Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #16 Benoît Brière | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: July 24, 2023Dans ce seizième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Benoît Brière s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Bar...rette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Si tu as un besoin égoïste d'être père.
Mais aussi, je me souviens, à partir du moment
où là, tu as officiellement un dossier en main.
On te dit, ouais, on t'appelle.
On te dit, ça y est, ça y est, là, il y a un enfant.
Ah! Il y a un enfant.
OK. Et là, tu reçois un dossier
sur lequel est épinglée une petite photo,
mais c'est grand comme ça,
de la face de l'enfant.
Tu comprends-tu?
Et tu sais, c'est
automatique, ce sentiment
de...
d'appartenance, de responsabilité.
Là, puis même si c'est
loin de toi, tu veux plus qu'il arrive rien.
Tellement.
Tellement que quand j'ai vu la photo,
les dents m'ont serré.
J'ai dit, s'ils me disent,
M. Brière, excusez-nous,
c'est pas le bon dossier.
Non, non, non.
Fuck you.
Excusez pour les puristes.
Non, mais je comprends tellement
ce que tu veux dire.
Non, non, non.
Elle, advienne que pourra,
je vais la chercher à la nage.
Salut tout le monde.
Aujourd'hui, c'est un homme,
j'ai l'impression, moi,
qui fait partie un peu de ma famille. Puis pourtant, je le connais. Aujourd'hui, c'est un homme, j'ai l'impression, moi, qui fait partie un peu de ma famille.
Puis pourtant, je le connais pas tant que ça,
mais il y a eu des rôles marquants.
Puis on dirait qu'il est facile d'accès.
On a envie d'être son ami.
Moi, c'est l'ami d'amis que j'ai.
Et j'entends que des bons commentaires
sur ce grand acteur qu'il est.
Benoît Brière, bienvenue, Benoît.
– Merci, c'est un grand bonheur. C'est très gentil
de dire ça. En même temps,
je vais te dire,
il y a une autrice
fort respectée
que j'adore, qui a écrit
un jour, en début de chronique
d'article,
OK les filles, on va se parler, on va se dire les vraies
affaires.
On rêve toutes de coucher avec Roy Dupuis.
Mais on rêve toutes de marier Benoît Briand.
Et là, j'ai dit, so much for my sex life.
Ça veut dire?
Que t'as pas pris ça comme il faut.
Non, c'est gentil.
T'aimerais-tu avoir un casting?
Toute mon adolescence, moi, tu sais,
je suis tombé en amour. Je suis un gars qui tombe en amour.
Je suis un passionné
dans tout, puis je suis tombé en amour.
Et là, j'essuyais un refus.
Et je n'essuyais que des refus.
Et les filles me disaient
tout le temps, « Mais tu sais,
t'es un ami. Ah, je t'ai tellement
inquiété d'être un ami. »
Pourquoi tu penses que c'est comme ça? Pourquoi t'es plus
un ami que...
Je ne sais pas.
Moi, j'ai un yin et un yang très, très
équilibrés. La preuve étant, je fais
beaucoup plus, je joue beaucoup plus de femmes
que de gars dans la vie.
Ça, ça commence à être inquiétant, d'ailleurs.
Je me pose certaines questions sur mon casting.
Ça a-tu commencé avec Belle?
Oui. Ah non! que dis-je?
Qu'est-ce que je te raconte là? C'est avant ça?
Bien avant ça. Je sors de l'École nationale de théâtre
du Canada en 1991
et
à l'école,
j'ai rencontré un certain
Michael McKenzie qui se trouve à l'époque à être
le dramaturge,
terme très allemand, très germanique,
de Robert Lepage.
Donc, un espèce de gars qui fait des recherches
très, très poussées, un intellectuel sur des sujets, etc.,
lorsqu'il est question de ce X sujet
dans l'aventure de Robert Lepage.
Mais c'est aussi un gars qui fait du théâtre,
qui écrit du théâtre, qui met en scène du théâtre
et il monte un show qui est un two-women show
qui s'appelle The Parenthood and the Pig.
Et on crée ça à Ottawa
dans la petite salle d'atelier
du...
voyons, du CNA.
Et je joue
une jeune fille de 13 ans.
Ça commence de même. Ça commence de même.
Alors, je me suis épilé
au grand complet, parce que je joue,
c'est la baronne et la truie
en français, et
je fais la truie, tu auras compris.
Et parce que c'est
un enfant abandonné d'une famille
trop nombreuse de paysans
au tournant, au milieu
du 20e siècle, donc 18 quelque chose,
du 19e siècle.
Et t'étais volontaire à faire ça
de fille de 13 ans.
Absolument, je trouvais ça extraordinaire.
J'avais falsifié mon CV
parce que personne ne me connaissait
à ce moment-là, le char de l'école.
Alors, il y avait Catherine Fitch
que je salue. Je ne sais pas où elle est
dans la vie, mais la grande actrice
Catherine Fitch qui jouait la baronne
et je jouais la truie. Alors moi, j'avais
utilisé la perruque de mon
personnage, qui était une rouquine,
et je me suis fait faire
une photo CV. Alors quand les gens
rentraient dans l'atelier, il y avait
les deux actrices devant et c'était
Catherine Fitch et Bea Breyer.
C'est toi, ça?
B-E-E-B-R-Y-E-R.
Et parce que je ne voulais pas, on ne voulait pas,
on ne souhaitait pas que ça devienne dans le show
un « Ah, regarde, c'est un gars qui fait la jeune fille. »
Fait que les gens pensaient que c'était une fille.
Comme il n'est pas connu.
Absolument.
Absolument.
OK, mais...
Certains ont fantasmé sur moi.
Et après chacune des représentations,
puisqu'il s'agissait d'un atelier théâtre,
on a joué une quinzaine de représentations,
le public était invité à demeurer après le show,
qui est un show assez court,
peut-être une heure et demie sans entraque,
pour poser des questions aux metteurs en scène,
auteurs et aux actrices.
Moi, j'arrivais en veston cravate.
Il cherchait l'actrice.
Après le show.
Je me souviens d'un gars qui a fait « What? »
quand il m'a fait arriver.
Il s'est levé carré, il est sorti étant maudit.
Je pense que je l'avais déstabilisé dans son orientation.
Parce qu'il y avait eu un petit crush sur ton personnage.
Il y avait eu un glitch.
Mais qu'est-ce que ça change en toi
quand tu te transformes en femme comme ça?
Moi, c'est...
Écoute, je...
C'était mon envie, mon désir depuis le départ.
C'est ce que j'aime le plus et c'est ce qui me rend le plus confortable.
C'est de jouer un personnage qui est de plus en plus loin de moi.
Très loin de moi.
Je suis ce qu'on appelle un acteur de composition.
Un character actor, comme disent les Brits.
C'est ce que j'aime le plus dans la vie.
Puis c'est ce qu'on m'a demandé de faire dès le départ.
C'est ce que je faisais à l'École nationale.
En fait, on me fait travailler à l'École nationale,
puis c'est brillant, et ça doit être le cas probablement
dans toutes les écoles de théâtre, un anticaste.
On le sait que toi, t'as vraiment l'allure
et un peu l'état d'âme et l'état d'esprit
et l'état émotif
de jouer le bon gars de service qui se fait un peu avoir le cocu.
C'est le fun d'avoir ça comme casting.
Mais là, on se fait travailler autre chose.
J'ai joué Caligula.
J'ai joué des choses à l'école où on était complètement loin.
Et ça, moi, je faisais wow!
C'est peut-être pour ça aussi que tu fais ce métier-là.
Oui, justement. C'est d'être le plus loin de moi.
Je fais une courte parenthèse, mais ce qui se passe en ce moment
avec les supposées appropriations éculturelles et ou sexuelles,
ce que je fais, je fais des femmes,
c'est rendu que mon casting est extrêmement diminué.
C'est 58 ans, court, rabelé,
dodu.
Dodu, rabelé, guilleret,
un peu coquin.
Ça, c'est ton casting.
C'est mon casting. En dehors de ça, on m'engagera pas.
Avec tout ce qui est arrivé culturellement au niveau de l'appropriation,
on peut se questionner par rapport à ça,
évidemment. Donc, toi, ça l'a réduit.
On doit se questionner.
On doit absolument se questionner. Parce que toi, évidemment. Donc, toi, ça l'a réduit. On doit se questionner. On doit absolument se questionner,
parce que toi, dans le fond,
t'as appris à faire de l'appropriation culturelle.
Je suis un acteur.
C'est ça, un acteur, tu ne te joues pas, parce que...
Mon intérêt n'est pas, justement, idéalement pas,
de créer un pastiche, un copier de quelque chose qui est cliché.
Alors, si j'ai à jouer une femme,
j'ai intérêt à devenir une femme.
À vraiment pas de...
C'est facile de jouer la madame.
Tu comprends?
L'idée, c'est de dire,
non, non, non, on pousse l'aventure jusqu'à...
Comment penserait-elle?
Et tu sais, vraiment pousser la machine,
c'est le pourquoi du pourquoi du pourquoi du pourquoi. Tu m'arrêtes quand t'? C'est le pourquoi du pourquoi du pourquoi
du pourquoi du pourquoi.
C'est ça, l'acting.
Oui, c'est ça, c'est ça.
C'est ça qui rend l'interprétation
humaine.
Ce que tu as appris, puis avec ton expérience,
c'est ce qui t'amène
à nous confondre,
à y croire, finalement.
C'est ça, l'idéal. Moi, les plus beaux
commentaires que j'ai, c'est...
Puis c'était facile en début
de carrière parce que personne ne te connaît.
Mais à un moment donné, les gens viennent voir,
je le sais, je le comprends, viennent voir
un show parce que t'es dedans.
Ah, vous voyez, ça va être bon.
Bon, bonjour pour la pression.
Mais...
Mais c'est absolument vrai.
Oui, c'est absolument vrai. Mais en même temps,
mon désir, c'est qu'après la 2-3e minute
du début du show, on oublie que c'est Brière.
C'est ça l'intérêt, c'est ça le but.
Je veux que tu rentres dans l'histoire.
Mais il y a un peu de ça.
Mettons, si t'es dans une pièce de théâtre,
on sait que tu vas nous amener ailleurs.
On y va parce qu'on sait
que ton personnage
va être crédible.
Ton personnage va nous faire oublier
qui tu es, puis on va rentrer dans la pièce.
Parce que si on n'embarquait pas dans la pièce,
ton nom ne vaudrait pas.
Tu comprends? Je comprends ce que tu veux dire,
mais en même temps, c'est parce que
tu sais nous amener ailleurs que c'est intéressant.
On est curieux de dire, là, ça va être quoi?
Qu'est-ce qu'on va vivre?
C'est le fun, tant mieux.
Et ce n'est pas un souci d'être
différent de fois en fois.
Ça va l'être.
Ça va l'être parce que ce n'est pas le même
personnage que j'ai interprété. C'est pour ça que je dis
tout a été fait, tout a été fait,
mais pas par moi.
Donc, je peux me permettre d'aller
dans des tales, et Dieu sait qu'on me l'a demandé
beaucoup, par exemple, de jouer Olivier Guimond
dans la série Cher Olivier. J'ai fait, je ne vais pas faire un pastiche d'Olivier Gu, et Dieu sait qu'on me l'a demandé beaucoup, par exemple, de jouer Olivier Guimond dans la série
Cher Olivier. J'ai fait, je ne vais pas faire un pastiche
d'Olivier Guimond. À priori,
les premières écritures de la série,
on faisait beaucoup de sketchs, on était beaucoup
sur scène. J'ai dit, non, mais là,
allez-vous louer un documentaire,
ça va être bien plus intéressant que de voir
Brière qui fait du mauvais Guimond
sur scène, parce que ça ne peut être
que mauvais, ça va être moins bon. Parce qu'on va toujours te comparer. Ce qu'on veut savoir, cillaume, sur scène. Parce que ça ne peut être que mauvais. Ça va être moins bon.
On va toujours te comparer.
Ce qu'on veut savoir, c'est le gars, sa vie.
Dieu sait que c'était autrement plus intéressant.
C'est juste que de toute façon, je dis ça,
en même temps, André Melançon,
je salue ce cher André,
qui a écrit la série, je savais ça d'emblée.
Mais c'était ça qui était important.
Après ça, j'ai fait
une oeuvre d'Yvon Deschamps,
devant Yvon Deschamps, le boss est mort.
Ce sont ses monologues.
Je suis un des rarissimes qui s'est attaqué à ses monologues.
Dans un cadre théâtral et non pas humoristique de stand-up.
J'en ai fait plein des affaires de même.
Je me disais, ce c'est pas grave,
c'est pas grave. Oui, de toute façon,
je serai toujours sujet à la comparaison,
peu importe ce que je fais. J'ai joué Tartuffe,
j'ai joué Orgon, celui qui avait joué Orgon.
À la fois, il y a combien qui l'ont joué?
Celui qui avait joué Orgon avant,
c'était...
c'était...
Voyons.
Gérard Poirier,
que j'avais vu au TNM, qui m'avait bien impressionné. C'était bien des lunes avant moi, voyons, Gérard Poirier,
que j'avais vu au TNM,
qui m'avait bien impressionné.
C'était bien des lunes avant moi,
mais quand même, les gens qui auraient vu les deux productions sont en mesure de faire un comparatif.
Et puis, ben oui.
Tu sais, le spectateur, il ne veut pas voir la même chose
nécessairement.
Mais ça, si tu fais bien ta job d'acteur,
tu prends le même metteur en scène
qui monte une scène
de Shakespeare, la même scène,
de la même façon,
avec les mêmes intentions
demandées par un couple
d'acteurs et un autre couple d'acteurs,
normalement, tu as droit à une autre production.
Parce que c'est complètement différent.
C'est autre chose.
Tu as deux façons d'interpréter.
Tu as des personnes différentes.
C'est ça. Un violoniste, son instrument, c'est le violon.
Oui.
Le violon, il ne va pas bien, on s'en va chez le luthier.
Moi, mon instrument, c'est moi.
Si je ne vais pas bien, il va voir le médecin.
Mais mon instrument, c'est moi.
Donc, si je veux être...
Je me sers de ce que je suis moi
pour servir le propos,
pour servir le personnage que j'ai à jouer
et devenir ce personnage-là.
Et non pas ce personnage-là, devenir moi.
Aimerais-tu jouer Roy Dupuis?
Non.
On est parti de Roy Dupuis.
Je serais pas bon.
Je serais pas bon.
Il est bien meilleur que moi.
Parce qu'on est parti de cette con.
Et Dieu sait que j'ai travaillé avec Roy
et qu'on s'est entendus comme la ronze en foire.
Ça a été tellement agréable.
Je le salue.
Bon, salut.
Là, je vais t'expliquer.
Ouvre ton jeu,
parce que c'est ce que tu viens faire.
Tu viens ouvrir ton jeu.
Tu as commencé à le faire.
Je ne suis pas un beau gambler.
C'est des cartes.
Ici, tu as des vertes, des jaunes, des rouges.
Plus on avance dans les couleurs,
plus ça devient personnel.
Les mots, si tu veux continuer à jouer
tu t'en piges une, tu lui réponds
et tu as le droit de me poser la question de ton choix
si tu fais ça
comme tu veux
t'as comme une assurance quand même, t'es un joker
tu sors, c'est une assurance?
dans le sens que, parce que tu sais
tu vas piger des questions, tu vas en choisir
puis à un moment donné, si tu dis non, ça va trop loin
parce que moi je te pose des questions tu peux dire, ok là, À un moment donné, si tu dis que ça va trop loin parce que je te pose des sous-questions,
tu peux dire que tu utilises ma carte.
Est-ce que ça arrête le développement?
On s'en va dans une autre question.
C'est chiant pour vous, ça, madame?
Ça me permet de poser les questions que je veux.
Je comprends.
Tu n'as pas d'arc-en-bain.
Non, parce qu'il y a un respect par rapport à ça.
On rentre quand même dans la vie personnelle. Tu vas bien
où est-ce que tu veux là-dedans.
Mais je trouve que t'es pas obligé de tout nous dire.
Puis des fois, tu peux dire, regarde-moi ça.
À date, il n'y a pas vraiment
de monde qui l'a utilisé, mais...
Tu vas être étonné, en tout cas.
Mais c'est ça, oui, on aimerait ça.
Alors, on commence par le paquet vert.
Donc, tu les brasses, tu m'en donnes trois.
Je vais te les lire, Tu vas en choisir une.
Puis après, je vais en choisir une aussi.
C'est un peu comme si tu étais
chez une cartomancienne.
Mais je ne lis pas dans la...
Tu ne me diras pas mon avenir.
Non, je ne te dis pas ton avenir, mais c'est juste les cartes, dans le fond.
Tu m'en donnes trois.
Je t'en donne trois.
C'est juste les cartes qui font le lien.
Un, deux, trois, madame.
C'est très gentil.
Alors, voici les questions vertes. Qu'est- gentil. Voilà. OK, alors voici les questions.
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
qui t'ont manqué?
Ça, c'est une très dure.
Que veut dire pour toi le mot
liberté?
À quoi aurais-tu
dit non?
Oh my god.
OK.
J'en choisis une? J'en choisis une?
Oui.
J'en choisis rien qu'une?
Oui, puis moi, j'en choisis une après.
OK, parce que...
Oui, que veut dire pour toi le mot liberté?
Ça veut dire quoi pour toi?
Dieu sait que ça a été galvaudé.
On a chacun notre définition quand même du mot liberté.
C'est intéressant d'entendre.
Ça fait partie de la liberté.
Mais j'ai eu beaucoup de misère
avec la liberté, par exemple.
Sous prétexte
de sa propre
nombriliste liberté,
on se fout
de celle des autres. Moi, je pense que la liberté
atteint ses limites lorsqu'elle empiète sur la liberté de celle des autres. Moi, je pense que la liberté atteint ses limites
lorsqu'elle empiète sur la liberté de l'autre.
Oh, c'est philosophique.
On ne peut pas faire
et se permettre absolument
et impérativement n'importe quoi.
Sinon, poussons plus loin
et allons dans l'utopisme parfait
puis disons que la liberté
ma liberté à moi, tu me la brimes
je t'assassine
parce que t'as brimé ma liberté à moi
on pousse très très loin
on pousse très loin, on est à l'extrême
mais ça veut dire pour moi c'est ça
moi non
ma liberté a besoin de
puis t'es dans mon chemin, je te pousse
et je t'élimine de ma liberté ».
Non, on est des bibittes de société, je pense.
On est des bibittes qui avons besoin les uns des autres.
Absolument.
À divers degrés, certes, mais tout le temps.
Même les plus ermites cachés dans les fins fonds des bois
vont éventuellement avoir besoin.
Sinon,
ça va être un grand manque
dans leur vie, consciente ou inconsciente.
Je pense qu'on a besoin des autres.
Donc, ce faisant, on a besoin
de travailler ensemble, on a besoin
d'évoluer ensemble, on a besoin de faire des choses ensemble.
Moi, je suis très...
Je suis très social.
J'ai très besoin des autres
comme je sens que les autres ont besoin de moi
puis je vais être là
on est des passeurs
on est des passeurs
t'es vraiment un gars de communauté
presque sectal
ah oui raconte
tu vois je vais te donner un exemple
j'ai eu le
grand bonheur, il y a de ça,
cinq ans.
Non, plus que ça, même presque dix,
ma foi.
Je suis un gars de ville.
Hé boy, je fais une grosse parenthèse. Je suis un gars de ville,
je suis un citadin. La campagne
m'effrayait, me rendait inconfortable.
J'ai besoin du bruit, j'ai besoin du mouvement,
j'ai besoin que ça bouge.
Puis à un moment donné, t'as des chums qui s'en vont
en fin de semaine. « Ah, viens-donc, viens passer une fin de semaine
en campagne. OK, moi, y aller. »
Débarque là, piqûre.
C'est quoi ça? C'est quoi ça,
ces oiseaux, ce silence, ce vent,
cet air? Wow!
Donc, jeune vingtaine, déjà,
je me mets à capoter sur l'idée d'avoir
une campagne éventuellement.
Puis ça a pris beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps.
De sorte qu'il y a une dizaine d'années,
2014 ou 2015, pour être plus précis,
j'ai fini par trouver une patente qui s'appelle un terrain.
Puis je me suis dit, tu sais, tu vas visiter des chalets,
puis tu fais, la maison est belle, mais le coin...
C'est ça, trouver les deux.
Le coin est exceptionnel, mais la maison...
Tout est à refaire.
Puis moi, les Rénault, ça va faire.
J'aime ça, à un certain degré.
J'ai tout refait pour la maison Saint-Lambertoise à l'époque.
Vieille maison de 1911.
Elle m'a donné un gosse à cœur.
Fait que j'ai dit non, non, non.
À un moment donné, on venait toujours au même point,
ma blonde et moi.
Achetons-nous un terrain.
On se bâtira ce qu'on veut à un moment donné.
Ça va être à ton goût tout de suite.
Oui, puis il va être flambant neuf.
Ça va péter pareil, mais ça va péter moins longtemps,
moins vite.
Bref, j'ai acheté ce terrain
et j'y vis depuis.
Est-ce que c'est toi qui as construit?
J'ai fait construire.
Là, finalement, tu as dit...
Oui, j'ai fait construire, mais à notre goût,
ça a pris, je pense, pendant 10 ans.
Non, pas 10 ans, mais depuis...
Écoute, 2014, le projet démarre,
puis la maison,
elle a eu clé en main
en 2019.
Mais ça a été... Je pense qu'il y a eu
10 versions de plans de la maison.
En tout cas, ça pour dire que...
Mais t'es heureux, là.
Oui, et moi, mon but,
tout le long de cette histoire-là, de cette aventure-là,
c'était carrément,
et c'est pour ça que je te dis que je suis sectal,
c'était de remettre des clés, et Dieu sait que j'en ai
beaucoup des amis, et j'en suis fort heureux.
Et j'en suis fort privilégié.
Je voulais remettre des clés aux chums.
Je disais,
vous venez quand vous voulez.
Je faisais...
Pas besoin d'aviser.
C'était un peu mon wet dream, c'était ça.
Débarque à la maison en fin de semaine,
il y a deux couples d'amis qui sont là.
Yeah! Ça va être le fun.
Ah, j'ai l'impression que j'entends ça.
Venez quand vous voulez, etc.
C'est un auberge espagnol, mais t'as pas besoin d'être là.
Exactement.
Mais évidemment, ça m'a pas passé au conseil
de couple. Et je le comprends maintenant. Je suis obligé d'a pas passé au conseil de couple.
Et je le comprends maintenant.
Je suis obligé d'amener le cas. Elle avait raison.
Mais, par extension,
ce qui est arrivé, c'est que ce terrain-là
était trop grand. J'ai acheté ça avec un couple d'amis.
On a acheté ça avec un couple d'amis.
Alors, les quatre, on s'est dit,
c'est grand, tabarnouche.
Je profiterai pas de tout ça.
C'est trop grand. Qu'est-ce qu'on fait?
Puis on se rend compte que le prix qu'on a acheté
le terrain, pour faire monter juste les chemins,
ça va être une fois et demie le prix du terrain.
Puis après ça, faire rentrer l'électricité, une autre fois
et demie le prix du terrain. Là, on faisait,
c'est un puits sans fond, on s'est lancé
dans un
marasme économique épouvantable.
On s'est dit, qu'est-ce qu'on fait?
On va le subdiviser, puis on va vendre des lots.
Je suis devenu
promoteur immobilier dans le temps de le dire.
Mais,
beaucoup d'amis ont acheté là.
C'est pour ça que tu parles de ta secte.
Mais où es-tu venu?
On a vendu à des chums
et c'est devenu une espèce
de petit domaine où
sur 14 lots, il y en a 8 ou 10 qui sont construits.
À 7 automne, il y aura 10 maisons.
C'est fini, là. C'est fini, on a tous le même âge.
Mi-cinquantaine en montant et puis on a tout fait.
Tu sais, genre, OK, ça va nous prendre un four à pizza à l'extérieur.
Où est-ce qu'on le met pour que...
Si tu ne pars pas un four à pizza
pour une pizza,
on a un petit mal à l'adresse.
C'est beaucoup de préparation.
On s'appelle,
c'est une histoire de pizza, gang.
On débarque tout autour du four,
on se fait nos pizzas. Comme le four est chaud,
on met ta pâte à pain, on se fait du pain après.
C'est ce genre-là.
Fait que c'est ton bonheur, tu vas le chercher comme ça.
Aïe, aïe, aïe, aïe, que j'ai besoin de ça.
Et c'est simple?
Fondamentalement. C'est très simple.
Plus c'est simple, mieux c'est.
Je suis aussi dans ma description de Dodu,
rabelé Simplet, ou si je suis Simplet.
Tu es Simplet, Dodu.
C'est drôle que tu te décris comme un Dodu.
Bien, au casting, aux auditions,
les petits gros, on est moins nombreux.
Ça, une actrice ne dirait pas ça.
Donc, est-ce que tu voudrais qu'il y ait moins de petits gros?
Oui, idéalement.
J'aurais plus d'ouvrages.
J'aurais plus de propositions.
J'aurais pas de temps mort.
J'aurais pas de trous dans mon agenda.
Je sais que maintenant, j'en ai besoin.
Anyway, c'est une blague.
Vive les trous dans l'agenda.
Mais est-ce que tu te trouves vraiment dodu?
Oui. Oui, je suis bien enveloppé.
OK. Oui, oui. Je suis confortable.
T'es confortable? Je suis douillet.
Puis t'es bien comme ça?
Non, non. Bien, bien, bien, bien.
Ultimement, non.
Ultimement, je serais roi.
Mais je suis pas roi. Mais je ne suis pas roi.
Puis je ne serais jamais...
Il est beaucoup trop tard pour ça.
Mais as-tu toujours été confortable dans ton corps?
Oui, oui, malgré tout.
Je n'en ai jamais fait de maladie, là.
Entendons-nous, là. Malgré tout.
Non, mais c'est vrai, j'ai toujours été
un peu enveloppé, parfois moins,
parfois plus, tu sais.
Puis c'est correct. Non, non, je suis très bien avec ça. Je suis très, très bien avec ça. Là, parfois moins, parfois plus. Puis c'est correct.
Non, je suis très bien avec ça.
Je suis très, très bien avec ça.
Là, on parlait de liberté.
Donc, quand tu as ta campagne autour de ton four à pizza,
est-ce qu'il y a comme quelque chose d'enivrant,
comme des moments de grâce où tu touches,
où tu dis... C'est comme une forme de liberté
aussi de vivre de cette façon-là.
Oui.
D'aller là où tu as envie d'aller,
d'être avec tes proches
et de le faire.
Tu t'es donné cette liberté-là aussi.
Tu as déménagé.
Tu ne l'as pas fait comme tu le pensais,
mais en fait, c'est encore mieux, j'imagine.
Parce que là, votre conseil de couple, tout est accepté
dans cette forme-là.
Et au-delà de ça, je veux dire,
oui, puis on répond aux mêmes
critères, mon épouse et moi.
Tu comprends? Dans le sens que
vive la gang. La maison
qu'on a créée, c'est une maison de party.
Tu sais, on a une grande air
de vie, puis on a les chambres
qui sont dans un... C'est comme dans
un cube à part.
Fait que si tu veux aller faire la fête, bien, tu fais
la fête, puis tu peux aller dans la chambre
de l'autre bord, puis c'est isolé
pour ne pas être dérangé.
Ça satisfait tout le monde.
Tu veux aller dormir, tu veux aller te reposer,
puis si tu veux faire la fête, tu fais la fête.
La maison,
c'est surtout une aire de vie.
Un salon, salle à manger, cuisine.
On sait comment on est québécois. On a un comptoir
de 11 pieds par 3 pieds. Mais c'est la cuisine. Les Québécois, ça se à manger, cuisine. On sait comment est-ce qu'on est Québécois. On a un comptoir de 11 pieds par 3 pieds.
Mais c'est la cuisine.
Les Québécois, ça se passe dans la cuisine.
N'investis pas dans un salon.
Non, mais ça veut dire beaucoup, la cuisine.
C'est l'espèce de bienveillance aussi.
On dirait que dans la cuisine,
on se demande comment tu vas dans la cuisine.
Parmi les affaires les plus fun qu'on a faites
dans cette cuisine-là,
commune, sectale,
par exemple,
si tu vas faire des soirées tapas
où chacun des couples amène
deux
recettes, si tu veux.
Tout ce qu'il faut pour les recettes et les recettes.
OK. Ce qui va avec.
Et là, on met les recettes dans un sac.
Mélange. Un peu comme tes cartes.
Pop, pop, on sort la carte.
Vous faites ce tapas-là.
Fait que là, le couple reçoit le carton.
C'est pas celle qui est amenée, là.
Il sait faire celle qui est amenée.
Il sait pas faire celle-là.
Mais là, vous vous jouez des tours.
Mais il y a la recette.
Fait que de toute façon,
on est tout autour de ce comptoir-là.
Ils ont la responsabilité de faire ce tapas-là,
et puis nous autres,
on aide, on aide.
Et on prend un peu de vin.
Un peu.
Du bon.
Mais t'es un épicurien.
T'es boy. D'où mon casting.
Ça va tout ensemble.
Ça va tout ensemble.
Mais oui, mais c'est important.
Moi, je sais que les gens ne croient pas,
mais je fus jadis un sportif de haut niveau.
Je fus un sportif de haut niveau.
Je fus un danseur.
Attends, là.
Je le sais.
Tu vois, tu tombes, tu pètes tes dents.
Non, non, je fus un danseur.
Attends, mais raconte, tu dansais quoi?
J'étais un danseur folklorique.
J'ai fait de la danse folklorique.
Comme les sortilèges, là? Oui, mais
version amateur des sortilèges. Ça s'appelle
les mutins de Longueuil. Ça existe toujours.
De l'âge de 5 ans à 20 ans, j'ai fait 15
ans de danse folklorique. J'ai fait des tournées mondiales.
Puis pourquoi
tu fais plus ça, là? Bien, j'ai plus du
nous. Tiens, ma nègre.
Tu t'es amusé. Mais t'es un sportif.
Oui, oui, oui, pour vrai.
Pour vrai, moi, j'ai une ancienne vie.
J'ai enseigné.
J'étais très proche du milieu de la crosse.
Le sport national du Canada d'été.
C'est un sport qui demande beaucoup de cardio.
Oui, absolument.
C'est le sport le plus rapide
sur deux pieds avant le soccer.
Parce que le soccer, t'as des périodes
où tu peux marcher sur le terrain
quand le ballon n'est pas de ton bord.
You know what I mean?
Alors que la crosse, c'est
stop and sprint. C'est vraiment ça.
Bref, j'ai adoré
ce sport-là que j'ai joué depuis mon enfance.
Après ça, tu deviens entraîneur
pour des plus jeunes. Après ça, tu deviens
administrateur au sein
de l'organisation à Longueuil.
Après ça, tu deviens arbitre. Après ça, tu deviens
arbitélite. Là, tu peux arbitrer du, puis après ça, tu deviens arbitélite,
où là, tu peux arbitrer du genre junior majeur ou même du professionnel,
etc., etc., et là, je rentre à la
Fédération de cross du Québec, je deviens en charge
des arbitélites, et gnagnin, et ragnagnin,
et là, je vais enseigner l'intercross
à des professeurs d'éducation physique
en Europe, sept pays
dans 23 jours, où j'enseigne
le... Oui. — C'est ce que j'étais avec Benoît Brière.
— Oui, oui. J'ai fait ça.
J'ai participé à cinq championnats mondiaux
à titre d'athlète.
C'est fascinant.
On n'y croit pas, mais essayez de vous l'imaginer.
J'ai un peu d'imagination.
Je peux t'imaginer, mais je trouve ça fascinant.
Donc, tu es vraiment quelqu'un de complet.
Tu es quelqu'un de créatif.
Tu es un artiste sportif.
J'ai eu cette chance-là qu'on m'a lancé
dans des affaires. Tu sais, tu as une autree sportif. J'ai eu cette chance-là qu'on m'a lancé dans des affaires.
Tu sais, tu as une autre de tes questions,
ce que tes parents t'ont pas apporté.
Je vais être obligé de te dire rien.
J'ai souvent, souvent dit que j'ai eu les meilleurs au monde.
Décris-moi tes parents.
Oh, c'est des gens...
C'est des gens exceptionnellement généreux.
Écoute, mon père avait 13 frères et sœurs.
Les deux sont décédés il y a déjà fort longtemps.
Mais il avait 13 frères et sœurs.
Puis, tu sais, mon père travaillait dans une shop. Puis, la famille venait prendre leurs vacances chez nous l'été.
Tu sais, les deux semaines de vacances l'été,
c'était, on recevait du monde.
Puis, il faisait la bouffe pour tout le monde.
C'était le party, c'était juste le fun, etc.
Ils dormaient chez vous?
Oui, oui, tout ça.
Moi aussi, quand j'étais jeune, les gens dormaient.
Ils amenaient leurs affaires.
C'était juste bien cool.
Ils ont fait Ben & Breakfast pendant l'expo.
Ils sont restés amis avec des Suisses,
avec des gens qui débarquaient là.
Mon père allait les mener parce que c'était
bien compliqué de se rendre
à l'Île-des-Sœurs.
À la Terre des Hommes.
Pas à l'Île-des-Sœurs, à la Terre des Hommes.
Il donna des livres.
Il allait les chercher, aller les rechercher,
les mener, etc.
C'est du monde de même.
Je ne suis pas social et sectal pour rien.
Puis ils ont été impliqués dans plein d'affaires toute leur vie.
C'était toujours les gens qu'on venait voir
quand on avait besoin de quelque chose.
Puis de l'aide, une épaule.
Ma mère, cette sainte femme,
s'est occupée de ses vieux.
Tu sais?
De ses parents?
Ses vieux, mais élargis.
On avait trois cousines de mon grand-père maternel
qui vivaient en face de chez nous.
Ils vivaient ensemble, trois vieilles filles.
On les appelait les vieilles filles.
C'est aussi dans notre famille.
On avait des vieilles filles.
En fait, c'est des femmes qui n'étaient pas mariées.
On les appelait, puis il y avait la Sainte-Catherine.
On fêtait la Sainte-Catherine pour elles.
On tirait la tire.
Et puis, une après l'autre,
on est malades.
Qui s'en est? Yolande, ma mère.
Les parents de mon père,
c'était ma mère
qui y allait.
Tu sais,
elle a été formidable de ça, de dévotion,
de sorte qu'elle voulait impérativement
pas qu'on fasse la même chose pour elle, parce qu'elle avait
vécu ça, mais j'avais dit, écoute, maman, excuse-moi,
mais la pomme ne tombe jamais bien, bien
loin de l'arbre. Je pense qu'on va s'occuper
de toi. – C'est quoi ta famille, tes frères,
tes sœurs? – J'ai un frère aîné.
– De quatre ans, mon aîné. – Vous êtes seulement deux à ce moment-là.
– On est deux, deux gars. – OK gars. Elle ne voulait pas que vous faisiez
ce que vous aviez vu, dans le fond,
ce qu'elle vous a montré.
C'était comme absolument normal.
C'était comme un non-sens pour nous
de ne pas s'occuper de ces gens-là
qui sont tellement occupés de nous.
On a le sens de...
Comment dire?
On reconnaît à quel point on a été
choyé. On n'a pas vécu dans une famille
riche. Ça a été une chance dans ta vie.
Mais
tout le temps pour nous, tout le temps,
tout le temps pour nous.
Si j'étais un athlète, c'est la même chose pour mon frère.
Ma saison de cross empiétait sur ma saison
de hockey qui empiétait sur ma saison de cross
steak d'aréna
I know what it is
je peux te le cuire de bien des façons
tu sais
c'était non seulement
juste penser au lift
juste penser à aller mener ton enfant à l'aréna
puis l'horaire parce que là lui il joue à ta l'heure
lui il joue à ta l'heure, là il y a une pratique
ils ont toujours été là pas rien que là, ils restent, parce que là, lui, il joue à ta l'heure, lui, il joue à ta l'heure. Là, il y a une pratique. – Ils ont toujours été là.
– Pas rien que là, ils restent, ils sont là,
ils sont présents.
Ils deviennent coach, ils deviennent entraîneurs,
ils deviennent... Tu sais, ma mère
a fini sa carrière
comme étant head manager de l'équipe nationale
du Canada des femmes
du field lacrosse, la crosse des champs.
Elle était directeur exécutif de la Fédération de crosse du Québecs. Elle était directeure exécutive
de la Fédération de crosse du Québec.
Tu te dis gravir les échelons, là.
À cause de toi.
À cause de moi et mon frère, oui, tout à fait.
C'est ça, sa part de ses enfants.
Absolument, absolument.
Je trouve ça magnifique.
Absolument.
Rien de poussé, rien de...
Il faudrait que...
Un des plus bels exemples,
c'est que je suis en économie
à l'UQ. L'Université
du Québec à Montréal.
Oui, ça fut un beau passage.
À quel âge tu étais en économie?
Non, parce que
j'étais là aussi.
Oh, attends, je suis rentré
à l'école nationale. Moi, c'est en 89.
89, 90, 91, si je ne me trompe pas.
OK, moi, c'est 87, 88.
On s'est presque croisés en économie.
On a fait des bons économistes.
Oui, tu vois.
Non, mais moi, je me promenais entre...
Puis je n'étais pas alcoolique, je le suis maintenant.
Non, mais je me promenais entre...
Tu sais, il y avait un bar dans l'hiver à quai,
puis il y en avait un dans Judith-Jasmin.
C'était facile, ça.
Hiver comme été, un running shoe,
tu traversais ça dans les souterrains. Puis le bar qui étaitasmin. C'était facile, ça. Hiver comme été, un running shoe. Tu traversais ça dans les souterrains.
Puis le Boc était 87.
C'était pas cher.
Il y avait...
Comment ça s'appelait?
L'annexe et l'après-cours.
Je ne sais pas si ça s'appelait encore comme ça à ton époque,
mais l'annexe et l'après-cours.
Puis j'allais à mes cours d'économie.
Je m'emmerdais.
Mais j'ai toujours été un premier de classe.
J'étais président de ma classe en secondaire 1.
J'ai toujours été un premier de classe.
Mais un gars qui n'avait pas trop étudié
un plein de chenotes...
Mais tu étais bon dans tout ce que tu as touché,
dans le fond.
J'ai été chanceux dans tout.
Bien, chanceux. C'est un talent.
Je veux dire, bon à l'école, bon dans le sport,
bon dans le métier que tu exerces.
Je veux dire, c'est pas juste bon,
tu excelles dans le fond parce que...
Tu ne te contentes pas de juste être là.
Oui. Mais en même temps, je n'étais pas fou.
À l'école, ou tu es un nerd
parce que tu excelles
ou tu es un tannant.
Moi, j'étais un nerd assis en fond
de classe avec les tannants.
Et moi, je faisais rire.
Et toi, tu étais bon pareil. Il y en a que tu faisais rire.
Je les faisais rire. Le prof ne s'en rendait pas compte.
Ils riaient. C'était eux autres qui faisaient punir.
Et moi, j'avais des A et des A+, dans mes examens.
J'avais le meilleur des deux mondes.
À quel moment dans ta vie tu t'es rendu compte
que tu pouvais faire rire les gens?
Très tôt.
Tu avais ça comme talent?
Très tôt.
Très tôt.
Ma mère et son frère, mon nom est Jean-Guy, c'était deux clowns
extraordinaires.
Ma mère a fait des choses.
Ma mère
était tannée d'aller travailler en métro
puis, tu sais, les gens
rentrent dans le métro puis là, bien, ça s'accumule,
ça s'accumule à l'heure de pointe puis là,
t'es ramassé dans le fond, t'es adossé
aux portes de fond.
Parce que toi, tu viens de Montréal.
Moi, je suis de Rive-Sud, Longueuil-Bahé.
Ah, t'es de Longueuil.
4-5-0. Personne n'est parfait, s'il vous plaît.
Pas de jugement.
Tu viens du 4-5-0.
Je pense surtout au 4-5-0 Nord.
Pas de jugement.
Et donc, t'es à côté.
T'es à côté sur la porte de fond.
Puis là, il y a 20 000 personnes devant toi.
Puis là, c'est ta sortie.
Fait que là, il faut...
Les portes sont... Excusez, excusez.
Déjà, les gens qui sont sur le quai veulent rentrer.
Oui.
En poussant les gens à l'intérieur.
Puis tu sais, ça tombe un peu, c'est une heure de marmite,
un peu tannée.
Comme mon frère et moi étions tous les deux arbitres élites,
je ne sais pas si tu le sais, mais un sifflet d'arbitre,
ça interrompt une foule...
Je vois ce que tu t'en vas.
...endiablée dans un aréna.
Ça siffle Saint-Anra.
Je veux dire, problème de surdité
assuré pour les gens qui font ça.
Et Astane,
un matin, elle a amené mon
sifflet et elle
est adossée et elle a dit à sa soeur
avec qui elle travaillait, elle a dit
« Check bien ça ». Et là,
la nervosité de faire un acte un peu coquin,
elle a sifflé de toutes ses forces dans un tube.
Le son que ça a dit la reine d'Angleterre
n'aurait pas eu plus de place pour sortir du métro.
Elle est sortie, tout le monde...
Elle est sortie tranquillement, noblement.
Les gens étaient ébourbis, éberlués qu'ils étaient.
Et elle dit, quand on est revenus le soir à l'heure de pointe,
il y avait des policiers qui cherchaient la siffleuse.
C'est de te dire un peu comment elle était taquine.
Elle était taquine, mais en même temps,
elle avait un sens de l'humour incroyable.
Oui, un sens de l'humour, on va dire.
Elle était prête à faire ça.
Ça, c'est une des affaires les plus incroyables.
Qu'est-ce qui te manque de tes parents?
Est-ce que tu les as perdues jeunes, tes parents?
Ma mère, oui, elle est décédée à l'âge de 65 ans.
Ce qui est fort jeune, ma foi, pour une femme.
Mon père a survécu au décès de ma mère
pendant trois ans, mais malheureux, malheureux, malheureux.
Puis il est décédé à l'âge de 72 ans
d'un infarctus d'hémiocarde.
Fait qu'il est mort, paf, ma mère est morte, paf, aussi, tu sais.
Les deux sont morts.
Donc, tu n'as pas été préparé au départ de tes parents?
Du tout, aucunement.
Même si ma mère était atteinte de sclérodermie,
il y avait du, je ne sais pas, ça qui va vous emporter,
ne vous inquiétez pas,
mais c'est un assèchement des tissus musculaires.
Alors, le cœur était rendu excessivement faible.
Et elle est rentrée à l'hôpital pour une hernie ombélicale.
Puis elle est décédée.
Elle est décédée.
Bref, en tout cas, c'est quand même une histoire abracadabrante.
Mais oui, c'est ça, je les ai perdues du jour au lendemain.
Qu'est-ce qui te manque d'eux?
Tout.
Tout, l'humour, la bienveillance.
C'était des gens exceptionnels.
C'était vraiment des gens exceptionnels.
C'est pour ça que je dis tout le temps,
j'ai eu les meilleurs.
Je suis désolé pour les autres.
J'ai eu les meilleurs.
Tu sais, un autre exemple,
quand tu décides de rentrer à l'école de théâtre,
tu étais en économie, là.
Mais tu t'emmerdes, tu sais.
Tu t'emmerdes.
Puis j'en dois une à un gars, puis je...
Ne m'écrivez pas. Ne m'écrivez pas.
Ne m'écrivez pas pour me dire
que c'est moi. Tu me dois 10-15 %
de ta notoriété
et de ton salaire accumulé.
Je suis dans un cours de micro
ou macroéconomie, peu importe.
On est 150 dans un amphithéâtre.
Le prof a un micro. C'est très personnel comme cours.
Le prof a un micro. Il ne peut pas é très personnel comme cours. Et le prof a un micro
puis il peut pas écrire au tableau, on le voit pas.
Ça marche par acetate.
On met des acetates.
Oui, en bas, dans les amphithéâtres.
On fait rien que prendre des notes.
Le système de son est pourri. Il aurait dû avoir un
Denis Savage dans leur vie, eux autres.
Il en avait pas.
Qu'est-ce qu'il dit?
Tu prends des notes. Tu fais juste prendre des notes. C'est une espèce dil dit? Tu prends des notes.
C'est une espèce d'amphithéâtre.
Fidèle à mon habitude, je suis assis dans les dernières rangées
avec les supposés cancres,
mais là, à l'université, il y en a un peu moins.
Il y a une information qui me manque.
Je répète, je suis en première classe,
mais il y a une information qui me manque.
Je fais juste me tourner à mon voisin.
Qu'est-ce qu'il dit par rapport à...
On est tous étendus avec nos cahiers, nos affaires, nos livres. voisin. Puis je fais, qu'est-ce qu'il a dit par rapport à... Et là, quand on a juste...
On est tous étendus avec nos cahiers, nos affaires, nos livres. Puis il a juste tracé
ses affaires. Comme, ah, je suis toi. T'as-tu dit que j'étais une bébite sociale et sectaire?
Et là, t'as dit, c'est pas mon monde?
Ça, je veux pas ça. Ça, je veux pas ça.
Ça, je veux pas ça.
C'est la goutte qui a fait des bordels vases.
C'est la cerise sur le sunday.
Alors, cette cerise-là de gars m'a rendu un grand service.
Parce que là, j'ai fait non.
Alors, discrètement, j'ai fermé mes livres.
J'ai ramassé mes affaires.
J'ai mis ça dans mon sac.
Silencieusement.
Pas déranger les autres, pas déranger le prof.
Je suis descendu le long du mur, l'escalier,
le long de l'escalier,
sous le regard du prof qui continue à essayer d'information puis qui fait, voyons, le gars, il a son pack-sac.
Je dis, merci. Je suis sorti en clenchant
la porte tranquillement, déliquêtement. Je suis sorti
de là. Je suis jamais retourné sur ces barres d'école-là.
Je suis allé prendre un verre à l'après-cour,
puis un autre à l'annexe.
Et là, j'ai fait, qu'est-ce que je fais?
Et là j'ai fait, bien ça serait peut-être intéressant que je commence à me questionner
sur ce que j'ai vraiment le goût de faire
et je suis devenu comédien.
Puis là j'ai fait, bien j'aimerais ça devenir comédien.
Je sais pas si tu le sais, moi j'ai le goût
de faire des études poussées. Mon frère
a fait des études poussées.
Bien encouragé par les parents
mais pas poussé. C'est important,
c'est pas du tout ça, là. On n'est pas dans le
« Hey! » — C'est pas la performance.
— Non. Tellement que
je reviens chez nous
et je dis à mes parents,
je lâche l'université. En plein milieu
de session.
Et ma mère de dire,
« Oh! Il était temps. » Hein? Moi, je m'attends à tout, sauf ça, tu comprends? « Ah, t'es malheureux, « Oh, il était temps. »
Moi, je m'attends à tout, sauf ça, tu comprends?
« Ah, t'es malheureux, t'es malheureux. »
Ça se sent, on le sait.
On n'osait pas trop intervenir, mais t'es malheureux.
Qu'est-ce que tu veux faire?
Je dis, écoute, spontanément,
j'aimerais ça devenir un comédien,
j'aimerais ça jouer.
Elle fait, « Ah, enfin! »
J'ai eu l'inverse de ce que tous
mes collègues m'ont raconté.
Toutes, toutes.
C'est elle qui m'a dit,
mais tu sais, sur la rue,
il y a un oxymore.
Il y avait à peu près huit maisons plus bas, un oxymore
qui est là,
avec Côté.
Qui a donné des cours longtemps, qui est une actrice.
Oui, qui est une actrice.
Elle avait une école de théâtre dans le Vieux-Longueuil.
Voilà, voilà.
Les enfants sont allés.
J'ai fait, ah oui, oui.
Elle dit, va voir Robert et Anne-Luc.
Puis va leur demander, tu sais,
qu'est-ce que tu peux faire?
Ça serait quoi l'avenue, tu sais?
Puis ils m'ont dirigé vers
des gens qui m'ont dirigé vers des gens
qui m'ont dirigé vers Claude Préfontaine,
grand comédien à cette époque-là,
qui sortait avec une amie de ma mère.
Puis Claude me dit, il faut que tu ailles voir Charlotte Boisjoli.
Elle fait de l'enseignement au privé, du coaching.
Va voir Charlotte.
Moi, je connaissais pas rien, rien de ce Chekhov.
Pour moi, c'est le défenseur de Ventrettiac.
Tu comprends? Il joue pour la Ligue nationale.
Alors moi, je fais OK.
Je suis allé voir ces gens-là.
Charlotte Boisjoli m'a préparé
à des auditions d'écoles de théâtre.
Ah, il y a des écoles de théâtre. Bien oui, il y a le conservatoire.
Oui, ça doit, ça doit. Il doit y avoir un conservatoire.
Mais aussi l'école nationale.
Puis il y a Sainte-Thérèse. Puis il y a Saint-Hyacinthe.
Puis il y a l'UQAM.
Puis...
OK, OK. C'est comme ça que ça a démarré.
Donc, mes parents ont fait...
Prends le temps.
Tes parents...
N'existent pas.
C'est-à-dire qu'ils te rendaient libre.
Ils te donnaient de la liberté, tes parents.
Pleinement.
Souvent, les parents, on enlève la liberté à nos enfants.
Par crainte, par toutes sortes de bonnes raisons.
Puis ils ont raison.
Ça ne s'apprend pas.
Être parent, il n'y a pas de livre.
Il n'y a pas de recette.
Je le sais, j'ai deux filles, 20-22,
que j'adore au plus haut point.
Puis j'essaie de m'inspirer de ce que mes parents étaient.
Parce que ce que tu as de besoin,
c'est un terrain de jeu
clôturé.
Et là, ça, c'est le mot qu'ils ne veulent pas entendre.
Clôturé.
Mais tes parents,
il y avait une clôture,
mais elle n'était pas dominante.
Non, elle était là
pour assurer la sécurité.
Et quand moi, je faisais
mon terrain de jeu n'est pas assez grand,
on repousse. On repousse la côte.
Moi, beaucoup
d'enfants sont obligés, à grand
coup de coude, de pousser pour que les
clôtures s'élargissent. Puis je
comprends le parent très bien.
Ce n'est pas un jugement qu'il retient
parce que, par souci justement de sécurité
et tout et tout, c'est difficile de faire le choix.
Non? C'est difficile de faire le choix aussi,
de dire, OK, j'élargis les enfants.
Ça insécurise papa, pas l'enfant.
Mais il faut apprendre ça.
Puis à un moment donné, il faut...
C'est souvent l'analogie, mais on les pousse en bas du lit.
Puis on voit les oiseaux faire ça.
Ils poussent le petit en bas du lit.
C'est pas le petit qui a...
Le vol de tes propres ailes. Le vol de tes propres ailes. C'est ça, l'expression. On les pousse en bas du lit c'est pas le petit qui a... ils volent de tes propres ailes
mais là on check par exemple
c'est pas de leur rendre service
que de les agripper par le coup
puis de voler au-dessus
non non ils volent pas du seul
t'es toi qui es au-dessus
pars avec, suis l'autre côté
mais si tu sens qu'il va planter
c'est ta job de venir faire juste
on revient, je te relaisse qu'il va planter, puis là, c'est ta job de venir faire juste « Oups, on revient, maintenant je te relaisse. »
Hé, c'est philosophe, mon enfant.
Mais c'est beau quand même.
Mais c'est ça que j'ai eu.
Ça donne toi?
Oui, absolument.
Tu es un homme équilibré?
Puis tu fais ce que t'aimes?
Autant que faire ça peut. Je fais tellement ce que j'aime.
Ce qu'on veut que nos enfants, c'est qu'ils soient,
évidemment en santé, mais qu'ils soient heureux dans ce qu'ils font.
Absolument.
On veut voir nos enfants heureux. C'est qu'ils soient, évidemment, en santé, mais qu'ils soient heureux dans ce qu'ils font. Absolument. C'est surtout ça. On veut voir nos enfants
heureux. C'est primordialement ça.
Oui, puis le reste ne nous appartient pas.
Qu'est-ce qui les rend heureux? Ça ne nous appartient pas.
Mais de faire en sorte qu'ils soient
heureux, on a un bout quand même là-dedans.
Être encouragé. Toi, mes deux filles ont fait de la musique.
Mon épouse,
accidentellement, c'est une violoncelliste professionnelle.
Tout le monde disait,
« Ah ben oui, c'est normal, tes filles fassent de la musique, ta blonde est musicienne.
C'est surtout pas elle qui leur enseigne.
Parce qu'il y a un mélange des sphères.
C'est pas elle qui va enseigner la musique.
Parce que là, c'est pas mon prof, c'est ma mère.
Oui, c'est ça, exactement.
Je comprends, d'une part.
Puis deuxièmement, la musique est arrivée dans leur vie
parce qu'il y a de la musique dans la maison,
parce qu'il y a de la musique professionnellement.
Parce qu'ils en ont écouté beaucoup. Parce qu'il y a un piano à la maison, il y a un piano droit à la maison.
Puis ma fille de 4 ans, elle se met à tapoter dessus
puis elle dit, elle dit, 4 ans,
j'aimerais ça prendre des cours.
Bah, oui, on va t'organiser ça, ma chérie,
si tu veux prendre des cours. On a eu la meilleure.
Bonjour, Yolande. Et puis, bref, tout ça pour dire que c'est venu de l' si tu veux prendre des cours, on a eu la meilleure. Bonjour Yolande. Et puis bref, tout ça pour dire que
c'est venu de l'enfant. Ma petite
cadette, 3 ans,
elle va voir sa marraine qui est violoniste
au sein du métropolitain, tu comprends-tu?
Fait qu'on va voir une répétition
d'après-midi avec l'enfant de 3 ans.
On se dit, un enfant de 3 ans dans un
concert, il ne faut pas que ce soit turbulent.
Elle, elle est comme ça.
Puis elle sort de cet événement-là
en disant, j'en veux un
comme ça, puis elle pointe le violon de ma tante.
Tu comprends? Elle a trois ans.
En fait, ma chérie, oui,
mais t'es tellement petite que même
le plus petit des violons...
Oui, oui, oui.
Il est trop grand. On va attendre un petit peu.
On a attendu quelques mois, quelques années, je pense.
Je ne sais plus trop, en tout cas. Puis finalement, on lui a trouvé le plus petit des violons. C'est pas mal 4-5 ans avant ça. Elle a attendu quelques mois, quelques années, je pense. Je ne sais plus trop.
Finalement, on lui a trouvé le plus petit des violons.
C'est pas mal 4-5 ans avant ça.
Elle a fait ça à 10-12 ans.
C'est impressionnant.
Tu comprends?
Mais c'est venu d'elle.
On a juste encouragé ce qu'elle avait envie de faire.
Tu as reproduit ce que tu as vécu. J'ai reproduit ce que j'ai vécu.
Est-ce que tu es prêt à passer au niveau jaune?
Même service, tu les branches, tu m'en donnes trois.
OK.
Vraiment,
j'aime apprendre à te connaître,
Benoît.
Quand tu parles de tes parents,
je trouve ça... On a beaucoup d'histoires...
On a beaucoup d'histoires de parents pour qui
ça n'a pas été facile, la vie
avec les parents. C'est bon
d'entendre aussi de ces histoires-là
où la famille fut une chance
dans la vie de tomber sur
ce genre de parents-là. Ça a une influence.
Alors, les questions jaunes,
t'en choisis une. Qui es-tu?
Quel est le leg
le plus significatif de ta mère?
Puis comment concilies-tu
le travail, le couple et ta famille?
OK.
La question
la plus pertinente
pour moi, c'est celle-là.
Comment concilies-tu?
Parce que je suis ouvert
aux commentaires.
Je suis ouvert aux suggestions.
Si jamais il y a des gens...
Donc, ta conjointe
qui est violoncelliste,
tes filles ont 20-22.
20-22.
Est-ce qu'elles habitent chez toi?
Oui, encore.
Elles étudient au HEC.
Elles ont compris qu'elles allaient faire un métier
où c'était plus sûr de gagner sa vie.
Et les deux, accessoirement, au moment où on se parle,
font partie de ce projet incroyable
d'aller étudier une session à l'étranger.
Alors, ma fille aînée est à Lisbonne, au Portugal.
Ma fille cadette est à Milan, en Italie.
Parce que les HEC offrent ça.
Oui, exactement.
Alors, quand elles m'ont appris ça,
je leur ai dit, un peu comme mes parents,
je leur ai dit, écoutez les filles,
vous faites ce que vous voulez dans la vie.
Moi, c'était mon rêve de faire ça.
Ça a été mon rêve de faire ça.
Ça n'existait pas dans mon temps.
Fait que j'ai dit, écoutez, vous faites ce que vous voulez,
mais ce projet-là existe, vous avez peut-être la chance
d'y aller si vous voulez.
Je vous encourage à y aller.
Si jamais il y a l'ombre d'un intérêt pour ça,
je vous encourage à y aller.
Mais si vous n'y allez pas, je vous déshérite.
Je vous sac d'or. Paragez-vous avec vos problèmes.
Tu sais, j'ai fait ça simple.
Oui, tu as fait ça simple.
Ce n'était pas un grand choix.
Tu les as encouragés quand même fortement
à y aller. Tu avais des arguments.
Je ne sais pas. Je me suis pris en bas du lit
et je vais continuer à regarder la télé.
Non, non.
Mais c'est elles qui ont décidé.
Oui, c'est elles qui ont décidé.
Puis c'était très drôle parce qu'au départ,
je pense que c'est Lennie qui voulait aller en Australie
et la cadette voulait aller à Singapour.
J'ai fait, ah, donc vous ne voulez pas de visite de vos parents.
Ça commence à faire loin, les amours, pour aller vous voir.
Mais après ça, ce qui a été, c'était très drôle
parce que c'était le déclencheur du Portugal et de l'Italie.
C'est que...
Je ne sais pas d'où ça vient.
J'ai deux filles qui aiment manger.
Qui aiment beaucoup les mets italiens.
Je ne sais pas d'où ça vient.
Ma blonde qui fait à manger.
Tu n'as pas idée.
Oh, Lord, have mercy.
Et bref, même si la première est végane,
elle a dit, moi, je vais aller découvrir...
On a dit, c'est parce qu'évidemment,
si tu s'en vas à Singapour,
tes activités, tes sorties, ça va se faire en Asie.
Bon, ça va, ils vont passer inaperçus,
c'est deux Vietnamiennes d'origine.
Correct, tu vois.
Inaperçus, c'est pas vrai pour tout.
Ils se ressemblent pas. J'ai compris ça
avec les années. Avec les années?
Oui, parce qu'au départ,
tu vois la différence entre un Vietnamien et un
Chinois et un Japonais. C'est vrai.
Physiquement. C'est vrai.
Soit ça va être la forme des yeux, quand même.
Mais là, peut-être que je vais dire de quoi.
Je ne veux pas me faire...
Mais il y a plein de critères.
Mais tu as raison que ce n'est pas évident.
Je ne suis pas devenu un spécialiste.
Mais il y a plein de critères.
Mais donc, toi, tes deux filles sont d'origine vietnamienne.
Oui, du nord du Vietnam.
Et là, elle fait, oui, c'est intéressant.
Mais oui, OK, oui, oui.
J'ai dit, alors que moi, vous faites ce que vous voulez, encore une fois.
Mais l'Europe,
le large...
Tu voulais les influencer.
Non, pas vraiment, mais j'ai dit, pensez-y.
Je sais comment ça marche, ces affaires-là,
soit dit en passant.
C'est un programme pass or fail.
Ce n'est pas
tu as A+, ou tu as 95%.
C'est pass or fail. L'idée, c'est que tu vasas A+, ou t'as 95%. C'est pas surfeu.
L'idée, c'est que tu vas vivre cette expérience-là
humaine, d'abord et avant tout
incroyable.
T'étudies dans le domaine qui t'intéresse.
Mais en plus,
t'as l'opportunité,
pour 40 euros, de prendre un vol
d'une heure et demie, de changer de pays,
à tous les mosaïques de fin de semaine que le bon Dieu amène.
Tu comprends?
Ce qu'elles ont vite fait de faire.
Et c'était parfait.
Et c'était parfait.
Alors, c'est pour ça qu'ils ont fait,
ah, oui, OK, vu de même, vu de même.
Finalement, j'apprends que ma fille aînée
s'en va à Lisbonne
et que la cadette va à Milan.
Je lui dis, ah, Lisbonne, c'est intéressant.
Et j'apprends que « Ah, Lisbonne, c'est intéressant. » Et j'apprends que
le campus à Lisbonne,
c'est le 15e plus beau campus au monde.
Je fais « OK, c'est pour ça. »
Elle me fait « Non, c'est pourquoi
c'est passé sur le bord de la mer. »
« Ah, OK, j'ai compris
que les fins de semaine vont être occupées, toi, ma chérie.
OK, c'est beau. »
Alors, elle a appris dès son arrivée à faire du surf.
C'est rendu une surf girl.
Donc, elles aiment le sport aussi.
Oui, oui.
Mais puis, elle vraiment trippe sa vie comme il faut.
Puis, elle est co-locataire avec des gens des HEC.
Fait que, tu sais, le portugais, pas facile.
Il n'y a pas beaucoup de références,
de mots de référence.
Oui, c'est vrai.
C'est obligato pour merci.
C'est comme, ah oui, OK.
Alors, la petite sécurité qu'elle a,
c'est de revenir à la maison
puis de revenir avec les siens
puis d'échanger sur,
j'ai trouvé une boulangerie 40.
Est-ce que tu es un papa inquiet?
Bien, you bet.
You bet.
Je suis un papa poule, moi.
Un papa coq. Effrayant. Effrayant. Je suis un papa poule, moi. Un papa coq.
Effrayant. Effrayant.
J'essaie de pas trop l'être.
Mais là, quand tu penses qu'ils sont pas là, qu'ils sont loin,
tu sais pas s'ils sont rentrés dormir ou quoi que ce soit,
est-ce que ça... Il a fallu un moment donné que je me parle.
Mais là, regarde, regarde.
Ça va bien, ça va bien aller.
Puis c'est le cas, c'est vraiment le cas.
Mais oui, oui, j'ai hâte qu'elles reviennent à la maison.
Pour les voir, bien sûr, mais en même temps...
Tout est bien quand ton monde est autour de toi.
Oui, oui, absolument.
Oui, tu dis que je suis insectale.
Oui, je te le dis.
Oui, je te le dis.
Donc, en même temps, est-ce que tes filles ont des chums,
des blondes, je ne sais pas?
Pas encore.
Ma fille cadette a eu un chum,
un bon bout de temps,
puis par, évidemment, la distance, j'imagine, je ne sais pas.
Puis là, bon.
Puis, tu vois, elle, elle disait,
elle disait, moi, je m'ennuie de mes amis.
Dès que je vais en finir, début juin,
dès que je vais finir, je vais revenir à la maison
pour aller travailler, aller gagner des sous.
Puis aussi, bien, pouvoir voir mes amis.
Ça fait longtemps, je m'ennuie, etc.
Je fais oui, encore une fois.
Je fais oui. Tout ça, ce m'ennuie, etc. Je fais oui, encore une fois, je fais oui.
Tout ça, ce sont de formidables raisons.
Mais tu es en Europe.
Tu finis ton dernier examen le 1er juin.
Tu veux rester.
40 euros, une heure et demie de vol.
Tu as dit ça.
Tente pas de rester un peu, prends du bon temps, profitez, etc.
Au début, c'était non.
Puis là, on a eu la chance.
J'ai eu une petite gig qui m'a fait... Je suis allé travailler à Montpellier, en France.
Ayant cette petite gig-là,
voilà le prétexte pour aller voir ma fille à Milan,
six heures de char, c'est rien.
Ou d'aller voir ma fille au Portugal.
Moi, le petit avion de 40 euros,
une heure et demie,
puis m'aller voir ma fille au Portugal,
c'est parfait.
Je suis dans ma blonde.
On s'en va en Europe, on va aller voir les filles m'aller voir ma fille au Portugal. C'est parfait. Je vais dans ma blonde. On s'en va en Europe.
On va aller voir les filles.
Je vais voir ma fille cadette
puis elle me dit,
finalement, je vais plutôt rentrer
autour du 14 juin.
Ah, bon!
Bravo, tu as décidé de te garder
un, deux semaines.
Donner en nouvelle, elle revient le 23.
OK, c'est trois semaines.
Fait que là, tu as hâte qu'elle revienne.
J'ai hâte, mais en même temps,
profiter. C'est trois semaines, OK. Fait que là, t'as hâte qu'elle revienne. J'ai hâte, mais en même temps, profiter. C'est ça.
Mais ce que je te demandais,
s'il y avait des chubs, s'il y avait quelqu'un dans leur vie,
parce que des fois, les papas coques,
ils sont un peu exigeants aussi.
Moi, j'ai fait beaucoup de gags
malement faits,
parce que j'ai souvent dit,
non, non, mais j'ai deux filles.
Tu sais, ils disent, t'es un gars, t'as une bison à checker.
T'as une fille, t'as toutes les bisons à checker.
Bon, OK.
Fait que j'en ai deux.
Puis, ils sont belles, sont belles.
J'ai rien à voir là-dedans.
C'est pas génétique.
Elles viennent du Vietnam.
Alors, j'ai le droit de dire qu'elles sont les plus belles.
Alors, elles sont les plus belles.
Alors, je fais, oh, ça va tournoyer autour, ça, c'est sûr.
Fait que depuis très longtemps que je dis à mes
amis, je dis, non, non, mais
n'inquiétez-vous pas, j'ai mon questionnaire, simple
interligne, 8h30, 14,
un document. – Oui, j'imagine ça.
– Oui, oui, oui. Moi, je disais souvent, ma fille
aînée s'appelle Léa, le premier qui
débarque chez nous, puis qui vient dire, est-ce que je peux
parler à Léa? Je lui fais faire trois années
de diction pour que ce soit Léa. – Parce que c'est Léa. – Tu comprends? Bien, ça sera pas Léa.-ce que je peux parler à Léa, j'ai fait faire trois années de diction pour que ce soit Léa.
Parce que c'est Léa. Tu comprends, mais ça sera pas Léa.
Va apprendre à dire Léa, tu reviendras
dans trois ans quand t'auras fait de la diction.
Puis sinon, je dis souvent,
de toute façon, j'ai acheté mon fusil.
Je fais le gag, de toute façon, c'est correct, j'ai acheté mon fusil.
Mais c'est en blague,
on s'entend. Mais des fois, j'ai fait,
je me suis dit à un moment donné, j'ai arrêté de faire ça.
Il faut que l'autre comprenne que c'est en blague.
J'ai quand même arrêté de faire ça.
J'ai été obligé de... Pas obligé, je me suis senti obligé
de dire à un moment donné à mes filles,
« Hey, vous savez que c'est une blague, les filles.
C'est pas moi qui décide avec qui vous allez sortir.
Pant, pant, gaffe, fille, chèvre.
Vous sortez avec qui vous voulez,
je m'en fous, c'est pas ça. »
On veut qu'ils soient heureux.
Oui, point.
On veut que nos enfants soient heureux.
En autant que cette personne-là vous rend heureuse,
moi, c'est parfait.
Moi, il va collaborer et contribuer à mon bonheur
s'il vous rend heureuse.
C'est ça.
Il va m'enlever une partie de la responsabilité.
Ça va être formidable.
Est-ce que tu as toujours su que tu voulais être père?
Non, pas très, très, très tôt dans ma vie.
Beaucoup plus tôt que ma blonde.
On a quand même quatre ans et demi de différence.
Mais oui, oui, toujours.
Toujours, toujours, toujours.
J'ai toujours eu beaucoup de facilité avec les enfants,
avec les plus jeunes.
Tu sais, sur la rue Guilbeault, à Longueuil,
il y en avait de l'enfant au pouce carré.
Il y en avait, il y en avait.
Puis on jouait toujours au kickball dans la rue. mon gueule, il y en avait de l'enfant au pouce carré. Il y en avait, il y en avait.
Puis on jouait toujours au kickball
dans la rue.
En face de chez nous,
étrangement, je ne sais pas pourquoi,
mon père entretenait avec beaucoup d'orgueil une patinoire dans la cour chez nous.
Il arrosait
d'eau chaude tous les soirs
pour que ce soit impeccable.
La rue se ramassa chez nous
jusqu'à ce que ça soit pris en main
par les émons, quatre maisons plus loin,
dont Patricia
est la marraine de ma fille aînée,
que je salue.
Ça s'est transporté à un moment donné
chez les émons, la partie noire.
La rue jouait en face
de chez nous l'été, puis jouait d'encore chez les émons
l'hiver. C'était pas mal ça, l'affaire.
Vous étiez toujours entre enfants.
Il n'y avait pas d'affaire de... On n'embarque pas les plus
petits, les plus grands n'embarquent pas
les plus petits. C'est pour ça que moi, j'étais le
best pal des amis de mon frère
qui était 4 ans mon aîné.
Ça, c'est spécial. C'est un peu
particulier que les amis de mon frère
disaient, Ben, viens-tu? Parce que souvent,
c'est le contraire.ire. On ne veut pas ça.
Mon frère a 4 ans de plus jeune, je ne voulais surtout pas
qu'il vienne s'amuser avec moi.
Oui, mais il y a aussi un rapport goffé.
Oui, il y avait un rapport goffé.
Mais nous autres, c'était goffé, jeune, plus vieux.
Et raconte-moi quand tu as tenu ta fille
pour la première fois dans tes bras.
C'est la plus vieille, c'est Léa.
C'est Léa.
Donc, quand tu as eu Léa dans tes bras. C'est la plus vieille, c'est Léa. C'est Léa. Donc, quand t'as eu
Léa dans tes bras?
Écoute, ça a été un moment
tellement exceptionnellement
émouvant, parce que
si tu te rends là-bas,
puis c'était particulier parce que
bon,
dans cette orphelinat-là,
c'est un peu le Walt Disney,
ce que me disait Jean-François Chicoine, le pédiatre,
à qui j'ai parlé pour m'orienter un peu sur un choix
qui est devenu un grand chum avec le temps.
Et il me parle de cette orphelinat-là au nord du Vietnam,
Quang Ninh, juste en bas de la baie d'Along,
placelette et plate.
Et il me dit, écoute, c'est un peu le Walt Disney de l'orphelinat.
Il y a une nounou par enfant.
Et puis, c'est chapeauté par un organisme canadien. Puis il dit, si l'enfant ne vit pas carrément chez la nounou temporairement,
il y a des petites maisons qui ont été créées, ne vit pas carrément chez la nounou temporairement.
Il y a des petites maisons qui ont été créées,
qui ont été bâties pour... Tu t'occupes d'un enfant. Un enfant.
Donc, ce n'est pas l'orphelinat où on se dit
qu'il y a plein de bassinettes,
puis on attache le biberon après un bar.
Il y en a plusieurs comme ça.
Non, non, comme ça, ça existe.
Il a dit, alors, tu comprendras
qu'il y a certaines carences
qui n'y auront pas. Ils auront été
câlinés, cajolés, etc.
Sécurisés, bien nourris.
Trop même.
Mais il y aura
toujours l'épreuve
d'avoir été séparé de la mère naturelle
et il y aura une épreuve
potentiellement aussi problématique, celle d'être séparé de la mère naturelle. Et il y aura une épreuve potentiellement aussi problématique,
celle d'être séparé de la nounou,
parce que l'enfant se fait abandonner par une maman, une mère,
parce qu'il y a une différence entre la mère et la maman.
Par une mère, lequel est laquelle, je ne sais plus, peu importe.
Et puis, il y a quelqu'un qui s'occupe de toi.
Tu n'entends plus
les sonorités habituelles
de la mère ou la maman.
Tu te ramasses dans d'autres sonorités,
mais ces gens-là sont bienveillants, etc.
Après ça, tu repars.
Tu repars avec quelqu'un d'autre.
C'est beaucoup pour un jeune enfant.
C'est énorme. Léa, à quel âge à ce moment-là?
Neuf mois.
Et Léa, son réflexe a été qu'on a expliqué,
tant bien que mal, après avoir parlé
avec beaucoup d'intervenants,
mais qu'on a expliqué ce qui ressemble à une femme,
ça abandonne ça.
Ça, ça abandonne.
Ça, ça ressemble pas à une femme.
Et pourtant, je sais que j'en ai joué beaucoup. Mais ça, c'est un homme ça ne ressemble pas à une femme. Et pourtant, je sais que j'en ai joué beaucoup.
Mais ça, c'est un homme, ça ne ressemble pas à une femme.
Alors, son premier réflexe à cet enfant-là
a été de m'attraper
le gros nez de caucasien que je suis.
Ça a duré une heure et quart.
Elle m'a tenu le nez.
Et elle a fait ça.
Je ne lâche pas ça
Dans tous tes scénarios, ça
Non, elle m'attendait pas à ça
Elle s'est accrochée à toi
Elle a fait ça, ça, ok
De sorte qu'elle a eu un défi d'attachement avec maman
Pendant un bon bout de temps, tu comprends
Puis on a tellement tout fait
Et elle a tellement tout fait
Parce que tu sais, l'adoption
Ça se passe des deux bords
C'est pas juste
est-ce qu'on est prêt comme parent
à aller chercher
un enfant? Mais l'enfant, lui,
il est-tu prêt?
Il est-tu prêt, lui,
à adopter ses parents?
C'est un autre ball game.
Il parle pas.
Il va falloir qu'il s'exprime
et qu'il s'expliquent de façon physique
par des expressions,
par des crises.
Il va falloir qu'ils comprennent,
qu'ils trouvent une façon de communiquer
sa façon d'être.
Tu comprends? Son mal-être,
si mal-être il y a. Il y a des enfants,
et il n'y en a pas un pareil, il y a des enfants qui ont
beaucoup, beaucoup, beaucoup de résilience. Il y en a qui ont beaucoup moins.
Etc.
C'est accroaccrocher à toi.
– C'est t'accrocher à moi, à mon nez.
Ça a duré jusqu'à ce qu'elle s'endorme
dans l'auto.
Ça a été assez particulier.
Mais c'était une aventure.
– Pleurais-tu? Comment t'étais?
– J'étais liquéfié.
J'étais liquéfié.
De beauté, c'était beau.
Les gens disent, mon Dieu,
vous êtes généreux d'aller
adopter un enfant,
foutez-vous. Excuse-moi,
oui, d'un point de vue extérieur, mais
c'est très, très égoïste comme acte.
C'est moi qui veux un enfant. C'est moi
qui vais chercher l'enfant là-bas.
Et là, on me dit, oui, mais attends, l'enfant
là-bas, c'est quoi son espérance
de vie? C'est quoi?
Il va travailler dans une rizière parce qu'à l'âge de 18 ans,
on va le mettre à la porte.
Il devient adulte, on va le mettre à la porte.
C'est quoi les chances?
Je dis « OK, alors moi finalement, qu'est-ce que j'offre à cet enfant-là? »
C'est l'opportunité d'élargir le champ de ses compétences et de ses intérêts.
OK, cool.
Mais c'est tout.
Il n'y a aucune garantie
d'amour, d'affection,
de tendresse,
de barrière
à abattre,
de sécurité
ou non-sécurité.
Il n'y a aucune garantie de rien là-dedans.
Il y a des enfants qui se font
adopter à l'international
ou ici, puis qui,
après peu de temps, sont
réabandonnés. Moi, ça, ça me...
ça me scie.
Il y a des raisons pour ça.
Je veux bien comprendre qu'il y en a des raisons
pour ça, mais ça me scie pareil, ça me fend le cœur
parce que je fais...
Qu'est-ce que j'ai dit à cet enfant-là, moi, quand j'étais allé la chercher
à l'autre bout du monde?
Je t'offre la possibilité
d'avoir deux parents présents
qui vont t'aimer
puis qui vont s'occuper de toi. C'est ça que je t'offre.
Je t'offre ça.
Fait que, tu sais, c'est quoi une vie de couple?
Des up, des down, etc.
Puis souvent, tu te fais... Moi, en tout cas,
je me suis fait rattraper par...
Hé, hé, hé. OK, c'est t'offre
en ce moment-là, mais j'ai dit à cet enfant-là
que je serais là.
Et t'es là. Je vais être là.
Qu'est-ce que ça a changé en toi?
Ah, mon Dieu, tout. Tout est devenu relatif.
Tu sais, en début de carrière,
parlons de la carrière, en début de carrière,
tu veux aller au bout,
tu veux devenir ce que tu espères devenir,
c'est-à-dire quelqu'un qu'on va reconnaître.
T'as besoin d'amour, c'est un métier qui a besoin d'amour
énorme. C'est ça
la base de ce métier-là. Qu'on me raconte pas
foutaise, là, c'est ça
la base. J'ai besoin de me faire dire,
j'ai besoin des autres qui vont me dire, j'aime ça
ce que tu fais, c'est extraordinaire,
c'est ça qui me motive, c'est ça qui
m'alimente, c'est ma nourriture.
J'ai besoin de ça
impérativement.
Donc,
c'est ça.
Et quand tu as eu Léa,
ça, ça a changé.
Ça demeure. Ça demeure, mais il n'y a pas juste ça.
Mais ça fait non. Tu as autre chose.
Non. Ce n'est pas ça, la priorité.
C'est important.
Quand on parle de la conciliation travail-coupe-famille,
quand t'as eu Léa,
quand la famille s'est agrandie,
tout ça a basculé.
Ça devenait ta priorité.
Oh boy!
Oui, absolument.
Absolument.
Avec beaucoup de bonheur.
C'était pas « oh shit ».
Non, mais t'aurais pu être étonné.
On n'est pas préparé à être parent.
On a vu nos parents, on voit d'autres parents.
Il n'y a pas de recette, comme je disais.
Il y en a des fois qui veulent des enfants,
puis quand ils ont l'enfant, ils disent « mais c'était pas ça ».
C'est pas facile pour tout le monde.
Et c'est assez tabou de le dire aussi.
De dire, finalement, c'est pas ça que je voulais.
Mais en même temps, t'as l'enfant.
Et c'est pour ça que tu dis, des fois,
il y a des enfants qui sont à nouveau abandonnés.
Qu'ils soient de notre sang.
Je parlais de passeurs.
On est des passeurs.
Ce que j'ai appris...
Tu vois, je vais aller coacher des chanteurs d'opéra
en jeu à l'ICAV.
Et ça, ça me remplit de bonheur
de faire aussi ce job-là
de passation de savoir.
Oui, appelons ça comme ça, si on veut.
En tout cas, d'expérience de vie.
Et c'est ce que tu fais avec tes enfants.
C'est ce que je fais avec mes enfants.
De toute façon, c'est la seule chose que je peux faire.
Je ne peux pas m'inventer.
On est des passeurs.
Alors, étant des
passeurs,
c'est donc la même
chose avec les enfants. Ils nous
sont prêtés, qu'ils soient de notre
sang ou pas. Ils nous
sont prêtés. Ils sont avec
nous un certain moment de la vie
jusqu'à ce qu'ils deviennent eux-mêmes
tranquillement, petit à petit,
des passeurs. – Benoît, est-ce que tu penses que ça change
quelque chose, que ce soit de ton sang
ou pas? – Non. – Quand tes parents...
– Écoute, je peux pas...
Je peux pas te le dire de façon officielle, je n'ai pas
un enfant de mon sang. Le plan
d'origine avec Christine,
c'était d'avoir quatre enfants. C'était d'avoir quatre enfants, mais c'était d'emblée dans le plan d'enfants de mon sang. Le plan d'origine avec Christine, c'était d'avoir quatre enfants.
C'était d'emblée
dans le plan d'origine
d'aller adopter deux enfants.
On s'est dit, écoute,
il y a plein d'enfants qui naissent partout à travers le monde
qui sont abandonnés.
On va avoir deux
enfants à nous, mettons, puis on va avoir...
Mais la vie a fait qu'à un moment donné,
nous autres, avec nos horaires de fous, parce que la vie était bonne pour nous, mettons, puis on va avoir... Mais la vie a fait qu'à un moment donné, nous autres, avec nos horaires de fous,
parce que la vie était bonne pour nous, professionnels,
j'entends, il fallait tomber enceinte mercredi
à 4h15 pour accoucher
le lundi 14.
Tu comprends? Ça ne marche pas de même.
Ça ne marche pas de même. À un moment donné, on a fait...
De toute façon, le processus d'adoption,
c'est minimum un an. Je ne sais même pas
comment c'est aujourd'hui, mais c'est minimum un an.
Et si on faisait déjà une démarche,
la première démarche,
10 mois plus tard, on avait un enfant,
puis la deuxième, c'était 5 mois plus tard.
Ça a été vite, tu comprends?
Mais tout ça pour dire que c'est ça,
on a dit qu'on va adopter de même,
puis c'est ça qui va arriver.
Et moi, aimer de la façon
dont j'aime
ces filles-là,
est-ce possible d'aimer plus?
Ben, mettons.
Mettons parce que l'amour est
infini. Mettons ça de même.
Mettons que ça se peut,
mais je ne sais pas comment je ferais.
Comment tu pourrais? Je ne sais pas comment je pourrais.
Ce n'est pas possible. Ça a comblé ton besoin
d'être père. Oui, très certainement.
C'est un besoin égoïste d'être père.
Mais aussi, je me souviens, à partir du moment
où tu as officiellement un dossier en main.
On t'a dit,
on t'appelle.
On te dit, ça y est, il y a un enfant.
Il y a un enfant.
Et là, tu reçois un dossier
sur lequel est épinglée une petite photo,
mais c'est grand comme ça,
de la face de l'enfant.
Comprends-tu?
C'est automatique,
ce sentiment
d'appartenance,
de responsabilité.
Puis même si c'est loin de toi,
tu ne veux plus qu'il n'arrive rien.
Tellement,
que quand j'ai vu la photo, tu ne veux plus qu'il n'arrive rien. Tellement, tellement
que quand j'ai vu la photo,
les dents de mon cerveau,
je dis, s'ils me disent,
M. Brière, excusez-nous, ce n'est pas le bon dossier.
Non, non, non.
Fuck you.
Excusez pour les puristes.
Non, mais je comprends tellement ce que tu veux dire.
Non, non, non.
Elle, advienne que pourra,
je vais la chercher à la nage, s'il faut.
Mais ça va être elle. Mais ça va être elle.
Mais ça va être elle. C'est elle.
C'est ta fille. C'est elle.
C'est pas là genre, ah oui, non,
ah, elle est cute, elle est belle, ok, ça va être elle. Non, c'est tout de suite.
C'est instantané. J'ai fait
ah! C'était comme
le paternel, tu sais là,
le éché homo qui fait...
Ah, j'aime ça ton... hymne. Non, mais...
Elle, là...
C'est plus interchangeable, là.
C'est ça.
C'est fini.
Mais non, parce que c'est ton enfant.
C'est ma fille.
C'est ça.
C'est ma fille.
La deuxième, ça a été pareil.
Et en plus, on me dit que dans ces noms d'enfants du Vietnam,
c'est tuy pour fille, jeune fille,
Ben.
B-E-N.
Alors, on me dit, les Vietnamiens me disent,
non, ça doit être une erreur de calligraphie,
c'est B-I-N-H, c'est Bin, Thuy Bin.
Et là, les gens me disent,
non, non, il y a comme...
Fait qu'elle a ton nom.
Il y a comme 52, 54 différentes...
C'est monosyllabique, le Vietnamien.. Il y a comme 52, 54 différentes...
C'est monosyllabique, le vietnamien.
Oui, mais il y a comme 52, 54...
Comment est-ce qu'on appelle ça?
Conctuation, intonation?
Non, non, j'allais dire des races épouvantables,
d'appeler ça comme ça.
Ah, des ethnies, oui.
Des ethnies à l'intérieur du Vietnam.
Ah, je comprends.
Et de la plus importante à la moins importante.
Puis ils me disent, ah, bien, si elle s'appelle Ben,
c'est dans les plus petites, tu sais...
Plus petites.
OK, bien, elle s'appelle Ben.
Et puis là, je dis, c'est quoi?
C'est parce que tout le monde m'appelle Ben.
C'est moi, Ben.
Ma fille s'appelle Ben.
Wow!
Wow!
Tu sais?
Il y avait une connexion.
Oui.
Et ma fille aînée aurait été abandonnée
dans les mains d'une nounou,
dans les mains d'une madame
sur le quai de Benbin.
Quand j'étais jeune,
mon surnom, c'était Benbin.
C'était pas juste Ben, c'était Benbin.
Et c'était sur le quai de Benbin.
Je me suis fait... Pardon?
Il y avait comme une destinée.
Oui, oui.
Mais moi, je trouve quand même que c'est le fun de donner un sens à ces choses destinée. Oui, oui. C'est comme quoi tout est dans tout.
Mais moi, je trouve quand même que c'est le fun
de donner un sens à ces choses-là.
Oui, absolument.
On en fait ce qu'on en veut.
Exactement.
Puis on s'en fout de ce que les autres pensent.
Mais pour toi, ça a un sens.
Bien oui, je trouve ça croquignole.
Je trouve ça heureux.
Je trouve ça beau.
Fait que je fais oui.
Alors, peux-tu aimer plus que ça?
Mais là donc, ta conciliation, présentement, tes filles sont à l'extérieur.
Oui.
Le couple qui se retrouve,
ça fait quoi, plus de 30 ans que vous êtes ensemble?
Et là, ça fait 20 quelques années que vous avez des enfants.
Oui.
Donc, le couple qui se retrouve,
pas d'enfants, est-ce que c'est facile à concilier, ça?
Écoute, on craignait le syndrome du nid vide.
Oui.
Je veux pas.
Mais en même temps, ils sont pas revenus encore, je peuxid vide. Oui. Je veux pas. Mais ça a pas été très difficile.
Ils sont pas revenus encore, je peux le dire.
Oui, tu peux le dire.
Tu peux chuchoter.
Ça a pas été très difficile.
Finalement, ça se passe bien.
Non.
Parce que tu sais qu'ils reviennent.
On est inquiets, on a le goût, on reçoit des photos, on capote.
Mais ils sont pas partis pour de bon non plus.
Tu sais qu'ils reviennent.
C'est là où je m'en allais.
C'est la grande différence.
Vous êtes comme en congé un peu.
Exactement.
On est comme en congé de six mois.
Puis on sait qu'au retour, on a posé la question, on a dit,
parce que là, nous, on vit à la campagne, mais on a un pied
à terre en ville, et c'est un pied à terre
qui est finalement l'appartement familial.
On s'entend, ma blonde et moi, on a pris la plus petite
chambre, on a laissé les grandes
chambres aux filles, mais on a dit,
c'est votre appartement le temps que vous étudiez,
etc., etc., mais bon, puis ils trippent,
ils aiment ça leur appartement. Parfait, formidable.
Mais là, on a dit, est-ce qu'on s'en va vers plus petit, nous autres, là?
Ou comme pied à terre? Ou est-ce que
vous restez avec nous? Qu'est-ce que... C'est quoi votre...
En fait, bien, toutes les économies
accumulées ont été dépensées largement
en Europe. – Ça fait qu'ils vont rester.
– On va peut-être se refaire pendant un an.
Parfait. Moi, ça fait mon affaire.
Ça fait l'affaire de ma blonde. – Ah, t'es drôle comme papa.
– Ça fait l'affaire de ma blonde. J'ai'es drôle comme papa. Ça fait l'affaire de ma blonde.
J'ai pas de problème avec les tanguis, j'en étais un.
J'ai quitté le domicile familial à l'âge de 27 ans.
Quand même.
Bon, je faisais mes affaires.
Je faisais ma bouche, je faisais mon lavage, je faisais tout.
Mais tu restais...
Mais ma mère, t'as pareil.
Fait que t'es pauvre, restez le temps qu'elle vole.
Le temps qu'elle vole.
J'ai aucun problème.
Peut-être va falloir que je discute avec mon épouse.
Mais moi, j'ai aucun problème. Peut-être va falloir que je discute avec mon épouse.
Mais moi, j'ai aucun problème qui reste là.
Ça crée des belles discussions au souper.
C'est le fun.
C'est le fun.
Ça me garde jeune.
T'es heureux comme père.
Oui, oui, je suis bien, bien... Deuxième question dans les genres que j'ai choisis.
Écoute, tu en as déjà parlé,
mais quel est le leg le plus significatif de ta mère?
L'humour.
C'est l'humour, hein?
Ça peut être plein d'affaires, là. Ça peut être plein, plein d'affaires. Mais c'est l'humour. Mais l'humour est un exuto plus significatif de ta mère? L'humour. C'est l'humour, hein? Ça peut être plein d'affaires, là.
Ça peut être plein, plein d'affaires.
Mais c'est l'humour.
Mais l'humour est un exutoire à beaucoup de choses.
Et l'humour m'a servi à séduire.
Oh!
Donc...
Malgré moi.
Je n'étais pas équipé pour être...
Moi, t'as commencé à dire...
...un gars qu'on a le goût de coucher avec comme Roy.
Tu comprends-tu, moi?
Mais c'est ça.
Mais ça t'a dérangé, ça, de pas être...
T'aurais aimé être...
Ben voyons, qui ne rêve pas d'être le...
Toi, tu voulais être séducteur.
Être chez Homo, je voulais être...
Mais en même temps, les rôles sont tellement insignifiants.
Mais est-ce que tu te pensais...
Non, mais est-ce que tu te croyais...
Tu pensais que t'étais séducteur,
puis finalement, t'aurais dit,
« Ah, je suis moins que je pense? »
Oui, oui.
Non, j'ai jamais pensé que je l'étais.
Ah, t'as jamais pensé que tu l'étais?
Ah non, non, non, pas du tout, pas du tout.
Mais tu sais, j'avais quelque chose qui était un peu flyé
parce que quand je faisais de la danse folklorique,
j'étais un...
Aïe, je n'aime pas dire ça de même,
mais avec beaucoup de pudeur et...
J'étais un...
Appelons ça un soliste.
On va appeler ça de même.
Tu étais un bon danseur.
Un bon danseur.
Puis au sein du groupe, il y a souvent des solos.
Alors tu sais, tu as l'école des mutins,
après ça, tu as la relève des mutins,
puis après ça, tu as la troupe des mutins,
la jeune et la vieille,
les plus jeunes et les plus vieux, tu comprends?
Et quand il y a des spectacles,
des fois, ça nous arrivait, c'était quasiment un par semaine,
dans des congrès, dans ceci, dans cela.
Fait que toi, tu étais solo.
On faisait de la danse internationale,
fait qu'on dansait de toutes sortes de pays,
fait qu'on était invité dans un congrès mexicain,
on dansait du mexicain.
On avait plein de suites mexicaines à aller présenter.
Rapidement, je suis passé de l'école à la relève, à la troupe.
J'étais un des plus jeunes danseurs de la troupe,
mais déjà, j'étais un soliste dans les plus jeunes danseurs de la troupe.
J'étais comme...
Donc, tu te dis, je côtoie des filles au quotidien,
je danse avec des filles au quotidien.
Quand tu commences à comprendre
que tu vas peut-être vivre une sexualité dans ta vie
et que ton intérêt est du côté des femmes,
et là, tu réalises que les femmes
qui sont autour de toi
mon dieu qu'elles sont mignonnes et qu'elles sont jolies
et qu'elles sont intéressantes
parce qu'en plus on les connait depuis longtemps
et on évolue en même temps
on grandit en même temps
et tout d'un coup après un été
la jeune fille que t'as quitté
avant l'été de break
revient au bout de l'été,
elle a une taille,
des seins,
des hanches,
et tu fais...
Qu'est-ce qui se passe en moi?
Qu'est-ce qui se passe en moi?
Mais j'avais beau être un soliste,
j'aurais pu penser être...
Je peux être intéressant parce que je suis un soliste.
Tu comprends? Non, c'était pas de même.
Et moi, quand je tombais en amour,
je tombais en amour.
Mais pas en moitié, là.
En amour!
Benoît, en amour.
Ça t'obsédait?
Ça m'obsédait.
Oui.
Ça faisait mal.
Ça faisait mal.
C'était...
C'est un mal physique.
Mais parce que ça prend toute la place.
C'est-à-dire que...
Tout.
Tout.
Dès que tu as une seconde...
J'étais en amour avec ma partenaire,
secrètement.
Ah, c'est ça que tu ne lui disais pas?
Jamais.
Jamais, jamais.
Je n'ai jamais dit.
Je n'ai jamais dit.
Elle l'a su dans les médias
longtemps après
quand j'ai raconté ces histoires-là.
Bien longtemps après. Je pense qu'elle l'a su.
En tout cas, elle le savait.
Dans ma naïveté, je pensais qu'elle ne le savait pas.
T'avais peur du rejet?
Oui, sans nul doute.
Sans nul doute.
Ne croyant pas en mes capacités de séduction du tout.
Du tout, du tout, du tout.
Mais quand t'étais avec elle, tu devais perdre un peu tes moyens.
Je parlais pas, je parlais pas.
J'y parlais pas.
Mais je la suivais tout le temps, partout, tu sais, partout, partout.
Ça a duré six ans, madame.
Six ans de temps, ça.
En plus, est-ce qu'elle a eu comme des petits copains pendant ce temps-là?
Tu l'as suivi avec des gars?
Pas que je sache.
OK.
Mais ça a commencé de bonne heure, là, on s'entend, là.
Ça a commencé de bonne heure.
Mais, écoute, je prenais mon vélo,
puis je faisais exprès pour aller passer devant chez elle
qui habitait à des kilomètres de chez nous.
Jamais j'allais faire du vélo dans ce bout-là.
C'était pas mon bruit pour aller faire du vélo
pantoute, pantoute, pantoute.
Et j'espérais, sans espérer du tout,
je craignais tout en espérant,
de la croiser dans la rue.
Parce que tu n'aurais pas su quoi faire
si tu l'avais croisée.
Non, bien oui, j'ai su quoi faire si tu l'avais croisé. Non. J'ai su quoi faire quand
je suis passé en avant.
Quand j'ai vu qu'elle jouait dans la rue avec des amis,
c'est comme pogner le guidon.
Les paumes de main.
Plus de sang qui passe. J'ai les doigts blancs.
Ils vont virer bleu. Lâchez-moi.
Je suis passé devant. Elle a fait « Ah, Benoît! » J'ai fait « Ah, plus de sang qui passe, j'ai les doigts blancs. J'ai les doigts blancs. Ils vont virer bleu, là, chez moi. Et puis, je passais devant, puis elle a fait,
« Ah, Benoît! » Et j'ai fait, « Ah, salut! »
Et c'est tout, j'ai continué mon chemin.
J'ai pas arrêté pour faire, « Ah, t'habites ici? »
Je ne le savais point.
Je savais pas.
J'ai fait, « Non, non, j'ai continué. »
J'ai continué ma règle, tout de même.
Ah, je l'ai vu dans le quotidien. Je l'aiègle tout de même. Je l'ai vu dans le quotidien.
Je ne l'ai pas vu pendant les cours.
Je l'ai vu dans le quotidien.
Oh my God!
Le nombre de fois que je passais devant
étant soulagé de ne pas l'avoir,
mais étant totalement déprimé
de ne pas l'avoir vu après, par exemple.
Un affaire de fou.
Tu ne peux jamais être bien.
Je ne peux jamais être bien.
C'est ça que je te dis.
Ça faisait mal.
Je ne peux jamais être bien.
Puis, la vie a fait qu'à un moment je te dis. Ça faisait mal. Je ne pouvais jamais être bien. Puis,
la vie a fait qu'à un moment donné,
bon, la vie change, la vie évolue.
Là,
ça se calme, ça se calme pour les bonnes
raisons. Puis, il y a tout d'un coup, au moment
où ça se calme, tout d'un coup, on se met à
jaser. Tout d'un coup, je me mets à parler avec.
Tout d'un coup, on devient chum. Tout d'un coup, on se met à parler
puis on est des amis. Mais ce bout-là
est passé dans la vie.
Il y a d'autres avenues potentielles, puis tout ça.
Mais j'ai toujours été, c'est ça, un amoureux.
Fait que j'ai...
Mais grâce à ma mère et à mon oncle Jean-Guy,
nous le doutes, cette espèce de génétique de l'humour
était une façon...
Parce que j'ai toujours été quelqu'un d'extrêmement timide.
Extrêmement timide, extrêmement timide,
et ça a toujours été mon exutoire.
L'humour
m'a servi
pour me sortir de situations qui pouvaient
être intimidantes,
gênantes, et pour
aussi
devenir très copain-copain avec des filles,
avec beaucoup, beaucoup de filles.
J'ai toujours été entouré de filles.
Moi, je jouais aux élastiques dans la rue.
La première fois qu'il y a une fille qui t'a montré de l'intérêt,
tu as vécu ça comment?
Tu étais-tu en amour avec elle?
Oui.
Oui.
Oui.
Alors, ça a été formidable.
C'était ma première blonde et ça a duré sept ans,
ma première blonde.
Tu existais. Ma deuxième blonde, je l'ai mari ans, ma première blonde. Oh, t'existais.
Ma deuxième blonde, je l'ai mariée, ça fait 32 ans,
on a deux enfants ensemble.
OK, quand t'aimes, t'aimes pour toujours.
On pourrait presque dire ça.
Ah, mais j'imagine le petit gars,
quelle belle scène en même temps.
Oui, oui, oui.
Quelle belle scène.
On peut comprendre ce que t'as vécu.
C'est, tu sais, U2 a écrit
une chanson, I can live with or without you.
Je trouve que c'est avec ou sans toi,
mais peu importe, je ne suis pas bien.
Je ne suis pas bien.
Mais si ça avait été révélé,
admettons, puis que ça avait été réciproque,
j'aurais été aux anges
comme ça ne se peut plus, tu comprends?
Probablement.
Mais tu aurais trouvé difficile l'autre scénario.
Oui, oui.
C'est pour ça que tu y allais pas.
Bien, peut-être, peut-être.
Oui, oui, exactement.
T'avais peur de l'autre scénario.
Mais c'est ça.
Puis c'est en entendant un commentaire anodin,
mais complètement anodin, à mon égard,
qui a mis terme à ça à un moment donné.
Ça a fait comme, OK...
Qu'est-ce que t'as entendu?
Bien, justement, écoute, je devais...
Nous autres, la troupe, on a le cours.
Quand le cours est fini, on reste au mutin
jusqu'à 3h du matin.
C'est le party.
Ça n'implique aucun alcool.
Retirez-vous les parents.
On est là, on a du fun avec les profs.
C'est super trippant.
On est une gang de jeunes, on a du fun.
Puis là, on a eu notre heure et demie de cours
mais on a encore envie de danser des danses
qu'on dansait jadis, fait qu'on va chercher
les disques, on met les disques puis on fait les danses
puis on s'en souvient plus
c'est vraiment, c'est extrêmement
le fun et convivial, mais moi j'étais
toujours dans le petit bassin où elle était
tu sais, gars et filles, on était
mélangés, j'étais toujours avec
puis à un moment donné en toujours avec elle a juste dit
quel âge elle a à ce moment-là
je sais pas, elle est jeune adolescente
elle dit comment, il est un peu collant
ça a été suffisant
pour que je fasse, ok
il y a deux scénarios possibles
je me dévoile et elle dit oui
c'est formidable, la vie est belle, mais je me dévoile
et elle dit non, et là je mange mes bas comme ça se peut pas
et là c'est très clair que ça s'en va vers le non c'est moi qui a fait, c'est termin, la vie est belle, mais je me dévoile et elle dit non. Et là, je mange mes bas comme ça ne se peut pas. Et là, c'est très clair que ça s'en va vers le non.
Fait que c'est moi qui ai fait...
C'est terminé.
As-tu eu mal?
OK, c'est fini.
Oui, oui, beaucoup, mais pas longtemps.
Étrangement, pas longtemps.
Oui, j'ai eu mal.
Je peux imaginer ce genre de commentaire-là.
Tu peux te mettre, quand tu entends ça,
tu veux disparaître.
Oui, c'est un peu ça le sentiment que j'avais.
C'était de ne pas être là.
Il est un peu collant.
J'ai été très tranquille après ça.
Mais c'est ça.
Après ça, la vie a fait qu'il y en a eu d'autres.
Des amours, des grands amours.
Et je te dirais,
avant de sortir
avec ma première blonde
en secondaire 5,
j'ai dû essuyer
quatre ou cinq refus de cette façon-là.
Il y en a d'autres à qui...
Après ça, il y en a eu d'autres
avec qui je suis tombé perdument en amour
et que j'ai essuyé un refus
lorsque je me suis un brin dévoilé.
Et là, ça a fait comme...
Et c'était toujours ça.
C'était... Mais oui, mais t'es mon ami.
Je t'aime comme ami.
Il est tutané, le gars, d'entendre ça.
Mais c'est ça.
Donc, plus tu essuies ça,
veux, veux pas, dans la vie,
moins tu y crois que ça va arriver un jour.
Ça fait mal à chaque fois aussi.
Fait que l'humour...
L'humour est là pour combler.
C'est installé de plus en plus, tu comprends?
Fait que ça a comblé
des vides émotionnels
qui étaient importants.
Fait que Yolande t'a aidé de cette façon-là.
Exactement. Merci, Yolande.
Es-tu prête à passer au rouge?
Alors ça, tu me en donnes deux.
Tu vas répondre à juste une
de ces questions-là.
Mais t'as quand même un choix.
Alors voilà.
Dans les rouges, quelle est ta part d'ombre?
Comment ta vie...
Je ne sais pas cette question-là.
Comment ta vie sexuelle a-t-elle évolué au fil du temps?
Oh my God!
On est presque là.
On dirait qu'il y a comme une suite logique.
Oui, oui. Écoute,
je suis
un être assouvi
pour les bonnes raisons. — C'est drôle parce que
tu t'es reculé. — Oui, oui. Non, mais c'est parce que
je... — Quand on parle de sexualité, t'as fait ça. — Je sais pas pourquoi, il faut que je regarde
le livre en haut qui est là quand il faut que j'aille plus loin
dans ma pensée.
Écoute,
je suis un être
heureux. Je suis un être
heureux. J'ai pas de...
Je ne regrette rien pendant tout, de tout ce que j'ai vécu.
Ils m'ont fait moi, tu comprends?
Puis on devient moi à force d'adversité,
de bons et de mauvais coups.
De mauvais coups occasionnés par toi-même
ou de mauvais coups de l'entourage,
de ce qui se passe autour,
de l'adversité,
puis aussi des bons coups que tu as faits dans ta vie.
Puis regarde, c'est clair,
un des bons coups dans ma vie,
c'est un bon coup qui m'appartient.
Il ne m'appartient pas tout à fait.
Ça a été de rencontrer mon épouse,
en Europe qui plus est.
La rencontrer en Europe, Christine?
Oui, oui, oui.
Puis est-ce que tu étais dans une période de célibat à ce moment-là?
Écoute, j'étais...
Oh my God!
Je venais...
Je venais.
Dix mois plus tard.
Non, ce n'est pas tout à fait dix mois.
Peu importe.
Dix mois après.
J'ai quitté ma première blonde
qui est partie pour un autre,
après sept ans,
on est resté les meilleurs chums du monde.
C'était comme clair que ça s'en allait là.
Elle, très rapidement,
elle avait choisi son métier,
elle était rendue une professionnelle
et elle commençait à gagner sa vie là-dedans
au moment où moi, je rentre à l'école nationale,
je rentre au clergé.
Je fais 120 heures semaine minimum.
Ça m'arrive des fois,
on n'a pas le droit de faire ça,
mais ça m'est arrivé de dormir
dans le salon des étudiants
quelques nuits parce que
tu répètes, parce que tu travailles,
puis à un moment donné, tu fais là, c'est pas vrai,
j'habitais encore la Rive-Sud.
Donc, tout ça, le problème a tout de me taper ça, puis revenir.
Ça fait que je vais pas me taper ça, puis revenir demain matin,
puis on recommence à 8h. Non.
Fait que j'avais plus de vie,
et elle commençait sa vie professionnelle.
C'est-à-dire que, tu sais, à un moment donné,
t'as plus d'école. Fait que là, tu vas travailler,
puis à 5h, t'as fini. Fait qu'à 5h, on va prendre un verre,
puis on est à l'âge d'aller sortir.
C'est comme si vos routes étaient éloignées par la force des choses.
Hé, boy! Exactement.
C'est ce qu'on a compris vite dans nos vies, de toute façon.
Je dis que c'est ça. Il est parti avec un autre. C'était un cousin.
J'ai dit au moins que ça reste dans la famille.
L'humour. L'humour de Yolande.
L'humour de Yolande.
J'ai fait, bon, regarde, OK, c'est correct.
Tout va bien. On est restés
amis sans aucun
problème. Mais bref,
la période où tu te sépares,
c'est comme, après sais, après sept ans,
la première qui t'a dit oui après cinq refus,
tu sais,
il y a été longtemps où je faisais, hé, j'en ai une, je la garde.
Hé, je la garde, elle.
Parce que j'en ai une, là, tu sais.
Bon, ma néné, la vie évolue,
la vie change, puis bon,
on se sépare, puis
j'étais en peine d'amour,
et puis je pars cet été-là au championnat mondial
d'intercross à Prague,
dans lequel je serai aussi arbitre élite.
Tu vois là le topo?
Et là, je me dis, je m'en vais avec une gang de crossers,
femmes et hommes,
pendant une période d'à peu près deux semaines et plus.
Je pense à rien de ça d'autre que la crosse.
Ayons du fun, tu comprends.
Parce que je crois à ça, je crois que quand t'es
affligé, quand t'as un nuage noir,
tu ne peux pas devenir quelqu'un
nécessairement
intéressant.
Je pense. Que ce soit
conscient ou inconscient.
Parce que t'étais dans toi, là.
T'étais moins vers l'autre.
Tu étais plus dans ton introspection.
Là, je me suis dit que je m'en vais avoir du fun.
Je vais aller rencontrer, revoir
des chums, crasseurs d'Italie.
C'est facile pour toi de passer ta gang.
C'est quelque chose que tu connais.
Ça va être le fun. On va aller faire du sport.
Tu mets en évidence ton expertise.
Oui, en plus.
De passage à Strasbourg,
au retour du championnat mondial,
on fait un petit arrêt à Strasbourg,
l'équipe de Cross québécoise.
Et je rencontre mon épouse
dans une auberge de jeunesse.
Le matin.
As-tu su que c'était elle?
J'ai eu un gros coup de foudre.
J'ai eu un gros coup de foudre.
Je pense que c'était réciproque.
En tout cas, on s'est échangé nos numéros
et puis on s'est revus sur Montréal
et on s'est fréquentés.
Ça a pris un certain temps.
Je pense que tous les deux, on était blessés, je pense,
de l'expérience passée.
Puis on voulait être certains
qu'on s'en allait dans la bonne direction.
Puis moi, j'avais 23, elle avait 18.
C'est juste limite de ne pas être légale.
Moi, je suis sur le bord de ne pas être légale.
Oui, c'est vrai.
Mais on a officialisé notre amour l'un pour l'autre.
Elle avait 19 quand même.
Elle venait d'avoir 19.
J'aime que tu justifies 30 ans plus tard.
Oui.
Mais bon, c'est ça.
Alors, ça a été...
Et à partir de là, ça a été... Et à partir
de là, je veux dire, ça a été
une complicité incroyable.
À tous les niveaux. À tous les niveaux.
La question était comment évolue la vie sexuelle
au fil du temps. À tous les niveaux.
Mais ça, ça prend une bonne communication aussi.
Oui. Par rapport à la vie sexuelle,
il y a quand même... On a des hauts,
des bas. Les femmes, on est pleines d'hormones aussi.
On n'a pas toujours le même rythme.
Oui, j'ai remarqué ça.
T'as-tu remarqué ça qu'on n'a pas nécessairement...
Non, mais c'est vrai.
Et tu sais, la satisfaction d'être maman...
Tu sais, une femme qui vient d'avoir un enfant,
il y a des explications physiques aussi.
Il y a ça, je suis en train de tout ça.
Mesdames, je comprends.
Je comprends je comprends mais
le fait d'avoir cet être
accaliné, de faire qu'un
avec un petit être etc
la vie sexuelle peut
pendant un certain temps prendre un peu le bord
mais tu dis évidemment
lorsqu'il est le cas d'une adoption
ça n'a pas subi une transformation physique
il n'y a pas de changement hormonaux.
C'est faux!
Ça existe!
Tu l'as vécu!
Ça existe, parce qu'il y a cet assouvissement-là.
Tu as trouvé ça dur, ça?
Non.
Mais tu l'as vu, la différence, c'est que l'attention était ailleurs.
Tu avais moins d'attention.
Oui, oui.
Il y a aussi une chose dans la vie, c'est que l'attention était ailleurs. Tu avais moins d'attention. Mais tu sais, il y a aussi une chose dans la vie,
c'est qu'on évolue dans la vie et on évolue ensemble.
Et ça ne veut pas dire qu'on va évoluer de la même façon
ou que nos chemins...
Tu sais, ce sont des chemins qui se croisent.
On dit que ce sont des chemins qui se croisent.
Et à partir du moment où ils sont perpendiculaires
et qu'ils se croisent,
on décide de faire un bout ensemble.
On est parallèles. On n'est pas un.
On est deux lignes.
On est deux lignes, une à côté de l'autre.
Puis à un moment donné, ça peut arriver que l'adversité,
les événements, ce qui se passe
dans la vie vont faire que, wow,
on est loin, on est parallèles encore,
mais on a pris un petit peu de distance.
Et on ne s'en rend pas compte, pas vraiment.
Puis à un moment donné, il y a une autre affaire.
Puis l'un, l'autre, c'est l'autre.
C'est le fait de réaliser à un moment donné, je pense,
que, mon Dieu,
t'es loin.
Tu l'as vécu, ça?
T'es loin.
Pas avec mon épouse.
On a eu des ups and downs.
Mais nous autres, ce qui nous a toujours
ramenés...
C'est notre rencontre qui est à bras cadabrant.
Quand on raconte notre rencontre,
les gens partent de leurs dents.
On s'est vus par hasard dans une auberge de jeunesse le matin.
Pour faire une longue histoire courte,
on est allés reconduire les deux filles
qui étaient en voyage Paxacodo.
Là, je parle de l'équipe de Cross.
On est quatre voitures.
Il y a de la place dans les chars.
Ils s'en vont à Paris demain à 10 h.
On s'en va demain à Paris à 10 h. On s'en va demain à Paris
à 10 h. On part demain à Paris. On part ensemble.
On les laisse à l'heure au Berge de jeunesse.
On est dans une autre au Berge de jeunesse. On se revoit
par hasard au pied de Montmartre
en plein mois d'août. Il y a un monde.
On aurait pu se croiser à deux
personnes près sans le savoir.
On est tombés face à face au pied de la butte.
Oui, allô?
Allô?
Déjà, on s'était dit,
on va communiquer quand on reviendra, tu comprends.
Puis là, elles deux filles étaient musiciennes
avec l'Orchestre des Jeunes de Joliette
et partaient en tournée en France.
Mais nous, on prenait l'avion de Nantes.
Fait qu'on décide, le jour où on doit partir,
on part de Paris, on va partir plus de bonne heure
parce que sur la route, on va arrêter à Chartres avant d'aller
à Nantes. On a du temps. On va aller dîner
là. Il paraît qu'il y a une cathédrale écœurante
à Lévis. OK, parfait. Les quatre chars
débarquent à Chartres.
Les trois chars sur quatre décident d'aller manger
tout de suite. Je suis de la voiture qui décide.
Non, non, on va aller à l'église.
On va aller voir la cathédrale avant d'aller manger.
Parfait. Et au pied de l'hôtel,
devant la cathédrale. Dans la cathédrale avant d'aller manger. Parfait. Et au pied de l'hôtel, devant la cathédrale.
Dans la cathédrale.
Et mon chum de gars
de dire, t'es peut-être pas donné une fois
que t'as voulu aller dans l'église, champion.
Six ans plus tard,
on était mariés.
Fait que c'est comme
un hasard trois fois.
Un hasard trois fois.
Ce qui fait que, tu sais, quand ça va pas bien,
des fois dans la vie,
puis que là, c'est tendu, puis là, on fait...
Notre rencontre.
C'est pas pour rien, ça.
C'est pas...
Il y a quelqu'un qui nous parlait, là.
Qui nous envoyait des signes, il peut pas croire, tu sais.
Il y a quelque chose, là.
Fait que...
OK, on revient. il y a des signes, il peut pas croire, tu sais. Il y a quelque chose, là. Fait que, fait que Mélanie, ça fait...
OK, on revient.
Puis est-ce que les deux vous parlez dans le couple?
Oui.
Vous êtes capables de communiquer?
Parce que des fois, il y en a un qui va tirer les verres
d'une et de l'autre.
Elle tire plus les verres que moi.
Mais on se parle.
On se parle.
Oui, c'est ce que je pense qui est aussi un peu un secret,
ou en tout cas peut-être un des ingrédients
d'une longévité.
Parce qu'en même temps, on ne se pose pas la question
sur la longévité non plus.
On se pose la question sur le quotidien.
Sur le day-to-day.
Depuis qu'on est à la campagne,
puis on vit la même affaire
par rapport à la campagne. J'aurais pu être celui
qui trippe campagne, pas elle,
mais elle fait le move
pour me faire plaisir,
puis non, on n'est pas là.
Puis en tant qu'homme, est-ce que ça stresse ta vie sexuelle
en vieillissant?
Non.
Tu n'es pas dans l'anxiété de performance?
Oh, Jesus Christ, non.
Non.
Mais ça, c'est parce que tu communiques bien.
Non, je ne suis pas dans la performance.
Fait que tu es heureux.
Je suis celui qu'on veut marier.
Ah oui, c'est vrai, on l'a dit dès le départ.
Oui.
Mais celui qui se marie,
il a une vie sexuelle pareille.
Bien oui.
C'est ça, là.
Non, mais attends, c'est important.
Non, c'est important.
Ça fait partie d'un échange de couple.
C'est ça, là.
C'est un assouvissement
de besoins fondamentaux
et d'intérêts.
Et d'intérêts, bien sûr.
C'est important d'en parler dans le couple.
Maintenant, est-ce que tu veux
continuer? T'as raison, tu sais qu'il est toujours là,
le joker. Il est toujours là, puis il a répondu à un paquet
d'affaires, là. Oui, je pense. J'ai hâte de voir. Mais là, tu t'il est toujours là, lui, le Joker. Il est toujours là, puis il t'a répondu à un paquet d'affaires. Oui, je pense, je pense.
J'ai hâte de voir, j'ai hâte de voir.
Mais là, tu t'empêches une, puis tu réponds.
Puis après ça, tu m'en poseras une question.
Ah, OK. Il y en avait trois?
C'est celle-là, c'est celle-là.
C'est ça, tu t'empêches une, puis tu lui réponds.
OK.
Oh boy, comment imagines-tu ton dernier repas?
Ça, c'est tough.
Oh, c'est tough, ça.
Car le spectre est excessivement large.
OK, mais si, Anne,
tu savais que ça s'en venait,
présentement, ça ressemblerait à quoi?
Euh...
Tiens,
parce que j'en ai parlé,
ce serait une soirée tapas,
plein de bonnes affaires.
Pas rien qu'un.
Qu'est-ce que tu mangerais?
Oh, merde!
Oh, mon Dieu.
C'est sûr que ça implique du foie gras.
C'est sûr que ça implique du homard.
Tu vois, il est snob.
Non, mais là, t'as droit à tout.
C'est ton dernier raccord.
Il y a un peu de snobisme.
Puis des petites bouchées pour être capable
de passer à travers
une vingtaine de plats différents.
Là, je te nomme
les éléments, mais on a des recettes
hallucinantes qui répondent
à ça. Tu sais, moi, dans la vie,
j'ai des bonnes connaissances. Je n'oserais
pas prétendre à l'amitié parce qu'il
faudrait que ce soit réciproque
et je ne le sais pas.
Alors, il y a Normand Laprise,
du toquet,
et il y a Daniel Vézina,
son gars.
Tu sais, du monde qui...
Du monde qui cuisine.
Qui sont capables de faire deux, trois affaires.
C'est des grands cuisiniers.
Donc, c'est eux qui viennent te faire
ta place.
Si ils sont là pour me faire ça,
ça va être hallucinant.
Hallucinant!
Et qui est avec toi?
Ma gang est rapprochée, qui est nombreuse.
Qui est nombreuse, c'est sûr.
C'est sûr qu'il y a...
Parce que
j'ai fait un film,
un court-métrage, ma première réalisation
qui s'appelle Mourir en vie.
Vous pouvez voir ça sur tout TV actuellement.
C'est pas une histoire drôle.
C'est une histoire réelle
à 93-15 %
entre Jean-François Chicoine, mon grand-chum,
et son père. Son père
qui avait perdu sa femme, qui était très
affligé émotivement et physiquement
très malade.
Et avant l'aide médicale à mourir,
a demandé
à mettre un terme à ses jours.
Et cette
histoire-là est devenue
l'objet d'un court-métrage de
35 minutes qui s'appelle
Mourir en vie. Que tu as réalisé.
Que j'ai réalisé.
Et donc, comme il a été réalisé
bien après l'acceptation de la loi sur l'aide médicale à mourir,
on s'est dit, on ne peut pas passer à travers.
Ça, c'est le 5-7 % qui n'existe pas.
Pour vrai, dans la vraie histoire,
c'est que ça devenait un exutoire pour le fils de dire,
ça existe, c'est peut-être une solution,
même si on est médecin, puis qu'on
a été formé pour sauver les gens,
bien, il y a ça qui existe. »
Tu sais, ça devenait un sujet très intéressant,
puis ça ne devenait pas, ce n'est pas du tout
le propos du film,
ça fait partie du film,
ce n'est ni pour ni contre, bien au contraire,
comme dirait Coluche,
c'est, ça en parle.
Et il y a ma grande
amie, Andrée Lachapelle,
qui a eu recours à ça.
Puis on m'a expliqué les derniers
moments, puis c'est juste du
bonheur, ces affaires-là. Alors si moi, on m'apprenait
un jour que je vais
trépasser pour X raisons
et que je sais
où je m'en vais et que ça va devenir un extrême
lourd fardeau pour les gens autour de moi
et moi extrêmement souffrant,
je pense que j'aurai recours
à ce genre de trucs-là et que je profiterai
de ce dernier moment-là pour avoir ça.
Cette espèce de
power incroyable avec
musique, avec les amis.
Alors, ça serait ma garde rapprochée, ça serait
mes sectales amis
du Boisé côté sud
où on habite.
J'ai jamais perdu mes amis d'enfance. J'ai toujours eu
la même gang. On a organisé
à nos 40 ans
une quarantaine en quarantaine, on l'a appelé
comme ça. On a loué une villa en Italie.
On a pris deux ans pour ramasser
nos sous. On a loué une villa en Italie.
14 jours. On était entre 17 une villa en Italie. 14 jours.
On était entre 17 et 23 personnes, enfants inclus,
à se faire des bouffes incroyables tous les jours,
à refaire le monde.
Toi, tu devais être heureux.
Hein?
Toute ta gang, ta gang d'enfance avec toi.
Écoute, il y a un couple de Toscanais qui étaient là,
qui étaient les agents locateurs de la maison,
qui sont venus nous voir,
intrigués par le pur bonheur qu'on avait là.
C'était trop clair.
Ça devait rejaillir.
Il devait y avoir un glow dans le ciel au-dessus de cette maison-là.
Puis ils ont fait, on va aller voir ce qui se passe.
Ils sont arrivés un soir,
puis on est en train de faire un osso bucco.
On est chez les Italiens.
On fait un osso bucco.
Le meilleur au monde, c'est ma blonde qui le fait.
Et on dit, on est 23.
On dit,
voulez-vous rester à souper?
On fait de l'osso bucco.
Là, les vlans intrigués, les Québécois
qui font un osso bucco, moi, je dis,
attention, il est à la
Milanèse. Les Toscans, c'est
le strict nécessaire. La viande, un peu de
sauce. Alors là, à la milanaise,
ça implique une grémolata
que tu mets à la fin de cuisson,
mais que tu mets aussi dans ton assiette.
Fait que faut que tu mettes de la grémolata.
Fait que là, quand on lui a servi,
on a dit, faut que tu mettes de la grémolata.
Puis il faisait, non, non.
Je fais, hé, t'es chez nous, là.
Tu mets de la grémolata.
Il a mis de la grémolataille il a pris la première bouchée
tout le monde était silencieux
on le regardait
il a mangé puis il a fait
capito
capito
on vient de déviarger
un Toscanais
mais pour dire à quelqu'un
la bouffe c'est important
donc t'as tes amis moi une soirée réussie c'estun aussi, la bouffe, c'est important. Donc, tu as tes amis,
tu as des enfants.
Moi, une soirée réussie, c'est une soirée de bouffe.
Avec? Longtemps.
Il faut que ce soit un long souper avec des chums,
avec des amis,
avec des gens que j'aime.
Qu'est-ce que tu dis à tout ce monde?
Parce que là, c'est ton dernier moment.
Tu ne les verras plus. Ils ne te verront plus, surtout.
Ben,
boy, qu'est-ce que je dis?
Moi, je suis sûr que je vais avoir envie de dire
de célébrer la vie.
Tu sais, on va s'ennuyer,
mais on vit dans la pensée des gens.
Vivant comme mort.
On vit dans la pensée des gens.
Je suis athée.
Je ne crois pas à la vie après la vie.
Bien que j'ai eu une expérience un peu weird,
je suis quelqu'un qui pense
qu'il y a une finalité
à ça, bon c'est tout
alors profitons du moment présent, on est là
faisons le maximum, mais
mes parents sont toujours vivants
ici, et ici
ils t'habitent, ils t'habitent, ils t'habitent tout le temps
tout le temps, tout le temps, tout le temps
pour X raisons, tu sais
donc tu leur dis profitez de la vie
oui, profitez en masse de la vie,
profiter de vous,
de vous-même et de vous, entre vous,
puis célébrer la vie, puis
aller rapidement. Il paraît,
c'est Marc Labrache qui m'avait dit ça
au décès de son épouse.
Il m'avait dit, tu sais,
le deuil,
tu pleures
la personne
jusqu'à peu près.
C'est comme la vie, c'est toujours des cycles de 7 ans.
Ça prend 7 ans.
Ça prend 7 ans pour, après ça,
avoir des souvenirs
de cette personne-là
qui te rend heureux ou souriant
plutôt que de verser une larme
sur le fait de les avoir perdus.
Ça prend à peu près 7 ans.
Moi, je leur dirais, si ça pouvait prendre à peu près sept semaines,
ce ne serait pas pire.
Mais de quoi tu voulais
qu'ils se souviennent de toi?
Oh my God!
Du fun qu'on a eu.
Oui, oui.
Du fun qu'on a eu. Des rires qu'on a eu,
des rires qu'on a eu,
de la générosité
collective, parce que
je peux parler de la mienne, je peux parler de celle de ma blonde,
largement,
mais qui s'assemblent, se ressemblent,
ils disent, cette gang-là,
c'est
juste trop facile.
C'est comme, non, ça se passe.
Et tu laisses ta blonde aussi.
Oui, oui.
Et ça, je dirais, oui,
s'occuper d'elle et de mes filles.
Mais en même temps,
ils vont bien s'occuper d'elle.
Oui, je dirais ça.
Puis je sais que c'est ça qui arriverait.
Oui.
C'est ça qui arriverait. C'est ça qui arriverait.
Tu comprends?
Ce serait juste un beau moment.
Juste un beau moment.
Je pense sérieusement que ça pourrait être
un excellent de beau moment.
Parce que c'est ce souvenir-là qui va rester aussi.
Et je pense que
de voir la personne
qui décède partir
serein,
ça aide au processus de deuil.
C'est ce qu'ils me disent tous.
C'est ce que m'a dit la fille d'André Lachapelle.
Tu sais, c'est extraordinaire comme moment.
Parce que c'est ça, ça fait comme...
Techniquement, on sait où est-ce qu'elle s'en va,
dans le sens où, si on prolonge ça,
ça va être épouvantable. ça va être que de la souffrance.
Tu sais, tu as dit, bon, j'ai eu une expérience,
mais tu sais, tu as eu une chirurgie il n'y a pas si longtemps,
et tu aurais pu, à ce moment-là, laisser ta peau.
Oui, absolument.
Tu aurais pu décéder, te passer proche de mourir.
Oui, oui, oui, mais mes organes vitaux
étaient en train de, comme dirait le médecin,
ils « shut down » un à un.
Quand on vit une expérience comme ça
et qu'on passe aussi proche de mourir,
qu'est-ce que ça change après?
Tout.
Absolument tout. Et je ne suis même pas...
Ça, c'est le 6 novembre 2021.
Je ne suis même pas encore totalement en mesure
de t'expliquer à quel point.
Je le réalise, je le comprends petit à petit,
à tous les jours.
Tu sais, autant le fait d'avoir des enfants
relativisait tout le reste.
Le fait d'avoir passé proche de ça
relative encore plus tout le reste.
Tu comprends?
Parce que tu aurais pu...
Tout se serait arrêté là.
Tout se finit, tout arrête là.
Oui, tout arrête, puis tu n'as pas eu le temps
de dire « Baba, il n'y a personne ».
Exact. Ça s'est terminé, puis ça se termine de la façon que ma Oui, tout arrête, puis tu n'as pas eu le temps de dire bye-bye à personne. Exact. C'est terminé.
Ça se termine de la façon que ma mère est décédée,
de la façon que mon père est décédé.
Tu te comprends? Ça fait comme wow, wow, wow.
Puis c'est drôle, parce que cette espèce de glow in the dark,
cette espèce de lumière, on te dit ça sous anesthésie,
tu vas rêver, ça va être flyé sous anesthésie.
OK, OK, mettons, mettons,
tu sais, je n'ai pas rêvé pantoute, pantoute, pantoute, pantoute, pantoute, j'ai eu un flash,
c'était cette lumière-là que j'avais devant moi qui était un sentiment de bien-être inouï,
pourtant, invitant, c'est invitant. Puis, je ne crois pas à ça.
Pas que je ne crois pas.
Pas dans le sens viscéral.
Je ne fais pas, non, ça n'existe pas.
Je fais, oh, bon, OK.
Oui, oui, j'ai entendu parler de ça.
Mais tu ne vis pas pour la vie d'après.
Non, non. Je ne vis pas pour ça.
Puis, s'il y a des gens qui ont vécu des choses, OK. Oui, on a toute nos croyances face à ça.
Qui suis-je? Tu comprends?
Mais là, tu as vu comme cette fameuse lumière dans tout le monde.
Je pense que ça a duré trois secondes.
Bien oui, mais tu l'as vu. C'est ce peu de lumière-là, j'ai fait
non, non, non, je suis pas prêt, il faut que je m'occupe
de mes filles.
C'est tout.
C'est tout ce que ça a pris. Je n'ai pas vu
personne. Je ne suis pas
téléporté au-dessus de mon corps.
Mais ce que tu as retenu, c'est que tu étais bien dans cette zone-là.
Et que oui. Ça a fait comme, wow.
Mais c'est tout. Il n'y avait rien
d'épeurant dans tout ça.
Ça a été aussi vite que ma vie va vite.
C'est tout.
Et ça, je remets ça sur le dos de ma mère
qui s'est occupée de ses vieux.
Souvent, les personnes étaient malades
depuis longtemps, etc.
Puis là, elle disait,
les médecins disaient « dites-lui que c'est correct
de s'en aller, c'est correct de s'en aller,
c'est correct de partir, ça va être correct.
Elle disait à sa mère,
dans les derniers instants de sa vie,
dans les dernières semaines,
elle venait lui caresser les mains,
puis elle disait, tu sais, maman,
ça va être correct, tu vas aller rejoindre
Tiffonce, Tiffonce, Alphonse,
son mari qu'elle adorait,
tu vas aller rejoindre, qui était mort des lunes et des lunes avant, puis tu vas aller rejoindre Tiffonce, tu vas aller rejoindre Tiffonce, Tiffonce, Alphonse, son mari qu'elle adorait. Tu vas aller rejoindre qui était mort des lunes et des lunes et des lunes avant.
Tu vas aller rejoindre Tiffonce, tu vas aller rejoindre Tiffonce.
Ça va être correct.
Ça va bien aller.
Ça va bien aller qu'on a entendu tout le temps de la COVID.
Ça va bien aller, ça va bien aller.
Alors, quand je suis en état de convulsion avancée
et que je m'avance sur la table roulante
dans la salle d'opération, que je vois
cette douzaine de personnes
masquées, gantées, qui m'attendent
avec ces gros spots au-dessus de moi
puis que je suis comme ça.
Ça ressemble à ça, la convulsion que j'ai.
C'est pas un tremblement de même.
C'est comme... Ils savent pas si on est capables
de me piquer. Je bouge trop.
Je suis vraiment en état de choc.
J'entends la chirurgienne,
la meilleure au monde,
bonjour Mme Seba Jung,
me dit,
M. Brière, vous pouvez vous laisser aller,
ça va bien aller.
Elle me dit ça.
C'est comme si mon corps avait compris
ce que ma mère avait donné
comme...
comme indication
à sa mère, à son monde.
Fait que moi, c'est comme si ça avait fait
« Ah, OK. »
Parce que c'est vraiment au moment où j'ai fermé les yeux
que j'ai eu ce flash-là.
C'est weird, hein? Mais j'ai vraiment eu ça.
Puis c'est resté là, puis après ça, c'est tout.
Après ça, ce fut le réveil.
Mais Christine et tes filles ont dû être
vraiment inquiètes.
Aïe, aïe, aïe, aï. – Aïe, aïe, aïe,
aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
– Ils ne savaient pas que ça allait ressortir de là.
– Non. Et tu as à dire comment est-ce qu'on est en symbiose.
Moi, tu sais, je suis rentré là-dedans, on ne va pas raconter ça
mille fois, mais c'était
mon deuxième événement de diverticulite.
J'ai en craché,
excusez-moi.
Je n'ai pas de COVID, je n'ai pas de COVID.
Ça m'a fait nain.
Et tu sais, on te dit,
c'est somme toute assez banal,
la diverticulite.
On a tous des diverticules,
semble-t-il.
Oui, mais il faut que tu te fasses soigner,
par exemple.
Oui, mais on te dit,
ça se soigne avec des antibiotiques.
On s'entend que quand tu fais une diverticulite,
c'est l'inflammation du diverticule
dans l'intestin.
Fait que là, tu prends des antibios,
puis 48 heures après, t'es correct.
Bon, ce sont des antibios de cheval.
Tu rues pendant le temps que tu prends ces antibios-là.
Mais c'est ça.
C'est pas plus compliqué que ça, dirons-nous.
J'en avais fait un en 2018.
Là, j'en fais un en 2021.
Et on te dit, quand ça fera 3-4 fois que t'auras ça,
une petite laparoscopie,
on te coupe un petit bout de l'intestin
où il y a le diverticule
qui a tendance à s'enflammer.
On colle ça ensemble. Merci, bonsoir.
T'es comme neuf. T'es comme neuf.
Quatre jours d'hôpital. Et là, il y a plein
d'acteurs depuis que j'ai eu ça qui m'ont dit,
moi, j'ai eu ça. Ben voyons.
Je faisais des diverticules, des diverticulites.
Après quatre, je me suis dit, je vais y aller. J'ai eu ça, mon homme. Ben voyons. Ah oui, moi, je faisais des diverticules, des diverticulites. Après quatre, je me suis dit, je vais y aller.
J'ai eu ça, mon homme.
Quatre jours.
Puis toi, ça ne s'est pas passé de même pour toi.
Non, moi, ça a perforé. Tu comprends? Ça a pété.
Fait que tu étais en train de t'infecter partout.
Je suis en train de m'infecter.
Donc, c'était très gravissime
quand ça s'est passé.
Mais je suis en train de te raconter ça, je ne sais plus pourquoi.
Je t'ai lancé sur
que Christine et tes filles ont eu peur
de te perdre à ce moment-là.
Oui, c'est ça. Parce que là, moi, après 48 heures d'antibio,
tout va bien.
Fait que les médecins viennent me voir dans le couloir, puis ils disent
« Ça va bien? » « Oui, ça va bien. » « OK, bien, on te signe ton
congé, puis on
te donne ton 4 %,
puis tu t'en vas chez vous. Je vais aller à la toilette
avant de partir, je me suis effondré.
Et là, en fait, non, ça marche pas, là.
Il est full antibio.
Il a mal.
Un scan.
Il a perforé.
Table d'opération maintenant.
Now, now, now.
Fait que ma blonde,
t'as dit comment est-ce qu'on est proches, là.
Et ça aussi, tu sais,
tu y crois ou tu y crois pas.
Je suis pas sûr d'y croire,
mais en même temps,
je laisse la porte ouverte. Tu l'as vécu.
Ma blonde est en train de répéter
avec un orchestre de chambre. Elle répète mais en même temps, je laisse la porte ouverte. Ma blonde est en train de répéter avec
un orchestre de chambre.
Elle répète et elle fait
« k ».
Et là, jamais elle n'a fait ça.
Elle a posé son violoncelle qui date de 1800.
Il est plus important
que moi dans la vie, OK?
On va dire les choses telles qu'elles sont.
Je le sais, j'en suis conscient, je ne suis pas jaloux.
OK.
Elle a posé le violoncelle, elle a dit « Il faut que je m'en aille.
Il faut que je m'en aille, ça va pas bien, il faut que je m'en aille. »
Et elle est partie laissant
le violoncelle qui n'existait pas
dans son univers. Oubliez son violoncelle,
ça ne se peut pas.
Elle a laissé son violoncelle.
Elle est arrivée à l'hôpital
puis ils lui ont dit, elle est arrivée
à mon lit dans le couloir qui était vide.
Elle a dit « Qu'est-ce qui se passe? Où est-ce qu'il est? » etc. Puis ils ont dit dit, elle est arrivée à mon lit dans le couloir qui était vide. Elle a dit, qu'est-ce qui se passe, où est-ce qu'il est, etc.
Puis ils ont dit, ah.
Et la salle où on te prépare dans les cas d'urgence pour l'opération, ça s'appelle la salle de choc.
Alors la bienveillante infirmière a dit, M. Brière est en choc.
Mais ça veut dire quoi, ça? M. Brière est en choc.
Ouais, il fait une péritonite
et on le prépare pour une opération.
As-tu une idée que là,
ça a changé un petit peu l'eau d'imbine
de la vie de ma blonde et de mes filles
qui me croyaient à l'hôpital
inquiète, mais qui me croyaient à l'hôpital
pour une diverticulite qui est en train de guérir
puis que le lendemain, j'allais faire mon show de brou
à Saint-Eustache.
Et là, ça n'a pas été ça.
Non, ça n'a pas été ça. Non, ça n'a pas été ça.
Et quand vous êtes revu après?
Oui.
Bien, écoute, donc...
Oui, oui, boy, oui.
Oui, parce que là,
pendant une période définie,
la vie change au niveau physique,
parce que là, je suis dans une période
intermédiaire.
J'ai une opération pour calmer le feu.
J'aurai une nouvelle opération dans six mois, si possible.
Ce n'était pas possible parce que j'avais 185 chaux de brou à livrer,
que j'ai livré.
Aisément, d'ailleurs, parce que c'était totalement indolore.
Ma condition était totalement indolore.
Mais après ça, je devais repasser sur le bistouri
pour remettre tout ça en place et faire
que ça se corrige et puis qu'on me dit là,
c'est une plus belle chanson,
M. Brias, que vous avez vécue, c'est un événement.
Ce qui vous est arrivé est
une grave crise,
mais l'état dans lequel vous
allez aboutir après la deuxième opération,
vous êtes en meilleure condition physique
et intestinale que vous l'étiez avant.
Alors, vous êtes à neuf.
Je dis, je comprends bien, je peux me reprendre une garantie prolongée.
Elle dit, oui.
C'est ça qu'ils t'ont fait.
Je dis, OK, parfait, formidable.
Et depuis, ça a eu lieu début janvier,
depuis, je ne me comprends pas tellement.
J'ai de l'énergie et c'est là que j'ai réalisé
que les problèmes digestifs, intestinaux, etc., ça joue, ça part.
Ça prend de la place dans une vie, même quand tu t'en rends pas
compte. J'étais marabout, fatigué tout le temps pour rien.
Voyons, qu'est-ce qui se passe? Oui, oui, tu travailles beaucoup.
Oui, oui, mais je suis capable.
C'est quoi cette affaire-là? Passer la cinquantaine.
Voyons, c'est quoi cette affaire-là?
Aujourd'hui, je fais, mais voyons, qu'est-ce qui se passe avec moi?
C'est comme s'ils m'avaient injecté.
C'est donc bien le fait.
Un petit sac de cocaïne liquide,
puis qu'il s'égoutte de temps en temps,
puis que je fais...
Tu as comme un boost d'énergie.
J'ai un boost incroyable.
Mais donc, oui, ça a changé toute la vie,
parce que là, tout est devenu...
Ce qui est supposé,
puis on l'entend parler à gauche, à droite,
puis on y adhère ou pas, selon l'âge qu'on a,
et l'état dans lequel on est,
tout ce qui est supposé être plus important
devient plus important.
Tout ce qui est supposé être secondaire
devient secondaire.
C'était déjà une première étape avec le fait d'avoir des enfants.
Ça replace les affaires.
Ça replace les affaires.
Donc, on ne souhaite pas que ça t'arrive à nouveau,
mais il en est sorti du positif.
Oui, exactement.
Parce que ce qui nous semblait grave,
très grave, nous l'est beaucoup moins grave.
Grave pour s'en occuper,
grave pour vouloir
le régler, mais moins grave.
Et ce qui est « wow »
a pris des proportions « wow »
que tu ne peux pas t'imaginer.
Et ça, je commence,
c'est pour ça que je te dis, je commence à le réaliser.
C'est ça parce que j'ai vu
un documentaire
« Survivre »
« Survivre à la mort »,
ça s'appelle comme ça, très intéressant,
où les gens ont des expériences
autrement plus concluantes
ou plus grosses que la mienne,
puis que tu fais, ouais,
et là, tu vois ce que ça a changé
chez des gens, puis tu vois même qu'il y a des gens encore qui font,
je comprends même pas tout ce que ça a changé.
Et là, je fais, ah, je m'identifie là.
Parce qu'encore là, je réalise
petit à petit
quelle sorte de changement que ça a pu opérer chez moi.
Dépendamment de ce qui se passe dans la vie.
Tu sais? Je sais, me connaissant
qu'il arrive telle situation,
normalement, j'aurais réagi de cette façon-là.
Là, je réagis pas de même.
Puis je fais...
Ce n'est pas moi, ça.
Mais tu réagis mieux, dans le fond.
Oui.
Tu as peut-être plus un pas de recul,
quand tu sais que ça aurait pu s'arrêter.
Donc, le reste, c'est comme un peu un bonus de vie.
C'est comme un tableau qui t'arrive
que tu aurais pu ne jamais vivre.
Oui, exactement.
Et il y a une chose... Mais on n'a rien pour rien dans vie.
Mais il y a une chose que j'ai réalisée,
c'est qu'il y a des choses qui pouvaient venir me chercher
viscéralement,
des gens que j'aurais souhaité
envoyer chier à tour de bras, tu comprends?
Quand m'arrive une situation maintenant
qui pourrait être similaire et qui m'aurait
donné cette espèce de...
Là, je fais juste...
Pas de temps à perdre avec ça.
Ça veut dire que tu perds moins d'énergie
aussi comme ça.
Exactement.
La colère, la déception, tout ça,
tout ce qui est négatif comme ça,
ça nous possède beaucoup.
Et je ne veux plus perdre de temps.
Le temps, ta relation,
le temps a changé.
Mais ce n'est pas le temps
dans le sens de dire, il faut que je cours.
C'est le contraire.
J'apprécie plus le temps.
Tu ne veux pas perdre le temps avec ce qui ne t'intéresse pas.
Exactement.
Ou à convaincre quelqu'un de quelque chose.
C'est pour ça que je dis...
Je réagis en souriant à ce qu'il me faisait,
à ce qu'il me mettait en rogne.
Pas de temps à perdre avec ça. Tu as appris ça comme en accéléré. qu'il me faisait, à ce qu'il me mettait en rogne. Pas de temps à perdre avec ça.
Fait que t'as appris ça comme en accéléré.
Oui, oui. Malgré moi.
Malgré toi, mais oui.
C'est une situation, c'est un choc émotionnel
qui est très grand.
Puis qui fait que, non, OK.
OK.
Le temps peut nous être
compté.
On le sait pas.
On le sait pas. Ça peut arriver n'importe quand.
T'as pas malade, là?
Toi, t'étais à l'hôpital,
t'as failli mourir.
Tu comprends?
T'étais dans le lieu
où on dit,
quand on est ici,
ça se passera pas.
Ça va bien aller.
T'étais pas comme
en phase terminale.
Ça va bien aller.
Et finalement,
ça se peut encore.
Oui, exactement.
Et mieux qu'avant.
Est-ce que tu as
une question pour moi?
Ça pourrait être
n'importe quoi, là.
Tu peux l'appuyer,
mais dis comme tu veux.
OK, OK.
OK. Attends.
J'en ai une, mais je vais me voir une option.
OK.
Oh!
Bien tiens, on va en apprendre un peu plus.
Oui, oui.
Ça fait la chance de partager un report.
On est là-dedans.
On est là-dedans.
Avec quelqu'un qui est décédé, ce serait qui,
en ce qui vous concerne?
Hé!
Attends.
Je vais te dire une drôle d'affaire.
Parce qu'il y a quelqu'un qui me l'a déjà posé
dans le podcast.
Tu ne veux pas te répéter.
Tu veux que je te dise une autre question?
Non, mais c'est parce que je trouve qu'on peut la poser,
mettons, quelqu'un qu'on a connu, mais quelqu'un qu'on n'a pas connu.
Je vais y aller avec quelqu'un que je ne connais pas.
OK, moi, je te répondrai après, très courtement.
Moi, je dirais Manger avec Simone de Beauvoir.
Oh! Rien que ça.
Rien que ça.
C'est parce que moi, à 13 ans, j'ai lu Mémoire d'une jeune fille rangée
en ne sachant pas pantoute ce qu'il y avait dans ce livre-là.
C'est quelqu'un qui me l'a donné en cadeau
parce que j'étais une jeune fille rangée.
Et j'ai découvert les inégalités entre hommes et femmes.
Tu sais, quand tu as 12-13 ans, tu ne sais pas ça.
Puis moi, j'étais dans une famille
où mon père faisait ce que ma mère faisait.
Je veux dire, il n'y avait pas de différence
entre le rôle de l'homme, du père et de la mère.
Tu sais, c'était...
Fait que j'ai pas...
Tu comprends?
Je ne savais pas ça.
Et en lisant ça, là, je veux dire,
pour moi, ça a tout ouvert.
Tout mon côté militante, je savais pas c'était quoi,
mais je l'ai comme fait ressortir.
Tu sais, je suis devenue, tu sais,
une femme qui s'est assumée comme femme rapidement,
qui a pas accepté de faire des concessions parce que j'étais une femme.
Je n'ai jamais voulu tasser
les hommes, mais j'ai toujours voulu faire
ma place.
Vous allez me faire de la place. Je n'arriverai
pas avec tambour et trompette,
mais si je veux être là,
ça ne m'empêchera pas d'être là, même s'il y a
des hommes. Tu comprends? Je vais me
trouver ma place là-dedans,
puis vous allez finir par me voir.
J'ai connu cet aspect-là en politique de
j'existe, j'ai des choses à dire,
puis à un moment donné, vous allez m'entendre.
Je vais faire ce qu'il faut.
Mais tout ça pour dire que j'aimerais parler avec elle
de toute son espèce de...
Comment vraiment, même si elle a beaucoup
d'écrits, moi, j'ai des collections
de choses qu'elle a écrites à la main
qui ont été éditées en édition spéciale. Je suis vraiment une... Vraiment, même si elle a beaucoup d'écrits. Moi, j'ai des collections de choses qu'elle a écrites à la main,
qui ont été éditées en édition spéciale.
Je suis vraiment une... Et j'aimerais...
J'ai l'impression de la connaître,
mais je ne la connais pas.
J'aurais tellement aimé vivre à cette époque.
Je sais que c'était complexe.
Mais il y avait tout à faire, Benoît, à ce moment-là.
Tu comprends de s'asseoir dans les cafés.
C'est encore le cas, là.
Mais c'est encore, oui.
Mais il y a eu des précurseurs.
Puis la notion du temps était différente.
Ils prenaient le temps de refaire le monde, de discuter.
Moi, quand je lis des choses de cette époque-là,
je me dis, moi, j'aurais été bien dans ça
où tout était à faire, tout était possible.
Maintenant, on dirait que tout est à refaire.
On est comme dans...
Tu comprends?
On est plus dans le refaire
alors qu'eux étaient dans le faire.
Moi, qu'on règle un problème en 140 caractères,
sur le coup de l'émotion à chaud,
moi, là, vivent les gens qui disent
« Écoute, ça vient me chercher ce que tu me dis là,
donne-moi du temps.
Donne-moi du temps. Je vais te répondre.
Mais donne-moi du temps.
Il faut que je décompte. Je laisse ça retomber.
Après ça, je vais être capable d'y réfléchir comme il faut.
Parce que là, en ce moment, je vais te donner une réponse
émotive
qui ne sera pas réfléchie, puis je vais le regretter.
C'est ça, le 140 caractères.
C'est ça, le 140 caractères qui me tombe sur les nerfs.
Puis moi, Simone, j'aimerais dire
voici ce qui est devenu le monde.
Voici à quoi ressemble.
Toi, tu veux que ça soit un party pour toi,
mais pas pour elle, c'est ça que tu es en train de dire.
Oui, mais tu sais, en même temps,
tu as fait quelque chose pour les femmes.
Oui. Tu as souffert
en tant que femme, tu as écrit,
tu as réfléchi, tu as posé des gestes,
tu as été jugée, tu sais, il y a eu beaucoup de choses,
mais c'est une intellectuelle, Simone de Beauvoir,
puis elle a fait beaucoup de choses, puis j'aurais une intellectuelle, Simone de Beauvoir, puis elle a fait beaucoup de choses
puis j'aurais envie de dire, bien, voici
la suite de ça.
Et toi, qu'est-ce que tu ferais rendu là, Simone?
J'aimerais avoir son opinion. Ça fait que, tu vois,
pour répondre à cette question-là, même si ça m'excite
de penser à ça, toi, ça serait avec
qui? Ça t'a allumé tout de suite?
Oui, oui, mais moi, il y en a un qui m'est venu tout de suite,
puis il y en aurait un milliard,
mais il y en a un, là, c'est Robin Williams. Parce il y en aurait un milliard, mais il y en a un, c'est Robin Williams.
Parce qu'on m'a beaucoup, beaucoup taxé
d'être le Robin Williams du Québec,
ce qui est un honneur, c'est sûr.
J'ai eu la chance de faire sa voix dans différents...
lorsqu'il faisait des voix pour Disney.
Il y a eu trop d'affaires dans ma vie
qui s'est rapprochée de lui sans qu'on se voit
pour s'être manqué.
Ça me pèse.
C'est effrayant, ça me pèse, ça me pèse.
J'avais fait la voix de Robots, OK?
Mais le lancement à...
C'est comme ça que ça marchait à ce moment-là.
Le lancement à LA
était en même temps que le lancement en français au Québec.
Puis c'était un star cast qui appelait.
Et je devais être interviewé avec lui.
En patch, tu sais.
Et trois secondes avant qu'on rentre les deux
en ondes, ils perdent le contact avec
Ellie. Fait que j'ai fait l'entrevue tout seul.
Fait que j'ai fait...
J'ai raté l'occasion de lui parler.
J'écoute à un moment donné The Tonight Show
et j'apprends que Robin Williams,
il se fait demander la
question par Carson,
ça remonte à loin,
il dit, « As-tu un mentor, toi? » Il dit, « Oui, j'ai un mentor. »
C'est un professeur que j'ai eu à Juilliard.
Il s'appelle Pierre Lefebvre.
J'ai perdu mes bas, j'ai perdu mes jambes.
Mon mentor, c'est Pierre Lefebvre,
qui m'a enseigné à l'École nationale de théâtre du Canada.
Il faut comprendre que lui était le directeur de l'École nationale de théâtre du Canada Il faut comprendre que lui était le directeur
de l'École nationale de théâtre de Strasbourg
où j'ai rencontré
comme quand tout est dans tout, où j'ai rencontré mon épouse
Mais lui, il travaille trois mois là
trois mois à Juilliard, trois mois à la RADAR
Royal Academy of Dramatic Arts à Londres
et trois mois à l'École nationale
et il enseigne le masque de caractère
J'ai appris plus sur le jeu
en trois mois
avec ce gars-là qui avait 82 ans
que j'y ai appris sur quatre ans d'école.
Vous aviez le même mentor.
Et là, je réalise, oui, il enseigne à Juilliard.
Pierre enseigne à Juilliard.
Je capote.
Des années, des années plus tard,
je m'en vais tourner un film.
J'ai fait la pièce de Baroness and the Pig
où je faisais la jeune de 13 ans.
Bon, tout d'un coup, il y a un film.
Je rencontre Colin Fior, avec qui je faisais la jeune de 13 ans. Bon, tout d'un coup, il y a un film. Je rencontre Colm Fjord
avec qui je vais tourner pour la
première fois. Je rencontre Patricia Clarkson
qui est une nominée,
une nommée aux Oscars.
Et puis, on va jouer ensemble dans ce
film-là qui s'appelle The Baroness and the Maid
et on tourne ça dans un château
en Hongrie. Ça se place bien dans une conversation.
Et on tourne ça dans un château en Hongrie
et le CCM,
donc Costume...
Costume maquillage, oui, oui.
Ce sont des locaux, ce sont des Hongrois.
Et là, c'est le premier film en HD.
Alors, on va me porter,
on va me faire porter une moustache. Ça se passe au début
du 19e siècle. Fait qu'on me fait porter une moustache.
Très bien. Et elle est
particulièrement
raffinée parce qu'il faut pas voir le petit filet au-dessus
parce qu'on va le voir en HD, etc.
Puis là, j'apprends par la coiffeuse qui m'installe ça.
Elle dit, tu sais, c'est parce qu'on vient de travailler.
On a terminé avant hier un film avec Robin Williams.
Ce sont ses moustaches.
Je porte la moustache à Robin Williams
dans le film The Baroness and the Pig and the Maid.
Je capote.
Pour finir l'histoire,
j'apprends que mon maître, Pierre Lefebvre,
a fait un AVC important.
Et il est très diminué, il n'est pas décédé.
Puis des années plus tard, cette affaire-là,
je suis de passage à Strasbourg.
Je n'allume pas, moi.
Je me promène, je suis en visite.
Je suis à Strasbourg, je fais...
Je suis chez Pierre Lefebvre.
Je n'ai même pas ses coordonnées.
Je ne sais même pas s'il est encore vivant.
J'appelle l'École nationale.
« Vous, ses coordonnées, bien sûr, Benoît va te donner ça.
Donne ça. Parle à sa femme.
Écoutez, je suis un étudiant. Il m'a enseigné il y a 15 ans.
Vous savez, il est très diminué.
Il ne va pas se souvenir de vous, etc., etc.
Il est dans un lit d'hôpital.
Ce n'est pas une bonne journée aujourd'hui.
Rappelez-moi demain, on verra demain.
Le lendemain, oui, ça marche.
OK, je vais voir Pierre Lefebvre.
Je rentre dans sa petite chambre.
Il se tient
pour me regarder rentrer.
Puis, quand il a été à l'École nationale
pendant mon année pour enseigner,
l'ONF a fait un film sur lui,
sur son enseignement.
Alors, je suis dans ce film-là, j'ai l'air d'avoir 13 ans.
Je suis dans ce film-là.
Et il y avait une improvisation
qu'il fallait faire, parce que c'est des masses de caractères,
mais la seule chose qu'on savait, c'est qu'on finissait
par une chanson. Alors, mon ami
Stéphane Jacques, comédien que je salue,
et grand copain,
on savait que nous, nous allions faire une improvisation
qui allait se terminer sur le vaudor
de Gounod.
Alors, on chante le vaudor
toujours debout.
Mais on ne sait pas ce qui va nous amener là,
mais il faut que ce soit le plus naturel possible.
C'est ça l'improvisation.
Le bout du vaudor,
il est dans le film.
Fait que...
Toi, t'arrives dans la chambre?
J'arrive dans la chambre,
puis je me dis,
oui, bien, il fait 15 ans,
il me reconnaîtra pas.
Il en a vu passer du monde, lui,
ça a pas d'allure.
Puis il me regarde puis il me dit,
levodore, je me suis liquéfié
comme jamais je m'étais liquéfié dans la vie.
Je lui dis à madame,
madame, il a toute sa tête.
Il sait très, très bien qui je suis,
où est-ce qu'on est, etc. »
J'ai eu un petit entretien avec lui, très court.
«Mais qu'est-ce que tu dis à un gars que tu sais
que c'est probablement la dernière fois que tu vois de ta vie?»
Puis là, après ça, en quittant,
il y a un petit lutrin avec un gros livre ouvert,
avec un signet.
Elle me dit, «Ça vous ennuierait de lui écrire un petit mot
dans son livre?» «Ah ben non, ça va me faire plaisir.
Qu'est-ce que tu écris? Qu'est-ce que tu écris?
La page de droite est vierge, la page de gauche est remplie.
Puis là, je fais, qu'est-ce que je vais y écrire?
Qu'est-ce que je vais y écrire?
Je regarde sur la page de gauche.
Qu'est-ce que le précédent y a écrit?
Robin Williams.
Il a vu Robin Williams
une semaine avant moi.
Il est le dernier qui avait vu avant moi.
Et je suis le dernier qui a vu.
Là, j'ai fait là, là.
Encore une fois, là,
il y a-tu quelqu'un qui me parle?
Alors, il y a eu plein d'événements
qui ont fait qu'on avait des possibilités
de se rapprocher.
Non, tu sais, j'ai travaillé avec Patricia Clarkson.
On est devenus copains.
Je suis allé la voir à New York à un moment donné.
Elle me dit qu'il faut absolument
que tu rencontres un de mes grands copains.
Vous êtes pareils, ça n'a pas d'allure.
Je dis oui, c'est qui?
Elle dit Nathan Lane, que j'admire au plus haut point.
Je dis, mais il vient de faire un film avec Robin.
La cage au fol, version américaine.
Oui, oui. D'ailleurs, c'est deux grandes chambres.
C'est sûr que si je vois Nathan,
je vois Robin. – Toi, tu aurais vraiment eu
plusieurs occasions. – Mille.
– Tu avais des facilitants,
des facilitations, en fait. – Oui.
– Ça n'a pas marché. Fait que t'aimerais l'un de chez la vingt.
– Tout ce que j'ai appris, ce qu'il était dans la vie,
on est un peu
pareil.
On est un peu vers l'autre.
Puis convivial,
je n'ai pas les tourments qu'il y avait.
J'ai compris qu'il y en avait autrement plus que moi.
Mais regarde, nous vois-tu, toi et deux, dans un...
Moi, je vais être là.
On ferme le resto.
Moi, j'observe.
On va être plusieurs.
On ferme le resto, on laisse personne rentrer
puis on vire la place à l'envers.
Ah wow!
Ils se sont dit, mais merci d'avoir choisi cette question-là.
Hé, c'est un hasard!
Ça nous amène dans des belles zones de penser ça.
Oui.
Parce que quand on pense à quelqu'un de proche,
on dirait que ça nous rend plus émotifs.
Ça me rend pareil émotif.
Je t'avoue que quand j'ai su qu'il était mort,
j'ai été compl...
Ça a pris du temps à m'en remettre.
Surtout la façon qu'il est mort.
C'est ça qui fait mal.
On n'était pas au courant, personne,
certainement pas moins de ce qui l'a amené là.
Pas du tout.
Pas du tout, du tout, du tout.
Ça t'a rentré dedans comme si tu le connaissais.
Oui, c'est ça.
T'as perdu un ami.
Oui, oui.
C'est dur dans ce temps-là.
On pose toujours la même dernière question
pour bien finir le podcast.
C'est la dernière de toutes ces questions-là.
La langue d'Aladin existe.
Quelles sont tes trois vues?
Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu.
OK, pardon. Pardon au Dieu. OK, pardon.
Pardon au son.
Pardon, j'ai frappé le micro.
Je refais cette expérience-là, moi,
d'un repas avec quelqu'un de parti,
mais là, il y en a écrit un petit paquet, par exemple.
Là, il y en a un paquet.
Mais je les jumelle avec du monde qui sont là encore.
T'es en cafè, un party.
Oui, mais t'as des vœux, tu peux faire ce que tu veux.
Là, je ramène mon père et ma mère.
Ça, c'est sûr.
Ça, c'est sûr.
Et plein de monde autour de la famille.
C'était tellement une belle famille.
Les deux bords.
Mon père et ma mère, parce que, comme je t'expliquais,
ils sont décédés subitement.
Mon frère, qui habite en face
de chez mon père, m'appelle un matin
à 6h30 et me dit
« Excuse-moi
de te réveiller, mais c'est parce que
je vois l'ambulance chez papa et il
le sort sur la civière en train
de lui faire un massage cardiaque.
Tabarnouche, OK. Il va juste leur demander
où ils s'en vont. Ils s'en vont à l'hôpital.
OK, on part. On part.
J'arrive à l'hôpital et le temps d'arriver à l'hôpital,
le médecin nous prend en part, les deux gars,
et il dit, est-ce qu'il y a une condition
de ceci, de cela?
Parce que ça fait
un certain moment qu'on est en train d'essayer
de le ranimer. On a réussi un petit peu
pendant un très court laps de temps,
mais il a fait un...
un infarctus du myocarde.
Et comme il avait un coeur d'athlète,
mon père, à 72 ans, allait voir sa famille
de Longueuil à Mont-Laurier en vélo.
OK, il était en forme.
Tu sais?
Il était en forme, en plus.
Quand il partait pour faire du ski de fond dans le parc à Longueuil,
dans le gros parc de Pichin-Chartrand,
il partait le matin puis il revenait au coucher.
Tu fais, t'as fait du ski toute la journée.
Oui, oui, puis il disait, c'est le fun, j'amène des pommes,
je nourris les chabreuils.
Dans ton anéroport, tes parents sont ensemble.
Ils sont ensemble, ils sont là.
Ils se retrouvent, eux aussi.
Ah oui, probablement que, tu sais,
sans être un croyant...
Mais tu espères ça.
Ils vivent à travers ma pensée,
ils vivent à travers moi.
Et ils sont toujours là.
Ça fait qu'on imagine ce...
Ah, ça serait un méchant pauvre. Ce pestin royal.
Ça, c'est un des trois.
Signé Benoît Brière.
Signé Benoît Brière.
Un, j'aimerais...
J'aimerais, oui,
j'aimerais voir, connaître,
dans le moindre détail,
l'avenir de mes deux filles
et de voir, constater à quel point ça va bien.
Pour après ça,
l'oublier et revenir aujourd'hui
pour ne pas avoir à jouer un rôle
dans le...
Tu comprends-tu?
Oui.
Non, parce que là, si tu sais ce qui va se passer...
Toi, tu veux te rassurer.
Oui, tu sais.
Si tu sais ce qui va se passer,
que ça va bien aller,
puis que t'es quoi à rencontrer un gars,
tombe en amour, puis que tu sais que c'est pas lui au final, tu sais, quand elle va se passer que ça va bien aller que t'es à rencontre d'un gars, t'es en amour
que tu sais que c'est pas lui au final
quand elle va se chicaner, elle va dire
c'est pas grave chaton, c'est pas grave
ça va passer
non, c'est parce que ça serait épouvantable de le savoir
et de ne pas être capable de le dire
ok, ça va bien
maintenant j'oublie tout
et je reviens aujourd'hui
on verra, je gairai comme je veux.
C'est un beau pouvoir, ça.
Il aimerait ça entendre ça. Je suis content, ça entendra.
Puis ton troisième vœu.
Mon troisième, ça serait quoi?
Écoute, je vais ramener ça à ça,
bien que ça a son importance
pour le plaisir de la chose.
Parce que de plus en plus, j'ai toujours travaillé
dans le plaisir, mais c'est de plus en plus vrai.
Je ne veux que travailler dans le plaisir.
Ça n'a aucune incidence sur la rigueur.
Et le travail accompli,
ça ne veut pas dire que je prends les choses à la légère.
Je travaille comme un fou.
J'aime ça. Je prends plaisir.
Mais il y a tellement, tellement de projets
que j'aurais aimé réaliser que je n'ai pas fait.
Puis là, j'aurais le goût de ça.
Tu fais ce que tu as envie.
Je suis passé tellement à côté d'une carrière
potentielle américaine et européenne.
C'est ça un deuil de ça?
Oui, énorme.
Oui, oui, oui.
J'ai eu la chance, ayant rencontré,
mettons, Colm Feuer,
qui est un gars, je ne peux pas vous imaginer,
il faut que tu l'invites.
Tu vas tomber en amour, arrange-toi avec ça.
Arrange-toi avec ça, ouiras avec ça c'est un acteur de scène
incroyable
mais c'est un gars dans la vie
c'est un fouli
c'est un chef cuisinier
c'est incroyable
bon alors
on m'invite à Stratford
pour aller jouer à Stratford
c'est assez rare que ça arrive.
Et je joue en anglais,
Molière, en anglais,
dans lequel je joue Sganarelle, où il fait mon donjouan,
où je fais son Sganarelle.
Et les commentaires
que je reçois de ça
sont tellement, tellement,
tellement dithyrambiques
et élogieux que,
je te fais une courte parenthèse,
Des McEnough, qui est un des co-directeurs
artistiques à ce moment-là, m'appelle
le lendemain de la première de Don Juan et il me dit
« Would you be »
« Would you be kindly interested
in coming back next year? »
Et moi, je fais
« Oui, c'est le fun, mais je deviens
directeur artistique du Théâtre du Vieux Terrebonne.
J'ai un mandat de trois ans. »
Quand arrive une affaire dans même la plupart...
Est-ce que lui, tellement, aurait-tu la gentillesse
avec toute sa politesse
de revenir l'année prochaine?
« T'attends-tu de revenir l'année prochaine? »
« Mais c'est cinq mois, mes enfants sont en bas âge. »
C'est pas un timing idéal.
J'étais très content de le faire.
J'ai vécu une expérience extraordinaire,
mais familialement parlant, c'était pas top.
C'était pas top.
En tout cas, bref, tout ça pour dire
que cinq mois à Stratford,
c'est déjà suffisamment loin
pour vivre un certain trouble,
pour moi, familial.
Bon, ceci étant fermé,
et là, il me dit ça.
Je fais mal, je deviens directeur artistique
pour trois ans.
T'as une journée de conflit dans 15 journées de tournage, pis c'est plus toi
qui as le rôle au Québec, t'sais, tu comprends
c'est le même, là moi je lui dis écoute, je serai pas là
de la saison, fait que tu comprends, tu oublies ça
pis je serai pas là de 3 saisons
parce que je suis directeur artistique à Terrebonne
j'ai pas de contrat signé mais je suis un gars de parole
mais si t'avais dit oui
à ce moment-là
sais-tu ce qu'il m'offrait? Parce que j'ai demandé.
Qu'est-ce qu'il t'offrait?
Richard III, Shakespeare.
1800 verres shakespeariens,
en anglais, à moitié seul, dans
une copie du Globe Theatre.
Il y a quatre théâtres dans une ville de 30 000 personnes.
Il y a quatre théâtres, dont une copie
du Globe Theatre. 2400
places dans la salle.
Et moi, je vais jouer Richard Trois.
« Now is the one to provide this content
to make glorious some of this son of yours. »
Je me vois en train d'aller le dire,
tu comprends. Puis je dis non, je vais en faire du théâtre
d'été à Terrebonne. Bon, ça c'est la vie qui arrive
demain, tu sais.
Mais tout ça pour dire que, pour finir cette
parenthèse-là,
à partir de là, je vois certaines opportunités,
je vois des choses qui se passent. Parce que dans cette pièce-là, à partir de là, je vois certaines opportunités, je vois des choses qui se passent. Parce que dans
cette pièce-là,
il y a
le grand acteur
canadien d'origine,
Christopher Plummer.
Oui, j'ai joué avec Christopher Plummer.
Ah oui, t'as joué. On disait à l'anglaise
alors que c'était un canadien.
Oui, c'était un canadien.
Non, mais c'est parce que
M. Plummer, il était sur vidéo.
Il faisait le
commandatore dans l'opéra.
Il faisait le... qui arrive
en tant que fantôme.
Fait que l'idée de Lorraine Pintal, c'était de...
Il était pas là en personne.
Il était pas là en personne, mais évidemment, il parlait avec nous,
avec Carl et moi. On avait des interactions,
mais c'était avec une bande vidéo.
Mais il était là. Fait que moi, c'est dans mon CV. J'ai travaillé avec
Christopher Plummer. Il m'a donné la réplique.
Oui, c'est vrai.
Et là, le soir de première, il est dans le salle, lui.
Il vient te voir après, puis il rentre dans ta loge,
puis il dit ce qu'on se dit tout le temps.
En tracteur, bravo, formidable.
I would really like to work with you, Benoit, one day.
C'est fin, c'est gentil, c'est tout.
OK, merci, c'est beau. C'est très gentil, c'est tout. OK, merci, c'est beau.
C'est très gentil, c'est très gentil.
Ça passe les années où, à chaque année,
Des McEnough,
m'appelle,
dit, Benoît, je sais, t'es à Terrebonne,
mais ça te tente-tu?
Hé, ça me tente,
mais là, tu me crèves le cœur. Tu m'offres quoi?
Cyrano.
Je peux pas.
OK. L'année suivante.
OK, Ben, je le sais, mais
ça te tente-tu? Ah, come on!
Tu m'offres quoi?
Bien, je t'offre la vare de Molière.
Et A Funny Thing Happened On My Way
To The Forum, une comédie musicale.
J'ai le lead.
Ah, tu me tues. Je peux pas, je peux pas.
Fait que la même année, je m'attends.
Je dis, Dez, Dez, Dez.
Je serai pas éternel à Terrebonne, là.
On peut-tu essayer de prévoir d'avance
tout ce que tu m'appelles à l'année?
Je peux-tu, genre, je te rends compte,
on parle de projet, puis on se parle,
on se dit ça dans trois ans, mettons.
On se dit dans trois ans. Je vais être là dans trois ans.
Là, mes filles vont être un petit peu plus vieilles.
Oui, oui, bien sûr, on fait ça. Je sûr on fait ça je m'en viens à Stratford
je vais aller voir
Benoit
excusez
je vais aller à Times Square New York
c'est pas mal moins loin
je débarque Times Square 18ème étage
panneau vitré qui donne sur son
et je rentre et il y a un grand, grand, grand poster.
La comédie musicale.
Tommy, The Who.
Je fais, mon Dieu.
Tommy, qu'est-ce que ça fait?
Dans son entrée, dans son portique.
Et je regarde les deux auteurs
de la comédie musicale.
Pete Townsend, le guitariste
de The Who. Des McEnough.
Et là, je fais, mon boy.
OK, il a travaillé avec The Who.
Ça, c'est ton groupe, genre?
Bien, un des groupes...
Un de tes groupes qui est que...
C'est mon autre.
Ça veut dire de quoi pour toi, là?
Ça veut dire un peu beaucoup de quoi.
Puis là, je fais, OK.
Là, j'entends toute la comédie musicale.
J'entends tout l'opéra rock, en fait.
Puis je l'entends, puis je fais...
Lui, il est là-dedans.
OK. Wow. Et là, j'apprends
qu'il est le producteur des
Jersey Boys. Quatre shows permanents
partout sur la planète. Ça joue depuis, je sais pas,
20 ans, etc. Tu sais, lui, sa gig,
là, de directeur artistique
à Stratford, c'est pour le plaisir.
Fait que tout le long, tout le long que je suis
avec lui, il me dit, « Bon, on va essayer de te trouver un projet.
Il me dit,
of course, Chris would really like to work with you
and we have to find something with Chris.
Chris, Chris, Chris.
Chris.
À un moment donné, je me dis,
who the hell is Chris?
I'm sorry.
Benoit Plummer.
Chris Plummer.
OK, tu l'appelles Chris, toi, oui?
It's not Christopher.
Ah, oui, OK, le téléphone sonne.
Moment, il répond.
Yes, of course, he's here.
Just a moment.
It's Chris.
Et moi, je suis au téléphone avec Plummer.
Il vient de gagner un Oscar.
Congratulations for your Oscar, Mr. Plummer.
Thank you, Benoit.
Thank you. So, I thought of something.
Why don't we do
The Tempest?
Shakespeare. Oui.
Puis là,
dans trois ans,
il est mort.
Ça, là,
des affaires de même,
j'en ai eu comme ça.
En Europe, même affaire.
Mais est-ce que ce sera encore possible aujourd'hui?
Ce sera encore plus possible.
Ben oui, puis est-ce que tu le ferais aujourd'hui?
I'm in.
OK, ça fait que toi, t'es là.
Je suis là. C'est pour ça que vivement, la lampe,
je la veux, ta lampe.
Je vais te donner la carte de la lampe.
Tu vas partir avec la carte de la lampe.
Souviens-toi toujours de ça.
Tu vas voir apparaître Robin Williams. Déjà en partant,
je viens de répondre à un...
Mais c'est fou. Dans le fond, peut-être que je pourrais
aller t'interviewer ailleurs dans le monde.
Non, je serais ici.
Je serais ici. Je irais faire ma gig,
mais je reviens. Je ne suis pas capable.
Tu ne quitterais pas ton lieu.
Bien que j'ai toujours rêvé d'avoir une maison
quelque part, surtout la Toscane.
Ah oui, la Toscane.
En fait, un jour, moi aussi, je rêverais d'aller vivre là.
Mais j'aimerais...
En tout cas, je te souhaite fortement.
Parce que tu as tout mis en place pour ça.
Tu as eu des rendez-vous manqués,
mais les rendez-vous ne sont pas tous manqués dans la vie.
Non, absolument pas.
Il y a des vrais rendez-vous aussi.
Il y en a des vrais.
Parce que tu as eu des bons rendez-vous.
C'est juste que tu as fait des choix.
J'en ai eu des écœurs.
Et tu as moins de choix à faire aussi.
Je ne mourrai pas à mer.
Bien non, tu ne mourras pas à mer.
Bien non, ça n'enlève rien à ce que tu as fait.
Tu peux le faire encore devant plus de monde.
Oui, pourquoi pas.
Bien, merci Benoît pour hier.
C'est un grand bonheur.
C'est des belles...
J'ai aimé ça.
Tu as ouvert ton jeu.
Il me semble que j'ai vraiment appris à te connaître à travers
toutes tes réponses
et ta famille.
J'aime ta famille. C'est beau comment
tu parles de tes parents. C'est magnifique.
Alors, merci d'avoir été là. Puis, bien, on se dit
au prochain balado. Bye-bye tout le monde.