longues,
jusqu'à ce qu'un beau jour de thermidor,
Robespierre se pointe en trombe à la Convention nationale
et déclare pour faire changement qu'il y a un complot.
S'ensuit une longue allocution
où il va dire que plusieurs personnes réunies dans la salle sont
des traîtres à la nation qui seront tous passibles
de la peine de mort dans les jours qui vont suivre.
Ce à quoi le ministre
des Finances va lui répondre.
Mais enfin, citoyen
Robespierre, tu ne peux pas tout simplement
annoncer que n'importe qui
au gouvernement va possiblement
se faire guillotiner et laisser
tout ça en suspens comme ça sans nous
donner de preuves. Quelqu'un
pourrait finir par capoter.
Serait-il possible de savoir, ne serait-ce
qu'au strict minimum, qui
est visé?
Ah, non!
Et ça, ça ne va
pas le faire. En fait, j'irais
même jusqu'à dire que dans la plus pure des traditions
françaises, tout ça va donner lieu
à la plus grosse engueulade
que vous avez
jamais vue.
Donc Saint-Just monte à la tribune et déclare
« Je ne suis d'aucune faction, allez-vous
faire foutre, je les combattrai tous,
il faut! » Suite à quoi un député
monte le rejoindre pour lui péter la gueule.
« Attends, je vais te montrer, moi, petit con! »
Le Robespierre va se joindre à la baston pour le protéger.
Mon fa, messieurs, soyez raiso... OU un poignard et courir vers Robespierre.
Si personne ne tue Robespierre, c'est moi qui va le faire!
Franchement, à combien de séances de la Convention nationale êtes-vous venus avec ce couteau?
Là, ça va être la bagarre généralisée...
Mais dans toute la cacophonie, Robespierre, Saint-Just et ses amis vont trouver le moyen de s'enfuir.
Tout est perdu, faut donc le camp!
Ils vont aller se barricader avec plein de mousquets à l'hôtel de ville
où la garde nationale loyale à la convention va se pogner avec la garde nationale loyale à Robespierre.
Halte là, au nom de la garde nationale!
Non, nous sommes la garde nationale!
C'est enfer de la garde nationale.
Garde nationale!
Voyant ça, le petit frère de Robespierre,
que vous connaissez pas parce qu'il était pas important avant
mais qui arrive ici parce que c'est drôle,
se jette par la fenêtre mais fait juste se péter deux jambes.
Ah! Non!
Mauvaise idée! Mauvaise idée!
Pendant ce temps, le beau frère de Robespierre,
que vous connaissez pas non plus parce qu'il était pas important avant,
va se suicider pour éviter la guillotine.
Non, par l'être suprême, quelle soirée chez les Robespierres!
Et c'est pile à ce moment que les soldats de l'Assemblée nationale
font irruption dans l'édifice.
Couton, un député paralytique en chaise roulante,
va être lancé en bas des escaliers.
Non!
Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe! Euh... C'est la pagaille à l'hôtel de ville. Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo je vais s'en attaquer avec toi, maintenant! On lui fait un bandage vite fait mal fait, on amène tout le monde au tribunal pour les identifier
et le 10 Termidor,
Robespierre, Saint-Just et 22 autres
de ses amis les plus proches sont passés
à la guillotine, en prenant bien
soin de garder l'incorruptible
pour la fin. Mon frère, c'est moi,
Robespierre, qu'est-ce que vous me faites?
Est-il trop tard pour être le champion de l'abolition
de la peine de mort?
Oh là!
Est-il trop tard pour être le champion de l'abolition de la peine de mort?
Oh là!
Et voilà. Fin de la terreur. Fin de la Révolution française.
En fait, non, pas vraiment.
On va en profiter dans les jours qui suivent pour faire guillotiner un autre petit 85 personnes proches de Robespierre,
genre l'accusateur public fou qui est à Éville. C'est la fête, on procède à un grand remaniement du comité de salut public et de la convention.
Et c'est lentement, mais sûrement,
le début d'un gouvernement plus conservateur,
le directoire.
Un monde nouveau, bâti sur les acquis de la Révolution
comme le divorce.
Avec une économie so-so,
tout le monde a peur du retour de la terreur
jusqu'à ce qu'en 1799,
Napoléon Bonaparte fasse un coup d'État
et se proclame empereur des Français.
Ce qui, pour un monde qui s'est libéré de la tyrannie,
sonne en maudit comme un retour à la case départ.
Fin.
Le fin mot de l'histoire avec un grand H.
C'est pas trop tôt si vous voulez mon avis.
En fait, je suis injuste avec la Révolution française.
C'est vrai que beaucoup des choses qu'on tient pour acquis aujourd'hui
trouvent leur fondement dans cet événement unique de l'histoire.
Évidemment, tout ne va pas changer du tout au tout en une seconde.
Il va y avoir d'autres révolutions françaises dans le siècle qui va suivre,
suivies de d'autres retours à la monarchie,
et ce, jusqu'au début du 20e siècle,
où elle va inspirer d'autres révolutions,
comme la Révolution russe,
avec Lénine, qui était un grand fan de Robespierre,
soit dit en passant.
Mais oui, c'est grâce à la Révolution française
qu'on vit dans un monde plus libre,
imparfaitement démocratique,
où presque tout le monde a son mot à dire,
libéré de, certes pas,
toutes les injustices sociales,
libéré de l'héritage du sang
et de la richesse des générations précédentes.
Quoi qu'en même temps, c'est encore un petit peu ça aujourd'hui.
Et pour la guillotine, ça va rester
le mode d'exécution préféré en France
pendant un certain temps.
En fait, la dernière exécution par guillotine
va se faire en 1977,
l'année de la sortie du premier Star Wars.
Donc, qu'est-ce qu'il y a à apprendre
de tout ça dans ce cas?
Bien qu'il n'y a pas de changements sociaux majeurs sans grabuge
et que même armés des meilleures intentions,
personne n'est à l'abri de cette capacité purement humaine
de commettre les pires injustices au nom de la justice.
Et la question qu'on devrait se poser face à tous ces événements,
c'est à quel prix?
Trop lent!
Je m'appelle Charles Beauchesne
et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne
est une idée originale de Charles Beauchesne.
Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne,
mais coudonc, Audrey Rousseau et François de Grandpré.
À la réalisation, Barbara-Judith Caron.
Au montage, Lucie Fournaison.
À la prise de son, Vincent Cardinal.
À la production,
Mylène Fraser.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne
est une production d'Urbania.
C'était un balado Urbania.
Abonnez-vous donc.