Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #14 Stéphane Fallu | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: July 10, 2023Dans ce quatorzième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Stéphane Fallu s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude ...Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Tu sais, quand ça fait six fois que les filles te laissent pour la même raison,
à un moment donné, tu te dis « Ah, ils ont peut-être raison. »
T'as eu des grosses peines d'amour?
Ben, des peines d'amour. Je me suis tout le temps fait quitter.
Ah oui?
Moi, je pense que je n'ai jamais quitté.
Même Columbia, ils ont fermé avant que je les quitte.
Quand la maison Columbia te quitte avant,
on a tous voulu quitter la maison Columbia, mais on n'a jamais réussi.
Salut tout le monde!
Aujourd'hui, on reçoit un gars qui, pour moi, dans mon histoire télévisuelle, est très important.
Parce que c'est en faisant une entrevue avec lui que j'ai vraiment compris la distinction entre être une animatrice et être une interviewer.
Et j'ai compris que c'était deux choses différentes. Et il m'a forcée à devenir une intervieweuse
parce que j'avais besoin
de percer sa carapace.
Et pour ça, mes questions devaient être vraiment
les plus pertinentes possibles.
Et j'ai vécu un grand moment avec lui.
Et j'ai compris aussi
quand il a accepté de s'ouvrir
que c'était ce que j'aimais
le plus faire. Alors, je vous présente Stéphane Fallu.
Merci. Je suis content de t'avoir aidé dans ta carrière
parce que sinon, tu serais resté au même niveau.
Moi, je t'ai fait stepper up un peu.
Absolument, mais tu m'as vraiment aidé.
Puis je me souviens quand des gens me disaient
« Ça a été quoi ta plus grande entrevue? »
Puis je disais « Stéphane Fallu. »
« Ah oui, Stéphane Fallu! »
Mais il y a un côté, mais moi, tu m'as changé aussi.
Pour vrai?
Parce qu'honnêtement,
tu sais, quand tu parles d'un problème,
moi, j'ai toujours voulu comme passer ça à côté parce que, tu sais, on ne veut pas faire pitié,
on ne veut pas que notre histoire,
que les gens nous aiment à cause de notre histoire,
mais qu'ils nous aiment à cause de notre talent.
Oui.
Puis c'était souvent les années 80,
tu sais, quand j'ai commencé, c'était vraiment comme ça.
C'était le paraître.
Tu sais, si on retourne 90, fin 90, au début 2000, puis aujourd'hui, ce n'était vraiment comme ça. C'était le paraître. Si on retourne à 90,
fin 90, au début 2000,
aujourd'hui, c'est pas la même game.
Aujourd'hui, être humain, c'est accepter.
Avant, c'était être vulnérable.
Ah oui! Moi, je t'ai rencontré,
ça devait être genre en
2010, 2011.
Oui, mais enfin, tu étais tout petit.
Arthur était tout petit.
Oui, je faisais simplement vedette.
J'ai dit non quatre fois avant de dire oui.
Tu avais dit non quatre fois?
Oui, ça ne me tentait pas d'aller là.
Parce qu'on parlait des enfances pas comme les autres.
Et tu étais une des personnes qui étaient invitées à participer à ça.
Et là, je rentrais dans ton enfance.
Oui.
Et c'est pour ça que tu as dit non.
Solide en plus.
Ah oui, on. Solide.
On est allé loin.
Bang! Bidding biddoung!
Mais moi, en tout cas, ça m'a...
J'ai compris c'était quoi rentrer dans l'intimité de quelqu'un
sans le connaître.
Ah, mais c'est quelque chose, parce que tu ne veux pas.
Mais c'est quelque chose parce que tu t'attends à ça,
mais tu ne veux pas le faire.
Parce qu'au début, je disais non, parce que je fais...
Ah, je ne veux pas les bras, c'est ça.
J'ai assez vu de thérapeutes pis de psychologues pour en jaser.
C'est ouvrir une porte à chaque fois qu'on parle de nous.
C'est pas vrai qu'après, tu retournes chez vous,
ta vie est comme...
Moi, tu m'as appris, justement, on ouvre la porte,
pis ça se peut que la porte
s'ouvre. Tu sais, tu me la refermes,
mais finalement, à un moment donné,
dans l'entrevue, t'as accepté d'ouvrir
la porte passée au complet.
Et j'ai compris que ça, c'était précieux.
Il fallait faire attention quand on
arrivait justement de l'autre côté, il fallait quand même marcher
sur la pointe des pieds, tu sais.
C'est l'entrevue, je pense que j'ai eu le plus de réactions.
Moi, j'ai eu
deux entrevues là-dessus qui étaient marquantes.
Parce que moi, avant, je n'en avais jamais parlé. Mes amis
ne savaient même pas que j'avais fait de la famille d'accueil
et tout ça. Je le cachais parce que pour moi, c'était comme,
« Regarde, c'est mon passé, ça m'appartient. »
C'était Christiane Charette et toi.
Christiane Charette, j'avais fait un numéro dans un show.
Benoît Pelletier, mon metteur en scène, m'a dit,
« Fais un numéro là-dessus. Fais un numéro, parle-en.
Parce que c'est drôle, ça reste drôle, ton histoire. »
Puis on avait fait un numéro avec des photos
inspirées de mon enfance.
C'était des souvenirs
d'estroy, mais inspirés
d'eux, avec des photos d'un petit gars.
À partir de là,
on dirait que la première fois
que je l'ai fait, ça m'a ouvert
une porte, mais c'est la réaction des gens
qui ont vécu ça qui était plus forte
que la mienne. Le nombre de personnes
qui faisaient « J'ai vécu ça, merci, ça me fait du bien.
On pense qu'on est tout seul.
On peut réussir. J'ai un enfant,
famille d'accueil. » Il y a une vie après.
La vie est rough, par exemple.
L'entrevue avec toi,
quand j'ai écouté ça, ça m'a pris...
Quand l'émission a joué, je ne l'ai pas écouté.
C'était avec Anna-Lévi à Saint-Pierre-de-Loire.
Je l'ai enregistré.
Un moment donné, j'étais tout seul, un soir. Il était deux heures du matin. J'ai pris-de-la-Mer. Je l'ai enregistré. Un moment donné, j'étais tout seul un soir.
Il était 2 heures du matin.
J'ai pris une bouteille de vin.
Je l'écoute.
Ça te brasse encore?
Je me dis tout le temps ça,
mais ça m'a brassé quelque chose.
Ça m'a ouvert une possibilité.
Ça m'a ouvert un monde.
J'étais tellement retenu.
Je ne le connaissais pas, ce gars-là,
qui parlait, on dirait que c'était comme...
L'enfant s'est manifesté.
C'est drôle, là-dessus, c'est quelque chose
que j'avais oublié complètement, j'en parle.
Mais moi, je suis comme ça. L'émotion, quand elle est là,
je la sors, puis ça sort comme ça.
Mais c'est le côté aussi de...
Tu m'avais posé la question,
est-ce que tu as peur que ça arrive à tes enfants,
de ne pas être là?
Oui.
Parce que ça, c'était ma crainte non-stop.
Ça se dit, c'est ça.
C'est un pan de ta vie pour toi.
Moi, c'était un pan de ma carrière pour moi
parce que c'est après ça que j'ai fait Refuge Animal,
que j'ai décidé de m'ouvrir et de faire de la marge.
Ceux qui pensent que je pleurniche, puis tout ça,
bien, ils feront d'autres choses.
Ils feront d'autres choses. Bien, si, c'est vrai,
arrêtez de vous préoccuper de tout le monde, de mon milieu.
On a fait quelque chose ensemble
qui a rebondi ailleurs. Pour les deux?
Ah oui! Pour les deux. Hey, santé!
C'est le fun qu'on en parle. Je sais plus.
Je sais pas. Hey, je jure, ma première émotion.
On va pouvoir les noter. On n'a même pas encore commencé le jeu.
Ah, c'est pas grave, ça. Mais non, mais non. Une petite émotion. Tu vois, on a déjà une émotion. On n'a même pas encore commencé le jeu. C'est pas grave ça.
Une petite émotion.
On est comme ça.
C'est ça qui est le fun avec toi.
On peut rire et on peut être sérieux.
C'est chacun de nos taux qu'on raconte un problème.
C'est jamais juste moi.
Moi, j'aime me confier,
mais j'aime que les gens se confient.
Si c'est juste autre personne après trois fois,
je ne l'écoute plus. Ah oui.
Dans le côté humain. Côté humain, c'est juste autre personne après trois fois je l'écoute plus dans le côté humain
le côté humain c'est un échange
pour te confier il faut que l'autre soit là
pour que l'autre soit là il faut qu'il parle aussi
c'est dur d'écouter
moi ce que je trouve c'est dur
c'est dur de se faire écouter aussi
c'est dur
des fois tu veux dire de quoi
et la personne dit pourquoi tu te plains
ça c'est se plaindre ça va bien fall dit pourquoi tu te plains ça c'est se plaindre
ça va bien fallu pourquoi tu te plains
on va arrêter ça
tu restes avec
un exemple
on va dire que
refuge animal
on le sait pas ça revient ça revient pas
c'est une histoire
je disais à des gens je suis déçu j'aurais aimé ça continuer
t'as fait 8 saisons t'aurais été content
c'est pas ça je te dis j'aurais aimé ça continuer. Mais là, t'as fait huit saisons, t'aurais été content. Mais c'est pas ça que je te dis,
je te dis, j'aurais aimé ça
faire un dix ans, j'aurais aimé ça faire une rencontre
avec plein d'artistes,
avec leurs animaux. Je veux dire, ce projet-là,
il est pas achevé. Je peux-tu...
Mais t'es content de tes huit ans?
Mais tu voudrais juste que ça continue.
J'aimerais ça, juste faire deux trucs
de plus, juste closer, puis de faire un truc.
Alors que t'es pas en train de chialer, t'es en train de manifester ce que tu ressens. Puis t'sais aussi, juste faire deux trucs de plus. Juste closer et te faire un truc. Alors que tu n'es pas en train de chialer,
tu es en train de manifester ce que tu ressens.
Et aussi, c'est la paye.
C'est la gueule, il est honnête.
Es-tu prêt à ouvrir ton jeu?
Je vais ouvrir mon jeu.
Ça me fait peur, ces affaires-là.
C'est encore mieux, j'adore.
Tu vas rentrer dans des zones.
Je t'explique.
Tu vois, il y a différentes couleurs.
Le vert, le jaune, le rouge.
À chaque étape, on s'en va
vers ce qu'il y a de plus personnel.
Ça, c'est hyper personnel?
Ça se peut que tu aies plus peur
dans le rouge que dans le vert.
C'est drôle. Moi, le vert, c'est ma couleur.
Bon, mais peut-être que tu vas avoir du fun.
Mais j'en porte jamais, mais c'est ma couleur.
OK, mais tu vas voir, on va aller dans le plus personnel.
Ça, c'est les cartes T'es ma couleur. OK, mais tu vas voir, on va aller dans le plus personnel. Ça, c'est les cartes.
T'es pas game.
Si tu me connais, tu sais que je pourrais commencer là.
Si t'acceptes de répondre
une fois que t'auras passé au travers
des trois autres étapes,
après, tu peux me poser la question
de ton choix. Moi, je peux te poser une question?
Oui, à la fin, ça n'a pas rapport avec les cartes.
Je te jure que je parlerai pas
de nudité
et de Mario.
Parfait, OK.
Parce que ça, tout le monde me dit tout le temps
comment il est Mario, il doit être sexy,
comment il est, mais ça, je n'en parle pas.
Non, tu demanderas à lui, mais moi, tu me poseras
une autre question.
Il va me regarder et il va faire un...
Je te parle et il rit.
OK, j'y vais.
Et tu es un joker, Parce que si à un moment donné,
tu trouves qu'il y a une des questions
ou une de mes sous-questions,
tu dis OK, sais-tu quoi?
On arrête ça là.
Tu sors ton joker.
J'aime ça.
J'aime ça jouer en plus.
T'as le droit d'utiliser une fois dans le jeu.
Une fois dans le jeu?
Oui, t'as le droit d'utiliser.
Qui a utilisé son joker?
Personne.
Fait que tu pourrais être le premier.
Ah ça, j'aime ça être le premier.
Bon, voilà.
On y va?
T'es prêt?
Alors, je te donne mes cartes vertes.
Tu les brasses. Tu m'en donnes trois.
Je fais te les lire. Tu vas en choisir
une que tu vas répondre et je vais en choisir
une autre après.
Tabarnouche, il y a beaucoup de règles.
Alors, à la maison, on a un guide.
Je prends trois cartes.
J'en prends une. On en choisit une.
Et l'autre, on l'oublie.
L'autre, elle tombe dans le vide.
Ça serait une réponse de cinq mots. Tiens.
Une. Ouais.
Deux. Ouais.
Trois. Parfait. Alors, on part.
Première question dans les vertes.
Oui. Quelle est ta plus grande
chance? Quelle est ta plus grande chance?
Il est où le bonheur?
Oh, il est où le bonheur?
Quelle place prend l'argent dans ta vie?
Ah, mon Dieu!
Tu me connais, hein?
Y'a-tu ma face?
J'aimerais ça, regardez ça au ralentir.
Tu t'es transformé en sorcière.
Oui!
Pendant deux secondes.
Non, mais c'est les cartes qui parlent
parce qu'on t'aurait pu complètement
tomber sur autre chose.
Non, à laquelle as-tu envie de répondre?
Mon Dieu! Ta chance, le bonheur, l'argent. L'argent pu complètement tomber sur autre chose. À laquelle as-tu envie de répondre? Mon Dieu!
Ta chance, le bonheur, l'argent.
L'argent, je vais te laisser.
Il est où le bonheur?
Quelle est ta plus grande chance?
C'est bizarre comme question.
C'est deux trucs qui se ressemblent un peu.
La chance, mais le bonheur,
ça peut être quelque chose en seconde.
Dans mon bonheur, je vais te répondre à la chance. Vas-y. Il est où le bonheur, ça peut être quelque chose en seconde, quelque chose en... Je ne sais pas comment... Dans mon bonheur, je vais te répondre à la chance.
Bon, bien, vas-y. OK. Il est où, le bonheur?
Bonheur, il est...
Moi, souvent, le bonheur, je le trouve
quand je me couche le soir.
C'est ta blonde?
Non, c'est ma blonde. C'est quand je me couche
puis ça ne tourne pas dans ma tête.
Tu sais, quand je me couche
puis je suis content de ma journée,
quand je suis content que ma blonde est là à côté,
que mes enfants ont été se coucher,
que tout le monde est heureux autour de moi,
que j'ai pas de mauvaises nouvelles.
Il y en a que c'est le matin.
Moi, c'est le soir.
On dirait que j'ai tout le temps ma passe
de faire le compte-rendu, ce qui est arrivé.
Tu sais, de savoir que le lendemain,
je me suis préparé.
Tu sais, on dirait que c'est mes stress,
mes angoisses,
ils naissent là, à peu près. C'est là que tu calmes. La tête, tu l'oreilles. Tandis que c'est là que j'appain, je me suis préparé. On dirait que mes stress, mes angoisses, ils naissent là à peu près.
La tête sur l'oreiller.
Tandis que là, j'apprends à me calmer.
Je trouve le bonheur, c'est ça.
Moi, c'est des consoles, le bonheur.
On dirait que j'ai de la misère à vivre le bonheur sur le moment.
On dirait que la vie, pour moi,
c'est tout le temps un petit bonheur.
Même quand ça ne va pas bien,
une peine d'amour, j'ai de la peine.
Je me prenais tout seul à l'épicerie avec mon panier
et écoutais une toune d'herbert néonai de la peine, mais me promener tout seul à l'épiceraire avec mon panier et écouter une tune d'Herbert Néonard,
ça me fait riche.
Je suis malheureux.
Le steak haché.
Je vois la vie.
En prenant mon steak haché,
je vais le faire trop cuire sûrement.
Il va être sec.
J'essaie d'avoir un bonheur facile.
As-tu toujours le bonheur facile?
Non. Non, mais je ne bonheur facile? Non.
Non, mais
je ne reste pas fâché longtemps.
J'essaie de ne pas être fâché longtemps.
Mais c'est quoi, par exemple, le bonheur,
ta définition du bonheur?
Là, tu dis que c'est quand tu te couches, quand tout est apaisé.
Oui, mais ça, c'est quand je me sens heureux.
Peut-être plus heureux, mais...
Tantôt, je disais la chance. C'est la chance de ce que j'ai.
On dirait que dans la journée, je ne le constate pas. Tu sais, je suis chanceux. Dans ma vie, je suis chanceux. Tantôt, je disais la chance. C'est la chance de ce que j'ai. Dans la journée, je ne le constate pas.
Je suis chanceux.
Dans ma vie, je suis chanceux.
J'ai une blonde
incroyable.
J'ai deux enfants. Je suis entouré d'amis.
Il y a du monde qui
m'aime. Le public est gentil.
J'ai un beau corps.
C'est important, le corps,
aussi, de parler de mes pectoraux
mais c'est ça
j'ai cette chance, j'ai la santé
mais le bonheur
moi le bonheur avant c'était le travail
longtemps
je te dis ça, avant moi c'est
quand je vais faire
quand je vais jouer à telle place, en stand-up
là je vais être heureux
là je le fais, quand je vais à mon headline après ça c'est quand je vais jouer à telle place, en stand-up, là, je vais être heureux. Là, je le fais. Quand je vais à mon headline,
après ça, c'est
quand je vais faire une télé,
quand je vais faire un gala,
quand je vais... Puis là, à un moment donné,
t'es pas plus heureux avec ça.
Mais avant ça, ça te remplissait.
Avant, c'était le travail qui me remplissait de bonheur.
On dirait que c'était ça. Puis là, tranquillement, pas vite,
c'est facile de dire
que t'es heureux quand tu travailles.
Si tu ne travailles pas, des fois, ça va partir de la vie.
Sauf que tu pourrais être stressé d'aller sur scène.
Tu pourrais dire...
Je suis tout le temps.
Mais tu es stressé?
Je suis stressé.
Je ne sais même pas pourquoi je fais ça des fois, rendu là.
Deux minutes avant un gala, mon cœur bat à 130, 140.
Tu te remets-tu en question dans ce temps-là?
Ah oui, ou des fois, je fais « Ah, man ».
Puis là, l'autre, avant, il y a eu un « hit ».
Puis là, tu te remets tout en question.
« Mon Dieu ».
Puis là, je me souviens-tu de mon texte?
Est-ce que tu te compares beaucoup?
Je le fais...
On le fait tous.
Oui, mais tu es peut-être dans un métier
où c'est plus facile de se comparer aussi.
Oui, je me compare, mais je ne me compare plus. Je pense qu'avec le temps, tu n'as pas le choix de savoir que ce que tu fais, c'est plus facile de se comparer aussi. Oui, je me compare,
mais je ne me compare plus.
Je pense qu'avec le temps,
tu n'as pas le choix de savoir
que ce que tu fais, c'est différent.
Mais tu veux être le meilleur.
Ce n'est pas vrai.
Je n'irais pas faire un job,
faire un job.
Moi, ça me rend heureux.
J'ai le bonheur quand j'ai travaillé fort
et que je suis fier.
Le résultat, ça ne dépend pas tout le temps de toi, mais quand je n'ai le bonheur quand j'ai travaillé fort et que je suis fier. Le résultat, après,
ça dépend pas tout le temps de toi, mais quand j'ai pas travaillé,
ça marche, ça me rend pas...
C'est pas du gros bonheur, c'est de la chance.
Ah oui.
OK. Fait que quand tu travailles fort
et que t'as le résultat qui vient avec...
Oui, parce que j'ai tendance à pas...
J'ai déjà fait un numéro avec Jean-François Mercier là-dessus
et je disais, plus que tes objectifs sont bas,
plus que tu peux les atteindre.
Mission accomplie.
J'ai souvent visé pas trop fort parce que, tu sais,
on mérite pas grand-chose.
Tu sais, c'est dans la tête, tout ce qu'on a vécu dans notre enfance.
On peut pas l'enlever.
Il y a du monde qui fait non, non, non, ça reste là.
Fait que...
Mais là, tranquillement, pas vite,
je me concentre sur ce que je fais
des fois c'est sûr
j'ai des déceptions
mais c'est pas dans l'amertume puis d'être fâché
par rapport à ton enfance est-ce que tu avais l'impression
d'être né pour un petit pain
je trouve que
je suis entouré de monde qui ont confiance en eux
même si c'est pas vrai
j'arrive avec des gens qui ont
une assurance, une ont une aisance.
Moi, je suis un gamin.
Tu me vois arriver sur un plateau, des fois, je suis gêné.
Je parle, mais je vais voir le monde.
OK, salut.
S'excuser d'être quelque part, ça va être toutes mes billes.
Si je rentrais en dedans de toi,
qui est Stéphane Fallu à l'intérieur?
Ah, mon Dieu.
Stéphane Fallu, l'intérieur? Ah, mon Dieu. Stéphane Fallu, c'est un
gamin. C'est un gars qui a
beaucoup d'aspiration
de faire des choses fun.
C'est un gars
qui aime rire.
Je suis assez simple.
Ah, mais c'est un gars timide.
C'est un gars qui...
Des fois,
je ne suis pas à ma place.
Je ne me sens pas.
C'est mon moteur
pour ma création et pour mon travail.
Mais surtout,
les gens pensent que j'ai une confiance en moi
hallucinante. C'est ça qui est drôle.
Souvent, quand les gens me voient,
je ris. Je suis tout le temps...
Tu t'impliques vite dans une discussion.
On le sent moins que peut-être que tu es timide. Quand tu es'impliques vite dans une discussion. On le sent moins qu'il a peut-être été timide.
Quand t'es bien,
t'es plus expansif.
Arriver à TVA ou arriver à Radio-Can
puis me stationner,
le chemin, c'est un calvaire.
Ah, déjà là.
Croiser du monde, aller donner mon nom,
le voir du monde. Qu'est-ce que tu fais?
C'est quoi ton projet?
Ah!
Ah!
On disait tout le temps à lui,
« Ah non, c'est niaiseux. » Puis là, rendu dans ma loge,
tout va bien. Puis après ça, quand c'est à « on »,
bien là, j'oublie tout ça.
Je m'amuse.
Mais tu dois être bien quand tu arrives à tout oublier ça.
Bien, il faut que la caméra allume.
Il faut que le micro allume.
C'est là que je suis le mieux.
Je suis... Je m'en vais ailleurs.
Là, c'est fallu qu'il sorte.
Quand tu es sur scène, ça doit être la même chose.
Je suis tellement heureux.
Sur scène, je suis comme un gamin.
Parce que toi, tu es quand même infirmier de formation.
Oui.
Il y a eu, à un moment donné, une transition pour devenir humoriste.
Est-ce que c'est ça que tu cherchais, cette espèce de paix-là,
quand tu arrives sur scène?
Tu es complètement là et toutes tes pensées s'arrêtent.
Quand j'étais à l'hôpital, moi, j'étais en polytromo.
Quand j'étais avec un cas où j'aimais ça,
j'étais là, là.
Parce que ça t'occupait complètement.
On dirait que le stress me nourrit.
Mais comment t'as fait ce choix-là,
dans ta vie, de vouloir être infirmier?
Parce que je savais pas ce que je voulais faire,
être un artiste, quand j'étais jeune.
Ce n'était pas bien vu. C'était comme rêver.
Tu ne connaissais pas d'artiste, j'imagine?
Non, il y avait Patrick Normand qui venait à l'épicerie.
OK.
Mais j'aimais les shows.
J'aimais aller voir un peu de théâtre.
J'avais été dans une chorale.
J'avais fait rire le monde,
mais j'étais gêné à l'école.
J'étais un nerd.
J'étais vraiment...
Secondaire, c'était horrible.
Je ne ferais pas de classique intimidé,
mais oui, j'étais...
Je n'avais pas le même cerveau.
J'ai un cerveau qui va vite.
Depuis tantôt, moi, ça va vite.
Tu passes d'une affaire à l'autre rapidement.
C'est comme ça dans ta tête.
C'est que tu nous partages comment ça se connaît.
Ah oui, comme ça, c'est ce que je suis aussi.
C'est parce que d'infirmier à humoriste,
surtout, t'étais...
Ça se ressemble.
T'étais quand même en polytrauma.
Ça se ressemble, tu trouves?
Bien, il y avait comme un côté, c'est humain.
Oui.
Tu es avec des gens.
Oui.
Tu discutes avec eux.
Tu aimes ça quand le résultat est le fun.
Tu sais, quand la personne sortait de là,
puis elle s'en allait, puis elle faisait la physio,
puis elle allait mieux, tu es content.
Tu travailles en équipe.
L'importance de l'équipe.
Tu sais, être humoriste,
si les techniciens ne sont pas bons,
ça ne sera pas bon.
En télé, c'est ton réal, ton caméraman
et le gars de son. Pour moi, c'est les gens
les plus importants dans mon travail.
Le résultat est moyen.
J'ai appris
à vivre, à discuter avec des gens.
Je faisais rire le monde aussi
à l'hôpital. J'étais comme un côté.
En même temps, ça me permettait de faire de l'impro, de voyager.
J'ai été cinq, six fois en Europe
en faisant de l'impro. Ça me permettait
d'avoir un côté zen,
un salaire.
Parce que, tu sais, il y a beaucoup de gens,
surtout après la pandémie, qui ont fait des transitions,
justement, qui ont changé. Il y en a qui hésitent.
Mais ça a été quoi, toi,
l'élément déclencheur de dire
« je quitte ma profession »?
Si je n'essaye pas, je ne le saurais pas.
Ça te titillait en dedans?
Ah oui, moi je suis parti à Québec,
j'ai demandé un année sabbatique, ma boss a dit non,
mais j'ai fait « je vais quitter la semaine prochaine. »
J'étais comme « là j'arrête de glander. »
Puis
elle m'a dit « ok, j'ai travaillé l'été,
puis après ça je suis parti à Québec,
hauteur.
J'habite avec Lou Joséhoud dans un petit appart
à Québec.
Puis on écrivait pour un show de radio,
on n'était pas payé, mais à partir de là,
c'est là que ça a commencé, puis
ça a déboulé. – Est-ce que ça a changé en toi,
ça, de t'écouter
puis d'aller là où t'avais envie
d'être? – Bien, tu le vois
pas de même, je suis un gars.
– Faisais quoi, ça, t'es un gars? – Bien, un gars, moi, je le faisais, parce que c'étais un gars. Ouais, faisais quoi, ça? T'es un gars.
Ben, un gars. Moi, je le faisais.
Tu riais-tu plus?
Tu sentais-tu mieux? Non, non, non. Avant, je riais
beaucoup. Mais là, il y avait un côté...
Ouais, mais sauf que le plaisir de la scène,
c'est le fun. C'est une belle drogue,
si on peut dire. Mais le stress
de pas savoir si tu vas travailler ou
t'auras pas une gig ou tu te fais refuser
d'un show télé ou n'importe quoi.
Ça, c'est une déception.
Les premières fois, c'est comme une peine d'amour.
La première fois, tu te fais dire
non, tu n'es pas assez bon, tu n'es pas assez beau.
Merde, tu te fais, voyons, pourquoi
que vous me dites non?
Avec le recul, tu te fais, c'est la job.
Mais tu sais,
quand tu étais infirmier, tu avais quand même
ça qui te titillait
t'avais comme autre chose
moi je faisais les deux
je faisais les deux mais ça fonctionnait pas
parce que c'est dur
quand t'es pas
100% dans quelque chose c'est dur que ça fonctionne
t'as-tu encore des
relents d'infirmier? Chez vous t'es-tu le premier
à soigner tout le monde?
un peu mais ma blonde elle a pris le dessus.
Je vais à l'hôpital, j'ai peur.
Je vois du sang.
Je fais une prise de sang.
J'ai oublié que j'ai fait ça, on dirait.
Ça fait plus de 20 quelques années.
Je vois ma pension d'infirmier.
Ça, ça va me rappeler ça.
C'est drôle quand même.
Martin, tu n'en as pas dans les dents, Martin?
Moi, j'ai une pension.
C'est drôle.
Tu as quand même cette notion de comparaison.
Tout le temps.
Mais c'est en humour aussi.
J'ai fait le Rose Battle.
La deuxième année que j'ai gagné,
c'était ça.
C'est de prendre quelqu'un,
d'avoir de l'humour, de rire.
Dans la vie ordinaire,
des fois, les gens n'aiment pas ça.
Dans la vraie vie,
des fois, je suis un peu trop baveux.
Il faut que je fasse attention.
Il faut que tu fasses attention.
Les réactions sont vives. Donc, il est où le bonheur?ux. Il faut que je fasse attention. Il faut que tu fasses attention parce que les réactions sont...
Donc, il est où le bonheur?
On pourrait dire qu'il est dans toi.
Il est dans toi et il est le moment présent.
Je ne veux plus être heureux parce que je pars
dans deux semaines en vacances.
Ou que j'ai un contrat
dans un mois.
Je m'en vais en Europe.
Tu ne veux pas reporter ton bonheur. Tu veux le vivre.
Oui, je veux le vivre là. Le bonheur, même dans les affaires
plates, quand je m'engueule avec ma blonde, j'essaie de trouver un moment que... Tu ne veux pas reporter ton bonheur, tu veux le vivre. Oui, je veux le vivre là. Le bonheur, même dans les affaires plates,
quand je m'engueule avec ma blonde,
j'essaie de trouver un moment.
Je ne suis pas bon dans le timing.
Des fois, j'essaie de revirer ça en bonheur,
mais elle ne veut pas, mais ce n'est pas grave.
Mais tu ne te rends pas là.
Je suis mauvais.
L'expression de sexe après chicane,
je n'ai pas le bon timing.
Ah non, tu n'as pas ça.
Je ne suis pas bon.
Des fois, je m'asseye et je fais,
ce n'est pas le temps.
Ça fait combien de temps que tu étais avec ta blonde? Ça fait presque 16 ans.
Une scientifique.
Perdu comme jamais.
Mais t'as pas le timing encore.
Oh non, je l'aurais pas.
Mais c'est drôle ça, pas avoir le timing.
Comme avec elle-même,
si quelqu'un vit quelque chose,
je vais tout le temps être maladroit.
J'ai pas de timing.
Quelqu'un qui est son chum est parti à un nouvel appartement, je lui dis que je vais me sentir bien. Je vais pouvoir me retrouver quand l'autre ne veut temps être maladroit. Je n'ai pas de timing. Tu sais, quelqu'un qui est son chum et personne ne veut l'appartement,
je fais, tu vas te sensir bien.
Tu vas pouvoir te retrouver
quand l'autre, ça ne veut pas être tout seul.
Ma blonde apprend dans l'auto.
Elle fait, moi, on dit que tu es calme.
Pourquoi tu dis ça?
Je fais, bien, il y avait un silence.
J'ai voulu le combler.
Mais au moins, tu es conscient de ça.
Mais oui, mais en le disant des fois,
je fais, mais tu es non calme.
Puis là, tu le vois en face de l'autre aussi.
Man, des fois, le monde me regarde.
Je me confierais pas à toi.
Mais il te pardonne parce que
t'es qui tu es, puis il y a pas de mauvaises intentions.
Puis j'invite bien, puis j'ai du bon vin.
Ah, voilà. C'est ça aussi le bonheur?
C'est la base.
Les amis...
Ah, mais le bonheur, c'est ça.
La fête à ma fille et à ma blonde sont ensemble.
On a fait... J'ai dit à ma blonde, j'organisais une mini-fête.
Huit personnes.
On a fini à 46.
Le matin, on était au bowling avec 15 enfants.
Je me suis occupé de la...
On a eu du fun.
Rire, la.
Rire toute la soirée.
Un nouveau couple qui s'est formé devant nos yeux.
Il y a plein d'affaires qui sont arrivées.
Quand tu t'es couché ce soir-là,
tu étais dans quel état?
Magané. Mais heureux.
Mais heureux.
Très heureux.
Ah merde, c'est moi le bonheur.
Quand tout le monde en rit et qu'on a une petite crampe,
c'est du beau bonheur.
C'est de la chance de vivre ça et ça t'apporte du bonheur.
Mais c'est toi qui le fais, ton bonheur.
Parce que j'aurais pu
laisser faire, puis inviter juste sa famille.
Bien, tu sais, sa famille, on a du fun, mais je veux dire,
inviter des amis, c'est bizarre ce que je viens de dire.
Je m'excuse pour la famille.
Non, mais t'es plus comme
aller au resto, exemple.
Alors que là, c'était événementiel.
Là, tu sais, quand je t'ai dit tantôt, le bonheur
que j'ai fait, l'effort de plus.
Mais là, je l'ai fait, puis que...
Wow! C'est que tout le monde l'a vu.
Mais c'est sûr que je vais le demander 15 fois parce que je suis un peu de même.
C'est le fun, hein?
C'est bon, hein?
Ah, faut-tu valide, en plus?
Ah, ça, c'est fatigant, non?
J'ai jamais dit...
Regarde, tu m'as demandé c'est qui Fallu, c'est ça.
C'est un gars de gosses. Je suis attaché quand tu me vois pas souvent.
Mais fais un souper chez nous, là.
Puis si je fais le barbecue et que je suis seul,
on va dire que tu viens souper chez nous avec ton amoureux.
Je vais faire, viens me rejoindre, amène-moi une bière.
C'est ta job. Je vais regarder la personne
qui jase avec vous autres.
Moi, ça, c'est important.
Tu valides avec ça, j'aime ça.
Je me confie.
J'adore. Je vais passer à la deuxième question.
Mon Dieu, j'ai été long.
Non, tu n'es pas long. Tu l'as dit, on est dans un podcast.
Attends, je n'ai pas fait.
Les micros sont bons. Tu sais, comme les trucs asiatiques
qui mangent des soupes. Oui, tu entends le sapage.
Moi, ça m'énerve, ces bruits-là.
Tu n'as pas idée comment.
Là, ce n'était pas un moment de bonheur.
Pour ceux que ça les calme, oui.
Je le fais dans tous les podcasts.
Je vais faire une compilation
de voir c'est laquelle qui a les meilleurs micros.
OK, bien, en tout cas, on a des bons.
D'après moi, on va être dans les premiers.
Cette question-là, j'ai hâte
de t'entendre. Vas-y.
Quelle place prend l'argent dans ta vie?
On est toujours dans les questions vertes, c'est la deuxième.
Oui.
L'argent fait le bonheur.
Ah oui, on retombe dans le bonheur. Bien non, mais l'argent fait le bonheur Ah oui, on retombe dans le bonheur
Ben non, mais l'argent
prend beaucoup trop de place
Dans ta vie?
Mais c'est pas que j'en ai
On est pas en train de dire que t'en as
L'argent, ça peut prendre de la place quand t'en as pas
ça prend de la place quand t'en as
ça prend de la place dans des choix de vie
Ah man, je suis tout le temps orienté là-dessus
Mais j'ai été élevé comme ça aussi.
Ma mère était très économe.
On va dire cheap.
C'est quand même...
Est-ce que c'est un compliment?
Mais là, elle ne l'est plus aujourd'hui.
Elle aurait pu répartir dans des années.
Mais elle était peut-être insécure pour son futur.
Parce que l'argent et l'insécurité,
il y a un lien souvent entre les deux.
Moi, c'est important que tout soit correct,
que toute la famille soit bien. J'étais
avec toi à ton émission et j'étais même deux fois
parler d'argent. Mais que
tous mes papiers soient prêts, que mes assurances
soient correctes, qui va à qui,
est-ce que les noms,
est-ce que vous êtes au courant que s'il nous arrive un accident,
c'est vous autres qui allez vous occuper des enfants.
Même ma blonde,
des fois, me trouve gossant.
Parce que tu es à jour. Oui oui mais en même temps je suis perdu
des fois j'ai des
j'aurais pu faire des moves pour faire de l'argent puis être mieux
c'est de l'économie de bout de chandelle
des fois que tu fais voyons
c'est pas là que ton argent
faut que t'apprennes
mais il faut que t'apprennes moi selon moi
j'ai toujours fait faut que j'apprenne à dealer avec ça
mais il faut pas que je sois à la dernière scène.
Je n'ai pas le goût de ne pas être capable
de faire une activité avec les enfants
parce que je ne peux pas.
Puis je sais que c'est la réalité de 90 % des gens.
Moi, j'ai vécu l'extrême pauvreté.
Je pense que c'est un autre ricochet de mon enfance.
Mais je l'ai vécu, la pauvreté.
À quel âge t'avais quand t'étais pauvre?
Oh, toute ma petite enfance.
Tu t'en souviens de ça?
Ah oui, je m'en souviens.
Tu t'en souviens d'avoir
deux t-shirts qui sentent
la banane parce que c'est pas lavé.
Tes dents sont toutes
carriées, tu te fais arracher les dents parce que
tu te brosses pas les dents
il y a personne qui te le dit
c'est pas juste la pauvreté financière
c'est la pauvreté
moi je trouve que c'est souvent physique
tu le vois
c'est intellectuel
la pauvreté a plusieurs aspects
c'est un tissu social
des fois tu peux être pauvre
ça veut pas dire qu'intellectuellement, t'es pauvre.
Il y a un cliché. Je connais des gens riches
autour de moi qui sont innocents. Absolument.
Ils sont riches, mais moi, on dit qu'ils sont innocents.
Parce que quand tu parles de pauvreté... Ils t'appellent souvent le gros.
Hey, you! T'es là, gros! T'es là!
T'es là!
Mais souvent, c'est ça, la pauvreté,
c'est pas juste une pauvreté financière.
Non. Puis tu sais, des fois, quand t'en
arraches, c'est sûr qu'il y a des affaires
que tu laisses aller pour sauver
ta tête.
Tu veux garder ta tête. Moi, je m'implique
beaucoup auprès de ces gens-là.
J'ai appris, moi, à pas juger.
Même si je l'ai vécu, je jugeais. C'est niaiseux.
Ah oui? Fais l'effort.
Le classique.
De quoi tu as souffert le plus par rapport à la pauvreté
quand t'étais jeune?
Des fois, c'était alimentaire.
C'est niaiseux quand tu ne peux pas manger.
Ce n'est pas niaiseux, c'est grave.
La différence... Tu as connu la faim, tu as connu avoir faim.
Ah oui, avoir faim, oui, mais oui.
Je n'ai déjà parlé, je n'ai déjà volé
pour la famille d'accueil où j'étais
pour qu'on puisse manger.
Un petit cul qui s'en va voler.
Mais oui, mais en même temps, il y en a plein qui le font.
Je suis en train de réaliser que je ne suis pas tout seul.
Il y en a plein qui l'ont vécu ça.
Même s'il y en a plein, c'est toujours consternant
d'entendre ça.
Ah oui, oui, ça n'a pas d'allure que...
Je ne comprends pas comme société
qu'il y ait des gens qui ne peuvent pas se nourrir.
Fait que tu ouvrais le frigo, mais il n'y avait rien.
Oui, il n'y avait pas grand-chose, ou je pouvais pas.
Parce que t'es en famille d'accueil?
Parce que j'ai une famille d'accueil.
Il fallait que je prenne ce qu'ils me donnent.
Ça, c'est quoi la souffrance?
Dans quel état t'étais-tu?
T'es dans une maison qui est censée être ton chez-vous,
où t'es censé être bien, mais tu peux pas ouvrir le frigo.
Ça s'appelle de la résilience.
Pour toi, c'est normal. Ça fait partie de ta vie.
T'as pas connu d'autre chose.
Non. Tu le sais pas que c'est
quand t'as 17-18 ans que ta tête
fait « Ben voyons, c'est pas... »
Mais sur le coup, là, tu restes souriant.
Je faisais des pièces de théâtre dans les ruelles
avec des... T'sais, moi,
je changeais d'école, puis regarde,
on y va, on faisait rire le monde, puis on y allait.
L'humour t'a aidé.
Ben, jeune, jeune, mais après
que les répercussions
s'étaient prises.
Quand tu réalises que tu ne peux pas tout le temps.
C'est le charme.
Tu essaies tout le temps d'être fin, que tout le monde t'aime.
Tu veux que tout le monde t'aime tout le temps.
Ça change quoi d'être aimé?
Ça change quoi d'être aimé? Ça change tout.
Mettons que tu avavais été toi-même,
si t'avais pas fait cet effort-là.
Parce que c'était un effort que tu faisais
d'aller chercher l'attention.
Si j'avais pas cet effort-là, je serais pas avec toi aujourd'hui.
Qu'est-ce qui serait arrivé?
Ah, merde.
J'aurais été un bâme.
J'aurais fini, je sais pas.
J'aurais fini, j'aurais fini, je sais pas.
Des fois, je pense, puis je fais, ah, man, j'aurais fini, je sais pas. J'aurais fini, j'aurais fini, je sais pas. Des fois, je pense,
puis je fais « Amen », j'aurais été...
J'aurais été dans une voie
« Destroy ».
Je m'aurais détruit, parce que c'est de l'autodestruction
que j'aurais faite, c'est sûr, c'est sûr.
Puis c'est en voulant
aller chercher comme l'assentiment
dans le regard des autres, se sentir
accepté.
Mais aussi, j'avais ces, j'avais des gènes
qui faisaient que j'avais le goût.
Moi, j'aimais la lecture.
C'est pas parce que le monde m'encourageait à lire.
Il y a des profs qui me donnaient des livres.
Moi, je lisais ça. C'était mes amis.
Je l'avais, ce côté-là,
pas parce que je l'ai appris, c'est parce que c'était dans moi,
de ce côté-là. J'aimais la musique.
J'aimais Star Wars. Moi, je trippais.
J'avais un imaginaire.
Ça faisait partie de ce que j'étais.
L'amour, oui, mais l'imaginaire, je l'avais.
Il y avait ça aussi.
Ce n'est pas juste que je voulais que le monde m'aime.
Il y avait ça, mais il y avait le côté aussi
que j'étais créatif.
Le côté créatif, tu l'as ou tu ne l'as pas.
Il y en a d'autres qui gardent.
Il y a des hommes d'affaires.
J'ai lu un truc sur un homme d'affaires
qui a réussi, mais lui, c'était faire garde.
Moi, je vais...
Au lieu d'être agressif, je vais être agressif en affaires.
C'est un outil, ce qu'on a vécu.
Peut-être que ça m'a fait garde.
Moi, j'ai un échec, check-moi.
Check, moi, je vais te surprendre.
Il y a ce côté-là.
Mais ce côté-là créatif que t'avais, t'as permis aussi
d'aller chercher l'attention des autres.
Ah ben oui! T'avais quelque chose à communiquer.
Oui, mais tu veux que le monde t'aime, mais
tu sais,
tu veux pas que le monde t'aime, tu veux juste que tes journées soient belles.
Est-ce que tu savais c'était quoi, être aimé?
Non.
Je pense pas. Même là, aujourd'hui,
je suis pas pire, mais tu sais, c'est l'amour, des fois, tu fais, ah'hui, je ne suis pas pire.
L'amour, des fois, tu fais « OK, c'est correct. » Mais le respect, il y a plein d'autres affaires.
On parle de l'argent, c'est ça la question à base.
Mais l'argent, c'est la réussite, c'est le côté.
L'argent, ce n'est pas le flasher, mais c'est le fun.
C'est le fun de savoir que tu te places les pieds.
C'est le fun de savoir que le monde t'apprécie
puis t'as un contrat que tu t'es payé tant, tu sais.
D'être reconnu à ta juste valeur.
Bien, d'être reconnu, d'être respecté.
Tantôt, je parlais du respect.
Le respect, c'est ça.
C'est pas l'argent qui est le respect.
C'est un paquet, mais sauf que ça fait partie du lot.
Est-ce que t'as l'impression qu'il y a un tabou
qui entoure l'argent? Bien, qu'est-ce que t'en penses? Oui. Mais chez les hommes ça fait partie du lot. Est-ce que tu as l'impression qu'il y a un tabou qui entoure l'argent?
Bien, qu'est-ce que tu en penses?
Chez les hommes, parce que chez les femmes,
il y a vraiment une difficulté à négocier
quand on arrive, quand on parle
d'argent. Souvent,
ça va être bon, vous me donnez tant, ça va être beau.
Alors que, OK, on part ça à combien?
Puis moi, je vais me donner le temps de réfléchir.
C'est parce que c'est des vieux réflexes
d'infantiliser.
Il faut se donner une valeur.
Toi, tu es capable de te donner une valeur
quand tu arrives en négociation.
Parce que être travailleur autonome, c'est ça aussi.
C'est d'avoir plusieurs contrats.
Ce n'est pas juste en humour.
Il y a plein de gens dans différents milieux
qui ont souvent à négocier leur valeur.
Tu es à l'aise avec ça?
Oui, mais je ne suis pas exagéré non plus.
Je ferais pas quelque chose qui se peut pas.
Tu sais aussi c'est quoi ta valeur.
Oui, c'est ça, ta juste valeur.
T'as juste valeur. Fait que je suis pas...
Tu fais pas des comparatifs, mais tu fais
« Hey, moi je pense que je peux t'apporter ça. »
Pis quand t'as ce que tu veux commenter,
t'es prêt à donner tout parce que t'as été reconnu
dans ta juste valeur.
Ben je pense que oui, c'est important.
Ça change tout.
Sauf que mon agent, j'ai mon horaire avec mes shows.
Avant, il mettait mon cachet.
Des fois, quand je fais du corpo,
je dis, enlève le cachet.
Je ne veux pas le savoir.
Des fois, je ne sais pas comment je suis payé.
Ça me change mon minding.
Ah oui?
Si je sais qu'il y a trop ou le monde a moins d'argent ou n'importe quoi,
on dirait que ça me rentrait inconscient dans la tête.
Ça, je ne veux pas le savoir.
Tu sais, comme les gigs télé,
on va négocier, mais après ça, je ne pense plus.
Après ça, je suis juste content d'être là.
Parce que tu sais, quand on parle d'argent,
il y a des gens, des fois, qui vont accepter
une job, puis
ils ont tout le temps l'impression
qu'ils n'ont pas assez.
Parce que l'argent, c'est quelque chose que tu ne peux pas oublier.
Tu as l'impression que tu n'as pas été reconnu à ta juste valeur.
Dès qu'on te demande un supplément,
au prix que tu me payes...
C'est arrivé au hockey hier.
La game finie,
on fait 15 minutes de plus.
L'arbitre me dit que je vais me donner tant de plus.
Je fais 15 minutes de plus.
Le gars qui s'occupe de la ligue me dit que non.
Il est parti. Tout le monde
faisait « Il n'y a pas d'allure. » Je fais « Ben non, il avait raison. »
Puis il y a du monde qui disait aussi « On aurait dû
lui donner 30 piastres, puis on s'en fout. »
Oui, parce que lui, il a voulu être reconnu.
Ben, je le comprends.
C'est beaucoup d'affaires, l'argent.
Mais sinon, c'est très québécois.
Né pour un petit pain.
Moi, je coache bien des femmes pour négocier.
Parce qu'il y a vraiment
un tabou
pour parler d'argent. Puis ça, on le sait,
les femmes, on est souvent
moins payées pour faire les mêmes jobs.
Ça n'a pas d'allure, ça.
Je trouve qu'il faut vraiment s'aider entre nous
et dire, nommer les montants.
Pas juste,
de dire des choses entre nous et dire, voici comment tu négocies,
il faut qu'on s'entraide parce que non,
ça n'a pas d'allure. C'est que ça apporte
des frustrations parce que l'argent, on a tout le temps de besoin.
Tu ne peux pas faire
un choix et dire si je t'ai reconnu,
je n'aurais pas ce mot de choix-là parce que c'est ça aussi l'argent.
Tu le vis tu-même, ça t'apporte toujours
des choix, tes vacances, ton épicerie,
ta maison, ton auto.
Ton futur, ton ci, ton ça.
Tu vois tes enfants grandir, tu veux les aider,
mais il faut que tu te mettes de l'argent de côté.
Tantôt, tu disais que ma mère aurait dû répartir différemment.
Sans blague, parce qu'elle est hyper généreuse.
Mais c'est dur de répartir,
parce que tu ne sais pas ce qui s'en vient dans ta vie.
Moi, ça m'est arrivé.
Ça allait super bien à une époque.
Puis à un moment donné, j'ai tout perdu, tous mes gigs.
J'avais un show à Radio-Can,
Tête à quatre, un show d'ado.
Je venais de finir la tournée juste pour rire.
J'animais.
Ça allait bien.
Tous les projets ont tombé l'un après l'autre.
Toc, toc, toc, toc.
Tu te retrouves avec pas grand-chose.
Ça, tu t'es dit que ça m'arrivera plus.
Bien, tu peux pas le prévoir, mais là, j'ai fait,
OK, Steph, essaie de trouver un petit coussin.
Un petit coussin tout d'un coup que ça arrive.
Fais-tu des folies?
Bien, moi, j'ai réalisé, je le fais pour plus.
Pour moi, non, pas beaucoup.
Bien, je fais des voyages.
Voyages.
OK, ça, c'était folie.
Mais tu sais, j'aime le ski.
J'ai acheté des skis,était folie. J'aime le ski.
J'ai acheté des skis Le Fun que j'aime.
Pour les autres, oui.
Pour ma blonde, mes enfants.
J'ai réalisé ça l'autre fois que tout le monde chez nous avait un ordre 19
et moi, j'avais acheté un usager.
Le bien de tes proches.
Le bien-être de tes proches. Si si le monde est heureux quand tu viens chez nous
Je veux que tu sois bien
Mais quand je vais chez vous
Je veux être bien
C'est de l'échange
Sinon je vais te le dire
Hé boy
Mais t'es franc
Ah c'est le fun je te reçois avec des steaks
Des vieilles pâtes
fait que toi tu compares
facilement
tout le temps
je rappelle
ok
alors pour tout le monde
dans la maison
je suis renoteux
ben oui
et je fais ça
ouais mais c'est fait
avec humour
avec plein de gentillesse
mais tu le fais quand même
ben je suis gosseux là
ben oui
je peux créer
2-3 valaises par soirée
j'entends ça certain.
C'est quelque chose.
Oui, mais qu'est-ce que tu veux? On ne peut pas.
J'aime ça t'entendre parce que c'est la première
fois que quelqu'un me dit ça.
C'est parce que ce n'est pas un défaut.
Je ne suis plus capable.
Un appel à tous mes amis,
artistes.
Mon Dieu.
Nos défauts sont tout le temps beaux.
Oui, je sais. Je suis tellement vulnérable.
Si t'es pas vulnérable, je te connais.
T'es gosseux.
T'es un gosseux, t'es perfectionniste.
T'es centré sur tes affaires.
Je me souviens quand tu dis ça, à un moment donné,
à deux filles le matin, il y a longtemps,
quand j'ai commencé, j'avais dit que
j'étais colérique,
que je pognais les nerfs.
Et là, les filles avec qui je travaillais disaient,
« Mais tu ne peux pas dire ça à la télé,
ce n'est pas bon pour ton image. »
Oui, mais c'est parce que c'est vrai.
Je veux dire, je n'ai pas inventé une vie,
je pogne les nerfs, puis bon, je me remets de ça.
Mais je ne pouvais pas dire, on parlait de la colère,
je ne pouvais pas dire que je ne connaissais pas cette émotion.
Mais je trouve que c'est important de le dire.
Puis tu sais, si j'en parle,
c'est parce que j'ai fait un travail sur moi
j'adore ce que tu dis au contraire
si mes amis sont là
tu poses la question
est-ce que Steph dit des phrases qui n'ont pas d'allure
99% à part ma mère
va dire oui
ta mère va dire non
que je suis parfait
que c'est les autres qui ont des jugements
des fois je dis des trucs c'est dans autres qui ont des jugements. Mais c'est donc bien... Moi, des fois, je dis des trucs
et c'est dans l'enthousiasme.
Mais je reste fin.
Mais je reste gossant.
C'est drôle. T'es comme gamin là-dessus.
Ça fait très gamin quand même.
Tu sais, cette honnêteté-là,
cette transparence-là,
tu t'es pas mis de barrière.
Ça veut pas dire qu'on l'est pas gossant,
mais on n'ose pas le dire. Mais c'est drôle de dire ça, que t'es gossant.rière ça veut pas dire qu'on l'est pas gossant mais on ose pas le dire
c'est drôle de dire ça que t'es gossant
étant donné que je suis TDA
tu le sais
les gens souvent ils sont capables
ah t'es perdu
pis quand le monde me dit ah t'es perdu pis je fais ah toi t'es contrôlante
ben ça se dit pas
tu viens de me dire que je suis perdu pourquoi je peux pas te dire ça
c'est vrai regarde tantôt tu me dis
mets un petit napperon, fais ça,
va prendre la bière,
prends celle dans le frigo, pas celle...
Tu sais, tu fais...
Mais non, mais c'est méchant.
Mais toi, c'est pas méchant. Mais non, toi, c'est drôle.
Mais tu le nommes.
Ouais, mais sauf que j'arrête de le faire, parce qu'à un moment donné...
Je vais rester perdu.
Je pense qu'il y a du monde, en t'écoutant,
ils vont se reconnaître, ou ils vont reconnaître quelqu'un d'autre. Mais souvent, parce qu'il y a du monde qui, en t'écoutant, ils vont se reconnaître ou ils vont reconnaître quelqu'un d'autre.
Mais souvent, parce qu'il y a des gens
qui sont capables de dire des trucs,
mais ils ne sont pas capables d'encaisser.
Oui, ça, c'est vrai. Mais ça, c'est toujours ça.
Ça, c'est les gens qui se nomment...
Tu sais, leurs défauts, c'est tout le temps.
Ceux qui se nomment les mauvais défauts
ou le style de vie qu'ils ont,
mais c'est souvent les gens qui...
Mais l'authenticité...
Moi, tu sais, j'ai tellement rencontré
de spécialistes dans ce que j'ai fait
mais quelqu'un disait
quand t'es authentique
faut que t'acceptes l'authenticité des autres
c'est à dire que tu peux pas être authentique
pis pas vouloir accepter
parce que si t'es vrai
pis tu dis aux autres ce que tu penses
faut t'accepter aussi que l'autre te dise
mais quand tu dis que t'es authentique t'es vrai pis tu dis aux autres ce que tu penses, ben faut t'accepter aussi que l'autre te dise ce que tu penses. Mais quand tu dis que t'es authentique,
t'es rarement très authentique.
Ouais, mais je veux dire dans le sens que quand tu dis la...
Quand t'oses dire les choses...
Ah, il y a un erreur dans le jeu.
Là, tu m'en donnes toi encore.
Mais tu sais, quand tu dis à quelqu'un,
ben voici ma vérité,
mais faut que tu sois prêt à entendre celle de l'autre,
sinon on va pas là.
Ouais.
Tu comprends, parce que...
Leçon de vie.
Leçon de vie.
Et voilà, leçon de vie, c'est créatif. Leçon de vie. Leçon de vie. Et voilà.
Leçon de vie.
C'est la même affaire. Je t'en dis trois, t'en choisis une.
Que penserait le jeune fallu de l'homme que tu es aujourd'hui?
Quelle porte s'est-elle
ouverte grâce à un échec de ta vie
ou à cause d'un échec de ta vie?
Est-ce qu'avoir des
enfants t'a permis de réparer des blessures?
Mon Dieu, c'est bol!
On commence souvent à changer de couleur.
On devient plus personnel.
Tu le sens, là?
La première, c'est que...
Que penserait le jeune fallu de l'homme
que tu es devenu?
Celle-là, j'ai souvent répondu.
Je pense que je la skipperais
parce qu'il est très fier.
Quelle porte s'est-elle ouverte?
Il trouve qu'il a un beau corps.
Il trouve qu'il a un beau corps.
Mais attends, on va éclaircir ça.
Donc, t'aimes ton corps. Parce que c'est rare, les gens, qui aiment leur corps complètement. Il n'est pas beau. Il n'y a rien d'imperfait. beau corps mais attends on va éclaircir ça donc t'aimes ton corps
parce que c'est rare
les gens qui aiment
leur corps complètement
il est pas beau
il y a rien de parfait
non mais attends
mais toi
oui mais j'aime ça
dire ça
ça me fait du bien
mais ça te fait du bien
mais qu'est-ce que
tu chèques les épaules un peu
sur le lit
mais pourquoi ça te fait du bien
de parler de ton corps
mais même si
quand il est pas hot
puis je m'entraîne pas
presque pas
non non parce que
je trouve ça drôle
je trouve que
ça met de l'humour
ça fait
parce qu'on entend pas ça souvent
moi si je vois quelqu'un dans la vie qui me parle de son corps, je suis heureux.
Parce que je veux pas parler de tes décos
pis tes nouvelles tablettes, pis ta table que t'as achetée.
Toi, tu veux qu'on parle de notre corps.
Je veux qu'on soit... Si on y va en ligne,
on y va en ligne dans des discussions
qui n'ont aucun rapport.
Mais ton corps, tu changerais-tu quelque chose?
Ou il plaît à 100% pis tu le garderais comme ça?
Je le garderais comme ça. Peut-être plus de cheveux. J'ai un rond.
Ça m'énerve.
Mes enfants prennent des photos et ils me les envoient.
Je trouve ça insultant.
Parce que toi, tu ne le vois pas, ton rond.
Quand je fais de la télé et que je vois un rond,
j'appelle le réalisateur. Tu ne sais pas monter.
J'ai mon rond.
Est-ce que ça te ferait peur de perdre complètement tes cheveux?
Là, j'ai fait un traitement.
Ma blonde me donne des petites huiles.
OK.
Non, ça va faire parler.
C'est juste que je n'ai pas de sourcils.
Pas de cheveux.
Je vais être affreux.
Mais mon corps, c'est une blague.
Tu as encore beaucoup de cheveux.
J'ai encore des cheveux.
Je trouve le corps humain drôle.
Ça me fait rire quand je dis ça.
Je le dis dans plein d'entrevues. Au début, il écri rire parce que c'est... ça me fait rire quand je dis ça. Je le dis dans plein
d'entrevues, puis au début, il écrivait, puis il l'écrive plus.
As-tu des projets? Mais là,
c'est important de...
Mais je m'entraîne pas une tonne. Je suis pas reconnu
pour ça. Ça me fait juste rire. C'est juste
de l'humour léger que je... Ma blonde
me dirait, tu vas décrocher de ça, là.
Trouve-toi une autre gag. Ben ouais, ça me fait
rire. Parler de mon corps. Parce qu'il y a souvent des gens
qui font, ah, tu t'entraînes? » Je fais
« Non, pas vraiment. »
Ça, c'est pas la bonne réponse.
Non, parle-moi. Comme le CrossFit,
j'ai dit que je l'ai fait une fois, puis ça fait
six mois que j'en parle à la radio.
Je parle à quelqu'un qui s'entraîne.
On parle d'alimentation. Je fais
« Moi, depuis que je m'entraîne, tout le monde fait
« Christ, tu l'as fait une fois, il a fallu. »
« Oui, mais c'est déjà plus que que toi. C'est un mode de vie.
Il n'y a pas de prescription.
Tu l'as fait une fois.
On ne dit pas après huit fois.
Ma blonde a continué.
J'ai arrêté.
Elle y va trois fois par semaine.
Qu'est-ce que tu n'aimes pas dans l'entraînement?
J'aime ça. Je vais à mon gym.
Je ne sais pas.
Je n'aime pas.
J'ai la misère avec ça. J'ai mal partout. Je suis sais pas. Je n'aime pas... Go, go, go!
J'ai la misère avec ça. Mais j'ai mal partout aussi.
Je rends du vieux.
Tu commences à sentir des petites douleurs.
On va-tu à tes questions? On y va.
Tu es en train de parler de ton corps.
Ça te fatigue.
Quelle porte s'est-elle ouverte grâce à un échec de ta vie ou est-ce qu'avoir des enfants t'a permis
de réparer des blessures?
Quelle porte s'est ouverte à un échec de la vie?
Ah, mon Dieu.
Ça, c'est...
Tantôt, j'en parlais un petit peu.
Quel échec, quel gros échec j'ai eu qui m'a ouvert une porte?
Je pense que c'est relié un peu à tantôt.
Quand j'ai perdu mon show,
quand a pas été renouvelé un show télé,
ma blonde de l'époque est partie.
À peu près en même temps.
Plus ou moins que tout, dans les mêmes eaux.
On dirait que j'avais eu une peine d'amour
à 20 ans.
Puis là, on dirait qu'à 40 ans,
je pensais pas que j'allais avoir une autre peine.
C'était une peine de vie plus qu'une peine d'amour.
C'est un constat. Puis c'est une peine d'amitié
parce que tous nos amis étaient ensemble.
J'ai décidé de tout laisser tomber. Puis le monde,
tranquillement, pas vite, on... Tu sais, il y a comme
pas des choix, mais il y a des trucs qui se sont faits.
On s'est dispersés un peu.
C'est vrai que c'est du fait comme amie quand t'as un couple qui se sépare.
On dirait qu'il faut... Puis elle est amie avec tous mes amis.
OK. Fait que là, ça a fait vraiment une séparation.
Ça a fait un split.
Puis à partir de là,
je me retrouvais dans une maison.
En plus, j'avais déménagé, j'étais à Montréal.
J'étais en banlieue, tout seul, dans une grosse maison.
Avec mon scooter.
Tu sais, c'était un échec,
mais tu sais, je l'ai vécu.
Je l'ai vécu en vrai.
De passer des journées tout seul. J'avais mis un matelas dans le salon
je voulais pas dormir dans une chambre
je trouvais ça comme déprimant
être tout seul
pis là je faisais la fête
j'étais comme
trop
te sentais-tu un peu désincarné
je faisais des trucs.
C'est une période, tu sais,
j'étais comme une rockstar déchue.
Non, mais je le faisais de même.
Non, mais c'est triste comme image, ça,
où tout va bien, puis à un moment donné...
Tout drop.
C'est comme si quelqu'un t'a enlevé le tapis en dessous des pieds, puis...
Là, t'as tes amis, c'est tous des amis
qui disent ce que t'as le goût d'entendre.
C'est un échec.
Oui.
Mais un échec que j'avais deux choix de vie.
Soit j'allais dans le côté, c'était le fun.
Je te jure, mes soirées étaient incroyables.
Je riais, j'avais du fun.
Je n'étais pas...
C'est en revenant à la maison que...
Il y avait un vide.
Mais c'est surtout qu'à un moment donné,
je lui ai dit, ah non, c'est correct.
C'est correct de dormir dans le salon. Mais à un moment donné, je lui ai dit, ah non, c'est correct. C'est correct de dormir dans le salon.
Mais à un moment donné,
j'ai fait, tu t'en vas où?
Si tu continues,
ça va être fini.
J'ai fait, OK, on met le lit
dans la chambre.
Tantôt, je parlais du sport, l'importance.
Je recommençais à aller au gym, à refaire du vélo,
appeler des bons amis,
m'excuser à certains.
Ah, t'es capable de t'excuser?
Ouais. C'est bon, ça.
De faire garde, j'étais pas bien.
Je t'ai dit des choses, mais j'étais pas bien.
Désolé. Il y en a qui sont revenus,
d'autres, non.
Mais t'as quand même fait la paix parce que toi, t'as...
Mais ça a pris un an avant que...
Puis le travail aussi, parce que quand t'es pas
une bonne attitude, t'arrives...
Je suis arrivé à un tournage un moment donné.
J'avais dormi une demi-heure.
J'étais arrivé à un tournage,
une journée de tournage,
j'avais plus de voix,
j'étais complètement...
J'avais fait la fête.
Puis là, tu fais,
mais tu peux pas faire ça.
Là, t'avais quel âge à peu près?
38.
J'étais quand même assez vieux. Mais tu sais, quand tu es déprimé, c'est ça que je disais, je l'avais v âge à peu près? 38. Je suis quand même assez vieux.
Quand tu es déprimé,
je l'avais vécu à 20 ans,
puis là, j'étais à 40.
J'avais fait des bonnes années,
donc j'avais de l'argent.
Tu payes les tournées, tu t'en vas,
tu découvres du monde,
tu te réveilles le lendemain,
tu te dis que tu as acheté un billet d'avion
et que tu pars demain.
Ah oui?
Oui.
Ça n'a pas duré longtemps. d'avion, je pars demain. Ah oui? Oui. T'as connu ça?
Ah oui, mais ça n'a pas duré longtemps.
C'était très court dans ma vie, un petit bout.
Je pense que c'était un échec qui m'a amené vers,
m'a amené à avoir des habitudes,
puis à retrouver un bit de vie.
Puis après ça, il y a d'autres projets qui sont arrivés.
Tu ne veux plus goûter à ça.
Tu as compris que ça, c'était peut-être pas ton choix.
Peut-être pas ce qui te représente le plus.
Ah non, non, non.
C'est ça, je ne veux plus aller là.
C'est parce que tu n'allais pas bien et tu as comblé quelque chose qui t'a aidé à ce moment-là.
Mais je n'étais pas dans la drogue.
Je n'étais pas dans le jeu.
Je n'étais pas dans le...
Tu sais, quand je dis ça,
c'est que j'avais du fun,
mais j'ai toujours été le même fallu.
J'étais respectueux.
Mais tu étais seul à travers tout ça.
Mais je me suis retrouvé seul avec du monde.
Je connaissais tout le monde dans tous les bars,
les DJs.
C'était comme rendu.
J'étais branché, mais ce n'était pas...
Ce n'était pas satisfaisant.
Puis du coup, je faisais comme...
Non, c'est le fun.
Qu'est-ce que tu as appris sur toi pendant cette période?
J'ai appris que moi, j'ai besoin d'équilibre dans la vie
J'ai appris que
la job c'est pas juste ça
C'est à partir de là
qu'il y a plein d'autres projets qui sont arrivés aussi
D'apprendre qu'un échec
ça fait partie de la vie
C'est qu'un échec
c'est pas qu'il y a personne qui t'en veut
C'est juste la vie Dans ton échec il y avait ta pas qu'il y ait personne qui t'en veut. C'est juste la vie.
Puis dans ton échec, il y avait ta notion de solitude aussi.
Ah bien oui, la solitude.
Mais moi, je m'isolais aussi.
Après, tu fais le constat,
tu fais, si je me suis pris,
je me suis isolé.
C'était important.
Quand tu t'isoles, tu fais,
c'est de leur faute.
C'est un processus.
Quand tu as rencontré ta blonde actuelle,
est-ce que tu as l'impression que tu étais
comme un meilleur chum
parce que tu as connu cette période-là?
J'aimerais dire oui.
Ça ferait un beau film.
Histoire vécue.
Le gars te croche, il la croise,
il te met dans un café, il chicane un peu.
Avec ses amis, il est tellement niaiseux.
J'ai rencontré une fille, mais je pense que ça ne marchera jamais.
Oui, mais c'est parce que tu saisissais
que c'était précieux, la relation, tu sais.
Aïe, aïe, aïe.
J'aimerais te dire oui.
C'est ça, ma réponse.
Tu aimerais ça dire oui à ça?
Parce que quand tu vis un échec amoureux après, tu sais.
Oui, mais c'était un échec amoureux.
Ça ne marchait plus.
C'était un échec amoureux, mais Oui, mais c'était un échec amoureux. Ça ne marchait plus.
Un échec amoureux, mais qui était un... Ça ne marchait plus.
On le savait, les deux, que ça ne fonctionnait pas.
C'est souvent ça que c'est un échec amoureux.
C'est un échec.
Tu y as cru, puis à un moment donné, tu te dis,
bon, bien, ça ne va pas.
J'y ai cru, mais sauf que je travaillais beaucoup trop.
C'était comme...
J'avais vécu trop d'affaires en même temps.
Tu ne t'investissais pas complètement?
Zéro.
Zéro.
C'était n'importe qui serait parti.
Et ça, tu l'as compris
quand tu es arrivé dans une autre relation,
que s'investir personnellement dans une relation...
Tu sais, quand ça fait six fois que les filles te laissent
pour la même raison, tu te dis,
ils ont peut-être raison.
Tu as eu des grosses peines d'amour?
Je me suis tout le temps fait quitter.
Je pense que je n'ai jamais quitté. Même Columbia,
ils ont fermé avant que je les quitte.
Quand la maison Columbia te quitte
avant, on a tous voulu quitter la
maison Columbia, mais on n'a jamais réussi.
J'ai plein de cartes, là, tu sais, des fois,
que je fais là. Non, non, mais
c'est ça. Mais j'ai appris, parce que quand j'ai
rencontré, c'est...
Tu sais, j'avais des amis. Là, j'étais bien, eux. Tu sais, j'allais bien, quand j'ai rencontré, tu sais, j'ai appris parce que quand j'ai rencontré j'avais des amis
là j'étais bien eux
j'allais bien
quand j'ai rencontré
je pense que j'allais bien
non j'allais bien
je travaillais pas beaucoup par exemple
j'ai rencontré
mais j'ai pas eu de coup de foudre
j'ai rencontré une personne avec qui
intellectuellement que je me suis branché
que c'est la première fois
depuis peut-être un an et demi que j'étais avec
quelqu'un et que je n'avais pas le goût qu'elle s'en aille.
Parce que tu les avais
vues toutes partir avant. Mais je voulais qu'elle s'en aille.
Aussi, après, souvent.
Tu le voulais, tu faisais tout pour que ça arrive.
J'avais de la peine après.
J'ai fait un texte là-dessus qu'il faudrait que je refasse.
C'est que, tu sais, je faisais tout
pour qu'elle s'en aille,
puis quand elle me disait « Je te quitte »,
je faisais « Donne-moi une chance ».
Tu sabotais la relation.
Mais oui, mais quand elle disait « Ok, je t'en donne une »,
je faisais « Mais t'es donc arde, tu voulais pas que ça soit fini ».
C'est dur à suivre.
Ah, mais je suis très... Mais non.
Moi, je te mets tout le temps ça au pire,
mais c'est mon côté de l'humour, de grossir des faits.
Non, mais ce que tu dis, c'est très intéressant.
Tu n'es pas tout seul, là-même.
Il y en a beaucoup.
Tu provoques quelque chose, puis une fois que ça arrive,
tu fais comme si tu ne le comprends pas,
alors que tu l'as provoqué.
Oui, tu provoques souvent ça.
Un couple qui ne fonctionne pas,
les pourcentages de personnes qui tombent en amour
avec quelqu'un d'autre, c'est parce qu'il y a plein de choses
que tu n'as pas faites avant.
Oui, oui, tout à fait.
Une fille, vous êtes meilleur dans le processus. Quand vous allez à d'autres choses, vous allezun d'autre, c'est parce qu'il y a plein de choses que t'as pas faites avant. Oui, oui, tout à fait. Une fille, vous êtes meilleur dans le processus
de quand vous allez à d'autres choses,
vous allez à d'autres choses. Un gars,
c'est pas grave, c'est correct.
OK. Là, je change ça.
Mais non.
T'as l'impression qu'une fille, ça prend plus de temps,
mais quand ça fait son choix, c'est plus définitif.
Ben oui. Mais pas tout.
Mais tu sens
cette différence-là. Oui, j'en ai la différence.
Mais moi, l'échec m'a permis aussi de...
Si je m'implique dans une relation,
je vais arrêter de lâcher
au premier problème. Si je m'implique dans
un projet, je vais arrêter de lâcher au premier
obstacle. Si je commence quelque chose,
mais je ne suis pas à ma place, je vais avoir la décence
de lâcher
avant de faire quelque chose trop longtemps que
je n'aime pas, puis de ne pas être de commerce agréable.
Ça, ça m'a appris ça.
C'est une grande leçon de vie, ça.
Bien oui, mais j'ai quand même quasiment 40 ans.
Oui, mais tu ne le savais pas à 35.
Non.
35, n'est où?
Tu as fini par l'apprendre.
Il y en a qui ne l'apprendront jamais.
Que s'investir, ça fait une différence.
Mais pour s'investir, il faut que tu. Mais tu sais, pour s'investir,
il faut que tu saches qu'est-ce que tu veux
et qui tu es.
Tu sais-tu qui t'es?
Oui, moi, je sais pas mal.
Pas mal?
Oui.
Vers quel âge que tu as su que tu étais qui?
C'est 30 ans.
À 30 ans?
À 30 ans, je le sais très bien.
Moi, j'ai été à l'Uté longtemps
pour la grossesse de mon fils.
C'est dans cette période d'immobilité complète
que j'ai fait les plus grands changements de ma vie.
Parce que là, quand tu es toujours en action...
Tu n'as pas le temps de penser.
Moi, j'étais tellement en action.
C'est ça, ça bouge autour, tu bouges autour.
Il y a toujours quelque chose.
Mais de tout arrêter, d'être dans le fond d'un lit,
couché vraiment pendant des semaines...
Et de penser, ça va-tu être correct?
Il va-tu être correct?
C'est ça, de vouloir que le bébé en toi survive.
Il y avait beaucoup d'affaires.
Mais c'est là que,
ça va prendre, mettons, deux, trois semaines
avant de tomber dans un état
où tu ne dis pas,
« Mon Dieu, je ne suis pas là, comment ils vont faire ça? »
À un moment donné, le petit côté que j'avais quand même
où je voulais que tout soit correct, je l pas là, comment ils vont faire ça? » À un moment donné, le petit côté que j'avais quand même,
où je voulais que tout soit correct,
je l'ai pas mal perdu là aussi.
De dire, regarde, dans le fond de mon lit,
peut-être que ma fille la plus vieille était habillée un peu drôle,
je l'aurais pas habillée,
j'aurais pas mis des collants jaunes avec une robe rouge.
On s'en fout, ça.
Mais elle, elle arrivait avec ses lulus tout croches,
toute heureuse.
Ça a pris, comme je te dirais, deux, trois semaines avant.
Et aujourd'hui, elle a encore des looks drôles.
Oui, elle a encore les collants jaunes de la robe.
Non, mais tu sais, après ça...
C'est parce que ta fille est là, je trouve ça drôle.
Mais tu sais, après ça, tu sais,
après les deux, trois semaines où tu te dis,
regarde, la Terre continue de tourner,
je pourrais être décédée, puis tout va retomber.
On n'est pas au bout de la marde.
Et ça m'a fait du bien de comprendre ça, vraiment,
de lâcher prise et de voir
aussi c'était qui, mettons, les bons amis
autour de moi, les amis que j'avais pas
besoin. Je me suis rendu compte que je
traînais bien des affaires qui étaient pas nécessaires.
Mais regarde,
on a toute une façon... Un moment donné,
il faut que tu tombes pour te relever, je pense.
Oui, mais... Quand tu tombes pas, là,
un moment donné, à moins il y en a qui ont des forces
incroyables. Mais il faut que t'arrêtes les moteurs, à un moment donné, à moins qu'il y en a qui ont des forces incroyables. Mais il faut que tu arrêtes les moteurs
à un moment donné pour entendre le vrai bruit.
Parce que des fois, le moteur, il roule tellement
qu'il prend toute la place.
Mais des fois, d'arrêter le moteur,
de se calmer, de trouver une façon de dire
« OK, là, j'allège ça et j'essaie
d'entendre
qu'est-ce que j'ai envie
d'entendre, justement. » Et là, de repartir ton moteur au rythme de ton envie,
parce qu'on s'enflamme.
Moi, j'ai des périodes maintenant, je vais dire,
qui là, c'est assez.
Je suis en train de...
Ça tourne trop vite, puis on dirait,
quand quelqu'un me pose une question,
je n'ai même plus de réponse, je ne sais plus ce que je veux.
On a cette responsabilité-là.
C'est pas les autres...
Mais c'est dur de dire ça à quelqu'un.
Mais sauf que c'est pas les autres
qui peuvent s'arrêter pour nous, jamais.
Non, et s'ils ne comprennent pas, ils comprendront un jour.
Si tu le comprends à 40 ans, c'est à 40 ans.
Mais il faut le comprendre à un moment donné qui on est.
Moi, ça m'a permis ça, de comprendre que j'avais vraiment des défauts de fabrication
que je ne pouvais pas changer.
J'avais aussi des défauts sur lesquels je pouvais travailler.
J'avais aussi des qualités. À un moment donné,
tu es capable de te définir. C'est là que tu
gagnes en assurance et en fierté.
Est-ce que tu es fier de toi dans la vie?
La plupart du temps, oui.
Ça, c'est important.
Il y a des trucs que je suis fier, mais d'autres que...
Hier, j'ai mis le linge
de laveuse à ma blonde
parce qu'elle s'occupait du lavage.
J'ai étendu tout croche. Elle m'a fait,
« Steph, fais-les comme du monde ou fais-les pas. »
Je fais, « Mais je les fais. » « Mais non! »
Elle dit, « Fais-les comme du monde. »
C'est ça son point.
Fait que même si je dis, « Oui, mais moi, comment je me suis senti? »
« Non! Fais-les comme du monde ou fais-les pas. »
C'est vrai. Des fois, j'en rappelle.
Moi, j'ai une blonde qui m'aide beaucoup.
Elle te cadre.
Elle n'est pas group beaucoup. Elle te cadre. Elle n'est pas groupie.
Elle te cadre.
Elle me cadre, mais elle a sa vie,
elle a ses trucs.
Il y a des exgences, puis il y a des moments
où tu peux être toi-même.
Tu es bien comme ça.
Je pense que oui. Je suis bien.
Je suis très bien. Très heureux.
La prochaine question dans les jaunes.
Est-ce qu'avoir des enfants t'a permis de réparer
des blessures?
Ça, je pensais
qu'au début, je pensais
que ça allait réparer des blessures
d'un enfant. Puis avec le constat
que t'as pas le temps de réparer
des blessures quand t'es avec des enfants.
C'est plus le temps.
Si j'avais attendu là,
j'aurais été un père de merde. Selon moi, là. Il y a des gens qui plus le temps. Si j'avais attendu là, j'aurais été un père de merde.
Selon moi, là.
Il y a des gens qui peuvent le vivre.
Même moi, avant d'avoir des enfants,
je me suis posé la question.
J'ai dit...
Puis tu sais, c'est après ma période
que j'ai tombé.
C'est deux ans après que j'ai eu Arthur.
On a dit qu'on a eu Arthur.
Mais là, j'ai décidé que j'allais ailleurs.
J'avais réglé pas mal de petites affaires.
Là-dessus, on parle de deux ans que j'ai été consulté. J'avais réglé pas mal de petites affaires. Là-dessus, on parle de deux ans
que j'ai été consulté. C'est un processus.
Qu'est-ce que tu...
Qu'est-ce que la consultation? Tu es allé en thérapie?
Est-ce que c'est la première fois que tu faisais
une thérapie? Non, c'est ma
deux, trois... J'y étais quand j'étais jeune,
en troisième année, quatrième année.
Tout mon primaire, je voyais un psychologue.
Avec l'école et tout ça.
Le système était quand même bien à cette époque-là.
Puis c'était
ma deuxième...
Celle-là,
j'avais été un an.
Je pensais que tout allait bien.
Puis là, je retournais un an et demi.
Je vais au deux, trois ans.
Ça te rééquilibre?
Ça t'aide à...
Oui, ça m'aide vraiment.
Ça me permet de parler avec quelqu'un.
Ma dernière était bonne là-dessus.
Des fois, elle faisait...
Là, tu fabules.
Elle me disait...
Elle avait raison.
Des fois, tu te craignes.
Tu fais...
C'est n'importe quoi.
Elle te ramenait. C'est ramené, des fois. C'est ça'importe quoi. Fait qu'à te ramener.
C'est ramener, des fois.
C'est ça que ça sert.
Parce que sinon, je l'aurais dit à ma blonde,
à mes enfants, à mes amis.
Ces phrases-là, elles étaient dans moi.
Ça te permet de sortir quelque chose.
Tu acceptais qu'elle te dise ça.
Bien oui.
Tu n'accepterais pas tout le monde.
Non, surtout que je la paye.
En plus.
Non, mais tu la payes pour justement qu'elle te ramène
qu'elle te ressente
t'as besoin de parler dans la vie
excuse-moi, par rapport aux enfants
Arthur, Simone, moi j'avais peur de ne pas être présent
puis de m'emmerder avec eux autres
j'avais peur que le temps soit trop long
ils ont quel âge tes enfants Arthur et Simone
Arthur va avoir 13 ans, Simone a 11 ans
puis je les appelle copains puis il fait non quel âge a tes enfants, Arthur et Simone? Là, Arthur, il va avoir 13 ans, Simone a 11 ans. OK.
Puis je les appelle copains.
Puis il fait non.
On est ton enfant, t'es pas... Non, un enfant, il veut un père, une mère.
Ou deux pères, deux mères, ça dépend,
mais il veut avoir des parents.
Oui, je sais. Regarde, ça, c'est mon côté...
Mais toi, comme t'as eu une enfance particulière...
Oui.
Parce qu'à un moment, si on faisait un résumé
de ton enfance,
ton père a décidé...
Avec une grosse voix.
Fais-le avec une grosse voix, tu sais, comme une musicographie.
À l'âge de deux ans.
Oui, exactement.
Non, mais rapidement dans ta vie, ta famille a éclaté.
Oui, en gros, ma famille a éclaté.
Implosée.
Ça s'est fait rapidement.
Ton père a décidé de mettre fin à ses jours.
Tu étais à quel âge? Tu étais tout petit.
Tu avais trois frères plus vieux que toi.
Trois grands frères.
Donc, ta mère s'est retrouvée avec quatre garçons.
Je n'ai pas vraiment vécu
avec cette femme-là.
Mais elle a vécu avec tes frères plus
parce que tu étais tout petit.
On peut s'imaginer, Stéphane,
quand on repense à ça vu de l'extérieur,
c'est une famille, un père, une mère, quatre garçons.
Oui.
Puis tu avais quoi?
J'avais 10 ans de différence avec l'autre.
Fait que j'étais un accident.
C'est quoi, entre 2 et 12?
Tu avais quel âge à ce moment-là?
Deux ans et demi.
Deux ans et demi.
Fait que les autres, il y avait 13, 14,
16, 17.
Il était quand même grand.
Oui, c'était des bommes.
Toi, tu es comme le petit qui a quand même trois grands frères.
Vous êtes une famille et tout à coup, ton père
décide de mettre fin
à ses jours.
Ta mère perd son conjoint.
On le sait, il y a un suicide.
C'est quelque chose. C'est toujours, on le sait, un suicide. Ah, c'est quelque chose, hein?
C'est ça.
Oui.
Je veux dire, c'est vraiment une bombe
qui éclate dans une famille.
Oui, c'est sûr, c'est sûr.
Ça laisse des séquelles.
Et à ce moment-là, ta mère décide
que c'est pas possible...
De s'occuper de moi.
De s'occuper de toi.
Oui.
Parce que c'est trop lourd, ce qu'elle vient de vivre.
Bien oui, mais tu sais...
J'en ai parlé à...
Elle a jamais voulu m'en parler vraiment.
Fait que c'est un constat de...
Je ne pourrais pas te dire
comment elle se sentait
parce qu'elle ne me l'a pas dit.
Mais on se consiste,
c'est qu'à ce moment-là,
c'est là que tu as été
en famille d'accueil.
Oui, que j'ai commencé
le processus.
Tu as commencé le processus,
c'est suite au décès
de ton père.
Non, un peu après ça,
j'étais dans la famille.
J'étais chez mes grands-parents.
Ah oui, tout de suite après, c'est ça.
T'as pas été tout de suite.
J'ai fait de la famille d'accueil,
mais je n'ai fait du divan en tabarnouche.
Qu'est-ce que tu veux dire?
Je dormais chez tout le monde.
Je restais trois mois quelque part.
Deux mois là.
Une semaine là.
Je faisais du Airbnb à l'avance.
Dans ta famille, ça, à ce moment-là?
Dans la famille, oui.
Parce que là...
Déjà, je suis pas gentil, ceci dit.
Mais c'est parce que...
Il y avait du monde avec des cœurs immenses.
La famille, ma mère, mon père.
Tout le monde voulait aider à la hauteur de son potentiel.
Je crois.
C'est quelque chose que c'est dans mon souvenir de petit-enfant.
Mais j'ai des bons souvenirs
de ces gens-là.
Les Paquettes,
les Dagenais, il y avait du monde incroyable avec des
cœurs gros comme ça. Mais eux,
il y avait leur réalité, il y avait leur vie, il y avait
un drame. C'est un drame familial quand tu
regardes ça. C'est une émission de télé.
Une famille
qui implose avec le père qu'on ne sait pas trop que c'est louche.
Il y a plein de choses.
Il y a beaucoup de non-dits.
Il y a beaucoup de chicanes de famille.
Il n'y aura jamais de réponse.
Non, parce que moi, j'en ai eu deux
et ce n'est pas la même.
Tu n'as pas eu la même version?
Non.
Tu n'as jamais vraiment compris?
Il y a des gens qui ont voulu me le dire
et j'ai fait non, ça ne me tente pas.
Je n'ai pas le goût d'entendre une autre histoire
que c'est selon toi.
C'est ça, donc t'auras jamais la vraie
version des faits de ce qui s'est passé.
Puis il me disait, il faut que tu le saches.
Je dis non, ça me tente pas.
T'as peur de savoir? Non, même pas, je suis même plus là.
Parce que t'es rendu ailleurs.
Ben oui, mais à un moment donné, même si je sais qu'il est arrivé ça
au lieu de ça, que lui a fait ça au lieu de ça,
ça va être quoi? C'est prendre le passé
puis le modeler.
Est-ce que tu vas jusqu'à dire
s'il n'avait pas posé ce geste-là,
quelle aurait été ma vie?
Je me l'ai déjà dit
et je serais peut-être plus malheureux.
Parce que tu t'en es bien
sorti.
Oui, je pense que ce que tu vis, c'est ce qui t'amène
vers d'autres choses.
Il ne faut pas que tu aies de la peine de ce que tu vis, c'est qu'il t'amène vers d'autres choses. Il ne faut pas que tu aies de la peine
de ce que tu as vécu.
Mais quand tu as eu tes enfants...
Tu peux avoir de la peine, mais il ne faut pas que ce soit une défaite.
Je comprends.
Il ne faut pas que tu vives toujours avec ça
et reproduire.
Mais quand tu as eu tes enfants,
tu leur as offert
une enfance que tu n'as pas connue.
Oui, mais en même temps temps j'ai été trop
trop gentil
trop je l'ai pas qu'à être la peine
t'sais des fois un peu trop
t'sais dans le sens de réparer
des blessures c'est comme si t'essayais de réparer
des choses que t'avais vécues
ton manque à toi
il leur arrive quelque chose, j'étais un loup, j'étais déchamboulé
autant je suis pas agressif,
autant je devenais un...
Je peux me battre pour mes enfants.
Est-ce que tu as réalisé en ayant des enfants...
Je vais perdre en passant.
Ah oui, tu vas perdre?
Je vais perdre. Je peux me battre.
Mais est-ce que tu as réalisé
à ce moment-là, quand tu as vu
c'était quoi être un enfant avec tes enfants,
ce que tu avais vécu, est-ce que
tu le comprenais encore plus?
La difficulté de ce que tu as vécu?
Des fois, non, mais à certains,
on va dire, à 4 ans
ou, tu sais, on va dire, quand j'arrivais à telle famille,
je fais, aïe aïe, à cet âge-là, j'arrivais dans cette famille-là.
C'est juste des flashs.
Est-ce que tu les imaginais, tes enfants, vivre ça?
Non, ça, j'ai pas voulu
j'ai un bel imaginaire mais non
mais tu sais quand Arthur est arrivé
tu sais ça fait comme oh my god
ok merde
tu sais je m'en souviens d'y avoir parlé
je vais être là
je vais être là, papa il va être là
c'est là que j'ai arrêté de jouer dans les bars aussi
j'ai décidé que là je vais avoir une vraie carrière
je veux que mon gars me voit plus tard
pas, hé papa il faisait ça
avant que t'arrives au monde
pendant un an
j'ai commencé à travailler, j'ai tout lâché
là on y va, on fait des auditions
pis c'est là que tout a commencé aussi
c'est un peu
avec Arthur, quand Arthur est arrivé je me suis fait
non, moi je suis orgueilleux.
Ça a donné un sens. Ah, merde, un sens.
Mais tu sais,
ça a donné un sens là, mais il y a d'autres choses.
Ça n'a jamais de sens, mais c'est ça la vie.
Mais dans le sens que là,
il dépendait. Il y avait
une dépendance à toi. C'est la première fois
que tu avais quelqu'un qui te dépendait de toi.
Oui, mais oui. Puis aussi,
j'avais pas le goût que ça marche pas,
mais tu peux pas te mettre cette pression-là.
Tu peux pas dire à ta blonde,
« On va rester ensemble parce que moi, je l'ai vécu. » Mais est-ce que ça allège quelque chose
d'avoir créé une famille,
d'avoir, avec ta blonde,
d'avoir fondé une famille et d'assurer?
Tu sais, d'être le père qui assure
ce que toi,
t'as pas connu avec ton père paternel.
Oui, mais je pourrais te dire ça, mais...
Mais tu poses pas cette question-là.
Non, c'est pas...
Moi, je l'ai tellement vécu d'affaires
qu'à un moment donné, je suis revenu un papa
comme les autres. Tu sais, moi, la normalité
est importante dans ma vie.
Puis quand je pars trop là-dedans,
ma blonde, elle fait... Elle revient, là.
À un moment donné, elle fait... Arrient, là. À un moment donné, elle fait
« Arrête, là, Steph. Là, je t'ai dit ça. Arrête de retourner
dans ton passé. » – Mais est-ce que t'es quand même fière?
Parce que, tu sais, il y a des gens qui vont avoir vécu
des choses un peu
comme toi,
puis ils vont toujours dire « Bien, moi, je peux
pas te donner ce que j'ai pas reçu. »
Alors que toi, t'es allé chercher
de l'aide pour aller chercher peut-être
ce que t'as pas reçu ailleurs.
Puis t'es capableé chercher de l'aide pour aller chercher peut-être ce que t'as pas reçu ailleurs.
Oui.
Puis t'es capable de pas reproduire,
t'es capable de stabiliter.
J'ai eu de l'inspiration autour de moi.
C'est de voir ma blonde avec sa famille,
qu'on est toute la gang ensemble.
Ma famille, on s'aime,
mais c'est tout plein de caractères.
Ma famille est adoptive, on s'entend bien, mais c'est pas... Puis là, j'arrive dans une famille tricotée, serrée.
Puis là,
on va se voir à toi Noël, puis qu'on se voit,
puis c'est le fun.
J'ai du fun avec ma famille, mais c'est pas le même mot.
La sœur,
elle arrive, puis on me parle, mais c'est comme
si c'était ma sœur.
Fait que t'adhères à ce noyau-là.
Mais c'est dur quand tu l'as jamais vécu, d'avoir un noyau.
Oui.
Qui est là, même si tu te pognes.
Ils sont là le Noël prochain.
Ça fait du bien, ça.
Bien, c'est insécurisant au début.
Ah oui, c'est insécurisant?
Bien, il y a comme un côté que tu fais...
Tu sais, il y a un côté le fun
quand il n'y a pas de peur d'attache.
Tu n'es pas content, tu t'en vas.
Tu te souviens, tu n'as plus beaucoup d'empathie.
Oui, puis tu n'as pas à faire face,
à t'excuser ou encore à essayer de comprendre
parce que tu es rendu ailleurs,
alors que là, il faut que les choses se règlent.
Oui, mais c'est ça qui est le fun.
Moi, je suis content.
C'est ça.
J'ai travaillé avec une gang aussi
parce que le milieu de travail, c'est du monde avec qui
j'ai le même gérant depuis longtemps.
Mais lui aussi, il a sa famille,
l'importance de la famille.
À un moment donné, il faut que tu t'entoures de monde
qui ont des belles valeurs pour avoir des belles valeurs.
C'est des valeurs probablement
qui ont écho chez toi.
Mais que je n'aimais pas avant.
C'est plate. C'est long.
Puis là, maintenant...
Je suis rendu le gars gossin.
Je vois de mes amis qui habitaient en ville hier
et qui sont rendus en banlieue et me racontaient
comment ils étaient heureux. Je ne t'ai jamais vu aussi heureux.
Je parlais avec mon voisin de 70 ans.
Je m'en vais m'entraîner là. La madame, la brigadière,
j'ai été y parler. C'est ça, le bonheur.
C'est d'ouvrir une porte et de faire
« Je suis heureux là, là, là. »
Fait qu'on n'est plus dans les préjugés,
on n'est pas en train de s'observer,
on le vit. On le vit. Puis tu sais, mes enfants,
je les aime, mais ça reste
qu'ils vont me dire plus tard que je n'ai pas été
un bon père comme tous les enfants ont dit à leurs parents
ou à leur père ou quand ils ont fait ça, ça m'énerve
ou quoi. Ce qui est important, je pense, c'est
de le faire avec tout son cœur
puis ses convictions puis ses valeurs.
Il y en a moins de cartes?
Là, il y en a moins. Alors là, on est arrivé dans les rouges.
Tampige 2.
OK.
Tu vas en choisir une et c'est...
Mais tu sais, finir avec mes enfants,
mes enfants m'apportent autant
que je peux leur apporter.
Ça, c'est important. Moi, j'aime ça
quand ma fille, on s'invente un langage, on chante des tounes. L'imaginaire, moi, je trouve que ma fille, c'est important. Moi, j'aime ça. Ma fille, on s'invente un langage,
on chante des tunes.
Puis l'imaginaire, moi, je trouve que ma fille, c'est moi.
De voir dans le reflet,
de voir les qualités, les défauts.
C'est le fun de se voir grandir.
Moi, j'aime ça.
Je parlais avec d'autres mondes,
on a fait ce sujet-là l'autre fois à la radio.
Je dis, qu'est-ce que tes enfants t'apportent?
Il y en a qui s'étaient jouer au ballon, tu sais, ou
de jouer, de s'amuser. Puis moi, je fais, bien moi,
c'est l'imaginaire. C'est d'inventer
une langue puis d'avoir du fun. Puis
de voir la face du monde en me disant, de quoi tu parles?
Mais en même temps, ça t'a sauvé ton imaginaire.
Bien oui. Parce que t'as jamais, dans tes grands moments de solitude
d'enfant, t'étais pas seul. Bien non, t'étais pas seul.
T'avais un monde, là. Bien c'est ça, tu sais, ton enfant
t'apporte des trucs. Mon gars qui est comme ma blonde,
très... Mais pourquoi tu fais ça comme ça au lieu de faire ça
de même? C'est drôle comment nos enfants
nous ressemblent, mais ils t'apprennent.
Ils t'apprennent des fois qu'ils sont gosses.
C'est le fun de te voir dans ton enfant.
Ah man, c'est le fun.
Mais non, mais tu le sais.
Ben oui, tu te vois, tu reconnais ça.
Tu sais quand elle dit une phrase, c'est « Ah mon Dieu,
tu devrais changer ça, tu vas être comme moi toute ta vie. »
Oui, c'est ça.
« Ah, si tu fais plus ça, tu vas tellement avoir plus de fun. »
Est-ce qu'il nous écoute? Ça, c'est l'autre affaire.
On est rendu dans les questions rouges.
Je vais te les lire les deux.
T'en choisis une.
Il n'y en a pas d'autres. Il y en a juste une auxquelles tu réponds.
« À quel besoin profond ta blonde répond-elle? »
« Est-ce que la mort t'a fait peur?
Elle est que la mort.
Ma blonde, je lui ai parlé beaucoup depuis tantôt.
La mort.
Je parle tellement d'elle.
Même en show, je parle d'elle pas au vel.
Elle aime-tu ça que tu parles d'elle?
Elle s'en fout un peu.
OK.
Mais des fois, je la mène dans des projets
que je ne devrais pas.
Mais non, elle trouve ça drôle.
Parce que ce n'est pas d'elle que je parle vraiment souvent.
Des fois, je fais des gags avec ta blonde.
Non, c'est toi que je parlais. Parce que moi, c'est toutes les filles que je parle vraiment souvent. Des fois, je fais des gags avec ta blonde. Non, c'est toi que je parlais, parce que
moi, c'est toutes les filles que je connais.
En tout cas, je suis un numéro, mais non.
Ça fait qu'on va aller ailleurs.
Est-ce que la mort te fait peur?
La mort...
Longtemps, ça m'a angoissé. Je pense que la mort
fait peur à beaucoup de monde.
Puis, j'avais
peur de mourir, mais surtout quand j'étais infirmier
et j'étais confronté
à la mort aussi, ça c'est une expérience
mystique si on peut dire
première fois que t'es avec un mort
que tu connais pas, touché
parce que comme infirmier
fallait-tu leur place, ce côté-là
de revenir chez vous puis on dirait qu'ils viennent jaser
la nuit parce que ça rentrait dans ta tête
il y a quelque chose
la mort
quand tu meurs tu touches la peau, quand quelqu'un est mort ta tête, dans ton... Il y a quelque chose. La mort, c'est...
Quand tu meurs, tu touches la peau.
Quand quelqu'un est mort, c'est que tu touches une table.
La seconde que le coeur
bat plus, c'est inerte.
C'est plus rien.
C'est fucké, ce côté-là. Il n'y a plus rien.
C'est de boire un arme.
Ça, on ne le sait pas.
Ça, est-ce que ça donne un sens à ta vie?
La mort ou la vie? La mort?
La mort, bien, tu sais, de te constater
à quel point ça s'éteint.
Ah, mais moi, ça m'angoisse.
Ça s'éteint pas un peu.
C'est angoissant.
J'ai moins peur de la mort avant.
Je pouvais...
Je pouvais faire de l'insomnie.
C'est quand tu fais de l'apnée de sommeil.
Ah, mon Dieu, j'ai failli mourir.
Est-ce que ça te fait peur
comment tu vas mourir aussi?
J'espère une belle mort.
Ah, merde.
J'espère tellement pas.
J'espère de mourir
avant mes enfants.
Ma blonde a pu mourir
avant moi.
C'est une joke. C'est une joke.
C'est pas vrai.
Je trouve ça drôle.
T'as-tu vu la face?
Attends, sa blonde peut mourir.
Depuis tantôt, je voulais te dire un truc,
mais je l'ai pas assumé. Je voulais aller là-dessus
juste pour te piéger. Mais non, pas vrai.
On aimerait ça, mais
j'espère avoir ma tête aussi.
J'espère pas perdre ma aussi. J'espère pas perdre ma tête.
J'espère...
Je veux pas...
Moi, je suis claustrophobe. Je veux pas être pris...
Dans ton corps.
Respirer puis d'appeler quelqu'un.
Souvent, tu sais...
On en parle, puis je suis sûr
qu'il y a plein de monde qui angoisse. Dans leur maison,
dans leur auto, qui écoute la porte. Tu sais, la mort,
tu choisis pas.
C'est définitif, puis on ne choisit pas quand.
Mais je ne suis pas aventureux,
je ne pourrais pas mourir en faisant du bungee,
je n'en ferais jamais.
Mais est-ce qu'il y a eu, il y a plusieurs années,
quelques années déjà,
l'aide médicale à mourir a été
légalisée. Est-ce que c'est
quelque chose auquel tu as déjà pensé?
Même, j'ai mal à la tête et je pense.
À ce point-là?
J'exagère, mais la douleur d'avoir un...
Je pense que oui.
Moi, si je ne file pas ou si j'ai une grosse maladie,
je ne saurais pas devenir une plaie.
J'ai travaillé longtemps dans les hôpitaux.
Je n'ai pas le goût de porter une couche.
À moins que je sois souriant
et que je sois en forme. Oui, ça devient comme... Je n'ai pas le goût de porter une couche. À moins que je sois souriant et que je sois en forme.
Oui, ça devient comme...
Je n'ai pas le goût.
En même temps, je vais vieillir,
donc je n'ai pas le choix.
Il y a plein d'affaires.
Je ne sais pas.
La mort,
je crois que je suis
de plus en plus zen avec ça.
Mais mourir,
ça fait partie de la vie.
Mourir,
c'est le début de quelque chose.
On dirait des fois, j'aimerais ça laisser un leg.
J'aimerais ça, mon Dieu.
Mais là, si je meurs, ma famille va être bien.
Mais en même temps,
je connais des amis qui sont morts quand ils sont jeunes.
J'ai des amis des accidents d'auto. J'ai des parents de mes amis qui sont morts quand ils sont jeunes. J'ai des amis des accidents d'auto.
J'ai des parents de mes amis qui sont décédés.
J'ai vécu le deuil quand j'étais jeune.
Mon chien est décédé l'année passée.
C'est un autre deuil.
Il y a plein de deuils que tu vis.
Mais de vivre un deuil...
On dirait que j'ai plus peur de la mort de ma famille que de la mienne.
La mienne.
J'espère une mort pas pire.
J'essayais de déneiger une gouttière
et je suis tombé.
Pas une mort niaiseuse. Quoi que ça serait très drôle,
ça ressemblerait à Fallu.
À ton humour.
Moi, mourir en avion, je serais comme mort.
Ça ne dure pas trop longtemps. C'est un crash, c'est fini.
Mais quand tu as eu tes enfants,
est-ce que ça, ça l'a pris
de la place? Je me souviens,
j'avais entendu Sophie Lorrain,
j'avais Angela. Donc, Angela a 26 ans.
Donc, ça doit faire 26 ans. Elle était
à l'émission avec Christiane Charette et elle disait
« Moi, je n'ai pas donné la mort, la vie
à mon fils, je lui ai donné la mort. »
Oh my God!
Puis, je me souviens, j'allaitais ma fille, puis ça m'avait
rentré dedans.
C'est un oomph, hein?
On dirait que j'ai fait la même chose.
J'ai donné la mort.
Ça m'a angoissée. La première fois que j'ai croisé
Sophie Lorrain, puis je l'ai croisée plusieurs fois après,
mais la première fois, j'ai dit,
il faut que je te dise quelque chose.
Tu as dit une phrase qui m'a hantée.
Étais-tu encore habité de cette phrase-là?
Complètement.
Il me semble que je ne veux pas penser à ça. Son fils est un adulte, mais tu n'as pas pensé à ça. je te dise quelque chose. Tu as dit une phrase qui m'a hantée. Étais-tu encore habité de cette phrase-là? Complètement. Complètement?
Oui, encore. Il me semble que je ne veux pas penser à ça.
Le son fils est un adulte, mais tu n'as pas pensé à ça.
Mais tu m'en parles, mais ce n'est pas... J'ai trop d'affaires dans ma tête
pour penser à la mort. C'est bon.
Parce que la mort, c'est anxiogène.
Oui, c'est anxiogène.
Le nombre de fois que j'aurais pu mourir aussi,
je fais de la route,
je me promène,
j'aurais pu mourir plein de Je fais de la route, je me promène. J'aurais pu mourir plein de fois.
Quand tu regardes ça.
Il y a ta place au moment.
Des fois, on est chanceux.
C'est un billet de loterie, la mort.
Quand tu gagnes,
les possibilités sont...
Le gars qui la foule tombe sur lui,
c'est une chance sur je ne sais pas combien.
Il te fait attaquer par un requin.
Des fois, tu fais attention toute ta vie.
Il y a des gens qui n'ont pas bu et à un moment donné,
ils se font frapper par quelqu'un qui est Yves.
Voyons.
La mort, c'est souvent injuste.
Il y en a qui choisissent le moment aussi.
Il y en a qui choisissent le moment
et il y en a aussi qui ne le choisissent pas.
Ils le choisissent, mais ils ne le choisissent pas.
Quand tu es déprimé,
c'est les gens qui s'enlèvent la vie.
Est-ce que le suicide,
c'est une cause qui tient à cœur?
Je ne me suis jamais impliqué là-dedans.
Je vais t'en être avec toi.
J'ai déjà fait des petits trucs,
mais je ne sais pas.
J'enlève ça de ma tête.
J'aime mieux m'impliquer sur la maison Stéphane-Falu
avec les jeunes en difficulté.
Je veux donner de l'espoir de vivre.
Dans ce que toi, tu as vécu aussi.
Dans ce que j'ai vécu, mais aussi par rapport à eux.
Je crois qu'à 18 ans, quand tu es magané,
tu as le droit de vivre, tu as le droit d'avoir des aspirations,
tu as le droit d'avoir des rêves.
Les rêves, ça ne reste pas des gens qui vont dans les carnages privés.
C'est à tout le monde.
C'est à tout le monde.
Tu démocratises.
Le rêve et l'espoir.
L'espoir, oui.
Puis de pas être parfait, puis que tu peux réussir,
puis d'être bien dans ce que t'as.
Ça, c'est très...
Mais c'est dur, ça.
Très honorable.
C'est très bon.
Bien, c'est dur, mais c'est important que ces jeunes-là
voient qu'il y a des gens qui croient en eux.
Quand t'as des gens autour de toi qui croient en toi,
ça change tout.
Oui, mais ça, ça change vraiment beaucoup de choses.
Le regard de quelqu'un qui te fait confiance,
puis c'est un élan.
Puis quelqu'un qui doute, ça fait du bien.
Le doute te permet de te remettre en question,
puis des fois, tu changes les habitudes de vie
que tu vas avoir toute ta vie,
qui vont t'amener tout le temps.
Mais est-ce que le doute doit venir
de quelqu'un qui t'aime à la base?
Même quelqu'un qui ne t'aime pas, des fois.
Quelqu'un qui ne t'aime pas, un prof qui te dit quelque chose,
tu risqueras jamais, ça peut être une motivation.
C'est-à-dire, moi, t'as le prouvé.
Moi, t'as le prouvé.
Puis des fois, tu fais, il avait raison.
Est-ce que t'es prêt à aller dans tes pas game?
Ben oui.
Alors ça, t'es en pigeonne, puis tu y réponds, tout simplement.
Ben vas-y.
Non, c'est parce qu'il a déjà répondu dernièrement.
Non, mais parfait, vas-y.
Ah, tu as accès au service de plan B.
Qu'est-ce que tu recommences?
Tu connais le principe de plan B.
Ben oui, que tu t'en vas dans le passé
pour changer quelque chose.
Oui, ça va changer quelque chose,
mais toute ta vie va changer en même temps.
Ah, merde.
Qu'est-ce que je pourrais changer?
Ah, mais tantôt, je me suis stationné loin.
Puis j'ai vu plein de places de stationnement plus proches.
Je retourne en arrière, puis je me stationnerais en face.
Puis j'avais le stationnement payant.
Puis j'ai payé 8$ pour la porc-à-maître
au lieu de l'avoir grassuie.
J'ai un 8$ qui est parti
juste parce que je n'ai pas posé la question.
Mais c'est parce que le service plan B te coûterait plus cher qu'un 8$.
OK.
C'est ma réponse.
Ta réponse est trop récente.
Rejetée.
Je porte des jugements ici. Rejetée.
Rejetée.
Qu'est-ce que je changerais?
Qu'est-ce que je changerais?
Peut-être que tu ne changerais rien non plus.
Non, il y a des choses que je changerais. Il y a des choses que je changerais? Qu'est-ce que je changerais? Peut-être que tu ne changerais rien non plus. Non, il y a des choses que je changerais.
Il y a des choses que je changerais.
Mais tu sais, par rapport à mon enfant,
je ne changerais rien de ça.
Ça, retourner là, ça ne me tenterait pas.
Parce que de ne pas changer...
Parce qu'on a eu
cette discussion-là dans un souper.
Qu'est-ce que tu changerais?
Des fois, c'était aussi niaiseux que
quand il y avait 60 millions,
j'ai les chiffres, puis je donnerais le...
Je me jetterais un billet avec le numéro gagnant.
Ça, c'était...
Puis là, j'ai fait non, pas ça, parce qu'après ça,
si je change ma vie, il va y avoir plein
de troubles reliés à ça.
Je sais pas, mais
la première rencontre...
C'est que je suis cliché en disant que je changerais pas grand-chose.
T'es pas cliché, c'est... Pour de vrai, moi, je pense... Ça veut. » C'est que je suis cliché en disant que je ne changerais pas grand-chose. Tu n'es pas cliché.
Pour de vrai, moi, je pense...
Ça veut dire que tu es bien dans ta vie aussi.
Oui. On va dire que je retourne au primaire
quand...
Ah oui, il y avait une fille
que je trouvais tellement belle, je n'ai jamais dit.
Sauf que je retourne au secondaire,
par exemple.
Oui, on recule.
Mais là, je ne me souviens plus du nom du monde autour de moi.
Je ne sais plus où est ma case.
Tu te souviens de ça avec tes souvenirs d'époque
ou tu reviens là avec ta tête là quand tu retournes là?
Tu pourrais revenir avec ta tête, mettons.
Avec ta tête? Oui, oui, oui.
Ah, mon Dieu.
Des fois, je reviendrais.
Il y a une période un peu bizarre quand il y a des gens
qui ont été dénoncés.
J'aimerais ça revenir en arrière pour
assumer plus, peut-être.
Des fois, l'injustice,
de la dénoncer un peu plus.
On était chacun,
on va se régler nos affaires, c'est pas clair.
Je veux pas être témoin
de ça, mais ce côté-là,
le côté du témoin,
de lieu...
Mais est-ce que t'avais entendu des choses?
On va dire, arriver... Ça serait pas relié à moi si je reviendrais dans le passé. C'est ça que je veux dire. le côté du témoin, de lieu... Mais est-ce que tu avais entendu des choses?
Arriver...
Ça serait pas relié à moi si je reviendrais dans le passé.
C'est ça que je veux dire.
Moi, j'irais à la polytechnique
pour que Marc Lépine se fasse arrêter,
exemple.
OK.
Il y a des moments forts
comme ça dans l'histoire.
Il y a des moments d'histoire
que je trouve qu'il y a eu de l'injustice,
qu'il y a eu du drame.
C'est plus gros que ma vie à moi.
Ma vie est belle quand même.
Dans ta vie, donc,
même s'il y a eu des bouts difficiles,
tous ces bouts difficiles-là t'ont emporté
ta main à qui tu es aujourd'hui.
Si je n'avais pas ces bouts-là, je n'aurais pas ce que j'ai aujourd'hui.
Même aux huit piastres,
je l'aurais dans mes poches.
Toi et ton huit piastres, tu vas te leur payer ton stationnement.
Mais c'est vrai.
Pour vrai, c'est sûr que
retourner en arrière pour la naissance de mes enfants,
ça s'est bien passé. Je reviens et ça ne se passe pas bien.
Je n'arrête pas de changer ce que j'ai là.
Mais c'est ça le danger.
Mais il y a plein d'affaires que j'aimerais changer.
De savoir qu'à 14-15 ans,
j'aurais pu aller en or et m'amuser
et de ne pas...
de me réaliser là-dedans
et de savoir que je peux faire ça.
Je n'aurais pas été 10 ans comme infirmier et que j'aimais ça.
Mais c'est pour ça que c'est intéressant
de faire l'exercice d'un plan B.
Parce que des fois, on se rend compte
qu'on voudrait tellement changer d'affaires,
mais quand on s'arrête pour vrai,
on se dit que si je changeais ça,
est-ce que j'aurais encore ça?
Donc, je tiens beaucoup à ce que j'ai.
On se rend compte qu'on tient à notre vie.
Moi, je suis 70 % du temps heureux puis ma vie est belle à 70 %. Fait qu'il y a 30 % que j'ai. On se rend compte qu'on tient à notre vie. Moi, je suis 70 %. Moi, je suis 70 % du temps heureux
puis ma vie est belle à 70 %.
Fait qu'il y a 30 % que j'aime pas, mais 70 %
qui est le fun. Mais dans le 30 % que t'aimes pas,
est-ce que ton but, c'est d'augmenter ton 70 %
ou dire comme ça, je suis très bien?
Oui, mais tu peux pas le faire. C'est pas vrai.
Mais t'es bien. Parce qu'il y en a des fois
qui aspirent. T'sais, t'as des gens qui aspirent
tellement comme un genre de nirvana.
Mais ça existe. Ils sont toujours déçus parce que
au lieu de voir ça en termes de secondes ou de minutes,
ces moments d'extase et de grâce,
ils voudraient avoir une vie.
L'extase, c'est la grâce de la vie avec toi.
Parce que là, après ça, je vais quitter.
Puis là, je vais faire comme,
« Eh où Marie-Claude? »
Puis là, je vais commencer à parler de toi à tout le monde.
Puis le monde va dire, « C'est ton ami? »
Puis je vais faire, « Ah ben oui.
Bon, il est où son numéro dans ton téléphone? »
« Je ne l'ai pas. » C'est comme une amie d'entrevue. C'est une amie d'entre ton ami. » Je vais faire « Ben oui, il est où son numéro dans ton téléphone? Je ne l'ai pas. »
C'est une amie d'entrevue.
C'est une amie d'entrevue.
Maintenant, tu peux me poser une question.
Je n'ai même pas posé à ça la question que je voudrais te poser.
Regarde ce que je vais faire, je vais aller dans les questions.
C'est comme tu veux,
mais ce sont des questions beaucoup pour toi quand même.
Pour vrai?
Il y en a que j'ai déjà répondu là-dedans de d'autres invités.
Tu peux piger, tu peux voir.
Tantôt, j'y pense,
mais j'ai oublié de dire
que j'y pense, mais que j'y pense pas.
Je vais y aller avec une question très simple.
Vas-y donc.
Si on va dire que tu pouvais faire ta vie
à une époque
puis être un personnage, n'importe lequel,
lequel tu choisirais, puis pourquoi?
On va dire que je te dis, regarde.
J'ai une réponse pour ça. C'est quoi?
Moi,
je serais à l'époque de Simone de Beauvoir.
Ça, c'est clair. Où il allait
refaire le monde dans les cafés à Paris.
Qui fumait de l'opium.
Bien, elle n'a pas fumé d'opium.
Toutes ses amoureuses sont faites.
Oui, mais moi, je n'aime pas...
Je ne pense pas que j'aurais consommé.
Moi, ça me fait vraiment peur
de ne plus être qui je suis,
d'être sous influence
et de dire des choses.
Moi, être sous influence, c'est quelque chose
qui ne m'a jamais plu.
J'ai toujours été bien réticente face à ça.
Mais quand j'étais jeune, j'ai lu beaucoup
Sartre, Beauvoir, Camus,
Diderot. Puis même, je lisais
la biographie de Riopelle il y a plusieurs
années. Puis lui, il a vécu beaucoup dans
ces années-là, tu sais, les années
d'après-guerre. – Ah, c'est fou, hein?
As-tu lu le livre de
La femme qui fuit?
Barbeau,
Lavalette... – Oui, oui. Non, je ne l'ai pas lu, le livre Anaïs Barbeau- Lavalette. Oui, oui, oui.
Non, je ne l'ai pas lu, le livre Anaïs, Barbeau, Lavalette.
Oui, je l'ai, ce livre-là.
Mais lis-le, là, puis c'est le retour sur le refus global
de voir sa mère qui est avec eux autres.
Ce livre-là est tellement beau.
Mais c'était flyé, le refus global.
Mais le refus global.
Ils ont tout laissé derrière eux, dont leurs enfants.
C'était quand même...
C'est débile.
C'était absolument drastique, ce mouvement-là, mais ça m'intéresse,
c'est sûr, parce que
quand je lisais
la bio, entre autres, parce que moi,
Simone de Beauvoir, c'est vraiment un personnage
qui était indéterminant dans ma vie,
important, et
ils sont toujours dans des cafés,
ils se rejoignent,
puis ils ont le temps. Il n'y a pas de cellulaire,
il n'y a pas ci, il n'y a pas ça,
mais ils ont le temps, parce que leur
vie, c'est de se poser des questions,
puis ils viennent de vivre la guerre,
puis tu sais, il y avait eu un avant la guerre,
un après-guerre, c'est comme
si l'après-guerre, les lumières s'allument
et que tout est à refaire
et que tout est possible. Et je trouve
que cette période-là,
elle est riche, tu sais, à tous les niveaux,
tu sais, au niveau économique, au niveau
politique, au niveau culturel, tu sais,
tout a éclaté. Puis c'est
comme si tout à coup, le mot
liberté prenait un sens parce qu'on venait de l'enlever
à tellement de monde, la liberté.
On a instauré la peur,
on a vu qu'on pouvait détruire un peuple,
on a vu qu'un seul... – L'ignorance, oui, avec l'ignorance,
on peut détruire tout. – Oui, qu'à quel point il faut choisir nos leaders avec, tu sais, qu'on pouvait détruire un peuple. On a vu qu'un seul... L'ignorance, oui. Avec l'ignorance, on peut détruire tout. Oui, qu'à quel point il faut choisir nos leaders avec...
Tu sais, qu'un seul leader a failli faire éclater la planète,
a laissé une trace épouvantable.
Fait que moi, cette période-là, je la trouve exaltante.
Puis même quand je vais voir des fois des expositions,
quand c'est des peintres de cette période-là,
où j'essaie de me mettre
dans leur peau, dans ce qu'ils ont
vécu, parce que, tu sais, on est
beaucoup... Moi, dans les années 90,
c'était la période où il y avait
une crise économique. Le sida, peut-être,
partout. Tu sais, moi, j'ai
grandi dans cette période-là où je voulais être exaltée.
C'était le contraire, c'est qu'on
réduisait mon... — Mais c'est comme
ceux qui sont nés avec la période du COVID.
Exact.
Tu arrives jeune, on va clubber, on va avoir du fun,
mais non, on reste chez vous.
C'est comme la peur arrêtée.
Au lieu de dire, on ouvre les lumières,
puis on vit, c'est OK, là, il y a ça,
il faut faire attention.
C'est pour ça que cette période-là,
je ne sais pas comment je l'aurais vécue,
mais je pense que j'aurais été bien...
Tu aurais été un vecteur de changement.
Ah, mais j'aurais écrit.
Ah oui, je pense que j'aurais été bien. T'aurais été un vecteur de changement? Ah, mais j'aurais écrit. Ah, j'aurais écrit.
Ah oui, je pense que mon côté politique,
militante, et pour les femmes,
tout était à faire aussi.
Les femmes partaient vraiment de loin.
Vraiment de loin.
Tout aurait été à faire. Je trouve que
j'aurais pas vécu avec des peurs.
J'aurais vécu juste comme...
Avec l'aspiration, je sais pas, de l'espoir,
le changement.
On vient de vivre le pire,
donc c'est le meilleur qui est devant nous.
C'est drôle, parce que
ce n'est pas le même niveau,
mais tantôt, j'ai parlé, quand j'étais déprimé,
c'était une période de noirceur,
puis après ça, je me suis entouré de bon monde,
puis j'ai voulu aller dans les connaissances,
puis tout ça. Il y a comme un côté de ça.
Oui, parce que quand on veut... Il y a un conflit,
puis après ça, tu t'en vas vers d'autres choses,
mais ça prend le conflit des fois pour se réveiller.
Parce que quand on est dans le noirceur,
on n'a pas tant envie d'apprendre, puis de lire,
puis d'avoir des leçons de vie.
On a ça à réparer.
Ce n'est pas facile d'être dans le noirceur.
C'est une période où il ne faut jamais se sentir mal,
d'en parler avec des amis.
C'est ça, c'est parle, parle, parle, isole-toi pas.
Isole-toi pas.
À la limite, écris-moi. C'est à la limite.
Mais on a toute tendance à s'isoler dans ce moment-là.
Je le sais.
C'est pas tout le monde qui va entendre ça, mais c'est vrai qu'il faut se le dire.
Soyons prêts à entendre quelqu'un qui va pas bien.
Faut qu'on soit prêts
à entendre ça. Quelqu'un qui dit non, ça va pas.
La prochaine question, c'est pas en passant,
il y a d'autres choses. Non, ça va pas.
OK, veux-tu m'en parler? Pourquoi?
Qu'est-ce qui se passe? Et de faire un suivi.
Peut-être de la rappeler à tous les jours, cette personne-là.
Mais non, mais le faire, c'est de prendre le temps.
Oui, prendre le temps.
C'est le fun. J'ai aimé ma question, t'as-tu aimé ça?
J'ai adoré. Ça me fait même du bien
de penser que j'aurais pu vivre à cette période-là.
Puis quand je vais à Paris, parce que c'est vraiment
une ville que j'aime beaucoup,
j'aime regarder
les cafés, j'aime m'asseoir.
Tu sais, où il s'assoit face à la rue.
Oui, bien oui.
Je me pense quasiment à une écrivaine
alors que je n'écris pas.
La première fois que j'ai été à Paris,
j'avais 18 ans, 17 ans.
En arrivant là-bas, je me suis fait,
je suis un Européen.
Je me sens...
Je partais de mon petit village,
arriver là-bas et te faire comme,
bien voyons, je suis donc bien ici.
Je suis allée avant les fêtes dans un petit appartement. petit village, t'sais, arriver là-bas, pis te faire comme, ben voyons, je suis donc bien ici. Ah, je sais, j'allais
avant les fêtes dans un petit
appartement, pis
je me sentais bien, je me disais, ok, moi,
je suis un peu chez nous. Quand
j'aime ça, y aller, pis marcher, marcher,
aller, pis là-bas, y a des spectacles
dans les théâtres à 3h l'après-midi.
Moi, je trouve ça extraordinaire.
Je suis allée voir Michel Drucaire
sur scène, qui faisait un bilan.
J'étais là, wow!
Dans une mini-salle,
j'avais l'impression d'être avec lui.
Puisque c'est plat, parce qu'il y en a ici aussi,
au Québec, mais on dirait que
quand tu es en vacances, quand tu vas ailleurs,
tu prends bien plus le temps de ça.
J'aimerais ça instaurer ça dans ma vie, de le vivre plus,
de dire, je me permets même
quand je ne suis pas en vacances.
Il y a plein de places en stand-up, système l'humour.
Au terminal, au bordel, au jockey.
Il y a plein de petites places.
C'est un défi. J'aime trop la culture. J'aime ça découvrir.
Fait qu'il faut le faire.
En tout cas, j'étais content de t'avoir reçu.
Honnêtement, tu as répondu à toutes mes questions.
T'as aimé ouvrir ton jeu.
Merci tout le monde d'avoir été à mon podcast, Marie-Claude.
Non, non. J'ai aimé ça.
J'ai aimé ça. Je me suis un peu confié encore une fois.
Tu m'as eu. – Je t'ai eu.
Écoute, t'es vraiment un être intéressant.
– Le joker, c'est non. – Le joker, c'est non.
Ben oui, je sais pas si on va le garder.
Il y a personne qui le veut, le joker. Peut-être un jour,
ça va. Mais tu sais, ça permet de poser
toutes les questions, parce que je veux pas que le monde
se sente mal. – Faut pas. – Fait qu'avec ça,
tu dis, si la personne est mal, elle peut s'en sortir.
Mais tu sais, en venant ici, on le sait
qu'on va faire ça. C'est comme aller au tricheur,
moi, je répondrai pas à tes questions.
Sinon, tu y vas pas.
On a des fois, ça peut toucher des...
Tu sais, on a des journées, il y a des zones plus sensibles.
Ah ben, je comprends.
Ben, merci Stéphane Fanny.
C'est vraiment agréable.
Ben, c'est toi qui est agréable.
Ben là, on est agréable.
On est agréable.
Tu as le sort de me recevoir pour voir quand je suis chialeux et que je dis n'importe quoi.
Si je te reçois, ça va être vraiment hâte.
Je t'ai invité chez nous.
J'ai envie de savoir sur quoi tu vas me critiquer.
Je veux y aller.
Avec tous tes boys et tes girls.
Avec toute ta gang.
Merci d'avoir été là.
On se rencontre au prochain podcast.
Bye-bye tout le monde.
Si vous avez aimé l'entrevue qui vient de se terminer, je vous conseille
fortement de vous abonner à la chaîne
YouTube où vous allez
retrouver plusieurs entrevues
et aussi elles sont disponibles
sur toutes les plateformes de balado.
Alors bonne écoute ou encore
bon visionnement.