Les Pires Moments de l'Histoire - L'inquisition espagnole

Episode Date: November 27, 2020

Les foodies du xve siècle le confirment : la fourchette de l’hérétique est un ustensile qui ne va bien à aucune table. Vous saurez pourquoi dans cet épisode alors que Charles se penche sur un des plus célèbres pires moments de l’histoire, en retournant à l’expéditeur un bon nombre d’idées reçues. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Salut, c'est Hugo Meunier, un des meilleurs journalistes et plus grands auteurs du Québec. Hugo, le texte. Ah oui, oui. Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant qui vous aide à voir le monde différemment. Notre mission? Vous amener ailleurs. Abonnez-vous au Micromag sur urbania.ca. T'as-tu bon?

Oui, oui. Bienvenue au Balado Urbania. Paladó urbana. Oui, alors, hola mi preciosa y bienvenido au pire moment de l'histoire avec Charles Beauchesne. ¿Dónde está la biblioteca? Bon, bien voilà, c'est ça, c'était les temps du monde espagnol. Bref, El Podcasto, qui vous rappelle que le seul langage universel, c'est celui de la cruauté humaine.

Ah, je suis non bien naze dans cet épisode-là. Donc, créneau d'un Dios mio cabron, mais écoute, on va voir qu'il en reste un petit peu, préparez-vous un épisode de Caliente en port-favore. Et à ce stade-ci, vous avez eu assez d'indices pour vous douter qu'aujourd'hui, je ne vous parlerai pas une énième fois de quelqu'un qui a été diabolique en Allemagne. Ouais, désolé, les Allemands, la dette n'a pas simplement été payée parce que vous avez eu

Albert Einstein pis une toune des années 80 à propos des ballons. Non, aujourd'hui, on se dirige plutôt vers le pays où, mystérieusement, on soupe excessivement tard pour rien, l'Espagne. Sérieux? Le resto à 22h? Vous trouvez ça raisonnable? Avez-vous une idée des cauchemars que provoquent autant de paix là juste avant d'aller se coucher? Vous voulez

ma mort ou quoi? Donc aujourd'hui, on parle enfin de... Effectivement, c'est un sujet historique croustillant, aussi connu que Barabas d'Empassion. En fait, je dirais même que c'est un sujet plus connu que l'expression Barabas d'Empassion. Eh oui, tout le monde s'attendait un peu à voir l'Inquisition espagnole débarquer éventuellement dans les pires moments de l'histoire, contrairement à ce que vous diront les Monty Python. Et si vous n'avez pas le référent, j'imagine que je pourrais vous dire que c'était aussi inévitable que le déclin des candidats d'occupation au double. Alors, les amis, comment ça se passe d'avoir tous ces abonnés Instagram sans le moindre plan à long terme?

C'est une question rhétorique, autant dire que vous êtes en carton. Je sais exactement comment ça se passe. C'est pas fin, mais c'est comparé à la cruauté déployée pendant la période la plus noire de l'histoire de l'Espagne. Et c'est pas peu dire, venant d'un pays qui a financé l'expédition de Christophe Colomb qui va ravager l'Amérique, qui a subi le régime fasciste de Franco, qui a généralement boulié la Catalogne, qui a mené une guerre sanglante contre les États-Unis sur le territoire cubain,

qui a longtemps été dirigée par les Habsbourg, une famille royale tellement consanguine qu'ils étaient pratiquement des souris blanches de laboratoire. Heureusement que le flamenco et les toreadors sont venus nous faire oublier tout ça. Alors, au menu aujourd'hui, on retrouve une entrée d'interrogatoires religieux, saupoudrés de torture et d'un zeste de dogmatisme.

En plat principal, un plateau de procès perdus d'avance, servis avec exécutions qui feront office de spectacle. Et comme digestif, une certaine propension à s'imaginer que tout ça vient, quelque part, réconforter Dieu. Personne ne devrait jamais réconforter Dieu.

S'il existe, c'est clairement un psychopathe. Donc, sortez vos toches rouges d'inquisiteurs et... Ah, maudit, c'est paresseux comme intro. Parce qu'aujourd'hui, on s'attaque enfin à l'Inquisition espagnole. Par moi, elle générique. Saviez-vous que... Excusez, j'ai juste toujours voulu commencer un paragraphe comme ça.

Saviez-vous que... Je sonne comme un magazine pour adolescentes et j'adore ça. Saviez-vous que les garçons de Tokyo Hotel sont vraiment le phénomène de l'heure? Right? Right, les adolescentes de Tokyo Hotel? C'est encore ça le phénomène? Bref, saviez-vous que contrairement au tapas et à la répression basque, l'Inquisition n'est pas à la base une invention espagnole? Pour ceux qui n'auraient pas de dictionnaire sous la main parce qu'ils servent de butoir de porte depuis que Google existe,

la Sainte Inquisition, comme on l'appelle aussi, c'est un groupe d'institutions au sein de l'Église catholique mis en place pour combattre ce qu'on appelait l'hérésie, c'est-à-dire le fait de renier ou de douter ouvertement de Dieu tel qu'il est interprété par le catholicisme romain. Donc, en gros... Je conçois Dieu de telle manière. Euh, non, non, Dieu est de notre manière. Et nous allons maintenant vous l'expliquer en vous torturant directement dans le rêtre.

Comme Dieu le voudrait. Déjà, à la fin du 12e siècle, en plein cœur du Moyen-Âge, l'Église catholique française avait recours à l'Inquisition pour combattre la montée du catharisme. Et ce, en les inquisitant au fer rouge jusque dans le fond de la gorge. Détail intéressant. jusque dans le fond de la gorge. Détail intéressant. Le catharisme, c'est le nom qui a été donné à un mouvement de l'Église apparu au cours du Moyen Âge.

En Allemagne, en Autriche, mais aussi en France, dans les Flandres, la Champagne et la Bourgogne. En gros, là où il y a du bon petit boire. À date, j'ai rien à redire sur le catharisme. Considérant que Dieu est insaisissable et inaccessible, les cathares vont décider à la place de focusser pas mal juste sur le Saint-Esprit. Cette affaire tellement plus matérielle et concrète. À cause de cette préférence pour une certaine partie de la Sainte Trinité,

on lance une full-blown inquisition sur ces hosties-là au nom de cette légère différence qui n'en est pas vraiment une. Ça va vite de même, l'inquisition. L'inquisition, c'est une forme d'enquête ecclésiastique pour dénicher l'hérésie face à la religion catholique. Elle est souvent accompagnée, mais pas obligatoirement, de

torture et d'exécution. Mais soyons honnêtes, quand le bol de Ringolos est sur la table, c'est dur de pas aller piger dedans. Outre l'Inquisition espagnole, les trois Inquisitions principales dans l'histoire de l'humanité sont l'Inquisition espagnole, les trois inquisitions principales dans l'histoire de l'humanité sont... L'Inquisition médiévale, qui débute en 1184 contre les Cathares du sud de la France et les Vaudois du nord de l'Italie. Ça, c'est des espèces de proto-protestants qui étaient tellement peu différents de l'Église catholique

qu'ils étaient encore certains d'y appartenir, et ce, même pendant l'Inquisition. Ça, c'est de la pensée divergente en mots-à-dit. L'Inquisition portugaise, qui ressemblait à l'Inquisition espagnole, mais avec davantage de pastéis de nata, et ce n'est pas comme ça que ça se prononce, désolé les Portugais, et moins de trophées à la Coupe du monde. Oh, désolé encore les Portugais. Honnêtement, je ne comprends même pas les implications de ce que je viens de dire,

je sais juste que ça va faire de la peine à des fans de soccer, et ça, je peux tout à fait vivre avec ça. Et finalement, il y a eu l'Inquisition romaine. Ça, c'est ceux qui ont fait chier Copernic. Le gars, pas le moteur de recherche. Techniquement, l'Inquisition romaine existe encore aujourd'hui sous le nom de la Sainte Congrégation pour la Doctrine de la Foi et continue à travailler fort pour promouvoir les beaux principes de l'Église catholique

en protégeant les prêtres pédophiles, par exemple. Je pensais jamais dire ça dans ma vie, mais passons maintenant à un sujet un peu plus léger et parlons de l'Inquisition espagnole. Contexte historique. Notre conte de fées débute donc en 711 dans la péninsule ibérique, le nom donné au territoire que couvrent aujourd'hui l'Espagne et le Portugal, et qui serait d'ailleurs un excellent nom pour un danseur nu au défunt 2-81.

Oh yeah! Mesdames et messieurs, préparez-vous à accueillir le caïd de Madrid, le poteau de Porto, l'étalon de Barcelon. Faites du bruit pour la péninsule ibérique! Ha! Ha! Ha! Ha! Je comprends pourquoi on a fermé, finalement. Donc, à cette époque, la péninsule ibérique était habitée par les visigots. Les gottes, qui sont de fervents chrétiens,

plusieurs siècles avant de devenir du monde antisocial en soute de vénile, se font alors kiquer en dehors de la péninsule ibérique par les morts. Oui, je sais, les gottes se font kiquer le cul par les morts. Mais non, les morts pas dans le sens de Jerry Garcia et de la princesse Diana. Les morts, M-A-U-R-E-S. Les musulmans version antiquité. Néanmoins, plusieurs chrétiens réussissent à se réfugier dans les montagnes, d'où ils vont tenter

de prendre leur revanche pendant 800 ans, ce qui est ironiquement la chose la plus chrétienne que j'ai jamais entendue. Cette opération, plus tenace qu'efficace, se nomme la reconquista ou la reconquête. Mais me semble que c'était quand même évident. Bref, sur une période de 800 ans,

les catholiques reprennent les territoires aux morts qui seront graduellement repoussés vers le sud. La Reconquista s'achève officiellement en 1492, quand les armées chrétiennes arrachent la grenade des mains des musulmans. Je ne ferai pas ici la blague que vous croyez que je vais faire. On remarque d'ailleurs parmi les points tournants de la Reconquista, le mariage de Ferdinand d'Aragon et d'Isabella de Castille en 1469, ce qui permit d'unifier pour la première fois leurs royaumes respectifs, avant la route pour une première Espagne unifiée sous un tonnerre de castagnettes, j'imagine. L'Oublie au roi! L'Oublie à l'Espagne! Ferdinand et Isabella, en plus d'être le plus puissant power couple depuis Julio Patre,

avaient cette particularité d'être plus catholiques qu'un évêque dans l'eau bénite à côté d'un cardinal qui tient l'espèce de lanterne qui fait de la boucane puis que le pape essaie de frapper comme une piñata avec un genre de hochet qui pitche de l'eau magique. Le catholicisme! Donc, la principale ambition de Ferdinand d'Aragon et d'Isabella de Castille, c'était...

Here we go! Purifier l'Espagne! Plus particulièrement des musulmans et Spoy Hitler alerte, des juifs. Mais bien sûr. Vous attendiez à quoi? Ils allaient pas purger l'Espagne de la pollution pis de l'évasion fiscale? Ce n'est pas le bon podcast. J'ai l'air de

quise louiter. D'ailleurs, pensez pas que les Espagnols étaient les seuls à être grotesquement antisémites. L'Angleterre avait déjà fait expulser ses juifs en 1290 et la France, toujours down de jouer aux voisins gonflables, avait fait la même affaire en 1306. En Espagne, par contre, les choses ne furent pas aussi smoothy-smooth. En fait, ce qui s'est passé, c'est que dès 1378, un humble d'Aude du nom de Ferrand Martinez s'est lancé dans une campagne antisémite super agressive qui s'est soldée en 1391 par la destruction des synagogues

et le massacre des Juifs de Séville. Vous penserez à ça la prochaine fois que vous vous pâmerez sur leur marmelade puis leur simonac de barbier. Suite à ce terrible événement, plusieurs Juifs quittent le pays et ceux qui restent sont obligés de se convertir au catholicisme. On appellera à l'avenir ces gens des conversos. Les musulmans qui se convertissent sont quant à eux appelés les moriscos. J'en parle comme si c'était la pire affaire, mais devenir un conversos, ça venait avec plein d'avantages.

Ça leur donnait accès à un paquet de sphères de la société qui leur étaient avant interdites, que ce soit en affaires ou au gouvernement. Et ils n'étaient plus victimes de mille et un préjudices envers les juifs de la part des catholiques et pouvaient maintenant jouir pleinement de nouveaux préjudices envers les nouveaux catholiques de la part des anciens catholiques. Top différence. C'est d'ailleurs principalement contre ces fameux conversos que Ferdinand d'Aragon et Isabella de Castille

vont prendre l'habitude de se craquer mutuellement en colère comme Richard Martineau et Sophie Durocher face à toute forme de progrès. Ils suspectent, non sans fondement cela dit, que certains descendants des conversos continuent à pratiquer des rituels juifs en secret à la maison. Shalom!

C'est quoi, le mot de passe? Shalom! Tu me niaises ou c'est ça, le mot de passe? Rituel juif secret! Et à leurs yeux, ce sont ces satanés hérétiques qui abusent de leurs privilèges en accumulant argent et pouvoir, constituant rien de moins qu'une atteinte à la pureté de leur royaume catholique.

Et chose certaine, il n'y a jamais rien de bon quand les dirigeants d'un pays prennent le chairlift de cette montagne. Détail intéressant. La vérité, c'est qu'aujourd'hui, aussi longtemps après les faits, c'est difficile d'identifier les raisons exactes qui ont poussé Ferdinand d'Aragon et Isabella de Castille à lancer l'Inquisition espagnole, alors que leurs traces de fou n'étaient même pas encore imprimées

dans les coussins du trône. Certains historiens pensent que c'est une réponse, somme toute, super agressive au pluralisme religieux présent dans une Espagne qui était, jusqu'à récemment, plein de royaumes différents. D'autres experts pensent que c'était une façon de standardiser les lois et les juridictions d'une Espagne encore très fragmentée.

Et quoi de mieux pour unir les gens que ça? Peut-être que tout ce temps, la véritable acquisition était dans nos cœurs. Il y a aussi l'idée comme quoi l'antisémitisme était tellement généralisé dans le reste de l'Europe que l'Espagne n'a pas eu le choix d'emboîter le pas, histoire de ne pas s'aliéner ses alliés. Ce qui est probablement la version la plus démesurée imaginable de commencer à fumer pour ne pas avoir l'air d'un loser. D'autres pensent que c'était pour éviter que l'Empire ottoman, qui était en pleine expansion, se trouve des alliés en Espagne.

Charles Beauchesne vous encourage à écouter les épisodes des saisons précédentes pour comprendre où de fuck est l'Empire ottoman. Ou que c'était pour renforcer l'unité de la nation, ou encore juste un gros fuck you au Vatican, leur prouvant qu'ils étaient littéralement plus catholiques que le pape. Ça pourrait aussi être pour des raisons économiques ou juste du très gros racisme. Bref, il existe autant d'hypothèses que d'historiens

qui se font demander par leur famille à Noël pourquoi ils sont pas allés en marketing. Peu importe les motivations exactes, Ferdinand d'Aragon et Isabella de Castille tenaient absolument à trouver et punir les faux catholiques. Il y a des couples qui trippent sur le vélo de route, eux autres, c'était ça. Le roi et la reine firent même pression à Rome pour obtenir la permission de mener eux-mêmes l'Inquisition.

Alors, si je comprends bien, vous voulez mener une Inquisition au nom de l'Église? Oui, mais on préférait que l'Église ne s'en mêle pas et nous laisse faire tout ça nous-mêmes. Après tout, on ne veut surtout pas vous déranger, vous savez. OK, mais vous êtes bien sûr que ce n'est pas pour abuser de votre position de pouvoir parce que personne ne vous surveille. Non. Et c'est ainsi que, le 1er novembre 1478, le pape Sixte IV, quel exercice de diction, leur signa une bulle papale leur donnant les clés pour faire autant d'inquisitions que peut vouloir en faire un couple de jeunes mariés. Ah oui, chéri, relis-moi la bulle pontificale de Sixte IV pendant que je te prends en doggy.

Ouais. Ah, ah, en part le saint décret, nous autorisons les rois et reines à procéder à l'inquisition des... Ah oui, oui, continue, continue, mais arrête-toi avant le bout qui mentionne que le pape s'appelle Sixte IV. Sinon, je vais perdre mon érection parce que c'est drôle. Une bulle pontificale, ou une bulle papale, c'est un document scellé par lequel le pape pose un acte juridique important, genre une canonisation ou l'indiction d'une année sainte.

Bulle, oui, ça sonne peut-être un petit peu cute, mais ça vient du latin bula, qui veut dire saut, parce que le document portait le saut du pape, et non parce que quelqu'un a quelque part souligné l'occasion en soufflant des bulles de savon comme une fille sur la cidre à Burning Man. Honnêtement, je pense que tout le monde pouvait figurer ça dans le contexte,

mais j'ai juste besoin d'un prétexte pour couvrir le bruit. Le temps que ça finisse. Bon, il faut que j'aille pisser maintenant Les premiers inquisiteurs dominicains sont donc nommés en septembre 1480 à Séville Et c'est là que le gros fun commence Le niveau de fun étant évidemment relatif aux côtés de l'équation dans laquelle tu te tiens Et le plus infâme de tous les inquisiteurs, c'était... Thomas de Torquemada!

Souvenez-vous de celui-là. Ça va être un petit peu l'empereur Palpatine dans Star Wars. Et là, je parle ici de l'empereur Palpatine de Return of the Jedi, avant que la franchise le ramène de façon super inutile dans l'épisode 9. Genre, tout ce temps-là, c'était encore lui le méchant qui contrôlait tous les autres méchants qui étaient censés le remplacer. Puis là, sa mort dans la trilogie originale n'a plus la moindre importance parce que les scénaristes n'ont pas d'imagination.

Sérieusement, Star Wars, c'était si difficile que ça d'inventer un nouveau personnage. Et là, ne me partez surtout pas sur le Mandalorien, la série sur Boba Fett, où Boba Fett n'est pas le personnage principal. Qu'est-ce que vous me faites, Star Wars? Faites un film sur Jar Jar, rendu là! Bref, on sûre ne met Torquemada le marteau des hérétiques. Probablement parce qu'en matière d'hérétiques,

il était bon pour taper sur le clou. Nommé en 1483, Torquemada est décrit par certains comme un véritable sadique xénophobe qui aurait torturé et brûlé plus de 2000 personnes pendant son mandat. On raconte qu'il aimait rester dans les donjons pour se délecter de l'odeur de la chair calcinée des hérétiques et de la douce mélodie des eaux qui se brisent. Admettez-vous avoir manigancé avec les forces du diable? Avouez et votre supplice sera terminé. Allez-vous faire foutre Torquemada? Bientôt, je serai mort, et vous avec moi. Oh, j'ai bien peur que le bouclier protecteur de l'étoile de la mort

sera parfaitement opérationnel quand tes amis vont arriver. Quoi? Désolé, c'est une ligne super hermétique du retour du Jedi parce que c'est le meilleur fucking Star Wars. Quel idiot! Tout le monde sait que c'est l'Empire Contre-Attaque, le meilleur fucking Star Wars! Jeune imbécile, c'est maintenant, à la fin, que tu te décides à comprendre. By the way, ça aussi, c'est une ligne du retour du Jedi.

Arrêtez pour l'amour du ciel! Torquemador a aussi légitimé et organisé les pratiques les plus brutz pour l'amour du ciel! Torquay Mador est aussi légitimé et organisé les pratiques les plus brutales de l'Inquisition, en plus d'avoir été un des principaux instigateurs du décret de l'Alambra, qui donnait quatre mois aux Juifs pour se convertir au christianisme ou quitter l'Espagne.

Les pauvres. Ils seraient alors obligés de souper à des heures normales. Mais là où ça devient tristement hilarant, c'est que même si elle est historiquement reconnue pour avoir été un pain dans le cul des Juifs et des musulmans, l'Inquisition avait techniquement aucun pouvoir légal sur eux. Dans les faits, les inquisiteurs avaient seulement le droit d'enquêter sur ceux qui se disaient chrétiens.

Ce qui fait que c'est seulement après s'être converti au catholicisme de force que les Juifs s'exposaient à se faire harceler par l'Inquisition qui doutait, comme par hasard, de l'honnêteté de leur conversion. Un peu comme une douce moitié contrôlante qui te chicane parce que t'anticipes pas ses besoins. « Torquemada, regarde! Nous nous sommes tous convertis au catholicisme! » « Aaaaaah! »

« Ce n'est pas pareil si je suis obligé de le demander! » « Aaaaaah! » La première étape de l'Inquisition était donc la collecte d'informations. pareil si je suis obligé de le demander. La première étape de l'inquisition était donc la collecte d'informations. En gros, la tactique, c'était d'annoncer pendant la messe du dimanche l'heure arrivée au village. Un petit peu comme quand le cirque arrive en ville, mais pas

n'importe quel cirque. Un cirque pire que d'habitude. Le cirque de la répression religieuse, accompagné des barbapapas de la douleur. Les juifs, et musulmans convertis juste pour acheter la paix, avaient alors de 30 à 40 jours pour confesser leur hérésie, ou encore mieux, dénoncer celle de quelqu'un d'autre. Sous l'Inquisition, le commérage était considéré comme un devoir citoyen.

Et rapidement, la vie s'est mise à ressembler au premier round d'une game de loup-garou, où n'importe quelle affaire devient une source d'accusation potentielle. Puis là, si t'as moindrement un argumentaire élaboré, t'es tout de suite considéré comme dangereux, puis on t'élimine juste au cas. Fait que t'es pogné 40 minutes à regarder des épées jouer sans aucune stratégie. Et c'est tellement frustrant! Néanmoins, ceux qui s'autoconfessaient aux inquisiteurs s'en tiraient généralement assez bien. On pouvait t'envoyer en pèlerinage pour redonner un peu de vigueur à ta foi

et slash ou à ton amour de la randonnée. Ou encore quelques petits coups de fouet à une époque où se faire fouetter, c'est pratiquement la moins pire affaire qui peut arriver en termes de punition. C'est quand ton voisin t'accusait d'hérésie alors que tu t'étais pas présenté toi-même pour te confesser que ça devenait stressant pour toi. Nous y reviendrons. Donc une fois les accusations tombées, les qualificadorès, les évaluateurs,

qualificadoraient les dossiers un à un pour évaluer s'il y avait bel et bien hérésie. Détail intéressant. La définition d'hérésie pour l'Inquisition était somme toute large en estie. Même si l'histoire s'attarde surtout aux conversos et aux moriscos, au-delà de 60 % des cas traités, étaient tout bonnement de bons vieux chrétiens qui s'étaient égarés du droit chemin en sacrant accidentellement parce qu'ils se sont cognés un orteil sur un coin de table

ou quand quelqu'un décidait que la sodomie au 15e siècle, c'était un gamble qui en valait la peine. Je peux comprendre. Le problème, c'est que les évaluateurs plaçaient plus souvent qu'autrement les accusés en détention préventive et ça pouvait prendre plus de deux ans avant qu'un qualificador se penche sur ton dossier.

Vous pouvez insérer ici le gag de bureaucratie gouvernementale de votre choix. Je me suis demandé un membre de la famille Génant qui partage des mimes pleines de fautes puis qui planifie d'aller brûler des tours 5G. Ah oui, l'Inquisition se saisissait à ce moment-là de tout est bien et s'en servait pour payer le coup de te garder aussi longtemps en taule. servait pour payer le coût de te garder aussi longtemps, Toll. Alors, voilà. La bonne nouvelle, c'est que nous en sommes venus à la conclusion que vous êtes innocents. Vous pouvez partir. Et la mauvaise? C'est qu'il ne vous reste plus un sou parce qu'on a utilisé tout votre argent pour payer vos frais de prison. Cocasse, non? Oh, mierda. Mais évidemment, vous m'avez gardé ici 36 mois. La première fois que je vais rencontrer ma fille, c'est à sa fête de 3 ans. Et Dieu sait avec qui ma femme est allée se désennuyer en gamblant avec la sodomie au 15e siècle.

Désolé, M. Zabala, mais comme nous vous l'avons répété à plusieurs reprises, nous... Nous ne pouvons procéder que par ordre alphabétique, je sais. Fuck! Détail intéressant. Ce serait d'ailleurs grâce à tout cet argent confisqué pendant l'Inquisition que l'Espagne a pu achever la conquête de la grenade, en plus de financer le Kickstarter de voyage de Christophe Colomb. Bonjour les dragons.

Je viens vous demander un investissement pour couvrir les coûts de mon expédition avec mes trois bateaux. La Nina, la Pinta et la Santa Maria. Mon projet est de trouver un passage vers l'Inde et absolument rien d'autre en chemin. Le Portugal a déjà sa propre route des épices, alors désolé, je vais passer. Les Thalés, elles passent aussi. La France aussi passe. L'union de Calmar passe aussi. Nous n'avons pas besoin de ça pour que tout le monde se rappelle de nous dans plusieurs centaines d'années.

L'Espagne embarque avec vous. Ça alors, c'est controversé en maudit, mais nous avons un deal. Prions maintenant pour que je ne débarque pas dans un endroit qui n'a rien à voir avec l'Inde, sinon le viol des Premières Nations serait indirectement financé par l'intolérance religieuse et le futur me désavouerait complètement après m'avoir encensé pendant des années dans les écoles. Tout le monde aurait l'air fou. De retour à la paperasse des qualificatoresses, une fois le dossier étudié, les suspects considérés comme suspects devaient ensuite subir un long procès

qui était en fait une longue série d'audiences où tu te faisais questionner sans relâche par un procureur sur des semaines et des mois. Tu sais, la barnaque. Finalement, la pire affaire avec l'Inquisition espagnole, c'est les délais. Les accusés se présentaient généralement au procès sans savoir de quoi et par qui ils étaient accusés.

Imaginez, deux ans dans une prison sans savoir pourquoi. La seule incompréhension plus douloureuse que celle-là, c'est de poser une question sur Facebook à la personne que t'aimes en secret puis voir les trois petits points qui indiquent qu'elle est en train d'écrire « apparaître » et « disparaître » par shot de cinq minutes puis finalement lever l'absolu. Ce n'est pas bon signe. Détail intéressant. Malgré toutes ces procédures de schnoutes, les accusés avaient quand même droit à un avocat de la défense,

qui était là pour les conseiller, ce qui, plus souvent qu'autrement, se résumait à « Dites la vérité, s'il vous plaît. C'est mieux pour vous. » Et sur une date, n'oubliez surtout pas d'être vous-même. Dans les cas où les accusés étaient récalcitrants à avouer leur crime, ou pire encore, s'ils s'entêtaient à ne pas demander pardon, on avait recours à... Mesdames et messieurs, petits et grands,

le moment que vous attendiez tous, la torture! Détail dark. Les méthodes de torture employées par l'Inquisition étaient aussi variées que différentes, contrairement à cette redondante analogie. Par exemple, l'estrapade ou strapado, très différent de

la strapado, c'est un gag qui fonctionne mieux à l'écrit. Le strapado, c'était un système de poulies conçu pour hisser une victime par les mains, attachée derrière son dos, avec des poids lourds attachés à ses pieds. On effectuait ensuite un relâchement de la corde et un arrêt très rapide, juste avant que la personne touche le sol.

Le tortionnaire claquait ainsi l'épaule de la victime, la disloquant de manière audible. Ça, c'est un avant-goût avec mes jointures. Moi, mon préféré, personnellement, c'est le berceau de Judas, qui était essentiellement une pyramide pointue sur laquelle on t'invitait à t'asseoir nu-fesse avec des poids aux chevilles

pour que tu t'empales analement pendant des jours. Mon Dieu! Qu'est-ce que Judas a bien pu faire pour donner son nom au plus désagréable botplug au monde? Ah oui, c'est vrai. Détail de plus en plus dark. Évidemment, personne ne se donnait vraiment la peine de nettoyer la pyramide à cul. Donc, si tu réussissais à passer au travers, tu pouvais aussi t'attendre à mourir d'une foudroyante infection du péteux. Il y avait aussi la technique de t'écraser les pouces dans un étau, ce qui aurait probablement eu l'air plus terrible si je l'avais pas mis

juste après le triangle du rectum qui chauffe. N'oublions pas également la classique grosse cage médiévale où on te laissait moisir dans la rue pour faire de toi un exemple pendant que tout le monde te pitche des légumes pourris. Ce qu'on appelait d'ailleurs tout simplement à l'époque des légumes. Sinon, l'an espagnol.

C'était une poutre triangulaire, parfois avec des pics sur le top, que la victime chevauchait comme un mulet. On t'attachait des poids aux pieds et, au fil du temps, la personne finissait par être tranchée en deux fourches premières. C'est vraiment pas assez proche d'être adorable. La fourchette de l'hérétique, ça, c'était une grosse fourchette en métal avec des pics sur les deux bouts, thématique récurrente,

qu'on te jamais hante la gorge et la poitrine avant de te demander de répondre à des questions et de te faire souffrir toi-même en te piquant à chaque fois que tu parles avec cette shit. La version inquisition d'un grand frère qui tape avec ta propre main en répétant pourquoi est-ce que tu te frappes toi-même. Il y avait aussi marquer les accusés avec un fer chauffé à blanc, leur faire porter des bottes en métal chauffé à blanc, te faire arracher les tits avec des pin fer chauffé à blanc, leur faire porter des bottes en métal chauffé à blanc, leur faire arracher les tits avec des pinces chauffées à blanc, forcer de l'eau dans la bouche d'un prisonnier

jusqu'à ce que son estomac explose, espérons-le, à proximité de ceux pris avec des blessures chauffées à blanc. Et finalement, la préférée des enfants, la vierge de fer, n'était pas utilisée par l'Inquisition. Pour ceux qui savent pas de quoi je parle parce qu'ils ont eu une enfance heureuse,

c'est l'espèce de sarcophage en fer noir en forme de madame avec plein de clics à l'intérieur qui, à mesure qu'on ferme le couvercle, te transperce le corps, sauf les organes vitaux, pour que tu puisses souffrir plus longtemps. C'est l'affaire qu'on voit tout le temps dans les décors de chambres de torture qui, ironiquement, n'y étaient jamais.

Détail intéressant à propos d'un détail d'art. Oh, oh, oh oh oh! On trouve effectivement aucune référence à ce moyen de torture pendant toute la période du Moyen-Âge. On utilisait des dispositifs plus ou moins similaires pendant l'Antiquité, mais les premières traces d'une Vierge de Fer datent de 1802 en Allemagne. Quelle surprise! Ils se sont glissés dans le podcast finalement! Elle était basée sur une histoire créée par un philosophe allemand. C'est pas important, mais la Vierge de Fer,

c'est surtout une attraction de musée des horreurs ambulants pour donner des cauchemars aux gens en leur vendant un Moyen-Âge plus fucktop que le client demande. C'est dans les faits une reconstitution super précise et détaillée d'un instrument de torture inventé par le meilleur cas à offrir l'imagination

allemande. Ça donne des nice voitures, mais l'imagination allemande. Ça donne des nice voitures, mais d'autres affaires aussi. En fait, la Vierge de Fer n'aurait pas pu être utilisée par l'Inquisition parce qu'ils avaient, croyez-le ou non, des règles très strictes encadrant la torture. L'une d'entre elles étant qu'il ne peut pas faire saigner volontairement les accusés. Weird rendu là, je sais. C'est pourquoi ils favorisaient des méthodes comme la simulation de noyade,

une technique tellement winner qu'on s'en sert encore aujourd'hui, car, je vous le rappelle, le monde dans lequel on vit est terrifiant. Chaque procès était suivi par un scribe, qui notait absolument tout ce qui se disait avec une précision chirurgicale. Et encore aujourd'hui, dans les archives de l'Inquisition, on peut lire l'entièreté des procès dans le détail, allant jusqu'aux cris des accusés pendant la torture. Scribes! Pouvez-vous me relire la transcription, s'il vous plaît? l'entièreté des procès dans le détail, allant jusqu'au cri des accusés pendant la torture.

Scrib, pouvez-vous me relire la transcription, s'il vous plaît? Ah, oh, ah, ouille, ouille, ouille, quoi que vous fassiez pas dans les fesses, aïe, aïe, aïe, directement dans les fesses, ouille, ouille, peut-être que vous ne m'avez pas bien entendu la première fois, aïe, manifestement vous m'avez entendu, mais vous faites le contraire volontairement, ouille, ouille, ouille. D'ailleurs, les inquisiteurs se doutaient que, sous l'effet de la torture,

un accusé pouvait être porté à s'inventer des crimes juste pour que ça s'arrête. Lorsqu'une confession était faite, on arrêtait de torturer la victime pour lui demander si elle confirmait sa déclaration ou la rétractait. Si t'avouais ton crime, on pouvait continuer à te torturer pour te punir. Et si t'avouais pas, on recommençait à te torturer jusqu'à ce que t'avoues pour ensuite te torturer. Difficile de faire plus loose-loose. De 50 à 60 % des gens accusés étaient éventuellement condamnés comme ça. À ce moment du processus, c'était plus les inquisiteurs qui géraient la patente, mais bien le roi lui-même qui s'était gardé le bout le fun, j'imagine. Les condamnés devaient ensuite participer de façon super pas volontaire à une cérémonie d'auto-daffé,

une grosse affaire religieuse publique méga humiliante qui durait des heures parce que personne n'avait Netflix pis que du shaming religieux c'était le meilleur divertissement disponible. 600 ans avant la première saison de Orange is the New Black. Mais revenons-en au procès de l'Inquisition. Le prisonnier devait alors faire un acte de foi

ou en portugais auto-daffé, d'où le nom du par tes poches », pour prouver sa droiture morale. En gros, ça voulait dire se confesser tout en portant un costume ridicule, un genre de grand poncho avec un long chapeau pointu. Oui, oui, le même chapeau conique, humiliant, qu'on faisait porter aux gros nigos de la classe dans un système scolaire que vous n'avez jamais connu. Ça vient de là. ego de la classe dans un système scolaire que vous n'avez jamais connu. Ça vient de là. Ces ponchos de la honte s'appelaient les Sambenito, et la couleur

et le symbole sur ceux-ci représentaient le châtiment que les accusés allaient subir pour le plaisir de la foule. Fun fact, les accusés eux-mêmes avaient aucune idée de ce qui les attendait. En même temps, quand les 30 personnes autour de toi sont habillées en jaune avec des symboles de flamme, faut vraiment être optimiste

pour espérer que ce qui t'attend, c'est un Ave Maria puis une tape-ses-fesses. Les plus chanceux sont tirés avec une coupe de coup de fouet, la prison à vie ou la galère. Ouais, la galère, ça, c'est des bateaux où t'étais obligé de ramer jusqu'à ta mort, mais également une expression française qui désigne ces bateaux-là pour évoquer

l'aspect laborieux d'une tâche, ainsi que le titre d'une série de René-Claude Braseau qui fait référence à l'expression française, qui fait référence aux bateau, qui font référence à l'aspect laborieux d'écouter un épisode de La Galère. Vous me suivez? Le chantiment le plus commun restait quand même le bûcher.

Une fois la cérémonie terminée, on amenait les accusés hors de la ville au quémadéro, qui se traduit littéralement en français comme incinérateur. Et ça se déroulait exactement comme vous pensez que ça se déroulait. Détail dark. Ceux qui se convertissaient avant de mourir avaient la chance de se faire étrangler avant d'être brûlés, alors que les coquins récalcitrants étaient brûlés vifs, ce qui fait très mal.

Voilà qui est magnanime. Autre détail dark. Si tu mourais pendant le très long interlude de la torture, on allait généralement te déterrer pour mettre la touche finale à ton procès, te condamner et, dans certains cas, t'exécuter même si t'es mort. Alors, monsieur, avez-vous quelque chose à dire pour votre défense? Eh bien, qui nous dit mot consent? Et hop, allez m'exécuter ça au plus speed

avant que sa tête se détache toute seule à cause du vent. Pouvez-vous ouvrir une fenêtre, s'il vous plaît? Un dernier petit détail dark pour la route. À moins que vous soyez chicken! Il n'y avait pas d'âge pour se faire enquêter par l'Inquisition. Selon leurs archives, on retrouve sur la liste au moins une fillette de 7 ans et un vieil homme de 102 ans. Comme quoi l'Inquisition espagnole peut être classée G pour toute la famille. Bon, qu'est-ce qu'on peut apprendre

de tout ça? D'abord que tout ce qu'on croit connaître sur l'Inquisition espagnole, incluant ce que je viens de vous raconter, est probablement pas vrai. En fait, pas tout. Il faut juste le remettre en perspective. By the way, juste pour être clair, l'Inquisition espagnole a bel et bien existé. On n'est pas sur le bord de prendre un virage super conspirationniste

qui va finir inévitablement par la Terre est plate, Jésus c'est un alien, puis Avril Lavigne est morte depuis 2003, puis c'est un body double qui chante Hello Kitty. Le 22 janvier 1998, le Vatican aurait finalement donné accès aux archives de l'Inquisition, qui, comme on le sait plus tôt, notait tout comme des sales gros nerds. Et ça brosse pas tout à fait le portrait auquel on est habitué. Même si elle a perduré plus de 350 ans, l'Inquisition espagnole a principalement été active entre 1480 et 1510, soit 30 ans. C'est pas long. C'est court, même.

Quand t'es pas le gars qui se fait empaler. Et pendant tout ce temps, l'Inquisition a jamais été condamnée par les autres pays d'Europe. Au contraire, on a même applaudi l'Espagne pour sa gestion musclée de ses « damnés hérétiques ». L'antisémitisme était très à la mode à l'époque, et la comparaison avec la mode est encore plus forte quand on réalise

que ça revient périodiquement à travers l'histoire. Là où cette belle fraternité dans la haine d'un peuple commence à s'effriter, c'est en 1517, quand l'Église se sépare. N'hésitez surtout pas à jeter un coup d'œil à l'épisode du massacre de la Saint-Barthélemy. Et que tout d'un coup, les réformistes sont beaucoup moins chill avec les catholiques. Charles Quint, roi d'Espagne, saint empereur romain germanique et 100% Habsbourg avec son menton de guillolopage

qui tombait dans un escalier constitué lui-même de menton de guillolopage, était à la tête de la plus grande armée catholique d'Europe et avait donc de facto la job d'aller péter la gueule aux protestants. Malheureusement, alors que la royauté espagnole avait l'avantage sur le champ de bataille, les réformateurs avaient, eux, le pouvoir de la presse écrite et auraient commencé à publier de la propagande anti-espagnole. Entre autres, sur leur inhumaine inquisition avec laquelle tout le monde était vraiment down peu de temps auparavant.

La plupart des images grotesques d'inquisiteurs fanatiques en tunique rouge de Satan dans une partouze costumée viennent d'un seul et unique document publié en 1567 par un prétendu martyr protestant connu sous le pseudonyme de Reginaldus

Gonzalvus Montanus. Tant qu'à m'inventer un nom, j'aurais donné à celui-là un deuxième brainstorm. T'as lu le truc du gars, Regino Gonzales? Non, non, attends. Ah oui, oui, oui, oui! Ronald Gonzague Montaigu.

Regine Gonzès Montpellier. Reglus Mi Grosse Melouse Marcathanus. Gonzalo... En réalité, les inquisiteurs n'étaient pas des crackpots fanatiques sadiques qui s'endormaient au son des rotules qui débarquent. En fait, c'était souvent même pas des prêtres, mais plutôt des

experts légaux, des avocats qui faisaient ce que les avocats font de mieux, être carriériste ou dépendre des autres. Ha ha! Mais je vais quand même big time vous appeler quand mon char va foncer dans une station service. Selon les archives, seulement 2 % des accusés ont été torturés 15 minutes et moins de 1 % ont subi de la torture une deuxième fois.

Statistiquement parlant, l'Inquisition aurait beaucoup moins torturé que les autres tribunaux européens qui étaient pas mal plus décadence style. En Angleterre, tu pouvais être exécuté pour avoir endommagé un bosquet. En France, t'étais éventré si tu volais un mouton. Et en Allemagne, on t'arrachait les yeux si tu revenais après avoir été banni. Pour ceux qui se demandaient ce qui arrivait. Détail intéressant dans la conclusion. Est-ce que c'est weird? C'est weird, right?

Le début de l'Inquisition espagnole correspond plus ou moins au moment où, dans l'histoire, l'Espagne était la puissance numéro un d'Europe. Certains historiens suggèrent donc que la propagande négative à propos des pratiques de l'Inquisition serait une tentative des puissances ennemies pour kiquer l'Espagne dans le derrière des genoux. Parait que l'Espagne n'est même pas si riche que ça. Je suis sûr qu'elle ne s'est même pas si houlande. Les documents de propagande laissent croire que l'Inquisition

aurait tué des millions d'hérétiques, mais selon les archives, c'est complètement faux. En 350 ans d'Inquisition, on pense maintenant qu'entre 3000 et 5000 personnes ont péri. Puis là, je veux pas dire seulement. Je sais que 5000, c'est quand même beaucoup. Mais entre 5000 puis un million, il y a une solide marge. On dirait que c'est un enfant qui a rédigé les comptes. Puis là, les Inquisiteurs ont tué un million de personnes!

Mais oui, mais oui, mon garçon, mais oui, hein? Un million de personnes. Va te laver les mains et ferme ta gueule, maintenant. À titre comparatif, durant la même période, autour de 50 000 sorcières ont été exécutées dans le reste de l'Europe. C'est un shitload de sorcières, ça. Qu'ont-ils bien pu faire avec tous les balais restants?

Encore un autre détail intéressant dans la conclusion. Qu'est-ce qui se passe? Les inquisiteurs auraient été un peu plus chill avec la sorcellerie que partout ailleurs. Ils détenaient généralement des diplômes universitaires et cherchaient apparemment des vraies preuves avant d'accuser les femmes soupçonnées d'être des sorcières. Et souvent, ils n'en trouvaient pas, parce que c'était 100 % des accusations fabriquées pour oppresser les femmes dérangeantes.

Leur position officielle, c'était que la sorcellerie était un problème de santé mentale ou carrément du délire et donc pas punissable. Dans ce temps-là, en Angleterre, on brûlait assez de sorcières pour chauffer en hiver. Bon. Qu'est-ce qu'on peut apprendre de tout ça? C'est sûr que la version révisionniste

de l'Inquisition est l'illustration parfaite de l'expression « L'histoire est écrite par les vainqueurs ». Ça, c'est grain d'en estisir, ça. À égalité avec « Les réjouissances ont été de courte durée depuis que l'homme est homme ». Par contre, l'idée comme quoi les nations puissantes propagent de la fausse information pour miner leurs adversaires, c'est encore très d'actualité.

Donald Trump fait ça. Les inquisiteurs s'en sortent pas non plus blancs comme neige. Leur fanatisme religieux les a poussés à penser qu'il y a juste une bonne façon de pratiquer la religion et que toutes les autres croyances sont l'incarnation du mal. Et ça, comme on a pu le voir, ça devient crissement dangereux super vite. Bref, je m'appelle Charles Beauchesne

et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode. Les pires moments de l'histoire, c'est au texte et à la recherche, Charles Beauchesne, Audrey Rousseau et François de Grandpré. Remerciements spécials à Gabrielle Deslandes pour son aide précieuse. Pour Urbania, à la réalisation, Barbara-Judith Caron.

Au montage, Lucie Fournaison. Producteur exécutif, Raphaël Huismans et Philippe Lamarre. Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une production d'Urbania. Vous venez d'écouter un podcast Urbania.