Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #11 Michel Charette | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 19, 2023Dans ce onzième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Michel Charette s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barr...ette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Puis là, j'ai vraiment réfléchi.
J'ai dit, qu'est-ce que je fais?
Là, il est vulnérable.
Là, j'ai le bon bout du bac.
Fait que je fais quoi, tu sais?
Puis là, je me suis dit, ça va donner quoi?
Il dit, donne une beurrée de marde avant qu'il meure,
puis tout ça.
Puis je suis fait, non, j'ai dit,
je vais régler mes problèmes tout seul.
Puis j'ai juste dit, il me regardait.
Il souffrait, puis il me tenait la main, tu sais.
Puis je me suis juste pensé dans son oreille,
puis j'ai juste dit, père, c'est correct. Je t'en veux
pas pour rien. Trois secondes
après, il est mort. Dans mes bras.
Salut tout le monde. Aujourd'hui,
je suis avec, je dirais, un de
ces acteurs. Pour moi, ils sont rares
que peu importe le rôle qu'ils font,
on oublie le rôle d'avant
puis on embarque complètement dans le rôle
dans lequel on les voit jouer. C'est quelqu'un qui nous a fait rire, qui nous a fait pleurer, mais
aussi, hors de ses rôles, en étant juste lui-même, moi, il me fait rire, il me fait
pleurer aussi. C'est un homme de cœur. Je reçois Michel Charette. Bienvenue, Michel.
Mon Dieu, quelle belle présentation. Bonjour, Marie-Claude.
Mais c'est vrai, Michel, que moi, quand je te regarde jouer,
je pense juste au rôle dans lequel
tu es. Bien, c'est ce que j'essaie de
transmettre, en tout cas. Moi, j'essaie d'être le plus
vrai possible, peu importe le rôle.
C'est d'y croire. Tu sais, ma job, c'est de faire accroire
des affaires aux gens, mais si moi, j'y crois pas
pendant que je le fais, ça va être difficile de faire passer
le message ou de faire passer le rôle ou l'émotion.
Fait que j'ai toujours
travaillé en fonction d'être le plus
vrai possible, même si c'est de la comédie, même si
c'est du burlesque, même si c'est du gros drame,
même si c'est du mélodrame, même si c'est
de, je sais pas moi,
des pièces de théâtre
qui se passent dans l'ancien temps ou quoi que ce soit.
J'essaie d'être le plus vrai possible.
Tu peux jouer gros comme l'édifice,
mais si t'es vrai, ça va toujours passer.
Je pense à des gars comme Olivier Guimond,
à Jerry Lewis, à Jim Carrey.
C'est des gars qui jouent plus gros que nature,
mais ils y croient quand ils jouent.
Fait qu'on y croit, nous autres aussi.
Fait que j'essaie de véhiculer ces affaires-là.
Oui, parce que les personnages que t'as incarnés
sont très différents les uns des autres.
Il y en a qui sont drôles,
mais même dans le drôle,
tu es capable de nous faire vibrer.
Tu fais vivre tes personnages.
Est-ce que ça te permet des fois
de prendre une pause de toi?
Ah, bonne question, oui.
Ah, c'est une bonne question, oui.
Je pense que oui.
Puis c'est peut-être pour ça qu'on le fait aussi.
Parce que, tu sais, moi, j'aime ça
faire accroire des affaires aux gens.
J'aime ça être quelqu'un d'autre.
Chaque matin, je me lève
puis je joue une personne différente.
Je joue des émotions différentes.
Alors, c'est trippant. Peut-être qu'en arrière de mes personnages,
je cache des choses que peut-être
que moi, je veux pas démontrer
ou je veux pas vivre ou des choses comme ça.
Fait que mes personnages me permettent de ventiler.
Tu sais, juste un exemple, quand j'ai flippé la table
dans la scène classique du bonheur
où je pète un plomb puis tout ça,
tellement de gens m'ont dit que ça a dû te faire du bien.
Effectivement, ça m'a fait du bien parce que je suis pas
genre à péter une coche dans la vie. Moi, c'est pas ma nature.
Je ne quéris pas après les gens. Moi, je travaille
dans le bonheur, puis tout ça. Mais ça, ça a comme
ventilé plein d'affaires qui me frustrent depuis
peut-être des années que je garde en dedans.
Ça exulte. Exactement. Ça m'a aidé à exulter.
Oui, peut-être qu'en arrière de certains personnages,
je me cache parce que je veux pas
démontrer certaines émotions, mais
en même temps,
c'est de m'entripper en fait.
Je suis vraiment un grand privilégié dans la vie.
Je veux dire, tous les jours, je travaille,
je me lève, je fais des affaires que j'aime,
je fais mes projets, je travaille avec les gens que j'aime, je suis entouré de gens que j'aime
qui me font vibrer. J'essaie toujours de m'entourer
de gens meilleurs que moi. Comme ça, ça me fait
chahiner, moi. Je veux dire,
moi, je ne suis pas capable de faire ce job-là,
mais je vais engager quelqu'un qui va la faire et qui va être bon
et ça va être fait comme je veux que ça soit fait.
Je suis privilégié, vraiment.
Je suis un gars chanier.
Moi, je suis vraiment contente de t'avoir devant moi.
Donc, tu es prêt à ouvrir ton jeu.
On va jouer à Ouvre ton jeu.
Alors, la façon que ça fonctionne,
Michel, il y a des cartes de différentes couleurs.
Donc, on passe
du vert au rouge.
Ce sont de plus en plus personnels Les questions
Donc tu vas voir, tu vas en piger, tu vas en choisir
La carte mauve, ça c'est
Si t'as envie de continuer à jouer
Tu en piges une, tu lui réponds
Et ça te donne
Je veux dire le privilège, la chance
Je sais pas, je pourrais pas dire un privilège
Ça serait manquer d'humilité
Mais ce que ça fait, c'est que tu peux me poser la question que tu veux.
Qu'il n'y a pas rapport avec les cartes,
tu peux me poser la question que tu veux, ça te donne ce droit-là.
Et comme des fois,
le jeu, peut-être que les questions,
tu vas les trouver trop personnelles
ou peu importe,
tu as le droit, une fois dans le jeu,
de me dire, j'arrête de répondre.
Avec ton joker.
Parce que je pose des sous-questions,
évidemment, donc c'est une discussion.
Donc, tu peux l'utiliser quand tu veux.
C'est comme ton assurance dans le jeu.
Puis moi, ça me permet aussi de te poser
les questions que je veux parce que je sais
que si c'est trop, bien, t'arrêtes.
Mais habituellement, je connais quand même
les limites.
Bien, c'est pour ça qu'on est là.
Bien, écoute, tellement contente de te recevoir.
Alors, tout de suite, je te donne les cartes vertes.
Tu les brasses et tu m'en donnes trois
que je vais tourner et que je vais lire.
Trois. Alors, je te donne celle-là.
Merci.
Celle-là.
Et celle-là.
Ça fait que je vais te les lire et tu vas en choisir une.
Parfait. C'est bon.
Puis après ça, je vais en choisir une moi aussi.
OK.
Alors, la première des questions vertes.
Comment réagis-tu à l'autorité?
OK.
Quelle est ta plus grande peur?
Puis quel genre d'amoureux es-tu?
OK.
Comment réagis-tu à l'autorité?
OK.
J'ai bien de la misère.
J'ai bien de la misère parce que je viens d'un milieu
où c'était très, très, très autoritaire chez nous.
Mon père était quelqu'un d'extrêmement sévère,
d'extrêmement dur.
Il était extrêmement exigeant envers lui-même
et extrêmement exigeant envers nous-mêmes.
Donc, on n'avait pas beaucoup de marge de manœuvre
quand j'étais jeune. Il décidait tout.
C'est lui qui décidait ce qu'on faisait,
où on allait. Parfait, on allait
les fins de semaine au chalet. Je n'avais pas le droit d'amener d'amis
parce qu'on avait du travail à faire. Il fallait couper
le gazon, il fallait peinturer le chalet.
Il fallait que la place
soit toute beau, beau, beau.
J'avais pas le temps d'avoir d'activité
ou de passe-temps, parce qu'on travaillait,
il fallait que la place soit la plus belle du domaine.
Puis mon père était un gars extrêmement
fier aussi, puis tu sais, un peu fraîchi.
Il était un peu fraîchi, ils ont pas peur des mots.
Donc, il fallait qu'on soit
les meilleurs au hockey, il fallait qu'on soit les meilleurs
à l'école, il fallait qu'on avait extrêmement
beaucoup, j'avais beaucoup, beaucoup de pression de cette part-là.
Mon père m'a dit, écoute, je te paye
pour aller t'envoyer au collège.
Je veux des notes extraordinaires.
Mais mes besoins à moi,
moi, c'est pas ça que je veux faire dans la vie.
Je veux pas péter des scores.
Je veux être un acteur, je veux être un artiste.
Mais il comprenait pas ça.
Il comprenait pas pourquoi je voulais faire ça.
Lui, c'était un homme d'affaires.
Il avait réussi dans la vie.
Mon frère étudiait pour être un chirurgien. Puis moi,
j'arrivais en arrière, puis les quatre frères en l'air, puis
les notes, c'était pas ce qu'il pensait, lui.
Ça a été très difficile. Ça, ça
me suit encore aujourd'hui.
Quand il y a des conflits ou quand quelqu'un est
un petit peu plus... qui hausse la voix
avec moi, puis tout ça, j'ai tendance à écraser
puis à avoir peur. Puis j'ai toujours l'impression de devoir
quelque chose à quelqu'un. Mon père me disait
« Hey, regarde, je t'ai acheté un bicycle. Merci, mais oublie pas,
il faut que tu fasses le gazon, il faut que tu payes-tu l'achat. »
Fait que j'ai toujours l'impression de devoir quelque chose
à quelqu'un. Fait que quand quelqu'un m'offre
quelque chose, j'ai bien de la misère à dealer avec ça parce que je me dis
« Ok, le fais-tu vraiment parce que ça vient du cœur
ou il attend quelque chose en retour? »
Fait que j'ai encore ce dilemme-là. Je travaille très fort
avec la psychologue pour essayer de régler ces affaires-là.
Mais pendant, tu sais, mon père, ça fait peut-être 12-13 ans qu'il est mort, mais je l'ai encore ce dilemme-là. Je travaille très fort avec la psychologue pour essayer de régler ces affaires-là. Mon père, ça fait peut-être
12-13 ans qu'il est mort,
mais je l'ai toujours ici des fois.
Tu l'entends encore te parler?
Il est encore là à me parler, me dire
« Fais attention, puis ci, puis... »
C'est bien bizarre. L'autorité, pour moi,
c'est quelque chose de...
C'est pas sain, pour moi.
Tu peux avoir de l'autorité, mais il a le fun.
Écoute, je veux que tu fasses ça, puis ça, puis ça.
C'est super, puis tout. Parfait, merci, boss.
Je le fais dans la générosité,
dans la facilité,
dans la simplicité, mais j'ai pas ça encore.
J'ai de la misère avec ça.
Des fois, je me braque.
Je fais non, non, non, tu me feras pas ça, puis ci, puis ça.
Si des fois, il y a quelqu'un
qui est en position d'autorité,
ça vient me chercher, puis j'aime pas ça,
puis j'haïs ça, puis je trouve pas ça le fun.
Fait que de mon côté, j'essaie vraiment
d'être le moins autoritaire.
Il y a une différence entre être autoritaire
et être encadrant dans une vie.
J'essaie d'encadrer mes enfants,
mais j'essaie pas d'être autoritaire par rapport à eux autres.
Fait que mon...
mon rapport avec l'autorité
est assez
difficile encore aujourd'hui, j'ai de la misère
à dealer avec ça.
À quel moment dans ta vie, quand t'étais enfant, tu t'es rendu
compte que chez vous, c'était peut-être différent
d'ailleurs, que c'était pas partout comme ça
que c'était autre? Ça a été tard, parce que quand mes chums
venaient chez nous, ils me disaient « mon Dieu, ton père est cool, ton père
est hot, pis tout, pis tu sais, moi j'ai une famille
aisée, fait qu'on avait des sous, fait que j'avais des bébelles,
j'avais ci, j'avais ça,. Mon père était cool avec mes chums.
Il les pognait, ils les embrassaient.
Il disait qu'il les aimait.
Mes parents, mes amis me disaient « Man, ton père est hot. »
En dedans, je me disais « C'est pour vous autres
qui vivez avec lui, c'est moi. »
J'ai l'air de le dépeindre comme un monstre.
Ce n'était pas un monstre. Ce n'est pas ça du tout.
Il avait des super belles qualités.
C'était un gars qui m'a dit combien de fois qu'il m'aimait.
Il m'a serré dans ses bras. Il m'a donné énormément d'affection
puis tout ça, ce que lui, il n'avait pas eu.
Tu sais, il faut se mettre
en contexte aussi que mon père
vient de famille, il est un enfant battu,
il est né dans le faubourg Hamelas
en avant de la prison partenaire.
Il n'a pas une scène, tu sais, c'était tough.
Mon grand-père était difficile
avec ma grand-mère. Il a fait
quand même des gros efforts pour arriver, lui, où ce qu'il a fait.
Mais ça m'a marqué encore.
Il a fait des efforts, mais pas assez, je pense.
C'est drôle parce que je parlais avec mon frère récemment.
On se reparle de ça aussi.
Moi, j'ai pensé que j'avais été le seul
à avoir subi toute cette pression-là de mon père.
Mon frère a dit, « Es-tu malade? »
Je lui ai dit, « Oui, mais toi, t'allais bien à l'école,
tu travaillais, tu ne respectais jamais rien.
Il dit, Christ, j'ai acheté la paix.
J'ai acheté la paix parce que je ne voulais pas.
J'étais tanné de me faire dire,
fais-ci, fais ça, blablabla.
Mon frère, à un moment donné, il est parti vivre aux États-Unis.
Puis là, je parlais avec, il dit, pourquoi tu ne parles pas de partir? Je me suis sauvé parce que ça ne me tentait plus de subir ça.
Je fais tabarouette.
Puis mon frère, c'est un cérébral.
C'est un gars qui est, tu sais, c'est un cérébral. C'est un gars qui est...
C'est un intellectuel.
Il est beaucoup moins sensible que moi.
Il est beaucoup moins extroverti.
Moi, ça m'atteignait.
Mais je n'avais pas une...
Ça va bien, mais je n'ai pas une super relation
avec mon frère parce qu'on était complètement...
Je n'ai jamais osé en parler
ou je n'ai jamais osé aller me confier à lui
par rapport à tout ça.
Ma mère, c'est une femme de son temps
qui prend mari, prend pays.
Donc, ma mère a dit,
« Bien, regarde, je l'ai mariée pour le meilleur et pour le pire. »
Puis c'est ça.
C'était l'époque vraiment, je veux dire,
je suis un produit de données 70.
C'était vraiment l'époque où ça se mariait,
pas de divorce,
puis tu subissais ce que le mari décidait.
Puis ma mère, c'est vraiment,
c'était vraiment encore les tâches.
Mon père était le pourvoyeur, puis ma mère travaillait aussi, mais en vraiment... C'était vraiment manquant les tâches. Mon père était le pourvoyeur.
Puis ma mère travaillait aussi,
mais en plus, faisait que ça s'occupait
de toutes les tâches ménagères, puis bon, tout ça.
Fait que j'ai été élevé là-dedans.
Fait que ce modèle-là est dur à casser.
Fait que toute cette autorité-là,
toute cette espèce de pression-là familiale que j'avais,
ça a développé beaucoup d'anxiété chez nous.
Puis beaucoup d'anxiété de performance.
Tu sais, je recevais mes bulletins.
J'étais sur le nerf, parce que je savais que c'était pour me faire chicaner, que mon père était pour me... Toi, là, la période, c'est parce qu'il y a beaucoup d'anxiété de performance. Tu sais, je recevais mes bulletins, j'étais sur le nerf parce que je savais
que c'était pour me faire chicaner, que mon père était pour me...
Toi, là, la période, c'est parce qu'il y a tellement d'enfants qui vivent ça.
Ah oui, c'est fou. La période où il faut-il le présenter.
Tu sais, le moment...
Le moment où tu dis, OK, là, il faut que j'aille le déposer,
puis qu'est-ce qui va...
Qu'est-ce qui va suivre, là? Exactement. Puis tu sais, mon frère avait
le sien qui avait 96 de moyenne générale
au Collège des U10, qui est le top collège
en Montréal. Puis moi, j'arrivais en arrière. Tu sais, j'avais pas 50, j'avais 76, 77 de moyenne générale au Collège des U10, qui est le top collège à Montréal. Puis moi, j'arrivais en arrière.
Tu sais, j'avais pas 50, j'avais 76,
77 de moyenne générale quand même.
C'est quand même très...
C'est très acceptable.
Pour mon père, c'était non négociable.
Ça me coûte des sous pour t'envoyer au collège.
Puis qu'est-ce que j'ai l'air? Mon père, c'était beaucoup...
Qu'est-ce que les gens vont penser de moi?
J'étais pas bon au hockey. Qu'est-ce que les gens vont dire
de mon gars? J'étais pas bon à... Quand je jouais-ce que les gens vont dire de mon gars? J'étais pas bon. Fait que
quand on jouait au hockey, écoute, je jouais pas pour m'amuser.
J'ai regardé mon père dans les estrades.
Je faisais un mauvais jeu. Je le regardais et il me faisait juste...
Là, je venais, là, sans connaissance.
J'étais sur le banc, shaken même.
On avait des cours de claquettes, moi et mon frère.
On a fini les deux meilleurs sur 200 élèves
parce qu'on pratiquait tellement. Puis mon père
se pétait les bretelles. C'est mes gars, ça, c'est mes gars.
Il était fier de ses gars.
C'est ça.
C'est encore cette espèce de moment.
Tout ce pattern d'autorité
est encore très difficile pour moi
à décortiquer, à l'apprécier
et à le voir positivement.
Parce que
il y a beaucoup d'enfants
qui ont vécu sous le joug
de l'autorité d'un parent.
Un parent qu'on ne peut pas questionner.
On doit subir.
Et ça, c'est sûr que c'est dur à porter.
C'est tout ton corps et ta tête qui l'ont porté.
Tout à fait, absolument.
Non, non, je n'avais pas grand-place.
On n'avait pas de marge de malheur.
C'est où tu te sentais libre à ce moment-là?
Quand je mangeais.
Quand je mangeais, moi, ça a été ma dépendance.
C'est là que je me disais que c'est là que c'est la seule place
où mon père n'a pas de contrôle. C'est la seule place
que je peux faire, que je peux décider.
Ça a été comme, genre, c'est le moment où je disais,
où je faisais « fuck you ». Je disais « fuck you »,
puis c'est là où je m'empiffrais, puis je mangeais,
puis ça me calmait, puis ça me faisait du bien, puis ça m'apaisait.
Mais c'était pas une solution
non plus. Puis tu sais, en même temps,
mon père me disait « mais là, t'as des problèmes de poids,
fait que là, il m'en va y avoir des diététiciennes, puis tout ça,
mais j'étais pas capable de dire, oui, mais peut-être, si j'ai des problèmes de poids,
c'est peut-être parce que c'est à cause de toi,
tu comprends?
C'était ta zone de sécurité.
Exactement, c'était ça. Tu sais, j'étais chanceux parce que
je suis pas tombé dans la drogue ou dans l'alcool
ou peu importe, dans le délit ou dans les enfants en même.
Moi, c'était vraiment la bouffe. J'avais une bonne gang de chums
avec moi, on jouait dans la ruelle. Moi, je suis né dans
Rosemont, Bourbonnière-Masson. J'ai grandi dans une ruelle, puis j'ai eu du fun, puis c'était ça. Maisffe. J'avais une bonne gang de chums avec moi. On jouait dans la ruelle. Moi, je suis né dans Rosemont, Bourbognan-Masson.
J'ai grandi dans une ruelle, puis j'ai eu du fun,
puis c'était ça. Mais j'étais le seul chez nous
qui avait des problèmes de poids. Personne d'autre avait des problèmes de poids.
Mon frère n'avait pas de problèmes de poids, mes parents non plus.
Mais à un moment donné, c'est comme si
ça m'apaisait, ça me calmait.
Tu sais, un fixe.
Je sais pas c'est quoi, parce que je n'ai jamais eu,
mais j'ai l'impression que c'était le même feeling.
Tu pouvais le faire quand tu voulais aussi.
Ça me calmait, mais après ça, ça t'apaise.
On a tout un vide ici.
Puis à un moment donné, j'essayais de l'enlever.
T'essaies de combler ton vide intérieur.
Exactement, mais à un moment donné,
quand tu t'aperçois qu'il n'y a aucun artifice
ou il n'y a rien d'artificiel qui va le combler,
quand tu acceptes qu'il va être là,
après ça, c'est plus facile.
Ça a été long avant d'accepter que ce trou-là
ne sera jamais comblé par de la nourriture,
par du gambling, par ci, par ça.
Ça fait que c'est ça.
Est-ce que, quand
t'es devenu papa, est-ce que
t'as eu peur de devenir
comme ton père? L'enfer. Je voulais pas
de gars. Je voulais pas de fils
parce que je voulais pas établir une relation
avec mon père.
Je veux dire, quand'était quand même,
j'ai eu des beaux moments, puis tout ça, c'est pas juste ça,
puis tu sais, je suis quand même une bonne personne, puis les valeurs
que j'ai, c'est lui qui m'les a inculquées, puis mon père
m'a appris le respect des femmes, parce que
il a vu sa mère se faire battre, il dit,
je t'avertis, jamais je vais
accepter que tu ne respectes pas une femme,
que tu abuses des femmes ou quoi que ce soit.
Il m'a appris aussi la rigueur,
le travail, tu sais,
le travail bien fait. Aujourd'hui, je suis
travaillant dans la vie, je suis minutieux,
j'accepte pas
la demi-mesure parce qu'il me montrait
ça aussi, tu sais, c'est mon père, il est parti de rien
puis c'est quand même bâti une belle entreprise
que j'aurais pu avoir, mais que ça
m'intéressait pas parce que je voulais être un acteur.
Fait qu'il a travaillé fort par rapport à ça.
Il a dû souffrir aussi du fait...
Tu sais, s'il vivait dans un milieu difficile
aux yeux des autres,
peut-être que pour lui, c'était lourd.
Ah, c'est sûr que c'était lourd.
Parce que ce que tu dis, c'est que le regard des autres...
Parce que quand tes amis allaient chez toi,
il était cool avec eux.
Oui, oui, complètement. Bien oui, il était cool.
Tu sais, le regard des autres, c'était sa motivation première.
C'est là-dedans qu'il se valorisait.
Mon père, c'était genre d'arriver dans un party
ou dans une soirée,
puis la norme vestimentaire, c'était un tuxedo noir,
mais il arrivait en tuxedo blanc.
Le monde va me reconnaître, le monde va me parler de moi.
C'était important pour lui.
Quand j'allais voir quelqu'un,
je ne sais pas, je rencontrais,
j'allais travailler avec Denise Filiotro,
peu importe quoi.
Mon père, c'était genre,
tu veux que tu me présentes, je veux que tu me présentes.
Fait que là, il se présentait. Puis là, après ça,
le lendemain, maintenant, il disait, puis as-tu parlé de moi?
C'était important pour lui de savoir ce que les gens
pensaient de lui. Souvent, il me demandait ça.
Ah oui, t'as vu un temps? Oui, as-tu parlé de moi?
Non, pas nécessairement.
Pourquoi? Ah, c'est bon. Ça le valorisait
tellement. Puis tu sais, mon père, c'était une guidoune.
Il était tout fité.
Ses bourses, son chandail, sa maniqueuse,
ses petites pines en dessous de sa cravate.
Ça lui prenait une heure le matin à se préparer.
Vraiment, c'était vraiment...
Le regard des autres, c'était lourd dans sa vie.
Le gros char de luxe, la bourse, le vison.
Il était vraiment...
Moi, on faisait un cliché.
Le quétaine qui a réussi, c'était exactement ça.
Mais moi, il faut que je me sorte de cette image-là aussi.
Des fois, j'ai des réflexions ou j'ai des phrases que je dis
et je me fais penser à mon père.
Des fois, je m'excuse, je fais excuser.
Tu ne changes pas du jour au lendemain non plus.
J'ai été élevé comme ça. Je viens de là.
Tu sais, c'était à l'époque
où c'était des jokes de cul,
puis c'était de ci, puis c'était ça. Fait que j'ai été
élevé un peu là-dedans, puis j'essaie de m'en sortir
tranquillement. Puis je sais que je suis
à des milliers de lieux de ce que lui était.
Tant mieux, parce qu'à un moment donné,
ma blonde a dit « Là, ça n'a pas de sens. C'est pas bien.
Puis tout ça, il faut voir quelqu'un. »
C'est elle qui m'a convaincu d'aller consulter
puis d'essayer de régler ce problème-là
par rapport à la relation que j'avais avec mon père.
Puis ça m'a fait un bien énorme.
Ça fait que j'essaie
le moins possible de reproduire ce que je vis
avec mon père, avec mes enfants.
La peur que tu avais, c'est dissipé quand même.
Exactement, dissipé. Parce que quand ma blonde
m'a dit qu'elle était enceinte, j'ai prié le bon Dieu
pour que ça soit une fille, une fille, une fille.
On le savait pas, à l'accouchement, c'était une fille.
J'ai fait, yes, j'aurais pas cette relation-là avec mon gars.
Et là, quand elle a discuté d'avoir un deuxième enfant,
j'étais pas sûr.
Ça va bien, on a eu une de ça, puis on a eu une deuxième enfant.
Il veut un fils.
Écoute, je peux pas m'imaginer ma vie sans mon fils.
On a une relation extraordinaire.
On tripe.
Il me rend fier
il est fier de lui
vraiment c'est tout le contraire
il n'y a pas de pression dans la vie
puis des fois il me dit papa pourquoi t'as levé la voix
je dis oh excuse moi je n'étais pas dans mon but
ou c'était juste parce que j'ai un moment donné
quand ça fait huit fois que je t'ai dit de serrer ton sable laser
de Star Wars j'aimerais ça que tu le serres
tu comprends oui t'as raison papa c'est fait
c'est réglé parfait puis des fois je vais m'excuser
mettons pas que j'agis mal mais j''as raison, papa, c'est fait, c'est réglé, parfait. Puis des fois, je vais m'excuser. Mettons, pas que j'agis mal,
mais j'ai fait une affaire, puis c'est de ma faute.
Trois secondes après, je vais aller
m'excuser à ma fille, je vais dire, excuse-moi, Lauriane,
c'est de ma faute, est-ce que tu me pardonnes? Je suis désolé,
j'aurais pas dû agir comme ça. Tu connais,
je suis un sanguin, je suis un excessif, je suis un explosif
comme toi. On se connaît, on se ressemble.
J'ai mal agi, je suis désolé.
C'est beau, papa, c'est réglé, merci beaucoup.
T'es fin d'être venu me voir. »
Est-ce que ça répare quelque chose?
Excuse-moi, je vais te laisser finir.
Non, non, non. Vas-y. Je vais finir.
Non, mais ce que je veux dire,
est-ce que ça répare quelque chose d'avoir des enfants?
Ah, ça me fait un bien énorme. Vraiment un bien énorme.
Je trouve ça dur. Je trouve la paternité difficile.
Je voulais pas nécessairement d'enfants
parce que j'avais enfin une liberté.
Je me disais, j'ai pas eu de liberté quand j'étais petit.
Tu sais, je veux dire, je sortais pas d'un bord à 14-15 ans. J'avais trop peur de. Je me disais, j'ai pas eu de liberté quand j'étais petit.
Je sortais pas d'un bar à 14-15 ans.
J'avais trop peur de mon père de me faire poigner.
J'ai jamais essayé de drogue,
de quoi que ce soit, quand j'étais jeune parce que j'avais peur. J'avais peur
des conséquences sans arrêt.
Je me reclusais.
« Hey, asseoir, on sort. »
« Bonne soirée. » Je me trouvais désexué.
« Je peux pas parce que demain, je fais ta loi. »
« Je peux pas. » À mon bal de finissance,
j'avais 17 ans,
mon père me disait
« Tu vas triper, c'est le fun. »
Il m'a donné 500 piastres cash pour dire
« Va t'amuser, amuse-toi. »
Mais ça, c'est des clés du char.
Vas-y avec mon char, vas-y avec la Cadillac.
Je fais super bien dans ma tête.
Si j'ai le char, je ne peux pas boire.
Il me coupait l'herbe sur le pied
il me disait va t'amuser va triper
mais t'as le char par exemple
je veux pas que tu rentres si tard que ça
je veux que le char revienne
ok parfait
j'ai pas eu de fun parce que je suis revenu chez nous
il me restait 500$ dans les poches
j'ai parké le char il était 11h le soir
puis tous mes chums sortaient sur la rue
puis moi je suis retourné chez nous parce que je voulais
pas. Fait qu'il m'a dit, «Bi, t'as-tu pris le...
Ouais, j'ai eu du fun. Bon gars, excellent!»
Puis là, j'ai redonné, «Ah, t'as pas dépensé?» J'ai dit, «Bien non,
il y avait de la boisson, mais j'ai pas bu parce que...
Puis tu sais, j'ai bu ma première bière à quoi? J'avais
19 ans. J'ai pas bu... Je buvais pas
d'alcool. J'avais peur. — Mais t'aurais pu tomber là-dedans.
— Ah oui, j'aurais pu, j'aurais pu, mais j'avais tellement
peur de la réaction de mon père
que j'ai... — Mais c'est quelque chose... Je t'écoute, Michel,'avais tellement peur de la réaction de mon père. C'est quelque chose.
Je t'écoute, Michel, vivre avec la peur au ventre
dans ta maison.
Ce n'est pas dans la rue que tu as peur de te faire attaquer.
Non, absolument pas.
C'est quand je sortais de chez nous que j'étais bien.
C'est ça, parce que des lieux...
Habituellement, c'est notre maison, notre lieu sécuritaire.
Ma mère a fait ce qu'elle a pu,
mais en même temps, elle aussi, elle avait peur.
Mon père était pas...
Mon père était rough verbalement.
Physiquement, jamais.
De toute façon, il a vu sa mère se faire battre.
Jamais, jamais, jamais, il a levé la main
sur qui que ce soit.
Je pense qu'il y a des parents, Michel,
qui ne s'en rendent pas compte de l'impact
qu'ils ont sur le psychologique et le physique
sans toucher.
Juste avec les paroles.
Puis ce n'est pas tout le monde non plus
qui a vécu ce que tu as vécu
qui décide d'aller en thérapie.
Il y a des gens qui vont vivre avec ça
toute leur vie, avec des réflexes
qui ne sont pas les leurs.
– Absolument.
– Ils ont des réflexes dus à des situations précises.
– Moi, je ne voulais pas reproduire ça.
J'ai fait un travail sur moi.
Mon frère aussi a fait un travail sur lui.
Mais je ne voulais pas revivre ça
parce que souvent, nos blessures d'enfance,
c'est ça qui nous définit, puis c'est ça
qui nous rattrape plus tard.
Puis là, j'ai fait... C'est sûr que je vais faire des erreurs.
C'est sûr que mes enfants vont me reprocher des affaires.
J'en suis conscient, puis je leur dis...
Mais j'ai dit, au moins 90 %
de ce que je fais, vous allez me remercier
plus tard, je suis convaincu de ça.
Il y a un 10 % où c'est de la marde ou peu importe,
mais j'ai dit, Lauriane, je te tombe
sur les nerfs des fois. Elle a dit, oui, mais toi aussi, tu me tombes
sur les nerfs. Mais j'ai dit, puis j'ai dit,
je le dis souvent, puis je le disais à mes petits collègues,
j'aurais aimé ça à 15, 16, 17 ans,
dire à mon père, hey, tu me fais chier.
Crise-moi patience.
Mais j'ai jamais eu la force de dire ça.
Qu'est-ce qui s'est arrivé si tu l'avais dit?
Bien, il n'aurait pas compris. Je ne sais pas comment il aurait réagi.
Je ne sais pas, je ne sais pas, mais tu sais, je ne le saurais jamais. Parce qu'en dit. Il n'aurait pas compris. Je ne sais pas comment il aurait réagi. Je ne sais pas.
Mais je ne le serais jamais.
Parce qu'en fait, ce n'était pas possible.
Il n'y avait aucune ouverture par rapport à ça.
C'est lui, c'est moi qui décide.
Mon père disait, je mets mes enfants dans le sport,
je les amène au chalet de fer parce que je veux les tenir loin de la drogue et de la boisson.
Il était fier de dire, mes enfants ne prennent pas de drogue,
ne prennent pas de boisson.
Quand je suis parti de chez moi à 18 ans,
je peux-tu dire que quand je suis tombé dans la boisson,
j'en ai bu, je n'ai pas de problème de boisson dans la vie.
Ce n'est pas ça.
Mais là, j'avais une liberté.
Je sortais tous les soirs, j'étais libre.
Je sentais une liberté.
Je me disais, « Mon Dieu, c'est bien hot. »
Mais même à ça, même quand je ne restais plus chez nous,
j'étais encore là, pareil.
C'est ça qui est hallucinant.
Tu fais, « OK, je ne resterai plus chez nous.
Merci, bonsoir. C'est fini.
Non, parce que t'as des ancrages. Exactement.
Fait que les situations, ça revient. Exact.
Le fait que t'en aies parlé à ton frère il y a pas si
longtemps, puis que t'as compris que lui aussi,
à sa manière, il a vécu la même chose que toi,
est-ce que ça, ça allège quelque chose?
Ça allège quelque chose, mais j'aimerais ça qu'on s'en parle
à l'adolescence. Moi, je vivais
mes enfants de mon bord, lui, il vivait de ses enfants de son bord.
Moi, je le voyais, je me disais, qu'est-ce qu'il a une belle vie.
Il est chanceux, il n'est jamais après lui, tout ça.
Mais ce qu'il me disait à moi,
mon père du sol, des fois, il allait le dire
à lui aussi après, par en arrière.
Mais quand mon frère
m'a dit, moi, j'achetais la paix.
Mon frère était studieux, il travaillait, il dit,
ça ne me tente pas, je n'ai pas la force
d'accueillir ça.
Je lui dis, penses-tu que je l'avais?
Moi, man, j'étais une petite miette, une crotte
des fois, puis tout, tu sais. Fait que j'étais
stressé à l'école, j'étais stressé. Mon père,
mettons, on écoutait la télé, la porte de garage
ouvrait, je faisais... Ah! Là, il y a une
angoisse qui embarquait parce qu'il arrivait à la maison,
puis mon père, il parlait de la job,
les clients le faisaient chier.
Il y avait tout le temps... C'était tout le temps négatif.
C'était très, très négatif chez nous. Mon père me disait tout le temps,
je ne sais pas, il dit,
quand je ne suis pas angoissé,
on dirait que je me trouve des situations
pour être stressé.
Parce qu'il dit, je connais ce feeling-là
d'être stressé.
Lui, si.
Tu vois ton père battre ta mère,
puis mon père aussi se faisait battre,
puis ses frères aussi.
C'est sûr que lui aussi a vécu
dans un monde extrêmement stressant.
C'est ça.
C'était déjà moins stressant
parce qu'il n'y avait pas de violence physique pour lui. Exactement. Il n'y a aucune violence physique. C'est ça. C'était déjà moins stressant parce qu'il n'y avait pas de violence physique pour lui.
Exactement. Il n'y avait aucune violence physique.
C'est ça. C'est que lui, il ne comprenait pas
la violence psychologique, probablement.
Puis le fait qu'il nous gâtait matériellement.
Il disait, de quoi tu te plains?
Tu as tout ce que tu veux.
Mais en même temps, j'essayais et je faisais ça.
Il ne comprendra pas.
À un moment donné, mon frère l'a confronté.
Peut-être à un genre de 3-4 ans avant que mon père meure.
Puis là, écoute, ça a été la catastrophe.
Mon père m'appelle en broyant.
Mais qu'est-ce que j'ai fait?
Puis je comprends pas.
Puis t'as rien manqué de rien, puis tout ça.
Puis là, j'ai écrit une lettre parce que...
Écoute, quand mon frère m'a dit...
J'ai parlé à pape, puis je viens de me pogner avec.
Puis j'ai dit que toi aussi, t'étais...
Je fais... Ah, tabarne!
La marde que ça va faire.
Là, je me suis angoissé.
Et là, mon père m'appelle en pleurs.
Je viens de me pogner avec ton frère, il me reproche des affaires.
Qu'est-ce que j'ai fait?
Là, j'ai fait, OK, là, je peux pas te parler tout de suite.
J'ai raccroché, puis là, j'ai écrit une lettre.
J'ai dit, écoute, je suis conscient.
Puis j'ai dit, telle, telle, telle affaire.
J'ai dit, peut-être que tu voudras plus me parler
après cette lettre-là. Je vais comprendre.
Mais je ne suis même pas allé
à un centième de ce que je voulais dire
parce que déjà, il était shaké.
Fait que
il m'a rappelé,
il m'a parlé. Il dit je comprends tout ça.
Je m'excuse, j'ai fait des affaires.
Je dis non, non. Je regarde, je dis là, on en a parlé.
On en parle,
mais on n'en parle plus.
Je veux que ça soit clair,
parce que je ne veux pas,
parce que je savais qu'il était déjà malade.
À partir de ce moment-là, il a changé.
Pas tant que ça, mais il a changé.
Ça a été correct.
Même mon père, il est mort dans mes bras.
Vraiment, j'étais tout seul avec lui.
Puis ma mère,
on était au soin palliatif,
puis j'étais tout seul avec.
Mon frère était descendu de Los Angeles parce qu'on lui a dit, là, payez ces derniers milles,
si tu veux venir, puis tout ça.
Fait qu'il était à l'hôpital de Saint-Agathe
au soin palliatif. J'étais avec mon frère,
on avait passé la nuit avec lui, puis le matin,
mon frère a dit, bien, je vais aller chercher maman
pour revenir. Puis là, on était tout seul.
Puis là, il souffrait, puis il parlait pas, puis tout ça.
Puis là, j'ai vraiment réfléchi,
j'ai dit, qu'est-ce que c'est que je fais?
Là, il est vulnérable.
Là, j'ai le bon bout du bat.
Fait que je fais quoi, tu sais?
Puis là, je me suis dit, ça va donner quoi?
Donner une beurrée de marde avant qu'il meure, puis tout ça.
Puis je suis fait, non, j'ai dit,
je vais régler mes problèmes tout seul.
Puis j'ai juste dit, il me regardait.
Il souffrait, puis il me tenait la main, tu sais.
Puis j'ai juste pensé dans son oreille
et j'ai juste dit,
« Père, c'est correct.
Je ne t'en veux pas pour rien. »
Trois secondes après, il est mort.
Dans mes bras.
Il ne faut quand même pas pire.
Je l'avais et il m'a regardé.
Quand j'ai dit, « Père, je ne t'en veux pas pour rien. »
Il a juste fait, « Ah! »
Il est parti.
Je me suis dit, au moins,
Chris est parti en ayant fait...
Je pense que je le libérais
de quelque chose.
Puis il me l'avait dit.
Il savait, il dit, je ne veux pas mourir
devant ta mère ou devant ton frère.
C'est avec toi que je veux être s'il arrive quelque chose.
Puis plus tard, ma mère me l'a dit.
Elle a dit, ton père m'avouait.
Il dit, je sais que Michel m'en veut beaucoup.
Mais il savait, par tout ce qu'il a fait, puis tout ça.
Mais j'ai jamais, j'ai jamais,
j'en ai jamais fait de quoi ou quoi que ce soit.
Mais c'était quand même, c'était un beau,
écoute, c'est terrible, mais c'était un des plus beaux moments
de ma vie, quand mon père est décédé
dans mes bras. Puis ça m'a évité
des années de thérapie par rapport à ça.
Puis mon frère, il s'en veut encore aujourd'hui
de ne pas avoir été là pendant que mon père est mort,
tu comprends? Ça fait que Ça a été un beau moment.
Je suis resté avec un bout.
Je l'ai flatté.
Je l'ai pris dans mes bras.
Tu sais, j'ai appris...
Il est quand même...
C'est quand même mon père.
Il m'a quand même mis au monde.
Je sais que je suis une bonne personne aujourd'hui.
Je suis un bon gars.
Parce que je l'ai vu agir sur certaines affaires aussi.
Évidemment, mon père et ma mère sont arrivés,
puis là, bien, on est restés dans la chambre une couple d'heures.
Puis je suis le seul qui a continué à le toucher.
Ma mère et mon frère n'ont pas été capables de le prendre
parce qu'un mort, ça devient froid,
puis tout, cadavé, cadavier, puis tout ça.
Mais moi, je me levais, puis je le levais,
puis je le prenais sur moi, puis je le recouchais.
Puis là, j'ai flatté les cheveux.
Puis mon frère était tétanisé devant ça.
Puis ma mère, évidemment, elle pleurait.
C'était quand même 50 quelques années
de vie commune, puis tout ça,
qui partait comme ça, tu sais.
Ça fait que c'est ça. Ça a été ça.
Puis après ça, j'ai fait bon, moi, j'ai vécu
ce que j'avais à vivre ici, c'est correct.
Puis là, après ça, on est partis.
Mais le lendemain, mon frère a fliqué à l'identifier
pour la morgue, puis je sais pas quoi, tout ça.
Puis là, il a trouvé ça très difficile.
C'est le moment où il a trouvé ça tough.
Moi, je suis pas allé parce que je suis quand même été là,
puis tout ça. Mais c'était un beau moment,
puis tout, puis mon frère est resté toute la semaine,
puis on s'est remémoré des souvenirs,
puis on riait, puis on pleurait, puis on a fait nos affaires,
puis après ça, bien, l'église, c'était super.
On a lu des textes, puis tout, puis tu sais, ça a été le fun,
parce que... Puis là, tu sais, mon père était...
Les gens arrivaient,
mais j'ai fait, mais Christ, il y avait bien du monde
qui le connaissait.
L'église était full pack. Il y avait du monde qui était dehors.
Mon père, comme je te dis, c'était un gars
qui avait beaucoup de PR, mais je ne me tendais pas
à ce qu'il y ait autant de gens qui répondent
à l'appel comme quoi on fait des funérailles pour mon père.
Ça t'a fait du bien?
Ça m'a fait du bien, mais il y avait des gens
qui étaient beaucoup plus tristes que moi
aux funérailles. Des gens avec qui
il avait grandi, des gens avec qui il avait fait le club optimiste,
des anciens joueurs de balle molle
qui jouaient pour son équipe, des anciens employés
à son bureau d'assurance.
Parce qu'en vieillissant, évidemment, le cercle
d'amis se restreint, puis bon,
tu t'en cabanes, puis il était très malade à la fin.
Fait que...
Ton plus grand moment d'intimité avec lui, ça a été
sa mort, dans le mort. Oui, exactement.
En même temps, mon père me confiait bien des affaires.
C'est un gars qui dit
« Je ne peux pas parler de ça avec ton frère,
je ne peux pas parler de ça avec ta mère,
je t'en parle avec toi. »
Il y avait certains moments de confidence,
mais quand j'étais plus vieux, ça a été plus simple
et mon père était d'une fierté
que je fasse ce métier-là.
C'est ça que je voulais te demander.
Il était fier de ça, finalement, d'avoir un fils artiste.
Fou, malade mental.
Écoute, je rentrais dans son bureau.
Il avait son chandail des boys, la casquette des boys.
Les revues que j'avais faites, genre le serre-jour,
le ci, le ça, devant lui, ouvert.
Ça, c'est mon fils.
Des trophées que j'avais eus.
Écoute, ma mère, elle dit, il ramassait tout.
Les découpeux de journaux.
Il avait tout ça, puis il en par de journaux, il y avait tout ça
puis il en parlait. Puis là, il arrivait,
« Hey, hey, Jacques, c'est mon comédien,
c'est mon acteur, c'est mon gars, mon plus jeune,
c'est mon meilleur chum. » J'étais là,
« Tant, il est bien fier de moi par rapport à ça.
Je fais jouer au théâtre, il venait me voir 5, 6,
7 fois, il écoutait mes émissions,
il m'appelait après.
Il était vraiment fier de ça.
Puis il a été...
Il a une générosité.
J'étudiais dans le Vieux-Montréal l'ancien palais de justice
qui est aujourd'hui la cour d'appel, je pense.
Ça, c'était le conservatoire de musique et d'art dramatique.
Écoute, il me payait un parking dans le Vieux-Montréal.
À l'époque, je parle de ça dans les années
89-90, ça coûtait 120$
par mois. C'est de l'argent.
Il me payait ça. Il payait mon char. Je restais chez nous.
Il me donnait de l'argent par semaine. Moi, j'ai jamais eu de pré-bourse, rien, puis tout. J'étais le seul dans ma classe quiest de l'argent. Il me payait ça. Il payait mon charge. Je restais chez nous. Il me donnait de l'argent par semaine. Moi, j'ai jamais eu
de pré-bourse, rien, puis tout. J'étais le seul
dans ma classe qui avait de l'argent. Fait que j'en passais
à mes amis, eux autres, qui attendaient le pré-bourse. J'ai jamais eu ça.
Moi, je suis sorti de l'école, j'avais zéro dette.
Rien. Je restais chez nous.
Mais toi, t'étais pratiquement riche. Dans le fond, quand on n'a pas
de dette, t'étais riche.
Oui, j'avais pas de dette.
Quand on n'a pas de dette, c'est extraordinaire.
Puis quand je suis parti de chez nous, je me dis, bon, là, je m'en vais.
J'avais 22 ans. Écoute, mon père m'a meublé à grandeur. on n'a pas de dette, c'est extraordinaire. Puis quand je suis parti de chez nous, je me dis, bon, là, je m'en vais. J'avais 22 ans.
Écoute, mon père m'a meublé à grandeur.
Il m'a donné un montant d'argent quand je suis parti
parce qu'il dit, la première année,
je veux pas que t'ailles de trouble.
Écoute, je te dirai pas le montant,
mais je peux durer bien plus qu'un an avec ça.
Je veux pas que t'ailles de trouble la première année.
Fait que j'étais à mort de rire.
J'avais pas besoin de travailler.
Évidemment, jeune acteur, je travaillais,
mais pas tant que ça.
Je faisais pas des gros salaires.
Fait que ce coussin-là que j'avais me permettait
d'avoir du fun.
Il est arrivé au bon moment dans ta vie, ce coussin-là.
Vraiment, vraiment.
Ça a été tout ça qui a fait que...
Aujourd'hui, j'en parle, puis je suis moins émotif,
puis tout ça, mais ça a été
un gros apprentissage de côtoyer
ce monsieur-là, ce bonhomme-là
qui était un
personnage flamboyant.
Mon père n'a jamais eu une scène
dans sa vie. Quand il commence à faire de l'argent,
non seulement il en a profité, mais il en a fait profiter
tout le monde. Mon père était genre à amener
un de ses chums chez Orvis, qui est
une marque de pêche. On s'en va
à pêche en fin de semaine. Oui, mais tu dis ça, mon Christ,
ajoute tout ce que tu veux. Il canne en paire
des six, des soies. Ça sortait de l'île, ça lui coûtait 1500-2000. 15, c'était à toi le stock. On va avoir du fun en fin de semaine. On allait mais tu sais, mon Christ, ajoute-toi tout ce que tu veux. » Il y a des canapés, des sidés, ça sortait de l'île, ça lui coûtait 1500-2000.
« Tiens, c'est à toi le stock. On va avoir du fun en fin de semaine. »
On allait au restaurant, il payait pour tout le monde.
Mon père, il était
fier de ça. J'ai jamais manqué
de rien, Marie-Claude, dans la vie, mais tellement jamais.
On avait un chalet, on avait les skidous,
les motoneiges, les motocross,
le 4 roues, le tracteur,
on faisait du ski,
on allait en Floride.
Tu comprends, le robinet est ouvert puis ça coulait.
J'aimerais ça avoir un motocross.
Ça ne prenait pas trois minutes.
Tu l'avais.
Tu as-tu manqué de beaucoup de choses, ton père?
Mon père n'avait jamais rien.
Il s'était dit, moi, j'ai manqué de tout.
Ce n'est pas vrai que mes enfants m'ont manqué.
Mon père me disait, j'allais jouer au hockey,
je me mettais de la presse comme protège-couille
parce que je n'avais pas de jackstrap.
J'ai tout le temps eu les patins de mes frères.
Les patins étaient trop grands, j'étais obligé de mettre du journal dans le fond.
Pour qu'ils fassent.
Mon père n'est jamais venu me voir jouer au hockey.
Moi, mon père me donnait de la main de mettre la pression,
mais il était là à tous les matchs, il était là à tous les pratiques.
Je jouais au football,
il était là.
C'était comme une relation amouraine
C'était bien bizarre
Mon père, des fois, je me levais le matin
Il me disait, tu vas pas à l'école aujourd'hui
Je me disais, qu'est-ce qu'il se passe
Il m'amenait, on partait en moto
Il me faisait passer la journée au parc Belmond
Il me donnait des coupons
Je pouvais faire des manèges 500 fois
Lui, il attendait
J'étais là, j'ai fait l'auto
L'enfant qui se tend avant le père C'était des belles affaires ma neige 500 fois si je voulais. Lui, il attendait. J'étais là. J'ai fait l'auto. Parfait. On revenait.
L'enfant qui se tend avant le père.
Exactement. C'était des belles affaires.
Normalement, on faisait des rides de motoneige.
J'ai dit à mon père, j'aimerais ça avoir une moto.
J'avais une moto.
C'est bon l'exercice que tu fais
parce que souvent, on se souvient du pire.
Il faut s'arrêter pour voir
les beaux moments aussi.
Parce qu'on est fait comme ça.
Oui, oui.
Puis tu sais, j'ai eu une super éducation.
Il m'a fait voyager.
Tu sais, j'étais allé apprendre l'anglais en Saskatchewan.
J'avais 18 ans.
Il a payé mon billet d'avion.
Il m'a donné de l'argent à la boîte.
Je veux pas trip, amuse-toi et tout.
Ça a été tough de le convaincre.
Une fois qu'il était convaincu, là, il a fait,
OK, va t'amuser.
Parce que des fois, je le voyais dans son oeil,
genre, moi, j'ai pas eu cette chance-là, mais lui, il peut.
Vas-y, mon homme, vas-y t'amuser, tu sais.
Puis quand j'ai décidé d'acteur,
il aurait pu me dire, hey, écoute,
Marie-Claude, je te jure, j'avais une business sur un plateau
d'argent, moi, là, là. J'aurais été très riche
puis tout ça, mais je dis, pâche, je me vois pas
être courtier d'assurance puis gérer 40 employés.
Je me... Il dit, ça m'a fait
de quoi, le premier week-end, après ça, j'ai fait,
hey, c'est ça qu'il veut faire. Moi, mon père a toujours,
c'est lui qui décidait tout pour moi.
Mon père a décidé beaucoup pour moi, mais là, il a fait,
vas-y, fais-les tes affaires, puis tout.
Ah oui, on va s'organiser.
Puis écoute, il m'a encouragé, il est venu voir mes shows.
Tu sais, il était bien,
il était très génial.
C'est un gars extrêmement généreux.
Il t'a accompagné à sa façon.
À sa façon, exactement.
Puis tu sais, j'ai compris avec le temps qu'il a fait ce qu'il a pu
avec les outils qu'il avait aussi.
Au début, tu te dis, voyons, t'es bien plate.
À un moment donné,
quand je travaillais avec ma psychologue, elle me faisait comprendre.
Regarde d'où il part,
regarde d'où il est arrivé.
Regarde d'où tu pars et où t'es rendu.
Imagine après ça, ton gars, comment ça va être
le party et ça va être le fun pour lui
et ses fils et ses enfants.
J'ai fait, oui, j'ai vu ça de même, mais moi,
j'ai essayé de briser la chaîne le plus possible encore.
Tu comprends? C'est ça.
C'est un beau travail.
Est-ce que tu es prêt à passer à ta deuxième question verte?
C'est toi qui as choisi?
Oui. Moi, j'ai envie de t'entendre
sur quel genre d'amoureux es-tu?
Quel genre d'amoureux es-tu?
Je n'ai pas eu 500 blondes dans ma vie.
J'ai eu des relations qui se sont,
tu sais, de 3 à 4 à 5 ans,
mais là, ma relation actuelle, c'est 20 ans avec Marie-Claude,
qui s'appelle Marie-Claude aussi,
qui est une femme extraordinaire,
qui a changé ma vie,
qui m'a poussé dans le cul, sincèrement,
à développer autre chose
que mon talent d'interprète dans ce métier-là.
À un moment donné, je faisais un show
et je trouvais ça
plate, le show. Je me disais, c'est pas drôle,
pourquoi tu n'écris pas un show?
Je dis, c'est pas une hauteur. Elle me dit, on s'en fout, essaye-les.
Tu vas te plaindre, tu te plaintes.
Alors, j'ai commencé à écrire une pièce de théâtre
et c'est là que j'ai appelé mon ami Chénier et il m'a dit,
oui, j'embarque. Puis là, on a fait cinq shows depuis ce temps-là et je vais écrire une pièce de théâtre, puis c'est là que j'ai appelé mon ami Chénier, puis il m'a dit, «Oui, j'embarque.»
Puis là, on a fait cinq shows depuis ce temps-là,
puis là, je vais écrire un one-man show.
C'est elle qui m'a dit, «Go, fais-les.»
Elle dit, «T'utilises 10 % de tes capacités intellectuelles
dans ce métier-là. Tu fais juste jouer.
Asseille d'autres choses. Tu veux faire de la mise en scène,
asseille-les. Écris, fais des affaires.
T'as cette capacité-là.
Je suis convaincu que t'as le talent pour faire ça.»
Fait qu'elle m'a poussé dans le cul, puis c'est elle qui m'a dit,
«Là, là, là, là,
va donc voir quelqu'un pour
te faire du ménage un petit peu
dans tes affaires. » Je dis « Bien, je ne veux pas. »
Elle dit « Fais-moi confiance, je suis sûr que ça va te faire du bien. »
Je suis allé voir une psychologue, ça a changé ma vie.
Parce qu'elle m'a amené
sur des points, des affaires, puis tout ça.
À un moment donné, j'ai fait « Là, je suis tanné
d'être gros, puis ça. » Elle dit « Là, là,
c'est assez. » Elle dit « Ça fait 15 ans que tu me parles de ton poids.
Elle dit, soit que tu le règles ou tu m'en parles plus.
Elle dit, moi, je ne suis pas étoilé parce que tu es gros.
Elle dit, moi, c'est l'ensemble de l'œuvre.
Oui, tu es gros. So far, so what? Ça change quoi?
C'est la personne que j'aime. C'est des qualités.
C'est ça, tu es beau physiquement.
Tes yeux, tu m'attires. Elle dit, arrête d'en parler.
Je suis, ouais, OK. Mais j'ai dit, je veux vraiment perdre du poids.
Elle dit, fais-le. Là, c'est là.
Elle dit, là, tu as cinq mois devant toi et qu'il ne se passe rien. Elle dit, je te le'en parler. Je dis, oui, OK. Mais je dis, je veux vraiment perdre du poids. Bien, elle dit, fais-les. Là, c'est là. Elle dit, là, tu as cinq mois devant toi
et qu'il ne se passe rien.
Bien, elle dit, je te le donne, ce temps-là.
Elle dit, moi, là, je ne travaille pas
parce que moi, on a fait le choix
que Marie reste à la maison
parce que moi, je faisais des quotidiennes
puis c'était de l'ouvrage.
Elle dit, là, tu as cinq mois-là, je te le donne.
Elle dit, je vais m'occuper de la maison,
des enfants, je vais tout faire,
je vais m'occuper de tout.
Elle dit, je te le donne.
Mais elle dit, utilise-les comme du monde, par exemple.
Elle dit, là, fais-les pour les bonnes raisons.
Puis fais-les pour toi. » Elle dit « Essaye d'arrêter
de faire pour moi et pour l'ananas.
Fais-les pour toi. » Elle dit « Pourquoi tu veux le faire?
Bien, j'ai de la santé et tout ça. » Bien, elle dit « C'est ça.
Prends ton point d'ancrage qui est la santé,
tu veux le faire pour ta santé, fais-le pour ça. »
Alors là, je me suis assis et j'ai fait « OK.
J'ai besoin d'une équipe avec moi. »
Parce qu'au début des années 2000,
j'avais perdu un 85 livres,
mais je l'avais fait tout seul.
J'avais juste guéri l'extérieur,
je n'avais pas guéri l'intérieur.
Fait que là, j'ai fait, OK,
il faut que je le fasse intelligemment ce fois-là.
Fait que là, j'ai appelé ma psychologue.
J'ai dit, OK, je veux faire ce processus-là.
Elle a dit, parfait, on va se voir une fois par semaine,
deux fois par semaine, peu importe.
Je suis parfait.
J'ai appelé un entraîneur, Jean-François Gaudreau.
J'ai dit, man, je vais perdre du poids.
J'ai besoin de toi.
Je ne peux pas le faire tout seul.
Parfait.
J'ai appelé une physiothérapeute. J'ai dit, j'ai mal partout, puis je veux m'entraîner. Puis quand j'ai desé un entraîneur, Jean-François Gaudreau. J'ai dit, « Man, je vais perdre du poids. J'ai besoin de toi. Je ne peux pas le faire tout seul. » Parfait. J'ai appelé une physiothérapeute. J'ai dit, « J'ai mal partout.
Puis je vais m'entraîner. Puis quand j'ai des petits bobos,
je ne veux pas les traîner puis me décourager. »
Elle a dit, « Parfait, je vais être là. » J'ai appelé une nutritionniste.
J'ai dit, « Je reconnais tous les trucs de nutrition,
mais je veux juste m'encadrer. » Elle a dit, « Parfait. »
J'ai dit, « Je ne veux pas de régime. Je ne veux pas faire un régime.
C'est bon rien. C'est prouvé scientifiquement
qu'un régime, ça ne fonctionne pas.
Je veux changer mes habitudes alimentaires
et je veux changer mes habitudes alimentaires et je veux changer
mes habitudes de vie. Parfait.
Fait que tout ce monde-là ensemble se sont
rattachés. Ces gens-là se parlaient entre eux autres
pour voir où j'étais rendu.
Et j'ai commencé mes affaires tranquillement.
Je pouvais pas commencer les deux
et la nourriture et l'exercice. Alors,
j'ai commencé l'exercice tranquillement.
J'ai commencé mes affaires, puis je travaillais avec
Jean-François. À un moment donné, est arrivé le projet
du triathlon, puis tout ça.
Mais c'est toute ma blonde qui a fait en sorte
que ça arrive.
Je dois beaucoup...
À m'a sculpter pour arriver à ça.
Tu comprends?
Elle t'a entendu,
puis c'est comme elle a donné le reflet
de ça.
Absolument.
C'est sûr que la principale source de réussite dans tout ça,
c'est le soutien psychologique, mais son soutien à elle était essentiel.
Elle me voyait broyée, elle me voyait découragée, j'y arriverais pas.
Elle me revoyait tomber dans des mauvais patterns de bouffe, puis tout ça.
Jamais elle m'a jugé.
À quel moment t'as su que c'était la femme de ta vie?
La première fois que je l'ai vue,
je l'ai vue en photo,
elle, c'est Jean-Nicolas Vérot,
qui est un grand, grand ami à moi.
La blonde à Jean-Nicolas,
Jeannie Carina Gagné,
c'est la meilleure amie de Marie-Claude.
Ils se connaissent depuis qu'ils ont un jour.
Ils ont grandi ensemble.
Parce que Jeannie, sa mère est équatorienne,
puis ma blonde, sa mère est mexicaine.
Donc, c'était les deux ethnies sur la rue
où ils habitaient, fait qu'ils se sont mis ensemble
parce que, tu sais,
des Sud-Américaines
puis tout ça, il n'y en avait pas à l'époque.
T'étais à Delsune, ça arrive Sud, dans les années 70.
Il n'y en avait peu.
Ces deux-là étaient sur la même rue.
Les deux mères se sont mis
amis puis les deux pères aussi.
Ils ont eu des enfants ensemble puis Marie-Claude, elle a la même âge que
Jeannie, fait qu'ils ont grandi ensemble.
Évidemment, Marie-Claude, à un moment donné, est partie au Mexique.
Ils se sont perdus de vue. Mais ils ont toujours été en contact.
Et moi, j'étais bien chum avec
Jean-Nic, et Jean-Nic a commencé à fréquenter
Jeannie. Alors Jean-Nic, il dit « Hey, viens sur ma maison! »
Puis tout ça. Fait que là, je m'en vais là, puis il habitait
avec Jeannie dans ce temps-là. Et il y a une photo
de Marie-Claude et de Jeannie sur le bureau
de Jeannie. Je fais
« Mais c'est qui ce temps-là. Et il y a une photo de Marie-Claude et de Jeannie sur le bureau de Jeannie. Je fais...
Mais c'est qui, cette fille-là?
La blonde, une grande fille, à mesure 6 pieds,
à mesure 5 pieds 6,
les grands cheveux noirs jusqu'aux fesses,
belle, beau teint, tout.
Je fais...
Écoute, j'étais flabbergasté.
Mais moi, dans ma tête, d'innocent, petit, gros,
j'ai dit, aucune chance.
Je ne m'aventure même pas.
Je ne pose pas de questions
parce que je sais que ça ne marchera pas, je ne pose pas de questions,
parce que je sais que ça ne marchera pas,
parce que je me sabote moi-même par rapport à ça.
Alors là, je la parle, puis je dis, c'est qui ça?
Elle dit, ah, c'est ma grande amie Marie-Claude,
puis on a grandi ensemble, blablabla,
c'est ma meilleure amie, puis c'est le fun,
puis je suis correct.
Puis elle dit, hey, ça serait le fun qu'on se fasse un souper,
les quatre, juste pour qu'elle te voie, elle est fine,
puis tout, je dis, oui, oui.
Je te jure, ce n'est pas un blind date, rien, rien. » Marie-Claude, elle date des gens,
puis elle fréquente du monde.
Je lui dis « C'est parfait, correct. »
Fait que là, on se fait un souper,
puis moi, je capote sur elle.
Je la trouve d'une beauté, mais belle, mais belle.
Tu la vois en personne.
Je la vois en personne.
Ça arrive dans le quart de porte.
Belle grande fille de six pieds.
Elle est magnifique.
Moi, j'ai quoi à cette époque-là?
J'ai 33, donc
elle a le 25, 26 ans.
Je capoturais, je faisais, mais ça n'a
aucun sens, cette fille-là. Et là,
on soupe ensemble, c'est le fun, on a du fun.
Et pendant un an, on est sortis les quatre
tout le temps, sans que je fasse de
move, et non plus elle non plus,
parce qu'on jase, mais elle, de son bas,
elle fréquentait du monde, elle datait des gars,
mais ça ne marchait pas, marchait pas. Mais les quatre,
on continuait à se voir des soupers. On allait avoir des spectacles.
Puis tout ça. Puis à un moment donné,
j'ai des billets pour aller voir un groupe
qui s'appelle Evanescence au Centre Bell.
Puis là, je dis, j'ai quatre bons billets
parce que j'ai un contact. Ça vous tente-tu de venir?
Puis le mariage, c'est un groupe que j'ai envoyé.
On y va, on y va. Puis là, j'étais à sa côte.
Puis je fatigue. Puis là, j'ai fatigue.
Puis là, j'ose mettre ma main dans son dos.
Juste le même.
Elle bouge pas. Je fais...
C'est peut-être quelque chose qui se peut.
Fait que l'été d'après, ça reste,
mais j'ai encore...
Marie-Claude, j'ai tellement la chienne,
je veux pas me faire briser le casque.
J'ai peur de la brusquée, puis je veux pas.
Fait que l'été d'après, je joue au théâtre,
à Kings et Fards, au théâtre de Marcel Leboeuf,
puis Normand Chouinard.
Et j'étais à un chalet, puis je les invite.
Puis ils font « Ah oui, on y va, on y va, cool, cool, on y va. »
Mais je n'ai pas voulu coucher au chalet, puis tout.
Dans la journée, on se baigne,
puis là, je la vois en costume de baigne en piscine, puis tout.
Puis écoute, je me retiens à deux mains
pour ne pas sauter dessus, puis je la trouve belle.
Tout, mais pas juste physiquement,
mais elle est fine, elle est brillante, elle est intelligente.
Puis là, tu apprends à la connaître à travers les mois.
J'apprends à la connaître, ça fait quand même un an qu'on se fréquente.
Oui, c'est ça.
Écoute, cette fois-là, dans la piscine,
j'ai jamais autant désiré une femme que ce moment-là dans ma vie.
Jamais.
Tout, physiquement, puis tout.
Puis je me disais, je ferais tellement l'amour avec elle-là.
Puis tout.
Mais évidemment, je ne sais rien qui paraît.
Puis là, après ça, je fais,
on va faire du go-kart, on fait du go-kart, on rit, on a du fun,
il reste à coucher.
Puis le lendemain, je sors le Nutella, le beurre,
puis j'ai un petit gros déjeuner.
Elle dit, mais t'es donc bien hot,
t'es donc bien smart, puis tu nous reçois.
Le soir, elle vient de me voir jouer au théâtre,
on a du fun, puis ça reste dans même.
Puis là, à un moment donné,
je suis désolé, je vais reclencher plus vite. Mais c'est très intéressant, j'adore. Puis là, à un moment donné, tu sais, là, mon enfant, je suis désolé, je vais reclancher plus vite.
Mais c'est très intéressant, j'adore.
Puis là, à un moment donné, elle me dit,
écoute, c'est le fun de se voir
nous quatre, mais elle dit,
ce serait le fun qu'on se voie juste nous deux, non?
Là, je fais,
oui, c'est sûr.
Elle dit, écoute, elle, elle travaillait à cette époque-là pour la Standard Life,
puis elle s'occupait de tout
pour donner des,
pas des bourses, mais pas des...
Des commandites.
Des commandites au théâtre, pour les compagnies de théâtre.
Puis elle, elle dit, moi, j'essaie de donner à des petites compagnies
parce qu'elles ont moins de subventions que les grosses compagnies.
Fait que j'ai des billets pour aller à l'école,
voir un show, veux-tu venir avec moi?
J'ai fait, puis je lui ai dit,
veux-tu qu'on aille super ensemble avant?
J'ai dit, j'ai une bonne place de sushi, pas loin.
Puis elle a dit, ah oui, super, parfait.
Là, je m'en vais au sushi. Tout est arrivé
45 minutes en retard. Pour moi,
c'était fini. Les cellulaires...
Tu pensais qu'elle y allait pas, là.
Les cellulaires, à l'époque, c'était pas ce que c'était.
T'avais pas ton petit texto, tu disais que t'étais en retard.
J'étais sur le bord de ma neige, j'avais arrivé, désolé.
J'avais eu mon boss me coller en meeting.
Je m'en allais partir, blablabla, tout ça.
On mange ça, on va ouvrir la pièce de théâtre.
Puis là, on sort de la pièce, puis c'est le fun.
Puis bien, écoute, j'aimerais ça qu'on se revoie.
Elle dit, moi aussi, j'aimerais ça qu'on se revoie.
C'est le fun.
Je dis bye.
Deux becs s'y jouent.
Je suis parti de mon bar.
Dans ma tête, je me dis,
c'est quoi la prochaine étape?
Qu'est-ce que je fais?
À un moment donné,
on sort encore avec Jean-Nic et Jany.
Jany travaillait dans un bar à l'époque
qui était le Jello Bar sur Ontario.
On sort les quatre.
À un moment donné, j'ai des shooters.
Je pense qu'on prend des shooters.
Je vois Marie-Claude s'en aller,
s'asseoir plus loin, tout seul.
Jany travaille et Jean-Nic est là.
Je vais la voir.
Je fais « Es-tu correct? Ça va-tu? »
Je fais juste mettre la main à 10 doigts.
Oui, ça va.
Je la regarde et elle me regarde.
Je m'approche et on s'est embrassé
la première fois dans ce bar.
J'ai fait « Ok, là, là, je la regarde, puis elle me regarde. Puis là, je m'approche, puis on s'est embrassé la première fois dans ce bar-là. Puis là, j'ai fait, OK, là, là, écoute,
là, il y a toutes sortes d'affaires qui se passaient
dans ma tête. J'avais le cœur qui voulait me sortir de la poitrine.
Puis pas juste le cœur,
il y avait bien d'autres choses qui voulaient me sortir
de la boîte, des culottes. Écoute, j'étais là,
mais j'étais survolté,
surexcité. Puis là, on s'en va,
puis habituellement, Marie-Claude partait avec eux autres.
Elle dit, non, je vais prendre un taxi avec Michel aujourd'hui. Et les autres, ils font, hein, qu'est-ce qui arrive? OK, elle s'en va. Puis habituellement, Marie-Claude partait avec eux autres. Elle dit non, je vais prendre un taxi avec Michel aujourd'hui.
Et les autres, ils font, hein, qu'est-ce qui arrive?
OK, elle s'en vient chez nous. Elle dort
chez nous, mais il se passe rien. On s'est embrassés,
mais il n'y a pas eu de relation, rien, tu sais.
Puis là, Jany et Jean-Nic
s'en vont en voyage, eux autres, deux semaines.
Fait que là, ils savent pas ce qui va se passer avec nous autres,
mais ils sont intrigués. Ils veulent que ça marche,
tu sais. Fait que là, il y a un soir, je dis
à Marie-Claude, je dis, écoute, j'aimerais ça t'inviter à souper
dans mon appartement, ça te tenterait-tu? Elle dit, parfait.
Et là, je suis sur le nerf,
je sors, ma blonde est végétarienne,
avec le saumon fumé, puis les pétanques,
puis la rouille, puis toute la grosse affaire.
La végétarienne, elle mange du poisson.
Et là, elle arrive, elle sonne, je suis sur le nerf, je vais au la porte,
elle a comme un petit sac avec elle, je fais,
ah, c'est le fun?
Elle dit, je travaille demain matin, tout ça. Je dis « Ah, c'est le fun. » Elle dit « Je travaille demain matin. »
Je dis « OK, je vais coucher ici à soir. »
Je fais « Pardon? »
Elle dit « Je vais coucher ici à soir. »
Et j'avais parti.
Depuis ce temps-là, on est ensemble ça fait 20 ans.
C'est comme ça que ça s'est passé.
Écoute, on a eu nos hauts, nos bas.
Elle a toujours été là.
Ma blonde m'a déjà dit « Michel, je donnerais ma vie pour toi. »
La journée qu'elle m'a dit ça, je dis, «OK, ça, c'est la
femme de ma vie. Il n'y a pas rien d'autre
qui va battre ça. Tu comprends? Encore
aujourd'hui,
elle a fait énormément de sacrifices pour que
ma carrière aie bien, pour que
je prenne
mon envol et que je me valorise
dans mon métier. Elle a dit que je vais faire le sacrifice, moi,
de rester à la maison et de m'occuper des enfants.
Parfait, c'est beau, c'est ça. Mais là, à un moment donné,
elle dit, quand les enfants vont commencer à être à l'école,
ils ont vieilli, elle dit, là, j'aimerais ça recommencer à travailler.
Elle dit, je suis une femme, j'adore mes enfants,
je suis une mère de famille, mais je veux aussi
m'épanouir dans d'autres choses. Je dis, parfait, good,
tu vas recommencer. Parce qu'elle avait fait un bac en communication,
tu sais, elle dit, oui, mais ça ne m'intéresse plus, la communication.
Elle dit, je veux faire d'autres choses, je veux aider les gens.
J'ai dit, qu'est-ce que tu aimerais faire?
Elle dit, j'ai toujours rêvé de faire mon droit. J'ai toujours rêvé d'être avocate. Je dis, mais il fallait. Elle dit, Michel, j'aiautres choses. Je veux aider les gens. J'ai dit, qu'est-ce que tu aimerais faire? Elle dit, j'ai toujours rêvé de faire mon droit.
J'ai toujours rêvé d'être avocate.
Je dis, mais il fallait.
Elle dit, Michel, j'ai 44 ans.
Je dis, what?
Tu t'es privé pour moi.
C'est à ton tour.
Elle dit, attends un peu.
Les enfants, on va s'organiser.
Elle vient de finir sa deuxième année en droit.
Elle commence sa dernière année prochaine.
Après, ça va faire le barreau.
Puis, elle va être avocate.
C'est beau parce que vous vous soutenez l'un envers l'autre.
C'est très réciproque.
Non, non, écoute, c'est une femme l'autre. C'est très réciproque.
C'est une femme...
Elle fait tout
pour que ça soit facile.
Je ne suis pas facile à vivre.
Je suis un impulsif, je suis un excessif,
je suis un angoissé.
Je suis une neige.
Je pognes les nerfs vite. J'ai des sauts d'humeur.
Des fois, on s'assoit et elle fait
« Là, ça va faire. » On a des meetings
et elle me force à avoir des conversations.
Les gars, des fois, on n'est pas bien bons pour avoir...
« OK, là, ça serait le fun qu'on fasse un bilan. »
« C'est le bilan. »
Là, ça part. Oui, mais telle, telle...
Elle a toujours raison.
Elle sait qu'il y a des affaires
que je ne veux pas gérer dans la vie.
Elle ne m'en parle pas. Elle s'organise sur son bord.
Elle le fait pour que ça aille mieux.
Elle ne le fait pas pour te reprocher rien.
Jamais, jamais, jamais.
C'est l'intention qui est bonne.
C'est pour ça que tu acceptes ça.
À un moment donné, j'avais une période un peu plus creuse financièrement.
C'était correct. Je vivais bien.
Puis là, j'ai dit, la thérapie.
Puis ça a fait... T'arrêtes pas ça.
Elle a dit, on va réhypotéquer la maison s'il faut,
mais t'arrêtes pas ta thérapie.
Elle a dit, je m'en fous, je vais retourner serveuse au Saint-Hubert.
Je m'en fous. Mais elle a dit, c'est pas vrai que t'arrêtes pas ta thérapie. Elle dit, je m'en fous, je vais retourner serveuse au Saint-Hubert, je m'en fous. Mais elle dit, c'est pas vrai que t'arrêtes
ta thérapie, ça va bien.
Elle trouve toujours des... Ma blonde,
elle m'a dit à un moment donné, elle dit, Michel, il y a toujours
une solution à tout.
Elle dit, il y a toujours une solution à un problème.
Pour l'anxieux que t'es, ça, c'est important d'entendre ça.
C'est ça. Je te dis pas qu'on va trouver
la solution demain, ça peut être demain, ça peut être dans une
semaine, ça peut être dans un an, mais elle dit, il y a
toujours une solution. Puis moi, ça m'est resté
dans la tête. J'ai fait, est-ce qu'elle a raison?
À cet âge, je le dis à mes enfants,
ma fille à capote, tu trouves pas mon épipène?
Florian, il y a une solution.
J'en ai une, moi.
On va aller en chercher une autre à la pharmacie.
On va chercher dans ta chambre qui est le bordel,
peut-être qui est en dessous de tes millions d'affaires que tu te ramasses pas.
Ouais, mais là, t'as-tu checké
dans ton sac de spa? Mais qu'est-ce que t'as fait? J'ai joué à rien.
Ah, elle l'a. Je dis, toi, maman, elle le dit tout le temps,
il y a toujours une solution.
Et voilà.
Voilà, ça finit toujours de même.
Quelle belle histoire de toi et Marie-Claude.
Quand même, quand même.
Vraiment, je suis émue.
Je trouve ça beau, toute cette fréquentation-là.
Toi qui se... Tu sais, tu t'es un peu saboté.
Ah, complètement.
Et le temps a fait que les barrières sont tombées.
Oui, oui, c'est ça. Puis j'avais peur aussi,
parce que j'avais vécu une grosse peine d'amour
une couple d'années, vraiment une solide peine d'amour.
Je ne pensais pas de m'en remettre.
Fait que j'avais peur de faire...
De revivre ça.
C'est plus vrai que je revivre ça, moi, là.
Non, je comprends. Mais en même temps,
la relation était déjà commencée à ce moment-là.
Exactement.
Fait que c'était bien plus profond que n'importe quelle autre relation.
Si l'autre personne ne me laisse pas,
je ne rencontre pas cette fille-là.
Tout est dans tout à un moment donné.
Tu pourrais passer au genre.
C'est le même service.
Tu brasses, tu mandales trois.
On rentre encore plus.
C'est parce que tu es rentré assez...
Je me suis donné pas mal.
Tu t'es donné pas mal en partant.
Au biz.net, on va avoir du fun avec ça.
On va avoir plusieurs titres, peut-être.
Oui, c'est ça.
Merci.
Mais es-tu conscient à combien tu vas aider des gens avec ça?
Bien, je suis...
Ça, les expériences de vie,
c'est un peu comme lire une biographie.
Moi, quand je lis une biographie, c'est pour moutiller.
Bien, c'est complètement...
Parce que là, tu disais, dans le fond,
tu sais, des fois, on a l'impression qu'on est tout seul
à vivre des situations, puis que c'est lourd.
Puis quand tu vois, OK, il l'a vécu,
lui, il a fait ça,
ça fait écho. Puis tu sais,
déjà, les commentaires qu'on a sur
Ouvre ton jeu, c'est beaucoup ça.
Tu sais, aujourd'hui, il y a quelqu'un qui nous dit
que j'aurais aimé entendre tes podcasts
quand j'avais 25 ans.
Parce qu'il y a bien des affaires, j'aurais compris,
entre autres sur le couple,
que le couple, ça évolue.
C'est pas...
Faut vivre avec les bas, faut vivre avec les hauts
pour que tu te dises, à un moment donné,
c'est ça qu'il fallait faire et ne pas te décrocher avant.
Exactement. Parce que souvent, regarde,
tout passe puis abandonne jamais.
Tu sais, souvent, on a tendance à abandonner.
Tu sais, ça va pas mal d'un couple.
OK, on abandonne.
Non, mais ça vaut la peine de travailler.
Ça vaut la peine de faire des efforts.
Oui, il va y avoir des erreurs.
Oui, il va y avoir des gros conflits.
Oui, ça se peut qu'il y ait des grosses chicanes.
Ça se peut qu'il y ait des remises en question.
Mais au bout de la ligne,
ça vaut-tu la peine de tout sacrifier pour ça?
Je pense qu'à un moment donné,
c'est là que tu te fais un examen de conscience puis tu te poses des vraies questions.
Jeannette Bertrand, l'autre fois,
on l'a reçu à Ouvretonger,
puis elle me disait,
tu sais, elle disait à un couple,
quand ça fait longtemps que t'es ensemble, parce qu'on parlait
de mon couple, en fait, puis
elle disait, c'est la question qu'il faut que tu te poses
à un moment donné, c'est est-ce qu'on veut vieillir
ensemble? – Tout à fait. – Puis elle dit,
si la réponse est oui, bien, vous allez faire ce qu'il faut
pour vieillir ensemble, vous allez faire
des choix, puis je trouvais ça vraiment
comme déculpabilisant, simple.
C'est pas une confrontation avec l'autre
de dire ça.
Je trouvais que ça... Mais Jeannette va tout le temps
rester notre Jeannette.
Alors voici les questions jaunes.
Quel est le plus grand défi que tu as surmonté dans ta vie?
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois.
Pour être bien avec moi-même, je dois.
Oui. Pour être bien avec moi-même, je dois. Oui.
Pour être bien avec moi-même,
je dois me parler
constamment. Vraiment, à chaque
jour, pour moi, c'est un combat. Pas que
je n'ai pas le bon emphase, ce n'est pas ça. C'est juste que
j'ai fait beaucoup d'efforts pour être bien
physiquement. J'ai fait beaucoup d'efforts pour être
bien mentalement. Alors,
il faut que ce travail-là continue
sans arrêt pour moi. Le matin,
je me lève, je me dis toujours par rapport
à la bouffe, parce que c'est un enjeu
qui va être là toute ma vie, c'est le combat de ma vie.
Le matin, je me lève, je me dis « OK, aujourd'hui,
je m'en vais encore à la guerre. »
Et le soir, quand je me couche, je me dis toujours
« C'est encore moi qui ai gagné aujourd'hui. »
Parce que chaque repas, c'est un défi.
À chaque repas, il faut que je fasse le bon choix.
J'ai encore des tendances à aller dans la facilité.
Je veux dire, moi, à un moment donné,
j'étais sur l'autoroute, je voyais un mec d'eau,
mon char torsait tout seul.
Mais tout ça fait en sorte qu'il faut que je me batte,
que je me parle, mais c'est beaucoup plus facile aujourd'hui.
Les premiers temps, écoute, je ne pensais qu'à ça.
Ça occupait mes pensées 24 heures sur 24.
Peu importe ce que tu faisais, tu pensais à manger.
Je pensais à manger, je pensais à...
Des fois, je me couchais le soir et je me disais
« Attends, je vais manger un « smoke meat » gras.
Ça va me contenter avec une frite bien cuite. »
Je me disais « Rien, ça n'a pas de sens que tu penses ça.
Calme-toi. »
Souvent, je me disais le soir,
« J'ai faim. Mange une carotte. »
C'est quoi le plaisir de manger une carotte
le soir quand tu arrives de travailler?
Ce n'est pas ça qui me faisait plaisir, tu comprends?
Mais j'ai appris à décortiquer les affaires.
Et à un moment donné,
il y a une nutritionniste qui me dit
laisse-toi pas avoir faim.
Donne-toi pas l'occasion d'avoir faim.
Fait que je traîne toujours des affaires avec moi.
Des bords de protéines, des noix,
du fromage.
Si j'ai faim, tout de suite je prends ça
puis ça va me calmer.
Sinon, tu vas prendre n'importe quoi.
Sinon, je vais endurer, je vais endurer, je vais endurer.
J'ai encore des mauvaises habitudes.
Des fois, je ne déjeune pas.
Mon premier repas, je vais le prendre à une heure l'après-midi
parce que je travaille, parce que j'oublie,
mais je suis capable de fonctionner comme ça.
Ma blonde a dit, je ne sais pas comment tu fais.
Ma blonde a dit, je me lève, je me réveille le matin.
Ce qui me réveille, c'est parce que j'ai faim.
Moi, je n'ai pas faim.
Des fois, je crie des repas.
Des fois, ce n'est pas bon. Je sais que c'est pas bon.
Mais ça m'empêche pas de fonctionner.
Puis ça m'enlève pas
de l'énergie. Constamment,
pour être bien, je dois
penser à ces affaires-là. Constamment,
je me parle. Constamment, je me dis ça.
Tout passe. Des fois, t'sais, t'es dans une mauvaise affaire,
t'sais, OK, ça va passer. Ça, c'est Nicole Bordeleau
qui m'a dit cette phrase-là.
C'est le type d'un de ses livres.
Tout passe. J'étais dans une période d'anxiété, Marie-C Nicole Bordelot qui m'a dit cette phrase-là. C'est le type d'un de ses livres.
J'étais dans une période d'anxiété, Marie-Claude.
Tu ne peux pas t'imaginer comment je te filais pour, puis que c'était pas bien.
Je ne suis pas en dépression, tout ça.
J'ai vraiment un trouble d'anxiété
dans la vie. J'ai un trouble anxieux. C'est correct.
Ça fait partie de moi. C'est génétique. C'est chimique.
Bon, je ne peux pas. Mais il y a des affaires,
il y a des outils que j'ai maintenant qui m'aident.
À un moment donné, je suis dans un pic d'anxiété.
Puis je te parle de ça, ça fait plusieurs années.
Puis ça roule rondement, puis ça ne va pas bien.
Là, on a dit, pourquoi tu ne vas pas faire de la méditation?
Le Centre Yoga Monde est à côté
de chez nous, avec Nicole Bordelot.
Je ne me souviens pas.
Hélène.
Hélène, merci beaucoup.
Merci Hélène qui est formidable.
Hélène Dallaire, ancienne chef d'orchestre de Richard Séguin, qui a lâché la musique pour faire du yoga avec Hélène, qui est formidable. Hélène Dallaire. Hélène Dallaire, qui est l'ancienne chef d'orchestre de Richard Séguin,
qui a lâché la musique pour faire du yoga avec Hélène,
puis tout ça, qui est formidable.
Donc, Hélène donne des cours de méditation,
mais il faut que tu réjouisses genre six ans d'avance
parce que tout le monde s'agarroche tellement qu'elle ment.
Je réussis à avoir une place dans un cours.
Fait que j'y vais, je suis stressé, puis tout.
Alors là, on est dans son cours,
et là, elle parle avant, puis moi, je suis soudenaire.
Puis personne...
Peut-être que tout le monde est soudenaire dans le cours, mais ça paraît pas quand t' suis soudenaire. Puis personne... Peut-être que tout le monde
est soudenaire dans le cours, mais ça paraît pas
quand t'es soudenaire, tu veux pas que ça se paraisse.
Et là, elle dit, aujourd'hui, je vais vous parler d'anxiété.
Très, c'est moi.
Elle me parle. Ça fait qu'elle sait que je suis anxieux.
Elle parle. Elle dit, vous savez,
l'anxiété, c'est une émotion, ça vient, ça va.
Puis ça va revenir, puis ça va partir, puis ça...
Elle dit, vous savez, dans la vie, tout passe.
Écoute, je te jure,
c'est comme si elle venait me lancer une flèche dans le coeur.
Ça fait...
OK, c'est vrai.
Pas juste les mauvais moments.
Les bons moments aussi passent.
L'anxiété passe, le bonheur passe,
la tristesse passe, la joie passe,
le sourire passe,
le malheur passe,
le stress passe, tout passe
à un moment donné. Ça ne peut pas rester.
J'ai fait, ah, mais tellement.
Écoute, cette phrase-là a changé
ma vie. Après ça, quand je continue
ma thérapie, ma psychologue me disait,
Michel, je te jure, ça va finir par passer.
Je ne sais pas quand. C'est toi qui vas décider quand tu vas
arrêter d'être stressé parce que tu donnes
du gaz. Je me donnais du gaz.
Je me créais des situations anxiogènes
pour garder cette espèce d'anxiété-là.
Tu faisais des scénarios.
Exactement.
Ma psychologue, elle disait,
« Sais-tu ce que je vais te dire?
Je vais te dire quelque chose qui va te faire chier. »
Elle dit, « T'aies pas ça. »
Je suis pas capable.
Elle dit, « C'est parce que tu connais ce feeling-là.
Tu veux pas aller dans quelque chose que tu connais pas.
Tu connais ce feeling-là, cette peur-là. »
Elle dit, « C'est comme si ça te rassure. »
Elle dit, « L'inconnu t'a fait peur.
Elle dit, t'as peur d'être bien, c'est trop beau pour être vrai.
Je fais, t'as marouette, comment ça se fait qu'elle...
Et à partir de ce moment-là, ça a comme fait, ah, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
Et quand j'ai entrepris tout mon processus de perte de poids, tout ça,
la psychologue qui a me dit, la phrase la plus souvent qu'elle m'a dit, c'est,
abandonne jamais, peu importe ce qui va arriver.
Tu vas plafonner, abandonne pas.
Tu vas manger comme un porc la veille,
abandonne pas.
Décourage-toi pas, abandonne pas.
Parce que les conflits avec la nourriture,
il y en a toutes sortes,
mais il reste que la nourriture,
c'est que tu ne peux pas t'en passer.
Tu ne peux pas aller à un endroit et dire
« ici, il n'y en aura pas ».
C'est la dépendance la plus difficile à se séparer de.
C'est ça, parce qu'il faut que tu continues
à avoir ta dépendance à chaque jour.
C'est ça qui tient en vie, c'est ton énergie.
Elle est essentielle à ta vie, la bouffe.
Il faut que tu manges.
Dan Bigra, à un moment donné, il me dit
« Moi, je suis un alcoolique. Le verre, j'ai juste fait ça avec. »
Mais il est toujours là.
Mais il dit « Je ne le touche pas. » ça avec. Mais il est toujours là. Mais je ne le touche pas.
Mais il est toujours là.
Le cocaïnomane, il met sa coke là
et il fait « Hey là, mais je ne touche pas.
Le gambler, c'est la même chose.
Mais nous autres, on ne peut pas arrêter de manger. »
Je dis « nous autres » parce que je parle
des autres personnes qui souffrent
de dépendance à la nourriture.
On ne peut pas arrêter de manger.
Mais c'est de faire les bons choix.
Puis, je te dirais que
j'ai changé beaucoup mon alimentation,
évidemment, mais pas tant. C'est juste
qu'au lieu de manger le quatre-quarts de l'assiette, j'en mange
un quart. Et je me satisfais
avec ça. J'ai envie des chips, je vais m'en prendre
dans un bol, je vais arrêter.
Je ne me prive pas, je mange des poutines,
je mange tout ça. Mais je veux dire,
c'est la nutritionniste, elle me dit,
fais l'exercice.
Mettons que tu manges un Big Mac, je fais un.
Elle dit, la première bouchée est bonne.
Elle dit, mais les huit autres bouchées que tu vas prendre
vont goûter la même affaire.
Elle dit, pourquoi tu penses que beaucoup de pays en Europe,
puis les Français, puis les Espagnols,
c'est des tapas, c'est des petites affaires
pour manger plein de choses?
Elle dit, ton club sandwich va goûter la même affaire
tout le long, ton spaghetti.
Quand même, tu manges un assiette grosse de spaghetti,
c'est pourquoi? C'est juste pour te remplir. Parce qu'ils va goûter la même affaire tout le long. Ton spaghetti, quand même, tu manges une assiette grosse de spaghetti, c'est pourquoi?
C'est juste pour te remplir, parce qu'il goûte toute la même... À chaque bouchée, il va goûter
la même affaire. Je dis, Christ, t'as bien raison.
Fait qu'elle dit, t'as envie d'un Big Mac?
Jette-en un, prends-en une bouchée, puis le reste,
jette-le aux mouettes, aux donuts, aux bananes,
dans le compost. Ton goût est satisfait.
Tes papilles gustatives vont être satisfaites.
Après ça, là, mange tes légumes, tes affaires.
C'est la même chose pour les chips,
c'est la même chose pour le chocolat. — Mais tu le fais, ça? — Je le fais.
Je le fais. Puis à ce temps-là, je me fais plein d'affaires.
Tu sais, je vais me sortir des olives,
du fromage, des biscottes,
du hummus, des céleris, des radis,
du fromage, trois, quatre
sortes de fromages. Puis là, bien, petites affaires.
Puis ça goûte chaque bouchée différente.
Oups, ce biscotte-là, je vais mettre un morceau d'avocat dessus,
un peu de sel, avec quoi? De la sauce piquante.
Cette bouchée-là était bonne. Même biscotte.
Du hummus.
Ça te contente parce que tu as la bouffe devant toi.
Au lieu de dire...
Parce qu'il n'y a rien de pire que de l'éloigner
parce que tu vas en avoir encore besoin.
Je vais me frustrer.
Donc tu y fais face, mais différemment.
Tout ça fait en sorte que, pour être bien,
c'est toutes des petites causes que je compartis.
Tu travailles beaucoup.
Tu es occupé quand même.
Oui, je travaille beaucoup.
Je veux dire, dans le sens sur toi-même.
Dans ce sens-là, je veux dire que tu es quand même
quelqu'un qui a beaucoup de choses qui se passent
dans sa tête.
Oui, absolument.
Tu as beaucoup de choses à gérer.
Oui, mais c'est de plus en plus facile.
De bien entourer.
Des gens me comprennent aussi.
Ma blonde, elle me comprend.
Elle le sait.
Des fois, j'arrive, elle fait ça va pas.
Je fais non, je mange pas aujourd'hui.
Il y a tout un rapport avec ton anxiété et la bouffe.
C'est de tout mettre ça ensemble, de se comprendre.
C'est de le gérer comme du monde.
C'est de bien le gérer.
Encore aujourd'hui, il y a du monde qui m'aide à le gérer.
Je ne me gère pas tout seul.
Il y a des affaires que je gère tout seul.
La nutritionniste, je ne la vois plus.
Mon entraîneur, je le vois moins.
La psychologue, je la vois
beaucoup moins fréquemment.
Je passe des fois des mours parce que je sais où je m'en vais.
Des fois, je fais « Oup, pense-moi de voir Pascal. »
« Juste un petit ménage, je vais la voir. »
« Arise, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus. »
« Contre-moi ça. »
Écoute, ça fait... Je ne sais pas combien d'années
que je la vois, Pascale Brion, qui est une psychologue
extraordinaire.
Et je pense que dans toutes les rencontres,
c'est elle qui a le plus parlé
que moi. Parce qu'elle est
active, elle me pose des questions,
elle me challenge, elle ne fait pas juste.
Puis toi, c'est ça que tu as besoin. Mais il faut toujours
trouver le psychologue, on a besoin.
Exactement, j'ai magasiné, J'en ai vu 3, 4, 5.
Des fois, je me disais, non, ce n'est pas ça.
Ça ne connecte pas.
Elle, écoute, cette histoire-là,
si un jour je peux la raconter, je te la raconterai.
Puis là, elle me disait ça.
Elle me disait, fais-toi confiance.
Puis n'abandonne pas.
Puis ça va bien aller.
Puis elle m'a supporté là-dedans.
Puis là, j'ai fait, je vais faire un triathlon.
Elle me dit, c'est parfait, go, on y va.
On y va.
Elle se fait du bien entendre ça aussi.
On y va.
Puis je me dis, on y va. Pourquoi? Il n Elle se fait du bien entendre ça aussi. On y va.
Pourquoi? Il n'y en a plus.
Le sky is the limit. Il n'y en a plus.
Arrête d'arriver devant un obstacle.
Mon Dieu, il faut que je monte l'Everest.
Elle dit, non, il faut juste que tu commences par monter le Mont-Royal.
Après ça, tu verras peut-être si c'est l'Everest.
Puis là, le Mont-Royal, c'est encore trop haut.
C'est juste la petite côte quand tu vas glisser chez vous, ton obstacle.
Arrête de penser que c'est insurmontable.
Tout est surmontable. Oui, mais les anxieux, c'est ça. C'est des pires côte quand tu vas glisser chez vous, ton obstacle. Arrête de penser que c'est insurmontable. Tout est surmontable.
Oui, mais les anxieux, c'est ça.
C'est des pires scénarios tout le temps.
C'est 99,9 des scénarios qu'on s'imagine n'arriveront pas.
C'est ça, exactement.
C'est effrayant.
Puis j'essaie d'inculquer ça à mes enfants.
Je me dis que ça ne donne rien.
Ça ne donne absolument rien de s'imaginer
que ça va être une catastrophe demain matin.
Ça n'arrivera pas.
Ça n'arrivera pas.
Ma fille a fait de l'anxiété pour ses examens et tout.
À 96, en moyenne générale,
elle a reçu la médaille d'excellence de l'école.
Il y a deux élèves par niveau qui l'ont.
Elle l'a.
Puis encore aujourd'hui,
elle a fait ses examens de fin d'année et elle se dénère.
« Lauriane, tu es papa, je suis comme ça. »
Je lui dis « Bien, tu as bien raison, tu es de même. »
Mais ma fille, je l'équipe.
Très tôt, je l'équipe d'outils. Puis ma blonde est extraord suis comme ça. » Je lui dis « Bien, tu as bien raison. Tu es de même. » Mais ma fille, elle gèle l'équipe. Très tôt,
elle gèle l'équipe d'outils. Puis ma blonde est extraordinaire pour ça. Puis on l'a
fait rencontrer des gens, des psychologues.
Puis on l'a fait...
Pas des pédopsychiatres, mais des
psychologues, des travailleurs...
Je ne sais pas social, mais
TS, c'est quoi?
Ça se spécialise.
Elle est entourée. Elle a son tiers-temps à l'école
parce qu'elle a un TDAH.
Elle est formidable.
Elle est belle à voir aller parce qu'elle est encadrée
et elle n'est pas laissée tout seule.
Moi, quand j'étais jeune, le TDAH, ça n'existait pas.
Ça existait, mais on ne savait pas.
On avait plein dans nos classes.
Combien de fois?
Il est dans l'une.
Lui, il est tannant.
On va le mettre en arrière.
On va le sortir de là. Il y en a combien?
Je me souviens des élèves avec qui j'étais.
D'ailleurs, on était des amis d'enfance il n'y a pas longtemps.
On se rappelait un tel. On le sortait de la classe.
Il était à toutes des TDAH.
Avec impulsivité.
Sauf que ça a des mauvaises réputations pour lui.
Aujourd'hui, heureusement,
on sait c'est quoi.
Il y a un encadrement qui est là.
On y va.
Les gens disent que ça ne se peut pas que tout le monde y en ait autant.
Ce n'est pas qu'il y en a plus, c'est qu'on les diagnostique mieux.
En fait, on les diagnostique point.
Déjà, ça ne l'était pas.
C'était pas diagnostiqué à l'époque.
On ne t'écoute pas en classe.
Ton professeur de mathématiques m'a appelé.
Je ne sais pas que je n'écoute pas, mais après cinq minutes,
je pars dans l'une.
Encore aujourd'hui, quand je conduis,
je regarde tout sauf la route.
Ah, un panneau. Ah, un cadeau. Ah, là, c'est un magasin.
Ah, il faut que j'arrête.
C'est effrayant. C'est fou, le malade mental.
Je joue au théâtre, des fois, les gens me parlent,
puis là, je pars.
Là, je regarde dans la salle.
Ah, Michel Tremblay, là.
Puis là, j'écoute.
C'est la scène?
Oui. Puis là, je dis ma ligne quand c'est le fun. Puis là, j'écoute. C'est la scène? Oui, oui.
Puis là, je dis ma ligne quand c'est le temps.
Puis je continue à jouer.
Puis là, je parle.
T'es capable de faire ça?
Je sais pas, je suis pas capable.
C'est le même.
C'est ça, non, mais c'est le même.
Quand on n'est pas télégé, moi, je t'écoute, là, tu sais.
Fait que toi, tu gardes ton focus quand même.
Absolument.
C'est que ton cerveau, il est bien programmé.
Je pense à trois, quatre choses à faire en même temps.
Pendant que je te dis ma réplique sur scène, des fois,
je pense à ma liste d'épiceries en même temps que je dis ma ligne.
C'est malade, là. C'est fou, là.
T'es occupé, en tout cas, dans ta tête.
Quand je me couche le soir, je suis fatigué.
Je vais aller dans la deuxième question jaune.
Quel est le plus grand défi
que tu as surmonté dans ta vie?
Le plus grand défi que j'ai surmonté dans ma vie,
la paternité, je pense.
Oui, vraiment, c'est quelque chose qui m'a challengé,
qui me challenge encore.
En même temps, c'est la plus belle affaire au monde.
Je dis souvent au monde,
quand je vais mourir, quand ça va être fini,
tout ça, qui va être alentour de moi?
J'espère que ça va être mes enfants
puis ma blonde. Peu importe les films
que j'ai faits, les séries que j'ai faites,
les trophées que j'ai gagnés, les projets
que j'ai mis en branle, tout ça. Ce qui va rester à la fin j'ai gagnés, les projets que j'ai mis en bande, tout ça.
Ce qui va rester à la fin, c'est ça.
C'est ça. C'est that's it, that's all.
Pour moi, c'est un challenge d'être
un père. Je trouve ça
difficile. Il n'y a pas de livre.
Ma fille aînée, la première nuit
qu'elle est arrivée à la maison, j'ai mis
la coquille sur le comptoir. Ma fille,
il y a trois ou quatre jours, je regarde ma blanche, je fais
« Mais qu'est-ce qu'on va faire avec ça? J'ai aucune idée.
Puis là, moi, ça travaille dans ma tête.
Je fais, là, il ne faut pas que je fasse d'erreurs.
Il ne faut pas que je la traumatise.
Il ne faut pas que je parle fort.
Il ne faut pas que je... Tout ça, parce que...
Toutes les faut pas.
Il ne faut pas, parce que moi, je sais les conséquences
que ça a eues sur moi et je ne veux pas créer ça.
Tu sais, puis des fois, je parle à ma blonde,
puis je fais, oui, mais il n'a rien. Des fois, j'ai ma blonde, puis je fais, oui, mais
Lauriane, des fois, j'ai de la misère. Elle dit, Michel,
elle a peur. J'ai peur de quoi? Elle a peur que t'aies chicane.
Je dis, oui, mais je veux pas ça.
Je rentre dans la chambre à Lauriane. Je m'assois.
Je lui dis, oui, parce que des fois, t'es rough.
Des fois, tu parles fort.
Je m'excuse, mais tu le dis, Lauriane, c'est pas conscient.
Je dédramatise, puis j'essaie de me dédouaner
tout de suite.
Je lui dis, tu le sais, Lauriane,
moi, je te dis des choses, mais je veux
que tu me dises s'il y a des affaires que je fais que tu fais pas ton affaire,
s'il y a des affaires que je fais qui te blessent, s'il y a des affaires
qui te chottent. Je veux que tu me le dises. Je veux pas
qu'à 15-16 ans, tu m'envoies le chien
que je te voyais plus pendant trois ans.
Je veux qu'on règle les choses au fur et à mesure.
Puis ça a toujours été clair avec ça. Fait qu'on a des
super belles discussions par rapport à ça.
Puis ça, pour moi, c'est un travail,
c'est un challenge, mais c'est des épreuves aussi.
Je veux dire,
mon gars, qui est une soie,
mais là, des fois, je me dis,
est-tu trop fin, es-tu trop smooth?
Puis là, je dis, Eliott, t'es pas obligé
de faire tout ce que les gens te disent dans la vie.
C'est toi, c'est toujours toi qui as le dernier choix.
Puis déjà, j'ai dit, les filles, man,
écoute-moi bien, tu respectes les filles,
tu ne fais jamais rien sans que les filles te disent qu'elles sont d'accord avec ça. T'es parti, t'sais, j'ai dit, les filles, man, écoute-moi bien. Tu respectes les filles. Tu ne fais jamais rien sans que les filles te disent
qu'elles sont d'accord avec ça.
T'es parti, j'ai instauré la leçon de consentement.
Puis je dis la même chose à ma fille.
Puis j'ai dit, même toi, Lauriane,
je dis, oui, mais toi aussi, tu respectes les gars.
C'est pas parce que les gars doivent te respecter
que toi, tu dois pas respecter.
Toi aussi, tu respectes les gars.
Si t'as envie d'une pulsion sur un garçon,
tu demandes, tu fais rien sans le consentement de personne. Même chose à mon gars. J'ai dit, tes parties intimes, ça t'as envie d'une pulsion sur un garçon, tu demandes, tu fais rien sans le consentement de personne.
Même chose à mon gars.
J'ai dit, tes parties intimes, ça t'appartient.
Il y a personne qui a le droit de toucher à tes parties intimes
sans que tu sois d'accord.
Peu importe c'est qui, blablabla.
Fait que, tu sais, j'essaie de...
Mais pour moi, c'est un challenge.
Des fois, je me fais des listes.
Faut pas que j'oublie de parler de ça avec Elliot.
Faut pas que j'oublie de parler de ça avec Léryane.
C'est pas que c'est...
Dans ta cœur, t'as pas l'habitude.
Ah oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup. On commence à parler de... Bon, on commence, ça fait longtemps j'oublie de parler de ça avec Lauriam. Prends-toi à cœur. Ah oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
On commence à parler de...
Ça fait longtemps qu'on en parle de relations sexuelles.
Quand tu vas être prête, on veut t'en parler.
Il y a différentes affaires.
Tu es à l'aise de parler des relations sexuelles?
Franchement, mon éducation sexuelle, ça a duré...
Tu dis franchement, mais ce n'est pas si facile à faire.
Oui, mais ça fait partie...
Il me semble que c'est la base.
C'est la base, mais il faut quand même le faire.
J'ai hâte d'aller m'asseoir à la cage au sport
avec mon gars et de faire « mon chum, asseoir, on parle de ça ».
Les relations sexuelles,
les filles, l'anatomie.
Tu as vraiment une relation privilégiée avec tes enfants.
Oui, mais il n'y a pas de sujet tabou.
Je parle de tout.
En tout cas, moi, je trouve ça vraiment
intéressant le fait que pour toi, de parler
de leur vie sexuelle, en tout cas,
à venir, ça soit aussi
facile, parce que
combien c'est important dans la vie
d'être capable d'en parler
avec ses parents, parce qu'on veut
tellement leur bien.
Ça a duré 12 secondes et quart,
puis c'était ça, puis arrange-toi, mon homme.
Fait que tu sais, OK,
je me suis organisé, puis j'ai appris par moi-même avec des chums, puis de poserétait ça, puis arrange-toi, mon homme. Fait que tu fais OK. Fait que là, je me suis organisé,
puis j'ai appris par moi-même avec des chums,
puis de poser des questions, des affaires,
puis tu sais pas trop.
Mais eux autres, là, ils vont être outillés
pour faire face à ça.
Puis je vais parler à mon gars,
puis je vais, tu sais, quand ça va être le temps,
je vais lui acheter des condoms,
je vais lui expliquer les affaires,
faire attention.
Ma fille, si elle veut prendre la pellule,
on va avoir des discussions, on va parler.
Oui, c'est pour te protéger,
mais tu fais rien sans que toi... J'ai dit à ma fille, c'est pour te protéger, mais tu ne fais rien sans que toi...
J'ai dit à ma fille, c'est toujours toi
qui vas prendre la dernière décision.
Peu importe ce que les gens vont te demander.
Peu importe qui veut essayer de t'imposer des choses.
C'est toi qui décides.
Il n'y a personne qui va t'imposer quoi que ce soit
par rapport à n'importe quoi dans la vie.
Elle fait parfait, j'ai compris.
Ça, c'est super.
Je m'en vends, je m'attivette les bretelles,
mais ma blonde, qui a
tout défriché avant moi aussi,
qui, elle, est extraordinaire par rapport à ça.
Elle me facilite la tâche.
C'est un grand défi que tu relèves,
mais que tu relèves chaque jour, en fait.
Ah, bien, absolument.
Tu n'as pas fait de hockey de chèque.
Non, non, non. Puis moi, il n'était pas question
que j'aille un deuxième enfant.
Oh, non, non, non, non. Écoute, ça a été des discussions
avec ma blonde, puis ça a été rough, puis ça a même failli être
un sujet de séparation, puis tout. »
Puis finalement, elle m'a convaincu.
« Arrête d'être selfish, là. Pense à moi, puis pense à Lauriane.
Fais pas juste penser à toi là-dedans. »
Puis ça m'a fait réfléchir, puis j'ai fait « OK. »
Puis là, j'ai eu un gars, j'ai pogné de quoi,
mais c'est de la relation
entre mon fils et moi,
puis ce que j'avais avec mon père,
c'est le jour et la nuit.
Puis ce dont je suis le plus fier,
c'est que mes deux enfants sont comme ça.
Ils s'aiment, ils s'aiment.
Ma fille est gossante avec son gars,
elle est plus vieille de 5 ans,
elle a physiquement un peu plus de force,
puis des fois, je me dis, j'ai juste hâte
que je sois un petit peu plus vieille.
Parce que ta fille a 13 ans, puis ton fils a 9 ans.
Exactement, mais ils sont tout le temps ensemble,
ils jouent ensemble.
Je suis allé passer trois jours à Québec avec mon gars.
Il se FaceTime le soir avant de raccrocher.
« Hey, Lolo, j'aime. Moi aussi, je t'aime.
Eliott, j'ai hâte de te voir. » Il y a une symbiose.
Ils jouent ensemble. Ils s'aiment.
Ma fille aide mon gars
à faire du bricolage.
C'est beau de voir ça.
Puis je fais bravo à nous deux,
à moi et à ma blonde.
C'est les parents qui instaurent ça,
la fratrie puis la fraternité.
Malheureusement, moi, je ne suis pas proche de mon frère,
c'est un peu de la faute à mes parents qui n'ont pas encouragé ça.
Nous autres, c'est tout le contraire.
Puis c'est super, mais tout ça vient de ma blonde,
parce qu'elle est de même avec son frère
puis sa soeur encore aujourd'hui.
Ma belle-soeur a 50,
ma blonde a 46,
mon beau-frère a 48, mais ils sont comme ça,
comme ça. On reste tous
à cinq minutes de tout le monde, puis
ils se parlent à tous les jours, puis c'est beau de voir ça,
mais c'est à cause d'elle que j'ai cru
que ça se pouvait...
Puis t'es bien là-dedans.
Je suis bien, je capote. Je trouve ça fantastique.
C'est beau comme histoire.
C'est que tout peut changer, tu sais, tout passe. Mais tout ce que je te raconte est inventé. Ah, OK. Non, non, je suis un plein je capote. Je trouve ça fantastique. C'est une belle histoire. Tout passe.
Tout ce que je te raconte est inventé.
Non, je suis un plein de marde.
En tout cas, l'histoire que tu as inventée
est bonne en tant que barouette.
Tu es bon. Je te l'ai dit, tu es un bon accord.
Je n'y crois pas complètement à ton histoire.
Non, pas de bullshit.
C'est une belle...
En fait, tu en as fait quelque chose de beau.
Tu as pris ce que tu as vécu dans ton enfance,
même si ça a été difficile, il reste que ça,
t'en as sorti ce qu'il y a de bon.
En ne voulant pas reproduire ça,
tu deviens qui tu veux être aussi.
De plus en plus.
T'es en réaction à quelque chose,
mais t'es en réaction en allant chercher des outils.
J'essaie de prendre tout ça positivement
et de grandir là-dedans,
mais de façon saine et positive.
J'aurais pu faire le contraire,
mais j'ai rencontré les bonnes personnes
au bon moment et ça a changé ma vie.
On est rendu aux questions rouges.
Tu m'en donnes deux.
Tu vas en choisir une et on en prend juste une des rouges.
Je ne poserai pas d'autres questions.
Alors, tu auras quand même une option.
Celle-là.
Première, as-tu déjà demandé pardon?
Puis à quel moment l'anxiété t'a-t-elle empêchée d'avancer?
Ah, as-tu déjà demandé pardon?
Non, je ne me demandais pas.
À quel moment l'anxiété t'a empêchée d'avancer?
Mon Dieu!
Une grande partie de ma vie,
que l'anxiété m'a empêchée d'avancer,
je me cachais derrière la bouffe,
je me cachais derrière mes personnages,
je n'osais pas.
Écoute, j'ai rarement
croisé des filles dans ma vie parce que
je n'avais pas confiance, parce que l'anxiété m'empêchait.
Comment tu te sens quand tu es anxieux?
Qu'est-ce que ça fait physiquement?
Qu'est-ce que ça fait physiquement?
C'est très...
Évidemment, la pression ici.
Tu n'es pas bien physiquement, mentalement.
T'es pas bien, t'es pas heureux.
T'es à fleur de peau.
Je dors pas.
J'ai de la misère à manger.
J'ai pas d'appétit.
T'es fragile.
Tu te sens seul, j'imagine.
T'es pas bien quand il y a des gens.
Tu veux juste en aller pour être seul.
Moi, j'étais bien en dessous de la douche.
Quand je prenais une douche chaude,
c'est là que j'étais le mieux.
J'étais anxieux, mais c'est là que j'étais le mieux.
Tu fonctionnes, mais tu mets ton énergie à la bonne place. Tu n'es pas capable de faire
4-5 affaires en même temps parce que
je t'avais vidé, vidé, vidé.
Ça gruge, le stress
et l'anxiété. Ça te demande de l'énergie.
C'est comme si
tes organes vitaux
sont toujours en alerte.
As-tu pensé comment ça pompe du gaz
et du sang?
Tu es tout le temps stressé.
J'avais juste hâte de me coucher le soir
et je trouvais les journées longues.
Souvent, on se dit que les journées passent vite.
Mais quand tu es anxieux,
tu as l'impression que tu n'arriveras pas
au bout de ta journée tellement c'est long.
Mais par contre, plus la journée avançait,
moins j'étais anxieux parce que je me disais
« Oh, il y a rien arrivé de grave aujourd'hui.
Il y a rien arrivé de grave aujourd'hui. »
Puis ma psychologue, elle me disait « Michel,
est-ce que t'es en danger de mort? »
Non. Qu'est-ce qui peut arriver? Rien.
L'anxiété, parce que ça, c'est ma première psychologue,
elle m'a fait comprendre ça, elle dit « L'anxiété,
c'est juste plate. Tu vas vivre une journée de marde. C'est tout. Parce que moi, le problème, c'est que ça excitation elle m'a fait comprendre ça, elle me dit l'anxiété c'est juste plate, tu vas vivre une journée de marde
c'est tout, parce que moi
le problème c'est que ça durait des semaines, des mois
sans arrêt
j'étais anxieux genre 24 sur 24
mais des semaines d'attente
donc t'étais seul à ce moment-là?
non, des fois j'étais seul, mais des fois j'étais avec ma blonde qui vivait ça
parce que tu l'as vécu en couple aussi
ah oui, bien oui, bien oui
je te dirais depuis
6-7 ans,
je n'ai pas vécu de crise d'anxiété ou quoi que ce soit.
Souvent, je suis allé travailler
dans l'anxiété dans le tapis,
mais évidemment, j'étais un acteur,
ça ne paraissait pas.
Parce que ton personnage n'était pas anxieux.
Exactement. Mais des fois, je le disais aussi.
Mes amis proches sur le plateau, ils me disaient
« ça ne va pas, mon cheveu ».
J'imagine qu'ils le remarquaient dans ton regard.
Oui, ils le regardent aussi. Je suis un gars lumine en vie, j disaient « Ça va pas, mon cheveu, non. » J'imagine qu'ils le remarquaient dans ton regard. Oui, ils le regardent aussi. Puis tu sais, j'étais un gars lumine en vie.
J'ai la répartie, je suis drôle, j'ai du fun.
Je prends de la place. Mais là, je faisais mes scènes
puis je t'ai éteint entre les scènes.
C'est dur à vivre, ça, quand même.
Je respirais. Oui, c'est dur à vivre, mais
tout passe.
C'est ça qui me tient.
C'est pour ça que je me l'ai tatoué. Je me l'ai tatoué
à une place où je peux le lire facilement.
Parce que tu sais que toi, c'est tout le temps là.
Oui, c'est tout le temps là.
Tu es toujours conscient que cette lumière-là
de l'anxiété peut s'allumer.
Absolument, comme un alcoolique, comme ça, mais c'est une maladie.
Qu'est-ce qui déclenche ça?
C'est de la maladie mentale.
Qu'est-ce qui déclenche ça?
Des fois, je savais c'était quoi l'élément déclenchant,
mais des fois, c'était frustrant parce que je me levais
le matin et ça partait.
Je me disais, pourquoi?
Tu ne l'as pas vu venirais le matin et ça partait. Je me disais, pourquoi?
Pourtant, ça va bien.
Je travaille.
Tout va bien.
Pourquoi?
Pourquoi que ça part?
Tu sais, Bratois, il te le disait quand il avait fait sa dépression.
Il dit, Christ, tout allait bien.
Pourquoi j'ai fait une dépression?
Tout allait bien.
J'étais une star. J'ai de l'argent.
Je suis en santé. je suis connu,
je manque de rien.
Parf. Mais il y a quelque chose qui n'est pas comblé.
Exactement, il y a quelque chose qui n'est pas comblé.
Mais comme je te disais, c'est de la maladie mentale,
c'est chimique, c'est génétique.
Mes deux parents sont anxieux, je suis anxieux.
Est-ce que tu prends de la médication pour stabiliser?
J'en ai pris, mais là, je n'en prends pas.
Parce que le sport t'aide aussi.
Le sport, ça a été salutaire pour moi.
Ça a été extraordinaire.
Mais tu sais, il y a beaucoup, beaucoup de gens,
malheureusement, qui s'automédicamentent
par la boisson, par la drogue, par ci, par ça.
Je ne suis pas tombé là-dedans
parce que ce n'est pas une solution pour moi.
Tu comprends? Je veux m'en sortir.
Au contraire.
Puis quand j'avais des gros problèmes d'anxiété,
j'arrêtais tout.
J'arrêtais de manger, j'arrêtais de boire.
Parce que je me disais...
Est-ce que tu as dit non à des choses
à cause de ton anxiété?
jamais pour le travail
une fois
j'ai pas refait un show de théâtre
parce que je me sentais trop fragile
mais au contraire
au travail, c'est là que je suis bien
parce que j'ai jamais été anxieux à cause du travail
jamais, jamais, jamais
parce que je suis conscient de mon que je suis bien. Je n'ai jamais été anxieux à cause du travail. Jamais, jamais, jamais. Parce que je suis conscient de mon talent.
Je suis conscient de mon rendement au travail.
Je sais que je travaille bien.
Parce que ça, tu le contrôles.
Ça, je le contrôle.
Un jour, ma fille, la plus jeune,
elle a fait de l'anxiété.
Elle jouait du piano.
Il y avait un concours.
Elle n'était pas nerveuse du tout.
Mais elle était
anxieuse parce qu'elle ne savait pas
comment elle allait s'habiller. Puis on était avec
un ami à la maison qui, lui, est anxieux.
Puis je ne comprends pas,
elle n'est même pas stressée de jouer
du piano, mais stressée de comment elle va être habillée.
Bien, je vais te le dire. Pourquoi? Ta fille est anxieuse.
Elle dit, le piano, elle contrôle.
Mais ce que les autres vont penser de la façon
qu'elle est habillée, elle ne le contrôle pas.
Puis là, elle veut plaire à tout le monde.
Et là, elle ne sait pas quoi faire.
Puis là, ça m'a... Si tu savais quand il a dit ça,
à quel point j'ai compris enfin ce qu'elle vivait.
Parce que pour moi, c'était un non-sens.
Comment tu ne peux pas être stressé face à un concours?
Mais toi, c'est ça.
Tu sais que tu le contrôles, ton jeu.
J'ai pas de problème avec ça, tu sais. C'est ça, exactement.
Fait que ça, t'as pas de problème.
Puis c'est difficile pour les gens qui n'en font pas d'anxiété de comprendre c'est quoi.
Tu sais, mon grand-chum François Chénier, je l'appelais,
puis il dit « Michel, je vais t'écouter toute la journée,
mais je sais pas ce que tu vis, je sais pas, j'ai jamais fait d'anxiété. »
Et à un moment donné, François a eu un épisode d'anxiété.
Et là, il m'a appelé, il fait « Oh là, je sais ce que tu vis, mon chum. »
Il dit « On peut-tu se parler? »
Je fais « Je suis la meilleure personne pour t'aider, mon ami.
Je sais ce que tu vis, exactement quoi.
J'ai dit, va t'arriver ça, ça, ça, ça, ça.
À chaque fois, il me disait,
je suis rendu à cette étape-là, je suis rendu à cette étape-là.
Il m'a appelé, il fait, c'est passé.
Je te l'avais dit, man. J'ai dit, désespère pas, ça va passer.
Mais tu sais, quand les gens
ne font pas d'anxiété,
c'est quoi l'anxiété?
Je ne sais pas, c'est quoi? Tu comprends?
Mais c'est normal aussi, tu ne peux pas tout savoir
tout le temps c'est quoi. Mais à un moment donné...
Mais qu'est-ce qu'on devrait faire quand quelqu'un nous dit...
D'écouter, d'écouter, d'être à l'écoute,
d'être à l'écoute, puis de ne pas avoir peur de consulter.
Mon Dieu, pourquoi?
Pourquoi encore aujourd'hui on a peur de consulter?
C'est tabou, mais c'est un signe de faiblesse.
Ce n'est pas un signe de faiblesse, au contraire, tu t'en vas chercher
de l'aide, tu t'en vas chercher des outils pour être plus fort
après. Ce n'est pas un signe de faiblesse. Au contraire, tu t'en vas chercher de l'aide, tu t'en vas chercher des outils pour être plus fort après. Ce n'est pas un signe de faiblesse.
Vous, les femmes,
95 % des femmes vont consulter
et 3 % des hommes vont consulter.
Encore aujourd'hui, l'homme a peur de consulter.
Mais combien de personnes m'ont dit
« J'ai consulté et ça m'a sauvé. »
C'est sûr et certain. Tu ne peux pas garder ça pour tout.
On pense toujours quand on est dans...
Je ne sais pas, je n'ai jamais fait de dépression
ou de postpartum ou whatever.
J'ai fait de l'anxiété.
Mais combien de personnes pensent que t'es-tu seule
à vivre ça en ce moment? Amen!
L'anxiété, c'est la maladie du siècle.
Il y a une personne sur toi dans sa vie
qui va souffrir d'anxiété.
Et de plus en plus jeune, on le voit aussi.
Bien oui, avec tout ce qui...
Puis là, c'est plus juste l'anxiété de silence.
Il y a de l'anxiété de performance.
Le monde font de l'éco-anxiété.
Ça finit plus,es les branches sont là.
Mais n'ayez pas peur de consulter.
Je dis ça, ça a l'air facile.
Je touche du poids. Je suis privilégié.
J'ai les moyens de consulter au privé.
Parce qu'il y a des listes d'attente qui sont épouvantables
d'un ciel laissé et tout ça.
En même temps, il y a des rencontres
où tu peux consulter en groupe.
Tu veux pas nécessairement étaler tes problèmes en groupe.
Tu veux consulter one-on-one.
C'est bien plus efficace et ça va plus vite.
Mais de jamais avoir peur,
tu ne peux pas consulter où c'est trop long,
mais au moins d'en parler, juste d'en parler à quelqu'un,
juste de t'asseoir, appeler un chum,
faire « Ouais, ça va? »
Non, ça ne va pas.
Et d'écouter.
Qu'est-ce que je peux faire?
Viens donc chez nous, j'aimerais ça qu'on jase.
Juste ça, ça peut tout changer le cours des patentes.
Puis même si tu ne sais pas de quoi,
juste d'écouter, juste de se sentir écouté.
Pourquoi un acteur est bon?
Parce qu'il sait que le réalisateur l'écoute
en arrière de son écran.
Quand le réalisateur s'en crisse et qu'il n'est pas là,
l'acteur ne se sent pas écouté, il ne sera pas bon.
Mais c'est la même chose dans toutes les sphères de choses.
Écouter sans essayer de trouver des solutions.
Parce que c'est ça qui est difficile
quand un anxieux se confie.
Il veut pas nécessairement une solution.
Parce qu'il y a tous les scénarios, les pires scénarios.
Fait que c'est difficile de trouver
une solution. Mais c'est déjà d'être
entendu. Je pense à des dramatismes quand vous racontez
ce qui vous habite.
Combien de gens viennent me dire
merci. Parce que des fois,
c'est niaiseux, mais des fois, parce que t'es
une personnalité, les gens,
on dirait que ça les touche plus ou ça les
interpelle plus. Lui, il a vécu ça,
pensé qu'il était invincible ou quoi que ce soit.
Tu sais, je veux dire, dans ce milieu-là,
on le sait, on a
tout de quoi. C'est pas normal de
vouloir plaire tant que ça du monde à la télé.
Mais il y en a que c'est des problèmes d'anxiété,
il y en a que c'est des problèmes d'autres choses.
On a tout un petit quelque chose.
Il y en a qui n'ont pas été aimés.
Exactement, c'est ça.
On va aller chercher l'amour dans le regard des autres.
Mais il faut juste... La première part, c'est d'avouer que tu as un problème,
que tu souffres de quelque chose,
puis deuxièmement, d'en parler.
Peu importe si tu vas chercher de l'aide
ou tu en parles à des amis, ou ta blonde aussi.
Puis si la personne dit, ça va passer,
ou genre, elle a été faible,
tu lâches la job pour ça », ces personnes-là
ne méritent pas d'être dans ton entourage.
Ces personnes-là ne sont pas les bonnes personnes à qui
tu peux te confier, tu comprends?
Puis de plus en plus aujourd'hui, les employeurs
sont conscients, ils mettent
des choses en place
pour que les gens puissent avoir de l'aide.
Puis tu sais, prendre un congé de maladie
de 3-4 jours parce que tu n'es pas bien,
ça, oui, tant mieux. Ça fait du bien.
Tu vas revenir plus fort au travail.
Puis des fois, juste de...
Parce que c'est des bobos qui ne se voient pas.
C'est des maladies qui ne se voient pas.
C'est des problèmes qui ne se voient pas.
On est habitué de dire, je me suis cassé un bras,
je me suis cassé le bras.
Mais la tête, ça ne se voit pas,
mais c'est là.
C'est l'organe le plus important du corps humain.
Tu comprends? Mais ce que tu fais, je trouve que c'est de la sensibilisation qui est importante à faire. Écoute, je c'est là. C'est l'organe le plus important du corps humain. Tu comprends?
Mais ce que tu fais, je trouve que c'est de la sensibilisation
qui est importante à faire.
Écoute, je m'implique beaucoup.
Puis tu sais, la belle pour cause,
écoute, je texte tous les jours, puis j'en parle,
puis je travaille, je donne mon temps,
je donne du temps aussi pour ça.
Tu fais bien de faire ça. Tu outilles les gens.
Non, je n'ai pas la prétention d'outiller les gens
parce que je ne suis pas un professionnel de la santé.
Bien, tu outilles les gens par ton expérience de vie.
Oui, ça peut-être.
Parce que ça se peut que des gens écoutent ce que tu viens de dire
puis décident d'aller consulter,
décident d'aller rencontrer un groupe,
décident d'en parler. Et là, ils vont aller chercher
des outils. Ça fait que c'est important d'avoir...
Tu sais, tu peux devenir un élément déclencheur
d'une suite de choses.
Puis c'est de trouver ce qui te fait du bien. Moi, c'est le sport.
Il y en a pour qui c'est la lecture. Il y en a, c'est d'écouter de la musique.
Il y en a, c'est d'aller marcher. Il y en a, c'est de grimper
une montagne. Il y en a, c'est de s'enfermer
d'une pièce puis de crier comme des malades mentales.
Puis il y en a, c'est genre d'aller
dans une place où tu peux casser des affaires.
Tu te vas varger là-dedans
ou lancer de la hache ou peu importe.
Moi, c'est vraiment le sport qui me fait du bien
parce qu'on le sait, le sport, ça crée de la sérotonine,
de la dopamine. Ça fait du bien. C'est les hormones du bonheur dans le cerveau. C'est juste ça. C'est ça le sport qui me fait du bien parce que si le sport, ça crée de la sérotonine, de la dopamine. Ça fait du bien.
C'est les hormones du bonheur dans le cerveau.
C'est juste ça.
Mais t'as trouvé.
Est-ce que t'es prêt à poursuivre avec une question mauve?
T'en pige une, puis tu lui réponds.
C'est pas une question que je te pige à toi,
que je te pose à toi.
Non, non.
Tu la lis, puis tu réponds.
OK. Comment imagines-tu ton dernier repas?
Ah, wow! Comment imagines-tu ton dernier repas? Ah, wow!
Comment imagines-tu ton dernier repas?
Mon Dieu, entouré des gens que j'aime, précieux,
les gens les plus précieux pour moi,
c'est autant la famille que les amis,
que les gens qui ont été importants dans mon parcours personnel
et dans mon parcours professionnel.
Une bouffe qui va rassembler
tout le monde.
Tu manges quoi?
Je mange quoi?
Je mange quoi?
Mon dernier, dernier repas.
Mon Dieu, c'est une maudite bonne question.
Je mange quoi?
Probablement qu'en entrée, ça va être du foie gras
en torchon, sûr et certain.
Des fois, ils te le servent avec un genre de pain brioché. J'aime pas ça. Probablement qu'en entrée, ça va être du foie gras en torchon, sûr et certain. Sur des...
Des fois, ils te le servent avec un genre
de pain brioché. J'aime pas ça.
Moi, j'aime ça avec des petites biscottes
secs. Avec peut-être
une petite confit d'oignon là-dessus,
quelque chose comme ça. Ça, c'est sûr et certain.
Après ça,
peut-être un...
Des langoustines. J'aime bien les langoustines.
Un beurre à l'ail avec un bon riz.
Ça, j'aime ça.
Puis moi, mon dessert préféré, c'est du gâteau au chocolat.
Un gâteau au chocolat.
Parce que ma fille est allergique aux oeufs,
puis moi aussi, j'ai développé une allergie aux oeufs.
Fait que des gros...
Là, tu t'en fous de ton allergie.
C'est ton dernier repas.
Tu as bien raison.
Il n'y a plus d'allergie.
Mais tu sais, à l'époque,
Saint-Hubert faisait un gâteau au chocolat.
Qui était très, très haut.
Très haut, puis bien des étages, puis moelleux, puis de crémage.
Je viens fou, le gâteau au chocolat.
J'aime ça avec de la crème 35 dessus.
Ça serait cœur.
Mais des langoustes ou un bon gros steak,
avec l'os, rib, avec une patate au four,
avec de la crème suede, du bacon, du fromage,
puis du bon vin, du bacon, du fromage, puis du bon vin.
Du Christ, mon vin.
Je ne bois pas d'alcool,
moi, depuis un bout, parce que j'ai
beaucoup de travail, puis je veux tout être là.
Mais tu sais, un bon, un gros
vin. Mon frère, c'est un gars
qui fait beaucoup de soie à Los Angeles. Il est médecin,
puis il est à côté de
Napa Valley, fait qu'il s'est marié là,
puis tout ça. Puis on a bu un vin qui s'appelait du Opus One.
Ce qui n'est pas si cher.
C'est un plein de marde en disant ça.
C'est genre 600-700 $ la bouteille.
Ce ne sont pas des bouteilles à 12-15 000 $.
Pour ton dernier repas, tu pourrais avoir...
Mon père m'a donné un Petrus 86
que je n'ai pas bu.
Que j'ai donné à mon frère.
On va le boire ensemble.
On ne l'a pas bu encore.
Je pense que ce serait des Petrus avec du cheval blanc,
puis gros steak, langousse, patate,
foie gras, cocktail de crevettes.
Tes amis autour.
Mes amis autour.
Puis pour mes enfants, ce serait de la pizza,
parce qu'ils mangent de la pizza.
Puis ma blonde, bien, elle mangerait les crevettes,
parce que ce serait ça.
Puis tu leur dis quoi à ton monde?
Ah, je leur dis juste merci d'avoir croisé ma vie,
merci d'avoir été là, puis merci d'avoir fait
le gars que je suis aujourd'hui.
Surtout ma blonde, vraiment, ça serait à ma blonde
que je m'adresserais le plus.
Parce qu'elle a vraiment, à moi,
vraiment, je dirais pas jusqu'à dire
sauver la vie, parce que j'ai jamais eu
de tentation, de pulsion,
des affaires dans ma vie. J'aime trop la vie
pour ça. Mais de m'avoir donné
plusieurs chances dans la vie,
de m'améliorer, puis d'être le gars que je suis
aujourd'hui, sincèrement,
c'est vraiment, vraiment,
vraiment la personne la plus importante
dans ma vie, celle qui m'a fait le plus avancer.
C'est vraiment une fille
extraordinaire. Vraiment, je le dirais
jamais assez, là. Tu sais, je suis presque
pour ma paroisse, évidemment, tout ça.
Mais je me vois... Tantôt, tu m'as posé la question
« Est-ce que je me vois vieillir avec elle? »
Et la réponse est oui. Je vais tout faire
pour passer le plus de temps avec elle
et que ça fonctionne. C'est tout.
Quelle belle réponse.
J'essaie d'être sensible.
Est-ce que tu as une question pour moi?
Ça peut être n'importe quoi.
Je ne suis pas obligé de la piger.
J'ai-tu une question pour toi? Est-ce que tu as une question pour moi? Ça peut être n'importe quoi. Je ne suis pas obligé de la piger. J'ai une question pour toi.
Est-ce que tu as trouvé ça difficile
d'être dans l'ombre de ton mari
pendant plusieurs années?
Et aujourd'hui, c'est toi qui chaînes.
Pendant longtemps, ça a été lui qui a chaîné.
Oui.
Souvent, on voit...
Souvent, il y a un couple en politique
très connu, c'est vraiment,
ils sont vraiment ensemble.
Mais j'ai toujours senti que Mario était là
et toi, tu étais juste en arrière.
Il évoluait, évoluait.
On savait qui était Marie-Claude Borrette,
mais pas tant.
Est-ce que ça t'a...
ça t'a-tu frustré?
Oui, tu comprends ce que je veux dire.
Oui, absolument.
Jean-Louis, il chêne, moi je suis en arrière,
je ramasse tout parce que les enfants,
lui fait ses affaires, il n'est jamais là
parce qu'il est ici, il est partout.
Puis toi, tu es là,
puis tu ne chênes pas parce qu'on ne te voit pas.
Mais là, on te voit.
C'est une bonne question.
Tu sais quoi? Je n'ai jamais voulu shiner dans la vie.
Jamais.
Puis on dirait que dans tout ce que j'ai fait,
il est toujours arrivé de la lumière pareille,
même si ce n'était pas mon choix.
Quand Mario était en politique,
j'ai été en politique aussi,
mais pas une élue.
Il faut dire aussi que moi,
j'ai toujours aimé cet aspect-là de la vie,
la politique. J'aime encore ça.
Je m'ennuie encore des campagnes électorales, moi.
Moi, j'aimais l'adrénaline parce que je m'impliquais
en campagne électorale, puis tu sais,
tu t'en vas, puis tu ne sais pas trop ce qui va arriver,
puis il y a une journée qui va bien, une journée, ça ne va pas
en tout, puis il faut que tu sois fort.
Indépendamment des sondages, puis
tu vois, il y a des chances, là,
non, il est troisième, puis tu fais comme ça.
Puis là, les gens ne te regardent plus dans les yeux,
puis là, tu sais, quand ça ne va pas Toutes les bébés te sortent aussi
Quand tu es en groupe et que tu es à la guerre
Quand ça ne va pas, on va te dire une affaire
On cherche des coupables
C'est quelque chose qui est difficile à vivre
Pour répondre à ta question
Dans le fond, tout ce que j'ai fait
Comme travail
J'ai été responsable du financement du musée du Bas-Saint-Laurent
Après ça, directrice de l'école de musique de Rivière-du-Loup,
parce que ça me permettait d'être en congé l'été
puis de prendre congé quand les enfants étaient malades.
Puis je savais que Mario ne serait pas là
la semaine. C'est ça. On n'a pas remis ça
en cause. C'était clair.
Puis, tu sais, moi, je le poussais aussi.
J'étais un peu comme ta Marie-Claude dans le sens où je me disais,
regarde, moi, j'assure, j'assure.
Mais tu sais, des fois, on se faisait
des petits conseils de famille. Là, j'ai envie de m'en assurer. Là, j'étais un petit peu à bout. Des fois, on se faisait des petits conseils de famille.
Là, j'ai envie de m'assurer.
On a toujours été capable de se dire
les choses franchement.
Mais dans ce que je faisais, je te dirais que je le faisais
toujours comme j'avais envie de le faire.
J'ai toujours endossé
les causes. Pour moi, le musée, c'est une cause.
L'école de musique, c'est une cause. Il fallait en faire
construire une.
Quand je suis avec les enseignants,
quand je suis avec les élèves,
ça a toujours été pour moi des causes.
C'était ma façon de briller, tu comprends.
Ça a toujours été que quand je suis à quelque part,
je suis là à 300 %,
je ne fais rien sur la pointe des pieds.
Je peux déranger parce que moi, quand j'arrive,
je m'installe. J'ai une vision.
J'ai envie que les gens embarquent dans cette vision-là.
Mais la vision, elle arrive parce que tu consultes des gens,
parce que tu constates des choses.
Après, ça te met au parfum. Mais une fois
que j'ai quelque chose, c'est OK, on s'entoure,
on va chercher tout le monde,
puis on fait arriver les affaires. Puis tu sais, c'est ce que j'ai fait
dans plusieurs projets.
Et oui, c'est sûr que
j'avais l'air d'être en arrière, mais honnêtement,
j'étais confortable dans cette position-là.
Puis en plus, il y a quelque chose d'ingrat, par contre,
à être la conjointe.
Ce qui est ingrat, c'est que tu ne veux jamais faire de tort
aux élus, à ceux qui vont aller porter,
qui vont être en élection.
C'est ceux qui sont ces poteaux-là.
Oui, c'est ça.
C'est fragile, ça.
Parce que tu es la conjointe, tu fais une entrevue, tu dis quelque chose
qui nuit, t'as pas vraiment suivi
le programme, t'es allé avec ton coeur,
mais là, t'as dérogé. Là, tu nuis
à des gens qui ont mis d'autres choses
sur pause pour représenter
les couleurs d'un parti politique.
Et moi, ça, j'avais de la misère
parce que je suis quand même une fille de contenu
qui avait envie de donner son opinion.
Fait que là, maintenant, je donne mon opinion, ça ne concerne parce que je suis quand même une fille de contenu qui avait envie de donner son opinion.
Là, maintenant,
j'ai mon opinion, ça ne concerne que moi, si tu savais comment je me sens
libre. Parce que maintenant,
je dis de quoi? Que sais-tu qu'elle va dire ça?
Il n'y a personne d'autre qui va payer
pour que ça va être moi.
Mais quand tu es la conjointe
de... Tu sais, quand tu es le chef, tu es le chef.
C'est toi le leader.
Puis tu es aussi sur un poteau.
Parce que la première affaire, comme Mario,
c'était un député aussi. C'était un chef,
un député. Après ça,
il était chef de l'opposition officielle.
Mais t'es député, tu représentes
ta circonscription, mais t'es chef.
Moi, je te dirais, cette zone-là,
j'étais pas toujours habile.
Parce que j'étais expansive. Je suis quelqu'un qui prend de la place.
Naturellement.
Longtemps, j'ai combattu ça.
Moi, je parle trop fort, je donne trop mon opinion.
Puis à un moment donné, je me disais,
c'est assez, je fais de demain.
Je donne mon opinion.
Je ne pourrai jamais être autre chose.
Si tu me demandes de rentrer dans un moule serré,
je ne suis pas bien.
Non, mais c'est ça.
Je ne suis pas bien.
Je vais quand même toujours trouver mes zones de confort.
Mais quand Mario a décidé de quitter,
ça a été sa décision vraiment à lui
à ce moment-là.
On dirait que je pense que s'il n'avait pas quitté,
il se serait passé de quoi.
Je ne sais pas comment, mais moi, je pense que j'étais rendu
au bout de quelque chose.
Peut-être qu'il l'a senti, mais moi, je me disais
que j'avais besoin de prendre plus d'expansion.
Je suis capable d'avoir des plus gros projets.
Je suis capable de faire autre chose.
Les enfants vieillissaient aussi.
Ça fait que c'est arrivé au bon moment.
Dans le fond, il a quitté.
C'est arrivé au bon moment.
C'est pas ça qu'on voulait.
Non, non, je comprends.
Il faut toujours tirer le positif.
On a déménagé.
La télé est arrivée à moi.
C'est pas moi qui est arrivée à la télé.
Et c'est pas juste la télé.
Parce que, tu sais, la télé, c'est un moyen...
On peut en faire ce qu'on veut.
Tout à fait. Tu peux jouer à la télé. Tu peux faire rire le monde à la télé. c'est un moyen... On peut en faire ce qu'on veut. Tu peux jouer à la télé,
tu peux faire rire le monde à la télé,
tu peux divertir, tu peux faire...
Mais moi, dans le fond,
la seule chose que je peux faire à la télé,
moi, c'est communiquer.
Mais après ça, c'est là que tu comprends
qu'il y a comme un pouvoir,
puis il faut s'en servir,
c'est de parler à autant de gens.
Puis moi, mon choix, ça a été d'outiller les gens.
C'est de dire, OK, j'ai la chance de c'est de dire ok j'ai la chance de connaître
des spécialistes, j'ai la chance de connaître
maintenant, au début je connaissais pas tant d'artistes
que ça, de membres de l'UDA, des gens de la sphère publique
je connaissais beaucoup la sphère politique
mais pas tant la sphère artistique
mais c'est de connaître ces gens-là
puis de dire ok, quand quelqu'un vit de quoi
on le connait déjà
par un personnage, par une autre entrevue
qu'il a fait, il y a comme un chemin
plus rapide à s'att une autre entrevue qu'il a faite, il y a comme un chemin plus rapide
à s'attacher, à comprendre ce qu'il vit.
Et de mettre un spécialiste
avec ça qui va venir en chérir,
on n'est pas en train de juger. Parce que pour moi,
les spécialistes ont tout le temps enlevé l'aspect jugement.
Parce que moi, je n'ai jamais voulu juger les gens.
Je veux comprendre ce qui habite quelqu'un.
Puis on dirait que j'ai vite compris
que ce qu'on me donnait comme opportunité,
entre autres à deux filles le matin, c'était avec toute l'équipe, avec les différentes co-animatrices que j'ai eues, c'est d'aller rejoindre les gens de cette façon-là.
Et je me suis dit, OK, mais ça, c'est la plus belle affaire de ma vie. Et j'ai compris à quel point c'était précieux, à quel point il fallait faire attention de bien choisir les invités, de ne pas mettre les gens qui nous regardent, tu sais,
dans un mauvais chemin, des ennuis
vers les mauvaises personnes. Fait qu'aujourd'hui,
tu sais, pour moi,
briller, c'est de faire briller les autres.
C'est d'avoir les moyens
de faire briller les autres, parce que, tu sais,
être connu, ça donne pas grand-chose
si t'en fais rien. — Mais non, c'est sûr.
— Si tu sers de ça pour être un
faire... être un levier,
comme moi je suis ambassadrice pour les auberges du coeur,
ces jeunes-là en 12 et 30 ans
qui se retrouvent souvent dans la rue
avec rien, mais si moi
mon nom peut les aider à ramasser
des sous parce qu'il y a des activités de financement,
je me dis là ça donne
quelque chose de brillé si tu veux,
parce que ça fait briller quelque chose d'autre.
Pour moi c'est ça.
Mais je n'ai pas
souffert pour répondre à ta question,
mais je me suis retenue quand même.
À plusieurs reprises. Je disais que
je me rentrais le ventre.
Ça veut dire que ça passe serré.
Des fois, j'en faisais des entrevues, j'étais
exposée, puis des fois, ça passait
serré, puis je me disais
j'haïs ça, parce que je ne suis pas faite
pour me rentrer le ventre dans la vie.
Ce n'est pas ma nature de marcher.
Je pense, puis let's go, j'y vais.
Tu sais, quand on est contre nature, c'est jamais bon.
Non, non, ce n'est pas productif.
Ça répond à ta question.
Pour toujours bien finir ce podcast-là,
on a décidé, il y a quelques temps,
de toujours poser la même dernière question.
Parce que des fois, les gens la pigaient et on dis disait mon dieu que c'est beau les réponses
mais ça finit toujours bien
je te pose cette question finale
la lampe d'Aladin existe
quels sont tes trois vœux?
la lampe d'Aladin existe
quels sont mes trois vœux?
la santé éternelle
pour mes proches.
Premier vœu.
Deuxième vœu,
j'essaie,
j'essaie sincèrement
de régler
les conflits dans le monde.
Ça me tue.
Je ne comprends pas des gens
comme Donald Trump, comme Poutine.
Bon, là, Berlusconi est décédé.
Je comprends pas ces gens-là. J'ai de la misère à...
Donc, juste, peut-être,
de leur envoyer
une petite potion magique pour faire...
Ah, finalement, ça peut être beau, la vie,
ça peut être simple, puis aidons-nous
les uns les autres. J'essaye, en tout cas,
de ça.
Puis, troisième vœu...
Troisième vœu...
J'essaie que la planète
soit en santé le plus possible
à cause des changements climatiques.
Puis tout ça, ça m'effraie.
Ça m'effraie de plus en plus.
Je sais que moi, je vais être correct.
Mes enfants, j'espère qu'ils vont être corrects.
Mais après, qu'est-ce qui va arriver?
On ne se réveille pas.
Ça serait ça. Santé,
paix dans le monde, puis
terre en santé.
Merci beaucoup, Michel.
Merci à toi. C'est très, très plaisant.
Quand tu t'es écouté,
ce n'est pas gênant de se livrer
et tu le sais que la personne
ne veut pas te mettre en boîte.
Moi, de plus en plus, c'est ça que je fais attention à cette heure,
quand j'accepte des entrevues.
Quand je sens que la personne veut vraiment me recevoir et qu'elle va être avec moi, j'y vais.
Sinon, à l'âge que je suis rendu, je ne vais plus.
Merci de ta confiance.
Bien, écoute, merci à toi.
J'ai l'impression de vraiment plus te connaître.
Ah, toi!
Oui, tu as vraiment ouvert ton jeu.
Bien oui. Ah, OK, tant mieux.
J'ai répondu à...
Merci beaucoup.
C'est moi qui te remercie sincèrement
Alors on se dit à la prochaine, bye bye
Wow