Les Pires Moments de l'Histoire - L'incendie de Chicago
Episode Date: December 22, 2022Dans les dernières années de « l’époque des cowboys », Chicago est la ville qui connaît la croissance la plus rapide au MONDE. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. À part peut-être… la pui...ssance destructrice d’un incendie apocalyptique qui menace de tout raser et d’à ce point ébranler les citoyennes et citoyens qu’ils se mettront à avoir des idées aussi absurdes que mélanger du popcorn cheddar à du popcorn au caramel et en faire la signature de la ville. Une production URBANIA. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Transcript
Discussion (0)
Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec.
Hugo, le texte.
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
Notre mission? Vous amener ailleurs.
Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca.
T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au Balado Urbania.
Valado Urbania.
Salutations, mes petits chatons et ronds et ronds petits patapons,
peu importe c'est quoi ou juste un patapon. Anyways, soyez les re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re pire moment de l'histoire avec Charles Beauchesne, le podcast historique qui agit exactement comme un ami complètement rochant
quand on se passe un joint, qui se met juste
à aléatoirement pointer tout ce qui est de la marde d'envie
et se sent jamais proposer de solution.
Puis manifestement, tout porte à croire que c'est moi, ce gars-là.
Donc, tant qu'à déprimer
devant les malheurs de la modernité,
complètement impuissant parce que le libre-arbitre
et le contrôle ne sont que pures illusions
puis essentiellement, on est juste des wagons
sur les rails de la maison hantée pseudo-sécuritaire dans le parc d'attractions cheap du destin.
Mon Dieu, je suis bel et bien ce gars-là!
Jeez, quel réveil ce matin.
Anyways, aujourd'hui je vous propose de changer le mal de place en vous faisant le récit du grand incendie de Chicago,
qui du 8 au 10 octobre 1871 a tué plus ou moins 300 citoyens, sacré 110 000 personnes dans la rue,
soit le tiers de la population de Chicago à cette époque,
et réduit en cendres 2310 acres de propriété,
l'équivalent du parc du Mont-Royal,
si ça vous dit plus quelque chose que cette unité de mesure de fermier.
En tout cas, je sais pas si vous vous rappelez de Smokey the Bear,
une espèce d'ours en chest avec un chapeau de police monté qui faisait des publicités américaines de prévention des incendies.
Non, personne? En tout cas...
Ben, tout ça leur a fait battre tripé solide!
Et souvenez-vous, il n'y a que vous qui pouvez prévenir les feux de forêt.
Par le grand ours, je savais que ça allait finir par arriver!
Ah!
Chéri, chéri, réveille-toi!
Chicago brûle!
Allons! Allons, Spooky, mon chou!
Chicago ne brûle pas, ce n'était...
Ce n'était qu'un vilain cauchemar!
Oui... Un cauchemar...
Pour l'instant...
J'suis-tu tout seul à me souvenir de ce tourselot?
Le grand incendie de Chicago, c'est un peu ce qui arrive
quand toutes les décisions que tu prends au nom du progrès
et tous les coins ronds que tu as coupés au nom du même progrès
te pètent simultanément dans la face.
Comme quand t'es vraiment fier d'avoir une Tesla,
mais finalement, c'est surtout pas ça qui t'empêche d'avoir l'air d'un gros plouc
à recharger ton cellulaire recroquevillé dans une allée de centre d'achat parce que ton téléphone, c'est aussi ta clé de char.
On a perdu la guerre des machines, puis on le sait même pas.
Bref, l'incendie de Chicago. Il y a eu beaucoup de feu et les gens n'ont pas aimé ça.
Pire intro en cinq saisons. Envoyez le générique.
Vous serez peut-être surpris d'apprendre que nos embrouilles avec le feu ne datent pas d'hier.
En effet, depuis toujours, notre vieil ami le feu ne cesse de nous rappeler à quel point
c'est pas parce qu'un de nos ancêtres l'a découvert accidentellement que c'est nous le patron d'un transaction.
Qu'est-ce que tu fais, Grok?
Eh bien, Groumph, je frappe ces deux roches ensemble dans l'espoir de créer quelque chose d'extrêmement utile pour l'humanité.
Du gravier pour les entrées de garage.
Dans ce cas, laisse-moi au moins mettre ces grosses feuilles excessives
bon sèche en dessous pour récupérer les fragments.
En fait, le grand incendie de Chicago n'est même pas le seul incendie à avoir éclaté le 8 octobre 1871 dans la région.
Au total, il y en a eu trois la même journée.
Il y a eu tout d'abord le grand incendie du Michigan qui a dévasté la rive est du lac Michigan,
rôtissant instantanément 482 Michiganois en hot dog Michigan.
Il y a aussi eu l'incendie de Peshtigo, Wisconsin, considéré comme un des plus meurtriers de l'histoire de l'humanité,
croustillant pas moins de 1500 Wisconsinneux, donc pourquoi je vous parle pas de cet incendie-là à la place?
Parce que celui de Chicago est le plus con des trois.
Contexte historique.
Alors notre histoire commence pendant la deuxième moitié du 19e siècle aux États-Unis,
dans ce que je vais appeler à toute fin pratique l'époque du Far West.
Effectivement, le pays vient tout juste d'être dévasté par la terrible guerre civile américaine
opposant les forces de Yankee, prééquipe de baseball, aux confédérés des États-Unis du Sud
et tous leurs héros qui ont fini en statut de parc hautement problématique.
Les années après la guerre civile ont été économiquement très fructueuses pour Chicago,
contrairement aux vestons blancs trois pièces de Colonel Sanders, à la crème de menthe et à l'industrie du coton.
Une industrie qui a mystérieusement perdu un peu de rentabilité une fois qu'il a fallu payer le monde.
Chicago est devenue une ville en 1833 avant de devenir une ville en 1837.
Je sais que ça sonne répétitif, mais en anglais, ils font une différence entre « town » et « city »,
ce qui est 0 % de notre camp français,
la plus limitée des langues compliquées.
C'est comme ça que Google Translate me l'a présenté.
Ne faites jamais traduire vos affaires
par un robot, les enfants.
Effectivement, si à ses débuts,
Chicago n'était qu'un marais de 10 km de superficie,
dès 1837, on y trouve déjà près de 4000 habitants
et possiblement de moins en moins de Shrek qui prennent leur douche dans MAD.
Détail intéressant.
Deux événements vont permettre de peser sa sus du développement industriel à Chicago.
Premièrement, l'invention des élévateurs à grains,
des genres de silos qu'on transforme de nos jours en centres d'escalade
pour que des gens aient une date pas si le fun que ça
quand tu réalises que tu vas passer une heure avec un élastique qui te scie progressivement en deux
à partir de la fourche.
Bref, les élévateurs à grains étaient bien pratiques à l'époque
parce qu'on pouvait les remplir du haut vers le bas
à l'aide de convoyeurs, dis-je,
en faisant semblant de comprendre comment ça fonctionne.
Deuxièmement, la création de normes de classement du blé
de la chambre de commerce, ou comme j'aime bien l'appeler,
comment rendre la réalité de la chambre de commerce. Ou comme j'aime bien l'appeler, comment rendre la réalité de la Chambre de commerce
encore plus ennuyeuse.
Je déclare que cette poignée de blé
sera vendue plus cher que cette autre poignée de blé
qui a l'air 100 % pareil,
peu importe de quel angle tu la regardes.
Wow, wow, wow!
Sur quels critères vous basez-vous
pour effectuer cette infime distinction céréalière?
Je suggère que nous débattions là-dessus pendant 8 heures.
Et c'est grâce à ça que, dès 1854, Chicago devait le plus grand port céréalier du monde.
Dans le sens de, c'est par là que transite le plus de grains, pas dans le sens de...
Capitaine Crunch! Capitaine Crunch!
Qu'y a-t-il, cric, crac et croc, mes petits lutards?
L'oiseau des concoupors nous attaque à ma porte!
Je suis coucou pour la contrebande!
Bordel de merde, où est l'ours Sugar Crisp quand on a besoin de lui?
Malheureusement, le fait de ne jamais avoir assez de Sugar Crisp me lie
les mains en ce moment, les chums.
Bonne chance! Horreur!
Et en plus, le lapin Trix
qui vient leur prêter main forte.
Les Trix, c'est pour les enfants,
mais le butin est à moi!
Donnie le Tigre, nous sommes
sauvés!
Défendre mes compatriotes
dans le besoin. Un vrai Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr du popcorn ou de remplir de maïs pis de viande un gigantesque cochon de bois. Mais les gens sont pas encore prêts pour ça.
Mais ça ne s'arrête pas là. En 1857,
Chicago est le centre ferroviaire
de l'Amérique. C'est la ville
avec la croissance la plus rapide du monde,
propulsée par une population 100%
composée de yuppies du Far West
qui essayent de se mettre riches
coûte que coûte histoire de s'acheter des chapeaux
melons et des huiles essentielles d'entretien
de moustache à la boutique de chapeaux melons et d'entretien
de moustache. Puis rajoutez à ça un complexe
d'infériorité malsain face à New York
qui en a rien à foutre.
Et voilà, la recette gagnante pour avoir une équipe
de baseball qui est surtout reconnue pour la
malédiction qui les a empêchés de gagner
pendant 108 ans pour avoir expulsé
une chèvre. C'est pas un gag
fantaisiste, ça s'est vraiment passé.
Pas étonnant donc que 40 ans après
ses humbles débuts en tant que flaque d'eau qui pue,
la ville abrite déjà plus de
300 000 habitants qui sont pour la plupart
des immigrants européens,
parmi lesquels on retrouve des Irlandais.
Évidemment, c'était une ville en développement
à l'époque, pis que t'as pas des Irlandais entassés
un peu partout, t'es-tu vraiment une ville en développement?
Bref, la ville de Chicago s'étend et se propage en 1871
comme la mousse noire inquiétante sur le plafond de ma douche.
Et personne ne peut se douter qu'on est sur le bord
du plus gros clusterfuck de bad luck imaginable.
Clusterfuck de bad luck.
Mon Dieu, ça sonne comme un vieil album de punk kebs
de grands frères des années 90.
Clusterfuck de bad luck! Mon Dieu, ça sonne comme un vieil album de punk kebs de grands frères des années 90. Faut dire qu'on dirait que les Chicagoiens, on est pas sûr que c'est ça qu'on dit,
mais en tout cas, se sont un petit peu arrangés pour que leur ville pogne éventuellement en feu.
Les maisons sont en bois, les saloons sont en bois, Les magasins sont en bois. L'affichage est en bois.
Les mansardes sont en bois.
Les toits... Tout est fait en bois.
C'est à peine si les gens sont pas faits en bois,
puis là, ce serait insupportable, parce qu'ils seraient
constamment en train de se faire des jokes de
« Ben là, je suis pas fait en bois, quoique... »
Il y a aussi des chantiers de bois,
des usines de menuiserie remplies de bois et de vernis inflammables
qui rejettent également une abondance de sciures de bois prêtes à s'enflammer à la moindre étincelle.
Tout ça à une époque où même les enfants fument avec des chapeaux mous
et des petites faces plissées d'adultes qui ont vieilli trop vite parce que c'est une époque de merde.
Mais ce n'est pas tout.
Non seulement les 1000 km de trottoir de la ville sont en bois,
mais par endroits, ils sont surélevés,
ce qui permet aux feuilles séchées et aux crottes de chevaux
de s'accumuler en tas de combustible
disposé avec tout l'air et l'espace nécessaire
pour nourrir une inévitable combustion.
Et ça, c'est sans compter que certaines rues,
au lieu d'être faites en pierre, étaient construites
avec des blocs de bois trempés
dans le goudron. Vous savez, l'affaire qui
brûle dans l'eau.
Même les immeubles importants comme le magnifique hôtel Palmer House
et le palais de justice qu'on décrivait comme ininflammables
avaient quand même des planchers en bois,
des cadres de fenêtres en bois et des portes... en bois.
Et si par une intervention divine quelconque,
les bâtiments étaient faits en briques, surprise!
C'était souvent juste une façade d'une brique d'épais
autour d'un squelette
bien évidemment faite à 100 % de fucking bois.
Bref, à Chicago, il y avait comme qui dirait...
du bois.
De quoi faire bander n'importe quel castor.
Ouf, on l'avait pas coupé, celle-là.
Malheureusement, le bois n'était pas
le seul des soucis des Chicagoneux.
Le malheur de vous annoncer que les choses
devront devenir de plus en plus inflammables à Chicago.
Voyez-vous, la rivière qui traverse la ville de bord en bord est recouverte d'une quantité non négligeable de graisse et d'huile déversée non-stop par toutes les industries avoisinantes,
à une époque où on n'avait aucune idée qu'on pouvait endommager l'environnement.
Dieu merci, tout a changé aujourd'hui, à une époque où on se contente de teindre cette même rivière en vert à tous les ans pour la Saint-Patrick.
Ouais, non, je sais que c'est juste du colorant, mais ça peut pas être bon pour la rivière.
Bref, la rivière Chicago, cette trail d'huile de 250 km de long,
est évidemment elle-même traversée d'une douzaine de ponts de bois
ou accoste quotidiennement des navires en bois qui contiennent juste des affaires qui peuvent pogner en feu.
Comme par exemple, du bois.
Et j'ai pas fini!
Pour faire fonctionner les engins à vapeur
qui alimentent toute cette machinerie industrielle,
on laisse traîner sur à peu près tous les chantiers
des montagnes de charbon.
Rajoutez à ça qu'à cette époque,
le chauffage des maisons se fait au charbon
et que toutes les lampes fonctionnent
grâce à un petit liquide très, très pratique
qu'on appelle le kérosène.
Comme dans la phrase,
tout le monde a son propre stock de charbon et de kérosène dans des maisons en bois d'une ville en bois entourée d'une rivière d'huile.
Mais bien sûr que ça pognait en feu!
Détail dark.
En fait, Chicago est une ville qui est non-stop en train de brûler.
Rien que l'année avant le grand incendie, plus de 600 feux vont éclater à Chicago, à un tel point que le service d'incendie va supplier la ville d'installer des toits en métal,
plus de bornes fontaines, des pompes plus puissantes et engager plus de pompiers.
Mais tout ça va être balayé du revers de la main parce que pour y arriver,
il aurait fallu augmenter les taxes et ça, ça fait fuir les investisseurs.
C'est comme un peu l'équivalent de... Monsieur, êtes-vous en train de me dire que l'argent d'un investisseur
vaut plus que la vie d'un de mes pompiers?
Mais non, voyons, je ne dis certes pas ça,
simplement que je... je préfère l'argent.
Oui, non, en fin de compte, vous avez raison, c'est exactement ce que je dis.
J'ai bien failli vous induire en erreur. Bonne chance, mon brave.
Effectivement, à cette époque, la ville ne pouvait compter que sur 185 pompiers jetables
qui essayaient tant bien que mal de défendre cette boîte d'allumettes géante de 50 km2
avec des chariots à tuyaux tirés par des chevaux.
Vous savez, ces animaux super chill quand ça explose à proximité.
185 pompiers. C'est presque autant qu'il applique à l'occupation d'eau à chaque année.
Détail intéressant.
Pour dispatcher tous ces pompiers à travers la ville,
un système très...
année 1800 avait été développé à Chicago.
Un réseau de plus de 172 boîtes d'alarme télégraphique
étaient éparpillées dans la ville,
aux coins des rues et dans les commerces
afin de déclencher l'alarme en cas de feu.
Mais pour éviter que...
en tout cas, des jeunes schnappants fassent des jokes
en commandant de la pizza par télégraphe au lieu de signaler des feux,
on avait barré les boîtes et remis les clés à une poignée de citoyens dignes de confiance.
On peut aussi bien dire que le moyen de sonner l'alarme,
c'était de crier dans un verre en carton relié par un fil de laine
à un autre verre en carton posé au sol.
Les signaux d'alarme de ces fameuses boîtes étaient envoyés au palais de justice,
qui était aussi équipé d'une tour plus élevée que la majorité des édifices aux alentours, abritant une cloche de plus de cinq tonnes qu'on pouvait entendre d'un
bout à l'autre de la ville. Cool, non? En fait, surtout non, parce qu'étant plus haute que tout,
la tour devenait en fait une cible facile pour les bourrasques enflammés lors des incendies.
Oups, il y a comme un ingénieur qui a dû se taper dans le front en réalisant cette fameuse erreur.
Il a dû faire doublement mal à cause de sa bague d'ingénieur.
Rajoutez à ces Raisin Bran de mauvaise norme de sécurité
deux bonnes poignées de sécheresse,
un peu comme les Raisin Bran ordinaires, finalement.
En effet, l'été 1871 à Chicago
est marqué par une absence particulièrement criante de pluie.
Dans les trois mois précédant l'incendie, la ville aurait reçu moins de 15 cm de précipitation
et quand le feu s'est déclaré, ça faisait trois semaines qu'on avait vu zéro goutte de pluie.
Là, c'est le bout où ça devient officiellement un script de Bugs Bunny
parce que non seulement les puits et les citernes de la ville sont à sec,
mais un vent chaud des prairies va aspirer le peu d'humidité qui reste dans le bois,
si bien que les arbres ont perdu leurs feuilles
bien avant l'automne sur un gazon
qui se transforme en vieux tapis brun
de côté non givré de mini-ouïe.
Ce qui nous amène jusqu'en octobre,
où Chicago et ses environs sont desséchés
comme un vieux botch ou la vieille madame
qui fume le dibotch.
Détail alarmant!
Le mercure est tellement élevé cette année-là
qu'on peut voir le goudron sur les toits littéralement bouillir.
Ah, rien de mieux qu'une promenade à Chicago
alors qu'il pleut du goudron brûlant.
Aïe aïe.
Ouais, tout est normal.
Fait que personne ne sera surpris d'apprendre
que dès la première semaine d'octobre 1871,
c'est un petit peu le festival de l'incendie à Chicago.
Pas moins de 28 feux vont éclater entre le 1er et le 6 octobre.
À 23h samedi le 7 octobre, un autre incendie se déclare à l'usine de rabotage Lull & Holmes.
Une usine de rabotage, c'est une usine où tu gosses du bois de façon industrielle, tout à côté de, pourquoi pas, deux cours à bois et rien de moins
qu'une fabrique de boîtes en carton.
Et croyez-moi, les amis, quand je vous dis
qu'à ce stade-ci, moi aussi, j'aimerais ça que ça arrête.
Donc, les pompiers, déjà éprouvés
d'une semaine particulièrement épicée,
doivent maintenant combattre l'incendie du samedi
pendant 17 heures,
à une époque où la technologie disponible
les oblige à être la face littéralement
à six pouces du feu,
puis la seule stratégie, c'est de shooter de l'eau n'importe où, même où ça ne brûle pas,
en espérant que ça finisse par finir.
Les pompiers maîtrisaient rarement quoi que ce soit.
Le feu, c'était nez, puis on passait à un autre appel.
Donc, après tout ça, évidemment, une grande partie de leur matériel est endommagé ou ne fonctionne carrément plus.
Les pompiers, eux, sont épuisés au point de s'évanouir.
Il y en a qui sont gravement brûlés, d'autres semi-aveugles. Leurs yeux sont rougis et gonflés par la fumée et la cendre. C'était pas le moment de prendre les photos pour le calendrier.
Allez, M. Mars, faites-moi un petit sourire. Non, ici. Je suis ici, M. Mars.
Où êtes-vous?
Et vous, M. Décembre, nous avions dit pas de nudité!
Ce n'est pas ma faute, c'est mes vêtements qui ont fondu.
Détail intéressant prophétique!
À peine quelques heures avant qu'éclate le fameux incendie du 8 octobre 1871,
le Chicago Tribune a publié un article tellement prémonitoire que c'est limite malboisant.
Depuis des jours, les alarmes de feu se succèdent à Chicago
et nous désensibilisent au son de la cloche du balai de justice.
Nous semblons avoir oublié que cette absence de pluie depuis trois semaines
a tout laissé si sec et inflammable qu'une seule étincelle
pourrait déclencher un incendie qui balayerait la ville d'un bout à l'autre.
Yo, monsieur, on est rendu à sept pages de préambule.
Y'a-tu moyen d'accoucher, genre,
pis d'arriver dans le bout de l'histoire que c'est plus lit,
dis-je en faisant un dab pour Instagram?
Oui, oui, jeune étudiant tout aussi enthousiaste qu'articulé.
C'est quoi ça, un dab?
Donc, le dimanche soir du 8 octobre 1871, vers 21h,
le feu officiel, le main fire comme on dit,
aurait apparemment commencé dans une grange appartement à Catherine O'Leary.
Une femme!
Autre les cinq animaux de la grange, ne vous attachez pas à ces animaux s'il vous plaît,
on y trouve également trois tonnes de foin bien extra sec.
À ce jour, personne ne sait vraiment comment ni pourquoi la grange a pogné en feu,
mais certains racontent que ce soir-là, Catherine O'Leary faisait le train.
Pour ceux qui n'ont pas écouté 10 saisons de L'Amour est dans le Pré,
ça veut dire « je traire sa vache »,
et pas « faire une ligne de conga géante ».
Et la dite vache, pas trop enthousiaste de se faire tripoter les proverbiotés de sa l'heure du dodo,
aurait malicieusement kiqué une lanterne sur les trois tonnes de paille, ce qui aurait
provoqué l'incendie.
Dès que le feu a poigné, ça n'a pas été long avant que
la grange puis le foin partent en fumée puis que ça pogne
dans le gazon parce que, comme on se le rappelle,
c'était très... second city.
Je peux te dire, Carrie,
que c'était peut-être second city,
mais c'est chaud et humide chez moi.
Y'a pas juste la cloche d'alarme
qu'on a tendue d'un bout à l'autre de la ville
cet après-midi. Non mais tant qu'à vivre
dans une canicule, je me suis dit que j'en profiterais
pour prolonger mon hot girl summer.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander
est-ce que Samantha est
too much ou est-ce que c'est juste mon
slot shaming internalisé qui m'empêche
de voir que c'est un des meilleurs personnages.
Espérons que ce genre de questionnement ne viendra pas ruiner la franchise et les projets
subséquents.
Pire encore, faut savoir que le quartier des Holy Re, où se trouvait la grange en feu,
est un quartier ouvrier pauvre où toutes les maisons sont cordées comme des maisons
cordées dans un quartier pauvre, fait que le brasier prend rapidement de l'ampleur.
Et c'est ici qu'on entre dans la portion...
Tout ce qui peut mal aller pour mal aller!
Ça va donc commencer avec le tenancier de la pharmacie qui, en voyant le feu de loin,
sonne l'alarme deux fois.
Mais pour des raisons qu'on ignore, aucun signal se rend au bureau central d'alarme
du palais de justice.
Quoi?
Une technologie du 19e siècle qui roche? Incroyable!
D'ailleurs, ce soir-là, au top de la tour du palais de justice,
se trouvait Mathias Schaeffer,
un veilleur de nuit qui avait comme job de spotter
les feux pour dispatcher les pompiers
à une époque où tout était compliqué.
Regardez, là, il y en a!
Il y a un feu, là!
Hé, hé, hé, la gang, voyez-vous?
Il y a un feu, là! Il y a un feu, là!
Il y a un feu, là!
Reçu 10 sur 10, Schaeffer, nous savons grosso modo où aller.
Je crois.
Sauf que quand il a vu la fumée ce soir-là,
malheureusement, il a supposé que c'était juste un restant de la boucane du feu de la veille
parce que pourquoi prévenir quand on peut guérir?
À 21h30, une demi-heure plus tard,
quand Mathias réalise que ça flambe plus agressivement que les sourcils de Hadès,
il avertit son assistant William Brown à l'aide d'un tube de communication,
que j'imagine super steampunk, pour lui demander d'activer la boîte d'alarme 342,
ce qui a pour effet d'envoyer les pompiers à la mauvaise place
parce qu'il a mal évalué l'emplacement du Christ de gros feu.
Quand il se rend compte de son erreur, Schaefer va vouloir déclencher une deuxième alarme,
mais son assistant refuse parce qu'il a peur que ça sème la confusion chez les pompiers qui, anyways, devraient finir
par figurer tout ça par eux-mêmes.
Comme prévu, il y a bel et bien confusion.
Et au lieu de rectifier le tir en envoyant les pompiers
au bon spot, les autres pompiers de la caserne
la plus proche de l'incendie sont restés stand-by
à cirer le poteau.
Cette inaction va non seulement rien régler,
mais en plus, ça va donner le temps au feu de se propager davantage.
Oh non, regardez!
Les trois maisons de Gabriel sont en feu!
Attention, le feu!
C'est chaud!
C'est dangereux!
Ah!
Quand les premières brigades
avoir été dispatchées au début
trouvent enfin leur chemin vers le véritable
emplacement de l'incendie, le brasier
est malheureusement si chaud que quand on
essaie de l'arroser, l'eau s'évapore.
OK, mettez-y toute la gomme,
les gars! C'est parti!
Oh!
Et comme si c'était pas assez,
c'est à ce moment précis que le vent
se met de la partie et pousse
le feu vers le nord et l'est de la ville, le rendant impossible à contenir.
Des tailles d'or qui finit avec un jeu de mots.
À ce moment-là, la chaleur est à ce point intense que les pauvres pompiers voient leurs cheveux se consumer sur leur tête et leurs vêtements se désintégrer directement sur leur corps tellement ils sont dans le feu de l'action.
Rendu à 22 heures, tout le bloc est réduit en cendres et les pompiers ont officiellement perdu le contrôle.
Tentant d'obtenir de l'aide, le commissaire des incendies en chef, Robert Williams,
envoie quelqu'un ressonner l'alarme à la pharmacie,
mais cette personne-là va malencontreusement oublier de sonner l'alarme à la pharmacie, mais cette personne-là va malencontreusement oublier de sonner l'alarme
quatre fois de suite, le signal pas
super clair pour dire que c'est une nouvelle alarme,
plus alarmante cette fois,
et non la même alarme que l'alarme initiale.
Sans surprise, il y aura une fois de plus
de la confusion.
Le mauvais signal s'est rendu
au palais de justice. Schaefer et Brown,
nos deux nigos de service, ont juste
supposé que c'était
une alerte pour l'incendie d'origine
et vont décider que ça vaut pas la peine
d'appeler des renforts, parce qu'encore une fois,
pourquoi prendre le temps de vérifier
de la formation?
Détail intéressant.
À ce stade-ci de la soirée,
plusieurs Chicago-ceux s'installent
un peu partout pour regarder la catastrophe aller.
En profitant du spectacle au loin, comme quand tu t'installes
pour regarder les feux d'artifice de ton modon
qui est un peu pacté, en t'imaginant pas que ça peut
rapidement se retourner contre toi.
Il faut dire qu'à ce moment précis
dans l'histoire, la population de Chicago
est légèrement blasée des incendies
à force d'en côtoyer au quotidien
dans une ville pratiquement faite en allumettes.
En plus, la majorité des habitants sont convaincus
qu'ils sont protégés par la proximité de la rivière
qui, je vous le rappelle, est pleine de matière combustible.
Vous savez ce qui va se passer.
Là, on est rendu au bout où le feu est tellement intense
qu'il suprachauffe l'air ascendant,
ce qui laisse une zone de basse pression en dessous.
Ce qui va créer un vide, aspirant l'air plus frais près du sol,
qui commence à tourner en un espèce de mouvement perpétuel,
donnant lieu à une très rassurante tornade de feu.
Tornade qui, entre autres, siphonne les envolées de pigeons,
ainsi que tout sur son passage,
garochant des débris enflammés un peu partout jusqu'à ce qu'à 23 heures,
l'un d'entre eux atterrisse directement dans le clocher de l'église catholique Saint-Paul.
Quatre pâtés de maisons derrière les lignes des pompiers.
Ce qui n'aurait pas été si catastrophique si l'église n'était pas située directement à côté d'une usine de bardeaux de bois,
ainsi que, pourquoi pas à ce stade-ci, une autre de ces populaires usines de boîtes de carton, utiles quand t'as besoin d'éménager, mais beaucoup moins
quand t'es à côté d'une entreprise de meubles en bois et, attachez-vous bien à
vos culs les amis, une usine d'allumettes. Écoutez, c'est à peine si le feu a pas
pogné à l'usine de feu.
Clusterfuck de bad luck!
La tornade de feu continue donc son carnage,
ce qui va hélas permettre à l'incendie d'enjamber la rivière, toi chose,
quand un bardeau brûlant va tomber dans un réservoir de goudron,
ce qui enflamme à son tour un hangar,
dans lequel on entreposait bien évidemment du charbon,
qui va à son tour mettre le feu à nul autre que la Chicago Gaslight Company.
Non, ce n'est pas une usine où on apprend aux gens à déformer ce que l'autre dit
pour le faire sentir comme s'il virait d'un go.
C'est plutôt une usine à gaz qui fournit le combustible nécessaire pour éclairer toute la ville.
Oupsie-daisy.
À minuit.
Le réservoir de l'usine à gaz explose, plongeant Chicago dans l'obscurité.
La seule lumière étant celle du feu lui-même qui devient à la fois le problème et la solution.
Et c'est là que la rivière, jusqu'ici perçue comme une protection naturelle face au feu,
devient ironiquement un torrent de flammes quand la nappe de graisse et d'huile qui la recouvrent
commence à brûler à cause de la pluie de débris enflammés,
créant une ville qui commence de plus en plus à s'apparenter
à la piste de course de Bowser dans Mario Kart.
Ça, ça veut dire qu'il y a du feu partout.
Vers minuit 30, c'est l'apocalypse dans le ciel de Chicago.
Le feu est d'ailleurs maintenant un mur infernal
de 300 m de large et 90 m de haut
qui engloutit les bidonvilles de la section sud de la ville,
un peu comme un enfant star devenu vieux qui s'envoie une ligne de coke
avec une énergie de jeune France Castel.
On va surlumer cette phase de l'incendie « the death harvest »
ou « la récolte de la mort ».
Pour les plus perspicaces, ça veut dire que c'est Iropan s'améliorant.
Là, les pauvres pompiers essaient tant bien que mal de sauver quelque chose,
même si la chaleur excessive est rendue au stade de faire fondre le mortier entre les briques des bâtisses,
qui s'écroulent une à une, comme dans la dernière scène du film Fight Club.
Excellent film à citer pour tenter d'avoir l'air pseudo-intelligent sur une date, d'ailleurs.
Pendant ce temps-là, les filles, je vous suggère de vous enfuir par la fenêtre des toilettes du restaurant.
Autour de 1h30 le lundi matin, ce qui devait arriver arriva.
Le palais de justice quittait aussi l'hôtel de ville et la prison.
Et finalement, la proie des flammes.
Et ce, malgré tous les efforts de Mathias Schaefer,
qui tente maintenant d'éteindre les flammes naissantes sur le toit en pilant dessus.
Hey, regardez, là, il y en a un, il y en a un!
Il y en a un, regardez-le!
Hey, hey, hey, il y a eu un feu, là!
Hey, hey, la gagne!
Le voyez-vous? Le feu! Le feu! Il est juste là, le feu! Il est juste ici, il y en a un! Il y en a un, là, regardez, là! Hey, hey, hey, il y a eu un feu, là! Hey, hey, la gagne, voyez-vous?
Le feu, le feu, il est juste là, le feu!
Il est juste ici!
Je suis en feu!
Le feu est sur moi!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah! Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah!
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!! Ah!! Ah! Ah avec un autre magasin de linge ultra cher, Roswell Mason, qui va signer une proclamation express pour libérer temporairement les prisonniers. Et que pensez-vous qui va se produire?
Les gardiens vont faire de leur mieux pour garder le contrôle,
mais évidemment, ça n'a pas pris deux secondes que les meurtriers et les voleurs
en ont profité pour se mélanger à la foule paniquée avant de disparaître dans la nuit.
Alors soyez bien avertis, mes cadavres.
Je vous tiens à l'oeil. Bien malin sera celui qui échappera...
Police! Quelqu'un a volé ma charrette!
Allez, salut la flicaille!
Yaaaaaah!
Merde! Bon écoutez, pour le reste d'entre vous, ils sont déjà tous partis.
30 minutes plus tard, le clocher du palais de justice et son énorme cloche de 5 tonnes et demi s'écroulent dans le brasier.
du palais de justice et son énorme cloche de 5 tonnes et demie s'écroulent
dans le brasier.
Oh non, ça avait été tellement difficile
à monter!
Détail dark.
Alors que certains meurent piégés dans les rues
sans issue, engloutis par les flammes
ou tout simplement de l'air
bouillant et irrespirable,
des centaines d'autres vont choisir de se garrocher
dans les eaux glaciales du lac Michigan pour tenter d'échapper à la pluie infernale de tisons
qui enflamment maintenant leurs cheveux et leurs vêtements.
Oh mon Dieu, c'est si froid sous la ceinture! Mais si chaud sur la tête!
Le l'incendie gagne maintenant la portion nord de la ville
qui abrite le plus beau quartier résidentiel.
Certains des plus riches vont tenter de sauver leurs précieux biens matériels
en les chargeant sur des chariots avec l'aide de quelques bons samaritains.
Monsieur, monsieur, monsieur, dépêchez-vous, la ville brûle!
Monsieur, on n'a pas le temps, monsieur!
Donnez-moi votre coffre, donnez-moi vos affaires!
Venez, monsieur, on n'a pas le temps!
Ah, merci, mon brave, je suis content d'être tombé sur vous!
Maintenant, dites-moi, où allez-vous porter mes précieux?
Yaaah!
La chose certaine, il va s'en vouloir quand il va réaliser qu'il m'a laissé ici.
Détail dark.
Par endroits, la chaleur pouvait dépasser les 2500 degrés Fahrenheit,
donc 1400 degrés Celsius,
ce qui fait fondre le fer et l'acier, transforme la pierre en poudre,
le marbre se change en chaud et la chaleur fait exploser les arbres par l'ébullition de leur propre sève.
Vite, allons nous réfugier dans la forêt!
La sève est si chaude!
Vers 3 heures du matin, un autre morceau de bois enflammé volant atterrit cette fois-ci sur le toit de la station de pompage d'eau de Chicago,
qui prend feu et anéantit pour de bon l'accès à l'eau courante pour les citoyens,
mais surtout celle des tuyaux des pompiers qui, je vous le rappelle, font surtout de la vapeur.
Oh! Oh!
Détail de plus en plus dark.
À cette époque, Chicago
est en train d'aménager son fameux Lincoln Park,
le plus gros parc de la ville
qui se trouve sur l'ancien terrain
du cimetière municipal.
Le processus d'aménagement inclut donc la job
super glauque de vider les tombes
pour les déplacer dans d'autres cimetières,
histoire que le parc soit pas plein
de morts à déterrer par Kiki
lors de sa prochaine marche au pipi.
Sauf qu'à ce stade-ci
de l'incendie, les gens sont tellement
désespérés que plusieurs vont se cacher
dans les tombes vides qui, ironiquement, vont devenir
leurs tombes, parce qu'ils vont
toutes mourir de suffocation.
À 23h le lundi soir, le feu
brûle encore, et ce depuis maintenant
27h. Et c'est à ce moment précis,
attachez bien vos ceintures pour la finale,
que vont commencer à tomber
les premières gouttes de pluie
depuis trois semaines,
qui vont devenir une foule
averse à 3h du matin.
C'est finalement Mère Nature
en personne qui va rappeler à tout le monde comment ça se règle
les problèmes de feu ici-dedans.
Donc l'incendie va s'éteindre.
La ville qui était il y a quelques instants un des plus grands centres d'échange commerciaux en Amérique
est maintenant une pile de décombres face à laquelle il reste maintenant plus qu'une chose à faire.
Trouver un responsable et ruiner sa vie.
Le rêve américain.
Et qui va-t-on choisir de blâmer?
Une femme!
Ouais, vois-tu, le jingle passé comme ça, ça envoie comme un drôle de message.
Évidemment, c'est Catherine O'Leary, la propriétaire de la vache belliqueuse,
qui va être la cible parfaite pour ça.
Détail intéressant.
Personne va tomber en bas de son tabouret de pub
d'apprendre que Catherine O'Leary est irlandaise.
tombant en bas de son tabouret de pub,
d'apprendre que Catherine O'Leary est irlandaise.
Et, surprise, surprise,
on n'aime pas beaucoup les Irlandais à Chicago.
On va donc rapidement surfer sur cette idée que les Irlandais sont sous et irresponsables.
Question de surtout jamais parler
de la mauvaise gestion de l'urbanisme de la ville
ou encore de l'absence de financement pour les pompiers, ni même du fait que la ville était essentiellement faite en bois de chauffage trempé dans le gaz.
Non, les Irlandais. En fait, le feu brûle encore quand le Chicago Evening publie l'histoire de la
vache malicieuse et sans mauvais jeu de mots, ça a enflammé l'imaginaire. Ok, j'ai menti,
il y avait 100% mauvais jeu de mots. Même après une commission d'enquête qui lave Catherine O'Leary de tout soupçon
avec son alibi de « je dormais chez nous quand c'est arrivé »,
la plupart vont préférer croire l'alléchante conspiration irlandaise
et leur propre opinion de monde en colère
plutôt que les faits rapportés par des experts.
Tiens, tiens, tiens.
On va continuer à décrire Mme O'Leary comme une vieille sorcière sénile de 70 ans
alors qu'elle n'en a que 40,
une reine de l'aide sociale qui a cherché à se venger parce qu'on lui a coupé ses chèques,
et chaque année, à l'anniversaire de l'incendie, les gens la pourchassent dans les rues jusqu'à sa maison.
Les journalistes vont inventer des entrevues, trafiquer des photos pour l'incriminer,
puis même la paix de la mort va lui apporter aucun répit parce que les gens de Chicago viennent régulièrement détruire sa tombe.
Un comportement presque aussi dégueulasse que leur immonde mélange de popcorn Chicago.
Du fromage pis du caramel, n'en avez-vous pas eu assez?
Détail frustrant!
La maison des O'Leary est éventuellement détruite et en 1961, on va utiliser le terrain
pour construire la très ironique Académie des pompiers de Chicago.
Une décision que je qualifierais de plutôt...
On s'excuse, mais fuck you quand même.
Ah oui, puis il faut attendre 1997
avant d'exonérer officiellement Catherine O'Leary
et sa vache de tout blâme.
Le premier Men in Black venait de sortir
puis je crois qu'il était, comment dire, trop tard.
Le fin mot de l'histoire
avec un grand H.
Bon,
qu'est-ce qu'il y a à retenir de tout ça?
Que finalement, la solution à tous les problèmes,
c'est d'attendre que le destin règle tout
de lui-même? Pas tout à fait.
La catastrophe a fait du mal à tout le monde,
mais c'est surtout les immigrants
puis les plus démunis qui en ont souffert le plus.
Ceux qui n'ont pas de famille, pas de réserve pour survivre.
Même les mesures offertes par les organismes d'aide post-incendie de Chicago vont être plus difficiles à obtenir pour eux.
Les plus pauvres vont devoir prouver hors de tout doute qu'ils ont besoin d'aide
et faire des félins terminables pour avoir un petit peu de nourriture
ou obtenir un abri pour dormir dans un monde
où il ne reste plus de maison.
Pendant ce temps-là, on livrait la nourriture
directement chez les riches, dans leur nouvelle maison,
dans un monde où il n'y a plus de maison.
La logique étant que les gens dans le besoin
sont habitués à la misère,
alors qu'eux autres, ils ont moins besoin d'un coup de main
que tous ces pauvres riches complètement désorientés
face à la possibilité de manquer de quelque chose.
Évidemment, suite à une pareille catastrophe, on pourrait penser que Chicago allait apprendre de ses erreurs.
Mais non. Un an plus tard, la ville était déjà reconstruite avec les mêmes standards de merde
impliquant encore et toujours une quantité phénoménale de produits inflammables.
Et ça va prendre un autre incendie à l'été 1874 pour que les compagnies d'assurance se tannent et obligent le conseil municipal à adopter des règlements plus stricts en matière d'incendie.
Les choses ont changé grâce aux compagnies d'assurance.
Réfléchissez à ce que cette phrase-là veut dire sur nous.
Je m'appelle Charles Beauchesne et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode
Les pires moments de l'histoire
avec Charles Beauchesne
est une idée originale de Charles Beauchesne
Au texte et à la recherche
Charles Beauchesne, Audrey Rousseau
et François de Grandpré
À la réalisation, Alexandre Gauthier
Au montage, Sacha Campo.
À la prise de son, Vincent Cardinal.
Consultante, Barbara-Judith Caron.
À la production, Mylène Fraser.
Producteur exécutif, Raphaël Huismans et Philippe Lamarre.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne
est une production d'Urbania.
Vous venez d'écouter un podcast Urbania.