Les Pires Moments de l'Histoire - Les croisades
Episode Date: December 21, 2021Charles réussira-t-il l’impossible? Saura-t-il résumer 200 ans de conflits médiévaux en un seul épisode? Une chose est sûre, vous aurez droit à un palmarès bourré de chevaliers éclopés et... de pèlerins surexcités n’ayant qu’un objectif en tête : reprendre la Terre sainte. Et tous les moyens seront bons pour y arriver, surtout les plus stupides. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Transcript
Discussion (0)
Salut, c'est Égo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec.
Égo, le texte!
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
Notre mission? Vous amener ailleurs.
Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca.
T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au balado Urbania.
Ah tiens, vous êtes arrivés!
Je ne vous avais pas vu entrer dans ceci, mon bureau et slash ou salon
et autre mascarade radiophonique pour sonner immersif.
En ce moment, je suis dans un studio, puis les murs sont en carton d'œuf.
Bienvenue au Pire moment de l'histoire avec Charles Beauchesne.
Le podcast historique centré uniquement sur les pires chapitres de l'histoire humaine,
ce qui est une entrée en matière beaucoup moins exclusive
qu'on pourrait le croire, étant donné que l'histoire, c'est pas mal juste ça,
de la cruauté et des machinations diaboliques
entrecoupées de deux, trois coups de génie
purement accidentels qui n'offrent aucune rédemption
en fin de compte.
Comme ce fameux monsieur qui travaillait sur les magnétrons
à radar et qui s'est éventuellement rendu compte
que ça avait fait fondre la barre de chocolat
dans sa poche de chemise qui menait à l'invention
du four à micro-ondes.
Géniale invention. C'est bel et bien
ma façon préférée de réchauffer de la nourriture
de célibataire, mais inévitablement, quand tu fais la recherche,
tu finis par te rendre compte que la compagnie lui a acheté
le concept pour 2 $,
sans la moindre redevance pour l'invention
de l'appareil qui a révolutionné la façon
dont on se fait cuire un calzone de dépression à pyjama
tout seul l'après-midi.
Cela dit, et si je vous parlais des croisades? Également appelées
la grosse chicane médiévale de 200 ans
entre chrétiens et musulmans pour avoir essentiellement
le droit de faire de la randonnée pédestre dans les pièges
à touristes basés sur la vie de Jésus.
Et avec un peu de chance, ce sera la seule et unique fois
que deux factions religieuses vont se battre pour la Palestine.
Dis, j'en regarde dans jamais
les nouvelles. Évidemment, des croisades,
il y en a eu dans l'histoire,
pour des fins puis des fous, mais majoritairement des estites fous.
Comme entre autres ces historiens qui consacrent entièrement leur vie aux croisades.
Et personnellement, je vous suggère de vous préparer au moins un ou deux autres sujets de conversation en back-up.
Vous me remercierez plus tard quand les gens seront trop occupés à ne pas vous trouver complètement lourdeille.
De rien.
Alors, question de vous résumer ça le plus simplement possible,
j'ai décidé de synthétiser deux siècles d'histoire moyenâgeuse avec un de mes fameux palmarès.
Le top 8 des croisades.
Quoique, dans les faits, ce ne sera pas techniquement un palmarès,
parce que je vais juste vous raconter les 8 croisades en ordre chronologique.
Ouais, j'aime à ce point ça vous présenter des affaires
avec une grosse voix de radio commerciale de cadre régénère
habillée comme un gars de 22 ans de plus en plus fatigué
de faire le party avec des jeunes de moins en moins dans sa génération.
The Real Slim Shady, c'est déjà de la musique de grand-père.
Ça va vite.
Alors, reste en ligne parce que je pars le générique
puis on t'envoie un T-shirt triple extra large
parce que c'est juste plus facile comme ça.
Tout le monde rentre là-dedans, FM.
Croisade numéro 1
de 1096 à 1099.
Alors, tout ce médiéval chahut ou béhu
va commencer au début des 1000 ans que va durer l'époque des chevaliers,
en l'an de grâce 638, quand les musulmans vont prendre le contrôle de Jérusalem en Palestine,
qui était une ville très importante pour les pèlerins.
Et là, je parle évidemment pas des faucons pèlerins,
comme ceux qui sont présentement en train d'envahir le centre-ville de Montréal,
parce qu'apparemment, il y en a un d'entre eux qui a compris que c'est une retraite
pour des pigeons de plus en plus gros, lents et stupides.
Mais bien sûr, de bons vieux croyants médiévaux,
adeptes de pèlerinage, c'est-à-dire marcher sur des centaines de kilomètres
pour le voyage d'une vie, histoire de visiter des lieux sacrés par piété,
parce qu'on a fait quelque chose de pas correct,
qu'on veut se faire pardonner,
ou tout simplement parce qu'il n'y a rien à faire au Moyen Âge.
Il y a des pèlerins dans la plupart des religions,
qui visitent tous des places différentes,
et pour le christianisme,
le hotspot hashtag pèlerin life, c'est
Jérusalem, cette ville fortifiée où ont eu
lieu quelques-uns des mauvais coups préférés
de ce fripon nommé Jésus.
Détail intéressant.
En effet,
c'est Jérusalem qui aurait été le théâtre
de la Passion du Christ. Pas le film
de Mel Gibson, mais bien la série d'événements
qui auraient précédé et mené à la mort du Christ sur la croix,
avec genre Jésus qui freine Judas dans le jardin des Oliviers,
puis le doux qui se fait couper une oreille,
mais qui finalement va se la faire recoller
avec un puissant spell de Nouveau Testament,
qui sera plus tard représenté dans le film
La Passion du Christ de Mel Gibson.
Donc finalement, pourquoi j'ai pris le temps
de faire une distinction, moi, Bataar?
Alors, à partir de 638, c'est les musulmans
qui gèrent le tourisme.
En ce moment, ils transomment tout très relax
parce qu'ils permettent le passage des chrétiens
qui veulent pèleriner les lieux saints.
Ils vont, entre autres, les laisser se construire
plein de monastères et de relais pour abriter les pèlerins
à une époque où les pèlerins n'étaient pas encore
des douchebags bruyants en quête spirituelle
pour avoir de l'attention, qui font le chemin de Compostelle
avec des souliers qui puent en buvant de l'huile d'olive
directement au goulot parce que c'est énergétiquement efficace ou whatever.
Tout est donc super cool pendant 440 ans, jusqu'en 1078, quand Jérusalem tombe entre
les mains de la tête de Turc de tout le monde au Moyen-Âge, les Turcs. Plus précisément,
les Turcs Seljukides, qui en plus de jamais s'écrire comme vous pensez, étaient des
nomades guerriers qui faisaient la loi au Moyen-Orient comme ce canard qui mord des doigts dans un zoo pour enfants.
L'affaire, c'est que les Turcs, contrairement à leurs prédécesseurs,
décident de couper l'accès à la ville sainte aux pèlerins,
probablement tannés de dealer avec tous ces fidèles
qui viennent faire l'équivalent médiéval d'un dogface devant la tombe de Jésus.
L'inévitable bisbille survient donc trois ans plus tard,
pendant le règne de l'empereur byzantin Alexis Ier comme naine.
Et non, je ne suis pas dyslexique, les empereurs byzantins mettaient le numéro au milieu de leur nom et c'est super contre-intuitif.
L'empereur va se retrouver à la tête des chrétiens d'Orient qui ne peuvent plus aller en vacances médiévales à Jérusalem
à cause des mêmes Turcs qui essaient constamment d'envahir leur capitale, Constantinople.
Alexis Ier va donc essayer de résoudre le problème en demandant de l'aide au pape Urbain II,
qui était possiblement le pire ennemi de Bucolique I.
C'est une joke.
Cher Urbain II, n'auriez-vous pas un ou deux chrétiens d'Occident avec des horaires pas trop bouqués
pour venir donner un coup de main aux chrétiens d'Orient face à ces enfoirés de Turcs.
« Cher Alexis Ier Komnen, mon Dieu que votre nom n'est pas intuitif à écrire. »
Urbain II va donc voir ce qu'il peut faire et prononcer un serment qui va changer l'histoire
du monde et celle des conflits religieux pour toujours. Bon, écoutez, je viens de parler
à Dieu et il
fait dire qu'à partir d'aujourd'hui,
les guerriers qui meurent en combattant
des païens s'assurent
la vie éternelle, peu importe
ce qu'ils ont fait avant.
Par exemple, si je décidais
soudainement de sodomiser ce cardinal,
penchez-vous, s'il vous plaît, ce serait
instantanément pardonné par Dieu
si, juste après, je poignardais
ce païen, par exemple.
Ah oui, je savais bien
que j'aurais dû refuser l'invitation.
Oui, ça a, comme qui dirait,
un peu craqué tout le monde, surtout à une époque
où la religion prenait ça pour du cash
pendant que la religion te prenait ton cash.
C'était le jeu de mots raffiné, pas que la religion te prenait ton cash. C'était
le jeu de mots raffiné, pas de mordant de l'épisode. J'en profite d'ailleurs pour
saluer le public d'un certain âge qui pense que l'émission radio à la semaine prochaine,
c'est vraiment punk. Ça ne l'est pas.
C'est donc ici qu'arrive un humble moine fou du nom de Pierre Lhermitte, possiblement
une des raisons pour lesquelles il était fou, qui va décider de mener au printemps
1096 une armée populaire de paysans, de femmes, d'enfants, de miséreux
et de chevaliers sans maître plus trop en forme
qui respirent fort, pour reprendre
Jérusalem des mains de l'armée de cavaliers
turcs super entraînés qui peuvent genre
shooter à l'arc en plein galop.
Bonne chance avec celle-là, les cocos!
Pierre l'ermite et ses joyeux
compagnons ont d'ailleurs tellement d'affaires
à se faire pardonner par Dieu, genre maintenant,
qu'ils vont partir avant que l'armée officielle de la croisade
composée de chevaliers et de barons soit créée.
Détail intéressant.
En fait, le mot croisade ne sera pas utilisé avant le 13e siècle
pour parler d'un regroupement de croisés,
c'est-à-dire de chevaliers portant la croix du Christ sur leur cape et leur soutane.
On parle plutôt à l'époque de pèlerins armés,
ce qui est surtout une autre façon de dire touristes mécontents.
Donc l'armée broche à foin de Pierre l'Ermite va voyager comme ça
de Cologne en Allemagne jusqu'à Constantinople en actuelle Turquie,
et l'empereur Alexis Ier comme naine va être un petit peu indisposé
de voir l'équivalent d'une foule de marchés au puce débarquer chez eux.
Vous pouvez arrêter de vous inquiéter,
mais sire, la croisade populaire est arrivée.
Oh, seigneur.
Bon, écoutez-moi bien.
Vous allez vous parquer à l'extérieur des murs de la ville
et attendre l'armée des barons, c'est clair?
Je ne déconne pas.
Quoi que vous fassiez, surtout,
ne faites pas quelque chose de stupide, compris?
Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, votre majesté!
Évidemment, la première chose qu'ils vont faire, c'est quelque chose de stupide.
Quand sur un coup de tête, les 20 000 paysans, femmes, enfants, miséreux et chevaliers au chômage pas en forme,
vont charger ouvertement les Turcs qui vont les charcuter en viande froide.
Fin de la croisade populaire.
Mission accomplie, j'imagine.
C'est peu de temps après que les vrais chevaliers vont arriver dans ce qu'on appelle la croisade des barons.
Et là, ça va être une distribution all-star de barons qui vont se présenter pour l'équipe Jésus, incluant... Raymond Saint-Gilles, qui a participé à la reconquête espagnole.
Hugues de Vermandois, frère du roi de France, donc beau-frère de France.
Robert Courte-Oze, duc de Normandie, fils de Guillaume le Conquérant.
Et bien sûr, Godefroy de Bouillon et son frère Baudouin de Bouillon.
Godefroy de Bouillon et son frère Baudouin de Bouillon.
N'étaient pas disponibles nos cousins Paul, Cube et Grosse Gorgée de Bouillon.
Détail dark.
Quelques survivants de la croisade populaire viendront se greffer à la croisade des barons et deviendront les tafures,
des guerriers sanguinaires avec plus rien
à perdre qui seront célèbres pour avoir fait
griller et manger des soldats
turcs pour survivre, chose
qui, selon la logique croisade, leur sera
instantanément pardonnée par Dieu en tuant plus
de Turcs et en se croisant les doigts pour être
eux-mêmes tués par d'autres Turcs avant
d'avoir à manger plus de Turcs. C'est un équilibre délicat.
Même s'ils rencontrent une bonne résistance en chemin,
les croisés avancent inexorablement et reprennent une à une les villes des mains des Turcs,
dont la cité d'Édesse, qui est libérée par...
Boudouin de Bouillon et ses troupes!
Allez, toi, passe-moi le bouillon!
Édesse va devenir nul autre que le premier État latin d'Orient.
Une autre façon de dire occidental, parce que le premier État occidental d'Orient,
ça sonne comme l'État de quelqu'un qui devrait aller faire une petite sieste.
Un deuxième État latin est créé à Antioche,
administré indépendamment de l'empereur byzantin, parce que ce stade-ci fuck ce gars-là.
C'est donc en juin 1099 que les croisés arrivent enfin à Jérusalem,
où les choses ne sont plus tout à fait comme ils le pensaient,
parce qu'entre-temps, Jérusalem était retournée aux mains des Égyptiens fatimides,
qui, eux, avaient zéro problème à laisser les pèlerins accéder au lieu saint.
Bienvenue chez vous, messire!
Nul besoin de violence en la nouvelle Jérusalem,
dis-je en étant de profil avec le corps de face
et les bras en zigzag de chaque
côté, parce qu'apparemment, c'est tout
ce que nous faisons, nous, les
Égyptiens. Mais malheureusement,
à ce stade-ci, les croisés sont crainqués
comme deux poissons bêta dans le même bocal
et décident d'attaquer néanmoins.
Eh oui, après tout ça, même
si des 100 000 qui sont partis sont plus
que 1200 cavaliers et 20 000 fantassins,
même si les Égyptiens offraient une possibilité de régler le problème en deux secondes de façon super pacifique et excessivement simple...
Bienvenue chez vous, messire. Nul besoin de violence en la nouvelle Jérusalem.
Regardez, mon seigneur, il nous offre exactement ce que nous voulons.
Pour être honnête, j'avais complètement oublié
pourquoi j'étais ici.
Maintenant, j'ai goûté au sang.
Chargez!
Les croisés vont même bénéficier d'un support inattendu des Turcs.
Oui, oui, les mêmes Turcs qu'ils attaquent depuis tantôt.
L'ennemi numéro un d'il y a deux secondes.
Qui vont les payer pour aller péter la gueule aux Égyptiens
qui leur ont volé Jérusalem.
Bien sûr, ce siège-là verra massacre,
qu'il s'agisse d'Arabes, de Juifs, de Turcs, d'Arméniens.
Les croisés décident de ne pas prendre de chance
qu'on les empêche de visiter Jérusalem
et tuent tout le monde à Jérusalem.
Même les musulmans réfugiés dans les mosquées
seront passés au fil de l'épée.
Tous les sanctuaires non chrétiens seront profanés.
Les chroniqueurs de l'époque parlent même
d'un bain de sang qui montait jusqu'aux chevilles.
Qui plus est, une place où tout le monde
est en sandales. Yark!
Jérusalem devient donc, bien malgré elle,
le troisième État latin
dirigé par...
Godefroy de Bouillon!
Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
Désolé, ça doit être le bouillon.
Un quatrième État latin sera formé aussi à Tripoli,
ce qui est Tripoli de leur part. Hi! Hi!
Et qui donnera également des assises fortes aux chrétiens d'Occident,
au cœur des Terres saintes,
en plus de leur permettre de ruiner le paysage
avec leur grosse forteresse laide d'Européens
dont les murs sont imprégnés d'urine.
Détail intéressant.
C'est suite à cette première prise de Jérusalem
que les chevaliers qui vont rester protéger la ville
vont fonder l'Ordre du Temple
et devenir les Templiers.
Eh oui, les Templiers, nos bons vieux amis,
les chevaliers extra-chiants à tuer dans Assassin's Creed,
ceux qui sont à l'origine de toutes les conspirations modernes
puis qui ont des passages secrets de bibliothèques
puis un trésor perdu différent dans chaque film.
Parce que les chevaliers médiévaux
avaient juste ça à faire, laisser des indices
derrière la déclaration d'indépendance pour Nicolas Cage
pis protéger Audrey Tautou d'un albinos
pis du gars qui joue Gandalf dans le code Da Vinci.
En fait, leur job initial,
c'était de protéger les pèlerins des brigands
sur la route de Jérusalem
et d'avoir, grosso modo, inventé les banques.
Oui, étant donné que, justement,
il y avait plein de bandits de grand chemin
pour te pogner les culottes baissées
avec tout ton argent de voyage,
tu pouvais laisser ton argent chez les Templiers à Londres
et le récupérer à Jérusalem avec une lettre de crédit.
Et honnêtement, qu'est-ce que ça dit
de mon actuelle application bancaire en ligne
si ce processus-là, c'est déjà moins frustrant?
Si j'ai juste 30 secondes pour entrer mon code de confirmation,
pourquoi le courriel prend-il 3 heures à arriver?
Évidemment, il y a toutes sortes d'ordres similaires
qui vont éclore dépendamment du pays d'origine des chevaliers,
comme les chevaliers teutoniques d'Allemagne
et les chevaliers hospitaliers qui vont développer,
attachez bien vos hommes, un système d'hôpitaux
pour te soigner après que les brigands t'aient fait ta fête
parce que tout ce que t'avais, c'est une lettre de crédit pour les Templiers.
Moyen-Âge.
Disons que dans les années qui ont suivi cette éclatante victoire des Chevaliers du Christ, tout allait pour le mieux dans les États latins.
En fait, ce n'est pas tout à fait exact.
tout allait pour le mieux dans les États latins.
En fait, ce n'est pas tout à fait exact.
La plupart des chevaliers sont rentrés à la maison parce qu'ils étaient satisfaits.
Nous ne sommes plus que quelques centaines à défendre les États latins,
coincés en sandwich entre les Byzantins qui l'ont un peu dans les fesses depuis que nous ne leur avons, si vous me permettez l'expression, pas rendu leur territoire.
Et que dire des Turcs qui recommencent à s'organiser sous le commandement de Zengi le Sanglant,
avec un nom de même, disons que ça regarde mal pour la suite.
Les troupes turques de Zengi le Sanglant vont donc reprendre la ville d'Edesse.
Et comme la première croisade avait été un succès du point de vue de l'Église, on s'est dit que ça devrait être encore une fois la meilleure solution pour secourir les États latins d'Orient.
Le pape Eugène III aimait donc une bulle pontificale appelant à une nouvelle croisade.
Détail dark.
Or, pour le roi de France Louis VII, un homme très religieux,
c'était plus important qu'on pourrait le croire de pouvoir recevoir l'absolution de ses péchés en tuant des infidèles
parce qu'un crime lui pesait fort sur la conscience.
Détail dark. Hilarant dans un détail dark triste.
Louis VII était destiné à une carrière ecclésiastique
jusqu'à ce que son frère, Philippe de France, meure parce que son cheval
s'était affolé devant un cochon errant.
Ha! Ha! Ha! Ha!
N'y a-t-il pas de plus belle liberté
que de chevaucher son destrier
sur une route exante de tout cochon surprise?
Oh non!
De retour au détail dark.
Donc, le roi Louis VII, lors d'un conflit
avec le comte de Champagne,
aurait mis le feu à des maisons
et l'incendie se serait, comme il dirait,
propagé jusqu'à l'église où étaient réfugiés
toutes les femmes, tous les enfants et tous les vieillards.
Et ça, Louis va faire une couple de cauchemars à cause de ça.
Pourquoi un conflit avec le comte de Champagne?
Eh boy, parce que la femme de Louis VII, la reine Aliénor d'Aquitaine,
avait fait annuler le mariage de la nièce du comte de Champagne,
avec un autre doux du Moyen-Âge à qui il manque un oeil,
pour pouvoir le marier avec sa propre sœur, Pétronie.
Et ainsi commence une longue histoire de manigances
de télé-novellas pour Aliénor d'Aquitaine.
De retour à la deuxième croisade,
23 pays et comtés chrétiens partent donc pour l'Orient,
dirigés par Louis VII, accompagné d'Aliénor d'Aquitaine
et de son drama, ainsi que de l'empereur du Saint-Empire romain germanique
avec un autre propriétaire de Prochop à Saint-Constant,
Conrad III.
La Sainte Armée romaine germanique est la première
à atteindre Constantinople et décide comme ça
de partir en Anatolie sans
attendre les Français, probablement
parce qu'il n'y a rien qui met plus les Allemands de mauvaise humeur
que du monde en retard. Malheureusement,
ce ne sera pas une décision qui va sourire à M.
III, qui a la brillante idée
de séparer son armée en deux en arrivant.
La première moitié emprunte
le même chemin que lors de la première croisade
et va se faire viander par les Turcs
Seljukides, dirigés par Massoud Ier,
fils d'un sultan
qui s'était lui-même fait viander
par les croisés exactement au même endroit
en 1097. C'était donc
une double satisfaction pour Massoud Ier
pour qui la vengeance se viande froide.
Bonne nouvelle, Conrad III réussit à s'échapper
avec une coupe de cavaliers.
Mauvaise nouvelle, l'autre moitié de son armée
va un peu aussi se faire massacrer
par les Seljukides de Massoud.
Et aussi improbable que ça puisse paraître,
l'armée divisée pour couvrir plus de terrain
va se faire battre deux fois par le même doud.
Ouh!
De son côté, Louis VII, pour éviter de passer par le désert, décide d'emprunter la côte,
où les croisés se font bien sûr embusquer par les Seljukides.
Mais par chance, le roi Louis VII s'en sort après avoir découpé en rondelles quelques sarrazins.
Là, c'est sarrazin dans le sens de musulman turc, pas dans le sens de la crêpe d'aigu idéale pour ne plus avoir de salive.
Fait qu'à date, ça allait bien mal. La moitié des croisés étaient déjà au paradis,
puis la croisade était même pas encore commencée.
Les survivants se rendent à Antioche, où les attendait Raymond de Poitiers,
le très jeune et très sexy oncle d'Aliénor d'Aquitaine,
qui, selon ce qu'on dit, n'était pas insensible à ses charmes,
c'est-à-dire ceux de sa nièce,
comme il n'est même pas sous-entendu.
On sait pas trop si Aliénor et Raymond
ont vraiment consommé leur sexy inceste,
mais le résultat est que, finalement,
Louis refuse d'aider Raymond de Poitiers
à reprendre Edesse et kidnappe sa propre femme
en pleine nuit pour se rendre à Jérusalem.
Inutile de vous dire que ça a dû être pas pire silencieux
comme Ride the Char, ça, les amis.
À l'arrivée des croisés, le royaume de Jérusalem
est super heureux d'avoir des renforts
qui avaient jamais été demandés. Je vous rappelle que l'idée
à la base de la croisade, c'était d'aller libérer
Hédès avant que tout ça prenne le bord
pour une hypothétique partie de faits entre
Aliénor et Mononcrémon. On tient donc le concile
d'Acre pour déterminer what the fuck
qu'on va faire avec tous ces croisés, les mains dans les poches
qui ont besoin de passer un surplus d'agressivité.
Et on sait tous ce qui arrive quand on s'occupe pas de ça.
On décide donc d'aller prendre possession
de Damas en Syrie.
Parce que rendu là, un détour inutile de plus ou de moins.
Bref, en apprenant ça,
l'émir de Damas s'est bien sûr allé les stouler
au sultan Noureddine, le fils de
Zengui le Sanglant, qui a bien
averti les croisés.
Si vous ne voulez pas que vos femmes deviennent veuves
et vos enfants orphelins,
libérez ces terres immédiatement!
Wow! Ça m'a l'air vachement dangereux, tout ça!
Tout ce que je voulais, c'était obtenir le pardon
pour avoir convoité la sœur de ma femme
et mangé des dates sur la plage!
Je le savais! Le jeu n'en vaut plus la chandelle, foutons
le camp d'ici!
Eh oui, les croisés ont tout simplement plié
bagages et sont retournés à la maison, n'ayant fait
bouger sur l'échiquier du Moyen-Orient absolument
rien, faisant de la deuxième croisade
une historique perte de temps pour
tout le monde. Détail
intéressant. La légende
veut que les croisés défaits à Damas
soient revenus à la maison avec des pruniers
et c'est de là que viendrait l'expression française
« On a fait tout ça pour des prunes », qui en France
veut dire « On a fait tout ça pour rien »,
alors qu'ici, ce serait plutôt « On s'est fait
rincer, puis tout ce qui nous reste, c'est des
petits fruits qui sont toujours trop durs, trop
mous, puis vraiment moins bons que les
pêches. Calisse!
Croisade
numéro 3
de 1189
à 1192
Donc ce troisième épisode de la saga
commence quand le roi de Jérusalem
se fait donner une bonne leçon par les troupes de
Saladin, un cur de sultan d'Égypte
et de Syrie, beaucoup plus redoutable
que son nom de gugus culinaire de chez Stokes
laisse entrevoir.
Ah ça, t'as juste à mettre ça dans le saladin, Gilles!
Pendant cette fameuse escarmouche, non seulement les chrétiens se font éclater
comme cette bouteille de jus d'orange laissée dans le char en pleine canicule,
mais en plus, les musulmans vont réussir à mettre la main sur une de leurs reliques sacrées...
la vraie croix de Jésus!
Ah, on a pogné votre croix!
Non!
Redonnez-la, mon pape va nous chicaner sinon!
Alerte aux divulgâcheurs!
Ce n'est peut-être pas la vraie croix de Jésus.
À l'époque, les gens avaient autant de croix de Jésus que de gens qui disent qu'ils étaient là le soir
où Nirvana jouait aux foufounes électriques,
c'est-à-dire pas mal.
Saladin va continuer comme ça
et éventuellement va réussir à reprendre Jérusalem,
les principaux ports d'Orient
et une bonne partie du royaume de Jérusalem.
Pendant ce temps, au Vatican,
transition à la Batman des années 60
ou l'affaire Libre de droit qui lui ressemble le plus.
Le pape Grégoire VIII demande qu'on lance une troisième croisade,
mais le problème, c'est qu'à l'époque,
les Anglais et les Français étaient comme déjà occupés
à se faire la guerre entre eux, comme s'il
était 2h du matin la fin de semaine dans les rues
du Vieux Hall. Fait que le pape a sorti sa plus
grosse voix de papa et tiré les oreilles
des rois d'Angleterre et de France jusqu'à
ce qu'ils promettent de laisser leur rivalité de côté,
parce que Croisade time!
Du côté de ce bon vieux Saint-Empire
romain-germanique, maintenant, l'empereur
à thématique de pirates, Frédéric Barberousse,
répond à l'appel en y allant
à l'île avec une armée de 100 000 hommes
qui se met immédiatement en marche.
« Ohé, Barberousse,
générique
d'un obscur cartoon
français. »
Du côté des Français et des Anglais, ça branle un peu dans le manche
par contre. Entre autres parce qu'entre
temps, le roi d'Angleterre meurt de fièvre,
propulsant à la tête des croisés anglais
son fils Richard,
coeur de lion, ou en anglais
Dick Lionheart.
Détail intéressant.
Richard, coeur de lion,
est le fils d'Henri Plantagenet,
roi d'Angleterre, et d'Aliénor
d'Aquitaine.
Les affaires se passent
dans cette saison-là.
Et oui, possiblement asséchée par la croisade
molle de son mari Louis VII,
Aliénor demande le divorce
et épouse peu de temps après Henri II,
devenant ainsi la seule femme
à avoir été reine de France
et d'Angleterre.
Elle va donner à Henri cinq fils et trois filles
ainsi que plusieurs personnages
de Robin des Bois, dont Richard Coeur de Lion et Jean Santerre, le looser.
De son côté, le roi de France est le fils de Louis VII
et de son inévitable rebound, Adèle de Champagne.
Bref, espérons qu'aucun de ces personnages ne va se croiser au resto.
C'est finalement le 4 juillet 1190 que Français et Anglais quittent vers l'Orient.
Pendant ce temps, en Asie mineure, Barbarousse,
avec sa monstrueuse armée de chevaliers
allemands réglés au quart de tour, passe comme un
rouleau compresseur sur les musulmans, peu importe
leurs allégeances. Il réinstaure à tour
le sultanat de Roum, les turcs
seljukides, et en vient carrément
à provoquer Saladin en duel, lui
proposant d'aller l'affronter direct chez eux en Égypte.
Bon, maintenant, si la question, c'est
est-ce que Barbarousse a les forces et l'intelligence stratégiques nécessaires pour vaincre Saladin,
on ne le saura jamais.
Parce que juste avant d'arriver en Égypte, Barbarousse va, je ne déconne pas, avoir l'excellente idée d'aller se baigner en armure.
Hé, tout le monde, regardez-moi!
Ha, ha, ha! Barbarousse!
Bon retour en Allemagne, les amis!
Les Français et les Anglais, avec leur maintenant minable en comparaison armé de 10 000 hommes,
vont devoir faire la job à eux seuls.
La ville de Saint-Jean-d'Acre, capitale du royaume de Jérusalem,
est donc assiégée par leurs forces réunies.
Saladin parvient tout simplement pas à briser le blocus de la ville.
Et voyant les réserves de nourriture disparaître,
c'est finalement les citoyens de Saint-Jean-d'Acre
qui vont ouvrir les portes de la cité,
sans doute tannés de devoir se faire de la tarte aux chats pour survivre.
Suite à quoi le roi de France va décider
que c'était bien assez de croisades pour lui, finalement.
Il va laisser son armée, s'en retourner à la maison
régler des problèmes de succession,
et profiter de l'absence de Richard Coeur de Lion
pour reconquérir les possessions anglaises
sur le territoire de France.
Ha, ha, ha! Nice!
Détail dégueu!
Pendant le siège de Saint-Jean-d'Acre,
Philippe II Auguste, le roi de France,
attrape cette bonne vieille suette
qui lui fait perdre tous ses cheveux et tous ses ongles.
Il arrive donc très faible en France,
ayant perdu sa vitalité
ainsi que sa capacité à peler des clémentines.
C'est donc ce pauvre Richard Coeur de Lion qui doit s'occuper tout seul de tout le reste du royaume de Jérusalem.
Le roi d'Angleterre est donc contraint de négocier avec Saladin.
Détail dark.
Dès sa première négo, il propose à Saladin d'échanger la croix de Jésus,
oui, je vous rappelle que c'est à propos de ça,
contre la libération des musulmans capturés à Saint-Jean-d'Acre.
Mais trouvant que Saladin prend trop de temps à répondre,
Richie Desclayens décide finalement d'exécuter les 2700 prisonniers.
Ce qui n'a pas dû être bon pour les négociations,
qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
Saladin! La Croix du Christ contre tes hommes!
Quelle bonne idée! Laisse-moi juste le temps d'aller la chercher! »
« Trop long! »
Richie Rich Lion lance donc son armée vers le sud
pour reprendre le littoral de Palestine
et, incapable de les arrêter,
Saladin doit affronter les Anglais à la bataille d'Arsouf.
« À vos soirs! »
Saladin tente de décimer les armées de Richard Snoop Lion
avec des salves de flèches,
mais les Anglais restent sur la défensive, ce qui oblige les musulmans à charger pour les briser.
Et surprise, tout ceci n'était qu'un habile plan de Richard Lion King
consistant à cacher une partie de ses cavaliers sur les côtés et prendre l'armée de Saladin à sa nouitch.
Résultat, 700 morts chez les croisés contre 7000 chez les musulmans qui en ont musulmangé une solide.
Saladin et Richard vont néanmoins continuer de se la jouer coyote et roadrunner pendant une couple de mois
pour finalement en arriver à une trêve en septembre 1192.
Jérusalem reste entre les mains des musulmans.
Tout est cool, mais, mais, Saladin s'engage à rouvrir la ville et protéger les pèlerins chrétiens en sabbatique
qui veulent s'y rendre en backpack pour enfin trouver qui y sont vraiment
et nous sacrer patience avec ça.
De son côté, Richard, coeur de Lyon, décide que c'est pas mal le bon moment
pour retourner en Angleterre, voir si Robéil des bois existe
pis si c'est le bout où il y a besoin d'être sauvé à la fin.
Croisade numéro 4
de 1202 à 12...
4 de numéro 4 de 1202 à 1200...
4!
OK, donc celle-là commence quand le papy 903
décide que ça fait longtemps qu'on n'a pas kiqué
le nid de guêpe d'une autre petite croisade.
La nouvelle stratégie, c'est donc
d'envahir d'abord l'Égypte
et de là reprendre Jérusalem.
D'abord parce que les terres riches
et fertiles d'Égypte seraient super pratiques
pour se ravitailler
et que ce serait aussi un satané doigt mouillé dans l'oreille à la gang de Saladin
de s'installer chez eux pour conquérir chez eux.
La faille principale de ce plan infaillible,
c'est que pour aller en Égypte avec une armée de 30 000 hommes,
ça prend beaucoup de bateaux.
Et les croisés n'ont pas vraiment de bateaux.
Je ne sais pas, il y a probablement quelque chose dans les 10 commandements qui dit
« Du plaisir sur un ponton, vous n'aurez pas » ou de quoi de même.
Les croisés se tournent donc vers une superpuissance commerciale, Venise.
Une république qui fait beaucoup de commerce maritime,
ce qui est le gros minimum quand tes rues sont en eau, d'ailleurs.
Ils vont donc s'adresser à Enrico Dandolo, le doge de Venise.
Détail intéressant.
Le Doge de Venise, c'est essentiellement le magistrat qui dirige la ville,
mais avec la particularité que, quand il était parti,
quelqu'un au Moyen Âge pouvait dire...
Roulette de Doge out!
Après moult négociations chiantes,
parce que le Doge de Venise, c'est un vieux Christ de 90 ans
qui est habitué de crosser tout le monde,
Enrico Dandolo accepte de fournir une partie de la flotte vénitienne contre 85 000 marques d'argent.
Et croyez-moi, 85 000 marques, c'est beaucoup de marques.
Ça vaut au moins 100 000 lucs, puis encore plus de Jean-Pierre.
Évidemment, les croisés cassés comme des clous ne peuvent payer la totalité de la somme requise.
Et Enrico Dandolo leur propose alors une de ces fameuses crosses.
Reporter leur dette si, en échange, les croisés acceptent de prendre pour lui la ville de Zara,
une ville pour tueurs importante et la capitale de s'acheter du linge cheap qui donne l'air riche.
Zara.
Le seul petit nuage dans le ciel de ce projet, c'est que Zara est pas un repère de musulmans,
mais une ville chrétienne qui fait partie de la Hongrie, elle-même un royaume chrétien.
Hmm, ça me semble moron.
Quelques croisés refusent d'embarquer, mais la plupart vont carrément massacrer les chrétiens de Zara
qui étaient tous au Féquipé pour se défendre contre ça.
Désolé, nous avions besoin d'argent.
Soyez assurés que ce que je fais me déchire contre ça. Désolé, nous avions besoin d'argent. Soyez assurés
que ce que je fais me déchire
moralement.
En apprenant ça, le papinot 103
s'étouffe dans son vingt-de-mais, s'excommunie
tout le monde impliqué avant de
recommunier les francs, parce qu'il faut bien que quelqu'un
la fasse, cette maudite croisade-là.
Et c'est pile à ce moment-là qu'en 1203,
Alexis IV Ange, fils
d'Isaac II Ange, qui avait été trahi et emprisonné par son fr, Alexis IV Ange, fils d'Isaac II Ange,
qui avait été trahi et emprisonné par son frère Alexis III Ange,
vous me voyez venir, bien sûr, c'est des Byzantins.
Donc Alexis IV propose aux croisés non seulement de payer leur dette au doge,
mais de leur offrir 10 000 hommes en échange d'aller buter son oncle Alexis III Ange
pour reprendre le trône byzantin.
Puis là, c'est drôle parce que, ironiquement, personne ici n'est un ange.
Les croisés acceptent, parce que qu'est-ce qu'un autre petit règlement de compte médiéval sanglant dans le trajet.
Constantinople est donc prise le 17 juillet 1203,
malgré qu'elle soit réputée imprenable parce qu'elle avait de gros remparts de 6 m d'épais et 12 m de haut.
Si seulement nous avions construit des remparts de 7 mètres d'épais et 13 mètres de haut!
Sentant la soupe chaude, mon oncle Alexis III Ange se sauve et abandonne la ville,
mais pas avant d'avoir volé le trésor royal.
Nice!
Isaac II Ange est libéré, Alexis IV Ange est nommé co-empereur,
et à ce stade-ci, tout devrait être bien qui finit bien,
mais malheureusement, le trou laissé dans le trésor par Alexis III, ange,
fait qu'il est désormais impossible de payer les croisés.
Et jusque-là, cette croisade est une excellente comédie.
Bien sûr, les deux nouveaux co-empereurs vont essayer tant bien que mal la technique du
« Oui, oui, je vous jure que le chèque est dans la malle! »
Mais les croisés s'impatientent.
Mais content d'être jamé à attendre en bordure de Constantinople
en tapant du pied comme dans un film muet. La tension monte pendant des mois entre les résidents et les croisés,
saupoudrés d'événements comme l'attaque d'une mosquée par les chevaliers qui finissent par allumer
un incendie qui va détruire une part non négligeable de Constantinople. Rendus en décembre,
les croisés lancent un ultimatum. Ils veulent être payés, sinon ils vont venir piller la ville et
voler l'équivalent de ce qu'on leur doit.
Le stress de la situation finit par mettre les Byzantins à bout,
dont un certain Alexis Douka qui organise une révolte qui se solde par le meurtre d'Alexis IV Ange et la mort d'Isaac II Ange.
Maintenant en charge de Constantinople, Alexis Douka est renommé...
Alexis V Douka, mais bien sûr.
Il est farouchement opposé aux croisés et opte pour les chasser,
brisant officiellement leur entente.
Les croisés se vengent d'eux la seule façon qu'ils connaissent
et procèdent au sac de Constantinople.
On me souffle à l'oreille qu'il y aurait probablement
un hilarant gag de football à faire ici,
mais bof.
Détail dark.
Constantinople va être pillé non-stop pendant trois jours.
Alexis V se sauve, mais on va le retrouver rapidement
et le condamner à voir les os brisés,
attachés sur une planche qui sera éventuellement crissée dans le vide.
OK, fait que la planche, ça sert à quoi?
Et hop! Je regrette que ceci ait été ma dernière intervention!
La population est essentiellement épargnée
et après avoir pillé la ville,
les croisés décident qu'ils en ont plein le cul
de la croisade pis de Jérusalem
et s'installent sur place.
Les relations devaient être d'une légèreté.
Bonjour, je suis votre voisin.
Vous vous souvenez peut-être de moi
quand j'ai défoncé votre porte en full armure
pendant le sac de Constantinople pour tout vous voler.
Eh bien, j'avais oublié de vous piller du sucre. Pousse-toi de là maintenant.
Croisades de spin-off en 1212
Oui, parce qu'apparemment, les croisades, c'est comme les Fast and the Furious.
La franchise vole suffisamment de ses propres ailes pour faire des spin-offs.
de Furious, la franchise vole suffisamment de ses propres ailes pour faire des spin-offs.
En parallèle des croisades
plus mainstream, il y a également eu plusieurs
croisades populaires, mais pas populaires
dans le sens de la pom-pom girl
la plus populaire du lycée,
plus dans le sens d'Edith Butler,
c'est la croisade populaire.
Parce que c'était des croisades de paysans
et autres ploucs génériques médiévaux.
Elles sont évidemment moins
documentées,
étant donné qu'elles ne sont pas bonnes et que personne ne va survivre.
Sauf que j'aimerais vous parler de quelque chose
qui s'appelle la croisade des enfants.
Oui, vous avez bien entendu, la croisade des enfants.
L'origine de cette croisade est semi-claire,
parce que les chroniqueurs de l'époque
se sacraient pas mal des enfants,
mais on sait qu'une figure marquante
était un enfant berger du nom d'Étienne de
Clois, qui aurait reçu
un message du Christ pour le roi de
France.
Berger, c'est moi,
ton berger.
Ciel, mon berger qui me parle à moi,
un humble berger.
Berger, je veux
que tu sois le berger des
bergers, en l'honneur de ton berger. »
« Pourriez-vous me mettre ça par écrit? »
En route pour livrer ce message, il va se mettre à prêcher et rassembler autour de lui une ribambelle d'autres enfants un peu freaks,
ainsi que des pauvres et des vieillards qui ont juste choisi de « go with the flow » face à la foule d'enfants non supervisés.
de go with the flow face à la foule d'enfants non supervisés.
Une fois arrivé à la cour du roi de France,
Étienne de Clois lui aurait donné la lettre que lui avait soi-disant confiée Jésus en personne
à propos de l'importance de Jérusalem,
et le roi va coller ça sur le frigo, j'imagine,
et ne rien faire, parce que ce serait cave.
Mais le petit berger et sa bande,
dont des vieillards et slash ou des clodos,
ont pas dit leur dernier mot et vont
décider de partir eux-mêmes libérer
la Terre Sainte. C'est la croisade
populaire. Le petit
Étienne était même tellement confiant en sa
mission divine qu'il aurait prétendu que
la mer se séparerait devant eux pour
les mener à Jérusalem avec les pieds secs.
En arrivant au port de Marseille, on se rend
rapidement compte que la mer Méditerranée
est malheureusement bel et bien toujours aussi liquide.
Qu'à cela ne tienne, des marchands irresponsables vont fournir des bateaux à l'attroupement de jeunes au lieu de simplement rire d'eux et leur donner un bon vieux châtiment corporel comme quelqu'un de normal aurait dû faire.
Détail dark.
C'est sur les bateaux que ça va mal se finir pour la croisade des enfants.
Selon les versions, certains vont périr dans des naufrages et les autres vont se faire vendre en esclavage par les propriétaires des bateaux.
LOL.
Croisade numéro 5 de 1217 à 1221.
Après la chute dans les escaliers qu'a été la quatrième croisade,
le pape Innocent III relance le projet parce que c'est le premier à réaliser
qu'il pouvait double-diper dans la trempette.
Pour intéresser les gens cette fois-ci,
il décide même d'augmenter les bénéfices pour ceux qui partent en croisade
avec non seulement les classiques indulgences,
c'est-à-dire te faire pardonner tes péchés en échange de quelque chose,
mais aussi une immunité et un pardon des dettes,
privilèges qui valent maintenant autant pour les croisés
que pour ceux qui les financent.
Désolé pour ceux des croisades précédentes,
c'est une offre spéciale d'une durée limitée.
La réponse à cette alléchante offre papale
est néanmoins plutôt tiède à l'époque.
En France, il y a encore plein de chevaliers
fraîchement pardonnés qui ont déjà combattu
dans les autres croisades
et qui n'avaient même pas encore eu le temps
de commettre des méfaits à se faire pardonner
dans une nouvelle croisade.
Étonnamment, la Hongrie va répondre à l'appel
malgré que la dernière fois, la croisade
soit venue sonner chez elle à Zara
pendant que tout le monde avait encore des bigoudis
et des concombres sur les yeux.
L'Autriche embarque aussi. Deux puissances
que tu apprécies dans le domaine des marchés de Noël,
mais pas nécessairement tes premiers choix au repêchage
de croisades. D'ailleurs, le nouvel héritier
du trône du Saint-Empire romain germanique, Frédéric II, est intéressé lui aussi.
Mais ça n'a pas l'air simple de s'organiser de son côté.
Il faut s'occuper de l'Empire romain et germanique.
C'est donc la première gang de chevaliers austro-hongrois qui part affronter les Ayyubides du sultan Al-Adil,
le frère de Saladin, mort entre deux croisades.
Les croisés décident que c'est le bon moment de s'attaquer aux sultanats d'Égypte
avec comme première cible Damiette, une ville sur le Nil en route vers le Caire.
Damiette avait une méthode de défense un peu funky.
Sur une île au large se trouvait une tour à laquelle on avait accroché
une grosse chaîne qui bloquait l'accès au port.
Le port étant essentiellement protégé parce qu'il servait à tenir les portefeuilles
des duracuires en Bermuda des années 2000.
Les croisés vont réussir à prendre le contrôle de la
tour à chênes, donc du
porc de Damiette, donc de la ville.
Hey man, checkez bien ça. On raconte
d'ailleurs qu'Aladil meurt d'une crise
cardiaque en apprenant la nouvelle.
Tu sais, quand ça va bien. Le temps de démêler
sa succession entre ses
16 fils,
on va proposer aux croisés de juste
leur donner Jérusalem. Un deal
qui semble absolument convenable si on se rappelle
que ça fait quatre croisades que c'est ça le but.
Malheureusement, cette situation ne fera pas
l'affaire d'un dénommé Pélage,
ce cardinal envoyé par le pape avec un
autre maladie de peau que ton enfant attrape sur les couilles
à la garderie. L'affaire avec Pélage,
c'est qu'il aimerait bien ça obtenir
quelques petites villes portuaires en plus de Jérusalem,
parce que les villes portuaires, c'est pas mal plus le fun
pour faire de la business en Égypte,
sans charrier tout ton stock dans le désert,
ce qui n'est pas le fun.
Fait qu'il refuse le deal.
En se rendant au sud vers le Caire,
les croisés sont pris de court par des inondations dans le désert.
Avez-vous une idée à quel point ça prend de court, ça?
Le Nil déborde, entre autres parce que le sultan
avait abandonné les digues histoire de faire chier
tous ces gens habillés en métal
dans ce qu'on pourrait appeler un vendredi digue-digue-digue.
Là, tout le monde est poigné, tout le monde est tanné.
Les croisés sont encerclés dans le delta du Nil
par le nouveau sultan Al-Kamil, le fils d'Al-Adil,
qui propose le précédent deal d'appelage,
mais avec une twist.
le fils d'Al-Adil, qui propose le précédent deal à Pélage,
mais avec une twist.
« Quittez l'Égypte et obtenez en échange rien maintenant. » Oh!
Le cardinal Pélage est contraint d'accepter d'abandonner Damiette
pile au moment où les troupes de Frédéric II arrivent fâche-nubilates.
« Nous voici, les amis.
J'espère qu'il reste encore suffisamment de croisades pour nous, le Saint-Empire rom...
Oh! Ils sont partis, seigneur.
Pourquoi êtes-vous Mexicains?
Bien sûr, en revenant au Vatican, Pellage est la risée de tout le monde pour avoir dit non au premier deal et oui au deuxième,
et tout ceci fut donc une de ses fameuses pertes de temps.
et tout ceci fut donc une de ces fameuses pertes de temps.
Croisade numéro 6, de 1228 à 1229.
Wow, c'est pas long, c'est une soie bon signe, ça va très mal se finir.
Fait que si vous avez bien suivi, ça fait deux croisades que Jérusalem est de moins en moins récupérée. Et qui se propose pour cette nouvelle tentative en Terre sainte?
Nul autre que le doute qui arrive toujours en retard au parter,
l'empereur romain germanique en personne, Frédéric II.
L'affaire, c'est qu'à son couronnement, notre bon vieux Fred II
avait comme préalablement promis au pape de libérer la Terre sainte.
Et ça donne que le pape, à ce moment-là,
c'était ni plus ni moins que son vieux tuteur de jeunesse, Honorius III.
Hé, le monde est-tu pareil?
Mais on vient de le dire, Frédéric II va comme passer tout droit
pour la cinquième croisade, et en 1227,
lorsque le nouveau pape Grégoire IX,
avec qui Frédoux a zéro complicité préexistante,
arrive au pouvoir, il s'impatiente
comme une espèce de Shylock de Terre Sainte et l'excommunie.
Ouch.
L'année suivante, Fred II remet son
armure et s'embarque donc pour aller récupérer
sa communion en récupérant le royaume
de Jérusalem qui avait été conquis par ce roublard
de Saladin. Mais on se rappelle
que depuis le temps, il est mort
et plusieurs de ses descendants se battent
pour le pouvoir, dont le sultan d'Égypte
Al-Kamil et son frère
le sultan de Damas, Malik
a.k.a. Versatile.
Bonne chance avec cette joke-là, les jeunes.
Moi, je me souviens de toi, Malik Shahid.
C'est tout ce qui est important.
Bon, mais bien sûr, par le temps que Frédéric II arrive en Terre sainte,
le pape Grégoire IX décide d'y aller en mode total gros bébé
et d'appeler les Templiers et le reste du royaume chrétien à ne pas l'aider
parce qu'il avait été...
Extéminé, cradené!
Certains vont suivre les instructions de Grégoire IX,
mais d'autres l'accueillent tout de même
vu que Fred II est techniquement roi de Jérusalem
par son mariage.
Oui, oui, l'empereur du Saint-Empire romain germanique,
c'était aussi le roi de Jérusalem.
Rien de cette croisade n'aurait dû être aussi compliqué.
Pendant ce temps, Alcamille, qui est occupée à se battre avec son frère Malik, sultan de Damas,
commence à stresser en voyant Fred débarquer avec son armée et surtout sa grosse flotte de bateaux.
Il envoie donc des émissaires pour négocier avec les Occidentaux et leur propose une espèce de
package deal Nouveau Testament qui leur rendrait les villes de Jérusalem, Nazareth et Bethléem en
plus d'une trêve de combat en Terre sainte de 10 ans.
En échange, Fred accepte de laisser aux musulmans
leur propriété et leur lieu saint à Jérusalem
et le deal est signé à Jaffa en 1229
sans que personne ne meure,
ce qui est somme toute la croisade où ça s'est le mieux passé.
Frédéric II revient en Europe vainqueur
et notre histoire se termine alors que le pape Grégoire IX
a finalement l'air d'un satané gros con d'avoir excommunié
le seul gars qui a été capable de compléter la quest d'origine
sans qu'un personne ait à mourir stupidement comme seul le Moyen-Âge sait le faire.
Fin.
En fait, non, pas tout à fait.
Croisade numéro 7 de 1248 à 1254.
Le problème, c'est que lorsque l'empereur Frédéric II est reparti triomphalement en Europe,
il est revenu avec pas mal tout le monde comme un hostie de demeurer,
laissant les États latins d'Orient et Jérusalem sans protection,
traînés comme un vingt-pias sur le trottoir.
Toujours est-il que c'est dans ce contexte que le nouveau roi de France, Louis IX,
que l'on appellera plus tard Saint-Louis,
décide de partir en croisade.
En fait, il était comme qui dirait très malade
à ce moment-là, puis il a promis que s'il guérissait,
il irait faire ça avec cette fameuse verve
de quelqu'un qui sait qu'il va jamais vraiment faire ça.
C'est certain que si ce n'était pas
de cette putain de maladie,
c'est sûr que j'irais en croisade
foutre quelques châtaignes
à ces sarazins.
En fait,
Sire, je venais vous annoncer
que vous êtes complètement guéri.
Oh.
Cool, cool.
Génial. Je vais donc
partir,
libérer la Terre Sainte.
Bon. Où sont mes pantalons?
Il faut croire que Louis IX
s'était pas tout à fait remis de sa fièvre
parce que plutôt que de se rendre directement à Jérusalem,
il décide de s'attaquer d'abord à Damiette en Égypte,
alias Chain City.
Il faut dire que c'est pas tout le monde
qui trippait sur cette idée de croisade-là,
incluant notre bon vieux body,
le saint empereur romain germanique Frédéric II,
qu'on décrit de nos jours comme un islamophile
et qui va même aller jusqu'à
alerter le sultan d'Égypte en cachette.
Bonne croisade, Louis!
Et merci de m'avoir fait confiance
avec votre stratégie pour vaincre le sultan.
Cher sultan,
cette fois-ci, j'ai l'impression que ça va être
la croisade de trop. Vous serez néanmoins
content d'apprendre que j'ai réussi votre recette de loukoum. C'est ce fois-ci que j'ai l'impression que ça va être la croisade de trop. Vous serez néanmoins content d'apprendre que j'ai réussi votre recette de loukoum.
C'était... difficile à faire au Moyen-Âge.
Louis et ses hommes vont être capturés par l'armée égyptienne,
qui n'est plus composée des ayoubides, pour ceux qui avaient miraculeusement stiqué sur ce détail-là,
mais bien des mamelouks, ce nom qui sonne à la fois comme une pièce de lingerie
et un dessert à base de pistache lui-même en forme de toton.
Donc, le roi de France, après avoir été capturé, va devoir négocier une rançon et une trêve pour revenir chez lui.
Et pour Saint-Louis, c'est le blues.
Avant de devenir ironiquement la ville des blues de Saint-Louis.
Tabarnak, l'histoire, man.
Croisade numéro 8 en 1270.
Croisade numéro 8 en 1270.
En effet, une fois revenue en Europe la queue entre les jambes,
Louis IX va régner un bon bout de temps sans planifier de nouvelles croisades.
Ce sera un bon roi, réformateur, qu'on qualifie de saint, même de son vivant.
Mais saint religieux, pas comme dans la phrase.
Ça, on dirait que t'as des saints louis.
Mais trêve de joke de toton, revenons-en au Mamlouk.
Le sultan des armées Mamlouk, Bébar,
celui qui avait défait Louis,
était occupé à repousser les attaques des Mongols.
Puis là, l'affaire, c'est que certains des États latins d'Orient appuient les Mongols, d'autres Bébar.
Donc, Bébar réplique en massacrant les chrétiens
et en vendant leurs femmes en esclavage
dans un mouvement de peu plus bébard.
Bébard.
Pour vrai, ça gosse.
J'ai l'impression qu'il y a une joke que je devrais faire.
Mais laquelle?
En Europe, les trois papes regardent ça de loin.
Oui, parce qu'à ce moment-là,
on était rendus avec trois papes qui saillissaient toutes.
Et de son côté, le vieux Louis IX aussi regarde ça
et décide de s'organiser une dernière petite croisade
en souvenir du bon vieux temps
et peut-être même rencontrer Bébar en personne.
Sauf que cette fois, Louis est plus vieux et plus sage
et quitte donc avec sa flotte
pour s'attaquer directement à la Terre sainte, right?
Ben non!
Non, la flotte de Louis décide de voguer
vers le royaume de Tunisie,
un endroit beaucoup plus loin
et encore moins stratégique que l'Égypte.
Faut croire que quelqu'un n'avait pas écrit
la bonne adresse dans le GPS.
Les croisés commencent donc un siège de la ville de Tunis.
Louis se disait que ce serait plus simple
qu'à Damiette, vu que son frère Charles d'Anjou
était devenu roi du royaume de Sicile,
qui se trouve pas très loin de là
et qui pourrait donc le ravitailler en cas de besoin,
même si rien de tout ça n'aura part
avec Jérusalem, l'objectif initial.
Malheureusement pour eux, le sétine devant Tunis ne se passe pas exactement comme prévu
parce que personne n'avait tenu compte de la possibilité d'une éventuelle canicule
dans un pays nord-africain.
Donc la chaleur est accablante, spécialement pour des chevaliers habillés en four.
L'eau des puits n'est plus potable, les maladies se propagent chez les croisés
et Saint-Louis meurt de dysenterie, la maladie qui fait chier à mort.
C'est donc le frère de Louis, Charles d'Anjou, qui finit par être poigné pour prendre le contrôle de cette croisade-là
puis d'aller voir le sultan de Tunisie pour négocier n'étant pas super émotivement impliqué dans le processus anyways.
Le sultan de Tunisie, qui n'avait pas reçu de renfort de bébards,
accepte de donner de l'argent et certaines libertés aux chrétiens sur son territoire.
Le siège de Tunis est levé et pour ce qui est de Bébar, il va déclarer...
Ça se finit de même les croisades?
Non, pas tout à fait. Mais on y est presque promis.
Croisades! B-b-b-b-b-bonus!
1271 à 1272.
Après la mort de Saint-Louis, Édouard d'Angleterre va tenter quelque chose de tout à fait rafraîchissant
et se rendre en Terre sainte pour libérer le royaume de Jérusalem et les États latins d'Orient
qui avaient pas mal tout été repris par Bébar.
Cette croisade-là va surtout être du gros zigonage entre Édouard et Bébard.
Édouard d'Angleterre va néanmoins réussir
à reprendre le royaume de Saint-Jean-d'Acre,
la place où Richard Coeur-de-Lyon et Philippe-Auguste
se sont accrochés les pieds dans
« Les croisades, partie 4, la revanche de la vengeance ».
En fait, à ce stade-ci dans l'histoire,
ça fait longtemps qu'on organise des croisades
et tout le monde est bien écoeuré
parce que ça commence à faire un petit peu 11e siècle, tout ça.
Édouard et Bébard vont finalement opter
pour se sacrer officiellement la paix avec une autre
trêve de 10 ans. Édouard rentre
à la maison parce qu'il est 3h du matin pis c'est le last call
des croisades. Et à l'image des
autres États latins, le royaume
de Saint-Jean-d'Acre va être leçu à son compte
à être victime de plus en plus de
contrôles de la part des Mamelouks
qui font ce qu'ils veulent parce qu'il reste juste
une couple de temps pliés dedans, qui peuvent pas
se battre trop longtemps parce que ça fait trop de friction
au niveau des cuisses.
Et finalement, en 1291,
une autre croisade populaire
de ploucs motivés qui comprennent
rien au conflit vont débarquer à Saint-Jean-d'Acre,
égorger des marchands musulmans,
alors que ça fait super longtemps que tout le monde
est chill. Les Mamelouks vont débarquer,
assiéger la ville et chasser les croisés,
mettant fin aux chassés-croisés.
Ainsi tombe le dernier état latin d'Orient.
Tout le monde va faire « c'est la vie »
et plus personne n'organisera jamais de croisades de merde.
J'espère.
Le fin mot de l'histoire avec un grand H.
On y est arrivé, les amis.
200 ans d'histoire en 40 minutes.
Et comptez-vous chanceux que je vous ai filtré un gros
paquet de noms de chevaliers impossibles à se souvenir,
de niaisages d'héritiers, de territoires
et de chicanes de papautés
qui n'ont aucun sens pour nous aujourd'hui.
Donc, à part être un exercice de synthèse laborieux
en mot à dit, qu'est-ce qu'on a appris des croisades?
Bien, j'imagine que c'est le bon moment
pour vous rappeler que, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
les croisades, c'était pas nécessairement des guerres saintes. No shit!
Ce que je veux dire, c'est qu'à la base, c'était surtout des espèces de pèlerinages armés.
La chance d'une vie pour les Européens médiévaux d'aller visiter le berceau de leur religion,
et ce, tout en se donnant bonne conscience de protéger le théâtre de la vie de Jésus.
Évidemment, au fil des croisades, ça ait par devenir principalement des campagnes de conquête
avec un prétexte religieux qui n'a aucunement empêché les croisés de s'attaquer à d'autres chrétiens
ou même de s'allier aux Mongols quand ça les arrangeait de faire ça.
Néanmoins, bonne nouvelle, les croisades, c'était aussi, veux-veux pas,
une rencontre entre l'Occident et l'Orient,
où l'Orient n'a pas gagné grand-chose à part des vieux châteaux
médiévaux par rapport. Par contre,
le monde européen va beaucoup bénéficier
des voyages en terre musulmane, dont
les connaissances en matière de sciences
et technologies étaient en général beaucoup plus
avancées. Ainsi, les Européens
vont rentrer à la maison avec des textes
de philosophes grecs qui auraient sûrement été
perdus s'ils n'avaient pas été transcrits en arabe.
Ils vont aussi rapporter des nouvelles techniques d'agriculture,
des améliorations prodigieuses à leur compréhension de la médecine,
des nouvelles armes comme des engins de siège améliorés,
des nouvelles techniques pour souffler du verre.
Non mais hein, du verre, c'est cool, non?
Je m'appelle Charles Beauchesne,
et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Je m'appelle Charles Beauchesne et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une idée originale de Charles Beauchesne. Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne, mes coudons, Audrey Rousseau et François de Grandpré.
À la réalisation, Barbara-Judith Caron.
Au montage, Lucie Fournaison.
À la prise de son, Vincent Cardinal. À la coordination
post-production maintenant,
Mylène Fraser. Producteur
exécutif, Raphaël Huismans
et Philippe Lamarre. Les pires moments
de l'histoire avec Charles Beauchesne est une production
d'Urbania.
Vous venez d'écouter
un podcast
d'Urbania.