Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #10 Phil Roy | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 12, 2023Dans ce dixième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Phil Roy s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c�...��est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Je me souviens embarquer sur scène
et me mettre à pleurer
des sanglots.
Comme là, mes pères,
devant plein de parents
qui comprennent tout
ce que je veux dire
dans chaque sanglot que j'ai.
Tout l'amour.
De descendre
et de me faire entourer
de 26 pères. Juste des gars. Tu leur as fait duer de 26 pères.
Juste des gars.
Ça, tu leur as fait du bien, ces pères-là.
On s'est tous pris dans nos bras.
Je vais m'en souvenir toute ma vie.
Salut tout le monde.
Aujourd'hui, je suis accompagnée
d'un gars
que j'ai envie de dire spontané, curieux, émotif, sensible et drôle
parce que c'est aussi un humoriste.
Alors, Phil Roy, bienvenue, Phil.
Salut. Bien, merci. Je suis très content d'être là.
Contente. Puis tu sais, je disais sensible.
Oui.
Tu sais, les premières fois que je t'ai vue à la télé,
ce n'était pas ce que je
recevais de toi.
Après, je t'ai
revue dans d'autres émissions et quand je t'ai
connue, c'est tout de suite la première
chose que j'ai perçue.
Ton authenticité, c'est quelque chose
qui est très utilisé, mais quand même,
c'est ça qui a...
Tu n'as pas une grosse carapace.
J'ai l'impression qu'on touche directement au cœur.
Je suis perçable.
Mais on dirait que tu protèges pas tant.
Non, c'est plus quelque chose qui m'intéresse.
Je l'ai faite pendant vraiment longtemps.
Je viens peut-être d'un milieu
où tout le monde en avait une.
Puis moi, je me souviens que plus jeune,
je comprenais pas pourquoi,
quand on pleure,
il faut qu'on trouve ça bizarre.
Quand on voit quelqu'un pleurer, pourquoi on trouve ça drôle?
Regarde, il pleure, on écoute un film, un rapport.
Un gars, je pense encore pire. Un gars, moi, je pense encore pire aussi.
Je ne comprenais pas pourquoi.
J'embarquais un peu dans cette affaire-là.
J'étais genre, moi, j'aurais eu envie de pleurer
C'est-tu normal ou pas
Je me souviens d'un moment très précis
Où on revient
D'un voyage
On était partis
En Floride
On est revenus et on cherchait mon petit frère
On trouve mon petit frère
Assis en arrière de la tente roulotte
Entre les poubelles Et la headset qui venait à court à la maison mon petit frère. Puis on trouve mon petit frère assis en arrière de la tente roulotte, entre
les poubelles puis la headset qui venait
à court à la maison, puis il pleurait.
Puis là, voyons, qu'est-ce qu'il y a?
Puis là, il pleure, puis il dit
« Je suis tellement content d'être revenu à la maison. »
Puis nous, encore
aujourd'hui, on trouve
ce drôle cute.
Puis à un moment donné, je parlais avec un psy
qui m'a dit, c'est quand même
frappant
de dire que d'où tu viens.
Puis tu sais, c'est pas d'où je viens ma famille.
Je pense que c'est d'où je viens,
je pense qu'à l'époque où moi, je suis né
puis j'ai été élevé.
Reste qu'on rit encore,
même si on trouve ça cute, on trouve ça beau,
mais on a un sourire,
on rit un peu
d'un enfant de
9 ans qui pleure parce qu'il est
content de revenir chez eux. Tu comprends ce que je veux dire?
Fait qu'on peut comprendre qu'il a souffert de tailleur.
Ou il a trouvé ça long.
Oui, exactement.
Après ça, mes parents, assurément,
ont fait une job de poser la question
« Ok, mais pourquoi? Veux-tu nous en parler? »
Mais moi, ce qui me reste dans mon souvenir,
c'est quand j'y racontais ça de même,
j'y racontais un souvenir précis.
J'étais comme « Ben ça! »
Moi, je disais ça de même, tout bonnement.
« Non, c'est pas vrai, je viens d'une famille
où on pleure quand même. »
On avait ri, puis il a dit « Mais vous aviez ri. »
Pas pour rire de lui,
mais on riait de...
Tu comprends ce que je veux dire?
Moi, en fait, cette carapace-là...
Je pense aussi que quand tu arrives
dans le milieu du showbiz
ou dans une nouvelle job,
dans une nouvelle gang, dans quelque chose
que peut-être tu aurais rêvé de faire un peu,
tu veux être sûr
d'être accepté,
tu veux être bien, tu veux te faire une place,
tu sais que c'est difficile.
On t'a tellement parlé d'une compétition,
on t'a tellement parlé de tellement de choses
que t'arrives, puis tu fais
comme, OK, là, il faut que je choisis, il faut que je choisis ça.
Peut-être
qu'il y a cette espèce de sensibilité-là
ou d'ouverture-là ou de
fragilité-là que tu le sais que t'entres dans
toi, si tu le sais que tu l'entres
dans toi. Au début,
c'est pas vraiment ça
que tu as envie de mettre de l'avant.
Moi, je le savais qu'on m'appelait
parce que j'étais game.
J'étais game de faire des...
Peu importe quoi.
On a besoin d'un gros gars en bedaine
qui va passer.
Phil, il va le faire.
Ce n'était même pas une question.
Moi, je t'avais la belle et bonne.
Tu t'étais mis en bedaine.
C'est ça.
Tu vois, moi, je me souviens quand j'ai vu une main,
j'ai dit « Oh boy ». Tu sais, ça m'avait
un peu étonnée
dans un concept d'émission comme ça.
Et après, j'ai compris que
ce gars-là que j'ai vu n'était pas,
mettons, le gars que j'ai devant moi.
T'étais probablement tout ça, mais t'étais pas
que ça. Non, c'est ça l'affaire. J'étais pas
que ça. C'est ça.
Mais toutes les invitations que ça. Non, c'est ça l'affaire. Je n'étais pas que ça. C'est ça.
Toutes les invitations que j'avais,
c'était pour mettre ça de l'avant. Parce que tu étais, comme tu dis,
toi, tu étais prêt à le faire. C'est ça.
À un moment donné, ça a été une décision
avec mon ancienne
agente de dire, on arrête ça.
Parce que là,
visiblement, tu n'es plus bien avec ça.
Je pense que ça fait
un bout que t'essaies de nous faire
comprendre que t'aimes pas ça,
que t'es plus bien, que t'es malheureux.
Puis là, je pense que je saisis le message
de, aimerais-tu
qu'on arrête ça?
Tantôt, tu parlais de
ta fille, tu disais, c'est une balance.
Faut prendre des décisions
pour elle. Mais moi, il y a des fois où je suis gêné
par peur de décevoir ou peu importe,
de poser ces limites-là.
Puis ça, je pense que ça vient avec l'âge
ou je ne sais pas quoi.
Mais aujourd'hui, je n'ai plus ces problèmes-là.
Tu sais, de dire ma limite
et de savoir comment dire la limite.
Moi, je crois que ça, c'est deux affaires.
Je réponds vraiment longtemps à tes questions,
si simple. Si jamais c'est trop long,
tu... Je m'en vais.
OK, si jamais tu pars, je vais faire
« Ah, c'était le cue, trop long! »
Non, non, mais écoute,
on dirait que ça répond à quelque chose peut-être
que je me posais et que je ne t'avais jamais demandé.
Mais la minute
que tu as dit « Oui, je veux que ça change » et que je ne t'avais jamais demandé. Mais la minute que tu t'es dit
« Oui, je veux que ça change »,
puis vous avez fait ce qu'il fallait,
les gens qui étaient autour de toi,
qu'est-ce que ça a changé?
Bien, d'un, j'ai retrouvé
l'espèce de plaisir de
pourquoi je fais ça, pourquoi je fais de l'humour.
Parce que j'aime ça rire.
Moi, j'aime le rire. Ce que j'aime le plus
dans la vie, c'est le rire.
Faire rire, me faire rire,
avoir du fun, travailler dans le plaisir.
Mais là, à un moment donné,
je suis pogné pour jouer,
je ne sais pas, j'invente un rôle,
mais un gros bébé.
Moi, je suis en couche toute la journée,
puis je fais comme, je n'aime pas ça.
Tu ne le dis pas.
Si je n'ai pas de fun, je ne suis pas de bonne compagnie. Je ne suis pas agréable. Je ne suis pas ça. Je j'ai pas de fun, je suis pas de bonne compagnie,
je suis pas agréable, je suis pas aussi,
je suis pas ça, j'ai pas de plaisir. Je vois tous les autres qui ont des...
Je suis envieux de leur plaisir.
Tout ça parce que...
Pourquoi au fond? Parce que je suis pas game
de m'affirmer, parce que je le sais que je suis capable de m'affirmer
moi-même.
Tu es capable de mettre tes limites à ce moment-là.
Oui, exactement. Aujourd'hui, de comprendre ça,
ça fait que des fois,
j'arrive et maintenant, je le prévois. Juste avant, ça fait que des fois, j'arrive et
maintenant, je le prévois. Juste avant de m'en venir
ici, j'avais un autre truc. Je suis arrivé
une demi-heure d'avance en disant
« Je ne peux pas dépasser, j'ai un autre tournage. »
Tantôt, je ne voudrais
pas être celui qui est rushé.
Je suis arrivé d'avance. Si vous êtes
prêts, je suis prêt.
C'est juste de penser à ces choses-là.
Des fois, on va sur des tournages
où dans n'importe quel job, il y a des fois
de l'attente un peu. Si tu le sais,
tu t'amènes des choses.
Je m'amène un livre.
Si tu ne le sais pas, tu vas y rendre.
Tu trouves ça plate, ennuyeux,
tu ferais d'autres choses.
Je ne sais pas, c'est d'arriver à l'analyser
un peu. C'est ça que ça a changé,
d'être juste plus heureux dans le métier que j'ai décidé de faire.
Donc, le fil que j'ai devant moi,
tu te sens plus vrai.
C'est-à-dire que ton intérieur et ton extérieur sont plus connectés.
Vraiment.
Puis, ils s'écoutent vraiment plus.
C'est ça que j'ai travaillé, moi. Le plus possible.
Je suis tellement un fan de la communication,
de l'humour, du stand-up ou de l'animation.
Ce que tu fais, toi, dans la vie, c'est de la communication.
C'est ça que tu fais.
Mais quand on n'arrive pas à communiquer avec soi-même,
je veux dire, c'est...
Non, non, il y a un barrage, c'est sûr, un blocage.
C'est dur d'aller vers l'autre.
Et l'autre le sent aussi.
Oui, 100 %.
Parce que c'est une danse, ce qu'on est en train de faire.
Est-ce que tu es prêt? Est-ce que ça tente
de jouer à ouvre ton jeu?
Je suis prêt. Je t'explique. On va commencer
à danser, même si c'est déjà commencé.
Il y a différentes couleurs.
Entre autres, le vert, le jaune, le rouge.
Plus qu'on va vers le rouge,
plus qu'on s'en va vers quelque chose de personnel.
Plus que les cartes sont adressées
directement à toi.
OK.
Le jeu est fait pour toi.
Tu vas partir avec après.
C'est vraiment ton jeu.
Oui, oui.
Chaque invité a son jeu.
Les cartes, on dirait bleu, nuit, mauve.
Si tu décides après d'avoir répondu à ces questions-là
de dire OK, je suis prête à répondre à une autre question,
à ce moment-là, tu peux me poser la question de ton choix.
OK. Qui n'a pas rapport avec ça.
C'est ce que tu as envie de me poser.
Tu me poses ça après.
Je te donne une sécurité, une assurance,
un joker.
Si jamais tu disais,
moi, ça ne me tente plus de répondre à cette question-là.
Tu as le droit de l'utiliser
une fois pendant le jeu.
Moi, ça me permet de te poser toutes les questions.
Parce que tu as ton assurance. Parfutiliser une fois pendant le jeu. Donc, moi, ça me permet de te poser toutes les questions.
OK.
Parce que tu as ton assurance.
Parfait.
D'accord?
Oui.
Fait que tu commences en brassant. C'est quoi, ça?
Ah, bien, ça, c'est la question de la fin
que je pose à tout le monde.
OK, bien, bien.
Parce qu'elle est belle, cette question-là.
C'est bon.
Parce que des fois, tu sais, au début,
il y a des gens qui répondent,
on finissait, puis ça finissait un peu triste.
Ah, je comprends.
C'est qu'on se disait, on va y aller,
on va finir au moins avec une question
qui est comme plus optimiste.
Peut-être, je ne sais pas moi,
en tout cas, ce n'est pas triste
parce que c'est plate de passer autant de temps.
Tu comprends?
Donc, tu brasses les cartes vertes
et tu m'en donnes trois.
Je vais te les lire, tu vas en choisir une,
tu vas y répondre et après, je vais en choisir une autre.
Wow!
Des deux qui vont rester.
C'est des grosses cartes.
Je pensais qu'il y avait de brasser ça.
Oui, je sais.
Je suis une cartomancienne.
Une, deux, trois.
Une, deux.
La troisième, on va la prendre dans le milieu.
Voici les trois questions.
Verte, tu as choisi une. Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Es-tu capable
de garder un secret?
Comment réagis-tu à l'autorité
j'en choisis une
l'autorité
moi dans la vie
j'ai un peu
un problème d'opposition
j'aime
moi j'ai un
quand je vois de l'injustice
ou quand j'ai subi de l'injustice
c'est l'affaire qui me
qui m'habite le plus quiinjustice, c'est l'affaire qui m'habite
le plus, qui me trigger le plus,
c'est ça. Fait que des fois,
pour l'autorité,
quand j'ai l'impression de ne pas être
consulté pour
une façon de faire des règlements
ou des ci ou des ça,
je peux vraiment,
vraiment vouloir
combattre ça.
Vraiment beaucoup.
Mais d'un autre côté, je suis quelqu'un de vraiment anxieux.
Beaucoup.
Puis pour les gens, quand on est en situation d'anxiété ou en crise d'anxiété,
en tout cas, moi, ce que j'ai besoin, c'est des repères.
Je compare souvent un mur d'escalade.
Qu'est-ce qui fait que je suis capable de continuer à monter ma montagne?
C'est que j'ai une grippe.
Mes assises sont là.
Moi, quand je suis en situation d'anxiété,
j'ai l'impression de perdre et d'être en chute libre avec mon intérieur.
Des fois, j'ai besoin de règlements
qui sont
précis, sur lesquels
je peux faire « ok, c'est ça ».
Parce que ça, c'est stable, un règlement.
La grippe est ancrée
quand il y a un règlement.
J'ai cette espèce de dualité-là dans ma vie
où je fais, il y a des règlements
que je trouve tellement épais
et tellement niaiseux que je comprends pas
pourquoi on me l'impose. Ça devrait être un choix.
Tu comprends? Moi, mettons,
les coudes sur la table, je trouve que c'est un règlement
qui est épais.
Je sais pas ce que ça...
Si vraiment, mon signe de politesse,
comment je me présente
ou comment toi tu vas me voir,
dépend de si je mets mes coudes
ici, là ou là
je pense que le problème il vient pas de moi
je pense qu'il vient de ta perception des gens
je vois pas pourquoi
comment toi tu perçois les gens
devrait avoir un impact sur comment moi je devrais être
tu comprends ce que je veux dire?
autant j'ai besoin d'avoir
un
règlement qui peut être
important comme il peut être important comme
il peut être futile.
Il est pas futile, mais
je sais pas.
Je pourrais être en situation d'anxiété
parce que je suis en auto
et que c'est pas moi qui conduis
et que je trouve que l'autre conduit bizarrement.
Mais si je suis attaché, je fais comme
« Garde, tout ce que je peux contrôler,
je l'ai fait. » Mais ça, c'est un règlement comme regarde, tout ce que je peux contrôler je l'ai fait
mais ça c'est un
tu comprends ce que je veux dire
c'est difficile pour moi
je pense que je viens d'un
j'en ai parlé dans mon premier spectacle
moi je viens d'une famille
où l'autorité était bien présente
c'était pas rigide
mais quand même
c'était encadré
tu savais qui était le boss
tu le savais, tu savais ce qu'il y avait à faire
tu savais ce qui va t'arriver
il y avait des conséquences
vraiment
il y a des fois où on modulait
des règlements
beaucoup, pas beaucoup mais
il y a souvent eu des règlements qui ont été
modulés, amenés, créés
pour m'encadrer moi plus que mes autres frères.
Mes frères ont subi ça.
Puis moi, ça, ça me dérangeait.
Ça me dérangeait de faire comme...
Moi, je n'étais pas bon à l'école.
Entre 4 et 5 chez nous, en maison,
les trois gars, on était dans nos chambres,
puis on étudiait, puis on faisait nos devoirs.
Parce que Phil a besoin encore vraiment.
Vincent puis Dominique, vous auriez
pu être dehors. J'ai un de mes deux frères
qui fait de la douance.
Tu lui dis quelque chose, il va jamais l'oublier.
Vraiment, c'est une éponge. Il n'a pas
besoin de ça. Lui, des fois, il était dans sa chambre,
puis il se virait les pouces, puis il était comme
« C'est long », puis il sortait de là, puis des fois,
il me regardait comme « Cette heure-là, tu m'as doit là, puis des fois, il me regardait comme « Star, là,
tu m'as doit ». Tu comprends que je...
Pas de même, mais tu sais. Puis là, moi, ça,
moi, j'ai comme développé un peu
l'injustice, pas juste envers moi.
Des fois, je suis témoin de quelqu'un qui vit
une injustice, puis je peux
rentrer dans le tas. J'ai pas rapport.
Je suis de l'autre côté, puis je peux intervenir.
Mais chez toi, là...
Ouais.
Pourquoi il l'appliquait pas juste à toi? C'était pour
une chose de justice, eux autres aussi, pour être
juste envers tout le monde? Oui, ou je pense
que, je pense que
peut-être que c'était pour me préserver
de mettre en lumière des
défauts. Je pense que ça venait
juste vraiment d'une bonne place.
Oui, c'est ça. Ça atténuait ta différence.
Oui. Tu sais, mettons,
moi, je me suis assis avec ma mère
pour parler de mon
problème avec mon apparence physique.
Moi, j'ai
quand même un... Pas mon problème, mais
mon... Moi, j'ai une vision
de ma personne où j'aime
pas mon corps. Puis,
je viens d'une famille où
personne n'est en surpoids. Toute ma vie,
je n'ai côtoyé
personne qui est en surpoids.
Ma mère, mon père,
mes oncles, mes cousins, mes cousines,
personne. La seule personne
de toute ma grande famille élargie,
c'était moi.
À la maison, il y avait un règlement
sur les desserts.
Si vous voulez des biscuits, c'est pas plus que tant.
Mes frères étaient capables de se contrôler.
C'est comme pour vrai, il n'y avait pas de...
Moi, non.
Mais ça, je pense que...
Je me suis assis avec ma mère et elle a fait...
Toutes ces choses-là, j'ai fait ça parce que je t'aimais
et que je t'aime encore.
Ça partait d'une place.
Depuis que je suis devenu parent,
je le sais que chaque décision
que toi, tu as prise dans ta vie
en tant que mère,
c'est partie de la place la plus pure
du monde. Au détriment
des fois de tes enfants.
Comment tu le reçois?
L'enfant ne peut pas savoir.
Avec qui tu es en dedans.
Avec tes forces et tes faiblesses.
Mais à quel moment ton corps...
Est-ce que je pourrais dire que ton corps t'a dérangé?
Ah, écoute.
Moi, personnellement, mon corps à moi
ne me dérangeait pas jusqu'à ce que quelqu'un me dise
que ça devrait te déranger.
Tu avais quel âge à ce moment-là? Je me souviens qu'un me dise, ça devrait te déranger. T'avais quel âge à ce moment-là?
Je me souviens qu'en maternelle,
il n'y avait pas de cours d'éducation physique
sauf pour quatre personnes.
Je me souviens
être avec des personnes et me dire
qu'eux sont quand même
plus gros.
Mais moi, je ne me voyais pas
comme eux autres.
J'ai fait que c'est juste nous autres. Puis là, j'ai fait,
c'est juste nous autres.
Il y a juste nous autres qui va faire du sport
pendant que les autres font je ne sais pas quoi.
Les autres n'en faisaient pas?
Oui, c'était comme un plus.
Mais je n'étais pas...
Après ça, je regarde des photos et je me dis,
non, j'ai peut-être imaginé ça.
Secondaire 1, cours de piscine,
pour moi, ça, c'est le plus flagrant.
J'ai pleuré.
J'ai pleuré des nuits entières
à ne pas vouloir aller à mon premier cours de piscine.
Je me souviens de chaque moment.
Ce cours-là est précis, gravé
et cicatrisé dans ma mémoire.
Il est marqué au fer rouge.
Je rentre, je vois tout le monde.
Ça fait une couple de semaines que je vois ça venir.
Je suis le seul, encore une fois
ça va mal aller
il y a beaucoup de gars qui sont
qui sont loud
qui prennent de la place
ils vont tous se revirer vers moi
moi je m'y suis déjà vu en bédaine
je sais que j'ai de l'air
merde, merde, merde
on est dans le vestiaire
tout le monde s'échange, tout le monde s'en va je on est dans le vestiaire, tout le monde se change, tout le monde s'en va.
Je suis seul dans le vestiaire.
J'essaie de virer en rond,
de trouver une façon. J'essaie de me dire,
si j'étais une fille, je dirais que j'ai des problèmes
menstruels, je m'en sortirais.
C'est quoi, pense, pense, pense, Phil,
c'est quoi les problèmes menstruels
d'un gars? Qu'est-ce qui peut se passer?
Où est-ce que t'as mal?
Je suis game de me couper.
Je veux pas aller.
Mon prof rentre.
Je fais « Let's go, Phil, il manque juste toi. »
J'enlève mon chandail et je vais me souvenir toute ma vie
de ce prof-là qui me regarde la tête au pied,
qui met sa main sur mon épaule
et qui me dit « Ça va bien aller. »
Puis là, j'ai fait « Je suis dans la marde. »
Même lui, il sait.
Même lui, il sait.
Il fait comme « ça va être correct.
Je marche, puis je vois toutes les faces se lever.
Puis j'ai fait comme...
Comment tu voyais ces faces-là?
C'était quoi que tu voyais?
Tout le monde se regardait.
L'as-tu vu?
Puis là, j'ai fait une joke.
J'ai tapé sur ma bedaine.
J'ai dit, regardez, je suis une danseuse du ventre.
J'ai volé ça au Simpsons.
Tout le monde s'est mis à rire.
Puis à partir de ce moment-là,
écoute, j'ai fait des affaires.
Je me souviens aller au bout du tremplin,
quand on ouvrait le tremplin à la piscine.
Mettons que ça, c'est le tremplin.
J'allais au bout,
puis je sautais comme ça sur place.
Tout le monde était sur le bord,
puis il criait parce qu'il était comme,
« Regardez, ça saute. »
Lui, il a des seins qui revolent.
Il a fait une bombe, on va tout être mouillé.
Je sautais dans l'eau, je hurlais dans l'eau.
Tout seul.
Fâché.
Il n'y a rien que je ne leur ai pas dit,
que je n'ai pas imaginé qui leur arrivait.
Je pleurais dans l'eau et je remontais.
Très Mario Pelletier a pleuré dans la pluie,
pleuré dans une piscine publique,
ça marche aussi.
Pendant ce temps-là, eux, ils pensaient
que tu les faisais rire.
Oui, vraiment. C'est pour ça qu'à un moment donné,
quand j'ai commencé
mon épopée
dans le showbiz,
à un moment donné,
j'étais juste un gars sur un tremplin
qui était comme... Au lieu d'être sur un tremplin, j'étais juste un gars sur un tremplin qui était comme...
Au lieu d'être sur un tremplin,
j'étais à Abel et Baum en Béden.
Tu comprends ce que je veux dire?
Ça m'a ramené là.
Je trouve ça dur ce que tu dis pour toi.
Je trouve ça...
Parce que tu es jeune sur le tremplin.
Oui, j'ai 12 ans.
Tu as 12 ans?
12-13 ans.
Tu réponds à quelque chose. Tu as 12 ans? 12-13 ans maintenant, en secondaire 1.
Puis tu réponds à quelque chose,
tu les fais rire,
tu réponds à quelque chose qu'ils ont envie de faire.
Puis en même temps, tu es en grande souffrance.
Et qui t'aidait à ce moment-là?
À qui tu en parlais?
Personne, à personne.
Je ne savais pas comment.
À un moment donné, c'est ça,
justement, en m'assoyant récemment, au cours des derniers mois avec ma mère pour parler de ça,
on s'est vite rendu compte qu'esprit qu'on aurait gagné
à se parler de ça, puis elle a me répondu,
mais étais-tu ouvert à ce qu'on parle de ça?
Puis comment moi j'aurais pu te parler de ça?
Parce que moi, je voulais juste te protéger.
J'aurais voulu
que tu me racontes ça, mais tu m'as
jamais conté ces choses-là.
Je me suis imaginé que ça t'arriverait.
Je me suis dit, je vais tout faire
pour que ça n'y arrive pas.
Tu ne m'as jamais dit que ça t'arrivait.
Moi, dans ma tête, si ce genre de choses-là t'arrivent,
tu vas venir me le dire à moi.
Tu le sais que je t'aime.
C'est vraiment une dualité.
Pourquoi t'as pas parlé? T'avais honte?
Peut-être. Honnêtement,
t'as pas la réponse.
Est-ce que tu faisais déjà de l'anxiété à ce moment-là?
Oui, mais je le savais pas.
Aujourd'hui, c'est quoi une crise d'anxiété
et une crise d'angoisse?
Je sais exactement que je n'ai fait.
Je le sais dans quel état
j'étais ces nuits-là.
Puis c'est avant des cours demain.
Puis j'anticipais de manière négative
tout le temps. Moi, mon anxiété, c'est ça.
J'anticipe de manière négative
un événement qui s'en vient. Puis je suis jamais
le gagnant là-dedans. Je fais plein de scénarios.
Puis c'est toujours moi
qui perd. Toujours, toujours, toujours, toujours.
Fait que des fois, mettons, je peux arriver, puis là, j'ai fait un scénario, pis c'est toujours moi qui perd. Toujours, toujours, toujours, toujours. Fait que des fois, mettons,
je peux arriver, pis là,
j'ai fait un scénario
parce que je suis anxieux de...
Peu importe ce qui aurait pu nous arriver, nous deux.
Mais là, moi, tu m'as
déjà... Tu as déjà été déçu,
je t'ai déjà dit ça, tu m'as répondu
ça, tu m'as répondu...
Moi, j'arrive, là, ça fait deux heures
qu'on s'en va chier, là.
Pis on s'est pas dit rien encore. On s'est pas dit un mot, là, tu'arrive, ça fait deux heures qu'on s'en va chier. On ne s'est pas dit rien encore.
Tu me dis, salut!
Je t'attendais à deux heures.
Tu es arrivé à deux heures et vingt.
Tu m'aurais dit, la prochaine fois,
je vais juste m'appeler.
Mais moi, tu comprends qu'on est déjà là.
Tu rajoutes ça,
je te réponds.
Mais moi, ça fait longtemps qu'on se pogne.
Là, toi, tu pourrais faire, mais voyons, c'est quoi
ton problème? Fait que c'est pour ça que...
Toi, tu gonfles la balloune. Fait que
l'autre, elle comprend pas pourquoi la balloune pète, parce
qu'elle l'a même pas vue gonfler. Non, c'est ça.
J'ai fait ça longtemps, tu sais, puis aujourd'hui,
je me parle
beaucoup pour pas faire ça. Mais ça
prenait beaucoup d'espace mental.
Mais ça... Tu sais, je veux dire, pendant qu'il est en train de faire de quoi,
tu te fais un scénario aussi.
Oui, vraiment.
Je m'imagine que pour ta blonde, c'est quand même...
Moi, je pense que
dans la vie, les gens que tu rencontres
qui te marquent, tu es capable, je pense,
par après, de savoir pourquoi ces gens-là
t'ont marqué.
Puis Virginie, ma blonde,
je l'aime
d'un amour incroyable.
Mais mettons, je le sais que cette fille-là
m'a amené la communication.
Je le sais, ça.
Puis j'y dis tout le temps.
Fait que pour Virg, ça peut être difficile,
mais sauf qu'elle m'encourage tellement à jaser
que ça n'arrive pas.
Ça n'arrive peu,
parce que, tu sais, pas
ça va être le combat de ma vie, que ça n'arrive pas
du tout, là, tu sais. Mais
reste que le fait qu'à la
maison, au quotidien,
ça n'arrive peu, ça fait
que ça n'arrive
pratiquement plus dans
toutes les autres sphères de ma vie.
Tu as des grippes.
Vraiment.
Tu as des grippes bien ancrées.
Oui, oui.
Qu'est-ce que tu dirais au fil
qui était sur le tremplin aujourd'hui?
Qu'est-ce que tu en avais à dire à lui?
Ah yeah, c'est vraiment...
Bien, tu sais, c'est sûr que je voudrais dire
qu'il était aimé, parce que c'était ça aussi.
Moi, j'avais l'impression qu'on ne m'aimerait pas
si je ne faisais pas ça.
C'est ça.
Des fois, c'est niaiseux,
mais je me suis imaginé aller parler à des jeunes
tellement souvent.
Tellement souvent, j'ai vu,
peu importe où,
un jeune qui était fil sur le tremplin.
Je me suis imaginé mille fois aller voir ces jeunes-là pour leur dire
« Tu es tellement pas loin de tout ce que tu veux.
Ce que tu veux, ça ne réside pas dans une enveloppe corporelle.
Mais qu'est-ce que tu veux, je te dis.
Et pourquoi tu ne le fais pas?
Parce que t'imagines-tu
t'as 13 ans,
puis quelqu'un vient
te dire ça, tu n'y as rien demandé,
tu fais juste faire « va-t'en ».
Non, mais je veux dire, aller dans des écoles, dans des groupes,
sans pointer quelqu'un, mais parce que...
Je suis pas rendue là. T'es pas rendue là.
C'est ça. Parce qu'en fait, c'est
toujours l'apparence physique. Ça peut être le poids,
ça peut être un trait physique. Oui, oui.
Ah, ça peut être plein de choses. Il peut être plein de choses.
Puis, d'entendre
que quelqu'un a passé par là,
puis il est rendu ailleurs,
il y a de l'espoir là-dedans. Puis des fois,
ces jeunes-là, surtout les jeunes,
c'est vrai que tu ne sais pas à qui parler,
tu ne sais pas comment parler.
Tu dis, ma mère était ouverte, mais comment?
Par quel bord?
Je ne le sais pas.
Même moi, quand elle m'a posé cette question-là,
je fais, je n'ai pas la réponse.
Mais même moi-là, mettons,
cette espèce de cheminement-là,
je suis en train de le faire en ce moment.
J'ai 35 ans.
Puis c'est trop sensible pour moi.
Je parlerais devant des jeunes
qui, à un moment donné, je ferais...
Écoutez, ça s'arrête ici.
C'est trop d'émotion pour moi.
Puis je partirais.
Fait que je ne suis pas rendu là.
Mais j'espère qu'un jour, quelqu'un...
Moi, j'aurais rêvé que quelqu'un
vienne parler de ça à tout le monde
mais après je sais pas
c'est ça que quelqu'un en parle au groupe
oui oui exact c'est ça
tout à fait mais que tu comprennes que tu vivais
quelque chose, moi j'en reviens pas
tu hurlais dans la piscine
puis tu sortais en riant
quand même quelque chose
est-ce que t'es prête à passer à la deuxième question
ça c'était par rapport à l'autorité.
L'autorité, oui. On a viré loin.
On a viré loin. J'ai envie de te demander,
es-tu capable de garder un secret?
Je suis capable de garder un secret.
Oui, mais quand c'est quelque chose de magnifique
et de beau, non, je suis incapable.
Tu brises le secret?
Ah, 100%.
Moi, mettons,
quand j'ai trouvé
le bon cadeau à donner,
je veux le dire à personne.
Ce que je t'ai donné,
c'est ça.
Tu vas pas le...
Ah non, non.
Avant qu'elle développe, là.
Ah, 100%.
Veux-tu savoir qu'est-ce que...
Ah oui, oui, vraiment.
Je peux aller jusque-là
ou même, tu sais,
peu importe quoi,
les trucs, le fun,
je trouve ça tellement cool,
tu sais, pis... Ouais. Non, j'ai bien de la misère. peu importe quoi, les trucs le fun je trouve ça tellement cool pis
ouais, non j'ai bien de la misère
vraiment de la misère
après ça les trucs
ordinaire ou les trucs
tu sais
si quelqu'un se confie à moi
non je vais pas le dire parce que
par respect pour
ce que ça lui a demandé
mais des trucs cool pis des belles affaires,
sérieusement, non.
On ne va pas te voir.
Ah non, non, non.
Je vais demander à ma blonde en mariage.
Je ne dirai pas à ta blonde, mais je vais le dire à tout le monde.
C'est tellement beau.
Il va montrer.
Il m'a dit comment il voulait faire ça.
C'est sûr qu'il faut que je le compte à tout le monde.
Toi, si tu organises un surprise sur le dit.
Oui, oui, oui.
Il va y avoir des films qui vont parler à personne,
elle va le deviner.
Oui, oui, oui, 100 %.
J'ai fait un surprise à ma blonde.
Elle ne savait pas c'était quelle journée,
mais j'y lançais des fausses pistes.
Mais moi, ça m'aidait parce que je libérais des affaires.
Je libérais des affaires.
Non, je suis bien mauvais.
Est-ce que toi, c'est facile pour toi de te confier,
de confier des secrets?
Oui, oui, vraiment.
Tu as des gens sur qui tu sais qu'ils ne le diront pas.
Oui, exactement.
Comme je t'ai dit,
pour moi, j'aime tellement ça jaser avec le monde.
Quand il se passe quelque chose en dedans de moi
ou peu importe quoi,
moi, je n'ai pas de misère.
C'est drôle.
Je sens beaucoup que les gens ont une facilité
à se confier à moi.
Mais oui, c'est ça.
Je ne dis pas ce que les gens
me disent,
mais moi, je n'ai pas de secret.
Je n'ai pas de secret pour personne.
Ce que je te dis là...
T'as pas de vie secrète?
Ah non, vraiment pas.
Très peu de secret.
Ah, tu vois, très peu.
C'est parce que tu sais jamais quand tu fais
« Ah, je suis obligé de dire ça. »
Très peu.
C'est transparent.
T'as de la misère à garder ça.
Est-ce qu'il y a des choses que t'aurais dû ne pas dire pis t'as dites? Très peu. C'est transparent. Oui. C'est ça. Tu as de la misère à garder ça. Oui, oui, oui, exact.
Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais dû ne pas dire puis que tu as dites?
Oui, c'est sûr.
Tu sais, il y a des affaires qui…
Ta transparence, des fois.
Oui.
C'est-tu trop?
Oui, mais tu sais, mettons…
Oui, ma transparence, mais il y a des fois où
ce n'était même pas des choses que moi, je pensais.
Tu sais, si, mettons, toi, tu me disais,
« Hey, tu vas voir quand je vais venir,
le gars au son,
je suis plus capable. Il me tape ses nerfs. »
Moi, je vais rentrer ici en faisant, « C'est lui, le gars qui tape
ses nerfs. » Tu comprends ce que je veux dire?
Sans dire ça, mais cette personne-là va sentir
que, voyons, lui,
qu'est-ce qu'il y a?
Cette transparence-là,
je l'ai aussi, tu sais,
un peu du mauvais côté.
Il y a des fois où je fais...
J'aurais dû attendre.
Ça a créé un malaise.
C'est vraiment cool.
C'est quoi cette affaire-là?
Ok.
Tu es prêt à passer au niveau jaune?
Oui.
Tu vas faire la même chose sur les bras.
Tu m'en donnes trois.
Wow.
Un.
T'as-tu déjà re que l'ange vingt?
Non Il te fait disparaître tes cartes
Il va changer de question
Il y aura autre chose
C'est un as de trèfle
C'est vrai
Alors voici les questions jaunes
À quel moment l'humour t'a aidé?
Quel est le leg le plus significatif
de ta mère?
Puis la première fois que tu as entendu « papa », trois petits points.
M, wow.
C'est vraiment des bonnes questions.
Bien, tu sais, à quel moment l'humour t'a aidé?
Tu sais, je pense que...
J'ai l'impression qu'on l'a peut-être dit, tu sais.
Fait que là, on peut aller avec les deux.
Bon.
Vas-y.
Bien, on va faire les deux.
Veux-tu répondre à quel est le leg
le plus significatif de ta mère?
Le leg le plus significatif de ma mère?
Ça peut être un trait de caractère.
Ça peut être... Je ne sais pas.
OK. Attends un peu.
J'essaie de...
Mais le leg, mettons,
que ma mère m'a donné,
c'est très étrange.
Mais quand...
Moi, mes parents se sont séparés,
j'avais 18 ans.
Fait que t'es en âge de comprendre des affaires
puis on t'explique des choses
puis tu fais une idée
puis tout le quid, tu sais.
Puis, même si
aujourd'hui, moi, je
pense que mes parents sont
dans un
summum de bonheur.
Je sais pas
si c'est un summum, mais ils sont dans
un pic de bonheur
que je trouve magnifique.
Même s'ils ont dû passer par
peut-être un fond de
baril où il y a eu une descente,
je ne le sais pas, mais aujourd'hui,
je suis heureux pour mes parents.
Ils sont séparés, ils ne sont pas revenus ensemble.
Ils ne sont pas revenus ensemble.
Ma mère, quand
ça s'est terminé avec mon
père,
j'étais
fier d'elle.
Je dis ça, mais
toute la peine qu'ils ont pu vivre,
je l'ai ressentie vraiment beaucoup.
Moi, je suis quelqu'un de très, très empathique
et j'absorbe beaucoup les énergies
des gens. Mais ma mère,
je trouvais que
elle avait écouté quelque chose en dedans d'elle,
même si c'était au détriment,
puis elle a eu l'impression,
puis je pense qu'on peut dire ça,
mais d'avoir détruit la famille.
Mettons, mon idéal amoureux, c'était mes parents.
Je n'ai jamais vu mes parents s'engueuler.
Ça se pognait pas entre les deux.
Pour être très peu, très, très peu.
Le ton levait jamais entre les deux.
C'était vraiment...
Puis je trouvais que ma mère
avait affirmé quelque chose
en dedans d'elle,
que je sois d'accord ou pas avec ça.
Puis il y a des fois où
moi, je m'affirme, puis je le sais
qu'en arrière de moi, c'est ma
mère qui fait comme
« T'sais, mon nid,
faut que tu t'écoutes. »
C'est pas non sans conséquence.
Je sais pas si cette phrase-là fonctionne.
Absolument. Mais ça t'a pris combien de temps
entre le moment où ta mère a quitté la maison
et le moment où tu t'es dit
« Elle s'est affirmée ».
Le soir même.
La même journée que tu t'es dit ça.
Je te jure.
Quand je dis ça,
j'ai l'impression de laisser mon père de côté,
mais ce n'est tellement pas ça.
J'étais full empathique.
Là, pour mon père, je l'écoutais. Même si c'est tellement pas ça. J'étais full empathique. Puis là, pour mon père,
je l'écoutais. Même si c'est quelque chose
de bien étrange de voir... C'est la première
fois de ma vie que j'ai vu mon père pleurer.
C'est quelqu'un qui
était tellement droit
et sérieux dans tout ce qu'il
faisait, toute l'équipe.
Je le voyais vulnérable.
À ce moment-là,
mon père a quand même bien démoli
le mur d'un gars
qui ne s'en plaît pas.
Ça, c'est un leg que lui m'a donné.
Puisqu'il y a la question, on parle de ma mère.
Cette soirée-là,
je me souviens, je vais retrouver ma mère
chez ma tante parce qu'elle est partie là.
Je suis couché
dans ses bras.
Elle ne dit rien.
Elle me flatte les cheveux.
Dans cette époque-là, j'en avais.
Puis elle me flatte.
Puis à ce moment-là, j'ai fait à ça
que c'est ça qu'il fallait qu'elle fasse.
Même si moi, j'ai de la peine.
Même si elle a de la peine.
Même si mon père est démoli
puis que ma famille est détruite puis que jamais dans ma vie, j'ai de la peine, même si elle a de la peine, même si mon père est démoli et que ma famille est détruite
et que jamais dans ma vie,
j'ai jamais vu ça venir.
Moi, je suis arrivé
et qu'est-ce qui se passe? Je me souviens
de comment je l'ai appris. Je me suis fait comme, ça se peut pas
d'aller ouvrir des tiroirs. Il n'y a plus
rien là-dedans, toutes ces choses-là.
Mais cette journée-là
et cette soirée-là, même si j'y en voulais,
tu sais,
j'étais comme...
Mais...
Elle... Elle s'est écoutée.
Je ne sais pas. Je la trouvais droite.
Vraiment beaucoup.
Avec conviction. Ce n'était pas un geste impulsif.
Non, ce n'était pas y réfléchir.
Je suis consciente de tout.
Vous avez le droit de réagir.
Je vais respecter votre réaction.
Puis si vous ne voulez plus me parler,
si vous ne voulez plus me voir,
si vous voulez me voir,
si vous voulez me parler,
si vous voulez comprendre n'importe quelle question,
j'aurai la réponse.
Même si elle vous fait mal,
puis même si j'espère ne pas en rajouter,
je répondrai avec honnêteté à chaque réponse
de chacun de mes gars et de mon ex.
C'est weird à dire, mais j'ai répondu.
Elle s'est repointée devant nous autres.
On était autour de la table.
Chaque question.
Tout le monde a eu son moment.
Même si on pleurait, puis elle pleurait
puis elle avait de la peine
je vais toujours
me souvenir de regarder ma mère
me disant
elle est très droite
même si on la supplie toute
puis elle fait comme
vous la suppliez de revenir?
mais ou
de comment, trouvez comment trouver une solution.
Peu importe.
J'avais jamais fait d'épicerie de ma vie.
Mon père n'est pas en mesure d'y aller.
Moi, il faut que je me ramasse.
J'avais l'impression d'avoir été mis en appart
sans le savoir.
De gérer un budget.
Qu'est-ce qui se passe?
Oui, les gars, mais sauf que là, c'est ça.
Je vous explique pourquoi. Ça, là, c'est ça. Je vous explique
pourquoi.
Ça, moi, c'est un leg.
C'est pas tant un trait de caractère
ou un affaire, mais ça m'a marqué
vraiment beaucoup.
C'est important ce que tu dis. Est-ce que dans ta vie,
ça a été un avant et un après?
Ah, 100 %.
Qu'est-ce qui a changé?
À court terme, moi, mettons, ça m'a amené dans une espèce
d'échéance,
je pense que je peux dire,
je me disais, tout peut arrêter demain.
Tu verras pas venir la fin
de rien.
Parce que moi, c'est pas quelque chose où je me dis,
ah, enfin,
enfin, ça criera plus dans mes...
Enfin, on va avoir des...
Non, non, tout était agréable.
Tu sais, comme...
Fait que j'ai fait, c'est fini.
Je ne vais plus à l'école, ça ne m'intéresse pas.
Je ne vais plus ci, je ne vais plus ça.
Moi, je ne vais plus rien du tout.
Puis je vais faire mon chemin comme je pense.
Je n'étais vraiment pas dans la bonne traque,
tu sais, mettons.
Fait que ça a été ça, tu sais.
Je pense que ça aussi, tu sais,
puis avec le recul, tu sais, mettons, moi, mon père
était comme, lui,
il s'en
veut ou il s'en est
voulu de faire comme
j'ai pas été là pour
toi, mais
j'avais de la misère à être là pour ma propre
personne. Puis ça, ça a été
une dualité. Faut pas que j'oublie
que ça, c'est mes enfants qui vivent aussi des affaires. Puis ça, ça a été une dualité. Faut pas que j'oublie que ça, c'est mes enfants qui vivent aussi
des affaires. Puis là...
Vous étiez tous dans un état
de grande vulnérabilité. Oui, vraiment.
Tout le monde en même temps. Oui, exactement.
Puis tout le monde devait s'écouter,
tout le monde devait supporter, mais vivre
des affaires, c'était très, très
étrange, tout ça. J'étais
vraiment pris dans une tempête.
Puis il y avait... Tantôt, je te parlais de prise. Il n'y avait rien. Il n'y avait tout ça. J'étais vraiment pris dans une tempête.
Tantôt, je te parlais de prise.
Il n'y avait rien. Il n'y avait aucun
appui. Dès que je pensais que j'avais quelque chose,
non, il s'effritait dans mes mains
et ça partait. J'ai vraiment eu l'impression
de tomber de palier
en palier, de m'enlever. Non, une autre
bourrasque devant, je retombe.
Tout ça.
À court terme, ça a été ça,
vraiment. Puis après ça, ça a été
je pense la reconstruction de
tout. Puis
après la pluie, le beau temps, c'est
vraiment vrai.
Puis aujourd'hui,
des fois, je vois des gens
traverser des affaires, puis moi aussi,
il m'arrive des choses, puis je fais toujours
comme
je le sais que c'est plus J'ai traversé des affaires. Moi aussi, il m'arrive des choses. Je fais toujours comme...
Je le sais
que c'est plus proche
que ce que je pense.
L'aide est tellement souvent
à côté,
mais le brouillard est tellement épais
qu'on ne le voit pas.
Mais tu n'es jamais aussi...
Tu n'es jamais
autant seul que ce que tu penses.
Il y a toujours de quoi
quelqu'un, une affaire
à côté, mais je comprends
vraiment que t'as pas toujours
la force ou la lucidité
d'aller le chercher.
Ça te tente pas nécessairement aussi.
Il y a des fois que c'est que ça te tente pas.
Ça prend un effort d'aller chercher de l'aide.
Ça veut dire qu'il va falloir que tu changes quelque chose aussi quand tu vas chercher de l'aide. Faut que t'aies une volonté, faut effort d'aller chercher de l'aide. Ça veut dire qu'il va falloir que tu changes quelque chose
quand tu vas chercher de l'aide.
Il faut que tu aies une volonté, il faut que tu aies de l'énergie.
Oui, totalement.
Quand tu es à terre, tu n'as pas l'énergie de vouloir te relever.
Tu peux être confortable à terre,
tu peux dire que c'est là que ça me demande le moins d'énergie.
C'est niaiseux de même,
mais oui, tu as vraiment raison.
C'est ça.
La fierté, je pense.
Je suis fier de moi dans la vie.
Mais mettons, je suis fier de ma mère est rendue où.
Je suis fier du gars que mon père est aujourd'hui.
Vraiment beaucoup.
Est-ce que tu les as vus changer après tes parents?
100%.
Ah oui, hein?
100%. 100 %. Ah oui, hein? 100 %. Mon père, aujourd'hui,
c'est quelqu'un qui te demande
comment ça va, puis qui t'écoute
pour de vrai,
puis qui est là,
vraiment, tu sens vraiment que
c'est fondamental.
Toute la bonté,
il la laisse sortir.
Vraiment beaucoup.
Mettons, mon père va m'appeler,
puis juste, je t'appelle pour rien.
Ça va-tu?
Qu'est-ce qui se passe?
Des fois, il fait des suivis sur des choses
que j'ai dites il y a
des mois.
C'est-tu réglé?
Je peux-tu t'aider?
Il est là, il est présent,
puis toute l'équipe.
Puis il a eu besoin d'un temps
où il a eu à être...
Il a eu besoin d'être là juste pour lui.
À un moment donné, moi, j'ai fait...
Ça sert à rien que je l'appelle.
Il s'en fout.
Je suis déménagé
à mon premier appart.
Mon père ne m'a pas aidé à déménager.
Mais il était dans un état où...
C'est ça, il ne pouvait pas.
Exactement. Puis aujourd'hui,
il m'appelle.
Tu ne m'en vas pas à cette photo de ta fille.
Qu'est-ce qu'elle fait?
Je te FaceTime. Juste la voir.
Je veux être là.
Je débarque. Hey, Phil, je suis à côté de chez vous.
Es-tu là? Non, je ne suis chez vous. T'es-tu là? »
« Non, je ne suis pas. »
« Virge, es-tu là? » « Ah oui, je vais rentrer juste vous dire allô. »
Il est le même.
Ça, ça te plaît?
Vraiment.
Mon père, c'est aussi mon...
C'est un chum. Vraiment.
Mon père, c'est un ami. J'aime ça
être avec. J'aime ça rien faire avec.
C'est comme un ami.
Je suis bien, bien fier de notre relation.
On a eu besoin,
je pense, de se dire des affaires.
C'est comme je suis fier de nous.
Je suis fier de lui. Je suis fier de mon grand-frère
qui a traversé des affaires.
Je suis fier de mon petit-frère qui
évolue dans ce qu'il aime faire.
Il est un milieu que je ne comprends pas.
Il est en jeu vidéo. Je ne comprends rien.
Mais il évolue
et il est heureux. Il a sa vie.
Toute
cette sensibilité-là
qu'on avait finalement
tout le monde en dedans de nous,
je suis fier de la voir
sortir partout autour de moi.
Je pense que c'est l'affaire qui
me rend le plus fier. J'ai hâte
que ma fille évolue
avec son grand-père, sa grand-mère,
ses bons-oncles, ses matantes,
dans une
sensibilité qui est acceptée
et qui est valorisée.
Vraiment beaucoup.
C'est comme si vous aviez levé
comme un couvercle sur...
La fleur repoussée à travers
des affaires qu'on ne pensait pas.
C'est ça. Vous êtes allé vers le soleil, mais au début,
il y a eu des gros nuages. Vraiment, vraiment.
Mais ça donne l'espoir, ce que
tu racontes. Puis ta mère va bien aussi.
Vraiment, mais oui. Donc, tout le monde va bien.
Oui, oui, oui.
J'ai envie de te poser la question.
En fait, tu as répondu deux jours, deux, mais la première fois que tu as
entendu papa, qu'est-ce que ça t'a fait?
Ah!
C'est fantastique.
C'est le premier mot de ma fille.
Papa.
Plus.
C'était clair, précis.
Papa, je me souviens de l'intonation.
C'était à toi que tu t'es dirigé.
C'était à moi. On avait entendu
papa avant un peu.
Elle dit
papa, mais elle
pointe pas en disant
je veux dire papa.
Je me souviens du matin.
Je me souviens de tout ça.
J'étais content.
C'est indescriptible.
Moi, je la sais que je suis un père.
Puis là, j'étais comme,
elle, elle le sait aussi.
Qu'elle a un papa.
La personne la plus importante dans ma vie,
elle sait que j'existe.
Maintenant, là, elle le sait.
Elle vient de me confirmer
toute ce stesse.
Et ça, c'est pour le reste de sa vie.
Oui, vraiment.
Je sais qu'on n'est pas rendu
au bout. Moi, je te pose une question.
Toi, tu as trois enfants.
Oui.
Ces trois enfants-là ont deux parents
connus.
Puis,
est-ce que
ça t'est déjà arrivé que
tes enfants vous appellent
par vos prénoms?
Pas encore.
Non, OK. Je me demandais,
étant donné que
quand
les gens parlent,
quand un adulte parle à ses enfants-là,
ils doivent dire, bien, Marie-Claude,
comme s'ils ne disent pas ta mère.
Peut-être que pour eux, c'est comme...
Attends, de qui tu parles?
Peut-être que ça va t'arriver, moi, les amis,
quand ils étaient plus petits, les amis des enfants,
ils ne disaient jamais, mettons, ton père ou Mario,
ils disaient Mario Dumont.
Ils disaient toujours aux enfants,
Mario Dumont est là, est-ce que Mario Dumont...
Puis là, les enfants, mais c'est mon père.
C'est comme, pourquoi tu dis Mario Dumont? Mais toi, ça va être sûr que Phil Mario Dumont est là! Est-ce que Mario Dumont... » Puis là, ils en font, « Mais c'est mon père! » C'est comme,
pourquoi tu dis Mario Dumont?
Mais toi, ça va être sûr que le roi est là.
C'est sûr que ça s'en va là.
Je me demandais de faire... Non, ils disent « Maman et papa ».
Vraiment, les trois, ils nous appellent comme ça.
T'as raison, ils pourraient
prendre le nom que tout le monde nous donne,
le prénom.
Moi, je me souviens qu'à un moment donné,
j'étais bien jaloux de mes cousins
qui avaient le droit d'appeler leur père Guy.
J'avais dit à mes parents,
pourquoi je ne t'appelle pas Louise?
Elle a dit, il y a trois personnes
dans le monde qui peuvent m'appeler
maman. Si les trois
m'appellent Louise,
je ne suis plus maman.
C'est une belle réponse.
Vous ne pouvez pas. Non que vous ne pouvez pas.
Non, vous ne pouvez pas.
Fait que toi, tu ne veux pas que tes filles,
parce que tu as un autre qui s'en vient,
tu ne voudrais pas que tes filles t'appellent Phil.
Non, je ne voudrais pas.
C'est papa.
Sinon, je ne suis plus papa.
Je suis un papa.
Je suis un père.
Mais je ne suis plus papa.
Fait que c'est sûr que si tu m'appelles Phil,
je ne sais pas,
c'est peut-être bien négoïste.
Ça change quoi être papa?
Ça change.
C'est une façon de voir la vie,
c'est une façon d'être.
Moi, je suis constamment un papa.
Des fois, j'ai de la misère
à redevenir Phil.
Il y a des fois où je fais...
Phil, il aurait fait ça,
mais papa, il ne fait pas ça.
Il est plus cool, papa?
Moi, je pense que je vais être un papa cool.
Vraiment.
Moins de règlements que chez toi?
Oui, vraiment.
Moi, j'ai espéré avoir une fille
et j'ai prié tout ce qui
pouvait se prier
le premier
enfant que j'allais avoir, je voulais
une fille
parce que je voulais être sûr
de
c'est comme si ça me préservait
de répéter un peu cette espèce de
tu sais chez nous c'était pas rough.
J'ai l'impression de parler de chez nous comme si c'était tough,
mais tu sais, c'était pas rough.
Mais tu sais, mon père vient d'une famille juste de gars.
Il y a eu juste des gars.
C'est...
Du côté des rois, on est juste des gars.
Ça avait besoin d'être contenu, quelque part.
Puis tu sais, j'ai jamais été une fille.
Puis à un moment donné,
je pourrais pas dire à mon enfant,
« Hey, j'ai été un petit gars de 12 ans qui se pose...
Regarde, ça va bien aller.
Mordre en branche, puis on avance. »
Je pourrais pas...
Officiellement, là, ma fille,
à un moment donné, elle va me dire,
« Excuse-moi, t'as aucune idée de quoi on parle.
Bye. »
Puis je vais faire, « Oui. » Puis je vais m'en aller, tu comprends? À idée de quoi on parle. » « Bye. » Puis je vais faire « Oui. »
Puis je vais m'en aller.
Tu comprends?
Tu sais, maintenant,
elle ne va pas me sortir.
Problème de fille.
« Get out. »
Même si ce n'est pas vrai,
je vais faire comme « Ben oui. »
Puis je vais m'en aller.
Puis je vais faire...
Tu souhaitais ça.
Oui, parce que je veux
que cet échange-là soit permis.
Fait que je voulais ça.
Je voulais amener. Je voulais être sûr
de pouvoir...
Je voulais m'assurer d'une douceur
dans la maison.
Comme si,
avec un gars, j'aurais été capable.
Mais là, le fait que ça soit une fille,
j'ai comme une aide
de plus.
Parce que, à un moment donné,
tu vas pouvoir me répondre.
Elle va te ramener.
Gabin,
va-t'en.
Vas-tu t'en aller?
Ben oui. Tu vas l'écouter.
Je montre de quoi tu fais, Amand.
Oui, on va fermer nos portes.
Parce que là, je suis avec mes amis.
Puis là, tu t'en vas.
Je vais faire comme, ben oui.
Je vous laisse. C'est niaiseux. C'étais avec mes amis. Puis là, tu t'en vas. Je vais faire comme, ben oui. Je voulais ça.
C'est niaiseux, c'est full genré.
Mais c'est ça que je voulais.
Tu peux être encore genré.
Oui.
J'aime ça ce que tu racontes.
Puis ça, tu viens comme d'un monde de gars quelque part.
Oui, vraiment.
C'est trois frères. Ton père, vous êtes proches.
Oui, on est proches en âge.
Chez nous,
c'est un univers masculin.
On jasait moins. Ça se tiraillait.
On a pété
bien des affaires parce que
ils ne voulaient pas écouter le même poste
que moi. Ils étaient obligés de péter le vase.
Cool rapport.
On a eu ça souvent.
Il n'y avait pas de... Non, non, non.
Ah, mon Dieu! Je n'ai pas connu ça.
Tu racontes ça.
C'est quelque chose pour les parents de vivre ça.
C'est sûr. Quand ma mère disait...
Je me souviens.
Chez nous, on est trois.
Juste des gars. Tout le monde regardait ma mère.
Puis elle faisait...
Oui.
Moi, j'étais comme, c'est quoi le rapport?
On est-tu si intense que ça?
Elle était comme, non, non.
Ben oui, on était vraiment intense.
Moi, j'étais déjà allée en vacances avec des amis
qui avaient juste des gars.
Je suis en train de faire de la discipline.
C'était même pas mes enfants.
On descend pas sur les rampes d'escalier,
on descend dans les marches.
On s'assoit pas sur le bord du divan,
on s'assoit sur le coussin.
Il y avait une fontaine d'eau, il se garroche. Non, non, on ne va pas
dans la fontaine d'eau. Bien non, ça, c'est un décor.
Hé, écoute, je n'étais plus capable.
J'étais là, mais
quelle patience!
Je me suis transformée à quelqu'un
d'hyper autoritaire avec plein
de règlements, justement.
Parce que là, pour moi, c'était sans fin.
Mais tu sais, j'imagine que si j'avais
eu trois gars, j'aurais eu une patience plus élastique aussi.
Oui, pas de problème.
Mais tu sais, quand t'as ça avec des enfants,
tu sais, moi, j'avais une fille et un gars, une fille,
mais tu sais, mon gars était dans le milieu.
Il a trouvé ça dur, par exemple, d'être entre deux filles.
Ah, c'est clair.
Parce que lui, il aurait eu envie, il avait le goût de se tirailler,
mais il n'y avait pas de réponse.
Oui, c'est ça.
Il n'y avait pas rien.
Tu sais, il n'y avait pas de réponse pour s'obstiner.
Mais c'est ça.
Tu vois la différence quand les parents ont juste des gars.
Il y a quand même quelque chose au niveau de l'énergie.
Oui, 100 %.
C'est ça.
J'avais envie justement d'une énergie
que je ne connaissais pas
et de quelque chose qui ne m'est pas familier
parce que ce n'est pas familier pour moi d'être papa.
Je n'ai jamais été parent.
Je suis déboussolé.
Puis ces assises-là, ces prises-là,
je veux les bâtir moi-même avec ma famille.
Puis je ne veux pas faire...
Cette prise-là, je la connais, elle va là.
On peut-tu découvrir où les choses vont?
Mais tu fais moins d'anxiété pour parler comme ça.
Ah oui, vraiment. Parce que quelqu'un de très
anxieux comme tu l'étais avant,
tu chercherais plus des repères
que de
retomber ailleurs. Tu voudrais retomber
à la même place. Tu sais, quand tu acceptes que
tu le sais pas,
mais je le sais, qu'on va
s'en sortir quand même.
Il y a des fois où,
« Hey, je vais y aller tout seul avec Billy au resto.
Ça m'angoisse.
Qu'est-ce qui t'angoisse?
Si ça pète, si elle n'a plus le goût d'être là.
Si en fait, ça lance ses fruits en arrière.
Si en fait, j'y commande un yogourt,
elle prend sa cuillère et elle la pitche.
Toi, tu es au resto.
Tu es dans un brunch de Pâques. Tu t'es mis belle ou tu t'es au resto, t'es dans un brunch de Pâques,
tu t'es mis belle ou tu t'es mis
beau, ça te tente-tu de recevoir une cuillère pleine de
yogourt avec moi en arrière qui fait
« Je m'excuse, j'ai clairement pas
le contrôle. » J'étais comme
« On verra, on y va. »
Ben oui. Ça chira,
puis je ferai « Je m'excuse. » C'est ça que je te dis.
C'est ce que tu veux faire. Je vais pas m'empêcher d'aller
dans...
Non, mais tu peux aussi être à côté de quelqu'un qui mange du jumeau mort
et recevoir du jus de jumeau mort. Tu comprends-tu?
C'est liquide. Puis regarde, tu n'en meurs pas.
Non, c'est ça. Exact.
Tu peux aller dans un restaurant et il t'arrive
quelque chose et c'est tout.
Mais c'est beau de te voir aller. Tu as du progrès.
Là, tu vas brasser les cartes rouges.
Ça ne te dérange pas. Je vais nous resservir de l'eau.
Et là, tu m'en donnes seulement deux
des rouges à ce moment-là.
Un.
Deux. Je la trouve très intéressante
ta vie. Ah ben, merci.
Ben, c'est parce que ça...
Je pense que ça répond à bien des questions.
Non, non, je vais me faire du bruit.
On dirait que je fais un concours, comment faire
le plus de bruit possible. Hey, pis en plus,
regarde, attends, on va faire de quoi?
Regarde comment je suis stressée.
Ah non, attends, j'ai des Kleenex.
Non, j'en ai même pas.
Mais non, on ne l'a pas mis en cas que tu pleures.
On s'est dit que tu ne pleurais pas.
Tiens, c'est-tu pas beau, regarde?
C'est ça qu'on fait au restaurant quand ta fille a fait une gaffe.
Tu pognes ta main, tu te susurres.
Ça va-tu assez bien?
Je revire les deux.
Le ver vert coule.
C'est à moi, ça?
C'est gênant.
Alors, voici les deux questions.
T'en choisis une.
Si tu pouvais demander pardon, à qui le ferais-tu?
On est dans les caissons rouges,
fait que c'est plus personnel.
À quel moment l'anxiété t'a-t-elle empêchée d'avancer?
Ouh!
Hum!
Aïe, c'est tough.
Tu as demandé pardon à qui tu le ferais?
À quel moment l'anxiété t'a...
Hum!
T'as peut-être pas de réponse.
Non, on dirait que...
Je pense pas que l'anxiété ça m'a jamais
empêché d'avancer
je pense que des fois ça m'a
ça m'a fait avancer tout croche
pis j'ai eu à demander pardon
mais ça m'a jamais
tu sais comme
fait que tu sais
je le sais pas tu tu sais, mettons...
Peux-tu t'en piquer une autre?
Ouais, ouais, ouais.
Mais regarde, vas-y avec ça.
On va tous les poser. Bon, il y en a une qui est
difficile. Le deuil périnatal
sait, trois petits points.
À quel besoin profond Virginie
répond-elle?
Hum...
Ben là, c'est des bonnes questions.
À quel temps
tu as envie de répondre?
Ben,
c'est clairement le deuil
périnatal. C'est ça qui
me met dans cet état-là.
C'est le same.
Nous,
avant d'avoir Billy,
on a perdu un bébé.
Moi, je ne vais jamais m'en remettre.
Tu es encore là aujourd'hui.
Ça va toujours me faire de la peine.
Qu'est-ce qui te fait de la peine comme ça?
C'est de me ramener dans l'état... C'est de me ramener dans l'état
que cette perte-là m'a amené.
Puis pour moi, ça a été de faire le deuil
de tout ce que je voulais faire
avec cet enfant-là.
Parce que tu t'étais projeté.
Ah!
Tu sais, moi, quand je suis en anxiété,
je fais des scénarios catastrophes.
Puis quand ça va bien,
je fais des scénarios
de films de Walt Disney.
Tout va bien,
puis on est heureux.
Là, on va aller à patinoire,
puis il va tomber,
puis elle ne voudra plus.
Puis là, on va aller au chocolat chaud après,
puis tout ça, puis là, tout de suite,
on mélange.
Puis de me faire enlever ça,
je trouve ça...
Je trouve ça dur.
Pour moi,
même si
ça me fait de la peine encore aujourd'hui,
puis que...
Même tantôt,
le secret, es-tu capable de garder
un secret?
Moi, quand on a appris que Virginie
était enceinte,
il était...
Je pourrais aller regarder
dans mon ciel. J'ai la vidéo de quand on l'a
appris. Mettons,
il était midi.
Virginie, on était contents. Virginie
est allée faire une sieste. C'était
entre Noël et le jour de l'an.
On l'a appris.
Je suis sorti dehors, il neigeait.
Je pelletais mon entrée.
Mes voisins sont arrivés.
Puis, à vous passer un beau Noël,
j'ai dit, ouais, on attend un bébé.
J'étais tellement content.
Tu venais juste de l'apprendre.
Ça faisait 20 minutes.
Puis, tu l'avais déjà dit à tes voisins.
Je ne garde pas les secrets qui me rendent heureux.
Puis après, quand on l'a perdu,
je me souviens de recroiser ce voisin-là le soir.
C'est tout un rapport à la neige,
mais je rappelle l'entrée de stationnement.
Puis il dit, « dit, comment ça va?
Je me mets à pleurer.
Il me prend dans ses bras.
C'est toutes ces affaires-là
que je revis.
Je revis ce moment-là
avec mon voisin.
J'ai de la peine.
Ça me ramène à tout ça, tout le temps. ce moment-là avec mon voisin. Puis j'ai de la peine. Tu sais,
ça me ramène à tout ça, tout le temps.
Puis pour moi,
le deuil périnatal,
il faut
parler de ça, même si ça me fait de la peine.
Puis tu sais,
toi, ce que t'as fait avec ton livre,
puis avec
l'émission que t'as
faite, en fait, avec nous autres. – Oui, parce que t'as faite
avec nous autres.
Oui, parce que t'es venu à Marie-Claude
en parler, entre autres.
Puis t'avais reçu...
Il y avait Marie-Josée.
Marie-Josée qui parlait au début.
J'étais en arrière et je voulais m'en aller
chez nous.
Parce que tu ne voulais plus venir en parler.
J'avais la peine pour elle.
J'avais la peine pour moi.
J'avais la peine pour tous, j'avais la peine pour moi, j'avais la peine pour tous les parents
qui, tous les jours,
il y a des parents
qui apprennent,
qui verront jamais cet enfant-là.
Qui entendront jamais papa.
C'est ça, moi, je trouve ça...
Je trouve ça triste, je trouve ça injuste, jee, fâchant.
Mais à ce prix, je suis obligé de dire
que c'est des affaires qui arrivent
et que tu ne contrôles rien de ça.
Ce n'est pas de ta faute.
Mais tu te fouettes et tu te sens mal
et tu te dis que tu aurais dû, puis que t'aurais pas dû,
puis tout ça.
Puis tu sais, moi, pour moi, ça va toujours être une cause
que je vais vouloir aider,
qui est de briser les tabous qui entourent ça,
puis d'être capable d'en parler,
puis de savoir comment écouter quelqu'un,
de savoir comment en parler nous-mêmes
comme parents.
À qui en parler? Je prendrais
un mouchoir.
Si je te demandais
qu'est-ce qu'on doit faire si quelqu'un de notre entourage
aujourd'hui vit un deuil
périnatal, qu'est-ce que tu aurais aimé
qu'on te dise?
Parce que c'est là que le tabou arrive.
C'est le silence.
Quand on vit un deuil périnatal, on dirait
qu'il y a quelque chose qui se passe. Un peu comme
c'est après qu'une bombe saute, tout le monde devient
sourd autour. Je trouve que
le deuil périnatal, c'est un peu ce que ça fait.
C'est comme s'il y a quelque chose
qui éclate à quelque part, mais il y a un
silence très difficile
qui entoure l'après.
Vraiment.
Mais tu sais, moi,
je me souviens que ce voisin-là m'a dit,
tu sais qu'il n'y a rien que tu aurais pu faire.
C'est niaiseux, je vais te le dire.
Lui, il a su quoi dire.
Il dit que ça va être maladroit,
mais la vie est bien faite.
Cet enfant-là
n'aurait jamais pu survivre.
Il te serait arrivé dans les mains
et tu aurais eu peur
qu'il meure
tous les secondes de sa vie.
Tout au long de sa vie,
tout au long de ta vie.
Le corps l'avait
détecté là, puis il a fait
non, c'est pas viable.
Puis il dit, c'est
peut-être maladroit comment je vais te le dire,
mais c'est ça les mots qui me viennent, puis je me
souviens de ce qu'il m'a dit, puis je me
souviens
de me sentir
un peu
rassuré de comment...
Je n'ai même pas eu besoin d'y dire comment je me sentais.
La première chose que lui a voulu me dire,
c'est que ce n'est pas de votre faute.
Est-ce que c'est ça la première affaire qu'il faut dire?
Je ne le sais pas. Je pense que chaque personne...
Il faut écouter aussi.
Est-ce que tu avais envie d'en parler?
Oui.
Ce n'est pas facile à écouter.
Non, c'est ça.
C'est rough, là. Parce que
personne n'a connu
cet enfant-là. Non, c'est ça.
Tu sais, c'est difficile pour les
autres d'en parler, même c'est difficile
pour nous aussi parce que
c'est un espoir qui meurt.
Puis tu vois, moi, mettons,
je suis allé,
moi, je suis bien
impliqué dans un organisme qui s'appelle
les Perséides. Puis
nous, ça nous est arrivé en janvier.
Puis ça m'a
pris
jusqu'à
mai.
En vrai, le mai, je m'en souviens pas.
Avant d'appeler.
Pour demander de l'aide?
Pour dire
si je comprends pas,
qu'est-ce qui se passe.
Là, ma blonde est enceinte.
Puis là,
je me sens mal
d'avoir encore de la peine.
J'ai peur que ça réarrive.
Puis là, on avait jasé.
J'ai rappelé un an plus tard.
J'ai parlé à Jany.
Puis j'ai dit, ma fille est née,
puis je pleure encore quand on me parle de l'autre.
Puis j'ai l'impression de manquer de respect
envers l'amour pour Billy.
Ça me tue, ça.
Elle était comme, non, l'amour que tu as encore pour l'autre
n'a pas d'impact sur l'amour que tu as là.
Arrête.
Même là, des fois, je me sens mal de faire, arrête même là
des fois je me sens mal
de faire
j'en reviendrai jamais
ça va toujours me faire de la peine
je peux te parler de mon grand-père
qui est décédé
puis c'est triste
mais
ce bébé là c'est triste. Cet bébé-là,
je ne vois jamais.
Il a l'impression qu'il y a une injustice
face à sa vie.
Je suis allé à une marche.
C'est con parce que c'était
la première fête des mères de Virge.
Elle m'a accompagné
dans une marche
de parents qui avaient perdu des bébés.
On était là avec Billy.
Puis elle était comme, je sens ça recevoir des fleurs.
Puis une cafetière, restifile.
Mais je le sais que c'est important pour toi.
C'est pour ça que je te dis que les gens qui sont significatifs dans ma vie, je sais pourquoi.
Je le savais que pour Virge, ce n'était pas son choix d'être là.
Elle était là parce que moi, j'avais besoin de ça.
Pour moi, je ne sais pas.
Je bifurque, mais je suis tellement content d'être dans cette cellule-là familiale de faire...
Ma première fête des mères,
je la donne à la peine
de mon chum.
Qui a vécu le même drame que toi.
Qui a vécu le même drame que moi.
Qui l'a senti venir.
Qui l'a perdu.
Qui a vécu tous les
contre-coups physiques.
Elle les a vécu en plus de tout
le courtage
tout ça
je pense que c'est important d'en parler
je me souviendrai toujours
on m'a demandé de prendre la parole
à cette marche-là
puis j'avais dit
oui mais
il y avait des journalistes qui étaient là. J'ai dit, mais
ces journalistes-là, ils peuvent pas rentrer.
Je sais pas filmer
cette affaire-là, puis c'est pas
une promo, puis c'est pas une affaire.
Je ne réponds à aucune question.
Après, aujourd'hui,
je suis un papa qui a de la peine.
Tu comprends?
Puis, je me souviens embarquer
sur scène, puis me mettre à pleurer
des sanglots.
Comme là, mes pères,
devant plein de parents
qui comprennent tout
ce que je veux dire
dans chaque sanglot que j'ai.
Tout l'amour.
Descendre
et me faire entourer
de 26 par juste des gars c'est leur affaire on s'est tous pris dans nos
brûles c'est j'ai reçu toute ma vie puis de parler à un père qui me dit que ça fait 26 ans
et que j'y pense
tous les jours.
Mais
ce n'est pas
triste.
Il dit que j'ai de la peine quand j'en parle.
Est-ce que ça t'a donné de l'espoir?
Oui, vraiment.
J'en parle dans mon show.
Je parle de
cette expérience-là,
de cette portion-là
de ma vie.
Chaque soir,
j'ai l'impression de passer du temps avec.
Quand tu en parles,
il fait partie de ta vie.
Tu l'as incorporé dans ta vie.
Je regarde le plafond et je parle.
J'ai l'impression
que cet enfant-là
est là, puis qu'il
m'écoute, puis qu'il fait...
Moi, avec, je t'aime.
Je t'aide, toi.
C'est comme si... C'est un moment qui est dur
dans le show, puis je le sais, c'est que
les parents qui l'ont vécu, je le vois.
Puis à toutes les fois, je fais comme...
J'espère que ce que vous
comprenez dans ce que je fais, c'est que dans la vie, de parler de comment on se sent, c'ester quelque chose. Peu importe, mais dans la vie,
la prise de parole,
en tout cas, à mon sens,
c'est ce que je prône le plus possible.
Écoutons-nous.
Écoutons-nous.
Pour moi,
le deuil périnatal,
c'est de s'écouter parce que
on est capable
d'être
une vingtaine de pères qui se prennent
dans nos bras.
Puis on s'est...
T'as pas besoin de parler.
On s'est tous dit.
Tout était là.
Tout était là dans votre support
mutuel.
Tout était là, comme ça.
On n'a pas besoin que quelqu'un parle pour écouter.
C'est juste de sentir tout ça.
Pour moi, ça, c'est...
Est-ce que ça t'a rapproché de ta blonde?
Bien oui, parce que...
Oui, parce qu'on s'est montré
qu'on était capables d'être là l'un pour l'autre,
même quand ça va mal.
C'est une affaire que...
Tantôt, je te parlais de ma mère,
mais là-dedans, je voyais beaucoup mon père
de faire... J'ai de la peine,
mais je suis capable d'être là aussi pour toi.
Tu comprends ce que je veux dire?
Pour moi, ça...
Tantôt, on a parlé du leg de ma mère,
mais mon père, c'est vraiment
d'être là pour les autres.
C'est important.
Ça fait du bien aussi. Ça fait partie,
je pense,
d'une étape de reconstruction aussi.
En ce moment, elle est enceinte,
Virge.
On y a pensé.
À ça. à si ça nous
réarrive.
Avec un bébé qu'on a déjà.
Tu sais, tout ça.
Là, aujourd'hui,
on ne s'en parle plus, mais
dès qu'elle fait « Ah, j'ai un peu
mal dans le bas du dos »,
tout de suite, elle fait « Mais c'est pas un mal...
C'est pas...
On se rassure. Ben, elle me rassure.
Elle te rassure parce que toi,
qui es déjà anxieux...
Oui, oui, oui, c'est ça.
C'est comme si le pire des scénarios s'est produit.
Oui, c'est ça. Ah oui, oui.
Parce qu'habituellement, tes scénarios, ils se produisent pas.
Non, c'est ça. Ouais, ouais.
Et là, ton scénario s'est produit.
Donc, ça accentue habituellement l'anxiété. T'as vraiment raison. J'avais même pas jamais penséest ça. Oui, oui. Et là, ton scénario s'est produit. Donc, ça accentue habituellement l'anxiété.
Tu as vraiment raison.
Je n'avais même pas jamais pensé à ça.
Parce que tu vois que c'est possible
que tes pires scénarios arrivent.
Ça, c'est troublant pour un anxieux.
C'est clair. C'est vrai.
Je n'ai même pas pensé à ça.
Du fait que ces scénarios-là
n'arriventarrive jamais sauf un.
Puis c'est le pire.
Le pire du pire du pire.
Je n'avais même pas pensé à ce scénario-là peut arriver.
Ça m'est arrivé comme ça.
Phil, j'ai un peu mal.
Ah, mais c'est quoi?
J'ai des petits saignes.
OK, attends un peu.
OK, mais là, es-tu correct?
Oui, je suis correct.
Moi, je ne pense plus à ça.
Deux jours après, paf.
C'est fini.
Je n'ai pas eu le temps.
C'est correct.
C'est arrivé en dedans de...
Dans un espace de 24 heures.
Passé de...
Non, ça allait mieux hier.
À tac, tac, tac. Il n'y a plus d'hormones,
tac, tac, tac, tout ça. » C'est une de mes
bonnes amies qui nous a appelées
d'infirmière à qui on a envoyé
le rapport.
Puis on a fait « C'est quoi ça? » Puis elle était comme
« Je m'excuse
d'être la personne qui vous dit ça.
Mais elle n'est pas enceinte,
ta blonde. Mais non, mais
il reste des fils, non
c'est fini
non non non tant que c'est pas fini
je me souviens des parents de Virginie qui arrivent
tout ça
puis de leur dire
ça sera pas une belle journée
puis ils s'en souviennent
mais si tu vas aujourd'hui
puis le
15 octobre étant la journée
de sensibilisation au deuil périnatal,
cette journée-là, c'était un samedi cette année,
puis on était tous au chalet,
puis les parents de Virge ont un chalet à côté de chez nous,
puis ils étaient venus, puis il y avait du monde qui était là,
puis toute la journée, j'ai été habité de quelque chose.
Ça m'a pris jusqu'au soir
de dire
« Il faut que je vous dise quelque chose.
Aujourd'hui, c'est le 15 octobre. »
Je veux vous dire
que cette journée-là,
quand ça nous est arrivé,
dans toute cette affaire-là,
j'étais tellement content
de voir votre char virer dans l'entrée
parce qu'on n'était pas tout seul
je vais être reconnaissant envers vous toute ma vie
de parler de ça
ça vient avec aussi
la reconnaissance de ceux qui nous ont aidés.
Quand je vais à Québec et que je croise Jany Despercéides,
je prends tout le temps le temps de dire à quel point je l'aime
et à quel point elle m'a aidé.
On s'est parlé deux fois.
Deux fois, pour moi, c'est comme si je la connaissais depuis 25 ans.
Elle avait les bons mots que tu avais besoin d'entendre
pour te guider. Qu'est-ce qui en ressort
de positif de ça?
Que ta famille...
Que vous êtes là les uns pour les autres.
Même dans
la pire des tempêtes,
il y a quelque chose tout le temps
tellement pas si loin
que ce qu'on pense.
Puis que Starfire,
j'appellerais
bien avant.
Mais après,
je n'étais pas prêt. Je me posais des questions.
Je ne savais pas comment.
Juste en disant, tu vas aider du monde.
Juste en disant ça, j du monde juste en disant ça
j'aurais appelé avant
parce que je pense
quand on vit un deuil périnatal
même si pour nous c'est la fin du monde
on dirait que quand on pense à l'extérieur
on le minimise
quand on pense au reste du monde
il n'y a pas un service mortuaire
il n'y a pas d'avis de décès
il n'y a pas
il y a quelque chose dans...
Puis tu sais, si c'est une fausse couche,
bien là, c'est...
On en parle plus qu'on en parlait,
mais il faut en parler plus, parce que c'est souvent nous
qui le vivons qui avons tendance
à s'isoler, qui avons tendance
à moins en parler, puis des fois, il y a des commentaires
qui n'auraient pas lieu d'être, tu sais, comme
« Tu vas t'en refaire un autre. »
Je pense que c'est un commentaire à éviter.
Ou ça, c'est dur pour ta femme.
Ça, c'est des commentaires à éviter.
Parce que je trouve que pour le père,
il y a une couche supplémentaire.
Des fois, il y a comme une ignorance,
des fois, à ce qu'on dit au père.
Il n'y a pas grand-chose qui existe encore pour les pères.
Et là, ce que tu fais, moi, je veux juste te dire merci
pour les endeuillés, parce qu'on appelle ça,
des fois, c'est le deuil blanc.
En fait, c'est le deuil périnatal.
Il y a peu de pères qui sont allés sur la place publique
et il y a beaucoup de pères qui en souffrent.
Ah, vraiment?
Alors, tu sais, de t'identifier, d'aller le vivre avec eux,
ça fait une différence.
Ça fait une différence pour toi aussi.
Ah, vraiment?
Puis je le vois, puis moi, ça me fait du bien.
Même si je pleure puis j' vois. Puis moi, ça me fait du bien, même si
je pleure
puis j'ai de la peine. Après,
je suis toujours un peu...
Il y a toujours un petit baume.
Ça rajoute toujours un baume
de faire comme...
On est liés à jamais
ensemble.
Parce qu'on a parlé de ça,
parce qu'on a vécu ça,
parce qu'on se comprend là ça, parce qu'on a vécu ça, parce qu'on se comprend
là-dedans en
peu de mots.
Moi, je rajoute à
les questions que moi,
je ne pose pas, c'est
à combien de semaines,
où il y avait quel âge.
Parce que je trouve que
à partir de quand
je pelletais
mon entrée au mois de décembre
puis que j'ai dit à mes voisins
on attend le bébé
je l'aurais perdu là
que j'aurais autant de peine en ce moment
c'est important ce que tu dis
je trouve que quand on demande c'est quand
je pourrais faire
une semaine
puis là les gens feraient comme,
ben là, tu comprends?
Tandis que, puis il y a des...
Je pense que la peine, ça se
compare pas.
Ça ne se quantifie pas.
Ça se quantifie pas.
Puis, c'est ça.
Puis moi, ça,
moi, je...
Pour avoir parlé à des gens,
puis qui disent
qu'on a perdu un bébé à, mettons,
quatre semaines, mais c'est juste une fausse...
Oui, mais
banalise pas ça.
T'as le droit d'avoir de la peine.
T'as le droit de pleurer.
T'as le droit de t'être imaginé.
Moi, c'est ça qui est juste...
Il n'y a pas de nom.
Je n'ai nommé aucun nom.
J'ai de la peine.
Il y en a qui gardent ça en dedans.
Justement parce qu'ils ne se donnent pas le droit
en disant qu'ils étaient trop petits.
Je ne peux pas.
À un moment donné, ça nous rattrape.
À jour 1, tu as le droit à tout.
En tout cas, tu fais la différence. C'est ça, c'as le droit d'avoir t'as le droit à tout tu sais mais en tout cas
tu fais
tu fais la différence
même si c'est ça
c'est exigeant
je me souviens
quand on a fait les questions
puis on a mis
je savais même pas
si je souhaitais
que t'appuies
je comprends
je le sais
mais en même temps
je trouve que c'est
ça fait partie de ton histoire
ouais ouais
je pense que oui
tu sais
puis c'est ça
je pense que c'est important
d'en parler
est-ce que ça tente de poser
une question mauve?
Juste la moucher.
Oui, certain.
Mais
en faisant de la télé,
quand je suis arrivée en télé, c'est après que j'ai écrit
La couveuse où je parle de
ma grossesse à risque, mais en même temps, je suis en train de faire
un deuil périnatal aussi parce que je ne l'avais pas fait.
Puis je me suis toujours fait un devoir
d'en parler régulièrement,
autant pour les hommes que pour les femmes.
Parce qu'il y a quelque chose là-dedans.
J'ai envie de dire, on est tellement dans une vie
où on est pressé que
quand il y a un deuil et qu'on n'a rien à faire,
comme après, tu sais, de quitter l'hôpital
ou les mains vides,
c'est comme si on passe à autre chose
parce qu'on s'étourdit.
Mais il y a un vide.
Puis ce trou-là,
même si tu ne pourras pas le combler
en allant faire vite tes commissions,
retourner au travail vite,
moi je pense qu'on devrait avoir un congé
suite à un deuil périnatal.
J'ai signé la pétition.
Il y a eu une pétition dans les dernières semaines.
Je ne sais pas quand est-ce que l'épisode sort,
mais justement, pour reconnaître ça,
puis qu'il y ait de quoi aussi pour les deux parents.
Puis même là, eux, ils parlent de semaine.
Après tant de temps.
Puis je fais comme...
Déjà, si on est capable d'avoir quelque chose,
même les parents de même sexe,
l'autre papa ou l'autre maman,
souvent, ils font comme,
« Non, il n'y aura rien. »
Puis tu fais comme,
« Je suis démoli. »
Mentalement, physiquement, je ne peux pas.
Il faut qu'il y ait une reconnaissance.
Il y a trop de gens
qui retournent vite parce que ce n'est pas reconnu.
Non, c'est ça.
Si tu réponds à une question mauve,
tu pourras me poser une question.
OK.
Tu n'as pas encore utilisé ton Joker non plus.
Non.
Je ne pense pas l'utiliser.
Je ne sais pas.
C'est moi qui la tourne?
Oui, tu la tournes, puis t'allies,
puis tu lui réponds.
Tu as une heure de plus par jour,
t'en fais quoi?
Ouh!
Ben, j'hésite.
Je veux dire, c'est comme
une réponse quétaine un peu, là, tu sais,
de vouloir passer plus de temps avec ma fille.
Qu'est-ce que tu ferais
avec ta fille une heure de plus?
Moi, quand je vais au parc,
je ressors aussi crotté qu'elle.
Je dis...
Moi, je suis incapable dans le centre
qu'on se fait des affaires, puis là, on se balance,
puis là, on court, puis je pousse les trucs.
Puis il y a aussi des moments
où je suis assis, puis je la laisse jouer.
Je ne m'impose pas dans ces jeux, mais
j'aime ça, j'aime
vraiment ça.
T'en veux combien d'enfants?
C'est une bonne
question, mais
tu sais,
moi, je m'étais dit,
moi, je connais
mon énergie, je le sais comment je suis,
je le sais ce que j'ai à offrir
comme énergie
je me suis dit
j'ai 35
j'aimerais ça que Virge tombe enceinte
avant mes 36 ans
parce que j'ai peur
de manquer d'énergie
par bout quand on parlait d'énergie par bout.
Puis là, quand on parlait
d'enfant, c'était il y a deux ans.
Puis je m'étais
dit, ah, tu sais,
dans trois ans, puis là, je me voyais
comment je peux tomber
fatigué, comment je travaille beaucoup,
comment, tu sais...
C'est pas mon métier, c'est comment je suis.
N'importe quel métier que je ferais
je le sais que je suis quelqu'un
mais tu te fais quand même des scénarios
tu te projettes et tu sers déjà de ta fatigue
vraiment
c'est pas
c'est pas combien j'en veux
j'ai peur des fois
de mon énergie
de pouvoir
je pense que deux ça va être ça mais après des fois, de mon énergie et de ne pas vouloir, peu importe.
Je pense que deux, ça va être ça.
Mais après,
je ne prends pas un rendez-vous.
Tu fais pas ce moment-là.
C'est ça.
Comment tu projettes
avec deux enfants?
Je le sais que ce n'est pas deux fois plus de travail.
C'est quintuplé.
Je pensais que tu allais dire
que c'est pas plus de travail.
Non, non, non.
Quand tu vas avoir un premier bébé,
les gens te mentent.
Ah, tu vas voir, c'est le fun.
C'est pas vrai qu'on ne fait plus rien d'autre.
On dort.
Dès que tu en as un,
tu te dis, j'en attends un deuxième,
ils font, attache ta tuque.
Là, tu penses que tu ne dormais pas.
Puis là, j'étais genre,
toi, tu m'as dit,
il y a deux ans, tu vas voir,
c'est un, moi, j'en ai trois.
J'ai tellement de fun. Je fais comme ça, ça, ça.
C'est vraiment plein de merde. Moi, quand je disais que j'étais en trois. J'ai tellement de fun. » Je fais comme ça, ça, là, ça. C'est vraiment plein de marde.
Moi, quand je disais que j'enceinte la troisième,
de Juliette, les gens disaient
« Un troisième, ça s'élève tout seul. »
Tu vas voir, là,
en tout cas, j'ai pas trouvé
que ça s'élève tout seul.
C'est-à-dire que ça prend une voiture
plus grande. Je veux dire, à trois, tu changes
le standard de la famille qui est vraiment
de quatre. Mais moi, j'ai aimé
ça, mais après 3, pour moi,
c'était vraiment comme si ma compétence
parentale était atteinte.
Je me disais, un enfant de plus,
je ne saurais plus où me donner.
Mais c'est vrai que
2, c'est une autre affaire.
Quand il y en a un qui est malade, il y en a
2. Mais en même temps,
c'est extraordinaire
quand tu en veux deux
et tu réussis à en avoir deux
parce que c'est drôle, j'ai eu un déjeuner la semaine dernière
avec des femmes qui veulent des enfants
mais que le corps ne peut pas
et c'est
il n'y a pas de mots
il n'y a pas de réponse à ça
tu ne peux pas combler
il n'y aura jamais une phrase qui va avoir l'air intelligente
je trouve qu'on a la chance on a perdu un enfant mais on a la chance d'en avoir tu ne peux pas combler. Il n'y aura jamais une phrase qui va avoir l'air intelligente.
Je trouve qu'on a la chance. On a perdu un enfant,
mais on a la chance d'en avoir.
C'est vrai ça.
Il faut quand même penser à ça
qu'on n'a pas juste des petits anges.
On a aussi des enfants
qui ont grandi, qui sont arrivés.
Et là, la deuxième grossesse va bien
de ta Virginie.
Alors, il faut avoir une pensée aussi pour ceux et celles
qui, malheureusement, le corps n'arrive pas à avoir un enfant.
Et c'est leur souhait.
C'est quelque chose aussi.
Oui, et moi, je suis bien reconnaissant.
Et quand Virginie est tombée enceinte de bébé 2,
j'ai vraiment fait comme
aïe aïe
ça n'a pas été long
puis j'espère que ça va continuer comme ça
puis je suis reconnaissant
que c'est une méga chance
parce que
ça n'a pas toujours été facile
puis il y a des gens pour qui ça n'arrivera pas
puis j'ai des amis proches
qui essayent puis que ça ne marche pas
et qui ont fait comme
nous, on n'aura pas
un enfant.
On n'en aura pas d'enfant.
C'est toujours touché d'arriver et de leur dire
Virginie, on attend
un deuxième enfant. À toutes les fois, je suis comme un peu
je regarde un peu par terre.
Cet ami-là qui est un ami d'enfance
à toutes les fois me dit
« Ça me fait de la peine, mais c'est correct. »
Si tu n'en parles pas, ça va faire aussi de la peine.
Oui, c'est ça. Exact.
Je le côtoie quand même au quotidien,
cette infertilité-là.
Parce qu'on aurait pu avoir juste des petits anges.
Oui, oui.
Et pas de bébé après.
C'est ça.
Est-ce que tu as une question pour moi?
Oui.
Ça a pris combien de temps avant que... Ou peut-être que tu ne t question pour moi? Oui. Ça a pris combien de temps
avant que...
Peut-être que tu ne t'es jamais senti comme ça,
mais ça a pris combien de temps avant que tu sentes
que le regard des gens
qui allaient sur toi, c'était plus
la blonde ou la femme
de Mario Dumont?
Ça a été long,
Phil, vraiment.
J'ai recherché ça beaucoup beaucoup d'être moi-même.
Ça fait longtemps que même Mario et moi,
on donne pratiquement plus d'entrevues ensemble.
On s'est fait proposer de faire des émissions de radio,
des émissions de télé.
Moi, je trouve ça un peu anecdotique à un moment donné.
Tu comprends, on n'est pas la même personne.
On est deux personnes différentes.
Moi, j'ai toujours aimé m'affirmer.
Mario, c'est quelqu'un aussi qui s'affirme
vraiment dans sa vie.
Je te dirais que la télé a aidé, évidemment.
Mais même à la télé,
ça fait peut-être 5 ans, 6 ans.
Tu sais, où vraiment,
on m'appelle Marie-Claude,
des fois Madame Barrette.
Mais ça, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps.
Je me fais dire,
« Hey, c'est la femme à Mario. » Puis là, je te dis, « Mon nom, c'est Marie-Claude. » Ils m'ont dit, « On le sait. » Mais je dis, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps. Je me fais dire, c'est la femme à Mario.
Puis là, je dis, mon nom, c'est Marc-Claude.
Ils m'ont dit, on le sait. Mais je dis, je ne comprends pas.
Pourquoi d'abord?
Oui, ils trouvaient ça drôle.
Mais je dis, moi,
j'ai vraiment essayé de comprendre.
Mais je dis, mais qu'est-ce qu'il y a de drôle
dans, vous savez mon nom, mais vous m'appelez
par un nom qui ne m'appartient pas.
C'est une appartenance. Je comprends le lien,
mais ce n'est pas moi.
Ils m'ont dit, on va t'appeler
Marie-Claude, si on te refait. C'est ça.
Je veux dire, on a... Parce que je fais une conférence
qui s'appelle Au rythme de la vie
où je fais ça
par mes tranches. Quand j'ai eu 50 ans,
j'avais besoin de prendre un recul
pour me dire, qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie
pour me donner un élan pour les prochaines années.
Et à un moment donné, dans la quarantaine,
c'est ce que je disais,
enfin, je suis Marie-Claude.
Parce qu'avant, j'étais aussi la mère.
Quand tes enfants vont aller à l'école,
c'est la mère de Charles, la mère de Juliette,
c'est la mère d'Angela, c'est la femme d'eux,
c'est Madame C.
Mais notre prénom, c'est la mère d'Angela, c'est la femme d'eux, c'est Madame C. Mais notre prénom,
c'est notre définition,
c'est qui on est,
c'est pas l'appartenance à une famille.
Et me faire appeler Marie-Claude,
quand il est arrivé à TVA,
on te donne le créneau du matin,
on met fin à deux filles, tout ça.
Puis que mon équipe
a proposé Marie-Claude, ça m'a vraiment
fait quelque chose de « oh, wow ».
On ne m'aurait jamais proposé ça il y a 7-8 ans, tu comprends?
Et là, c'était comme si mon prénom m'appartenait assez
qu'on puisse appeler l'émission par mon prénom.
Puis je me disais « ah, c'est drôle, tout ce que j'ai toujours voulu ».
Parce que moi, j'ai déménagé quand j'étais jeune et j'étais à la nouvelle.
Moi, j'étais à la nouvelle.
Marie-Claude, ça n'a pas été...
Ça n'a pas été ça beaucoup. Pas ça beaucoup.
Même si j'ai fait de la politique avant
Mario, en politique, j'étais la femme de...
Tu as beau dire, oui, mais
ma façon de penser,
ce n'est pas si entendu,
même aujourd'hui, en 2023.
Il y a comme un...
Je trouve qu'on peut vouvoyer quelqu'un
et l'appeler par son prénom.
Tu comprends?
Alors moi, Marie-Claude, ça fait pas si longtemps,
mais j'y tiens maintenant que je l'ai gagné, mon prénom.
J'ai l'impression de...
D'avoir gagné ton prénom, wow!
J'ai l'impression d'avoir gagné mon prénom.
Quelqu'un qui nous dit bonjour, Marie-Claude,
on se connaît pas, mais ah oui,
puis vous m'appelez Marie-Claude.
J'aime mieux ça que Mme Barrette.
On dirait que Mme Barrette est de quoi?
Moi, j'aime être près des gens.
Puis ça, il y a comme une distance. Oui, il y a une distance, 100 %.
Mais tu sais, dire, mettons,
quelqu'un qui veut me voyer en m'appelant Marie-Claude,
ça a quand même été long.
Ça ne m'empêchait pas de dormir,
mais je trouve que c'est un beau privilège dans la vie
que celui d'être appelé par son prénom.
Puis tu sais, on est fiers de donner les prénoms
à nos enfants.
Ah, vraiment?
Tu sais, si on y pense, puis on, tu sais,
on s'est réfléchi, puis tu sais,
c'est toi, ça, tu sais, puis...
Tu sais, Billy, tu veux que ta fille soit appelée
Billy.
Oui, exact.
Tu sais, Madame, tu sais, Madame Roy,
c'est pas nécessairement comme si c'était ta fille.
Non, non, ma fille, c'est pas Madame Roy. Oui, oui, exactement. Tu comprends, c'est Billy. Alors, moi, c'est pas nécessairement comme si c'était ta fille. Non, non, ma fille, c'est pas Madame Roy.
C'est Billy. Alors,
moi, c'est ça. Puis j'encourage
beaucoup les gens à se faire appeler par leur
prénom. Puis, tu sais, l'autre jour,
je racontais ça, cette histoire-là, à des
amis. Puis il y en a une qui me dit, elle dit,
moi, toute ma vie, j'ai toujours été la fille
de, parce que son père était connu
dans les municipalités où elle a grandi.
Puis à un moment donné, elle a gagné une compétition.
Puis là, c'était plus la fille 2,
c'était lui, c'était le père 2,
parce qu'elle venait de gagner.
Puis elle a dit que ça a changé quelque chose
dans sa vie.
C'est clair.
C'est beau quand même.
Vraiment.
Est-ce que j'ai bien répondu à ta question?
J'ai une dernière question avant de partir,
parce qu'on veut toujours que ça se finisse bien.
La lampe d'Aladin existe.
Quelles sont tes trois vues?
Je veux une famille en santé.
Je m'inclus là-dedans
parce que je veux la voir être heureuse et en santé.
Je veux...
Je veux continuer à...
Je veux continuer à vivre des...
Moi, depuis deux ans, à peu près,
je vis des moments, des fois, d'épiphanie.
Oh, des moments de grâce, là.
Oui.
Ça ne m'était jamais vraiment arrivé.
Ça me pogne de même.
Je ne veux pas vivre en état d'épiphanie.
Mais j'aime ça
être
assez honnête
avec moi dans ma vie
pour me dire...
Je parle d'honnêteté,
mais d'être honnête envers soi-même
et de se dire, là,
ça va bien.
Je me dis à moi, petit anxieux,
et qui vient avec toutes ses affaires,
là, ça va bien.
Ça, c'est hot.
T'aimes ça.
Ça, il y a ça.
Ça, il y a ça.
Des fois, je suis dans mon char,
ou je marche,
ou je suis dans un tournage d'une affaire,
et là, j'ai l'arme aux yeux de juste être,
ah, merci.
Merci de...
Pas merci la vie,
parce que je travaille mes affaires.
J'ai un but,
j'avance, je travaille fort,
je m'entoure des gens,
je fais confiance à la vie,
mais dans le merci la vie,
des fois, je trouve qu'on laisse de côté
nous autres.
Puis je veux continuer
à vivre ces moments-là.
J'espère que ça ne va jamais cesser.
Puis comme je dis, je ne veux pas vivre
dans une vie d'épiphanie.
Mais ça t'habite combien de temps, ces moments-là?
Ça te donne un élan pour combien de temps?
Ça me donne un élan pour
ma semaine, mettons.
Ça dure un court laps de temps puis Ça me donne un élan pour ma semaine, mettons. Ça dure
un court laps de temps
puis à chaque fois,
j'en parle.
À un moment donné, j'ai appelé Virge puis j'ai fait
« Je suis à
tel coin de rue, tel coin de rue. Je suis en
auto. Je suis allé porter Billy.
Ça a bien été.
Elle a déposé. Elle a voulu rentrer dans son
nouveau groupe, parler avec des amis
il y a eu ça hier, ça
on s'est full parlé, on a eu du fun
là ça les amis en fait
c'est que je suis bien
pis là je pleurais lundi
en fait elle m'a dit
tu pleures hein
j'ai fait oui
toi tu pleures plus que Virginie
je braille tout le temps
tout le temps tout le temps.
Tout le temps, tout le temps, tout le temps,
tout le temps, tout le temps.
Je refuse de moindrement fermer mes valves.
Je refuse.
T'es bien comme ça.
Ça fait partie de moi, ça.
Oui, c'est important.
Moi, je suis quelqu'un qui pleure.
Il y a des gens qui ne parlent pas.
Il y a des gens qui parlent.
Il y a des gens qui sont loud. Des gens Il y a des gens qui parlent. Il y a des gens qui sont loud.
Il y a des gens qui sont expressifs.
Moi, je broye.
Si ça te dérange,
c'est de valeur pour l'autre.
C'est plat.
Je pleure.
Tantôt, il y avait cette question-là
avant d'avoir ton troisième son.
J'aimerais quand même le savoir.
Virginie, elle répond à quels besoins profonds chez toi?
Virginie, elle répond à quels besoins profonds chez toi? Virginie, elle répond à quels besoins profonds?
Sais-tu te sécuriser?
Sais-tu te faire parler?
Tantôt, la communication ou peu importe.
Elle répond à...
C'est ça qui est weird.
J'y dis vraiment souvent.
Mais souvent, je vais vers le coin du corridor,
j'avoue, puis je fais,
« Asti que j'aime cette fille-là. »
C'est weird, mais elle me nourrit de tellement de façons.
Je me souviens, une fois,
je suis allé voir un psychologue
qui analysait des rêves aussi.
Moi, je crois quand même à la force d'attraction.
Si tu veux, tu vas créer des...
Tu vas juste poser des gestes
qui vont aller dans ce sens-là.
À un moment donné, il me dit,
parle-moi de tes rêves.
J'ai rêvé que Virginie,
il fallait qu'on change notre laveuse sécheuse.
C'était bien important pour elle.
Ça en prenait des bleus.
Je ne sais pas pourquoi, mais dans mon rêve,
c'était bleu, c'était ça
il dit ok, parle moi de
d'électroménager pis de ta blonde
je fais ben elle vient de déménager chez nous
pis elle voulait amener sa laveuse
sécheuse, je sais pas, c'est ça
il dit parle moi de la couleur bleue pis Virginie
je dis j'ai pas aucune idée
elle aime mes yeux bleus
c'est vrai qu'elle dit qu'elle aime beaucoup
mes yeux, pis là en jasant il fait'elle dit qu'elle aime beaucoup mes yeux.
Puis là, en jasant, il fait,
« Ça se peut-tu que, dans ton rêve,
tu aies reconnaissance de Virginie qui t'impose tes yeux bleus dans sa vie? »
Elle, ce qu'elle valorise,
c'est peut-être aussi ta façon de voir la vie.
Puis que tu dis tellement que
t'as eu l'impression que dans plein de sphères
de ta vie, on t'a imposé des affaires
pis que tu dis que toi, te faire
imposer des choses sans te faire demander
ou te faire expliquer
pourquoi ou comment toi, tu vois ça
ou comment toi, ça te fâche tellement
ça, que là,
t'as trouvé quelqu'un qui te demande ça
pis t'as rêvé à Virginie
tient à avoir
quelque chose de bleu, tes yeux,
ta façon de voir la vie.
Pis dis, je te lance ça de même, parce que
c'est ça de l'analyse de rêve.
Avec des objets de quotidienneté.
C'est de te proposer quelque chose.
Pis j'ai fait, wow!
Fait qu'une des choses que Virginie
vient me nourrir,
c'est oui, dans la communication,
mais elle valorise mon point de vue.
Pas qu'on fait tout ce que je veux,
mais on se demande tout le temps,
toi, t'en penses quoi?
Même si mon idée est faite.
T'es entendu.
Toi, tu ferais quoi?
Je vais aller faire ça.
Tu le ferais-tu, toi?
Non, à cause de ça, ça, ça.
Mais si tu veux le faire, je comprends vraiment pourquoi.
Ouais, je vais quand même
aller faire, mais j'ai validé
ton opinion
et ta façon de voir les choses.
Moi, au quotidien,
on me demande et je demande
vraiment plus souvent aux gens
si c'est correct.
Es-tu à l'aise si on le fait comme ça? »
Faire quoi?
Ton troisième vœu?
Foule de cash.
Après tout ce que tu as dit,
foule de cash.
Foule de cash ou voler dans les airs.
C'est un des deux.
Wow!
Je trouve qu'on finit bien ça
ben on finit hot
c'est pas cool voler
t'aimerais-tu voler
ben ouais
tout le monde aimerait ça
fait que toi t'aimerais voler
tu t'en irais où
si tu volais
je sais pas
parce que
j'ai un peu peur
des hauteurs
fait que je pense
que j'aurais un pouvoir
qui me servirait à rien
tu volerais bas
je volerais super bas
pis j'aime pas la vitesse
j'aime pas ça
ok pis tu voudrais voler ouais juste pour faire t'aime pas la vitesse. J'aime pas ça. Tu voudrais voler?
T'es-tu paradoxal?
Toi, tu mets la barre haute.
Parce que c'est un vœu
et tu veux quelque chose qui te fait peur.
Quelque chose qui me fait peur.
Quelque chose qui me sort de ma zone de confort.
Oui, je veux être une bonne personne.
Va te faire analyser ce vœu-là.
Je peux être quand même un peu de marde
si je suis capable de voler.
C'est drôle.
Merci d'avoir participé à Ouvre ton jeu.
Ça a été très, très agréable.
Très émouvant aussi de t'entendre.
Tu as tout un parcours.
En tout cas, tu es quand même toute jeune.
Et tu as tout un parcours.
Merci d'avoir été là.
Merci à toi.
Très humain encore une fois.
Super.
Et on se dit au prochain
balado. Bye-bye.