Les Pires Moments de l'Histoire - L'âge d'or de la piraterie
Episode Date: December 17, 2019Le doux son des vagues, l’air salin vivifiant, les hurlements de terreur, les cadavres qui flottent à perte de vue, les supplices de la cale! Retenez votre souffle et plongez avec Charles dans les ...eaux troubles et troublantes de la piraterie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte.
Ah oui, oui.
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qui vous aide à voir le monde différemment.
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T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au Balado Urbania.
Alors, Bu noches,
vous écoutez les pires moments de l'histoire
avec Charles Beauchesne,
le podcast où j'épluche avec humour
les livres d'histoire pour trouver des moments sinistres
où personne n'a été une bonne personne avec personne.
On essaie toujours de tirer une conclusion positive
à la fin de cette affaire-là,
mais soyons honnêtes, le pronostic n'est pas super favorable
et la seule vraie justice en ce
beau monde est bel et bien celle
de la tombe. Est-ce que je suis
de bonne humeur? Fait que l'épisode d'aujourd'hui
porte sur les pirates.
Là, je sais qu'il y a une couple d'auditeurs qui vont s'exciter
en se faisant des « Arr » pis des
« Ahoy, mateys! »
Mais calmez-vous les organes génitaux, vous connaissez
mon podcast, la plupart des
trucs que vous croyez connaître sur les pirates
ont été inventés parce que Walt Disney veut votre argent.
Et ce, par-delà l'étreinte glaciale de la mort.
Désolé, j'ai pas lunché.
En fait, on va principalement s'attarder à ce qu'on appelle
l'âge d'or de la piraterie.
L'époque même de Pirates des Caraïbes,
cette fameuse série de films inspirée par un manège de pirates
en animatronique qui refont sans arrêt les mêmes chines avec leurs chops de bière et leurs yeux vides de robots.
Les pirates, quoi?
Alors, sortez vos perroquets, vos jambes de bois et vos cache-œils
qui servaient zéro à ce qu'on pense, soit dit en passant,
parce qu'on s'apprête à démolir tout ce que vous aimez sur les pirates.
Détruire tout ce que vous aimez.
Sérieusement, j'ai besoin de fin de semaine au chalet.
Yo-ho, yo-ho, pars-moi le générique. détruire tout ce que vous aimez. Sérieusement, j'ai besoin de fin de semaine au chalet.
Yo-ho, yo-ho, pars-moi le générique.
Bon, premièrement, avant de parler de l'âge d'or de la piraterie, c'est important de savoir qu'à toutes les époques,
il y a eu des pirates.
Et à toute fin pratique, il y en aura toujours.
Il y en avait dans l'Odyssée d'Homère,
qui date du 8e siècle avant Jésus-Christ.
Comme il y en a aujourd'hui sur le web, qui modifie les résultats des élections
qui font que la moitié d'entre vous se sont inscrits
à Equifax en s'épongeant le front.
By the way, soyez pas dupes, vos données personnelles volées,
c'est une épée de Damoclès qui va prendre au-dessus de vos têtes,
bien au-delà du 5 ans qui vous a été offert.
Bien au-delà!
Et que l'on parle de Ching-Chi, la femme
pirate qui régnait sur la mer de Chine au 19e siècle,
ou des pirates somaliens du film de Tom Hanks que vos parents ont probablement vu dans un avion
avant de vous le recommander et que vous ne l'écoutiez jamais,
il y a eu de la piraterie un peu partout sur le globe.
Concernant l'âge d'or de la piraterie maintenant,
on s'entend que c'est un terme qui va être inventé beaucoup plus tard
et qu'aucun pirate sur le coup s'est vraiment dit...
Mort bleue que j'ai du fun!
On doit être en train de vivre un espèce d'âge d'or de nos activités pirates,
ou je ne sais pas trop quoi!
Ou peut-être aussi que c'est le fait d'être naufragé sur cette île déserte
qui est tranquillement en train de me faire sombrer dans la démence.
Personne ne devrait boire du rhum quand il fait aussi chaud. »
En fait, c'est plutôt une période qui a été désignée
ainsi par les historiens.
Surprise, surprise, ils s'entendent pas entre eux
sur les dates et les lieux. Parce que c'est ça,
les historiens. On est incapables d'être d'accord
sur quoi que ce soit, puis mettre en joie le verre les gens
qui cherchent des infos claires sur Wikipédia pour un travail scolaire.
Ou certains podcasts. Mais pas celui-ci.
Un autre. En gros,
l'âge d'or de la piraterie, c'est un magnifique
casse-tête de trois morceaux.
Croyez-vous que vous allez être capables?
La première période nous ramènerait donc en 1650,
l'époque des boucaniers,
qui appartenait comme un nouveau pub hipster
qui fait tout fumer in-house, même si elle est sur Iceberg,
est aussi la période où des marins français et britanniques
basés dans les Antilles, en Jamaïque,
ainsi que sur la mystérieuse île de la Tortue,
c'est un port, c'est juste un fucking port,
s'attaque sporadiquement aux bateaux et aux colonies espagnoles.
Oh, I say! Regardez, capitaine, un galion espagnol!
Oh, jolly good idea, old boy,
mais malheureusement, il semblerait que nous ayons été devancés
par ces pirates français.
Oh là là, oh, si, si, non, truc de ouf, quoi.
Du coup, ben...
N'allons pas interagir avec eux.
Yes!
Quite!
Rather!
Indeed!
La deuxième période, celle de la ronde des pirates,
pis non, je parle pas ici d'un parc d'attractions à thématique de pirates
avec le monstre pirate, l'orbite pirate et le bateau, pis non, je parle pas ici d'un parc d'attractions à thématique de pirates avec le monstre pirate, l'orbite pirate
et le bateau, tout simplement,
mais plutôt d'une époque de piraterie qui concerne
surtout les pirates basés en Amérique dans les années
1690, qui utilisaient
un chemin transatlantique pour piller
des bateaux de la East India Company
jusque dans l'océan Indien.
Une ligue commerciale qui est genre un ancêtre
des mégacorporations.
Alors du coup, voilà, on a traversé l'Atlantique,
et maintenant on se la joue ce carfait,
s'enniquant des bateaux de la East India Company.
Ah, y'a pas à dire, c'est chaud!
Regardez, capitaine, on s'est fait devancer par les british!
Yes!
Quite!
Rather!
Indeed!
Oh là, mais vous êtes gentil, on va pas interagir avec eux, hein?
Ouais, les roast beefs, relous, quoi! Et enfin, celle de mais vous êtes gentils, on va pas interagir avec eux, hein? Ouais, les rosbys, froulous, quoi!
Et enfin, celle de 1716 à 1726, la dernière période, la plus populaire,
celle qui se déroule après la guerre de succession d'Espagne et qui s'étend presque partout où il y a de l'eau et des colonisateurs à piller.
À ce moment-là, il y avait vraiment des pirates pour des fous pis des fins.
C'est principalement dans cette époque-là qu'on va sauter à pieds joints.
Contexte historique.
Suite à la découverte de l'Amérique, comme vous le savez,
les Espagnols se mettent à piller tout ce qu'ils peuvent dans les Antilles et la Méso-Amérique
comme un gars qui part avec une autre paire de chaussures
après avoir défoncé un commerce suite à une victoire des Canadiens de Montréal.
Yeah!
Ou une défaite.
Les vaisseaux espagnols traversent donc l'océan Atlantique pour ramener leur butin en Europe.
Pas plus folle que les autres, certaines nations vont finir par allumer et se dire...
C'est certain qu'on pourra piller l'or des Incas, mais on pourra aussi piller les bateaux qui ont pillé l'or des Incas quand ils reviennent en Europe
et s'éviter six mois de scorbut à chier à travers les hublots.
Et en plus, on devient automatiquement les gentils dans l'histoire.
Personnellement, capitaine, vous m'avez eu à l'or des Incas.
Vous voyez, nous sommes de bonnes personnes.
L'or des Incas.
Sauf qu'à un moment donné, la couronne d'Espagne va stagner et augmenter la sécurité autour des navires.
Avec un basse-ouelle de gros cadenas sur le gouvernail, j'imagine.
Ce qui fait que tout le monde va décider à la place d'aller voler les cargaisons à leur point de départ,
directement dans les Antilles.
Et ainsi commence une ruée vers l'or de la piraterie.
L'or des incas!
De bonnes personnes!
La France, l'Angleterre, les Hollandais et les Portugais
envoient donc des bateaux pour piller les bateaux des Espagnols
qui, eux, s'attaquent continuellement aux autres bateaux
pour voler le butin volé qui vient d'être volé.
Bref, ça va se voler mutuellement comme dans un sketch des Looney Tunes.
Détail intéressant!
Quand les pirates faisaient ça au nom de la couronne de leur nation,
on les appelait des corsaires.
Ils obtenaient ce qu'on appelait une lettre de marque de leur souverain,
un genre de billet du médecin pour la criminalité,
qui leur permettait de pirater en toute légalité les nations ennemies.
Mais vu que les faxes de l'époque ne se rendaient pas instantanément,
il arrivait qu'un bateau corsaire s'attaque au mauvais bateau par accident.
Ah, comme il sera satisfaisant de saborder ces bloody Français!
Indeed!
Quite!
Rather!
Cheerio!
Oh non! Ils ne savaient pas qu'on devait signer un accord de paix!
Du coup, Baguette, Bordeaux, Brise-de-Nice, l'Arnée-Triomphe, tous ces trucs, quoi!
Les pirates, au contraire des corsaires, étaient des gens qui partaient en mer à leur compte pour
attaquer et piller des bateaux ou des
villes portuaires en vivant dans l'illégalité.
Sont jamais payés de
putain d'impôts! Ha! Ha! Ha!
Et les gens trouvaient ça ben
incommodant. À un tel point que si
on les attrapait, ils étaient pendus haut
et court, c'est-à-dire en hauteur,
pour que tout le monde voit que la personne est un pirate
et la juge les bras croisés en faisant nom de la tête,
et court pour économiser sur la corde
parce qu'il faut croire que tout le monde était
un peu cheap à une époque où circulait, ironiquement
quand même, pas mal de trésors,
soit dit en passant. Ceux qu'on appelait les
forbans étaient des pirates aussi,
mais eux le devenaient après avoir été
bannis de leur pays d'origine. Il y avait aussi
les boucaniers, au départ c'était des chasseurs
de cochons sauvages et d'autres animaux sur l'île d'Hispaniola,
aujourd'hui Haïti et la République dominicaine.
Leur nom vient du processus de fumage
et de boucanage qu'ils utilisaient sur la viande.
Donc, ça sonne badass,
mais en gros, c'est surtout une méthode de cuisson.
Ils étaient vraiment un papier parchemin prêt
de s'appeler les papillotiers.
Mais éventuellement, ils ont fini par manquer de cochons
puis devenir des pirates.
C'était bien important pour eux, les cochons.
Hum! J'ai bien envie d'un croque-monsieur
aujourd'hui.
Malheureusement, nous n'avons plus de cochons, monsieur.
Quoi?
Cette absence de cochons me donnera
envie de...
plier des navires
espagnols.
Ha! Ha! Ha! Ha!
Maintenant, passe-moi ce putain de perroquet! » Éventuellement, les Anglais tassent les Espagnols pour s'installer en Jamaïque.
Et les pirates s'installent à Port-Royal, la base des opérations britanniques dans les Caraïbes,
qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, sont bien relax avec l'idée d'avoir autant de pirates dans les environs pour affaiblir leurs compétiteurs.
« Quoi? Un gouvernement qui travaille main dans la main avec des criminels pour arriver à ses fins?
Êtes-vous certain qu'on ne parle pas de la construction à Montréal?
Les Français, eux, s'établissent à Saint-Domingue, qui formera plus tard Haïti,
et la majorité des pirates se retrouvent près de là, sur l'île de la Tortue. Et oui,
ça c'est l'île de Tortuga, dans Pirates des Caraïbes.
L'histoire est directement inspirée des films.
Mais la piraterie va vraiment prendre une coche après ce qu'on appelle la guerre de succession espagnole.
C'est pas super important, mais je vais quand même vous expliquer comment ça a commencé, parce que c'est très, très drôle.
En 1700, le roi d'Espagne, Charles II II meurt sans avoir laissé de descendance.
Pourquoi? Parce qu'il était le résultat d'un enchaînement peu recommandable d'union consanguine.
Vous l'avez dit que c'était drôle? Ce gars-là était comme le Pog de la monarchie européenne.
Né avec un package all-dress des maladies congénitales,
il vient d'une longue lignée de cousins et de cousines de la famille Habsbourg
qui ont régné sur l'Europe en se mariant entre eux pour maintenir la pureté du sang.
À une époque où on ne savait manifestement pas tout à fait comment la génétique fonctionnait.
Je vous épargne les détails, mais disons simplement que quand Charles II est né,
on avait pas mal exploité tout ce que le concept de faire des enfants avec les membres de sa famille avait à offrir.
Surnommé l'ensorcelé, il est rachitique, faible, avec un léger retard mental.
Il ne parlera pas avant l'âge de 4 ans, ne marchera pas avant 8 ans.
Il fait de l'épilepsie, il a un menton protubérant et des problèmes
parce que sa langue est simplement beaucoup trop grosse.
Il n'y a pas à dire, il y a sûrement quelques paysans
qui doivent avoir ressenti l'ironie
du système des castes sociales à ce moment-là.
Néanmoins, il accède quand même au trône
et on le marie, non pas une,
mais deux fois pour assurer sa succession.
Et malheureusement pour toutes ces pauvres femmes,
tout ce sexe probablement très malaisant avec lui
ne servira à rien puisque Charles II est stérile
comme un gars qui travaille trop longtemps assis dans le divan avec son laptop posé sur ses testicules.
Look it up, guys, et travaillez sur une table.
Donc, à son inévitable mort, toutes les grandes nations du monde se font la guerre pour le trône d'Espagne,
avec la férocité d'une paire de carcajous dans une tête d'oreiller.
Une lutte qui prendra fin autour de 1713-1714.
Mais la fin de la guerre signifiait aussi une diminution des besoins sur les flottes royales
qui, comme les renombrés pendant le temps des fêtes,
engagent massivement avant de mettre tout le monde dehors quand ça fait plus leur affaire.
Plusieurs marins se retrouvèrent donc sans emploi
et l'affaire ben à la mode à cette époque-là, c'était de joindre au Parti des pirates.
À ce moment-là d'ailleurs, la piraterie n'est plus restreinte qu'aux Antilles
et s'étend des colonies sur les côtes américaines jusqu'à la côte ouest de l'Afrique.
Ce qui rend la tâche facile pour les pirates, c'est surtout la façon triangulaire
dont le commerce s'est échafaudé à l'époque.
Je m'explique.
Sur le commerce, je me doute que vous comprenez le concept d'un triangle.
Tout d'abord, les navires marchands quittent l'Europe
avec des biens et des armes qu'ils amènent en Afrique
pour le zéro-éthique mais 100% légal commerce des esclaves.
Ils quittent ensuite l'Afrique pour aller vendre les esclaves dans les Antilles et en Amérique.
Et après avoir droppé tout ce monde-là à la garderie de l'esclavagisme,
en profitent pour se ravitailler en tabac, canne à sucre, cacao et autres cochonneries exotiques hors de prix populaire en Europe.
Mais enfin, que sont ces mignardises, M. le Marquis?
Du chocolat, un autre point positif du commerce des esclaves.
Y a-t-il seulement un point négatif?
C'est ce qui est génial dans tout ça.
Pas pour nous.
Nous sommes de bonnes personnes.
Les bateaux faisaient donc techniquement de l'argent à chaque escale,
s'ils n'étaient pas bien sûr arrêtés par les pirates
qui les attendaient comme des enfoirés des mers à chacune de ces étapes.
Mais en même temps, c'est dur à dire qui est véritablement l'enfoiré dans un pareil scénario.
L'aventure de la piraterie attire toutes sortes de gens.
Des criminels, des marins qui fuient l'Europe, des esclaves en cavale,
des Européens qui fuient les guerres de religion,
mais aussi de bons vieux hommes en quête de liberté tannés de travailler sur des bateaux de marchandises.
Parce qu'il faut savoir que, d'une certaine façon,
les conditions de vie des pirates étaient de loin plus alléchantes que celles des marins marchands.
Premièrement, c'est toujours plus le fun d'être celui qui attaque plutôt que celui qui se fait attaquer.
Ça vient comme avec un facteur de surprise
qui est moins difficile à gérer. Mais aussi parce que,
fait intéressant, les décisions sur les bateaux
de pirates se prenaient de façon démocratique.
Le capitaine décidait, avec son équipage,
des actions à prendre
et des prochaines attaques,
sans quoi il risquait une mutinerie.
Semblerait qu'on ait juste
40 % des votes
pour s'attaquer aux côtes de la Virginie.
Donc, ce que vous êtes en train de me dire,
c'est à la prochaine fois.
Non, non, ce n'est simplement plus un projet de société
qui tient à cœur aux pirates aujourd'hui.
C'était un rêve, capitaine.
Certaines flottes de pirates avaient aussi
des assurances maladie en cas de blessure.
Oui, oui, les pirates avaient un genre de carte-soleil.
Par exemple, le célèbre pirate Henry Morgan, celui sur les bouteilles de rhum cheap
que les étudiants de cégep utilisent comme décoration de cuisine qui n'impressionne personne,
celui-là même offrait 600 pièces si un marin de son équipage perdait son bras droit,
500 pour le bras gauche, 500 pièces pour la jambe droite,
400 pour la jambe gauche et enfin 100 pièces pour un oeil.
Donc, outre le sous-jacent fuck you au gaucher, c'était somme toute assez nice.
Même le terrible Barbe Noire, le pirate le plus épeurant de l'époque parce que sa barbe était vraiment très noire,
engageait un chirurgien à bord de sa flotte pour soigner ses petits pirates.
Bon, après ça, reste à voir l'efficacité des chirurgiens
qu'un gars de même engageait.
On s'entend que les médecins intéressés à travailler pour Barbe Noire
n'étaient peut-être pas les premiers de classe de l'école de médecine,
mais c'est quand même chouette d'y avoir pensé.
Certains pirates faisaient la traite, l'échange ou la vente d'esclaves,
mais sur certains bateaux, il était possible pour les esclaves en fuite
de se joindre à l'équipage et devenir pirates
dans un monde légèrement moins raciste.
Le seul genre de personne qui était mal vue d'avoir
sur ton bateau pirate, c'était les femmes.
En fait, on disait que les femmes portaient malheur en mer
et les pirates étaient terriblement superstitieux
dans un monde où la météo imprévisible
avait droit de vie ou de mort sur les marins.
Étrangement, les chats noirs étaient des porte-bonheurs
sur les bateaux, mais pas les femmes.
Ni les bananes, by the way.
Les bananes, c'était bien de la marde
parce que les bateaux devaient se dépêcher
pour les amener à bon port avant qu'elles deviennent noires
et que tu sois obligé de les mettre au congélateur
pour faire un pain aux bananes que tu cuisineras jamais.
Les bateaux de bananes n'avaient donc pas le temps
de pêcher pour se ravitailler et beaucoup de bateaux naufragés avaient à leur bord des. Les bateaux de bananes n'avaient donc pas le temps de pêcher pour se ravitailler
et beaucoup de bateaux naufragés
avaient à leur bord des cargaisons de bananes.
Fait que voilà, les pirates avaient peur des bananes
et des femmes, parce que t'sais, de passer.
Ça n'a pourtant pas empêché certaines femmes
de devenir de célèbres pirates.
On connaît par exemple Anne Bonny,
la fille illégitime d'un avocat anglais
qui, une fois déménagée en Caroline du Sud, s'est mariée à un premier pirate nommé John Bonny, la fille illégitime d'un avocat anglais qui, une fois déménagée en Caroline du Sud,
s'est mariée à un premier pirate
nommé John Bonny, avant que celui-ci
devienne un délateur pour le gouvernement.
Et puisque Anne Bonny était bien que trop
badass pour être mariée à un stool,
elle va le quitter pour un autre pirate
beaucoup plus puissant et sexy,
Calico Jack
Rackham, le gars
qui a gagné à la loterie des noms de pirates. Fun fact, on l'appelle Calico Jack parceackham, le gars qui a gagné à la loterie des noms de pirates.
Fun fact, on l'appelle Calico Jack
parce qu'il porte des vêtements colorés faits à partir de calico.
Il faut croire que tout le monde est ban impressionné par ça.
Mais m'avez-vous vu ces couleurs?
Et là où statistiquement, ça devient fuck top, les amis,
et non, c'est pas que si Anne Bonny s'achetait un lapin,
il s'appellerait Bonny Bonny,
c'est qu'un jour, elle va faire la rencontre
d'un sympathique pirate, Mark Reed,
qui était en fait, lui aussi,
une femme nommée Mary Reed,
qui prenait l'identité d'un homme
pour pouvoir se joindre à des équipages de pirates
dans un genre de Madame d'Outfire inversé.
La légende veut qu'elle se dévoilait qu'à ses victimes
en leur montrant un de ses seins avant de les tuer
pour qu'ils sachent qu'ils avaient été bel et bien défaits par une femme.
Ah! J'ai été vaincu!
Mais enfin, c'est impossible!
Et ce n'est pas tout, car vous avez également été défaits par...
une femme!
Cette boule en est la preuve.
Nice!
C'est déjà moins pire qu'être victime du pirate
qui montre son pénis à ses victimes.
Et quelle ne sera pas
votre surprise d'apprendre que vous avez
été vaincu par...
un homme! Oh, Seigneur Dieu!
Les deux femmes vont donc devenir
un redoutable duo de chums de filles
pirates. Certains disent d'ailleurs des amoureuses,
mais je suspecte que c'était des gens qui avaient besoin
d'un petit scénario érotique pour épicer leur vie
sans sexe de pirates. Elles sévirent donc
sur les mers en compagnie de
Calico Jack, qui était vraiment full correct
avec l'idée d'avoir l'équipage où on retrouve
statistiquement le plus de chicks.
Et quand éventuellement le bateau de Calico Jack
fut assailli, les deux femmes durent se défendre à elles seules
parce que le reste de l'équipage était trop saoul,
puis il faut croire que c'est les seules qui ont décidé
de rester professionnelles dans tout ça.
Ah, puis, by the way, Calico Jack et son équipage
vont tous se faire pendre.
Oui, ils vont tous mourir.
Ça finissait toujours par arriver un moment ou un autre.
Tous les pirates finissaient toujours pendus.
L'option retraite, c'était ça.
Donc, à date, la piraterie, ça a l'air vraiment cool, à moins d'être un marchand,
une femme, un esclave qui se fait revendre ou une autre femme déguisée en homme. Mais
détrompez-vous, la vie de pirate, c'était pas nécessairement un tour de manège. Enfin,
pas encore.
Détail dark.
Bon, évidemment, quand les pirates abordaient un navire, ça brassait en hostie. On tuait,
on violait, on pillait.
On raconte même que ce fripon de barbe noire
aurait coupé les doigts des femmes sur un navire
pour leur voler plus efficacement leurs bagues.
By the way, barbe noire était reconnue
pour porter des mèches de canon allumées dans ses cheveux
et sa barbe pour que ça fasse des sparks
comme sur un gâteau d'anniversaire.
Il devait avoir l'air d'un absolu cauchemar.
T'aurais pu simplement demander les bagues,
barbe noire! Si les pirates voulaient
des informations de la part de leurs captifs,
par exemple des précisions sur les autres
bateaux d'une flotte ou sur l'emplacement
d'un butin, on est à un moment
dans le temps où la torture s'est pas encore
mal vue. François Lolonnet,
un autre de ces délectables pirates français,
mes préférés, aurait soi-disant
arraché le cœur d'un homme peu coopératif avant de le manger sous ses yeux.
Ouais, je te bouffe ton cœur, tiens!
Qu'est-ce que tu vas faire maintenant sur ton cœur, du con?
C'est malin, ça, tiens!
J'espère que tout le monde a reçu le mémo maintenant.
Il faut être plus coopératif, merde.
Le capitaine Morgan, le pirate à l'assurance maladie de tout à l'heure,
attachait une ceinture sur la tête de ses victimes
et la resserrait avec une barre de métal
jusqu'à ce que les yeux leur sortent par les orbites.
Ça, c'était son affaire, ça.
Le gars des bouteilles.
Une chance qu'on s'est surtout souvenu
de la fois où il a mis le pied sur un baril.
Le boucanier hollandais Rock Brasiliano,
comme c'est hollandais,
aurait coupé les membres
et fait rôtir les habitants de l'île
qui refusaient de lui dire où se trouvaient ces cochons.
C'était bien important, les cochons, pour les boucaniers.
Et le pirate, connu sous le nom de Black Bart,
lui aimait mettre le feu au bateau qu'il avait pillé,
en tout temps qu'il y ait encore des passagers à bord ou non.
On raconte d'ailleurs qu'il a brûlé vif 80 esclaves sur un bateau
parce qu'il était trop veg pour les libérer avant de sacrer le feu.
Il n'y a pas à dire, il devait être à délaisser à vivre au quotidien.
Sinon, une punition qui pouvait être infligée à un pirate
qui tuait un otage ou un autre membre de l'équipage
consistait à simplement attacher ce pirate au cadavre
de la personne qui n'avait pas le droit de tuer
avant de le lancer par-dessus bord
Juste question de lui apprendre une bonne leçon sur ne pas tuer les gens pour rien
Eh bien
Une autre technique populaire chez les pirates pour se débarrasser de leurs ennemis
Ou d'un humble pirate gossant sur le bateau
Était le supplice de la cale
En gros, on attachait un poids à la victime
Et on le balançait par-dessus bord pour l'immerger dans l'eau pendant une durée indéterminée.
C'était une méthode de torture efficace
parce que la personne avait peur de se noyer.
Et si on la sortait pas de l'eau,
c'est un peu totalement ce qui arrivait.
Dans d'autres versions du même supplice,
les marins te faisaient passer avec un système de cordes
sous la coque du bateau
histoire de te charcuter sur les bernacles
et les coquillages acérés incrustés dans le bois
comme une râpe à parmesan.
En gros, on pouvait utiliser cette technique
pour torturer ou simplement
comme exécution, selon comment on le
filait. Et c'était beaucoup plus
populaire que le supplice de la
planche, qui est toujours bien juste à tout sein pratique,
pousser quelqu'un dans l'eau.
Idéal pour plonger vers la mort en faisant
une vrille. Parlant d'ailleurs
de clichés de films,
les pirates ne parlaient pas nécessairement
en répétant continuellement
« Arrrr » et « Ahoy, mateys ».
Ces gens-là ne se tolèreraient pas sur un bateau.
Ce serait tout simplement épouvantable.
En fait, ce serait bien futile d'essayer de deviner
comment parlaient tous les pirates,
puisqu'ils venaient d'un peu partout.
Il y avait des Français,
des Anglais, des Américains,
des anciens esclaves, des Autochtones,
des Hollandais, des Africains. Bref, c'était beaucoup plus diversifié que
la télé québécoise!
Il y avait des gens de partout chez les pirates,
mais chose certaine, ils étaient certainement pas tous
en train de se dire...
Parce que, désolé de vous décevoir, ce serait beaucoup de personnes à utiliser le même mot qui ne veut rien dire.
En fait, « rrrr » et l'accent « weird » qu'on associe généralement aux pirates,
nous vient de Robert Newton, l'acteur qui jouait Long John Silver dans L'île aux trésors de Disney.
Voilà, c'était un comédien tout le long.
Toute cette histoire n'était qu'un autre mensonge signé
Walter Elias Disney, le mangeur de rêves.
Sinon, les pirates utilisaient bel et bien
un drapeau super rock'n'roll comme dans les films,
mais il n'y avait pas tous le fameux pavillon noir
avec une tête de mort parce que ce serait juste
vraiment confus sur un océan rempli
de tous ces différents pirates.
Ha ha, capitaine, je crois que c'est le drapeau de notre ami
Jacotte de la Haye que je vois là-bas.
On est-vous sûr? J'ai plutôt l'impression que c'est le bateau
du Baronnet Noir, notre ennemi juré.
En fait, si on s'attarde aux détails du drapeau,
je crois que ce serait le navire du capitaine Edward Law,
le pirate de qui nous sommes complètement indifférents.
Bon, eh bien, préparez les canons et les bouteilles de rhum.
Nous avons un abordage sanguinaire, un festin ou une poignée de main courtoise devant nous.
Il y a d'autres des aînes que la tête de mort, messieurs! »
En fait, chaque grand bateau pirate avait son propre drapeau.
Calico Jack Rackham avait celui à tête de mort avec deux sabres, mais Barbe Noire, lui,
avait plutôt décidé d'opter pour un humble
diable avec une lance qui stabbe
un coeur qui saigne. Christopher Moody
avait, lui, un drapeau rouge avec
un crâne, un sablier et un bras
tenant une dague, mais en gros, le message
était pas mal toujours « Quelqu'un sur notre bateau
va venir vous stabber, ne vous inquiétez pas ».
Il faisait pas non plus des abordages
aussi souvent que dans les récits pour enfants.
Au contraire, un simple coup de canon d'avertissement en montrant le drapeau de pirate
et le bateau marchand se rendait volontiers.
« À l'abordage! »
« Non, pas la peine, on se rend! »
« Exact, vous allez vous rendre tout de suite après qu'on vous ait abordé! »
« Non, non, non, non, inutile! Prenez tout!
Notre cargaison est déjà empaquetée sur le pont.
Et nous sortons la planche pour faciliter le transport jusqu'à votre bateau.
J'espère de tout cœur que vous aimez les papayes. Au revoir!
Et finalement, dernier horrible cliché, les pirates n'avaient probablement pas de cache-œil
pour les aider à voir dans le noir de la cale plus rapidement en habituant un de leurs yeux à l'obscurité.
C'est en effet un truc qui fonctionne,
mais garder un oeil caché vient malheureusement,
avec le léger désavantage de ne plus être capable
de percevoir la profondeur.
Et aucun pirate serait assez con
pour constamment sacrifier sa capacité à poignarder des gens
juste parce qu'il est trop paresseux
pour attendre dans le noir que ses yeux s'habituent.
Si un pirate avait un cache-oeil, c'est vraisemblablement
parce qu'il avait perdu un oeil
et qu'il avait reçu 100 pièces de son assureur.
Merci, Capitaine Morgan!
Ça est pour vos drinks qui font vomir épicés!
Donc, finalement,
les grandes puissances européennes
étaient tannées de se faire constamment voler.
Ils ont agrandi leur puissance maritime
afin de mieux protéger leurs bateaux de marchandises.
Et ils en ont aussi profité pour
chasser tous les pirates.
Si bien qu'en 1720,
l'âge d'or de la piraterie était bel et bien
terminé. Voilà. C'est tout
ce que ça prenait. Plus de bateaux.
Et personne n'a pensé à ça
depuis trois âges
de la piraterie?
Même si l'âge d'or de la piraterie? Même si l'âge d'art de la piraterie
est dans le fond une période très brève de l'histoire,
les pirates continuent de marquer l'imaginaire
des gens aujourd'hui encore dans la culture populaire.
Les livres et le cinéma ont principalement contribué
à cimenter l'image moderne du pirate,
le cliché avec un perroquet et une jambe de bois.
Donc, dans les faits, les pirates étaient surtout des bandits organisés,
des genres de moteurs aquatiques qui auraient pu s'appeler quelque chose comme les Reef Machines,
ceux qui font danser des sirènes en Ontario.
Mais je crois que le détail sur leur vie qui vient résonner avec les gens, c'est leur idéal de liberté.
Les pirates viennent incarner dans l'imaginaire populaire l'idée romantique de marins
qui sont ni enchaînés à la terre, ni aux lois des hommes.
C'est des rockstars qui font ce qu'ils veulent
avec beaucoup moins de chambres d'hôtels
de luxe dont on peut défoncer les fenêtres
avec des meubles. Il y a une aura de liberté
chez ces gens qui vivaient en
marge de la société, qui semblent toucher
une corde sensible chez le monde.
Peut-être que c'est parce que les gens aiment l'idée
de vivre selon leurs propres
règles,
qui sait... Moi, je blâme Disney. Je blâme Disney pour toutes,
pour tous ses rêves de pirate,
mais aussi probablement pour sa façon de gérer les syndicats.
Et que dire de ces rumeurs d'antisémitisme?
C'était les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne.
Et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire, c'est, au texte et à la recherche,
Charles Beauchesne, Audrey Rousseau et François de Grandpré,
pour Urbania, à la réalisation, Barbara-Judith Caron.
Au montage, Lucie Fournaison et la productrice exécutive, Raphaël Huismans.
Le balado Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une production d'Urbania. Sous-titrage Société Radio-Canada