Les Pires Moments de l'Histoire - Pocahontas
Episode Date: December 20, 2024Pour le bonheur des enfants et de ces insupportables adultes un peu trop nostalgiques, Charles revisite ce classique de Disney sur le génocide des autochtones d’Amérique… Et voyons voir à quel ...point la vérité historique sur cette princesse du nouveau continent trouvera le moyen d’être encore une fois pire que tout. Chose certaine, cet épisode s’annonce léger à souhait! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Salut, c'est Égo Meunier, un des meilleurs journalistes et les plus grands auteurs du Québec.
Égo, le texte.
Ah oui, oui.
Bon, je suis aussi le rédacteur en chef d'Urbania, un média québécois indépendant
qui vous aide à voir le monde différemment.
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T'as-tu bon?
Oui, oui.
Bienvenue au balado Urbania.
Balado urbainien.
Alors coucou mon petit panier de chatons ronrons petits patapons,
puis à bien y penser, ça devient infantilisant rapidement comme intro.
Bonjour normal tout le monde, ici Charles Beauchesne,
et soyez les bienvenus au pire moment de l'histoire,
ce balado historique où je me concentre sur le pire du pire du passé, et entre autres les raisons pour lesquelles aujourd'hui,... Autochtones non cédés. Mais qu'essentiellement, à part le mentionner à ce moment précis qu'il y a plus ou moins rapport, personne ici va faire quoi que ce soit à propos de ça. De rien.
Place au théâtre.
Est-ce que j'ai l'air d'un homme marié?
La cuvette des chiottes est relevée, mec.
Appelez-moi
le doux
doux
doux doux Le Douda de colons venus s'installer ici alors qu'il y avait déjà plein de monde et que quelqu'un a proverbialement tassé quelqu'un,
comme on dit. Résultat,
aujourd'hui, l'Amérique, c'est plein de blancs
en sandales flip-flop directement dans le métro
puis fouillez-moi, c'est toujours ce monde-là qui croise leurs jambes
quand ils sont assis puis t'en as pour trois stations
à éviter de peine et de misère leurs vieux ongles d'orteil.
Le rêve américain.
Mais étant donné que c'est pas la première
ni la dernière fois que je vous fais un épisode sur les horreurs
de la colonisation,
cette fois-ci, j'ai décidé de nous sucrer tout ça avec une histoire nostalgique rassurante que vous connaissez.
Pocahontas!
Donnez-moi juste deux secondes, trouvez la cassette dans le sous-sol.
Et on commence.
Ah, it's it!
Pocahontas, l'aventure extraordinaire de cette princesse autochtone
qui, malgré leurs différences, unira son peuple à leurs nouveaux amis européens.
Pour ce faire, elle sera accompagnée du beau et valeureux John Smith,
ainsi que du diabolique gouverneur Radcliffe,
qui n'est pas explicitement homosexuel dans le film,
mais qui a néanmoins un genre d'assistant qui est à toute fin pratique son bot homme.
Plongeons donc dans le merveilleux
monde de Disney, histoire de voir
si on n'est pas capable de retirer une couche de paillettes
et voyons voir ce qu'il restera
de Pocahontas.
Par moi le générique.
Hey, maudit que les chansons
sont bonnes, par exemple.
Les couleurs du vent. Tout le monde veut
toujours faire cette toune-là en karaoké.
Est-ce qu'ils se rendent compte que la version québécoise n'est pas trouvable
et que la seule encore disponible, c'est celle des Français,
mais que les paroles n'ont juste pas rapport?
Est-ce que ça m'est arrivé souvent, ça?
L'air du vent! Qu'est-ce que vous me faites,
les Français? Du vent, c'est de l'air!
Contexte historique.
Nous sommes
aujourd'hui.
Eh bien, en tout cas, ce que je veux dire, c'est que, voyez-vous,
pour apprécier pleinement la vraie histoire de Pocahontas,
il faut savoir ce qui est devenu sa légende aujourd'hui.
Ce qui serait très facile si mon public était principalement composé
de femmes entre 35 et 43 ans qui ont regardé en boucle
le dessin animé des années 90 en montant une chorégraphie de danse en pyjama
pour des parents qui sont en train de saouler comme jamais un étage plus haut.
Mais non, une partie de mon public étant aussi
d'un bleu d'oudes avec des T-shirts de Warhammer 40 000
qui boivent du Mountain Dew en se grattant les couilles,
ainsi que quelques amis non-binaires
qui font toutes ces affaires-là en même temps,
voici un résumé du synopsis de Pocahontas,
le film de 1995, pour vous remettre en contexte.
En gros, Pocahontas, c'est une audacieuse princesse autochtone d'Amérique
avec un esprit fort qu'elle tient de sa mère qui est morte parce que Disney.
Toujours à la recherche du chemin qui la mènera vers l'aventure et la découverte
quand elle n'est pas en train de faire ce qu'on pensait que les Autochtones faisaient
avant l'arrivée des Blancs, c'est-à-dire des plongeons méga gracieux
dans des chutes d'eau super hautes, avoir les cheveux qui virevoltent inexplicablement
dans le vent 95 % de son temps d'écran et évidemment,
ventiler ses problèmes auprès de l'esprit de sa grand-mère
qui est devenu un arbre. Tout est donc,
on ne peut plus autochtone par ici.
Fait qu'un jour, à coste
sur ce nouveau monde, un bateau
d'anglais avec à son bord le séduisant
capitaine John Smith, qui est
le blanc le plus blanc que vous avez
jamais vu, interprété
par Mel Gibson d'ailleurs, avant qu'il devienne plus antisémite que suggéré, interprété par Mel Gibson, d'ailleurs,
avant qu'il ne devienne plus antisémite que suggéré à Hollywood.
Bref, eux autres, ils viennent en Amérique pour chercher de l'or et rien d'autre,
parce que c'est plus facile à comprendre pour les enfants que des ambitions colonialistes.
Fait qu'ils se mettent aléatoirement à creuser des trous dans le sol un peu partout
en tirant sur des arbres au canon,
exactement comme quelqu'un qui ne trouvera jamais d'or de sa joie
le verre de vie. Pendant ce temps
au village, Kokoum, le plus courageux
guerrier de la tribu des Poatan,
demande Pocahontas en mariage,
mais elle veut pas parce qu'elle trouve dol.
Et que malgré de titillantes peintures de guerre
qui représentent deux pattes d'ours méga viriles
directement sur ses pecs,
elle aimerait mieux rester amie en attendant
de trouver un gars qui est comme lui,
mais juste pas lui.
Éventuellement, Pocahontas et John Smith se rencontrent
et malgré quelques commentaires un peu racistes
où il traite les Autochtones de sauvages à tout bout de champ
de façon super raciste, Pocahontas finit
par lui faire le truc de « peut-être que c'est vous
les sauvages » et il tombe amoureux
essentiellement parce qu'ils sont beaux.
Là, bien sûr, Cocoum se fait gonner
par un Européen, le petit
Thomas, d'ailleurs interprété par un jeune
Christian Bale avant que sa job se devienne de grossir
puis de rétrécir comme un accordéon.
Une guerre éclate entre les deux clans.
John Smith est capturé par le clan de Pocahontas.
Éventuellement, il finit par le sauver
au prix d'une grande montée dramatique
avec une toune en canon où les deux bars se traitent
de sauvages pendant une demi-heure et, bizarrement,
cette fois, ça ne fait frêner chez personne.
Le gouverneur Radcliffe
essaie de gunner le chef du village, mais John Smith
intercepte la balle sur le pilote automatique
comme un vrai héros. Les Blancs se rebellent
contre le gouverneur puis finissent par le jeter en prison
pendant qu'il dit « Je vous ferai tous pendre! »
La paix revient,
grand-mère Saul fait des ondulations New Age
apaisantes. Blessé, John Smith
retourne en Angleterre dans un voyage
où il n'y aurait réalistement aucune chance de survie
dans un bateau plein de scrofules.
Pocahontas l'embrasse amoureusement une dernière fois
avant de le laisser partir. Et pour être honnête,
c'est quasiment sous-entendu que les Blancs
ont bien appris leur leçon et que
tout le monde va sacrer à paix pour toujours
à partir de là. Fin.
Bon. Ça, c'était
une histoire, OK?
La vraie patente est malheureusement beaucoup plus pire moment de l'histoire,
si vous me permettez de devenir ma propre expression.
Contexte historique pour de vrai.
Nous sommes en 1607.
À cette époque, la colonisation du Nouveau Monde par les puissances européennes est déjà bien entamée.
Les Français sont au nord et en Acadie, les Espagnols sont aux îles Canaries
et le roi d'Angleterre, Jacques Ier,
commence à se dire qu'il faudrait bien qu'il envoie
une couple de bateaux de l'autre côté de l'Atlantique
pour pouvoir faire partie de l'international concours
de gros pénis et faire oublier à tout le monde
que son nom, c'est aussi celui d'un oncle un peu ennuyeux.
Jacques Ier d'Angleterre.
Hum. Il a pas déjà vu dans un autre épisode, lui?
Bonjour, tout le monde. C'est moi, James Ier d'Angleterre
Tout droit sorti de l'épisode sur Guy Fawkes et la conspiration des poudres, saison 5
Vous vous souvenez? Mon nom a été francisé à Jacques entre-temps
Cool, non?
Et bien maintenant, ma nouvelle affaire dans la vie, c'est de conquérir le nouveau monde
Si je ne suis pas votre personnage historique préféré après ça...
Si je puis me permettre,
Sire, l'Angleterre a déjà essayé
d'établir une colonie en Virginie
sous votre prédécesseur.
Génial! Comment ça s'est passé?
Vous savez ce que je ne vous ai
pas fait depuis longtemps? Une bonne pipe.
Allez, oubliez tous vos soucis.
Détail dark.
En effet, jusqu'ici, les Anglais avaient surtout réussi à échouer de façon monumentale
l'implantation d'une seule colonie dans le Nouveau Monde sous le règne d'Élisabeth Ière.
Et c'est d'ailleurs en l'honneur de celle qu'on appelait la Reine Vierge
qu'on a baptisé la région Virginie, la colonie des Vierges.
Dieu merci, il n'y avait aucune colonie des sports-études
pour les enfermer dans la colonie des casiers.
Cette première colonie de Roanoke
est un désastre tellement
calamiteux que les Anglais ont suspendu
leur tentative de colonisation des Amériques
pendant 30 ans.
Qu'est-ce qui est arrivé à la colonie?
On ne sait pas. En fait, ce qu'on sait, c'est qu'ils n'ont pas
été approvisionnés pendant trois ans.
Oupsie. Capitaine, ça va ce qu'on sait, c'est qu'ils ont pas été approvisionnés pendant trois ans. Oupsie.
Euh... Capitaine, ça va?
C'est fou, ça doit faire trois ans que j'ai vraiment l'impression d'avoir oublié quelque chose, mais...
Oh... Merde, la colonie!
Combien de temps ça vit, un humain, sans manger?
4-5 ans facile, right? Right?
En effet, quand les ravitaillements ont fini par arriver, la colonie était déserte.
Pas de morts, pas d'effets personnels, pas de mots acquis de droit ont disparu pour toujours, rien.
En tout cas, moi j'ai mon hypothèse sur ce qui s'est passé,
mais ça inclut un clan de chasseurs extraterrestres qui peuvent devenir invisibles,
mais là on entre dangereusement en territoire émission à partir d'une certaine heure sur Historia.
C'est une joke de Predators au distant passé, en tout cas j'en profite pour vous faire un chin de Mountain Dew, les garçons.
Chose certaine, ça va avoir comme répercussion
d'être bien angoissant pour nos vaillants colonisateurs
en herbe entassés sur des bateaux de merde
et qui peuvent maintenant s'imaginer,
au gré de leur fantaisie, que le Nouveau Monde,
c'est un genre de gouffre diabolique
duquel personne ressort.
Aller-retour pour le Nouveau Monde!
Prenez votre aller-retour pour le Nouveau Monde! Deux allers-retours pour le Nouveaunez votre aller-retour pour le nouveau monde
Deux allers-retours pour le nouveau monde, s'il vous plaît
Ça fera 15 pièces
Et voilà, vos allers simples pour le nouveau monde
Au revoir
Pardon
Rajoutez à ça que c'est pas une époque où les gens réagissent bien à ne pas comprendre quelque chose
Y'a mon gars, comme, on veut s'embarquer
pour le nouveau monde.
On va faire une légère entrevue
pour voir si vous avez ce qu'il faut pour survivre.
D'accord, sœur.
Premièrement, êtes-vous raciste, moussaillon?
Euh...
Autant que tout le monde au XVIIe siècle,
j'imagine?
Allons, allons. Vous devez sûrement avoir
une réaction forte en voyant des gens habillés bizarres.
Hum? Euh, non,
je ne crois pas. En fait, qu'est-ce qui est
bizarre, dans le fond? Tout est relatif.
Peut-être que c'est nous qui sommes bizarres, d'un certain
point de vue. Qui sait? Allons, vous avez certainement
une quelconque tendance à la violence
envers les gens qui ne parlent pas la même langue,
peut-être? Ben non, jamais.
Jamais, jamais.
Et l'esclavagisme, ça vous branche?
Grand Dieu, non. Comment un homme
pourrait-il appartenir à un autre homme?
Non, vous savez quoi? En fin de compte, ça ne le fera pas.
Ramenez-le dans les mines
de charbon.
Non!
Plus vite!
Embarque donc sur trois navires le 20 décembre
1606.
105 passagers, dont plusieurs nobles qui n'ont pas l'intention de lever le petit doigt
parce qu'ils mangent des grosses cuisses de poulet,
39 membres de l'équipage et un certain capitaine, John Smith.
Ah! John!
Ah, John!
Détail intéressant!
Bon, le fameux John Smith, à cette heure.
Premièrement, j'aimerais mentionner que si dans le film,
il est beau comme un prince charmant créé artificiellement
à partir d'un milkshake à vanille puis du matériel
génétique de plusieurs autres princes charmants,
la vérité, c'est que le John Smith
historique était laid comme un cul.
Vous irez voir ses portraits, il a l'air de
Animal, le dromeur des mopettes.
Par contre, John Smith,
laissez-vous pas avoir par son nom générique,
c'est ce qu'on pourrait appeler un putain
de héros.
Checkez bien ça.
Explorateur et soldat depuis l'enfance, tabarouette,
à 27 ans, Smith avait déjà une réputation d'aventurier impressionnante.
Il a combattu les Turcs, été capturé par des pirates, vendu en esclave à un Turc, oupsie,
offert en cadeau comme jouet sexuel pour la fiancée de son maître, ah non, finalement nice,
qui bien sûr tombait amoureuse de lui avec sa vieille face de jeune zizi top.
Jaloux, son maître turc se serait mis à le battre,
mais John Smith aurait accumulé un peu plus de fureur de vivre
à chaque coup et finalement réussi à tuer le méchant turc.
Yeah, John Smith!
Suite à quoi, il se serait joint à la marine
parce que blablabla liberté,
puis maintenant, il est sur des portraits
avec une grosse collerette de l'époque
qui fait qu'il a l'air d'un centre de table
monté sur un body de mousquetaire.
Yeah, John Smith!
Précision importante, et ce n'est pas un détail.
Il est important de mentionner que plusieurs des faits rapportés sur les exploits de Smith viennent de Smith lui-même.
Tant sur ses périples passés que sur l'histoire de Pocahontas, qui aurait écrit à peu près dix ans après les événements.
Le tout en se décrivant, bien sûr, toujours grosso modo comme un genre de bellâtre héroïque qui fait tromper les filles.
Donc dites-vous que la version du film de Disney, c'est précisément ce qu'il voudrait qu'on pense de lui.
Je me souviens, ce jour-là, j'étais particulièrement canon.
Un mâle alpha, comme disent les scientifiques.
Néanmoins, malgré le fait que les écrits de Smith aient jamais été certifiés,
les historiens s'entendent pour dire qu'ils ont jamais été démentis non plus.
Mais là, tout ce monde-là s'entend aussi pour dire que tout est exagéré,
fait que vous voulez que je fasse quoi au juste?
Les trois bateaux qui tend l'Angleterre sont le Godspeed, le Discovery et le Suzanne Constant.
C'est qui ça, Suzanne Constant?
La marraine de quelqu'un?
Une prof de piano à Delson?
Une madame qui commande toujours sur le site de Ricardo
en disant « Merci pour la recette de poulet au beurre,
mais j'ai changé le poulet par du veau,
puis le beurre par du beurre de pinotte,
puis ça goûte un petit peu trop les noix à mon goût. »
Mystère total.
Mais est-ce vraiment si intéressant?
Cela étant dit, c'est la compagnie de la Virginie
qui avait le mandat de l'expédition,
une entreprise d'Angleterre à but lucratif en Estie dont plusieurs gros investisseurs et nobles anglais
avaient acheté des parts dans l'espoir de faire...
une quantité ridicule d'argent, messieurs.
Oh, bravo!
Stupendous!
Il n'y a pas à dire, nous incarnons le bien.
Tout ça en plus de trouver de l'or, des diamants,
et pourquoi pas ce fameux passage maritime vers les épices d'Asie, tant qu'à y être.
Et là, vous voulez savoir ce qui est drôle?
Ce passage-là n'existe pas, il n'a jamais existé,
puis en Virginie, il n'y a aucun or, aucun diamant ramassé.
La traversée dure quatre mois de vieux voyage plein de maladies.
Et on accoste finalement en Amérique
le 13 mai 1607
sur les rives de la Virginie, dans la baie
de Chesapeake, histoire d'y fonder la
colonie de Jamestown.
C'est moi!
Bravo, messieurs!
Et bien sûr, directement
sur les terres ancestrales du peuple
des Poatan, genre, direct
au milieu du salon. Bonjour, nous sommes du peuple des Poatan. Genre, direct au milieu du salon.
Bonjour, nous sommes le peuple des Poatan.
Est-ce qu'on peut vous aider?
Oui, aidez-nous donc à monter la colonie au lieu de vous pogner le cul.
Voici un baril, mettez ça quelque part.
Euh, n'importe où.
Libérez-moi de la charge mentale et prenez des initiatives.
Et vous pouvez être certain que même si tout le monde savait très bien que personne n'avait découvert le fameux passage qui mène aux Indes,
dont la principale caractéristique est, je vous le rappelle, de ne pas exister,
les Anglais vont bien sûr se faire un plaisir de s'estimer à appeler tout le monde sur place des Indiens.
Ah, excellent emplacement de tonneau. Merci, amis Indiens.
Nous sommes des Poatanes.
Ah, encore cette attitude.
Comment espérez-vous devenir des sous-fifres de la colonie comme ça?
Maintenant, pourquoi n'allez-vous pas me chercher un de vos fameux curés?
Parmi les quelques 25 000 Poatanes de la région,
on retrouve aux premières loges du débarquement
la fille du chef de leur confédération, la jeune Matoaka,
ce qui veut dire « petite fleur des neiges ».
À ne pas confondre avec « des fleurs sur la neige »,
la miniserie avec Céline Dion dont le range
de jeux passe de « mal à l'aise triste » à
« mal à l'aise mal à l'aise », des heures de plaisir.
Et de mal à l'aise.
Détail intéressant!
Le vrai nom de Pocahontas n'était pas
Pocahontas. Pocahontas, c'est un surnom
d'enfance qu'on va donner à Matuaka
et qui veut dire soit la petite capricieuse,
la petite joueuse ou encore la petite impudique.
Et là, cette tente est devenue si abrupte
si rapidement. En fait, ce serait son père,
le chef Poatan, qui aurait décidé
d'appeler la princesse, parce que oui,
c'est bel et bien une princesse, soit dit en passant,
de rien pour cette poignée de poudre de perlimpinpin,
d'appeler la princesse comme ça pour éviter
de révéler son vrai nom devant les Européens
parce que tout porte à croire qu'il y a eu
instinctivement un genre de feeling de ne pas faire confiance
à ces gens-là avec toutes.
Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ouf! Je lui ai peut-être sauvé la vie aujourd'hui. À moins que j'aie empiré toute la patente.
D'ailleurs, pour ceux qui seraient tentés à ce stade-ci de sexualiser la princesse,
Matoaka est née en 1595.
Faites un petit calcul rapide, puis vous comprendrez qu'elle avait 12 ans en 1607 quand elle fait la rencontre de John Smith,
qui lui avait déjà vécu pas mal d'affaires,
comme en témoigne sa vieille barbe pleine de morceaux de nourriture.
Donc, heureusement pour tout le monde, on doute fortement qu'il y ait eu une quelconque forme
de romance entre les deux et c'est parfait comme ça.
Détail ludiste. Bon, quoi encore?
Les enfants Poatan ne portaient pas ou très peu de vêtements et avaient les cheveux rasés
presque entièrement, sauf une petite section en arrière de la tête qui laissait pousser
en longue tresse. Donc loin de moi l'idée, une fois de plus,
d'essayer de vous dissuader de sexualiser la princesse.
Je sais que dans le film, elle est méga canon.
Mais là, je vous inviterais à la voir plus
comme une espèce de petit mogli prépubère.
Qu'allez-vous faire maintenant?
John Smith aurait rencontré la petite Pocahontas
un de ces jours où il serait parti en expédition
pour trouver le Moses de chemin
qui traverse le continent nord-américain
de bord en bord, puis à un moment donné, l'Inde.
Bref, en faisant ça, il se serait fait enlever par des guerriers poëtanes
avant d'être ramené devant le vénérable Wahoun Senaka, leur chef et père de Pocahontas.
Donc allons voir la version John Smith de ce qui s'est passé.
Cher journal, aujourd'hui, alors que j'étais occupé à être un habituel parangon de beauté, mystère et courage,
j'ai été capturé par une tribu de sauvages, telles que les appellent les scientifiques.
Je crois qu'ils ont essayé de me sacrifier à un de leurs dieux impies,
mais à ce moment, une de leurs plus belles femmes s'est jetée sur moi
pour empêcher cet outrage envers l'espèce humaine qu'est le fait de tuer un aussi beau gosse.
Ces gens ont bel et bien
en eux une parcelle de sagesse
instinctive et raw.
Bon, évidemment, on n'a aucune preuve que
les choses se soient passées comme ça et
il n'y avait aucun témoin anglais pour confirmer
sa version. Donc voilà, à prendre
et à laisser. Par contre, si on se fie
aux traditions des Poatan, ce qui aurait
été plus crédible serait que Smith
ait absolument rien compris alors qu'on
lui interprétait un rituel d'adoption
sous la forme d'une espèce de pièce
de théâtre avec des cris de guerre, des visages
peints un peu épeurants et bien sûr des lances
pointées sur lui, mais juste pour le show.
Ah! Enfin, lâchez-moi,
bande de sauvages!
OK, tout le monde, on lui fait le rituel d'adoption.
Peut-être que s'ils se sont inclus, il arrêtera de faire des choses weird.
Allez, tout le monde, faites aller vos lances pour lui montrer qu'on le respecte.
Plus proche des yeux, tout le monde!
Regardez, c'est la princesse.
Mais enfin, voulez-vous bien arrêter de l'adopter?
Vous voyez bien que c'est un imbécile qui pue le persil!
Ça alors, ce petit mogli est définitivement en train de me sauver la vie!
Vite! Mangeons plus de persil pour avoir bonne haleine!
Donc, dans une espèce de cérémonie rituelle de trois jours,
au bout desquels ils allaient lui remettre un genre de carte de membre symbolique du peuple des Poatan,
on pense que Smith aurait tout bonnement inventé l'intervention de Pocahontas,
puisque selon la tradition, les enfants ne pouvaient même pas participer à ce genre de rituel-là.
Mais à ce stade-ci, vous commencez à comprendre que John Smith,
tu ne peux jamais truster la version de ce gars-là.
Il est aussi crédible qu'un roi nigérien qui te demande ton nez par courriel.
Chose certaine par contre, la petite Pocahontas serait éventuellement
devenue une sorte d'intermédiaire entre les Anglais et les Poatanes.
Elle va effectivement être le pont entre deux peuples
qui n'ont proprement rien à voir,
allant rendre des petites visites dans la colonie
pour ramener des informations ou échanger des biens,
toujours en qualité de dignitaire officiel,
accompagné de quelques guerriers avec des gros pecs.
Le capitaine Smith était, quant à lui,
le représentant des Anglais,
et c'est leurs échanges amicaux et pacifiques
qui vont contribuer à faire de ces années-là
les plus harmonieuses de toute cette aventure.
Pour l'instant, on en est à ces années
d'innocence où John Smith est une espèce de mascotte
poilue sympathique, pendant que Pocahontas
se permet encore de jouer dans les rues
de Jamestown, faisant des roues latérales
tout nus devant des petits garçons anglais qui font
« Wow! » Les choses changent
irrémédiablement en 1609, quand John
Smith va être blessé par une mystérieuse explosion
de poudre à canon. Puis là, il faut absolument
le ramener en Angleterre pour le soigner
après quatre mois dans un bateau plein de microbes
de vieux pieds de poche. Ce genre de blessure-là.
Hé, regardez, tout le monde!
Si on jette des petits mottons de poudre à canon
à côté du feu, c'est drôle, ça fait des flabèches!
Capitaine Smith, non!
Ah! Mon beau visage!
Euh, si vous le dites, Smith.
Détail dark relatif à un complot.
La version de Smith, c'est que tout ceci serait une tentative de meurtre envers lui
parce que ce que j'ai oublié de mentionner, c'est que pendant le voyage d'aller,
John Smith trouvait qu'il était meilleur que le capitaine,
alors il aurait organisé une mutinerie.
Bien sûr, on va l'arrêter super facilement parce qu'il n'est pas aussi bon qu'il croit
et il va passer la majorité du voyage au fer dans la cale.
Puis la seule raison pour laquelle on ne l'a pas pendu en arrivant,
c'est que les documents de la compagnie de la Virginie stipulaient que c'était lui
qui était censé être le chef de la colonie.
Ce qu'il est devenu.
Par conséquent, plusieurs personnes à Jamestown trouvent que le nouveau chef John Smith,
c'est un peu une queue.
Bref, John Smith retourne en un peu une queue. Bref,
John Smith retourne en Angleterre et les plus perspicaces d'entre vous auront remarqué
que c'est pas mal ici que se termine le
film de Disney. Ouais, Pocahontas
de 1995, c'est une interprétation
de... en gros, ces
3-4 niaiseries-là. Dans les années
90, on a fait des jouets McDo
à partir de ça. Ah, dommage,
parce que c'est pile à ce moment-là que les choses deviennent intéressantes.
Ce qui se passe, c'est que juste après le départ de Smith, quand le froid va s'installer,
une terrible famine va s'abattre sur la colonie de Jamestown
et commencera alors cet épisode qu'on appelle...
L'hiver maudit.
Bon, cool, des affaires, enfin.
Si jusque-là, les rapports entre Poitanes et Anglais étaient essentiellement positifs
grâce à un système de troc d'armes, de pots en cuivre et de morceaux de viande,
voyant leurs réserves diminuer, les Anglais vont commencer à paniquer
et se montrer de plus en plus insistants envers leurs hôtes pour avoir plus de viande.
Et les Poitanes, quant à eux, vont se montrer de plus en plus gossés.
On va vous prendre plus de viande aussi.
Ouais, mais là...
Et plus de fourrure, c'est froid.
Je veux bien, mais me semble qu'on vous en a déjà donné pas plus tard que la semaine dernière.
Puis excusez, nous autres aussi, on aimerait bien avoir chaud en mangeant de la viande.
C'est possible.
Regardez, je vais le dire, je pense qu'il est temps que vous retourniez dans votre pays.
Vous voulez dire votre pays?
Hein?
Comprenant que les Anglais étaient pas seulement de passage, mais bien des envahisseurs,
le peuple des Poitanes se sont dit que c'était peut-être le moment idéal pour commencer à être moins cordial, comme on dit.
Donc, fini les bons deals de super-troc, fini l'entraide, et à la place, grosse misère et famine dans le froid.
Et pourquoi ne pas assiéger leur fort de Jamestown, histoire que le message soit sans équivoque de décollisser?
Les colons étant rendus autour de 200 à se faire chier à manquer de nourriture,
s'empoisonner avec l'eau stagnante de leur puits infesté d'arsenic à cause de leur proximité avec un gros marécage de merde,
en plus de vivre dans la peur continuelle de recevoir une flèche poitane directe dans le cerveau la seconde où tu vas pisser tout seul, tous commençèrent
sérieusement à se demander pourquoi ils se forçaient
à vivre ça au juste. Et c'est pile à ce moment précis
qu'arrivèrent par bateau à Jamestown
300 nouveaux colons tout frais
et encore plein d'espoir.
Aïe, aïe, aïe,
les choses vont être spicy!
Ah, Jamestown,
enfin! Le voyage a été
long, nous n'avions plus de nourriture
et les conflits sur le bateau commençaient à dégénérer.
Que commence une vie meilleure?
Ah non, les flèches, ça fait mal!
Détail dark.
Des neuf bateaux partis d'Angleterre pour rejoindre Jamestown au pire moment imaginable,
un était complètement infesté par la peste,
un autre par la variole
et un autre s'était pris dans une tempête en plein milieu de l'océan Atlantique et
avait fait demi-tour. Rajoutez à ça maintenant que plusieurs passagers étaient des prisonniers
recrutés pour être envoyés en Amérique à être le problème de l'Amérique et les
autres étaient de sympathiques parias de la société espérant se refaire une vie
sur un continent où on sait d'emblée que ces gens-là sont des catastrophes
sociales, parce que sinon, ils seraient jamais partis.
Deux femmes vont accoucher de bébés morts-nés
pendant la traversée, et au moins 30
cadavres vont être lancés par-dessus bord
pendant le voyage. Puis là, ils arrivent dans une situation
où leur présence est plus nuisible
que jamais face à des poitanes en colère
qui leur suggèrent très fortement de retourner
chez eux. Donc vous m'excuserez, mais c'est un peu
phoné. Bon.
D'ailleurs, pendant l'année qui va suivre,
le nombre de colons va progressivement diminuer parce que les gens mourraient tout simplement
un à un de faim, de maladie,
ou en se faisant exécuter pour avoir essayé
de voler de la nourriture au magasin général.
Près de 80 % des 300 habitants,
ce qui était déjà pas tant,
vont périr pendant cet hiver maudit.
En fin de compte, il va rester seulement 60 personnes.
Détail dark additionnel.
Les 60 derniers survivants ont dû se résoudre
à faire des choses épouvantables pour éviter
de succomber à la faucheuse, comme on dit de par chez nous.
Après avoir mangé les chevaux, ils ont mangé les chats,
les chiens,
les rats, les souris.
Si vous pensiez qu'on ne se rendait pas en dessous de cette frontière-là,
ils ont mangé leur semelle de bottes,
des ceintures, avant de finalement décider de prendre ce fameux pari du cannibalisme.
Alors,
qu'est-ce qu'il y a dans la soupe du chef?
Votre fils, monsieur.
Pendant un instant, je croyais
que vous alliez tenter une joke,
genre le chef est dans la soupe du chef et vous me voyez 100% rassuré. »
C'est la découverte des ossements d'une adolescente de 14 ans
qui a permis de comprendre un peu mieux ce qui s'est passé.
On l'a retrouvé avec des restes d'animaux dans un genre de tas de poubelle du 16e siècle.
Les os de son visage portaient des traces de hache qui, selon une analyse,
permettrait de conclure que ses amis colons
l'auraient déterré après sa mort pour la manger.
OK, fiou! On lui aurait cassé
le crâne post-mortem pour en sortir
le cerveau, mangé la chair de ses
joues, deux petites joues d'ado,
il était combien là-dessus? Le cannibalisme,
les amis. Vous savez ce qu'on dit?
Dépendamment pour qui on vote, ça se peut qu'on en arrive là.
Ce sinistre épisode de l'hiver maudit prend finalement fin
quand un bateau de ravitaillement va finir par arriver à Jamestown.
D'ailleurs, les 60 colons qui ont survécu sont maintenant repus,
fous de rage et ne demandent plus qu'à se venger des poitanes.
Ce qui, bien sûr, va engendrer un carnage de tous les côtés.
À ce stade-ci, vous devez vous demander pourquoi je parle aussi peu de Pocahontas,
mais n'ayez crainte, c'est ce que je vais faire immédiatement.
Mais avant, une petite pause publicitaire.
Ça va? Bien... pissé, comme on dit?
Pendant que la guerre faisait rage entre les deux peuples,
Pocahontas, qui avait maintenant l'âge de la puberté,
ne se promenait plus toute nue comme les enfants,
se laissait pousser les cheveux longs
et avait même quelques tatouages sur le corps.
Ouh, alternatif.
Ouais, c'est ça qu'on disait dans les années 2000
quand quelqu'un avait un tatou avant que l'affaire
la plus punk à faire de nos jours,
c'est de ne pas avoir de tatou.
Anyway, pendant ce temps-là, Pocahontas Adokul
s'est réfugié
dans un autre village où elle s'est fiancée
à un autre à Do Kool, ce bon vieux
Cocoum. Ah ben, tabarnak!
Cocoum, man!
Dans cette réalité-là, elle trouvait pas d'ol.
Hey, Cocoum!
Je suis content pour lui. Historiquement, d'ailleurs,
lui, c'est un genre de dirigeant guerrier
patawomek aux commandes d'une couple de boys.
Mais étant donné qu'il était pas de haut rang comme Pocahontas, on peut supposerawomek aux commandes d'une couple de boys. Mais étant donné qu'ils n'étaient pas de haut rang
comme Pocahontas, on peut supposer
que leur union en était une d'amour.
Oh!
Puis ils ont eu un enfant!
Oh!
Un enfant appelé Petit Cocoum!
Oh!
OK, qu'est-ce qui va se passer?
Comment le destin va-t-il nous punir
pour cet instant de bonheur?
What's up? C'est quoi la trappe?
Tandis que Pocahontas vivait sa belle petite vie tranquille au village du clan Patawomek
avec son mari, son bébé et peut-être un raton laveur qui venait manger leur vidange
si vous insistez pour qu'on leur donne un compagnon animal,
pendant ce temps-là, les tensions étaient pas mal au maximum entre les colons et le clan de Pocahontas.
D'un côté, huit Anglais étaient retenus prisonniers chez les Poatan
et à Jamestown, une dizaine de Poans avaient été réduits en esclavage.
Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
Et voilà que pourquoi pas arrive un autre antagoniste venu d'Angleterre,
le capitaine Samuel Argal.
Juste avec son nom, je le sens que c'est un pourfin.
C'est un peu le vrai gouverneur Radcliffe de notre histoire,
pour ceux qui ont encore le cœur d'imaginer ça en dessin animé.
Très bien, messieurs, il y a huit prisonniers anglais chez les hindous.
Voyons, capitaine, ça ne se dit pas. Nous sommes en 1609. Ils préfèrent être appelés indiens.
Écoutez-moi bien, espèce de salouc. Nous allons kidnapper la princesse Pocahontas.
C'est le chef Patawomek qui l'abrite chez lui. Il ne saura surtout pas résister à quelques pots de cuivre.
Tenez, voici qui devrait faire l'affaire.
Et hop!
Suite à quoi, le capitaine Argal va aller voir le chef Patawomek
qui abrite dans sa tribu Pocahontas et les deux Cocoum de différentes grandeurs,
qui va proposer ce fameux accord très désavantageux
d'échanger des prisonniers contre un trousseau de vaisselle.
Évidemment, le chef Pataoumec va se sentir un peu niaisé et refusé,
mais fouillez-moi, il va finir par accepter et vendre Pocahontas,
la princesse d'un autre clan qui était chez eux,
à titre de chileuse, surtout.
Ah oui, c'est important comme ça, les pots en cuivre.
Personnellement, moi, j'ai une affaire avec les aiguissoirs
en forme d'objet du quotidien.
Vous allez devoir me faire confiance là-dessus les amis
Mais rien de mieux qu'aiguiser son crayon dans une minuscule machine à coudre antique
Hi hi hi hi hi
Le plan était donc d'amener Pocahontas visiter le bateau du capitaine Argal
Avec le chef Patawomek, son épouse la jeune Lister et leurs amis
Allez, viens donc Pocahontas. On va aller voir le beau bateau.
Ah, je sais pas trop, madame,
la femme du chef.
Je ne truste pas ces colons.
Tenez, chef, voici quelques points en cuivre.
Tu vois, t'es pleine de préjugés pour Caron Taos.
Ah oui, non!
Vous insistez d'un bain, femme du chef.
Qui? Moi?
Bon, Pocahontas, j'espère que tu es contente.
Tu fais pleurer ma femme, Aster.
Moi, le chef, va voir le bateau. Merde!
Pocahontas ne veut pas venir avec nous sur le bateau!
Voyant que ça tristait vraiment la femme du chef,
Pocahontas finit par accepter d'aller sur le cibole de bateau.
Suite à quoi, ils ont mangé et passé la nuit à bord,
probablement à flatter les cheveux de Madame Patawomek,
qui assurément a fini la soirée saoule et insupportable.
Donc le lendemain matin, quand les visiteurs étaient prêts à partir,
Argal a tout bonnement annoncé à Pocahontas
qu'elle pouvait comme pas s'en aller finalement.
Ouais, euh, vous ne pouvez pas vous en aller finalement.
Pour être honnête, je me doutais bien d'une shit comme ça.
Maintenant, patawomek, rendez-moi les prisonniers anglais en échange de mon otage.
Ah, oui, voilà donc pourquoi je n'aurais pas dû faire ça.
Désolé, Pocahontas, j'ai bel et bien tout merdé.
Suite à quoi, on va libérer les prisonniers anglais.
Et si vous pensez que le capitaine Argal va tenir parole et relâcher Pocahontas maintenant que tout est relax,
eh bien non, il va garder Pocahontas prisonnière.
Et juste pour que vous le haïssiez encore plus, il va faire assassiner Cocoum senior.
Non!
Mini-Cocoum, de son côté, va être confié aux soins des femmes du village,
mais Pocahontas ne va jamais
le revoir de sa vie.
C'est dans la merde!
By the way, je demande une rançon
maintenant à quiconque veut revoir
cette sauvageonne, sinon
il pourrait lui arriver
du mal.
Bande de sauvages!
Capitaine, des fois, je me
demande si ce n'est pas nous, les
sauvages, finalement. Ah non, vous, ne recommencez pas
avec ça! En tout cas, rendu là, craignant qu'on fasse
du mal à sa fille, le père de Pocahontas
va se tenter aucune attaque
et payer la rançon.
Suite à quoi, le capitaine Argal va faire quelque chose
d'encore plus antipathique
et simplement ne pas la libérer
et ne jamais dire à Pocahontas
que son père avait payé la rançon
pour qu'elle pense qu'il se crisse d'elle.
Hé, ça là, ça là,
ça c'est chien, ça c'est chien,
c'est chien, c'est chien mon Stan,
c'est chien, c'est tellement chien.
Détail dark.
Et si vous venez de vous dire qu'à tout moment,
ça aurait été super facile pour quelqu'un
d'agresser sexuellement quelqu'un dans cette histoire-là,
la réponse est oui.
Et maintenant, pour switcher d'atmosphère,
voici mon hilarante imitation de chantissère.
Le chien carlin, ou pog,
est un animal résultant du croisement entre un loup et une grosse
saucisse à deuil qu'on a fait bouillir pendant 32 semaines. Fascinant.
Donc, qu'est-ce qui va devenir de Pocahontas? Ben, c'est parti full throttle pour un autre
tournement parce que là, le diabolique capitaine Argal va décider que maintenant, le film
dans lequel on est, c'est le journal d'une princesse et que la prochaine étape, c'est de faire de Pocahontas
une européenne et de l'obliger à s'assimiler
à la colonie anglaise dans son propre pays.
Plein de poëtanes qui vont voir ça.
Et trouver ça pour le moins mélangeant.
Ils veulent qu'elle soit une Anglaise,
chez elle, chez eux, chez nous.
Tu sais, des fois, il m'arrive de m'ennuyer du temps
où notre plus gros problème, c'était un ours.
Fait que là, on a comme qui dirait deux choix.
Soit on peut imaginer la scène
comme un gros endoctrinement forcé
avec des bibles pis des patrimoines ancestraux
qu'il faut abjurer parce qu'ils sont désormais
complètement sataniques.
Ou un genre de makeover de comédie pour adolescentes
où elle doit marcher droit avec des livres sur la tête,
se faire épiler les sourcils et comiquement trouver que ça fait mal.
Sans oublier un petit montage où elle essaye une après l'autre
plein de grosses robes du 17e siècle
avec un valet homosexuel super sympathique
qui désapprouve toutes les tenues sauf la dernière.
Puis là, la shot d'après Pocahontas sort de la boutique
avec plein de sacs de shopping et le plus fierce de tous les chapeaux.
Tout ça pour dire qu'une fois l'épouvantable processus
d'endoctrinement forcé avec des bibles complétées,
la touche finale, c'est un bon vieux nom européen.
Donc, fini Pocahontas, fini la petite fleur des neiges,
maintenant, c'est Rebecca.
Et je m'excuse profondément à toutes les Rebecca du monde.
J'ai un excellent nom dans un contexte de salon de coiffure à Delson.
Je sais pas ce que j'ai contre Delson aujourd'hui,
mais dans ce cas précis, vous êtes un downgrade.
Bref!
Et maintenant, amis de la colonie,
c'est un honneur pour moi de vous présenter
la nouvelle coqueluche de la haute société,
Rebecca!
Ça alors, matez-moi cette collerette en accordéon!
Oh!
L'heureux élu va être un dénommé
John Rolfe. Et là, les plus perspicaces
d'entre vous auront remarqué que depuis
une coupe de paragraphes, on est maintenant officiellement
dans le scénario du film Pocahontas 2
de 1998, direct
en VHS avec une animation plus cheap
qui a toujours l'air de manquer une coupe de frame par seconde.
Détail pseudo-mystérieux.
John Rolfe, c'est un cultivateur de tabac dans la colonie
qui aurait écrit une lettre au gouverneur pour avoir la permission de marier Pocahontas
parce que c'est à lui qu'il faut demander
prétextant être tombé amoureux d'elle et attendez la suite
vouloir l'épouser pour sauver son âme et en faire une bonne chrétienne
Rajoutez à tout ça qu'à l'époque, c'était l'Espagne qui avait le quasi-monopole du tabac,
un marché qui rapportait beaucoup d'argent.
Par contre, l'environnement de la Virginie
était plus propice que l'Espagne à sa culture
parce que ça vient de là, tu sais.
Donc John Rolfe serait arrivé dans le Nouveau Monde
précisément dans le but de cultiver du tabac
et faire ce qu'on appellerait en termes de machines
vidéopoker du méga-moula.
Mais les secrets de l'agriculture du tabac
avaient cette fâcheuse habitude d'être gardés
férocement par les Autochtones qui refusaient
obstinément de partager leurs savoirs
avec les Anglais, jugeant que le tabac
est une plante sacrée.
Donc, en épousant Rebecca
Pocahontas, on peut supposer que Rolf
y voyait une opportunité de percer le mystère
du tabac.
Hum, la réponse me semble
élémentaire. Qu'en dites-vous, Watson?
J'en pense, Holmes, que je suis un docteur et que vous me faites toujours passer pour un idiot.
J'ai été blessé en Afghanistan pour des gens comme vous, merde!
John, c'est la dernière fois que je vous laisse faire de ma cocaïne.
Ah, je suis tout puissant!
Le mariage entre Rebecca et John Rolfe est célébré le
5 avril 1614 à Jamestown.
Le père de Rebecca Pocantas
a été invité, mais on s'en doute,
il a préféré ne pas se présenter, pas parce
qu'il était froissé, mais bien pour éviter de se faire
capturer lui aussi.
Dieu sait quel makeover on lui aurait fait.
Toujours est-il que cette
union à laquelle plusieurs Poatan et Anglais
vont assister vient tentativement
sceller une paix précaire entre les deux clans
pour un temps. Peut-être que c'est un mariage
auquel Pocahontas se serait senti forcé,
peut-être qu'on l'a littéralement forcé,
mais peut-être aussi qu'elle était consciente
de sa position pivot qui pouvait
pacifier les rapports et éviter davantage
de calamités. Chose certaine, de son côté,
John Rolfe détient maintenant le secret du tabac.
Il peut maintenant faire pousser des champs et des champs de grosses clopes
pour les vendre à prix fort aux Anglais,
toujours à la recherche de quelque chose pour avoir l'air cool.
Détail dark.
La même année, Lady Rebecca Pocahontas Rolfe donne naissance à un enfant,
le petit Thomas, qu'elle appelait aussi Tomokomo.
Oh, bien voyons donc, pourquoi c'est un détail dark?
Parce que la date de naissance de l'enfant
n'est pas notée dans les registres de l'époque.
Ah, puis que le secrétaire au registre,
c'était John Rolf lui-même.
Oh, est-ce qu'il laisse croire que...
ce serait pas un enfant légitime?
Est-ce qu'il laisse croire que...
c'est un enfant qui aurait été conçu
pendant sa période de captivité?
Est-ce qu'il laisse croire que... C'est un enfant qui aurait été conçu pendant sa période de captivité. Est-ce qu'il laisse croire que...
Qu'en dites-vous, Watson?
Ferme ta gueule, espèce d'asperger!
Vous vous souvenez d'un Pocahontas 2 quand elle part en Europe
et que c'est amusant parce qu'elle comprend pas les codes sociaux?
Bien, on est pile rendu à ce moment-là.
Quelques mois plus tard, toute la petite famille part pour l'Angleterre
histoire de présenter les habitants du Nouveau Monde au roi James.
J'en bave d'impassion, ça!
Effectivement, quelques Poitanes vont être du voyage
avec des instructions secrètes de faire une entaille sur un bâton
à toutes les fois qu'ils vont croiser un Européen
histoire d'évaluer les nombres de la tribu des Anglais
au cas où il faudrait les attaquer un jour.
Inutile de s'inquiéter, chef.
Il doit y avoir 50 Européens max.
À la cour, Pocahontas et ses amis vont être exhibés
comme des objets de curiosité
et la princesse des Poatan va être présentée
comme une grande victoire de l'assimilation
dans sa belle grande robe à corset,
son visage poudré comme une dame de la cour,
une impie qui a quitté sa société barbare
pour adopter le christianisme civilisé,
blablabla, c'est super humiliant pour les poétanes.
Bref, juste après ce speech-là,
quand tout le monde va être en fil pour le buffet,
qui, pocahontas, va-t-elle pas croiser?
John Smith, toi, chose,
en chair et en exagération.
Ah, la nourriture des Européens
sent encore plus le persil que le persil.
Qu'est-ce que c'est ça? Une quiche au persil?
Comment les choses pourraient-elles être pires?
Si c'est pas la petite impudique!
John Smith, mais bien sûr.
N'étiez-vous pas censé être mort ou quelque chose de le fun?
Mort? Je l'ai cru moi-même à un instant, mais...
Cool story, Smith, mais je vais maintenant aller voir ce dompteur d'ours et empathiser avec l'ours.
Je choisis l'ours, Smith.
Oui, mais cet ours vous protégera-t-il des cambrioleurs comme le ferait un homme?
Tout ça pour dire que dans la version de Smith, Pocahontas était bien contente de le voir.
Détail intéressant.
Lors de leur visite au palais de Whitehall, Lady Pocahontas et John Rolfe n'auraient même pas compris qu'ils étaient en présence
du roi tellement il y avait l'air de rien.
Ha! Ha! Ha! Ha!
C'est drôle parce que c'est James
premier et que depuis le début, la joke sur lui,
c'est qu'il est petit, qu'il marche tout croche et qu'il bave en parlant.
C'est avec
beaucoup de curiosité
que j'accueille ces visiteurs
du Nouveau Monde dans notre décor
enchanteur et civilisé.
Je ne comprends pas, Rolf.
Pourquoi m'avez-vous amené à la pièce de théâtre de ce lutin?
N'ayez crainte, mamie.
Ça doit être une sorte de bouffon.
Le roi va finir par arriver.
Éventuellement, au terme de toutes ces aventures,
Pocahontas va insister pour rentrer chez elle
et évidemment, John Rolf va accepter.
Ah ouais, bonne nouvelle.
Au moins, elle va pouvoir revenir à tout ce qu'elle connaît.
Détail dark.
En fait, non.
Le bateau va même pas avoir le temps de quitter les côtes anglaises
qu'elle va pogner une maladie inconnue,
genre la petite vérole,
et mourir très rapidement, très loin de chez elle,
à l'âge de 21 ans.
Oh non!
Et on dit que lorsque le père de Pocahontas a appris son décès,
il serait tombé dans un grand chagrin et qu'il serait lui-même décédé un an plus tard.
Oh non!
Le petit Tomokomo, quant à lui, va rester en Angleterre alors que John Rolfe, lui, repart pour le Nouveau Monde continuer à faire du mégamoula.
Le tabac va devenir l'or de la Virginie, sa culture sera un tournant dans le développement économique de la Virginie Poëtan ont été anéantis. Le fin mot de l'histoire
avec un grand H.
S'en est suivi ce qu'on sait aujourd'hui.
Des belles rues bétonnées bondées,
des magasins à une pièce, des itinérants,
des poubelles partout, des pensions autochtones,
des femmes disparues qu'on cherche pas.
Une société au complet qui a de la misère à distinguer
les micmacs d'un sandwich au sté caché.
Et c'est sur cette belle histoire de tabac et de sang
que se sont tranquillement bâtis les États-Unis d'Amérique.
Amenant par bateau de plus en plus d'Européens
et massacrant ou assimilant au maximum les peuples autochtones.
Donc, qu'est-ce qu'il y a à soutirer de tout ça, vous allez me demander.
Si on revenait à Disney, dans le sens que la synthèse qui nous est proposée dans le film,
c'est que Pocahontas a été, à un certain moment dans sa vie,
le pont entre deux nations opposées dans un combat à mort par l'histoire avec un grand H.
Pocahontas, c'est la porte-étendard d'une tentative de paix,
qui va presque avoir l'air de fonctionner à un certain moment,
même si certains la diraient condamnée à échouer.
Ici, l'histoire de Pocahontas,
c'était celle d'une lueur de paix,
d'un battement de cils d'harmonie,
d'une tentative de conciliation,
avant même qu'on ait besoin
de parler de réconciliation.
Le souvenir d'une étincelle d'humanité
dans le chaos des pires moments
de l'histoire.
Je m'appelle Charles Beauchesne et le cauchemar se poursuit dans un prochain épisode.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une idée originale de Charles Beauchesne, toi chose.
Au texte et à la recherche, Charles Beauchesne, Anne-Hélène Prévost et François de Grandpré.
À la réalisation, Barbara-Judith Caron.
Au montage, Alexandre Sarkis.
Au son, le studio La Chope.
À la coordination, Clément Turpa.
À la production, Rosalie Granger.
Producteur exécutif, Raphaël Huisman et Philippe Lamarre.
Les pires moments de l'histoire avec Charles Beauchesne est une production d'Urbania. Sous-titrage Société Radio-Canada