Les Pires Moments de l'Histoire - Les Olympiques d'Hitler
Episode Date: December 21, 2021Pour les athlètes, participer aux Olympiques, c’est le rêve d’une vie. Mais quand ces JO ont lieu en pleine Allemagne nazie et que l’hôte se nomme Adolf Hitler, on parle plutôt d’un cauche...mar où seule l’intolérance finit malheureusement par se hisser sur la première marche du podium. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte!
Ah oui, oui.
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qui vous aide à voir le monde différemment.
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Oui.
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Salutations, peuple du monde!
Je vous souhaite la bienvenue au pire moment de l'histoire.
Et ce, peu importe vos origines, vos croyances religieuses ou la couleur de votre peau.
Et ça, je dis ça, bien sûr, dans le sens de toutes les nations ont pas mal individuellement trouvé le moyen d'être les pires à un moment ou à un autre
dans cet accident de rollerblade sur un éternel repeat qu'est l'histoire de l'humanité.
Quel hasard, c'est justement le podcast où on carbure au fiasco du passé.
J'en profite d'ailleurs pour saluer toutes celles et ceux qui nous écoutent
en faisant leur jogging à ce qui paraissent un sport dangereux.
On invitait une cinquantaine de travailleuses du sexe à un banquet
pour danser et se dénuder devant les invités.
Parce que rien ne compagne mieux des canapés au saumon qu'une paire de gros jo.
Une paire de gros jo!
Aïe, aïe, j'ai un point.
Une paire de gros jo.
Non, non, c'est un infarctus. Une paire de gros joe.
Bref, il est sérieusement temps qu'on parle des Jeux olympiques, je crois. Cette occasion rêvée de faire fi des conflits géopolitiques et de se rassembler entre peuples le temps
d'une trêve bénie par la camaraderie
et la fraternité sportive
d'un humble concours international
de qui est capable de swinguer un genre de gros DVD
en bronze le plus loin.
Évidemment, l'histoire des Jeux a connu sa part
de moments sombres, la prise d'otages des Jeux de Munich
en 72, la bombe aux Jeux d'Atlanta
en 96, ou encore en 2002
à Salt Lake City, quand le couple
de patineurs artistiques canadiens, Salé Pelletier,
s'est fait voler sa médaille d'or parce que les
Russes ont fait pression sur le jury alors qu'ils
étaient des étoiles sur glace.
Vous m'entendez? Puis là, finalement,
ça s'est pochement soldé par
exceptionnellement, il va y avoir plusieurs médailles
d'or en même temps, ce qui n'est rien d'autre que
le plus beau fuck you de consolation
du monde qu'on a tout accepté en
souriant comme des estites canadiens. Croyez-le ou non, ce n'était pas la page la plus frachante de consolation du monde, qu'on a tout accepté en souriant comme des estites canadiens.
Croyez-le ou non, ce n'était pas la page
la plus frachante de l'aventure olympique.
Et si je vous parlais de la fois où les Jeux ont eu lieu
en Allemagne nazie?
Non, je ne viens pas tout juste
de prendre une pof d'opium.
À un moment donné, l'hôte des Jeux olympiques,
c'était Adolf Hitler, comme dans l'expression
« Jouer un tournoi de hockey sur gazon chez Hitler ». Puis là, vous allez
me dire « Oui, mais Charles, les nazis, c'était pas genre les gens
les plus racistes au monde, puis les Jeux olympiques, c'est pas genre
l'événement le plus multiculturel qui existe.
Quelqu'un a dû faire semblant d'avoir du fun
à quelque part. » Effectivement, aujourd'hui,
je vous propose de répondre à la question « C'est qui
l'espèce d'assistante four à muffins
Easy Bake qui a décidé de donner les
Olympiques à Hitler, joie le verre? » Parle- moi non ça, ce générique-là, qu'on vérifie.
Mais comme le ferait Skrillex.
Bon, avant d'élaborer sur l'aventure olympique des nazis,
prenons quelques instants pour nous rappeler
qui au juste étaient les nazis,
avant de devenir les gars qui tombent dans un ravin
après s'être fait puncher par Indiana Jones en criant « Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Ça fait quatre ans que l'Europe se tire dessus dans des tranchées merdeuses avec des positions militaires qui ne bougeront pas d'un centimètre.
Tout le monde est fatigué, dévoré par les poux et la dysenterie,
cette maladie qui fait chier du sang dans manifestement la moins opportune des situations pour être indisposé.
À tout moment, quand ce n'est pas les obus normaux qui te déchirent le visage
avec des éclats de shrapnel extra coupant,
c'est les obus remplis de gaz moutarde qui te font brûler de l'intérieur
comme ce plat épicé
contre lequel même les serveurs te mettent en garde
au resto chinois.
Les choses vont spécialement mal
pour l'Allemagne, qui a été saignée
économiquement par la guerre. Le pays a pu une scène.
L'empereur vient de s'enfuir en Hollande
pour cultiver des tulipes.
Le gouvernement impérial s'écroule,
et là, malheureusement, c'est ce moment où il faut annoncer
aux soldats qui combattent dans la chenoute depuis 4 ans.
Ouais, finalement, on l'a échappé.
On a, comme qui dirait, pas gagné autant qu'initialement anticipé.
En fait, on a plus genre 100% perdu. Sorry.
Cette nouvelle va évidemment super mal passer auprès des soldats pour qui c'est une totale surprise
parce que jusqu'ici, tout ce qu'on leur dit, c'est que tout va bien et qu'il n'y a aucune raison d'anticiper une quelconque forme de défaite.
Donc histoire de gérer le shit show, l'ensemble des grands partis politiques vont choisir de s'allier
et former le premier gouvernement démocratique en Allemagne, la République de Weimar,
qui va s'appeler comme ça à cause du nom de la ville où tout le monde a décidé de faire ça.
On pourrait être porté à croire que tout est bien qui finit bien en Allemagne, mais c'est pile à ce moment-là
que les pays gagnants de la Première Guerre mondiale,
la France, l'Angleterre et les États-Unis,
vont se faire un petit meeting au château de Versailles.
Et ils vont en profiter pour, grosso modo,
punir l'Allemagne d'avoir perdu une guerre
que tout le monde a un petit peu perdue
en rédigeant le Traité de Versailles,
qui va s'appeler comme ça à cause du château où tout le monde a décidé
de faire ça. En tout cas, il faut leur donner ça,
c'est vraiment pas une époque où on avait du temps à perdre
pour trouver des noms aux affaires. Donc, pour nos amis
les Allemands, la situation est plus loose-loose
que jamais, parce qu'en plus des révoltes, du chaos
et de l'économie en ruine, là maintenant
ils doivent dealer avec les clauses du traité
de Versailles. A partir d'aujourd'hui, vous devrez céder le dixième de votre territoire, démanteler votre armée et payer de super grosses réparations à tout le monde alors que l'on vous sait financièrement dans le trou comme jamais.
Ah oui, et n'oubliez pas de démilitariser tous ces groupes paramilitaires qui vous ont aidé à rétablir l'ordre.
Allez, à plus, bande de sales mangeurs de moutarde.
En espérant que la lecture de cette lettre ne fera pas tomper votre monocle directement dans la salade de pommes de terre.
Ah ah ah ah ah ah ah.
Signé
le traité de Versailles.
PS,
votre nourriture est dans le meilleur des cas, so so.
Et j'aimerais vous rappeler que nous avons avec nous
l'Angleterre et ses tartes aux anguilles.
Les Allemands vont évidemment
être très irrités de tout ceci, surtout que
techniquement, ils ont signé un armistice,
c'est-à-dire un document qui dit que tout le monde doit juste s'arrêter de s'apocher,
et pas une rédition, c'est-à-dire un document qui dit
« Voici toutes nos armes, on s'excuse pour nous faire pardonner, faites-nous ce que vous voulez
tant que ça reste en haut de la ceinture. »
Et là, on est en train de les traiter comme une nation conquise,
ce qui est plutôt en bas de la ceinture.
Le move est tellement humiliant que certains Allemands vont commencer à croire
que si tout ça leur arrive, c'est la faute de leurs propres politiciens qui les ont trahis,
d'une part en arrêtant la guerre alors qu'ils étaient soi-disant à veille de gagner, mais pas tant,
d'une autre en se pliant aux exigences de Versailles alors qu'ils avaient zéro option.
C'est donc dans cette générale ambiance de « tout le monde est plus amer que les perdants qui applaudissent aux Oscars »
qu'en 1919, de plus en plus de formations politiques radicales composées d'Allemands en crise vont
commencer à apparaître, entre autres,
dans la ville de Munich. Et question d'éviter
que ça dérape, l'armée allemande va opter pour une approche
undercover en désignant
des informateurs pour les espionner.
Et c'est ici qu'entre en scène
un jeune caporal de 30 ans du nom
de... Heuler!
Caporal Heuler, c'est ça?
En fait, c'est
Hitler. Adolf
Hitler.
Oui, écoutez, caporal,
je ne sais pas si vous êtes toujours comme ça,
mais il va falloir y aller mollo avec l'intensité.
Si je n'étais pas dans une phase
de ma vie où j'essaye d'être moins dans le jugement,
j'aurais eu un mauvais feeling
à propos de vous.
Détail intéressant.
Donc, Adolf Hitler, c'est un peintre de carte postale autrichien
qui, pendant la Première Guerre mondiale,
va être affecté au 16e régiment de Bavière
en tant que messager à bicyclette.
Et si c'était pas que c'était Hitler,
ce personnage-là serait vraiment adorable.
À première vue, ça a l'air d'être la façon la plus Martine
à la plage de passer sa première guerre mondiale,
mais c'est une affectation super dangereuse.
À la bataille d'Ypres, en Belgique,
il va être victime d'une attaque au gaz moutarde
qui va lui brûler chimiquement la peau,
l'intérieur des poumons et le rendre aveugle.
En même temps, peut-être que tout ce qui manquait,
c'était un petit peu de gaz maillot, puis ça aurait fait une dijonnaise.
Mais plus sérieusement,
Hitler va être transporté jusqu'à un hôpital militaire
en Allemagne, et ça va beaucoup le faire chier parce que lui, c'est le genre de gars qui va déclarer plus tard...
La Première Guerre mondiale a été le moment le plus inoubliable et le plus sublime de mon existence terrestre.
Lorsqu'un prêtre va annoncer à Hitler que la Première Guerre mondiale est finie,
il va être tellement déçu et en tabarnak qu'il va faire un épisode de démence,
reperdre temporairement la vue
et vivre une psychose hallucinatoire
où il s'imagine être le seul à pouvoir
sauver l'Allemagne.
Et disons qu'il va jamais décrocher
de cette idée-là pour le reste de sa vie.
Bref, en 1919,
c'est ce gars-là que l'armée va envoyer
pour surveiller des extrémistes.
Bonne idée!
Sa mission? Infiltrer le Deutsche Arbeiterpartie, ou Parti des travailleurs allemands,
un parti d'extrême droite qui se réunit dans une brasserie, donc il ne veut pas travailler tant que ça finalement.
Ça alors, je me demande ce qui va arriver si on mélange Adolf Hitler à un parti d'extrême droite.
Checkez bien ça.
Dans les faits, tout ce que Hitler doit faire, c'est s'asseoir, prendre des notes et revenir faire son rapport au quartier général.
Mais Adolphe va tout bonnement décider de prendre la tribune lui-même
et de dire aux partis des travailleurs allemands ce que lui pense de la politique.
Alors en gros, je crois que le fait qu'on a perdu la Première Guerre mondiale,
l'abdication de l'Empereur, le retrait des forces allemandes,
la formation d'une république, toutes ces choses, c'est parce que le pays a été vendu de l'intérieur parur, le retrait des forces allemandes, la formation d'une république, toutes ces
choses, c'est parce que le pays a été vendu de l'intérieur par ceux que j'appelle les
traîtres de novembre, c'est-à-dire, bien évidemment, les juifs.
Hitler n'était pas le premier à penser comme ça. En fait, l'antisémitisme en Europe existe depuis que des juifs en Europe.
Les antisémites qualifient de bourgeoisie juive
tous ceux qui réussissent à obtenir des postes au gouvernement,
accèdent au pouvoir ou font tout bonnement de l'argent.
C'est pas mal les boucs émissaires qu'on blâme à chaque fois qu'il y a une crise,
et ce depuis des centaines d'années, tout simplement parce que
il n'y a rien de pire que la différence, I guess.
Malheureusement pour tout le monde, c'est à ce moment précis
qu'Hitler va se faire spotter par nul autre qu'un groupe occulte ultra-raciste,
la Société de Thulé.
Ah, Hitler, chouette discours.
On voit que vous avez de la suite dans les idées.
Je représente la Société de Thulé,
une sorte de secte secrète baptisée selon le
nom d'un royaume nordique légendaire
situé au pôle nord, d'où viendraient
les ancêtres blancs des grecs antiques,
les Hyperboréens. Mais je m'emballe.
Tout ce que vous devez savoir, c'est que c'est
principalement nous qui finançons les activités
du parti des travailleurs allemands. Rassurant,
non? En effet, vous semblez
vous aussi avoir une tête sur les épaules.
Merci, mais attendez la suite.
Et si je vous disais que, selon
nous, les financiers de Wall Street
et les communistes à Moscou sont en fait
issus d'une seule et même conspiration
juive de domination mondiale?
Donc, le capitalisme et le
communisme sont nos ennemis en
même temps? Mais bien sûr,
seuls les juifs auraient pu réconcilier
de façon fonctionnelle
deux affaires n'ayant autant par rapport.
Attendez Adolphe, il en reste encore beaucoup d'où ça vient.
Et si je vous disais que les peuples germaniques, comme vous et moi,
sont en tout point supérieurs au reste de l'humanité,
car nous sommes en fait les descendants des Aryans,
une race de mythiques géants blonds aux yeux bleus,
derniers survivants de la cité engloutie d'Atlantide.
Ce qui ferait en sorte que toutes les ethnicités du monde, autres que blanches germaniques,
ne font pas partie de l'espèce humaine et qu'il est de notre devoir, en tant qu'être génétiquement supérieur,
de les supprimer.
Ah, vous me rassurez. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que j'ai toujours un peu su
que ça devait être quelque chose comme ça.
Tu commences à comprendre, petit.
Suite à quoi, Hitler va retourner faire son rapport à ses supérieurs
et Fouille et moi, ils vont lui suggérer de devenir membre du parti des travailleurs allemands
pour les infiltrer et les espionner davantage.
Êtes-vous malade?
Ça alors, c'est génial!
Hitler est comme vraiment bon pour se fondre à un groupe de fous furieux totalitaires.
C'est exactement comme s'il croyait à toutes ces choses dures comme fer
et que nous étions en train de créer un monstre ou quelque chose.
Et voilà, à partir de ce moment-là,
Hitler va se joindre au parti des travailleurs allemands
à titre d'agitateur politique,
c'est-à-dire le gars qui fait...
...
Ouais, ouais, ouais, il a raison, il a raison!
Là, il va devenir tellement populaire auprès des autres Allemands en tabarnak
qu'il va devenir chef du parti qui va être rebaptisé
Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartie
ou « nazi » pour faire moins long dans l'adresse courriel, j'imagine.
Parti pour lequel il va utiliser toute son incroyable imagination
de concepteur de cartes postales afin de redéfinir l'image de la compagnie.
Tout d'abord, il va lui donner comme symbole la fameuse croix gammée,
cette espèce de croix en forme d'araignée foirée dans un kleenex
que la société de Thulé utilisait déjà comme symbole des Aryens, éternel antisémite.
Il va aussi voler comme ça le salut des Romains de l'Antiquité avec le bras droit tendu
auquel il va greffer le cri de ralliement Heil Hitler, c'est-à-dire, attachez-vous bien vos culs,
salut à Hitler, ou plus humblement, vive Hitler!
Détail intéressant!
Évidemment, tant qu'à parler du marketing du nazisme,
difficile de passer à côté de la fameuse petite moustache d'Hitler
en forme de petite brosse de kit de cirage à chaussures de monde
qui veulent vraiment te montrer qu'ils sirent leurs chaussures. Il y a plusieurs théories qui circulent pour expliquer ce choix précis de moustache d'Hitler en forme de petite brosse de kit de cirage à chaussures de monde qui veulent vraiment te montrer qu'ils sirent leurs chaussures.
Il y a plusieurs théories qui circulent pour expliquer
ce choix précis de moustache pour Hitler.
Certains disent qu'elle a été conçue à partir
d'une autre moustache, beaucoup plus longue,
qui aurait été trimée pour rentrer
en dessous d'un masque à gaz pendant la guerre.
D'autres que c'est une moustache inspirée de celle
de Hans Köppen, un héros populaire
allemand de l'époque, manifestement,
parce qu'aujourd'hui, c'est qui, ce style de héros-là?
Ma théorie personnelle, c'est qu'ils étaient entre ça
et un petit gratte-noune de menton ou un piercing de sourcil.
Mais dans les faits, c'est peut-être aussi juste platement
parce que c'était un style de moustache populaire
pour les gens issus de la classe moyenne
et que c'était un petit peu la façon d'Hitler
de se présenter comme un homme avec, ironiquement,
une moustache tout à fait normale
avant que ça devienne la moustache qu'on dessine
sur les pancartes électorales quand on n'est pas d'accord.
Chose certaine, pour paraphraser Kevin d'Occupation double,
le pouvoir de la moustache va se manifester
et rendre Hitler très populaire.
Du moins, plus que Kevin à Occupation double.
L'affaire, c'est que Hitler est particulièrement en vogue
auprès des anciens combattants,
dont nos amis des groupes paramilitaires
qui avaient été interdits par le traité de Versailles
et qu'Hitler va réorganiser en... groupes paramilitaires qui avaient été interdits par le traité de Versailles et qu'Hitler va réorganiser en groupes paramilitaires.
Quel magicien!
Ils vont s'appeler le Sturmabteilung, ou SA.
Détail dark!
Les SA vont un petit peu devenir l'armée de goûts privés
du nazisme. En gros, leur job, c'est de poser des actions
super violentes organisées en appliquant cette précision
anale tant prisée chez les Allemands.
Les SA débarquent généralement en format familial d'une dizaine de muffins paramilitaires nazis
et d'un coup de sifflet, ils vont casser la gueule à coups de matraque à des juifs, des communistes
et tous ces autres dangereux éléments perturbateurs dont le seul crime, c'est de ne pas venir d'Atlantide.
Les SA vont d'ailleurs devenir un des principaux leviers du parti nazi dans son ascension vers le pouvoir.
Bon, vous voyez, il y a de la violence dans les rues.
Certains pourraient dire que le nazisme en est 100% la cause, mais on pourrait aussi voir ça comme 100% la solution.
Ouais, ouais, ouais, il a raison, il a raison!
Pfiou! Ça fonctionnait!
Mais pourquoi quelqu'un voudrait-il donner plein pouvoir à cette affaire-là, vous allez me demander.
Mais pourquoi quelqu'un voudrait-il donner plein pouvoir à cette affaire-là, vous allez me demander.
Eh bien, voyez-vous, dans les années 20, l'Allemagne va être victime d'hyperinflation parce qu'on a essayé de payer les dettes du pays en imprimant plus d'argent,
ce qui lui a fait perdre toute sa valeur.
Fait que le kilo de patate coûte, selon les jours, entre 1 et 460 milliards de marques,
créant ainsi une république farfelue où les gens vont faire l'épicerie avec des brouettes pleines de change.
Là, Hitler va se dire que c'est le bon moment pour prendre le pouvoir par la force
pendant que c'est le bordel, puis il va prendre en otage des membres du gouvernement
qui étaient pour faire changement à un meeting dans une brasserie.
Évidemment, Hitler est envoyé en prison, mais il va en sortir seulement neuf mois plus tard
parce qu'il y avait plus de nazis dans le tribunal que sur 4chan.
Il ressuscite le parti nazi comme si de rien n'était
et va en profiter pour donner au SA de beaux nouveaux uniformes de nazis signés Hugo Boss,
compagnie qui vend encore des affaires aujourd'hui pour tous ces dicks qui parlent fort sur leur Bluetooth.
1925, le président de la République meurt.
Hitler tente de se faire élire démocratiquement,
mais perd ses élections comme un gros plouc face au maréchal von Hindenburg,
se doude avec un nom de dirigeable qui se crache.
Plus que jamais, ça prendrait des circonstances socio-économiques désastreuses
pour que quelqu'un s'intéresse aux nazis.
1929, le crash boursier de Wall Street crée des circonstances socio-économiques désastreuses
qui fait qu'on s'intéresse à nouveau aux nazis.
Wop-a-laï.
Détail dark.
1931, Hitler tombe amoureux de sa nièce,
mais va plutôt opter pour se tirer une balle dans le poumon à la place.
Hitler menace lui aussi de se suicider,
mais son photographe va lui présenter son assistante Eva Braun,
qui ressemble juste assez à la nièce d'Adolf
pour leur mettre sur le pep pour un petit peu plus de nazisme.
1932, le mandat du président Hindenburg arrive à terme.
Deux élections et beaucoup de grabuge plus tard.
Hitler et 230 députés nazis sont élus.
L'histoire d'acheter la paix et que personne ne déclenche d'autres maudites élections,
Hindenburg va faire d'Hitler le chancelier en échange de sa promesse de ne pas établir de régime totalitaire.
Hitler accepte, à condition d'obtenir deux petits postes sans importance,
comme ministre de l'Intérieur et chef de la police,
qui sont également deux estis de gros postes clés super utiles
pour quelqu'un qui voudrait devenir un dictateur.
Hindenburg accepte à son tour et deux secondes plus tard,
Hitler déclenche des élections.
Ah, doud!
Là, à un moment donné, en 1933, quelqu'un va mettre le feu au Reichstag,
l'édifice du Parlement.
Les nazis, big time en contrôle de la police,
vont capturer un communiste hollandais, dire que c'est lui
qui a fait le coup, et le faire guillotiner.
Avant que quelqu'un ne se rende compte que c'est peut-être
les nazis qui ont mis le feu au building.
Hitler fait arrêter 4000 communistes et leurs chefs
et déploie les SA dans les rues pour protéger la population
d'attentats communistes, et ce, vous l'aurez deviné,
en faisant davantage de grabuges.
Finalement, Hitler et les nazis obtiennent à peine la majorité, mais c'est suffisant.
Il annule l'élection des députés communistes, les fait arrêter et déporter dans ses tout
nouveaux camps de concentration. Il va demander qu'on lui donne des pouvoirs d'urgence pendant
quatre ans pour protéger la population de tous ces communistes qui n'existent plus.
Là, à ce stade-ci, les gens vont juste faire « Ok, essayons le nazisme.
Plein pouvoir à Hitler pour quatre ans.
Espérons que ce ne sera pas un régime totalitaire. »
Surprise! C'est un régime totalitaire.
Il n'y aura pas d'autres élections.
Je me cherchais une opportunité
pour supprimer les libertés civiles.
Alors, à partir d'aujourd'hui,
abolition de la liberté de presse et des syndicats.
Tous les partis politiques, sauf les nazis,
seront démantelés et déclarés illégaux.
Boycott national des commerces juifs.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter la bienvenue dans votre toute nouvelle Allemagne nazi mouvement,
je vous l'appelle, basée sur l'idée que les êtres supérieurs ont le devoir civique
de dominer les faibles et de purger la société des éléments dits inférieurs.
Et laissez-moi vous dire que...
Quoi?
Qu'est-ce qu'il y a?
Oui, bonjour. Je voulais juste vous rappeler que vous avez les Jeux olympiques.
Les quoi? Détail intéressant.
Les Jeux olympiques,
c'est une tradition ancestrale qui nous vient de Grèce antique.
À tous les quatre ans, on organisait une grande, très
ventrocité État afin d'arrêter deux minutes
de se faire la guerre puis de s'entretuer pour déterminer
enfin qui saute le plus loin. Contrairement à aujourd'hui,
il n'y avait pas qu'un seul jeu olympique.
Il y en avait en fait plusieurs, dans plusieurs
villes, chacun dédié à un dieu différent.
À Delphes, c'était les jeux en l'honneur
d'Apollon. À Athènes, c'était les jeux
d'Athéna, déesse de la raison et de la
stratégie militaire, deux choses qui me semblent
difficilement réconciliables. Mais les plus prestigieux,
c'était ceux de Zeus à Olympie.
Parce qu'apparemment, les dieux grecs aimaient vraiment
beaucoup ça, regarder du monde faire du sport,
et espérons que ce ne soit pas quelque chose de sexuel.
Moi, je me méfie des dieux grecs.
Surtout Zeus, à un moment donné, il se transforme
en pluie d'or pour fourrer.
Mais même là, c'est pas du sport comme vous l'imaginez.
En fait, étant donné qu'entre les jeux,
la seule autre activité physique, c'est de faire la guerre, toutes les épreuves sont un petit peu inspirées de choses qu'on
doit faire sur le champ de bataille. Mais tout nu. Il y a évidemment la course tout
nu, la course avec un bouclier tout nu, la lutte tout nu, le lancer du javelot tout nu,
le pugilat tout nu, qui est un genre de boxe tout nu, le pancrasse, une discipline où
tous les coups sont permis sauf mordre et arracher les yeux. Et tu vois, celui-là,
j'aurais peut-être pas fait tout nu.
Fast forward le VHS jusqu'à la fin du 19e siècle,
quand arrive dans le portrait l'excentrique Baron Pierre Frédie de Coubertin.
Frédie... Ben, il a pas mis ça dans le nom du boulevard.
Coubertin est un pédagogue slash historien français
qui veut promouvoir l'activité physique en la rendant internationale,
persuadé que la compétition sportive est le meilleur moyen
de développer des aptitudes sociales et combattre l'alcoolisme.
Effectivement, vite comme ça, je peux penser à une couple
de disciplines olympiques pour lesquelles je vous suggère
de ne pas être saoul. Celle avec des javelots, principalement.
C'est donc inspiré par les Jeux olympiques antiques
que Freddy Coubertin va créer les Olympiques modernes,
un événement sportif regroupant tous les pays du monde
dans un pays autre différent à tous les quatre ans
pour une compétition basée sur la fraternité entre les nations,
au-delà de la politique, juste la simplicité et la camaraderie par le sport.
Mais avant de trop l'aimer, j'aimerais vous rappeler que c'est aussi le gars
qui a déclaré à propos de la possibilité d'inclure des athlètes féminines.
Une Olympiade femme serait
impratique, inintéressante
et inesthétique. Et nous
ne craignons pas d'ajouter
incorrecte. Aux Jeux olympiques,
leur rôle devrait être surtout
comme aux anciens tournois,
de couronner les vainqueurs.
Wow!
Baron
de Coubertin!
J'étais vous saoul quand vous avez dit ça!
Sans femme aux Olympiques,
comment voulez-vous que le Canada obtienne des médailles maintenant?
Bref, retournons en Allemagne nazie.
Ah, je sais que c'est vrai.
En fait, ce qui se passe, c'est que l'Allemagne
avait préalablement été choisie comme hôte des Jeux en 1931,
bien avant l'arrivée fracassante de ce fou furieux d'Adolf Hitler.
Donc en 1933, il va découvrir qu'il doit organiser des Jeux olympiques en plus de tout le reste.
Les Jeux olympiques? Non mais vous déconnez, on est en pleine crise économique,
vous croyez que j'ai du temps pour cette merde?
Et ça en serait essentiellement resté là si ce n'était du fait que, malheureusement,
une autre personne était dans la pièce avec Hitler à ce moment-là, le ministre de la propagande du régime nazi,
Joseph Goebbels. Donc Joseph Goebbels, c'est une espèce d'araignée politique sans scrupule
pour qui la fin justifie chrissement tous les moyens et un des disciples les plus fanatiques
d'Hitler. Plus rassurant encore, Goebbels a le contrôle des journaux, de l'affichage,
de l'organisation des événements publics, du cinéma, des éditeurs, mais surtout de ce tout nouveau média de plus en plus populaire, la radio.
Et c'est pour cette raison qu'une fois de plus, le nazisme est la meilleure des choses.
Du côté des sports maintenant, le nazisme, bonne idée ou bonne idée? Un récent sondage indique que oui.
L'idée étant de servir du nazisme à la population à toute heure du jour puis de la nuit par le pouvoir hypnotique de la répétition constante
jusqu'à ce que ce soit éventuellement la seule chose que tout le monde consomme tout le temps.
Et c'est ainsi qu'une idée diabolique va germer dans le cerveau de Goebbels.
Si je puis me permettre, mon fureur,
et si nous utilisions les Olympiques à des fins de propagande?
Le monde entier se donnerait rendez-vous ici.
Il nous suffirait d'utiliser les jeux comme une vaste opération publicitaire de nos idéaux.
Une cérémonie nazie déguisée qui participerait à la glorification de notre idéologie
et de notre supériorité raciale simultanément partout sur la planète,
de façon à ce qu'en rentrant à la maison, tout le monde nous trouve super cool.
Et bien sûr, Goebbels, vous savez à quel point j'ai toujours besoin d'être le plus cool!
D'ailleurs, une autre affaire qui va étrangement jouer pour les nazis dans toute cette histoire, c'est cette idée que les Jeux olympiques sont censés être
une rencontre fraternelle de la jeunesse et de l'amitié, où l'on ne parle surtout pas de politique.
Et ça, c'est très utile pour les nazis de ne pas parler de leur politique.
surtout pas de politique.
Et ça, c'est très utile pour les nazis de ne pas parler de leur politique.
Donc, Goebbels va aller rencontrer
le président du comité olympique allemand
pour lui donner le go en fin de compte.
Oui, vous aviez pris le fureur à un mauvais moment.
Nous serions bien sûr honorés d'être les hôtes
de cette compétition basée sur la camaraderie
et l'esprit sportif.
Hum.
Ha, ha, ha!
Ah, je suis content de vous voir aussi enthousiaste, ministre Goebbels.
Je savais bien que l'activité physique était la clé pour être de bonne humeur.
Dès avril 1933, c'est donc parti pour une colossale opération de relations publiques hitlériennes, alors que toute la machine allemande commence à préparer le festi nazi dans tous ses détails.
6 millions de Reichsmarks se sont investis dans la préparation des jeux,
et dire qu'il n'y a pas si longtemps, c'était la moitié du prix d'un sac de patates.
Première affaire qu'Hitler va demander, c'est la création de ni plus ni moins que...
Le plus grand stade du monde!
C'est le début d'un chantier pharaonique dans tous les sens du terme,
parce qu'étant donné que les nazis voulaient utiliser le projet pour repartir l'économie,
le stade va être pratiquement fait à la main avec le moins de machinerie possible,
parce que, comme le dit si bien Hitler...
Quand on a 4 millions de chômeurs, il faut leur donner du travail!
Oh, baby Hitler!
Le résultat est donc une espèce de monstruosité gréco-romaine
pouvant recevoir 100 000 spectateurs,
tellement impressionnante qu'on va en parler dans les journaux du monde entier.
Ça va coûter genre 36 millions de Reichsmark sur un estimé initial de 2 millions.
Puis même là, en visitant le stade, Hitler va trouver le moyen de dire...
C'est un peu petit, non?
Hitler va également superviser la conception d'un village olympique somptueux pour accueillir les athlètes.
Un endroit en banlieue de Berlin, au cœur d'une forêt de bouleaux calme, paisible et sereine.
Du mois jusqu'au réveil de Benoît Laveur!
Excusez, ce référent-là était vraiment obscur, mais j'ai grandi dans les années 90.
Un complexe sportif dans lequel les athlètes pourraient vivre et s'entraîner avec des aires de vie commune, des salles de spectacles, des télévisions pour les épreuves en direct, des saunas pour se faire des pips, j'imagine.
C'est une autre raison d'aller dans un sauna? J'ai-tu manqué quelque chose?
Par contre, parallèlement à tout ça, il était prévu que le village serve aussi de casernes militaires après les Jeux.
Donc, les édifices étaient décorés à l'intérieur avec des bas-reliefs représentant des défilés de fantassins nazis.
Ambiance idéale pour se mettre dans la zone avant une compétition.
Détail dark.
D'ailleurs, les nazis ne se sont pas empêchés de serrer la vis aux Juifs entre-temps.
Dès le 15 septembre 1935, on va proclamer les lois raciales de Nuremberg,
qui retirent à toutes fins pratiques la citoyenneté allemande aux Juifs.
Du jour au lendemain, plus rien leur appartient.
Ils sont exclus de la fonction publique, leurs magasins sont pillés.
On les refuse maintenant dans les hôpitaux, les restaurants.
Et pour ceux qui seraient tentés d'émigrer suite à ne plus avoir le droit d'exister,
ils pouvaient seulement le faire à condition d'abandonner tout leur bien en Allemagne.
Quel mauvais deal.
Évidemment, à l'international, les gens vont commencer à trouver qu'il y a anguilles antisémites sous roche.
Yo, monsieur, c'est-tu moi ou les Olympiques sont censés
prôner l'égalité entre les peuples,
pis c'est genre le contraire de la pierre angulaire
de ce que représente le nazisme, genre pas legit, yo?
Aux États-Unis, le Congrès juif américain,
les clubs sportifs noirs,
les fédérations d'athlétisme, les syndicats
et les journaux vont unanimement prôner
un boycott des Jeux nazis.
Ah! On dirait bien que le boycotteur est maintenant le boycotté!
L'idée, c'est aussi qu'un tel coup de théâtre
pourrait servir d'électrochoc à la population allemande
puis leur faire réaliser qu'ils sont pris en otage dans leur propre pays
avec l'oncle Adolphe qui tient un shotgun sous.
Malheureusement, Hitler a maintenant une toute nouvelle marionnette à son castelet,
le président du comité international olympique,
Henri de Bayer-Latour, dont l'épouse est allemande.
Henri, qui préfère ne pas se faire attendre
avec un rouleau à pâte en rentrant à la maison,
va choisir l'angle suivant.
Écoutez, les amis, nous sommes les Jeux olympiques.
Nous prônons la fraternité entre
les peuples. La situation
des droits de l'homme en Allemagne, c'est de la politique.
Et la politique, ça ne
nous concerne pas. Écoutez,
de Bayer-Latour, je suis Ernest
Lee Yanker, un fils d'immigrant
allemand et membre du comité olympique
américain, et j'ai des raisons de croire que
vous êtes à la solde des nazis.
Ça brise toche. Êtes-vous
en train de m'accuser de faire de la politique?
Eh bien, ça ne se passera pas
comme ça. Vous êtes exclu du mouvement
olympique, et à partir
d'aujourd'hui, vous serez remplacé par
Avery Brundage,
un membre actif de plusieurs associations
racistes et du
Ku Klux Klan. Vous avez bien entendu,
nous ne considérons même pas le
Ku Klux Klan comme une de ses organisations
racistes principales.
Avez-vous une idée à quel point ces autres
organisations doivent être racistes?
Nous sommes un mouvement
basé sur le sport
et l'amitié, espèce
de sale con.
La vérité, c'est qu'Hitler commence à avoir pas mal chaud en dessous de la moustache
parce que les installations olympiques
coûtent super cher et s'il fallait
que l'opération de propagande nazie échoue,
les Allemands vont passer pour des ploucs.
Ce qui aurait, comme qui dirait, un effet
d'anti-propagande.
Alors, histoire de sortir de la merde, les nazis vont déterrer nul autre que le premier président du comité olympique,
Pierre Frédy de Coubertin.
Monsieur Frédy habitait maintenant en Suisse, complètement dans le rouge financièrement,
avec à sa charge deux enfants lourdement handicapés.
Le genre de situation super précaire où tu te poses pas trop de questions
quand on t'offre un petit chèque de 10 000 Reichsmarks pour enregistrer ce message destiné aux radios du monde entier.
J'ai l'impression que toute l'Allemagne,
depuis son chef jusqu'aux plus humbles de ses écoliers,
souhaite ardemment que la célébration de 1936
soit l'une des plus belles que le monde ait jamais vue.
Les écoutez pas, ils ont mes enfants!
C'était Pierre de Coubertin.
Et maintenant, un peu de jazz.
Vive Hitler!
La vérité, c'est qu'après la Première Guerre mondiale,
personne n'a envie d'un autre incident diplomatique
avec la Nouvelle-Allemagne version super-frue.
Et étant donné qu'il n'y a, comme il dirait, jamais techniquement eu de nazisme avant,
on va internationalement donner une chance aux nazis.
Les nazis ne sont-ils pas des humains eux aussi?
Ne soyez pas intolérants face à notre intolérance.
Mais enfin, laissez-les tranquilles!
Vous voyez bien qu'ils ont parfaitement saisi
l'esprit olympique!
Pendant ce temps à Berlin, la ville haute,
la machine olympique spinne comme une génératrice
à côté d'une tente de camping de quelqu'un qui aime pas le camping.
Rapidement, le gouvernement,
qui gère toutes les fédérations sportives,
va prendre en charge la sélection et l'entraînement
des athlètes qui seront les représentants
de la supériorité de la race aérienne.
Mais histoire de rassurer les autres pays que
l'Allemagne nazie est un pays ouvert et tolérant »,
cette phrase,
on va permettre à des athlètes juifs de faire les épreuves qualificatives.
Détail intéressant.
C'est entre autres le cas du FEMME.
Gretel Bergman, une championne de saut en hauteur,
immigrait en Angleterre parce qu'elle avait plus accès au gym
depuis les lois de Nuremberg et leur fameux pas de juif dans le gym.
Contre toute attente, les nazis vont la convaincre de revenir essayer de représenter l'Allemagne sous peine de lui envoyer la Gestapo à la maison.
Ça, la Gestapo, je vous rappelle que c'est la police secrète nazie, puis tu veux pas ça à la maison.
Bergman va pulvériser le record national, mais vu qu'il est un petit peu hors de question qu'une athlète juive remporte une médaille,
les nazis vont lui envoyer une missive disant en gros
« Nous regrettons de vous annoncer que vous n'avez pas été sélectionnés
dans l'équipe du Reich parce que vous vous êtes blessés. »
C'est bien compris?
Vivi plaire!
Pour ce qui est de la délégation des autres pays,
les nazis vont essayer de sonner le moins nazi possible,
mais ça va quand même sonner un petit peu forcé.
Nous tenons à vous assurer
que tous les ressortissants seront traités
comme les invités de l'Allemagne,
sans distinction de race ni de couleur.
D'ailleurs, libre à tous les pays
de composer leur délégation comme ils l'entendent,
comme par exemple avec des ethnies, si vous voulez.
Et c'est finalement le 1er août 1936 qu'aura lieu l'inauguration tant attendue
des Jeux olympiques de Berlin.
C'est ainsi que 75 000 visiteurs de tous les pays débarquent à Berlin,
dans les rues décorées avec des grosses statues gréco-romaines,
de monde qui font du jogging tout nu, des drapeaux olympiques,
mais également beaucoup plus de drapeaux à croix gammées.
Un petit peu comme si quelqu'un voulait qu'on remarque un petit peu plus l'un des deux.
Mais lequel?
À part ça, la seule affaire qui est un petit peu inquiétante,
c'est que tout le monde en Allemagne nazie est vraiment très gentil.
Et c'est weird.
Les affiches et les graffitis haineux ont étrangement disparu.
Les lois raciales aussi, pour la période de 15 jours des Jeux seulement.
Personne ne tient ouvertement des propos haineux contre les gens de confession juive.
Les SA sont déployés dans les rues pour être souriants et donner des indications aux touristes en les saluant avec leur petite casquette de nazi.
Il y a même des panneaux publicitaires géants pour Coca-Cola.
Puis leur slogan, c'est maintenant
« Un peuple, un Reich, un breuvage, c'est court! »
Il y a quelque chose de off.
Pendant ce temps, Stade olympique d'Hitler.
100 000 personnes sont entassées dans les gradins
à attendre le début de la cérémonie d'ouverture
en regardant des défilés de scouts nazis, mieux connus sous le nom de jeunesse hitlérienne.
Finalement, Hitler se présente au milieu du stade en compagnie du président du CIO Henri de Bayer-Latour
et d'une poignée de vieux chums fascistes italiens.
Le ton est lancé. Les vives Hitler pleuvent dans le stade.
Hitler se fait donner un bouquet de fleurs par une petite fille blonde.
Il va lui répondre quelque chose comme
« Merci, petite fille! »
Et c'est parti pour le défilé des nations.
4000 hommes et femmes venus de tous les pays
paradent devant le Führer. Tout d'abord,
il y a les Grecs, à qui on donne toujours l'honneur d'ouvrir
la marche olympique parce que c'est eux qui ont pas mal
inventé toute la patente. La Russie soviétique
est pas là parce qu'ils aimaient pas nécessairement
le point de vue d'Hitler.
Ensuite viennent les Suisses qui font des petits moves
de drapeaux cools comme des majorettes.
Les Hongrois ont des espèces de chapeaux
en forme de poulet qui fait son nid dans un chapeau.
De leur côté, les Italiens du dictateur
fasciste Mussolini font pour faire changement
le full spin salut fasciste.
Chose que vont aussi accidentellement faire
les Français. Oupsie-daisy.
Détail intéressant. En fait, le salut que vont faire les Français. Oupsie-daisy.
Détail intéressant.
En fait, le salut que vont faire les Français pendant le défilé,
c'est officiellement le salut olympique,
tel qu'intégré dans le décorum depuis les Jeux d'Anvers en 1920,
c'est-à-dire bras droit levés vers le ciel.
Et malheureusement pour eux, ça ressemble à s'y méprendre à une autre sorte de salut, mettons.
Dans les faits, le salut olympique est basé sur celui du bataillon de Joinville,
qui est une ville en France et non l'endroit où on fume de très très gros joints.
Hi hi. Toute cette information pour cette blague-là
que j'ai créée de bâté soit dite en passant.
Donc pendant la cérémonie d'ouverture, on va malheureusement
se retrouver face à une situation où
les Français, mais aussi les Grecs et les Canadiens
– merde, ça s'est retourné contre moi plus vite que prévu –
se sont mis à envoyer malgré eux
des saluts nazis à la foule en se disant
« Ah, c'est marrant, tous les nazis font le salut olympique.
Allez écoutez, je crois qu'il faudra aussi saluer le chancelier en anglais.
À Hitler, hi, hello, à Hitler tout le monde, hi, hi.
Et pendant ce temps dans les gradins...
Regardez, les nations font un hommage chevaleresque à Hitler en signe de soumission et nous soutiennent dans le nazisme.
Nous sommes de
bonnes personnes. » Vont suivre les Anglais et les Américains, qu'on avait heureusement prévenu à la
dernière minute que le salut olympique pouvait être source de quiproquos. Et finalement,
l'équipe olympique allemande en maillot blanc immaculé, juste pour que les allégeances politiques
de tout le monde soient bien claires, marquée de la croix gammée entre les serres d'un aigle
particulièrement fermé d'esprit.
Le Hitler va se présenter au micro pour dire la seule affaire que le comité olympique lui avait donné le droit de dire.
Je proclame l'ouverture des Jeux olympiques de Berlin, célébrant la onzième Olympiade de l'ère moderne.
Mais sachez que j'aurai également d'autres choses à dire sur pas mal d'affaires.
Et c'est à ce moment précis qu'arrive la flamme olympique,
qui a été transportée sur 3000 km d'Olympie à Berlin pendant 12 jours
par 3075 coureurs.
Et vous serez enchantés
d'apprendre que c'est une idée issue d'un brainstorm
tout ce qu'il y a de plus nazi.
Détail dark.
Oui, oui, le relais de la flamme olympique,
comme on le pratique encore big time aujourd'hui,
c'est à la base une idée que Goebbels va voler à Karl Diem,
le secrétaire du comité olympique allemand
qui était persuadé que l'Allemagne nazie
puisait ses racines dans l'Antiquité grecque
parce que les Hélènes,
les ancêtres des Grecs,
étaient incidemment ni plus ni moins que
des Aryens, ces fameux elfes
du nazisme. Donc voilà,
la prochaine fois que vous regarderez les Olympiques,
n'oubliez surtout pas qu'on recrée en fait une idée nazi volée à un autre nazi.
Naziception.
Bref, le coup d'envoi des Jeux est donné et souligné par une
grandiose envolée de 25 000 colombes.
Détail intéressant.
En fait, on va comme qui dirait faire une légère erreur de
calcul sur celle-là et libérer les colombes avant le coup de
canon officiel. Ils vont donc avoir le temps d'aller se
percher dans les estrades pour, suite à la détonation,
simultanément chier de frayeur directement sur les Allemands.
Oh mon Dieu! Pourquoi les colombes détestent à ce point les nazis?
C'est donc parti pour 15 jours de festivité où Berlin va devenir un véritable Euro-Disney hitlérien,
ce qui est peut-être la seule chose encore pire
que l'actuel Euro-Disney. L'organisation
des loisirs du parti nazi va baisser
les coûts des billets de train pour attirer des curieux
des quatre coins du pays. Dans le reste
de l'Allemagne, le prix de la viande et des fruits
va monter en flèche parce qu'on chippe tout
à Berlin histoire de dire « Regardez
à quel point nous avons beaucoup de viande
et de fruits comme ça, de façon tout à fait naturelle. »
Les policiers se sont entraînés à parler le français et l'espagnol, avec des gros accents qui ne peuvent pas être autre chose qu'allemand.
« Ach, hm, venas, nor, ches. »
Le centre de la police criminelle, la CRIPO, a été remplacé par d'adorables petites madames joufflues
qui donnent de l'information aux visiteurs tout en étant les yeux et les oreilles de l'acripo.
On demande aux Berlinois de céder leur place dans le métro.
Il y a du jazz dans les rues, même si de façon très peu surprenante,
c'est l'affaire qu'Hitler déteste le plus.
Les Berlinoises ont désormais le droit de porter des robes 5 cm plus courtes que d'habitude
parce qu'il faut croire que dans les années 30, 5 cm, c'était la différence entre rien à voir par ici et...
A-HOO-GA!
Pendant ce temps, au village olympique,
l'atmosphère est paradisiaque avec des champs d'oiseaux.
On a installé les athlètes dans 140 maisons ultramodernes
où il n'y a que des douches pour se laver.
Ça a l'air qu'Hitler a fait supprimer toutes les baignoires d'Allemagne
parce qu'il les trouvait pas assez hygiéniques.
Et fouillez-moi, je crois que c'est la chose la plus Hitler que j'ai jamais entendue.
Les athlètes ont également en tout temps à leur disposition un personnel de 2000 jeunes hommes et femmes en short blanc avec des cardigans et une attestation de
sans-rien pour s'occuper de leur moindre caprice. Si quelqu'un a besoin d'un cocktail,
vive Hitler! Si quelqu'un a besoin d'un massage suédois, vive Hitler! Si quelqu'un
jette une canette de coke par terre. Vivi-tler.
Au point où le staff du village inquiète un petit peu tout le monde parce qu'il parle toutes les langues
et on les soupçonne très fortement d'espionner les visiteurs.
Vivi-tler.
Vivi-tler.
C'est drôle, je sais que je devrais me détendre, mais quelque chose ne me dit rien qui vaille.
Vivi-tler.
Y a-t-il un problème par ici?
Non, non, non, non, non, non!
Puis-je vous offrir un refill de thé glacé?
Euh, oui.
Vivi-Hitler, dans ce cas.
Outre cette légère atmosphère d'épée de Damoclès,
la majorité des athlètes vont tout simplement pas en revenir
d'à quel point ils sont bien traités.
Détail intéressant.
Dont Jesse Owens, champion d'athlétisme noir américain,
qui va avoir la surprise de sa vie quand il va demander...
Euh, excusez-moi.
Vivi Tlair.
Où sont les chambres?
Mais ici, voyons.
Attendez, ce sont les mêmes que les blancs?
Mais bien sûr que oui.
Non, allez chier.
Il va avoir exactement la même réaction. Non. Allez chier. Il va avoir exactement la même réaction.
Non. Allez chier.
Quand on va lui annoncer qu'il peut manger à la même table que les Blancs,
quelque chose qu'il n'aurait jamais pu faire aux États-Unis,
parce que c'était la ségrégation dans le tapis.
C'est vraiment un mauvais signe quand les choses sont plus relax en Allemagne nazie.
Néanmoins, nous vous invitons à voir tout ceci sous une perspective de
« Vous êtes tous égaux dans votre infériorité face à la race germanique. »
À nos yeux, vous n'appartenez même pas à l'espèce humaine. Vive Hitler!
Vous voyez, je savais bien que vous alliez finir par faire un truc du genre.
Oui, parce que c'est le moment de se souvenir que tout ceci est une mise en scène
pour démontrer constamment la supériorité des Allemands.
Chaque victoire nazie est une occasion de lever leur drapeau et de chanter le Horst-Wessel-Lied.
Et pas de rôles!
Leur immonde hymne national
soit-disant calqué du dernier
poème d'Horst-Wessel, un jeune
martyr de la SA.
Bouhou! C'est d'ailleurs aussi à eux qu'on doit
l'invention du tableau indicateur des
nations gagnantes, avec lequel ils vont faire chier
tout le monde parce que les nazis vont dominer tout le long des jeux.
Les épreuves sont retransmises en direct dans des haut-parleurs
partout dans les rues et à la télévision. Et ouais, avant que vous partiez en peur,
la télévision en 1936, c'était encore une invention expérimentale, puis ce qu'on voulait
surtout dire par « en direct », c'est que les épreuves étaient filmées, la pellicule développée
dans des camions en direction de salles spéciales de diffusion où les bobines vont être jouées avec
le léger différé de toutes ces hosties d'étape-là et avec une définition tellement dégueulasse
qu'on distingue pratiquement rien.
De quoi faire péter un solide gasquette à Pascal Nadeau.
Le direct, quoi.
Pendant ce temps, Goebbels va organiser
des soirées somptueuses pour les invités VIP
où le masque de ses intentions
va avoir comme tendance à tomber.
J'espère qu'après tout ceci,
vous allez revisiter votre impression
du national-socialisme sans jugement,
dans un véritable esprit olympique.
Ça alors, comment des gens aussi heureux pourraient-ils être des méchants?
De son côté, Hitler va se faire relativement discret au cours des Jeux.
À la base, il voulait même pas assister aux compétitions parce qu'il avait peur, et je cite...
Que les Américains gagnent toutes les médailles et que les Noirs deviennent des vedettes.
Néanmoins, après que l'Allemagne eut remporté deux médailles d'or le premier jour,
il va quand même se laisser tenter et aller faire un petit tour.
Pour ceux qui se demandent de quoi ça a l'air Hitler qui regarde une compétition sportive,
l'ambassadeur François Poncey,
qui a passé beaucoup de temps avec lui,
mentionne qu'il lui a pas mal juste connu trois émotions.
Les trois Hitlers.
Hitler numéro un.
Blême, le très mou, le teint brouillé,
avec des yeux vagues et globuleux,
perdu dans un songe absent et lointain
comme un médium ou un somnambule.
Et hop!
Joli coup, mon fureur, non?
Hein?
Oui, oui, désolé. J'étais en train
de penser à détruire
l'Europe.
Hitler numéro 2.
Coloré par la passion, avec un appétit de victoire
sur l'adversaire teinté de plaisir
cynique.
Et hop!
Oui, oui, oui, oui, oui! Bon sang, Goebbels! Quelle excitation!
Rappelez-moi de détruire l'Europe!
Hitler numéro 3.
Et hop!
Ouh! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! champion d'athlétisme noir américain, toujours aussi sous le choc de pouvoir partager un antipasto avec des Blancs.
Eh bien, le 3 août 1936,
alors que les yeux du monde entier sont rivés
sur la discipline la plus populaire des Jeux,
le 100 m, il va comme qu'il dirait gagner
avant de nonchalamment pulvériser tous les records
au 2 x 100 m, au 4 x 100 m,
et rajouter à ça le saut en longueur
avec une espèce de jump pas possible de genre 7 m,
laissant dans la poussière le détenteur du record européen, Lutz Long,
un grand blond aux yeux bleus, incarnation parfaite de l'Arien.
Tout ça ne va évidemment pas faire l'affaire de ce bon vieux Adolphe,
parce que Jesse Owens va instantanément devenir plutôt populaire auprès des Allemands,
et spécialement des Allemandes,
qui scandent maintenant en répétition « Wo ist Jesse », c'est-à-dire
« Mais oui, Jesse! »
possiblement pour lui faire des bisous.
« Wo ist Jesse! Wo ist Jesse! »
« Regardez mon fureur, les Noirs deviennent des vedettes, vedettes, vedettes, vedettes. » « Non, non, non, nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Non! Non! Non!
Pour Hitler, c'est le moment le plus humiliant de sa carrière.
Toutes ses théories racistes viennent de s'écrouler devant le monde entier.
Il va quitter le stade, puis possiblement aller kiquer des poubelles dans la ruelle.
Vous savez quoi? Bien fait!
Évidemment, ne vous accrochez pas à ça, parce qu'à 33 médailles d'or au dernier jour des Jeux et 89 médailles en tout, les Allemands ont une avance imbattable sur le monde entier
et l'équipe hitlérienne va triompher aux Olympiques de Berlin
devant les vainqueurs habituels, les États-Unis.
Les Jeux de 1936 sont une réussite quasi totale pour les nazis,
réussite qui va être attribuée à Hitler par les Allemands,
maintenant guéris de leur complexe d'infériorité de 1919.
L'idéologie nazie est maintenant plus que jamais enracinée,
sûre d'elle
et galvanisée de s'être regardée dans son propre miroir déformant qui donne l'impression
d'avoir des super gros muscles. Lors de la cérémonie de fermeture, on donne rendez-vous
au monde entier au prochain jeu de Tokyo en 1940, qui n'auront jamais lieu parce
qu'à la surprise générale, un an avant, Hitler va déclencher la Deuxième Guerre mondiale.
Le fin mot de l'histoire avec un grand H.
Qu'est-ce qu'il y a à apprendre de tout ça, vous allez me demander.
Eh bien que les Olympiques de 1936 sont le meilleur exemple
de comment les choses peuvent déraper quand on regarde dans l'autre direction.
Les Jeux de 1936, c'était en fait qu'une abominable mascarade nazie,
l'objectif étant, à toute fin pratique, d'anesthésier la communauté internationale
avec un masque de civisme et de pas de volonté, tout aussi cynique que Rouglard.
Ils ont réussi à faire passer cette idée que les nazis sont des gens avec qui on peut parler, chez qui on peut aller souper, des gens avec qui on peut raisonner,
alors que leurs idéologies intolérantes ont toujours été claires comme de l'eau de roche.
On a perverti les idéaux olympiques de tolérance et de fraternité pour en faire un autre outil de propagande machiavélique du Dr Goebbels, un festival d'eugénisme et de supériorité raciale.
Quand on laisse les gens intolérants se taper dans le dos et se convaincre que ce qu'ils font, ça doit être correct vu que personne n'ose s'y opposer, bien inévitablement, ça dérape.
bien, inévitablement, ça dérape.
C'est un événement qui va également permettre à Hitler et à son jeune régime de donner soif de victoire
et de vengeance aux Allemands,
en plus de se mesurer symboliquement pour la première fois
à ses ennemis sur la scène politique mondiale
et découvrir que la plupart des nations
veulent tellement éviter une autre guerre
qu'ils vont laisser les nazis faire tout ce qu'ils veulent
au nom de la paix.
Dans les faits, dix jours après les Jeux,
on va doubler la durée du service militaire en Allemagne et tranquillement
réarmer le pays pour une éventuelle revanche
de cette première guerre mondiale que tout le monde,
sauf Adolphe,
veut éviter à tout prix.
Je m'appelle Charles Beauchesne
et le conchement se poursuit dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire
avec Charles Beauchesne est une idée originale
de Charles Beauchesne. Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne, Sous-titrage Société Radio-Canada