Les Pires Moments de l'Histoire - Le Titanic
Episode Date: December 21, 2023L’une des catastrophes humaines les plus connues du monde, immortalisée par l’un des films les plus populaires de tous les temps. Est-ce qu’il reste encore vraiment des choses à dire sur le Ti...tanic? Mais bien sûr! Charles raconte comment la pointe de l’iceberg n’était, pour les passagers du Titanic, que la… pointe de l’iceberg. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte.
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
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Oui, oui.
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Valado Urbania.
Alors bonjour mes petits choux, ainsi que quelques genoux, une poignée de bijoux,
peut-être une coupe de joujoux, une vessie pleine de cailloux, puis un vieux hibou avec des poux.
Bref, peu importe où vous vous situez dans tout ça,
bienvenue au Pire moment de l'histoire avec Charles Beauchesne,
le podcast historique où je retrace le pire du pire du passé tout en en profitant pour vous
glisser une petite leçon de français sur le fly.
Et ici, on parlait finalement
du Titanic.
Ouais, c'est ça. Avant toute chose,
je veux inviter tous les fans du film de 1997
et slash ou de Céline Dion
à se calmer le proverbial cœur de l'océan.
J'ai, comme qui dirait, pas les trois heures nécessaires,
ni le budget, ni les effets visuels
pour vous faire revivre tous les événements.
Wow! Ces effets spéciaux sont incroyables!
Dommage que personne n'ait le visuel.
Donc, pour faire changement,
je vais essayer de me concentrer sur toutes les affaires un peu poches
qui n'ont pas été mentionnées dans le film.
Je vous invite donc à voir cet épisode comme un genre de supplément,
un peu comme les extras qu'on retrouvait jadis sur les DVD à la belle époque des Making of,
des Deleted Scenes, et bien sûr, de la version du film avec le réalisateur qui parle par-dessus
comme un ami gossant qui l'a déjà vu puis qui ferme jamais sa cale les oeilloles.
Pouvez-vous croire qu'à une certaine époque,
c'était l'expérience qu'on voulait?
Bon, à cette heure, partez-moi ce générique-là
et plongeons dans les abîmes de l'océan
pour en apprendre plus sur le Titanic.
Allô?
Ouais, non, c'était juste une façon de parler.
Si possible, je ne veux pas cette mort-là!
Allô?
Pour quiconque n'ayant jamais entendu parler du Titanic,
je ne sais pas c'est quoi votre problème,
mais en gros, c'est un paquebot de luxe
qui va frapper un iceberg géant
et couler dans le nord de l'Atlantique en 1912
lors de son voyage d'inauguration,
emportant plus de 1500 personnes dans les tréfonds glaciaux et obscurs de l'océan Atlantique.
Ce ne sera donc pas un bon départ.
Des questions?
Contexte historique.
Donc on est en 1908, quand Joseph Bruce Ismay,
le grand patron de la compagnie maritime britannique White Star Line,
commande au constructeur naval avec un nom de compagnie de haut-parleurs des années 80,
Harland & Wolfe, un trio de paquebots géants qui seront construits à Belfast, en Irlande du Nord,
et conçus par les architectes Thomas Andrews, Edward Wilding et Alexander Carlyle.
Et c'est officiellement la plus longue parade de noms de gens dont tout le monde se torche que j'ai jamais faite.
Rien de ceci n'est important.
Bon voyage!
Les trois navires en question vont être baptisés
le RMS Olympic, le RMS Titanic
et le RMS Gigantic.
En tout cas, il y a clairement un gars au marketing
qui avait une relation compliquée
avec la taille de son propre engin.
Gigantic, qui sera rebaptisé plus tard, Britannic.
Et voilà qui est raisonnable et moins phallocentrique.
Quoique, personnellement, si quelqu'un décidait de baptiser son propre pénis le Britannic,
ça lui conférerait un certain flingue que je ne déteste pas d'ailleurs.
Détail prophétique.
Alexander Carlyle, c'est celui qui va être responsable du design de tous ces nouveaux paquebots,
des espèces de longs et majestueux suppositoires marins avec quatre cheminées,
dont la quatrième sur le Titanic était dans les faits purement esthétiques
et n'était reliée à aucune salle des machines.
Non, à la place, on inventait de la job à cette cheminée-là
en en faisant un genre de tuyau d'échappement pour les cuisines et les sections fumeurs du navire.
Donc si aujourd'hui vous regardez une photo du Titanic et que les quatre cheminées fument,
dites-vous qu'une d'entre elles, c'est juste la grosse fumée de clopes.
On l'appelait le vaisseau des rêves.
Mais c'est pas ça le détail dont je voulais vous parler.
Là où ça devient intéressant, c'est que l'architecte Alexander Carlyle
voulait utiliser l'architecture du bateau
afin de doubler le potentiel de canaux de sauvetage à bord.
Mais c'est pas ça qui va se passer.
Ce qui va se passer, c'est...
Ha! 64 canaux de sauvetage?
Autant dire que tout ce que les gens vont voir en sortant sur le pont,
c'est des canaux de sauvetage.
Voulez-vous aussi qu'on mette des canaux de sauvetage dans les verres d'eau?
Non, monsieur Ismet, mais...
Mettez 16 canaux tout au plus.
De toute façon, le bateau est insubmersible.
Croyez-moi que le gratin de la société
va faire tout un fromage si le look du bateau fait patate.
Vous voyez ce que je viens de faire?
Fromage et patate dans le sens de gratin.
Oui, j'ai saisi.
En tout cas, j'espère que cette décision
ne viendra pas mordre quelqu'un dans les fesses plus tard.
Le premier bateau du trio à être complété est l'Olympic,
devenu célèbre pour un événement qui va survenir lors de sa cinquième sortie.
En effet, le 20 septembre 1911, l'Olympic va tourner d'un coup sec sans crier gare
alors qu'il naviguait parallèlement à un autre navire, le HMS Hawk,
et foncer directement dans la proue super pointue
de ce croiseur de guerre britannique
qui était ni plus ni moins que conçu pour couler des navires.
Je me demande ce qui va se passer.
Et bien surprise, l'Olympique va résister
au fait de cette fête nautiquement chanquée,
si vous me permettez l'expression,
et réussir à retourner à Southampton par ses propres moyens.
Personne n'est mort, personne n'est blessé.
Bonne nouvelle, non? Pas tout à fait.
Malheureusement, le fait de s'être sorti de justesse de tout ça
va donner à la White Star Line une espèce de foi inébranlable
dans leur bateau qui présente maintenant comme insubmersible.
Détail intéressant.
Les constructeurs des bateaux Harland & Wolff sont bien insistants sur le fait qu'ils n'auraient jamais présenté le Titanic comme insubmersible
et que ça viendrait d'une mauvaise interprétation de certains journaux.
Même si ça sonne totalement comme une compagnie qui a fait de la fausse publicité
et qu'une fois pogné les culottes baissées, essaie de gaslighter les acheteurs en leur faisant croire
que c'est eux qui avaient mal compris le marketing.
Comme Subway, pendant le scandale
des sandwiches 12 pouces,
qui était en fait 11 pouces.
Puis là, ils disaient que finalement, Subway Footlong,
c'était juste le nom de la marque déposée
puis que ça n'avait pas nécessairement
rapport avec la longueur des sandwiches.
Ça, puis leur porte-parole
Jared, qui était un pédophile, finalement.
Dans les faits, ce qui a sauvé l'Olympique,
c'est une série de compartiments étanches
séparés dans la coque.
Si l'un d'eux perce, l'eau s'accumule uniquement
dans ce compartiment-là au lieu d'inonder
le reste du navire.
Le Titanic était également muni de 16 compartiments
qu'on pouvait fermer à distance à partir du pont.
Et selon les ingénieurs, même avec quatre compartiments inondés,
tout devrait bien aller.
Génial! Impossible que le Titanic coule maintenant.
Et si jamais quelqu'un avait besoin de plus de mesures d'étanchéité,
on va construire le Titanic avec un petit 3 millions de rivets en acier
extrêmement résistants aux changements de température.
Ce qui est quand même important quand tu vas voguer dans des eaux plus fraîtes
qu'une conversation
entre un couple d'ours polaires qui veulent essayer
d'ouvrir leur couple.
Fascinant.
Les affrontements sont violents à cette période de l'année,
alors que l'un semble demander à l'autre
pourquoi t'as besoin de ça.
Je suis pas assez?
Le problème, c'est que ces fameux rivets d'acier
devaient bien sûr être installés
avec une christie de grosses machines hydrauliques encombrantes du début du 20e siècle,
qui devenaient carrément impossibles à opérer dans les sections où il y a des courbes,
comme le bas du bateau, également appelé le bout qui trempe dans l'eau.
Les travailleurs ont donc dû rentrer les rivets à la main,
ce qui est impossible à faire avec des rivets en acier à l'époque.
On les a donc remplacés par des rivets en fer forgé, plus malléables, mais aussi plus
fragiles, particulièrement à basse température. Tout va bien aller!
Détail dark.
Pendant les 26 mois que va prendre la construction du Titanic, la compagnie Harland & Wolfe va
enregistrer un rassurant total
de 246 blessés,
incluant des jambes écrasées dans les machines
hydrauliques ou encore des chutes
du haut du bateau en plus de huit morts,
dont seulement cinq seront identifiées.
OK, attention,
tout le monde, je vais maintenant partir la grosse
machine encombrante à poser les rivets
du début du 20e siècle.
OK, mais attention à tes jambes, le piston hydraulique part rapidement.
OK!
Oui, bon, ça va paraître un peu bête,
mais je viens tout juste de m'écraser une jambe au-delà de toute réparation.
C'est correct que ça arrive tout le temps.
Par contre, prenez garde de ne pas vous appuyer contre cette rampe. Elle n'est pas terminée.
Mais je n'ai plus de jambes. Je dois m'accrocher à quelque chose, sinon...
C'est qui, ce type?
Aucune idée. Je l'appelle juste Aïe depuis deux jours.
Détail dark et familial.
D'or qui est familial.
Parmi les morts sur le chantier, on compte un certain Robert James Murphy qui est tombé d'un des ponts supérieurs avant de s'exploser le crâne 50 pieds plus bas.
Par contre, là où ça devient drôle, c'est que son fils Robert Murphy Jr.
était lui aussi préalablement mort en construisant le paquebot olympique.
Maintenant que je le dis à voix haute, c'est pas si drôle que ça finalement.
En fait, il va pas mal y avoir des morts et des accidents jusqu'au dernier moment,
avant la mise à l'eau du Titanic.
Mais genre, littéralement, il y a un ouvrier qui va être terrassé le jour du lancement du Titanic
quand une poutre en bois va lui tomber dessus.
Et je pense que la seule façon dont il aurait pu mourir plus près du fil d'arrivée,
c'est si on l'avait accidentellement fessé avec la bouteille de champagne
qu'on casse sur la coque pour inaugurer le bateau.
Je baptise maintenant ce bateau RMS Titanic.
Oui!
C'est qui, ce type?
Aucune idée. Pour être honnête, je t'ai trop occupé à m'en foutre.
Bref, au moment de son inauguration, le Hermès Titanic était non seulement
le plus grand paquebot du monde,
mais aussi une des plus grandes structures
construites par les humains après la tour Eiffel.
Plus de 269 m de long,
28 m de large et 53 m de haut.
Si tu le mets debout,
il dépasse de 130 m la grande pyramide de Khéops.
Ce qui fait donc de la pyramide de Khéops
un parfait rack à Titanic
quand tu veux le remiser pour l'hiver. Pour ceux qui seraient dans cette situation-là.
Pouvant accueillir jusqu'à 3500 passagers, le Titanic était une merveille de luxe, avec
des salons ornés de boiseries de petits anges avec des petites faufounes, des salles de
réception, des courts de squash, un bain turc, un gymnase, un salon de coiffure et
aussi la toute première piscine à bord d'un bateau de croisière.
Avant qu'aujourd'hui, ça devienne une espèce de bain de pied généralisé
pour tous les passagers qui attendent que la place se libère
dans l'eau pleine de vieux plasters.
Les croisières.
Ça n'a jamais l'air de ce qu'il y a dans le dépliant.
Tout ça, bien sûr, exclusivement pour les ultra-riches en première classe
avec des chapeaux haute forme qui promènent sur le pont
un petit chien qui a reçu beaucoup plus d'amour que plusieurs humains.
Comme Winston, mon bulldog nourrit exclusivement avec de la root beer.
Ouf, je prendrais bien un petit tracilette, moi.
Vous allez voir tout le monde, il est très drôle.
Vous allez voir, tout le monde, il est très drôle.
Par contre, pendant ce temps-là, les passagers de troisième classe étaient confinés sur les ponts inférieurs,
entassés un par-dessus l'autre dans leur urine comme des poulets d'élevage.
Mais la musique était bonne, par exemple.
Détail intéressant.
Un billet de première classe sur le Titanic pouvait coûter jusqu'à 870 livres,
ce qui équivaut à plus de 215 000 $ canadiens aujourd'hui.
Alors qu'un billet de troisième classe coûtait, quant à lui, 7 livres.
Donc à peu près 1730 $ canadiens.
Ce qui est quand même assez onéreux pour aller mourir gelé dans l'Atlantique.
Mais la musique était bonne, par exemple!
C'était bonne, par exemple!
Le voyage inaugural du Titanic devait normalement avoir lieu en mars 1912.
Mais les réparations de l'Olympique, qui avait subi le traitement canne-de-soupe-chunky, si vous me permettez l'expression,
vont retarder la livraison du Titanic de quelques semaines et repousser le départ pour la mi-avril.
Aussi connu comme le moment où il y a le plus d'icebergs dans les lignes de navigation transatlantique.
C'est le capitaine Edward John Smith qui est choisi pour piloter ce premier voyage, un navigateur d'expérience à la barbe blanche qu'on surnomme le capitaine des millionnaires.
En effet, plusieurs individus mégoriches de l'époque, comme entre autres l'homme d'affaires
américain Benjamin Guggenheim, ainsi que le financier de Wall Street,
J.P. Morgan.
Se boucle régulièrement un billet sur chaque bateau
dont il est le capitaine. Un peu comme les espèces
de blaireaux qui ont développé un site Internet
pour savoir quel McDo sert encore le McRib.
Détail
baumant! Une autre raison pour laquelle
on va offrir la gig au capitaine
Smith, c'est qu'on voulait lui faire une fleur parce que
c'était son dernier
voyage avant la retraite.
Oh non!
C'est finalement
le 2 avril 1912,
donc un jour trop tard pour que ce soit
une joke, que le Titanic quitte
Belfast vers Southampton, où il va cueillir ses premiers passagers, qui ne se ce soit une joke, que le Titanic quitte Belfast vers Southampton,
où il va cueillir ses premiers passagers,
qui ne se doutent aucunement que le Titanic aurait quitté les chantiers de Belfast
alors qu'un feu faisait rage dans une de ses sottes à charbon.
Et la raison pourquoi on ne parle jamais de ça,
c'est que c'est étonnamment la moins pire affaire qui va arriver à ce bateau-là.
Pire que ça, selon Guillermo Raine,
un gars spécialisé en feu de charbon,
pour ceux qui se demandaient c'est quoi juste le seuil d'étroitesse maximale d'un champ d'études qui est à profession,
quand on découvre un feu qui couvre dans un tas de charbon, c'est que ça fait déjà un méchant bout que ça brûle.
On soupçonne d'ailleurs que le feu se serait auto-déclaré,
parce que oui, apparemment, le charbon, ça peut tout simplement se mettre à brûler comme ça de façon spontanée.
Apparemment, le charbon, ça peut tout simplement se mettre à brûler comme ça de façon spontanée.
Eh bien, j'espère que la légère satisfaction de connaître ce fun fact de charbon valait la peine d'y dédier sa vie en tant que spécialiste.
Détail paniquant.
Ce type de feu a la fâcheuse particularité de pouvoir atteindre des températures entre 500 et 1000 degrés.
Celsius, mes degrés favoris.
Une chaleur telle qu'elle peut facilement chauffer le métal à blanc,
le déformer et évidemment avoir des conséquences graves sur l'intégrité de la structure,
la rendant plus vulnérable à, je sais pas moi, une collision, mettons.
Ou encore au choc des températures dans l'eau glaciale.
Quelque chose certaine, il ne faudrait vraiment pas que le Titanic entre en collision avec un gros bloc de glace.
Puis c'est pas comme si la situation de l'incendie
va être rapidement mise sous contrôle.
Le jour du départ inaugural de Southampton,
le 10 avril 1912,
alors que les passagers s'émerveillent
que ça sent encore la peinture fraîche,
que la porcelaine n'a encore jamais servi
et que personne n'a jamais dormi dans les draps
et que le personnage de Kate Winslet
monte à bord
avec son gros chapeau et sa mère chiante,
le feu brûle toujours.
Et la seule façon pour eux d'arrêter le feu,
c'est de vider le charbon de la soute qui mesure 10 m de haut
et qui contient à peu près 100 tonnes de charbon
directement dans les chaudières.
Ce qui est à peu près l'équivalent naval
d'une marmite de Chili trop épicée
que quelqu'un serait obligé de manger
pour pas que quelqu'un d'autre chie douloureusement.
Ou quelque chose du genre.
Détail intéressant!
Ici, je vous parlais de l'incroyable histoire
d'une personne qui a débarqué du Titanic
le jour du départ de Southampton.
Étant donné, je vous le rappelle,
que l'Olympique est en cale sèche pour réparation,
le capitaine Smith du Titanic
va décider d'embarquer à la dernière minute le
commandant en second de l'Olympique
Henry Wilde.
Ce qui va avoir l'effet plutôt chiant de
bomber tout le monde en dessous dans la hiérarchie
vers un rang inférieur comme des dominos.
Celui qui était commandant en second du Titanic
devient alors le premier officier.
Le premier officier est rétrogradé
au rang de second officier et ainsi
de suite jusqu'au deuxième officier, David Blair,
à qui on demande de quitter le bateau comme un total loser.
Euh, vous savez, Blair, ce n'est rien de personnel, c'est juste que les places sont limitées et...
Enfin, capitaine, voulez-vous dire que moi, je suis spécifiquement celui de trop sur un navire de 3500 personnes qui n'est pas rempli à capacité? C'est exactement ça.
Vous n'avez plus d'utilité ici.
Je ne peux tout simplement pas faire monter à bord n'importe qui.
Capitaine Smith, j'aimerais formuler une plainte
à propos de la qualité de la root beer
réservée exclusivement à mon bulldog à bord.
Non, Winston, ne bois pas cette merde.
C'est de la mog.
L'affaire, c'est que quand M. Blair va quitter pour aller pleurer dans sa chambre la face dans son oreiller d'avoir raté le Titanic,
il va aussi, par inadvertance, se pousser avec la clé de son casier qui contenait la seule paire de jumelles sur le bateau.
Maintenant, demandez-moi pas pourquoi un bateau aussi luxueux que le Titanic a voulu faire des économies de bout de chandelle en achetant juste une paire de jumelles. Mais chose certaine,
maintenant, impossible
de voir un gros objet de loin.
Néanmoins, malgré
cette accumulation de circonstances de merde
qui vont contribuer à faire couler le navire
comme jamais, le Titanic lève l'encre
le 10 avril 1912.
Suite à quoi, il va faire
une escale à Cherbourg, en France,
puis un arrêt à Queenstown en Irlande
ce qui me semble être un détour puisqu'on revient de là
mais ok, si vous insistez, je deux fois l'Irlande
avant de mettre le cap vers New York
transportant à son bord 2240 passagers
incluant 908 membres de l'équipage et un crise de gros feux dans le cal
qui ironiquement ne sera jamais le principal problème de toute cette histoire.
Effectivement, difficile d'imaginer comment une compagnie
qui transporte ni plus ni moins que la clique du 1 % de l'époque
pouvait envisager de partir alors que son bateau brûle plus fort
que le gland du batteur de Motley Crue quand il pisse.
En fait, c'était justement ça le problème.
On ne voulait pas perdre la face devant ces gens-là.
Ça a coûté une fortune de construire les navires,
la compagnie est dans le trou,
elle doit gérer le très public scandale
de l'Olympique qui a ralenti
la livraison du Titanic.
Si ça sortait que le Titanic retardait encore
son départ à cause d'un feu,
les journaux en auraient fait leur chou gras,
personne n'aurait acheté son billet,
la compagnie aurait probablement fait faillite
et ça aurait été une catastrophe
que, heureusement, on a évité.
Mais pour l'instant, c'est pas important.
C'est le bout dans le film où on fly à vive allure avec des dauphins,
à la proue Leonardo DiCaprio crie qu'il est le roi du monde
avec son ami italien qui a un accent de logo des restaurants Giorgio.
Le capitaine Smith prévoit traverser l'Atlantique en six jours.
Et pour ça, il doit maintenir une vitesse de 19 nœuds.
Bon, c'est vite commencé à cette heure, 19 nœuds.
C'est la vitesse que ça prend pour défaire 19 nœuds dans les fils de la TV quand t'essaies de plugger la Switch.
Parce que si c'est ça, je peux vous garantir que 19 nœuds, c'est la plus lente de toutes les vitesses.
En capitaine d'expérience, Smith prévoit un trajet à travers l'Atlantique légèrement au sud,
ce qui, en théorie, devrait lui éviter le hotspot des icebergs, un peu comme moi dans
une piscine qui contourne les groupes d'enfants pour éviter les zones où l'eau est plus
chaude de quelques urines. Effectivement, en 1912, la meilleure technique pour ne pas
frapper un iceberg, c'est de ne pas le frapper. Et disons que les moyens sont limités et
en plus, ça se déplace ces grosses conneries glacées-là. De façon générale, il faut surtout s'en remettre aux alertes imprécises des autres bateaux,
ainsi qu'aux joyeux marins avec un petit foulard dans le nid de pie,
qui est l'espèce de corbeille à papier en haut du mât avec un plouc dedans pour surveiller les alentours,
et ce, même de nuit, sans jumelles, qui pourtant sont bel et bien à bord, mais dans un casier, dont la clé est à Southampton.
On est maintenant rendu le 13 avril
au beau milieu de l'Atlantique, et by the way,
le feu brûle encore!
En effet, l'incendie s'était répandu
jusqu'à une seconde soute de charbon.
Fallait donc vider tout le charbon
pour pas qu'il prenne feu, puis le mettre dans la chaudière
pour qu'il prenne feu, puis que le bateau avance.
Puis là, s'il y a des questions écrivées
aux spécialistes des feux de charbon,
j'ai comme l'impression qu'il y a le temps de vous répondre.
C'est donc le lendemain, dimanche 14 avril à 9h du matin, que Harold Bride et Jack Phillips, les opérateurs radio du Titanic, reçoivent le premier avertissement d'une zone d'iceberg à proximité.
Détail intéressant!
Gérer les messages d'urgence n'était pas le gros du travail des opérateurs radio du Titanic.
En fait, leur job principal, c'était de recevoir et transmettre les communications personnelles
entre les passagers et les gens sur la terre ferme,
dans un genre de très vieille application Messenger.
Sauf que là, faites attention à ce que vous écrivez, le message est toujours lu par quelqu'un.
Comme Messenger, finalement.
Hey, stop. Dors-tu?
Stop. Voici
Dick Pick. Stop.
Je me suis dit que t'aurais apprécié. Stop.
Envoie nous, Aster. Stop.
De ce qu'on sait, le message d'alerte
aux icebergs aurait bel et bien été
transmis au capitaine Smith,
qui aurait pris ça, somme toute,
relax, parce que c'est vraiment pas anormal
de se faire dire qu'il y a des icebergs
pendant la saison des icebergs.
Ce qui donne envie de tomber en bas de sa chaise, par contre,
c'est que le capitaine va décider d'annuler
la séance d'exercice d'urgence
où on pratique comment rejoindre et embarquer
sur les canaux de sauvetage en cas de naufrage
pour faire quelque chose de beaucoup plus le fun à la place,
aller donner un sermon à la messe du dimanche.
En tout cas, la notion de fun était bien relative en 1912
parce qu'on pourrait presque croire que le capitaine a choisi de foxer quelque chose de plate
pour aller se péter un time dans quelque chose d'encore plus plate.
À midi, la salle radio reçoit le deuxième avertissement.
Qu'est-ce qu'ils disent?
Ici, le Baltique. Stop.
Champs de glace en vue. Stop.
Sérieusement, c'est dangereux, allez pas par là. Stop.
Stop. Stop.
C'était pas une erreur. Stop.
Je vous disais juste stop. Stop.
Voyons, on dirait que c'est pas clair. Stop.
C'est stop dans le sens d'arrêter. Stop.
C'est pas plus clair, hein? Stop.
Ça, vous voyez, c'est un stop. Stop.
Donc, Aline, stop.
Une fois mis au courant, le capitaine Smith,
qui devait redresser le trajet du bateau vers l'ouest,
décide de maintenir sa trajectoire sud-ouest,
s'assurant d'éviter la zone dangereuse.
Tout va pour le mieux, le Titanic est sauvé.
Détail malchanceux.
Transportons-nous du côté de ce fameux iceberg
qui nous concerne dans cette histoire.
Ce monstre de glace serait né, j'imagine, si on peut dire ça, d'un iceberg,
en mars 1910, quand une masse de glace de 2 millions de tonnes
se serait détachée de la côte sud-ouest du Groenland.
Fast forward de deux ans dans le futur, mais qui est encore plus que jamais dans le passé pour nous,
et cette accumulation de fonds de shakers à cocktails géants
est encore grosse comme un terrain de baseball
et voyage à 17 km heure,
soit juste un peu moins vite
que la vitesse de pointe d'un cochon.
Honnêtement, je sais pas si c'est lent ou rapide,
vous essaieriez d'attraper cette affaire-là dans une tombola?
Anyway, 1912 a été le théâtre
d'un phénomène assez particulier,
parce que le courant glaciaire du Labrador s'est déplacé plus au sud que d'habitude.
Ce qui a protégé l'iceberg des eaux chaudes du Gulf Stream qui l'aurait normalement fait fondre et lui aurait permis de voyager pas mal plus bas que ce que les icebergs font normalement.
Ce qui veut dire qu'en gardant le cap vers le sud, le capitaine Smith venait donc de très ironiquement envoyer tout le monde directement à Iceberg City.
À 21h52, les opérateurs de la salle radio vont recevoir un avertissement de la part
du MESABA, qui se résume à...
Des icebergs, stop.
Des banquises, stop.
De la glace, stop.
Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est de la glace, stop.
Ice Ice Baby, stop. Ça, ça veut dire'est pas un pays, c'est de la glace, stop. Ice Ice Baby, stop.
Ça, ça veut dire que notre nouvelle route serait dangereuse elle aussi. Est-ce que ça veut dire qu'on doit prévenir le capitaine?
Eh non, si c'était vraiment important, le message aurait été précédé de MSG pour Master Service Gram, pour indiquer que c'est un message à remettre au capitaine en priorité.
Je sais pas, man, je pense quand même que si on utilise notre gros bon sens...
Eh, on est-tu ici pour réfléchir
ou pour transmettre des messages cochons?
Parlant de ça, j'en ai un pas mal épicé à transmettre
à la maîtresse de M. Thayer.
Vous voulez un MSG? J'en ai un pour toi.
Un Master Sexgram.
Ha, ha, ha, ha, ha!
Ah, nice.
Fuck oui.
Une heure plus tard, ils vont recevoir
un message d'un autre bateau avec un nom pas inspiré,
le Californian, qui leur annonce qu'ils vont s'arrêter pour la nuit
parce qu'ils sont entourés de glace et d'iceberg.
Le message n'étant pas non plus précédé de MSG,
les opérateurs ont cru que c'était pas une urgence,
ce qui me semble nécessiter un petit peu plus à chaque fois
un très gros effort mental pour ignorer le contexte.
Pire encore, les opérateurs radio
du Titanic étaient en plein rush
de passer des messages personnels parce qu'ils
étaient à distance radio d'une station
Marconi, qui n'est malheureusement pas
le nom d'une pas pire place de pâte italienne
avec un bar à pâte avec 60 choix
de sauce qui goûtent juste 4 affaires finalement.
Marconi, c'était le nom du gars qui avait
breveté le télégraphe. Miam!
Mais pas trop. De plus, étant donné que le Titanic essaye de commun breveté le télégraphe. Miam! Mais pas trop.
De plus, étant donné que le Titanic essaye de communiquer avec Terre-Neuve à presque 650 km,
les opérateurs avaient mis le volume du poste de radio dans le tapis. Ce qui fait que quand l'opérateur du Californian, qui n'était qu'à 15 km, leur a envoyé un message,
le signal leur a quasiment fait exploser les oreilles.
Un peu comme quand ton chum écoute des podcasts dans l'auto avec le son méga fort,
parce que c'est mixé super bas
pis le lendemain tu parles à la radio...
Ça fait faire le soin à tout le monde!
En Beaujolais-le-Vert, les opérateurs du Titanic
auraient donc répondu
« Laissez-nous tranquille, vieil homme! »
Ce qui explique probablement
pourquoi l'opérateur du Californian
a décidé de fermer sa radio avant de partir
se coucher en faisant...
Vieil homme, moi, je vais vous montrer, moi, espèce de petit galopin.
Un jour, vous allez avoir besoin d'aide et laissez-moi vous dire que...
Donc, finalement, il est 23h30.
Donc, finalement, il est 23h30.
Tout est calme.
Une nuit sans lune, une mer sans vagues.
Un gars de troisième classe est probablement en train de dessiner les nichons d'une fille de réchaud fusain.
Et personne ne réalise que le Titanic se dirige tout droit vers un iceberg gros comme 23 minivans.
Rappelez-moi de me magasiner un système de mesures reconnu universellement.
L'affaire, c'est que sans la lumière de la Lune et les vagues pour se briser sur les obstacles,
il n'y a, comme qui dirait, aucun cue visuel pour avertir l'équipage de quoi que ce soit.
On se dirige donc à l'aveuglette et le Titanic se prépare à métaphoriquement se lever pour aller aux toilettes en pleine nuit et se péter le petit orteil sur un coin de patte de lit.
Le problème, c'est que malgré l'handicap visuel de 100 %,
le Titanic continue de se la jouer Fast & Furious la pédale dans le plancher
à la vitesse de malade de 40 km heure.
Détail intéressant.
Il y a quelques documentaires qui aimeraient nous faire croire
que le capitaine Smith était soit un irresponsable
ou une espèce de carpette à la solde de son patron Joseph Bruce Esme
et que la raison pour laquelle il n'a jamais ralenti pendant le voyage, ou une espèce de carpette à la solde de son patron Joseph Bruce Esme,
et que la raison pour laquelle il n'a jamais ralenti pendant le voyage,
c'est qu'on lui avait demandé de battre le record de la traversée transatlantique la plus rapide.
Ce qui est totalement faux pour la raison très étrange que la White Star Line avait une politique anti-battre des records.
Fouillez-moi, c'est quoi le deal de cette affaire-là?
Je vous avertis, capitaine, si vous ne faites qu'essayer de battre un record, vous pouvez dire adieu à votre job.
En fait, monsieur Smith, je vais prendre ma retraite après le voyage.
J'aurai votre pot, Smith.
Bon, excusez-moi, maintenant, il me semble avoir vu une dame sur le deuxième pont avec des ongles de 42 pieds de long que je dois limer au plus vite avant que quelqu'un se mette dans la tête de les mesurer.
Hé, vous!
Je vous ai vu! Arrêtez tout de suite de casser
des noix de Grenoble avec votre tête!
Vous êtes rendus à quoi? 30? Cessez-moi ça
tout de suite, vous allez finir par battre un record!
Trois jours...
Dans trois jours, tu prends ta retraite,
Smith.
Détail intéressant
et un peu dark.
Une autre théorie à ce sujet, c'est qu'à cause d'une grève des mineurs,
ceux dans les mines, ceux qui peuvent et vont s'acheter des cigarettes,
le Titanic aurait quitté Southampton avec à peine assez de charbon pour se rendre à New York.
Et qu'après les deux feux les ayant obligés à vider leurs réserves plus vite que prévu,
il pouvait tout simplement plus se permettre de ralentir ou de trop changer le trajet
parce que ça consommerait trop de ce fameux charbon qui commençait à plus être là.
Le pari que le capitaine Smith et Ismay ont donc probablement fait,
c'est que la probabilité de frapper un iceberg est très faible.
Alors que tomber en panne dans le milieu de l'Atlantique avec une meute de millionnaires
et des journalistes qui les attendent au port de pieds fermes
en vissant l'ampoule du flash,
ça avait 100 % des chances de les faire passer pour des caves.
Donc, à 23h39, le Titanic est à 500 m de l'iceberg.
Mais personne ne voit, pas même les deux gars dans le nid de pied
qui sont là à se plisser les yeux dans le noir
comme quand j'essaie de lire les noms des rues en conduisant la nuit.
Ah, c'est quoi celle-là?
Delorimier? Désirable?
Non, c'est une pancarte de Canadian Tire.
Ah ben non, finalement, c'est juste une très grosse fraise.
Eh ben, quelle soirée!
Quand les gars dans le nid de pivoie l'iceberg, il est complètement trop tard.
Mais ça ne les empêche pas de lancer l'alerte en sonnant la cloche
et en criant dans un téléphone steampunk.
Iceberg! Iceberg droit devant!
Iceberg! Iceberg!
Ça y est, je vois de la fumée, la manœuvre est déjà enclenchée!
Non, ça c'est juste les fumeurs socials dans la quatrième cheminée!
C'est le sixième officier, James Paul Moody, qui devait effectivement être Moody,
qui reçoit l'appel et transmet le message à William McMaster Murdoch, qui est le premier officier,
mais ça aurait aussi pu être une firme de comptables.
Pris au dépourvu, Murdoch ordonne de mettre la barre à « babortout »
dans l'espoir d'éloigner la proue de l'iceberg.
Selon des rapports contradictoires, il y aurait aussi soit ordonné de faire marche arrière,
soit de stopper carrément l'hélice du propulseur central.
Et ça fonctionne. Presque.
Le Titanic évite effectivement l'impact de front et subit plutôt un très long accrochage latéral,
comme la fois où j'ai scratché tout le côté droit de mon char reculant trop proche d'une colonne en béton dans un stationnement souterrain.
Faites attention, le stationnement de la Place des Arts est traître.
Détail intéressant.
On a longtemps pensé que l'impact de l'iceberg avait fait
un méga-trou dans la coque du Titanic,
alors que des recherches plus récentes
laissent croire qu'il s'agit en fait
de six petites ouvertures.
Et je suis certain que tous ces gens morts
sont bien contents qu'on se soit penchés
avec autant de précision sur cette question.
Sauf que ces légères égratignures en termes de paquebots vont rapidement empirer de façon catastrophique
à cause des panneaux en métal affaiblis par les incendies non-stop d'un bord et le froid glacial de l'Atlantique Nord de l'autre.
Ainsi que tous ces rivets en fonte bon marché rentrés à la main qui se sont mis à sauter comme des bouchons de champagne, ce qui fait que le Titanic s'est tranquillement ouvert à l'image d'une sorte de zipper post-temps
des fêtes. Au même moment, le capitaine Smith, qui dormait jusque-là, arrive en panique sur le pont
sans prendre le temps de changer son gros pyjama à pattes rouges avec une trappe pour les fesses.
Moi, du moins, c'est comme ça que je l'imagine. Il ordonne d'abord la fermeture des portes étanches,
ce que Murdock avait déjà fait,
mais il était trop tard pour contenir l'eau qui rentrait maintenant à pas moins de 7 tonnes par seconde dans les salles des fournaises.
Ça y est, boss! On a finalement éteint le feu!
Bon, beau travail, tout le monde!
Je crois qu'on aurait pas volé un petit... rafraîchissement! Après une inspection rapide,
pour ne pas dire en panique,
on découvre qu'il y a des dommages majeurs
au réservoir du Cochron avant,
aux trois cales avant,
ainsi qu'aux chaufferies 5 et 6.
Ce sont un total de six compartiments.
Et selon les ingénieurs, même avec quatre compartiments inondés,
tout devrait bien aller.
Ça ne va donc pas bien.
Vers minuit maintenant, l'architecte du Titanic, Thomas Andrews,
déclare aux officiers qu'il n'y a plus rien à faire
et que le Titanic sera au fond de l'océan d'ici environ deux heures.
Pour eux, c'est le début de la fin.
Et pour les fans du film de 1997, c'est précisément le temps de mettre le deuxième VHS.
Le capitaine Smith va se rendre dans la salle de radio et demande aux opérateurs d'envoyer un appel à l'aide.
Le navire le plus proche, le Californian, oh non, va malheureusement pas répondre
parce que son vieil opérateur a fermé sa radio
et est allé se coucher parce qu'on n'a pas été fait avec lui.
Et bien sûr, le système radio du Titanic
va surtout rejoindre des bateaux beaucoup trop loin
qui ne peuvent pas les aider.
Ici le Frankfurt. Stop!
Nous avons reçu votre message. Stop!
Fuck oui, on est sauvés!
Malheureusement, nous sommes à plus de 100 km. Stop! Fait que... Stop! Bonne chance avec message. Stop. Fuck oui, on est sauvés. Malheureusement, nous sommes à plus de 100 kilomètres. Stop.
Fait que, stop. Bonne chance
avec ça. Stop. On vous envoie
des ondes positives. Stop.
Nooooon. Mais éventuellement,
une lueur d'espoir.
Ici, le Carpatia. Stop.
Nous avons reçu votre message.
Stop. Nous sommes en route. Stop.
Oh fuck oui, on est sauvés.
S'ils arrivent dans les deux prochaines heures, tous les passagers pourront être mis en sécurité.
Attends, le message continue.
By the way, stop. Nous sommes à 90 km avec une vitesse maximale de 15 nœuds. Stop.
Fait qu'on se voit dans grosso modo 4 heures. Stop. Ciao. Stop.
Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Sauf que là, il faut évacuer 2240 passagers et membres de l'équipage sur seulement 16 canaux de sauvetage.
Pourquoi donc?
Ah oui, parce qu'on a voulu garder une belle vue dégagée.
Eh bien, j'espère que tout le monde a apprécié de pouvoir regarder la mort en face sans aucune obstruction.
Et c'est à peu près à ce moment-là que le capitaine Smith,
réalisant que la majorité du monde sur son bateau était condamné, va avoir comme une légère
dépression nerveuse.
Moment idéal pour que le second officier,
Charles Lighthauler, lui demande
quoi faire.
Capitaine, excusez-moi de vous déranger pendant que vous batte triper,
mais qu'est-ce qu'on fait?
Quoi?
Les femmes et les enfants d'abord.
C'est ça.
Les femmes et les enfants d'abord.
Parfait. C'est compris à 100%.
Aucune place à une mauvaise interprétation de ma part.
OK, tout le monde.
C'est les femmes et les enfants seulement sur les canaux.
Compris?
Aucun homme admis.
Femmes et enfants seulement. Tous les
hommes restent sur le bateau, peu importe
ce qui se passe et la place disponible dans le
canot. Mais qu'en est-il des bulldogs?
Bref, il est de la route
pire. Détail
dark. En fait,
ce qu'il y avait précisément sur le Titanic,
c'est 14 canots de sauvetage
d'une capacité de 65
personnes, 2 bateaux de secours d'une capacité de 65 personnes,
deux bateaux de secours d'une capacité de 35 personnes et quatre bateaux pliables.
Yish! D'une capacité de 49 personnes chacun.
Ce qui aurait permis de sauver 1176 passagers sur les 2240.
Pas la note de passage, mais quand même pas si pire.
Attachez bien vos bouées de sauvetage,
parce que le second officier Light Hauler va trouver le moyen
de lancer à l'eau des canaux à moitié plein
quand il n'y avait plus assez de femmes ou d'enfants à proximité pour les mettre dedans.
Son plan étant de les remplir à capacité, mais une fois sur l'eau seulement,
ce qu'il n'a jamais pu faire,
parce que les canaux se sont rapidement éloignés
de peur de se faire aspirer par le Titanic qui s'enfonce
ou chavirer par les gens qui se noient en capotant.
Je demanderais à tous les gens qui battent tripes dans l'eau de bien vouloir former une seule file ordonnée. Merci!
Vers 1h50 du matin, le dernier canot de sauvetage est mis à l'eau alors qu'il reste plus de 1600 personnes sur le bateau.
Ça va peut-être vous surprendre un petit peu, sur un bateau
il n'y a pas la moitié des canots de sauvetage
et une seule paire de jumelles,
mais il y a assez de vestes de flottaison
pour tout le monde.
Bon! Par contre, dans la panique,
beaucoup de passagers n'arrivent pas à s'en trouver une.
Ce qui est un peu la même affaire finalement.
Détail dark.
Selon l'opérateur radio Harold Bride,
il y a même un dude qui serait rentré dans la salle Marconi
pour voler de force la veste de l'opérateur Jack Phillips
jusqu'à ce qu'on l'assomme avec de l'équipement...
avant de le laisser pour mort.
Honnêtement, je sais plus trop qui est le méchant dans ce scénario-là.
À 2h15, l'arrière du Titanic commence dangereusement à canter vers le haut
à mesure que l'eau déborde des compartiments étanches,
qui n'ont pas de plafond, étanches comme on dit,
ce qui a pour effet de remplir les sections non inondées du paquebot,
provoquant une vague géante qui déferle vers l'arrière du navire,
propulsant des passagers directement dans la mer,
dans ce que j'appelle l'effet ouvrir un robinet pour noyer une araignée dans l'évier.
Voyant qu'aller à l'arrière du bateau était un peu stupide à ce stade-ci, Light Hauler
se garoche dans la mer, mais se fait aspirer par un puits de ventilation avant d'être
expulsé par un, et je cite, « terrible souffle d'air chaud juste à côté d'un canot
de sauvetage chevillé », ce qui est probablement la façon la plus Looney Tunes de s'en tirer.
ce qui est probablement la façon la plus looney tunes de s'en tirer.
Wow! Ça donne presque envie d'en refaire un tour!
C'est là que la structure du Titanic se serait mise à trembler alors que la poupe continuait de monter dans les airs
jusqu'à atteindre un angle de 30 à 45 degrés,
ce qui finalement court-circuite toutes les lumières du bateau,
qui est quand même impressionnant considérant que chez nous,
je fais sauter les breakers si je me fais des tosses en utilisant un séchoir,
plongeant maintenant la scène dans l'obscurité totale.
Puis, il y a eu un genre de gros bang à l'intérieur du navire.
Enfin, qu'est-ce que c'est que ça?
Ce n'est qu'une hypothèse, mais je pense que le bateau est aux prises avec plusieurs forces titanesques.
Regardez, la proue est inondée de millions de litres d'eau qui tirent les pas vers le bas.
Et d'un autre côté, les forces de l'air maintiennent la poupe à la surface, ce qui crée de la résistance.
Voyons, madame, cessez d'être hystérique et laissez les
hommes parler de choses sérieuses. Voilà ce que je pense. Le bateau est déchiré entre l'affaire
qui tire le bateau vers le bas et genre quelque chose qui pousse pour le garder à la surface.
Inutile d'en dire plus, vieille âme. J'ai tout compris instantanément. Et c'est finalement à
2h20, soit 2h40 minutes après avoir heurté l'iceberg,
que le Titanic disparaît dans les abysses de l'océan,
emportant avec lui plus de 1500 personnes garrochées dans les eaux glaciales de l'Atlantique,
sous le regard impuissant des gens dans les canaux de sauvetage.
Mon Dieu! Winston! Quelle horreur!
Raph, l'humanité!
Détail dark.
Il y a bel et bien des chiens qui ont survécu au naufrage.
Deux poméraniens et un Pékinois de première classe.
Les pires!
Pendant ce temps-là, des milliers de personnes se la gelaient dans les eaux glacées.
On parle de moins 2 degrés le soir du naufrage
à cause du sel marin qui permet à l'eau de rester liquide en dessous du point de congélation.
À cette température-là, tomber directement dans l'eau provoque un choc thermique, genre.
En gros, t'es désorienté, épuisé presque instantanément, tu perds probablement conscience dans les 15 premières minutes
et t'as gros max 45 minutes avant que l'hypothermie t'emporte vers une mort glaciale.
C'est seulement vers une mort glaciale.
C'est seulement vers 4h du matin que le Carpathia arrive pour aider les survivants et rendu là, je veux pas dire qu'il est trop tard, mais il est trop tard.
Seulement 710 passagers sont sauvés au total, dont le second officier Light Hauler
qui a réussi à survivre en s'accrochant à un canot renversé
avant d'être ramassé par un autre canot de sauvetage qui, comme on le sait, avait full de place disponible.
Tous les autres personnages de notre histoire sont morts ce soir-là,
incluant le capitaine Smith qui a très dramatiquement choisi
de s'enfermer sur la passerelle de commande pour couler avec son navire.
Ainsi que les musiciens de l'orchestre de bord
qui auraient effectivement joué de la musique sur le pont
jusqu'à la dernière minute dans l'espoir de calmer la foule.
Ce qui a juste dû rendre l'expérience plus rushante qu'autre chose en fin de compte.
Un dernier petit détail dark pour la route.
Des quelques 1500 personnes qui sont mortes, seulement 328 corps vont être récupérés.
La majorité d'entre eux sont enterrés dans un cimetière à Halifax,
avec des pierres tombales numérotées parce que c'était impossible d'identifier leur dépouille gonflée d'eau glaciale.
Fin!
Le fin mot de l'histoire avec un grand H!
Bon, qu'est-ce qu'il y a à apprendre de tout ça?
Bien, que les croisières, c'est pas si le fun que ça.
Je n'ai ce pas, laissez-vous jamais avoir par le prospect d'un bateau avec des montagnes russes sur le pont.
Mais si on en revient au Titanic, je crois que la morale de l'histoire,
c'est que c'est malheureusement pas juste à cause de l'iceberg que le bateau repose au fond de l'Atlantique.
Du moins, pas autant qu'à cause d'une série de mauvaises décisions
qui, par accumulation, ont précipité le Titanic vers son destin funeste.
Comme quand on a choisi d'essayer d'éviter l'iceberg,
exposant le flanc le plus fragile du navire.
Ah oui, parce que j'ai le malheur de vous annoncer
que le plus chiant dans toute cette histoire,
c'est qu'on sait aujourd'hui, à posteriori,
que de par le design renforcé à l'avant du Titanic,
si le second officier avait simplement laissé le navire foncer de plein fouet sur l'iceberg, il n'y aurait probablement jamais coulé.
On parle aussi très peu de l'après-Titanic. Dans les mois qui ont suivi le drame, il y a eu une commission d'enquête menée par le tribunal des naufrages britanniques pour essayer de faire la lumière sur les causes du naufrage.
pour essayer de faire la lumière sur les causes du naufrage.
Faisant fi de plusieurs témoignages,
entre autres celui sur le manque de canaux,
celui des pompiers à propos du feu,
la conclusion du tribunal, c'est que le bateau a coulé simplement parce qu'il a foncé à trop grande vitesse dans un iceberg,
mais que personne n'était ablamé parce que c'était ça les procédures à l'époque.
La vérité, c'est que l'enquête était commandée par la commission du commerce
qui était responsable
du transport maritime britannique
et qui avait approuvé le Titanic
comme apte à naviguer,
ce qui peut effectivement faire mal paraître
quelqu'un en bout de ligne. Dans le sens que toute atteinte
à la réputation de la White Star Line
leur retomberait indirectement dessus,
ce qui explique d'ailleurs pourquoi
Ismay, le Big Boss, a finalement été
lavé de tout blâme.
D'ailleurs, parlant de ce sac à merde, c'est intéressant de noter qu'Ismay est un des seuls hommes à s'être introduit sur les canaux de sauvetage comme une véritable poule mouillée.
Il a d'ailleurs été perçu comme un méga-pissou par l'opinion publique, qui se disait que la chose honorable à faire aurait été de couler avec son navire pas aussi insubmersible que précédemment publicisé.
Ismay finit par démissionner de la White Star Line en 1913 avant de s'exiler en Irlande dans un manoir majestueux.
Ça lui apprendra, j'imagine.
Je m'appelle Charles Beauchesne et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une idée originale de Charles Beauchesne.
Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne,
Audrey Rousseau et François Legrand-Pré.
À la réalisation, Barbara-Judith Caron.
Au montage, Alexandre Sarkis.
Au son, le studio, la CHOP.
À la coordination, Dominique Maheu.
À la production, Rosalie Granger.
Producteur exécutif, Raphaël Huismans et Philippe Lamarre.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne
est une production Urbania.