Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #12 Chantal Fontaine | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 26, 2023Dans ce douzième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Chantal Fontaine s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Ba...rrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
C'est mon chum qui m'a demandé en mariage.
C'est lui qui avait...
Ça m'avait pris un petit temps à y répondre, d'ailleurs.
« On va vous revenir sur la réponse. »
Tu n'as pas dit oui tout de suite.
Je n'ai pas dit oui tout de suite.
Non, j'ai dit oui sur la place Saint-Marc à Venise.
Quand même, je suis peut-être un petit peu romancée.
Ben oui, d'ailleurs.
Quand tu décides de l'être,
tu l'es pleinement.
Oui, c'est ça.
Salut tout le monde.
Aujourd'hui, on est avec une femme que j'ai rencontrée,
ben, je l'ai rencontrée à travers mon écran pendant que j'allaitais ma fille.
Je ne peux pas faire, je ne peux pas ne pas penser à elle
sans penser à ma première fille que j'ai eue
parce que j'étais toujours devant ma télé.
Elle est arrivée devant ma télé en 1996 en jouant le rôle de Virginie.
Et depuis ce jour-là, je suis toujours restée accrochée à cette femme-là.
On dirait qu'elle est très significative dans ma vie.
Je vous présente Chantal Fontaine.
Bienvenue, Chantal.
C'est une belle entrée en matière, je ne savais même pas.
Ah oui, écoute, moi, ma fille est née
le 22 octobre 96
et avant, il a fallu que je m'immobilise.
Donc, j'ai commencé à te regarder
parce que tu as dû commencer en septembre 96,
si je ne me trompe pas.
Virginie.
Et j'ai commencé à écouter.
Après ça, même à l'hôpital, pendant l'accouchement,
j'avais ma télé et je me souviens,
moi, j'ai tellement aimé allaiter ma fille.
Je ne voulais même pas allaiter.
Quand j'ai allaité, j'ai adoré.
Je me souviens, quand je m'assoyais dans mon Lazy Boy
pour regarder Virginie,
c'était mon moment de détente.
Tu n'as pas idée comment.
Je trouve que rencontrer,
c'est un personnage, évidemment,
mais comme on te voyait tous les jours sur une base quotidienne,
moi, puis je voyais presque plus personne
parce que j'étais en congé de maternité,
tu faisais partie de ma vie, Chantal, vraiment.
Puis ça, c'est resté.
Il y a quelque chose, quand je te vois,
qui me ramène à ce moment-là, je me dis,
« Ah, elle, c'était ma chum. »
Mais en même temps, on ne se connaissait pas du tout.
Mais c'est fou, le pouvoir d'une quotidienne.
Bien, c'est ça. Quatre soirs semaine, là.
Puis c'était vraiment... Mais ça, il y a plein
de gens qui me racontent des histoires comme ça.
Beaucoup qui écoutaient avec leur mère.
Beaucoup qui ont dit
s'il n'y avait pas... Ce show-là
a été le lien avec ma mère
de toute mon adolescence.
C'était notre rencontre.
Et c'était là qu'il y avait des sujets
qui étaient amenés dans l'émission
qui faisaient que nous aussi, on en parlait,
qu'on démystifiait,
qu'on parlait d'enjeux,
qu'on parlait d'inquiétudes.
Écoute, j'ai souvent
vraiment des beaux, beaux, beaux
commentaires de gens
qui aujourd'hui ont 35 ans,
mais qui écoutaient ça dans le temps avec leur mère.
C'est le fun quand même.
Il y avait une dame qui avait dit à un moment donné,
elle aussi, son bébé était tout petit
puis quand
il pleurait, il entendait
le...
Il arrêtait de pleurer.
C'était son temps de biberon, mais c'était comme
il était téléguidé. La musique partait Il arrêtait de pleurer. C'était son temps de biberon, mais c'était comme...
Il était téléguidé.
La musique partait.
Mais c'est parce qu'avoir un rendez-vous
télévisuel, c'est puissant.
Il fallait t'écouter en direct à l'époque.
Maintenant, il peut y avoir
des quotidiennes, mais on peut les regarder
quand on veut. Mais à ce moment-là,
si on voulait te regarder, il fallait être devant la télé
au moment où sinon tu avais un enregistreur.
Mais je veux dire, notre premier réflexe, c'est d'être
en direct. Et ça, ça change
tout quand même. Qu'est-ce que ça a changé
dans ta vie, ce rôle-là?
Oh mon Dieu! Tout.
Tout. Premièrement,
ça m'a donné une liberté.
Ça m'a donné
une autonomie.
Premièrement financière. Je venais de me séparer avec
les enfants. Alors donc, je venais de me séparer et j'avais donc les deux enfants avec moi.
Alors c'était, tu sais, une jeune maman, c'était inquiétant de dire, OK, comment
je vais gagner ma vie? Comment je vais y arriver? Je quitte la maison familiale, je dois me retrouver un nouveau nid. Ça m'a donné donc une grande liberté.
Donc, quand la liberté est là,
il y a comme quelque chose qui descend des épaules
et qui fait que tu es plus capable d'avoir des relations
avec tes enfants, avec ton chum,
avec les gens que tu rencontres plus,
quelque chose de plus fluide,
parce que c'est pas dans le stress.
J'avais pas d'inquiétude.
Ça m'a enlevé beaucoup d'inquiétude.
Oui, parce que là, t'avais deux enfants.
C'était pas juste toi.
Ben non, ça avait été juste moi.
Je vais crecher sur ton divan, puis je m'en fous.
Exactement.
Mais là, j'avais la responsabilité de deux enfants.
Alors donc, ça a été à ce niveau-là
hyper important pour moi,
je dois le dire. Puis ça m'a permis aussi
en tant que comédienne, quand j'étais
en vacances, de pas
chercher à dire, tu sais, les acteurs,
qu'est-ce que tu veux? Travailleur autonome,
quand t'as pas de boulot,
OK, c'est quoi?
Qu'est-ce qui va arriver après? Là, tu cherches tout de suite
le contrat. – Est-ce qu'il y en aura un après?
– Exactement. Il y a toujours cette insécurité-là, encore une fois. Donc, quand « OK, c'est quoi? Qu'est-ce qui va arriver après? » Tu cherches tout de suite le contrat. Est-ce qu'il y en aura un après?
Exactement. Il y a toujours cette insécurité-là, encore une fois.
Donc, quand j'étais en vacances, je profitais avec les enfants.
Il y avait une belle désinvolture.
C'était quelque chose, il y avait une belle facilité,
même si je travaillais très, très, très, très fort et que je me devais d'être hyper disciplinée pour y arriver,
cette discipline-là, c'était rien. C'était rien à côté de ce que ça m'apportait dans
ma vie de tous les jours. Et bien sûr, d'avoir appris mon métier. Je veux dire, c'est là
que j'ai appris mon métier. C'est là que j'ai appris la confiance en mon métier. C'est là que j'ai appris à...
Tu sais, le jeu, c'est une game de tennis.
C'est là aussi que quand, oups, en face de toi,
tu te dis, oh, j'ai pas la personne,
j'ai pas le répondant qui est capable de me donner ce qu'il faut.
C'est un peu comme quand tu joues à la balle au mur.
Tu te dis, je vais me renvoyer ça plus de vitesse
pour que ça me revienne. Donc, c'est ça, j'ai appris à... balle au mur. Tu te dis, je vais me renvoyer ça plus de vitesse pour que ça me revienne.
Donc, c'est ça, j'ai appris à...
Tu t'es adaptée.
Je me suis adaptée beaucoup.
C'est pas nécessairement...
Tu sais, à ce jour, on en parle beaucoup
du rythme de travail.
Est-ce que c'était un rythme qui convient à tous?
Bien sûr que non.
Bien sûr que non, mais moi, il me convenait.
Alors donc, ça a été des très belles années.
J'ai des très, très beaux souvenirs de cette période-là.
Et tu as vraiment, à ce moment-là, mis des ancrages, je trouve,
chez les Québécois, je veux dire, tu nous as accompagnés.
On était plusieurs à te regarder.
Et ça, la reconnaissance du public, j'imagine que tu l'as senti aussi.
Ah oui. Mais encore à ce jour.
Ça reste.
Encore à ce jour.
Mais ça va toujours rester.
Moi, j'ai accompagné...
Ma jo, c'est tout le temps,
« Ah, je t'ai élevée, toi, là. »
Dans le sens qu'il y a tellement de jeunes
qui ont écouté ça, justement, avec leur maman,
qui m'en parlent aujourd'hui.
Il y a quand même une fierté.
C'est un rôle extrêmement positif.
Donc, avec une portée sociale aussi.
C'est ça, oui.
C'est tout du positif, ça.
Est-ce que tu veux jouer à Ouvre ton jeu?
Bien, pas voidou.
Je suis bien partie, ma soeur.
Tu es bien partie, je trouve.
On a commencé à l'ouvrir ton jeu.
Alors, le jeu fonctionne de cette façon-là,
Chantal.
Cette façon-là suivante, Chantal.
En tout cas, on comprend ce que je veux dire.
Donc, il y a des cartes vertes, des cartes jaunes,
des cartes rouges. Il y a des bleus,
mauves. Alors, les cartes
vertes à rouges, tu vas voir
plus qu'on avance, plus que ça
devient personnel, les questions.
Donc, tu auras un empigé, puis après ça, tu auras
à en choisir. Et
ces cartes-là ici,
si tu veux continuer après avoir répondu à une carte
rouge... – Il y a encore plus personnel que la rouge,
c'est ça que tu es en train de me dire?
– Tu vas voir, c'est autre chose.
C'est pas plus... – Intrigant.
– Oui, c'est ça. C'est peut-être intrigant comme question.
Il y en a qui ont
pleuré en répondant à cette question-là, mais ce n'est pas tout le monde.
Et si tu acceptes
de répondre à ça, à ce moment-là, tu peux me poser la question
de ton choix. Ce que tu as envie
de me poser comme question et je devrais
y répondre du mieux que je peux.
Et je te donne un joker
parce que si jamais
on commence, tu choisis une
question, on commence à y répondre et que ça ne te tente plus,
que tu n'es pas à l'aise parce que
tu as l'impression que ça va trop loin ou peu importe.
Une fois dans le jeu, tu as le droit d'utiliser ton joker.
Je pars la question.
Exactement. Donc, soit moi, ça me permet de te poser
des questions sans malaise parce que
je sais qu'à tout moment,
si toi, tu n'es pas bien avec ça, on arrête.
D'accord. Ça te tente de jouer
toujours. Alors, je vais te demander de brasser
les cartes vertes et tu vas m'en donner trois.
Parfait. Tiens, je vais faire comme les tarots.
Oui, c'est une belle façon.
C'est peut-être ça qu'on devrait demander à tous les invités.
Tiens, je vais te tasser un peu ça.
Parce que toi, tu vas aux tarots des fois?
J'y allais. Ça fait longtemps.
C'est une amie.
C'est une amie qui me tire aux tarots des fois.
Puis je trouve ça le fun quand même,
parce que je ne prends honnêtement pas ça pour du cash. Puis je trouve ça le fun quand même, parce que tu sais, je prends honnêtement pas ça pour du cash,
mais je trouve ça le fun quand même
de un peu le prendre comme
des conseils,
des suggestions,
avertissements, faire attention à...
Tu m'en donnes trois, hein?
OK, là, t'es bien là. Mais c'est ça, donc,
c'est ça, tu...
Tu l'entends, là.
C'est-à-dire que... Oui, puis j'en prends, puis j'en laisse, bien sûr, mais il y a souvent des choses que c'est ça, tu l'entends, là. C'est-à-dire que...
Oui, puis j'en prends, puis j'en laisse, bien sûr.
Mais il y a souvent des choses que c'est ça.
C'est comme, ah, le petit conseil de la journée
ou du mois ou méfie-toi de faire attention à...
Tu sais?
Comme une forme de bienveillance aussi.
Oui, oui.
Puis je dis tout le temps, là,
si tu vois des horreurs, je ne vais pas les savoir, là.
Tu sais, épargne-moi, tu sais.
Bien là, moi, je ne sais pas si ça ne sera pas des conseils, mais c'est des questions.
Alors, la première dans les vertes, quelle est ta plus grande chance? Ta maison passe au feu, qu'est-ce que tu sauves en premier? À quel moment de ta vie, t'es-tu tenue debout? Quelle est ta plus grande chance?
C'est le fun, ça.
Moi, j'ai vraiment eu le grand bonheur et ça continue d'être quelque chose d'important dans ma vie,
d'être bien entourée, d'avoir la famille.
Ça s'écrit en lettres majuscules dans mon cœur.
Depuis quand c'est important,
la famille, que tu aies pris conscience
de ça? Toujours.
Quand tu étais petite déjà, dans ta famille?
Oui, parce que ça a été...
On était sept enfants.
Puis moi, quand j'ai eu deux ans,
papa a fait faillite.
Papa avait des problèmes d'alcool.
Maman, elle a eu un cancer.
Elle n'avait que 37 ans.
Nous, dans que nous,
dans la famille, on s'est
serrés, vraiment, parce que
on aimait tous énormément
nos parents, puis les enfants,
les sept, on s'est
vraiment donné la main
pour essayer de
soustraire dans leur
vie des épreuves, essayer de faire
en sorte de prendre notre
bout pour essayer
de les épargner.
Qu'est-ce que tes parents ont fait pour que la
fratrie soit aussi forte?
Ils ont été dans le trouble.
Ils n'ont rien fait. C'est la vie
qui a fait qu'il y avait
tellement de mamans tellement
malades, les problèmes d'argent,
déménager d'une maison.
Mais vous êtes quand même resté serré.
Est-ce que vous sentiez l'amour?
Ah, bien sûr.
Parce qu'il faut qu'il y ait un terreau à quelque part
qui permette ça.
Vous auriez pu être éclaté aussi.
Oui, mais tellement.
Tu sais, quand papa est décédé,
moi, mon hommage, c'était de dire,
cet homme-là a eu tellement d'occasions
de sauter sa coche.
Il ne l'a jamais fait.
Au contraire.
J'ai des souvenirs de mon père qui me berce.
Qui joue avec ma petite main
pendant qu'il me berce
et qu'on écoute la télé.
Il a eu tellement d'occasions
d'être violent,
de ne pas être fin,
de crier,
de ne pas nous faire passer en premier.
Jamais ça n'a été le cas.
Jamais.
Ça a toujours été
continuer de nous aimer,
de vouloir qu'on rie.
Ma mère, c'est pareil.
Ma mère était franchement très, très, très, très, très
malade, là. Et tu sais, maman,
elle est décédée à 61, mais le cancer,
elle l'a eu à 37 ans.
Puis, tu sais, en 67,
t'avais pas de chimio, c'était juste
la radio, fait qu'ils ont enlevé le sein,
ils ont brûlé les artères coronaires,
fait qu'elle était comme une grande, grande,
grande cardiaque.
Je veux dire, elle l'a pas eu facile, maman.
– Elle était petite quand c'est arrivé.
– Oui, moi, je suis partie me faire garder un an de temps
chez ma tante Colette, de qui je m'occupe aujourd'hui,
qui n'a pas eu d'enfant.
Je suis comme sa fille, puis c'est ma deuxième maman.
Mais c'est ça, mais maman aussi, une ricaneuse.
Malgré tout ça, une ricaneuse qui aimait faire des tours,
qui trouvait les affaires drôles,
qui riait, qui nous regardait tellement avec... On a été...
Malgré toute la houle
qu'on a eue, le bateau
était droit, il était solide.
On a eu un bon fond, comme on dit.
Et ça, ça n'a pas de prix.
Ça n'a pas de prix.
Tu te rends compte que il y a des gens qui ont tout, ils ont le cash, mais si tu n'a pas de prix ça n'a pas de prix si tu te rends compte que
il y a des gens qui ont tout, ils ont le cash
mais si tu n'as pas
ce ciment-là
ce ciment-là
qui n'est pas avec des lunettes roses
moi je me souviens quand j'étais adolescente
quand il y avait un conseil de famille
au salon
mes parents c'était
Chantal, Martin c'était Chantal, Martin,
c'était souvent avec mon frère qui était juste avant moi.
Ce soir,
on va se parler dans le salon.
Les choses étaient nommées.
Les difficultés étaient nommées,
mais il y avait une espèce de responsabilité
de prendre ton bout. Je me souviens,
secondaire 2,
la direction
avait fait venir
mon père.
Mes parents, c'était mon père qui était venu.
Puis là, la directrice
avait dit, Chantal est un
leader négatif.
Elle entraîne les autres.
J'avais quand même du caractère.
Puis quand on est revenus
de là,
papa est juste venu toquer dans ma chambre
puis il a dit,
« Sais-tu, ma grande, j'ai pas mal de problèmes pour l'instant.
Peux-tu gérer les tiens, s'il te plaît? »
J'avais 14 ans, là.
Ça a fait, « Oui, papa. Merci. »
Ça a été tout.
Plus jamais il n'a entendu parler de problèmes du secondaire
du reste de la vie.
Il t'a fait confiance. Oui. Puis ça n'a pas été dans la hangue. Ça n'a entendu parler de problèmes du secondaire du reste de la vie. Il t'a fait confiance.
Oui, puis ça n'a pas été dans la hangue,
ça n'a pas été là, je ne retournerai pas voir la directrice,
puis blablabla.
Ça a juste été, Chantal, j'en ai plein ma casquette pour le moment,
peux-tu gérer ton bout?
C'était une question.
Oui, papa, merci, ma grande.
That's it.
Parce que quand ta mère est tombée malade,
ton père en avait beaucoup sur les épaules.
Oui. Papa, t'as pas du tout de la génération qui...
Tu sais, là, on en voit des hommes qui, aujourd'hui,
papa, il aurait 96 ans, il est décédé il y a trois ans.
Des hommes qui n'ont jamais fait un café de levier.
Ils ne savent même pas comment ça marche, une cafetière.
Non, non, papa, c'était avec lui qu'on faisait
les corvées de fenêtres, les corvées de ménage du printemps.
C'était papa
qui était à la base de ça.
Papa, la journée qu'il est décédé,
il s'est levé de son fauteuil pour aller
voir son bouilli au feu.
Il se faisait encore à manger.
Il était encore gourmand.
Puis c'est ça, il est tombé, puis il s'est
pété la tête sur le mur, puis il est parti
de même. – Ah, il est décédé? – Oui, oui, mais c'est parfait.
Regarde, ça, c'est rapide, ping-pong.
– C'était pas une maladie, rien? – Pas un tout.
Il a été autonomé, puis ça en allait voir son bouillie dans le four, là.
– Bien qu'il est mort en santé.
– Oui. – C'est dans ce tâche-là, c'est rare quand même.
– Exactement, exactement.
– Donc ça, t'as voulu transmettre ça
avec tes propres enfants?
– Oui, oui. C'est primordial pour moi.
C'est la vie.
Il n'y a rien qui vaut plus que ça.
Rien, rien, rien, rien.
C'est ça, le bonheur, pour moi.
Pour moi, c'est ça, le bonheur.
Il n'y a pas d'autre définition.
C'est beau de t'entendre parler de ça.
Vraiment.
C'est vrai que c'est une chance
d'être née dans une famille
où
il n'y a pas de culpabilisation, mais il y a une
responsabilisation. C'est une
grande différence. Vraiment.
Et les frères et sœurs, vous avez continué à être proches?
Oui. On vient de partir
en vacances pour la première fois.
Les sept, avec nos
conjoints et conjointes,
six sur les sept, on est partis.
On s'est pris une vacance ensemble dans le sud.
On a tellement eu de fun.
On ne se ressemble pas physiquement,
mais on a tous le même caractère.
Un caractère?
Bien, doux, jovial, responsable.
Nous autres, quand il y a un job à abattre, présent.
On n'est pas...
Non, non.
On a fait des corvées ensemble.
On est là. On fait face.
C'est ça. Mais avec
beaucoup d'humour. On est des petits gagueurs.
On fait beaucoup de gags.
On rit beaucoup. C'est une belle famille.
Cette chance-là,
quelle est la plus grande chance? C'est ça. C'est une belle famille. Cette chance-là, quelle est la plus grande chance?
C'est ça.
C'est mon entourage immédiat.
Je vais choisir la question verte.
À quel moment de ta vie t'es-tu tenue debout?
Bien, souvent.
Souvent.
On a en tête, bien sûr,
quand Virginie a fini,
mais c'était pas une nouveauté pour moi de me tenir debout.
T'as appris ça jeune, à te tenir debout?
Je m'aime pas quand je me tiens pas debout.
Je suis pas capable de vivre avec la Chantal.
C'est arrivé, ça?
Les chiennes, ça arrive pas je ne suis pas capable de vivre avec.
C'est ça. Donc, quand tu sens dans cette position-là...
Oui, je ne suis pas capable.
Quand je manque d'air parce que je n'aime pas la situation dans laquelle je suis.
Ce ne sont pas des choses que je fais de façon impulsive.
Quand je réagis et je fais non, ça, ça suffit.
Non, je ne suis pas bien.
Ça a été réfléchi. C'est une balance.
Une balance, par définition,
c'est une têteuse.
C'est long, prendre des décisions.
C'est long. Je réfléchis.
C'est une balance.
C'est moi qui est assez direct.
Des fois, je suis OK. Là, il faut choisir.
Là, il faut choisir. Mais je comprends, par exemple,
quand le choix est fait...
– Il n'y a pas de retour en arrière. C'est impossible.
– Mais c'est l'avantage aussi.
– Oui, parce que là, tous les motifs et le rationnel,
la pensée et le cœur,
tu passes ton temps
à faire oui, mais là, si je fais ça, oui, mais là...
Fait que le jour que tu fais
voici ma position,
il n'y a pas rien qui peut changer ça.
Parce que ça fait trois ans que tu t'aides.
Ça va.
Non, je ne suis pas capable
de ne pas me tenir debout.
Ça veut dire que ça prend de l'espace dans ta tête.
Tout le temps que tu y réfléchis,
le pour, le contre,
ça t'habite quand même
quand tu vis une situation.
Oui, énormément.
Avant que je me sépare, ça a été trois ans.
Trois ans à ne plus être heureuse.
Trois ans
à ne plus être heureuse,
à pleurer, à ne pas être bien.
Le jour que j'ai fait
ça suffit, je ne t'aime plus,
je te quitte,
ce n'était pas une question.
Non, non, c'était un fait.
C'est là qu'on s'en va.
Est-ce qu'il y a eu comme un élément qui a fait, OK, c'est aujourd'hui?
Est-ce que ça t'a pris comme un élément
déclencheur? Ça a été la force des choses.
Puis ma trentaine.
Ma trentaine. Envoyer la trentaine, c'est une décennie importante.
Oui, c'est ça. J'ai fait, là, je deviens
la femme que je veux
pas être, la mère
que je veux pas être, la mère que je veux pas être,
la mante que je veux pas être.
Il y a rien de cette situation qui me plaît
et qui me fait devenir la femme que je veux être.
Alors, je vois.
Et qui voulais-tu...
Quelle était la femme qui voulait être?
Bien, qui est heureuse, pas qui broye.
Ah oui, tu broyes.
Et parce que quand tu broyes,
tu deviens, tu saisiens un peu dépressif,
les enfants te disent quelque chose,
puis ah oui, non, je me souviens, il y en a eu
un événement, je vais me tasser
du micro pour le dire,
mais c'était une affaire
de, j'étais avec les enfants,
puis à un moment donné,
j'ai vraiment crié, ça fait trois
fois que je vous dis d'aller me brosser les dents,
écoute, et là, il y a eu comme un moment donné, j'ai vraiment crié. Ça fait trois fois que je vous dis d'aller me brosser les dents. Et là, il y a eu comme un arrêt.
Il y a eu comme une pause.
Puis je me suis comme vue être cette femme-là
qui hurle pour un brossage de dents.
Comme si ça avait été d'une importance capitale
qui méritait cette crise de nerfs que je suis en train de faire.
Puis ça, c'est comme...
Puis j'ai dit non, c'est pas moi ça.
Je ne serai pas ça.
Non, je ne serai pas ça.
Puis c'est ce jour-là que j'ai dit ça suffit, je m'en vais.
Il n'y a rien de tout ça qui est moi.
Puis ça, je suis ça.
C'est comme, tu sais,
c'est un jeu de cartes, c'est les dominos,
les événements qui font que je deviens
cette mère-là.
Je ne m'intéresse absolument pas.
Et ça a pris combien de temps
à te retrouver telle que
tu étais profondément?
Ça a été rapide, ça.
Ça a été bien, bien, bien rapide.
Oui, ça a été...
Les choses se sont mises à...
Je me suis séparée.
Virginie est arrivée.
Tout ce nouveau vent de...
de positif, de tout ça est arrivé
en même temps que cette décision-là.
Mais étais-tu rassurée de voir que cette femme-là,
elle existait pour vrai?
Je le savais.
Parce que, tu sais, des fois, quand on en...
Bien là, tu sais, il y en a des fois
que c'est sur plusieurs années
qui viennent même à douter de...
Oh non, moi, je le savais.
Toi, tu le savais, donc c'était sûr que...
Je le savais qu'elle était empoussiérée,
qu'elle était enterrée, qu'elle était prise.
Celle-là, elle n'était pas moi.
Celle-là qui criait, là,-là n'était pas moi. Celle-là qui criait,
ça, ce n'était pas moi.
Parce que pour les femmes,
sûrement les hommes aussi, mais je connais plus
la réalité des femmes, d'avoir
des enfants, de ne pas avoir
d'autonomie financière,
des fois, ça fait que le choix de rester
c'est celui
qui a l'impression que c'est peut-être
le choix à faire.
Mais en même temps, on peut se perdre aussi.
Parce que si tu avais continué comme ça,
tu te serais plus reconnue.
Ah, je veux dire,
c'est impossible de toute façon.
C'est impossible pour moi, là.
C'était impossible pour moi.
Comme tu te tiens debout, est-ce que des fois,
tu as l'impression que ça te dérange autour de toi?
Je pense que c'est
plus...
Les gens
qui me connaissent savent que
si je veux pas,
je veux pas.
Si je veux, dans le sens que...
Je pense que je suis assez...
What you see is what you get.
Dans le sens que ça sort pas non plus d'une boîte de Cracker Jack quand je veux quelque chose ou je ne veux pas quelque chose. Quand je me tiens debout, c'est ça peut être confrontant parce que ça leur rappelle qu'eux,
ils devraient le faire et ils ne le font pas.
Des fois, des personnalités comme toi,
ça fait, OK, elle sort encore
ses gants de boxe.
Il y a comme un...
Je ne les sors pas si souvent.
Au contraire, je ne les sors pas très souvent
parce que, justement, jour après jour,
je m'organise pour que les décisions
s'en aident dans le sens de
dire, je suis
en harmonie avec ça, je suis
confortable, j'ai la volonté
de ne pas heurter le monde.
Et tu es capable de nommer les choses.
Et de le faire au bon moment.
Je trouve ça plus simple de dire à une personne
je ne suis pas bien là-dedans,
voici pourquoi, que
de retenir, retenir puis à un moment donné, il déchire la face. je ne suis pas bien là-dedans. Voici pourquoi.
Retenez, retenez.
Puis, à un moment donné,
il déchire la face.
Ce n'est pas une grosse surprise.
Je ne pense pas que ça te dérange grandement. Tu as appris ça jeune, toi aussi,
de nommer les choses.
J'ai appris ça jeune.
Mon chat m'aide quand même parce que
est-ce que j'ai toujours nommé les choses?
J'ai toujours, en tout cas, agi en fonction.
Mais comme je te dis, je suis une balance.
Il y a aussi du spécial têtage là-dedans.
Des fois, là-dedans, tout reste dans ma tête
parce que je n'ai pas fini d'analyser.
Mon discours, je ne suis pas capable de le dire comme il faut
tant que je n'ai pas compris dans ma tête où j'en suis et dans mon cœur.
Puis là que je suis capable de verbaliser.
Fait qu'on dirait que tant que ça n'est pas arrivé,
je trouve ça futile d'en jaser.
Fait que d'un fois, ça va être, je ne suis pas prête.
À ta minute.
Tu sais, je n'ai pas fait mon idée là-dessus.
Mais...
Avec ton chum Thaï là-dedans.
Oui, mais lui, c'est lui qui va partir
souvent les conversations
quand on a un petit pépin.
C'est comme une gymnastique quand même.
Moins tu parles,
moins tu t'habitues à le faire.
Plus tu parles, plus ça devient
quelque chose de plus,
c'est ça, habituel, normal,
quotidien, régulier. Ça fait que ça, c'est quand même
un objectif
encore de vie,
de continuer de nommer les choses
jour après jour, de ne pas attendre que tout, tout,
tout soit compris dans ma tête.
C'est ça, parce que pour l'autre, ça peut être long.
Bien, le processus peut être long,
puis des fois, tu sais,
pourquoi qu'on réfléchissait déjà,
il y a, tu sais.
Fait que là, j'essaie d'être un petit peu plus
dans le quotidien avec ça.
J'aime ce que tu as répondu à se tenir debout,
puis de...
de s'écouter à quelque part,
de ne pas endurer.
Oui. Tu sais, moi, Ça n'a pas rapport, mais
oui et non. Ma grand-mère
et mon grand-père, ils ont été
je pense 72 ans mariés,
mais on a célébré leur 70e anniversaire
de mariage. Puis il y avait
quelques journalistes. C'est quand même rare,
70 ans de mariage.
Puis une journaliste qui a demandé à ma grand-mère,
mais c'est quoi le secret pour vivre ensemble 70 ans? Puisage. Une journaliste demandait à ma grand-mère c'est quoi le secret
pour vivre ensemble 70 ans?
Elle a répondu, c'était ça le titre
en plus de l'article, savoir en durer.
C'est triste.
C'est triste.
C'est triste.
Ça a été comme une leçon de vie
quand j'ai compris ce qu'elle disait.
C'est pas ça qu'on veut.
Mais elle, elle disait à ses filles, mariez-vous pas.
À l'époque, c'était pas la tendance.
Mais elle, elle a souffert
d'avoir
des enfants
au quart de tour comme ça.
Le deuil périnatal, c'était pas reconnu.
Tu perdais un enfant, t'en avais un autre.
Tu rapiaissais
les vêtements, il y avait pas d'argent.
Le travail,
je veux dire, ce n'est pas vrai que toutes les
femmes étaient faites pour avoir 12 enfants.
Mais toutes les
femmes devaient. Devaient.
Ça n'a pas empêché la famille.
Nos grands-mères, ils l'ont eu.
Ils l'ont eu. Ah oui.
Savoir en durée, quelle phrase
incroyable. Mais elle était vraie.
Elle était vraie. C'était l'époque. Je pense que
bien des femmes auraient répondu ça.
Alors, est-ce que tu es prêt à passer au niveau jaune?
Prête à passer au niveau jaune? Allons-y.
C'est la même service. Tu me fais comme au tarot
puis tu vas m'en donner trois.
Tiens.
On dirait que j'aimerais connaître ta famille.
Trois.
Tes frères et sœurs, c'est tellement...
Ils ne sont pas plats du tout.
Alors, voici.
Question 1 dans les jaunes.
Quel genre d'amoureuse es-tu?
Qu'est-ce que ta cinquantaine t'apporte?
Quelle a été ta plus belle expérience professionnelle?
Je disais tant que les deux premières.
Mais la troisième, elle est fun aussi.
Qu'est-ce que la cinquantaine t'apporte?
Je vais y aller.
L'amoureuse?
Non.
La cinquantaine, oui.
Parce que c'est la carte...
Je n'ai pas de réponse à cette question-là,
donc je vais réfléchir avec toi là-dessus.
OK, parfait.
Ça va être plus intéressant que de te dire que je ne suis pas romantique.
Tu vas me le dire tantôt, je pense que je vais te la poser.
Mais je trouve que tu as de l'air romantique,
puis tu ne l'es pas.
J'ai hâte de t'entendre là-dessus.
Donc, tu ne t'es jamais posé cette question-là,
parce que la trentaine, c'est clair que c'était une décennie importante pour toi.
Oui.
La quarantaine, beaucoup d'actions, beaucoup arrivées aussi.
La cinquantaine...
Est-ce que tu es devenue grand-mère dans ta cinquantaine?
Oui, ça reste donc toute la famille hyper, hyper importante.
Ça, pour moi, ça reste encore ma plus grande chance.
Puis il n'y a pas une journée que je suis comme,
ah, merci, mon Dieu, pour ça.
Le boulot, tu sais, j'ai perdu mon resto avec la pandémie.
Fait qu'il y a un côté, tu sais, c'est ça,
il y a comme une dualité.
Il y a la femme d'affaires, il y a l'actrice.
La grand-maman, la femme heureuse,
ça, c'est là.
Ça reste en dessous du jeu tout le temps.
Par-dessus, la femme d'affaires
qui a fallu qu'ils mettent une croix
sur son projet.
Qui arrivait à maturité.
Ça, ça a été dur.
Ça, ça a été, pour moi,
difficile.
Parce que tu as mis beaucoup d'amour.
11 ans.
Beaucoup de... 11 ans.
De l'amour, plusieurs sacres, énormément de temps, d'argent.
Ça a été, tu sais, ça a été une expérience enrichissante,
mais à la fois vidante aussi.
Parce que ça, ça prenait beaucoup de place dans ta tête aussi.
Bien, veux, veux pas.
Parce que c'est... Ça s'arrête pas, c'est pas la... Parce que t'étais prenait beaucoup de place dans ta tête aussi? Bien, veux, veux pas. Parce que ça ne s'arrête pas.
Parce que tu étais presque tout le temps là, Chantal?
Bien, j'étais beaucoup là.
Puis quand tu as, tu sais, à un moment donné,
ça a été jusqu'à 70 employés,
avec deux restos puis un food truck.
Fait que, tu sais, c'est de la gestion,
c'est de l'administration.
Alors ça, il y a comme...
Puis, de l'autre côté,
le fait que ça se retire
a permis à l'actrice
de prendre sa place comme jamais.
Je me considère hyper chanceuse
de faire des projets
tellement intéressants,
tellement hors normes,
avec des réalisateurs,
souvent aux réalisatrices plus jeunes.
Tu sais, je trouve ça vraiment le fun,
ce qui m'arrive dans ma carrière.
Là, honnêtement, j'ai juste
hâte que le restaurant soit
vendu.
Ah, c'est pas encore vendu?
Ça, j'ai juste hâte que ce
chapitre-là se ferme. Je comprends. Comment tu lai juste hâte que ce chapitre-là se ferme.
Je comprends.
Comment tu l'appellerais, ce chapitre-là de ta vie?
Les affaires.
Est-ce que tu recommencerais un chapitre comme ça?
Est-ce que tu ouvrirais un autre chapitre, les affaires?
Pas en restauration.
Non, là, ça va.
Non, magasin de souliers italien
simple simple simple
mais qu'est-ce que t'as trouvé le plus dur
dans la restauration
ben c'est parce que
c'est le domaine
où tu as besoin
tu sais
le soulier italien
mais ça c'est la tablette, ça fait, ça ne fait pas.
La personne qui va te le chercher dans le backstore
et qui te l'essaie, tu lui demandes d'être gentil,
d'être poli, puis de savoir pas de chaque aile,
ça fait une vente, ça s'arrête à peu près là.
Restauration, c'est du service.
C'est vraiment...
Là, tu as besoin de permis de scie, permis de ça.
Tu as une équipe, tu as des brigades à monter,
mais là, il faut que ça soit la compétence,
il faut que ça soit le sourire, il faut que ça soit l'hygiène.
Je veux dire, ça finit plus...
Satisfaire un client qui peut être satisfait un soir
et qui peut être satisfait le lendemain.
Il y a comme ta proposition, il faut qu'elle soit stable.
Donc, il y a toujours des bris. Il y a toujours quelque chose.
À chaque fois qu'il n'y a pas une journée
qu'il n'y a pas un compresseur
qui fait quelque chose,
qui a décidé de lâcher
ou une table qui pète.
L'argent est toujours une préoccupation aussi.
Tout le temps.
Il y a des dépenses imprévues.
Tu ne sais pas combien de monde qui vont dans ton restaurant nécessairement. Je suis temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Oui, tout le temps. Puis tu ne sais pas combien de monde
qui vont dans ton restaurant,
nécessairement.
Oui.
Et ça fait que ça,
je suis fatiguée de ça.
Tu sais, tout ce côté-là
où tu te dis,
aïe aïe, tu sais,
j'ai travaillé tellement fort
que, pfff,
il me semble que
je ne veux plus, là.
Je ne veux plus poter là-dedans.
Je ne veux plus,
tu comprends, là,
c'est comme,
ah, donnez-moi un break de ça,
que je sois l'actrice, la grand-mère.
J'ai comme envie de...
Ce que la cinquantaine m'apporte, c'est de
fermer ce chapitre-là
et envie
d'être l'actrice,
la femme, la maman, la grand-maman,
l'ami, la prochaine dante
à temps plein.
Moi...
– Te sens-tu libre?
– Oui.
Oui, mais j'ai encore
un fil à patte là-dedans.
– Mais je pensais que c'était derrière toi.
– Pas encore, pas encore.
Mais tu sais, la pandémie a pas favorisé...
– Comment t'as vécu ça, toi, la pandémie?
Parce que toi, t'as l'aspect
à faire aussi à travers la pandémie. – Bien, ça a été... C'est ça, toi, la pandémie, du coup, parce que toi, tu as l'aspect à faire aussi à travers la pandémie.
Bien, ça a été... C'est ça, moi, comme...
On avait acheté, ma fille et moi,
un triplex qu'on change en duplex
dans l'idée de faire une maison de bigénération
parce qu'elle était pour avoir...
Elle avait déjà une petite, puis elle attendait des jumelles.
Oui.
Donc, tout ça, c'était le plan printemps 2020.
Nous étions propriétaires de la maison
le 23 mars 2020.
Camille était déjà de six mois et demi enceinte de jumelles.
Fait que moi, janvier, février, mars,
j'avais tout pris les bouchées doubles,
surtout janvier, février.
Mon staff était engagé.
Tu sais, j'avais quatre stagiaires
qui arrivaient de France le 27 mars.
Je veux dire, mon été était réglé. Les menus
étaient faits, étaient costés.
Pour, enfin, j'avais tous mes
outils numériques, j'avais
mon équipe. J'étais là où
je voulais être depuis 11 ans.
Alors, quand la pandémie est arrivée,
j'ai fait, OK, là, c'est au-dessus de mes forces.
Parce que là, j'ai une maison à rénover,
j'ai plus de contracteurs.
Ma fille, ça continue à pousser.
Là, je vais pas me mettre à réinventer un menu
au milieu du quartier des spectacles.
Les tours sont vides, il y a personne qui habite là.
Il y a plus de show.
Il y a plus de monde.
Ça se peut pas, là.
Ça se peut pas. Ça fait que ça a été,
ben, bye-bye.
Bye-bye, toi. En fait,
c'est ça, tu sais, bye-bye, toi.
Bienvenue, toi, dans ma vie,
le perso.
Parce que là, il a fallu rénover
ma fille, moi, son chum
puis la petite de 19 mois, parce que, tu sais,
c'était dans le temps où on lavait nos conserves et notre cantaloupe
quand on allait à l'épicerie.
On n'avait pas de contracteur, on n'avait rien.
Fait que, tu sais, abattre
une chance, il n'y avait pas grand-chose à faire
chez elle. Mais écoute, ça a été
une expérience. Fait que ça a été ça.
Puis ça, j'ai ri, j'ai ri. Écoute, j'ai eu
du fun, malgré que c'était des journées.
Tu sais, il commençait à 6 heures le matin,
il finissait à 8h le soir.
Parce qu'on avait la bédaine qui grandissait.
Il fallait que ça fasse...
Il y avait une urgence.
Il y avait une urgence.
Oui, oui.
Puis en plus, tu sais, des jumeaux,
ça peut arriver plus tôt que prévu.
Exactement.
Fait que donc, c'est ça.
Fait que ça m'a...
Ça a été comme...
C'est ça.
C'est ça.
Si j'ai une image à faire, c'est...
Bye-bye, cette portion-là.
Puis bienvenue, la femme, l'actrice. Mais l'actrice, en même temps « Bye-bye cette portion-là, puis bienvenue
la femme, l'actrice. »
Mais l'actrice, en même temps, est-ce que tu veux
une insécurité? Tu le sais pas si le téléphone
va sonner. C'est sûr. Puis je travaillerai jamais
à ça à mon goût. J'aime ce métier-là.
J'aime ce métier-là.
Qu'est-ce que t'aimes tant dans ton métier
d'actrice?
Faire, dans ma tête,
c'estest au public,
je vais vous raconter une histoire.
C'est ça, moi, mon fun.
Mon fun, c'est de faire croire
je vais vous raconter une histoire.
Alors, puis d'être ce personnage-là,
j'adore faire ça.
Je suis vraiment à ma place
sur un plateau.
J'aime
composer, j'aime le travail
où je suis toute seule avec mes textes à la maison.
Puis là, je lis,
je relis, je relis, je relis
puis je commence à placer des petites affaires
à faire, OK, elle va être de même,
elle va être de même. Elle va être de même.
Je pense à mes looks.
C'est toujours moi qui avance mes looks.
Moi, je la verrais comme ça.
C'est le fun.
Ce n'est pas plate.
C'est plein de créativité.
Plein de folie.
On est une troupe quand on joue.
J'aime la troupe, tu sais.
C'est hyper important pour moi.
Puis tu sais, j'ai des projets d'écriture aussi.
Puis là, j'ai mis le doigt dessus.
Je me disais, veux-tu bien me dire,
t'es donc bien procrastineuse, Chantal Fontaine.
T'as le temps, là, écrit.
Mais c'est parce que l'écriture,
c'est toi avec un ordinateur.
– Et seule.
– Ça, pour tout de suite, là, c'est pas moi.
J'ai trop besoin de monde.
Moi, c'est moi avec la troupe.
C'est ça que j'aime. – T'es une troubado.
– Non, vraiment. – Tu partirais en tournée
avec ta troupe? – Oui, je partirais
en tournée. Je suis moins, peut-être
théâtre, mais
dire, partir
dans le Grand Nord, n'importe où, faire un film
à moins de 35, oui, oui, oui, moi je veux, moi je veux. – Tu partirais, c'importe où, faire un film à moins de 35.
Oui, oui, oui, moi je veux, moi je veux.
Tu partirais, c'est ça.
Tu serais prête à dire, j'endosse un projet qui me fait voyager, mais en troupe.
Oui, je ne serais pas capable de faire
un show solo.
Partir, faire un show solo.
Ma chum Sophie Cadieux
est là-dessus.
J'aurais de la difficulté, soir après soir,
de m'en aller avec
le technicien de scène.
Je trouverais ça...
Ça ne marche pas pour moi, ça.
Est-ce que tu trouves que tu es au summum
de ton art présentement comme actrice?
J'espère que
je n'arrêterai jamais d'évoluer.
Mais si ça s'arrêtait maintenant?
Oui.
Oui.
Moi, je te trouve tellement bonne.
T'es fine.
Dans ma mère que t'as jouée, qui est un rôle
d'une femme mère bipolaire,
qui était vraiment à l'opposé de ce que tu es toi
dans la vie,
il y avait quelque chose, on dirait que
j'avais jamais vu de toi encore dans ton jeu, le côté écorché
le côté, puis on y
croyait, tu l'as bien préparé
ce personnage-là
mais est-ce que ça, ça te fait du bien de plonger
dans des univers qui sont loin des tiens
pour revenir dans ton espèce de confort
tu sais, dedans, parce que toi
t'es bien? Oui, puis je suis pas quelqu'un
qui, tu sais, si je joue
ma mère, j'arrivais chez bien. Oui, puis je suis pas quelqu'un qui... Si je joue ma mère,
j'arrive chez nous le soir,
puis pas du tout.
La coupure est très, très franche pour moi.
Je joue...
C'est pour ça que je me sens capable
de jouer n'importe quoi
parce que je traîne pas ça.
Après ça...
T'as une belle qualité.
Je suis capable, au contraire, de dire
ouf!
Et genre d'arriver ailleurs.
Et de rire beaucoup, d'arriver à la maison.
OK, j'ai été en thérapie toute la journée.
Donc, c'est ça.
Oui, je me sens...
Je n'ai plus le sentiment
d'imposteur dans ce métier-là.
Tu as eu ça, le sentiment d'imposteur?
Bon, là, tout est...
La femme et le doute. Oui, je sais. T'as eu ça, le sentiment d'imposteur? Bon, là, tout le thé, la femme.
La femme et le doute.
Oui, je sais, la femme, le doute,
la culpabilisation aussi d'un paquet d'affaires.
Oui, mais le doute.
Le doute, oui.
On est, tu sais, quand t'es perfectionniste un peu,
est-ce qu'on arrive à se satisfaire?
Quand Jeannette Bertrand est venue faire le podcast,
à la fin, elle dit,
« Est-ce que c'était correct? Est-ce que c'était... » Hein? Pardon? Jeannette. Mais non, mais non, mais Jeannette, tu peux venue faire le podcast. À la fin, elle dit, « Est-ce que c'était correct? »
Pardon?
Mais non, mais Jeannette,
tu ne peux pas me demander ça.
C'est sûr que c'était parfait,
mais encore un doute.
Des fois, le doute fait qu'on reste sur le qui-vive
et on ne prend rien pour acquis.
Mais d'avoir moins de doute quand même,
des fois, ça apporte une liberté aussi.
Oui, puis à un moment donné,
de pouvoir dire, « Oui, ça, je ne l'. Oui, puis à un moment donné, de pouvoir dire,
oui, ça, je ne l'ai pas volé,
je l'ai gagné, je suis rendu là.
Tu sais, à un moment donné, c'est sur fou,
j'ai un dos tout si long.
Mais ça, ça se ressent souvent, même dans le physique de la personne.
Tu sais, quand tu es bien,
tu endosses le personnage,
tu regardes les autres trois dans les yeux,
tu l'assumes,
tu l'habites pleinement, il n'y a rien qui va venir te faire
douter si c'est toi le personnage
exact, mais ça
je sais ça, je l'ai pu
le doute est
je suis dans le bonheur, je suis dans le gros bonheur
c'est ça que l'expérience apporte aussi
physiquement tu es à 50 ans
est-ce que ça se passe bien?
à part pour les allergies qu'on entend
pour le moment
parce que tu es une fille en forme oui, je suis en forme Est-ce que ça, ça se passe bien? À part pour les allergies qu'on entend, là, pour le moment.
Oui.
Parce que tu es une fille en forme.
Oui, oui, je suis en forme, oui.
Puis j'ai... mon tennis va encore bien.
Tu sais, c'est... non, je suis... C'est une belle cinquantaine.
Oui, j'ai une belle cinquantaine.
Tu sais, on a notre maison de campagne
qu'on va s'apprêter à rénover tranquillement.
Fait que mon chum et moi, on est dans les plans d'architecte.
Regardez ça. On n'est pas
pressés. Ça va arriver quand ça va arriver.
Fait qu'on prend le temps, mais dans
le désir de créer une maison
pour toute la famille. Parce que quand on a
construit, on n'avait pas cinq petits-enfants.
Maintenant, on a cinq petits-enfants.
Fait qu'on veut qu'il y ait de la place pour tout le monde.
Fait que tu sais, c'est tout des
beaux projets. Fait que c'est monde. C'est tous des beaux projets.
C'est ça. C'est l'actrice
et la Chantal, la femme.
C'est ça, ma cinquantaine.
Mais ce qu'il y a en commun, c'est la tribu.
La tribu, toujours.
T'as besoin de ça tout le temps.
Moi, je vais y aller avec l'autre question.
Jaune, quel genre d'amoureuse es-tu?
Tu m'as intriguée.
Tellement pas romantique.
Ça veut dire quoi, ça, pas être romantique?
Bien, je sais pas.
C'est mon chum qui achète les fleurs.
C'est mon chum qui va avoir...
On se fait-tu un petit resto?
C'est mon chum qui va allumer des bougies.
C'est plus lui que moi
qui a la tendance romantique.
Qui va souligner les anniversaires.
Bien, j'y souligne.
Tu vois, je suis pas...
Je suis l'amoureuse au quotidien.
Je suis la partner au quotidien.
Je suis là au quotidien.
Ça fait que ces affaires-là, c'est...
Oh, yeah, cool!
Mais, tu sais, on s'est fait un christi de mariage.
Ça a fait 18 ans, il y a pas longtemps.
– Raconte donc comment ça s'est passé ce mariage là
ça fait combien d'années?
18 ans
mais que vous êtes ensemble?
27
27 en septembre
et 18 ans de mariage bientôt
c'est déjà
alors là c'est important le mariage?
c'est important mais encore là
c'est mon chum qui m'a demandé en mariage c'est important, le mariage? C'est important, mais encore là, c'est mon chum qui m'a demandé
en mariage.
C'est lui qui avait...
Ça m'avait pris un petit temps
à y répondre, d'ailleurs.
On va vous revenir sur la réponse.
Tu n'as pas dit oui tout de suite.
Je n'ai pas dit oui tout de suite.
Non, j'ai dit oui sur la place Saint-Marc
à Venise.
Je suis peut-être un petit peu romancée.
Ben oui, d'ailleurs, quand tu décides de l'être,
tu l'es pleinement.
Oui, c'est ça.
Ah oui, donc, est-ce qu'il était déçu
de ne pas avoir une réponse tout de suite?
Je pense qu'il a compris.
Je pense qu'il a compris que j'avais besoin de...
C'est un enjeu, le mariage?
Oui, oui, c'est un enjeu.
Indépendante, moi, là. Oui, c'est ça, là,, le mariage? Oui. Oui, c'est un enjeu. Indépendante, moi, là.
Oui, c'est ça.
Très, très, très indépendante.
Puis en même temps,
je ne ferai pas ça pour te faire plaisir.
Je vais le faire parce que moi, ça me fait plaisir.
Je vais le faire parce que je suis rendue là.
Puis parce que si je le fais,
idéalement,
c'est la vraie affaire.
C'est pour... Comment est-ce que tu dis ça?
Pour le meilleur et pour le pire.
Exactement. Donc, tu étais prête à ça.
Oui. J'avais besoin de...
La balance en toi.
J'avais besoin de le pour et le contre.
Ça a pris plusieurs mois.
OK. À ce point-là.
Oui, oui, oui. Ça a pris plusieurs mois.
Peut-être six mois.
Puis à la place Saint-Marc,
pour répondre à ta question.
Comment t'as fait ça, à la place Saint-Marc, pour répondre à ta question. Comment t'as fait ça, la Place Saint-Marc?
C'est ça. C'était ça.
Mais c'est quoi, tu as dit oui, rendu là?
Moi, la Place Saint-Marc, c'est un des endroits...
C'est un des endroits dans le monde
qui m'a le plus soufflé.
Je suis arrivée sur la Place Saint-Marc,
je me suis dit...
J'avais pas assez
d'yeux pour voir
comment c'était beau
le soir on est retourné
prendre un verre
puis il y avait des gens qui dansaient
puis là
c'est ça, j'ai dit c'est ça
on a pris notre verre, on a-tu dansé
je me souviens même plus
dans ma tête oui mais on dirait que là je suis comme
au cinéma je suis même plus sûre.
Puis ça a été, ça a été, c'est ça,
pour répondre à ta question.
Oui.
Puis il a tout de suite su de quoi je parlais.
Il a pas fait ma question.
Il a tout de suite su.
C'est un moment de grâce, ça.
Oui. Puis quand on revient,
on l'organise.
Fait qu'on était au manoir OV,
à North Attlee.
On avait pris le manoir au complet.
Donc, ça a duré comme deux jours.
Parce que les gens, le cadeau qu'on leur demandait,
c'était de prendre une chambre.
C'était ce qu'on voulait, qu'ils restent pour qu'on déjeune tous ensemble,
puis surtout qu'ils ne prennent pas l'auto.
Oui, parce que tu voulais que ce soit festif.
C'est ça.
Fait qu'on s'est mariés sur le bord du lac.
C'est mon frère aîné qui a été célébrant.
Cette année-là, en 2005,
il y avait eu un printemps de cul.
Il faisait tellement pas beau.
Et il a commencé à faire beau le jeudi.
On se mariait le samedi.
Le jeudi.
Tout le monde était...
C'était la première fois, le 4 juin 2005,
que cette année-là, on se mettait des petites robes. Les filles étaient en petites robes. Tout le monde était, c'était la première fois, le 4 juin 2005,
cette année-là, on se mettait des petites robes.
Tu sais que les filles étaient en petites robes.
Tu sais, c'était la première fois, c'était l'été.
Fait que même si ça avait été plate, tout le monde aurait trippé,
mais c'était pas plate du tout.
Fait que c'était une belle noce.
Et qu'est-ce que ça signifie pour toi, ce moment-là?
Bien, c'est ça, que...
C'était pas une joke.
Ce n'était pas une décision prise à la légère.
Ce n'était pas...
C'était une décision très, très, très, très, très
importante pour moi,
qui voulait dire beaucoup.
Donc, tu peux rester indépendante,
même s'il y a cet engagement-là,
avec cet engagement-là dans ta vie.
Il y avait un...
Je pense du jeu au nous,
un peu,
dans les projets,
dans la façon de...
Même si vous étiez déjà ensemble,
cet engagement-là
agrandissait l'intersection entre
vous deux.
Clairement, et dans nos projets,
et dans la façon dont on était pour
les mener et en parler à deux.
Ça a été
trop ça.
Puis mes enfants qui étaient là
et tout le monde qui était heureux.
C'est vraiment le party de ma vie.
Je n'ai pas organisé un plus beau que celui-là.
En même temps,
ça enlève peut-être
un poids sur les épaules aussi
de voir sa vie à deux.
C'est le fun.
Puis Robert et moi, on est très différents.
On est vraiment des opposés.
Parle-moi-en un peu, Robert.
J'ai un chum intellectuel,
j'ai un chum hyper rationnel.
Artiste aussi, mais tu sais...
Robert est bon pour moi
parce que Robert me pose la question
qui tue 20 fois par jour.
C'est dans le sens qu'il me ramène.
Parce que moi,
j'ai tendance à faire confiance à tout le monde.
Moi, j'ai tendance à...
Les projets, là, on l'a appelé.
Ça, ça, ça.
Il est bon pour moi.
Et tu acceptes ça?
Oui, de me poser.
Parce que j'ai eu plus qu'une fois la preuve
que la réflexion
qui m'a amenée à faire
a été importante
et
que ça a valu la peine.
Et significative.
Que c'était une bonne chose.
Que la question qu'on m'avait posée, c'était une bonne chose que j'y réponde. Donc c'était une bonne chose. Que la question qu'on m'avait posée,
c'était une bonne chose que j'y réponde.
Fait que c'est ça, on est très, très complices.
Puis moi, en même temps, je suis plus celle
qui, justement, fait...
Hé! Et le rêve.
Et le rêve.
Et...
Et les projets, la beauté.
On n'est pas obligés de répondre à toutes les questions
pour aller dans notre projet.
Fait que je suis celle, en même temps,
qui enlève un peu de pragmatisme.
Puis lui, il aime ça aussi.
Oui, oui.
C'est ça, vous vous complétez,
vous allez vous rejoindre à quelque part.
Vous êtes différent, mais vous avez créé
votre culture à vous, votre culture de couple.
Puis c'est surtout que nos différences,
au lieu de...
Avec les années, on a appris
qu'au lieu de nous antagoniser,
nos différences,
parce qu'on les connaît tellement
puis on sait que c'est une bonne chose
qu'on s'attarde à la différence,
fait que c'est un plus.
Ça nous fait monter une marche
plutôt que de nous freiner
puis de nous geler.
Est-ce que vous vous chicanez des fois?
On s'est beaucoup chicané.
Robert et moi.
Puis on se disait les affaires par moitié.
Mais jamais...
C'était ça, c'était la différence
qui faisait qu'on n'était comme pas...
Il y avait un choc des idées.
C'est ça.
Mais maintenant, on ne chicane plus bien.
On a comme...
Tout on dirait qu'on l'a géré, on l'a réglé.
Puis si un des deux va lever le ton,
c'est juste un regard de l'autre.
Douceur.
Douceur.
C'est beau.
Puis les petits, qu'est-ce que tu veux?
Le fait d'être...
Tu sais, nous autres, on a eu cinq petits en trois ans et demi.
Oui, parce que là, ton fils...
Ludwig a eu des jumeaux, Camille une petite,
et elle est tombée enceinte de jumelles.
Donc, en trois ans et demi, on a eu cinq petits-enfants.
Et ça, ça nous a soudés,
parce que Robert, c'est pas le père de mes enfants,
mais ce sont nos petits-enfants, tu comprends?
Il y a ça, là...
Il y a un trait d'union entre vous deux
qui est supplémentaire.
C'est celui des petits-enfants.
C'est le ciment.
C'est plus qu'un trait d'union.
C'est du ciment.
Dans quel état vous êtes?
Ça a changé de quoi dans votre vie?
C'est comme si le sens de la vie s'est modifié,
s'est approfondi.
Bien là, tu sais, la tribu,
la gang, la famille.
Tu sais, vous habitez tous ensemble.
Pas ton fils, mais ta fille avec ses trois enfants.
Bien, elle a l'appartement en dessous,
nous, on est au-dessus, puis on a la maison de campagne.
Non, mais ça pourrait faire un bon téléroman, là.
Tu m'expliques ça, puis j'imagine
les personnages, l'entraide aussi.
C'est le fun. Honnêtement,
si mon mari était quelqu'un qui m'avait dit, « Hey, Chantal, tu sais, moi, l'entraide aussi. C'est le fun. Honnêtement, si mon mari était quelqu'un
qui m'avait dit, « Hey, Chantal,
moi, j'ai eu mes enfants.
Ça, ça ne m'intéresse pas, ce bout-là. »
On ne serait plus ensemble.
Avec ta famille.
Avec Robert, il tripe comme un malade.
C'est le grand-papa
clown, comique.
On part, nous autres, avec les cinq à la campagne, juste Robert et moi. malade. C'est le grand-papa clown, comique. Mais tu sais, là, on est très...
On part, nous autres, avec les cinq à la campagne,
juste repère et moi, là.
Ça arrive souvent et c'est ce qu'on aime,
là, que les cousins se voient
et... Fait que c'est...
Puis on a tellement de plaisir là-dedans, là.
Tu sais, cet été, il va y avoir le camp,
là. Ils s'en viennent à la
maison de campagne.
On va commencer par les trois cette année. Ils s'en viennent à la maison de campagne. On va commencer par les trois cette année.
Ils s'en viennent, les trois plus vieux,
passer
deux semaines à la campagne.
Puis c'est le camp
de grand-papa et mamie, là.
Dans le sens qu'on va faire un herbier.
Écoute, on a déjà plein
d'idées de bricolage,
de la peinture à l'extérieur.
Là, le côté tennis, apprendre à nager au tennis,
on va aller faire du bateau, on va nager.
On va un camp, là,
des feux le soir.
Qu'est-ce que ça t'apporte de faire ça?
Leur petite face,
leur petite binette,
tellement heureux
et tellement content.
Puis, tu sais, qu'ils mangent
d'un cœur ce que je leur fais,
parce que moi, je suis beaucoup l'intendance.
Je m'occupe beaucoup de la propreté,
l'hygiène, la base, la bouffe.
De les voir manger
avec un cœur, puis de trouver ça bon,
puis d'aller faire des doudous,
puis les joues roses, puis de s'endormir.
C'est juste du gros bonheur.
Pour moi, c'est ça l'un.
Il n'y a rien qui accote ça
avec ton chum
oui
puis on est pareil là-dedans
on a beaucoup de plaisir
cette année je vais tourner pendant le camp
c'est plus mon chum qui va être tout seul
j'aimerais quasiment aller tourner chez vous
pour revoir ça
je trouve ça inspirant
c'est comme un nouvel élan aussi
pour votre couple à là, quelque part.
Comme quelque chose qui s'ajoute là-dedans,
un projet qui est celui des petits-enfants,
de les voir grandir,
de participer à leur éducation.
Vraiment.
Puis, tu sais, c'est sûr que, tu sais,
ces enfants-là, quand ils vont avoir 20 ans,
puis qu'ils vont...
« Hey, moi, ma mamie, puis moi... »
Tu sais, ils vont en avoir à dire, là.
Ils vont en avoir à dire pas à peu près.
Oui, ils ont une mamie en forme.
Il y a ça aussi.
J'ai eu les enfants jeunes.
Les enfants ont eu des enfants jeunes.
Ça fait une différence aussi.
J'aurais peut-être la chance d'être arrière-grand-mère.
Mais tu es vraiment une femme de famille.
Ça, c'est évident.
Juste quand tu en parles, Chantal,
tes yeux sont venus brillants, là. Quand t'as parlé
déjà de Saint-Marc, quand t'as
dit oui, à partir de ce moment-là, il y a quelque chose.
Alors, t'es prête à passer au niveau rouge?
Là, tu m'en donnes deux.
Tu vois, il y en a moins de cartes.
Tu m'en donnes deux de celles-là.
Comme ça, tiens, celle-là, celle-là.
Bon, parfait.
Quand je me regarde
dans le miroir,
je vois.
Et quel est ton pire défaut?
Euh...
T'en choisis une.
Oh mon Dieu.
Bon, je vais y aller avec le pire défaut.
Parfait.
Je vais réfléchir à haute voix aussi.
Parce que t'en as pas tant.
L'orgueil, bien sûr, je suis orgueilleuse.
Orgueilleuse, Germaine n'est pas patiente.
Ce n'est pas pire comme défaut finalement, tu es retrouvée.
Oui.
OK, Germaine.
Quand même.
Mais une Germaine.
C'est parce que tu vois les affaires.
Non, mais les affaires ronnent et les affaires sont menées. C'est ça être Germaine, non? C'est parce que tu vois les affaires. Non, mais les affaires ronnent, puis les affaires sont menées.
C'est ça, une germaine, non?
C'est ça. Mais je veux dire,
est-ce que c'est un défaut?
Je ne sais pas.
Ça, c'est les autres qui vont te le dire.
Qu'est-ce qu'ils disent les autres par rapport à ça?
Ça dépend dans quel secteur.
Mais tu sais, c'est sûr que...
Tu sais, c'est ça.
S'il y a une corvée de fenêtres à faire,il y a une corvée de fenêtres à faire,
il y a une corvée de fenêtres à faire,
puis ça va être ce jour-là,
puis ça va être...
Dans tout ce qui est...
Pas dans ce qui est...
On relaxe, c'est le bonheur, mais je suis...
Tu te relaxes une fois que les fenêtres sont lavées.
On va être là quand on aura des raisons de fêter.
Là, on a ça à faire.
Je suis comme...
Oui, oui. Quand il y a une cor faire. Je suis comme... Tu comprends?
Oui, oui.
Quand il y a une corvée, il y a une corvée.
Elle ne se transformera pas en magie.
Non.
On va parler de Saint-Marc, je pense.
C'est ça.
Ça, je peux être un peu...
Mais en même temps, tes choses sont faites.
Ben oui.
C'est ça.
Tu relaxes une fois que c'est fait.
Mais ça doit être fait.
Ben oui.
Puis la maison est belle.
Fait que toi, le ménage,
ça fait une couple de fois que tu parles de ça.
C'est important, l'ordre.
Moi, oui.
L'ordre, non, c'est pas important l'ordre.
C'est important la propreté.
Qu'il y ait un bazar,
qu'il y ait des jouets partout dans le salon,
ça ne me dérange pas.
Mais je ne veux pas de poussière.
Puis les vitres vont être lavées,
puis les rideaux vont être propres.
Est-ce que tu t'empêcherais de faire quelque chose de fun pour laver tes vitres?
Non, par exemple.
Non, hein?
Non.
OK, tu me rassures, là.
Mais t'es vite sans propre.
Mais t'en prends un café chez nous, là, puis regardez dans l'encre,
mes vitres sont sales, là.
Ça vient couper mon bonheur.
Puis j'appelle pas pour les faire nettoyer, j'ai lave.
Fait que je suis comme...
T'as une satisfaction.
Je trouve ça tellement satisfaisant.
C'est tellement satisfaisant
de rendre un endroit...
J'adore ça.
Des fois, il faut que je sois consciente
que ce n'est pas tout le monde qui adore ça.
Contrôle de qualité, Chantal Fontaine.
Je suis une queen torcheuse.
Est-ce que tu vas le faire
chez ta fille aussi?
Oui, j'en fais.
Je l'aide.
Elle coûte à trois petites, elle n'a pas de temps plein.
Elle m'aide.
Elle m'aide.
Elle m'aide d'accord à ce que tu y ailles quand même.
Elle m'écrit.
Elle m'écrit. Merci, mô fait samedi, elle m'écrit,
elle fait,
merci môme pour les fenêtres,
je dis satisfaisant,
elle fait tellement.
Je pense que je vais t'appeler
pour avoir des trucs
pour qu'il reste
des petites tâches.
Tu sais, des fois,
on a l'impression
que c'est tout bien fait.
Puis là, tu t'assures,
finalement,
quand il y a le soleil plomb,
c'est beaucoup.
Tu sais, quand le soleil arrive,
oh, j'ai pas si bien fait.
Fait que toi, tu as vraiment les trucs dans ta... plombe. C'est beaucoup. Quand le soleil arrive, j'ai pas si bien fait.
Toi, tu as vraiment les trucs dans ta...
À la maison.
À la maison.
Veux-tu que je te le dise?
C'est important, par exemple.
Deux seaux d'eau.
Extrêmement chaud. Un avec
un petit bouchon de Hertel.
L'autre avec
un petit quart de tasse de vinaigre.
Oui.
Puis moi, je les enlève,
je fais toutes les rails autour.
C'est un vrai ménage. Oui.
Là, tu passes, tu nettoies
ta vitre avec ton RTL. Tu repasses
avec ton vinaigre tout de suite après.
Puis après ça, scoogee.
C'est correct.
Tu fais pas ça au soleil. Tu fais toujours à l'ombre.
OK.
Je vais essayer ça.
Et ce sera impeccable.
Vous allez passer à travers votre porte-passion.
Vous ne la verrez plus.
Ça fait plaisir.
Ça, c'est bon.
Donc, tu as dit, Germaine,
tu viens de nous décrire qu'est-ce que c'est.
Orgueilleuse.
Oui.
À quel moment c'est dérangeant, ton côté
orgueilleux? Bien, des fois, je peux...
Je suis obligée de prendre une petite puff de respiration
avant d'avouer que j'ai eu tort.
OK.
Faut que je me parle un petit peu.
Fait que tu as demandé pardon
ou...
C'est ça. Tu sais, pour...
Tu sais, pour dire j'ai pas bien fait, là, ou j'ai... J'ai commis une erreur, oui. C'est ça. Tu sais, pour dire que je n'ai pas bien fait,
ou que j'ai commis une erreur,
il faut que...
Oui.
Mais je trouve ça vraiment soulageant
de dire et d'avouer.
Je trouve que c'est quelque chose
de travailler son orgueil,
sa vanité.
C'est vraiment le fun dans la vie parce quegueil, sa vanité, c'est vraiment
le fun dans la vie, parce que ça
soulage, puis ça enlève un motton,
mais c'est dur pour moi.
Oui, c'est ça que je me disais, c'est quand même
l'étape de le faire,
d'accepter de le faire,
puis de demander pardon, c'est jamais
facile. Oui, oui.
Puis d'accepter de s'être trompée,
de ne pas avoir fait la bonne chose.
Mais surtout pour quelqu'un
qui réfléchit autant que toi.
Ça veut dire que malgré ta réflexion,
ce que tu as fait
est peut-être...
Quelqu'un va te reprocher quelque chose.
C'est ça.
Mais je trouve que je ne m'en viens pas pire.
Je trouve que
ma vanité,
mon orgueil se calme pas mal
le pompon.
Pourquoi?
En vieillissant, parce que justement,
je trouve que c'est une mauvaise conseillère.
Mauvais conseiller,
vanité, orgueil,
pour les décisions
et pour la suite des choses.
Est-ce que tu avais tendance à te comparer?
On se compare, je pense, tout le temps. puis pour la suite des choses. Est-ce que tu avais tendance à te comparer? Est-ce que j'étais...
Bon, on se compare, je pense, tout le temps,
mais pas de façon maladie.
Je pense que quand même dans le milieu,
peut-être pas dans tous les milieux,
mais tu sais, mettons, quand tu prends une audition
et qu'ils vont choisir un autre,
il y a quand même quelque chose de difficile,
moi, je trouve, dans cette notion-là,
d'être choisie.
Oui, c'est ça qui est dur. C'est plus...
Mais c'est pas par rapport à l'autre.
C'est par rapport au métier.
Moi, ce que j'ai toujours trouvé difficile,
c'est d'attendre qu'on me permette
de travailler.
– Donc, c'est pas l'orgueil. T'as pas d'orgueil par rapport à ça.
– Non, non. Puis je veux dire, tu sais,
j'ai eu
30 ans, j'ai eu 40 ans.
Je pense que j'ai profité de...
De chacune.
De chacune de mes dizaines à fond la caisse.
Fait que je trouve ça beau de voir des jeunes actrices
de 30, 40 qui ont des...
Je les trouve belles et effrayantes.
Fait que je suis pas...
Non, je suis pas jalouse à ce niveau-là.
Toi, t'es nourrie dans ton...
Ton égo est nourri.
T'es bien.
Oui.
Et là, t'as dit, bon, l'orgueil...
Après ça, Germaine, t'en as-tu un autre?
– Je suis pas patiente.
– Ah non!
– Je suis pas patiente.
Je suis pas patiente.
Je serai jamais en retard quelque part.
Si jamais je suis en retard de deux minutes quelque part,
soyez inquiets.
Je suis toujours en avant.
Je suis fatiguante.
J'attends dans mon char.
– C'est mieux attendre que faire attendre.
– Exact.
Pour moi, le temps des autres est précieux.
J'ai énormément de respect
pour ça. Quand quelqu'un
est pas là...
Surtout que maintenant, c'est facile
d'aviser si on est en retard.
Mais je peux vraiment pogner mon air.
Ah oui, on peut être mal à l'aise
et on arrive en retard devant toi.
Je peux me lever et partir.
OK. Donc,
t'es vraiment pas patiente. Non, parce que je fais cette personne-là
considère que mon temps à moi n'est pas précieux.
Ça me fait chier.
Je suis en bête.
Si tu ne m'as pas avertie, je vais comprendre un problème.
Est-ce qu'on peut te reparler après
où il y a un petit froid?
Ça va être clair.
Rendez-vous une demi-heure après.
Oui, mais moi, il y aurait un petit froid
si tu t'en vas. Je ne sais pas si je
pourrais te rappeler. Je serais un peu gênée.
Je ne suis pas patiente.
C'est quelqu'un ou quelqu'un, tu sais,
quelqu'un qui repousse tout le temps
quelque chose à faire, mais le repousse,
le repousse, le repousse.
Je me dis,
on peut-tu finir le projet?
On peut-tu
rapper la chose?
Je viens un peu
sans connaissance.
C'est pour ça aussi souvent que je fais moi-même.
Moi, j'ai l'impression qu'il y a un miroir
présentant et que je me regarde
et je me vois dans
ce que tu dis par rapport à l'impatience.
Vraiment, le temps,
le temps, c'est tellement
précieux. Un jour, je faisais une entrevue
avec Marie-Christine Lavoie.
Puis, tu sais, elle a failli mourir deux fois.
Puis, elle disait qu'une des fois,
elle a été prise dans un typhon.
Je pense que c'était en Thaïlande.
En tout cas, toute une histoire.
Elle a avalé de l'eau salée.
Ses organes vitaux ont cristallisé.
Oh, Dieu!
Oui, c'est une histoire incroyable qu'elle a vécue.
Mais quand elle a été aspirée,
c'est comme si elle a vu sa vie passer, quand elle est proche
de la mort. Il y en a beaucoup qui vont dire ça.
Et elle a réalisé
qu'il y avait beaucoup de mensonges
dans sa vie, des gens autour d'elle
qui mentaient. Puis elle a fait
un genre de ménage quand elle s'est sortie
de cette épreuve-là. Puis elle me disait,
tu sais ce que j'ai réalisé?
Que mentir est une perte de temps.
Parce qu'il n'y a rien de vrai.
Et moi, je suis en train d'écouter, tu sais, comment le temps est précieux.
Je suis en train d'écouter quelque chose qui n'existe pas.
Je vais m'en faire pour quelque chose qui n'existait pas.
Je vais croire quelque chose qui n'existe pas.
Et je n'en veux plus.
Et de faire le lien entre le mensonge
et le temps, on dirait que dans ma tête,
il s'est passé de quoi? Une compréhension
de pourquoi le mensonge, moi, me dérangeait tant aussi. – Est une perte de temps. – Parce que le temps,
le temps, c'est précieux. Et il y a des gens, tu sais, moi, je ne sais pas si c'est comme ça,
mais les gens qui vont dire « Ah non, mais elle a toujours un petit 10 minutes, là. Non, non,
mais on va l'attendre, mais elle a toujours 15… Non, mais je ne comprends pas qu'elle a toujours
un… ou il y a toujours un petit 10 minutes. C'est quoi, cette affaire-là? Moi, je suis 10 minutes en avance.
On devrait commencer 10 minutes en avance,
dans votre logique. Parce que moi, j'ai toujours un petit
10 minutes, mais avant... Ça, ça compte pas.
Mais si tu l'as appris, on va attendre.
Fait que je pense qu'il y a une prise
de conscience. Un jour, j'avais fait un choix avec
Marc Pistorio, le psychologue, qui avait dit que
les gens en retard,
c'était du narcissisme.
– Bien, moi, j'appelle ça un petit peu un manque de respect.
Puis là, ça devient un dogme.
Moi, je suis en retard, moi, je suis en retard.
Fait que tu sais, je comprends.
Je veux dire, la mère qui a trois enfants.
Ah oui, bien, il y a des raisons d'être en retard.
Oui, oui, ça se peut d'être en retard.
Il y en a pour lesquelles je fais, hey, garde no stress, tu sais.
Bien oui.
Tu m'écris, hey, no stress, là, tu sais.
Fait que c'est pas...
Mais c'est quand...
– Quand il y a une négligence un peu, c'est ça.
– Exact. Quand il y a une espèce de je m'en foutisse,
puis il y a même pas d'excuses, tu sais.
T'arrives, puis c'est comme 15 minutes
que je te fais poireauter là, il y a pas de trouble,
c'est normal. – Moi, quand j'arrive en retard, là,
je suis pas bien, là. Tu sais, même, moi, j'aime ça
arriver d'avance pour être calme. – Moi aussi.
– Puis dire tout va bien aller. – Moi aussi. – Tu sais, on sera pas pris au dépourvu par quelque chose. – Oui, puis tu sais, même, moi, j'aime ça arriver d'avance pour être calme. Moi aussi. Puis dire tout va bien aller. Moi aussi.
Tu sais, on ne sera pas pris au dépourvu par quelque chose.
Oui, puis tu sais, trouver le parking,
tu sais, la circulation Montréal et tout ça.
Fait que tu fais, regarde, j'arrive,
je me stationne, parfait,
je vais faire mes téléphones une fois stationnés,
je vais régler mon petit agenda de la journée,
puis je sors.
Tu sais, j'adore ça, moi.
Je suis sûre que cette discussion-là
parle à bien du monde,
parce que le retard,
c'est un sujet
des fois que ça brasse même dans les couples,
dans les familles, avec les
amis.
Moi, je ne suis jamais partie, mais
j'aime bien. Quand tu,
mettons, t'attends et que tu décides de partir,
il y a quand même, tu revois
ces gens-là.
Oui, mais ça va être, excuse-moi, mais là...
Mais d'après moi, la prochaine fois, cette personne-là est là.
15 minutes, pas de nouvelles, moi, j'ai d'autres choses à faire.
J'adore ton côté assumé.
Est-ce que tu es prête à aller dans les questions mauves?
Ça va bien, ça va bien.
Ça va bien, moi, j'adore ça.
J'aime ça qu'elle t'ait dit ça par rapport au temps.
Moi, je ne mets pas toujours ma montre
parce que je viens obsédée par le temps.
Ça fait qu'une, j'imagine.
Oui, tu en choisis une.
Et voilà.
Écoute, tu as une heure de plus par jour.
Tu en fais quoi?
Ce n'est quand même pas une si pire question.
Bien oui.
Je pense que je la prendrais vraiment
moi, moi, moi, moi, moi, moi, moi.
Dans le sens que soit pour prendrais vraiment moi, moi, moi, moi, moi, moi, moi. Dans le sens que
soit pour m'entraîner,
soit pour, tu sais,
me faire un petit
traitement de face, soit
pour me faire tramponner les cheveux.
Je le prendrais pour moi.
Parce que jusqu'à maintenant, t'as pas parlé
comme ça. Tu parles toujours
au nous, au nom de la tribu.
Je me mets souvent à la fin de la liste, moi.
Ben oui! Parce que je m'assure
que tout le monde est correct,
que tout le monde,
la maison, le monde
et les objets...
Ça, c'est ton côté Germaine positive,
on pourrait dire. Je m'assure que l'intendance
est gérée. C'est ça.
J'ai souvent tendance à me mettre au bout de la ligne.
Est-ce que c'est bon, ça?
Ça ne me rend pas malheureuse, honnêtement.
Ça ne me rend pas malheureuse,
mais si j'avais une heure de plus,
elle serait dédiée à moi.
De moi à moi avec amour.
OK, mais tu pourrais quand même la mettre dans ton agenda.
Je la mets quand même.
Qu'est-ce que tu fais pour...
Comme là, cet hiver, j'étais comme...
Il y a un gym que j'aime beaucoup,
mais quand même qui coûte pas mal de sous.
Mais tu sais, il y a la piscine,
il y a le sauna, il y a le bain turc.
Tu sais, puis là, j'étais comme,
ah! Je suis gelée, j'ai frais,
j'étais née l'hiver.
Fait que je me suis dit,
ah! Regarde, moi, je me paye ça.
Tu sais, il coûte cher, ce gym-là,
mais non, je me le paye, j'en ai besoin.
Fait que, tu sais, j'allais nager mes
sangs longueurs. Tu sais, nager,
puis après ça, le bain turc
avec le petit traitement dans mes cheveux.
J'ai pris soin de moi.
Et ça, pour moi, c'est...
Ça m'a fait du bien, ça m'a aidée à passer l'hiver.
C'était comme parfait.
Est-ce que t'es bien avec la solitude?
Pas du tout.
Je m'en mêle, moi, une fois que j'ai passé 24 heures avec moi-même...
Tu as besoin d'amis?
Je trouve que j'ai fait le tour de la question.
24 heures avec moi-même, c'est...
Ah oui!
Ah oui!
Non, non, je suis une bébite de monde.
Je veux que tu me parles d'amitié.
Parce que tu m'as invitée à une soirée que tu as faite
où tu as rassemblé des amis.
Des femmes.
Oui, des femmes.
Et je me souviens de cette soirée-là,
c'était magique de rencontrer des femmes de différents domaines
et le point qu'on avait en commun, c'était toi.
Alors, qu'est-ce que ça représente pour toi, l'amitié?
Beaucoup. Beaucoup.
Je suis souvent celle qui relance.
Moi, je suis l'organisatrice.
Je suis celle qui fait en sorte
que les rencontres se font.
Parce que sinon...
Je trouve que la vie passe trop vite
et qu'après ça, tu es dans les regrets.
Puis quelqu'un fait,
oui, oui, on va se faire un souper,
on va se faire un souper.
Moi, j'aime ça qu'on fasse pas juste le dire et qu'on le fasse. Puis quelqu'un qui fait, oui, oui, on va se faire un souper, on va se faire un souper. Moi, j'aime ça
qu'on fasse pas juste le dire, puis qu'on le fasse.
Puis j'aime ça que...
Mais tu sais, que ça soit...
Tu sais, avec mes tantes,
exemple, c'est pas juste avec des amis de mon âge.
Tu sais, mes tantes, quand même assez âgées,
à un moment donné, j'ai organisé une fête familiale
avec les cousins et cousines
parce que j'ai dit, un jour, elles vont partir.
Et c'est notre mémoire.
On doit tout savoir d'elles avant ce jour-là.
J'avais invité les cousins et cousines à penser à des questions.
On s'est tous assis, on était tous dehors,
les tantes étaient là, puis avec mon père,
à ce moment-là, qui est encore en vie,
puis on posait des questions sur comment c'était.
Parce que j'ai dit, nous autres, grand-papa, grand-maman,
on les connaît, mais leur grand-papa, leur grand-maman,
on ne connaît rien de nos arrière-grands-parents.
J'aime la discussion, j'aime la tradition,
j'aime le leg, le passage de la mémoire.
Je trouve que ce sont des choses que je chéris,
qui ont énormément de valeur pour moi.
De savoir comment va une amie,
de savoir ce qui arrive,
de perpétuer
l'amitié.
Moi, je dis toujours à mes enfants,
moi, je vous avertis, je vais
découcher jusqu'à la fin de mes jours.
C'est une obligation, tous mes amis le savent.
Je ne serai pas la vieille qui ne veut plus
sortir parce que là,
elle se lève trois fois pour faire pipi dans la nuit.
No way!
Tu vas aller le faire ailleurs.
Je veux sortir. Je veux voyager jusqu'au bout,
je veux aller voir ma chum à Kaplan.
Tu comprends, là?
Ça, pour moi, c'est hyper important.
Donc, c'est défendu de...
Si un jour, je suis prise physiquement,
ça sera une autre chose.
Regarde, il y a le téléphone, puis il y a Facebook.
Mais le mouvement, c'est important pour toi.
Oui, puis le côté de...
C'est ça, les liens.
Moi, je rappelle du monde
avec qui j'étais à l'école.
Ah oui, tu fais ça, toi?
Oui, moi, je tournais à Sherbrooke
le bon matin de choc, puis j'avais une amie d'enfance
qui était là.
J'y ai écrit.
On est allés marcher, on est allé prendre
un verre ensemble, on s'est donné des nouvelles.
Quand il y avait eu la petite séduction à
Caplan, ça fait ça, c'est en
2008.
La fille qui est maintenant la
mairesse de Caplan, c'est ma grande chum.
Elle va venir à la campagne cet été.
Tu l'as connue à ce moment-là?
C'est devenu ta chum.
On est resté amis. Elle était là ce soir-là avec les 50 femmes
ah oui, c'est ça c'était 50 femmes
c'était magnifique
je me souviens parce que
t'as fait ça si je ne me trompe pas un 23 janvier
parce que j'avais 50 ans
à minuit
c'était bien 50 femmes
puis je trouvais que c'était des femmes
qui avaient beaucoup à dire.
Il y avait beaucoup de générosité.
On reconnaissait quand même des points en commun
à travers ces femmes-là.
Comment tu sentais ce soir-là
de nous avoir toutes réunies de cette façon-là?
C'est ça.
C'est parce que moi, ça avait commencé
que je voulais faire un party,
mais là, je me disais...
Tout à coup, on était 10, on était 15.
Je me disais, j'ai un restaurant.
On va en profiter. J'ai suis dit, j'ai un restaurant. On va en profiter.
J'ai un restaurant, j'ai du staff.
Faisons ça.
C'était de réunir toutes les femmes
qui ont cette drive-là
et l'œil bienveillant.
De la femme forte.
Mais moi, quand tu dis la femme forte,
ça vient avec la bienveillance.
Si t'as pas de bienveillance,
t'es pas forte. Je m'excuse.
Et on en a la preuve à travers le monde.
On a juste à regarder les hommes qui mènent
leur pays tout croche et qui font
que la planète va tout croche.
Ils ont de la force. Ils ont pas de bien...
Ils prétendent avoir de la force,
mais ils ont pas de bienveillance.
Je m'excuse, mais t'es un, mais tu es un zéro dans ma tête.
Tu n'es pas capable de rien, René, comme du monde.
Donc, dans la force, pour moi, vient la bienveillance.
C'était ça, la force et la bienveillance.
Tes amitiés au féminin, est-ce que ça vieillit bien?
Oui. Au masculin aussi, j'ai beaucoup d'amis.
Tu as beaucoup d'amis.
Tu crois en l'amitié homme-femme? Oui, j'ai plein d'amis de aussi, j'ai beaucoup d'amis. Tu as beaucoup d'amis. Donc, tu crois en l'amitié homme-femme?
Oh oui, j'ai plein d'amis de gars.
J'ai plein, plein d'amis de gars
que mon chum, des fois, finit par connaître.
Puis, je vais te le présenter.
Mon chum n'est pas jaloux.
Il a vite compris que ce n'était pas une bonne idée.
Que ça venait avec toi, ça.
Oui, puis fais-moi confiance.
Puis si un jour, je te dirai.
D'ici ce temps-là,
je ne suis pas jalouse non plus du tout.
Absolument pas. Mon chum,
il va manger avec son ex.
Il a des amis de filles tout plein,
plus que des amis de gars, en fait.
Je les aime toutes, ses amis de filles.
Je les trouve toutes brillantes et intéressantes.
Tu n'as pas besoin d'être là nécessairement quand il est avec ses amis de filles.
Ça ne m'enlève rien que lui ait du fun
et qu'il y ait des super conversations.
Non, j'aime profondément l'amitié.
– C'est important.
– Oui, ça fait partie de tout le reste.
C'est le rapport humain.
– Mais ce que j'aime, c'est ta générosité.
Parce que des fois, en mélangeant les amis,
il y en a qui ont peur quasiment que les amis
deviennent des amis entre elles ou entre eux.
Mais toi, au contraire, c'est parlez-vous.
Il y a peut-être quelque chose qui va grandir de ça.
Oui, connaissez-vous. Oui, exactement.
C'est très généreux.
Puis j'ai pas d'orgueil de dire, je vais pas l'appeler.
La dernière fois, je l'ai appelé, puis là, ça fait trois ans de ça,
puis elle m'a jamais rappelé. J'ai absolument aucun orgueil.
Ça, c'est lourd. C'est difficile, ça, des fois,
parce que ça nous culpabilise aussi de...
Moi, si je la rappelle, elle n'aura pas ça.
Moi, j'en ai eu des amis
aussi qui calculaient presque le nombre
de jours qui séparaient la dernière rencontre.
Mais ce qui est important, c'est de se retrouver, peut-être comme
si on s'était vu la veille. C'est ça
l'amitié. Le temps compte pas tant.
Parce qu'on a des vies qui sont
occupées. Mais d'avoir des gens
comme toi dans l'entourage, c'est important.
Moi, je provoque les rencontres.
Oui, mais c'est important
de prendre le temps de provoquer parce que
des fois, on a un rendez-vous,
on a une rencontre avec plein de monde.
« Ah, j'y vais-tu? Je ne vais-tu pas plus? »
Quand tu arrives là, tu dis « Wow! »
Une chance que je suis allée.
On en ressort toujours avec quelque chose.
Mais tu sais, la restauration, ça vient de là.
Moi, c'était ça que je voyais dans ma tête
avec la restauration. C'était provoquer ces rencontres,
faire une espèce de maelstrom
de gens qui rentrent,
qui sortent, qui ont eu vie au cœur.
C'était ça.
J'avais juste oublié les friges d'air,
les fournets.
Oublié tout le quotidien de ça.
Tu peux me poser la question
que tu veux, ma belle Chantal.
Est-ce que...
Tu sais, ton chum
a été en politique.
Est-ce que
il est arrivé des moments
où vous ne partagiez pas
la même vision
de société?
C'était plus
tant la vision de société,
non.
Par contre, des décisions,
des fois, qui prenaient, qui pour moi
étaient... Parce que, tu sais,
un parti politique, quand même,
tu as la vision de la société, tu sais, des fois,
que tout le monde doit s'entendre. Tu as quand même des valeurs
auxquelles tu dois adhérer.
Une ligne de parti.
Mais par contre, dans ces lignes-là, tu sais, des fois, il y a des décisions qui doivent être prises
pour des problèmes ponctuels.
Des fois, c'est plus régional.
Des fois, je me souviens des problèmes ponctuels,
mais tu sais, ce qui était particulier dans tout ça,
c'est que moi, j'ai commencé au contenu dans un parti politique,
à m'occuper du contenu des propositions et tout ça.
Quand je suis arrivée au Parti libéral, c'était ça, ma responsabilité.
C'était conseillère, entre autres, communication, contenu des propositions et tout ça, quand je suis arrivée au Parti libéral, c'était ça, ma responsabilité. C'était conseillère, entre autres,
communication, contenu.
J'ai écrit avec Mario, on ne sortait pas ensemble,
on a écrit une thématique sur la pauvreté
chez les jeunes.
Donc, j'avais beaucoup cette préoccupation-là,
moi, de...
de pas juste nommer les choses,
mais de les prouver,
de les définir, de les travailler, de pas juste dire, ah choses, mais de les prouver, de les définir,
de les travailler,
de pas juste dire, ah oui, c'est ça,
mais attends, moi, c'est ça, mais ça veut dire quoi?
Puis je me souviens, on avait été dans l'Est de Montréal,
puis il y avait des laveuses sécheuses dans les écoles
pour relaver les vêtements des enfants
qui sentaient des fois l'urine ou qui avaient...
Et là, tu sais, ça, ça m'avait rentré dedans,
puis ça m'a aussi enseigné
qu'il faut aller voir sur le terrain ce qui se passe.
Il ne faut pas juste
analyser une situation avec un livre
et des statistiques, mais il faut
aller là où ça se passe.
On dirait que tout le reste de ma vie,
j'ai fait beaucoup ça aussi.
Donc, on a commencé
comme ça et quand Mario est devenu chef
de la DQ, j'ai quitté
l'aspect contenu pour aller vers
l'aspect organisationnel parce qu'il y a un peu de germaine en moi, je te dirais, sur l'aspect...
Moi, je vois tout ce qui ne se fait pas, tu comprends? Fait qu'à un moment donné, tu te dis
« bon, je vais le gérer », parce que là, ça c'est le défaut des fois. Des fois, j'aimerais ça,
mais ça surpose cet aspect-là de pourquoi je vois ça encore, ou pourquoi je le sais que dans deux
mois, ça ne sera plus bon, tu sais.
Mais tout ça pour dire que je me suis éloignée
du contenu. Donc, quand des fois,
il y avait des décisions qui étaient prises,
comme chef Mario
m'appelait des fois, puis il disait, qu'est-ce que tu penses
de ça? Puis je le sais que ça fatiguait aussi
d'autres membres. Tu comprends? Parce que moi, j'avais
pas de poste, j'avais pas de...
Tu sais, j'étais pas une élue, je ne travaillais
pas à l'Assemblée nationale. Moi, j'étais vraiment une militante
active, bénévole.
Mais des fois, j'aurais aimé ça.
Des fois, je disais non, Mario,
parce que moi, j'étais comme, pour Mario,
je pense, la représentante du peuple.
Tu sais, dans le sens que...
Ton échantillon. Bien oui, bien moi, j'étais assise dans mon salon,
j'allais faire l'épicerie, je parlais au monde.
Parce que quand tu es à l'Assemblée nationale
ou quand tu es dans un parlement, peu importe où tu es dans un parlement, tu sais, ils appellent ça souvent entre eux, l'allais faire l'épicerie, je parlais au monde. Parce que quand t'es à l'Assemblée nationale ou quand t'es dans un parlement, peu importe où tu es
dans un parlement, ils appellent ça
souvent entre eux l'aquarium.
Dans le sens que t'es avec des parlementaires,
t'es avec des gens qui travaillent
dans un milieu fermé.
Oui, t'es plus dans un milieu fermé
où tu vois des propositions qui sont
écrites. Oui, les députés les
ramènent souvent de leur comté, mais ils restent
beaucoup ensemble pour en parler de ça.
Puis ils vont manger ensemble, ils vont rester, par exemple, à Québec-sur-Grand-Allée beaucoup.
Mais Mario, il n'y avait pas juste moi, il y avait des gens comme ça qui appelaient, des gens qui étaient, qui travaillaient.
Moi, je travaillais au musée, soit à l'école de musique, mais qui étaient sur le terrain.
Et là, tu entends ce que les gens pensent.
Tu sais, quand il y a une grande décision à prendre,
puis tu écoutes les nouvelles,
tu regardes les vox populaires,
fait que t'as un autre, des fois,
un autre ressenti par rapport à ça.
Ça, Mario a toujours respecté ça.
Donc, des fois, on s'entendait pas,
mais je comprenais aussi que ma position
était une de celles qu'il entendait,
puis bon, il essayait avec ses députés
ou ses équipes de prendre les meilleures.
Mais on a toujours été capables.
Je me souviens une fois,
je me souviens même plus de ce qui s'était passé,
je me souviens qu'une fois,
j'avais comme pogné les nerfs pour quelque chose.
C'était pas ça que tu aurais dû faire.
Mais c'est arrivé très, très peu
parce que je comprenais aussi les autres contraintes
puis je comprenais que moi, ma position,
c'en était une parmi d'autres.
Mais j'ai toujours cru, puis Mario a quand même été quelqu'un
qui a toujours été prêt aussi du terrain,
d'aller à la rencontre des gens,
parce que c'est d'abord ça, la politique.
Tu sais, en affaires, ça part des bosses,
puis ça s'en va comme vers les employés et tout ça.
En politique, quand les gens en affaires arrivent,
ils ont vraiment un apprentissage important
parce que ça part de la base et ça va vers en haut parce que
t'as comme un porte-parole, mais t'en as
plein à travers la pyramide,
mais ça part de la base. La base,
c'est les gens qui vivent en région, qui vivent
partout au Québec. Parce que Montréal, pour moi,
est une région administrative aussi.
Donc, quand tu prends le territoire québécois,
ces décisions-là,
c'est tellement grand, le Québec,
les décisions peuvent... C'est une décision que tu comprendras pas, mais en Gaspésie, c'est fondamental. Peut-, c'est tellement grand le Québec, les décisions peuvent... Tu sais, une décision
que tu comprendras pas, mais en Gaspésie,
elle est fondamentale. Peut-être qu'en Outaouais,
non, mais alors la force,
c'est de ramener ça puis d'en faire quelque chose.
Donc, moi, ce que j'ai mis,
c'est d'être le plus près de la base
que en haut de la pyramide.
Tu comprends? Je suis à l'aise
avec... J'aime aller à la rencontre
des gens. J'aime m'entendre.
Il y a quelques jours, j'ai rencontré un groupe de femmes d'affaires.
J'écoutais les embûches qu'elles rencontraient.
Je les entendais.
Quand tu es proche aidante et que tu mènes une entreprise,
ou quand tu es monoparentale et que tu mènes une entreprise,
ou quand tu as le cancer et que tu mènes une entreprise,
moi, c'est un moteur, c'est un élan encore aujourd'hui.
Ça fait que je m'éloigne de ta question par rapport à
est-ce qu'on était d'accord, mais je trouve que
nos discussions qu'on a eues par rapport à,
tu sais, comme moi, la fille de terrain
et versus le décisionnel,
c'est là que tu peux y croire que tu peux faire une différence
quand tu t'impliques.
Ça peut être au niveau municipal,
au niveau provincial, au niveau fédéral,
peu importe, mais
quand tu t'impliques dans la ligue de tes enfants
de volleyball ou quand tu t'impliques sur le
conseil des parents dans
une école, tu peux faire
une différence. Si tu pars avec,
si tu vas tâter le pouls
et si tu parles au nom
de plusieurs personnes et que t'es argumenté
de ton côté balance dont tu parlais, c'est important
aussi de comprendre
une situation, de bien
l'articuler et d'aller
la défendre avec
des arguments qui sont
importants. C'est pas des arguments
émotifs, ce sont des arguments
rationnels. C'est parce que c'est vraiment la rationnelle
qui va gagner sur l'émotif quand t'arrives dans...
Mais pour moi, ça, c'est super
important. Ça fait qu'avec Mario, ça m'a forcé
à articuler ma pensée.
Et ça, ça reste pour la vie.
Articuler une pensée.
Ça fait que c'est un gros, gros plus pour moi.
Parce que, veux, veux pas,
des fois, moi, j'ai souvent ce feeling-là que tu vois
un homme ou une femme politique, puis tu dis
aïe, aïe, aïe, avec cette décision-là.
Ça va brasser dans la main.
Tu l'as rayé à soi, ça va brasser.
Mais c'est ça. Mais tu sais,
être capable de dire,
je ne suis pas une élue.
Moi, j'ai vécu beaucoup avec ça, pas faire d'hommes
aux élus, penser à eux,
même si j'étais une militante active, un membre
fondateur. Il y avait ça aussi,
moi, qui me différenciait des autres, parce qu'à l'époque, moi, c'était tous des hommes, donc des autres conjointes. Puis j'étais une militante active, un membre fondateur, il y avait ça aussi, moi, qui me différenciait des autres.
Parce qu'à l'époque, moi, c'était tous des hommes,
donc des autres conjointes.
Puis j'avais bien de la misère à...
Ah, vous êtes la conjointe.
Vous êtes celle qui subit la politique.
Je n'ai jamais subi la politique.
J'ai toujours aimé ça.
J'ai toujours été fière de ça.
Puis tu sais, même si des fois, ça ne va pas bien,
bien, tu te dis, nous autres,
on s'est levé de bout et on le fait.
On s'est mis les mains dedans.
On s'est mis les mains dedans et ce n'est pas facile.
C'est juste du plus. C'est pour ça que j'ai
bien du respect pour ceux qui s'impliquent.
Et à tous les niveaux, tu comprends?
Pour moi, l'implication,
c'est la base de la société.
C'est un filet de sécurité.
On ne veut pas que les gens tombent entre les mailles.
Pour tirer sur les filets,
pour ne pas que personne ne tombe,
ça en prend du monde.
Ça, ça part du communautaire.
Exactement, tout part du communautaire.
Je suis convaincue de ça.
Il y en a-tu des organismes communautaires?
Quand quelqu'un dit que je m'ennuie,
est-ce que tu es capable de te déplacer?
As-tu un peu de temps?
Quels sont tes intérêts?
On va trouver quelque chose. Je veux dire, de se tasser, As-tu un peu de temps? Quels sont tes intérêts? On va trouver quelque chose.
De se tasser, juste pogne un sac de poubelle
et va dehors.
Va faire ta marche et tu vas revenir
avec ton sac de poubelle plein.
Si tu veux juste pour toi-même,
il n'y a pas de trouble.
Regarde autour.
Je reviens encore au ménage.
C'était très, très ménage.
Je ne suis pas sûre que je vais t'inviter
dans ma maison.
Moi, c'est propre, mais ça traîne.
Ça, je n'ai pas de trouble. Je te l'ai dit, je n'ai pas de trouble avec ça.
Ça m'a rassurée quand tu as dit ça tantôt.
Non, c'est beau, ça. Des jouets qui traînent partout.
Ça, c'est beau, ça.
C'est sûr qu'il y a quelqu'un qui vit là.
Oui, mais ça, j'aime ça, moi, ça.
C'est le dessous, par exemple, qu'il faut que ce soit propre.
Oui, mais ça, je comprends.
On finit toujours avec une question.
Maintenant, le podcast évolue parce qu'on aimait ça quand les gens piégent cette question-là parce que On finit toujours avec une question maintenant. Le podcast évolue parce que
on aimait ça quand les gens pigèrent cette question-là
parce que ça finit bien.
Donc, je la pose.
La lampe d'Aladin existe.
Quelles sont tes trois vues?
Oh, Lord! C'est une belle question,
mais pas si facile à répondre tout le temps.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu!
Bien, un, vendre du resto, ça, c'est sûr.
Deux,
la santé pour ma smala.
La santé pour toute ma gang, ça, c'est sûr.
Puis trois,
de travailler longtemps
comme actrice.
Ah oui, t'es bien dans cette zone-là.
Longtemps, d'avoir des beaux rôles.
Puis t'es bonne aussi.
Bien, j'aime ça, d'avoir vraiment,
de continuer
d'avoir plusieurs journées
de tournage par année sur des beaux projets, puis longtemps.
Bien, je te le souhaite.
Merci.
Vraiment, Chantal.
Merci d'avoir participé à Ouvre ton jeu.
C'est un bel échange.
Vraiment, je suis très contente.
Je trouvais ça beau.
Puis je ne sais pas, tu sais, moi qui aime aussi être en famille,
on dirait que, je ne sais pas,
ça donne le goût d'aller les trouver
après t'avoir parlé.
Il y a comme quelque chose de beau
dans tout ce que tu as dit.
Bien, merci d'avoir été là.
Ça fait plaisir.
Et nous, on se dit au prochain podcast.
Bye-bye tout le monde.