Mike Ward Sous Écoute - #470 - Kev Adams et Ilyes Djadel
Episode Date: April 1, 2024Pour ce deuxième épisode à Paris, Mike reçoit Kev Adams pour crever l’abcès à propos du scandale Gad Elmaleh et Ilyes Djadel pour parler de sa rapide ascension dans le milieu de l’h...umour.Enregistré le 30 janvier 2024.---------Pour vous procurer des billets du spectacle Modeste - https://mikeward.ca/fr--------Patreon - http://Patreon.com/sousecouteTwitter - http://twitter.com/sousecouteFacebook - https://www.facebook.com/sousecoute/instagram - https://www.instagram.com/sousecouteTwitch - https://www.twitch.tv/sousecouteDiscord - https://discord.gg/6yE63Uk ★ Support this podcast on Patreon ★
Transcript
Discussion (0)
En direct du Fridge Comedy Room à Paris, voici Mike Ward sous écoute.
Merci beaucoup.
Wow, merci. Merci beaucoup.
Merci d'être là.
On est de retour sur Paris.
Parce que c'est sûr.
Yann, tu t'appelles, c'est pas à Paris.
C'est sûr.
C'est sûr Paris.
C'est sûr même pour les autres villes ou non?
C'est juste...
Oui, OK.
Fait que tu dis, je m'en vais sur Lyon ou je m'en vais sur Marseille.
Ça sonne dominant.
Ça sonne comme si j'embarque sur Paris.
Puis, bien, c'est ça.
Yann, c'est ta deuxième fois en Europe.
Oui.
Tu es dessus.
Là, j'enjoye.
La première fois, je me battais contre le jet lag.
Mais là, hier, on est allé manger,
je ne sais pas comment c'est,
les trois maillets.
J'ai un steak incroyable. Oui, non, non, c'est vraiment… C'est une bonne place, les trois Maillets. J'ai un steak incroyable.
Non, non, c'est vraiment...
C'est une bonne place, les Trois Maillets,
ou c'est genre une cochonnerie?
Personne ne connaît ça.
OK.
Hier, j'ai mangé
au Coscroute de l'aéroport.
C'était fantastique.
Fait que t'as mangé un steak avec...
Ouais, avec des patates pis une petite salade.
Pis ils ont du coke.
Le coke au...
C'est bon. Fait que le coke
est meilleur ici qu'au Québec?
Oui, en bouteille. Ils le donnent encore
en bouteille ici.
Pis au Québec, ils le donnent comment?
En canette. Pas pareil.
Ah ouais, c'est vrai?
Fait qu'en bouteille, c'est meilleur qu'en canette.
Oui, je sais pas pourquoi.
On dirait que c'est meilleur.
C'est bon.
C'est bon.
Fait que ça va être ça, le podcast.
Ça va être...
Mes goûts culinaires.
Moi et Yann qui parlent de liqueur et de canette
pendant que mes deux invités attendent en arrière
et sont comme, pourquoi on a dit oui?
Mais non, moi, je suis vraiment content.
Je suis un peu jet lag.
On est arrivé hier, comme j'ai dit.
Je fais tout le temps la même affaire
quand j'arrive en Europe.
J'essaie de rester debout le plus longtemps possible
pour me coucher tard,
pour faire la nuit au complet.
J'ai resté debout jusqu'à 10 heures hier soir.
Je me suis couché à 10 heures.
Je me suis levé à 1 heure du matin.
Puis, j'ai fait bon.
OK, c'est ça.
Et là, je n'ai pas réussi à m'endormir
jusqu'à 6 heures du matin.
Je me suis couché à 6 heures.
Puis, je viens de me réveiller.
Fait qu'aujourd'hui, tu sais,
toi, pendant qu'Yann était avec les trois maillets,
moi, je dormais.
J'ai passé la journée à dormir.
Ah oui?
Oui, je n'ai rien fait d'autre.
Mais moi aussi, par exemple, j'ai dormi beaucoup.
Michel est allé explorer, mais… Michel, c'est un grand explorateur.
Oui, c'est Dora, c'est notre Dora.
Oui, c'est ça.
Je pense que je vais vous présenter les invités.
Je le dis tout le temps, je ne l'ai pas dit à l'autre podcast,
mais c'est ça la beauté de venir en France.
C'est tous des invités que je n'ai jamais reçus au podcast.
C'est le fun d'avoir du nouveau monde.
Vous le savez, à chaque fois que j'ai quelqu'un de nouveau, je suis surexcité.
Là, en plus, il y en a un des deux.
En tout cas, je vais vous dire leur nom au lieu de vous dire leur CV.
Puis, mesdames et messieurs, applaudissez-les.
Ilyes Jadel et Kevin Adams!
Merci, merci beaucoup.
Merci.
C'est compliqué, désolé.
C'est ça, j'allais dire,
j'allais en te présentant.
Merci d'être là, tout d'abord.
Merci à toi de nous recevoir.
Quel honneur de faire ce podcast.
En plus, dans ton club,
c'est... C'est vrai.
Profitez bien de ces sièges
que j'ai payés moi-même.
Pourquoi?
Ça fait combien de temps que le Fridge est ouvert?
Ça fait trois ans.
OK. Et toi, c'était...
C'était important pour toi
d'avoir ta place
pour aller tester tes nouvelles blagues?
C'est pas vraiment ma place.
C'était une place pour les pour les humoristes qui
puisse effectivement s'exprimer quand j'ai démarré à paris j'étais très jeune j'avais 16 17 ans et on
n'y avait pas de comédie club encore ok et j'étais d'ailleurs fasciné quand j'allais au québec aux
états unis de voir qu'il y avait des endroits dédiés pour ça on pouvait travailler les blagues
on pouvait essayer nos numéros je trouvais ça incroyable, mais quand j'ai démarré
on allait souvent dans des petits cafés, on poussait
les tables, les chaises, on essayait les numéros
comme ça et je trouvais ça
bien aussi, il y avait un truc fascinant
c'est vrai que depuis tout petit
depuis que j'ai démarré ce métier aux alentours de 20 ans
je m'étais dit si j'ai la chance un jour
d'avoir un comédie club pour aider aussi
la nouvelle génération et de manière très égoïste
pour tester moi mes numéros
et pouvoir venir faire des trucs, ce serait génial.
Et l'opportunité s'est présentée en 2020.
On a ouvert en mars 2020.
C'est le timing parfait.
C'est vrai que c'est mars 2020?
La vraie histoire, la vraie anecdote,
c'est qu'on devait ouvrir le 13 mars 2020.
Véridique.
Et le 12, les autorités françaises nous ont appelé pour dire il faut tout fermer, c'est qu'on devait ouvrir le 13 mars 2020. Véridique. Et le 12, les autorités françaises nous ont appelé pour dire qu'il faut tout fermer, c'est le Covid.
Nous, on a dit que ça tombe bien, on n'avait pas ouvert.
C'est plus facile pour ranger.
Et on est resté fermé pendant huit mois avant d'ouvrir réellement le club.
C'est l'affaire la plus perdante du monde.
Mais aujourd'hui, on est tellement heureux de que le fridges est devenu en deux ans et
demi en réalité d'ouverture c'est que il ya tous les comédiens qui viennent des comédiens plus
expérimentés des vrais débutants on a mis en scène la relève le week-end qui permet à des jeunes qui
ont absolument aucune expérience de la scène de venir se présenter et dire voilà je viens de
bordeaux de lyon de roubaix de québec de Québec, de Trois-Rivières, ou peu importe. Sur Trois-Rivières.
Et de jouer et de s'exprimer.
Je trouve que ça, c'est...
Franchement, j'ai rêvé d'un endroit comme ça quand j'étais jeune.
Je suis heureux qu'aujourd'hui, cet endroit existe.
Et toi, tu as commencé très jeune aussi, je pense.
Oui, moi, j'ai commencé.
Je suis monté sur scène la première fois.
J'avais 16 ans.
OK.
Et moi, pareil, à l'époque, quand je suis monté sur scène la première fois,
il n'y avait pas autant de comédie-club.
Donc, on avait moins de place pour jouer.
Mais là, c'est en train de devenir de plus en plus…
Il commence à y avoir de plus en plus de comédie-club.
Parce qu'il a grandi à Roubaix aussi.
Oui, j'ai grandi à Roubaix.
Comment vous expliquez ça en québécois?
Tu vois-tu Chikutimi?
Chikutimi.
OK.
Non, il n'y a rien.
Il n'y avait rien.
Quand tu commençais à 16 ans,
même chose sur toi,
c'est tes parents,
c'est ton père, ta mère
qui t'amènent jouer?
À l'époque, oui.
C'était ma mère qui me déposait
quand elle pouvait.
Sinon, je me débrouillais,
je prenais le train,
je venais,
je prenais des hôtels à Paris.
Je jouais dans une scène
qui s'appelait Le Field.
Je ne sais pas si tu te souviens Bien sûr
C'est une scène où tu venais
Tu pouvais t'inscrire
Et après il disait
Qui veut jouer?
Tu levais la main
Il disait vas-y toi
Ok
Des fois il disait pas toi
Tu rentrais chez toi
Tu jouais pas
Ok
Et il rentrait à Roubaix
Ouais
Et je refaisais deux heures de route
Pour rentrer chez moi
Waouh
Parce qu'il y avait pas autant
Ça fait pas très longtemps
Que le stand-up
C'est vraiment en train de devenir
Une vraie mode en France C'est en train de bien fonctionner Mais avant c'était pas comme ça Il y avait pas autant Ça fait pas très longtemps que le stand-up C'est vraiment en train de devenir une vraie mode en France
C'est en train de bien fonctionner
Mais avant c'était pas comme ça, il n'y avait pas autant de comédie club
Non c'est vrai, c'est vrai qu'on a copié le Québec
Là-dessus réellement
Je me souviens qu'en 2010, 2011
2012 on allait au bordel
Et moi j'étais fasciné
Le bordel a ouvert en 2015
Ah bon?
Pour de vrai?
Mais il y avait Si je peux me permettre Le bordel a rouvert en 2015. Ah bon? Pour de vrai? Oui.
Mais il y avait... Si je peux me permettre, je parlais d'un autre bordel.
Je ne sais pas quel bordel.
Sur la rue Sainte-Catherine.
C'était un super bordel.
Je ne vois pas de quel bordel tu parles, toi, Mike.
Moi, je parle d'un bordel fascinant.
C'est là que tu as appris à être un homme.
En vrai?
Oui, le bordel, c'est...
En vrai, c'était 2015 pour toi?
Avant ça, il y avait plein de soirées d'humour.
Il y avait le Saint-Cyboire,
qui n'était pas un comédie-club,
mais tu avais l'impression...
La première fois que j'étais, c'était en 2015,
et j'avais trouvé ça fascinant.
C'est la fin de mon anecdote.
Mais toi, tu as commencé à 16 ans.
Puis j'ai l'impression que tu es devenu connu instantanément.
Tu sais, parce que ça me semble que ça fait...
Tu sais, tu as 31, 32?
32, oui.
Puis j'ai l'impression que ça fait au moins 15 ans que tu es connu.
Ça fait plus de 15 ans que je fais de la scène.
En fait, un des premiers castings d'humour où j'ai été,
j'avais 15 ans, réellement.
C'était un concours à l'époque qui s'appelait
« Paris fait sa comédie ».
Ah, mais c'est là que je t'ai rencontré.
Ça devait être en 2009.
Et là, Mike va dire, non, ça a démarré en 2012.
Je me rappelle, il y a un humoriste qui s'appelle
Étienne Langevin qui n'arrêtait pas de...
Il me disait ton âge tout le temps.
Il disait tout le temps, il y a 15 ans, ce gars-là Il me disait ton âge tout le temps. Il disait tout le temps,
il y a 15 ans, ce gars-là, Tabatnak.
Il y a 15 ans, il me disait tout le temps ça.
Et en fait, c'est devenu une obsession.
Il y a d'ailleurs une dame,
dont je ne citerai pas le nom,
qui m'a dit,
tu ne peux pas faire de l'humour à ton âge.
Et je lui avais dit, mais pour quelle raison?
J'étais très pressé, j'avais très envie de ça.
J'ai grandi avec les spectacles
de gens comme Gad Elmaleh,
Jamel Debouze,
Michel Courtemange,
qui est pour moi un idole absolu, j'espère qu'on pourra en parler.
Pour moi, j'ai grandi avec ça.
C'est-à-dire depuis que j'ai l'âge de 7-8 ans, je regarde des spectacles d'humour
et donc je rêvais d'y aller.
Je me suis dit pourquoi attendre?
Et donc quand j'avais 15 ans, je commençais à faire des petits spectacles à droite à gauche
et les gens me répétaient souvent ça.
Et cette dame en l'occurrence m'a dit ça, elle m'a dit
« Tu ne peux pas faire de l'humour à ton âge ».
Je lui ai dit pourquoi?
Elle m'a dit parce que le stand-up, l'humour
par essence c'est raconter du vécu
et t'as rien vécu
pour l'instant tu sors de l'école, t'as rien
à nous raconter, donc peut-être
que ton stand-up sera intéressant dans 5, 10,
15 ans, mais aujourd'hui malheureusement
on peut pas vraiment t'écouter
de parler de problèmes d'enfants, on s'en fout
et c'est devenu, je peux pas l'expliquer comme un espèce
de challenge, je me suis dit mais pourquoi on pourrait pas parler de problèmes d'enfants, de problèmes d'adolescents c'est devenu, je ne peux pas l'expliquer comme un espèce de challenge. Je me suis dit, mais pourquoi on ne pourrait pas
parler de problèmes d'enfants, de problèmes d'adolescents?
Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas traiter ces sujets-là
aussi dans l'humour? Et donc, c'est devenu une obsession
et j'ai effectivement commencé
très très jeune à enchaîner les scènes.
Je faisais 3-4
numéros, tu vois, tous les soirs.
Je mentais à mes parents, évidemment, je leur faisais croire que j'allais
à l'école.
Puis eux trouvaient ça normal que tu allais à l'école le soir.
Alors, en fait, je leur disais, je vais à l'école la journée,
mais je n'allais pas à l'école, j'écrivais des numéros.
Et le soir, je disais, c'est bon, j'ai été en cours toute la journée,
je peux aller faire un petit sketch.
Ils étaient très au courant de ce que je faisais.
Et ils me disaient, OK, OK, mais ne rentre pas trop tard.
Évidemment, je rentrais tard.
Ça a été des années très compliquées
avec mes parents. Mais je pense aussi,
tu as été le premier, je pense même
le seul à...
On dirait des séries
de télé pour ados. Il y a des
adultes qui écoutent et c'est pas
gênant, dépendamment
de la série. Mais pour
le stand-up, la dame
avait un peu raison que
c'est dur de faire
de l'humour qui va aller chercher des gens
en quarantaine quand tu as juste
15-16. Mais toi, j'ai l'impression
que déjà, tu sais, ton
premier show, c'est le Young Man Show, c'est ça
que ça s'appelait? Exactement. Puis ça, il me semble que tu avais
déjà un public assez
large. Ce n'est pas juste des kids de 15-20 ans.
Ah, quand même. Sur le premier, c'était
très, très jeune comme public. Franchement, c'était
jeune. C'était le seul spectacle, je me rappelle, où les parents
déposaient les enfants.
Comme on dépose à l'école,
quoi. Tu vois, c'était vraiment... Il y avait devant
les salles de spectacle des gens qui venaient,
qui déposaient leurs enfants, et puis ils venaient
passer une soirée, puis ensuite, ils rentraient. Mais
par contre, ça a révélé le fait qu'il y avait un besoin.
C'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de jeunes à ce moment-là
qui se disaient, bien sûr, pourquoi on n'aurait pas un humoriste
qui parle de nos problèmes à nous, de nos joies à nous,
des questions qu'on peut se poser.
Puis c'était un moment de renversement générationnel.
C'était un moment, à ce moment-là, c'est l'arrivée d'Instagram,
c'est l'arrivée de Twitter, c'est l'arrivée de plein de choses
qui aujourd'hui font partie de notre quotidien,
mais qui à l'époque étaient des nouveautés.
Et donc, oui, je crois que j'avais un écho auprès de cette génération là mais oui c'est ça s'est vraiment ouvert sur le second spectacle c'était excuse moi on va te parler
non mais c'est intéressant pour moi parce que parce que moi je les connu je les connu quand il faisait son premier spectacle donc moi je suis comme vous là j'écoute là mais j'est intéressant pour moi parce que moi, je l'ai connu. Je l'ai connu quand il faisait son premier spectacle.
Donc moi, je suis comme vous.
Là, j'écoute.
Mais je n'ai pas payé.
Mais c'est qui qui produisait ce show-là?
Alors, au début, je n'avais pas de producteur.
Je faisais ça vraiment tout seul avec des gars qui m'aidaient,
qui me filaient des salles et tout ça.
Et puis ensuite, j'ai signé chez Robin Productions.
Oui, oui, oui.
Mais quand tu dis que tu faisais
ça seul, tu négociais
à 15 ans
à des propriétaires de salles
de spectacle. Passe-moi...
Je t'assure, Mike, j'avais une persuasion
que je n'oserais même plus aujourd'hui.
J'arrivais dans des endroits, je disais, vous avez une scène pour faire du stand-up?
Ils me disaient non. Je disais, mais en réalité,
je n'ai pas vraiment besoin de scène. Vous avez un micro? Ils me disaient non.
Je disais, mais en réalité, je n'ai pas vraiment besoin d'un micro. Donc, je vais me mettre là et puis je fais mes sketchs. Je me en réalité j'ai pas vraiment besoin de scène vous avez un micro il me disait non j'ai pas en réalité j'ai pas vraiment besoin d'un micro donc je vais me mettre
là et puis je fais faire mes sketchs je me rappelle que j'ai joué un jour à genève dans un bar avec
des gars qui fumaient des cigarettes qui me regardait à peine qui était en train de boire
leur bière et moi je devais avoir 16 ans et je faisais mon truc et puis il m'écoutait à peine
j'étais avec mon père qui m'avait accompagné accepté de m'accompagner ce jour là on est sorti
de là mon père il m'a dit, mais c'est un fiasco.
Tu vois bien que jamais tu vas faire ce métier.
C'est une horreur ce qu'on vient de vivre.
Et moi, j'étais en mode,
ouais, c'était cool.
Moi, j'ai trouvé ça cool.
J'étais dans une espèce de joie, d'ouverture.
Je me disais,
mais j'ai envie de faire mes armes, en fait.
Et donc, il n'y avait rien qui me faisait peur à ce moment-là.
Il y avait beaucoup de bagout, en fait.
OK.
Puis, tes parents n'étaient pas aucun man en showbiz.
Non, pas du tout.
Et puis, pire que ça, ça leur faisait peur, surtout.
Ça leur faisait peur. Je suis issu
d'une famille de gens.
Mes deux grands-parents du côté de ma mère sont en Tunisie.
Mes deux grands-parents du côté de mon père sont en Algérie.
Ce sont des gens qui sont arrivés
en France. Donc, c'est la première génération à arriver
en France. Ils sont arrivés, évidemment,
dans la tête et l'idée
d'assurer une vie prospère pour leurs
enfants et leurs petits-enfants.
Et donc, ils se disent, lui, il choisit ce métier-là. c'est que dans la tête est l'idée d'assurer une vie prospère pour leurs enfants et leurs petits-enfants.
Et donc, ils se disent, OK, lui, il choisit ce métier-là.
En vrai, pour eux, ce n'était pas un métier.
C'est ce que j'ai entendu toute ma vie.
T'es un clown qui s'en va à Genève.
Toute ma vie, ils m'ont dit, c'est super.
Mais oui, c'est vrai.
Ils m'ont dit, toute ma vie, ce n'est pas un métier.
C'est super de faire des blagues, super de faire tes trucs,
mais ce n'est pas un métier.
Il faut que tu trouves un métier.
Il faut que tu trouves du solide. Ma mère a travaillé à la BNP Paribas
dans les bureaux de la BNP Paribas
qui est une énorme banque pendant 25 ans,
sans jamais être augmentée,
sans jamais devenir quelqu'un.
Et ça lui allait très bien.
Il y avait un côté, c'est du solide.
Il faut du job solide pour nourrir la famille à la fin du mois.
Mon père avait une boutique de téléphone.
Il y avait un truc très carré. Pour eux, ça dépassait
leur imagination. C'est là qu'il faut être mentalement
fort dans cette période parce que
c'est déjà dur. C'est un métier, on ne sait pas quand
on va y arriver. Et si les gens autour de nous nous mettent
le doute aussi, c'est pas sûr, tu ne vas peut-être
pas y arriver. C'est là, je trouve...
Toi, est-ce que tes parents t'ont encouragé?
Moi, mes parents, ils ne m'ont pas découragé, mais ils ne m'ont
pas encouragé non plus.
Ils disaient, il va finir son petit jeu, après il va rentrer.
OK.
Il comprendra par lui-même.
Ça a pris combien de temps avant qu'il change d'idée ou est-ce que c'est encore ça?
Non, mon père, il m'a fait mon premier compliment et encore, ce n'était pas vraiment un compliment.
C'était le soir du Marrakech du Rire.
OK.
Donc, j'ai dû faire un long chemin avant qu'il comprenne c'est quoi le complément il m'a dit ça va tu peux faire quelque
chose ok donc c'était pas vraiment qu'on vit il parlait du ménage à faire il avait dit un truc à
faire dans ce mais il n'y avait pas conscience que c'était que c'était réel parce que moi je suis
avec moi tous les soirs je Je sais ce que je fais.
Pour lui, je ne suis juste pas là et il ne sait pas ce que son fils fait.
Pour lui, ce n'est pas vraiment réellement concret.
C'est un métier qui paraît tellement compliqué
à réaliser. C'est comme devenir joueur de foot
ou acteur.
C'est des métiers, généralement, on se dit que c'est trop compliqué.
Je pense, en plus, toi,
tu as beaucoup d'abonnés sur YouTube.
Sur YouTube, pas trop. Instagram, moi.
OK, plus Instagram.
Mais YouTube ou Instagram ou TikTok, pour la génération de tes parents, ça ne veut rien dire.
Non, rien.
Tu pourrais faire 20 millions par jour.
Si c'est sur YouTube ou Instagram, c'est…
Pour eux, c'est la télé. Oui, oui. Voilà, c'est sur Youtube ou Instagram pour eux c'est la télé
c'est des générations après
ça doit être pour ça que le Marrakech
du rire ça a un impact
vu que c'est un vrai show télé
il a pris conscience à ce moment là
qu'il s'est dit ouais en fait mon fils
il commence à réussir ce qu'il a envie de faire
mais toi je sais pas
toi c'était quand t'es passé à la télé du coup
c'était l'émission de Laurent Ruckquier à l'époque qui s'appelait
On ne demande qu'à en rire
qui a été un bouleversement dans la vie
de la comédie en France
c'est que d'un coup il y avait des jeunes comédiens qui faisaient du stand-up
qui faisaient des sketchs
qui faisaient des numéros, tous les soirs
à 18h sur France 2 qui est quand même
la chaîne nationale et puis l'émission a pris
un envol incroyable moi à ce moment là
je faisais déjà du stand up, je jouais déjà mon spectacle
je me rappelle
qu'à l'époque on m'avait dit tu devrais essayer cette émission
et que j'avais même été vexé et je m'étais dit mais non
mais je suis déjà au dessus de ça
et puis j'ai été faire l'émission et puis j'ai réalisé
que j'étais loin d'être au dessus de ça en fait
je suis passé ric-rac, il fallait être noté
avoir des bonnes notes pour revenir la semaine d'après
et je suis passé vraiment pile poil avec la moyenne comme l'intégralité de ma scolarité.
Quand je suis passé, je me suis dit que ça peut être un bon challenge.
Cette émission nous imposait d'écrire un nouveau numéro chaque semaine.
C'est l'émission qui décidait le thème?
Oui, tout à fait.
C'est à ce moment-là que j'ai compris la rigueur de l'écriture.
Parce que le cœur de notre métier, en tout cas c'est la vision que j'en ai, cai compris la rigueur de l'écriture. Parce que le cœur de notre métier, en tout cas, c'est la vision que j'en ai,
c'est la rigueur de l'écriture.
C'est à quel point tu vas écrire, à quelle régularité,
comment tu vas développer tes idées,
et puis comment tu vas éduquer ton cerveau
à observer des choses de la vie qui peuvent paraître banales,
mais que toi, tu vas réussir à déformer pour en faire des blagues.
Donc oui, ça a été une période très formatrice pour moi.
Puis comment tu écris ton matériel?
Est-ce que tu as un co-auteur ou tu écris tout seul?
J'ai plusieurs co-auteurs qui sont à chaque fois…
Maintenant, au bout de 15 ans, ils sont souvent les mêmes,
qui travaillent avec moi,
mais j'essaye d'en rajouter des nouveaux à chaque show
parce que je trouve que c'est cool d'avoir des gens qui ont des nouvelles idées
et puis on regarde nouveau aussi sur le…
Tu prends des plus jeunes ou des plus vieux?
J'ai les deux.
OK.
Figure-toi qu'il y a un de mes auteurs qui s'appelle Edouard Pluvieux.
Comme ça, c'est parfait.
Lui, il est clairement plus vieux.
Et puis, il y a des plus jeunes aussi.
La plupart sont quand même plus âgés que moi.
Je trouve que l'humour...
En tout cas, ma vision, c'est que j'ai beaucoup de mal à écrire des choses seules,
des choses concrètes que je vais aller proposer sur scène.
J'ai besoin d'avoir un regard en face, j'ai besoin d'avoir un rebond.
J'ai besoin de voir l'étincelle dans les yeux du co-auteur qui dit
« Oh ouais, là il y a peut-être un truc qui se passe. »
Si je ne ressens pas ça, je me sens seul, c'est dur, j'écris mon truc,
je me dis « Ah, ça me fait rire. »
Donc en général, j'écris mes premières trames tout seul,
puis je les vois et je leur dis « Voilà de quoi j'ai envie de parler. »
J'ai trois blagues là-dedans sur quatre minutes.
Il faut qu'on rajoute maintenant des blagues, mais le sujet de fond, ce que j'ai envie d'exprimer, c'est ça.
OK.
Fait que t'écris, premier jet, tes rencontres, tu fais un brainstorm.
OK.
Je vais te donner un exemple très simple.
L'autre jour, je suis en train de manger et il y a une marque de sel très connue en France qui s'appelle La Baleine.
Je ne sais pas s'il y a des Français qui connaissent La Baleine.
Tu vois, c'est un sel qui s'appelle La Baleine.
OK.
Et je tourne le truc de sel, je suis à table en train de manger et il ya écrit hello suivez nous sur instagram et il ya écrit at la
baleine celle donc je vais sur le compte instagram et je vois qu'il ya quarante
mille personnes qui sont abonnés et là je me dis ou pas en france il ya quarante
mille personnes qui suivent du sel ok OK? Et là, je me dis,
il faut que j'en fasse un truc. Mais je ne sais pas ce que je vais faire
de ça. Peut-être que ce ne sera jamais dans aucun show,
mais je vais, en séance d'écriture, quand je suis
avec mes auteurs, je vais leur dire, OK, j'ai ce truc-là,
il y a 40 000 personnes qui suivent du sel. C'est un fait.
Moi, ça me fait beaucoup rire. Qu'attendent
comme news ces gens-là? Tu vois ce que je veux dire?
Est-ce qu'ils checkent de temps en temps? Est-ce qu'il y a
un nouveau sel?
C'est quoi le...
J'imagine que tu t'es abonné pour voir
qu'est-ce qui se passait.
Je suis un de leurs plus fidèles abonnés aujourd'hui.
Je peux vous dire que c'est exceptionnel
ce qu'ils proposent.
Il y a le gros sel qui vient d'être renouvelé
là récemment.
Mais pour vrai, ça doit être fou le monde
qui s'abonne à ce channel-là.
J'imagine que trois quarts des gens, c'est juste
s'abonne de façon sarcastique
et là, tu sais, ils regardent
c'est qui qui est abonné, pis là ils font
pourquoi le cabatum?
Il doit vraiment aimer le sel
putain c'est fou
c'est quel genre de
est-ce que des stories
drôles, est-ce que c'est juste...
J'ai jamais vu de story encore.
Non, mais ils mettent des jeux concours. Gagne ton poids en sel.
Gagne ton poids
en sel?
J'y ai participé.
J'ai malheureusement perdu ce concours.
Qu'est-ce que tu ferais
même quelqu'un
de petit qui pèse juste 50 kilos?
Qu'est-ce que'il va faire avec 50 kilos
de sel?
En fait, je suis content parce que tu vois
la discussion qu'on est en train d'avoir est
exactement les discussions qu'on a avec les autres.
C'est ça, on pousse le truc
jusqu'où, est-ce qu'il a l'équivalent pour le poivre,
est-ce que d'autres épices ont leur compte Instagram
et on part comme ça, tu vois ce que je veux dire,
et on se dit, ok, jusqu'où on peut trouver le truc.
Et ça nous est arrivé parfois de passer 3h sur des sujets comme ça
Et il en sort rien
On regarde le numéro
On dit mais en fait c'est n'importe quoi
Mais j'adore entrer là dedans
Tu vois ça me fascine
Mais toi tu demandes avant
Tu vas pas tester d'abord
Tu notes, tu leur demandes
Tu parles avec eux et ensuite tu testes
En fait d'abord j'écris
Et quand il y a des blagues qui me paraissent convenables
ou qu'il me faut vraiment rire,
je vais commencer à les tester.
Alors, j'ai deux process.
C'est d'abord à des amis de la vie sans aller sur scène.
OK.
Je vais boire un café avec toi, Mike.
Est-ce que tu leur dis?
Pas du tout.
OK.
Là, tu fais juste comme si...
Ah, t'as vu, là, tu parles de sel.
Tes amis doivent trouver que t'as vu, là, tu parles de sel. Fait que tes amis
doivent trouver que t'es vite.
Puis t'es... Devant comme c'est fou
quand tu parles à Kev, il est
allumé, il est... On dirait
qu'il est préparé.
Non, mais en vrai, ils sont habitués à ça maintenant.
Depuis, puisque j'ai même
des amis depuis 15 ans qui sont d'ailleurs, pour la plupart,
mes potes avec qui j'étais au lycée, tu vois.
Mais oui, ils savent que de temps en temps, au milieu d'une conversation random plupart mes potes avec qui j'étais au lycée tu vois mais oui
ils savent que de temps en temps au milieu d'une conversation
random de nulle part je vais leur dire
vous étiez au courant qu'eux ils ont un compte Instagram
et je vais tester des jokes comme ça
si ça les fait rire dans la vie alors
ça passe le premier test et je vais aller les tester sur scène
mais j'aime ne pas être dans un esprit
de parce qu'en fait d'office quand tu montes
sur scène et que t'as un micro et que tu regardes les gens comme ça
les gens savent que ok il va nous faire des blagues.
Donc, il y a presque un truc dans ton cerveau qui s'active
de, ok, je suis prêt à rire, tu vas me faire des blagues
sur un sujet. Mais quand t'es dans la vie et que tu parles
avec un pote, lui, il sait pas s'il y a une blague qui va
venir. Donc, pour moi, il est
dans une forme d'innocence
totale. Et donc, si la blague marche sur lui,
j'ai de grandes chances
que sur scène, elle fonctionne auprès d'un public
averti qui attend ça
tu commences avec eux, tu vas
dans une soirée d'humour
ici ou dans d'autres
comédies club tout à fait
ça doit être surtout ici maintenant
c'est marrant on en parlait tout à l'heure avec, c'est Michel qui s'appelle non?
lui c'est Yann
l'autre c'est Michel
un vrai big up à Michel parce que
salut Yann pardonne moi Michel est vraiment hyper sympa et c'est laann, l'autre c'est Michel Un vrai big up à Michel Salut Yann, pardonne-moi
Michel est vraiment hyper sympa
Et c'est la question qu'il me posait tout à l'heure
Est-ce que ça t'arrive de jouer dans d'autres comédie clubs?
Et oui, j'ai été jouer, Iliès le sait
A peu près dans tous les comédie clubs qui existent à Paris
J'ai été jouer au Paname, j'ai été jouer au Madame Sarfati
J'ai été jouer au Jamel Comédie Club
Bien sûr
Parce que je trouve que c'est intéressant malgré le fait que j'ai ce lieu là
Je trouve que c'est Déjàgré le fait que j'ai ce lieu là je trouve que c'est
déjà j'ai rarement
ultra communiqué
sur le fait que
c'est chez moi ici
pour moi c'est vraiment
la maison des humoristes
j'essaye de
tu vois de
rester un peu discret
là dessus
parfois je viens pas
pendant plusieurs mois aussi
et c'est aussi
l'idée du truc quoi
pourquoi tu fais non?
non c'est bon je rigole
non c'est vrai
non en vrai?
non c'est vrai
franchement il le dit pas
jamais ok il est vraiment hyper disté il est tellement sous la pression non c'est bon je rigole non c'est vrai non c'est vrai franchement il le dit pas jamais
ok
il est vraiment hyper distrait
il est tellement
qu'il parle sous la pression
non c'est vrai
non non non
non c'est vrai
c'est vrai que c'est
à la maison des humoristes
et voilà
il est
ah ah ah ah ah
ah ah ah ah
ah ah ah ah
non c'est la maison
c'est notre maison quoi
c'est vrai que des fois
tu viens
c'est pas chez c'est vrai que des fois c'est pas chez toi
mais j'adore aller essayer ailleurs
mais c'est vrai qu'évidemment
le plus simple est de jouer ici
donc ça arrive très souvent de tester ici bien sûr
toi est-ce que c'est le même processus
pour écrire?
non justement
je commence pas par demander aux gens
ou les tester sur eux
parce que j'ai toujours beaucoup de mal à expliquer une blague à quelqu'un
J'ai trop du mal à faire ça
C'est très vrai
C'est vrai t'es un très bon humoriste sur scène mais dans la vie
En fait ouais
C'est vraiment la maison des humoristes
Et bref
Et du coup moi je viens dans la maison des humoristes
Et d'abord je teste avec le public
parce qu'en fait sur scène, il y a toujours
un truc où t'es face au public
et du coup ton corps est en danger
et il va trouver des trucs.
T'as jamais eu ça?
Des fois, moi je note une idée
et je sais pas vraiment où je vais aller.
Je viens sur scène et je pars dans...
La vie te guide vers un gag.
Exactement.
Ah non, je comprends absolument.
En fait, l'adrénaline...
T'as tellement peur d'avoir de l'air stupide sur scène.
C'est automatique.
Des fois, même toi, tu découvres ce que tu dis
et tu te dis, ah ok, c'est marrant.
Des trucs que t'aurais pas trouvé toi tout seul face à une feuille.
Et quand je vois que l'idée, elle plaît un peu un minimum aux gens,
là, je vais en parler à mes amis.
J'en dis, bon, ça marche un peu, je pense qu'il y a un truc à creuser.
Parce que des fois, tu creuses mon temps,
après t'arrives sur scène et ça plaît pas du tout
au public, toi t'es dans ton délire et tu peux
vite être démotivé. Et du coup
je préfère faire le sens inverse.
Moi c'est vrai, ça marche aussi.
Ouais.
Oui, enfin je sais pas, j'ai jamais essayé comme ça mais ouais j'imagine que ouais.
C'est ce que je fais.
Et t'essayes
sur scène, devant le public
et là, quand ça marche,
avec tes amis,
vous montez un numéro
ou tu montes un numéro seul
ou comment ça marche?
Non, j'essaye d'appeler les gens.
J'essaie de rajouter une blague par jour.
OK.
D'ailleurs, c'est toi qui m'as appris ça.
C'est Kev qui m'a appris ça
dans la maison des humoristes.
Un jour, il m'a dit...
Un jour, il m'a dit... Et je pense que toi, c'est Gad qui m'a appris ça Dans la maison des humoristes Un jour il m'a dit Non un jour il m'a dit
Et je pense que toi c'est Gad qui t'a appris ça
Ouais je sais plus si c'est Gad qui m'avait dit
Je sais plus en gros
Est-ce que lui par exemple Gad il avait dit
Une joke par jour mais ça peut venir de n'importe qui
Mike Est-ce qu'on va vraiment rentrer sur ce sujet là Mike
est-ce qu'on va vraiment
rentrer sur ce sujet là
moi j'ai pas de problème
les gars
moi j'ai aucun problème
à en parler avec plaisir
vous voulez parler de ça
vraiment
mais non mais c'était
regarde les gens
regarde où tu m'as amené
Iliès putain
non mais c'était
c'était pas Gad
c'était
c'était pas Gad C'était un autre mec
T'avais dit ça
Non mais vas-y termine
On peut parler
Non non
Kev il m'avait dit
Si tu rajoutes pas une blague
Si tu trouves pas une blague par jour
C'est une journée de perdu
Et j'ai grandi vraiment
Je lui avais dit qu'effectivement
Je crois qu'il faut se forcer à écrire
Une blague tous les jours, une joke tous les jours.
Et pour le coup, d'ailleurs, je pense sincèrement que c'est à l'époque où j'allais bosser avec des Québécois comme Mehdi Boussaïdan, etc.
Je pense que j'avais travaillé avec, je ne me rappelle plus de son nom, mais j'aime beaucoup cet humoriste aussi qui s'appelle Frankie, qui a des cheveux longs.
Oui, oui, Frankie.
J'ai eu la chance de travailler avec ces gens-là.
Et pour le coup, il y a une rigueur aussi au Québec
qui, je trouve, est beaucoup plus ancienne que la nôtre
au niveau du stand-up.
C'est-à-dire qu'il y a cette espèce de réflexe d'écriture
de même si on ne prépare pas spécialement un show,
on va quand même essayer d'écrire
et de provoquer les idées.
Les idées amènent les idées, etc.
Et pour le coup, j'ai eu la chance d'aller au Québec
écrire à ces jeunes.
Et je me rappelle que j'avais été inspiré de cette rigueur.
Ça, l'affaire que tu avais dit d'un gag
par jour, je trouve quand t'es jeune,
quand il t'a dit ça la première fois,
ça a l'air de rien.
Mettons, écrire une blague par jour,
c'est... tu vas avoir
une joke par semaine, peut-être qu'il va
marcher. Ou tu sais, mettons...
Mais tu sais, si tu te dis
OK, je
travaille à tous les jours
dans le but d'avoir une bonne minute par
semaine. Une bonne minute par semaine, c'est
facile à avoir. Mais si tu as la rigueur
de le faire tout le temps, c'est 52
minutes par année. C'est incroyable.
C'est énorme. C'est un show. Un show par an finalement.
Oui, exact. Mais tu
ne trouves pas une bonne blague par jour.
Non. Le jour où tu en trouves une une bonne blague par jour. Non, non.
Le jour où tu en trouves une bien, tu es tellement heureux,
tu es tellement content parce que c'est comme chercher de l'or.
Parfois, il y a des bons sujets.
Parfois, tout s'aligne et puis finalement, la blague se dégonfle.
Parfois, c'est l'inverse.
Le sujet est un peu naze où tu te dis, au contraire,
il a déjà été beaucoup utilisé.
Je pense notamment aux relations hommes-femmes.
Et donc, il faut trouver un autre angle, une autre manière d'approcher
le truc, donc non, je crois pas
que tu trouves une bonne blague par jour, mais il faut se forcer
à en écrire une par jour.
Est-ce que tu trouves
qu'en vieillissant,
c'est plus facile pour toi de savoir
si ça va marcher ou non, ou
ça te surprend encore autant qu'au début?
Non, ça me surprend toujours. Et ça me surprendra
toujours, c'est la magie de notre métier. C'est que
parfois, tu écris une blague et tu te dis, ok, elle est cool.
Et puis, tu arrives sur scène et puis, ils se massent une magie.
En fait, elle est plus que cool. Ça emporte les gens
d'une manière. Et l'inverse est tout aussi
possible. Il y a des blagues, moi, dont j'étais
hyper fier. Je me disais, mais ça, c'est
de l'or. Ça, c'est sûr que les gens,
ils vont taper des mains et des pieds.
Et puis, je fais la blague sur scène et ils sont en mode
non.
Je trouve que tu as aussi le recul quand tu vieillis.
Tu sais à peu près ce qui marche.
Moi, je me rappelle, je faisais le premier parti de Kev.
Je me cherchais encore.
Je ne connaissais pas.
Je ne savais pas mon personnage.
Je faisais des blagues un peu que tout le monde faisait.
Je n'arrivais pas à être original sur scène.
Et un jour, je parle de Kev d'un sujet.
Kev d'un sujet.
Et Kev, il me dit ça, c'est de l'or. Tout de suite, il m'a dit c'est de l'or au début je n'ai pas trop écouté
après midi si tu fais pas je le fais je dis ok je le fais et du coup je les fais et du coup c'est
vraiment ce sketch grâce à ça que les gens m'ont connu c'est ok c'est du coup je me suis dit mais
tu le voyais pas toi moi je le voyais pas parce que j'avais pas l'expérience que lui il avait lui
évidemment que l'expérience te permet de mieux voir
Où est-ce qu'il y a un angle que t'as pas souvent entendu
Il y a des choses
Qui te surprennent
Mais être sûr que ça va marcher personne n'a aucune certitude
C'est le principe
Du moins de comprendre que le sujet est bien
C'est un truc que je pense que tu comprends avec l'expérience
Que moi j'avais pas encore
Je commence un peu à avoir
Je me dis ok ça ça a pas été fait
En consommant du stand-up tous les jours.
Ça fait combien d'années que tu fais ça?
Ça fait neuf ans.
Neuf ans.
OK.
Quand même.
Et est-ce que tu suis Kev en tournée tout le temps?
Non, je ne le suis plus en tournée.
Mais j'ai commencé grâce à ça.
En fait, moi, j'ai rencontré Kev dans la rue.
En tournée parce que je ne suis plus en tournée?
OK.
Oui, c'est vrai.
Mais moi, je suis là.ré Kev dans la rue. En tournée, parce que je ne suis plus en tournée. Oui, c'est vrai. Mais moi, je suis là.
Peut-être en tournée sans.
Non, mais en fait, moi, j'ai rencontré Kev dans la rue.
L'histoire est vraiment marrante.
Moi, je décide d'arrêter la scène parce que c'est très compliqué.
C'est un métier
qui peut durer 10 ans, 15 ans.
On n'a pas de date butoir.
Il n'y a pas 10 années d'études et après,
tu vas y arriver. il y a des gens
qui réussissent en 30 ans
d'autres en 20
d'autres en 5
d'autres jamais
d'autres jamais
mais on sait jamais
et moi quand je commençais
c'est dur
parce que c'est un métier
où au début
tu ne gagnes pas d'argent
tu dois miser sur toi
et surtout qu'avant
il n'y avait pas autant
de comédie club que maintenant
du coup les chapeaux
c'était
tu gagnais 3-4 euros
par ces pas là
c'était pas comme maintenant
maintenant c'est devenu facile
de jouer et de gagner sa vie
même quand t'es pas connu
avant on faisait des scènes quand t'avais 8 personnes
on était 5
les gens ils donnaient pas beaucoup
on avait 3-4 euros par personne
c'est quand même drôle
on a tout
commencé en faisant des shows
pas payé
pas payé je le comprends, je l'accepte,
mais 3 euros, je ne l'accepte pas.
On dirait...
Un jour,
j'ai joué,
il y a un mec qui m'a sorti une pièce de 2 euros à la fin,
il m'a dit, tiens, c'est pour rentrer chez toi à Lille.
J'habite à 2 heures de route.
2 euros, il a cru que c'était 1 euro par heure.
En vrai, ce que je trouve le pire,
c'est qu'il les a pris.
Bien sûr, je les ai pris. Bien sûr, parce qu'à l'époque, c'était 1€ par heure Le pire c'est qu'il les a pris Bien sûr je les ai pris Bien sûr parce qu'à l'époque
C'était soit ça soit
Du coup tu prends tes trucs
Au bout d'un moment je me suis dit
C'est trop compliqué je préfère aller travailler ailleurs
Et gagner de l'argent et quand j'ai un peu d'argent de côté
Je reviendrai faire du stand up
Je décide de tout arrêter et par hasard
Je croise Kev dans la rue
Au détour d'une rue et au téléphone
Je discute avec
lui je lui dis écoute j'avais tout vu de lui tu l'as arrêté je lui voyais au téléphone j'ai
qu'à j'aimerais juste parler voilà je connais tes documentaires c'est un peu grâce à toi que j'ai
fait de la scène parce que je connais ton travail par coeur et tout et je pense que je n'ai un peu
touché dans ce que je lui ai dit et il a été grave cool il s'est peut-être vu en moi quand
il était plus jeune je sais pas il m', donne-moi ton nom, ton prénom.
Il a noté dans ses notes.
Il m'a dit, si un jour je viens à Lille, tu feras ma première partie.
Et trois mois après, il revient à Lille.
Il m'envoie un message.
Moi, ça y est, je n'étais plus humoriste.
Je vendais des voitures.
Et Kev, il m'envoie un message.
Il me dit, viens demain faire ma première partie.
Il a tenu sa parole.
Moi, il m'a remis un peu.
Je suis arrivé le lendemain.
Tu sais, quand tu ne joues pas depuis trois mois, déjà que je n'ai ni marron et un peu dans un jeu arrivé le lendemain c'est quand tu joues pas depuis trois mois t j'étais pas au fond
puis les les salles les salles que tu joues
c'est des années de cd et de saïm et le plat à l'époque du processus mais
la ct les rôdages moi je les connais c'était vraiment les rôdages et des
radages ça doit quand même des grandes salles c'est une salle de 200 200 oui
il est difficile de déchirer dans des petites salles et donc à l'époque moi
mais 200 à l'époque pour moi... Mais 200, à l'époque, pour...
Pour moi, c'est un truc de fou.
C'est énorme.
Moi, je prenais des chapeaux à 3 euros, pour moi.
De voir...
200, je me disais, pour moi, c'était le centre Bell, pour vous.
C'était un truc de fou.
Et donc, Kev, il me dit, fais la première partie.
Et donc, j'arrive, je fais la première partie.
Et c'est pas fou du tout.
Mais je sais que c'est pas fou parce qu'il me dit,
t'as une bonne énergie. C'est pas fou du tout mais je sais que c'est pas fou parce qu'il me dit tu as une bonne énergie c'est ce
qu'on dit aux gens pas fou sauf que moi je suis un mec dans la vie j'arrive pas
je suis quand je perds je veux continuer et du coup je dis mais demain tu fais
quoi il me dit je joue à nantes j'ai dit je peux venir il me disant mais j'ai pas
de budget pour les premières parties parce que c'était les rodages donc il
prenait pas de première partie il y avait moi et un régisseur et un gars qui
bossait avec moi
Enfin on était 3 sur la route
Et du coup moi je lui dis bah écoute je viens de mes propres moyens
Je vendais des voitures donc j'avais pu gagner un peu d'argent
Et le lendemain
Il arrive à Nantes j'étais là
Et après c'était Bordeaux j'étais là
J'ai été touché par son obsession
Avant les blagues
Non mais vraiment
C'est vrai
Ces blagues étaient fragiles et tout Mais vraiment c'est vrai c'est vrai c'est c'est au
dam et c'est vrai lag était fragile et tout mais ce qui me touchait c'était le côté tu m'as ouvert
la porte et j'en suis reconnaissant et pour ça partout où tu vas aller je vais aller et je ferai
ce que tu me dis de faire et puis l'écouter vraiment à fond et puis moi je vais je me
revoyais je trouve que dans ce métier quelque chose qui est très beau qui est très touchant
c'est la volonté sans quand quelqu'un a la flamme dans les yeux
et que ses yeux te disent « je n'ai pas d'autre choix que ça ».
C'est ça où je meurs, c'est trop important pour moi.
Et ça, c'est un truc que parfois je vois, que j'ai rarement vu,
mais que j'ai vu chez certains, que j'ai eu la chance d'avoir en première partie,
qui en plus, derrière, ont fait des jolies carrières.
Je pense à des gens comme Ahmed Silla ou comme Maxime Gasteuil
qui ont ouvert mes shows au fur et à mesure des années.
Et quand je voyais
ce côté, c'est ça ou rien,
ça m'a toujours touché, bouleversé. Et je l'ai vu chez Iliès
tout de suite. Il y avait ce côté
t'es où demain? Je suis à Nantes, j'arrive au théâtre
à Nantes, il est là avant moi. Je me dis mais qu'est-ce que tu fais là?
Moi c'est un truc de fou pour moi. Parce que moi
j'allais en vacances en Algérie,
j'achetais ces CD, c'était des faux
de ce...
J'ai jamais gagné un euro grâce à ce soir.
J'ai acheté des faux.
Non mais je connaissais, en fait, j'étais tellement admiratif de sa carrière
parce que ce qu'il faisait pour son âge à 18 ans, 19 ans, c'était une star incroyable.
Il remplissait des zéniths.
Et quand t'es jeune, tu te dis, mais en fait même quand t'es jeune, tu peux y arriver.
C'est le message qu'il a pu donner aux gens.
Et moi, ça m'avait marqué.
Et du coup, me retrouver avec lui, c'était incroyable.
Du coup, je ne voulais plus le lâcher.
Du coup, j'ai vécu chez lui pendant un an.
OK.
La maison des humoristes.
Puis comment est-ce que ça s'est arrivé que tu vives avec?
En fait, après, j'étais tous les jours avec lui,
donc au final,
il y a eu
une relation
qui est un peu née.
Et puis,
j'ai appris un jour,
j'ai appris un jour
et ça,
ça m'a bouleversé,
j'ai appris un jour
que parfois,
il venait faire
des premières parties
et que ça lui arrivait,
il était avec un pote
qui s'appelait Nassim à l'époque,
ça leur arrivait
de dormir dans la voiture.
Et ça,
j'ai dit,
mais je ne comprends pas,
pourquoi? Et il dit, ah, ce n'est pas grave, on n'a pas l'argent pour prendre l'hôtel, mais t'inquiète, on s'en fout ça leur arrivait de dormir dans la voiture et ça j'ai dit mais je comprends pas pourquoi et
il dit ah c'est pas grave et on n'a pas l'argent pour prendre l'hôtel mais t'inquiète on s'en fout
si on est là demain et que je peux jouer ne te soucie pas de moi ne te soucie pas de moi
t'inquiète moi je suis là je suis avec toi et puis forcément tu passes des jours en rodage
avec lui et donc forcément tu vois le gars il est là et puis c'est comme un petit frère et
7,7 et aimerait qu'ils puissent prendre une douche. Tu sais, aussi.
Évidemment.
Tu te dis, c'est mieux en termes d'odorat.
Et c'est vrai que petit à petit,
on s'est rapprochés et tout.
On s'est rapprochés.
Une fois que j'étais très proche,
je me suis dit, il est temps que cette personne prenne une douche.
Et donc là, il est venu à la maison.
Et là, tu lui as demandé d'aller...
Puis ton ami qui vivait avec toi dans l'auto,
lui, il a continué à rester dans l'auto.
Lui, il est resté dans l'auto.
OK. Il est resté dans l'auto ok non mais c'était fou
et puis grâce à lui
je suis parti un an et demi, j'ai fait un an et demi de tournée
je me suis retrouvé à jouer dans des zéniths
et du coup j'ai pris l'assurance
j'ai trouvé aussi mon jeu, j'ai trouvé mon style
et j'ai appris surtout en un an
de tournée avec Kev dans un zénith
c'est des années de gagné
c'est vrai que moi je l'ai vu naître petit à petit
c'était magnifique quoi
c'est à dire qu'il est arrivé dans les rodages comme un enfant effrayé
ou qui se disait mais qu'est-ce que je fais là je devrais pas être là
et à la fin de la tournée
c'est à dire ouais c'est ça une grosse année et demie
plus tard il jouait devant 5000 personnes
avec une assurance de dingue
et ouais pour moi c'était touchant
c'était fou quoi
franchement
tu faisais combien de temps?
je faisais 8 minutes
entre 8 et 10
et là est-ce que t'es en tournée toi?
là j'ai mon spectacle je fais les mêmes salles
que je faisais avec Kev en première partie
t'as une première partie?
ouais j'ai une première partie
est-ce que c'est le même genre de relation?
il dort chez moi non
il dort dans la voiture Est-ce que c'est le même genre de relation? Il dort chez moi, non. Ok, non, ok.
Non, il dort dans la voiture.
Non, non, non, mais moi, c'est un de mes amis d'enfance
qui fait la première partie, du coup, ouais.
Mais c'est pareil.
En vrai, tu transmets ce que tu as appris
et je pense que c'est comme ça.
Ça aussi, ça sert à la première partie.
Ça doit être un échange.
La première partie, elle apprend et puis
elle sert aussi à l'humoriste qui va passer derrière.
Moi, ça m'a beaucoup servi.
Sans ça, je pense pas que j'aurais eu la même...
Je serais là... Enfin, c'est sûr que je serais pas là.
Mais non, je te jure, j'aurais pas eu la même carrière
sans qu'elle... Je serais même pas là.
C'est beau, ça. Ouais, on devrait applaudir ça.
Est-ce que
je pourrais avoir un autre bière, moi,
s'il vous plaît?
Évidemment.
Les gens transmettent.
C'est ça qui est beau aussi dans ce métier.
C'est la transmission.
Moi, je trouve que c'est un des rares métiers aussi où tu es obligé d'avoir des pairs,
où tout le monde a des pairs
et tout le monde apprend d'autres genres.
Je trouve que c'est important.
Puis, tu es chanceux parce que, tu sais,
ce que tu es en train de faire avec lui
puis que tu as fait pour d'autres,
d'habitude, c'est un truc qu'on fait
quand on pogne la
40-50e, mais toi, vu que t'as commencé
tellement jeune,
est-ce que t'as déjà été le mentor
de quelqu'un plus vieux que toi?
Non, non, non, jamais.
Mais ça pourrait arriver. Ça pourrait.
Ça serait juste bizarre pour la planète au complet.
Ouais, ouais. Sauf vous deux.
Non, non, non, mais c'est vrai.
C'est vrai que j'ai eu la chance d'être toujours
un peu prématuré
dans ce métier
j'ai eu la chance
de faire les trucs vite
et j'espère que
ce sera
comme ça longtemps
enfin pas trop longtemps
parce que je veux pas mourir
trop jeune non plus
parce que sinon
ce serait bizarre
parce que normalement
c'est ça la suite
t'es le mentor à 30 ans
à 42
tu fais tes adieux
tu vois ce que je veux dire
mais non
j'ai toujours eu la chance de passer les étapes vite
et c'est vrai que je trouve que c'est important
d'aider les plus jeunes mais c'est vrai que j'ai dû filer
des conseils peut-être à des gens de quelques
années de plus quoi
toi quand t'étais petit le but c'était
la scène, le cinéma
ou est-ce que c'était
uniquement la scène?
à la base c'était le cinéma
je faisais des castings quand j'étais enfant, mes parents, mes grands-parents m'emmenaient au casting.
Mon obsession, il fallait être au cinéma.
J'ai vu que ça ne marchait pas.
J'étais très mal à l'aise avec l'exercice des castings,
avec des gens qui allument une petite caméra
et qui te regardent comme ça.
Tu avais quel âge quand tu as commencé à faire des castings?
7-8 ans.
Ça doit être dur mentalement d'avoir des adultes
qui font « Non, il n'est pas bon ».
C'est super dur. Au-delà du fait il n'est pas bon. C'est super dur.
Et puis, au-delà du fait que c'est super dur, c'est dur pour toi
et puis c'est dur pour ta famille qui, encore une fois,
sur le chemin allé et sur le chemin retour,
te dit, mais ouais, mais on te l'avait dit,
c'est pas pour toi. C'est pas un métier.
Rappelle-toi, on en avait parlé.
Tout le process est dur, il est pesant
et tu te dis au bout d'un moment,
ouais, c'est peut-être effectivement pas pour moi.
J'avais mon grand-père pour le coup qui était assez fan
De tout ce qui était artistique
Qui faisait des spectacles de rue en Tunisie
Il jouait de la mandoline, pour lui le spectacle c'était la vie
Et donc c'est un des rares qui m'encouragait à fond
Qui me disait, il me montrait les films de Charlie Chaplin
Il me montrait les films de Louis de Funès
Tu vois il y avait un côté
Il faut que tu vois ces choses là, ça va t'éduquer
Tu vas comprendre jeune ce que c'est que le rire
Le spectacle, l'humour, c'est important.
Je me rappelle qu'un jour, on avait été à un concert
de Danny Briand, qui est un chanteur
français que peut-être vous connaissez.
Je ne le connais pas, mais il a un nom très drôle.
Ouais, ouais.
Il s'appelle Danny Briand, pour de vrai,
c'est son nom. C'est parfait. Cousin de
Johnny Soyeux. Et en gros,
il m'a pris dans les bras,
mon grand-père, et il m'a posé sur la scène.
Ce qui est extrêmement mal poli en réalité,
pendant le concert de quelqu'un.
Sauf que j'étais très jeune, je devais avoir 8-9 ans.
Et c'est un souvenir qui m'a marqué à vie.
Je me suis retrouvé sur une scène,
qui était la scène du Casino de Paris.
Et j'ai senti chez lui,
qu'il y avait cette volonté folle de me voir sur scène.
Il y avait un côté, quelle fierté ce serait pour moi
que ce mec-là, il arrive à aller sur scène
encore plus qu'au cinéma. » Et donc, on a commencé
à parler de la scène. Il a commencé à montrer des gens
sur scène. Et c'est vrai que
petit à petit, ça a commencé à trotter dans ma tête.
Et là, j'ai commencé à regarder des spectacles d'humoristes.
Et il y a
plein d'humoristes qui m'ont touché, bouleversé.
Je regardais Eli Kaku, évidemment, beaucoup.
Je regardais Michel Courtemange, qui a été pour moi…
Oui, Courtemange, j'en ai parlé tantôt.
Oui.
Est-ce que, quand tu as découvert Michel,
est-ce qu'il était toujours en France
ou tu l'as découvert et il était déjà retourné au Québec?
Il était déjà retourné au Québec.
Et il était déjà dans une espèce de creux de carrière
où il faisait moins de spectacles, etc.
C'était après la tornade
entre guillemets française qu'il y a eu au début des années 90
mais je le regardais
je me disais mais comment c'est possible
de rendre les gens hilares
à ce point sans dire un seul mot
je me disais la force du corps
la puissance de ce mec là
la puissance du visage, de la tête, des bruitages
quand t'as un enfant c'est fascinant
j'étais fasciné par le mec.
Je me disais, mais c'est fou, je n'ai jamais vu ça de ma vie.
Je n'ai jamais vu, ne serait-ce qu'un équivalent
même chez les Américains. C'est dingue de faire
ce que ce mec fait. Et oui, ça a été
une révélation. Je devais avoir 10-12 ans la première fois
que j'ai vu Michel et j'ai été...
C'était un choc, vraiment.
Je me rappelle, il y avait une année, tu étais à Québec
pour Comédio.
Je ne sais pas si ça s'appelait Le Grand Rire à l'époque.
Puis Michel Courtemange était là.
Je ne sais pas si c'était la première fois que tu le rencontrais,
mais je me rappelle, ça m'avait marqué comment tu le regardais.
Tu le regardais comme un enfant qui rencontre son idole.
La première fois que j'ai joué mon spectacle à Montréal, c'était en 2015.
Enfin non, en fait, c'était la deuxième fois, mais la première fois que c'était vraiment mon spectacle,
moi en headliner,
avec des tickets, avec mon nom,
etc., c'était donc en 2015.
Et c'était, je me rappelle,
c'était pas encore comédien, c'était juste pour rire
à cette époque-là. 2014, d'ailleurs, je crois.
Et Michel est venu voir le spectacle,
ouais. Ok.
Et j'avais dit
ce serait un honneur pour moi qu'à la fin
ils viennent juste saluer le public sur scène
et il y avait des représentants ou son manager
qui avait dit il ne montera pas sur scène
il ne veut pas faire de la scène
la scène lui fait peur, la scène l'effraie
il n'ira pas sur scène
et j'ai dit ok c'est pas grave, transmettez-lui
que pour moi ce serait un honneur absolu
et à la fin du spectacle j'ai dit pour moi de jouer ici
à montréal c'est symbolique c'est fou c'est tellement loin de chez moi d'être ici je devais
avoir 24 ans d'être ici à mon âge et de pouvoir jouer mon show devant il y avait comme 1000 ou
1500 personnes c'est dingue merci pour ça mais surtout ce qui est pour moi plus fou que tout ce
que je viens de vous dire c'est que dans la salle, il y a un monsieur qui a été
un choc pour moi quand j'avais 10-12 ans et j'aimerais
qu'on lui fasse une ovation. Et il
est venu sur scène pour prendre cette
ovation et il faisait comme s'il boitait
un peu et tout ça, tu vois, comme il sait très
bien le faire. Ouais, ça a été un moment spécial,
vraiment spécial. Et puis, quelques années
plus tard, il y a trois ans de ça, j'ai fait carrément
un numéro avec lui sur scène, à Comedia.
T'aurais fait le drummer,
c'est ça? Non, on a écrit
un numéro pour le coup, original,
qui a été après,
je crois, qui a reçu une sélection
ou nommée dans un prix, je connais pas bien les prix,
mais qui a... Et en gros,
c'était moi qui racontais mon arrivée au Québec
et Michel qui m'y met.
Évidemment, les mimes ne correspondaient pas vraiment
à ce que je disais, mais pour moi,
ça a été un honneur absolu.
C'était comme une case énorme que je cochais.
Je me disais, si on m'avait dit ça,
un jour, tu feras un sketch avec ce mec-là,
un jour, vous serez en face de 1000 personnes
et tu vas dire des jokes et lui sera à côté,
il va les mimer.
J'aurais dit, mais ce n'est pas possible,
c'est un rêve.
C'était quelque chose de fou.
C'est resté un ami, on s'écrit très régulièrement.
Surtout qu'il fasse ça maintenant
quand on sait à quel point il a peur de la scène.
Et il a souffert de la scène.
C'est encore plus touchant.
Tu sais que pour lui,
il est stressé un mois d'avance, sûrement.
Mais peut-être même plus que ça.
C'est dur, quoi.
C'est quelqu'un à qui la scène a fait mal.
Et on sait que la scène peut faire mal.
C'est un métier qui peut faire mal.
Moi, ça m'a, je pense, à une période de ma vie vraiment bousiller le cerveau parce que tu
tu c'est une souffrance absolue tu te dis mais est ce que je suis à la hauteur du truc et puis
en plus je suis moi je suis j'ai toujours grandi dans une génération où le tout le monde donne son
avis sur tout ce que tu fais sur le nouveau numéro sur le spectacle sur le nouveau film
et donc ouais il ya un moment où tout ça peut envahir et peut te bouffer, vraiment, de l'intérieur.
Avec les réseaux sociaux, c'est
plus compliqué, je pense, qu'avant.
Avant, il y avait la télé,
tu faisais un sketch, tu savais pas.
Si tu voyais le retour avec les gens dans la rue, mais c'était pas aussi violent.
Maintenant, tu fais un sketch,
je veux dire,
tout le monde peut se déferler contre toi,
c'est dur, mentalement, je pense.
Est-ce que tu lis les commentaires?
Moi, je les lis pas. Je veux dire que tu devrais les lireler contre toi c'est dur mentalement je pense est-ce que tu lis les commentaires? moi je les lis pas
franchement j'ai un problème
je peux dire que tu devrais les lire parce que tu sais pas ça
non je pense que
franchement j'ai des bons commentaires
après même les mauvais ils me touchent pas
je lis pas les commentaires
après je regarde mes messages
certains ont des retours très constructifs et je les écoute
d'autres moins et je les écoute pas
je sais que ça fait partie du jeu
quand je vois des gens que j'admire des gens hyper forts notamment j'ai vu des mecs comme Gad faire des sketchs constructif et je les écoute d'autres moi je les écoute pas je sais que ça fait partie du jeu quand
je vois des gens que j'admire des gens hyper fort notamment j'ai vu des mecs comme gad faire des
sketchs parfait et des gens les gars je sens que ça vous attend excusez moi les amis je sens que
vous en avez envie on va attendez juste que je partais le fait que je pars toi moi je vais partir mais après faut pas partir au contraire je vais y aller je vais y aller je vais y aller non non
pour de vrai moi c'est non pas gagne pour moi c'est quelqu'un j'admire
beaucoup je trouve j'ai grandi aussi avec un mec comme lui ou à les idées
d'aller on va parler d'idées j'ai vu non mais j'ai vu des gens critiquer zidane
je me dis je suis qui moi pour qu'on me critique pas
Je sais que ça fait partie du jeu
J'ai appris à mettre ça de côté
Mais je sais que mentalement ça peut être dur
Non mais t'as raison
J'admire ça parce que je pense que la nouvelle génération
Qui a grandi avec ses réseaux sociaux
A plus de facilité à mettre de la distance
Moi je suis en ultra sensibilité
Moi j'ai lu des messages qui m'ont tordu le ventre
J'y pensais pendant la semaine entière
Et même s'il y avait 10 messages qui disaient
T'es trop marrant, force à toi, plein de courage pour la suite
Et un gars qui disait mais t'es pas drôle
Arrête ce métier
J'allais regarder le compte du gars, j'allais regarder sa photo
J'imaginais sa vie, je me disais pourquoi il a pris le temps de m'écrire ça
J'imagine que s'il a écrit ça
C'est qu'il y a une forme de sincérité, peut-être qu'il veut m'aider
Mais alors dans ce cas là je comprends pas son aide
Il m'est arrivé pendant des moments D'envoyer des messages aux gars,
de dire j'ai lu ton commentaire, je cherche à le comprendre.
Explique-moi, tu vois.
Qu'est-ce que les gens répondent?
Alors, c'est très étrange.
C'est soit...
Non, mais c'est très étrange.
C'est soit, pour avoir fait le test 50 fois,
c'est soit...
Je m'excuse.
Hello, pardon.
Je ne pensais pas que tu lirais ce message.
OK? En vrai, j'aime beaucoup ce que tu fais.
C'était pour rire.
Ça, c'est première possibilité.
Deuxième possibilité, c'est une insulte extrêmement violente.
Hello, j'ai vu ton message.
Pourquoi tu me dis que je ne suis pas drôle?
Il te répond, on ne peut pas trop dire d'insultes sur le podcast.
Nique ta mère. Et toi, tu te dis, on peut pas trop dire d'insultes sur le podcast. Nique ta mère.
Et toi, tu te dis, ok, wow,
c'est ça la conversation, quoi. On part
sur ma mère et tout, ça rentre dans des délires familiaux.
Enfin, je comprends pas, quoi.
Donc, c'est soit extrêmement
violent, soit au contraire des gens qui,
comme une recherche d'attention, finalement.
Quand les gens vont vers
nique ta mère, est-ce que tu réponds
un peu à toi? Là, je m'amuse. Écoute, je te permets pas, voilà, Quand les gens vont vers Nique ta mère, est-ce que tu réponds?
Là, je m'amuse.
Écoute, je ne te permets pas.
Tu ne la connais pas.
C'est une femme convenable.
Je ne pense pas qu'elle me permettrait d'ailleurs.
À un moment donné, il faut remettre les choses dans le contexte et souvent, ça arrête de répondre.
En même temps, quand ils sont rendus là
à Nique ta mère,
tu le sais que ce n'est pas ton numéro.
Tu le sais que ce n'est pas ton produit, c'est juste que
ils t'ont jamais aimé la face,
puis là, ils t'ont croisé sur Instagram.
Même, je pense, quelqu'un qui est rendu là,
c'est même pas qu'ils l'ont jamais aimé,
c'est juste,
ça va pas bien dans leur vie,
puis n'importe qui qui a du succès,
il veut les
rabaisser à son niveau. Mais c'est d'ailleurs souvent le cas
des gens qui critiquent fort sur internet
tu sais il y a des forums
qui parlent de stand up
des forums qui parlent de cinéma
parfois c'est des forums qui demandent une inscription
c'est à dire qu'il y a des gens qui s'inscrivent
tu vois un mail
mettez un mail, confirmez le mail
ils vont sur leur mail, ils confirment
pour écrire un message hyper violent
je me dis quand même il faut un temps
de fou quoi, ça prend du temps
c'est un investissement de dingue
et quelque part, c'est fou de dire ça
mais quelque part je les comprends un peu
parce qu'il m'arrivait quand j'avais
18-19 ans, quand je regardais certains
humoristes, parfois je me disais
il a rien à faire là, en vrai c'est moi, je devrais
avoir sa place, je le sais, je suis meilleur, je sais que je peux faire mieux
et cette haine là parfois était peut-être mal placée.
Et donc, parfois, je me revois dans ces gens-là,
je me dis, tu sais quoi, en vrai,
je leur en veux, ça me fait de la peine et tout, mais ça va.
Mais ça, c'est une réflexion qui est venue après 10 ans d'insultes.
Je ne sais pas comment c'est en Europe,
mais au Québec, les gens qui écrivent ça,
c'est souvent des madames avec des chats dans leurs photos.
C'est genre ou un arc-en-ciel ou des pensées positives, genre un poème, le bonheur.
C'est que positif, mais leurs commentaires, c'est juste des vieilles madames fâchées.
Généralement, nous, c'est des mecs qui s'appellent Sylvain.
Ils ont des photos de profil comme ça et tout. Oui, oui, oui. Mais on a aussi des vieilles madames fâchées. Généralement, nous, c'est des mecs qui s'appellent Sylvain. Ils ont des photos de profil comme ça.
On a aussi des vieilles madame fâchées chez nous.
Mais ce n'est pas l'image que j'en ai.
C'est intéressant de savoir que c'est ça au Québec.
Parce que nous, ici, c'est plus des petits monsieur
rabougris qui se disent...
Je les imagine comme ça.
Tu leur dis bonjour, monsieur.
Bonjour.
Il faudrait peut-être les matcher ensemble.
C'est ça, l'idée.
C'est la Madame Rabougri du Québec
et le petit monsieur Rabougri de France.
Peut-être qu'ils devraient se rencontrer.
S'ils pouvaient baiser, on aurait toute la paix.
Mais ils créeraient des enfants dégueulasses.
Oui, mais ils le feraient ensemble.
Et ça, c'est beau.
Mais moi, j'avais, à l'époque,
puis je le croyais sincèrement,
j'ai eu une époque que je lisais
tous les messages que je recevais.
Puis des fois, j'avais des gens qui m'écrivaient
avec une violence verbale incroyable.
Puis je me disais, grâce à moi,
ce gars-là ne battra pas sa femme.
Aujourd'hui, toute la rage qu'il y avait à moi, ce gars-là battra pas sa femme. Aujourd'hui, toute la rage qu'il avait à sortir,
il l'a sortie.
Fait que là, après,
il va être fatigué, il va être relax.
Ouais, c'est pas mal. Il va être gentil avec
ses enfants. Comme quoi, il y a du positif à trouver
dans tout. C'est ça.
Je me dis juste peut-être qu'il l'a battu plus
tard, mais c'est tout. Tu vois ce que je veux dire?
Peut-être.
Peut-être. J'ai juste retard battu plus tard, mais c'est tout. Tu vois ce que je veux dire? Peut-être.
Peut-être que j'ai juste retardé l'impact. Oui, c'est possible.
C'est peut-être.
Non, mais on parle d'idoles et de gens qui nous ont donné envie.
Moi, je n'ai aucun problème.
Et je suis d'ailleurs hyper heureux d'en parler avec toi, Mike,
puisque j'écoute le podcast depuis longtemps.
Et de parler de Gad El Balé, je trouve que c'est important.
Non, mais vraiment.
Écoute, je vais être très honnête avec vous
avant que j'arrive ici sur le podcast tes équipes que je trouve absolument
formidables m'ont dit
s'il y a des sujets dont tu veux pas parler il y a aucun problème
on est pas là pour te mettre mal à l'aise
c'est juste que je sens
l'attrait du public sur ce sujet
je sais aussi le bruit que ça a fait au Québec
je sais aussi le bruit et l'écho que ça a fait chez toi
et c'est des choses que je comprends
que j'entends mais c'est important
pour moi de parler du gars que moi je connais
ça devait être dur pour toi
vu que tu connais l'humain
et l'humoriste
proche puisqu'on a fait un spectacle ensemble
forcément ouais
ça devait être dur pour toi
quand ça c'est arrivé humainement
ça a été très dur, ça a été des grandes secousses.
Et pour être très honnête, la facilité, entre guillemets,
je parle vraiment d'ici parce que ce qui s'est passé au Québec,
j'en ai eu un écho très lointain.
Donc, je ne peux pas juger ce qui s'est passé au Québec.
Mais ici, la facilité et presque la logique
était de se retourner, entre guillemets, contre lui
et de dire c'est scandaleux ce qu'il a fait
parce qu'effectivement, on va être très clair là-dessus,
c'est scandaleux. Il y a a fait parce qu'effectivement, on va être très clair là-dessus, c'est scandaleux.
Il y a certains numéros où tu vois du mot à mot quand on sait la complexité que c'est de trouver une bonne blague.
On en parlait tout à l'heure. Oui,
évidemment que des gens étaient scandalisés. Je le comprends
totalement. Mais ce qui était
une grande souffrance pour moi, c'est que d'un coup
l'image de ce mec
se résumait à ça. D'un coup,
on oubliait tout le reste et il y avait un côté
ce numéro est une copie, oui. Ce numéro est une copie, oui.
Ce numéro est une copie, oui.
Celui-là aussi, oui. » Sauf que
moi, j'ai grandi avec un de ces spectacles
qui s'appelle « Décalage ». C'est un spectacle
où il parle de ses grands-parents au Maroc,
où il parle de son grand-père qui va au McDonald's
pour la première fois, où il parle de
« Ça m'a rendu tellement dingue, cette histoire,
que je me suis mis à vérifier.
Même des sketchs qui m'avaient fait grandir.
Bien sûr.
Vous imaginez, pour moi,
c'est mon idole absolu d'enfance.
Mon cadeau pour mes 10 ans de mes parents,
c'était des billets pour aller voir
Gad Elmaleh sur scène.
C'est peut-être une de mes plus belles histoires
dans ce métier. J'ai été le voir quand j'avais
17 ans avec mon CD
gravé devant l'olympia et
j'attendais tous les jours c'est des gravés personne mais non mais non mais le problème
c'est que lui c'est des gravés c'était des humoristes moi c'était un cd gravé que mon
sketch dans mon salon je pensais c'était pas le sien maintenant j'attendais que mon cd gravé à
moi pour lui montrer que je faisais de l'humour et j'attendais tous les jours
je me rappelle que je connaissais sa soeur
son père, j'avais commencé à identifier les gens
c'était pour moi l'exemple et l'idole absolu
et il se trouve que après quelques années
en 2015
il me propose de faire un spectacle avec lui
et que ça a été un spectacle
merveilleux pour moi parce que
c'était l'aboutissement d'un rêve et de quelque chose de très fort
mais il se trouve aussi qu'on a travaillé ensemble pour écrire ce spectacle merveilleux pour moi parce que c'était l'aboutissement d'un rêve et de quelque chose de très fort.
Mais il se trouve aussi qu'on a travaillé ensemble pour écrire ce spectacle et que j'ai vu à quel point le mec est talentueux.
Alors, est-ce qu'il a copié? On ne va pas revenir sur ce débat-là.
Je crois qu'il y a une évidence par rapport à ça.
Mais le fait qu'on résume ce mec-là à ça, je dois reconnaître qu'il y a eu des fois où je l'ai idolâtré,
il y a eu des fois où il m'a déçu aussi, comme n'importe quelle relation amicale.
Mais ce que j'ai vu chez ce mec,
et je sais que beaucoup de Québécois le savent,
c'est qu'il a une forme de génie.
Il faut le reconnaître.
Alors, peut-être qu'il a fait des choses qui ne se font pas.
Est-ce que tu penses que c'est quand il faisait ça,
c'est à une époque qu'il ne savait pas que ça se faisait pas?
Je pense qu'il savait très bien.
Je pense qu'il ne réalisait pas la gravité du truc.
Je pense qu'il se disait, mais en réalité, je réinvente.
Je réinterprète.
Je ne sais pas exactement ce qu'il se disait à ce moment-là dans sa tête,
mais c'est sûr qu'il ne pensait pas à mal.
Tu en as déjà parlé ou non?
Oui, bien sûr qu'on en a parlé.
Au début, il y a eu une vraie forme.
Quand tout ça a explosé, il y a eu une vraie forme de déni chez lui.
Il y avait quelque chose de...
C'est injuste, c'est un procès injuste, ce n'est pas vrai, etc.
Et puis, plus le temps a passé, plus je pense que lui aussi, il a fait un travail sur lui où il s'est dit, bon, peut-être qu'il y avait quelque chose de c'est injuste, c'est un procès injuste, c'est pas vrai, etc. Et puis plus le temps a passé, plus je pense que
lui aussi il a fait un travail sur lui, où il s'est dit
bon peut-être qu'il y a une forme de vérité, peut-être qu'à cette époque-là
j'étais dans ce mood-là
dans ma tête, peut-être que je réalisais pas
aussi le mal que ça pouvait faire. Il faut
savoir qu'il est très ami avec beaucoup d'humoristes américains,
donc je pense que parfois il y avait même le fruit de certaines
discussions, j'en doute,
je suis quasi sûr même, des trucs de
ah cette joke est cool et tout, ça te dérange pas
je vais la faire en France, ouais fais-la si tu veux
et que d'un coup le truc devient plus gros
et puis il se dit, attends à lui je lui ai demandé
l'avis ou je lui ai pas demandé l'avis, whatever
je vais le faire, et en fait non, pas whatever
c'est très important
encore une fois je reviens pas sur ce qui a été fait, sur ce qu'il a fait
de mal et j'espère que ça restera
presque un exemple pour les générations à venir
de l'humour et du stand-up de se rappeler
qu'une joke c'est important, qu'on met du temps
à l'écrire et que c'est pas comme ça et qu'on se sert pas
comme ça, ça c'est très important et j'espère d'ailleurs
que toute cette histoire aura servi à ça
mais qu'on résume le mec à ça
parfois je vois sur internet des gens qui écrivent
copieur, t'as tout copié, t'es un copieur
mais moi j'ai vu ce gars
travailler des blagues, se prendre la tête
pendant 8 heures sur une phrase
à se dire est-ce que la bonne manière
de l'interpréter c'est comme ci ou est-ce que c'est comme ça
est-ce que je devrais plutôt faire comme ci
c'est un mec qui a dédié sa vie
à entertainer le public, c'est un mec qui a dédié
toute sa vie à se dire comment
est-ce que ce truc là va être marrant sur scène
donc forcément pour avoir vu ça de très
près, j'ai un immense respect pour
lui, forcément au moment de cette polémique
Comme tu le dis très justement Mike
J'ai souffert comme un enfant qui voit son grand frère
Dans la tourmente
Et qui dit mais mince
Putain mais c'est ça
Alors est-ce que moi j'ai idolatré
Toute ma vie un gars qui en réalité
Est un fake
Qui en réalité a copié toute sa carrière
Et pour le coup comme je te le disais plus tôt
j'ai fait des vérifications etc
les spectacles que j'allais voir petits
qui m'ont rendu dingue, qui m'ont rendu fan absolu
ne sont pas des shows qui ont été copiés
je pense qu'il y a eu un moment de sa carrière
où il a fallu continuer de fournir
continuer d'être actif
où il est tombé dans une sorte de facilité qui est grave
et pour le coup il l'a payé et presque tant mieux
et je pense même tant mieux pour lui parce qu'il renaît
de ses cendres et il fait des shows qui sont encore
plus bons aujourd'hui parce que c'est un mec qui a compris
qu'en réalité la force et la puissance
il l'a en lui
Est-ce que lui t'a offert des explications
là-dessus? Est-ce que
tu l'as pas confronté?
Plein de fois, comme je disais tout à l'heure
au début il y a eu une forme de vrai déni
et puis petit à petit il y a eu une acceptation il m'a dit mais c'est vrai mais en même temps avec Jerry Seinfeld on a discut Plein de fois, comme je disais tout à l'heure, au début il y a eu une forme de vrai déni et puis petit à petit il y a eu une acceptation
il m'a dit, mais c'est vrai, mais en même temps
avec Jerry Seinfeld on a discuté plein de fois, peut-être
qu'il y a eu des moments dans les 10 ans
ou 12 ans d'amitié qu'on a, où il m'a dit
mais c'est Joe que tu veux prendre là, de la même manière que moi
ça se trouve autour d'une table au Comédie C'est L'Art
je lui ai dit mais c'est Joe que là, je la joue en français, prends là
mets-la en anglais, parce qu'on n'a jamais vraiment regardé
l'inverse, mais ce serait intéressant
moi j'ai déjà vu des shows
que j'ai écrits, que j'ai traduits
et que j'ai été jouer au Love Factory à Los Angeles
que je retrouve aujourd'hui parfois dans des
stand-up d'Américains qui m'ont vu
et qui ont demandé au gars, c'est un Français.
Il rentre quand? Vendredi. Vendredi.
À partir de samedi, cette show, qu'elle est à moi.
C'est qui qui t'a vu faire ça? Est-ce qu'ils sont connus?
Non, non,
mais pour vrai,
je veux...
Non, mais...
J'ai évidemment des noms précis
que je ne donnerai pas parce que j'ai pas envie...
Non, non, non. Moi, je vais vous le dire.
Non, mais j'ai pas envie
de rentrer, de re-rentrer
dans cette polémique-là, mais ce qui est sûr,
c'est que j'ai vu le truc à l'inverse et je suis sûr
que pour ces gens-là, c'est même pas de la copie. Ils se disent, c'est que j'ai vu le truc à l'inverse et je suis sûr que pour ces gens là
c'est même pas de la copie
ils se disent
c'est un français
il est de passage en ville
pendant 8 jours
il joue ses petits jokes
de français sur scène
il se trouve que celle là
elle tabasse bien
mais en vrai ce mec là
on sait très bien
que sa vie
elle est pas aux Etats-Unis
on sait que sa vie
elle est en France
et je pense que c'est
un réflexe malsain
que Gad a eu pendant un moment
qui est évidemment
pas un truc à refaire
qui est évidemment
pas excusable
mais ça me fait chier
qu'on résume la carrière
de ce mec à ça
qui est quand même
pour moi encore aujourd'hui
un des plus grands génies
de notre métier
c'est vrai
c'est bon
c'est vrai
ah ouais
non
c'est vrai
mais c'est bon
mais je trouve ça beau
comme un
c'était bien
tu le défends
non mais c'est pas que
de la défense
c'est un truc auquel
je crois profondément
non je sais
et j'adore aussi
en parler avec toi
parce que je sais
que tu partages pas
forcément mon avis
et j'ai trouvé d'ailleurs
qu'à l'époque
La manière dont t'en parlais n'était pas injuste
Tu vois je m'étais dit ok c'est normal d'être furieux
C'est normal quand tu défends le monde du stand-up
Comme tu le fais, quand tu portes le monde du stand-up
Comme tu le fais depuis des années
C'est normal tu vois d'être choqué
Offusqué par ce qui se passe
Et d'en parler et de le faire savoir
Ça m'a jamais choqué non plus
Mais je suis content aussi de pouvoir te dire
ce que moi j'en pense.
Quand CopyComic
est arrivé, je trouvais que c'était bon
pour faire un ménage.
Souvent, quand le monde
m'en parle, chaque fois que je viens en France, le monde me
parle de Gant. Mais moi,
ce qui avait à être
fait a été fait. Je pense
qu'on peut tourner la page
complètement
et je vais aller plus loin
je pense que c'est un mec
qui a l'intelligence aussi
de plein de choses
et qui serait ravi un jour
de venir à Sous Écoute
pour en discuter avec toi
et je pense que ce serait
très intéressant d'ailleurs
parce qu'on a évolué tous
dans la vie
et que quand on fait des heures
c'est cool d'en parler
tu vois ce que je veux dire
et c'est cool de débriefer les choses
de laisser le temps au temps
évidemment
mais après de revenir
et de parler des choses
en tout cas
je connais
l'intelligence du mec, ça m'étonnerait qu'il s'oppose
à un truc comme ça. Je sais pas, par exemple,
de l'avoir à sous-écoute, je pense
que j'aurais un malaise. J'aurais
ou j'aurais...
Je sais que Yann y poserait des
questions que...
Mais Yann,
est-ce que tu trouverais pas
ça constructif et intéressant
pour le monde de l'humour justement qu'ils viennent
pour parler de ça aussi?
Pour vrai, il y aurait...
Tout le monde en parle, il existe encore
au Québec et je l'ai fait
avec son metteur en scène
et il m'avait dit la même chose.
Il m'avait dit que je devrais avoir garde à sous-écoute
et j'aimerais l'avoir avec
quelqu'un à qui il a volé.
Un genre de Martin M Matt ou Martin Petit,
juste pour voir.
Ce serait génial. Bonne idée.
Je ne suis ni son attaché de presse
ni rien. Ça se trouve, il s'y opposerait totalement.
Mais en tout cas, moi...
C'est possible.
Là, je sens que tous les gens dans le public font
« Le rendez-vous est pris. »
Non, non, non.
Si vous n'avez pas vos billets, c'est demain à 6 heures. Parce que là, je sens qu'il y a tous les gens dans le public qui font « Hé, là, le rendez-vous est pris. » Non, non, non. Mais non, mais je trouverais...
Si vous n'avez pas vos billets, c'est demain à 6 heures.
Mais non, mais moi, en tout cas,
encore une fois, je n'en ai jamais parlé avec lui.
Je crois qu'il ne sait même pas que je fais le podcast avec toi ce soir.
Mais moi, en tant que public, vraiment,
et gars qui écoutent, sous-écoutent de temps en temps,
et qui suit la carrière de Gad,
et qui suit ta carrière aussi en tant qu'humoriste
je trouverais ça intéressant
mais il y a de quoi de
mais je pense que c'est ça, c'était le genre de truc
je l'ai souvent dit
ça c'est juste
les humoristes et les comedy nerds à qui
ça intéressait, mais
oui ça serait vraiment intéressant
je crois que la polémique qu'il y a eu autour de la copie
et de Gad Elmaleh de CopieComic
dépasse largement le monde des comédiennes.
Je crois que ça a été mainstream.
Il y a des gens qui n'écoutent jamais des shows de stand-up,
qui n'écoutent jamais de podcasts d'humour,
qui m'en ont parlé.
C'est un sujet, je pense que tout le monde est d'accord ici,
pour dire que je crois que personne découvre
le fait qu'il y a eu une polémique autour de ça ce soir.
Ça a été vraiment énorme.
D'ailleurs, petite anecdote
marrante sur Copicomic, je crois que je n'ai jamais raconté cette anecdote,
mais à l'époque, il y avait donc un compte
Copicomic qui publiait
des vidéos.
C'était lui.
Il est temps de vous dire.
Non, non.
Il se trouve qu'à l'époque, à chaque vidéo, en commentaire, les gens réclamaient.
Ils disaient, hé Kev, c'est quand Kev?
Il faut absolument que tu te fasses Kev.
Jusqu'à quand on ne va pas avoir Kev?
Il y avait une folie là-dessus.
Dès que je lisais les commentaires, il y avait mon nom dans les trois premiers commentaires.
Oublie pas Kev, il faut que tu fasses Kev.
À tel point qu'un jour,
le gars qui tenait le compte
CopieComic
a publié un truc.
J'ai déjà oublié,
mais moi,
ça me fait rire de le rappeler.
En disant,
suite à vos nombreux messages,
sachez-le,
on a fouillé
l'intégralité
de la carrière
de Kev Adams.
Et on n'a rien trouvé.
Et on n'a pas trouvé de copie.
Merci d'arrêter
de nous envoyer des messages
concernant ce sujet qui, pour moi, avait été une immense fierté. Mais évidemment, personne n'a pas trouvé de copie. Merci d'arrêter de nous envoyer des messages concernant ce sujet.
Qui, pour moi, avait été une immense fierté.
Mais évidemment, personne n'en a parlé
parce qu'ils s'en foutaient.
Ils étaient en mode,
il trouvera plus tard.
Mais ça avait été fou.
C'est très drôle, ça.
Mais pourquoi les gens,
tu penses qu'ils écrivaient ça,
vu que tu es ami avec Gad?
Je pense aussi le fait,
la carrière que t'as, on aime
ça, on aime ça quelqu'un
qui monte, mais on aime ça le rabaisser.
C'est très vrai.
Les gens, t'as juste fait trop
longtemps qu'il est on top.
Sûrement, et peut-être qu'il y avait aussi,
tu vois, il y avait une espèce de
haine, ou il y avait peut-être ma corrélation effectivement
avec Gad, peut-être le fait que, peut-être effectivement, ça faisait longtemps, comme tu dis, on top, j'en sais rien, mais il y avait une espèce de haine Ou il y avait peut-être ma corrélation avec Gat Peut-être le fait que
Ça faisait longtemps
Comme tu dis on top
Mais il y avait beaucoup ce commentaire
Et moi ça m'avait fait super plaisir
Que les gars
On a tout étudié
Je m'étais dit les gars ils ont dû se faire chier
Ils ont dû regarder tout
Sur les sujets
J'étais fier de ça
Et de me dire que
En tout cas,
la personne qui tenait ce compte
avait fait ce travail jusqu'au bout.
Oui, oui. Et puis, pour vrai,
c'est quelque chose qu'un média traditionnel
n'aurait pas fait.
Juste pendant le MeToo,
il n'y aurait pas genre New York Times
qui crie « Hey, on a vérifié,
mettons,
Matthew Perry n'a jamais violé personne.
Arrêtez de nous dire ça. »
L'exemple est hyper violent.
Il est mort il n'y a pas longtemps, mais OK.
C'est ça.
Choisir tout le temps des gens qui sont morts,
comme ça, ils ne peuvent pas m'actionner.
C'est un truc que j'ai maintenant.
Hey, Yann, y'a-tu des questions
mais qui ont zéro rapport
avec
ce qu'on parle?
Ni de
viol, ni...
Alors, on a Gadelmaly02 qui nous demande...
Y'a Loïc qui demande
la question pour Kev, on te voit
de plus en plus sur Twitch et YouTube, par exemple.
Zen sur Twitch.
Est-ce que tu penses te lancer un jour?
Wow, c'est une très bonne question.
Je ne crois pas.
Je crois que c'est un média merveilleux.
Je crois qu'il faut l'accepter comme un vrai média
qui est aujourd'hui aussi puissant que la télé, voire plus puissant.
Je crois qu'il faut embrasser ce média-là, il faut y
participer. J'étais ravi quand on m'a invité à Zen.
Je suis ravi aujourd'hui,
j'ai encore travaillé sur une vidéo avec un
YouTuber qui s'appelle Michou cet après-midi.
Je suis ami avec un YouTuber qui s'appelle,
je m'entends très bien avec un YouTuber qui s'appelle Amixem.
J'aime beaucoup des YouTubers, je trouve que
la créativité, l'inventivité
qu'il y a sur YouTube aujourd'hui
est sans commis de mesure, incomparable
avec celle de la télé. Et puis moi,
j'ai le cul entre deux chaises. Je ne sais pas si c'est une expression
qu'on dit au Québec. J'ai le cul entre deux chaises.
Je pensais que c'était une expression québécoise.
Ah ouais, vous devriez.
Ça existe en France.
J'ai le cul entre deux chaises parce que
j'ai 32 ans et je suis le
dernier de ma génération à avoir été
connu en France grâce à la télé.
Uniquement grâce à la télé, pas grâce à YouTube.
Tous les gens de ma génération qui ont entre 25 et 35 ans aujourd'hui et qui sont connus des Français sont des YouTubers.
Enfin, en tout cas, 90%.
Et donc, forcément, je me sens un peu cousin de cette génération et en même temps un peu exclu par beaucoup
parce que je sais qu'il y a un côté, la télé, ce n'est pas pour nous.
Tu vois, nous, on est vraiment YouTube.
Et donc, je suis toujours très honoré quand les YouTubeurs m'invitent.
Après, de là à moi lancer ma propre chaîne,
j'ai une chaîne sur YouTube où je pose des sketchs de temps en temps,
mais faire ma propre chaîne Twitch, ma propre chaîne YouTube,
je trouverais que c'est comme si à l'époque, on me disait,
on t'a beaucoup vu sur France 2, sur TF1 et sur Radio-Canada. Est-ce que tu
songes à créer ta propre chaîne?
J'aurais dit, ben non.
Je vais dans les médias quand on m'invite, je suis ravi.
Mais de là à créer ma propre entité,
j'en serais incapable. Et c'est pareil pour YouTube.
Aujourd'hui, je pense qu'il y a des gens qui ont créé de
tels médias, qui ont un tel impact, une telle importance
que je ne me sens pas légitime
de créer un truc comme ça. Tu penses-tu que,
tu sais, vu que tu es rendu une place dans ta carrière aussi,
ce qui est dur
quand tu commences un nouveau médium
et que tu es connu, c'est le bout
entre le départ
et le « ça marche vraiment »
qui est dur.
C'est sûr.
Mettons, tu pars
un channel YouTube
que je vais faire des trucs à tous les jours.
Avant que tu pognes le 500 000 followers,
c'est weird pour toi.
C'est weird que...
Super dur.
Si le Kev Adams officiel a 11 followers,
le monde sent comme,
qu'est-ce qui se passe?
Le officiel est très bizarre.
Oui.
Tu te dis, pourquoi il a mis officiel
si c'est pour 11 personnes?
Non, mais oui, le début est toujours très duriel c'est pour 11 personnes quoi non mais oui
le début est toujours très dur
et puis c'est fou d'ailleurs
à quel point
le début paraît interminable
et après
tu vois
les followers augmentent
les réseaux augmentent
et puis
c'est terrible
et tu fais beaucoup moins attention
tu vois
après tu te concentres
sur d'autres choses
donc ouais
c'est vrai que c'est
c'est particulier
ce début là ça c'est une évidence.
Est-ce que... Merci
beaucoup. Puis, on dirait que
vu que c'est quelqu'un
d'autre, tu t'es comme... Est-ce qu'elle
travaille ici ou c'est...
C'est juste quelqu'un du public
qui a fait... Tiens!
Elle travaille ici, ouais, ouais. Elle n'est pas payée. C'est une humoriste.
C'est la maison des humoristes, finalement.
Bon, Yann, autre question.
Oui, j'en ai pas gros,
c'est la dernière.
Attends, on va aller,
s'il y a des questions du public.
Oui, tu as une question.
Volontiers, oui, merci.
Au Québec,
presque tous les humoristes ont un podcast,
c'est quelque chose qui est très répandu
les podcasts où on allume le micro
on parle, puis on éteint
rien de scripté ou quoi que ce soit
c'est moins le cas en France
est-ce qu'un de vous deux a envisagé
partir un projet dans ce genre-là?
pourquoi tu me crées de la compétition?
twist!
non mais
c'est de plus en plus...
Les humoristes commencent à le faire en France.
Il y a de plus en plus d'humoristes qui le font.
Je crois que la culture du podcast
est quelque chose qui arrive doucement en France.
Et d'ailleurs, tout ce qui concerne la comédie en général,
on est quand même souvent en retard au Québec.
Il faut reconnaître ça.
C'est-à-dire qu'à chaque fois que je vais là-bas,
j'ai l'impression de visiter le monde du stand-up dans 5 ans, dans 7 ans.
Mais encore pour le stand-up,
parce que j'ai l'impression que le stand-up,
vous nous avez rattrapés.
Il y a eu un gros boom dernièrement.
Il y a eu une vraie explosion avec l'ouverture de beaucoup de comédie-club,
avec l'arrivée de beaucoup d'humoristes
mais je trouve qu'il y a
chez les québécois
une manière de consommer de l'humour
en France pour nous
j'ai l'impression que c'est pas encore vu comme
moi j'entends encore des phrases aujourd'hui
du genre, non mais tu vois lui c'est un artiste
et moi je dis mais moi je suis
humoriste et je joue dans des films
oui mais toi t'es humoriste, lui il chante, c'est un artiste tu comprends, il y a encore ce, je suis humoriste et je joue dans des films. Oui, mais toi, t'es humoriste. Lui, il chante. C'est un artiste.
Oui, oui, oui. Je comprends. Il y a encore ce genre de phrase
en français. Ah, au Québec, ça va comme ça.
Ah, mais non. Au Québec, un artiste, c'est
un humoriste. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.
Ah, oui. OK. Moi, les seules fois
dans ma vie où on m'a arrêté dans la rue pour me dire
excusez-moi, vous êtes l'artiste,
c'était au Québec. OK.
Moi, j'ai eu, vois-tu,
souvent quand je fais des entrevues en anglais,
au Canada anglais,
ils ont sa mentalité là.
Des fois, c'est arrivé que j'ai eu la question,
pourquoi est-ce que,
est-ce que vous décrivez le stand-up comme une art?
Puis là, je suis comme,
bien oui, c'est de l'art.
Tu sais, c'est pas,
puis là, ils font, OK,
pourquoi est-ce que c'est de l'art?
Puis je suis comme,
c'est quoi cette entrevue-là? »
Tu ne demanderais pas
à un peintre
« Qu'est-ce que tu fais, c'est de l'art? »
« Pourquoi c'est de l'art? »
Même lui, il serait comme
« J'ai un pinceau,
c'est vraiment dur. »
Je prends des couleurs
et je les jette.
Justifier que ce que tu fais,
c'est de l'art, c'est impossible.
Pour un poète, peu importe.
C'est créer quelque chose avec rien.
C'est tellement vrai.
Mais c'est dur à défendre.
Il y a un public qui ne voit pas
ce que tu fais comme de l'art
et moins respectueux.
C'est encore, je crois, un peu le cas en France.
Ça évolue, c'est sûr.
Mais je trouve qu'il y a un respect
pour l'humour, pour les humoristes. J'ai eu la chance d'aller jouer
en dehors de simplement
Montréal. J'ai ouvert pour des gens
comme Rachid Badouri. J'ai ouvert
pour des gens... Est-ce que t'as fait
une tournée solo au Québec? Non.
Est-ce que c'est quelque chose qui t'a intéressé?
J'adorerais faire ça. Ce qui est fou, c'est que
en même temps que l'ouverture de ce lieu,
cette tournée avait été calée pour la période exacte où il y a eu le Covid.
Et je voulais absolument y aller.
C'était des tout petites salles, des tout petits endroits.
C'était entre 100 et 200 places à chaque fois.
Parce que j'ai joué que à Montréal et à Québec depuis 15 ans que je fais ce métier.
Et c'est une grande frustration parce qu'à chaque fois,
j'ai toujours eu cette volonté absolue de prendre une espèce de truck tout seul et d'aller faire le tour du Québec.
Parce qu'à chaque fois, quand tu parles avec des humoristes québécois, ils te disent, mais il faut que tu ailles à Brossard, il faut que tu ailles à Trois-Rivières, tu vas devenir fou, il faut que tu ailles à Chicoutimi.
Enfin voilà quoi, tu vois.
Je suis obsédé avec Chicoutimi, je ne sais pas pourquoi.
mais ce que je veux dire,
c'est que je crois qu'il y a effectivement aussi une ouverture de plus en plus mondiale
sur le stand-up francophone.
Je ne sais pas si les Québécois
auraient eu autant d'attrait
d'aller voir des humoristes français
pas pleinement connus,
puisque moi, je n'ai pas réellement
de notoriété au Québec.
Je pense que certains Québécois me connaissent.
Non, je pense que c'est très connu au Québec.
Je n'y pense pas, moi.
J'ai l'impression que oui. Ce n'est pas pour qu'on me dise que oui. En vrai, je pense que c'est une connu au Québec. Je n'y pense pas, moi. J'ai l'impression que oui.
Ce n'est pas pour qu'on me dise que oui.
En vrai, je pense que c'est une notoriété de certaines personnes,
de certains comédies geeks, comme tu dis,
qui connaissent évidemment le monde de l'humour francophone.
Mais je pense que le grand public,
j'ai l'impression que...
Ce qui a beaucoup aidé ma notoriété en France,
c'est la série Soda,
qui a été énorme ici en France.
Je sais que c'est l'équivalent de Med, tu sais, qui a été repris au Québec
avec Medibus Island. C'est l'adaptation
de Soda. Mais du coup, Soda,
la série elle-même, n'a jamais été diffusée au Québec.
Il y a beaucoup de films que je fais ici
qui n'ont pas forcément été diffusés au Québec. Donc, en fait,
parfois, je me dis, via quoi tu existes?
Tu vois ce que je veux dire?
Fait que les gens au Québec te voient
avec ton stand-up sur YouTube.
Point. Et je crois pas que ce soit suffisant
pour construire une vraie notoriété et une carrière.
Même si, encore une fois, j'adore aller jouer là-bas.
Mais quand j'arrive au bordel,
pour donner un exemple, qui, je le rappelle, est ouvert
depuis 2015.
Cet endroit, je sens pas
dans le public un côté « Oh putain, énorme, c'est le gars, le français, on voit qui c'est. » Je sens qu'il dans le public un côté
oh putain énorme
c'est le gars le français
on voit qui c'est
je sens qu'il y a vraiment
un côté découverte
que je trouve
pour être très honnête
que je trouve très agréable
là je trouve ça génial
pour ton égo
c'est parfait
mais pour partir en tournée
c'est plus dur
tu veux pas être le gars
que les gens découvrent
c'est beaucoup plus dur
ouais ouais
j'ai vraiment l'impression
d'être un technicien.
Je mets les câbles.
Tout va bien à la caméra? On est comment sur le son?
On dirait que je suis un arbitre.
Qui aurait une question pour Iliès?
Non, c'est top. Ça aller avec une question. Qui aurait une question pour Elias? Non, non, non.
C'est top.
Non, mais moi.
Non, mais j'apprends.
Ça peut être une question
à propos de négocier.
Non, non, non.
Oui, à la personne
qui a la même fille.
Ce serait tellement drôle.
Dommage, tu l'as dit,
Mike, si il avait pris.
Comment on rebranche
la lumière numéro 2?
OK.
Ah, c'est cool. Ma questionime. Ok, c'est cool.
Ma question, en fait, c'est, je ne sais pas qui a des enfants dans le groupe.
J'espère qu'il y a ça, un enfant.
Tu n'as pas d'enfant?
Non, non, je ne sais pas.
Mais parle de ceux que tu ne connais pas, il y en a plein, rappelle-toi.
Oui, oui, c'est vrai.
Non, non, j'écoutime.
Oui, oui, j'écoutime Timmy au Québec, mais tant mieux.
En fait, la question, ça reste à ceux qui ont le droit d'entendre,
c'est quel type de parent
tu aurais été?
Quel type de parent? La question,
vu que tu n'es pas micé,
puis c'est très long,
la question,
si je peux
juste accélérer,
tu aurais été,. Tu es encore jeune.
Quel genre de père tu vas être?
C'est tellement drôle.
Moi, j'aurais aimé qu'il s'enfonce dans son truc de
mettons dans un monde imaginaire où tu serais été.
Quel genre de père?
Non, je préfère rester technicien sur cette question.
Veux-tu des enfants?
Bien sûr, ça va être trop bien d-tu des enfants? Oui, bien sûr.
Ça va être trop bien d'avoir des enfants.
Pour l'instant, je me concentre sur ma carrière.
Je suis au début de ma carrière.
Mais j'aimerais avoir des enfants.
Est-ce que tu as une copine? Je n'ai pas de copine.
Ok.
Le mec, il me dit...
Non, non, allez-y les filles, tout va bien.
Non, non, je n'ai pas de copine, franchement.
J'ai eu une copine très longtemps,
mais là, je me concentre sur mon art.
Ça fait...
Je pensais que t'avais toujours une copine.
Ah ouais?
T'as plus de copine?
Non, je peux...
Ça fait combien de temps?
En vrai?
Non, j'ai plus de copine, frère.
Eh?
J'ai plus de copine.
Je sais pas, tu m'avais pas dit...
On s'était vu il y a deux jours, t'avais une copine.
Depuis hier, j'ai plus de copine.
Ah bon?
Peut-être que demain, j'aurai une copine Tu connais ça va ça va
Non mais en tout cas
En vrai moi je serais un père cool
Je ramène mon fils dans la maison des humoristes
On kiffe
Moi je serais un mec
Moi je veux kiffer avec mon fils
Je veux tout faire avec mon fils
Toi t'es plus proche que moi d'avoir un fils je pense
Mais pourquoi enfoiré Frérot c'est fini Soda C'était avant Toi, t'es plus proche que moi d'avoir un fils, je pense.
Mais pourquoi, enfoiré? Frérot, c'est fini, Soda.
C'était avant.
T'es un père de famille, bientôt.
C'est le seul mec, il y a 40 ans,
il veut encore aller en boîte.
Il veut pas s'arrêter.
Non, bientôt, tu vas te marier.
J'espère que tu auras des enfants.
J'adorerais.
En vrai, j'adorerais,
mais je me sens pas prêt du tout
pour répondre à ta question.
Quel type de parent j'aurais été si j'avais été parent jusqu'à maintenant, ça aurait été terrible,
j'aurais été un père absent en fait, parce que je suis tout le temps à droite, à gauche,
tout le temps en tournée, que ce soit pour le stand-up ou pour le cinéma,
donc ça aurait été horrible, je suis très content de ne pas avoir eu d'enfant jusqu'à présent,
mais j'espère en avoir dans ma vie.
Je pense que t'aurais été un père top, parce que pour le coup, il m'a considéré comme son fils,
et j'étais au top, je mangeais bien, j'ai bien dorm'a considéré comme son fils et j'étais au top je mangeais bien j'ai bien dormi ça c'est sûr j'ai bien tété c'était bon soit le casement
comme par fait que tu sais je voyais plus lui que mes parents ok moi vraiment j'ai été c'était c'était
lui qui me donne argent de poche c'était mon c'était ke Kév. Allô Kév, j'ai besoin de toi.
Il est toujours là pour moi.
C'est très cool ça.
Est-ce qu'il y a
une autre question pour Elias?
On va faire juste
des questions pour Elias.
Jusqu'à temps qu'il se tanne.
Et qu'il redevienne technicien.
Y a-tu un autre
sur les Patreons?
Oui, il y en a une je pense qui pourrait être bonne pour les deuxréons? Ouais, ben y'en a une
je pense qui pourrait être bonne pour les deux
voyant comment ça fonctionne l'humour au Québec
est-ce que vous avez déjà envisagé
de vous installer
permanent au Québec?
Moi oui, pour de vrai
sincèrement, j'avais
eu un coup de foot pour une fille
pour une Québécoise
mais c'est vrai, c'est une histoire vraie
ça devait être pareil dans 2015 ou 2016 puisque j'ai été de nombreuses années coup de foot pour une fille, pour une québécoise. Mais c'est vrai, c'est une histoire vraie.
Ça devait être pareil dans 2015 ou 2016
parce que j'ai été de nombreuses années d'affilée.
Je ne me rappelle plus des années exactes.
J'étais vraiment très amoureux de cette fille.
Tu as rencontré la fée au Québec?
À Québec.
Dans la ville de Québec.
Au bordel.
On n'était pas encore en 2015.
Si tu vois ce que je veux dire.
Non, non, non, je l'ai rencontré dans un bar à Québec.
C'était les fêtes...
À Québec, il y a le festival comédien à l'été.
Et après, il y a des plaines d'Abraham, quelque chose comme ça.
Oui, le festival d'été de Québec.
Et j'avais été là-bas et j'avais trouvé ça dingue.
Et j'avais rencontré une fille qui je pense était complètement sous drogue
et qui est tombée
amoureuse de moi instantanément
et moi je suis tombé amoureux d'elle instantanément
et on a vécu je sais pas
genre une semaine et puis je devais rentrer en France
et elle m'a dit mais viens à la maison
donc je me suis retrouvé à vivre chez elle au bout d'une semaine
et en fait
je la trouvais merveilleuse
elle était belle a été cool
elle riait de tout mais elle consommait beaucoup de drogue ok je fais pas de
généralité sur les québécois je dis qu'à ce moment là de ma vie
ben elle fut elle fumait beaucoup de joints et le matin enfin pour quand elle
partait pour faire ses trucs elle prenait d'autres types de drogue un peu
plus dur ok donc il y avait comme une espèce de cocktail. Un petit remontant avant de travailler.
C'est ça.
Mais elle était fonctionnelle pour travailler.
Oui, oui, super.
C'était pas genre Crystal Meth.
Non, non, non.
Non, mais bon, ça faisait quand même pas mal.
Il y avait comme une espèce de coffee shop à la maison
avec plein de trucs et tout.
Et moi, ça ne me dérangeait pas de fumer un joint
de temps en temps avec elle, tu vois.
Mais il y avait quand même un niveau de consommation
qui était assez ouf.
Surtout quand quelqu'un consomme à ce point-là la première semaine.
OK, on est à une époque qui cache des choses.
Oui, oui.
Puis quand même, elle fait, on va travailler une petite clé pour la route.
Oui, oui, non, mais oui.
Mais je ne sais pas, il y avait un côté rock chez cette fille
qui me rendait fou.
Elle avait des tatouages partout.
Un overdose, c'est très...
Non, mais tu vois, il y avait un truc...
Elle était plus âgée que moi et tout, donc je sais pas,
il y avait un truc qui me... Et en fait, un jour,
je lui ai dit... Avec quel âge?
Ça, ça me fascine. Moi, je devais avoir
25 ans, elle en avait comme... Elle, 27,
l'âge... 29. Ouais, ouais, ouais. Fait qu'elle avait dépassé l'âge des overdoses. Moi, je devais avoir 25 ans. Elle, 27, l'âge 29.
Elle avait dépassé l'âge des overdoses. Oui.
C'est vrai, c'est le 20.
Ça m'a rassuré.
Rendu là, elle est comme Keith Richards,
elle n'est pas tuable.
Elle est
partie jusqu'au bout.
Un jour, c'est une vraie histoire, c'est fou,
mais un jour, Je lui ai dit
On va faire un test ce soir
On prend pas
On prend rien
Ok
Tu prends pas ta drogue
Moi je fume pas de joint avec toi
On va rester cool
Ok
On va partir
On va aller dîner
Ça va être super et tout
Et elle m'a dit
Ok
Avec plaisir et tout
Ça me va
Et j'ai été avec elle dîner et tout
Et c'était la soirée
La plus boring
De ma vie
Ok
Elle avait rien à dire Elle riait à rien Et j'ai été hyper vex plus boring de ma vie. Elle n'avait rien à dire.
Elle riait à rien.
Et j'ai été hyper vexé.
Je me suis dit, pour elle, j'étais marrant que quand elle était droguée.
Tu vois ce que je veux dire?
C'était horrible.
Et donc, je me suis dit, mais en fait, c'est une autre personne.
Quand elle n'est pas dans son trip.
Et puis finalement, ça s'est fini comme ça.
Mais je me rappelle que pendant ces quelques jours,
quand mon équipe est partie en France et que j'ai dit moi les gars je reste
Je vais rester avec cette fille et tout
Ouais j'étais parti pour
Je me suis dit je vais me trouver un truc ici à Québec
J'ai toujours adoré la ville de Québec
Montréal je trouve ça grand
Ça m'effraie un petit peu
Je trouve qu'il y a toutes les langues
Vous êtes quand même les seuls au monde
Vous savez pas mais vous êtes les seuls francophones
Qui faites des phrases moitié français moitié anglais
A une vitesse.
C'est flippant pour nous.
C'est vrai, je ne comprends pas tout.
Tu te dis de manger un burger,
we go out and after it's with my wife.
Toi, tu es là, wow!
Qu'est-ce qu'on parle, tu vois?
Moi, ça me fait flipper un peu Montréal.
Je trouve qu'à Québec, il y a un truc de grande ville
et en même temps de très village qui m'attire beaucoup.
C'est cool, ça. J'ai eu une idée là.
Tu vas changer toutes ces lumières?
Non, non.
J'ai eu une idée.
Tous les commentaires qui te critiquent, tu leur envoies des messages.
Donne-leur de la drogue.
Ma parole, c'est une ma part d'idée tu veux plus
personne va te critiquer frère au contraire au contraire je pense que tout
le monde va me critiquer et je vais leur dire mais pourquoi tu es méchant il me
dit je veux ma dose juste se plaît c'est vrai bon aux questions pour il y
est une au fond là bas ok au fond question pour Mike
je vais répondre Mike
répond pour moi pour vrai
ça va être toi qui va répondre
ok
pourquoi
pourquoi j'ai pas invité
Jer
c'est un humoriste québécois
que j'avais invité à Cannes
et je l'avais invité à Cannes
parce que... Il est mal poli, lui.
Oui.
Il nous a dit gentiment. Pourquoi?
J'ai pris mes billets, mais c'est tellement pas eux que je voulais voir.
C'est terrible pour moi.
Mais Jair,
c'est un humoriste québécois qui n'avait
jamais voyagé et qui a
peur de voyager et je me disais
que ça serait drôle
de voir lui, surtout à Cannes
qui est tellement une ville.
C'est ça.
Quelqu'un qui a peur de voyager
n'aimera pas Cannes.
Je trouve.
Apparemment, tu as beaucoup apprécié
cet épisode-là.
Oui.
On a compris
qu'on pue la merde
et celle avec
celle avec
le technicien arabe
t'as pas aimé
moi j'ai vu
il y avait un technicien
arabe
un mec
ce serait très drôle
de voir comment lui
va débriefer
il va dire à ses amis
en fait moi
j'ai aimé Mike Ward
c'est une folie
c'est à Paris
moi je voulais qu'il y ait Jer
parce qu'il était venu à Cannes
et là il est arrivé il y avait un gars je saisest à Paris. Moi, je voulais qu'il y ait Jer parce qu'il était venu à Cannes.
Et là, il est arrivé,
il y avait un gars,
je ne sais plus trop,
comme le mec de Barbie qui s'appelle Ken
et un autre mec
qui était un technicien
hyper cool
avec des dents
beaucoup trop blanches
pour qu'elles soient naturelles.
Et là, tu vois,
il y a eu un truc
qui est fou.
Bon, le podcast était nice
mais ça m'a démangé.
Je leur ai dit
pourquoi vous,
vous n'avez pas rien dit.
Mais pour vrai,
bravo pour Tide
parce que ça n'a démangé, je leur ai dit « Pourquoi vous vous avez pas réinvité? » Pour vrai, bravo pour Tide. Parce que
ça a aucun...
Ça a...
Quand t'es arrivé, j'ai fait
« Ah, ça va me prendre des
white strips. Je me sens...
Je me sens sale.
Je me sens sale. Je me sens... »
Écoute, elles sont si
belles et si blanches qu'on n'a pas mis
de miroir dans la loge. C'est lui qui, tu vois,
on peut se recoiffer en le regardant.
C'est vrai, je vous souhaite d'avoir les mêmes dents
que moi. Elles sont merveilleuses. Ça, est-ce que c'est
laser ou genre une crème?
C'est le dentifrice.
Non, juste dentifrice?
Cinq fois par jour, non.
Non, j'avais fait un blanchiment dentaire chez le dentiste à l'époque.
Récemment?
Il y a deux ans, mais je bois pas, en fait, je bois pas de boisson colorée et tout. Pour ça? Non, pas'avais fait un blanchiment dentaire chez le dentiste à l'époque. Récemment? Il y a deux ans, mais en fait, je ne bois pas de boissons colorées et tout.
Pour ça?
Non, pas pour ça.
Parce que sinon, elle tombe et tu vois ses vrais dents en dessous.
Elles sont terribles.
Non, non, c'est mes vrais dents.
Même s'il ne veut pas l'accepter.
J'ai une bonne question ici.
Kev, tu as eu la chance de tourner avec Gérard Depardieu.
Ah!
C'était comment?
on va finir avec sa question moi je me dis
tu sais quoi, j'ai attendu longtemps de faire sous-écoute
on y va, on fait Gat, Depardieu
on fait tout, allons-y
comme ça après on aura fait
tous les sujets
ce qui est terrible c'est que
moi-même je suis dans pas mal de polémiques en France.
Ce soir, je vais parler de polémiques de tous les autres gens.
Mais quel film t'as fait avec Gérard Depardieu?
C'est un film qui s'appelle Maison de retraite
qui est sorti il y a deux ans.
Et c'était franchement incroyable pour le coup de tourner avec lui.
Alors, il a eu neuf jours de tournage sur notre film.
Est-ce qu'il était comment?
Il était correct?
Il était évidemment correct. Parce que même s'il était commun? Il était correct? Il était évidemment correct.
Parce que même si t'es heureux
et que t'es fier de tourner avec ce mec-là,
il y a des comportements que tu peux pas accepter.
Et d'ailleurs, je vais aller plus loin. C'est quelqu'un
pour qui j'ai un immense respect en tant qu'acteur,
mais j'ai plus du tout de respect en tant qu'homme.
Quand on a vu les propos qu'il a pu tenir
à la télévision en parlant de jeune fille,
c'est impossible, c'est indéfendable.
Et je lui ai dit d'ailleurs, parce que c'est quelqu'un
pour qui j'ai du respect en tant qu'acteur,
et donc je lui ai dit, et d'ailleurs je pense que ça lui a pas
plu puisqu'il ne m'a pas répondu, mais je lui ai fait un message.
Oh, tu l'as texté?
Bien sûr, oui.
Ah, oui? Ah, waouh!
Pour dire que j'avais été...
Ah, c'est parfait, oui, oui.
Pour dire que
j'avais été choqué par ces propos
et que c'était inadmissible de parler d'une femme
peu importe son âge à cette époque
et d'ailleurs à n'importe quelle époque
c'est d'ailleurs dommage qu'on attende notre époque
pour mettre le doigt et le poing
sur ces choses là qui en vrai sont
inacceptables depuis toujours
et ce qui est génial dans cette polémique
s'il y a quelque chose de génial
c'est que j'espère encore une fois
et c'est ce qu'on disait tout à l'heure avec Gad qui est génial dans cette polémique, s'il y a quelque chose de génial, c'est que j'espère, encore une fois,
et c'est ce qu'on disait tout à l'heure avec Gad,
qui est quand même quelque chose de très différent,
mais je pense que chaque polémique ou chaque chose doit avoir aussi un impact sur la suite des choses,
sur l'avenir.
Et pour le coup, évidemment que moi,
je n'ai pas assisté à des comportements outrageux.
Sinon, ça aurait été aussi ma responsabilité
d'intervenir et de dire,
pardon, mais je ne suis pas d'accord
Avec ça tu vois ce qui n'a pas été le cas
Sur ce film là mais
De dédire de mes collègues du cinéma
Ca a été le cas sur beaucoup d'autres films
Et aujourd'hui il est important
Parce qu'il faut savoir qu'en France je sais pas si c'est pareil au Québec
Mais en France on déforme absolument tous tes propos
Donc en ce moment je présente la suite de ce film
Qui s'appelle Maison de Retraite 2
Partout en France dans lequel Gérard ne joue pas évidemment mais forcément on pose des questions sur de pardieu
il était dans le 1 parce que nous dans le 1 il meurt peut-être qu'on était un peu visionnaire
en tout cas en tout cas il ne joue pas dans le 2 d'accord et donc on m'a posé des questions et un
jour je suis dans une salle de cinéma puis une jeune fille qui filme pour pour tik tok et elle
dit qu'est ce que vous pensez de lui?
Non, ce n'est pas la jeune fille, c'est un enfant qui doit avoir 8 ans,
qui me regarde comme ça avec des grands yeux et qui me dit,
j'ai vu le 1 dans lequel il y avait Gérard Depardieu.
Est-ce que c'est vrai que c'est un monstre?
Ma maman, elle a dit que c'était un monstre.
Et moi, je m'adresse à un enfant.
Et tu sais, j'ai envie de lui dire une vérité,
mais en même temps, je n'ai pas envie de détruire les rêves d'un enfant.
Et donc, ce que je dis, je dis, il faut savoir une chose déjà, c' temps je n'ai pas envie de détruire les rêves d'un enfant et donc ce que je dis je dis
bon il faut savoir une chose
déjà c'est que c'est
un grand acteur
maintenant c'est un grand acteur
qui malgré l'immense carrière
qu'il a
s'est mal comporté
il a fait ci
il a fait ça
il a fait ça
la justice va faire son travail
il est temps que la justice
fasse son travail
et en attendant
on lui souhaite le meilleur
c'est comme ça
que je termine ma phrase
les médias français ont pris
c'est un grand acteur
on lui souhaite le meilleur et ils ont écrit comme ça que je termine ma phrase. Les médias français ont pris c'est un grand acteur, on lui souhaite le meilleur.
Et ils ont écrit, véridique,
et ils ont écrit en headline de
beaucoup d'articles qu'Eva Dams soutient
Gérard Depardieu.
Ce qui est tellement pas le cas.
C'est terrible de faire dire
à quelqu'un quelque chose qu'il n'a pas dit.
Je dis c'est un grand acteur, c'est un fait.
Et si j'avais dit c'est une merde,
les gens sur internet auraient dit à juste titre
« Mais tu as fait quatre films dans ta vie.
D'où tu vas parler d'un mec qui en a fait 600?
Ferme ta gueule. »
Ils auraient eu raison de me dire ça.
Tu comprends ce que je veux dire.
Mais en fait, j'ai dû repartir faire une interview
derrière dans Le Parisien,
qui est un journal hyper célèbre,
dont le headline était « Je ne soutiens pas ce mec-là. »
Parce qu'on ne peut pas soutenir ce genre de propos.
On l'a tous vu à la télé parler.
C'est plate qu'on ait rendu ça comme société,
que tu dises ce que tu penses,
puis ce que tu as dit, c'est bien correct,
mais tu es obligé de...
Ce qui se passe, c'est quoi?
De recorriger les journalistes.
Ou regardent et disent,
est-ce que c'est suffisant pour un gros titre?
Si j'écris « C'est un grand acteur, non, c'est un peu boring.
Non, on va écrire qu'il le soutient, c'est mieux.
Mais c'est très grave, parce que tu vois, ça fait dire des choses aux gens qui n'ont pas dit.
Donc j'ai recorrigé ça en disant, bien sûr que non, je le soutiens.
Et surtout, j'ai dit autre chose.
En France, on est obsédé par le débat Gérard Depardieu,
qui est pour, qui est contre, comme s'il y avait un camp à choisir.
Mais moi, ce qui me rend triste là-dedans, c'est que
le débat sur les victimes
de violences verbales, de violences physiques,
on en a presque à peine parlé.
Il y a juste une espèce de camp de... Ok, vous,
vous êtes pour qui? Vous êtes pour Gérard, mettez-vous à gauche
pour Gérard. Contre Gérard, c'est plutôt à droite.
Est-ce qu'on s'en fout pas de qui est pour, qui est
contre? Ce mec est dans les mains de la justice,
il a 15 plaintes sur le cul, il va
se passer ce qui doit se passer.
Tu comprends? Par contre, ce qui m'aurait fait plaisir,
c'est moins de débats à la télé de
« Qu'est-ce que vous pensez, vous, Jared Pardieu? »
Et plus de « Viens, on fait venir des femmes
qui ont vécu des trucs de dingue à notre époque
avec des violences verbales, des violences physiques
sur des plateaux de cinéma,
qu'elles témoignent, qu'elles expliquent
et qu'on comprenne ce que ça fait en 2023
d'être une femme face à ce genre de situation.
Et en fait, on n'a pas ça.
On est dans un débat de qui
est pour, qui est contre, qui veut, qui ne veut pas, qui machin.
Donc ouais, ça me fatigue et je l'ai dit aux Parisiens, j'ai dit
pourquoi on ne ressent pas le débat sur
la vérité du fond de ce débat, à savoir
on ne peut plus se permettre
des choses qu'on s'est permis pendant des années
avec des femmes qui aujourd'hui sont inadmissibles,
qui l'ont toujours été, mais il est temps de le dire,
il est temps que ces femmes-là le disent aussi.
100% d'accord.
Moi, j'aurais une dernière question.
Il était comment avec ces techniciens, Gérard?
Non, on va
finir le podcast
comme ça.
Si on veut te voir en tournée,
c'est où qu'on va pour les dates?
Moi, je suis en tournée
dans toute la France sur mon site,
il y a déjà la FNAC.
Et voilà.
Je fais mon spectacle à La Cigale, le 4, 5, 6 juin,
et à l'Olympia le 21 décembre.
Excellent.
Et je viendrai chez vous aussi à Montréal, à l'Olympia de Montréal.
L'Olympia de Montréal, quelle date?
On va lancer la date dans deux semaines.
Je n'ai pas la date exacte.
Le show est assez facile à trouver sur Ticketmaster.
Vous tapez Le Technicien et alors le show arrive immédiatement.
C'est moi.
Tu devrais réappeler ton show pour le Québec.
Le Technicien.
Le Technicien.
Non mais en tout cas, j'ai très hâte de venir jouer au Québec parce que je ne suis jamais allé.
On m'a dit que c'était le temple du stand-up.
Vraiment, ça l'est.
C'est là-bas qu'il fallait y aller.
Je vois les humoristes français quand ils disent
On va aller faire un petit stage au Québec
J'ai vraiment hâte d'y aller
Et de comprendre un peu comment ça se passe
Est-ce que tu sais les choses qu'il ne faut pas faire quand il y a un jour au Québec?
Il y a des choses qu'il ne faut pas faire
Genre quoi?
Voler des blagues
Non ça ça va
Par exemple imiter l'accent québécois
Les québécois détestent ça
D'accord
Faut savoir une chose
C'est terrible
Je le confie à vous
J'espère que ça restera entre nous
Qu'il est dans un podcast
Hein
Non mais c'est vrai
C'est une fascination pour moi
D'essayer d'imiter l'accent québécois
Et je sais que les québécois détestent ça
Ah ouais
Ils me l'ont répété plein de fois
Quand j'allais au Québec
En me disant
Eh tu sais quoi
On t'apprécie
Mais vraiment fais pas ça
Ça nous intéresse pas
que tu fasses ça. C'est même pas marrant.
T'allais l'imiter, là. Non, mais parce que
je le fais dans ma vie tout le temps. J'adore ça.
Mais, ouais,
c'est quoi tu fais
dans ta vie? C'est quoi le...
Le problème, c'est qu'on va ruiner
tout ce podcast maintenant. C'est terrible.
Je fais, OK, je fais un truc qui fait à peu près
comme ça.
J'ai le monde.
J'espère que t'es mis de ton ancienne blonde.
T'es comme, tu peux-tu me passer de la poudre?
Allô?
Allô, mon chat, comment ça va?
Tu vas-tu bien?
Je suis avec ma blonde.
Je t'ai rendu dans mon char,
pis t'es bien, t'sais. »
Voilà.
C'est bon, c'est vraiment bon.
Mais je sais pas pourquoi ton Québécois est clairement gay.
C'est vrai, c'est vrai.
Hey, salut le chum, comment ça va? C'est vrai qu'il est gay, Hey, salut le cham, comment ça va?
C'est vrai qu'il est gay, je sais pas pourquoi.
Écoute, le Québec fait ressortir quelque chose chez moi, je sais rien.
Puis, toi, t'es pas en tournée, ton prochain show, c'est pour quand?
Le prochain show, pour l'instant, je prends le temps de l'écrire.
J'ai réalisé récemment que, pour le coup, c'est pas quelque chose d'incroyable pour le Québec,
mais pour la France, j'ai réalisé que j'ai jamais arrêté d'être sur scène depuis que j'ai 17 ans, 18 ans
j'ai commencé comme tu l'as dit avec The Young Man Show
de 2009 à 2013, 2013-2015
c'était le deuxième, après j'ai fait celui avec Gad
2016-2017, 2018-2019
soit disant avec Iliès, 2020
je suis resté chez moi comme le monde entier
et 2021 j'en ai fait un pour Netflix, il y en a un sur Netflix
qui est disponible pour le coup
et là j'en ai fait un autre qui s'appelle Miroir sur les deux
dernières années et j'ai réalisé qu'il me fallait
du temps pour réfléchir
vivre des trucs
m'éloigner un petit peu de la scène je viens très régulièrement
ici au fridge pour tester des choses parce que
c'est pas à toi que je vais dire ça
mec tu le sais très bien mais on a besoin de ça
on a besoin de s'exprimer c'est comme presque une thérapie
mais ouais j'ai envie de faire une petite pause
de la scène pendant quelques mois peut-être quelques années
pour revenir justement plus
fort, plus innovant,
me réinventer aussi un peu.
J'ai beaucoup de projets cinéma, dont Maison de
Retraite 2 qui sort très bientôt, dans lequel je ne joue
pas, j'arrête par Dieu,
mais dans lequel j'ai la chance de partager l'affiche
avec d'immenses acteurs comme Jean Reno, par exemple,
donc je suis très content.
Ça, ça sort là au mois de février, et après
j'ai deux tournages de films pour le cinéma, donc je suis hyper heureux, ça sort là au mois de février et après j'ai deux tournages
de films pour le cinéma
donc je suis hyper heureux
et j'ai hâte
de remonter sur scène bientôt
mais c'est pas d'actualité
pour l'instant
excellent
ben merci beaucoup
merci d'avoir pris le temps
merci
c'était super
merci à vous d'être venus
vraiment merci beaucoup
merci beaucoup
merci d'être venus
bonnes manœuvres
pour Yann
merci au Fritz
tout le monde du Fritz
c'est très drôle
si ça vous dérange pas Ilyes va ranger les chaises.
Je vais reprendre le micro.
L'aider.
Merci beaucoup.
Merci à toi Mike, c'était vraiment très cool.
Et merci de nous avoir invités à Sous-Écoute, c'était un bonheur.
Merci beaucoup. Thank you.