Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #13 Guylaine Tanguay | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: July 3, 2023Dans ce treizième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Guylaine Tanguay s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude B...arrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Moi, des blessures, j'en ai vraiment guéri plusieurs, puis je le sais, puis je le sens.
Moi, je me sentais vraiment lourde avant.
J'avais l'impression que j'avais tout le temps des briques sur les épaules, puis que j'aurais ça toute ma vie.
C'est tellement pas la femme que j'ai devant moi.
Tellement pas. Non, non.
Puis même au niveau physique, moi, je me trouvais pas belle, je m'aimais pas.
Je me suis jamais aimée avant.
J'ai appris à m'aimer, j'ai appris à accepter qui je suis
avec mes qualités, mes défauts physiques de caractère.
Mais moi, je n'ai jamais été à mon goût avant.
Jamais, jamais, jamais, jamais.
Aujourd'hui, je suis bien heureuse avec tout ce que j'ai.
Salut tout le monde.
Aujourd'hui, on reçoit une femme, j'ai envie de dire,
c'est, elle va là où elle a envie d'aller,
puis on dirait qu'elle arrive à la bonne place.
C'est quelqu'un qui a fait sa carrière,
qui a travaillé très, très fort,
et enfin, il y a plusieurs années déjà,
elle est rentrée dans nos cœurs,
puis je pense qu'une fois qu'elle est dans nos cœurs,
on ne veut plus qu'elle ressorte.
Je parle de Guylaine Tanguay. Bienvenue, Guylaine.
Salut, c'était beau, ça. C'était bien,
mais c'est vrai, Guylaine,
que t'as travaillé fort
pour
être là où tu en es dans ta carrière.
C'est pas la chance, j'ai l'impression,
quand je te regarde. C'est la rigueur, c'est le
travail, c'est la volonté.
Je sais pas si c'était ton rêve,
mais il y a quelque chose en toi,
on dirait que tu peux déplacer les montagnes.
Bien oui, j'ai ça en moi,
mais oui, c'était un rêve.
En fait, moi, quand j'étais petite
et que je chantais, je me disais,
je veux être une chanteuse.
Mais je voulais aussi être une enseignante.
Moi, je voulais enseigner à maternelle.
Je voulais être un prof de maternelle,
autant que chanter. Mais moi, quand je disais, je voulais enseigner à maternelle. Je voulais être un prof de maternelle autant que chanter.
Mais moi, quand je disais que je voulais être chanteuse, c'était pas
je veux être une chanteuse
connue ou je veux être une artiste
ou faire une carrière.
C'était juste, je veux chanter.
C'était juste ça dans ma tête, pas plus loin que ça.
– Chanter, tu te voyais nulle part.
Tu voyais chanter. – Je me voyais, il fallait juste
que je chante. Moi, je chantais déjà petite dans
des concours amateurs, je chantais déjà petite dans des concours amateurs.
Je chantais avec ma mère.
Ensuite, j'ai fait plein d'autres choses.
Mais quand j'étais petite, je voulais juste chanter tout le temps.
C'était juste ça, mon but.
Il n'y avait pas plus loin que ça.
Qu'est-ce que ça t'apportait, chanter déjà à ce moment-là?
Moi, c'est comme si ça me permettait d'être moi-même.
Parce que dans notre vie, chez nous,
c'était pas toujours simple.
Tu sais, moi, j'avais un père qui prenait un petit peu de boisson.
Il était alcoolique.
Après ça, il était gambler.
Comme bien des parents, dans bien des maisons.
Encore une fois, quand je l'ai dit,
c'est pas pour me plaindre,
c'est juste pour raconter mon histoire à moi.
Mais des fois, chez nous, c'était plus tough.
Puis moi, quand je chantais,
c'est comme si tout devenait facile.
Puis c'est moi qui gérais tout. Moi, là, j'était plus tough. Puis moi, quand je chantais, c'est comme si tout devenait facile. Puis c'est moi qui gérais
tout. Moi, là, j'étais petite
puis je pouvais monter sur la table
à quatre ans, chanter.
Puis je sais pas, là, je me
souviens pas d'à quatre ans comment je me sentais dans ma tête,
mais moi, je sais ce que les autres disaient, de quoi
j'avais l'air. Puis ils me disaient,
Guylaine, tu montais sur la table, puis tu nous
avais toutes comme ça, tu nous ramassais, là,
puis c'est toi qui menais le bal. Tu pouvais faire ce que tu voulais avec nous autres, tu montais sur la table, puis tu nous avais toutes comme ça, tu nous ramassais, puis c'est toi qui menais le bal.
Tu pouvais faire ce que tu voulais avec nous autres,
tu nous faisais rire, tu nous faisais pleurer,
on était en amour avec toi,
puis c'était pas l'enfant roi, c'était pas la petite fille
qui veut l'attention, c'était juste parce que
je passais du bon temps quand je chantais.
Fait que moi, toute ma vie, j'ai cherché à chanter.
C'est une zone de confort pour toi.
Oui, je suis bien quand je chante.
Je suis tellement stressée dans la vie
pour toutes sortes d'affaires.
Je suis inquiète, je suis angoissée.
Puis quand je chante,
ou quand ça a un lien avec mon travail,
comme là, c'est comme si tout s'arrête.
On dirait que la terre arrête de tourner.
On dirait même que j'oublie que j'ai des enfants.
J'oublie que je suis mariée.
J'oublie tout, mon âge, tout ce qui se passe.
J'oublie tout ça. Puis je suis concentrée à 100 % dans ce que je fais. On dirait que j'entie, tu sais, tout, mon âge, tout ce qui se passe, j'oublie tout ça, puis je suis comme
concentrée à 100% dans ce que je fais.
On dirait que j'entends un peu les paroles
de Je ne suis qu'une chanson.
Mon Dieu, c'est tellement vrai.
C'est vrai, hein? Oui.
Cette chanson-là, en plus, ça termine mon spectacle
à ma façon. Le spectacle qu'on fait
en tournée, là,
on finit le spectacle avec ça, parce que
quand j'ai lu le texte, justement,
c'est exactement comme si je voulais faire un résumé
de ce que je suis sur scène.
Bien, c'est Je ne suis qu'une chanson.
C'est vraiment ça. Je ne me suis pas
épargnée. Toute ma vie, j'ai raconté.
Puis comme, tu sais, c'est vraiment
sans filtre. Je me suis
montrée à nu devant tout le monde.
Bien, quand je chante, c'est toujours ça que je fais.
Pas des fois, pas quand je me sens bien. Toujours ça. Si je ne me sens pas bien, quand je chante, c'est toujours ça que je fais. Pas des fois, pas quand je me sens bien,
toujours ça.
Si je ne me sens pas bien, je ne chante pas.
Ça ne pourra pas se passer.
Il y a une phrase dans cette chanson-là
qui dit « Je vous fais l'amour de mon mieux ».
C'est ça que tu fais aussi.
Tu donnes l'amour, tu partages ton amour
et il y a comme une danse,
comme une relation aussi avec le public
à ce moment-là.
Absolument. Pour, pour moi,
c'est très important. Moi, il faut que ça soit comme
ma passion devienne interactive.
C'est-à-dire qu'il ne faut pas que ça s'arrête
à la fin de la scène.
Moi, j'aime ça quand
un artiste est capable de traverser
ça, d'aller chercher les gens,
puis les gens ont l'impression qu'ils embarquent
eux-mêmes sur la scène.
Dans le sens que ça devient un spectacle de gang
et non l'affaire d'une seule personne.
Moi, sur ma scène, j'ai mes musiciens qui sont derrière moi
que je connais depuis tellement longtemps.
On se connaît par cœur, ils connaissent mes faces.
Si je suis contente, si je ne suis pas contente,
si je sens qu'il y a quelque chose qui se passe,
dans mon regard, ils savent tout.
Nous autres, ensemble, on a du plaisir à 100 %.
Ils sont comme moi sur scène.
Et puis, après ça, il faut que ça se passe en avant.
Puis ça, pour moi, c'est ça le succès d'un spectacle.
Puis ça, c'est un défi à chaque jour de ma vie
que je monte sur scène.
Je me dis...
Moi, en arrivant, je mesure un peu le public.
C'est-à-dire que là, il faut que je gauge.
Là, je me dis, OK, à soir, ils sont plus tranquilles.
Soit il y a eu une tempête de neige,
ils étaient plus stressés avant d'arriver.
On le sent. Moi, je ressens tout ça.
En arrivant dans les premières secondes,
je sais à qui j'ai affaire, comment ça va se passer.
Est-ce que je vais avoir un public en délire
plus que d'habitude, plus attentif, plus discret?
Est-ce que tu changes ta façon d'être à ce moment-là
pour aller les chercher?
Tu t'adaptes à ça? – Oui, je m'adapte.
Puis là, je me dis, ah! Des fois, ils sont un petit peu
plus indisciplinés. Je me dis, là, c'est moi qui mène.
Vous allez me suivre, vous allez voir que ça va se passer.
Au bout d'une chanson, puis là,
on commence le numéro. Puis dès que je leur
parle, là, je mets tout le monde dans ma poche.
Puis c'est comme, c'est là qu'on s'en va.
Suivez-moi. – C'est intéressant ce que tu dis,
parce que tu nous éclaires
sur le fait que, comme public, on joue un rôle aussi dans le spectacle. – Tellement. – On a tellement l'impression – C'est intéressant ce que tu dis, parce que tu nous éclaires sur le fait que, comme public,
on joue un rôle aussi dans le spectacle.
– Tellement. – On a tellement l'impression que c'est juste
la personne sur la scène, mais
si on donne rien, c'est plus dur aussi
pour l'artiste qui est sur la scène.
– Oui, si on donne rien, si on donne au mauvais moment,
les applaudissements... – Oui, c'est comme un rôle.
– Les applaudissements, c'est sérieux
dans un spectacle. Les réactions
des gens, moi, je les vois, ceux en avant.
Souvent, en arrière, on ne voit pas.
Mais moi, je vois.
Puis les gens, des fois, ils m'écoutent tellement.
Je me dis, oh mon Dieu,
j'espère que je suis toute correcte de A à Z
parce qu'ils me regardent tellement.
Dans le fond, ils sont là pour ça.
Mais, évidemment, je te parle d'un public de salle.
Quand on arrive en festival, c'est le party.
Là, c'est une autre affaire.
Quand on est dans une salle,un public de salle. Quand on arrive en festival, c'est le party. Là, c'est une autre affaire. Quand on est dans une salle,
le public est tellement important.
Puis c'est pour ça que je les remercie,
pas une fois, mais souvent dans le spectacle.
Parce que je leur dis, bon, d'abord,
s'ils sont pas là, je suis clairement pas là.
Je ferais pas ça.
Et puis là, après la pandémie,
on a vu des salles remplies,
nous autres, depuis le début de la tournée,
en septembre l'année passée.
Et pour moi, ça s'est rendu plus qu'un privilège.
C'est comme si on a tout annulé ce plaisir-là qu'on avait,
cette habitude-là qu'on avait créée avec les gens.
Et là, ils ont décidé de revenir à cette habitude-là.
Parce que pendant deux ans, on leur a rien donné.
On leur a donné juste des problèmes à déplacer des dates,
à annuler des billets, à se faire rembourser,
à racheter des billets, à se faire rembourser, à racheter des billets,
à encore les faire annuler. Nous autres, on a été
jusqu'à quatre fois à annuler des dates.
Alors les gens, moi, j'avais vraiment peur
qu'ils ne soient plus là, qu'ils se tarnent,
puis qu'ils fassent d'autres choses. Ils sont encore là.
Ils sont vraiment encore là. Ça, c'est mon bonheur.
Est-ce que ça tente de jouer à Ouvre ton jeu?
Oui, moi, je suis curieuse, puis
je ne suis pas bonne dans les jeux d'habitude.
Mais tu sais, ça, c'est un jeu, j'imagine, plus simple. Fait que je suis prête. Oui, tout je suis curieuse, puis je suis pas bonne dans les jeux d'habitude. Ah, mais là, ça va voir. Mais tu sais, ça c'est un jeu, j'imagine, plus simple, là, fait que je suis prête.
Ben oui, oui, tout à fait.
Je garde j'ai demain, puis je suis prête.
OK, parfait. Écoute, tu vois, il y a des couleurs, là.
Vert, jaune, rouge.
Ouais.
Plus on va avancer dans le jeu, plus les questions vont devenir personnelles.
OK.
Quand t'arrives dans cette question-là, si tu dis j'ai envie de continuer,
tu pèges une question en mauve, tu y réponds. Et si tu réponds à cette question-là si tu dis j'ai envie de continuer tu pèges une question en mauve, tu y réponds
et si tu réponds à cette question-là, tu peux me poser la question
de ton choix
ça c'est le bout des fois que les gens
aiment, alors puis moi
je suis obligée de répondre
parce que toi t'as quelque chose dans
pour toi t'as un joker, cette carte-là
te permet à n'importe quel moment du jeu
si tu dis c'est-tu quoi je suis tannée de répondre à cette question-là
j'ai pas envie d'y répondre. »
Tu peux le sortir une fois dans le jeu.
Tu peux dire « J'utilise ça. »
Moi, ça me permet de te poser toutes les questions
et les sous-questions. Tu comprends?
Parce que tu as une assurance devant toi.
Ça, c'est ma petite chance libre
pour dire « On ne va pas là. »
Exactement. Tu as le droit de faire ça
parce que tu vas voir
des questions générales,
des questions plus personnelles.
Comment ça commence?
Tu brasses les cartes vertes.
Tu peux les mettre sur la table.
Tu m'en donnes trois.
Je ne suis pas très habile.
Mes doigts sont trop raides pour brasser.
Oui, mais ce sont grosses nos cartes.
Il y en a beaucoup qui brassent comme ça.
On va faire ça.
Tu m'en donnes trois.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une aussi.
Tu as le choix.
Que fais-tu?
Alors, on est dans la question verte. Que fais-tu
pour prendre soin de toi?
Qu'est-ce qui trône au sommet
de ta bucket list?
Que veux-tu dire?
Que veut dire pour toi le mot liberté?
Oh, mon Dieu!
Moi, je vais y aller avec liberté.
OK. Vraiment. Parce que
ça, c'est un mot que j'ai apprivoisé.
C'est un mot qui n'existait
pas dans ma vie avant la liberté.
La liberté d'être moi-même,
ça va loin, là.
D'être moi-même, de m'habiller comme je veux,
de choisir ce que je veux chanter, de choisir
quoi dire, comment le dire,
quoi faire, avec
qui j'ai envie d'être.
Moi, j'avais beaucoup, j'avais
l'impression d'être dans une prison pendant
des années, d'être enfermée
puis de ne pas pouvoir être
libre. Et un jour,
j'ai rencontré Carl, mon
mari, puis écoute,
lui, premièrement, il m'a
rajeunie dans ma tête beaucoup
j'étais beaucoup trop vieille, trop sérieuse
t'avais quel âge à ce moment là?
je l'ai connue début vingtaine
vingt-quelques années, 24-26
je suis pas bonne dans les âges mais
j'avais déjà Marie-Lyne
mais tu te sentais plus vieille dans ta tête à cet âge là
moi j'étais vieille
puis j'étais
on dirait une vieille
terne.
Beige, là.
Tu sais, beige, c'est beau, là, mais des fois,
ça peut être plate. Il y a des beiges qui sont beaux,
il y a des beiges qui sont plates.
Ah non, j'étais enfermée dans
toutes sortes d'affaires que
je m'étais imposée, que la vie m'avait
imposée, que notre vie familiale
m'avait aussi imposée
avec le temps.
Puis quand j'ai connu Carl, je trouvais
tellement que ça avait l'air d'être facile d'être lui.
Je me disais, mon Dieu, que je voudrais être lui.
Il est toujours heureux.
S'il y a un problème, comme tout le monde, des fois,
il y a ses hauts, ses bas, mais il arrive toujours
à trouver une idée, une solution.
C'est comme M. Bonheur.
C'est tellement laid à dire,
mais c'est tellement ça, c'est comme ça. Etheur. C'est tellement laid à dire, mais c'est tellement ça, c'est comme ça.
Et lui, il m'a appris
à me libérer, puis à dire,
« Dis-le ce que tu penses,
je vais t'écouter. » Moi, je le disais pas
de peur de déranger.
Je le disais pas de peur d'être jugée.
Je chantais pas ce que je voulais chanter
de peur que les gens aiment pas ça.
Je m'habillais pas de telle façon, d'un coup, que les gens trouvent pas ça beau.
T'étais vraiment enfermée. Tu t'effaçais,
dans le fond.
Tout ce que je suis aujourd'hui, j'étais l'inverse de ça.
Tu étais un peu Camille Léon.
Pour faire plaisir aux autres.
Mais en dedans, tu savais que ce n'était pas ça.
Je n'avais aucune liberté pour moi-même.
Mais quand tu le réalises, comment tu vis ça
en dedans? Ton extérieur
ne représente pas ce que tu es
à l'intérieur.
Mais ça, ça fait du bien.
Mais là, tu as réussi à sortir ça.
Mais c'est pour ça que tu te sentais en prison, parce que tu savais
que ce n'était pas ça que tu voulais.
Je le savais, puis en plus, c'est quand j'ai eu
ma première fille, Marie-Lyne, je me suis dit
qu'il ne faut pas que j'y donne ça comme exemple.
Je ne veux pas qu'elle soit une femme
comme moi, là. Moi, j'étais une jeune mère,
je l'ai eue à 20 ans, c'était voulu, tout ça, mais je ne voulais pas qu'elle soit comme exemple. Je veux pas qu'elle soit une femme comme moi, là. Moi, j'étais une jeune mère, je l'ai eue à 20 ans.
C'était voulu, tout ça, mais je voulais pas
qu'elle soit comme moi. Je voulais qu'elle soit libre,
qu'elle décide, qu'elle s'exprime, qu'elle parle,
qu'elle dise oui, qu'elle dise non,
qu'elle se mette les cheveux comme elle veut.
Puis Marie-Lyne, déjà, c'était une enfant
libre. Quand elle était petite,
Marie-Lyne, elle se mettait des robes
avec des bottines, elle avait des petits boudins
dans les yeux, elle avait tout le temps des verres de terre ou des grenouilles
dans les mains, tu sais c'était une petite fille
très très très vivante
puis le fun, tu sais, colorée
puis moi je la regardais puis je me disais
ah mon dieu, quasiment que je voulais être
elle, puis avec le temps
j'ai compris
que je commençais à me
transformer, mais après ça quand j'ai connu
Carl, parce que Carl c'est pas le père de Marie mais après ça, quand j'ai connu Carl, parce que Carl, c'est pas le père
de Marilyn, quand j'ai connu
Carl, là, j'ai vu que j'avais encore beaucoup
de chemin à faire, puis avec lui, je l'ai
fait. Puis aujourd'hui, là,
tu sais, juste de dire ce que
j'ai envie de dire, sans me dire dans ma tête
« Attends un peu avant de me poser cette question-là, comment
je vais lui dire ça? Qu'est-ce que je dirais pas?
Qu'est-ce que je vais dire? » Moi,
maintenant, il n'y en a plus de ça.
Si vous n'êtes pas content de ce que je dis,
vous avez un cas pour m'écouter, regardez quelqu'un d'autre.
Si vous êtes content, tant mieux, suivez-moi.
Mais la liberté pour tout,
que ça parte de mon style jusqu'à l'intérieur,
c'est tellement un sentiment de bien-être.
Puis des fois, je croise des gens
que je sens qu'ils n'ont pas cette liberté-là
et qui sont comme moi avant. Puis des fois, je me dis, ah, ont... Je sens qu'ils n'ont pas cette liberté-là, puis ils sont comme moi avant.
Puis des fois, je me dis, ah, j'aimerais
tellement ça jaser plus longtemps avec toi.
Puis tu sais, t'amener une forme
de liberté à toi aussi,
mais ça, c'est personnel.
Faut le faire, ce chemin-là, tout seul.
Moi, je l'ai fait avec Carl, à ses côtés,
puis je le fais encore aujourd'hui. Puis des fois,
je m'emprisonne encore. Des fois, j'ai encore
la clé de cette prison-là,
puis j'y retourne.
Puis je me dis, voyons, pourquoi j'ai fait ça?
Pourquoi je suis de même, là?
Wow, là, c'est parce que je suis pas bien en ce moment.
Faut que je ressorte de là.
Mais le mot liberté, là, c'est incroyable dans ma vie
comment il est significatif maintenant.
Puis en quoi le regard a changé des autres?
Tu sais, comment le regard a changé des autres sur toi parce que
il y a un paquet de choses que tu ne voulais pas faire
à cause du regard
des autres, quelque part. Donc, du moment où tu es
libre et tu es tel
que tu es à l'intérieur, c'est ce que tu donnes,
c'est ce que tu nous présentes,
qu'est-ce que ça fait? Qu'est-ce que ça change?
Bien,
ça change tout dans une vie.
D'arrêter de penser à ce que les gens pensent de toi. Ça, là, Ça change tout dans une vie. D'arrêter de penser
à ce que les gens pensent de toi.
Ça, ça change tout.
Mais le regard des autres,
ils ne t'ont pas jugé parce que tu étais toi-même?
En fait,
d'abord, moi, quand j'étais jeune,
j'avais tout le temps l'impression que tout ce que je faisais,
ce n'était pas correct. Ce n'était jamais assez
et ce n'était pas correct. J'étais comme ça.
J'étais faite comme ça.
J'avais vraiment l'impression
de jamais être à la hauteur de rien.
Sauf quand je chantais.
Quand je chantais, là, c'était comme...
Ah, mon Dieu!
Fait que tu devenais comme petite quand tu chantais pas?
Oui, c'est comme si...
Puis j'avais vraiment deux personnalités.
Je sais que moi, la petite Guylaine,
quand elle était pas avec un micro dans les mains,
c'était une autre personne.
J'étais le fun,
mais moi, je m'imposais trop
de restrictions, trop de non,
trop de pensez-y pas, fais pas ça, on sait
jamais. Puis le regard
des autres maintenant,
déjà, en ayant du succès dans
ma carrière, ça m'aide beaucoup personnellement
comme femme à m'assumer aussi.
Parce que, veux, veux pas,
mon travail, c'est de chanter.
Alors ça, j'ai décidé un jour que c'était ça
que j'allais faire dans la vie.
N'importe qui qui s'en va au travail,
il veut être apprécié. Je ne connais pas personne
qui va au travail et qui dit,
je sens vraiment que je fais un très mauvais travail.
Personne ne m'apprécie, puis moi, je vis très bien avec ça.
Ça ne se peut pas.
Donc, pour la musique, c'est la même chose.
Et là, j'ai décidé, en plus, de faire de la
musique country.
Je me disais, voyons donc, pourquoi...
Si j'avais décidé de faire un autre
style, ça aurait été peut-être plus
simple, mais la musique country...
Je veux que tu parles de ça, parce que moi,
j'ai grandi avec la musique country.
Moi, ma famille gaspésienne,
on chantait, tu sais, je connais... Tu sais, même à un que moi, j'ai grandi avec la musique country. Moi, ma famille gaspésienne, on chantait.
Je connais, même à un moment donné, j'étais avec Mario,
puis on écoutait de la musique, puis j'avais toutes les paroles.
Non, as-tu une double vie?
Tu vois ça, tu sais toutes les paroles de toutes les tunes country. Ça vient de chez vous.
Parce que j'ai grandi là-dessus, puis pour moi, c'est tellement rassembleur.
Pour moi, c'est plein de souvenirs, puis c'est que de l'amour et du positif,
pour moi, la musique country.
Mais il y a eu longtemps quand même, ça que tu sent'est plein de souvenirs. C'est que de l'amour et du positif, pour moi, la musique country. Mais il y a eu longtemps, quand même,
ça que tu sentais comme un préjugé face à ça.
Absolument, oui. Il y en avait des gros.
Il y en avait au niveau du public. Il y en avait
dans la business aussi, évidemment.
La musique country, ça a toujours
été une musique à part pendant des années.
On invitait
un artiste country une fois par année
dans un spécial télé. Je veux dire,
on n'invitait pas les artistes
country mélangés aux autres. C'était
souvent... Moi, quand j'ai commencé,
je me faisais inviter dans un spécial
country. Puis là, je me retrouvais avec Patrick
ou avec Paul ou avec René Martel
ou peu importe, parce que
là, c'était... On va vous faire une fois,
ça va être fait pour l'année, puis après ça,
ça va être comme check, on l'a fait,
on va comme s'en débarrasser.
C'est pas pour s'en débarrasser qu'ils faisaient ça,
les diffuseurs ou les émissions, parce qu'on était
vraiment bien traités, puis c'est pour ça que
j'ai eu le goût de continuer.
Parce que je me disais, OK,
vous allez voir, là, vous allez tellement
aimer ça que vous allez voir m'inviter
bien plus qu'une fois, pas une fois par année.
Vous allez me sortir plus souvent qu'à l'Halloween.
Parce que toi, t'aimais déjà la musique country à la base.
Oui, ma mère chantait
de la musique country avec mon oncle Bernard.
Puis moi, quand j'étais petite, j'ai commencé avec eux.
Fait que moi, j'ai toujours entendu ça.
Mon père, c'est un camionneur.
Des grosses cassettes, les 8 tracks.
Country, c'était que ça chez nous.
C'était ça dans son camion, c'était ça dans l'auto.
Ça a tout le temps été
la musique que j'entendais.
Mais après ça, j'aurais pu faire autre chose.
Parce que toi, t'as une voix incroyable.
Tu peux chanter ce que tu veux avec ta voix.
Je peux chanter ce que je veux,
mais en fait, j'ai choisi la musique country
parce qu'il y a un public qui vient avec cette musique-là.
C'est un public qui est très, très attachant.
Tu sais, tu le disais, t'as grandi avec cette musique-là.
Bien, aujourd'hui, si ça repart, ça te fait du bien.
Ça te ramène dans tes souvenirs,
tu connais encore les paroles.
Le public country, c'est un public qui n'oublie pas.
C'est-à-dire que c'est un public qui n'est pas là pour une saison,
pour un album,
juste pour l'artiste du mois.
C'est pas ça. Ils sont là pour la vie.
Ils te suivent, t'es en scène,
t'arrêtes de chanter, tu recommences à chanter.
Ils sont là tout le temps.
Et ils sont très intenses.
C'est un public qui...
Moi, quand j'arrive dans des festivals, c'est pas rare que je sors
de mon auto, puis j'ai même pas le temps de remettre mes souliers,
puis ils sont à côté de la porte, puis ils m'attendent.
Puis ils m'accompagnent jusqu'au bar,
puis ils me jasent, puis
je reçois des cadeaux, puis ils me posent plein de questions,
puis ils savent le nom de mes filles, de mon mari,
ils connaissent ma vie par cœur.
Faut aimer le monde. Quand tu fais
de la musique country, faut vraiment que t'aimes
les gens, parce qu'ils sont proches
pour une fois, tout le temps.
À un moment donné, je parlais avec une chanteuse,
puis elle me disait, ah, j'aimerais ça
essayer le country. Moi aussi, quand j'étais jeune,
on écoutait ça chez nous. Honnêtement,
moi, je te reconnais, là,
puis t'aimeras pas ça.
Parce que tu vas voir que c'est intense.
Ils veulent te voir tout le temps, puis ils veulent te parler.
Sur les réseaux sociaux, ils sont intenses,
ils te répondent. Mais quand t'aimes le monde,
c'est la plus belle réaction d'un public.
Moi, j'aime le monde, j'aime ça,
être entourée de monde. Moi, toute seule,
je m'ennuie tellement.
Ce public-là, il est parfait pour moi,
puis c'est pour ça que je l'ai choisi.
Donc, c'est pour ça que j'ai continué
dans la musique country-western, mais
les
préjugés,
l'image que
les gens avaient de nous, que la
business avait des artistes country,
elle n'était pas souvent belle.
Mais en même temps, il y a eu toutes sortes
de choses qui se sont faites, qui étaient peut-être moins
reluisantes aussi dans le temps, qui étaient peut-être moins professionnelles, je ne sais pas, aux yeux de la business de choses qui se sont faites, qui étaient peut-être moins reluisantes aussi dans le temps,
qui étaient peut-être moins professionnelles, je ne sais pas,
aux yeux de la business, puis qui se sont dit,
bien, ce n'est pas fait pour nous, on arrête, c'est tout.
On n'en diffusera pas tant que ça.
On va en diffuser de temps en temps pour contenter cette gamme de monde-là,
de personnes-là qui aiment ça.
Mais nous autres, après ça, on va faire autre chose.
Puis moi, c'est devenu, après ça, un défi de dire,
check, bien, on va essayer d'ouvrir ces portes-là,
voir si ça peut rester ouvert après ça pour tout le temps. »
Je vais essayer de faire mes traces pour ouvrir ma musique.
Puis là, je vois un jeu.
Ouvrir mon jeu, justement, pour que ça devienne plus accessible.
Puis ça, c'est notre problème à nous autres de faire ça,
les chanteurs country.
C'est pas à la business de dire,
« Ouais, mais tu sais, si t'enlevais tes bottes de cow-boy tout le temps,
ton chapeau de cow-boy tout le temps, puis ta paille
dans la bouche, bien là, peut-être qu'on pourrait t'inviter plus
souvent. » Ou si on pouvait
un peu moderniser ton style de musique,
ou si t'acceptais de chanter peut-être un peu
d'autres choses aussi des fois, parce que
dans un cadre d'émission, ça ne cadre pas toujours.
Bien moi, ça, je l'ai fait.
Je l'ai fait, pas pour me trafiquer,
pas pour me déguiser, parce que
c'est de la musique, puis juste de la musique,
j'aime ça en général. Alors moi, je l'ai fait
avec fierté. J'ai eu des critiques
de certains artistes country qui disaient,
bon, elle se trafique, elle se déguise,
elle se déguise pour passer à la TV.
Moi, c'est le dernier de mes soucis.
Et c'est là le mot liberté qui prend tout son sens.
C'est comme, OK, pas de problème,
mais regardez ce que je fais aujourd'hui.
Regardez avec qui je jase aujourd'hui. »
Tu sais, je veux dire, c'est ça. Pour moi,
c'était d'atteindre tout ça
et j'ai réussi à le faire. Fait que je pense
que mon plan a marché.
– Puis ton public est toujours aussi fidèle.
– Toujours aussi fidèle. J'ai réussi à faire tomber
peut-être quelques préjugés, en tout cas pour moi.
Je le sens comme ça. Je ne veux pas parler pour
tout le monde. Puis ça, je suis fière de ça.
– On a fait une activité ensemble
et je me souviens, il y a des femmes qui sont venues
dire « Tu m'as fait aimer la musique
country. Tu m'as fait aimer... »
Il y avait peut-être un
blocage qu'il y en a qui ont, par exemple,
avec la musique classique aussi.
Et toi, tu les as amenées...
Tu dois être fière d'entendre ça.
Ça, c'est le plus beau des compliments. Ça veut dire que les gens
ont aimé ce que je suis,
ce que je dis, mes propos, comment je m'habille.
Peu importe mon style de femme.
Puis on dit, OK, elle fait de la music country.
On n'est peut-être pas les grands amateurs
de music country, mais on va la suivre
parce que c'est elle qui nous a
attirés en premier. Et ça, c'est
une force pour un artiste. Ça veut dire que peu importe ce que je vais faire, ils vont me suivre, les gens. Et c'est elle qui nous a attirés en premier. Et ça, c'est une force pour un artiste. Ça veut dire que
peu importe ce que je vais faire, ils vont me suivre,
les gens. Et c'est...
Je parlais avec une fille
de la Relève récemment,
puis elle me demandait des conseils
ou en tout cas, qu'est-ce que je pense de la musique?
Puis je disais, l'important pour moi,
c'est de se faire
accepter et aimer comme personne
d'abord. Puis la musique, ce sera
un prétexte après qui va suivre.
Parce que t'as beau faire
des albums qui sont incroyables, qui se
vendent, si t'es pas gentil, t'es pas aimable,
ben c'est bien de valeur, mais ça se
passera pas. C'est comme ça.
Aujourd'hui, des artistes qui sont bons, il y en a partout.
Les gens ont le choix.
Oui, oui, oui. C'est facile d'avoir accès à tous les artistes.
Ah, voyons donc, vous avez du choix,
vous avez le droit de dire non, vous avez le droit de dire
« Bien, j'ai pas le choix de t'inviter, mais ça se pourrait
que ce soit juste une fois. » Tu sais, parce qu'il y a
ça aussi, il faut être aimable, il faut être
intéressant. Mais pour être intéressant,
il faut être intéressé aux autres aussi. Fait qu'il y a
tout ça ensemble.
Es-tu prête pour une deuxième question? Je suis prête. Mes réponses
sont longues, on n'est pas finies, j'espère que t'es pas pressée.
Ah non, on n'est pas pressée. Non, mais c'est magnifique, ta définition de liberté.
J'adore ta définition de liberté.
Puis qu'il y a quelqu'un qui t'a aidée aussi
à trouver le chemin de la liberté.
Exact.
Et d'être qui tu es aujourd'hui.
Oui, c'est important.
Parce que c'est la résultante de tout ça.
Oui.
Alors, la question que je choisis, c'est
que fais-tu pour prendre soin de toi?
Pour prendre soin de moi,
c'est simple, il faut que je prenne soin des autres, de ma famille.
Moi, quand je me prépare,
que je sais que les filles vont venir chez nous,
qu'on va se rencontrer pour un souper,
que ce soit au restaurant, n'importe quoi.
Là, il y a Mélissa qui est enceinte.
Si je vais l'aider pour la chambre du bébé,
si je fais quelque chose pour Marie-Lyne,
pour Marie-Pierre.
Là, ça, c'est à moi
que ça fait plaisir. C'est bizarre, mais
c'est l'affaire
qui me fait le plus du bien.
Moi, je pourrais dire, elle va me faire masser.
Honnêtement, pendant que la personne
me masse, je suis en train de me dire, qu'est-ce que je pourrais bien faire
pour les filles? Quand est-ce qu'on pourrait se voir?
Qu'est-ce que je ferais de plus
le fun, qui aiderait quelqu'un
dans ma gang autour? Puis ma gang autour, c'est nos filles, c'est Carl, c'est-ce que je ferais de plus le fun, qui aiderait quelqu'un dans ma gang autour?
Puis ma gang autour, c'est nos filles, c'est Carl, c'est moi,
c'est ma famille à moi, mes frères, tout ça.
Donc, pour me faire plaisir à moi, c'est ça.
Et puis pour me faire plaisir après ça,
juste un petit plaisir de tous les jours,
c'est juste arriver chez nous le soir.
Je prends mon bain, j'enlève mon maquillage, mes bling-bling.
Puis là, je m'assois avec Carl, on écoute la télé ensemble, on va écouter
une série, n'importe quoi. Juste
relaxer chez nous, moi, c'est jamais rien de compliqué.
C'est pas des spas, c'est pas des affaires
de même, c'est vraiment juste
le plus simple possible. C'est ça qui me
fait plaisir. – Mais t'es vraiment une femme
de famille. – Ah, mais c'est... Moi, je suis
intense famille, là. Des fois, je me dis...
Tu sais, avoir des enfants
qui, mettons, qui prennent un peu de distance ou quelque chose du genre, ça arrive Des fois, je me dis... Tu sais, avoir des enfants qui, mettons, qui prennent un peu de distance
ou quelque chose du genre, ça arrive des fois.
Je serais, écoute, tellement malheureuse,
mais tellement malheureuse.
Parce que t'as été maman à 20 ans.
Puis c'est ce que tu souhaitais.
Donc, t'as toujours voulu être maman à quelque part.
Moi, quand j'étais petite, j'avais déjà des enfants.
En vrai, je le disais à ma mère. Je me souviens,
j'étais très jeune, puis je disais, moi, j'ai tellement hâte d'avoir des enfants.
J'aime les enfants. Moi, je
tripe ces enfants. Moi, si tu me mets avec
des petits bouts, là, écoute, il n'y a plus rien qui existe,
c'est sûr que vous allez me perdre. – C'est pour ça que tu voulais être
enseignante aussi? – Je voulais être enseignante de maternelle,
oui. – À cause des enfants.
Puis quand tu es devenue maman à 20 ans,
qu'est-ce que ça a changé dans ta vie? – Bien, ça m'a
donné
l'obligation de vivre,
parce que moi, je n'étais pas tellement
heureuse dans ce temps-là. Je n'étais pas
bien avec moi-même.
Tantôt, j'ai parlé d'une prison.
Je m'imposais beaucoup de choses aussi.
Ce n'est pas la faute des autres, tout ça.
Il y a les autres, mais il y a moi.
Mon choix à moi,
à un moment donné, j'avais choisi que la vie
était difficile et que c'était plate.
Moi, ça ne s'arrangerait jamais. Moi, à un moment donné, j'avais choisi que la vie était difficile puis que c'était plate, puis que moi, ça ne s'arrangerait jamais.
Puis moi, à un moment donné, tu sais, j'étais...
Disons que j'ai souhaité ma mort souvent dans ma vie,
en me couchant le soir.
Ah oui, moi, j'étais petite, je m'en rappelle,
puis je me couchais puis je priais.
On priait dans ce temps-là.
C'était la mode de prier tous les soirs avant de se coucher.
Aujourd'hui, je prie encore.
Et puis, dans ce temps-là, je priais pour pas me réveiller
le matin. – Puis t'étais petite? – J'étais petite.
Moi, je trouvais que c'était dur,
la vie. Je trouvais ça tough.
Puis j'étais pas capable de changer ça.
On dirait que j'arrivais pas,
mais c'est sûr que j'étais pas capable. J'étais petite.
Je pouvais pas changer. – Parce que c'était dur chez toi?
– Oui, parce que c'était pas à mon goût.
Je trouvais que mon père, il était pas heureux.
Je voyais que ma mère, elle était pas heureuse.
On dirait que j'étais pas bien là-dedans.
Tu ne savais pas quoi faire.
Exact. C'est comme si je me disais,
tant qu'à ne pas pouvoir changer ça,
il faudrait que ça s'arrête.
Mais moi, j'ai trimballé ça longtemps avec moi,
jusqu'à début adulte.
Et quand j'ai eu Marie-Lyne,
je me suis dit, là, tu ne peux plus jamais
penser que la vie n'est pas belle.
Tu ne peux pas penser à vouloir t'en aller.
Tu as une responsabilité
et c'est la plus grande qui soit,
c'est un enfant.
Moi, un enfant, je savais que pour moi,
ce serait la plus grande
et la plus belle raison de vivre.
Alors, je n'ai pas fait mon enfant
pour ça, mais quand j'ai eu Marilyn,
ça l'a complètement changé dans ma tête.
Ça l'a complètement changé, ma tête. Ça l'a complètement changé.
Même si ça n'a pas
toujours été les plus belles années de ma vie,
je me suis séparée, tout ça.
J'ai eu des belles années, j'ai eu des bons moments,
je ne renie rien du tout.
Mais d'avoir
cet enfant-là, écoute,
surtout Marilyn était tellement vivante, oh mon Dieu.
Si ma mère écoute ça, elle va dire
« Ah oui, elle avait du gaz. »
Marilyn a toujours eu du gaz.
Puis moi, ça m'a donné beaucoup de...
Ça m'a réveillée.
J'étais un peu, mettons, en pause.
Tu sais, l'ordinateur, quand tu le bouges pas,
il vient un peu en mode veille.
Mais tu devais être aussi fatiguée de ton enfance
puis ton adolescence.
Tu sais, quand on est dans des milieux plus difficiles
puis t'es impuissante face à ça,
bien, ça épuise aussi, ça.
Oui, probablement aussi que c'était ça.
Moi, à un moment donné, quand je suis partie de chez nous,
je suis partie parce que j'étais tannée
d'essayer que ça marche.
J'étais tannée, vraiment.
Puis je me suis dit, je vais m'en aller, puis arrangez-vous.
Arrangez-vous.
Puis moi, je vais refaire ma vie, puis moi aussi,
je vais m'arranger. Puis j'étais pas
celle qui
demandait de l'aide, jamais, jamais,
jamais, à personne. Tout le monde pensait
que moi, ma vie, c'était un
compte de filles. Puis que
j'étais dans un monde de poules.
Oui, vraiment, tout le temps. Mais j'ai réussi,
je pense.
T'es encore comme ça aujourd'hui?
Ah oui, mon Dieu, oui, Seigneur.
Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
Mais, tiens,
on est faite comme ça. Des fois, je me dis,
si j'arrête
un peu de tout le temps penser
aux autres, peut-être
que ça me ferait du bien. Peut-être que je serais moins...
Parce que je dis que je suis stressée,
mais ce n'est pas un stress maladif.
Moi, c'est toujours
de vouloir être active pour
créer des moments, pour créer
quelque chose de le fun dans la vie.
Si je sens que ma mère est fatiguée,
je veux changer ça. Si je sens
qu'un autre de mes frères, ça va moins bien,
il faut que je change ça.
C'est une obligation pour moi de faire ça.
Mais des fois, je me dis, si je le fais pas,
je suis pas bien.
Puis là, rendu à 50 ans, bien, de tout
changer, c'est une espèce de
pattern qui part du cœur, là.
Puis qui s'en va dans la tête.
C'est pas facile d'arranger ça.
C'est pas de dire, bien, je suis obsédée,
je veux laver mes lunettes à 3-5 minutes.
Je suis tout le temps en train de laver mes lunettes.
Bien, arrête de les laver, puis tasse-la de là,
t'y verras plus.
Mais ma famille, c'est toujours dans moi.
Je pense toujours à elle.
Parce que si tu le fais pas, c'est pire que...
C'est-à-dire que ça va obstruer quelque chose.
C'est bien plus de trouble.
Bien, plus de trouble de pas le faire
que de dire, j'ai fait ce qu'il fallait faire.
Exactement. Parce que t'es très responsable. Parce que, oui. Ah, mais il y a quelque chose. C'est bien plus de trouble. Bien, plus de trouble de ne pas le faire que de dire j'ai fait ce qu'il fallait faire. Exactement.
Parce que tu es très responsable.
Parce que, oui.
Ah, mais il y a quelque chose de ça, là.
Moi, je suis hyper disciplinée et responsable
à tous les niveaux.
Donc, tu es près de ta mère,
tu es près de tes frères aussi.
Oui, exactement.
Tu t'occupes de tout le monde.
Oui.
Puis, tu es bien là-dedans.
Oui.
Puis, j'aime ça créer des petits moments le fun.
Quand est arrivé le moment de ta séparation,
tu l'as évoqué tantôt, tu avais
une petite fille.
Est-ce que ça a été difficile, ça, de prendre cette décision-là?
– Bien, ça a été difficile,
mais en même temps, j'étais
tellement rendue là dans ma tête,
tu sais, puis là, l'idée,
c'est pas de dire que le père de
Marilyn, si c'est ça, là.
Moi, je me suis créée
une nouvelle vie, quand je suis partie du lac Saint-Jean
je l'ai connu
le père de Marilyn, Guy
moi je suis allée vivre avec lui
t'étais à quel endroit à ce moment là?
à Montréal
j'étais remplie de bobos et de blessures
j'étais faillée
même si on avait réussi
j'avais patché des trous j'avais faillée. Même si on avait réussi à...
J'avais patché des trous, j'avais patché des petites craques sur moi,
mais disons que c'était vite revenu.
Ça paraissait que j'étais blessée.
Puis, j'ai comme fait une transition.
Mais après ça, quand j'ai recommencé à changer
pour être plus une adulte épanouie, libre,
je voyais que cette relation-là n'était pas faite pour moi.
Je n'étais pas faite pour lui,
et il n'était pas fait pour moi dans ce temps-là.
Au début, oui, mais pas après sept ans.
Puis je le voyais, je me voyais changer,
je me voyais me transformer, j'avais recommencé à chanter.
Je me sentais déjà
un peu plus libre et je
savais que
ça, c'était pas ma vie de tout le temps.
Fait que oui, ça a été dur de me séparer, mais encore
là, je l'ai tellement fait.
Mon Dieu, ça,
c'est comme moi. Moi, c'est oui, c'est non. C'est pas
peut-être. Moi, c'est noir,
c'est blanc, c'est jamais gris.
Alors, une journée, j'ai décidé que c'était fini, puis je suis partie
le lendemain matin.
Oui, moi, ça a été comme ça.
Ça l'a mûri?
Oui, en dedans de moi.
Puis je connaissais
Carl aussi dans ce temps-là.
Il n'y avait rien qui s'était passé. C'est juste
que mon cœur, il était prêt pour aller avec lui.
Tu as compris qu'il y avait autre chose ailleurs.
Oui, absolument.
J'ai bien fait.
On est encore ensemble depuis ce temps-là.
– Mais c'est important, ce que tu viens de raconter,
parce qu'il y en a beaucoup qui vont hésiter,
surtout quand il y a des jeunes enfants d'impliqués.
– Oui.
– Puis en même temps, c'est se choisir aussi.
– Oui, puis aujourd'hui, la réponse à ça,
est-ce que j'ai bien fait?
Bien, c'est nos filles qui nous donnent cette réponse-là.
Parce que Marie-Lyne s'est rendue une adulte.
Puis quand elle me voit, elle me dit tout le temps,
tu sais, maman, c'est sûr qu'elle a trouvé ça dur au début,
puis tout ça, de voir son père, sa mère séparées et tout.
Mais aujourd'hui, elle me voit heureuse.
Elle voit son père aussi qui fait sa vie.
Puis elle se dit, je ne peux pas vous imaginer premièrement ensemble.
Vous êtes différents. Alors, j'aime mieux vous voir séparés, heure ne peux pas vous imaginer premièrement ensemble, vous êtes différents.
Alors j'aime mieux vous voir séparés, heureux chacun
de votre côté qu'ensemble malheureux.
Et c'est comme ça que moi,
je me dis, tu vois, j'ai bien fait.
Parce que même ma fille est bien là-dedans aujourd'hui.
C'est quand même
un gros geste.
Un geste important dans une vie.
Oui, pour moi, c'est encore
d'essayer d'atteindre la liberté.
Ah oui, avec raison.
Avec raison, c'est une quête.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau jaune?
Là, on les brasse encore.
Même service, tu m'en donnes trois.
Je vais aller avec.
Elle.
Merci.
Elle et elle.
Alors, tu en choisis une, je vais en choisir une.
Au niveau jaune, on est encore comme ça.
Alors, la première dans les jaunes.
Quelle était la plus grande épreuve de ta vie?
Complétez cette phrase.
Carl, trois petits points.
À quel moment
la musique t'a aidée?
Moi, je vais y aller avec
Carl, trois petits points. Parce que
j'en parle souvent de Carl.
Carl, trois petits points, si je
continue. Je vais recommencer
avec Carl.
Cet homme-là m'a tellement
apporté dans ma vie.
C'est incroyable.
Je savais que j'allais faire ça.
As-tu des mouchoirs? Oui, j'en ai beaucoup.
Quand je parle de liberté,
il n'y a pas
une thérapie qui serait venue à bout de moi
parce que j'étais intensément
fermée et bloquée.
Tu sais, j'ai essayé des fois de parler avec des gens
puis je le voyais que ça ne marchait pas
puis que ça ne marcherait pas parce que je ne suis pas faite pour ça.
Je n'aime pas
m'ouvrir d'une façon juste de même
très organisée. Tu arrives à une heure, à une heure et quart, tu as fini de me parler puis c'est comme ça. J'aime pas m'ouvrir d'une façon juste de même, tu sais, très organisée,
t'arrives à une heure, à une heure et quart, t'as fini de me parler
puis c'est comme ça. La seule
personne qui a été capable de
me faire
parler, mais pas de
me faire parler, en fait.
De t'écouter, peut-être? Oui. Carl m'a écouté
ce qui m'a permis de retrouver ma liberté.
C'est ça que je devrais dire. Parce que
Carl s'est jamais imposé en disant
« Mais je ne te sens pas bien, parle-moi. »
Non, non, Carl, ce n'est pas ça.
Carl, c'était quand il sentait d'abord,
quand j'avais besoin de parler
ou quand j'avais justement pas besoin de parler
et que je ne pouvais pas parler
parce que ça ne pouvait pas sortir.
Il a tout le temps respecté ça.
Mais respecter puis admiré.
Parce que des fois, tu sens que tu te dis,
« Ah, pauvre lui, il va encore se taper une de mes périodes sombres
ou des moments qui sont difficiles pour moi
parce que ça me ramène, mettons, juste d'écouter des fois un film
puis d'arriver dans une scène de film,
puis ça me rappelle ma jeunesse.
Je pouvais m'effondrer tout d'un coup
au début de notre relation.
Je lui avais rien dit,
il s'était rien passé entre nous deux.
Lui, il était pas comme, mon Dieu, qu'est-ce qui se passe?
Qu'est-ce que t'as eu? Qu'est-ce que t'as fait?
Mais pourquoi t'as réagi comme ça? Non.
Il me laissait faire, il me laissait aller.
Des fois, ça allait juste au lendemain que je pouvais dire,
tu sais, hier, quand j'étais comme ça, c'était à cause de ça, ça, ça.
Puis souvent, quand on se parle, les deux, c'est dans le bain,
parce que c'est connu maintenant que Carl et moi,
le soir, on vend toujours notre bain ensemble.
Ça m'a vraiment étonnée, d'ailleurs.
C'est rendu connu, les gens m'écrivent,
ils me parlent de ça des fois, puis ça me fait rire,
mais c'est encore comme ça.
C'est dans le bain que ça se passe, puis c'est dans le bain
que je me suis... Je lui ai souvent raconté
des petites brèches de ma vie.
Puis des fois, je n'avais même pas besoin de lier
le moment avec ce que je venais d'y raconter.
Il me disait, OK,
là, je comprends l'autre soir ce qui s'est passé.
Ou, ah, OK,
ça, c'est bon. Là, je comprends pourquoi des fois
tu réagis comme ça. Parce que ma vie,
elle ne connaissait pas lui.
Moi, je suis une fille de Girardville, il vient de Laval.
Il a pas connu ma famille avant.
Il connaît ma famille maintenant.
C'est une famille complètement différente d'avant.
Donc, Carl, j'ai eu souvent à lui dire,
« Non, mais t'as pas idée, c'est ça, moi, quand je faisais ça. »
Puis lui, il a pas été comme ça dans sa famille.
Il a pas vécu ça.
Donc, faut que j'y explique parce qu'il ne sait pas ce que c'est.
Mais Carl m'a tellement toujours écoutée,
puis encore aujourd'hui, il m'écoute encore.
Il écoute nos filles.
Carl, c'est une oreille parfaite.
Ça n'a pas de sens.
Je ne pouvais pas trouver quelqu'un de plus parfait pour moi.
Encore là, comme je dis tout le temps,
là, je vous parle de Carl et de moi.
Ensemble, c'est un match parfait.
Oui, fait que Carl,
il a été capable de me laisser parler,
il m'a écoutée,
il m'a surtout entendue,
et il m'a laissée aller à mon rythme.
Mon rythme, des fois, il était très, très, très, très lent.
Puis des fois, j'y pense, puis je me dis pas,
pour lui, que des fois, il devait trouver ça lourd. Mais non, il gardait ça quand même léger dans la maison, très, très lent. Puis des fois, j'y pense, puis je me dis pas au vu lui que des fois, il devait trouver ça lourd.
Mais non, il gardait ça quand même léger dans la maison.
Tout était le fun.
Écoute, c'est vraiment...
Tu sais, des fois, on dit l'homme de sa vie,
bien, c'est vraiment le mien, en tout cas.
En lui parlant
de cette façon-là, à ton rythme,
est-ce que ça t'a permis
de faire la paix
avec ce que t'as vécu avant?
Avec tellement de choses.
Mais tellement de choses.
Des fois, nommer les choses,
t'entendre nommer les choses, ça dédramatise
aussi les situations.
Oui, puis des fois, dans ma tête, je me disais,
je n'ai pas besoin de le dire,
ce n'est pas si grave.
Puis il disait, tu peux me le dire si tu veux.
Puis là, j'y disais une chose,
il me disait, mais c'est grave.
Toi, tu penses que c'est pas grave, mais c'est sûr que t'es coincée avec ça,
parce que c'est grave, ce que t'as vécu ou ce que t'as entendu
ou ce qu'il t'a dit ou de la façon dont il te parlait, ou peu importe.
Et là, je parle de mon père, mais je parle de plein d'affaires dans ma vie
que j'ai gardées en dedans de moi.
Puis là, je me disais, OK,
OK, fait que c'est grave. C'est peut-être pour ça que je suis
autant renfermée, que j'ai autant
de misère à réagir, toujours
positivement. Parce que t'as accepté beaucoup de choses.
Oui, puis dans ma tête, je me disais,
c'est pas grave, là, franchement. Il y a des gens
pires que ça. Il y a des choses pires que ça.
Ça te donne rien que tu parles de ça.
Il y a du monde qui font, tu sais, pitié, toi,
tu fais pas pitié. Puis ce genre d'affaires-là, et Carl, il a tu parles de ça. Il y a du monde qui fait pitié. Toi, tu ne fais pas pitié.
Ce genre d'affaires-là,
Carl a tout le temps entendu ça et il a tout le temps respecté tout ça aussi.
Donc, lui, tout ce que j'y disais pour lui,
je le sentais que c'était important.
Que ce soit une petite affaire
puis une grosse affaire,
ça a toujours été important.
À quel besoin profond, il répond?
Oh, mon Dieu!
En fait,
c'est bizarre à dire parce que
si...
Un moment donné, on parlait. Je vais ramener une situation.
On parlait
de perdre un conjoint ou
une personne dans notre vie. Puis moi, je me disais
en ce moment, s'il fallait que je perde
Carl, je ne sais même
pas ce que je ferais à tous les niveaux
de ma vie. Comme mari, comme père
de famille, comme c'est mon gérant,
il gère plein d'affaires
dans la maison, des comptes, des affaires
que je ne sais même pas comment faire parce qu'on a chacun
nos sphères.
Moi, je ne vais pas là, il ne va pas là, on s'organise
ensemble. Carl, il répond
comme à tout ce que j'ai
besoin, mais d'important.
Les vraies affaires, là.
Tu sais, c'est tellement une personne
qui est sincère envers moi
puis qui est tellement respectueuse
puis admirative.
Et ça, là, quand, là,
t'es avec ton mari, puis tout ce que tu fais,
il trouve ça beau, puis pas, là, d'être une princesse
puis de, tu sais, de dire, t'as tout le temps raison,
Guylaine, t'as tout le temps raison, c'est pas ça.
Juste de sentir que,
quand je chante, je sais qu'il me regarde,
qu'il écoute.
En plus, après le spectacle, ce n'est même pas lui
qui va venir me dire « Wow, c'était vraiment
bon ce soir. Bravo! »
Il va me le dire.
« C'était hot. Bravo, toi, tu étais bien.
Ça a bien été. Ça paraissait que tu étais bien.
C'était beau. » Mais ce n'est pas
parce que je veux des compliments,
mais je le sens qu'il admire ça,
qu'il comprend tout ce que je suis.
Carl, il a déjà chanté dans sa vie, dans sa jeunesse.
Oui, oui, mais juste pour le fun,
dans des revues musicales, tout ça.
Mais lui, il a ce besoin-là,
tu sais, du public, il aime ça aussi,
mais il s'est vite retiré.
Mais je sais qu'il comprend tout ce que j'ai
besoin, au niveau de la famille,
au niveau du public, au niveau des relations
avec les gens autour de moi.
Et Carl, il a tout ça,
cette admiration-là envers moi
qui me rend... que j'avais pas avant.
Donc lui, il a pris ça en bas
de zéro, il a ramené ça en zéro.
Maintenant, on est rendu en haut de zéro.
Alors on est dans le plus maintenant et c'est tellement
beau pour moi et c'est important.
Son regard
envers moi, il est toujours le fun.
Il est toujours valorisant.
Et ça t'a permis, parce que tu sais, des fois, quand on
vit des traumatismes dans l'enfance,
dans l'adolescence, de choses justement dans
lesquelles on est complètement impuissant ou impuissante,
ça nous suit quand même.
Beaucoup. Alors, Carl,
j'imagine, te ramène
aussi quand ça ne va pas.
Tu peux toujours lui parler, c'est-à-dire qu'il te connaît
tellement que tu ne vas plus
dans cette zone-là maintenant.
On n'a même plus besoin. On dirait que ce boulot,
on l'a fait ensemble. Ça fait longtemps
qu'on est ensemble.
On l'a fait, puis...
Il y a des fois qu'il faut revenir à quelque part parce qu'il arrive
une situation, oui, mais on n'a plus
besoin de le faire. Ce chemin-là, on l'a fait ensemble
puis on l'a bien fait, ce qui fait que maintenant,
moi, des blessures, j'en ai
vraiment guéri plusieurs, puis je le sais
puis je le sens. Moi, je me sentais
vraiment
lourde avant. J'avais
l'impression que j'avais tout le temps des briques sur les épaules
puis que j'aurais ça toute ma vie.
C'est tellement pas la femme que j'ai devant moi.
Tellement pas. Non, non.
Puis même au niveau physique, moi, je me trouvais
pas belle, je m'aimais pas. Je me suis jamais
aimée avant. J'ai appris
à m'aimer, j'ai appris à accepter
qui je suis avec mes qualités,
mes défauts physiques, comme
de caractère.
Mais moi, là, j'ai jamais été à mon goût caractère. Mais moi, je n'ai jamais été
à mon goût avant. Jamais, jamais,
jamais, jamais. Aujourd'hui,
je suis bien heureuse avec tout ce que j'ai.
En tout cas, tu es magnifique.
Merci. Le bonheur,
je pense que ça crée une beauté.
Je pense. Parce que
je regarde des photos de moi avant.
J'étais beaucoup plus jeune. J'étais plus mince.
J'avais pas de plis. La'étais beaucoup plus jeune. J'étais plus mince.
J'avais pas de plis.
La jeunesse, comme tout le monde.
Si je choisis avec aujourd'hui,
je me trouve bien plus belle aujourd'hui.
J'ai l'impression que mon sourire est plus sincère,
que mes yeux sont plus allumés.
J'ai l'impression que t'es sortie de toi.
Comme tu disais, t'es emprisonnée. C'est toi qu'on voit.
C'est plus beau.
Ce que je vois de moi, c'est beaucoup plus beau aujourd'hui
que ce que je voyais avant.
– En tout cas, Carl, j'espère qu'il va écouter cette réponse-là.
– Il a fait une belle job, hein? Il a fait une belle job.
– Mais certain.
Mais je serais curieuse d'entendre ce que lui
a à dire, que toi, tu lui as apporté.
Je serais curieuse d'entendre ça, parce que
tu lui as apporté aussi beaucoup.
– Oui, c'est ensemble. C'est donnant-donnant.
Je pense que c'est ce qui est sain aussi dans une relation.
Ce n'est pas toujours la même personne.
Ce n'est pas toujours à toi de raconter ta vie
puis d'avoir besoin de soutien puis tout.
Ce n'est pas ça dans notre relation.
C'est égal.
Sauf qu'à des moments, évidemment,
moi, c'était plus intense et tout ça.
Mais moi aussi, je sais que j'ai apporté beaucoup
dans la vie de Caroline.
Mais lui, dans le fond, à travers le temps,
il a découvert une autre femme.
Ah, c'est sûr.
Parce que tu n'étais pas du tout la même qu'il a connue.
Pas du tout, pas du tout.
Je pense qu'il est mieux avec celle d'aujourd'hui.
Lui, il a découvert le diamant.
Il a travaillé fort, mais il savait qu'il y avait un diamant.
Il savait qu'il y avait quelque chose à faire
parce que lui, il le voyait déjà sur scène quand je chantais.
À quel point j'étais différente d'avec la femme
de la vie de tous les jours.
Puis, il se disait, un jour,
elle va arriver à accéder à ce bonheur-là
qui va devenir un bonheur constant
et pas juste un bonheur sur scène.
Quel bel objectif.
Attends, qu'est-ce que...
Là, on va parler de Carl.
À quel moment la musique t'a aidée?
Tu en as parlé un peu tantôt,
mais est-ce qu'il y a eu plusieurs moments dans ta vie
où sans la musique, ça aurait été complètement différent?
Bien, je te dirais tout le temps, la musique
m'a toujours servi un peu.
Aujourd'hui, la musique
me sert différemment. C'est-à-dire que
mon bonheur, je l'ai trouvé d'abord chez moi,
dans mon couple, avec mes enfants.
Et la musique apporte
toujours un équilibre dans ma vie.
Et je pense que l'équilibre dans
la vie, c'est ça qu'on a besoin
tout le temps. C'est ça qu'on cherche tout le temps.
C'est ça qu'on veut.
Je veux dire que ce soit...
Quand je mange, moi, je ne veux pas manger bien tout le temps.
Je veux juste équilibrer ça.
Il faut qu'il y ait une bonne moyenne.
Pas toujours des cochonneries, mais pas toujours bien.
Dans la vie, je suis comme ça.
Puis je me permets des petits égards à toutes sortes de niveaux.
Mais dans ma vie personnelle,
j'ai retrouvé cet équilibre-là
que j'ai toujours maintenant.
Ça, chez nous, c'est réglé.
En fait, c'est fait.
Mais le côté professionnel,
il faut qu'il devienne aussi intéressant que chez vous,
mais pas plus non plus.
Parce que là, si t'es plus heureux sur la scène
que quand t'ouvres la porte de chez vous,
moi, j'en vois beaucoup des artistes.
Et je peux pas nommer cette personne-là,
mais un jour, je parlais avec une dame
qui me disait, je te trouve tellement chanceuse.
Parce que moi, mon bonheur,
je le retrouve juste quand j'ai un micro dans les mains.
Puis quand je le lâche, je redeviens sombre
et je n'ai pas envie de retourner chez nous.
Moi, j'ai déjà été comme ça,
mais je ne le suis plus comme ça.
Je suis aussi bien chez nous.
Je suis aussi bien ici à jaser. Je suis aussi bien à chanter. Et c'est cet équilibre-là que j'ai déjà été comme ça, mais je ne le suis plus comme ça. Je suis aussi bien chez nous, je suis aussi bien ici à jaser,
je suis aussi bien à chanter.
Et c'est cet équilibre-là que j'ai cherché longtemps,
que j'ai réussi enfin à trouver.
Et ça aussi, c'est comme un espèce de lâcher prise dans la vie,
d'avoir cet équilibre-là.
Je ne dis pas que je suis parfaite.
J'en ai des hauts, des bas, j'ai encore des affaires à régler.
Mais de sentir que tout est un peu
égal, que c'est pas de même
pis que c'est pas de même parce que
souvent les artistes on est fait comme ça
on a des gros high pis après ça on est comme
voyons c'est bien plate, j'arrive plus à trouver ça
tu sais les applaudissements
c'est dur à remplacer
dans une vie personnelle
parce que quand tu te fais applaudir pis tout le monde crie
pis ça se lève debout après une chanson
tu fais comme
oh mon Dieu, il n'y a rien qui équivaut
à ça dans ma vie, bien moi oui
moi quand j'arrive chez nous
je prends le dos à calme chaque soir pour me coucher
c'est le même bonheur
je veux dire, on est autour de l'îlot
chez nous avec nos filles, pour moi
c'est aussi satisfaisant
de faire ça
mes petits bonheurs sont minces.
Je veux dire, c'est des petites affaires toutes simples,
tu vas dire, mais pour moi,
d'avoir cet équilibre-là
qui est constant, pas de temps en temps,
constant, ça fait toute une différence
dans la vie. Alors la musique,
elle a toujours été importante depuis que je suis toute petite,
mais encore plus aujourd'hui
parce que là, si je ne l'avais pas,
je serais heureuse chez nous, mais je ne serais pas
heureuse ailleurs. Puis là, il me manquerait encore
quelque chose. Et là, mon bonheur est comblé
doublement parce que
maintenant, j'ai la reconnaissance
de la business, des gens, tout ça.
Et ça, pour moi, c'est le summum. Je n'aurais jamais
pensé avoir ça dans ma vie. – Qu'est-ce que ça change
d'avoir la reconnaissance? – Ah, ça, là,
je me sens tellement importante.
C'est bizarre. Quand j'étais petite, je me suis jamais trouvée à la ha ça, je me sens tellement importante. C'est bizarre.
Quand j'étais petite, je me suis jamais trouvée
à la hauteur, je l'ai dit.
Donc, je me suis jamais trouvée importante.
Pour moi,
j'étais pas bonne, pas belle,
pas ci, pas ça.
J'avais beaucoup de misère
à me trouver des qualités.
Mais t'étais quoi?
Je pense que je devais pas ce que j'étais.
Je pense que je devais être tellement ensemble.
Et pourtant, quand je parle à des amis,
ils me disent, non, Guylaine, c'est toi qui ressentais ça
parce que tu as tout le temps été la plus drôle de la classe.
Tu nous as tout le temps fait rire.
Tu ne te souviens pas de ça.
Je m'en souviens que j'étais comme ça,
mais en dedans de moi, ça ne se passait pas.
Tu sais, quand je dis que sur scène,
il faut arriver à passer l'émotion en dedans de moi
pour que ça se ressente dans le public, je veux qu'il y ait autant de fun que moi. Bien, il faut arriver à passer l'émotion en dedans de moi pour que ça se ressemble dans le public,
je veux qu'il y ait autant de fun que moi.
Bien, moi, c'était l'inverse avant.
J'aurais voulu avoir autant de fun avec les autres
quand ils étaient avec moi que moi.
Parce que moi, je leur donnais du fun,
mais moi, j'en avais pas.
Il y avait de quoi de fermer, comme tu le disais.
T'étais tout le temps ensemble.
Mais ça, en même temps, tu sais,
je veux dire, à un moment donné,
tu fais du travail sur toi-même,
mais ça, tu peux pas constamment travailler. Il y a la vie
aussi qui t'amène des fois une personne
comme Carl ou quelque chose de même qui fait que ça change
tout, là. Alors, c'est un peu ça,
mais bon, c'est la vie, c'est la musique,
c'est tout. Et puis, je vois que vous avez écrit
Carl, j'en reviens pas. C'est tellement personnel, ça.
Le jeu est à toi, fait que tu vas partir
avec ça tantôt.
Tu pourras lui répondre en personne,
si tu veux.
On passe aux questions rouges.
Donc, tu les brasses et tu m'en donnes deux.
Mais non, mais Carl, on le voit
à quel point il est important dans ta vie.
Parce que quand tu parles de toi, tu parles de Carl.
Tout le temps.
Puis les gens, quand je vais signer,
après chaque spectacle, je rencontre les gens.
Puis là, Carl est toujours à côté de moi.
Puis les gens, des fois, mettons, ils ont de la misère avec leur appareil
cellulaire pour prendre en photo. Ils savent pas trop comment
ça fonctionne. Puis là, la première
fois que je dis, Carl, peux-tu aider
la dame, s'il te plaît? Là, ils se tournent
tous, puis ils disent, ah, c'est ça! C'est lui,
ça, Carl! C'est bon, enfin, on va le voir.
Parce que les gens entendent toujours parler de Carl,
mais c'est rare qu'on le voit. Bien là, des fois,
on voit des histoires. – Mais avez-vous des conflits?
C'est vrai que c'est en gérant aussi.
Il n'y a pas de source de conflit.
– Non, nous autres, on ne se chicane pas vraiment dans la vie.
On est plutôt dans la discussion.
Moi, des fois, je ne suis pas toujours d'accord.
Des fois, ils me donnent des projets.
D'abord, je les ai souvent dit.
Chaque fois qu'ils me proposent quelque chose,
je dis non en premier.
– Tu as un beau réflexe intéressant.
– C'est un beau réflexe positif.
Mais j'ai peur de perdre ce que j'ai.
Tu sais, la fierté d'être reconnue
et d'avoir le respect des gens,
des gens de la business et des gens en général,
j'ai peur de perdre ça.
Chaque fois qu'ils m'amènent un nouveau projet,
je panique un peu et je dis non, non, non.
Là, j'en ai assez de même, non.
Mais là, il me connaît.
Il sait qu'il va laisser passer deux, trois bains.
Puis après ça, il va faire
m'en reparler. Puis là, je vais dire...
On s'imagine dans le bain. Qu'est-ce qui se passe
dans ce bain-là? Ça, t'es vraiment pas obligée de répondre.
Je veux pas que tu répondes nécessairement.
Mais c'est l'intimité, le bain aussi.
Oui, puis c'est le moment où je m'arrête.
Puis que là, on se retrouve juste nous deux.
Mieux? Donc, il y a quelque chose...
Je veux dire, il y a quelque chose de pur,
de vrai, d'authentique là-dedans.
Oui, là, on n'est pas caché, on n'est pas à notre meilleur tout le temps,
puis ce n'est pas grave.
Mais le bain, on a commencé ça parce que les filles étaient petites.
Puis le seul moment où on pouvait avoir un peu de tranquillité
pour jaser ou pour planifier des projets ou peu importe quoi,
c'était dans le bain.
Au début, Marie-Pierre était la plus jeune,
donc on mettait les deux grandes,
eux autres qui jouaient dans la chambre ou dans la salle de jeu,
puis on amenait Marie-Pierre avec nous autres,
puis on lui mettait des jouets à côté du bain.
Fait qu'elle, on savait qu'elle n'était pas en danger.
Puis là, nous autres, on jasait de nos affaires
ou on faisait juste se relaxer, puis tu sais.
Puis moi, j'ai toujours aimé prendre des bains.
J'aime pas ça, une douche, moi.
Fait que Carl, il a jamais pris de bain.
Lui, il aimait juste les douches.
Fait qu'il prenait son bain avec moi pour qu'on ait du temps ensemble
pis là ben Marie-Pierre a vieilli
pis on a continué ça pis on a toujours fait ça
pis on fait encore ça
tout le temps tout le temps tout le temps
fait que c'est nos discussions
c'est là des fois qu'il va me dire
je pense que c'est un bon moment je vais te parler d'une affaire
il faudrait qu'on pense à ça demain ensemble
il va falloir se reparler
pis qu'on regarde ça ensemble.
Il va falloir que tu me sortes des dates pour ce projet-là.
Je sais qu'il va y avoir peut-être des visites au lac Saint-Jean.
Tu veux faire ci, ça.
Et c'est tout le temps là qu'il me prépare.
On dirait qu'il prépare le terrain.
Parce que je suis dans une ambiance relax.
Je n'ai aucun stimuli autour de moi.
Il n'y a pas le cellulaire.
Il n'y a pas personne.
Puis dans l'autre chose, moi, ça relaxe mon corps aussi.
Donc, pour les tensions, pour les douleurs, pour le corps, je suis très bien.
Parce que tu fais de la fibromyalgie, puis c'est difficile.
Oui, fait que moi, un bain chaud, pour moi, c'est très, très important.
Et là, c'est tout le temps le moment pour sortir les projets, pour jaser.
C'est là qu'on a décidé d'acheter un chalet.
C'est là qu'on planifie nos affaires.
Des fois, c'est là que je dis, quand je vais sortir du bain, je vais écrire aux filles, puis qu'on planifie un souper ensemble la semaine prochaine. Puis parce qu'on planifie nos affaires. Des fois, c'est là que je dis, quand je vais sortir demain, je vais écrire aux filles
pour qu'on planifie un souper ensemble la semaine prochaine.
Parce qu'on a parlé de quelque chose.
C'est là que naît beaucoup de choses.
C'est un point de rencontre important dans votre couple.
Ça semble bizarre, mais pour nous autres,
c'est hyper important.
Je pense qu'on n'a pas à juger ça.
Juste avoir les bienfaits que ça te fait,
le bien-être que tu as.
Vous avez trouvé
votre endroit.
Oui, bien, ça a commencé par une obligation,
tu sais, familiale. Mais après ça...
Puis après ça, c'est resté.
J'aime ça. Oui, moi, je trouve ça drôle.
Ça fait tellement rire les gens.
Puis faites-vous encore vos meetings dans le bain?
Bien, c'est parce que je pense que, aussi,
on s'imagine d'autres choses. Oui, mais tu sais, c'est ça.
Ah, bien, le rendu-là, ça...
Bien non, mais c'est pour ça, je pense que...
Au début, ça a tout le temps l'air sexuel.
C'est ça. Chaque soir, on prend notre bain ensemble.
C'est pour ça que ça surprend, peut-être.
On fait nos meetings dans le bain.
Oui, c'est ça. Les meetings finissent pas toujours bien.
Les meetings finissent très bien. Des fois, ça, c'est à vous
d'en juger. C'est une blague.
Ça, c'est personnel.
Non, mais c'est une blague. Mais c'est vrai que ça a toujours
l'air un peu bizarre. C'est pour ça qu'au début, je ne le disais pas.
Je l'ai dit une fois. J'ai vu que ça
l'a fait sourire les gens.
Ça l'a gêné certaines autres personnes.
Je me disais peut-être que j'en dis trop.
Mais bref, rendu là.
On prend ce qu'on veut.
Les questions rouges, je te lis les deux.
Tu en choisis une.
Quel est le défaut de ton père que tu te vois reproduire?
As-tu déjà été écrasée par le poids des responsabilités?
Je vais y aller avec les responsabilités
parce que les défauts de mon père, je ne les reproduis pas.
Non, parce que ça a été trop difficile à vivre.
Alors ça, j'ai vraiment réussi dans ma vie à ne pas faire ça.
Les défauts qui nous rendaient malheureux.
Pas les petits défauts de tous les jours,
des petits trucs de même.
Mais ce qui a vraiment un peu ruiné notre vie,
je ne les reproduis vraiment pas.
Mais qu'est-ce que le poids des responsabilités?
Oui, bien oui.
Si j'étais comme j'étais,
si je suis comme je suis,
aussi soucieuse de tout ce qui se passe autour de moi
puis du bonheur des autres,
c'est parce que j'avais à le gérer avant.
Forcément.
C'est moi...
Puis ma mère a toujours été là.
Ma mère, c'est une très bonne mère.
C'est une très bonne grand-mère.
C'est pas parce que ma mère n'était pas là.
C'est que ma mère n'était plus capable.
Elle était dépassée elle-même.
Parce que votre père,
avec ce que tu dis, les défauts, t'as pas voulu produire.
Avec ses travers,
tout le monde est copé de ça.
Ben oui, puis ma mère était fatiguée,
puis c'est une époque où se séparer, c'était pas
courant, puis c'était comme
reste avec, puis t'es mariée pour le meilleur,
pour le pire, puis
il va changer, puis il y en a des pires que ça, puis c'était comme, reste avec, puis t'es mariée, pour le meilleur, pour le pire, puis, tu sais,
il va changer, puis il y en a
des pires que ça, puis tu sais, il y avait
beaucoup de phrases comme ça, qui fait
que certaines femmes qui vivaient
soit du stress ou de la violence
ou peu importe quoi dans les maisons,
bien souvent, ils n'arrivaient pas à prendre la décision
de s'en aller, puis ma mère, bien c'était ça.
– Elle avait trois enfants. – Elle avait trois enfants.
– C'est quand même quelque chose.
– Oui, puis c'est un petit village, il faut se le dire aussi.
Tout le monde se connaît. Les familles sont très, très rapprochées. Alors, il y a toutes sortes de jugements.
Alors, ma mère,
elle a décidé de vivre comme ça.
Puis moi, je l'ai supportée.
Puis ma façon de la supporter, c'était
d'être responsable de la famille. Ça fait que c'était comme de dire,
prends une pause, maman,
puis moi, je vais m'occuper de la famille. Tu as quel âge à ce moment-là?
Toute ma vie, j'ai géré mes frères.
Je voyais que ma mère était fatiguée.
Moi, je faisais le ménage.
Je disais à ma mère, va chez grand-mère.
Elle faisait de la couture avec une de mes tantes.
Elle partait un peu.
Je me dépêchais de tout faire le ménage
dans la maison. Je faisais le souper.
Je pouvais avoir 7, 8, 9 ans. Parce que là, je me disais, quand elle tout faire le ménage dans la maison. Je faisais le souper. Je pouvais avoir 7, 8, 9 ans.
Parce que là, je me disais, quand elle va arriver,
ça va tellement lui faire du bien.
Elle va être contente.
Puis j'aimais ça déjà faire des plaisirs, des surprises,
pour que, tu sais, ça amène un peu de légèreté.
Je faisais ça avec mes frères.
Je les emmenais manger, c'est niaiseux,
mais des crèmes glacées.
Je les emmenais faire des petits trucs pour eux autres,
pour que ça soit le fun.
Puis moi, bien là, je me disais,
bon, ouf, j'ai un peu soulagé la famille.
Évidemment, c'était des petits gestes
quand j'étais plus jeune.
Après ça, ça a été de travailler très jeune
pour mettre l'argent, pas pour moi,
mais pour la famille.
Parce qu'à un moment donné, ma mère s'est séparée
officiellement un jour.
Mais c'est parce que c'est moi qui ai parti.
Moi, j'ai pris mes petits frères et j'ai dit, on s'en va.
Fait que, tu sais, ma mère n'a pas eu le choix à un moment donné de faire un...
C'est un move.
Elle n'a pas eu le choix de faire la coupure de son couple.
Parce que je ne suis pas sûre qu'elle l'aurait fait sinon.
Puis moi, bien, ces responsabilités-là, après ça, je les ai eues sur les épaules.
Je les ai gardées.
Puis en plus, pour vrai,
honnêtement, je ne me sentais pas si mal prise avec ça.
Je suis responsable,
mais je suis faite comme ça aussi dans la vie.
Mais c'est quand tu le regardes avec le recul,
à l'âge que tu avais,
c'est là que tu te rends compte que c'était énorme.
C'est quand mes filles ont eu l'âge que j'ai eu.
Quand moi, je voyais mes filles vieillir,
je me disais, attends, elle a 5 ans, elle a 6 ans.
Oh mon Dieu, nous autres, il est arrivé ça à 6 ans.
Ouf! Je ne voudrais tellement pas qu'il arrive ça.
À 8 ans, à 9 ans, mon Dieu, j'en avais bien trop ses épaules.
C'est sûr que j'étais stressée.
C'est sûr que je n'avais pas de bonheur en dedans de moi.
Voyons donc, j'étais une enfant.
Je ne peux pas dire, ma mère aurait dû.
Ma mère était finie
elle était plus capable
elle avait fait tout ce qu'elle pouvait
puis elle survivait ma mère
mais c'est vraiment
en regardant l'âge de mes filles
c'est quand tu te dis
elle a cet âge-là, moi cet âge-là il s'est passé ça
je veux, écoute, faut pas
je peux même pas imaginer ma fille là-dedans
c'est pas une affaire d'enfant.
Un enfant a pas à vivre ça à cet âge-là.
Et c'est là que j'ai réalisé à quel point
ça m'appartenait pas, mais j'avais pas
le choix de le prendre. Puis à un moment donné,
une fois que tu l'as, ben, tu le gardes.
Puis ça devient presque une habitude de famille.
Je veux dire, moi, c'était normal.
J'allais travailler, puis je donnais de l'argent à ma mère,
puis je payais des affaires, puis je l'aidais.
Puis c'était comme ça. Pour moi, il y avait... Dans ma tête, toutes les maisons étaient comme ça.
Moi, je pensais que tout le monde était comme nous.
Et qui prenait soin de toi?
Quand j'étais petite, c'est ma grand-mère du four. Ma grand-mère du four, ça, c'est du côté de ma mère, OK?
On traversait la rue, puis j'étais chez grand-mère du four.
Ma grand-mère du four, c'était, tu sais, la
madame corpulente avec une belle grosse
craque, toujours belle, ses beaux
cheveux, toujours parfumée,
son petit maquillage, ses petites pommettes roses,
très fière, les bijoux. Moi,
j'ai beaucoup de ma grand-mère Dufour,
puis je suis très fière de me faire dire ça. – T'es très coquette.
– Oui, ma grand-mère, elle était tout le temps comme ça.
Elle roulait des terres toute la journée,
elle racmodait, elle coupait les cheveux, elle faisait tout, ma grand-mère, elle était temps comme ça. Elle roulait des terres toute la journée, elle racmodait, elle coupait les cheveux,
elle faisait tout, ma grand-mère, elle n'était pas riche.
Puis elle était toujours cute,
elle sentait toujours bon, elle était toujours orangée.
Puis elle était tout le temps prête pour un petit verre.
Pareil comme moi.
Mais moi, j'arrivais chez grand-mère,
c'est comme si la terre
arrêtait de tourner.
Écoute, ma grand-mère, elle sifflait,
elle chantait tout le temps.
Il y avait tout le temps de la soupe, des tartes.
Elle venait de cuire du pain. Moi, j'aime beaucoup manger.
Probablement, c'est aussi de là
que ça me vient, parce que ma grand-mère mangeait
beaucoup. Ensemble, c'est comme si on se
réconfortait.
J'ai appris à essuyer le fond de mon assiette
avec du pain. C'est ma grand-mère
qui faisait ça pour tout manger.
Elle était bonne vivante.
Elle avait une drive vraiment
pour son époque. Elle avait des opinions
différentes de bien des femmes de son époque.
Et j'avais ça aussi
en dedans de moi, moi, quand j'étais petite.
Parce que, tu sais, moi, j'emmenais l'âge à l'école.
Mes professeurs me disaient, tu sais,
t'étais la plus jeune de classe. Moi, j'ai commencé comme un an
plus tôt. Il n'y avait pas tant de règlements
dans ce temps-là. Puis comme je suis du 23 septembre,
j'aurais dû commencer l'année suivante. Mais là, moi,
je voulais aller à l'école. – Donc, tu étais la plus jeune.
– La plus jeune. Puis la plus petite, évidemment.
Mais ils m'ont fait commencer, mais genre, c'est moi
qui gère. Je pouvais gérer la classe au complet.
Tu sais, j'avais beaucoup de ça
de ma grand-mère. – Tu as beaucoup de leadership.
– Vraiment. Puis ma grand-mère était comme ça.
Donc, moi, je traversais chez grand-mère.
J'ai passé ma vie chez ma grand-mère du four. Tout le temps. J'étais tout le temps avec ma grand-mère. – Mais cette grand-mère- comme ça. Donc moi, je traversais chez grand-mère. J'ai passé ma vie chez ma grand-mère du four.
Tout le temps. J'étais tout le temps avec ma grand-mère.
Mais cette grand-mère-là t'a aidée beaucoup.
Ah, mais tout le temps, elle m'a aidée.
Mais tu sais, sans le savoir, là.
Grand-mère, là, c'était pas celle qui disait, là,
je pense que tu vas pas bien, viens me parler.
Non, non, non.
Puis moi, j'étais un peu la préférée à ma grand-mère.
Parce que moi, ma mère, quand elle m'a eue,
elle restait chez ma grand-mère
encore un petit bout de temps. Elle fréquentait mon père,
mais elle restait encore là. Elle n'avait pas sa maison.
Donc moi, j'ai vécu chez grandement.
Ma tante Joanne vivait encore là
parce que c'est une grosse famille, tu comprends?
Quand il y a des petits-enfants, il y a encore des enfants
à la maison. Puis moi, j'ai tout le temps
fait partie de cette gang-là.
Donc, c'est comme si j'étais
la neuvième fille de ma grand-mère, si tu veux.
C'est un peu ça.
Heureusement que tu l'as eue.
Parce que là, tu étais une petite fille
quand tu allais chez ta grand-mère.
Grand-mère du four.
Tu étais une petite fille parce que chez vous,
tu n'étais pas une petite fille.
Tu étais responsable.
Tu étais plus vieille que ton âge chez vous.
Oui, puis quand j'arrivais chez grand-mère,
c'était comme, bon, là, Guylaine,
on va faire ça, on va faire ça,
mais encore là, je disais, grand-mère, bien là, c'était comme, bon, là, Guylaine, on va faire ça, on va faire ça, mais encore là,
je disais, grand-mère, je vais vous aider,
on va sortir les lèzes,
tu sais, il y avait des lèzes partout, parce que c'était des chaises...
– Oui, des tapis, là. – Oui, oui. – Des chaises
versantes partout chez grand-mère, là, il y avait une place,
c'était vraiment grand, puis elle, c'était rien que pour
que les gens s'assoient là, puis qu'ils se bercent, puis là, elle écoutait
parler tout le monde. Elle a toujours été
une très, très bonne raconteuse,
ma grand-mère, puis elle attirait les gens.
Fait que moi, quand j'allais là, là, écoute,
elle me changeait les idées.
Elle a eu des dépanneurs, elle a eu un petit restaurant.
Tout ce que je...
Écoute, j'avais toutes les faveurs que je voulais.
Moi, je pouvais prendre tout ce que je voulais.
Guylaine, c'était comme sa Guylaine.
Puis après ça, il y a eu d'autres...
Moi, tu sais, moi, je suis partie. J'ai eu d'autres cousines
qui ont fait exactement la même vie que moi. Bien, il n a eu d'autres... Moi, je suis partie. J'ai eu d'autres cousines qui ont fait exactement
la même vie que moi.
Bien, il n'y avait pas les problèmes chez eux,
mais ils étaient toujours chez ma grand-mère,
eux autres aussi.
Ils ont profité de ça, comme moi, j'en ai profité.
Elle a toujours eu un cœur immense.
Grand-mère, elle aimait tout le monde.
Elle prenait soin de tout le monde.
Ma grand-mère allait chercher les personnes
dans le village qui n'avaient pas beaucoup d'argent.
Les gens qui étaient plus seuls,
elle les faisait venir chez elles,
elle les coupait les cheveux.
Premièrement, elle les faisait prendre un bain.
Elle les lavait comme il faut.
Elle lavait leurs vêtements, elle racmodait,
elle les coupait les cheveux, elle les faisait abarber,
elle les nourrissait.
Non, non, ma grand-mère, c'était ça, là.
Tout le temps, pas une fois, tout le temps.
Fait que moi, j'ai un peu de ça aussi.
C'est pour ça que je veux toujours que les gens autour de moi soient heureux. J'ai vu ma grand-mère faire ça tout le temps. Pas une fois, tout le temps. Fait que moi, j'ai un peu de ça aussi. C'est pour ça que je veux toujours que les gens autour de moi soient heureux.
J'ai vu ma grand-mère faire ça tout le temps.
Mais elle, là, c'est...
Écoute, c'est la femme de ma vie.
– Est-ce qu'elle est décédée maintenant?
– Oui, ma grand-mère est décédée il y a plusieurs années.
Écoute, quand grand-mère est partie,
tantôt, il y avait une question,
l'étape la plus difficile,
la chose qui était la plus difficile dans ta vie.
Je ne sais plus dans quelle classe c'était. Oui, dans les jaunes.
Oui, dans les jaunes. Bon, ça, ça aurait
été le dessin de ma
grand-mère du faux. Pour moi, c'était comme
une brisure. C'était comme de dire
« Ah non, ce n'est pas vrai. »
On ne pourra plus aller se faire réconforter par
grand-mère parce que même à la fin,
elle est devenue...
Bon, ma grand-mère est devenue sourde, tout ça,
mais on y parlait très proche, puis elle nous comprenait tout le temps.
Mais jusqu'en dernier, elle a été une vivante extraordinaire.
Ma grand-mère, elle vivait tout ce qu'elle pouvait vivre.
Elle, elle aimait tout, la musique, la bouffe.
Elle cachait sa musique à bouche dans sa craque.
Quand c'était plat, elle sortait ça, puis elle jouait un petit air.
Elle était le fun. En dernier, moins, puis là, c'est pour ça qu'elle était pr dans sa craque. Quand c'était plat, elle sortait ça et elle jouait un petit air. Elle était le fun.
En dernier, moins. Puis là, c'est pour ça
qu'elle était prête à partir aussi. Mais ça,
ça a été l'adieu
le plus difficile de toute ma vie.
Puis c'est sûr que ça va
rester aussi parce que même
j'en parle des fois à mes cousines, puis on parle
de grand-mère, puis c'est dur parce que
tout le monde l'a tellement aimée.
Parce que là, moi, j'en parle comme si elle avait été, tu sais,
unique. Elle était comme juste pour moi.
Mais les autres en famille aussi.
Mais ça, c'est un don qu'elle avait. Tu sais, ces personnes-là qui te rendent
unique, puis que
tout le monde se sente... Bien, c'est un
don qu'elle avait. C'est pas tout le monde
qui est capable de rendre chacun unique.
Non, puis les gens qui allaient chez...
Il l'appelait Madame Dufour.
Tu sais, s'ils allaient chez Simone, que ce soit des étrangers,
je parle des fois à des gens qui me disent
« Ah oui, moi, je l'ai connue, ta grand-mère,
mais quelle bonté, quelle femme,
on l'a tellement aimée. »
Elle était aimable, elle était drôle,
elle était vivante.
Puis moi, souvent, j'essaie
pas de reproduire ça parce que j'ai pas
besoin d'essayer. Je suis vraiment comme maman.
– Tu l'entoures, tu l'entoures, c'est ça.
Des fois, mes tantes, elles me disaient,
« Toi, Simone, parce que vraiment, je ressemble à ma grand-mère Simone.
Je suis comme elle, je suis intense.
C'est toujours la première arrivée, la dernière partie
dans un party, dans un souper, peu importe. »
On se ressemble un peu là-dessus.
Moi, Karl, des fois, j'arrive sur un plateau, peu importe,
puis là, on se dit, je vais demander juste
vers quelle heure que ça finit.
Mais c'est pas pour finir vite, là.
C'est juste pour savoir.
Carl va venir me rechercher après
parce qu'il me fait mes petits livres, tout ça, là.
Puis là, Carl dit, non, non, stressé pas.
Parce que là, Guylaine, elle va arriver avant tout le monde
puis elle va partir après tout le monde.
C'est toujours comme ça.
Guylaine, que ce soit un souper, une fête, une télé,
c'est souvent comme ça.
Fait que ça, j'ai ça de ma grand-mère.
Une chance qu'elle était là, ta grand-mère. – Vraiment. Ah, vraiment.
Vraiment, pour moi, pour toute
notre famille, pour ma mère aussi,
parce que ma mère aussi
a passé bien des jours chez ma grand-mère,
parce que quand on allait là, on se changeait
d'idée, il y avait du monde, il y avait tout le temps de la visite
chez ma grand-mère. Je pense
que c'est jamais arrivé que j'arrive chez grand-mère,
puis qu'il y ait juste mes grands-parents qui soient là. Tu sais, c'est jamais arrivé que j'arrive chez grand-mère et qu'il y ait juste mes grands-parents
qui soient là. C'est jamais arrivé.
Il y avait tout le temps quelqu'un.
Ma mère aussi, ça l'a aidé, mais
elle avait cette bonté-là d'aider
tout le monde, pas juste moi.
Je donne beaucoup d'importance, mais je suis sûre
qu'il y aurait plein de monde autour de la table qui ont connu ma grand-mère
et ils auraient tous une histoire à raconter
aussi importante que la mienne.
Mais là, puisque c'est de moi qu'on parle, oui, ma grand-mère, puis il y aurait tous une histoire à raconter aussi importante que la mienne. Mais là, puisque c'est de moi qu'on parle,
oui, ma grand-mère a été
importante fois, je sais pas
combien de millions dans ma vie.
Puis encore aujourd'hui, quand j'en parle, ça fait comme me faire
du bien. – On dirait que
le soleil est arrivé. – Oui, ça me fait
du bien de parler d'elle, parce que c'est comme si
la vie de ma grand-mère revient en dedans de moi,
puis là, je me sens bien. – Elle vit à travers toi.
– Oui, exactement. – Là, tu vas être mamie bientôt. – Oui. – Tu me parles de ta grand-mère, elle revient en dedans de moi. Puis là, je me sens bien. Elle vit à travers toi. Oui, exactement.
Là, tu vas être mamie bientôt.
Oui.
Tu me parles de ta grand-mère.
Est-ce que c'est ce que t'aimerais?
C'est comme ça que tu vas être?
C'est comme ça que je vais être.
Ouverte, généreuse, à l'écoute.
Facile.
Moi, il faut que ça soit facile.
Nous autres, chez nous, dans la maison,
c'est rendu facile.
On s'entend.
Facile.
Tout le monde travaille.
J'ai des filles excessivement travaillantes.
Elles sont comme moi,
elles sont toujours les premières arrivées au travail,
les dernières parties aussi.
Mais dans la maison, c'est le fun.
On a du fun, on rit, on mange,
on se repose en gang, on s'amuse en gang,
puis je veux que cet enfant-là vive ça.
Je veux qu'il sache à quel point la vie,
elle peut être cool, fun,
puis encore là,
ça peut être simple.
Même si c'est compliqué, la vie. Oui, parce qu'elle est compliquée, la vie. On s'entend, là.
On ne sait pas ce qui nous pend vous du nez jamais.
On a chacun nos histoires difficiles.
Le fait qu'on soit mortel, Guylaine, ça change tout
de la vie. Moi, je trouve que ça
apporte une urgence de vie aussi.
Oui, absolument. Parce que ça peut être nous, ça peut être nos enfants,
ça peut être nos conjoints.
On ne sait pas.
Non, on ne sait pas.
Tout ça est très fragile.
Quand on se couche le soir, on ne sait pas
qu'est-ce qui nous attend le lendemain.
Quand on vieillit aussi, je trouve...
Je ne suis pas vieille, j'ai 50 ans.
Je m'amuse toujours à dire que je suis semi-vieille,
semi-jeune.
Mais je trouve que ça va vite aussi. Je trouve que ça va vite. je ne suis pas vieille, j'ai 50 ans, je m'amuse toujours à dire que je suis semi-vieille, semi-jeune, mais
je trouve que ça va vite aussi.
Je trouve que ça va vite.
Des fois, ça me fait un peu peur, ça.
Puis je me dis, là,
cette peur-là, il faut qu'elle se transforme
en moment présent.
Si ça va vite, tu es là,
là, pense pas,
j'ai oublié ce que je vais faire tantôt,
après, je ne me rappelle même plus, je ne sais pas quelle heure qu'il est. Je suis là, pense pas. J'ai oublié ce que je vais faire tantôt après. Je ne me rappelle même plus. Je ne sais pas quelle heure qu'il est.
Je suis là.
C'est dans ton moment.
Je trouve que ça, il faut le faire de la vie.
Je veux apprendre à cet enfant-là
à s'amuser et surtout
à ne pas sauter d'étape non plus.
Je ne veux pas le faire vieillir avant le temps.
Je veux que ça reste un enfant.
Ça va rester un enfant parce que d'abord,
les parents sont formidables.
Nous, on est comme ça.
Carl, il a un cœur d'enfant.
Il est tellement attendu, ce petit garçon-là.
On a tellement hâte de lui voir la face.
Puis en plus, nous, on a eu que des filles.
Et là, c'est un garçon qui s'en vient chez nous.
– D'abord, il va être gâté.
– Oui, puis gâté, mais bien gâté.
– Bien gâté, on se fait abonner.
– Oui, ça va être bien gâté
parce que moi, je ne suis pas du genre
à surgater mes enfants.
Mes filles, elles ne sont pas devenues des princesses.
– Mais ils vont avoir de la présence. – Oui mais mes filles, moi, il n'y avait pas
les souliers à mode dans le temps.
On n'avait vraiment pas beaucoup d'argent.
Puis, ils n'ont jamais eu des souliers de marque.
Ils n'ont jamais eu des sacs d'école de marque.
Mais ils venaient dîner chez nous. Toi, midi, puis j'étais là.
Puis le soir, tu sais, je leur faisais
des repas qu'ils aimaient. Ça, ils étaient là.
On leur faisait des pique-niques dans le petit bois
de chez nous. Ils s'en rappellent encore aujourd'hui.
Ils racontent toutes les fois que Carl est allé
jouer avec eux autres dehors. Moi, j'en profitais
pour mettre la maison en ordre
ou préparer le souper ou faire quelque chose.
Quand ils nous parlent de leur jeunesse, les filles,
ils ont eu du fun. Et ça, je trouve ça
important. Mais ils ne nous parlent pas,
tu te souviens-tu, le gros vélo que j'ai eu,
ils se prêtaient le vélo, puis ces affaires-là,
c'était pas ça. Ils ont jamais été de même,
ils ont jamais rien demandé
de monétaire ou de marque.
– C'est rare qu'on se souvienne de ça.
– Oui, puis heureusement.
– Oui, on se souvient des expériences qu'on a vécues,
les expériences humaines,
ce qu'on a vécu avec nos parents,
les souvenirs. Tu sais, les vacances, souvent, c'est de ça
qu'on se souvient, parce qu'on était ensemble.
Ils se souviennent pas dans quelle voiture
on avait loué
ou où est-ce qu'on habitait, dans quel type de chalet.
Ça va être qu'on était ensemble.
Oui, puis on n'avait pas d'argent.
À mes débuts, je faisais des petits festivals country
puis c'était notre salaire à Carl et moi.
On n'avait vraiment pas d'argent.
Les vacances de famille, ça n'existait pas.
Ça fait combien de temps que tu es à l'âge?
Que là, on vit mieux.
Ça fait peut-être, je te dirais, huit ans.
Donc, ça ne fait pas longtemps.
Non, non, non, pas du tout.
Moi, ma quarantaine, je l'ai passée encore à me dire,
bon, peut-être qu'un jour, on va être plus relax.
Peut-être qu'un jour, on va être plus relax.
Mais nous autres, on s'est toujours fait une vie en fonction de notre vie professionnelle.
C'est-à-dire, on ne s'est pas imposé
une vie de luxe pour être stressé financièrement.
Parce que le matériel
pour nous, ce n'était pas essentiel.
Une fois qu'on avait notre maison,
que les filles étaient bien, ça a toujours
été beau, ça a toujours été propre,
mais moi, pendant des années, ma maison était
décorée avec des trucs à un dollar
ou des trucs que j'achetais seconde main,
que je refaisais moi-même. Et pourtant,
les gens arrivaient chez nous et me disaient,
c'est tellement beau chez vous. Mon Dieu,
que c'est beau. T'as acheté ça.
J'ai toujours été débrouillarde.
Ça fait que les filles, elles ont des beaux souvenirs
de ça aussi parce que c'est des vrais
souvenirs. C'est ce qui reste.
Alors, notre petit homme, c'est ça que je veux
qu'il reste dans sa vie.
Des beaux souvenirs. Quand il va venir, je ne sais pas comment il va nous appeler, grand-mère, grand-père, je veux qu'il reste dans sa vie. Des beaux souvenirs. Tu sais, quand il va venir,
je sais pas comment il va nous appeler, là, grand-mère, grand-père,
je sais pas, ça sera son choix quand il va
parler, mais je veux qu'il ait ça
dans sa tête. Hé, que c'était cool quand j'allais
faire ça chez ma grand-mère ou quand elle me faisait
ma soupe préférée ou quand elle me faisait des frites
maison à 10h le soir. Tu sais, moi, c'est ça
que je veux, là.
Qu'est-ce que la Guylaine d'aujourd'hui
dirait à la petite Guylaine?
Ah, moi, je lui dirais,
tu sais, le temps passe.
Puis laisse aller le temps.
Espère, tu vas voir, ça va se passer.
Parce que moi, quand j'étais plus jeune,
j'ai espéré longtemps.
Puis à un moment donné, j'ai désespéré.
Vraiment. Et ça,
c'est terrible dans une vie.
Parce que quand t'as plus d'espoir,
que d'espoir de vie, d'espoir de...
Moi, c'était l'espoir du bonheur.
C'est l'espoir.
J'en avais plus. Et ça, t'es déjà
mort quand t'as plus d'espoir.
Que ce soit de l'espoir en lien
avec ta santé, en lien avec
tes trucs financiers,
le volet financier, ou la famille,
ou l'amour, de trouver l'amour, peu importe.
Si t'as plus d'espoir, t'es fini.
Faut toujours garder espoir.
Et moi, c'est ça que j'y dirais. Je dirais
que là, t'es fatigué, t'es tanné, t'es écoeuré,
mais garde espoir. Un moment donné,
tu vas parler un jour en entrevue
puis tu vas dire que la vie est belle
puis qu'elle peut être simple.
C'est ça que j'y dirais.
Un beau message.
Est-ce que ça te tente d'aller dans les questions mauves?
Oui. Donc, tu t'empigeunes et tu lui réponds.
C'est ça. C'est moi qui ai choisi de même.
Je suis le top.
On joue à plan B.
Tu recommences quel moment
de ta vie? Oh, ça c'est dur.
Parce que moi, je suis le genre de fille qui dit
je ne recommencerai jamais rien moi.
Parce que tout m'a servi. Si je fais ce que je fais, si je suis ce, je suis le genre de fille qui dit, je ne recommencerai jamais rien, moi. Parce que tout m'a servi.
Si je fais ce que je fais,
si je suis ce que je suis,
c'est parce que j'ai tout fait ça, justement.
C'est parce que j'ai rencontré des bonnes
et des mauvaises personnes pour moi.
C'est parce que j'ai fait des bons et des mauvais coups.
Il y a peut-être une chose que je ne referais pas,
une seule chose, mon Dieu, c'est tellement...
Bien...
Oui, il y a une chose.
Peut-être que je referais différemment.
Oui, pas que je ne la ferais pas,
c'est que je la ferais différemment.
C'est que je parlerais à mon père avant.
Parce que moi, je ne savais pas
que mon père allait mourir à 47 ans
dans un accident de camion.
Mon père est mort brûlé dans son camion.
C'est arrivé comme ça, personne ne pouvait le savoir.
Et c'est arrivé vraiment vite.
Alors, si je pouvais recommencer un moment de ma vie,
c'est avant que mon père ait 47 ans,
pour que je puisse y dire, tu sais,
j'y ai déjà dit, mais pas...
On dirait que ce n'était pas assez clair à mon goût.
Mais ça, tu le sais après.
Moi, je voulais dire à mon père,
moi, je suis pas un cunière dans la vie.
Moi, je vis pas dans le passé.
Mon Dieu, je fais tant pitié.
Ah, si mon père avait été ici, si mon père...
Mon père était comme ça.
On a vécu avec ça.
On a eu de très beaux moments avec lui.
On a eu des moments difficiles.
Je renie rien.
J'y en veux pas, mais j'aurais aimé ça
pouvoir lui dire comme il faut.
Clairement, tu sais,
si un jour tu meurs, parce qu'on ne le savait
pas qu'il allait mourir aussi jeune.
Parce qu'il n'est pas mort d'une maladie.
Pas du tout, on ne peut pas prévoir ça.
Si un jour tu meurs, bien,
meurs en paix.
Il ne faut pas que tu t'enveuilles pour tout ce que tu as fait.
Parce que même ma mère, mes frères,
eux autres aussi, on n'est
pas rancuniers, on ne vit pas là-dedans,
dans quelque chose de malsain,
qui blesse, qui fait mal,
qui pourrit la vie, qui te rend malade.
Moi, je dirais juste, ce que tu as
fait, tu l'as fait avec ce que tu avais. Parce que
mon père, il avait des blessures aussi, lui aussi.
S'il était comme il était, c'est que lui aussi,
il n'allait pas bien.
Moi, je dirais juste, Pat, assume ce que tu as fait.
On ne peut pas l'effacer.
On ne peut pas l'oublier.
Moi, je pense que le pardon et l'oubli,
c'est deux choses différentes.
On peut pardonner à une personne sans oublier.
Des gens, des fois, ils disent,
je ne veux pas pardonner parce que je ne serai jamais capable d'oublier. Mais pardonner,
ça ne veut pas dire oublier.
Tu peux pardonner à une personne qui t'a fait très mal,
puis garder quelque chose en dedans de toi,
mais le fait de pardonner,
c'est comme si ça adoucit
les blessures. Moi, c'est comme ça que je le vois.
Alors moi, j'aurais dit à mon père,
tout ce que tu as fait, je te pardonne.
Je n'oublierai pas, je n'effacerai
pas ça, je ne peux pas faire un reset
sur ma vie, puis remettre ça à zéro,
mais je te pardonne tout. Fait que si un jour
tu meurs, bien, meurs
en paix, en tout cas, en lien avec moi.
Je veux pas que t'ailles de remords.
Je vais parler de toi un jour,
je vais raconter notre vie,
je vais raconter tes mauvais coups,
tes bons coups, j'aurai jamais
honte de dire que t'étais mon père,
par contre. Ça, j'ai jamais eu honte et j'aurais
jamais honte non plus parce que
des pères comme les miens, il y en a beaucoup.
Il y en a eu dans toutes sortes de familles.
Un père qui avait un problème d'alcool, c'est vrai.
Oui, puis il y en a encore.
Mon père, il a décidé un jour d'arrêter de boire
par lui-même. Il a été capable.
Mais il a compensé par le jeu.
Bon, c'est pas mieux. C'est d'autres
travers. Ça a ruiné notre le jeu. Bon, c'est pas mieux, c'est d'autres travers,
ça a ruiné notre vie d'une autre façon,
mais il a quand même essayé quelque chose.
S'il voulait essayer quelque chose,
ça veut dire qu'il voulait changer.
C'est un dépendant, donc il a créé une autre dépendance,
mais il savait que l'alcool, c'était pas bon.
Oui, il savait, parce que sinon, il aurait continué à boire.
Il a arrêté parce qu'il savait que ça créait un malaise dans notre vie.
Il s'est essayé avec les moyens qu'il avait.
Et dans ce temps-là, malheureusement,
on nommait pas les choses.
Surtout dans les villages. Il ne fallait pas le dire qu'il était alcoolique. On ne dit pas ça.
On dit qu'il y a un petit problème de boisson.
On ne peut pas dire que c'est un gambler. Il joue un peu.
Non, non. Il y a des mots à des choses.
Parce qu'un jour, vous avez tout perdu aussi.
Tu l'as raconté, cette histoire-là.
C'est aussi dans un village, c'est dur à vivre.
Bien oui, l'orgueil, la fierté, aussi le jugement.
Les gens ne savent pas ce qui se passe dans les maisons.
Souvent, ça paraît très, très bien,
mais ils ne savent pas ce qui se passe derrière la porte.
Alors moi, si j'avais à recommencer,
c'est le moment avant que mon père décède,
je dirais là, tu ne sais pas, arrête de t'en faire.
Tu n'es pas parfait. Je ne suis pas parfaite.
Il n'y a personne de parfait.
Ce n'est pas grave. On passe à un autre appel.
Mais sois heureux maintenant.
On n'a pas réussi à le rendre heureux.
Jusqu'à la fin, il n'a pas été heureux.
Non, il n'a jamais été heureux.
Est-ce que tu penses que ce pardon-là
l'aurait apaisé?
Oui, mais moi, je l'ai déjà dit au téléphone.
Marie-Lyne venait de naître. Dans les années, je ai déjà dit au téléphone. Marie-Lyne venait de naître
dans les années... Je ne suis pas bonne,
mais Marie-Lyne venait de naître.
Et puis, mon père, il m'avait appelée
parce qu'il avait entendu des choses
dans le village qui n'étaient pas très belles
en lien avec moi.
Des choses qu'il aurait faites envers moi
qui auraient été très graves.
Et mon père, quand il m'a appelée et qu'il m'a dit ça,
j'ai dit, non, non, juste te dire, t'as fait
bien des affaires dans ta vie, mais tu m'as
jamais touché, ça je peux te le confirmer.
Parce que ça, je te l'aurais déjà
dit. Là, je t'aurais dit, fais-toi soigner
parce que ça, c'est un sérieux
problème. Mais j'ai dit, t'as jamais
fait ça. T'as bu, t'as fait toutes sortes de
conneries, t'es connue, j'ai pas besoin de te rappeler.
T'as jamais fait ça. Mais c'est pour
dire à quel point il se rappelait pas
de tout ce qu'il avait fait dans sa vie. Ça veut dire que
l'alcool, des fois, ça
transforme une personne, mais
ça transforme toute sa vie.
Ça lui a fait faire des choses, oui,
ou pas fait. Il savait même pas lui-même.
Alors moi, à ce moment-là,
je lui ai dit, tu sais,
juste te dire, vis ta vie,
viens me voir, il y'y a aucun problème.
Moi, je vis très, très bien avec tout ça maintenant.
J'essaie de guérir des affaires, j'essaie d'avancer là-dedans,
mais je ne suis pas là.
Tu n'as pas réussi à me rendre 100 % malheureuse.
Et ça, je pense que c'était bon.
Et mon père devait venir chez moi après ça.
Il avait prévu de venir à Montréal,
venir me voir, de venir
avec ma fille. Et il est arrivé ce qui est
arrivé le 25 juillet.
Il est décédé dans son camion, donc il n'est pas
venu. Mais ça, cette discussion-là, on l'avait
eue la semaine avant
qu'il décède. – Ah, fait que tu ne l'as jamais revue
après cette discussion-là. – Je ne l'ai jamais revue, mais moi,
c'était ça. Tu sais, le moment, je me disais,
quand il va venir, on va jaser de ça.
J'aimerais ça, il parle.
Tu en avais besoin, lui-même.
Oui, puis dire, pas là.
Pas grave.
C'est grave, mais ce n'est pas grave, OK?
C'est-à-dire qu'il peut avoir une vie après.
Bien oui, puis là, cache-toi pas dans ça toute ta vie.
Puis, tu sais, il y a déjà que...
Je le savais qu'il était malheureux
d'avoir fait ce qu'il avait fait.
Il avait payé pour, là.
C'est assez, là.
Tu sais, à un moment donné, c'est ça, le pardon.
Bien, on passe à un autre appel. Oui. OK? Puis, on va en repar avait payé pour. C'est assez. À un moment donné, c'est ça, le pardon. On passe à un autre
appel. On va
en reparler dans notre vie, c'est sûr.
Mais toi, essaie de te refaire un bonheur.
Comme ça, nous autres, ça va nous créer
un nouveau bonheur de te voir heureux.
Mais malheureusement, il ne s'est pas rendu là.
C'est très intéressant comme réponse.
As-tu une question pour moi
de ton choix?
Je peux aller n'importe où?
Tu n'as pas besoin d'aller dans ta tête.
Je veux dire, tu n'as pas besoin des cartes.
OK. Bien, moi, je vais y aller avec une question très personnelle.
Parce que moi, les femmes comme toi,
ça m'inspire beaucoup dans ma vie.
C'est-à-dire que d'abord, je trouve que ton intelligence
m'inspire beaucoup.
Tu connais beaucoup, beaucoup de choses.
Et ça, pour moi, ça, ça m'inspire.
Parce que moi, je ne retiens pas beaucoup de choses dans ma vie, pour moi, ça, ça m'inspire. Parce que moi, je
retiens pas beaucoup de choses dans ma vie. Des affaires,
des fois, très importantes, j'ai de la misère.
Moi, quand je te regarde à la télé,
et là, maintenant, je te connais un petit peu
personnellement. Évidemment
qu'on connaît ton mari, tu sais, tout le monde le connaît.
Mais une femme
comme toi, qui a autant
de, je vais le dire en anglais, de
drive, est-ce que tu t'es sentie, à a autant de, je vais le dire en anglais, de drive,
est-ce que tu t'es sentie à un moment donné dans ta vie,
et je pense que dernièrement, tu en as un peu parlé,
est-ce que tu as senti que ta réussite, ta confiance,
tout ce que tu as fait de beau, de bon,
hier quand on a rencontré des gens, à quel point tu étais déçue que tu n'étais plus ton émission, les gens te le disent,
puis tu vois que c'est sincère.
Absolument.
Ce n'est pas pour te faire plaisir puis avoir l'air gentil.
Une fois que tu as tout eu ça, est- vois que c'est sincère. C'est pas pour te faire plaisir puis avoir l'air gentil. Une fois que t'as tout eu ça,
est-ce que tu sens qu'un jour,
ça se peut que parce que tu vieillis,
que tu perdes des acquis?
Des fois, le milieu te tasse un peu.
Parce que moi, j'ai 50 ans,
puis j'ai été connue plus vieille.
Puis moi, je me dis,
est-ce que j'en ai encore pour longtemps?
Ou à un moment donné,
on devient un peu passé date parce qu'on vieillit? Écoute, je me dis, est-ce que j'en ai encore pour longtemps? Ou à un moment donné, on devient un peu passé date
parce qu'on vieillit, tu sais?
– Écoute, je suis vraiment contente
que tu me poses cette question-là, Guylaine,
parce que j'ai réfléchi beaucoup, on dirait, à ça.
Puis je vais te dire une affaire.
Moi, j'ai l'impression que des fois, les femmes,
c'est comme si ce que tu viens de dire,
on finit par l'accepter.
De dire, bien, regarde, je vais me préparer d'autres choses
parce que je vieillis.
Puis moi, là, ça me tente plus d'entendre ça.
Tu comprends?
Moi, je me dis, et si les femmes ont décidé
que quand on parle d'inclusion,
bien, c'est aussi l'âge, l'inclusion.
Bien oui.
Tu comprends?
C'est pas juste la culture.
La couleur, la nationalité, le sexe, peu importe.
C'est ça.
C'est aussi large.
Une société, c'est des gens qui viennent de partout
puis qui ont un âge.
Parce que si on n'a pas d'âge, ça veut dire qu'on est mort.
Tu comprends?
Fait que moi, ce que je pense, c'est de mettre des vivants partout.
Un vivant, c'est un vivant.
Ça n'a pas de sexe.
C'est quelqu'un qui est vivant et quelqu'un qui a quelque chose à dire,
quelqu'un qui a quelque chose à apporter.
Tant que tu as quelque chose à apporter
et que tu as la santé,
je ne comprends pas qu'on se limite à l'âge.
Et l'âge, c'est relié à quoi?
C'est relié au physique, souvent.
Quand on me disait, peut-être la'âge, c'est relié à quoi? C'est relié au physique, souvent. Tu sais, moi, quand on me disait, peut-être,
c'est la radio, parce que c'est la voix.
Moi, ça...
Je ne peux pas...
C'est presque insultant.
C'est ça. Tu sais, moi, on ne m'a pas dit bye-bye pour ton âge.
Mais après, il y a plein de gens qui me l'ont rappelé.
OK, OK, mais pour vous,
c'est normal, parce que finalement,
à 54 ans...
Mais moi, 54 ans mais moi 54 ans
Guylaine, j'ai l'impression de
commencer ma vie
dans le sens, tantôt tu parlais de liberté
tu sais moi mes enfants
sont grands
j'ai l'impression
ça fait des années que je n'ai pas eu
cette liberté là justement
d'avoir un agenda qui était plus pour les enfants
que pour moi
j'ai l'impression d'avoir un agenda qui était plus pour les enfants que pour moi.
J'ai l'impression d'avoir acquis beaucoup d'expérience,
d'avoir gagné en confiance et d'avoir un égo assez nourri présentement
pour vraiment faire briller les autres,
outiller les gens.
Tu sais, c'est une espèce de mission personnelle
que je me suis donnée.
Alors, quand tu vois que l'âge devient un frein,
puis moi, Jeannette Bertrand,
j'avais 40 ans la première fois
que j'ai rencontré Jeannette, qui était toujours mon idole.
Puis,
j'y avais dit en parlant, bien, tu sais, je commence
à vieillir. Moi, je commençais la télé à 40 ans, tu sais,
puis genre, je commence ça vieille.
Elle disait, t'es pas vieille, 40 ans, là.
Mais par contre, elle dit, tu sais,
elle avait 85, peut-être,
à l'époque. Elle dit, moi, je suis plus vieille.
Puis je dis, ah non, mais je me sens vieille.
Elle dit, non, non.
Elle dit, tu vois, à un moment donné,
la télé, tout le milieu,
t'es jeune parce que t'es encore à la télé.
Elle dit, un jour, la télé va te le montrer
que t'es vieille.
Ouf.
Puis ça m'avait vraiment...
Je me disais, mais à quel âge ça va arriver, ça?
Alors, je me dis, si c'est ça,
parce que j'ai pas de preuves,
c'est jamais quelque chose qui est écrit,
qui est dit, qui est...
Mais avec tout ce que j'entends,
il y a beaucoup de femmes qui m'ont dit,
dans le milieu artistique,
on se prépare
à dire, on va aller derrière la caméra,
on va aller faire d'autres choses.
Mais c'est comme si on accepte ça
silencieusement.
Parce que toi, t'as pas envie d'arrêter parce que t'as 50 ans.
Parce que t'as envie de...
On pourrait aussi tricher notre âge. On pourrait aussi dire, moi j'ai pas d''arrêter parce que tu as 50 ans. Parce que tu as envie de... Tu sais, on pourrait aussi tricher notre âge.
On pourrait aussi dire, moi, je n'ai pas d'âge.
Moi, je suis intemporelle.
Mais ça, on est dans un milieu quand même
où on parle aux gens, il faut être vrai, il faut être authentique.
On parle à du monde.
Fait que moi, je me dis, je ne cacherai pas mon âge.
Je n'ai pas envie de cacher ma face.
Tu sais, je suis en entrevue radio,
je dis, moi, ce que je vends, ce n'est pas ma face.
Ce ne sont pas mes rides.
C'est les autres que je mets en lumière.
Puis c'est certainement le moment de ma vie
où je suis capable de mettre quelqu'un de 20 ans en lumière
puis quelqu'un de 98 ans en lumière aussi.
De la même façon.
Puis j'ai pas d'égo à nourrir.
Je suis pas en train de prouver rien.
Je fais juste ce que j'aime.
Fait que je pense que, tu sais, Josée Legault
a écrit dans un article dans le journal de Montréal,
c'est, pour les femmes, une des dernières
barrières à repousser,
c'est celle du temps.
Moi, j'ai envie d'être de celle-là qui repousse
la guérite. Tu comprends?
Qui se referme tranquillement sur nous, de dire
« Stop! » – Je vais te suivre. – Tu vas me suivre?
On lève notre barre à ça, on repousse...
– Moi, je vais être en arrière de toi. – On repousse
la guérite du temps. – Jeai en arrière de ton épaule.
Non, mais parce que ça n'a aucun sens qu'on se prive de ça.
Et surtout, c'est les femmes qui vivent ça.
Mais pour vrai, ma question, là,
elle était spontanée,
mais c'est parce que c'est quelque chose
dans ma tête qui plane. Parce que je me dis...
Tu sais, moi, j'ai pas commencé à 15-16 ans.
Mon succès, il a commencé
tard. Donc, je me dis, est-ce qu'il va
être encore plus court?
En musique, c'est peut-être un peu moins pire.
Surtout dans la musique country, je pense que l'âge,
à un moment donné, ça a peut-être moins d'importance.
Mais je sais que quand on arrive à la télé,
veut, veut pas, on veut renouveler.
On veut de la jeunesse.
Ce mot-là revient souvent.
Puis moi, des fois, je me dis dans la vie,
moi, j'aimerais ça aussi, des fois, avoir
une émission que j'anime. J'ai des
affaires de même. J'ai des rêves dans la vie.
Tu sais, chanter, j'aime ça, mais j'en sais, j'aime autant ça.
Mais je me dis, ben,
je pourrais pas, parce que là, je suis en train de vieillir.
Moi, j'ai envie de dire,
laissons donc le public choisir.
C'est eux autres qui nous regardent, le monde.
Ça, c'est sûr que c'est eux autres qui ont le dernier mot.
C'est eux autres qui ont le dernier mot.
Puis, tu sais, même on boude un public
qui est plus vieux aussi.
Tu comprends? C'est comme si l'âge
est boudé carrément.
Et pourtant, tu sais, quand on vieillit,
c'est là, je trouve qu'on consomme quasiment le plus
parce qu'on a plus de sous à consommer.
Oui, on a le sous, on a le temps.
On a le temps, on sait ce qu'on veut,
on sait ce qu'on veut plus.
Moi, le podcast me permet de poursuivre.
En même temps, on l'aurait fait pareil,
le podcast, même si l'émission,
on a accéléré le processus.
Mais moi, je n'ai pas envie de m'éteindre.
Puis tu vois, j'ai des projets
où on va parler, entre autres,
j'ai envie de parler des femmes, beaucoup.
On dirait que, justement, l'histoire de l'âge,
moi, ça me rapproche des femmes.
Je me dis, hey, gang, on peut pas se laisser faire, là.
On n'est pas obligés de se transformer
parce que, tu sais, même si on se transforme
physiquement pour avoir l'air plus jeune,
on nous veut pas plus parce que
là, on nous juge parce qu'on s'est fait transformer
physiquement. Non, mais tu comprends,
c'est qu'il y a jamais de situation gagnante,
là. Tu sais, on essaie de faire ça
pour plaire aux autres.
Pas nécessairement, mais je veux dire,
si on veut faire ça pour dire, regarde, je vais faire de la télé plus longtemps,
mais ça ne veut pas dire que tu vas en faire plus longtemps.
Parce qu'on va dire, regarde,
elle doit être plus vieille.
Les femmes, je trouve que on est toujours un peu perdantes.
Et beaucoup moins.
Tu regardes, du côté des hommes, ce n'est pas la même chose.
Il y a vraiment des traitements
qui sont différents mais moi j'ai envie
de relever le défi que Josée Legault
a dit comme journaliste
il reste une barrière
on fera ça ensemble il y a plein de femmes
on fera ça ensemble mais moi je vais toujours continuer de t'admirer
moi j'ai des exemples de femmes dans ma vie
pis c'est souvent des femmes fortes
ben fortes mais en même temps
très sensibles aussi.
Parce que je pense que si tu veux avoir l'air forte,
il faut que tu sois une personne sensible.
Tu ne peux pas juste être fort, fort, fort.
Non, mais moi, je suis une militante.
Ça ne se peut pas.
La sensibilité, c'est d'être sensible à une cause aussi.
Moi, une fois que j'ai une cause, par exemple,
en voyons, il va.
C'est là qu'on va.
Oui, puis je me suis fait dire quand même, Guylaine,
par d'autres femmes,
fais attention parce que là, tu es sur la place
publique. Il n'y a plus personne
qui va t'appeler. Bien, je dis,
s'il n'y a plus personne qui m'appelle parce que
je dis ce que je pense, bien, regarde, ce sera ça.
Mais j'ai eu vraiment
des gens qui m'ont approchée, des femmes que je ne
connaissais même pas, de différents
milieux, pas juste du milieu
politique, du milieu, entre autres, du droit,
des avocats, tout ça, qui m'ont
écrit. Il y en a que j'ai rencontré
pour me dire merci de
parler au nom des femmes de 50 ans et plus.
J'étais étonnée parce que je l'ai pas fait
dans ce sens-là, mais ça s'est passé
comme ça. – Mais c'est important, parce que
regarde ce que je viens de te dire. Pour moi, c'est comme
t'es un exemple à suivre
dans les discours, mais dans tout ce que tu es.
Du même, je veux dire.
Hier, on a passé une journée ensemble,
mais pour moi, j'ai dit à Carl
quand je suis arrivée, c'était tellement
un privilège de faire ça.
J'étais avec deux femmes remplies de talent,
mais remplies.
Remplies, c'est le mot.
Ça pourrait s'arrêter là. Deux femmes remplies
de belles choses.
Parce qu'on est allées rencontrer les évacués
de Lebel-sur-Kévillon à Santerre ensemble
et avec Guylaine Tremblay.
La vraie Tremblay, là.
La vraie Tanguay, la vraie Tremblay.
Des fois, on se trompe dans mon nom.
Là, on avait les deux, Guylaine Tremblay et Guylaine Tanguay.
On est allées offrir du réconfort
parce que ce qu'on pouvait faire,
on sait comment aider les gens.
Les évacués ont allé dans l'école secondaire de Santerre.
Et de te voir là, de voir comment les gens t'aiment, Guylaine, ça n'a pas de bon sens.
Bien, c'est valorisant.
C'est beau.
Puis, tu sais, de te voir donner aussi.
Et c'est pour ça que l'âge, on s'en fout-tu?
Tellement.
Tu sais, c'est la connexion qui est importante.
Tu sais, tu peux avoir 20 ans
puis pas connecter avec les gens.
Puis tu sais, moi, ce que je veux pas,
c'est avoir l'air de dire,
« Ah là, les jeunes, moi, j'aime les jeunes.
Moi, j'aime quand tout le monde se mélange. »
Ah ben oui, c'est pas qu'on veut pas de jeunes.
C'est ça, ça veut pas dire qu'on tire la couverte.
C'est comme, on peut-tu mettre tout le monde, là?
Parce que, hé, moi, vivre la jeunesse, puis j'aime travailler avec des jeunes. C'est comme, on peut-tu mettre tout le monde? Parce que, moi, vive la jeunesse. J'aime travailler
avec des jeunes. – C'est inspirant.
– Moi, ça me... J'aime ça être à jour.
– Oui, bien oui. – Fait que j'aime ça
mélanger tout le monde. Fait que ça,
il faut que ça continue. Mais pour mélanger tout le monde,
ça prend des représentants. – Oui, de tout le monde.
– Oui, c'est pas parce qu'on a 50 ans qu'on fait
parler des recettes de sucre à crème.
– On a toujours
une dernière question dans le balado,
parce qu'elle finit bien, cette question-là.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Oh mon Dieu!
Le premier vœu,
je guéris mon frère Jimmy.
Parce que Jimmy est malade,
il a un cancer.
Jimmy est allé probablement
au bout des traitements.
En tout cas, à ce jour, peut-être qu'il va exister autre chose.
Peut-être qu'ils vont y suggérer autre chose.
Mais à ce jour, au moment où on se parle, c'est ça.
Puis Jimmy, écoute, il n'a pas lâché prise.
Il est intense.
Il s'entraîne.
Il vit, il vit, il vit.
Bien plus que des gens qui ne sont pas malades
et qui ne savent pas que la vie peut s'arrêter.
Alors, c'est sûr que mon premier vœu, mon premier souhait, ce serait
d'enlever ce qui entre
dans lui de malade pour qu'il redevienne
l'homme en santé qu'il était
il y a un an et demi, parce qu'il est tout jeune,
il a 47 ans. Alors ça, c'est...
— Il a un enfant tout jeune aussi.
— Oui, un petit gars. Fait que tu sais, c'est...
Dans une vie, tout ça, quand tu parles de ça,
c'est comme irréel, c'est
inacceptable, c'est frustrant.
Mais une fois que tout ça est dit,
il faut être utile à quelque chose dans la vie,
je le dis tout le temps.
Fait qu'on est là pour le supporter,
on est là pour l'aider, moi, je suis là pour l'encourager.
On le motive comme on peut,
mais même sans nous,
il y a déjà en dedans de lui une motivation.
Il y a vraiment une urgence de vivre,
puis c'est beau à voir.
Mais si je pouvais, évidemment que moi,
j'enlèverais tous ces petits bobos-là pour qu'ils soient guéris.
Il y en a trois, des petits souhaits.
C'est ça, alors il m'en resterait deux.
C'est niaiseux, mais si je pouvais,
j'enlèverais aussi à moi les petits bobos que j'ai en dedans de moi.
Ils ne sont pas graves comme Jimmy.
Je ne peux pas en mourir.
Moi, je fais de la fibromyalgie.
Je peux pas mourir de ça.
C'est pas pire
en vieillissant.
Mais il y a d'autres sortes de douleurs qui s'ajoutent.
Puis ça m'enlève tellement souvent
de spontanéité dans ma vie.
Des fois, ça m'empêche d'être juste
bien, la tête tranquille.
Mes mains me font mal.
Elles sont toutes enflées, sont en train de
crochir, mes pieds, c'est la même chose.
Tu sais,
si je pouvais frotter cette petite lampe-là
puis dire, là, sans douleur,
mon Dieu, que ça ferait du bien.
Parce que, oui, je vis avec parce que
je suis intense puis que j'ai une tête de cochon
puis que je me dis, gorte ta douleur.
Mais des fois, ça vient de talent. Des fois, je m'en passerais.
Tu sais,
quand je débarque d'une voiture,
puis qu'il y a des gens qui me voient débarquer,
je marche un peu croche, je m'en passerais de ça.
Je voudrais marcher droite, j'ai 50 ans.
Je veux dire, je n'ai pas besoin d'avoir ça.
Puis comme je suis en santé,
puis que j'ai tellement de projets,
je me dis, peut-être qu'un jour,
ça va me nuire, je ne sais pas.
Moi, je n'y crois pas parce que je suis tellement...
Je combats tout ça.
Mais si j'avais le choix, oui, je l'enlèverais.
Ce n'est pas vrai que je garderais ça.
Je l'enlèverais.
Je garderais tous mes plis, je garderais mes 50 ans,
mais j'enlèverais ça parce que je n'en ai pas besoin.
Parce que c'est une couche supplémentaire à supporter.
Oui, oui.
Puis si j'avais le choix, je l'enlèverais.
Puis si, pour mon troisième vœu, c'est bizarre à dire, mais
la question de tout à l'heure, c'était ça,
être encore devant moi.
Je retournerais dans le temps, je m'asseoirais
avec mon père, puis je dirais juste,
c'est pas si grave.
On va en parler.
Inquiète-toi pas, tu vas en entendre souvent parler de toi.
Les oreilles vont te sceller, mais
pars en paix. T'as le droit.
T'as le droit à tes défauts, t'as le droit à tes erreurs.
Puis je pense qu'on peut pas se vanter d'être
parfait personne.
Mais je veux pas qu'il soit... J'aurais pas
voulu qu'il parte dans cet état-là.
Mais bon, ça, c'est comme ça.
Mais pour vouloir dire ça, c'est que tu voulais
être en paix toi aussi. Oui.
Oui, parce qu'en disant à quelqu'un
que tu pardonnes... Parce que le pardon,
c'est pas juste en dedans de soi qu'il faut le faire.
Faut l'affirmer, faut le verbaliser, faut le dire.
Si la personne est déjà décédée, on peut pardonner.
C'est la porte d'entrée d'une grande démarche, la demande de pardon.
Ben oui.
Tu sais, tu dis pas ça, puis tu t'en vas chez vous après.
Non, non.
C'est ce que t'as commencé à faire, puis tu voulais te dire, j'ai ouvert la porte du pardon.
Maintenant, on va aller regarder ce qu'il y a derrière cette porte-là ensemble.
Puis c'est ce que t'as pas eu le temps de faire.
Oui, je n'ai pas eu le temps, puis la vie ne nous a pas permis
de faire ça. Puis, pardonner,
comme tu le dis, ce n'est pas juste
une chose simple. C'est une
grande étape qui demande des étapes
aussi. Puis, nous autres, ça s'est vite
arrêté. Donc, si je pouvais,
avec cette petite lampe-là, une fois
que Jimmy est guéri, une fois que moi, je suis correct,
je prendrais tout ce courage-là, puis fois que Jimmy est guéri, une fois que moi, je suis correcte, je prendrai tout ce courage-là
puis je reverrai mon père
et je lui parlerai de ça.
Merci, Guylaine Tanguay.
Quel grand moment avec toi.
Très, très touchante.
Je ne sais pas si je suis touchante, mais je trouvais que c'était le fun de jaser avec toi.
Merci d'avoir été là.
Et nous, on se dit au prochain podcast.
Merci.